Lien entre les activités humaines et mouvements des éléphants (loxodonta cyclotis) autour du parc national de l'Ivindo, Gabon.par Walter D. Mbamy Université Omar Bongo - Master 2020 |
2- Contexte7 Le Gabon disposait dans les années 1962 d'un réseau d'aires protégées qui avait pour principaux objectifs de protéger la biodiversité et d'exploiter la faune par le tourisme cynégétique (Wilks, 1990). Depuis le 30 août 2002, le Gabon détient un réseau de 13 Parcs Nationaux qui est aujourd'hui géré par l'Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN). Cette politique de conservation a été mise en application pour le maintien de certaines espèces qui sont en voie de disparition. Ainsi, dans le cadre de la gestion forestière, l'article 92 du Code Forestier gabonais protège intégralement une variété d'espèces. Une attention particulière est accordée aux grands mammifères tels que les éléphants qui sont intégralement protégés ( Article 174 du code forestier 2010). Or la forêt gabonaise contient 60% des éléphants de forêt d'Afrique ( Duru, 2016). La diminution des populations de pachydermes se produit dans un contexte où l'éléphant de forêt, malgré qu'il soit protégé est prélevé illégalement. C'est pourquoi un intérêt essentiel est accordé aux éléphants. L'importance accordé à ces pachydermes se démontre par la pluralité d'articles scientifiques qui leurs sont consacrés. Les études menées sur le Conflit Homme-Faune ont montré que l'éléphant est la cause de la plus grande perte des cultures parmi tous les animaux incriminés ( Fairet, 2012). Cette situation est favorisée par la diversité d'activités anthropiques qui se déroulent dans les forêts, aussi bien à l'intérieur qu'aux alentours des aires protégées. Pour ce qui concerne le Parc National de l'Ivindo (PNI), il existe plusieurs activités humaines qui sont pratiquées aux alentours du parc et dans la zone tampon. Le PNI est bordé de villages dont les populations ont pour principale activité l'agriculture, comme dans la grande majorité des villages gabonais. En outre, il y a des compagnies forestières telles que TBNI, WCTS, KHLL et SUNRY qui exploitent intensivement le bois en zone forestière. Enfin, il existe aussi des activités touristiques et de chasse. Cette intrusion des hommes dans le terroir des animaux est à l'origine des Conflits Homme-Faune. Cette situation qui accable à la fois la faune sauvage est les populations explique l'analyse faite dans de cette étude. Notre analyse prendra en compte les données de transects autour des villages. Elles ont été collectées entre 2015 et 2017 dans le cadre du projet Community Wildlife Project piloté par le Laboratoire Poulsen de l'Université de Duke aux Etats-Unis. Nous nous sommes également servi de celles des mouvements de deux éléphants à colliers GPS pendant les années 2017 et 2018. Et enfin, nous avons utilisé des données empiriques issues de l'enquête de terrain menée pendant les mois de juin et juillet de l'année 2019. Le braconnage, la modification d'habitats et l'augmentation de la population humaine accroissent probablement la pression sur les éléphants de forêt et intensifient le Conflit-Homme-Faune ( Breuer, 2016). Les activités anthropiques ont une véritable influence sur la vie de ces gros mammifères. Les enjeux sont aujourd'hui multiples, c'est ainsi que plusieurs organismes nationaux et internationaux tels que l'Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN), le WCS et le WWF s'y activent. Avec pour mission d'assurer la protection des parcs nationaux et leurs ressources naturelles, l'Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) met tout en oeuvre pour rassurer les populations et protéger la biodiversité. D'autres acteurs internationaux de la conservation tels que le WCS et le WWF ne cessent de mettre l'accent sur « l'amélioration des politiques et de la législation concernant la faune sauvage ; la conservation de l'habitat de l'éléphant ; la réduction de l'abattage illégal des éléphants et du commerce illégal des produits dérivés ; la réduction du Conflit Homme-Éléphant ; l'amélioration du bien-être des populations vivant aux côtés des éléphants et l'augmentation des dons et du soutien du public en faveur de la conservation des éléphants. » ( Parker et al., 2007). L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) n'est pas en reste dans ce vaste défit de préservation de cette espèce par la mise en place des outils qui contribuent à l'atténuation du Conflit Homme-Éléphant. |
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