Connaissances, attitudes, et pratiques des menages de la ville de Goma sur les risques lies a la proximite du volcan Nyiragongo ; cas du quartier Majengopar Julien LUKUBIKA Institut supérieur d'informatique et de gestion - Graduat 2019 |
I.2.1.6. Classification des volcansAprès avoir observé quelques volcans, les premiers volcanologues ont créé une classification basée sur le type d'éruptions et le type de lave émise nommé selon un volcan de référence (comme les stromboliens, hawaïens, pliniens). Cependant, cette classification est très subjective et ne tient pas compte des modifications du comportement des volcans, c'est pourquoi elle est maintenant considérée comme secondaire. Le VEI (Indice d'Explosivité Volcanique) : Il permet de comparer la force des éruptions grâce à une échelle ouverte partant de zéro définie en fonction de différents facteurs : le volume de matériaux éjectés, la hauteur du nuage éruptif, ou encore l'observation humaine de l'éruption.34(*) I.2.1.6.1. Les dynamismes : Les principales différences entre volcans viennent de la puissance de leur éruption, ou de leur explosivité. On distingue ainsi les deux grands types de dynamismes éruptifs : l'effusif et l'explosif, qui contiennent chacun différents types plus précis a. L'explosivité : ce sont les éruptions les plus violentes, et elles éjectent des matériaux solides très dangereux : Animation montrant le fonctionnement du dynamisme explosif : o Type Vulcanien : du magma visqueux, en remontant à la surface, forme une sorte de bouchon. Sous la pression énorme des gaz, il finit par céder et s'ensuit une forte explosion projetant cendres et tephra à plusieurs kilomètres (jusqu'à 25km). L'explosion est tellement puissante qu'elle fissure les flancs du volcan. Les coulées de lave sont extrêmement rares dans ce type de dynamisme, dont le nom provient du volcan Sicilien Vulcano. Le VEI varie de 2 à 5. Exemples: Vulcano, Etna (Italie)... o Type Peléen : la lave très pâteuse ne s'écoule pas et forme un dôme de lave en forme d'aiguille en se solidifiant. Sous la pression du magma, celui-ci peut exploser et créer des nuées ardentes (voir troisième partie) ou projeter des débris jusqu'à 30km. Son nom provient de la meutrière Montagne Pelée (Martinique) qui fit 28000 morts dans son éruption de 1902. Le VEI varie de 1 à 8. Exemples : Montagne Pelée, Soufrière de Montserrat, Soufrière de Guadeloupe... o Type Plinien : la lave extrêmement pâteuse forme un bouchon dans la cheminée, qui empêche les gaz de se libérer. De lourdes roches sont alors projetés à de grandes distances pendant l'explosion, des gaz jaillissent et créent un panache éruptif de plus de 50km de haut qui détruit tout quand il retombe sous son propre poids. Son nom provient de l'auteur de la première éruption de ce type, à savoir la terrible explosion du Vésuve en 79 (qui détruisit Pompeï) : Pline le Jeune. Le VEI varie de 3 à 8. Exemples : principalement les volcans de la Ceinture de Feu : Merapi, Krakatoa (Indonésie), Pinatubo (Philippines), mais aussi le Mont Saint Helens (USA) ou le Mont Augustine (Alaska, USA) b. L'effusivité : plus calmes, ces éruptions n'éjectent pratiquement que des laves fluides et lentes, dangereuses : o Type Hawaïen : de la lave très fluide approchant les 1100°C jaillit du cratère comme une fontaine vers le ciel (jusqu'à 100m d'altitude), et forme des coulées de laves en retombant sur les flancs du volcan. Ce dynamisme n'est généralement pas dangereux, sauf quand la laves a le temps de refroidir dans l'air et de se transformer en bombe qui vient percuter violement les flancs du volcan. Les pentes sont généralement très douces. Le nom vient bien évidement de l'archipel américain d'Hawaï. Le VEI varie de 0 à 1. Exemples : Mauna Kea, Mauna Loa (Hawaï), Erta Ale (Ethiopie) ou Nyiragongo (Congo) o Type Strombolien : de la lave visqueuse et dense est projetée sous la pression intense des gaz par explosion. Des fontaines de lave sont également produites, mais elles contiennent plus de matériaux solides (cendres, lapilli, bombes...). La lave refroidit rapidement près du sommet, c'est pourquoi les flancs sont très abrupts. Le nom vient du volcan Sicilien Stromboli. Le VEI varie de 1 à 2. Exemples: Stromboli, Etna... o Le phréato-magmatisme : ces éruptions ont lieu quand des grandes quantités d'eau sont en présence (sous-marins, contact avec nappes phréatiques...), augmentant leur explosivité. Cependant, on ne classifie pas les volcans que selon leur dynamisme éruptif. On utilise d'autres caractéristiques, que l'on croise pour obtenir une classification précise d'un certain volcan : · La genèse : l'endroit sur la terre où est situé le volcan, · Zone de subduction : enfoncement d'une plaque tectonique plus dense sous une autre, plus légère, provoquant des frottements de la roche et des remontées de magma en fusion qui entraîneront des éruptions, · Arc insulaire : zone de subduction entre deux plaques océaniques. La plus vieille (plus dense) plonge et cela crée une chaîne d'îles volcaniques, un arc insulaire. On peut penser aux îles Philippines, à la Nouvelle-Zélande, ou à la portion Pacifique Ouest et Nord de la fameuse Ceinture de Feu, · Arc continental : zone de subduction entre une plaque océanique plus dense et une plaque continentale plus légère qui crée un arc volcanique continental sur la marge de la continentale comme les Andes ou la Chaîne des Cascades aux Etats-Unis, · Dorsale (océanique) : zone de divergence (où deux plaques s'écartent) étroite où le magma remonte et forme une croûte océanique, futur plancher d'un océan. L'ensemble des dorsales du monde forme une chaîne de reliefs continue aux fonds des océans de la planète d'environ 60.000 km : c'est la dorsale médio océanique, · Rift (continental) : Grand fossé d'effondrement résultant d'un phénomène de divergence tectonique. Ce phénomène d'écartement des plaques provoque souvent la remontée du magma et la création de grands volcans (ex : les dorsales sur les plaques océaniques). Une fois refroidi, le magma forme une nouvelle croûte, futur-plancher d'un océan. Les bordures d'un rift sont l'expression de grandes failles normales, · Point Chaud (Intracontinental): Contrairement aux autres volcanismes, le point chaud n'intervient pas à une frontière de plaque. Du magma en fusion perce la croûte (généralement océanique) et donne naissance à un volcan, mais le mouvement de la plaque modifie la position du point chaud par rapport à celle-ci et entraîne la création d'un alignement de volcans comme les îles Hawaï, · Stratovolcan : Très grand, en forme de cône, au sommet pointu et aux pentes raides, il est formé par des couches successives de lave visqueuse et de cendres de différentes éruptions. Généralement situé au-dessus d'une zone de subduction, c'est le type de volcan le plus répandu sur Terre, · Volcan bouclier/fissural : De petite taille mais très large aux pentes douces, en forme de dôme, il est formé par l'écoulement de laves très fluides qui parcourrent des kilomètres avant de s'arrêter. La plupart de ces volcans naissent au dessus de points chauds dans l'océan, · Caldeira : Cratères géants (plusieurs kilomètres de diamètre) à ras le sol, ces cuvettes sont formées par d'énormes explosions qui vident la chambre magmatique et font s'effondrer le volcan sur lui-même, · Faille : Le magma sort directement par des ouvertures linéaires de la croûte : c'est n'est pas vraiment un volcan, · Dôme de scories : En forme de chapeau cinois, avec un cratère au sommet, il est formé de l'empilement de scories (troués comme du gruyère), · Maar : Edifice possédant un large cratère en forme de cuvette occupé par un lac. Il est formé par une éruption phréatomagmatique (rencontre du magma et d'une nappe phréatique souterraine). Il peut également y avoir d'autres types de volcans, comme les fissures à même le sol ou les volcans de boue, tous deux très rares · Conduit volcanique : le type de cheminée du volcan, · Central : un seul conduit (la cheminée principale) relie la chambre magmatique à la surface, · Fissural/linéaire : La cheminée principale se fracture en plusieurs cheminées secondaires qui amènent également le magma à la surface, mais le plus souvent à des centaines de mètres voire des kilomètres du cratère principal, · La fréquence d'éruption : le nombre d'éruptions qui ont donné naissance à l'édifice, · Monogénique : une unique éruption a formé le volcan, · Polygénique : Plusieurs éruptions ont au fil du temps façonné l'édifice pour lui donner sa forme actuelle. Il faut savoir que certains de ces critères sont étroitement liés entre eux. Par exemple, un stratovolcan est forcement polygénique et a de grandes chances d'être situé au-dessus d'une zone de subduction, donc d'être continental. On peut ainsi, grâce à ces critères, classifier l'Etna (Sicile, Italie) : stratovolcan en activité permanente (émission continue de gaz) d'origine océanique et d'activité plutôt effusive, il est polygénique.35(*) * 34 http://volcanisme.explosif.free.fr/generalites.htm * 35 http://volcanisme.explosif.free.fr/generalites.htm) |
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