CONCLUSION
Le présent chapitre s'est donné pour objectif
d'analyser les facteurs qui entravent l'accès aux soins de santé
modernes dans les zones rurales enclavées de l'arrondissement de
Mélong. Il en ressort que les facteurs qui entravent l'accès des
ménages aux soins de santé modernes sont d'abord d'ordre
géographiques à l'instar des longues distances à
parcourir, le temps mis pour atteindre un centre de santé et le mauvais
état de la route (boueuse, glissante et même impraticable).
Ensuite les difficultés d'ordre économiques dont le revenu bas
des chefs de ménage qui ne permet pas de couvrir les soins de toute la
famille, le coût élevé des soins de santé modernes
et le coût des frais de transport pour se rendre dans une formation
sanitaire. Enfin les difficultés liées à la
défaillance des politiques publiques de santé dont l'absence des
centres de santé dans certains villages ayant fait l'objet de notre
étude, l'absence régulier du personnel de santé,
l'insuffisance des équipements dans les centres de santé qui ne
manque pas de générer des cas d'accouchement à domicile
(67%) et des décès dans les ménages. Cependant, les deux
modes de transport restent à pied et à moto en plus des
techniques de transport utilisées par les ménages pour
transporter les patients à l'instar des brancards fabriqués
localement, le dos, le porte-tout. Ainsi, pour faire face à ces
difficultés, les stratégies de résilience ont
été adoptées par les ménages dont les pratiques
socioculturelles.
CHAPITRE III : LES PRATIQUES SOCIOCULTURELLES
PALLIATIVES AUX DIFFICULTES D'ACCES AUX SOINS DE SANTE MODERNES DANS LES
ZONESRURALES ENCLAVEES DE L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
INTRODUCTION
La médecine traditionnelle est la somme totale des
connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur des
théories, des croyances et expériences propres à une
culture et qui sont utilisées pour maintenir le bien-être et la
bonne santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et
guérir des maladies physiques et mentales (OMS, 2019). Face aux
difficultés d'accès aux soins de santé modernes,
c'est-à-dire face à l'absence des formations sanitaires, le
manque de moyen financiers, l'absence régulière du personnel au
centre de santé, l'éloignement des formations sanitaires et les
longues distances à parcourir, en bref la défaillance des
politiques publiques de santé, les pratiques socioculturelles
apparaissent comme une solution pour les ménages des zones rurales
enclavées de l'arrondissement de Mélong. Ainsi, à travers
la médecine traditionnelle (pratique qui repose essentiellement sur des
remèdes produits à partir des dérivés de la nature
et notamment de la forêt : plantes, écorces), les soins
parallèles, la population parvient à se soulager en cas de
problème sanitaire. L'objectif de ce chapitre est de déterminer
les pratiques socioculturelles en rapport avec l'hypothèse selon
laquelle il existe des pratiques socioculturelles palliatives aux
difficultés d'accès aux soins de santé modernes. Ce
chapitre se propose donc de mettre en exergue la place de la médecine
parallèle face à la défaillance des politiques publiques
de santé dans les zones rurales enclavées de l'arrondissement de
Mélong d'une part et de proposer les mesures pouvant améliorer
l'accès des ménages aux soins de santé modernes dans ces
zones rurales enclavées.
I. LES PRATIQUES
SOCIOCULTURELLES PALLIATIVES AUX DIFFICULTES D'ACCES AUX SOINS DE SANTE
MODERNES DANS LES ZONES RURALES ENCLAVEES DE L'ARRONDISSEMENT DE MELONG
Les populations rurales africaines sont restées
très attachées aux pratiques de la médecine
traditionnelle. Avant l'arrivée des colons, la médecine
traditionnelle était l'unique forme de médication utilisée
pour la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies
sociales, mentales et physiques pour des populations vivant en Afrique
(Lemouogue J, 2018) et elle le reste encore pour la majorité d'entre
elles, en particulier dans les zones rurales difficilement accessibles et
l'OMS (2020) estime que « les guérisseurs
traditionnels forment un groupe de praticiens importants qui
bénéficient souvent d'une grande crédibilité et
d'un profond respect au sein de leurs communautés ».
Dans les zones rurales enclavées de l'arrondissement de
Mélong, 80% de la population compte en premier lieu sur la
médecine traditionnelle pour des soins primaires. C'est ainsi donc qu'on
note la présence de nombreux tradipraticiens et des plantes
médicinales considérés comme une solution pour faire face
aux difficultés d'accès aux soins de santé modernes dans
les ménages.
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