III. DETERMINANTS
SOCIOCULTURELS, CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ACCES AUX SOINS DE
SANTE MODERNES
Les déterminants socioculturels sont l'ensemble des
facteurs culturels qui influencent sur l'utilisation des services de
santé moderne dans les ménages.Dans une étude menée
à Kinshasa par Kebela P. (2004) cité par Magne C.
(2012),il ressort qu'il existe une interdépendance
entre l'accessibilité et les facteurs socioculturels, la prise en charge
des soins par les ménages.
1. Le niveau d'instruction du
chef de ménage
Le niveau d'instruction des chefs de ménages dans les
zones rurales enclavées de l'arrondissement de Mélong est compris
entre le primaire et le secondaire. C'est ainsi que le graphique suivant
illustre les proportions par niveau d'étude des chefs de
ménages :
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Figure 12: Niveau
d'instruction des chefs de ménage
Source : enquête de terrain 2020
De ce graphique, il ressort que 14% des chefs de
ménages sont sans aucun niveau, 76% ont un niveau primaire, 10% ont un
niveau secondaire et il n'y a aucun chef de ménage qui a franchi le cap
du niveau supérieur.
Le faible niveau d'instruction observé est dû au
faible taux de scolarisation dans les zones rurales Camerounais, car la
pauvreté financière des ménages ne leur permet pas de
faire des études appropriées mais aussi la problématique
de l'accès à l'éducation qui se caractérise par
l'insuffisance voir le manque des établissements scolaires dans les
villages qui décourage les chefs de ménages. De plus, les chefs
de ménages les plus démunies sont plus vulnérables sur la
qualité de l'éducation.
Contrairement aux études menées par Magne C.
(2012), Méli V. (2012) à Bamougoum, il ressort
que« 33% sont sans instruction, 31% ont le niveau
élémentaire, 34% de femmes ont un niveau secondaire et 2% le
niveau universitaire ».
2. Rapport entre niveau
d'instruction des chefs de ménage et accès aux soins de
santé modernes
Le niveau d'instruction influence considérablement sur
l'utilisation des soins de santé modernes. Dans les zones rurales
enclavées de l'arrondissement de Mélong, certaines chefs de
ménages ignorent les soins de santé modernes, ceci par manque de
connaissance vis-à-vis ces soins modernes.
Tableau 14: Niveau
d'instruction et fréquentation des structures sanitaires
Fréquentation d'une formation sanitaire
|
Êtes-vous rendu dans une formation sanitaire ?
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Niveau d'instruction des chefs de ménage
|
Primaire
|
53 (26%)
|
99 (50%)
|
152
|
Secondaire
|
17 (8,5%)
|
3 (2%)
|
20
|
Supérieur
|
1
|
0
|
1
|
Pas du tout
|
2 (1%)
|
25 (12,5)
|
27
|
Total
|
131
|
69
|
200
|
Source : enquête de terrain 2020
De ce tableau, il ressort que 50% des chefs de ménages
ayant le niveau primaire ont déclaré ne pas fréquenter
régulièrement les structures sanitaires en cas de maladie contre
26%.
De plus, les chefs de ménages avec le niveau secondaire
(8,5%) fréquentent de plus en plus les formations sanitaires contre 2%
seulement. Aussi le taux de fréquentation des chefs de ménages
(1%) sans aucun niveau d'étude est très faible.
Après cette analyse, on constate qu'il y a une relation
entre le niveau d'instruction et l'accès aux soins de santé
modernes car un chef de ménage qui est ignorant, qui ne connait pas
l'importance des structures de santé ne peut pas se consulter et faire
consulter les siens dont il a la responsabilité. Ce point de vue rejoint
donc celui de plusieurs auteurs dont Magne (2012), Leumo (2017), Meli (2018)
dont le faible niveau d'instruction influence sur l'accès aux soins de
santé modernes. Selon Magne C. (2012, P45) « le
niveau d'études a une grande influence sur la pratique des habitants
dans l'aire de santé de Kongso-Bamougoum. La majorité des
répondants n'a pas étudié, soit 43,75 % sont sans
étude ; 46,88% sont du niveau primaire et 9,37% sont du niveau
secondaire. sur les 263 habitants qui n'ont pas été au CMA,
153(soit 91,07%) sont sans niveau d'études. » Ce qui est
proche des résultats de l'étude menée au canada où
on a démontré que 51% des personnes qui détiennent un
diplôme d'études secondaires ont consulté un dentiste
contre 68% de ceux qui détiennent un diplôme d'études
collégiales ou universitaires. Les résultats de notre recherche
dans les zones rurales enclavées de l'arrondissement de Mélong
sont loin de la réalité obtenue par pierrot BUSHALA dans son
étude sur le niveau d'étude de la population du groupement Mudja
; 45,4% n'ont pas un niveau d'étude, c'est-à-dire ils ne savent
ni lire, ni écrire, seulement, 1,9% de niveau universitaire, 16,9% de
niveau secondaire, contre 35,8% du niveau primaire. Concernant la
fréquentation de services de santé 28/42 qui n'ont pas
fréquenté sont sans niveau d'études ».
Toutefois, notre étude se déroulant en pleine
crise sanitaire qui touche toute la planète terre, liée à
la COVID-19, nous avons enquêté les ménages sur celle-ci
et chemin faisant ils ont répondu que c'est une maladie qui n'existe
pas et que celle-ci est une imagination. Il s'agit d'un manque de connaissance
de la part de ces chefs de ménages.
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