1. Les soins
préventifs
La demande des soins peut être motivée par des
besoins préventifs comme la vaccination infantile. Les cases et les
postes de santé sont chargés de vacciner les enfants. Les centres
de santé jouent certes ce rôle mais ils s'occupent davantage des
soins curatifs (Leumo K, 2017). Les visites prénatales constituent aussi
des demandes de soins préventifs qui ne concernent que les femmes en
âge de reproduction (MINSANTE, 2009). Elles ont besoin d'au moins trois
visites pendant la leur grossesse. Ces consultations prénatales
permettent de réduire la mortalité maternelle. Selon les
statistiques fournies par la région médicale, 439 femmes sur un
échantillon de 100 000 perdent la vie en donnant la vie. Ce qui est
encore énorme comparé aux Objectifs du Millénaire pour le
développement fixés à 200 décès pour 100000
habitants.
Dans les zones rurales enclavées de l'arrondissement de
Mélong, 40% de ménages ont déclaré n'avoir jamais
eu de visites prénatales dans leur ménage. Comme l'affirme un
chef de ménage âgé de 50 ans appelé ENONE R
« Ma femme ne fait jamais de consultation prénatale
pendant la grossesse et elle accouche sans problème, j'ai cinq enfants,
ils sont tous bien portant aujourd'hui ».
Cependant, les séances de vaccination infantiles sont
généralement organisées par le service du district de
santé dans les zones rurales enclavées de l'arrondissement de
Mélong bien que celles-ci ne parviennent pas souvent dans tous les
villages à cause de l'enclavement et l'accès difficile, certains
villages bénéficient souvent des séances de vaccination
gratuites.
2. Soins Curatifs
Les soins curatifs sont les soins employés pour obtenir
la guérison en cas de maladie, par opposition à un traitement
préventif. Par ailleurs, dans les zones rurales enclavées de
l'arrondissement de Mélong, 80% des ménages enquêtés
font souvent recours aux soins de santé curatifs en cas de maladie pour
espérer trouver la guérison. Dans les formations sanitaires
malgré la limite dans l'offre des soins et le manque de personnel, les
ménages dont l'état de santé se dégrade s'y rendent
souvent pour des soins.
La fièvre typhoïde constitue un véritable
problème dans l'arrondissement de Mélong, particulièrement
en milieu rural où 60% des ménages ont déclaré
avoir régulièrement plusieurs cas de typhoïde dans leurs
domiciles. Ainsi, même dans les formations sanitaires rurales où
nous avons menés les enquêtes, la fièvre typhoïde et
le paludisme étaient les maladies les plus dominantes. Comme c'est le
cas au centre de santé intégré de Mbouassoum et celui de
Ndokou. Ensuite, vient le diabète qui est un cas de maladie
régulièrement évacué vers l'hôpital de
district de Mélong ou bien à l'hôpital régional de
Nkongsamba puisque ces centres de santé ne disposent pas
d'équipements nécessaires pour la prise en charge des
diabétiques. Cependant, les maladies comme les infections respiratoires,
la diarrhée, la toux chronique, la dysenterie et autres touchent
également une grande partie de la population des zones rurales. De plus,
le traitement curatif dans les formations sanitaires implantées en
milieu rural reste mitigé à cause de l'éloignement des
formations sanitaires et le déficit d'infrastructures sanitaires pour
certains villages.
Toutefois, on constate qu'il y a des maladies qui touchent
particulièrement une certaine couche de la population. Les enfants sont
beaucoup plus infectés par le paludisme alors que les adultes sont
beaucoup plus touchés par la typhoïde, le paludisme et le
diabète. Ce dernier nécessite un réel suivi. Les maladies
cardiovasculaires sont aussi à mettre dans la catégorie des
pathologies touchant les adultes. Elles posent un problème de prise en
charge des malades par le système de soins primaires. La demande des
populations en soins curatifs varie selon l'âge, le sexe et la
période
Le graphique suivant présente les proportions des
ménages selon les types de soins :
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Figure 8: Les soins
administrés aux patients en zones rurales
Source : enquête de terrain 2020
Il ressort de ce graphique que les soins curatifs sont
beaucoup administrés aux patients (85,71 pourcent) lorsqu'ils se rendent
dans une formation sanitaire contre les soins préventifs (14,29
pourcent). Ce faible taux de couverture des soins préventifs est
dû au fait que les programmes élargies de vaccination ne sont pas
administrés par les formations sanitaires des zones rurales. Les soins
curatifs sont administrés aux patients au par exemple au CSI de
Mbouassoum, selon les ménages ne leurs rendent pas satisfaction.
D'où le recours vers d'autres formations pour tenter de trouver la
guérison.
Tableau 6: Les cas de
maladie dans les centres de santé
Désignation
|
Nombre de cas (2019)
|
Pourcentage
|
Typhoïde
|
1000
|
35,76
|
Paludisme
|
900
|
32,18
|
Diabète
|
100
|
3,57
|
Choléra
|
97
|
3,46
|
Fièvre jaune
|
68
|
2,43
|
Rhumatisme
|
65
|
2,32
|
AVC
|
60
|
2,14
|
Mal de rein
|
55
|
1,96
|
Diarrhée
|
52
|
1,85
|
Dysenterie
|
50
|
1,78
|
Varicelle
|
49
|
1,75
|
Plaies
|
44
|
1,57
|
Traumatisme
|
40
|
1,42
|
Problème respiratoire
|
38
|
1,35
|
Abcès
|
35
|
1,25
|
Chaude-pisse
|
33
|
1,18
|
Méningite
|
27
|
0,96
|
Hémorragie
|
25
|
0,89
|
Mal de dos
|
22
|
0,78
|
Cancer
|
20
|
0,71
|
IST
|
16
|
0,57
|
Source : Registre de HD et CSI de Ndokou
Le tableau ci-contre montre clairement que l'arrondissement de
Mélong est en matière de lutte contre la fièvre typhoide
très en retard car il continue après toutes les sensibilisations
et messages du MINSANTE d'avoir le pourcentage (35,76) le plus
élevé parmi les maladies qui touchent le plus les populations
surtout celles résidantes en milieu rural. La fièvre typhoide est
certainement causée par la qualité malsaine de l'eau que consomme
la population de l'arrondissement de Mélong.
Le paludisme, le diabète et le choléra sont
également les maladies qui secouent la population de l'arrondissement de
Mélong avec respectivement 32, 18 p 3, 57 et 3,46% . La
récurrence du paludisme est dû au fait que les populations ne font
pas usage pour la majorité des moustiquaires imprégnées.
C'est ainsi que 60 pourcent des ménages enquêtés en zone
rurales ont déclarés ne pas faire usage d'une moustiquaire
imprégnée à longue durée d'action dans leurs
ménages. D'où leur exposition au paludisme.
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