EPIGRAPHE
« Je ne cherche pas à
connaître les réponses, je cherche à comprendre les
questions. »
CONFICIUS
DEDICACE
A mon père KAKAVI Kambere
A ma mère KAMABU Esther
A mes frères Héritier KAKAVI, Délice
KAKAVI, Josué KAKAVI
A mes soeurs Jolie KATSUVA, Aimée UWEZO, Raelle
KAKAVI
A tous ceux qui me sont chers
Je dédie ce travail.
REMERCIEMENTS
Le présent travail n'est pas le fruit de nos seuls
efforts mais résulte du concours de plusieurs personnes auxquelles nous
ne pouvons taire notre gratitude.
Nos remerciements s'adressent particulièrement au Prof
Dr BITWE MIHANDA Richard qui, malgré ses multiples occupations
scientifiques et administratives, a accepté, avec beaucoup de patience
et de rigueur, d'assurer la direction de ce travail.
Nos mots de gratitude s'adressent également à
l'Ass. Dr IVAN MUPHANOPascal qui, au-delà de ses conseils et de ses
critiques constructifs, a su trouver les mots justes pour nous faire
bénéficier d'un encadrement de qualité.
Que les familles Lele UWEZO et Symphorien KATSUVA trouvent ici
le fruit de leur participation.
Notre profonde gratitude s'adresse également à
nos compagnons, dont nous ne saurons citer tous les noms, qui n'ont
cessé, d'une manière ou d'une autre, d'apporter leurs pierres
à l'édifice.
Que tous ceux qui n'ont pas été cités
nommément soient rassurés de notre gratitude car la liste n'est
pas exhaustive.
SIGLES ET ABREVIATIONS
CMV
|
:
|
Cytomégalovirus
|
CPN
|
:
|
Consultations prénatales
|
EDIN
|
:
|
Echelle de Douleur et d'Inconfort du Nouveau-né
|
FPN
|
:
|
Faible Poids de Naissance
|
HGR
|
:
|
Hôpital Général de
Référence
|
HTA
|
:
|
Hypertension Artérielle
|
IMC
|
:
|
Infirmité Motrice Cérébrale
|
LBW
|
:
|
LowBirthWeight
|
MMH
|
:
|
Maladie des Membranes Hyalines
|
OMS
|
:
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
OR
|
:
|
Odds Ratio
|
PTH
|
:
|
Parathormone
|
RCIU
|
:
|
Retard de Croissance Intra-Utérin
|
RDC
|
:
|
République Démocratique du Congo
|
SA
|
:
|
Semaines d'Aménorrhée
|
SNC
|
:
|
Système Nerveux Central
|
STORCH
|
:
|
Syphilis, Toxoplasmose, Rubéole,
Cytomégalovirus, Herpes
|
UNIGOM
|
:
|
Université de Goma
|
USA
|
:
|
United States of America
|
VIH
|
:
|
Virus d'Immunodéficience Humaine
|
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau I. Répartition des cas et des témoins
selon l'âge maternel
Tableau II. Répartition des cas et des
témoinsselon la parité
Tableau III. Répartition des cas et des
témoinsselon le statut matrimonial
Tableau IV. Répartition des cas et des
témoinsselon la profession
Tableau V. Répartition des cas et des
témoinsselon le niveau de scolarité
Tableau VI. Répartition des cas et des
témoinsselon les consultations prénatales
Tableau VII. Répartition des cas et des
témoinsselon l'antécédent de FPN
Tableau VIII. Répartition des cas et des
témoinsselon l'antécédent d'avortement
Tableau IX. Répartition des cas et des
témoinsselon l'antécédent de diabète
gestationnel
Tableau X. Répartition des cas et des
témoinsselon l'antécédent d'infection à VIH au
cours de la grossesse
Tableau XI. Répartition des cas et des
témoinsselon l'antécédent d'infections urogénitales
au 3e trimestre de la grossesse
Tableau XII. Répartition des cas et des
témoinsselon l'antécédent d'hypertension artérielle
gestationnelle
Tableau XIII. Répartition des cas et des
témoinsselon l'antécédent de paludisme au cours de la
grossesse
Tableau XIV. Répartition des cas et des
témoinsselon l'antécédent de consommation d'alcool au
cours de la grossesse
RESUME
Notre étude a porté
sur les facteurs de risque de faible poids de naissance à
l'Hôpital Général de Référence Charité
Maternelle.
Les objectifs assignés ont été de
déterminer l'association entre les caractéristiques
sociodémographiques maternelles et le risque de faible poids de
naissance (FPN); également de déterminer l'influence des
antécédents médicaux et obstétricaux maternels sur
la survenue d'une naissance de FPN.
Il s'agit une étude rétrospective et analytique
de type cas-témoins menée sur les différents facteurs de
risque de faible poids de naissance sur une période de 3 mois soit du
1er janvier 2019 au 31 Mars 2019. Les caractéristiques
sociodémographiques et les antécédents maternels du groupe
d'étude (< 2500 grammes) ont été comparés
à ceux du groupe de comparaison. L'étude a porté sur les
nouveau-nés répondant à tous les critères
d'inclusion fixés, soit 42 cas et 42 témoins.Les statistiques
usuelles ont été utilisées pour analyser les
résultats. Le seuil de signification a été fixé
à une valeur de p < 0,05.
Nous avons observé que l'âge maternel
inférieur à 20 ans (OR=2,5[0,8-7]), la primiparité
(OR=3,3[1,2-6,8]), le nombre de consultations prénatales
inférieur à 3 (OR=4,8 [1,8-12,6]), les infections
génito-urinairesau 3e trimestre de la grossesse (OR=4,4
[1,7-11,5]) et l'hypertension gestationnelle (OR= 6,8[0,8-59,5]) étaient
significativement associés au FPN.
La présente étude
montreque certaines caractéristiques sociodémographiqueset
certains antécédents médicaux et obstétricaux
maternels ont une grande influence sur lanaissance d'un FPN.Etant donné
que certains de ces facteurs sont accessibles à une prévention
et/ ou à un traitement, la réduction de la morbidité et la
mortalité néonatale liées au FPN passe par une
accessibilité et une amélioration du système de soins de
santé dans notre milieu.
Mots clés : Faible poids de naissance,
facteurs de risque, Goma
ABSTRACT
Our study focused on the risk factors of low birth weight
atCharitéMaternelle General Hospital.
We aimed to determine the association between maternal
socio-demographic characteristics and the risk of low birth weight (LBW); also
determine the influence of maternal medical and obstetrical antecedents on the
occurrence of a birth of LBW.
This is a retrospective and analytical case-control study on
the various risk factors for low birth over a 3-month period, from January
1,2019 to March 31, 2019. The mothers' social and demographic characteristics
and medical and obstetrical history, especially during pregnancy,were compared
between the case group (<2500 grams) and the control group. The study
included newborns fulfilling all the inclusion criteria, 42 cases and 42
controls. The usual statistics were used to analyze the results. The
significance level was set to a value of p<0,05.
We observed that maternal age less than 20 years(OR=3,3
[1,1-9,8]); primiparity(OR=5 [1,8-14,1]), low educational level (OR=8
[0,8-78,8]), prenatalvisits less than 3(OR=4,8 [1,8-12,6]), genitourinary
infections during pregnancy 3rd trimester (OR=4,4 [1,7-11,5]) and
gestational hypertension (OR=6,8 [0,8-59,5])were all significantly associated
with LBW.
This study shows that somematernal sociodemographic, medical
and obstetricalfactors have a major influence on the birth of LBW infants.
Given thatsome of these factors can be managed by prevention and/or treated,the
reduction of neonatal morbidity and mortalityrelated to LBW requires
improvements of the healthcare system in our community, including its
accessibility.
Key words:Low birth weight, risk factors, Goma
TABLE DE
MATIERES
Chap. I. INTRODUCTION
3
Chap. II. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE
FAIBLE POIDS DE NAISSANCE
4
2.1.
Définitions
4
2.2. Aspects
cliniques des nouveau-nés de faible poids de naissance
5
2.3. Les causes et
les facteurs de risques du faible poids de naissance
6
2.4. Les
complications des nouveau-nés de faible poids de naissance
8
2.5. Le pronostic
des faibles poids de naissance
12
2.6. Prise en charge
des nouveau-nés de FPN
12
Chap. III. MATERIEL ET METHODES
16
3.1. Cadre d'étude
16
3.2. Nature de l'étude
16
3.3. Population d'étude
16
3.4. Technique
d'échantillonnage
17
3.5. Analyse des données
18
3.6. Considérations
éthiques
18
Chap. IV. RESULTATS
19
4.1. Caractéristiques
sociodémographiques maternelles
19
1. Age
maternel
19
2.
Parité
20
3. Statut
matrimonial
20
4.
Profession
21
5. Niveau de
scolarité
22
6. Consultations
prénatales
22
4.2. Antécédents
maternels
23
1.
Antécédent de FPN
23
2.
Antécédent d'avortement
23
3. Diabète
gestationnel
24
4. Infection
à VIH au cours de la grossesse
24
5. Infections
urogénitales au 3e trimestre de la grossesse
25
6. Hypertension
gestationnelle
25
7. Paludisme au
cours de la grossesse
26
8. Consommation
d'alcool au cours de la grossesse
26
Chap. V. DISCUSSION
27
Chap. VI. CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
31
1.1.
CONCLUSIONS
31
1.2.
RECOMMANDATIONS
32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
33
ANNEXES
37
Chap. I. INTRODUCTION
Le faible poids de naissance (FPN) est défini par
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme un poids de
naissancestrictement inférieur à 2500 g, quel que soit le terme
de la grossesse. Il constitue un problème majeur de santé
publique, aussi bien dans les pays en développement que dans les pays
développés, de par son ampleur et sa forte association avec la
morbidité et la mortalité infantiles [1].
L'OMS estime que plus de 20 millions d'enfants naissent chaque
année dans le monde avec un poids de naissance inférieur à
2500g, ce qui représente 15,5% de l'ensemble de naissances ; la
plupart de ces naissances de faible poids (96%) ont lieu dans les pays en
développement. Dans ces pays, la proportion des FPN (16%) est le double
de celle des pays développés [2].
Le poids de naissance sert d'indicateur de l'état de la
santé et de la situation nutritionnelle de la mère avant et
pendant la grossesse ; c'est également un important
prédicteur de la survie de l'enfant et de son
développementultérieur. A moyen terme, le FPN est associé
à un déficit de développement cognitif et physique avec
réduction des capacités intellectuelles de l'enfant [3,4]. Ces
enfants sont en outre prédisposés aux pathologies chroniques et
cardiovasculaires liées à l'alimentation à l'âge
adulte [5].
Le décès en période périnatale et
infantile est un risque associé au faible poids à la naissance
[6]. En 2008, à Lubumbashi (République démocratique du
Congo), une étude cas-témoins a trouvé un risque de
décès périnatal près de 16 fois plus
élevé chez les FPN que chez les nouveau-nés à terme
eutrophiques [7].
Par ailleurs, la prise en charge par le système de
santé des pays en développement des enfants nés avec un
déficit de croissance est en général insuffisante ou
inadéquate, en raison de son coût élevé. Il en
découle alors des conséquences importantes pour les
sociétés, en termes de perte en capital humain et en
productivité économique. Les causes et les conséquences du
FPN sont complexes et jouent un rôle important dans le cycle de vie de
l'individu [8].
Les deux principales causes d'insuffisance de poids à
la naissance sont la prématurité' et le retard de croissance
intra-utérin (RCIU). Certains des facteurs associés à ces
deux pathologies incluent un faible statut socioéconomique, le lieu de
résidence en milieu urbain ou rural, l'âge maternel, les
naissances multiples, une parité faible ou élevée, des
antécédents d'accouchement prématuré, le stress
physique et psychologique, des soins prénatals insuffisants, une
mauvaise alimentation pendant la grossesse, le tabagisme chez la mère,
le rang de naissance (c'est-à-dire les premiers-nés), des
maladies chez la mère telles que l'hypertension et le diabète,
les infections génito-urinaires et le paludisme [1,7,8].
Une bonne compréhension des facteurs qui influencentle
poids à la naissance permettrait de développer des perspectives
d'action dans le but de réduire le risque de mettre au monde un enfant
de faible poids. La réduction du risque de FPN permettrait, par le fait
même, la réduction des coûts sociaux et économiques
liés aux soins des enfants de faible poids dans les unités de
soins néonatals et ceux associés à la prise en charge de
ces enfants qui survivent mais qui restent handicapés.C'est dans ce
contexte que s'inscrit cette étude portant surles facteurs de risque de
faible poids de naissance à l'Hôpital Général de
Référence Charité Maternelle
Pour ce faire, nous nous sommes posé la question
ci-après :
Quels sont les facteurs de risque de survenue du FPN dans
notre milieu ?
Pour mener à bien notre démarche scientifique,
nous nous sommes fixés les objectifs suivants :
1. Objectif
général :Etudier les facteurs de risque de faible
poids de naissance à l'Hôpital Général de
Référence Charité Maternelle
2. Objectifs spécifiques :
- Déterminerl'association entre les
caractéristiques sociodémographiques maternelles notamment
l'âge maternel, le niveau de scolarité, le statut matrimonial, une
parité faible ou élevée et les soins prénatals
insuffisants et le risque de FPN
- Déterminer l'influence des antécédents
médicaux et obstétricaux maternels notamment
l'antécédent de FPN, d'avortement, de diabète, d'infection
à VIH, d'hypertension gestationnelle, de paludisme au cours de la
grossesse, de consommation d'alcool au cours de la grossesse, d'infections
génito-urinaire au 3e trimestre et de tabagisme au cours de
la grossesse sur la survenue d'une naissance de FPN.
Nous avons d'emblée émis les hypothèses
suivantes :
- Les caractéristiques sociodémographiques
maternelles notamment l'âge maternel, le bas niveau de scolarité,
le statut matrimonial, une parité faible ou élevée et
lessoins prénatals insuffisants seraient significativement
associées au FPN
- Les antécédents médicaux et
obstétricaux maternels notamment l'antécédent de FPN,
d'avortement, de diabète, d'infection à VIH, d'hypertension
gestationnelle, de paludisme au cours de la grossesse, de consommation d'alcool
au cours de la grossesse, d'infections génito-urinaire au 3e
trimestreet de tabagisme au cours de la grossesse auraient une influence sur la survenue d'une naissance de
FPN.
Chap. II. REVUE DE LA
LITTERATURE SUR LE FAIBLE POIDS DE NAISSANCE
2.1. Définitions[9,10,11,12]
L'OMS définit le faible poids de naissance comme toute
naissance d'enfant vivant de poids inférieur à 2500 grammes (WHO
1961). Cette limite a été proposée par un médecin
finlandais, le DrArvoYlppÖ, dans les années 1920 et adoptée
par l'OMS en 1948.
Le poids de naissance est la première mesure de poids
réalisée chez le nouveau-né juste après
l'accouchement et, dans les pays en développement, il est un des rares
indicateurs disponibles pour évaluer l'état de santé du
nouveau-né. C'est une mesure anthropométrique simple et
probablement une des plus largement répandues à travers le monde,
qui permet d'apprécier la bonne santé et la maturité
physique acquise par le nouveau-né.
En fonction du poids à la naissance, les
nouveau-nés sont classés en 5 catégories. La
classification que nous présentons ici a été
proposée sur la base de travaux réalisés auxUSA :
Ø Les « extrêmes petits poids de naissance
» qui pèsent moins de 1.000 grammes
Ø Les « très petits poids de naissance
» qui pèsent entre 1.000 et 1.500 grammes
Ø Les « petits poids de naissance » qui
pèsent entre 1.500 et 2.500 grammes
Ø Les « poids de naissance normaux » qui
pèsent entre 2.500 et 4.000 grammes
Ø Les « grands poids de naissance » qui
pèsent plus de 4.000 grammes.
Les réflexions sur l'universalité de cette
limite (2500 g) tiennent leur justification du fait des grandes
disparités existant entre les pays et les populations. Parmi les
effecteurs de cette variabilité nous pouvons citer le niveau
socioéconomique, la richesse nationale, l'accès aux soins et la
qualité des services de santé, le niveau de scolarisation,
l'état nutritionnel et bien d'autres encore.
Ces différentes caractéristiques,
ajoutées aux facteurs génétiques expliquent les
différences qu'on peut observer par exemple sur la trajectoire de
croissance d'enfants issus de populations, de pays et de continents divers,
même si l'impact sur la croissance intra utérine est moins fort
que sur la croissance post-natale.
Deux mécanismes principaux peuvent conduire à la
naissance d'enfants de faible poids de naissance : la prématurité
et le RCIU. Ces 2 mécanismes peuvent parfois être
associés. L'identification du mécanisme qui est à
l'origine du FPN est importante dans la prise en charge du nouveau-né
puisque les conséquences sur la morbidité, la mortalité et
l'évolution staturo-pondérale peuvent être
différentes.
La prématurité est définie par une
naissance d'âge gestationnel inférieur à 37 semaines
d'aménorrhée (SA) ou 259 jours.
Le RCIU est défini commela naissance d'un
nouveau-né avec un poids inférieur au 10ème percentile par
rapport à l'âge gestationnel. Ce nouveau-né peut être
prématuré, post mature ou à terme.
2.2. Aspects cliniques des nouveau-nés de faible poids
de naissance [13, 14, 15]
Nous présentons et décrivons ici deux
entités cliniques que sont le nouveau-né prématuré
et le nouveau-né hypotrophe.
Ø Le
prématuré
Les caractères cliniques morphologiques et
neurologiques permettent d'apprécier le degré de maturité.
Le prématuré, physiquement est un nouveau-né bien
proportionné, qui est d'autant plus petit si l'âge gestationnel
est faible.
L'aspect général du prématuré
dépend de l'âge gestationnel : avant 34 semaines de gestation, la
fontanelle antérieure se prolonge souvent par des sutures perceptibles
jusqu'à la fontanelle postérieure. Le pannicule adipeux est
mince, la peau fine, rose, luisante. L'oedème est important surtout dans
les parties déclives. Il y a absence de relief musculaire, on note un
aspect bombant du dos des mains et des pieds. On note la présence de
lacis veineux sous-jacents très visibles. L'enfant est
généralement somnolent, la motilité spontanée est
faible, sporadique (tempêtes des mouvements). La posture est
particulière : demi-flexion incomplète des membres ; la
tête tendant à se poser sur l'os malaire (hypotonie plus ou moins
marquée).
Après 34 semaines, l'aspect physique diffère
très peu de celui du nouveau-né à terme.
Ø L'hypotrophe
Deux entités cliniques sont donc à distinguer,
suivant le moment où la cause du RCIU s'est installée.
Le RCIU est symétriquequand les facteurs
étiopathogéniques agissent pendant les 16 premières
semaines de la grossesse (période d'hyperplasie cellulaire) avec
réduction proportionnelle du poids, la taille et le
périmètre crânien.
Le RCIU est asymétriquesi les facteurs
agissent au cours des 8 dernières semaines de la grossesse (phase
d'hypertrophie) avec arrêt de la croissance qui intéresse
principalement le poids et moins la taille et le périmètre
crânien.
Le nouveau-né est maigre, la peau est ridée,
rugueuse, sèche, desquamante ; le tissu sous-cutanée et
adipeux plus pauvre avec réduction des plis cutanés. La
tête est relativement plus volumineuse par rapport au tronc, le tissu
mammaire peu développé ; l'abdomen déprimé,
les organes génitaux externes chez la fille apparaissent moins matures
par l'absence de tissu adipeux au niveau des grandes lèvres, les mains
et les pieds sont gros et les doigts longs
2.3. Les causes et les facteurs de risques du faible poids de
naissance [1, 12,13]
Plusieurs facteurs expliquent la prévalence accrue du
nombre de naissances de faible poids observée dans de nombreux pays. Les
étiologies du faible poids de naissance sont attribuées soit
à la prématurité, soit au retard de croissance.
2.3.1. Les causes du faible poids de
naissance
a) Les causes maternelles
ü Les infections maternelles : le paludisme non ou mal
traité et à répétition, les septicémies, les
infections génito-urinaires causées par le Streptocoque B, E.
coli, les infections généralisées (rubéole,
toxoplasmose, syphilis, listériose).
ü Les pathologies maternelles : le diabète, la
drépanocytose, l'HTA et toxémie gravidique, les insuffisances
cardiaques et respiratoires, l'allo immunisation rhésus.
ü L'insuffisance nutritionnelle de la mère, qui
est diagnostiquée par une perte pondérale au cours de la
grossesse et est très souvent liée à des causes
socioéconomiques et affectives.
ü Les malformations utérines à type de
béance du col, fibrome, utérus bifide.
ü Les habitudes alimentaires : l'alcoolisme, le tabagisme
et la toxicomanie ont été fortement incriminés dans la
survenue de faible poids de naissance.
b) Les causes foetales
ü Les grossesses multiples : plus le nombre de foetus est
grand plus le risque de naissance de faible poids est élevé.
ü Les embryo-foetopathies : TORCH (Toxoplasmose,
rubéole, CMV, Herpès) et syphilis.
ü Les malformations congénitales et les
aberrations chromosomiques :
ü Les malformations sont surtout cardiaques et les
trisomies représentent les aberrations chromosomiques les plus
fréquemment retrouvées dans la survenue des RCIU.
c) Les causes placentaires
Les insuffisances placentaires, placenta prævia
hémorragique, l'hydramnios, les lésions ischémiques du
placenta et l'artère ombilicale unique.
d) Les causes socio-économiques
ü La pauvreté : le faible revenu, le niveau social
bas.
ü Les travaux ou conditions de travail pénibles,
à l'exemple de la station debout prolongée, des longues marches,
des travaux physiques prolongés
e) Les causes diverses
La prévalence élevée des
bébés de faible poids de naissance a été
observée dans la race noire et semble être influencée aussi
par l'ethnie. Il en est de même pour les sujets vivants en haute altitude
(zone de basse pression en oxygène).
f) Les causes indéterminées
Ici, l'étiologie du faible poids de naissance n'a pas
été retrouvée.
2.3.2. Les facteurs de risques
- Les antécédents de prématurité
et/ou de RCIU
- L'âge maternel < 18 ans ou > 35ans.
- L'analphabétisme ou le bas niveau d'instruction.
- La primiparité et la multiparité (> 4
enfants).
- Le nombre de consultations prénatales (CPN)
inférieur à 4.
- Les grossesses rapprochées avec un espace inter
génésique inférieur à 24 mois.
- Les grossesses multiples causées par les techniques
génésiques et les prématurités induites pour des
raisons d'ordre médicales (cardiopathie, HTA, Diabète, myome sur
grossesse...etc.)
2.4. Les complications des nouveau-nés de faible poids
de naissance
Le prématuré est exposé à de
multiples complications, dont la gravité augmente avec le petit
âge gestationnel. Ainsi plus le nouveau-né est loin du terme, plus
les complications sont graves. Le prématuré est
caractérisé par une absence de réserves
énergétiques (graisses et glycogènes) se
régularisant au troisième trimestre, en
oligo-éléments (fer et calcium), en vitamines D surtout et une
immaturité de ses grandes fonctions biologiques et aussi
métaboliques. C'est donc le déficit en ces composantes qui engage
son pronostic vital.
Le prématuré peut également avoir des
troubles hépatologiques tels que l'ictère, très souvent
physiologique témoignant de l'immaturité hépatique et
l'hypovitaminose K1 l'exposant à un risque hémorragique
important. Il peut également faire une occlusion intestinale
précoce appelée syndrome du bouchon méconial par
immobilité du méconium dans le colon gauche [13].
Il en est de même pour le nouveau-né hypotrophe.
Dès son expulsion hors de l'utérus de la mère, le
nouveau-né de FPN est menacé d'hypothermie, de détresse
respiratoire généralement due aux maladies des membranes hyalines
à cause d'un déficit en surfactant. Suivant le profil
antérieur de la mère, il peut être anémié,
fébrile ou en hypothermie signant très souvent une infection.
C'est un être immunodéprimé dans la mesure où, il a
une carence en complément, en IgA, en IgM, en macrophages et en
lymphocytes actifs.
L'association des malformations congénitales tels que
la persistance du canal artériel, les shunts droite-gauche, le foramen
perméable sont à l'origine de troubles hémodynamiques
précoces.
2.1.1. Chez le prématuré
a) Les complications à court terme [11, 12,
14]
Elles surviennent très précocement (dans les 72
premières heures de vie.), et engagent très souvent le pronostic
vital, ce sont :
- Des troubles neurologiques : Hémorragies péri
et intraventriculaires, Leucomalaciepériventriculaire entraînant
des séquelles neurologiques, mentaux et sensoriels
- Des troubles thermorégulateurs avec tendance à
l'hypothermie
- Des troubles respiratoires : Apnées/ Asphyxie /
Maladies des membranes hyalines avec détresse respiratoire par une
immaturité pulmonaire.
- Des troubles cardiovasculaires avec
perméabilité du trou de Botal et hypertension artérielle
surtout chez ceux qui sont ventilés (risque des lésions
ischémiques au sein de certains organes notamment le SNC)
- Des troubles métaboliques notamment
l'hypoglycémie, l'hypocalcémie (par apport placentaire
réduit, ou réponse au PTH ou au Calcitriol faible, avec un
hypoparathyroïdisme transitoire), l'hyperbilirubinémie
(ictère physiologique plus fréquent, plus intense te plus
prolongé avec risque d'ictère nucléaire plus
élevé), la labilité hydroélectrolytique avec perte
hydrique importante par évaporation et immaturité rénale.
Parfois, on peut noter l'hyperglycémie iatrogène ou par stress
périnataux (en cas de sepsis, hémorragie intracrânienne,
asphyxie, il y a une baisse de la réponse des récepteurs à
l'insuline et les mécanismes glucorégulateurs du cerveau et du
pancréas sont altérés)
- Des troubles gastro-intestinaux avec des difficultés
d'alimentation (succion faible, capacité digestive absorptive et
métabolique limitée, capacité gastrique réduite),
distension abdominale avec régurgitation et vomissements
fréquents, intolérance des lipides (secrétions de lipase
pancréatique insuffisante et la concentration de sels biliaires
réduite), utilisation métabolique incomplète de la
tyrosine (acide aminé) avec possibilité d'altérer
l'intégrité du SNC par accumulation sanguine.
L'entérocolite nécrosante est plus
fréquente. Elle est favorisée par l'asphyxie, le
cathétérisme ombilical, la septicémie, la polyglobulie,
l'alimentation artificielle hyperosmolaire.
- Des troubles immunologiques avec une
réponse immunitaire réduite et prédisposition aux
infections respiratoires, digestives, cutanées. Le sepsis et la
méningite sont fréquents avec une mortalité
élevée
b) Les complications à long terme
- Les troubles cardiovasculaires
L'association inverse entre le poids de naissance et le
développement des maladies cardiovasculaires a été mise en
évidence pour la première fois il y a 20 ans. Par la suite, de
nombreuses études l'ont confirmé. Le petit poids de naissance
pour l'âge gestationnel est ainsi lié au développement
d'une hypertension artérielle, d'une obésité plutôt
abdominale, d'insulinorésistance, voire d'un diabète de type 2.
La mortalité cardiovasculaire a été montrée comme
significativement élevée chez les sujets nés de petit
poids [15].
- Les troubles neurosensoriels
Les séquelles neurosensorielles sont fréquemment
retrouvées chez les grands prématurés (< 28 SA),
à l'exemple des infirmités motrices cérébrales
(IMC), des troubles cognitifs notamment chez le petit garçon, des
difficultés scolaires à l'origine du retard scolaire, des
troubles comportementaux (anxiété, état dépressif),
des troubles sensoriels à type de surdité et de
rétinopathie.
La rétinopathie du prématuré est
essentiellement la fibroplasierétrolentale, dont la probabilité
de survenue est élevée avec l'oxygénothérapie mal
contrôlée, et elle peut évoluer vers une
cécité [16].
- L'anémie du prématuré [12, 14]
Elle arrive entre la 4ème et la 8ème semaine
(précoce). Cette anémie du prématuré est
liée à une durée de vie courte des hématies 30 - 40
jours, une croissance rapide, une production inadéquate de
l'érythropoïétine et à des prélèvements
fréquents de sang pour le diagnostic. L'anémie tardive du
prématuré (2ème-4ème mois) est liée à
l'épuisement des réserves martiales.
- Les troubles osseux : Le rachitisme et
l'ostéopénie de la prématurité, conséquence
directe d'une déposition osseuse insuffisante ou d'une
élévation de la résorption de la matrice organique.
- Des troubles respiratoires avec une dysplasie
bronchopulmonaire (maladie chronique déterminant une détresse
respiratoire et liée à une oxygénothérapie
agressive)
- Un syndrome de mort subite est plus fréquent chez les
prématurés
2.1.2. Chez le nouveau-né
hypotrophe
L'hypotrophie foetale du nouveau-né peut être
à l'origine d'un risque de complications à court et à long
terme sur le développement de l'enfant ainsi que sur son état de
santé à l'âge adulte [17].
Les complications du retard de croissance intra-utérin
sont semblables à celles retrouvées chez les
prématurés à savoir : les pathologies respiratoires,
digestives, hématologiques, hépatiques, métaboliques,
neurologiques, la susceptibilité accrue aux infections et l'hypothermie
[12].Le nouveau-né petit pour l'âge a des risques liés
à l'hypoxie et à la malnutrition.
Il s'agit de :
- L'asphyxie périnatale : L'apport en
oxygène est réduit à la fin de la grossesse. Le flux
sanguin placentaire baisse lors de travail et de l'accouchement (contractions
utérines) Il faut rechercher une souffrance foetale et même
envisager un accouchement par césarienne
- L'hypothermie : La capacité
thermorégulatrice limitée (thermogénèse basse par
pauvreté de tissu adipeux sous-cutané, la thermolyse est
augmentée par une surface corporelle plus grande par rapport au poids
- Les troubles métaboliques notamment
l'hypoglycémie (réserves réduites) et
l'hypocalcémie (par apport placentaire réduit et les états
d'hypoxie qui stimulent la production de la calcitonine)
- La polyglobulie : L'hypoxie chronique induit
l'hyperproduction de l'érythropoïétine qui provoque la
polyglobulie (hématocrite > 60 -65 %). Celle-ci provoque une hausse
de la viscosité sanguine avec altération de la microcirculation
cérébrale (troubles neurologiques) et pulmonaire (détresse
respiratoire)
- Le déficit immunitaire : L'état
de malnutrition avec réduction de la réponse immunitaire[14].
L'hypotrophie a également des conséquences
à moyen et long terme, moins connues, mais toutes aussi redoutables. Les
enfants concernés courent plus souvent le risque de développer
plus tard, certaines affections comme l'asthme et la
schizophrénie.[3,4]
A l'âge adulte, ils souffrent plus souvent de surcharge
pondérale et des complications induites telles que le diabète
sucré, l'hypercholestérolémie, l'hypertension
artérielle, l'infarctus du myocarde, accident vasculaire
cérébral. Enfin, les filles hypotrophiques peuvent être
infertiles et encourent un risque supplémentaire, celui de donner plus
tard elles-mêmes naissance à des bébés de petit
poids [12].
2.5. Le pronostic des faibles poids de naissance[1]
Depuis peu, les progrès considérables accomplis
par la réanimation néonatale ont permis dans beaucoup de cas, une
prise en charge efficace des nouveau-nés prématurés et/ ou
hypotrophes à la naissance, mais c'est au prix d'un investissement
humain et matériel. Ces propos sont d'autant plus inquiétants
pour l'Afrique, tant il est clair que les pays en développement
présentent un fort pourcentage de mortalité néonatale
lié au faible poids de naissance et que leur prise en charge est d'un
grand coût.
Les enfants nés avec un faible poids de naissance
présentent un plus grand risque de décès néonatal.
En Afrique, la mortalité hospitalière des nouveau-nés de
faible poids reste très élevée, bien que certains pays
disposent au moins d'une unité spécialisée de
néonatalogie. Le taux de mortalité est d'autant plus important
chez le nouveau-né prématuré hypotrophe, du fait de
l'immaturité de la plupart de ses grandes fonctions et organes
l'exposant à des troubles systémiques graves.
Plusieurs facteurs décrits par de nombreux auteurs en
Afrique expliquent les raisons du pourcentage toujours élevé de
la mortalité hospitalière. Ces facteurs sont le très
faible poids de naissance, le mauvais score d'Apgar, le manque d'unité
de néonatalogie spécialisée, le manque de personnels
qualifiés aux gestes de réanimation, les pathologies
sous-jacentes (les infections respiratoires, la détresse respiratoire,
les souffrances cérébrales, les malformations).
La présence de toutes ces insuffisances chez le
nouveau-né de faible poids de naissance augmente donc le risque de
décès.
2.6. Prise en charge des nouveau-nés de FPN [11,
14]
La prise en charge débute avant la naissance et
s'intègre dans un projet global obstétrico-pédiatrique
intégrant les souhaits des parents.
Cette prise en charge anténatale repose principalement
sur les éléments suivants :
- Transfert in utero vers une structure
adaptée
- Corticothérapie anténatale qui doit être
débutée dès que la menace d'accouchement
prématuré se précise et qui permet de diminuer de 50 %
l'incidence de la MMH (maladie des membranes hyalines), de réduire le
taux de complications cérébrales et la mortalité ;
- Bilan infectieux, antibiothérapie maternelle et
tocolyse relevant de l'obstétricien, en concertation souhaitable avec le
pédiatre,
La prise en charge postnatale du prématurérepose
sur les principes résumés dans les grandes chaînes (selon
GOLD) :
Ø Chaîne d'oxygène /ventilation
Ø Chaîne du chaud
Ø Chaîne de l'asepsie
Ø Chaîne de glucose
Ø Chaîne de l'information
Les soins répondent à quelques règles
générales :
- Asepsie rigoureuse ;
- Attention permanente au risque infectieux qui doit
rapidement conduire à un bilan biologique et éventuellement
à un traitement antibiotique ;
- Lutte contre l'hypothermie et la déshydratation qui
va du berceau chauffant à la mise en incubateur servo-contrôle
avec, pour les plus immatures, des taux d'humidité maximaux ;
- Apports nutritionnels précoces et adaptés
à l'état clinique et au poids de l'enfant. Ces apports
nutritionnels peuvent être réalisés :
o Par voie entérale exclusive : alimentation
précoce et fractionnée au sein ou au biberon pour les plus
proches du terme, gavage gastrique discontinu si la prise alimentaire autonome
est difficile ou si la stabilisation de la glycémie pose des
problèmes,
o Par voie entérale et parentérale (perfusion de
complément sur voie périphérique) pour les
prématurités plus importantes,
o Par voie parentérale quasi exclusive (avec un apport
entérale débuté le plus précocement possible) chez
les grands prématurés et les enfants présentant une
détresse vitale (nécessité d'un cathéter
central).
o Le lait de lactarium sera utilisé pour les plus
immatures, les laits adaptés aux prématurés pour les
autres ;
- Sur le plan respiratoire, indépendamment du recours
aux techniques de ventilation artificielle, proposition du citrate de
caféine en cas d'apparition d'apnées ;
- Prise en charge de la douleur essentielle et encore
insuffisante. Elle s'appuie sur une évaluation quantitative par des
grilles spécifiques (comme la grille EDIN : échelle de douleur et
d'inconfort du nouveau-né), et fait appel à des moyens non
médicamenteux (positionnement, succion non nutritive, solutions de
saccharose) et médicamenteux (crème EMLA en respectant
les contre-indications, notamment pour le terme, paracétamol,
dérivés morphiniques
- Importance considérable des soins de
développement et des soins centrés sur la famille, en particulier
lorsque les enfants sont hospitalisés longtemps. Les soins de
développement regroupent l'ensemble des stratégies
comportementales succion non nutritive et saccharose, peau a peau,
enveloppement, couchage en flexion de préférence sur le
côté, respect des stades veille-sommeil, prévention de la
douleur - et environnementales réduction des niveaux lumineux et sonores
- qui visent à favoriser le développement harmonieux de l'enfant
prématuré hospitalise en soins intensifs. Les soins centres sur
la famille nécessitent la présence des parents sans restriction
d'horaire, leur participation aux soins leur permettant d'apporter leur soutien
à l'enfant et l'autonomisation progressive pour les soins de routine, la
participation aux décisions médicales.
La prise en charge des nouveau-nés petits pour
l'âge gestationnel consiste principalement à assurer une
alimentation appropriée surtout au cours de la première semaine
de vie. Il faut donc une alimentation précoce de
préférence par voie entérale et une alimentation par le
lait maternel (concentration optimale en nutriment et présence des
lipases)
Le réchauffement doit être assure par la mise en
peau à peau(enfant en body, chaussons et bonnet directement contre
lamère), ou en berceau chauffant, souvent alternes.
Une alimentation fractionnée, régulière,
toutes les 3 heures sera débutée précocement soit au
biberon (5 à 10 ml de lait adapte aux prématurés le 1er
jour puis une augmentation quotidienne équivalente), soit au sein
complète si nécessaire. Lorsque l'enfant est capable de prendre
50 ml, on peut envisager d'espacer les biberons. La glycémie capillaire
sera surveillée avant chaque tétée initialement puis
espacée lorsqu''elle reste stable. Le poids est surveillé
quotidiennement, la perte pouvant avoisiner 8 à 10 % et la reprise
débuter un peu plus tardivement (5e ou 6e jour).
Les examens complémentaires nécessaires
(hémogramme et calcémie) seront regroupés si possible avec
les dépistages systématiques. D'autres examens peuvent être
indiques si des doutes persistent sur la cause probable de l'hypotrophie (CMV
urinaire, échographie transfontanellaire, radiographie de squelette,
caryotype).
La sortie peut être envisagée lorsque l'enfant
s'alimente bien et reprend du poids en organisant un suivi étroit.
Chap. III. MATERIEL ET
METHODES
3.1. Cadre d'étude
Notre recherche a été effectuée à
l'Hôpital Général de Référence Charité
Maternelle, situé à l'est de la République
Démocratique du Congo, dans la province du Nord-Kivu, en ville de Goma,
dans la zone de santé urbaine de Goma.
L'HôpitalGénéral de
Référence Charité Maternelle estsitué dans le
quartierMapendo, en face de la Mairie de Goma, sur le boulevard Karisimbi
menant de la poste à l'aéroport de Goma.
L'Hôpital Général de
Référence Charité Maternelle a ouvert ses portes
en1987comme centre de santé et a connu au fil des années un
accroissement de ses capacités.Le 12 mai 2007, le Centre
médico-chirurgical devient un Hôpital Général de
Référence sur autorisation de son ouverture
no01/013/CAB/GP-NK/2007 par son excellence le Gouverneur de Province
du Nord-Kivu.
Il organise les 4 services ordinaires qui sont la chirurgie,
la gynéco-obstétrique, la médecine interne et la
pédiatrie qui comprend un service de néonatologie
réputé. Hormis les services ci-haut, il est également
organisé les services d'Ophtalmologie, de Dentisterie, de
Kinésithérapie, d'Imagerie médicale et Laboratoire.
3.2. Nature de l'étude
Notre étude est une étuderétrospectiveet
analytique, de type cas-témoins menée sur les différents
facteurs de risque de faible poids de naissance sur une période de 3
mois soit du 1er janvier 2018 au 31 Mars 2018.
3.3. Population d'étude
Un cas a été défini comme tout
nouveau-né dont le poids de naissance est inférieur à
2500g, mesuré sur un pèse-bébé électronique
de classe III, équipé d'un plateau de polystyrène et d'un
afficheur rétroéclairé LCD dont la précision de
lecture est de 10 g.
Un témoin était défini comme tout
nouveau-né dont le poids de naissance était supérieur ou
égal à 2500 g.
Chaque cas a été apparié àun (1)
nouveau-né de même sexe, né à terme et pesant 2500 g
ou plus.
3.4. Technique d'échantillonnage
3.4.1. Recrutement et
éligibilité
a) Critères d'inclusion
Ont été inclus dans notre étude :
Groupe 1(FPN) : Tous les
nouveau-nés dont le poids de naissance est inférieur à
2500g, admis et ayant séjourné en service de néonatologie
durant la période d'étude
Groupe 2(Témoin) : Nous avons
assigné à chaque cas un témoin c'est-à-dire un
nouveau-né de poids de naissancesupérieurou égal à
2500g.
b) Critères de non inclusion
Ont été exclus, de l'étude tous
lesnouveau-nés issus d'une grossesse multiple ou mort in utero.
3.4.2. Echantillonnage
Notre étude a porté surles nouveau-nés
répondant à tous les critères d'inclusion fixés,
soit 42 cas et 42témoins.
Il s'agit d'un échantillonnage de recrutement
systématique portant sur les nouveau-nés dont le poids de
naissance est inférieur à 2500g, mesuré sur un
pèse-bébé électronique,hospitalisés pendant
notre période d'étude.
3.4.3. Collecte des données
Les variables ont été recueillis grâce
à une fiche d'enquête individuelle élaboréeà
cet effet et la recherche de données complémentaires a
été réalisée dans le dossier médical. Tenant
compte de notre fiche d'exploitation (en annexe), nous avons relevé les
variables ci-après :
- Caractéristiques
sociodémographiques maternelles : Age maternel, parité, statut
matrimonial, profession, niveau d'étude et consultations
prénatales
- Antécédents maternels médicaux et
obstétricaux : Antécédent de FPN, d'avortement,
diabètegestationnel, infection à VIH, infections
génito-urinaires au cours de la grossesse, hypertension
gestationnelle, paludisme au cours de la grossesse et consommation d'alcool au
cours de la grossesse
3.5. Analyse des données
Les différents paramètres ont été
analysés statistiquement et regroupés dans des
tableauxgrâce auxlogicielsIBM SPSS 23 et MS Excel 2016.
Le poids de naissance, reparti en deux groupes (< 2500
grammes et > 2500 grammes), était considéré comme
variable dépendante et les caractéristiques
sociodémographiques et les antécédents maternels
constituaient les variables indépendantes.
Le test de Khi 2 a été utilisé pour les
variables qualitatives et le test de Student pour les variables quantitatives.
L'Odds ratio (OR) et son intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) ont
été calculés. Le seuil de signification était
fixé à p < 0,05.
3.6. Considérations
éthiques
Le comité d'éthique de l'UNIGOM ayant
validé au préalable notre recherche, nous avons reçu
l'accord des autorités de l'HGR Charité Maternelle en
réponse à notre recommandation de recherche.Un consentement libre
et éclairé de toutes les personnes impliquées dans cette
étude a été obtenu verbalement.
Chap. IV. RESULTATS
4.1. Caractéristiques
sociodémographiques maternelles
1. Age maternel
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'âge maternel.
Tableau I. Répartition des cas et des
témoins selon l'âge maternel
Age maternel
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR[IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
< 20 ans
|
14
|
33,33
|
7
|
16,67
|
0,007
|
2,5[0,8-7]
|
20-35 ans
|
17
|
40,48
|
28
|
66,66
|
0,016
|
0,2 [0,1-0,8]
|
>35 ans
|
11
|
26,19
|
7
|
16,67
|
0,287
|
1,7[0,6-5,1]
|
Il ressort de ce tableau I que le risque d'accoucher un FPN
augmentait de manière significative chez les mères
âgées de moins de 20 ans. Au-delà de cet âge, la
différence n'était pas significative.
2. Parité
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon la parité.
Tableau II. Répartition des cas et des
témoins selon la parité
Parité
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Primipare
|
20
|
47,62
|
9
|
21,42
|
0,011
|
3,3[1,2-6,8]
|
Paucipare
|
12
|
28,57
|
27
|
64,29
|
0,001
|
0,2 [0,08-0,5]
|
Grande multipare
|
10
|
23,81
|
6
|
14,29
|
0,266
|
1,8[0,6-5,7]
|
De ce tableau II, il ressort une association significative
entre la parité et le risque de FPN, les primipares avaient un risque 3
fois plus élevé d'accoucher un nouveau-né de FPN.
3. Statut matrimonial
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon la parité.
Tableau III. Répartition des cas et des
témoins selon le statut matrimonial
Statut matrimonial
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Célibataire
|
16
|
38,10
|
17
|
40,48
|
0,695
|
0,8 [0,3-2]
|
Mariée
|
24
|
57,14
|
23
|
54,76
|
0,826
|
1,1 [0,4-2,6]
|
Divorcée
|
2
|
4,76
|
2
|
4,76
|
1
|
1 [0,1-7,4]
|
Il ressort du tableau III qu'aucune association significative
n'a été noté entre le statut matrimonial et le FPN.
4. Profession
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon la profession.
Tableau IV. Répartition des cas et des
témoins selon la profession
Profession
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Fonctionnaire
|
8
|
19,05
|
11
|
26,20
|
0,433
|
0,66 [0,2-1,8]
|
Ménagère
|
24
|
57,14
|
24
|
57,14
|
1
|
1 [0,4-2,3]
|
Elève
|
2
|
4,75
|
3
|
7,14
|
0,644
|
0,65 [0,1-4,1]
|
Etudiante
|
8
|
19,05
|
4
|
9,52
|
0,212
|
2,2 [0,6-8,1]
|
Le tableau IV ci-haut montre que la majorité des
mères étaient ménagères mais sans différence
significative dans les 2 groupes.
5. Niveau de scolarité
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon le niveau de scolarité.
Tableau V. Répartition des cas et des
témoins selon le niveau de scolarité
Niveau de scolarité
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Non scolarisé
|
5
|
11,90
|
1
|
2,38
|
0,090
|
5,5 [0,6-49,6]
|
Primaire
|
2
|
4,77
|
4
|
9,52
|
0,396
|
0,475 [0,1-2,7]
|
Secondaire
|
25
|
59,52
|
21
|
50,00
|
0,380
|
1,4 [0,6-3,4]
|
Etudes supérieures
|
10
|
23,81
|
16
|
38,10
|
0,156
|
0,5 [0,1-1,3]
|
De ce tableau V, il apparait que le niveau de scolarité
n'étaitpas significativement associé au FPN.
6. Consultations prénatales
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon les consultations prénatales.
Tableau VI. Répartition des cas et des
témoins selon les consultations prénatales
Consultations prénatales
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
< 3
|
30
|
71,43
|
14
|
33,34
|
0,0004
|
5 [1,9-12,6]
|
3-5
|
11
|
26,19
|
25
|
59,52
|
0,002
|
0,2 [0,1-0,6]
|
>5
|
1
|
2,38
|
3
|
7,14
|
0,305
|
0,3 [0,03-3,1]
|
Il ressort du tableau VI que le suivi des CPN était
significativement associé au FPN, un nombre de CPN inférieur
à 3 entrainant un risque 5 fois plus élevéd'accoucher d'un
nouveau-né de FPN.
4.2.
Antécédents maternels
1. Antécédent de FPN
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent de FPN.
Tableau VII. Répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent de FPN
Antécédent de FPN
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
4
|
9,52
|
5
|
11,90
|
0,724
|
0,8 [0,2-3,1]
|
Non
|
38
|
90,48
|
37
|
88,10
|
|
|
De ce tableau VII, il ressort que l'antécédent
de FPN n'était pas significativement associé au FPN.
2. Antécédent
d'avortement
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent d'avortement.
Tableau VIII. Répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent d'avortement
Antécédent d'avortement
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
12
|
28,57
|
13
|
30,95
|
0,811
|
0,9 [0,3-2,3]
|
Non
|
30
|
71,43
|
29
|
69,05
|
|
|
Il ressort de ce tableau VIII qu'aucune association
significative n'a été noté entre
l'antécédent d'avortement et le FPN.
3. Diabète gestationnel
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent de diabète
gestationnel.
Tableau IX. Répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent de diabète
gestationnel
Diabète gestationnel
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
1
|
2,38
|
4
|
9,52
|
0,166
|
0,2 [0,02-2,2]
|
Non
|
41
|
97,62
|
38
|
30,48
|
|
|
De ce tableau IX, il ressort que l'antécédent de
diabètes gestationnel n'avait pas d'association significative avec le
FPN.
4. Infection à VIH au cours de la
grossesse
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent d'infection à VIH au
cours de la grossesse.
Tableau X. Répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent d'infection à VIH au
cours de la grossesse
Infection à VIH
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
4
|
9,52
|
5
|
11,90
|
0,724
|
0,8 [0,1-3,1]
|
Non
|
38
|
90,48
|
37
|
88,10
|
|
|
Il ressort de ce tableau X qu'aucune association significative
n'a été noté entre l'infection à VIH et le FPN.
5. Infections urogénitales au 3e
trimestre de la grossesse
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent d'infections
uro-génitales au 3e trimestre de la grossesse.
Tableau XI. Répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent d'infections
urogénitales au 3e trimestre de la grossesse
Infections urogénitales
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
33
|
77,57
|
19
|
45,24
|
0,0016
|
4,4 [1,7-11,5]
|
Non
|
9
|
21,43
|
23
|
54,76
|
|
|
Du tableau XI il ressort que les infections
urogénitales au 3e trimestre de la grossesse augmentaient de
manière significative le risque de FPN.
6. Hypertension gestationnelle
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent d'hypertension
gestationnelle.
Tableau XII. Répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent d'hypertension
artérielle gestationnelle
Hypertension gestationnelle
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
6
|
14,29
|
1
|
2,38
|
0,0484
|
6,8 [0,8-59,5]
|
Non
|
36
|
85,71
|
41
|
97,62
|
|
|
Du tableau XII ci-haut il ressort une association
significative entre l'hypertension gestationnelle et le FPN.
7. Paludisme au cours de la
grossesse
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent de paludisme au cours de la
grossesse.
Tableau XIII. Répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent de paludisme au cours de la
grossesse
Paludisme au cours de la grossesse
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
9
|
21,43
|
9
|
21,43
|
1
|
1 [0,3-2,8]
|
Non
|
33
|
77,57
|
33
|
77,57
|
|
|
Du tableau XIII il ressort que le paludisme au cours de la
grossesse n'était pas significativement associé au FPN.
8. Consommation d'alcool au cours de la
grossesse
Ce tableau illustre la répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent de consommation d'alcool au
cours de la grossesse.
Tableau XIV. Répartition des cas et des
témoins selon l'antécédent de consommation d'alcool au
cours de la grossesse
Consommation d'alcool
|
< 2500 g
|
=2500 g
|
P
|
OR [IC 95%]
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
10
|
23,81
|
13
|
30,95
|
0,462
|
0,7 [0,3-1,8]
|
Non
|
32
|
76,19
|
29
|
69,05
|
|
|
Il ressort du tableau XIV que la majorité de
mères ne consommaient pas d'alcool durant la grossesse dans les 2
groupes, ce qui est statistiquement non significatif.
Chap. V. DISCUSSION
Au terme de notre travail, nos objectifs étaient de
déterminer l'association entre les caractéristiques
sociodémographiques maternelles notamment l'âge maternel, le bas
niveau de scolarité, le niveau socio-économique
défavorisé, le statut matrimonial, une parité faible ou
élevée et les soins prénatals insuffisants et le risque de
FPN ; également de déterminer l'influence des
antécédents médicaux et obstétricaux maternels
notamment l'antécédent de FPN, d'avortement, de diabète,
d'infection à VIH, d'hypertension gestationnelle, de paludisme au cours
de la grossesse, de consommation d'alcool au cours de la grossesse,
d'infections génito-urinaire au cours de la grossesse et de tabagisme au
cours de la grossesse sur la survenue d'une naissance de FPN.Ces derniers ont
été tous atteints.
Notre travail présente néanmoins des limites
liées aux difficultés encourues dans la récolte et
l'analyse de nos résultats, notamment l'insuffisance des ressources
humaines et financières qui auraient pu permettre le recrutement d'un
échantillon plus grand afin d'aboutir à des résultats plus
affinés ; limites liées également au biais de
mémorisation dû au fait que les mères des
nouveau-nés de FPN se souviennent mieux des évènements
ayant marqué le déroulement de la grossesse que celles des
nouveau-nés du groupe de comparaison.
Notre étude a révélé queles
mères d'âge inférieur à 20 ans avaient un risque 2,5
foisplus élevé de donner naissance à un FPN(p=0,007).
L'étude menée par Kabamba M. et al.[18] à
Lubumbashi/RDCavait également retrouvé des taux
élevés de FPN chez les mères de moins de 20 ans.AmineM.et
al.[19] à Marrakech avaient trouvés des taux de FPN plus
élevés chez les mères ayant un âge plus bas par
rapport à celui de notre série soit 16 ans. Cette
prédominance des FPN chez les jeunes mères serait lié au
fait qu'elles ne sont pas psychologiquement préparées à la
conception et sont encore, à cet âge, financièrement
dépendantes. Aussi, est-il qu'elles sont à cet âge en
pleine croissance et que la grossesse entraine une compétition pour les
nutriments avec le foetus ; une faible efficacité des fonctions
placentaires a été également évoqué chez les
jeunes mères [6].
Nos résultats ont montré que les primipares
avaient un risque 3,3 fois plus élevé de donner naissance
à un FPN (p=0,011). Kamonayi M. et al.[20] ont également
observé que la primiparité favorise la survenue du faible poids
denaissance. KayasthaS.[21]a pour sa part montré que
lamultiparité seule était un facteur de risque de faible poids de
naissance.Par contre, Demmouche A. et al.[22]ont rapporté l'absence de
relation entre la parité et leFPN.
La majorité des mères ayant eu des enfants de
FPN sont mariées mais sans aucune différence significative.
L'étude de Miaffo S.[23]n'a pas non plus retrouvé une
corrélation significative entre le statut marital et le FPN.
LebretonJ.[24]en 2009, au terme d'une étude réalisée en
Guadeloupe dans deux centres hospitaliers universitaires, conclut que les
femmes seules sont plus à risque d'avoir un enfant de FPN et ce risque
est maximal lorsqu'elles vivent sans conjoint mais en famille. En effet, le
fait de ne pas être marié a longtemps été
considéré comme un facteur de risque de prématurité
et de petit poids de naissance [25],cependant les modifications de
comportements, les moeurs et la généralisation de la cohabitation
des couples non mariés légalement ont changé la
signification de ce facteur.
Dans notre série, la profession n'était pas
significativement associée au FPN, ce qui est similaire aux
résultats obtenus par Hanane I. [26].Ilunga P.M. et al.[8]ont
constaté que les mères ayant une
activitérémunératrice ou employées avaient un
risque deux fois plus élevé d'accouchement de FPN. Certains
auteurs ont démontré qu'unefemme qui a une activité
professionnelle est soumise à uncertain nombre de risques professionnels
et l'implicationde ces risques professionnels surtout du stress (physique
oupsychologique) dans la survenue de FPN en général et dans
lanaissance prématurée en particulier a été
largement débattu [28].
Notreétude a noté que le niveau de
scolarité n'était pas significativement associé au FPN.
Plusieurs précédentesétudes[8,28, 29,30], ontmontré
que le niveau d'éducation maternelle constitue unfacteur
socio-économique important lié au poids de naissancedu
nouveau-né. Un niveau plus élevé d'éducation de la
mère peut êtreassociéà des revenus plus
élevés de la famille et unemeilleure nutrition, ce qui pourrait
conduire à une amélioration du poids de naissance.
Notre étude a révélé que les
femmes ayant suivi moins de 3 CPNavaient un risque 5 fois plus
élevé de donner naissance à un nouveau-néde FPN que
celles qui en avaient suivi davantage, ce qui est compatibleavec les
étudesmenées ailleurs [8,28].
Ces résultats s'expliqueraient par le fait que les
soins prénatalsappropriés sont importants dans la surveillance de
la grossesseet la réduction des risques à la fois pour la
mère et l'enfantpendant la grossesse et l'accouchement. Ils permettent
deprévenir, de dépisterprécocement et de prendre en charge
lescomplications pouvant affecter la santé de la mère et de
l'enfantànaitre[27, 30].
L'antécédent de FPN n'était pas, à
l'issu de notre étude, significativement associé au FPN
(p=0,724). Nos résultats sont similaires à ceux à Ilunga
P.M. et al.(8). Mumba M. et al.[31]ont en revanche constaté qu'il y
avait une grande prévalence de FPN chez les femmes ayant un
antécédent de FPN.
A l'issu de notre étude, il n'était pas
observé d'association significative entre le FPN et un
antécédent d'avortement, ce qui est similaire aux
résultats obtenus par Ilunga PM et al[8]En revanche, Kibibi M.K. et
al.[32]à Bukavu/RDC ont constaté que l'antécédent
d'avortement intervenait dans la survenue du FPN.
Selon notre étude, il n'était pas observé
d'association significative entre le FPN et le diabète
gestationnel.Ilunga P.M. et al. (8) ont obtenu à Lubumbashi/RDC des
résultats similaires au nôtres avec p=0,1096, OR=3,4,
IC=0,5-37,4.
Notre étude n'apas observé d'association
significative entre le FPN et l'infection à VIH(p=0,724). Ilunga P.M. et
al.[8]avaient trouvé des résultatscomparables aux
nôtres.Dans une étude réalisée dans plusieurs pays
d'Afrique, TraoréH. et al.[33]ont trouvé chez les mères
infectées par le VIH et non éligibles au traitement
antirétroviral,des facteurs de risque de FPN identiques à ceux de
la population générale sans que des facteurs additionnels
associés à l'infection au VIH n'aient pu être mis en
évidence.
Ilrésulte de notre étude que les infections
génito-urinairesau 3e trimestre de la grossesse augmentaient
4,4 fois le risque de FPN(p=0,0016). Plusieursétudesantérieures
[8,26] ont abouti à des résultats similaires aux nôtres.
Les infections génito-urinaires au cours de la grossesse sont
plutôtimpliquées dans l'accouchement prématuré. Les
infections génitales,par la sécrétion des
protéinases, augmentent la dégradation dela matrice
extracellulaire des membranes foetales, ce quiexplique leur fragilisation,
condition qui précèdela rupture prématurée des
membranes.
A l'issu de notre étude, nous avons noté que
l'hypertension gestationnelle augmente 6,8 fois le risque de FPN. Plusieurs
études antérieures[8,34,35] ont constaté que
l'hypertension artérielle gestationnelle augmente le risque de FPN. Le
mécanisme impliqué est làencore une réduction du
flux sanguin placentaire affectant ainsil'apport de nutriments et
d'oxygène de la mère au foetus[8].
Notre étude n'a pas notéd'association
significative entre le paludisme au cours de la grossesse et le FPN. Nos
résultats sont différentsde ceux de Ilunga P.M. et al.[8] qui
ontretrouvé une association significative (p=0,0342) avec un OR=1,5
liée au fait que l'infection palustre dans le premier ou le second
trimestre de la grossesse aboutit communément au retard de la croissance
intra-utérine alors que l'infection tardive provoque plus une
prématurité du fait d'un accouchement précoce au cours ou
au décours de l'accès palustre [36,37,38].Cette divergence de
résultats serait liée à la différence de la
prévalence du paludisme entre les différents milieux
d'étude.
La consommation d'alcool durant la grossesse n'était
pas significativement associée au FPN (p=0,462). IlungaP.M. et al.[8]
n'ont pas observé pas d'association significative entre la consommation
d'alcool et le FPN.
Chap. VI. CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
Au terme de ce travail ayant porté sur l'étude
des facteurs de risque de FPN à l'HGR Charité Maternelle, nous
avons tiré les conclusions suivantes :
- Certaines caractéristiques sociodémographiques
et certains antécédents médicaux et obstétricaux
maternels étaient significativement associés à
l'accouchement d'un FPN :l'âge maternel inférieur à 20
ans, la primiparité, le nombre de CPN inférieur à 3, les
infections génito-urinairesau cours de la grossesse et l'hypertension
gestationnelle ;
- Les autres caractéristiques
sociodémographiques etantécédents médicaux et
obstétricaux maternels ; notamment le statut matrimonial, la
profession, le niveau de scolarité,l'antécédent de FPN,
l'antécédent d'avortement, le diabète gestationnel,
l'infection à VIH durant la grossesse, le paludisme durant de la
grossesse ainsi que la consommation d'alcool durant la grossesse ;
n'étaient pas associés à l'accouchement d'un FPN.
Certains des facteurs associés au FPN pouvant
être corrigés et traités, il est possible d'envisager une
réduction de la morbiditéet la mortalité néonatales
liées au FPN ainsi que les coûts sociaux et économiques
liés aux soins des enfants de faible poids dans les unités de
soins néonatals intensifs et ceux associés à la prise en
charge de ces enfants qui survivent mais qui restent handicapésen
améliorant le système de soins de santé périnatals
et son accessibilité.
Il faudra évaluer l'impact d'actions préventives
ciblées sur les pathologies maternelles et les aspects
sociodémographiques identifiés dans notre étude.
1.1. RECOMMANDATIONS
Eu égard de ce qui précède, nous
formulons les recommandations suivantes :
- Aux autorités
politico-administratives :de mettre en place un système de
santé efficace garantissant à tous l'accessibilité aux
soins prénatals de qualité ; de garantir à toutes les
futures mères l'accès à l'éducation
scolaire ;de développer des programmes spécifiques visant
à améliorer les conditions de vie des mères les plus
vulnérables et à promouvoir l'adoption de comportements et
habitudes de vie qui réduiraient le risque de mettre au monde un
nouveau-né de faible poids ;
- Aux autorités
médico-sanitaires :de mener des activités
d'information, d'éducation et de communication à l'égard
des femmes en âge de procréer sur la grossesse et
l'accouchement ; d'assurer la formation de base et continue en faveur du
personnel de santé impliqué dans les soins prénatals ;
- Au personnel de santé :
d'assurer aux gestantes des consultations prénatales de bonne
qualité (CPN recentrées)
- Aux chercheurs : d'élargir
à grande échelle la recherche sur les facteurs de risque de FPN
afin de permettre aux décideurs politico-administratifs de disposer de
données utiles pour guider la stratégie de prévention
à mettre en oeuvre
- A la population de la ville de Goma :
de s'informer sur le FPNafin de maitriser les comportements et habitudes de vie
à adopterafin deréduire le risque de FPN.
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ANNEXES
ANNEXE 1. FICHE D'EXPLOITATION
No dossier :
Age : < 20 ans
20 à 35 ans
> 35 ans
Statut matrimonial
Mariée
Célibataire
Divorcée
Veuve
Profession
Fonctionnaire Commerçante
Etudiante Elève Autre à préciser................
Niveau d'études
Primaire
Secondaire
Etudes supérieures
Non scolarisé
Antécédents
gynéco-obstétricaux :
Parité : Primipare
Paucipare
Grande multipare
Antécèdent de FPN : Oui Non
Antécèdent D'avortement : Oui Non
Infections génito-urinaires au cours de la
grossesse : Oui Non
Hypertension gestationnelle : Oui Non
Paludisme au cours de la grossesse : Oui Non
Consommation d'alcool au cours de la grossesse : Oui Non
Consultations prénatales : < 3
3-5
>5
Antécédents médicaux :
Diabète sucré : Oui Non
Infection à VIH : Oui Non
Nouveau-né :
Age gestationnel :
Poids :< 2500 g >2500 g
Sexe : Masculin Féminin
|