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Facteurs de risque de faible poids de naissance à  l'hôpital général de référence charité maternelle du 1er janvier au 31 mars 2019


par Merveille KAKAVI KIBWANA
Université de Goma - Docteur en Médecine 2017
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Je ne cherche pas à connaître les réponses, je cherche à comprendre les questions. »

CONFICIUS

DEDICACE

A mon père KAKAVI Kambere

A ma mère KAMABU Esther

A mes frères Héritier KAKAVI, Délice KAKAVI, Josué KAKAVI

A mes soeurs Jolie KATSUVA, Aimée UWEZO, Raelle KAKAVI

A tous ceux qui me sont chers

Je dédie ce travail.

REMERCIEMENTS

Le présent travail n'est pas le fruit de nos seuls efforts mais résulte du concours de plusieurs personnes auxquelles nous ne pouvons taire notre gratitude.

Nos remerciements s'adressent particulièrement au Prof Dr BITWE MIHANDA Richard qui, malgré ses multiples occupations scientifiques et administratives, a accepté, avec beaucoup de patience et de rigueur, d'assurer la direction de ce travail.

Nos mots de gratitude s'adressent également à l'Ass. Dr IVAN MUPHANOPascal qui, au-delà de ses conseils et de ses critiques constructifs, a su trouver les mots justes pour nous faire bénéficier d'un encadrement de qualité.

Que les familles Lele UWEZO et Symphorien KATSUVA trouvent ici le fruit de leur participation.

Notre profonde gratitude s'adresse également à nos compagnons, dont nous ne saurons citer tous les noms, qui n'ont cessé, d'une manière ou d'une autre, d'apporter leurs pierres à l'édifice.

Que tous ceux qui n'ont pas été cités nommément soient rassurés de notre gratitude car la liste n'est pas exhaustive.

SIGLES ET ABREVIATIONS

CMV

:

Cytomégalovirus

CPN

:

Consultations prénatales

EDIN

:

Echelle de Douleur et d'Inconfort du Nouveau-né

FPN

:

Faible Poids de Naissance

HGR

:

Hôpital Général de Référence

HTA

:

Hypertension Artérielle

IMC

:

Infirmité Motrice Cérébrale

LBW

:

LowBirthWeight

MMH

:

Maladie des Membranes Hyalines

OMS

:

Organisation Mondiale de la Santé

OR

:

Odds Ratio

PTH

:

Parathormone

RCIU

:

Retard de Croissance Intra-Utérin

RDC

:

République Démocratique du Congo

SA

:

Semaines d'Aménorrhée

SNC

:

Système Nerveux Central

STORCH

:

Syphilis, Toxoplasmose, Rubéole, Cytomégalovirus, Herpes

UNIGOM

:

Université de Goma

USA

:

United States of America

VIH

:

Virus d'Immunodéficience Humaine

 

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I. Répartition des cas et des témoins selon l'âge maternel

Tableau II. Répartition des cas et des témoinsselon la parité

Tableau III. Répartition des cas et des témoinsselon le statut matrimonial

Tableau IV. Répartition des cas et des témoinsselon la profession

Tableau V. Répartition des cas et des témoinsselon le niveau de scolarité

Tableau VI. Répartition des cas et des témoinsselon les consultations prénatales

Tableau VII. Répartition des cas et des témoinsselon l'antécédent de FPN

Tableau VIII. Répartition des cas et des témoinsselon l'antécédent d'avortement

Tableau IX. Répartition des cas et des témoinsselon l'antécédent de diabète gestationnel

Tableau X. Répartition des cas et des témoinsselon l'antécédent d'infection à VIH au cours de la grossesse

Tableau XI. Répartition des cas et des témoinsselon l'antécédent d'infections urogénitales au 3e trimestre de la grossesse

Tableau XII. Répartition des cas et des témoinsselon l'antécédent d'hypertension artérielle gestationnelle

Tableau XIII. Répartition des cas et des témoinsselon l'antécédent de paludisme au cours de la grossesse

Tableau XIV. Répartition des cas et des témoinsselon l'antécédent de consommation d'alcool au cours de la grossesse

RESUME

Notre étude a porté sur les facteurs de risque de faible poids de naissance à l'Hôpital Général de Référence Charité Maternelle.

Les objectifs assignés ont été de déterminer l'association entre les caractéristiques sociodémographiques maternelles et le risque de faible poids de naissance (FPN); également de déterminer l'influence des antécédents médicaux et obstétricaux maternels sur la survenue d'une naissance de FPN.

Il s'agit une étude rétrospective et analytique de type cas-témoins menée sur les différents facteurs de risque de faible poids de naissance sur une période de 3 mois soit du 1er janvier 2019 au 31 Mars 2019. Les caractéristiques sociodémographiques et les antécédents maternels du groupe d'étude (< 2500 grammes) ont été comparés à ceux du groupe de comparaison. L'étude a porté sur les nouveau-nés répondant à tous les critères d'inclusion fixés, soit 42 cas et 42 témoins.Les statistiques usuelles ont été utilisées pour analyser les résultats. Le seuil de signification a été fixé à une valeur de p < 0,05.

Nous avons observé que l'âge maternel inférieur à 20 ans (OR=2,5[0,8-7]), la primiparité (OR=3,3[1,2-6,8]), le nombre de consultations prénatales inférieur à 3 (OR=4,8 [1,8-12,6]), les infections génito-urinairesau 3e trimestre de la grossesse (OR=4,4 [1,7-11,5]) et l'hypertension gestationnelle (OR= 6,8[0,8-59,5]) étaient significativement associés au FPN.

La présente étude montreque certaines caractéristiques sociodémographiqueset certains antécédents médicaux et obstétricaux maternels ont une grande influence sur lanaissance d'un FPN.Etant donné que certains de ces facteurs sont accessibles à une prévention et/ ou à un traitement, la réduction de la morbidité et la mortalité néonatale liées au FPN passe par une accessibilité et une amélioration du système de soins de santé dans notre milieu.

Mots clés : Faible poids de naissance, facteurs de risque, Goma

ABSTRACT

Our study focused on the risk factors of low birth weight atCharitéMaternelle General Hospital.

We aimed to determine the association between maternal socio-demographic characteristics and the risk of low birth weight (LBW); also determine the influence of maternal medical and obstetrical antecedents on the occurrence of a birth of LBW.

This is a retrospective and analytical case-control study on the various risk factors for low birth over a 3-month period, from January 1,2019 to March 31, 2019. The mothers' social and demographic characteristics and medical and obstetrical history, especially during pregnancy,were compared between the case group (<2500 grams) and the control group. The study included newborns fulfilling all the inclusion criteria, 42 cases and 42 controls. The usual statistics were used to analyze the results. The significance level was set to a value of p<0,05.

We observed that maternal age less than 20 years(OR=3,3 [1,1-9,8]); primiparity(OR=5 [1,8-14,1]), low educational level (OR=8 [0,8-78,8]), prenatalvisits less than 3(OR=4,8 [1,8-12,6]), genitourinary infections during pregnancy 3rd trimester (OR=4,4 [1,7-11,5]) and gestational hypertension (OR=6,8 [0,8-59,5])were all significantly associated with LBW.

This study shows that somematernal sociodemographic, medical and obstetricalfactors have a major influence on the birth of LBW infants. Given thatsome of these factors can be managed by prevention and/or treated,the reduction of neonatal morbidity and mortalityrelated to LBW requires improvements of the healthcare system in our community, including its accessibility.

Key words:Low birth weight, risk factors, Goma

TABLE DE MATIERES

Chap. I. INTRODUCTION 3

Chap. II. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE FAIBLE POIDS DE NAISSANCE 4

2.1. Définitions 4

2.2. Aspects cliniques des nouveau-nés de faible poids de naissance 5

2.3. Les causes et les facteurs de risques du faible poids de naissance 6

2.4. Les complications des nouveau-nés de faible poids de naissance 8

2.5. Le pronostic des faibles poids de naissance 12

2.6. Prise en charge des nouveau-nés de FPN 12

Chap. III. MATERIEL ET METHODES 16

3.1. Cadre d'étude 16

3.2. Nature de l'étude 16

3.3. Population d'étude 16

3.4. Technique d'échantillonnage 17

3.5. Analyse des données 18

3.6. Considérations éthiques 18

Chap. IV. RESULTATS 19

4.1. Caractéristiques sociodémographiques maternelles 19

1. Age maternel 19

2. Parité 20

3. Statut matrimonial 20

4. Profession 21

5. Niveau de scolarité 22

6. Consultations prénatales 22

4.2. Antécédents maternels 23

1. Antécédent de FPN 23

2. Antécédent d'avortement 23

3. Diabète gestationnel 24

4. Infection à VIH au cours de la grossesse 24

5. Infections urogénitales au 3e trimestre de la grossesse 25

6. Hypertension gestationnelle 25

7. Paludisme au cours de la grossesse 26

8. Consommation d'alcool au cours de la grossesse 26

Chap. V. DISCUSSION 27

Chap. VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 31

1.1. CONCLUSIONS 31

1.2. RECOMMANDATIONS 32

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 33

ANNEXES 37

Chap. I. INTRODUCTION

Le faible poids de naissance (FPN) est défini par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme un poids de naissancestrictement inférieur à 2500 g, quel que soit le terme de la grossesse. Il constitue un problème majeur de santé publique, aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés, de par son ampleur et sa forte association avec la morbidité et la mortalité infantiles [1].

L'OMS estime que plus de 20 millions d'enfants naissent chaque année dans le monde avec un poids de naissance inférieur à 2500g, ce qui représente 15,5% de l'ensemble de naissances ; la plupart de ces naissances de faible poids (96%) ont lieu dans les pays en développement. Dans ces pays, la proportion des FPN (16%) est le double de celle des pays développés [2].

Le poids de naissance sert d'indicateur de l'état de la santé et de la situation nutritionnelle de la mère avant et pendant la grossesse ; c'est également un important prédicteur de la survie de l'enfant et de son développementultérieur. A moyen terme, le FPN est associé à un déficit de développement cognitif et physique avec réduction des capacités intellectuelles de l'enfant [3,4]. Ces enfants sont en outre prédisposés aux pathologies chroniques et cardiovasculaires liées à l'alimentation à l'âge adulte [5].

Le décès en période périnatale et infantile est un risque associé au faible poids à la naissance [6]. En 2008, à Lubumbashi (République démocratique du Congo), une étude cas-témoins a trouvé un risque de décès périnatal près de 16 fois plus élevé chez les FPN que chez les nouveau-nés à terme eutrophiques [7].

Par ailleurs, la prise en charge par le système de santé des pays en développement des enfants nés avec un déficit de croissance est en général insuffisante ou inadéquate, en raison de son coût élevé. Il en découle alors des conséquences importantes pour les sociétés, en termes de perte en capital humain et en productivité économique. Les causes et les conséquences du FPN sont complexes et jouent un rôle important dans le cycle de vie de l'individu [8].

Les deux principales causes d'insuffisance de poids à la naissance sont la prématurité' et le retard de croissance intra-utérin (RCIU). Certains des facteurs associés à ces deux pathologies incluent un faible statut socioéconomique, le lieu de résidence en milieu urbain ou rural, l'âge maternel, les naissances multiples, une parité faible ou élevée, des antécédents d'accouchement prématuré, le stress physique et psychologique, des soins prénatals insuffisants, une mauvaise alimentation pendant la grossesse, le tabagisme chez la mère, le rang de naissance (c'est-à-dire les premiers-nés), des maladies chez la mère telles que l'hypertension et le diabète, les infections génito-urinaires et le paludisme [1,7,8].

Une bonne compréhension des facteurs qui influencentle poids à la naissance permettrait de développer des perspectives d'action dans le but de réduire le risque de mettre au monde un enfant de faible poids. La réduction du risque de FPN permettrait, par le fait même, la réduction des coûts sociaux et économiques liés aux soins des enfants de faible poids dans les unités de soins néonatals et ceux associés à la prise en charge de ces enfants qui survivent mais qui restent handicapés.C'est dans ce contexte que s'inscrit cette étude portant surles facteurs de risque de faible poids de naissance à l'Hôpital Général de Référence Charité Maternelle

Pour ce faire, nous nous sommes posé la question ci-après :

Quels sont les facteurs de risque de survenue du FPN dans notre milieu ?

Pour mener à bien notre démarche scientifique, nous nous sommes fixés les objectifs suivants :

1. Objectif général :Etudier les facteurs de risque de faible poids de naissance à l'Hôpital Général de Référence Charité Maternelle

2. Objectifs spécifiques :

- Déterminerl'association entre les caractéristiques sociodémographiques maternelles notamment l'âge maternel, le niveau de scolarité, le statut matrimonial, une parité faible ou élevée et les soins prénatals insuffisants et le risque de FPN

- Déterminer l'influence des antécédents médicaux et obstétricaux maternels notamment l'antécédent de FPN, d'avortement, de diabète, d'infection à VIH, d'hypertension gestationnelle, de paludisme au cours de la grossesse, de consommation d'alcool au cours de la grossesse, d'infections génito-urinaire au 3e trimestre et de tabagisme au cours de la grossesse sur la survenue d'une naissance de FPN.

Nous avons d'emblée émis les hypothèses suivantes :

- Les caractéristiques sociodémographiques maternelles notamment l'âge maternel, le bas niveau de scolarité, le statut matrimonial, une parité faible ou élevée et lessoins prénatals insuffisants seraient significativement associées au FPN

- Les antécédents médicaux et obstétricaux maternels notamment l'antécédent de FPN, d'avortement, de diabète, d'infection à VIH, d'hypertension gestationnelle, de paludisme au cours de la grossesse, de consommation d'alcool au cours de la grossesse, d'infections génito-urinaire au 3e trimestreet de tabagisme au cours de la grossesse auraient une influence sur la survenue d'une naissance de FPN.

Chap. II. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE FAIBLE POIDS DE NAISSANCE

2.1. Définitions[9,10,11,12]

L'OMS définit le faible poids de naissance comme toute naissance d'enfant vivant de poids inférieur à 2500 grammes (WHO 1961). Cette limite a été proposée par un médecin finlandais, le DrArvoYlppÖ, dans les années 1920 et adoptée par l'OMS en 1948.

Le poids de naissance est la première mesure de poids réalisée chez le nouveau-né juste après l'accouchement et, dans les pays en développement, il est un des rares indicateurs disponibles pour évaluer l'état de santé du nouveau-né. C'est une mesure anthropométrique simple et probablement une des plus largement répandues à travers le monde, qui permet d'apprécier la bonne santé et la maturité physique acquise par le nouveau-né.

En fonction du poids à la naissance, les nouveau-nés sont classés en 5 catégories. La classification que nous présentons ici a été proposée sur la base de travaux réalisés auxUSA :

Ø Les « extrêmes petits poids de naissance » qui pèsent moins de 1.000 grammes

Ø Les « très petits poids de naissance » qui pèsent entre 1.000 et 1.500 grammes

Ø Les « petits poids de naissance » qui pèsent entre 1.500 et 2.500 grammes

Ø Les « poids de naissance normaux » qui pèsent entre 2.500 et 4.000 grammes

Ø Les « grands poids de naissance » qui pèsent plus de 4.000 grammes.

Les réflexions sur l'universalité de cette limite (2500 g) tiennent leur justification du fait des grandes disparités existant entre les pays et les populations. Parmi les effecteurs de cette variabilité nous pouvons citer le niveau socioéconomique, la richesse nationale, l'accès aux soins et la qualité des services de santé, le niveau de scolarisation, l'état nutritionnel et bien d'autres encore.

Ces différentes caractéristiques, ajoutées aux facteurs génétiques expliquent les différences qu'on peut observer par exemple sur la trajectoire de croissance d'enfants issus de populations, de pays et de continents divers, même si l'impact sur la croissance intra utérine est moins fort que sur la croissance post-natale.

Deux mécanismes principaux peuvent conduire à la naissance d'enfants de faible poids de naissance : la prématurité et le RCIU. Ces 2 mécanismes peuvent parfois être associés. L'identification du mécanisme qui est à l'origine du FPN est importante dans la prise en charge du nouveau-né puisque les conséquences sur la morbidité, la mortalité et l'évolution staturo-pondérale peuvent être différentes.

La prématurité est définie par une naissance d'âge gestationnel inférieur à 37 semaines d'aménorrhée (SA) ou 259 jours.

Le RCIU est défini commela naissance d'un nouveau-né avec un poids inférieur au 10ème percentile par rapport à l'âge gestationnel. Ce nouveau-né peut être prématuré, post mature ou à terme.

2.2. Aspects cliniques des nouveau-nés de faible poids de naissance [13, 14, 15]

Nous présentons et décrivons ici deux entités cliniques que sont le nouveau-né prématuré et le nouveau-né hypotrophe.

Ø Le prématuré

Les caractères cliniques morphologiques et neurologiques permettent d'apprécier le degré de maturité. Le prématuré, physiquement est un nouveau-né bien proportionné, qui est d'autant plus petit si l'âge gestationnel est faible.

L'aspect général du prématuré dépend de l'âge gestationnel : avant 34 semaines de gestation, la fontanelle antérieure se prolonge souvent par des sutures perceptibles jusqu'à la fontanelle postérieure. Le pannicule adipeux est mince, la peau fine, rose, luisante. L'oedème est important surtout dans les parties déclives. Il y a absence de relief musculaire, on note un aspect bombant du dos des mains et des pieds. On note la présence de lacis veineux sous-jacents très visibles. L'enfant est généralement somnolent, la motilité spontanée est faible, sporadique (tempêtes des mouvements). La posture est particulière : demi-flexion incomplète des membres ; la tête tendant à se poser sur l'os malaire (hypotonie plus ou moins marquée).

Après 34 semaines, l'aspect physique diffère très peu de celui du nouveau-né à terme.

Ø L'hypotrophe

Deux entités cliniques sont donc à distinguer, suivant le moment où la cause du RCIU s'est installée.

Le RCIU est symétriquequand les facteurs étiopathogéniques agissent pendant les 16 premières semaines de la grossesse (période d'hyperplasie cellulaire) avec réduction proportionnelle du poids, la taille et le périmètre crânien.

Le RCIU est asymétriquesi les facteurs agissent au cours des 8 dernières semaines de la grossesse (phase d'hypertrophie) avec arrêt de la croissance qui intéresse principalement le poids et moins la taille et le périmètre crânien.

Le nouveau-né est maigre, la peau est ridée, rugueuse, sèche, desquamante ; le tissu sous-cutanée et adipeux plus pauvre avec réduction des plis cutanés. La tête est relativement plus volumineuse par rapport au tronc, le tissu mammaire peu développé ; l'abdomen déprimé, les organes génitaux externes chez la fille apparaissent moins matures par l'absence de tissu adipeux au niveau des grandes lèvres, les mains et les pieds sont gros et les doigts longs

2.3. Les causes et les facteurs de risques du faible poids de naissance [1, 12,13]

Plusieurs facteurs expliquent la prévalence accrue du nombre de naissances de faible poids observée dans de nombreux pays. Les étiologies du faible poids de naissance sont attribuées soit à la prématurité, soit au retard de croissance.

2.3.1. Les causes du faible poids de naissance

a) Les causes maternelles

ü Les infections maternelles : le paludisme non ou mal traité et à répétition, les septicémies, les infections génito-urinaires causées par le Streptocoque B, E. coli, les infections généralisées (rubéole, toxoplasmose, syphilis, listériose).

ü Les pathologies maternelles : le diabète, la drépanocytose, l'HTA et toxémie gravidique, les insuffisances cardiaques et respiratoires, l'allo immunisation rhésus.

ü L'insuffisance nutritionnelle de la mère, qui est diagnostiquée par une perte pondérale au cours de la grossesse et est très souvent liée à des causes socioéconomiques et affectives.

ü Les malformations utérines à type de béance du col, fibrome, utérus bifide.

ü Les habitudes alimentaires : l'alcoolisme, le tabagisme et la toxicomanie ont été fortement incriminés dans la survenue de faible poids de naissance.

b) Les causes foetales

ü Les grossesses multiples : plus le nombre de foetus est grand plus le risque de naissance de faible poids est élevé.

ü Les embryo-foetopathies : TORCH (Toxoplasmose, rubéole, CMV, Herpès) et syphilis.

ü Les malformations congénitales et les aberrations chromosomiques :

ü Les malformations sont surtout cardiaques et les trisomies représentent les aberrations chromosomiques les plus fréquemment retrouvées dans la survenue des RCIU.

c) Les causes placentaires

Les insuffisances placentaires, placenta prævia hémorragique, l'hydramnios, les lésions ischémiques du placenta et l'artère ombilicale unique.

d) Les causes socio-économiques

ü La pauvreté : le faible revenu, le niveau social bas.

ü Les travaux ou conditions de travail pénibles, à l'exemple de la station debout prolongée, des longues marches, des travaux physiques prolongés

e) Les causes diverses

La prévalence élevée des bébés de faible poids de naissance a été observée dans la race noire et semble être influencée aussi par l'ethnie. Il en est de même pour les sujets vivants en haute altitude (zone de basse pression en oxygène).

f) Les causes indéterminées

Ici, l'étiologie du faible poids de naissance n'a pas été retrouvée.

2.3.2. Les facteurs de risques

- Les antécédents de prématurité et/ou de RCIU

- L'âge maternel < 18 ans ou > 35ans.

- L'analphabétisme ou le bas niveau d'instruction.

- La primiparité et la multiparité (> 4 enfants).

- Le nombre de consultations prénatales (CPN) inférieur à 4.

- Les grossesses rapprochées avec un espace inter génésique inférieur à 24 mois.

- Les grossesses multiples causées par les techniques génésiques et les prématurités induites pour des raisons d'ordre médicales (cardiopathie, HTA, Diabète, myome sur grossesse...etc.)

2.4. Les complications des nouveau-nés de faible poids de naissance

Le prématuré est exposé à de multiples complications, dont la gravité augmente avec le petit âge gestationnel. Ainsi plus le nouveau-né est loin du terme, plus les complications sont graves. Le prématuré est caractérisé par une absence de réserves énergétiques (graisses et glycogènes) se régularisant au troisième trimestre, en oligo-éléments (fer et calcium), en vitamines D surtout et une immaturité de ses grandes fonctions biologiques et aussi métaboliques. C'est donc le déficit en ces composantes qui engage son pronostic vital.

Le prématuré peut également avoir des troubles hépatologiques tels que l'ictère, très souvent physiologique témoignant de l'immaturité hépatique et l'hypovitaminose K1 l'exposant à un risque hémorragique important. Il peut également faire une occlusion intestinale précoce appelée syndrome du bouchon méconial par immobilité du méconium dans le colon gauche [13].

Il en est de même pour le nouveau-né hypotrophe. Dès son expulsion hors de l'utérus de la mère, le nouveau-né de FPN est menacé d'hypothermie, de détresse respiratoire généralement due aux maladies des membranes hyalines à cause d'un déficit en surfactant. Suivant le profil antérieur de la mère, il peut être anémié, fébrile ou en hypothermie signant très souvent une infection. C'est un être immunodéprimé dans la mesure où, il a une carence en complément, en IgA, en IgM, en macrophages et en lymphocytes actifs.

L'association des malformations congénitales tels que la persistance du canal artériel, les shunts droite-gauche, le foramen perméable sont à l'origine de troubles hémodynamiques précoces.

2.1.1. Chez le prématuré

a) Les complications à court terme [11, 12, 14]

Elles surviennent très précocement (dans les 72 premières heures de vie.), et engagent très souvent le pronostic vital, ce sont :

- Des troubles neurologiques : Hémorragies péri et intraventriculaires, Leucomalaciepériventriculaire entraînant des séquelles neurologiques, mentaux et sensoriels

- Des troubles thermorégulateurs avec tendance à l'hypothermie

- Des troubles respiratoires : Apnées/ Asphyxie / Maladies des membranes hyalines avec détresse respiratoire par une immaturité pulmonaire.

- Des troubles cardiovasculaires avec perméabilité du trou de Botal et hypertension artérielle surtout chez ceux qui sont ventilés (risque des lésions ischémiques au sein de certains organes notamment le SNC)

- Des troubles métaboliques notamment l'hypoglycémie, l'hypocalcémie (par apport placentaire réduit, ou réponse au PTH ou au Calcitriol faible, avec un hypoparathyroïdisme transitoire), l'hyperbilirubinémie (ictère physiologique plus fréquent, plus intense te plus prolongé avec risque d'ictère nucléaire plus élevé), la labilité hydroélectrolytique avec perte hydrique importante par évaporation et immaturité rénale. Parfois, on peut noter l'hyperglycémie iatrogène ou par stress périnataux (en cas de sepsis, hémorragie intracrânienne, asphyxie, il y a une baisse de la réponse des récepteurs à l'insuline et les mécanismes glucorégulateurs du cerveau et du pancréas sont altérés)

- Des troubles gastro-intestinaux avec des difficultés d'alimentation (succion faible, capacité digestive absorptive et métabolique limitée, capacité gastrique réduite), distension abdominale avec régurgitation et vomissements fréquents, intolérance des lipides (secrétions de lipase pancréatique insuffisante et la concentration de sels biliaires réduite), utilisation métabolique incomplète de la tyrosine (acide aminé) avec possibilité d'altérer l'intégrité du SNC par accumulation sanguine.

L'entérocolite nécrosante est plus fréquente. Elle est favorisée par l'asphyxie, le cathétérisme ombilical, la septicémie, la polyglobulie, l'alimentation artificielle hyperosmolaire.

- Des troubles immunologiques avec une réponse immunitaire réduite et prédisposition aux infections respiratoires, digestives, cutanées. Le sepsis et la méningite sont fréquents avec une mortalité élevée

b) Les complications à long terme

- Les troubles cardiovasculaires

L'association inverse entre le poids de naissance et le développement des maladies cardiovasculaires a été mise en évidence pour la première fois il y a 20 ans. Par la suite, de nombreuses études l'ont confirmé. Le petit poids de naissance pour l'âge gestationnel est ainsi lié au développement d'une hypertension artérielle, d'une obésité plutôt abdominale, d'insulinorésistance, voire d'un diabète de type 2. La mortalité cardiovasculaire a été montrée comme significativement élevée chez les sujets nés de petit poids [15].

- Les troubles neurosensoriels

Les séquelles neurosensorielles sont fréquemment retrouvées chez les grands prématurés (< 28 SA), à l'exemple des infirmités motrices cérébrales (IMC), des troubles cognitifs notamment chez le petit garçon, des difficultés scolaires à l'origine du retard scolaire, des troubles comportementaux (anxiété, état dépressif), des troubles sensoriels à type de surdité et de rétinopathie.

La rétinopathie du prématuré est essentiellement la fibroplasierétrolentale, dont la probabilité de survenue est élevée avec l'oxygénothérapie mal contrôlée, et elle peut évoluer vers une cécité [16].

- L'anémie du prématuré [12, 14]

Elle arrive entre la 4ème et la 8ème semaine (précoce). Cette anémie du prématuré est liée à une durée de vie courte des hématies 30 - 40 jours, une croissance rapide, une production inadéquate de l'érythropoïétine et à des prélèvements fréquents de sang pour le diagnostic. L'anémie tardive du prématuré (2ème-4ème mois) est liée à l'épuisement des réserves martiales.

- Les troubles osseux : Le rachitisme et l'ostéopénie de la prématurité, conséquence directe d'une déposition osseuse insuffisante ou d'une élévation de la résorption de la matrice organique.

- Des troubles respiratoires avec une dysplasie bronchopulmonaire (maladie chronique déterminant une détresse respiratoire et liée à une oxygénothérapie agressive)

- Un syndrome de mort subite est plus fréquent chez les prématurés

2.1.2. Chez le nouveau-né hypotrophe

L'hypotrophie foetale du nouveau-né peut être à l'origine d'un risque de complications à court et à long terme sur le développement de l'enfant ainsi que sur son état de santé à l'âge adulte [17].

Les complications du retard de croissance intra-utérin sont semblables à celles retrouvées chez les prématurés à savoir : les pathologies respiratoires, digestives, hématologiques, hépatiques, métaboliques, neurologiques, la susceptibilité accrue aux infections et l'hypothermie [12].Le nouveau-né petit pour l'âge a des risques liés à l'hypoxie et à la malnutrition.

Il s'agit de :

- L'asphyxie périnatale : L'apport en oxygène est réduit à la fin de la grossesse. Le flux sanguin placentaire baisse lors de travail et de l'accouchement (contractions utérines) Il faut rechercher une souffrance foetale et même envisager un accouchement par césarienne

- L'hypothermie : La capacité thermorégulatrice limitée (thermogénèse basse par pauvreté de tissu adipeux sous-cutané, la thermolyse est augmentée par une surface corporelle plus grande par rapport au poids

- Les troubles métaboliques notamment l'hypoglycémie (réserves réduites) et l'hypocalcémie (par apport placentaire réduit et les états d'hypoxie qui stimulent la production de la calcitonine)

- La polyglobulie : L'hypoxie chronique induit l'hyperproduction de l'érythropoïétine qui provoque la polyglobulie (hématocrite > 60 -65 %). Celle-ci provoque une hausse de la viscosité sanguine avec altération de la microcirculation cérébrale (troubles neurologiques) et pulmonaire (détresse respiratoire)

- Le déficit immunitaire : L'état de malnutrition avec réduction de la réponse immunitaire[14].

L'hypotrophie a également des conséquences à moyen et long terme, moins connues, mais toutes aussi redoutables. Les enfants concernés courent plus souvent le risque de développer plus tard, certaines affections comme l'asthme et la schizophrénie.[3,4]

A l'âge adulte, ils souffrent plus souvent de surcharge pondérale et des complications induites telles que le diabète sucré, l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle, l'infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral. Enfin, les filles hypotrophiques peuvent être infertiles et encourent un risque supplémentaire, celui de donner plus tard elles-mêmes naissance à des bébés de petit poids [12].

2.5. Le pronostic des faibles poids de naissance[1]

Depuis peu, les progrès considérables accomplis par la réanimation néonatale ont permis dans beaucoup de cas, une prise en charge efficace des nouveau-nés prématurés et/ ou hypotrophes à la naissance, mais c'est au prix d'un investissement humain et matériel. Ces propos sont d'autant plus inquiétants pour l'Afrique, tant il est clair que les pays en développement présentent un fort pourcentage de mortalité néonatale lié au faible poids de naissance et que leur prise en charge est d'un grand coût.

Les enfants nés avec un faible poids de naissance présentent un plus grand risque de décès néonatal. En Afrique, la mortalité hospitalière des nouveau-nés de faible poids reste très élevée, bien que certains pays disposent au moins d'une unité spécialisée de néonatalogie. Le taux de mortalité est d'autant plus important chez le nouveau-né prématuré hypotrophe, du fait de l'immaturité de la plupart de ses grandes fonctions et organes l'exposant à des troubles systémiques graves.

Plusieurs facteurs décrits par de nombreux auteurs en Afrique expliquent les raisons du pourcentage toujours élevé de la mortalité hospitalière. Ces facteurs sont le très faible poids de naissance, le mauvais score d'Apgar, le manque d'unité de néonatalogie spécialisée, le manque de personnels qualifiés aux gestes de réanimation, les pathologies sous-jacentes (les infections respiratoires, la détresse respiratoire, les souffrances cérébrales, les malformations).

La présence de toutes ces insuffisances chez le nouveau-né de faible poids de naissance augmente donc le risque de décès.

2.6. Prise en charge des nouveau-nés de FPN [11, 14]

La prise en charge débute avant la naissance et s'intègre dans un projet global obstétrico-pédiatrique intégrant les souhaits des parents.

Cette prise en charge anténatale repose principalement sur les éléments suivants :

- Transfert in utero vers une structure adaptée

- Corticothérapie anténatale qui doit être débutée dès que la menace d'accouchement prématuré se précise et qui permet de diminuer de 50 % l'incidence de la MMH (maladie des membranes hyalines), de réduire le taux de complications cérébrales et la mortalité ;

- Bilan infectieux, antibiothérapie maternelle et tocolyse relevant de l'obstétricien, en concertation souhaitable avec le pédiatre,

La prise en charge postnatale du prématurérepose sur les principes résumés dans les grandes chaînes (selon GOLD) :

Ø Chaîne d'oxygène /ventilation

Ø Chaîne du chaud

Ø Chaîne de l'asepsie

Ø Chaîne de glucose

Ø Chaîne de l'information

Les soins répondent à quelques règles générales :

- Asepsie rigoureuse ;

- Attention permanente au risque infectieux qui doit rapidement conduire à un bilan biologique et éventuellement à un traitement antibiotique ;

- Lutte contre l'hypothermie et la déshydratation qui va du berceau chauffant à la mise en incubateur servo-contrôle avec, pour les plus immatures, des taux d'humidité maximaux ;

- Apports nutritionnels précoces et adaptés à l'état clinique et au poids de l'enfant. Ces apports nutritionnels peuvent être réalisés :

o Par voie entérale exclusive : alimentation précoce et fractionnée au sein ou au biberon pour les plus proches du terme, gavage gastrique discontinu si la prise alimentaire autonome est difficile ou si la stabilisation de la glycémie pose des problèmes,

o Par voie entérale et parentérale (perfusion de complément sur voie périphérique) pour les prématurités plus importantes,

o Par voie parentérale quasi exclusive (avec un apport entérale débuté le plus précocement possible) chez les grands prématurés et les enfants présentant une détresse vitale (nécessité d'un cathéter central).

o Le lait de lactarium sera utilisé pour les plus immatures, les laits adaptés aux prématurés pour les autres ;

- Sur le plan respiratoire, indépendamment du recours aux techniques de ventilation artificielle, proposition du citrate de caféine en cas d'apparition d'apnées ;

- Prise en charge de la douleur essentielle et encore insuffisante. Elle s'appuie sur une évaluation quantitative par des grilles spécifiques (comme la grille EDIN : échelle de douleur et d'inconfort du nouveau-né), et fait appel à des moyens non médicamenteux (positionnement, succion non nutritive, solutions de saccharose) et médicamenteux (crème EMLA en respectant les contre-indications, notamment pour le terme, paracétamol, dérivés morphiniques

- Importance considérable des soins de développement et des soins centrés sur la famille, en particulier lorsque les enfants sont hospitalisés longtemps. Les soins de développement regroupent l'ensemble des stratégies comportementales succion non nutritive et saccharose, peau a peau, enveloppement, couchage en flexion de préférence sur le côté, respect des stades veille-sommeil, prévention de la douleur - et environnementales réduction des niveaux lumineux et sonores - qui visent à favoriser le développement harmonieux de l'enfant prématuré hospitalise en soins intensifs. Les soins centres sur la famille nécessitent la présence des parents sans restriction d'horaire, leur participation aux soins leur permettant d'apporter leur soutien à l'enfant et l'autonomisation progressive pour les soins de routine, la participation aux décisions médicales.

La prise en charge des nouveau-nés petits pour l'âge gestationnel consiste principalement à assurer une alimentation appropriée surtout au cours de la première semaine de vie. Il faut donc une alimentation précoce de préférence par voie entérale et une alimentation par le lait maternel (concentration optimale en nutriment et présence des lipases)

Le réchauffement doit être assure par la mise en peau à peau(enfant en body, chaussons et bonnet directement contre lamère), ou en berceau chauffant, souvent alternes.

Une alimentation fractionnée, régulière, toutes les 3 heures sera débutée précocement soit au biberon (5 à 10 ml de lait adapte aux prématurés le 1er jour puis une augmentation quotidienne équivalente), soit au sein complète si nécessaire. Lorsque l'enfant est capable de prendre 50 ml, on peut envisager d'espacer les biberons. La glycémie capillaire sera surveillée avant chaque tétée initialement puis espacée lorsqu''elle reste stable. Le poids est surveillé quotidiennement, la perte pouvant avoisiner 8 à 10 % et la reprise débuter un peu plus tardivement (5e ou 6e jour).

Les examens complémentaires nécessaires (hémogramme et calcémie) seront regroupés si possible avec les dépistages systématiques. D'autres examens peuvent être indiques si des doutes persistent sur la cause probable de l'hypotrophie (CMV urinaire, échographie transfontanellaire, radiographie de squelette, caryotype).

La sortie peut être envisagée lorsque l'enfant s'alimente bien et reprend du poids en organisant un suivi étroit.

Chap. III. MATERIEL ET METHODES

3.1. Cadre d'étude

Notre recherche a été effectuée à l'Hôpital Général de Référence Charité Maternelle, situé à l'est de la République Démocratique du Congo, dans la province du Nord-Kivu, en ville de Goma, dans la zone de santé urbaine de Goma.

L'HôpitalGénéral de Référence Charité Maternelle estsitué dans le quartierMapendo, en face de la Mairie de Goma, sur le boulevard Karisimbi menant de la poste à l'aéroport de Goma.

L'Hôpital Général de Référence Charité Maternelle a ouvert ses portes en1987comme centre de santé et a connu au fil des années un accroissement de ses capacités.Le 12 mai 2007, le Centre médico-chirurgical devient un Hôpital Général de Référence sur autorisation de son ouverture no01/013/CAB/GP-NK/2007 par son excellence le Gouverneur de Province du Nord-Kivu.

Il organise les 4 services ordinaires qui sont la chirurgie, la gynéco-obstétrique, la médecine interne et la pédiatrie qui comprend un service de néonatologie réputé. Hormis les services ci-haut, il est également organisé les services d'Ophtalmologie, de Dentisterie, de Kinésithérapie, d'Imagerie médicale et Laboratoire.

3.2. Nature de l'étude

Notre étude est une étuderétrospectiveet analytique, de type cas-témoins menée sur les différents facteurs de risque de faible poids de naissance sur une période de 3 mois soit du 1er janvier 2018 au 31 Mars 2018.

3.3. Population d'étude

Un cas a été défini comme tout nouveau-né dont le poids de naissance est inférieur à 2500g, mesuré sur un pèse-bébé électronique de classe III, équipé d'un plateau de polystyrène et d'un afficheur rétroéclairé LCD dont la précision de lecture est de 10 g.

Un témoin était défini comme tout nouveau-né dont le poids de naissance était supérieur ou égal à 2500 g.

Chaque cas a été apparié àun (1) nouveau-né de même sexe, né à terme et pesant 2500 g ou plus.

3.4. Technique d'échantillonnage

3.4.1. Recrutement et éligibilité

a) Critères d'inclusion

Ont été inclus dans notre étude :

Groupe 1(FPN) : Tous les nouveau-nés dont le poids de naissance est inférieur à 2500g, admis et ayant séjourné en service de néonatologie durant la période d'étude

Groupe 2(Témoin) : Nous avons assigné à chaque cas un témoin c'est-à-dire un nouveau-né de poids de naissancesupérieurou égal à 2500g.

b) Critères de non inclusion

Ont été exclus, de l'étude tous lesnouveau-nés issus d'une grossesse multiple ou mort in utero.

3.4.2. Echantillonnage

Notre étude a porté surles nouveau-nés répondant à tous les critères d'inclusion fixés, soit 42 cas et 42témoins.

Il s'agit d'un échantillonnage de recrutement systématique portant sur les nouveau-nés dont le poids de naissance est inférieur à 2500g, mesuré sur un pèse-bébé électronique,hospitalisés pendant notre période d'étude.

3.4.3. Collecte des données

Les variables ont été recueillis grâce à une fiche d'enquête individuelle élaboréeà cet effet et la recherche de données complémentaires a été réalisée dans le dossier médical. Tenant compte de notre fiche d'exploitation (en annexe), nous avons relevé les variables ci-après :

- Caractéristiques sociodémographiques maternelles : Age maternel, parité, statut matrimonial, profession, niveau d'étude et consultations prénatales

- Antécédents maternels médicaux et obstétricaux : Antécédent de FPN, d'avortement, diabètegestationnel, infection à VIH, infections génito-urinaires au cours de la grossesse, hypertension gestationnelle, paludisme au cours de la grossesse et consommation d'alcool au cours de la grossesse

3.5. Analyse des données

Les différents paramètres ont été analysés statistiquement et regroupés dans des tableauxgrâce auxlogicielsIBM SPSS 23 et MS Excel 2016.

Le poids de naissance, reparti en deux groupes (< 2500 grammes et > 2500 grammes), était considéré comme variable dépendante et les caractéristiques sociodémographiques et les antécédents maternels constituaient les variables indépendantes.

Le test de Khi 2 a été utilisé pour les variables qualitatives et le test de Student pour les variables quantitatives. L'Odds ratio (OR) et son intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) ont été calculés. Le seuil de signification était fixé à p < 0,05.

3.6. Considérations éthiques

Le comité d'éthique de l'UNIGOM ayant validé au préalable notre recherche, nous avons reçu l'accord des autorités de l'HGR Charité Maternelle en réponse à notre recommandation de recherche.Un consentement libre et éclairé de toutes les personnes impliquées dans cette étude a été obtenu verbalement.

Chap. IV. RESULTATS

4.1. Caractéristiques sociodémographiques maternelles

1. Age maternel

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'âge maternel.

Tableau I. Répartition des cas et des témoins selon l'âge maternel

Age maternel

< 2500 g

=2500 g

P

OR[IC 95%]

n

%

n

%

< 20 ans

14

33,33

7

16,67

0,007

2,5[0,8-7]

20-35 ans

17

40,48

28

66,66

0,016

0,2 [0,1-0,8]

>35 ans

11

26,19

7

16,67

0,287

1,7[0,6-5,1]

Il ressort de ce tableau I que le risque d'accoucher un FPN augmentait de manière significative chez les mères âgées de moins de 20 ans. Au-delà de cet âge, la différence n'était pas significative.

2. Parité

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon la parité.

Tableau II. Répartition des cas et des témoins selon la parité

Parité

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Primipare

20

47,62

9

21,42

0,011

3,3[1,2-6,8]

Paucipare

12

28,57

27

64,29

0,001

0,2 [0,08-0,5]

Grande multipare

10

23,81

6

14,29

0,266

1,8[0,6-5,7]

De ce tableau II, il ressort une association significative entre la parité et le risque de FPN, les primipares avaient un risque 3 fois plus élevé d'accoucher un nouveau-né de FPN.

3. Statut matrimonial

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon la parité.

Tableau III. Répartition des cas et des témoins selon le statut matrimonial

Statut matrimonial

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Célibataire

16

38,10

17

40,48

0,695

0,8 [0,3-2]

Mariée

24

57,14

23

54,76

0,826

1,1 [0,4-2,6]

Divorcée

2

4,76

2

4,76

1

1 [0,1-7,4]

Il ressort du tableau III qu'aucune association significative n'a été noté entre le statut matrimonial et le FPN.

4. Profession

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon la profession.

Tableau IV. Répartition des cas et des témoins selon la profession

Profession

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Fonctionnaire

8

19,05

11

26,20

0,433

0,66 [0,2-1,8]

Ménagère

24

57,14

24

57,14

1

1 [0,4-2,3]

Elève

2

4,75

3

7,14

0,644

0,65 [0,1-4,1]

Etudiante

8

19,05

4

9,52

0,212

2,2 [0,6-8,1]

Le tableau IV ci-haut montre que la majorité des mères étaient ménagères mais sans différence significative dans les 2 groupes.

5. Niveau de scolarité

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon le niveau de scolarité.

Tableau V. Répartition des cas et des témoins selon le niveau de scolarité

Niveau de scolarité

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Non scolarisé

5

11,90

1

2,38

0,090

5,5 [0,6-49,6]

Primaire

2

4,77

4

9,52

0,396

0,475 [0,1-2,7]

Secondaire

25

59,52

21

50,00

0,380

1,4 [0,6-3,4]

Etudes supérieures

10

23,81

16

38,10

0,156

0,5 [0,1-1,3]

De ce tableau V, il apparait que le niveau de scolarité n'étaitpas significativement associé au FPN.

6. Consultations prénatales

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon les consultations prénatales.

Tableau VI. Répartition des cas et des témoins selon les consultations prénatales

Consultations prénatales

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

< 3

30

71,43

14

33,34

0,0004

5 [1,9-12,6]

3-5

11

26,19

25

59,52

0,002

0,2 [0,1-0,6]

>5

1

2,38

3

7,14

0,305

0,3 [0,03-3,1]

Il ressort du tableau VI que le suivi des CPN était significativement associé au FPN, un nombre de CPN inférieur à 3 entrainant un risque 5 fois plus élevéd'accoucher d'un nouveau-né de FPN.

4.2. Antécédents maternels

1. Antécédent de FPN

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'antécédent de FPN.

Tableau VII. Répartition des cas et des témoins selon l'antécédent de FPN

Antécédent de FPN

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Oui

4

9,52

5

11,90

0,724

0,8 [0,2-3,1]

Non

38

90,48

37

88,10

 
 

De ce tableau VII, il ressort que l'antécédent de FPN n'était pas significativement associé au FPN.

2. Antécédent d'avortement

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'antécédent d'avortement.

Tableau VIII. Répartition des cas et des témoins selon l'antécédent d'avortement

Antécédent d'avortement

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Oui

12

28,57

13

30,95

0,811

0,9 [0,3-2,3]

Non

30

71,43

29

69,05

 
 

Il ressort de ce tableau VIII qu'aucune association significative n'a été noté entre l'antécédent d'avortement et le FPN.

3. Diabète gestationnel

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'antécédent de diabète gestationnel.

Tableau IX. Répartition des cas et des témoins selon l'antécédent de diabète gestationnel

Diabète gestationnel

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Oui

1

2,38

4

9,52

0,166

0,2 [0,02-2,2]

Non

41

97,62

38

30,48

 
 

De ce tableau IX, il ressort que l'antécédent de diabètes gestationnel n'avait pas d'association significative avec le FPN.

4. Infection à VIH au cours de la grossesse

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'antécédent d'infection à VIH au cours de la grossesse.

Tableau X. Répartition des cas et des témoins selon l'antécédent d'infection à VIH au cours de la grossesse

Infection à VIH

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Oui

4

9,52

5

11,90

0,724

0,8 [0,1-3,1]

Non

38

90,48

37

88,10

 
 

Il ressort de ce tableau X qu'aucune association significative n'a été noté entre l'infection à VIH et le FPN.

5. Infections urogénitales au 3e trimestre de la grossesse

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'antécédent d'infections uro-génitales au 3e trimestre de la grossesse.

Tableau XI. Répartition des cas et des témoins selon l'antécédent d'infections urogénitales au 3e trimestre de la grossesse

Infections urogénitales

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Oui

33

77,57

19

45,24

0,0016

4,4 [1,7-11,5]

Non

9

21,43

23

54,76

 
 

Du tableau XI il ressort que les infections urogénitales au 3e trimestre de la grossesse augmentaient de manière significative le risque de FPN.

6. Hypertension gestationnelle

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'antécédent d'hypertension gestationnelle.

Tableau XII. Répartition des cas et des témoins selon l'antécédent d'hypertension artérielle gestationnelle

Hypertension gestationnelle

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Oui

6

14,29

1

2,38

0,0484

6,8 [0,8-59,5]

Non

36

85,71

41

97,62

 
 

Du tableau XII ci-haut il ressort une association significative entre l'hypertension gestationnelle et le FPN.

7. Paludisme au cours de la grossesse

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'antécédent de paludisme au cours de la grossesse.

Tableau XIII. Répartition des cas et des témoins selon l'antécédent de paludisme au cours de la grossesse

Paludisme au cours de la grossesse

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Oui

9

21,43

9

21,43

1

1 [0,3-2,8]

Non

33

77,57

33

77,57

 
 

Du tableau XIII il ressort que le paludisme au cours de la grossesse n'était pas significativement associé au FPN.

8. Consommation d'alcool au cours de la grossesse

Ce tableau illustre la répartition des cas et des témoins selon l'antécédent de consommation d'alcool au cours de la grossesse.

Tableau XIV. Répartition des cas et des témoins selon l'antécédent de consommation d'alcool au cours de la grossesse

Consommation d'alcool

< 2500 g

=2500 g

P

OR [IC 95%]

n

%

n

%

Oui

10

23,81

13

30,95

0,462

0,7 [0,3-1,8]

Non

32

76,19

29

69,05

 
 

Il ressort du tableau XIV que la majorité de mères ne consommaient pas d'alcool durant la grossesse dans les 2 groupes, ce qui est statistiquement non significatif.

Chap. V. DISCUSSION

Au terme de notre travail, nos objectifs étaient de déterminer l'association entre les caractéristiques sociodémographiques maternelles notamment l'âge maternel, le bas niveau de scolarité, le niveau socio-économique défavorisé, le statut matrimonial, une parité faible ou élevée et les soins prénatals insuffisants et le risque de FPN ; également de déterminer l'influence des antécédents médicaux et obstétricaux maternels notamment l'antécédent de FPN, d'avortement, de diabète, d'infection à VIH, d'hypertension gestationnelle, de paludisme au cours de la grossesse, de consommation d'alcool au cours de la grossesse, d'infections génito-urinaire au cours de la grossesse et de tabagisme au cours de la grossesse sur la survenue d'une naissance de FPN.Ces derniers ont été tous atteints.

Notre travail présente néanmoins des limites liées aux difficultés encourues dans la récolte et l'analyse de nos résultats, notamment l'insuffisance des ressources humaines et financières qui auraient pu permettre le recrutement d'un échantillon plus grand afin d'aboutir à des résultats plus affinés ; limites liées également au biais de mémorisation dû au fait que les mères des nouveau-nés de FPN se souviennent mieux des évènements ayant marqué le déroulement de la grossesse que celles des nouveau-nés du groupe de comparaison.

Notre étude a révélé queles mères d'âge inférieur à 20 ans avaient un risque 2,5 foisplus élevé de donner naissance à un FPN(p=0,007). L'étude menée par Kabamba M. et al.[18] à Lubumbashi/RDCavait également retrouvé des taux élevés de FPN chez les mères de moins de 20 ans.AmineM.et al.[19] à Marrakech avaient trouvés des taux de FPN plus élevés chez les mères ayant un âge plus bas par rapport à celui de notre série soit 16 ans. Cette prédominance des FPN chez les jeunes mères serait lié au fait qu'elles ne sont pas psychologiquement préparées à la conception et sont encore, à cet âge, financièrement dépendantes. Aussi, est-il qu'elles sont à cet âge en pleine croissance et que la grossesse entraine une compétition pour les nutriments avec le foetus ; une faible efficacité des fonctions placentaires a été également évoqué chez les jeunes mères [6].

Nos résultats ont montré que les primipares avaient un risque 3,3 fois plus élevé de donner naissance à un FPN (p=0,011). Kamonayi M. et al.[20] ont également observé que la primiparité favorise la survenue du faible poids denaissance. KayasthaS.[21]a pour sa part montré que lamultiparité seule était un facteur de risque de faible poids de naissance.Par contre, Demmouche A. et al.[22]ont rapporté l'absence de relation entre la parité et leFPN.

La majorité des mères ayant eu des enfants de FPN sont mariées mais sans aucune différence significative. L'étude de Miaffo S.[23]n'a pas non plus retrouvé une corrélation significative entre le statut marital et le FPN. LebretonJ.[24]en 2009, au terme d'une étude réalisée en Guadeloupe dans deux centres hospitaliers universitaires, conclut que les femmes seules sont plus à risque d'avoir un enfant de FPN et ce risque est maximal lorsqu'elles vivent sans conjoint mais en famille. En effet, le fait de ne pas être marié a longtemps été considéré comme un facteur de risque de prématurité et de petit poids de naissance [25],cependant les modifications de comportements, les moeurs et la généralisation de la cohabitation des couples non mariés légalement ont changé la signification de ce facteur.

Dans notre série, la profession n'était pas significativement associée au FPN, ce qui est similaire aux résultats obtenus par Hanane I. [26].Ilunga P.M. et al.[8]ont constaté que les mères ayant une activitérémunératrice ou employées avaient un risque deux fois plus élevé d'accouchement de FPN. Certains auteurs ont démontré qu'unefemme qui a une activité professionnelle est soumise à uncertain nombre de risques professionnels et l'implicationde ces risques professionnels surtout du stress (physique oupsychologique) dans la survenue de FPN en général et dans lanaissance prématurée en particulier a été largement débattu [28].

Notreétude a noté que le niveau de scolarité n'était pas significativement associé au FPN. Plusieurs précédentesétudes[8,28, 29,30], ontmontré que le niveau d'éducation maternelle constitue unfacteur socio-économique important lié au poids de naissancedu nouveau-né. Un niveau plus élevé d'éducation de la mère peut êtreassociéà des revenus plus élevés de la famille et unemeilleure nutrition, ce qui pourrait conduire à une amélioration du poids de naissance.

Notre étude a révélé que les femmes ayant suivi moins de 3 CPNavaient un risque 5 fois plus élevé de donner naissance à un nouveau-néde FPN que celles qui en avaient suivi davantage, ce qui est compatibleavec les étudesmenées ailleurs [8,28].

Ces résultats s'expliqueraient par le fait que les soins prénatalsappropriés sont importants dans la surveillance de la grossesseet la réduction des risques à la fois pour la mère et l'enfantpendant la grossesse et l'accouchement. Ils permettent deprévenir, de dépisterprécocement et de prendre en charge lescomplications pouvant affecter la santé de la mère et de l'enfantànaitre[27, 30].

L'antécédent de FPN n'était pas, à l'issu de notre étude, significativement associé au FPN (p=0,724). Nos résultats sont similaires à ceux à Ilunga P.M. et al.(8). Mumba M. et al.[31]ont en revanche constaté qu'il y avait une grande prévalence de FPN chez les femmes ayant un antécédent de FPN.

A l'issu de notre étude, il n'était pas observé d'association significative entre le FPN et un antécédent d'avortement, ce qui est similaire aux résultats obtenus par Ilunga PM et al[8]En revanche, Kibibi M.K. et al.[32]à Bukavu/RDC ont constaté que l'antécédent d'avortement intervenait dans la survenue du FPN.

Selon notre étude, il n'était pas observé d'association significative entre le FPN et le diabète gestationnel.Ilunga P.M. et al. (8) ont obtenu à Lubumbashi/RDC des résultats similaires au nôtres avec p=0,1096, OR=3,4, IC=0,5-37,4.

Notre étude n'apas observé d'association significative entre le FPN et l'infection à VIH(p=0,724). Ilunga P.M. et al.[8]avaient trouvé des résultatscomparables aux nôtres.Dans une étude réalisée dans plusieurs pays d'Afrique, TraoréH. et al.[33]ont trouvé chez les mères infectées par le VIH et non éligibles au traitement antirétroviral,des facteurs de risque de FPN identiques à ceux de la population générale sans que des facteurs additionnels associés à l'infection au VIH n'aient pu être mis en évidence.

Ilrésulte de notre étude que les infections génito-urinairesau 3e trimestre de la grossesse augmentaient 4,4 fois le risque de FPN(p=0,0016). Plusieursétudesantérieures [8,26] ont abouti à des résultats similaires aux nôtres. Les infections génito-urinaires au cours de la grossesse sont plutôtimpliquées dans l'accouchement prématuré. Les infections génitales,par la sécrétion des protéinases, augmentent la dégradation dela matrice extracellulaire des membranes foetales, ce quiexplique leur fragilisation, condition qui précèdela rupture prématurée des membranes.

A l'issu de notre étude, nous avons noté que l'hypertension gestationnelle augmente 6,8 fois le risque de FPN. Plusieurs études antérieures[8,34,35] ont constaté que l'hypertension artérielle gestationnelle augmente le risque de FPN. Le mécanisme impliqué est làencore une réduction du flux sanguin placentaire affectant ainsil'apport de nutriments et d'oxygène de la mère au foetus[8].

Notre étude n'a pas notéd'association significative entre le paludisme au cours de la grossesse et le FPN. Nos résultats sont différentsde ceux de Ilunga P.M. et al.[8] qui ontretrouvé une association significative (p=0,0342) avec un OR=1,5 liée au fait que l'infection palustre dans le premier ou le second trimestre de la grossesse aboutit communément au retard de la croissance intra-utérine alors que l'infection tardive provoque plus une prématurité du fait d'un accouchement précoce au cours ou au décours de l'accès palustre [36,37,38].Cette divergence de résultats serait liée à la différence de la prévalence du paludisme entre les différents milieux d'étude.

La consommation d'alcool durant la grossesse n'était pas significativement associée au FPN (p=0,462). IlungaP.M. et al.[8] n'ont pas observé pas d'association significative entre la consommation d'alcool et le FPN.

Chap. VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

CONCLUSION

Au terme de ce travail ayant porté sur l'étude des facteurs de risque de FPN à l'HGR Charité Maternelle, nous avons tiré les conclusions suivantes :

- Certaines caractéristiques sociodémographiques et certains antécédents médicaux et obstétricaux maternels étaient significativement associés à l'accouchement d'un FPN :l'âge maternel inférieur à 20 ans, la primiparité, le nombre de CPN inférieur à 3, les infections génito-urinairesau cours de la grossesse et l'hypertension gestationnelle ;

- Les autres caractéristiques sociodémographiques etantécédents médicaux et obstétricaux maternels ; notamment le statut matrimonial, la profession, le niveau de scolarité,l'antécédent de FPN, l'antécédent d'avortement, le diabète gestationnel, l'infection à VIH durant la grossesse, le paludisme durant de la grossesse ainsi que la consommation d'alcool durant la grossesse ; n'étaient pas associés à l'accouchement d'un FPN.

Certains des facteurs associés au FPN pouvant être corrigés et traités, il est possible d'envisager une réduction de la morbiditéet la mortalité néonatales liées au FPN ainsi que les coûts sociaux et économiques liés aux soins des enfants de faible poids dans les unités de soins néonatals intensifs et ceux associés à la prise en charge de ces enfants qui survivent mais qui restent handicapésen améliorant le système de soins de santé périnatals et son accessibilité.

Il faudra évaluer l'impact d'actions préventives ciblées sur les pathologies maternelles et les aspects sociodémographiques identifiés dans notre étude.

1.1. RECOMMANDATIONS

Eu égard de ce qui précède, nous formulons les recommandations suivantes :

- Aux autorités politico-administratives :de mettre en place un système de santé efficace garantissant à tous l'accessibilité aux soins prénatals de qualité ; de garantir à toutes les futures mères l'accès à l'éducation scolaire ;de développer des programmes spécifiques visant à améliorer les conditions de vie des mères les plus vulnérables et à promouvoir l'adoption de comportements et habitudes de vie qui réduiraient le risque de mettre au monde un nouveau-né de faible poids ;

- Aux autorités médico-sanitaires :de mener des activités d'information, d'éducation et de communication à l'égard des femmes en âge de procréer sur la grossesse et l'accouchement ; d'assurer la formation de base et continue en faveur du personnel de santé impliqué dans les soins prénatals ;

- Au personnel de santé : d'assurer aux gestantes des consultations prénatales de bonne qualité (CPN recentrées)

- Aux chercheurs : d'élargir à grande échelle la recherche sur les facteurs de risque de FPN afin de permettre aux décideurs politico-administratifs de disposer de données utiles pour guider la stratégie de prévention à mettre en oeuvre

- A la population de la ville de Goma : de s'informer sur le FPNafin de maitriser les comportements et habitudes de vie à adopterafin deréduire le risque de FPN.

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ANNEXES

ANNEXE 1. FICHE D'EXPLOITATION

No dossier :

Age : < 20 ans

20 à 35 ans

> 35 ans

Statut matrimonial

Mariée Célibataire

Divorcée Veuve

Profession

Fonctionnaire Commerçante

Etudiante Elève Autre à préciser................

Niveau d'études

Primaire

Secondaire

Etudes supérieures

Non scolarisé

Antécédents gynéco-obstétricaux :

Parité : Primipare

Paucipare

Grande multipare

Antécèdent de FPN : Oui Non

Antécèdent D'avortement : Oui Non

Infections génito-urinaires au cours de la grossesse : Oui Non

Hypertension gestationnelle : Oui Non

Paludisme au cours de la grossesse : Oui Non

Consommation d'alcool au cours de la grossesse : Oui Non

Consultations prénatales : < 3

3-5

>5

Antécédents médicaux :

Diabète sucré : Oui Non

Infection à VIH : Oui Non

Nouveau-né :

Age gestationnel :

Poids :< 2500 g >2500 g

Sexe : Masculin Féminin






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