UNIVERSITE DE KINSHASA
![](Inventaire-des-arbres-fruitiers-et-leur-gestion-par-la-population-riveraine-du-quartier-Kindele-dan1.png)
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DE GESTION DES RESSOURCES
NATURELLES
Option : EAUX ET FORETS
B.P 117 Kinshasa XI
INVENTAIRE DES ARBRES FRUITIERS ET LEUR GESTION PAR LA
POPULATION RIVERAINE DU QUARTIER KINDELE DANS LA COMMUNE DE
MONT-NGAFULA
Par
Beni MAKILA MBIENI
Travail de fin de cycle présenté en vue de
l'obtention du titre de graduée en sciences agronomiques.
Directeur : Prof. Dr. Ir. GAETAN KALALA
Encadreur : Ir. Ass. KIMBEMUKEN
Eric
Année académique 2019-2020
i. Table des
matières
ii. Epigraphe
3
iii. Dédicace
4
iv. Remerciements
5
vi. LISTE DES FIGURES
7
vii. LISTE DES TABLEAUX
7
viii. RESUME
8
INTRODUCTION
9
1. Problématique
9
2. Hypothèse
10
3. Objectifs
10
3.1. Objectif général
10
3.2. Objectifs spécifiques
10
4. Intérêt du sujet
10
5. Méthodologie
10
6. Subdivision du travail
11
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
12
1.1 Quelques considérations sur les arbres
fruitiers
12
1.1.1 Définition de l'arbre
12
1.1.2 Arbre fruitier
12
1.1.3 Arbre fruitier spontané
12
1.1.4 Fruit
12
1.1.5. Importance Biologique
12
1.1.6. Importance Ecologique
13
1.1.7. Importance nutritionnelle
13
1.1.8. Importance économique
13
1.2. GESTION DES ARBRES FRUITIERS
14
1.2.1. Principaux acteurs
14
1.2.2. Gestion participative
15
1.2.3. Gestion durable
15
CHAPITRE II : MILIEU, MATERIELS ET METHODES
16
2.1. Milieu
16
2.1.1. Historique
16
2.1.2. Situation Géographique
16
2.1.3. Situation Socio-économique
17
2.1.4. Situation Ecologique
17
2.3. Matériels
18
2.3. Méthodes
18
2.3.1. Méthode d'enquête
18
2.3.2. Méthode documentaire
19
2.3.3. Analyse des données
19
2.3.4. Difficultés rencontrées
19
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
20
3.1. IDENTIFICATION DES MENAGES
20
3.2. ACTIVITE PROPREMENT DITE
20
3.2.1 Analyse floristique des arbres fruitiers
inventoriés
20
3.2.2 Nombre d'espèces par famille
21
Figure 2. Nombre d'espèce par famille
21
3.2.3. Fréquence des arbres selon leurs
usages
22
3.2.4. Mode de plantation
22
3.2.5. Types d'organes utilisés
23
3.3. DISCUSSION
24
CONCLUSIONS
27
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
28
ANNEXES
29
ii. Epigraphe
L'Éternel sera toujours ton
guide, Il rassasiera ton âme dans les lieux arides, Et il redonnera de la
vigueur à tes membres; Tu seras comme un jardin arrosé, Comme une
source dont les eaux ne tarissent pas.
Esaïe 58:11
Le plus difficile est de se
décider à agir, le reste n'est que de la
ténacité.
Amelia Earhart
iii. Dédicace
A vous mes très chers parents : René MAKILA
MBIENI et Colette MUMPANA NSONA qui m'ont encouragé et continuent
à m'encourager, guider tout au long de ce parcours.
A vous tous qui m'avez adopté tout au long de ma
formation ;
A ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont fait de
moi ce que je suis aujourd'hui ;
Je dédie ce travail.
iv. Remerciements
Si ce travail de fin de cycle est
aujourd'hui complet et plausible, C'est grâce à DIEU
premièrement pour ce souffle de vie quotidien qu'il ne cesse de m'offrir
sans payer même un franc et en second lieu c'est grâce à
l'apport du Professeur Gaétan Kalala et de l'assistant Erick Kimbemuken
qui ont bien voulu en assurer la direction et l'encadrement. Leurs
orientations, conseils et remarques nous ont été d'une importance
majeure pour la réalisation de ce présent travail.
Nous profitons de cette
opportunité pour adresser nos sincères remerciement à mes
frères du sang S'arrive Makila, Grace Makila ainsi que la cadette de la
famille Ornella Ndaya Makila sans oublié mon fils René Depirlo
Makila.
Que René MAKILA et Colette
MUMPAPA vivent longtemps et trouve ici notre sincère remerciement et
reconnaissance, eux qui n'ont pas hésité à un seul instant
à nous apporter une assistance morale et financière.
A vous mes amis et connaissances Yves
TUTONDA, Stéphanie NDANKOU, Daniel LUKUBE, Patience AZANGWA, Donat
WAYIKANGA, Ruth NANIANGA, Remy KASALU, Sénevé KAKUM, Grace
KITONA, Salomon TSHIBADI, Clarin BASUSU, Elie MAMBWENI, Honoré MPONDA,
Glody ATWEKA, Gédéon LUMBU.
Que tous ceux dont les noms ne sont pas cités ci-haut
et qui ont contribué, d'une façon ou d'une autre, à la
réalisation de ce travail, soient assurés de mes sentiments de
profonde gratitude.
Nous ne pouvons pas clore cette
section sans toutes fois exprimer notre gratitude à ce prestigieux
mouvement chrétien, le Groupe Evangélique de
l'amphithéâtre pour son encadrement et affection. Il nous a
exhortés trois ans durant à ne pas trahir la race des enfants de
Dieu en courant derrière les antivaleurs, mais à travailler pour
honorer le maître de la science et servir la nation.
v. LISTE DES ACRONYMES
RDC : République démocratique du Congo
M.P : Mode de plantation
O.U : Organe utilisé
Alim : Alimentaire
Méd : Médicinale
Ombr : Ombrage
Ant : Anti-érosif
Unikin : Université de Kinshasa
vi. LISTE DES FIGURES
Figure 1. Nombre d'espèce par famille
3
Figure 2. La fréquence des arbres selon leurs
usages
22
Figure 3 : Mode de plantation
23
vii. LISTE DES TABLEAUX
Table 1. Analyse floristique et position
systématique
3
Table 2. Types d'organes utilisés
23
Table 3. Les arbres fruitiers inventoriés
dans les parcelles de la population riveraine.
29
RESUME
Cette étude a porté sur
les arbres fruitiers qui se trouvent dans les parcelles de population riveraine
du quartier KINDELE dans la commune de Mont-Ngafula, Elle a comme but principal
d'inventorier les arbres fruitiers et leur usage ou leur gestion pour
évaluer ensuite ce que la population sait d'autres de ces arbres en
dehors de l'usage alimentaire en vue d'apporter des nouvelles connaissances
surtout liées aux problèmes climatiques que fait face depuis un
moment la planète terre.
Au total, nous avons
inventorié 54 arbres fruitiers dans les parcelles de la population
riveraine de KINDELE, Ces plantes sont réparties dans 9 familles
botaniques.
La raison principale avancée
pour la domestication de ces arbres reste alimentaire, mais aussi pour
l'ombrage vu le type de climat, pour une lutte érosive et finalement
pour des raisons médicinales connaissant les vertus de l'arbre. Les
fruits constituent les organes le plus utilisés pour ces arbres qui la
plupart sont cultivés en raisons d'une pente forte dans cette zone de
Mont-Ngafula afin de faire face aux mouvements brutales de l'eau qui entrainent
des érosions.
Mots clés : Environnement, Ecosystème,
changements climatiques, besoins alimentaires, Phytothérapie.
INTRODUCTION
1.
Problématique
Les forêts humides du Bassin du
Congo représentent le second massif forestier tropical de la
planète après le massif amazonien (Cirad-Forêt, 2003 ;
De Wasseige et al., 2009).
De nombreux auteurs (De
Wasseige ; Devers et al., op. cit.) déclarent que
l'utilisation durable et la valorisation économique des ressources
forestières sont un enjeu majeur du développement pour le pays
à la fois dans les secteurs formel (exploitation industrielle du bois
d'oeuvre) et informel (produits forestiers non ligneux, bois
énergie).
Or, la RDC regorge du plus grand
couvert forestier d'Afrique centrale. C'est un important pays forestier au
monde après le Brésil (FAO, 2007).
En dépit de sa richesse
forestière, non seulement que la pauvreté continue à
caractériser la vie quotidienne de la population mais
aussi l'appauvrissement socio-économique et la dégradation
de l'environnement déclarent Kadiata (2005) et Kalonji (2009).
Par ailleurs, selon le rapport de la
FAO (2009), l'essor démographique et l'augmentation des prix
alimentaires et des coûts de l'énergie aggravent la situation
forestière en Afrique, notamment à mesure que l'augmentation des
investissements dans les infrastructures ouvre de nouveaux territoires.
Habari (2009) affirme que l'une des caractéristiques
marquant la physionomie du couvert végétal de la région de
Kinshasa et ses environs est l'activité humaine qui se traduit par une
artificialisation du milieu naturel : extension démesurée de
la ville, défrichements culturaux, exploitation forestière, feux
de brousse, aménagements divers avec leurs corollaires :
approvisionnement en produits alimentaires, bois-énergie, bois d'oeuvre,
etc.
L'action combinée de tous ces
facteurs engendre la dégradation de l'environnement biophysique :
érosion des sols, déforestation et perturbation de la
biodiversité y compris des écosystèmes naturels de
l'espace périurbain de la ville province de Kinshasa.
La ville province de Kinshasa et sa
périphérie ont fait l'objet des récoltes botaniques et
d'études par divers auteurs sur la composition de sa flore et la
cartographie de sa végétation.
Toutes ces études avant la
fulgurante dégradation des habitats naturels qui s'observe en ce jour,
nécessitent une contribution en cette période de forts mouvements
d'exode rural déclare Habari (op. cit.).
Ce présent travail est une
contribution qui entre dans le cadre des activités visant la
remontée biologique et la valorisation de types d'arbres non
valorisés dans la région. Et aussi, participe à l'effort
pour l'arrêt de l'urbanisation irrationnelle.
2.
Hypothèse
Pour atteindre les objectifs de ce
travail, trois hypothèses sont formulées :
Ø Les fruits constitueraient les organes le plus
utilisés par la population riveraine.
Ø Les arbres fruitiers présents dans les
parcelles de la population riveraine seraient spontanés.
Ø La population serait informée sur les
multiples usages des arbres se trouvant dans sa périphérie.
3.
Objectifs
3.1.
Objectif général
L'objectif général de
la présente étude consiste donc à évaluer et
à étudier dans la flore et la végétation de Kindele
des espèces ligneuses et la distribution de chaque espèce, ainsi
que leur multiple usage pouvant répondre aux exigences des populations
locales et au reboisement à impact réduit.
3.2.
Objectifs spécifiques
Dans la présente étude
trois objectifs sont à atteindre :
Ø Prescrire une liste des organes utilisés des
principaux arbres fruitiers présents dans les parcelles de la population
de Kindele ;
Ø Connaitre les différents usages et utilisation
de ces arbres dans les parcelles de la population riveraine ;
Ø Identifier l'origine et les différents modes
de plantation de ces arbres fruitiers.
4.
Intérêt du sujet
C'est avec une attention
particulière que ce travail est mené dans le but de comprendre si
l'utilisation des arbres fruitiers dans la commune de Mont-Ngafula permet leur
gestion durable et savoir si la population est aussi informée que la
présence même des arbres fruitiers joue un rôle
nécessaire pour ralentir l'action des perturbations climatiques.
5.
Méthodologie
Pour y arriver, une enquête est
prévue dans la commune de Mont-Ngafula dans le quartier KINDELE afin de
collecter quelques informations sur la gestion des arbres fruitiers dans la vie
quotidienne de la population.
6.
Subdivision du travail
En dehors de l'introduction et d'une
conclusion, ce travail comporte trois chapitres. Le premier, présente la
revue de la littérature sur les arbres fruitiers, le deuxième
aborde l'aspect du milieu, de matériel ainsi que la méthode
utilisée pour obtenir les informations et le troisième
décrit les différentes espèces d'arbres rencontrées
et la discussion des résultats de l'enquête.
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
1.1
Quelques considérations sur les arbres fruitiers
1.1.1
Définition de l'arbre
Il se définit comme
étant un élément caractéristique et fondamental de
la forêt, un végétal ligneux et à tronc dont la
structure se définit suivant les critères morphologiques
(Kadiata, 2005).
Mais lorsqu'on considère sa
forme végétale, l'arbre est défini comme étant une
plante ligneuse de grande taille, ayant une tige épaissie formant le
tronc ou fût qui support un ensemble de rameaux plus ou moins
ramifiés appelé houppier ou cime. EX :
Terminaliasuperba, Andasoniadigitata (Lubini, 1987).
1.1.2
Arbre fruitier
Selon le dictionnaire français
un arbre fruitier est un arbre cultivé spécialement pour ses
fruits comestibles et il est mis en culture par l'homme pour cette simple
raison.
Une grosse majorité d'arbre
produit les fruits. Seuls les arbres dont les fruits sont consommables par
l'homme ont la dénomination d'arbre fruitier.
1.1.3
Arbre fruitier spontané
Un arbre fruitier spontané
c'est un arbre qui pousse naturellement sans avoir été mise en
terre par l'homme (Dictionnaire universel, 5ème
édit.).
1.1.4
Fruit
Le fruit est un organe qui provient du
développement de l'ovaire après la fécondation. De la
manière que l'ovaire contient et protège les ovules, le fruit
contient et protège les graines contre la déshydratation, des
maladies et des prédateurs. Aussi, le fruit stock les substances
organiques élaborées de la photosynthèse, en l'occurrence
le fructose, les lipides et les vitamines ainsi que les minéraux, etc.
Le fruit est un organe que l'on ne trouve que chez les angiospermes. (Muengula,
2018).
1.1.5. Importance Biologique
L'arbre est synonyme de
diversité biologique, le terme biodiversité fait
référence à l'ensemble des espèces et des
écosystèmes d'une région ou d'un milieu naturel
donné. Cette diversité des organismes que l'on retrouve dans une
région donnée constitue une mesure fondamentale de la
santé du milieu naturel. Les végétaux sont des producteurs
primaires dans la chaine alimentaire, ils sont donc à la base de toute
vie animale.
Plusieurs espèces animales et
végétales dépendent totalement de la
végétation pour leur survie. Plusieurs mammifères
utilisent les arbres comme un abri tel que les écureuils, les arbres
sont également essentiels pour les oiseaux et les insectes leur offrant
abri, protection et nourriture (Deloeuvre, 2018).
1.1.6. Importance Ecologique
La position des feuilles sur la
partie aérienne de l'arbre permet à ce dernier de jouer un
rôle dans la photosynthèse grâce également à
l'augmentation de la surface d'échange des gaz (CO2 et O2).
Il joue donc un rôle dans le
fonctionnement écologique, en raison de sa capacité à
stocker le carbone, à prendre une part active dans le cycle de l'eau et
de manière générale à constituer les
écosystèmes complexes que sont les forêts, sources et
refuges de la biodiversité.
Le rôle écologique de
l'arbre se fait également sentir dans l'évolution et conversation
des sols dans la mesure où il apporte une protection mécanique se
manifestant par l'obstacle opposé au ruissellement et en empêchant
le tassement du sol par les pluies battantes fréquentes. (Kadiata,
2010).
L'un des plus importants bienfaits
que procurent les arbres à notre environnement est certainement la
fonction de purificateur d'air : en produisant l'oxygène que tout
être vivant respire, en réduisant les gaz polluants ou encore en
captant en partie les fines particules en suspension dans l'air. Les arbres en
ville jouent également le rôle de climatiseur : en diminuant la
température ambiante souvent étouffante des villes et en
améliorant sa ventilation. (Muteba, 2020).
1.1.7. Importance nutritionnelle
Il est estimé que 2,6
milliards environ de personnes dépendent du bois de feu, y compris le
charbon de bois, pour la cuisson des aliments. L'utilisation du bois comme
source d'énergie est vitale pour les économies locales et pour
maximiser l'appétibilité et la valeur nutritionnelle des aliments
qui doivent être cuisinés(FAO, 2013)
L'arbre joue un rôle important
dans l'alimentation humaine, sans laquelle nous ne saurons pas vivre et fournit
un fourrage pour le bétail. Il nous fournit des chenilles, du miel, des
feuilles pour la consommation humaine.
Il a été démontré par la Banque
Mondiale en 1983 après les études que plus de 1500 espèces
végétales sauvages sont consommés par la population
d'Afrique (Kigbo cité par Ebuta, 2000).
1.1.8. Importance économique
L'arbre possède une grande
valeur économique en milieu urbain. Ces types de végétaux
régénèrent des milliers d'emploi dans le domaine de
l'arboriculture et de l'horticulture. Dans la plupart des municipalités,
une importance particulière est accordée à ces domaines,
dans le but de préserver, conserver et mettre en valeur ces ressources.
Les espaces boisés
génèrent de l'emploi et une activité économique
importante, découlant des services offerts par les entreprises
spécialisées dans le domaine de l'arboriculture, de
l'horticulture et de la foresterie urbaine (Les rôles de l'arbre en
Ville, 2008).
Selon l'organisation pour
l'Agriculture et l'alimentation (FAO), la production mondiale en arboriculture
fruitière était égale à 465 millions de tonnes en
2005. Cette production a enregistrée une augmentation d'environ 30%
durant les dix dernières années. 42% de la production mondiale
vient de l'Asie, 14% d'Europe, 13% d'Amérique du Sud, 12,5%
d'Amérique du Nord, 12,5% d'Afrique et enfin 6% est produite en
Océanie (Anonyme, 2005).
Concernant les principaux pays
producteurs, la Chine vient en première position avec environ 36% de la
production, alors que l'Inde a produit 12% de la production mondiale. D'autres
pays sont considérés comme de grands pays producteurs tel que le
Brésil, les Etats-Unis (1er pays exportateur), la Turquie,
l'Iran. Les pays du bassin méditerranéen,
considérés autrefois comme région arboricole par
excellence, avec 26% de la production mondiale de fruits. Cette lente
érosion s'explique notamment par le développement de la
production dans les pays Sud-américains, et la montée en
puissance de la chine, cette dernière assure désormais 36% de la
production mondiale en fruits (Giove et Abis, 2007).
1.2.
GESTION DES ARBRES FRUITIERS
1.2.1. Principaux acteurs
La Conférence internationale
sur la gestion durable des forêts en République
démocratique du Congo, tenue à Bruxelles en février 2007,
a constitué un cadre propice pour cerner certains aspects, jusqu'alors
ignorés, du code forestier. Méconnue parce qu'insuffisamment
vulgarisée, l'actuelle loi n° 011-2002 du 29 août 2002
portant code forestier (CF) est l'instrument juridique de base de ce secteur
depuis sa promulgation. À l'instar du code minier et de celui des
investissements, dont une comparaison avec le code forestier peut
s'avérer utile (Sakata, 2007), l'objectif assigné au
départ de l'élaboration du code forestier est celui de dynamiser
l'économie nationale et de garantir les droits d'usage des populations
locales.
Les autorités sont dans
l'obligation de vulgariser le message concernant surtout l'importance de
l'arbre dans la ville en dehors de son importance nutritionnelle car dans la
plupart de cas lorsqu'un arbre cesse de fournir des fruits nous voyons
clairement comment la population envisage de le couper pour s'en
débarrasser en oubliant que l'arbre fourni beaucoup à
l'environnement alors dans ce sens la population sera informé et ne
soufrera plus de la présence de l'arbre même si ce dernier des
produits plus.
1.2.2. Gestion participative
La participation est l'un des
principes fondateurs de la bonne gouvernance et de la démocratie
(ONU-CESAP, 2009). Elle permet de sensibiliser les communautés locales
et responsabilise ses membres en soutenant leurs droits et leurs
responsabilités. Cela améliore la qualité, l'acceptation,
la stabilité et la durabilité des décisions de gestion, ce
qui permet une utilisation plus efficace des ressources publiques disponibles
(FAO et al., 2000; Kuper et al., 2009; Stringer et
al., 2006).
La participation des parties
prenantes (secteur public/privé, y compris les populations locales)
à la gestion durable des ressources naturelles en général,
et à la gestion des forêts en particulier, est au coeur de
nombreuses questions telles que la sécurité alimentaire, la
réduction de la pauvreté, le développement rural et la
protection de l'environnement. Si la population peut participer en plantant en
moyenne un arbre fruitier par an cela peut réduire le risque de
changement climatique en long terme et cela aidera beaucoup la population
future en approvisionnement en fruit qui nécessaire et indispensable
pour une bonne santé suite à sa composition chimique.
1.2.3. Gestion durable
Les arbres hors forêt,
présents dans la plupart des paysages ruraux, intègrent une
grande partie des systèmes agroforestiers. Le Centre international de
recherche en agroforesterie (CIRAF) définit l'agroforesterie comme un
système dynamique, à visée écologique, de gestion
des ressources naturelles (végétales et animales) qui, par
l'intégration des arbres dans les exploitations et les espaces
agricoles, diversifie et contribue à la production, augmentant ainsi les
bénéfices sociaux, économiques et environnementaux en
faveur de tous les usagers.
Il est par conséquent essentiel
à l'Etat de mettre en oeuvre des politiques pragmatiques et
réalistes qui reflètent les équilibres nécessaires
entre les composantes économiques, écologiques et sociales qui
sont la base d'un développement durable (Muengula, 2020).
CHAPITRE II : MILIEU,
MATERIELS ET METHODES
2.1.
Milieu
Nous avons mené nos
investigations dans la ville de Kinshasa, précisément dans le
quartier Kindele qui est situé dans la commune de Mont-Ngafula. Nous
sommes tenus à présenter ce quartier du point de vue historique,
géographique, socioéconomique et écologique.
2.1.1. Historique
Kindele est l'un des 23 quartiers de la commune de
Mont-Ngafula. Pour rappel, la dénomination de la commune
« Mont-Ngafula » tire son origine du nom Ngafula, un Kapita
(chef) d'un grand village qui, à l'époque, habitait les collines
actuelles de ladite commune, Ainsi la commune actuelle a hérité
son appellation.
Quant au quartier Kindele dont il est
question dans ce travail, cette appellation serait d'un Angolais, chef de la
communauté angolaise qui, à l'époque, était
établie sur le site de Kindele actuel. Ce fut un village sans
aménagement urbain quelconque. Avec l'extension de la ville de Kinshasa,
un certain Mayulu aurait commencé à vendre des lopins de terre
sur des sites environnants Kindele.
2.1.2. Situation Géographique
Kindele est situé au sud-ouest de la ville de Kinshasa,
en face du plateau des résidents de l'Université de Kinshasa, et
tout proche de la localité Kimwenza. Son relief est aujourd'hui
très menacé à la suite d'occupation dite anarchique.
Kindele est l'un des quartiers pauvres et sans urbanisme de la ville de
Kinshasa, affectés par des graves érosions. Son site est
suffisamment couvert d'arbres, créant un microclimat favorable à
l'habitation humaine. Le climat est tropical humide. Il pleut abondamment
à l'instar de toute la ville de Kinshasa. Le sol est argilo- sablonneux,
relativement favorable à l'agriculture vivrière.
À l'époque, une certaine
complicité du commissaire de la zone (commune) de Mont-Ngafula se serait
impliquée avec Monsieur Mayulu dans la vente des terres.
En 1973, l'administration urbaine de
la commune de Mont-Ngafula, avec un nouveau commissaire urbain, proféra
des menaces à tous ceux qui achetaient des terres à Kindele sans
se référer à l'autorité étatique,
d'abandonner les espaces acquis. C'est en 1994 seulement que commença un
certain aménagement urbain dans ce quartier par les autorités
compétentes. (Archives de la commune de
Mont-Ngafula 2011).
2.1.3. Situation Socio-économique
Kindele est un quartier suburbain où il n'existe
presque pas d'investissements majeurs pour l'économie de la ville. Il
n'est doté d'aucun marché considérable pour desservir la
population. Cette dernière est obligée d'aller en dehors de son
quartier pour son approvisionnement en biens de première
nécessité. De nombreuses familles vivent d'activités de
type informel.
Généralement, il s'agit
de la vente d'articles ou de produits vivriers le long des avenues, devant les
entrées des parcelles. Il n'est pas rare d'observer un petit commerce.
Mais Kindele est également le quartier urbano-rural où
l'agriculture se porte mieux. L'agriculture vivrière intéresse
plusieurs familles. Hormis les cultures maraichères, on peut signaler
l'élevage de la bassecour (poules, cochons, canards, etc.) et du petit
bétail. Bref, les activités socioéconomiques s'articulent
autour de l'agriculture et du petit commerce, relevant toutes du secteur
informel.
2.1.4. Situation Ecologique
A Mont-Ngafula, les érosions
ont déjà provoqué des déplacements de la
population. Les habitants des quelques quartiers comme le quartier Merady pour
en citer que celui-là, ont été obligés de quitter
leurs maisons alors que l'érosion surnommée
«Haïti» s'approche dangereusement. Il existe actuellement
plusieurs types de mesures d'activités que certains acteurs ont mis en
place permettant de lutter plus au moins efficace contre l'érosion des
sols.
Dans la lutte contre les érosions du sol, ce type de mesure est
qualifié de «palliatif» ne s'attaquant qu'aux symptômes
générés par l'érosion. Par ailleurs, certaines
acteurs comme les organisations de conservation de l'environnement et
protection de la nature et d'autres associations de la commune ont
été structurées et créées par la population.
Ces associations avaient soumis un projet aux autorités de la ville,
consistant à la plantation de plus de 50 acacias dans les 18 quartiers
de ladite commune.
Les acacias solidifient le sol et évitent tout glissement de
terrain. Ils permettent de limiter les dégâts en attendant
l'intervention de l'exécutif provincial, nous a expliqué un des
anciens habitants de la commune. D'autres communes de la capitale de RD-Congo
souffrent également de cette calamité naturelle notamment
Ngaliema, Kimbanseke, Kinseso et Lemba.
2.3. Matériels
Les matériels utilisés pour la
réalisation de ce travail sont les suivants :
· Un questionnaire d'enquête ;
· Un Stylo ;
· Un bloc-notes ;
· Un ordinateur
2.3.
Méthodes
Toute recherche ou application
à caractère scientifique doit comporter l'utilisation des
procédés rigoureux, définis, transmissibles, susceptibles
d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions,
adaptés au genre de problèmes et phénomènes en
cause (GRAWITZ, 2001, in BILOSO, 2008)
Sur le plan méthodologique,
cette étude s'est basée sur deux éléments
fondamentaux : Il y a d'abord, la méthode empirique appuyée
par les recherches documentaires relatives au thème de recherche et
ensuite la collecte des données primaires sur le terrain
c'est-à-dire nous avons recouru à la méthodologie
d'enquête pour réunir toutes les informations.
La recherche documentaire est
intervenue dans la constitution de la revue de la littérature sur les
concepts de base mais aussi à rassembler quelques données
secondaires sur les arbres fruitiers. Elle nous a permis de prendre
connaissance des différentes études et publications relatives aux
arbres fruitiers, l'agroforesterie, à la gestion durable, à la
sécurité alimentaire, à l'agriculture, à la
pauvreté, à l'éco développement etc. sur le plan
local, régional, national voire international. Ces informations ont
servi dans l'identification. Les raisons principales avancées pour
expliquer l'exploitation et la durabilité des arbres fruitiers, ainsi
que les différentes stratégies de valorisation proposées
dans la littérature.
La détermination et la
description des échantillons botaniques ont eu lieu immédiatement
sur le terrain pendant l'enquête parce que dans la majorité de cas
les enquêtés étaient bien informés sur les arbres se
trouvant dans leur parcelle.
2.3.1. Méthode d'enquête
Un questionnaire d'enquête en
annexe de ce travail a été élaboré et
utilisé en vue de faciliter la collecte des données utiles pour
la conduite de cette étude. 30 ménages ont été
ciblés de manière aléatoire.
En vue de remédier aux limites
liées à un faible taux d'alphabétisation de la population,
la technique d'interview directe, mettant en liaison étroit
l'enquêteur et interviewé a été adoptée.
2.3.2. Méthode documentaire
Nous avions également recouru
à la méthode documentaire pour obtenir certaines informations
pouvant embellir la beauté de notre recherche ; quelques ouvrages
scientifiques ont été consultés quant à ce,
notamment les revues et publications scientifiques abordant tout aspect relatif
aux arbres fruitiers.
2.3.3. Analyse des données
L'utilisation de certains logiciels
informatiques et statistiques susceptibles de réduire certaines erreurs
a été d'une grande importance pour la conduite de la
présente étude. Les données recueillies après
enquête furent dépouillées et analysées avec ces
principaux logiciels en vue de présenter des résultats fiables :
· World ; et
· Excel.
2.3.4. Difficultés rencontrées
Certaines difficultés ont
été rencontrées quant à la conduite de cette
étude. Un vif désir de mieux conduire l'enquête sur terrain
a été le moteur nous ayant permis d'en remédier. Les
principales difficultés rencontrées sont :
· Le refus de certaines personnes de nous fournir les
informations essentielles pour notre recherche ;
· Le manque d'information nécessaire sur les
arbres fruitiers par les paysans nous a compliqués
énormément la tâche pour obtenir des informations
adéquates pour la réalisation de notre recherche.
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
Cette section présente et
discute les résultats obtenus après dépouillement des
données recueillies à l'issue de l'enquête menée
dans trente (30) ménages rencontrés dans le quartier Kindele,
tâche accomplie avec l'apport de certains logiciels pour raison d'une
analyse plus précis.
Les principaux points à présenter dans cette
section sont :
· Identification des ménages ;
· Activité proprement dite.
3.1. IDENTIFICATION DES
MENAGES
Notre travail portant sur
l'inventaire des arbres fruitiers et leur gestion par la population riveraine a
été bien mené dans la commune de Mont-Ngafula
précisément dans le quartier KINDELE. Trente ménages ont
été enquêtés, au total 17 hommes soit 56,6% et 13
femmes soit 43,3% ont été soumis à l'enquête. A ce
qui est du niveau d'étude, 36,6% de la population soit 11 individus ont
fait les études supérieures ; 50% de la population soit 17
individus ont fait les études secondaires : et finalement 1,3% de
la population n'ont fait que les études primaires.
3.2.
ACTIVITE PROPREMENT DITE
Au total, nous avons inventorié
54 arbres fruitiers dans les parcelles de la population riveraine de KINDELE,
Ces arbres sont répartis dans 9 familles botaniques.
3.2.1
Analyse floristique des arbres fruitiers inventoriés
Les différents arbres
fruitiers inventoriés dans les parcelles de la population riveraine sont
listés dans les annexes du présent travail (Annexe 1).
Table 1. Analyse floristique et
position systématique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Genre
|
Classe
|
Sous-Classe
|
Ordre
|
Famille
|
Nbre d'espèces
|
Mangifera
|
Equisetopsida
|
Magnoliidea
|
Sapindales
|
Anacardiaceae
|
17
|
Citrus
|
Magnoliopsida
|
Magnoliidea
|
Sapindales
|
Rutaceae
|
7
|
Carica
|
Magnoliopsida
|
|
Violales
|
Caricaceae
|
13
|
Garcinia
|
Magnoliophyta
|
Dilleniidea
|
|
Clusiaceae
|
1
|
Dacryodes
|
Magnoliophyta
|
Rosidae
|
Sapindales
|
Burseraceae
|
3
|
|
Pomme
|
|
|
Rosaceae
|
4
|
Persea
|
Magnoliophyta
|
|
Laurales
|
Lauraceae
|
5
|
Musa
|
Liliopsida
|
|
Zingiberales
|
Musaceae
|
3
|
Passiflora
|
Magnoliophyta
|
|
Violales
|
Passifloraceae
|
1
|
Total
|
|
|
|
|
54
|
9 familles, 5 classes, 3 sous-classe, 4 ordres, 8 genres, 54
espèces.
Il ressort dans ce tableau la classe Magnoliophyta est plus
représentée avec 3 ordres, 4 genres, 2 sous-classe, 4 familles
mais l'espèce la plus abondante est dans la famille
d'Anacardiaceae.
3.2.2 Nombre d'espèces
par famille
Le nombre d'espèces par famille est donné sur la
figure ci-dessous :
![](Inventaire-des-arbres-fruitiers-et-leur-gestion-par-la-population-riveraine-du-quartier-Kindele-dan2.png)
Figure 1. Nombre
d'espèce par famille
La lecture de cette figure nous
renseigne sur la diversité des familles. L'Analyse de la figure montre
une prédominance des Anacardiaceaeavec 17 espèces,
suivie des Caricaceaeavec 13 espèces, Rutaceaeavec 7
espèces et les autres familles sont pour la plupart
représentées par cinq, quatre, trois voire même une
espèce.
3.2.3. Fréquence des arbres selon leurs usages
La fréquence des arbres selon leurs usages est
affichée sur la figure suivante :
![](Inventaire-des-arbres-fruitiers-et-leur-gestion-par-la-population-riveraine-du-quartier-Kindele-dan3.png)
Figure 2. La
fréquence des arbres selon leurs usages
En termes d'usage (figure 2), les produits à usage
alimentaire représentent 50% du total des arbres fruitiers
étudiés parmi lesquels on peut citer Mangiferaindicadont
les fruits sont consommés régulièrement, suivis de ceux
qui ont l'usage de fournir l'ombre nécessaire en saison de pluie quand
il fait souvent très chaud (27%) donc ces genres des arbres sont
maintenus présent bien qu'ils ne donnent pas des fruits parce qu'ils
fournissent l'ombrage nécessaire pour la population, quant aux arbres
à usage érosifs sont estimé à 6% selon la
population ces arbres jouent un rôle très important en
ralentissant le processus érosif qui ne cesse de causer les
dégâts dans le quartier alors leur présence semble
être très bénéfique et finalement les arbres
à usage médicinale ne représente que 17%.
Ce qui montre que les raisons
alimentaires sont déterminantes pour la domestication de ces arbres.
3.2.4. Mode de plantation
Le mode de plantation des arbres
fruitiers dans les parcelles de la population riveraine de KINDELE est
donné à la figure ci-dessous :
![](Inventaire-des-arbres-fruitiers-et-leur-gestion-par-la-population-riveraine-du-quartier-Kindele-dan4.png)
Figure
3 : Mode de plantation
Il ressort de ce graphique que parmi
les 54 espèces inventoriées 25 sont spontanées contre 29
cultivées, c'est aussi prouvé du fait que le sol de ce quartier
est dans un état d'érosion très avancé alors la
population a trouvé utile de planter des arbres en vue de faire face
à ce processus d'érosion que le gouvernement provincial ne tient
pas l'oeil à ce grand danger qui a causé ultérieurement
des pertes de vie et tant d'autres biens.
3.2.5. Types d'organes utilisés
Table 2. Types d'organes
utilisés
Organes utilisés
|
Nombre d'espèces
|
%
|
Fruit
|
|
30
|
|
55,6
|
Ecorce
|
|
10
|
|
18,5
|
Feuille
|
|
6
|
|
11,1
|
Racine
|
|
4
|
|
7,4
|
Graine
|
|
2
|
|
3,7
|
Branche
|
|
2
|
|
3,7
|
Total
|
|
54
|
|
100
|
D'après le tableau 2, Les
arbres fruitiers utilisés par la population de KINDELE sont
majoritairement représentés par les fruits (53,6 suivis des
écorces (17,9%), ensuite viennent les feuilles avec (14,3%), les racines
quant à elles ont (7%), les graines et branches sont faiblement
exploités avec (3,6%). Il est à signaler que les graines de
Caricapapayasont utilisées comme vermifuges et les feuilles de
Citrus limon sont utilisés comme régulateur de la
fièvre en cas d'augmentation de la température corporelle.
3.3.DISCUSSION
Les résultats obtenus dans
cette étude sont les produits des enquêtes et observation à
partir des connaissances empiriques sur l'inventaire des arbres fruitiers et de
leur gestion dans les parcelles de la population riveraine de KINDELE.
Cette approche ethnobotanique est très utile car elle
nous a permis d'établir une liste d'espèces
végétales utilisée par les populations concernées
comme produit alimentaire autres que le produit médicinal dans la vie
quotidienne de cette population. A l'issue de nos inventaires, 54
espèces se trouvant dans les parcelles ont été
identifiés comme produit à usage multiple. Les
Anacardiaceaesont le plus dominants, les parties
prélevées pour des diverses usages démontrent clairement
que les fruits sont les organes le plus utilisés.
Dans leur étude sur le
rôle, présence et besoin d'arbres dans le paysage urbain de
KINSHASA Kadiata et Ndamiyehe (2017)ont montré que près de 33%
de parcelles sont pourvues de 1 à 2 arbres alors qu'environ 13% de
parcelles en sont totalement dépourvus. De plus, l'activité de
plantation d'arbres dans les résidences a été
estimée régressant. Compte tenu de cet effectif d'arbres dans les
résidences de Kinshasa, il est difficile que les Kinois ressentent les
bienfaits de la végétation urbaine dans l'amélioration de
la qualité de l'environnement puisque celle-ci est positivement
corrélée à la densité végétale
(Bannari, 1996). De fait, Menviq (1987) indique qu'il faudrait en moyenne 53
arbres par habitant pour avoir un environnement sain en ville. Au regard de ce
besoin, des initiatives de maintien et d'accroissement de l'arbre dans le
paysage de Kinshasa s'avèrent prioritaires.
Par ailleurs, la majorité
d'arbres plantés dans les parcelles résultent de graines des
fruits consommés (Buissereset al., 2009). Cette observation
confirme que les arbres urbains ne sont pas issus de la
régénération naturelle contrairement à ceux qui
poussent dans les zones boisées. Cette origine des plantules renseigne
immédiatement sur la nature de la majorité d'arbres peuplant les
résidences de Kinshasa qui sont essentiellement des arbres fruitiers. Ce
résultat s'accorde avec l'affirmation de Pauwels (1993) que les
anciennes cités de Kinshasa étaient verdoyantes par la
présence de manguiers, d'avocatiers, de safoutiers, de palmiers à
huile et cocotiers. Cela a été aussi observé par
(Makumbelo et al., 2020) sur l'inventaire des espèces
végétales mises en culture dans les parcelles en milieu urbain.
Cas de la commune de Limete - Kinshasa - R. D. Congo que l'étude de la
perception de l'utilité des arbres fruitiers chez ceux qui les cultivent
montre que cette population plante premièrement pour la seule
autoconsommation (36,6%). L'autoconsommation et l'ombrage dans la parcelle
(21,2%) précèdent l'autoconsommation et la vente des fruits
(19,3%) ce qui s'avère être pratiquement le cas avec la population
riveraine de Kindele.
La plupart des espèces
fruitières sont des plantes médicinales, et près de
quatre-vingts recettes à base d'espèces fruitières ont
été relevées. Elles utilisent les feuilles,
l'écorce, parfois les jeunes bourgeons, et traitent une pathologie
courante et variée (ciguatera, toux, douleurs abdominales, vomissements,
céphalées, etc.). Les arbres fruitiers qui se trouvent à
proximité des maisons sont ainsi des ressources médicinales
faciles d'accès pour les mères de famille.
La contrainte majeure à la
plantation d'arbres dans les résidences de Kindele reste l'insuffisance
d'espace. Cette situation n'est pas particulière à Kindele
puisque Buissereset al. (2009) reconnaissent qu'en ville, l'arbre et
le citadin sont en compétition pour l'utilisation de l'espace et que les
sols en tant que milieu de croissance pour les arbres sont peu disponibles du
fait que l'espace urbain aérien et souterrain est meublé par
plusieurs types de structures et d'infrastructures. Ainsi, des activités
aussi variées que les travaux de construction ou de rénovation
domiciliaire modifient le volume, la quantité et la structure du sol
colonisable par les racines.
Toutefois, certains résidents
ne pratiquent pas la plantation d'arbres par négligence ou par fait
d'ignorance de bienfaits de l'arbre dans leur environnement. En vue d'optimiser
la présence d'arbres dans la ville, il est nécessaire
d'assujettir le droit de bâtir d'une obligation de planter des arbres
dans les résidences. Un nombre optimum d'arbres à planter en
parcelle pourrait alors être fixé par voie de consensus dans les
municipalités.
En outre, les résidents de Kindele craignent les
éventuels dégâts liés à la présence
d'arbres dans les résidences vu la pente du sol et, pour cette raison
ils s'adonnent peu à la plantation.
Cette crainte est bien fondée selon Carter (1995). D'après
celui-ci les arbres mal plantés ou inadaptés constituent un
danger pour les citadins, soit directement par la chute de branches ou de
l'arbre lui-même, soit indirectement par les menaces à la
sécurité humaine liées à l'accrochage des branches
aux lignes électriques aériennes et les cachettes que les arbres
assurent aux agresseurs. Toutefois, ces menaces peuvent être
évitées aisément par un choix rationnel des espèces
et leur entretien régulier. Il y a donc nécessité
d'améliorer le programme de surveillance des arbres en milieu urbain
sous les auspices du service municipal compétent.
Les menaces sur les arbres fruitiers
ont deux principales causes :
ï La surexploitation en vue de leur utilisation à
des fins de subsistance ou de commerce ;
ï L'exploitation du bois d'oeuvre, qui pose des
problèmes plus larges que la seule conservation des essences
prélevées. Les répercussions sur
l'écosystème ont des causes directes liées aux pratiques
d'exploitation. Les effets indirects de l'exploitation forestière
peuvent être désastreux.
La littérature est claire sur
le fait qu'une exploitation accrue des arbres peut entraîner la
dégradation des ressources (De JONG et al. 2000 ; SENE, 2001) alors il
est important que les autorités communiquent régulièrement
à la population sur une gestion rationnelle de ces ressources car sa
mauvaise utilisation aura des répercussions dangereuses à la
suite de temps.
CONCLUSIONS
La préoccupation majeure du
présent travail était d'inventorier les arbres fruitiers et de
savoir leur gestion dans la vie quotidienne de la population riveraine de la
commune de Mont-Ngafula précisément dans le quartier Kindele.
Pour ce faire nous avons émis les hypothèses
selon lesquelles :
Ø Les fruits constitueraient les organes le plus
utilisés par la population riveraine.
Ø Les arbres fruitiers présents dans les
parcelles de la population riveraine seraient spontanés.
Ø La population serait informée sur les
multiples usages des arbres se trouvant dans sa périphérie.
Pour vérifier ces
hypothèses, la méthode d'enquête ethnobotanique
accompagnée des observations personnelles ont été
menées auprès de 30 ménages au quartier Kindele.
Les résultats obtenus ont
permis de mettre en exergue 54 espèces des arbres reconnus comme
fruitiers et domestiquées dans les parcelles.
En plus de leur valeur alimentaire,
ces espèces procurent des services à l'homme, notamment comme
espèces médicinales, source dendro-énergie, bois d'oeuvre
et même de construction.
Au regard de ce qui
précède et à la dégradation du tapis forestier de
Kinshasa et ses environs, nous souhaitons de prospecter parmi ces
espèces, celles qui seraient présumées à croissance
rapide et qui s'adapteraient mieux au boisement et au reboisement de la
région.
Il ressort de cette étude qu'un
programme adéquat de gestion et d'accroissement du couvert forestier est
nécessaire à Kindele. Il devrait définir des
stratégies pour optimiser la présence de l'arbre dans le paysage
urbain tant dans le domaine privé que public. Par ailleurs, la
sensibilisation du citadin au rôle de l'arbre, l'encouragement des
initiatives de plantation d'arbres et l'assujettissement à l'obligation
à planter des arbres pour l'obtention d'une autorisation de bâtir
restent des actions à recommander. Ces actions nécessitent
l'implication des autorités urbaines.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Deloeuvre, G. 2018. L'arbre de vie.
2. Kadiata et Ndamiyehe 2017. Présence et
besoin d'arbres dans le paysage urbain de KINSHASA.
3. Kalokola, F. L. 2013. Contribution à
l'inventaire des produits forestiers non ligneux domestiques dans les jardins
de cases des paysans vivant autour de la réserveforestière de
yoko. Travail de fin de cycle.
4. Koubouana et al., 2011. Renforcement
de la Sécurité Alimentaire en Afrique Centrale à travers
la Gestion Durable des Produits Forestiers Non Ligneux.
5. Kumutima, A. F. 2009. Importance et nature de
l'arbre dans la ville de Kinshasa : cas de la commune de Ngaba. Faculté
des sciences agronomiques, Université de Kinshasa. Travail de fin de
cycle.
6. Makumbelo et al., 2020. Inventaire
des espèces végétales mises en culture dans les parcelles
en milieu urbain. Cas de la commune de Limete - Kinshasa - R. D. Congo.
7. Maniana, J. J 2010. Inventaire et
étude descriptive des arbres à contreforts et à
empattement à Kinshasa et ses environs. Travail de fin de cycle.
8. Muengula, M. M. 2018. Botanique
générale, Notes de cours destinées aux
étudiants de G1 Agronomie générale,Faculté des
Sciences Agronomiques. Université de Kinshasa.Inédit.
9. Muengula, M. M. 2020. Pathologie
forestière, Notes de cours G3 Eaux et forêts, Faculté des
Sciences Agronomiques. Université de Kinshasa. Inédit.
10. Muteba, K. D. 2019. Economie de
l'environnement forestier, Notes de cours G3 Eaux et
forêts,Faculté des Sciences Agronomiques. Université de
Kinshasa. Inédit.
11. Mvuzi et al., 2017. Rapport
d'inventaire des biens des communautés locales de Mvuzi.
12. Oukérimi, K. 2018. La
biodiversité des arbres fruitiers dans la commune de M'sila(ALGERIE).
Mémoire de master, Université de M'sila.
13. Sangu, M. R. 2010. Inventaire des arbres ou
arbustes fruitiers spontanés de Kinshasa et ses environs.
Université de Kinshasa. Travail de fin de cycle.
14. Walter, A. Utilisation et gestion
traditionnelles des arbres fruitiers au Vanuatu.
ANNEXES
Table 3. Les arbres fruitiers
inventoriés dans les parcelles de la population riveraine.
N°
|
Nom scientifique
|
Nom vernaculaire
|
M.P
|
O.U
|
|
Usages
|
|
|
|
|
|
|
AL
|
Méd
|
Ombr
|
Ant
|
1°
|
Manfieraindica
|
Mangolo
|
Cultivée
|
Fruits+Feuilles+Ecorces
|
+
|
+
|
+
|
+
|
2°
|
Citrus limon
|
Ndimo-Ngayi
|
Cultivée
|
Fruits+Feuilles
|
+
|
+
|
-
|
-
|
3°
|
Caricapapaya
|
Paipai
|
Spontanée
|
Fruits+Graines
|
+
|
+
|
-
|
-
|
4°
|
Garcinia mangostana
|
Mangusità
|
Cultivée
|
Fruits
|
+
|
-
|
+
|
+
|
5°
|
Persea americana
|
Savùkà
|
Cultivée
|
Fruits
|
+
|
-
|
+
|
+
|
6°
|
Dacryodesedulis
|
Sàfù
|
Cultivée
|
Fruits
|
+
|
-
|
+
|
+
|
7°
|
Malus
|
|
Spontanée
|
Fruits
|
+
|
-
|
+
|
+
|
8°
|
Musa paradisiaca
|
Makemba
|
Cultivée
|
Fruits
|
+
|
-
|
-
|
-
|
9°
|
Passifloraedulis
|
|
Spontanée
|
Fruits
|
+
|
-
|
+
|
-
|
Légende : M.P= Mode de plantation ; O.U=
Organes utilisés ; AL= Alimentaire ; Med=
Médicinale ; Ombr= Ombrage ; Ant= Anti-érosif.
ANNEXE II : Questionnaire d'enquête utilisée dans
la récolte des données.
Cher compatriote, Bonjour !
Je m'appelle Beni MAKILA MBIENI
étudiant en G3 Eaux et Forêts au sein de
la Faculté des Sciences Agronomiques, Département de gestion des
ressources naturelles de l'Université de Kinshasa. C'est dans le cadre
de mon travail de fin de cycle porté sur « L'inventaire des arbres
fruitiers et leur gestion par la population riveraine dans la commune de
Mont-Ngafula » Je viens solliciter vos réponses aux
questions ci-dessous et je vous rassure que vos réponses seront
utilisées à des faits purement scientifiques.
I.IDENTIFICATION DU MENAGE
I. 1. Numéro de la fiche :......
I.2. Lieu de collecte des données:
.........................................................
I.3. Date de
l'interview......................./................./..............................
I.4.Nom de l'enquêté
(facultatif).....................................................................
I.5. Sexe ; M F
I.6. Age du répondant ;
1=0-17 ; 2=18-30 ; 3=30-40 ; 4=
Plus de 40
I.7. Etudes faites ; Université
Humanités Primaire Aucune
I.8. Quel est votre travail (profession ou activité)
principal ?.............................................
I.9.Commune de
résidence...........................................................................
II. QUESTIONS SUR LES ARBRES
II.1 Depuis combien d'année viviez-vous ici ?
II.2.Quelles espèces d'arbre avez-vous dans votre
parcelle ? (nom français et/ou vernaculaire)
![](Inventaire-des-arbres-fruitiers-et-leur-gestion-par-la-population-riveraine-du-quartier-Kindele-dan5.png) ![](Inventaire-des-arbres-fruitiers-et-leur-gestion-par-la-population-riveraine-du-quartier-Kindele-dan6.png)
II.3. Vous utilisez : Feuilles
Ecorces Fruits Racines
Graines
II.4. Utilisez-vous fréquemment ces arbres ? Oui
Non
II.5 Les plantes présentes dans votre parcelle
sont-elles spontanées ou cultivées ?
Spontanées
Cultivées
II.6. Quelles sont les espèces présences dans
votre parcelle ? Quelles sont les différents usages de ces plantes ?
II.7. Quels sont les différents modes de
prélèvements et/ou de plantations avez-vous utilisés?
II.8. Quand avez-vous commencé les activités de
domestication des arbres fruitiers dans votre parcelle ?
II.9. Est-ce que ces plantes sont-elles disponibles dans les
endroits où vous les preniez avant ?
II.10 Est-ce que vous conservez les arbres fruitiers ?
R/ OUI NON
II.11.Comment les conservez-vous ?
II.12. Pourquoi conservez-vous les arbres fruitiers?
II.13.Selon vous, quels sont les avantages de ces (ces) arbres
dans votre parcelle ?
II.14. Quels sont les problèmes liés à la
domestication de ces (ces) arbres ?
II.15. Ces (ces) arbre (s) est-il associé à
d'autres cultures dans votre parcelle/Jardin ?
II.16 Quel est l'avantage de l'association de ces (ces) arbres
avec d'autres cultures dans votre parcelle ?
II.17. Pensez-vous un jour pouvoir faire de cet arbre votre
principale activité agricole en exploitant plusieurs ?
R/ 1= oui et 2=non
II.18. Prenez-vous des précautions particulières
à cet effet ?
II.19.Quels sont les désavantages de cet arbre dans
votre parcelle ?
II.20. Est-il vraiment nécessaire selon vous d'avoir un
ou plusieurs arbres dans votre parcelle ?
Si oui, Pourquoi ?
Si non, Pourquoi ?
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