Capitalisation de l'utilisation de l'énergie solaire à Kabare nord: une solution au manque d'énergie électriquepar Alain NTAMUTUDU MASUMBUKO ISTD Mulungu (Institut Supérieur de Techniques de Développement) - Licence 2017 |
II.1.3. ASPECTS FONCIERS TRADITIONNELS A KABAREL'organisation traditionnelle est de type féodal. Les pouvoirs s'établissent de façon hiérarchisée. Dans la plupart des cas, le pouvoir politique se confond du pouvoir foncier. Ce pouvoir s'amenuise depuis qu'il existe le livre en vente des terres par le système « Bugule », ce qui a conféré des droits politiques à certains Bashi urbains que cette acquisition des terres a libéré du joug de la féodalité des Bashi. Autrefois, le système politique reposait sur la détention des droits fonciers permanents ; sur le fief, sur l'échange de bétail et sur la courtisanerie. Les deux derniers éléments n'interviennent plus ; le rapport entre Sujets et suzerains reposant désormais sur les fonciers et autres rapports sociaux de production capitaliste. Cependant, le schémas de la hiérarchie féodale subsiste et se présente comme suit : MWAMI, MULAGIZI, MURHAMBO, MURHWALI, MUSHAMUKA 1, MUSHAMUKA 2, MUGANDA, MUSHIZI.(Cfr Administration de Kabare, 2017) 1. Le Mwami : il est le détenteur, au nom de la collectivité, des droits fonciers et politiques. Il provient de la famille royale. 2. Le Murhambo ou notable : il y en a de deux catégories : - Le Murwali : est un vassal consanguin du mwami détenant des droits fonciers et politiques sur un fief territorial donné. - Le Mulagizi : est un vassal plus politique que foncier. Il peut agir dans son propre fief où il tire son autorité politique du mwami. On l'appelle « NNAHANO » dans son propre fief foncier et administratif pour lequel il a versé le « Kalinzi » au mwami. Le domaine plus large où il exerce son pouvoir est appelé Mulagiro. Tous sont grands notables. 3. Le Mushamuka I : est un chef politique foncier agissant au petit fief pour lequel il a versé le Kalinzi au Murhambo. Il peut être doublé sur son fief ou sur une partie de son fief par un conseiller politique tenant son pouvoir directement du mwami qui est appelé « Mugula » ou encore être doublé par un « Mushanganga » ; petit notable détenant un fief foncier obtenu directement du mwami ou du Murhambo. 4. Le Mushamuka II : au sens littéral (sans connotation politique foncière), est un homme adulte, marié et père de famille de situation aisée, propriétaire de bétail et jouissant de notabilité dans la classe de bas peuple. Il détient une parcelle de « Kalinzi » qu'il exploite virtuellement à son compte. 5. Le Muganda ou Mushizi ou encore Mushi tout court : est un homme ne disposant d'aucune parcelle de Kalinzi. Il dépend entièrement d'un Mushamuka(I et II) ou d'un Mulagizi. Il pourra évoluer éventuellement vers le niveau supérieur lorsqu'il versera un « Kalinzi ». Notons que la femme se situe au bas de cette hiérarchie. Ceci montre à quel niveau le mushi a depuis longtemps négligé la notion du Gender dans son organisation, même la plus ancienne. Avec l'Administration publique, le pouvoir du mwami s'amenuise progressivement. Certains paysans bashi de Kabare affranchis savent déjà que l'Etat congolais est le seul propriétaire tel que la loi BAKAJIKA le préconise. C'est ce qui explique le fait que le mode prépondérant d'accès à la propriété foncière est actuellement le « Bugule ».En conséquence, le collectivisme outré des paysans de Kabare tend vers un individualisme de fait dans le système foncier et l'organisation sociale et politique continue à entretenir des rapports étroits.30(*) * 30Chrispin IRAGI MASUMBUKO, les causes de l'échec des initiatives locales de développement oeuvrant dans la chefferie de Kabare et plus particulièrement à Kabare-Nord, Mémoire ISTD Mulungu, 2015-2016, Inédit . |
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