I.8. Biologie du vecteur I.8.1. Morphologie
Les glossines sont des insectes dont la principale
caractéristique est de posséder une seule paire d'ailes. La paire
postérieure étant transformée en deux petites massues
appelées "haltères". Les glossines ont une taille qui varie entre
6 et 16 mm sans le proboscis. On les reconnaît facilement grâce
à leur trompe située horizontalement dans le prolongement de la
tête, leurs ailes qui se recouvrent au repos et qui présentent une
cellule en forme de hache entre la 4ème et la
5ème nervure, leurs antennes qui portent une
soie particulière plumeuse, l'arista (figure 4). Les
mâles sont généralement plus petits que les femelles. Le
poids des adultes est fonction de l'espèce. L'appareil reproducteur
externe du mâle se distingue par la phallique (callosité fortement
convexe) qui est observable sur la face ventrale de l'abdomen alors que chez la
femelle, on observe plutôt des plaques génitales (figure 5).
L'anus et la vulve sont situés à l'extrémité
postérieure et sont entourés par des plaques dont le nombre, la
forme, et la pilosité varient selon les espèces (Launois et
al., 2004). Contrairement aux moustiques et aux tabanidés (taons)
chez qui, seules les femelles piquent et se nourrissent de sang, les
mâles butinant le nectar des fleurs, les mâles et les femelles des
mouches tsétsé sont hématophages (Gouteux, 1995).
Figure 4: Représentation schématique d'une
glossine (Pollock, 1982)
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Caractérisation génétique de Glossina
pallicera pallicera circulant dans le foyer de la maladie du sommeil de
Campo du Sud forestier Camerounais rédigé par GOMSEU DJOUMSIE
Emmanuel Boris
a-Appareil a-Apparel
génital male gén b- Appareil génital
femelle
Figure 5 : Vue ventrale des appareils génitaux
mâle et femelle des glossines, (Laveissiere et al.,
2000).
I.8.2. Cycle de vie
Les mouches tsétsé ont un cycle de vie original.
Les femelles ne peuvent fertiliser plus d'un oeuf à la fois. Elles
conservent chaque oeuf dans leur utérus pour avoir une
progéniture développée intérieurement au cours des
premiers stades larvaires, la stratégie est appelée
viviparité adénotrophique. Pendant ce temps, la femelle alimente
sa progéniture avec une substance laiteuse qui est
sécrétée par une glande modifiée dans
l'utérus. Dans le troisième stade larvaire, la larve laisse
l'utérus de la mouche tsétsé et commence une vie
indépendante. Cette étape de la vie est courte et d'une
durée de quelques heures. La larve nouvellement indépendante
rampe dans le sol, forme une coque externe dure appelée pupe dans
laquelle elle achève sa transformation morphologique. Les pupes sont
petites et mesurent moins de 1,0 cm de long (Jordan, 1986). Cette étape
de la vie a une durée variable, généralement trente
à quarante jours selon les espèces de glossines, selon la
température et l'humidité du sol. Dans les pupes, les larves
complètent les deux derniers stades larvaires et le stade de pupaison.
À la fin du stade de pupaison, la jeune mouche utilise des mouvements de
la tête pour sortir de la pupe, après quoi il se déplace
dans le sol jusqu'à la surface (figure 6).
Hors du sol, cette jeune mouche (ténérale)
étend ses ailes, son abdomen se gonfle et sa trompe horizontale se
développe. Elle recherche par la suite un hôte pour prendre son
premier repas de sang. Ce repas fournira les ressources nécessaires au
jeune mouche pour durcir sa cuticule et développer ses muscles. Les
jeunes mâles sont attirés par les phéromones sexuelles
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Caractérisation génétique de Glossina
pallicera pallicera circulant dans le foyer de la maladie du sommeil de
Campo du Sud forestier Camerounais rédigé par GOMSEU DJOUMSIE
Emmanuel Boris
émises par les jeunes mouches femelles (qui copulent
seulement une fois dans leur vie). Les mâles placent un spermatophore au
fond de l'utérus des femelles. Le sac de spermatophore vide est
éjecté quelques heures après copulation. La
première larviposition aura lieu 18 jours après la copulation
puis dans un intervalle de 10-11 jours en fonction de la température et
la disponibilité de la nourriture (Cuisance, 1989). Techniquement la
mouche tsétsé subit des processus standards de
développement en insectes qui comprend la formation d'ovocytes,
l'ovulation, la fécondation, le développement de l'oeuf, cinq
stades larvaires, un stade de pupaison, l'émergence et la maturation de
l'adulte.
Figure 6: Cycle reproductif de la glossine (Launois
et al., 2004)
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