3 INTRODUCTION GENERALE
3.1 Contexte et
justification
Les conflits hommes-faunes sauvages correspondent à une
situation où les activités des humains et de la faune sauvage
entrent en compétition, perturbant de différentes manières
et selon différents degrés d'intensité les conditions
d'existence des deux parties (anonyme,2010).
Le conflit est particulièrement meurtrier dans les
zones où les densités humaines et/ou le bétail sont
élevé ou en augmentation et où la faune sauvage est encore
présente en grand nombre (FAO, 2013).
Pour les communautés locales rurales les interactions
entre homme et faune sont souvent synonymes de pertes, de peur, de perturbation
des moyens de subsistances et d'insécurité alimentaire
(FAO,2010)
En Slovénie, les dégâts causés par
les grands prédateurs ont augmenté depuis 1993. Sur la
période 2000-2003, 1440 plaintes ont été
déposées pour des cas de prédations, principalement sur
des animaux de rente. Le montant des indemnisations payées pour ces
dégâts a dépassé les 706 000 (Adamic,2006)
Les grands félins (tigres, léopards, lions et
panthères des neiges) et les éléphants sont les
principales sources de conflit en Asie. En inde, dans l'Etat D himachal
pradesh, près du sanctuaire de faune kibber, les carnivores sauvages en
particulier les panthères des neiges ont tué 18% du bétail
en 1995 (mishra, 1997).
Au Mozambique, entre 2001 et 2002, les lions ont tués
70 personnes dans la province de cabo Delgado sur une période de 18
mois. La plupart de ces personnes étaient en train de protéger
leur culture contre les éléphants la nuit (FAO, 2005).
Au Cameroun, les espèces impliquées sont les
grands mammifères(Eyebe,2012). En 2006 dans la ville d'ouro massara,
arrondissement de Touboro dans la région du nord, les
éléphants ont détruit 65% des cultures de maïs,
d'arachides, de niébé et de coton. (Eyebe, Edamana,2012).
L'Etat du Cameroun a mis en place un cadre légalDans
l'optique de préserver sa ressource faunique. C'est ainsi que la loi
n : 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, faune
et la pèche montre la volonté du Cameroun à
préserver sa faune sauvage. En mettant en place des aires
protégés. Ces derniers sont repartis comme suit : 19 parcs
nationaux, 6 réserves de faune, 4 sanctuaires de faunes, 3 jardins
zoologiques pour une superficie d'environ 3 935 255 ha (Minfof, 2019).
Les pertes de bétail et la faible capacité de
gestion des CHL conduisent à la décroissance de populations des
lions due à l'élimination du prédateur notamment par suite
d'empoisonnement (Di Silvestre, 2002). Il n'est pas évident que ce
problème trouve entièrement une solution dans l'immédiat,
mais une méthode de gestion peut rendre la prédation plus
tolérante (Tehou, 2005).
Les conflits homme faune peuvent être
gérés grâce à des approches variées :
les stratégies de prévention visent d'abord à
éviter que les conflits ne surviennent et elles développent des
actions qui s'attaquent à leurs causes, Les stratégies de
protection sont mises en oeuvre quand un conflit est imminent, les
stratégies d'atténuation tentent de réduire
l'intensité de l'impact (Fao, 2006)
Dans quelques régions de Namibie, on utilise avec
succès de grandes pierres tranchantes pour constituer une
barrière contre les éléphants (Hanks, 2006).
Au Kenya, les populations locales utilisent des coups de feu
pour effrayer les lions dans les ranches commerciaux (Frank et Woodroffe,
2002).
La plupart des pays d'Afrique ne versent pas
d'indemnité pour les dégâts causés par la faune,
arguant que les systèmes de compensation ne servent pas à
grand-chose pour réduire les conflits humains faune (service de la faune
du Kenya, 1996).
Au Cameroun, la distribution des denrées alimentaires
d'une valeur de 1 800 000 franc CFA a été effectuée dans
la zone de kaélé où les éléphants ont
détruit les exploitations dans près de 30 villages(Tsakem,
2004).
La nécessité d'une meilleure planification de la
conservation du lion au niveau régionale a été mis en
relief lors d'un atelier d'information et d'échange tenu à limbe
en 2001 (Bauer, 2001).
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