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Problematique de l'efficacite de la politque monétaire dans une économie dollarisée, cas de la RDC de 1988 a 2018


par Thomas LOKUNDA ETAMBELA
Université de Kinshasa - Licence 2019
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Il n'existe pas de moyen plus efficace pour prendre le contrôle d'une nation que dediriger son système de crédit (monétaire).»

Phillip BENSON, 8 juin 1939

« Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire. Car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin.»

Henry FORD (1863-1947)

IN MEMORIAM

A notre père André ETAMBELA BASANGA LOMASÉ disparu trop tôt. J'espère que, du monde qui est sien maintenant, il apprécie cet humble geste comme preuve de reconnaissance de la part d'un fils qui a toujours prié pour le salut de son âme. Puisse Dieu, le tout puissant, l'avoir en sa sainte miséricorde. Je t'aime mon Papa.

DEDICACE

A notre chère mère Denise ASANGA NDOWA par les inestimables sacrifices que tu as consentis pour moi, tu as tant souhaité que je parvienne à ce but. Nous demandons à l'Eternel Dieu de vous accorder longue vie ici sur terre ;

A notre grande Soeur Jeannette ETAMBELA et son mari Damas BIANGU pour vos soutiens tant morals et matériels que le Dieu tout-puissant vous bénisse ;

A mes estimés parents : Papa Jean-Albert EKUMBAKI OMBATA et Maman Marie Mineiro, vous m'avez tendu les bras et accueilli chez vous, en m'hébergeant gratuitement dans votre parcelle. Vous m'avez intégré à votre famille et confondu avec vos propres enfants. Vous avez tout au long de mon séjour accepté toutes mes erreurs et autres comportements dû à l'inexpérience de la vie. Ce soutien m'a permis de bien mener mes études sans difficultés majeures. Toute ma reconnaissance et l'expression de mon profond respect. Que Dieu vous accorde longue vie dans la santé.

AVANT-PROPOS

La formation universitaire a pour objectif de doter l'étudiant des connaissances et aptitudes lui permettant d'être utile à la société, et de résoudre les problèmes majeures qui surgissent au cours de la civilisation.

Ainsi, ce travail qui marque la fin de notre deuxième cycle à la faculté des sciences économiques et de gestion est le fruit d'une formation assidue. Sa concrétisation ainsi que sa rédaction est le résultat de beaucoup d'efforts consentis par plusieurs personnes envers lesquelles nous voudrions adresser nos remerciements.

L'obligation nous incombe à tout premier lieu d'exprimer notre gratitude à Dieu créateur de toutes choses visible et invisible, le Dieu de Joseph OLANGI et Elisabeth WOSHO, pour l'intelligence et la sagesse qu'il nous a donné tout au long de notre parcours dans le monde de la science, surtout pour sa volonté et le don de la vie.

Nous saluons de vive voix ceux qui se sont donné la peine d'assurer la direction et l'encadrement de ce travail; le Professeur Emmanuel MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA dont ses remarques ont été constructives ainsi que l'assistant Alpha NTAL qui, en dépit de leurs multiples occupations ont accepté d'apporter leurs touches de maitre à la rédaction de ce travail, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude et de notre parfaite considération.

Nous adressons nos remerciements à toutes les autorités, corps professoral de la faculté des sciences économiques et de gestion ainsi qu'aux cadres scientifiques dont les enseignements nous ont permis d'atteindre ce niveau. Nous adressons particulièrement au professeur André MULUMBA ainsi qu'au Doctorant Bien-Aimé KOTO qui ont toujours disposé du temps nécessaire pour répondre à nos questions.

Nous pensons à nos compagnons de lutte avec qui nous avons sué sang et eau pour atteindre ce but : Général Justin MUPENDA, Justin KAPUKU, Jean-Pierre FAZILI, Sarah NYOMA, Loïc KAZADI, Aaron KABWE, Olivier MOPEPE et les autres pour l'amitié que nous avons tissée dans notre parcours universitaire.

En fin, Que soient remerciés tous nos frères et soeurs, cousins et cousines pour leur amour profond à notre égard.

Nos sentiments de gratitude s'adressent aussi à : Me Justin BESAKO, Etienne OLEMBO, Prof. Jean-Pierre NGANDA AFUMBA, Famille Col Donatien EKOFO NDJEMBA pour vos soutiens matériels, spirituels ou physiques.

Que tous ceux qui nous portent dans leurs coeurs ne nous tiennent pas rigueur car ils ne sont pas cités cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas aimés ou sont oubliés, c'est plutôt faute de temps et d'espace.

Thomas LOKUNDA ETAMBELA

SIGLES ET ABREVIATIONS

ADF

:

Dickey Fuller Augmenté

BCC

:

Banque Centrale du Congo

BTR

:

Billets de Trésorerie

CAB

:

Comité d'Adjudication des Billets de trésorerie

CDF

:

Congolease Democratic Franc (Franc Congolais)

CPM

:

Comité de Politique Monétaire

DEA

:

Diplôme d'Etudes Approfondies

EVOREC

:

Evolution Economique Récente

FASEG

:

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

FMI

:

Fonds Monétaire International

I(0)

:

Intégré d'ordre 0

I(1)

:

Intégré d'ordre 1

IPC 

:

Indice des Prix à la Consommation

M1

:

Stock Monétaire

M2 

:

Masse Monétaire (au sens large)

MCO

:

Moindre Carré Ordinaire

OBM

:

Opérations Bancaires et des Marchés

PEG 

:

Politique Economique du Gouvernement

PIB

:

Produit Intérieur Brut

RDC

:

République Démocratique du Congo

S

:

Stationnaire

TCR

:

Taux de Croissance Economique

TDI

:

Taux d'Intérêt Directeur

TDO

:

Taux de Dollarisation

TIF

:

Taux d'Inflation

TM

:

Taux de la Masse monétaire

TTC

:

Taux de dépréciation de Taux de Change

TVA

:

Taxe sur la Valeur Ajoutée

UCC

:

Université Catholique du Congo

UEMOA

:

Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

ULK

:

Université Libre de Kinshasa

UNIKIN

:

Université de Kinshasa

UNIKIS

:

Université de Kisangani

USD

:

Dollar Américain

VAR

:

Vecteur Autorégressif

VCM

:

Valeur Critique de Mackinnon

 
 
 
 
 
 
 
 
 

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 3.1. Tests de racine unitaire de Dickey Fuller Augmenté 3

Tableau 2.2. Nombre de retards optimal suivant les critères d'information 80

Tableau 3.3. Tests de causalité au sens de Granger entre la variation du taux de dollarisation et les variables de transmission de la politique monétaire 82

Tableau 3.4. Tests de causalité au sens de Granger entre le taux d'inflation (variable- objectif) et les variables de transmission de la politique monétaire 84

Tableau 3.5. Tests de causalité au sens de Granger entre le taux de croissance économique (variable- objectif) et les variables de transmission de la politique monétaire 87

Tableau 3.6. Décomposition de la variance de l'erreur du taux d'inflation 91

Tableau 3.7. Décomposition de la variance de l'erreur du taux de croissance économique 93

LISTE DES GRAPHIQUES ETSCHEMA

Graphique 3.1. L'analyse l'évolution du taux de dollarisation de 1988 à 2018 3

Graphique 3.2.L'analyse l'évolution du taux d'inflation de 1988 à 2018 (TIF) 75

Graphique 3.3. L'analyse l'évolution du taux d'intérêt directeur de 1988 à 2018 76

Graphique 3.4.L'analyse de l'évolution du taux de change (TTC) de 1988 à 2018 77

Graphique 3.5.L'analyse l'évolution du taux de la masse monétaire (TM) de 1988 à 2018 77

Graphique 3.6.L'analyse l'évolution du taux de croissance économique (TCR) de 1988 à 2018 78

INTRODUCTION GENERALE

1. ETAT DE LA QUESTION

La problématique de l'efficacité de la politique monétaire continue à faire débat entre différentes approches. Cette étude commence par analyser les travaux antérieurs dont voici quelques résultats:

KATIM SECK (2010) à analyser l'impact de la politique monétaire sur la croissance économique dans l'UEMOA, et est parti de la question selon laquelle existe-t-il une relation entre la politique monétaire et la croissance économique ? Après analyse des résultats, cette étude a eu le mérite de révéler l'effet de la politique monétaire sur la croissance économique par le biais de l'investissement total réel.1(*)

Rodriguez BAHATI (2010) cherchant à connaitre l'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à 2010, est parti de la question de savoir si la politique monétaire (par la fixité des taux directeurs) a-t-elle influencée la croissance économique en RDC ?, après analyse, les résultats obtenus montrent que les taux directeurs ne constituent pas une priorité marquante en RDC pour stabiliser le prix sur le marché de biens et services, d'autant que le recours à l'émission incontrôlée de la monnaie constituait un point culminant du financement de déficit budgétaire pendant plus d'une décennie et demie, ainsi que la croissance du secteur informel dans l'espace économique national constitue également un choc négatif et la stabilisation des prix.

En outre, la dollarisation de l'espace monétaire engendre une dépréciation de la monnaie nationale, tous ces facteurs rendent la politique monétaire en RDC moins influente sur les agrégats économiques du pays.2(*)

Reagan KIBABELA POLO (2011) à mener son étude sur : l'incidence de la politique monétaire sur le niveau général des prix en RDC de 1998 à 2009, il est parti de la question de savoir le caractère inopérant de la politique monétaire de la BCC sur le niveau général des prix découle-t-il du mauvais agencement des instruments directs et indirects, de l'inélasticité de l'offre des biens et services ou bien de la mauvaise allocation des ressources ? Après analyse et interprétation des résultats, il ressort que la responsabilité de l'inefficacité de la politique monétaire en RDC incombe aussi bien au gouvernement qu'à l'autorité monétaire (BCC) étant donnée son incapacité attestée de résister aux pressions du gouvernement en matière d'octroi des avances pour combler le déficit budgétaire qui est pour la plupart de cas, sources de la housse généralisée des prix c'est-à-dire l'inflation.3(*)

Félix FISCHER, Charlotte LUNDGREN, et Samir JAHJAH (2013) dans leur article : « vers une politique monétaire plus efficace : le cas de la République démocratique du Congo », arrive à trouver plusieurs facteurs qui expliquent l'inefficacité de la politique monétaire en RDC, confirmée par l'analyse économétrique dont : forte dollarisation, faiblesse institutionnelle et administrative, prééminence de la politique budgétaire et manque de capacités et de crédibilité des autorités monétaires.4(*)

Emmanuelle KAMOLO BITOTA (2017) à étudiée la transmission de la politique monétaire, une analyse empirique par le canal du taux d'intérêt de 2002 à 2016, se posant la question de savoir si la transmission de la politique monétaire de la BCC sur l'économie réelle est-elle efficace par le canal du taux d'intérêt ? A l'issue de l'analyse des données recueillies et des tests statistiques et économétriques effectués, il en ressort que la politique monétaire n'est pas efficace dans sa transmission sur l'économie réelle via le canal du taux d'intérêt. Les impulsions de celle-ci par le taux directeur n'atteignent pas la croissance économique, faute des taux débiteurs exorbitants qui n'encouragent pas le crédit à l'investissement.5(*)

De ce qui précède, cette étude s'inscrit dans la continuité des travaux antérieurs. Sa particularité se situe à deux niveaux. D'un côté, elle propose d'analyser l'efficacité de la politique monétaire dans un contexte particulier, celui d'une économie dollarisée comme c'est le cas de la République Démocratique du Congo ; et l'efficacité de cette dernière va dans le sens de sa capacité à atteindre les objectifs, tout ceci durant une période précise, de 1988 à 2018. Et de l'autre côté, elle recherche les contraintes qui pèsent sur l'efficacité de la politique monétaire et du secteur bancaire en général.

2. PROBLEMATIQUE

La mission primordiale dévolue à tout gouvernement au sein d'une communauté donnée est d'assurer le bien-être social de sa population ; et cet objectif est atteint à travers la mise en place d'une politique économique. Celle-ci est en fait, un ensemble de plusieurs politiques (monétaire, budgétaire, agricole, fiscale, etc.) combiné en vue d'atteindre un certain nombre d'objectifs dits ultimes, à savoir la croissance économique, la stabilité des prix, le plein emploi et l'équilibre extérieur (c'est-à-dire carrée magique de Nicolas KALDOR) dont la réalisation confère le bien-être social de sa population.

S'inscrivant dans le cadre de la politique économique générale, la politique monétaire possède ses propres points d'action pour atteindre les objectifs ultimes de la politique économique générale. Elle vise à agir de façon globale sur les variables réelles de l'économie par le truchement des variables monétaires (l'offre et la demande de monnaie, le taux de change, le taux d'intérêt).

Dans cette perspective, la politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en générale la banque centrale agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif traditionnel de stabilité des prix, mieux la recherche d'un taux d'inflation faible.6(*)

Cependant, dans le contexte congolais, la recherche du bien-être par le truchement de la politique monétaire pose problème par rapport, aux objectifs assignés officiellement à la politique monétaire, consistant à assurer le financement de la croissance économique du pays et à promouvoir la stabilité des prix intérieurs ainsi que le maintien de l'équilibre extérieurs7(*), et aussi la détérioration de la situation socio-économique de la République Démocratique du Congo au cours de ces dernières années.

En effet, plusieurs facteurs nuisent à l'efficacité de la politique monétaire en RDC, notamment : la forte dollarisation, un marché monétaire encore dans un état embryonnaire, la faiblesse institutionnelle et administrative, la prééminence de la politique budgétaire, et le manque de crédibilité des autorités monétaires.8(*)

De ce fait, la dollarisation procède souvent d'un choix rationnel des agents économiques en situation d'instabilité politique et économique de détenir les encaisses en monnaies étrangères. Elle s'observe généralement lorsque la monnaie nationale perd sa fonction de réserve de valeur. Sur ce, elle limite la portée de la politique monétaire, réduit également la capacité de la BCC à agir comme prêteur en dernier ressort.

Ainsi, cette étude tourne autour de la question de recherche suivante : la politique monétaire est-elle efficace dans l'économie congolaise dollarisée ?

3. HYPOTHESE

Selon GRAWITZ M. « l'hypothèse est une proposition de réponses à la question posée. Elle tend à formuler une relation entre les faits significatifs, même plus ou moins précis ».9(*)

Dans le cadre de cette étude, l'hypothèse retenue se formule comme suit : la politique monétaire menée par la Banque Centrale ne serait pas efficace dans l'économie congolaise fortement dollarisée.

4. OBJECTIFS DU TRAVAIL

Nous poursuivons deux types d'objectifs à savoir : (i) objectif général et (ii) objectif spécifique.

4.1. Objectif Général

L'objectif principal poursuivi par cette recherche est d'évaluer l'efficacité de la politique monétaire en République Démocratique du Congo.

4.2. Objectifs Spécifiques

Les objectifs spécifiques se résument en ce terme :

E présenter le cadre théorique de l'étude relative à la notion de la politique monétaire et de la dollarisation ;

E présenter la mise en oeuvre de la politique monétaire de la BCC ;

E analyser empiriquement l'efficacité politique monétaire dans une économie dollarisée.

5. METHODOLOGIE

Dans le cadre des travaux scientifiques, la méthodologie est la partie du travail qui indique la voie que veut suivre le chercheur (méthodes) et les moyens qu'il va utiliser (techniques) pour aboutir aux résultats qu'il présentera.10(*) Dans le cadre de ce travail, nous avons recouru à plusieurs méthodes et techniques.

5.1. Méthode descriptive

Cette méthode nous a permis à présenter des informations chiffrées dont nous avons besoin et d'en fournir les explications. Cette méthode nous a aidés dans la description du champ de travail pour mieux appréhender les différentes réalités qui s'y trouvent.

5.2. Méthode analytique

Nous a permis d'évaluer les effets de la politique monétaire sur le secteur réel en RD Congo à l'aide d'une modélisation vectorielle autorégressive (VAR). Cette dernière est un système d'équations linéaires dynamiques dans lequel chaque variable est écrite comme fonction linéaire de ses propres valeurs retardées et de celles des autres variables. L'analyse a été faîte d'une part à partir de signification des paramètres et de causalité au sens de Granger, et d'autre part à partir de la décomposition des variances.

5.3. Méthode historique

Cette méthode est utilisée pour permettre de remonter l'histoire afin de percevoir l'évolution de ces variables à travers le temps.

Quant aux techniques, rappelons que c'est est un moyen d'atteindre un but. Elle représente les étapes d'opérations liées à des éléments pratiques, concrètes et adaptés à un but défini. Et les techniques utilisées dans ce cadre sont les suivantes :

5.4. Technique documentaire

Nous a orienté vers une fouille systématique de tout ce qui est en rapport avec le domaine de la recherche c'est-à-dire tout ce qui constitue la source écrite de notre thème de recherche. Pendant la recherche, nous avons consulté les ouvrages, les articles, les mémoires, les sites internet et autres documents relatifs à notre sujet.

5.5. Technique d'interview

Cette technique nous a permis de disposer de quelques informations nécessaires auprès des responsables de la Banque Centrale du Congo et des autres institutions que nous avons jugées utiles. Ces responsables ont pu répondre au questionnaire élaboré et leurs réponses nous ont permis de recueillir des informations riches et spontanées nécessaires à notre travail.

6. CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE

La politique monétaire étant un élément fondamental de la politique économique de la nation, les autorités doivent donc la considérer avec beaucoup d'attention pour atteindre leurs objectifs. La politique monétaire se situe désormais au coeur des débats relatifs aux mesures susceptibles de favoriser une croissance durable et la stabilité des prix dans l'économie.

Ainsi, Cette étude présente ainsi un double intérêt, tant sur le plan scientifique que pratique. Sur le plan scientifique, elle permettra d'une part à la communauté scientifique de prendre en considération certains éléments occasionnant la stagnation et/ou le recul de l'économie congolaise rendant fastidieux l'atteinte des objectifs de la politique monétaire ; alors que sur le plan pratique, interpeller le pouvoir public de la nécessité de la mise en place d'une politique monétaire adaptée permettant l'atteinte des objectifs notamment la croissance économiqueet la stabilité des prix pour éviter l'incertitude dans l'économie nationale.

7. DELIMITATION SPATIO - TEMPORELLE

La République Démocratique du Congo a constitué le champ d'investigation étant donné que la Banque Centrale du Congo (BCC) est l'Institut d'Emission au Congo et de ce fait, elle a la charge d'élaborer et de piloter la politique monétaire. Alors que dans le temps, l'étude s'étend sur une période allant de 1988 à 2018, période pendant laquelle la RDC a connu une forte dollarisation de son économie.

8. CANEVAS

Outre l'introduction et la conclusion générale, ce travail comprend essentiellement trois chapitres ;

E le premier traite le cadre théorique et conceptuel de l'étude ;

E le second présente la mise en oeuvre de la politique monétaire de la BCC ; et

E le troisième analyse l'efficacité de la politique monétaire.

CHAPITRE PREMIER . CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE

Ce chapitre présente une précision terminologique sur la politique monétaire etla dollarisation. Deuxnotions de base à la compréhension de l'étude ; il y sera question de clarifier les objectifs, les instruments, les canaux de transmission ainsi que le cadre institutionnel et stratégies de la politique monétaire etles notions fondamentales à la dollarisation.

SECTION 1. GENERALITES SUR LA POLITIQUE MONETAIRE

Tous les pays mettent en place des politiques économiques qui décrivent la manière dont les gouvernements tentent d'encadrer globalement l'économie du pays. Pour ce faire, la politique économique dispose de nombreux instruments, les uns répondant aux situations conjoncturelles et d'autres structurelles ou sectorielles. Les deux instruments conjoncturels sont, la politique monétaire et budgétaire.

La politique monétaire utilise un ensemble d'instruments pour atteindre les objectifs de la politique économique générale décidée par le pouvoir public. L'utilisation de ces instruments dépend du fondement théorique de la politique utilisée par les autorités monétaires et les objectifs finals visés par celles-ci.

1.1.1. Définition de la politique monétaire

La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la Banque Centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but d'atteindre son objectif de stabilité de prix.11(*)

Jacques et Collette NEME considèrent la politique monétaire comme une action exercée par les autorités monétaires (Banque Centrale et trésor) ou pouvoir public sur la masse monétaire et les actifs financier en vue d'orienter l'économie à court ou moyen terme.12(*)

Nous retenons cette définition car elle a le mérite de renfermer les traits essentiels de la politique monétaire, à savoir :

E une des composantes ou instrument de la politique économique générale ;

E l'ensemble des moyens d'action exercé par le pouvoir public ou l'autorité monétaire ;

E elle est exercée dans le domaine de la monnaie et du crédit ;

E elle est exercée en vue d'orienter l'économie à court ou moyen terme dans le but d'atteindre les objectifs généraux de la politique économique.

1.1.2. Objectifs de la politique monétaire

La politique monétaire, comme la politique budgétaire, est une politique de la demande.

Deux éléments la distinguent cependant de cette dernière, à savoir :

E la politique monétaire est généralement déléguée a une agence indépendante, la banque d'émission, dotée d'un mandant étroit, généralement la stabilité des prix, ensuite ;

E la politique monétaire n'affecte la demande agrégée qu'indirectement, à la différence des autorités budgétaires qui achètent directement des biens et services.

Les analystes de la monnaie distinguent trois catégories des objectifs de la politique monétaire. Il s'agit des : objectifs finals ou ultimes, intermédiaires ou spécifiques ou propres, et opératoires ou opérationnels.

1.1.2.1. Objectifs finals de la politique monétaire

L'objectif principal de toute politique économique est d'assurer une croissance forte et durable avec une répartition équitable que possible des fruits de cette dernière entre tous, de façon à assurer une bonne cohésion sociale.

La politique monétaire étant l'une des composantes majeures de la politique économique, elle est dotée de ses objectifs propres qu'elle poursuit, mais qui lorsqu'ils sont atteints, convergent vers les objectifs généraux de la politique économique en générale. Ces derniers sont qualifiés de carré magique de Nicolas KALDOR à savoir : l'amélioration de l'activité ou la croissance économique, le plein emploi des facteurs ou lutte contre le chômage, la stabilité du niveau général des prix ou lutte contre l'inflation et l'équilibre extérieur ou équilibre de la balance des paiements. Ce carré est qualifié de « magique » car, selon Kaldor, il est impossible de réaliser ces quatre objectifs simultanément : une forte croissance avec un faible chômage, une faible inflation et une balance commerciale équilibrée13(*).

A ces quatre objectifs, certains économistes ajoutent la réduction les inégalités. Par ailleurs, il convient de noter que depuis plus de deux décennies, les économistes et les banques centrales ont reconnu que la stabilité du niveau général des prix doit constituer l'objectif ultime de la politique monétaire. En effet, l'analyse de la relation entre la monnaie, les prix et la production a montré que la politique monétaire a uniquement un effet durable et efficace sur le niveau des prix, et que ses effets sur la production et l'emploi ne sont valables qu'à court terme.

Au regard de l'émergence des innovations financières sur les marchés et de leur effet sur l'économie réelle, un débat est en cours sur assignation à la politique monétaire d'un doubleobjectif, à savoir : la stabilité des prix et la stabilité financière14(*)

1.1.2.2. Objectifs propres de la politique monétaire

Dans la conduite de la politique monétaire la Banque centrale choisie des variables comme objectifs intermédiaires ou spécifiques sur base de trois critères :

E ces variables doivent être mesurables et disponible statistiquement ;

E elles doivent être en relation solide et stable avec la ou les variables retenues comme objectifs final de la politique monétaire, souvent la stabilité des prix ;

E elles doivent sous contrôle direct ou indirect de la Banque centrale au moyen des instruments dont celles-ci disposent.

Il s'agit de :

1. Obtenir un bon niveau de croissance des agrégats monétaires et de crédit

2. Maintenir un bon niveau de taux d'intérêt et,

3. Assurer un bon niveau de taux de change.

Ces objectifs propres de la politique monétaire sont parfois agrégés en deux15(*) :

E l'objectif interne, faisant référence à la stabilité monétaire ou la stabilité de la valeur interne de la monnaie ou le pouvoir d'achat, et

E l'objectif externe qui consiste au maintien de la valeur externe de la monnaie ou à la stabilité du taux de change.

1.1.2.2.1. Objectif des agrégats monétaires et de crédit

En visant le contrôle de la liquidité, la politique monétaire cherche à assurer un bon niveau de la masse monétaire qui soit compatible avec besoin de l'économie, c'est-à-dire, pas une quantité de monnaie qui ne soit ni excessive ni insuffisante.

A. Agrégats monétaires16(*)

Si l'objectif intermédiaire est la monnaie, les autorités monétaires aurons le choix entre M1 (la masse monétaire au sens étroit) qui comprend le numéraire en circulation (billets et pièces de monnaie détenus par le secteur prive non bancaire) ainsi que les dépôts à vue détenus dans les banques et en compte chèque postaux par des résidents du secteur privé non bancaire.M2 (la masse monétaire au sens large) qui comprend M1 à laquelle s'ajoutent les dépôts à terme détenus par des résidents du secteur privé non bancaire. M3(la masse monétaire) qui comprend M2 plus les dépôts d'épargne détenus par les résidents du secteur prive non bancaire.

B. Agrégats de crédit

Les agrégats de crédit peuvent être définis de différentes manières : du point de vue sources de financement, on distingue le crédit interne (qui comprend les crédits bancaires aux résidents du secteurs privé et public) ; le crédit intérieur global qui englobe l'ensemble des financements internes et le crédit global qui inclus l'ensemble (interne et externe).Du point de vue bénéficiaire, on distingue le crédit à l'économie et le crédit à l'Etat.

1.1.2.2.2. Objectif de taux d'intérêt

Etant donné que le taux d'intérêt est la variable d'ajustement des marchés de capitaux, l'objectif consiste, pour les autorités monétaires à maintenir un bon niveau du taux d'intérêt. On distingue généralement le taux d'intérêt des marchés de capitaux, le taux de crédit et les taux administrés.

1.1.2.2.3. Objectif de taux de change

Le taux de change est perçu par l'opinion comme symbole de la puissance extérieure d'un pays.17(*)

Sur le plan interne, obtenir un bon niveau de taux change devient un objectif de la politique monétaire en ce sens que maintenir un taux faible revient à entretenir des tensions inflationnistes, inversement, soutenir un taux trop élevé impose aux agents économiques des pressions déflationnistes.

Sur le plan externe, un taux de change faible renchéri les importations et rend les exportations meilleur marché, par ricochet améliore la balance commerciale, et inversement, un taux de change élevé diminue les exportations et augmente les importations, creusant ainsi le déficit de la balance commerciale, avec toutes conséquences qui en découlent sur les réserves de change.

1.1.2.3. Objectifs opératoires

Les objectifs opératoires ou opérationnels sont des variables « indicatrices » de l'état de la politique monétaire, qui sont sous contrôle des autorités monétaires et qu'elles peuvent atteindre de façon efficace. Ils sont facilement saisissables, malléables, contrôlables ou directement influençables. Il s'agit de la base monétaire et du taux d'intérêt interbancaire.

1.1.2.3.1. Base monétaire

La base monétaire est constituée par l'ensemble de la monnaie centrale au passif de la banque centrale, c'est-à-dire les billets émis et les comptes courant des banques.

En choisissant la base monétaire comme objectif opératoire, Les autorités contrôlent l'offre de sa propre monnaie pour influencer l'ensemble de la création monétaire. Le contrôle de la base, pour être pleinement efficace, doit être susceptible d'agir sur M1, quantité de la monnaie mise à la disposition des agents pour effectuer des paiements, et sur M3, volume des liquidités servant à assurer l'ensemble du financement.

1.1.2.3.2 Taux d'intérêt interbancaire

Le taux d'intérêt à court terme permet de jouer le rôle d'objectif opératoire, car il permet de déterminer le caractère plus au moins restrictif de la politique monétaire.Si l'objectif opératoire est le taux d'intérêt interbancaire. Il y a lieu d'espérer le contrôle des taux de marché monétaire et ceux de son interface, le marché financier.

1.1.3. Instruments de la politique monétaire

L'objectif de la politique monétaire est de garantir la stabilité des prix. Pour atteindre cet objectif, la banque centrale met un certain nombre d'instruments visant principalement le contrôle de la liquidité et l'expansion du crédit.

La littérature économique fait état de deux grandes familles d'instruments de la politique monétaire à savoir les instruments directs et indirects. Par ailleurs, il convient de mentionner que les instruments directs de contrôle de la liquidité ont été abandonnés par les banques centrales modernes au profit des instruments indirects.

1.1.3.1. Instruments d'interventions indirectes

Les instruments dits indirects recouvrent la technique de l'escompte (le réescompte), la manipulation des réserves obligatoires et l'opération d'open market. A travers eux, s'exprime une certaine logique, celle du crédit et de son support historique (l'escompte), celle des marchés de capitaux (l'open market), et celle de création monétaire (les réserves obligatoires).

1.1.3.1.1. Politique de réescompte

Le réescompte est une opération par laquelle une banque centrale escompte les effets présentés par une banque commerciale et déjà escomptés par celle-ci. Il est utilisé par les banques pour se fournir des liquidités auprès de la banque centrale et pourvoir ainsi, à leur refinancement. Ce procédé, revenant à une création de monnaie par la banque centrale, constitue l'un des moyens d'intervention de celle-ci sur le volume et l'évolution de la monnaie et du crédit18(*).

La politique de réescompte est entièrement fondée sur l'idée qu'une variation du taux de réescompte de la banque centrale provoque une variation conséquente plus au moins proportionnelle des taux d'intérêt appliqués par les banques sur les avances que ces dernières accordent à leurs clients.

Dans ce contexte, une élévation du taux de réescompte de la banque centrale est supposée entraîner la hausse du taux d'intérêt débiteur pratiqué par les banques commerciales ; ceci aurait pour effet de réduire la demande de crédit et d'en provoquer une réduction de son volume, et partant, une diminution de la masse monétaire. Par contre un abaissement du taux de réescompte provoque un mouvement contraire.

1.1.3.1.2. Politique d'open market

Contrairement au réescompte qui met en relation directe, banques commerciales et banque d'émission, à l'initiative des premières, l'open market permet à la banque centrale de prendre l'initiative et d'intervenir sur le marché où les banques s'approvisionnent en liquidité. Ainsi, les opérations d'open market Policy consistent pour la banque centrale à acheter ou à vendre des titres des créances existants tels que les bons de trésor ou obligations.

Les achats de tels instruments financiers accroissent les liquidités bancaires et augmentent de ce fait la capacité de prêts des banques commerciales tandis que leurs ventes ont pour effet de réduire les liquidités du système bancaire et se faisant, de limiter la capacité des prêts des banques. Sur le marché monétaire, il y aura baisse du taux d'intérêt. Le crédit devenant bon marché, les demandes de crédit vont s'accroître (si les perspectives de profit sont favorables) et il va s'ensuivre une accentuation de l'accroissement de la masse monétaire19(*).

En intervenant sur le marché monétaire, la Banque Centrale influe sur le cours des avoirs financiers en caisse et exerce par conséquent des influences sur le taux d'intérêt. Ceci a pour effet ultime d'agir sur la demande de crédit, son volume, et en dernière analyse sur le volume des disponibilités monétaires.

1.1.3.1.3. Réserves obligatoires

Les réserves obligatoires sont des réserves financières que les banques et autres établissements financiers doivent mettre en dépôt auprès de la banque centrale. Elles contribuent à la stabilisation des taux d'intérêt du marché monétaire et élargissent la demande de monnaie de banque centrale en créant ou accentuant un déficit structurel de liquidité sur le marché. Les réserves obligatoires facilitent la régulation du marché monétaire.19(*)

La banque centrale détermine des coefficients de réserves obligatoires, qui définissent le montant minimal des réserves que les banques doivent détenir en proportion de leurs dépôts à vue. En changeant les coefficients de réserves obligatoires, la politique monétaire modifie le montant de réserves que les banques doivent détenir pour un même montant de dépôts à vue et modifie ainsi la demande de monnaie banque centrale. Une augmentation du coefficient de réserves obligatoires induit une augmentation de la demande de monnaie banque centrale et donc du taux d'intérêt d'équilibre.

De ce point de vue, les augmentations du coefficient de réserves obligatoires peuvent contraindre les banques à entreprendre des opérations drastiques pour augmenter leurs réserves, comme annuler certains prêts qu'elles avaient accordés où annulé des lignes de crédit. Mais cet instrument souffre de manque de flexibilité surtout dans le cadre d'une gestion conjoncturelle de liquidité et du crédit (sa limitation), et beaucoup des banques centrales l'abandonnent peu à peu. Il est approprié en cas de crise structurel de liquidité.

1.1.3.2. Instruments d'action directe

Dans cette deuxième catégorie, il y a entre autre la sélectivité du crédit et le plafonnement du crédit est des principaux instruments. Lorsque les autorités monétaires interviennent à travers eux, elles interfèrent directement sur la gestion des institutions financières et leur dictent la conduite.

1.1.3.2.1. Encadrement du crédit

Connu généralement sous le terme de plafonnement du crédit, il s'agit d'une limitation du crédit décidée par voie règlementaire, spécifiquement du taux des encours du crédit à distribuer par les banques. Cette limitation se réfère à la période précédente prise comme base (année, trimestre). Le taux de croissance du crédit est déterminé en fonction du taux de croissance prévu des autres contreparties de la masse monétaire.

Les limites que présente l'encadrement du crédit sont :

E son manque de souplesse qui est susceptible d'étouffer la concurrence dans le système bancaire et d'empêcher l'éclosion du marché financier développé ;

E son potentiel inflatoire (dans certaines circonstances).

1.1.3.2.2. Sélectivité du crédit

Elle vise à contrôler l'orientation des crédits bancaires dans le sens voulu par l'Etat. Pour encourager les banques et les intermédiaires financiers à financer les secteurs dits prioritaires, l'Etat utilise diverses formules : prix chers de crédits, avantages fiscaux, taux bonifiés, ouverture de facilités de refinancement, garantie des crédits par les organismes officiels.La sélectivité du crédit permet d'encourager certains secteurs essentiels de la vie économique, cependant elle met en cause le fonctionnement des marchés des capitaux et les principes de gestion des banques.

En effet, l'accroissement de la sélectivité crée des « droits » aux aides et obligent les banques à agir de façon automatique, sans pouvoir d'appréciation suffisante.

Bien que cette technique paraisse très efficace, elle ne manque pas pourtant d'inconvénients, notamment :

E elle enfreint la concurrence entre les banques ;

E elle limite la capacité managériale des banques ;

E la sélectivité du crédit s'oppose à l'efficacité de l'encadrement.

Etant une mesure extrême, l'autorité monétaire ne peut faire recourt à l'encadrement de crédit qu'au cas où tous les moyens sont épuisés pour arrêter la surchauffe, mais non comme instrument permanent de la politique monétaire.

1.1.4. Canaux de transmission de la politique monétaire

Nous allons examiner dans ce point comment la politique monétaire influence l'économie. Les canaux de transmission de la politique monétaire se sont modifiés avec la déréglementation-libéralisation financière qui est apparue dans la plupart des pays. Si le canal par le taux d'intérêt semble maintenant plus direct, l'effet des agrégats monétaires eux- mêmes sur l'activité s'est sans doute transformé à mesure que leurs définitions évoluaient. Au canal par les taux d'intérêt, certains auteurs ont proposé d'ajouter un canal par le crédit bancaire ou l'un des agrégats monétaires. D'autres analystes privilégient le taux de change et le prix d'actifs comme canaux de transmission de la politique monétaire.

En effet, nous pouvons distinguer généralement cinq canaux de transmission de la politique monétaire : la transmission par les taux d'intérêt, par le canal de crédit, par le taux de change, par les prix d'actifs et par les anticipations.

1.1.4.1. Canal du taux d'intérêt

Le canal de transmission par le taux d'intérêt renvoie au modèle keynésien traditionnel qui postule qu'une augmentation de l'offre de monnaie conduit à une baisse de taux d'intérêt, à une relance de l'investissement. A court terme, la hausse de ce dernier se traduit par un effet multiplicateur sur la demande des biens et services.

En effet, les variations de taux d'intérêt vont affecter les capacités d'investissement des entreprises et de consommation des ménages et modifier l'arbitrage entre l'épargne et consommation, et entre placements financiers et investissement. Ainsi, dans l'analyse keynésienne, les entrepreneurs comparent les gains escomptés de leur investissement (le taux de rendement interne) et le taux auquel ils doivent emprunter pour s'investir. Si ce dernier diminue, alors l'incitation à investir augmente, ce qui par l'intermédiaire du multiplicateur d'investissement, se traduit par un accroissement de revenu et inversement. De même, l'élévation des taux va favoriser l'épargne des ménages au détriment de leur consommation et freiner la consommation financée par l'emprunt (effet de substitution).

Enfin, l'élévation des taux se traduit par des effets de revenu positifs pour les agents qui disposent de capacité de financement et des effets de revenus négatifs pour ceux qui ont des besoins de financement20(*). Les premiers, généralement les ménages, pourront accroître leur consommation. A l'inverse, les deuxièmes, généralement les entreprises, investiront moins.

1.1.4.2. Canal du taux de change

Dans une économie ouverte, les mouvements internationaux des capitaux influent directement sur l'activité économique interne. De ce fait, toute variation intérieure du taux d'intérêt va engendrer des flux des capitaux qui vont modifier le taux de change nominal car à risque inchangé, les épargnants réallouent leurs portefeuilles en fonction des actifs étrangers dont la rémunération relative varient. En effet, la variation du taux de change affecte à son tour la demande agrégée des biens et services en stimulant la compétitivité-prix des entreprises nationales sur les marchés internationaux.

Par ailleurs, ce canal, qui amplifie l'effet de la politique monétaire est transitoire et il dépend du degré de couverture et de la rapidité d'ajustement des salaires ou des prix. Il est formellement conditionnel à la flexibilité du taux de change. Dans ce contexte, dans le régime de taux de change fixe, non seulement ce canal ne relaye pas la politique monétaire, mais il annihile car la baisse du taux d'intérêt induit des sorties des capitaux privés qu'il faut compenser par une baisse des réserves de change : ce faisant la Banque Centrale détruit de la monnaie et affaiblit l'effet initial21(*).

1.1.4.3. Canal du crédit

On observe généralement que, suite à une hausse du taux directeur, les banques de second rang sont amenées à rationner, presque mécaniquement les crédits octroyés à certains types d'agents, en particulier les petites et moyennes entreprises ainsi que les ménages qui sont dépendants des banques pour leur financement.

Le canal du crédit agit à la fois sur l'offre et la demande, en propageant les effets du canal des taux d'intérêt. Il existe deux canaux de base pour la transmission de la politique monétaire, découlant des problèmes d'informations sur les marchés du crédit : le canal du crédit bancaire et le canal du bilan22(*).

1.1.4.4. Canal du prix des actifs

Selon les monétaristes, la variation du prix des actifs (comme le prix des actions, des obligations ou des biens immobiliers) est à même de modifier les comportements de dépenses des particuliers. En effet, si les ménages optimisent leur consommation de manière inter temporelle, l'accroissement de leur patrimoine sera équivalent à une hausse de leur revenu permanent, ce qui conduit à accroitre leur consommation courante.

D'une manière générale, une baisse du taux d'intérêt élève généralement les prix des actifs financiers et immobiliers détenus par les ménages, car les épargnants se pressent pour acquérir les actifs déjà présents sur le marché, rémunérés à un taux élevé que le taux proposé sur les actifs financiers nouveaux. Les ménages ont partiellement consommé le supplément de richesse issu de la revalorisation de leur patrimoine23(*).

1.1.4.5.Canal des anticipations

Les anticipations des agents influent sur leur comportement. Les Banques Centrales peuvent agir sur ces anticipations en envoyant des signaux aux agents24(*). Par exemple, si une Banque Centrale annonce une baisse des taux de refinancement, celle-ci peut être interprétée comme une volonté de la Banque Centrale de soutenir l'activité économique.

A l'inverse, si cette banque annonce une hausse de ces taux, les agents sont susceptibles d'anticiper que cette dernière agit de la sorte compte tenu des tensions inflationnistes.

Ainsi, si on ne peut nier l'existence de ce canal, son importance est néanmoins liée à la crédibilité des annonces de la Banque Centrale en matière de la politique monétaire. Le canal des anticipations ne peut fonctionner correctement que si les annonces de la Banque Centrale apparaissent claires et cohérentes compte tenu de ses objectifs.

1.1.5. Cadre institutionnel et stratégies de la politique monétaire

Dans le présent point, il question d'aborder un certain nombre des piliers sur lesquels la Banque Centrale fonde sa mission dans un espace et un temps donné. Il s'agit des éléments suivants : les stratégies et le cadres institutionnel de la politique monétaire.

1.1.5.1. Stratégies de la politique monétaire

La pratique de la politique monétaire nécessite la mise en place de deux stratégies ; soit la politique basée sur la norme (la règle) et celle basée sur la discrétion25(*).

1.1.5.1.1. Politique basée sur la norme

Une politique est dite régie par la règle ou la norme lorsque les responsables politiques annoncent à l'avance la manière dont leurs politiques réagiront à diverses situations et s'engagentà respecter, quoi qu'ils adviennent, la teneur de cette annonce. Elle se pose sur deux éléments essentiels :

E l'effet d'annonce, et

E le respect de l'engagement.

La politique monétaire passive basée sur la norme consiste à adopter une règle stricte qui a deux conséquences, à savoir :

E elle évitera de procurer à l'économie de la monnaie qui deviendrait à long terme superflue, et qui ne pourrait par conséquent qu'alimenter l'inflation ;

E elle exercera un effet d'annonce en obligeant les agents à adapter à la norme fixée pour la quantité de la monnaie.

Dans ce cas, la règle de la politique monétaire passive annoncera un taux constant de croissance de l'offre de monnaie par an. C'est la stratégie de la règle d'un taux constant de l'offre de monnaie. La finalité de la politique monétaire, dans ce cas, c'est la stabilité des prix.

S'agissant de la politique monétaire active basée sur la norme ou la règle active, la banque centraleprécisera à l' avance que la masse monétaire croit de x%, si le taux de chômage est de y%, c'est stratégie de la règle du PIB nominal. La règle active vise, dans ce cas, la stabilité de l'économie en accélérant la croissance monétaire lorsque le rythme de l'activité économique est en décélération.

1.1.5.1.2. Politique basée sur la discrétion

Cette politique est dite discrétionnaire, laissent les responsables politiques libres d'évaluer les situations au cas par cas et de leur appliquer, sur cette base, les politiques économiques qui leur semblent les plus adéquates.

La politique monétaire basée sur la discrétion a aussi un avantage indéniable : la flexibilité. En effet, la banque réagit aux chocs économiques au cas par cas. C'est-à-dire, devant des situations imprévisibles comme la guerre, les variations des prix pétroliers ou d'autres matières précieuses sur le marché mondial, l'effondrement des prix des titres sur les marchés financiers, la banque centrale réajustera la politique monétaire différemment que lorsqu'elle se retrouverait face à des circonstances plus sceptiques comme une dépréciation modérée, mais significative, de la monnaie nationale sur le marché de change.

1.1.5.2. Dispositif institutionnel

En matière du dispositif institutionnel deux éléments peuvent être évoqués par les autorités monétaires : l'indépendance de la Banque Centrale et le cadre du régime de change.L'indépendance de la Banque Centrale implique que l'institut d'émission monétaire est libre de l'accomplissement de sa mission.

D'où, cette indépendance suppose que la Banque Centrale a la pleine responsabilité et le devoir de rendre compte de la mise en oeuvre de la politique monétaire ; elle est totalement garantie si les trois conditions suivantes sont remplies 26(*):

a. indépendance opérationnelle

C'est la liberté dont dispose la Banque Centrale dans l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique monétaire.

b. indépendance des dirigeants ou administrative.

Elle est évaluée en examinant si les dirigeants, en particulier le gouverneur ou président d'une Banque Centrale sont nommés par l'exécutif seul ou si celui-ci ne que d'un pouvoir de proposition à cet égard.

c. indépendance financière

Elle est assurée si l'état n'a pas la possibilité de financer ses dépenses par un recours direct ou indirect aux crédits de la banque centrale.

Une grande majorité d'économistes sont convaincus de l'intérêt économique de l'indépendance de la banque centrale. Leur opinion est fondée sur des observations qui relèvent de la politique et sur les conclusions de travaux théoriques et empiriques. Ils soutiennent que, en consacrant la rupture du lien entre le gouvernement et la création de la monnaie, le statut d'indépendance conféré à la banque centrale favorisait l'obtention d'un plus faible taux d'inflation et sa moindre variabilité, lui permettant ainsi d'afficher sa crédibilité vis-à-vis des marchés financiers et de l'opinion publique.

SECTION 2. GENERALITES SUR LA DOLLARISATION

Pour parler de la généralité d'une économie dollarisée, l'on est obligé de se référer à l'époque coloniale. Les décolonisations pendant le XIX ème siècle (Amérique latine) et le XX ème siècle (Asie et Afrique) ont vu l'émergence de presque autant de nouvelles monnaies nationales27(*). Ces dernières constituant à la fois un instrument et un symbole destinés à construire des destins nationaux propres. Après la seconde guerre mondiale, le système de change fixe de Bretton woods, en favorisant une relative stabilité monétaire, a permis à la plupart des monnaies nationales de garder la confiance de leurs résidents respectifs.

En 1973, l'abandon du système de Bretton woods ouvre une période d'inflation relativement élevé.28(*) Dans les pays en développement ou en voie de développement, cet environnement inflationniste, combiné à une forte hausse de liquidités libellées en dollars en circulation dans le monde (à la suite des deux chocs pétroliers), se traduit par une concurrence accrue des monnaies nationales par des devises suscitant une confiance plus forte, typiquement le dollar des Etats-Unis. Aujourd'hui, cette concurrence de monnaies « faibles » tend à perdre une dimension supplémentaire à travers la suppression de monnaie nationale au profit du dollar, comme récemment en Equateur et au Salvador. Ces mesures de dollarisation intégrale (auxquelles s'ajoute le regain d'intérêt pour les unions monétaires) traduisent un mouvement de destruction des monnaies nationales qui pourrait alors, si cette tendance se confirme, inversé le processus, engagé au moment des décolonisations, de multiplication des monnaies nationales.29(*)

Le terme dollarisation comporte beaucoup d'ambiguïtés quant à la définition. A première vue, ce concept implique l'idée de domination du dollar au-delà de son espace naturel, qu'est le territoire des Etats-Unis d'Amérique. Une autre ambigüité du terme dollarisation résulte du fait que la monnaie étrangère dans une économie dollarisée n'est plus nécessairement le dollar américain. 30(*)

Le néologisme « dollarisation » décrit le choix pour un pays d'abandonner sa monnaie nationale pour adopter une monnaie étrangère, qui n'est pas nécessairement le dollar américain, ou de lier le cours de sa monnaie à celui d'une autre. En ce qui concerne l'utilisation de l'Euro hors de la zone Euro, de plus en plus fréquente, on peut aujourd'hui parler de « Euroïsation»...31(*) L'utilisation croissante du dollar pour les transactions réelles et financières est souvent une réaction des citoyens ou des pouvoirs publics d'un pays à l'instabilité de la monnaie nationale.

D'après Salama32(*), la dollarisation se définit comme l'évolution selon laquelle « le dollar s'impose de plus en plus comme réserve de valeur, unité de compte et parfois comme intermédiaire des échanges pour certains produits. Pour Bourguinat et Dohni33(*), la dollarisation est le processus de substitution du dollar américain à la monnaie nationale dans toutes ses fonctions. Elle désigne « le processus de remplacement, par le dollar des Etats-Unis des monnaies nationales préexistantes en tant qu'unité de fixation des prix des biens, d'instrument de paiement et de détention de l'épargne ». Selon Ngonga Nzinga et Mususa Ulimwengu34(*), la dollarisation s'analyse comme l'utilisation intense des divises étrangères, particulièrement le dollar américain dans un espace économique doté pourtant d'une monnaie nationale. Ces devises servent à la fois d'unité de compte, de réserve de valeur et de moyen d'échange.

En effet, en dépit du fait que la dollarisation puisse se manifester sous la forme d'une substitution ou d'une complémentarité monétaire dans un espace économique donné, elle peut revêtir également deux formes. Ponsot J.-F.35(*) fait une distinction en fonction de deux critères de différentiation, à savoir : le degré de pénétration du dollar ou de la devise étrangère dans les pratiques monétaires d'un pays et le degré d'officialisation de son usage par les autorités.

Il y a lieu de retrouver dans toutes ces définitions, une sorte de substitution totale ou partielle de la monnaie nationale d'un pays par une devise étrangère, généralement le dollar américain.

1.2.1. Caractéristiques d'une économie dollarisée

La dollarisation d'une économie dans un pays se traduit par la substitution monétaire d'une devise (Dollar, Euro, Rand, ...) au détriment d'une monnaie nationale (par exemple le Franc Congolais actuel). La devise (principalement le dollar américain) devient par excellence l'étalon c'est-à-dire, le numéraire dans toutes les transactions commerciales, financières et monétaires. Ainsi, toute l'économie formelle est régie par des fluctuations du cours du dollar américain. D'où le processus connu sous le nom de dollarisation. Disons aussi que, une économie dollarisée 36(*)est caractérisée par la perte de confiance à la monnaie nationale, la thésaurisation de l'épargne, la fragilisation du système bancaire, l'inflation galopante et permanente, la balance commerciale déficitaire, fuite des capitaux vers l'occident, fraude généralisée, l'émergence de l'économie informelle.

Ainsi sans prétention d'exhaustivité, nous nous contenterons d'évoquer ceux qui sont plus pertinents ou significatifs du point de vue économique : la dollarisation aggrave les effets inflationnistes d'un déficit budgétaire public. Elle compromet l'efficacité d'une politique monétaire par ce que les pouvoirs publics (gouvernement et la banque centrale) ne peuvent contrôler la part (quantité) de devises (principalement le dollar) dans la masse monétaire totale, ce qui explique que le taux de change officiel ou parallèle, serve souvent de point d'ancrage nominale dans une économie fortement dollarisée.

1.2.2. Origines de la dollarisation d'une économie

Plusieurs chercheurs présentent différentes origines de la dollarisation des économies, mais nous reprenons celles présentées par Jean-Baptiste.37(*)

Il explique les raisons qui font qu'une monnaie étrangère se retrouve dans un espace qui n'est pas le sien. Elles sont de trois (3) ordres, notamment : les origines militaires, historiques et économiques.

1.2.2.1. Dollarisation d'origine militaire

L'occupation militaire peut constituer une cause de la dollarisation ou la xéno-monétarisation. Par illustration, l'auteur explique : pendant la deuxième guerre mondiale, lorsque l'Allemagne a occupé la Belgique, il y a eu une forte utilisation du Deutsch en Belgique, parce que les forces militaires avaient imposé leur souveraineté monétaire.

1.2.2.2 Dollarisation d'origine historique

A ce niveau, l'auteur reprend en exemple la formation du Liberia. Il note que le Liberia est un pays constitué, majoritairement des anciens esclaves en provenance des Etats-Unis d'Amérique, ce qui explique l'utilisation du dollar américain, se traduisant par les entrées des capitaux de frais de service, etc.

1.2.2.3. Dollarisation d'origine économique

L'auteur attribue une instabilité macroéconomique caractérisée par une inflation ou hyperinflation conduisant à l'abandon de la monnaie nationale par les agents économiques.

1.2.3. Variantes de la dollarisation d'une économie

1.2.3.1. Types de dollarisation

La dollarisation peut être classifiée selon deux critères38(*):l'acceptation institutionnelle et le degré de pénétration du phénomène.Du point de vue de l'acceptation institutionnelle, on distingue la dollarisation de « jure » de la dollarisation « facto ».Tandis que du point de vue du degré de la pénétration du phénomène dans une économie donnée, on suppose la dollarisation intégrale à la dollarisation partielle.

a. Critère d''acceptation institutionnelle ou officialisation du phénomène

Ce premier critère de classification des régimes de la dollarisation se fonde sur la décision des pouvoirs publics.

1. Dollarisation de « facto »

La dollarisation « de facto ou de fait », « officieuse ou informelle », selon BALINO et al, est « un processus spontané découlant d'un choix des résidents d'un pays. Ces derniers possèdent une partie importante de leurs avoirs financiers en monnaie étrangère alors que celle-ci n'a pas cours légale ». Cette dollarisation officieuse est une réaction à l'instabilité du cadre macroéconomique, elle traduit la volonté des agents, méfiants à la monnaie nationale, de diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques des effets de l'inflation élevée et de dévaluation de la monnaie nationale

2. Dollarisation de « jure »

Ce régime de dollarisation dit aussi « dollarisation de droit ou formelle ou encore officielle » ne peut se concevoir que lorsque les pouvoirs publics décident de perdre tout ou une partie de sa souveraineté monétaire du fait de l'autorisation d'utiliser une ou plusieurs monnaies étrangères sur le territoire national. La dollarisation officielle est un processus institutionnel relevant d'un choix des autorités monétaires et politiques. L'utilisation de la monnaie étrangère est reconnue officiellement par les pouvoirs publics à travers la fixation de prix en lui donnant cours légal.

b. Critère de pénétration du phénomène dans une économie

Sur base de ce second critère de différenciation, c'est-à-dire, le degré de pénétration de la monnaie étrangère dans les pratiques monétaires des agents économiques d'un pays. Il convient de distinguer la « dollarisation partielle » et la « dollarisation intégrale ou totale».39(*)

1. Dollarisation partielle

Désigne le remplacement par les agents résidents de la monnaie nationale par le dollar, alors même que cette devise n'a pas les privilèges légaux de la monnaie nationale. La défiance du public envers la monnaie nationale au profit du dollar se traduit donc par une co-circulation monétaire dans l'économie. L'exemple type est celui des pays latino-américains dans les années 1970 et 1980 en proie à une hyperinflation. Face à une perte de confiance en leurs propres monnaies, les agents privés se sont mis à adopter le dollar comme unité de compte mais également comme monnaie de transaction, en particulier pour acquisition des biens de consommation durables et onéreux.

2. Dollarisation intégrale

Signifie l'abandon, par les autorités, de la monnaie nationale au profit du dollar. Le dollar a cours légal (c'est-à-dire la monnaie est obligatoirement acceptée en paiement par les résidents du pays) et devient de fait la nouvelle monnaie nationale du pays qui a adopté ce système. La dollarisation intégrale caractérise un phénomène d'exclusivité monétaire dans la mesure où la devise américaine s'impose comme signe monétaire exclusif.

1.2.3.2. Sortes de dollarisation40(*)

Il peut s'agir de la substitution de la monnaie ou de la substitution des actifs.

a. Dollarisation-substitution monétaire

Ici, la monnaie étrangère remplace progressivement ou s'arroge une part importante et de plus en plus croissante en tant que moyen de paiement, unité de compte et actif de valeur. Ce phénomène s'observe en situation d'inflation où le cout de détention de la monnaie nationale devient exorbitant et pousse le public à chercher des solutions de rechange.

b. Dollarisation-substitution des actifs

Il s'agit d'une situation qui découle de l'évaluation comparée du risque et des possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie locale. Historiquement, les actifs en devises permettent aux détenteurs de se prémunir contre les risques macroéconomiques tels que l'instabilité des prix et les périodes prolongées de dépression. Dans ce cas, la demande de la monnaie étrangère augmente alors que celle de la monnaie locale baisse.

c. Dollarisation-complémentarité monétaire (une forme rare)

En situation de déflation dans une économie dollarisée, l'insuffisance de la monnaie locale est supplée par la présence (ou l'augmentation) de la monnaie étrangère. Dans ce cas, les demandes de deux monnaies augmentent.

1.2.2.4. Formes de dollarisation

La dollarisation peut prendre plusieurs formes. De ce fait, il est utile de distinguer trois formes de dollarisation correspondant aux trois fonctions de monnaie.

a. Dollarisation des paiements

Dans ce cas, on parle de la substitution monétaire où la monnaie étrangère sert essentiellement de moyen de paiement et/ou d'unité de compte. Cette tendance s'observe typiquement en cas d'inflation élevée ou d'hyperinflation, lorsque le coût élevé de l'utilisation de la monnaie nationale pour des grosses transactions pousse les publics à chercher des solutions de rechange.

b. Dollarisation financière

Dans ce cas, on parle de la substitution des actifs, ici on assiste à une tendance découlant de l'évaluation comparée du risque et des possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie nationale et en devises. Historiquement, les actifs libellés en monnaies étrangères ont permis à leurs détenteurs de se prémunir contre les risques macroéconomiques par exemple, l'instabilité des prix et les périodes prolongées de crises qui ont sévi dans les nombreux pays en développement. Ceci correspond à la fonction de réserve de valeur de la monnaie.

c. Dollarisation réelle

Dans cette forme de substitution, les prix et les salaires de citoyens sont fixés en monnaie étrangère. Il s'agit de la fonction d'étalon de valeur de la monnaie ou de l'unité de compte. Dans ce cas, la dollarisation permet juste de minimiser les coûts de transaction ou de l'information relative aux ajustements fréquents et non prévisibles des prix et termes contractuels lorsque ceux-ci sont fixés dans une monnaie dont le pouvoir d'achat est très volatile.41(*)

1.2.4. Avantages et inconvénients de la dollarisation42(*)

1.2.4.1. Avantages de la dollarisation dans une économie

E Etant la résultante d'une instabilité économique et d'une inflation élevée, la dollarisation permet aux agents économiques de diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques de dévaluation de la monnaie nationale ;

E Dollarisation rassure les investisseurs dans leur métier des calculs économiques ;

E Dans les relations économiques internationales,il y a stabilité des capitaux, il aura plus fuites par les investisseurs parce qu'il ya une stabilité de la monnaie refuge ;

E Elle a pour avantage principal d'éliminer le risque d'une dépréciation soudaine et brutale du taux de change et de permettre au pays de profiter d'une réduction des primes de risque attachées à ses emprunts internationaux ;

E Elle permet aux ménages de touché leurs revenus en monnaie stable ;

E Les banques et les intermédiaires financiers ne vont plus s'inquiété.

Outre les avantages cités ci-haut, la dollarisation n'est toujours pas appréciée par les analystes économiques et politiques, elle présente pour certains des faiblesses jusqu'à coûter parfois la souveraineté monétaire d'un pays.

1.2.4.2. Inconvénients de la dollarisation dans une économie

E La politique monétaire dépend de pays de la monnaie forte (étrangère) ;

E La disparition de la crédibilité des autorités monétaires ;

E Perte du revenu seigneuriage (seigneuriage entendu comme le revenu réel résultant sinon découlant de la création monétaire), qui revient au pays émetteur de la xénomonnaie ;

E Abandon ou affaiblissement de la souveraineté monétaire ;

E Absence de préteur en dernier ressort, la banque centrale ne joue plus ce rôle.

En conclusion dans ce chapitre, il a été question de rappeler le cadre théorique et conceptuel de cette étude. Pour y arriver, il a été subdivisé en deux sections ; la première a analyséela politique monétaire qui est une politique conjoncturelle et composante de la politique économique qui acommeobjectifs ultimes: la stabilité du niveau général de prix; la croissance économique ; le plein emploi; et l'équilibre de la balance de paiement. Son objectif prioritaire à long terme est la stabilité des prix. Et pour l'atteindre la stratégie monétaire s'appuie essentiellement sur ses instruments (réescompte, open market et réserves obligatoires) et sur le choix des cibles intermédiaires (ciblage d'inflation ou ciblage monétaire). Nous avons mis l'accent sur les canaux de transmission de la politique monétaire.

En insistant sur les deux canaux essentiels de financement de l'économie notamment le canal du crédit et le canal du taux d'intérêt. Les fondements théoriques du canal du crédit reposent essentiellement sur la spécificité des banques dans un environnement macroéconomique, d'assurer le financement de l'économie par lequel repose le système financier. La complexité des rouages de l'économie font que ces délais sont parfois longs, ce qui appelle aux banques centrales d'adopter une attitude prospective et d'éviter tout comportement discrétionnaire au profit des règles de conduite et une analyse fouillée de la conjoncture économique.

Enfin, la dernière section a essentiellement abordé la notion de la dollarisation de l'économie. Ce phénomène se traduit par une concurrence accrue des monnaies nationales par des devises suscitant une confiance plus forte, typiquement le dollar des Etats-Unis. D'où la dollarisation décrit un choix pour un pays d'abandonner sa monnaie nationale pour adopter une monnaie étrangère, qui n'est pas nécessairement le dollar américain, ou de lier le cours de sa monnaie étrangère à celui d'une autre. Cela nous a poussés à parler des caractéristiques d'une économie dollarisée, ses origines (militaire, historique, économique), ses variantes (ses types, sortes, formes), ainsi que ses avantages et ses inconvénients.

CHAPITRE DEUXIEME. MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

Le second chapitre de cette étude a pour objectif d'éclairer l'opinion sur le processus de mise en oeuvre de la politique monétaire par la Banque Centrale du Congo. La première section portant sur le cadre institutionnel de la politique monétaire : mission de la Banque Centrale du Congo, indépendance de la BCC, et la transparence de la politique monétaire. La deuxième section aborde essentiellement le cadre analytique de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo : objectifs, les canaux de transmission, les analyses de l'économie et les contraintes de la politique monétaire en RDC. Enfin, la troisième section porte sur le cadre opérationnel de la politique monétaire.

SECTION 1. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Des réformes majeures ont été menées en 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique organisant l'activité de la BCC. Ces actions ont constitué des avancées majeures en ce qu'elles ont permis à la Banque Centrale de se focaliser sur un objectif précis et d'éclaircir ses relations avec le Gouvernement tout en lui conférant une plus grande indépendance dans la conduite de la politique monétaire.

Cette indépendance permet à l'Institut d'Emission de poursuivre l'objectif de stabilité des prix sans interférence de la politique budgétaire. Par ailleurs, le régime de change ?ottant a été adopté pour accroitre la marge de manoeuvre de la politique monétaire et permettre à la BCC de mieux se concentrer sur son objectif principal.

2.1.1. Missions de la Banque Centrale du Congo43(*)

La Banque Centrale du Congo est l'institut d'émission de la République Démocratique du Congo. A ce titre, elle a pour mission:

1. la garde des fonds publics ;

2. la sauvegarde et la stabilité monétaire ;

3. la définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire ;

4. le contrôle de l'ensemble de l'activité bancaire ;

5. le Conseil économique et financier du gouvernement.

Dans la réalisation de ces missions et attributions, la Banque Centrale du Congo est indépendante et jouit de l'autonomie de gestion. Aussi, la constitution laisse à la loi organique de fixer les modalités de l'organisation et du fonctionnement de l'institut d'émission congolais.

Ces missions et attributions sont étayées dans le statut de la Banque Centrale du Congo. En son article 3, la Loi n°005/2002 dispose : la Banque est chargée de définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau général des prix. En dépit de l'indépendance lui reconnue dans la réalisation de son objectif principal, la Banque Centrale doit soutenir la politique économique du Gouvernement.

Concernant les autres missions, l'article 6 des statuts de la Banque Centrale stipule : sans préjudice de l'objectif de stabilité du niveau général des prix énoncé à l'article 3, la Banque accomplit toutes les missions de la Banque Centrale, notamment :

E assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale ;

E détenir et gérer les réserves officielles de la République ;

E promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de paiement ;

E élaborer la réglementation et contrôler les établissements de crédit, les institutions de micro-finance et les autres intermédiaires financiers ;

E édicter les normes et règlements concernant les opérations sur les devises étrangères ;

E participer à la négociation de tout accord international comportant des modalités de paiement et en assurer l'exécution ;

E promouvoir le développement des marchés monétaires et des capitaux.

Toutes ces missions et compétences de la Banque Centrale du Congo peuvent être résumées en cinq points suivant44(*) :

E l'émission de la monnaie ;

E le Banquier et Caissier de l'Etat ;

E le conseiller économique et financier du Gouvernement ;

E la Banque des banques ;

E la réglementation et le contrôle des crédits.

2.1.2. Indépendance Banque Centrale du Congo45(*)

En matière de liberté d'action, jusqu'en 2002, la situation de la Banque Centrale était confuse sur le plan de l'influence que pouvait exercer l'Etat sur la Banque. La Banque Centrale était autonome, mais le Gouvernement détenait des larges pouvoirs sur l'orientation de sa politique et de ses activités. Des membres du Gouvernement siégeaient au Conseil d'Administration de la Banque

A la faveur de la loi 005/2002, renforcée par la réforme constitutionnelle trois ans après, la BCC était devenue indépendante en matière de conception et de conduite de la politique monétaire. Pour asseoir cette indépendance, trois réformes importantes ont été opérées :

E les membres du Gouvernement ne peuvent plus siéger dans les instances dirigeantes de la Banque Centrale ;

E il a été également interdit à la Banque Centrale d'accorder des crédits à l'Etat ou d'acheter directement ses instruments de dette. Cette mesure a visé l'élimination de la dominance budgétaire ;

E un processus de recapitalisation a été enclenché pour renforcer l'assise financière de la Banque Centrale.

Par ailleurs, pour une bonne coordination des politiques macroéconomiques, plus particulièrement les politiques monétaire et budgétaire, il existe des plates-formes entre la Banque Centrale du Congo et le Gouvernement de la République telles que les « Troïkas stratégique et politique ».Cette situation aeu l'avantage d'accroitre la convergence des politiques conjoncturelles (monétaire et budgétaire) et de stabiliser les prix.

Cependant, le risque de compromission de l'indépendance de la banque Centrale avec la demande des droits de vote par les membres externes a eu pour conséquences le départ de ceux-ci.

2.1.3.Transparence de la politique monétaire46(*)

La transparence en matière de politique monétaire se rapporte à l'exigence, pour une banque centrale, d'informer le public sur les décisions dans ce domaine et leur justification. Cette démarche doit notamment répondre aux impératifs de clarté, d'accessibilité et de réduction de délai dans la publication de l'information. La transparence de la politique monétaire revêt ainsi un caractère stratégique. Elle contribue, d'une part, à faciliter la compréhension du public en matière de conduite de la politique monétaire et à mieux orienter ses anticipations sur les prix des actifs et, d'autre part, à renforcer à terme la crédibilité de la BCC.

La BCC a mis en place une stratégie de communication par le truchement de laquelle toute information pertinente est diffusée. A ce titre, les objectifs et orientations de la politique monétaire, les résultats obtenus ainsi que les facteurs déterminants des évolutions observées sont régulièrement communiquées au public.

Par ailleurs, la haute direction organise régulièrement des interviews (information ponctuelle) sur des sujets divers touchant la politique monétaire et de change, le secteur financier ou les développements macroéconomiques récents. La publication du rapport sur la politique monétaire (information périodique) participe également à cet effort d'amélioration de la transparence.

A travers différentes publications, la BCC diffuse à l'attention du public les analyses économiques, monétaires et financières ainsi que les travaux de recherche réalisées par ses services.

Les publications les plus importantes sont :

E les notes de conjoncture hebdomadaires et mensuelles, lesquelles décrivent la situation macroéconomique globale avec les facteurs explicatifs et les implications sur la politique monétaire sur un horizon de très court terme ;

E les notes sur l'évolution trimestrielle de la situation économique et financière autrement appelées ``évolution économique récente'', EVOREC en abrégé ;

E les rapports semestriels sur la politique monétaire ;

E les rapports relatifs aux soldes d'opinions des chefs d'entreprises dans le cadre des enquêtes sur le baromètre de conjoncture ;

E les rapports annuels de la Banque Centrale ;

E les rapports d'activités de micro finance ;

E les communiqués de presse qui sanctionnent les réunions du comité de politique monétaire ;

E les condensés hebdomadaires des statistiques ;

E les bulletins mensuels d'informations et des statistiques.

Ces publications sont également disponibles sur le site de la Banque Centrale logée à l'adresse www.bcc.cd

SECTION 2. CADRE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

Cette section éclaircie l'ensemble des analyses (théoriques et empiriques) visant à orienter la conduite de la politique monétaire.

2.1. Définition des objectifs de la politique monétaire47(*)

Le Législateur congolais a confié à la politique monétaire l'objectif principal de la stabilité du niveau général des prix. Pour l'atteindre, la Banque Centrale s'est fixée des cibles intermédiaires, d'une part, et a mis en place un cadre analytique approprié afin de faciliter la réalisation de ces objectifs, d'autre part.

Les objectifs de la politique monétaire poursuivis par la Banque Centrale peuvent être déclinés en trois niveaux, à savoir: final, intermédiaire et opérationnel.

2.1.1. Objectif final

Comme souligné ci-dessus, le maintien de la stabilité des prix est l'objectif principal de la politique monétaire de la BCC. Le choix de cet objectif par le Législateur tient compte des réalités économiques spécifiques du pays et des leçons tirées de la douloureuse expérience l'hyperinflation de la décennie 1990.

Au regard notamment des coûts économiques et sociaux d'une variation importante du niveau général des prix, un consensus national s'est dégagé sur l'importance d'assurer à l'économie nationale une stabilité durable des prix intérieurs. C'est dans ce cadre que la réforme de la loi a été initiée en 2002 afin de conférer à la politique monétaire l'objectif prioritaire de la stabilité du niveau général des prix.

En effet, l'histoire a démontré la pertinence de préserver la stabilité du niveau général des prix, et partant, de la stabilité macroéconomique pour favoriser l'émergence des conditions de développement des activités économiques et financières.

2.1.2. Objectif intermédiaire

Une cible intermédiaire est un indicateur économique lié à l'objectif ultime de la politique monétaire. Elle est un chaînon du mécanisme de transmission entre les instruments et l'objectif final. Pour être choisie comme cible intermédiaire, une variable doit être liée de façon étroite et stable tant à l'instrument de politique économique qu'à l'objectif final.

Pour la Banque Centrale du Congo, le stock monétaire (M1) est l'objectif intermédiaire. Il comprend la circulation fiduciaire et les dépôts à vue en monnaie nationale dans les banques commerciales. Le choix du stock monétaire comme objectif intermédiaire est également justifié par :

E le lien assez étroit entre les fluctuations de la monnaie au sens strict et celles de l'indice des prix à la consommation à long terme ;

E le contexte de la RDC qui est une économie d'endettement avec un financement bancaire dominant ;

E la faible substitution entre la monnaie et les titres ;

E la facilité d'obtenir les informations financières sur cet agrégat ;

E le contexte de dollarisation qui affecte une fraction importante de la masse monétaire.

Le stock monétaire est composé des billets en circulation en dehors du système bancaire et des dépôts à vue en francs congolais.

Par ailleurs, la BCC surveille également la masse monétaire globale qui comprend, en sus du stock monétaire, les dépôts à terme en francs congolais - lesquels sont marginaux - et les dépôts en devises des résidents - à vue et à terme.

2.1.3. Objectif opératoire

Pour agir sur l'objectif intermédiaire et, par-delà, l'ensemble des moyens de paiement, l'action de la BCC se porte sur la base monétaire au sens strict, laquelle a été choisie comme objectif opératoire de la politique monétaire. Celle-ci se compose de tous les billets en circulation en dehors de la banque centrale et de l'ensemble des dépôts en monnaie nationale en les livres de l'Institut d'Emission.

En effet, la RDC étant une économie d'endettement et le multiplicateur monétaire s'étant avéré relativement stable ces dernières années, la régulation de la base monétaire par la Banque Centrale, via ses instruments, est demeurée un moyen efficace de contrôler les fluctuations de l'offre de monnaie globale.

Pour mieux réaliser la régulation monétaire, la BCC opère sur la base :

(i) d'une programmation monétaire, laquelle fixe, sur un horizon annuel (et décliné en évolutions infra-annuelles), des cibles quantitatives des variations de la base monétaire ainsi que du stock monétaire ;

(ii) des prévisions de la liquidité dont les écarts constatés par rapport à la programmation monétaire permettent à la BCC d'orienter l'utilisation de ses instruments.

En outre, il convient de noter qu'en vue de surveiller le comportement de l'objectif opératoire, la Banque Centrale a fourni des efforts pour rendre disponibles le bilan monétaire au moins deux fois la semaine.

Bien que plusieurs de ces éléments soient en réalité des facteurs autonomes (ceux sur lesquels l'influence de la politique monétaire est négligeable), les services de la Banque Centrale les passent en revue pour évaluer dans quelle mesure ils peuvent influencer même indirectement la portée de la politique monétaire.

Les analyses réalisées par la BCC couvrent ainsi une large gamme de variables et d'informations susceptibles d'affecter l'efficacité de la politique monétaire. Les principaux axes d'analyse considérés portent sur :

i. les canaux de transmission de la politique monétaire ;

ii. les analyses monétaires (agrégats de monnaie, facteurs de liquidité bancaire, crédit, prévisions monétaires, taux d'intérêt, etc.) ;

iii. la nature des chocs sur la liquidité et sur l'économie ;

iv. l'analyse de l'économie.

Sur la base des informations recueillies, les analyses réalisées par le comité de politique monétaire ainsi que les services de la Banque comportent, non seulement une dimension quantitative, mais aussi des qualitatifs afin de déboucher sur des décisions de meilleure qualité.

2.2. Canaux de transmission de la politique monétaire48(*)

L'évolution monétaire et financière de la décennie 1990 a profondément influencé le comportement des agents économiques en RDC et, partant, les mécanismes de transmission de la politique monétaire. Elle a également réduit les délais de réaction de certaines variables macroéconomiques aux impulsions monétaires.

Pour rappel, au cours de la décennie précitée, la prédominance budgétaire avait continument perturbé la conduite de la politique monétaire laquelle n'était qu'accommodante. Dans un contexte de contraction de l'assiette fiscale et de la base financière de l'Etat, le recours excessif et quasi-permanent par ce dernier aux crédits de la Banque Centrale s'est traduit par une expansion désordonnée des moyens de paiement. Il est vite apparu une complète déconnexion entre la quantité de monnaie en circulation (en constante augmentation) et le rythme de production (en fléchissement continuel). Cette situation a généré l'hyperinflation et accéléré le rythme de dépréciation monétaire.

En raison de la volatilité excessive du taux de change et de la dollarisation de l'économie, une déformation sensible du canal de transmission de la politique monétaire s'est opérée, conférant de facto une place charnière au taux de change dans la chaîne de transmission.

Avec l'institutionnalisation de la mémoire inflationniste, les agents économiques se réfèrent moins aux mouvements du taux directeur qu'aux fluctuations du taux de change dans leur processus de formulation des anticipations des prix des biens et des services. L'interaction entre volatilité du taux de change et de l'inflation, dans un contexte de dollarisation, a neutralisé deux variables importantes dans le processus de transmission de la politique monétaire, à savoir : le taux directeur et le crédit à l'économie.

En dépit du recul significatif de l'inflation depuis 2002, les canaux classiques de la politique monétaire en RDC n'ont toujours pas été restaurés. Trois faits majeurs, conséquences de l'expérience de la décennie 1990, demeurent à la base des distorsions persistances dans le mécanisme de transmission.

Ces distorsions rendent malaisée la compréhension des effets des décisions de politique monétaire, en termes d'impact, de délais de réaction et de persistance dans le temps. Il s'agit de :

i. l'amplification de la demande des monnaies étrangères - monnaies refuges - et de la dollarisation de l'économie nationale ;

ii. l'interaction complexe entre les mouvements du taux de change, ceux des prix à la consommation et des anticipations des agents économiques ;

iii. l'influence de la circulation imparfaite de l'information entre les différents marchés, à l'effet d'engendrer des bulles sur le marché des changes avec leur incidence sur les prix à la consommation.

S'agissant des délais de réaction, les chocs monétaires se répercutent sur le taux de change dans un horizon temporel allant d'une semaine à un mois. Quant aux prix intérieurs, ils réagissent avec un décalage d'environ deux mois.

2.3. Analyses monétaires

En référence à la programmation monétaire, laquelle établit les objectifs quantitatifs de base monétaire et de masse monétaire, les analyses dans ce domaine portent, d'une part, sur l'examen des prévisions de la liquidité bancaire et, d'autre part, sur le suivi des agrégats monétaires (base et masse monétaires, crédit au secteur privé, avoirs extérieurs nets) ainsi que les facteurs déterminants de leur comportement.

2.3.1. Analyse et prévision des facteurs de liquidité bancaire49(*)

L'analyse des facteurs de liquidité participe à la surveillance continue de la situation monétaire afin de déterminer la convergence ou les déviations par rapport aux cibles du programme. L'attention se focalise sur les facteurs autonomes et institutionnels qui figurent au bilan de la Banque Centrale.

a. Facteurs autonomes de la liquidité

Ce sont des postes du bilan de la BCC dont les variations ne dépendent pas de l'action de la politique monétaire. Il s'agit principalement des avoirs extérieurs nets, du crédit à l'Etat, des autres postes nets hors billets de trésorerie et les billets en circulation.

E Les Avoirs Extérieurs Nets : ils varient en fonction des transactions entre les résidents et les non-résidents de l'économie. Ces transactions sont saisies à travers la balance des paiements et le budget en devises de la Banque Centrale ;

E Le Crédit Net à l'Etat : il traduit le comportement de l'Etat et dépend des recettes et dépenses du Trésor ;

E Les créances sur les banques hors refinancement : c'est la partie correspondant aux avoirs de la Banque Centrale auprès des banques commerciales résidentes. Ils peuvent varier en fonction de la mobilisation de certaines recettes en devises de la BCC via ces banques ;

E Les autres créances : il s'agit essentiellement des prêts accordés par la BCC à son personnel. Leur niveau est faible et leur impact sur la liquidité négligeable ;

E Les autres postes nets hors BTR : à l'instar des autres créances, leur impact est généralement marginal.

b. Facteurs institutionnels

Ce sont les facteurs sous le contrôle de la Banque Centrale. Ils sont aussi appelés facteurs de politique monétaire parce que leurs comportements dépendent généralement des décisions de l'autorité monétaire.

Ils comprennent :

E l'encours des billets de trésorerie : une variation positive de l'encours BTR indique une ponction de la liquidité bancaire. Elle fait suite généralement à une période de pressions sur la liquidité bancaire. Une baisse de l'encours des BTR traduit une injection de la liquidité. Cette situation est observée en période d'asséchement de la liquidité ;

E la réserve obligatoire : elle participe, de façon, structurelle, au retrait de la liquidité. Une hausse de la réserve obligatoire correspond à une ponction de la liquidité tandis qu'une baisse exprime une injection. Il convient de relever que la constitution de la réserve obligatoire par les banques est marquée par une relative saisonnalité ;

E l'encours de refinancement : ce poste est lié au rôle de prêteur en dernier ressort de la Banque Centrale. Une hausse de l'encours de refinancement représente une injection de la liquidité et sa baisse une absorption.

c. Prévision des facteurs autonomes de la liquidité

Les prévisions des facteurs autonomes permettent de cerner toutes les origines des chocs de manière à les intégrer de façon cohérente, en vue d'obtenir l'évolution future de la liquidité bancaire. Réalisées sur la base du bilan monétaire de la Banque Centrale, les prévisions sont hebdomadaires et portent sur les variations attendues des facteurs autonomes.

2.3.2. Suivi de l'offre de monnaie

La surveillance de l'offre de monnaie procède premièrement par l'analyse de la base monétaire comparée à la cible du programme pour s'assurer du respect de cette dernière ou des écarts éventuels.

Dans ce cadre, les critères quantitatifs, établis par la programmation monétaire font l'objet d'un examen approfondi. Il est dressé à cet effet un tableau de suivi qui en retrace l'évolution. Pour rappel, ces critères, à savoir le plancher sur les avoirs extérieurs nets, les plafonds respectifs sur les avoirs intérieurs nets et le crédit net à l'Etat, sont les facteurs à l'origine des fluctuations de l'offre de monnaie centrale et, en particulier, de la liquidité bancaire.

En deuxième lieu, il y a l'analyse des tendances de la masse monétaire, de sa structure et du comportement de ses contreparties. Les principales contreparties analysées sont le crédit au secteur privé, le crédit net à l'Etat et les avoirs extérieurs nets. Dans la foulée, le multiplicateur monétaire fait l'objet d'une étroite surveillance.

2.3.3. Analyse de la nature des chocs50(*)

L'action de la BCC en matière de politique monétaire tient compte de la nature des chocs qui affectent la liquidité et l'économie nationale. L'examen des facteurs autonomes, des prévisions de la liquidité bancaire et des contreparties de la masse monétaire permet de fournir les premiers éléments sur la nature de ces chocs.

Plusieurs types de chocs affectant la liquidité et l'économie congolaise ont été recensés, analysés et classés ensuite en trois catégories, suivant une certaine fréquence d'apparition. Il s'agit des chocs transitoires, des chocs permanents et des chocs cycliques.

a. Chocs permanents

Ce sont des chocs qui apparaissent fréquemment ou régulièrement. Ils peuvent ne pas être durables. Cette catégorie comprend principalement les effets des opérations financières du secteur public. A titre d'illustration, au cours des trois premières semaines de chaque mois, l'Etat réalise moins de recettes que des dépenses. Cette situation exerce souvent des pressions sur la liquidité bancaire induites par une détérioration de la position nette du Gouvernement tenant soit à l'utilisation de ses dépôts, soit à des avances que le système bancaire accorde au Trésor.

Pour faire face à ce choc, la BCC utilise généralement les appels d'offres des BTR. Si le choc tend à persister ou s'amplifier, la Banque Centrale peut recourir à une combinaison des instruments (BTR, taux directeur et réserve obligatoire).

b. Chocs transitoires

Il s'agit des chocs passagers ou ponctuels. Ce sont des chocs généralement imprévus et non durables. Dans ce groupe, on retrouve notamment les hausses des prix des produits pétroliers ou alimentaires ou des excédents conjoncturels de la balance commerciale. La BCC peut apprécier l'opportunité ou non d'intervenir suivant les conditions prévalant sur les principaux marchés.

c. Chocs saisonniers

Ce sont des chocs qui apparaissent dans le temps avec une certaine saisonnalité. Dans cette catégorie entrent les différentes échéances fiscales, l'expansion de la demande des biens et services lors des festivités de fin d'année, l'accroissement de la demande des billets de banque à chaque rentrée scolaire, la pression sur la demande des devises aux deux premières semaines de l'année.

Cette situation entraîne généralement une action combinée des politiques monétaire et de change en vue de limiter l'impact sur les prix à la consommation et le taux de change.

2.4. Analyse économique

2.4.1. Analyse de l'évolution économique intérieure

La surveillance de l'économie congolaise passe par l'examen de grands secteurs macroéconomiques. S'agissant du secteur réel, les principaux paramètres analysés sont l'indice des prix à la consommation (principal indicateur au regard de l'objectif final de la politique monétaire de la BCC), les estimations de la croissance et les résultats des enquêtes de baromètre de la conjoncture.

L'IPC est l'indicateur de mesure du niveau général des prix et d'évaluation de l'efficacité de la politique monétaire. L'IPC est établi chaque semaine. L'indicateur pertinent est le taux d'inflation en glissement annuel. L'analyse de cet indicateur est complétée par celle du taux d'inflation sous-jacent.

2.5. Contraintes de la politique monétaire en RDC51(*)

En dépit des avancées notables réalisées depuis 2002 en matière de stabilité des prix, plusieurs facteurs nuisent à l'efficacité de la politique monétaire en RDC notamment: la forte dollarisation, l'absence d'un marché monétaire vraiment opérant, la faiblesse institutionnelle et administrative, le faible développement du système financier congolais, la prééminence de la politique budgétaire, et la vulnérabilité de l'économie congolaise aux chocs exogènes.

2.5.1. Dollarisation et conduite de la politique monétaire en RDC

Depuis deux décennies, l'économie congolaise est affectée par le phénomène de dollarisation. L'essentiel de transactions dans l'économie se réalisent en devises. Les bilans des banques commerciales sont dominés par des actifs et passifs en monnaie étrangères. Le phénomène dollarisation limite l'efficacité de la politique monétaire du fait qu'elle s'accompagne d'une volatilité accrue de la demande de monnaie à un degré élevé de substitution de monnaie à l'effet d'accroitre l'instabilité du taux de change

La dollarisation de l'économie affecte, en règle générale, les fonctions de réserve de valeur et d'unité de compte pour les biens durables. Lorsqu'elle est installée, il est très difficile de revenir en arrière. Le retour en arrière entraine des coûts fixes importants, c'est-à-dire le changement de comportement vis-à-vis de l'utilisation d'une monnaie et la volonté politique de s'engager dans le processus de la dé-dollarisation de l'économie.

A ce stade, l'un des inconvénients majeurs de la dollarisation est qu'elle rime avec la perte progressive de l'indépendance de la politique monétaire en raison de la composante de l'offre de monnaie constituée des dépôts en devises. En outre, le taux directeur de la BCC joue faiblement sur les taux débiteurs parce que les banques commerciales ne sont pas en Banque en raison notamment de la dollarisation élevée.

La politique monétaire a de l'emprise sur l'offre et la demande de monnaie, et ce, à travers ses dispositifs conventionnels tels que le taux directeur et l'assiette de la réserve obligatoire. Or, la demande de monnaie est, entre autres, fonction du revenu réel, du taux d'intérêt, du taux de change et du taux d'inflation.

La terreur de la dollarisation ne laisse pas la place à la politique monétaire d'agir normalement sur les agrégats monétaires. L'économie congolaise reste confrontée à une dollarisation manifeste qui se traduit sous trois formes, à savoir la dollarisation financière, réelle et des paiements.

Les faits suivants sont remarqués dans l'économie congolaise :

E les fortes fluctuations du taux de change qui traduisent les comportements inflationnistes dans le marché des biens et services ;

E l'instrument taux d'intérêt directeur a donc une efficacité limitée parce que les banques commerciales ne se refinancent quasiment pas à la banque centrale et la demande des crédits est en grande partie effectuée en devises étrangères;

E la surliquidité structurelle des banques primaires en monnaie nationale;

E les dépôts en monnaie étrangère sont dominants sur le total des dépôts;

E l'augmentation de l'encours des titres Bons BCC due à l'effet surliquidité.

Pour réduire progressivement la dollarisation de l'économie, la Banque Centrale, en coopération avec le Gouvernement, a mis en place une stratégie dont la toile de fond réside sur la consolidation de la stabilité des prix et des réformes structurelles - non contraignantes vis-à-vis du secteur privé - destinées à encourager les agents à utiliser la monnaie nationale.

2.5.2. Faible développement du système bancaire et des marchés financiers

L'économie congolaise est faiblement monétarisé et bancarisé. L'essentiel des moyens des paiements circule dans quelques grands pôles d'activités (Kinshasa, Katanga et Bas-Congo...). En outre, l'activité bancaire est concentrée dans les mêmes espaces. Cette situation fait que la portée des impulsions de la politique monétaire est très limitée.

Par ailleurs, le faible de développement des marchés financiers limite l'incidence des variations du taux directeur sur le reste de l'économie. Cette situation comporte aussi le risque de monétisation des déficits publics étant donné que l'Etat n'a pas de possibilité de se financer sur les marchés des capitaux.

De ce point de vue, les réformes allant dans le sens de garantir un développement pérenne du système financier congolais et d'accroitre sa résilience serait fortement salutaire afin de restaurer l'efficacité de la politique monétaire et garantir une expansion stable de l'épargne et de l'investissement, qui à terme aboutirait à une croissance économique robuste et viable à long terme.

2.5.3. Exposition de l'économie au risque de volatilité des prix à l'importation

L'économie congolaise est fortement dépendante de l'extérieur et sujette aux aléas liés à l'évolution économique et financier internationale. Les différentes frictions sur les marchés internationaux des produits de base notamment les produits pétroliers et alimentaires se répercutent directement sur la formation des prix intérieurs entrainant ainsi des pressions inflationnistes d'ampleur non négligeable52(*).

L'étude de NGONGA et TOMBALA dénote d'un autre canal par lequel l'économie congolaise est affectée par les chocs extérieurs53(*). Le cuivre étant le produit phare exporté par la RDC, ces auteurs ont montré qu'un ralentissement des cours de cuivre a des effets récessifs instantanées sur les exportations et les réserves de change, qui à leur tour affecte la dynamique du taux de change, qui finit par se répercuter sur le niveau des prix intérieur, puisque les anticipations des agents sont ancrées sur les fluctuations du taux de change.

2.5.4. Faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétaires

Il résulte de l'analyse de l'évolution des textes de loi régissant la constitution, l'organisation et le fonctionnement de la banque centrale du Congo, que celle-ci a été proclamée indépendante vis-à-vis du gouvernement de la République par successivement la loi n°005-2002 du 7 mai 2002 a son article 3 et la Constitution du 18 avril 2006 article 176. En d'autres termes, la BCC ne peut pas désormais recevoir de directive des pouvoirs publics pour définir et mettre en oeuvre la politique monétaire du pays, dont l'objectif est d'assurer la stabilité monétaire54(*).

La concentration des pouvoirs de nomination et de retrait des mandants des gestionnaires de la Banque centrale, entre les mains du Président de la République, a pour conséquence la dilution des pouvoirs de décision au sein des organes de la Banque. Car les textes des lois qui la consacrent permettent au Président de la République de faire du gouverneur de la Banque l'organe des organes, que personne ne contrôle ni ne surveille, mais qui doit tout au Président de la République qui l'a nommé.

2.5.5. Dominance budgétaire en RD Congo

L'histoire économique de la RDC renseigne que le désordre monétaire observé durant la décennie qui a été à la base de l'hyperinflation, était fortement tributaire de la monétisation des déficits publics qui a entrainé une expansion monétaire désordonnée et alimentée des pressions inflationnistes.

Il était dès lors évident qu'une politique monétaire efficace et crédible susceptible de conduire à une stabilité des prix devrait être libérée de la dominance budgétaire. C'est cet état de fait qui a consacré du point de vue juridique de toute abstinence du financement monétaire des déficits publics de la part de la BCC.

De ce point de vue, la politique monétaire se devrait de prendre ses responsabilités et se mettre au premier rang en tant que garante de la stabilité des prix en évitant catégoriquement tout financement des déficits du trésor, mais cette évidence n'est guère qu'avec une indépendance plus accrue de la BCC et des efforts consentis par le gouvernement pour éviter toute tentation vers le crédit net à l'Etat et une mobilisation optimale des ressources publiques.

SECTION 3. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Le cadre opérationnel de lapolitique monétaire est l'ensemble de ces instruments (variables sous contrôle) et procédures (modalités) que la Banque Centrale utilise dans le but d'atteindre ses objectifs de politique monétaire.

3.1. Instruments de la politique monétaire de la BCC

Pour obtenir la stabilité des prix et la maintenir à moyen et long terme, la Banque Centrale du Congo procède principalement par une régulation de la liquidité. En permanence, la BCC veille à ajuster la quantité de monnaie offerte par les institutions de dépôts aux besoins réels de l'économie en liquidité. Cette action s'effectue au moyen des instruments de la politique monétaire.

A travers la manipulation de ses instruments, la BCC mène régulièrement des opérations sur le marché monétaire et de change. Pour encadrer ces opérations et assurer les conditions d'une meilleure réalisation des interventions de la Banque Centrale, il est défini un ensemble des procédures codifiées dans des textes réglementaires.

Pour atteindre ses objectifs, la BCC recourt aux instruments ci-après55(*) :

(i) les taux d'intérêt sur le refinancement ;

(ii) le coefficient de la réserve obligatoire ;

(iii) les adjudications de billets de trésorerie.

Les interventions de la Banque Centrale dans le cadre de la politique monétaire sont souvent complétées par celles sur le marché de change.

Ainsi, des ventes et achats des devises, par voie des enchères ou des swaps des devises, sont réalisées pour atteindre le double objectif de lissage du taux de change et d'amélioration des réserves internationales, sachant que ces derniers ont une incidence sur la stabilité des prix intérieurs.

3.1.1. Taux d'intérêt

Le taux d'intérêt est le loyer de l'argent prêté par la Banque Centrale aux banques commerciales. La BCC met à la disposition de ces derniers deux guichets de refinancement, à savoir : le guichet des prêts à court terme et celui des facilités permanentes. C'est le marché en banque. Il est régi par l'instruction n°4 de la BCC, relative aux opérations du marché monétaire.

a. Opérations des prêts à court terme

Elles consistent en la mise à disposition des liquidités aux banques à une maturité maximale de 7 jours. Le renouvellement de ces prêts est laissé à l'appréciation de la Banque Centrale. Le taux d'intérêt appliqué sur ces prêts est le taux directeur de la Banque Centrale du Congo. Les intérêts s'y rapportant sont précomptés.

b. Opérations des facilités permanentes

Ce sont des prêts au jour le jour à travers lesquelles la Banque Centrale cède des liquidités aux banques à une maturité de 24 heures. Elles ont également pour finalité de favoriser un meilleur dénouement des opérations de compensation interbancaire.

Le taux d'intérêt appliqué sur les facilités permanentes est égal au taux directeur majoré d'une marge en points de pourcentage. Il convient de relever que le marché de facilités permanentes est plus actif que celui des prêts à court terme.

3.1.2. Coefficient de la réserve obligatoire

La réserve obligatoire est régie par l'instruction n°10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de la réserve obligatoire sont déterminés par l'autorité monétaire.

En général, l'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas de chocs structurels sur la liquidité.

La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agréées à détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec une vocation prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.

Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.

Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entraîner une modification de la gestion des éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitution de réserves.

3.1.3. Adjudications des billets de trésorerie (BTR)

La Banque Centrale du Congo réalise des enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la régulation à très court terme de la liquidité bancaire. Le billet de trésorerie est un titre de créance négociable émis par l'Institut d'Emission. Les opérations sur ce titre sont régies par l'instruction n°20 de la BCC. Les BTR sont dématérialisés. Les opérations se déroulent à une fréquence hebdomadaire et les titres ad hoc sont émis pour deux maturités : 7 et 28 jours.

Les adjudications des BTR ont été mises en place au début du mois d'avril 2008 en vue de conférer une plus grande souplesse à la politique monétaire et de donner davantage l'initiative à la Banque Centrale. Elles ont permis de renforcer la régulation de la liquidité.

En guise de conclusion, il était question d'analyser dans ce chapitre le processus de la mise en oeuvre de la politique monétaire par la Banque Centrale du Congo. La première section de ce chapitre aborde le cadre institutionnel de la politique monétaire qui est l'ensemble des fondements juridiques (dispositions constitutionnelles, légales et réglementaires) qui définissent la mission de la Banque Centrale, ses pouvoirs, son indépendance, ses organes de décision, et sa transparence en matière de politique monétaire.

Enfin, la deuxième section a été consacrée sur le cadre analytique de la politique monétaire de la BCC qui en premier lieu concerne les objectifs de la politique monétaire, les principaux axes d'analyse : les canaux de transmission de la politique monétaire, les analyses monétaires, la nature des chocs sur la liquidité et sur l'économie, l'analyse de l'économie et des marchés internationaux, l'analyse de la croissance de l'activité économique et des opérations du secteur public et en second lieu démontrer les facteurs qui freinent l'efficacité de la politique monétaire en RDC à savoir : la forte dollarisation, le faible développement du système financier congolais qui limite l'influence des variations du taux directeur sur le reste de l'économie, la dominance budgétaire, la vulnérabilité aux chocs exogènes, et l'inélasticité de la demande de monnaie au taux d'intérêt. Cette situation fait que la portée des impulsions de la politique monétaire soit restreinte.

La troisième section a eu le mérite d'examinée le cadre opérationnel de la politique monétaire en RDC qui se focalise sur l'ensemble des instruments (les taux d'intérêt sur le refinancement, le coefficient de la réserve obligatoire et les adjudications de billets de trésorerie) que la Banque Centrale utilise dans le but d'atteindre ses objectifs (final, intermédiaire, opératoire) de politique monétaire.

CHAPITRE 3. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DANS L'ECONONOMIE CONGOLAISE DOLLARISEE

La dollarisation pourrait accroître la fragilité du système financier. Les banques peuvent devenir vulnérables face à l'accroissement des transactions en devises. Puisque la Banque Centrale domestique ne crée pas des devises, le système bancaire devient plus vulnérable en cas de défaillance ou d'incapacité d'une banque donnée à honorer ses engagements en devises. Une crise de liquidité individuelle peut ainsi se généraliser à l'ensemble du système bancaire dans la mesure où la Banque Centrale domestique ne peut pas jouer un rôle de prêteur des devises en dernier ressort (suite par exemple à l'insuffisance des réserves de change). Lorsque l'économie est complètement dollarisée, la Banque Centrale domestique perd totalement son rôle de prêteur en dernier ressort au profit de la Banque Centrale émettrice de la monnaie de référence.

Les analyses aussi bien théoriques qu'empiriques ont démontré que la RDC figure parmi les économies les plus dollarisée au monde. La dollarisation de l'économie affecte, en règle générale, les fonctions de réserve de valeur et d'unité de compte pour les biens durables et surtout les décisions de l'institut d'émission. Lorsqu'elle est installée, il est très difficile de revenir en arrière. Le retour entraine des coûts fixes importants, c'est-à-dire le changement de comportement vis-à-vis de l'utilisation d'une monnaie et la volonté politique de s'engager dans le processus de la dédollarisation de l'économie.

Dans le but de répondre à nos questions, nous proposons d'étudier empiriquement l'efficacité de la politique monétaire dans une économie dollarisée en utilisant le vecteur autorégressif (VAR) afin d'analyser les causalités entre les variables et leurs analyses dynamiques. Ce chapitre sera organisé de façon suivante : d'abord, nous parlerons de la spécification de modèle VAR ; ensuite, nous parlerons de l'évaluation empirique.

SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE VECTORIEL AUTOREGESSIF (VAR)

La modélisation VAR repose toutefois sur l'hypothèse que l'évolution de l'économie peut être bien approchée par la description du comportement dynamique d'un vecteur de k variables dépendant linéairement du passé. Elle a été introduite en économétrie en 1980 par SIMS comme une alternative aux modèles à équations simultanées.

Au regard de la période, ces modèles ont donné des résultats très médiocres, notamment en termes de prévisions et ont suscité un grand nombre de critiques au sujet de la simultanéité des relations et de l'exogénéité des variables. La modélisation VAR permet, sans recourir à une théorie économique en amont, d'avoir un cadre relativement bien adapté pour notre étude, et permet d'analyser l'efficacité des politiques macroéconomiques.

3.1.1. Représentation du modèle VAR

Un vecteur autorégressif (VAR) est un système d'équations linéaires dynamiques dans lequel chaque variable est écrite comme fonction linéaire de ses propres valeurs retardées et de celles des autres variables .Considérons k variables ou processus stationnaires .

Chacun de ces processus est fonction de ses propres valeurs passées, mais aussi des valeurs passées et présentes de l'autre processus. Si nous notons p le nombre de retards, le modèle VAR(p) décrivant la dynamique des k variables sous forme réduite s'écrit de la manière suivante :

(2)

;

Cette représentation peut s'écrire à l'aide de l'opérateur retard :

que l'on peut, à son tour, réécrire de la façon suivante :

I la matrice identité, L l'opérateur retard et satisfait les conditions de bruit blanc.

3.1.2. Vérification de la stationnarité des variables

Les séries économiques sont très souvent des séries non stationnaires. Pour appréhender la stationnarité d'une série, on applique des tests de racine unitaire. Il existe de nombreux tests de racine unitaire, nous présentons ici uniquement le test de Dickey et Fuller visant à tester l'hypothèse nulle de non stationnarité contre l'hypothèse alternative de stationnarité.

3.1.3. Détermination du nombre de décalage ou retard optimal

Pour déterminer le nombre de retards optimal pour un VAR(p) ; on peut utiliser plusieurs méthodes. Une procédure type consiste à estimer tous les modèles VAR pour des ordres p allant de 0 à un certain ordre h fixé de façon arbitraire (nombre de retards maximum pour la taille d'échantillon considéré, ou nombre de retards maximum compatible avec une théorie ou une intuition économique). Pour chacun de ces modèles, on calcule les fonctions AIC (p) et SC (p) de la façon suivante :


où k est le nombre des variables du système, n est le nombre d'observations, p est le nombre de retards et Ù est la matrice des variances-covariances des résidus estimés du modèle, det désignant son déterminant. On retient le retard p du modèle qui minimise ces critères.

3.1.4. Estimation d'un processus VAR

Tous comme pour les processus AR univariés plusieurs méthodes d'estimation sont envisageables pour les processus VAR: La première consiste tout simplement à appliquer les MCO. La seconde principale méthode consiste en le maximum de vraisemblance.

3.1.5. Causalité au sens de Granger

Une des questions posées par Sims avec les processus VAR est de savoir s'il existe une relation de causalité entre les différentes variables du système. En fait, théoriquement, la mise en évidence de relations causales entre les variables économiques fournit des éléments de réflexion favorables à une meilleure compréhension et interprétation des phénomènes économiques.

Granger (1969) a proposé les concepts de causalité et d'exogénéité. Afin de présenter cette notion, considérons deux variables et On dit que cause au sens de Granger si la prévision de fondée sur la connaissance des passés conjoints de et est la meilleure que la prévision fondée sur la seule connaissance du passé de . Autrement, la variable est la cause de la variable , si la prédictibilité de est améliorée lorsque l'information relative à est incorporée dans l'analyse.

Considérons le processus VAR(p) à deux variables et stationnaires :

(5)

Tester l'absence de causalité de et  revient à effectuer un test de restriction sur les coefficients des variables de la représentation VAR56(*). Voici les critères de décision de test de causalité :

- Si l'hypothèse nulle suivante est acceptée :

Cela implique ne cause pas ;

- Si l'hypothèse nulle suivante est acceptée :

Cela implique ne cause pas  .

Il convient de noter que si les deux hypothèses nulles ne sont pas acceptées, c'est-à-dire cause , et cause , on parle de boucle rétroactive.

3.1.6. Dynamique d'un modèle VAR

La méthode de décomposition des chocs initialement préconisée par Sims repose sur la décomposition de Cholesky qui suit un schéma récursif. Le caractère a-théorique de la méthodologie VAR souhaitée par Sims n'est finalement que partielle, puisque le modélisateur doit ordonner les équations de son système de la variable la plus exogène à la variable la plus endogène. Ainsi, les résultats dépendent ici de l'ordre des variables qui est retenu.

En effet, les processus VAR permettent d'analyser les effets de la politique économique grâce à la simulation de chocs aléatoires (sur les valeurs présentes et passées des variables endogènes. Dès lors, un choc sur la ième variable peut affecter directement cette ième variable, mais également les autres variables du processus au travers de la dynamique de la représentation VAR. Il faut néanmoins préciser qu'une telle analyse s'effectue toujours ceteris paribus (toutes choses égales par ailleurs).

Pour analyser des chocs d'un processus VAR, il convient au préalable de réécrire ce processus sous la forme moyenne mobile : la représentation VMA (Vector Moving Average). Etant donné que tout processus stationnaire admet une représentation sous forme moyenne mobile infinie (Lardic et Mignon, 2002), il est possible de réécrire le processus VAR sous cette forme.

L'étude des fonctions de réponse aux chocs est bien souvent complétée par une analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision. Le modélisateur peut alors déterminer la contribution de chaque innovation (choc) à la variance totale de l'erreur de prévision du processus.

Afin d'appréhender les relations dynamiques existantes entre les variables considérées, à l'aide de trois instruments d'analyse généralement utilisés par les économistes, à savoir les tests de causalité, la décomposition de la variance de l'erreur de prévision et les fonctions de réponse au choc, il est nécessaire d'étudier la stabilité du modèle VAR spécifié. Ainsi, le modèle VAR est stable si toutes les racines du polynôme sont à l'intérieur du cercle unité.

SECTION II : EVALUATION EMPIRIQUE DE L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE DOLLARISEE

Pour évaluer l'efficacité de la politique monétaire, nous allons construire un modèle intégrant les variables de la politique monétaire, la variable de contrôle et les variables - objectif. En d'autres termes, il s'agira à l'aide de la modélisation VAR de vérifier dans quelle mesure un choc ou une innovation de politique monétaire de la Banque Centrale du Congo se répercute sur l'activité économique et le niveau général des prix dans un contexte de la dollarisation de l'économie congolaise. Les estimations seront faites sur les données annuelles allant de 1988 à 2018, période pendant laquelle la RDC a connu de mutations structurelles et une forte dollarisation de son économie.

3.2.1. Choix des variables du modèle

L'évaluation des effets de la dollarisation sur l'efficacité de la politique monétaire de la BCC nécessite un bon choix des variables. De ce fait, nous avons retenu cinq variables : le taux d'inflation (TIF), le taux de dépréciation du taux de change nominal (TTC), le taux d'intérêt directeur (TDI), le taux de dollarisation (TDO), le taux de la masse monétaire (TM) et le taux de croissance économique (TCR).

Le choix de ces variables se fonde sur certaines considérations théoriques que pratiques ci-après :

E Le Taux d'Intérêt Directeur(TDI): C'est le taux de refinancement des banques à la Banque Centrale via le réescompte ou les prêts à court terme. C'est le taux pivot autour duquel se déterminent d'autres taux applicables sur le marché monétaire et interbancaire.

E Le Taux de la Masse monétaire (TM): la masse monétaire est la quantité de la monnaie en circulation, celle-ci est une variable déterminant de la stabilité des prix. Elle a été retenue compte tenu que les objectifs quantitatifs de la politique monétaire portent sur l'évolution des agrégats monétaires.

E Le Taux de Dépréciation du Taux de Change nominal (TTC) : le taux de change est un instrument de régulation des échanges extérieurs. Pour une petite économie ouverte comme la RD Congo, avec l'intensification de la libéralisation financière, le taux de change est une variable cruciale qui doit être prise en compte par les autorités monétaires dans leur conduite. En fait, le taux de change nominal représente le nombre d'unités de Francs congolais pour une unité de dollar US ;

E Le taux de la dollarisation (TDO): c'est la variable qui permet de quantifier la quantité des devises à la circulation ;

E Le taux d'inflation (TIF) : car l'objectif principal de la politique monétaire est la stabilité des prix ;

E Le taux de croissance économique (TCR) : c'est un indicateur qui mesure l'évolution de l'activité économique. L'efficacité de la politique monétaire est appréhendée à partir de cette variable.

3.2.2. Test de stationnarité sur les variables

Une question très importante dans l'étude de séries temporelles est de savoir si celles-ci suivent un processus stationnaire. On entend par là, le fait que la structure du processus sous-jacent supposé évolue ou non avec le temps. Lorsque la structure reste la même, le processus est dit alors stationnaire. En d'autres termes, avant le traitement d'une série chronologique, il convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques. Si ces caractéristiques, c'est-à-dire son espérance et sa variance, se trouvent modifier dans le temps, la série chronologique est considérée comme non stationnaire; dans le cas d'un processus stochastique invariant, la série temporelle est alors stationnaire.

En d'autres termes, une série est stationnaire si sa moyenne et sa variance sont constantes à travers le temps. D'abord, nous procédons à l'analyse graphique pour voir l'évolution des variables (test informel). Ensuite, nous mettons en place des tests de racine unitaire sur les variables, afin de vérifier leur stationnarité (test formel). Si les variables ne sont pas stationnaires, c'est-à-dire qu'elles possèdent une racine unitaire, il sera nécessaire de les intégrer.

3.2.2.1. Analyse graphique des variables

L'analyse graphique permet de détecter la non stationnarité de la variable si on observe des tendances ou des chocs aléatoires. La non stationnarité peut conduire à estimer des régressions qui ont l'air statistiquement très correctes entre les variables qui n'ont en réalité aucun lien entre elles ; il s'agit du célèbre problème des corrélations fictives. La non stationnarité invalide également les tests usuels.

a. L'analyse graphique du taux de la dollarisation (TDO)

Graphique 3.1. L'analyse l'évolution du taux de dollarisation de 1988 à 2018

Source : Graphique fait par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

Ce graphique montre que la dollarisation a connu des fluctuations aléatoires durant la période sous revue. Mais ces fluctuations sont accompagnées par une tendance vers le bas durant les 18 dernières années de notre étude et par une tendance vers haussière. Nous présumons que cette série est non stationnaire.

b. L'analyse graphique du taux d'inflation (TIF)

Graphique 3.2.L'analyse l'évolution du taux d'inflation de 1988 à 2018 (TIF)

Source : Graphique fait par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

Ce graphique montre que le taux d'inflation a connu des fluctuations durant toute la période sous revue. Malgré ces fluctuations, nous observons deux périodes d'accalmie : avant 1990 et après 2002. Nous présumons que cette variable est non stationnaire.

c. L'analyse graphique du taux d'intérêt directeur (TDI)

Graphique 3.3. L'analyse l'évolution du taux d'intérêt directeur de 1988 à 2018

Source : Graphique fait par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

En visualisant ce graphique, il ressort que la série du taux d'intérêt directeur révèle une évolution non stationnaire à travers le temps caractérisée par une tendance aléatoire.

d. L'analyse graphique du taux de dépréciation du taux de change nominal (TTC)

Graphique 3.4.L'analyse de l'évolution du taux de change (TTC) de 1988 à 2018

Source : Graphique fait par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

La visualisation graphique du taux de dépréciation du taux de change montre que cette variable a connu des fortes fluctuations entre 1989 et 2002. Après 2002, elle a commencé à enregistrer une stabilité relative. Ce qui nous permet de soupçonner la non stationnarité de la série.

e. L'analyse graphique du taux de la masse monétaire (TM)

Graphique 3.5.L'analyse l'évolution du taux de la masse monétaire (TM) de 1988 à 2018

Source : Graphique fait par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

Le taux de la croissance de la masse monétaire révèle deux périodes : avant 2002, on observe une tendance à la hausse et à la baisse et après 2002 est resté relativement stable jusqu'à 2018. Cette évolution interdit la stationnarité par présomption.

f. L'analyse graphique du taux de croissance économique (TCR)

Graphique 3.6.L'analyse l'évolution du taux de croissance économique (TCR) de 1988 à 2018

Source : Graphique fait par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

L'évolution de croissance économique a subi des fluctuations aléatoires durant la période sous revue. Cette évolution interdit la stationnarité par présomption.

Par ailleurs, l'analyse graphique peut être trompeuse. Nous recourons aux tests formels pour vérifier si ces six variables sont stationnaires ou pas. Le test le plus utilisé parmi tous les tests de racine unitaire est le test de Dickey - Fuller.

3.2.2.2. Test de Racine unitaire

Nous recourons au test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) en vue de tester la présence de racine unitaire. Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous nous permet de confirmer la stationnarité de la série ou de la série différenciée si la statistique ADF(négative) en valeur absolue est supérieure aux valeurs critiques de MacKinnon (VCM) en valeur absolue, ou la non stationnarité dans le cas contraire. En d'autres termes, si la statistique ADF est positive, la série est stationnaire. Mais si elle est négative, elle est stationnaire si elle est inférieure à la valeur critique de Mackinnon.

Tableau 3.1.Tests de racine unitaire de Dickey Fuller Augmenté

Variable

Test de ADF en niveau

Test de ADF en différence première

Ordre d'intégration

Décision

ADF

VCM au seuil de 5%

ADF

VCM au seuil de 5%

TTC

-2,572337

-1,953381

 
 

I(0)

S

TIF

-4,402603

-2,998064

 
 

I(0)

S

TM

-4,568404

-2,998064

 
 

I(0)

S

TDO

0,365853

-1,952473

-6,978051

-1,952910

I(1)

S

TDI

-3,974435

-3,568379

 
 

I(0)

S

TCR

-3,594294

-3,574244

 
 

I(0)

S

Note : DS = Difference stationary ADF = Dickey Fuller Augmenté I(1)= Intégré d'ordre 1 I(0)= Intégré d'ordre 0 VCM = Valeur critique de Mackinnon S= Stationnaire.

En se référant aux informations fournies par le tableau 3.1, nous observons que le taux de dépréciation du taux de change (TTC), le taux de croissance de la masse monétaire (TM), le taux d'intérêt directeur (TDI), le taux de croissance économique (TCR) et le taux d'inflation (TIF) sont intégrés d'ordre 0 c'est-à-dire stationnaires en niveau sauf le taux de dollarisation qui est intégré d'ordre 1, c'est-à-dire stationnaire en différence première.

En utilisant la différence première, la variable non stationnaire en niveau devient la variation du taux de dollarisation. Ce qui nous permet d'utiliser le modèle VAR(p) car toutes les variables sont devenues stationnaires.

3.2.3. Détermination du nombre de retards optimal

La procédure pour l'estimation d'un modèle VAR exige la connaissance de la longueur ou le nombre de retards dans les équations du modèle. Les critères de Akaike et de Schwarz sont utilisés pour déterminer le nombre de retards p du modèle VAR des décalages h allant de 1 à 3. On retient le retard p qui minimise ces deux critères. En cas de contradiction, nous allons utiliser le principe de parcimonie en retenant le critère qui donne le nombre de retards optimal le moins élevé.

Tableau 2.2. Nombre de retards optimal suivant les critères d'information

Nombre de retards

AIC

SC

1

60,2521

62,2323

2

54,6979

58,4091

3

43,0527

48,5240

Source : Estimation de l'auteur avec le logiciel Eviews 7.

Note:AIC = Akaike Information Criterion SC = Schwarz Criterion

Les résultats du tableau ci-dessus nous montrent que pour le critère d'information de Akaike, la valeur minimale est 43,0527 au troisième décalage et pour le critère d'information de Schwarz, la valeur minimale est 48,5240 au troisième décalage également. Ainsi, nous retenons un processus VAR(3).

3.2.4. Spécification du modèle VAR(3)

Pour estimer le modèle VAR, il faut spécifier la forme réduite. Ainsi, la forme réduite du modèle VAR (3) retenue se présente de la manière suivante :

3.2.5. Étude et résultats des tests de causalité au sens de granger

La régression est un outil permettant de résumer un lien statistique entre les variables. Lorsqu'on s'intéresse aux études empiriques des comportements, l'endogénéité des variables explicatives pose souvent des problèmes. Ainsi, nous essayons dans notre étude de chercher et de déterminer l'existence d'une relation de cause dans un sens statistique entre les variables de transmission de la politique monétaire et le taux de dollarisation, l'inflation et la croissance économique.

La mise en évidence des relations causales entre les variables économiques fournit des éléments de réflexion propices à une meilleure compréhension des phénomènes économiques. Le but est de se demander si la variable X cause la variable Y, et de voir dans quelle proportion la valeur courante de Y peut être expliquée par ses valeurs passées, et si en ajoutant des valeurs retardées de X, l'explication est meilleure.

3.2.5.1. Causalités entrela variation du taux de dollarisation et les variables de transmission de la politique monétaire

Le tableau ci-après nous donne les différents tests de causalité au sens de Granger entre le taux de dollarisation et les variables de transmission de la politique monétaire:

Tableau 3.3.Tests de causalité au sens de Granger entre la variation du taux de dollarisation et les variables de transmission de la politique monétaire

Variables de transmission de la politique monétaire

Retard optimal du taux de dollarisation

Retard optimal des variables de transmission de la politique monétaire

Les variables de transmission causent la variation du taux de dollarisation

La variation du taux de dollarisation cause les variables de transmission de la politique monétaire

Probabilité associée à la statistique de F deFisher

Décision

Probabilité associée à la statistique de F deFisher

Décision

TM

 

0

0,3234

Non

0,0008

Oui

TDI

1

0

0,1140

Non

0,1436

Non

TTC

 

0

0,0324

Oui

0,0012

Oui

Source : Elaboré par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

Dans ce tableau, la première colonne représente les variables de transmission de la politique monétaire, la deuxième colonne rapporte le retard optimal du taux de dollarisation. Dans la troisième colonne, nous rapportons le retard optimal des variables de transmission de la politique monétaire. La quatrième colonne expose les résultats des tests de causalité en considérant la variable taux de dollarisation comme variable expliquée (modèle 1) ainsi que la décision de causalité obtenue.

La cinquième colonne affiche les mêmes résultats en prenant à chaque fois les variables de transmission de la politique monétaire comme variable expliquée (modèle 2).

Les différents tests de causalité au sens de Granger du tableau 3.3 nous renseignent au seuil de signification de 5% que :

E Le taux de croissance de la masse monétaire ne cause pas le taux de dollarisation, mais ce dernier cause le taux de croissance de la masse monétaire. 

La croissance de taux de dollarisation durant la période sous étude a accélérée la création monétaire. En fait, les agents économiques sont tentés d`éviter la taxe d`inflation en réduisant leurs encaisses en monnaie nationale et en les convertissant en devises étrangères. Il en découle que, pour un niveau de seigneuriage donné, l`Etat doit émettre davantage de monnaie pour compenser, par un taux d`inflation soutenu, le rétrécissement de la base imposable.

E L'absence de la causalité bidirectionnelle entre le taux directeur et la variation du taux de dollarisation.

Nous observons que la variation du taux de dollarisation de l'économie congolaise n'est pas causée par le taux directeur. Aussi, la prédiction de la variation du taux de dollarisation n'est pas affectée par les niveaux passés du taux directeur.

E Le taux de dépréciation du taux de change cause la variation du taux de dollarisation de l'économie congolaise, et cette dernière cause également le taux de dépréciation du taux de change.

La dollarisation de l'économie augmente la demande des devises sur le marché des changes, ce qui aggrave la dépréciation de la monnaie nationale.

De ce fait, le contrôle du taux de dépréciation du taux de change en RDC passe par la maîtrise de la variation du taux de dollarisation.

3.2.5.2. Causalités entreles variables de transmission de la politique monétaire et le taux d'inflation

Le tableau ci -après nous donne les différents tests de causalité au sens de Granger entre le taux d'inflation et les variables de transmission de la politique monétaire :

Tableau 3.4.Tests de causalité au sens de Granger entre le taux d'inflation (variable- objectif) et les variables de transmission de la politique monétaire

Variables de transmission de la politique monétaire

Retard optimal du taux d'inflation

Retard optimal des variables de transmission de la politique monétaire

Les variables de transmission causent le taux d'inflation

Le taux d'inflation cause les variables de transmission

Probabilité associée à la statistique de F deFisher

Décision

Probabilité associée à la statistique de F deFisher

Décision

TM

 

0

0,0000

Oui

0,0000

Oui

TDI

0

0

0,7593

Non

0,0006

Oui

TTC

 

0

0,0000

Oui

0,0000

Oui

Source : Elaboré par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

De même dans le tableau 3.4, la première colonne représente les variables de transmission de la politique monétaire, la deuxième colonne rapporte le retard optimal du taux d'inflation. Dans la troisième colonne, nous rapportons le retard optimal des variables de transmission de la politique monétaire. La quatrième colonne expose les résultats des tests de causalité en considérant la variable taux d'inflation comme variable expliquée (modèle 1) ainsi que la décision de causalité obtenue. La cinquième colonne affiche les mêmes résultats en prenant à chaque fois les variables de transmission de la politique monétaire comme variable expliquée (modèle 2).

Les différents tests de causalité au sens de Granger du tableau 3.4 nous renseignent au seuil de signification de 5% que :

E Le taux de croissance de la masse monétaire cause le taux d'inflation, ce dernier cause également le taux de croissance de la masse monétaire

Nous observons une causalité bidirectionnelle entre le taux de croissance de la masse monétaire et le taux d'inflation. L'inflation étant vue comme un des maux les plus importants de l'économie congolaise à cause de ses conséquences néfastes au plan économique et social. C'est la raison pour la stabilité des prix, il faut limiter de l'évolution de la masse monétaire correspondant à l'augmentation des biens et services.

Ces résultats nous montrent également que l'accélération du taux d'inflation a poussé les autorités monétaires à accélérer les émissions monétaires. Le seigneuriage est donc fonction du taux d`inflation. L`Etat peut se procurer des ressources réelles par ce biais jusqu`à un certain point, c`est-à-dire lorsque le taux d`inflation est deçà d`un certain seuil. Dépassé ce niveau, toute tentative de manipuler le seigneuriage en réduit l`efficacité, car les agents économiques vont tenter à leur tour d`éviter la taxe d`inflation en réduisant leurs encaisses. Il en découle que, pour un niveau de seigneuriage donné, l`Etat doit émettre davantage de monnaie pour compenser, par un taux d`inflation soutenu, le rétrécissement de la base imposable.

L'étude fondatrice de Milton Friedman et d'autres études à travers le monde ont montré aussi clairement une corrélation positive entre la croissance de la masse monétaire et le niveau de l'inflation. En RDC, on assiste à une forte prévalence des facteurs budgétaires dans l'expansion monétaire et l'alimentation de l'inflation.

La ténacité de cette relation est variable dans le temps et remonte aux premières années de l'accession du pays à l'indépendance. L'effondrement de l'appareil administratif, par une chute catastrophique des recettes publiques alors que les dépenses publiques liées principalement aux traitements des fonctionnaires et au fonctionnement des institutions de l'Etat s'étaient fortement accrues.

E Le taux directeur ne cause pas le taux d'inflation, et ce dernier cause le taux directeur.

La politique de modification du taux directeur en RDC ne stabilise pas les prix car cette modification n'affecte pas directement l'évolution du crédit à l'économie et indirectement l'évolution de la masse monétaire. Mais l'accélération de l'inflation pousse les autorités monétaires à modifier leur taux directeur généralement à la baisse.

E La présence de la causalité directionnelle entre le taux de dépréciation du taux de change et le taux d'inflation.

La variation du taux de change a sensiblement affecté l'inflation en RDC, l'inverse également.Réaliser et maintenir la variation du taux de change dans une fourchette acceptable par une politique de change prudente peut être avantageux pour stabiliser les prix. En plus, combattre l'inflation permet aussi aux autorités monétaires de stabiliser le taux de change nominal.

3.2.5.3. Causalités entreles variables de transmission de la politique monétaire et la croissance économique

La compréhension des canaux de transmission de la politique monétaire est donc, un préalable pour la conduite de la politique monétaire efficiente. Pour que la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo soit un succès, les autorités monétaires doivent pouvoir évaluer précisément le rythme et l'incidence de leurs actions sur l'économie, ce qui suppose une compréhension des mécanismes sur lesquels la politique monétaire affecte le secteur réel. Certes, pour analyser l'efficacité de la politique monétaire en RDC, nous devons évaluer les liens de causalité entre les variables de transmission de la politique monétaire et le Produit intérieur brut réel.

Le tableau 3.5 ci-après nous donne les différents tests de causalité au sens de Granger entre le taux de croissance économique et les variables de transmission de la politique monétaire en RDC :

Tableau 3.5.Tests de causalité au sens de Granger entre le taux de croissance économique (variable- objectif) et les variables de transmission de la politique monétaire

Variables de transmission de la politique monétaire

Retard optimal du taux de croissance économique

Retard optimal des variables de transmission de la politique monétaire

Les variables de transmission de la politique monétaire causent le taux de croissance économique

Le taux de croissance économique cause les variables de transmission de la politique monétaire

Probabilité associée à la statistique de F deFisher

Décision

Probabilité associée à la statistique de F deFisher

Décision

TM

 

0

0,6112

Non

0,0049

Oui

TDI

0

0

0,6158

Non

0,0202

Oui

TTC

 

0

0,1264

Non

0,0185

Oui

Source : Elaboré par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

Dans ce tableau, la première colonne représente les variables de transmission de la politique monétaire, la deuxième colonne rapporte le retard optimal du taux de croissance économique. Dans la troisième colonne, nous rapportons le retard optimal des variables de transmission de la politique monétaire. La quatrième colonne expose les résultats des tests de causalité en considérant la variable taux de croissance économique comme variable expliquée (modèle 1) ainsi que la décision de causalité obtenue. La cinquième colonne affiche les mêmes résultats en prenant à chaque fois les variables de transmission de la politique monétaire comme variable expliquée (modèle 2).

Les différents tests de causalité au sens de Granger du tableau 6 nous renseignent au seuil de signification de 5% que :

E Le taux de croissance de la masse monétaire ne cause pas le taux de croissance économique, mais ce dernier cause le taux de croissance de la masse monétaire.

L'agrégat monétaire permet de prendre en compte le canal IS-LM traditionnel ou la monnaie en déséquilibre. Pour ce dernier, l'offre de monnaie peut différer de la demande à court terme, la différence entre les deux est susceptible d'affecter le sentier de dynamique du PIB réel et des prix. Les résultats de notre étude montrent quela variation de l'offre de monnaie n'a pas affecté la croissance économique en RDC pendant la période sous revue.Mais les autorités monétaires font varier la masse monétaire en fonction de l'évolution de l'activité économique passée.

E Le taux directeur ne cause pas le taux de croissance économique, mais ce dernier cause le taux de directeur.

Dans le contexte de la libéralisation financière, la politique monétaire s'appuie essentiellement sur les taux d'intérêts directeurs des banques. La transmission des impulsions monétaires par le canal de taux d'intérêt est la suivante : une baisse des taux d'intérêts directeur de la Banque Centrale engendre une hausse de l'offre de monnaie, ce qui crée un déséquilibre sur le marché de la monnaie, toutes choses égales par ailleurs. Ce déséquilibre engendre une expansion temporaire du revenu réel, issue de la hausse des dépenses réelles de consommation et d'investissement, consécutive à la hausse des crédits domestiques.

Les résultats des tests de causalité montrent que la croissance économique n'est pas causée par le taux directeur en RDC. Ainsi, la dollarisation de l'économie et le problème de désintermédiation financière que traverse la RD Congo depuis des nombreuses années limite les efforts fournis par les autorités monétaires pour influer sur l'activité économique et fait de sorte que l'utilisation du canal de taux d'intérêt ne respecte pas fidèlement les attentes théoriques.

E Le taux de dépréciation du taux de change nominal ne cause pas le taux de croissance économique, mais ce dernier cause le taux de change nominal.

La théorie économique stipule que le taux de change a une influence sur la production d'une économie via son impact sur les exportations nettes. Dans cette optique, la dépréciation monétaire baisse les prix des produits nationaux par rapport aux prix des biens étrangers, ce qui occasionne la hausse des exportations nettes et de la production.

Les résultats de nos estimations indiquent que la croissance du PIB réel n'est pas causée par la dépréciation du taux de change nominal. Cela est dû à l'inefficacité de la dépréciation du taux de change à améliorer le solde de la balance commerciale ou à augmenter les exportations nettes en RDC.

3.2.5.4. Schéma des causalités entre toutes les variables du système

Les causalités au sens de Granger entre toutes les variables retenues sont données par le schéma ci-après :

Ce schéma montre que toutes les variables de transmission de la politique monétaire ne causent pas la croissance économique, mais la variation du taux de dollarisation cause la croissance économique. Ainsi, la maîtrise du taux de dollarisation permet aux autorités monétaires de renforcer l'efficacité de la politique monétaire.

Pour bien appréhender les effets des chocs des variables de transmission de la politique monétaire sur la production et le niveau général des prix, nous devons compléter cette étude par l'analyse de la décomposition de la variance de l'erreur que nous allons voir dans la sous-section suivante.

3.2.6. Analyse des chocs de la politique monétaire par décomposition de la variance de l'erreur

L'étude des causalités entre les variables est bien souvent complétée par une analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision. Le modélisateur peut alors déterminer la contribution de chaque innovation (choc) à la variance totale de l'erreur de prévision du processus.

Partant de la décomposition des résidus en innovations on peut calculer quelle est la contribution de chaque innovation à la variance totale de l'erreur de prévisions du processus VAR. Cette technique est utilisée pour atteindre l'un des objectifs de notre travail. De ce fait, nous allons calculer pour les séries de taux d'inflation et de taux de la croissance économique, les parts de la variance dues aux chocs des variables du système.

3.2.6.1. Analyse des chocs par décomposition de la variance de la variation du taux d'inflation

Le tableau ci-après nous donne les informations sur la décomposition de la variance de l'erreur du taux d'inflation :

Tableau 3.6.Décomposition de la variance de l'erreur du taux d'inflation

Décomposition de la variance de TIF :

 

 

 

 

 

 

Période

TDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

Moyenne annuelle

4,22

22,64

38,67

15,97

18,10

0,40

Source : Elaboré par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

Les résultats relatifs à l'étude de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision du taux d'inflation reportés au tableau 3.6 nous informent que cette variance est due durant dix ans en moyenne pour 4,22% aux innovations de la variation du taux de dollarisation de l'économie congolaise, 18,46% aux innovations de la croissance du PIB réel, 38,67% aux chocs de taux de croissance de la masse monétaire, 18,10% à ses propres innovations, 22,64% aux innovations du taux de dépréciation du taux de changeet 0,40% du taux d'intérêt directeur.

En fait, nos résultats empiriques montrent que la croissance de l'offre de monnaie et le taux de dépréciation du taux de change sont les sources principales de l'inflation en RDC, mais le taux d'intérêt directeur n'est pas le déterminant du taux d'inflation. Certes, toutes les variables de la transmission de la politique monétaire retenues contribuent globalement à 61,71% de la fluctuation du taux d'inflation. Ainsi, les canaux de l'agrégat monétaire et du taux de change permettent à la Banque Centrale du Congo de stabiliser les prix. Par contre le canal du taux d'intérêt n'est pas efficace pour maîtriser l'inflation en RDC. La dollarisation de l'économie et le problème de désintermédiation financière que traverse la RD Congo depuis des nombreuses années limite les efforts fournis par les autorités monétaires pour influer sur l'inflation et fait de sorte que l'utilisation du canal de taux d'intérêt ne respecte pas fidèlement les attentes théoriques.

3.2.6.2. Analyse des chocs par décomposition de la variance de la variation du taux de croissance économique

Le tableau ci-après nous donne les informations sur la décomposition de la variance de l'erreur du taux de croissance économique :

Tableau 3.7.Décomposition de la variance de l'erreur du taux de croissance économique

Décomposition de la variance de TCR :

 

 

 

 

 

 

Période

TDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

Moyenne annuelle

10,20

6,55

7,11

2,07

73,55

0,52

Source : Elaboré par l'auteur à l'aide du logiciel Eviews 7.

Les informations de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision du taux de croissance économique reportés au tableau 3.7 nous informent que cette variance est due durant dix ans en moyenne pour 10,20% aux innovations 10,20% aux innovations de la variation du taux de dollarisation de l'économie congolaise, 6,55% aux innovations du taux de dépréciation du taux de change, 7,11% aux chocs de taux de croissance de la masse monétaire, 73,55% à ses propres innovations, 2,07% aux innovations du taux d'inflationet 0,40% aux chocs du taux d'intérêt.

Eu égard à ce qui précède, les résultats trouvés révèlent un rôle limité des variables de transmission de la politique monétaire retenues. Ces variables ne sont pas une source importante des fluctuations du PIB réel ou ne jouent pas un rôle important comme déterminants de la variation de la production. Ce qui confirme qu'en général la politique monétaire mise en oeuvre par la Banque Centrale durant la période sous revue était inefficace.

L'explication la plus probable de cette inefficacité peut être le faible poids du secteur bancaire dans l'économie congolaise et l'absence d'objectif de croissance dans les missions de la Banque Centrale du Congo au cours de la période d'étude. En effet, pendant longtemps, et même encore de nos jours le système financier et bancaire souffre de la crise de l'intermédiation financière, de la finance informelle et de la dollarisation de l'économie, ce qui limite les interventions des autorités monétaires pour influer le niveau d'activité économique.

CONCLUSION GENERALE

Nous voici au terme de notre étude de fin de deuxième cycle ayant pour thème : « la problématique de l'efficacité de la politique monétaire dans une économie dollarisée, le cas de la République Démocratique du Congo ».

Outre l'introduction et la conclusion générale, notre étude a trois chapitres. Le premier chapitre a porté sur le cadre théorique relative à la politique monétaireetla dollarisation de l'économie. Le deuxième chapitre a analysé la mise en oeuvre de la politique monétaire de la BCC, et le troisième chapitre a porté sur une analyse empirique de l'efficacité de la politique monétaire dans l'économie congolaise dollarisée.

La contribution de cette recherche était de d'évaluer empiriquement l'efficacité de la politique monétaire mise en oeuvre par la Banque Centrale du Congo dans un contexte d'une économie fortement dollarisée. C'est - à - dire, la mise en oeuvre de la politique monétaire passe par l'évaluation avec précision de rythme et de l'incidence des actions des autorités monétaires sur l'économie, ce qui suppose une compréhension des mécanismes sur lesquels la politique monétaire affecte sur l'économie réelle.

Pour ce faire, nous sommes partis par une question de recherche qui était celle de savoir si la politique monétaire est-elle efficace dans l'économie congolaise dollarisée ? À l'issue de cette question, hypothèse formulée était: la politique monétaire menée par la Banque Centrale ne serait pas efficace dans l'économie congolaise dollarisée.

Pour vérifier notre hypothèse et atteindre l'objectif, nous a fait recours en utilisant la modélisation vectorielle autorégressive (VAR). Les décisions de la politique monétaire transmettent à l'ensemble de l'économie par différentes voies qui finissent toutes par affecter l'évolution des prix et de la production. Nous avons retenu le taux de dépréciation du taux de change nominal, le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale du Congo et le taux de croissance de la masse monétaire pour apprécier l'importance relative des différents canaux de transmission monétaire. Les effets des innovations ont été observés sur les variables-objectifs, notamment le PIB réel et le taux d'inflation. En outre, nous avons intégré le taux de dollarisation de l'économie pour prendre en compte le niveau de dollarisation de l'économie congolaise. L'étude a couvert la période 1988 à 2018, période pendant laquelle la RDC a subi une forte dollarisation de son économie. L'analyse est faite des tests de causalité au sens de Granger et de la décomposition des variances.

Les résultats des estimations ont suggéré que les trois variables de transmission de la politique monétaire retenues, notamment le taux directeur, le taux de dépréciation du taux de change nominal et le taux de croissance de la masse monétaire retenues ne causent pas la croissance du PIB réel. Nous avons observé que le taux de dépréciation du taux de change nominal et le taux de croissance de la masse monétaire causent le taux d'inflation, par contre le taux d'intérêt directeur ne cause pas le taux d'inflation.

En examinant la décomposition de la variance de l'erreur, nous avons remarqué qu'il n'existe pas une relation dynamique efficace entre les variables de transmission de la politique monétaire retenues et la croissance économique. Cette analyse nous a montré que les variables de transmission de la politique monétaire retenues contribuent globalement les plus à l'inflation.

Elle révèle l'impact très limité du taux directeur sur l'inflation.Cette situation s'explique par la forte dollarisation qui caractérise l'économie nationale obligeant ainsi les opérateurs économiques à exprimer leurs besoins en devises.

Ainsi, les principaux résultats et conclusions que nous avons trouvés révèlent que la politique monétaire appliquée par la Banque Centrale du Congo est inefficace et cela permettent donc de valider l'hypothèse posée dans notre étude.

De tout ce qui précède, nous suggérons et recommandons aux autorités monétaires et politiques de:

E éradiquer durablement la dominance budgétaire, par l'absence de subordination de la politique monétaire aux impératifs budgétaires de l'Etat. Il faut donc réduire au minimum d'une manière durable les possibilités de financement monétaire des déficits publics. Une situation budgétaire saine renforce encore l'efficacité de la politique monétaire ;

E combattre la dollarisation de l'économie congolaise car elle limite l'action des autorités monétaires à influer sur l'évolution des crédits par le taux directeur et à bien contrôler l'évolution de la masse monétaire ;

E Une restructuration du système financier congolais : Le bon fonctionnement du système financier, bancaire est crucial pour que les décisions de politique monétaire se transmettent efficacement à la sphère réelle. Une harmonisation de ce dernier faciliterait la population congolaise à accéder aux services financiers. La contribution de la BCC reste également indispensable pour la promotion et le développement des marchés financiers via la création d'une bourse des valeurs mobilières. Ce qui serait une valeur ajoutée dans la mise à la disposition de l'économie des ressources additionnelles dont elle a besoin ;

E prendre des mesures qui permettront aux institutions financières d'allouer efficacement les ressources les plus rentables en vue de stimuler la croissance.

De ce qui précède, il apparaît sans aucun doute l'indépendance de la Banque Centrale soit un facteur très important pour l'efficacité des décisions de la politique monétaire.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

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16. Raymond Barre., Cours Économie Politique, THEMIS T1 et T2, PUF, Paris, 1956

17. SALAMA, P, La Dollarisation, édition Agalma-La Découverte, Paris, 1988.

18. SUZANNE DE BRUNHOFF., « Dollarisation et monnaies régionales : quel rôle monétaire pour le FMI ? », ATTAC-QUEBEC, 2002.

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3. Felix F., Charlotte L., et Samir J. : « Vers une politique monétaire plus efficace : le cas de la République démocratique du Congo », in Working Paper, n°13/226, Fonds monétaire international, Octobre, 2013.

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8. NGONGA NZINGA V. et MUSUSA ULIMWENGU J., « La Persistance de la dollarisation au Congo-Kinshasa : manifestation d'une substitution et/ou d'une complémentarité monétaire ? », in Working Paper, n°15, Centre d'analyse prospective économique, IRES-Université de Kinshasa, mars, 1999.

9. NGONGA NZINGA V., Boite à outils de la politique monétaire de la Banque centrale du Congo, Kinshasa, mars 2011.

10. NGONGA NZINGA, V. et TOMBOLA, C., « Vulnérabilité et résilience : comment la RDC résiste ! », in Revue Congolaise de Politique Economique, Vol numéro 1, mars 2015.

III. MEMOIRES ET THESES

1. BAHATI R., Incidence de politique monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à 2010, mémoire de licence, UCC, 2010.

2. Bates, J., Effectivité des canaux de transmission de la politique monétaire, Thèse de doctorat, Université des Antilles et de la Guyane, UFR de Droit et de Sciences économiques, Décembre 2006.

3. BENDAHMANE M., Politiques monétaires et croissance économique dans les pays du Maghreb, thèse de doctorat, Université Abou Bekr Belkaid, Faseg, 2015-2016.

4. Gastambide A., Dollarisation partielle et dollarisation intégrale : l'expérience de l'Equateur, Thèse doctorat, Université d'Auvergne Clermont I, Fasg, 2005.

5. KAMOLO BITOTA E., Transmission de la politique monétaire une analyse empirique par le canal du taux d'intérêt de 2002 à 2016, mémoire de licence, UCC, 2017.

6. KATIM S., 'Impact de la politique monétaire sur la croissance économique dans l'UEMOA, mémoire de DEA, UGBS, 2010.

7. KIBABELA P., Incidence de la politique monétaire sur le niveau général des prix en RDC de 1998 à 2009, mémoire de licence, ULK, 2011.

8. LEBA B., La dédollarisation de l'économie congolaise : évaluation du processus, mémoire de licence, Unikin, fasg, 2014.

9. LONZO LUBA., Analyse de la pertinence des canaux de transmission de la politique monétaire à la lumière de l'évolution récente de l'économie mondiale,

10. MUKAMBA BITALENGWA X., La dollarisation de l'économie congolaise et son impact socioéconomique sur le revenu des ménages de la commune d'Ibanda dans la ville de Bukavu en RDC de 2007 à 2011,mémoire de licence, université de cepromad, Faculté de management et sciences économiques, Bukavu, 2010-2011.

IV. RAPPORTS ET DOCUMENTS OFFICIELS

1. Banque Centrale du Congo, rapport Sur La politique monétaire en 2017, Kinshasa, N° 015 - Février 2018.

2. Banque Centrale du Congo, politique monétaire : cadre de référence, Kinshasa, juillet, 2013.

3. Banque Centrale du Congo, étude sur l'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo, Juillet 2014.

4. Banque Centrale du Congo, rapport annuel, 2007,2013,2018.

5. Banque de France, qu'est-ce que la politique monétaire, note d'information, septembre 2015.

6. Conseil économique et social, Diagnostic de la situation-économique de la République Démocratique du Congo, de 1960 à nos jours : Stratégie et recommandations pour le redressement, Kinshasa, avril 2016.

7. Journal officiel, Constitution de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, 18 février 2006.

8. Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la banque centrale du Congo.

V. COURS

1. BAENDE BOFOTA Y., Notes de cours de politique monétaire, L1 Faseg, Unikin, 2017-2018.

2. KATO-KALE Lutina M.L., cours des questions monétaires des pays en voie de développement, Unikin, Fasg, L2, 2018-2019.

3. MONGI, S., Notes de Cours d'économie monétaire, Tunis, ISG, 2009.

4. MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., Cours de politique économique, L2 Faseg, Unikin, 2018-2019.

5. MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., cours d'institutions financières congolaises, L2, Faseg, Unikin, 2018-2019.

6. NGONGA NZINGA V. , Cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, L2, Faseg, Unikin, 2018-2019.

7. NKOO MABANTULA M., Notes de cours de politique monétaire, L1, Faseg, Unikis, 2012-2013.

8. DIEMER A., Cours grands problèmes économiques contemporains, L1, université d'Auvergne, 2004.

VI. SITES INTERNET

1. www.aea.fed.eco.org

2. www.banqueducanada.ca

3. www.cairn.info

4. www.étudier.com

5. www.glossaire-international. com.

6. www.techno-finance.fr

7. www.wikipédia.org

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

IN MEMORIAM ii

DEDICACE iii

AVANT-PROPOS iv

SIGLES ET ABREVIATIONS vi

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMA viii

INTRODUCTION GENERALE 1

1. ETAT DE LA QUESTION 1

2. PROBLEMATIQUE 3

3. HYPOTHESE 5

4. OBJECTIFS DU TRAVAIL 5

4.1. Objectif Général 5

4.2. Objectifs Spécifiques 6

5. METHODOLOGIE 6

5.1. Méthode descriptive 6

5.2. Méthode analytique 6

5.3. Méthode historique 7

5.4. Technique documentaire 7

5.5. Technique d'interview 7

6. CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE 7

7. DELIMITATION SPATIO - TEMPORELLE 8

8. CANEVAS 8

CHAPITRE PREMIER . CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE 9

SECTION 1. GENERALITES SUR LA POLITIQUE MONETAIRE 9

1.1.1. Définition de la politique monétaire 9

1.1.2. Objectifs de la politique monétaire 10

1.1.2.1. Objectifs finals de la politique monétaire 11

1.1.2.2. Objectifs propres de la politique monétaire 12

1.1.2.2.1. Objectif des agrégats monétaires et de crédit 13

A. Agrégats monétaires 13

B. Agrégats de crédit 14

1.1.2.2.2. Objectif de taux d'intérêt 14

1.1.2.2.3. Objectif de taux de change 14

1.1.2.3. Objectifs opératoires 15

1.1.2.3.1. Base monétaire 15

1.1.2.3.2 Taux d'intérêt interbancaire 15

1.1.3. Instruments de la politique monétaire 15

1.1.3.1. Instruments d'interventions indirectes 16

1.1.3.1.1. Politique de réescompte 16

1.1.3.1.2. Politique d'open market 17

1.1.3.1.3. Réserves obligatoires 18

1.1.3.2. Instruments d'action directe 19

1.1.3.2.1. Encadrement du crédit 19

1.1.3.2.2. Sélectivité du crédit 19

1.1.4. Canaux de transmission de la politique monétaire 20

1.1.4.1. Canal du taux d'intérêt 21

1.1.4.2. Canal du taux de change 22

1.1.4.3. Canal du crédit 22

1.1.4.4. Canal du prix des actifs 23

1.1.4.5. Canal des anticipations 23

1.1.5. Cadre institutionnel et stratégies de la politique monétaire 24

1.1.5.1. Stratégies de la politique monétaire 24

1.1.5.1.1. Politique basée sur la norme 24

1.1.5.1.2. Politique basée sur la discrétion 25

1.1.5.2. Dispositif institutionnel 26

a. indépendance opérationnelle 26

b. indépendance des dirigeants ou administrative. 26

c. indépendance financière 26

SECTION 2. GENERALITES SUR LA DOLLARISATION 27

1.2.1. Caractéristiques d'une économie dollarisée 30

1.2.2. Origines de la dollarisation d'une économie 31

1.2.2.1. Dollarisation d'origine militaire 31

1.2.2.2 Dollarisation d'origine historique 31

1.2.2.3. Dollarisation d'origine économique 31

1.2.3. Variantes de la dollarisation d'une économie 32

1.2.3.1. Types de dollarisation 32

a. Critère d''acceptation institutionnelle ou officialisation du phénomène 32

1. Dollarisation de « facto » 32

2. Dollarisation de « jure » 32

b. Critère de pénétration du phénomène dans une économie 33

1. Dollarisation partielle 33

2. Dollarisation intégrale 34

1.2.3.2. Sortes de dollarisation 34

a. Dollarisation-substitution monétaire 34

b. Dollarisation-substitution des actifs 34

c. Dollarisation-complémentarité monétaire (une forme rare) 35

1.2.2.4. Formes de dollarisation 35

a. Dollarisation des paiements 35

b. Dollarisation financière 35

c. Dollarisation réelle 36

1.2.4. Avantages et inconvénients de la dollarisation 36

1.2.4.1. Avantages de la dollarisation dans une économie 36

1.2.4.2. Inconvénients de la dollarisation dans une économie 37

CHAPITRE DEUXIEME. MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO 39

SECTION 1. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE 39

2.1.1. Missions de la Banque Centrale du Congo 40

2.1.2. Indépendance Banque Centrale du Congo 42

2.1.3. Transparence de la politique monétaire 43

SECTION 2. CADRE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO 45

2.1. Définition des objectifs de la politique monétaire 45

2.1.1. Objectif final 45

2.1.2. Objectif intermédiaire 46

2.1.3. Objectif opératoire 47

2.2. Canaux de transmission de la politique monétaire 48

2.3. Analyses monétaires 50

2.3.1. Analyse et prévision des facteurs de liquidité bancaire 50

a. Facteurs autonomes de la liquidité 51

b. Facteurs institutionnels 51

c. Prévision des facteurs autonomes de la liquidité 52

2.3.2. Suivi de l'offre de monnaie 52

2.3.3. Analyse de la nature des chocs 53

a. Chocs permanents 54

b. Chocs transitoires 54

c. Chocs saisonniers 54

2.4. Analyse économique 55

2.4.1. Analyse de l'évolution économique intérieure 55

2.5. Contraintes de la politique monétaire en RDC 55

2.5.1. Dollarisation et conduite de la politique monétaire en RDC 56

2.5.2. Faible développement du système bancaire et des marchés financiers 58

2.5.3. Exposition de l'économie au risque de volatilité des prix à l'importation 58

2.5.4. Faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétaires 59

2.5.5. Dominance budgétaire en RD Congo 60

SECTION 3. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE 61

3.1. Instruments de la politique monétaire de la BCC 61

3.1.1. Taux d'intérêt 62

a. Opérations des prêts à court terme 62

b. Opérations des facilités permanentes 62

3.1.2. Coefficient de la réserve obligatoire 63

3.1.3. Adjudications des billets de trésorerie (BTR) 64

CHAPITRE 3. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DANS L'ECONONOMIE CONGOLAISE DOLLARISEE 66

SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE VECTORIEL AUTOREGESSIF (VAR) 67

3.1.1. Représentation du modèle VAR 67

3.1.2. Vérification de la stationnarité des variables 68

3.1.3. Détermination du nombre de décalage ou retard optimal 69

3.1.4. Estimation d'un processus VAR 69

3.1.5. Causalité au sens de Granger 69

3.1.6. Dynamique d'un modèle VAR 71

SECTION II : EVALUATION EMPIRIQUE DE L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE DOLLARISEE 72

3.2.1. Choix des variables du modèle 72

3.2.2. Test de stationnarité sur les variables 74

3.2.2.1. Analyse graphique des variables 74

a. L'analyse graphique du taux de la dollarisation (TDO) 75

b. L'analyse graphique du taux d'inflation (TIF) 75

c. L'analyse graphique du taux d'intérêt directeur (TDI) 76

d. L'analyse graphique du taux de dépréciation du taux de change nominal (TTC) 77

e. L'analyse graphique du taux de la masse monétaire (TM) 77

f. L'analyse graphique du taux de croissance économique (TCR) 78

3.2.2.2. Test de Racine unitaire 79

3.2.3. Détermination du nombre de retards optimal 80

3.2.4. Spécification du modèle VAR(3) 81

3.2.5. Étude et résultats des tests de causalité au sens de granger 81

3.2.5.1. Causalités entrela variation du taux de dollarisation et les variables de transmission de la politique monétaire 82

3.2.5.2. Causalités entreles variables de transmission de la politique monétaire et le taux d'inflation 84

3.2.5.3. Causalités entreles variables de transmission de la politique monétaire et la croissance économique 87

3.2.5.4. Schéma des causalités entre toutes les variables du système 90

3.2.6. Analyse des chocs de la politique monétaire par décomposition de la variance de l'erreur 91

3.2.6.1. Analyse des chocs par décomposition de la variance de la variation du taux d'inflation 91

3.2.6.2. Analyse des chocs par décomposition de la variance de la variation du taux de croissance économique 93

CONCLUSION GENERALE 95

BIBLIOGRAPHIE 99

I. OUVRAGES 99

II. ARTICLES 99

III. MEMOIRES ET THESES 100

IV. RAPPORTS ET DOCUMENTS OFFICIELS 101

V. COURS 101

VI. SITES INTERNET 101

TABLE DES MATIERES 102

ANNEXES 106

ANNEXES

Annexe 1 : Evolution graphique des variables en niveau

Annexe 2 : Statistique descriptive

 

TDO

TM

TTC

TIF

TCR

TDI

 Mean

 41.19097

 661.5465

 1173.200

 767.5684

 0.012171

 51.58871

 Median

 40.05000

 57.70000

 27.10392

 27.60000

 0.028551

 28.75000

 Maximum

 72.91000

 7743.140

 25900.00

 9796.900

 0.094702

 238.0000

 Minimum

 6.300000

 10.50000

-2.884550

 0.850000

-0.135131

 2.000000

 Std. Dev.

 22.89512

 1634.161

 4640.145

 2021.520

 0.062153

 55.49762

 Skewness

-0.130562

 3.208752

 5.117526

 3.364695

-0.660558

 1.611388

 Kurtosis

 1.607912

 13.10999

 27.77914

 14.38472

 2.390576

 5.312012

 
 
 
 
 
 
 

 Jarque-Bera

 2.591204

 185.2202

 928.4009

 225.9081

 2.734130

 20.32010

 Probability

 0.273733

 0.000000

 0.000000

 0.000000

 0.254854

 0.000039

 
 
 
 
 
 
 

 Sum

 1276.920

 20507.94

 36369.21

 23794.62

 0.377316

 1599.250

 Sum Sq. Dev.

 15725.59

 80114488

 6.46E+08

 1.23E+08

 0.115889

 92399.57

 
 
 
 
 
 
 

 Observations

 31

 31

 31

 31

 31

 31


Annexe 3 : Tests de stationnarité des variables en niveau et en différence première

3. 1. Test ADF en niveau de taux d'inflation

Null Hypothesis: TIF has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 7 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.402603

 0.0023

Test critical values:

1% level

 

-3.752946

 
 

5% level

 

-2.998064

 
 

10% level

 

-2.638752

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TIF)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/23/20 Time: 16:54

 
 

Sample (adjusted): 1996 2018

 
 

Included observations: 23 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TIF(-1)

-0.724423

0.164544

-4.402603

0.0006

D(TIF(-1))

-0.081126

0.020824

-3.895756

0.0016

D(TIF(-2))

-0.001206

0.019964

-0.060418

0.9527

D(TIF(-3))

-0.030939

0.005573

-5.551703

0.0001

D(TIF(-4))

-0.035211

0.007888

-4.463764

0.0005

D(TIF(-5))

-0.044077

0.008726

-5.050948

0.0002

D(TIF(-6))

0.004228

0.010600

0.398851

0.6960

D(TIF(-7))

0.009263

0.002763

3.352509

0.0047

C

10.58319

4.824658

2.193563

0.0456

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.994940

    Mean dependent var

-15.78565

Adjusted R-squared

0.992048

    S.D. dependent var

199.7655

S.E. of regression

17.81333

    Akaike info criterion

8.883943

Sum squared resid

4442.406

    Schwarz criterion

9.328267

Log likelihood

-93.16534

    Hannan-Quinn criter.

8.995689

F-statistic

344.0964

    Durbin-Watson stat

1.840879

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Le taux d'inflation est stationnaire en niveau au seuil de 5%.

3. 2. Test ADF en niveau de taux de croissance de la masse monétaire

Null Hypothesis: TM has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 7 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.568404

 0.0016

Test critical values:

1% level

 

-3.752946

 
 

5% level

 

-2.998064

 
 

10% level

 

-2.638752

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TM)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/23/20 Time: 16:55

 
 

Sample (adjusted): 1996 2018

 
 

Included observations: 23 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TM(-1)

-0.829867

0.181654

-4.568404

0.0004

D(TM(-1))

-0.116933

0.030944

-3.778834

0.0020

D(TM(-2))

-0.037019

0.027111

-1.365432

0.1937

D(TM(-3))

-0.051352

0.010783

-4.762229

0.0003

D(TM(-4))

-0.079269

0.012991

-6.101765

0.0000

D(TM(-5))

-0.066711

0.018242

-3.657106

0.0026

D(TM(-6))

-0.011520

0.015569

-0.739960

0.4716

D(TM(-7))

0.008817

0.004980

1.770320

0.0984

C

23.21702

6.765969

3.431441

0.0041

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.987877

    Mean dependent var

-12.89565

Adjusted R-squared

0.980949

    S.D. dependent var

146.3007

S.E. of regression

20.19316

    Akaike info criterion

9.134736

Sum squared resid

5708.689

    Schwarz criterion

9.579060

Log likelihood

-96.04947

    Hannan-Quinn criter.

9.246482

F-statistic

142.6001

    Durbin-Watson stat

2.098969

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Le taux de croissance de la masse monétaire est stationnaire en niveau au seuil de 5%.

3. 3. Test ADF en niveau de taux de dollarisation de l'économie

Null Hypothesis: TDO has a unit root

 

Exogenous: None

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 0.365853

 0.7839

Test critical values:

1% level

 

-2.644302

 
 

5% level

 

-1.952473

 
 

10% level

 

-1.610211

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TDO)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/23/20 Time: 16:58

 
 

Sample (adjusted): 1989 2018

 
 

Included observations: 30 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TDO(-1)

0.014740

0.040290

0.365853

0.7171

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

-0.041534

    Mean dependent var

2.104000

Adjusted R-squared

-0.041534

    S.D. dependent var

9.940829

S.E. of regression

10.14517

    Akaike info criterion

7.504638

Sum squared resid

2984.810

    Schwarz criterion

7.551344

Log likelihood

-111.5696

    Hannan-Quinn criter.

7.519580

Durbin-Watson stat

2.587544

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Le taux de dollarisation de l'économie n'est pas stationnaire en niveau au seuil de 5%. Sa stationnarisation passe par la différence première

3. 4. Test ADF en différence première de taux de dollarisation de l'économie

Null Hypothesis: D(TDO) has a unit root

 

Exogenous: None

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-6.978051

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-2.647120

 
 

5% level

 

-1.952910

 
 

10% level

 

-1.610011

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TDO,2)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/23/20 Time: 17:00

 
 

Sample (adjusted): 1990 2018

 
 

Included observations: 29 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(TDO(-1))

-1.271076

0.182153

-6.978051

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.634900

    Mean dependent var

-0.078966

Adjusted R-squared

0.634900

    S.D. dependent var

16.48639

S.E. of regression

9.961651

    Akaike info criterion

7.469237

Sum squared resid

2778.566

    Schwarz criterion

7.516385

Log likelihood

-107.3039

    Hannan-Quinn criter.

7.484003

Durbin-Watson stat

2.063088

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Le taux de dollarisation de l'économie est stationnaire en différence première au seuil de 5%

3. 5. Test ADF en niveau de taux directeur

Null Hypothesis: TDI has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.974435

 0.0209

Test critical values:

1% level

 

-4.296729

 
 

5% level

 

-3.568379

 
 

10% level

 

-3.218382

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TDI)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/23/20 Time: 17:00

 
 

Sample (adjusted): 1989 2018

 
 

Included observations: 30 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TDI(-1)

-0.711737

0.179079

-3.974435

0.0005

C

75.58315

25.22223

2.996688

0.0058

@TREND("1988")

-2.505835

1.139123

-2.199793

0.0366

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.370792

    Mean dependent var

-0.866667

Adjusted R-squared

0.324184

    S.D. dependent var

57.67988

S.E. of regression

47.41748

    Akaike info criterion

10.65050

Sum squared resid

60707.27

    Schwarz criterion

10.79062

Log likelihood

-156.7575

    Hannan-Quinn criter.

10.69532

F-statistic

7.955556

    Durbin-Watson stat

2.001615

Prob(F-statistic)

0.001922

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Le taux directeur est stationnaire en niveau au seuil de 5%.

3. 6. Test ADF en niveau de taux de dépréciation du taux de change

Null Hypothesis: TTC has a unit root

 

Exogenous: None

 
 

Lag Length: 2 (Fixed)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.572337

 0.0121

Test critical values:

1% level

 

-2.650145

 
 

5% level

 

-1.953381

 
 

10% level

 

-1.609798

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TTC)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/31/20 Time: 01:04

 
 

Sample (adjusted): 1991 2018

 
 

Included observations: 28 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TTC(-1)

-0.795606

0.309293

-2.572337

0.0164

D(TTC(-1))

-0.115991

0.269551

-0.430311

0.6707

D(TTC(-2))

0.009856

0.199938

0.049295

0.9611

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.458956

    Mean dependent var

-21.08115

Adjusted R-squared

0.415672

    S.D. dependent var

6775.753

S.E. of regression

5179.477

    Akaike info criterion

20.04375

Sum squared resid

6.71E+08

    Schwarz criterion

20.18649

Log likelihood

-277.6125

    Hannan-Quinn criter.

20.08739

Durbin-Watson stat

1.999437

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Le taux de dépréciation du taux de change est stationnaire en différence première au seuil de 5%

3. 6. Test ADF en niveau de taux de croissance économique

Null Hypothesis: TCR has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 1 (Fixed)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.594294

 0.0480

Test critical values:

1% level

 

-4.309824

 
 

5% level

 

-3.574244

 
 

10% level

 

-3.221728

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TCR)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/31/20 Time: 01:08

 
 

Sample (adjusted): 1990 2018

 
 

Included observations: 29 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TCR(-1)

-0.571885

0.159109

-3.594294

0.0014

D(TCR(-1))

0.382707

0.176349

2.170172

0.0397

C

-0.047549

0.017859

-2.662534

0.0134

@TREND(1988)

0.003488

0.001144

3.047918

0.0054

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.351578

    Mean dependent var

0.002490

Adjusted R-squared

0.273768

    S.D. dependent var

0.034779

S.E. of regression

0.029639

    Akaike info criterion

-4.072043

Sum squared resid

0.021961

    Schwarz criterion

-3.883450

Log likelihood

63.04462

    Hannan-Quinn criter.

-4.012978

F-statistic

4.518382

    Durbin-Watson stat

1.981718

Prob(F-statistic)

0.011535

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Le taux de croissance économique est stationnaire en différence première au seuil de 5%

Annexe 4 : Estimation du premier modèle VAR(3)

 Vector Autoregression Estimates

 
 
 
 

 Date: 08/31/20 Time: 01:15

 
 
 
 

 Sample (adjusted): 1992 2018

 
 
 
 

 Included observations: 27 after adjustments

 
 
 

 Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DTDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DTDO(-1)

 0.044474

-26.79808

-14.49181

-10.64539

 0.003677

-1.082102

 

 (0.31325)

 (17.7328)

 (10.7716)

 (10.2116)

 (0.00205)

 (1.39531)

 

[ 0.14198]

[-1.51122]

[-1.34537]

[-1.04248]

[ 1.79163]

[-0.77553]

 
 
 
 
 
 
 

DTDO(-2)

-0.231858

-45.84233

 13.45201

 8.690427

-0.001082

 1.850647

 

 (0.31777)

 (17.9887)

 (10.9270)

 (10.3590)

 (0.00208)

 (1.41544)

 

[-0.72965]

[-2.54840]

[ 1.23108]

[ 0.83893]

[-0.51993]

[ 1.30747]

 
 
 
 
 
 
 

DTDO(-3)

 0.254851

-26.86222

 11.51558

 15.11876

 0.001190

-0.679394

 

 (0.19908)

 (11.2697)

 (6.84569)

 (6.48980)

 (0.00130)

 (0.88676)

 

[ 1.28016]

[-2.38357]

[ 1.68217]

[ 2.32962]

[ 0.91199]

[-0.76615]

 
 
 
 
 
 
 

TTC(-1)

 0.005670

-0.394870

-0.168413

-0.339813

-1.42E-05

 0.050938

 

 (0.00317)

 (0.17966)

 (0.10913)

 (0.10346)

 (2.1E-05)

 (0.01414)

 

[ 1.78661]

[-2.19791]

[-1.54322]

[-3.28458]

[-0.68128]

[ 3.60338]

 
 
 
 
 
 
 

TTC(-2)

-0.000282

-1.000122

 0.406512

 0.359013

-2.90E-05

-0.021661

 

 (0.00383)

 (0.21670)

 (0.13163)

 (0.12479)

 (2.5E-05)

 (0.01705)

 

[-0.07368]

[-4.61532]

[ 3.08829]

[ 2.87701]

[-1.15718]

[-1.27036]

 
 
 
 
 
 
 

TTC(-3)

-0.000593

-0.009376

 0.013309

 0.004751

-2.55E-06

 0.006454

 

 (0.00073)

 (0.04144)

 (0.02518)

 (0.02387)

 (4.8E-06)

 (0.00326)

 

[-0.80940]

[-0.22622]

[ 0.52868]

[ 0.19905]

[-0.53148]

[ 1.97923]

 
 
 
 
 
 
 

TM(-1)

 0.048976

-0.173418

-1.300466

-0.633700

 3.46E-05

 0.232908

 

 (0.01597)

 (0.90419)

 (0.54924)

 (0.52069)

 (0.00010)

 (0.07115)

 

[ 3.06629]

[-0.19179]

[-2.36774]

[-1.21704]

[ 0.33032]

[ 3.27363]

 
 
 
 
 
 
 

TM(-2)

 0.031434

-2.761995

 1.577564

 2.497004

-5.60E-05

 0.069640

 

 (0.02248)

 (1.27252)

 (0.77298)

 (0.73280)

 (0.00015)

 (0.10013)

 

[ 1.39839]

[-2.17049]

[ 2.04088]

[ 3.40750]

[-0.38007]

[ 0.69550]

 
 
 
 
 
 
 

TM(-3)

 0.028947

 7.654743

-4.350943

-4.233940

 0.000104

-0.015525

 

 (0.01338)

 (0.75716)

 (0.45993)

 (0.43602)

 (8.8E-05)

 (0.05958)

 

[ 2.16421]

[ 10.1097]

[-9.45995]

[-9.71038]

[ 1.18631]

[-0.26058]

 
 
 
 
 
 
 

TIF(-1)

-0.036928

 0.625311

 1.820337

 1.141465

-6.53E-05

-0.129394

 

 (0.01071)

 (0.60642)

 (0.36836)

 (0.34921)

 (7.0E-05)

 (0.04772)

 

[-3.44728]

[ 1.03115]

[ 4.94169]

[ 3.26868]

[-0.93008]

[-2.71174]

 
 
 
 
 
 
 

TIF(-2)

-0.038207

 2.461046

-0.553473

-0.829814

 6.00E-05

-0.190683

 

 (0.02129)

 (1.20544)

 (0.73223)

 (0.69416)

 (0.00014)

 (0.09485)

 

[-1.79426]

[ 2.04162]

[-0.75587]

[-1.19542]

[ 0.43038]

[-2.01036]

 
 
 
 
 
 
 

TIF(-3)

-0.021765

-3.477306

 2.223473

 2.281563

-6.36E-06

 0.058187

 

 (0.01736)

 (0.98256)

 (0.59685)

 (0.56582)

 (0.00011)

 (0.07731)

 

[-1.25399]

[-3.53901]

[ 3.72535]

[ 4.03230]

[-0.05591]

[ 0.75261]

 
 
 
 
 
 
 

TCR(-1)

-22.58480

 5362.812

-2262.388

-2803.262

 0.494113

 307.7878

 

 (60.6160)

 (3431.44)

 (2084.40)

 (1976.03)

 (0.39715)

 (270.004)

 

[-0.37259]

[ 1.56285]

[-1.08539]

[-1.41863]

[ 1.24415]

[ 1.13994]

 
 
 
 
 
 
 

TCR(-2)

 36.17000

-2281.603

 445.9296

 997.1025

-0.130151

-400.6093

 

 (63.8909)

 (3616.83)

 (2197.01)

 (2082.79)

 (0.41861)

 (284.591)

 

[ 0.56612]

[-0.63083]

[ 0.20297]

[ 0.47873]

[-0.31092]

[-1.40767]

 
 
 
 
 
 
 

TCR(-3)

 11.67393

-3802.523

-2633.569

-2288.569

 0.135693

 386.6363

 

 (43.5277)

 (2464.08)

 (1496.78)

 (1418.97)

 (0.28519)

 (193.887)

 

[ 0.26820]

[-1.54318]

[-1.75949]

[-1.61284]

[ 0.47580]

[ 1.99413]

 
 
 
 
 
 
 

TDI(-1)

-0.076609

 7.297285

 1.695110

 0.460951

-0.000351

 0.882044

 

 (0.06121)

 (3.46524)

 (2.10493)

 (1.99550)

 (0.00040)

 (0.27266)

 

[-1.25152]

[ 2.10585]

[ 0.80531]

[ 0.23100]

[-0.87602]

[ 3.23492]

 
 
 
 
 
 
 

TDI(-2)

 0.098236

 0.253582

-3.173133

-2.237308

 0.000484

-0.650531

 

 (0.07135)

 (4.03897)

 (2.45344)

 (2.32589)

 (0.00047)

 (0.31781)

 

[ 1.37685]

[ 0.06278]

[-1.29334]

[-0.96192]

[ 1.03456]

[-2.04693]

 
 
 
 
 
 
 

TDI(-3)

-0.043522

-6.506974

 1.250596

 0.071413

-0.000326

 0.347814

 

 (0.03838)

 (2.17285)

 (1.31988)

 (1.25126)

 (0.00025)

 (0.17097)

 

[-1.13389]

[-2.99467]

[ 0.94751]

[ 0.05707]

[-1.29629]

[ 2.03434]

 
 
 
 
 
 
 

C

-1.858756

 120.6925

 385.2973

 330.1155

 0.023448

-16.53566

 

 (5.59040)

 (316.469)

 (192.236)

 (182.242)

 (0.03663)

 (24.9015)

 

[-0.33249]

[ 0.38137]

[ 2.00429]

[ 1.81141]

[ 0.64017]

[-0.66404]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 R-squared

 0.947397

 0.999457

 0.998322

 0.998976

 0.952358

 0.976538

 Adj. R-squared

 0.829040

 0.998235

 0.994546

 0.996673

 0.845164

 0.923750

 Sum sq. resids

 108.9653

 349193.4

 128846.9

 115798.3

 0.004678

 2161.985

 S.E. equation

 3.690618

 208.9239

 126.9089

 120.3112

 0.024180

 16.43923

 F-statistic

 8.004552

 817.7910

 264.3803

 433.7364

 8.884443

 18.49903

 Log likelihood

-57.14644

-166.1232

-152.6637

-151.2222

 78.60965

-97.48110

 Akaike AIC

 5.640477

 13.71283

 12.71583

 12.60905

-4.415530

 8.628230

 Schwarz SC

 6.552362

 14.62471

 13.62771

 13.52094

-3.503645

 9.540115

 Mean dependent

 1.141481

 1277.848

 662.7607

 729.6007

 0.019834

 52.37963

 S.D. dependent

 8.925883

 4972.523

 1718.386

 2085.888

 0.061451

 59.53342

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Determinant resid covariance (dof adj.)

 6.38E+10

 
 
 
 

 Determinant resid covariance

 43183700

 
 
 
 

 Log likelihood

-467.2112

 
 
 
 

 Akaike information criterion

 43.05268

 
 
 
 

 Schwarz criterion

 48.52399

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexe 5 : Causalité au sens de Granger du modèle VAR(3)

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 08/30/20 Time: 23:37

Sample: 1988 2018

 

Lags: 3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 

 TM does not Granger Cause DTDO

 27

 1.26130

0.3234

 DTDO does not Granger Cause TM

 8.05781

0.0008

 
 
 
 
 
 
 
 

 TTC does not Granger Cause DTDO

 27

 3.39864

0.0324

 DTDO does not Granger Cause TTC

 7.42714

0.0012

 
 
 
 
 
 
 
 

 TIF does not Granger Cause DTDO

 27

 1.03780

0.4166

 DTDO does not Granger Cause TIF

 5.31699

0.0058

 
 
 
 
 
 
 
 

 TCR does not Granger Cause DTDO

 27

 0.88196

0.4954

 DTDO does not Granger Cause TCR

 3.57278

0.0273

 
 
 
 
 
 
 
 

 TDI does not Granger Cause DTDO

 27

 2.18791

0.1140

 DTDO does not Granger Cause TDI

 1.97884

0.1436

 
 
 
 
 
 
 
 

 TTC does not Granger Cause TM

 28

 9.51213

0.0003

 TM does not Granger Cause TTC

 156.782

1.E-13

 
 
 
 
 
 
 
 

 TIF does not Granger Cause TM

 28

 146.425

2.E-13

 TM does not Granger Cause TIF

 211.123

7.E-15

 
 
 
 
 
 
 
 

 TCR does not Granger Cause TM

 28

 5.40378

0.0049

 TM does not Granger Cause TCR

 0.68558

0.6112

 
 
 
 
 
 
 
 

 TDI does not Granger Cause TM

 28

 0.07708

0.9883

 TM does not Granger Cause TDI

 12.5228

5.E-05

 
 
 
 
 
 
 
 

 TIF does not Granger Cause TTC

 28

 130.656

5.E-13

 TTC does not Granger Cause TIF

 26.0704

3.E-07

 
 
 
 
 
 
 
 

 TCR does not Granger Cause TTC

 28

 3.91671

0.0185

 TTC does not Granger Cause TCR

 2.07598

0.1264

 
 
 
 
 
 
 
 

 TDI does not Granger Cause TTC

 28

 1.21805

0.3378

 TTC does not Granger Cause TDI

 18.6134

3.E-06

 
 
 
 
 
 
 
 

 TCR does not Granger Cause TIF

 28

 4.83145

0.0080

 TIF does not Granger Cause TCR

 0.40047

0.8057

 
 
 
 
 
 
 
 

 TDI does not Granger Cause TIF

 28

 0.46686

0.7593

 TIF does not Granger Cause TDI

 8.08063

0.0006

 
 
 
 
 
 
 
 

 TDI does not Granger Cause TCR

 28

 0.67839

0.6158

 TCR does not Granger Cause TDI

 3.82851

0.0202

 
 
 
 
 
 
 
 


Annexe 6 : Décomposition de la variance de l'erreur

Variance Decomposition of DTDO:

 

 

 

 

 

 

 

Period

S.E.

DTDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

 

 

 

 

 

 

 

 

1

3.690618

100.0000

0.000000

0.000000

0.000000

0.000000

0.000000

2

4.188839

77.91028

0.002801

14.37141

7.002979

0.086379

0.626152

3

4.438847

74.77022

0.009694

13.94182

6.744243

2.045395

2.488620

4

4.898858

69.72379

1.272572

12.11275

6.215015

8.407636

2.268236

5

5.307713

60.72975

2.638487

10.31929

5.805656

18.21550

2.291314

6

5.626370

61.33701

2.446194

10.09572

6.093556

17.98724

2.040273

7

5.727213

59.42229

3.036081

9.779453

5.983561

19.78480

1.993819

8

5.732930

59.33449

3.030396

9.805904

6.002411

19.83645

1.990351

9

5.771066

59.59135

3.129009

9.746365

5.925144

19.63825

1.969883

10

5.805820

59.01914

3.225528

10.33553

5.988900

19.48240

1.948497

 

 

 

 

 

 

 

 

Variance Decomposition of TTC:

 

 

 

 

 

 

 

Period

S.E.

DTDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

 

 

 

 

 

 

 

 

1

208.9239

13.97205

86.02795

0.000000

0.000000

0.000000

0.000000

2

248.9854

18.86182

72.76629

1.488781

0.090195

5.184942

1.607972

3

332.6901

23.27375

66.17509

0.966540

4.286895

4.130301

1.167429

4

742.3154

4.844521

33.14160

49.47641

8.226420

3.237767

1.073284

5

931.2475

3.101499

21.46773

31.55135

32.08341

11.06443

0.731582

6

944.8563

3.564134

20.88225

32.11421

31.20539

11.49000

0.744017

7

1002.042

3.491198

19.03290

28.83992

27.77883

20.07495

0.782202

8

1018.929

5.126832

18.45813

27.96303

26.91284

20.67341

0.865764

9

1030.505

6.184570

18.04635

27.34336

26.37415

21.19658

0.854991

10

1035.651

6.337397

17.92774

27.07513

26.27356

21.52564

0.860524

 

 

 

 

 

 

 

 

Variance Decomposition of TM:

 

 

 

 

 

 

 

Period

S.E.

DTDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

 

 

 

 

 

 

 

 

1

126.9089

0.061314

31.57888

68.35981

0.000000

0.000000

0.000000

2

178.4098

1.706119

34.14563

42.66866

9.400535

11.91007

0.168991

3

252.4088

2.082242

28.55293

55.21684

5.069070

8.829841

0.249081

4

317.4565

3.150816

18.05326

34.92068

21.39214

22.32273

0.160365

5

322.8018

3.064478

17.60984

34.88369

20.88928

23.14201

0.410693

6

336.9477

3.205035

16.30522

32.42124

19.57180

27.93324

0.563455

7

341.3616

5.367672

15.88643

31.58826

19.18368

27.29469

0.679264

8

345.3325

6.748271

15.52639

31.05423

18.94146

27.04821

0.681444

9

346.1257

7.001276

15.45578

30.91529

18.91592

27.01212

0.699617

10

347.3522

6.952056

15.39428

30.74341

18.86297

27.34563

0.701651

 

 

 

 

 

 

 

 

Variance Decomposition of TIF:

 

 

 

 

 

 

 

Period

S.E.

DTDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

 

 

 

 

 

 

 

 

1

120.3112

0.154732

28.69126

61.93924

9.214771

0.000000

0.000000

2

192.1660

3.393159

46.20995

32.88903

6.626085

10.87101

0.010771

3

302.3245

1.955791

30.33621

57.31277

2.796903

7.402433

0.195886

4

377.1666

3.448535

19.52897

36.85732

22.49221

17.54705

0.125916

5

383.3439

3.354186

19.09829

37.09249

21.95065

18.14598

0.358403

6

405.7896

3.158530

17.24937

33.40878

19.93956

25.68865

0.555108

7

411.6036

5.366156

16.76641

32.47185

19.49941

25.21646

0.679713

8

417.8860

6.923283

16.27942

31.74506

19.14166

25.23389

0.676686

9

419.0553

7.232501

16.18874

31.59268

19.06327

25.22656

0.696256

10

420.8332

7.174083

16.09594

31.41302

18.98782

25.63385

0.695293

 

 

 

 

 

 

 

 

Variance Decomposition of TCR:

 

 

 

 

 

 

 

Period

S.E.

DTDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

 

 

 

 

 

 

 

 

1

0.024180

9.992472

7.292876

4.146622

0.937275

77.63076

0.000000

2

0.028673

9.037412

6.330214

6.965177

0.668209

76.71793

0.281055

3

0.028960

9.148789

6.226472

7.447516

1.033016

75.58510

0.559106

4

0.029379

9.133459

6.257987

7.599934

1.565422

74.88753

0.555670

5

0.030913

10.24902

6.325286

7.414735

2.116527

73.28428

0.610160

6

0.031244

10.78705

6.421900

7.314361

2.376537

72.46122

0.638940

7

0.031423

10.86554

6.368932

7.426198

2.799457

71.90174

0.638130

8

0.031546

10.98774

6.537789

7.416792

2.969390

71.45415

0.634132

9

0.031707

10.90629

6.852594

7.580673

3.049712

70.97751

0.633224

10

0.031930

10.92727

6.897011

7.741384

3.210391

70.57153

0.652418

 

 

 

 

 

 

 

 

Variance Decomposition of TDI:

 

 

 

 

 

 

 

Period

S.E.

DTDO

TTC

TM

TIF

TCR

TDI

 

 

 

 

 

 

 

 

1

16.43923

60.77412

2.133033

1.729022

5.414470

23.02242

6.926932

2

24.12152

42.32011

1.373019

27.99252

11.87334

10.72061

5.720402

3

25.39315

40.65186

2.759696

27.14544

11.26352

11.11710

7.062378

4

25.60357

40.17901

3.089767

27.61790

11.10247

11.00696

7.003891

5

27.27934

35.88706

4.642661

25.21790

9.814874

17.99704

6.440464

6

28.25944

34.34744

4.421276

23.74478

12.77504

18.70993

6.001546

7

28.37302

34.08271

4.406046

23.62453

12.67341

19.25809

5.955216

8

28.54548

33.67581

4.995676

23.67951

12.57331

19.18514

5.890558

9

28.78724

33.43704

5.266808

23.73178

12.60865

19.15766

5.798061

10

28.87445

33.25153

5.379165

23.88265

12.66714

19.04486

5.774660

 

 

 

 

 

 

 

 

Cholesky Ordering: DTDO TTC TM TIF TCR TDI

 

 

 

 

 

 

 

Annexe 7 : Test de stabilité du modèle VAR(3)

Roots of Characteristic Polynomial

Endogenous variables: DTDO TTC TM TIF TCR TDI

Exogenous variables: C

Lag specification: 1 3

Date: 08/31/20 Time: 01:23

 
 
 
 

Root

Modulus

 
 
 
 

0.095894 - 0.808555i

0.814221

0.095894 + 0.808555i

0.814221

-0.399804 + 0.665971i

0.776763

-0.399804 - 0.665971i

0.776763

0.318040 - 0.694775i

0.764108

0.318040 + 0.694775i

0.764108

-0.679805 + 0.348488i

0.763923

-0.679805 - 0.348488i

0.763923

0.741713 - 0.167442i

0.760378

0.741713 + 0.167442i

0.760378

-0.251702 - 0.700119i

0.743989

-0.251702 + 0.700119i

0.743989

0.656110 + 0.349072i

0.743190

0.656110 - 0.349072i

0.743190

-0.682743

0.682743

0.428914 + 0.493861i

0.654114

0.428914 - 0.493861i

0.654114

-0.269216

0.269216

 
 
 
 

No root lies outside the unit circle.

VAR satisfies the stability condition.

 
 


Le modèle est stable

Annexe 7 : Série

 

TDO

TM

TTC

TIF

TCR

TDI

1988

7

131,3

101,613

121,5

0,0060

40

1989

6,5

61,1

42,857

95,8

-0,0140

45

1990

9,6

186,8

600,000

233,2

-0,0660

45

1991

39,3

2234,2

1122,857

3644,9

-0,0842

55

1992

13,3

4111,5

98,131

2989,6

-0,1050

55

1993

24

3300

2772,642

4651,7

-0,1351

95

1994

35,4

7743,14

1968,966

9796,9

-0,0387

145

1995

23,3

325

25900,000

370,3

0,0072

125

1996

28,7

536,3

370,085

693

-0,0111

238

1997

21,9

51,9

614,286

13,7

-0,0541

13

1998

15,02

157,9

-0,909

134,8

-0,0174

22

1999

6,3

363,3

124,771

134,8

-0,0427

120

2000

11,1

504,1

1940,816

511,2

-0,0690

120

2001

35,1

228,1

527,200

135,1

-0,0210

140

2002

36,5

28,1

21,856

15,8

0,0347

24

2003

40,05

31,7

-2,517

4,4

0,0579

8

2004

44,01

70,8

19,212

9

0,0664

14

2005

46,2

24,7

-2,885

21,5

0,0780

28,75

2006

47,9

57,7

16,729

18,2

0,0532

40

2007

51,4

50,6

-0,087

9,9

0,0626

22,5

2008

58,1

58,2

27,104

27,6

0,0623

40

2009

65,9

48,2

41,191

53,4

0,0286

70

2010

62,2

30,1

0,481

9,8

0,0711

22

2011

65,9

21,5

1,213

15,4

0,0687

20

2012

68,4

20,8

0,076

2,7

0,0709

4

2013

67,8

17,7

0,305

1,07

0,0848

3

2014

68,89

12,6

1,846

1,07

0,0947

2

2015

67,56

10,5

-1,128

0,85

0,0692

2

2016

66,56

21,8

31,002

23,6

0,0240

7

2017

72,91

39,9

21,776

46,6

0,0373

20

2018

70,12

28,4

9,728

7,23

0,0582

14

* 1 KATIM S., L'impact de la politique monétaire sur la croissance économique dans l'UEMOA, Mémoire de DEA, UGBS, 2010, p.11.

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* 4Felix F., Charlotte L., et Samir J. (2013) : « Vers une politique monétaire plus efficace : le cas de la République démocratique du Congo », in Working Paper, n°13/226, Fonds monétaire international,Octobre, p.28.

* 5KAMOLO BITOTA E.,Transmission de la politique monétaire une analyse empirique par le canal du taux d'intérêt de 2002 à 2016, mémoire de licence, UCC, 2017, p.5.

* 6 www.wikipédia.org

* 7 KABUYA K. et TSHIUNZA M., « Stabilisation économique et contrainte de la politique monétaire : le cas du zaïre », in Théorie et politique monétaire en Afrique, centre Africain d'étude monétaire, Dakar, Sénégal, 1980, p.146.

* 8Felix F., Charlotte L., Op. cit., pp.15-16.

* 9 GRAWITZ M.,Méthodes des Sciences Sociales, 11e éd, Dalloz, Paris, 2002, p.404.

* 10 KALUNGA TSHIKALA, Rédaction des mémoires en Droit, éd. COL, 2012, pp.20-21.

* 11BAENDE BOFOTA Y., Notes de Cours de Politique Monétaire, L1 FASEG, UNIKIN, 2017-2018, p.3.

* 12 NKOO MABANTULA M., Notes de Cours de Politique Monétaire, L1, FASEG, UNIKIS, 2012-2013, p.5.

* 13 Jacques Généreux, Les politiques économiques, édition Seuil 1996, p.35.

* 14MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., Cours de politique économique, L2 Faseg, Unikin, 2018-2019, p.74.

* 15MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., Op. cit., p.76.

* 16 NKOO MABANTULA M., Op. cit., p.5.

* 17MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., Op.cit, P.76.

* 18 MONGI, S., Notes de Cours d'économie monétaire, Tunis, ISG, p. 79.

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* 21 BENASSY Agnès et al, Politique économique, éditions De Boeck, 1ère édition, Bruxelles, 2004, pp. 235 236.

* 22 BAENDE BOFOTA Y., Op. Cit., p.48.

* 23 BENASSY Agnès et al, Op. Cit., p.234.

* 24DELAPLACE (2003), Op. Cit., p.142.

* 25MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., Op. Cit., pp.94-95.

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* 37 DESQUILBET J.B., Les contraintes de la politique monétaire libanaise : endettement public, dollarisation et régime de change fixe, in L'actualité économique, vol 83, N°2, 2007, pp.163-169.

* 38 Ponsot, J.-F., Essai de typologies des régimes de dollarisation, www.aea.fed.eco.org, 14h30'.

* 39 Gastambide A., Dollarisation partielle et dollarisation intégrale : l'expérience de l'Equateur, Thèse doctorat, Université d'Auvergne Clermont I, FASEG, 2005, p.2.

* 40 LEBA B., La dédollarisation de l'économie congolaise : évaluation du processus, mémoire de licence, UNIKIN, FASEG, 2014, pp.16-18.

* 41 KOLA LENDELE et KAMANDA, Nature et spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise, in Monde en développement, vol 33, N°130, février 2005, p.42.

* 42 KATO-KALE Lutina M.L., Cours des questions monétaires des pays en voie de développement, Unikin, Fasg, L2, 2018-2019 inédit.

* 43 Journal officiel, Constitution de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, 18 février 2006.

* 44 MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., Cours d'institutions financières congolaises, L2, FASEG, UNIKIN, 2018-2019, p.90.

* 45Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la Constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, art.3.

* 46 BCC, Cadre de référence, Op. Cit., p.64.

* 47 Bcc, cadre de référence, Op. Cit.,pp.71-74.

* 48 Bcc, cadre de référence, op.cit. 82

* 49 NGONGA NZINGA V. , Cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, L2, FASEG, UNIKIN, 2018-2019, inédit.

* 50 NGONGA NZINGA V., Boite à outils de la politique monétaire de la Banque centrale du Congo, Kinshasa, Mars 2011, p.14.

* 51Felix FISCHER., Charlotte LUNDGREN., et Samir JAHJAH. , Op.Cit., p.14.

* 52Banque Centrale du Congo, Op. Cit., p.100.

* 53NGONGA NZINGA, V. et TOMBOLA, C., « Vulnérabilité et résilience : comment la RDC résiste ! », in Revue Congolaise de Politique Economique, Vol numéro 1, mars 2015, pp.47-70.

* 54 Kato-Kale LUTINA m.L., Le système monétaire et financier du Congo, éd. Bémaf, Kinshasa,2019, pp.488-491.

* 55 Banque Centrale du Congo, Rapport Sur La politique monétaire en 2017, Kinshasa, n°015 - Février 2018, p.34.

* 56 Mignon Valérie., Econométrie : théorie et applications, édition Economica, Paris, 2008, P. 299






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