EPIGRAPHE
« Il n'existe pas de moyen plus efficace pour prendre
le contrôle d'une nation que dediriger son système de
crédit (monétaire).»
Phillip BENSON, 8 juin 1939
« Il est appréciable que le peuple de cette
nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire. Car si
tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à
une révolution avant demain matin.»
Henry FORD (1863-1947)
IN
MEMORIAM
A notre père André ETAMBELA BASANGA
LOMASÉ disparu trop tôt. J'espère que, du monde qui est
sien maintenant, il apprécie cet humble geste comme preuve de
reconnaissance de la part d'un fils qui a toujours prié pour le salut de
son âme. Puisse Dieu, le tout puissant, l'avoir en sa sainte
miséricorde. Je t'aime mon Papa.
DEDICACE
A notre chère mère Denise ASANGA
NDOWA par les inestimables sacrifices que tu as consentis pour moi, tu
as tant souhaité que je parvienne à ce but. Nous demandons
à l'Eternel Dieu de vous accorder longue vie ici sur terre ;
A notre grande Soeur Jeannette ETAMBELA et
son mari Damas BIANGU pour vos soutiens tant morals et
matériels que le Dieu tout-puissant vous bénisse ;
A mes estimés parents : Papa Jean-Albert
EKUMBAKI OMBATA et Maman Marie Mineiro, vous m'avez
tendu les bras et accueilli chez vous, en m'hébergeant gratuitement dans
votre parcelle. Vous m'avez intégré à votre famille et
confondu avec vos propres enfants. Vous avez tout au long de mon séjour
accepté toutes mes erreurs et autres comportements dû à
l'inexpérience de la vie. Ce soutien m'a permis de bien mener mes
études sans difficultés majeures. Toute ma reconnaissance et
l'expression de mon profond respect. Que Dieu vous accorde longue vie dans la
santé.
AVANT-PROPOS
La formation universitaire a pour objectif de doter
l'étudiant des connaissances et aptitudes lui permettant d'être
utile à la société, et de résoudre les
problèmes majeures qui surgissent au cours de la civilisation.
Ainsi, ce travail qui marque la fin de notre deuxième
cycle à la faculté des sciences économiques et de gestion
est le fruit d'une formation assidue. Sa concrétisation ainsi que sa
rédaction est le résultat de beaucoup d'efforts consentis par
plusieurs personnes envers lesquelles nous voudrions adresser nos
remerciements.
L'obligation nous incombe à tout premier lieu
d'exprimer notre gratitude à Dieu créateur de toutes choses
visible et invisible, le Dieu de Joseph OLANGI et
Elisabeth WOSHO, pour l'intelligence et la sagesse qu'il nous
a donné tout au long de notre parcours dans le monde de la science,
surtout pour sa volonté et le don de la vie.
Nous saluons de vive voix ceux qui se sont donné la
peine d'assurer la direction et l'encadrement de ce travail; le Professeur
Emmanuel MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA dont ses remarques ont
été constructives ainsi que l'assistant Alpha
NTAL qui, en dépit de leurs multiples occupations ont
accepté d'apporter leurs touches de maitre à la rédaction
de ce travail, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude et
de notre parfaite considération.
Nous adressons nos remerciements à toutes les
autorités, corps professoral de la faculté des sciences
économiques et de gestion ainsi qu'aux cadres scientifiques dont les
enseignements nous ont permis d'atteindre ce niveau. Nous adressons
particulièrement au professeur André MULUMBA
ainsi qu'au Doctorant Bien-Aimé KOTO qui ont toujours
disposé du temps nécessaire pour répondre à nos
questions.
Nous pensons à nos compagnons de lutte avec qui nous
avons sué sang et eau pour atteindre ce but :
Général Justin MUPENDA, Justin
KAPUKU, Jean-Pierre FAZILI, Sarah
NYOMA, Loïc KAZADI, Aaron KABWE, Olivier
MOPEPE et les autres pour l'amitié que nous avons tissée
dans notre parcours universitaire.
En fin, Que soient remerciés tous nos frères et
soeurs, cousins et cousines pour leur amour profond à notre
égard.
Nos sentiments de gratitude s'adressent aussi à :
Me Justin BESAKO, Etienne OLEMBO, Prof.
Jean-Pierre NGANDA AFUMBA, Famille Col Donatien EKOFO
NDJEMBA pour vos soutiens matériels, spirituels ou physiques.
Que tous ceux qui nous portent dans leurs coeurs ne nous
tiennent pas rigueur car ils ne sont pas cités cela ne veut pas dire
qu'ils ne sont pas aimés ou sont oubliés, c'est plutôt
faute de temps et d'espace.
Thomas LOKUNDA ETAMBELA
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF
|
:
|
Dickey Fuller Augmenté
|
BCC
|
:
|
Banque Centrale du Congo
|
BTR
|
:
|
Billets de Trésorerie
|
CAB
|
:
|
Comité d'Adjudication des Billets de trésorerie
|
CDF
|
:
|
Congolease Democratic Franc (Franc Congolais)
|
CPM
|
:
|
Comité de Politique Monétaire
|
DEA
|
:
|
Diplôme d'Etudes Approfondies
|
EVOREC
|
:
|
Evolution Economique Récente
|
FASEG
|
:
|
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
|
FMI
|
:
|
Fonds Monétaire International
|
I(0)
|
:
|
Intégré d'ordre 0
|
I(1)
|
:
|
Intégré d'ordre 1
|
IPC
|
:
|
Indice des Prix à la Consommation
|
M1
|
:
|
Stock Monétaire
|
M2
|
:
|
Masse Monétaire (au sens large)
|
MCO
|
:
|
Moindre Carré Ordinaire
|
OBM
|
:
|
Opérations Bancaires et des Marchés
|
PEG
|
:
|
Politique Economique du Gouvernement
|
PIB
|
:
|
Produit Intérieur Brut
|
RDC
|
:
|
République Démocratique du Congo
|
S
|
:
|
Stationnaire
|
TCR
|
:
|
Taux de Croissance Economique
|
TDI
|
:
|
Taux d'Intérêt Directeur
|
TDO
|
:
|
Taux de Dollarisation
|
TIF
|
:
|
Taux d'Inflation
|
TM
|
:
|
Taux de la Masse monétaire
|
TTC
|
:
|
Taux de dépréciation de Taux de Change
|
TVA
|
:
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
UCC
|
:
|
Université Catholique du Congo
|
UEMOA
|
:
|
Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
|
ULK
|
:
|
Université Libre de Kinshasa
|
UNIKIN
|
:
|
Université de Kinshasa
|
UNIKIS
|
:
|
Université de Kisangani
|
USD
|
:
|
Dollar Américain
|
VAR
|
:
|
Vecteur Autorégressif
|
VCM
|
:
|
Valeur Critique de Mackinnon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 3.1. Tests de racine unitaire de Dickey
Fuller Augmenté
3
Tableau 2.2. Nombre de retards optimal suivant les
critères d'information
80
Tableau 3.3. Tests de causalité au sens de
Granger entre la variation du taux de dollarisation et les variables de
transmission de la politique monétaire
82
Tableau 3.4. Tests de causalité au sens de
Granger entre le taux d'inflation (variable- objectif) et les variables de
transmission de la politique monétaire
84
Tableau 3.5. Tests de causalité au sens de
Granger entre le taux de croissance économique (variable- objectif) et
les variables de transmission de la politique monétaire
87
Tableau 3.6. Décomposition de la variance de
l'erreur du taux d'inflation
91
Tableau 3.7. Décomposition de la variance de
l'erreur du taux de croissance économique
93
LISTE DES GRAPHIQUES
ETSCHEMA
Graphique 3.1. L'analyse l'évolution du taux
de dollarisation de 1988 à 2018
3
Graphique 3.2.L'analyse l'évolution du taux
d'inflation de 1988 à 2018 (TIF)
75
Graphique 3.3. L'analyse l'évolution du taux
d'intérêt directeur de 1988 à 2018
76
Graphique 3.4.L'analyse de l'évolution du
taux de change (TTC) de 1988 à 2018
77
Graphique 3.5.L'analyse l'évolution du taux
de la masse monétaire (TM) de 1988 à 2018
77
Graphique 3.6.L'analyse l'évolution du taux
de croissance économique (TCR) de 1988 à 2018
78
INTRODUCTION GENERALE
1.
ETAT DE LA QUESTION
La problématique de l'efficacité de la politique
monétaire continue à faire débat entre différentes
approches. Cette étude commence par analyser les travaux
antérieurs dont voici quelques résultats:
KATIM SECK (2010) à analyser l'impact de la
politique monétaire sur la croissance économique dans l'UEMOA, et
est parti de la question selon laquelle existe-t-il une relation entre la
politique monétaire et la croissance économique ? Après
analyse des résultats, cette étude a eu le mérite de
révéler l'effet de la politique monétaire sur la
croissance économique par le biais de l'investissement total
réel.1(*)
Rodriguez BAHATI (2010) cherchant à connaitre
l'incidence de la politique monétaire sur la croissance
économique en RDC de 1976 à 2010, est parti de la question de
savoir si la politique monétaire (par la fixité des taux
directeurs) a-t-elle influencée la croissance économique en
RDC ?, après analyse, les résultats obtenus montrent que les
taux directeurs ne constituent pas une priorité marquante en RDC pour
stabiliser le prix sur le marché de biens et services, d'autant que le
recours à l'émission incontrôlée de la monnaie
constituait un point culminant du financement de déficit
budgétaire pendant plus d'une décennie et demie, ainsi que la
croissance du secteur informel dans l'espace économique national
constitue également un choc négatif et la stabilisation des prix.
En outre, la dollarisation de l'espace monétaire
engendre une dépréciation de la monnaie nationale, tous ces
facteurs rendent la politique monétaire en RDC moins influente sur les
agrégats économiques du pays.2(*)
Reagan KIBABELA POLO (2011) à mener son étude
sur : l'incidence de la politique monétaire sur le niveau
général des prix en RDC de 1998 à 2009, il est parti de la
question de savoir le caractère inopérant de la politique
monétaire de la BCC sur le niveau général des prix
découle-t-il du mauvais agencement des instruments directs et indirects,
de l'inélasticité de l'offre des biens et services ou bien de la
mauvaise allocation des ressources ? Après analyse et
interprétation des résultats, il ressort que la
responsabilité de l'inefficacité de la politique monétaire
en RDC incombe aussi bien au gouvernement qu'à l'autorité
monétaire (BCC) étant donnée son incapacité
attestée de résister aux pressions du gouvernement en
matière d'octroi des avances pour combler le déficit
budgétaire qui est pour la plupart de cas, sources de la housse
généralisée des prix c'est-à-dire
l'inflation.3(*)
Félix FISCHER, Charlotte LUNDGREN, et Samir JAHJAH
(2013) dans leur article : « vers une politique
monétaire plus efficace : le cas de la République
démocratique du Congo », arrive à trouver plusieurs
facteurs qui expliquent l'inefficacité de la politique monétaire
en RDC, confirmée par l'analyse économétrique dont : forte
dollarisation, faiblesse institutionnelle et administrative,
prééminence de la politique budgétaire et manque de
capacités et de crédibilité des autorités
monétaires.4(*)
Emmanuelle KAMOLO BITOTA (2017) à étudiée
la transmission de la politique monétaire, une analyse empirique par le
canal du taux d'intérêt de 2002 à 2016, se posant la
question de savoir si la transmission de la politique monétaire de la
BCC sur l'économie réelle est-elle efficace par le canal du taux
d'intérêt ? A l'issue de l'analyse des données
recueillies et des tests statistiques et économétriques
effectués, il en ressort que la politique monétaire n'est pas
efficace dans sa transmission sur l'économie réelle via le canal
du taux d'intérêt. Les impulsions de celle-ci par le taux
directeur n'atteignent pas la croissance économique, faute des taux
débiteurs exorbitants qui n'encouragent pas le crédit à
l'investissement.5(*)
De ce qui précède, cette étude s'inscrit
dans la continuité des travaux antérieurs. Sa
particularité se situe à deux niveaux. D'un côté,
elle propose d'analyser l'efficacité de la politique monétaire
dans un contexte particulier, celui d'une économie dollarisée
comme c'est le cas de la République Démocratique du Congo ;
et l'efficacité de cette dernière va dans le sens de sa
capacité à atteindre les objectifs, tout ceci durant une
période précise, de 1988 à 2018. Et de l'autre
côté, elle recherche les contraintes qui pèsent sur
l'efficacité de la politique monétaire et du secteur bancaire en
général.
2.
PROBLEMATIQUE
La mission primordiale dévolue à tout
gouvernement au sein d'une communauté donnée est d'assurer le
bien-être social de sa population ; et cet objectif est atteint
à travers la mise en place d'une politique économique. Celle-ci
est en fait, un ensemble de plusieurs politiques (monétaire,
budgétaire, agricole, fiscale, etc.) combiné en vue d'atteindre
un certain nombre d'objectifs dits ultimes, à savoir la croissance
économique, la stabilité des prix, le plein emploi et
l'équilibre extérieur (c'est-à-dire carrée magique
de Nicolas KALDOR) dont la réalisation confère le bien-être
social de sa population.
S'inscrivant dans le cadre de la politique économique
générale, la politique monétaire possède ses
propres points d'action pour atteindre les objectifs ultimes de la politique
économique générale. Elle vise à agir de
façon globale sur les variables réelles de l'économie par
le truchement des variables monétaires (l'offre et la demande de
monnaie, le taux de change, le taux d'intérêt).
Dans cette perspective, la politique monétaire est
l'action par laquelle l'autorité monétaire, en
générale la banque centrale agit sur l'offre de monnaie dans le
but de remplir son objectif traditionnel de stabilité des prix, mieux la
recherche d'un taux d'inflation faible.6(*)
Cependant, dans le contexte congolais, la recherche du
bien-être par le truchement de la politique monétaire pose
problème par rapport, aux objectifs assignés officiellement
à la politique monétaire, consistant à assurer le
financement de la croissance économique du pays et à promouvoir
la stabilité des prix intérieurs ainsi que le maintien de
l'équilibre extérieurs7(*), et aussi la détérioration de la
situation socio-économique de la République Démocratique
du Congo au cours de ces dernières années.
En effet, plusieurs facteurs nuisent à
l'efficacité de la politique monétaire en RDC, notamment : la
forte dollarisation, un marché monétaire encore dans un
état embryonnaire, la faiblesse institutionnelle et administrative, la
prééminence de la politique budgétaire, et le manque de
crédibilité des autorités monétaires.8(*)
De ce fait, la dollarisation procède souvent d'un choix
rationnel des agents économiques en situation d'instabilité
politique et économique de détenir les encaisses en monnaies
étrangères. Elle s'observe généralement lorsque la
monnaie nationale perd sa fonction de réserve de valeur. Sur ce, elle
limite la portée de la politique monétaire, réduit
également la capacité de la BCC à agir comme prêteur
en dernier ressort.
Ainsi, cette étude tourne autour de la question de
recherche suivante : la politique monétaire est-elle efficace dans
l'économie congolaise dollarisée ?
3.
HYPOTHESE
Selon GRAWITZ M. « l'hypothèse est une proposition
de réponses à la question posée. Elle tend à
formuler une relation entre les faits significatifs, même plus ou moins
précis ».9(*)
Dans le cadre de cette étude, l'hypothèse
retenue se formule comme suit : la politique monétaire menée
par la Banque Centrale ne serait pas efficace dans l'économie congolaise
fortement dollarisée.
4.
OBJECTIFS DU TRAVAIL
Nous poursuivons deux types d'objectifs à savoir :
(i) objectif général et (ii) objectif spécifique.
4.1. Objectif
Général
L'objectif principal poursuivi par cette recherche est
d'évaluer l'efficacité de la politique monétaire en
République Démocratique du Congo.
4.2. Objectifs
Spécifiques
Les objectifs spécifiques se résument en ce
terme :
E présenter le cadre théorique de l'étude
relative à la notion de la politique monétaire et de la
dollarisation ;
E présenter la mise en oeuvre de la politique
monétaire de la BCC ;
E analyser empiriquement l'efficacité politique
monétaire dans une économie dollarisée.
5.
METHODOLOGIE
Dans le cadre des travaux scientifiques, la
méthodologie est la partie du travail qui indique la voie que veut
suivre le chercheur (méthodes) et les moyens qu'il va utiliser
(techniques) pour aboutir aux résultats qu'il
présentera.10(*)
Dans le cadre de ce travail, nous avons recouru à plusieurs
méthodes et techniques.
5.1. Méthode
descriptive
Cette méthode nous a permis à présenter
des informations chiffrées dont nous avons besoin et d'en fournir les
explications. Cette méthode nous a aidés dans la description du
champ de travail pour mieux appréhender les différentes
réalités qui s'y trouvent.
5.2. Méthode
analytique
Nous a permis d'évaluer les effets de la politique
monétaire sur le secteur réel en RD Congo à l'aide d'une
modélisation vectorielle autorégressive (VAR). Cette
dernière est un système d'équations linéaires
dynamiques dans lequel chaque variable est écrite comme fonction
linéaire de ses propres valeurs retardées et de celles des autres
variables. L'analyse a été faîte d'une part à partir
de signification des paramètres et de causalité au sens de
Granger, et d'autre part à partir de la décomposition des
variances.
5.3. Méthode
historique
Cette méthode est utilisée pour permettre de
remonter l'histoire afin de percevoir l'évolution de ces variables
à travers le temps.
Quant aux techniques, rappelons que c'est est un moyen
d'atteindre un but. Elle représente les étapes
d'opérations liées à des éléments pratiques,
concrètes et adaptés à un but défini. Et les
techniques utilisées dans ce cadre sont les suivantes :
5.4. Technique documentaire
Nous a orienté vers une fouille systématique de
tout ce qui est en rapport avec le domaine de la recherche c'est-à-dire
tout ce qui constitue la source écrite de notre thème de
recherche. Pendant la recherche, nous avons consulté les ouvrages, les
articles, les mémoires, les sites internet et autres documents relatifs
à notre sujet.
5.5. Technique d'interview
Cette technique nous a permis de disposer de quelques
informations nécessaires auprès des responsables de la Banque
Centrale du Congo et des autres institutions que nous avons jugées
utiles. Ces responsables ont pu répondre au questionnaire
élaboré et leurs réponses nous ont permis de recueillir
des informations riches et spontanées nécessaires à notre
travail.
6.
CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE
La politique monétaire étant un
élément fondamental de la politique économique de la
nation, les autorités doivent donc la considérer avec beaucoup
d'attention pour atteindre leurs objectifs. La politique monétaire se
situe désormais au coeur des débats relatifs aux mesures
susceptibles de favoriser une croissance durable et la stabilité des
prix dans l'économie.
Ainsi, Cette étude présente ainsi un double
intérêt, tant sur le plan scientifique que pratique. Sur le plan
scientifique, elle permettra d'une part à la communauté
scientifique de prendre en considération certains éléments
occasionnant la stagnation et/ou le recul de l'économie congolaise
rendant fastidieux l'atteinte des objectifs de la politique
monétaire ; alors que sur le plan pratique, interpeller le pouvoir
public de la nécessité de la mise en place d'une politique
monétaire adaptée permettant l'atteinte des objectifs notamment
la croissance économiqueet la stabilité des prix pour
éviter l'incertitude dans l'économie nationale.
7.
DELIMITATION SPATIO - TEMPORELLE
La République Démocratique du Congo a
constitué le champ d'investigation étant donné que la
Banque Centrale du Congo (BCC) est l'Institut d'Emission au Congo et de ce
fait, elle a la charge d'élaborer et de piloter la politique
monétaire. Alors que dans le temps, l'étude s'étend sur
une période allant de 1988 à 2018, période pendant
laquelle la RDC a connu une forte dollarisation de son économie.
8.
CANEVAS
Outre l'introduction et la conclusion générale,
ce travail comprend essentiellement trois chapitres ;
E le premier traite le cadre théorique et conceptuel de
l'étude ;
E le second présente la mise en oeuvre de la politique
monétaire de la BCC ; et
E le troisième analyse l'efficacité de la
politique monétaire.
CHAPITRE PREMIER . CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE
Ce chapitre présente une précision
terminologique sur la politique monétaire etla dollarisation.
Deuxnotions de base à la compréhension de l'étude ; il y
sera question de clarifier les objectifs, les instruments, les canaux de
transmission ainsi que le cadre institutionnel et stratégies de la
politique monétaire etles notions fondamentales à la
dollarisation.
SECTION 1. GENERALITES SUR LA POLITIQUE MONETAIRE
Tous les pays mettent en place des politiques
économiques qui décrivent la manière dont les
gouvernements tentent d'encadrer globalement l'économie du pays. Pour ce
faire, la politique économique dispose de nombreux instruments, les uns
répondant aux situations conjoncturelles et d'autres structurelles ou
sectorielles. Les deux instruments conjoncturels sont, la politique
monétaire et budgétaire.
La politique monétaire utilise un ensemble
d'instruments pour atteindre les objectifs de la politique économique
générale décidée par le pouvoir public.
L'utilisation de ces instruments dépend du fondement théorique de
la politique utilisée par les autorités monétaires et les
objectifs finals visés par celles-ci.
1.1.1. Définition de la politique monétaire
La politique monétaire est l'action par laquelle
l'autorité monétaire, en général la Banque
Centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but d'atteindre son objectif de
stabilité de prix.11(*)
Jacques et Collette NEME considèrent la politique
monétaire comme une action exercée par les autorités
monétaires (Banque Centrale et trésor) ou pouvoir public sur la
masse monétaire et les actifs financier en vue d'orienter
l'économie à court ou moyen terme.12(*)
Nous retenons cette définition car elle a le
mérite de renfermer les traits essentiels de la politique
monétaire, à savoir :
E une des composantes ou instrument de la politique
économique générale ;
E l'ensemble des moyens d'action exercé par le pouvoir
public ou l'autorité monétaire ;
E elle est exercée dans le domaine de la monnaie et du
crédit ;
E elle est exercée en vue d'orienter l'économie
à court ou moyen terme dans le but d'atteindre les objectifs
généraux de la politique économique.
1.1.2. Objectifs de la politique monétaire
La politique monétaire, comme la politique
budgétaire, est une politique de la demande.
Deux éléments la distinguent cependant de cette
dernière, à savoir :
E la politique monétaire est généralement
déléguée a une agence indépendante, la banque
d'émission, dotée d'un mandant étroit,
généralement la stabilité des prix, ensuite ;
E la politique monétaire n'affecte la demande
agrégée qu'indirectement, à la différence des
autorités budgétaires qui achètent directement des biens
et services.
Les analystes de la monnaie distinguent trois
catégories des objectifs de la politique monétaire. Il s'agit
des : objectifs finals ou ultimes, intermédiaires ou
spécifiques ou propres, et opératoires ou opérationnels.
1.1.2.1. Objectifs finals de la politique monétaire
L'objectif principal de toute politique économique est
d'assurer une croissance forte et durable avec une répartition
équitable que possible des fruits de cette dernière entre tous,
de façon à assurer une bonne cohésion sociale.
La politique monétaire étant l'une des
composantes majeures de la politique économique, elle est dotée
de ses objectifs propres qu'elle poursuit, mais qui lorsqu'ils sont atteints,
convergent vers les objectifs généraux de la politique
économique en générale. Ces derniers sont qualifiés
de carré magique de Nicolas KALDOR à savoir :
l'amélioration de l'activité ou la croissance économique,
le plein emploi des facteurs ou lutte contre le chômage, la
stabilité du niveau général des prix ou lutte contre
l'inflation et l'équilibre extérieur ou équilibre de la
balance des paiements. Ce carré est qualifié de « magique
» car, selon Kaldor, il est impossible de réaliser ces quatre
objectifs simultanément : une forte croissance avec un faible
chômage, une faible inflation et une balance commerciale
équilibrée13(*).
A ces quatre objectifs, certains économistes ajoutent
la réduction les inégalités. Par ailleurs, il convient de
noter que depuis plus de deux décennies, les économistes et les
banques centrales ont reconnu que la stabilité du niveau
général des prix doit constituer l'objectif ultime de la
politique monétaire. En effet, l'analyse de la relation entre la
monnaie, les prix et la production a montré que la politique
monétaire a uniquement un effet durable et efficace sur le niveau des
prix, et que ses effets sur la production et l'emploi ne sont valables
qu'à court terme.
Au regard de l'émergence des innovations
financières sur les marchés et de leur effet sur
l'économie réelle, un débat est en cours sur assignation
à la politique monétaire d'un doubleobjectif, à
savoir : la stabilité des prix et la stabilité
financière14(*)
1.1.2.2. Objectifs propres de la politique
monétaire
Dans la conduite de la politique monétaire la Banque
centrale choisie des variables comme objectifs intermédiaires ou
spécifiques sur base de trois critères :
E ces variables doivent être mesurables et disponible
statistiquement ;
E elles doivent être en relation solide et stable avec
la ou les variables retenues comme objectifs final de la politique
monétaire, souvent la stabilité des prix ;
E elles doivent sous contrôle direct ou indirect de la
Banque centrale au moyen des instruments dont celles-ci disposent.
Il s'agit de :
1. Obtenir un bon niveau de croissance des agrégats
monétaires et de crédit
2. Maintenir un bon niveau de taux d'intérêt
et,
3. Assurer un bon niveau de taux de change.
Ces objectifs propres de la politique monétaire sont
parfois agrégés en deux15(*) :
E l'objectif interne, faisant référence à
la stabilité monétaire ou la stabilité de la valeur
interne de la monnaie ou le pouvoir d'achat, et
E l'objectif externe qui consiste au maintien de la valeur
externe de la monnaie ou à la stabilité du taux de change.
1.1.2.2.1. Objectif des agrégats monétaires et
de crédit
En visant le contrôle de la liquidité, la
politique monétaire cherche à assurer un bon niveau de la masse
monétaire qui soit compatible avec besoin de l'économie,
c'est-à-dire, pas une quantité de monnaie qui ne soit ni
excessive ni insuffisante.
A. Agrégats monétaires16(*)
Si l'objectif intermédiaire est la monnaie, les
autorités monétaires aurons le choix entre M1 (la
masse monétaire au sens étroit) qui comprend le numéraire
en circulation (billets et pièces de monnaie détenus par le
secteur prive non bancaire) ainsi que les dépôts à vue
détenus dans les banques et en compte chèque postaux par des
résidents du secteur privé non bancaire.M2 (la masse
monétaire au sens large) qui comprend M1 à laquelle
s'ajoutent les dépôts à terme détenus par des
résidents du secteur privé non bancaire. M3(la masse
monétaire) qui comprend M2 plus les dépôts
d'épargne détenus par les résidents du secteur prive non
bancaire.
B. Agrégats de crédit
Les agrégats de crédit peuvent être
définis de différentes manières : du point de vue
sources de financement, on distingue le crédit interne (qui comprend les
crédits bancaires aux résidents du secteurs privé et
public) ; le crédit intérieur global qui englobe l'ensemble des
financements internes et le crédit global qui inclus l'ensemble (interne
et externe).Du point de vue bénéficiaire, on distingue le
crédit à l'économie et le crédit à
l'Etat.
1.1.2.2.2. Objectif de taux d'intérêt
Etant donné que le taux d'intérêt est la
variable d'ajustement des marchés de capitaux, l'objectif consiste, pour
les autorités monétaires à maintenir un bon niveau du taux
d'intérêt. On distingue généralement le taux
d'intérêt des marchés de capitaux, le taux de crédit
et les taux administrés.
1.1.2.2.3. Objectif de taux de change
Le taux de change est perçu par l'opinion comme symbole
de la puissance extérieure d'un pays.17(*)
Sur le plan interne, obtenir un bon niveau de taux change
devient un objectif de la politique monétaire en ce sens que maintenir
un taux faible revient à entretenir des tensions inflationnistes,
inversement, soutenir un taux trop élevé impose aux agents
économiques des pressions déflationnistes.
Sur le plan externe, un taux de change faible renchéri
les importations et rend les exportations meilleur marché, par ricochet
améliore la balance commerciale, et inversement, un taux de change
élevé diminue les exportations et augmente les importations,
creusant ainsi le déficit de la balance commerciale, avec toutes
conséquences qui en découlent sur les réserves de
change.
1.1.2.3. Objectifs opératoires
Les objectifs opératoires ou opérationnels sont
des variables « indicatrices » de l'état de la politique
monétaire, qui sont sous contrôle des autorités
monétaires et qu'elles peuvent atteindre de façon efficace. Ils
sont facilement saisissables, malléables, contrôlables ou
directement influençables. Il s'agit de la base monétaire et du
taux d'intérêt interbancaire.
1.1.2.3.1. Base monétaire
La base monétaire est constituée par l'ensemble
de la monnaie centrale au passif de la banque centrale, c'est-à-dire les
billets émis et les comptes courant des banques.
En choisissant la base monétaire comme objectif
opératoire, Les autorités contrôlent l'offre de sa propre
monnaie pour influencer l'ensemble de la création monétaire. Le
contrôle de la base, pour être pleinement efficace, doit être
susceptible d'agir sur M1, quantité de la monnaie mise
à la disposition des agents pour effectuer des paiements, et sur
M3, volume des liquidités servant à assurer l'ensemble
du financement.
1.1.2.3.2 Taux d'intérêt interbancaire
Le taux d'intérêt à court terme permet de
jouer le rôle d'objectif opératoire, car il permet de
déterminer le caractère plus au moins restrictif de la politique
monétaire.Si l'objectif opératoire est le taux
d'intérêt interbancaire. Il y a lieu d'espérer le
contrôle des taux de marché monétaire et ceux de son
interface, le marché financier.
1.1.3. Instruments de la politique monétaire
L'objectif de la politique monétaire est de garantir la
stabilité des prix. Pour atteindre cet objectif, la banque centrale met
un certain nombre d'instruments visant principalement le contrôle de la
liquidité et l'expansion du crédit.
La littérature économique fait état de
deux grandes familles d'instruments de la politique monétaire à
savoir les instruments directs et indirects. Par ailleurs, il convient de
mentionner que les instruments directs de contrôle de la liquidité
ont été abandonnés par les banques centrales modernes au
profit des instruments indirects.
1.1.3.1. Instruments d'interventions indirectes
Les instruments dits indirects recouvrent la technique de
l'escompte (le réescompte), la manipulation des réserves
obligatoires et l'opération d'open market. A travers
eux, s'exprime une certaine logique, celle du crédit et de son support
historique (l'escompte), celle des marchés de capitaux (l'open market),
et celle de création monétaire (les réserves
obligatoires).
1.1.3.1.1. Politique de réescompte
Le réescompte est une opération par laquelle une
banque centrale escompte les effets présentés par une banque
commerciale et déjà escomptés par celle-ci. Il est
utilisé par les banques pour se fournir des liquidités
auprès de la banque centrale et pourvoir ainsi, à leur
refinancement. Ce procédé, revenant à une création
de monnaie par la banque centrale, constitue l'un des moyens d'intervention de
celle-ci sur le volume et l'évolution de la monnaie et du
crédit18(*).
La politique de réescompte est entièrement
fondée sur l'idée qu'une variation du taux de réescompte
de la banque centrale provoque une variation conséquente plus au moins
proportionnelle des taux d'intérêt appliqués par les
banques sur les avances que ces dernières accordent à leurs
clients.
Dans ce contexte, une élévation du taux de
réescompte de la banque centrale est supposée entraîner la
hausse du taux d'intérêt débiteur pratiqué par les
banques commerciales ; ceci aurait pour effet de réduire la demande de
crédit et d'en provoquer une réduction de son volume, et partant,
une diminution de la masse monétaire. Par contre un abaissement du taux
de réescompte provoque un mouvement contraire.
1.1.3.1.2. Politique d'open market
Contrairement au réescompte qui met en relation
directe, banques commerciales et banque d'émission, à
l'initiative des premières, l'open market permet à la banque
centrale de prendre l'initiative et d'intervenir sur le marché où
les banques s'approvisionnent en liquidité. Ainsi, les opérations
d'open market Policy consistent pour la banque centrale à acheter ou
à vendre des titres des créances existants tels que les bons de
trésor ou obligations.
Les achats de tels instruments financiers accroissent les
liquidités bancaires et augmentent de ce fait la capacité de
prêts des banques commerciales tandis que leurs ventes ont pour effet de
réduire les liquidités du système bancaire et se faisant,
de limiter la capacité des prêts des banques. Sur le marché
monétaire, il y aura baisse du taux d'intérêt. Le
crédit devenant bon marché, les demandes de crédit vont
s'accroître (si les perspectives de profit sont favorables) et il va
s'ensuivre une accentuation de l'accroissement de la masse
monétaire19(*).
En intervenant sur le marché monétaire, la
Banque Centrale influe sur le cours des avoirs financiers en caisse et exerce
par conséquent des influences sur le taux d'intérêt. Ceci a
pour effet ultime d'agir sur la demande de crédit, son volume, et en
dernière analyse sur le volume des disponibilités
monétaires.
1.1.3.1.3. Réserves obligatoires
Les réserves obligatoires sont des réserves
financières que les banques et autres établissements financiers
doivent mettre en dépôt auprès de la banque centrale. Elles
contribuent à la stabilisation des taux d'intérêt du
marché monétaire et élargissent la demande de monnaie de
banque centrale en créant ou accentuant un déficit structurel de
liquidité sur le marché. Les réserves obligatoires
facilitent la régulation du marché monétaire.19(*)
La banque centrale détermine des coefficients de
réserves obligatoires, qui définissent le montant minimal des
réserves que les banques doivent détenir en proportion de leurs
dépôts à vue. En changeant les coefficients de
réserves obligatoires, la politique monétaire modifie le montant
de réserves que les banques doivent détenir pour un même
montant de dépôts à vue et modifie ainsi la demande de
monnaie banque centrale. Une augmentation du coefficient de réserves
obligatoires induit une augmentation de la demande de monnaie banque centrale
et donc du taux d'intérêt d'équilibre.
De ce point de vue, les augmentations du coefficient de
réserves obligatoires peuvent contraindre les banques à
entreprendre des opérations drastiques pour augmenter leurs
réserves, comme annuler certains prêts qu'elles avaient
accordés où annulé des lignes de crédit. Mais cet
instrument souffre de manque de flexibilité surtout dans le cadre d'une
gestion conjoncturelle de liquidité et du crédit (sa limitation),
et beaucoup des banques centrales l'abandonnent peu à peu. Il est
approprié en cas de crise structurel de liquidité.
1.1.3.2. Instruments d'action directe
Dans cette deuxième catégorie, il y a entre
autre la sélectivité du crédit et le plafonnement du
crédit est des principaux instruments. Lorsque les autorités
monétaires interviennent à travers eux, elles interfèrent
directement sur la gestion des institutions financières et leur dictent
la conduite.
1.1.3.2.1. Encadrement du crédit
Connu généralement sous le terme de plafonnement
du crédit, il s'agit d'une limitation du crédit
décidée par voie règlementaire, spécifiquement du
taux des encours du crédit à distribuer par les banques. Cette
limitation se réfère à la période
précédente prise comme base (année, trimestre). Le taux de
croissance du crédit est déterminé en fonction du taux de
croissance prévu des autres contreparties de la masse monétaire.
Les limites que présente l'encadrement du crédit
sont :
E son manque de souplesse qui est susceptible
d'étouffer la concurrence dans le système bancaire et
d'empêcher l'éclosion du marché financier
développé ;
E son potentiel inflatoire (dans certaines circonstances).
1.1.3.2.2. Sélectivité du crédit
Elle vise à contrôler l'orientation des
crédits bancaires dans le sens voulu par l'Etat. Pour encourager les
banques et les intermédiaires financiers à financer les secteurs
dits prioritaires, l'Etat utilise diverses formules : prix chers de
crédits, avantages fiscaux, taux bonifiés, ouverture de
facilités de refinancement, garantie des crédits par les
organismes officiels.La sélectivité du crédit permet
d'encourager certains secteurs essentiels de la vie économique,
cependant elle met en cause le fonctionnement des marchés des capitaux
et les principes de gestion des banques.
En effet, l'accroissement de la sélectivité
crée des « droits » aux aides et obligent les banques à
agir de façon automatique, sans pouvoir d'appréciation
suffisante.
Bien que cette technique paraisse très efficace, elle
ne manque pas pourtant d'inconvénients, notamment :
E elle enfreint la concurrence entre les banques ;
E elle limite la capacité managériale des
banques ;
E la sélectivité du crédit s'oppose
à l'efficacité de l'encadrement.
Etant une mesure extrême, l'autorité
monétaire ne peut faire recourt à l'encadrement de crédit
qu'au cas où tous les moyens sont épuisés pour
arrêter la surchauffe, mais non comme instrument permanent de la
politique monétaire.
1.1.4. Canaux de transmission de la politique
monétaire
Nous allons examiner dans ce point comment la politique
monétaire influence l'économie. Les canaux de transmission de la
politique monétaire se sont modifiés avec la
déréglementation-libéralisation financière qui est
apparue dans la plupart des pays. Si le canal par le taux
d'intérêt semble maintenant plus direct, l'effet des
agrégats monétaires eux- mêmes sur l'activité s'est
sans doute transformé à mesure que leurs définitions
évoluaient. Au canal par les taux d'intérêt, certains
auteurs ont proposé d'ajouter un canal par le crédit bancaire ou
l'un des agrégats monétaires. D'autres analystes
privilégient le taux de change et le prix d'actifs comme canaux de
transmission de la politique monétaire.
En effet, nous pouvons distinguer généralement
cinq canaux de transmission de la politique monétaire : la transmission
par les taux d'intérêt, par le canal de crédit, par le taux
de change, par les prix d'actifs et par les anticipations.
1.1.4.1. Canal du taux d'intérêt
Le canal de transmission par le
taux d'intérêt renvoie au modèle keynésien
traditionnel qui postule qu'une augmentation de l'offre de monnaie conduit
à une baisse de taux d'intérêt, à une relance de
l'investissement. A court terme, la hausse de ce dernier se traduit par un
effet multiplicateur sur la demande des biens et services.
En effet, les variations de taux d'intérêt vont
affecter les capacités d'investissement des entreprises et de
consommation des ménages et modifier l'arbitrage entre l'épargne
et consommation, et entre placements financiers et investissement. Ainsi, dans
l'analyse keynésienne, les entrepreneurs comparent les gains
escomptés de leur investissement (le taux de rendement interne) et le
taux auquel ils doivent emprunter pour s'investir. Si ce dernier diminue, alors
l'incitation à investir augmente, ce qui par l'intermédiaire du
multiplicateur d'investissement, se traduit par un accroissement de revenu et
inversement. De même, l'élévation des taux va favoriser
l'épargne des ménages au détriment de leur consommation et
freiner la consommation financée par l'emprunt (effet de
substitution).
Enfin, l'élévation des taux se traduit par des
effets de revenu positifs pour les agents qui disposent de capacité de
financement et des effets de revenus négatifs pour ceux qui ont des
besoins de financement20(*). Les premiers, généralement les
ménages, pourront accroître leur consommation. A l'inverse, les
deuxièmes, généralement les entreprises, investiront
moins.
1.1.4.2. Canal du taux de change
Dans une économie ouverte,
les mouvements internationaux des capitaux influent directement sur
l'activité économique interne. De ce fait, toute variation
intérieure du taux d'intérêt va engendrer des flux des
capitaux qui vont modifier le taux de change nominal car à risque
inchangé, les épargnants réallouent leurs portefeuilles en
fonction des actifs étrangers dont la rémunération
relative varient. En effet, la variation du taux de change affecte à son
tour la demande agrégée des biens et services en stimulant la
compétitivité-prix des entreprises nationales sur les
marchés internationaux.
Par ailleurs, ce canal, qui
amplifie l'effet de la politique monétaire est transitoire et il
dépend du degré de couverture et de la rapidité
d'ajustement des salaires ou des prix. Il est formellement conditionnel
à la flexibilité du taux de change. Dans ce contexte, dans le
régime de taux de change fixe, non seulement ce canal ne relaye pas la
politique monétaire, mais il annihile car la baisse du taux
d'intérêt induit des sorties des capitaux privés qu'il faut
compenser par une baisse des réserves de change : ce faisant la Banque
Centrale détruit de la monnaie et affaiblit l'effet initial21(*).
1.1.4.3. Canal du crédit
On observe généralement que, suite à une
hausse du taux directeur, les banques de second rang sont amenées
à rationner, presque mécaniquement les crédits
octroyés à certains types d'agents, en particulier les petites et
moyennes entreprises ainsi que les ménages qui sont dépendants
des banques pour leur financement.
Le canal du crédit agit à la fois sur l'offre et
la demande, en propageant les effets du canal des taux d'intérêt.
Il existe deux canaux de base pour la transmission de la politique
monétaire, découlant des problèmes d'informations sur les
marchés du crédit : le canal du crédit bancaire et le
canal du bilan22(*).
1.1.4.4. Canal du prix des
actifs
Selon les monétaristes, la variation du prix des actifs
(comme le prix des actions, des obligations ou des biens immobiliers) est
à même de modifier les comportements de dépenses des
particuliers. En effet, si les ménages optimisent leur consommation de
manière inter temporelle, l'accroissement de leur patrimoine sera
équivalent à une hausse de leur revenu permanent, ce qui conduit
à accroitre leur consommation courante.
D'une manière générale, une baisse du
taux d'intérêt élève généralement les
prix des actifs financiers et immobiliers détenus par les
ménages, car les épargnants se pressent pour acquérir les
actifs déjà présents sur le marché,
rémunérés à un taux élevé que le taux
proposé sur les actifs financiers nouveaux. Les ménages ont
partiellement consommé le supplément de richesse issu de la
revalorisation de leur patrimoine23(*).
1.1.4.5.Canal des
anticipations
Les anticipations des agents influent sur leur comportement.
Les Banques Centrales peuvent agir sur ces anticipations en envoyant des
signaux aux agents24(*).
Par exemple, si une Banque Centrale annonce une baisse des taux de
refinancement, celle-ci peut être interprétée comme une
volonté de la Banque Centrale de soutenir l'activité
économique.
A l'inverse, si cette banque annonce une hausse de ces taux,
les agents sont susceptibles d'anticiper que cette dernière agit de la
sorte compte tenu des tensions inflationnistes.
Ainsi, si on ne peut nier l'existence de ce canal, son
importance est néanmoins liée à la
crédibilité des annonces de la Banque Centrale en matière
de la politique monétaire. Le canal des anticipations ne peut
fonctionner correctement que si les annonces de la Banque Centrale apparaissent
claires et cohérentes compte tenu de ses objectifs.
1.1.5. Cadre institutionnel et stratégies de la
politique monétaire
Dans le présent point, il question d'aborder un certain
nombre des piliers sur lesquels la Banque Centrale fonde sa mission dans un
espace et un temps donné. Il s'agit des éléments
suivants : les stratégies et le cadres institutionnel de la
politique monétaire.
1.1.5.1. Stratégies de la politique
monétaire
La pratique de la politique monétaire nécessite
la mise en place de deux stratégies ; soit la politique basée sur
la norme (la règle) et celle basée sur la
discrétion25(*).
1.1.5.1.1. Politique basée sur la norme
Une politique est dite régie par la règle ou la
norme lorsque les responsables politiques annoncent à l'avance la
manière dont leurs politiques réagiront à diverses
situations et s'engagentà respecter, quoi qu'ils adviennent, la teneur
de cette annonce. Elle se pose sur deux éléments
essentiels :
E l'effet d'annonce, et
E le respect de l'engagement.
La politique monétaire passive basée sur la
norme consiste à adopter une règle stricte qui a deux
conséquences, à savoir :
E elle évitera de procurer à l'économie
de la monnaie qui deviendrait à long terme superflue, et qui ne pourrait
par conséquent qu'alimenter l'inflation ;
E elle exercera un effet d'annonce en obligeant les
agents à adapter à la norme fixée pour la quantité
de la monnaie.
Dans ce cas, la règle de la politique monétaire
passive annoncera un taux constant de croissance de l'offre de monnaie par an.
C'est la stratégie de la règle d'un taux constant de l'offre de
monnaie. La finalité de la politique monétaire, dans ce cas,
c'est la stabilité des prix.
S'agissant de la politique monétaire active
basée sur la norme ou la règle active, la banque
centraleprécisera à l' avance que la masse monétaire croit
de x%, si le taux de chômage est de y%, c'est stratégie de la
règle du PIB nominal. La règle active vise, dans ce cas, la
stabilité de l'économie en accélérant la croissance
monétaire lorsque le rythme de l'activité économique est
en décélération.
1.1.5.1.2. Politique basée sur la discrétion
Cette politique est dite discrétionnaire, laissent les
responsables politiques libres d'évaluer les situations au cas par cas
et de leur appliquer, sur cette base, les politiques économiques qui
leur semblent les plus adéquates.
La politique monétaire basée sur la
discrétion a aussi un avantage indéniable : la
flexibilité. En effet, la banque réagit aux chocs
économiques au cas par cas. C'est-à-dire, devant des situations
imprévisibles comme la guerre, les variations des prix pétroliers
ou d'autres matières précieuses sur le marché mondial,
l'effondrement des prix des titres sur les marchés financiers, la banque
centrale réajustera la politique monétaire
différemment que lorsqu'elle se retrouverait face à des
circonstances plus sceptiques comme une dépréciation
modérée, mais significative, de la monnaie nationale sur le
marché de change.
1.1.5.2. Dispositif institutionnel
En matière du dispositif institutionnel deux
éléments peuvent être évoqués par les
autorités monétaires : l'indépendance de la Banque
Centrale et le cadre du régime de change.L'indépendance de la
Banque Centrale implique que l'institut d'émission monétaire est
libre de l'accomplissement de sa mission.
D'où, cette indépendance suppose que la Banque
Centrale a la pleine responsabilité et le devoir de rendre compte de la
mise en oeuvre de la politique monétaire ; elle est totalement garantie
si les trois conditions suivantes sont remplies 26(*):
a. indépendance
opérationnelle
C'est la liberté dont dispose la Banque Centrale dans
l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique monétaire.
b. indépendance des
dirigeants ou administrative.
Elle est évaluée en examinant si les dirigeants,
en particulier le gouverneur ou président d'une Banque Centrale sont
nommés par l'exécutif seul ou si celui-ci ne que d'un pouvoir de
proposition à cet égard.
c. indépendance
financière
Elle est assurée si l'état n'a pas la
possibilité de financer ses dépenses par un recours direct ou
indirect aux crédits de la banque centrale.
Une grande majorité d'économistes sont
convaincus de l'intérêt économique de l'indépendance
de la banque centrale. Leur opinion est fondée sur des observations qui
relèvent de la politique et sur les conclusions de travaux
théoriques et empiriques. Ils soutiennent que, en consacrant la rupture
du lien entre le gouvernement et la création de la monnaie, le statut
d'indépendance conféré à la banque centrale
favorisait l'obtention d'un plus faible taux d'inflation et sa moindre
variabilité, lui permettant ainsi d'afficher sa
crédibilité vis-à-vis des marchés financiers et de
l'opinion publique.
SECTION 2. GENERALITES SUR LA DOLLARISATION
Pour parler de la généralité d'une
économie dollarisée, l'on est obligé de se
référer à l'époque coloniale. Les
décolonisations pendant le XIX ème siècle
(Amérique latine) et le XX ème siècle (Asie et
Afrique) ont vu l'émergence de presque autant de nouvelles monnaies
nationales27(*). Ces
dernières constituant à la fois un instrument et un symbole
destinés à construire des destins nationaux propres. Après
la seconde guerre mondiale, le système de change fixe de Bretton woods,
en favorisant une relative stabilité monétaire, a permis à
la plupart des monnaies nationales de garder la confiance de leurs
résidents respectifs.
En 1973, l'abandon du système de Bretton woods ouvre
une période d'inflation relativement élevé.28(*) Dans les pays en
développement ou en voie de développement, cet environnement
inflationniste, combiné à une forte hausse de liquidités
libellées en dollars en circulation dans le monde (à la suite des
deux chocs pétroliers), se traduit par une concurrence accrue des
monnaies nationales par des devises suscitant une confiance plus forte,
typiquement le dollar des Etats-Unis. Aujourd'hui, cette concurrence de
monnaies « faibles » tend à perdre une dimension
supplémentaire à travers la suppression de monnaie nationale au
profit du dollar, comme récemment en Equateur et au Salvador. Ces
mesures de dollarisation intégrale (auxquelles s'ajoute le regain
d'intérêt pour les unions monétaires) traduisent un
mouvement de destruction des monnaies nationales qui pourrait alors, si cette
tendance se confirme, inversé le processus, engagé au moment des
décolonisations, de multiplication des monnaies nationales.29(*)
Le terme dollarisation comporte beaucoup
d'ambiguïtés quant à la définition. A première
vue, ce concept implique l'idée de domination du dollar au-delà
de son espace naturel, qu'est le territoire des Etats-Unis d'Amérique.
Une autre ambigüité du terme dollarisation résulte du fait
que la monnaie étrangère dans une économie
dollarisée n'est plus nécessairement le dollar américain.
30(*)
Le néologisme « dollarisation » décrit
le choix pour un pays d'abandonner sa monnaie nationale pour adopter une
monnaie étrangère, qui n'est pas nécessairement le dollar
américain, ou de lier le cours de sa monnaie à celui d'une autre.
En ce qui concerne l'utilisation de l'Euro hors de la zone Euro, de plus en
plus fréquente, on peut aujourd'hui parler de «
Euroïsation»...31(*) L'utilisation croissante du dollar pour les
transactions réelles et financières est souvent une
réaction des citoyens ou des pouvoirs publics d'un pays à
l'instabilité de la monnaie nationale.
D'après Salama32(*), la dollarisation se définit comme
l'évolution selon laquelle « le dollar s'impose de plus en plus
comme réserve de valeur, unité de compte et parfois comme
intermédiaire des échanges pour certains produits. Pour
Bourguinat et Dohni33(*),
la dollarisation est le processus de substitution du dollar américain
à la monnaie nationale dans toutes ses fonctions. Elle désigne
« le processus de remplacement, par le dollar des Etats-Unis des monnaies
nationales préexistantes en tant qu'unité de fixation des prix
des biens, d'instrument de paiement et de détention de l'épargne
». Selon Ngonga Nzinga et Mususa Ulimwengu34(*), la dollarisation s'analyse comme l'utilisation
intense des divises étrangères, particulièrement le dollar
américain dans un espace économique doté pourtant d'une
monnaie nationale. Ces devises servent à la fois d'unité de
compte, de réserve de valeur et de moyen d'échange.
En effet, en dépit du fait que la dollarisation puisse
se manifester sous la forme d'une substitution ou d'une
complémentarité monétaire dans un espace économique
donné, elle peut revêtir également deux formes. Ponsot
J.-F.35(*) fait une
distinction en fonction de deux critères de différentiation,
à savoir : le degré de pénétration du dollar ou de
la devise étrangère dans les pratiques monétaires d'un
pays et le degré d'officialisation de son usage par les
autorités.
Il y a lieu de retrouver dans toutes ces définitions,
une sorte de substitution totale ou partielle de la monnaie nationale d'un pays
par une devise étrangère, généralement le dollar
américain.
1.2.1. Caractéristiques d'une économie
dollarisée
La dollarisation d'une économie dans un pays se traduit
par la substitution monétaire d'une devise (Dollar, Euro, Rand, ...) au
détriment d'une monnaie nationale (par exemple le Franc Congolais
actuel). La devise (principalement le dollar américain) devient par
excellence l'étalon c'est-à-dire, le numéraire dans toutes
les transactions commerciales, financières et monétaires. Ainsi,
toute l'économie formelle est régie par des fluctuations du cours
du dollar américain. D'où le processus connu sous le nom de
dollarisation. Disons aussi que, une économie dollarisée
36(*)est
caractérisée par la perte de confiance à la monnaie
nationale, la thésaurisation de l'épargne, la fragilisation du
système bancaire, l'inflation galopante et permanente, la balance
commerciale déficitaire, fuite des capitaux vers l'occident, fraude
généralisée, l'émergence de l'économie
informelle.
Ainsi sans prétention d'exhaustivité, nous nous
contenterons d'évoquer ceux qui sont plus pertinents ou significatifs du
point de vue économique : la dollarisation aggrave les effets
inflationnistes d'un déficit budgétaire public. Elle compromet
l'efficacité d'une politique monétaire par ce que les pouvoirs
publics (gouvernement et la banque centrale) ne peuvent contrôler la part
(quantité) de devises (principalement le dollar) dans la masse
monétaire totale, ce qui explique que le taux de change officiel ou
parallèle, serve souvent de point d'ancrage nominale dans une
économie fortement dollarisée.
1.2.2. Origines de la dollarisation d'une économie
Plusieurs chercheurs présentent différentes
origines de la dollarisation des économies, mais nous reprenons celles
présentées par Jean-Baptiste.37(*)
Il explique les raisons qui font qu'une monnaie
étrangère se retrouve dans un espace qui n'est pas le sien. Elles
sont de trois (3) ordres, notamment : les origines militaires, historiques et
économiques.
1.2.2.1. Dollarisation d'origine militaire
L'occupation militaire peut constituer une cause de la
dollarisation ou la xéno-monétarisation. Par illustration,
l'auteur explique : pendant la deuxième guerre mondiale, lorsque
l'Allemagne a occupé la Belgique, il y a eu une forte utilisation du
Deutsch en Belgique, parce que les forces militaires avaient imposé leur
souveraineté monétaire.
1.2.2.2 Dollarisation d'origine historique
A ce niveau, l'auteur reprend en exemple la formation du
Liberia. Il note que le Liberia est un pays constitué, majoritairement
des anciens esclaves en provenance des Etats-Unis d'Amérique, ce qui
explique l'utilisation du dollar américain, se traduisant par les
entrées des capitaux de frais de service, etc.
1.2.2.3. Dollarisation d'origine économique
L'auteur attribue une instabilité
macroéconomique caractérisée par une inflation ou
hyperinflation conduisant à l'abandon de la monnaie nationale par les
agents économiques.
1.2.3. Variantes de la dollarisation d'une économie
1.2.3.1. Types de dollarisation
La dollarisation peut être classifiée selon deux
critères38(*):l'acceptation institutionnelle et le degré de
pénétration du phénomène.Du point de vue de
l'acceptation institutionnelle, on distingue la dollarisation de « jure
» de la dollarisation « facto ».Tandis que du point de vue du
degré de la pénétration du phénomène dans
une économie donnée, on suppose la dollarisation intégrale
à la dollarisation partielle.
a. Critère d''acceptation institutionnelle ou
officialisation du phénomène
Ce premier critère de classification des régimes
de la dollarisation se fonde sur la décision des pouvoirs publics.
1. Dollarisation de « facto »
La dollarisation « de facto ou de fait »,
« officieuse ou informelle », selon BALINO et al, est «
un processus spontané découlant d'un choix des résidents
d'un pays. Ces derniers possèdent une partie importante de leurs avoirs
financiers en monnaie étrangère alors que celle-ci n'a pas cours
légale ». Cette dollarisation officieuse est une réaction
à l'instabilité du cadre macroéconomique, elle traduit la
volonté des agents, méfiants à la monnaie nationale, de
diversifier et de protéger leurs actifs contre les risques des effets de
l'inflation élevée et de dévaluation de la monnaie
nationale
2. Dollarisation de «
jure »
Ce régime de dollarisation dit aussi «
dollarisation de droit ou formelle ou encore officielle » ne peut
se concevoir que lorsque les pouvoirs publics décident de perdre tout ou
une partie de sa souveraineté monétaire du fait de l'autorisation
d'utiliser une ou plusieurs monnaies étrangères sur le territoire
national. La dollarisation officielle est un processus institutionnel relevant
d'un choix des autorités monétaires et politiques. L'utilisation
de la monnaie étrangère est reconnue officiellement par les
pouvoirs publics à travers la fixation de prix en lui donnant cours
légal.
b. Critère de pénétration du
phénomène dans une économie
Sur base de ce second critère de
différenciation, c'est-à-dire, le degré de
pénétration de la monnaie étrangère dans les
pratiques monétaires des agents économiques d'un pays. Il
convient de distinguer la « dollarisation partielle » et la «
dollarisation intégrale ou totale».39(*)
1. Dollarisation partielle
Désigne le remplacement par les agents résidents
de la monnaie nationale par le dollar, alors même que cette devise n'a
pas les privilèges légaux de la monnaie nationale. La
défiance du public envers la monnaie nationale au profit du dollar se
traduit donc par une co-circulation monétaire dans l'économie.
L'exemple type est celui des pays latino-américains dans les
années 1970 et 1980 en proie à une hyperinflation. Face à
une perte de confiance en leurs propres monnaies, les agents privés se
sont mis à adopter le dollar comme unité de compte mais
également comme monnaie de transaction, en particulier pour acquisition
des biens de consommation durables et onéreux.
2. Dollarisation intégrale
Signifie l'abandon, par les autorités, de la monnaie
nationale au profit du dollar. Le dollar a cours légal
(c'est-à-dire la monnaie est obligatoirement acceptée en paiement
par les résidents du pays) et devient de fait la nouvelle monnaie
nationale du pays qui a adopté ce système. La dollarisation
intégrale caractérise un phénomène
d'exclusivité monétaire dans la mesure où la devise
américaine s'impose comme signe monétaire exclusif.
1.2.3.2. Sortes de dollarisation40(*)
Il peut s'agir de la substitution de la monnaie ou de la
substitution des actifs.
a. Dollarisation-substitution monétaire
Ici, la monnaie étrangère remplace
progressivement ou s'arroge une part importante et de plus en plus croissante
en tant que moyen de paiement, unité de compte et actif de valeur. Ce
phénomène s'observe en situation d'inflation où le cout de
détention de la monnaie nationale devient exorbitant et pousse le public
à chercher des solutions de rechange.
b. Dollarisation-substitution des actifs
Il s'agit d'une situation qui découle de
l'évaluation comparée du risque et des possibilités de
rendement des actifs libellés en monnaie locale. Historiquement, les
actifs en devises permettent aux détenteurs de se prémunir contre
les risques macroéconomiques tels que l'instabilité des prix et
les périodes prolongées de dépression. Dans ce cas, la
demande de la monnaie étrangère augmente alors que celle de la
monnaie locale baisse.
c. Dollarisation-complémentarité
monétaire (une forme rare)
En situation de déflation dans une économie
dollarisée, l'insuffisance de la monnaie locale est supplée par
la présence (ou l'augmentation) de la monnaie étrangère.
Dans ce cas, les demandes de deux monnaies augmentent.
1.2.2.4. Formes de dollarisation
La dollarisation peut prendre plusieurs formes. De ce fait, il
est utile de distinguer trois formes de dollarisation correspondant aux trois
fonctions de monnaie.
a. Dollarisation des paiements
Dans ce cas, on parle de la substitution monétaire
où la monnaie étrangère sert essentiellement de moyen de
paiement et/ou d'unité de compte. Cette tendance s'observe typiquement
en cas d'inflation élevée ou d'hyperinflation, lorsque le
coût élevé de l'utilisation de la monnaie nationale pour
des grosses transactions pousse les publics à chercher des solutions de
rechange.
b. Dollarisation financière
Dans ce cas, on parle de la substitution des actifs, ici on
assiste à une tendance découlant de l'évaluation
comparée du risque et des possibilités de rendement des actifs
libellés en monnaie nationale et en devises. Historiquement, les actifs
libellés en monnaies étrangères ont permis à leurs
détenteurs de se prémunir contre les risques
macroéconomiques par exemple, l'instabilité des prix et les
périodes prolongées de crises qui ont sévi dans les
nombreux pays en développement. Ceci correspond à la fonction de
réserve de valeur de la monnaie.
c. Dollarisation réelle
Dans cette forme de substitution, les prix et les salaires de
citoyens sont fixés en monnaie étrangère. Il s'agit de la
fonction d'étalon de valeur de la monnaie ou de l'unité de
compte. Dans ce cas, la dollarisation permet juste de minimiser les coûts
de transaction ou de l'information relative aux ajustements fréquents et
non prévisibles des prix et termes contractuels lorsque ceux-ci sont
fixés dans une monnaie dont le pouvoir d'achat est très
volatile.41(*)
1.2.4. Avantages et inconvénients de la
dollarisation42(*)
1.2.4.1. Avantages de la dollarisation dans une
économie
E Etant la résultante d'une instabilité
économique et d'une inflation élevée, la dollarisation
permet aux agents économiques de diversifier et de protéger leurs
actifs contre les risques de dévaluation de la monnaie nationale ;
E Dollarisation rassure les investisseurs dans leur
métier des calculs économiques ;
E Dans les relations économiques internationales,il y a
stabilité des capitaux, il aura plus fuites par les investisseurs parce
qu'il ya une stabilité de la monnaie refuge ;
E Elle a pour avantage principal d'éliminer le risque
d'une dépréciation soudaine et brutale du taux de change et de
permettre au pays de profiter d'une réduction des primes de risque
attachées à ses emprunts internationaux ;
E Elle permet aux ménages de touché leurs
revenus en monnaie stable ;
E Les banques et les intermédiaires financiers ne vont
plus s'inquiété.
Outre les avantages cités ci-haut, la dollarisation
n'est toujours pas appréciée par les analystes économiques
et politiques, elle présente pour certains des faiblesses jusqu'à
coûter parfois la souveraineté monétaire d'un pays.
1.2.4.2. Inconvénients de la dollarisation dans une
économie
E La politique monétaire dépend de pays de la
monnaie forte (étrangère) ;
E La disparition de la crédibilité des
autorités monétaires ;
E Perte du revenu seigneuriage (seigneuriage entendu
comme le revenu réel résultant sinon découlant de la
création monétaire), qui revient au pays émetteur de la
xénomonnaie ;
E Abandon ou affaiblissement de la souveraineté
monétaire ;
E Absence de préteur en dernier ressort, la banque
centrale ne joue plus ce rôle.
En conclusion dans ce chapitre, il a été
question de rappeler le cadre théorique et conceptuel de cette
étude. Pour y arriver, il a été subdivisé en deux
sections ; la première a analyséela politique
monétaire qui est une politique conjoncturelle et composante de la
politique économique qui acommeobjectifs ultimes: la stabilité du
niveau général de prix; la croissance économique ; le
plein emploi; et l'équilibre de la balance de paiement. Son objectif
prioritaire à long terme est la stabilité des prix. Et pour
l'atteindre la stratégie monétaire s'appuie essentiellement sur
ses instruments (réescompte, open market et réserves
obligatoires) et sur le choix des cibles intermédiaires (ciblage
d'inflation ou ciblage monétaire). Nous avons mis l'accent sur les
canaux de transmission de la politique monétaire.
En insistant sur les deux canaux essentiels de financement de
l'économie notamment le canal du crédit et le canal du taux
d'intérêt. Les fondements théoriques du canal du
crédit reposent essentiellement sur la spécificité des
banques dans un environnement macroéconomique, d'assurer le financement
de l'économie par lequel repose le système financier. La
complexité des rouages de l'économie font que ces délais
sont parfois longs, ce qui appelle aux banques centrales d'adopter une attitude
prospective et d'éviter tout comportement discrétionnaire au
profit des règles de conduite et une analyse fouillée de la
conjoncture économique.
Enfin, la dernière section a essentiellement
abordé la notion de la dollarisation de l'économie. Ce
phénomène se traduit par une concurrence accrue des monnaies
nationales par des devises suscitant une confiance plus forte, typiquement le
dollar des Etats-Unis. D'où la dollarisation décrit un choix pour
un pays d'abandonner sa monnaie nationale pour adopter une monnaie
étrangère, qui n'est pas nécessairement le dollar
américain, ou de lier le cours de sa monnaie étrangère
à celui d'une autre. Cela nous a poussés à parler des
caractéristiques d'une économie dollarisée, ses origines
(militaire, historique, économique), ses variantes (ses types, sortes,
formes), ainsi que ses avantages et ses inconvénients.
CHAPITRE DEUXIEME. MISE EN OEUVRE
DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Le second chapitre de cette étude a pour objectif
d'éclairer l'opinion sur le processus de mise en oeuvre de la politique
monétaire par la Banque Centrale du Congo. La première section
portant sur le cadre institutionnel de la politique monétaire :
mission de la Banque Centrale du Congo, indépendance de la BCC, et la
transparence de la politique monétaire. La deuxième section
aborde essentiellement le cadre analytique de la politique monétaire de
la Banque Centrale du Congo : objectifs, les canaux de transmission, les
analyses de l'économie et les contraintes de la politique
monétaire en RDC. Enfin, la troisième section porte sur le cadre
opérationnel de la politique monétaire.
SECTION 1. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Des réformes majeures ont été
menées en 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre
institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre
à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec
efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique
organisant l'activité de la BCC. Ces actions ont constitué des
avancées majeures en ce qu'elles ont permis à la Banque
Centrale de se focaliser sur un objectif précis et d'éclaircir
ses relations avec le Gouvernement tout en lui conférant une plus grande
indépendance dans la conduite de la politique monétaire.
Cette indépendance permet à l'Institut
d'Emission de poursuivre l'objectif de stabilité des prix sans
interférence de la politique budgétaire. Par ailleurs, le
régime de change ?ottant a été adopté pour
accroitre la marge de manoeuvre de la politique monétaire et permettre
à la BCC de mieux se concentrer sur son objectif principal.
2.1.1. Missions de la Banque Centrale du Congo43(*)
La Banque Centrale du Congo est l'institut d'émission
de la République Démocratique du Congo. A ce titre, elle a pour
mission:
1. la garde des fonds publics ;
2. la sauvegarde et la stabilité
monétaire ;
3. la définition et la mise en oeuvre de la politique
monétaire ;
4. le contrôle de l'ensemble de l'activité
bancaire ;
5. le Conseil économique et financier du
gouvernement.
Dans la réalisation de ces missions et attributions, la
Banque Centrale du Congo est indépendante et jouit de l'autonomie de
gestion. Aussi, la constitution laisse à la loi organique de fixer les
modalités de l'organisation et du fonctionnement de l'institut
d'émission congolais.
Ces missions et attributions sont étayées dans
le statut de la Banque Centrale du Congo. En son article 3, la Loi
n°005/2002 dispose : la Banque est chargée de définir
et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif
principal est d'assurer la stabilité du niveau général des
prix. En dépit de l'indépendance lui reconnue dans la
réalisation de son objectif principal, la Banque Centrale doit soutenir
la politique économique du Gouvernement.
Concernant les autres missions, l'article 6 des statuts de la
Banque Centrale stipule : sans préjudice de l'objectif de
stabilité du niveau général des prix énoncé
à l'article 3, la Banque accomplit toutes les missions de la Banque
Centrale, notamment :
E assurer la stabilité interne et externe de la monnaie
nationale ;
E détenir et gérer les réserves
officielles de la République ;
E promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de
compensation et de paiement ;
E élaborer la réglementation et contrôler
les établissements de crédit, les institutions de micro-finance
et les autres intermédiaires financiers ;
E édicter les normes et règlements concernant
les opérations sur les devises étrangères ;
E participer à la négociation de tout accord
international comportant des modalités de paiement et en assurer
l'exécution ;
E promouvoir le développement des marchés
monétaires et des capitaux.
Toutes ces missions et compétences de la Banque
Centrale du Congo peuvent être résumées en cinq points
suivant44(*) :
E l'émission de la monnaie ;
E le Banquier et Caissier de l'Etat ;
E le conseiller économique et financier du
Gouvernement ;
E la Banque des banques ;
E la réglementation et le contrôle des
crédits.
2.1.2. Indépendance Banque Centrale du Congo45(*)
En matière de liberté d'action, jusqu'en 2002,
la situation de la Banque Centrale était confuse sur le plan de
l'influence que pouvait exercer l'Etat sur la Banque. La Banque Centrale
était autonome, mais le Gouvernement détenait des larges pouvoirs
sur l'orientation de sa politique et de ses activités. Des membres du
Gouvernement siégeaient au Conseil d'Administration de la Banque
A la faveur de la loi 005/2002, renforcée par la
réforme constitutionnelle trois ans après, la BCC était
devenue indépendante en matière de conception et de conduite de
la politique monétaire. Pour asseoir cette indépendance, trois
réformes importantes ont été opérées :
E les membres du Gouvernement ne peuvent plus siéger
dans les instances dirigeantes de la Banque Centrale ;
E il a été également interdit à la
Banque Centrale d'accorder des crédits à l'Etat ou d'acheter
directement ses instruments de dette. Cette mesure a visé
l'élimination de la dominance budgétaire ;
E un processus de recapitalisation a été
enclenché pour renforcer l'assise financière de la Banque
Centrale.
Par ailleurs, pour une bonne coordination des politiques
macroéconomiques, plus particulièrement les politiques
monétaire et budgétaire, il existe des plates-formes entre la
Banque Centrale du Congo et le Gouvernement de la République telles que
les « Troïkas stratégique et politique ».Cette
situation aeu l'avantage d'accroitre la convergence des politiques
conjoncturelles (monétaire et budgétaire) et de stabiliser les
prix.
Cependant, le risque de compromission de l'indépendance
de la banque Centrale avec la demande des droits de vote par les membres
externes a eu pour conséquences le départ de
ceux-ci.
2.1.3.Transparence de la politique monétaire46(*)
La transparence en matière de politique
monétaire se rapporte à l'exigence, pour une banque centrale,
d'informer le public sur les décisions dans ce domaine et leur
justification. Cette démarche doit notamment répondre aux
impératifs de clarté, d'accessibilité et de
réduction de délai dans la publication de l'information. La
transparence de la politique monétaire revêt ainsi un
caractère stratégique. Elle contribue, d'une part, à
faciliter la compréhension du public en matière de conduite de la
politique monétaire et à mieux orienter ses anticipations sur
les prix des actifs et, d'autre part, à renforcer à terme la
crédibilité de la BCC.
La BCC a mis en place une stratégie de communication
par le truchement de laquelle toute information pertinente est diffusée.
A ce titre, les objectifs et orientations de la politique monétaire, les
résultats obtenus ainsi que les facteurs déterminants des
évolutions observées sont régulièrement
communiquées au public.
Par ailleurs, la haute direction organise
régulièrement des interviews (information ponctuelle) sur des
sujets divers touchant la politique monétaire et de change, le secteur
financier ou les développements macroéconomiques récents.
La publication du rapport sur la politique monétaire (information
périodique) participe également à cet effort
d'amélioration de la transparence.
A travers différentes publications, la BCC diffuse
à l'attention du public les analyses économiques,
monétaires et financières ainsi que les travaux de recherche
réalisées par ses services.
Les publications les plus importantes sont :
E les notes de conjoncture hebdomadaires et mensuelles,
lesquelles décrivent la situation macroéconomique globale avec
les facteurs explicatifs et les implications sur la politique monétaire
sur un horizon de très court terme ;
E les notes sur l'évolution trimestrielle de la
situation économique et financière autrement appelées
``évolution économique récente'', EVOREC en
abrégé ;
E les rapports semestriels sur la politique monétaire
;
E les rapports relatifs aux soldes d'opinions des chefs
d'entreprises dans le cadre des enquêtes sur le baromètre de
conjoncture ;
E les rapports annuels de la Banque Centrale ;
E les rapports d'activités de micro finance ;
E les communiqués de presse qui sanctionnent les
réunions du comité de politique monétaire ;
E les condensés hebdomadaires des statistiques ;
E les bulletins mensuels d'informations et des
statistiques.
Ces publications sont également disponibles sur le site
de la Banque Centrale logée à l'adresse
www.bcc.cd
SECTION 2. CADRE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE DU CONGO
Cette section éclaircie l'ensemble des analyses
(théoriques et empiriques) visant à orienter la conduite de la
politique monétaire.
2.1.
Définition des objectifs de la politique monétaire47(*)
Le Législateur congolais a confié à la
politique monétaire l'objectif principal de la stabilité du
niveau général des prix. Pour l'atteindre, la Banque Centrale
s'est fixée des cibles intermédiaires, d'une part, et a mis en
place un cadre analytique approprié afin de faciliter la
réalisation de ces objectifs, d'autre part.
Les objectifs de la politique monétaire poursuivis par
la Banque Centrale peuvent être déclinés en trois niveaux,
à savoir: final, intermédiaire et opérationnel.
2.1.1. Objectif final
Comme souligné ci-dessus, le maintien de la
stabilité des prix est l'objectif principal de la politique
monétaire de la BCC. Le choix de cet objectif par le Législateur
tient compte des réalités économiques spécifiques
du pays et des leçons tirées de la douloureuse expérience
l'hyperinflation de la décennie 1990.
Au regard notamment des coûts économiques et
sociaux d'une variation importante du niveau général des prix, un
consensus national s'est dégagé sur l'importance d'assurer
à l'économie nationale une stabilité durable des prix
intérieurs. C'est dans ce cadre que la réforme de la loi a
été initiée en 2002 afin de conférer à la
politique monétaire l'objectif prioritaire de la stabilité du
niveau général des prix.
En effet, l'histoire a démontré la pertinence de
préserver la stabilité du niveau général des prix,
et partant, de la stabilité macroéconomique pour favoriser
l'émergence des conditions de développement des activités
économiques et financières.
2.1.2. Objectif intermédiaire
Une cible intermédiaire est un indicateur
économique lié à l'objectif ultime de la politique
monétaire. Elle est un chaînon du mécanisme de transmission
entre les instruments et l'objectif final. Pour être choisie comme cible
intermédiaire, une variable doit être liée de façon
étroite et stable tant à l'instrument de politique
économique qu'à l'objectif final.
Pour la Banque Centrale du Congo, le stock monétaire
(M1) est l'objectif intermédiaire. Il comprend la circulation
fiduciaire et les dépôts à vue en monnaie nationale dans
les banques commerciales. Le choix du stock monétaire comme objectif
intermédiaire est également justifié par :
E le lien assez étroit entre les fluctuations de la
monnaie au sens strict et celles de l'indice des prix à la consommation
à long terme ;
E le contexte de la RDC qui est une économie
d'endettement avec un financement bancaire dominant ;
E la faible substitution entre la monnaie et les titres ;
E la facilité d'obtenir les informations
financières sur cet agrégat ;
E le contexte de dollarisation qui affecte une fraction
importante de la masse monétaire.
Le stock monétaire est composé des billets en
circulation en dehors du système bancaire et des dépôts
à vue en francs congolais.
Par ailleurs, la BCC surveille également la masse
monétaire globale qui comprend, en sus du stock monétaire, les
dépôts à terme en francs congolais - lesquels sont
marginaux - et les dépôts en devises des résidents -
à vue et à terme.
2.1.3. Objectif opératoire
Pour agir sur l'objectif intermédiaire et,
par-delà, l'ensemble des moyens de paiement, l'action de la BCC se porte
sur la base monétaire au sens strict, laquelle a été
choisie comme objectif opératoire de la politique monétaire.
Celle-ci se compose de tous les billets en circulation en dehors de la banque
centrale et de l'ensemble des dépôts en monnaie nationale en les
livres de l'Institut d'Emission.
En effet, la RDC étant une économie
d'endettement et le multiplicateur monétaire s'étant
avéré relativement stable ces dernières années, la
régulation de la base monétaire par la Banque Centrale, via ses
instruments, est demeurée un moyen efficace de contrôler les
fluctuations de l'offre de monnaie globale.
Pour mieux réaliser la régulation
monétaire, la BCC opère sur la base :
(i) d'une programmation monétaire, laquelle fixe, sur
un horizon annuel (et décliné en évolutions
infra-annuelles), des cibles quantitatives des variations de la base
monétaire ainsi que du stock monétaire ;
(ii) des prévisions de la liquidité dont les
écarts constatés par rapport à la programmation
monétaire permettent à la BCC d'orienter l'utilisation de ses
instruments.
En outre, il convient de noter qu'en vue de surveiller le
comportement de l'objectif opératoire, la Banque Centrale a fourni des
efforts pour rendre disponibles le bilan monétaire au moins deux fois
la semaine.
Bien que plusieurs de ces éléments soient en
réalité des facteurs autonomes (ceux sur lesquels l'influence de
la politique monétaire est négligeable), les services de la
Banque Centrale les passent en revue pour évaluer dans quelle mesure ils
peuvent influencer même indirectement la portée de la politique
monétaire.
Les analyses réalisées par la BCC couvrent ainsi
une large gamme de variables et d'informations susceptibles d'affecter
l'efficacité de la politique monétaire. Les principaux axes
d'analyse considérés portent sur :
i. les canaux de transmission de la politique
monétaire ;
ii. les analyses monétaires (agrégats de
monnaie, facteurs de liquidité bancaire, crédit,
prévisions monétaires, taux d'intérêt, etc.) ;
iii. la nature des chocs sur la liquidité et sur
l'économie ;
iv. l'analyse de l'économie.
Sur la base des informations recueillies, les analyses
réalisées par le comité de politique monétaire
ainsi que les services de la Banque comportent, non seulement une dimension
quantitative, mais aussi des qualitatifs afin de déboucher sur des
décisions de meilleure qualité.
2.2.
Canaux de transmission de la politique monétaire48(*)
L'évolution monétaire et financière de la
décennie 1990 a profondément influencé le comportement des
agents économiques en RDC et, partant, les mécanismes de
transmission de la politique monétaire. Elle a également
réduit les délais de réaction de certaines variables
macroéconomiques aux impulsions monétaires.
Pour rappel, au cours de la décennie
précitée, la prédominance budgétaire avait
continument perturbé la conduite de la politique monétaire
laquelle n'était qu'accommodante. Dans un contexte de contraction de
l'assiette fiscale et de la base financière de l'Etat, le recours
excessif et quasi-permanent par ce dernier aux crédits de la Banque
Centrale s'est traduit par une expansion désordonnée des moyens
de paiement. Il est vite apparu une complète déconnexion entre la
quantité de monnaie en circulation (en constante augmentation) et le
rythme de production (en fléchissement continuel). Cette situation a
généré l'hyperinflation et accéléré
le rythme de dépréciation monétaire.
En raison de la volatilité excessive du taux de change
et de la dollarisation de l'économie, une déformation sensible du
canal de transmission de la politique monétaire s'est
opérée, conférant de facto une place charnière au
taux de change dans la chaîne de transmission.
Avec l'institutionnalisation de la mémoire
inflationniste, les agents économiques se réfèrent moins
aux mouvements du taux directeur qu'aux fluctuations du taux de change dans
leur processus de formulation des anticipations des prix des biens et des
services. L'interaction entre volatilité du taux de change et de
l'inflation, dans un contexte de dollarisation, a neutralisé deux
variables importantes dans le processus de transmission de la politique
monétaire, à savoir : le taux directeur et le crédit
à l'économie.
En dépit du recul significatif de l'inflation depuis
2002, les canaux classiques de la politique monétaire en RDC n'ont
toujours pas été restaurés. Trois faits majeurs,
conséquences de l'expérience de la décennie 1990,
demeurent à la base des distorsions persistances dans le
mécanisme de transmission.
Ces distorsions rendent malaisée la
compréhension des effets des décisions de politique
monétaire, en termes d'impact, de délais de réaction et de
persistance dans le temps. Il s'agit de :
i. l'amplification de la demande des monnaies
étrangères - monnaies refuges - et de la dollarisation de
l'économie nationale ;
ii. l'interaction complexe entre les mouvements du taux de
change, ceux des prix à la consommation et des anticipations des agents
économiques ;
iii. l'influence de la circulation imparfaite de l'information
entre les différents marchés, à l'effet d'engendrer des
bulles sur le marché des changes avec leur incidence sur les prix
à la consommation.
S'agissant des délais de réaction, les chocs
monétaires se répercutent sur le taux de change dans un horizon
temporel allant d'une semaine à un mois. Quant aux prix
intérieurs, ils réagissent avec un décalage d'environ deux
mois.
2.3.
Analyses monétaires
En référence à la programmation
monétaire, laquelle établit les objectifs quantitatifs de base
monétaire et de masse monétaire, les analyses dans ce domaine
portent, d'une part, sur l'examen des prévisions de la liquidité
bancaire et, d'autre part, sur le suivi des agrégats monétaires
(base et masse monétaires, crédit au secteur privé, avoirs
extérieurs nets) ainsi que les facteurs déterminants de leur
comportement.
2.3.1. Analyse et prévision des facteurs de
liquidité bancaire49(*)
L'analyse des facteurs de liquidité participe à
la surveillance continue de la situation monétaire afin de
déterminer la convergence ou les déviations par rapport aux
cibles du programme. L'attention se focalise sur les facteurs autonomes et
institutionnels qui figurent au bilan de la Banque Centrale.
a. Facteurs autonomes de la
liquidité
Ce sont des postes du bilan de la BCC dont les variations ne
dépendent pas de l'action de la politique monétaire. Il s'agit
principalement des avoirs extérieurs nets, du crédit à
l'Etat, des autres postes nets hors billets de trésorerie et les billets
en circulation.
E Les Avoirs Extérieurs Nets
: ils varient en fonction des transactions entre les résidents et les
non-résidents de l'économie. Ces transactions sont saisies
à travers la balance des paiements et le budget en devises de la Banque
Centrale ;
E Le Crédit Net à
l'Etat : il traduit le comportement de l'Etat et dépend
des recettes et dépenses du Trésor ;
E Les créances sur les banques hors
refinancement : c'est la partie correspondant aux avoirs de la
Banque Centrale auprès des banques commerciales résidentes. Ils
peuvent varier en fonction de la mobilisation de certaines recettes en devises
de la BCC via ces banques ;
E Les autres créances : il
s'agit essentiellement des prêts accordés par la BCC à son
personnel. Leur niveau est faible et leur impact sur la liquidité
négligeable ;
E Les autres postes nets hors BTR :
à l'instar des autres créances, leur impact est
généralement marginal.
b. Facteurs
institutionnels
Ce sont les facteurs sous le contrôle de la Banque
Centrale. Ils sont aussi appelés facteurs de politique monétaire
parce que leurs comportements dépendent généralement des
décisions de l'autorité monétaire.
Ils comprennent :
E l'encours des billets de trésorerie
: une variation positive de l'encours BTR indique une ponction de
la liquidité bancaire. Elle fait suite généralement
à une période de pressions sur la liquidité bancaire. Une
baisse de l'encours des BTR traduit une injection de la liquidité. Cette
situation est observée en période d'asséchement de la
liquidité ;
E la réserve obligatoire :
elle participe, de façon, structurelle, au retrait de la
liquidité. Une hausse de la réserve obligatoire correspond
à une ponction de la liquidité tandis qu'une baisse exprime une
injection. Il convient de relever que la constitution de la réserve
obligatoire par les banques est marquée par une relative
saisonnalité ;
E l'encours de refinancement : ce
poste est lié au rôle de prêteur en dernier ressort de la
Banque Centrale. Une hausse de l'encours de refinancement représente
une injection de la liquidité et sa baisse une absorption.
c. Prévision des
facteurs autonomes de la liquidité
Les prévisions des facteurs autonomes permettent de
cerner toutes les origines des chocs de manière à les
intégrer de façon cohérente, en vue d'obtenir
l'évolution future de la liquidité bancaire.
Réalisées sur la base du bilan monétaire de la Banque
Centrale, les prévisions sont hebdomadaires et portent sur les
variations attendues des facteurs autonomes.
2.3.2. Suivi de l'offre de monnaie
La surveillance de l'offre de monnaie procède
premièrement par l'analyse de la base monétaire comparée
à la cible du programme pour s'assurer du respect de cette
dernière ou des écarts éventuels.
Dans ce cadre, les critères quantitatifs,
établis par la programmation monétaire font l'objet d'un examen
approfondi. Il est dressé à cet effet un tableau de suivi qui en
retrace l'évolution. Pour rappel, ces critères, à savoir
le plancher sur les avoirs extérieurs nets, les plafonds respectifs sur
les avoirs intérieurs nets et le crédit net à l'Etat, sont
les facteurs à l'origine des fluctuations de l'offre de monnaie centrale
et, en particulier, de la liquidité bancaire.
En deuxième lieu, il y a l'analyse des tendances de la
masse monétaire, de sa structure et du comportement de ses
contreparties. Les principales contreparties analysées sont le
crédit au secteur privé, le crédit net à l'Etat et
les avoirs extérieurs nets. Dans la foulée, le multiplicateur
monétaire fait l'objet d'une étroite surveillance.
2.3.3. Analyse de la nature des chocs50(*)
L'action de la BCC en matière de politique
monétaire tient compte de la nature des chocs qui affectent la
liquidité et l'économie nationale. L'examen des facteurs
autonomes, des prévisions de la liquidité bancaire et des
contreparties de la masse monétaire permet de fournir les premiers
éléments sur la nature de ces chocs.
Plusieurs types de chocs affectant la liquidité et
l'économie congolaise ont été recensés,
analysés et classés ensuite en trois catégories, suivant
une certaine fréquence d'apparition. Il s'agit des chocs transitoires,
des chocs permanents et des chocs cycliques.
a. Chocs permanents
Ce sont des chocs qui apparaissent fréquemment ou
régulièrement. Ils peuvent ne pas être durables. Cette
catégorie comprend principalement les effets des opérations
financières du secteur public. A titre d'illustration, au cours des
trois premières semaines de chaque mois, l'Etat réalise moins de
recettes que des dépenses. Cette situation exerce souvent des pressions
sur la liquidité bancaire induites par une détérioration
de la position nette du Gouvernement tenant soit à l'utilisation de ses
dépôts, soit à des avances que le système bancaire
accorde au Trésor.
Pour faire face à ce choc, la BCC utilise
généralement les appels d'offres des BTR. Si le choc tend
à persister ou s'amplifier, la Banque Centrale peut recourir à
une combinaison des instruments (BTR, taux directeur et réserve
obligatoire).
b. Chocs transitoires
Il s'agit des chocs passagers ou ponctuels. Ce sont des chocs
généralement imprévus et non durables. Dans ce groupe, on
retrouve notamment les hausses des prix des produits pétroliers ou
alimentaires ou des excédents conjoncturels de la balance commerciale.
La BCC peut apprécier l'opportunité ou non d'intervenir suivant
les conditions prévalant sur les principaux marchés.
c. Chocs saisonniers
Ce sont des chocs qui apparaissent dans le temps avec une
certaine saisonnalité. Dans cette catégorie entrent les
différentes échéances fiscales, l'expansion de la demande
des biens et services lors des festivités de fin d'année,
l'accroissement de la demande des billets de banque à chaque
rentrée scolaire, la pression sur la demande des devises aux deux
premières semaines de l'année.
Cette situation entraîne généralement une
action combinée des politiques monétaire et de change en vue de
limiter l'impact sur les prix à la consommation et le taux de change.
2.4.
Analyse économique
2.4.1. Analyse de l'évolution économique
intérieure
La surveillance de l'économie congolaise passe par
l'examen de grands secteurs macroéconomiques. S'agissant du secteur
réel, les principaux paramètres analysés sont l'indice des
prix à la consommation (principal indicateur au regard de l'objectif
final de la politique monétaire de la BCC), les estimations de la
croissance et les résultats des enquêtes de baromètre de la
conjoncture.
L'IPC est l'indicateur de mesure du niveau
général des prix et d'évaluation de l'efficacité de
la politique monétaire. L'IPC est établi chaque semaine.
L'indicateur pertinent est le taux d'inflation en glissement annuel. L'analyse
de cet indicateur est complétée par celle du taux d'inflation
sous-jacent.
2.5.
Contraintes de la politique monétaire en RDC51(*)
En dépit des avancées notables
réalisées depuis 2002 en matière de stabilité des
prix, plusieurs facteurs nuisent à l'efficacité de la politique
monétaire en RDC notamment: la forte dollarisation, l'absence d'un
marché monétaire vraiment opérant, la faiblesse
institutionnelle et administrative, le faible développement du
système financier congolais, la prééminence de la
politique budgétaire, et la vulnérabilité de
l'économie congolaise aux chocs exogènes.
2.5.1. Dollarisation et conduite de la politique
monétaire en RDC
Depuis deux décennies, l'économie congolaise est
affectée par le phénomène de dollarisation. L'essentiel de
transactions dans l'économie se réalisent en devises. Les bilans
des banques commerciales sont dominés par des actifs et passifs en
monnaie étrangères. Le phénomène dollarisation
limite l'efficacité de la politique monétaire du fait qu'elle
s'accompagne d'une volatilité accrue de la demande de monnaie à
un degré élevé de substitution de monnaie à l'effet
d'accroitre l'instabilité du taux de change
La dollarisation de l'économie affecte, en règle
générale, les fonctions de réserve de valeur et
d'unité de compte pour les biens durables. Lorsqu'elle est
installée, il est très difficile de revenir en arrière. Le
retour en arrière entraine des coûts fixes importants,
c'est-à-dire le changement de comportement vis-à-vis de
l'utilisation d'une monnaie et la volonté politique de s'engager dans
le processus de la dé-dollarisation de l'économie.
A ce stade, l'un des inconvénients majeurs de la
dollarisation est qu'elle rime avec la perte progressive de
l'indépendance de la politique monétaire en raison de la
composante de l'offre de monnaie constituée des dépôts en
devises. En outre, le taux directeur de la BCC joue faiblement sur les taux
débiteurs parce que les banques commerciales ne sont pas en
Banque en raison notamment de la dollarisation élevée.
La politique monétaire a de l'emprise sur l'offre et la
demande de monnaie, et ce, à travers ses dispositifs conventionnels tels
que le taux directeur et l'assiette de la réserve obligatoire. Or, la
demande de monnaie est, entre autres, fonction du revenu réel, du taux
d'intérêt, du taux de change et du taux d'inflation.
La terreur de la dollarisation ne laisse pas la place à
la politique monétaire d'agir normalement sur les agrégats
monétaires. L'économie congolaise reste confrontée
à une dollarisation manifeste qui se traduit sous trois formes, à
savoir la dollarisation financière, réelle et des paiements.
Les faits suivants sont remarqués dans
l'économie congolaise :
E les fortes fluctuations du taux de change qui traduisent les
comportements inflationnistes dans le marché des biens et
services ;
E l'instrument taux d'intérêt directeur a donc
une efficacité limitée parce que les banques commerciales ne se
refinancent quasiment pas à la banque centrale et la demande des
crédits est en grande partie effectuée en
devises étrangères;
E la surliquidité structurelle des banques primaires en
monnaie nationale;
E les dépôts en monnaie étrangère
sont dominants sur le total des dépôts;
E l'augmentation de l'encours des titres Bons BCC due à
l'effet surliquidité.
Pour réduire progressivement la dollarisation de
l'économie, la Banque Centrale, en coopération avec le
Gouvernement, a mis en place une stratégie dont la toile de fond
réside sur la consolidation de la stabilité des prix et des
réformes structurelles - non contraignantes vis-à-vis du secteur
privé - destinées à encourager les agents à
utiliser la monnaie nationale.
2.5.2. Faible développement du système bancaire
et des marchés financiers
L'économie congolaise est faiblement
monétarisé et bancarisé. L'essentiel des moyens des
paiements circule dans quelques grands pôles d'activités
(Kinshasa, Katanga et Bas-Congo...). En outre, l'activité bancaire est
concentrée dans les mêmes espaces. Cette situation fait que la
portée des impulsions de la politique monétaire est très
limitée.
Par ailleurs, le faible de développement des
marchés financiers limite l'incidence des variations du taux directeur
sur le reste de l'économie. Cette situation comporte aussi le risque de
monétisation des déficits publics étant donné que
l'Etat n'a pas de possibilité de se financer sur les marchés des
capitaux.
De ce point de vue, les réformes allant dans le sens de
garantir un développement pérenne du système financier
congolais et d'accroitre sa résilience serait fortement salutaire afin
de restaurer l'efficacité de la politique monétaire et garantir
une expansion stable de l'épargne et de l'investissement, qui à
terme aboutirait à une croissance économique robuste et viable
à long terme.
2.5.3. Exposition de l'économie au risque de
volatilité des prix à l'importation
L'économie congolaise est fortement dépendante
de l'extérieur et sujette aux aléas liés à
l'évolution économique et financier internationale. Les
différentes frictions sur les marchés internationaux des produits
de base notamment les produits pétroliers et alimentaires se
répercutent directement sur la formation des prix intérieurs
entrainant ainsi des pressions inflationnistes d'ampleur non
négligeable52(*).
L'étude de NGONGA et TOMBALA dénote d'un autre
canal par lequel l'économie congolaise est affectée par les chocs
extérieurs53(*). Le
cuivre étant le produit phare exporté par la RDC, ces auteurs ont
montré qu'un ralentissement des cours de cuivre a des effets
récessifs instantanées sur les exportations et les
réserves de change, qui à leur tour affecte la dynamique du taux
de change, qui finit par se répercuter sur le niveau des prix
intérieur, puisque les anticipations des agents sont ancrées sur
les fluctuations du taux de change.
2.5.4. Faiblesse institutionnelle et administrative des
autorités monétaires
Il résulte de l'analyse de l'évolution des
textes de loi régissant la constitution, l'organisation et le
fonctionnement de la banque centrale du Congo, que celle-ci a été
proclamée indépendante vis-à-vis du gouvernement de la
République par successivement la loi n°005-2002 du 7 mai 2002 a son
article 3 et la Constitution du 18 avril 2006 article 176. En d'autres
termes, la BCC ne peut pas désormais recevoir de directive des
pouvoirs publics pour définir et mettre en oeuvre la politique
monétaire du pays, dont l'objectif est d'assurer la stabilité
monétaire54(*).
La concentration des pouvoirs de nomination et de retrait des
mandants des gestionnaires de la Banque centrale, entre les mains du
Président de la République, a pour conséquence la dilution
des pouvoirs de décision au sein des organes de la Banque. Car les
textes des lois qui la consacrent permettent au Président de la
République de faire du gouverneur de la Banque l'organe des organes, que
personne ne contrôle ni ne surveille, mais qui doit tout au
Président de la République qui l'a nommé.
2.5.5. Dominance budgétaire en RD Congo
L'histoire économique de la RDC renseigne que le
désordre monétaire observé durant la décennie qui a
été à la base de l'hyperinflation, était fortement
tributaire de la monétisation des déficits publics qui a
entrainé une expansion monétaire désordonnée et
alimentée des pressions inflationnistes.
Il était dès lors évident qu'une
politique monétaire efficace et crédible susceptible de conduire
à une stabilité des prix devrait être libérée
de la dominance budgétaire. C'est cet état de fait qui a
consacré du point de vue juridique de toute abstinence du financement
monétaire des déficits publics de la part de la BCC.
De ce point de vue, la politique monétaire se devrait
de prendre ses responsabilités et se mettre au premier rang en tant que
garante de la stabilité des prix en évitant
catégoriquement tout financement des déficits du trésor,
mais cette évidence n'est guère qu'avec une indépendance
plus accrue de la BCC et des efforts consentis par le gouvernement pour
éviter toute tentation vers le crédit net à l'Etat et une
mobilisation optimale des ressources publiques.
SECTION 3. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Le cadre opérationnel de lapolitique monétaire
est l'ensemble de ces instruments (variables sous contrôle) et
procédures (modalités) que la Banque Centrale utilise dans le but
d'atteindre ses objectifs de politique monétaire.
3.1.
Instruments de la politique monétaire de la BCC
Pour obtenir la stabilité des prix et la maintenir
à moyen et long terme, la Banque Centrale du Congo procède
principalement par une régulation de la liquidité. En permanence,
la BCC veille à ajuster la quantité de monnaie offerte par les
institutions de dépôts aux besoins réels de
l'économie en liquidité. Cette action s'effectue au moyen des
instruments de la politique monétaire.
A travers la manipulation de ses instruments, la BCC
mène régulièrement des opérations sur le
marché monétaire et de change. Pour encadrer ces
opérations et assurer les conditions d'une meilleure réalisation
des interventions de la Banque Centrale, il est défini un ensemble des
procédures codifiées dans des textes réglementaires.
Pour atteindre ses objectifs, la BCC recourt aux instruments
ci-après55(*) :
(i) les taux d'intérêt sur le refinancement ;
(ii) le coefficient de la réserve obligatoire ;
(iii) les adjudications de billets de trésorerie.
Les interventions de la Banque Centrale dans le cadre de la
politique monétaire sont souvent complétées par celles sur
le marché de change.
Ainsi, des ventes et achats des devises, par voie des
enchères ou des swaps des devises, sont réalisées pour
atteindre le double objectif de lissage du taux de change et
d'amélioration des réserves internationales, sachant que ces
derniers ont une incidence sur la stabilité des prix
intérieurs.
3.1.1. Taux d'intérêt
Le taux d'intérêt est le loyer de l'argent
prêté par la Banque Centrale aux banques commerciales. La BCC met
à la disposition de ces derniers deux guichets de refinancement,
à savoir : le guichet des prêts à court terme et celui des
facilités permanentes. C'est le marché en banque. Il est
régi par l'instruction n°4 de la BCC, relative aux
opérations du marché monétaire.
a. Opérations des
prêts à court terme
Elles consistent en la mise à disposition des
liquidités aux banques à une maturité maximale de 7 jours.
Le renouvellement de ces prêts est laissé à
l'appréciation de la Banque Centrale. Le taux d'intérêt
appliqué sur ces prêts est le taux directeur de la Banque Centrale
du Congo. Les intérêts s'y rapportant sont
précomptés.
b. Opérations des
facilités permanentes
Ce sont des prêts au jour le jour à travers
lesquelles la Banque Centrale cède des liquidités aux banques
à une maturité de 24 heures. Elles ont également pour
finalité de favoriser un meilleur dénouement des
opérations de compensation interbancaire.
Le taux d'intérêt appliqué sur les
facilités permanentes est égal au taux directeur majoré
d'une marge en points de pourcentage. Il convient de relever que le
marché de facilités permanentes est plus actif que celui des
prêts à court terme.
3.1.2. Coefficient de la réserve obligatoire
La réserve obligatoire est régie par
l'instruction n°10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette
instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les
livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de
la réserve obligatoire sont déterminés par
l'autorité monétaire.
En général, l'assiette et le coefficient de la
réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument
de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas de chocs
structurels sur la liquidité.
La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une
influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur
la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle
vise à contraindre les banques agréées à
détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des
dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire,
introduite avec une vocation prudentielle, n'est désormais
utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.
Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve
obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et
d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut
provoquer un relèvement ou une détente des taux
d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques
à offrir des conditions de rémunération plus ou moins
attractives sur les ressources de l'épargne.
Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la
structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entraîner une
modification de la gestion des éléments du bilan au profit des
valeurs non soumises à constitution de réserves.
3.1.3. Adjudications des billets de trésorerie
(BTR)
La Banque Centrale du Congo réalise des
enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la
régulation à très court terme de la liquidité
bancaire. Le billet de trésorerie est un titre de créance
négociable émis par l'Institut d'Emission. Les opérations
sur ce titre sont régies par l'instruction n°20 de la BCC. Les BTR
sont dématérialisés. Les opérations se
déroulent à une fréquence hebdomadaire et les titres ad
hoc sont émis pour deux maturités : 7 et 28 jours.
Les adjudications des BTR ont été mises en place
au début du mois d'avril 2008 en vue de conférer une plus grande
souplesse à la politique monétaire et de donner davantage
l'initiative à la Banque Centrale. Elles ont permis de renforcer la
régulation de la liquidité.
En guise de conclusion, il était question d'analyser
dans ce chapitre le processus de la mise en oeuvre de la politique
monétaire par la Banque Centrale du Congo. La première section de
ce chapitre aborde le cadre institutionnel de la politique monétaire qui
est l'ensemble des fondements juridiques (dispositions constitutionnelles,
légales et réglementaires) qui définissent la mission de
la Banque Centrale, ses pouvoirs, son indépendance, ses organes de
décision, et sa transparence en matière de politique
monétaire.
Enfin, la deuxième section a été
consacrée sur le cadre analytique de la politique monétaire de la
BCC qui en premier lieu concerne les objectifs de la politique
monétaire, les principaux axes d'analyse : les canaux de transmission de
la politique monétaire, les analyses monétaires, la nature des
chocs sur la liquidité et sur l'économie, l'analyse de
l'économie et des marchés internationaux, l'analyse de la
croissance de l'activité économique et des opérations du
secteur public et en second lieu démontrer les facteurs qui freinent
l'efficacité de la politique monétaire en RDC à savoir :
la forte dollarisation, le faible développement du système
financier congolais qui limite l'influence des variations du taux directeur sur
le reste de l'économie, la dominance budgétaire, la
vulnérabilité aux chocs exogènes, et
l'inélasticité de la demande de monnaie au taux
d'intérêt. Cette situation fait que la portée des
impulsions de la politique monétaire soit restreinte.
La troisième section a eu le mérite
d'examinée le cadre opérationnel de la politique monétaire
en RDC qui se focalise sur l'ensemble des instruments (les taux
d'intérêt sur le refinancement, le coefficient de la
réserve obligatoire et les adjudications de billets de
trésorerie) que la Banque Centrale utilise dans le but d'atteindre ses
objectifs (final, intermédiaire, opératoire) de politique
monétaire.
CHAPITRE 3. ANALYSE EMPIRIQUE DE
L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DANS L'ECONONOMIE CONGOLAISE
DOLLARISEE
La dollarisation pourrait accroître la fragilité
du système financier. Les banques peuvent devenir vulnérables
face à l'accroissement des transactions en devises. Puisque la Banque
Centrale domestique ne crée pas des devises, le système bancaire
devient plus vulnérable en cas de défaillance ou
d'incapacité d'une banque donnée à honorer ses engagements
en devises. Une crise de liquidité individuelle peut ainsi se
généraliser à l'ensemble du système bancaire dans
la mesure où la Banque Centrale domestique ne peut pas jouer un
rôle de prêteur des devises en dernier ressort (suite par exemple
à l'insuffisance des réserves de change). Lorsque
l'économie est complètement dollarisée, la Banque Centrale
domestique perd totalement son rôle de prêteur en dernier ressort
au profit de la Banque Centrale émettrice de la monnaie de
référence.
Les analyses aussi bien théoriques qu'empiriques ont
démontré que la RDC figure parmi les économies les plus
dollarisée au monde. La dollarisation de l'économie affecte, en
règle générale, les fonctions de réserve de valeur
et d'unité de compte pour les biens durables et surtout les
décisions de l'institut d'émission. Lorsqu'elle est
installée, il est très difficile de revenir en arrière. Le
retour entraine des coûts fixes importants, c'est-à-dire le
changement de comportement vis-à-vis de l'utilisation d'une monnaie et
la volonté politique de s'engager dans le processus de la
dédollarisation de l'économie.
Dans le but de répondre à nos questions, nous
proposons d'étudier empiriquement l'efficacité de la
politique monétaire dans une économie dollarisée en
utilisant le vecteur autorégressif (VAR) afin d'analyser les
causalités entre les variables et leurs analyses dynamiques. Ce chapitre
sera organisé de façon suivante : d'abord, nous parlerons de la
spécification de modèle VAR ; ensuite, nous parlerons de
l'évaluation empirique.
SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE VECTORIEL
AUTOREGESSIF (VAR)
La modélisation VAR repose toutefois sur
l'hypothèse que l'évolution de l'économie peut être
bien approchée par la description du comportement dynamique d'un vecteur
de k variables dépendant linéairement du passé. Elle a
été introduite en économétrie en 1980 par SIMS
comme une alternative aux modèles à équations
simultanées.
Au regard de la période, ces modèles ont
donné des résultats très médiocres, notamment en
termes de prévisions et ont suscité un grand nombre de critiques
au sujet de la simultanéité des relations et de
l'exogénéité des variables. La modélisation VAR
permet, sans recourir à une théorie économique en amont,
d'avoir un cadre relativement bien adapté pour notre étude, et
permet d'analyser l'efficacité des
politiques macroéconomiques.
3.1.1. Représentation du modèle VAR
Un vecteur autorégressif (VAR) est un système
d'équations linéaires dynamiques dans lequel chaque variable est
écrite comme fonction linéaire de ses propres valeurs
retardées et de celles des autres variables .Considérons k
variables ou processus stationnaires .
Chacun de ces processus est fonction de ses propres valeurs
passées, mais aussi des valeurs passées et présentes de
l'autre processus. Si nous notons p le nombre de retards, le modèle
VAR(p) décrivant la dynamique des k variables sous forme réduite
s'écrit de la manière suivante :
(2)
; 
Cette représentation peut s'écrire à
l'aide de l'opérateur retard :

que l'on peut, à son tour, réécrire de la
façon suivante :


Où I la matrice identité, L
l'opérateur retard et satisfait les conditions de bruit blanc.
3.1.2. Vérification de la stationnarité des
variables
Les séries économiques sont très souvent
des séries non stationnaires. Pour appréhender la
stationnarité d'une série, on applique des tests de racine
unitaire. Il existe de nombreux tests de racine unitaire, nous
présentons ici uniquement le test de Dickey et Fuller visant à
tester l'hypothèse nulle de non stationnarité contre
l'hypothèse alternative de stationnarité.
3.1.3. Détermination du nombre de décalage ou
retard optimal
Pour déterminer le nombre de retards optimal pour un
VAR(p) ; on peut utiliser plusieurs méthodes. Une procédure type
consiste à estimer tous les modèles VAR pour des ordres p allant
de 0 à un certain ordre h fixé de façon arbitraire (nombre
de retards maximum pour la taille d'échantillon considéré,
ou nombre de retards maximum compatible avec une théorie ou une
intuition économique). Pour chacun de ces modèles, on calcule les
fonctions AIC (p) et SC (p) de la façon suivante :


où k est le nombre des variables du système, n
est le nombre d'observations, p est le nombre de retards et Ù est la
matrice des variances-covariances des résidus estimés du
modèle, det désignant son déterminant. On retient le
retard p du modèle qui minimise ces critères.
3.1.4. Estimation d'un processus VAR
Tous comme pour les processus AR univariés plusieurs
méthodes d'estimation sont envisageables pour les processus VAR: La
première consiste tout simplement à appliquer les MCO. La seconde
principale méthode consiste en le maximum de vraisemblance.
3.1.5. Causalité au sens de Granger
Une des questions posées par Sims avec les processus
VAR est de savoir s'il existe une relation de causalité entre les
différentes variables du système. En fait, théoriquement,
la mise en évidence de relations causales entre les variables
économiques fournit des éléments de réflexion
favorables à une meilleure compréhension et interprétation
des phénomènes économiques.
Granger (1969) a proposé les concepts de
causalité et d'exogénéité. Afin de présenter
cette notion, considérons deux variables et On dit que cause au sens de Granger si la prévision de fondée sur la connaissance des passés conjoints de et est la meilleure que la prévision fondée sur la seule
connaissance du passé de . Autrement, la variable est la cause de la variable , si la prédictibilité de est améliorée lorsque l'information relative à
est incorporée dans l'analyse.
Considérons le processus VAR(p) à deux
variables et stationnaires :
(5)
Tester l'absence de causalité de et revient à effectuer un test de restriction sur les coefficients
des variables de la représentation VAR56(*). Voici les critères de décision de test
de causalité :
- Si l'hypothèse nulle suivante est
acceptée :

Cela implique ne cause pas ;
- Si l'hypothèse nulle suivante est
acceptée :

Cela implique ne cause pas .
Il convient de noter que si les deux hypothèses nulles
ne sont pas acceptées, c'est-à-dire cause , et cause , on parle de boucle rétroactive.
3.1.6. Dynamique d'un modèle VAR
La méthode de décomposition des chocs
initialement préconisée par Sims repose sur la
décomposition de Cholesky qui suit un schéma récursif. Le
caractère a-théorique de la méthodologie VAR
souhaitée par Sims n'est finalement que partielle, puisque le
modélisateur doit ordonner les équations de son système de
la variable la plus exogène à la variable la plus
endogène. Ainsi, les résultats dépendent ici de l'ordre
des variables qui est retenu.
En effet, les processus VAR permettent d'analyser les
effets de la politique économique grâce à la simulation de
chocs aléatoires (sur les valeurs présentes et passées des
variables endogènes. Dès lors, un choc sur la ième
variable peut affecter directement cette ième variable,
mais également les autres variables du processus au travers de la
dynamique de la représentation VAR. Il faut néanmoins
préciser qu'une telle analyse s'effectue toujours ceteris paribus
(toutes choses égales par ailleurs).
Pour analyser des chocs d'un processus VAR, il
convient au préalable de réécrire ce processus sous la
forme moyenne mobile : la représentation VMA (Vector Moving
Average). Etant donné que tout processus stationnaire admet une
représentation sous forme moyenne mobile infinie (Lardic et Mignon,
2002), il est possible de réécrire le processus VAR sous
cette forme.
L'étude des fonctions de réponse aux chocs est
bien souvent complétée par une analyse de la décomposition
de la variance de l'erreur de prévision. Le modélisateur peut
alors déterminer la contribution de chaque innovation (choc) à la
variance totale de l'erreur de prévision du processus.
Afin d'appréhender les relations dynamiques existantes
entre les variables considérées, à l'aide de trois
instruments d'analyse généralement utilisés par les
économistes, à savoir les tests de causalité, la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision et les
fonctions de réponse au choc, il est nécessaire d'étudier
la stabilité du modèle VAR spécifié. Ainsi, le
modèle VAR est stable si toutes les racines du polynôme sont
à l'intérieur du cercle unité.
SECTION II : EVALUATION EMPIRIQUE DE L'EFFICACITE DE LA
POLITIQUE DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE DOLLARISEE
Pour évaluer l'efficacité de la politique
monétaire, nous allons construire un modèle intégrant les
variables de la politique monétaire, la variable de contrôle et
les variables - objectif. En d'autres termes, il s'agira à l'aide de la
modélisation VAR de vérifier dans quelle mesure un choc
ou une innovation de politique monétaire de la Banque Centrale du Congo
se répercute sur l'activité économique et le niveau
général des prix dans un contexte de la dollarisation de
l'économie congolaise. Les estimations seront faites sur les
données annuelles allant de 1988 à 2018, période pendant
laquelle la RDC a connu de mutations structurelles et une forte dollarisation
de son économie.
3.2.1. Choix des variables du
modèle
L'évaluation des effets de la dollarisation sur
l'efficacité de la politique monétaire de la BCC nécessite
un bon choix des variables. De ce fait, nous avons retenu cinq
variables : le taux d'inflation (TIF), le taux de
dépréciation du taux de change nominal (TTC), le taux
d'intérêt directeur (TDI), le taux de dollarisation (TDO), le taux
de la masse monétaire (TM) et le taux de croissance économique
(TCR).
Le choix de ces variables se fonde sur certaines
considérations théoriques que pratiques ci-après :
E Le Taux d'Intérêt
Directeur(TDI): C'est le taux de refinancement des
banques à la Banque Centrale via le réescompte ou les prêts
à court terme. C'est le taux pivot autour duquel se déterminent
d'autres taux applicables sur le marché monétaire et
interbancaire.
E Le Taux de la Masse monétaire (TM):
la masse monétaire est la quantité de la monnaie en circulation,
celle-ci est une variable déterminant de la stabilité des prix.
Elle a été retenue compte tenu que les objectifs quantitatifs de
la politique monétaire portent sur l'évolution des
agrégats monétaires.
E Le Taux de Dépréciation du Taux de
Change nominal (TTC) : le taux de change est un instrument de
régulation des échanges extérieurs. Pour une petite
économie ouverte comme la RD Congo, avec l'intensification de la
libéralisation financière, le taux de change est une variable
cruciale qui doit être prise en compte par les autorités
monétaires dans leur conduite. En fait, le taux de change nominal
représente le nombre d'unités de Francs congolais pour une
unité de dollar US ;
E Le taux de la
dollarisation (TDO): c'est la variable qui
permet de quantifier la quantité des devises à la
circulation ;
E Le taux d'inflation (TIF) : car
l'objectif principal de la politique monétaire est la stabilité
des prix ;
E Le taux de croissance économique
(TCR) : c'est un indicateur qui mesure l'évolution de
l'activité économique. L'efficacité de la politique
monétaire est appréhendée à partir de cette
variable.
3.2.2. Test de stationnarité sur les variables
Une question très importante dans l'étude de
séries temporelles est de savoir si celles-ci suivent un processus
stationnaire. On entend par là, le fait que la structure du processus
sous-jacent supposé évolue ou non avec le temps. Lorsque la
structure reste la même, le processus est dit alors stationnaire. En
d'autres termes, avant le traitement d'une série chronologique, il
convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques. Si ces
caractéristiques, c'est-à-dire son espérance et sa
variance, se trouvent modifier dans le temps, la série chronologique est
considérée comme non stationnaire; dans le cas d'un processus
stochastique invariant, la série temporelle est alors stationnaire.
En d'autres termes, une série est stationnaire si sa
moyenne et sa variance sont constantes à travers le temps. D'abord, nous
procédons à l'analyse graphique pour voir l'évolution des
variables (test informel). Ensuite, nous mettons en place des tests de racine
unitaire sur les variables, afin de vérifier leur stationnarité
(test formel). Si les variables ne sont pas stationnaires, c'est-à-dire
qu'elles possèdent une racine unitaire, il sera nécessaire de les
intégrer.
3.2.2.1. Analyse graphique des variables
L'analyse graphique permet de détecter la non
stationnarité de la variable si on observe des tendances ou des chocs
aléatoires. La non stationnarité peut conduire à estimer
des régressions qui ont l'air statistiquement très correctes
entre les variables qui n'ont en réalité aucun lien entre
elles ; il s'agit du célèbre problème des
corrélations fictives. La non stationnarité invalide
également les tests usuels.
a. L'analyse graphique du
taux de la dollarisation (TDO)
Graphique 3.1. L'analyse
l'évolution du taux de dollarisation de 1988 à 2018

Source : Graphique fait par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
Ce graphique montre que la dollarisation a connu des
fluctuations aléatoires durant la période sous revue. Mais ces
fluctuations sont accompagnées par une tendance vers le bas durant les
18 dernières années de notre étude et par une tendance
vers haussière. Nous présumons que cette série est non
stationnaire.
b. L'analyse graphique du
taux d'inflation (TIF)
Graphique 3.2.L'analyse
l'évolution du taux d'inflation de 1988 à 2018 (TIF)

Source : Graphique fait par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
Ce graphique montre que le taux d'inflation a connu des
fluctuations durant toute la période sous revue. Malgré ces
fluctuations, nous observons deux périodes d'accalmie : avant 1990
et après 2002. Nous présumons que cette variable est non
stationnaire.
c. L'analyse graphique du
taux d'intérêt directeur (TDI)
Graphique 3.3. L'analyse
l'évolution du taux d'intérêt directeur de 1988 à
2018

Source : Graphique fait par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
En visualisant ce graphique, il ressort que la série
du taux d'intérêt directeur révèle une
évolution non stationnaire à travers le temps
caractérisée par une tendance aléatoire.
d. L'analyse graphique du
taux de dépréciation du taux de change nominal (TTC)
Graphique 3.4.L'analyse de
l'évolution du taux de change (TTC) de 1988 à 2018

Source : Graphique fait par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
La visualisation graphique du taux de
dépréciation du taux de change montre que cette variable a connu
des fortes fluctuations entre 1989 et 2002. Après 2002, elle a
commencé à enregistrer une stabilité relative. Ce qui nous
permet de soupçonner la non stationnarité de la série.
e. L'analyse graphique du
taux de la masse monétaire (TM)
Graphique 3.5.L'analyse
l'évolution du taux de la masse monétaire (TM) de 1988 à
2018

Source : Graphique fait par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
Le taux de la croissance de la masse monétaire
révèle deux périodes : avant 2002, on observe une
tendance à la hausse et à la baisse et après 2002 est
resté relativement stable jusqu'à 2018. Cette évolution
interdit la stationnarité par présomption.
f. L'analyse graphique du
taux de croissance économique (TCR)
Graphique 3.6.L'analyse
l'évolution du taux de croissance économique (TCR) de 1988
à 2018

Source : Graphique fait par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
L'évolution de croissance économique a subi des
fluctuations aléatoires durant la période sous revue. Cette
évolution interdit la stationnarité par présomption.
Par ailleurs, l'analyse graphique peut être trompeuse.
Nous recourons aux tests formels pour vérifier si ces six variables sont
stationnaires ou pas. Le test le plus utilisé parmi tous les tests de
racine unitaire est le test de Dickey - Fuller.
3.2.2.2. Test de Racine unitaire
Nous recourons au test de Dickey-Fuller Augmenté
(ADF) en vue de tester la présence de racine unitaire. Les
résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous nous permet
de confirmer la stationnarité de la série ou de la série
différenciée si la statistique ADF(négative) en
valeur absolue est supérieure aux valeurs critiques de MacKinnon
(VCM) en valeur absolue, ou la non stationnarité dans le cas
contraire. En d'autres termes, si la statistique ADF est positive, la
série est stationnaire. Mais si elle est négative, elle est
stationnaire si elle est inférieure à la valeur critique de
Mackinnon.
Tableau 3.1.Tests de racine
unitaire de Dickey Fuller Augmenté
Variable
|
Test de ADF en niveau
|
Test de ADF en différence
première
|
Ordre d'intégration
|
Décision
|
ADF
|
VCM au seuil de 5%
|
ADF
|
VCM au seuil de 5%
|
TTC
|
-2,572337
|
-1,953381
|
|
|
I(0)
|
S
|
TIF
|
-4,402603
|
-2,998064
|
|
|
I(0)
|
S
|
TM
|
-4,568404
|
-2,998064
|
|
|
I(0)
|
S
|
TDO
|
0,365853
|
-1,952473
|
-6,978051
|
-1,952910
|
I(1)
|
S
|
TDI
|
-3,974435
|
-3,568379
|
|
|
I(0)
|
S
|
TCR
|
-3,594294
|
-3,574244
|
|
|
I(0)
|
S
|
Note : DS = Difference stationary ADF =
Dickey Fuller Augmenté I(1)= Intégré d'ordre 1 I(0)=
Intégré d'ordre 0 VCM = Valeur critique de Mackinnon S=
Stationnaire.
En se référant aux informations fournies par le
tableau 3.1, nous observons que le taux de dépréciation du taux
de change (TTC), le taux de croissance de la masse monétaire (TM), le
taux d'intérêt directeur (TDI), le taux de croissance
économique (TCR) et le taux d'inflation (TIF) sont
intégrés d'ordre 0 c'est-à-dire stationnaires en niveau
sauf le taux de dollarisation qui est intégré d'ordre 1,
c'est-à-dire stationnaire en différence première.
En utilisant la différence première, la variable
non stationnaire en niveau devient la variation du taux de dollarisation. Ce
qui nous permet d'utiliser le modèle VAR(p) car toutes les variables
sont devenues stationnaires.
3.2.3. Détermination du nombre de retards optimal
La procédure pour l'estimation d'un modèle VAR
exige la connaissance de la longueur ou le nombre de retards dans les
équations du modèle. Les critères de Akaike et de Schwarz
sont utilisés pour déterminer le nombre de retards p du
modèle VAR des décalages h allant de 1 à 3. On retient le
retard p qui minimise ces deux critères. En cas de contradiction, nous
allons utiliser le principe de parcimonie en retenant le critère qui
donne le nombre de retards optimal le moins élevé.
Tableau 2.2. Nombre de retards optimal suivant les
critères d'information
Nombre de retards
|
AIC
|
SC
|
1
|
60,2521
|
62,2323
|
2
|
54,6979
|
58,4091
|
3
|
43,0527
|
48,5240
|
Source : Estimation de l'auteur avec le
logiciel Eviews 7.
Note:AIC = Akaike Information Criterion SC =
Schwarz Criterion
Les résultats du tableau ci-dessus nous montrent que
pour le critère d'information de Akaike, la valeur minimale est 43,0527
au troisième décalage et pour le critère d'information de
Schwarz, la valeur minimale est 48,5240 au troisième décalage
également. Ainsi, nous retenons un processus VAR(3).
3.2.4. Spécification du modèle VAR(3)
Pour estimer le modèle VAR, il faut spécifier la
forme réduite. Ainsi, la forme réduite du modèle VAR (3)
retenue se présente de la manière suivante :

3.2.5. Étude et résultats des tests de
causalité au sens de granger
La régression est un outil permettant de résumer
un lien statistique entre les variables. Lorsqu'on s'intéresse aux
études empiriques des comportements, l'endogénéité
des variables explicatives pose souvent des problèmes. Ainsi, nous
essayons dans notre étude de chercher et de déterminer
l'existence d'une relation de cause dans un sens statistique entre les
variables de transmission de la politique monétaire et le taux de
dollarisation, l'inflation et la croissance économique.
La mise en évidence des relations causales entre les
variables économiques fournit des éléments de
réflexion propices à une meilleure compréhension des
phénomènes économiques. Le but est de se demander si la
variable X cause la variable Y, et de voir dans quelle proportion la valeur
courante de Y peut être expliquée par ses valeurs
passées, et si en ajoutant des valeurs retardées de X,
l'explication est meilleure.
3.2.5.1. Causalités entrela variation du taux de
dollarisation et les variables de transmission de la politique
monétaire
Le tableau ci-après nous donne les différents
tests de causalité au sens de Granger entre le taux de dollarisation et
les variables de transmission de la politique monétaire:
Tableau 3.3.Tests de
causalité au sens de Granger entre la variation du taux de dollarisation
et les variables de transmission de la politique monétaire
Variables de transmission de la politique
monétaire
|
Retard optimal du taux de dollarisation
|
Retard optimal des variables de transmission de la
politique monétaire
|
Les variables de transmission causent la variation du
taux de dollarisation
|
La variation du taux de dollarisation cause les
variables de transmission de la politique monétaire
|
Probabilité associée à la
statistique de F deFisher
|
Décision
|
Probabilité associée à la
statistique de F deFisher
|
Décision
|
TM
|
|
0
|
0,3234
|
Non
|
0,0008
|
Oui
|
TDI
|
1
|
0
|
0,1140
|
Non
|
0,1436
|
Non
|
TTC
|
|
0
|
0,0324
|
Oui
|
0,0012
|
Oui
|
Source : Elaboré par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
Dans ce tableau, la première colonne représente
les variables de transmission de la politique monétaire, la
deuxième colonne rapporte le retard optimal du taux de dollarisation.
Dans la troisième colonne, nous rapportons le retard optimal des
variables de transmission de la politique monétaire. La quatrième
colonne expose les résultats des tests de causalité en
considérant la variable taux de dollarisation comme variable
expliquée (modèle 1) ainsi que la décision de
causalité obtenue.
La cinquième colonne affiche les mêmes
résultats en prenant à chaque fois les variables de transmission
de la politique monétaire comme variable expliquée (modèle
2).
Les différents tests de causalité au sens de
Granger du tableau 3.3 nous renseignent au seuil de signification de
5% que :
E Le taux de croissance de la masse monétaire
ne cause pas le taux de dollarisation, mais ce dernier cause le taux de
croissance de la masse monétaire.
La croissance de taux de dollarisation durant la
période sous étude a accélérée la
création monétaire. En fait, les agents économiques sont
tentés d`éviter la taxe d`inflation en réduisant leurs
encaisses en monnaie nationale et en les convertissant en devises
étrangères. Il en découle que, pour un niveau de
seigneuriage donné, l`Etat doit émettre davantage de monnaie pour
compenser, par un taux d`inflation soutenu, le rétrécissement de
la base imposable.
E L'absence de la causalité bidirectionnelle
entre le taux directeur et la variation du taux de dollarisation.
Nous observons que la variation du taux de dollarisation
de l'économie congolaise n'est pas causée par le taux directeur.
Aussi, la prédiction de la variation du taux de dollarisation n'est
pas affectée par les niveaux passés du taux directeur.
E Le taux de dépréciation du taux de
change cause la variation du taux de dollarisation de l'économie
congolaise, et cette dernière cause également le taux de
dépréciation du taux de change.
La dollarisation de l'économie augmente la demande
des devises sur le marché des changes, ce qui aggrave la
dépréciation de la monnaie nationale.
De ce fait, le contrôle du taux de
dépréciation du taux de change en RDC passe par la maîtrise
de la variation du taux de dollarisation.
3.2.5.2. Causalités entreles variables de transmission
de la politique monétaire et le taux d'inflation
Le tableau ci -après nous donne les différents
tests de causalité au sens de Granger entre le taux d'inflation et les
variables de transmission de la politique monétaire :
Tableau 3.4.Tests de
causalité au sens de Granger entre le taux d'inflation (variable-
objectif) et les variables de transmission de la politique
monétaire
Variables de transmission de la politique
monétaire
|
Retard optimal du taux d'inflation
|
Retard optimal des variables de transmission de la
politique monétaire
|
Les variables de transmission causent le taux
d'inflation
|
Le taux d'inflation cause les variables de
transmission
|
Probabilité associée à la
statistique de F deFisher
|
Décision
|
Probabilité associée à la
statistique de F deFisher
|
Décision
|
TM
|
|
0
|
0,0000
|
Oui
|
0,0000
|
Oui
|
TDI
|
0
|
0
|
0,7593
|
Non
|
0,0006
|
Oui
|
TTC
|
|
0
|
0,0000
|
Oui
|
0,0000
|
Oui
|
Source : Elaboré par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
De même dans le tableau 3.4, la première colonne
représente les variables de transmission de la politique
monétaire, la deuxième colonne rapporte le retard optimal du taux
d'inflation. Dans la troisième colonne, nous rapportons le retard
optimal des variables de transmission de la politique monétaire. La
quatrième colonne expose les résultats des tests de
causalité en considérant la variable taux d'inflation comme
variable expliquée (modèle 1) ainsi que la décision de
causalité obtenue. La cinquième colonne affiche les mêmes
résultats en prenant à chaque fois les variables de transmission
de la politique monétaire comme variable expliquée (modèle
2).
Les différents tests de causalité au sens de
Granger du tableau 3.4 nous renseignent au seuil de signification de
5% que :
E Le taux de croissance de la masse monétaire
cause le taux d'inflation, ce dernier cause également le taux de
croissance de la masse monétaire
Nous observons une causalité bidirectionnelle entre
le taux de croissance de la masse monétaire et le taux d'inflation.
L'inflation étant vue comme un des maux les plus importants de
l'économie congolaise à cause de ses conséquences
néfastes au plan économique et social. C'est la raison pour la
stabilité des prix, il faut limiter de l'évolution de la masse
monétaire correspondant à l'augmentation des biens et services.
Ces résultats nous montrent également que
l'accélération du taux d'inflation a poussé les
autorités monétaires à accélérer les
émissions monétaires. Le seigneuriage est donc fonction du taux
d`inflation. L`Etat peut se procurer des ressources réelles par ce biais
jusqu`à un certain point, c`est-à-dire lorsque le taux
d`inflation est deçà d`un certain seuil. Dépassé ce
niveau, toute tentative de manipuler le seigneuriage en réduit
l`efficacité, car les agents économiques vont tenter à
leur tour d`éviter la taxe d`inflation en réduisant leurs
encaisses. Il en découle que, pour un niveau de seigneuriage
donné, l`Etat doit émettre davantage de monnaie pour compenser,
par un taux d`inflation soutenu, le rétrécissement de la base
imposable.
L'étude fondatrice de Milton Friedman et d'autres
études à travers le monde ont montré aussi clairement une
corrélation positive entre la croissance de la masse monétaire et
le niveau de l'inflation. En RDC, on assiste à une forte
prévalence des facteurs budgétaires dans l'expansion
monétaire et l'alimentation de l'inflation.
La ténacité de cette relation est variable
dans le temps et remonte aux premières années de l'accession du
pays à l'indépendance. L'effondrement de l'appareil
administratif, par une chute catastrophique des recettes publiques alors que
les dépenses publiques liées principalement aux traitements des
fonctionnaires et au fonctionnement des institutions de l'Etat s'étaient
fortement accrues.
E Le taux directeur ne cause pas le taux d'inflation,
et ce dernier cause le taux directeur.
La politique de modification du taux directeur en RDC ne
stabilise pas les prix car cette modification n'affecte pas directement
l'évolution du crédit à l'économie et indirectement
l'évolution de la masse monétaire. Mais
l'accélération de l'inflation pousse les autorités
monétaires à modifier leur taux directeur
généralement à la baisse.
E La présence de la causalité
directionnelle entre le taux de dépréciation du taux de change et
le taux d'inflation.
La variation du taux de change a sensiblement
affecté l'inflation en RDC, l'inverse également.Réaliser
et maintenir la variation du taux de change dans une fourchette acceptable par
une politique de change prudente peut être avantageux pour stabiliser les
prix. En plus, combattre l'inflation permet aussi aux autorités
monétaires de stabiliser le taux de change nominal.
3.2.5.3. Causalités entreles variables de transmission
de la politique monétaire et la croissance économique
La compréhension des canaux de transmission de la
politique monétaire est donc, un préalable pour la conduite de la
politique monétaire efficiente. Pour que la politique monétaire
de la Banque Centrale du Congo soit un succès, les autorités
monétaires doivent pouvoir évaluer précisément le
rythme et l'incidence de leurs actions sur l'économie, ce qui suppose
une compréhension des mécanismes sur lesquels la politique
monétaire affecte le secteur réel. Certes, pour analyser
l'efficacité de la politique monétaire en RDC, nous devons
évaluer les liens de causalité entre les variables de
transmission de la politique monétaire et le Produit intérieur
brut réel.
Le tableau 3.5 ci-après nous donne les
différents tests de causalité au sens de Granger entre le taux de
croissance économique et les variables de transmission de la politique
monétaire en RDC :
Tableau 3.5.Tests de
causalité au sens de Granger entre le taux de croissance
économique (variable- objectif) et les variables de transmission de la
politique monétaire
Variables de transmission de la politique
monétaire
|
Retard optimal du taux de croissance
économique
|
Retard optimal des variables de transmission de la
politique monétaire
|
Les variables de transmission de la politique
monétaire causent le taux de croissance économique
|
Le taux de croissance économique cause les
variables de transmission de la politique monétaire
|
Probabilité associée à la
statistique de F deFisher
|
Décision
|
Probabilité associée à la
statistique de F deFisher
|
Décision
|
TM
|
|
0
|
0,6112
|
Non
|
0,0049
|
Oui
|
TDI
|
0
|
0
|
0,6158
|
Non
|
0,0202
|
Oui
|
TTC
|
|
0
|
0,1264
|
Non
|
0,0185
|
Oui
|
Source : Elaboré par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
Dans ce tableau, la première colonne représente
les variables de transmission de la politique monétaire, la
deuxième colonne rapporte le retard optimal du taux de croissance
économique. Dans la troisième colonne, nous rapportons le retard
optimal des variables de transmission de la politique monétaire. La
quatrième colonne expose les résultats des tests de
causalité en considérant la variable taux de croissance
économique comme variable expliquée (modèle 1) ainsi que
la décision de causalité obtenue. La cinquième colonne
affiche les mêmes résultats en prenant à chaque fois les
variables de transmission de la politique monétaire comme variable
expliquée (modèle 2).
Les différents tests de causalité au sens de
Granger du tableau 6 nous renseignent au seuil de signification de
5% que :
E Le taux de croissance de la masse monétaire
ne cause pas le taux de croissance économique, mais ce dernier cause le
taux de croissance de la masse monétaire.
L'agrégat monétaire permet de prendre en
compte le canal IS-LM traditionnel ou la monnaie en déséquilibre.
Pour ce dernier, l'offre de monnaie peut différer de la demande à
court terme, la différence entre les deux est susceptible d'affecter le
sentier de dynamique du PIB réel et des prix. Les résultats de
notre étude montrent quela variation de l'offre de monnaie n'a pas
affecté la croissance économique en RDC pendant la période
sous revue.Mais les autorités monétaires font varier la masse
monétaire en fonction de l'évolution de l'activité
économique passée.
E Le taux directeur ne cause pas le taux de croissance
économique, mais ce dernier cause le taux de directeur.
Dans le contexte de la libéralisation
financière, la politique monétaire s'appuie essentiellement sur
les taux d'intérêts directeurs des banques. La transmission des
impulsions monétaires par le canal de taux d'intérêt est la
suivante : une baisse des taux d'intérêts directeur de la Banque
Centrale engendre une hausse de l'offre de monnaie, ce qui crée un
déséquilibre sur le marché de la monnaie, toutes choses
égales par ailleurs. Ce déséquilibre engendre une
expansion temporaire du revenu réel, issue de la hausse des
dépenses réelles de consommation et d'investissement,
consécutive à la hausse des crédits domestiques.
Les résultats des tests de causalité
montrent que la croissance économique n'est pas causée par le
taux directeur en RDC. Ainsi, la dollarisation de l'économie et le
problème de désintermédiation financière que
traverse la RD Congo depuis des nombreuses années limite les efforts
fournis par les autorités monétaires pour influer sur
l'activité économique et fait de sorte que l'utilisation du canal
de taux d'intérêt ne respecte pas fidèlement les attentes
théoriques.
E Le taux de dépréciation du taux de
change nominal ne cause pas le taux de croissance économique, mais ce
dernier cause le taux de change nominal.
La théorie économique stipule que le taux de
change a une influence sur la production d'une économie via son impact
sur les exportations nettes. Dans cette optique, la dépréciation
monétaire baisse les prix des produits nationaux par rapport aux prix
des biens étrangers, ce qui occasionne la hausse des exportations nettes
et de la production.
Les résultats de nos estimations indiquent que la
croissance du PIB réel n'est pas causée par la
dépréciation du taux de change nominal. Cela est dû
à l'inefficacité de la dépréciation du taux de
change à améliorer le solde de la balance commerciale ou à
augmenter les exportations nettes en RDC.
3.2.5.4. Schéma des causalités entre toutes les
variables du système
Les causalités au sens de Granger entre toutes les
variables retenues sont données par le schéma
ci-après :

Ce schéma montre que toutes les variables de
transmission de la politique monétaire ne causent pas la croissance
économique, mais la variation du taux de dollarisation cause la
croissance économique. Ainsi, la maîtrise du taux de dollarisation
permet aux autorités monétaires de renforcer l'efficacité
de la politique monétaire.
Pour bien appréhender les effets des chocs des
variables de transmission de la politique monétaire sur la production et
le niveau général des prix, nous devons compléter cette
étude par l'analyse de la décomposition de la variance de
l'erreur que nous allons voir dans la sous-section suivante.
3.2.6. Analyse des chocs de la politique monétaire par
décomposition de la variance de l'erreur
L'étude des causalités entre les variables est
bien souvent complétée par une analyse de la décomposition
de la variance de l'erreur de prévision. Le modélisateur peut
alors déterminer la contribution de chaque innovation (choc) à la
variance totale de l'erreur de prévision du processus.
Partant de la décomposition des résidus en
innovations on peut calculer quelle est la contribution de chaque innovation
à la variance totale de l'erreur de prévisions du processus VAR.
Cette technique est utilisée pour atteindre l'un des objectifs de notre
travail. De ce fait, nous allons calculer pour les séries de taux
d'inflation et de taux de la croissance économique, les parts de la
variance dues aux chocs des variables du système.
3.2.6.1. Analyse des chocs par décomposition de la
variance de la variation du taux d'inflation
Le tableau ci-après nous donne les informations sur la
décomposition de la variance de l'erreur du taux d'inflation :
Tableau
3.6.Décomposition de la variance de l'erreur du taux
d'inflation
Décomposition de la variance de TIF :
|
|
|
|
|
|
|
Période
|
TDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
Moyenne annuelle
|
4,22
|
22,64
|
38,67
|
15,97
|
18,10
|
0,40
|
Source : Elaboré par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
Les résultats relatifs à l'étude de la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision du taux
d'inflation reportés au tableau 3.6 nous informent que cette variance
est due durant dix ans en moyenne pour 4,22% aux innovations de la variation du
taux de dollarisation de l'économie congolaise, 18,46% aux innovations
de la croissance du PIB réel, 38,67% aux chocs de taux de croissance de
la masse monétaire, 18,10% à ses propres innovations, 22,64% aux
innovations du taux de dépréciation du taux de changeet 0,40% du
taux d'intérêt directeur.
En fait, nos résultats empiriques montrent que la
croissance de l'offre de monnaie et le taux de dépréciation du
taux de change sont les sources principales de l'inflation en RDC, mais le taux
d'intérêt directeur n'est pas le déterminant du taux
d'inflation. Certes, toutes les variables de la transmission de la politique
monétaire retenues contribuent globalement à 61,71% de la
fluctuation du taux d'inflation. Ainsi, les canaux de l'agrégat
monétaire et du taux de change permettent à la Banque Centrale du
Congo de stabiliser les prix. Par contre le canal du taux
d'intérêt n'est pas efficace pour maîtriser l'inflation en
RDC. La dollarisation de l'économie et le problème de
désintermédiation financière que traverse la RD Congo
depuis des nombreuses années limite les efforts fournis par les
autorités monétaires pour influer sur l'inflation et fait de
sorte que l'utilisation du canal de taux d'intérêt ne respecte pas
fidèlement les attentes théoriques.
3.2.6.2. Analyse des chocs par décomposition de la
variance de la variation du taux de croissance économique
Le tableau ci-après nous donne les informations sur la
décomposition de la variance de l'erreur du taux de croissance
économique :
Tableau
3.7.Décomposition de la variance de l'erreur du taux de croissance
économique
Décomposition de la variance de TCR :
|
|
|
|
|
|
|
Période
|
TDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
Moyenne annuelle
|
10,20
|
6,55
|
7,11
|
2,07
|
73,55
|
0,52
|
Source : Elaboré par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
Les informations de la décomposition de la variance de
l'erreur de prévision du taux de croissance économique
reportés au tableau 3.7 nous informent que cette variance est due durant
dix ans en moyenne pour 10,20% aux innovations 10,20% aux innovations de la
variation du taux de dollarisation de l'économie congolaise, 6,55% aux
innovations du taux de dépréciation du taux de change, 7,11% aux
chocs de taux de croissance de la masse monétaire, 73,55% à ses
propres innovations, 2,07% aux innovations du taux d'inflationet 0,40% aux
chocs du taux d'intérêt.
Eu égard à ce qui précède, les
résultats trouvés révèlent un rôle
limité des variables de transmission de la politique monétaire
retenues. Ces variables ne sont pas une source importante des fluctuations du
PIB réel ou ne jouent pas un rôle important comme
déterminants de la variation de la production. Ce qui confirme qu'en
général la politique monétaire mise en oeuvre par la
Banque Centrale durant la période sous revue était inefficace.
L'explication la plus probable de cette inefficacité
peut être le faible poids du secteur bancaire dans l'économie
congolaise et l'absence d'objectif de croissance dans les missions de la Banque
Centrale du Congo au cours de la période d'étude. En effet,
pendant longtemps, et même encore de nos jours le système
financier et bancaire souffre de la crise de l'intermédiation
financière, de la finance informelle et de la dollarisation de
l'économie, ce qui limite les interventions des autorités
monétaires pour influer le niveau d'activité
économique.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre étude de fin de
deuxième cycle ayant pour thème : « la problématique
de l'efficacité de la politique monétaire dans une
économie dollarisée, le cas de la République
Démocratique du Congo ».
Outre l'introduction et la conclusion générale,
notre étude a trois chapitres. Le premier chapitre a porté sur le
cadre théorique relative à la politique monétaireetla
dollarisation de l'économie. Le deuxième chapitre a
analysé la mise en oeuvre de la politique monétaire de la BCC, et
le troisième chapitre a porté sur une analyse empirique de
l'efficacité de la politique monétaire dans l'économie
congolaise dollarisée.
La contribution de cette recherche était de
d'évaluer empiriquement l'efficacité de la politique
monétaire mise en oeuvre par la Banque Centrale du Congo dans un
contexte d'une économie fortement dollarisée. C'est - à -
dire, la mise en oeuvre de la politique monétaire passe par
l'évaluation avec précision de rythme et de l'incidence des
actions des autorités monétaires sur l'économie, ce qui
suppose une compréhension des mécanismes sur lesquels la
politique monétaire affecte sur l'économie réelle.
Pour ce faire, nous sommes partis par une question de
recherche qui était celle de savoir si la politique monétaire
est-elle efficace dans l'économie congolaise dollarisée ?
À l'issue de cette question, hypothèse formulée
était: la politique monétaire menée par la Banque Centrale
ne serait pas efficace dans l'économie congolaise dollarisée.
Pour vérifier notre hypothèse et atteindre
l'objectif, nous a fait recours en utilisant la modélisation vectorielle
autorégressive (VAR). Les décisions de la politique
monétaire transmettent à l'ensemble de l'économie par
différentes voies qui finissent toutes par affecter l'évolution
des prix et de la production. Nous avons retenu le taux de
dépréciation du taux de change nominal, le taux
d'intérêt directeur de la Banque Centrale du Congo et le taux de
croissance de la masse monétaire pour apprécier l'importance
relative des différents canaux de transmission monétaire. Les
effets des innovations ont été observés sur les
variables-objectifs, notamment le PIB réel et le taux d'inflation. En
outre, nous avons intégré le taux de dollarisation de
l'économie pour prendre en compte le niveau de dollarisation de
l'économie congolaise. L'étude a couvert la période 1988
à 2018, période pendant laquelle la RDC a subi une forte
dollarisation de son économie. L'analyse est faite des tests de
causalité au sens de Granger et de la décomposition des
variances.
Les résultats des estimations ont suggéré
que les trois variables de transmission de la politique monétaire
retenues, notamment le taux directeur, le taux de dépréciation du
taux de change nominal et le taux de croissance de la masse monétaire
retenues ne causent pas la croissance du PIB réel. Nous avons
observé que le taux de dépréciation du taux de change
nominal et le taux de croissance de la masse monétaire causent le taux
d'inflation, par contre le taux d'intérêt directeur ne cause pas
le taux d'inflation.
En examinant la décomposition de la variance de
l'erreur, nous avons remarqué qu'il n'existe pas une relation dynamique
efficace entre les variables de transmission de la politique
monétaire retenues et la croissance économique. Cette analyse
nous a montré que les variables de transmission de la politique
monétaire retenues contribuent globalement les plus à
l'inflation.
Elle révèle l'impact très limité
du taux directeur sur l'inflation.Cette situation s'explique par la forte
dollarisation qui caractérise l'économie nationale obligeant
ainsi les opérateurs économiques à exprimer leurs besoins
en devises.
Ainsi, les principaux résultats et conclusions que nous
avons trouvés révèlent que la politique monétaire
appliquée par la Banque Centrale du Congo est inefficace et cela
permettent donc de valider l'hypothèse posée dans notre
étude.
De tout ce qui précède, nous suggérons et
recommandons aux autorités monétaires et politiques de:
E éradiquer durablement la dominance budgétaire,
par l'absence de subordination de la politique monétaire aux
impératifs budgétaires de l'Etat. Il faut donc réduire au
minimum d'une manière durable les possibilités de financement
monétaire des déficits publics. Une situation budgétaire
saine renforce encore l'efficacité de la politique monétaire ;
E combattre la dollarisation de l'économie congolaise
car elle limite l'action des autorités monétaires à
influer sur l'évolution des crédits par le taux directeur et
à bien contrôler l'évolution de la masse monétaire
;
E Une restructuration du système financier congolais :
Le bon fonctionnement du système financier, bancaire est crucial pour
que les décisions de politique monétaire se transmettent
efficacement à la sphère réelle. Une harmonisation de ce
dernier faciliterait la population congolaise à accéder aux
services financiers. La contribution de la BCC reste également
indispensable pour la promotion et le développement des marchés
financiers via la création d'une bourse des valeurs mobilières.
Ce qui serait une valeur ajoutée dans la mise à la disposition de
l'économie des ressources additionnelles dont elle a besoin ;
E prendre des mesures qui permettront aux institutions
financières d'allouer efficacement les ressources les plus rentables en
vue de stimuler la croissance.
De ce qui précède, il apparaît sans aucun
doute l'indépendance de la Banque Centrale soit un facteur très
important pour l'efficacité des décisions de la politique
monétaire.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BRAMOULLE G.et AUGEY D., Economie
monétaire, éd. Dalloz, Paris, 1998.
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4. Dempere P. et Quenan C., Les débats sur la
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5. Françoise drumetz, Christian pfister et
Jean-Guillaume Sahuc, Politique monétaire, 2e éd,
De Boeck supérieur, paris, 2015.
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11e éd, Dalloz, Paris, 2002.
8. KALUNGA TSHIKALA, Rédaction des mémoires
en Droit, éd. COL, 2012.
9. kato-kale Lutina m.L., Le système
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10. MATHIEU, J-L, et all, Initiation aux faits
économiques et sociaux, Tome III L'Economie Nationale, Fernand
Nathan, Paris, 1969.
11. Michel M. Décolonisations et émergence
du tiers monde, Hachette Livre, Paris,1995.
12. Mignon Valérie., Econométrie :
théorie et applications, édition Economica, Paris, 2008.
13. MISHKIN, F., Monnaie, Banque et Marchés financiers,
éd. Pearson éducation, paris, 2013.
14. Pierre Bezbakh., Inflation et
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15. PONSOT, J.-F., « La dollarisation des
économies émergentes », CEMF-LATEC, Université
de Bourgogne, 2003.
16. Raymond Barre., Cours Économie Politique,
THEMIS T1 et T2, PUF, Paris, 1956
17. SALAMA, P, La Dollarisation, édition
Agalma-La Découverte, Paris, 1988.
18. SUZANNE DE BRUNHOFF., « Dollarisation et monnaies
régionales : quel rôle monétaire pour le FMI ? »,
ATTAC-QUEBEC, 2002.
II. ARTICLES
1. BOURGUINAT H., et DOHNI L., « La dollarisation comme
solution en dernier ressort », in Revue Française
d'Economie, n°1, vol. XVII, 2002.
2. DESQUILBET J.B., Les contraintes de la politique
monétaire libanaise : endettement public, dollarisation et
régime de change fixe, in l'actualité économique,
vol 83, N°2, 2007.
3. Felix F., Charlotte L., et Samir J. : « Vers
une politique monétaire plus efficace : le cas de la République
démocratique du Congo », in Working Paper,
n°13/226, Fonds monétaire international, Octobre, 2013.
4. Friedman M., Inflation and monetary system NBER,
in working paper series, working paper, 1978.
5. Gastambide A., Equateur de la crise bancaire de 1998 a
la crise politique de2000, In problèmes d'Amérique
latine, n° 36,2000.
6. KABUYA K. et TSHIUNZA
M. : « stabilisation économique et contrainte de la
politique monétaire : le cas du zaïre », in
théorie et politique monétaire en Afrique, centre
Africain d'étude monétaire, Dakar, Sénégal,
1980.
7. KOLA LENDELE et KAMANDA. , Nature et
spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise,
in monde en développement, vol 33, N°130, février
2005.
8. NGONGA NZINGA V. et MUSUSA ULIMWENGU J., « La
Persistance de la dollarisation au Congo-Kinshasa : manifestation d'une
substitution et/ou d'une complémentarité monétaire ?
», in Working Paper, n°15, Centre d'analyse prospective
économique, IRES-Université de Kinshasa, mars, 1999.
9. NGONGA NZINGA V., Boite à outils de la politique
monétaire de la Banque centrale du Congo, Kinshasa, mars 2011.
10. NGONGA NZINGA, V. et TOMBOLA, C., «
Vulnérabilité et résilience : comment la RDC
résiste ! », in Revue Congolaise de Politique Economique, Vol
numéro 1, mars 2015.
III. MEMOIRES ET THESES
1. BAHATI R., Incidence de politique monétaire sur
la croissance économique en RDC de 1976 à 2010,
mémoire de licence, UCC, 2010.
2. Bates, J., Effectivité des canaux de
transmission de la politique monétaire, Thèse de doctorat,
Université des Antilles et de la Guyane, UFR de Droit et de Sciences
économiques, Décembre 2006.
3. BENDAHMANE M., Politiques monétaires et
croissance économique dans les pays du Maghreb, thèse de
doctorat, Université Abou Bekr Belkaid, Faseg, 2015-2016.
4. Gastambide A., Dollarisation partielle et dollarisation
intégrale : l'expérience de l'Equateur, Thèse
doctorat, Université d'Auvergne Clermont I, Fasg, 2005.
5. KAMOLO BITOTA E., Transmission de la politique
monétaire une analyse empirique par le canal du taux
d'intérêt de 2002 à 2016, mémoire de licence,
UCC, 2017.
6. KATIM S., 'Impact de la politique monétaire sur
la croissance économique dans l'UEMOA, mémoire de DEA, UGBS,
2010.
7. KIBABELA P., Incidence de la politique monétaire
sur le niveau général des prix en RDC de 1998 à 2009,
mémoire de licence, ULK, 2011.
8. LEBA B., La dédollarisation de l'économie
congolaise : évaluation du processus, mémoire de
licence, Unikin, fasg, 2014.
9. LONZO LUBA., Analyse de la pertinence des canaux de
transmission de la politique monétaire à la lumière de
l'évolution récente de l'économie mondiale,
10. MUKAMBA BITALENGWA X., La dollarisation de
l'économie congolaise et son impact socioéconomique sur le revenu
des ménages de la commune d'Ibanda dans la ville de Bukavu en RDC de
2007 à 2011,mémoire de licence, université de
cepromad, Faculté de management et sciences économiques, Bukavu,
2010-2011.
IV. RAPPORTS ET DOCUMENTS
OFFICIELS
1. Banque Centrale du Congo, rapport Sur La politique
monétaire en 2017, Kinshasa, N° 015 -
Février 2018.
2. Banque Centrale du Congo, politique
monétaire : cadre de référence, Kinshasa,
juillet, 2013.
3. Banque Centrale du Congo, étude sur
l'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale du
Congo, Juillet 2014.
4. Banque Centrale du Congo, rapport annuel,
2007,2013,2018.
5. Banque de France, qu'est-ce que la politique
monétaire, note d'information, septembre 2015.
6. Conseil économique et social, Diagnostic de la
situation-économique de la République Démocratique du
Congo, de 1960 à nos jours : Stratégie et recommandations
pour le redressement, Kinshasa, avril 2016.
7. Journal officiel, Constitution de la République
Démocratique du Congo, Kinshasa, 18 février 2006.
8. Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la
constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la banque
centrale du Congo.
V. COURS
1. BAENDE BOFOTA Y., Notes de cours de politique
monétaire, L1 Faseg, Unikin, 2017-2018.
2. KATO-KALE Lutina M.L., cours des questions
monétaires des pays en voie de développement, Unikin, Fasg,
L2, 2018-2019.
3. MONGI, S., Notes de Cours d'économie
monétaire, Tunis, ISG, 2009.
4. MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., Cours de politique
économique, L2 Faseg, Unikin, 2018-2019.
5. MUKUNDI NYEMBO KAHUMBA E., cours d'institutions
financières congolaises, L2, Faseg, Unikin, 2018-2019.
6. NGONGA NZINGA V. , Cours des questions
spéciales en théories et politique monétaire, L2,
Faseg, Unikin, 2018-2019.
7. NKOO MABANTULA M., Notes de cours de politique
monétaire, L1, Faseg, Unikis, 2012-2013.
8. DIEMER A., Cours grands problèmes
économiques contemporains, L1, université d'Auvergne,
2004.
VI. SITES INTERNET
1. www.aea.fed.eco.org
2. www.banqueducanada.ca
3. www.cairn.info
4. www.étudier.com
5.
www.glossaire-international. com.
6. www.techno-finance.fr
7. www.wikipédia.org
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
IN MEMORIAM
ii
DEDICACE
iii
AVANT-PROPOS
iv
SIGLES ET ABREVIATIONS
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMA
viii
INTRODUCTION GENERALE
1
1. ETAT DE LA QUESTION
1
2. PROBLEMATIQUE
3
3. HYPOTHESE
5
4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
5
4.1. Objectif Général
5
4.2. Objectifs Spécifiques
6
5. METHODOLOGIE
6
5.1. Méthode descriptive
6
5.2. Méthode analytique
6
5.3. Méthode historique
7
5.4. Technique documentaire
7
5.5. Technique d'interview
7
6. CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE
7
7. DELIMITATION SPATIO - TEMPORELLE
8
8. CANEVAS
8
CHAPITRE PREMIER . CADRE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL DE L'ETUDE
9
SECTION 1. GENERALITES SUR LA POLITIQUE
MONETAIRE
9
1.1.1. Définition de la politique
monétaire
9
1.1.2. Objectifs de la politique
monétaire
10
1.1.2.1. Objectifs finals de la politique
monétaire
11
1.1.2.2. Objectifs propres de la politique
monétaire
12
1.1.2.2.1. Objectif des agrégats
monétaires et de crédit
13
A. Agrégats monétaires
13
B. Agrégats de crédit
14
1.1.2.2.2. Objectif de taux
d'intérêt
14
1.1.2.2.3. Objectif de taux de change
14
1.1.2.3. Objectifs opératoires
15
1.1.2.3.1. Base monétaire
15
1.1.2.3.2 Taux d'intérêt
interbancaire
15
1.1.3. Instruments de la politique
monétaire
15
1.1.3.1. Instruments d'interventions indirectes
16
1.1.3.1.1. Politique de réescompte
16
1.1.3.1.2. Politique d'open market
17
1.1.3.1.3. Réserves obligatoires
18
1.1.3.2. Instruments d'action directe
19
1.1.3.2.1. Encadrement du crédit
19
1.1.3.2.2. Sélectivité du
crédit
19
1.1.4. Canaux de transmission de la politique
monétaire
20
1.1.4.1. Canal du taux d'intérêt
21
1.1.4.2. Canal du taux de change
22
1.1.4.3. Canal du crédit
22
1.1.4.4. Canal du prix des actifs
23
1.1.4.5. Canal des anticipations
23
1.1.5. Cadre institutionnel et stratégies de
la politique monétaire
24
1.1.5.1. Stratégies de la politique
monétaire
24
1.1.5.1.1. Politique basée sur la norme
24
1.1.5.1.2. Politique basée sur la
discrétion
25
1.1.5.2. Dispositif institutionnel
26
a. indépendance opérationnelle
26
b. indépendance des dirigeants ou
administrative.
26
c. indépendance financière
26
SECTION 2. GENERALITES SUR LA DOLLARISATION
27
1.2.1. Caractéristiques d'une économie
dollarisée
30
1.2.2. Origines de la dollarisation d'une
économie
31
1.2.2.1. Dollarisation d'origine militaire
31
1.2.2.2 Dollarisation d'origine historique
31
1.2.2.3. Dollarisation d'origine
économique
31
1.2.3. Variantes de la dollarisation d'une
économie
32
1.2.3.1. Types de dollarisation
32
a. Critère d''acceptation institutionnelle ou
officialisation du phénomène
32
1. Dollarisation de « facto »
32
2. Dollarisation de « jure »
32
b. Critère de pénétration du
phénomène dans une économie
33
1. Dollarisation partielle
33
2. Dollarisation intégrale
34
1.2.3.2. Sortes de dollarisation
34
a. Dollarisation-substitution monétaire
34
b. Dollarisation-substitution des actifs
34
c. Dollarisation-complémentarité
monétaire (une forme rare)
35
1.2.2.4. Formes de dollarisation
35
a. Dollarisation des paiements
35
b. Dollarisation financière
35
c. Dollarisation réelle
36
1.2.4. Avantages et inconvénients de la
dollarisation
36
1.2.4.1. Avantages de la dollarisation dans une
économie
36
1.2.4.2. Inconvénients de la dollarisation
dans une économie
37
CHAPITRE DEUXIEME. MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE
MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
39
SECTION 1. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
39
2.1.1. Missions de la Banque Centrale du Congo
40
2.1.2. Indépendance Banque Centrale du
Congo
42
2.1.3. Transparence de la politique
monétaire
43
SECTION 2. CADRE ANALYTIQUE DE LA POLITIQUE
MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
45
2.1. Définition des objectifs de la politique
monétaire
45
2.1.1. Objectif final
45
2.1.2. Objectif intermédiaire
46
2.1.3. Objectif opératoire
47
2.2. Canaux de transmission de la politique
monétaire
48
2.3. Analyses monétaires
50
2.3.1. Analyse et prévision des facteurs de
liquidité bancaire
50
a. Facteurs autonomes de la liquidité
51
b. Facteurs institutionnels
51
c. Prévision des facteurs autonomes de la
liquidité
52
2.3.2. Suivi de l'offre de monnaie
52
2.3.3. Analyse de la nature des chocs
53
a. Chocs permanents
54
b. Chocs transitoires
54
c. Chocs saisonniers
54
2.4. Analyse économique
55
2.4.1. Analyse de l'évolution
économique intérieure
55
2.5. Contraintes de la politique monétaire en
RDC
55
2.5.1. Dollarisation et conduite de la politique
monétaire en RDC
56
2.5.2. Faible développement du système
bancaire et des marchés financiers
58
2.5.3. Exposition de l'économie au risque de
volatilité des prix à l'importation
58
2.5.4. Faiblesse institutionnelle et administrative
des autorités monétaires
59
2.5.5. Dominance budgétaire en RD Congo
60
SECTION 3. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
61
3.1. Instruments de la politique monétaire de
la BCC
61
3.1.1. Taux d'intérêt
62
a. Opérations des prêts à court
terme
62
b. Opérations des facilités
permanentes
62
3.1.2. Coefficient de la réserve
obligatoire
63
3.1.3. Adjudications des billets de
trésorerie (BTR)
64
CHAPITRE 3. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFICACITE DE LA
POLITIQUE MONETAIRE DANS L'ECONONOMIE CONGOLAISE DOLLARISEE
66
SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE VECTORIEL
AUTOREGESSIF (VAR)
67
3.1.1. Représentation du modèle
VAR
67
3.1.2. Vérification de la
stationnarité des variables
68
3.1.3. Détermination du nombre de
décalage ou retard optimal
69
3.1.4. Estimation d'un processus VAR
69
3.1.5. Causalité au sens de Granger
69
3.1.6. Dynamique d'un modèle VAR
71
SECTION II : EVALUATION EMPIRIQUE DE
L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE DOLLARISEE
72
3.2.1. Choix des variables du modèle
72
3.2.2. Test de stationnarité sur les
variables
74
3.2.2.1. Analyse graphique des variables
74
a. L'analyse graphique du taux de la dollarisation
(TDO)
75
b. L'analyse graphique du taux d'inflation (TIF)
75
c. L'analyse graphique du taux
d'intérêt directeur (TDI)
76
d. L'analyse graphique du taux de
dépréciation du taux de change nominal (TTC)
77
e. L'analyse graphique du taux de la masse
monétaire (TM)
77
f. L'analyse graphique du taux de croissance
économique (TCR)
78
3.2.2.2. Test de Racine unitaire
79
3.2.3. Détermination du nombre de retards
optimal
80
3.2.4. Spécification du modèle
VAR(3)
81
3.2.5. Étude et résultats des tests de
causalité au sens de granger
81
3.2.5.1. Causalités entrela variation du taux
de dollarisation et les variables de transmission de la politique
monétaire
82
3.2.5.2. Causalités entreles variables de
transmission de la politique monétaire et le taux d'inflation
84
3.2.5.3. Causalités entreles variables de
transmission de la politique monétaire et la croissance
économique
87
3.2.5.4. Schéma des causalités entre
toutes les variables du système
90
3.2.6. Analyse des chocs de la politique
monétaire par décomposition de la variance de l'erreur
91
3.2.6.1. Analyse des chocs par décomposition
de la variance de la variation du taux d'inflation
91
3.2.6.2. Analyse des chocs par décomposition
de la variance de la variation du taux de croissance économique
93
CONCLUSION GENERALE
95
BIBLIOGRAPHIE
99
I. OUVRAGES
99
II. ARTICLES
99
III. MEMOIRES ET THESES
100
IV. RAPPORTS ET DOCUMENTS OFFICIELS
101
V. COURS
101
VI. SITES INTERNET
101
TABLE DES MATIERES
102
ANNEXES
106
ANNEXES
Annexe 1 : Evolution graphique des variables en
niveau

Annexe 2 : Statistique descriptive
|
TDO
|
TM
|
TTC
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
Mean
|
41.19097
|
661.5465
|
1173.200
|
767.5684
|
0.012171
|
51.58871
|
Median
|
40.05000
|
57.70000
|
27.10392
|
27.60000
|
0.028551
|
28.75000
|
Maximum
|
72.91000
|
7743.140
|
25900.00
|
9796.900
|
0.094702
|
238.0000
|
Minimum
|
6.300000
|
10.50000
|
-2.884550
|
0.850000
|
-0.135131
|
2.000000
|
Std. Dev.
|
22.89512
|
1634.161
|
4640.145
|
2021.520
|
0.062153
|
55.49762
|
Skewness
|
-0.130562
|
3.208752
|
5.117526
|
3.364695
|
-0.660558
|
1.611388
|
Kurtosis
|
1.607912
|
13.10999
|
27.77914
|
14.38472
|
2.390576
|
5.312012
|
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
2.591204
|
185.2202
|
928.4009
|
225.9081
|
2.734130
|
20.32010
|
Probability
|
0.273733
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.254854
|
0.000039
|
|
|
|
|
|
|
|
Sum
|
1276.920
|
20507.94
|
36369.21
|
23794.62
|
0.377316
|
1599.250
|
Sum Sq. Dev.
|
15725.59
|
80114488
|
6.46E+08
|
1.23E+08
|
0.115889
|
92399.57
|
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
Annexe 3 : Tests de stationnarité des
variables en niveau et en différence première
3. 1. Test ADF en niveau de taux
d'inflation
Null Hypothesis: TIF has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 7 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.402603
|
0.0023
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.752946
|
|
|
5% level
|
|
-2.998064
|
|
|
10% level
|
|
-2.638752
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TIF)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/23/20 Time: 16:54
|
|
|
Sample (adjusted): 1996 2018
|
|
|
Included observations: 23 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TIF(-1)
|
-0.724423
|
0.164544
|
-4.402603
|
0.0006
|
D(TIF(-1))
|
-0.081126
|
0.020824
|
-3.895756
|
0.0016
|
D(TIF(-2))
|
-0.001206
|
0.019964
|
-0.060418
|
0.9527
|
D(TIF(-3))
|
-0.030939
|
0.005573
|
-5.551703
|
0.0001
|
D(TIF(-4))
|
-0.035211
|
0.007888
|
-4.463764
|
0.0005
|
D(TIF(-5))
|
-0.044077
|
0.008726
|
-5.050948
|
0.0002
|
D(TIF(-6))
|
0.004228
|
0.010600
|
0.398851
|
0.6960
|
D(TIF(-7))
|
0.009263
|
0.002763
|
3.352509
|
0.0047
|
C
|
10.58319
|
4.824658
|
2.193563
|
0.0456
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.994940
|
Mean dependent var
|
-15.78565
|
Adjusted R-squared
|
0.992048
|
S.D. dependent var
|
199.7655
|
S.E. of regression
|
17.81333
|
Akaike info criterion
|
8.883943
|
Sum squared resid
|
4442.406
|
Schwarz criterion
|
9.328267
|
Log likelihood
|
-93.16534
|
Hannan-Quinn criter.
|
8.995689
|
F-statistic
|
344.0964
|
Durbin-Watson stat
|
1.840879
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le taux d'inflation est stationnaire en niveau au seuil de 5%.
3. 2. Test ADF en niveau de taux de croissance de
la masse monétaire
Null Hypothesis: TM has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 7 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.568404
|
0.0016
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.752946
|
|
|
5% level
|
|
-2.998064
|
|
|
10% level
|
|
-2.638752
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TM)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/23/20 Time: 16:55
|
|
|
Sample (adjusted): 1996 2018
|
|
|
Included observations: 23 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TM(-1)
|
-0.829867
|
0.181654
|
-4.568404
|
0.0004
|
D(TM(-1))
|
-0.116933
|
0.030944
|
-3.778834
|
0.0020
|
D(TM(-2))
|
-0.037019
|
0.027111
|
-1.365432
|
0.1937
|
D(TM(-3))
|
-0.051352
|
0.010783
|
-4.762229
|
0.0003
|
D(TM(-4))
|
-0.079269
|
0.012991
|
-6.101765
|
0.0000
|
D(TM(-5))
|
-0.066711
|
0.018242
|
-3.657106
|
0.0026
|
D(TM(-6))
|
-0.011520
|
0.015569
|
-0.739960
|
0.4716
|
D(TM(-7))
|
0.008817
|
0.004980
|
1.770320
|
0.0984
|
C
|
23.21702
|
6.765969
|
3.431441
|
0.0041
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.987877
|
Mean dependent var
|
-12.89565
|
Adjusted R-squared
|
0.980949
|
S.D. dependent var
|
146.3007
|
S.E. of regression
|
20.19316
|
Akaike info criterion
|
9.134736
|
Sum squared resid
|
5708.689
|
Schwarz criterion
|
9.579060
|
Log likelihood
|
-96.04947
|
Hannan-Quinn criter.
|
9.246482
|
F-statistic
|
142.6001
|
Durbin-Watson stat
|
2.098969
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le taux de croissance de la masse monétaire est
stationnaire en niveau au seuil de 5%.
3. 3. Test ADF en niveau de taux de dollarisation
de l'économie
Null Hypothesis: TDO has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
0.365853
|
0.7839
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.644302
|
|
|
5% level
|
|
-1.952473
|
|
|
10% level
|
|
-1.610211
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TDO)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/23/20 Time: 16:58
|
|
|
Sample (adjusted): 1989 2018
|
|
|
Included observations: 30 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TDO(-1)
|
0.014740
|
0.040290
|
0.365853
|
0.7171
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
-0.041534
|
Mean dependent var
|
2.104000
|
Adjusted R-squared
|
-0.041534
|
S.D. dependent var
|
9.940829
|
S.E. of regression
|
10.14517
|
Akaike info criterion
|
7.504638
|
Sum squared resid
|
2984.810
|
Schwarz criterion
|
7.551344
|
Log likelihood
|
-111.5696
|
Hannan-Quinn criter.
|
7.519580
|
Durbin-Watson stat
|
2.587544
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le taux de dollarisation de l'économie n'est pas
stationnaire en niveau au seuil de 5%. Sa stationnarisation passe par la
différence première
3. 4. Test ADF en différence première
de taux de dollarisation de l'économie
Null Hypothesis: D(TDO) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.978051
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.647120
|
|
|
5% level
|
|
-1.952910
|
|
|
10% level
|
|
-1.610011
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TDO,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/23/20 Time: 17:00
|
|
|
Sample (adjusted): 1990 2018
|
|
|
Included observations: 29 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(TDO(-1))
|
-1.271076
|
0.182153
|
-6.978051
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.634900
|
Mean dependent var
|
-0.078966
|
Adjusted R-squared
|
0.634900
|
S.D. dependent var
|
16.48639
|
S.E. of regression
|
9.961651
|
Akaike info criterion
|
7.469237
|
Sum squared resid
|
2778.566
|
Schwarz criterion
|
7.516385
|
Log likelihood
|
-107.3039
|
Hannan-Quinn criter.
|
7.484003
|
Durbin-Watson stat
|
2.063088
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le taux de dollarisation de l'économie est stationnaire
en différence première au seuil de 5%
3. 5. Test ADF en niveau de taux
directeur
Null Hypothesis: TDI has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.974435
|
0.0209
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.296729
|
|
|
5% level
|
|
-3.568379
|
|
|
10% level
|
|
-3.218382
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TDI)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/23/20 Time: 17:00
|
|
|
Sample (adjusted): 1989 2018
|
|
|
Included observations: 30 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI(-1)
|
-0.711737
|
0.179079
|
-3.974435
|
0.0005
|
C
|
75.58315
|
25.22223
|
2.996688
|
0.0058
|
@TREND("1988")
|
-2.505835
|
1.139123
|
-2.199793
|
0.0366
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.370792
|
Mean dependent var
|
-0.866667
|
Adjusted R-squared
|
0.324184
|
S.D. dependent var
|
57.67988
|
S.E. of regression
|
47.41748
|
Akaike info criterion
|
10.65050
|
Sum squared resid
|
60707.27
|
Schwarz criterion
|
10.79062
|
Log likelihood
|
-156.7575
|
Hannan-Quinn criter.
|
10.69532
|
F-statistic
|
7.955556
|
Durbin-Watson stat
|
2.001615
|
Prob(F-statistic)
|
0.001922
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le taux directeur est stationnaire en niveau au seuil de
5%.
3. 6. Test ADF en niveau de taux de
dépréciation du taux de change
Null Hypothesis: TTC has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 2 (Fixed)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.572337
|
0.0121
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.650145
|
|
|
5% level
|
|
-1.953381
|
|
|
10% level
|
|
-1.609798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TTC)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/31/20 Time: 01:04
|
|
|
Sample (adjusted): 1991 2018
|
|
|
Included observations: 28 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TTC(-1)
|
-0.795606
|
0.309293
|
-2.572337
|
0.0164
|
D(TTC(-1))
|
-0.115991
|
0.269551
|
-0.430311
|
0.6707
|
D(TTC(-2))
|
0.009856
|
0.199938
|
0.049295
|
0.9611
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.458956
|
Mean dependent var
|
-21.08115
|
Adjusted R-squared
|
0.415672
|
S.D. dependent var
|
6775.753
|
S.E. of regression
|
5179.477
|
Akaike info criterion
|
20.04375
|
Sum squared resid
|
6.71E+08
|
Schwarz criterion
|
20.18649
|
Log likelihood
|
-277.6125
|
Hannan-Quinn criter.
|
20.08739
|
Durbin-Watson stat
|
1.999437
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le taux de dépréciation du taux de change
est stationnaire en différence première au seuil de 5%
3. 6. Test ADF en niveau de taux de croissance
économique
Null Hypothesis: TCR has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 1 (Fixed)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.594294
|
0.0480
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.309824
|
|
|
5% level
|
|
-3.574244
|
|
|
10% level
|
|
-3.221728
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TCR)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/31/20 Time: 01:08
|
|
|
Sample (adjusted): 1990 2018
|
|
|
Included observations: 29 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TCR(-1)
|
-0.571885
|
0.159109
|
-3.594294
|
0.0014
|
D(TCR(-1))
|
0.382707
|
0.176349
|
2.170172
|
0.0397
|
C
|
-0.047549
|
0.017859
|
-2.662534
|
0.0134
|
@TREND(1988)
|
0.003488
|
0.001144
|
3.047918
|
0.0054
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.351578
|
Mean dependent var
|
0.002490
|
Adjusted R-squared
|
0.273768
|
S.D. dependent var
|
0.034779
|
S.E. of regression
|
0.029639
|
Akaike info criterion
|
-4.072043
|
Sum squared resid
|
0.021961
|
Schwarz criterion
|
-3.883450
|
Log likelihood
|
63.04462
|
Hannan-Quinn criter.
|
-4.012978
|
F-statistic
|
4.518382
|
Durbin-Watson stat
|
1.981718
|
Prob(F-statistic)
|
0.011535
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le taux de croissance économique est stationnaire en
différence première au seuil de 5%
Annexe 4 : Estimation du premier modèle
VAR(3)
Vector Autoregression Estimates
|
|
|
|
|
Date: 08/31/20 Time: 01:15
|
|
|
|
|
Sample (adjusted): 1992 2018
|
|
|
|
|
Included observations: 27 after adjustments
|
|
|
|
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DTDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DTDO(-1)
|
0.044474
|
-26.79808
|
-14.49181
|
-10.64539
|
0.003677
|
-1.082102
|
|
(0.31325)
|
(17.7328)
|
(10.7716)
|
(10.2116)
|
(0.00205)
|
(1.39531)
|
|
[ 0.14198]
|
[-1.51122]
|
[-1.34537]
|
[-1.04248]
|
[ 1.79163]
|
[-0.77553]
|
|
|
|
|
|
|
|
DTDO(-2)
|
-0.231858
|
-45.84233
|
13.45201
|
8.690427
|
-0.001082
|
1.850647
|
|
(0.31777)
|
(17.9887)
|
(10.9270)
|
(10.3590)
|
(0.00208)
|
(1.41544)
|
|
[-0.72965]
|
[-2.54840]
|
[ 1.23108]
|
[ 0.83893]
|
[-0.51993]
|
[ 1.30747]
|
|
|
|
|
|
|
|
DTDO(-3)
|
0.254851
|
-26.86222
|
11.51558
|
15.11876
|
0.001190
|
-0.679394
|
|
(0.19908)
|
(11.2697)
|
(6.84569)
|
(6.48980)
|
(0.00130)
|
(0.88676)
|
|
[ 1.28016]
|
[-2.38357]
|
[ 1.68217]
|
[ 2.32962]
|
[ 0.91199]
|
[-0.76615]
|
|
|
|
|
|
|
|
TTC(-1)
|
0.005670
|
-0.394870
|
-0.168413
|
-0.339813
|
-1.42E-05
|
0.050938
|
|
(0.00317)
|
(0.17966)
|
(0.10913)
|
(0.10346)
|
(2.1E-05)
|
(0.01414)
|
|
[ 1.78661]
|
[-2.19791]
|
[-1.54322]
|
[-3.28458]
|
[-0.68128]
|
[ 3.60338]
|
|
|
|
|
|
|
|
TTC(-2)
|
-0.000282
|
-1.000122
|
0.406512
|
0.359013
|
-2.90E-05
|
-0.021661
|
|
(0.00383)
|
(0.21670)
|
(0.13163)
|
(0.12479)
|
(2.5E-05)
|
(0.01705)
|
|
[-0.07368]
|
[-4.61532]
|
[ 3.08829]
|
[ 2.87701]
|
[-1.15718]
|
[-1.27036]
|
|
|
|
|
|
|
|
TTC(-3)
|
-0.000593
|
-0.009376
|
0.013309
|
0.004751
|
-2.55E-06
|
0.006454
|
|
(0.00073)
|
(0.04144)
|
(0.02518)
|
(0.02387)
|
(4.8E-06)
|
(0.00326)
|
|
[-0.80940]
|
[-0.22622]
|
[ 0.52868]
|
[ 0.19905]
|
[-0.53148]
|
[ 1.97923]
|
|
|
|
|
|
|
|
TM(-1)
|
0.048976
|
-0.173418
|
-1.300466
|
-0.633700
|
3.46E-05
|
0.232908
|
|
(0.01597)
|
(0.90419)
|
(0.54924)
|
(0.52069)
|
(0.00010)
|
(0.07115)
|
|
[ 3.06629]
|
[-0.19179]
|
[-2.36774]
|
[-1.21704]
|
[ 0.33032]
|
[ 3.27363]
|
|
|
|
|
|
|
|
TM(-2)
|
0.031434
|
-2.761995
|
1.577564
|
2.497004
|
-5.60E-05
|
0.069640
|
|
(0.02248)
|
(1.27252)
|
(0.77298)
|
(0.73280)
|
(0.00015)
|
(0.10013)
|
|
[ 1.39839]
|
[-2.17049]
|
[ 2.04088]
|
[ 3.40750]
|
[-0.38007]
|
[ 0.69550]
|
|
|
|
|
|
|
|
TM(-3)
|
0.028947
|
7.654743
|
-4.350943
|
-4.233940
|
0.000104
|
-0.015525
|
|
(0.01338)
|
(0.75716)
|
(0.45993)
|
(0.43602)
|
(8.8E-05)
|
(0.05958)
|
|
[ 2.16421]
|
[ 10.1097]
|
[-9.45995]
|
[-9.71038]
|
[ 1.18631]
|
[-0.26058]
|
|
|
|
|
|
|
|
TIF(-1)
|
-0.036928
|
0.625311
|
1.820337
|
1.141465
|
-6.53E-05
|
-0.129394
|
|
(0.01071)
|
(0.60642)
|
(0.36836)
|
(0.34921)
|
(7.0E-05)
|
(0.04772)
|
|
[-3.44728]
|
[ 1.03115]
|
[ 4.94169]
|
[ 3.26868]
|
[-0.93008]
|
[-2.71174]
|
|
|
|
|
|
|
|
TIF(-2)
|
-0.038207
|
2.461046
|
-0.553473
|
-0.829814
|
6.00E-05
|
-0.190683
|
|
(0.02129)
|
(1.20544)
|
(0.73223)
|
(0.69416)
|
(0.00014)
|
(0.09485)
|
|
[-1.79426]
|
[ 2.04162]
|
[-0.75587]
|
[-1.19542]
|
[ 0.43038]
|
[-2.01036]
|
|
|
|
|
|
|
|
TIF(-3)
|
-0.021765
|
-3.477306
|
2.223473
|
2.281563
|
-6.36E-06
|
0.058187
|
|
(0.01736)
|
(0.98256)
|
(0.59685)
|
(0.56582)
|
(0.00011)
|
(0.07731)
|
|
[-1.25399]
|
[-3.53901]
|
[ 3.72535]
|
[ 4.03230]
|
[-0.05591]
|
[ 0.75261]
|
|
|
|
|
|
|
|
TCR(-1)
|
-22.58480
|
5362.812
|
-2262.388
|
-2803.262
|
0.494113
|
307.7878
|
|
(60.6160)
|
(3431.44)
|
(2084.40)
|
(1976.03)
|
(0.39715)
|
(270.004)
|
|
[-0.37259]
|
[ 1.56285]
|
[-1.08539]
|
[-1.41863]
|
[ 1.24415]
|
[ 1.13994]
|
|
|
|
|
|
|
|
TCR(-2)
|
36.17000
|
-2281.603
|
445.9296
|
997.1025
|
-0.130151
|
-400.6093
|
|
(63.8909)
|
(3616.83)
|
(2197.01)
|
(2082.79)
|
(0.41861)
|
(284.591)
|
|
[ 0.56612]
|
[-0.63083]
|
[ 0.20297]
|
[ 0.47873]
|
[-0.31092]
|
[-1.40767]
|
|
|
|
|
|
|
|
TCR(-3)
|
11.67393
|
-3802.523
|
-2633.569
|
-2288.569
|
0.135693
|
386.6363
|
|
(43.5277)
|
(2464.08)
|
(1496.78)
|
(1418.97)
|
(0.28519)
|
(193.887)
|
|
[ 0.26820]
|
[-1.54318]
|
[-1.75949]
|
[-1.61284]
|
[ 0.47580]
|
[ 1.99413]
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI(-1)
|
-0.076609
|
7.297285
|
1.695110
|
0.460951
|
-0.000351
|
0.882044
|
|
(0.06121)
|
(3.46524)
|
(2.10493)
|
(1.99550)
|
(0.00040)
|
(0.27266)
|
|
[-1.25152]
|
[ 2.10585]
|
[ 0.80531]
|
[ 0.23100]
|
[-0.87602]
|
[ 3.23492]
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI(-2)
|
0.098236
|
0.253582
|
-3.173133
|
-2.237308
|
0.000484
|
-0.650531
|
|
(0.07135)
|
(4.03897)
|
(2.45344)
|
(2.32589)
|
(0.00047)
|
(0.31781)
|
|
[ 1.37685]
|
[ 0.06278]
|
[-1.29334]
|
[-0.96192]
|
[ 1.03456]
|
[-2.04693]
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI(-3)
|
-0.043522
|
-6.506974
|
1.250596
|
0.071413
|
-0.000326
|
0.347814
|
|
(0.03838)
|
(2.17285)
|
(1.31988)
|
(1.25126)
|
(0.00025)
|
(0.17097)
|
|
[-1.13389]
|
[-2.99467]
|
[ 0.94751]
|
[ 0.05707]
|
[-1.29629]
|
[ 2.03434]
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-1.858756
|
120.6925
|
385.2973
|
330.1155
|
0.023448
|
-16.53566
|
|
(5.59040)
|
(316.469)
|
(192.236)
|
(182.242)
|
(0.03663)
|
(24.9015)
|
|
[-0.33249]
|
[ 0.38137]
|
[ 2.00429]
|
[ 1.81141]
|
[ 0.64017]
|
[-0.66404]
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.947397
|
0.999457
|
0.998322
|
0.998976
|
0.952358
|
0.976538
|
Adj. R-squared
|
0.829040
|
0.998235
|
0.994546
|
0.996673
|
0.845164
|
0.923750
|
Sum sq. resids
|
108.9653
|
349193.4
|
128846.9
|
115798.3
|
0.004678
|
2161.985
|
S.E. equation
|
3.690618
|
208.9239
|
126.9089
|
120.3112
|
0.024180
|
16.43923
|
F-statistic
|
8.004552
|
817.7910
|
264.3803
|
433.7364
|
8.884443
|
18.49903
|
Log likelihood
|
-57.14644
|
-166.1232
|
-152.6637
|
-151.2222
|
78.60965
|
-97.48110
|
Akaike AIC
|
5.640477
|
13.71283
|
12.71583
|
12.60905
|
-4.415530
|
8.628230
|
Schwarz SC
|
6.552362
|
14.62471
|
13.62771
|
13.52094
|
-3.503645
|
9.540115
|
Mean dependent
|
1.141481
|
1277.848
|
662.7607
|
729.6007
|
0.019834
|
52.37963
|
S.D. dependent
|
8.925883
|
4972.523
|
1718.386
|
2085.888
|
0.061451
|
59.53342
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
6.38E+10
|
|
|
|
|
Determinant resid covariance
|
43183700
|
|
|
|
|
Log likelihood
|
-467.2112
|
|
|
|
|
Akaike information criterion
|
43.05268
|
|
|
|
|
Schwarz criterion
|
48.52399
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 5 : Causalité au sens de Granger du
modèle VAR(3)
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 08/30/20 Time: 23:37
|
Sample: 1988 2018
|
|
Lags: 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TM does not Granger Cause DTDO
|
27
|
1.26130
|
0.3234
|
DTDO does not Granger Cause TM
|
8.05781
|
0.0008
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TTC does not Granger Cause DTDO
|
27
|
3.39864
|
0.0324
|
DTDO does not Granger Cause TTC
|
7.42714
|
0.0012
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TIF does not Granger Cause DTDO
|
27
|
1.03780
|
0.4166
|
DTDO does not Granger Cause TIF
|
5.31699
|
0.0058
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TCR does not Granger Cause DTDO
|
27
|
0.88196
|
0.4954
|
DTDO does not Granger Cause TCR
|
3.57278
|
0.0273
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI does not Granger Cause DTDO
|
27
|
2.18791
|
0.1140
|
DTDO does not Granger Cause TDI
|
1.97884
|
0.1436
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TTC does not Granger Cause TM
|
28
|
9.51213
|
0.0003
|
TM does not Granger Cause TTC
|
156.782
|
1.E-13
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TIF does not Granger Cause TM
|
28
|
146.425
|
2.E-13
|
TM does not Granger Cause TIF
|
211.123
|
7.E-15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TCR does not Granger Cause TM
|
28
|
5.40378
|
0.0049
|
TM does not Granger Cause TCR
|
0.68558
|
0.6112
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI does not Granger Cause TM
|
28
|
0.07708
|
0.9883
|
TM does not Granger Cause TDI
|
12.5228
|
5.E-05
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TIF does not Granger Cause TTC
|
28
|
130.656
|
5.E-13
|
TTC does not Granger Cause TIF
|
26.0704
|
3.E-07
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TCR does not Granger Cause TTC
|
28
|
3.91671
|
0.0185
|
TTC does not Granger Cause TCR
|
2.07598
|
0.1264
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI does not Granger Cause TTC
|
28
|
1.21805
|
0.3378
|
TTC does not Granger Cause TDI
|
18.6134
|
3.E-06
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TCR does not Granger Cause TIF
|
28
|
4.83145
|
0.0080
|
TIF does not Granger Cause TCR
|
0.40047
|
0.8057
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI does not Granger Cause TIF
|
28
|
0.46686
|
0.7593
|
TIF does not Granger Cause TDI
|
8.08063
|
0.0006
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TDI does not Granger Cause TCR
|
28
|
0.67839
|
0.6158
|
TCR does not Granger Cause TDI
|
3.82851
|
0.0202
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 6 : Décomposition de la variance
de l'erreur
Variance Decomposition of DTDO:
|
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DTDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
3.690618
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
4.188839
|
77.91028
|
0.002801
|
14.37141
|
7.002979
|
0.086379
|
0.626152
|
3
|
4.438847
|
74.77022
|
0.009694
|
13.94182
|
6.744243
|
2.045395
|
2.488620
|
4
|
4.898858
|
69.72379
|
1.272572
|
12.11275
|
6.215015
|
8.407636
|
2.268236
|
5
|
5.307713
|
60.72975
|
2.638487
|
10.31929
|
5.805656
|
18.21550
|
2.291314
|
6
|
5.626370
|
61.33701
|
2.446194
|
10.09572
|
6.093556
|
17.98724
|
2.040273
|
7
|
5.727213
|
59.42229
|
3.036081
|
9.779453
|
5.983561
|
19.78480
|
1.993819
|
8
|
5.732930
|
59.33449
|
3.030396
|
9.805904
|
6.002411
|
19.83645
|
1.990351
|
9
|
5.771066
|
59.59135
|
3.129009
|
9.746365
|
5.925144
|
19.63825
|
1.969883
|
10
|
5.805820
|
59.01914
|
3.225528
|
10.33553
|
5.988900
|
19.48240
|
1.948497
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TTC:
|
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DTDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
208.9239
|
13.97205
|
86.02795
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
248.9854
|
18.86182
|
72.76629
|
1.488781
|
0.090195
|
5.184942
|
1.607972
|
3
|
332.6901
|
23.27375
|
66.17509
|
0.966540
|
4.286895
|
4.130301
|
1.167429
|
4
|
742.3154
|
4.844521
|
33.14160
|
49.47641
|
8.226420
|
3.237767
|
1.073284
|
5
|
931.2475
|
3.101499
|
21.46773
|
31.55135
|
32.08341
|
11.06443
|
0.731582
|
6
|
944.8563
|
3.564134
|
20.88225
|
32.11421
|
31.20539
|
11.49000
|
0.744017
|
7
|
1002.042
|
3.491198
|
19.03290
|
28.83992
|
27.77883
|
20.07495
|
0.782202
|
8
|
1018.929
|
5.126832
|
18.45813
|
27.96303
|
26.91284
|
20.67341
|
0.865764
|
9
|
1030.505
|
6.184570
|
18.04635
|
27.34336
|
26.37415
|
21.19658
|
0.854991
|
10
|
1035.651
|
6.337397
|
17.92774
|
27.07513
|
26.27356
|
21.52564
|
0.860524
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TM:
|
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DTDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
126.9089
|
0.061314
|
31.57888
|
68.35981
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
178.4098
|
1.706119
|
34.14563
|
42.66866
|
9.400535
|
11.91007
|
0.168991
|
3
|
252.4088
|
2.082242
|
28.55293
|
55.21684
|
5.069070
|
8.829841
|
0.249081
|
4
|
317.4565
|
3.150816
|
18.05326
|
34.92068
|
21.39214
|
22.32273
|
0.160365
|
5
|
322.8018
|
3.064478
|
17.60984
|
34.88369
|
20.88928
|
23.14201
|
0.410693
|
6
|
336.9477
|
3.205035
|
16.30522
|
32.42124
|
19.57180
|
27.93324
|
0.563455
|
7
|
341.3616
|
5.367672
|
15.88643
|
31.58826
|
19.18368
|
27.29469
|
0.679264
|
8
|
345.3325
|
6.748271
|
15.52639
|
31.05423
|
18.94146
|
27.04821
|
0.681444
|
9
|
346.1257
|
7.001276
|
15.45578
|
30.91529
|
18.91592
|
27.01212
|
0.699617
|
10
|
347.3522
|
6.952056
|
15.39428
|
30.74341
|
18.86297
|
27.34563
|
0.701651
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TIF:
|
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DTDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
120.3112
|
0.154732
|
28.69126
|
61.93924
|
9.214771
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
192.1660
|
3.393159
|
46.20995
|
32.88903
|
6.626085
|
10.87101
|
0.010771
|
3
|
302.3245
|
1.955791
|
30.33621
|
57.31277
|
2.796903
|
7.402433
|
0.195886
|
4
|
377.1666
|
3.448535
|
19.52897
|
36.85732
|
22.49221
|
17.54705
|
0.125916
|
5
|
383.3439
|
3.354186
|
19.09829
|
37.09249
|
21.95065
|
18.14598
|
0.358403
|
6
|
405.7896
|
3.158530
|
17.24937
|
33.40878
|
19.93956
|
25.68865
|
0.555108
|
7
|
411.6036
|
5.366156
|
16.76641
|
32.47185
|
19.49941
|
25.21646
|
0.679713
|
8
|
417.8860
|
6.923283
|
16.27942
|
31.74506
|
19.14166
|
25.23389
|
0.676686
|
9
|
419.0553
|
7.232501
|
16.18874
|
31.59268
|
19.06327
|
25.22656
|
0.696256
|
10
|
420.8332
|
7.174083
|
16.09594
|
31.41302
|
18.98782
|
25.63385
|
0.695293
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TCR:
|
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DTDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
0.024180
|
9.992472
|
7.292876
|
4.146622
|
0.937275
|
77.63076
|
0.000000
|
2
|
0.028673
|
9.037412
|
6.330214
|
6.965177
|
0.668209
|
76.71793
|
0.281055
|
3
|
0.028960
|
9.148789
|
6.226472
|
7.447516
|
1.033016
|
75.58510
|
0.559106
|
4
|
0.029379
|
9.133459
|
6.257987
|
7.599934
|
1.565422
|
74.88753
|
0.555670
|
5
|
0.030913
|
10.24902
|
6.325286
|
7.414735
|
2.116527
|
73.28428
|
0.610160
|
6
|
0.031244
|
10.78705
|
6.421900
|
7.314361
|
2.376537
|
72.46122
|
0.638940
|
7
|
0.031423
|
10.86554
|
6.368932
|
7.426198
|
2.799457
|
71.90174
|
0.638130
|
8
|
0.031546
|
10.98774
|
6.537789
|
7.416792
|
2.969390
|
71.45415
|
0.634132
|
9
|
0.031707
|
10.90629
|
6.852594
|
7.580673
|
3.049712
|
70.97751
|
0.633224
|
10
|
0.031930
|
10.92727
|
6.897011
|
7.741384
|
3.210391
|
70.57153
|
0.652418
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TDI:
|
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
DTDO
|
TTC
|
TM
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
16.43923
|
60.77412
|
2.133033
|
1.729022
|
5.414470
|
23.02242
|
6.926932
|
2
|
24.12152
|
42.32011
|
1.373019
|
27.99252
|
11.87334
|
10.72061
|
5.720402
|
3
|
25.39315
|
40.65186
|
2.759696
|
27.14544
|
11.26352
|
11.11710
|
7.062378
|
4
|
25.60357
|
40.17901
|
3.089767
|
27.61790
|
11.10247
|
11.00696
|
7.003891
|
5
|
27.27934
|
35.88706
|
4.642661
|
25.21790
|
9.814874
|
17.99704
|
6.440464
|
6
|
28.25944
|
34.34744
|
4.421276
|
23.74478
|
12.77504
|
18.70993
|
6.001546
|
7
|
28.37302
|
34.08271
|
4.406046
|
23.62453
|
12.67341
|
19.25809
|
5.955216
|
8
|
28.54548
|
33.67581
|
4.995676
|
23.67951
|
12.57331
|
19.18514
|
5.890558
|
9
|
28.78724
|
33.43704
|
5.266808
|
23.73178
|
12.60865
|
19.15766
|
5.798061
|
10
|
28.87445
|
33.25153
|
5.379165
|
23.88265
|
12.66714
|
19.04486
|
5.774660
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cholesky Ordering: DTDO TTC TM TIF TCR TDI
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 7 : Test de stabilité du
modèle VAR(3)
Roots of Characteristic Polynomial
|
Endogenous variables: DTDO TTC TM TIF TCR TDI
|
Exogenous variables: C
|
Lag specification: 1 3
|
Date: 08/31/20 Time: 01:23
|
|
|
|
|
Root
|
Modulus
|
|
|
|
|
0.095894 - 0.808555i
|
0.814221
|
0.095894 + 0.808555i
|
0.814221
|
-0.399804 + 0.665971i
|
0.776763
|
-0.399804 - 0.665971i
|
0.776763
|
0.318040 - 0.694775i
|
0.764108
|
0.318040 + 0.694775i
|
0.764108
|
-0.679805 + 0.348488i
|
0.763923
|
-0.679805 - 0.348488i
|
0.763923
|
0.741713 - 0.167442i
|
0.760378
|
0.741713 + 0.167442i
|
0.760378
|
-0.251702 - 0.700119i
|
0.743989
|
-0.251702 + 0.700119i
|
0.743989
|
0.656110 + 0.349072i
|
0.743190
|
0.656110 - 0.349072i
|
0.743190
|
-0.682743
|
0.682743
|
0.428914 + 0.493861i
|
0.654114
|
0.428914 - 0.493861i
|
0.654114
|
-0.269216
|
0.269216
|
|
|
|
|
No root lies outside the unit circle.
|
VAR satisfies the stability condition.
|
|
|

Le modèle est stable
Annexe 7 : Série
|
TDO
|
TM
|
TTC
|
TIF
|
TCR
|
TDI
|
1988
|
7
|
131,3
|
101,613
|
121,5
|
0,0060
|
40
|
1989
|
6,5
|
61,1
|
42,857
|
95,8
|
-0,0140
|
45
|
1990
|
9,6
|
186,8
|
600,000
|
233,2
|
-0,0660
|
45
|
1991
|
39,3
|
2234,2
|
1122,857
|
3644,9
|
-0,0842
|
55
|
1992
|
13,3
|
4111,5
|
98,131
|
2989,6
|
-0,1050
|
55
|
1993
|
24
|
3300
|
2772,642
|
4651,7
|
-0,1351
|
95
|
1994
|
35,4
|
7743,14
|
1968,966
|
9796,9
|
-0,0387
|
145
|
1995
|
23,3
|
325
|
25900,000
|
370,3
|
0,0072
|
125
|
1996
|
28,7
|
536,3
|
370,085
|
693
|
-0,0111
|
238
|
1997
|
21,9
|
51,9
|
614,286
|
13,7
|
-0,0541
|
13
|
1998
|
15,02
|
157,9
|
-0,909
|
134,8
|
-0,0174
|
22
|
1999
|
6,3
|
363,3
|
124,771
|
134,8
|
-0,0427
|
120
|
2000
|
11,1
|
504,1
|
1940,816
|
511,2
|
-0,0690
|
120
|
2001
|
35,1
|
228,1
|
527,200
|
135,1
|
-0,0210
|
140
|
2002
|
36,5
|
28,1
|
21,856
|
15,8
|
0,0347
|
24
|
2003
|
40,05
|
31,7
|
-2,517
|
4,4
|
0,0579
|
8
|
2004
|
44,01
|
70,8
|
19,212
|
9
|
0,0664
|
14
|
2005
|
46,2
|
24,7
|
-2,885
|
21,5
|
0,0780
|
28,75
|
2006
|
47,9
|
57,7
|
16,729
|
18,2
|
0,0532
|
40
|
2007
|
51,4
|
50,6
|
-0,087
|
9,9
|
0,0626
|
22,5
|
2008
|
58,1
|
58,2
|
27,104
|
27,6
|
0,0623
|
40
|
2009
|
65,9
|
48,2
|
41,191
|
53,4
|
0,0286
|
70
|
2010
|
62,2
|
30,1
|
0,481
|
9,8
|
0,0711
|
22
|
2011
|
65,9
|
21,5
|
1,213
|
15,4
|
0,0687
|
20
|
2012
|
68,4
|
20,8
|
0,076
|
2,7
|
0,0709
|
4
|
2013
|
67,8
|
17,7
|
0,305
|
1,07
|
0,0848
|
3
|
2014
|
68,89
|
12,6
|
1,846
|
1,07
|
0,0947
|
2
|
2015
|
67,56
|
10,5
|
-1,128
|
0,85
|
0,0692
|
2
|
2016
|
66,56
|
21,8
|
31,002
|
23,6
|
0,0240
|
7
|
2017
|
72,91
|
39,9
|
21,776
|
46,6
|
0,0373
|
20
|
2018
|
70,12
|
28,4
|
9,728
|
7,23
|
0,0582
|
14
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