INTRODUDUCTION
La méningite est une infection localisée au
niveau du système nerveux central. Cette infection se traduit par
l'inflammation des enveloppes du cerveau et de la moelle épinière
appelées `'méninges''.
Généralement, cette infection des
méninges est causée par une bactérie, soit par un virus ou
soit par des parasites ; d'où il nous permet de distinguer trois
(3) types de méningites. Cette pathologie peut être aigüe ou
chronique ; et pour cela, chaque type a un traitement approprié.
La méningite est une infection qui déstabilise
le système immunitaire ; exposant ainsi tout l'organisme à
d'autres infections opportunistes. Elle doit être prise en charge en
urgence pas seulement parce qu'elle favorise l'entrée d'autres germes
pathologiques dans l'organisme, mais aussi, elle est contagieuse
0.1. ETAT DE LA QUESTION
La méningite est un processus inflammatoire, d'origine
généralement infectieuse atteignant les méninges,
c'est-à-dire l'ensemble des formations recouvrant l'encéphale et
la moelle épinière. On désigne habituellement par le terme
de méningite, l'infection des méninges molles de l'espace sous
arachnoïdien compris entre l'arachnoïde et la pie-mère ;
et dans lesquels circule le liquide cérébrospinal, anciennement
appelé liquide céphalorachidien LCR en sigle.
- Dans 70 à 80% des cas, les méningites sont
d'origine virale. Elles sont généralement bénignes, le
rétablissement étant plus souvent spontané.
- Dans 20 à 25% des cas, les méningites sont
d'origine bactérienne. Elles sont graves car l'évolution
spontanée est toujours pratiquement mortelle.
- Dans 5% des cas, les méningites, les
méningites infectieuses dues à des bactéries non
pyogènes, à des parasites ou des néo plastes.
En dehors des épidémies, au moins 1,2 millions
de cas de méningite bactérienne se produisent chaque année
selon les estimations, dont 13500 mortels. Environs 500000 cas et 50000 de ces
décès sont imputables au méningocoque. Le diagnostic est
donc une urgence.
L'incidence des méningites bactériennes dans les
pays industrialisés est située entre 2,5 et 10 pour cent mille
habitants(100000) alors qu'elle est dix fois plus élevée dans
les pays en voie de développement.
Les deux tiers (2/3) de ces méningites surviennent chez
des enfants âgés de moins de cinq ans. (1)
En Libéria, le 25 avril 2017, le ministère de la
santé a notifié à l'organisation mondiale de la
santé (OMS) et aux partenaires un groupe de morts subites
d'étiologie inconnue dans le Comté de Sinoé.
L'évènement adébuté le 23 avril de
ce même année avec l'admission à l'Hôpital d'une
enfant de onze ans présentant une diarrhée, des vomissements et
un état de confusion mentale après avoir assisté aux
funérailles d'un Chef religieux le 22 avril 2017. L'enfant est
décédé dans l'heure qui a suivi.
Entre le 23 avril et 7 mai 2017, au total 31 cas dont 13
mortels et 1 cas avec des séquelles neurologiques, d'une maladie
inconnue associée avec les faits d'avoir assisté à une
cérémonie funéraire ont été notifiés
dans Comtes (Sinoé, Grand Bassa et Montserrando). La majorité des
cas n'a pas présenté de fièvre, mais des douleurs
abdominales, de la diarrhée, des vomissements et un état de
confusion mental. La plus part de cas avaient un lien entre eux, soit social,
soit familial, soit scolaire. Tous les cas sauf deux ont assisté
à l'inhumation et ont été par la suite identifiés
en tant que contacts du cas d'indicateur.
Le 08 mars 2017, le Ministère de la santé a
informé les partenaires et le grand public que les échantillons
prélevés sur les patients étaient positifs pour le
stéréotype C de Neisserameningitidis aux Centers for Disease
Control and Prevention (CDC) des Etats-Unis d'Amérique et ces
mêmes résultats ont été ensuite confirmés par
National Institute for communicable Disease (NICD) et National Institute of
occupational (NIOH) en Afrique du Sud et à l'Institut Pasteur en France.
(2)
L'organisation mondiale de la santé rapporte des
épidémies de méningite dans plusieurs pays de la
« ceinture de la méningite ». Depuis le début
de l'an 2016, un total cumulé de 14522 cas suspects de méningite
(dont 1218 décès) ont été notifiés à
l'OMS. Les pays rapportant le plus de cas sont le Ghana (2346 cas), le Togo
(1825 cas), le Burkina Faso (2002 cas) et le Niger (1528 cas). La
République Démocratique du Congo, pays situ » en dehors
de la ceinture de la méningite, rapporte 3359 cas.
En cas de symptômes (fièvre élevée,
diarrhée, maux de tête, raideur de la nuque) il faut
débuter immédiatement un médecin pour débuter
l'antibiothérapie car l'évolution peut être fatale en
quelques heures. Un vaccin préventif est disponible pour les adultes et
les enfants de plus d'un an. (3)
0.2. CHOIX ET INTERET
Pour leurs faibles capacités immunitaires afin de se
défendre contre les agresseurs, les enfants de 0 à 59 mois sont
classés par l'organisation mondiale de la santé parmi les sujets
vulnérables.
Partant de cette faiblesse immunitaire, les enfants sont
victimes de plusieurs infections tel est le cas de la méningite faisant
l'objet de notre recherche.
Ayant entendu des cris d'alarmes des parents et
constaté des conséquences, fréquence et incidence de
méningite dans milieu ; d'où l'Hôpital
Général de Kabinda sont internés les victimes.
Nous nous sommes buté à mener une étude
sur ce ; afin de produire une connaissance sous forme écrite
pouvant servir d'âge en âge les personnels de santé et les
futurs chercheurs, dans l'amélioration de sante humaine.
0.3. PROBLEMATIQUE
Du fait que la méningite est toujours présente
dans notre milieu de vie étant une pathologie dangereuse et mortelle
pour toute personne et surtout pour les enfants à l'âge
préscolaire. C'est dans cette raison que ce questionnaire a
été formulé :
- Quels sont les agents causals de la
méningite ?
- Quelle est la fréquence de la méningite
à l'Hôpital général de Référence de
Kabinda ?
- Quelles sont les conséquences de la
méningite ?
- Comment la méningite est prise en charge à
l'Hôpital Général de Référence de
Kabinda ?
0.4. HYPOTHESES
Pour analyser cette situation dans la zone de santé de
Kabinda, les hypothèses suivantes ont été
émises :
1. La méningite serait causée par une
bactérie, par un virus et par un parasite.
2. La fréquence de la méningite chez les enfants
de 0 à 59 mois serait importante.
3. Les conséquences de la méningite qui
pourraient subvenir sont les séquelles ou troubles neurologiques et la
mort.
0.5. OBJECTIFS
0.5.1. OBJECTIF GENERAL
Améliorer la prise en charge de la méningite
chez les enfants par la maîtrise des connaissances sur la
méningite bactérienne que virale.
0.5.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
Au cours de cette période, nous nous sommes
assigné les objectifs spécifiques :
· Déterminer la fréquence de
méningite chez les enfants de 0 à 5 ans
· Déterminer l'incidence de la méningite
0.6. DELIMITATION DU SUJET
Notre sujet d'étude concerne l'Hôpital
Général de Référence de Kabinda, et pour une
durée d'un an, soit du 01 janvier 2019 au 31 décembre 2019.
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Ce travail, à l'exception de l'introduction et de la
conclusion, il est subdivisé en deux grandes parties :
Première partie : Approche théorique,
comprenant deux chapitres :
· Le 1er chapitre est consacré aux
Généralités ;
· Le 2ème parle de la
Méningite
Deuxième partie : Investigations sur terrain,
ayant également deux chapitres :
· Le 3ème chapitre : Cadre de
recherche
· Le 4ème chapitre :
Présentation et interprétation des données.
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE
CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES
I. DEFINITION DES CONCEPTS
I.1. Enfant : est une personne
d'âge variant de 0 à 15 ans dont le système immunitaire
n'est pas très efficace (4)
I.2. Méninges : sont les
membranes concentriques qui enveloppent le système
nerveux central ;
I.3.Méningite : c'est
l'inflammation des aigüe ou chronique des méninges du
cerveau et de la moelle et de la moelle spinale(5),
I.4. Bactérie : c'est un
être vivant, unicellulaire de dimension microscopique(6) ;
I.5. Parasite : c'est être
vivant, infiniment petit, vivant au détriment des autres ;
I.6. Prise en charge : c'est acte par
lequel un personnel médical veille au bien être
de quelqu'un en réveillant son état de
santé normale(7) ;
I.7.Epidémiologie : c'est une
science qui étudie la fréquence et la distribution des
phénomènes aux problèmes liés
à la santé dans une population donnée ;
I.8. Etiologie : c'est l'étude
des causes de la pathologie ;
I.9. Diagnostic : c'est l'identification
d'une maladie à partir des données cliniques et
para cliniques ;
I.10. Infection : c'est le
résultat de l'agression, une perturbation anatomique ou
fonctionnelle ;
I.11. Fréquence : c'est l'ampleur
du problème, mesurée par l'incidence et par la
prévalence(9) ;
I.12. Incidence : nombre des personnes
ayant souffert d'une maladie par rapport à une population
déterminée et pendant une période
déterminée ;
I.13. Prévalence : c'est
l'ensemble des nouveaux cas et les anciens cas.
II. RAPPEL ANATOMO PHYSIOLOGIQUE DU SYSTEME
NERVEUX
On a cru longtemps que les deux systèmes nerveux, de la
vie de relation et de de la vie végétative, étaient
anatomiquement distincts.
Il n'en rien. Anatomiquement, le système nerveux de la
vie de relation et le système nerveux de la vie végétative
sont en très grande partie étroitement confondus.
L'ensemble formé par ces deux doit être
divisé en deux parties : 1o une partie centrale,
massive, contenue dans la cavité crânio-rachidienne, c'est le
système nerveux centrale ou Axe cérébrospinale, ou
névraxe ; 2o le système nerveux
périphérique constitué par les nerfs qui relient le
système nerveux central à toutes les parties de
l'organisme ; - des ganglions nerveux se trouvent en des points
déterminés, sur le trajet des nerfs.
Le système nerveux centrale se comporte de deux
segments principaux : un segment supérieur, l'encéphale,
contenu dans la cavité crânienne ; un segment
inférieur, la moelle épinière, située dans le canal
rachidien. Ce pendant moelle épinière et encéphale
dérivent d'une même formation initiale, le `'tube nerveux ou
médullaire''.
Le système nerveux central apparaît comme un
épaississement de l'ectoderme, localisé sur la face dorsale de la
tache embryonnaire et suivant son grand axe antéro-postérieur.
Bientôt, cette bandelette épaissie, appelée plaque
médullaire, se transforme d'abord en gouttière médullaire,
puis en canal médullaire ou en canal neural par rapprochement et soudure
des deux bords de la gouttière médullaire(9)
Le tube médullaire ne présente pas partout le
même calibre. Il se forme à son extrémité
antérieure ou céphalique trois renflement qui se succèdent
d'avant en arrière ; ce sont les vésicules
cérébrales primitives. Elles se distinguent en vésicule
cérébrale antérieure, vésicule
cérébrale moyenne et vésicule cérébrale
postérieure.
Dès maintenant nous pouvons cependant, en nous basant
sur ces premières considérations embryologiques, établir
une division générale du système nerveux central. Celui-ci
se compose de deux parties :
1o L'encéphale, dérivé des
vésicules cérébrales primitives
2o La moelle épinière, qui provient
de tout le reste du canal médullaire, placé en arrière des
vésicules cérébrales primitives(10).
Il nous sied de signaler que, le développement du
système nerveux revêt une grande importance à bas
âge. Les cellules du cerveau continuent en effet à se multiplier
jusque six mois après la naissance, si l'apport protéique et
calorifique est suffisant. Après cet âge, les structures et les
fonctions continuent à se perfectionner sans augmentation du nombre des
cellules, mais en accroissant intensément le réseau des
connexions entre elles. Tout ce travail est terminé à 90%
à l'âge de six ans ! C'est dire toute l'importance de
l'environnement et de la nutrition durant cepériode... Les nerfs
périphériques s'enveloppent d'une graisse particulière, la
myéline, qui leur permet de conduire l'influx nerveux. Les sens se
développent également : la vue permet à l'enfant de
fixer son regard sur les visages et les objectifs dès le premier ou le
deuxième mois ; l'enfant entend dès avant la naissance, et
on peut observer qu'un enfant nouveau-né sursaute à l'occasion
d'un bruit. L'insuffisance de la vue ou de l'audition (surdité) retarde
ou complique le développement normal de l'enfant parce qu'elle le prive
d'informations et de stimulations provenant du milieu extérieur(11).
II.1. ENCEPHALE
C'est un organe qui assure le contrôle de l'ensemble de
l'organisme. Aristote le croyait que l'encéphale était
composé d'eau qui avait comme fonction de refroidir le coeur,
siège de l'âme. L'encéphale se distingue trois segments
principaux correspondant aux trois vésicules cérébrales
primitives.
Ce sont d'arrière en avant :
1. Rhombencéphale ou cerveau
postérieur :
Il provient de la vésicule cérébrale
postérieure. Il comprend le bulbe, la protubérance et le
cervelet.
Le bulbe fait suite à la moelle épinière.
Il commence au niveau du milieu de l'arc antérieur de l'atlas, traverse
le trou occipital et se termine vers la partie moyenne de la gouttière
basilaire en se continuant avec la protubérance.
La protubérance annulaire ou pont de VAROLE est
placée au-dessus du bulbe, au-dessous du mésencéphale,
c'est-à-dire des pédoncules cérébraux, en avant du
cervelet.
Le cervelet est situé dans l'étage
inférieur du crâne, en arrière du bulbe et de la
protubérance au-dessous des hémisphères
cérébraux, dont il est séparé par la tente du
cervelet.
2. Mésencéphale Ou Cerveau
Moyen :
Provient de la transformation de vésicule
cérébrale moyenne. Il est situé au-devant et au-dessus de
la protubérance. Il comprend les pédoncules
cérébraux, les tubercules quadrijumeaux et leurs
dépendances. Le mésencéphale se continue en haut, sans
limites précises, avec le cerveau intermédiaire.
3. Prosencéphale ou cerveau
antérieur :
Il dérive de la vésicule cérébrale
antérieure primitive. Cette vésicule augmente rapidement de
volume, en même temps qu'elle se divise en deux vésicules
secondaires(intermédiaire et terminale).
Le cerveau intermédiaire ou diencéphale est
situé entre les deux hémisphères cérébraux,
en avant du cerveau moyen. Il est creusé dans toute son étendue
d'une cavité ependymaire, le ventricule moyen ou troisième
ventricule.
Le cerveau antérieur ou cerveau
hémisphérique, ou télencéphale est la partie la
plus volumineuse de l'encéphale. Il repose par sa face
inférieure, irrégulièrement plane, appelée base du
cerveau, sur les étages supérieurs et moyens du crâne et
recouvre en arrière le cervelet, dont il est séparé par la
tente du cervelet.
II.2. MOELLE EPINIERE
La moelle épinière est la partie du
système nerveux central contenue dans le canal rachidien.
Elle affecte la forme d'une tige cylindrique blanchâtre.
Elle mesure en moyenne 45 centimètres (45cm) de long chez l'homme,
quarante-deux centimètres (42cm) chez la femme, et un centimètre
(1cm) de largeur.
La moelle épinière n'est pas cependant
régulièrement cylindrique et n'est pas rectiligne. Elle
présente deux renflements (supérieur et inférieur) qui
répondent aux segments de la moelle qui donne naissance aux nerfs
rachidiens destinés aux membres supérieurs et
inférieurs ; et elle épouse les courbures du canal rachidien
qui sont celles de de la colonne vertébrale, dont elle est contenue.
La moelle épinière, comme toutes les autres
parties du système nerveux, elle est composée de substance
blanche et de substance grise. Ces substances sont reparties en suivant un
trajet à peu près régulier qui ne subit que les
légères modifications dans ces différents segments de la
moelle épinière.
II.3. MENINGES ET LIQUIDE CEREBROSPINAL
L'axe cérébro-spinal est entièrement
enveloppé par trois membranes concentriques, les méninges qui
sont, de dehors en dedans : la dure-mère, l'arachnoïde et la
pie-mère.
v La dure mère est une membrane fibreuse,
épaisse et résistante. Sa surface externe est tomenteuse ;
sa surface interne, lisse est recouverte d'un revêtement
endothélial.
v L'arachnoïde est une mince toile conjonctive
directement appliquée sur la face interne de la dure-mère. Elle
limite avec celle-ci une cavité lymphatique, l'espace sous-dural ou
sus-arachnoïdien, qui s'étend sur toute la surface interne de la
dure-mère.
De nombreux auteurs considèrent l'arachnoïde comme
une membrane séreuse ; le feuillet pariétal de la
séreuse est représenté par la tunique endothéliale
qui recouvre la surface interne de la dure mère ; le feuillet
viscéral est constitué par la membrane arachnoïdienne
proprement dite, tapissé également sur sa face externe ou
dure-mérienne par un endothélium semblable à celui de
dure-mère. La cavité close ainsi circonscrite par cette double
lame endothéliale est appelée cavité séreuse.
v La pie-mère est une lamemince, transparente, de tissu
conjonctif lâche, qui recouvre rigoureusement toute la surface externe de
névraxe. Elle est encore appelée membrane nourricière,
parce qu'elle contient de très nombreuses ramifications vasculaires qui
se divisent avant de s'enfoncer dans la substance nerveuse.
La surface interne de la pie-mère est une est unie aux
centres nerveux par des prolongements qui accompagnent plus ou moins loin, dans
le névraxe, les ramifications vasculaires.
La surface externe est séparée de
l'arachnoïde par le tissu sous-arachnoïdien. Ce tissu est
formé de travées conjonctives qui unissent l'arachnoïde
à la pie-mère et limitent les espaces sous-arachnoïdiens
occupés par le liquide cérébrospinal(12).
Le liquide
cérébrospinal(LCS)est un liquide biologique transparent
dans lequel baignent le cerveau et la moelle spinale. Il est contenu dans les
méninges, plus précisément entre la pie-mère et
l'arachnoïde. C'est également le liquide qui circule dans les
quatre ventricules cérébraux, à l'intérieur du
cerveau, dans le canal central de la moelle spinale puis au-delà du tube
neural jusqu'au cul-de-sac dural.
Il est secrété par les plexus nerveux
choroïdes au niveau des ventricules latéraux, ventricule 3 et
ventricule 4 dans les hémisphères cérébraux
dérivant du tube neural encéphalique primitif.
Le liquide cérébrospinal absorbe et amortit les
mouvements ou les chocs qui risqueraient d'endommager le cerveau. Il est
également le liquide dans lequel sont évacuées les
molécules et les « déchets » provenant du
cerveau et joue également le rôle de protection immunologique.
Sa composition est ainsi supposée refléter
l'état physiopathologique du cerveau : inflammation, infection,
présence de molécules pharmacologiques, etc.
Le liquide cérébrospinal(LCS) circule librement
dans le système ventriculaire et dans les méninges, à
travers un circuit continu et ne présente pas de poche isolée de
liquide en stagnation, passant par les trous de Monro pour aller dans le
3e ventriculaire, traversant en suite l'acqueduc de Sylvius pour
arriver dans le 4e ventricule. De là, deux
possibilités s'ouvrent à lui : soit il descend dans le canal
de l'épendyme au centre de moelle spinale, soit il sort par l'ouverture
de Mangendie et les trous de Luschka au niveau du toit du 4e
ventricule pour passer dans l'espace sous-arachnoïdien. Puis il est
résorbé par le système veineux cérébral au
niveau des villosités arachnoïdiennes.
Son volume chez l'humain adulte estd'environ 140#177; 30
millilitres. La production du liquide cérébrospinal est
renouvelée entre trois et quatre fois en moyenne ou toutes les six
à huit heures. Sa pression normale (adulte normal allongé sur le
côté) est de 5 à 15 centimètres d'eau, en tout cas
inférieur à 20 centimètres d'eau. Elle oscille avec les
pulsations cardiaques (amplitude de 2 centimètres) et les cycles
respiratoires (amplitude de 4 centimètres). Elle augmente brusquement
lors des efforts à glotte fermée (relation directe avec la
pression veineuse centrale).
Si quelque chose (saignement, infection, tumeur...) fait
obstacle à son drainage, le LCS s'accumule dans les ventricules. Une
pression supérieure à 20 centimètres d'eau témoigne
d'une hypertension intracrânienne (HITIC). On appelle
hydrocéphalie une dilatation des espaces ventricules ventriculaires ou
sub-arachnoïdiens par hypertension du liquide cérébrospinal
qui les occupe normalement. Chez le nouveau-né (os du crâne non
soudés par des fontanelles), l'hydrocéphalie provoque une
augmentation du volume de la tête par extension, alors que chez l'adulte,
le LCS provoque des lésions cérébrales par compression.
(13)
II.4. LES NERFS
Un nerf est un organe de forme linéaire, présent
dans le corps de la plupart des animaux dont les mammifères et
l'homme.
En Neuro-anatomie, un nerf est un regroupement d'axones
distinct traversant un tissu. Les axones sont les structures composantes d'un
neurone.
La fonction principale d'un nerf est de transmettre un signal
ou stimulus a un autre, au sein d'un organisme pluricellulaire.
Selon les types de messages que les nerfs transmettent, on en
distingue deux catégories : nerfs sensoriels et nerfs moteurs.
· les nerfs sensitifs (ou voie afférente) font
remonter les informations depuis les récepteurs sensoriels somatiques
(situés dans la peau, les muscles...) et viscéraux jusqu'au
système nerveux central.
· les nerfs moteurs (ou voie efférente)
transportent la commande motrice depuis le système nerveux central vers
les effecteurs (muscles, glandes...) des systèmes somatiques ou
autonomes (contrôlant le coeur, les muscles de la cage thoracique,
l'estomac et les intestins, le foie, les reins et la vessie).
Certains nerfs peuvent être mixtes, constitués
à la fois de fibres sensorielles et motrices.
Chez l'homme, il existe 12 paires de nerfs crâniens au
niveau encéphalique, et 31paires de nerfs spinaux au niveau de la moelle
épinière.
§ 12 paires de nerfs crâniens et leurs
fonctions :
· I (sensoriel) : nerf olfactif,
nerf de l'odorat
· II (sensoriel) : nerf optique,
celui de la vision
· III (moteur et
végétatif) : nerf oculomoteur, pour la motricité
oculaire
· IV (moteur) : nerf
trochléaire ou pathétique, innerve le muscle oblique
supérieur au niveau oculaire
· V (mixte) : nerf trijumeau,
moteur pour les muscles masséters et sensitif pour les téguments
de la face
· VI (moteur) : nerf abducens,
innerve le muscle droit externe au niveau oculaire
· VII (mixte : sensoriel et
végétatif) : nerf facial, innerve les muscles de la mimique,
les deux-tiers de la langue (gout) ainsi que les glandes sublinguales et
submendibulaires
· VIII (sensoriel) : nerf
vestibulocochléaire ou auditif, assure l'audition et participe à
l'équilibre
· IX (mixte, sensitif, sensoriel et
végétatif) : nerf glossopharyngien, innerve le tiers
postérieur de la langue (gout) et le palais
· X (mixte : sensitif et
végétatif) : nerf vague ou pneumogastrique, assure la
digestion, fréquence cardiaque, fréquence respiratoire...
· XI (moteur) : nerf accessoire ou
spinal, innerve le muscle sterno-cléido-mastoïdien et le muscle
trapèze supérieur
· XII (moteur) : nerf hypoglosse ou
grand hypoglosse, innerve les muscles de la langue.
CHAPITRE DEUXIEME : LA MENINGITE
II.1 DEFINITION
La méningite est une inflammation aigüe ou
chronique des méninges, en particulier de la méninge molle,
d'origine le plus souvent infectieuse. Elle entraîne des modifications du
liquide cérébrospinal ou céphalorachidien et se manifeste
cliniquement par le syndrome méningé(6)
II.2 ETIOLOGIE
La méningite est souvent causée par :
- les bactéries,
- le virus,
- le champignon.
II.3 TYPES DE MENINGITES
Il existe deux grands types de méningites
infectieuses : des méningites virales,
bénignes le plus souvent spontanées, et
bactériennes, plus dangereuses et qui doivent
être soignées d'urgence. Les méningites bactériennes
dues au méningocoqueNeisseriamenigitidis imposent un traitement de
l'entourage du patient en raison de sa nature contagieuse.
II.3.1 MENINGITE BACTERIENNE
La méningite bactérienne est causée par
une bactérie. Forme la plus grave, elle nécessite une prise en
charge urgente. Plusieurs bactéries peuvent être en
cause :
§ Méningites à
méningocoques : Elle est causée par une
bactérie qui se transmet par inhalation de gouttelettes de salive
projetées dans l'air par le nez et la gorge d'une personne
infectée. Il existe plusieurs types de méningocoques : B et
C. dans la majorité des cas en France, plus rarement A, Y et W135. La
méningite à méningocoques est une pathologie grave
nécessitant une prise en charge d'urgence.
§ Méningite à
pneumocoques : Elle est liée à une bactérie
dénommée streptococcus pneumoniae. Le mode de
contamination est similaire à celui de la méningite à
méningocoques, sachant que la bactérie peut être transmise
également par contact avec les objets souillés.
§ Méningite tuberculeuse :
Elle est provoquée par le bacille de Koch, la même bactérie
que la tuberculose.
Des nombreux autres bactéries peuvent être
impliqués dans les autres types de méningites
bactériennes, qui représentent environ dix pourcent (10%) des
cas : haemophilusinfluenzae (chez le nourrisson),
streptocoque B, Escherchia coli, Listeria monocytes (chez
l'enfant) et Staphylocoque doré (le plus souvent dans
le cadre d'une infection contractée en milieu hospitalier, après
un geste opératoire notamment).
II.3.2 MENINGITE VIRALE
La méningite virale correspond à une
inflammation des méninges provoquée par un virus. Les
méningites virales, beaucoup plus fréquentes, sont
bénignes et d'évolution spontanément favorables. De
nombreux virus sont en cause : Entérovirus,
Adénovirus et Mononucléose infectieuses, rougeole,
Rubéole, Varicelle etc. Le traitement est essentiellement
symptomatique (antalgique).
§ Méningite herpétique :
est provoquée par le virus herpès simplex (HSV), peut
être particulièrementsévère et provoquer des
hallucinations et un comportement agressif.
§ Méningite lymphocytaire ou
méningite aigue curable, ou encore maladie d'Amstrong :
elle est le plus souvent due à une infection par le virus des oreillons
ou un adénovirus.
II.3.3 MENINGITE FONGIQUE
Causée par un champignon, elle est moins
fréquente mais très sévère. Le principal champignon
à l'origine de ce type de méningites est
cryptococcusneoformans, en particulier chez les patients
atteints de sida.(14)
II.4 PHYSIOPATHOLOGIE
La survenue d'une méningite suppose que l'agent
pathogène soit capable d'envahir l'espace sous arachnoïdien et d'y
produire une inflammation. Ceci suppose que les bactéries et le virus
responsables des méningites soient capables de franchir de façon
sélective la barrière hémato-méningée. Les
mécanismes en cause sont méconnus. Ce pendant deux
élèments semblent acquis : 1o les
bactéries méningitogènes doivent être capables
d'induire des bactériémies ou des septicémies ;
2o une interactionétroite aux cellules endothéliales
des capillaires neuro-méningés est indispensable. Les
élèment ultérieurs qui font suite l'effraction des
bactéries et des virus dans le liquide céphalorachidien et qui
sont responsables de la survenue d'une inflammation sont mieux connus et en
rapport avec une production locales des cytokines (TNF et IL1 surtout). Cette
production de cytokines est secondairement responsable de l'activation de
l'endothélium qui est nécessaire à la margination et
diapédèse leucocytaire ou leucopédèse. (15)
II.5 SYMPTOMES
La méningite bactérienne et la méningite
virale ont souvent les signes cliniques communs qui sont : -signes
fonctionnels ; - signes physiques ; et syndrome
méningé.
II.5.1 SIGNES FONCTIONNELS
Ø Les céphalées constituent le signe le
plus évocateur, le plus constat et le plus précoce. La
céphalée se traduit par une douleur chronique partout dans la
tête et dans le cou, fièvre irrégulière (souvent la
nuit), troubles de conscience ou de vigilance, ou coma profond, paralysie des
nerfs crâniens, tremblement, myoclonies...
Ø Les vomissements sont plus inconstants mais
précoces, faciles, en jets, sans rapport avec les repas,
provoqués par les changements de position ;
Ø le troisième élèment du
trépied méningitique classique, la constipation est très
inconstante et d'intérêt pratique limité.
II.5.2 SIGNES PHYSIQUES
Ø La raideur méningée constitue une
contracture de défense des muscles para vertébraux en rapport
avec la douleur secondaire à l'inflammation des
méninges ;
Ø Signe de Kerning : limitation de
l'élévation des membres inférieurs, impossibilité
de fléchir les cuisses sans fléchir les genoux lorsqu'on met le
malade en position assise ou lorsqu'on élève les deux membres
inférieurs du malade couché ;
Ø Signe de Brudzinski : flexion involontaire des
membres inférieurs à la flexion forcée de la nuque (ce
signe peut être physiologique chez le nourrisson, mais pathologique chez
le grand et petit enfant. (16) ;
Ø Signe du lange : le nourrisson étant
allongé sur une couche, on soulève l'enfant
légèrement par les deux pieds, de façon à soulever
les fesses (comme si on voulait changer le lange) et on observe si la nuque
fléchit (normalement) ou non (rigidité de la nuque) ;
Ø Signe « Pieds-tête » :
on approche les deux pieds joints de l'enfant couché, de façon
à ce qu'ils touchent son front. Si la manoeuvre n'est pas possible sans
que l'enfant pleure ou si l'on rencontre une résistance, une irritation
méningée est plus que probable.
En outre, la méningite causée par le
méningocoque peut se différencier des autres lorsque survient une
éruption pétéchiale (petites taches pourpres non
effaçables à la vitro pression) d'extension rapide et pouvant
précéder les autres signes. Cette éruption est
localisée sur le tronc, membres inférieurs, conjonctives et
parfois les mains.
ü COMMENT DIFFERENCIER DEVANT UN SYNDROME
MENINGE, UNE MENINGITE ET UNE HEMORAGIE MENINGEE ?
Le syndrome méningé reconnu, le problème
est de différencier l'hémorragie méningée d'une
méningite. En faveur d'une hémorragie méningée
plaide la brutalité du débit, l'absence de fièvre
(possible d'élévation à 38oC après
quelques heures). En faveur d'une méningite, la moindre brutalité
du débit, la présence d'une fièvre à
39-40o C avec frissons, sueurs et myalgies, la notion d'une
épidémie, d'autres signes infectieux : diarrhée,
rhino-pharyngite. Le caractère fébrile du syndrome
méningé est souvent évident sauf en cas de prise
d'antipyrétique (aspirine) qui masque l'élévation de la
température. (17)
II.6. DIAGNOSTIC
Un nouveau-né infecté ne présente pas le
tableau classique, bien connu chez l'adulte et le grand enfant. On ne fera le
diagnostic que grâce aux données de l'anamnèse et à
l'observation attentive d'un ensemble de signes cliniques discrets. ( 16 )
ü PONCTION LOMBAIRE
Chez l'enfant elle s'impose au moindre doute et est facile
à réaliser (avec une aiguille épicrânienne). On
prélève le minimum de liquide : on compte les
élèments et effectue si possible une coloration de Gram ou on
peut faire la réaction de Pandy à l'acide phénique pour
doser l'albuminorachie. (18)
Elle se réalise au niveau du cul-de sac lombaire entre
L4 et L5 ou L3-L4, ou encore L5-S1. L'espace L4-L5 se repère sous une
ligne horizontale rejoignant les deux crêtes iliaques. Le malade est
assis courbé en avant (dos rond) ou couché. Les règles
d'asepsie doivent être appliqués et respectées
(désinfection, port de gants).
La ponction lombaire est contre indiqué en cas de
traitement anticoagulant qui pourrait créer un hématome
extra-dural rachidien et si le taux de plaquettes est anormalement bas.
On tiendra compte pour l'interprétation des
résultats de l'aspect du liquide, de sa composition cytologique et de
l'analyse chimique (protéinorachie, glycorachie, chlorurachie) :
o Si le liquide cérébrospinal est
hémorragique on pense à l'hémorragie
méningée, mais aussi aux certains cas de méningites
bactériennes, tuberculeuse et dans la méningo-encéphalite
herpétique ;
o Si le LCS ou LCR est clair : sa composition
cytochimique est normale ; c'est la méningite lymphocytaire.
(17)
II.7. FACTEURS DECLACHANT
- Séjourner dans le pays où la maladie est
répandue (dans plusieurs pays de l'Afrique Subsaharienne) ;
- Fumer la cigarette ou être exposé à la
fumée secondaire ;
- Etre fatigué ou stressé à chaque
moment, affaibli le système immunitaire ;
- Avoir des contacts intimes avec une personne infectée
(échange de salive par des baisers) ;
- Echange de rouge à lèvres ;
- Echange de verre de nourriture.
II.8 MECANISME ET VOIE D'INFECTION BACTERIENNE ET VIRALE
CHEZ LE NOUVEAU-NE
v Avant la naissance : La voie hématogène
et transplacentaire, on sait que les circulations maternelle et foetale sont
normalement séparées. Mais des lésions planétaires
de type `'plancetile'' peuvent expliquer le passage des germes à partir
du sang de la mère qui fait une septicémie au moins
passagère.
v Pendant l'accouchement : Les membranes rompues, surtout
avant le début du travail, permettent la contamination du liquide
amniotique. Mais cette rupture précoce peut aussi être
conséquence d'une infection de l'amnios avant tout travail. Le foetus se
contamine en avalant le liquide infecté soit par voie cutanée, ou
respiratoire, ou encore lors de son passage à travers le canal
génital.
v Après l'accouchement : Ce sont les infections
venant de l'extérieur, soit de la mère mais plus souvent à
partir du matériel ou du personnel soignant ayant des affections banales
de la peau ou des voies respiratoires ou porteurs des germes saprophytes. Les
mains du personnel transportent souvent des germes banaux d'un enfant à
l'autre.
Tous les enfants contaminés ne font heureusement pas
une septicémie. Les signes d'appel ne sont pas spécifiques. Les
signes respiratoires sont plus fréquents ou encore les signes
neurologiques en cas de méningite. (18)
II.9. CONSEQUENCES ET/ OU COMPLICATIONS
Plusieurs complications graves peuvent survenir au cours de
l'évolution précoce de la maladie ou tardif de la maladie.
L'infection peut conduire à un sepsis avec syndrome de
réponse inflammatoire systémique (tachycardie, fièvre,
polypnée), une hypotension artérielle. Cette hypotension peut
survenir rapidement, notamment en rapport avec une infection à
méningocoque, et définissant un sepsis sévère voire
une insuffisance circulatoire aigüe ou choc septique. En suite peut
survenir une coagulation intravasculaire disséminée qui peut
à la fois gêner la circulation et favoriser
l'hémorragie.
Lorsque le méningocoque ou le pneumocoque sont en
cause, une hémorragie des glandes surrénales peut conduire au
syndrome de WATERHOUSE-FRIDERCHSEN qui, correspond à une inflammation
des glandes surrénales provoquant une insuffisance surrénalienne,
souvent fatal. Une méningite peut induire un oedème
cérébral qui peut engendrer une hypertension intracrânienne
(HITC). Ceci peut se traduire par une perte de conscience, une perte de
reflexe pupillaire, ou une rigidité corporelle. Cette inflammation peut
également gêner la circulation de LCS et engendrer une
hydrocéphalie. ( ) Une crise d'épilepsie peut survenir pour de
multiples raisons, telles qu'une hypertension intracrânienne ou la
présence d'une inflammation localisée. L'inflammation des
méninges peut provoquer une anomalie des nerfs crâniens (nerfs
essentiellement à la destination de la face et du cou et
impliqués par exemple dans le mouvement des yeux, la mimique ou
l'audition) ( ). L'encéphalite, vascularite ou une thrombose veineuse
cérébrale peuvent survenir et se traduire par sensation des
faiblesses, des troubles sensitifs ou des mouvements anormaux.
II.10. PRISE EN CHARGE
II.10.1. PRISE EN CHARGE PARA CLINIQUE
La prise en charge para clinique de la méningite est
l'analyse et interprétation de l'aspect du liquide
cérébrospinal issu de la ponction lombaire. (17)
II.10.2. PRISE EN CHARGE CLINIQUE
La prise en charge clinique repose sur le moyen et techniques
utilisés par le médecin dans le but de guérir le
patient.
II.10.2.a Prise en charge de la Méningite
bactérienne :
Son traitement consiste en l'administration d'une
céfotaxime ou ceftriaxone (céphalosporine de troisième
génération).
En cas de la méningite à pneumocoque :
céfotaxisme à la dose de 300 mg/Kg/j en association avec la
vancomycine à la posologie de 60 mg/Kg/j pendant les deux premiers
jours. Quatre fois par jour. Le traitement est ensuite adapter en fonction des
résultats de l'antibiogramme. Si le pneumocoque est de
sensibilité normale à la pénicilline, le traitement est
poursuivi par céfotaxime à une posologie plus faible de 200
mg/Kg/j, la vancomycine est arrêtée. Si l'antibiogramme trouve un
pneumocoque à sensibilité anormale à la
pénicilline, la bi antibiothérapie est poursuivie.
L'efficacité du traitement est contrôlée
systématique par une ponction lombaire dans les 48 heures.
En cas de Purpura fulminans : céftriaxone, 50
à 100 mg/Kg/j (ne pas dépasser 1 gramme chez l'enfant, 1 à
2 grammes chez l'adulte), céfotaxamine par voie intramusculaire ou
intraveineuse, 50mg/Kg/j sans dépasser 1 gramme chez l'enfant ; 1
gramme chez L'adulte ; - à défaut amoxicilline par voie
intraveineuse ou intramusculaire, 20 à 50 mg/Kg/j sans dépasser
un gramme (1g).
Le pronostic de la méningite bactérienne
dépend de la rapidité avec laquelle l'enfant est traité
convenablement.
En outre le traitement prophylactique s'applique à
l'entourage proche du patient atteint de méningite à
Neisseriameningitidis. Ce traitement repose sur la rifampicicine. En cas de
contre-indication, la spiromycine peut être utilisée. On peut
aussi utiliser ou proposer une vaccination selon le type de
méningocoque. Ce sont des vaccins polysaccharidiques efficaces
après l'âge de deux ans et qui concernent les sérotypes A,
C, W135, Y.
Le Prevenar est le premier vaccin antipneumococcique
destiné à l'immunisation active des nourrissons et des jeunes
enfants, âgés de deux mois, contre les maladies invasives
causées par les sérotypes 4, 6B, 9V, 18C, 19F et 23F de
streptococcus pneumoniae.
Ce vaccin doit être administré par injection
intramusculaire au niveau de la face antérolatérale de la cuisse
chez les nourrissons, ou au niveau du muscle deltoïde chez les jeunes
enfants.
ü Schéma vaccinal
- Chez les nourrissons de moins de 6 mois : 3 doses de
0,5 ml, la première dose étant administrée à
l'âge de 2 mois, avec un intervalle d'au moins 1 mois entre les doses.
une quatrième dose est recommandée au cours de la deuxième
année de vie.
- Chez les nourrissons de 7 à 11 mois : 2 doses de
0,5 ml, chacune avec un intervalle d'au moins un mois entre les doses. Une
troisième dose est recommandée au cours de la deuxième
année de vie.
- Chez les enfants âgés de 12 à 23
mois : 2 doses de 0,5 ml, chacune, avec un intervalle d'au moins deux mois
entre les doses. Une troisième dose est recommandée au cours de
la deuxième année de vie. ( )
II.10.2.b. Méningites Virales :
Les méningites virales ne nécessitent
habituellement aucun traitement particulier et guérissent
spontanément en trois à huit jours, la ponction lombaire permet
de différencier la méningite virale et une méningite
suppurée. Son traitement n'est pas spécifique, mais repose sur
traitement symptomatique.
DEUXIEME PARTIE: APPROCHE PRATIQUE
CHAPITRE TROISIEME : CADRE DE RECHERCHE
III.1 MILIEU D'ETUDE
III.1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le service de pédiatrie de l'Hôpital
Général de Référence de Kabinda nous a servi de
cadre de recherche.
L'HGR/Kabinda est situé en République
Démocratique du Congo, dans la Province de Lomami, ville de Kabinda. On
le délimite de la manière suivante :
o Au nord par la paroisse catholique, Sainte Marie ;
o Au sud par l'institut de technique médicale de
Kabinda ;
o A l'Est par le camp des médecins ;
o A l'Ouest par la communauté des béatitudes.
III.1.2 SITUATION HISTORIQUE
En l'an 1938, l'hôpital général de
référence saint Camille de Kabinda avait vu le jour.
Comme étant dans l'époque coloniale en
République Démocratique du Congo, cette structure sanitaire fut
scindée en deux :
1. Hôpital pour les blancs : qui fonctionna dans
les bâtiments actuels de la mairie de Kabinda,
2. Le second hôpital fut pour les congolais dont les
bâtiments actuels de l'institut Kabinda eu servi de cadre.
Vers l'année 1954, l'hôpital saint Camille fut
déplacé de ces bâtiments près cités pour son
emplacement actuel au quartier Yakasongo dans la commune de Kajiba/ville de
Kabinda d'où les travaux de sa construction seront
réalisés entre les années 1955-1957 ; financés
par le fonds belge.
Juste à l'accession du Congo à
l'indépendance, cet hôpital a commencé à fonctionner
sous la gestion du pays, et changeant d'appellation, devenant ainsi Centre
Médical Congo-belge (CMC).
En 1982, il eut rupture du dépôt central des
médicaments pharmaceutiques, conduisant au ralentissement et à
l'inaccessibilité aux soins de santé appropriés. C'est
ainsi que son excellence monseigneur l'évêque Matthieu KANYAMA du
diocèse de Kabinda signa des conventions avec l'Etat congolais pour
gérer cet hôpital comme toute autre institution catholique de son
diocèse. Jugée recevable sa demande, Matthieu KANYAMA fit venir
de la France une équipe des médecins catholiques de la
communauté de l'agneau, actuellement communauté de
Béatitude, dont il confia à son tour la responsabilité de
cette structure sanitaire.
III.2 POPULATION D'ETUDE
Elle est constituée par les enfants de 0 à 59
mois ayant étés hospitalisé pour méningite à
l'HGR/Kabinda dans son service de pédiatrie.
III.3 MATERIELS ET TECHNIQUES
Pour aboutir à l'élaboration de ce travail, la
revue documentaire nous en a servie :
§ Les fiches de récolte de données
résumant le protocole d'étude, contenant les paramètres
nécessaire à notre étude ;
§ Les registres des patients du service
pédiatrique ;
§ Les dossiers médicaux ;
§ Les registres de laboratoire.
III.4 ECHANTILLONAGE
L'étude rétrospective descriptive et
transversale allant du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2019
basée sur la technique documentaire nous a permis de récolter
130 cas de méningite sur un ensemble de 3245 patients
hospitalisés en pédiatrie. Il s'agit d'un échantillonnage
non probabiliste exhaustif ; tous les cas de méningite sont pris en
compte.
III.5 CRITERES DE SELECTION
III.5.1 CRITERES D'INCLUSION
ü Avoir un diagnostic de méningite,
ü Avoir été hospitalisé pour
méningite dans le service de pédiatrie pendant la période
d'étude à l'HGR/Kabinda.
III.5.2 CRITERES D'EXCLUSION
- Tout patient présentant d'autres pathologies que la
méningite durant cette même période d'étude,
- Tout patient dont le dossier médical ne contient pas
certains paramètres nécessaires à notre étude.
III.6 PARAMETRES D'ETUDE
Les paramètres ci-après ont été
étudiés :
ü Fréquence,
ü Age,
ü Sexe,
ü Lieu de provenance,
ü Signes cliniques et fonctionnels, ou plaintes à
l'admission,
ü Aspect du liquide céphalorachidien,
ü Evolution de la méningite,
ü Traitement.
ü Durée d'hospitalisation
CHAPITRE QUATRIEME : PRESENTATION ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Tableau I. Répartition des cas selon la
fréquence
Pathologies
|
Effectif
|
%
|
Méningites
|
130
|
4
|
Autres pathologies
|
3115
|
96
|
Total
|
3245
|
100
|
Durant la période d'étude, sur 3245 enfants
admis en pédiatrie de l'HGR/Kabinda, 130 cas de méningite ont
été répertoriés soit une fréquence de
4,00%.
Tableau II. Répartition des cas selon le
sexe
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Masculin
|
80
|
61,5
|
Féminin
|
50
|
38,5
|
Total
|
130
|
100
|
Ce tableau montre une proportion importante avec
méningite chez les garçons (80 cas sur 130 ; soit 61,5%)
plutôt, chez les filles (50 cas ; soit 38,5%).
Tableau III. Répartition des cas selon l'Age des
patients
Age (en mois)
|
Effectif
|
%
|
? 1mois
|
18
|
13,84
|
1-6 mois
|
60
|
46,15
|
7-12 mois
|
40
|
30,76
|
13-59 mois
|
12
|
9,23
|
Total
|
130
|
100
|
Les enfants d'âge compris entre 1 à 6 mois
constituaient une proportion plus importante de méningite (6O cas ;
soit 46,15%)
Tableau IV. Répartition des cas selon la
provenance
Provenance
|
Effectif
|
%
|
Kabinda ville
|
40
|
30,8
|
Hors Kabinda
|
90
|
69,2
|
Total
|
130
|
100
|
Il ressort de ce tableau que, les malades souffrant de la
méningite venant en dehors de la ville de Kabinda étaient
nombreux (90 sur 130 cas ; soit 69,2%) et la ville de Kabinda 40 cas soit
30,8%
Tableau V. Répartition des cas selon les
plaintes à l'admission
Plaintes
|
Effectif
|
%
|
Fièvre
|
130
|
100
|
Vomissement
|
60
|
46,15
|
Céphalées
|
130
|
100
|
Constipation
|
30
|
23,07
|
Agitation
|
80
|
61,5
|
Ce tableau montre que les céphalées et la
fièvre étaient les signes fonctionnels faisant plainte de la
méningite et sont souvent couplés (130 sur 130cas ; soit
100%).
Tableau VI. Répartition des cas selon l'aspect
du L.C.R
Aspect macroscopique
|
Effectif
|
%
|
Clair
|
50
|
38,5
|
Trouble/purulent
|
70
|
53,8
|
Hémorragique
|
10
|
7,7
|
Total
|
130
|
100
|
Plus de la moitié des cas, l'aspect du LCR
était trouble/purulent (70 sur 130 cas ; soit 53,8%).
Tableau VII. Répartition des cas selon le
traitement
Traitement
|
Effectif
|
%
|
C3G+ Aminoside
|
89
|
68,4
|
C3G+ Aminoside+ Ampicilline
|
75
|
57,7
|
Corticoïdes
|
68
|
52,3
|
Perfusions
|
20
|
15,4
|
Diazépam
|
46
|
35,4
|
Phénobarbital
|
40
|
30,7
|
Transfusion
|
7
|
5,3
|
Ce tableau indique que, l'association de C3G+
Aminoside était la plus utilisée dans 68,4% des cas.
Tableau VIII. Répartition des cas selon
l'évolution
Evolution
|
Effectif
|
%
|
Bonne (guérie)
|
100
|
76,9
|
Complications
|
10
|
7,7
|
Décès
|
20
|
15,4
|
Total
|
130
|
100
|
Ce tableau montre qu'il y a peu de cas des complications de
méningite (10 sur 130 cas ; soit 7,7%) par rapport aux
décès (20 cas sur 130 ; soit 15,4%)
Tableau IX. Répartition des cas selon la
durée d'hospitalisation
Jours (séjour)
|
Effectif
|
%
|
? 7
|
40
|
30,8
|
7-14
|
80
|
61,5
|
>14
|
10
|
7,7
|
Total
|
130
|
100
|
C'était dans l'intervalle des jours compris entre 7 et
14 jours qu'il y'avait amélioration chez les enfants à
méningite (80 cas ; soit 61,5%).
DISCUSSION
Dans la présente étude, la fréquence
hospitalière de la méningite est de 4,00%.
Nos résultats se rapprochent de ceux trouvés par
LUCHT et al, qui ont noté une fréquence hospitalière de
2,18% en 2006 et 2,77% en 2007 (France 2009). LUBOYA et al ont trouvé
une fréquence légèrement supérieure, de 4,5%.
Dans notre étude, la tranche d'âge de 1-6mois
était majoritaire dans 46,15% des cas. Ces résultats sont
superposables à ceux trouvés par LUBOYA et al ; l'âge
moyen dans sa série était de 18 mois et plus de 76% des patients
étaient âgés d'au moins 12 mois. Ce résultat
s'expliquerait par e fait qu'a cette période se développe
progressivement l'immunité propre à l'enfant, il se produit une
baisse d'anticorps maternels, et le nourrisson est le plus vulnérable
aux infections.
Dans notre série, le sexe masculin prédomine
avec 61,5% des cas. Ces résultats sont semblables à ceux
trouvés par d'autres auteurs dont, LUBOYA et al 51,9% avec un sexe ratio
de 1,1 en faveur du sexe masculin. Cependant DIABATE a noté une
répartition égale des cas selon le sexe (50%) contrairement
à la littérature qui note une prédominance masculine mais
sans explication scientifique jusque-là.
Par contre, Odon KABUE note ici une légère
fréquence du sexe féminin avec 53,8% des cas contre 41,1% des
cas.
Il ressort dans cette étude que, la fièvre
était la plainte à l'admission et signe fonctionnel
rencontré chez tous les patients (soit 100% des cas), les
céphalées (100%), agitation (61,5%), vomissement (46%). DIABATE
a noté que chez le nourrisson et le petit enfant, la fièvre, les
vomissements, les diarrhées et les troubles de conscience étaient
les signes fonctionnels les plus fréquemment rapportés par les
patients.
La présente étude rapporte que dans 53,8% des
cas, l'aspect du LCR était trouble/purulent. L'aspect du LCR
après une ponction lombaire est diversement rapporté par
différents auteurs. Odon KABUE dans son étude a trouvé que
l'aspect du LCR avait donné 69,2% des cas de LCR à liquide
trouble et purulent contre 30,7% des cas de LCR moins clairs.
Dans notre étude, le traitement était en
fonction des tranches d'âge ; les patients ont reçu les
différentes molécules, seules, soit en association tels
que : C3G, C3G+Aminosides dans 68,4% de cas et
C3G+Aminosides+Ampicilline dans 57,7% de cas.
Youssouf K a noté l'utilisation d'une
céphalosporine de 3ème génération seule
dans 62% des cas et moins souvent l'association de céphalosporine de
3ème génération+Aminosides (31%).
Enfin, plus de la moitié de cas de la méningite
(76,9%) ont été guéris contre 15,4% de
décès. Ce résultat est semblable à celui d'Odon
KABUE qui a noté 70,7% de guérisons.
CONCLUSION
En conclusion, les méningites constituent un
réel problème de santé publique sous toutes ses formes.
Les enfants d'au moins 12 mois sont les plus victimes de la
méningite avec une prédominance masculine.
Malgré le traitement, le taux de létalité
reste élevé. D'où il est nécessaire de combattre
les présumés germes responsables de la méningite
plutôt qu'attendre leur apparition dans un organisme pour les traiter.
Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on.
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8. Cours de Pathologie Générale, G1 ISTM
BUKAVU 2016
9. Cours de Santé Publique, G2 SBM,
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10. Cours d'Embryologie Spéciale, G3 SBM, UOM,
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|