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La rdc et le dilemme de securité : etude comparative entre la deuxième et la troisième république


par Didier CHIGANGU MUNGUAKONKWA
Université Officielle de Bukavu  - Licence en Relations Internationales  2018
  

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SECTIONII :LA SÉCURITÉ PENDANT LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE

Paragraphe 1 : La sécurité offerte par les États Unis d'Amérique

Le Congo-Zaïre bénéficiait de la grande considération des États-Unis d'Amérique comme un territoire qui dans le contexte de la guerre froide, pour lui servir de barrière contre l'expansion du communisme déjà installé en Angola. C'est dans ce contexte que s'est vite cru la sécurité du Zaïre qui sans aucune doute était une oeuvre toute particulière des États-Unis. Cela a pu permettre le président Mobutu de préserver l'intégrité du territoire ; renforcer les capacités militaires vis-à-vis desÉtats voisins et aller à s'ingérer dans les politiques de ces différents États environnent.

Le secteur de sécurité était ainsi bien structuré et organisé à tel point que le Zaïre était à même d'envoyer les commandos mercenaires intervenir dans un État, surtout de larégion oùil y a trouble contre la sécurité. C'est le rôle même du gendarme qu'il jouait au compte américain.Sur le plan militaire toujours le Zaïre comptait parmi les grands de l'Afrique disposant des militaires les mieux formé et entrainés, cela a dû lui offrir une grande estime sur le plan régional et voir même sur l'ensemble de la Communauté Internationale.

Avec la disparition de l'Union Soviétique, vers les années 1989-1990, la configuration internationale va changer quittant de la bipolarisation vers un monde unipolaire. Ainsi, Les dictatures militaires sur le continent sont, malgré elles, contraintes d'abdiquer et de laisser un peu plus d'espace au pouvoir législatif car ne bénéficiant plus d'une protection maximale de l'un de deux blocs. Commence alors en RDC une nouvelle période de crise politique, aggravée par une économie déjà affaiblie de Mobutu, le non-respect de la représentation géoethnique dans l'armée, la dictature s'obstine au pouvoir et n'envisage aucune alternance politique jusqu'à l'entrée en scène d'une opposition armée, soutenue de l'intérieur par la population et de l'extérieur par le Rwanda, l'Ouganda et certains acteurs du Nord.

Paragraphe 2 : Le bouclier de la dictature et le monopartisme politique comme moyen de sécurité

Domaine privé du roi Léopold II sous l'appellation de l'État Indépendant du Congo (E.I.C, 1885-1908), puis colonie belge (1908-1960), la RDC a accédé à l'indépendance le 30 juin 1960 au terme d'une période politique agitée entre l'élite politique Congolaise et la métropole (la Belgique)60(*). Pendant la colonisation, la force publique avait pour rôle essentiel l'implication de la colonie et protection des intérêts de cette dernière par la force.

Au lendemain d'une indépendance politique arrachée à contrecoeur à la Belgique, le Congo est entré dans une première période chaotique (1960-1965), marquée par des rébellions armées Mulélistes contre l'armée nationale congolaise jusqu'au coup d'État militaire du 24 novembre 1965 qui a porté le général Mobutu au pouvoir.

Pour asseoir son pouvoir, Mobutu s'est appuyé sur l'armée, baptisée « Forces Armées Congolaises » (FAC), instaurant une dictature militaire, un monopartisme politique où les pouvoirs de l'État étaient organisés au sein d'un unique parti, le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR, 1967-1990), parti-État. Durant cette période, le pouvoir législatif, appelé conseil législatif, fondu en un parti, n'avait aucun pouvoir de contrôle effectif sur les forces de sécurité en commençant par les FAC devenues Forces Armées Zaïroises (FAZ, 1971-1997), et sur les divers services de renseignement existants.

Période de pleine guerre froide, malgré la volonté ou non du président Mobutu de se prononcer sur l'attachement à l'un de deux blocs, il s'est trop vite trouvé aligné au côte du bloc capitaliste qui avait les États-Unis comme super grand, ces derniers lui offrirent toutes les possibilités d'avoir une grande influence sécuritaire sur toute l'Afrique centrale, de l'Est et sur certains pays de l'Afrique australe.

Cette configuration géostratégique du Zaïre lui offrait une sécurité effective au regard de tous ces pays dans lesquels il intervenait à l'avantage du capitalisme américain comme l'État gendarme de l'Afrique.

Boucliers de la dictature, rattachés directement à la présidence de la République, les services de renseignement avaient pour mission essentielle de rechercher des renseignements sur les personnes et les activités jugées subversives pour la sécurité du régime. Dans ces conditions, il n'était évidemment pas possible de s'étendre sur un quelconque contrôle démocratique du secteur de la sécurité reposant sur la responsabilité et la transparence des services de sécurité vis-à-vis du peuple et de ses représentants.

Bien au contraire, et comme ce fut le cas pendant la période coloniale, les forces de sécurité s'étaient renforcées en procédant à la répression de la population, créant ainsi un fossé toujours difficile à combler à ce jour.

Dans un tel contexte, la quasi-totalité des activités militaires et de renseignement étaient considérées comme secret-défense. Toute idée de responsabilité était ignorée, compte tenu de la suprématie de l'armée et des autres services de sécurité, fers de lance de dictature, sur toutes les autres institutions.

Par ailleurs, concernant le rôle du parlement dans le contrôle du secteur de la sécurité dans un contexte de dictature, Boubacar Ndiaye écrit : «... Ce type de régime politique était caractérisé par une concentration excessive du pouvoir au niveau de l'exécutif, voire entre les mains d'un seul homme. En conséquence, le rôle du parlement consistait essentiellement à entériner et valider les décisions généralement prises ailleurs, pratiques reflétant la notion de « parlement de chambre d'enregistrement ».61(*)  Ceci était encore plus vrai lorsque les décisions concernaient les forces armées, et de sécurité, ou d'une manière générale, la défense ou la sécurité. Celles-ci étaient censées être le domaine réservé du chef de l'État, de ses conseillers en matière de sécurité, et des hauts gradés des forces armées. »

Par ailleurs, dès lors que les représentants du peuple n'exerçaient pas de contrôle sur le secteur, il va de soi que la société civile était mise à l'écart de la gouvernance démocratique.

En fait, cette société est constituée des organisations oeuvrant au sein du MPR. Ces organisations rentrent, pour la plupart, sous l'appellation d'Organisations Non Gouvernementales de Développement (ONGD), dont les principales activités sont la lutte contre la malnutrition, le développement de l'agriculture et les activités culturelles. L'implication de la société civile dans la gouvernance démocratique est récente.

En effet, elle remonte au lendemain de l'ouverture de la sphère politique dans les années 1990. Plus récent encore est l'engagement de la société dans la surveillance démocratique du secteur de la sécurité. Ces brèches ouvertures ou multipartisme sont renforcées par le vent de la démocratie qui balaie le continent africain.62(*)

* 60 Banza Malale, Les aspects juridiques dans les enjeux des crises congolaises ; des origines à nos jours (1860-2006), Kinshasa, Presse Universitaire du Congo, 2011, p. 32-42.

* 61B.Ndiaye, « Du rôle du pouvoir parlementaire dans la réforme du système de sécurité en Afrique post-autoritaire », In Acte de la conférence sur l'expérience de la RSS en Afrique, African Security sector Network, Kinshasa, Juin 2009, p.6

* 62O.Lanotte, République démocratique du Congo, guerres sans frontières : De Joseph Désiré Mobutu à Joseph Kabila, Ed. GRIP-COMPLEXE, Bruxèlles, 2003, p.105

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry