ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE
UOB
UNIVERSITÉ OFFICIELLE DE BUKAVU
BP : 570/BUKAVU
FACULTÉ DE SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
DÉPARTEMENT DES RELATIONS
INTERNATIONALES
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LE DILEMME DE
SÉCURITÉ : ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE LA DEUXI?ME ET LA
TROISI?ME RÉPUBLIQUE
Par CHIGANGU MUNGUAKONKWA Didier
Mémoire présenté et défendu en vue
de l'obtention du diplôme de licence en Relations Internationales.
Année académique 2017-2018
Première session
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET
UNIVERSITAIRE
UOB
UNIVERSITÉ OFFICIELLE DE BUKAVU
BP : 570/BUKAVU
FACULTÉ DE SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
DÉPARTEMENT DES RELATIONS
INTERNATIONALES
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LE DILEMME DE
SÉCURITÉ : ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE LA DEUXI?ME ET LA
TROISI?ME RÉPUBLIQUE
Par CHIGANGU MUNGUAKONKWA Didier
Mémoire présenté et défendu envue
de l'obtention du diplôme de licence en Relations Internationales.
Directeur : Professeur Lwamba Muganza Justin
Encadreur : CT. Amani Byenda Adolphe
Année académique 2017-2018
Première sessionÉPIGRAPHE
« L'histoire ne connaît que de rares exemples de la
gratitude des souverains. Mais, seul, un patriote néo bourgeois pouvait
espérer compter sur la gratitude d'incendiaires et d'assassins
révolutionnaires, de ces hommes qui se sont enrichis en spoliant le
peuple, de ces traîtres à la nation... »
« ...Si l'État actuel doit jamais faire appel
à ces formations entraînées, il ne le fera pas pour
défendre les intérêts nationaux à
l'extérieur, mais seulement pour la défense des oppresseurs de la
nation, malgré la fureur générale du peuple trompé,
trahi et vendu, qui éclatera peut-être un jour»
Adolf Hitler, dans mein-kampf (mon
combat)
REMERCIEMENTS
C'est alors au terme de notre Cycle de licence en Relations
Internationales à l'Université Officielle de Bukavu (UOB), qu'il
parait opportun de remercier et d'exprimer notre gratitude à toute
personne qui nous a aidé d'une manière ou d'une autre dans la
réalisation de ce travail. Nous remercions infiniment le Professeur
LWAMBA MUGANZA Justin notre directeur, pour son sens de responsable
scientifique et son souci pour notre formation. Malgré ses
énormes tâches, il a accepté d'assurer la direction de ce
travail.
Nous ne pouvons pas rester muet pour remercier
également le Chef de Travaux AMANI BYENDA Adolphequi nous a
orienté dans les lignes de conduite scientifique et a fait de ce travail
un échelon de la connaissance.
Les témoignages de notre gratitude s'adressent aussi
à tous les professeurs, chefs de travaux et assistants de la
faculté des sciences sociales politiques et administratives de l'UOB
ainsi qu'a tout le corps enseignant, pour leurs enseignements et publications
nous gratifiés qui ont cogité notre esprit et la soif du
savoir.
La reconnaissance est la seule vertu qui nous reste gratuite.
De cela, nous sommes très reconnaissant envers tous ceux qui nous ont
encouragé et nous ont redonné l'espoir d'étudier, nous
leur devons une fière chandelle. Un grand merci à tous ceux qui
nous sont chers par le sang, l'alliance, l'amitié ou par la foi ; nous
citons notamment, nos chers parents : Chigangu Bushenyula J. et Babwirwa
Mulashe R., nos oncles, tantes, amis, pasteur et frères, pour tout ce
que vous avez fait dans la réalisation de ce travail.
Didier Chigangu Munguakonkwa
SIGLES
ET ABREVIATIONS
A.F.D.L : Alliances de Forces
Démocratiques pour la Libération
C.E.D.A.C : Centre d'Etudes et de
Développement d'Application Politique au Congo
C.E.P.G.L :
Communauté Economique des Pays des Grands Lacs
C.E.P.O.S.T : Centre d'Études
Politiques et Stratégiques
C.E.R.U.K.I : Centre d'Études et des
Recherches Universitaires du Kivu
C.N.D.P : Congrès National pour
la Défense du Peuple
C.O.S : Commandement des Opérations
Spéciales
C.S.J : Cour Suprême de Justice
D.I.C : Dialogue Inter Congolais
E.I.C : État Indépendant
du Congo
F.A.C : Forces Armées
Congolaises
F.A.R : Forces Armées
Rwandais
F.A.R.D.C : Forces Armées de la
Républiques Démocratiques du Congo
F.A.Z : Forces Armées
Zaïroises
F.D.L.R : Force Démocratique
pour la Libération du Rwanda
F.P.R : Front Patriotique Rwandaise
H.C.R-P.T : Haut
Conseil de la République de Parlement de Transition
I.C.G : International Crisis Group
M.L.C : Mouvement de Libération du
Congo,
M.P.R : Mouvement Populaire de la
Révolution
O.N.G : Organisation Non
Gouvernementale
O.N.G.D : Organisation Non Gouvernementale de
Développement
O.N.U : Organisation des Nations-Unies
O.T.A.N : Organisation de l'Atlantique
Nord
O.U.A : Organisation d'Unité
Africaine
P.N.D.R : Programme National de la
Démobilisation et la Réinsertion
R.C.D : Rassemblement Congolais pour
la Démocratie
R.D.C : République
Démocratique du Congo.
R.D.R : Rassemblement pour le Retour
et la Démocratie au Rwanda
R.S.S : Réforme du Secteur de
Sécurité
S.A.D.C : Communauté de
Développement de l'Afrique Australe
S.A.L.T : Strategic Arms and Limitation
Talks
U.A : Union Africaine
U.D.P.S : Union pour la
démocratie et le Progrès Social
U.E : Union Européenne
U.O.B : Université Officielle de
Bukavu
INTRODUCTION
1. PRÉSENTATION DE L'OBJET
D'ÉTUDE
L'outil de sécurité des pays africains se
construit dans un contexte marqué par l'insécurité et par
une spécificité régionale forte1(*).
La conceptualisation par les auteurs des études
stratégiques, notamment des études de sécurité,
soulève de nouvelles questions, présente de nouvelles approches
et propose de nouvelles solutions pour affronter les défis de la guerre
et de la paix. Toutefois, la connaissance et la maîtrise des outils du
domaine de la stratégie demeurent les préalables incontournables
d'une meilleure compréhension de ces défis surtout quand il
s'agit ici, de faire une étude sécuritaire de la RDC.
Il est d'autant plus important de réévaluer la
pertinence et l'utilité de ces instruments que le changement du
millénaire atteste de la continuité et de la discontinuité
dans les modes de pensée stratégiques. En effet, l'« ancien
millénaire »2(*)
est une expression qui recouvre quatre siècles depuis la mise en place,
en 1648, du système westphalien de sécurité. Cette
période européenne des relations internationales consacre
l'État comme maître de la stratégie et attribue à la
dimension militaire de la sécurité une importance
prépondérante.
Le « nouveau millénaire »3(*)des relations internationales
voit le jour avec la fin de la guerre froide : il vient ébranler
graduellement les fondements du système westphalien pour consacrer
l'existence du système post-westphalien de sécurité qui
remet en cause la prédominance et les desseins de la
sécurité Étatique au profit de la sécurité
non militaire et non Étatique.
En posant la problématique de la
sécurité en République Démocratique du Congo (RDC)
pendant les cinquante dernières années, l'on se rend alors vite
compte, d'abord, le Congo de l'Est, de façon toute particulière,
est installé dans une sorte de « guerre
perpétuelle » et qu'ensuite la recherche de la paix et de la
sécurité est tel, un éternel recommencement.
Non seulement l'Est de la RDC figure au premier rang des
préoccupationssécuritaires mais aussi, il s'est
avéré que tout le territoire contrôlé par la RDC
s'est affirmé, depuis l'indépendance, comme un enjeu
stratégique non négligeable pour les
études de sécurité en Afrique centrale d'autant plus qu'il
est convoité de tout genre.
Des indépendances à la fin de la guerre froide,
les guerres africaines ressortent de deux matrices. D'une part, la matrice
historique à travers le conflit de la décolonisation ; et
d'autre part, la matrice idéologique qui, dans le contexte du duopole,
semble inscrire les conflits du monde dans le clivage Est-Ouest, sans
considérations pour leurs aspects géopolitiques propres.
L'analyse actuel des logiques internes des conflits congolais permet de
répéter, derrière le paravent sécuritaire, des
facteurs géopolitiques évidents, relatifs à l'identitaire
ainsi qu'aux enjeux de « pouvoir-territoire » et aux
avantages liés à son contrôle.
Comme la sécurité en RDC pose des
problèmes liés aux besoins universels d'identité, de
reconnaissance, de dignité et de participation, sa grande
véhémence ainsi que sagrande violence expriment le narcissisme
collectifet la peur existentiellequi génèrent ainsi son paradoxe.
Et voilà donc, notre étude trouve son objet ici dans
l'étude sécuritaire en République Démocratique du
Congo sous le thème à enrichir : « La RDC et le
dilemme de sécurité : Étude comparative sous la
deuxième et la troisième république ».
2. ÉTAT DE LA QUESTION
Pour ne pas forcer une porte déjà ouverte par
la recherche, nous avons procédé à une revue de
littérature renseignant sur la théorie sécuritaire dans le
pays qui fait l'objet de notre étude à savoir la
République Démocratique du Congo (RDC).
Raymond Aron4(*), au terme de son enquête, tente de
définir la morale de l'action diplomatique, la stratégie qui
donne la meilleure chance de sauver la paix sans sacrifier la liberté.
Enfin, en un exercice de pensée utopique, il cherche les conditions de
paix par la loi. En 1962, lorsque cet ouvrage paraît, ces conditions ne
sont pas réalisées et la paix se résume à l'absence
ou à la limitation des guerres. L'analyse de Raymond Aron prend place en
pleine guerre froide et explicite les rapports de force qu'impose l'arme
nucléaire détenue par quelques puissances militaires. C'est aussi
une réflexion sur le devenir de l'humanité.
Colette Braeckman5(*), analyse le point sur l'Afrique centrale à la
fin du XXe siècle, la situation intérieure en RDC et chez chacun
de ses voisins. La chute du régime le plus corrompu d'Afrique centrale,
devenu le symbole de l'ordre néocolonial, n'a-t-elle pas
été obtenue grâce à l'alliance de plusieurs pays
déterminés à parier sur l'avenir du continent?
La guerre qui, un an après la chute de Kinshasa, mettra
aux prises les anciens alliés, engendrera une déception à
la mesure de l'espoir qu'avait suscité la « renaissance
africaine »6(*), dont le Congo devait être le berceau. Il
apparaît alors que si les pays qui prétendaient incarner la
nouvelle Afrique se sont dégagés de l'influence
européenne, ils restent en proie à leurs vieux
démons : l'égoïsme d'État, l'ethnisme, le
goût du profit immédiat, le recours à la violence. Tout
à la fois chronique des événements récents, elle
analyse des forces en présence (États, leaders, ethnies, peuples,
grandes puissances, organisations humanitaires, etc.) et fait une
réflexion prospective, cet ouvrage s'attache aussi à
déceler les signes d'espoir au coeur de ce continent à la
dérive.
Elle présente encore la configuration de l'espace
congolais après Mobutu, un espace déchiré par une guerre
qui oppose les alliés d'hier qui ont conduit Laurent
Désiré Kabila au pouvoir en République Démocratique
du Congo. Elle aborde largement cette guerre dans ses premiers jours, passe en
revue les actions et les parrains engagés, écrit ses principaux
enjeux, ses grands objectifs. Toutefois, elle note que la guerre a conduit
à une impasse tant politique que militaire. Dans sa conclusion elle
énumère quelques conditions pour arriver à une solution
durable, il s'agit entre autres : « le
désarmement des milices par une force
d'interposition »7(*). Cet auteur, dans une autre analyse8(*), nous retrace la scission des
alliés d'hier maintenant regroupés en camps montés les uns
contre les autres, ayant mis en relief une division autour des
intérêts économiques. De la mort de Laurent
Désiré Kabila à son remplacement par son fils Joseph
Kabila, de la remise en cause du régime Kabila père à la
mise en place des institutions de la transition.
Breackmann décrit la précarité de l'ordre
politique en RDC, les velléités des États voisins dont les
armées sont dotées de grandes capacités de projection et
la lutte pour le contrôle de l'exploitation des matières
premières. Elle met aussi en scène des
« aventuriers »9(*)qui ont investi ou qui gagnent dans cette
tragédie de tout un peuple.
Enfin, elle parle du rôle des puissances dans cette
crise dont le bilan humanitaire est très lourd, notamment de leur
soutien supposé ou réel auprès des agresseurs ainsi que de
leur engagement dans le dénouement de la situation.
Ces deux ouvrages ont le mérite d'avoir analysé
la confusion qui a régné en Afrique centrale avec les deux
guerres du Congo dans lesquelles les pays des Grands Lacs ont joué un
rôle de première importance. Un décalage de temps les
sépare néanmoins de notre étude suite à
l'évolution du contexte régional des guerres ouvertes vers une
guerre civile masquée, et où la participation des acteurs
étrangers à la République Démocratique du Congo
(RDC) devient plutôt subtile dans une crise que les multiples efforts
n'ont pas réussi à faire disparaître. En cela, notre
quête parait sectorielle et limitée par rapport aux deux
ouvrages.
Mulamba Mubyabo Ngeleka, dans un ouvrage collectif, traite des
alliances stratégiques et conflits armés dans la région
des Grands Lacs : exemple du Rwanda et de la République
Démocratique du Congo. Dans sa réflexion, il examine le
rôle que les États de la sous-région de Grands Lacs ont
joué dans le renversement des régimes dictatoriaux en
République Démocratique du Congo et au Rwanda.10(*)
Max Gounelle11(*) dans ses études sur les relations
internationales conçoit un aspect nouveau des questions relatives
à la paix et la sécurité. Selon lui la paix et la
sécurité internationale ne découlent pas seulement de
l'absence de guerre et de conflit armés. D'autres menaces à la
paix et à la sécurité, de nature non militaire, trouvent
leur source dans l'instabilité qui existe dans les domaines
économiques, sociaux, humanitaires et écologiques. Ceci nous
pousse à imaginer que la mauvaise gestion des ressources naturelles par
les États, en général et en particulier ceux de la
Région des Grands Lacs constitue un danger aussi et une menace à
la paix, à la sécurité et à la stabilité des
institutions de l'État.
Olivier Lanotte12(*), aborde les aspects extérieurs de deux guerres
dites de libération, de leurs origines rwandaises à son
internationalisation jusqu'à devenir la première guerre
continentale et africaine. Il analyse géopolitiquement le conflit en
dégageant ses enjeux régionaux ainsi que l'implication des
acteurs africains tant internes qu'étrangers qu'il nomme les
nouveaux parrains africains, d'une part, et évoque d'autre part les
enjeux internationaux au coeur desquels il place l'économie des moyens
dans la politique interventionniste des puissances à certaines parties
dans le conflit et le regain d'intérêts des autres pour les
parties ouvertes. Dans son post face signé par Gérard Prunier, ce
conflit est présenté comme le rejeton monstrueux du
génocide et du non traitement par la communauté internationale
tant du génocide lui-même que de ses conséquences. Lanotte
part d'une dynamique externe qui est venue changer le cours des choses en
République Démocratique du Congo (RDC) et qui a imprimé un
caractère nouveau aux relations inter-africaines, la possibilité
de diviser des États autour des intérêts et de les opposer
directement par des affrontements armés. Cette perspective, sur
l'échiquier régional est dépassée, chaque
État comptant à agir par une main invisible avec des
stratégies de substitution militaire. En outre, il ne s'agit ici que des
rapports entre trois (3) États et d'une rivalité, non plus
ouverte mais latente.13(*)
Paul Matthieuet les autres, ont analysé en deux
parties, les problèmes politiques, sécuritaires et identitaires
qui se sont posés au Kivu jusqu'en 1999.
À côté des guerres paysannes au Nord-Kivu
articulées autour des enjeux fonciers et identitaires aussi bien entre
divers groupes locaux anciennement implantés sur le territoire de cette
province que différents groupes des Banyarwandas présents dans la
région, est développée l'« Africa War
I».14(*)
Celle-ci est une guerre régionale qui a impliqué militairement
sept (7) à dix (10) États africains, trois(3) mouvements rebelles
congolais, des nombreux groupes rebelles ougandais, rwandais, burundais et
angolais, sans compter de multiples acteurs privés africains et
occidentaux. Entre prétexte et réalité, ils
dépeignent le motif sécuritaire qui a permis au Rwanda d'attaquer
la RDC. Ils évoquent également les prédations qui se
présentent comme un modèle économique rigoureusement
contrôlé par des Seigneurs de guerre dans une Afrique de
comptoirs, conséquence de la guerre. Ces auteurs
nous éclairent tant sur les acteurs que sur les enjeux en
présence.
CEPOST15(*), dans son rapport final du séminaire-atelier
sur la « sécurisation de la République
Démocratique du Congo : Menaces, Défis et
opportunités », tenue à Bukavu du 13 au 15 Juillet
2005, vise la recherche des difficultés liées à la
sécurisation de la Province du Sud- Kivu en particulier et de la RDC en
général, l'élargissement des contacts et des connaissances
pouvant contribuer à la prévention de l'insécurité,
l'exploitation des attentes de la communauté locale en matière de
sécurisation du Sud- Kivu et l'élaboration des structures et des
mécanismes de renforcement de la sécurité tant au niveau
provincial, national, que de toute la sous-région des grands lacs.
Basil Davidson écrit :
« L'éveil et le combat du nationalisme
africain ». Jusqu'à la fin des années 1980, il a
prévalu l'idée selon laquelle : l'idéal
démocratique auquel aspiraient les peuples ailleurs, était
positivement dangereux et un luxe pour l `Afrique, et que les
régimes monolithiques à parti unique, autoritaires,
étaient les mécanismes par excellence de la
sécurité et de l'unification des
sociétés.16(*)
Il est vrai que l'idée de Davidson nous laisse supposer
que la sécurité de l'État est garantie mieux dans un
régime autoritaire car celui-ci assure la maitrise de son territoire
différemment de la démocratie alors que, celle-ci est un luxe
pour l'Afrique. Cependant, beaucoup des conflits se multipliaient dans des
zones particulièrement riches de l' « Afrique
médiane »17(*), carrefour de tous les impérialismes,
où s'entrecroisent aujourd'hui, des logiques politiques,
économiques et sociales, des logiques de prédation, pour
être précis.
Mais de tous les conflits africains de l'après-guerre
froide, la guerre à rebondissements du Congo-Zaïre, actuelle
République Démocratique du Congo(RDC), est celle qui rend le
mieux compte des différents aspects des conflictualités
africains, à savoir, sans souci d'exhaustivité :
l'ethnicité, l'effondrement de l'État, la lutte pour
le pouvoir-territoire, la privatisation de la guerre, le pillage des
ressources, etc....
Ainsi, pour
dégager l'originalité de notre travail par rapport à tous
ceux qui précédent, il est question pour nous d'identifier les
acteurs qui jouent un rôle important dans la quête et dans la
consolidation de la sécurité sur le territoire congolais,
établir une similaritéentre les deux républiques que nous
nous proposons de comparer dans cette analyse.
3. PROBLÉMATIQUE ET
HYPOTHÈSES
3.1. Problématique
L'objet d'un travail de recherche selon Madeleine
Grawitz répond à la question « qu'est-ce que je
cherche ? ». Il est alors important pour
nous, de retenir que la guerre en République Démocratique du
Congo est apparue comme seulement la tête d'une grande dynamique de crise
en Afrique Centrale et Australe. Elle a en effet mis à contribution le
Rwanda, le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie, l'Angola, le Zimbabwe et
l'Érythrée. L'objectif déclaré de cette coalition
était de défaire l'Afrique du plus vieux dictateur de
l'époque à savoir le Maréchal Mobutu. Mais à
côté de cet objectif commun, chaque pays de la coalition avait son
propre agenda.
Par exemple le Rwanda, qui donna la majorité des
troupes, l'objectif immédiat était de détruire les camps
des réfugiés Hutus à la frontière de l'ex
Zaïre, de les contraindre à retourner au pays et de repousser les
récalcitrants loin à l'intérieur du Congo. Mais en
règle générale, l'agenda était économique
pour la majorité des pays impliqués dans la guerre.
En effet, nombreuses sécessions de 1960, dont celle du
Katanga, des rébellions de 1964 et des violences politico-ethniques et
celle de Désiré Kabila en 1998 qui amarqué la fin du
régime du président Mobutu, aucune ne remet en question
l'unité nationale et territoriale de ce vaste pays, véritable
« sous-continent ».18(*) Pour Roland Pourtier, l'image symbolique du fleuve
Congo, sa référence génétique et l'existence d'une
identité collective constitueraient le ressort d'une conscience
nationale Congolaise. Ensuite, parce que, en ce qui concerne
l'insécurité, l'on peut dire que depuis 1996, le
Congo-Zaïre rime avec chaos.19(*)
Cette situation, comme on le sait, est la résultante
d'une guerre civile, le prolongement Congolais de la crise Rwandaise(1996-1997)
et d'une guerre régionale opposant à partir de1998, le
régime L.D. Kabila, ses alliés Angolais et Zimbabwéens
à ses anciens parrains Rwandais et Ougandais.Guerre régionale qui
se poursuit aujourd'hui par les acteurs Congolais interposés.
C'est grâce à ces soutiens
précités et après avoir triomphé du régime
Mobutu que L.D. Kabila proclama le 17 Mai 1997, la fin du Zaïre et la
renaissance de la RDC dont il devient lui-même président. Le 02
Août 1998, le président autoproclamé prit un ensemble de
mesures qui ne plurent pas aux partenaires Ougandais et Rwandais surtout, ce
qui conduira à l'éclatement d'une rébellion menée
par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie
(RCD), « paravent » de l'Ouganda et du Rwanda. Il est
important de noter qu'à ce niveau la sécurité du Congo
était une grande problématique et sans réponse provisoire,
parce que n'ayant pas respecté les accords de Lemera, L.D. Kabila
devrait se préparer naturellement à une coalition contre
lui.C'est aussi grâce à la coalition formée autour de lui
par l'Angola, le Zimbabwe, la Namibie et le Tchad, que le Congo a pu
sécuriser son territoire de l'éclatement recherché par la
rébellion soutenue par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi. Cette
nouvelle guerre fut baptisée « première guerre
continentale Africaine ».20(*)
La question de l'évaluation de l'efficacité
d'une éventuelle offensive est un thème classique de l'analyse
militaire dans les études stratégiques. En fait, il s'agit ici du
dilemme de sécurité qui veut que, dans un système non
régulé, l'augmentation de sa propre sécurité
diminue celle des autres. Dans ce contexte de confrontation
interétatique, ce dilemme engendre des effets pervers tels que la course
aux armements ou même la guerre offensive. Critiquée sous divers
angles, cette théorie peut reprendre du service en sortant du domaine
des relations entre États, pour penser des situations plus instables de
guerre civile ou de l'effondrement de l'État. Cela suppose de mieux
prendre en compte la dimension perceptive et cognitive de notions comme celle
de sécurité ou de menace.
C'est ainsi que, pour mener à bien nos recherches et
comprendre l'histoire récente de la RDC du point de vue dilemme de
sécurité, les questions suivantes méritent d'être
posées en guise de problématique :
§ Comment la sécurité est-elle prise en
compte en RDC pendant la deuxième et la troisième
république ?
§ Quelle similarité pouvons-nous établir
ente les stratégies sécuritaires pendant ladeuxième et la
troisième république en RDC d'après le dilemme de
sécurité ?
3.2. Hypothèse
Pour répondre aux questions de la
problématique, il est important de souligner que la
sécurité qui est prise en compte dansce travail est celle de
l'État. La sécurité de l'État c'est-à-dire
la défense.
· La sécurité en RDC pendant la
deuxième république était une résultante du
régime monolithique à partie unique, qui serait cependant, un
mécanisme par excellence pour assoir la sécurité et le
contrôle de l'Afrique centrale ;
· Les politiques de défenses de la
troisième république s'affirmeraient pour reconquérir le
territoire et réaffirmer l'autorité de l'État sur toute
l'étendue du territoire national, pendant que celles de la
deuxième l'ont été avant de se stagner sur la maitrise du
territoire. Donc les résultats qu'on peut lier à ces politiques
sont tous stratégiques d'ordre technique, qualitatif, quantitatif, et
surtout organisationnel.
C'est dans cette optique que ce travail se base sur
l'hypothèse selon laquelle la RDC chercher à recouvrir sa place
qu'elle occupait au coeur de l'Afrique en développant la politique de
bon voisinage et au premier plan la réforme du secteur de
sécurité pour prévenir les éventuelles guerres
d'agression. Ainsi, la réussite de ses politiques sécuritaires
pourrait avoir de l'incidence sur le renforcement de processus de paix car
elle serait une façon par laquelle la RDC, qui, pendant longtemps
déchirée par des guerres, pourra promouvoir les questions de paix
et prendre des mesures nécessaires qui puissent conduire à la
sécurité effective et à la pérennisation de la
paix. Le présent travail cherche à vérifier cette
hypothèse.
4. MÉTHODE ET TECHNIQUES
Le champ des relations internationales est
indéfini et mobile. Il est quasiment difficile de le renfermer dans
une formule simple étant donné que l'étudier de
façon rationnelle soulève en outre les problèmes
méthodologiques généraux à l'instar de la science
politique. Ses méthodes sont à la fois électiques,
pluralistes et incertaines21(*).
4.1. Méthode
Quant à notre travail, nous nous sommes servis de la
méthode comparative pour établir une similarité des
stratégies sécuritaire entre la deuxième et la
troisième république en RDC.
4.2. Approche
Comme il va bien s'agir d'étudier les
phénomènes et faits en premier lieu dans leur évolution
spatio-temporelle et analyser les documents auxquels on aura accès de
façon rationnelle ; ce qui nous impose un double choix
méthodologique orienté vers la méthode
historico-sociologique, pris comme approche à ce niveau.
La méthode historique en soi est employée pour
constituer l'histoire ; elle nous a servie à déterminer
scientifiquement les faits historiques qui ont marqués de manière
positive ou négative la sécurité de la RDC, puis à
les grouper en un système scientifique22(*).
Telle que proposée par le Professeur Labana Lasay'abar,
la méthode historico-sociologique nous permet d'appréhender la
société nationale et internationale dans sa propre dynamique
évolutive. Il s'agit ici de se référer à la
genèse, aux antécédents et à l'évolution des
faits dans le temps.23(*)
4.3. Techniques
Nous avons notamment fait recours à la technique
documentaire qui consiste à un recours aux sources écrites
(ouvrages, rapport des organisations, Articles scientifiques, journaux,
dictionnaires, lexiques spécialisées, encyclopédies, sites
web, etc.),La documentation, instrument par excellence en Relations
Internationales. Elle est ainsi un outil de choix que nous avons utilisé
pour récolter la totalité des données traitées dans
le présent travail.
5. CHOIX ET INTÉRÊT DU
SUJET
5.1. Choix
Le choix du thème portant sur l'étude
du dilemme de sécurité en République
Démocratique du Congo sous sa deuxième et troisième
république nous est capital ; c'est un sujet qui relève de
la théorie stratégique, une composante de la théorie
réaliste.
En effet, l'objet des études stratégiques est
l'étude des questions de sécurité, de défense et de
recherche de la paix, avec la possibilité de faire usage des moyens
militaires pour atteindre des fins politiques. C'est-à-dire,
l'armée peut être un facteur de paix ou de guerre entre les
nations, selon les cas. Autrement dit ce sujet relève d'une
approche qui est au carrefour des études stratégiques et
géopolitiques dont l'objet est double : d'une part, accéder
à la connaissance des paramètres de constitution et d'emploi des
mécanismes de contrainte pour atteindre des fins politiques et
sécuritaires; d'autre part, harmoniser la politique
étrangère, la politique interne et la politique de défense
ou bien les politiques sécuritaires en fonction des
nécessités de la paix ou de la guerre.
Par ailleurs la RDC a connu des moments politiques très
sombres durant son parcourt de la deuxième république à la
troisième, une longue période des guerres en
répétition, entrecoupée par des courts épisodes
d'accalmie pendant les négociations des belligérants.
En tant que Congolais le choix du présent sujet se
justifie aussi par un besoin citoyen d'accéder à plus
d'informations sur la sécurité de la RDC durant cette
période et sur son avenir. En d'autres termes, on s'appesantira sur
les politiques sécuritaires avant et après les périodes de
guerre en RDC.
Un autre constat est que la puissance aujourd'hui se mesure de
plus en plus à une capacité de défense contre les menaces
internes et externes formulées contre un État. C'est compte tenu
de tout ce qui précède que nous avons voulu nous interroger sur
la façon dont la sécurité est prise en compte selon le
dilemme de sécurité et la similarité entre les
stratégies sécuritaires pendant la deuxième et la
troisième république ainsi que leurs effets dans la pacification
de la nation congolaise et son environnement extérieur.
5.2. Intérêt
Ce sujet est d'un intérêt à la fois
théorique et pratique : Sur le plan scientifique et donc
théorique, Ce travail pourra contribuer d'une manière ou d'une
autre à l'enrichissement du capital scientifique dans le domaine des
Relations Internationales en général, de la
géostratégie et de l'Histoire Politique du Congo(RDC) en
particulier.
Sur le plan pratique, ce travail pourrait permettre de
comprendre les rôles et considérations qui président
l'engagement de nos gouvernements quant à l'efficacité et les
buts poursuivis dans le maintien de paix et sécurité. De
même, cette réflexion pourrait également être pour
les décideurs politiques, un moyen de faire un état des lieux de
la sécurité sur le territoire congolais, d'étudier les
questions sécuritaires par rapport aux conflits internes et externes et
aussi, un moyen d'évaluation des décisions prises dans la
perspective de l'amélioration de la politique nationale en
matière de défense et sécurité.
6. DÉLIMITATION DU SUJET
Tout travail scientifique, n'ayant pas la possibilité
de mieux couvrir ou de comprendre dans sa globalité tout le champ
spatio-temporel d'une réalité, il doit être clairement
délimité. C'est pourquoi, nous essayons de circonscrire notre
travail en trois nveuax: la délimitation temporelle, spatiale et
typologique.
6.1. Délimitation spatiale
Notre travail, tout en se réfèrent à la
sous-région des grands lacs africains, s'étend sur toute
l'étendue de la République Démocratique du Congo qui
couvre une grande période caractérisée par des
évènements qui ont marqué positivement et/ou
négativement sa sécurité, c'est notamment des
périodes caractérisées par les guerres à
rebondissements dites de libération, la mutinerie au sein de
l'armée, les sécessions, prolifération des groupes
armés, intégration des groupes armés au sein de
l'armée nationale et par les efforts diplomatiques
déployés dans la recherche de la paix et stabilité en
RDC.
6.2. Délimitationtemporelle
Notre travail s'étend sur la République
Démocratique du Congo, pays que nous cherchons à étudier
sous deux périodes successives, c'est-à-dire de 1965 à ces
jours (la deuxième république de 1965 à 1997et la
troisième république de 2006 à ces jours). Toutefois nous
prendrons contact avec les événements durant la longue transition
de 1990 à 2005 et des évènements passés
d'extranéité, chaque fois que cela nous sera utile pour
éclaircir un point ou l'autre dans ce travail.
6.3. Sur le plan typologique
L'étude du dilemme de sécurité en
République Démocratique du Congo sous sa deuxième et
troisième république se situe dans le niveau d'analyse
géostratégique théorie stratégique, et est par
conséquent une composante de la théorie réaliste pour qui,
la problématique de l'état de nature, le rôle central de
l'État et les paradigmes d'intérêts sont le bien
fondé. Pour la
théorie réaliste tout est politique, l'État joue un
rôle central pour garantir l'ordre et la sécurité tant sur
le plan national que sur le plan des relations internationales.
Sur le plan de politique étrangère, c'est la
souveraineté qui confie aux États sa légitimité. En
effet, en vertu de sa souveraineté ils disposent des moyens militaires
autonomes qui leurs permettent d'envisager leurs destructions mutuelle, ce qui
les rend par nature dangereux les uns pour les autres.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, cette étude
s'articule sur trois chapitres dont le premier est consacré
auxconsidérations générales et base théorique, le
deuxième à lasécurité de la RDC pendant la
deuxième et la troisième république et enfin, le
troisième à l'étude comparative des politiques
sécuritaires pendant la deuxième et la troisième
république.
8. DIFFICULTÉS
RENCONTRÉES
Tout au long de nos recherches,
nous nous sommes heurtés à des difficultés liées
à la fois à la collecte des données utiles et à la
sélection des données nécessaires cadrant avec notre sujet
d'étude. Toutefois, nous avons mis à profit et affiné
notre capacité de synthèse afin de produire ce présent
travail.
CHAPITRE
PREMIER :CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES ET BASES
THÉORIQUES
Le présent chapitre est consacré
à la compréhension épistémologique des concepts
relatifs à notre sujet (section 1), notamment, la république, le
dilemme de sécurité, la sécurité,... ensuite nous
allons parler du champ sécuritaire de la RDC (section2) et pour le
compte de l'approche théorique nous allons développer une
théorie sur la sécurité (section3).
SECTION I : DÉFINITION
DES CONCEPTS CLÉS
Paragraphe 1 : La
République
Au plan constitutionnel24(*), il s'agit d'un pays dans lequel la fonction de chef
d'État n'est pas héréditaire. C'est un président
élu, nommé ou désigné qui assume la fonction de
chef d'État. Une république s'oppose à un royaume (ou
monarchie) où l'on trouve un roi ou une reine qui assume le pouvoir par
une filiation familiale. Généralement, une république est
dotée d'un régime institutionnel présidentiel ou
semi-présidentiel. Historiquement, le terme
«République» est d'abord utilisé dans la Rome antique,
puis dans certaines sociétés où le pouvoir n'est pas
assumé par une famille royale.
Une république n'est pas nécessairement
démocratique puisque le président peut être
désigné autoritairement (exemple: les dictatures
d'Amérique latine des années 1980, l'URSS, Union des
républiques socialistes soviétiques 1922-1991).Quel que soit le
mode d'accès effectif des dirigeants au pouvoir, une république
repose généralement sur une prétention de
représenter ou d'incarner le corps social.
On peut considérer que le terme
« République » possède également un
sens normatif, lié à un jugement de valeur sur les
possibilités du peuple d'exercer la souveraineté.
Étymologiquement, le terme vient du latin: res (chose)
et publica (public). Le caractère symbolique de bien des monarchies, et
le caractère autoritaire de certaines républiques, rendent cette
distinction entre monarchie et république souvent accessoire à la
limite trompeuse. Elle conserve néanmoins une importance au plan
juridique et au plan cérémoniel. La république est
aujourd'hui la forme de régime politique la plus répandue :
sur 193
pays, 136 sont des
républiques, 34 des royaumes ou sultanats, trois des principautés
et neuf des unions ou fédérations qui peuvent mélanger
plusieurs formes d'États. Dans ce contexte la république est
constatée par la promulgation d'une constitution qui la consacre.
Paragraphe 2 : Le Dilemme de
sécurité
Le concept de dilemme de sécurité est un concept
utilisé en théorie des relations internationales. Un État
accroît sa puissance militaire pour garantir sa sécurité,
ce qui est perçu comme une menace par un autre État, qui va
à son tour renforcer sa puissance militaire. Le niveau de
conflictualité global et d'insécurité globale augmente
donc, alors que chaque État renforce sa propre sécurité.
Tout État qui augmente sa propre sécurité contribue dans
le même temps à augmenter l'insécurité globale et
donc à diminuer sa propre sécurité. Ce dilemme peut
conduire à une course à l'armement, l'exemple typique
étant la course à l'armement nucléaire pendant la Guerre
Froide.
L'expression a été inventée par John H.
Hertz dans son livre Political Realism and Political Idealism (1951).
À la même période l'historien britannique Herbert
Butterfield a décrit la même situation dans History and
Human, Conditions sous les termes « situation extrêmement
difficile et dilemme inextricable »25(*).
Un exemple fréquemment cité est celui du
déclenchement de la Première Guerre mondiale. Selon ce point de
vue, les grandes puissances européennes se sont retrouvées
forcées d'entrer en guerre du fait de leur sentiment
d'insécurité face aux alliances de leurs voisins, bien qu'elles
ne souhaitent pas la guerre26(*). De plus, la mobilisation
accélérée de troupes de la part de grandes puissances
comme la Russie, a en retour mis la pression sur les autres États pour
qu'ils se mobilisent rapidement à leur tour. Cependant, certains
chercheurs contestent cette interprétation sur les origines de la
guerre, avançant que certains des États impliqués
souhaitaient réellement le conflit.
Le dilemme de sécurité est un corpus
théorique des relations internationales, qui voit la guerre comme
résultat d'un échec de la communication entre les acteurs. Les
théories fonctionnalistes affirment que pour éviter la guerre, il
faut éviter les erreurs de communication en fournissant l'information
appropriée.
Paragraphe 3 : Notion sur la
Sécurité
L'étymologie latine de
« sécurité » révèle une
contradiction intrinsèque, un choc entre la particule sine (sans) et
l'idée de cura (soin). Les deux éléments mis ensemble
(sine + cura) donnent à la sécurité un sens de
déconcentrant : l'absence de soin, c'est-à-dire le sens de
ce qu'elle veut dire aujourd'hui, un État dans lequel on a rien à
craindre.
La sécurité pour dédire Cicéron,
ne désignait donc pas « l'absence d'anxiété dont
dépend une vie heureuse »27(*) un État de quiétude intérieure,
de sérénité et d'équilibre. Ce sens ne s'imposera
que bien plus tard.
Le traité sur « les Passions de
l'âme » de René Descartes abonde dans le sens que :
« lorsque l'espérance est si forte qu'elle chasse
entièrement la crainte, elle change de nature et se nomme
sécurité ou assurance »28(*).
Avec Jean-Jacques Rousseau, la sécurité
deviendra « le problème fondamental auquel l'institution
Étatique doit apporter solution »29(*)
La sécurité est définie de façon
simple comme absence de menace et de façon approfondie
comme absence des menaces sur les valeurs centrales au sens objectif. Au
sens subjectif, comme « absence de la peur que les valeurs
centrales ne fassent l'objet d'une attaque »30(*) (A. Wolfers). La notion de
sécurité est l'un des concepts fondamentaux des Relations
Internationales.
Mais à l'image d'autres notions telles que
intérêt national, puissance, équilibre des puissances, la
sécurité est aussi une notion contestée quant à sa
signification et à sa portée : les conceptions relatives au
sujet de la sécurité, à ses enjeux, et à sa nature,
varient selon que l'on est sécuritaire traditionnel, élargi ou
critique.
S'inscrivant dans le paradigme réaliste, les
sécuritaires traditionnels établissent une équivalence
entre la stratégie et la sécurité : de même que
les études stratégiques sont concernées par l'analyse des
effets des instruments des forces dans les Relations Internationales, de
même les études de sécurité portent sur la menace,
l'usage et le contrôle de la force militaire.
3.1. Sources de politique de Sécurité
nationale
En faisant abstraction des États totalitaires, en
même de vivre une autarcie politique, et des politiques conjoncturelles
durant lesquelles le processus décisionnel se fait sous la pression du
temps qui entraîne une exacerbation du stress susceptible
d'altérer significativement les capacités de jugement des
politiques, on peut, à titre résolutoire, poser que la conduite
des affaires liées à la sécurité nationale est
tributaire d'au moins deux catégories de facteurs, externes et internes,
dont l'équilibre négocié ici, forme le coeur des
politiques de sécurité en RDC.
Le cadre externe est à la fois une force
de conditionnement des politiques et de sécurité et une source
d'alliés potentiels. Quant au contexte interne, il permet
de comprendre pourquoi des acteurs placés dans des circonstances
similaires agiront différemment, mais aussi de déceler les
constantes qui guident l'action d'un État donné.
3.1.1.Les sources externes
a. La structure du système
international
D'abord bipolaire puis unipolaire, elle affecte les politiques
de sécurité ici de trois façons distinctes :
Tout d'abord, elle permet aux États de déceler
les éventuels problèmes sécuritaires qui pourraient
être causés par la prépondérance de la
stratégie offensive au sein du système international, soit tout
simplement par le syndrome dit de la « contiguïté
géographique », conséquence de l'instabilité
inhérente à un État voisin31(*).
Par ailleurs, la structure du système international
détermine l'ampleur et la proximité temporelle de la
matérialisation d'une menace en inspectant les capacités
militaires des États ennemis (deuxième république).
Enfin, elle conditionne les réponses à apporter
aux dangers qui se posent, en gouvernant par exemple les types de ripostes
possibles, le choix final étant basé sur une évolution des
gains relatifs à la nature de la stratégie adéquate, qui
échappent difficilement au dilemme suivant : recourir à une
alliance ou entreprendre une action isolée dont les coûts seront
supportés par un budget propre (troisième république).
b. Les institutions
internationales :
Nous entendons par « institution » une structure
intégrée d'identités et d'intérêts qui tend
asymptotiquement vers la stabilité. Dans ce sens, des textes tels que
les Strategic Arm Limitation Talks (SALT) I et II ou encore les Organisations
internationales sont tous des institutions, à des niveaux de
sophistication distincts.
En matière de sécurité, les
régimes et les communautés de sécurité
(Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, OTAN, Communauté de
Développement de l'Afrique Australe, SADC) ont pour rôle principal
de réguler les interactions entre membres, d'une part, et entre
l'institution comme un tout et l'extérieur, d'autre part.
De plus, les institutions sont, en général, des
structures contraignantes, car le membership constitue une sorte d'insertion
structurelle, consciente ou non, qui favorise de facto, un contrôle
mutuelle entre membres.
Enfin, contrairement aux apparences, contrevenir à
l'une des règles régulatrices cardinales d `une institution
n'est jamais sans risque : cela nourrit notamment une rancoeur de la part
des autres parties de l `institution, une perte des
bénéfices qui étaient associés au membership, une
baisse de la réputation ou, pire, la soumission à des actions
coercitives lorsque cela est politiquement et économiquement
possible32(*).
3.1.2. Les sources internes
a. La puissance
nationale :
La puissance différencie les États en fonction
de leurs aptitudes à mener une ou plusieurs politiques
sécuritaires. La puissance nationale dépend surtout de trois
facteurs : ce sont tout d'abord, les ressources matérielles
disponibles au sein du territoire national ; elles-mêmes soumises
aux conditions économiques, démographiques et
technologiques; la capacité de l'État à prévaloir
ces ressources pour conduire des politiques adaptées aux besoins
nationaux ; et enfin la capacité de l'entité Étatique
à gérer des exigences opposées posant sur l'allocation des
ressources nationales disponibles33(*). Par ailleurs dans un sens quelque peu
différent, la puissance nationale ou son expression dépendent
fortement de la cohésion sociale du pays. Un État engoncé
dans une fracture sociétale constitue une double menace, interne et
externe.
Sur le plan interne, lorsqu'un État rencontre des
demandes de reconnaissance politique identitaire assorties des revendications
territoriales, il est souvent enclin à user la force militaire au nom de
la survie nationale (exemple des banyamulenge en RDC). La redéfinition
de l'espace et des composantes nationales est toujours vécue comme un
pas vers l'émiettement menaçant la survie ontologique de
l'entité Étatique.
Sur le plan externe, deux cas méritent d'être
précisés. D'une part, si l'État fait usage de la force, le
flot de réfugiés qui s'en suit peut, dans le court ou long terme,
poser des problèmes de sécurité aux niveaux nationaux
et/ou régionaux (le Rwanda en 1994). D'autre part, un État
contesté à l'intérieur pour des raisons de déficit
de légitimité ou d'échec de politique sociale, par
exemple, peut provoquer une crise ou une longue division externe afin de
mobiliser les ressources matérielles et non matérielles pour un
objectif défini comme étant supérieur aux querelles
internes du moment (le cas du Zaïre de Mobutu).
b. Les prédispositions
nationales :
Sont des variables qui permettent de déterminer
quelles politiques de sécurité un État sera disposé
à adopter nonobstant sa puissance et quel que soit le problème de
sécurité qui se pose. Ces prédispositions nationales
peuvent être idéelles ou institutionnelles.
3.1.3. La source idéelle
La plus marquante est la culture stratégique d'un
État. Paraphrasant Clifford Geertz, Alastair Ian Johnston dépeint
la culture stratégique comme un « système
intégré de symboles, qui agissent afin d'établir des
préférences stratégiques étendues et durables, en
formulant des conceptions sur le rôle et l'efficacité de la force
militaire dans les affaires politiques interétatiques, et en
revêtant ces conceptions d'une autre objectivité telle que ces
préférences stratégiques qui semblent exceptionnellement
réalistes et efficaces »34(*). La stratégie, en tant que système
de symboles revêt deux dimensions. La première idéelle ou
théorique, consiste en des hypothèses concernant, d'une part , le
rôle de la guerre dans les affaires humaines, et d'autre part,
l'efficacité de l'usage de la force, ce qui englobe la capacité
d'en contrôler les résultats, d'éliminer les menaces et
d'évaluer les conditions qui rendent l'usage de la force tout à
fait légitime.
Ces deux éléments, rôle de la guerre dans
les affaires humaines et efficacité de l'usage de la force constituent
le paradigme central, c'est-à-dire d'une collection des méthodes
de recherche utilisées pour « guider la sélection des
stratégies afin de résoudre les problèmes durant une
période de temps spécifiable »
Le second versant de la culture stratégique,
opérationnel, recouvre les opérations stratégiques les
plus efficaces, qui ne sont pas nécessairement les plus efficientes,
pour faire face à l'environnement menaçant, tel que défini
par le paradigme central. C'est également à ce niveau
opérationnel que la culture stratégique commence à avoir
un effet substantiel sur le comportement des acteurs. Les composantes
essentielles de la culture stratégique apparaissent sous la forme d'un
ensemble hiérarchisé de préférences de grandes
stratégies, qui sont consistantes à travers les objets d'analyse
et persistent à travers le temps.
Ces composantes, ajoute A.I. Johnston35(*), ne sont pas
nécessairement sensibles à des variables « non
culturelles », telles que la technologie, la menace, l'organisation,
etc. Un État ou un groupe d'États qui opte pour une confiance
absolue en l'usage de la force pour une stratégie de type offensif :
c'est la stratégie de type « réaliste
dur » ou encore celle dite du « si tu veux la paix,
prépare la guerre ». A l'opposé, se situe une
stratégie de type idéaliste, favorisant
l'accommodation et les négociations diplomatiques.
La hiérarchisation des préférences
stratégiques permet de tester la consistance de la culture
stratégique à l'intérieur des systèmes et, par
ricochet, entre différents systèmes se référant aux
différentes sociétés.
La classification des préférences permet alors
de juger de la consistance des choix politiques à travers le temps et
les objets analysés. L'inconsistance de ces préférences
stratégiques doit permettre de conclure à l'inexistence d'une
culture stratégique. De plus cette méthode permet de
prévoir le comportement d'un acteur en fonction de la culture
stratégique que l'on a identifiée. En d'autres termes, cette
façon de concevoir la culture stratégique lui confère un
caractère falsifiable que les traditions antérieures avaient
largement négligé.
a. Les sources institutionnelles des
prédispositions nationales :
Sont souvent codifiées dans la constitution ou alors
consignées dans d'autres documents officiels tels que les
décrets, les lois et les accords gouvernementaux. Ces textes ont pour
but d'assurer la légalité des décisions prises, mais ils
constituent une variable négligeable lorsqu'il s'agit
véritablement de spécifier l'influence des sources
institutionnelles des prédispositions nationales sur une décision
relative à la sécurité.
Cela est dû au fait que ces textes sont
interprétés différemment selon la mouvance politique au
pouvoir au moment de la prise de décision. A cet égard, les
organes de décision, surtout administratifs, pourrait jouer un
rôle plus crucial en la matière.
Par ailleurs, les missions, les fonctions et le statut de ces
organes peuvent favoriser, telle politique plutôt qu'une autre, dans un
contexte traversé par des luttes entre divers services impliqués
dans la prise de la décision. Les médias, les complexes
industriels liés à la sécurité et à la
société civile peuvent également intervenir dans
ce « champ » d'intérêts très
contestés.36(*)
b. Les processus
politiques :
Leur poids sur la définition des politiques de
sécurité nationale dépend de trois facteurs majeurs. Tout
d'abord, il dépend de la structure formelle des institutions
décisionnelles, à savoir si ces dernières sont
centralisées ou décentralisées. Et s'il en existe
plusieurs, quel est le rapport entre les organes de prise de
décision ?
Ensuite, en ce qui concerne la distribution des élites
influentes sur l'échiquier politique, cette variable est plus
lourde dans les pays ayant une culture stratégique quasi inexistante.
Dans ce cas, la décision est le résultat de négociations
intergouvernementales et, dans le contexte des gouvernements de coalition, la
politique de sécurité se joue à l'interface des
marchandages entre partis politiques et membres du gouvernement. Des pays tels
que la Belgique et l'Italie illustre bien cet État de fait.
Enfin, les normes et les règles procédurales qui
gouvernent les mécanismes décisionnels jouent un rôle de
boussole lorsque le pouvoir est décentralisé et que,
simultanément, les différents organes chargés de
construire les politiques de sécurité nourrissent les objectifs
contradictoires. Les règles procédurales viennent alors
hiérarchiser les organes de décision et réguler, de ce
fait, les rapports entre ceux-ci.
La représentation manichéenne de cette analyse
peut se décliner en quatre points : les niveaux d'analyse
(individu, État, nation, globe) ; les secteurs (économique,
sociétal, politico-militaire, environnemental)37(*) ; les sources pertinentes
susceptibles d'influer sur les politiques de sécuritaire (externe et
interne) et la méthode d'analyse orientée vers le positivisme.
Au total et en reformulant les points ci-dessus quatre
questions interconnectées devraient guider l'étude des
problèmes de sécurité :
La sécurité de qui ou de quoi ? Il s'agit
de déterminer le référent adéquat ou le sujet de la
sécurité. Il s'agit ici de définir quelle en est la source
principale, quel est l'objet de la menace et quels sont les
éléments pouvant affecter la perception de la menace.
Tout cela n'a de sens et de valeur heuristique que si l'on a
préalablement répondu à la question suivante, à
savoir s'il s'agit d'un processus de sécurisation ou d'une
démarche de sécurisation. Ensuite, la sécurité par
quels moyens (et à quel prix) ? Doit-on favoriser l'usage de la
force, de la sanction ou leur préférer la
négociation ? Enfin, quelles sont les sources internes et externes
qui affectent les politiques de la RDC?
Le
bien-être est ici abordé au sens large. Il peut être
économique, social ou culturel. Cependant, la priorité lexicale
et analytique accordée au niveau national de la sécurité
doit tenir compte du fait que la sécurité endogène
à un secteur n'égalera jamais celle accomplie dans un autre en
vertu du coût marginal que cela entraîne. Il y a donc un
déséquilibre intrinsèque au sein de la
sécurité nationale étant donné que le degré
de sécurité atteint à l'intérieur d'un secteur se
fait au détriment des investissements dans un autre.
En définitive, le degré de
sécurité national d'un acteur sera souvent fonction de
l'équilibre entre la « somme totale » de
sécurité à travers les secteurs et la pression
exercée par le système international sur chacun de ceux-ci.
Toutefois, le caractère équivoque de la
position de l'État dans le système international contemporain,
entre référent et instrument de sécurité, obscurcit
et rend incertaine la réponse aux questions conceptuelles que nous avons
évoquées : la sécurité de qui ou de quoi
(individu, État, Collectivité, global) ; et la
sécurité pour quelles « valeurs »
(bien-être, souveraineté, identité,
écosystème). Dès lors il est probable que la technique qui
permet de détourner ces deux principaux volets de travail et leur
contenu avec le moins des risques est logée dans une conceptualisation
et dans une prise en compte des niveaux analytiques qui structurent en retour
ce contexte.
Nous souhaitons ici présenter un regard complet et
critique sur les théories, les explications et les notions
avancées par de nombreux auteurs aux analyses diverses et aux avis
parfois contradictoires.
Au lecteur incombe le choix des interprétations qui lui
conviendront. Les différences d'approche entre la littérature
francophone (européenne) et celle anglophone (américaine et
britannique), sur les questions de stratégie et de
sécurité, sont marquées.
L'approche française est surtout dominée par
deux types de contributions : celle des juristes, qui décrivent et
analysent l'organisation des systèmes de sécurité et celle
des géopolitologues qui expliquent les conflits par l'influence de
l'Histoire et par les rivalités de pouvoir et de territoire. À
ces deux courants s'ajoute une nouvelle école, plus critique et de
nature sociologique : elle procède d'une relecture des
phénomènes internationaux, notamment en raison de la
mondialisation et de l'interdépendance qui mettent en cause la
souveraineté Étatique.
L'approche anglo-saxonne, pour sa part, aborde ces questions
de façon résolument plus théorique et empirique,
s'inspirant du foisonnement toujours constant des théories de relations
internationales. Quoi que plus anciennes, les écoles réaliste,
idéaliste et libérale y sont persistantes et importantes.
D'autres, comme le constructivisme et le postmodernisme, innovent et
amènent une appréciation différente des enjeux de
sécurité. C'est cette littérature anglophone qui
mérite aujourd'hui d'être mieux connue de noslecteurs
potentiels.
De semblables contributions existent amplement dans la
discipline des relations internationales, mais n'ont curieusement pas leur
place dans les ouvrages qui traitent de géopolitique, de
stratégie, de guerre ou de paix. Alors que plusieurs sont
spécialisés sur l'une ou l'autre de ces dimensions, très
peu d'entre eux apportent à l'étudiant, au chercheur et au
professeur une vue d'ensemble.
SECTION II : LE CHAMP
SECURITAIRE DE LA RDC
Paragraphe 1 : Le Secteur de
Sécurité de la RDC
Il n'existe pas de modèle universel de secteur de la
sécurité. L'on considère néanmoins que ce secteur
doit normalement comprendre des structures, des institutions et un personnel
responsable de la gestion, de la garantie et du contrôle de la
sécurité. Par exemple: les forces armées, les services de
répression, les services pénitentiaires, les services de
renseignement, et les institutions responsables du contrôle des
frontières, des douanes et de la protection civile. Dans certains cas,
le secteur comprend également certains éléments du
système judiciaire appelés à connaître des cas de
délit et de mauvais usage de la force. Le secteur de la
sécurité doit également comporter des organes de gestion
et de contrôle et, dans certains cas, peut faire appel à la
participation de prestataires informels ou traditionnels de services de
sécurité.
L'État, objet référent traditionnel de la
sécurité nous suit partout, de nouveau, à l'instar de la
guerre froide, l'ennemi est partout qu'il faut combattre à
l'extérieur comme à l'intérieur de l'État. Le champ
sécuritaire de la RDC est donc simultanément traditionnel et
nouveau.
Il est traditionnel, car il repose sur l'incertitude de la
menace (désormais terroriste surtout quand on parle récemment des
massacres de Béni, Ituri, etc...) qui conduit à élaborer
des mesures de protection et de coercition pour prévenir le pire
(d'autres attentats). En ce sens, la dynamique obéit au « dilemme
de la sécurité » : ne connaissant ni les intentions ni les
actions possibles des acteurs semant les troubles partout.
Les États s'arment et émettent des politiques
sécuritaires, pour se protéger et renforcer leur
sécurité, en faisant une spirale action-réaction,
semblable aux réponses de sécurité classiques qui ont
toujours été centrales dans l'explication des guerres.
Le champ est nouveau car, pour la première fois, la
menace à la sécurité est non Étatique et
transnationale. L'ennemi, rappelle-t-on, est flexible, n'a pas de
résidence fixe et profite de la mondialisation notamment de la
perméabilité des frontières et de la faiblesse de la
souveraineté pour frapper l'État et se cible. Il est sans
similitude avec l'ennemi traditionnel de nature Étatique. Même en
face de cette évolution, car aujourd'hui asymétrique, le
gouvernement congolais devra adopter avant tout le réflexe de la
sécurité territoriale et militaire. Est-ce dire que la
sécurité, prise globalement, est semblable aujourd'hui à
ce qu'elle était il y a plus de quarante ans ?
Les facteurs de continuité sont tout aussi marquants
que les ruptures. Il n'est nullement surprenant que la lutte contre ce genre
d'insécurité provoque ainsi des dilemmes de
sécurité dans plusieurs régions du territoire congolais.
Ensuite,il ne faudra pas qu'on l'ignore, l'ordre international est soumis aux
aléas de la peur. Cette dernière découle d'une menace
transnationale qui, paradoxalement, renforce les assises de l'État et de
l'ordre westphalien, et ce faisant, la défense du territoire et de la
sécurité nationale aux dépens de la construction d'une
communauté internationale.
Toutes les écoles théoriques reconnaissent la
prédominance des questions de sécurité dans le
système international et la prévalence des vieux réflexes
sécuritaires. C'est ainsi que les notions d'ennemi, de guerre
préventive, de changement de régime, d'unilatéralisme,
sont bien anciennes et ont été à l'origine de plusieurs
guerres dans cette histoire.
Paragraphe 2 :Configuration
interne de la sécurité en RDC
La RDC a connu quatre grandes étapes au cours de son
histoire moderne avant son accession à l'indépendance38(*) : La première est
la tentative de colonisation de la part des Portugais en 1482, puis
l'étape de l'État libre du Congo appelé État
Indépendant du Congo qui naît avec la conférence de Berlin
de 1885, qui reconnut au Roi Léopold II de Belgique sa
souveraineté sur le Congo au préjudice de la France et du
Portugal qui, eux, revendiquaient une partie du territoire du Congo. La
troisième étape, c'est l'époque de la colonisation, le
Congo est annexé à la Belgique, elle devient Congo Belge depuis
1908. La quatrième étape s'ouvre avec la proclamation de
l'indépendance le 30 juin 1960.
v Au plan de la sécurité sociale
(1885)
L'ÉtatIndépendant du Congo fut soumis à
une exploitation brutale de compagnies qui organisaient la collecte du
caoutchouc. Certaines des richesses accumulées servirent à
construire des bâtiments prestigieux à Bruxelles. Cependant,
Léopold II se forgea une triste réputation en raison non
seulement des travaux forcés imposés aux Congolais, mais aussi
à cause des mutilations faites aux femmes et aux enfants (mains ou pieds
amputés) qui ne respectaient pas les quotas de production, des
impôts en nature, des massacres des habitants, sans parler du pillage de
l'ivoire et du caoutchouc.
En raison des excès commis par les blancs en Afrique,
la réputation de Léopold II et son oeuvre d'outre-mer furent
sérieusement remises en cause. A l'époque, les atrocités
commises au Congo et dévoilées surtout par le Consul Britannique
au Congo, Roger Casement, soulevèrent l'indignation dans toute
l'Europe.
v Période de 1908 à 1960
La croissance économique du Congo belge se
développa considérablement (grâce à la production du
cuivre et du diamant), mais sans répondre aux besoins de la population
indigène. On affirme même que l'entrée en scène de
la Belgique ne changea pas grand-chose car le régime d'exploitation et
de travaux forcés a continué. De plus, la quantité de
chefs coutumiers congolais, accusés de remettre en cause l'ordre
colonial, fut perdu pour servir d'exemple. A la fin des années
cinquante, le domaine de l'éducation, resté le monopole des
missions catholiques, n'avait produit que 15 universitaires congolais, aucun
médecin ni ingénieur, mais avait formé plus de 500
prêtres autochtones. Les noirs congolais les plus instruits
étaient devenus des imprimeurs, charpentiers, mécaniciens,
infirmiers, menuisiers, etc.39(*)
v De 1960 à 1965
Est caractérisée par la désignation de
Joseph Kasavubu et de Patrice Emery Lumumba, respectivement premier
Président et premier Ministre du Congo Belge, devenu indépendant.
Puis, les violences se multiplièrent, tandis que les partis politiques
exclus du gouvernement contribuaient à attiser le feu, que plusieurs
provinces demandaient leur indépendance et que se révoltaient les
forces armées congolaises. Dès juillet 1960, la province du
Katanga, avec à sa tête Moïse Tshombe, fit sécession ;
dans le Sud-Kasaï, des tentatives sécessionnistes et de
morcellement du territoire se firent sentir. L'horrible guerre civile qui s'en
suivit sur l'ensemble du territoire fut marquée par l'intervention des
mercenaires étrangers (belges, français et sud- africains), des
casques bleus de l'ONU et par l'assassinat de Patrice Emery Lumumba (en janvier
1961). La sécession Katangaise prit fin en 1963, mais la
rébellion des Lumumbistes se poursuivit jusqu'en 1964. A la fin de 1965,
le Commandant en Chef, le Colonel Mobutu, s'empara du pouvoir.
L'on comprend dès lors que dans une atmosphère
comme celle que nous venons de décrire, on ne peut prétendre
à aucun moment conserver l'intégrité territoriale.La
quatrième étape appelle trois niveaux historiques : de 1965
à 1997, de 1997 à 2001 puis de 2001 à ce jour.
v De 1965 à 1997, de 1997 à 2001 puis de
2001 à ces jours
En effet, le règne du Président Mobutu
(1965-1997) a apporté à la population congolaise une paix
relative ; il a lutté pour l'intégrité du territoire mais
la population a été exposée à une pauvreté
regrettable (sécurité sociale), elle n'a pas eu droit à la
parole, à la création des partis politiques, à la
grève, à la réunion pacifique, etc.
L'année 1997 a été par contre une
année d'espoir pour la population congolaise à cause de la guerre
menée par Laurent Désiré Kabila pour chasser le
régime mobutien du pouvoir. Malheureusement, du côté du
pouvoir de Kinshasa, bien qu'accueilli en libérateur par tous les
Zaïrois en 1997, le régime dirigé par Monsieur Kabila s'est
mis à diriger le pays d'une main de fer. Le Président
autoproclamé s'est glissé tant mal dans les habits de l'ancien
dictateur, en recourant, lui aussi, à la répression, aux
arrestations arbitraires et aux tortures. Quelle ne fut pas la déception
des Congolais.
Il eut fallu l'accession de Joseph Kabila au pouvoir pour que
le paysage politique soit ouvert et que les efforts soient menés
nouvellement surtout dans la réforme du secteur de
sécurité.
Paragraphe 3 : Configuration
externe de la sécurité en RDC
Les crises africaines "post-idéologiques" ont
causé, chez ceux qui se sont dévoués pour les contenir,
bien des déceptions. Les plus vives furent celles où les
gestionnaires de crise ont vu les conflits allumés ou entretenus par les
dispositions mêmes qui avaient été
préconisées par la communauté internationale40(*). Parmi ces erreurs, les plus
fréquentes et les plus graves ont porté sur le secteur de
sécurité des pays, en premier lieu leurs forces armées :
le Congo-Zaïre, Rwanda, Sierra Leone, République centrafricaine,
Côte d'Ivoire en sont quelques exemples parmi tant. Eclairés par
ces douloureuses expériences, nous tenterons de répondre à
la question : quel type d'appareil de sécurité faudra-t-il
approprier au Zaïre (deuxième république) et pour la RDC
aujourd'hui ?
Chaque situation de sécurité est unique, et il
serait vain de rechercher un modèle ; en revanche, certaines erreurs ont
été trop répétées pour ne pas mériter
d'être dénoncées. Une des difficultés de la
démarche est que, parmi les dispositions que la communauté
internationale a reconnues comme fautives, certaines constituent celles
auxquelles les dirigeants congolais se montrent le plus attachés, alors
qu'ils répugnent à d'autres que le gestionnaire de crise tentera
d'imposer comme de bonnes pratiques. Dans cette étude, nous nous
inscrivons dans l'arsenal des instruments et des stratégies de
développement de la communauté internationale. Porteuse d'une
vision respectueuse des droits de l'homme et des canons démocratiques,
cette doctrine universelle ne prône cependant pas suffisamment une
analyse des besoins de sécurité réels du pays ; nous
tracerons donc les grands traits de la spécificité congolaise
dans ce domaine, libéré des préjugés occidentaux ou
tiers-mondistes. De même, si la doctrine internationale ne sous-estime
pas la difficulté, pour un État africain, à
maîtriser l'outil de sa sécurité, elle s'est peu
attachée à structurer cet outil de manière à offrir
aux jeunes États une prise solide sur leur force publique ; nous
proposerons donc les éléments techniques d'une telle
maîtrise.
Enfin, si la communauté internationale s'est bien
consacrée à la réforme des aspects police et justice, elle
l'a souvent dissociée de celle des forces armées ; nous
envisagerons au contraire de manière unifiée les questions de
sécurité intérieure comme extérieure de la RDC.
L'intérêt se porte donc, dans la mesure où
elles sont encore vivantes, sur les structures traditionnelles ou
confessionnelles d'arbitrage et de paix publique ; la méfiance
s'aiguisera au contraire à l'égard des pratiques, même
ancestrales, propres à capter les libertés individuelles au
profit du petit nombre, ou encore celles qui ont garni l'imaginaire des
violences récentes. Cette démarche sera souvent contrainte par
des conditions politiques et économiques peu favorables : des
réformes structurelles imposées par les bailleurs de fond,
l'existence de milices dangereuses ou de forces armées mal
contrôlées auxquelles il faudra promettre un avenir, un personnel
politique mal préparé à manier un outil de
sécurité performant.
SECTION III : LE CADRE
THEORIQUE
Paragraphe 1 : La
théorie de sécurité
La sécurité est ici synonyme de la
sécurité nationale, à cause du dilemme de
sécurité auquel tout État exposé du fait de la rage
anarchique des Relations Internationales : le référent de la
sécurité, c'est -à-dire en ce qui est de la RDC,
l'unité dont il s'agit d'assurer la sécurité est
l'État, les valeurs centrales qu'il s'agit de protéger sont la
souveraineté Étatique, l'indépendance nationale,
l'intégrité territoriale ; quant aux menaces qu'un
État se doit d'être capable de dissuader ou d'affronter avec
succès, elles concernent exclusivement la force armée à
laquelle sont susceptibles de recourir, compte tenu de leurs capacités
militaires objectifs, d'autres acteurs collectifs, Étatiques mais aussi
non-Étatiques (groupes terroristes par exemple)41(*). Longtemps
prédominante, malgré l'émergence dans les années
cinquante de la notion de communauté de sécurité, cette
conception traditionnelle sera concernée à partir des
années quatre-vingt.
L'évolution du contexte international y a
été pour beaucoup : la maturation de l'anarchie au niveau
des relations Est-Ouest et le moindre degré d'urgence des dimensions
exclusivement militaires de la sécurité. Ce qui a suscité
la régionalisation de la notion de sécurité d'une part et
son élargissement de l'autre afin de maintenir l'influence de puissance
au coeur de l'Afrique par le biais du grand dictateur Mobutu.
D'un côté, le postulat réaliste de
l'indifférenciation fonctionnelle des États face aux
problèmes de sécurité a été remis en
cause.
D'après Buzan, la sécurité d'un
État est la façon significative médiatisée par les
effets de la géographie : la situation sécuritaire varie
selon les États car, toutes choses restant égales par ailleurs,
et abstraction faite des puissances (ou de la superpuissance depuis la fin de
la guerre froide), c'est dans ses voisins, avec lesquels il partage une
histoire, que le Congo-Zaïre voit d'abord une menace ou non pour sa
sécurité42(*). D'où le concept de complexe de
sécurité défini comme un groupe d'États dont les
soucis primordiaux de sécurité sont si étroitement
liés que la sécurité d'aucun d'entre eux ne saurait
être séparée de celle des autres. Appliquée aux
régions d'Amérique du Nord, d'Afrique Australe, du Proche et du
Moyen Orient Arabo-musulman, du sous-continent Indien, et de l'Asie du Sud-Est
dans un premier temps, ainsi qu'aux Balkans, au Caucase et à l'Afrique
des Grands Lacs et de l'Ouest depuis la fin de la guerre froide.
De l'autre côté, la notion de
sécurité en RDC a été élargie pour prendre
en compte les dimensions non militaires d'une sécurité
dorénavant appréhendée sous un angle global.
Toujours d'après Buzan et l'école
Copenhague43(*), tout
autant que la sécurité militaire, qui concerne la survie des
États pris dans l'interaction de leurs capacités offensives et
défensives et des perceptions de leurs intentions respectives, la
sécurité inclut:
· La sécurité politique,
qui concerne la stabilité des États, leurs systèmes de
gouvernement et la légitimité de leur idéologie.
Rapportant cette dimension de sécurité à notre analyse, il
est important d'étudier les profils des décideurs politiques pour
comprendre l'impact qu'à leurs politiques sur la
sécurité ;
· La sécurité
économique, relative à l'accès aux ressources,
marchés et finances nécessaires pour maintenir de façon
durable des niveaux acceptables de bien-être et de pouvoir
Étatique ;
· La sécurité
environnementale, portant sur la sauvegarde de la biosphère
locale et planétaire comme support en dernier ressort de toute
activité humaine ; et
· La sécurité
sociétale, définie comme la durabilité à
l'intérieur des conditions acceptables d'évolution, des
schémas traditionnels de langage et de la culture ainsi que de
l'identité et des pratiques nationales et religieuses.
Selon Walter Lippman, une Nation possède la
sécurité lorsqu'elle n'est pas contrainte de sacrifier ses
intérêts légitimes afin d'éviter la guerre, et est
capable, s'il y a un obstacle, de les préserver à travers la
guerre.
De ce qui précède, disons un mot sur la
sécurité nationale. Qu'est-ce que la sécurité
Nationale ?44(*)Autant la clarification conceptuelle est absente
autant il existe plusieurs définitions de la sécurité
Nationale et internationale sans une réelle interaction. Notons-en
quelques-unes :
Penelope Hartiand-Thunberg écrit : « la
sécurité nationale est la capacité d'une Nation à
poursuivre avec succès ses intérêts nationaux tels qu'elle
les voie à n'importe quel endroit du monde ».
Selon Giacomo Luciani, « la sécurité
nationale, c'est la capacité de résister à toute agression
étrangère »
Pour Frank N. Trager et Frank L. Simonie, « la
sécurité nationale est cette partie de la politique
gouvernementale qui a comme objectif central la création des conditions
nationales et internationales favorables à la protection et à
l'extension des valeurs vitales nationales contre des adversaires existants
potentiels ».
Selon Barry Buzan ; « dans le cas de la
sécurité ; la discussion consiste à se soustraire
à la menace. Dans le contexte du système international, la
sécurité désigne la capacité des États et
des sociétés à préserver l'autonomie de leur
identité et de leur intégrité
fonctionnelle »45(*).
Arnold Wolfers, quant à lui établit une
distinction : « Dans un sens objectif, la sécurité
mesure l'absence de menaces pesant sur les valeurs acquises ; dans un sens
subjectif, elle désigne l'absence de peur que ces valeurs soient
attaquées ».
De ces définitions, ajoutons celle de Dominique David
qui propose de considérer la
« sécurité » au sens le plus large du terme,
comme l'État d'un sujet qui s'estime non menacé par tel ou tel
danger, ou pense avoir les moyens d'y répondre si ce danger vient
à devenir actuel »
Les trois premières définitions tombent
facilement dans la catégorie d'une vision réaliste de la
politique internationale au sein de laquelle l'objectif de l'État est la
quête de la puissance à travers l'intérêt national.
Elles renseignent considérablement le champ d'application du concept de
« sécurité».
Par ailleurs, la définition de F.N. Trager et de F.L.
Simonie a l'inconvénient d'être élitiste et bureaucratique.
Ils font de la sécurité nationale un instrument de promotion et
d'extension des « valeurs nationales vitales ». Cette
idée peut être interprétée comme étant la
manifestation d'une volonté de puissance impérialiste. En effet,
parmi les valeurs nationales, il y a assurément l'idéologie
organisatrice de l'État.
Le concept « sécurité » est
polysémique non seulement parce qu'il est utilisé dans la plupart
des domaines de la vie sociale, mais aussi parce qu'il est susceptible d'une
forte connotation idéologique empêchant ainsi à la
réalisation d'un consensus à son sujet.
Cependant d'une manière générale, le
concept « sécurité » s'entend :
· d'une situation, d'un État dans lequel on n'est
pas exposé au danger ;
· d'une tranquillité d'esprit inspiré par
la confiance, par le sentiment de n'être pas menacé ;
· d'un dispositif empêchant la mise en marche
intempestive d'un mécanisme nuisible ;
En d'autres termes, être en sécurité
signifie « n'être pas exposé à un
danger ». Dans cet ordre d'idées le terme
« sécurité » est utilisé dans les
secteurs sociaux46(*).
Paragraphe 2 : Les
différentes approches de la sécurité47(*)
1. La sécurité nationale et la
sécurité internationale
La première se réfère à la
capacité d'une nation à poursuivre avec succès ses
intérêts nationaux tels qu'elle les voit à n'importe quel
endroit du monde. C'est aussi la capacité de résister à
toute agression étrangère. En d'autres termes, il s'agit de la
partie de la politique gouvernementale qui a pour objectif central la
création des conditions nationales et internationales favorables
à la protection et à l'extension des valeurs vitales nationales
contre les adversaires existants ou potentiels ;
La seconde repose plutôt sur la convergence et
l'agrégation des intérêts Étatiques autour des
risques communs. En d'autres termes, c'est la capacité des États
et des sociétés à préserver l'autonomie de leur
intégrité fonctionnelle.
2. La sécurité
Intérieure
Une définition de la sécurité
intérieure ne s'impose pas facilement. Au premier plan de l'expression
et des représentations, la notion de sécurité
intérieure renvoie au maintien de la paix sociale dans l'espace clos des
frontières nationales et donc, de manière implicite, à la
séparation traditionnelle entre le territoire de l'État, domaine
du policier et du magistrat, et un extérieur, domaine de la
compétence des forces militaires.48(*)
Dans le cadre de notre travail, nous retenons la
définition de la sécurité nationale et de la
sécurité intérieure dans la mesure où ces
dernières nous permettrons de comprendre ou de bien étudier les
capacités qu'a la RDC à maintenir son territoire en
sécurité, poursuivre ses intérêts à n'importe
quel coin du monde et à maintenir la paix à son sein. Chose qui,
très souvent abouti à des résultats non escomptés
c'est-à-dire, insécurité et guerres en
répétition, et c'est ce qui explique même l'étude du
dilemme de sécurité.
3. La sécurité alimentaire
La FAO la définit comme une situation dans laquelle
« chacun peut accéder en toute circonstance à une
alimentation saine et active ». Il fait donc référence
à la disponibilité de la nourriture en qualité et en
quantité suffisante.
4. La sécurité
économique
Ce concept renvoie à un niveau de vie assuré et
stable qui fournit aux individus et aux familles le niveau nécessaire
des ressources pour pouvoir participer sur le plan économique , social
et culturel et avec dignité à la vie de leur communauté.
Ainsi, cette notion va au- delà de la simple survie physique et comprend
un niveau de ressources qui favorise l'insertion sociale.
5. La sécurité Informatique
Il s'agit des dispositifs ou des systèmes qui
consistent à assurer que les ressources matérielles ou
logicielles d'une organisation sont en permanence disponibles dans le cadre
prévu. La sécurité informatique consiste
généralement en quatre principaux objectifs :
l'intégrité (garantir que les données sont bien celles
qu'on croit être), la confidentialité (assurer que
seules les personnes autorisées aient accès aux
ressources, la disponibilité (maintenir le bon fonctionnement
du système informatique), la non répudiation (garantir
qu'une transaction ne peut être niée),
6. La sécurité Humaine
Il s'agit d'une approche de politique étrangère
axée sur les personnes connaissant que la stabilité durable est
impossible tant que la sécurité humaine n'est pas garantie et que
les citoyens ne sont pas protégés des menaces d'atteintes
violentes à leurs droits, leur sécurité et leur vie.
Souvent qualifiée de «
sécurité axée sur les personnes »ou de
« sécurité à visage humain », elle
place les êtres humains, plutôt que les États, au coeur de
la réflexion sur la sécurité. La sécurité
humaine met en évidence les liens complexes et souvent ignorés
qui existe, par exemple, entre désarmement, droits de l'homme et
développement.
7. La sécurité sanitaire
Ce terme se rapporte à la sûreté qui doit
être accordée à tous les produits et activités
nécessaires à la préservation de la santé. Son
champ d'action s'étend des biens et produits à visée
thérapeutique, diagnostique et préventive jusqu'aux aliments et
milieux de vie.
8. La sécurité sociale
Il s'agit de la protection qu'une société
accorde à ses membres, grâce à une série de mesures
publiques en raison de la survenance d'un risque dit social(maladie,
maternité, accidents de travail, maladies professionnelles,
chômage, invalidité, vieillesse et décès).
CHAPITRE DEUXI?ME : LA
SÉCURITÉ DE LA RDC PENDANT LA DEUXIÈME ET LA
TROISIÈME RÉPUBLIQUE
Le présent chapitre sera consacré à
l'étude des fondements de la sécurité en RDC
(section1),à l'étude de la situation sécuritaire dans la
deuxième république (section 2), ensuite dans la troisième
république (section 3). Nous essayerons de comprendre la manière
dont la sécurité est prise en compte dans une situation
supposée stable ou dans une dynamique des guerres.Dans ce chapitre nous
aborderons ou focaliserons donc notre attention sur l'instabilité
politique en RDC afin de bien aborder les stratégies de pacification et
de sécurité après cette instabilité et surtout
quand il s'agira de la troisième république.
SECTION I : LES FONDEMENTS
DE LA SÉCURITÉ EN RDC
Paragraphe 1 :
Rôle de l'Armée
L'armée joue un rôle important de
dissuasion pour chaque État. La dissuasion est un mode de
prévention des conflits dans les rapports entre les États. Elle
consiste pour un État à s'armer amplement pour décourager
tout autre État qui pourrait avoir des intentions expansionnistes sur
l'État armé. L'armement permet aux États d'avoir une
puissance.49(*)
La menace de la sécurité
intérieure apparait comme une raison de l'ingérence
de l'armée dans les affaires civiles. L'armée congolaise
depuis la veille de l'indépendance et dans son évolution a
dû faire face à des mutineries, rebellions ainsi que les
sécessions. Cette situation a continué avec la
rébellion muleliste et celle de l'Est (1964), les mutineries des
ex-gendarmes katangais à Stanleyville (1964) ; la guerre de Bukavu avec
le 10ème bataillon commando de Schramme (en 1967), l'attaque de
Luashi et Kisenge par les mercenaires venusde l'Angola, sous les ordres de Bob
Denard (novembre 1967) ; la guerre de « quatre-vingtjours »(mars 1977
juin 1977) ; la guerre de Kolwezi ( en mai 1978) ; la guerre de Moba 1, de Moba
2 et la guerre de l'AFDL. Pendant toutes ces guerres, l'armée a
joué unrôleimportant à l'intérieur du pays. Cette
mission de l'armée est confuse, entre elle et cellede lapolice.50(*)L'armée congolaise a
changé plusieurs fois des noms, en passant par plusieurs
étapes.Elle a commencé par la force publique depuis 1885 jusqu'en
1960, puis armée nationalecongolaise après l'indépendance
(ANC), jusqu'à devenir forces armées zaïroise (FAZ). Lorsde
l'avènement de Mzee Laurent Désiré Kabila, elle est
passée pour les forces arméescongolaises (FAC) pour finalement
être forces armées de la République Démocratique
duCongo (FARDC).
1.1. LaForce
Publique
Elle fut créée en 1885, lorsque
Léopold II venait de prendre possession de
l'État indépendant du Congo, actuelle République
Démocratique du Congo, il commandait le ministère des affaires
intérieures. C'est ainsi qu'il va créer une force militaire et de
police pour l'État.
En 1886, beaucoup d'officiers belges furent
détachés au Congo pour mettre en place une force militaire.
Cette force publique n'était pas constituée uniquement des
officiers belges, il y avait aussi les suédois, des danois et les
autres européens.
La force publique a mené une campagne militaire
lors de la guerre mondiale 1914- 1918, C'était en Afrique de l'Est,
Cameroun, au Rwanda, au Burundi et surtout dans le territoire de l'actuelle
Tanzanie. Elle remporta divers succès militaires (Tabora, Mahenge)
gagnant ainsi les respects et la confiance de leurs alliés Portugais
et Britanniques.51(*)
Au cours de cette période, la force publique
fut organisée en 21 compagnies, plus lesunités
séparées d'artillerie et de génie, chaque compagnie devait
comprendre quatre officiersblancs et cent cinquante soldats Africains, 80
congolais complétaient l'effectif. L'histoire nous renseigne que les
officiers belges et les congolais prirent automatiquement la place des
européens de différents organes qui constituaient le corps
des officiers sous l'E.I.C.
La troupe déployée au Katanga
était spécialement constituée d'une force autonome de 6
compagnies et une unité cycliste.Dans l'ensemble, la force publique
était constituée d'un organe de douze mille centhommes,
répartis entre les vingt et une compagnies. Au fil du temps, la force
publique vers1914 comptait déjà plus ou moins 17.000 soldats,
recrutés sous le système de quotas dont lesconditions de
recrutement forcé ont continué.
1.2. L'Armée Nationale
Congolaise
L'armée nationale congolaise (ANC) fut
créée après l'indépendance qui eut lieu le 30juin
1960. Elle fut obtenue après des nombreuses discussions avec la Belgique
qui tenait à cequ'elle ait lieu après 30 ans. Il s'est
posé un problème très sérieux chez les congolais
depouvoir prendre la relève des officiers blancs pour la maitrise de la
situation sur toute l'étenduedu territoire ou la situation était
devenu ingérable. Les revendications, maintes foisexprimées par
les hommes en uniforme, n'avaient retenu l'attention de personne
:l'africanisation des cadres, réajustement de la
rémunération, amélioration des conditions detravail,
réalisation de promesses faites aux soldats méritants.52(*)La mutinerie avait
été la conséquence logique de la négligence des
revendications deshommes en uniformes. A ce sujet le Général
Janssens s'adressant aux troupes congolaises àqui il voulait demandait
la discipline, il leur dira en ce terme : « Avant l'indépendance
égalaprès l'indépendance ». Cette expression choqua
la conscience congolaise en commença parles hommes destroupes qui ne
comprenaient pas le bienfondé de l'indépendance et dans
lesmilieuxpolitiques ce fut une remise en cause de l'indépendance de la
jeune République.Le discours de Lumumba créa un climat
d'hostilité contre les belges. La situation
seragénéralisée dans tout le pays par manque d'officiers
capable de maitriser les hommes detroupes qui se soulevait dans tout le pays.A
la veille de l'indépendance, la République Démocratique du
Congo fut déchirée pardes guerres de sécession et des
rébellions : la sécession du Katanga conduite par MoiseTshombe et
la sécession du sud-Kassaï (1960-1962) dirigée par Albert
Kalonji Mulopwe ;la rébellion d'Antoine Gizenga dans la Province
orientale (1960-1961) ; la rébellion mulelisteet celles de l'Est (1964)
; ces guerres ont eu une incidence sur la capacité de faire face
à tousces mouvements.53(*)
Pendant cette
période, l'ANC devait faire face à beaucoup de groupes de
résistance, notamment l'armée katangaise, la résistance
d'Albert Kalonji au sud Kasaï, le groupe rebelled'Antoine et les
Mulele-maïainsi que différentes mutineries. Face à cette
réalité l'ANC setrouva dans l'impossibilité de contenir
tous ces mouvements sur terrain. La guerre est un moment propice au Congo
où les gens croient à la magie, à la sorcellerie. On
remarque les chefs militaires courir dans les maisons de devins pour
de procédés de multiplication, d'invulnérabilité
aux balles, de disparation lorsqu' on est dans uneembuscade.Un usage plus
contemporain de la tromperie ancestrale des sorciers fut mis à
jourdurant la récente guerre civile au Congo. La sorcellerie augmente
toujours en temps de guerre,mais cet exemple de tromperie est exceptionnel.Des
jeunes africains furent recrutés pour rejoindre l'armée rebelle
qui déferla vers lesud-ouest du Congo. Ils contrôlèrent
à un certain moment un cinquième du territoire.
Pours'assurer d'une armée vicieuse et sans
peur, les chefs de la rébellion usèrent de la sorcelleriepour
convaincre les guerriers qu'ils étaient invincibles, leur promettant que
si une balleennemie les touchait elle se transforme en goutte d'eau. Le 14
août 1964, après le rite desorcellerie, les soldats se dirigeaient
vers Luluabourg (Kananga aujourd'hui) pleins deconfiance. Le docteur Alexandre
Reid raconte la bataille qui s'ensuivit : Le matin du 14 août, ils
(l'armée de l'ANC) tendirent une embuscade à huit
Camions chargés de soldats rebelles aux deux-tiers de la route vers
Lusambo et les abattirent quasimenttous. Les quelques rescapés
informèrent Lusambo de leurs pertes, ce qui fit que la victoirechangea
des camps dans notre région de Mongo et anéantit la crainte et
les tabous dessorciers.Ce sont les croyances animistes tellement rependues qui
rendent de telles tromperiespossibles. On estime que cette armée, avec
ses forces ancrées dans la sorcellerie, futresponsable de plus de
100.000 morts avant d'être vaincue. Les soldats comme les civilsavaient
perdu leur capacité de raisonner clairement et même de se
défendre, parce qu'ilsavaient mis toute leur confiance dans la
sorcellerie.54(*)
1.3. Forces Armées
Zaïroises
Horold Crouch en faisant
une comparaison de l'Asie du Sud-est constate quedans le pays ou les structures
sociales sont encore relativement instables les gouvernements dominés
par les militaires peuvent apporter une stabilité politique qui favorise
la croissance économique.
Cette règle n'a pas épargné la RD
Congo qui après des discordes, des conflits politiques, des
sécessions, des rebellions et mutineries après
l'indépendance, ont permis à l'armée de prendre le
pouvoir. Par un communiqué, le commandant en chef de
l'Armée Nationale Congolaise va prononcer ce qui suit : Depuis
plus d'un an, l'Armée Nationale Congolaise a lutté contre la
rébellion qui, à un moment donné, a occupée
près des deux tiersdu territoire de la République. Alors qu'elle
est presque vaincue, le Haut Commandement del'Armée constate avec regret
qu'aucun effort n'a été fait du côté des
autorités politiques pourvenir en aide aux populations
éprouvées qui sortent maintenant en masse de la brousse,
enfaisant confiance à l'Armée Nationale Congolaise. La course au
pouvoir des politiciensrisquant à nouveau de faire couler le sang
congolais, tous les chefs militaires de l'ArméeNationale Congolaise,
réunis ce mercredi 24 novembre 1965 autour de leur commandant enchef,
ont pris, en considération de ce qui précède, des graves
décisions suivantes :55(*)L'armée a assumé et continue a
assumé un très grand rôle politique, mais
économiqueet socioculturel. Il est classique dans les pays en voie de
développement que l'armée prenneen charge la gestion du pays.
Certains avancent l'argumentation que cet engagement est nécessaire au
sein desnations émergentes. L'implication politique militaire vise
à stabiliser la situation politiqueet àcontribuer à la
construction nationale.
Selon Harold,certains facteurs favorisent cette
politisation des forces armées : la perte de la
crédibilité du gouvernement civil due aux incessantes querelles
du pouvoir, la persistance de sérieux problèmes de
sécurité intérieure, l'absence d'une menace
extérieure imminente et la conviction de l'Armée d'être
la gardienne de la nation.
Il y a aussi des circonstances historiques
particulières qui peuvent expliquer l'engagement des militaires, la
lutte pour l'indépendance, l'armée s'appuyant sur la
légitimitérévolutionnaire (l'incapacité de la
classique politique a assuré la gestion du pays). Jean-Jacques
Rousseau écrivait : « le plus fort n'est jamais plus assez fort
pour être toujours le maitre s'il ne transforme sa force en droit et
l'obéissance en devoir ». Le nom de la République
Démocratique du Congo a continué jusqu'en 1971 pour
être remplacé par la dénomination République du
Zaïre, qui d'après les tenants du régime mobutisme
prêtait à confusion qu'il fallait écarter. Par contre, la
prise de pouvoir par Mobutu a plongél'armée dans le tribalisme,
beaucoup d'officiers étaient de l'Equateur, où lui-même
étaitressortissant. Il a fini par faire du lingala une langue
militaire.
1.4. Forces Armées
Congolaises
Depuis 1965, le pays a connu un régime fort qui
l'a plongé dans une crise totale, Laurent Désiré Kabila
à la tête d'un mouvement dénommé Alliance des
Forces Démocratique pour la libération du Congo en sigle AFDL
va combattre le régime de Mobutu pour libérer le pays de la
dictature qui a duré 32 ans. L'armée sera
dénommée les Forces Armées Congolaise pour la
défense de l'intégrité territoriale. Les forces de
Laurent Désiré ont été qualifiées de
libération par le fait d'avoir sorti le pays dans un régime
sans partage qui a ruiné totalement la République
DémocratiqueduCongo.
1.5. Forces Armées
de la République Démocratique Du Congo
Après la mort de Laurent Désiré,
le pays était plongé dans une situation de crise identique
à celle des années qui ont suivi l'indépendance. Les
différents mouvements qui ont combattu avec Laurent Désiré
vont se désolidariser pour commencer leur propre lutte. Après la
mort de Laurent Désiré Kabila, le pouvoir sera pris Joseph Kabila
Kabange, fils du feu Laurent Kabila avec l'accord du gouvernement Kabila
père et l'armée.Au fil de temps les forces armées
congolaise vont devenir les Forces armées de la République
Démocratique du Congo, « FARDC » en sigle.
Paragraphe 2 : La
Dualité Armée-Police (rôle de la Police)
Dans plusieurs interventions soit pour disperser les
manifestants soit pour mater les insurgés, l'armée vient
souvent en appui à la police nationale, lorsque celle-ci n'arrive pas
à neutraliser les manifestants ou encore en cas de
débordements.
Plusieurs fois dans la ville de Bukavu, Goma,
Lubumbashi, Kinshasa.., lorsqu'il y a les manifestations des étudiants,
ou dans les communes les populations revendiquent contre les coupures de
courant électrique ou contre un meurtre, la police est souvent
appuyée par soit la garde républicaine ou la police militaire qui
sont des unités spéciales de l'armée nationale. Ces
unités interviennent souvent pour maitriser la situation qui
déborde la police. Mais la cohabitation entre ces deux unités
n'est pas toujours aisée, car la démarcation entre les deux
corps est floue. La police et l'armée sont deux corps rivaux.
L'armée traite toujours la police d'être mal formée, mal
payée, corrompue, considérée comme ayant
la conscendence sur l'armée. Les conflits de compétence ont
été nombreux, mais les accrochages sont restés
limités. Les deux institutions sont toujours en concurrence, mais
se respectent mutuellement. Les militaires sont souvent solliciter pour des
missions de sécurité intérieure. Les corps
d'élite de l'armée sont par exemple intervenu aux cotés de
la police.
Théoriquement la police s'occupe de la
sécurité intérieure et l'armée de la
sécurité extérieure, mais en réalité la
délimitation est floue par rapport aux stratégies
opérationnelles adoptées. Pour la simple raison, la gestion de la
police est souvent confiée à des officiers des forces
armées qui souvent s'inspirent du modèle de l'armée pour
organiser la police. Ils créent au sein de la police des unités
spéciales d'interventions, des unités d'élites. Ce qui
crée une ambigüité entre l'armée et la police.
Paragraphe 3 : La Maitrise
des frontières
Les territoires naissent et se limitent par les
frontières56(*).
Celles-ci se défendent de l'interne à l'externe par le principe
de non extraterritorialité. Les frontières expriment la
souveraineté, l'indépendance et l'intégrité du
prince. Le territoire interne est protégé par la
frontière, d'où, l'exclusivité du pouvoir externe sur tout
son contenu. Toutes les présences existantes sur le territoire interne
relève de l'autorité compétente. Le « prince
défend le territoire par la frontière57(*).
Enfin, le territoire de par ses frontières est
la cause de l'insécurité dans la République
Démocratique du Congo. Il choque l'actualité sécuritaire,
il est un enjeu géopolitique, une donnée coloniale, il est
construit. Cependant, le principe de voisinage nourrit la haine, sème la
différenciation entre les membres des princes limités, d'une
part. D'autre part la non-ingérence, le raconte d'actualité sous
régionale, appuie le refuge des rebellions et des oppositions de
celui-là par le principe de non extraterritorialité. Ainsi, le
territoire et la frontière sont la cause de choc de la
sécurité en RDC, conséquence de la sécurité
sous régionale. Ils sèment la différenciation au coeur du
voisinage et encouragent et favorisent le réfugie ou la prise de
position des rebelles opposant par le « principe de para
territorialité »58(*). Le « territoire insécurise le
territoire ». La frontière favorise le cantonnement des
rebelles dans les territoires voisins. Ils limitent « une population
contre une population »59(*).
En effet, l'histoire rencontre la genèse et
l'évolution des rebellions dans la sous-région. Elles remontent
de l'ère des indépendances et évoluent avec la
période postcoloniale. La crise politique et les conflits en RDC, le
génocide au Rwanda et le massacre au Burundi construisent et amplifient
la donne. Ces crises politiques se naissent des oppositions politiques et
développent des organisations politiques, des rebellions et des milices.
Elles sont origines des groupes armés, les acteurs mafieux, dans la
sous-région. Le prolongement du drame rwandais en territoire congolais
se réunit par l'installation sur la frontière entre la RDC et le
Rwanda des réfugiés hutus encadrés par les
éléments génocidaires de l'ancienne armée
rwandaise.
Ces militaires ne se désarment à leur
entrée au Congo. Ils ne tardent pas à lancer des
expéditions meurtrières en direction du Rwanda et sur le
territoire congolais. Contre des populations autochtones, des éleveurs
tutsi (à Masisi/ Nord-Kivu et au Banyamulenge/ Sud-Kivu). Ces
éléments et les résidus des réfugiés
rwandais constituent les bases des rebelles -FDLR) en RDC. La présence
dans les camps d'éléments armés de l'ancienne armée
rwandaise représente un danger permanent pour les régimes tutsis
et alliés de la région -Rwanda, Ouganda et Burundi). Elle
constitue l'essentiel des exactions dont sont victimes les populations tutsies
et celles locales au Congo. La guerre de 1996 exprime la volonté de
Rwanda de pousser les réfugiés hutus militarisés et le
soutient de l'Ouganda pour se finir avec le régime Mobutu. Ainsi, en
guise de couverture politique, l'Ouganda et le Rwanda se rallient avec l'ancien
maquisard, Laurent désiré Kabila pour masquer leur agression. Il
se confère le caractère noble de lutte pour la libération
du peuple congolais, opprimé sous la dictature trentenaire du Mobutu.
Ces groupes armés vont procédés des
frontières rwandaises, au contrôle des ressources naturelles de
Nord-Est et avance vers Kinshasa afin d'y prendre pouvoir.
SECTIONII :LA
SÉCURITÉ PENDANT LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE
Paragraphe 1 : La
sécurité offerte par les États Unis d'Amérique
Le Congo-Zaïre bénéficiait de la grande
considération des États-Unis d'Amérique comme un
territoire qui dans le contexte de la guerre froide, pour lui servir de
barrière contre l'expansion du communisme déjà
installé en Angola. C'est dans ce contexte que s'est vite cru la
sécurité du Zaïre qui sans aucune doute était une
oeuvre toute particulière des États-Unis. Cela a pu permettre le
président Mobutu de préserver l'intégrité du
territoire ; renforcer les capacités militaires vis-à-vis
desÉtats voisins et aller à s'ingérer dans les politiques
de ces différents États environnent.
Le secteur de sécurité était ainsi bien
structuré et organisé à tel point que le Zaïre
était à même d'envoyer les commandos mercenaires intervenir
dans un État, surtout de larégion oùil y a trouble contre
la sécurité. C'est le rôle même du gendarme qu'il
jouait au compte américain.Sur le plan militaire toujours le Zaïre
comptait parmi les grands de l'Afrique disposant des militaires les mieux
formé et entrainés, cela a dû lui offrir une grande estime
sur le plan régional et voir même sur l'ensemble de la
Communauté Internationale.
Avec la disparition de l'Union Soviétique, vers les
années 1989-1990, la configuration internationale va changer quittant de
la bipolarisation vers un monde unipolaire. Ainsi, Les dictatures militaires
sur le continent sont, malgré elles, contraintes d'abdiquer et de
laisser un peu plus d'espace au pouvoir législatif car ne
bénéficiant plus d'une protection maximale de l'un de deux blocs.
Commence alors en RDC une nouvelle période de crise politique,
aggravée par une économie déjà affaiblie de Mobutu,
le non-respect de la représentation géoethnique dans
l'armée, la dictature s'obstine au pouvoir et n'envisage aucune
alternance politique jusqu'à l'entrée en scène d'une
opposition armée, soutenue de l'intérieur par la population et de
l'extérieur par le Rwanda, l'Ouganda et certains acteurs du Nord.
Paragraphe 2 : Le bouclier
de la dictature et le monopartisme politique comme moyen de
sécurité
Domaine privé du roi Léopold II sous
l'appellation de l'État Indépendant du Congo (E.I.C, 1885-1908),
puis colonie belge (1908-1960), la RDC a accédé à
l'indépendance le 30 juin 1960 au terme d'une période politique
agitée entre l'élite politique Congolaise et la métropole
(la Belgique)60(*).
Pendant la colonisation, la force publique avait pour rôle essentiel
l'implication de la colonie et protection des intérêts de cette
dernière par la force.
Au lendemain d'une indépendance politique
arrachée à contrecoeur à la Belgique, le Congo est
entré dans une première période chaotique (1960-1965),
marquée par des rébellions armées Mulélistes contre
l'armée nationale congolaise jusqu'au coup d'État militaire du 24
novembre 1965 qui a porté le général Mobutu au pouvoir.
Pour asseoir son pouvoir, Mobutu s'est appuyé sur
l'armée, baptisée « Forces Armées
Congolaises » (FAC), instaurant une dictature militaire, un
monopartisme politique où les pouvoirs de l'État étaient
organisés au sein d'un unique parti, le Mouvement Populaire de la
Révolution (MPR, 1967-1990), parti-État. Durant cette
période, le pouvoir législatif, appelé conseil
législatif, fondu en un parti, n'avait aucun pouvoir de contrôle
effectif sur les forces de sécurité en commençant par les
FAC devenues Forces Armées Zaïroises (FAZ, 1971-1997), et sur les
divers services de renseignement existants.
Période de pleine guerre froide, malgré la
volonté ou non du président Mobutu de se prononcer sur
l'attachement à l'un de deux blocs, il s'est trop vite trouvé
aligné au côte du bloc capitaliste qui avait les États-Unis
comme super grand, ces derniers lui offrirent toutes les possibilités
d'avoir une grande influence sécuritaire sur toute l'Afrique centrale,
de l'Est et sur certains pays de l'Afrique australe.
Cette configuration géostratégique du Zaïre
lui offrait une sécurité effective au regard de tous ces pays
dans lesquels il intervenait à l'avantage du capitalisme
américain comme l'État gendarme de l'Afrique.
Boucliers de la dictature, rattachés directement
à la présidence de la République, les services de
renseignement avaient pour mission essentielle de rechercher des renseignements
sur les personnes et les activités jugées subversives pour la
sécurité du régime. Dans ces conditions, il n'était
évidemment pas possible de s'étendre sur un quelconque
contrôle démocratique du secteur de la sécurité
reposant sur la responsabilité et la transparence des services de
sécurité vis-à-vis du peuple et de ses
représentants.
Bien au contraire, et comme ce fut le cas pendant la
période coloniale, les forces de sécurité s'étaient
renforcées en procédant à la répression de la
population, créant ainsi un fossé toujours difficile à
combler à ce jour.
Dans un tel contexte, la quasi-totalité des
activités militaires et de renseignement étaient
considérées comme secret-défense. Toute idée de
responsabilité était ignorée, compte tenu de la
suprématie de l'armée et des autres services de
sécurité, fers de lance de dictature, sur toutes les autres
institutions.
Par ailleurs, concernant le rôle du parlement dans le
contrôle du secteur de la sécurité dans un contexte de
dictature, Boubacar Ndiaye écrit : «... Ce type de
régime politique était caractérisé par une
concentration excessive du pouvoir au niveau de l'exécutif, voire entre
les mains d'un seul homme. En conséquence, le rôle du parlement
consistait essentiellement à entériner et valider les
décisions généralement prises ailleurs, pratiques
reflétant la notion de « parlement de chambre
d'enregistrement ».61(*) Ceci était
encore plus vrai lorsque les décisions concernaient les forces
armées, et de sécurité, ou d'une manière
générale, la défense ou la sécurité.
Celles-ci étaient censées être le domaine
réservé du chef de l'État, de ses conseillers en
matière de sécurité, et des hauts gradés des forces
armées. »
Par ailleurs, dès lors que les représentants du
peuple n'exerçaient pas de contrôle sur le secteur, il va de soi
que la société civile était mise à l'écart
de la gouvernance démocratique.
En fait, cette société est constituée des
organisations oeuvrant au sein du MPR. Ces organisations rentrent, pour la
plupart, sous l'appellation d'Organisations Non Gouvernementales de
Développement (ONGD), dont les principales activités sont la
lutte contre la malnutrition, le développement de l'agriculture et les
activités culturelles. L'implication de la société civile
dans la gouvernance démocratique est récente.
En effet, elle remonte au lendemain de l'ouverture de la
sphère politique dans les années 1990. Plus récent encore
est l'engagement de la société dans la surveillance
démocratique du secteur de la sécurité. Ces brèches
ouvertures ou multipartisme sont renforcées par le vent de la
démocratie qui balaie le continent africain.62(*)
Paragraphe 3 : La crise de
la transition de 1990 à 2006
Rongées par la crise et la corruption et
spécialisées dans la répression des civils, les forces de
sécurité jusqu'alors, piliers de la dictature, organisent une
vague des pillages à travers le pays précipitant à la mort
les rares entreprises qui restaient encore.
Cependant, en mai 1997, ces forces de sécurité
sont contraintes d'abdiquer devant l'opposition militaire conduite par les
forces de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération
Congo, AFDL. Cette guerre a notamment pour conséquences majeurs la
destruction des forces de sécurité.
Malheureusement, cette destruction n'aura pas encore permis
une réorganisation des forces qu'une seconde guerre, dite cette
fois « guerre de correction » et impliquant les
armées régulières de sept (voire neuf) pays africains, une
multitude de mouvements rebelles et des milices congolaises et
étrangères, en plus de nombreux acteurs privés du
continent et de l'occident, s'est internationalisée à tel point
qu'elle finit par être qualifiée de «
première guerre mondiale d'Afrique.»63(*)
Pour mettre un terme à cette seconde guerre, les
négociations politiques seront engagées entres congolais en
Afrique du Sud (2002-2004) et ont jeté les bases de la réforme du
secteur de sécurité et de la justice. Elles seront suivies d'un
processus de désarmement, démobilisation et réinsertion
des combattants menées avec l'appui de la communauté
internationale ouvrant la voie à la réforme de l'armée.
Les anciens groupes et forces armées seront brassés et
intégrées dans la nouvelle armée congolaise appelée
les Forces Armées de la République Démocratique du Congo
(FARDC).
Mais certains bataillons, particulièrement ceux issus
de l'ex-rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie-
Goma (RCD-Goma), refuseront d'être brassés avec les autres forces
bloquant le processus et opposant une farouche résistance aux forces
loyalistes pendant et près de quatre ans (2003-2007) avant d'entamer une
nouvelle phase de négociations en vue de leur intégration, connue
sous le nom de mixage dont les résultats sont restés
mitigés. A la veille de l'organisation des élections
présidentielles et législatives (2006), près de 18
brigades intégrées sont passées par des centres de
brassage et plusieurs unités da la police ont suivi des formations sur
le maintien et le rétablissement de l'ordre public pour la
sécurisation des élections.
Outre la destruction des forces de
sécurité, les années de crise des guerres (1990-2003) ont
profondément et durablement affaibli l'autorité de l'État
sur l'ensemble du pays : des zones entières échappent au
contrôle de l'État et à l'exercice de son pouvoir
administratif au profit des groupes armés étrangers ou
congolais ; les structures sociales sont très affectées par
la crise politique et économique doublement décennale.
Dans un tel paysage, l'insécurité est
multiforme, allant du manque de garantie pour l'intégrité
physique des personnes aux graves violations des droits humains, en passant par
le manque de moyens de subsistance.
En outre, le système judiciaire, les cours et tribunaux
militaires et civils, sont très affectés par la corruption et
incapables d'exercer un contrôle externe des forces de
sécurité. Des telles institutions, pourtant appelés
à équilibrer le pouvoir exécutif et à éviter
la dérive autoritaire de ses actions, sont demeurées incapables
d'offrir une jouissance paisible des droits et libertés aux citoyens.
Ainsi, la réforme de ces services, à
défaut de leur transformation, est une étape indispensable pour
le développement social, humain et économique durables du
pays.
SECTON III : PENDANT LA
TROISI?ME RÉPUBLIQUE
L'importance de présenter cette petite introduction
à ce niveau est de rappeler qu'hormis la première
république (1965-1990) et la deuxième république (2006
à ces jours), les grands évènements ayant marqué
positivement ou négativement la sécurité de la RDC
s'étaient déroulés. C'est la période de la
transition (1990-2006).
Paragraphe 1 :Les guerres
dites de libération
1.1. La guerre de l'AFDL
L'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo-Zaïre(AFDL) fut une coalition des dissidents
conduits par L.D. Kabila prirent le pouvoir au terme de la première
guerre du Congo(1996-1997).
Vers le milieu de 1996, la situation dans la Zaïre
devenait de plus en plus tendue. Après le génocide de 1994 au
Rwanda, des centaines des milliers de Hutus avaient traversé
lafrontière jusqu'au Zaïre où ils furent rassemblés
dans des camps des réfugiés au Nord et au Sud- Kivu64(*). Des nombreux participants au
génocide, dont les membres des Forces Armées Rwandaises(FAR) et
des miliciens Interahamwe, profitèrent de l'anonymat offert par les
camps et se réorganisèrent en mouvement « Rassemblement
pour le Retour et la Démocratie au Rwanda »(RDR).
Le RDR commença à utiliser les camps comme base
arrière pour son infiltration au-delà de la frontière et
conduire une insurrection. Malgré les protestations du gouvernement
Rwandais, le gouvernement Zaïrois et les organisations internationales
apportent l'aide humanitaire aux camps et ne voulurent pas séparer ces
militants des populations des réfugiés.
Au même moment la situation de Banyamulenge, des Tutsis
présents au Zaïre depuis des générations, devenait
plus précaire. Ils furent longtemps l'objet de discriminations
étant des arrivants relativement récents dans le pays, de culture
et de langue différentes des tribus voisines et instrumentalisés
par Mobutu pour entretenir des dissensions dans la pays pour asseoir son
pouvoir. L'arrivée massive des Hutus, qui s'en prirent naturellement aux
Banyamulenge comme les alliés naturels et leur apporta un soutien
militaire en prévision d'une escalade éventuelle et
désormais probable.
Le 07 Octobre 1996, suite au fait que les Banyamulenge
devenaient de plus en plus armés et présentaient un danger, le
gouvernement provincial du Sud- Kivu, par son vice-gouverneur,
décrété que ces derniers n'étaient plus les
bienvenus et qu'ils devaient quitter le pays. En réponse, les
Banyamulenge menèrent un soulèvement armé contre le
gouvernement local. C'était le début de la guerre entre les
Forces Armées Zaïroises(FAZ) et le Front Patriotique Rwandais(FPR)
qui se cachait derrière sous le nom des Banyamulenge et AFDL. C'est le
chef d'État-major Rwandais qui sera le commandant des opérations
et de l'assaut qui se préparait.
Les premières actions de l'AFDL furent de prendre les
villes proches des frontières orientales et de disperser les camps des
réfugiés qui offraient un refuge facile aux militants des forces
Hutus du RDR, ce qui fut dénoncé par les organisations
humanitaires65(*). Les
forces Hutus et Zaïroises furent cependant rapidement défaites en
des sanglants affrontements, et les provinces du Nord et Sud- Kivu furent
rapidement acquis. Une fois le Kivu acquis, le reste de la guerre fut
essentiellement une longue marche de l'AFDL et de ses alliés à
travers le Pays jusqu'à Kinshasa.
Le 17 Mai 1997, après une dernière
médiation avortée entre Mobutu et Kabila en compagnie de Nelson
Mandela, l'AFDL atteignit le quartier de Masina à Kinshasa et Kabila
s'autoproclama Président de la République Démocratique du
Congo. L'AFDL fut transformée en nouvelle armée nationale. Bien
que l'alliance ait réussi à évincer Mobutu du pouvoir,
elle ne survécut pas aux tensions entre Kabila et ses anciens
alliés, l'Ouganda et le Rwanda, ce qui déclencha, le 2 Août
1998, une autre guerre de libération en RDC.
1.2. La guerre du RCD
Chronologiquement, après la chute du Maréchal
Mobutu, il y eut successivement deux guerres en RDC conduites par le Rwanda et
l'Ouganda.La première est celle de l'AFDL et la seconde celle du
RCD66(*)
Le 2 août 1998, Sylvain Mbuki, le commandant du
10e bataillon de l'armée congolaise basée
à Goma, qui en premier, lance un appel à
l'insurrection. « Les provinces du Nord et Sud- Kivu sont
entrées en rébellion contre le gouvernement de L.D.Kabila. Pour
le Rwanda et l'Ouganda, L.D. Kabila a manifesté une dose d'ingratitude
vis-à-vis d'eux. Tout a été programmé par l'ancien
chef d'État- major des armées Congolaises James Kabarebe. Les
troupes du Rwanda et de l'Ouganda s'infiltrent à Goma et surtout
à Baraka où quelques militaires auraient débarqués
aux canots rapides. Pendant ce temps, les troupes Ougandaises
contrôlaient les territoires de Lubero et Beni.Cette guerre, la plus
grave entre tous les conflits en RDC, qui a éclaté avec
l'intervention du RCD par le Rwanda, s'inscrivait dans la poursuite du plan de
renversement de Laurent Désiré Kabila , dans l'espoir que
l'installation d'un homme de paille à la magistrature suprême leur
permettrait tôt ou tard à trouver des prétextes pour s'en
aller créer leur propre État à l'Est du Congo à
défaut de contrôler toute la République.Mais grâce
aux nouveaux alliés des forces gouvernementales, angolais,
zimbabwéens, la capitale ne tombera pas dans les mains des rebelles.
Le Rwanda au Congo Démocratique(RCD), voilé en
Rassemblement Congolais pour la Démocratie, a été
créé à Kigali par le Rwanda. Cette assertion est
confirmée par le panel des experts des Nations Unies sur le pillage
systématique et l'exploitation illégale des ressources naturelles
et autres formes de richesses de la RDC.
D'après Colette Breackmann, l'appellation RCD sera
annoncée après l'échec du raid sur Kitona. Mais la
déclaration politique qu'adoptent les fondateurs du RCD sera
datée du 1er Septembre 1998, jour de la création
du mouvement. En fait, le RCD a été constitué au Rwanda
dès le début du mois lors d'une réunion à huis
clos qui sera gardée sécrète.
Selon un texte rédigé par Wamba Dia Wamba, c'est
le commandant rwandais Dan qui, avec d'autres, fut chargé de recruter
des Congolais et de les réunir à Kabuga au Rwanda.67(*)
Il paraît clairement que les acteurs (dirigeants du RCD)
de cette guerre recevaient le soutien étranger et s'engageaient à
militer à son compte. Ce qui s'explique mieux par les dissensions au
sein du RCD.
v Les acteurs clés de la guerre
La guerre débutée en Août 1998 est
présentée au départ par les rebelles
comme « une guerre de libération »mais ironie
de l'histoire, elle est vite transformée en une guerre d'occupation
étrangère dont les acteurs internes agissent après
l'accord externe.
Les premières milices à mentionner sont celles
de Kasindiens (conduite par Kisase Ngandu) et celles de Ngilima, qui ont
commencé à opérer au début des années
quatre-vingt-dix. Les Ngilima avaient leur base dans les régions Nord de
Béni et de Lubero, tandis que les Kasindiens devaient être
considérés comme une milice frontalière, avec les
quartiers généraux situés sur les pentes du Ruwenzori.
La raison pour laquelle ces milices (milices locales) se sont
mises à opérer dans cette région en 1991-1992 demeure la
domination du mobutisme. Leurs origines sont en rapport avec l'Armée
Nationale de Libération de l'Ouganda(NALU), elle-même ayant son
origine dans le Ruwenzori et soutenue par le Président Mobutu. Par le
soutien qu'il apportait au NALU, Mobutu visait à déstabiliser les
régions occidentales de l'Ouganda de Museveni. Vers les années
1992, les Ngilima et les Kasindiens ont commencé à opérer
pour leur propre cause et se sont mis à s'opposer au régime de
Mobutu.
Cependant, le début de la rébellion de l'AFDL
fut la plaque tournante suivante dans l'histoire des Maï-Maï. D'abord
dans les communautés qui n'avaient pas été touchées
par la dynamique de constitution de ces forces dites d'autodéfense
populaire qui poussait tels des champignons.
En fait, la rébellion du RCD a produit un effet
supplémentaire. Un contexte croissant et une crise de l'autorité
donnèrent une nouvelle dimension à la constitution des
Maï-Maï locales. A l'origine, la constitution de celles-ci pouvait
être considérée comme une violence du « bas
vers le haut »ayant pour but de trouver une solution à la
marginalisation sociale et économique. Mais plus tard, ceux-ci se
constituerons des forces de tracasserie et de pillage des ressources. Par
ailleurs, ce pillage n'est pas orchestré uniquement par les acteurs
internes, l'on y trouve les acteurs régionaux et
internationaux :
1.2.1 Les acteurs régionaux
a. Le Rwanda
Le Rwanda avançait le motif de
sécurité(défense de ses frontières), dans nos
analyses, nous allons jusqu'à affirmer que c'est pour le pillage des
ressources naturelles et la nationalité des rwandophones. La
participation active du Rwanda dans la guerre congolaise s'exprime dans une
déclaration du ministre rwandais Patrick
Mazimpaka : « Nous avons été
déçus par Kabila, terriblement, il nous a trompé(...), il
se méfiait de nous ! Nous avons constaté que les Tutsis
Banyamulenge au Kivu continuaient à être victime des brimades.
Quant aux Tutsis congolais qui s'étaient réfugiés chez
nous, Kabila ne se montrait pas pressé de les voir venir, il disait
qu'ils avaient trouvé leur pays d'origine ».
Cette citation démontre que
l'aide du Rwanda au feu Président Kabila était
conditionnée par la question de nationalité massive des
Rwandophones. Malgré la question sécuritaire du Rwanda, Paul
Kagame stipule que L.D. Kabila n'avait pas honoré la convention qu'il
avait contractée dans les accords de Lemera.
Notons que ces accords restent ambigus
jusqu'à nos jours car aucun chercheur n'a révélé
leur contenu. Mais beaucoup d'analystes pensent à
l'occupation-exploitation de l'Est de la RDC. Mais la nationalité et
l'hégémonie restent la base des enjeux rwandais au Congo avant la
sécurité.
b. L'Ouganda
L'Ouganda est l'un des acteurs principaux de la guerre
congolaise68(*).
L'explication de son implication est multiple :les idées
économiques, hégémoniques et sécuritaires. Tout
comme le Rwanda, le Président Museveni avait déclaré
à la radio américaine le 27 mars 1999 que les
éléments cruciaux du conflit des Grands Lacs sont
le « terrorisme soudanais et les Interahamwe »et que
la guerre au Congo ne prendra fin que si les Interahamwe et les soudanais sont
désarmés au Congo.
Ainsi à maintes reprises, les
troupes ougandaises s'affrontent aux forces rwandaises pour vouloir
contrôler la ville de Kisangani qui semblait échapper le
Président Museveni. Voilà pourquoi Museveni est devenu un acteur
principal régional dans la guerre en RDC dont sa participation en nombre
de militaires actifs dans la guerre s'élève à plus des six
mille hommes.
c. Le Burundi
La participation Burundaise serait plus sécuritaire
car le FDD/CNDD était sérieusement hostile au pouvoir de
Bujumbura. En effet sa situation interne de guerre entre Hutu et Tutsi et son
embargo en arme avait conduit ce pays de se faire un observateur obscur. Mais
ses troupes en RDC avaient également participé à
l'exploitation illégale des ressources naturelles du Congo.
d. La République
Sud-Africaine
Depuis le début des hostilités lancées
contre la souveraineté congolaise, l'Afrique du Sud fait semblant de
rester dans l'ombre. Depuis les négociations entre Kabila et Mobutu dans
le navire sud-africain, ce pays a du mal à apparaître comme
totalement neutre dans la guerre congolaise.
Colette Braeckmanaffirme que la République
Sud-Africaine avait fourni un équipement militaire au RCD/Goma de
100millions de dollars américains69(*).D'autre part, la RSA vend les
armes au Rwanda tandis que le Président Nelson Mandela, pendant son
règne, entretenait d'excellentes relations avec son homologue Ougandais.
A ne pas sous-estimer, dans ce pays, la tenue des toutes les
négociations politiques, de Pretoria à Sun-City, un choix
géopolitique de taille.
Bref, la guerre congolaise dite de
« première guerre mondiale africaine »,
connaît des implications multiples. Les alliances s'y nouent et se
dénouent jour et nuit, seuls les intérêts comptent dans le
conflit congolais. Les acteurs sont innombrables que ceux-ci haut
épinglés ne le sont qu'à titre illustratif. Et c'est dans
le cas spécifique de l'Est.
1.2.2 Les acteurs internationaux
a. La Belgique
La responsabilité de la Belgique est très
grande. En fait pour avoir abusé de sa tutelle sur le Rwanda qui lui
était une colonie en amenant au Congo les immigrés qui y
constituent le groupe de Banyarwanda le plus important numériquement, la
Belgique est le premier responsable des conséquences négatives de
ces actes. On sait qu'elle ne s'est pas limitée à amener les
immigrés au Congo mais qu'en plus elle a spolié les terres des
autochtones pour les y placer et s'y placer soi-même, créer, au
profit des immigrés, des infrastructures(écoles, routes,
dispensaires,...) dont n'avaient pas bénéficié les
autochtones ou en tout cas dans les mêmes conditions.
Par la suite, elle a même créé au profit
des immigrés, la chefferie dite Gishari sur des terres prises aux
autochtones dont les droits fonciers, politiques et coutumiers devaient
être respectés selon les principes posés par les
colonisateurs eux-mêmes. Pire encore, ils ont mis les immigrés
à la tête de cette chefferie.
La Belgique a laissé les immigrés continuer
à mentir sur des questions clés comme celles relatives à
la présence ou non des immigrés au Congo à
l'arrivée des colonisateurs, celle de la perte ou non des territoires
par le Rwanda lors de la fixation définitive des frontières Est
du Congo en 1910.
Ayant vécu ces événements, la Belgique
qui, en plus, a dans ses archives des renseignements y relatifs pouvait
intervenir pour trancher ou tout au moins témoigner. Hélas, elle
a choisi de se taire même quand les Bami de la province du Kivu lui ont
écrit au sujet des Banyarwanda justement. Il en est de même pour
les réfugiés Tutsis obligés de fuir le Rwanda à la
chute de la monarchie en 1959 et les années suivantes.
Jusqu'en 1962, quand le Rwanda accède à
l'indépendance, la Belgique qui a quitté le Congo le 30/06/1960
reste au Rwanda et se voit donc ces gens quitter le Rwanda, rentrer attaquer le
Congo où ils veulent reconquérir le pouvoir. Quand les
réfugiés posèrent des problèmes politiques au
Congo, la Belgique qui sait qu'il s'agit des réfugiés qui, par de
leur statut, n'ont aucun endroit de se mêler dans la politique, choisira
de se taire, se faisant complice de tous ces excès qui seront commis. Ce
silence continue jusqu'aujourd'hui.
b. Les États Unis d'Amérique
L'entrée en fonction, en Janvier 2001, de Georges W.
Bush comme 43e président des États-Unis, pourrait
bien représenter le début d'une ère nouvelle dans la
politique étrangère américaine à l'égard de
l'Afrique et du Congo en particulier.
En effet, l'équipe de politique
étrangère de Bush Junior a accusé l'équipe
démocratique sortante d'avoir mené en Afrique une politique des
bons sentiments bien trop idéaliste et finalement voué
à l'échec.70(*)
Le corrélatif à apporter, selon le nouveau
pouvoir, consiste à donner un coup de barre en direction d'une politique
étrangère bien plus « réaliste »
à la manière des administrations Reagan et surtout Nixon,
s'appuyant sur une analyse plus froidement soucieuse des intérêts
matériels et stratégiques de l'Amérique.71(*)
Aux yeux des observateurs, le président Bush et son
premier cercle seront les acteurs les plus influents et les plus actifs dans la
politique étrangère à l'égard de l'Afrique.
Pourtant tout au long de la guerre froide et au cours de la décennie qui
l'a suivie, les présidents ont traditionnellement consacré peu
d'attention au continent africain par rapport à d'autres régions
du monde. Ce manque d'attention s'explique selon Schraeder, par le manque de
connaissance et d'absence d'intérêt.72(*)
Bref, c'est chaque acteur qui est en quête de sa part du
gâteau, miel Congolais quand bien même ce miel serait
déjà avarié.
1.2.3. La guerre du MLC
Au cours de la 2e guerre du Congo, le MLC
opérait dans le Nord de la RDC. Il contrôlait le territoire de la
région de l'Equateur à partir de la ville de Gbadolite,
« fief » de Bemba.L'Ouganda a soutenu le MLC dès sa
fondation, leurs revendications communes les opposaient au Rassemblement
Congolais pour la Démocratie d'AzariasRuberwa soutenu par le Rwanda.
Selon les indications très probantes, le MLC a été soutenu
par l'UNITA angolais.
1.2.4. Affrontement des forces armées
Ougandaises et Rwandaises à Kisangani73(*)
Le conflit qui reflète le mieux l'esprit de
conquête qui anime le Rwanda et l'Ouganda est celui qui a opposé,
à Kisangani, les « troupes non invitées » du
Rwanda et celles de l'Ouganda soutenues par le RCD/ML.
Auparavant, Kisangani était sous contrôle de deux
factions du RCD mais, après les affrontements sanglants du 5 et 9 mai et
Juin qui ont détruit la ville, elle est passée sous la main de
fer du Rwanda et du RCD-Goma. L'origine de ces affrontements est tant
économique (chacune des armées convoite les immenses richesses de
la province Orientale) que la politique (contrôle du territoire).
1.2.5. Le conflit tribal
Lendus-Hémas
Etant présenté comme un conflit tribal
jusqu'à ce jour, cette guerre est en fait politique et a
été déclenchée par la présence Ougandaise
dans la région.
En effet, à l `exception de quelques incidents
survenus en 1911, 1923, et 1966, les deux ethnies en cause ont cohabité
sans grands problèmes pendant près de trois siècles.
Lorsqu'elles sont arrivées dans la région de l'Ituri, les forces
Ougandaises ont fourni un appui militaire aux Hémas (originaires de
l'Ouganda) et les ont incité à s'emparer des Lendus,
installés depuis longtemps qu'eux dans la région. En outre,
toutes les autorités désignées par les militaires
Ougandais appartiennent à l'ethnie Héma.
Paragraphe 2 :Les opérations militaires
(Affrontements entre les FARDC et les troupes dissidentes)
2.1. Affrontements entre la
10e région militaire et les troupes du Général
Laurent Nkunda au Sud- Kivu
La situation vécue à Bukavu en mai et Juin 2002,
n'est que le résultat logique des événements de
février-mars 2002. Les affrontements entre militaires, qui ont
provoqué le départ vers Kinshasa du Général Prosper
Nabyolwa, commandant de la 10e Région Militaire et la
mise à l'écart du Colonel Mutebusi, son adjoint, n'ont pas
résolu les problèmes d'autant plus que celui-ci circulait
librement à Bukavu avec tous les honneurs dus à son rang
d'officier. Fin avril, la MONUC avait reconnu officiellement que les troupes
rwandaises étaient présentes en territoire Congolais, dans le
Nord- Kivu. D'autres sources signalaient également leur présence
dans la plaine de la Ruzizi au Nord d'Uvira.74(*)
En présence nous avons deux parties, d'une part le
Colonel Jules Mutebusi limogé de son poste en mars 2002 avec le groupe
des militaires Banyamulenge à son service et certains du RCD/ Goma qui
le soutiennent ; d'ailleurs il va recevoir du général
Laurent Nkunda, une aide fort importante dans les jours suivants. C'est
auprès d'eux que les renforts Rwandais sont joints. D'autre part, le
Général Mbuza Mabe, nouveau commandant de la
10e région militaire, avec les troupes de l'armée
régulière.
2.2. Affrontements entre les
éléments du CNDP et FARDC au Nord et Sud- Kivu
En Août 2008, l'armée Congolaise a
déclenché une offensive militaire contre le CNDP. En dépit
de leur supériorité en nombre, les forces gouvernementales ont
rapidement perdu le terrain.
En septembre 2008, Nkunda a tenu une conférence avec
les membres du CNDP pour examiner la position politique du mouvement. Le CNDP a
décidé de réclamer des pourparlers bilatéraux
directs avec le gouvernement et d'entendre ses exigences jusqu'à inclure
le retrait du président Joseph Kabila de ses fonction.75(*)
Le 08 octobre 2008, les rebelles ont attaqué par
surprise et se sont emparés du camp militaire de Rumangabo, l'une de
plus importantes bases militaires de l'Est du Congo ; ils ont saisi un
stock important d'armes et des munitions.Ensuite, le 26 octobre, le CNDP a
déclenché une offensive majeure, renversant rapidement les
positions de l'armée Congolaise qui n'a pas suffi à stopper
l'avancée du CNDP. Le 29 octobre, les rebelles de Nkunda approchaient de
Goma, causant une panique générale. L'armée Congolaise
s'est désintégrée, les soldats se livrant au pillage, au
viol et au meurtre dans leur fuite, les soldats du
maintien de la paix de l'ONU restaient la seule force militaire crédible
pour protéger Goma et ses plus de 500.000 habitants.76(*)
Rappelons enfin que la RDC est le théâtre de l'un
des pires crises dans le monde avec un grand nombre des conflits armés
dont certains sont internationaux ; alors que d'autres sont internes
internationalisés. D'autres encore sont des conflits étrangers se
déroulant sur le territoire de la RDC. Deux objectifs majeurs ont
animés les acteurs dans ces conflits dont celui politique et
économique. La diversité en nombre de ces conflits armés a
engendré aussi une agitation diplomatique en nombre. D'où les
négociations politiques en RDC.
2.3. Les
opérations « Umoja Wetu »
Le 05 décembre 2008, le ministre congolais des Affaires
Etrangères, Alexis Thambwe Mwamba, et son homologue rwandais, Rose-
Marie Museminali, ont annoncé une opération conjointe
immédiate contre les FDLR, appelée « Umoja
Wetu ». Comme lors des précédentes tentatives des
négociations, le général rwandais James Kabarebe et le
Général congolais John Numbi figuraient parmi les
acteurs-clés.77(*)
Le 20 janvier 2009, au moins 4000 soldats rwandais, et peut
être beaucoup plus, ont franchi la frontière et ont
pénétré dans l'Est du Congo pour combattre les FDLR dans
le cadre d'une offensive Rwando-Congolaise conjointe
appelée « Umoja Wetu ».78(*)
Bien que cette opération soit qualifiée
d'offensive conjointe, des nombreux soldats congolais étaient
gênés par l'intégration complexe dans leurs rangs
d'ex-combattants du CNDP, ainsi que d'autres groupes armés, et ils
étaient pour une grande part absent de l'opération.
Les troupes rwandaises ont avancé très
rapidement, parfois aux côtés d'ex-combattants du CNDP, attaquant
une des principales bases des FDLR à Kibua, en territoire de Masisi
(Nord- KIVU), ainsi que d'autres positions des FDLR aux environs de Nyamilima,
Nyabyondo, Pinga et Ntoto (Nord- Kivu) . Même S'il y a eu quelques
confrontations militaires, essentiellement dans la zone autour de Nyabyondo et
Pinga, les combattants FDLR ont souvent combattu en retraite dans les collines
et forêts environnantes avant les attaques.
Après 35 jours d'opérations militaires au Nord-
Kivu, et dans un laps de temps qui était probablement convenu entre les
présidents Kabila et Kagame, l'armée rwandaise s'est
retirée du Congo le 25 février 2009. Une cérémonie
de clôture et un défilé militaire ont été
organisés à Goma, en présence des ministres rwandais et
congolais des Affaires Etrangères et de la défense, du chef de la
MONUC, Alan Doss, ainsi que des diplomates de Kinshasa et Kigali. Le
général Numbi, l'un des principaux artisans de l'accord, a
annoncé que l'opération avait été une
réussite.79(*)
2.4. Les opérations Kimia II
Des représentants gouvernementaux tant du Rwanda que du
Congo ont insisté sur le fait que la mission était
inachevée et ont exhorté la MONUC à joindre ses forces
à celles de l'armée congolaise pour en finir avec le
problème des FDLR dans les deux provinces du Kivu. Lors des
réunions postérieures au départ de l'armée
rwandaise, des représentants des gouvernements des deux pays ont
soulevé en privé des attentes similaires.80(*)
La MONUC qui avait délibérément tenue
à l'écart de l'organisation et de l'exécution de
l'opération « UmojaWetu », était
placée dans une position difficile. Tandis que certains diplomates et
fonctionnaires de l'ONU reconnaissent les graves limitations de la
capacité de l'armée congolaise à conduire efficacement ces
opérations ainsi que les conséquences potentiellement
catastrophiques pour la population civile dans le Kivu, ils estimaient qu'ils
n'avaient pas d'autre choix que d'aller de l'avant.
Certains fonctionnaires de l'ONU estimaient qu'ils pouvaient
faire davantage pour la protection des civils en étant partie prenante
des opérations, plutôt qu'en restant en dehors.
Le 02 mars 2009, l'armée congolaise conjointement aux
soldats du maintien de la paix de la MONUC, a lancé la deuxième
phase des opérations militaires contre les FDLR, connue sous le nom de
l' « opération Kimia II »(silence en Swahili).
Le commandant de l'armée congolaise, le général
Dieudonné Amuli Bahigwa, est nommé le 7 avril 2009 par le
président Joseph Kabila, comme commandant de
l'opération.81(*)Des anciens officiers du CNDP ont été
affectés à des postes de commandement importants. Bosco Ntaganda,
récemment promu au grade de général de l'armée
congolaise, était de fait le commandant second de l'opération
Kimia II.
CHAPITRE
TROISI?ME :ÉTUDE COMPARATIVE DES POLITIQUES SÉCURITAIRES EN
RDC PENDANT LA DEUXIÈME ET LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE
Cette partie vise à
démontrer les liens de rapprochemententre les stratégies
sécuritairesde la deuxième république et celles de la
troisième république d'une manière exhaustive (Section 1),
ensuite nous présenterons le point de convergence et de divergence de
ces politiques sécuritaires oustratégies de pacification et de
sécurisation de la RDC dans ladeuxième et la troisième
république (Section 2). En fin, ce chapitre présente les
défis et quelques perspectives dans les stratégies de
pacification de la RDC (section 3).
SECTION I : ANALYSE
COMPARATIVE DES STRATÉGIES DE PACIFICATION OU DE SÉCURISATION DE
LADÉUXI?ME ET TROISIÈME RÉPUBLIQUE EN RDC
Depuis le 02 août 1998, la RDC a été
victime d'une guerre d'agression et d'occupation, menée par la coalition
des troupes du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi, en violation flagrante des
principes fondamentaux contenus dans les chartes de l'ONU et de l'OUA. Outre
cette date, la sécurité du Congo se détériorer
déjà dans les années 1990 suite à l'affaiblissement
du dictateur Mobutu82(*).
C'est dans ce cadre que pour reconstruire une confiance nationale afin
d'échapper à toute formes de violence et
d'insécurité éventuelle, le président Mobutu a
démocratisé le régime en tenta de céder à
une politique de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).
Dès lors, la paix et la sécurité dont
tous les peuples du monde ont grandement besoin pour le développement de
leur pays sont totalement perturbées. Il faut signaler ici que cette
guerre a eu des conséquences politiques, économiques, sociales et
culturelles sur la population Congolaise.
En vue de mettre fin à cette guerre meurtrière
et aux atrocités exercées contre les populations civiles,
plusieurs efforts diplomatiques ont été déployés en
vue du rétablissement de la sécurité et la paix en
République Démocratique du Congo.
D'autre part, l'organe central de l'OUA pour la
prévention, la gestion et le règlement des conflits s'est
réuni à Ouagadougou (Burkina Faso) les 17 et 18 Décembre
1998 pour examiner le développement de cette guerre et ses
conséquences éventuelles pour la paix, la sécurité,
et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
Le processus de paix en RDC débute en 1999. Il a connu
des longues et difficiles négociations assistées, de Lusaka,
entre les belligérants par l'intermédiaire de la
Zambie(désigné comme pays médiateur) aux
négociations inter congolaises, supervisées par le facilitateur
Ketumile Masire. A cela s'ajoutent les négociations bilatérales
entre la RDC et le Rwanda et entre la RDC et l'Ouganda83(*).
Dans cette partie, nous faisons une approche des Relations
Internationales de l'évaluation de négociations et de ces accords
signés en vue de l'instauration de la paix et la sécurité
en RDC. Les rencontres peuvent être structurées en deux axes,
à savoir : les sommets pour la recherche de la paix qui vont de la
réunion de Victoria Falls (Août 1998), à
Ouagadougou(Décembre 1998). Ces réunions ont permis aux
dirigeants africains de s'impliquer dans le processus de paix et de
sécuritéen RDC.
Puis vient le processus de paix de Lusaka (de Lusaka I
à Lusaka IV). Les négociations ont donné lieu à la
signature de l'accord de cessez-le-feu en RDC le 10 juillet 1999 et l'adoption
des modalités de son application.
À partir de cet accord, la communauté
internationale va s'impliquer de manière plus significative à
travers la mission de l'organisation des Nations Unies pour la
République Démocratique du Congo (MONUC). Ensuite, nous avons les
négociations politiques inter congolaises proprement dites. Celles-ci
vont de Gaborone (août 2001) à Pretoria II(décembre
2002).Cependant les négociations n'ont pas connu un succès
significatif à cause des divergences des intérêts entre les
protagonistes.
Enfin, nous pouvons signaler les négociations entre la
RDC et les États agresseurs. C'est-à-dire entre le Rwanda, le
Burundi et l'Ouganda.
Paragraphe 1 :La
Conférence Nationale Souveraine (2ième république)
La Conférence nationale souveraine (CNS) est une
rencontre, qui s'est étalée sur une année et demi, soit du
deuxième semestre de 1990 à 1992, et avait réuni les
délégués représentant toutes les couches de la
population, toutes les régions et la diaspora du Zaïre (Congo-
Kinshasa). La CNS est restée jusqu'à ce jour comme la
conférence la plus longue et la plus réfléchie de
l'Afrique, mais dont les résolutions n'ont jamais été
sérieusement appliquées84(*). Parmi les participants, étaient
comptés, les délégués représentants des
partis politiques enregistrés, de la société civile,
groupes professionnels et de l'armée zaïroise. La présidence
de la République y était aussi représentée par
quelqu'un d'autre que le président Mobutu Sese Seko.
La CNS s'est tenue à Kinshasa, la capitale
zaïroise, au Palais du Peuple.À la suite des grandes
transformations que subit la politique internationale à la fin des
années 1980 avec l'effondrement du bloc de l'Est et la
réorientation des politiques d'aide au développement
désormais soucieuses de promouvoir la bonne gouvernance et le respect
des droits humains, le rôle de Mobutu Sese Seko , alors président
du Zaïre, comme bastion des puissances occidentales contre le communisme
n'avait plus de sens et sa politique faisait de lui un allié incommode
face à l'opinion publique. Conscient de cela, et choqué par la
mort de son ami Nicolae Ceausescu, Mobutu lança le 14 janvier 1990 le
projet d'un grand débat national auquel le peuple prendrait part pour
exprimer son opinion sur l'amélioration du développement du
pays.
La CNS a eu lieu à la suite des consultations
populaires organisées par le président Mobutu du 30 janvier au 2
avril 1990, afin de se rendre compte et entendre lui-même les
préoccupations de la population. Ces consultations l'ont conduit dans
tous les grands centres du pays, organisant dans chaque centre des rencontres
avec la population ou avec leurs délégués, ces derniers
lui faisant part de leurs doléances.
Après les consultations populaires, la
Conférence nationale avait alors été convoquée et
avait, tout au début de ses travaux, bien réussi à
acquérir sa souveraineté juridique, d'où sa
désignation de « Conférence Nationale Souveraine ».
Le but de la CNS était que les
citoyens du Zaïre se mettent ensemble afin de discuter ou analyser la
situation du pays, et qu'ensemble ils trouvent les solutions aux maux qui
rongeaient le pays. Le but a bel et bien été atteint avec
succès et des bases nouvelles avaient alors été
jetées à travers les résolutions et les acquis de la
conférence nationale souveraine ».
Parmi ces résolutions et les acquis, nous retrouvons
aussi la finalité de la CNS qui, après avoir donné
naissance à toutes les commissions spécialisées, se
parachèverait en prenant le statut juridique du Haut Conseil de la
République tenant lieu de Parlement de Transition, soit HCR-PT.
Malheureusement, toutes ces bonnes résolutions, qui inspiraient tout
l'espoir du peuple zaïrois, n'ont pas pu être d'application à
la suite de la décision du président Mobutu de suspendre la CNS
et son refus de reconnaître et de permettre l'application des
résolutions et des acquis de la CNS, quand bien même son
institution même était un acquis de la CNS85(*).
Ainsi, à la fin de la CNS, le président du
bureau de la CNS deviendrait le président du HCR-PT, le premier ministre
devrait être élu dans la CNS et les différentes commissions
spécialisées poursuivraient leurs travaux en vue de la
préparation des États Généraux des
différents secteurs. L'idée de la CNS était plus la prise
de conscience, l'élaboration de la démocratie et de
développement par les Zaïrois, pour les Zaïrois et fait au
Zaïre.
Après de faux départs, la
conférence Nationale, qui va se proclamer
« souveraine », entameréellement ses travaux le 6
avril 199286(*). Elle se
clôture le 6 décembre. Ce grand moment del'histoire politique
congolais est donc (en regard de la longueur de la transition entre
ladeuxième République et une troisième République
aujourd'hui toujours virtuelle) un assezbref moment : 8 mois exactement.Le
contexte politique dans lequel s'inscrit la CNS a des traits bien
marqués, et réduit à saligne de force- une configuration
assez simple. Trois principales forces et trois grands acteurs dominent la
scène : La « mouvance présidentielle » (qui
à l'époque se retrouve dans le cartel des Forces
démocratiques unies), avec à sa tête le président
Mobutu ;L' «Union sacrée » (créé en juillet
1991) dont le leader est Etienne Tshisekedi ; l'Église Catholique
que Mgr Monsengwo, archevêque deKisangani, représente etconduit
sur la scène politique, que cela plaise ou non à (toute) la
hiérarchieecclésiastique.Caractérisons l'attitude et le
rôle de ces trois forces dans le processus de mise enplace et le
déroulement de la CNS.
C'est dès la fin avril 1990, lors d'une
réunion tenue à Bruxelles, que des représentants de
l'UDPS, principale composante de la future Union sacrée, et d'autres
formations politiques opposées à Mobutu (parmi lesquelles le RPR
de Laurent Désiré Kabila) réclament la tenue d'une
Conférence nationale. S'y retrouveraient les «formations
politiques ayant existéelégalement ou de facto
dans le pays avant la date du 24 avril 1990 » ainsi que les
«représentants indépendants de la Société
Civile ». Aux termes de la déclaration issue de cette
réunion, la Conférence doit jouer le rôle d'une
assemblée parlementaire et constituante, et sa première
tâche sera la désignation du formateur d'un gouvernement
provisoire. Telle qu'elle est animée et conduite par Tshisekedi,
l'Union sacrée de l'opposition va faire du gouvernement provisoire,
plus que de la Conférence, le principal enjeu de la
compétition politique.Assez étrangement, l'Union sacrée ne
paraît guère se préoccuper beaucoup del'occupation du
fauteuil présidentiel. Elle proclame que le président Mobutu,
enmettant fin à la deuxième république et au règne
du parti-État, a scié la branche(constitutionnelle) sur laquelle
il était assis. Elle affirme que Mobutu, étant hors loi, est
désormais hors-jeu. Mais, elle ne fait rien, elle ne mobilise pas ses
masses de partisans (qui paraissaient pourtant alors à Kinshasa fort
disposés à envahir les rues) pour obtenir son départ.
Elle ne saisit même pas l'occasion que lui offre l'expiration, le 4
décembre 1991, d'un mandat présidentiel87(*).
Mobutu veut réunir une commission
constitutionnelle. Il ne veut pas la Conférence nationale.
Amené à céder, il continuera à refuser que cette
assemblée soit souveraine (pour lui, en effet, la constitution de la
Deuxième République amendée par une loi du 5 juillet
1990 reste en vigueur), et il entendra limiter son rôle à
l'élaboration d'un projet de constitution ainsi qu'à
l'organisation (rapide) d'un référendum constitutionnel et
d'élections aux différents niveaux.
Grâce à l'attitude inconséquente
de L'union sacrée, il opère progressivement
un rétablissement politique, il se fait reconduire à la
tête de l'État, reprend la présidence du MPR en avril
1991 ; il nomme à laprimature des hommes à sa convenance.
Et surtout le Compromis politique globaldu 31 juillet
1992 restaure sa pleine légitimité en faisant de la
présidence, aux côtés du Haut conseil de la
République et du gouvernement, une institution de la transition.
La Conférence nationale s'était
proclamée solennellement souverainele 5 mai, mais en vertu du Compromis
elle accepte (ou plutôt on lui fait acceptercar le compromis a
été conclu et signé par des représentants de son
bureau et deses différentes plates-formes politiques mais en dehors du
cadre même del'assemblée) de partager cette souveraineté
avec le président Mobutu : auxtermes du compromis, la défense
nationale et la politique extérieure sont desdomaines de collaboration
entre les institutions de la transition, et le chef del'État retrouve,
en même temps que son intangibilité, sa prééminence
dans l'ordre symbolique (Le président de la République,
Institution Suprême de l' État etsymbole de l'unité de la
Nation, doit être mis à l'abri de tout ce qui peut entamerson
prestige et sa crédibilité pendant la période de
transition).
L'Église catholique conçoit la
Conférence nationale d'une tout autre manière que le font
l'Union sacrée et le chef de l'État. L` idéal que lui
assignent lesévêques dans un texte du 27 janvier 1992 est celui
d'une « grande palabreafricaine »88(*). Il s'agit de résorber et de surmonter les
conflits au sein de la société enpratiquant une catharsis
collective, en faisant tous ensemble un retour sur l'histoiredu pays à
travers un examen de conscience à l'échelle de la nation, de
chacune descomposantes, de chaque individu. Et il s'agit de parvenir, par
consensus, à laconversion à de nouvelles valeurs, et à
l'élaboration d'un projet de société.
Ainsi conçue, la Conférence nationale
transcende la sphère du politique représentant le peuple selon
les seules proportions de la majorité numérique
et quantitative mais également selon les proportions qualitatives en
références aux valeurs qu'on discerne déjà et
à d'autres qu'on souhaite promouvoir et développer.
La CNS n'est une arène de propagande
électorale ni de conquête du pouvoir. C'est plutôt le
lieu d'où doivent être sélectionnés les meilleures
pierres de fondation de la nouvelle société zaïroise
ainsi que les nouveaux critères de jugement et de comportement.
Paragraphe 2 : Les sommets
pour la recherche de la paix et sécurité en RDC (3ième
république)
Les négociations de Lusaka ont été
précédées par plusieurs rencontres au niveau des chefs
d'États, des ministres des affaires étrangères et des
ministres de la défense, avec la participation des instances
régionales(OUA et SADEC) et mondiales(Nations-Unies).
2.1. Processus de Paix de Lusaka
Par ce processus, il faut entendre les différentes
rencontres qui ont eu lieu (Lusaka I, II, III et IV) entre les protagonistes de
la guerre d'agression en RDC, en vue de trouver un compromis pour mettre fin
à la guerre. Les participants aux négociations de Lusaka
comprennent, les États belligérants (Burundi, Ouganda, RDC et
Rwanda), les alliés de la RDC (Angola, Namibie et Zimbabwe), les
observateurs (Zambie, ONU, OUA et SADC) et les forces vives de la RDC.
L'objectif de ces assises était d'examiner le projet de
l'accord de cessez-le-feu et les modalités pour mettre fin aux
hostilités, ce qui conduit à la signature de l'accord de
cessez-le-feu en RDC et aux principes de cessation des hostilités entre
les belligérants.
2.2. Les négociations politiques inter
Congolaises : de Gaborone à Pretoria
Consacré par l'accord de cessez-le-feu au chapitre V de
l'annexe A, le dialogue inter congolais a constitué le cadre
approprié de concertation pour le peuple Congolais en ce moment critique
de son histoire.Il faut souligner ici que la RDC n'en est pas à sa
première expérience en cette matière89(*). Les différentes
rencontres qui ont été organisées depuis
l'indépendance ont, pour le moins, permis au pays de retrouver des
périodes d'accalmie, des points de repère.
2.3. Gaberone :Pré-Dialogue du 20 au 25
Août 2001
La rencontre de Gaberone a été convoquée
et présidée par le facilitateur Sir Ketumile Masire sur base des
dispositions de l'accord de cessez-le-feu en RDC et de la déclaration
des provinces fondamentaux signée par les parties congolaises à
Lusaka (Zambie), le 04 mai 2001.Les représentants des parties
congolaises, à savoir : le Gouvernement de la RDC, le Mouvement
pour la Libération du Congo (MLC), le Rassemblement Congolais pour la
Démocratie(RCD), l'Opposition Politique et les Forces vives, ce sont
réunis du 20 au 25 Août 2001 à Gaberone pour
préparer le dialogue inter congolais avec l'objectif d'examiner les
points suivants :le nombre des participants et le niveau de participation,
l'ordre du jour du Dialogue Inter Congolais, le règlement
intérieur et l'organisation du Dialogue, le lieu et la date du
Dialogue.
A ce stade, les décisions ont été prises
collectivement et par consensus. L'examen des points importants du projet de
l'ordre du jour a été à la base des divergences entre les
participants. Mais, après des longues consultations et discussions, les
participants se sont mis d'accord sur la nécessité de
l'administration, l'organisation et la prise de décision, les
principales questions et le règlement intérieur du Dialogue, en
tenant compte de leurs attentes.Ils se sont convenus de mettre en place une
structure administrative (la plénière comme organe suprême
de prise de décision) ; le bureau du facilitateur (une assistance
technique aux organes du dialogue inter congolais) et la mise sur pied de cinq
commissions du Dialogue Inter Congolais pour examiner les points
suivants :politique et constitution, défense et
sécurité, économie et finances, société et
culture, réconciliation nationale.
La plénière où ses commissions pouvaient
constituer des comités pour examiner des aspects spécifiques des
points de divergences. Le résultat obtenu a été
principalement la présentation d'un pacte républicain.
L'application de ce document a connu des difficultés etsuscité
encore des nombreuses divergences. C'est ce qui militera pour la rencontre
d'Addis-Abeba.
2.4. Addis-Abeba : Échec de la
première tentative de la tenue du Dialogue Inter Congolais, du 15 au 19
Octobre 2001
Les participants à cette rencontre étaient les
différentes composantes du Dialogue Inter Congolais. L'objectif
consistait à poursuivre l'examen de l'Ordre du jour débuté
à Gaberone et à fixer le lieu de la tenue du Dialogue
Inter-Congolais(DIC). Le résultat a été un
échec ; le Gouvernement de Kinshasa s'étant retiré de
la poursuite des travaux90(*).
Au sujet de cet échec, notons que la décision
d'incorporer au Dialogue Inter-Congolais(DIC), des représentants
militaires des Maï-Maï, les confessions religieuses, les chefs
traditionnels, les autres groupes armés et l'opposition politiquesont
les éléments qui ont marqué les travaux de cette instance
et dominés la situation par des débats houleux entre les
négociations.C'est dans ce contexte que les
travaux du DIC seront à plus tard remis en Afrique du Sud cette fois
ci.
2.5. Sun City :Dialogue Inter Congolais, du 25
février au 19 Avril 2002
Sous la pression des belligérants et de la
Communauté Internationale(ONU, UE, etc.), les composantes du Dialogue
Inter-Congolais(DIC) vont négocier la signature d'un accord pour la
gestion politique de la RDC durant la période post-conflit.
Les objectifs de cette réunion étaientla
réconciliation nationale, la détermination des règles du
jeu pour la gestion de la transition et la constitution d'une armée
républicaine.Au cours de ces négociations, les divergences sur la
gestion de l'armée et de la police nationale, des membres de la Cour
Suprême de Justice(CSJ) et des hauts magistrats ainsi que sur la gestion
de la source de légitimité du Premier Ministre vont gripper les
travaux de Sun City.
Le résultat a été la signature d'un
accord partiel et exclusif, c'est-à-dire le Gouvernement de Kinshasa, le
MLC de Jean-Pierre Bemba et le RCD/N de MbusaNyamwisi. On a
décidé la mise sur pied d'une commission pour rédiger la
constitution de la transition. Cet accord a déclenché des
réactions négatives à cause de son caractère
exclusif. En effet, le RCD/Goma et l'aile politique de l'UDPS de Monsieur
Etienne Tshisekedi n'y trouvait pas leur compte. Des nombreux participants ont
dénoncé un accord parachuté de l'extérieur.
2.6. Matadi :Juillet 2003
La fameuse commission chargée de la rédaction de
la constitution a décidé de tenir ces assises à Matadi,
ville portuaire de la RDC, située dans la Province du Bas-Congo. Les
participants ont été les membres de la commission
instituée par les signataires de l'accord de Sun City, renforcés
par quelques personnalités congolaises issues des différentes
forces en présence et décidées à peser sur l'avenir
du Pays.
La mission assignée à la commission était
de doter de la République Démocratique du Congo d'une
constitution de transition. Le résultat a été un
échec, après une ballade politique inutilement longue et
coûteuse. Le Premier Ministre Jean-Pierre Bemba, qui devrait formait le
Gouvernement de transition n'a jamais pris ses fonctions à cause du
manque de consensus sur le texte de la constitution devant régir la
période de transition.
2.7. Pretoria :Négociations
bilatérales entre la RDC et le Rwanda du 30 juillet au 1er Août
2002
Les négociations de l'accord de paix entre la RDC et le
Rwanda ont été organisées sous pression de l'ONU, l'UE, de
l'OUA et quelques pays de la Région.Quatre ans, jour pour jour,
après le début de l'agression de la RDC par la coalition
composée des troupes du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi ; les
Présidents Joseph Kabila et Paul Kagame, après des difficiles
négociations, conviennent du retrait des troupes rwandaise et signent un
accord, le 1er Août 2002.91(*)
Après la signature de cet accord, le Rwanda avait dix
jours pour présenter le plan de retrait de ses troupes. Il a
été recommandé au Président Joseph Kabila de
globaliser l'accord politique intérieur dans le cadre du processus de
paix et sécurité.
Réagissant à la signature de cet accord, la
Belgique a considéré que « cet accord est une
étape importante dans le règlement du conflit dans la
Région des Grands Lacs ». La décision américaine
de voir se terminer la guerre en RDC n'aura pas été
étrangère au changement d'attitude du Président Rwandais
avec son arrogance.
2.8. Luanda :Accord bilatéral Ouganda-RDC,
le 15 Août 2002
En présence des témoins angolais, les ministres
congolais Katumba Mwanke et Ougandais James Wapakhabulo ont signé un
accord bilatéral. Trois points essentiels ont fait l'économie de
cet accord à savoir le retrait de l'UDPF sans condition et sans
délai, la reprise de la coopération entre la RDC et l'Ouganda et
la normalisation des relations diplomatiques.Au regard du développement
de la situation à Bunia, l'accord de Luanda a été une
simple déclaration d'intention.
2.9. Kinshasa :Sommet des alliés de la
RDC, le 25 Octobre 2002
Le Président Joseph Kabila a accueilli ses homologues
angolais, namibien et zimbabwéen pour examiner les modalités de
retrait des troupes alliés en RDC. Un communiqué final mettant
fin à la présence des troupes alliées en RDC a
été signé.
À partir de cette date, les alliés ont
commencé le retrait progressif de leurs troupes du territoire congolais.
Il faut signaler ici que la tenue de la réunion de Kinshasa va
déclencher la reprise des négociations politiques
inter-congolaises en vue de régler définitivement les
problèmes internes et commencer une transition démocratiques
à l'issue de ces négociations.92(*)
2.10 . Pretoria II : Clôture du D.I.C.,
le 17 Décembre 2002
Les négociations politiques inter congolaises avaient
repris à Pretoria le 24 Janvier 2003, en présence des toutes les
composantes sous la médiation de Monsieur Mustapha Niasse, envoyé
spécial du Secrétaire général de l'ONU, et de
Monsieur Sydney Mufamadi, ministre Sud-africain des Affaires
Etrangères.Deux comités ont été
établis ; le premier était appelé à traiter
des questions constitutionnelles et le second des questions militaires.
La question de l'armée intégrée et
structurée sera à la base des divergences entre le RCD et la
composante gouvernementale. Pour le RCD, il s'agit de la fusion de trois
armées existantes, à savoir l'armée de Kinshasa
(FAC), celle du RCD/Goma et celle du MLC ainsi que celle du RCD/N et autres
Maï-Maï.La composante gouvernementale soutenait, quant à elle,
l'accord de Sun City. En d'autres termes, de son point de vue, il ne devait
plus y avoir des nouvelles négociations sur des points
déjà acquis, les pourparlers ne devaient porter que sur les
questions restées en suspens.
Ces négociations menées par un groupe restreint
des participants avaient pour objectif le partage équilibré du
pouvoir et surtout la signature d'un accord sur base des schémas 1+4,
c'est-à-dire, que le Pays serait sous la direction d'un Président
secondé par quatre vice-présidents. Le résultat a
été un échec et les travaux ont été
suspendus. Le DIC a repris le 15 Novembre, suscitant des polémiques
autour dudit schéma. Le Président ThaboM'beki et le
médiateur Mustapha Niasse vont s'investir pour que les
négociations se terminent avec la signature d'un accord et l'adoption
d'une constitution de transition93(*).
Après l'adoption de la constitution de transition et la
signature de l'accord global et inclusif par les participants, le facilitateur
KetumileMasire a convoqué la plénière du 17 Septembre
2002, pour laquelle la constitution de transition et l'accord global et
inclusif peuvent être considérés comme l'acte final des
négociations politiques inter-congolaises.
Il se dégage de cette description qu'il existe trois
catégories des négociations dans le cadre du processus de paix en
République Démocratique du Congo. D'abord, nous avons les
négociations dans le cadre de la recherche de la paix en RDC, ensuite
nous avons les négociations politiques inter-congolaises proprement
dites pour assurer la sécurité du Congo. Elles vont de Gaberone
à Pretoria II. Elles ont donné naissance au schéma 1+4.
Enfin nous avons les négociations bilatérales entre la RDC et les
États agresseurs ; c'est-à-dire entre la RDC et le Rwanda
ainsi qu'entre la RDC et l'Ouganda.
Disons aussi que ces négociations longues et difficiles
ont quand même donné naissance à la mise en place des
institutions de transition en République Démocratique du Congo
qui ont à leur tour conduit à la tenue des élections
libres et démocratiques en RDC.
Paragraphe 3 :
Stratégies de Sécurité en RDC
3.1.
De la mise en place des institutions de Transition
Le gouvernement d'union nationale, formé le 30 Juin
2003 était chargé de mettre en oeuvre le processus
électoral dont le référendum constitutionnel
organisé le 18 et le 19 décembre 2005 constitue la
première étape, suivi par les élections
présidentielles et législatives en Juillet et octobre 2006.Il
s'agit des accords qui comprennent notamment l'accord global et inclusif sur la
transition en RDC signé à Pretoria le 17 décembre 2002, le
mémorandum sur les questions militaires et les questions de
sécurité du 06 mars 2003, adopté le
1er avril 2003 et les 36 résolutions adoptées par
les participants de dialogue inter-congolais (DIC) à Sun City en mars et
avril 2002.
Ce gouvernement est aussi chargé de rétablir
l'autorité de l'État dans toutes les provinces de la
République Démocratique du Congo, autorité bafouée
par les belligérants qui se sont repartis leur contrôle
administratif et militaire, au gré de leurs alliances et de leurs
intérêts économiques.
3.2.De la conférence sur la paix, la
sécurité et le développement
Les tensions politico-militaires
observées au Nord et au Sud- Kivu ont été la preuve que
plusieurs acteurs se sont affichés comme réfractaires au
processus de normalisation, notamment les groupes armés ou politiques
aussi bien nationaux qui ont refusé d'adhérer au processus de
reconstruction nationale et/ou d'intégration dans la nouvelle,
qu'étrangers qui résistent au processus de rapatriement vers leur
pays d'origine.
Face à cette situation qui n'a fait qu'exacerber la
crise multidimensionnelle que connaît cette partie de la
république, les ressortissants du Nord et Sud -Kivu, toutes les
tendances confondues, ont pris l'initiative d'explorer toutes les voies et tous
les moyens en vue de mettre fin à la crise dans leurs provinces
respectives.
D'où l'idée d'organiser une conférence
sur la paix, la sécurité et le développement qui a eu
lieu du 06 au 23 janvier 2008 à Goma.
Convoquée par ordonnance présidentielle du 20
décembre 2007, cette conférence s'est proposée d'amener
les différents acteurs directs et indirects à discuter sur toute
la problématique de la Paix, de la sécurité et du
développement dans les provinces du Nord et du Sud- Kivu en vue de
parvenir à une paix durable et à une stabilité,
préalables pour un développement harmonieux de cette partie du
territoire national.
Les attributions de cette conférence étaient
d'évaluer les préjudices subis sous ses différents aspects
par les provinces du Nord et Sud- Kivu depuis 1994, de proposer des
mécanismes appropriés en vue du désarmement des groupes
armés nationaux et étrangers, de faire le diagnostic de la
situation qui prévaut dans cette partie de la RDC en vue d'aboutir
à une compréhension commune des causes et des conséquences
de l'insécurité.
La conférence visait également à dissiper
les peurs, les méfiances réciproques, les suspicions, les
frustrations et colères qui rendent la cohabitation difficile et amener
tous les acteurs de la vie politique, économique, militaire et sociale
de cette région à faire acte d'engagement pour la paix, la
sécurité et le développement de deux provinces.
Bien plus, la conférence ne cherchait à
créer, en appui aux institutions légitimes établies, un
cadre permanent de concertation et de règlement pacifique des conflits.
Il s'agissait aussi de proposer des mécanismes d'accroissement et de
renforcement des capacités de gestion des provinces et des
entités territoriales décentralisées, d'inventorier les
potentialités des deux provinces en vue d'élaborer un plan
d'urgence de développement, de mobiliser toutes les forces vives du
Nord- Kivu et du Sud- Kivu pour mieux les impliquer à la cohabitation
pacifique et à amorcer la reconstruction et le développement
durable.
A l'issue de la conférence, les communautés de
base, les groupes armés, les mouvements politico-militaires du Nord-
Kivu et Sud- Kivu ainsi que les personnalités nationales, membres de la
conférence ont exigé l'instauration du cessez-le-feu ainsi que la
cessation des hostilités sur toute l'étendue de deux provinces.
La restauration de l'autorité de l'État, le
démantèlement de tous les groupes armés et mouvements
politico-militaires nationaux et étrangers, soit par leur
intégration dans lesForces Armées de la Républiques
Démocratiques du Congo (FARDC), soit par leur enrôlement dans le
Programme National de la Démobilisation et la Réinsertion (PNDDR)
pour les nationaux, soit enfin par le rapatriement dans leurs pays d'origine,
font partie des grandes décisions de cette conférence.
Il a été aussi demandé aux Nations Unies
le déploiement des observateurs et forces armées de la MONUC pour
surveiller le cessez-le-feu, en assurer le respect et sécuriser, le
retour des déplacés internes et réfugiés dans leurs
milieux d'origine.
Le 23 janvier 2008, un acte d'engagement pour mettre fin
à la guerre a été signé. Les signataires
s'abstiennent de poser des actes nuisibles à la paix et à la
sécurité. Il s'agit entre autres de toute attaque, tout acte de
provocation ou de sabotage, tout propos ou toute déclaration de nature
à favoriser la reprise des hostilités pour ne citer que
ça.
SECTION II : LA
SIMILARITÉ ENTRE LES STRATÉGIES SÉCURITAIRES ENTRE LA
DEUXI?ME ET TROISI?ME RÉPUBLIQUE
La paix et la sécurité sont en même temps
les principaux objectifs, voir même les principales missions d'un
État, on ne peut donc les dissocier. Cette section poursuit le
même but, tout en constituant les points de convergence et de divergence
entre les stratégies sécuritaire de la deuxième et
troisième république.
Paragraphe 1 : Les points de
convergence
Après avoir mené plusieurs analyses sur les
politiques sécuritaires de la RDC sous la deuxième et la
troisième république, il s'est avéré très
important de spécifier leurs similarités dans ce paragraphe. En
effet, comprendre les stratégies de pacification et les politiques de
sécurisation de la RDC revenait à étudier les faits
historiques tout en interrogeant les théories stratégiques des
relations internationales.
Depuis le début des années 1974, les troubles
internes, agressions étrangères et des groupes dissidents
remettent en cause les questions de sécurité, de paix tout comme
des questions de guerre. C'est ce qui conduira au régime de la
deuxième république a rendre très prioritaires les
questions liées à la sécurité telle que,
l'armée. Tel observé sous la troisième république,
la réforme du secteur de sécurité s'est beaucoup
occupée des institutions de maintien de la paix et de
sécurité nationale parmi lesquelles nous citons la capacitation
et la formation de l'armée. Donc le fait de garantir la
sécurité par l'instrument militaire est un point important qu'il
faut souligner surtout quand on parle de convergence.
Paragraphe 2 : Les points de
divergence
Etant donné que d'unemanière juridique la
république est constatée par la promulgation d'une nouvelle
constitution. La deuxième qui va de 1974 à ces jours est un
régime autoritaire qui cependant, se constitue un grand système
de sécurisation, de stabilité sur le territoire national avec la
maitrise des frontières. C'st à dire, la confiance par le leader
d'assurer un contrôle effectif sur le territoire et parfois même en
dehors de son territoire.
La troisièmerépublique, quant à elle,tout
en commençant après une période des troubles exacerbant
dans une grande transition,ces crises lui ont conduit à la
démocratie. C'est-à-dire, comparablement à la
deuxième république, un régime démocratique s'est
vu concevoir ses propre politiques de sécuritécontrairement de
celui autoritaire lui précédent, on ne peut donc comparer les
deux si on reste dans le contexte des régimes politiques, même si
c'est bien ce qui expliquerait les divergences des stratégies
sécuritaires car étant liées au profil des leaders et/ou
dirigeant politique.La transition est donc celle d'une longue période de
la marche vers la troisième république. C'est-à-dire, dans
cette grande période, la question de sécurité est
abordée sous une perspective de la dynamique des guerres.
En ce qui concerne l'armée, la deuxième
république présentaient tout au début un bon model car,
n'était pas divisée. C'est par après qu'il faut souligner
que Mobutu avait échoué dans la représentation
géoethnique dans les nominations des officiers et généraux
des FAZ (forces armées zaïroise) alors que la troisième
république connait des profondes cessions au sein de l'armée et
c'est parmi même les critiques de cette dernière aujourd'hui.
SECTION III : DÉFIS
ET PERSPECTIVES
Paragraphe 1 :
Défis
Depuis 2003, la prise de conscience s'est traduite par une
variété d'initiatives menées avec le soutien des bailleurs
dans les secteurs de la police, de la défense et de la justice.
Si certaines de ces initiatives ont pu paraître
initialement prometteuses, globalement, les progrès en matière de
réforme du secteur de sécurité(RSS) en RDC sont
restés très limités. Les observateurs tiennent pour
responsables des problèmes actuels à la fois la communauté
internationale et le gouvernement Congolais.
Le premier défisest que ces
initiatives n'ont pas pu comprendre la complexité de l'environnement des
réformes, fournir une mission de maintien de la paix d'une ampleur et
d'une force suffisantes, investir les ressources nécessaires et
coordonner efficacement les nombreuses initiatives d'assistance
bilatérale et multilatérale ; le gouvernement est pour sa
part, critiqué par son manque d'engagement politique dans le processus
de réforme, pour avoir accordé la priorité aux
opérations militaires pour défaire les rebelles au
détriment des réformes institutionnelles et à la
protection de la population civile et pour ne pas avoir su s'attaquer à
la culture de l'impunité qui caractérise les forces de
sécurité.
Les raisons de la lenteur des progrès de la
Réforme du Secteur de Sécurité (RSS) sont complexes. Mais
il est clair que la RDC est dans une situation qui affecte actuellement de
nombreux pays touchés par les conflits, à savoir que la
nécessité de réformer le secteur de la
sécurité est d'autant plus grande que la capacité de
l'État à la mener est faible.
L'effondrement des institutions de sécurité
congolaises depuis le milieu des années 1990 s'est accompagné de
celui, plus large, des capacités gouvernementales. Cela a eu pour
conséquence de créer un environnement très difficile pour
les réformes, une situation aggravée par la persistance du
conflit dans l'Est du pays, laquelle a accru la dépendance de la RDC
envers l'aide extérieure. Comme c'est le cas d'ailleurs, l'aide
extérieure apportée aupays a eu des résultats
mitigés. En l'absence d'une vision nationale claire de la réforme
du secteur de sécuritéet face à des besoins humanitaires
pressants, les bailleurs ont pris la responsabilité de définir et
de diriger l'agenda de la réforme du secteur de
sécurité.
Si ces interventions extérieures ont permis de donner
un élan considérable aux réformes de la
sécurité en RDC, cela s'est produit aux dépens de
l'appropriation nationale du processus de réforme. Pilier central de la
souveraineté de l'État, le secteur de la sécurité
est hautement sensible. Il n'est donc surprenant que le gouvernant ait
résisté à un grand nombre de ces interventions des
bailleurs.
Deuxièmement, l'absence de consensus sur la nature,
l'orientation et le rythme de la réforme du secteur de
sécurité(RSS) a eu trois conséquences qui sont
particulièrement problématiques pour le processus de
réforme :
· Cette absence a conduit à une approche
fragmentée de la RSS :
Caractérisée par une multiplicité des
visions extérieures et nationales concurrentes de la réforme. Les
incitations et les structures tant du côté gouvernemental que de
celui des bailleurs ne favorisent pas l'intégration des efforts. Il
n'existe pas de direction claire de la RSS d'un côté ou de l'autre
en RDC qui soit acceptée par tous les acteurs concernés.
Plusieurs pays bailleurs, par exemple, continuant de
préférer fournir leur assistance en matière de RSS dans un
cadre bilatéral traditionnel, plutôt qu'en coordination avec les
partenaires bilatéraux et multilatéraux.
· La tendance à travailler seul qui accroît
la probabilité d'une approche technique de l'assistance :
C'est particulièrement le cas dans le domaine militaire
où prédomine une approche « former et
équiper », mettant davantage l'accent sur le renforcement des
capacités militaires que sur le développement de forces de
sécurité responsables. Généralement, un suivi
efficace desdites actions n'est pas organisé.Cette insistance sur
l'aspect technique reflète en partie l'urgence des réformes, une
préférence de la part des nombreux acteurs, tant nationaux
qu'internationaux, pour une solution militaire au conflit dans les provinces de
l'Est, ainsi que la difficulté de travailler avec des institutions
gouvernementales faibles.
Cette approche permet aussi aux bailleurs et au gouvernement
d'éviter plus facilement de devoir s'engager dans les réformes de
gouvernance plus difficiles et plus sensibles politiquement mais qui sont
absolument nécessaires pour créer un appareil de
sécurité qui répond mieux aux besoins des citoyens. Ces
réformes concernent entre autres, le contrôle civil des
institutions de sécurité, la participation publique dans les
processus de définitions des politiques publiques, la gestion
financière et les efforts nécessaires pour s'attaquer au
problème de l'impunité.
· L'absence d'une visioncommune de la réforme de
la sécurité
L'absence d'une vision commune de la réforme à
mener garantit que la demande de réformes continue d'être
exprimée fortement par la communauté internationale plutôt
que par des acteurs nationaux eux-mêmes. Or, non seulement cette
situation accroît la probabilité selon laquelle les
réformes seront soumises aux priorités politiques d'acteurs
extérieurs, mais elle a également des conséquences pour la
durabilité de la sécurité.
Ainsi donc, le renforcement de la demande nationale de
réforme en RDC doit donc être considéré comme une
priorité de long terme fondamental pour la réforme du secteur de
sécurité, sans laquelle il est peu probable de répondre
à la situation et aux besoins spécifiques du pays.
Paragraphe 2 :
Perspectives
Lesprincipales conditions dans lesquelles sont abordées
confortablement les questions de sécurité deviennent une affaire
très complexe en pensant auxperspectives.
Néanmoins, la principale solution à cette
problématique pour l'État congolais, reste la mise en place d'un
système de sécurité et de défense capable d'imposer
l'ordre et capable de défendre toutl'étendu de l'espace
territorial national et d'assurer la protection des frontières. La
RDC nécessite la formation d'une armée républicaine,
dissuasive, équipée, bien formée et bien
rémunérée, capable de mater les mouvements rebelles et les
groupes armées qui s'insurgent sur son territoire et de peser lourd
sur la balance en vue d'assurer l'équilibre des forces sur le plan
régional ; car dit-on la négociation se fait sous l'ombre
des rapports des forces.
L'amélioration des conditions des vies des Forces
Armées de la RDC (FARDC) pourra enoutre, attirer les milices à
rejoindre les rangs de l'armée nationale. Le gouvernement congolais
et le rwandais devront régler les questions relatives au rapatriement
des FDLR de façon à éviter d'autres situations des guerres
et d'en finir avec les désolations que ceux-ci sèment au Congo
; la mise en place sur le plan régional d'une coopération
visant à éradiquer les groupes armés oeuvrant à
l'est de la RDC.
La puissance de l'armée une fois reconstituée,
permettra au gouvernement congolais de contrôler tout son territoire y
compris toutes ses frontières et d'y imposer sa puissance
sansdifficulté.
Paragraphe 3 : Quelques
suggestions pour la sécurité effective de la RDC
Pour une stratégie de construction de la paix et de la
sécurité en République Démocratique du Congo, nous
proposons ce qui suit :
· La reprise de la réforme du secteur de
sécurité en insistant sur le renforcement des capacités
institutionnelles et de la responsabilité pénale des acteurs de
la violence dans les Kivu et la province Orientale ;
· Rendre le service militaire obligatoire sur toute
l'étendue de la république en l'insérant dans le programme
national des études post universitaires ;
· Investir dans l'armé et les services militaires
travers un budget signifiant ;
· Améliorer la gouvernance, les relations avec les
États voisins (politique de bon voisinage) par la relance de
la CEPGL ;
· Procurer l'expertise nécessaire à
l'établissement d'une commission de contrôle au sein des FARDC
afin d'éliminer progressivement les violateurs des droits de l'homme de
la structure de commandement et des troupes et y conditionner le soutien
financier et technique ;
· Une stratégie crédible et globale de
désarmement des rebelles Hutus rwandais. Suspendre les opérations
militaires contre les FDLR en laissant la place au dialogue inter rwandais sous
la supervision de la communauté internationale ;
· Réhabiliter les infrastructures des
régions militaires, réformer le système de gestion, avec
une attention particulière portée aux communications, au
contrôle de l'armement et des munitions et à la gestion du
personnel ;
· Rendre effective l'intégration des groupes
armés dans les FARDC en respectant l'acte d'engagement de Goma ;
· Mettre en place un plan spécifique pour la
promotion de la réconciliation et la sécurité humanitaire,
qui se concentre sur la responsabilité judiciaire et des conditions
permettant le retour et la réintégration des
réfugiés et des déplacés ;
· Revisiter les accords de paix et autres accords pour
leur respect.
CONCLUSION
Ce travail a porté sur : « La RDC
et le dilemme de sécurité. Étude comparative sous la
deuxième et la troisième république »
En effet, d'après les résultats des chercheurs
qui se sont intéressés aux questions des sécurités
et des conflits en RDC, il s'est avéré que ces conflits avaient
des liens avec les luttes du « pouvoir territoire » ainsi
que de la gestion commune du territoire nationale. Cette lutte, jouant les
rôles les plus importants dans la pérennisation des
conflits ; en tant que guerres de libérations, elles sont les
principales sources de conflits et par conséquent, elles expliquent une
dynamique des guerres en RDC ; en suite elles servent comme moyens
d'installation des nouveaux régimes et des nouveaux systèmes de
sécurité.
Ainsi, notre travail, s'étant intéressé
à la connaissance des politiques et des stratégies de la
sécurisation de la RDC dans sa deuxième république
comparée à latroisième république, a posé la
problématique suivante :
· Comment la sécurité est-elle prise en
compte en RDC pendant la deuxième et la troisième
république ?
· Quelle similarité pouvons-nous établir
ente les politiques sécuritaires pendant la deuxième et de la
troisième république en RDC d'après le dilemme de
sécurité ?
A ces questions, quelque complexe qu'elles ont
été, nous nous sommes basé, en guise d'hypothèseaux
réponsesselon lesquelles :
La sécurité en RDC pendant la deuxième
république était une résultante du régime
monolithique à partie unique, qui serait cependant, un mécanisme
par excellence pour assoir la sécurité et le contrôle de
l'Afrique centrale ;
Les politiques de défenses de la troisième
république s'affirment pour reconquérir le territoire et
réaffirmer l'autorité de l'État sur toute l'étendue
du territoire national, tandis que celles de la deuxième l'ont
été avant de se stagner sur la maitrise du territoire.
Les résultats qu'on a pu lier à ces politiques
sont tous stratégiques d'ordre technique, qualitatif, quantitatif, et
surtout organisationnel.C'est ce que nous avons bien vérifiédans
les différents points développés dans ce présent
travail.
Cette étude nous a beaucoup intéressé car
elle est historique et d'actualité en même temps et constitue une
contributionnotable qui vient s'associer aux efforts des grands chercheurs qui
se sont intéressés auxquestions relatives à la
sécurité en RDC.
Pour en arriver à bout, nous nous sommes servi de la
méthode qui nous a permis d'examiner les phénomènes et les
informations de façon plus oumoins rationnelle. Il était question
de la méthode comparative, elle nous a permis d'appréhender les
politiques sécuritaires et les stratégies de pacification de la
RDC dans les deux dernières républiques, tout en dégageant
la ressemblance y afférente.La technique documentaire nous a servi pour
la récolte des données. Quant àl'approche historique, elle
a nous a permis de reconstituer l'histoire et de
déterminerscientifiquement les faits historiques pour les grouper en un
système scientifique.
De même, il nous est venu à l'esprit de
subdiviser ce travail en trois chapitres portant chacun trois sections :
Le premier chapitre qui concerne les approches
théoriques et conceptuelles ; dans la première section, nous
définissons les concepts clés qui composent notre thème.
Cette compréhension nous permet de comprendre la signification des
termes qui vont par après dominer notre texte. La deuxième
section en revanche, concerne la petite présentation du champ
sécuritaire de la RDC.Dans cette section après avoir donné
des informations plus ou moins détaillées de
la sécurité en RDC, dans la première et la
deuxième république, nous avons expliqué les
théories de la de la sécurité, les liens etles
différences entre elles.
Le deuxième chapitre de sa part, a été
consacré à l'étude de la sécurité de la RDC
pendant ses deux dernières républiques. La pertinence de cette
analyse en est qu'on ne saurait atteindre l'objectif de ce travail si on
necomprend pas les stratégies, les mécanismes et/ou les
politiques sécuritaires dont on cherche à comprendre l'impact sur
sécurisation et la pacification de la RDC et qui créent ainsi le
dilemme de sécurité dans ce sens, c'est la présentation
même du troisième chapitre.
Donc, pour comprendre les enjeux stratégiques de la
réforme du secteur de sécurité en RDC, il faut passer par
un examen du contexte historique dans lequel ces institutions ont
évolué depuis l'époque coloniale jusqu'à ce jours.
L'objetde ce travail s'est montré d'un
intérêt particulier dans les sciences politiques
et spécialement en discipline des relations internationales, il va
sans dire, de ce fait, que cette étudea représenté un
défi de taille qui est à la hauteur de notre formation.En fin, il
sied de dire que ce travail n'a pas la prétention d'être parfait
bien qu'il a été conçu defaçon à satisfaire
une curiosité scientifique ; c'est en quelque sorte une infime partie
immergéede l'iceberg qui, comme nous le pensons, sera enrichi de plus en
plus par d'autres chercheursqui voudront s'y intéresser.
BIBLIOGRAPHIE
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3. Ndabereye Nzita, P., Cours de
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Université Officielle de Bukavu, Bukavu, 2014.
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http://www.mediaspourlapaix.com
8. http://www.mediaspaul.com
9.
http://www.cepgl-cepgl.org/services
10.
http://www.un.org/ga/search/view
TABLE DES MATI?RES
ÉPIGRAPHE
I
REMERCIEMENTS
Erreur ! Signet non
défini.
SIGLES ET ABBREVIATIONS
III
INTRODUCTION
- 1 -
1. PRÉSENTATION DE L'OBJET
D'ÉTUDE
- 1 -
2. ÉTAT DE LA QUESTION
- 2 -
3. PROBLÉMATIQUE ET
HYPOTHÈSES
- 7 -
3.1. Problématique
- 7 -
3.2. Hypothèse
- 8 -
4. MÉTHODE ET TECHNIQUES
- 9 -
4.1. Méthode
- 9 -
4.2. Approche
- 9 -
4.3. Techniques
- 10 -
5. CHOIX ET INTÉRÊT DU
SUJET
- 10 -
5.1. Choix
- 10 -
5.2. Intérêt
- 11 -
6. DÉLIMITATION DU SUJET
- 12 -
6.1. Délimitation temporelle
- 12 -
6.2. Délimitation spatiale
- 12 -
6.3. Sur le plan typologique
- 12 -
7. SUBDIVISITION DU TRAVAIL
- 13 -
8. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
- 13 -
CHAPITRE PREMIER : CONSIDÉRATIONS
GÉNÉRALES ET BASE THÉORIQUE
- 14 -
SECTION I : DÉFINITION DES CONCEPTS
CLÉS
- 14 -
Paragraphe 1 : La République
- 14 -
Paragraphe 2 : Dilemme de
sécurité
- 15 -
Paragraphe 3 : Notion sur la
Sécurité
- 16 -
SECTION II : LE CHAMP SECURITAIRE DE LA
RDC
- 24 -
Paragraphe 1 : Le Secteur de
Sécurité de la RDC
- 24 -
Paragraphe 2 : Configuration interne de la
sécurité en RDC
- 25 -
Paragraphe 3 : Configuration externe de la
sécurité en RDC
- 27 -
SECTION III : LE CADRE THEORIQUE
- 28 -
Paragraphe 1 : La théorie de
sécurité
- 28 -
Paragraphe 2 : Les différentes
approches de la sécurité
- 32 -
CHAPITRE DEUXI?ME : LA SÉCURITÉ
DE LA RDC PENDANT LA DEUXIÈME ET LA TROISIÈME
RÉPUBLIQUE
- 34 -
SECTION I : LES FONDEMENTS DE LA
SÉCURITÉ EN RDC
- 34 -
Paragraphe 1 : Rôle de
l'Armée
- 34 -
Paragraphe 2 : La Dualité
Armée-Police (rôle de la Police)
- 39 -
Paragraphe 3 : La Maitrise des
frontières
- 40 -
SECTION II : LA SÉCURITÉ PENDANT
LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE
- 41 -
Paragraphe 1 : La sécurité
offerte par l'Amérique
- 41 -
Paragraphe 2 : Le bouclier de la dictature et
le monopartisme politique comme moyen de sécurité
- 42 -
Paragraphe 3 : La crise de la transition de
1990 à 2006
- 44 -
SECTON III : PENDANT LA TROISI?ME
RÉPUBLIQUE
- 46 -
Paragraphe 1 : Les guerres dites de
libération
- 46 -
Paragraphe 2 : Les opérations
militaires (Affrontements entre les FARDC et les troupes dissidentes)
- 54 -
CHAPITRE TROISI?ME : ÉTUDE COMPARATIVE
DES POLITIQUES SÉCURITAIRES EN RDC PENDANT LA DEUXIÈME ET LA
TROISIÈME RÉPUBLIQUE
- 58 -
SECTION I : ANALYSE COMPARATIVE DES
STRATÉGIES DE PACIFICATION OU DE SÉCURISATION DE LA
DÉUXI?ME ET TROISIÈME RÉPUBLIQUE EN RDC
- 58 -
Paragraphe 1 : La Conférence Nationale
Souveraine (2ième république)
- 59 -
Paragraphe 2 : Les sommets pour la recherche
de la paix et sécurité en RDC (3ième
république)...
- 63 -
Paragraphe 3 : Stratégies de
Sécurité en RDC
- 68 -
SECTION II : LES POINTS DE CONVERGENCE ET DE
DIVERGEANCE DANS LES STRATÉGIES SÉCURITAIRES ENTRE LA DEUXI?ME ET
TROISI?ME RÉPUBLIQUE
- 71 -
Paragraphe 1 : Les points de convergence
- 71 -
Paragraphe 2 : Les points de divergence
- 71 -
SECTION III : DÉFIS ET PERSPECTIVES
- 72 -
Paragraphe 1 : Défis
- 72 -
Paragraphe 2 : Perspectives
- 74 -
Paragraphe 3 : Quelques suggestions pour la
sécurité effective de la RDC
- 75 -
CONCLUSION DU TRAVAIL
- 77 -
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
- 80 -
TABLE DES MATI?RES
- 85 -
* 1 J. Vitalis, « La
réforme du secteur de sécurité en Afrique. Contrôle
démocratique de la force publique et adaptation aux
réalités du continent »,Afrique contemporaine 2004/1
(n° 209), p.65-79.
* 2 C.P. David, La Guerre
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* 3Idem, p10.
* 4R.Aron, Paix et
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* 5C. Braeckman,
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* 6Idem, p260
*
7C. Braeckman, Les nouveaux prédateurs. La
politique des puissances en Afrique centrale, Bruxelles, Fayard, 2003, p
344.
*
8C. Braeckman, Vers la deuxième
indépendance du Congo, Kinshasa, Éditions Le Cri, 2008,
p280.
* 9C. Breackman, Op.
Cit., p280
* 10Mulamba Ngeleka,
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Région des Grands Lacs : exemple du Rwanda et de la
République Démocratique du Congo »In LIKUNDOLI :
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violences dans l'histoire contemporaine de l'Afrique centrale, CERDAC,
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* 11 Max Gounelle,
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* 12O.
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* 13Idem, p264
* 14P. Matthieu, at.
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* 15CEPOST, Rapport
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* 16Basil
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* 18J.E.Pondi, L'ONU vue
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* 19R.
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enjeux de la guerre et de la paix au Congo et alentour », In
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* 20C.Braeckman, Op.
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* 21 S. Serge, Relations
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* 22 C. Seignobos, La
méthode historique appliquée aux sciences sociales, Paris,
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* 23L.Labana, Les
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* 25 P. Roe, «the
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* 26 C.P. David,
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* 27Ciceron,
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* 28R.Descartes,
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* 29J.J.Rousseau,
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* 30T.Balzac,
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* 31 C.P. David,
Op.cit, p40.
* 32 C.P. David,
Op.cit, p57.
* 33 C.P. David,
Op.cit.,p68.
* 34A.I.Johnston,
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* 35A.I.Johnston,
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* 36A.B. Wildavsky,
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* 37 C.P. David,
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* 38Banyaku,
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* 40P. Mathieu at. alii,
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* 41 C.P. David,
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* 44T.Balzacq, Op.
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* 45B. Buzan, Op.
cit, p160
* 46M.C. Smouts, et
alii, Op. Cit, pp 450-453
* 47M.C. Smouts, et
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* 48J.P. Hanon,
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* 49M.Merle, La vie
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* 50Mukendi Nkashama et
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* 51Banze Wa Banze,
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criminologie, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, Février 2010,
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* 52Banze Wa Banze, Op
cit., p47.
* 53Mukendi Nkashama at
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Démocratique du Congo (1960-1999) », In 40 ans
d'indépendance, Tome II, PUL, 2004, p. 133
* 54Baudouin Wikha
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* 55 Mukendi Nkashama at
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l'Armée Nationale Congolaise du 24 novembre 1965 »,
dans Guerres et mutations sociolinguistique en République
Démocratique du Congo (1960-1999), In 40 ans
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* 56Ndabereye Nzita Paulin,
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* 57J.P.
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* 58Ndabereye Nzita Paulin,
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* 59G.De Villers et J,
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documentation africaines), 1997, p45.
* 60 Banza Malale, Les
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* 61B.Ndiaye, « Du
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* 62O.Lanotte,
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* 63O.Lanotte,
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