vKibarien
La chaîne Kibarienne, d'âge
mésoprotérozoïque (1700-1100Ma) s'étend sur environ
600 Km en direction NE et a une largeur variant entre 100 et 300 Km. Elle est
bordée à l'Est par une mosaïque des blocs continentaux
antérieurs à l'orogenèse kibarienne, comportant
essentiellement le craton archéen de Tanzanie et le bloc
paléoprotérozoïque de Bangweulu, alors qu'à l'Ouest
la chaine est limitée par le craton archéen à
paléoprotérozoïque du Congo-Kasaï.
Au Katanga, la chaîne Kibarienne est constituée
par des sédiments et métasédiments ainsi que des nombreux
massifs des roches granitoïdes (Kampunzu et al. 1986 ; Kokonyangi et al.
2004, 2005).
On distingue quatre groupes lithostratigraphiques,
définis dans la région de Mitwaba, de Mwanza, de Bia, de Bukama
et de N'zilo (Kokonyangi et al. 2004, 2005, 2006).
Du plus jeune au plus ancien, on note :
ï Le groupe de Lubudi qui est constitué des
schistes noirs, des marbres stromatolitique, des métasédiments,
des quartzites. Les épaisseurs varient de 1000 à 1300m selon les
différents sites d'étude. Kampunzu (1998) montre que les phases
de déformation kibarienne marquent un développement de la marge
continentale active suivie d'une collision continentale ; cette idée a
été soutenue par les études de Kokonyangi (2004,2000)
mettant en évidence une collision continentale dans la région de
Mitwaba ;
ï Groupe de Mont Hakansson qui comporte principalement
des métapelites, quartzites et rarement des conglomérats et des
shales noirs graphiteux (400 à 1700m) ;
ï Le groupe de Tambo dont l'épaisseur moyenne des
formations varie entre 1500 et 5600m. Il est essentiellement constitué
des quartzites feldspathiques de teinte claire avec quelques intercalations de
conglomérats ou des quartzites grossiers vers la base ; des
quartzophyllades verts font des récurrences. On retrouve
également des phyllades, des grès psammitique, C'est le groupe
qu'on observe à N'zilo. On y trouve une stratification
entrecroisée et des poudingues qui font penser au comblement du
géosynclinal en milieu oxydant et mobile
;
ï Le groupe de Mitwaba dont l'épaisseur varie
entre 1000 à 1300m est constitué d'un conglomérat de base
(épaisseur 100 à 200m), des quartzites, des cherts
métamorphisés, des gneiss, des métapelites et des roches
sédimentaires (carbonates et calcaires silicatés).
vKatanguien
La chaine katanguienne affleure sur plus de 500Km de long et
plus de 60Km de large
de part et d'autre de la frontière de Congo-Zambie.
Elle comprend des formations sub-tabulaires vers le Nord notamment sur le
plateau de Biano et Kundelungu et les formations plissées reconnues dans
le Katanga méridional (Arc Lufilien). Les minéralisations les
plus connues sont : cuivre, cobalt, nickel, uranium, plomb, zinc, etc.
L'âge de cette chaîne demeure encore mal connu,
mais toutefois, Berhorst et Porada (2000), ont fixé la limite
inférieure du début de dépôt du supergroupe du
Katanga à 880 Ma correspondant à 900Ma, date fixée par
Kampunzu et Cailteux (1999). Ce Supergroupe du Katanga constitue une
série épaisse de plusieurs milliers de mètre des
sédiments déposés entre 880 et 550Ma (Okitaudji, 1989 ;
Mashala, 2007).
La stratigraphie du Supergroupe du Katanga a connu plusieurs
modifications, ce qui a fait distinguer trois groupes de formations
géologiques.
C'est sur la base de l'apparition de deux diamictites
d'origine glacio-marine constituant régionalement des grands marqueurs
stratigraphiques qu'a été faite cette subdivision (Oosterbosch,
1963). Ces diamictites sont reconnues sous les noms de grand conglomérat
à la base du Nguba et de petit conglomérat à la base du
Kundelungu (Audaeud, 1982). Ces trois groupes sont, de haut en bas :
ï Le groupe du Kundelungu ;
ï Le groupe Nguba ;
ï Le groupe Roan.
üLe groupe de Kundelungu
Il est décrit notamment par A. François (1974)
comme étant constitué d'un ensemble des roches calcaires
gréseuses et des shales.
Il est constitué de trois sous-groupes qui sont :
Gombela, Ngule et Biano. Il présente
un faciès très peu varié et est d'une
épaisseur d'environ 3000m.
ï Le sous-groupe de Gombela
Il tire son nom d'une localité de Mwashya où
cette unité a été découverte pour la
première fois et exposée. Gombela comprend quatre unités :
Kyandamu (Petit Conglomérat), Lusele (Calcaire rose), et Kanianga et
Lubudi (Calcaire de Lubudi).
o Petit Conglomérat ou formation de Kyandamu
Il est épais de 30 à50 mètres. Il est
formé généralement d'un conglomérat coloré
de gris ou violet montrant un faciès tillitique (au nord dans la
région de Bunkeya par exemple) et un faciès marin dans les zones
méridionales (Cahen et al. 1967).
o Formation de Lusele
Lusele est épaisse de 5 à 15 mètres. Elle
est située dans la région de Kolwezi dans le district de Lukafu,
cette unité est principalement formée de calcaire et dolomie
très fine. Elle est riche en quartz, muscovite, grains d'oxyde de fer et
des feldspaths authigènes.
o La formation de Kanianga
Elle est formée des lits fins des schistes dolomitiques
et des siltites carbonatées très massives.
o La formation de Lubudi
A l'origine, elle a été appelée "Calcaire
de Lubudi". Elle est constituée de lits de calcaire rose riche en
oolithes dont l'épaisseur varie entre 3 et 10 mètres.
ï Le sous-groupe de Ngule
Il comprend trois formations : les formations de Mongwe, Kiubo
et Sampwe.
o Formations de Mongwe et Kiubo
Elles comprennent une alternance de lits très fins de
grès dolomitiques et de siltstones colorées en rouge pourpre avec
quelques lits de pélites riche en arkose.
Le Kiubo est également riche en hématite ;
o Formation de Sampwe
Elle alterne des pélites dolomitiques et argileux avec
des lits sableux de siltstone.
ï Le sous-groupe de Biano
Ce sous-groupe est situé au nord de l'arc Lufilien. Il
constitue une unité subhorizontale qui recouvre la formation de Sampwe.
Le sous-groupe de Biano ne contient pas les roches carbonatées : c'est
ce qui le différencie de deux précédents sous-groupes.
üGroupe de Nguba
Il est prédominé par des formations
sédimentaires terrigènes, compétentes,
déposées dans un milieu marin neutre à réducteur.
Vers le Sud du Katanga, ce sont les roches organogènes qui relayent ces
formations.
Deux grandes unités constituent le Nguba : le Muombe
(ou Likasi anciennement) et le Bunkeya. Ces deux sous-groupes distincts (au
niveau des régions centre et nord de l'arc cuprifère du Katanga)
correspondent aux deux cycles sédimentaires qui, d'ailleurs, ont permis
cette subdivision. (François, 1973, 1987 ; Cahen et al., 1984).
ï Le sous-groupe de Muombe
Il est divisé en quatre formations qui sont : le Grand
Conglomérat ou Mwale, le Kaponda, le Kankotwe et le Kipushi.
o Le Grand Conglomérat ou formation de Mwale
Généralement, il est massif et fait
essentiellement de conglomérat à galets dont la
matrice est caillouteuse. Dans la partie ouest de l'arc
Lufilien (Kolwezi-Twilizembe), François (1973b, 1987) décrit
cette unité comme un conglomérat gris verdâtre avec une
fine matrice quartzo-phylliteuse qui contient le quartzite, quartz, granite,
gneiss, diorite, micaschiste, gabbro, schiste et des clastes de dolomies
silicifiées.
o Formation de Kaponda
Cette formation est ainsi appelée à partir de
l'ancien village de Kipushi (Intiomale, 1982). La formation de Kaponda est donc
marquée par un changement important de lithofaciès.
Il y a trois unités qui ont été
identifiées par Intiomale (1982) au sein de cette formation; de bas en
haut : schiste essentiellement dolomitique, la dolomie riche en limons
très massifs et la dolomie contenant du cherts et des lits de schistes
dolomitiques sporadiques et lenticulaires.
o Formation de Kakontwe
Cette formation tire son nom du village Kakontwe situé
à 6km du Sud-Ouest de la ville
de Likasi. L'épaisseur de cette formation est de 245
mètres et est formée de calcaire exploité pour la
production de ciment et de chaux à Kakontwe.
o Formation de Kipushi
Caractérisée essentiellement par des oolithes
blancs et des lentilles noires de chert recouvrant ainsi la dolomie de
Kakontwe.
ï Le sous-groupe de Bunkeya
Ce sous-groupe est une proposition nouvelle et est
divisée en deux formations : Katete
et Monwezi (Batumike, 2004 ; Batumike et al., 2006). C'est le
grès qui représente ces deux formations dans la partie nord de la
ceinture Katangaise.
o Formation de Katete
Elle est une unité principalement constituée de
sable riche en arkoses ou microarkoses, schistes lités et
conglomérat intraformationnel. Son équivalent latéral
constitue la série récurrente.
o Formation de Monwezi
Elle est une formation constituée d'une alternance
violacée ou gris verdâtre des lits
très fins de pélites dolomitiques et de
siltstones très massifs (François, 1973, 1987).
üGroupe de Roan
Des multiples recherches antérieures ont prouvé
qu'il regorge d'importants gisements
du Katanguien ; il a, ainsi, fait l'objet de nombreuses
études multidisciplinaires (Bartholomé, 1972 ; François,
1974, 1987 ; Cailteux, 1994 ; Cailteux et al., 1994, 2005 et Cailteux, 1999 ;
Kampunzu et al, 2000).
Ce groupe est constitué de quatre sous-groupes (Tableau
1.2) :
ï Le sous-groupe des Roches Argilo-talqueuses (RAT) ou
R1,
ï Le sous-groupe des Mines ou R2,
ï Le sous-groupe de la Dipeta ou R3,
ï Le sous-groupe de Mwashya ou R4.
Les roches du Groupe des Mines ont été
classées dans 5 types de faciès sédimentaires sur base des
caractéristiques des horizons des Roches Siliceuses Feuilletées
(R.S.F.), Roches Siliceuses Cellulaires (R.S.C) et particulièrement des
Shales Dolomitiques de Base (S.D.B.) et de Shales Dolomitiques
Supérieurs (S.D.S) selon François 1973, 1987 et Okitaudji, 1989.
Deux lithologies caractérisent la formation SD (R.2.2.) : les shales
dolomitiques gris verdâtres et les shales peu dolomitiques
carbonés, noirs ou gris foncé. Les S.D. se caractérisent
par la présence ou non d'un ou plusieurs bancs de dolomie quartzeuse et
micacée et de grès très dolomitiques
feldspathifères ou d'arkoses dans les SDS.
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