Université d'Abomey-Calavi (UAC)
******
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH)
********
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DGAT)
**********
Campus de Porto-Novo
**********
Mémoire de maîtrise
Option : Aménagement du Territoire
THEME :
DYNAMIQUE DES ECHANGES
FLUVIO-LACUSTRES ENTRE LA
BASSE VALLEE DE L'OUEME ET
COTONOU
Présenté par : Jean
LAOUROU Sous la direction de : Noukpo AGOSSOU (Ph.
D.)
Maître de Conférences
(DGAT/FLASH/UAC)
Soutenu le 08/03/2010
SOMMAIRE
1
SIGLES ET ACRONYMES 2
DEDICACE .. 3
REMERCIEMENTS 4
RESUME / ABSTRACT .. 5
INTRODUCTION 6
PREMIERE PARTIE : Le cadre théorique, la démarche
méthodologique et les déterminants géographiques des
productions dans la basse vallée de
l'Ouémé et à Cotonou 8
Chapitre I : Le cadre théorique et la démarche
méthodologique . 10
Chapitre II : Les déterminants géographiques des
productions 20
DEUXIEME PARTIE : Les facteurs de la dynamique et la typologie
des
échanges 30
Chapitre III : Les facteurs de la dynamique des échanges
31
Chapitre IV : La typologie des échanges .. 41
TROISIEME PARTIE : L'organisation des échanges et les
enjeux socio-
économiques du secteur 53
Chapitre V : L'organisation des échanges 54
Chapitre VI : Les enjeux socio-économiques des
échanges . 77
CONCLUSION 85
BIBLIOGRAPHIE 86
Listes des figures . 90
Liste des photos 90
Liste des tableaux . 90
ANNEXES 92
TABLE DES MATIERES 99
2
SIGLES ET ACRONYMES
· ASECNA : Agence de
Sécurité de la Navigation Aérienne
· CBRST : Centre Béninois de
Recherche Scientifique et Technologique
· CeCPA : Centre Communal Pour la
Promotion Agricole
· CeRPA : Centre Régional pour la
Promotion Agricole
· DE : Direction de l'Elevage
· DP : Direction des Pêches
· DDIC : Direction Départementale
de l'Industrie et du Commerce
· DGAT : Département de
Géographie et Aménagement du Territoire
· FLASH : Faculté des Lettres, Arts
et Sciences Humaines
· IGN : Institut Géographique
National
· INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique
· LARD : Laboratoire d'Aménagement
Régional et Développement
· LARES : Laboratoire d'Analyse
Régionale et d'Expertise Sociale
· MAEP : Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche
· MEHU : Ministère de
l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme
· MISATD : Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité, de l'Administration
Territoriale et de la Décentralisation.
· MISD : Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité et de la
Décentralisation
· ONASA : Office National d'Appui à
la Sécurité Alimentaire
· ONG : Organisation Non
Gouvernementale
· PAE : Plan d'Action Environnemental
· PDC : Plan de Développement
Communal
· RGPH : Recensement Général
de la Population et de l'Habitation
· SOGEMA : Société de
Gestion des Marchés Autonomes
· UAC : Université d'Abomey
Calavi
· UICN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
3
DEDICACE
A mon cher père LAOUROU Affoyé.
A ma chère mère ADJI Amba.
A mon feu oncle BADJEH Cyrille.
Je leur dédie le présent mémoire.
4
REMERCIEMENTS
Je remercie très sincèrement :
-Pr Noukpo AGOSSOU (Ph. D.), Maître de
Conférences de géographie et
coordonnateur du LARD pour m'avoir proposé la
thématique qui a abouti au
choix de ce thème qu'il a accepté de diriger
malgré ses multiples occupations ;
-toute l'équipe du LARD pour leur soutien et la bonne
collaboration ;
-tous les enseignants du DGAT notamment :
-Dr QUENUM François José, Maître
Assistant de géographie au DGAT
dont les précieux conseils m'ont été
d'une grande utilité ;
-Dr TOSSA Jacob pour ses conseils ;
-Dr DOSSOU Paulin pour son appui technique ;
-le jury qui a accepté d'évaluer ce travail
;
-les cadres techniques de l'ONASA et de la Direction des
pêches ;
-ma soeur aînée LAOUROU Justine pour son soutien
matériel et moral ;
-messieurs IDOHOU Dieudonné, LAOUROU Dorothée,
KASSIN Sikirou pour
leur soutien de tout genre ;
-monsieur NOUMELODOU Lazare, animateur de l'ONG GARDIEN
pour son soutien matériel au cours de nos
enquêtes dans la basse vallée de
l'Ouémé ;
-mes frères et soeurs pour leurs soutiens de tout
genre ;
-mes amis et mes camarades de promotion notamment TOURE
Bayanatou, GBODOGBE Boris, MIWAKOUNOU Nathaniël,
GANDONOU
Moïse, HOUNKANRIN Michel, ASSOGBA Clémence, HODE
Muriel.
Tous ceux dont la discrétion m'inspire de taire ici le
nom, recevez à
travers le présent mémoire, le fruit de vos
efforts.
5
RESUME
Les échanges de produits constituent aujourd'hui une
des principales activités économiques au Bénin. Le
développement de cette activité entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou passe par l'identification des produits
d'échange, l'analyse des flux et l'évaluation de sa valeur
socio-économique.
Pour apprécier la dynamique de cette activité,
une enquête a été conduite dans les six communes du secteur
d'étude. La démarche méthodologique adoptée a
concerné la recherche documentaire, la collecte des données puis
leur traitement. Les résultats montrent que les activités
d'échanges sont animées par trois principaux acteurs :
producteurs, grossistes et détaillantes. La basse vallée fournit
à Cotonou ses productions primaire et artisanale et reçoit outre
les produits manufacturés, les produits alimentaires importés.
Le bénéfice réalisé par les femmes
détaillantes est en moyenne de 2000 FCFA par jour et le secteur emploie
différents acteurs à divers niveaux. C'est donc une
activité à haut rendement qui mérite plus d'attention.
Cependant, le manque de financement et l'impraticabilité des pistes sont
deux principaux problèmes qu'il faudra résoudre pour la
vitalité du secteur.
Mots clés : Basse vallée ;
Cotonou ; circuit d'échange ; dynamique ; bénéfice.
ABSTRACT
Trades in products today constitute one of the main economic
activities in Benin. The development of this activity between
Ouémé's lower valley and Cotonou goes through the identification
of the trade products, the trade flow
analysis and the assessment of its socio-economic value.
To assess the dynamic of this activity, a survey was
conducted on the six municipalities in the study area. The adopted
methodological approach concerned the retrieval system, the data collection
then their treatment. The results show that the exchange activities are led by
three main actors: producers, wholesalers and retailers. The lower valley in
Cotonou provides its primary production and craft and also receives the
products manufactured, imported foods.
The profit made by women retailers is on average 2000 FCFA
per day and the sector employs various other stakeholders at various levels.
Therefore a high performance that deserves more attention. Yet, the financial
lack and the impracticability of the tracks are two main problems that must be
solved for the vitality of the sector.
Keywords: lower valley; Cotonou;
exchange circuit; dynamic; profit.
6
INTRODUCTION
La question de développement à la base
constitue une priorité dans la plupart des pays africains au sud du
Sahara. En dépit de la richesse de ses ressources naturelles, le
continent africain souffre d'une pauvreté sans précédent,
accentuée par une mauvaise valorisation des très nombreux
produits tirés de son sol, de son sous-sol et de ses rivages (UICN,
2002). La valorisation des ressources passe par l'activation des
échanges qui selon Cusset J. M. (1975), « constituent un moyen
d'intégration des peuples ».
Au Bénin, on note une disparité de
développement entre espaces urbain et rural. Cette situation est mise en
évidence par divers documents notamment le Plan d'Action
Environnementale (PAE). Le PAE a mis en exergue entre autres, une occupation
anarchique et expansive du territoire et une croissance démographique
galopante et une forte concentration de la population dans le sud Bénin
(Quenum F. J. et al. 2008). Ainsi, la répartition
géographique des projets d'investissement publics n'obéit pas
toujours à des logiques d'équilibre interrégional. De ce
fait, Cotonou concentre 52 % des activités économiques et 90 %
des entreprises (Nsia K. S., 2008) ; d'où la forte concentration de la
population puisque ces investissements constituent des attraits pour les
populations des espaces ruraux. Cette situation exige un aménagement
conséquent des différentes régions du pays. Dans ce cadre,
la mise en application de la loi sur la décentralisation constitue une
avancée en ce sens qu'elle permet de rapprocher le pouvoir central des
administrés.
En effet, cette loi permet aux communes de collaborer entre
elles à travers l'intercommunalité. Les productions
diffèrent d'une région à une autre de même que les
besoins des populations. Ainsi, Cotonou fournit outre sa propre production, les
produits importés aux populations de la basse vallée de
l'Ouémé. De même, la basse vallée fournit sa
production primaire diversifiée fortement demandée en ville ;
d'où les échanges. Cependant, depuis la réalisation du
pont
7
de Porto-Novo en 1930, les autorités semblent
reléguer au second rang les échanges par voie d'eau entre Cotonou
et l'Ouémé. La situation a pris plus d'empleur après le
bitumage de la route Cotonou- Porto-Novo. Pourtant, les avantages de ce mode
d'échange sont énormes et méritent une attention
particulière. C'est donc pour comprendre ce mécanisme
d'échange que nous avons choisi d'étudier la dynamique
des échanges fluvio-lacustres entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou.
Ce travail comprend trois parties :
- la première présente le cadre
théorique, la démarche méthodologique et les
déterminants géographiques des productions;
- la deuxième aborde les facteurs de la dynamique et
établit une typologie des échanges ;
- et la troisième partie analyse les systèmes
d'organisation des acteurs et les enjeux socio-économiques du
secteur.
8
LE CADRE THEORIQUE, LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET LES
DETERMINANTS GEOGRAPHIQUES DES PRODUCTIONS
10°
|
1' 3'
|
+ 10'
+
|
|
|
NIGER
|
|
BURKINA
FASO
ALIBORI
ATACORA
BORGOU
DONGA
NIGERIA
COLLINES
TOGO
|
|
|
LEGENDE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
Figure 1 : Carte de situation
géographique du secteur d'étude
10
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE ET LA
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1.1. Le cadre théorique
1.1.1. La problématique
L'économie moderne est fondée sur les
échanges et dépend des transports. Ces facteurs selon Claval P.
(1969), « déterminent en partie la localisation des populations et
des activités ». Ainsi, les échanges occupent une place
importante dans le développement d'un pays. Pour Bourrières P.
(1964), « Le développement économique d'un pays comme tout
développement d'organisme vivant nécessite une activation des
échanges. Or, il n'existe pas d'échange qui ne suppose des
déplacements des personnes, d'objets ou d'idées ».
Au Bénin, la mise en application de la loi sur la
décentralisation nécessite l'activation des relations entre les
communes car aucune localité ne pourrait vivre en autarcie et se
développer. En effet, l'explosion démographique de nos villes et
notamment de Cotonou a pour corollaire l'augmentation des besoins urbains tant
en produits alimentaires qu'en ressources naturelles indispensable pour le
fonctionnement des industries. Ces besoins ne pourraient être satisfaits
qu'à travers une franche collaboration avec les espaces ruraux qui
constituent de véritables zones de production surtout agricole. Ainsi,
le développement des échanges entre Cotonou et la basse
vallée de l'Ouémé est fondamental puisque à travers
leurs Programmes de Développement Communaux (PDC), la recherche de
débouchés constitue une priorité pour les autorités
locales de cette vallée.
Selon Tohozin A. Y. (1999), « Cette région
dispose d'un fort potentiel hydro-agricole et est apte pour une gamme
variée de cultures ». En outre, Pélissier P. (1963)
constatait déjà que « non seulement la population de la
vallée satisfait pleinement à ses besoins alimentaires, mais elle
expédie encore vers les marchés urbains et jusqu'au Nigeria des
quantités considérables de poisson ». La
11
basse vallée étant une zone rurale, ses
populations ont sans doute besoin des produits et des services autres que ceux
locaux. Dans ces conditions, quels seraient les flux des biens et services
entre la basse vallée et Cotonou ? Quels sont les différents
produits échangés et quels sont les enjeux
socio-économiques liés aux échanges entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou ?
Ce sont ces différentes interrogations que nous avions
abordé à travers notre thème intitulé :
Dynamique des échanges fluvio-lacustres entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou. Ainsi, nous avons
fixé quelques objectifs et émis des hypothèses de
recherche.
1.1.2. Les objectifs de la recherche 1.1.2.1 L'objectif
global
L'objectif global de cette étude est d'analyser la
dynamique des activités d'échange entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou.
1.1.2.2. Les objectifs spécifiques
Ils consistent à :
- inventorier les différents produits
échangés entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou ;
- analyser les flux des biens entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou ;
- évaluer les enjeux socio-économiques liés
à ces échanges.
1.1.3. Les hypothèses
Les hypothèses qui sous-tendent cette étude sont
:
- les produits alimentaires caractérisent les
échanges entre la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou ;
- l'augmentation des besoins alimentaires des populations
entraîne l'intensification des échanges ;
12
- les échanges participent à l'amélioration
des conditions de vie des populations.
1.1.4. La définition de quelques
concepts
· Aménagement du territoire :
C'est « l'art ou la technique de disposer avec ordre, à
travers l'espace d'un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs
activités, les équipements et les moyens de communication qu'ils
peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et
économiques, voire stratégiques ». Les principales
motivations des politiques d'aménagement du territoire doivent
être : le développement, la réduction des disparités
régionales, la reconversion de régions dont les sources de
richesse sont en déclin» (Merlin P. et Choay F., 1988). Cette
définition tient compte de la dimension temporelle car il serait
dangereux de séparer la planification dans l'espace d'une planification
dans le temps qui serait strictement économique.
· Décentralisation : C'est le
transfert ou la mise en place hors du centre urbain surchargé
d'établissements ou d'entreprises industriels, commerciaux ou de
services. On range aussi sous l'étiquette de décentralisation,
les opérations visant à transférer certains pouvoirs de
conception ou de décision hors du centre où ils sont
traditionnellement exercés (George P., 1974).
· Déterminant : Ce terme
désigne les facteurs qui conditionnent la production et par ricochet les
échanges entre la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou.
· Développement local : Le
développement local est défini comme une volonté politique
des acteurs de promouvoir le développement du territoire sur lequel ils
vivent en vue d'améliorer la situation socio-économique des
populations. Il s'inscrit dans la logique d'une stratégie de lutte
contre la pauvreté. C'est également un processus fondé sur
l'innovation où il faut inventer, adapter des outils financiers et
organisationnels (MISADT, 2006).
· Echange : C'est la transmission d'un
produit ou d'une possession moyennant une contrepartie. Si la contrepartie est
en nature, l'opération n'est
13
qu'un simple troc, échange direct de biens ou de
services sans passer par la monnaie (Brand D. et Durousset M., 1999).
L'échange couvre l'ensemble des transactions entre individus, entre
organisations ou entre individus et organisations. Il complète
l'activité de production en permettant de rémunérer la
fourniture d'un bien ou d'un service, principalement par le recours à la
monnaie. Dans le cas du présent mémoire, les échanges
fluvio-lacustres désignent l'ensemble des transactions
économiques qui se produisent entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou et dont le mode de transport est l'eau.
· Economie : On l'entend ici comme le
fait, pour les hommes, de produire pour répondre au besoin de consommer
(George P., 1974). Aujourd'hui, l'économie intègre le recyclage
qui est un moyen pour pérenniser la production. Plus
généralement, l'économie est une science sociale qui
étudie la production, la répartition, la distribution et la
consommation des richesses d'une société. Le principe
général qui sous-tend l'économie, en particulier pour les
ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité. Elle
consiste à consommer un minimum de moyens en vue de réaliser un
maximum de profits. Ainsi, la définition de l'économie n'est pas
consensuelle. Ses contours et son contenu varient en fonction des auteurs et
des courants de pensée.
· Flux : On appelle flux une mesure
d'interaction spatiale obtenue par l'addition de déplacements
individuels ou de quantités matérielles ou immatérielles
échangées entre deux zones géographiques pour une
durée donnée (Pumain D. et Saint-Julien Th., 2001). Ainsi, un
flux peut être entendu comme un déplacement (quelle qu'en soit sa
nature) caractérisé par une origine, une destination, un trajet
et une intensité.
· Marché : C'est un lieu
d'échange où se rencontrent des producteurs et des acheteurs qui
sont diversement localisés dans l'espace. (Claval P., 1969)
14
1.2. La démarche
méthodologique
La démarche suivie pour la réalisation de ce
travail comprend trois étapes fondamentales : la recherche documentaire,
les enquêtes sur le terrain et le traitement des données et
informations recueillies.
1.2.1- La recherche documentaire
Nous avons commencé la recherche documentaire depuis
la rentrée académique 2007-2008 mais elle a été
approfondie à partir de fin Septembre 2008 après la soutenance du
rapport de C2. Durant cette période, des consultations de diverses
sources et des entretiens ont eu lieu avec des acteurs clés et des
personnes ressources intervenant dans le domaine des échanges. Le
tableau suivant présente les différents centres visités et
la nature des informations recueillies.
Tableau I : Structures de documentation et types
d'informations recueillies
Structures
|
Nature documents
|
des
|
Type d'informations
recueillies
|
Observations
|
LARD
|
Mémoires,
|
thèses,
|
Informations sur : la
|
Existence d'une
|
|
rapports Articles, revues.
|
de ,
Livres,
|
géographie humaine et économique,
l'aménagement du
territoire, la
méthodologie de
recherche.
|
large
documentation
notamment sur la méthodologie de recherche.
|
MAEP, ONASA,
CeRPA, CeCPA, D.E, D.P, DDIC
|
Rapports d'évaluation
|
annuels
|
Statistiques de
productions agricole,
halieutique, animale et
informations sur le bilan vivrier.
|
Disponibilité des données
statistiques.
Mais une même
donnée diffère d'une structure à une
autre ; d'où
|
|
15
|
|
des problèmes
de fiabilité.
|
Bibliothèques :
nationale, de l'UAC, de l'ENS, du CBRST
et de l'INFRE ;
Archives nationales, LARES
|
Livres, thèses,
Mémoires de Maîtrise et de DEA, Rapports, Revues et
Articles.
|
Informations sur le
développement local, l'aménagement,
l'économie.
|
Existence d'une large
documentation.
|
INSAE, ASECNA
|
Relevés climatiques et livres
|
Statistiques climatiques
et données démographiques.
|
Disponibilité des données
statistiques.
|
Mairies d'Adjohoun,
de Dangbo et de Cotonou, SOGEMA
|
P.D.C, PDM, livres et articles, rapports
|
Informations
spécifiques sur le milieu d'étude.
|
Existence des
documents sur le cadre d'étude.
|
|
Source : Enquête de terrain, 2009
Cette recherche nous a permis de collecter des données
et informations existantes en relation avec notre thème ; ce qui nous a
permis de mieux cerner les contours du sujet et d'orienter les enquêtes
de terrain.
1.2.2. La revue de littérature
Différentes études ont été faites
sur Cotonou comme sur la basse vallée de l'Ouémé.
Cependant, les travaux qui analysent les systèmes d'échanges
entre espaces urbains et ruraux sont rares. Les divers auteurs se sont plus
souvent attachés à quelques exceptions près à les
analyser séparément mais pas l'un par rapport à
l'autre.
En effet, Bossa J. (2004) met en relief les atouts physiques
de la basse vallée de l'Ouémé. Ces atouts font appel
à des activités de production en amont et d'échange en
aval. C'est ainsi que Pélissier P. (1963), après avoir
présenté les caractéristiques physiques du
Bas-Ouémé et les conditions de vie des populations, décrit
les activités de production de cet espace. Mais en abordant
16
l'aspect des échanges, l'auteur s'est limité
à la description du réseau de distribution des produits agricoles
du milieu d'étude. Les autres formes d'échanges ainsi que la
complémentarité qui pourrait exister entre ce milieu et les
autres régions notamment urbaines n'ont pas été
analysées. Pourtant, l'influence exercée par les centres urbains
sur leur environnement rural est grande et mériterait une analyse
spécifique.
Même si Tohozin A. Y. (1999) touche à ce sujet,
il faut reconnaître que cette analyse unidirectionnelle (basse
vallée- Cotonou) ne permet pas d'apprécier les différents
aspects des échanges entre espaces rural et urbain. Selon Cusset J. M.
(1975), « les échanges entre ville et campagne sont
réciproques, bien souvent ils n'apportent aux campagnes que
dépendance, mais il peut naître aussi des transferts
équilibrants et enrichissants ». Ainsi, les citadins peuvent
apporter la modernisation aux campagnes, détruisant les structures
traditionnelles mais créant aussi une survie. Cette analyse basée
sur des considérations économiques fait apparaître
l'idée de domination qui oppose souvent le monde urbain au monde
rural.
La même thèse a été
développée par Mondjannagni A. (1977). A travers son
étude, l'auteur présente la typologie des paysages du
Bas-Dahomey, analyse le mécanisme de leur mise en place. Il rend aussi
compte des types d'aménagements créés par l'homme dans le
cadre dynamique de l'organisation des espaces ruraux et urbains. Il a certes
décrit les types d'échanges entre espaces ruraux et urbains mais
cette étude qui généralise tout le Bas-Dahomey ne permet
pas d'appréhender les contours des échanges entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou.
Tous ces travaux intéressants ont abordé la
question des échanges dans des considérations globales.
Cependant, ces documents nous ont permis de mieux comprendre les approches
méthodologiques existantes et d'avoir une idée sur les
déterminants géographiques des productions et sur les groupes
ethniques en présence.
17
1.2.3. La pré- enquête
Elle s'est déroulée du 10 au 28 octobre 2008 et
nous a permis de recenser les principaux acteurs ainsi que les
différents lieux d'échange. Il s'agit notamment des producteurs,
des commerçants et des transporteurs. Les lieux d'échange
privilégiés sont les marchés et les embarcadères.
Après cette étape, douze localités (voir tableau II) ont
été choisies pour les investigations en tenant compte
prioritairement de l'importance de leur fonction productive, de leur rôle
dans les échanges et / ou de leur position ou rôle
administratif.
Tableau II : Localités
d'investigations
No
|
Localités d'investigations
|
Communes
|
01
|
Gountin
|
Adjohoun
|
02
|
Kodé Akpo
|
|
Azowlissè
|
|
Dangbo centre
|
Dangbo
|
05
|
Hêtin-Sota
|
|
Hozin
|
|
Bonou centre
|
Bonou
|
08
|
Bembè 1
|
Aguégués
|
09
|
Ganvié
|
Sô-Ava
|
10
|
Dantokpa
|
Cotonou
|
11
|
Gbégamey
|
|
Wologuèdè
|
|
Source : Enquête de terrain, 2008
1.2.4. Les enquêtes proprement dites
Elles se sont déroulées en deux phases. La
première phase s'est déroulée du 15 février au 15
mars 2009 et la deuxième phase s'est déroulée du 10 au 25
juillet 2009 après une définition de l'échantillonnage et
des outils de collecte des données.
18
+ L'échantillonnage
Les méthodes de choix raisonné et
aléatoire nous ont permis de constituer l'échantillonnage et de
mener les enquêtes sur le terrain. Les bases de notre échantillon
sont : le nombre de ménages agricoles, les effectifs des
commerçants et des transporteurs. Ces données ont
été obtenues à l'INSAE, dans les CeRPA et à la
Direction des Pêches. Les localités d'enquête ont
été choisies en fonction de leurs rôles dans la
chaîne des échanges. Ainsi, les grandes localités de
production et les marchés les plus influents ont été
privilégiés. Le tableau suivant présente la typologie des
personnes enquêtées.
Tableau III : Typologie des
personnes enquêtées
Acteurs
|
Effectifs
|
Taux
d'échantillonnage
|
Echantillon
|
Agriculteurs
|
27 020
|
1/200
|
135
|
Pêcheurs
|
27 789
|
1/200
|
139
|
Vendeurs
|
16 698
|
1/200
|
83
|
Total
|
-
|
-
|
357
|
|
Source : INSAE, RGPH-3 et enquête de terrain
2009
Le principe de choix raisonné nous a permis de
sélectionner des élus locaux et des responsables des structures
de développement. Ainsi, nous avons considéré la
première autorité et son adjoint. Nous avons
considéré 08 structures de développement et les six
communes du secteur d'étude ; soit 28 personnes enquêtées
à ce niveau. Au total, 385 personnes ont été
enquêtées.
Au niveau des agriculteurs, l'effectif
considéré concerne le nombre de ménages agricoles.
+ Les techniques et les outils de
collecte
L'enquête par sondage a été notre
principale technique de collecte des données. Au niveau des producteurs,
nous avons organisé des focus group ; ce qui nous a permis
d'enquêter un grand nombre d'acteurs et d'avoir des informations
détaillées sur les réalités du milieu. Il a
été donc établi un questionnaire type et une fiche
d'observation en fonction des objectifs fixés et des acteurs
considérés. Les observations directes nous ont permis
d'apprécier
19
l'état des voies de circulation, les affluences au
niveau des zones d'échange, les types d'embarcation et la morphologie du
milieu d'étude. Des guides d'entretien ont été
utilisés pour collecter des informations au niveau des cadres techniques
des structures de développement. Le GPS nous a permis de situer les
localités enquêtées avec plus de précision et les
appareils photographiques nous ont permis de prendre les images des faits
observés.
1.2.5. Le traitement des données
Le traitement des données a été fait
après le dépouillement des enquêtes. Il s'agit donc des
traitements manuel et automatique. Les résultats issus du
dépouillement ont été transformés en tableaux,
graphiques et cartes à l'aide des logiciels Word, Excel et MapInfo. Des
moyennes ont été calculées à travers la formule :
X= 1/N ?niXi avec X = moyenne ; N= effectif total ; ni= effectif de la
modalité et Xi= modalité.
1.2.6. Les difficultés et les limites du
travail
Les difficultés majeures rencontrées au cours
de ce travail sont entre autres : les problèmes de déplacement
liés à l'état dégradant du réseau routier et
au fait que certaines localités soient en permanence sous l'eau ;
l'indisponibilité des données quantitatives sur les produits
échangés entre la basse vallée et Cotonou ; la
mobilité des acteurs occupés par leurs travaux et la
réticence de certains à donner des réponses exactes
à nos questions.
20
CHAPITRE II : LES DETERMINANTS GEOGRAPHIQUES DES
PRODUCTIONS
Les échanges entre deux régions sont fonction
des besoins des populations ainsi que des potentialités de ces
régions. Notre secteur d'étude couvre la ville de Cotonou et les
cinq communes de la basse vallée de l'Ouémé à
savoir : Bonou, Adjohoun, Dangbo, Aguégués et Sô-Ava.
2.1. Les déterminants géographiques de
la basse vallée de l'Ouémé
Les déterminants de la basse vallée de
l'Ouémé sont d'abord d'ordre naturel. Située entre
6°25' et 6°80' de latitude nord et entre 2°25' et 2°40' de
longitude est, cette région couvre une superficie de 1236
km2. Les conditions climatiques favorables, la densité du
réseau hydrographique et la fertilité des sols sont des
éléments déterminants qui ont facilité
l'installation des populations. Ces populations ont donc
développé divers types d'activités économiques en
fonction de leurs besoins.
2.1.1. Les déterminants physiques
2.1.1.1. Le climat et l'hydrographie
A l'instar des régions du sud Bénin, la basse
vallée de l'Ouémé bénéficie d'un climat
subéquatorial à quatre saisons dont deux saisons sèches et
deux saisons de pluie.
La température moyenne journalière est assez
homogène sur l'ensemble de la région. Elle est de l'ordre de
23°C et les valeurs extrêmes s'observent au cours des grandes
saisons sèches. Les précipitations sont presque identiques sur
toute la région. Ainsi, les hauteurs moyennes annuelles de pluie sont de
1250 mm aux Aguégués, à Sô-Ava et à Dangbo et
1177 mm pour Adjohoun. Les quantités les plus élevées ont
été obtenues pour le mois de juin et la durée de la saison
des pluies est d'environ 6 à 7 mois pour la région. Les mois les
plus
21
arrosés sont les mois d'avril à juillet, de
septembre et d'octobre. En grande saison des pluies (avril à
mi-juillet), les deux-tiers environ de la pluie précipitent alors que la
seconde saison des pluies (mi-août à octobre) n'en reçoit
qu'un quart ; le reste des pluies enregistrées se répartit sur
les mois de la saison sèche (décembre à mars).
L'atmosphère dans la région est en général
caractérisée par une humidité permanente
élevée qui connaît une légère baisse en
décembre et en janvier à cause de l'harmattan.
D'après ces données, on devrait s'attendre
à obtenir la crue dans le delta de l'Ouémé au mois de juin
où les pluies atteignent leur maximum, mais ce n'est pas le cas. Les
crues dans le delta interviennent aux mois d'août à octobre, avec
un pic en septembre. A ce sujet, il est important de rappeler que le delta est
sous l'influence du climat de la région du centre du pays, zone de
transition avec le nord où l'on observe une saison des pluies
centrée sur août. C'est ce qui explique les crues dans le delta
durant cette période. Cette crue est souvent une période
désagréable pour les activités agricoles.
Cependant, les potentialités de la basse vallée
de l'Ouémé sont liées à son réseau
hydrographique dont le plus important est le fleuve Ouémé. En
effet, l'Ouémé est le plus long fleuve du Bénin aussi bien
par sa longueur (510 km) que par la superficie de son bassin versant (4500 km)
(Pélissier P., 1963). Prenant sa source sur les monts Tanéka, il
reçoit des affluents importants tels que l'Okpara (200 km) sur la rive
gauche et le Zou (150 km) sur la rive droite. C'est un cours d'eau dont le
régime hydrologique est marqué de variations notables au cours de
l'année. L'Ouémé se jette dans l'océan Atlantique
par le lac nokoué qui communique avec la mer par le chenal de Cotonou et
la lagune de Porto-Novo en liaison avec le chenal de Lagos au Nigeria. Cette
liaison fluvio-lacustre constitue un support d'échange entre la basse
vallée et Cotonou.
De ce réseau principal dérivent plusieurs
autres affluents dont :
22
- la rivière Sô prend sa
naissance dans la dépression de la Lama, draine la partie sud du plateau
d'Abomey, se poursuit dans les marais du lac Hlan et coule parallèlement
à l'Ouémé dont elle reçoit les eaux de
débordement.
- la rivière Sissè d'une
longueur de 7,5 km environ, prend sa source à Sissè-kpa,
localité située à 1 km environ du nord
d'Azowlissè.
- la rivière Tovè longue de 5
km environ, elle prend sa source dans le village de Sôro au nord-est de
Goutin.
- le lac Hounhoun est situé à
0,5 km à l'ouest d'Adjohoun en bordure du plateau sur la rive droite de
l'Ouémé.
- le lac Hondjè est situé
près du village d'Aglangbin à 7 km environ à l'ouest
d'Affamè.
- le lac Dazon est un étang
localisé à l'ouest d'Azowlissé.
Ces différents cours et plans d'eau constituent des
moyens de communication et d'échange entre les populations de la basse
vallée puisque le réseau routier est dégradé.
2.1.1.2. La morphologie, les sols et la
végétation
La basse vallée de l'Ouémé
présente deux unités morphologiques très importantes : le
plateau et la basse plaine inondable.
Le plateau : c'est une formation latéritique dure et
compacte appelée terre de barre. (Pélissier P., 1963). Les eaux
d'infiltration réapparaissent en de nombreuses sources au pied du
plateau. Ces résurgences offrent des possibilités de pêche
et donnent naissance à des marécages permanents.
La basse plaine inondable : les crues de
l'Ouémé qui s'étalent chaque année et
déposent leur charge d'alluvions sont responsables du modelé de
la vallée et de la nature des sols qui la recouvrent. En effet, le
fleuve en débordant se débarrasse sur ses berges des alluvions
les plus lourdes et les éléments les plus fins sont
déposés aux limites de la zone d'inondation. De l'amont vers
l'aval, les dépôts sont d'autant plus fins que la pente de la
plaine est plus faible
23
d'est en ouest. Ce mécanisme de dépôt des
charges solides est à l'origine de la formation de bourrelets de berge
de part et d'autre du lit mineur du fleuve.
Les sols de la vallée sont liés à sa
morphologie. Ainsi, on distingue les sols du plateau et ceux de la plaine
inondable.
Les premiers sont des sols ferrallitiques
caractérisés par une dominance des actions physicochimiques et
une altération des minéraux de la roche mère (Le
Barbé et al., 1993). Ce sont des sols assez homogènes et
de couleur rouge. Les plaines inondables abritent des sols hydromorphes issus
d'un engorgement temporaire ou permanent. C'est un paysage de plaine
inachevé en perpétuel remblaiement (Mondjannagni A., 1977). Les
formations végétales sont faites de prairies, de savane herbeuse,
de marécages à raphia et de mangrove à
Rhizophora racemosa et Avicema africana.
Il s'agit donc d'espèces utiles dans la vie des
populations. Ainsi par exemple, le Pterocarpus
santalinoide, le Dalium guineensis
servent à la fabrication des outils de pèche.
2.1.2. Les déterminants humains
Le peuplement du Bas-Ouémé a été
marqué par des vicissitudes qui ont provoqué brassage,
oppositions et migrations d'où sont nés des regroupements
régionaux (Pélissier P., 1963). Ainsi, les populations qui vivent
dans la basse vallée de l'Ouémé sont venues de plusieurs
axes et donc d'aires culturelles variées. Cela justifie la
diversité ethnique que l'on retrouve dans cette région. Les
ethnies rencontrées sont :
-les Fanvinu, les Tosonu, les
Glonu, toutes issues de l'aire culturelle Yoruba. -les
Hunhw°nu, les Xwedanu, les
Hwedo-sadonu, les Jigbenu et les
Wem°nu venues de l'axe Ouest-Est et donc de
l'aire culturelle Adja-Tado. Les véritables Wem°nu sont
venues du plateau d'Abomey. Depuis l'installation de ces groupes, l'effectif
des habitants de la vallée n'a cessé d'augmenter. En effet,
l'analyse des données des Recensements Généraux de la
Population et de l'Habitation montre une tendance à la hausse. De 216077
habitants en 1992, la
population de la vallée est passée à 255
131 habitants en 2002 ; soit une augmentation de 39 054 habitants en une
période de10 ans. Cette population majoritairement jeune assure une
disponibilité de main d'oeuvre pour le développement des
activités économiques. La figure suivante présente la
structure de cette population.
Légende 1-0 à 5 ans
2- 6 à 11 ans
4- 12 à 14 ans
6- 15 à 59 ans
7- 60 ans et plus
24
Figure 2 : Structure des populations de la basse
vallée de l'Ouémé
L'analyse de cette figure montre que 45% de la population de la
basse vallée de l'Ouémé ont un âge compris entre 15
et 59 ans. Il s'agit donc d'une population assez jeune qui pourra apporter une
dynamique aux activités de production d'une part et d'échange
d'autres parts.
Compte tenu des réalités physiques et
socio-économiques du milieu, on distingue plusieurs formes d'habitats.
Il s'agit des habitats sur pilotis avec des essences végétales ou
avec un sous bassement fait en terre de barre ou en argile afin de relever le
niveau du sol. Ce sont des habitats groupés avec une forte
densité humaine. Sur le plateau, les villages sont dispersés.
Par ailleurs, les atouts naturels et la proximité de
grands centres urbains notamment Cotonou permettent aux populations d'exercer
diverses activités économiques.
25
2.1.4.2. Les déterminants
économiques
Ils sont liés aux potentialités du milieu.
Ainsi, les principales activités du milieu sont : l'agriculture, la
pêche, l'élevage, la chasse, la transformation et la vente des
produits.
L'agriculture est la principale activité et on compte
27 020 ménages agricoles sur un total de 52 660 ménages (INSAE,
2002). Elle est dépendante des facteurs climatiques, de la morphologie
et du régime du fleuve Ouémé. L'agriculture se pratique
sur le plateau, sur le bourrelet de berge et sur la plaine inondable. Ainsi,
les atouts de la vallée permettent une activité culturale
continue durant toute l'année et les récoltes varient d'une
période culturale à une autre. On distingue donc la grande saison
culturale qui va de mi-mars à fin juillet, la petite saison culturale
sur le plateau de septembre à mi-novembre et la culture de contre saison
dans la vallée de décembre à début mars.
Les cultures varient en fonction de l'espace mis en valeur.
Ainsi, les principales cultures du plateau sont : le maïs, le haricot, la
patate douce, le manioc, et l'arachide. Par contre, les cultures
maraîchères (piment, tomate, gombo), le niébé, et le
riz sont les produits les plus cultivés dans les zones inondables. Les
techniques culturales sont le semis à plat et la culture sur billons
pour les plantes à racines et tubercules.
Les cours et plans d'eau de la vallée sont
exploités à travers les activités de pêche. Ainsi,
cette activité occupe une place importante dans le mode de vie des
populations. La pêche se pratique en toute saison avec une forte
production en période de crue. Les outils et techniques utilisés
sont : les filets, les nasses, les hameçons, les trous à poisson,
les acadja.
Ces deux activités fournissent la majeure partie des
produits qui alimentent les échanges avec Cotonou. Cependant, la chasse
et l'élevage sont peu développés. Ces deux
dernières activités sont pratiquées par certains paysans
comme activité secondaire. Notons aussi que la transformation des
produits agricoles et halieutiques est faite par les femmes.
26
2.2. Les déterminants géographiques de la
ville de Cotonou
Figure 3 : Carte de situation géographique de la
ville de Cotonou
2.2.1. Les déterminants physiques de la
ville
Située entre 6°20' et 6°23' de latitude nord
et entre 2°22' et 2°28' de longitude est, la ville de Cotonou est
limitée au nord par le lac Nokoué et au sud par l'océan
atlantique. A l'est et à 6 km du chenal, elle est limitée par la
commune de Sèmè-Kpodji et à 10 km à l'ouest par la
commune d'Abomey-Calavi.
D'une superficie d'environ 79 km2, le relief de la
ville est assez homogène et les côtes oxcillent entre +0,4m et
+6,5m (IGN, 2001). Le sol est sableux avec par endroit des composantes
argileuses ou organiques. Ainsi, Cotonou est bâti sur un site sablonneux
qui caractérise le littoral béninois (N'bessa B., 1997).
Du point de vue pluviométrique, Cotonou obéit
aux mêmes lois climatiques que tout le sud du Bénin. Il s'agit
d'un système bimodal comme le montre la figure 4.
Pluviométrie
400 350 300 250 200 150 100
50
0
|
|
|
|
|
Hauteurs de pluie (mm)
|
|
J F M A M J J A SON D
Mois
27
Figure 4 : Moyennes mensuelles des
pluviométries à Cotonou en 2007
Source : Données ASECNA
On distingue en effet deux saisons de pluies et deux saisons
sèches réparties de la manière suivante :
- une grande saison des pluies de mi-mars à mi-juillet,
- une petite saison sèche de mi-juillet à
mi-septembre,
- une petite saison des pluies de mi-septembre à
mi-novembre,
- une grande saison sèche de mi-novembre à
mi-mars.
Les précipitations ont lieu principalement entre mars
et juillet avec un maximum en juin (340 mm).
Les températures moyennes mensuelles varient entre 27
et 31 degrés centigrades. Les écarts entre le mois le plus chaud
et le mois le moins chaud ne dépassent pas 3,2 degrés. Les mois
de Février à Avril sont les mois les plus chauds et les mois de
Juillet à Septembre sont les mois les plus frais. Ainsi,
l'humidité relative est assez importante. La moyenne annuelle est de 75
% pour les minis et de 92 % pour les maxi.
L'hydrographie est constituée du lac Nokoué qui
est relié à l'océan Atlantique par un chenal lagunaire de
4,5 km de longueur et d'environ 250 mètres de largeur. Ce système
lagunaire est alimenté par le fleuve Ouémé et la
28
rivière Sô dont les eaux rehaussent le niveau du
lac pendant les grandes crues. Malgré les contraintes
géomorphologiques de la ville, celle-ci abrite une forte population
exerçant diverses activités économiques.
2.2.2. Les déterminants humains
A l'instar des grandes villes africaines, Cotonou
connaît une croissance démographique très remarquable. En
effet, au cours des années 1970, la série de nationalisation et
la création de sociétés d'Etat ont fait convoyer sur la
ville de Cotonou de nouveaux travailleurs (Mondjannagni A., 1977). Ainsi, la
concentration des investissements économiques et les opportunités
d'emploi qui en résultent ont entraîné une croissance
démographique de la ville. Cette évolution s'est maintenue
jusqu'à ce jour et la population passe de 536 827 habitants en 1992
à 665 100 habitants en 2002 (INSAE, 2002) ; soit une augmentation de 128
273 habitants en une période de 10 ans. Son poids démographique
est de 9,82 % de la population du pays avec une densité de
8419 habitants au km2.
Grand centre urbain, Cotonou abrite une population aux
origines diverses. Les statistiques de l'INSAE montrent que les ethnies les
plus représentatives sont : les Fon (32,9 %), les Goun (15,2 %), les
Mina (5,9 %) et les Yoruba (5,5%).
Du point de vue infrastructures socio-communautaires, la ville
est la plus équipée à cause de son statut de capitale
économique du Bénin. Ces caractéristiques permettent aux
populations de mener plusieurs types d'activités économiques.
2.2.3. Les déterminants
économiques
Dans la ville de Cotonou, on note une prédominance des
activités des secteurs secondaire et tertiaire. Quant au secteur
primaire, il est peu développé et
29
se limite au jardinage, à l'élevage et notamment
à la pêche qu'elle soit maritime ou continentale.
Le secteur secondaire est marqué par une
diversité des industries manufacturières et des activités
artisanales. Cotonou abrite le plus grand nombre d'usines au plan national ; ce
qui constitue un facteur d'échange avec les zones rurales qui sont de
grandes zones de productions de matières premières.
Le secteur tertiaire est dominé par le commerce. Cette
activité est facilitée par l'existence de diverses
infrastructures notamment les marchés, l'aéroport et le port qui
obligent les commerçants nationaux ou étrangers à se
ravitailler en produits manufacturés ou autres produits importés.
Ainsi, les activités commerciales sont orientées aussi bien vers
la consommation intérieure que vers l'importation et l'exportation.
Enfin, les infrastructures hôtelières de Cotonou
constituent des lieux d'ébergement des touristes en partance pour la
vallée.
Dans l'ensemble, la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou ont des traits géographiques communs.
Situées dans le Bas-Bénin, ces deux régions
bénéficient du même climat subéquatorial avec
quelques nuances. Les atouts économiques varient d'une région
à une autre de même que les besoins des populations. Ces facteurs
constituent les bases des échanges et donc de son dynamisme.
30
LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE ET LA TYPOLOGIE
DES ECHANGES ENTRE LA BASSE VALLEE DE L'OUEME ET COTONOU
31
CHAPITRE III : LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE DES
ECHANGES
Différents facteurs expliquent le dynamisme des
échanges par voie d'eau entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou. Il s'agit notamment du contexte historique,
de l'état dégradé des pistes de desserte, de la production
continue de la basse vallée et de l'augmentation des besoins
alimentaires de Cotonou.
3.1. Le contexte historique
Le commerce des produits est une pratique très ancienne
que ce soit dans la basse vallée de l'Ouémé ou à
Cotonou.
Dans la basse vallée, les produits issus des
activités agricoles et de pêche notamment étaient
considérables. Le manque de moyens de conservation et la
nécessité de satisfaire les besoins quotidiens ont amené
les producteurs à vendre une partie de leurs productions. En 1963, la
population de la vallée satisfaisait pleinement à ses besoins et
exportait vers le Nigeria, une quantité considérable de poisson
(Pélissier P., 1963). Cependant, les produits de pêche vendus aux
populations urbaines de Cotonou en particulier étaient à
l'état fumé en raison des difficultés de conservation.
Cotonou s'approvisionnait en produits de pêche continentale à
l'état frais au niveau des pêcheurs du lac Nokoué et des
plans d'eau environnants. Parmi ces fournisseurs, on retrouve les producteurs
de la commune de Sô-Ava. Ainsi, les échanges entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou ont démarré
depuis la création de cette ville au début du XIXe siècle.
En effet, Cotonou a été créée pour servir de point
d'embarquement clandestin des esclaves après l'abolition de ce trafic
à Ouidah (N'bessa B., 1997). Mais très tôt, la ville va
connaître un essor économique remarquable avec la construction du
wharf et le développement du palmier à huile qui vient substituer
l'esclavage. Elle devient un pôle économique et les
autorités d'alors cherchaient à étendre ses aires
d'influence.
32
Pour faciliter les échanges et la communication avec
Porto-Novo, (grand pôle de développement de
l'Ouémé), il fut ouvert en 1885, un canal reliant le lac
Nokoué à la mer. Cette ouverture permet d'une part de
protéger les populations riveraines du lac contre les effets
néfastes des inondations et d'assurer les transports entre Cotonou et
Porto-Novo d'autre part. En outre, la création de ce chenal a
entraîné la modification du milieu biologique lacustre et
lagunaire et un important développement des crevettes dans les eaux ;
ainsi se sont constituées de véritables sociétés
d'achat de crevettes auprès des pêcheurs traditionnels. Ces
crevettes conditionnées dans de petites usines à Cotonou, sont
exportées par avion vers l'étranger (Mondjannagni A., 1977).
Jusqu'en 1930, date d'inauguration de la route Cotonou-
Porto-Novo, les échanges directs entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou se faisaient par voie d'eau avec des pirogues
traditionnelles. L'ouverture de cette liaison terrestre n'a pas mis fin aux
échanges par voie d'eau mais les a diversifiés et
accélérés.
Même si les moyens de transport ont connu une
évolution considérable, la position des marchés
(d'Azowlissè, de Dangbo dans la basse vallée de
l'Ouémé et de Dantokpa à Cotonou) aux abords des cours
d'eau constitue un facteur de développement des échanges
fluvio-lacustres entre ces localités.
3.2. L'état dégradé des pistes de
desserte et le développement des
échanges fluvio-lacustres
Les voies de circulation assurent le transport des biens et
des personnes d'un secteur à un autre. Elles constituent donc un moyen
d'activation des échanges. Malgré ces atouts, le secteur routier
est à l'état embryonnaire dans la basse vallée de
l'Ouémé. Il est caractérisé par l'existence d'une
voie principale non bitumée et des pistes de desserte difficilement
praticables surtout en saison pluvieuse. Ainsi, la saison pluvieuse se
présente comme une période désagréable. La
morphologie de la région, caractérisée par un plateau et
une
33
plaine inondable fait que les pistes sont
généralement bâties sur des systèmes de pentes. Ces
pistes qui relient les zones de production aux habitations sont glissantes et
donc difficiles d'accès. En saison sèche, c'est l'apparition de
trous sur les voies qui handicape le transport. La conséquence est que
les moyens de transport s'amortissent très vite et les véhicules
chargés sont contraints de rouler à moins de 40 km par heure ; ce
qui augmente la durée du trajet et par ricochet le coût du
transport. Le tableau ci-dessous présente l'état de quelques
pistes de la basse vallée.
Tableau IV : Quelques pistes d'accès
très difficile en période de pluie
Communes
|
Pistes
|
Longueur (km)
|
Accessibilité
|
Facteurs limitants
|
Bonou
|
Bonou-Damè-Wogon
|
03,6
|
Mauvaise
|
Boue, trous
|
Bonou-Tatonoukon
|
|
Mauvaise
|
idem
|
Adjohoun
|
Azowlissè-Gbékandji-Yoko
|
12,00
|
Passable
|
Boue, trous,
escaliers
|
Azowlissè-Dannou
|
08,00
|
Mauvaise
|
Boue, trous,
ravins
|
Adjohoun-Gbékandji- Zounguè
|
21,5
|
Passable
|
idem
|
Gbada-Houéda-Todé
|
06,00
|
Passable
|
Boue, trous
|
Dangbo
|
Dangbo-Hêtin-Sota-Dêkin
|
12,00
|
Mauvaise
|
Boue, trous,
ravins, escaliers
|
Tovè-Mitro
|
06,00
|
Mauvaise
|
idem
|
Tokpli-Gbéko-Dêkin
|
08,00
|
Mauvaise
|
idem
|
Dangbo-Yokon
|
04 ,00
|
Mauvaise
|
idem
|
Source : Direction Régionale des
Travaux Publics Ouémé/ Plateau et enquête de terrain,
2009
L'analyse du tableau IV montre que les pistes de la basse
vallée de l'Ouémé sont dans un mauvais état. Les
facteurs limitants sont entre autre la boue, les trous, les ravins et les
escaliers. Cette situation hypothèque les échanges par la route
et fait appel à de nouvelles stratégies. Celle des populations
est de développer les échanges par voie d'eau malgré les
risques qu'elle présente. Dans cette perspective, l'existence de
plusieurs cours d'eau et canaux constitue à côté des pistes
rurales les principales infrastructures de transport. Les canaux les plus
utilisés sont :
- Gbéko reliant la localité du même nom au
fleuve Ouémé sur la rive droite ;
34
- Tozoundo qui relie les localités de Yokon et environ au
fleuve ;
- Mitro qui sert de jonction entre le village de Mitro et le
fleuve ;
- Dêkin qui désenclave la demi- douzaine de
localités situées à Dêkin-Afio et
environ ;
- Dékanmè qui offre une ouverture vers la commune
de Sô-Ava ;
- Houédomè qui débouche sur le lac
Nokoué à l'Ouest ;
- Malomè qui relie l'arrondissement de Dangbo à
celui de Késsounou.
Ces réseaux de communication permettent donc
l'écoulement des produits
vers les zones à faible production et les grands centres
de consommation.
3.3. La production continue de la basse
vallée
Les échanges entre deux régions sont liés
aux atouts qu'offre chaque milieu. Ainsi, la principale caractéristique
de la basse vallée est sa forte production alimentaire dont la ville a
besoin pour nourrir sa population.
3.3.1. La production végétale
Elle comprend plusieurs cultures dont les principales sont :
les céréales, les tubercules, les légumineuses et les
maraîchères. Au cours de ces dernières années, les
différentes productions ont évolué en dents de scie. Cette
situation est mise en évidence par le tableau V.
35
Tableau V : Parts respectives des communes dans la
production vivrière.
Campagnes agricoles
|
Communes
|
Céréales
|
Racines Tubercules
|
Légumineuses
|
2001-2002
|
Sô-Ava
|
1972
|
6117
|
439,9
|
Bonou
|
6004
|
24097
|
718
|
Adjohoun
|
4940
|
24924
|
3036
|
Dangbo
|
9448
|
54602
|
2458,3
|
Aguégués
|
4116
|
2413
|
-
|
Totaux
|
26480
|
112153
|
6652,2
|
2002-2003
|
Sô-Ava
|
605
|
1500
|
311
|
Bonou
|
8854
|
29166
|
942
|
Adjohoun
|
9830
|
50381
|
3998
|
Dangbo
|
8737
|
60891
|
2399
|
Aguégués
|
4276
|
2266
|
-
|
Totaux
|
32302
|
144204
|
7650
|
2003-2004
|
Sô-Ava
|
824
|
1830
|
225
|
Bonou
|
4042
|
3866
|
232
|
Adjohoun
|
4106
|
9597
|
1043
|
Dangbo
|
2247
|
25782
|
318
|
Aguégués
|
1081
|
1817
|
-
|
Totaux
|
12300
|
42892
|
1818
|
2004-2005
|
Sô-Ava
|
290
|
1351
|
163
|
Bonou
|
7150
|
6050
|
261
|
Adjohoun
|
12885
|
11815
|
4932
|
Dangbo
|
5255
|
42863
|
2459
|
Aguégués
|
1265
|
1817
|
-
|
Totaux
|
26845
|
63896
|
7815
|
2005-2006
|
Sô-Ava
|
332
|
2220
|
150
|
Bonou
|
6858
|
4071
|
858
|
Adjohoun
|
11947
|
48223
|
5676
|
Dangbo
|
5209
|
20071
|
1633
|
Aguégués
|
1098
|
1508
|
-
|
Totaux
|
25444
|
76096
|
8319
|
2006-2007
|
Sô-Ava
|
802
|
5040
|
-
|
Bonou
|
7719
|
12912
|
740
|
Adjohoun
|
12939
|
47009
|
5622
|
Dangbo
|
4101
|
37399
|
1675
|
Aguégués
|
1678
|
1776
|
-
|
Totaux
|
27239
|
104136
|
8037
|
Source: Rapports d'évaluation du MAEP, de l'ONASA
et calculs de l'auteur
L'analyse du tableau V montre une croissance de la production
pendant les années 2001 et 2002. A partir de 2003, on note une baisse
généralisée de la production. La reprise de la croissance
s'observera en 2005. Par ailleurs, le rythme de croissance varie d'une culture
à une autre.
Au niveau des céréales, le maïs occupe une
place importante que ce soit pour la consommation locale que pour la
commercialisation. Cela s'explique par le fait que ce produit est fortement
consommé par la population béninoise. La production de
céréale a connu une hausse de 22 % au terme de la campagne
36
agricole 2002-2003. A la campagne suivante, on a
enregistré une baisse de 53,55 % avant l'amorce d'une nouvelle hausse en
2004.
Les racines et tubercules regroupent le manioc et la patate
douce. A l'issu de la campagne 2002-2003, on a enregistré une
augmentation de 28,58 % de la production ; mais à la campagne suivante,
c'est l'événement contraire qui s'est produit avec une baisse
d'environ 70,26 %. La même tendance s'observe au niveau des
légumineuses avec notamment une baisse de la production de 72,67 %
à la campagne 2003-2004.
Les variations observées sont dues aux fluctuations des
superficies emblavées soit à celles des rendements.
Par ailleurs, les cultures industrielles occupent une place
non négligeable dans la basse vallée de l'Ouémé.
Elles concernent l'arachide, le palmier à huile, l'ananas, et
l'anacardier qui sont cultivés dans les communes de Bonou, d'Adjohoun,
et de Dangbo. Le coton est cultivé uniquement à Bonou.
3.3.2. La production halieutique
La pêche constitue la deuxième activité
après l'agriculture. Cette activité qui est facilitée par
la présence de cours et plans d'eau reste liée au rythme
pluviométrique. En effet, c'est le rythme pluviométrique qui
règle le rythme de production primaire des plans d'eau et
corrélativement, la productivité de la pêche continentale
et fluviale (Boko M., 2005). Ainsi, les quantités de poissons
pêchés dans la basse vallée de l'Ouémé
varient d'une année à une autre et suivant les périodes de
l'année. L'évolution des prises est résumée par la
figure suivante :
25000 20000 15000 10000
5000
0
|
Production en tonnes
|
|
|
Delta de l'Ouémé Lac Nokoué
|
1990 1992 1994 1996 1998
Années
37
Figure 5 : Evolution de la production
halieutique (en tonnes) au complexe Delta de l'Ouémé- Lac
Nokoué
Source : Données de la Direction des
Pêches
La production a évolué en dents de scie à
cause notamment de la disparition de certaines espèces. Les plus fortes
quantités ont été enregistrées en 1991 dans le
delta de l'Ouémé et en 1995 au niveau du lac Nokoué. La
moyenne de production durant cette période est de 2290,29 tonnes dans le
delta de l'Ouémé alors qu'elle est de 18665,38 au niveau du lac
Nokoué. Ce qui montre que la production est plus forte dans le lac
Nokoué qu'au niveau du delta de l'Ouémé. Par ailleurs,
depuis 2001, la collette des données ne se fait plus sur le terrain. La
Direction des pêches justifie cela par un manque de moyens dans la mesure
où le projet qui finançait ces activités est arrivé
à terme. Les données fournies sur la pêche continentale
sont issues des estimations. Elles sont donc peu fiables en raison de la
fréquente variation des quantités produites. Malgré ces
réserves, ces données permettent d'avoir une idée de la
production et de faire des propositions pour le développement du
secteur.
38
3.3.3. La production animale
L'ensemble du cheptel regroupe les bovins, les ovins, les
caprins, les porcins et la volaille. Le tableau suivant présente
l'évolution de la production de 2000 à 2005.
Tableau VI : Evolution de l'effectif du
cheptel de 2000 à 2005
|
Années
|
Type d'élevage
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Bovins
|
13325
|
13735
|
14049
|
14526
|
14400
|
15100
|
Ovins
|
14759
|
14996
|
15083
|
15534
|
15800
|
16200
|
Caprins
|
39897
|
40704
|
42123
|
43481
|
45000
|
46300
|
Porcins
|
N-S
|
14000
|
14480
|
15381
|
16800
|
17200
|
Lapins
|
N-S
|
100
|
100
|
6700
|
7400
|
7400
|
Volailles
|
N-S
|
150000
|
150000
|
710600
|
624600
|
622000
|
Source : CeRPA+ Direction de l'élevage, 2007
Le tableau VI montre une nette progression globale de la
production sur toute la période avec quelques
spécificités. Ainsi, le nombre de bovins est passé de
13735 en 2001 à 15100 en 2005 soit un accroissement de 10 % en une
période de cinq ans.
De même, l'effectif des ovins est passé de 14996
en 2001 à 16200 en 2005 soit un accroissement de 8, 03 %.
En ce qui concerne les caprins, leur effectif passe de 40704
à 46300 entre 2001 et 2005 soit une augmentation de 13,75 %. Les porcins
ont connu un accroissement de 22 % durant cette période.
Cependant, les lapins et les volailles ont connu une
évolution toute particulière. En effet, l'effectif des lapins
passe de 100 têtes en 2001 à 7400 têtes en 2005 soit une
augmentation de 7300 têtes. Par contre, l'effectif des volailles a connu
une stagnation au cours des deux premières années (150000). En
2003,
39
cet effectif passe à 710600 puis à 622000 en
2005 soit respectivement une augmentation de 560000 et une chute de 12,40 %.
Dans l'ensemble, l'effectif des volailles a connu un accroissement global de
472000 têtes durant cette période.
Cette disponibilité permet d'animer le marché
à bétail au niveau local et entre les régions.
3.4. L'augmentation des besoins alimentaires de
Cotonou
La ville de Cotonou comme la plupart des grandes villes
africaines a connu une dynamique démographique très remarquable.
Cette dynamique se traduit par la figure suivante :
1979 1992 2002 2007
Années
Nombre d'habitants
Population
800000
700000
600000
500000
400000
300000
200000
100000
0
Figure 6 : Evolution de la population de Cotonou
(1979 à 2007)
Source : Réalisé à partir des
données de l'INSAE (RGPH 1, 2, 3)
La figure 6 montre une augmentation de la population de
Cotonou de 1979 à 2007. Ainsi, la population de la ville passe de 320
348 habitants en 1979 à 613 763 habitants en 1992. Soit un taux
d'accroissement de 4,1 %. A partir de 1992, on note une baisse du taux
d'accroissement qui passe à 2,01 %. Dans l'ensemble, l'augmentation
enregistrée est de 430 000 habitants entre 1979 et 2007. Cette
croissance de la population a pour corollaire l'augmentation des
40
besoins des habitants notamment en produits alimentaires comme
le montre la figure ci-dessous.
80000
70000
60000
50000
40000
30000
20000
10000
0
Tonnes
1979 1992 2002 2007
Années
Maïs Manioc Niébé Riz
Figure 7 : Evolution de la consommation
moyenne de quelques produits à Cotonou (1979 à 2007)
Source : Réalisé à partir des
données de l'ONASA et de l'INSAE
Le maïs est le produit le plus consommé.
Après le maïs, nous avons respectivement le manioc, le riz et le
niébé. La consommation évolue avec la population.
L'augmentation de la consommation a été de 91,60 %, 8,36 %, et
12,82 % respectivement pour les périodes 1979-1992, 1992-2002 et
2002-2007. La forte croissance de la population entre 1979 et 1992 s'est
accompagnée du plus fort taux de consommation des produits alimentaires.
Le ralentissement du rythme de croissance n'affecte pas la quantité de
produits consommés par chaque individu ; d'où la
nécessité d'assurer la disponibilité des produits puisque
les besoins augmentent toujours.
41
CHAPITRE IV : LA TYPOLOGIE DES ECHANGES
Les échanges par voie d'eau sont complexes et
variés. Entre la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou, on distingue trois types majeurs d'échange dont le support est
le complexe fluvio-lacustre fleuve Ouémé-lac Nokoué.
4.1. Les types d'échange
On distingue trois types majeurs d'échange entre la
basse vallée de l'Ouémé et Cotonou. Il s'agit des
échanges de produits, des échanges touristiques et des
échanges d'informations.
4.1.1. Les échanges de produits
Ces échanges sont liés aux besoins
réciproques des différentes localités. Ainsi, les produits
échangés sont variés et vont des produits vivriers et
maraîchers aux produits manufacturés.
4.1.2 Les échanges touristiques
Le tourisme occupe une place non négligeable dans les
relations entre la basse vallée et Cotonou. Ce type d'échange se
développe de façon particulière entre Cotonou et les
communes de Sô-Ava et des Aguégués. La raison est que ce
sont ces localités qui abritent les plus importants sites touristiques
de la région. Les touristes sont non seulement des citadins de Cotonou
mais aussi des étrangers qui entrent au Bénin par le port ou
l'aéroport de Cotonou.
4.1.3. Les échanges d'informations
Les différents lieux d'échange rassemblent des
personnes aux origines diverses. Le déplacement des populations dans
notre secteur d'étude a non seulement un but économique mais
aussi social. Ainsi, si certaines personnes se déplacent pour vendre
leurs produits ou visiter des sites touristiques, d'autres ont
42
pour objectif premier de rencontrer des parents et amis afin
de se communiquer des nouvelles. Les activités d'échange
nécessitent énormément de communication au niveau des
acteurs. Il n'est donc pas rare que des commerçants se déplacent
d'une région à une autre pour s'informer des variations de prix
des produits dans les différents marchés.
Dans la suite de notre travail, nous n'aborderons que les
échanges de produits.
4.2. Les principaux acteurs et leurs niveaux
d'intervention Les intervenants de la chaîne des échanges
sont :
4.2.1. Le producteur
Il occupe une place privilégiée et se charge de
fournir les produits qui font objet d'échange. Les catégories de
producteurs diffèrent d'une région à une autre. Ainsi,
dans la basse vallée de l'Ouémé, on rencontre les
agriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs, les artisans. Les
agriculteurs sont les plus importants et on compte 26980 ménages
agricoles, sur une population totale de 255131 habitants (INSAE, 2002). La
caractéristique de l'agriculteur est qu'il peut vendre ses produits sur
pied (dans le champ), il peut le vendre bord champ en ce qui concerne les
produits vivriers ou il peut les amener dans les marchés avant la
vente.
L'effectif des pêcheurs n'est pas négligeable. En
1998, on comptait 10284 pêcheurs utilisant 7976 pirogues de pêche.
Les producteurs de Cotonou regroupent les acteurs des unités
industrielles.
4.2.2. Le transformateur
Dans la basse vallée comme à Cotonou, on
retrouve généralement des femmes. Les produits les plus
transformés sont les noix de palme pour la
43
fabrication de l'huile rouge; le manioc en ses
différents dérivés notamment le gari et les cossettes;
l'arachide et les poissons.
4.2.3. Le collecteur des produits
Il choisit d'opérer pour un produit ou pour un autre en
fonction des gains qu'il escompte et de la disponibilité
saisonnière des produits.
4.2.4. Le gestionnaire de magasin de
stockage
Les conditions actuelles de stockage des produits ne
répondent pas aux normes exigées en la matière. Les
magasins observés dans les différents marchés
enquêtés manquent d'aération et d'humidité ambiante.
Ainsi, les produits stockés sont exposés aux rongeurs. Dans
l'embarcadère de Cotonou, il n'existe aucun magasin de stockage. Les
marchandises en provenance surtout de la basse vallée de
l'Ouémé sont exposées le long de l'embarcadère
parfois sous les rares constructions de fortune mises en place par les
populations. Ces marchandises sont donc soumises aux intempéries de
toute nature tant que les détaillants ne vont pas s'approvisionner. Le
soir, les femmes couvrent les produits avec des bâches et les confient
aux gardiens recrutés pour la surveillance du milieu.
4.2.5. Le transporteur
Il assure le convoyage des marchandises et des personnes d'une
localité à une autre. Les prix se négocient avant le
chargement. Le transporteur paie des taxes à la mairie ou aux structures
étatiques selon qu'on se trouve dans la basse vallée ou à
Cotonou. Les taxes payées sont fonction des types d'embarcation.
4.2.6. Le commerçant
On distingue à ce niveau les négociants, les
grossistes, les semi-grossistes et les détaillants. Ils participent aux
échanges en fonction de la disponibilité du produit, de sa
demande et des gains escomptés.
44
4.2.7. Les intervenants institutionnels
Il s'agit des mairies des communes concernées et de
l'Etat qui intervient à travers différentes structures
déconcentrées.
4.2.7.1. La mairie
Les mairies jouent un rôle important dans la
chaîne des échanges surtout dans les communes de la basse
vallée de l'Ouémé. Elles perçoivent
différentes taxes au niveau des marchés et embarcadères et
participent à l'organisation des échanges et à
l'aménagement des sites. A Cotonou, ce rôle est partagé
entre la mairie et l'Etat où ce dernier a une forte influence sur les
grands marchés de la ville.
4.2.7.2. L'Etat
L'Etat intervient à travers la SOGEMA et le groupement
d'intervention subaquatique des sapeurs pompiers. La dernière structure
intervient au niveau de l'embarcadère de Cotonou alors que la
première gère les plus grands marchés de la ville dont
Dantokpa.
4.3. Les types de produits et leur provenance
Les produits échangés entre la basse
vallée et Cotonou sont de différentes natures et d'origines
diverses.
4.3.1. Les besoins des populations et les conditions
de l'offre de la basse vallée
Les produits agricoles occupent une place importante dans les
offres de la vallée. L'analyse du bilan vivrier permet de
connaître la disponibilité des produits.
4.3.1.1. Le bilan vivrier de quelques
années
4.3.1.1.1. Les bases de l'analyse
> L'évolution de la population
45
Les résultats du troisième Recensement
Général de la Population et de l'Habitation (RGPH) nous
permettent d'établir le taux de croissance démographique des
communes de la basse vallée de l'Ouémé entre 1992 et 2002.
Ces données se résument dans le tableau ci-après.
Tableau VII : Population en 2002 et taux
d'accroissement entre 1992 et 2002
Communes
|
Population en 2002
|
Taux d'accroissement
|
Bonou
|
29656
|
1,83
|
Adjohoun
|
56455
|
0,96
|
Dangbo
|
66055
|
1,04
|
Aguégués
|
26650
|
2,25
|
Sô-Ava
|
76315
|
2 ,58
|
Cotonou
|
665100
|
2,01
|
Source : INSAE, RGPH-3
Ces données prises comme référence ont
permis de faire des projections de l'évolution de la population à
partir de la formule suivante :
Pt = Poelt avec
Po = population de départ ; Pt = population
à estimer ; t = temps (nombre d'années) ; l = taux
d'accroissement.
Tableau VIII : Estimation de la population des
communes de la basse vallée de 2002 à 2007
Année
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Communes
|
|
|
|
|
|
|
Bonou
|
29656
|
30762
|
31330
|
31908
|
32498
|
33098
|
Adjohoun
|
56455
|
57549
|
58105
|
58665
|
59231
|
59802
|
Dangbo
|
66055
|
67443
|
68148
|
68861
|
69581
|
70308
|
Aguégués
|
26650
|
27877
|
28511
|
29160
|
29823
|
30502
|
Sô-Ava
|
76315
|
80356
|
82456
|
84611
|
86823
|
89092
|
Source : INSAE, RGPH-3 et projections
On note une évolution croissante de la population. La
commune de Sô-Ava est la plus peuplée et celle des
Aguégués est la moins peuplée.
46
> Les normes de consommation
Les normes de consommation considérées sont
celles utilisées par l'Office Nationale d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (ONASA) pour ses calculs.
Tableau IX : Normes de consommation en
kilogramme par habitant et par an dans le département de
l'Ouémé
Produits
|
Hypothèse faible
|
Hypothèse moyenne
|
Hypothèse forte
|
Maïs
|
117
|
130
|
136
|
Manioc
|
74
|
98
|
110
|
Riz
|
10
|
13
|
20
|
Niébé
|
8
|
8
|
8
|
Arachide
|
9
|
9
|
9
|
Source : ONASA, rapport annuel d'évaluation
2008
Tableau X : Normes de consommation en kilogramme
par habitant et par an dans le département de l'Atlantique
Produits
|
Hypothèse faible
|
Hypothèse moyenne
|
Hypothèse forte
|
Maïs
|
133
|
134
|
136
|
Manioc
|
92
|
116
|
129
|
Riz
|
10
|
11
|
12
|
Niébé
|
3
|
4
|
7
|
Arachide
|
3
|
4
|
7
|
Source : ONASA, rapport annuel d'évaluation
2008
Ces données ne précisent pas les
différences de consommation selon les tranches d'âge et les
niveaux de revenus. Autrement dit, la consommation ne saurait être la
même entre l'adulte et le jeune et entre le riche et le pauvre. En
revanche, malgré ces insuffisances elles permettent d'estimer les
besoins des populations et de déterminer les marges
commercialisables.
4.3.1.1.2. L'analyse du bilan
vivrier
Les tableaux suivants montrent les bilans vivriers de quelques
produits de la basse vallée de l'Ouémé selon les
hypothèses considérées.
47
Tableau XI : Selon l'hypothèse
faible consommation
|
Solde vivrier de l'Ouémé en
tonnes
|
Campagnes agricoles
|
Maïs
|
Manioc
|
Arachide
|
2001-2002
|
-9887,4
|
66098,9
|
-1100,9
|
2002-2003
|
-6330,5
|
80516
|
-1314,8
|
2003-2004
|
-22899,6
|
12933,9
|
-1435,7
|
2004-2005
|
-11842,8
|
29648,9
|
-1210,6
|
2005-2006
|
-13554,9
|
32761,3
|
-1225,2
|
2006-2007
|
-12722,1
|
54531,5
|
-1207,7
|
Source : Données ONASA, MAEP,
INSAE et calculs de l'auteur -Déficit moyen : Maïs : 9577,08 tonnes
; Arachide : 1249,15 tonnes. -Excédent moyen de manioc : 46081,75
tonnes.
Tableau XII: Selon l'hypothèse
moyenne consommation
|
Solde vivrier de l'Ouémé en
tonnes
|
Campagne agricole
|
Maïs
|
Manioc
|
Arachide
|
2001-2002
|
-12288,3
|
59975,8
|
-1177,2
|
2002-2003
|
-8798,1
|
74180,4
|
-1395,1
|
2003-2004
|
-25401,3
|
6488,8
|
-1518,1
|
2004-2005
|
-14379,1
|
23092
|
-1295,2
|
2005-2006
|
-16126,4
|
25690,3
|
-1312
|
2006-2007
|
-15329,4
|
47744,2
|
-1296,8
|
Source : Données ONASA, MAEP, INSAE et calculs de
l'auteur
-Déficit moyen : Maïs : 15387,1 tonnes ; Arachide :
1332,4 tonnes. - Excédent moyen de manioc : 39528,58 tonnes.
Tableau XIII : Selon
l'hypothèse forte consommation
|
Solde vivrier de l'Ouémé en
tonnes
|
Campagne agricole
|
Maïs
|
Manioc
|
Arachide
|
2001-2002
|
-13513,8
|
56838
|
-1406,1
|
2002-2003
|
-10060,8
|
70932,2
|
-1636,2
|
2003-2004
|
-26682,7
|
3183,8
|
-1765,5
|
2004-2005
|
-15679,9
|
19729
|
-1549,1
|
2005-2006
|
-17446,8
|
22268
|
-1572,5
|
2006-2007
|
-16670
|
44261,5
|
-1564
|
Source : Données ONASA, MAEP, INSAE et calculs de
l'auteur -Déficit moyen : Maïs : 16675,66 tonnes ; Arachide :
1582,23 tonnes. -Excédent moyen de manioc : 36202,08 tonnes.
48
4.3.1.2. L'analyse des tableaux
Les variations du bilan vivrier sont fortement liées
à la production, à l'évolution de la population et aux
normes de consommation. Les normes de consommation varient d'une région
à une autre. Ainsi, pour une région définie, c'est la
quantité des productions et l'effectif de la population qui
déterminent le solde vivrier. Ce sont donc ces facteurs qui expliquent
les différences observées dans les tableaux.
L'analyse des bilans vivriers montre qu'en dehors du manioc,
la basse vallée de l'Ouémé présente de
déficit en ce qui concerne le maïs, et l'arachide. Le plus grand
déficit a été enregistré au cours de la campagne
agricole 20032004, période caractérisée par une baisse
remarquable de la production des principales cultures. Les déficits sont
de 22899,6 tonnes pour le maïs, 1435,7 tonnes pour l'arachide selon
l'hypothèse faible consommation. De cette analyse, on pourrait estimer
que la basse vallée ne peut offrir que du manioc aux populations de
Cotonou. Si on s'en tient à cette hypothèse, on peut affirmer
sans se tromper que la basse vallée satisfait pleinement ses besoins en
manioc et peut fournir aux commerçants de Cotonou et environs une
quantité considérable de ce produit. Les excédents
commercialisables varient suivant les années et en fonction de
l'hypothèse considérée. De 2002 à 2007, le plus
faible excédent a été enregistré en 2004 et le plus
fort en 2003.
Par ailleurs, ce bilan global de la basse vallée cache
les spécificités de chaque commune. En effet, les grandes
communes de production agricoles que sont Adjohoun, Dangbo et Bonou,
dégagent des excédents commercialisables pour les produits
cités plus haut. Ainsi, outre le manioc, le maïs participe
activement aux offres de la basse vallée. Les déficits
enregistrés sont dus à la faible production des communes des
Aguégués et de Sô-Ava. En effet, les performances en
matière de production varient pour les différents groupes de
cultures d'une commune à une autre. Ce qui permet de dégager des
communes à
49
déficit alimentaire pour certains produits agricoles
comme le montre les soldes vivriers de 2007.
Tableau XIV : Solde vivrier des communes de la
basse vallée en 2007
|
Produits agricoles
|
Communes
|
Maïs
|
Manioc
|
Riz
|
Arachide
|
Niébé
|
Adjohoun
|
1274
|
27541
|
-663
|
-35
|
2144
|
Dangbo
|
-6253
|
12122
|
-768
|
-648
|
492
|
Bonou
|
1774
|
6002
|
-363
|
-210
|
74
|
Aguégués
|
-3218
|
-2125
|
-326
|
-293
|
-261
|
Sô-Ava
|
-12003,48
|
-10989,11
|
-1121
|
-237,40
|
-237,4
|
Source : ONASA, rapport annuel d'évaluation
2008
L'analyse du tableau XIV montre que seules les communes
d'Adjohoun et de Bonou ont pu dégager un surplus régulier de
maïs. Pour le manioc, les communes qui dégagent de surplus sont
celles de Dangbo, d'Adjohoun et de Bonou. Il en est de même pour le
niébé. Les communes des Aguégués et de Sô-Ava
présentent un déficit considérable en produits vivriers.
Cela s'explique par une faible production de ces localités malgré
la croissance de leurs populations. La faible production est liée aux
conditions géomorphologiques peu maîtrisées dans la mesure
où ces localités abritent des espaces inondables temporairement
ou en permanence. Par ailleurs, toutes les communes présentent un
déficit en ce qui concerne le riz et l'arachide malgré les atouts
pédologiques de la région. Ces déficits qui se traduisent
par des soldes vivriers négatifs sont plus ou moins comblés
grâce aux échanges avec Cotonou.
En dépit de ces manques, les populations de la basse
vallée commercialisent des quantités considérables de
leurs productions. Autrement dit, certains producteurs de la basse
vallée peuvent vendre leurs produits pour satisfaire leurs besoins
quotidiens et les racheter plus cher dans les marchés. Les autres
produits agricoles qui participent activement aux échanges avec Cotonou
sont les légumes (fruits comme feuilles) et la patate douce.
Malgré leurs importances, ces produits ne font pas objet d'étude
spécifique au Bénin ; en
témoignent l'indisponibilité des normes de
consommation et des quantités de légumes feuilles produites avant
2007. Les calculs du bilan vivrier de l'ONASA ne prennent pas en compte ces
produits ou le font de façon sommaire. Pourtant, lorsqu'on fait un tour
dans les différents marchés de Cotonou ou de la basse
vallée de l'Ouémé, on constate que ces produits occupent
une grande place dans les échanges comme le montre les photos 1 et 2.
50
Photo 1 : Vente de produits maraîchers Photo 2 : Exposition
de piment
au marché de Malomè au marché de
Malomè
Clichés : Jean LAOUROU, mars 2009
Les photos 1 et 2 montrent des paniers de piments et des
bidons d'huile exposés dans le marché. Le tableau suivant
présente les quantités de quelques produits de la basse
vallée retrouvés à l'embarcadère de Dantokpa
à Cotonou.
Tableau XV: Quantités moyennes de
produits déversés à l'embarcadère de Dantokpa par
jour
Produits
|
Quantités
|
Maïs (sac de 100 Kg)
|
38
|
Manioc frais (sac de 50 Kg)
|
15
|
Haricot (sac de 100 Kg)
|
19
|
Patate douce (sac de 50 Kg)
|
11
|
Tomates (paniers de 22 Kg)
|
24
|
Gombo (paniers de 13 Kg)
|
62
|
Piment (paniers de 15 Kg)
|
37
|
Légumes feuilles (paniers de 13,5 Kg)
|
87
|
Bananes (régimes)
|
63
|
Noix de palme (paniers)
|
17
|
Huile de palme (bidons de 25 l)
|
31
|
Poisson frais
|
Variable
|
Poissons fumés (paniers de 13 à 22
Kg)
|
24
|
Source: Enquête de `terrain, juillet 2009
51
Les données ont été collectées
durant 14 jours. Nous avons donc fait la somme des quantités
collectées par variable divisée par le nombre de jour
d'enquête.
L'analyse du tableau montre que les offres de la basse
vallée de l'Ouémé sont notamment des produits du secteur
primaire. Il s'agit donc des produits de l'agriculture, de la pêche, de
l'élevage ; ceux de l'artisanat étant en faible proportion.
4.3.2. Les offres de Cotonou
La ville achète à son arrière pays des
produits dont elle a besoin soit pour se nourrir (denrées alimentaires
et bois de feu) ; soit pour alimenter son commerce extérieur
(Elègbè A., 2007). Ces caractéristiques se retrouvent
parfaitement dans les échanges fluvio-lacustres entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou. En outre, la construction du
Port Autonome de Cotonou (PAC) et le rayonnement du marché Dantokpa
permettent à la ville d'assurer les fonctions d'entrepôt, de
transit et de redistribution des produits importés. Ainsi, Cotonou offre
à la basse vallée sa propre production (pain, boisson, laitage,
tomate concentrée, peinture etc.) et les produits importés (riz,
manufactures, matériaux de construction, produits pharmaceutiques). Les
outils de travail tels que la houe, le coupe-coupe, la daba, les filets,
l'hameçon etc. sont aussi achetés à Cotonou et revendus
dans les marchés de la basse vallée. Par ailleurs, la
quantification des produits est complexe dans la mesure où il n'existe
pas un embarcadère fixe où sont déchargées les
marchandises importées de Cotonou. Cependant, les estimations faites
à l'embarcadère de Cotonou se présentent comme suit :
52
Tableau XVI : Produits de Cotonou en partance pour
Sô-Ava
Produits
|
Quantité
|
Maïs (sac de 100 Kg)
|
19
|
Riz importé (sac de 50 Kg)
|
23
|
Huile d'arachide (bidons de 25 l)
|
32
|
Bière et sucrerie (casiers de 24)
|
36
|
Farine de blé (sac de 50 Kg)
|
11
|
Oignons (panier)
|
06
|
Sucre (carton)
|
17
|
Tomate concentrée (en carton)
|
15
|
Mil (sac de 50 Kg)
|
05
|
Source : Enquête de terrain, 2009
Les données ont été collectées
pendant le chargement des barques en partance pour Sô-Ava. L'analyse du
tableau XVI montre que les biens alimentaires occupent une place importante
dans l'offre de Cotonou.
En somme, les échanges mettent en relation
différents acteurs. Ceux-ci animent les marchés et autres lieux
d'échange en fonction de la disponibilité des produits et de la
demande des consommateurs.
53
L'ORGANISATION DES ECHANGES ET LES ENJEUX
SOCIO-ECONOMIQUES DU SECTEUR
54
CHAPITRE V : L'ORGANISATION DES ECHANGES
La dynamique d'un secteur suppose une organisation rigoureuse
des acteurs. Entre la basse vallée de l'Ouémé et Cotonou,
des espaces bien définis servent de support des échanges. Les
circuits sont établis en fonction des acteurs et des moyens de
transport.
5.1. Le support des échanges
5.1.1. Les marchés
De part leurs influences, on distingue trois types de
marchés : les marchés locaux, les marchés régionaux
et un marché international.
5.1.1.1. Les marchés locaux
Dans notre secteur d'étude, chaque agglomération
dispose d'un petit marché qui s'anime surtout dans l'après midi.
Ces marchés sont caractérisés par une prédominance
des produits de première nécessité et en particulier des
produits maraîchers. Les catégories de commerçants
rencontrés sont les demi-grossistes et les détaillantes. C'est
dans ces marchés que les populations s'approvisionnent quotidiennement
pour la consommation familiale.
A Cotonou, ce sont les marchés de moyenne importance
où les commerçantes s'occupent de la vente en détail des
produits alimentaires notamment des condiments et légumes achetés
à l'embarcadère. Au nombre de ces marchés nous avons les
marchés de Gbégamey et de Wologuèdè.
5.1.1.2. Les marchés régionaux
Ce sont les marchés fréquentés par les
populations de plusieurs arrondissements et communes. Les plus importants sont
Azowlissè et Dangbo. C'est dans ces marchés que s'approvisionnent
les commerçants de Cotonou.
55
5.1.1.2.1. Le marché
d'Azowlissè
Il est le plus grand marché de la basse vallée
de l'Ouémé de par son dynamisme. Il rassemble différents
acteurs de diverses provenances. Ainsi, les collecteurs de plusieurs villages
de la basse vallée de l'Ouémé s'y rendent pour
écouler leurs produits.
Par ailleurs, on distingue deux sortes d'animation du
marché : le grand Azowlissè qui s'anime tous les quatre jours et
le petit Azowlissè qui s'anime une fois entre deux grands
Azowlissè. Ce marché comptait 886 vendeurs en 1996. Aujourd'hui,
cet effectif est passé à 1241 ; ce qui témoigne de son
dynamisme. Cet accroissement d'effectif s'assortit de l'augmentation des
quantités de produits exposés dans le marché, ce qui offre
une disponibilité plus large de produits aux commerçants
d'origine variée.
5.1.1.2.1. Le marché de
Dangbo
C'est le deuxième plus influent marché de la
basse vallée de l'Ouémé après celui
d'Azowlissè. Il fut le lieu d'échange privilégié
des populations de la commune de Dangbo et environs et recevait même des
commerçants étrangers. Mais son influence a été
réduite depuis la création du marché de Malomè
situé à cheval entre le marché de Dangbo et
Késsounou et qui s'anime le même jour que Dangbo. De ce fait, ce
marché draine certains commerçants de Dangbo qui
s'approvisionnent en produits maraçichers. Malomè se positionne
donc comme un marché de produits maraîchers alors qu'à
Dangbo, on y trouve un peu de tout.
5.1.1.3. Le marché Dantokpa
Avec une concentration de plus de 20000 commerçants
à chaque foire, Dantokpa est le plus grand marché du Bénin
et l'un des plus grands de l'Afrique de l'Ouest (LARES, 2001). Situé au
carrefour des voies lagunaires et routières, il s'identifie à
travers son dynamisme. Ainsi, le nombre de vendeurs est passé de 12000
en 1984 à 18500 en 1992 puis de 24500 en 1998 à plus de 27000
56
aujourd'hui. Cette variation de l'effectif des vendeurs
témoigne du dynamisme de ce marché.
5.1.2. Les embarcadères
Outre les marchés qui constituent des lieux
d'échange originels, les premières négociations qui
concourent à la vente des produits se font au niveau des
embarcadères. Leur nombre est très important dans la basse
vallée. En raison de la densité du réseau hydrographique,
chaque espace aménagé le long d'un cours d'eau ou d'un canal sert
de lieu d'embarquement ou de débarquement. A Cotonou, les
embarcadères se situent le long du lac et du chenal. Le plus important
est celui de Dantokpa. Ils abritent des constructions précaires : apatam
en bois recouvert de nattes ou d'une bâche. Ces espaces servent en
même temps de lieux d'échange et on y retrouve divers produits :
vivriers, condiments, légumes frais, poissons d'eau douce, bidons vides,
fruits, oranges, bananes, ananas. On y trouve également des produits de
l'artisanat (bois, osier servant entre autre à la vente de tomate,
natte, etc.) et les produits agricoles venant du nord du pays tels que : le
mil, le sorgho, les oignons, l'ail, etc. Cet espace ne reçoit pas les
produits pétroliers frelatés du Nigeria à cause de
l'implantation du groupement d'intervention subaquatique des sapeurs pompiers
qui régule le trafic à ce niveau. Les autres embarcadères
sont notamment situés à Mènontin, Zogbohouè,
Yénawa, Agbato. Les produits pétroliers transitent par Hozin
avant d'être convoyés vers les autres communes de la basse
vallée. La partie qui arrive à Cotonou transite souvent par le
débarcadère d'Abomey-Calavi avant d'être convoyée
à l'embarcadère de Mènontin. La conséquence est que
ce produit coûte parfois moins cher à Abomey-Calavi qu'à
Cotonou.
6°4s'
6'40'
6°35'--
--
|
2°30' 2°35'
|
+ 6°45'
+ 6°40'
+ 6`35'
|
..
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|
Ghana
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|
Sékodji
*Akpadanot__O_
Awonou
Kodé
*
DJOHOUN__--- l_ _ -
Demè Gbékaidji Azowlissa \
Gbad.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
16
|
Kilomètres
Réalisation: Jean LAOUROU Logiciel: Mapinfo 8.0
|
+ +
2'30' 2'35' LARD, 2010
|
57
Figure 8: Carte de répartition des
principaux marchés de la basse vallée de l'Ouémé
58
5.2. La commercialisation des produits
5.2.1. Les circuits de commercialisation des produits
agricoles et halieutiques
Le commerce des produits agricoles et halieutiques
obéit à un circuit simple qui met en relation trois principaux
acteurs : les producteurs, les grossistes et les détaillantes ou
revendeuses. Ces acteurs convoient les produits vers les consommateurs selon
quatre voies :
- producteurs- consommateurs
- producteurs- détaillantes- consommateurs
- producteurs- grossistes- détaillantes- consommateurs
- producteurs- grossistes- consommateurs
Figure 9 : Circuits de commercialisation des
produits agricoles et halieutiques
Les produits de la basse vallée sont convoyés en
grande quantité vers l'embarcadère de Dantokpa. C'est à ce
point de débarquement que se négocient
les transactions entre les grossistes et les revendeuses de la
ville. Il s'en suit alors une distribution vers les principaux marchés
de la ville.
Les produits vendus dans les marchés et
embarcadères sont de deux sortes. Il y a les produits frais et les
produits transformés. Si les hommes jouent un rôle important
pendant la production, la transformation et la commercialisation sont
réservées aux femmes. Les produits halieutiques se vendent
aussitôt après les prises. Seuls ceux transformés sont
conservés pour animer les marchés.
5.2.2. La commercialisation des produits
d'élevage
Ce commerce est très peu développé entre
la basse vallée de l'Ouémé et cotonou. Les produits de
l'élevage sont pour la plupart destinés à la consommation
interne alimentant ainsi les échanges entre les populations du
département de l'Ouémé comme le montre le tableau suivant
:
Tableau XVII : Mouvements commerciaux des
animaux sur pied (commerce intérieur) dans
l'Ouémé.
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Porcins
|
Volailles
|
207
|
2367
|
4532
|
1097
|
20183
|
Source : Rapport annuel CeRPA, 2007.
Les produits les plus échangés avec Cotonou sont
la volaille et ses oeufs ainsi que les caprins notamment le porc.
59
Photo 3 : Vente d'ovins à Dangbo Photo 4 : Vente de porcs
à Dangbo
Clichés : Jean LAOUROU, mars 2009
60
La photo 3 montre des chèvres apprêtées pour
être vendues alors que la photo 4 montre des femmes assises devant leurs
animaux (porcs) en attenant l'arrivée des clients.
Le marché à bétail est très
animé pendant la grande saison sèche que ce soit dans la basse
vallée ou à Cotonou. Cette période correspond à
celle des grandes fêtes (fin d'année, Ramadan, Tabaski, etc.). De
plus, la grande saison sèche est considérée comme une
période de repos dans la vallée de l'Ouémé et donc
réservée aux cérémonies de toutes sortes ;
d'où des importations d'animaux.
Tableau XVIII : Importation des animaux sur pied
et exportation
Ouémé
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Porcins
|
Importation
|
-
|
7303
|
1330
|
-
|
Exportation
|
4178
|
327
|
375
|
0
|
Source : Rapport annuel CeRPA, 2007.
Le tableau XVIII montre que 4,48 % des bovins et 28,20 % des
caprins importés sont exportés. Le reste, ajouté aux
productions locales alimentent le marché à bétail dans
l'Ouémé. Les bovins participent très peu aux
échanges intérieurs de l'Ouémé à cause de
leur prix élevé par rapport aux autres catégories
d'animaux.
Tableau XIX: Prix
moyens des animaux sur pied sur les marchés à bétail dans
l'Ouémé/ Plateau
Canards
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Porcins
|
Poulets
|
Pintades
|
Pigeon
|
6000
|
170000
|
18000
|
18000
|
28000
|
1300
|
2500
|
1500
|
Source : Rapport annuel, Direction de l'élevage, 2007.
61
Tableau XX: Mercuriales des denrées
d'origine animale (en FCFA/kg).
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Porcins
|
Volaille (unité)
|
OEufs (unité)
|
1800
|
1800
|
1700
|
1700
|
1500
|
65
|
Source : Rapport annuel, Direction de l'élevage, 2007.
Les bovins, les porcins et les caprins sont les plus chers et
la volaille porte le plus bas prix. Lorsqu'on considère le prix du
kilogramme de viande, les espèces les plus chers demeurent les
mêmes et les prix varient entre 1700 et 1800 FCFA ; lequel prix est
supérieur à celui de la volaille (1500F).
5.2.3. Les prix et leurs facteurs de
variation
Les prix sont les données fondamentales stimulant les
échanges. Ils varient en fonction des périodes de l'année
et des marchés considérés.
D'une manière générale, on distingue deux
facteurs majeurs de variation des prix : les facteurs internes et les facteurs
externes.
5.2.3.1. Les facteurs internes de variation des
prix
Il s'agit des facteurs endogènes de variation des prix
dans les localités de production et au niveau des zones
d'échange. Ainsi, nous avons :
5.2.3.1.1. Les facteurs liés à la
période
Les prix des produits agricoles sont élevés au
début de la récolte puisque les produits sont
considérés comme étant rares. Ainsi, ce sont les premiers
à récolter qui bénéficient de cet avantage. Lorsque
la récolte devient abondante, les coûts des produits chutent ; une
nouvelle hausse s'observera pendant la période intermédiaire.
62
Tableau XXI : Prix moyens (FCFA/Kg) de quelques
produits agricoles en fonction des saisons dans la basse vallée de
l'Ouémé
Produits
|
Grande saison
sèche
|
Grande saison
des pluies
|
Petite saison
sèche
|
Petite saison
des pluies
|
Maïs
|
130
|
115
|
125
|
145
|
Riz importé
|
350
|
335
|
400
|
425
|
Gari ordinaire
|
170
|
150
|
130
|
115
|
Haricot blanc
|
350
|
325
|
325
|
325
|
Arachide graine
|
515
|
495
|
475
|
520
|
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de l'ONASA et des enquêtes de terrain 2009
Tableau XXII : Prix moyens (FCFA/Kg) de quelques
produits agricoles en fonction des saisons à Cotonou
Produits
|
Grande saison
sèche
|
Grande saison
des pluies
|
Petite saison
sèche
|
Petite saison des pluies
|
Maïs
|
135
|
125
|
135
|
155
|
Riz importé
|
325
|
345
|
345
|
385
|
Gari ordinaire
|
285
|
200
|
210
|
180
|
Haricot blanc
|
325
|
310
|
325
|
325
|
Arachide graine
|
675
|
705
|
480
|
480
|
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de l'ONASA et des enquêtes de terrain 2009
Pour faire ces calculs, nous avons considéré les
relevés de prix de l'ONASA durant les douze mois de l'année 2008
que nous avions complétés par les données des
enquêtes de terrain. Ensuite, nous avons regroupé les mois de
l'année en fonction des saisons dans chaque région. La somme des
prix mensuels divisée par le nombre de mois de la saison nous a
donné le prix moyen. Ce calcul a été fait au niveau de
chaque produit.
Les prix moyens du maïs, du gari ordinaire, et de
l'arachide graine sont plus faibles dans les marchés de la basse
vallée que sur les lieux d'échange de Cotonou quelque soit la
période de l'année. Par contre, les prix moyens du riz
importé, et de l'haricot blanc sont en hausse par rapport aux prix
enregistrés
63
dans les lieux d'échange de Cotonou. Ainsi, les
denrées alimentaires produites dans la basse vallée de
l'Ouémé sont moins chers qu'à Cotonou dans la mesure
où le commerçant de Cotonou doit comptabiliser les frais de
transport et les autres taxes avant de fixer les prix de vente des produits. Le
phénomène inverse s'observe au niveau des produits
importés de Cotonou et vendus dans les marchés de la basse
valée. Dans l'ensemble, la production de la basse vallée, bien
qu'elle soit faible pour certains produits (riz, haricot etc.) permet la
réduction temporaire des prix sur les marchés.
En ce qui concerne les produits halieutiques, les prix sont
bas en période de crue où on note une forte production. Les
périodes de décrue s'assortissent de la baisse des prises et donc
d'une hausse des prix.
5.2.3.1.2. La qualité du
produit
Elle constitue un facteur de variation des prix. Pour les
céréales par exemple, les éléments
contrôlés sont : la teneur en eau des grains, la propreté
des céréales et la variété (gros grain, petit
grain). Le prix du haricot blanc est différent de celui du haricot
rouge. Au niveau des produits halieutiques et d'élevage, on tient
plutôt compte du type d'espèces.
5.2.3.13. L'état du produit
Certains produits subissent des transformations avant
d'être commercialisés. C'est ainsi qu'on retrouve dans les lieux
d'échange, des tourteaux d'arachide, de la farine de manioc etc. pour ce
qui est de la production agricole. Le prix d'un grand panier de piments rouges
varie entre 7000 FCFA et 9000 FCFA. Le même panier de piments verts a un
prix variant entre 4000 FCFA et 7000 FCFA dans les marchés de la basse
vallée. En ce qui concerne les produits halieutiques, ils peuvent
être à l'état frais, fumé ou fris comme le montre le
tableau ci-après :
64
Tableau XXIII : Prix de quelques espèces
halieutiques en 1997 selon leur état
Espèces
|
Etat
|
Prix moyen annuel en FCFA le kilogramme
|
Cychlidae
|
Frais
|
953
|
Fumé
|
1037
|
Chrysichthys
|
Frais
|
1041
|
Fumé
|
1078
|
Ethmaloses
|
Frais
|
828
|
Fumé
|
1108
|
Penaeidae
|
Frais
|
1240
|
Fumé
|
2082
|
Source : Direction des Pêches
Les prix varient ici en fonction des espèces et de leur
état. Les espèces ont un prix plus élevé à
l'état fumé qu'à l'état frais. Cette variation est
liée au coût de la transformation qui est compris entre 37 FCFA et
842 FCFA.
5.2.3.1.4. Les difficultés de
transport
En période de crue, la navigation devient difficile.
Ainsi, on note une diminution du nombre de pirogues d'où une
augmentation des frais de transport et par ricochet des prix des produits. Dans
la basse vallée, il y a des localités à accès
très difficile en période de crue. L'approvisionnement en
produits étant hypothéqué, les prix montent.
5.2.3.2. Les facteurs externes de fluctuation des prix
Au niveau externe, nous avons :
5.2.3.2.1. L'évolution des prix des
produits pétroliers.
En effet, les échanges sont liés au transport.
Ainsi, lorsque le coût du carburant augmente, les frais de transport
aussi augmentent ; ce qui se répercute sur le prix des produits
échangés. Dans les marchés de Cotonou, les
commerçants qui s'approvisionnent au nord du pays voient les prix de
leurs produits un peu à la hausse par rapport à ceux des
commerçants qui s'approvisionnent dans la basse vallée. Lorsque
le produit devient rare, les
65
commerçants, clients de la basse vallée
ramènent les prix de leurs produits au même niveau que ceux des
autres commerçants ; ce qui leur permet de gagner un peu plus de
gains.
5.2.3.2.2. La fréquentation des
marchés de la basse vallée par des commerçants
nigérians
En effet, lorsque la production est faible au Nigeria, les
commerçants de ce pays débarquent en grand nombre dans les
marchés de la basse vallée notamment à Azowlissè et
à Dangbo ; ce qui entraîne une hausse des prix des produits.
5.2.4. Les unités de mesure
Elles concernent surtout les produits halieutiques et
agricoles. Les produits de l'élevage étant vendus à
l'unité.
Pour les produits de pêche, l'unité courante est
le panier. Ce sont des paniers de différentes dimensions prêtes
à satisfaire le client en fonction de la culture. Le tableau suivant
présente les unités courantes utilisées par les
commerçants et leurs équivalences en kilogramme.
Tableau XXIV : Unités de mesures et
équivalences en kilogramme
Types de produits
|
Unités courantes
|
Equivalence approximative en kilogramme
|
Grains
|
Tohoungolo Adjandjan Lèbè
|
01
05
2,5
|
Racines et
tubercules
|
Panier Sac
|
Variable
|
Légumes
|
Panier
|
Variable
|
Source : Enquête de terrain, 2009
66
Ce tableau présente les principales unités de
mesure utilisées dans la basse vallée de l'Ouémé et
à Cotonou. La manipulation de ces unités de mesure est
maîtrisée par les acteurs qui s'en servent quotidiennement.
5.3. Les infrastructures de stockage et les moyens de
transport
5.3.1. La conservation des produits
Les techniques et moyens de conservation varient d'un produit
à un autre. Pour les produits halieutiques, les commerçants de
Cotonou adoptent une technique toute simple et dans l'immédiat. Elle
consiste à déposer les poissons au milieu de deux couches de
glace concassée et disposée dans une bassine. Cette technique
permet de conserver le produit frais durant quelques heures voire toute une
journée. Dans la basse vallée de l'Ouémé, les
produits sont soit fumés, séchés ou fris ; ce qui permet
de conserver le produit durant quelques jours.
Les produits vivriers sont généralement
conservés dans des sacs. Mais avant, les produits
céréaliers sont biens séchés et parfois
mélangés avec des insecticides dans le cas d'une conservation
à long terme. En cas de mévente, les légumes fruits
(piment, gombo) sont séchés alors que les légumes feuilles
sont exposés à l'air libre afin qu'ils soient maintenus frais.
Les lieux de stockage varient du producteur au
commerçant. En effet, au niveau des producteurs, les produits sont
stockés dans des greniers ou à la maison. Les commerçants
par contre conditionnent leurs marchandises dans des magasins
réservés à cet effet avant de les convoyer à
destination.
Ces infrastructures de stockage sont construites soit par des
structures de gestion des marchés soit par des ONG intervenant dans ce
secteur.
5.3.2. Les moyens de transport
Les moyens de transport varient en fonction du niveau des
échanges.
67
5.3.2.1. Les moyens de transport au niveau
local
Dans la basse vallée de l'Ouémé, le
transport des produits de la zone de production vers les domiciles ou les lieux
d'échange est assuré par les engins à deux roues (moto ;
vélo), les pirogues et les barques. De plus, en raison de la courte
distance qui sépare les zones de production maraîchère des
marchés (cas de Dangbo, Malomè et d'Azowlissè), le
transport par la tête est aussi pratiqué par les femmes.
Les barques (motorisés ou non) sont fortement
utilisées en raison de la densité du réseau hydrographique
et de l'impraticabilité des voies. A la différence de Cotonou
où l'utilisation de véhicules est courante, dans la basse
vallée de l'Ouémé, les véhicules sont
utilisés par des commerçants qui quittent une commune autre que
celle du lieu d'implantation du marché à fréquenter.
5.3.2.2 Les moyens de transport entre la basse
vallée et Cotonou Ce sont des barques et pirogues qui servent
de moyens de transport entre les deux régions d'étude. On en
distingue plusieurs types et leur fréquence varie en fonction de
l'importance des lieux d'échange.
5.3.2.2.1. Les barques et les pirogues en
plastique ou en métallique
Ce sont des embarcations motorisées utilisées
par les responsables administratifs et d'autres agents techniques des
structures de développement. Dans la basse vallée de
l'Ouémé, chaque commune en dispose au moins une. A Cotonou, ce
type de moyen est utilisé par le groupe d'intervention subaquatique des
sapeurs pompiers installé à proximité du plus grand
débarcadère de la ville. On en compte 4 fréquemment
utilisées par ce groupement pour des opérations de contrôle
et de sauvetage des populations.
68
Photo 5 : Pirogue en plastique aux Aguégués
(Cliché : Jean LAOUROU, 2009)
La photo 5 montre une pirogue moderne au bord d'un plan d'eau
aux Aguégués. Le moteur a été enlevé et
conservé dans un bureau.
5.3.2.2.2. Les barques et les pirogues en
bois
Ce sont les barques utilisées par les transporteurs
tant au niveau local qu'entre la basse vallée de l'Ouémé
et Cotonou. Elles sont de différentes capacités et servent au
transport des marchandises et des personnes. Les tableaux suivants
présentent les types d'embarcation et leur fréquence dans les
zones d'enquête.
Tableau XXV : Fréquence des embarcations au
marché d'Azowlissè
Types
d'embarcations
|
Nombre
d'embarcations
|
Nombre de passagers
|
1996
|
2009
|
1996
|
2009
|
Pirogues de 10
places
|
11
|
34
|
110
|
340
|
Barques de 20 à 50 places
|
-
|
15
|
-
|
300
|
Barques de 70
places
|
-
|
02
|
-
|
95
|
Totaux
|
11
|
41
|
110
|
735
|
Source : Enquête de terrain 2009 (données
1996 : TOHOZIN A., 1999)
On compte 11 moyens de transport en 1996 contre 41 en 2009 soit
une augmentation de 30 embarcations en une période de 13 ans.
69
Tableau XXVI : Fréquence des embarcations
au marché de Dangbo
Types
d'embarcations
|
Nombre d'embarcations
|
Nombre de passagers
|
1996
|
2009
|
1996
|
2009
|
Pirogues de 10 places
|
30
|
53
|
300
|
530
|
Barques de 20 à 50 places
|
08
|
20
|
160
|
400
|
Barques de 70 places
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Totaux
|
38
|
73
|
460
|
930
|
Source : Enquête de terrain 2009 (données
de 1996, TOHOZIN A., 1999)
En 2009 on enregistre 73 pirogues et barques contre 38 en 1996
soit une augmentation de 92,11 %.
Tableau XXVII:
Fréquence des embarcations au marché de Hozin
Types de
pirogues
|
Nombre de pirogues
|
Nombre de passagers
|
1996
|
2009
|
1996
|
2009
|
Pirogues de 10 places
|
44
|
71
|
440
|
710
|
Barques de 20 à 50 places
|
02
|
15
|
40
|
800
|
Pirogues de 70 places
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Totaux
|
46
|
86
|
480
|
1510
|
Source : Enquête de terrain 2009 (données
1996 : TOHOZIN A., 1999)
On compte 86 pirogues et barques en 2009 contre 46 en 1996 ; soit
une augmentation de 86,96 % en une période de 13 ans.
70
Photo 6 Photo 7
Barques chargées à l'embarcadère de
Tovè, (Clichés : Jean LAOUROU, 2009)
Les photos 6 et 7 montrent des barques en bois chargées
de divers produits. Au niveau de la photo 6 nous avons du bois de chauffage. La
photo 7 montre des produits alimentaires notamment ceux maraîchers.
Dans l'ensemble, on note une nette augmentation du nombre
d'embarcations entre 1996 et 2009 et par ricochet un accroissement du nombre de
passagers. On distingue cependant des barques motorisées et des barques
non motorisées. Les pirogues de 10 places sont
généralement sans moteur. Elles se déplacent donc à
l'aide des pagaies dont la manipulation est maîtrisée par les
transporteurs. Ces pirogues sont généralement utilisées
par les mareyeuses pour les activités de pêche. On compte 21184
pirogues de pêche en 1998 (Direction des pêches). Ces petites
embarcations sont également utilisées pour le transport des biens
et des personnes d'une rive à une autre dans les villages coupés
en deux par un cours d'eau. Les barques de 20 places et plus portent des
moteurs et ce sont elles qui servent de moyens de transport entre Cotonou et la
basse vallée de l'Ouémé. Sur les grandes barques sont
disposées des bâches pour faire écran aux
intempéries de la nature. L'augmentation de la population a
entraîné un accroissement des besoins de transport d'où une
augmentation du nombre de moyens de transport.
71
5.3.2.2.2. La fréquence des barques
à l'embarcadère de Cotonou
L'effectif des embarcations varie d'une période
à une autre dans les embarcadères de Cotonou. En effet, on compte
en moyenne 80 pirogues et barques par jour dont 79 % provenant de la basse
vallée de l'Ouémé et 21 % d'Abomey-Calavi et des environs
de Cotonou. Lorsqu'on aborde la période des récoltes dans la
basse vallée cet effectif passe à 130 embarcations. Dans ces
embarcations, on retrouve des marchandises et des personnes qui peuvent
être des commerçants, des usagers de marché ou des
fonctionnaires comme le montre la photo 8
Photo 8 : Barque assurant le transport entre
Cotonou et la basse vallée de l'Ouémé (Cliché :
Jean LAOUROU, 2009)
La photo 8 montre une barque chargée en direction de la
basse vallée. Les marchandises sont rangées au fond de la barque
avant l'installation des passagers.
L'organisation est faite de telle sorte qu'un transporteur ne
peut faire qu'un voyage (aller et retour) par jour. Une vague de barques
débarque à Cotonou le matin à partir de 6 heures. Les
barques non motorisées repartent quelques minutes après alors que
les grandes barques motorisées peuvent attendre jusqu'à 14 heures
au plus tard ; c'est à cette même heure que la seconde vague de
barques débarque pour assurer le transport de la soirée.
Cependant, on
72
compte en moyenne 38 barques le matin contre 25 l'après
midi ; ce qui montre que l'affluence est plus grande dans la matinée.
5.4. L'analyse des flux
Les flux s'apprécient à travers la quantité
de marchandises et le nombre de personnes enregistrées au niveau des
lieux d'échange. Ces flux sont résumés dans la figure
9.
73
Figure 10: Carte des flux des produits dans les
différents marchés de la basse vallée L'analyse de la
figure 9 montre que chaque localité à ses
spécificités. Les produits sont convoyés vers les
marchés locaux puis vers les marchés régionaux
74
(Azowlissè et Dangbo). Ce sont donc ces deux
marchés qui reçoivent les plus grandes affluences dans la basse
vallée de l'Ouémé. Dans ces lieux, s'approvisionnent les
commerçants de Cotonou. Ces marchés reçoivent donc outre
les produits locaux, les produits manufacturés des régions
urbaines. Sur les 1026 usagers du marché d'Azowlissè, 450
proviennent des régions autres que la vallée ; ce qui
témoigne de la fréquentation du marché par des acteurs aux
origines diverses. Par ailleurs, la commune de Sô-Ava envoie beaucoup
plus ces produits vers Cotonou en raison de la courte distance qui
sépare les deux localités. Elle reçoit également
beaucoup de produits en provenance de Cotonou à cause de sa faible
production agricole et de son poids démographique.
D'une façon générale, les produits de
Cotonou sont convoyés vers les plus importants marchés de la
basse vallée avant d'être distribués dans les autres
localités de la région comme le montre la figure suivante :
75
Figure 11 : Carte des réseaux de
distribution des produits de Cotonou
Au total, différents facteurs ont participé
à l'évolution des échanges. Ainsi, les variations de la
production influencent l'animation des marchés dans
76
la mesure où c'est la disponibilité du produit
qui permet de déterminer les prix sur les lieux d'échange. Les
offres de la basse vallée sont notamment des produits du secteur
primaire alors que Cotonou fournit outre ses produits alimentaires, les
produits manufacturés importés. Ces biens sont transportés
par des barques et des pirogues dont la capacité varie en fonction du
trajet. On note une augmentation de leur nombre et du nombre de vendeurs dans
les marchés ; ce qui permet de dire que le secteur est en plein
dynamisme. Cette activité a un impact socio-économique non
négligeable qu'il importe de connaître.
77
CHAPITRE VI : LES ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUES DES
ECHANGES
Toute activité de développement se
caractérise par son poids économique et son importance sociale.
Les échanges entre la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou ont donc des impacts tant sociaux qu'économiques.
6.1. L'importance économique des activités
d'échange
6.1.1. Le rôle économique des
activités de production
L'agriculture, la pêche et l'élevage procurent
l'essentiel des revenus des producteurs de la basse vallée de
l'Ouémé. Selon une étude du LARES en 2001, les productions
agricoles et animales procurent en moyenne chaque année plus de 15
milliards de francs CFA. Ces revenus ont considérablement
évolué. Ainsi, l'agriculture et l'élevage ont
procuré en 2007 plus de 22 milliards de francs CFA comme l'indique le
tableau ci-après :
Tableau XXVIII: Productions agricoles et
animales et estimations des revenus générés en 2007 pour
la production en tonne et les revenus en FCFA.
Produits
|
Production annuelle
|
Revenus annuels
|
totaux
|
Maïs
|
27
|
239
|
3
|
404
|
875
|
000
|
Total céréales
|
27
|
239
|
3
|
404
|
875
|
000
|
Manioc
|
85
|
625
|
5
|
993
|
750
|
000
|
Patate douce
|
18
|
511
|
1
|
851
|
100
|
000
|
Total Racines et tubercules
|
104
|
136
|
7
|
844
|
850
|
000
|
Niébé
|
6
|
742
|
1
|
516
|
950
|
000
|
Arachide
|
1
|
606
|
|
642
|
400
|
000
|
Tomate
|
16
|
791
|
2
|
938
|
425
|
000
|
Total agricoles
|
156
|
514
|
16
|
347
|
500
|
000
|
Bovins
|
24
|
500
|
4
|
182
|
000
|
000
|
Ovins
|
19
|
600
|
|
352
|
800
|
000
|
Caprins
|
54
|
900
|
|
988
|
200
|
000
|
Porcins
|
20
|
000
|
|
560
|
000
|
000
|
Tot. Ani
|
|
-
|
6
|
083
|
000
|
000
|
Tot. Ani. Agri
|
|
-
|
22
|
430
|
500
|
000
|
Source : Calculs à partir des données de
: ONASA, MAEP, CeRPA et enquête de terrain, 2009
78
L'analyse du tableau XXVIII montre que le manioc et le
maïs, assurent 57,5 % des revenus agricoles et les bovins 68,75 % des
revenus animaux. Ainsi, les revenus des principales activités agricoles
et d'élevage s'élèvent à 79315 FCFA en 2007 contre
65036 en 2001. Ces chiffres seraient donc plus élevés si l'on
additionne les revenus issus des activités de pêche et des
activités non agricoles. Les variations observées sont dues
à l'augmentation des productions et aux fluctuations des prix des
produits sur les marchés.
6.1.2. Les échanges de produits et la
création de richesses
La commercialisation des produits génère aux
communes concernées des ressources financières non
négligeables. Ces ressources s'aperçoivent à travers les
différentes taxes que payent les acteurs à divers niveaux
notamment les transporteurs et les commerçants.
6.1.2.1. Le cas des transporteurs
Dans notre secteur d'étude, chaque transporteur paye
entre 300 F et 500 FCFA par voyage à la mairie du point de
départ. La taxe est fonction de la capacité du moyen de transport
(barque motorisée ou pirogue). Le nombre de barques enregistrées
par jour à Cotonou étant de 63, les taxes payées par ces
acteurs s'élèvent en moyenne à 567 000 FCFA par mois. Dans
la basse vallée, les conducteurs de véhicules payent entre 500 F
et 1500 FCFA les jours du marché.
A Cotonou, les transporteurs paient une somme de 500 FCFA par
barque et par jour au groupement des sapeurs pompiers ; soit un coût
financier de 945000 FCFA par mois. Au total, les taxes payées par ces
acteurs sont considérables et devraient permettre d'initier des projets
d'aménagement des lieux d'échange.
79
6.1.2.2. Le cas des commerçants
Les commerçants sont les principaux acteurs des
marchés. Leur effectif est assez élevé et ils participent
aux oeuvres de développement à travers les différentes
taxes qu'ils payent. A Dantokpa, le secteur du lac compte 4180 vendeurs selon
une étude réalisée par la SOGEMA en 1998. Dans la basse
vallée, les effectifs des vendeurs sont considérables et varient
en fonction des marchés. Ces acteurs payent une patente qui peut
atteindre 1500 FCFA et plus en fonction de l'importance du marché. Les
vendeurs ambulants payent entre 200 et 500 FCFA par jour. Les marchés
génèrent donc d'importantes ressources aux autorités
à divers niveaux.
A Cotonou, on estime entre 285 737 600 FCFA et 289 987 600
FCFA par an les recettes fiscales que le marché Dantokpa produirait
à la SOGEMA (LARES, 2001). Ce calcul qui ne prend pas en compte tous les
acteurs du marché montre une fois encore l'importance de ce lieu
d'échange.
Malgré ces différentes taxes, les acteurs
à divers niveaux réalisent des bénéfices qui leur
permettent de subvenir à leurs besoins.
6.2. Les aspects sociaux des
échanges
6.2.1. Les activités d'échange et la
création d'emploi
Les échanges entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou ont un rôle social non
négligeable en raison du nombre d'emplois qu'ils créent. En
dehors des principaux acteurs susmentionnés, diverses personnes y
trouvent leur compte à travers les multiples activités
liées aux échanges. C'est le cas des courtiers (qui s'occupent de
la négociation des prix des produits au cours de la vente), des tireurs
de pousse-pousse. Nous avons aussi les collecteurs de produits et les femmes
des producteurs qui, malgré qu'elles ne disposent pas de grands moyens
nécessaires pour entreprendre une activité commerciale, trouvent
leur compte à travers les activités d'échange. La remise
à flot des barques constitue aussi une activité à revenu
non négligeable en période des hautes eaux.
80
6.2.2. Les recettes des acteurs
d'échange
Les recettes varient d'un acteur à un autre. Le tableau
suivant présente le chiffre d'affaire issu de différentes
activités d'échange.
Tableau XXIX : Chiffre d'affaires quotidien
moyen de quelques acteurs des échanges
Régions
Acteurs
|
Basse vallée
|
Cotonou
|
Détaillante de produits
vivriers
|
2 000 à 3 500 FCFA / j
|
3 à 5 000 FCFA / j
|
Détaillante de produits
manufacturés
|
8 000 à 11 000 FCFA / j
|
7 à 12 000 FCFA /j
|
Détaillante de tissus
|
15 000 à 25 000 FCFA /j
|
30 à 35000 FCFA /j
|
Détaillante de bois et de nattes
|
1 500 à 2 000 FCFA /j
|
1 à 2 000 FCFA / j
|
Tireur de pousse-pousse
|
1 000 à 1 500 FCFA /j
|
3 à 4 000 FCFA /j
|
Transporteur
|
12 000 à 30 000 FCFA / j
|
12 000 à 30 000 FCFA / j
|
Source : Enquête de terrain, 2009
Ces données recueillies dans les marchés et
embarcadères montrent une légère augmentation des recettes
de Cotonou par rapport aux recettes de la basse vallée. Cette
augmentation peut s'expliquer par la différence du niveau de vie et de
la concentration des populations. Cotonou étant une grande ville, elle a
un niveau de vie plus élevé. Au niveau des transporteurs, le
chiffre d'affaire concerne le transport entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou. Le revenu issu du transport interne varie
d'une commune à une autre.
6.2.3. Les impacts négatifs des activités
d'échange
Toute activité de développement a des impacts
positifs et négatifs. Ainsi, les activités d'échange sont
aussi à l'origine de la déscolarisation des jeunes et de l'exode
rural. En effet, pendant les vacances, beaucoup d'élèves
s'adonnent
81
aux activités de transport. Prenant goût des
biens faits de l'argent, ils ne reprennent plus les classes ou le font pendant
les deux premiers mois et abandonnent. D'autres par contre deviennent des
conducteurs de taxi moto à Cotonou. Cette situation est
préoccupante dans la mesure où 85 % des tickettiers
rencontrés dans les barques sont des jeunes dont la tranche d'âge
est comprise entre13 et 16 ans. En outre, les échanges par voie d'eau
créent des problèmes environnementaux dont la pollution des cours
et plans d'eau.
6.3. Les échanges fluvio-lacustres et les
échanges routiers
Les échanges par voie d'eau offrent différents
avantages aux acteurs. En effet, les difficultés liées aux
contrôles sont réduites de sorte qu'après un embarquement,
le transporteur sait au départ ce qui doit lui revenir. Il n'existe
aucune restriction dans le choix des produits transportés et de leurs
quantités. Ces avantages se répercutent sur les frais de
transport. Dans la basse vallée, ces frais varient entre 25 FCFA et 400
FCFA. Entre Cotonou et la basse vallée, le coût du transport varie
entre 300 FCFA et 500 FCFA par personne. Le transport de marchandises est aussi
moins coûteux ; ce qui permet d'avoir les produits à moindre
coût. Avec le transport routier, il faut dépenser entre 800 FCFA
et 2500 FCFA pour joindre la vallée à partir de Cotonou.
D'Adjohoun à Cotonou en passant par Porto-Novo, on
compte sept (07) postes réguliers de contrôles de la police ou de
la gendarmerie auxquels il faut ajouter les contrôles inopinés
à l'intérieur des villes. A chaque poste, le transporteur paye au
minimum 500 FCFA ; ce qui se répercute sur les frais de transport.
Les échanges par voie d'eau présentent donc
d'énormes avantages. Il faudra alors résoudre les
problèmes qui handicapent le secteur pour un mieux être des
acteurs.
82
6.4. Les problèmes et les suggestions
Les acteurs d'échange sont confrontés à
un certain nombre de problèmes auxquels il faut trouver de solutions
pour le développement du secteur. Ainsi, après avoir
énuméré quelques uns de ces problèmes, nous
proposerons des approches de solution sous forme de suggestions.
6.4.1. Les problèmes liés aux
échanges entre la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou
Les problèmes identifiés sont multiples et
varient en fonction des acteurs. Cependant, le manque de crédits est
inhérent à tous les acteurs.
Au niveau des producteurs agricoles, l'inondation constitue un
problème préoccupant. En période de crue, les champs sont
inondés ; ce qui entraîne la destruction des cultures. L'existence
des sources d'approvisionnement en eau devait être une grande
opportunité pour le développement du secteur agricole. Mais dans
la basse vallée de l'Ouémé, la non maîtrise de cette
ressource est préjudiciable pour le développement agricole. De
même, l'inadéquation des crédits par rapport aux saisons
culturales constitue une entrave aux activités de production. Ainsi,
lorsque le crédit arrive tard, il ne sert plus aux activités
agricoles d'où des difficultés de remboursement.
Au niveau des pêcheurs, le manque de moyens et la
multiplicité des acteurs non professionnels surtout en période
des hautes eaux sont des difficultés à résoudre dans ce
domaine. Les problèmes de production affectent directement ceux des
échanges ; la baisse de la production entraîne un manque de
produits sur les lieux d'échange d'où une augmentation des
prix.
Au niveau des transformateurs, nous avons la faible
capacité financière des acteurs et l'accès limité
des femmes aux crédits pour l'acquisition des équipements de
transformation.
Dans la basse vallée, l'absence ou
l'impraticabilité des pistes de desserte pouvant faciliter le convoyage
des produits vers les marchés constitue une
83
difficulté majeure pour les acteurs. Aussi, la
multiplicité des personnes non spécialisées dans le
domaine des transports et qui se chargent de louer les pirogues est-elle un
problème préoccupant dans la mesure où ce sont les jeunes
déscolarisés qu'on y retrouve souvent.
Notons enfin les problèmes liés à
l'inorganisation des circuits de distribution, l'absence ou l'insuffisance des
structures de stockage et l'insalubrité de certains lieux
d'échange.
6.4.2. Les suggestions
Elles concernent les actions à mener par les
différents acteurs pour accroître qualitativement et
quantitativement la production, favoriser la transformation et la
commercialisation des produits de toute nature entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou. Au terme de ce travail, les suggestions sont
donc les suivantes :
- aux producteurs
Les techniques de production ont évolué. Il
faudra se conformer aux nouvelles techniques pour l'amélioration de la
productivité. Le producteur doit se considérer comme un acteur
principal de développement de sa localité ; il doit donc
participer aux différentes actions entrant dans l'amélioration du
système des échanges.
- aux agents techniques des structures de
développement
La basse vallée dispose d'un potentiel humain jeune qui
pourra permettre d'accroître les productions. Il faudra donc former les
producteurs à divers niveaux et les sensibiliser pour l'utilisation des
techniques nouvelles de production. Il faudra aussi accorder des crédits
aux vrais acteurs des échanges et faire en sorte que ces crédits
leur parviennent à temps afin qu'ils soient utilisés à bon
escient.
84
- aux élus locaux
Les élus locaux doivent être de véritables
pionniers du développement à la base. Dans le secteur des
échanges, il faudra inventorier les différents acteurs selon leur
niveau d'intervention afin d'organiser les activités d'échange.
Les conditions actuelles de stockage des produits ne sont pas bonnes. Il faut
donc construire des magasins de stockage pour une meilleure conservation des
produits ; aménager les embarcadères notamment celui de Cotonou
où l'insalubrité règne en maître. On pourra
construire des latrines et des toilettes dans les lieux d'échange,
installer des poubelles et mettre sur pied des comités locaux de
gestion. Pour ce faire, il serait donc souhaitable de monter de
véritables projets de développement en s'appuyant sur ces
suggestions et rechercher des sources de financement.
- aux autorités
politico-administratives
Les orientations de développement sont définies
par l'Etat. Il faudra choisir les priorités en s'appuyant sur les
réalités de chaque milieu. Ainsi, aménager les zones de
production de la basse vallée, en créant des systèmes de
drainage qui permettront d'évacuer les eaux de pluie vers le fleuve
Ouémé serait déterminant pour l'essor de cette
région. Ensuite, il faut construire des infrastructures de transport
afin de permettre aux populations de la vallée d'écouler
facilement leurs produits et d'exercer d'autres activités
génératrices de revenus.
En somme, les activités d'échange ont un impact
sur la vie des populations. Elles génèrent des ressources non
négligeables aux acteurs. Cependant, les effets négatifs et les
différents problèmes rencontrés par les principaux acteurs
entravent le développement du secteur. Ainsi, les suggestions pourront
permettre de les atténuer.
85
CONCLUSION
Le problème fondamental que nous avons abordé
dans ce mémoire est la dynamique des échanges par voie d'eau
entre la basse vallée de l'Ouémé et Cotonou. La basse
vallée présente des soldes vivriers négatifs pour
plusieurs produits. Cela montre que le potentiel hydro-agricole de la
région n'est pas exploité à fond ; d'où des
possibilités de développement afin d'assurer une plus grande
disponibilité de produits notamment agricoles.
Dans nos hypothèses nous avons estimé que les
produits alimentaires caractérisent les échanges entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou. Nous avons aussi
estimé que l'augmentation des besoins alimentaires des populations
entraîne l'intensification des échanges et que les échanges
participent à l'amélioration des conditions de vie des
populations. Au terme de ce travail, il est donc nécessaire de dire si
ces hypothèses sont confirmées ou infirmées afin d'ouvrir
des horizons pour d'autres recherches.
L'analyse des potentialités de notre secteur
d'étude nous a permis de dresser une typologie des échanges par
voie d'eau. Ces atouts et l'augmentation de la population sont à la base
de l'évolution récente des échanges. Les quantités
de produits exposés dans les marchés ont augmenté de
même que les effectifs des vendeurs et des embarcations. L'augmentation
de la population s'est accompagnée de la croissance des besoins
alimentaires des populations et par ricochet l'accélération des
échanges puisqu'il faut satisfaire les nouveaux besoins
réciproques d'une région à une autre.
L'analyse des recettes des acteurs montre que le secteur a un
impact socio-économique important et emploie plusieurs personnes
directement ou indirectement. Ces différents résultats confirment
nos hypothèses de départ. Cependant, la réorganisation du
secteur et la résolution des autres difficultés
rencontrées par les principaux acteurs ou tout au moins leur
atténuation permettront de redynamiser les activités
d'échange. Ce sont là des pistes pour les futures recherches
entrant dans le cadre de l'aménagement régional.
86
Bibliographie
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l'approvisionnement de la ville en produits vivriers. Mémoire de
maîtrise, UNB/FLASH/DGAT, 99 p.
2. AGOSSOU N., 1991 : Disparités et aménagement
en Afrique : la modernisation de Lokossa au Bénin, fragments de
géosociographique. Thèse d'Etat, faculté des lettres,
université Laval Québec, 420 p.
3. AGOSSOU S. A. N., 1996 : Présentation
bibliographique. Abomey-Calavi: UNB/FLASH/DGAT, 9 p.
4. AGOSSOUNON G. S., 2004 : Réhabilitation des
palmeraies dans la commune de Bonou : problèmes et perspectives.
Mémoire de maîtrise, UAC/FLASH/DGAT, 97 p.
5. ALOKPON C. A., 2000: Production et commercialisation des
denrées vivrières en pays Agonlin. Mémoire de
maîtrise, UNB/FLASH/DGAT, 120 p.
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méthodes et perspectives. Paris : Masson, 144 p.
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l'espace rural. Paris : PUF, 234 p.
8. BOKO M., 2005 : Climats et Communautés rurales du
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dans les programmes de développement. Paris : collection Tiers-monde,
PUF, 199 p.
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11. BOUDEVILLE J., 1972 : Aménagement du territoire et
polarisation de l'espace. Paris : GENIN, 279 p.
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universitaire, 391 p.
13. BOURHIS J., 2002 : Les aménagements commerciaux de
la zone commerciale de Dantokpa à Cotonou, Bénin. Mémoire
de maîtrise, université de Bretagne occidentale, 112 p.
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thématique histoire géographie. 5ème édition, Paris
: Dalloz, 482 p.
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16. CeRPA Ouémé/Plateau et Atlantique/Littoral
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17.
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pêche maritime sur l'environnement côtier : cas du littoral de
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UAC/FLASH/DGAT, 86 p.
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distribution dans les districts de Malanville et Karimama. Projet ONU-BEN, 122
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27. INSAE, 2004 : Troisième Recensement
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29. KOUMAGNON D. R., 2003 : Les marchés de Porto-Novo
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UAC/FLASH/DGAT, 87 p.
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l'intercommunalité dans le fonctionnement des communes
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eaux superficielles de la république du Bénin. Paris : ORSTOM et
Direction de l'hydraulique du Bénin, pp 379-403
32. MEHU, 1993 : Plan d'Action Environnemental du
Bénin. Cotonou, 134 p.
33. MERLIN P. et CHOAY F., 1988 : Dictionnaire de l'urbanisme
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35. MISD, 2001 : Atlas monographique des communes du
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36.
88
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république populaire du Bénin. Paris-La Haye: Mouton, 615 p.
37. N'BESSA B., 1997 : Porto-Novo et Cotonou (Bénin) :
origine et évolution d'un doublet urbain. Thèse de doctorat en
lettre, université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 456 p.
38. NSIA K. S., 2008 : Territorialisation du
développement : une perspective de renforcement du processus de
décentralisation au Bénin. Cotonou, 16 p.
39. ONASA : Rapports annuels d'évaluation, 2000
à 2008.
40. PELISSIER P., 1963 : Les pays du bas-Ouémé
: une région témoin du Dahomey méridional. Travaux du
département de géographie, N° 10, Faculté des Lettres
et Sciences Humaines de Dakar, 176 p.
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90 p.
42. Plan de Développement Communal de Bonou, 2004, 196
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43. PUMAIN D. et SAINT-JULIEN Th., 2001 : Les interactions
spatiales. Paris : Armand Colin, 191 p.
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Bénin. In BenGéo N° 2, UAC/FLASH/DGAT, 12 p.
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stratégies paysannes et dynamique de l'espace rural dans les basses
vallées de l'Ouémé au Bénin et de la volta au
Ghana. Thèse de Doctorat de l'université Paul VALLERY-Montpellier
III, 511 p.
46. UICN, 2002 : L'environnement au service du
développement durable en Afrique. Dakar, 4 p.
89
Liste des figures
Figure 1 : Carte de situation géographique du secteur
d'étude
Figure 2 : Structures des populations de la basse
vallée de l'Ouémé
Figure 3 : Carte de situation géographique de la ville
de Cotonou
Figure 4 : Moyennes mensuelles des pluviométries
à Cotonou en 2007
Figure 5 : Evolution de la production halieutique (en tonnes)
au complexe Delta de l'Ouémé-
Lac Nokoué
Figure 6 : Evolution de la population de Cotonou (1979
à 2007)
Figure 7 : Evolution de la consommation moyenne de quelques
produits à Cotonou (1979 à
2007)
Figure 8 : Carte de répartition des principaux
marchés de la basse vallée de l'Ouémé
Figure 9 : Circuit de commercialisation des produits agricoles
et halieutiques
Figure 10 : Carte des flux des produits dans les
différents marchés de la basse vallée
Figure 11 : Carte des réseaux de distribution des
produits de Cotonou
Liste des photos
Photo 1 : Vente de produits maraîchers au marché
de Malomè
Photo 2 : Exposition de piment au marché de
Malomè
Photo 3 : Vente d'ovins à Dangbo
Photo 4 : Vente de porcs à Dangbo
Photo 5 : Barque en plastique aux Aguégués
Photo 6 : Barque chargées à l'embarcadère
de Tovè
Photo 7 : Barque chargées à l'embarcadère
de Tovè
Photo 8 : Barque assurant le transport entre Cotonou et la
basse vallée de l'Ouémé
Liste des tableaux
Tableau I : Structures de documentation et types
d'informations recueillies
Tableau II : Localités d'investigations
Tableau III: Typologie des personnes enquêtées
Tableau IV : Quelques pistes d'accès très
difficile en période de pluie
Tableau V : Parts respectives des communes dans la production
vivrière
Tableau VI : Evolution de l'effectif du cheptel de 2000
à 2005
Tableau VII : Population en 2002 et taux d'accroissement entre
1992 et 2002
Tableau VIII : Estimation de la population des communes de la
basse vallée de 2002 à 2007
90
Tableau IX : Normes de consommation en kilogramme par habitant
et par an dans le
département de l'Ouémé
Tableau X : Normes de consommation en kilogramme par habitant
et par an dans le
département de l'Atlantique
Tableau XI : Selon l'hypothèse faible consommation
Tableau XII : Selon l'hypothèse moyenne consommation
Tableau XIII : Selon l'hypothèse forte consommation
Tableau XIV : Solde vivrier des communes de la basse
vallée en 2007
Tableau XV : Quantité moyenne de produits
déversés à l'embarcadère de Dantokpa par jour
Tableau XVI : Produits de Cotonou en partance pour la basse
vallée
Tableau XVII : Mouvements commerciaux des animaux sur pied
(commerce intérieur) dans
l'Ouémé.
Tableau XVIII : Importation des animaux sur pied et
exportation
Tableau XIX : Prix moyens des animaux sur pied sur les
marchés à bétail dans l'Ouémé/
Plateau
Tableau XX : Mercuriales des denrées d'origine animale
(en FCFA/kg).
Tableau XXI : Prix moyens (FCFA/Kg) de quelques produits
agricoles en fonction des
saisons dans la basse vallée de
l'Ouémé
Tableau XXII : Prix moyens (FCFA/Kg) de quelques produits
agricoles en fonction des
saisons à Cotonou
Tableau XXIII : Prix de quelques espèces halieutiques
en 1997 selon leur état
Tableau XXIV : Unités de mesures et équivalences
en kilogramme
Tableau XXV : Fréquence des embarcations au
marché d'Azowlissè
Tableau XXVI : Fréquence des embarcations au
marché de Dangbo
Tableau XXVII : Fréquence des embarcations au
marché de Hozin
Tableau XXVIII : Productions agricoles et animales et
estimations des revenus générés en
2007 pour la production en tonne et les revenus en FCFA.
Tableau XXIX : Chiffre d'affaire quotidien moyen de quelques
acteurs des échanges
91
Annexe 1
Questionnaire à l'endroit des
producteurs
N°
|
arrondissement
|
Village/ quartier
|
Nom et prénoms de l'enquêteur
|
Date
|
|
|
|
|
|
Identification de l'enquêter
Nom et Prénoms :
Sexe : Age : Profession : Ethnie : ..
Enquête sur l'agriculture
· Connaissance de l'activité
1- Quel est votre domaine d'activité ?
Agriculture Elevage Pêche Commerce
Autres( à préciser)
2- Quelle est l'activité principale de votre milieu ?
3- Quelle est la période la plus favorable à
l'exercice de votre activité ?
Saison de pluie Saison sèche Période de
fête
Autres( à préciser)
4- Depuis quand exercez-vous cette activité ?
Semaines Mois Années
Production
5- Quelles sont les variétés que vous cultivez
dans votre localité ?
6- Quelle est la superficie cultivable ?
7- Quelle est la durée de la culture ?
8- Quels types de systèmes et de techniques de cultures
pratiquez-vous ?
Semis à plat oui non
Labour en buttes oui non
Paillage oui non
Association de cultures oui non
Utilisation de produits phytosanitaires oui non
Autres ( à préciser) .
· Récoltes
9- Quelles sont les quantités de produits que vous avez
récoltez dans vos champs ces deux dernières années ?
Produits
|
Quantités (nombre de sacs de50 kg)
|
Maïs
|
|
Manioc
|
|
Haricot
|
|
Tomates
|
|
Piment
|
|
Gombo
|
|
Riz
|
|
Légumes feuilles
|
(nombre de paniers)
|
Autres produits
|
|
|
Enquête sur la pêche
1- Quels sont les lieux de pêche de votre
localité ?
2- Quelles sont les techniques de pêche que vous
utilisez ?
Acadja oui non
Barrage oui non
Trous à poisson oui non
Autres (à préciser) .
3- Quels sont les produits de pêche et quelles sont les
quantités de poissons pêchés ?
Produits
Quantités
Prix de vente
Enquête sur l'élevage
1- Quelles catégories d'animaux élevez-vous dans
votre milieu ?
Catégories
Nombre de têtes
2-
92
De quels moyens disposez-vous pour l'exercice de cette
activité ?
3- Comment entretenez-vous vos animaux ?
4-Quel type d'élevage pratiquez-vous ?
10- Quelles sont les différentes utilisations que vous
faites de vos produits?
Consommation oui non
Commercialisation oui non
~ Organisation de la commercialisation
11- Quelles sont les lieux d'échange de vos produits
?
Champ oui non
Maison oui non
Marché oui non
Embarcadère oui non
93
Autres ( à préciser)
Combien d'embarcadères avez-vous dans votre
localité (donnez leurs noms) ?... 12- Quels sont les marchés que
vous fréquentez pour vendre vos produits ?
13- Quels sont vos systèmes d'échange ?
14- Avez-vous des grossistes à qui vous
réservez vos produits ? oui non
Si oui, d'où viennent-ils ?
15- Préférez-vous vendre vos produits ?
A des clients du village oui non
Aux membres de votre famille oui non
A une société privée ou semi-publique
oui non
16- Quelles sont les quantités de produits que vous
avez vendues ces deux dernières années ?
17-
Produits
Quantités
Prix
Aviez vous des relations d'échange avec les
commerçants de Cotonou ? Oui non
18- Quels sont les produits qui vous proviennent de Cotonou ?
19- Comment accédez -vous à ces produits ?
20- Quels sont les produits que vous vendez aux
commerçants de Cotonou ?
21- La quantité des produits vendue a-t-elle
augmenté ou diminué ?
Augmenté Diminué
Pourquoi ?
22- Sous quelle forme vendez-vous vos produits ?
La mesure de détail oui non
Le sac de 50kg oui non
Autres (à préciser) :
23- Quelles sont les unités de mesure ?
24-
Unités de mesure
Prix
Avant la vente, où stockez-vous les produits ?
A domicile oui non
Dans les magasins publics oui non
Autres (à préciser) .
25- Combien de magasins publics avez-vous dans votre commune
?
26- Combien coûte le stockage d'un sac de 50kg ?
Enjeux socioéconomiques
27- A combien peut-on évaluer vos revenus ?
94
28- Réalisez- vous autant de bénéfices
qu'auparavant ? oui non
Pourquoi ?
29- Combien épargnez-vous après la vente de vos
produits ?
30- Cette activité vous permet-elle de satisfaire vos
besoins ?
Problèmes et suggestions
34- Quels sont les problèmes que vous rencontrez ?
35- Quels sont les inconvénients liés aux
échanges avec d'autres localités ?
36- Que pensez-vous que les pouvoirs publics fassent pour
améliorer vos conditions de
travail ?
37- Comment envisagez-vous l'avenir de votre profession et de
votre localité ?
Observations
Annexe 2
Enquête sur les lieux d'échange
N°
|
arrondissement
|
Village/ quartier
|
Nom et prénoms de l'enquêteur
|
Date
|
|
|
|
|
|
· Enquête sur les
marchés
Identification de l'enquêter
Nom et Prénoms :
Sexe : Age : Profession : Ethnie :
1- Quels sont les produits que vous avez
commercialisés ces 12 derniers mois ?
Produits agricoles oui non
Produits de pêche oui non
Produits d'élevage oui non
Autres ( à préciser)
2- Lequel est le plus important ?
3- Quels sont les lieux d'achat ?
Champ Marché Maison Embarcadères
Autres (à préciser)
4-
95
Dans quelles localités achetez-vous ces produits ?
5- Quelles sont les quantités que vous avez
achetées ces derniers mois ?
Produits
|
Quantités
|
Prix d'achat
|
Agricoles
|
|
|
|
|
Halieutiques
|
|
|
|
|
Elevage
|
|
|
|
|
|
6- Où stockez-vous les produits achetés ?
A domicile oui non
Dans les magasins publics oui non
Autres (à préciser) . 7 La quantité des
produits achetée a t-elle augmentée ou diminuée ?
Augmentation Diminution
8- Quelles sont les raisons qui expliquent la variation ?
9- Quels sont les produits que vous vendez aux populations de la
basse vallée de l'Ouémé ?
10- Quels sont les systèmes d'échange ?
11- Comment s'effectuent les échanges entre vous et les
populations de la vallée ?
12- La quantité des produits vendue a-t-elle
augmenté ou diminué ? 13-Quelles sont les raisons de cette
variation ?
Augmentation de la population oui non
Baisse de production oui non
Mévente oui non
Autres (à préciser )
Commercialisation des produits achetés
14- Sous quelle forme revendez-vous vos produits ?
La mesure de détail oui non
Le sac de 50kg oui non
Autres( à préciser ):
15- Quelles sont les unités de mesure ?
16-
Unités de mesure
Prix
Avant la vente, où stockez-vous les produits ?
A domicile oui non
96
Dans les magasins publics oui non
Autres (à préciser)
17- Combien de magasins publics avez-vous dans votre
marché ?
18- Combien coûte le stockage d'un sac de 50kg ?
· Enquête sur les
embarcadères
1- Depuis quand travaillez-vous dans ce milieu ?
Jours Mois Années
2- Quels sont les produits que vous embarquez ici ?
3- Quels sont vos moyens de transport ?
Moyens de transport
|
Nombre
|
Coût d'un voyage
|
Barque
|
|
|
Barque motorisée
|
|
|
Pirogue
|
|
|
Autres
|
|
|
|
4- D'où viennent les marchandises ?
5- Comment fixez-vous les prix des marchandises ?
6- Payez-vous des taxes ? Oui Non
Si oui, à qui payez-vous ces taxes ? A la mairie Au
trésor
Autres (à préciser)
Combien payez-vous ?
7- Où stockez-vous les marchandises avant le chargement
?
Magasins publics Autres ( à préciser)
8- Selon vous, à quoi servent ces taxes ?
9- Le volume des marchandises augmente ou diminue ?
Augmente Diminue
10- Quelles sont les raisons de la variation ?
11- Quelles sont les périodes où le flux des
marchandises est plus élevé ?
Saison de pluie Saison sèche Période des
fêtes
Autres (à préciser) .
12- Combien d'embarcadères avez-vous dans votre
localité ?
Donnez-nous leurs noms .
· Enjeux socioéconomiques
13- A combien peut-on évaluer vos revenus ?
14- 97
Réalisez- vous autant de bénéfices
qu'auparavant ? oui non
Pourquoi ?
15- Combien épargnez-vous ?
16- Cette activité vous permet-elle de satisfaire vos
besoins ? oui non
Si oui, comment ?
· Problèmes et suggestions
17- Quels sont les problèmes que vous rencontrez ?
18- Quels sont les inconvénients liés aux
échanges avec d'autres localités ?
19- Que pensez-vous que les pouvoirs publics fassent pour
améliorer vos conditions de
travail ?
20- Comment envisagez-vous l'avenir de votre profession et de
votre localité ?
Observations
Annexe 3
Guide d'entretien à l'endroit des autorités
et agents techniques des structures de développement
-Nom et Prénoms :
-Sexe : Age Fonction Ethnie :
-Structure
-Lieux d'échange
-Origine des produits
-Mode de gestion
-Problèmes
-Suggestions
Relevés d'observation -Produits vendus
-Nombre de vendeurs -Types d'embarcation -Etat des pistes
-Types d'habitation
-Approximation des flux -Formes de relief
98
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE .. 1
SIGLES ET ACRONYMES .. 2
DEDICACE 3
REMERCIEMENTS .. 4
RESUME / ABSTRACT 5
INTRODUCTION .. 6
PREMIERE PARTIE : Le cadre théorique, la démarche
méthodologique et les déterminants géographiques des
productions dans la basse vallée de l'Ouémé et à
Cotonou .. 8
Chapitre I : Le cadre théorique et la démarche
méthodologique 10
1.1. Le cadre théorique 10
1.1.1. La problématique .. 10
1.1.2. Les objectifs de la recherche 11
1.1.2.1 L'objectif global 11
1.1.2.2. Les objectifs spécifiques 11
1.1.3. Les hypothèses 11
1.1.4. La définition de quelques concepts . 12
1.2. La démarche méthodologique . 14
1.2.1. La recherche documentaire .. 14
1.2.2. La revue de littérature .. 15
1.2.3. La pré- enquête . 17
1.2.4. Les enquêtes proprement dites . 17
1.2.5. Le traitement des données 19
1.2.6. Les difficultés et les limites du travail . 19
Chapitre II : Les déterminants géographiques des
productions .. 20
2.1. Les déterminants géographiques de la basse
vallée de l'Ouémé 20
2.1.1. Les déterminants physiques . 20
2.1.1.1. Le climat et l'hydrographie 20
2.1.1.2. La morphologie, les sols et la végétation
. 22
2.1.2. Les déterminants humains 23
2.1.3. Les déterminants économiques 25
2.2. Les déterminants géographiques de la ville de
Cotonou . 26
2.2.1. Les déterminants physiques de la ville . 26
2.2.2. Les déterminants humains 28
2.2.3. Les déterminants économiques 28
DEUXIEME PARTIE : Les facteurs de la dynamique et la typologie
des
échanges entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou . 30 Chapitre III : Les facteurs de la
dynamique des échanges 31
3.1. Le contexte historique . 31 3.2. L'état
dégradé des pistes de desserte et le développement des
échanges
fluvio-lacustres 32
3.3. La production continue de la basse vallée 34
3.3.1. La production végétale . 34
3.3.2. La production halieutique . 36
3.3.3. La production animale .. 38
3.4. L'augmentation des besoins alimentaires de Cotonou 39
Chapitre IV : La typologie des échanges 41
99
4.1. Les types d'échange 41
4.1.1. Les échanges de produits .. 41
4.1.2. Les échanges touristiques . 41
4.1.3. Les échanges d'informations 41
4.2. Les principaux acteurs et leurs niveaux d'intervention
42
4.2.1. Le producteur 42
4.2.2. Le transformateur . 42
4.2.3. Le collecteur des produits 43
4.2.4. Le gestionnaire de magasin de stockage .. 43
4.2.5. Le transporteur . 43
4.2.6. Le commerçant 43
4.2.7. Les intervenants institutionnels 44
4.2.7.1. La mairie 44
4.2.7.2. L'Etat 44
4.3. Les types de produits et leur provenance 44
4.3.1. Les besoins des populations et les conditions de
l'offre de la basse vallée 44
4.3.1.1. Le bilan vivrier de quelques années .. 44
4.3.1.1.1. Les bases de l'analyse
............................................................ 44
4.3.1.1.2. L'analyse du bilan vivrier
............................................................ 46
4.3.1.2. L'analyse des tableaux .. 48
4.3.2. Les offres de Cotonou .. 51
TROISIEME PARTIE : L'organisation des échanges et les
enjeux socio-
économiques du secteur . 53
Chapitre V : L'organisation des échanges .. 54
5.1. Le support des échanges .. 54
5.1.1. Les marchés .. 54
5.1.1.1. Les marchés locaux 54
5.1.1.2. Les marchés régionaux .. 54
5.1.1.2.1. Le marché d'Azowlissè 55
5.1.1.2.1. Le marché de Dangbo
................................................................. 55
5.1.1.3. Le marché Dantokpa . 55
5.1.2. Les embarcadères . 56
5.2. La commercialisation des produits .. 58
5.2.1. Les circuits de commercialisation des produits
agricoles et halieutiques .... 58
5.2.2. La commercialisation des produits d'élevage ..
59
5.2.3. Les prix et leurs facteurs de variation .. 61
5.2.3.1. Les facteurs internes de variation des prix 61
5.2.3.1.1. Les facteurs liés à la
période ......................................................
61
5.2.3.1.2. La qualité du produit .. 63
5.2.3.1.3. L'état du produit . 63
5.2.3.1.4. Les difficultés de transport 64
5.2.3.2. Les facteurs externes de fluctuation des prix 64
5.2.3.2.1. L'évolution des prix des produits
pétroliers 64
5.2.3.2.2. La fréquentation des marchés de
la basse vallée par des commerçants
nigérians 65
5.2.4. Les unités de mesure 65
5.3. Les infrastructures de stockage et les moyens de
transport 66
5.3.1. La conservation des produits 66
5.3.2. Les moyens de transport 66
5.2.1. Les moyens de transport au niveau local . 67
100
5.3.2.2 Les moyens de transport entre la basse vallée et
Cotonou . 67
5.3.2.2.1. Les barques et les pirogues en plastique ou en
métallique .................. 67
5.3.2.2.2. Les barques et les pirogues en bois
.......................................... 68 5.3.2.2.2. La
fréquence des barques à l'embarcadère de Cotonou
..................... 71
5.4. L'analyse des flux 72
Chapitre VI : Les enjeux socio-économiques des
échanges .. 77
6.1. L'importance économique des activités
d'échange 77
6.1.1. Le rôle économique des activités
d'échange 77
6.1.2. Les échanges de produits et la création de
richesses 78
6.1.2.1. Le cas des transporteurs 78
6.1.2.2. Le cas des commerçants 79
6.2. Les aspects sociaux des échanges 79
6.2.1. Les activités d'échange et la
création d'emploi 79
6.2.2. Les recettes des acteurs d'échange 80
6.2.3. Les impacts négatifs des activités
d'échange 80
6.3. Les échanges fluvio-lacustres et les échanges
routiers 81
6-4. Les problèmes et les suggestions 82
6.4.1. Les problèmes liés aux échanges entre
la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou .. 82
6.4.2. Les suggestions 83
CONCLUSION .. 85
Bibliographie .. 86
Liste des figures . 89
Liste des photos . 89
Liste des tableaux 89
Annexes .. 91
Table des matières .. 98
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