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UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI (UAC)
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FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
(FLASH)
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE
(DGAT)
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MEMOIRE DE MAITRISE
Option : Géographie humaine et
économique
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Présenté et soutenu par
:
AKIYO Babatoundé B. I. Romaric
Sous la direction de :
Pr. Benoît N'BESSA & Dr.
Euloge OGOUWALE
Professeur titulaire au Maître-assistant
au
DGAT/ FLASH/UAC DGAT/FLASH/ UAC
Soutenu, le 13/04/2012
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1
Sommaire
Sommaire
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..1
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Dédicace
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...2
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Sigles et acronymes
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..3
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Remerciements
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.4
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Résumé
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Introduction
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.6
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CHAPITRE I : Cadre théorique de l'étude et
démarche méthodologique de
recherche ...9 CHAPITRE II : Fondements naturel et humain
et principaux marchés
ruraux 20 CHAPITRE III: Fonctionnement du flux des
échanges entre les marchés
ruraux 35 CHAPITRE IV : Impacts socio-économique et
mesures de gestion durable des
marchés
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48
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Conclusion
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.61
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Références bibliographiques
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63
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Liste des tableaux
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...66
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Liste des figures
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66
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Liste des photos
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..66
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Annexe
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67
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Table des matières
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76
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Dédicace
Ø
2
A mon père AKIYO Eugène et à ma
mère FADONOUGBO Antoinette pour m'avoir mis à l'école et
pour m'avoir enseigné l'amour du travail bien fait. Recevez ce travail
comme l'accomplissement de tous vos efforts.
Ø A mes frères et soeurs Maxime, Jeanine,
Rodrigue, Solange et Franck pour leurs collaborations et leurs soutiens
indéfectibles.
3
Sigles et acronymes
ADV : Association de Développement Villageoise
ASECNA : Agence de Sécurité pour la Navigation
Aérienne en Afrique et à Madagascar
CeCPA : Centre Communal de la Promotion Agricole CeRPA : Centre
Régional de la Promotion Agricole
CRET : Centre Régional d'Editions Techniques
DGAT : Département de Géographie et
Aménagement du Territoire
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences
Humaines
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique OCBN : Organisation Commune Bénin-Niger
PDC : Plan de Développement Communal
PNDCC : Programme National d'appui au Développement
Conduit par les Communautés
RGPH : Recensement Général de la Population et de
l'Habitation
RNIE2 : Route Nationale Inter- Etats n°2
SDAC : Schéma Directeur d'Aménagement de la
Commune
UAC : Université d'Abomey- Calavi
4
Remerciements
La présente recherche a été
réalisée grâce au concours de plusieurs personnes. A cet
effet, mes sincères remerciements vont à l'endroit de :
Professeur Benoît N'BESSA qui, malgré ses
multiples occupations a accepté de diriger ce travail;
Dr. Euloge OGOUWALE qui a accepté de codiriger le
présent travail et a suivi son bon déroulement avec attention et
disponibilité et ce, malgré ses multiples occupations;
Je rends hommage à tous les enseignants du
Département de Géographie et Aménagement du Territoire
(DGAT) de l'Université d'Abomey-Calavi ;
Je remercie messieurs BABATOUNDE René et son
épouse, AKIYO Rufin et son épouse, AKIYO Hyacinthe et son
épouse, AZATASSOU Euloge pour tous leur soutien et assistance;
Mes remerciements vont à l'endroit de madame AKIYO
Louise et mes neveux Lynus, Tarick, Morel, Costel et Jefferson pour leur
affection;
Mes sincères remerciements à monsieur CHABI
Kolawolé qui, toutes les fois, s'est rendu disponible pour la
réalisation de ce travail.
A tous, infiniment merci.
5
Résumé
Cette étude analyse le rôle économique et
social des marchés ruraux de la commune d'Allada dans la vie de ses
acteurs et pour le développement de la localité.
Pour réaliser la présente étude, la
méthodologie utilisée s'articule autour de la collecte des
données et de l'analyse des résultats.
Les résultats obtenus montrent que les marchés
génèrent et influencent l'allocation des ressources et la
distribution des revenus dans la commune d'Allada. Aussi, ces revenus sont
utilisés par 67,93% des commerçants pour satisfaire les besoins
vitaux. L'existence de ces marchés de village permet de mettre en valeur
les produits agricoles et d'obtenir des produits manufacturés. Il aide
également les centres urbains à s'approvisionner en
denrées vivrières. Malgré leur importance, ces
marchés sont confrontés à plusieurs difficultés. Et
pour réduire ces difficultés, des mesures ont été
proposées à travers la réfection des voies et pistes
conduisant dans les marchés, la construction des magasins de stockages
ainsi que des hangars modernes, la création d'une structure
chargée de la gestion des déchets dans les marchés.
Mots clés : marchés ruraux,
Commune d'Allada, impacts socio-économiques, développement.
Abstract
This survey analysis the economic and social role of rural
markets in the common of Allada in his actor 's life and for the development of
the common. This survey has been carried out owing to the data collection and
the analysis of results.
The achieved results showed that the markets generate and
influence the allowance of the resources, the distribution of income in the
common of Allada. Likewise, these incomes are used by 67,93% of merchants for
the satisfaction of paramount wants. The possible existence of these markets of
village makes it to emphasize the agricultural produce and to obtain
manufactured goods. It also helps the urban centers to bet supplied in food
products. Despite their importance, these markets are confronted with several
difficulties .to reduce these difficulties, some measures have been suggested
through the rehabilitation of roads and track conducting to the markets, the
building of stocking store and modern sheds, the establishment of frames in
charge of scraps management in the markets.
Key words: rural markets, Common of Allada,
impacts socioeconomic, development.
6
Introduction
En Afrique, les marchés de villages ont souvent
été le germe autour duquel s'est développée la vie
de la communauté aussi bien spirituellement que matériellement
(CRET , 1970).Ces marchés de villages encore appelés
marchés ruraux jouent un rôle fondamental dans l'approvisionnement
des centres urbains au Bénin comme partout ailleurs en Afrique (N'BESSA,
1983).
On constate aujourd'hui que dans les milieux ruraux, le
commerce est devenu un puissant moyen d'échanges et le marché
rural apparaît comme un élément important dans le
développement économique et social des collectivités
locales (CRET, 1970). Ces marchés de village sont reliés entre
eux par un réseau de connections commerciales. Ce réseau couvre
un vaste territoire, influence le rythme de la vie quotidienne et sert à
ravitailler, outre ses propres centres, un ou plusieurs centres importants
(BRIAND, 1971).
Au Bénin, les marchés ruraux constituent des
bases arrière dans l'approvisionnement des centres urbains, surtout en
produits vivriers (CHABI, 2009).
La commune d'Allada, à l'instar des autres communes
rurales, dispose de plusieurs marchés ruraux très importants.
Dès lors, la clientèle abonde compte tenu de la situation
géographique de certains de ces marchés et de l'importance des
produits qu'on y trouve (ADAMBIOKOU,1989). C'est pour mieux appréhender
le rôle socio-économique des marchés ruraux de la commune
d'Allada que le thème « Marchés ruraux de la commune
d'Allada : Rôle économique et social» a été
choisi.
A 54 km de Cotonou, la commune d'Allada est une commune rurale
située au Sud du Bénin dans le département de
l'Atlantique, plus principalement entre 6°35' et 6°45' de latitude
nord et entre 2°00' et 2°15' de longitude est. Elle couvre une
superficie de 381 Km2 et est limitée au Nord par la commune
de
7
Toffo, au sud par la commune de Tori-Bossito, à l'est par
la commune de Zè et à l'ouest par les communes de Kpomassè
et de Bopa (figure 1).
Le mémoire est structuré en quatre chapitres.
Le premier chapitre présente le cadre théorique de
l'étude et la démarche méthodologique de recherche.
Le deuxième chapitre expose les fondements naturel et
humain puis présente les principaux marchés ruraux d'Allada.
Le troisième chapitre étudie le fonctionnement du
flux des échanges entre les marchés d'étude.
Le quatrième chapitre analyse le rôle
socio-économique et aborde les mesures de gestion durable des
marchés ruraux d'Allada.
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Figure 1: Situation géographique de la
commune d'Allada dans le Bénin et dans le département de
l'Atlantique Source : Fond topographique IGN
1992
CHAPITRE I
9
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE
RECHERCHE
Ce chapitre après avoir présenté le cadre
théorique sur le thème de recherche, expose la démarche
méthodologique utilisée.
1.1- Cadre théorique de l'étude
Cette partie aborde la revue de littérature, la
clarification des concepts et la problématique.
1.1.1- Revue de littérature
La question relative aux marchés a déjà fait
l'objet de plusieurs études.
Le Centre Régional d'Editions Techniques (1970), a
montré dans son étude sur «L'aménagement de
marchés ruraux en Afrique» que les marchés de villages sont
les centres essentiels d'un remarquable système qui distribue de grandes
quantités de denrées alimentaires sur de vastes zones et permet
à la plupart des habitants d'un pays d'acquérir les articles de
première nécessité ou de luxe.
Mais selon les analyses de l'auteur, la distribution dans sa
forme actuelle présente des insuffisances à divers
égards.
L'auteur recommande à cet effet qu'une étude
sérieuse des marchés soit faite tant horizontalement que
verticalement afin que l'on commence à les concevoir en fonction de
l'avancée rapide de la nouvelle Afrique sur la base de connaissances
solides car le développement matériel doit être lié
aux comportements social et économique.
Quant à la FAO (2008), dans un rapport final sur
«vers un marché commun Africain pour les produits agricoles»,
elle a montré que l'Afrique est la seule région du monde
où la stratégie privilégiée se fonde sur la
perception commune
10
que les marchés Africains de vivres et de produits
agricoles sont extrêmement fragmentés, reposant sur des bases
sous-régionales, voire infranationales.
Les auteurs de ce rapport proposent alors d'harmoniser la
commercialisation des produits vers un marché commun Africain
transcendant les frontières nationales et régionales, ce qui
constituera un cadre économique approprié pour promouvoir
l'investissement des pays Africains.
N'BESSA (1983), pour sa part, a abordé dans son rapport
sur «Les activités commerciales dans les marchés ruraux du
sud-bénin», le rôle économique des marchés en
mettant en exergue la diversité des activités qui se pratiquent
dans ces hauts lieux d'échanges et les bénéfices
générés aussi bien pour les commerçants que pour
les collectivités locales.
Il a cependant noté que les différents
marchés étudiés présentent des
spécificités dans leur fonctionnement, ce qui confère
à chacun d'eux une certaine personnalité.
Enfin, l'auteur a énuméré quelques
problèmes auxquels il faudra trouver des solutions afin de faciliter la
tâche aux usagers et par ricochet permettre aux marchés ruraux de
jouer pleinement le rôle qui est le leur dans le développement des
collectivités locales.
En ce qui concerne le rôle social que jouent les
marchés dans le développement des collectivités locales,
N'BESSA (1984), dans son étude sur «Le marché
Dantokpa», a indiqué que l'approvisionnement de ce marché
par les marchés ruraux des différentes localités du pays
est à l'origine du brassage socioculturel de plusieurs groupes
ethniques.
L'auteur a également remarqué que dans ces lieux
commerciaux, il existe des associations de commerçants très
organisées et solidaires.
11
12
13
BIAOU (1987), dans son étude sur «les
marchés ruraux d'Azové, Dogbo, Klouékanmè dans le
Nord de la province du Mono» a montré que les différents
marchés étudiés présentent les mêmes
structures physiques avec un haut degré d'intégration traduisant
une compétition entre eux.
Il affirme que le système commercial est bien
structuré, bien efficace et assure l'approvisionnement des zones
urbaines et rurales en produits agricoles suivant les périodes de
l'année. Conséquemment, il propose que des mesures soient prises
pour renforcer cet état de chose afin que l'épanouissement des
populations surtout rurales soit effectif.
Au total, ces différentes études ont permis de
cerner davantage les contours du sujet et d'approfondir les connaissances sur
le rôle que jouent les marchés dans une problématique de
développement.
Pour permettre une harmonisation de la compréhension
des thématiques utilisées dans la présente recherche, une
clarification des concepts a été faite.
1 .1.2- Clarification des concepts
Dans le cadre de cette étude, plusieurs concepts ont
été utilisés et nécessitent une clarification.
Marché: Selon Pierre GEORGE (1985), le
mot marché a deux sens distincts. D'abord, il signifie « Le lieu de
commercialisation de produits vendus au détail et l'action de ce
commerce elle-même, comme tel, facteur d'organisation de l'espace urbain,
surtout dans les villes traditionnelles ».
Ensuite, il signifie « l'opération commerciale en
général et sa projection sur des espaces géographiques :
le ou les marchés de la viande, de la bauxite ou du
pétrole....dans un espace continental ou dans l'ensemble du monde
».
Pour CLAVAL (1969), le marché est le lieu de rencontre
de l'offre des vendeurs et de la demande des acheteurs dans le but de
réaliser un échange.
Dans le cadre de cette étude, le mot marché sera
considéré comme un lieu public de vente de biens et de services
où se tient une réunion périodique des marchands de
denrées alimentaires et de marchandises d'usage courant et des usagers
divers (clients, vendeurs, courtiers, chauffeurs...).
Marchés ruraux: Selon BIAOU (1987), on
appelle marchés ruraux l'ensemble des marchés de villages propres
à une localité donnée.
Dans le cadre de cette étude, il sera
considéré comme marché rural tout marché de village
ou de ville appartenant à une commune rurale.
Commerce: Pour BRIAND (1971), le commerce est
une activité qui consiste à fabriquer, transporter et vendre des
biens ou des services d'un lieu à un autre dans le but de les
échanger.
Mais le concept a évolué dans le temps et il
n'est plus question de fabriquer nécessairement ou même de
transporter avant de faire le commerce.
Selon le Dictionnaire Larousse (2001), le commerce signifie la
transmission des produits suivant une chaîne plus ou moins complexe des
lieux et des structures de production aux lieux de consommation.
Dans le cadre de cette étude, le commerce sera
perçu comme une activité qui consiste en l'achat, la vente,
l'échange de marchandises, de denrées de valeurs ou en la vente
de services.
Réseau: Pour CRET (1970), le
réseau est un système spatial qui assure la circulation de
matières, de biens, de personnes ou d'informations.
Dans cette étude, le réseau sera
considéré comme l'ensemble des voies par lesquelles transitent
les marchandises (du lieu de production au lieu de vente) avant qu'on ne les
retrouve chez les consommateurs.
Développement: Le développement
selon le Dictionnaire Universel (1991), peut être défini comme
« une succession d'étapes qui différent à des
degrés divers soit par la forme d'organisation (familiale, urbaine ou
nationale) de la
production et des échanges, soit par la nature du
secteur prépondérant (primaire, secondaire ou tertiaire), soit
encore par le rythme de croissance de l'investissement et de l'accumulation du
capital ».
Ainsi, le développement est l'ensemble des actions
engagées par une communauté humaine en vue d'assurer à ses
membres la satisfaction permanente de leurs besoins fondamentaux à
savoir: se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner et s'instruire.
Autrement dit, assurer à la communauté humaine visée,
l'accès à un niveau de vie acceptable.
1.1.3- Problématique
1.1.3.1- Justification du sujet
Les villes du tiers monde en général et celles
d'Afrique en particulier manifestent ces dernières décennies des
besoins accrus en produits tant alimentaires que manufacturés.
Toutefois, c'est l'approvisionnement des villes en produits alimentaires
notamment agricoles qui est l'élément fondamental des rapports
des villes avec les campagnes (VENETIER, 1991).
L'évolution de la population urbaine constitue donc un
véritable facteur de développement du commerce. C'est la
condition sine qua non de tout développement économique ;
d'où une prolifération des centres d'échanges, soit de
type traditionnel, soit moderne, communément appelés les
marchés (CLAVAL, 1989).
En République du Bénin, les marchés,
surtout ruraux, constituent des points d'attraction, de communication et de
brassage des divers groupes sociaux culturels du fait de l'accessibilité
du prix des produits (BIAOU, 1987).
Jouant le rôle de collecte et de distribution d'articles
divers, c'est dans les marchés que se mesure le poids économique
d'une région par l'importance et la valeur des marchandises qu'on y
manipule, ainsi que le nombre des clients qui
14
les fréquentent (N'BESSA, 1983). On conçoit donc
que des revenus substantiels pour la satisfaction des besoins vitaux peuvent
être obtenus dans les marchés.
Cependant, le rôle joué par ces marchés
dans le développement des collectivités locales n'est pas
toujours bien perçu. Le sujet est d'autant préoccupant que
plusieurs auteurs n'ont pas manqué de l'aborder. N'BESSA (1983) ; DANGOU
(1986) ; BIAOU (1987) ; ADJANOHOURI (1993) ; SIDI et ASSOUMA (2007), ont
montré dans l'ensemble que le fonctionnement des marchés a un
impact significatif sur le développement des communes.
A partir de ce moment, trois questions se posent:
-Comment et par qui les marchés ruraux sont-ils
gérés?
-Comment tous ces marchés sont organisés pour
assurer le brassage socioculturel et le développement
économique?
-En considérant chaque marché dans son cadre
géographique, comment la spécificité de chacun d'eux est
un facteur d'expression de la diversité socioculturelle à prendre
en compte?
La réponse à ces différentes questions
justifie le choix du sujet «marchés ruraux de la commune d'Allada :
rôle économique et social « .
La spécificité de ce sujet réside dans le
fait qu'aucune des études du genre n'a été orientée
vers la commune d'Allada qui pourtant dispose de plusieurs marchés
ruraux non moins important.
La présente étude se fonde sur les
hypothèses et objectifs suivants.
1.1.3.2- Hypothèses de travail
Dans le cadre de cette étude, les hypothèses
formulées sont:
- Plusieurs produits sont commercialisés dans les
marchés ruraux d'Allada et
proviennent de divers horizons;
- Divers acteurs animent ces marchés ruraux;
15
-Le mode de fonctionnement des marchés ruraux contribue
à l'amélioration des conditions de vie des populations et au
développement économique de la commune.
-Des solutions sont indispensables pour une gestion durable des
marchés. 1.1.3.3- Objectifs de recherche
L'objectif global de cette étude est d'analyser le
rôle économique et social des marchés ruraux de la commune
d'Allada sur les populations et sur le développement de la commune.
Objectifs spécifiques
De façon spécifique, il s'agit de :
- Identifier les divers produits commercialisés dans les
marchés ruraux et leurs
lieux de provenance;
- Inventorier les différents acteurs qui animent ces
marchés;
- Evaluer l'impact du fonctionnement des marchés ruraux
sur la vie des
populations et sur le développement économique de
la commune;
- Proposer des mesures de gestion durable des marchés de
la commune.
Pour atteindre les objectifs de la présente étude,
la démarche méthodologique suivante a été
adoptée.
1.2- Démarche méthodologique de recherche
La démarche méthodologique est fondée sur la
collecte des données, le traitement des données, l'analyse des
données et l'interprétation des résultats.
1.2.1- Données utilisées et leurs
sources
Les données utilisées pour la réalisation de
cette étude sont les suivantes :
16
-Statistiques des recettes perçues dans les
marchés et budget de la mairie d'Allada de la série des cinq (05)
dernières années. Elles sont extraites de la base des
données du service des affaires financières de la mairie
d'Allada.
-Statistiques des prix de quelques produits de consommation.
Elles sont extraites de la base des données de la mercuriale des
produits recueillis dans les marchés ruraux d'Allada et sont fournies
par le service du conditionnement du Centre Communal de la Promotion Agricole
(CeCPA).
-Renseignements qualitatifs qui ont été obtenus
à partir des questionnaires adressés aux vendeurs et acheteurs,
aux gestionnaires des marchés et autres acteurs intervenant dans la
gestion des marchés.
1.2.2- Collecte des données sur le
terrain
La collecte des données sur le terrain comporte deux
étapes que sont la recherche documentaire et les travaux de terrain.
1.2.2.1- Recherche documentaire
Elle a consisté à recenser les différents
ouvrages généraux et spécifiques existant sur le
thème et la région afin de mieux cerner les contours du sujet.
Dans ce cadre, plusieurs centres ont été consultés. Il
s'agit de la bibliothèque de l'Institut Nationale de la Statistique et
de l'Analyse Economique (INSAE), de la bibliothèque de
l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), des centres de documentation de la
Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines (FLASH), de la
Faculté des Sciences Agronomique (FSA), de la Faculté des
Sciences Economique et de Gestion (FASEG), de la Direction du Conditionnement
et du Centre Régional pour la Production Agricole (CeRPA) Atlantique
/Littoral, de la Mairie d'Allada.
1.2.2.2- Travaux de terrain
L'investigation en milieu réel s'est faite grâce
aux observations directes, aux entretiens avec les personnes ressources
(vendeurs, acheteurs et gestionnaires
17
des marchés). A cet effet, un échantillonnage a
été déterminé et des questionnaires ont
été élaborés.
1.2.2.2.1- Outils et matériels de
collecte
Le matériel utilisé pour la réalisation
de cette étude est composé de questionnaires destinés
à la population cible, d'un appareil photographique numérique
pour la prise de vues illustratives, d'un GPS pour la prise des
coordonnées géographiques des marchés.
1.2.2.2.2- Echantillonnage
Le choix des marchés est fait sur la base du nombre
d'étalages fixes par marché. Tous les marchés ayant plus
de 20 étalages ont été systématiquement pris en
compte. Ce critère de choix a permis de choisir cinq (05) marchés
que sont : les marchés d'Avakpa, de Sékou, de St Michel à
Allada, de Oudomè à Lon-Agonmè, et celui de Déssa
à Déssa-Ahouannonzoun.
La population d'étude est constituée des
vendeurs, des acheteurs, des personnes ressources, et des agents gestionnaires
des marchés.
Le cadre géographique des enquêtes étant
déjà connu, la taille des enquêtés et le choix du
nombre de personnes à questionner sont fonction de l'importance et de
l'influence géographique de chaque marché.
Ainsi, pour sélectionner les vendeurs dans chaque
marché, le nombre d'étalages fixes a été
recensé par marché. Ceci a permis d'obtenir une idée du
nombre de vendeurs et d'acheteurs. Ensuite, le système
d'échantillonnage a consisté à choisir chaque
nième individu. Le nième individu a
été choisi en fonction du nombre d'étalages fixes par
marché. Le tableau I présente les détails de
l'échantillonnage des vendeurs.
18
Tableau I: Statistique de
l'échantillonnage des vendeurs
Marchés
|
Nombre
d'étalages fixes comptés
|
Saut de nième étalage
fixe
|
Nombre d'étalages fixes à
considérer
|
Allada
|
227
|
Saut de 6étalages
|
32
|
Avakpa
|
216
|
Saut de 6 étalages
|
31
|
Sékou
|
163
|
Saut de 6 étalages
|
23
|
Lon-Agonmè
|
47
|
Saut de 3 étalages
|
12
|
Dessa
|
21
|
Saut de 3 étalages
|
05
|
Total
|
672
|
|
103
|
Source : Enquête de terrain,
mars 2011
- Quant aux acheteurs, ils ont été choisis de
façon systématique devant les étalages
enquêtés, et ont accepté de se prêter aux questions.
Ainsi, 102 acheteurs sont enquêtés.
- Concernant les agents gestionnaires des marchés, tous
les percepteurs de taxes
(08) et les quatre (O4) agents de la Mairie chargés de
la gestion des marchés ont été enquêtés.
- Les personnes ressources sont constituées des chefs
traditionnels des marchés et des sages des quartiers riverains aux
marchés. Ils sont au nombre de dix (10).
1.2.2.2.3- Technique de collecte des
données
La collecte des données sur le terrain a
été faite grâce aux observations directes et aux entretiens
avec les personnes ressources (le Chef Service des Affaires Financières
de la mairie d'Allada, les percepteurs de taxes et les chefs traditionnels des
marchés).
La technique des itinéraires a permis d'identifier les
personnes ressources pouvant fournir des données permettant d'atteindre
les objectifs fixés. L'observation directe a permis d'appréhender
l'état actuel des marchés et des voies et pistes qui y conduisent
ainsi que les rôles socioéconomiques joués par ces
marchés.
19
La technique du focus-group organisé par tranche
d'âge dans les cartiers riverains aux marchés et des entretiens
individuels ont permis de vérifier si les informations reçues
individuellement sont conformes aux informations reçues en groupe.
1.2.3- Traitement des données
Le traitement des données concerne la codification, le
dépouillement des fiches d'enquête et des guides d'observation.
L'outil de traitement de texte utilisé est le logiciel
Word 2007. Arcgis 9.2 est utilisé pour la réalisation des
cartes.
Le traitement statistique a été
réalisé à l'aide du tableur Excel 2007. La formule
utilisée est la suivante:
_
X : moyenne
N : effectif total des modalités
Xi : modalités du caractère étudié
1.2.4- Analyse des résultats
A ce niveau, le modèle d'analyse SWOT a
été utilisé (voir figure 10, page 60). De façon
pratique, il a été identifié d'abord les faiblesses
(situation de base pouvant empêcher l'évolution des
marchés), ensuite les forces et opportunités (atouts dont
disposent les marchés pour leur émergence), les menaces (dommages
et risques liés aux faiblesses) et enfin les stratégies (mesures
correctives pour minimiser les effets négatifs et maximiser ceux
positifs).
L'utilisation de cette démarche méthodologique a
permis de faire l'analyse du rôle joué par les marchés
ruraux pour finalement en détecter leurs incidences sur la vie de ceux
qui l'animent et sur le développement du milieu d'étude.
20
CHAPITRE II
FONDEMENTS NATUREL ET HUMAIN ET PRINCIPAUX MARCHES
RURAUX
Ce chapitre présente les facteurs naturels et humains qui
favorisent l'installation et le fonctionnement des marchés. Il identifie
aussi les principaux marchés ruraux du milieu ainsi que les produits qui
y sont commercialisés.
2.1- Composantes biophysiques
La bonne marche des activités économiques dans un
milieu dépend d'un certain nombre de conditions physiques. Il s'agit des
facteurs géomorphologique, hydrographique, climatique.
2.1.1- Géomorphologie
La commune d'Allada se retrouve dans deux unités
géomorphologiques que sont les plateaux du sud et les vallées de
l'arrière-pays qui sont caractérisées par des zones
sèches et des zones marécageuses (SDAC, 2010).
Cette commune fait partie de la zone agro-écologique des
terres de barre dont les principales spéculations sont la culture du
maïs, du manioc, du niébé et de l'arachide très
commercialisés dans les marchés du milieu (CeRPA, 2OO6).
2.1.2- Climat et hydrographie
Le climat est de type subéquatorial avec deux saisons de
pluies et deux saisons
sèches:
- Une grande saison de pluies de mars à juin;
- Une petite saison sèche de juillet à
septembre;
- Une petite saison de pluies de septembre à novembre;
- Une grande saison sèche de novembre à mars.
La pluviométrie annuelle moyenne est comprise entre 800 et
1000
mm (ASECNA, 2009). Ce type de climat permet d'avoir deux
récoltes au cours
21
de l'année. Les produits issus de ces récoltes
contribuent fortement à la diversification des denrées
vivrières commercialisées sur les marchés (Alokpon,
2000).
S'agissant de la portion ouest de la commune se draine vers la
rivière Couffo (213,9 km2) et la portion est s'écoule
vers l'Atlantique (156,3 km2). La portion nord quant à elle
se retrouve dans le bassin des plateaux de l'Ouémé (21
km2) et ses eaux s'écoulent vers la rivière So et le
Lac Nokoué (SDAC, 2010). De vastes marécages se retrouvent le
long des principaux cours d'eau. Ces marécages favorisent l'installation
des maraîchers et contribuent à la production des produits de
contre saison.
Les facteurs biophysiques ont permis l'installation humaine
dans le milieu et favorisé la production agricole indispensable à
la commercialisation des produits vivriers dans les marchés.
2.2- Facteurs socio-économiques de l'animation des
marchés
2.2.1- Données démographiques
Administrativement subdivisée en 12 arrondissements et
84 villages, la commune d'Allada compte une population estimée à
environ 91778 habitants dont 43835 hommes et 47943 femmes (RGPH3, 2002).
Selon les données de l'atlas monographique des communes
du Bénin (1999), la commune d'Allada est composée de deux
principaux groupes ethniques : les Aïzo (83%) et les fon (10%). On
retrouve également d'autres groupes socioculturels comme: les Bariba
0,1% ; les Dendi 0,1% ; les Yoruba 5,6% ; les Nagot et autres 1,2%. Ce brassage
ethnique est un facteur non négligeable dans le bon fonctionnement des
activités commerciales qui se déroulent dans les
marchés.
22
2.2.2- Activités
socio-économiques
L'économie de la commune d'Allada est essentiellement
agricole et est soutenue par plusieurs filières. Il s'agit de
l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, du commerce, de
l'artisanat, du transport, de l'exploitation du bois de feu et de la
transformation des produits agricoles.
2.2.2.1- L'agriculture, l'élevage et la
pêche
La commune d'Allada produit beaucoup de culture. On estime
à 32 500 hectares soit 76,83% la superficie emblavée dans la
commune (CeRPA, 2006). Les principales cultures sont le maïs, l'arachide,
le manioc, le niébé, l'ananas, le palmier à huile, le
caféier et les fruits divers. Le palmier à huile et le
caféier sont faiblement développés par défaut de
débouchés sûrs ; alors que la culture de l'ananas est en
pleine expansion.
Ce milieu est réputé pour la vente de gibier (en
l'occurrence l'aulacode) et des escargots. L'élevage de gros
bétails y est très peu développé, mais le petit
élevage (volailles, caprins) est pratiqué dans la majorité
des ménages. L'aviculture moderne et l'aulacodiculture se
développent timidement.
La pêche quant à elle est faiblement
pratiquée dans le lac Ahémé et dans la rivière du
Couffo. Ces plans d'eau deviennent d'ailleurs de moins en moins, poissonneux du
fait de la dégradation de l'environnement (ensablement des cours d'eau,
destruction de la mangrove, etc.)
2.2.2.2- Artisanat et autres
activités
Six (6) petites unités agroalimentaires sont
installées dans la commune et s'occupent de la fabrication d'ananas
séché, de jus d'ananas, de l'huile de soja, ou du gari au soja
(CeRPA, 2006). Au niveau de ces unités, l'activité de production
est soutenue par de petits équipements de transformation telle que les
presses à huile et à manioc. Le commerce est l'activité
dominante pour les femmes et il est essentiellement caractérisé
par l'échange des produits agricoles
23
sur les marchés de la commune, ainsi que par la
collecte de produits dans les champs notamment le manioc, l'ananas et les
autres fruits.
Au total, les conditions biophysiques et humaines de la
commune d'Allada constituent des facteurs important pour l'implantation des
marchés et le bon fonctionnement des activités commerciales qui
s'y mènent.
2.3- Principaux marchés ruraux d'Allada
Le présent travail a pris en compte cinq marchés
ruraux répartis dans cinq arrondissements de la commune d'Allada.
2.3.1- Marché St Michel d'Allada
Créé en 1995, il est situé comme son nom
l'indique dans l'arrondissement d'Allada. Ce marché se tenait
initialement dans le quartier Ahito à 1 km de son emplacement actuel.
Avec le passage des rails, pour faciliter le mouvement des marchandises et dans
le désir d'avoir un espace plus grand, le marché a
été transféré et recréé à
côté de la gare OCBN. Il s'étend sur une superficie
d'environ 1800 m2 et s'anime tous les cinq (5) jours (enquête
de terrain, avril 2011).
Aux abords du marché et le long des allées
périphériques, on distingue les vendeuses des condiments (piment,
légume, tomate, oignon) installées à l'air libre.
Le marché est dominé en général
par des produits vivriers et il est difficile de déterminer dans ce
mélange des particularités aux diverses catégories de
marchandises mises en vente. On y trouve du poisson sous toutes ses formes
(frais, séché, fumé, frit), de la moutarde, du tabac, etc.
Il y a aussi les vendeurs d'appareils électroménagers, de pagnes,
de friperies.
Au sein du parc automobile du marché sont
installées les vendeuses de fruits (orange, banane, ananas, papaye...)
et des produits d'élevage (volailles, oeufs).
24
Dans le marché, une place est également
réservé à la vente des produits agricoles tels que:
maïs, haricot, gari, riz, cossette d'igname, farine de manioc, huile
rouge, huile d'arachide. Des mets préparés y sont aussi vendus.
On y trouve aussi divers objets de poterie : marmites, jarres, gargoulettes.
Des pièces de rechange pour vélo, des serrures,
des outils agricoles (houe, coupe-coupe) ne sont pas épargnés. Ce
marché s'illustre comme le principal centre commercial et de transit de
plusieurs produits de par sa position géographique, la qualité
des produits agricoles qu'on y trouve, l'importance des transactions et le
nombre de sa clientèle. Il présente un fort potentiel
économique grâce aux circonstances de son implantation car voulu
et obtenu par toute une population. Il est largement ouvert aussi bien à
la clientèle de la ville qu'à celle des villages environnants et
même des autres départements.
2.3.2- Marché d'Avakpa
A 15 km de la gare OCBN d'Allada, et évoluant vers
l'ouest, on accède au marché d'Avakpa par une route en terre de
barre. Avec une superficie d'environ 1450 m2, ce marché est
situé dans l'arrondissement d'Avakpa et s'anime tous les 5 jours
(enquête de terrain, avril 2011).
Il est spécialisé dans la vente des produits
maraîchers: légumes frais, tomate, condiments dont le gombo, le
crincrin et le piment, surtout après la grande période de pluies
à partir du mois de juillet. On y trouve également des produits
vivriers : maïs, haricot, huile végétale.
Considéré naguère comme un grand
marché de poissons fournis par les Péda du lac
Ahémé, Avakpa n'est aujourd'hui qu'un petit marché rural.
Cependant on y trouve toujours du poisson, surtout en période de basses
eaux, malgré la surexploitation des eaux lacustres par les nombreuses
populations de pêcheurs. Il doit aussi son originalité à la
vente des animaux domestiques (moutons, chèvres, porcs). En
période de soudure (Mai et Juin), les paysans qui ont besoin
25
d'argent livrent leurs animaux sur le marché, ainsi on
peut s'acheter en ce moment un cabri ou un mouton bien nourri à un prix
relativement bas.
En période de pluies, la commercialisation des produits
agricoles et du poisson régresse. La période d'intenses
activités sur le marché correspond à la saison
sèche, de Décembre à Mars. On y trouve alors suffisamment
de poissons, de crabes ainsi que des céréales fournis par les
pêcheurs et les agriculteurs de la région.
Dans ce marché, on trouve aussi plusieurs produits
comme les fruits (papaye, banane), les produits manufacturés (conserves,
pâtes alimentaires, savons, produits de toilette, chaussures), les
produits vivriers (maïs, gari, haricot), les produits artisanaux (serrure,
houe).
Actuellement, le marché d'Avakpa à perdu son
importance d'autrefois au profit d'Allada. En effet, vu
l'impraticabilité du site et des voies d'accès surtout en
période de pluies, les populations des localités environnantes
préfèrent les autres marchés de la commune.
2.3.3- Marché de Sékou
Situé à 44 km au Nord de Cotonou, ce
marché se trouve dans l'arrondissement de Sékou et s'étale
le long de la RNIE2. Il a été transféré de son site
initial au début de 1983. D'une superficie d'environ 1200 m2,
le marché de Sékou s'anime tous les cinq (5) jours (enquête
de terrain, avril 2011).
Les produits retrouvés dans ce marché sont: les
fruits (banane, orange, papaye, ananas, avocat...), les produits
manufacturés (pagnes, conserves, savons, pommades, produits de toilette,
etc.), les produits pharmaceutiques informels comme dans tous les autres
marchés, les denrées vivrières (maïs, haricot, gari,
riz, tapioca), les plats cuisinés. On y trouve aussi les vendeurs de
friperies, ceux des produits de la pharmacopée, des produits
d'élevage et de pêche.
Il y a également les vendeurs d'articles divers tels
que les tissus, les ustensiles de cuisine, les serrures artisanales, les
boissons alcoolisées etc. Tous ces
26
produits sont soit installés à l'air libre, sous
des hangars ou ventés par des ambulants.
La situation géographique de ce marché lui
confère une grande importance dans le circuit de commercialisation des
produits car les populations des villages environnants viennent écouler
leur produits et en profite pour s'approvisionner. Aussi, la plupart des
voyageurs s'y arrête souvent pour acheter divers produits avant de
continuer leur chemin.
Son originalité réside non seulement dans la
disponibilité des fruits, notamment l'ananas dont la production est la
principale activité agricole de la région, mais également
du fait de son étendue le long de la RNIE2.
2.3.4- Marché Oudomè de
Lon-Agonmè
Situé à 19 km au Nord- Ouest d'Allada, le
marché Oudomè à été créé en
1993 par les populations autochtones. D'une superficie d'environ 650
m2, il se trouve comme son nom l'indique dans l'arrondissement de
Lon-Agonmè et se tient tous les 5 jours (enquête de terrain, avril
2011).
C'est un petit marché de village qui dispose d'un (01)
hangar moderne construit par l'Ambassade de l'Allemagne au Bénin; les
quelques autres hangars sont en tôle ou en paille.
Il est spécialisé dans la vente de l'huile de
palme, mais on y commercialise aussi d'autres produits vivriers tels que le
manioc, le maïs, le gari, le haricot. Dans ce marché, il existe
également des produits manufacturés (tissus, boissons
alcoolisées, conserves notamment). Il faut noter qu'il n'y a qu'une
seule vendeuse de friperie dans le marché et pas du tout de produits
électroménager ni de produit de la pharmacopée.
Lorsque le prix de l'huile de palme baisse
considérablement (mars à mai), les populations des
arrondissements alentour viennent nombreux s'en approvisionner; c'est ce qui
fait la réputation de ce marché.
27
2.3.5- Marché de Déssa
Le marché de Déssa comme son nom l'indique
appartient à l'arrondissement de Déssa-Ahouannonzoun. Il est
situé à 11 km au nord-est d'Allada avec une superficie d'environ
625 m2, il s'anime aussi tous les 5 jours comme les autres
marchés de la commune (enquête de terrain, avril 2011). C'est un
marché de produits vivriers qui a une fonction rurale et se
présente comme l'un des principaux fournisseurs des arrondissements
voisins en denrées vivrières : gari, tapioca, maïs
notamment. On y trouve peu de produits manufacturés. Il est assez
délabré avec de vieux hangars en tôle de
récupération ou en paille et de nombreux commerçants sont
installés en plein air. Mais au cours des enquêtes de terrain en
Février 2011, il a été observé dans le
marché, un hangar moderne en cours de construction, financé par
la municipalité, les ADV et le PNDCC.
Son originalité vient du fait qu'il est un
marché de nuit et commence par s'animer à partir de dix-sept (17)
heures. De plus, ce marché s'anime le même jour que celui
d'Allada. Malgré cela, il jouit d'une assez bonne fréquentation
de la part des populations riveraines. Le tableau II présente les types
de marchés étudiés et quelques caractéristiques.
Tableau II: Périodicité,
importance et état des marchés
Marchés (localisation/ arrondissement)
|
Périodicité Importance
(rayonnement)
|
Etat Observation
|
Avakpa (Arrondissement Avakpa)
Allada (Arrondissement Allada)
Régionale Délabré
Régionale Assez délabré avec
4 Hangars en
matériaux définitifs
tous les 5 jours
tous les 5 jours
Sékou (Arrondissement Sékou)
|
tous les 5 jours
|
Régionale Délabré (matériaux
précaires)
|
Oudomè (Arrondissement
Lon-Agonmè
|
tous les 5 jours
|
Locale Précaire avec 1
hangar en
matériaux définitifs
|
Déssa
(Arrondissement Ahouannonzoun)
|
tous les 5
jours
|
Locale Délabré en
matériaux précaires
|
Marché de nuit
|
Source : Enquête de terrain,
Mars 2011
28
De l'analyse de ce tableau, il ressort que les marchés
de Sékou, d'Allada et d'Avakpa ont une importance régionale alors
que ceux de Déssa et de Lon-Agonmè sont des marchés
locaux. De même, tous ces marchés sont délabrés et
ne disposent que d'un ou quatre hangars modernes ; mais ils ont tous une
périodicité de cinq jours. Cette périodicité
explique le fait que les marchés de la commune soient
généralement fréquentés tour à tour par les
mêmes commerçants. Une cartographie de ces équipements
marchands est réalisée et présentée sur la figure
3.
!Si !ri SON
41
40 SO OO r 0094UQ
341000,1400011
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Limite commune
Rout. hiumi.
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Figure 2: Situation géographique des
marchés dans la commune d'Allada Source :
Fond topographique IGN (1992), et enquête de terrain
février 2011
29J
30
2.4- Inventaire des produits commercialisés dans les
marchés
Dans les marchés ruraux d'Allada, on rencontre une
diversité de produits commercialisés parmi lesquels les produits
manufacturés, les produits vivriers, les produits maraîchers, les
fruits, les produits artisanaux, les produits d'élevage, les mets cuits
et bien d'autres encore. Ces produits sont exposés les uns sur des
étalages dans les hangars ou à l'air libre, les autres aux
périphériques des marchés ou ventés par les
ambulants.
2.4.1- Produits manufacturés
Ils sont très diversifiés sur les marchés
ruraux d'Allada. On y trouve les tissus, les produits de beauté, les
ustensiles de cuisine, les chaussures, les bijoux,
l'électroménager, la quincaillerie, l'habillement, les conserves,
les produits pharmaceutiques informels (photo 1et 2). La commercialisation des
produits manufacturés occupe une frange importante des marchés
ruraux, mais il existe des marchés dans lesquels ils sont en
minorité.
Photo 1: Produits manufacturés sur
Photo 2: Produits pharmaceutiques
étalage dans le marché de Sékou sur
étalage dans le marché d'Allada
Clichés : Akiyo R.,
février 2011
La photo 1 montre des conserves, des pates alimentaires, des
savons et la photo 2 montre divers produits pharmaceutiques. Les
commerçants vont chercher tous ces produits au marché Dantokpa de
Cotonou.
31
2.4.2- Produits vivriers
Il s'agit des tubercules, des condiments, des produits de
pêche : poissons, crabes, crevettes (photo 3), des céréales
(photo 4 et 5) qui sont des produits de première
nécessité.
Photo 3: Site de vente de poisson au
marché d'Allada Clichés : Akiyo R.,
février 2011
Cette photo montre le site de vente de poisson au
marché d'Allada et on y trouve du poisson sous toutes ses formes. Ce
commerce est tenu par les populations Péda du Lac Ahémé et
celles Tofin du Lac Nokoué qui approvisionnent les marchés de la
commune en produits de pêche.
Photo 4: Site de vente de céréales
au Photo 5: Site de vente de céréales au
Marché de Dessa marché d'Avakpa
Clichés : Akiyo R.,
février 2011
Ces photos montrent les produits vivriers tels que le
maïs, le haricot, le gari, le tapioca. Ils sont vendus par des
commerçantes qui s'approvisionnent soit au
32
grand marché céréalier de Houègbo
(Commune de Toffo), soit chez les grossistes qui viennent du Nord du pays, ou
encore directement chez les paysans.
La commercialisation des produits vivriers agricoles et des
condiments constitue la principale activité des populations autochtones.
La vente des produits vivriers est l'apanage des femmes et les hommes se
contentent de la production. Mais les femmes vendeuses de produits vivriers
agricoles ne sont que des intermédiaires. En effet, elles vont acheter
les produits auprès des paysans qu'elles viennent revendre plus chers,
accumulant ainsi des bénéfices.
2.4.3- Produits maraîchers et fruits
Ce sont les légumes verts, la tomate, le piment, le
gombo (photo 6). Ils sont très commercialisés dans les
marchés ruraux car ce sont des produits de première
nécessité pour l'alimentation des populations.
Dans ces marchés, on retrouve aussi plusieurs types de
fruits (orange, banane, papaye, avocat, ananas) (photo 7). La commercialisation
de ces produits dépend des saisons, mais l'ananas est retrouvé
sur les marchés quelque soit la période de l'année.
Photo 6: Produits maraîchers en vente au
Photo 7: Ananas et papaye en vente au
marché d'Avakpa marché de Sékou
Clichés : Akiyo R.,
février 2011
La photo 6 montre quelques légumes verts vendus au
marché d'Avakpa. Ces produits sont apportés par les
maraîchers qui vivent aux alentours du lac Ahémé
33
(Dékanmè, Tokpa-Ava). La photo 7 quant à
elle montre les fruits tels que l'ananas et la papaye qui sont produits par les
populations de la commune d'Allada et celle de Zè.
2.4.4- Produits d'élevage et
artisanaux
Il s'agit notamment de la vente des porcins, de la volaille, des
oeufs et des caprins (photo 8). Ces commerçants sont souvent des
éleveurs.
Photo 8: Site de vente des animaux au
marché d'Avakpa Cliché: Akiyo R.,
février 2011
La photo 8 présente des animaux sur pied vendu au
marché d'Avakpa. Les vendeurs sont souvent des éleveurs qui
approvisionnent les populations de la commune et de ses environs. Seul le
marché d'Avakpa dispose d'un site de vente d'animaux sur pied dans la
commune.
Dans les marchés étudiés, on trouve une
grande variété de produits artisanaux (serrures, clef, outils
agricoles), des objets d'art, de poteries (marmites, jarres, gargoulettes). Ces
activités sont animées par les artisans d'Abomey et de Bohicon,
ainsi que quelques rares autochtones.
2.4.5- Mets cuits et autres produits
Cette activité occupe une frange importante de femmes
dans les marchés. Il s'agit souvent des vendeuses de riz et de
pâte à la sauce de viande ou de poissons (photo 9), de l'akassa
avec du «monyo», de beignets de haricot et d'igname frites, de la
bouillie.
34
Photo 9: Vendeuse de repas au marché de
Lon-Agonmè Cliché: Akiyo R.,
février 2011
Cette photo montre une vendeuse de riz à la sauce de
viande et de poisson à Lon-Agonmè. L'activité de cette
femme permet aux usagers d'apaiser leur faim en cas de besoin.
En ce qui concerne les autres produits, il s'agit des
espèces végétales médicinales, des produits de
transformation: huile rouge et huile d'arachide, savon indigène. Les
vendeuses de boissons locales (`'Sodabi, Tchakpalo») et d'eau
glacée sont aussi rencontrées. Tous ces produits sont
commercialisés dans les marchés ruraux d'Allada.
35
CHAPITRE III
FONCTIONNEMENT DU FLUX DES ECHANGES ENTRE LES MARCHES
RURAUX
Ce chapitre après avoir présenté les
types d'acteurs des marchés, étudie la variation du prix des
produits ainsi que les unités de mesure puis analyse le flux des
échanges.
3.1- Types d'acteurs rencontrés dans les
marchés
Les acteurs des marchés ruraux d'Allada sont multiples
et très variés; ils sont représentés par les deux
sexes. Dans tous les marchés, la clientèle féminine est
plus représentée parmi les vendeurs que parmi les acheteurs et
les prestataires de service. L'étude de cette clientèle de par
son origine et le rôle qu'elle joue permet d'apprécier son
influence dans le fonctionnement et le dynamisme des différents
marchés ruraux ainsi que dans le développement
socio-économique de la commune.
3.1.1- Les vendeurs
Ils sont les premiers acteurs des marchés, seule leur
présence permet l'arrivée des autres usagers. Les vendeurs des
marchés ruraux d'Allada vendent divers produits et sont classés
ainsi qu'il suit : les semi- grossistes, les détaillants et les
collecteurs. Entre ces différents acteurs, on note une étroite
relation de complémentarité et d'interdépendance.
De part leurs effectifs, ils permettent de déterminer
l'importance des marchés dans le circuit de commercialisation des
produits. Après le dénombrement des hangars et les informations
obtenues à la Mairie, une estimation des vendeurs par tenue de
marché a été effectuée. Le tableau III
présente le nombre de vendeurs par marchés.
36
Tableau III: Nombre de vendeurs par
marché
Marchés Nombre de vendeurs
Allada 293
Avakpa 271
Sékou 235
Lon-Agonmè 38
Dessa 41
Total 878
Source : Mairie Allada et
enquête de terrain, Mars 2011
Ce tableau montre que le nombre de vendeurs est plus important
au marché d'Allada que dans les autres marchés. Après lui,
il y a le marché d'Avakpa, de Sékou, de Dessa, de
Lon-Agonmè. Cet effectif témoigne de l'importance de chaque
marché dans le circuit commercial de la commune.
3.1.2- Les acheteurs
Ils viennent de divers horizons pour acheter les produits
qu'ils désirent. En effet, ce groupe est constitué des
populations des villages qui abritent les marchés, celles des campagnes
environnantes et des populations venant des autres communes (pour les
marchés à caractère régional).
Compte tenu du caractère libre des marchés
ruraux, il est souvent difficile d'évaluer avec exactitude à
chaque tenu de marché le nombre des acheteurs qui les
fréquentent. Mais suite aux enquêtes de terrain et les
informations obtenues à la Mairie, des valeurs approximatives ont
été retenues. Le tableau IV présente le nombre d'acheteurs
par tenue de marché.
37
Tableau IV: Nombre d'acheteurs par
marché
Marchés Nombre d'acheteurs
Allada 314
Avakpa 298
Sékou 285
Lon-Agonmè 43
Dessa 56
Total 996
Source Mairie Allada et
enquête de terrain, Mars 2011
L'analyse de ce tableau montre que le marché d'Allada
est le plus fréquenté de la commune. Après lui viennent
les marchés d'Avakpa, de Sékou, de Dessa et de Lon-Agonmè.
Cela s'explique par la situation géographique des marchés,
l'importance de leur superficie ainsi que la diversité des produits
qu'on y trouve. Aussi, certains drainent plus de monde que d'autres.
Les populations viennent acheter pour les uns les produits
d'autoconsommation et pour les autres les produits à revendre. La figure
5 montre les raisons d'achat des produits.
Figure 3: Raison d'achat des produits
Source : Enquête de terrain, Mars
2011
38
Après analyse de cette figure, on constate que la
grande partie des acheteurs rencontrés dans les marchés viennent
s'approvisionner pour l'autoconsommation, tandis que la minorité vient
acheter pour revendre. Ceux qui viennent acheter pour les deux raisons sont en
nombre infime.
Il faut noter que les revendeurs viennent souvent des autres
communes, mais quelques uns viennent également acheter pour revendre
à la maison ou dans les autres marchés ruraux.
Par ailleurs, il existe plusieurs raisons qui font que les
clients préfèrent un marché au détriment de
l'autre. Pour les uns, la proximité des marchés à leur
lieu de résidence est un facteur favorable, alors que pour les autres
c'est l'accessibilité du prix des produits qui motive leur
présence dans le marché. La figure 6 présente les raisons
de fréquentation des marchés.
Figure 4: Raison de fréquentation des
marchés Source : Enquête de terrain,
Mars 2011
L'analyse de cette figure permet de comprendre que la
majorité (57,28%) des acheteurs rencontrés dans les
marchés y sont, à cause de la proximité du lieu
d'échange. Les autres acheteurs viennent s'approvisionner soit parce que
les prix des produits sont accessibles (22,34%), soit pour les deux raisons
(17,47%). D'autres par contre y viennent sans raison majeure (02,91%).
39
3.1.3- Les Prestataires de services
Ce sont pour la plupart des hommes et des femmes n'ayant aucun
capital pour mener une activité commerciale mais qui possède les
uns leur force physique, les autres leur savoir-faire qu'ils mettent au service
de ceux qui en ont besoin. Parmi eux, on rencontre les porteurs, les
pousse-pousseurs, les coiffeurs et coiffeuses, les tailleurs, les
écraseurs de condiments, les cordonniers, les transporteurs que sont:
les conducteurs de taxi-moto (zémidjan) et les conducteurs de
véhicule marchand. On note également des cabines
téléphoniques qui sont installées aux abords des
marchés.
3.1.4- Gestion des marchés
La gestion des marchés ruraux de la commune d'Allada
relève des compétences de la Mairie. En effet, elle dispose de
huit agents contractuels chargés de collecter les taxes dans les
marchés de la commune (photo 10). Ces agents sont supervisés par
un contrôleur général qui lui est un fonctionnaire de la
Mairie. Il a le devoir de rendre compte aux autorités municipales.
Ainsi, les jours de marché, les agents de collecte des taxes s'y rendent
et délivrent des tickets aux commerçants ; le prix de ces tickets
varie entre 50 et 100 francs selon la quantité et la valeur du produit
commercialisé.
Photo 10: Percepteur de taxe (homme portant un
sac) dans le marché d'Avakpa
Cliché: Akiyo R.,
février 2011
40
Cette photo montre un percepteur de taxe (tickettier) entrain
d'échanger un ticket contre de l'argent chez une vendeuse.
Cependant, ce ne sont pas dans tous les marchés de la
commune que les taxes sont perçues; elles ne le sont que dans trois
marchés: Sékou, Allada et Avakpa. Les autres marchés
échappent à ces taxes car les autorités estiment qu'ils
sont trop petits et ne drainent pas assez de monde. Instaurer la perception de
taxes peut faire fuir certains commerçants qui ne réalisent pas
de gros bénéfices.
En ce qui concerne l'octroie des places dans les
marchés, ce sont des commissions de gestion qui s'en occupent et ceci
dépend des marchés. Ainsi, une commission de gestion est
composée du ou des chefs de marché, de quelques usagers et de
deux ou trois notables du milieu. Les conditions d'octroie sont diverses et
dépendent du milieu. Après avoir fait la demande et obtenu la
place, le choix revient aux commerçants de construire le type de hangars
voulus selon leurs moyens.
3.2- Variation des prix dans les marchés
ruraux
La variation des prix est une donnée
caractéristique des marchés africains. Elle se situe à
deux niveaux et dépend de l'importance et du type de marché.
D'abord, le jour du marché, le prix de vente des
denrées vivrières change trois fois. Le matin, il est
relativement élevé, dans l'après-midi à partir de
14 heures, on note soit une légère baisse ou hausse du prix selon
la disponibilité du produit et le soir à partir de 17 heures,
lorsque le marché tire à sa fin, les prix baissent
considérablement. Cette variation journalière de prix
observée dans les marchés d'étude concerne surtout les
produits périssables comme le poisson frais, les légumes et
tomates etc.
Cependant, la grande variation des prix est en rapport avec
les changements saisonniers au cours de l'année.
La figure 7 présente la variation de quelques produits
vivriers au marché d'Allada.
41
Figure 5: Variation des prix de quelques
produits vivriers au marché d'Allada Source :
Enquête de terrain, Mars 2011
L'analyse de cette figure montre que le prix des produits
vivriers connaissent des variations au cours d'une année dans le
même marché. Cela s'explique par le fait que suivant les saisons,
le prix d'un produit peut augmenter ou diminuer selon qu'il soit abondant ou
non sur le marché. Mais ce n'est pas seulement au niveau des produits
vivriers qu'il y a variation des prix. La figure 8 illustre la variation des
prix de quelques produits maraîchers.
Figure 6: Variation des prix de quelques
produits maraîchers au marché d'Allada Source :
Enquête de terrain, Mars 2011
42
L'analyse de la figure 8 montre que le prix des produits
maraîchers varie suivant les mois de l'année. Cette variation de
prix dépend des types de produits car lorsque certains sont en hausse,
d'autres sont en baisse (cas de la tomate et de l'oignon). Il convient aussi de
remarquer que les prix des oléagineux connaissent également des
variations suivant les mois de l'année. La figure 9 montre la variation
des prix de quelques oléagineux au marché d'Allada.
Figure 7: Variation des prix de quelques
oléagineux au marché d'Allada Source :
Enquête de terrain, Mars 2011
L'analyse de cette figure montre que la variation du prix des
oléagineux dépend aussi des mois de l'année. Cela
s'explique par le fait que les saisons sont déterminantes dans la
production et la commercialisation des produits dans les marchés.
En ce qui concerne le prix de vente des produits de grande
consommation comme les céréales, les tubercules et les
légumes, il varie d'un marché à un autre et d'une saison
à une autre. Pendant la période de grandes récoltes de la
saison pluvieuse (juillet à novembre), les prix des produits agricoles
subissent fortement l'influence de la loi de l'offre et de la demande. Ainsi,
les prix des produits vivriers sont relativement bas. Après les
récoltes, c'est-à-dire pendant la période allant de
décembre à février, on assiste à une
légère hausse des prix et
43
pendant la période de soudure (mars à juin), la
hausse des prix est considérable. La variation des prix de quelques
produits de consommation suivant leurs origines est présentée
dans le tableau V.
Tableau V: Variation moyenne des prix de
quelques produits suivant leurs origines
Produits
|
Prix sur le lieu
d'approvisionnement
|
Prix dans les marchés ruraux
|
Poids en kg
|
Maïs
|
175 F CFA
|
200 F CFA
|
1 kg
|
Haricot
|
300 F CFA
|
350 F CFA
|
1 kg
|
Voandzou
|
500 F CFA
|
575 F CFA
|
1 kg
|
Riz
|
450 F CFA
|
500 F CFA
|
1 kg
|
Mil
|
300 F CFA
|
350 F CFA
|
1 kg
|
Gari
|
100 F CFA
|
125 F CFA
|
1 Kg
|
Tapioca
|
300 F CFA
|
350 F CFA
|
1 kg
|
Source : Enquête de terrain,
Mars 2011
L'analyse du tableau V permet de comprendre qu'il y a
variation des prix entre les points d'approvisionnement et les lieux de vente.
Cette variation est de l'ordre de 25 à 75FCFA par kilogramme. Cela
explique le bénéfice qui revient aux commerçants
après la vente des produits. Mais il faut remarquer que plus la
quantité du produit est grande, plus le bénéfice des
commerçants devient important.
Il est aussi important de souligner la légère
différence de prix allant de 25 francs pour les produits vivriers
à 50 francs pour les produits manufacturés selon que le
marché soit éloigné du centre ville.
La baisse des prix des produits est observée par
moment. Cette baisse est due à l'abondance des produits vivriers sur les
marchés après les récoltes ; alors que la
légère hausse s'explique par la pénurie progressive des
produits agricoles sur les marchés. La hausse considérable des
prix est due à la rareté des produits vivriers sur les
marchés. A cela, il faut ajouter l'éloignement des lieux
d'approvisionnement et l'impraticabilité des voies
d'accès. On retient alors que tous ces facteurs contribuent à la
variation des prix des produits sur les marchés.
3.3- Unité de mesure des produits dans les
marchés ruraux
Dans chaque milieu, les unités de mesures
diffèrent selon les groupes socioculturels. Dans les marchés
ruraux d'Allada, les unités de mesures sont en fonction des habitudes du
milieu et les mesures utilisées se rapportent souvent
au kilogramme. Les mesures les plus utilisées sur ces
marchés sont: le `'Vloka»qui est l'équivalence du demi (1/2)
mesure du kilogramme (kg); le `'Tongolo»qui équivaut à un
kilogramme (1 kg). On utilise aussi le `'Sogho»qui est
l'équivalence de trois kilogramme (3 kg). Ces
unités de mesure ne sont utilisées que pour les produits dont la
vente nécessite la mesure avant de connaître la quantité
(céréales, farine de cossette d'igname...). La photo 11 montre
quelques instruments de mesure utilisés dans les marchés ruraux
d'Allada.
Unité de mesure « Tongolo »
Photo 11: Instruments de mesure
utilisés pour la vente des produits Cliché:
Akiyo R., février 2011
Unité de mesure « Sogho »
44
Cette photo montre plusieurs unités de mesure dont les
plus utilisées sont le `'tongolo» et le `'sôghô».
Très souvent, lorsque la quantité du produit est
45
élevée, on utilise des bassines adaptées
dont les mesures sont connues par les vendeuses.
3.4- Analyse du flux des échanges
Dans la commune d'Allada, la commercialisation des diverses
marchandises s'organise suivant une variété de circuit.
Le circuit le plus simple est celui des produits
manufacturés d'importation tels que les tissus, les boîtes de
conserve, les boissons alcoolisées, les cigarettes ; etc. Tous ces
articles sont envoyés par voie routière sur les marchés
ruraux d'Allada. Le tableau VI présente les lieux d'approvisionnement
des commerçants et la destination des produits
Tableau VI: Lieu d'approvisionnement et
destinaion des produits
Groupes de produits Lieux d'approvisionnement
des
commerçants
|
Destination
|
Manufacturés Cotonou, Lomé (Togo) Populations de la
commune
Vivriers Bohicon, Abomey, Glazoué, Nord-Bénin,
Populations de la commune et
Champs, Fermes et autres marchés celle des communes
voisines ruraux de la commune d'Allada
Artisanat Abomey, Bohicon, dans la commune
d'Allada
|
Populations de la commune
|
Maraîchers et Fruits Dans les communes de Toffo, de
Zè, et Populations de la commune et
d'Allada celle des communes voisines
Produits d'élevage Dans la commune par élevage
Populations de la commune et
celle des communes voisines
Source : Enquête de terrain,
Mars 2011
L'étude de ce tableau révèle que
l'approvisionnement des produits manufacturés se fait dans les centres
urbains et hors du pays ; tandis que l'approvisionnement des autres produits se
fait dans les autres localités du pays.
Le circuit le plus complexe est celui des produits vivriers.
Après la récolte, le paysan peut livrer les produits directement
à la consommation sur le marché, il peut aussi les conserver dans
les greniers en attendant la période de soudure pour les vendre plus
chers et réaliser de gros bénéfices. La figure 10
présente le flux des échanges entre les marchés ruraux
étudiés.
Figure 8: Flux des échanges des produits
entre les marchés ruraux étudiés Source :
Fond topographique IGN (1992), et enquête de terrain
février 2011
46
47
L'analyse de cette figure montre que les échanges des
produits s'effectuent entre les différents marchés ruraux de la
commune. Aussi, certain marchés ont besoin des produits qui proviennent
des autres marchés pour leur fonctionnement. On comprend donc qu'il
existe une relation d'interdépendance d'une part entre les
marchés ruraux et d'autre part entre ces marchés et ceux
urbains.
48
CHAPITRE IV
ROLES SOCIO-ECONOMIQUES ET MESURES DE GESTION DURABLE DES
MARCHES
Le quatrième chapitre identifie les types de
marchés ruraux, étudie l'impacte socio-économique de ces
marchés, aborde les problèmes de gestion et propose des mesures
de gestion durable pour les marchés ruraux de la commune d'Allada.
4.1- Les types de marchés ruraux
Les marchés ruraux de la commune d'Allada peuvent
être rangés en deux (2) catégories : les marchés
ruraux à vocation régionale et les marchés locaux.
Les marchés régionaux sont des grands centres de
distribution au niveau de chaque département. Ils participent largement
au ravitaillement des populations rurales et urbaines en produits de grandes
consommations. Ils jouent pratiquement le rôle de pôle
d'approvisionnement pour d'autres localités au sein du
département de l'Atlantique. Leur influence dépasse donc le cadre
de leur territoire administratif.
Les marchés locaux sont de simples centres commerciaux
destinés au ravitaillement des populations villageoises. Leur rôle
est de faciliter les divers échanges entre les communautés
rurales. Leur influence très limitée dépasse rarement le
cadre de l'arrondissement ou de la commune.
4.1.1- Marchés ruraux et rapport entre ville et
campagne
Il existe un rapport étroit entre les marchés
ruraux d'Allada et les centres urbains qui les entourent. En effet, le
ravitaillement des villes par les marchés ruraux se fait de la
façon suivante: le circuit le plus important met le monde rural en
relation avec le milieu urbain, grâce au fonctionnement des
marchés ruraux. Par voie routière essentiellement, Cotonou envoie
divers produits manufacturés nécessaires à la vie en
campagne. En échange, les villes reçoivent diverses
denrées vivrières par l'intermédiaire des
commerçantes revendeuses. Par elles-
49
50
mêmes, les paysans livrent rarement les produits de
leurs champs aux consommateurs. Il existe toujours des intermédiaires
qui se livrent à des spéculations en tenant compte des
périodes de soudure précédant les futures récoltes.
Ce sont eux qui tirent meilleure partie de l'effort des paysans en
réalisant d'énormes profits. Ils achètent par exemple les
céréales à bon marché après les grandes
récoltes, les conservent un moment pour les revendre plus tard deux ou
trois fois plus chèrs. Ainsi, les produits agricoles suivent plusieurs
étapes avant de passer à la consommation urbaine. De la ferme,
ils transitent par le village ou le marché, puis du marché ils
empruntent la voie routière avant d'atteindre la ville. A titre
indicatif, Sékou et Allada envoient leurs céréales par
voie routière en direction de cotonou.
Pendant les années de mauvaises récoltes,
liées aux aléas climatiques, une partie des denrées
vivrières passe par le chemin inverse; en ce moment, l'approvisionnement
des centres ruraux se fait partiellement à partir des villes. Ainsi, le
riz et le maïs jaune importés ou reçus sous forme de don se
substituent à la production nationale sur les marchés ruraux.
C'est ainsi qu'au mois de Mai, on trouve dans certains marchés de la
commune, du maïs importé en attendant les futures
récoltes.
En dehors de ce circuit à double sens, des campagnes
vers les villes et des centres urbains vers les marchés ruraux, il
existe un autre circuit typiquement villageois qui s'organise entre le
marché de village et les agglomérations rurales environnantes.
4.1.2- Rapport entre marchés ruraux
Les relations qu'entretiennent les marchés ruraux
d'Allada et les campagnes environnantes sont très bonnes. Ainsi, les
jours du marché donnent l'impression d'un jour férié au
village; de nombreuses femmes y arrivent par des sentiers, portant leurs
marchandises sur la tête. Elles sont parfois accueillies par les
revendeuses qui les attendent à des points de vente secondaires
(Alihohi) situés à
quelques distances du marché. Certes, ces femmes des
campagnes sont satisfaites d'avoir vite vendu leurs marchandises, mais le
profit revient surtout aux intermédiaires qui jouent sur la
clientèle consommatrice.
Au niveau de chaque commune, les marchés sont
généralement fréquentés tour à tour par les
mêmes commerçants, en particulier ceux dont les activités
sont fondées sur la commercialisation des produits manufacturés.
C'est cela qui explique le décalage de jour dans la tenue des principaux
marchés de la commune d'Allada. A titre illustratif, le marché
d'Avakpa se tient deux jours avant celui de Sékou, tandis que ce dernier
s'anime à la veille de celui d'Allada. Par ailleurs, dans tous les
marchés ruraux d'Allada, il se développe un artisanat particulier
aux mains des femmes : il s'agit de l'art culinaire à partir des
produits locaux (maïs, manioc, haricot transformé en pâte) ou
importés (riz, macaroni) mis en vente sous forme de plats
cuisinés. Ainsi, en dehors des vendeuses ambulantes, des coins
spécialement aménagés jouent le rôle de
véritables restaurants populaires au sein même du
marché.
4.2- Rôles socio-économiques des
marchés ruraux
4.2.1- Rôles économiques
L'existence des marchés ruraux d'Allada constitue l'un
des facteurs du développement économique et de
l'amélioration des conditions de vie des populations de la commune et de
ses environs.
Les marchés d'étude stimulent la production
agricole et permettent aux paysans des campagnes environnantes d'écouler
leurs produits après les récoltes et de se faire de l'argent. Les
bénéfices réalisés après la vente des
produits, leur permettent d'améliorer les conditions de vie et de
subvenir à leurs besoins. De part leurs activités, les
commerçants réalisent des bénéfices qu'ils
utilisent pour diverses réalisations. La figure 11 présente les
utilités des revenus
51
Figure 9: Utilités des revenus des
commerçants Source : Enquête de
terrain, Mars 2011
La figure 11 montre l'usage que font les commerçants de
leurs revenus. De cette analyse il faut comprendre que les revenus permettent
à la majorité des commerçants de mener une vie de
subsistance. En effet, 67,93% des personnes interrogées estiment
satisfaire les besoins vitaux avec leurs revenus. Les revenus ont aussi permis
aux commerçants de satisfaire certains besoins tels que l'épargne
(44,66%), les cérémonies (31,06%), la construction de maison
(16,5%), l'achat de terre (10,67%) et l'achat de moyens de déplacement
(04,85%). L'étude effectuée révèle alors la
contribution des marchés dans l'épanouissement des
populations.
Grâce à la recette des taxes perçues dans
les marchés, la municipalité renforce son budget. Ces revenus
sont par la suite utilisés afin de financer les travaux
d'aménagement des marchés. Le tableau VII compare le montant des
taxes perçues dans les marchés au budget de la mairie les cinq
dernières années.
Tableau VII: Contribution des taxes au budget de
la mairie
52
Années
|
Taxes perçues dans
les marchés en francs CFA
|
Budget de la mairie en francs CFA
|
Contribution au budget en %
|
2006
|
9 630 311
|
779 305 015
|
1.23
|
2007
|
9 921 095
|
826 954 302
|
1.20
|
2008
|
10 270 264
|
804 700 233
|
1.27
|
2009
|
10 832 913
|
861 992 102
|
1.25
|
2010
|
11 360 208
|
903 801 317
|
1.26
|
Total
|
52 014 791
|
4 176 752 969
|
6.21
|
Source : Mairie Allada, Mars
2011
L'analyse de ces revenus permet de constater que les recettes
sont en croissance et ont contribué au cours des cinq dernières
années à 6.21% au renforcement du budget de la
municipalité.
En définitive, la présence des infrastructures
marchandes est importante pour le développement de la commune car elle
contribue non seulement à la réduction de la pauvreté, du
chômage (création d'empois), mais aussi à
l'aménagement des infrastructures communales grâce aux
différentes taxes que paient les usagers.
4.2.2- Brassages socio-ethniques
Au sein des acteurs de ces marchés, on rencontre
plusieurs ethnies tels que : les Aïzo, les Fon, les Yoruba, les Goun, etc.
Le tableau VIII présente les ethnies rencontrées dans les
marchés.
Tableau VIII: Proportions des groupes locaux par
marché
Ethnies Marchés
|
Fon
|
Goun
|
Mahi
|
Nago
|
Adja
|
Cotafon
|
Aïzo
|
Yoruba
|
Autres
|
Total en %
|
Allada
|
35
|
4
|
4
|
4
|
4
|
0
|
38
|
8
|
3
|
100
|
Avakpa
|
29,16
|
0
|
8,33
|
0
|
8,33
|
8,33
|
41,69
|
4,16
|
0
|
100
|
Sékou
|
50
|
4
|
4
|
0
|
8
|
0
|
28
|
4
|
2
|
100
|
Lon-Agonmè
|
8 ,33
|
16,67
|
0
|
0
|
0
|
0
|
75
|
0
|
0
|
100
|
Dessa
|
41,17
|
11,17
|
0
|
0
|
0
|
0
|
41,17
|
5,89
|
0
|
100
|
Source : Mairie Allada et
enquête de terrain, Mars 2011
L'analyse de ce tableau, permet de constater que les Aïzo
sont plus représentés dans tous les marchés. A la suite
des Aizo viennent dans l'ordre décroissant les Fons, les Goun, les
Yoruba, les Adjà, les Mahi les Cotafon, les autres (constitués
des nigériens, maliens, nigérians) et les Nago. Les
marchés constituent alors des lieux de brassage inter- ethnique. De ce
brassage, il ressort des termes spécifiques par lesquels clients et
vendeurs s'interpellent (Dadjè : terme Adjà utilisé pour
appeler les commerçants Adjà ; Iya : terme yoruba utilisé
dans le même contexte), etc.
Outre le brassage inter- ethnique, les marchés
apparaissent également comme des lieux où se complètent
cultures et coutumes. Ainsi, au sein des marchés ruraux
étudiés, chaque groupe ethnique étranger, s'adapte
à la vie communautaire en fondant ses activités commerciales sur
les besoins du milieu. Les Nago par exemple sont spécialisés dans
la vente d'ignames et de cossettes mettant ainsi les populations autochtones en
relation avec les habitudes alimentaires des collines.
De même, de cette cohabitation inter- ethnique, naissent
des liens de famille tels que les mariages aïzo- adjà, yoruba- fon
etc.
Dans le domaine culturel, il existe dans presque tous les
marchés ruraux de la commune une divinité protectrice du
marché et de ses commerçants dont le chef du marché est
souvent le garant. C'est lui qui, avec les chefs traditionnels du
53 53
54
milieu organise des cérémonies pour ces
divinités ; la périodicité des cérémonies
varie selon le milieu. Mais avec l'émergence du christianisme dans les
milieux ruraux, il est remarqué une forte négligence des
divinités érigées dans les marchés
d'étude.
4.3- Problèmes de gestion des
marchés
4.3.1- Difficultés rencontrés par les
gestionnaires des marchés
Les problèmes rencontrés par les agents de
collectivités locales dans la gestion des marchés d'Allada sont
de plusieurs ordres. D'abord, la mairie éprouve beaucoup de
difficultés à faire des statistiques sur les marchés
ruraux concernant la clientèle ou le volume de marchandises
commercialisées. Toute entreprise dans ce sens pose de grands
problèmes et il est vraiment difficile de déterminer avec
précision le nombre de ceux qui viennent vendre ou acheter, compte tenu
du caractère très libre des activités et de la
mobilité des gens. Par ailleurs, il est difficile de donner une
réelle appréciation concernant les chiffres d'affaires des
commerçants; car il existe sur les marchés un grand nombre de
vendeurs ambulants non contrôlables dont la valeur globale des
marchandises ne dépasse guère 3000 francs. Ainsi, les vendeuses
de tissus ou de produits manufacturés sur étalage n'acceptent
jamais de donner la valeur globale de leurs articles, alors que cette
catégorie de commerçants manipule en moyenne divers articles dont
la valeur totale se situe généralement entre 500.000 francs et
1.000.000 de francs CFA. Enfin, selon les agents de la mairie, il se pose
également des problèmes dans la perception des taxes car certains
commerçants n'aiment pas payer et il arrive parfois qu'on les y oblige.
D'autres par contre échappent au payement de ces taxes en changeant
régulièrement de place dans le marché. Mais la plus grande
perte est observée au niveau des vendeurs à la sauvette qui, du
fait de leur mobilité, ne payent pas souvent de taxes alors qu'ils sont
nombreux dans les marchés.
55
4.3.2- Difficultés rencontrés par les
usagers des marchés
Les usagers des marchés ruraux d'Allada sont eux aussi
confrontés à plusieurs problèmes. En effet, il existe dans
ces marchés des problèmes de circulation dus à l'afflux
massif de petits et moyens détaillants installés sur les
étals occupant les allées des marchés. Ainsi, un grand
nombre de vendeurs s'installent à l'air libre dans les allées ce
qui rend la circulation difficile et donne l'impression d'un grand
désordre.
De plus, la plupart des marchés ruraux de la commune
souffrent d'un manque d'infrastructures adéquates. Dans ces
marchés, il n'existe pas de magasin de stockage comme dans les grands
marchés urbains. Les vendeurs sont obligés de rentrer chez eux en
fin de journée avec le reste des produits non vendus, le stockage est
domestique en attendant le prochain marché. Les quelques hangars en
feuilles de tôle ou en paille sont généralement
insuffisants et certains commerçants sont livrés à
eux-mêmes. Ils sont obligés de construire des apatams avec des
tôles de récupération pour se protéger contre le
soleil et la pluie. Il n'est donc pas rare de constater qu'après une
pluie, les marchés sont inondés et deviennent inaccessibles. Les
zones en plein air réservées à la commercialisation des
produits en vrac (maraîchers, condiments...) ou à la vente des
animaux, souffrent d'un manque d'entretien et elles sont
particulièrement repoussantes les jours de pluie; ceci est due au fait
qu'il n'existe pas d'organisme officiel chargé de la gestion des
déchets dans les marchés ruraux de la commune.
Paradoxalement, un marché a été
entièrement construit à Hinvi par la coopération
Bénino-Japonaise mais n'a jamais été occupé par les
commerçants (photo 12) car ils estiment qu'il est trop proche du grand
marché céréalier de Houègbo (commune de Toffo) et
n'est pas prédestiné à un meilleur avenir.
Photo 12: Marché moderne de Hinvi
abandonné
56
Cliché: Akiyo R.,
février 2011
Cette photo montre un marché bien construit, mais
inexploité. Cela explique la mauvaise orientation des projets et
justifie le fait que les populations ne soient pas associées aux
instances de prises de décisions.
En dehors de ces difficultés, certains
commerçants estiment que les taxes payées dans les marchés
sont trop chères, et proposent que celles-ci soient revues à la
baisse (ramener le ticket de 50 francs à 25 francs et celui de 100
francs à 50 francs).
Par ailleurs, les routes et pistes en terre de barre
conduisant dans les marchés ou dans les villages environnants à
partir des voies bitumées sont généralement impraticables,
parce que mal entretenues (photo 13). L'usager perd plus de temps à
parcourir une piste de 15 km (Allada-Avakpa) pendant la saison des pluies que
lorsqu'il circule sur une route bitumé de 25 km (Calavi-Sékou).
Ainsi, à cause du mauvais état des voies et tous les risques
d'accident qu'ils courent, les chauffeurs augmentent les prix de transport. Au
vue de cela, les commerçants préfèrent fréquenter
d'autres marchés plus accessibles.
A toutes ces difficultés viennent s'ajouter celles des
moyens de transport qui sont pour la plupart dans un état
vétuste, ce qui crée régulièrement des pannes sur
les voies. Cette situation oblige les chauffeurs non seulement à
surcharger mais à faire partager aux commerçants les mêmes
véhicules que les produits
57
achetés (photo 14). Ceux-ci n'ont pas souvent le choix
et sont obligés de prendre ces véhicules marchands à leurs
risques et périls.
Photo 13: Véhicule marchand sur une piste
Photo 14: Véhicule marchand en
un jour de marché. surcharge un jour de marché.
Cliché: Akiyo R.,
février 2011
Ces photos montrent des véhicules marchands
surchargés. Cela explique les difficultés auxquelles les
commerçants sont confrontés dans le transport des personnes et
des marchandises entre les marchés ruraux.
Tous ces facteurs ont un impact négatif sur le
fonctionnement et le rôle des marchés ruraux. Pour minimiser ces
impacts et maximiser les effets positifs, les différents acteurs ont
apporté / proposé certaines solutions qui méritent
d'être renforcées.
4.4- Mesures de gestion durable des
marchés
Face aux insuffisances observées dans la gestion et le
fonctionnement des marchés ruraux, des mesures sont proposées
afin de réduire les différents problèmes auxquels ces
lieux d'échange sont confrontés.
4.4.1- Mesures proposées par les usagers des
marchés
Suite aux nombreuses difficultés qu'ils rencontrent
dans les marchés, les usagers ont adressé des requêtes aux
autorités locales. Celles-ci sont restées sans réponse.
58
59
En ce qui concerne les transporteurs, ils proposent la
construction de parc automobile avec quelques hangars pour se reposer aux
heures de pose, l'entretien régulier des routes et pistes conduisant
dans les marchés.
Quant aux commerçants, ils suggèrent la
construction de hangars modernes et de magasins de stockages, la construction
de toilette publique, la mise en place d'une structure chargée de la
gestion des déchets, la construction de forages d'eaux et
l'électrification des principaux marchés. Ils demandent aussi aux
autorités communales d'intervenir auprès des institutions
financières du milieu afin que l'accès aux crédits soit
plus facile car 44,66% des commerçants enquêtés affirment
recourir aux institutions de micro-finance.
4.4.2- Mesures proposées par les gestionnaires des
marchés
Les autorités locales dans le souci de redynamiser les
marchés ruraux ont mis en place un comité de réflexion. A
la suite des travaux de ce comité, une feuille de route a
été dégagée. Dans un premier temps, ils ont
jugé nécessaire de mettre en oeuvre les actions suivantes:
- Le désengorgement et l'évacuation des
allées dans les marchés;
- la sensibilisation des usagers et des riverains sur la gestion
des déchets; - le recrutement d'une ONG qui sera chargé du
balayage et de la collecte des déchets à la veille et
après chaque tenu de marché;
- la construction de hangars modernes dans tous les
marchés de la commune;
- l'élargissement et l'entretien régulier des
pistes conduisant dans les marchés;
Les actions correctives à mettre en oeuvre dans un
second temps pour une meilleure gestion des marchés se rapportent
essentiellement au secteur financier. Il s'agit de:
- rehausser les taxes perçues à chaque tenu de
marché afin d'améliorer les recettes ;
- sensibiliser les vendeurs retissant à s'acquitter des
taxes pour permettre l'installation d'infrastructures modernes dans les
marchés ;
- percevoir une souscription mensuelle, semestrielle ou
annuelle chez les occupants des hangars modernes;
- bayer les espaces libre aux abords des marchés
à des particuliers pour qu'ils les valorisent;
- ré octroyer les places inoccupés dans les
marchés.
Voilà le bilan des mesures de bonne gestion
proposées par les acteurs des marchés. Il est souhaitable que les
actions déjà entreprises et celles proposées dans ce
travail se poursuivent et se concrétisent sur le terrain.
Le modèle présentant les faiblesses, les forces
et opportunités, les menaces et les stratégies pour une meilleure
gestion des marchés est illustré sur la figure 10.
-Inexistence hangars modernes et de magasins de stockage
-Incivisme des usagers des marchés
-Marché moderne non fréquenté
-Situation géographique des marchés -Prix des
produits abordable -Existence de mains d'oeuvre
-Augmentation des revenus des acteurs des marchés
-Existence de la clientèle -Brassage interethnique -Satisfaction des
besoins vitaux
-Perte de revenus des acteurs des marchés
-Absence d'entretien des routes et pistes
- Mauvaise orientation des projets de développement
marchand
Définition de stratégies
-Construction de magasins et de hangars -Entretien
périodique des routes et pistes -Assainissement des marchés
-Renforcement du contrôle de la mairie
Facteurs internes
Facteurs externes
Faiblesses
Forces
Opportunités
Menaces
60
Figure 10: Modèle d'analyse du
rôle socio-économique des marchés ruraux à l'aide de
SWOT Source : Enquête de terrain, 2011
Ce modèle a permis d'identifier le fonctionnement et le
mode de gestion des marchés puis d'analyser le rôle
socio-économique qui en découle. Il a également permis de
proposer des stratégies pour une mesure de gestion durable des
marchés. Pour y parvenir, le concours et l'implication de tous les
acteurs s'avèrent indispensables.
61
Conclusion
La présente étude est une contribution à
une meilleure connaissance du rôle socio-économique des
marchés ruraux dans la commune d'Allada.
Les investigations sur le terrain et l'analyse des
résultats ont permis de relever les principaux produits
commercialisés dans les marchés tels que les produits
manufacturés, vivriers, maraîchers et fruits, d'élevage et
artisanaux ainsi que les mets cuits. L'approvisionnement des produits se fait
dans les localités du pays et même dans les pays voisins.
L'existence des marchés permet aux populations
villageoises de mettre en valeur les produits agricoles et d'obtenir des
produits manufacturés. Ainsi, les acteurs des marchés sont
notamment les vendeurs, les acheteurs, les prestataires de services. De plus,
la structure des marchés et la performance des fonctions de
commercialisation ont des effets significatifs sur les prix des produits, la
vie des populations et sur le développement de la commune.
Mais le mauvais état des routes et pistes qui
conduisent dans les marchés, la quasi inexistence de hangars modernes,
l'inondation pendant la saison des pluies, l'absence d'eau potable et de
toilette ainsi que l'insalubrité qui caractérise certains
marchés sont autant de problèmes auxquels ils sont
confrontés.
Toutefois, l'existence de ces marchés contribue non
seulement à la réduction de la pauvreté mais aussi
à la création d'emplois et de richesses pour la commune
grâce aux différentes taxes que payent les commerçants.
Elle contribue également au bien-être des populations compte tenu
du coût abordable des produits et de la proximité des lieux
d'échanges.
Face aux difficultés rencontrés dans la gestion des
marchés ruraux de la
62
Commune d'Allada, des mesures se résumant à
l'entretient périodique des voies de communication, la construction de
hangars modernes, la création d'une structure qui sera chargée
d'assainir les marchés, ont été proposées.
Il est donc important de mettre l'accent sur la contribution
de la commercialisation des produits vivriers à l'amélioration
des revenus des femmes, l'implication des populations dans les projets de
construction des équipements marchand afin de garantir aux
marchés ruraux du milieu un grand rayonnement et de pouvoir jouer le
rôle socioéconomique pour lequel ils sont destinés.
63
Références bibliographiques
1. Adam, S. et Boko M. (1993) : Le
Bénin. Edicef 93, Rue Jeanne d'ARC 75013 Paris, 97 p.
2. Adambiokou, J. (1989) : Le marché
de Lokossa et l'approvisionnement de la ville en produits vivriers.
Mémoire de maîtrise de géographie, UNB, 98 p.
3. Adda, Y.L. (1991) : Rôle du
marché Dantokpa dans la commercialisation des produits vivriers à
Cotonou, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC,
Bénin, 108 p.
4. Adjanohouri, D. (1993) : Rôle du
marché de LOBOGO dans l'approvisionnement de la sous-préfecture
de BOPA. Mémoire de maîtrise de géographie, UAC,
Bénin, FLASH, 110 p.
5. Adjobo, P. (2011) : Gestion des graines
de coton: effets environnementaux et socio-économiques dans la ville de
Bohicon. Mémoire de maîtrise de géographie, UAC,
Bénin, FLASH, 71 p.
6. Afrique conseil (2006) : Monographie de
la Commune de Allada, 37 p.
7. Agossou, H. (1996) : Approvisionnement en
eau potable des populations de la sous-préfecture d'Allada,
Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 120
p.
8. Akpo, M.A. (2009) : Mobilisation des
ressources financières : contraintes et perspectives pour le
développement de la commune de Djakotomey, Mémoire de
maîtrise ES-Sciences économiques, UAC, Bénin, 100 p.
9. Alokpon, C.A. (2000) : Production et
commercialisation des denrées vivrières en pays Agonlin,
Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 92
p.
10. Alterman, R. (1971) : Le marché
commun: histoire et grands problèmes. Edition universitaires, Paris, 207
p.
11. Ambarka, I. (2002) : Etude des ouvrages
de stockage de type traditionnel des produits vivriers dans le
département de la Donga. Mémoire d'Ingénieur Agronome,
FSA-UAC, 108 p.
12. Azonsi, A.A.B. (2006) : La production
agricole vivrière et sa commercialisation dans l'ouest de la commune de
Savalou, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC,
Bénin, 89 p.
13.
64
65
Bangbola, J.D. (1998) : La distribution des
produits vivriers dans le département de l'Ouémé: cas des
sous-préfectures de Pobé et d'Adja-Ouèrè,
Mémoire de maîtrise de géographie, UNB, 151 p.
14. Biaou, C.F. (1987) : Etude des
marchés ruraux d'Azové, Dogbo et Klémé dans le Nord
de la province du Mono, Mémoire d'Ingénieur Agronome, FSA-UNB,
175 p.
15. Boko, M et Ogouwalé, E. (2007) :
Elément d'approche méthodologique en géographie
et science de l'environnement et structure de rédaction des travaux
d'étude et de recherche, LECREDE, UAC, 104 p.
16. Boko, M. et Ogouwalé, E. (2005) :
Les modèles en Géographie, LECRED, UAC, 49 p.
17. Briand J.L.B. (1971) : Géographie
des marchés et du commerce en détail .Collection U2 Armand Colin,
Paris, 254 p.
18. Cabanne, C. (1992) : Lexique de
géographie humaine et économique.2ème édition,
Paris, Dalloz, 449 p.
19. CeRPA / D (2001-2006) : Rapports des
campagnes agricoles des années 20012006, 36 p.
20. Chabi, H.F. (2009) : Circuit et
organisation de l'approvisionnement en produits vivriers de la ville de
Natitingou, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, 90
p.
21. Claval, P. (1969) : Géographie
générale des marchés.2ème édition, Paris,
les belles lettres, 359 p.
22. Codjo, P. (2000) : Rôle du
marché d'Ifangni dans la promotion des cultures vivrières dans la
sous-préfecture d'Ifangni, Mémoire de maîtrise de
géographie, UAC, Bénin, 94 p.
23. CRET. (1970) : L'aménagement de
marchés ruraux en Afrique; 54 p.
24. Dangou, F. (1986) : Le marché de
Djougou et son impact sur le développement de la ville, Mémoire
de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 105 p.
25. Derruau, M. (1991) : Géographie
humaine, 4ème édition refondue, Paris, Armand colin, 465 p.
26. Enagnon, G.A. (2008) : Analyse des
stratégies de commercialisation et d'approvisionnement de maïs et
de soja dans la commune de Zogbodomey et Agbagnizoun, Mémoire
d'Ingénieur Agronome, FSA-UAC, 92 p.
27. Fagnon, Z. (1999) : Place du
réseau de transport dans l'approvisionnement en produits agricoles de la
région du sud de l'Ouémé, Mémoire de maîtrise
de géographie, UAC, Bénin; 97 p.
28. FAO (2008) : Vers un marché
commun Africain pour les produits agricoles. Par Suffyan, K et Al , 231 p.
29. Furnis, Y. (1974) : Les études
des marchés: Les techniques d'enquêtes, questionnaires, sondages,
contrôle des résultats. DUOD Entreprise, Bordas, Paris, 157 p.
30. Guera K.M. et Bruntrup M. (1986) : Les
systèmes de collecte et la formation des prix des produits vivriers : Le
cas du département du Borgou, Nord-Bénin. Projet F2/2 UNIHO/DRA,
37 p.
31. Hedokingbe, I. (2000) : La pression
démographique et ses implications socio-économiques dans la sous
préfecture d'Adjara, d'Akpro Missérété et
d'Avrankou, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC,
Bénin, 89 p.
32. Hinvi, C. (1999) : Les marchés de
Ouidah: Spécificité et fonctionnement, Mémoire de
maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 110 p.
33. Igue J. (1991) : Etude sur la
sécurité alimentaire au Bénin N° Secteur privé
et marchés vivrier, ONC, Bénin, 101 p.
34. Igue, J. et Soule, B.G. (1999) :
L'état-entrepôt au Bénin, commerce informel ou
solution à la crise, Paris Karthala, 207 p.
35. INSAE (2003) : Troisième
Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH3),
Cotonou, Bénin, 11 p.
36. Madougou, S.A.R. (2006) : Le
marché de Malanville et les flux commerciaux d'échanges de
marchandises au Bénin et dans la sous région Ouest-Africaine,
Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 102
p.
37. Metowanou, N. (1986) : Le marché
d'Adjarra : étude géographique, Mémoire de maîtrise
de géographie, UAC, Bénin, 109 p.
38. Moussa, G. (2007) : Contribution de la
commercialisation des produits vivriers à l'amélioration des
revenus des femmes à Boucca, Mémoire de maîtrise de
géographie, UAC, Bénin, 91 p.
39.
66
N'bessa, B. (1983) : Les activités
commerciales dans les marchés ruraux du Sud-Bénin, Projet
PUB-Cotonou, 55 p.
40. N'bessa, B. (1984) : Le marché
Dantokpa, Projet PUB-Bénin, 81 p.
41. Natta, N.K.J. (2001) : Atouts
contraintes et perspectives du développement de la ville de Natitingou,
Mémoire de DESS en population et dynamique urbaines, CEFORP, UAC, 60
p.
42. PDC (2005) : Le Plan de
Développement Communal (PDC), (2005-2009) d'Allada, Bénin,
Version finale, 113 p.
43. Pierre, B.D. (2003) : Les villes dans le
monde, 2ème édition mise à jour, Paris, Armand Colin, 95
p.
44. SDAC (2010) : Le Schéma Directeur
d'Aménagement de la Commune d'Allada, 78 P.
45. Sidi, C.M. et Assouma, M. Y. (2007) :
Les marchés urbains à Parakou: Impacts sur la vie
sociale et économique de la population, Mémoire de maîtrise
de géographie, UAC, Bénin, 81 p.
46. Tamimou, S. (2003) : Production et
commercialisation des produits vivriers dans la commune de
Ouassa-Péhounco, Mémoire de maîtrise de géographie,
UAC, Bénin, 107 p.
47. Tassou, Z.F. (2004) :
Libéralisation des marchés agricoles et coordination des
échanges de produits vivriers. Le rôle des associations de
commerçants au Bénin, Thèse de Doctorat en
Agroéconomie ; Ecole Nationale Agronomique de Montpelier, 359 p.
48. Vennetier, P. (1991) : Les villes
d'Afrique tropicale, 2ème édition, Paris, Masson, 244 p.
49. Wageningen, B.F. (1987) :
Commercialisation et commerce des produits vivriers: Circuits et
activités sur le plateau Adja du Bénin. Projet de
coopération Universitaire, Bénin-Néerlandaises,
UNB-L.U.W.S.V.R, 116 p.
50. Zoumenou, A. (2008) : Production,
transport et commercialisation des produits vivriers en milieu rural: Cas de la
commune de Dogbo, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC,
Bénin, 112 p.
67
Liste des tableaux
Tableau I: Statistique de l'échantillonnage des
vendeurs 18
Tableau II: Périodicité,
importance et état des marchés 27
Tableau III: Nombre de vendeurs par marché 36
Tableau IV: Nombre d'acheteurs par marché 37
Tableau V: Variation moyenne des prix de quelques produits
suivant leurs origines 43
Tableau VI: Lieu d'approvisionnement et destinaion des
produits 45
Tableau VII: Contribution des taxes au budget de la mairie
52
Tableau VIII: Proportions des groupes locaux par marché
53
Tableau IX: Variation du prix de quelques produits vivriers
par marché 73
Tableau X: Mercuriale des produits recueillis dans le
marché st Michel d'Allada au cours de
l'année 2010 74
Liste des figures
Figure 1: Situation géographique de la commune d'Allada
dans le Bénin et dans le
département de l'Atlantique 8
Figure 2: Situation géographique des marchés
dans la commune d' 'Allada 29
Figure 3: Raison d'achat des produits 37
Figure 4: Raison de fréquentation des marchés
38
Figure 5: Variation des prix de quelques produits vivriers au
marché d'Allada 41
Figure 6: Variation des prix de quelques produits
maraîchers au marché d'Allada 41
Figure 7: Variation des prix de quelques oléagineux au
marché d'Allada 42
Figure 8: Flux des échanges des produits entre les
marchés ruraux étudiés 46
Figure 9: Utilités des revenus des commerçants
51
Figure 10: Modèle d'analyse du rôle
socio-économique des marchés ruraux à l'aide de SWOT
60
Liste des photos
Photo 1: Produits manufacturés sur étalage dans
le marché de Sékou 30
.Photo 2: Produits pharmaceutiques informels sur
étalage dans le marché d'Allada ..30
Photo 3: Site de vente de poisson au marché d'Allada
31
Photo 4: Gari et maïs exposés au marché de
Dessa .31
Photo 5: Haricot, riz et sorgho exposés au
marché de Lon-Agonmè 31
Photo 6: Produits maraîchers en vente au marché
d'Avakpa 32
Photo 7: Ananas et papaye en vente au marché de
Sékou 32
Photo 8: Site de vente de bétail au marché
d'Avakpa 33
Photo 9: Vendeuse de met cuit au marché de
Lon-Agonmè 34
Photo 10: Percepteur de taxe (homme portant un sac) dans le
marché d'Avakpa 39
Photo 11: Instruments de mesure utilisés pour la vente
des produits 44
Photo 12: Marché moderne inhabité à Hinvi
56
Photo 13: Véhicule marchand surchargé en
difficulté sur une piste 57
Photo 14: Véhicule marchand en surcharge un jour de
marché. 57
68
ANNEXES
69
Annexe 1 : Questionnaires de collecte des
données
QUESTIONNAIRE N°1
AUX PERSONNES RESSOURCES
*Histoire et aspects culturels du marché
-Depuis quand connaissez-vous ce marché ?
-En quelle année est créé ce marché?
-Dans quelle contexte a-t'il été crée?
-Comment expliquez-vous le nom attribué au marché ?
-Comment le marché a-t'il évolué? (place du
marché et agrandissement)
-Le marché a-t'il une divinité protectrice?
Si oui, quel lien y a-t-il entre cette divinité et le
commerce dans le marché ?.....
-Ya-t'il des cérémonies organisées à
l'intention de cette divinité?
Si oui, de quelle périodicité sont-elles?
-Qui dirige ces cérémonies?
70
QUESTIONNAIRE N°2
AUX GESTIONNAIRES DES MARCHES
-Quelle est votre rôle dans la gestion du marché 9
-Comment les places sont-elles attribuées dans le
marché 9
-Percevez-vous des taxes dans le marché 9
Si oui, combien par taxe 9 ..Fcfa.
Si non, pourquoi 9
-Les taxes perçues sont-elles les mêmes chez tous
les
commerçants 9
Si non, comment fixez-vous ces taxes 9
-Suivant quelle période percevez-vous les taxes 9
-A chaque perception, quelle est votre recette 9 .Fcfa.
- Etes-vous satisfait de vos revenus 9
Si non, que faites-vous pour améliorer vos recettes 9
-A quoi servent les recettes des taxes perçues dans les
marchés 9
-Avez-vous des projets d'aménagement du marché 9
71
QUESTIONNAIRE N°3
AUX COMMERCANTS DU MARCHE (vendeurs et
acheteurs)
-Depuis quand fréquentez-vous ce marché ?
-Fréquentez-vous aussi un autre marché ?
Pourquoi ?
-Quelle distance parcourez-vous pour vous rendre au
marché?
-Où faites-vous vos approvisionnements ?
-Comment se fait le transport des marchandises ? -Les femmes
ont-elles les mêmes privilèges que les hommes dans
l'attribution
des places ? -Comment les places vous sont-elles
attribuées dans le
marché ?
-Avez-vous des clients hors de la commune ?
*Importances économiques
-Le transport vous coute-il cher ?
-Combien approximativement ? Fcfa.
-Les produits sont-ils au même prix durant toute
l'année ?
Si non, comment varient-ils ? .
-Quelle est votre recette à chaque tenue du marché
? Fcfa. -Etes-vous satisfait de ce revenu?
Si non, que faites-vous pour améliorer vos recettes ?
-Que faites-vous de vos revenus ?
-Quelles sont les devises, taxes que vous payez dans les
marchés ? ..
-Quel jugement portez-vous sur ces taxes ?
*Les insuffisances du marché
-Comment jugez-vous l'état actuel du marché ?
72
-Selon vous, que font les autorités en charge du
marché pour son
entretien ? . -Y-a-t-il des associations de femmes dans le
marché?
Si oui, quels rôles jouent-elles dans le marché?
-Quel genre d'amélioration attendez-vous du marché
?
-Y-a-t'il d'autres insuffisances du marché que vous
connaissez ?
-Avez-vous un message particulier à l'endroit des
autorités de la commune et
les populations riveraines du marché ?
73
Annexe 2 : Quelques résidus d'analyses
Tableau IX: Variation du prix de quelques
produits vivriers par marché
Produits Marchés
|
Mais
|
Haricot
|
Riz
|
Sorgho
|
Voandzou
|
Gari
|
Tapioca
|
Tomate
|
Allada
|
200
|
350
|
325
|
250
|
400
|
150
|
350
|
650
|
Sékou
|
200
|
400
|
325
|
300
|
350
|
175
|
325
|
700
|
Avakpa
|
200
|
375
|
325
|
300
|
400
|
150
|
325
|
700
|
Lon-Agonmè
|
200
|
375
|
325
|
300
|
400
|
150
|
325
|
700
|
Déssa
|
200
|
350
|
325
|
250
|
400
|
150
|
350
|
650
|
Source : Enquête de terrain,
Mars 2011
74
Tableau X: Mercuriale des produits recueillis
dans le marché st Michel d'Allada au cours de l'année 2010
Mois Produits
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Maïs
|
150
|
150
|
200
|
175
|
175
|
150
|
150
|
175
|
150
|
150
|
175
|
150
|
Haricot
|
350
|
350
|
350
|
350
|
400
|
450
|
425
|
500
|
450
|
450
|
375
|
375
|
Riz-local
|
325
|
325
|
325
|
325
|
350
|
350
|
350
|
325
|
325
|
325
|
350
|
350
|
Sorgho
|
375
|
350
|
250
|
250
|
250
|
300
|
350
|
350
|
350
|
300
|
300
|
300
|
Voandzou
|
400
|
400
|
400
|
375
|
450
|
650
|
600
|
450
|
450
|
450
|
450
|
400
|
Gari
|
200
|
200
|
150
|
175
|
175
|
175
|
150
|
175
|
175
|
175
|
150
|
150
|
Tapioca
|
350
|
375
|
350
|
350
|
350
|
350
|
325
|
350
|
350
|
325
|
325
|
300
|
Arachide
|
425
|
350
|
500
|
500
|
400
|
350
|
450
|
450
|
460
|
450
|
475
|
450
|
Tomate fraîche
|
200
|
200
|
700
|
1000
|
1200
|
650
|
175
|
150
|
175
|
300
|
450
|
350
|
Piment frais
|
350
|
525
|
700
|
1300
|
1200
|
600
|
500
|
450
|
350
|
250
|
650
|
650
|
Gombo
|
150
|
175
|
375
|
300
|
300
|
300
|
325
|
200
|
200
|
250
|
200
|
250
|
Oignon
|
250
|
375
|
800
|
800
|
900
|
650
|
750
|
950
|
975
|
1200
|
950
|
1500
|
Ananas
|
50
|
70
|
100
|
100
|
100
|
100
|
75
|
125
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Huile d'arachide
|
800
|
800
|
800
|
900
|
900
|
900
|
900
|
850
|
850
|
950
|
850
|
1000
|
Huile de palme
|
450
|
400
|
450
|
325
|
375
|
500
|
525
|
650
|
525
|
650
|
950
|
800
|
Source: CeCPA, Mars 2011
75
Table des matières
Sommaire
|
1
|
Dédicace
|
...2
|
Sigles et acronymes
|
.3
|
Remerciements
|
4
|
Résumé
|
.5
|
Introduction
|
6
|
CHAPITRE I : Cadre théorique de l'étude
et démarche méthodologique de
recherche
|
.9
|
1.1- Cadre théorique de l'étude
|
9
|
1.1.1- Revue de littérature
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9
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1.1.2- Clarification des concepts
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11
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1.1.3- Problématique
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..13
|
1.1.3.1- Justification du sujet
|
..13
|
1.1.3.2- Hypothèses de travail
|
14
|
1.1.3.3- Objectifs de recherche
|
15
|
1.2- Démarche méthodologique de recherche
|
15
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1.2.1- Données utilisées et leur source
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15
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1.2.2- Collecte des données sur le terrain
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16
|
1.2.2.1- Recherche documentaire
|
16
|
1.2.2.2- Travaux de terrain
|
.16
|
1.2.2.2.1- Outils de collecte
|
16
|
1.2.2.2.2- Echantillonnage
|
..17
|
1.2.2.2.3- Technique de collecte des données
|
17
|
1.2.3- Traitement des données
|
18
|
1.2.4- Analyse des résultats
|
19
|
CHAPITRE II : Fondements naturel et humain et principaux
marchés
ruraux
|
20
|
2.1 : Composantes biophysiques
|
20
|
2.1.1- Géomorphologie
|
20
|
2.1.2- Climat et hydrographie
|
.20
|
2.2 : Facteurs socio-économiques de l'animation des
marchés
|
..21
|
2.2.1- Données démographiques
|
21
|
2.2.2- Activités socio-économiques
|
22
|
2.2.2.1- L'agriculture, l'élevage et la pêche
|
22
|
2.2.2.2- Artisanat et autres activités
|
22
|
2.3 : Principaux marchés ruraux d'Allada
|
..23
|
2.3.1- Le marché st Michel d'Allada
|
..23
|
2.3.2- Le marché d'Avakpa
|
24
|
2.3.3- Le marché de Sékou
|
.25
|
2.3.4- Le marché Oudomè de Lon-agonmin
|
..26
|
2.3.5- Le marché de Dessa
|
.27
|
2.4 - Inventaire des produits commercialisés dans les
marchés
|
.30
|
2.4.1- Produits manufacturés
|
..30
|
2.4.2- Produits vivriers
|
31
|
2.4.3- Produits maraîchers et fruits
|
.32
|
2.4.4- Produits d'élevage et artisanaux
|
33
|
2.4.5- Mets cuits et autres produits
|
.33
|
CHAPITRE III : Fonctionnement du flux des
échanges entre les marchés
76
ruraux
|
35
|
3.1 - Types d'acteurs rencontrés dans les marchés
|
.35
|
3.1.1- Les vendeurs
|
.35
|
3.1.2- Les acheteurs
|
36
|
3.1.3- Les prestataires de services
|
..39
|
3.1.4- Gestion des marchés
|
.39
|
3.2 - Variation des prix dans les marchés ruraux
|
40
|
3.3 : Unité de mesure des produits dans les
marchés ruraux
|
..44
|
3.4 : Analyse du flux des échanges
|
45
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77
CHAPITRE IV : Impacts socio-économique et
mesures de gestion durable
des marchés
|
48
|
4.1- Les type de marchés ruraux
|
.48
|
4.1.1- Marchés ruraux et rapport entre ville et campagne
|
..48
|
4.1.2- Rapport entre marchés ruraux
|
..49
|
4.2- Impacts socio-économiques des marchés ruraux
|
50
|
4.2.1- Impacts économiques
|
50
|
4.2.2- Brassage socio-ethnique
|
52
|
4.3- Problèmes de gestion des marchés
|
..54
|
4.3.1- Difficultés rencontrés par les gestionnaires
des marchés
|
.54
|
4.3.2- Difficultés rencontrés par les usagers des
marchés
|
..55
|
4.4- Mesures de gestion durable des marchés
|
57
|
4.4.1- Mesures proposées par les usagers
|
..57
|
4.4.2- Mesures proposées par les gestionnaires des
marchés
|
.58
|
Conclusion
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61
|
Références Bibliographies
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63
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Liste des tableaux
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.67
|
Liste des figures
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67
|
Liste des photos
|
.67
|
Annexe
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68
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Table des matières
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75
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