République Démocratique du
Congo
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE OFFICIELLE DE
BUKAVU
UOB
B.P. 570/BUKAVU
Faculté des Sciences Sociales, Politiques et
Administratives Département des Relations Internationales
PROBLEMES DE RAPATRIEMENT DES REFUGIES EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Travail présenté en vue de l'obtention de
diplôme de graduat en Relations internationales
Présenté par : AGANZE NKALIRWA Paulin
Encadré par : SHUKURU BATACHOKA Chef des travaux
ANNEE ACADEMIQUE 2015-2016
Epigraphe :
«Tu ne livreras point un à son maitre un esclave
qui se réfugiera chez toi, après l'avoir quitté.
Il demeurera chez toi, au milieu de toi, dans le lieu qu'il
choisira, dans l'une de tes villes, où bon lui semble: tu ne
l'opprimeras point»
Deutéronome 23,15-16
II
IN MEMORIAM
A tous ceux qui ont perdu leur vie dans différents
conflits et guerres en RDC y compris les réfugiés.
III
DEDICACE
A nos très chers papa NKALIRWA Apollinaire et maman
M'MUBALAMA Alphonsine pour avoir assuré notre éducation.
A tous nos camarades étudiants de l'UOB. A notre
progéniture.
Nous dédions ce travail, fruit de nos efforts et
sacrifices.
Paulin AGANZE De la Vierge
IV
REMERCIEMENTS
Comme il est de coutume qu'à la fin de chaque cycle
l'étudiant doit élaborer un travail couronnant son parcours
académique, et que cela est le résultat de beaucoup de
sacrifices, ceci ne retient en rien l'expression de notre gratitude. Nous
rendons grâce à Dieu Tout-puissant, qui nous a aimé le
premier.
Nous remercions infiniment les mains tendres de nos
parents, NKALIRWA Apollinaire et ma très chère mère
M'MUBALAMA Alphonsine pour leurs sympathies inconditionnelles à notre
égard, nous les bénissons au nom
précieux de Notre Seigneur
Jésus-Christ.
Nous sommes sincèrement reconnaissant à
Monsieur le C.T. SHUKURU BATACHOKA qui a assuré la direction de ce
travail de fin de cycle. Sa scientificité, sa rigueur et son rôle
d'éveiller la joie de travailler et de connaître, sa grandeur
d'Esprit, sa tonalité, ses suggestions, ses avis et
considérations nous ont aidé à forger notre être qui
de fois était en perdition. Nous n'aurons jamais des mots justes pour
évaluer cet Encadrement.
Dans cet ordre d'idée, nous tenons à
remercier du fond de notre coeur, les membres du CAEM/BKV pour avoir
apporté leur pierre à la construction de cet édifice
scientifique.
Que notre réussite face la fierté de tous
ceux qui se sont sacrifiés pour notre compte, allusion faite à
nos frères et soeurs BONJO NKALIRWA, MARTHA NKALIRWA, MAOMBI NKALIRWA
Mugoli, MASHAURI NKALIRWA, IRAGI NKALIRWA FURAHA, et toute personne de bonnes
volontés, nous disons merci. Il serait aberrant d'oublier nos camarades
de lutte avec qui nous avons endurés les peines durant les trois
années de formation ensemble, particulièrement BIBENTYO MUDERWA
Nelly, MATABISHI BYUMANINE Aimé et MULUMEODERHWA BIBENTYO Unique, pour
leur contribution combien remarquable et louable, qu'il trouve ici aussi nos
remerciements le plus sincères.
V
A Nathalie AMULI et à tous mes ami (e)s.
A tous ceux dont les noms ne sont pas cités ici mais
dont les apports sont une valeur ajoutée à notre
personnalité.
Que tous trouvent ici l'expression notre gratitude. Que Dieu
leur donne autant que leurs coeurs désirent, surtout ce qui contribue
à leur élévation spirituelle.
Paulin AGANZE De la Vierge
VI
ACRONYMES
ACTED : Agence pour la Coopération Territoriale et
le Développement ;
ADHUC : Association des Droits de l'Homme et de l'Univers
Carcéral ;
AGR : Activité Génératrice de Revenus
;
AIRD: African Initiative for a Relief Development;
APS : Attestation Provisoire de Séjour ;
ARREC : Assistance pour le Rapatriement des
Réfugiés au Congo ;
CICR : Communauté Internationale de la Croix Rouge
;
CNR : Commission Nationale pour les Réfugiés
;
COREDAC : Collectif des Réfugiés et
Demandeurs d'asile de la RDC en
République du Congo ;
DGST : Direction Générale de Surveillance du
Territoire ;
FARDC : Forces Armées de la République
Démocratique du Congo ;
FIDH : Fédération Internationale de la Ligue
des Droits de l'Homme ;
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population
;
HCR : Haut-commissariat aux Réfugiés
;
MDA : Médecins d'Afrique ;
MLC : Mouvement pour la Libération du Congo
;
MSF : Médecins Sans Frontière ;
OCDH : Observatoire Congolais des Droits de l'Homme
;
ONG : Organisation Non Gouvernementale ;
OUA : Organisation de l'Unité Africaine ;
PAM : Programme Alimentaire Mondial ;
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement ;
RDC : République Démocratique du
Congo
UE : Union Européenne ;
UNESCO: United Nations Educational, Scientific and
Cultural Organization.
1
2
3
INTRODUCTION
1. CONTEXTE DE L'ETUDE
Notre sujet porte sur « Les problèmes de
rapatriement des réfugiés en RDC ». Nous savons tout
même qu'un refugié est toute personne civile en quête
d'asile dans un pays étranger en vue d'échapper à la
persécution ; à la famine et aux catastrophes
naturelles.1Nous savons également que Rapatrier c'est un
retour organisé d'une manière librement consentit, d'une ou
plusieurs personnes dans leur patrie d'origine.2 La fin du
20è Siècle laisse sur les pages d'histoire du continent africain
des grosses taches de sang à cause des violences qui constituent la
principale cause d'un nombre élevé des réfugiés
dans cette partie et surtout en RDC. Compte tenu de cette situation, il est
opportun de vouloir analyser les contraintes et a mécanismes relatifs au
rapatriement des réfugiés.
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Des multiples raisons ont concourues pour le choix de ce sujet
; du fait que la République démocratique du Congo et presque
toute la partie de l'Afrique Centrale furent touché par des crises en
répétition. Cette étude revient essentiellement sur
l'analyse des stratégies et mécanismes relatifs à la
gestion des réfugiés et déplacés avec un accent
particulier sur le rapatriement de ceux-ci. En fait, l'objet poursuivit par
cette étude est d'évaluer les efforts et les actions fournis par
les organisations internationales notamment; le HCR, la MONUSCO et le
gouvernement congolais à travers le CNR en faveur des
réfugiés afin de rendre le rapatriement effectif malgré
que sur le terrain la situation demeure peu satisfaisante. La conjugaison des
efforts des partenaires étant indispensable dans la prise en charge des
refugiés ; il convient d'évaluer les performances des uns et des
autres dans le processus de rapatriement.
3. ETAT DE LA QUESTION
L'état de la question fait mention de la quintessence
des travaux précédents par rapport au sujet sous analyse. C'est
ainsi que, nous avons été inspiré par l'oeuvre de
Lambert
1 H .ROMKEMA, Opportunité et contrainte
relative au déplacement et au rapatriement des groupes armés en
RDC ; cas des FARDC, FNL, ADF NALU , Washington DC, 2007, p.4.
2 Dictionnaire pratique du droit humanitaire MSF,
édition 1968, P.34.
COLEMAN3 ; « l'insertion et le rapatriement
des réfugiés de la République du Congo en RDC : les effets
latéraux de l'assistance humanitaire ». Cette oeuvre essaye
d'analyser différentes opportunités de rapatrier les
réfugiés congolais vivant en RDC tout en démontrant
différentes difficultés qui freinent ce processus. L'auteur
revient aussi sur la difficulté de la réinsertion de ces
derniers, une fois dans leur pays d'origine. Dans la même perspective,
Agier MICHEL4 a mené une étude sur les conditions de
vie des refugiés, leur rapport avec les organisations humanitaires et
principalement avec le HCR. Avec un regard de socio-anthropologique, il s'est
spécialisé dans l'analyse des espaces des confinements des
refugiés, tels que les camps des refugiés. AGIER a aussi
décrit la fonction de contrôler des camps des refugiés et
constate que les sites humanitaires se trouvent à l'écart de
lieux de vie ordinaire.5 Quant à Tourner SIMON6
dans son travail de recherches effectué dans un camp des refugiés
en Tanzanie, il démontre aussi que les camps des refugiés
étaient un moyen délibéré d'exclure les
réfugiés du camp politique local par le pays d'accueil. A
l'instar de Jean FRANÇOIS BAYART7, qui pour décrire la
mise en dépendance de l'Afrique, considère que certains
chercheurs ont analysé le rapport entre les réfugiés et
les organisations humanitaires en sortant d'une posture victimisante où
les individus refugiés seraient passifs et sujets des organisations
humanitaires. Ils ont ainsi pu dégager les stratégies
d'adaptation et de contournement mises en oeuvre par les
réfugiés, pour combler les insuffisances dès l'assistance
humanitaire. Ces analyses ont permis de démontrer que les
réfugiés sont constamment en interaction avec les autochtones
dans leur nouveau milieu, tant pour leur revendre l'aide humanitaire ou pour
effectuer des activités de commerce. Pour sa part WIKLINSON dans son
analyse théorique sur la situation des réfugiés en
Afrique, en l'occurrence ceux des Grands Lacs, il expose dans un premier temps
le drame humanitaire sans précédent auxquelles hommes, femmes et
les enfants sont victimes dans cette région. Ce drame sans
précédent, selon l'auteur montre combien il est nécessaire
pour les africains de régler les problèmes africains à
l'africaine. Ensuite, dans un second temps, il souligne une nette
inégalité dans la gestion des refugiés, entre ceux de
l'Afrique et ceux de l'Europe. Parlant donc de cette inégalité,
il souligne que les réfugiés des pays du nord sont bien
assistés et bien protégés que ceux des pays du Sud,
alors
3 L .COLEMAN, L'insertion et rapatriement des
réfugiés de la République du Congo en République
Démocratique Du Congo : Effets Latéraux De L'assistance
humanitaire, Paris, 1994
4 A. MICHEL, Protéger les sans Etats ou
contrôler les indésirables ; Recueil Alexandries, Collection
Reflets, janvier 2006
5 A. MICHEL, La main gauche de l'empire,
multitudes, Numéro11, Page77, 2003
6 T.SIMON, Les refugiés : l'aide et la
communauté internationale en Tanzanie, Politique Africaine, Edition
Karthala, numéro85, 2002
7 J.F BAYART, L'Etat en Afrique, la politique du
ventre ; Fayard, 2006
qu'ils sont soumis (les deux types de réfugiés)
aux mêmes instruments juridiques. Nous avons aussi été
inspirés par l'ouvrage rédigé par Mme Kate JASTRAM et
Marilyn ACHIRON8 qui renseigne que les gens se déplacent de
leur pays pour fuir les affrontements et le HCR le vient toujours en aide pour
la protection car ils sont citoyens du monde. En plus, à travers le
monde et pour la défense du droit humanitaire des pays et conflits
armés ou en guerre, le CICR intervient. En effet, lors des conflits
armés internationaux, le CICR fonde son action sur le les quatre
conventions de Genève de 1949 et sur le protocole additionnel à
sécuriser socialement les personnes vulnérables y compris les
réfugiés9 . Comparativement aux ouvrages qui nous ont
inspiré, nous avons voulus mettre l'accent particulier sur les guerres,
les troubles en Afrique, dans la région des grands lacs et en RDC qui
sont entre autre les véritables causes des déplacements
forcés des populations ainsi que les problèmes que pose le
rapatriement des réfugiés en RDC.
4. PROBLEMATIQUE
En signant les traités et conventions relatifs aux
réfugiés, le rôle des pays d'asile est d'assurer une
protection internationale aux réfugiées. Ce rôle devrait
connaître un terme aussitôt que la paix est revenue dans le pays
d'origine. Cela voudrait dire que les réfugiés retournent dans
leur pays une fois que les dispositions nécessaires sont réunies.
D'autres mesures comme l'intégration peuvent être prises en cas de
la durée des conflits dans les pays d'origine ou de la
persécution dont les réfugiés peuvent être victimes.
Dans tous les cas, le retour des réfugiés dans leurs pays
d'origines constitue, selon le HCR, la meilleure des solutions
durables10 à cause de son caractère de
double-résolution du problème : la décharge du pays
d'accueil et le retour chez soi comme l'unique lieu où l'on vit mieux.
La RDC est l'un des principaux pays d'asile qui abritent un nombre
considérable des réfugiés des pays de la région des
grands lacs11 . Au 1èr janvier 2006, la population totale
relevant de la de la représentation régionale était
approximativement de 63340 personnes dont 3947 demandeurs d'asile12
. La RDC à lui seul abritait 31998 personnes dont 38294
réfugiés, soit un pourcentage de 75,81% du nombre
total.13 Ces chiffres dénotent que la RDC est l'un des
8 Kate FELLER et M.ACHIRO, protection des
réfugiés, Genève, IPUORG, 2001
9 CICR, Droit international humanitaire,
réponses à vos questions, Genève, 2è Edition,
2004.
10 HCR-RDC, avril, 2007.
11 CIRGL ,Rapport des experts sur la solution
durable aux problèmes des réfugiés dans régions des
grands lacs , Kampala, 2004.
12 CIRCL : op.cit.
13 HCR-RDC : rapport annuel 2007
4
grands pays d'asile de la région. En rapport avec cette
situation, les questions suivantes nous préoccupées :
a) Quels sont les problèmes auxquels se heurtent les
réfugiés en République Démocratique du Congo ?
b) Quels sont les mécanismes mis en place par le HCR,
les organisations internationales et l'Etat congolais pour que le rapatriement
soit effectif ?
c) Quelles sont les contraintes auxquelles se confronte le
rapatriement ?
5. HYPOTHESES
Définie par M.GRAWITZ et R. PINTO14 ,
l'hypothèse est une réponse provisoire, plus ou moins
variée laquelle émet un chercheur en rapport avec sa
problématique mais qui doit être vérifié
rigoureusement.
En rapport avec notre problématique, nous avons
estimé que les problèmes auxquels se heurtent les
réfugiés en RDC sont entre autres le manque d'asile, des
problèmes logistiques, des problèmes sécuritaires et
parfois le manque d'assistance de la part des autorités congolaises et
des organisations internationales en charge des réfugiés.
-Parmi les mécanismes mis en place par le HCR et le
gouvernement congolais, nous pouvons citer : le rapatriement librement
consentit, l'identification et la sensibilisation. -Le rapatriement est
confronté à des différents problèmes parmi lesquels
on peut citer : l'engagement total du pays d'origine d'aider à
réintégrer ses ressortissants, également le soutien
continu de la communauté internationale qui est quasi-absent au cours de
la phase cruciale post-conflit afin de garantir qui ceux qui prennent la
décision courageuse de rentrer dans leur pays puissent reconstruire leur
vie dans un environnement stable.
6. DELIMITATION DU SUJET
Notre sujet mérite d'être délimité
aussi dans le temps que dans l'espace. Comme l'indique Rudolph
RESOHWAZY15 qu'il est important dans toute démarche
scientifique de procéder de procéder à un découpage
de la réalité, du point de vue spatial, nous pencherons notre
étude sur la RDC comme l'indique bien l'intitulé de notre sujet
de recherche. Cependant nous focaliserons une attention particulière
dans sa partie Est où la problématique des réfugiés
se
14 R.PINTO et M.GRAWITZ ; Méthodes de
recherche en sciences sociales, Ed. DALLAZ, Paris 1975 , P.19
15
5
pose avec beaucoup d'ampleurs. Et du point temporel, notre
travail s'intéresse à la période allant des années
qui marquent la fin du 20è Siècle jusqu'à nos jours.
Pendant cette période, la partie centrale de l'Afrique, en particulier
la région des grands lacs a été touché par des
renversements spectaculaires des pouvoirs jamais vu par le passé,
causant ainsi des guerres en répétitions et des
déplacements des réfugiés fuyant les atrocités dans
leur pays d'origines
7. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
La méthodologie c'est l'ensemble de méthodes et
techniques.
a) Méthode :
Selon R.PINTO et M.GRAWITZ 16 la méthode un
est ensemble d'opérations mis en oeuvre pour atteindre un ou plusieurs
objectifs. Ces opérations constituent de façon plus ou moins
abstraite ou concrète, précise ou vague, un plan de travail en
fonction d'un but. Concernant notre sujet « Problème de
rapatriement des réfugiés en RDC », nous avons jugé
bon de travailler avec la méthode structuro-fonctionnelle de Talcott
Parsons. L'analyse structuro-fonctionnelle de Talcott Parsons consiste à
effectuer deux opérations ; à savoir :
-celle qui applique le schéma des trois
impératifs fonctionnels indispensables au maintien de tout
système, à savoir :
? L'adaptation consiste à voir dans le cadre de cette
recherche comment les réfugiés et les déplacés
arrivent à s'adapter à l'environnement où ils sont
appelés à vivre ;
? Par la réalisation des objectifs, nous voulons voir
si le gouvernement congolais et les OI arrivent à réaliser les
objectifs qu'ils se sont assignés à travers leurs actions
notamment le rapatriement des réfugiés en RDC.
? Par le rapatriement, on cherche à comprendre et
expliquer la réalisation des objectifs des organisations qui est
conditionné par l'intégration après que le rapatriement
ait été effectif.
-celle qui considère le système social comme une
catégorie analytique posée à priori, lequel doit
être conceptualisé dans son ensemble avant qu'on passe à
l'étude des problèmes particuliers.
16 R.PINTO et M.GRAWITZ ; Méthodes de la
recherche en sciences sociales, Paris, DALLOZ, 1976, p.171.
6
b) Technique
Dans tous les cas, ce sont des procédés que
permettent au chercheur de récolter les données de son travail.
C'est dans ce cadre que nous avons utilisé tout au long de nos
recherches des techniques ci-après :
? L'Observation
Cette technique fait donc appel aux organes de sens.
L'observation nous a permis de nous rendre compte du déroulement du
processus de rapatriement des réfugiés en RDC.
? La Documentation
Elle est à la fois une collecte des données et
la disposition qui prépare l'enquête. En l'utilisant, nous avons
fait la lecture systématique des productions scientifiques existantes
comme les ouvrages, les revues, les articles ; les TFC, les mémoires,...
qui ont fait que les données recueillies dans ces travaux soient pour
nous un support considérablement grand.
? L'entretien
Ce terme est souvent utilisé comme synonyme
d'interview. Il nous a permis d'entrer en contact avec les personnes
chargées des questions liées aux réfugiés et
déplacés, ainsi qu'avec les autorités des OI ayant aussi
la question des réfugiés dans leurs attributions pour nous parler
des problèmes qui handicapent le rapatriement.
? Comme technique de traitement des données, l'analyse
des contenu nous a été utile pour traiter, interpréter et
analyser les différentes informations tirées dans
différents documents que nous avons eu à parcourir et d'autres
qu'on a eu auprès de ces différentes personnes.
8. CANEVAS DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail s'articule autour de trois Chapitres :
Le premier chapitre analyse Les problèmes des
réfugiés en RDC et les Conséquences qui en
découlent. Tandis que le second met l'accent sur l'Analyse et
l'identification des mécanismes de rapatriement en RDC ; et enfin le
troisième chapitre mettra l'accent sur l'Effectivité de
rapatriement en RDC.
7
17 Art14 Convention relatif au statut des
réfugiés, ouvert pour la signature le 28juillet 1951 ; 189 UNPS
150, en vigueur depuis le 22/4/1954
CHAPITRE I : LES REFUGIES EN RDC : PROBLEMES, CAUSES
ET
CONSEQUENCES
INTRODUCTION
Ce premier chapitre porte sur la situation des
réfugiés en RDC, sur leurs problèmes et sur les
conséquences découlant de leurs problèmes. Il comprend
quatre sections qui vont nous permettre de bien comprendre d'abord quels sont
les problèmes de réfugié ; et puis ses difficultés
dans un pays d'accueil. Nous allons aussi essayer de comprendre dans ce
chapitre, quelles sont les causes de déplacement en Afrique, en
générale et en RDC en particulier. Mais avant d'y arriver, nous
allons commencer par une brève clarification des concepts.
SECTION 1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE
Refugié : la définition de ce
concept se repose sur trois instruments importants d'application
régionale : les principes de Bangkok adoptés en 1966 par ce qui
s'appelait alors Comité consulaire juridique afro-asiatique ; la
convention de l'OUA régissant les aspects propres aux problèmes
des réfugiées en Afrique adoptée en 1969, et la
déclaration de Carthagène de 1984. La définition
légale du terme « réfugié » est
généralement limitée que son acception courante. Dans le
sens courant qui est donné ; le terme refugié est souvent une
personne ayant été contrainte à quitter son pays d'origine
ou celui où elle réside habituellement. Selon les termes de la
convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés, un
réfugié est : « Une personne qui craignant avec raison
d'être persécuter du fait de sa race, de sa religion, de sa
nationalité de son appartenance à un certain groupe social ou des
opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité
et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la
protection de ce pays ; ou qui, si elle n'a pas de nationalité et se
trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle
à la suite de tels événements, ne peut
ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner
».17 Ainsi, la convention des NU
relative au statut des
réfugiés offre une protection à un groupe restreint des
personnes se trouvant éloignées de leur pays d'origine ou celui
où elles résident habituellement et ne peuvent y retourner pour
l'une et/ou plusieurs raisons spécifiée dans ladite convention.
La convention de l'OUA régissant les aspects propres aux
problèmes des réfugiés en Afrique, définit le
réfugié en des termes bien plus étendu, et offre ainsi une
protection à un groupe plus vaste des personnes. Selon cette convention,
un refugié est :
8
- une personne répondant aux critères
définis par la convention des NU ci-dessus citée ; ou
- toute personne qui, du fait d'une agression, d'une
occupation extérieure, d'une domination étrangère ou
d'événement troublant gravement l'ordre public dans une partie ou
dans la totalité de son pays d'origine ou du pays dont elle a la
nationalité, est obligée de quitter sa résidence
habituelle pour chercher refuge dans un autre endroit à
l'étranger de son pays d'origine ou du pays dont elle est
nationale.18
Rapatriement : Retour des réfugiés
dans leur patrie par les soins des agents humanitaires19.
Rapatriement librement consenti : est le
retour volontaire d'un réfugié dans son pays d'origine pour s'y
établir durablement. Le HCR met en oeuvre cette solution durable que si
des conditions de sécurisé et de dignité sont
réunies.
Le rapatriement peut être :
Spontané lorsque le refugié décide de
rentrer spontanément sans informer le HCR. Faciliter dans le cas
où suite à une évolution positive de la situation dans le
pays, des refugiés manifestent le souhait de retourner dans leur pays.
Le HCR peut accorder une assistance qui néanmoins sera limitée.
Organisée, après la signature des accords tripartites entre le
pays d'asile, le pays d'origine et le HCR, en collaboration avec d'autres
partenaires organise une campagne de sensibilisation ai retour. Une assistance
est accordée aux réfugiés et un programme de
réinsertion et de réintégration des rapatriés est
mis en place avec les partenaires. La communauté internationale
considère le rapatriement librement consenti comme une solution
privilégiée car on ne vit mieux que chez soi.
Intégration locale : consiste à
amener le refugié à reconstruire sa vie dans le pays d'accueil
lorsque les conditions pour un retour au pays tardent à venir. Le
rôle de HCR est de promouvoir l'intégration en facilitant des
initiatives de recherche d'emploi ou d'auto prise en charge. Dans ce cas, un
effort d'intégration est attendu de la part du refugié.
Réinstallation : est un moyen de
protection par lequel le refugié peut être installé dans un
pays d'asile dans certaines conditions bien définies :
18Art1 de la convention de l'OUA régissant les
aspects propres aux problèmes des refugiés en Afrique, 1001 UNIS,
entré en vigueur le 20/6/1974
19 J. Verne, Le Pays des fourrures, Hetzel ; Paris,
1873
9
- La première condition est d'avoir été
reconnue refugier de manière individuelle.
- Les refugiés susceptibles d'être
réinstallés sont identifiés par le HCR et ses partenaires
sur la base des certains critères parmi lesquels : des menaces graves
à la sécurité physique ; victimes de violences sexuel ou
d'actes de torture ; raisons médicales graves ;.... Pour pouvoir
poursuivre l'examen d'un dossier, le refugié doit satisfaire à
l'un de ces critères.
La réinstallation n'est pas un droit mais répond
à une nécessité examinée par le HCR. Les cas sont
examinés par le HCR de manière individuelle.
SECTION II. CAUSES DE DEPLACEMENT EN AFRIQUE ET EN
RDC
Paragraphe 1. LES CAUSES DE DEPLACEMENT EN AFRIQUE
Les causes du déplacement sont évidemment
multiples et complexes en Afrique comme ailleurs. A part les cas des
catastrophes naturelles ou de déplacement induit par le
développement celles qui, précisément, ont
déclenché ou du moins contribué à l'effervescence
des réfugiés sont les conflits armés et les situations de
violence. La pauvreté, les conséquences du changement climatique,
le manque des ressources, l'instabilité politique, ainsi que des
justices fragiles sont autant des catalyseurs possibles du déplacement
induit par les conflits. Ces mêmes causes ci-haut citées induit
souvent à la base du non-retour des déplacés et rendent
d'autant plus difficile la tâche de reconstruire la vie des personnes et
de rétablir leurs moyens de subsistance.
A la fin de l'année 2011, l'estimation du nombre des
personnes refugiés dans le monde, en raison de situation
généralisée des conflits armés et violations des
droits humains a diminué de 27,5 millions à 26,4 millions par
rapport à l'année précédente.20
Même si le nombre des déplacés internes en Afrique a aussi
diminué de 11,1 millions en 2010 à 9,7 millions en 2011 ; cette
région continue à rester celle où le plus grand nombre des
personnes sont déplacés dans le monde.
Ainsi, sur le plan général en Afrique, quatre
causes sont énumérer comme principaux problèmes de
déplacement des refugiés :
20 F. DENG, , People internally displaced by
conflict and violence, IDMC, avril2012, p.74
10
11
? Les évictions forcées ;
? Le transfert de population, à cause de l'installation
de colons dans la zone où des populations chassées vivaient
auparavant ;
? Les guerres en répétition dues à la
volonté des dirigeants africains de rester au pouvoir ou de briguer des
mandants qui ne les sont pas reconnus par leurs constitutions ;
? Conséquences sociales des certaines populations, tels
que le conflit de discrimination, de religion (malgré que c'est ne pas
encore très effective en Afrique) qui provoquent des déplacements
des populations à grande échelle.21
Paragraphe 2. LES CAUSES DE DEPLACEMENT EN RDC
La RDC est un pays hospitalier, au-delà des
déplacés internes, ce pays est plein des refugiés venant
de ses différents pays limitrophes notamment le Rwanda, le Burundi, la
RCA et le Congo Brazza dans la plupart des cas. Les conflits armés et
les troubles internes, les crises politiques, les violences entre populations
et les violences systématiques des droits de l'homme seraient les
principales causes de déplacement des personnes de leur pays d'origine
vers la RDC. La région des grands lacs africains était longtemps
caractérisée par des conflits en répétition, des
renversements, des crises qui, à un moment ont conduit au
déracinement de nombre de ses citoyens. En même temps, les
conflits armés et les situations de violence qui secouaient plusieurs
pays dans les grands lacs, y compris la RDC, ont créé dans la
sous-région un contexte de déplacement extrêmement
compliqué, tant interne que transfrontalier. Un nombre incalculable des
personnes ont perdu leur foyer et leurs moyens de subsistance, des familles ont
été dispersées, des communautés ont
été détruites. Les effets de ces mouvements de populations
complexes et les souffrances infinies qu'ils causent persistent souvent bien
après la fin des violences. Dans la plupart des cas, la grande
majorité des personnes déplacées vivant dans des camps des
refugiés en RDC expriment le désir de rentrer dans leur pays
d'origine, souvent pour récupérer leurs terres, ou leurs biens et
retrouver une vie normale dans la mesure où les conditions de
sécurité le permettent.22 L'assistance à des
personnes réfugiées devrait aller de pair avec des bonnes
stratégies de sortie et une facilitation du retour de manière
à maximiser la capacité des personnes concernées à
répondre pied, tout en tenant compte du fait que le relèvement ne
peut intervenir que si les besoins essentiels sont satisfaits. Dans les
années 1996-97, avec sept pays en guerre sur les sols limitrophes de la
RDC dont les
21 C DROEGE, Etat des lieux concernant les droits
des personnes, CETIM, 2010, p. 18
22 Déclaration de Jakob KELLENBERG,
Président du CICR lors du sommet spécial des chefs d'État
de l'Union Africaine sur les réfugiés, Kampala 23/10/2009
sources de ces guerres sont soit les conflits internes ou soit
les conflits extraterritoriaux. Ces conflits sont marqués par un
déchainement de combats, des massacres, des massacres interethniques,
des pillages, des viols impliquant plusieurs pays et un grand
déplacement des citoyens fuyant cependant ces atrocités. Ces
conflits vont alors causer plusieurs problèmes notamment la
surpopulation et les conflits fonciers et la RDC fut un déversoir
démographique ; où les réfugiés vont entrer
à travers les quatre coins du territoire national. Sans, enfin, mesurer
l'onde de choc provoquée par le million des victimes du
génocide
rwandais déferlant sur le Kivu en RDC.23 En
1996-1997, éclate un premier conflit, conflit
du Zaïre, dans
lequel le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi soutiennent une rébellion
zaïroise, tutsi pour renverser le président zaïrois Mobutu et
remplacé par Laurent Désiré KABILA. Au Burundi, divers
groupes non-étatiques (milices) hutu et tutsi et d'autres civils
s'engagent dans des affrontements, qui ont connus leur apogée en 1993
repris encore dans les années 2015 par le vouloir du Pierre NKURUNZIZA
de se représentant pour un nouveau mandant non constitutionnel. Les pays
comme l'Angola, la RC A et le Congo Brazza, ont également fournis
à la RDC un grand nombre de réfugiés et cela à
cause des différents conflits internes observés dans ces pays
ci-haut cités.
SECTION II. PROBLEME ET SOLUTIONS AUX REFUGIES EN
RDC
Paragraphe 1. LA SITUATION DES REFUGIES EN RDC
Par sa loi n°21/2002 portant statut des
réfugiés en RDC, le législateur a instauré dans son
pays un cadre juridique devant régir le statut et améliorer la
convention du refugié24. Cette loi s'est conformée
à la convention de Genève du 28juillet1951 relative au statut des
réfugiés et son protocole du 31janvier1967 ainsi qu'à la
convention de l'OUQ du 10septembre1959 régissant les aspects propres aux
problèmes des refugiés en Afrique : elle traduit la
volonté politique de l'Etat congolais qui tient au respect de ses
engagements internationaux et à la tradition légendaire d'accueil
et d'hospitalité du peuple congolais. L'illustration de cette loi
n°21/2002 se fera au cours oral, mais l'on peut déjà noter
que, pour avoir droit au statut des réfugiés en RDC, le postulant
doit remplir quatre conditions suivantes :
? Se trouver hors de son pays d'origine ; ? Craindre, avoir
raison d'être persécuter ;
23 M.MUBIALA, « Le problème de la
mobilité transfrontalière dans la région des grands lacs
», n°389, novembre 2004, pp.562-568
24 YAV, Cité par Dr Thomas FURAHA, cours de
Droit international privé, G3 RI et L2 Droit, UOB, 2015-2016
inédit, p.92.
12
? Cette crainte doit être fondée sur l'un des
cinq motifs qui certains groupes sociaux ou de ses opinions politiques.
? Ne pouvoir ou ne vouloir pas se réclamer de la
protection de ce pays, en raison de ladite crainte, y retourner.
Le statut des réfugiés cesse d'exister soit si
l'intéressé ; c'est-à-dire le refugié
lui-même y renonce volontairement soit si les cause ou les
événements qui sont à la base de cet état de
refugié cessent d'exister. La loi congolaise indique également
les organes compétents en matière d'éligibilité, de
recours ainsi que des procédures applicables (commission nationale pour
les réfugiés et les commissions de recours). Elle prévoit
aussi la création, en province d'une ou plusieurs antennes dont les
attributions sont définies dans les règlements intérieures
de la CNR. La procédure de demande du statut de réfugié
est simplifiée en ce sens que la demande du requérant est
introduite soit directement auprès de la CNR soit par
l'intermédiaire du HCR, soit encore auprès des autorités
les plus proches à l'intérieure du territoire national. Le
réfugié en RDC, ainsi que les membres de sa famille ont droit
à un acte de naissance, de décès, de mariage ou tout autre
document d'Etat civil aux mêmes titre que les nationaux.
Paragraphe 2. PROBLEMES DES REFUGIES EN RDC
Même si la RDC est en général
hospitalière pour les réfugiés, elle offre peu des
possibilités à l'intégration locale, ce qui rend difficile
de promouvoir l'autosuffisance chez les réfugiés et de mettre fin
à leur dépendance prolongée à l'égard de
l'assistance humanitaire. En effet, en RDC, les réfugiés sont
confrontés aux multiples problèmes ; parmi lesquels nous pouvons
citer : le manque d'asile, pas des infrastructures pour les
réfugiés, le manque des camps pour réfugiés, le
manque d'assistance humanitaire, le non-respect du statut régissant les
réfugiés, des problèmes d'ordre humanitaire, d'autres
juridiques et des problèmes d'ordre social. Ces problèmes et
autres constituent un véritable casse-tête dans la vie quotidienne
des réfugiés. L'accès à la terre difficile pour les
réfugiés, la violation de leurs droits, la moindre protection et
sécurité. Lors d'une émission publique, Tuzungume Pamoja
organisée par Radio Maendeleo à Fizi dans le Camp des
réfugiés de Lusenda, en date du à 08 septembre 2016 en
présence des habitants dont la population locale et les
réfugiés burundais mais aussi différentes autorités
locales et les responsables du HCR et CNR sur les problèmes des
réfugiés dans le camp de Lusenda, un réfugié
burundais du nom de Nzungu Jean avait dénoncé le fait que
quelques policiers qui sont mis à la garde du camp, s'introduise dans
le
13
camp et font l'amour avec certaines femmes
réfugiés.25 La notification des cas de violences
sexuelles et sexiste demeure faible en raison de la stigmatisation, la
corruption et la crainte des mesures d'intimidation et de représailles,
en dépit des campagnes par les agents humanitaires.
Paragraphe 3. SOLUTIONS AUX REFUGIES EN RDC
La mise en oeuvre des solutions durables à la situation
des réfugiés présente deux principaux types d'acteurs : il
s'agit des acteurs gestionnaires (directs ou indirects) et des acteurs
victimes. Les premiers, c'est-à-dire les acteurs gestionnaires sont
appelés à concevoir et à mettre en oeuvre les
règles qui définissent les modalités de traitement et de
gestion dans la recherche des solutions durables aux problèmes des
acteurs victimes, doivent respecter et accepter ce que leur proposent les
acteurs gestionnaires (les trois types des solutions durables). Mais les
acteurs victimes, n'ayant pas le choix, acceptent de respecter le
règlement, mais en le renversant de façon rusée ou en
l'interprétant d'une manière qui pourrait les arranger ou encore
en se rangeant du côté qu'ils jugent rentable (le choix inopportun
d'une seule solution durable au détriment des deux autres restantes)
conformément à leurs intérêts et à leurs
besoins. Du coup, on se retrouve en face des « jeux de pouvoir », de
« stratégies » et de « rationalité », selon
le mot de FRIEDBERG.26 En somme, la recherche de solutions durables
est trop souvent acculée à une impasse et le rapatriement des
réfugiés apparaît alors comme la seule véritable
option qui peut être envisagée. Rien en droit international
n'oblige en effet les États à offrir une solution durable aux
réfugiés sur leur territoire. Les pays hôtes et les
bailleurs de fonds sont généralement d'avis que le rapatriement
des réfugiés dans un délai rapide est une solution
à la fois plus pratique et plus économique que
l'intégration locale ou la réinstallation dans un pays tiers. La
popularité des rapatriements est aussi tout autant liée au refus
des pays riches de partager plus équitablement le fardeau de l'asile
avec les pays les moins développés. Tous ces pays exercent une
pression notable sur le HCR afin que soit encouragé un rapatriement
rapide. En raison de ces nouvelles tendances, l'organisation n'a eu d'autre
choix finalement que d'apporter des changements considérables à
sa politique en matière de rapatriement.
25 Emission TUZUNGUMUZE PAMOJA, Radio MAENDELEO ; le
08 septembre 2016 a LUSENDA
26E FRIEDBERG, Le pouvoir et la règle dynamiques de
l'action organisée, Paris, Editions du seuil, 1990p.25.
14
Conséquences relatives à la situation des
réfugiés en RDC
Eu égard la situation des réfugiés qui
prévaut en RDC, différentes conséquences en
découlent parmi lesquelles on peut énumérer les conflits
entre les réfugiés en la communauté locale,
l'insécurité dans le milieu d'accueil les uns craignant les
autres et vice versa. Parlant des conflits, les cas le plus récent
remonte du mai 2016 lors des atrocités entre la population BEMBE de FIZI
et les réfugiés du camp de Lusenda causé par la petite des
produits de première nécessité.
15
CHAPITRE II : ANALYSE ETIDENTIFICATION DES
MECANISMES
DE RAPATRIEMENT
INTRODUCTION
Dans ce deuxième chapitre, nous des différentes
stratégies que le HCR et la CNR mettent en oeuvre pour que le
rapatriement soit effectif en République Démocratique du Congo.
Ce chapitre de trois points, nous permet de comprendre c'est quoi le HCR et la
CNR et leur domaine d'intervention mais aussi leurs différents
mécanismes dans le processus de rapatriement en RDC.
SECTION I : LE HCR
Pour bien saisir la dynamique actuelle en matière de
rapatriement, il importe de présenter l'évolution du rôle
et du mandat du HCR. Nous verrons que l'organisation a su accroître son
autorité au fil des ans en s'adaptant aux réalités
internationales. Cette évolution aura une incidence significative sur la
pratique des rapatriements volontaires.
Paragraphe 1. LA CREATION DU HCR
Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, les États
sont désormais d'avis que l'aide aux réfugiés doit
être administrée par une agence internationale permanente et
impartiale. Les discussions entourant la création d'une telle
organisation furent cependant sujettes aux mêmes difficultés que
celles rencontrées lors de l'adoption de la Convention. L'étendue
et les fonctions de la nouvelle organisation ne faisaient pas consensus parmi
les gouvernements. Les États européens étaient en faveur
d'une organisation solide, indépendante avec un mandat large et
permanent. Parce que les réfugiés étaient désormais
perçus comme un problème à caractère permanent sur
la scène internationale, il fallait par conséquent une solution
internationale permanente27 . Cependant, les États-Unis
estimaient quant à eux que l'agence devait avoir un mandat temporaire
qui prendrait fin aussitôt les réfugiés européens
réinstallés. Le gouvernement américain souhaitait
dorénavant limiter ses obligations juridiques à l'égard
des réfugiés. Du point de vue des États-Unis, la question
des réfugiés était trop délicate pour être
confiée aux Nations Unies. Ces discussions aboutirent finalement
à un compromis entre les positions américaines et
européennes. Le HCR fut ainsi crée le 14 décembre 1950 par
la résolution 428/V de l'Assemblée générale des
Nations Unies28
27 FINNEMORE et BARNETT, La cristallisation de
la guerre froide ;les Etats Unis étaient de plus en plus retissant
; ibidem, P.80
28 Statut du Haut-Commissariat des Nations Unies pour
les réfugiés, AG248(V) DDC Aff., AGNU,Annexe ;1950
16
Paragraphe 2. L'ELARGISSEMENT DU MANDAT DU HCR
Le HCR a comme mission première la protection
internationale des réfugiés29. Conformément
à son mandat de protection, le HCR cherche à garantir le
bien-être des réfugiés et la sauvegarde de leurs droits.
Dans ce cadre, l'agence a également pour fonction l'octroi d'une
assistance matérielle et la recherche active de solutions durables au
problème des réfugiés. Le HCR doit aussi veiller à
l'application de la Convention de 1951 et du Protocole de 1967. Lors de la
création du HCR, les États prirent toutefois soin de baliser les
activités de l'organisation de manière à ce qu'elle ne
vienne entraver en aucune façon l'exercice de leur souveraineté
nationale. L'organisation du HCR s'est vue initialement accorder une autonomie
et une indépendance limitées, dont une restriction
géographique de ses activités. Conformément à la
définition de la Convention de 1951, les activités du HCR
étaient d'abord limitées aux individus déplacés par
suite des événements survenus en Europe avant 1951. Parce qu'il
consistait à assister les personnes devenues réfugiées
durant la guerre, le mandat initial de l'organisation était d'une
durée de trois ans. Contraint de reconduire son mandat à tous les
cinq ans, le HCR est ainsi demeuré un organe temporaire au sein du
système
des Nations Unies jusqu'en 2003. Ajoutons par ailleurs qu'en
vertu de son Statut, le
financement du HCR était entièrement
tributaire des contributions volontaires des États membres. En tant
qu'organe subsidiaire, le Haut-Commissariat devait en outre agir sous
l'autorité de l'Assemblée Générale. Toutes ces
contraintes étaient autant d'obstacles à la réalisation
adéquate du mandat de l'organisation. Comme nous le verrons
subséquemment, au fil du temps, le HCR a cependant réussi
à dépasser les limites institutionnelles que lui imposait son
Statut. Précisons que les activités du HCR demeurent toujours
supervisées par un organe spécial, le Comité
exécutif, qui est actuellement constitué de 72 États
membres et qui se réunit annuellement à
Genève30. Les principales fonctions du Comité
exécutif consistent à approuver le budget et les programmes
d'assistance, à définir les besoins financiers de l'organisation,
à conseiller le Haut-Commissaire dans l'exercice de sa fonction
statutaire et à réaffirmer les principes
généralement accepté. Le Comité exécutif
formule en outre des conclusions ayant trait à la protection
internationale des réfugiés. Du fait des pouvoirs qui lui sont
conférés, le Comité exécutif exerce une influence
significative sur la ligne de conduite du HCR. À l'instar de la
situation des réfugiés dans le monde, le mandat du HCR a subi
plusieurs changements significatifs depuis sa création en 1950.
Étant donné
29 Statut du HCR « le haut-commissaire assume
les fonctions de protection internationale, sous les auspices de l'organisation
des NU, dans le cadre du présent statut » ibidem, Art1
30 Etablissement du comité exécutif du
programme du HCR, DOC. OFF. 1958
17
l'ampleur qu'a prise le problème des
réfugiés, la nature temporaire et le carcan géographique
imposés aux fonctions du HCR se sont vite révélés
inadéquats. Les développements politiques internationaux ont
alors permis au HCR d'accroître son mandat, tant au niveau
géographique qu'au niveau opérationnel afin de mieux
répondre aux défis des besoins contemporains. Les
développements politiques des années 60 et 70 ont permis au HCR
d'élargir progressivement son champ d'activité à tous les
réfugiés dans le monde. Les luttes anticoloniales et
l'émergence d'États nouvellement indépendants en Afrique
ont entraîné le déplacement forcé de millions
d'individus qui ne relevaient théoriquement pas de la juridiction du HCR
Devant les afflux massifs des réfugiés, les gouvernements des
pays pauvres demandèrent l'assistance du HCR. Ces pays n'avaient
généralement pas les moyens financiers ni administratifs requis
pour appliquer le système de protection prévu par la Convention
de 1951. Le HCR a alors
étendu sa compétence aux réfugiés
fuyant les situations de violence généralisée..
Étant donné que la situation des réfugiés dans ces
pays différait considérablement de celle constatée en
Europe, le HCR dut adapter l'assistance offerte. Alors qu'en Europe, il se
limitait à la protection juridique, le travail du HCR en Afrique
consistait cette fois à offrir une assistance d'urgence et à
renforcer l'autonomie des réfugiés, en développant par
exemple de larges espaces agricoles. Le HCR a su gagner ainsi la confiance des
États en prouvant son efficacité dans la gestion des crises.
L'épicentre du problème des réfugiés et, par le
fait même, les activités du HCR ne se trouvaient non plus en
Europe, mais en Afrique. Les activités du HCR n'ont depuis cessé
de croître et de se renforcer, pour outrepasser le mandat que lui
attribuait initialement son Statut.31
Le HCR jouit désormais d'une liberté
juridictionnelle et conceptuelle qui lui permet d'élargir son mandat
pour venir en aide à de nouvelles catégories de populations
déplacées,
.
telles que les apatrides, les rapatriés et les
déplacés internesLe HCR puise aujourd'hui son
autorité de sources multiples. Celle-ci est d'abord et
avant tout déléguée. Les États membres lui ont
confié le mandat de les aider dans la mise en oeuvre et dans la
coordination des obligations contractées dans le cadre de la Convention
de 1951. Le mandat de protection et le caractère humanitaire de
l'organisation lui confèrent ensuite une autorité morale. Le HCR
a enfin acquis aujourd'hui une autorité d'expert de par son
expérience sur le terrain et grâce à sa contribution
indéniable au développement du droit international des
réfugiés afin qu'il réponde aux réalités
internationales.
31 Forum «
http://www.globalpolicy.org/finance/special/UNHCR.htm
»
18
19
Alors que l'organisation était autrefois centrée
uniquement sur la protection juridique des réfugiés, le HCR est
désormais une organisation proactive qui consacre une large part de ses
activités à la mise en oeuvre logistique et opérationnelle
de solutions durables L'organisation s'est détachée d'une
conception strictement individualiste et légaliste du problème
des réfugiés
.
pour adopter une approche qui se veut plus
pragmatiqueLimité à ses débuts, à une « agence
d'immigration européenne», le HCR est progressivement devenu l'une
des plus importantes agences du système des Nations Unies 32
Paragraphe 3. LE MANDAT DU HCR EN MATIERE DE
RAPATRIEMENT
VOLONTAIRE
La recherche de solutions durables occupe désormais une
place fondamentale dans les fonctions du HCR33. Le rapatriement
volontaire est l'une des trois solutions durables proposées par le HCR,
au côté de la réinstallation et de l'intégration
locale. La promotion et la coordination du rapatriement volontaire sont
d'ailleurs expressément mentionnées dans le Statut du HCR. Ainsi,
en vertu de l'article premier de son Statut, le HCR s'engage à
«assumer les fonctions de protection internationale en aidant les
gouvernements à faciliter le rapatriement librement consenti de ces
réfugiés»34. Il est en outre stipulé que
le HCR secondera « les initiatives des pouvoirs publics et les initiatives
privées en ce qui concerne le rapatriement librement consenti des
réfugiés. À la lumière de ces dispositions, on
constate que le HCR n'avait initialement pas le mandat d'organiser les
rapatriements, mais qu'il devait simplement assister financièrement et
techniquement les gouvernements dans cette tâche35 Puisqu'elle
consistait tout au plus à faciliter le rapatriement, l'implication du
HCR allait demeurer timide et indirecte jusqu'au début des années
80. Le rapatriement volontaire avait été inclus dans le Statut du
HCR sans véritable conviction qu'il puisse être utilisé sur
une grande échelle. Tel que mentionné plus tôt, le
régime de l'asile visait plutôt à protéger les
réfugiés déplacés pendant la guerre, ainsi que ceux
qui fuyaient les pays d'Europe de l'Est. Le rapatriement des
réfugiés issus des pays d'Europe de l'Est n'était pas une
option envisageable
pour les gouvernements occidentaux. En ce sens, le premier
Haut-Commissaire était lui-
même d'avis que la nature du
problème des réfugiés était telle que le
rapatriement volontaire ne constituait pas une solution pertinente. L'inclusion
de dispositions portant spécifiquement sur le rapatriement librement
consenti au sein même du Statut du HCR visait avant tout à
32 FINNEMORE et BARNETT, ibidem. P.91
33 Comité exécutif : « La
nécessité de continuer à répondre aux besoins des
refugiés » ; supra note 8
34 Statut, ibidem, paragraphe7
35HCR ; Note 10 sur la protection des
réfugiés, Doc, NU. P82
éviter que ne se répète la pratique des
rapatriements forcés qui avaient eu cours à la fin de la
Deuxième Guerre. L'intégration locale et, dans une moindre
mesure, la réinstallation dans le pays tiers étaient
perçues comme les réponses les plus appropriées pour
résoudre le problème des réfugiés. Les
considérations économiques, culturelles et stratégiques,
marquées par le climat politique de la guerre froide,
encouragèrent les gouvernements des pays développés
à offrir des statuts d'immigration permanents aux réfugiés
sur leurs territoires36 Alors que la capacité d'absorption
des pays européens était limitée en raison des importants
dégâts provoqués par la guerre, le Canada, les
États-Unis et l'Australie acceptèrent de partager le «
fardeau» de l'asile en réinstallant chez eux des
réfugiés venus d'Europe de l'Est et, plus tard, d'Asie du sud-est
. Tout au long de la guerre froide, les réfugiés étaient
considérés comme des symboles importants de la rivalité
idéologique entre les deux pôles. Le bloc occidental craignait que
l'instabilité générée par les
réfugiés dans les pays en voie de développement ne soit
exploitée par les Soviétiques pour y étendre leur
influence. Les gouvernements des pays occidentaux avaient donc adopté
une attitude accueillante et libérale à l'égard des
demandeurs d'asile sur leurs territoires. Dans ce contexte particulier, le HCR
n'envisageait pas le problème des réfugiés sous l'angle du
retour, mais plutôt en termes d'exil37. La seule solution
envisageable pour les réfugiés était de demeurer en
permanence à l'extérieur de leur pays d'origine. Jusqu'à
la fin des années 70, le rôle de l'organisation consistait
essentiellement à faciliter l'entrée et l'intégration des
réfugiés dans leur pays d'accueil38. Hormis quelques
exceptions, le rapatriement des réfugiés n'était
considéré ni par les gouvernements nationaux ni par le HCR. En
Afrique, la grande majorité des populations réfugiées
s'intégrèrent donc spontanément, mais non forcément
facilement, dans les pays hôtes voisins. Il faut dire qu'à
l'époque, le nombre de réfugiés était nettement
moindre qu'aujourd'hui et que situation politique et économique des pays
d'accueil était alors relativement stable. La présence des
réfugiés sur le territoire des États hôtes
était d'ailleurs perçue comme un phénomène
temporaire. Plus encore, l'accueil des réfugiés issus des luttes
pour l'indépendance était interprété comme un gage
de solidarité entre États africains. Au cours des années
80, le climat d'humanisme qui prévalait auparavant fit progressivement
place à un régime humanitaire beaucoup plus complexe39
Le profil type du réfugié changea de façon draconienne.
Les
36 F. GORMAN et G. KIBREAB ; Repatriation aid and
development Assistance ; Reconceiving international refugee Law, La Haye,
Martinus1997, page 35-39
37ZIECK, « Paradigm of refugees »
note 82, P.34
38 FINNEMORE et BARNETT, op.cit. ; page89
39 René VAN ROOYEN ; Rapatriement :
Solution visible pour les années 90, symposium international tenu du
27-29mars1994 à New York, P.11
20
réfugiés qui cherchaient à gagner les
pays occidentaux n'étaient non plus issus du bloc communiste, mais ils
venaient désormais des pays en voie de développement. La plupart
fuyaient les conflits ethniques, la répression politique ou l'oppression
économique. Par opposition aux réfugiés issus des pays
communistes, on espérait que l'exil de cette nouvelle
génération de réfugiés serait cette fois
temporaire. Le milieu des années 80 connut une véritable
explosion du nombre de réfugiés issus pour la plupart de conflits
alimentés par la rivalité entre les deux superpuissances. Les
pays occidentaux ne furent pas épargnés et ils reçurent
eux aussi un nombre croissant de demandes d'asile en provenance des pays en
voie de développement.
Les pays développés adoptèrent alors une
politique particulièrement restrictive à l'égard des
demandeurs d'asile sur leur territoire, tout en réduisant
considérablement leurs programmes de réinstallation. Plusieurs
gouvernements estimaient que le système d'asile était
utilisé frauduleusement par des individus qui cherchaient tout
simplement à améliorer leurs conditions économiques et
sociales40.Les gouvernements des pays en voie de
développement étaient eux aussi de plus en plus réticents
à intégrer les réfugiés au sein de leur population
locale. En Afrique, certains nouveaux gouvernements commencèrent
à percevoir les réfugiés comme une menace à leur
sécurité nationale et une source potentielle de tensions
.
interétatiquesDu coup, plusieurs refusèrent
d'accorder l'asile aux ressortissants des pays amis
par crainte que cela ne compromette leurs relations
diplomatiques. L'accueil des réfugiés par les États
voisins devint alors un geste controversé et hautement politique. Le
contexte idéologique et géopolitique de l'époque rendait
difficile la réalisation de solutions durables. La capacité
d'intervention du HCR et des Nations Unies en général
était, par la force des choses, fort limitée. Des millions de
réfugiés étaient donc confinés dans des camps
surpeuplés où ils recevaient une assistance minimale. Le
financement continu des camps de réfugiés n'était pas non
plus une option qui plaisait aux pays donateurs. Les programmes de soins et
d'entretien entraînèrent l'explosion des dépenses annuelles
du HCR. À la fin des années 80, les besoins financiers du HCR
pour répondre au nombre croissant de réfugiés
dépassaient largement les montants provenant des contributions
volontaires des pays donateurs41. L'approche traditionnelle du HCR
ne convenait plus aux nouvelles réalités internationales. La
réponse ne résidait désormais plus dans l'asile. Il
fallait trouver des solutions alternatives au
40 Gary TROELLER, « Refugees and Human
Displacement in contemporary international Relations», Tokyo, United
Nation University Press, 2003; P.54
41 LOESCHER, UNHCR, note 15, P110
21
problème contemporain des réfugiés afin
de réduire les coûts générés par l'assistance
prolongée dans les camps. Les États étaient partisans
d'une réponse plus pragmatique et opérationnelle. Avec la fin de
la guerre froide, le rapatriement apparaissait comme la réponse tout
indiquée aux crises des réfugiés. L'accès à
l'indépendance pour la plupart des pays africains depuis les
années 60 rendait en outre possible le retour des
réfugiés. L'Afrique fut alors le théâtre des plus
importantes opérations de rapatriement jamais
effectuées42 . Le rapatriement volontaire devint ainsi
progressivement un aspect clé des programmes de protection du HCR dans
les pays moins développés. Les pays occidentaux sont d'avis que
le rapatriement est la réponse la plus appropriée à un
problème africain qui doit être résolu en Afrique par les
gouvernements africains. Les activités de rapatriement occupent
aujourd'hui une part importante du budget du HCR. Le Comité
exécutif y consacre d'ailleurs une attention accrue depuis 20 ans. Force
est d'admettre qu'un pourcentage de plus en plus important de crises
génératrices de réfugiés se solde par des
rapatriements. Le HCR assume aujourd'hui un rôle de pivot politique et
économique dans le retour et la réintégration des
réfugiés dans leur pays d'origine. Le HCR a donc cessé de
jouer le rôle passif et limité que lui conférait
initialement son Statut. L'Assemblée générale a par
ailleurs élargi les fonctions du HCR en matière de rapatriement
volontaire en lui reconnaissant notamment un rôle actif dans le pays
d'origine. Conformément à son mandat, le HCR est d'abord
chargé d'évaluer la situation dans le pays d'origine afin de
déterminer si les conditions sont propices au retour. De nos jours, le
rôle du HCR en matière de rapatriement peut prendre plusieurs
formes distinctes, allant de la simple facilitation à la promotion
active du retour43.L'approche adoptée par le HCR
dépend de la situation dans le pays d'origine
Paragraphe 4. LE HCR EN RDC
Le HCR en RDC apporte assistance et protection à
plusieurs catégories de personnes, entre autres les
Réfugiés, principalement du Rwanda, de la République
Centrafricaine et du Burundi rapatriés, des réfugiés
congolais qui rentrent de leur pays d'accueil des déplacés
internes : des Congolais qui ont fui des conflits sans quitter la RDC. Les
réfugiés rwandais sont les plus nombreux dans la base de
données depuis l'application de la clause de cessation du statut de
réfugié angolais. Le nombre de réfugiés rwandais
demeure un problème pour
42 Accords de paix et plus d'un million de
réfugiés éthiopiens et Erythréens par des
gouvernements ; Namibie, 2001
43 M. ZIECK, UNHCR, op.cit, p.56
22
diverses raisons. Le HCR et le gouvernement de la RDC
effectuent actuellement la vérification et l'enregistrement
biométrique qui aboutira à des chiffres précis concernant
les réfugiés rwandais. Dans le nord du pays, le HCR soutient des
nombreux réfugiés centrafricains. Ces réfugiés
bénéficient d'une protection et d'une assistance multisectorielle
dans les camps et les communautés d'accueil accessibles. Le HCR a
clôturé en 2015 le rapatriement volontaire de plus de 25 000
anciens réfugiés angolais vivant en RDC. Outre le rapatriement
volontaire, le HCR facilite l'intégration locale pour des anciens
réfugiés angolais. En raison de conflits armés
récurrents en particulier dans la partie orientale du pays, beaucoup de
Congolais ont été contraints au déplacement. Pour aider
ces personnes déplacées, le HCR joue le rôle de
coordination, notamment dans le domaine de la protection. Le HCR est aussi
impliqué dans la coordination des activités liées à
la prévention et la réponse aux violences sexuelles et sexistes
qui constitue l'un des cinq piliers de la Stratégie nationale de lutte
contre la violence sexuelle et basée sur le genre de la RDC
Paragraphe 1. CREATION DE LA CNR
La Commission Nationale pour les Réfugiés a
été créée par la loi N° 021/ 2002 du 16
octobre 2002 portant statut des réfugiés en République
Démocratique du Congo. Cette même loi créé la
Commission des Recours. L'organisation et le fonctionnement sont régis
par le Décret N°03/014 du 05 août 2003. Les modalités
pratiques relatives à l'organisation et au fonctionnement de la
Commission Nationale pour les Réfugiés sont fixées par
l'Arrêté Ministériel N°129/2005 du 04 avril 2005
portant Règlement Intérieur de cette dernière. Elle a
débuté ses activités en avril 2004. Le Ministre qui a en
charge l'Intérieur en est le Président.
Paragraphe 2. LA COMPOSITION DE LA CNR La C.N.R.
comprend deux (2) structures :
- La commission d'éligibilité - Le
Secrétariat permanent
23
a.La commission d'éligibilité
Celle-ci est une commission interministérielle
composée de membres désignés par les Ministères et
Services ci-après :
- Le ministère de l'intérieur et
sécurité
- Ministère des Affaires Etrangères
- Ministère de la Défense Nationale,
Démobilisation et Anciens Combattants ;
- Ministère de la Justice ;
- Ministère des Droits Humains ;
- Ministère des Affaires Sociales ;
- Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale
;
- Ministère de la Santé ;
- Agence Nationale de Renseignement ;
- Police Nationale Congolaise ;
- Direction Générale de Migration.
- Le Secrétaire Permanent qui en est le Rapporteur
Général
- Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés (observateur). Avec
l'instauration du Gouvernement de Transition, le Conseil des
Ministres avait décidé de
joindre à la C.N.R. un représentant du
Ministère des Affaires sociales, Solidarité et
Affaires Humanitaires. Les membres de la Commission Nationale
pour les Réfugiés sont
nommés par arrêté du Ministre de
l'Intérieur sur proposition de leurs Ministères respectifs
parmi les agents de carrière des services publics de
l'Etat. La C.N.R. (commission
d'éligibilité) se réunit en session
ordinaire une fois par mois sur convocation du Président,
du Vice-président ou à défaut de
Secrétaire Permanent. Elle se réunit aussi en session
extraordinaire autant de fois qu'il y a urgence ou
nécessité.
b. Le secrétariat permanant
Le Secrétariat Permanent est composé de trois
services dont les missions sont définies par le Règlement
Intérieur de la C.N.R:
- Administration; - Protection ; - Opérations.
24
25
Le Secrétariat Permanent est l'organe de coordination
des opérations et de gestion quotidienne de la C.N.R. Il est
dirigé par le Secrétaire Permanent qui agit sous
l'autorité et la direction du Président de la C.N.R. Le
Secrétaire Permanent est chargé de la gestion du personnel
d'appoint mis à sa disposition ainsi que de l'administration
générale de la C.N.R.
Il a notamment pour mission de:
- Veiller à la convocation des sessions; -
Préparer l'ordre du jour de la session ; - Recevoir les demandes
d'asile;
- Préparer les dossiers des demandeurs d'asile et en
assurer la distribution aux
membres de la Commission Nationale 72 heures avant la session;
- Coordonner les opérations de rapatriement volontaire des
réfugiés congolais en
exil;
- Délivrer les cartes d'identité et les Titres de
Voyage de la Convention (TVC);
- Présider les réunions des experts de la
Commission Tripartite
- Il est le Porte-parole de la C.N.R.
Le Secrétaire Permanent assiste aux réunions du
Comité Permanent du Programme du Haut-Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés, qui se tiennent trois fois par an au
siège du HCR à Genève. Il accompagne également de
la C.N.R. aux sessions du Comité Exécutif du Programme du
Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés qui ont lieu
chaque année au mois d'octobre, toujours à Genève.
Il convient de signaler que la République
Démocratique du Congo est membre permanent du Haut-Commissariat des
Nations Unies pour les Réfugiés.
Paragraphe 3. LES MISSIONS DE LA CNR La C.N.R. a
pour tâches principales de :
- Gérer les réfugiés et rapatriés
;
- Donner les orientations au Gouvernement sur les questions
liées aux réfugiés et rapatriés ;
- Déterminer le statut de réfugié ;
- Participer pour le compte du Gouvernement aux
Réunions Tripartites (pays d'asile, pays d'origine des
réfugiés et le HCR) ;
- Gérer les déplacés internes en assurant
leur protection en attendant la mise en place d'une législation
appropriée.
Paragraphe 4. LES ANTENNES DE LA CNR
La C.N.R. dispose des Antennes provinciales dont la mission
principale est de mettre en exécution sur terrain le programme du
Secrétariat Permanent ainsi que les recommandations des rencontres
tripartites en ce qui concerne le rapatriement des réfugiés et la
réintégration des rapatriés.
4.1. La commission de recours
La Commission des Recours est composée :
- du Ministre de l'Intérieur ou son représentant :
Président ;
- du Ministre des Affaires Etrangères et de la
Coopération Internationale ou son
représentant : Vice-président;
- du Ministre de la Défense Nationale ou son
représentant : Membre ;
- du Ministre de la Justice et Garde des Sceaux ou son
représentant : Membre ;
- du Ministre des Droits Humains ou son représentant :
Membre ;
- de l'Administrateur Général de l'Agence Nationale
de Renseignement (ANR)
ou son représentant : Membre
- de l'Inspecteur Général de la Police Nationale
Congolaise (PNC) ou
son représentant : Membre ;
- du Directeur Général de Migration (DGM) ou son
représentant : Membre ;
- du Secrétaire Permanent : Rapporteur
Général.
4.2. Budget de la CNR
Selon l'article 37 de la loi portant statut de
réfugié en RDC, la C.N.R. tire ses ressources de la dotation du
Gouvernement. Cependant depuis sa création elle ne
bénéficie que de l'appui financier du HCR pour son
fonctionnement.
26
SECTION III : MECANISMES ET STRATEGIES MIS EN OEUVRE
PAR LA CNR ET LE HCR POUR L'EFFECTIVITE DU RAPATRIEMENT
Pour un meilleur rapatriement des réfugiés en
RDC, le gouvernement congolais à travers l'organe en charge les
réfugiés ; la CNR et le Haut-Commissariat des
réfugiés organisent des réunions avec des groupes de
travail technique. Pour la quatrième réunion qui s'était
ténu en octobre 2012 à l'hôtel du fleuve à Kinshasa
; le but était de procéder à une évaluation du
rapatriement des réfugiés qui ont trouvé asile en RDC. La
CNR, a fait savoir par la bouche de son secrétaire permanent, Mme Berthe
NZINGA que c'est depuis 2012 que la RDC et le HCR avaient défini un plan
d'opération et un chronogramme d'activités à
réaliser pour le rapatriement volontaire des réfugiés qui
ont trouvé asile en RDC.44 Par ailleurs, c'est grâce
à l'implication des toutes les parties prenantes que
l'effectivité du rapatriement sera possible dans la dignité et la
sécurité. La RDC et le HCR se sont donc décider de
poursuivre les activités de rapatriement des réfugiés
vivant en RDC. Cette décision a été annoncée dans
un communiqué sanctionnant la fin des travaux sur les stratégies
de rapatriement tenue à Kinshasa. Les parties prenantes se sont ainsi
convenues de mobiliser et d'intensifier la sensibilisation des
réfugiés sur leur retour dans le pays d'origine.
44 Rapport CNR 2012
27
CHAPITREIII : DE L'EFFECTIVITE DU RAPATRIEMENT DES
REFUGIES EN
RDC
INTRODUCTION
Combien ont déjà bénéficié
du rapatriement ? Le rapatriement est-il réellement effectif en RDC ou
bien c'est une véritable utopie ? Voilà différentes
questions auxquelles réponde ce troisième chapitre sur
l'effectivité du rapatriement des réfugiés en RDC.
SECTION I. EFFECTIVITE DU RAPATRIEMENT
Paragraphe 1. DE LA QUESTION DU RAPATRIEMENT EN RDC
Depuis le temps des indépendances, les conflits
violents dans les pays limitrophes de la RDC sont liés à
plusieurs facteurs, notamment l'accès à la terre, l'affirmation
des identités ethniques et la lutte pour le contrôle politique.
Ceci va causer qu'un grand nombre de population soit
déraciner de leur milieu d'origine pour se déplacer en RDC.
D'année 2000, environ, chaque fois que la sécurité
commence à s'améliorer dans les zones d'où ils venaient,
des retours spontanés des refugiés ont commencé surtout
dans les provinces du Nord et Sud Kivu.
Périodiquement, et en lien étroit avec la
situation politique d'ensemble, des groupes autochtones et des politiciens
expriment les craintes qu'ils ont de voir les réfugiés tramer les
complots pour ne pas regagner leur pays natal.45 Avec plus de 450000
réfugiés enregistrés par le HCR durant la période
de 1998-2002, la RDC est devenue entre 2006 et 2009 l'un de ceux où l'on
comptait un plus grand nombre des rapatriés. Les opérations de
rapatriement volontaire depuis les pays d'accueil, le Congo-Brazza et la
République Centrafricaine, ont commencé dans la région
occidentale de la RDC en octobre 2004 et se sont poursuivies dans l'ensemble de
la province de l'Equateur entre 2005 et 2008. Pour cette province et durant
cette période, près de 450000 rapatriés furent
enregistrés. 46 Quelques mois plus tard, on les trouvait
à nouveau sur les chemins de l'exil. Alors que cette même
région avait été jusque-là considérée
par le HCR comme la « Zone prioritaire de retour » ; les nouveaux
exodes massifs observés depuis janvier 2010 témoignent des
nombreux recueils de l'expansion des programmes de rapatriement mis en place en
Afrique depuis le début des années 2000 dans
les contextes politiques, économiques et
sécuritaires.47 Il nous impose également de
45 G.BYADUNIA KASHOSI , Les
réfugiés dans la région des grands lacs, un grand
défi à relever , Mémoire, UOB, inédit,
2009.P.27
46 UNHCR, Statistical Yearbook, 2008 (
http://www.unhcr.org/pages/4a02afce6.html)
47 Rapport du comité Exécutif des
Nations Unies, 2010.P16
28
revenir sur les fondements juridiques du rapatriement et sur
les mécanismes de promotion et de facilitation au retour tels qu'ils ont
été mis en place par le HCR. Cette démarche permet d'aller
au-delà des intérêts décontextualisés d'une
assistance fondée sur l'émotion48 et d'examiner les
conditions et les enjeux politiques des actions du HCR et des organisations
humanitaires dans l'ordonnancement et dans la mise en place des processus de
retour.49 Tel qu'il avait été prévu
initialement dans ses textes fondateurs, mais aussi par la Convention de 1951
et par le Protocole de 1967, le rôle du HCR dans la région des
grands lacs aurait dû être celui de simple « facilitateur
» du rapatriement.
M.GUTERRES, commissaire du HCR qui présentait son
rapport annuel, a rappelé qu'en 2001, 800000 réfugiés
avaient traversés des frontière, soit 2000 chaque jour. En outre,
plus de 750000 ont fui la RDC pour leur pays d'origine.50 En aout
2014, environ 70000 réfugiés originaires de la RDCA, ayant fui en
raison de la dégradation de la situation dans leur pays, ont
bénéficié des activités de protection et
d'assistance du HCR en RDC, tout comme des réfugiés originaires
des autres pays comme le Burundi et le Rwanda.
48 Luc BOLTANSKI, La souffrance à distance
: le pouvoir souverain des Etats, Paris, Le Seuil, 1997, p.45
49 Rapport annuel du HCR, 2011, p.43
50 Op. Cit47
29
Table 1 : motif de retour selon les lieux d'installations
des refugiés
Raison du choix au retour
|
Lieux d'installation
|
Total
|
Refugiés des
sites ruraux
|
Refugiés des sites urbains
|
Changement politique en RDC
|
5
|
8
|
13
|
Stabilisation sécuritaire en RDC
|
2
|
3
|
5
|
Obtenir plus d'autonomie en RDC
|
3
|
8
|
11
|
Bénéficier de l'aide humanitaire
proposée en RDC
|
12
|
2
|
14
|
Décision collective d'un groupe de
refugiés
|
6
|
0
|
6
|
Absence de perspective dans le pays d'asile
|
8
|
7
|
15
|
Conflits avec la population dans les pays d'asile
|
10
|
5
|
15
|
abus de la part des autorités du pays «
tracasseries », diminution des libertés
|
8
|
6
|
14
|
nution de l'aide humanitaire
|
10
|
4
|
14
|
iment d'insécurité, absence de protection dans
le pays
|
8
|
5
|
13
|
Tableau réalisé et présenté par le
HCR sud Kivu, grâce aux données fournies par le HCR, sur la base
de 76 entretiens réalisés en 2007 et 2008 auprès des
refugiés urbains(34) et ruraux(42) avant leur retour.
Paragraphe 2. EVALUATION DU RESULTAT DU RAPATRIEMENT
Sur un total de 37625 anciens réfugiés angolais
qui vivaient en RDC, dont 11048 au Bas Congo, 2725 à Kinshasa, 23563 au
Katanga et 289 au Bandundu ; il n'y a que 9783 qui sont retournés en
Angola jusqu'au 19 Novembre 2014.51 Soit une réalisation de
26%. Ce faible taux de réalisation est consécutif à
plusieurs contraintes rencontrées pendant le rapatriement, notamment
administratives liées aux ressources humaines, logistiques et
climatiques, associant la détérioration des infrastructures
routières et ferroviaires. Dans la réunion des experts tenue en
Novembre 2014 à Kinshasa, les parties prenantes ont noté que
51 Rapport de la commission d'experts au Grand
Hôtel de Kinshasa du 24 au 28 février 2014
30
« les difficultés technologiques en RDC ont rendu
impossible la transmission à temps des pré-manifestes en faveur
des candidats au rapatriement, ce qui a affecté la réception des
quelques convois du coté angolais. De ce fait, la RDC et le HCR ont
décidé de poursuivre les activités de rapatriement des
réfugiés de la RDC vivant en République du Congo jusque
vers la fin de l'année 2016.
Table2 : Chiffres HCR prévisionnels pour la
République Démocratique du Congo
Type des
populations
|
Pays
|
Janvier
2015
|
Décembre2015
|
Total dans
le pays
|
Personnes assistées par le HCR
|
Total dans le pays
|
Personnes assistées par la HCR
|
Refugiés
|
RCA
|
75000
|
2000
|
50000
|
3000
|
Réfugiés
|
Rwanda
|
129440
|
20000
|
109440
|
2000
|
Rapatriés
|
RDC
|
53640
|
53640
|
41500
|
41500
|
Total :
|
258080
|
75640
|
159440
|
46500
|
Tableau réalisé grâce aux
données nous fournies par la CNR sud Kivu.
Depuis le début de l'opération de rapatriement,
10596 réfugiés sont retournés chez eux en provenance
surtout du Congo voisin.
SECTION II. LES MESURES D'ACCOMPAGNEMENT
Paragraphe 1. LES ACCORDS TRIPARTITES
Après la signature en 2002 d'une série d'accords
de paix entre les principaux belligérants, un gouvernement de coalition
fut mis en place pour trois ans, jusqu'aux élections de 2006 en vue
d'assurer la stabilité politique de mener à bien la
restructuration et même l'unification de l'armée nationale et
d'établir des structures des gouvernements solides. Depuis 1999, la
MONUC surveillait les désengagements des forces dans les zones de
conflit et le conseil de sécurité élargit son mandant en
juillet 2003 à l'intervention militaire visant à mettre fin, si
besoin était, aux hostilités. En janvier 2014, 10000 militaires
de la force de maintien de la paix et 3000 civils furent ainsi
déployés. La résolution 1565 du conseil de
31
sécurité de l'ONU datée d'octobre 2004
prévoyait également un élargissement de la force de 59000
hommes à 16000, la plupart se déployait à l'Est de la RDC
où persistaient les conflits. En 2015, les réfugiés
centrafricains ont bénéficié d'une protection et d'une
assistance
Multisectorielle dans les camps et les communautés
d'accueil, s'il est possible d'y accéder. Pour réduire la
dépendance à l'égard de l'aide alimentaire, une
particulière a été accordée aux activités de
renforcement de l'autosuffisance et des moyens de subsistance.
Le rapatriement des réfugiés angolais accueillis en
RDC devrait prendre fin le 30 juin 2015.
Parallèlement, le HCR poursuivra le processus
destiné à intégrer sur place les réfugiés
angolais restants, en prévoyant de se désengager d'ici fin
2016.
En 2015, le principal partenaire gouvernemental du HCR en RDC
sera comme précédemment la Commission Nationale pour les
Réfugiés (CNR), au sein du ministère de
l'intérieur, en particulier dans les domaines de l'enseignement des
refugiés et de l'assistance en leur faveur.
Paragraphe 2. LE RETOUR DES REFUGIES RWANDAIS
Il arrive que les conditions en exil soient plus dangereuses
que celles ayant initialement causé la fuite des
réfugiés52. Le HCR choisirait alors de plier devant
ses principes fondamentaux et de s'associer officiellement à des
rapatriements qui ne sont ni vraiment consentis ni vraiment
sécuritaires, plutôt que de se retirer et de laisser les
réfugiés à
.
eux-mêmesEn agissant de la sorte, le HCR vise ainsi le
meilleur intérêt des réfugiés.
Avant de mettre en oeuvre de telles opérations de
rapatriement, le HCR doit toutefois s'assurer que certaines conditions
minimales sont tout de même respectées, dont notamment l'absence
d'une crainte individuelle de persécution, l'acceptation du retour par
les autorités locales, l'obtention de garanties de
non-représailles et le maintien du droit d'accès aux personnes
.
rapatriéesOn doit en outre pouvoir espérer de
manière raisonnable que les besoins
fondamentaux des personnes rapatriées pourront
être satisfaits dans le pays d'origine. Ce sont là des conditions
préalables fondamentales pour que le rapatriement puisse d'abord et
avant tout préserver la vie ou l'intégrité physique des
réfugiés53. Le rapatriement des réfugiés
rwandais en 1996 constitue une de ces applications concrètes de la
doctrine du « retour imposé ». Le déclenchement de la
guerre civile au Zaïre et la forte hostilité du gouvernement
tanzanien obligea le HCR à fournir son assistance pour faciliter le
retour des réfugiés et ce,
52 FINNEMORE et BRNETT, Doc Nations Unies
EC/GC/02/5P.97
53 UNCHR «
http://www.unhcr.org/admi/ADMIN/3ae68fae8.html
»
32
malgré l'insécurité évidente qui
prévalait encore au Rwanda. Le rôle du HCR à cet
égard fut alors sévèrement critiqué par plusieurs
organisations de défense des droits humains qui lui reprochèrent
d'avoir failli à son mandat de protection54. Sans l'appui
politique et financier de la communauté internationale et devant
l'impasse de la situation, le HCR a adopté une politique claire en
faveur du rapatriement. Certains représentants du HCR étaient
d'avis que le retour serait d'autant plus difficile si l'exil perdurait. S'ils
attendaient trop longtemps, les réfugiés seraient perçus
d'une part comme des supporters du génocide, et ils auraient d'autre
part davantage de difficulté à récupérer leurs
propriétés. Par ailleurs, la présence des
réfugiés risquait d'aggraver les tensions ethniques qui
prévalaient à l'est du Zaïre et une telle présence
menaçait de déstabiliser encore davantage le pays. Le
rapatriement était également fortement encouragé par le
gouvernement rwandais qui souhaitait le retour de ses ressortissants afin de
pouvoir juger les génocidaires. Aux dires du gouvernement rwandais, les
camps constituaient par ailleurs une menace potentielle au nouveau
régime en place55 . Il est vrai que les camps étaient
alors contrôlés par diverses factions armées qui prenaient
les réfugiés en otage afin de faire pression sur le gouvernement
rwandais. Plusieurs rapports soulignent à cet effet que les
extrémistes hutus intimidaient les réfugiés qui
souhaitaient être rapatriés et ils les contraignaient par la
terreur à demeurer en exil. Notons que la désinformation par les
extrémistes, les menaces et la violence auxquelles étaient soumis
les réfugiés et les conditions de vie déplorables qui
prévalaient dans les camps allaient peser considérablement dans
la décision ultérieure du HCR d'appuyer le rapatriement
forcé. En dépit de l'insécurité grandissante au
Zaïre, le nombre de candidats au rapatriement demeurera néanmoins
très bas jusqu'en 1996. L'escalade de la violence qui éclata
à l'est du pays précipita toutefois les retours à partir
d'octobre 1996. Les camps furent alors la cible d'attaques et les
réfugiés se retrouvèrent pris entre deux feux, en raison
des affrontements entre les forces armées zaïroises et un groupe
armé tutsi du Rwanda. À ces persécutions, se joignit en
plus la famine engendrée par la suspension des secours humanitaires. Ces
circonstances dramatiques ne laissèrent d'autre choix au HCR que
d'organiser une opération de rapatriement d'urgence pour sauver la vie
des réfugiés. Quelque 500000 réfugiés furent ainsi
contraints de regagner le Rwanda dans des conditions extrêmement
précaires56. À la fin de l'année 1996, il
restait encore entre 270000 et 330000 réfugiés qui
s'étaient enfoncés dans les campagnes de l'est du Zaïre,
coincés dans des endroits pratiquement inaccessibles à l'aide
humanitaire. Sans l'appui financier et
54 David ORR, « Rwandan Refugees Flee from
Repatriation » The Independent, December 1996
55 Richard BLACK et Koser KHALID, The end of
Refugee cycle, New York, 1999, P.410
56 Amnesty International, Les rapatriements massifs ne
tiennent pas compte de droit de l'homme, Doc (1997), P.9
33
militaire de la communauté internationale, il
était impossible aux organisations humanitaires de protéger les
réfugiés restés sur place. Aussi, était-il trop
tard pour leur imposer un rapatriement même forcé; Les
opérations de rapatriement qui eurent lieu à la fin de 1996,
à partir du Zaïre et de la Tanzanie, faisaient fi de la situation
des droits humains au Rwanda. Contrairement aux propos tenus par le
gouvernement tanzanien, rien ne permettait alors de conclure que les
réfugiés pouvaient rentrer au Rwanda en toute
sécurité et dans la dignité. Le HCR lui-même
admettait qu'il redoutait que « les autorités locales ne soient pas
en mesure de faire face à tous les problèmes émergents:
arrestations, désordre public, occupation des maisons, occupation des
terres, maladies, difficultés d'inscriptions et de distribution de
l'aide »57.
Le HCR n'exigea cependant aucune garantie formelle à
l'effet que les droits fondamentaux étaient respectés par le
gouvernement Rwanda. Afin de presser le rapatriement, le HCR chercha
plutôt à minimiser la gravité des violations commises au
Rwanda et, par le fait même, les risques importants auxquels
étaient confrontés certains réfugiés à leur
retour. Il était pourtant on ne peut plus clair à ce
moment-là que les circonstances au Rwanda n'avaient pas changé et
certainement pas de façon durable. Amnistie internationale recensait
à cette époque un nombre accru d'homicides, d'arrestations
arbitraires et d'agressions physiques. Dès la mi-décembre 1996,
il y avait déjà près de 92 000 prisonniers, enfants,
vieillards ou malades confondus, détenus dans des prisons rwandaises
surpeuplées et dans des conditions extrêmement difficiles. On sait
qu'effectivement, dans les premières semaines de l'opération, des
milliers de rapatriés furent arrêtés sous prétexte
de leur rôle réel ou imaginaire joué dans le
génocide. Plus d'une centaine furent tués. D'autre part, bon
nombre de Rwandais menacés par les nouveaux occupants, avaient grand mal
à recouvrer leurs terres, leurs maisons et leurs biens. En somme, plus
de 1,3 millions de personnes sont retournées au Rwanda en 1996.
Il s'agissait là d'une augmentation de près de
20 % par rapport à la population déjà présente et,
dans certaines régions, les personnes revenues étaient
désormais plus nombreuses que la population déjà en place.
Un tel afflux dans un délai de quelques semaines, ne pouvait
qu'engendrer des conséquences négatives pour un pays qui se
remettait péniblement d'un génocide et qui était toujours
déchiré par la guerre civile. À l'instar du Liberia, c'est
ce retour forcé et hâtif depuis le Zaïre et la Tanzanie qui
aurait notamment déclenché une reprise subséquente des
hostilités au Rwanda.58 Les événements qui se
sont déroulés dans la région
57 AL, Grands Lacs, Harmattan, Paris, 1999,
P.116
58 STEIN, All for a repatriation, Le Seuil;
Paris, p.19
34
59 S. OGATA, « The growing insecurity in
western Rwanda and our inability monitor », Allocution d'ouverture de
la 8è session executive du HCR
des Grands Lacs en 1996 démontrent les glissements
importants que peut engendrer la doctrine du « retour imposé
». La grande majorité des réfugiés qui ont
regagné le Rwanda en 1996 fuyaient les dangers auxquels ils
étaient exposés dans leur pays d'accueil. Mais parce qu'il
s'agissait de la seule alternative, le retour n'était pas le
résultat d'une décision librement consentie. La situation qui
prévalait d'autre part au Rwanda ne garantissait pas non plus le respect
de la sécurité et de la dignité des
réfugiés59. En cautionnant le rapatriement, le HCR
a
.
accepté de livrer les réfugiés à un
sort incertainà sa décharge cependant, soulignons que la
communauté internationale dans son ensemble fit bien
peu pour prévenir le rapatriement forcé des
réfugiés rwandais. Elle en fut même en partie responsable
en retirant son soutien à l'opération. Il est déplorable
de constater que, sous la pression des autorités rwandaises, des pays
voisins et des principaux donateurs, le HCR ait dû ainsi sacrifier ses
principes fondamentaux. Quoi qu'il en soit, si la nature forcée du
rapatriement est sans doute regrettable, les raisons sous-jacentes à
cette décision sont à plusieurs égards
compréhensibles. Le retour dans leur pays d'origine s'avérait
tout simplement une question de survie pour ces réfugiés. En
fait, le HCR s'est trouvé, dans le cas du Rwanda, devant des choix
déchirants. D'une part, il pouvait s'opposer ouvertement aux politiques
des gouvernements et se retirer, abandonnant du coup les réfugiés
à eux-mêmes, d'autre part, il pouvait aussi déroger
à ses principes pour assister les réfugiés sur le chemin
du retour. À la lumière des exemples du Libéria et du
Rwanda, nous affirmons qu'une politisation accrue s'est installée dans
le cadre des opérations de rapatriement effectuées sous
l'égide du HCR. Cédant à la pression exercée par
les États, le HCR peut tolérer les incartades au cadre
théorique du rapatriement afin de précipiter le retour dans des
circonstances marquées par la précarité et
l'insécurité. Les considérations liées au maintien
de la paix et à la prévention des conflits peuvent parfois
l'emporter sur la sécurité et le libre choix des
réfugiés. Dans un tel contexte, le risque que le rapatriement ne
viole les droits des réfugiés n'en est que plus grand. On ne l'a
malheureusement que trop constaté dans le cas du rapatriement des
réfugiés rwandais et libériens. Une telle approche suscite
finalement un questionnement quant aux priorités de l'organisation.
Parce qu'elles sont soumises à des impératifs politiques, les
activités de l'organisation finissent par déroger à leur
objectif originel, à savoir la protection de réfugiés. En
République démocratique du Congo (RDC), le HCR a une
présence depuis 1975.
35
Paragraphe 2. LES REFUGIES BURUNDAIS
Depuis les prémices en mars 2015 de la crise politique
qui secoue le Burundi, avec comme point focal la réélection
à un troisième mandant jugé un temps inconstitutionnel par
l'opposition du président Nkurunziza. Ainsi donc, le premier convoi des
réfugiés burundais à entrer officiellement sur le sol
congolais c'était en date du 1/6/2015. Selon le rapport du HCR ; ces
réfugiés sont estimés à 14300 à entrer en
RDC comme des réfugiés politiques.60 Un camp de
réfugiés, à Lusenda en territoire de Fizi, près
d'Uvira, au Sud Kivu, avait été aménagé pour
accueillir les réfugiés burundais. Selon le HCR, 7000 personnes y
résident aujourd'hui.61 Mais certains ont
préféré continuer leur route, jusqu'à Lubumbashi en
jugeant les capacités d'accueil dans le camp de Lusenda insuffisantes
pour garantir leurs droits. Dans une déclaration à la Radio
Okapi, Francisco Sergio Calle Norena, précise que les conditions sont
clairement établies pour qu'ils puissent jouir de leurs droits, «
nous sommes prêts à faciliter leur retour s'ils le souhaitent
» a-t-il dit.62
60 Rapport du HCR annuel 2015
61 Idem60
62
http://www.radiookapi.net/2015/08
36
CONCLUSION
Nous voici arrivé au terme de ce travail dont l'objet
d'étude concernait « le rapatriement des réfugiés en
RDC ». Nous sommes partie d'un constant selon lequel les
réfugiés qui ont pour pays d'accueil, la RDC se heurtent aux
multiples problèmes. Cette situation nous a amené à nous
poser les questions suivantes : Quels sont les problèmes auxquels se
heurtent les réfugiés en RDC? Quels sont les mécanismes
mis en place par le HCR, les organisations internationales et l'Etat congolais
pour que le rapatriement soit effectif ? Quelles sont les contraintes
auxquelles se confronte le rapatriement ? De ce questionnaire, nous avons
débouché aux hypothèses suivantes :
- les mécanismes mis en place par le HCR et le
gouvernement congolais, nous pouvons citer : le rapatriement librement
consentit, l'identification et la sensibilisation.
- Le rapatriement est confronté à des
différents problèmes parmi lesquels on peut
citer : l'engagement total du pays d'origine d'aider à
réintégrer ses
ressortissants, également le soutien
continu de la communauté internationale qui est quasi-absent au cours de
la phase cruciale post-conflit afin de garantir qui ceux qui prennent la
décision courageuse de rentrer dans leur pays puissent reconstruire leur
vie dans un environnement stable.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons fait
recours à la méthode structuro-fonctionnaliste pour bien analyser
les problèmes des réfugiés en RDC, à l'approche
statistique pour faire part de variations statistiques des
réfugiés rentés dans le pays d'origine. Les techniques
d'entretien libre et de la documentation nous été utile pour
récolter les données. Et la technique d'analyse de contenu nous a
permis de traiter et d'analyser ces données.
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail a
été subdivisé en trois parties : le premier a
traité sur la situation et les problèmes des refugiés en
RDC, le deuxième sur l'Analyse de l'identification des mécanismes
et stratégies de rapatriement mis en oeuvre par le HCR et la CNR et
enfin le dernier s'appesanti sur l'Effectivité du rapatriement en RDC.
Cette recherche a validé trois hypothèses qu'on peut
résumer en terme : les problèmes auxquels se heurtent les
réfugiés en RDC sont énormes mais les mécanismes et
stratégies mis en place par le HCR et le gouvernement congolais
s'avèrent important pour l'effectivité du rapatriement des
réfugiés,
37
malgré différentes affirmations et
différents éclaircissements. Ainsi sont donc confirmées
nos hypothèses.
Toutes fois, nous ne pouvons pas prétendre avoir
épuisé le thème ; nous pensons que d'autres chercheurs
pourront se pencher sur ce travail en vue de vouloir exploiter des pistes
nouvelles.
38
BIBLIOGRAPHIE
1. Ouvrages
1. H .ROMKEMA, Opportunité et contrainte relative
au déplacement et au rapatriement des groupes armés en RDC ; cas
des FARDC, FNL, ADF NALU ; Washington DC, 2007
2. L .COLEMAN, L'insertion et rapatriement des
réfugiés de la République du Congo en République
Démocratique du Congo : effets latéraux de l'assistance
humanitaire.
3. A. MICHEL, Protéger les sans Etats ou
contrôler les indésirables ; Recueil Alexandries, Collection
Reflets, janvier 2006
4. A. MICHEL, La main gauche de l'empire, multitudes,
Numéro11, Page77
5. T. SIMON, Les refugiés : l'aide et la
communauté internationale en Tanzanie, Politique Africaine, Edition
Karthala, numéro85, 2002
6. J.F BAYART, L'Etat en Afrique, la politique du ventre
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7. Kate FELLER et M.ACHIRO, Protection des
réfugiés, Genève, IPUORG, 2001
8. CICR, Droit international humanitaire, réponses
à vos questions, Genève, 2è Edition.2004
9. R.PINTO et M.GRAWITZ ; Méthodes de recherche en
sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris 1975
10. R.PINTO et M.GRAWITZ ; Méthodes de la
recherche en sciences sociales, Paris, Dalloz, 1976, P.171
11. E. FRIEDBERG, Le pouvoir et la règle
dynamiques de l'action organisée, Editions du seuil, 1993, P.25
12. F. GORMAN et G. KIBREAB, Repatriation Aid and
development assistance; reconceiving international refugee law, La Haye
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13. Richard Black et Koser Khalid, The end of Refugee
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14. Gary TROELLER, «Refugees and Human Displacement
in contemporary international Relations», Tokyo, United Nation
University Press, 2003; P.54
15. Luc BOLTANSKI ; La souffrance à distance : le
pouvoir souverain des Etats, Paris, Le Seuil, 19974.
16. FINNEMORE et BARNETT, La cristallisation de la guerre
froide ; les Etats Unis étaient de plus en plus retissant ; P.80
2. Articles et revues
1. Francis DENG, Global Overview 2011, people internally
displaced by conflict and violence, IDMC, avril2012
2.
39
C DROEGE ; Etat des lieux concernant les droits des
personnes, CETIM, 2010
3. M. MUBIALA ; « le problème de la
mobilité transfrontalière dans la région des grands lacs
», n°389, novembre 2004, Pp.562-568
4. SADAKO OGATA, The absence of political initiatives, UNCHR
faces in creating pressures to support repatriation which is neither strictly
voluntary, London
4. SADAKO OGATA, « The growing insecurity in western
Rwanda and our inability monitor », Allocution d'ouverture de la
8è session executive du HCR
6. David ORR, « Rwandan Refugees Flee from Repatriation
» The Independent, December 1996
7. René VAN ROOYEN ; Rapatriement : Solution visible
pour les années 90, Symposium international tenu du 27-29 à
New York, mars1994
8. J. Verne, Le Pays des fourrures, Hetzel ; Paris, 1873
3. Rapports et memorandum
1.CIRGL : Rapport des experts sur la solution durable aux
problèmes des réfugiés dans régions des grands
lacs, Kampala, 2004.
2. HCR-RDC : Rapport annuel 2007
3. Rapport de la commission d'experts au Grand Hôtel de
Kinshasa du 24 au 28 février 2014
4. Rapport du comité Exécutif des Nations Unies,
2010
5. Rapport annuel du HCR, 2011
6. M. NAMARA, Rapport sur le retour durable des
refugiés, emergency return, 1998
7. Rapport du HCR annuel 2015
4. Autres documents
1. M.KOBLER, rentrer paisiblement, RFI 17 /8/2014
2. Convention relatif au statut des réfugiés de
1951
3. Convention de l'OUA régissant les aspects propres
aux problèmes des refugiés en Afrique de 1974
4. Statut du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés, 1950
5. HCR, Note 10 sur la protection des
réfugiés, Doc, NU. P82
6. Amnesty International, Les rapatriements massifs ne
tiennent pas compte de droit de l'homme, Doc 1997
7. UNHCR, Statistical Yearbook, 2008
40
5. Cours et memoires
1. Thomas FURAHA, Cours de Droit international
privé, G3 RI et L2 Droit, UOB, inédit, 2015-2016
2. Gentil BYADUNIA KASHOSI, « Les
réfugiés dans la région des grands lacs, un grand
défi à relever », mémoire UOB, inédit
6. Dictionnaire
1. Dictionnaire Larousse de poche, édition 2009
2. Dictionnaire pratique du droit humanitaire MSF,
édition 1968, P.34.
7. sites
1. http://www.globalpolicy.org/
2. http://www.unhcr.org/
3.
http://www.radiookapi.net/2015/08
41
42
TABLE DES MATIERES
Epigraphe : I
IN MEMORIAM II
DEDICACE III
REMERCIEMENTS IV
ACRONYMES VI
INTRODUCTION 1
1. CONTEXTE DE L'ETUDE 1
3. ETAT DE LA QUESTION 1
4. PROBLEMATIQUE 3
5. HYPOTHESES 4
6. DELIMITATION DU SUJET 4
7. METHODOLOGIE DU TRAVAIL 5
8. CANEVAS DU TRAVAIL 6
CHAPITRE I : LES REFUGIES EN RDC :
PROBLEMES, CAUSES ET
CONSEQUENCES 7
INTRODUCTION 7
SECTION 1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE 7
SECTION II. CAUSES DE DEPLACEMENT EN AFRIQUE ET EN RDC 9
Paragraphe 1. LES CAUSES DE DEPLACEMENT EN AFRIQUE 9
Paragraphe 2. LES CAUSES DE DEPLACEMENT EN RDC 10
SECTION II. PROBLEME ET SOLUTIONS AUX REFUGIES EN RDC 11
Paragraphe 1. LA SITUATION DES REFUGIES EN RDC 11
Paragraphe 3. SOLUTIONS AUX REFUGIES EN RDC 13
CHAPITRE II : ANALYSE ETIDENTIFICATION DES MECANISMES
DE
RAPATRIEMENT 15
INTRODUCTION 15
SECTION I : LE HCR 15
Paragraphe 1. LA CREATION DU HCR 15
Paragraphe 2. L'ELARGISSEMENT DU MANDAT DU HCR 16
Paragraphe 3. LE MANDAT DU HCR EN MATIERE DE RAPATRIEMENT 18
VOLONTAIRE 18
Paragraphe 4. LE HCR EN RDC 21
Paragraphe 2. LA COMPOSITION DE LA CNR 22
Paragraphe 3. LES MISSIONS DE LA CNR 24
Paragraphe 4. LES ANTENNES DE LA CNR 25
4.1. La commission de recours 25
SECTION III : MECANISMES ET STRATEGIES MIS EN OEUVRE
PAR LA CNR ET LE
HCR POUR L'EFFECTIVITE DU RAPATRIEMENT 26
CHAPITREIII : DE L'EFFECTIVITE DU RAPATRIEMENT DES REFUGIES EN
RDC 27
SECTION I. EFFECTIVITE DU RAPATRIEMENT 27
Paragraphe 1. DE LA QUESTION DU RAPATRIEMENT EN RDC 27
Paragraphe 2. EVALUATION DU RESULTAT DU RAPATRIEMENT 29
SECTION II. LES MESURES D'ACCOMPAGNEMENT 30
Paragraphe 1. LES ACCORDS TRIPARTITES 30
CONCLUSION 36
BIBLIOGRAPHIE 38
1. Ouvrages 38
2. Articles et revues 38
3. Rapports et memorandum 39
4. Autres documents 39
5. Cours et memoires 40
6. Dictionnaire 40
7. sites 40
TABLE DES MATIERES 41