251632640
UNIVERSITE DE LOME
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
LA SOUS - SCOLARISATION, UN HANDICAP A
LA PARTICIPATION DES FEMMES AU DEVELOPPEMENT
COMMUNAUTAIRE DANS
LA VILLE DE DAPAONG (PREFECTURE DE
TôNE)
MEMOIRE
POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE
ES LETTRES
ET SCIENCES
HUMAINES
Section : Sociologie
Option : Education et
Santé Publique
Présenté par :
Directeur de
mémoire :
M. Gountante TCHIAME M. DANIOUE
R. Tamassé
Maître de conférences de Sociologie Politique
Co directeur de mémoire
M. POULI Nimoh Eloi
Socio-Économiste, Assistant à la FLESH
Novembre 2011
SOMMAIRE
Dédicace................................................................................II
Remerciements.........................................................................III
Liste des sigles et
abréviations........................................................V
introduction
...............................................................................1
PREMIERE PARTIE : Cadres théorique, conceptuel,
méthodologique et présentation de la zone
d'étude........................................................4
Chapitre Ier : cadres théorique et conceptuel
.......................................5
Chapitre II : Cadres méthodologique et
présentation de la zone d'étude....43
DEUXIEME PARTIE : présentation et analyse des
données, interprétation des résultats, perspectives et
recommandation ............... .....................64
Chapitre III : Présentation et analyse des
données quantitatives et qualitatives
...........................................................................................65
Chapitre IV : Interprétation des
résultats, suggestions et perspectives.........62
Limites de
l'étude.....................................................................110
Conclusion............................................................................111
Bibliographie
.........................................................................114
Annexes...............................................................................118
Table des
matières.....................................................................131
DEDICACE
A mon père Bammonte TCHIAME et à ma mère
Lamoute KAMI .
REMERCIEMENTS
Au terme de cette recherche nous tenons tout d'abord
à remercier tous ceux qui ont contribué, de près ou de
loin, à sa réalisation. Nous les prions de bien vouloir trouver
ici l'expression de notre profonde gratitude. Ils sont si nombreux et nous ne
saurons les citer tous. Néanmoins, nous nous permettons de citer
certains d'entre eux.
Nous voudrions d'abord remercier notre co-directeur de
mémoire en la personne de monsieur POULI Nimoh Eloi qui a joué un
grand rôle dans la réalisation de ce travail en nous dirigeant
avec attention et rigueur. Ainsi que monsieur DANIOUE Tamassé Roger
Maître de conférences de sociologie politique qui a bien voulu
diriger ce mémoire.
Ensuite, l'expression de notre reconnaissance
s'adresse aux membres de jury qui malgré leurs multiples occupations ont
accepté de consacrer une partie de leur temps pour évaluer ce
travail et nous faire des critiques et suggestions utiles allant dans le sens
de l'amélioration de notre document.
Notre reconnaissance va également
à :
-tous les enseignants du département de sociologie qui
ont contribué à notre formation académique et
sociale ;
-toute la famille TCHIAME en particulier à nos
frères et soeurs qui n'ont ménagé aucun effort pour nous
venir en aide à tout moment de notre vie ;
-a notre grande soeur TCHIAME Feikandine directrice
d'école pour sont soutient ;
-messieurs SABAS et LARE-DJAMONGUE, pour leurs soutiens
divers ;
- madame LARE Namégore conseillère
pédagogique à l'inspection des enseignements pré scolaire
et primaire de TONE pour son soutien inestimable ;
-tous les responsables des CDQ de la ville de Dapaong pour
leur disponibilité et leur collaboration. Ainsi qu'à la
responsable SYSCOFOP de la COOPEC -FUCEC Dapaong en la personne d'Evelyne
Damigou pour son soutien ;
-nous remercions également nos neveux et nièces
pour leur soutien ;
- les enquêtés pour leur franche
collaboration ;
- notre tante Sanfaguidjoa lingue zénabou et sa soeur
lalle pour leur soutien tant moral que financier ;
-tous nos amis qui ont toujours cru en nous et nous ont
toujours soutenu et encouragé ;
- monsieur Narcisse DABOUNGOU qui nous a aidé dans la
saisie de notre document ;
à tous nous exprimons notre reconnaissance et profonde
gratitude.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AGR : Activités Génératrices de
Revenus
BM : Banque Mondiale
BU : Bibliothèque Universitaire
CDQ : Comité de Développement du
Quartier
DC : Développement Communautaire
DHD : Développement Humain Durable
DPPE : Direction de la Prospection et de la Planification
de l'Education
DST : Division Sexuelle du travail
EDH : Education Humaine Durable
EDST : Enquête Démographique et de
Santé au Togo
EPT : Education Pour Tous
FLESH : Faculté des Lettres et Sciences
Humaines
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population
(United Nations Population Activities Fonds)
ICA : International Coopération Administration
INSE : Institut National des Sciences de l'Education
IPS : Indice de Parité par Sexe
IST : Infection Sexuellement Transmissible
NEPAD : Nouveau Partenariat Economique pour le
Développement de l'Afrique.
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PSD : Pays Sous Développé
PVD : Pays en Voie de Développement
SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise
TBS : Taux Brute de Scolarisation
UNESCO : United Nations Educational, Science and Cultural
Organisation
(Organisation des Nations Unies pour l'Education la Science
et la Culture)
UNICEF: United Nations International Children's Found
(Fonds des Nations Unies pour l'Enfance)
INTRODUCTION
Le développement est l'affaire de toutes les
couches sociales sans distinctions de sexe, ce qui signifie qu'il faut
dépasser les considérations passéistes qui excluent les
femmes et repenser toute la philosophie et la stratégie de
l'éducation de manière à assurer l'égalité
des chances à tous afin de mobiliser les ressources nécessaires
dont la société a besoin pour son évolution.
Négliger l'instruction scolaire des femmes, c'est compromettre leur
capacité de réaliser un travail productif pouvant tout d'abord
leur permettre de subvenir à leurs propres besoins et ensuite de
contribuer à la construction de leur communauté.
L'éducation est alors une arme
particulière, efficace pour combattre le sous développement. Par
contre, la sous scolarisation semble être une préoccupation
permanente parce que, source de dysfonctionnement au niveau microsociale et un
obstacle majeur à la mise en place de la politique nationale d'auto
promotion des communautés de base. Les communautés rencontrent
ainsi d'énormes difficultés dans la mobilisation des
compétences locales pour la mise en application des programmes
déconcentrés à cause de la morosité de d'une partie
des acteurs sociaux. Ces acteurs victimes de l'analphabétisme sont
constamment discriminés et marginalisés dans l'accès et la
distribution des ressources. Les conséquences de cette marginalisation
sont telles qu'elles agissent comme un handicap à la promotion
socioéconomique du groupe social. Or il est reconnu que la vie et
l'épanouissement des membres d'une société exigent la
pleine participation de tous les agents sociaux. C'est dire qu'aucune
entreprise de développement ne saurait aboutir tant que les femmes
seront analphabètes comme ce fut le cas par le passé. Tel est en
réalité le constat amer qui se dégage quand on analyse les
opérations de développement qui ont été conduite
dans les pays sous-développés en général et au Togo
en particulier.
La contribution des femmes dans le
développement est donc unanimement reconnue tant au plan national
qu'international, imposant de ce fait qu'elle soit systématiquement
prise en compte dans les stratégies et les projets de
développement. Mais pour que les femmes puissent jouer convenablement ce
rôle crucial, il faut qu'un certain nombre d'handicaps qui entravent leur
volonté et leur action soient identifiés et surmontés. Et
qu'elles soient par exemple exemptées de l'arbitraire des valeurs
traditionnelles et de certaine politique éducative qui les contraint
d'abandonner très tôt les études pour gonfler la masse des
analphabètes.
La sous-scolarisation constitue une bombe à
retardement pour une grande partie des pays subsahariens. Cependant dans les
pays où elle sévit le plus, elle constitue une menace
réelle pour la stabilité sociale avec beaucoup de
dénuement et d'occasion perdue.
En l'an 2000 le Togo a opté pour la
réalisation des objectifs 2 et 3 des OMD qui ont pour souci majeur
d'assurer d'ici 2015 une éducation primaire pour tous et promouvoir
l'égalité des sexes en renforçant le pouvoir des femmes.
L'objectif global de ce programme national est d'accroître l'action
d'information et d'encadrement des masses afin de leur assurer un
complément d'information ce qui les rend plus apte à participer
consciemment et efficacement aux efforts de développement du pays.
Le problème de la sous scolarisation des
femmes en ce début du 21eme siècle rend sensible
l'élite intellectuel togolais. C'est pourquoi l'orientation de la
politique éducative actuelle du pays tend à promouvoir
l'éducation comme un facteur important du développement. Ainsi,
le gouvernement togolais a lancé depuis les années 1970 une
série de programme d'alphabétisation en faveur des femmes afin de
permettre à celles-ci de participer plus activement à la gestion
des affaires locales grâce à un complément de formation. La
politique de la gratuité de l'enseignement primaire a permis de
scolariser un nombre non moins important de jeune fille. Cette volonté
manifeste des autorités de notre pays, ne doit pas les illusionner car
le nombre d'analphabètes ne cesse d'accroître et des voix ne
cessent de s'élever pour dénoncer la faible participation des
femmes au processus du développement.
Par ailleurs un lot d'enfants non ou
sous-scolarisée rejoignent chaque année la masse des
analphabètes adultes. Le nombre d'analphabète continue
d'augmenter à cause de plusieurs facteurs sociaux qui sont entre
autre : la croissance démographique galopante, l'ignorance, et
l'incapacité des systèmes scolaires classiques à
scolariser tous les enfants en âge d'être scolarisé et le
manque de structure d'accueil.
Dans cette logique, L'éducation de la jeune
fille est au coeur de la problématique du développement
socio-économique. Elle crée les conditions de relèvement
de la productivité, de renforcement des capacités nationales, de
conception et d'exécution de politique, d'innovation qu'elle soit
économique, financière ou technologique ; son expansion est
en grande partie déterminée par la croissance économique
mais également par la volonté politique.
D'autant plus que dans la perspective de la
stratégie de lutte contre les handicaps à la participation des
femmes au développement communautaire l'asymétrie de l'offre
éducative entre les filles et les garçons doit être pris en
compte. Car la distribution des ressources publiques en matière
d'éducation n'est pas équitable dans le système
éducatif togolais. Elles profitent plus aux garçons qu'aux filles
(tableau de bord de l'éducation au Togo 2007). C'est donc à juste
titre qu'E. Boserup et C. Litencrate soutiennent que :
« Nombre de contraintes qui
limitent la contribution des femmes au développement doivent être
surmontées par une intensification des efforts nationaux et
internationaux auxquels les gouvernements participeraient notamment. Tel
devrait être particulièrement le cas dans les attitudes
traditionnelles. » (Cité par Gentil ,1991 :197)
La faible participation de cette frange important de la
société exige une reconversion des mentalités de la part
de tous les acteurs de développement afin de changer la tendance
actuelle. C'est dans cette logique que notre recherche se donne pour souci
primordiale d'étudier l'impact de la sous scolarisation sur la
participation des femmes au processus de développement communautaire.
Notre recherche s'articule autour de deux parties
essentielles :
La première partie traite des cadres théorique
et conceptuel, méthodologique et présentation de la zone
d'étude tandis que la dernière partie est consacrée
à la présentation des données quantitatives et
qualitatives de nos recherches, à l'interprétation des
résultats, aux suggestions et perspectives et enfin des limites
de l'étude.
PEMIERE PARTIE
CADRES THEORIQUE, CONCEPTUEL, ET PRESENTATION DE LA
ZONE D'ETUDE
CHAPITRE 1er : CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL
?. Cadre théorique
I.1.Justification du choix du thème
I.1.1. Motivation et intérêt pour le sujet
Dans un pays confronté aux
défis de tout genre, la marginalisation et la faible implication des
femmes dans la recherche de solutions rendent encore plus difficile l'atteinte
des objectifs du millénaire pour le développement. C'est pourquoi
il urge de montrer à la vue de tous que sans la prise en compte de la
participation des femmes, le décollage socio économique de nos
Etats serait hypothéqué.
Conscient de ce fait, nous avons pensé
qu'il était de notre devoir d'éclaircir davantage ce fait pour
une meilleure compréhension de la situation présente.
Originaire de l'une des régions les plus
pauvres du Togo à savoir la région des savanes, nous sommes
sensible à tous les problèmes qui touchent au
développement en général et au développement
à la base en particulier. Dans le souci de mettre en valeur notre
intérêt pour la problématique de l'éducation du
genre et du développement communautaire, nous avons choisi
d'étudier l'impact de la sous-scolarisation sur la participation
communautaire des femmes pour plusieurs raisons :
Tout d'abord nous avons constaté à
la suite de nos investigations empiriques que les femmes de notre zone
d'étude rencontrent dans leur vie quotidienne des problèmes
liés à leur manque d'instruction. Comme la plupart des programmes
de réduction de la pauvreté exigent une participation effective
de la femme et son adhésion inconditionnelle, le niveau d'instruction
très bas des femmes ne leur permet pas de s'approprier des projets
initiés à leur faveur et ceux-ci se retrouvent enfin de compte
dans la main des hommes qui ignorent pour la plupart du temps les
vrais besoins des femmes.
De plus, malgré le travail abattu par les ONG
et les associations de la place, il existe encore des poches
sous-scolarisées1(*)
de jeunes filles dans la localité. Et pour cause, les parents pour
la plupart analphabètes, n'ont jusqu'alors pas compris l'importance de
la scolarisation du genre féminin dans le processus de
l'émancipation socio-économique de leur localité.
Enfin, la problématique du développement
communautaire a toujours été considérée pour nous
comme un outil pour réduire l'écart de développement qui
sépare les pays pauvres des pays industrialisés. Cet écart
étant considéré comme un indicateur de sous
développement, il a été unanimement reconnu que la
participation populaire reste donc la seule alternative qui incite les
populations à réduire cet écart.
Dans cette perspective, nous concevons le
développement comme une modernisation technique et un changement
comportemental qui nécessitent des réajustements permanents pour
éviter le blocage. Dans ce cas, il ne peut être atteint que si et
seulement si tout les acteurs sociaux disposent d'un niveau minimal
d'instruction et de formation. Dès lors pour agir sur le traditionnel,
pour l'altérer ou lui juxtaposer des innovations, il faut le comprendre
et le prendre en considération avant toute prise de décision.
Ainsi, il s'avère nécessaire pour nous sociologues de
diagnostiquer et d'analyser l'ensemble des problèmes ; afin de
décider de quel type d'action concevoir pour résoudre ceux-ci de
façon plus efficace. C'est là qu'intervient la prise de
conscience sur la sous-scolarisation dont vit la moitié de la population
sans laquelle le développement serait compromis.
I.1.2 Intérêt scientifique
Partant de l'idée selon laquelle le
développement passe par la recherche scientifique et qu'aucun
développement économique et social véritable ne peut
être amorcé sans un investissement minimum dans la recherche,
cette étude se veut être un guide, une piste de réflexion
sur les questions relatives au genre et à l'éducation dans la
région des savanes. Elle vise à apporter une lumière
à la compréhension de la problématique du
développement communautaire. Son originalité vient du fait qu'il
traite le problème sous un angle nouveau avec une méthode
fonctionnaliste qui part de l'analyse des éléments
dysfonctionnels pour démontrer leur influence sur le fonctionnement du
système social.
Certains de nos prédécesseurs en
science ont abordé d'une manière ou d'une autre le
problème posé. Le but de cette étude n'est pas de faire
une simple compilation des travaux passés, mais de faire une
synthèse des faits, d'en dégager des éléments
fonctionnels ou dysfonctionnels pour une meilleure compréhension de la
situation actuelle ; d'apporter notre pierre au progrès du monde
scientifique puis de poser des bases pour les générations
à venir. Puisque « L'augmentation et la diffusion du
savoir transforme le monde. Aujourd'hui vivre en marge des connaissances dont
l'extension est l'un des traits marquant des sociétés
contemporaines c'est être privé d'un capital qui n'est pas
seulement scientifique mais social » (J-M. ELA
,2001 :12).
Ainsi ce document loin d'avoir des prétentions
holistes se veut être une référence pour les jeunes
chercheurs désirant travailler dans ce domaine.
I. 1.3. Intérêt politique
A travers une analyse approfondie des questions de
genre et de développement, ce travail se veut être une
référence dans la rédaction des politiques de
développement. Il se charge de fournir plus d'informations aux hommes
politiques et au planificateur sur les préoccupations et les vrais
problèmes du non-adhésion des femmes aux stratégies qu'ils
élaborent à leur endroit. Pour amorcer le développement
tant souhaité les décideurs doivent tenir compte des vrais
besoins des communautés concernées. Or beaucoup de gouvernements
locaux disposent de peu d'informations sur les vrais problèmes des
femmes habitant les zones urbaines. Car, ont-ils tendance à croire qu'en
ville les mentalités ont évolué et que tout marche comme
sur des roulettes. C'est pour combler ce vide d'information que cette recherche
trouve sa raison d'être.
A ce propos J-E. Guyer, déclare :
« Il y a quelques années de cela
l'élaboration de la politique concernant les activités et les
préoccupations des femmes africaines consistaient nécessairement
en une planification aveugle, les éléments d'information sur la
condition féminine étaient épars et seuls quelques pays
disposaient d'organisations nationaux ou locaux dont les compétences et
les influences politiques avaient suffisamment de poids pour structurer les
intérêts des femmes ». (J-E. Guyer,
1990 :307)
Cependant la prise en compte du potentiel
féminin est un facteur indispensable au développement. Le but du
chercheur est de découvrir le caché et de le mettre au vu de tous
pour une meilleure prise en compte du phénomène afin de proposer
des stratégies adéquates pour résoudre le problème
posé. Les autorités locales ont donc un grand
intérêt à faire référence à ce travail
pour comprendre les motivations socioculturelles qui expliquent le comportement
des acteurs de la localité étudiée. Ceci dans le but de
réduire l'écart de développement entre la région
des savanes et les autres régions.
I.1.4 Intérêt institutionnel
Bien que les ONG ne cessent d'être actives
dans la localité, la majorité des femmes sont encore en dehors de
la machine de développement. Ainsi ce travail se donne la tâche de
chercher les causes de la faible participation des femmes
sous-scolarisées de Dapaong aux projets de développement
élaborés à leur endroit et de proposer des solutions
adéquates émanant des femmes elles-mêmes. Il permettra donc
aux institutions et à tous les acteurs de développement d'avoir
une base de données afin de pouvoir élaborer de nouvelles
stratégies de développement qui répondent aux
préoccupations des bénéficiaires.
Par une réflexion assez poussée cette
étude analyse le problème depuis ses origines jusqu' à la
situation actuelle. Ainsi en analysant les causes des relations
inégalitaires entre homme et femme en pays Moba-Gourma ; il permet
aux acteurs de développement de tenir compte de tous ses critères
dans la planification, la conception et l'exécution des programmes de
développement.
En général, les femmes sont en position
de dépendance dans tous les domaines de la vie (économique,
social et politique). Elles sont dépourvues de droits, peu instruites et
mal formées toutes ces conditions sont élucidées dans ce
document pour permettre aux acteurs de développement de mesurer leur
ampleur afin de prendre des mesures urgentes s'ils veulent atteindre les
objectifs qu'ils se sont assignés.
Comme outil d'analyse cette étude permet donc
d'améliorer le diagnostic des éléments de blocage des
actions entreprises, et par conséquent, de contribuer à
réduire les inégalités liées au genre et à
impliquer davantages les femmes aux processus de développement à
la base.
I.2. Problématique
L'éducation est l'un des facteurs clefs du
développement. C'est un puissant vecteur de changement aussi bien au
niveau de la société qu'au niveau des individus. En tant que
droit des citoyens, l'éducation est un moyen incontournable pour
atteindre les objectifs du millénaire pour le développement,
d'où son importance pour tous les pays.
Le capital humain qui constitue le moteur de la
modernisation met en évidence l'importance de l'éducation pour
tous en vue de développer les qualifications requises. Aussi, hommes et
femmes ont-ils tous à gagner d'une scolarisation non discriminatoire qui
permet de maximiser leur participation au développement local.
Aujourd'hui dans la plupart des pays du monde, des
progrès ont été réalisés pour permettre aux
filles et aux garçons d'avoir un accès équitable à
la scolarisation.
Cependant, force est de constater que malgré
les nombreuses conventions et conférences initiées pour
intégrer les femmes au processus de développement dans certaines
régions du monde, (Afrique subsaharienne et Asie) ; bon nombre
d'entre elles sont en dehors du circuit de développement.
Or, la lutte contre le sous-développement
nécessite l'implication de tous les acteurs sociaux. Pour cela hommes et
femmes doivent participer de manière équitable à l'effort
de développement et à la distribution équitable des
bénéfices. L'exclusion de tout groupe parce que, n'ayant pas les
compétences requises ; représenterait une perte
énorme du potentiel humain.
Mais dans le vécu quotidien, les femmes
continuent d'être vouées à la pauvreté, à
l'exclusion, au chômage, à la marginalisation et à
l'analphabétisme. C'est dans ce contexte qu'en 1979, la première
femme déléguée auprès de la banque mondiale, la
jamaïcaine GLORIA SCOTT, parlait de l'invisibilité des femmes dans
la coopération et plaidait sur la base d'une étude pour la
reconnaissance du rôle des femmes dans le processus de
développement.
Quelques années plus tard la communauté
internationale et les ONG ont compris le message et continuent de financer et
de mettre en oeuvre des stratégies et des initiatives nécessaires
pour concrétiser la vision de la déclaration du
millénaire ; Malgré tous les efforts consentis, la situation
demeure préoccupante dans la plupart des sociétés tant du
secteur éducatif que des autres domaines de la vie sociale.
Ainsi, il n'existe à ce jour aucune
société où les femmes bénéficient des
mêmes chances que les hommes. Elles sont pour la plupart
sous-scolarisées, avec des horaires de travail plus long et moins
payé et leur chance et leur choix dans la vie sont plus limités
que ceux qui s'offrent aux hommes. La marginalisation des femmes dans la mise
en place du développement constitue un frein pour l'évolution des
pays sous-développés. Cependant Il a été reconnu
que quand les générations présentes sont privées
d'éducation ou sont sous- scolarisées, cela inhibe les chances
des générations futures d'être éduquées. Ce
qui favorise l'émergence de l'analphabétisme et en même
temps constitue un blocage pour la mise en pratique de l'EPT (Eduction Pour
Tous).
Défavorisées par une
société qui se soucie peu de leur droit, les femmes continuent
d'être ; drastiquement privées de leur droit
élémentaire à l'éducation. Elles n'ont pas
accès pour la plupart du temps aux emplois les mieux
rétribués et de ce fait gagnent moins que les hommes. Selon
une étude effectuée en 2002 par une revue américaine le
taux de participation des femmes aux postes de direction est
évalué à 33% dans les pays développés, de
15% en Afrique et de 13% en Asie et dans le pacifique (M-M. Donald, 2000:12).
En Afrique et en Asie le pourcentage si bas soit-il représente le double
de celui des vingt années précédentes. Le taux de
participation aux postes élevés de prise de décision dans
le domaine économique reste médiocre même en Occident. Et
cela s'explique par le fait que les femmes n'ayant pas accès à
l'éducation, n'ont pas accès à des crédits
bancaires (soit 5% des prêts bancaires dans le monde) et disposent de peu
de compétences académiques dans le domaine de la haute
finance ; donc investissent peu dans les grands projets économiques
et gèrent souvent mal les prêts qu'elles arrivent à obtenir
des microfinances.
N'ayant dans la majorité des cas, aucune
formation en matière de gestion des PMI/PME, elles ignorent les
règles élémentaires de comptabilité, Choisissent
mal leur secteur d'investissement et se retrouvent pour la plupart du temps en
faillite.
Cette marginalisation que subissent la plupart des
femmes est de plus perpétuée par l'analphabétisme et les
inégalités scolaires. Selon le rapport mondial de suivi sur
l'éducation pour tous (EPT) 2003/2004, 57% des 104 millions d'enfants
non scolarisés sont des filles et les 2/3 des 860 millions d'adultes
analphabètes sont des femmes. Ce phénomène est plus
récurrent dans les pays au sud du Sahara à l'instar du Togo
où cultures et traditions ne font qu'un avec pauvreté et
analphabétisme.
Dans les pays au sud du Sahara à l'instar du Togo
la plupart des femmes vivent en dessous du seuil de pauvreté et sont en
majorité peu scolarisées. Selon une étude effectuée
en 2001 par l'UNICEF, 63% des femmes Togolaises sont analphabètes ;
or elles représentent près de 80% de la population active
(rapport annuel du PNUD, 2005). La sous-scolarisation et
l'inégalité d'accès dans l'éducation du genre
féminin est une atteinte majeure aux droits des femmes et des filles et
un obstacle important au développement social et économique.
Au Togo, plusieurs études ont
démontré que l'éducation et la formation des filles et des
femmes ont des effets bénéfiques sur la fécondité
et la croissance économique ; car les femmes instruites recourent
plus souvent à la contraception et se marient généralement
plus tard. Selon l'EDST II de 1998, les femmes ayant un niveau secondaire ou
plus ont une prévalence contraceptive plus élevée que les
femmes qui ont une instruction primaire. Soit 34% toutes méthodes
confondues et 15% pour les méthodes modernes contre respectivement 9% et
4%.
Sur le plan économique il est reconnu que
l'instruction et la formation des femmes est un investissement très
rentable. Au plan socio- économique l'intérêt que la femme
et la société en général tirent est immense. Une
étude effectuée par population référence bureau
(PRB) cité par « équilibre et
population » N°77 de Mai 2002 a montré qu'une
augmentation de 1% du nombre de jeunes filles suivant l'école secondaire
produit une augmentation de 3% de la croissance économique.
Investir dans l'éducation des filles
aujourd'hui est l'un des meilleurs moyens de garantir que les
générations futures seront éduquées ;
véritable base d'une éducation humaine durable (EHD).
Malgré les innombrables avantages que procure
la scolarisation de la jeune fille, la région des Savanes zone de notre
étude continue d'être la détentrice des faibles taux de
scolarisation et de rétention des jeunes filles soit : un taux brut
de scolarisation de 66% au primaire, 22% au collège et 4% au
lycée contre respectivement 92% au primaire, 48% au collège
et 15% au lycée pour les garçons (DPPE, 2008 : 3). Et
par conséquent la région la plus pauvre du Togo avec plus de
68,7% de pauvres et 47,7% de personnes vivants dans l'extrême
pauvreté (Banque Mondiale, 1996, Togo : sortir de la
crise, sortir de la pauvreté, 29). Ainsi les localités
où on observe de faible taux de scolarisation tendent à
être les plus pauvres. (J-B Gimeno, 1983 : 27)
Selon les études effectué en 2007 par
la Direction de la prospective, de la planification de l'éducation et de
l'évaluation (DPPE), la ville de Dapaong à l'image de la
région des Savanes, regorge une grande proportion, de filles
sous-scolarisées qui constituent une perte du capital humain pour la
localité. Ces filles pour la plupart du temps sont victimes des
pesanteurs socio culturelles et de la pauvreté qui les empêchent
d'aller à l'école ou d'abandonner prématurément les
études pour rentrer dans la vie active sans aucune qualification ni
formation. Ainsi éprouvent-elles d'énormes difficultés
à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires ?
Cette situation aggrave leur condition d'existence et celle de leur
ménage.
Dans le vécu quotidien la majorité
des femmes de la ville de Dapaong restent sans qualification, sans emploi
rémunéré convenablement et n'à pas suffisamment
accès aux crédits bancaires, aux soins de santé et
à l'éducation en matière de santé de reproduction
soit un ISF de 6,5. (PNUD, Togo, 2000: bilan commun des pays base de
données). Et continue de subir de la part du reste de la
société des discriminations dues à leur situation
d'analphabètes et à leur manque d'autonomie financière.
Dans le souci de briser la chaîne de la
pauvreté, ces femmes majoritairement sous- scolarisées se
tournent vers l'apprentissage des petits métiers et l'installation du
petit commerce. A ce niveau aussi la tâche n'est pas facile pour elle,
car l'installation des petits commerces exige un minimum de connaissance
académique pour la mise en place d'une gestion rationnelle. Cependant le
fait que la majorité des femmes de la localité ne dispose pas de
notion sur les règles élémentaires de calcul et de
comptabilité, elles n'arrivent pas pour la plupart du temps à
rendre plus productive la préparation de la boisson locale qui constitue
la principale AGR (activité génératrice de revenus) des
femmes de la localité.
En général, la situation des femmes
dans la ville de Dapaong demeure préoccupante. Par conséquence
les femmes ont du mal à se regrouper en association, et sont presque
absentes aux instances de prise de décision. Elles participent moins
activement aux projets initiés à leurs intentions et acceptent
symboliquement leur situation sociale. L'analyse est telle que parmi les
24 quartiers que compte la ville moins de 1/4 des postes de
responsabilité dans les CDQ (comité de développement du
quartier) sont attribués aux femmes. Sur le plan administratif on
remarque que la majorité de l'autorité politique et
administrative sont des hommes. En plus de cela, la quasi totalité des
organisations de développement de la place ont des hommes comme
coordinateur (responsable). Le faible statut dont jouit la femme dans la
société Moba-Gourma en est aussi pour quelque chose puisqu'elle
est transmise de génération en génération par le
biais de la socialisation. Comme l'exige la culture locale c'est la femme qui
assure la plus grande partie de l'éducation sociale de l'enfant,
à ce titre, elle transmet à son enfant l'éducation qu'elle
même a reçue à savoir celle qui véhicule des
clichés sexistes et qui est moins tolérable à la
scolarisation.
Cette situation qui n'est pas de nature à
favoriser la participation communautaire des femmes perpétue le cycle de
l'analphabétisme et retarde le développement socio
économique de la région des savanes. Dans ce contexte le
problème n'est pas simplement d'étudier ce qui empêche aux
filles d'aller à l'école, mais plutôt d'analyser ou
d'élucider l'impact de la sous-scolarisation sur la participation des
femmes au développement à la base.
Ainsi, une question fondamentale reste
posée : la sous-scolarisation ne serait-t-elle pas un frein
à la participation de la femme au développement communautaire
dans la ville de Dapaong ?
Pour mieux expliciter cette question primordiale, les
questions subsidiaires suivantes seront analysées :
-Quelles sont les causes de la sous-scolarisation des femmes
dans la ville de Dapaong ?
-Y a t-il un lien entre la sous-scolarisation et la
participation communautaire des femmes ?
- Quelles sont les stratégies à mettre en oeuvre
pour accroître la contribution des femmes au développement
à la base ?
I.3. Hypothèse
« l'hypothèse est un
énoncé affirmatif, écrit au présent de
l'indicatif déclarant formellement les relations prévus entre
deux variables ou plus. C'est une supposition ou une prédiction
fondée sur la logique de problématique et des objectifs de la
recherche posée. » (P. N'DA, 2006 : 51). Etant dans
la même logique nous avons identifié une hypothèse
principale et des hypothèses spécifiques.
I.3.1. Hypothèse principale
La sous-scolarisation est un obstacle à la
participation des femmes de la ville de Dapaong au développement
communautaire.
I.3.2. Hypothèses secondaires
- Le niveau d'instruction bas des femmes explique en grande
partie leur faible participation communautaire.
- L'analphabétisme empêche la majorité des
femmes d'occuper de grands postes de responsabilités dans la
localité.
- La sous-scolarisation et la sous scolarité
empêchent les femmes de s'épanouir.
I.4. Les objectifs
Cette étude se propose non seulement, une
étude explicative du phénomène de la faible participation
des femmes sous scolarisées au développement autocentré
mais aussi une contribution à la résolution de ce
phénomène. C'est pourquoi nous nous sommes fixés deux
types d'objectifs : un objectif général et des objectifs
spécifiques.
I.4.1. L'objectif général
L'objectif général poursuivi par cette
étude est d'identifier et expliquer la corrélation entre la
sous-scolarisation et la faible participation des femmes au
développement.
I .4.2 .Objectifs spécifiques
Nous avons ambitionné de :
- Montrer le lien existant entre niveau d'instruction et
participation communautaire.
- Evaluer le statut social des femmes à travers leur
rôle dans le développement de leur milieu.
- identifier les causes de la sous-scolarisation des femmes de
Dapaong
- Déterminer les avantages de la scolarisation des
femmes pour une meilleure prise en compte du phénomène.
- Enfin proposer des approches de solutions sur les
changements à apporter pour promouvoir la scolarisation des femmes afin
de faciliter leur insertion socio- économique.
I. 5. Variables et indicateurs
I.5.1. variables
Les variables sont des caractéristiques
concernant un phénomène donné qu'on peut reconnaître
facilement. Dans le cas de cette étude nous avons identifié d'une
part les variables indépendantes (variable explicatives) et d'autre part
les variables dépendantes (variables expliquées).
I.5.1.1. variables indépendantes
Ce sont des caractéristiques qui permettent
d'expliquer le phénomène étudié. Dans le cas de
notre recherche nous avons répertorié les variables
indépendantes suivantes : le potentiel associatif, le niveau
d'instruction, la scolarisation des filles, la profession, les
conséquences de la sous-scolarisation de la femme, et l'âge.
I.5.1.1. potentiel associatif
L'importance de cette variable provient du fait qu'il
existe un lien intrinsèque entre le niveau d'instruction de la femme et
son engouement à s'adhérer au groupement et mouvement associatif
de développement. Il est à remarquer que les femmes sous-
scolarisées hésitent toujours de faire partir des mouvements
associatifs ou d'occuper des postes de responsabilité. Car elles
ignorent le plus souvent les avantages. Ainsi moins les femmes sont instruites
moins elles ont tendance à se regrouper en coopérative.
I.5.1.2. niveau d'instruction
Cette variable est capitale dans notre étude
parce qu'un degré déterminé d'instruction constitue
incontestablement un facteur différenciant significativement le
comportement et les attitudes observables chez la femme. Aussi, il paraît
que l'instruction est un stimulant par excellence des femmes dans les
activités de développement, alors que l'analphabétisme au
contraire constitue un handicap. En outre les femmes ayant un niveau
d'instruction relativement élevé participent plus que celles qui
sont sous-scolarisées ou analphabètes. Aussi, il est plus facile
aux agents de développement de travailler avec des femmes instruites que
celles qui ne le sont pas. Ainsi, l'éducation apparaît ici comme
un catalyseur. Plus une femme est instruite plus elle contribue au
développement.
I.5.1.3.âge
Cette variable est importante pour nous en ce sens
qu'elle nous permettra de déterminer les différentes couches
d'âges concernées par l'enquête et de mesurer l'impact de la
sous-scolarisation sur l'implication des femmes aux activités de
développement. On verra donc la tranche d'âge qui est plus
concernée par le phénomène de la sous- scolarisation.
I.5.1.4.Scolarisation des filles
Cette variable nous permet de voir si les filles sont
réellement scolarisées au même titre que les
garçons. De ce fait, moins les filles sont scolarisées plus
l'analphabétisme sévit.
I.5.1.5.Conséquences de la sous-scolarisation
de la femme
Cette variable est importante pour nous car elle
nous permettra de voir les conséquences de la sous-scolarisation des
filles. Et en même temps de déterminer le degré par lequel
la communauté est touchée par les conséquences de la
sous-scolarisation des filles. Ces conséquences perturbent la
participation de la femme, réduisent son rendement et ralentissent son
investissement dans son cadre de vie. Plus la femme est sous-scolarisée,
moins elle est entreprenante et plus elle est scolarisée, plus elle est
efficace et prévoyante. Quand, il existe une frange importante d'une
localité qui est sous-scolarisée la mise en pratique des
stratégies de développement devient difficile.
I.5.1.2. variable dépendante
Elle indique le phénomène que le
chercheur tente d'expliquer. La variable expliquée comme son nom
l'indique dépend des autres variables. Dans le cas de cette étude
nous avons choisi deux variables dépendantes à savoir : la
sous-scolarisation des femmes et la participation des femmes au
développement.
La première variable est capitale dans notre
étude parce qu'elle explique l'influence du niveau d'instruction sur le
degré de participation des femmes au développement. Un stade
déterminé d'instruction constitue incontestablement un facteur
différenciant significativement le comportement et les attitudes
observables chez la femme.
La seconde variable explique la façon dont les
femmes participent au développement et permet d'établir le lien
avec le niveau d'instruction.
I.5.2. Le choix des indicateurs
Ce sont des données observables par lesquelles
on appréhende les différents aspects analysés. A travers
les variables retenues nous avons choisi comme indicateur le niveau de revenu,
la capacité de lire, d'écrire et de faire des calculs, le nombre
d'année d'étude, l'appartenance à un mouvement associatif,
l'existence de mouvement associatif, le taux de scolarisation des femmes, le
statut social, l'activité exercée. Les discriminations de
genre.
I .5.2.1 Les indicateurs du
niveau d'instruction
o La capacité de lire, d'écrire et de
faire des calculs
Cet indicateur permet d'évaluer l'importance de
l'éducation dans la vie quotidienne des femmes.
o Nombre d'année d'étude
Il nous permet de déterminer le niveau d`étude
atteint par un individu.
I.5.2.2.Les indicateurs de la variable scolarisation
des filles
o Le taux de scolarisation des femmes
Il permet la quantification du niveau d'instruction des
femmes.
I.5.2.3.Les indicateurs de la variable potentiel
associatif
o L'appartenance à un mouvement associatif
Il nous permet d'évaluer le degré
d'implication des femmes dans les activités de développement et
les stratégies d'autopromotions qu'elles utilisent pour sortir de la
pauvreté. Il nous permet également d'évaluer le nombre
d'association féminine qui oeuvre dans le milieu.
o Existence des associations
féminines
Elle permet de déterminer le degré de
motivation de femmes à s'impliquer dans la vie publique.
I.5.2.4.Les indicateurs de la variable
conséquence de la sous-scolarisation de la femme
o Statut sociale
Cet indicateur permet de déterminer le statut social de
la femme et par là de mesurer son degré d'implication dans les
affaires publiques de sa localité.
o Le niveau de vie
Cet indicateur permet de déterminer l'influence de
la sous-scolarisation sur le niveau de vie des femmes. Plus une femme est
sous-scolarisée plus elle est exposée à la
pauvreté.
o L'activité exercée
C'est un indicateur qui nous permet de voir le secteur
d'activité qui attire plus les femmes. Parce que quand une femme est
sous-scolarisée elle est plus attirée par le secteur
informel.
o Discrimination de genre
Il permet de voir le degré d'implication des
femmes aux instances de prise de décision.
II. cadre conceptuel
II.1. Revue de littérature.
Il y a quelques années de cela la question de
la participation des femmes au développement était peu prise en
compte dans les débats internationaux. Mais la décennie des
nations unies pour la femme a inauguré en 1975 des conférences,
des colloques et des séminaires afin de débattre sur la question
de l'intégration des femmes au développement. De ces nombreuses
rencontres plusieurs documents furent rédigés et bon nombre de
conventions furent ratifiées à l'endroit des femmes. Ainsi, ces
nombreux ouvrages nous ont servi de base pour élaborer une revue
thématique et critique centrée autour des principaux
thèmes suivants : l'analphabétisme, un facteur limitant pour
les femmes, genre et éducation, un défi à relever, la
nécessité de la reconnaissance du rôle des femmes dans le
développement.
II.1.1. L'analphabétisme, un facteur limitant
pour les femmes
L'incapacité du système éducatif
togolais à absorber tous les enfants en âge d'être
scolarisés et le manque de programme d'alphabétisation poste
fonctionnel constitue une sérieuse entorse pour les femmes.
La revue mensuelle TAÏ Afrique (1993)
dans son article titré « éducation et
développement », s'intéresse à la relation entre
l'instruction et le développement. Il existe en Afrique des preuves
empiriques qui attestent, qu'il y a une relation entre pauvreté et
analphabétisme parce que toutes les études de cas sur l'Afrique
subsaharienne établissent le fait que la carte de la pauvreté
extrême couvre la carte de l'analphabétisme.
L'analphabétisme est une culture de pauvreté. Par ailleurs, il
démontre par une étude de série d'exemples de projets que
l'instruction est source de développement. C'est ainsi qu'il bat en
brèche la thèse selon laquelle certains théoriciens
soutiennent que les analphabètes peuvent apprendre et assimiler des
connaissances sur l'hygiène ou le commerce par des explications orales.
Pour cet article il n'en demeure pas moins que les connaissances à
enregistrer sont trop nombreuses pour que leur esprit puisse les retenir,
autrement dit un important capital de savoir se perd du fait des oublis. En
conséquence il convient de recueillir les informations dans des manuels
auxquels il sera facile de se référer en cas de
nécessité. D'une façon générale,
l'instruction trouve sa raison d'être dans l'amélioration du
niveau de vie. Les études de cas menées dans les pays au sud du
Sahara montrent que le taux de mortalité infantile baisse au fûr
et à mesure que le taux d'alphabétisation monte, puis,
l'accès à l'information et au système de communication
prend de l'ampleur.
Il est donc indéniable que
l'analphabétisme constitue un sérieux handicap à
l'implication des femmes dans la vie publique car il empêche la
majorité d'entre elles de faire connaissance du contenu des textes,
traités et conventions nationaux et internationaux qui leur
reconnaissent des droits. Il est donc dans ce cas difficile aux femmes de
savoir que leur participation à la gestion des affaires publiques est un
droit qui leur est reconnu.
W. Gnangba (2007) à travers une analyse de la
participation politique des femmes au Togo n'a pas manqué de faire
ressortir que le faible niveau d'informations et de connaissances politiques
explique en grande partie le retard politique de la femme africaine et
constitue la cause de son invisibilité dans les grandes instances de
prise de décisions qui sont le plus souvent des postes politiques. Cette
invisibilité les empêche d'exprimer leurs idées et de se
faire valoir dans la société. En plus, cette situation affecte
non seulement les femmes qui sont les premières victimes mais
rejaillissent également sur la famille et la société toute
entière. Du point de vue social et politique, il paralyse la femme,
annihile ses capacités, perturbe ses activités
économiques, réduit son rendement, accroît la
pauvreté et la morbidité. Bref empêche celle-ci de faire
valoir ses compétences.
L'UNICEF dans son rapport annuel de 2006, s'attache
à un autre aspect du problème, celui de l'interaction entre
l'éducation et les autres domaines sociaux. Selon ce rapport les
objectifs du millénaire pour le développement ne peuvent
être conquis indépendamment les uns des autres. Aucune nation ne
peut prétendre réaliser la vision du millénaire sans avoir
au préalable mis un accent particulier sur la lutte contre
l'analphabétisme et les questions de genre. Une série
d'enquêtes à indicateurs multiples a permis de remarquer au Niger
et en Thaïlande que les efforts accomplis pour atteindre le
quatrième objectif (réduire de deux tiers le taux de
mortalité des enfants de moins de cinq ans) ne sera pas atteint si l'on
n'améliore pas également la santé maternelle et celle-ci
à son tour ne sera pas concrétisée si l'on ne lutte pas
contre l'analphabétisme des femmes. Puisque « Les
objectifs du millénaire pour le développement
s'enchevêtrent comme les racines d'un arbre et ensemble, ils forment le
socle d'un monde affranchi de la pauvreté, de la faim, de
l'analphabétisme, des inégalités et de la violence».
(UNICEF, 2006 :7).
La Banque Mondiale dans son rapport annuel de 2003
met un accent particulier sur la relation entre l'analphabétisme et la
difficulté de la mise en oeuvre des reformes économiques dans les
Pays Sous-développés. L'analphabétisme constitue un
handicap à la mise en place des stratégies de productions
efficientes. La consolidation du système économique national d'un
pays est en partie liée au niveau de connaissance des acteurs
économiques. Pour résoudre ce problème elle propose de
mettre un accent particulier sur la formation et l'éducation des acteurs
impliqués dans la production et la commercialisation des biens et
services. Un pays ne peut prospérer sans une main d'oeuvre
qualifiée. Les pays qui ne mettront pas en valeur ces recommandations
seront en marge du progrès des peuples. (Banque Mondiale, rapport
annuel, 2003 : 21-37).
S.Aleza (2005 :50) par une étude
critique sur la problématique du développement négro
Africain a su démontrer le lien intrinsèque entre
l'éducation et le processus de développement en Afrique. Pour
lui,
« Le manque d'informations reste la source de
tous les maux dont souffre la société qui s'emprisonne en
s'enfermant sur elle-même. Une action ou réaction ne peut
être efficiente sans se nourrir d'un processus d'information de
qualité sans cesse en transformation. En dehors de ce dispositif
culturel nouveau et radical, il serait difficile de conduire un processus de
développement répondant à la satisfaction des besoins du
système social en présence. » (S.Aleza,
2005 :50)
L'origine structurelle de la pauvreté
réside non dans l'absence des richesses ou d'opportunité
financière mais dans l'état d'esprit humain fonctionnant dans une
contre performance ou encore en sous activité. Cependant
« L'augmentation du niveau moyen des connaissances d'une
population participe à l'amélioration de la vie économique
et sociale. Ceux qui sont exclus de ce phénomène
d'amélioration subissent une exclusion sociale plus
large. » M. Mantousse et G. Renouard ,1997 :195) les
problèmes d'illettrisme des parents sont toujours des sources de
difficulté pour la scolarité des enfants.
FNUAP Togo dans un guide rédigé
à l'intention des acteurs du système éducatif conclut
que « la pauvreté et l'analphabétisme des
mères jouent négativement sur la scolarisation des enfants et
surtout celle des filles ». (FNUAP Togo,
2005 :135) L'ignorance des femmes inhibe leur capacité à
investir dans la scolarisation de leurs enfants. Elles ne perçoivent pas
la nécessité d'encourager leurs filles à poursuivre de
longues études. Selon ce guide pour promouvoir l'intégration
socio-économique de notre pays, il urge de promouvoir l'éducation
des filles.
II.1.2 .L'éducation, un moyen
d'intégration sociale pour la femme.
L'éducation est l'un des facteurs clés
du développement. C'est un puissant vecteur de changement social. En
tant que droit fondamental, il permet de substituer la raison à
l'obscurantisme afin de participer pleinement à l'évolution
culturelle, économique et politique de la société.
Aujourd'hui, éduquer une fille, c'est la préparer à
assumer ses responsabilités de citoyenne à part entière,
active et productive. C'est aussi favoriser son épanouissement et le
développement de ses aptitudes intellectuelles pour une participation
effective à la construction de l'édifice commune. C'est pour ces
effets bénéfiques au point de vue économique et social que
la Banque Mondiale qualifie l'éducation de la jeune fille
«d'investissement par excellence le plus déterminant que l'on
puisse faire dans le monde en développement». (Banque Mondiale
,2000 : 53)
S'inscrivant dans la même logique, le FNUAP
(1989) pour sa part n'a pas manqué de souligner dans son rapport annuel
l'intérêt que tous les pays en développement ont à
investir davantage dans l'éducation de la femme. Selon ce rapport
l'éducation et la formation sont un investissement très rentable
pour la société et pour toute l'humanité en
général. Partout dans le monde,
«Les femmes ont une double charge dans leur foyer et
en dehors de celui ci. Elles sont au coeur du développement, elles
contrôlent la majeure partie non monétaire : commerce,
activités d'entreprise dans le secteur informel, activité
salariée. Compte tenu de leur rôle crucial dans le
développement, tout investissement dans les femmes pour une
amélioration des possibilités qui leurs sont offertes produit des
effets multiples ».
L'augmentation du niveau d'instruction permet aux
filles d'accroître leur possibilité d'exercer un emploi
rémunérateur et par là d'avoir une autonomie
financière permettant d'avoir le pouvoir de décision ; elles
discernent mieux les avantages d'éduquer leur enfants ce qui permet de
perpétuer le bien être général.
La revue
mensuelle « réveillez-vous » (février
2005) titré l'éducation dans les familles monoparentales fait une
étude comparative des enfants éduqués par des mères
analphabètes et ceux éduqués par des mères
instruite et conclue que les premiers sont plus exposés aux
problèmes sociaux de notre temps (délinquance, vol, viol,
prostitution...) que les second. Ainsi elle souligne les conséquences de
l'analphabétisme dans les pays sous-développés et conclut
que la femme joue un rôle fondamental dans l'éducation des enfants
et dans la vie de tous les jours. Selon eux elle est celle qui donne la vie et
qui la sauve. Elle exerce une forte influence sur la vie économique,
sociale et politique. Sur elle, la société germe,
s'épanouit pour sa prospérité. Pourtant, aujourd'hui elle
ne peut jouer habilement ce rôle quant elle n'a pas un niveau
d'instruction acceptable.
Pour C. Colcough (2003 :4), développer
et améliorer l'éducation des femmes et des filles a un impact
positif sur l'offre globale de la main d'oeuvre et aide considérablement
les femmes travaillant dans le secteur primaire à accroître la
productivité puis de ce fait influence la croissance économique.
Pour lui en investissant davantage dans l'éducation de l'autre
moitié, on accroît d'une façon significative le bien
être individuel et collectif. Ce qui est le but suprême de tout
projet de développement.
L'héritage culturel joue un grand
rôle dans l'évolution de toutes les sociétés. Il a
été démontré que lorsque les parents et en
particulier les mères sont instruites leurs enfants aussi bien les
garçons que les filles ont de meilleures chances d'être en bonne
santé et mieux nourris. Une maman instruite est désormais capable
de percer les secrets de la nutrition et par là d'offrir un
régime équilibré à ses enfants au moment du
sevrage. Aussi, ceux-ci ont plus de chance d'aller à l'école et
de réussir. C'est ce que Pierre Bourdieu2(*) a essayé de démontrer quelques
années plus tôt par la théorie de l'habitus et de la
reproduction sociale. Quelques années plus tard, G. Villars dans son
ouvrage : inadaptation scolaire et délinquances juvéniles,
récapitule l'influence du niveau d'instruction des parents sur le
devenir scolaire de leurs enfants en ces termes,
«Un niveau culturel élevé chez
les parents joue à la manière d'un stimulant psychique par
l'intermédiaire de la fréquence des échanges verbaux, de
la qualité du langage, du volume et de la (propriété du
vocabulaire). Il permet une surveillance aisée des études des
enfants éventuellement une aide adapté à la nature des
difficultés rencontrées (...) à l'inverse le niveau
culturel joue à la manière d'un frein ; réduit les
échanges, limite le développement du langage (...). Les parents
dépassés sont incapables de comprendre la vraie nature des
problèmes scolaires et d'apporter éventuellement à leurs
enfants une aide effective en ce domaine. ». (G. Villars,
1972 :226)
Mlle G. Sertchi (2006) pour sa part défend
la thèse selon laquelle le niveau d'instruction des parents et surtout
celui des femmes est un facteur très déterminant sur la
scolarisation des enfants. Plus les parents sont instruits plus les enfants ont
la chance de bien évoluer dans leurs études. Pour elle
l'éducation de la femme à des effets multiplicateurs tant du
point de vue social qu'individuel. Sur le plan individuel elle permet à
la fille d'avoir une assurance de soi, de se départir des
préjugés, de gérer sa propre vie, d'améliorer sa
qualité de vie, de prendre conscience de ses droits et d'être en
mesure de les défendre. Au plan social l'instruction permet à la
femme de contribuer à la charge du ménage et de mieux
gérer les ressources dont dispose la famille voire de les faire
fructifier en investissant dans des secteurs très rentables. Ce qui du
coup augmente la capacité de production du pays et en même tant
accroît le PIB. Cela prouve que les retombées de l'instruction des
filles sur le plan social, individuel et familial ont des incidences positives
sur le développement global (santé, éducation,
agriculture, emploi moderne).
De son côté Y. Peguedou (2005), essai
de démontrer la corrélation qui existe entre le niveau
d'instruction et la vulnérabilité au VIH/SIDA. Pour lui les
femmes ayant une scolarité relativement élevée sont moins
vulnérables que celles qui ne sont pas scolarisées. Puisque
celles-ci connaissent mieux les moyens de transmission et sont désormais
mieux outillées pour mener à bien le combat contre les
IST /VIH. Les problèmes de santé publique constituent un
obstacle majeur pour le développement des PVD qui voient une partie de
leurs mains d'oeuvre être de plus en plus décimée par cette
pandémie. L'action de l'instruction à l'intérieur comme
à l'extérieur diminue la vulnérabilité des femmes.
« L'éducation est un vaccin social »
(UNESCO, 1995 :16) car elle met en exergue l'importance de l'instruction
dans la socialisation et dans la vie de tous les jours. Selon une étude
effectuée en 2002 en Zambie par ONU-SIDA, la prévalence d'une
couche de femmes en âge de procréer par rapport au VIH peut chuter
ou croître par rapport à l'accroissement où à la
diminution du niveau d'instruction. Ainsi, exhorte t- elle tous les pays
africains à redoubler d'effort pour garantir une éducation de
qualité pour tous.
Les pays Africains ayant par la suite compris
l'importance que revêt un quelconque investissement dans
l'éducation des filles se sont réunis du 28 juin au 3 juillet
1982 à Hararé au Zimbabwe en assemblée solennelle. Au
cours de cette assemblée, ils ont décidé à
l'unanimité qu' « une importance particulière doit
être accordée à l'éducation de la femme en Afrique
étant donné que non seulement, elle constitue une large portion
de production agricole mais aussi un facteur de production important dans le
développement.». L'éducation des filles apparaît
dès lors comme l'une des meilleures forme d'investissements que l'on
puisse faire dans les pays en voie de développement du fait qu'elle
permet d'augmenter les revenus et qu'elle aide les femmes à se
libérer de certaines contraintes, Tout en leur permettant de mettre en
pratique les stratégies sur l'éducation en matière de
santé de la reproduction qui contribuent à freiner l'explosion
démographique. Au fûr et à mesure que le niveau
d'instruction augmente l'âge de mariage est repoussé, la
croissance démographique ralentit et les pays peuvent investir davantage
dans l'éducation, dans la santé, dans la création d'emploi
et dans d'autres domaines dont les améliorations aident à relever
les niveaux de vie ; puis au fur et à mesure qu'augmente le revenu
des femmes, l'épargne et l'investissement des ressources devenus plus
abondantes peuvent servir à renforcer la productivité. Si tous
les pays comprennent le message et accordent un peu plus d'importance à
l'éducation de la fille, leur population se stabilisera et ils
économiseraient leurs ressources. Ce qui donnera au monde un souffle
nouveau pour relever les défis du millénaire.
« Toutes les études sans
exception montrent qu'aucun instrument de développement n'est
plus efficace que l'éducation des filles et l'émancipation des
femmes. (...) la pleine participation des femmes donne des résultats
immédiats : les familles sont en meilleur santé ; elles
mangent mieux leur revenu et leur épargne augmentent, or ce qui est vrai
pour la famille l'est aussi pour les collectivités et finalement pour
des pays entiers ». 3(*)
(Koffi ANNAN, secrétaire général de
l'ONU)
Ainsi, il est donc vrai que si on accorde un supplément
d'attention à l'éducation des femmes et des fillettes ; il
produit des résultats aussi étonnants qu'on ne puisse le penser.
De plus Comme les femmes jouent un rôle actif dans les communautés
et dans tous les autres secteurs de la vie ; il est de ce fait normal que
si l'on améliore leur niveau de connaissance on améliore en
même temps la qualité de leur prestation.
Plaidant pour l'émancipation de la femme
africaine Viviane Wade4(*)
met en exergue le rôle capital que joue la femme instruite dans
l'évolution économique et sociale des pays en
développement. Ainsi lors du premier forum sur le genre du
NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de
l'Afrique) tenu du 28 au 30 avril 2003 à Libreville elle affirme
que l'«Afrique ne pourra se développer sans les
femmes ». Sur ce, les pays africains ont beaucoup à
gagner si toutes les femmes y sont instruites. Malgré le système
patriarcal en vigueur dans presque toutes les sociétés africaines
les femmes instruites constituent des modèles de référence
pour la socialisation des générations avenirs. Dans le domaine
scolaire la présence de femmes dans le corps enseignant à des
effets positifs sur les résultats des élèves des deux
sexes, ces enseignantes deviennent aussi un model de réussite de femmes
pour les filles, ce qui peut les inciter à plus d'ardeur.
« Les pays où l'on trouve des ISP (Indice
de Parité par Sexe) favorable aux filles, plus de trois quarts des
enseignants sont des femmes .la corrélation est
révélatrice. Les pays où il y'a le moins d'enseignantes
dans le primaire sont ceux qui représentent les plus fortes
disparités entre les sexes »
(C.Colclough ,2003 :7)
Ceci montre très bien le rôle majeur que joue
l'élite féminine dans le processus de développement de
leur communauté. Bien que le processus de développement vivement
souhaité par tous les Etats depuis les indépendances paraisse
être lent, il ne saurait en aucun cas se produire sans autonomiser
directement les femmes. Toutes les stratégies visant à inciter
celles-ci à identifier leurs besoins (santé, environnement,
éducation etc....), à prendre des décisions et à
améliorer leurs moyens d'existence sont décisives pour parvenir
à une plus grande égalité dans la société.
L'éducation est à l'évidence un élément
vital dans le processus de transformation sociale. L'instruction et en
particulier celle des filles est le facteur décisif pour le
développement de l'individu comme celle de la société.
Ainsi, il existe un lien étroit entre le développement de
l'éducation de base et le développement humain, d'une part et
d'autre part entre, l'éducation des filles et le bien être
économique. L'urgence des stratégies pour une instruction des
jeunes filles est donc un impératif et une exigence incontournable pour
les pays africains.
Pour sa part Gary Becker ; cité par A.
Sohou (2006) à travers sa théorie du capital humain analyse
l'apport de la formation sur la croissance. Selon lui, la formation contribue
à constituer du capital humain tout comme, le progrès
scientifique contribue à constituer du capital technique. Cette
même idée fut émise quelques années plutôt par
Adam Smith qui dans le chapitre 10 de « la richesse des
nations », écrit que celui qui a reçu une
formation fournira un travail « qui pourra lui rembourser le coup
de sa formation avec au moins des profits ordinaires d'un capital de même
valeur ». Par là Adam Smith a contribué à
démontrer que la formation entraîne une plus grande
efficacité et partant un meilleur salaire. C'est aujourd'hui une
évidence car le niveau scolaire est fonction du niveau de formation et
le chômage frappe moins le travailleur qualifié que les autres.
Cependant, pour permettre à tout le monde d'être socialement
performant, il faut de ce fait réduire les discriminations de genre qui
constituent les causes profondes des problèmes ressentis.
II.1.3 Genre et éducation
Le capital humain qui constitue le moteur de la
modernisation met en évidence l'importance de l'éducation pour
tous afin de développer les qualifications requises. Aussi filles et
garçons ont tous à gagner d'un enseignement non discriminatoire
qui permet d'instaurer des relations plus égalitaires entre hommes et
femmes. Force est de constater que dans les pays au sud du Sahara non seulement
les moyens d'assurer une éducation pour tous les enfants sont
insuffisants, mais aussi les filles font toujours l'objet d'une discrimination.
Selon le Ministère des Enseignements Primaire Secondaire et de
l'Alphabétisation le maintien de poche sous-scolarisée
généralement celui des filles, la non
généralisation de l'équité genre et la faible
féminisation du corps enseignant constituent l'une des faiblesses du
système éducatif Togolais. Alors que le monde est à
quelques années de la date à laquelle les OMD (objectifs du
millénaire pour le développement) doivent être atteints. Le
moment est donc bien choisi pour que le Togo accorde une attention
particulière à la stratégie à mettre en oeuvre pour
atteindre les objectifs de l'éducation pour tous.
L'UNICEF souligne dans son rapport de 2006 que la
réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement s'apparente à un parcours jonché
d'obstacles : pauvreté irréductible, discrimination sexiste
persistante, manque d'installations sanitaires de base et d'eau potable,
maladies omniprésentes et analphabétisme transmise de mère
en fille par le canal de l'éducation traditionnelle. L'éducation
de base traditionnelle est un blocage à la participation des femmes
à la vie publique. Dans les sociétés Africaines, la fille
est très tôt placée dans un espace d'évolution
réduit qui est l'espace domestique et dans une situation qui la
réduit à des responsabilités liées au mariage et
à la maternité. Les mariages précoces entravent
massivement le progrès scolaire des filles. Dans certains pays d'Afrique
de l'ouest les mariages à l'âge de sept ans ou huit ans ne sont
pas exceptionnels. (Dominique et M. Frémy :
1998). Changer l'âge légal de mariage à peu de chance de
modifier les pratiques locales si l'on ne change pas les situations qui les
sous-tendent. C'est pourquoi promouvoir l'importance de l'éducation des
filles par des campagnes de sensibilisations et des modèles de
rôle. Améliorer les conditions de scolarisation des filles et
travailler directement avec les sous scolarisées afin de les aider
à mieux se faire entendre est une mesure importante à prendre
pour permettre à celles-ci de suivre une éducation à son
terme.
J-B GIMENO dans l'analyse des causes de
l'échec scolaire dans l'enseignement primaire trouve qu'en Afrique les
pratiques traditionnelles qui entourent l'adolescence et les rites de passages
sont souvent préjudiciables à l'éducation, surtout dans le
cas des filles. pour lui ,
« Les caractéristiques culturelles et la
situation économique de la famille influent fortement sur le processus
éducatif `(...) malgré les politiques éducatives
adoptées dans la plupart des pays pour assurer l'égalité
entre les sexes, les filles se trouvent encore dans une situation
inférieure par rapport à celle des garçons à tous
les niveaux de l'enseignement, et la différence augmente au fur à
mesure que l'on passe à un niveau supérieur »
(j-B. Gimeno ,1984 :63).
La position économique de la mère conditionne
la scolarisation de la fille. C'est dans les régions les plus
défavorisées économiquement que l'on observe les plus
grandes disparités dans la scolarisation. D'une manière
générale l'insuffisance des ressources familiales, les mariages
et les maternités précoces, les charges domestiques et les
préjugés d'ordre culturel sont les facteurs déterminants
qui peuvent expliquer le taux élevé d'abandons en cour
d'études chez les filles et le faible impact sur les femmes des
programmes d'éducation pour adultes.
M. pilon (2000) dans une étude
sur le système matrimonial chez les Moba-gourma, établit un lien
entre le mariage coutumier (de nature précoce) et la scolarisation des
filles. Pour lui, le mariage coutumier pratiqué de façon
précoce est un grand facteur qui entrave l'accès des filles et
leur maintien dans le système scolaire. Le mariage précoce, le
rapt (enlèvement forcé d'une fille en vu du mariage) et
l'échangisme sont des pratiques courantes chez les Moba-gourma. Ces
pratiques qui trouvent leur fondement dans le système patriarcal se
trouvent être une atteinte majeure aux droits de l'homme. Il est à
remarquer que les stéréotypes transmis par l'éducation
familiale sont reproduits et perpétués par l'éducation
formelle. La discrimination à l'égard du genre féminin se
traduit par des taux d'accès relativement plus faibles, de faibles taux
de réussites, de qualifications, de forts taux de redoublements,
d'abandons et d'analphabétisme. Or les femmes ne peuvent prendre
pleinement part au développement si leur niveau d'instruction est faible
et si elles jouissent d'un faible statut. Aussi faut-il prendre des mesures
à tous les niveaux pour corriger ces rapports inégalitaires.
Cette faible scolarisation ne peut offrir
convenablement à la femme les possibilités de planifier les
naissances, de bien utiliser les services de santé, d'exercer des
emplois modernes, d'utiliser et de posséder au même titre que
l'homme les moyens de production et la terre, d'avoir accès aux
crédits, aux capitaux, et de participer aux programmes de
développement.
Si on sait que l'école, de part sa
fonction, permet à l'individu non seulement d'acquérir
connaissances, habiletés et compétences, mais aussi des valeurs,
il revient à l'école de jouer un rôle dans le changement
des comportements et des mentalités en faveur d'une
égalité entre les sexes. Ce qui permettra de rendre à
terme les actions de développement plus efficaces.
M-F Lange (1998) pour sa part trouve que la
société en sous estimant l'éducation des filles, se prive
aussi d'un important capital humain productif qui devrait contribuer pleinement
à son développement. Dans la majorité des pays au sud du
Sahara les discriminations de genre continue à avoir cour. Comme la
décision d'envoyer un enfant à l'école est prise dans la
famille, les hommes profitent de leur statut de chef de famille pour
marginalisés les femmes dans l'accès à l'instruction en
opérant des choix sexistes. Des recherches récentes montrent que
les ressources, le travail et les chances ne sont pas partagés
également entre les membres de la famille. Les femmes ou les filles se
heurtent-elles à plus de difficultés dans la vie que les hommes
ou les garçons en partie parce que leur influence sur la prise des
décisions dans la famille n'est pas aussi grande. Il semble que lorsque
les différents membres de la famille se procurent des revenus
supplémentaires, les femmes en consacrent davantage que les hommes
à l'éducation, à la santé et aux services
domestiques (I. Droy, 1980). Les régions et pays où il existe une
forte préférence culturelle pour les garçons tendent aussi
à présenter les plus grandes inégalités entre les
sexes.
Ainsi, G.G Lagelle ;
G. Manceron (1998 :53) rappellent que
« l'inégalité des droits entre homme et femme
à été la règle pendant des millénaires dans
presque toutes les sociétés et la reconnaissance des mêmes
droits aux hommes et aux femmes a été l'objet d'un combat qui
n'est pas encore achevé.»
Par ailleurs L. Hodalo (2007) soutient que les
mesures prises par l'Etat Togolais pour éliminer par exemple des formes
de discrimination à l'égard des femmes s'adresse à une
population à dominance féminine qui malheureusement est encore en
majorité analphabète. Ce qui rend difficile l'appropriation de
ces mesures par les bénéficiaires.
Une analyse de la théorie de la
reproduction sociale de Baudelot et Establet5(*) (1992) indique que la scolarisation des filles ne peut
être que le reflet de ce qui se passe dans la société. Dans
un sens bien particulier elle représente l'appareil idéologique
d'une société donnée. Elle est donc
présentée comme le lieu ou l'idéologie perpétue la
division de la société en deux classes antagonistes, celle des
hommes et celle des femmes.
À travers l'analyse du système
éducatif traditionnel Le Thanh Khoi (1971) révèle une
différence de socialisation entre garçons et filles. Selon lui
c'est à la mère que revient la charge de conduire
l'éducation de base des enfants de sexe féminin. La fillette
reçoit une éducation qui la prépare à assumer ses
futures fonctions de mère et de ménagère. Dans les
familles où les filles et les garçons vont à
l'école, de retour à la maison ce sont surtout les filles qui ont
l'obligation d'aider leur maman à accomplir les travaux ménagers
tandis que les garçons disposent plus ou moins de temps pour accomplir
leurs petits besoins (distractions, devoirs..). Les multiples occupations dont
les filles accomplissent agissent souvent négativement sur leurs
résultats scolaires.
Ainsi, celles-ci sont obligées d'abandonner
prématurément les études pour devenir plus tard des femmes
au foyer. Dans la sphère externe celles-ci sont pénalisées
par un moindre accès aux nouvelles technologies, aux crédits,
à la formation, par des emplois moins stables, des salaires plus bas et
des retraites de plus en plus compromises. Mais malgré tout elles sont
présentes à tous les stades de la vie sociale. Dans ce cas, il
est donc impérieux de reconnaître le rôle de la femme dans
le développement.
II.1.4 Le développement comme le
résultat d'une action collective
L'intégration de la femme à la vie
communautaire nécessite une attention particulière de la part de
tous les Etats du monde. Le développement communautaire pour qu'il soit
efficace et durable, nécessite l'implication de tous les acteurs
sociaux. La bataille contre l'exclusion des femmes est loin d'être
gagnée. Puisque toutes les tentatives d'intégration de la femme
rencontrent de sérieux problèmes tant structurels
qu'institutionnels.
Dans ce contexte E. Boserup (1983) dans son
ouvrage les femmes face au développement
économique soutient que bien que les femmes du tiers monde
soient exclues du secteur moderne, elles n'ont cessé de jouer un
rôle essentiel dans l'économie de leur Etat. il faut que la
planification dans les pays en voies de développement tout comme les
organismes internationaux, prennent compte désormais de la force de
travail que constitue la femme rurale ou citadine dont la formation et l'emploi
à tous les niveaux seuls peuvent garantir une augmentation de
l'épargne et de la croissance. La cause du statu quo est que le
rôle des femmes dans la production a été jusqu'alors sous
estimé dans la théorie du développement. Pour cause la
contribution non négligeable pourquoi pas indispensable des femmes au
processus de développement n'est pas prise en compte dans
l'évaluation des ressources impliquées dans le processus de
production.
I. Droy
(1980) renchérit en affirmant que l'oubli des
femmes est sans doute l'une des raisons de la faillite de certains programmes
de développement, puisque les activités productives des femmes
sont diversifiées et couvrent presque tous les domaines de la vie
sociale. Si l'on apporte un soutient aux femmes et à leurs
organisations, on participe plus sûrement à la restauration des
paysanneries base d'un véritable développement
communautaire. « La prise en compte du dynamisme et des
intérêts des femmes constituent la clé de tout processus de
développement communautaire » (Droy, 1980 :166)
A ce propos elle a le mérite d'avoir mis en
exergue le rôle fondamental de la femme dans la vie sociale. Mais elle a
tout de même négligé le facteur éducatif qui se
trouve être le facteur limitant pour la plupart des femmes des pays sous
développés.
Dans leur ouvrage intitulé, les femmes
et le développement W.Vogluani et B Grossat (1980) font
ressortir les caractéristiques et les aspects généraux de
l'intégration des femmes au développement. Les femmes constituent
un élément essentiel du processus de développement qui ne
peut exister que si elles y sont intégrées comme les hommes. Il
ne s'agit point là d'égalité mais tout bonnement d'une
nécessité. La dispersion des efforts qu'elles tiennent à
la discrimination sociale où à l'irrationalité d'ordre
économique n'entre certainement pas dans les intentions des
planificateurs de développement. Or, tel sera pourtant bien le
résultat des programmes ou cet aspect du problème ne sera pas
suffisamment pris en considération. Intégrer les femmes au
développement n'est pas seulement une affaire de bienveillance. Il
s'agit essentiellement d'un problème d'ordre technique et analytique qui
exige qu'on soit à même de démêler l'écheveau
des destinées humaines. Si l'on veut que les femmes participent au
développement social, il faut selon ces auteurs les encourager à
se marier aux bons âges et pour les bonnes raisons.
Certes, le mariage précoce est l'une des
raisons de l'invisibilité des femmes dans la sphère externe mais
il ne saurait être déterminant dans les pays
sous-développés du fait que la femme une fois mariée
précocement ou pas devient très active pour pouvoir survivre.
Ainsi se lance-t-elle aussitôt dans les activités
génératrices de revenus (AGR). Mais n'ayant aucune formation dans
la gestion des petites entreprises, elle n'arrive pas à faire fortune et
reste pour la plupart du temps dépendante de son mari. C'est dire que le
mariage en soi ne constitue pas un blocage au sens du terme mais au contraire
le manque de compétence académique.
Selon le Centre Africain de Recherche et de Formation
pour les Femmes (1990), les micros crédits permettent aux femmes
africaines d'occuper tout le secteur du commerce intérieur et de
s'impliquer dans les activités économiques locales. Bien que les
crédits soient des facteurs indispensables pour la promotion des femmes
celles-ci utilisent d'autres stratégies pour compléter le seul
facteur « crédit ». Ainsi, à travers sa
série de recherche, il découvre qu'il existe plusieurs obstacles
qui empêchent aux femmes de bien gérer les crédits.
Après avoir défini le premier obstacle lié à la
tradition du milieu, le centre énumère trois points dont les
femmes font recoure dans la bonne gestion des crédits. Le premier point
est le niveau d'instruction qui est généralement faible,
obligeant les femmes à se contenter d'emplois de qualification
médiocre, ceci compromet leur chance d'obtenir un prêt classique
car elles ne peuvent pas satisfaire aux conditions des banques. Le
deuxième point est la connaissance des règles de
comptabilité et de gestion tandis que le dernier point est la formation
qui leur permet de recourir à des formes modernes d'exploitations
commerciales.
Ï.2. Définition des concepts
Pour tout travail de recherche, la clarification des
concepts fondamentaux s'avère indispensable pour la compréhension
du problème étudié. Ainsi, pour répondre à
l'exigence épistémologique d'E. Durkheim (1988 :34) qui dit que
« la première démarche du sociologue doit
être de définir les choses dont il traite afin que l'on sache et
qu'il sache bien de quoi il est question». Dans le cadre de notre
étude, les concepts fondamentaux suivants doivent être
explicités.
II.2.1. Scolarisation
Le mot scolarisation vient du verbe
« scolariser » qui signifie éduquer, instruire
l'enfant en âge d'aller à l'école. La définition
générale admise est l'action de doter une localité,
d'établissements nécessaires à l'enseignement, mais
surtout d'admettre les enfants à suivre l'enseignement dans les
établissements scolaires. Dans le cas spécifique de notre
étude. La scolarisation est le fait de fréquenter l'école
à un niveau normal acceptable.
II.2.2. Sous-scolarisation
Le mot sous-scolarisation est formé à
partir de « sous » qui est un préfixe de valeur
adverbiale marquant l'insuffisance de scolarisation. En ce qui concerne notre
étude, la sous-scolarisation est le fait de fréquenter
l'école à un niveau élémentaire qui est
inférieur à un niveau normal ou encore le fait d'avoir un niveau
d'instruction élémentaire.
II.2.3. Education
Le terme éducation est
relativement récent et on le retrouve dans la langue française au
début du 16e siècle et par la suite de très
nombreuses définitions et considérations ont été
proposées par des philosophes et des sociologues. Pour E. Durkheim
l'éducation est :
« L'action exercée par les
générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres
pour la vie sociale. L'éducation a pour objectif de susciter et de
développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques
intellectuels et moraux que réclament de lui et la société
politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est
particulièrement destiné » (E.
Durkheim ,1922 : 51).
Ici l'éducation est la mise en oeuvre des moyens
propres à assurer la formation et le développement d'un
être humain afin de le doter des moyens nécessaires pour
gérer sa propre vie et apporter sa contribution à la construction
de sa communauté.
II.2.4. Handicap
« Étymologiquement le terme handicap
renvoie à la notion de hasard et de tirage au sort (hand in cap). Le mot
a d'abord été utilisé pour les courses de chevaux
dont les chances naturellement inégales sont en principe
égalisées par l'obligation faite aux meilleurs de porter un
poids plus grand ou de parcourir une distance plus longue. C'est donc ce
gène supplémentaire, ce désavantage dans la course qui
doit être complété par une aide ou une éducation
spéciale (...) le handicap est donc une conséquence. C'est
l'aspect social d'une infirmité, ses conséquences sur la vie
quotidienne...» (P. Verdieu, 1975 : 7)
Dans ce contexte précis Le handicap est perçu
dans son sens strict comme un obstacle, un frein ou une barrière sociale
qui peut reculer si la femme a une éducation scolaire. C'est cette
barrière qui fait que les femmes ne sont pas impliquées dans les
activités socio économiques qui peuvent leur permettre de
subvenir à leurs propres besoins et participer au processus de
développement.
II.2.5. Développement
C'est l'évolution des mentalités et des
institutions qui permettent l'apparition de la croissance et sa prolongation
sur une longue période. Le développement apparaît comme une
cause et en même temps comme une conséquence de la croissance.
Pour obtenir la croissance, il faut qu'il ait des mentalités
prêtes à accepter le changement. C'est dans ce cas de figure
qu'interviennent l'éducation et la formation pour un changement de
mentalités.
selon Fabreau et Fréchette (2002) le
développement est aujourd'hui conçue comme une mobilisation
économique, sociale et culturelle de toutes les potentialités
d'une région ou d'une communauté locale autour d'un certain
nombre d'objectifs d'amélioration des conditions des populations
(Fabreau et Fréchette,2002 : mondialisation ,économie
sociale, développement local et solidarité internationale
,Québec, PU du Québec, P.31)
Le développement est comme une graine dont la
croissance résulte de tous les éléments naturels qui
l'environnent. En ce sens, le développement ce n'est pas ce qu'on
apporte, c'est ce qu'on fait éclore (les potentialités
cachées). Ce n'est pas le pont, la route, l'hôpital, l'usine, le
barrage. C'est le territoire, alentour, et les êtres humains qui vont et
viennent, qui travaillent. Ce n'est pas l'outil, c'est la main. C'est cette
définition de développement qui convient à notre cas
spécifique. Car, il désigne ici l'éclosion des
potentialités cachées de la femme.
II.2.6. Développement communautaire
Selon l'International Coopération
Administration (USA), le développement communautaire est un processus
d'action sociale dans lequel les gens d'une communauté s'organisent pour
le planning et l'action, définissent leurs besoins et problèmes
individuels et communs, font des plans individuels et collectifs pour
satisfaire leurs besoins et résoudre leurs problèmes,
exécutent ces plans en s'appuyant au minimum sur les ressources de la
communauté et y apportent si nécessaire, des services et du
matériel provenant d'organismes gouvernementaux ou privés
extérieurs à la communauté.
Pour les Nations - Unies, le développement
communautaire est l'ensemble des procédés par lesquels les
habitants d'un pays unissent leurs efforts à ceux des pouvoirs publics
en vue d'améliorer la situation économique, la vie de la nation
et de leur permettre de contribuer sans réserve au progrès du
pays.
Dans le cas présent, le développement
communautaire est le processus d'organisation et de préparation de la
population locale à s'impliquer progressivement et entièrement
dans le développement de leur milieu.
II.2.7. Genre
C'est le processus qui décrit les relations et
les rôles des hommes et des femmes qui sont déterminés par
la société sous l'influence de la culture, de la religion, de la
politique.
II.2.8. Participation
Elle se mesure par le degré d'accès
aux moyens de production, aux outils de travail, aux instances de prise de
décisions. Participer, c'est prendre activement part à la
réalisation d'un produit. L'analyse du développement
communautaire se réfère toujours à la participation la
plus complète que possible des populations bénéficiaires
des projets initiés. D'après les nations unies la participation
est : « la création d'occasions qui permettent
à tous les membres de la communauté et à la
société en générale de contribuer activement,
d'influencer le processus développemental ainsi que de partager
équitablement les bénéfices du
développement. »(ONU ,1987)
Quant à R. Muller, M. Bichmannw la
participation se définit comme : « un processus
social où des groupes définis qui partagent les mêmes
besoins et qui vivent dans une région géographique circonscrite
poursuivant activement l'identification de leurs besoins, prennent des
décisions d'établissement des mécanismes pour
répondre à leurs besoins. » (Cité in
« politique de promotion de la femme », Niamey, 1996)
Dans le cas de notre étude, le concept de
participation désigne l'action de prendre part à une
activité qui vise des objectifs donnés et d'y apporter ses
connaissances et toutes ses potentialités intellectuelles.
II. 2.9. Analphabète
L'analphabète est, selon
l'UNESCO, une personne incapable de lire et d'écrire un exposé
simple et bref des faits qui ont un lien avec sa vie quotidienne. Ici, est
considérée comme analphabète toute personne incapable
d'écrire et de lire et d'utiliser les textes dont le contenu concerne sa
vie et celle de ses semblables et qui est peu préparée à
donner dans la mesure du possible toute sa potentialité intellectuelle
pour l'amélioration des conditions de vie de tous.
II.2.10. Analphabétisme
Selon le dictionnaire Larousse,
l'analphabétisme signifie absence d'instructions. selon l'UNESCO
l'analphabétisme est l'incapacité de lire et d'écrire.
Mais cette notion a évolué au cours du temps.
En 1958, l'institution Onusienne donnait la
définition suivante de l'analphabétisme :
« une personne est analphabète si elle ne peut à la
fois lire et écrire, en le comprenant, un énoncé simple et
bref se rapportant à sa vie quotidienne »
1.
L'Unesco soutenait ainsi l'idée d'une « éducation
fondamentale », principalement centrée sur les
compétences en lecture et en écriture.
Analphabète était alors un terme
« générique », qui ne considérait pas
le parcours (scolaire) de la personne.
II.2.13. Développement durable
Le développement durable est défini
comme un mode de développement qui répond aux besoins des
générations actuelles sans compromettre l'aptitude des
générations futures à répondre à leur propre
besoin. Dans sa forme simpliste, le développement durable se
définit comme « le développement qui inscrit
impérativement ses activités dans la capacité de
régénération de la terre. » (ONU ,1987)
II.2.14. Développement humain durable
Selon le PNUD, le DHD peut être défini
comme : « l'aboutissement de toutes les stratégies et
actions de développement qui sont auto entretenues ; justes,
équitables et centrées sur l'homme ; C'est le
développement de l'homme, pour l'homme et par l'homme aujourd'hui et
demain. »(ONU, 1987). Le développement humain durable
c'est le développement qui non seulement engendre la croissance
économique mais aussi repartit ses bénéficies
équitablement ; qui régénère l'environnement
plutôt que de le détruire ; qui donne le pouvoir aux femmes
plutôt que de les marginaliser. C'est le développement qui donne
la priorité aux pauvres en élargissant la gamme de leurs choix et
opportunités et en permettant leur participation à la prise des
décisions qui affectent leur vie. C'est le développement qui est
pour les hommes.
II.3 - Cadre conceptuel
II.3.1. Les critères de définition du
fait social selon E. Durkheim
Le fait social est l'objet d'étude de
la
sociologie selon
Durkheim(1858-1917). Il
décrit tous les phénomènes, tous les comportements, toutes
les représentations idéologiques, religieuses, éducatives
et esthétiques qui répondent aux quatre critères
suivants : la généralité,
l'extériorité, le pouvoir coercitif et historique. Avant
d'entreprendre toute étude sociologique il est important pour nous de
déterminer si notre objet d'étude correspond aux critères
de définition d'un fait sociale et qu'il mérite d'être
étudié comme fait social.
Selon le critère de
généralité d'Emile Durkheim un fait social est
par définition marqué d'une certaine fréquence dans une
population, à un endroit et à un moment. A court terme, les
mesures qui en sont effectuées doivent être constantes sur le plan
collectif. Mais de manière générale, elles varient selon
les sociétés et les époques. Cependant la
sous-scolarisation considérée comme fait social est un
phénomène observable dans la ville de Dapaong et elle affecte de
la même manière toutes les femmes. Une étude minutieuse de
ce phénomène nous indique que les conséquences de ce
phénomène sont plus ressenties avec la modernisation et qu'elle
varie selon que l'on soit dans une zone urbaine ou dans une zone rurale. Le
premier critère étant défini, il convient de voir s'il
répond au critère de l'extériorité.
Une analyse approfondie de la sous-scolarisation nous
montre que celle-ci est extérieure aux individus ; elle ne
se situe pas dans la sphère individuelle mais dans la sphère
collective, la sphère sociale. C'est-à-dire qu'elle n'est pas
née avec l'individu et ne mourra pas avec lui ; elle transcende la
réalité sociale de l'individu. Une femme analphabète ne
perçoit pas naturellement les faits sociaux qu'elle rencontre, en dehors
des stéréotypes qui sont couramment véhiculés. Pour
la majorité des femmes elle s'est imposée à eux. Il est
démontré que la situation actuelle des femmes ne résulte
pas d'un choix individuel mais il est le fruit d'une combinaison de
différents facteurs sociaux, économiques, historiques,
géographiques, politiques... Cette combinaison impose des contraintes
à la femme, par exemple : elle est tenue à avoir tel
comportement dans telle situation et à respecter les règles de la
convenance.
Cependant, on a remarqué que le fait social est
bien intériorisé par les femmes si bien qu'elles ne ressentent
plus leur statut de sous -scolarisé comme pénible, voire
l'estiment naturel. Le caractère contraignant se manifeste surtout par
la sanction qui y est associée en cas d'infraction. On distingue
plusieurs ordres de contraintes : Au niveau des groupes partiels, la
contrainte s'appuie sur des règles plus informelles, et on les associe
à des sanctions plus diffuses (ridicule, désapprobation
collectives...). Ce qui convient au troisième critère de Durkheim
à savoir le pouvoir coercitif.
Enfin le dernier critère est le
critère historique. Pour qu'un fait devienne social il faut
qu'il se généralise et donc un fait divers nouveau ne peut
être social avant une certaine période. Or la sous-scolarisation a
existé depuis la période coloniale ou elle était moins
ressentie avant de se généraliser par le temps. Après
avoir défini la sous-scolarisation comme un fait social, il est
indispensable d'étudier son influence sur le fonctionnement global de la
société. A ce propos, quelle analyse peut-on faire avec les
théories fonctionnalistes.
II.3.2. Conception de la théorie fonctionnaliste
sur le fonctionnement de la société
Le développement communautaire est un
processus au cours duquel tous les acteurs sont appelés à jouer
un rôle spécifique dans la réalisation du bien-être
collectif. Toutes les sociétés fonctionnent sur cette base en
créant des modèles et des structures qui entrent en relation pour
produire un effet global.
Dans le cas de la présente étude, ces
structures s'apparentent aux CDQ qui sont des formes d'organisations sociales
composées de groupe humain (hommes et femmes) rassemblés au sein
des collectivités constituant des espaces et des cadres où ces
groupes s'activent pour améliorer leurs conditions de vie. Ces groupes
sont régis par des règles de fonctionnement qui exigent un
minimum d'instruction de la part de toutes les composantes sociales afin
d'orienter la vision du développement. Mais la question qui se pose est
de savoir si cette vision peut être atteinte sans la participation d'une
partie du tout fonctionnel.
Selon la thèse fonctionnaliste, il n'y a pas
d'organe sans fonction, d'élément sans rôle de
configuration, sans utilité pour la société. Dans cette
optique, les éléments dysfonctionnels c'est à dire ceux
qui gênent la participation des femmes sont donc annonciateurs de contre
performance ou de crise. Ce paradigme stipule que le déséquilibre
entre les différents organes ou structures ne permet pas de valoriser le
maintien des structures organisationnelles existantes dans une
société or les CDQ qui sont des entités administratives et
sociales dotées de personnels morales ne fonctionnent pas de
façon isolée mais s'inscrivent dans une dynamique globale qu'est
la ville.
En effet, dans le cadre de la promotion du
développement à la base au Togo, les quartiers sont
érigés en CDQ avec pour mission d'assurer leur auto
développement par la mobilisation de tous les acteurs sociaux. Chacun de
ces acteurs a une fonction qu'il doit remplir et assumer si on veut promouvoir
ou atteindre un réel développement auto entretenu. Dans ce cas la
relation entre tous les acteurs est basée sur une définition des
rôles et des limites d'autorités. Chaque CDQ fonctionne en
miniature comme un tout mais doit contribuer à son tour à la
réalisation des objectifs globaux fixés par les différents
niveaux de décentralisation des actions et décisions. Toutefois
les dysfonctionnements causés par la faible participation des acteurs
d'un CDQ affectent automatiquement la réalisation des objectifs globaux.
Puisque celui-ci constitue le premier niveau d'organisations socio
administratives d'où devraient venir les premières orientations
de développement émanant des niveaux d'organisations
supérieures que sont les communes, les préfectures et puis la
nation.
Pour appréhender une telle situation nous
avons emprunté le modèle d'analyse de l'approche fonctionnaliste
qui nous semble la plus appropriée pour expliquer l'impact de la sous
scolarisation sur la participation des femmes au développement local.
Selon les fonctionnalistes les individus et les institutions remplissent dans
la société des fonctions irréductibles aux causes ou
circonstances qui les ont fait apparaître. La fonction de l'instruction
doit être analysée par référence à sa
contribution au fonctionnement de la société.
Pour notre part nous considérons la
société comme une horloge mécanique dont toutes les
pièces contribuent au bon fonctionnement de celle-ci. L'état
défectueux d'une pièce quelconque ralentit ou bloque le
fonctionnement de l'ensemble. Concrètement cela signifie que les hommes
et les femmes font germer la société et concourent tous à
son évolution. La sous-scolarisation des femmes dans un monde de plus en
plus exigeant en connaissances livresques de tout genre ralentit leurs
participations à la réalisation du bien être collectif et
par conséquent freine le dynamisme du développement à la
base. Si selon la théorie fonctionnaliste la sous-scolarisation est un
élément dysfonctionnel quel est donc la perception des autres a
l'égard des personnes victimes de la sous-scolarisation ?
II.3.3. l'approche qualitative de l'Ecole de Chicago et
la théorie de l'étiquetage
L'école de Chicago est un courant de
pensée sociologique apparu aux Etats-Unis dans le département de
sociologie de l'université de Chicago. En effet entre 1886 et 1919, la
ville de Chicago a subi de violentes émeutes suite à l'afflue
massif de migrants ruraux et d'immigrants étrangers qui ont
suscité l'envie pour les sociologues de ce temps d'intervenir pour
comprendre ces phénomènes. Pour y parvenir, ils cherchent
à se placer au centre de la vie des populations afin de comprendre leurs
actions. Il faut donc situer les débuts de la recherche qualitative aux
Etats-Unis dans un contexte de critique sociale motivée par les
conditions de vie désorganisée d'une grande partie de la
population. L'approche de Chicago s'est instaurée grâce aux
travaux des chercheurs comme R. E. Park, E. Goffman, H. Becker, A.
Strauss....
La ville est un espace dynamique composé
d'individus et de groupes qui nouent entre eux et avec leur milieu diverses
relations. Dans un contexte social donné, l'individu peut s'affirmer en
dehors des appartenances traditionnelles en raison de son autonomie. Pour
comprendre le comportement de ce dernier, il faut d'abord connaître la
signification subjective qu'il apporte à la situation. Ainsi le
changement sera perçu comme le résultat d'une interaction
permanente entre la conscience individuelle et la réalité
sociale. La sociologie de l'Ecole de Chicago a contribué à
l'étude des phénomènes urbains. Elle se caractérise
par une approche qui exige des techniques particulières de
recherche : l'observation, les interviews... La sociologie devient avec
cette école, une forme de ``journalisme spécialisé
'' qui part du point de vue subjectif de l'individu pour atteindre une
objectivité. C'est cette école qui a inauguré
l'enquête directe auprès des individus. Mais le
développement du fonctionnalisme conduit à une scission de cette
école de 1935 jusqu'au début des années 60 quant les
élèves de Blumer6(*) renouvèleront ce courant de pensée.
Cette seconde école de Chicago s'est illustrée par ses travaux
sur la déviance.
Partant du constat paradoxal que les quartiers
à plus haut taux de délinquance sont toujours les
détenteurs de ce triste record et de cela alors même que la
composition ethnique de ces zones urbaines avait grandement varié, les
chercheurs de l'école de Chicago concluent que la délinquance
était devenu un aspect plus ou moins un aspect traditionnel de la vie
sociale. Qu'une forme de culture transmise par les différents groupes
ayant successivement occupé ces lieux sensibles. Cette conclusion va les
conduire à aborder la question de la déviance en terme de sous
culture ; leurs préoccupations étaient de comprendre
pourquoi la délinquance est plus élevée chez les jeunes
des classes populaires. Pour apporter la réponse à cette question
ils s'appuient sur les faits d'acculturation. Les taux élevés de
la délinquance chez les jeunes issus des classes populaires
résultent d'un choc de deux cultures.
Les valeurs de la culture dominante de la
société et la culture d'origine des jeunes des classes
populaires, culture qui les disqualifie dans la course à la
réussite sociale. Les jeunes issus des classes populaires étant
pris en tenaille entre ces deux systèmes de valeurs difficilement
conciliables choisissent comme solution de se situer hors des normes en se
refugiant dans une sous culture qui leur est propre, une sous culture
délinquante emprunt de méchanceté pure de
négativité et d'opposition systématique. Selon les
interactionnistes la délinquance n'est pas envisagée comme
l'effet des structures d'appartenance. Mais comme une construction sociale qui
s'élabore lors de l'interaction et en référence à
la théorie de l'étiquetage. Les causes de la sous-solarisation se
retrouveraient dans la situation sociale du sous-scolarisé ou dans les
facteurs sociaux qui sont à l'origine de sa situation ou de son action.
Les groupes sociaux excluent les sous-scolarisés en instituant les
normes dont la transgression constitue la déviance. Par exemple une
analphabète qui exprime mal ses idées dans la langue officielle
au cours d'un meeting sera considérée comme une incapable ou une
bonne à rien. La conséquence de cet étiquetage est que
l'individu va s'identifier a l'image que lui renvoie la société
et à partir de cet instant il va commencer à réagir par
rapport a l'image qu'il a de lui-même.
C'est dans ce contexte que des femmes jugées
sous-scolarisées n'osent pas exprimer leur point de vue pendant les
réunions des CDQ parce qu'elles pensent qu'elles n'ont rien de
spécial à proposer. Ainsi la société crée la
déviance en appliquant ces normes à des individus et en les
considérant comme des déviants. Dans ce cas la déviance
n'est pas une qualité de l'acte commis par une personne mais
plutôt une conséquence de l'application par les autres des normes
et des sanctions à un transgresseur. Le déviant est celui que
cette étiquette a été appliquée avec
succès et le comportement déviant est celui auquel la
collectivité attache cette étiquette.
II.3.4. La Théorie de la modernisation
La théorie de la modernisation est une
théorie apparue dans les années 1950. Cette théorie
explique le sous développement des pays pauvres par leur
incapacité à appliquer des politiques et stratégies
adéquates. Tous les secteurs de développement (éducations,
infrastructures, administrations, politiques) souffrent d'un retard culturel.
Si les pays dits émancipés vivent dans une société
économiquement riche, technologiquement performante, scientifiquement
avancée et politiquement stable, c'est que ces pays ont pris à un
moment de leur histoire, des décisions individuelles et collectives
adéquates. Pour W. Rostow7(*), toutes les sociétés passent à
travers certains stades de développement. De ce fait les
sociétés qui favorisent la tradition plutôt que
l'innovation, les aspects communautaires ou régionaux plutôt que
les perspectives de conciliation nationale sont appelées sous
développées. Dans ce contexte, le changement ne sera possible
qu'avec une transition de la société vers des comportements et
institutions adéquates. La théorie de la modernisation explique
le retard des pays en terme de culture. Le principal obstacle du
développement de tous les secteurs reste l'attachement à la
tradition. Il faut donc une modernisation de tous ces secteurs.
Cette étude s'adapte à cette
théorie dans la mesure où elle nous permet de rendre compte de
l'impact de la sous-scolarisation sur la participation des femmes au
développement. Les sujets bien que sensibilisés sur la sous-
scolarisation des filles ont du mal à changer leurs attitudes envers ces
dernières. Dès lors, il faut expliquer le phénomène
non seulement en terme structurel ou économique mais aussi en terme
culturel. Tenir compte de la culture qui oriente les comportements des acteurs
est d'une importance première. Les blocages au changement s'expliquent
par des facteurs internes notamment l'attachement à la tradition,
l'absence de dynamisme, le manque de désenchantement et de la
capacité à planifier, à organiser et à
contrôler les conditions socioculturelles ; du manque d'une
éthique d'action.
CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE ET
PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
I. Cadre méthodologique
Il est important pour tout chercheur en science
sociale d'énoncer la démarche méthodologique
empruntée pour parvenir aux résultats escomptés. Dans ce
cas « une recherche effectuée sans méthodologie
préalable se condamnerait à errer sur les chemins sinueux de
l'herméneutique et de l'extrapolation aléatoire. L'absence de
méthode entraîne, en effet, une perte de temps et d'énergie
considérable » (M. Guidere, 2004 :4). En se
référant à la même logique, il est ici question pour
nous de préciser les méthodes de collecte de données, les
outils de collecte de données, les sources de données existantes
et les sources de données collectées par l'enquête, ainsi
que les difficultés rencontrées.
I.1. Les méthodes de collecte des données
La méthode assure la validité
scientifique de la recherche. Pour la réalisation de nos objectifs et la
vérification de nos hypothèses, deux types d'informations ont
été collectées. Les informations quantitatives et les
informations qualitatives.
La première étape a concerné la
pré-enquête, la recherche documentaire, l'observation participante
et les entretiens prospectifs. La deuxième s'est attelée à
l'identification du groupe cible et au choix des personnes à interroger,
la dernière étape a concerné l'enquête proprement
dite.
I.1.2 La pré-enquête
L'identification des aspects constitutifs de notre
étude s'est effectuée à partir de la pré-
enquête articulée autour de deux démarches exploratoires
intitulées «phase de prise de contactes», la
première démarche s'est réalisée en cinq mois.
Profitant de nos vacances dans la localité. Nous avons puis visiter les
différentes associations et groupements de femmes de la localité
pour nous mettre au parfum des difficultés que les femmes rencontrent
quotidiennement dans leur processus d'émancipation. Cette phase a
été aussi marquée par la collecte des données
historiques, sociales et culturelles de notre cadre d'étude.
La seconde phase de notre pré-enquête
dénommée « phase de choix de sites
d'enquêtes nous a permis de choisir les différents quartiers dans
lesquels l'enquête s'est tenue. Ainsi sur les 24 quartiers que compte la
ville de Dapaong nous en avons retenu cinq. Comme critères de choix nous
avons retenu la densité de la population, les particularités
culturelles, l'existence ou non d'organisation féminine dynamique. A
partir de ces critères nous avons choisi comme site d'enquête les
quartiers suivants : Nassablé, Kombonloaga, Napieng, Bodjopal et
Haoussa-Zongo.
I.1.3. La recherche documentaire
La revue de littérature nous à permis de
faire la recension des écrits et de faire un bilan critique de ce qui a
été produit dans le domaine de la participation des femmes au
développement. Dans le cas de cettte étude la recherche
documentaire s'est faite essentiellement dans les bibliothèques de
l'INSE, de la FLESH, du CCF, de la BU, de l'URD, du ministère de
l'éducation nationale, de la bibliothèque régional `'foyer
des jeunes `' de Dapaong et le tout complété par les recherches
sur l'Internet.
Cette documentation nous a servi de base pour
élaborer notre problématique et à bien structurer la
partie méthodologique, base de toute recherche en science sociale. En
plus de cela elle a été capitale dans la formulation des
objectifs et hypothèses d'une part et d'autre part dans la
détermination des variables et indicateurs.
I.2. La recherche quantitative
La collecte des données quantitatives a
concerné les différents groupes recensés sur les sites
retenus pour l'étude. L'analyse quantitative a permis de collecter les
données comparables et mesurables entre les diverses variables de
l'étude. Si DURKHEIM demeure une référence en sociologie,
il l'est également dans les analyses statistiques. A travers son
étude sur le suicide, E. Durkheim, livre à la discipline
sociologique, un cadre de référence en analyse quantitative.
Dans l'objectif de répondre à ces exigences
épistémologiques, un questionnaire a été
conçu et administré à la population recensée.
I.2.1. Univers d'enquête et population
cible
La population cible ou l'univers d'enquête est
l'ensemble des éléments qui sont concernés par
l'enquête. On appelle population cible le nombre total d'individus qui
peuvent faire partir de l'enquête et parmi lesquels sera
prélevé un échantillon. L'identification du groupe cible
répond à la nécessité pour nous de pouvoir
atteindre les objectifs de notre étude et si possible de vérifier
nos hypothèses. Le choix du groupe cible est donc un choix
raisonné qui tient compte de la précision recherchée. La
base de sondage étant composée des habitants des zones
supposées appartenir à la ville de Dapaong, notre population
cible est composée des occupants de sexe féminin des cinq
quartiers suivant : (Nassablé, Kombonloaga, Napieng, Bodjopal et
Haoussa-Zongo.) ces quartiers sont retenus en raison de leur
représentativité que nous jugeons parfait. Les populations de ce
site ont été systématiquement recensées pour
participer à l'enquête.
Bien que l'univers d'enquête implique toutes
les femmes habitants les sites retenus pour l'enquête, il y a certaines
spécificités qui attirent notre attention. En ce sens le groupe
cible prioritaire désigne ici toutes les personnes sensées
être interrogées en vue d'obtenir les informations
nécessaires permettant ainsi à l'enquête d'atteindre ses
objectifs. A ce niveau le groupe cible prioritaire se compose des femmes
âgées de 16 à 60 ans sensées être capables de
participer au développement et habitant les sites retenus pour
l'enquête.
I.2.2. Base de sondage
Pour recueillir des informations et faire une bonne
enquête sur le terrain, il a fallu définir correctement une base
de sondage. Cette base de sondage est constituée des populations cibles
visées, statistiquement connues dans leur stricte dimension, au sein
desquelles les échantillons sélectionnés sont soumis aux
questionnaires pour recueillir les informations relatives aux objectifs de
notre recherche. A cet effet deux bases de sondage furent nécessaires
à savoir : celle de la population de la ville de Dapaong et ensuite
celles des femmes.
Ainsi, nous avons constitué notre base de
sondage à partir des resultats du 4em RPH. Selon la Direction
Générale de la Statistique et de Comptabilité Nationale
(DGSCN) la population de la préfecture de Tône dont fait partie la
ville de Dapaong est évaluée à 286479 hbts dont 137598
hommes et 148881 femmes.
I.2.3. Echantillonnage
« À défaut de pouvoir
étudier dans leur totalité des ensembles sociaux, de pouvoir
atteindre la totalité des éléments ou des unités
constitutives d'un ensemble considéré, on se contente
d'échantillon, c'est-à-dire d'éléments pouvant
représenter l'ensemble, la population mère » (P.
N'DA 2006 :101 ). En, général, il est reconnu que plus la
population cible est grande, plus la proportion de la taille de
l'échantillon est petite et plus la population cible est petite, plus
grande devient la proportion de la taille de l'échantillon.
Vu l'importance que revête la démarche
méthodologique en science sociale, nous avons procédé
à un échantillonnage. En l'absence d'une base de sondage mise
à jour et aussi dans le souci d'accroître la précision de
l'échantillon nous avons choisi la technique de l'échantillon en
grappes associées à la technique de choix raisonné. Cette
technique consiste à tirer de façon aléatoire des groupes
d'éléments d'une population au lieu de choisir les
éléments individuellement. C'est ainsi que nous avons
décidé de choisir au hasard cinq quartiers parmi les 24 que
compte la ville de Dapaong.
A cette technique, nous associons la méthode de
choix raisonné. Parce que nos sujets présentent tous des
caractéristiques typiques. Cette technique a le mérite de laisser
la liberté au chercheur de décider des critères de
sélection. Ainsi, le choix des personnes à enquêter a
été de façon raisonnée c'est-à-dire que nous
n'avons interrogé que les femmes qui ont un âge compris entre
16-60 ans et qui sont aptes à participer à une activité de
développement. Etant donné que notre population cible est
évaluée à 25669 femmes et compte tenu du fait que nous
n'avons pas le nombre de femmes par quartiers nous avons procédé
de la manière suivante pour déterminer notre échantillon.
D'une façon aléatoire Nous avons choisi d'interroger une femme
sur 200 soit 0.5% de la population féminine. Sur cette base nous avons
puis maintenir la taille de notre échantillon à 128
femmes.
I.2.4. L'élaboration du questionnaire
S'agissant de l'élaboration des questions nous
avons utilisé les questions fermées à réponses
binaires, imposant à l'enquêté de répondre par vrai
ou faux, oui ou non. Ensuite les questions semi fermées ou en plus de
celles proposées par le chercheur l'enquêté à la
lassitude d'en générer d'autres. Et enfin les questions ouvertes
qui donnent plus de liberté aux enquêtés dans l'expression
de leurs opinions.
I.3.5. Le pré test
Il est généralement réalisé pour
mettre en évidence les principales difficultés qui auraient pu se
présenter afin d'y remédier avant l'opération finale. Dans
notre cas précis, il est effectué sur une dizaine d'individus
dans une zone autre que celle de l'étude mais similaire à
celle-ci (la zone d'Adewui à Lomé). Il est mené par nous
même. Ce questionnaire ainsi confronté aux réalités
du terrain a fait l'objet d'une correction ultérieure par notre
directeur de mémoire pour la finalisation.
Ce pré-test a également constitué pour
nous une occasion d'appréhender quelques unes des difficultés
éventuelles de terrain.
I.2.6. L'administration du questionnaire
A Cause du niveau d'instruction très bas de la
majorité de nos enquêtées, nous avons choisi de
réaliser notre enquête par une administration indirecte aux femmes
non instruites. C'est à dire que nous avons remplis par nous même
les questionnaires à partir des réponses données par nos
enquêtés.
Le questionnaire a été administré
d'une façon directe aux femmes instruites et seules les femmes
âgées de 16-60 et habitant dans les quartiers retenus pour
l'enquête ont été soumises aux questionnaires.
I.2.7 Le dépouillement
Tous les questionnaires
administrés ont été soumis au dépouillement manuel
puis complété par le logiciel SSPS (statistical packeg of social
Science).
I.3. La recherche qualitative
Pour analyser, tenter de comprendre et expliquer le
phénomène de la sous-scolarisation des femmes, le recours
à la recherche qualitative n'a pas été
négligé. En effet, Comme le montre les études de
l'école de Chicago sur la ville, la compréhension complète
des faits urbains passent nécessairement par une approche qualitative.
Cela nous a amené à échanger avec les personnes ressources
des différents départements concernés par cette
étude. Cette approche nous a permis de récolter le maximum
d'informations possible sur le phénomène à travers les
avis des interviewés.
I. 3.1. L'observation participante
Cette étape comprend l'ensemble des
opérations par lesquelles le modèle d'analyse est
confronté à des données observables. Par Cette technique
nous nous sommes rendus sur le terrain pour assister à des
réunions, des séances de formation et regarder ce qui ce passe.
Ensuite nous avons pu interroger des informateurs et contrôler leurs
propos par des vérifications. Cette technique a permis de recueillir par
nous même des informations à partir de situation de comportement
ou d'événement observé entrain de se produire.
En qualité de sociologue et étant
donné que nous sommes originaire de la localité et que nous avons
séjourné dans la localité durant une période
relativement longue nous avons pu nous mettre au parfum de la
réalité que vivent les femmes de la localité. Nous avons
porté nos observations sur le comportement des acteurs sociaux de la
localité et nous avons pu déceler de l'intérieure la
manifestation des systèmes de relations sociales ainsi que les
fondements culturels et idéologiques qui sous tendent ces actions.
I.3.2. L'entretien semi dirigé ou semi directif
C'est une technique de recherche en sciences sociales
qui fournit à l'enquêtée l'opportunité de donner des
explications sur un aspect du sujet. L'enquêteur dispose d'un guide
d'entretien relativement ouvert qui permet de recueillir les informations
nécessaires sur les différents thèmes abordés.
Cette technique a été primordiale dans
notre recherche du fait qu'elle nous a permis de compléter les
informations recueillies au cours de l'enquête par questionnaire et de
maîtriser tous les contours du problème. Les entretiens ont
été menés auprès de deux types de personnes :
les personnes ressources et les informateurs. Les personnes ressources sont les
individus disposant les informations nécessaires sur les conditions de
vie des femmes dans la localité. Il s'agit des responsables des CDQ et
des responsables des associations de femmes.
Nous désirons comprendre ce qui bloque la
participation des femmes au développement, comment elles vivent, la
perception qu'elles ont de leur état de sous-scolarisées et
ensuite les incidences de la sous-scolarisation sur la participation des femmes
au développement. L'entretien a porté sur un échantillon
de cinq responsables de CDQ, deux leaders d'associations de femmes. Quant aux
informateurs, ils sont composés des personnes administratives, des
experts, des chercheurs dont l'activité professionnelle est proche du
public étudié. Ceux-ci pouvant donner leurs points de vue sur le
phénomène.
Les personnes témoins entrent dans ce groupe des
informateurs. Ce sont des gens vivant à proximité des personnes
ressources et pouvant confirmer ou non les affirmations des personnes
ressources. Dans ce cadre, nous nous sommes entretenus avec une
conseillère pédagogique et deux cadres d'institutions de micro
finance. Cette technique vient donc compléter les manquements de la
technique quantitative.
I.4. Les techniques de traitement des données
C'est une phase capitale dans toute recherche en
sciences sociale. Car c'est grâce à elle que l'on arrive à
avoir les résultats de l'étude. Dans le cas de notre
étude, grâce à des techniques appropriées nous avons
procédé au traitement de deux types de données à
savoir : les données qualitatives et les données
quantitatives
I.4.1. Traitement et
analyse des données qualitatives
L'analyse des contenus est la méthode par
excellence la plus couramment utilisée dans les études
sociologiques. Nous avons donc procédé à une analyse des
opinions de nos enquêtées. Celle-ci a consisté
essentiellement à coder et transcrire les résultats des
interviews et à prendre en compte toutes les réponses
émises.
Ensuite nous avons retracé les propos de
nos enquêtés dans leur rapport aux objectifs de recherche.
L'interprétation de ces discours à permis de comprendre et
d'appréhender la perception des enquêtées sur le rapport
entre la sous-scolarisation et la participation des femmes au
développement communautaire et d'expliquer les manifestations du
phénomène.
I.4.2. Traitement et analyse des données
quantitatives
Le traitement des données quantitatives
s'est fait en deux volés. Premièrement nous avons
procédé à un dépouillement manuel des informations
collectées. Notons que ce choix est dû au souci de mettre en
application les compétences théoriques reçues au cours de
notre formation académique. Ce qui nous a permis de mettre à jour
des tableaux. Ensuite certains de ces tableaux ont été introduits
dans le logiciel SPSS (Statistical Package of social science) pour obtenir des
graphiques, des courbes et les différents listings nécessaires
à l'analyse des données recueillies. Au début l'analyse a
d'abord été descriptive et ensuite explicative. Pour se rassurer
de la véracité des informations dans les résultats obtenus
nous avons eu recours à des tableaux de dépendance qui nous ont
permis de vérifier les hypothèses formulées et de
comprendre la distribution des comportements entre les sous-groupes de
répondants. Dans ces tableaux croisés les effectifs des groupes
de niveaux d'études étant différents les comparaisons
n'ont été possibles qu'au moment ou nous avons ramené les
effectifs de chaque groupe sur une base de 100%, ce qui a permis
d'écarter les réponses hardies.
I.5. Difficultés rencontrées
Étant donné que les difficultés
sont toujours omniprésentes dans toute recherche en science sociale ce
travail n'en a pas fait exception. Ainsi nous avons dénombré deux
sortes de difficultés à savoir les difficultés d'ordre
théorique et les difficultés d'ordre pratique
Étant donné que nous avons
travaillé avec une population à majorité
analphabète, la difficulté majeure a résidé dans la
traduction des questions dans la langue locale. Car certaines
spécificités de la langue font que la traduction devient
difficile au risque de ne pas refléter exactement ce que l'on recherche.
Aussi étions nous obligé d'organiser des séances de
formation avec les enquêteurs que nous avons recruté et
formés pour la circonstance afin de résoudre ce problème.
II. Présentation de la zone d'étude
II. 1. Situation
La région des savanes est l'une des cinq
régions économiques que compte le Togo. Elle est composée
de 5 préfectures à savoir : Tône, Tandjoare,
kpendjal , Oti et Cinkassé. La préfecture de Tône
l'une des cinq préfectures de la région des savanes et son chef
lieu Dapaong constitue notre zone d'étude.
Partant de l`idée selon laquelle tout se
mène sur un terrain d'étude. Il est de notre devoir en tant que
chercheur de situer notre zone d'étude. Située entre 0°11 de
longitude Ouest et 0°30 de longitude Est et 10°41 et 11°40 de
latitude nord, la préfecture de Tône est limitée au Nord
par la préfecture de Cinkassé, au Sud par la préfecture de
Tandjoare, à l'Est par la préfecture de kpendjal et à
l'Ouest par le Ghana.
Principal centre urbain et capital économique
de la préfecture de Tône, la ville de Dapaong est située
à cheval sur le plateau et la pénéplaine
précambrienne. Cette ville témoigne encore plus, que par le
passé de l'importance de sa fonction commerciale malgré la
concurrence de celle de Cinkassé. La ville de Dapaong comme bon nombre
de ville secondaire à des limites encore mal définies en raison
d'une urbanisation sauvage d'un taux de 5% (marché nouveau Togo,
1998 : 4)
II.2. Le milieu naturel
Le relief de la ville de Dapaong est constitué
d'une vaste plaine qui s'étend de Dapaong à Cinkassé avec
une altitude moyenne de 230 m. il est constitué d'un sol brun qui est
considéré comme la meilleure partie de la ville. C'est cette zone
qui fait l'objet d'une forte emprise humaine. En raison d'un taux de croissance
exponentiel de 5%, la ville se trouve confrontée à tous les
problèmes sociaux dont celle de la faible participation des femmes
à la vie socio économique.
Cette zone est relativement plane et favorable
à toute activité humaine. Ainsi, le relief loin de constituer un
blocage à l'évolution de la ville est un atout pour sa
croissance. Toutefois, l'analyse du relief de la ville nous mène
à la conclusion que le milieu naturel ne constitue en aucun cas un
blocage majeur à l'émancipation des femmes de notre zone
d'étude.
II.2.1 Le climat
La ville de Dapaong se situe entièrement
dans le climat soudanien ou climat tropical vrai. Celui-ci est
caractérisé par une saison pluvieuse qui dure environ 5 mois
(avril à octobre) et une saison sèche qui couvre le reste de
l'année.
A cette saison sèche très longue et
accentuée s'ajoute une période d'harmattan. L'harmattan est un
vent sec et frais qui s'installe sur la ville avec l'influence du désert
sahélien qui fait hausser les fortes amplitudes thermiques
journalières (autour de 11 et 15°c (station
météorologique de Dapaong) et par l'absence totale de
précipitations.
Le contraste climatique est très
préjudiciable pour la vie socio-économique puis rend difficile
l'approvisionnement en eau pour les habitants. Il est à noter que cette
situation constitue une charge supplémentaire pour les femmes de la
localité et en même temps limite leur capacité à
exercer des activités génératrices de revenus.
II .2.2. Les vents
De novembre à février les vents
soufflent principalement du Nord Est vers le Sud Ouest. Ces vents proviennent
de l'anticyclone (haute pression du Sahara), ce sont des vents froids, secs et
poussiéreux, localement on parle de l'harmattan. C'est à cette
période que la population est le plus affectée par la rigueur du
climat.
Pendant les mois d'été (avril-octobre)
il règne les vents marins en provenance du Sud Ouest qui sont
provocateurs de pluies. Ces vents sont chauds et chargés d'une
humidité supérieure à 80%, c'est la mousson
II.2.3. Température
En raison de sa très forte insolation, la ville
de Dapaong est une zone de forte chaleur. Les températures les plus
élevées du pays y sont enregistrées.
Les températures en général sont
excessives avec des maxima absolus compris entre 29°9 et 38°3c et les
minima entre 17°4 et 24°9 avec des amplitudes thermiques moyennes
annuelles très marquées (6 à 8°c). Les variations
diurnes des températures sont très remarquables puis oscillent
entre 15°et 20°c.
Les variations de la température tout au long
de l'année traduisent le contraste entre saison pluvieuse et saison
sèche. Au cours de la saison des pluies qui dure de Mai à
Septembre les températures n'excèdent pas les 30°c. De
novembre à février avec la présence de l'harmattan, on
enregistre les plus faibles températures qui restent nettement
inférieures à 30°c.
En mai et avril le retrait de l'harmattan et l'absence
de pluies favorisent l'élévation des températures avec des
moyennes annuelles de 30°c (33°c en avril 1991).
II.2.4. Pluviométrie
En général la pluviométrie de la
ville de Dapaong présente d'importantes variations dans le temps et dans
l'espace, de même la quantité de pluie enregistrée varie
aussi d'une année à une autre.
En moyenne, il tombe à Dapaong environ 1050
mm3 d'eau par an ; repartie sur 70 jours de pluie qui
s'étale sur 6 à 7 mois.
II.2.5. Les variations annuelles
Les importantes variations annuelles des
précipitations dans la ville de Dapaong et leur mauvaise
répartition (retard des pluies et excès à certains
moments) entraînent des conséquences tangibles sur la vie
économique et sociale. Comme conséquence de cette mauvaise
répartition des précipitations nous pouvons citer les
problèmes d'approvisionnement en eau potable. A cause de l'insuffisance
de cette eau, certains quartiers ne sont pas desservis et d'autres connaissent
de fréquentes ruptures de fournitures. Mais il est à noter que
ces problèmes sont en parti résolus depuis janvier 2002 par
l'inauguration du barrage de KOUMFAB. Ce barrage est situé à 5 km
au sud-ouest de la ville de Dapaong sur la rivière KOUMFAB au versant de
72 km² avec un volume moyen annuel de 10 millions de m3.
II.2.6. Les cours d'eaux
Dapaong est arrosée par une multitude de
ruisseaux et de marigots qui tarissent tous pendant la saison sèche. Le
Gwong-Didagou est le plus important de tous les cours d'eaux de la ville de
Dapaong mais lui aussi est saisonnier et il s'assèche aussitôt
après les pluies. Il coule du Sud Est au Nord Ouest et alimente le
barrage d'adduction d'eau potable de la ville.
II.3. Aperçu historique
L'histoire du pays nous apprend que Dapaong (nouveau
marché) s'est peuplée par vagues successives dont les premiers
occupants furent les forgerons d'ethnie Moba qui ont fuis le Fada N'gourma
(Burkina-Faso) à cause des guerres contre les Djerma. Ils
s'installèrent d'abord sur les collines de Koudjouak côté
Ouest de l'actuel stade municipal pour extraire le fer. Ils occupèrent
après le long des rives des ruisseaux Didagou. A Dapaong ce sont les
Moba- gourma qui représente l'ethnie dominante avec respectivement 48,7%
et 37,8% de la population. Suivie des mossi et des Yengas.
Cette zone s'est peuplée au 14 siècle,
période à laquelle les premiers migrants en provenance de la
Haute-Volta (actuelle Burkina Faso) sont arrivés en vagues successives
et sont devenus plus tard les autochtones de Tône mais chacun ayant un
territoire bien défini. Il s'agit des Moba et des gourma. A ces
autochtones de Tône s'ajouteront plus tard d'autres ethnies de presque
toutes les préfectures du Togo et des pays voisins. Ces
différentes ethnies constituées des commerçants et des
fonctionnaires se composent de Kotokoli, de Kabyè, de mina, de haoussa,
de ibo, nago....
II.3.1. Mode de vie précoloniale à
Dapaong
Selon Leo De Haan (1993 :87-97) une analyse du
mode de vie précoloniale à Dapaong révèle que les
tâches étaient nettement partagées selon le sexe. Les
femmes consacraient une grande partie de leur temps aux tâches
ménagères et au ramassage du bois de chauffe. L'éducation
était plus réservée aux garçons qui devaient plus
tard devenir des commis et des traducteurs pour les colons blancs. Quant aux
filles elles étaient éduquées dans l'unique but de devenir
de bonnes épouses et mères.
Le système de mariage était le mariage
par échange ou `'pwokpendu''. Comme le clan était exogame, le
mariage par échange permettait d'obtenir une femme à marier d'un
autre clan en offrant à ce clan une femme à marier de son propre
clan.
II.3.2. L'ordre social
Les chefs coutumiers sont les pierres angulaires des
sociétés Moba-Gourma. Ils sont également les garants des
us et coutumes et s'occupent de l'unité et de l'ordre social. Comme la
société est de type patrilinéaire c'est seulement la
filiation par les hommes qui est prise en compte dans la succession et dans la
répartition de l'héritage. Les chefs prennent les
décisions concernant la tenue des terres et l'accès aux
ressources naturelles dans l'intérêt de la descendance mâle
du clan. Les femmes n'ont pas le droit de remettre en cause ou de bouder un
jugement effectué par les hommes même si celui-ci menace leur
intégrité physique et morale.
Dans le régime colonial c'est les chefs
coutumiers qui choisissaient les personnes susceptibles de suivre un
enseignement scolaire. Comme l'éducation scolaire était
perçue comme une corvée elle était plus
réservée aux individus de seconde zone. Mais les femmes en
étaient exemptées non pas parce qu'elles avaient un statut
particulier mais du fait qu'elles étaient considérées
comme un bien qu'on pouvait l'échanger ou l'utiliser à sa guise.
C'est peut être l'une des causes lointaines de la sous-scolarisation des
femmes de la localité.
II.4. Le milieu humain
La ville de Dapaong couvre une superficie de 55000
hectares selon l'arrête n° 79/273 du 9 Novembre 1979 avec une
population d'environ 25000 hbts (aux activités très
diversifiées)
II.4.1. Donnée démographique
A l'image habituelle des villes des pays
sous-développés, la population de la ville de Dapaong est
caractérisée par un taux de croissance élevé avec
une très forte proportion de jeunes suivie de toutes les
conséquences que cela engendre. Cette forte proportion des jeunes est le
résultat de la non maîtrise de la fécondité et du
maintien de l'indice de fécondité élevé.
II.4.2. Accroissement de la population
Nous sommes dans un pays en voie de
développement (PVD). Tout comme les populations des PVD celle de
Tône s'accroît très vite et avec un fort taux
d'accroissement naturel (TAN) estimé à 2,7 selon la direction de
la statistique et de la comptabilité nationale (DSCN). La population de
Tône est passée de 2500 hbts en 1950 à 4860 en hbts en 1960
soit une augmentation de 2360hbts en 10ans. Plus tard la croissance
démographique a été très considérablement
sensible. Ainsi au recensement général de 1981 alors que la
préfecture de Tône regroupait encore Kpendjal, Tandjoare et
Cinkassé, sa population étaient de 328905hbts. A partir de ce
recensement de 1981 la DSCN a prévu une estimation de 584000 hbts en
2005 sur les 6,1 millions d'habitants que compterait le Togo si le taux
d'accroissement est maintenu à 2,7% par an. En 22 ans la
préfecture de Tône aura gagné 256095 habitants de plus. Au
4emRGPH la population de la région des savanes est
estimé à 828224 habitants dont 286479 pour la préfecture
de Tône Selon les estimations de la mairie de Dapaong, la population
totale de la ville est estimée en 2009 à 75 000 hbts. La
population active quand à elle est évaluée à 47%
avec une prépondérance de commerçants et d'artisans
estimés respectivement à 21% et 16 ,4%
Cette croissance rapide de la population s'explique par
plusieurs raisons notamment le TNA caractéristique de celui des PVD. Le
taux de fécondité également élevé qui est
d'environ 6,5 enfants par femme en moyenne et enfin la pratique de la
polygamie.
II.4.3. Répartition spatiale de la
population
La répartition de la population est
contrastée avec une densité moyenne de 60 hbts au
kilomètre carré ; toutefois on remarque des zones de 200hbts
/km². Le Nord Ouest et le Nord Est constituent les grands foyers de
peuplement concentrant plus de ¾ de la population. Ces grands pôles
sont les alentours de la ville et la plaine granito-gneissique qui
s'étend de Dapaong jusqu'à Cinkassé. La zone Est constitue
le foyer de faible peuplement avec des densités moyennes de moins de
50hbts au kilomètre carré.
II.4.4. Répartition ethnique de la population
Les Moba et les Gourma sont les deux principales
ethnies qui peuplent Dapaong. Les premiers représentent 48,7% de la
population totale sont surtout concentrés à l'Ouest et au Sud de
la ville tandis que les seconds (37,8%) sont localisés à l'Est.
En plus de ces peuples majoritaires viennent les autres peuples tels que les
peulhs, les yangas et les Mossi auxquels s'ajoutent les autres groupes
ethniques du pays et les étrangers. Sur le plan religieux, la religion
catholique est la plus pratiquée. Elle vient en première position
avec 39,39% de la population suivi de la religion musulmane avec 26,66%.
L'église protestante a 2,55% de fidèles et le reste
représente les adeptes de la religion traditionnelle.
II.5. Organisation sociopolitique et économique
II.5.1 Les rapports sociaux de genre
La ville de Dapaong à l'image des autres
sociétés post industrielle est tiraillée entre le
modernisme et le traditionalisme. Ainsi le système patriarcal qui est en
vigueur depuis des siècles a su résister jusqu' à nos
jours. Sur les bases de ce système, les femmes ne sont pas
considérées en tant qu'individus à part entier mais en
tant que fille, épouse ou mère. Ainsi le partage du pouvoir dans
la famille reflète les normes sociales qui se répercutent sur
tous les aspects de la vie communautaire à savoir : social,
politique, éducatif et économique.
II.5.1.1 Sur le plan social
La structure Moba-gourma basée sur le
système patriarcale considère l'homme comme le chef de famille
(le tchamba) et le principal gagne pain tandis que la femme est
considérée comme la nourricière qui s'occupe de la
sphère interne ou le (naag) ou de l'unité de résidence. Le
rôle de la femme se limite à l'entretien de la famille. Cette
domination de l'homme dans la structure Moba-Gourma correspond à la
domination traditionnelle de Max Weber. Max Weber entend par domination
patriarcale le type de domination dans laquelle le père de famille est
le seul souverain qui a l'autorité au sein du groupement familial qui
est en même temps une unité économique (F.S.K.Achon,
2008 : 3). Le patriarcalisme primaire est une forme de
hiérarchisation sexuelle dans laquelle les femmes sont
défavorisées, discriminées, exploitées,
opprimées et ne jouissent pas des mêmes droits que les hommes. La
perpétuation de ce système passe par la transmission du nom
paternel à l'enfant et implique la soumission des femmes aux membres
masculins jouissant de cette autorité. Les hommes
bénéficient ainsi du travail gratuit des femmes dans la
sphère domestique.
« Pour chaque homme, indépendamment de
sa volonté, la société prévoit une place qui lui
permet dans la hiérarchie professionnelle d'accéder au poste
décisionnel comparativement aux femmes et qui lui accorde aussi dans la
hiérarchie familiale une position privilégié par rapport
à la femme. Indépendamment de la maternité, elle veille
encore à ce qu'il puisse accomplir ces obligations professionnelles sans
d'autre charges `'domestique'' supplémentaires ». (B.
Ursula, cité par F.K.S. Atchon ,2OO8 :6)
II.5.1.2. Sur le plan politique
L'histoire de la vie politique de la ville de Dapaong
révèle que la succession est patrilinéaire. Une analyse de
la situation politique actuelle nous révèle qu'aucune femme
n'occupe une haute fonction de prise de décision dans la ville. Ainsi
toutes les autorités traditionnelles, administratives et politiques
(chef canton, préfet, maire, commissaire etc.) sont des hommes. Les
femmes quant à elles se contentent d'être des subalternes et la
situation risque de perdurer pour quelques années encore. De ce fait, la
majorité des femmes participent peu à la vie politique et sont
pour la plupart du temps des militantes de second ordre dans les
représentations locales des partis politiques. Même dans la vie
politique elles reprennent leur rôle traditionnel. Au cours des meetings
il est souvent rare de voir une femme prononcer un discours politique.
Cette situation qui n'est pas de nature à faire
des femmes des leaders compromet dangereusement leur participation
communautaire.
II.5.1.3. Sur le plan éducatif
La décision d'envoyer un enfant à
l'école est prise dans la famille. Or le système patriarcal n'est
pas favorable à un partage équitable du pouvoir, des ressources,
du travail et des chances dans la famille. Ainsi l'instruction est plus
réservée aux garçons qu'aux filles, ce qui explique les
faibles taux de scolarisation féminine enregistrés dans la
localité.
En général les filles sont moins
instruites et moins formées, car les ressources de la famille sont en
premier consacrées à l'éducation des garçons. Comme
conséquence de cette situation, les femmes représentent la
majorité des analphabètes et des illettrés de la
localité. Ainsi faute de model de réussite de femmes des
stéréotypes sexistes continuent à conditionner
l'orientation scolaires et professionnelles des filles et des femmes de Dapaong
vers des filières peu qualifiées, peu porteuses et peu
rémunérées.
II.5.1.4. Sur le plan économique
Les femmes de Dapaong sont pour la plupart du temps
des ménagères. Cette situation les met en position de
dépendance par rapport à leur mari. Ainsi observe-t-on des
différences d'accès des femmes et des hommes à des
carrières lucratives et au contrôle des finances. La
majorité des banques et des institutions de microfinance de la place son
dirigées par les hommes. L'écrasante majorité de leurs
employés sont des hommes sauf quelques femmes qui occupent les
rôles de caissières et ou de promotrices.
Du fait de leur avantage intellectuel qui est
l'éducation les hommes contrôlent la haute finance et les autres
moyens de production (crédits, emprunts, propriétés
foncière) en amont et les femmes se retrouvent en avale avec les
activités économiques secondaires (revendeuses,
commerçantes, ambulantes...)
II.5.2. La division sexuelle du travail
La division sexuelle du travail est une
construction sociale qui a son origine dans l'histoire si bien qu'elle
paraît normale. L'évaluation des activités
journalières de la femme Moba révèle que la
quasi-totalité des tâches domestiques et de transformation des
produits primaires est assurée par les femmes et les filles. Tandis que
les hommes quand à eux ils se retrouvent plus dans les activités
porteuses de revenus à savoir l'artisanat, le commerce, les grandes
instances de prise des décisions. Ainsi certains travaux sont uniquement
réservés aux filles par exemple faire le feu ou
préparer.
II.5.3. Le système de parenté
En pays Moba gourma la parenté
apparaît encore de nos jours comme la structure dominante même si
à l'observation elle perd progressivement son importance avec la
modernisation. Cependant, en dépit de l'affaiblissement des liens
familiaux, c'est toujours la parenté qui organise en dernier ressort les
jeux du mariage, les règles de filiation, le partage de
l'héritage et la succession après les tracasseries
administratives. Autrement dit elle demeure de nos jours fondamentale si bien
qu'elle régit le fonctionnement de toutes les structures sociales
actuelles.
II.5.4. Les activités économiques
La ville de Dapaong est la localité qui
concentre l'ensemble des fonctions administratives et économiques de la
région des savanes. Capitale régionale, elle constitue le centre
administratif le plus important qui regroupe l'essentiel des services
techniques des ministères. C'est une ville qui sur le plan commercial
doit son dynamisme grâce à sa fonction ancienne et à sa
position sur l'axe routier Lomé - Ouagadougou. C'est le premier
marché régional.
La zone entourant le marché concentre la
majorité des activités commerciales. Dans cette zone les femmes
exercent presque toutes les activités commerciales. Elles ont le
monopole du petit commerce par la vente des produits agricoles, des fruits, du
bois, du charbon, des condiments et de l'alimentation générale.
En plus de cela elles préparent la bière locale à base du
mil, de l'huile d'arachide et vendent des plats cuisinés. Il est
très rare à Dapaong de trouver une femme dans l'import-l'export.
Celles-ci n'ayant pas pour la plus part du temps un
niveau d'instruction pouvant les permettre de parler les langues
étrangères utilisées dans le domaine commercial. Pour
cela, elles ont du mal à s'aventurer dans ce domaine. Du coup elles
laissent la main libre aux hommes qui sont les détenteurs des grandes
boutiques et des grands magasins de la place. Hormis le commerce, l'agriculture
et l'artisanat constituent les autres activités économiques
auxquelles se livre la population.
II.5.5. Organisation administrative
Par arrêté n° 79/273 du 09
novembre 1979, la ville de Dapaong a été érigée en
commune, puis plus tard déclarée comme commune de plein exercice
par la loi n°82 -9 du 16 juin 1982. Elle est composée de 24
quartiers et limitée au Nord par le village de Sibortoti et Koni, au
Nord-Est par Djabargou et Karsone. La commune de Dapaong est dirigée par
une délégation spéciale de 11 membres nommée par
décret n° 2001-192 /Pr du 16 novembre 2001, en remplacement de
l'ancien conseil municipal. La délégation spéciale est
conduite par un bureau permanent composé d'un président, d'un
vice-président et d'un rapporteur.
DEUXIEME
PARTIE
PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES,
INTERPRETATION DES RESULTATS,
PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS
Chapitre 3 : PRESENTATION ET ANALYSE DES
DONNEES QUANTITATIVES ET QUALITATIVES
?. Analyse des données quantitatives
Tableau 1 : Répartition des
enquêtées selon leur âge
Age
|
Effectif
|
Pourcentage
|
16 - 26
|
26
|
20
|
27 - 36
|
52
|
41
|
37 - 46
|
20
|
16
|
47 - 56
|
18
|
14
|
57 - +
|
12
|
9
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Les résultats affichés par ce tableau
donnent une idée de la pyramide des âges des femmes
interrogées. Celle-ci est composée de 20% d'adolescentes
âgées de 16 à 25 ans, de 41% de jeunes femmes
âgées de 26 à 35 ans, de 16% de femmes mûres
âgées de 36 à 45 ans, de 14% de femmes dont l'âge est
compris entre 45 et 55 ans et enfin de 9% de femmes du troisième
âges c'est-à-dire âgées de plus de 55ans.
L'analyse de ce tableau montre que la majorité
de nos enquêtées sont jeunes ; Ce qui suppose qu'elles sont
plus exposées aux problèmes sociaux. De même on constate
aussi que la proportion des personnes du troisième âge est la plus
faible
Figure 1 : Répartition des
enquêtées selon leur statut matrimonial
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Il ressort de ce diagramme que 69% de nos
enquêtées sont des femmes mariées contre seulement 23% de
célibataires, 2% de divorcées et 6% de veuves.
On remarque que la majorité des femmes
interrogées sont mariées contre une infime partie de
célibataires et de divorcées. Le mariage revêt donc une
importance particulière dans notre zone d'étude
Tableau 2 : Nombre d'enfants par
femme
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Moins de 5 enfants
|
31
|
31
|
De 5 à 8 enfants
|
47
|
47
|
Plus de 8 enfants
|
22
|
22
|
Total
|
99
|
100 %
|
Source : enquête de terrain, juillet
2010
Dans ce tableau il ressort que 47% des femmes de
notre échantillon ont 5 à 8 enfants en charges, alors que 31% ont
moins de 5 enfants, contre 22 enquêtées qui ont plus de 8 enfants
en charges.
L'examen des résultats de ce tableau montre
que les femmes interrogées par manque d'instruction ne connaissent pas
les avantages de la limitation des naissances
Figure 2 : Répartition des
enquêtées selon le niveau d'instruction
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la lumière de ce diagramme, il ressort que
41% de nos enquêtées sont analphabètes, tandis que plus de
27% ont le niveau primaire alors que seule les 5% de l'échantillon sont
alphabétisées, contre 19% qui ont fait au moins le secondaire,
puis 8% de femmes ayant un diplôme universitaire.
L'analyse des résultats de ce tableau montre
que près de la moitié des femmes de notre échantillon sont
sous-scolarisées.
Figure 3 : Répartition des
enquêtées selon leur religion
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Les résultats de ce digramme montrent que 55%
des femmes interrogées sont chrétiennes, contre 20% d'adeptes de
la religion traditionnelle, suivie de la religion musulmane qui
représente 25% de l'échantillon.
L'analyse de cette figure montre que le christianisme est la
religion dominante.
Tableau 3: Répartition des
enquêtées selon leur profession et le niveau
d'instruction
Niveau d'étude
|
Profession
|
Total
|
|
Commerçante
|
Artisan
|
Fonctionnaire
|
Ménagère
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Aucun
|
8
|
6
|
27
|
21
|
0
|
0
|
17
|
13
|
52
|
41
|
Primaire
|
9
|
3
|
10
|
8
|
0
|
0
|
15
|
12
|
34
|
27
|
Secondaire
|
9
|
7
|
7
|
5
|
9
|
7
|
0
|
0
|
25
|
19
|
Supérieur
|
0
|
0
|
0
|
0
|
10
|
8
|
0
|
0
|
10
|
8
|
Alphabétisée
|
4
|
3
|
2
|
2
|
0
|
0
|
1
|
1
|
7
|
5
|
Total
|
30
|
19
|
46
|
36
|
19
|
15
|
33
|
26
|
128
|
100
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Ce tableau s'intéresse d'une part, à
la répartition des femmes selon les domaines d'activités et
d'autre part à la relation entre activités et niveau
d'instruction. Les enquêtées qui exercent une activité
économique selon les données de ce tableau sont majoritairement
représentées dans la catégorie artisane et
commerçante. Elles représentent un peu plus de la moitié
des actifs (55% de l'échantillon). Ces activités sont en effet
exercées par les classes sociales défavorisées qui ne
disposent pas d'un niveau d'étude élevé pour pouvoir se
frayer une place importante dans la sphère des fonctions de bureau
très complexe et fortement sélectif. Il s'agit des artisanes
composées en grands parties des couturières, des coiffeuses, qui
exercent de temps en temps des activités manuelles pour assurer leur
survie.
En générale les activités
informelles constituent la principale occupation des femmes de la
localité. L'administration qu'elle soit publique ou privée ne
regroupe que ceux qui ont un niveau d'instruction plus ou moins acceptable.
Les femmes ayant le niveau BAC et plus pris en
exemple sont tous des fonctionnaires et représentent à eux seules
plus de la moitié du pourcentage total des fonctionnaires
interrogés soit 8 femmes sur les 15 fonctionnaires
répertoriés.
L'étude comparée de la branche
d'activité et du niveau d'instruction fait constater des écarts
qui vont en s'améliorant au fur et à mesure que l'on
évolue dans la hiérarchie professionnelle. Si le secteur
artisanal reste le secteur dominant avec un taux de 36% il n'en demeure
pas moins qu'elle est majoritairement composée des non-scolarisé,
de ceux de niveau primaire et des alphabétisées qui
représentent à eux seules 39 sur les 49 artisans
répertoriés. Apres l'artisanat vient la fonction de
ménagère avec un taux de 26% de l'échantillon, sa
répartition va en décroissant quand on passe d'un degré
d'étude inferieur a un degré plus élevé.
On remarque donc que le niveau d'instruction est
intimement lié à la catégorie professionnelle, plus une
femme est instruite plus elle occupe un statut privilégié dans la
hiérarchie professionnelle.
Tableau 4 : répartition des
enquêtées selon le Niveau d'instruction et niveau de vie
|
Niveau de
vie
|
Total
|
Niveau d'instruction
|
Très pauvres
|
Pauvres
|
Moyen
|
Aisé
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff.
|
%
|
Aucun
|
10
|
7
|
35
|
20
|
7
|
5.5
|
0
|
0
|
52
|
41
|
Alphabétisé
|
1
|
1
|
4
|
3
|
1
|
1
|
0
|
0
|
7
|
27
|
Primaire
|
6
|
3
|
20
|
16
|
9
|
7
|
1
|
1
|
34
|
27
|
Secondaire
|
0
|
0
|
6
|
5
|
18
|
14
|
1
|
1
|
25
|
19
|
Supérieur
|
0
|
0
|
0
|
0
|
7
|
5.5
|
3
|
2
|
10
|
8
|
Total
|
16
|
12
|
65
|
51
|
42
|
33
|
5
|
4
|
128
|
100
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Ce tableau nous montre que sur les 52
enquêtées qui n'ont aucun niveau d'instruction, 35 d'entre elles
soit 20% de l'échantillon, s'estiment pauvre, de même que 20
enquêtées sur 34 du niveau primaire soit 16%, ; 6
enquêtées sur 25 du secondaire soit 5% de l'échantillon et
enfin 4 sur les 7 alphabétisées soit 3% de l'échantillon
contre respectivement 7 sur les 52 alphabètes, soit 5% 9 sur 34 du
niveau primaire soit 7%, 18 sur 25 soit 14%, 7 sur 10 soit 5% de
l'échantillon.
Les résultats affichés par ce tableau
nous montrent qu'au fur et à mesure qu'une femme évolue dans les
études son niveau de vie s'améliore.
Figure 4 : distribution des
enquêtées selon leur avis sur la scolarisation des filles
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la question suivante : « les filles
et les garçons ont-ils les mêmes chances d'aller à
l'école » ?, 97 femmes soit 76 % de notre
échantillon ont répondu « oui » contre 31
femmes soit 24 % des enquêtées qui ont rétorqué par
la négative. Ceci est dû au fait que dans la localité il
existe des femmes qui sont encore attachées aux valeurs traditionnelles.
Selon elles la place de la jeune fille se trouve à coté de sa
mère et non à l'école. Seul le garçon a besoin de
réussir à l'école parce qu'il a l'obligation morale de
prendre en charge les besoins de sa femme quand il va se marier.
Au vu des réponses données par nos
enquêtées, il apparaît clairement que la
majorité des femmes perçoivent la nécessité de
traiter les filles de la même manière que les garçons mais
c'est l'environnement qui ne leur est pas favorable.
Tableau 5 : Avis des enquêtées
sur l'existence des filles non scolarisées
Existence des filles non scolarisées
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
105
|
82
|
Non
|
20
|
16
|
NSP
|
3
|
2
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la lumière de ce tableau nous constatons
que la majorité des femmes interrogées soit 82% affirment qu'il
existe des filles non scolarisées dans leur localité contre 20
femmes soit 16% qui affirment le contraire pendant que 2% des femmes
interrogées prétendent ne rien savoir sur l'existence du
phénomène.
L'analyse du tableau 9 nous montre qu'il existe
encore des filles non scolarisées dans la localité malgré
la gratuité de l'école et les mesures de discriminations
positives.
Tableau 6 : avis des enquêtées
sur les causes de la sous scolarisation des filles
Les causes
|
Effectif
|
Pourcentage
|
La pauvreté
|
18
|
14
|
L'ignorance des parents
|
54
|
42
|
La religion
|
7
|
6
|
Les discriminations
|
35
|
27
|
Le poids de la tradition
|
14
|
11
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Des données contenues dans le tableau
ci-dessus il apparaît clairement que près de la moitié des
femmes interrogées soit 42% pensent que l'ignorance des parents est
à la base de la sous-scolarisation des filles de la localité.
Pourtant 27% des femmes de l'échantillon pensent que
ce sont les discriminations qui sont à la base du
phénomène contre respectivement 14% d'avis favorable pour la
pauvreté, 11% d'avis positif pour le poids de la tradition et enfin 7%
qui pensent que c'est la religion qui est la cause majeure de la
sous-scolarisation du genre féminin. La religion semble ne pas
être déterminante dans la scolarisation des filles mais influence
toujours les choix éducatifs des parents quand les moyens sont
limités.
En examinant ces résultats on constate que
l'ignorance des parents est la cause fondamentale de la sous-scolarisation des
filles dans la localité.
Figure 5 : Répartition des
enquêtées selon leur perception sur les changements que
Peut apporter la scolarisation dans la vie d'une
femme
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Les résultats de ce graphique montrent que
77% de notre échantillon pensent que la scolarisation d'une fille peut
parfaitement apporter des changements plus tard dans sa vie, pour elle la
scolarisation est la clé de la réussite sociale car elle apporte
à sa détentrice respect et considération de la part de ses
pairs sans oublier les retombées économiques qui s'en suivent si
l'on arrive à trouver du boulot grâce aux diplômes obtenus.
De même 13% de nos enquêtées relativisent cette position en
affirmant qu'elle ne pourra apporter des changements que dans une certaine
mesure. Pour elles ceci ne sera une réalité que lorsque la fille
fera preuve de discernement et d'ambitions hormis cela l'instruction
reçue ne fera d'elle qu'une anormée. C'est-à-dire que par
vengeance elle essaiera de bouleverser l'ordre établie depuis les
générations passées pour imposé ses propres valeurs
que se soit de gré ou de force. Seul 10% des enquêtées
pensent que la scolarisation ne pourra pas du tout apporter des changements
dans la vie d'une fille.
Au regard de ce qui précède, nous
constatons que, la majorité des enquêtées pensent que la
scolarisation joue un grand rôle dans la vie future d'une fille.
Tableau 7 : Répartition des
enquêtées selon leur perception sur
L'importance de l'instruction dans la vie d'une femme
Importance de l'instruction dans la vie d'une femme
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Mariage libre
|
13
|
10
|
Bonne gestion des ressources du ménage
|
37
|
29
|
Planification des naissances
|
26
|
20
|
Scolarisation des enfants
|
23
|
18
|
Autonomie sur le plan socio-économique
|
29
|
23
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Les résultats affichés par le tableau
ci-dessus montrent la façon dont les femmes perçoivent
l'importance de l'instruction dans leur vie. Il semble que les femmes
instruites minimisent les dépenses fantaisistes en faisant les
dépenses selon des budgets préétablis.
Ainsi, 37 femmes soit 29% des femmes interrogées
pensent que l'instruction permet à une femme de bien gérer les
ressources du ménage afin de dégager le surplus des ressources
pour investir dans les secteurs porteurs, tandis que pour 29
enquêtée soit 23% de
l'échantillon prétendent qu'elle permet
à la femme d'avoir une autonomie sur le plan socio-économique du
fait que celle-ci pourra utiliser les connaissances livresques acquises pour
améliorer ses conditions socio économique.
Toutefois 26 femmes soit 20% estiment qu'elle permet
à une femme de scolariser ses enfants et enfin 13 soit 10% affirment
qu'elle permet aux femmes de contracter librement des mariages.
A étudier à la loupe ces
résultats, nous constatons que les femmes sont principalement
attachées à leur rôle traditionnel, lorsqu'on s'en tient
aux retombées de l'instruction dans leur vie.
Tableau 8 : Répartition des
enquêtées selon leurs opinions sur les
conséquences du manque
d'instruction dans la vie d'une femme.
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
L'analphabétisme
|
15
|
12
|
Les mépris de ses droits
|
22
|
17
|
La mauvaise gestion des ressources
|
27
|
21
|
L'exclusion de certains avantages
|
13
|
10
|
La non participation au développement de sa
localité
|
51
|
40
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Au vu des résultats, nous constatons que les
principales conséquences du manque d'instruction dans la vie de la femme
sont entre autres la non participation au développement de sa
localité, 51% de nos enquêtées l'ont affirmé. La
mauvaise gestion des ressources selon 27 femmes interrogées soit
21% ; le mépris de ses droits pour 22 enquêtées soit
17%, l'exclusion de certains avantages d'après 13 femmes soit 10% de
l'échantillon .et enfin il y a 15 % des femmes qui soutiennent que
l'analphabétisme est une conséquence du manque d'instruction dans
la vie d'une femme.
L'analyse de ces résultats prouve que la
sous-scolarisation est un handicap à la participation des femmes au
développement de leur localité.
Tableau 9 : Répartition des
enquêtées selon leur avis sur la nécessité de
Savoir lire et écrire
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
125
|
98
|
Non
|
3
|
2
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la question suivante « trouvez-vous que le
fait de savoir lire et écrire est une bonne
chose ? »La quasi-totalité de nos
enquêtées soit 98% de l'échantillon ont répondu oui.
Selon elles, la lecture et l'écriture constituent les
éléments principaux qui caractérisent la
société moderne. Elles confèrent le bien être et
l'épanouissement à celui qui sait les manipuler. De ce fait elles
ne peuvent qu'être qu'une bonne chose pour l'être humain.
Cependant, pour 2% des femmes interrogées la réponse est
négative. Elles affirment que la lecture et l'écriture
éloignent l'homme du dessein de Dieu et qu'elles conduisent l'homme au
vice.
L'analyse des résultats contenus dans le
tableau ci-dessus démontre que les femmes quoi qu'on dise
perçoivent la lecture et l'écriture comme les
éléments fondamentaux de leur épanouissement. Et par
là, ne pas savoir lire, ni écrire est un frein à
l'émancipation de la femme et un obstacle au développement.
Tableau 10 : répartition des
enquêtées selon le niveau d'instruction des parents et la
scolarisation des enfants
|
Scolarisation des enfants
|
|
niveau d'instruction de la mère
|
Nombre d'enfants en âge
d'être
Scolarisés
|
Nombre d'enfants
scolarisés
|
Nombre d'enfants non scolarisés
|
Nombre d'abandon précoce
|
Total
|
Eff
|
Eff
|
Eff
|
Eff
|
Eff
|
%
|
Aucun
|
147
|
125
|
22
|
53
|
40
|
41
|
Primaire
|
73
|
69
|
4
|
17
|
27
|
27
|
Secondaire
|
29
|
29
|
0
|
6
|
19
|
19
|
Supérieur
|
17
|
17
|
0
|
0
|
8
|
8
|
Alphabétisée
|
21
|
18
|
3
|
7
|
5
|
5
|
Total
|
287
|
258
|
29
|
83
|
99
|
100
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Les abandons précoces concernent les enfants
ayant abandonné leurs études avant la fin de la cinquième
année d'étude primaire. On remarque sur ce tableau que 100% des
enfants scolarisables issus des parents ayant un niveau secondaire et plus sont
effectivement solarisés contre 125 sur les 147 enfants issus des parents
analphabètes.
Cette légère différence pourrait
être expliquée par le fait que certains parents
analphabètes n'encouragent pas leurs filles à aller à
l'école par ignorance du rôle de l'instruction dans la vie d'une
femme ou par simple discrimination.
Quant aux abandons on remarque que les enfants issus
des parents ayant un niveau scolaire faible abandonnent beaucoup plus
prématurément que ceux dont les parents ont un niveau plus
élevé avec respectivement 53 abandons pour les
analphabètes, 17 pour les enfants des femmes de niveau primaire contre 6
pour celles qui ont un niveau secondaire.
Quand bien même qu'on constate avec
satisfaction le fait que la majorité des parents ont compris
l'importance de l'instruction scolaire on se rend compte tout de même
avec abnégation qu'il y a un fort taux d'abandons scolaires
précoces à Dapaong.
En effet, si on s'en tient à notre
échantillon, on remarque que 258 enfants sur les 287 sont effectivement
scolarisés. Cependant ,71 d'entre eux n'atteignent pas la
cinquième année d'étude du primaire et iront grossir le
nombre de jeunes analphabètes.
Tableau 11 : Répartition des
enquêtées selon leurs opinions sur les obstacles qui
Empêchent aux femmes de participer aux
activités de développement
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
manque d'instruction
|
51
|
40
|
manque de formation
|
28
|
22
|
manque d'argent
|
17
|
13
|
les discriminations
|
32
|
25
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la lumière des résultats de ce
tableau il ressort que 40% des enquêtées affirment que le manque
d'instruction est un obstacle à la participation des femmes aux
activités de développement principalement parce que celles-ci
sont écartées dans la planification des projets de
développement à cause des facteurs inhérents à leur
statut de sous-scolarisées.
De même 25% des femmes interrogées
pensent que c'est plutôt les discriminations de genre. Selon elles les
femmes disposent des compétences variées dans plusieurs domaines
et qu'en plus de cela elles ont envie d'apporter leur pierre à
l'épanouissement de leur communauté mais ce sont les facteurs
sociaux qui les empêchent de réaliser leurs objectifs ; au
contraire pour 22% des femmes interrogées le manque de formation est un
obstacle non moins important à la participation des femmes au
développement ; tansdis que 13% estiment que c'est le manque
d'argent.
Une étude approfondie des résultats de
ce tableau fait ressortir que l'analphabétisme est un handicap majeur
à la participation des femmes au développement.
Tableau 12 : Répartition des
enquêtées selon leurs avis sur l'implication ou
non du niveau d'instruction dans
l'épanouissement de la femme.
REPONSES
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
95
|
74
|
Non
|
33
|
26
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la lumière de ce tableau nous constatons
que 95 de nos enquêtées soit 74 % de l'échantillon
attestent que le niveau d'instruction est un obstacle à
l'épanouissement de la femme contre 33 femmes soit 26% qui affirment le
contraire tout en avançant l'idée selon laquelle l'on n'a pas
forcement besoin d'être instruit pour être épanouie.
Il ressort de ce tableau que le niveau d'instruction
est un obstacle à l'épanouissement de la femme.
Figure 6 : Répartition des
enquêtées selon leur appartenance ou non à un mouvement
associatif
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la question suivante
« êtes-vous membre d'un mouvement associatif » ?
54% de nos enquêtées ont affirmé n'appartenir à
aucun mouvement associatif. Cette situation semble être dûe au fait
que les femmes de la localité ne sont pas suffisamment informées
qu'elles peuvent passer par le canal des associations ou groupement pour
assurer leur promotion. Par contre 46% des enquêtées sont membres
d'un mouvement associatif. .
L'examen de ces données prouve que le
potentiel associatif des femmes reste faible or celui-ci est déterminant
dans la participation des femmes au développement.
Tableau 13 : Niveau d'instruction et
appartenance à un mouvement associatif
Niveau
d'instruction
|
Appartenance à une association
|
TOTAL
|
Oui
|
Non
|
eff.
|
%
|
eff.
|
%
|
eff.
|
%
|
|
Aucun
|
17
|
13
|
35
|
27
|
52
|
41
|
|
Alphabétisée
|
2
|
2
|
5
|
4
|
7
|
5
|
|
Primaire
|
13
|
10
|
21
|
16
|
34
|
27
|
|
Secondaire
|
19
|
15
|
6
|
5
|
25
|
19
|
|
Supérieur
|
8
|
6
|
2
|
2
|
10
|
8
|
Total
|
59
|
100
|
69
|
100
|
128
|
100
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Dans ce tableau nous constatons que seules 17 sur
les 52 analphabètes sont membres d'un mouvement associatif, soit
13%. Le niveau d'instruction semble agir comme un leitmotiv et à
l'opposé comme un frein à l'adhésion des femmes aux
mouvements associatifs.
Aux études longues correspondent des femmes
responsables et conscientes des enjeux du développement. Aux
études courtes correspondent des femmes moins ambitieuses. Il ressort
qu'à peine 13 sur les 34 enquêtées de niveau primaire soit
10% sont adhérées. De même que 19 femmes sur les 25 du
niveau secondaire soit 15% et 8 sur 10 enquêtées ayant un niveau
universitaire soit 6% de l'échantillon.
L'analyse de ce tableau nous montre que toutes les
femmes qui ont eu la chance d'évoluer dans les études quel que
soit le niveau perçoivent plus la nécessité d'appartenir
à une association.
Tableau 14 : Répartition des
enquêtés selon leurs opinions sur les obstacles qui
Empêchent aux femmes d'être très
actives dans les associations
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Le poids de la famille
|
32
|
25
|
L'analphabétisme
|
67
|
52
|
Le manque de motivation
|
29
|
23
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Selon les résultats affichés par ce
tableau 52% des enquêtées affirment que l'analphabétisme
est un obstacle qui empêche aux femmes d'être des membres actives
dans les associations. Cependant il ya 25% de l'échantillon qui pensent
que c'est plutôt le poids de la famille. Enfin 29 femmes soit 23% de
l'échantillon estiment que c'est le manque de motivation qui fait des
femmes des militantes de seconde zone.
L'analyse des résultats fait ressortir que
l'analphabétisme est le principal obstacle qui empêche aux femmes
d'être très actives dans les associations.
Tableau 15 : Avis des enquêtées
sur les facteurs qui empêchent aux
Femmes d'accéder aux
instances de prise de décision
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Le poids de la tradition
|
33
|
26
|
Le manque de formation académique
|
74
|
58
|
La peur de se prononcer
|
21
|
16
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Les résultats de ce tableau montre que, les
principaux obstacles qui empêchent aux femmes d'accéder aux
instances de prise de décision sont entre autres, le manque de formation
académique, 74 de nos enquêtées soit 58% de
l'échantillon l'ont affirmé ; le poids de la tradition 33
femmes interrogées soit 26% des enquêtées et enfin 21
femmes soit 16% soutiennent que c'est la peur qui empêche aux femmes
d'accéder aux instances de prise de décision.
L'analyse des résultats prouve que le manque
de formation académique est le principal obstacle qui empêche aux
femmes d'accéder aux instances de prise de décision.
Tableau 16 : Répartition des
enquêtées selon leurs opinions sur l'impact de la sous
Scolarisation des femmes sur la bonne marche des
associations
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
107
|
84
|
Non
|
21
|
16
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Pour connaître l'avis de nos
enquêtées sur l'impact de la sous-scolarisation des femmes sur la
bonne marche des associations nous leur avons posé la question
suivante : « pensez-vous que le fait que certaines femmes ne
sont pas scolarisées puisse créer des difficultés à
la bonne marche des associations ? » 107 enquêtées
soit 84% de l'échantillon ont répondu « oui »
tout en avançant l'idée selon laquelle il est difficile
d'atteindre les objectifs d'une association quand la majorité des
membres ignorent le contenu des textes et les stratégies de mise en
action.
Tout de même 21 enquêtées soit 16%
de l'échantillon pensent le contraire selon elle la bonne marche d'une
organisation dépend de la détermination des membres plutôt
que des facteurs éducatifs.
L'analyse de ces résultats atteste que la
sous-scolarisation des membres d'une association crée des
difficultés pour la bonne marche de celle-ci.
Figure 7 : Avis des enquêtées
sur leur participation à la prise de décision
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la question de savoir si les femmes de la
localité sont associées à la prise de
décisions 82 femmes soit 64% de notre échantillon ont
répondu « dès fois ». Cette situation semble
être dû au fait que les hommes ne considèrent pas les femmes
comme des égaux mais tout simplement comme des sujets inférieurs.
L'origine de la situation serait sans doute liée à certains
facteurs externes qui font que les femmes acceptent symboliquement leur
situation comme normale.
Cependant 4 femmes soit 3% ont affirmé que les
femmes sont chaque fois associées à la prise de
décision. Mais Il est à noter que les quelques fois où les
femmes sont associées à la prise de décision elles se
retrouvent en infériorité numérique par rapport aux hommes
ce qui les empêche de faire adopter leur point de vue.
Cette situation n'est pas en totalité
rattachée aux discriminations de genre mais elle est en partie due au
fait que peu de femmes arrivent à avoir les compétences requises
pour rejoindre l'élite dirigeante. Enfin, les 42 autres femmes restantes
soit 33% des femmes interrogées affirment qu'elles ne sont pas du tout
sollicitées à la prise des décisions de leurs
communautés.
L'analyse de ce graphique dégage un aspect
fondamental, nos enquêtées sont peu associées à la
gestion et à l'administration des affaires de leurs
communautés.
Tableau 17 : Répartition des
enquêtées selon leurs opinions sur la place
qu'occupent les femmes dans la vie
économique de leur localité
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Moyenne
|
62
|
48
|
Leader
|
6
|
5
|
inferieur
|
60
|
47
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Sur ce tableau il apparaît que la place de la
femme dans la vie économique n'est pas très enviable selon 48%
des enquêtées qui estiment que les femmes occupent une place
moyenne dans la hiérarchie économique de leur localité,
contre 47% du même échantillon qui estiment qu'elles occupent la
classe inférieure dans la hiérarchie économique du milieu
et enfin seulement 5% pensent qu'elles occupent la place de leader
économique soit le sommet de l'échelle économique.
Nous remarquons au vu des données contenues
dans ce tableau que les femmes n'arrivent pas à jouer un rôle
économique important dans leurs localités.
Figure 8 : Répartition des
enquêtées selon leurs avis sur la participation
des femmes aux
développements
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Selon les résultats de ce diagramme montre
que sur les 128 femmes interrogées 104 soit 81% estiment que les femmes
ont effectivement un rôle à jouer dans le développement de
leur localité tandis que 24 femmes soit 19% ont répondu par le
négatif.
Au regard de ces données, il ressort que la
majorité des femmes sont conscientes du fait qu'elles ont un rôle
à jouer dans le développement de leur localité, mais elles
ne disposent pas les armes nécessaires pour jouer convenablement ce
rôle.
Tableau 18 : Répartition des
enquêtées selon le fait qu'elles ont une fois
Participé ou non à
une activité de développement
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
72
|
56
|
Non
|
55
|
44
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Au vu des résultats de ce tableau il ressort
que 44% des femmes interrogées n'ont jamais participé à
une activité de développement contre 56% qui affirment avoir
participé une fois au moins à une activité de
développement communautaire.
Il ressort donc que la participation des femmes aux
activités de développement communautaire est faible.
Tableau 19 :
Répartition des enquêtées selon leurs sources
d'informations
Canaux d'information
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Responsable du projet
|
9
|
13
|
Les responsables de quartier
|
14
|
19
|
Leaders d'association
|
32
|
44
|
La rumeur
|
12
|
17
|
Radio et presse
|
5
|
7
|
Total
|
72
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Ce tableau nous montre la manière dont les
femmes sont informées de la réalisation des activités de
développement communautaire dont elles sont
bénéficiaires.
Ainsi 32 femmes soit 44% de celles qui ont
participé aux activités de développement local affirment
avoir été informées par les responsables des associations
de femmes. Celles-ci semblent jouer un grand rôle dans la mobilisation
des femmes pour les activités de développement. Cependant les
responsables des CDQ qui sont sensés être les plus proche de la
population paraissent ne pas jouer leur rôle seules 19% des femmes sont
informées par ceux-ci de la ténue des activités de
développement local. Tandis que 12 enquêtées soit 17% par
la rumeur, 9 femmes soit 3% par les acteurs de développements et enfin 5
par la radio et la presse.
L'étude minutieuse des résultats nous
permet de constater que les femmes sont principalement informées par une
tierce personne de l'intervention et éventuellement de la
finalité d'un projet de développement dont elles sont
concernées. Cette situation provient en grande partie de leur niveau
d'instruction très bas.
Tableau 20 : Répartition des
enquêtées selon leurs avis sur la place qu'occupent les femmes
instruites dans la réalisation des activités
communautaires
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Leader
|
23
|
32
|
Collaboratrice
|
31
|
43
|
Simple participante
|
12
|
17
|
Total
|
72
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
D'après les résultats de ce tableau, 43%
des femmes interrogées estiment que les femmes instruites occupent la
place de collaboratrices dans la réalisation des activités de
développement. Tandis que 32% de nos enquêtées estiment
qu'elles jouent le plus souvent le rôle de leader dans la
réalisation des projets de développement. Par contre pour les 25%
restant, elles ont un rôle moins enviable dans la réalisation des
activités de développement.
L'examen des résultats de ce tableau prouve que
l'instruction permet à la femme d'occuper une position dans la
hiérarchie sociale qui est différente de celle des
analphabètes
Tableau 21 : Répartition des
enquêtées selon leurs opinions sur les caractéristiques
d'une femme
leader
Les caractéristiques d'une femme
leader
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Instruite
|
65
|
52
|
Epanouie
|
35
|
27
|
Emancipée
|
27
|
21
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
De ce tableau il ressort, que 52% des femmes
interrogées estiment qu'une femme leader doit tout d'abord être
instruite par contre pour 27% des enquêtées, elle doit être
épanouie et enfin pour les 21% de l'échantillon elle doit
être émancipée.
A partir des résultats contenus dans le tableau
ci-dessus nous remarquons que l'instruction est l'élément
primordial qui permet à la femme de se hisser au sommet de la
hiérarchie sociale.
Tableau 22 : Répartition des
enquêtées selon leur capacité à assumer des
responsabilités dans les organisations mixtes
Réponses
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Oui
|
74
|
57
|
Non
|
34
|
43
|
Total
|
128
|
100
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la question suivante « Etes-vous en
mesure d'assumer des responsabilités dans les organisations
mixtes ? », 74 femmes interrogées soit 57% de
l'échantillon ont répondu oui ; contre 55 femmes soit 43% de
l'échantillon ont rétorqué par la négation en
avançant comme raison le manque de compétences et
d'expériences dans la gestion des affaires publiques.
L'analyse des résultats de ce tableau atteste
que peu de femmes sont en mesure d'assurer de hautes responsabilités
dans la hiérarchie sociale. En effet peu de femmes sont en mesure de
s'affirmer devant les hommes. Pour justifier cette situation, elles
évoquent les discriminations de genre qui les empêchent de
poursuivre les études au même titre que les
hommes.
Tableau 23 : Niveau d'instruction et
capacité des femmes à assumer des
responsabilités
Réponses
|
Capacité à assumer des
Responsabilités
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Niveau d'instruction
|
Aucun
|
15
|
12
|
37
|
29
|
52
|
41
|
Primaire
|
24
|
19
|
10
|
8
|
34
|
27
|
Secondaire
|
21
|
16
|
4
|
3
|
25
|
19
|
Supérieur
|
10
|
8
|
0
|
0
|
10
|
8
|
Alphabétisé
|
4
|
3
|
3
|
2
|
7
|
5
|
Total
|
74
|
58
|
54
|
42
|
128
|
100
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
De ce tableau il ressort que la majorité des
enquêtés non instruites c'est-à-dire 37
enquêtées sur 52 soit 12% de l'échantillon affirment ne pas
être en mesure d'assumer des responsabilités dans les
organisations mixtes. De même que 10 sur 34 des enquêtées
ayant le niveau primaire soit 8% de l'échantillon ; contre 4 sur
les 25 ayant le niveau secondaire soit 3% et enfin 3 sur 7 des
enquêtées alphabétisées soit 2% de l'ensemble des
enquêtées contre.
L'analyse de ce tableau fait ressortir que plus une
femme est instruite plus elle en mesure d'assumer des responsabilités
dans les organisations mixtes. Il semble donc que les potentialités
créatrices et patentes de la femme se révèlent une fois
qu'elle est instruite.
Tableau 24 : Niveau d'instruction et
participation financière aux besoins du ménage
|
Niveau
d'étude
|
|
Degré de participation
|
Aucun
|
Prim
|
Sec
|
Sup
|
Alpha
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff
|
%.
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff.
|
%
|
Jamais
|
3
|
2
|
2
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5
|
4
|
Certaines fois
|
39
|
31
|
21
|
16
|
15
|
12
|
2
|
2
|
5
|
4
|
82
|
64
|
Toutes les fois
|
10
|
8
|
11
|
9
|
10
|
8
|
8
|
6
|
2
|
2
|
41
|
32
|
Total
|
52
|
41
|
34
|
17
|
25
|
20
|
10
|
8
|
7
|
6
|
128
|
100
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
Ce tableau rend compte de la participation des
femmes aux besoins du ménage selon le niveau d'étude. On constate
une relation directe entre le niveau d'instruction et la participation aux
besoins du ménage ; plus on s'élève dans la qualification,
plus le degré de participation augmente. Ainsi plus de 3/4 de ceux qui
ont un niveau supérieur à savoir 8 femmes sur les 10 soit 80% de
leur l'effectif affirme participer régulièrement aux besoins du
ménage contre 10 sur les 25 du secondaire soit 40% de leur effectif. De
même quand le niveau de qualification est bas, le taux de participation
aux besoins du ménage diminue. Seule 11 femmes sur 34 soit 32% de
l'effectif des enquêtées ayant le niveau primaire et 10 femmes sur
les 52 soit 19% de l'effectif des enquêtées n'ayant aucune
instruction.
Le niveau de qualification et la participation aux
besoins du ménage sont évidemment liés. C'est le niveau
d'étude qui détermine largement la contribution d'une femme aux
besoins financiers. C'est donc cette variable qui explique les taux au niveau
des deux parties du tableau. Plus le niveau de qualification est important,
plus l'on dispose une situation économique acceptable pouvant permettre
d'avoir une autonomie sociale au sein de la cellule familiale, autonomie qui
lui est le plus souvent accordée par son mari en fonction de sa
capacité à participer aux besoins du ménage.
Il est donc aisé pour une femme instruite
d'admettre et de participer financièrement aux besoins du ménage
qu'une femme non instruite.
Tableau 25 : Répartition des
enquêtées selon leur disponibilité à suivre des
cours d'alphabétisation
Réponses
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
95
|
74
|
Non
|
33
|
26
|
Total
|
128
|
100 %
|
Source : Résultats de
l'enquête, juillet 2010
A la question suivante « êtes-vous
disposées à suivre des cours d'alphabétisation au cas
où vous étiez analphabètes ? »74% de nos
enquêtées ont répondu à l'affirmative. Les femmes
précisent que l'instruction procure beaucoup d'avantages à son
détenteur et elle permet de connaître d'autres
réalités dont les analphabètes ignorent.
Par contre les 25% restant prétendent ne pas
être disposées à suivre des cours d'alphabétisation.
Elles prétendent ne pas avoir le temps et qu'à leur âge
elles n'ont plus rien à apprendre puisqu'elles ont déjà
fait leur preuve dans la vie.
L'étude minutieuse de ce tableau prouve que
la majorité des femmes perçoivent la nécessité de
savoir lire, écrire et calculer.
Chap5 : INTERPRETATION DES RESULTATS,
PERSPECTIVES ET
RECOMMANDATION
?. Interprétation des résultats
I.1.Les facteurs explicatifs de la sous-scolarisation des
filles
L'éducation qui se voulait au début
démocratique se retrouve aujourd'hui entachée des
inégalités de genre. Ainsi les filles continuent par être
marginalisées dans l'accès à l'éducation selon 82%
de nos enquêtées.
Ce phénomène semble avoir plusieurs
causes et les parents ne cessent d'être pointés du doigt comme les
vrais responsables. Ceux-ci guidés par leur culture de base
négligent l'éducation de leurs fillettes et les préparent
involontairement au mariage. Selon la culture locale, le code d'honneur veut
que la femme, future épouse, soit l'ambassadrice permanente de sa
famille auprès de sa belle famille. Chaque erreur que commettra une
femme sera imputable à sa mère. Le « salut »
pour une mère analphabète réside par conséquent
dans les soins qu'elle apportera pour « surveiller » la
conduite de sa fille. Pour cela, il faut qu'elle soit à ses
côtés. L'école est perçue comme produisant l'inverse
en ce sens qu'elle éloigne la fille de la
« surveillance » de sa mère. Alors, toutes sortes de
stratégies sont développées par les familles pour faire
échec à la scolarité des filles. C'est pourquoi
d'après 42% des enquêtées l'ignorance des parents quand aux
avantages dont procure la scolarisation dans la vie d'une femme est une raison
fondamentale pour comprendre la persistance du phénomène. Pour
beaucoup de parents l'instruction des filles paraît encore inutile ou
même nuisible à l'apprentissage des fonctions dévolues
à la femme dans la société. Dès le bas âge
les enfants reçoivent une éducation qui les prépare
à assumer des fonctions sociales futures selon qu'ils soient
garçons ou filles. Pour ce faire, ils doivent non seulement
acquérir des compétences nécessaires à la survie du
groupe social, mais aussi des compétences dans leur rôle
spécifique, ce qui rend différents les contenus et les formes de
l'apprentissage qui leur sont transmis. Autrement dit, dans les ménages
et familles, les garçons et les filles n'assument pas les mêmes
tâches ou rôles donc n'ont pas la même éducation. Les
filles sont très tôt chargées des corvées
ménagères. Même si elles sont élèves on
attend d'elles qu'elles s'acquittent de leurs obligations scolaires sans
négliger les tâches domestiques. Ces multiples occupations
agissent souvent négativement sur les résultats scolaires des
filles qui finissent par raccrocher après moult échecs.
Selon 38% de nos enquêtées, la
sous-scolarisation des filles est en partie inhérente à la
discrimination et au poids de la tradition qui prône fermement la
subordination de la femme à l'homme.
Au niveau familial, lorsque les allocations devant
servir à couvrir les besoins d'éducation de tous les enfants
deviennent maigres, les parents opèrent des choix éducatifs en
donnant la priorité aux garçons.
Aujourd'hui, les retombées de la
gratuité de l'école font que l'accès des filles à
l'école primaire connait un progrès au point où
l'écart entre filles et garçons s'amenuise soit un indice de
parité de 78% pour la région des savanes (tableau de bord, 2007).
Toutefois, il n'y a pas lieu de se réjouir car le taux d'abandon chez
les filles est si élevé que seules 31% de celles qui rentrent au
primaire, arrivent au secondaire et ce nombre diminue sensiblement au fur et
à mesure qu'on avance dans le cursus scolaire. Le poids social agit de
telle manière que les filles abandonnent sans le vouloir.
Pour preuve 23% des femmes continuent par croire que
l'école n'apportera pas grande chose dans la vie d'une fille. Pour
beaucoup de familles, l'école même gratuite constitue une charge
économique tant par les frais annexes occasionnés par la
scolarisation, l'achat de la tenue scolaire et des fournitures, que parce que
les enfants n'assument plus leur part des travaux. Quand cette charge devient
trop lourde l'enseignement secondaire devient un luxe que certaines familles
pauvres ne peuvent s'offrir. Elles orientent très tôt la petite
fille vers les activités rémunératrices (petit commerce,
apprentissage de métier ou placement comme domestique dans les
restaurants).
En effet 14% de nos enquêtées
désignent la pauvreté des parents comme une cause non moins
importante de la sous-scolarisation des filles de la localité. En
définitive il ressort que les facteurs sociaux-économiques sont
les principaux obstacles qui perpétuent la sous-scolarisation des
filles.
I.2. Impact de la sous-scolarisation sur la participation
des femmes au développement communautaire
La sous-scolarisation est aujourd'hui au premier plan
des préoccupations dans le monde de l'éducation et
intéresse plusieurs catégories de personnes (planificateurs de
développement, pédagogues, sociologues et économistes) qui
lui consacrent des études et des enquêtes sous leurs
différents angles d'observations ; les chefs d'Etats y compris les
acteurs en développement considèrent ce fait comme un risque
redoutable lorsqu'il touche une frange importante de la population d'une
localité donnée. Aucune société n'a
intérêt qu'une partie de sa population soit en marge de son
processus de développement. Cependant la sous-scolarisation demeure une
réalité indéniable dans la ville de Dapaong 82% de nos
enquêtées l'ont confirmé.
Il ressort de cette étude que 75% de nos
enquêtées n'ont pas franchi le cap du primaire ce qui ne les
permet pas de devenir des femmes leaders capables de planifier les naissances
et de participer au développement. Cette situation à des
répercussions de plusieurs types ; les uns sur le plan social et
les autres sur le plan économique. Sur cette base les
répercussions de la sous-scolarisation sur une unité de la
société influe fortement sur l'évolution de l'ensemble.
La société constitue en effet une unité fonctionnelle dans
laquelle tout influent sur tout, les failles et les lacunes d'une unité
sociale quelconque se répercutent nécessairement sur les autres
unités sociales.
Ainsi, la scolarité malingre ne permet pas
aux femmes de maîtriser les bases de la langue officielle (lecture,
écriture et calcule). A cela on joint un manque de pratique dans la vie
quotidienne parce que celles-ci sont le plus souvent trop occupées par
les travaux de production de tout genre et au fil des temps, elles perdent
l'habitude de lire et d'écrire puis elles plongent inévitablement
dans le lot des analphabètes c'est-à-dire celles qui sont
incapables de lire et de comprendre un texte simple relatif à leur vie
quotidienne. C'est pour cette raison que 12% de nos enquêtées
considèrent l'analphabétisme comme une conséquence de la
sous-scolarisation.
De ce fait, les femmes et plus
particulièrement les moins instruites se retrouvent dans un contexte
culturel déterminé par des normes strictes qui limitent leurs
possibilités de réalisation, sociales, intellectuelles et
émotionnelles. Par manque de connaissances et de conscience de leur
situation elles se trouvent au niveau le plus bas de la société.
Jusqu'à l'heure actuelle certaines d'entre elles sont toujours
privées des droits élémentaires prévus dans la
déclaration universelle des droits de l'homme. C'est d'ailleurs l'avis
de 17% des femmes interrogées qui prétendent que la
sous-scolarisation est l'obstacle majeur qui empêche aux femmes de
connaître et de défendre leur droit.
Bien que cela soit, ainsi, la majeure partie des
femmes interrogées estiment qu'elles ont effectivement un rôle
à jouer dans le développement de la localité. Si c'en est
ainsi il est impérieux de prendre des initiatives pour valoriser les
efforts qu'elles conjuguent pour l'épanouissement de la
société. Elles se battent, se sacrifient pour
l'amélioration des conditions de vie des membres de leur groupe
d'appartenance.
Pour atteindre leurs objectifs, les femmes qu'elles
soient scolarisées ou non s'acharnent en menant des activités
diversifiées, allant des activités économiques soit 74%
des femmes, aux activités ménagères (26% des
enquêtées).S'agissant des tâches ménagères qui
demandent beaucoup plus d'ingéniosité, elles ne se reposent
guère. Mais quand arrive l'heure de bénéficier des
retombées, elles sont purement et simplement exclues.
Par exemple les femmes participent à la
construction du patrimoine familial. Mais après la mort des parents
elles sont lésées dans le partage des biens
générés par tous et elles n'osent jamais réclamer
leur droit.
Pour 10% de nos enquêtées
l'analphabétisme de la majorité des femmes explique leur
marginalisation dans la rétribution des biens
générés par tous. Dans ce cas, la scolarisation semble
être la solution la mieux adaptée. Il ressort que la scolarisation
est un investissement qui génère des dividendes décisives
pour le développement. Les femmes éduquées et
alphabétisées sont libres de toute contrainte de contracter un
mariage de leur choix selon 10% des femmes interrogées.
Tout de même le mariage revêt une
importance capitale dans notre zone d'étude ; 69% de nos
enquêtées l'ont contracté. En fait le mariage reste
toujours l'affaire des parents qui sont les seuls à décider des
modalités de son organisation. Toutefois un certain nombre
d'années d'études donne l'autonomie à la fille de
planifier son mariage. Mais nombreuses sont les filles analphabètes qui
se sont mariées contre leur gré à un âge
précoce à cause de leur ignorance.
Cette autonomie dont l'instruction procure à la
femme permet à celle-ci de bien gérer les ressources du
ménage et de planifier les naissances selon l'avis de 49% de nos
enquêtées. Nul n'ignore le péril d'un accroissement sans
mesure de la population. L'analyse démographique moderne de Thomas
Robert Malthus (1766-1836), appliquée à la commune de Dapaong,
fait ressortir un écart important entre l'accroissement
géométrique de la population (6,5 enfants par femmes) et
l'augmentation arithmétique des richesses avec pour conséquence
la pauvreté dans laquelle s'enlise 68,7% de la population. (Banque
Mondiale,1996)
Cependant il ressort que les femmes qui ont moins
d'enfants disposent de beaucoup plus de temps pour se consacrer aux
activités économiques et à les faire prospérer.
Toutefois l'éducation des
femmes à des effets bénéfiques sur la scolarisation des
enfants. Il semble que l'on ne puisse nier ce fait. Il ressort de cette
étude qu'une femme instruite constitue un leitmotiv pour la
scolarité de son enfant contrairement à celle qui n'a pas
évolué dans les études. La corrélation entre le
niveau d'instruction de la mère et l'abandon précoce des enfants
est révélatrice. Pour preuve sur les 83 enfants ayant
abandonné précocement 53 ont des mères analphabètes
contre zéro abandon pour les mères ayant un niveau BACII et
plus.
En effet les enfants issus des familles
analphabètes ont tendance à négliger l'école et
éprouvent souvent des difficultés d'adaptation. Cette situation
n'est pas due à un déficit intellectuel de la part de ces
enfants, mais à un manque de modèle à suivre dans leur
entourage familial. Issus des milieux ayant un niveau culturel relativement
très bas, ils sont désavantagés par rapport à leurs
camarades issus des familles instruites qui rencontrent dans leur milieu
d'origine une atmosphère nettement plus favorable à l'instruction
scolaire. Parce qu'ils ont été au préalable
informés par leurs parents.
Dans ce cas il est important de reconnaître que
l'information constitue un puissant instrument capable de susciter la
participation des femmes au développement. Cette dernière
lorsqu'elle est bien transmise, cristallise la conscience des femmes vers une
prise en charge de leur propre devenir.
L'information est pour toute action de
développement une phase opérationnelle fondamentale car c'est
à partir d'elle que la motivation et la prise de conscience des
populations naissent. Elle crée ainsi, une véritable
volonté de participation au développement. Elle joue un
rôle aussi essentiel que l'éducation et la formation dans la
croissance du potentiel scientifique et technologique d'une
société.
La seule communication orale bien que fonctionnelle
dans des contextes statistiques, ne permet pas une accumulation et une
utilisation suffisante de savoirs dans une société en
mutation.
Dans la ville de Dapaong certaines femmes sont
encore informées de la tenue des activités de
développement par des personnes interposées soit par les rumeurs,
selon 17% des femmes interrogées. Dans ces conditions, la qualité
de l'information reçue est parfois douteuse. Et les
intéressées ne se sentent pas directement concernées. La
solution réside donc dans l'utilisation des supports écrits. Dans
ce contexte le niveau scolaire très bas des femmes empêche
l'utilisation de cette option et freine la mobilisation sociale tout en
alternant la relation entre développeurs et développés.
C'est pourquoi les campagnes de sensibilisation menées par les
promotrices des institutions de micro-finance sur la gestion des crédits
se sont le plus souvent soldées par des échecs. Elles s'adressent
oralement aux femmes et tout juste après leur départ les femmes
trop préoccupées par la survie du groupe social oublient les
informations reçues et continuent dans l'ancien système. Ce genre
de situation freine l'introduction de nouvelles formes de production et ralenti
la croissance économique. C'est pourquoi 61% de nos
enquêtées estiment que la non participation au
développement et la mauvaise gestion des ressources sont
inhérentes à la sous- scolarisation.
Ainsi, à la question existe-t-il des
situations qui se présentent à vous et qui exigent que vous soyez
instruite pour vous en sortir ? La quasi-totalité des femmes
analphabètes ont répondu « oui » en
désignant l'hôpital et la justice comme les endroits ou l'on a
plus besoin de l'instruction. Comme nous avons pu le constater certains agents
de santé ne comprennent pas la langue locale et sont obligés de
converser avec les patientes dans la langue officielle. Celles-ci sont donc
obligées de faire recours à une tierce personne pour la
traduction du message ce qui n'est pas du tout aisé pour elles. Au
niveau du traitement elles sont incapables de lire les ordonnances
médicales, surtout lorsqu'elles oublient les consignes de l'agent de
santé.
Dans ces conditions, il arrive que le traitement
soit prolongé ou recommencé, parce que la patiente n'a pas
respecté les heures de prise des médicaments ou les doses qu'on
lui a prescrites.
Quant à la justice, il n'est pas rare qu'une
femme soit inculpée à cause de la mauvaise interprétation
de ces propos par les interprètes. De même celles-ci n'ont pas
tord de regretter le fait qu'elles n'ont pas un niveau d'étude
conséquent. Parce que pour écrire une lettre elles font le plus
souvent recours à leurs proches et ceux-ci sont tenus de connaître
leur secret.
Quand aux commerçantes, elles sont souvent
confrontées aux difficultés de tout genre. La première
difficulté est liée à la communication avec les clients
lettrés qui sont étrangers. La deuxième est liée
à la gestion des stocks car parfois elles sont contraintes de payer
doublement pour une marchandise qu'elles ont déjà payé
à cause de l'inexistence des cahiers de décharges. C'est dans ce
contexte que nous pouvons comprendre les propos de cette dame qui se
lamentais en ces termes « si moi j'avais été
instruite, je vous assure que je ne devrais plus être à ce niveau,
mon ignorance m'a beaucoup nuis ». C'est ce qui
justifie le fait que 92% des enquêtées soutiennent que le fait de
savoir lire et écrire est une bonne chose.
De tout ce qui précède nos
enquêtées n'ont pas tord de désigner
l'analphabétisme comme l'obstacle majeur qui empêche aux femmes de
participer aux activités de développement soit 40% des femmes
interrogées.
La sous-scolarité d'une frange importante de
celles-ci compromet l'atteinte de l'équilibre social gage d'une
meilleure restructuration de la politique locale en matière de
développement.
Cependant, l'accélération du
progrès engendre pour les femmes sous-scolarisées un risque
important : celui de la non participation. De nos jours, la
rapidité du changement et l'éclatement des cadres de vie
traditionnelle engendrent d'énormes difficultés aux femmes
analphabètes et elles ont dû mal à se
rééquilibrer. Car, Au moment où elles atteignent un point
d'équilibre, les mutations sont déjà intervenues pour
rompre ce dernier. Devant les effets de ces transformations, il n'est plus
possible de rester figer ; La majorité des femmes sont conscientes
de ce fait (confère tableau 26). Notre région, partie
intégrante d'une société en transformation, se doit de
participer au processus de développement.
Les femmes et plus particulièrement celles
qui sont instruites, veulent contribuer à l'évolution de leur
communauté car elles sont conscientes du caractère
dépersonnalisant et aliénant du sous-développement. Elles
considèrent avec raison, que le concours de toutes les couches sociales
d'une communauté à son développement est un droit. Le
négliger serait méconnaître la satisfaction des besoins
réels. C'est pourquoi 81% des enquêtées ont affirmé
que la femme a un rôle à jouer dans le développement.
I.3. Rôle et place de la femme dans le
développement socio-économique
De nos jours il est unanimement reconnu que la femme
joue un rôle important dans le développement dont elle constitue
le persuadeur social8(*).
D'ailleurs, les femmes sont-elles mêmes
conscientes de l'apport qu'elles peuvent apporter dans la promotion de leur
communauté. Cependant, leur participation aux activités de
développement reste encore relativement faible. Pour preuve 44% de notre
échantillon n'ont jamais participé même une fois à
ce genre d'activités. Et celles qui ont déjà
participé, l'on fait surtout par le biais des associations de femmes.
Cette participation a été plus guidée par la mobilisation
des associations que par la prise en compte de la justesse des actions
proposées. Toutefois les femmes occupent une place mineure dans la vie
économique car près de 47% des enquêtées sont hors
du circuit économique. La raison probable de cette exclusion semble
être relative au niveau d'instruction de ces dernières.
Le niveau d'instruction est en corrélation avec
le niveau de vie. Les femmes analphabètes sont les plus pauvres. Pour
preuve 45 femmes sur les 52 analphabètes affirment être pauvres.
Cette situation est le résultat de l'inadéquation des politiques
de développement avec les réalités socio-éducative
des femmes. Celles-ci ne tiennent pas compte pour la plupart du temps du niveau
d'instruction des femmes dans la rédaction des projets de
développement alors que celui-ci est déterminant pour impliquer
les femmes dans la vie économique.
Il ressort que le commerce est la deuxième
activité de nos enquêtées après le secteur artisanal
avec 19% de l'échantillon. Le commerce des femmes est peu
développé dans la ville de Dapaong, il reste limité pour
la majorité à quelque étalage individuel
géré sans faire recours à l'usage des cahiers de comptes
journaliers (cf. cliché 1)
Ainsi, lors de nos entretiens avec les responsables
des institutions de micro-finance nous avons découvert que certaines
commerçantes étaient tombées en faillite par manque de
rigueur dans la gestion de leurs stocks. Analphabètes, elles ne tenaient
aucune comptabilité, et beaucoup de leurs marchandises étaient
vendues à crédit. Incapables de gérer ce mouvement, elles
ont dû simplement cesser leurs activités commerciales pour devenir
ménagères (cf. tableau 6).
Après cette péripétie même
quand elles ont envie de recommencer après une faillite, il leur est
difficile de constituer un dossier de prêt ce qui leur prend
énormément de temps par rapport aux femmes instruites, soit une
semaine et plus. Et lorsqu'elles arrivent à obtenir un prêt
auprès des institutions de microfinance, elles le gèrent souvent
mal en dépensant sous l'égide de leurs maries dans les charges du
ménage ou dans l'organisation des funérailles. Faute de pouvoir
honorer leur engagement vis-à-vis des institutions de prêts dans
les délais requis, celles-ci saisissent les seuls biens qu'elles
disposent et les condamnent de facto à la pauvreté. Et le cycle
de la pauvreté se perpétuer. Pour preuve 51% de nos
enquêtées croupissent encore dans la pauvreté.
Malgré le fait qu'elles sont en majorité membres d'institutions
de microfinance.
Cependant, le fait que plus de la majorité des
femmes vivent dans la misère ne relève pas d'un hasard, il est le
fruit du dysfonctionnement du système éducatif mis en place
auquel on associe des déterminants sociaux. Les statistiques en sont
révélatrices, 69% des filles de la région des savanes
n'achèvent pas le cycle du primaire (tableau de bord ,2007).
La grande partie de ces déscolarisées
choisissent délibérément le secteur artisanal comme
secteur de prédilection car lui il est moins exigeant en diplôme
scolaire. La corrélation entre le niveau d'instruction et la profession
apparaît nettement pour expliquer ce fait, 43 femmes sur les 52
artisannes n'ont pas franchi le Cap du primaire. Même dans le secteur
artisanal les femmes ont des préférences rattachées
à leur rôle traditionnel.
De nos recherches auprès de la chambre des
métiers de Dapaong on a constaté que les femmes
déscolarisées ont plus de l'engouement pour la couture. Celle-ci
tend à devenir presque universelle puisque l'offre de service dans ce
domaine semble être en inadéquation avec la demande ce qui fait
qu'un nombre non moins important des diplômées de cette branche
d'activité se retrouve au chômage et dans la misère.
Malgré cela, certains parents continuent de déscolariser leurs
filles pour les placer en apprentissage du fait des revenus immédiats
que cela procure contrairement à l'école qui exige beaucoup plus
de sacrifices et des retombées incertaines.
Certes l'instruction n'est pas une garantie d'emploi
stable mais un facteur déterminant dans l'acquisition de celui-ci. En
effet, les 19 femmes fonctionnaires de l'échantillon ont tous un niveau
secondaire et plus et toutes les 30 femmes ayant un niveau supérieur
exerce des activités de bureau. Le niveau d'instruction est donc
déterminant dans l'attribution des différents postes de
l'administration au diplôme élevé correspond des emplois de
bureau et au diplôme faible correspond des emplois subalternes relevant
plus des aptitudes physiques qu'intellectuelles.
La faible représentation des femmes dans les
fonctions administratives relève non seulement des facteurs sociaux qui
sont peu déterminant dans le cas présent. Mais des facteurs
inhérents au statut de sous-scolarisés dont jouie la
majorité des femmes de la localité. De l'image de la femme sous
scolarisée, on associe une image de la femme traditionnelle
considérée comme étant inférieure à l'homme.
Cette perception continue d'avoir cours et on invoque incessamment la
sauvegarde de la stabilité sociale pour justifier la subordination des
femmes.
De ce fait, les responsables des CDQ n'informent
pas le plus souvent les femmes de la tenue des réunions ou de la
réalisation des activités de développement. Selon eux
elles n'ont rien d'utile à apporter puisque la seule présence des
maris suffit pour prendre des décisions concernant les ménages.
C'est ce qui justifie les propos d'un responsable de CDQ qui nous
déclarait sans vergogne. Ceci « elles ne connaissent rien
mais ne font que jalouser les autres. Il suffit de les confier une tâche
et vous verrez le désordre qu'elles vont causer ». Ainsi
81% des enquêtées ne sont pas informées par ceux-ci de la
réalisation des activités de développement. Cette
situation accentue le désengagement des femmes vis-à-vis des
affaires de la communauté et constitue un frein pour le cour normal des
choses.
Cependant, le développement communautaire
exige une action éducative résolue pour desserrer l'emprise des
perceptions de ce genre et susciter des attitudes sociales plus
éclairées vis-à-vis des femmes.
Cette évolution sera d'autant plus rapide que
les femmes prendront plus activement conscience des retombées que
procure l'instruction dans la vie d'une femme en dehors de son rôle
productif et reproductif. Il est donc reconnu que l'échec des tentatives
d'intégration des femmes au développement relève du fait
que les planificateurs ont beaucoup misé sur la prévision des
ressources et la formulation des objectifs de programme. Sans toutefois
prévoir les instruments et les mécanismes qui tiennent comptent
du niveau de connaissance nécessaire pour mener à bien ces
programmes.
Figure :1
Schéma explicatif de la reproduction du déséquilibre
socioéducatif
Défaillance du système éducatif
(discrimination de genre, Sous scolarisation des filles)
Fort taux d'abandon, Analphabétisme ignorance des
femmes
Déséquilibre sociale (pauvreté,
ralentissement de la production, démographie galopante.)
Faible participation des femmes à la vie
communautaire
Source ;
schéma Gountante TCHIAME
I.4. La sous-scolarisation, un frein à la dynamique
du potentiel associatif
La dégradation de plus en plus croissante
des conditions de vie des femmes et la défaillance de l'Etat dans la
gestion des difficultés sociaux économiques ont donné
naissance à de nouvelles stratégies de développement dans
le pays comme partout ailleurs.
Cette nouvelle stratégie qui prend en compte
l'IMS (Indication de Mobilisation Sociale) permet de mesurer l'implication des
femmes à la vie associative et par de là leur participation aux
activités des CDQ dans les zones urbaines.
Nos recherches sur le terrain nous ont permis de
constater le faible engouement des femmes à s'adhérer aux
mouvements associatifs. En effet 54% des femmes interrogées ne sont
membres d'aucun mouvement associatif.
La non ou la sous-scolarisation semble agir comme un
élément perturbateur qui accentue la désunion des femmes
selon 52% des enquêtées. Bien que de nos jours la réussite
des programmes de développement exige le regroupement des femmes, celles
de la ville de Dapaong mènent la guerre contre la pauvreté et
l'exclusion en rangs dispersés. Cette désunion a des
conséquences fâcheuses sur la participation des femmes au
développement communautaire. Ce qui d'une façon ou d'une autre
aggrave la crise du processus de développement et du
phénomène d'expansion de la pauvreté. Il est
fréquent de constater que les coupes économiques sombres de
toutes sortes sont souvent faites sur la part revenant aux femmes, les faibles
c'est-à-dire celles qui sont les moins organisées pour
défendre leur intérêt à tout prix dans le cadre d'un
mouvement actif bien constitué et dynamique d'une société
civile.
Le principal foyer de l'expansion de la
pauvreté dans la localité est bien connu d'une multitude de
femmes c'est le manque d'une organisation solide capable de réclamer la
part des femmes dans la distribution des fonds de développement.
Cependant, la plupart des femmes victimes de
l'analphabétisme ont une vision sociale moins restreinte et des
ambitions moins radicales que leurs homologues instruites. Pour les femmes
instruites la façon idéale d'acquérir plus de pouvoir et
de se faire entendre est de rester grouper c'est ce qui justifie le fait que 8
femmes sur les 10 ayant un niveau supérieur sont membres d'un mouvement
associatif comparativement au 17 sur les 52 femmes non scolarisées. Les
analphabètes sont le plus souvent handicapées par un manque
d'information sur les avantages que procurent les mouvements associatifs. Or
ceux-ci accroissent le statut social des femmes tout en leur donnant le pouvoir
de défendre leur droit. De plus ils permettent aux adhérentes
d'identifier leurs besoins pour mieux planifier leur promotion sociale par le
biais des campagnes de sensibilisation ou des séances de formations
pratiques. (cf cliché 3)
Le désengagement d'une bonne partie des femmes
au cours des décennies passées les a enfermé dans un
engrenage méphistophélique qui limite leur participation à
la construction de l'évolution commune. L'analphabétisme
constitue donc un obstacle de taille à la bonne marche des associations
en limitant leur marge de manoeuvre. Pour preuve 52% de nos
enquêtées l'ont confirmé. La situation est telle que les
quelques associations existantes sont le plus souvent lésées dans
l'acquisition des financements à cause du manque de cohésion
entre les différentes membres. Cette situation est inhérente aux
conflits internes le plus souvent causés par une incompréhension
entre l'équipe dirigeante composée de lettrées et la
majorité des membres analphabètes qui ne cessent de pointer
l'équipe dirigeante du doigt l'accusant de gérer l'association en
leur faveur ce qui amène certaines membres à bouder l'association
et à se démotiver de celle-ci. Ce qui est l'avis de 23% des
femmes interrogées.
Ces conflits qui ne sont pas de nature à
favoriser l'intégration sociale amènent les groupes antagonistes
à se neutraliser mutuellement et à passer à
côté des objectifs visés sans se rendre compte. Cette
raison est de temps en temps utilisée par les acteurs de
développement pour justifier leur refus d'accorder certaines faveurs aux
femmes.
Quant aux cadres et agents de développement
qui sont en majorité des hommes, ils ne créent pas les conditions
favorables à la promotion des associations de femmes.
En fait, ils sous estiment considérablement leurs capacités
créatives et supposent souvent qu'elles ne sont pas disposées
à contribuer à l'amélioration de leur situation.
I. 5. Carence éducative et émergence des
discriminations sociales
La scolarisation permet d'acquérir une
connaissance plus large et plus riche que les connaissances traditionnelles.
Elle favorise la réalisation des AGR et accroît l'autonomie
financière des femmes. Cependant, seules 10 femmes sur les 52
analphabètes participent toutefois au besoin du ménage. La raison
ne réside pas dans un manque de volonté ni dans un choix
quelconque mais dans une restriction des possibilités financières
dûe à une dépendance de celles-ci sur le plan
économique. Les femmes analphabètes font de temps en temps
recours à leurs maris pour résoudre les problèmes
financiers du foyer. En retour ceux-ci profitent de cette dépendance
pour accroître leur marge de manoeuvre en réduisant le pouvoir
d'action des femmes dans la définition et la mise en oeuvre des actions
et programmes du ménage. Cette dépendance de la femme sur le plan
financier renforce les préjugés sociaux qui considèrent
les femmes comme des personnes passives ne pouvant jouer qu'un rôle
subalterne. L'ampleur de la situation est tel que 33% de nos
enquêtées ne sont jamais associées à la prise de
décision.
Les stéréotypes sociaux qui font de la
femme analphabète, un être inférieur à qui il faut
toujours venir en aide et qui se détermine toujours par rapport à
l'homme constitue un obstacle de taille à l'émancipation de
celle-ci.
Lorsque dans un groupe d'instruit, une femme non
instruite participe à des activités de développement ou
à toute autre activité ; elle montre des signes
d'insécurité, de manque de confiance en soi ou d'ambition.
Autrement dit elle se sent inférieure aux
autres. Ce complexe d'infériorité qu'elle développe n'est
pas inhérent à sa nature de femme, il est la conséquence
d'un manque d'instruction déclarée ou subtile, d'une
discrimination passive. Puisque, quand on les observe toutes dans leur domaine
de prédilection, c'est-à-dire les travaux domestiques, les
différences s'estompent et on constate qu'elles ont toutes le sens de
l'organisation, qu'elles font preuve d'initiative et
d'ingéniosité et qu'elles sont extrêmement habiles. Ce qui
signifie qu'elles sont toutes dotées des mêmes
prédispositions sociales. Dans ce contexte l'instruction est la
caractéristique fondamentale qui différencie une femme
émancipée des autres et qui la fait prendre de l'avance sur
l'avenir.
En raison des déficits scolaires les femmes
sous-scolarisées vivent souvent coupées des autres, sans
information et sans emploi, dans l'isolement et dans la pauvreté. Le
constat est que suite au système de dérégulation sociale
imposée par l'analphabétisme de la majorité des femmes,
les réseaux d'institutions qui, jusqu'à récemment,
planifiaient le développement sur le long terme tout en assurant vaille
que vaille la réalisation de celui-ci se sont effondrés faute
d'une participation efficiente des femmes à la réalisation des
objectifs communs. Cependant les réseaux de solidarité sociale
que les femmes bénéficiaient de la part des autres membres de la
société ne permettent plus à eux seuls, de maintenir le
filet de protection nécessaire à l'émancipation de tous.
Ainsi, l'érosion incessante des conditions de vie, continue d'entretenir
les éléments constitutifs du cercle vicieux. Aucune action de
développement ne peut réussir tant que les besoins du groupe
social ne sont pas satisfaits. Il s'agit de l'éducation et de
l'alphabétisation. La majorité des femmes interrogées
regrettent de n'avoir pas eu la chance d'aller à l'école ou de
l'avoir quitté à mi-chemin. L'exemple de celles qui ont fait de
grandes études constitue un model de réussite et un idéal
de femmes émancipées dont rêvent toutes les femmes (cf
cliché 4)
En effet 52% des femmes interrogées
désignent l'instruction comme la condition primordiale pour qu'une femme
soit émancipée. Pour elles l'éducation constitue la forme
essentielle d'épanouissement des ressources humaines et un stimulant par
excellence pour la dépendance socio-économique soit 23% de nos
enquêtées.
L'instruction développe alors l'intelligence de
l'individu, c'est elle qui forme sa personnalité et le prépare
à occuper des postes de décisions (cf tableau 13). La
majorité des femmes qui affirme ne pas être en mesure d'assurer
des responsabilités dans les organisations mixtes sont des
sous-scolarisées soit 43% des enquêtées.
Le niveau d'étude et la capacité
à assumer des responsabilités sont évidemment liés
c'est le niveau d'étude qui détermine largement l'accès
aux instances de prise de décision (confère tableau 32). Aux
études longues correspondes des femmes émancipées capables
de prendre des décisions et de planifier leur avenir. Il est plus facile
à une femme instruite de diriger un groupe par ce qu'elle est
prédisposée à le faire ; c'est pourquoi 74% des
femmes interrogées pensent que la carence d'instruction est un obstacle
à l'épanouissement de la femme.
II. suggestions et perspectives
Au terme de cette étude, et par delà des
approches de solutions faites par nos enquêtées, il parait logique
pour nous de proposer un certain nombre de recommandations. Le but de celui-ci
étant de contribuer à la réorientation des
stratégies de développement locales.
La résolution des problèmes que
rencontrent les femmes de la ville de Dapaong passe par une
réorientation des politiques d'intégration de la femme à
tous les niveaux de la vie sociale, éducative et
socio-économique.
II .1. Stratégies envisagées pour
l'atteinte de l'équilibre sur le plan social
L'atteinte de l'équilibre social passe par une
conscientisation, une mobilisation et une transformation du système
social.
-La conscientisation
La prise de conscience des femmes de la situation de
départ demeure le principe fondamental de leur promotion. Cette prise de
conscience passe par l'introspection pour aboutir à l'auto
éducation, qui est le processus qui donne à toutes les couches
sociales la réelle possibilité de s'exprimer, de se transformer
par leurs propres forces, d'objets en sujets actifs et lucide et de
déboucher sur un réel épanouissement.
Ce défit doit être facilité par
l'Etat et ses partenaires oeuvrant dans le cadre de l'intégration de la
femme. Ceci à travers des sensibilisations et des séances de
formation qui vont faire comprendre aux femmes que seule l'école peut
leur permettre d'assurer leur autonomie et faire comprendre aux filles que
l'abandon précoce des études scolaires risque de les faire tomber
dans le même piège que leurs mères. Lorsque les femmes
auront pris conscience de leur situation de marginalisées, elles auront
alors posé la fondation de leur promotion.
- L'engagement des femmes
La mobilisation des femmes est le second
préalable à toute action de promotion de ces dernières
après leur conscientisation. Il relève de la
responsabilité des femmes de s'organiser en mouvements associatifs pour
s'affirmer et défendre leur droit. Elles doivent se rendre à
l'évidence qu'un droit ne s'acquiert pas sans embûche. Et que le
développement n'est pas un processus linéaire mais continue.
C'est-à-dire qu'il est l'affaire de toutes les couches
concernées. Les femmes sont donc tenues d'être prêtes
à soutenir tout mouvement qui vise leur émancipation pour
être au sommet du succès ; elles doivent donc s'unir pour
mieux s'affirmer et en même temps apprendre les unes des autres
c'est-à-dire que les analphabètes doivent profiter de la
connaissance des instruites et ces dernières bénéficieront
a leur tour de l'expérience sociale de celles-ci. L'engagement
inconditionnel des femmes à être alphabétisées,
à instruire leurs filles, à s'émanciper
(alphabétisation, instruction des enfants, appartenance à un
mouvement associatif, participation à la gestion publique ...) peut
motiver certaines ONG peu soucieuses de leur cause à prendre position en
leur faveur. Dans le cas échéant nous sommes du même avis
que Thomas Sankara quand il déclare :
« L'esclave qui n'est pas
capable d'assurer sa révolte, ne mérite pas que l'on
s'apitoie sur son sort. Cet esclave
répondra seul de son malheur s'il se fait des
illusions sur la condescendance
suspecte d'un maître qui prétend l'affranchir.
Seule la lutte
libère... »9(*).
Il revient donc aux femmes de lever des voix pour
revendiquer leur intégration sociale et par-dessus conquérir une
place plus digne. Au moment de réclamer leur place les femmes doivent
avoir à l'idée ce proverbe Moba qui dit :
« Traverser la forêt en masse et vous n'aurez rien à
craindre du lion ». Il est vrai que si le mouvement
d'intégration de la femme était soudé on ne serait pas
à ce stade.
II.2. Les transformations sociopolitiques
Le Togo doit prendre des mesures d'urgence en vue de
prévenir la dégradation rapide de l'équilibre social et
politique de la nation. Cette dégradation de l'équilibre social a
d'une façon générale un effet préjudiciable sur la
vie des femmes et des enfants touchés en grande partie par l'exclusion,
l'analphabétisme, la pauvreté et la marginalisation.
Pour éviter le chaos, il faudrait associer pleinement
les femmes à la prise de décisions et à la
réalisation d'activités allant dans le sens du
développement à la base. L'heure est donc venue de :
- redynamiser les CDQ en associant les femmes à la
gestion de ceux-ci ;
- appliquer le système de quotas dans la formation des
bureaux exécutifs des CDQ afin de doter les femmes d'organes expressifs
de représentation locale ; Organes avec lesquels des services
spécialisés étatiques ou privés travailleront au
niveau de chaque localité. La dotation des femmes d'un tel organe
renforcera progressivement et effectivement, la participation de celles-ci aux
actions de développement et les amènera à prendre des
initiatives de développement répondant à leur propre
besoins. Dans la pratique il faudrait laisser aux femmes
- une autonomie de gestion de leur affaire ;
Sur le plan social, il s'avère
nécessaire de prendre en compte les valeurs sociales qui
présentent les femmes comme des êtres de seconde zone,
condamnées à servir l'homme. Il faut alors un changement de
mentalité de tous les acteurs sociaux et des intervenants
extérieurs. Les acteurs de développement doivent donner
l'occasion aux femmes de faire usage de leur capacité créatrice
au lieu de continuer à ne voir en ces dernières, des
analphabètes aptes à exécuter ce qu'on leur propose.
L'allègement des charges domestiques permettra aux femmes de participer
aux séances d'alphabétisation.
De plus, pour atteindre le principe directeur de
l'équité sociale, les obstacles juridiques qui obstruent la
pleine participation des femmes à la vie politique et publique doivent
être éliminés.
Ainsi on doit :
- sensibiliser les hommes à prendre en compte les
propositions des femmes au cours des réunions.
- Travailler avec les hommes pour qu'ils encouragent leurs
femmes à participer aux activités du CDQ.
- être rigoureux sur l'application des droits
fondamentaux des femmes.
- motiver les femmes à participer aux activités
de développement.
II.3. Stratégie envisagée sur le plan
économique
Une croissance économique soutenue dans le
cadre du développement durable est indispensable pour éliminer la
féminisation de la pauvreté qui va souvent de pair avec
l'analphabétisme.
Pour freiner ce phénomène le gouvernement et les
ONG doivent :
- financer les associations et groupements qui luttent pour le
bien être de la femme ;
- structurer le secteur commercial en accordant plus de
privilège aux femmes dans l'import-export ;
- autonomiser les femmes en leur accordant des
crédits ;
- allouer un budget spécial pour motiver les femmes qui
acceptent de suivre des cours d'alphabétisation ;
- faire en sorte que les femmes aient le droit au même
titre que les hommes de posséder et de vendre des biens ; de
négocier des contrats en leur nom et pour leur propre compte ;
- les institutions de micro finance doivent créer des
cellules spéciales pour les femmes analphabètes afin de permettre
à celles-ci de gérer au mieux les crédits ;
- faciliter l'ascension des femmes instruites aux instances de
prise de décisions économiques.
Les femmes ont leurs propres activités
économiques auxquelles elles tiennent d'autant plus qu'elles sont
écartées du pouvoir politique et religieux. Ils convient donc de
leur accorder une marge d'autonomie dans la gestion des ressources et des
revenus qui leur permettront de mettre en oeuvre des stratégies
productives spécifiques d'autant plus qu'elles évoluent pour la
plupart dans le secteur informel. Il ressort que les hommes et les femmes ont
des activités séparées ; mais complémentaires.
Il en est de même pour les revenus. Le système de budget familial
unique couramment utilisé dans les sociétés modernes n'est
pas de nature pour les hommes de Dapaong mari et épouse pourvoient
chacun à l'entretien de la cellule familiale selon les règles
définies par la société.
Par conséquent, l'augmentation des revenus du chef de
famille ne bénéficie pas automatiquement à l'ensemble du
groupe familial. Par contre l'augmentation du revenu féminin par un
équilibrage du contrôle des activités commerciales et
productives induit des effets bénéfiques pour toute la
société et accroît la production locale.
II.4. Les stratégies envisagées sur le plan de
l'éducation
L'application des politiques de développement
tendant à équilibrer les inégalités sociales exige
des mesures éducatives destinées à résoudre les
problèmes posés par la diversité des situations
existantes. Tout au long de la présente étude quelques-unes des
difficultés qui s'opposent à la réalisation de l'objectif
3 des OMD ainsi que les spécificités pour la région des
savanes ont été exposées. Pourtant le processus de
changement est intimement lié au contexte socio-éducatif dans
lequel il s'opère tant par sa structure que par son orientation, son
fonctionnement et les possibilités qu'il offre. Pour les uns, c'est
là un fait si déterminant qu'ils estiment que le problème
ne pourrait être résolu que par un transfert du
« Know-how » des pays industrialisés vers
les pays sous-développés10(*), soit un changement radical de l'ordre
socio-éducatif prenant la forme d'une révolution.
De notre côté, nous ne considérons
pas ce conditionnement comme inéluctable et estimons que, en
procédant par petites étapes, et à condition qu'il existe
une politique éducative ferme consistant à essayer de
résoudre les problèmes et difficultés spécifiques
à chaque localité, de très bon résultats peuvent
être obtenus dans la voie de la participation féminine dont le
premier élément fondamental est la généralisation
de la scolarisation de la jeune fille. Aussi faut-il prendre des mesures
à tous les niveaux pour corriger les rapports
inégalitaires ?
II.4.1. Au niveau des parents
Il est nécessaire de :
- instruire les filles à l'école et les aider
à y rester ;
- investir dans l'éducation des filles ;
- offrir les mêmes possibilités de
réussite aux filles qu'aux garçons en évitant de
surcharger uniquement les filles de travaux domestiques
- encourager les filles à se valoir ;
- facilité le dialogue entre parents et enfants
(filles) pour favoriser l'éducation sexuelle ;
- apprendre aux filles à se départir du complexe
d'infériorité.
II.4.2. Au niveau des institutions :
- parvenir à une plus grande égalité
entre les sexes, l'élimination des écarts entre les sexes doit
être au premier rang des priorités dans tous les programmes de
développement ;
- mobiliser les ressources publiques en
faveur de l'éducation ;
- élaborer des stratégies et des innovations
selon des modalités qui ne compromettent pas les obligations centrales
du gouvernement en tant que premier fournisseur de services d'éducation.
- faire en sorte que l'éducation atteigne les groupes
les plus pauvres et les plus
Défavorisés.
- la gratuité de l'enseignement primaire est le
principe fondamental de la politique éducative de notre pays, les ONG
doivent accompagner l'Etat en identifiant les besoins et les exigences de cette
nouvelle politique ;
- encourager la discrimination positive et si possible
parrainer les études des jeunes filles scolarisées tout en
dépassant le cadre du primaire ;
- contribuer à atteindre la population cible et
encourager la participation au développement tout en associant les
femmes à la planification et à l'élaboration des projets
de développement ;
- mettre un accent particulier sur l'importance de
l'alphabétisation des adultes en ré-ouvrant les centres
d'alphabétisation fermés il y a quelques années ( cf
cliché 5) et créer d'autres si possible ;
- reformuler les programmes d'alphabétisation en
tenant compte des besoins des apprenants tout en enseignant les sujets utiles
à la majorité ;
- sensibiliser les femmes sur leurs
potentialités ;
- lutter efficacement contre les abandons scolaires par
la politique de la promotion automatique ;
- organiser des séances de formation et d'information
sur l'importance de l'équité genre ;
- créer des bibliothèques pour adultes
alphabétisés.
II.4.2. Au niveau de l'Etat
Les hauts indices d'abandons et de redoublements de
filles reflètent une insuffisance permanente du système
d'éducation à laquelle on doit remédier en modifiant les
structures. Il est significatif que, dans la localité les abandons en
cours d'études ont surtout lieu au cours primaire et qu'ils diminuent
ensuite progressivement jusqu'à devenir relativement peu nombreux
pendant les dernières années du secondaire. Cela parait indiquer
qu'il existe, entre autres facteurs, une incapacité de la structure
éducative à retenir l'élève. Il serait donc
judicieux que des recherches psychologiques, sociologiques et
pédagogiques soient menées pour réduire les effets de ce
défaut d'adaptation et dans certains cas de ce rejet de l'école
par la jeune fille. Ceci pourrait conduire à des modifications dans le
contenu, la méthodologie et le climat des relations entre filles et
garçons au cours du 1er cycle de l'enseignement de même
que la formation des enseignants.
Il est reconnu que la conjugaison des efforts nationaux avec
ceux des partenaires internationaux dans le cadre de la coopération
s'est révélée efficace par le passé en ouvrant des
perspectives prometteuses. Dans cette logique, l'Etat se doit de chercher des
partenaires sûr et faire du lobbying auprès des grandes
institutions afin de faciliter l'installation des ONG dans la localité.
En plus de cela il est judicieux de :
- réviser les programmes d'enseignement et les manuels
mis à la disposition des enseignants et élèves pour qu'ils
tiennent compte du genre.
- introduire dans les curricula des écoles de formation
des enseignants (ENI, ENS) les modules sur l'approche genre pour qu'ils
puissent développer des attitudes et pratiques pédagogiques
sensibles au genre,
- appuyer les ONG dans leurs actions ;
- former les communautés à la gestion des
ressources ;
- encourager les ONG à aider les groupes
vulnérables ;
- faire passer et appliquer la loi interdisant le mariage
forcé ;
- organiser des séances de formation pour les
responsables des CDQ et des organisations féminines ;
- élaborer un programme national
d'alphabétisation par une approche participative en associant les
apprenants à la rédaction des modules de formations.
- organiser et célébrer le 8 septembre de chaque
année, la journée internationale de l'analphabétisme qui
vise à sensibiliser et informer l'opinion nationale et internationale
sur l'ampleur et les méfaits de l'analphabétisme et
l'insuffisance de l'éducation de base ;
- mobiliser la population, ainsi que les autorités, les
services techniques, les différents projets de développement, les
ONG et associations à participer aux efforts d'élimination de
l'analphabétisme. en définitive toutes les actions
proposées peuvent se résumer par la figure suivante.
Figure
2 : Schéma du processus de
résolution
Stade de reforme
Elaboration d'un DSE et mise en place d'une nouvelle
stratégie éducative
Scolarisation massive des filles et diminution significative du
nombre d'abandon
Participation effective de toutes les couches sociales au
processus de développement
Equilibre socio éducative et atteintes de l'initiative EPT
(toutes les couches sociales sont instruites et alphabétisées
Stade de mise
en application
Source :Gountante
TCHIAME
III. limite de l'étude
Beaucoup d'auteurs ont souligné le rôle
capital que joue l'instruction dans le processus de développement
socio-économique. La sous-scolarisation est un frein au changement, et
un facteur défavorable à la mobilisation des populations pour les
tâches de développement communautaire. Pour tous les auteurs,
l'éducation de base et l'alphabétisation sont des outils
indispensables à l'introduction de l'innovation dans une
société.
Certes on ne saurait nier le rôle fondamental que joue
l'éducation des femmes dans le processus de développement de la
ville de Dapaong. Mais considérer la sous-scolarisation des femmes comme
le plus grand obstacle au changement social relève d'une analyse plus ou
moins hâtive et superficielle.
L'analphabétisme d'une grande partie des ouvriers
européens du 19ème siècle n'a pas
empêché la révolution industrielle. De même, la Chine
qui se trouve parmi les huit nations mondiales par le nombre de scientifiques
et de techniciens n'a pas réussi à éliminer la famine et
la misère sur toute l'étendue de son territoire.
L'éducation bien qu'elle joue un rôle
déterminant dans les changements sociaux ne peut pas à elle seule
provoquer la croissance économique. Puisque le social subit aussi
l'influence des facteurs culturels qui le modifie et le modèle.
La plupart des études recensées restent au
niveau de simples hypothèses. Puisque aucun courant sociologique ne peut
prétendre à lui seul appréhender tous les contours d'un
phénomène social.
En ce qui nous concerne, nous avons voulu en abordant
l'étude d'un cas précis apporter une lumière sur l'ampleur
de la sous-scolarisation en milieu urbain et mesurer son impact réel sur
le développement socio-économique d'une communauté
donnée.
De plus la méthode fonctionnaliste utilisée ne
permet pas de rendre compte de tous les éléments externes car
l'homme qui constitue le noyau de l'unité sociale semble être
changeant, insaisissable et difficile à cerner.
CONCLUSION
La question de la faible participation des femmes au
développement communautaire dans la région des savanes a
été soulevée par bon nombre d'acteurs de
développement oeuvrant dans la localité. Malgré toute
cette forte mobilisation, les femmes participent encore timidement aux
activités de développement.
Pour mieux élucider ce fait, notre recherche
s'est donnée comme objectif central d'identifier et d'expliquer la
corrélation entre la sous-scolarisation et la faible participation des
femmes au développement communautaire. Pour y parvenir nous avons
émis l'hypothèse selon laquelle la sous-scolarisation est un
obstacle à la participation des femmes de la ville de Dapaong au
développement communautaire.
Les recherches sur le terrain ont permis de
confirmer cette hypothèse. Certes, nous somme loin de prétendre
avoir élucidé tous les aspects du phénomène dans la
région septentrionale parce que le champ de notre recherche est
très limité dans le temps et dans l'espace. Mais nous pouvons
humblement affirmer que bien que ce soit une étude de cas, nous avons pu
quand même mesurer l'ampleur du phénomène dans toutes ses
dimensions.
Il ressort que la vie quotidienne des femmes est
rendue difficile par les barrières socio-éducatives qui
alimentent les tendances croissantes visant à restreindre leur droit
d'accès à l'éducation et à la gestion des affaires
de leur localité. Ainsi, la situation est telle qu'elles ont des
difficultés à s'investir dans la vie de leur
société. Pour Thomas Sankara,
« l'émancipation de la femme passe par son instruction et
l'obtention d'un pouvoir économique. Le travail au même titre que
l'homme, les mêmes droits et devoirs sont des armes (...), armes que la
femme n'hésitera pas à utiliser pour se libérer
elle-même et non par quelqu'un d'autre ».
D'une manière générale, la
scolarisation des femmes constitue la forme essentielle d'épanouissement
des ressources humaines et un stimulant par excellence pour la participation
communautaire synonyme de mise en commun des compétences pour la
réalisation des objectifs communs. Par conséquent, il existe une
forte corrélation entre l'éducation scolaire, la cohésion
sociale et la croissance économique. L'instruction est donc le point de
départ de tout processus de développement en recelant les
possibilités constructives en tant qu'agent d'amélioration de la
structure sociale. Si tel est le cas, la sous-scolarisation de la
majorité des femmes n'était-elle pas une raison suffisante pour
expliquer la faible participation des femmes au développement ?
A cette question le droit à
l'éducation inscrit dans la déclaration universelle des droits de
l'homme, rétorque en ces termes : « l'ignorance est
un obstacle à l'épanouissement de l'individu. Quand il reste
victime de cette ignorance, l'individu limite sa contribution au travail
productif de la société à laquelle il
appartient. » 11(*)
L'analyse de la situation montre que toutes les
tentatives d'intégration de la femme au développement se sont
soldées par des échecs. Cet état de chose réduit
à néant des efforts accomplis et ruinent les sacrifices consentis
par les initiateurs que les bénéficiaires.
Néanmoins, nous avons pu constater que le
nombre de femmes analphabètes tend à diminuer sensiblement chez
les jeunes. C'est pourquoi les abandons prématurés des
études au primaire risquent de remettre en cause l'évolution des
taux de scolarisation observés après la mise en application de la
gratuité de l'enseignement. Aussi faut-il procéder par la
réadaptation et l'alphabétisation des sous-scolarisées, Ce
qui permettra d'accroître la force productive de la communauté en
transformant les forces négatives de développement en force
positive de production.
Pour ainsi dire, cette réadaptation permettra
d'éviter que les déficiences intellectuelles et fonctionnelles se
transforment en obstacle pour le développement socio-économique
gage de l'équilibre social. Il faut donc savoir conjuguer toutes les
stratégies pour atteindre cet équilibre à tous les
niveaux. S'il en est ainsi, il va falloir se dégager des
considérations passéistes et repenser toute la doctrine et la
stratégie de l'éducation de manière à assurer
l'égalité de chance à tous.
Par ailleurs, même si la sous-scolarisation
constitue dans une certaine mesure un obstacle au développement
socio-économique, peut-on affirmer sans ambages que son
élimination entraînera ipso facto la promotion de la
femme ?
La réponse nous semble être
relativisée car l'analphabétisme ou mieux la sous-scolarisation
paraît non seulement comme une des causes du déséquilibre
social mais aussi une conséquence de celui-ci.
« L'éradication de l'analphabétisme
n'élimera pas automatiquement la pauvreté, les privations et les
souffrances. Mais elle pourrait supprimer un frein au développement et
au progrès dans d'autres domaines, en permettant de diverses
façons subtiles et indirectes le déclenchement
d'amélioration dans les attitudes et graduellement dans les conditions
de vie et de travail. (E. A. Fisher, 1982 : 17)
Cependant, le problème de
l'analphabétisme ne doit pas être considéré
isolement, et les programmes destinés à l'éliminer doivent
prendre en compte les autres domaines de privation et de
sous-développement.
Eu égard à tout ce qui vient
d'être évoqué, la participation des femmes ne sera
réalisée que lorsque les acteurs prendront en compte tous les
paramètres de la trilogie genre, éducation et
développement. Hormis cela les stratégies envisagées ne
seront qu'un fiasco.
Au vu de la situation peu enviable dans laquelle se
trouvent les femmes que faut-il faire pour améliorer la situation
actuelle. En répondant à cette interrogation, nous pouvons
constater que la persistance du phénomène provient du fait que
les structures mises en place surtout à l'intérieur du
système éducatif ayant trait à la scolarisation des filles
et à l'alphabétisation des femmes ne sont pas
opérationnelles sur le terrain. La carence d'une véritable
approche participative, intégrale et globale des projets
d'éducation en faveur de la fille nuit aux résultats
escomptés sur le terrain. Toute initiative autoritaire, partielle, mono
sectoriel bref non systémique dans le domaine de la promotion de la
femme est vouée à l'échec.
Une autre faiblesse des acteurs en
développement social est l'absence de partenariat et de coordination. Il
est souhaitable que des projets de développement en faveur des femmes
aient un caractère participatif, intégral, systémique et
global.
Par ailleurs, il faudrait que s'instaure un dialogue
et une coopération entre l'ensemble des partenaires en
développement agissant pour une même cause. Il est donc
souhaitable d'intensifier les campagnes d'information et de sensibilisation.
BIBLIOGRAPHIE
1 -Aleza S. (2000),
religion, éducation et processus de développement
négro africain : cas
De la population Kabyè- du Togo,
thèse de doctorat unique, université de Lomé.
2-Amouzou E. (2008), Les handicaps a la scolarisation de
la jeune fille en Afrique Noire, Paris, l'Harmattan.
3-Atchon F. K. S. (2007), Problématique du genre et
développement en Afrique noire, support didactique de sociologie
FLESH -UL.
Banque mondiale (2000), comment accroître la
contribution des femmes au développement, New York.
4-Baudelot C. ; Establet R. (1971),
l'école capitaliste en France , Paris, Maspero.
5-Beccari M (1986), éléments pour une
géographie du peuplement de la région des
Savanes, Dapaong, multigrade,
6-Beaud M. (2006), L'art de la thèse : comment
préparer, rédiger un mémoire de master, une
thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire à
l'ère du net. Paris, la Découverte.
7- Boserup E. (1983), les femmes face au
développement économique, Paris, PUF.
8-Boudieu P.et Passeron J.C. (1964) , les
héritiers, Paris, Edition de Minuit.
Colclough C. (2003), Rapport mondial de suivie sur l'EPT,
« Genre et éducation pour tous : le pari de
l'égalité », Paris, UNESCO.
9-De Haan L.(1993) , la région des Savanes au
Togo. L'état, les paysans, l'intégration régionale
(1885-1985), Paris, Kartala.
10-Déclaration sur le droit au développement
(nov1987), new York, Nation Unies.
11-Direction de la Prospective, de la Planification de
l'Education et de l'Evaluation (DPPE 2008) : tableau de borde de
l'éducation au Togo : les indicateurs de 2006 -2007.
12-Direction de la prospective, de la planification de
l'éducation et de l'évaluation (DPPE) (2008) : tableau de
borde de l'éducation au Togo : les indicateurs de 2007 -2008.
13-Delbe, L. (1974) , Eduction et
développement, l'école et le tiers monde, Paris, PUF
14-Dominique et M. Frémy (1998), le Quid 1999 ,
Malesherbes, Robert Laffont.
15-Droy I. (1980), femmes et développement
rurale, Paris, OCDE.
16-Durkhieme E. (1922), éducation et sociologie
, Paris, PUF
17 -Durkhieme E. (1988), les règles de la
méthode sociologique, Paris, PUF.
18-Ela J-M,(2001), Guide pédagogique de formation
à la recherche pour le développement en Afrique, Paris.
L'Harmattan.
19-Fisher E.A.(1982), l'analphabétisme dans son
contexte ,perspectives ,vol n 2 ,Paris, Dalloz.
20-FNUAP (1989), Rapport annuel.
21-FNUAP-TOGO .(2005), Guide de formation pour
l'éducation en matière d'environnement, de population et de
santé de la reproduction pour le développement humain.
22-Grawitz M. (1986), méthodes des sciences
sociales, Paris, Dalloz.
23-Guidere, M. (2004), méthodologie de la
recherche, Ellipses, Paris, Nouvelle édition.
24-Gentil, D. (1991), les pratiques coopératives en
Afrique noire, Paris, Harmattan.
25-Gimeno J. B. (1983), l'échec
scolaire dans l'enseignement primaire : moyens de le combattre,
Paris, UNESCO.
26-Guy L. G.ET Manceron, G, (1998), la conquête
mondiale des droits de l'homme, paris,
UNESCO.
27-Guy V. (1972), inadaptation scolaire et
délinquance juvénile, tome1 :
« des écoliers perdus », Paris,
Armand Collin.
28-Gado S. (2006), causes socio-économiques et
culturelles de l'échec de la scolarisation des filles en milieu
rural : cas du canton de Bassar. Mémoire de
maîtrise en sociologie, UL/FLESH.
29-Gnangba W. (2007), statut de la femme et participation
politique en Afrique, étude de cas du Togo. Mémoire de
maîtrise en sociologie, UL/FLESH.
30-Landih H. (2007), discrimination et
pauvreté des femmes dans le canton de vogan (préfecture des
lacs), facteurs explicatifs et conséquences. .
Mémoire de maîtrise en sociologie, UL/FLESH.
31-Le THanh Khoi (1971), L'enseignement en Afrique
tropicale, Paris, PUF.
32-Lang M-F (1998), L'école au Togo processus de
scolarisation et institution de l'école en Afrique, paris,
Karthala.
33-Marie E. (1983), femme et développement ou la
métamorphose d'un développement masculin, Paris,
(CEADI).
34-MC Donald M (15 may 2000), « a start up of
down », USA, us new world report.
35-Ministère de la promotion féminine et de la
protection de l'enfant (mai 1997) : document
de référence, « stratégie
d'auto promotion des communautés de base au Togo »
36-Montousse M et Renourd G. (1997) , 100 fiches
pour comprendre la sociologie, Rosny, Beal.
37-N'da P. (2006) , méthodologie de la
recherche : de la problématique à la
discussions des résultats cocody-Abidjan,
EDUCI.
38-Olivier, L et al. (2007) , l'élaboration
d'une problématique de recherche : sources, outils et
méthode, Paris, l'harmattan.
39-Pilon M., (2000), ménages et familles en Afrique
subsaharienne ; d'un village à la capitale, entre permanence et
changement .l'exemples de la société Moba Gourma au
Togo ; thèse de doctorat de démographie à
l'université de paris.
40-Peguedou, y.(2005) , causes de
l'inefficacité des campagnes de lutte contre le VIH/SIDA :cas des
élèves coiffeuse du quartier d'agbalépédogan .
Mémoire de Maîtrise en sociologie, UL/FLESH.
41-Politique de promotion de la femme M/PF/PE, Niamey,
Mars 1996, sources, outils et méthode, Paris, l'harmattan.
42-Quivy R et Compound V.(1988) , manuel de recherche
en sciences sociales, Paris , Dunaux.
43-Tai Afrique, (1993) , « femmes
analphabète et pauvreté extrême », Dakar,
UNESCO.
44-UNESCO (1995) ,« rapport sur
l'état de l'éducation en Afrique », paris, UNESCO
45-UNICEF (2006), Rapport annuel.
46-Vagluani W ; Grossat B. (1980) , les femmes
et le développement, Paris, OCDE.
47-Verdieu P. (1975) , les droits des personnes
handicapées, Paris, ESF.
Carte de la zone d'étude :
délimitation des quartiers de la ville de
Dapaong (TOGO)
N
S
E
W
251682816
Carte de la zone
d'étude :délimitation des quartiers de la ville
d
LEGENDE
BADORE
BATAMBOARE
BODJOPAL
BOGLIAG
BOUMONG
DALWAK
DAPANKPERGOU
DIDAGOU
DJAMONA
DJANGOU
KAMPATIB
KOMBONDJONTE
KOMBONLOAGA
KONI
KONKOARE
KOUTDJOAK
KOUTOMBONG
KPEGUI
NALOLG
NAPIENG
NASSABLE
NATBAGOU
SIBORTOTI
TANTIGOU
WORGOU
ZONGO
Source : Schéma directeur
de la ville de Dapaong (Février 2002)
Clichés 1 : femme analphabète
devant sont étalage dans un marché de la ville
Source : Cliché Gountante TCHIAME
Cliché 2 : femme instruite exerçant
une activité de bureau
Source Cliché : Gountante TCHIAME
Cliché 3 : acteur de développement
menant une séance de sensibilisation avec une association des femmes du
CDQ de Nassablé par la méthode du focus group. .
Source : Cliché Gountante TCHIAME
Cliché 4 : femme instruite à
l'épreuve du développement, infirmière administrant des
soins à un malade.
251668480
Source : Cliché Gountante
TCHIAME
cliché 5 : salle
d'alphabétisation (de l'ONG borne fonden )en abandon
Source :
Cliché Gountante TCHIAME
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des enquêtées
selon leur âge ......................................... .62
Tableau 2 : Nombre d'enfants par
femme........................................................63
Tableau 3: Répartition des enquêtés selon
leur profession et le niveau d'instruction......65
Tableau 4 : répartition des enquêtés
selon le Niveau d'instruction et niveau de vie...... .66
Tableau 5 : Avis des enquêtées sur
l'existence des filles non scolarisées......................68
Tableau 6 : avis des enquêtées sur les
causes de la sous scolarisation des filles..............68
Tableau 7 : Répartition des enquêtées
selon leur perception sur L'importance de l'instruction dans la vie d'une
femme............................................................70
Tableau 8 : Répartition des enquêtées
selon leurs opinions sur les conséquences du manque d'instruction dans
la vie d'une
femme..............................................................71
Tableau 9 : Répartition des
enquêtés selon leur avis sur la nécessité
de Savoir lire et
écrire ................................................................................................................................72
Tableau 10 : répartition des
enquêtées selon le niveau d'instruction des parents et la
scolarisation des
enfants..............................................................................73
Tableau 11 : Répartition des
enquêtées selon leurs opinions sur les obstacles qui
empêchent aux femmes de participer aux activités de
développement.........................74
Tableau 12 : Répartition des
enquêtées selon leurs avis sur l'implication ou non du niveau
d'instruction dans l'épanouissement de la
femme.................................................75
Tableau 13 : Niveau d'instruction et appartenance
à un mouvement associatif..............76
Tableau 14 : Répartition des enquêtés
selon leurs opinions sur les obstacles qui empêchent aux femmes
d'être très actives dans les
associations.............................................77
Tableau 15 : Avis des enquêtés sur les
facteurs qui empêchent aux femmes d'accéder aux
de prise de
décision....................................................................................77
Tableau 16 : Répartition des enquêtés
selon leurs opinions sur l'impact de la sou- scolarisation des femmes sur la
bonne marche des associations................................78
Tableau 17 : Répartition des
enquêtées selon leurs opinions sur la place qu'occupent les
femmes dans la vie économique de leur
localité..................................................80
Tableau 18 : Répartition des
enquêtées selon le fait qu'elles ont une Participé ou non
à une
activité de
développement.............................................................................81
Tableau 19 : Répartition des
enquêtées selon leurs sources d'informations.......
...........81
Tableau 20 : Répartition des
enquêtées selon leurs avis sur la place qu'occupent les femmes
instruites dans la réalisation des activités
communautaires..........................82
Tableau 21 : Répartition des
enquêtées selon leurs opinions sur les caractéristiques
d'une femme
leader............................................................................................83
Tableau 22 : Répartition des
enquêtées selon leur capacité à assurer des
responsabilités dans les organisations
mixtes........................................................................83
Tableau 23 : Niveau d'instruction et capacité des
femmes à assumer des responsabilités..84
Tableau 24 :Niveau d'instruction et participation
financière aux besoins du ménage.......85
Tableau 25 : Répartition des
enquêtées selon leur disponibilité à suivre des
cours
d'alphabétisation.......................................................................................86
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Répartition des enquêtés
selon leur statut matrimonial...............................63
Figure 2 : Répartition des enquêtées
selon le niveau d'instruction..............................64
Figure 3 : Répartition des enquêtés
selon leur religion...........................................64
Figure 4 : distribution des enquêtées selon
leur avis sur la scolarisation des filles .........67
Figure 5 : Répartition des enquêtés
selon leur perception sur les changements que peut apporter la scolarisation
dans la vie d'une femme................................................69
Figure 6 : Répartition des enquêtées
selon leur appartenance ou non à un mouvement
associatif................................................................................................75
Figure 7 : Avis des enquêtés sur leur
participation à la prise de décision......................79
Figure 8 : Répartition des enquêtées
selon leurs avis sur la participation des femmes aux
développements .......................................................................................80
LISTE DES SCHEMAS
Figure1 : Schéma explicatif de la reproduction du
déséquilibre socioéducatif .............97
Figure 2 : Schéma du processus de
résolution..................................................109
QUESTIONNAIRE INDIVIDUEL D'ENQUETE
Nous sommes des étudiants en sociologie à
l'université de Lomé. Nous préparons un mémoire de
maîtrise sur le thème sous-scolarisation, un handicap à la
participation des femmes au développement communautaire dans la ville de
Dapaong. Nous voulons vous poser quelques questions à ce sujet. Les
informations resteront strictement confidentielles. Si vous me permettez on
peut commencer.
NB : Il n'y a pas de mauvaises ni de bonnes
réponses, c'est seulement votre vécu du phénomène
qui nous intéresse.
Section1 : Caractéristiques sociaux
démographiques des d'enquêtés
N°d'ordre
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
|
|
saut
|
Q101
|
Quel est votre âge ?
|
.............
|
|
|
Q102
|
Quel est votre statut matrimonial ?
|
-célibataire.....................
Mariée...........................
Veuve...........................
Divorcée ......................
|
1
2
3
4
|
|
Q103
|
Combien d'enfant avez-vous ?
|
................................
|
|
|
Q104
|
Quel est votre niveau d'instruction ?
|
Aucun..........................
Primaire........................
Secondaire.....................
Supérieur......................
Autre à préciser...............
|
1
2
3
4
5
|
|
Q105
|
Quelle est votre religion ?
|
Traditionnelle..................
Chrétienne.....................
Musulmane....................
Autre à préciser..............
|
1
2
3
4
|
|
Q106
|
Quelle est votre profession ?
|
Commerçante................
Artisan..........................
Fonctionnaire.................
Ménagère......................
Autre à préciser............
|
1
2
3
4
5
|
|
Q107
|
Combien d'enfant âgé de 6ans et plus
avez-vous ?
|
..........................
|
|
|
Q108
|
Combien d'entre eux sont scolarisés ?
|
...........................
|
|
|
Q109
|
Combien ont abandonné avant d'avoir atteint la classe
de CE2 ?
|
...........................
|
|
|
Section 2 : Niveau d'instruction et
perception du phénomène
N°d'ordre
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
|
|
saut
|
Q201
|
Selon vous les filles et les garçons ont il les
mêmes chances d'aller à l'école ?
|
Oui.................................
Non................................
Ne sait pas......................
|
1
2
3
|
|
Q202
|
Pourquoi ?
|
|
|
|
Q203
|
Existe t-il dans votre localité des filles qui ne vont
pas à l'école ?
|
Oui...............................
Non..............................
Ne sait pas....................
|
1
2
3
|
Q205
|
Q204
|
Qu'est-ce qui est à la base de ce
phénomène ?
(Possibilité de justifier)
|
La pauvreté......................
L'ignorance des parents......
La religion .......................
Le poids de la tradition.......
Autre à préciser ..............
|
1
2
3
4
5
|
|
Q205
|
Penser vous que la scolarisation d'une fille peut-elle
entraîner plu tard un changement dans sa vie ?
|
Pas du tout .....................
Dans une certaine
mesure ..........................
Parfaitement ...................
Ne sait pas.......................
|
1
2
3
4
|
|
Q206
|
Quelle est selon vous l'importance de l'instruction dans la
vie d'une femme ?
|
Mariage libre ...................
Bonne gestion des ressources du
ménages..........................
Planifications des naissances...
Scolarisation des enfants........
autonomie socio-économique...
Autre à préciser ...............
|
1
2
3
4
5
6
|
|
Q207
|
Quel peuvent être les conséquences du manque
d'instruction dans la vie d'une personne ?
|
I `illettrisme.....................
Le mépris de ses droits......
La mauvaise gestion des ressources.......................
L'exclusion de certains avantages........................
La non participation au développement de la
communauté
Autre à préciser ...............
|
1
2
3
4
5
6
|
|
Q208
|
Trouver vous que le fait de savoir lire et écrire est
une bonne chose ?
|
Oui.....................................
Non....................................
Ne sais pas...........................
|
1
2
3
|
|
209
|
Eprouver vous souvent le besoin de lire écrire et
calculer
|
Oui.....................................
Non....................................
Ne sait pas...........................
|
1
2
3
|
|
Section 3 : Niveau d'instruction et
participation de la femme au développement
N°
d'ordre
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
|
|
saut
|
Q301
|
Quels sont les principaux obstacles qui empêchent aux
femmes de participer aux activités de développement ?
|
Le manque : d'instruction.........
De formation..........................
D'argent...............................
discriminations..........................
Autre à préciser.....................
|
1
2
3
4
5
|
|
Q302
|
Le niveau d'instruction peut il constituer un obstacle
à l'épanouissement de la femme
|
Oui......................................
Non....................................
Ne sait pas............................
|
1
2
3
|
|
Q303
|
Il y a t-il des situations qui se présentent à
vous et qui exigent que vous soyez instruite pour vous en sortir ?
|
Oui....................................
Non...................................
Ne sais pas........................
|
1
2
3
|
|
Q304
|
Lesquelles ?
|
|
|
|
Q305
|
Êtes-vous membre d'un mouvement associatif ?
|
Oui......................................
Non.....................................
Ne sais pas...........................
|
1
2
3
|
Q306
|
|
Qu'est-ce qui empêche les femmes d'être
très actives dans les associations ?
|
Le poids de la famille...............
L'analphabétisme...................
Le manque de motivation........
Autre à préciser......................
|
1
2
3
4
|
|
Q306
|
Selon vous qu'est-ce qui empêche les femmes
d'accéder aux instances de prise de décision ?
|
La peur de se prononcer..........
Le poids de la tradition............
Le manque de formation
académique...........................
Autre à préciser.....................
|
1
2
3
4
|
|
Q307
|
Pensez vous que le fait que certaines femmes ne sont pas
scolarisées puisse créer des difficultés à la bonne
marche des associations ?( possibilité de justifier)
|
Oui......................................
Non.....................................
Ne sait pas............................
|
1
2
3
|
|
Section 4 : impacts de la
participation des femmes au développement et approches
de solutions.
N°
d'ordre
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
|
|
saut
|
Q401
|
Les femmes de votre localité sont-elles
associées à la prise de décisions ?
|
Pas du tout.................
Des fois......................
Chaque fois.................
|
1
2
3
|
|
Q402
|
Quelle place occupent les femmes dans la vie économique
de votre localité ?
|
Moyenne.......................
Acceptable..................
Leader........................
Inférieure.....................
Autre à préciser.............
|
1
2
3
4
5
|
|
Q403
|
Les femmes ont-elles effectivement un rôle à
jouer dans le développement de votre milieu ? (possibilité
de justifier)
|
Oui............................
Non..........................
Ne sais pas................
|
1
2
3
|
|
Q404
|
Avez-vous une fois participé aux activités d'un
projet de développement ?
|
Oui...........................
Non...........................
|
1
2
|
Q407
|
Q405
|
Par quel canal avez-vous été
informée ?
|
Responsables de projets... Responsables de quartier
Responsables des associations de femmes.......................3
rumeur.......................4
Radio et presse............5
Autres à préciser......... 6
|
1
2
|
|
Q406
|
Quelle place les femmes instruites occupaient dans la
réalisation de ce projet
|
leader.........................
collaboratrice...............
simple participante.........
Autre à préciser.............
|
1
2
3
4
|
|
Q407
|
Selon vous quelles sont les caractéristiques d'une
femme leader ?
|
Instruite.......................
Epanouie.....................
Emancipée..................
Autre à préciser............
|
1
2
3
4
|
|
Q408
|
Êtes-vous en mesure d'assumer des responsabilités
dans les organisations mixtes ? (possibilité de justifier)
|
Oui.............................
Non........................
Ne sait pas.................
|
1
2
3
|
|
Q409
|
Participez-vous financièrement aux besoins du
ménage ?
(Possibilité de justifier)
|
Jamais.........................
Certaine fois.................
Toute les fois ................
|
1
2
3
|
|
Q410
|
Que pensez-vous que l'on puisse faire pour accroître la
participation des femmes au développement ?
|
|
|
|
GUIDE D'ENTRETIENT AVEC LES RESPONSABLES DES
CDQ
(COMITE DE DEVELOPPEMENT DU
QUARTIER)
1- Parlez-nous du fonctionnement de votre bureau.
2- Quel est le statut de la femme dans votre
société.
3- Pouvez-vous nous parler du degré de participation
des femmes à la réalisation des activités du CDQ.
4- Parler-nous du lien existant entre le niveau d'instruction
des femmes et leur participation aux activités du CDQ.
5- Qu'est ce qui peut expliquer le faible niveau d'instruction
des femmes de
Votre localité ?
6- Quels sont les obstacles que vous rencontrez dans la
réalisation de vos objectifs ?
7- Parlez-nous de la situation économique des femmes de
votre quartier
8-pouvez-vous nous faire une analyse comparative de la
participation des femmes non instruites par rapport aux femmes instruites.
9 - parlez-nous de l'engouement des femmes à participer
aux activités initiées dans le cadre du développement du
quartier.
10-donnez-nous votre avis sur la cohabitation entre homme et
femme dans la réalisation des activités de
développement.
11- Selon vous quelles stratégies peut-on envisager
pour accroître la participation communautaire des femmes
GUIDE D'ENTRETIENT AVEC LES RESPONSABLES
D'ASSOCIATIONS
FEMININES
1- Parlez-nous des problèmes majeurs que rencontrent
les femmes de votre localité ?
2- Quelles sont les difficultés majeures que vous
rencontrez dans la réalisation de vos activités ?
3- Quel est le rôle de la femme dans le
développement de votre localité ?
4- La majorité des femmes de votre localité sont
sous scolarisées.
Que faites-vous concrètement pour résoudre ce
problème
5-Les campagnes de sensibilisation arrivent-elles à
atteindre le public cible visé ? Pourquoi ?
6-Les femmes arrivent-elles facilement à mettre en
oeuvre les informations reçues au cours des séances de formation
? Pourquoi ?
7-parlez -nous des conséquences de la sous
scolarisation des femmes sur la vie associative ?
8-Quelles stratégies préconisez-vous pour faire
participer les femmes au développement
9-Les femmes de votre association sont-elles associées
à la planification, à la conception et à la
réalisation des activités de votre association ?
10- parlez nous des retombés de la sous scolarisation
des membres sur le fonctionnement
Votre association.
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE
1-Parlez-nous des problèmes majeurs que rencontre les
femmes de votre localité ?
2-Parlez-nous de la situation économique des femmes de
la localité.
3-Les femmes sont-elles de vraie partenaire économique
dans votre localité ? Pourquoi ?
4- Parler-nous des conditions à remplir avant
d'avoir un prêt dans votre institution
5-Quels sont les problèmes quotidiens que vous
rencontrez dans vos relations
Avec vos clientes ?
6-pouvez -vous nous parlez de la manière dont Les
femmes gèrent les prêts que vous leurs accordées ?
7-Que pensez-vous que l'on puisse faire pour que les femmes
deviennent de vraies actrices de développement et des partenaires
sûrs ?
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE............................................................................................??
DEDICACE
.........................................................................................
???
REMERCIEMENTS...................................................................................??
SIGLES ET
ABREVIATIONS.......................................................................?
Introduction..............................................................................................1
Première partie : CADRES THEORIQUE ET
CONCEPTUEL, METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE...................................................4
CHAP 1er : CADRE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL..........................................5
?-Cadre
théorique...........................................................................................5
I.1 -Justification du choix du
thème...................................................................5
I.1-1 Motivation et intérêt pour le sujet
..............................................................5
I.1.2 Intérêt scientifique
.................................................................................6
I.1.3 Intérêt politique
....................................................................................7
I.1.4 Intérêt
institutionnel ...............................................................................8
I.2.
Problématique.......................................................................................9
I.3.
Hypothèse...........................................................................................14
I.3.1. Hypothèse
principale .................................................................................................14
I.3.2. Hypothèses
spécifiques..........................................................................14
I.4. Les
objectifs..........................................................................................14
I.4.1. L'objectif
général...............................................................................14
I.4.2 .Objectifs
spécifiques............................................................................14
I.5. variables et
indicateurs .........................................................................15
I.5.1.variables........................................................................................ ..15
5.1.1. Les variables
indépendante..................................................................15
I.5.1.1. Potentiel
associatif.........................................................................15
I.5.1.2.Le niveau
d'instruction.......................................................................16
I.5.1.3.L'âge............................................................................................16
I.5.1.4.Scolarisation des
filles.......................................... .............................16
I.5.1.5. conséquence de la sous-scolarisation de la
femme............... ......................16
I.5.1.2. La variable
dépendante.....................................................................17
I.5.2. Le choix des
indicateurs......................................................................17
I .5.2.1 Les indicateurs du niveau
d'instruction...................................................17
I.5.2.2.Les indicateurs de la variable scolarisation des
filles....................................17
I.5.2.3.Les indicateurs de la variable potentiel
associatif........................................18
I.5.2.4.Les indicateurs de la variable conséquence de
la scolarisation de la femme..........18
II. cadre
conceptuel..................................................................................18
II.1. Revue de la
littérature...........................................................................18
II.1.1.L'analphabétisme, un facteur limitant pour les
femmes.................................19
II.1.2.L'éducation, un moyen d'intégration
sociale pour la femme.............................21
II.1.3 Genre et
éducation............................................................................26
II.1.4 le développement comme le résultat d'une
action collective...... ....................30
II.2.Définition des
concepts..........................................................................32
II.2.1.Scolarisation.....................................................................................32
II.2.Sous-scolarisation...................................................................................33
II.3.
Education..........................................................................................33
II.4.
Handicap............................................................................................33
II.5.
Développement..................................................................................34
II.6.Développement
communautaire................................................................34
II.7.
Genre..............................................................................................35
II.8.
Participation.......................................................................................35
II.9.
Analphabète.......................................................................................35
II.10.
Analphabétisme..................................................................................36
II.11. Développement
durable.............................. .........................................36
II.12. Développement humain
durable..............................................................36
II.3. model de référence
théorique.......................................................... ..........37
II.3.1.Les critères de définition du fait
social selon E. Durkheim..............................37
II.3.2.Conception de la théorie fonctionnaliste sur le
fonctionnement de la société......... 38
II.3.3.l'approche qualitative de l'Ecole de Chicago et la
théorie de l'étiquetage............40
II.3.4. La Théorie de la
modernisation.............................................................42
CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE...43
I. cadre
méthodologique................................................................................43
I.1.Les méthodes de collectes des
données.........................................................43
I.1.1.La
pré-enquête.....................................................................................43
I.1.2.La recherche
documentaire.....................................................................44
I.2. La recherche
quantitative........................................................................44
I.2.1. Univers d'enquête et population
cible.....................................................45
I.2.2. Base de sondage
..................................................................................45
I.2.3.
Echantillonnage...................................................................................46
I.2.4. L'élaboration du questionnaire
..............................................................46
I.2.5. Le pré
test........................................................................................47
I.2.7 Le
dépouillement................................................................................47
I.2.6. L'administration du questionnaire
...........................................................47
I.3. La recherche
qualitative........................ .................................................47
I.3.1 L'observation
participante.....................................................................48
I.3.2. L'entretien semi dirigé ou semi
directif......................................................48
I.4. Les techniques de traitement des
données.....................................................49
I.4.1. Traitement et analyse des données qualitatives
...........................................49
I.4.2. Traitement et analyse des données
quantitatives...........................................49
I.5. Difficultés
rencontrés............................................................................50
II. Présentation de la zone
d'étude...................
.................................................50
II.1.
Situation...........................................................................................50
II.2. Le milieu
naturel....................................... .........................................51
II.2.1. Le climat
.......................................................................................51
II.2.2.Les
vents.........................................................................................52
II.2.3.
Température..................................................................................52
II.2.4.
Pluviométrie....................................................................................53
II.2.5. Les variations
annuelles......................................................................53
II.2.6. Les cours
d'eaux...............................................................................53
II.3. Aperçu
historique................................................................................53
II.3.1. Mode de vie précolonial à
Dapaong........................................................54
II.3.2 L'ordre
social.................................................................................54
II.3.3 Historique de l'enseignement scolaire dans la
préfecture de Tône.....................55
II .4. Le milieu
humain.................................................................................55
II.4.1. Donnée
démographique........................................................................55
II.4.2. Accroissement de la population
...............................................................55
II.4.3. Répartition spatiale de la
population......................................................56
II.4.4. Répartition ethnique de la
population.......................................................56
II.5. Organisation sociopolitique et
économique...................................................57
II.5.1 Les rapports sociaux de
genre..................................................................57
II.5 .1.1 Sur le plan
social.............................................................................57
II.5.1.2. Sur le plan
politique..........................................................................58
II.5.1.3. Sur le plan éducatif
... ;....................................................................58
II.5.1.4. Sur le plan
économique.....................................................................58
II.5.2. La division sexuelle du
travail................................................................61
II.5.3. Le système de
parenté.......................................................................62
II.5.4. Les activités
économiques...................................................................62
II.5.5.Organisation
administrative...................................................................63
DEUXIEME PARTIE :PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES,
INTERPRETATION DES RESULTATS, PERSPECTIVES ET
RECOMMANDATION..............................................................................64
Chapitre 3 : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
QUANTITATIVES ET
QUALITATIVES......................................................................................62
?. Analyse des données
quantitatives..............................................................62
Chapitre 4 : INTERPRETATION DES RESULTATS, PERSPECTIVES
ET
RECOMMANDATION...............................................................................87?.
Interprétation des
résultats........................................................................87
I.1.Les facteurs explicatifs de la sous scolarisation des
filles ............................................87
I.2- Impacte de la sous scolarisation sur la participation des
femmes aux développements
communautaires........................................................................................89
I.3 . Rôle et place de la femme dans le
développement socio-économique..................94
I.4. La sous scolarisation, un frein à la dynamique du
potentiel associatif................ ...98
I.5. Sous scolarisation des femmes et développement
socio-économique............... .....99
II. Suggestions et
perspectives.......................................................................101
II.1. Stratégies envisagées pour l'atteinte de
l'équilibre sur le plan sociale.................102
II.2. Les transformations
sociopolitiques.........................................................103
II.3. Stratégie envisagée sur le plan
économique................................................104
II.4. Les stratégies envisagées sur le plan de
l'éducation .......................................105
II.4.1. Au niveau des
parents ........................................................................106
II.4.2. Au niveau des
institutions ...................................................................106
II.4.2. Au niveau de
l'Etat............................................................................107
III. Limite de
l'étude...........................................................................................110
CONCLUSION.......................................................................................111
Bibliographie.........................................................................................114
Annexes...............................................................................................118
Carte de la zone
d'étude............................................................................118
Liste des
tableaux....................................................................................122
Liste des
clichés.......................................................................................123
Liste des
Schémas....................................................................................123
Questionnaire..........................................................................................122
Guides
d'entretiens...................................................................................128
Table des
matières...................................................................................131
* 1 Selon la DPPE, se sont
des localités à faible taux de scolarisation regorgeant une
grande proportion d'enfants non-scolarisé. On les rencontre le plus
souvent dans les zones à fort taux d'analphabète.
* 2 Dans La
reproduction[], Pierre Bourdieu (
1930-
2002), avec
Jean-Claude
Passeron, s'efforce de démontrer que le système
d'enseignement exerce un « pouvoir de violence
symbolique », qui contribue à donner une
légitimité au rapport de force à l'origine des
hiérarchies sociales. Pour lui le système éducatif
transmet des savoirs qui sont proches de ceux qui existent dans la classe
dominante. Ainsi, les enfants de la classe dominante disposent d'un capital
culturel qui leur permet de s'adapter plus facilement aux exigences
scolaires et, par conséquent, de mieux réussir dans leurs
études.
* 3 (Discours de Koffi ANNAN
secrétaire général de l'ONU le 8 Mars 2003 au cour de
la célébration de la journée mondiale de la femme, tribune
de L'ONU )
* 4 Viviane
Wade, née le
13
septembre
1932 à
Besançon, est
la
première
dame du
Sénégal,
épouse du président
Abdoulaye Wade. Elle
est la présidente de l'association éducation et
développement.
* 5 C. Baudelot et R.
Establet théoriciens de la sociologie française, ils ont
nuancé les analyses antérieures sur la reproduction des
inégalités dans leur ouvrage (allez les
filles !,1992). Les filles travaillent quand les garçons
chahutent. La docilité et les compétences que les modes
d'éducation dominants développent chez les filles, pour les
confiner dans leur futur rôle de mère de famille, deviennent des
atouts pour réussir à l'école. Certes, malgré leurs
meilleures performances scolaires, les filles continuent d'être
minoritaires dans les filières scientifiques de haut niveau. Pour
expliquer ce constat, Marie Duru-Bellat interprète cet écart en
termes de conditionnement au manque d'ambition et à l'autocensure
(L'Ecole des filles. Quelle formation pour quels rôles
sociaux ?, 1990) .
* 6
www.wikipedia.com /: Herbert
Blumer sociologue de l'école de Chicago il développa la
théorie de l' Interactionnisme symbolique dans les années
30. Sa théorie part de l'idée que les individus ne subissent pas
les faits sociaux, mais qu'ils les produisent par leur interaction.
* 7 http://fr.wikipedia.org
(Walt Withman Rostow, de nationalité Américaine est
né en 1916, il arborait la double casquette de professeur
d'université (à Harvard) et de conseiller auprès de
responsables politiques. Parus dans les années 30 et 40, ses premiers
travaux relèvent de l'histoire économique. Avant la publication
de sa célèbre théorie, il était par ailleurs
déjà reconnu comme un spécialiste des processus de la
croissance économique et il fait paraître des analyses sur ce
sujet dès le début des années 50. Mais c'est la
théorie des étapes de la croissance qui lui vaut une
célébrité immédiate.
* 8 Intermédiaire
incontournable entre les planificateurs et la communauté, il apparait
comme un puisant communicateur, informateur et éducateur décisif
dans les stratégies de développement communautaire.
* 9
www.thomas sankara.com (tribune de L'OUA
, discours de Thomas Isidore Noël Sankara 21 décembre 1949 à
Yako - 15 octobre 1987 à Ouagadougou), militaire et homme politique
panafricaniste et tiers-mondiste burkinabè, il incarna et dirigea la
révolution burkinabè du 4 août 1983 jusqu'à son
assassinat lors du coup d'État de son successeur Blaise
Compaoré.)
* 10 Confère
théorie de la modernisation.
* 11
www.wikipedia.com/12
www.thomas sankara.com (tribune de L'OUA
, discours de Thomas Isidore Noël Sankara 21 décembre 1949 à
Yako - 15 octobre 1987 à Ouagadougou)
|