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La sous-scolarisation, un handicap à  la participation des femmes au développement communautaire dans la ville de Dapaong.

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par Gountante TCHIAME
Université de Lomé - Maîtrise en sociologie 2011
  

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251632640 UNIVERSITE DE LOME

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

LA SOUS - SCOLARISATION, UN HANDICAP A

LA PARTICIPATION DES FEMMES AU DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE DANS

LA VILLE DE DAPAONG (PREFECTURE DE TôNE)

MEMOIRE

POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE ES LETTRES

ET SCIENCES HUMAINES

Section : Sociologie

Option : Education et Santé Publique

Présenté par : Directeur de mémoire :

M. Gountante TCHIAME M. DANIOUE R. Tamassé

Maître de conférences de Sociologie Politique

Co directeur de mémoire

M. POULI Nimoh Eloi

Socio-Économiste, Assistant à la FLESH

Novembre 2011

SOMMAIRE

Dédicace................................................................................II

Remerciements.........................................................................III

Liste des sigles et abréviations........................................................V

introduction ...............................................................................1

PREMIERE PARTIE : Cadres théorique, conceptuel, méthodologique et présentation de la zone d'étude........................................................4

Chapitre Ier : cadres théorique et conceptuel .......................................5

Chapitre II : Cadres méthodologique et présentation de la zone d'étude....43

DEUXIEME PARTIE : présentation et analyse des données, interprétation des résultats, perspectives et recommandation ............... .....................64

Chapitre III : Présentation et analyse des données quantitatives et qualitatives ...........................................................................................65

Chapitre IV : Interprétation des résultats, suggestions et perspectives.........62

Limites de l'étude.....................................................................110

Conclusion............................................................................111

Bibliographie .........................................................................114

Annexes...............................................................................118

Table des matières.....................................................................131

DEDICACE

A mon père Bammonte TCHIAME et à ma mère Lamoute KAMI .

REMERCIEMENTS

Au terme de cette recherche nous tenons tout d'abord à remercier tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à sa réalisation. Nous les prions de bien vouloir trouver ici l'expression de notre profonde gratitude. Ils sont si nombreux et nous ne saurons les citer tous. Néanmoins, nous nous permettons de citer certains d'entre eux.

Nous voudrions d'abord remercier notre co-directeur de mémoire en la personne de monsieur POULI Nimoh Eloi qui a joué un grand rôle dans la réalisation de ce travail en nous dirigeant avec attention et rigueur. Ainsi que monsieur DANIOUE Tamassé Roger Maître de conférences de sociologie politique qui a bien voulu diriger ce mémoire.

Ensuite, l'expression de notre reconnaissance s'adresse aux membres de jury qui malgré leurs multiples occupations ont accepté de consacrer une partie de leur temps pour évaluer ce travail et nous faire des critiques et suggestions utiles allant dans le sens de l'amélioration de notre document.

Notre reconnaissance va également à :

-tous les enseignants du département de sociologie qui ont contribué à notre formation académique et sociale ;

-toute la famille TCHIAME en particulier à nos frères et soeurs qui n'ont ménagé aucun effort pour nous venir en aide à tout moment de notre vie ;

-a notre grande soeur TCHIAME Feikandine directrice d'école pour sont soutient ;

-messieurs SABAS et LARE-DJAMONGUE, pour leurs soutiens divers ;

- madame LARE Namégore conseillère pédagogique à l'inspection des enseignements pré scolaire et primaire de TONE pour son soutien inestimable ;

-tous les responsables des CDQ de la ville de Dapaong pour leur disponibilité et leur collaboration. Ainsi qu'à la responsable SYSCOFOP de la COOPEC -FUCEC Dapaong en la personne d'Evelyne Damigou pour son soutien ;

-nous remercions également nos neveux et nièces pour leur soutien ;

- les enquêtés pour leur franche collaboration ;

- notre tante Sanfaguidjoa lingue zénabou et sa soeur lalle pour leur soutien tant moral que financier ;

-tous nos amis qui ont toujours cru en nous et nous ont toujours soutenu et encouragé ;

- monsieur Narcisse DABOUNGOU qui nous a aidé dans la saisie de notre document ;

à tous nous exprimons notre reconnaissance et profonde gratitude.

SIGLES ET ABREVIATIONS

AGR : Activités Génératrices de Revenus

BM : Banque Mondiale

BU : Bibliothèque Universitaire

CDQ : Comité de Développement du Quartier

DC : Développement Communautaire

DHD : Développement Humain Durable

DPPE : Direction de la Prospection et de la Planification de l'Education

DST : Division Sexuelle du travail

EDH : Education Humaine Durable

EDST : Enquête Démographique et de Santé au Togo

EPT : Education Pour Tous

FLESH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population (United Nations Population Activities Fonds)

ICA : International Coopération Administration

INSE : Institut National des Sciences de l'Education

IPS : Indice de Parité par Sexe

IST : Infection Sexuellement Transmissible

NEPAD : Nouveau Partenariat Economique pour le Développement de l'Afrique.

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

PIB : Produit Intérieur Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PSD : Pays Sous Développé

PVD : Pays en Voie de Développement

SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise

TBS : Taux Brute de Scolarisation

UNESCO : United Nations Educational, Science and Cultural Organisation

(Organisation des Nations Unies pour l'Education la Science et la Culture)

UNICEF: United Nations International Children's Found

(Fonds des Nations Unies pour l'Enfance)

INTRODUCTION

Le développement est l'affaire de toutes les couches sociales sans distinctions de sexe, ce qui signifie qu'il faut dépasser les considérations passéistes qui excluent les femmes et repenser toute la philosophie et la stratégie de l'éducation de manière à assurer l'égalité des chances à tous afin de mobiliser les ressources nécessaires dont la société a besoin pour son évolution. Négliger l'instruction scolaire des femmes, c'est compromettre leur capacité de réaliser un travail productif pouvant tout d'abord leur permettre de subvenir à leurs propres besoins et ensuite de contribuer à la construction de leur communauté.

L'éducation est alors une arme particulière, efficace pour combattre le sous développement. Par contre, la sous scolarisation semble être une préoccupation permanente parce que, source de dysfonctionnement au niveau microsociale et un obstacle majeur à la mise en place de la politique nationale d'auto promotion des communautés de base. Les communautés rencontrent ainsi d'énormes difficultés dans la mobilisation des compétences locales pour la mise en application des programmes déconcentrés à cause de la morosité de d'une partie des acteurs sociaux. Ces acteurs victimes de l'analphabétisme sont constamment discriminés et marginalisés dans l'accès et la distribution des ressources. Les conséquences de cette marginalisation sont telles qu'elles agissent comme un handicap à la promotion socioéconomique du groupe social. Or il est reconnu que la vie et l'épanouissement des membres d'une société exigent la pleine participation de tous les agents sociaux. C'est dire qu'aucune entreprise de développement ne saurait aboutir tant que les femmes seront analphabètes comme ce fut le cas par le passé. Tel est en réalité le constat amer qui se dégage quand on analyse les opérations de développement qui ont été conduite dans les pays sous-développés en général et au Togo en particulier.

La contribution des femmes dans le développement est donc unanimement reconnue tant au plan national qu'international, imposant de ce fait qu'elle soit systématiquement prise en compte dans les stratégies et les projets de développement. Mais pour que les femmes puissent jouer convenablement ce rôle crucial, il faut qu'un certain nombre d'handicaps qui entravent leur volonté et leur action soient identifiés et surmontés. Et qu'elles soient par exemple exemptées de l'arbitraire des valeurs traditionnelles et de certaine politique éducative qui les contraint d'abandonner très tôt les études pour gonfler la masse des analphabètes.

La sous-scolarisation constitue une bombe à retardement pour une grande partie des pays subsahariens. Cependant dans les pays où elle sévit le plus, elle constitue une menace réelle pour la stabilité sociale avec beaucoup de dénuement et d'occasion perdue.

En l'an 2000 le Togo a opté pour la réalisation des objectifs 2 et 3 des OMD qui ont pour souci majeur d'assurer d'ici 2015 une éducation primaire pour tous et promouvoir l'égalité des sexes en renforçant le pouvoir des femmes. L'objectif global de ce programme national est d'accroître l'action d'information et d'encadrement des masses afin de leur assurer un complément d'information ce qui les rend plus apte à participer consciemment et efficacement aux efforts de développement du pays.

Le problème de la sous scolarisation des femmes en ce début du 21eme siècle rend sensible l'élite intellectuel togolais. C'est pourquoi l'orientation de la politique éducative actuelle du pays tend à promouvoir l'éducation comme un facteur important du développement. Ainsi, le gouvernement togolais a lancé depuis les années 1970 une série de programme d'alphabétisation en faveur des femmes afin de permettre à celles-ci de participer plus activement à la gestion des affaires locales grâce à un complément de formation. La politique de la gratuité de l'enseignement primaire a permis de scolariser un nombre non moins important de jeune fille. Cette volonté manifeste des autorités de notre pays, ne doit pas les illusionner car le nombre d'analphabètes ne cesse d'accroître et des voix ne cessent de s'élever pour dénoncer la faible participation des femmes au processus du développement.

Par ailleurs un lot d'enfants non ou sous-scolarisée rejoignent chaque année la masse des analphabètes adultes. Le nombre d'analphabète continue d'augmenter à cause de plusieurs facteurs sociaux qui sont entre autre : la croissance démographique galopante, l'ignorance, et l'incapacité des systèmes scolaires classiques à scolariser tous les enfants en âge d'être scolarisé et le manque de structure d'accueil.

Dans cette logique, L'éducation de la jeune fille est au coeur de la problématique du développement socio-économique. Elle crée les conditions de relèvement de la productivité, de renforcement des capacités nationales, de conception et d'exécution de politique, d'innovation qu'elle soit économique, financière ou technologique ; son expansion est en grande partie déterminée par la croissance économique mais également par la volonté politique.

D'autant plus que dans la perspective de la stratégie de lutte contre les handicaps à la participation des femmes au développement communautaire l'asymétrie de l'offre éducative entre les filles et les garçons doit être pris en compte. Car la distribution des ressources publiques en matière d'éducation n'est pas équitable dans le système éducatif togolais. Elles profitent plus aux garçons qu'aux filles (tableau de bord de l'éducation au Togo 2007). C'est donc à juste titre qu'E. Boserup et C. Litencrate soutiennent que :

« Nombre de contraintes qui limitent la contribution des femmes au développement doivent être surmontées par une intensification des efforts nationaux et internationaux auxquels les gouvernements participeraient notamment. Tel devrait être particulièrement le cas dans les attitudes traditionnelles. » (Cité par Gentil ,1991 :197)

La faible participation de cette frange important de la société exige une reconversion des mentalités de la part de tous les acteurs de développement afin de changer la tendance actuelle. C'est dans cette logique que notre recherche se donne pour souci primordiale d'étudier l'impact de la sous scolarisation sur la participation des femmes au processus de développement communautaire.

Notre recherche s'articule autour de deux parties essentielles :

La première partie traite des cadres théorique et conceptuel, méthodologique et présentation de la zone d'étude tandis que la dernière partie est consacrée à la présentation des données quantitatives et qualitatives de nos recherches, à l'interprétation des résultats, aux suggestions et perspectives et enfin des limites de l'étude.

PEMIERE PARTIE

CADRES THEORIQUE, CONCEPTUEL, ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

CHAPITRE 1er : CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL

?. Cadre théorique

I.1.Justification du choix du thème

I.1.1. Motivation et intérêt pour le sujet

Dans un pays confronté aux défis de tout genre, la marginalisation et la faible implication des femmes dans la recherche de solutions rendent encore plus difficile l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. C'est pourquoi il urge de montrer à la vue de tous que sans la prise en compte de la participation des femmes, le décollage socio économique de nos Etats serait hypothéqué.

Conscient de ce fait, nous avons pensé qu'il était de notre devoir d'éclaircir davantage ce fait pour une meilleure compréhension de la situation présente.

Originaire de l'une des régions les plus pauvres du Togo à savoir la région des savanes, nous sommes sensible à tous les problèmes qui touchent au développement en général et au développement à la base en particulier. Dans le souci de mettre en valeur notre intérêt pour la problématique de l'éducation du genre et du développement communautaire, nous avons choisi d'étudier l'impact de la sous-scolarisation sur la participation communautaire des femmes pour plusieurs raisons :

Tout d'abord nous avons constaté à la suite de nos investigations empiriques que les femmes de notre zone d'étude rencontrent dans leur vie quotidienne des problèmes liés à leur manque d'instruction. Comme la plupart des programmes de réduction de la pauvreté exigent une participation effective de la femme et son adhésion inconditionnelle, le niveau d'instruction très bas des femmes ne leur permet pas de s'approprier des projets initiés à leur faveur et ceux-ci se retrouvent enfin de compte dans la main des hommes qui ignorent pour la plupart du temps les vrais besoins des femmes.

De plus, malgré le travail abattu par les ONG et les associations de la place, il existe encore des poches sous-scolarisées1(*) de jeunes filles dans la localité. Et pour cause, les parents pour la plupart analphabètes, n'ont jusqu'alors pas compris l'importance de la scolarisation du genre féminin dans le processus de l'émancipation socio-économique de leur localité.

Enfin, la problématique du développement communautaire a toujours été considérée pour nous comme un outil pour réduire l'écart de développement qui sépare les pays pauvres des pays industrialisés. Cet écart étant considéré comme un indicateur de sous développement, il a été unanimement reconnu que la participation populaire reste donc la seule alternative qui incite les populations à réduire cet écart.

Dans cette perspective, nous concevons le développement comme une modernisation technique et un changement comportemental qui nécessitent des réajustements permanents pour éviter le blocage. Dans ce cas, il ne peut être atteint que si et seulement si tout les acteurs sociaux disposent d'un niveau minimal d'instruction et de formation. Dès lors pour agir sur le traditionnel, pour l'altérer ou lui juxtaposer des innovations, il faut le comprendre et le prendre en considération avant toute prise de décision. Ainsi, il s'avère nécessaire pour nous sociologues de diagnostiquer et d'analyser l'ensemble des problèmes ; afin de décider de quel type d'action concevoir pour résoudre ceux-ci de façon plus efficace. C'est là qu'intervient la prise de conscience sur la sous-scolarisation dont vit la moitié de la population sans laquelle le développement serait compromis.

I.1.2 Intérêt scientifique

Partant de l'idée selon laquelle le développement passe par la recherche scientifique et qu'aucun développement économique et social véritable ne peut être amorcé sans un investissement minimum dans la recherche, cette étude se veut être un guide, une piste de réflexion sur les questions relatives au genre et à l'éducation dans la région des savanes. Elle vise à apporter une lumière à la compréhension de la problématique du développement communautaire. Son originalité vient du fait qu'il traite le problème sous un angle nouveau avec une méthode fonctionnaliste qui part de l'analyse des éléments dysfonctionnels pour démontrer leur influence sur le fonctionnement du système social.

Certains de nos prédécesseurs en science ont abordé d'une manière ou d'une autre le problème posé. Le but de cette étude n'est pas de faire une simple compilation des travaux passés, mais de faire une synthèse des faits, d'en dégager des éléments fonctionnels ou dysfonctionnels pour une meilleure compréhension de la situation actuelle ; d'apporter notre pierre au progrès du monde scientifique puis de poser des bases pour les générations à venir. Puisque « L'augmentation et la diffusion du savoir transforme le monde. Aujourd'hui vivre en marge des connaissances dont l'extension est l'un des traits marquant des sociétés contemporaines c'est être privé d'un capital qui n'est pas seulement scientifique mais social » (J-M. ELA ,2001 :12).

Ainsi ce document loin d'avoir des prétentions holistes se veut être une référence pour les jeunes chercheurs désirant travailler dans ce domaine.

I. 1.3. Intérêt politique

A travers une analyse approfondie des questions de genre et de développement, ce travail se veut être une référence dans la rédaction des politiques de développement. Il se charge de fournir plus d'informations aux hommes politiques et au planificateur sur les préoccupations et les vrais problèmes du non-adhésion des femmes aux stratégies qu'ils élaborent à leur endroit. Pour amorcer le développement tant souhaité les décideurs doivent tenir compte des vrais besoins des communautés concernées. Or beaucoup de gouvernements locaux disposent de peu d'informations sur les vrais problèmes des femmes habitant les zones urbaines. Car, ont-ils tendance à croire qu'en ville les mentalités ont évolué et que tout marche comme sur des roulettes. C'est pour combler ce vide d'information que cette recherche trouve sa raison d'être.

A ce propos J-E. Guyer, déclare :

« Il y a quelques années de cela l'élaboration de la politique concernant les activités et les préoccupations des femmes africaines consistaient nécessairement en une planification aveugle, les éléments d'information sur la condition féminine étaient épars et seuls quelques pays disposaient d'organisations nationaux ou locaux dont les compétences et les influences politiques avaient suffisamment de poids pour structurer les intérêts des femmes ». (J-E. Guyer, 1990 :307)

Cependant la prise en compte du potentiel féminin est un facteur indispensable au développement. Le but du chercheur est de découvrir le caché et de le mettre au vu de tous pour une meilleure prise en compte du phénomène afin de proposer des stratégies adéquates pour résoudre le problème posé. Les autorités locales ont donc un grand intérêt à faire référence à ce travail pour comprendre les motivations socioculturelles qui expliquent le comportement des acteurs de la localité étudiée. Ceci dans le but de réduire l'écart de développement entre la région des savanes et les autres régions.

I.1.4 Intérêt institutionnel

Bien que les ONG ne cessent d'être actives dans la localité, la majorité des femmes sont encore en dehors de la machine de développement. Ainsi ce travail se donne la tâche de chercher les causes de la faible participation des femmes sous-scolarisées de Dapaong aux projets de développement élaborés à leur endroit et de proposer des solutions adéquates émanant des femmes elles-mêmes. Il permettra donc aux institutions et à tous les acteurs de développement d'avoir une base de données afin de pouvoir élaborer de nouvelles stratégies de développement qui répondent aux préoccupations des bénéficiaires.

Par une réflexion assez poussée cette étude analyse le problème depuis ses origines jusqu' à la situation actuelle. Ainsi en analysant les causes des relations inégalitaires entre homme et femme en pays Moba-Gourma ; il permet aux acteurs de développement de tenir compte de tous ses critères dans la planification, la conception et l'exécution des programmes de développement.

En général, les femmes sont en position de dépendance dans tous les domaines de la vie (économique, social et politique). Elles sont dépourvues de droits, peu instruites et mal formées toutes ces conditions sont élucidées dans ce document pour permettre aux acteurs de développement de mesurer leur ampleur afin de prendre des mesures urgentes s'ils veulent atteindre les objectifs qu'ils se sont assignés.

Comme outil d'analyse cette étude permet donc d'améliorer le diagnostic des éléments de blocage des actions entreprises, et par conséquent, de contribuer à réduire les inégalités liées au genre et à impliquer davantages les femmes aux processus de développement à la base.

I.2. Problématique

L'éducation est l'un des facteurs clefs du développement. C'est un puissant vecteur de changement aussi bien au niveau de la société qu'au niveau des individus. En tant que droit des citoyens, l'éducation est un moyen incontournable pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement, d'où son importance pour tous les pays.

Le capital humain qui constitue le moteur de la modernisation met en évidence l'importance de l'éducation pour tous en vue de développer les qualifications requises. Aussi, hommes et femmes ont-ils tous à gagner d'une scolarisation non discriminatoire qui permet de maximiser leur participation au développement local.

Aujourd'hui dans la plupart des pays du monde, des progrès ont été réalisés pour permettre aux filles et aux garçons d'avoir un accès équitable à la scolarisation.

Cependant, force est de constater que malgré les nombreuses conventions et conférences initiées pour intégrer les femmes au processus de développement dans certaines régions du monde, (Afrique subsaharienne et Asie) ; bon nombre d'entre elles sont en dehors du circuit de développement.

Or, la lutte contre le sous-développement nécessite l'implication de tous les acteurs sociaux. Pour cela hommes et femmes doivent participer de manière équitable à l'effort de développement et à la distribution équitable des bénéfices. L'exclusion de tout groupe parce que, n'ayant pas les compétences requises ; représenterait une perte énorme du potentiel humain.

Mais dans le vécu quotidien, les femmes continuent d'être vouées à la pauvreté, à l'exclusion, au chômage, à la marginalisation et à l'analphabétisme. C'est dans ce contexte qu'en 1979, la première femme déléguée auprès de la banque mondiale, la jamaïcaine GLORIA SCOTT, parlait de l'invisibilité des femmes dans la coopération et plaidait sur la base d'une étude pour la reconnaissance du rôle des femmes dans le processus de développement.

Quelques années plus tard la communauté internationale et les ONG ont compris le message et continuent de financer et de mettre en oeuvre des stratégies et des initiatives nécessaires pour concrétiser la vision de la déclaration du millénaire ; Malgré tous les efforts consentis, la situation demeure préoccupante dans la plupart des sociétés tant du secteur éducatif que des autres domaines de la vie sociale.

Ainsi, il n'existe à ce jour aucune société où les femmes bénéficient des mêmes chances que les hommes. Elles sont pour la plupart sous-scolarisées, avec des horaires de travail plus long et moins payé et leur chance et leur choix dans la vie sont plus limités que ceux qui s'offrent aux hommes. La marginalisation des femmes dans la mise en place du développement constitue un frein pour l'évolution des pays sous-développés. Cependant Il a été reconnu que quand les générations présentes sont privées d'éducation ou sont sous- scolarisées, cela inhibe les chances des générations futures d'être éduquées. Ce qui favorise l'émergence de l'analphabétisme et en même temps constitue un blocage pour la mise en pratique de l'EPT (Eduction Pour Tous).

Défavorisées par une société qui se soucie peu de leur droit, les femmes continuent d'être ; drastiquement privées de leur droit élémentaire à l'éducation. Elles n'ont pas accès pour la plupart du temps aux emplois les mieux rétribués et de ce fait gagnent moins que les hommes. Selon une étude effectuée en 2002 par une revue américaine le taux de participation des femmes aux postes de direction est évalué à 33% dans les pays développés, de 15% en Afrique et de 13% en Asie et dans le pacifique (M-M. Donald, 2000:12). En Afrique et en Asie le pourcentage si bas soit-il représente le double de celui des vingt années précédentes. Le taux de participation aux postes élevés de prise de décision dans le domaine économique reste médiocre même en Occident. Et cela s'explique par le fait que les femmes n'ayant pas accès à l'éducation, n'ont pas accès à des crédits bancaires (soit 5% des prêts bancaires dans le monde) et disposent de peu de compétences académiques dans le domaine de la haute finance ; donc investissent peu dans les grands projets économiques et gèrent souvent mal les prêts qu'elles arrivent à obtenir des microfinances.

N'ayant dans la majorité des cas, aucune formation en matière de gestion des PMI/PME, elles ignorent les règles élémentaires de comptabilité, Choisissent mal leur secteur d'investissement et se retrouvent pour la plupart du temps en faillite.

Cette marginalisation que subissent la plupart des femmes est de plus perpétuée par l'analphabétisme et les inégalités scolaires. Selon le rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous (EPT) 2003/2004, 57% des 104 millions d'enfants non scolarisés sont des filles et les 2/3 des 860 millions d'adultes analphabètes sont des femmes. Ce phénomène est plus récurrent dans les pays au sud du Sahara à l'instar du Togo où cultures et traditions ne font qu'un avec pauvreté et analphabétisme.

Dans les pays au sud du Sahara à l'instar du Togo la plupart des femmes vivent en dessous du seuil de pauvreté et sont en majorité peu scolarisées. Selon une étude effectuée en 2001 par l'UNICEF, 63% des femmes Togolaises sont analphabètes ; or elles représentent près de 80% de la population active (rapport annuel du PNUD, 2005). La sous-scolarisation et l'inégalité d'accès dans l'éducation du genre féminin est une atteinte majeure aux droits des femmes et des filles et un obstacle important au développement social et économique.

Au Togo, plusieurs études ont démontré que l'éducation et la formation des filles et des femmes ont des effets bénéfiques sur la fécondité et la croissance économique ; car les femmes instruites recourent plus souvent à la contraception et se marient généralement plus tard. Selon l'EDST II de 1998, les femmes ayant un niveau secondaire ou plus ont une prévalence contraceptive plus élevée que les femmes qui ont une instruction primaire. Soit 34% toutes méthodes confondues et 15% pour les méthodes modernes contre respectivement 9% et 4%.

Sur le plan économique il est reconnu que l'instruction et la formation des femmes est un investissement très rentable. Au plan socio- économique l'intérêt que la femme et la société en général tirent est immense. Une étude effectuée par population référence bureau (PRB) cité par « équilibre et population » N°77 de Mai 2002 a montré qu'une augmentation de 1% du nombre de jeunes filles suivant l'école secondaire produit une augmentation de 3% de la croissance économique.

Investir dans l'éducation des filles aujourd'hui est l'un des meilleurs moyens de garantir que les générations futures seront éduquées ; véritable base d'une éducation humaine durable (EHD).

Malgré les innombrables avantages que procure la scolarisation de la jeune fille, la région des Savanes zone de notre étude continue d'être la détentrice des faibles taux de scolarisation et de rétention des jeunes filles soit : un taux brut de scolarisation de 66% au primaire, 22% au collège et 4% au lycée contre respectivement 92% au primaire, 48% au collège et 15% au lycée pour les garçons (DPPE, 2008 : 3). Et par conséquent la région la plus pauvre du Togo avec plus de 68,7% de pauvres et 47,7% de personnes vivants dans l'extrême pauvreté (Banque Mondiale, 1996, Togo : sortir de la crise, sortir de la pauvreté, 29). Ainsi les localités où on observe de faible taux de scolarisation tendent à être les plus pauvres. (J-B Gimeno, 1983 : 27)

Selon les études effectué en 2007 par la Direction de la prospective, de la planification de l'éducation et de l'évaluation (DPPE), la ville de Dapaong à l'image de la région des Savanes, regorge une grande proportion, de filles sous-scolarisées qui constituent une perte du capital humain pour la localité. Ces filles pour la plupart du temps sont victimes des pesanteurs socio culturelles et de la pauvreté qui les empêchent d'aller à l'école ou d'abandonner prématurément les études pour rentrer dans la vie active sans aucune qualification ni formation. Ainsi éprouvent-elles d'énormes difficultés à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires ? Cette situation aggrave leur condition d'existence et celle de leur ménage.

Dans le vécu quotidien la majorité des femmes de la ville de Dapaong restent sans qualification, sans emploi rémunéré convenablement et n'à pas suffisamment accès aux crédits bancaires, aux soins de santé et à l'éducation en matière de santé de reproduction soit un ISF de 6,5. (PNUD, Togo, 2000: bilan commun des pays base de données). Et continue de subir de la part du reste de la société des discriminations dues à leur situation d'analphabètes et à leur manque d'autonomie financière.

Dans le souci de briser la chaîne de la pauvreté, ces femmes majoritairement sous- scolarisées se tournent vers l'apprentissage des petits métiers et l'installation du petit commerce. A ce niveau aussi la tâche n'est pas facile pour elle, car l'installation des petits commerces exige un minimum de connaissance académique pour la mise en place d'une gestion rationnelle. Cependant le fait que la majorité des femmes de la localité ne dispose pas de notion sur les règles élémentaires de calcul et de comptabilité, elles n'arrivent pas pour la plupart du temps à rendre plus productive la préparation de la boisson locale qui constitue la principale AGR (activité génératrice de revenus) des femmes de la localité.

En général, la situation des femmes dans la ville de Dapaong demeure préoccupante. Par conséquence les femmes ont du mal à se regrouper en association, et sont presque absentes aux instances de prise de décision. Elles participent moins activement aux projets initiés à leurs intentions et acceptent symboliquement leur situation sociale. L'analyse est telle que parmi les 24 quartiers que compte la ville moins de 1/4 des postes de responsabilité dans les CDQ (comité de développement du quartier) sont attribués aux femmes. Sur le plan administratif on remarque que la majorité de l'autorité politique et administrative sont des hommes. En plus de cela, la quasi totalité des organisations de développement de la place ont des hommes comme coordinateur (responsable). Le faible statut dont jouit la femme dans la société Moba-Gourma en est aussi pour quelque chose puisqu'elle est transmise de génération en génération par le biais de la socialisation. Comme l'exige la culture locale c'est la femme qui assure la plus grande partie de l'éducation sociale de l'enfant, à ce titre, elle transmet à son enfant l'éducation qu'elle même a reçue à savoir celle qui véhicule des clichés sexistes et qui est moins tolérable à la scolarisation.

Cette situation qui n'est pas de nature à favoriser la participation communautaire des femmes perpétue le cycle de l'analphabétisme et retarde le développement socio économique de la région des savanes. Dans ce contexte le problème n'est pas simplement d'étudier ce qui empêche aux filles d'aller à l'école, mais plutôt d'analyser ou d'élucider l'impact de la sous-scolarisation sur la participation des femmes au développement à la base.

Ainsi, une question fondamentale reste posée : la sous-scolarisation ne serait-t-elle pas un frein à la participation de la femme au développement communautaire dans la ville de Dapaong ?

Pour mieux expliciter cette question primordiale, les questions subsidiaires suivantes seront analysées :

-Quelles sont les causes de la sous-scolarisation des femmes dans la ville de Dapaong ?

-Y a t-il un lien entre la sous-scolarisation et la participation communautaire des femmes ?

- Quelles sont les stratégies à mettre en oeuvre pour accroître la contribution des femmes au développement à la base ?

I.3. Hypothèse

« l'hypothèse est un énoncé affirmatif, écrit au présent de l'indicatif déclarant formellement les relations prévus entre deux variables ou plus. C'est une supposition ou une prédiction fondée sur la logique de problématique et des objectifs de la recherche posée. » (P. N'DA, 2006 : 51). Etant dans la même logique nous avons identifié une hypothèse principale et des hypothèses spécifiques.

I.3.1. Hypothèse principale

La sous-scolarisation est un obstacle à la participation des femmes de la ville de Dapaong au développement communautaire.

I.3.2. Hypothèses secondaires

- Le niveau d'instruction bas des femmes explique en grande partie leur faible participation communautaire.

- L'analphabétisme empêche la majorité des femmes d'occuper de grands postes de responsabilités dans la localité.

- La sous-scolarisation et la sous scolarité empêchent les femmes de s'épanouir.

I.4. Les objectifs

Cette étude se propose non seulement, une étude explicative du phénomène de la faible participation des femmes sous scolarisées au développement autocentré mais aussi une contribution à la résolution de ce phénomène. C'est pourquoi nous nous sommes fixés deux types d'objectifs : un objectif général et des objectifs spécifiques.

I.4.1. L'objectif général

L'objectif général poursuivi par cette étude est d'identifier et expliquer la corrélation entre la sous-scolarisation et la faible participation des femmes au développement.

I .4.2 .Objectifs spécifiques

Nous avons ambitionné de :

- Montrer le lien existant entre niveau d'instruction et participation communautaire.

- Evaluer le statut social des femmes à travers leur rôle dans le développement de leur milieu.

- identifier les causes de la sous-scolarisation des femmes de Dapaong

- Déterminer les avantages de la scolarisation des femmes pour une meilleure prise en compte du phénomène.

- Enfin proposer des approches de solutions sur les changements à apporter pour promouvoir la scolarisation des femmes afin de faciliter leur insertion socio- économique.

I. 5. Variables et indicateurs

I.5.1. variables

Les variables sont des caractéristiques concernant un phénomène donné qu'on peut reconnaître facilement. Dans le cas de cette étude nous avons identifié d'une part les variables indépendantes (variable explicatives) et d'autre part les variables dépendantes (variables expliquées).

I.5.1.1. variables indépendantes

Ce sont des caractéristiques qui permettent d'expliquer le phénomène étudié. Dans le cas de notre recherche nous avons répertorié les variables indépendantes suivantes : le potentiel associatif, le niveau d'instruction, la scolarisation des filles, la profession, les conséquences de la sous-scolarisation de la femme, et l'âge.

I.5.1.1. potentiel associatif

L'importance de cette variable provient du fait qu'il existe un lien intrinsèque entre le niveau d'instruction de la femme et son engouement à s'adhérer au groupement et mouvement associatif de développement. Il est à remarquer que les femmes sous- scolarisées hésitent toujours de faire partir des mouvements associatifs ou d'occuper des postes de responsabilité. Car elles ignorent le plus souvent les avantages. Ainsi moins les femmes sont instruites moins elles ont tendance à se regrouper en coopérative.

I.5.1.2. niveau d'instruction

Cette variable est capitale dans notre étude parce qu'un degré déterminé d'instruction constitue incontestablement un facteur différenciant significativement le comportement et les attitudes observables chez la femme. Aussi, il paraît que l'instruction est un stimulant par excellence des femmes dans les activités de développement, alors que l'analphabétisme au contraire constitue un handicap. En outre les femmes ayant un niveau d'instruction relativement élevé participent plus que celles qui sont sous-scolarisées ou analphabètes. Aussi, il est plus facile aux agents de développement de travailler avec des femmes instruites que celles qui ne le sont pas. Ainsi, l'éducation apparaît ici comme un catalyseur. Plus une femme est instruite plus elle contribue au développement.

I.5.1.3.âge

Cette variable est importante pour nous en ce sens qu'elle nous permettra de déterminer les différentes couches d'âges concernées par l'enquête et de mesurer l'impact de la sous-scolarisation sur l'implication des femmes aux activités de développement. On verra donc la tranche d'âge qui est plus concernée par le phénomène de la sous- scolarisation.

I.5.1.4.Scolarisation des filles

Cette variable nous permet de voir si les filles sont réellement scolarisées au même titre que les garçons. De ce fait, moins les filles sont scolarisées plus l'analphabétisme sévit.

I.5.1.5.Conséquences de la sous-scolarisation de la femme

Cette variable est importante pour nous car elle nous permettra de voir les conséquences de la sous-scolarisation des filles. Et en même temps de déterminer le degré par lequel la communauté est touchée par les conséquences de la sous-scolarisation des filles. Ces conséquences perturbent la participation de la femme, réduisent son rendement et ralentissent son investissement dans son cadre de vie. Plus la femme est sous-scolarisée, moins elle est entreprenante et plus elle est scolarisée, plus elle est efficace et prévoyante. Quand, il existe une frange importante d'une localité qui est sous-scolarisée la mise en pratique des stratégies de développement devient difficile.

I.5.1.2. variable dépendante

Elle indique le phénomène que le chercheur tente d'expliquer. La variable expliquée comme son nom l'indique dépend des autres variables. Dans le cas de cette étude nous avons choisi deux variables dépendantes à savoir : la sous-scolarisation des femmes et la participation des femmes au développement.

La première variable est capitale dans notre étude parce qu'elle explique l'influence du niveau d'instruction sur le degré de participation des femmes au développement. Un stade déterminé d'instruction constitue incontestablement un facteur différenciant significativement le comportement et les attitudes observables chez la femme.

La seconde variable explique la façon dont les femmes participent au développement et permet d'établir le lien avec le niveau d'instruction.

I.5.2. Le choix des indicateurs

Ce sont des données observables par lesquelles on appréhende les différents aspects analysés. A travers les variables retenues nous avons choisi comme indicateur le niveau de revenu, la capacité de lire, d'écrire et de faire des calculs, le nombre d'année d'étude, l'appartenance à un mouvement associatif, l'existence de mouvement associatif, le taux de scolarisation des femmes, le statut social, l'activité exercée. Les discriminations de genre.

I .5.2.1 Les indicateurs du niveau d'instruction

o La capacité de lire, d'écrire et de faire des calculs

Cet indicateur permet d'évaluer l'importance de l'éducation dans la vie quotidienne des femmes.

o Nombre d'année d'étude

Il nous permet de déterminer le niveau d`étude atteint par un individu.

I.5.2.2.Les indicateurs de la variable scolarisation des filles

o Le taux de scolarisation des femmes

Il permet la quantification du niveau d'instruction des femmes.

I.5.2.3.Les indicateurs de la variable potentiel associatif

o L'appartenance à un mouvement associatif

Il nous permet d'évaluer le degré d'implication des femmes dans les activités de développement et les stratégies d'autopromotions qu'elles utilisent pour sortir de la pauvreté. Il nous permet également d'évaluer le nombre d'association féminine qui oeuvre dans le milieu.

o Existence des associations féminines

Elle permet de déterminer le degré de motivation de femmes à s'impliquer dans la vie publique.

I.5.2.4.Les indicateurs de la variable conséquence de la sous-scolarisation de la femme

o Statut sociale

Cet indicateur permet de déterminer le statut social de la femme et par là de mesurer son degré d'implication dans les affaires publiques de sa localité.

o Le niveau de vie

Cet indicateur permet de déterminer l'influence de la sous-scolarisation sur le niveau de vie des femmes. Plus une femme est sous-scolarisée plus elle est exposée à la pauvreté.

o L'activité exercée

C'est un indicateur qui nous permet de voir le secteur d'activité qui attire plus les femmes. Parce que quand une femme est sous-scolarisée elle est plus attirée par le secteur informel.

o Discrimination de genre

Il permet de voir le degré d'implication des femmes aux instances de prise de décision.

II. cadre conceptuel

II.1. Revue de littérature.

Il y a quelques années de cela la question de la participation des femmes au développement était peu prise en compte dans les débats internationaux. Mais la décennie des nations unies pour la femme a inauguré en 1975 des conférences, des colloques et des séminaires afin de débattre sur la question de l'intégration des femmes au développement. De ces nombreuses rencontres plusieurs documents furent rédigés et bon nombre de conventions furent ratifiées à l'endroit des femmes. Ainsi, ces nombreux ouvrages nous ont servi de base pour élaborer une revue thématique et critique centrée autour des principaux thèmes suivants : l'analphabétisme, un facteur limitant pour les femmes, genre et éducation, un défi à relever, la nécessité de la reconnaissance du rôle des femmes dans le développement.

II.1.1. L'analphabétisme, un facteur limitant pour les femmes

L'incapacité du système éducatif togolais à absorber tous les enfants en âge d'être scolarisés et le manque de programme d'alphabétisation poste fonctionnel constitue une sérieuse entorse pour les femmes.

La revue mensuelle TAÏ Afrique (1993) dans son article titré « éducation et développement », s'intéresse à la relation entre l'instruction et le développement. Il existe en Afrique des preuves empiriques qui attestent, qu'il y a une relation entre pauvreté et analphabétisme parce que toutes les études de cas sur l'Afrique subsaharienne établissent le fait que la carte de la pauvreté extrême couvre la carte de l'analphabétisme. L'analphabétisme est une culture de pauvreté. Par ailleurs, il démontre par une étude de série d'exemples de projets que l'instruction est source de développement. C'est ainsi qu'il bat en brèche la thèse selon laquelle certains théoriciens soutiennent que les analphabètes peuvent apprendre et assimiler des connaissances sur l'hygiène ou le commerce par des explications orales. Pour cet article il n'en demeure pas moins que les connaissances à enregistrer sont trop nombreuses pour que leur esprit puisse les retenir, autrement dit un important capital de savoir se perd du fait des oublis. En conséquence il convient de recueillir les informations dans des manuels auxquels il sera facile de se référer en cas de nécessité. D'une façon générale, l'instruction trouve sa raison d'être dans l'amélioration du niveau de vie. Les études de cas menées dans les pays au sud du Sahara montrent que le taux de mortalité infantile baisse au fûr et à mesure que le taux d'alphabétisation monte, puis, l'accès à l'information et au système de communication prend de l'ampleur.

Il est donc indéniable que l'analphabétisme constitue un sérieux handicap à l'implication des femmes dans la vie publique car il empêche la majorité d'entre elles de faire connaissance du contenu des textes, traités et conventions nationaux et internationaux qui leur reconnaissent des droits. Il est donc dans ce cas difficile aux femmes de savoir que leur participation à la gestion des affaires publiques est un droit qui leur est reconnu.

W. Gnangba (2007) à travers une analyse de la participation politique des femmes au Togo n'a pas manqué de faire ressortir que le faible niveau d'informations et de connaissances politiques explique en grande partie le retard politique de la femme africaine et constitue la cause de son invisibilité dans les grandes instances de prise de décisions qui sont le plus souvent des postes politiques. Cette invisibilité les empêche d'exprimer leurs idées et de se faire valoir dans la société. En plus, cette situation affecte non seulement les femmes qui sont les premières victimes mais rejaillissent également sur la famille et la société toute entière. Du point de vue social et politique, il paralyse la femme, annihile ses capacités, perturbe ses activités économiques, réduit son rendement, accroît la pauvreté et la morbidité. Bref empêche celle-ci de faire valoir ses compétences.

L'UNICEF dans son rapport annuel de 2006, s'attache à un autre aspect du problème, celui de l'interaction entre l'éducation et les autres domaines sociaux. Selon ce rapport les objectifs du millénaire pour le développement ne peuvent être conquis indépendamment les uns des autres. Aucune nation ne peut prétendre réaliser la vision du millénaire sans avoir au préalable mis un accent particulier sur la lutte contre l'analphabétisme et les questions de genre. Une série d'enquêtes à indicateurs multiples a permis de remarquer au Niger et en Thaïlande que les efforts accomplis pour atteindre le quatrième objectif (réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans) ne sera pas atteint si l'on n'améliore pas également la santé maternelle et celle-ci à son tour ne sera pas concrétisée si l'on ne lutte pas contre l'analphabétisme des femmes. Puisque « Les objectifs du millénaire pour le développement s'enchevêtrent comme les racines d'un arbre et ensemble, ils forment le socle d'un monde affranchi de la pauvreté, de la faim, de l'analphabétisme, des inégalités et de la violence». (UNICEF, 2006 :7).

La Banque Mondiale dans son rapport annuel de 2003 met un accent particulier sur la relation entre l'analphabétisme et la difficulté de la mise en oeuvre des reformes économiques dans les Pays Sous-développés. L'analphabétisme constitue un handicap à la mise en place des stratégies de productions efficientes. La consolidation du système économique national d'un pays est en partie liée au niveau de connaissance des acteurs économiques. Pour résoudre ce problème elle propose de mettre un accent particulier sur la formation et l'éducation des acteurs impliqués dans la production et la commercialisation des biens et services. Un pays ne peut prospérer sans une main d'oeuvre qualifiée. Les pays qui ne mettront pas en valeur ces recommandations seront en marge du progrès des peuples. (Banque Mondiale, rapport annuel, 2003 : 21-37).

S.Aleza (2005 :50) par une étude critique sur la problématique du développement négro Africain a su démontrer le lien intrinsèque entre l'éducation et le processus de développement en Afrique. Pour lui,

« Le manque d'informations reste la source de tous les maux dont souffre la société qui s'emprisonne en s'enfermant sur elle-même. Une action ou réaction ne peut être efficiente sans se nourrir d'un processus d'information de qualité sans cesse en transformation. En dehors de ce dispositif culturel nouveau et radical, il serait difficile de conduire un processus de développement répondant à la satisfaction des besoins du système social en présence. » (S.Aleza, 2005 :50)

L'origine structurelle de la pauvreté réside non dans l'absence des richesses ou d'opportunité financière mais dans l'état d'esprit humain fonctionnant dans une contre performance ou encore en sous activité. Cependant « L'augmentation du niveau moyen des connaissances d'une population participe à l'amélioration de la vie économique et sociale. Ceux qui sont exclus de ce phénomène d'amélioration subissent une exclusion sociale plus large. » M. Mantousse et G. Renouard ,1997 :195) les problèmes d'illettrisme des parents sont toujours des sources de difficulté pour la scolarité des enfants.

FNUAP Togo dans un guide rédigé à l'intention des acteurs du système éducatif conclut que « la pauvreté et l'analphabétisme des mères jouent négativement sur la scolarisation des enfants et surtout celle des filles ». (FNUAP Togo, 2005 :135) L'ignorance des femmes inhibe leur capacité à investir dans la scolarisation de leurs enfants. Elles ne perçoivent pas la nécessité d'encourager leurs filles à poursuivre de longues études. Selon ce guide pour promouvoir l'intégration socio-économique de notre pays, il urge de promouvoir l'éducation des filles.

II.1.2 .L'éducation, un moyen d'intégration sociale pour la femme.

L'éducation est l'un des facteurs clés du développement. C'est un puissant vecteur de changement social. En tant que droit fondamental, il permet de substituer la raison à l'obscurantisme afin de participer pleinement à l'évolution culturelle, économique et politique de la société. Aujourd'hui, éduquer une fille, c'est la préparer à assumer ses responsabilités de citoyenne à part entière, active et productive. C'est aussi favoriser son épanouissement et le développement de ses aptitudes intellectuelles pour une participation effective à la construction de l'édifice commune. C'est pour ces effets bénéfiques au point de vue économique et social que la Banque Mondiale qualifie l'éducation de la jeune fille «d'investissement par excellence le plus déterminant que l'on puisse faire dans le monde en développement». (Banque Mondiale ,2000 : 53)

S'inscrivant dans la même logique, le FNUAP (1989) pour sa part n'a pas manqué de souligner dans son rapport annuel l'intérêt que tous les pays en développement ont à investir davantage dans l'éducation de la femme. Selon ce rapport l'éducation et la formation sont un investissement très rentable pour la société et pour toute l'humanité en général. Partout dans le monde, 

«Les femmes ont une double charge dans leur foyer et en dehors de celui ci. Elles sont au coeur du développement, elles contrôlent la majeure partie non monétaire : commerce, activités d'entreprise dans le secteur informel, activité salariée. Compte tenu de leur rôle crucial dans le développement, tout investissement dans les femmes pour une amélioration des possibilités qui leurs sont offertes produit des effets multiples ».

L'augmentation du niveau d'instruction permet aux filles d'accroître leur possibilité d'exercer un emploi rémunérateur et par là d'avoir une autonomie financière permettant d'avoir le pouvoir de décision ; elles discernent mieux les avantages d'éduquer leur enfants ce qui permet de perpétuer le bien être général.

La revue mensuelle « réveillez-vous » (février 2005) titré l'éducation dans les familles monoparentales fait une étude comparative des enfants éduqués par des mères analphabètes et ceux éduqués par des mères instruite et conclue que les premiers sont plus exposés aux problèmes sociaux de notre temps (délinquance, vol, viol, prostitution...) que les second. Ainsi elle souligne les conséquences de l'analphabétisme dans les pays sous-développés et conclut que la femme joue un rôle fondamental dans l'éducation des enfants et dans la vie de tous les jours. Selon eux elle est celle qui donne la vie et qui la sauve. Elle exerce une forte influence sur la vie économique, sociale et politique. Sur elle, la société germe, s'épanouit pour sa prospérité. Pourtant, aujourd'hui elle ne peut jouer habilement ce rôle quant elle n'a pas un niveau d'instruction acceptable.

Pour C. Colcough (2003 :4), développer et améliorer l'éducation des femmes et des filles a un impact positif sur l'offre globale de la main d'oeuvre et aide considérablement les femmes travaillant dans le secteur primaire à accroître la productivité puis de ce fait influence la croissance économique. Pour lui en investissant davantage dans l'éducation de l'autre moitié, on accroît d'une façon significative le bien être individuel et collectif. Ce qui est le but suprême de tout projet de développement.

L'héritage culturel joue un grand rôle dans l'évolution de toutes les sociétés. Il a été démontré que lorsque les parents et en particulier les mères sont instruites leurs enfants aussi bien les garçons que les filles ont de meilleures chances d'être en bonne santé et mieux nourris. Une maman instruite est désormais capable de percer les secrets de la nutrition et par là d'offrir un régime équilibré à ses enfants au moment du sevrage. Aussi, ceux-ci ont plus de chance d'aller à l'école et de réussir. C'est ce que Pierre Bourdieu2(*) a essayé de démontrer quelques années plus tôt par la théorie de l'habitus et de la reproduction sociale. Quelques années plus tard, G. Villars dans son ouvrage : inadaptation scolaire et délinquances juvéniles, récapitule l'influence du niveau d'instruction des parents sur le devenir scolaire de leurs enfants en ces termes,

 «Un niveau culturel élevé chez les parents joue à la manière d'un stimulant psychique par l'intermédiaire de la fréquence des échanges verbaux, de la qualité du langage, du volume et de la (propriété du vocabulaire). Il permet une surveillance aisée des études des enfants éventuellement une aide adapté à la nature des difficultés rencontrées (...) à l'inverse le niveau culturel joue à la manière d'un frein ; réduit les échanges, limite le développement du langage (...). Les parents dépassés sont incapables de comprendre la vraie nature des problèmes scolaires et d'apporter éventuellement à leurs enfants une aide effective en ce domaine. ». (G. Villars, 1972 :226)

Mlle G. Sertchi (2006) pour sa part défend la thèse selon laquelle le niveau d'instruction des parents et surtout celui des femmes est un facteur très déterminant sur la scolarisation des enfants. Plus les parents sont instruits plus les enfants ont la chance de bien évoluer dans leurs études. Pour elle l'éducation de la femme à des effets multiplicateurs tant du point de vue social qu'individuel. Sur le plan individuel elle permet à la fille d'avoir une assurance de soi, de se départir des préjugés, de gérer sa propre vie, d'améliorer sa qualité de vie, de prendre conscience de ses droits et d'être en mesure de les défendre. Au plan social l'instruction permet à la femme de contribuer à la charge du ménage et de mieux gérer les ressources dont dispose la famille voire de les faire fructifier en investissant dans des secteurs très rentables. Ce qui du coup augmente la capacité de production du pays et en même tant accroît le PIB. Cela prouve que les retombées de l'instruction des filles sur le plan social, individuel et familial ont des incidences positives sur le développement global (santé, éducation, agriculture, emploi moderne).

De son côté Y. Peguedou (2005), essai de démontrer la corrélation qui existe entre le niveau d'instruction et la vulnérabilité au VIH/SIDA. Pour lui les femmes ayant une scolarité relativement élevée sont moins vulnérables que celles qui ne sont pas scolarisées. Puisque celles-ci connaissent mieux les moyens de transmission et sont désormais mieux outillées pour mener à bien le combat contre les IST /VIH. Les problèmes de santé publique constituent un obstacle majeur pour le développement des PVD qui voient une partie de leurs mains d'oeuvre être de plus en plus décimée par cette pandémie. L'action de l'instruction à l'intérieur comme à l'extérieur diminue la vulnérabilité des femmes. « L'éducation est un vaccin social » (UNESCO, 1995 :16) car elle met en exergue l'importance de l'instruction dans la socialisation et dans la vie de tous les jours. Selon une étude effectuée en 2002 en Zambie par ONU-SIDA, la prévalence d'une couche de femmes en âge de procréer par rapport au VIH peut chuter ou croître par rapport à l'accroissement où à la diminution du niveau d'instruction. Ainsi, exhorte t- elle tous les pays africains à redoubler d'effort pour garantir une éducation de qualité pour tous.

Les pays Africains ayant par la suite compris l'importance que revêt un quelconque investissement dans l'éducation des filles se sont réunis du 28 juin au 3 juillet 1982 à Hararé au Zimbabwe en assemblée solennelle. Au cours de cette assemblée, ils ont décidé à l'unanimité qu' « une importance particulière doit être accordée à l'éducation de la femme en Afrique étant donné que non seulement, elle constitue une large portion de production agricole mais aussi un facteur de production important dans le développement.». L'éducation des filles apparaît dès lors comme l'une des meilleures forme d'investissements que l'on puisse faire dans les pays en voie de développement du fait qu'elle permet d'augmenter les revenus et qu'elle aide les femmes à se libérer de certaines contraintes, Tout en leur permettant de mettre en pratique les stratégies sur l'éducation en matière de santé de la reproduction qui contribuent à freiner l'explosion démographique. Au fûr et à mesure que le niveau d'instruction augmente l'âge de mariage est repoussé, la croissance démographique ralentit et les pays peuvent investir davantage dans l'éducation, dans la santé, dans la création d'emploi et dans d'autres domaines dont les améliorations aident à relever les niveaux de vie ; puis au fur et à mesure qu'augmente le revenu des femmes, l'épargne et l'investissement des ressources devenus plus abondantes peuvent servir à renforcer la productivité. Si tous les pays comprennent le message et accordent un peu plus d'importance à l'éducation de la fille, leur population se stabilisera et ils économiseraient leurs ressources. Ce qui donnera au monde un souffle nouveau pour relever les défis du millénaire.

« Toutes les études sans exception montrent qu'aucun instrument de développement n'est plus efficace que l'éducation des filles et l'émancipation des femmes. (...) la pleine participation des femmes donne des résultats immédiats : les familles sont en meilleur santé ; elles mangent mieux leur revenu et leur épargne augmentent, or ce qui est vrai pour la famille l'est aussi pour les collectivités et finalement pour des pays entiers ». 3(*)

(Koffi ANNAN, secrétaire général de l'ONU)

Ainsi, il est donc vrai que si on accorde un supplément d'attention à l'éducation des femmes et des fillettes ; il produit des résultats aussi étonnants qu'on ne puisse le penser. De plus Comme les femmes jouent un rôle actif dans les communautés et dans tous les autres secteurs de la vie ; il est de ce fait normal que si l'on améliore leur niveau de connaissance on améliore en même temps la qualité de leur prestation.

Plaidant pour l'émancipation de la femme africaine Viviane Wade4(*) met en exergue le rôle capital que joue la femme instruite dans l'évolution économique et sociale des pays en développement. Ainsi lors du premier forum sur le genre du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l'Afrique) tenu du 28 au 30 avril 2003 à Libreville elle affirme que l'«Afrique ne pourra se développer sans les femmes ». Sur ce, les pays africains ont beaucoup à gagner si toutes les femmes y sont instruites. Malgré le système patriarcal en vigueur dans presque toutes les sociétés africaines les femmes instruites constituent des modèles de référence pour la socialisation des générations avenirs. Dans le domaine scolaire la présence de femmes dans le corps enseignant à des effets positifs sur les résultats des élèves des deux sexes, ces enseignantes deviennent aussi un model de réussite de femmes pour les filles, ce qui peut les inciter à plus d'ardeur.

« Les pays où l'on trouve des ISP (Indice de Parité par Sexe) favorable aux filles, plus de trois quarts des enseignants sont des femmes .la corrélation est révélatrice. Les pays où il y'a le moins d'enseignantes dans le primaire sont ceux qui représentent les plus fortes disparités entre les sexes »

(C.Colclough ,2003 :7)

Ceci montre très bien le rôle majeur que joue l'élite féminine dans le processus de développement de leur communauté. Bien que le processus de développement vivement souhaité par tous les Etats depuis les indépendances paraisse être lent, il ne saurait en aucun cas se produire sans autonomiser directement les femmes. Toutes les stratégies visant à inciter celles-ci à identifier leurs besoins (santé, environnement, éducation etc....), à prendre des décisions et à améliorer leurs moyens d'existence sont décisives pour parvenir à une plus grande égalité dans la société. L'éducation est à l'évidence un élément vital dans le processus de transformation sociale. L'instruction et en particulier celle des filles est le facteur décisif pour le développement de l'individu comme celle de la société. Ainsi, il existe un lien étroit entre le développement de l'éducation de base et le développement humain, d'une part et d'autre part entre, l'éducation des filles et le bien être économique. L'urgence des stratégies pour une instruction des jeunes filles est donc un impératif et une exigence incontournable pour les pays africains.

Pour sa part Gary Becker ; cité par A. Sohou (2006) à travers sa théorie du capital humain analyse l'apport de la formation sur la croissance. Selon lui, la formation contribue à constituer du capital humain tout comme, le progrès scientifique contribue à constituer du capital technique. Cette même idée fut émise quelques années plutôt par Adam Smith qui dans le chapitre 10 de « la richesse des nations », écrit que celui qui a reçu une formation fournira un travail « qui pourra lui rembourser le coup de sa formation avec au moins des profits ordinaires d'un capital de même valeur ». Par là Adam Smith a contribué à démontrer que la formation entraîne une plus grande efficacité et partant un meilleur salaire. C'est aujourd'hui une évidence car le niveau scolaire est fonction du niveau de formation et le chômage frappe moins le travailleur qualifié que les autres. Cependant, pour permettre à tout le monde d'être socialement performant, il faut de ce fait réduire les discriminations de genre qui constituent les causes profondes des problèmes ressentis.

II.1.3 Genre et éducation

Le capital humain qui constitue le moteur de la modernisation met en évidence l'importance de l'éducation pour tous afin de développer les qualifications requises. Aussi filles et garçons ont tous à gagner d'un enseignement non discriminatoire qui permet d'instaurer des relations plus égalitaires entre hommes et femmes. Force est de constater que dans les pays au sud du Sahara non seulement les moyens d'assurer une éducation pour tous les enfants sont insuffisants, mais aussi les filles font toujours l'objet d'une discrimination. Selon le Ministère des Enseignements Primaire Secondaire et de l'Alphabétisation le maintien de poche sous-scolarisée généralement celui des filles, la non généralisation de l'équité genre et la faible féminisation du corps enseignant constituent l'une des faiblesses du système éducatif Togolais. Alors que le monde est à quelques années de la date à laquelle les OMD (objectifs du millénaire pour le développement) doivent être atteints. Le moment est donc bien choisi pour que le Togo accorde une attention particulière à la stratégie à mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs de l'éducation pour tous.

L'UNICEF souligne dans son rapport de 2006 que la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement s'apparente à un parcours jonché d'obstacles : pauvreté irréductible, discrimination sexiste persistante, manque d'installations sanitaires de base et d'eau potable, maladies omniprésentes et analphabétisme transmise de mère en fille par le canal de l'éducation traditionnelle. L'éducation de base traditionnelle est un blocage à la participation des femmes à la vie publique. Dans les sociétés Africaines, la fille est très tôt placée dans un espace d'évolution réduit qui est l'espace domestique et dans une situation qui la réduit à des responsabilités liées au mariage et à la maternité. Les mariages précoces entravent massivement le progrès scolaire des filles. Dans certains pays d'Afrique de l'ouest les mariages à l'âge de sept ans ou huit ans ne sont pas exceptionnels. (Dominique et M. Frémy : 1998). Changer l'âge légal de mariage à peu de chance de modifier les pratiques locales si l'on ne change pas les situations qui les sous-tendent. C'est pourquoi promouvoir l'importance de l'éducation des filles par des campagnes de sensibilisations et des modèles de rôle. Améliorer les conditions de scolarisation des filles et travailler directement avec les sous scolarisées afin de les aider à mieux se faire entendre est une mesure importante à prendre pour permettre à celles-ci de suivre une éducation à son terme.

J-B GIMENO dans l'analyse des causes de l'échec scolaire dans l'enseignement primaire trouve qu'en Afrique les pratiques traditionnelles qui entourent l'adolescence et les rites de passages sont souvent préjudiciables à l'éducation, surtout dans le cas des filles. pour lui ,

« Les caractéristiques culturelles et la situation économique de la famille influent fortement sur le processus éducatif `(...) malgré les politiques éducatives adoptées dans la plupart des pays pour assurer l'égalité entre les sexes, les filles se trouvent encore dans une situation inférieure par rapport à celle des garçons à tous les niveaux de l'enseignement, et la différence augmente au fur à mesure que l'on passe à un niveau supérieur »

(j-B. Gimeno ,1984 :63).

La position économique de la mère conditionne la scolarisation de la fille. C'est dans les régions les plus défavorisées économiquement que l'on observe les plus grandes disparités dans la scolarisation. D'une manière générale l'insuffisance des ressources familiales, les mariages et les maternités précoces, les charges domestiques et les préjugés d'ordre culturel sont les facteurs déterminants qui peuvent expliquer le taux élevé d'abandons en cour d'études chez les filles et le faible impact sur les femmes des programmes d'éducation pour adultes.

M. pilon (2000) dans une étude sur le système matrimonial chez les Moba-gourma, établit un lien entre le mariage coutumier (de nature précoce) et la scolarisation des filles. Pour lui, le mariage coutumier pratiqué de façon précoce est un grand facteur qui entrave l'accès des filles et leur maintien dans le système scolaire. Le mariage précoce, le rapt (enlèvement forcé d'une fille en vu du mariage) et l'échangisme sont des pratiques courantes chez les Moba-gourma. Ces pratiques qui trouvent leur fondement dans le système patriarcal se trouvent être une atteinte majeure aux droits de l'homme. Il est à remarquer que les stéréotypes transmis par l'éducation familiale sont reproduits et perpétués par l'éducation formelle. La discrimination à l'égard du genre féminin se traduit par des taux d'accès relativement plus faibles, de faibles taux de réussites, de qualifications, de forts taux de redoublements, d'abandons et d'analphabétisme. Or les femmes ne peuvent prendre pleinement part au développement si leur niveau d'instruction est faible et si elles jouissent d'un faible statut. Aussi faut-il prendre des mesures à tous les niveaux pour corriger ces rapports inégalitaires.

Cette faible scolarisation ne peut offrir convenablement à la femme les possibilités de planifier les naissances, de bien utiliser les services de santé, d'exercer des emplois modernes, d'utiliser et de posséder au même titre que l'homme les moyens de production et la terre, d'avoir accès aux crédits, aux capitaux, et de participer aux programmes de développement.

Si on sait que l'école, de part sa fonction, permet à l'individu non seulement d'acquérir connaissances, habiletés et compétences, mais aussi des valeurs, il revient à l'école de jouer un rôle dans le changement des comportements et des mentalités en faveur d'une égalité entre les sexes. Ce qui permettra de rendre à terme les actions de développement plus efficaces.

M-F Lange (1998) pour sa part trouve que la société en sous estimant l'éducation des filles, se prive aussi d'un important capital humain productif qui devrait contribuer pleinement à son développement. Dans la majorité des pays au sud du Sahara les discriminations de genre continue à avoir cour. Comme la décision d'envoyer un enfant à l'école est prise dans la famille, les hommes profitent de leur statut de chef de famille pour marginalisés les femmes dans l'accès à l'instruction en opérant des choix sexistes. Des recherches récentes montrent que les ressources, le travail et les chances ne sont pas partagés également entre les membres de la famille. Les femmes ou les filles se heurtent-elles à plus de difficultés dans la vie que les hommes ou les garçons en partie parce que leur influence sur la prise des décisions dans la famille n'est pas aussi grande. Il semble que lorsque les différents membres de la famille se procurent des revenus supplémentaires, les femmes en consacrent davantage que les hommes à l'éducation, à la santé et aux services domestiques (I. Droy, 1980). Les régions et pays où il existe une forte préférence culturelle pour les garçons tendent aussi à présenter les plus grandes inégalités entre les sexes.

Ainsi, G.G Lagelle ; G. Manceron (1998 :53) rappellent que « l'inégalité des droits entre homme et femme à été la règle pendant des millénaires dans presque toutes les sociétés et la reconnaissance des mêmes droits aux hommes et aux femmes a été l'objet d'un combat qui n'est pas encore achevé.»

Par ailleurs L. Hodalo (2007) soutient que les mesures prises par l'Etat Togolais pour éliminer par exemple des formes de discrimination à l'égard des femmes s'adresse à une population à dominance féminine qui malheureusement est encore en majorité analphabète. Ce qui rend difficile l'appropriation de ces mesures par les bénéficiaires.

Une analyse de la théorie de la reproduction sociale de Baudelot et Establet5(*) (1992) indique que la scolarisation des filles ne peut être que le reflet de ce qui se passe dans la société. Dans un sens bien particulier elle représente l'appareil idéologique d'une société donnée. Elle est donc présentée comme le lieu ou l'idéologie perpétue la division de la société en deux classes antagonistes, celle des hommes et celle des femmes.

À travers l'analyse du système éducatif traditionnel Le Thanh Khoi (1971) révèle une différence de socialisation entre garçons et filles. Selon lui c'est à la mère que revient la charge de conduire l'éducation de base des enfants de sexe féminin. La fillette reçoit une éducation qui la prépare à assumer ses futures fonctions de mère et de ménagère. Dans les familles où les filles et les garçons vont à l'école, de retour à la maison ce sont surtout les filles qui ont l'obligation d'aider leur maman à accomplir les travaux ménagers tandis que les garçons disposent plus ou moins de temps pour accomplir leurs petits besoins (distractions, devoirs..). Les multiples occupations dont les filles accomplissent agissent souvent négativement sur leurs résultats scolaires.

Ainsi, celles-ci sont obligées d'abandonner prématurément les études pour devenir plus tard des femmes au foyer. Dans la sphère externe celles-ci sont pénalisées par un moindre accès aux nouvelles technologies, aux crédits, à la formation, par des emplois moins stables, des salaires plus bas et des retraites de plus en plus compromises. Mais malgré tout elles sont présentes à tous les stades de la vie sociale. Dans ce cas, il est donc impérieux de reconnaître le rôle de la femme dans le développement.

II.1.4 Le développement comme le résultat d'une action collective

L'intégration de la femme à la vie communautaire nécessite une attention particulière de la part de tous les Etats du monde. Le développement communautaire pour qu'il soit efficace et durable, nécessite l'implication de tous les acteurs sociaux. La bataille contre l'exclusion des femmes est loin d'être gagnée. Puisque toutes les tentatives d'intégration de la femme rencontrent de sérieux problèmes tant structurels qu'institutionnels.

Dans ce contexte E. Boserup (1983) dans son ouvrage les femmes face au développement économique soutient que bien que les femmes du tiers monde soient exclues du secteur moderne, elles n'ont cessé de jouer un rôle essentiel dans l'économie de leur Etat. il faut que la planification dans les pays en voies de développement tout comme les organismes internationaux, prennent compte désormais de la force de travail que constitue la femme rurale ou citadine dont la formation et l'emploi à tous les niveaux seuls peuvent garantir une augmentation de l'épargne et de la croissance. La cause du statu quo est que le rôle des femmes dans la production a été jusqu'alors sous estimé dans la théorie du développement. Pour cause la contribution non négligeable pourquoi pas indispensable des femmes au processus de développement n'est pas prise en compte dans l'évaluation des ressources impliquées dans le processus de production.

I. Droy (1980) renchérit en affirmant que l'oubli des femmes est sans doute l'une des raisons de la faillite de certains programmes de développement, puisque les activités productives des femmes sont diversifiées et couvrent presque tous les domaines de la vie sociale. Si l'on apporte un soutient aux femmes et à leurs organisations, on participe plus sûrement à la restauration des paysanneries base d'un véritable développement communautaire. « La prise en compte du dynamisme et des intérêts des femmes constituent la clé de tout processus de développement communautaire » (Droy, 1980 :166)

A ce propos elle a le mérite d'avoir mis en exergue le rôle fondamental de la femme dans la vie sociale. Mais elle a tout de même négligé le facteur éducatif qui se trouve être le facteur limitant pour la plupart des femmes des pays sous développés.

Dans leur ouvrage intitulé, les femmes et le développement W.Vogluani et B Grossat (1980) font ressortir les caractéristiques et les aspects généraux de l'intégration des femmes au développement. Les femmes constituent un élément essentiel du processus de développement qui ne peut exister que si elles y sont intégrées comme les hommes. Il ne s'agit point là d'égalité mais tout bonnement d'une nécessité. La dispersion des efforts qu'elles tiennent à la discrimination sociale où à l'irrationalité d'ordre économique n'entre certainement pas dans les intentions des planificateurs de développement. Or, tel sera pourtant bien le résultat des programmes ou cet aspect du problème ne sera pas suffisamment pris en considération. Intégrer les femmes au développement n'est pas seulement une affaire de bienveillance. Il s'agit essentiellement d'un problème d'ordre technique et analytique qui exige qu'on soit à même de démêler l'écheveau des destinées humaines. Si l'on veut que les femmes participent au développement social, il faut selon ces auteurs les encourager à se marier aux bons âges et pour les bonnes raisons.

Certes, le mariage précoce est l'une des raisons de l'invisibilité des femmes dans la sphère externe mais il ne saurait être déterminant dans les pays sous-développés du fait que la femme une fois mariée précocement ou pas devient très active pour pouvoir survivre. Ainsi se lance-t-elle aussitôt dans les activités génératrices de revenus (AGR). Mais n'ayant aucune formation dans la gestion des petites entreprises, elle n'arrive pas à faire fortune et reste pour la plupart du temps dépendante de son mari. C'est dire que le mariage en soi ne constitue pas un blocage au sens du terme mais au contraire le manque de compétence académique.

Selon le Centre Africain de Recherche et de Formation pour les Femmes (1990), les micros crédits permettent aux femmes africaines d'occuper tout le secteur du commerce intérieur et de s'impliquer dans les activités économiques locales. Bien que les crédits soient des facteurs indispensables pour la promotion des femmes celles-ci utilisent d'autres stratégies pour compléter le seul facteur « crédit ». Ainsi, à travers sa série de recherche, il découvre qu'il existe plusieurs obstacles qui empêchent aux femmes de bien gérer les crédits. Après avoir défini le premier obstacle lié à la tradition du milieu, le centre énumère trois points dont les femmes font recoure dans la bonne gestion des crédits. Le premier point est le niveau d'instruction qui est généralement faible, obligeant les femmes à se contenter d'emplois de qualification médiocre, ceci compromet leur chance d'obtenir un prêt classique car elles ne peuvent pas satisfaire aux conditions des banques. Le deuxième point est la connaissance des règles de comptabilité et de gestion tandis que le dernier point est la formation qui leur permet de recourir à des formes modernes d'exploitations commerciales.

Ï.2. Définition des concepts

Pour tout travail de recherche, la clarification des concepts fondamentaux s'avère indispensable pour la compréhension du problème étudié. Ainsi, pour répondre à l'exigence épistémologique d'E. Durkheim (1988 :34) qui dit que « la première démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question». Dans le cadre de notre étude, les concepts fondamentaux suivants doivent être explicités.

II.2.1. Scolarisation

Le mot scolarisation vient du verbe « scolariser » qui signifie éduquer, instruire l'enfant en âge d'aller à l'école. La définition générale admise est l'action de doter une localité, d'établissements nécessaires à l'enseignement, mais surtout d'admettre les enfants à suivre l'enseignement dans les établissements scolaires. Dans le cas spécifique de notre étude. La scolarisation est le fait de fréquenter l'école à un niveau normal acceptable.

II.2.2. Sous-scolarisation

Le mot sous-scolarisation est formé à partir de « sous » qui est un préfixe de valeur adverbiale marquant l'insuffisance de scolarisation. En ce qui concerne notre étude, la sous-scolarisation est le fait de fréquenter l'école à un niveau élémentaire qui est inférieur à un niveau normal ou encore le fait d'avoir un niveau d'instruction élémentaire.

II.2.3. Education

Le terme éducation est relativement récent et on le retrouve dans la langue française au début du 16e siècle et par la suite de très nombreuses définitions et considérations ont été proposées par des philosophes et des sociologues. Pour E. Durkheim l'éducation est :

« L'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. L'éducation a pour objectif de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné » (E. Durkheim ,1922 : 51).

Ici l'éducation est la mise en oeuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d'un être humain afin de le doter des moyens nécessaires pour gérer sa propre vie et apporter sa contribution à la construction de sa communauté.

II.2.4. Handicap

« Étymologiquement le terme handicap renvoie à la notion de hasard et de tirage au sort (hand in cap). Le mot a d'abord été utilisé pour les courses de chevaux dont les chances naturellement inégales sont en principe égalisées par l'obligation faite aux meilleurs de porter un poids plus grand ou de parcourir une distance plus longue. C'est donc ce gène supplémentaire, ce désavantage dans la course qui doit être complété par une aide ou une éducation spéciale (...) le handicap est donc une conséquence. C'est l'aspect social d'une infirmité, ses conséquences sur la vie quotidienne...» (P. Verdieu, 1975 : 7)

Dans ce contexte précis Le handicap est perçu dans son sens strict comme un obstacle, un frein ou une barrière sociale qui peut reculer si la femme a une éducation scolaire. C'est cette barrière qui fait que les femmes ne sont pas impliquées dans les activités socio économiques qui peuvent leur permettre de subvenir à leurs propres besoins et participer au processus de développement.

II.2.5. Développement

C'est l'évolution des mentalités et des institutions qui permettent l'apparition de la croissance et sa prolongation sur une longue période. Le développement apparaît comme une cause et en même temps comme une conséquence de la croissance. Pour obtenir la croissance, il faut qu'il ait des mentalités prêtes à accepter le changement. C'est dans ce cas de figure qu'interviennent l'éducation et la formation pour un changement de mentalités.

selon Fabreau et Fréchette (2002) le développement est aujourd'hui conçue comme une mobilisation économique, sociale et culturelle de toutes les potentialités d'une région ou d'une communauté locale autour d'un certain nombre d'objectifs d'amélioration des conditions des populations (Fabreau et Fréchette,2002 : mondialisation ,économie sociale, développement local et solidarité internationale ,Québec, PU du Québec, P.31)

Le développement est comme une graine dont la croissance résulte de tous les éléments naturels qui l'environnent. En ce sens, le développement ce n'est pas ce qu'on apporte, c'est ce qu'on fait éclore (les potentialités cachées). Ce n'est pas le pont, la route, l'hôpital, l'usine, le barrage. C'est le territoire, alentour, et les êtres humains qui vont et viennent, qui travaillent. Ce n'est pas l'outil, c'est la main. C'est cette définition de développement qui convient à notre cas spécifique. Car, il désigne ici l'éclosion des potentialités cachées de la femme.

II.2.6. Développement communautaire

Selon l'International Coopération Administration (USA), le développement communautaire est un processus d'action sociale dans lequel les gens d'une communauté s'organisent pour le planning et l'action, définissent leurs besoins et problèmes individuels et communs, font des plans individuels et collectifs pour satisfaire leurs besoins et résoudre leurs problèmes, exécutent ces plans en s'appuyant au minimum sur les ressources de la communauté et y apportent si nécessaire, des services et du matériel provenant d'organismes gouvernementaux ou privés extérieurs à la communauté.

Pour les Nations - Unies, le développement communautaire est l'ensemble des procédés par lesquels les habitants d'un pays unissent leurs efforts à ceux des pouvoirs publics en vue d'améliorer la situation économique, la vie de la nation et de leur permettre de contribuer sans réserve au progrès du pays.

Dans le cas présent, le développement communautaire est le processus d'organisation et de préparation de la population locale à s'impliquer progressivement et entièrement dans le développement de leur milieu.

II.2.7. Genre

C'est le processus qui décrit les relations et les rôles des hommes et des femmes qui sont déterminés par la société sous l'influence de la culture, de la religion, de la politique.

II.2.8. Participation

Elle se mesure par le degré d'accès aux moyens de production, aux outils de travail, aux instances de prise de décisions. Participer, c'est prendre activement part à la réalisation d'un produit. L'analyse du développement communautaire se réfère toujours à la participation la plus complète que possible des populations bénéficiaires des projets initiés. D'après les nations unies la participation est : « la création d'occasions qui permettent à tous les membres de la communauté et à la société en générale de contribuer activement, d'influencer le processus développemental ainsi que de partager équitablement les bénéfices du développement. »(ONU ,1987)

Quant à R. Muller, M. Bichmannw la participation se définit comme : « un processus social où des groupes définis qui partagent les mêmes besoins et qui vivent dans une région géographique circonscrite poursuivant activement l'identification de leurs besoins, prennent des décisions d'établissement des mécanismes pour répondre à leurs besoins. » (Cité in « politique de promotion de la femme », Niamey, 1996)

Dans le cas de notre étude, le concept de participation désigne l'action de prendre part à une activité qui vise des objectifs donnés et d'y apporter ses connaissances et toutes ses potentialités intellectuelles.

II. 2.9. Analphabète

L'analphabète est, selon l'UNESCO, une personne incapable de lire et d'écrire un exposé simple et bref des faits qui ont un lien avec sa vie quotidienne. Ici, est considérée comme analphabète toute personne incapable d'écrire et de lire et d'utiliser les textes dont le contenu concerne sa vie et celle de ses semblables et qui est peu préparée à donner dans la mesure du possible toute sa potentialité intellectuelle pour l'amélioration des conditions de vie de tous.

II.2.10. Analphabétisme

Selon le dictionnaire Larousse, l'analphabétisme signifie absence d'instructions. selon l'UNESCO l'analphabétisme est l'incapacité de lire et d'écrire. Mais cette notion a évolué au cours du temps.

En 1958, l'institution Onusienne donnait la définition suivante de l'analphabétisme : « une personne est analphabète si elle ne peut à la fois lire et écrire, en le comprenant, un énoncé simple et bref se rapportant à sa vie quotidienne » 1. L'Unesco soutenait ainsi l'idée d'une « éducation fondamentale », principalement centrée sur les compétences en lecture et en écriture. Analphabète était alors un terme « générique », qui ne considérait pas le parcours (scolaire) de la personne.

II.2.13. Développement durable

Le développement durable est défini comme un mode de développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre l'aptitude des générations futures à répondre à leur propre besoin. Dans sa forme simpliste, le développement durable se définit comme « le développement qui inscrit impérativement ses activités dans la capacité de régénération de la terre. » (ONU ,1987)

II.2.14. Développement humain durable

Selon le PNUD, le DHD peut être défini comme : « l'aboutissement de toutes les stratégies et actions de développement qui sont auto entretenues ; justes, équitables et centrées sur l'homme ; C'est le développement de l'homme, pour l'homme et par l'homme aujourd'hui et demain. »(ONU, 1987). Le développement humain durable c'est le développement qui non seulement engendre la croissance économique mais aussi repartit ses bénéficies équitablement ; qui régénère l'environnement plutôt que de le détruire ; qui donne le pouvoir aux femmes plutôt que de les marginaliser. C'est le développement qui donne la priorité aux pauvres en élargissant la gamme de leurs choix et opportunités et en permettant leur participation à la prise des décisions qui affectent leur vie. C'est le développement qui est pour les hommes.

II.3 - Cadre conceptuel

II.3.1. Les critères de définition du fait social selon E. Durkheim

Le fait social est l'objet d'étude de la sociologie selon Durkheim(1858-1917). Il décrit tous les phénomènes, tous les comportements, toutes les représentations idéologiques, religieuses, éducatives et esthétiques qui répondent aux quatre critères suivants : la généralité, l'extériorité, le pouvoir coercitif et historique. Avant d'entreprendre toute étude sociologique il est important pour nous de déterminer si notre objet d'étude correspond aux critères de définition d'un fait sociale et qu'il mérite d'être étudié comme fait social.

Selon le critère de généralité d'Emile Durkheim un fait social est par définition marqué d'une certaine fréquence dans une population, à un endroit et à un moment. A court terme, les mesures qui en sont effectuées doivent être constantes sur le plan collectif. Mais de manière générale, elles varient selon les sociétés et les époques. Cependant la sous-scolarisation considérée comme fait social est un phénomène observable dans la ville de Dapaong et elle affecte de la même manière toutes les femmes. Une étude minutieuse de ce phénomène nous indique que les conséquences de ce phénomène sont plus ressenties avec la modernisation et qu'elle varie selon que l'on soit dans une zone urbaine ou dans une zone rurale. Le premier critère étant défini, il convient de voir s'il répond au critère de l'extériorité.

Une analyse approfondie de la sous-scolarisation nous montre que celle-ci est extérieure aux individus ; elle ne se situe pas dans la sphère individuelle mais dans la sphère collective, la sphère sociale. C'est-à-dire qu'elle n'est pas née avec l'individu et ne mourra pas avec lui ; elle transcende la réalité sociale de l'individu. Une femme analphabète ne perçoit pas naturellement les faits sociaux qu'elle rencontre, en dehors des stéréotypes qui sont couramment véhiculés. Pour la majorité des femmes elle s'est imposée à eux. Il est démontré que la situation actuelle des femmes ne résulte pas d'un choix individuel mais il est le fruit d'une combinaison de différents facteurs sociaux, économiques, historiques, géographiques, politiques... Cette combinaison impose des contraintes à la femme, par exemple : elle est tenue à avoir tel comportement dans telle situation et à respecter les règles de la convenance.

Cependant, on a remarqué que le fait social est bien intériorisé par les femmes si bien qu'elles ne ressentent plus leur statut de sous -scolarisé comme pénible, voire l'estiment naturel. Le caractère contraignant se manifeste surtout par la sanction qui y est associée en cas d'infraction. On distingue plusieurs ordres de contraintes : Au niveau des groupes partiels, la contrainte s'appuie sur des règles plus informelles, et on les associe à des sanctions plus diffuses (ridicule, désapprobation collectives...). Ce qui convient au troisième critère de Durkheim à savoir le pouvoir coercitif.

Enfin le dernier critère est le critère historique. Pour qu'un fait devienne social il faut qu'il se généralise et donc un fait divers nouveau ne peut être social avant une certaine période. Or la sous-scolarisation a existé depuis la période coloniale ou elle était moins ressentie avant de se généraliser par le temps. Après avoir défini la sous-scolarisation comme un fait social, il est indispensable d'étudier son influence sur le fonctionnement global de la société. A ce propos, quelle analyse peut-on faire avec les théories fonctionnalistes.

II.3.2. Conception de la théorie fonctionnaliste sur le fonctionnement de la société

Le développement communautaire est un processus au cours duquel tous les acteurs sont appelés à jouer un rôle spécifique dans la réalisation du bien-être collectif. Toutes les sociétés fonctionnent sur cette base en créant des modèles et des structures qui entrent en relation pour produire un effet global.

Dans le cas de la présente étude, ces structures s'apparentent aux CDQ qui sont des formes d'organisations sociales composées de groupe humain (hommes et femmes) rassemblés au sein des collectivités constituant des espaces et des cadres où ces groupes s'activent pour améliorer leurs conditions de vie. Ces groupes sont régis par des règles de fonctionnement qui exigent un minimum d'instruction de la part de toutes les composantes sociales afin d'orienter la vision du développement. Mais la question qui se pose est de savoir si cette vision peut être atteinte sans la participation d'une partie du tout fonctionnel.

Selon la thèse fonctionnaliste, il n'y a pas d'organe sans fonction, d'élément sans rôle de configuration, sans utilité pour la société. Dans cette optique, les éléments dysfonctionnels c'est à dire ceux qui gênent la participation des femmes sont donc annonciateurs de contre performance ou de crise. Ce paradigme stipule que le déséquilibre entre les différents organes ou structures ne permet pas de valoriser le maintien des structures organisationnelles existantes dans une société or les CDQ qui sont des entités administratives et sociales dotées de personnels morales ne fonctionnent pas de façon isolée mais s'inscrivent dans une dynamique globale qu'est la ville.

En effet, dans le cadre de la promotion du développement à la base au Togo, les quartiers sont érigés en CDQ avec pour mission d'assurer leur auto développement par la mobilisation de tous les acteurs sociaux. Chacun de ces acteurs a une fonction qu'il doit remplir et assumer si on veut promouvoir ou atteindre un réel développement auto entretenu. Dans ce cas la relation entre tous les acteurs est basée sur une définition des rôles et des limites d'autorités. Chaque CDQ fonctionne en miniature comme un tout mais doit contribuer à son tour à la réalisation des objectifs globaux fixés par les différents niveaux de décentralisation des actions et décisions. Toutefois les dysfonctionnements causés par la faible participation des acteurs d'un CDQ affectent automatiquement la réalisation des objectifs globaux. Puisque celui-ci constitue le premier niveau d'organisations socio administratives d'où devraient venir les premières orientations de développement émanant des niveaux d'organisations supérieures que sont les communes, les préfectures et puis la nation.

Pour appréhender une telle situation nous avons emprunté le modèle d'analyse de l'approche fonctionnaliste qui nous semble la plus appropriée pour expliquer l'impact de la sous scolarisation sur la participation des femmes au développement local. Selon les fonctionnalistes les individus et les institutions remplissent dans la société des fonctions irréductibles aux causes ou circonstances qui les ont fait apparaître. La fonction de l'instruction doit être analysée par référence à sa contribution au fonctionnement de la société.

Pour notre part nous considérons la société comme une horloge mécanique dont toutes les pièces contribuent au bon fonctionnement de celle-ci. L'état défectueux d'une pièce quelconque ralentit ou bloque le fonctionnement de l'ensemble. Concrètement cela signifie que les hommes et les femmes font germer la société et concourent tous à son évolution. La sous-scolarisation des femmes dans un monde de plus en plus exigeant en connaissances livresques de tout genre ralentit leurs participations à la réalisation du bien être collectif et par conséquent freine le dynamisme du développement à la base. Si selon la théorie fonctionnaliste la sous-scolarisation est un élément dysfonctionnel quel est donc la perception des autres a l'égard des personnes victimes de la sous-scolarisation ?

II.3.3. l'approche qualitative de l'Ecole de Chicago et la théorie de l'étiquetage

L'école de Chicago est un courant de pensée sociologique apparu aux Etats-Unis dans le département de sociologie de l'université de Chicago. En effet entre 1886 et 1919, la ville de Chicago a subi de violentes émeutes suite à l'afflue massif de migrants ruraux et d'immigrants étrangers qui ont suscité l'envie pour les sociologues de ce temps d'intervenir pour comprendre ces phénomènes. Pour y parvenir, ils cherchent à se placer au centre de la vie des populations afin de comprendre leurs actions. Il faut donc situer les débuts de la recherche qualitative aux Etats-Unis dans un contexte de critique sociale motivée par les conditions de vie désorganisée d'une grande partie de la population. L'approche de Chicago s'est instaurée grâce aux travaux des chercheurs comme R. E. Park, E. Goffman, H. Becker, A. Strauss....

La ville est un espace dynamique composé d'individus et de groupes qui nouent entre eux et avec leur milieu diverses relations. Dans un contexte social donné, l'individu peut s'affirmer en dehors des appartenances traditionnelles en raison de son autonomie. Pour comprendre le comportement de ce dernier, il faut d'abord connaître la signification subjective qu'il apporte à la situation. Ainsi le changement sera perçu comme le résultat d'une interaction permanente entre la conscience individuelle et la réalité sociale. La sociologie de l'Ecole de Chicago a contribué à l'étude des phénomènes urbains. Elle se caractérise par une approche qui exige des techniques particulières de recherche : l'observation, les interviews... La sociologie devient avec cette école, une forme de ``journalisme spécialisé '' qui part du point de vue subjectif de l'individu pour atteindre une objectivité. C'est cette école qui a inauguré l'enquête directe auprès des individus. Mais le développement du fonctionnalisme conduit à une scission de cette école de 1935 jusqu'au début des années 60 quant les élèves de Blumer6(*) renouvèleront ce courant de pensée. Cette seconde école de Chicago s'est illustrée par ses travaux sur la déviance.

Partant du constat paradoxal que les quartiers à plus haut taux de délinquance sont toujours les détenteurs de ce triste record et de cela alors même que la composition ethnique de ces zones urbaines avait grandement varié, les chercheurs de l'école de Chicago concluent que la délinquance était devenu un aspect plus ou moins un aspect traditionnel de la vie sociale. Qu'une forme de culture transmise par les différents groupes ayant successivement occupé ces lieux sensibles. Cette conclusion va les conduire à aborder la question de la déviance en terme de sous culture ; leurs préoccupations étaient de comprendre pourquoi la délinquance est plus élevée chez les jeunes des classes populaires. Pour apporter la réponse à cette question ils s'appuient sur les faits d'acculturation. Les taux élevés de la délinquance chez les jeunes issus des classes populaires résultent d'un choc de deux cultures.

Les valeurs de la culture dominante de la société et la culture d'origine des jeunes des classes populaires, culture qui les disqualifie dans la course à la réussite sociale. Les jeunes issus des classes populaires étant pris en tenaille entre ces deux systèmes de valeurs difficilement conciliables choisissent comme solution de se situer hors des normes en se refugiant dans une sous culture qui leur est propre, une sous culture délinquante emprunt de méchanceté pure de négativité et d'opposition systématique. Selon les interactionnistes la délinquance n'est pas envisagée comme l'effet des structures d'appartenance. Mais comme une construction sociale qui s'élabore lors de l'interaction et en référence à la théorie de l'étiquetage. Les causes de la sous-solarisation se retrouveraient dans la situation sociale du sous-scolarisé ou dans les facteurs sociaux qui sont à l'origine de sa situation ou de son action. Les groupes sociaux excluent les sous-scolarisés en instituant les normes dont la transgression constitue la déviance. Par exemple une analphabète qui exprime mal ses idées dans la langue officielle au cours d'un meeting sera considérée comme une incapable ou une bonne à rien. La conséquence de cet étiquetage est que l'individu va s'identifier a l'image que lui renvoie la société et à partir de cet instant il va commencer à réagir par rapport a l'image qu'il a de lui-même.

C'est dans ce contexte que des femmes jugées sous-scolarisées n'osent pas exprimer leur point de vue pendant les réunions des CDQ parce qu'elles pensent qu'elles n'ont rien de spécial à proposer. Ainsi la société crée la déviance en appliquant ces normes à des individus et en les considérant comme des déviants. Dans ce cas la déviance n'est pas une qualité de l'acte commis par une personne mais plutôt une conséquence de l'application par les autres des normes et des sanctions à un transgresseur. Le déviant est celui que cette étiquette a été appliquée avec succès et le comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette.

II.3.4. La Théorie de la modernisation

La théorie de la modernisation est une théorie apparue dans les années 1950. Cette théorie explique le sous développement des pays pauvres par leur incapacité à appliquer des politiques et stratégies adéquates. Tous les secteurs de développement (éducations, infrastructures, administrations, politiques) souffrent d'un retard culturel. Si les pays dits émancipés vivent dans une société économiquement riche, technologiquement performante, scientifiquement avancée et politiquement stable, c'est que ces pays ont pris à un moment de leur histoire, des décisions individuelles et collectives adéquates. Pour W. Rostow7(*), toutes les sociétés passent à travers certains stades de développement. De ce fait les sociétés qui favorisent la tradition plutôt que l'innovation, les aspects communautaires ou régionaux plutôt que les perspectives de conciliation nationale sont appelées sous développées. Dans ce contexte, le changement ne sera possible qu'avec une transition de la société vers des comportements et institutions adéquates. La théorie de la modernisation explique le retard des pays en terme de culture. Le principal obstacle du développement de tous les secteurs reste l'attachement à la tradition. Il faut donc une modernisation de tous ces secteurs.

Cette étude s'adapte à cette théorie dans la mesure où elle nous permet de rendre compte de l'impact de la sous-scolarisation sur la participation des femmes au développement. Les sujets bien que sensibilisés sur la sous- scolarisation des filles ont du mal à changer leurs attitudes envers ces dernières. Dès lors, il faut expliquer le phénomène non seulement en terme structurel ou économique mais aussi en terme culturel. Tenir compte de la culture qui oriente les comportements des acteurs est d'une importance première. Les blocages au changement s'expliquent par des facteurs internes notamment l'attachement à la tradition, l'absence de dynamisme, le manque de désenchantement et de la capacité à planifier, à organiser et à contrôler les conditions socioculturelles ; du manque d'une éthique d'action.

CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE ET

PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

I. Cadre méthodologique

Il est important pour tout chercheur en science sociale d'énoncer la démarche méthodologique empruntée pour parvenir aux résultats escomptés. Dans ce cas « une recherche effectuée sans méthodologie préalable se condamnerait à errer sur les chemins sinueux de l'herméneutique et de l'extrapolation aléatoire. L'absence de méthode entraîne, en effet, une perte de temps et d'énergie considérable » (M. Guidere, 2004 :4). En se référant à la même logique, il est ici question pour nous de préciser les méthodes de collecte de données, les outils de collecte de données, les sources de données existantes et les sources de données collectées par l'enquête, ainsi que les difficultés rencontrées.

I.1. Les méthodes de collecte des données

La méthode assure la validité scientifique de la recherche. Pour la réalisation de nos objectifs et la vérification de nos hypothèses, deux types d'informations ont été collectées. Les informations quantitatives et les informations qualitatives.

La première étape a concerné la pré-enquête, la recherche documentaire, l'observation participante et les entretiens prospectifs. La deuxième s'est attelée à l'identification du groupe cible et au choix des personnes à interroger, la dernière étape a concerné l'enquête proprement dite.

I.1.2 La pré-enquête

L'identification des aspects constitutifs de notre étude s'est effectuée à partir de la pré- enquête articulée autour de deux démarches exploratoires intitulées «phase de prise de contactes», la première démarche s'est réalisée en cinq mois. Profitant de nos vacances dans la localité. Nous avons puis visiter les différentes associations et groupements de femmes de la localité pour nous mettre au parfum des difficultés que les femmes rencontrent quotidiennement dans leur processus d'émancipation. Cette phase a été aussi marquée par la collecte des données historiques, sociales et culturelles de notre cadre d'étude.

La seconde phase de notre pré-enquête dénommée « phase de choix de sites d'enquêtes nous a permis de choisir les différents quartiers dans lesquels l'enquête s'est tenue. Ainsi sur les 24 quartiers que compte la ville de Dapaong nous en avons retenu cinq. Comme critères de choix nous avons retenu la densité de la population, les particularités culturelles, l'existence ou non d'organisation féminine dynamique. A partir de ces critères nous avons choisi comme site d'enquête les quartiers suivants : Nassablé, Kombonloaga, Napieng, Bodjopal et Haoussa-Zongo.


I.1.3. La recherche documentaire

La revue de littérature nous à permis de faire la recension des écrits et de faire un bilan critique de ce qui a été produit dans le domaine de la participation des femmes au développement. Dans le cas de cettte étude la recherche documentaire s'est faite essentiellement dans les bibliothèques de l'INSE, de la FLESH, du CCF, de la BU, de l'URD, du ministère de l'éducation nationale, de la bibliothèque régional `'foyer des jeunes `' de Dapaong et le tout complété par les recherches sur l'Internet.

Cette documentation nous a servi de base pour élaborer notre problématique et à bien structurer la partie méthodologique, base de toute recherche en science sociale. En plus de cela elle a été capitale dans la formulation des objectifs et hypothèses d'une part et d'autre part dans la détermination des variables et indicateurs.

I.2. La recherche quantitative

La collecte des données quantitatives a concerné les différents groupes recensés sur les sites retenus pour l'étude. L'analyse quantitative a permis de collecter les données comparables et mesurables entre les diverses variables de l'étude. Si DURKHEIM demeure une référence en sociologie, il l'est également dans les analyses statistiques. A travers son étude sur le suicide, E. Durkheim, livre à la discipline sociologique, un cadre de référence en analyse quantitative. Dans l'objectif de répondre à ces exigences épistémologiques, un questionnaire a été conçu et administré à la population recensée.

I.2.1. Univers d'enquête et population cible

La population cible ou l'univers d'enquête est l'ensemble des éléments qui sont concernés par l'enquête. On appelle population cible le nombre total d'individus qui peuvent faire partir de l'enquête et parmi lesquels sera prélevé un échantillon. L'identification du groupe cible répond à la nécessité pour nous de pouvoir atteindre les objectifs de notre étude et si possible de vérifier nos hypothèses. Le choix du groupe cible est donc un choix raisonné qui tient compte de la précision recherchée. La base de sondage étant composée des habitants des zones supposées appartenir à la ville de Dapaong, notre population cible est composée des occupants de sexe féminin des cinq quartiers suivant : (Nassablé, Kombonloaga, Napieng, Bodjopal et Haoussa-Zongo.) ces quartiers sont retenus en raison de leur représentativité que nous jugeons parfait. Les populations de ce site ont été systématiquement recensées pour participer à l'enquête.

Bien que l'univers d'enquête implique toutes les femmes habitants les sites retenus pour l'enquête, il y a certaines spécificités qui attirent notre attention. En ce sens le groupe cible prioritaire désigne ici toutes les personnes sensées être interrogées en vue d'obtenir les informations nécessaires permettant ainsi à l'enquête d'atteindre ses objectifs. A ce niveau le groupe cible prioritaire se compose des femmes âgées de 16 à 60 ans sensées être capables de participer au développement et habitant les sites retenus pour l'enquête.

I.2.2. Base de sondage

Pour recueillir des informations et faire une bonne enquête sur le terrain, il a fallu définir correctement une base de sondage. Cette base de sondage est constituée des populations cibles visées, statistiquement connues dans leur stricte dimension, au sein desquelles les échantillons sélectionnés sont soumis aux questionnaires pour recueillir les informations relatives aux objectifs de notre recherche. A cet effet deux bases de sondage furent nécessaires à savoir : celle de la population de la ville de Dapaong et ensuite celles des femmes.

Ainsi, nous avons constitué notre base de sondage à partir des resultats du 4em RPH. Selon la Direction Générale de la Statistique et de Comptabilité Nationale (DGSCN) la population de la préfecture de Tône dont fait partie la ville de Dapaong est évaluée à 286479 hbts dont 137598 hommes et 148881 femmes.

I.2.3. Echantillonnage

« À défaut de pouvoir étudier dans leur totalité des ensembles sociaux, de pouvoir atteindre la totalité des éléments ou des unités constitutives d'un ensemble considéré, on se contente d'échantillon, c'est-à-dire d'éléments pouvant représenter l'ensemble, la population mère » (P. N'DA 2006 :101 ). En, général, il est reconnu que plus la population cible est grande, plus la proportion de la taille de l'échantillon est petite et plus la population cible est petite, plus grande devient la proportion de la taille de l'échantillon.

Vu l'importance que revête la démarche méthodologique en science sociale, nous avons procédé à un échantillonnage. En l'absence d'une base de sondage mise à jour et aussi dans le souci d'accroître la précision de l'échantillon nous avons choisi la technique de l'échantillon en grappes associées à la technique de choix raisonné. Cette technique consiste à tirer de façon aléatoire des groupes d'éléments d'une population au lieu de choisir les éléments individuellement. C'est ainsi que nous avons décidé de choisir au hasard cinq quartiers parmi les 24 que compte la ville de Dapaong.

A cette technique, nous associons la méthode de choix raisonné. Parce que nos sujets présentent tous des caractéristiques typiques. Cette technique a le mérite de laisser la liberté au chercheur de décider des critères de sélection. Ainsi, le choix des personnes à enquêter a été de façon raisonnée c'est-à-dire que nous n'avons interrogé que les femmes qui ont un âge compris entre 16-60 ans et qui sont aptes à participer à une activité de développement. Etant donné que notre population cible est évaluée à 25669 femmes et compte tenu du fait que nous n'avons pas le nombre de femmes par quartiers nous avons procédé de la manière suivante pour déterminer notre échantillon. D'une façon aléatoire Nous avons choisi d'interroger une femme sur 200 soit 0.5% de la population féminine. Sur cette base nous avons puis maintenir la taille de notre échantillon à 128 femmes.

I.2.4. L'élaboration du questionnaire

S'agissant de l'élaboration des questions nous avons utilisé les questions fermées à réponses binaires, imposant à l'enquêté de répondre par vrai ou faux, oui ou non. Ensuite les questions semi fermées ou en plus de celles proposées par le chercheur l'enquêté à la lassitude d'en générer d'autres. Et enfin les questions ouvertes qui donnent plus de liberté aux enquêtés dans l'expression de leurs opinions.

I.3.5. Le pré test

Il est généralement réalisé pour mettre en évidence les principales difficultés qui auraient pu se présenter afin d'y remédier avant l'opération finale. Dans notre cas précis, il est effectué sur une dizaine d'individus dans une zone autre que celle de l'étude mais similaire à celle-ci (la zone d'Adewui à Lomé). Il est mené par nous même. Ce questionnaire ainsi confronté aux réalités du terrain a fait l'objet d'une correction ultérieure par notre directeur de mémoire pour la finalisation.

Ce pré-test a également constitué pour nous une occasion d'appréhender quelques unes des difficultés éventuelles de terrain.

I.2.6. L'administration du questionnaire

A Cause du niveau d'instruction très bas de la majorité de nos enquêtées, nous avons choisi de réaliser notre enquête par une administration indirecte aux femmes non instruites. C'est à dire que nous avons remplis par nous même les questionnaires à partir des réponses données par nos enquêtés.

Le questionnaire a été administré d'une façon directe aux femmes instruites et seules les femmes âgées de 16-60 et habitant dans les quartiers retenus pour l'enquête ont été soumises aux questionnaires.

I.2.7 Le dépouillement

Tous les questionnaires administrés ont été soumis au dépouillement manuel puis complété par le logiciel SSPS (statistical packeg of social Science).

I.3. La recherche qualitative

Pour analyser, tenter de comprendre et expliquer le phénomène de la sous-scolarisation des femmes, le recours à la recherche qualitative n'a pas été négligé. En effet, Comme le montre les études de l'école de Chicago sur la ville, la compréhension complète des faits urbains passent nécessairement par une approche qualitative. Cela nous a amené à échanger avec les personnes ressources des différents départements concernés par cette étude. Cette approche nous a permis de récolter le maximum d'informations possible sur le phénomène à travers les avis des interviewés.

I. 3.1. L'observation participante

Cette étape comprend l'ensemble des opérations par lesquelles le modèle d'analyse est confronté à des données observables. Par Cette technique nous nous sommes rendus sur le terrain pour assister à des réunions, des séances de formation et regarder ce qui ce passe. Ensuite nous avons pu interroger des informateurs et contrôler leurs propos par des vérifications. Cette technique a permis de recueillir par nous même des informations à partir de situation de comportement ou d'événement observé entrain de se produire.

En qualité de sociologue et étant donné que nous sommes originaire de la localité et que nous avons séjourné dans la localité durant une période relativement longue nous avons pu nous mettre au parfum de la réalité que vivent les femmes de la localité. Nous avons porté nos observations sur le comportement des acteurs sociaux de la localité et nous avons pu déceler de l'intérieure la manifestation des systèmes de relations sociales ainsi que les fondements culturels et idéologiques qui sous tendent ces actions.

I.3.2. L'entretien semi dirigé ou semi directif

C'est une technique de recherche en sciences sociales qui fournit à l'enquêtée l'opportunité de donner des explications sur un aspect du sujet. L'enquêteur dispose d'un guide d'entretien relativement ouvert qui permet de recueillir les informations nécessaires sur les différents thèmes abordés.

Cette technique a été primordiale dans notre recherche du fait qu'elle nous a permis de compléter les informations recueillies au cours de l'enquête par questionnaire et de maîtriser tous les contours du problème. Les entretiens ont été menés auprès de deux types de personnes : les personnes ressources et les informateurs. Les personnes ressources sont les individus disposant les informations nécessaires sur les conditions de vie des femmes dans la localité. Il s'agit des responsables des CDQ et des responsables des associations de femmes.

Nous désirons comprendre ce qui bloque la participation des femmes au développement, comment elles vivent, la perception qu'elles ont de leur état de sous-scolarisées et ensuite les incidences de la sous-scolarisation sur la participation des femmes au développement. L'entretien a porté sur un échantillon de cinq responsables de CDQ, deux leaders d'associations de femmes. Quant aux informateurs, ils sont composés des personnes administratives, des experts, des chercheurs dont l'activité professionnelle est proche du public étudié. Ceux-ci pouvant donner leurs points de vue sur le phénomène.

Les personnes témoins entrent dans ce groupe des informateurs. Ce sont des gens vivant à proximité des personnes ressources et pouvant confirmer ou non les affirmations des personnes ressources. Dans ce cadre, nous nous sommes entretenus avec une conseillère pédagogique et deux cadres d'institutions de micro finance. Cette technique vient donc compléter les manquements de la technique quantitative.

I.4. Les techniques de traitement des données

C'est une phase capitale dans toute recherche en sciences sociale. Car c'est grâce à elle que l'on arrive à avoir les résultats de l'étude. Dans le cas de notre étude, grâce à des techniques appropriées nous avons procédé au traitement de deux types de données à savoir : les données qualitatives et les données quantitatives

I.4.1. Traitement et analyse des données qualitatives

L'analyse des contenus est la méthode par excellence la plus couramment utilisée dans les études sociologiques. Nous avons donc procédé à une analyse des opinions de nos enquêtées. Celle-ci a consisté essentiellement à coder et transcrire les résultats des interviews et à prendre en compte toutes les réponses émises.

Ensuite nous avons retracé les propos de nos enquêtés dans leur rapport aux objectifs de recherche. L'interprétation de ces discours à permis de comprendre et d'appréhender la perception des enquêtées sur le rapport entre la sous-scolarisation et la participation des femmes au développement communautaire et d'expliquer les manifestations du phénomène.

I.4.2. Traitement et analyse des données quantitatives

Le traitement des données quantitatives s'est fait en deux volés. Premièrement nous avons procédé à un dépouillement manuel des informations collectées. Notons que ce choix est dû au souci de mettre en application les compétences théoriques reçues au cours de notre formation académique. Ce qui nous a permis de mettre à jour des tableaux. Ensuite certains de ces tableaux ont été introduits dans le logiciel SPSS (Statistical Package of social science) pour obtenir des graphiques, des courbes et les différents listings nécessaires à l'analyse des données recueillies. Au début l'analyse a d'abord été descriptive et ensuite explicative. Pour se rassurer de la véracité des informations dans les résultats obtenus nous avons eu recours à des tableaux de dépendance qui nous ont permis de vérifier les hypothèses formulées et de comprendre la distribution des comportements entre les sous-groupes de répondants. Dans ces tableaux croisés les effectifs des groupes de niveaux d'études étant différents les comparaisons n'ont été possibles qu'au moment ou nous avons ramené les effectifs de chaque groupe sur une base de 100%, ce qui a permis d'écarter les réponses hardies.

I.5. Difficultés rencontrées

Étant donné que les difficultés sont toujours omniprésentes dans toute recherche en science sociale ce travail n'en a pas fait exception. Ainsi nous avons dénombré deux sortes de difficultés à savoir les difficultés d'ordre théorique et les difficultés d'ordre pratique

Étant donné que nous avons travaillé avec une population à majorité analphabète, la difficulté majeure a résidé dans la traduction des questions dans la langue locale. Car certaines spécificités de la langue font que la traduction devient difficile au risque de ne pas refléter exactement ce que l'on recherche. Aussi étions nous obligé d'organiser des séances de formation avec les enquêteurs que nous avons recruté et formés pour la circonstance afin de résoudre ce problème.

 

II. Présentation de la zone d'étude

II. 1. Situation

La région des savanes est l'une des cinq régions économiques que compte le Togo. Elle est composée de 5 préfectures à savoir : Tône, Tandjoare, kpendjal , Oti et Cinkassé. La préfecture de Tône l'une des cinq préfectures de la région des savanes et son chef lieu Dapaong constitue notre zone d'étude.

Partant de l`idée selon laquelle tout se mène sur un terrain d'étude. Il est de notre devoir en tant que chercheur de situer notre zone d'étude. Située entre 0°11 de longitude Ouest et 0°30 de longitude Est et 10°41 et 11°40 de latitude nord, la préfecture de Tône est limitée au Nord par la préfecture de Cinkassé, au Sud par la préfecture de Tandjoare, à l'Est par la préfecture de kpendjal et à l'Ouest par le Ghana.

Principal centre urbain et capital économique de la préfecture de Tône, la ville de Dapaong est située à cheval sur le plateau et la pénéplaine précambrienne. Cette ville témoigne encore plus, que par le passé de l'importance de sa fonction commerciale malgré la concurrence de celle de Cinkassé. La ville de Dapaong comme bon nombre de ville secondaire à des limites encore mal définies en raison d'une urbanisation sauvage d'un taux de 5% (marché nouveau Togo, 1998 : 4)

II.2. Le milieu naturel

Le relief de la ville de Dapaong est constitué d'une vaste plaine qui s'étend de Dapaong à Cinkassé avec une altitude moyenne de 230 m. il est constitué d'un sol brun qui est considéré comme la meilleure partie de la ville. C'est cette zone qui fait l'objet d'une forte emprise humaine. En raison d'un taux de croissance exponentiel de 5%, la ville se trouve confrontée à tous les problèmes sociaux dont celle de la faible participation des femmes à la vie socio économique.

Cette zone est relativement plane et favorable à toute activité humaine. Ainsi, le relief loin de constituer un blocage à l'évolution de la ville est un atout pour sa croissance. Toutefois, l'analyse du relief de la ville nous mène à la conclusion que le milieu naturel ne constitue en aucun cas un blocage majeur à l'émancipation des femmes de notre zone d'étude.

II.2.1 Le climat

La ville de Dapaong se situe entièrement dans le climat soudanien ou climat tropical vrai. Celui-ci est caractérisé par une saison pluvieuse qui dure environ 5 mois (avril à octobre) et une saison sèche qui couvre le reste de l'année.

A cette saison sèche très longue et accentuée s'ajoute une période d'harmattan. L'harmattan est un vent sec et frais qui s'installe sur la ville avec l'influence du désert sahélien qui fait hausser les fortes amplitudes thermiques journalières (autour de 11 et 15°c (station météorologique de Dapaong) et par l'absence totale de précipitations.

Le contraste climatique est très préjudiciable pour la vie socio-économique puis rend difficile l'approvisionnement en eau pour les habitants. Il est à noter que cette situation constitue une charge supplémentaire pour les femmes de la localité et en même temps limite leur capacité à exercer des activités génératrices de revenus.

II .2.2. Les vents

De novembre à février les vents soufflent principalement du Nord Est vers le Sud Ouest. Ces vents proviennent de l'anticyclone (haute pression du Sahara), ce sont des vents froids, secs et poussiéreux, localement on parle de l'harmattan. C'est à cette période que la population est le plus affectée par la rigueur du climat.

Pendant les mois d'été (avril-octobre) il règne les vents marins en provenance du Sud Ouest qui sont provocateurs de pluies. Ces vents sont chauds et chargés d'une humidité supérieure à 80%, c'est la mousson

II.2.3. Température

En raison de sa très forte insolation, la ville de Dapaong est une zone de forte chaleur. Les températures les plus élevées du pays y sont enregistrées.

Les températures en général sont excessives avec des maxima absolus compris entre 29°9 et 38°3c et les minima entre 17°4 et 24°9 avec des amplitudes thermiques moyennes annuelles très marquées (6 à 8°c). Les variations diurnes des températures sont très remarquables puis oscillent entre 15°et 20°c.

Les variations de la température tout au long de l'année traduisent le contraste entre saison pluvieuse et saison sèche. Au cours de la saison des pluies qui dure de Mai à Septembre les températures n'excèdent pas les 30°c. De novembre à février avec la présence de l'harmattan, on enregistre les plus faibles températures qui restent nettement inférieures à 30°c.

En mai et avril le retrait de l'harmattan et l'absence de pluies favorisent l'élévation des températures avec des moyennes annuelles de 30°c (33°c en avril 1991).

II.2.4. Pluviométrie

En général la pluviométrie de la ville de Dapaong présente d'importantes variations dans le temps et dans l'espace, de même la quantité de pluie enregistrée varie aussi d'une année à une autre.

En moyenne, il tombe à Dapaong environ 1050 mm3 d'eau par an ; repartie sur 70 jours de pluie qui s'étale sur 6 à 7 mois.

II.2.5. Les variations annuelles

Les importantes variations annuelles des précipitations dans la ville de Dapaong et leur mauvaise répartition (retard des pluies et excès à certains moments) entraînent des conséquences tangibles sur la vie économique et sociale. Comme conséquence de cette mauvaise répartition des précipitations nous pouvons citer les problèmes d'approvisionnement en eau potable. A cause de l'insuffisance de cette eau, certains quartiers ne sont pas desservis et d'autres connaissent de fréquentes ruptures de fournitures. Mais il est à noter que ces problèmes sont en parti résolus depuis janvier 2002 par l'inauguration du barrage de KOUMFAB. Ce barrage est situé à 5 km au sud-ouest de la ville de Dapaong sur la rivière KOUMFAB au versant de 72 km² avec un volume moyen annuel de 10 millions de m3.

II.2.6. Les cours d'eaux

Dapaong est arrosée par une multitude de ruisseaux et de marigots qui tarissent tous pendant la saison sèche. Le Gwong-Didagou est le plus important de tous les cours d'eaux de la ville de Dapaong mais lui aussi est saisonnier et il s'assèche aussitôt après les pluies. Il coule du Sud Est au Nord Ouest et alimente le barrage d'adduction d'eau potable de la ville.

II.3. Aperçu historique

L'histoire du pays nous apprend que Dapaong (nouveau marché) s'est peuplée par vagues successives dont les premiers occupants furent les forgerons d'ethnie Moba qui ont fuis le Fada N'gourma (Burkina-Faso) à cause des guerres contre les Djerma. Ils s'installèrent d'abord sur les collines de Koudjouak côté Ouest de l'actuel stade municipal pour extraire le fer. Ils occupèrent après le long des rives des ruisseaux Didagou. A Dapaong ce sont les Moba- gourma qui représente l'ethnie dominante avec respectivement 48,7% et 37,8% de la population. Suivie des mossi et des Yengas.

Cette zone s'est peuplée au 14 siècle, période à laquelle les premiers migrants en provenance de la Haute-Volta (actuelle Burkina Faso) sont arrivés en vagues successives et sont devenus plus tard les autochtones de Tône mais chacun ayant un territoire bien défini. Il s'agit des Moba et des gourma. A ces autochtones de Tône s'ajouteront plus tard d'autres ethnies de presque toutes les préfectures du Togo et des pays voisins. Ces différentes ethnies constituées des commerçants et des fonctionnaires se composent de Kotokoli, de Kabyè, de mina, de haoussa, de ibo, nago....

II.3.1. Mode de vie précoloniale à Dapaong

Selon Leo De Haan (1993 :87-97) une analyse du mode de vie précoloniale à Dapaong révèle que les tâches étaient nettement partagées selon le sexe. Les femmes consacraient une grande partie de leur temps aux tâches ménagères et au ramassage du bois de chauffe. L'éducation était plus réservée aux garçons qui devaient plus tard devenir des commis et des traducteurs pour les colons blancs. Quant aux filles elles étaient éduquées dans l'unique but de devenir de bonnes épouses et mères.

Le système de mariage était le mariage par échange ou `'pwokpendu''. Comme le clan était exogame, le mariage par échange permettait d'obtenir une femme à marier d'un autre clan en offrant à ce clan une femme à marier de son propre clan.

II.3.2. L'ordre social

Les chefs coutumiers sont les pierres angulaires des sociétés Moba-Gourma. Ils sont également les garants des us et coutumes et s'occupent de l'unité et de l'ordre social. Comme la société est de type patrilinéaire c'est seulement la filiation par les hommes qui est prise en compte dans la succession et dans la répartition de l'héritage. Les chefs prennent les décisions concernant la tenue des terres et l'accès aux ressources naturelles dans l'intérêt de la descendance mâle du clan. Les femmes n'ont pas le droit de remettre en cause ou de bouder un jugement effectué par les hommes même si celui-ci menace leur intégrité physique et morale.

Dans le régime colonial c'est les chefs coutumiers qui choisissaient les personnes susceptibles de suivre un enseignement scolaire. Comme l'éducation scolaire était perçue comme une corvée elle était plus réservée aux individus de seconde zone. Mais les femmes en étaient exemptées non pas parce qu'elles avaient un statut particulier mais du fait qu'elles étaient considérées comme un bien qu'on pouvait l'échanger ou l'utiliser à sa guise. C'est peut être l'une des causes lointaines de la sous-scolarisation des femmes de la localité.

II.4. Le milieu humain

La ville de Dapaong couvre une superficie de 55000 hectares selon l'arrête n° 79/273 du 9 Novembre 1979 avec une population d'environ 25000 hbts (aux activités très diversifiées)

II.4.1. Donnée démographique

A l'image habituelle des villes des pays sous-développés, la population de la ville de Dapaong est caractérisée par un taux de croissance élevé avec une très forte proportion de jeunes suivie de toutes les conséquences que cela engendre. Cette forte proportion des jeunes est le résultat de la non maîtrise de la fécondité et du maintien de l'indice de fécondité élevé.

II.4.2. Accroissement de la population

Nous sommes dans un pays en voie de développement (PVD). Tout comme les populations des PVD celle de Tône s'accroît très vite et avec un fort taux d'accroissement naturel (TAN) estimé à 2,7 selon la direction de la statistique et de la comptabilité nationale (DSCN). La population de Tône est passée de 2500 hbts en 1950 à 4860 en hbts en 1960 soit une augmentation de 2360hbts en 10ans. Plus tard la croissance démographique a été très considérablement sensible. Ainsi au recensement général de 1981 alors que la préfecture de Tône regroupait encore Kpendjal, Tandjoare et Cinkassé, sa population étaient de 328905hbts. A partir de ce recensement de 1981 la DSCN a prévu une estimation de 584000 hbts en 2005 sur les 6,1 millions d'habitants que compterait le Togo si le taux d'accroissement est maintenu à 2,7% par an. En 22 ans la préfecture de Tône aura gagné 256095 habitants de plus. Au 4emRGPH la population de la région des savanes est estimé à 828224 habitants dont 286479 pour la préfecture de Tône Selon les estimations de la mairie de Dapaong, la population totale de la ville est estimée en 2009 à 75 000 hbts. La population active quand à elle est évaluée à 47% avec une prépondérance de commerçants et d'artisans estimés respectivement à 21% et 16 ,4%

Cette croissance rapide de la population s'explique par plusieurs raisons notamment le TNA caractéristique de celui des PVD. Le taux de fécondité également élevé qui est d'environ 6,5 enfants par femme en moyenne et enfin la pratique de la polygamie.

II.4.3. Répartition spatiale de la population

La répartition de la population est contrastée avec une densité moyenne de 60 hbts au kilomètre carré ; toutefois on remarque des zones de 200hbts /km². Le Nord Ouest et le Nord Est constituent les grands foyers de peuplement concentrant plus de ¾ de la population. Ces grands pôles sont les alentours de la ville et la plaine granito-gneissique qui s'étend de Dapaong jusqu'à Cinkassé. La zone Est constitue le foyer de faible peuplement avec des densités moyennes de moins de 50hbts au kilomètre carré.

II.4.4. Répartition ethnique de la population

Les Moba et les Gourma sont les deux principales ethnies qui peuplent Dapaong. Les premiers représentent 48,7% de la population totale sont surtout concentrés à l'Ouest et au Sud de la ville tandis que les seconds (37,8%) sont localisés à l'Est. En plus de ces peuples majoritaires viennent les autres peuples tels que les peulhs, les yangas et les Mossi auxquels s'ajoutent les autres groupes ethniques du pays et les étrangers. Sur le plan religieux, la religion catholique est la plus pratiquée. Elle vient en première position avec 39,39% de la population suivi de la religion musulmane avec 26,66%. L'église protestante a 2,55% de fidèles et le reste représente les adeptes de la religion traditionnelle.

II.5. Organisation sociopolitique et économique

II.5.1 Les rapports sociaux de genre

La ville de Dapaong à l'image des autres sociétés post industrielle est tiraillée entre le modernisme et le traditionalisme. Ainsi le système patriarcal qui est en vigueur depuis des siècles a su résister jusqu' à nos jours. Sur les bases de ce système, les femmes ne sont pas considérées en tant qu'individus à part entier mais en tant que fille, épouse ou mère. Ainsi le partage du pouvoir dans la famille reflète les normes sociales qui se répercutent sur tous les aspects de la vie communautaire à savoir : social, politique, éducatif et économique.

II.5.1.1 Sur le plan social

La structure Moba-gourma basée sur le système patriarcale considère l'homme comme le chef de famille (le tchamba) et le principal gagne pain tandis que la femme est considérée comme la nourricière qui s'occupe de la sphère interne ou le (naag) ou de l'unité de résidence. Le rôle de la femme se limite à l'entretien de la famille. Cette domination de l'homme dans la structure Moba-Gourma correspond à la domination traditionnelle de Max Weber. Max Weber entend par domination patriarcale le type de domination dans laquelle le père de famille est le seul souverain qui a l'autorité au sein du groupement familial qui est en même temps une unité économique (F.S.K.Achon, 2008 : 3). Le patriarcalisme primaire est une forme de hiérarchisation sexuelle dans laquelle les femmes sont défavorisées, discriminées, exploitées, opprimées et ne jouissent pas des mêmes droits que les hommes. La perpétuation de ce système passe par la transmission du nom paternel à l'enfant et implique la soumission des femmes aux membres masculins jouissant de cette autorité. Les hommes bénéficient ainsi du travail gratuit des femmes dans la sphère domestique.

« Pour chaque homme, indépendamment de sa volonté, la société prévoit une place qui lui permet dans la hiérarchie professionnelle d'accéder au poste décisionnel comparativement aux femmes et qui lui accorde aussi dans la hiérarchie familiale une position privilégié par rapport à la femme. Indépendamment de la maternité, elle veille encore à ce qu'il puisse accomplir ces obligations professionnelles sans d'autre charges `'domestique'' supplémentaires ». (B. Ursula, cité par F.K.S. Atchon ,2OO8 :6)

II.5.1.2. Sur le plan politique

L'histoire de la vie politique de la ville de Dapaong révèle que la succession est patrilinéaire. Une analyse de la situation politique actuelle nous révèle qu'aucune femme n'occupe une haute fonction de prise de décision dans la ville. Ainsi toutes les autorités traditionnelles, administratives et politiques (chef canton, préfet, maire, commissaire etc.) sont des hommes. Les femmes quant à elles se contentent d'être des subalternes et la situation risque de perdurer pour quelques années encore. De ce fait, la majorité des femmes participent peu à la vie politique et sont pour la plupart du temps des militantes de second ordre dans les représentations locales des partis politiques. Même dans la vie politique elles reprennent leur rôle traditionnel. Au cours des meetings il est souvent rare de voir une femme prononcer un discours politique.

Cette situation qui n'est pas de nature à faire des femmes des leaders compromet dangereusement leur participation communautaire.

II.5.1.3. Sur le plan éducatif

La décision d'envoyer un enfant à l'école est prise dans la famille. Or le système patriarcal n'est pas favorable à un partage équitable du pouvoir, des ressources, du travail et des chances dans la famille. Ainsi l'instruction est plus réservée aux garçons qu'aux filles, ce qui explique les faibles taux de scolarisation féminine enregistrés dans la localité.

En général les filles sont moins instruites et moins formées, car les ressources de la famille sont en premier consacrées à l'éducation des garçons. Comme conséquence de cette situation, les femmes représentent la majorité des analphabètes et des illettrés de la localité. Ainsi faute de model de réussite de femmes des stéréotypes sexistes continuent à conditionner l'orientation scolaires et professionnelles des filles et des femmes de Dapaong vers des filières peu qualifiées, peu porteuses et peu rémunérées.

II.5.1.4. Sur le plan économique

Les femmes de Dapaong sont pour la plupart du temps des ménagères. Cette situation les met en position de dépendance par rapport à leur mari. Ainsi observe-t-on des différences d'accès des femmes et des hommes à des carrières lucratives et au contrôle des finances. La majorité des banques et des institutions de microfinance de la place son dirigées par les hommes. L'écrasante majorité de leurs employés sont des hommes sauf quelques femmes qui occupent les rôles de caissières et ou de promotrices.

Du fait de leur avantage intellectuel qui est l'éducation les hommes contrôlent la haute finance et les autres moyens de production (crédits, emprunts, propriétés foncière) en amont et les femmes se retrouvent en avale avec les activités économiques secondaires (revendeuses, commerçantes, ambulantes...)

II.5.2. La division sexuelle du travail

La division sexuelle du travail est une construction sociale qui a son origine dans l'histoire si bien qu'elle paraît normale. L'évaluation des activités journalières de la femme Moba révèle que la quasi-totalité des tâches domestiques et de transformation des produits primaires est assurée par les femmes et les filles. Tandis que les hommes quand à eux ils se retrouvent plus dans les activités porteuses de revenus à savoir l'artisanat, le commerce, les grandes instances de prise des décisions. Ainsi certains travaux sont uniquement réservés aux filles par exemple faire le feu ou préparer.

II.5.3. Le système de parenté

En pays Moba gourma la parenté apparaît encore de nos jours comme la structure dominante même si à l'observation elle perd progressivement son importance avec la modernisation. Cependant, en dépit de l'affaiblissement des liens familiaux, c'est toujours la parenté qui organise en dernier ressort les jeux du mariage, les règles de filiation, le partage de l'héritage et la succession après les tracasseries administratives. Autrement dit elle demeure de nos jours fondamentale si bien qu'elle régit le fonctionnement de toutes les structures sociales actuelles.

II.5.4. Les activités économiques

La ville de Dapaong est la localité qui concentre l'ensemble des fonctions administratives et économiques de la région des savanes. Capitale régionale, elle constitue le centre administratif le plus important qui regroupe l'essentiel des services techniques des ministères. C'est une ville qui sur le plan commercial doit son dynamisme grâce à sa fonction ancienne et à sa position sur l'axe routier Lomé - Ouagadougou. C'est le premier marché régional.

La zone entourant le marché concentre la majorité des activités commerciales. Dans cette zone les femmes exercent presque toutes les activités commerciales. Elles ont le monopole du petit commerce par la vente des produits agricoles, des fruits, du bois, du charbon, des condiments et de l'alimentation générale. En plus de cela elles préparent la bière locale à base du mil, de l'huile d'arachide et vendent des plats cuisinés. Il est très rare à Dapaong de trouver une femme dans l'import-l'export.

Celles-ci n'ayant pas pour la plus part du temps un niveau d'instruction pouvant les permettre de parler les langues étrangères utilisées dans le domaine commercial. Pour cela, elles ont du mal à s'aventurer dans ce domaine. Du coup elles laissent la main libre aux hommes qui sont les détenteurs des grandes boutiques et des grands magasins de la place. Hormis le commerce, l'agriculture et l'artisanat constituent les autres activités économiques auxquelles se livre la population.

II.5.5. Organisation administrative

Par arrêté n° 79/273 du 09 novembre 1979, la ville de Dapaong a été érigée en commune, puis plus tard déclarée comme commune de plein exercice par la loi n°82 -9 du 16 juin 1982. Elle est composée de 24 quartiers et limitée au Nord par le village de Sibortoti et Koni, au Nord-Est par Djabargou et Karsone. La commune de Dapaong est dirigée par une délégation spéciale de 11 membres nommée par décret n° 2001-192 /Pr du 16 novembre 2001, en remplacement de l'ancien conseil municipal. La délégation spéciale est conduite par un bureau permanent composé d'un président, d'un vice-président et d'un rapporteur.

DEUXIEME PARTIE

PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES,

INTERPRETATION DES RESULTATS,

PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS

Chapitre 3 : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES QUANTITATIVES ET QUALITATIVES

?. Analyse des données quantitatives

Tableau 1 : Répartition des enquêtées selon leur âge

Age

Effectif

Pourcentage

16 - 26

26

20

27 - 36

52

41

37 - 46

20

16

47 - 56

18

14

57 - +

12

9

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Les résultats affichés par ce tableau donnent une idée de la pyramide des âges des femmes interrogées. Celle-ci est composée de 20% d'adolescentes âgées de 16 à 25 ans, de 41% de jeunes femmes âgées de 26 à 35 ans, de 16% de femmes mûres âgées de 36 à 45 ans, de 14% de femmes dont l'âge est compris entre 45 et 55 ans et enfin de 9% de femmes du troisième âges c'est-à-dire âgées de plus de 55ans.

L'analyse de ce tableau montre que la majorité de nos enquêtées sont jeunes ; Ce qui suppose qu'elles sont plus exposées aux problèmes sociaux. De même on constate aussi que la proportion des personnes du troisième âge est la plus faible

Figure 1 : Répartition des enquêtées selon leur statut matrimonial

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Il ressort de ce diagramme que 69% de nos enquêtées sont des femmes mariées contre seulement 23% de célibataires, 2% de divorcées et 6% de veuves.

On remarque que la majorité des femmes interrogées sont mariées contre une infime partie de célibataires et de divorcées. Le mariage revêt donc une importance particulière dans notre zone d'étude

Tableau 2 : Nombre d'enfants par femme

Réponses

Effectif

Pourcentage

Moins de 5 enfants

31

31

De 5 à 8 enfants

47

47

Plus de 8 enfants

22

22

Total

99

100 %

Source : enquête de terrain, juillet 2010

Dans ce tableau il ressort que 47% des femmes de notre échantillon ont 5 à 8 enfants en charges, alors que 31% ont moins de 5 enfants, contre 22 enquêtées qui ont plus de 8 enfants en charges.

L'examen des résultats de ce tableau montre que les femmes interrogées par manque d'instruction ne connaissent pas les avantages de la limitation des naissances

Figure 2 : Répartition des enquêtées selon le niveau d'instruction

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la lumière de ce diagramme, il ressort que 41% de nos enquêtées sont analphabètes, tandis que plus de 27% ont le niveau primaire alors que seule les 5% de l'échantillon sont alphabétisées, contre 19% qui ont fait au moins le secondaire, puis 8% de femmes ayant un diplôme universitaire.

L'analyse des résultats de ce tableau montre que près de la moitié des femmes de notre échantillon sont sous-scolarisées.

Figure 3 : Répartition des enquêtées selon leur religion

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Les résultats de ce digramme montrent que 55% des femmes interrogées sont chrétiennes, contre 20% d'adeptes de la religion traditionnelle, suivie de la religion musulmane qui représente 25% de l'échantillon.

L'analyse de cette figure montre que le christianisme est la religion dominante.

Tableau 3: Répartition des enquêtées selon leur profession et le niveau d'instruction

Niveau d'étude

Profession

Total

 

Commerçante

Artisan

Fonctionnaire

Ménagère

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Aucun

8

6

27

21

0

0

17

13

52

41

Primaire

9

3

10

8

0

0

15

12

34

27

Secondaire

9

7

7

5

9

7

0

0

25

19

Supérieur

0

0

0

0

10

8

0

0

10

8

Alphabétisée

4

3

2

2

0

0

1

1

7

5

Total

30

19

46

36

19

15

33

26

128

100

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Ce tableau s'intéresse d'une part, à la répartition des femmes selon les domaines d'activités et d'autre part à la relation entre activités et niveau d'instruction. Les enquêtées qui exercent une activité économique selon les données de ce tableau sont majoritairement représentées dans la catégorie artisane et commerçante. Elles représentent un peu plus de la moitié des actifs (55% de l'échantillon). Ces activités sont en effet exercées par les classes sociales défavorisées qui ne disposent pas d'un niveau d'étude élevé pour pouvoir se frayer une place importante dans la sphère des fonctions de bureau très complexe et fortement sélectif. Il s'agit des artisanes composées en grands parties des couturières, des coiffeuses, qui exercent de temps en temps des activités manuelles pour assurer leur survie.

En générale les activités informelles constituent la principale occupation des femmes de la localité. L'administration qu'elle soit publique ou privée ne regroupe que ceux qui ont un niveau d'instruction plus ou moins acceptable.

Les femmes ayant le niveau BAC et plus pris en exemple sont tous des fonctionnaires et représentent à eux seules plus de la moitié du pourcentage total des fonctionnaires interrogés soit 8 femmes sur les 15 fonctionnaires répertoriés.

L'étude comparée de la branche d'activité et du niveau d'instruction fait constater des écarts qui vont en s'améliorant au fur et à mesure que l'on évolue dans la hiérarchie professionnelle. Si le secteur artisanal reste le secteur dominant avec un taux de 36% il n'en demeure pas moins qu'elle est majoritairement composée des non-scolarisé, de ceux de niveau primaire et des alphabétisées qui représentent à eux seules 39 sur les 49 artisans répertoriés. Apres l'artisanat vient la fonction de ménagère avec un taux de 26% de l'échantillon, sa répartition va en décroissant quand on passe d'un degré d'étude inferieur a un degré plus élevé.

On remarque donc que le niveau d'instruction est intimement lié à la catégorie professionnelle, plus une femme est instruite plus elle occupe un statut privilégié dans la hiérarchie professionnelle.

Tableau 4 : répartition des enquêtées selon le Niveau d'instruction et niveau de vie

 

Niveau de vie

Total

Niveau d'instruction

Très pauvres

Pauvres

Moyen

Aisé

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff.

%

Aucun

10

7

35

20

7

5.5

0

0

52

41

Alphabétisé

1

1

4

3

1

1

0

0

7

27

Primaire

6

3

20

16

9

7

1

1

34

27

Secondaire

0

0

6

5

18

14

1

1

25

19

Supérieur

0

0

0

0

7

5.5

3

2

10

8

Total

16

12

65

51

42

33

5

4

128

100

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Ce tableau nous montre que sur les 52 enquêtées qui n'ont aucun niveau d'instruction, 35 d'entre elles soit 20% de l'échantillon, s'estiment pauvre, de même que 20 enquêtées sur 34 du niveau primaire soit 16%, ; 6 enquêtées sur 25 du secondaire soit 5% de l'échantillon et enfin 4 sur les 7 alphabétisées soit 3% de l'échantillon contre respectivement 7 sur les 52 alphabètes, soit 5% 9 sur 34 du niveau primaire soit 7%, 18 sur 25 soit 14%, 7 sur 10 soit 5% de l'échantillon.

Les résultats affichés par ce tableau nous montrent qu'au fur et à mesure qu'une femme évolue dans les études son niveau de vie s'améliore.

Figure 4 : distribution des enquêtées selon leur avis sur la scolarisation des filles

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la question suivante : « les filles et les garçons ont-ils les mêmes chances d'aller à l'école » ?, 97 femmes soit 76 % de notre échantillon ont répondu « oui » contre 31 femmes soit 24 % des enquêtées qui ont rétorqué par la négative. Ceci est dû au fait que dans la localité il existe des femmes qui sont encore attachées aux valeurs traditionnelles. Selon elles la place de la jeune fille se trouve à coté de sa mère et non à l'école. Seul le garçon a besoin de réussir à l'école parce qu'il a l'obligation morale de prendre en charge les besoins de sa femme quand il va se marier.

Au vu des réponses données par nos enquêtées, il apparaît clairement que la majorité des femmes perçoivent la nécessité de traiter les filles de la même manière que les garçons mais c'est l'environnement qui ne leur est pas favorable.

Tableau 5 : Avis des enquêtées sur l'existence des filles non scolarisées

Existence des filles non scolarisées

Effectif

Pourcentage

Oui

105

82

Non

20

16

NSP

3

2

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la lumière de ce tableau nous constatons que la majorité des femmes interrogées soit 82% affirment qu'il existe des filles non scolarisées dans leur localité contre 20 femmes soit 16% qui affirment le contraire pendant que 2% des femmes interrogées prétendent ne rien savoir sur l'existence du phénomène.

L'analyse du tableau 9 nous montre qu'il existe encore des filles non scolarisées dans la localité malgré la gratuité de l'école et les mesures de discriminations positives.

Tableau 6 : avis des enquêtées sur les causes de la sous scolarisation des filles

Les causes

Effectif

Pourcentage

La pauvreté

18

14

L'ignorance des parents

54

42

La religion

7

6

Les discriminations

35

27

Le poids de la tradition

14

11

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Des données contenues dans le tableau ci-dessus il apparaît clairement que près de la moitié des femmes interrogées soit 42% pensent que l'ignorance des parents est à la base de la sous-scolarisation des filles de la localité.

Pourtant 27% des femmes de l'échantillon pensent que ce sont les discriminations qui sont à la base du phénomène contre respectivement 14% d'avis favorable pour la pauvreté, 11% d'avis positif pour le poids de la tradition et enfin 7% qui pensent que c'est la religion qui est la cause majeure de la sous-scolarisation du genre féminin. La religion semble ne pas être déterminante dans la scolarisation des filles mais influence toujours les choix éducatifs des parents quand les moyens sont limités.

En examinant ces résultats on constate que l'ignorance des parents est la cause fondamentale de la sous-scolarisation des filles dans la localité.

Figure 5 : Répartition des enquêtées selon leur perception sur les changements que

Peut apporter la scolarisation dans la vie d'une femme

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Les résultats de ce graphique montrent que 77% de notre échantillon pensent que la scolarisation d'une fille peut parfaitement apporter des changements plus tard dans sa vie, pour elle la scolarisation est la clé de la réussite sociale car elle apporte à sa détentrice respect et considération de la part de ses pairs sans oublier les retombées économiques qui s'en suivent si l'on arrive à trouver du boulot grâce aux diplômes obtenus. De même 13% de nos enquêtées relativisent cette position en affirmant qu'elle ne pourra apporter des changements que dans une certaine mesure. Pour elles ceci ne sera une réalité que lorsque la fille fera preuve de discernement et d'ambitions hormis cela l'instruction reçue ne fera d'elle qu'une anormée. C'est-à-dire que par vengeance elle essaiera de bouleverser l'ordre établie depuis les générations passées pour imposé ses propres valeurs que se soit de gré ou de force. Seul 10% des enquêtées pensent que la scolarisation ne pourra pas du tout apporter des changements dans la vie d'une fille.

Au regard de ce qui précède, nous constatons que, la majorité des enquêtées pensent que la scolarisation joue un grand rôle dans la vie future d'une fille.

Tableau 7 : Répartition des enquêtées selon leur perception sur

L'importance de l'instruction dans la vie d'une femme

Importance de l'instruction dans la vie d'une femme

Effectif

Pourcentage

Mariage libre

13

10

Bonne gestion des ressources du ménage

37

29

Planification des naissances

26

20

Scolarisation des enfants

23

18

Autonomie sur le plan socio-économique

29

23

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Les résultats affichés par le tableau ci-dessus montrent la façon dont les femmes perçoivent l'importance de l'instruction dans leur vie. Il semble que les femmes instruites minimisent les dépenses fantaisistes en faisant les dépenses selon des budgets préétablis.

Ainsi, 37 femmes soit 29% des femmes interrogées pensent que l'instruction permet à une femme de bien gérer les ressources du ménage afin de dégager le surplus des ressources pour investir dans les secteurs porteurs, tandis que pour 29 enquêtée soit 23% de

l'échantillon prétendent qu'elle permet à la femme d'avoir une autonomie sur le plan socio-économique du fait que celle-ci pourra utiliser les connaissances livresques acquises pour améliorer ses conditions socio économique.

Toutefois 26 femmes soit 20% estiment qu'elle permet à une femme de scolariser ses enfants et enfin 13 soit 10% affirment qu'elle permet aux femmes de contracter librement des mariages.

A étudier à la loupe ces résultats, nous constatons que les femmes sont principalement attachées à leur rôle traditionnel, lorsqu'on s'en tient aux retombées de l'instruction dans leur vie.

Tableau 8 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur les

conséquences du manque d'instruction dans la vie d'une femme.

Réponses

Effectif

Pourcentage

L'analphabétisme

15

12

Les mépris de ses droits

22

17

La mauvaise gestion des ressources

27

21

L'exclusion de certains avantages

13

10

La non participation au développement de sa localité

51

40

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Au vu des résultats, nous constatons que les principales conséquences du manque d'instruction dans la vie de la femme sont entre autres la non participation au développement de sa localité, 51% de nos enquêtées l'ont affirmé. La mauvaise gestion des ressources selon 27 femmes interrogées soit 21% ; le mépris de ses droits pour 22 enquêtées soit 17%, l'exclusion de certains avantages d'après 13 femmes soit 10% de l'échantillon .et enfin il y a 15 % des femmes qui soutiennent que l'analphabétisme est une conséquence du manque d'instruction dans la vie d'une femme.

L'analyse de ces résultats prouve que la sous-scolarisation est un handicap à la participation des femmes au développement de leur localité.

Tableau 9 : Répartition des enquêtées selon leur avis sur la nécessité de

Savoir lire et écrire

Réponses

Effectif

Pourcentage

Oui

125

98

Non

3

2

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la question suivante « trouvez-vous que le fait de savoir lire et écrire est une bonne chose ? »La quasi-totalité de nos enquêtées soit 98% de l'échantillon ont répondu oui. Selon elles, la lecture et l'écriture constituent les éléments principaux qui caractérisent la société moderne. Elles confèrent le bien être et l'épanouissement à celui qui sait les manipuler. De ce fait elles ne peuvent qu'être qu'une bonne chose pour l'être humain. Cependant, pour 2% des femmes interrogées la réponse est négative. Elles affirment que la lecture et l'écriture éloignent l'homme du dessein de Dieu et qu'elles conduisent l'homme au vice.

L'analyse des résultats contenus dans le tableau ci-dessus démontre que les femmes quoi qu'on dise perçoivent la lecture et l'écriture comme les éléments fondamentaux de leur épanouissement. Et par là, ne pas savoir lire, ni écrire est un frein à l'émancipation de la femme et un obstacle au développement.

Tableau 10 : répartition des enquêtées selon le niveau d'instruction des parents et la scolarisation des enfants

 

Scolarisation des enfants

 

niveau d'instruction de la mère

Nombre d'enfants en âge d'être

Scolarisés

Nombre d'enfants scolarisés

Nombre d'enfants non scolarisés

Nombre d'abandon précoce

Total

Eff

Eff

Eff

Eff

Eff

%

Aucun

147

125

22

53

40

41

Primaire

73

69

4

17

27

27

Secondaire

29

29

0

6

19

19

Supérieur

17

17

0

0

8

8

Alphabétisée

21

18

3

7

5

5

Total

287

258

29

83

99

100 

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Les abandons précoces concernent les enfants ayant abandonné leurs études avant la fin de la cinquième année d'étude primaire. On remarque sur ce tableau que 100% des enfants scolarisables issus des parents ayant un niveau secondaire et plus sont effectivement solarisés contre 125 sur les 147 enfants issus des parents analphabètes.

Cette légère différence pourrait être expliquée par le fait que certains parents analphabètes n'encouragent pas leurs filles à aller à l'école par ignorance du rôle de l'instruction dans la vie d'une femme ou par simple discrimination.

Quant aux abandons on remarque que les enfants issus des parents ayant un niveau scolaire faible abandonnent beaucoup plus prématurément que ceux dont les parents ont un niveau plus élevé avec respectivement 53 abandons pour les analphabètes, 17 pour les enfants des femmes de niveau primaire contre 6 pour celles qui ont un niveau secondaire.

Quand bien même qu'on constate avec satisfaction le fait que la majorité des parents ont compris l'importance de l'instruction scolaire on se rend compte tout de même avec abnégation qu'il y a un fort taux d'abandons scolaires précoces à Dapaong.

En effet, si on s'en tient à notre échantillon, on remarque que 258 enfants sur les 287 sont effectivement scolarisés. Cependant ,71 d'entre eux n'atteignent pas la cinquième année d'étude du primaire et iront grossir le nombre de jeunes analphabètes.

Tableau 11 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur les obstacles qui

Empêchent aux femmes de participer aux activités de développement

Réponses

Effectif

Pourcentage

manque d'instruction

51

40

manque de formation

28

22

manque d'argent

17

13

les discriminations

32

25

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la lumière des résultats de ce tableau il ressort que 40% des enquêtées affirment que le manque d'instruction est un obstacle à la participation des femmes aux activités de développement principalement parce que celles-ci sont écartées dans la planification des projets de développement à cause des facteurs inhérents à leur statut de sous-scolarisées.

De même 25% des femmes interrogées pensent que c'est plutôt les discriminations de genre. Selon elles les femmes disposent des compétences variées dans plusieurs domaines et qu'en plus de cela elles ont envie d'apporter leur pierre à l'épanouissement de leur communauté mais ce sont les facteurs sociaux qui les empêchent de réaliser leurs objectifs ; au contraire pour 22% des femmes interrogées le manque de formation est un obstacle non moins important à la participation des femmes au développement ; tansdis que 13% estiment que c'est le manque d'argent.

Une étude approfondie des résultats de ce tableau fait ressortir que l'analphabétisme est un handicap majeur à la participation des femmes au développement.

Tableau 12 : Répartition des enquêtées selon leurs avis sur l'implication ou

non du niveau d'instruction dans l'épanouissement de la femme.

REPONSES

Effectif

Pourcentage

Oui

95

74

Non

33

26

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la lumière de ce tableau nous constatons que 95 de nos enquêtées soit 74 % de l'échantillon attestent que le niveau d'instruction est un obstacle à l'épanouissement de la femme contre 33 femmes soit 26% qui affirment le contraire tout en avançant l'idée selon laquelle l'on n'a pas forcement besoin d'être instruit pour être épanouie.

Il ressort de ce tableau que le niveau d'instruction est un obstacle à l'épanouissement de la femme.

Figure 6 : Répartition des enquêtées selon leur appartenance ou non à un mouvement associatif

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la question suivante « êtes-vous membre d'un mouvement associatif » ? 54% de nos enquêtées ont affirmé n'appartenir à aucun mouvement associatif. Cette situation semble être dûe au fait que les femmes de la localité ne sont pas suffisamment informées qu'elles peuvent passer par le canal des associations ou groupement pour assurer leur promotion. Par contre 46% des enquêtées sont membres d'un mouvement associatif. .

L'examen de ces données prouve que le potentiel associatif des femmes reste faible or celui-ci est déterminant dans la participation des femmes au développement.

Tableau 13 : Niveau d'instruction et appartenance à un mouvement associatif

Niveau

d'instruction

Appartenance à une association

TOTAL

Oui

Non

eff.

%

eff.

%

eff.

%

 

Aucun

17

13

35

27

52

41

 

Alphabétisée

2

2

5

4

7

5

 

Primaire

13

10

21

16

34

27

 

Secondaire

19

15

6

5

25

19

 

Supérieur

8

6

2

2

10

8

Total

59

100

69

100

128

100

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Dans ce tableau nous constatons que seules 17 sur les 52 analphabètes sont membres d'un mouvement associatif, soit 13%. Le niveau d'instruction semble agir comme un leitmotiv et à l'opposé comme un frein à l'adhésion des femmes aux mouvements associatifs.

Aux études longues correspondent des femmes responsables et conscientes des enjeux du développement. Aux études courtes correspondent des femmes moins ambitieuses. Il ressort qu'à peine 13 sur les 34 enquêtées de niveau primaire soit 10% sont adhérées. De même que 19 femmes sur les 25 du niveau secondaire soit 15% et 8 sur 10 enquêtées ayant un niveau universitaire soit 6% de l'échantillon.

L'analyse de ce tableau nous montre que toutes les femmes qui ont eu la chance d'évoluer dans les études quel que soit le niveau perçoivent plus la nécessité d'appartenir à une association.

Tableau 14 : Répartition des enquêtés selon leurs opinions sur les obstacles qui

Empêchent aux femmes d'être très actives dans les associations

Réponses

Effectif

Pourcentage

Le poids de la famille

32

25

L'analphabétisme

67

52

Le manque de motivation

29

23

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Selon les résultats affichés par ce tableau 52% des enquêtées affirment que l'analphabétisme est un obstacle qui empêche aux femmes d'être des membres actives dans les associations. Cependant il ya 25% de l'échantillon qui pensent que c'est plutôt le poids de la famille. Enfin 29 femmes soit 23% de l'échantillon estiment que c'est le manque de motivation qui fait des femmes des militantes de seconde zone.

L'analyse des résultats fait ressortir que l'analphabétisme est le principal obstacle qui empêche aux femmes d'être très actives dans les associations.

Tableau 15 : Avis des enquêtées sur les facteurs qui empêchent aux

Femmes d'accéder aux instances de prise de décision

Réponses

Effectif

Pourcentage

Le poids de la tradition

33

26

Le manque de formation académique

74

58

La peur de se prononcer

21

16

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Les résultats de ce tableau montre que, les principaux obstacles qui empêchent aux femmes d'accéder aux instances de prise de décision sont entre autres, le manque de formation académique, 74 de nos enquêtées soit 58% de l'échantillon l'ont affirmé ; le poids de la tradition 33 femmes interrogées soit 26% des enquêtées et enfin 21 femmes soit 16% soutiennent que c'est la peur qui empêche aux femmes d'accéder aux instances de prise de décision.

L'analyse des résultats prouve que le manque de formation académique est le principal obstacle qui empêche aux femmes d'accéder aux instances de prise de décision.

Tableau 16 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur l'impact de la sous

Scolarisation des femmes sur la bonne marche des associations

Réponses

Effectif

Pourcentage

Oui

107

84

Non

21

16

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Pour connaître l'avis de nos enquêtées sur l'impact de la sous-scolarisation des femmes sur la bonne marche des associations nous leur avons posé la question suivante : « pensez-vous que le fait que certaines femmes ne sont pas scolarisées puisse créer des difficultés à la bonne marche des associations ? » 107 enquêtées soit 84% de l'échantillon ont répondu « oui » tout en avançant l'idée selon laquelle il est difficile d'atteindre les objectifs d'une association quand la majorité des membres ignorent le contenu des textes et les stratégies de mise en action.

Tout de même 21 enquêtées soit 16% de l'échantillon pensent le contraire selon elle la bonne marche d'une organisation dépend de la détermination des membres plutôt que des facteurs éducatifs.

L'analyse de ces résultats atteste que la sous-scolarisation des membres d'une association crée des difficultés pour la bonne marche de celle-ci.

Figure 7 : Avis des enquêtées sur leur participation à la prise de décision

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la question de savoir si les femmes de la localité sont associées à la prise de décisions   82 femmes soit 64% de notre échantillon ont répondu « dès fois ». Cette situation semble être dû au fait que les hommes ne considèrent pas les femmes comme des égaux mais tout simplement comme des sujets inférieurs. L'origine de la situation serait sans doute liée à certains facteurs externes qui font que les femmes acceptent symboliquement leur situation comme normale.

Cependant 4 femmes soit 3% ont affirmé que les femmes sont chaque fois associées à la prise de décision. Mais Il est à noter que les quelques fois où les femmes sont associées à la prise de décision elles se retrouvent en infériorité numérique par rapport aux hommes ce qui les empêche de faire adopter leur point de vue.

Cette situation n'est pas en totalité rattachée aux discriminations de genre mais elle est en partie due au fait que peu de femmes arrivent à avoir les compétences requises pour rejoindre l'élite dirigeante. Enfin, les 42 autres femmes restantes soit 33% des femmes interrogées affirment qu'elles ne sont pas du tout sollicitées à la prise des décisions de leurs communautés.

L'analyse de ce graphique dégage un aspect fondamental, nos enquêtées sont peu associées à la gestion et à l'administration des affaires de leurs communautés.

Tableau 17 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur la place

qu'occupent les femmes dans la vie économique de leur localité

Réponses

Effectif

Pourcentage

Moyenne

62

48

Leader

6

5

inferieur

60

47

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Sur ce tableau il apparaît que la place de la femme dans la vie économique n'est pas très enviable selon 48% des enquêtées qui estiment que les femmes occupent une place moyenne dans la hiérarchie économique de leur localité, contre 47% du même échantillon qui estiment qu'elles occupent la classe inférieure dans la hiérarchie économique du milieu et enfin seulement 5% pensent qu'elles occupent la place de leader économique soit le sommet de l'échelle économique.

Nous remarquons au vu des données contenues dans ce tableau que les femmes n'arrivent pas à jouer un rôle économique important dans leurs localités.

Figure 8 : Répartition des enquêtées selon leurs avis sur la participation

des femmes aux développements

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Selon les résultats de ce diagramme montre que sur les 128 femmes interrogées 104 soit 81% estiment que les femmes ont effectivement un rôle à jouer dans le développement de leur localité tandis que 24 femmes soit 19% ont répondu par le négatif.

Au regard de ces données, il ressort que la majorité des femmes sont conscientes du fait qu'elles ont un rôle à jouer dans le développement de leur localité, mais elles ne disposent pas les armes nécessaires pour jouer convenablement ce rôle.

Tableau 18 : Répartition des enquêtées selon le fait qu'elles ont une fois

Participé ou non à une activité de développement

Réponses

Effectif

Pourcentage

Oui

72

56

Non

55

44

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Au vu des résultats de ce tableau il ressort que 44% des femmes interrogées n'ont jamais participé à une activité de développement contre 56% qui affirment avoir participé une fois au moins à une activité de développement communautaire.

Il ressort donc que la participation des femmes aux activités de développement communautaire est faible.

Tableau 19 : Répartition des enquêtées selon leurs sources d'informations

Canaux d'information

Effectif

Pourcentage

Responsable du projet

9

13

Les responsables de quartier

14

19

Leaders d'association

32

44

La rumeur

12

17

Radio et presse

5

7

Total

72

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Ce tableau nous montre la manière dont les femmes sont informées de la réalisation des activités de développement communautaire dont elles sont bénéficiaires.

Ainsi 32 femmes soit 44% de celles qui ont participé aux activités de développement local affirment avoir été informées par les responsables des associations de femmes. Celles-ci semblent jouer un grand rôle dans la mobilisation des femmes pour les activités de développement. Cependant les responsables des CDQ qui sont sensés être les plus proche de la population paraissent ne pas jouer leur rôle seules 19% des femmes sont informées par ceux-ci de la ténue des activités de développement local. Tandis que 12 enquêtées soit 17% par la rumeur, 9 femmes soit 3% par les acteurs de développements et enfin 5 par la radio et la presse.

L'étude minutieuse des résultats nous permet de constater que les femmes sont principalement informées par une tierce personne de l'intervention et éventuellement de la finalité d'un projet de développement dont elles sont concernées. Cette situation provient en grande partie de leur niveau d'instruction très bas.

Tableau 20 : Répartition des enquêtées selon leurs avis sur la place qu'occupent les femmes instruites dans la réalisation des activités communautaires

Réponses

Effectif

Pourcentage

Leader

23

32

Collaboratrice

31

43

Simple participante

12

17

Total

72

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

D'après les résultats de ce tableau, 43% des femmes interrogées estiment que les femmes instruites occupent la place de collaboratrices dans la réalisation des activités de développement. Tandis que 32% de nos enquêtées estiment qu'elles jouent le plus souvent le rôle de leader dans la réalisation des projets de développement. Par contre pour les 25% restant, elles ont un rôle moins enviable dans la réalisation des activités de développement.

L'examen des résultats de ce tableau prouve que l'instruction permet à la femme d'occuper une position dans la hiérarchie sociale qui est différente de celle des analphabètes

Tableau 21 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur les caractéristiques

d'une femme leader

Les caractéristiques d'une femme leader

Effectif

Pourcentage

Instruite

65

52

Epanouie

35

27

Emancipée

27

21

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

De ce tableau il ressort, que 52% des femmes interrogées estiment qu'une femme leader doit tout d'abord être instruite par contre pour 27% des enquêtées, elle doit être épanouie et enfin pour les 21% de l'échantillon elle doit être émancipée.

A partir des résultats contenus dans le tableau ci-dessus nous remarquons que l'instruction est l'élément primordial qui permet à la femme de se hisser au sommet de la hiérarchie sociale.

Tableau 22 : Répartition des enquêtées selon leur capacité à assumer des responsabilités dans les organisations mixtes

Réponses

Effectifs

Pourcentage

Oui

74

57

Non

34

43

Total

128

100

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la question suivante « Etes-vous en mesure d'assumer des responsabilités dans les organisations mixtes ? », 74 femmes interrogées soit 57% de l'échantillon ont répondu oui ; contre 55 femmes soit 43% de l'échantillon ont rétorqué par la négation en avançant comme raison le manque de compétences et d'expériences dans la gestion des affaires publiques.

L'analyse des résultats de ce tableau atteste que peu de femmes sont en mesure d'assurer de hautes responsabilités dans la hiérarchie sociale. En effet peu de femmes sont en mesure de s'affirmer devant les hommes. Pour justifier cette situation, elles évoquent les discriminations de genre qui les empêchent de poursuivre les études au même titre que les hommes.

Tableau 23 : Niveau d'instruction et capacité des femmes à assumer des

responsabilités

Réponses

Capacité à assumer des

Responsabilités

Total

Oui

Non

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Niveau d'instruction

Aucun

15

12

37

29

52

41

Primaire

24

19

10

8

34

27

Secondaire

21

16

4

3

25

19

Supérieur

10

8

0

0

10

8

Alphabétisé

4

3

3

2

7

5

Total

74

58

54

42

128

100

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

De ce tableau il ressort que la majorité des enquêtés non instruites c'est-à-dire 37 enquêtées sur 52 soit 12% de l'échantillon affirment ne pas être en mesure d'assumer des responsabilités dans les organisations mixtes. De même que 10 sur 34 des enquêtées ayant le niveau primaire soit 8% de l'échantillon ; contre 4 sur les 25 ayant le niveau secondaire soit 3% et enfin 3 sur 7 des enquêtées alphabétisées soit 2% de l'ensemble des enquêtées contre.

L'analyse de ce tableau fait ressortir que plus une femme est instruite plus elle en mesure d'assumer des responsabilités dans les organisations mixtes. Il semble donc que les potentialités créatrices et patentes de la femme se révèlent une fois qu'elle est instruite.

Tableau 24 : Niveau d'instruction et participation financière aux besoins du ménage

 

Niveau d'étude

 

Degré de participation

Aucun

Prim

Sec

Sup

Alpha

Total

Eff

%

Eff.

%

Eff

%.

Eff

%

Eff

%

Eff.

%

Jamais

3

2

2

2

0

0

0

0

0

0

5

4

Certaines fois

39

31

21

16

15

12

2

2

5

4

82

64

Toutes les fois

10

8

11

9

10

8

8

6

2

2

41

32

Total

52

41

34

17

25

20

10

8

7

6

128

100

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

Ce tableau rend compte de la participation des femmes aux besoins du ménage selon le niveau d'étude. On constate une relation directe entre le niveau d'instruction et la participation aux besoins du ménage ; plus on s'élève dans la qualification, plus le degré de participation augmente. Ainsi plus de 3/4 de ceux qui ont un niveau supérieur à savoir 8 femmes sur les 10 soit 80% de leur l'effectif affirme participer régulièrement aux besoins du ménage contre 10 sur les 25 du secondaire soit 40% de leur effectif. De même quand le niveau de qualification est bas, le taux de participation aux besoins du ménage diminue. Seule 11 femmes sur 34 soit 32% de l'effectif des enquêtées ayant le niveau primaire et 10 femmes sur les 52 soit 19% de l'effectif des enquêtées n'ayant aucune instruction.

Le niveau de qualification et la participation aux besoins du ménage sont évidemment liés. C'est le niveau d'étude qui détermine largement la contribution d'une femme aux besoins financiers. C'est donc cette variable qui explique les taux au niveau des deux parties du tableau. Plus le niveau de qualification est important, plus l'on dispose une situation économique acceptable pouvant permettre d'avoir une autonomie sociale au sein de la cellule familiale, autonomie qui lui est le plus souvent accordée par son mari en fonction de sa capacité à participer aux besoins du ménage.

Il est donc aisé pour une femme instruite d'admettre et de participer financièrement aux besoins du ménage qu'une femme non instruite.

Tableau 25 : Répartition des enquêtées selon leur disponibilité à suivre des cours d'alphabétisation

Réponses

Effectif

Pourcentage

Oui

95

74

Non

33

26

Total

128

100 %

Source : Résultats de l'enquête, juillet 2010

A la question suivante « êtes-vous disposées à suivre des cours d'alphabétisation au cas où vous étiez analphabètes ? »74% de nos enquêtées ont répondu à l'affirmative. Les femmes précisent que l'instruction procure beaucoup d'avantages à son détenteur et elle permet de connaître d'autres réalités dont les analphabètes ignorent.

Par contre les 25% restant prétendent ne pas être disposées à suivre des cours d'alphabétisation. Elles prétendent ne pas avoir le temps et qu'à leur âge elles n'ont plus rien à apprendre puisqu'elles ont déjà fait leur preuve dans la vie.

L'étude minutieuse de ce tableau prouve que la majorité des femmes perçoivent la nécessité de savoir lire, écrire et calculer.

Chap5 : INTERPRETATION DES RESULTATS, PERSPECTIVES ET

RECOMMANDATION

?. Interprétation des résultats

I.1.Les facteurs explicatifs de la sous-scolarisation des filles

L'éducation qui se voulait au début démocratique se retrouve aujourd'hui entachée des inégalités de genre. Ainsi les filles continuent par être marginalisées dans l'accès à l'éducation selon 82% de nos enquêtées.

Ce phénomène semble avoir plusieurs causes et les parents ne cessent d'être pointés du doigt comme les vrais responsables. Ceux-ci guidés par leur culture de base négligent l'éducation de leurs fillettes et les préparent involontairement au mariage. Selon la culture locale, le code d'honneur veut que la femme, future épouse, soit l'ambassadrice permanente de sa famille auprès de sa belle famille. Chaque erreur que commettra une femme sera imputable à sa mère. Le « salut » pour une mère analphabète réside par conséquent dans les soins qu'elle apportera pour « surveiller » la conduite de sa fille. Pour cela, il faut qu'elle soit à ses côtés. L'école est perçue comme produisant l'inverse en ce sens qu'elle éloigne la fille de la « surveillance » de sa mère. Alors, toutes sortes de stratégies sont développées par les familles pour faire échec à la scolarité des filles. C'est pourquoi d'après 42% des enquêtées l'ignorance des parents quand aux avantages dont procure la scolarisation dans la vie d'une femme est une raison fondamentale pour comprendre la persistance du phénomène. Pour beaucoup de parents l'instruction des filles paraît encore inutile ou même nuisible à l'apprentissage des fonctions dévolues à la femme dans la société. Dès le bas âge les enfants reçoivent une éducation qui les prépare à assumer des fonctions sociales futures selon qu'ils soient garçons ou filles. Pour ce faire, ils doivent non seulement acquérir des compétences nécessaires à la survie du groupe social, mais aussi des compétences dans leur rôle spécifique, ce qui rend différents les contenus et les formes de l'apprentissage qui leur sont transmis. Autrement dit, dans les ménages et familles, les garçons et les filles n'assument pas les mêmes tâches ou rôles donc n'ont pas la même éducation. Les filles sont très tôt chargées des corvées ménagères. Même si elles sont élèves on attend d'elles qu'elles s'acquittent de leurs obligations scolaires sans négliger les tâches domestiques. Ces multiples occupations agissent souvent négativement sur les résultats scolaires des filles qui finissent par raccrocher après moult échecs.

Selon 38% de nos enquêtées, la sous-scolarisation des filles est en partie inhérente à la discrimination et au poids de la tradition qui prône fermement la subordination de la femme à l'homme.

Au niveau familial, lorsque les allocations devant servir à couvrir les besoins d'éducation de tous les enfants deviennent maigres, les parents opèrent des choix éducatifs en donnant la priorité aux garçons.

Aujourd'hui, les retombées de la gratuité de l'école font que l'accès des filles à l'école primaire connait un progrès au point où l'écart entre filles et garçons s'amenuise soit un indice de parité de 78% pour la région des savanes (tableau de bord, 2007). Toutefois, il n'y a pas lieu de se réjouir car le taux d'abandon chez les filles est si élevé que seules 31% de celles qui rentrent au primaire, arrivent au secondaire et ce nombre diminue sensiblement au fur et à mesure qu'on avance dans le cursus scolaire. Le poids social agit de telle manière que les filles abandonnent sans le vouloir.

Pour preuve 23% des femmes continuent par croire que l'école n'apportera pas grande chose dans la vie d'une fille. Pour beaucoup de familles, l'école même gratuite constitue une charge économique tant par les frais annexes occasionnés par la scolarisation, l'achat de la tenue scolaire et des fournitures, que parce que les enfants n'assument plus leur part des travaux. Quand cette charge devient trop lourde l'enseignement secondaire devient un luxe que certaines familles pauvres ne peuvent s'offrir. Elles orientent très tôt la petite fille vers les activités rémunératrices (petit commerce, apprentissage de métier ou placement comme domestique dans les restaurants).

En effet 14% de nos enquêtées désignent la pauvreté des parents comme une cause non moins importante de la sous-scolarisation des filles de la localité. En définitive il ressort que les facteurs sociaux-économiques sont les principaux obstacles qui perpétuent la sous-scolarisation des filles.

I.2. Impact de la sous-scolarisation sur la participation des femmes au développement communautaire

La sous-scolarisation est aujourd'hui au premier plan des préoccupations dans le monde de l'éducation et intéresse plusieurs catégories de personnes (planificateurs de développement, pédagogues, sociologues et économistes) qui lui consacrent des études et des enquêtes sous leurs différents angles d'observations ; les chefs d'Etats y compris les acteurs en développement considèrent ce fait comme un risque redoutable lorsqu'il touche une frange importante de la population d'une localité donnée. Aucune société n'a intérêt qu'une partie de sa population soit en marge de son processus de développement. Cependant la sous-scolarisation demeure une réalité indéniable dans la ville de Dapaong 82% de nos enquêtées l'ont confirmé.

Il ressort de cette étude que 75% de nos enquêtées n'ont pas franchi le cap du primaire ce qui ne les permet pas de devenir des femmes leaders capables de planifier les naissances et de participer au développement. Cette situation à des répercussions de plusieurs types ; les uns sur le plan social et les autres sur le plan économique. Sur cette base les répercussions de la sous-scolarisation sur une unité de la société influe fortement sur l'évolution de l'ensemble. La société constitue en effet une unité fonctionnelle dans laquelle tout influent sur tout, les failles et les lacunes d'une unité sociale quelconque se répercutent nécessairement sur les autres unités sociales.

Ainsi, la scolarité malingre ne permet pas aux femmes de maîtriser les bases de la langue officielle (lecture, écriture et calcule). A cela on joint un manque de pratique dans la vie quotidienne parce que celles-ci sont le plus souvent trop occupées par les travaux de production de tout genre et au fil des temps, elles perdent l'habitude de lire et d'écrire puis elles plongent inévitablement dans le lot des analphabètes c'est-à-dire celles qui sont incapables de lire et de comprendre un texte simple relatif à leur vie quotidienne. C'est pour cette raison que 12% de nos enquêtées considèrent l'analphabétisme comme une conséquence de la sous-scolarisation.

De ce fait, les femmes et plus particulièrement les moins instruites se retrouvent dans un contexte culturel déterminé par des normes strictes qui limitent leurs possibilités de réalisation, sociales, intellectuelles et émotionnelles. Par manque de connaissances et de conscience de leur situation elles se trouvent au niveau le plus bas de la société. Jusqu'à l'heure actuelle certaines d'entre elles sont toujours privées des droits élémentaires prévus dans la déclaration universelle des droits de l'homme. C'est d'ailleurs l'avis de 17% des femmes interrogées qui prétendent que la sous-scolarisation est l'obstacle majeur qui empêche aux femmes de connaître et de défendre leur droit.

Bien que cela soit, ainsi, la majeure partie des femmes interrogées estiment qu'elles ont effectivement un rôle à jouer dans le développement de la localité. Si c'en est ainsi il est impérieux de prendre des initiatives pour valoriser les efforts qu'elles conjuguent pour l'épanouissement de la société. Elles se battent, se sacrifient pour l'amélioration des conditions de vie des membres de leur groupe d'appartenance.

Pour atteindre leurs objectifs, les femmes qu'elles soient scolarisées ou non s'acharnent en menant des activités diversifiées, allant des activités économiques soit 74% des femmes, aux activités ménagères (26% des enquêtées).S'agissant des tâches ménagères qui demandent beaucoup plus d'ingéniosité, elles ne se reposent guère. Mais quand arrive l'heure de bénéficier des retombées, elles sont purement et simplement exclues.

Par exemple les femmes participent à la construction du patrimoine familial. Mais après la mort des parents elles sont lésées dans le partage des biens générés par tous et elles n'osent jamais réclamer leur droit.

Pour 10% de nos enquêtées l'analphabétisme de la majorité des femmes explique leur marginalisation dans la rétribution des biens générés par tous. Dans ce cas, la scolarisation semble être la solution la mieux adaptée. Il ressort que la scolarisation est un investissement qui génère des dividendes décisives pour le développement. Les femmes éduquées et alphabétisées sont libres de toute contrainte de contracter un mariage de leur choix selon 10% des femmes interrogées.

Tout de même le mariage revêt une importance capitale dans notre zone d'étude ; 69% de nos enquêtées l'ont contracté. En fait le mariage reste toujours l'affaire des parents qui sont les seuls à décider des modalités de son organisation. Toutefois un certain nombre d'années d'études donne l'autonomie à la fille de planifier son mariage. Mais nombreuses sont les filles analphabètes qui se sont mariées contre leur gré à un âge précoce à cause de leur ignorance.

Cette autonomie dont l'instruction procure à la femme permet à celle-ci de bien gérer les ressources du ménage et de planifier les naissances selon l'avis de 49% de nos enquêtées. Nul n'ignore le péril d'un accroissement sans mesure de la population. L'analyse démographique moderne de Thomas Robert Malthus (1766-1836), appliquée à la commune de Dapaong, fait ressortir un écart important entre l'accroissement géométrique de la population (6,5 enfants par femmes) et l'augmentation arithmétique des richesses avec pour conséquence la pauvreté dans laquelle s'enlise 68,7% de la population. (Banque Mondiale,1996)

Cependant il ressort que les femmes qui ont moins d'enfants disposent de beaucoup plus de temps pour se consacrer aux activités économiques et à les faire prospérer.

Toutefois l'éducation des femmes à des effets bénéfiques sur la scolarisation des enfants. Il semble que l'on ne puisse nier ce fait. Il ressort de cette étude qu'une femme instruite constitue un leitmotiv pour la scolarité de son enfant contrairement à celle qui n'a pas évolué dans les études. La corrélation entre le niveau d'instruction de la mère et l'abandon précoce des enfants est révélatrice. Pour preuve sur les 83 enfants ayant abandonné précocement 53 ont des mères analphabètes contre zéro abandon pour les mères ayant un niveau BACII et plus.

En effet les enfants issus des familles analphabètes ont tendance à négliger l'école et éprouvent souvent des difficultés d'adaptation. Cette situation n'est pas due à un déficit intellectuel de la part de ces enfants, mais à un manque de modèle à suivre dans leur entourage familial. Issus des milieux ayant un niveau culturel relativement très bas, ils sont désavantagés par rapport à leurs camarades issus des familles instruites qui rencontrent dans leur milieu d'origine une atmosphère nettement plus favorable à l'instruction scolaire. Parce qu'ils ont été au préalable informés par leurs parents.

Dans ce cas il est important de reconnaître que l'information constitue un puissant instrument capable de susciter la participation des femmes au développement. Cette dernière lorsqu'elle est bien transmise, cristallise la conscience des femmes vers une prise en charge de leur propre devenir.

L'information est pour toute action de développement une phase opérationnelle fondamentale car c'est à partir d'elle que la motivation et la prise de conscience des populations naissent. Elle crée ainsi, une véritable volonté de participation au développement. Elle joue un rôle aussi essentiel que l'éducation et la formation dans la croissance du potentiel scientifique et technologique d'une société.

La seule communication orale bien que fonctionnelle dans des contextes statistiques, ne permet pas une accumulation et une utilisation suffisante de savoirs dans une société en mutation.

Dans la ville de Dapaong certaines femmes sont encore informées de la tenue des activités de développement par des personnes interposées soit par les rumeurs, selon 17% des femmes interrogées. Dans ces conditions, la qualité de l'information reçue est parfois douteuse. Et les intéressées ne se sentent pas directement concernées. La solution réside donc dans l'utilisation des supports écrits. Dans ce contexte le niveau scolaire très bas des femmes empêche l'utilisation de cette option et freine la mobilisation sociale tout en alternant la relation entre développeurs et développés. C'est pourquoi les campagnes de sensibilisation menées par les promotrices des institutions de micro-finance sur la gestion des crédits se sont le plus souvent soldées par des échecs. Elles s'adressent oralement aux femmes et tout juste après leur départ les femmes trop préoccupées par la survie du groupe social oublient les informations reçues et continuent dans l'ancien système. Ce genre de situation freine l'introduction de nouvelles formes de production et ralenti la croissance économique. C'est pourquoi 61% de nos enquêtées estiment que la non participation au développement et la mauvaise gestion des ressources sont inhérentes à la sous- scolarisation.

Ainsi, à la question existe-t-il des situations qui se présentent à vous et qui exigent que vous soyez instruite pour vous en sortir ? La quasi-totalité des femmes analphabètes ont répondu « oui » en désignant l'hôpital et la justice comme les endroits ou l'on a plus besoin de l'instruction. Comme nous avons pu le constater certains agents de santé ne comprennent pas la langue locale et sont obligés de converser avec les patientes dans la langue officielle. Celles-ci sont donc obligées de faire recours à une tierce personne pour la traduction du message ce qui n'est pas du tout aisé pour elles. Au niveau du traitement elles sont incapables de lire les ordonnances médicales, surtout lorsqu'elles oublient les consignes de l'agent de santé.

Dans ces conditions, il arrive que le traitement soit prolongé ou recommencé, parce que la patiente n'a pas respecté les heures de prise des médicaments ou les doses qu'on lui a prescrites.

Quant à la justice, il n'est pas rare qu'une femme soit inculpée à cause de la mauvaise interprétation de ces propos par les interprètes. De même celles-ci n'ont pas tord de regretter le fait qu'elles n'ont pas un niveau d'étude conséquent. Parce que pour écrire une lettre elles font le plus souvent recours à leurs proches et ceux-ci sont tenus de connaître leur secret.

Quand aux commerçantes, elles sont souvent confrontées aux difficultés de tout genre. La première difficulté est liée à la communication avec les clients lettrés qui sont étrangers. La deuxième est liée à la gestion des stocks car parfois elles sont contraintes de payer doublement pour une marchandise qu'elles ont déjà payé à cause de l'inexistence des cahiers de décharges. C'est dans ce contexte que nous pouvons comprendre les propos de cette dame qui se lamentais en ces termes « si moi j'avais été instruite, je vous assure que je ne devrais plus être à ce niveau, mon ignorance m'a beaucoup nuis ». C'est ce qui justifie le fait que 92% des enquêtées soutiennent que le fait de savoir lire et écrire est une bonne chose.

De tout ce qui précède nos enquêtées n'ont pas tord de désigner l'analphabétisme comme l'obstacle majeur qui empêche aux femmes de participer aux activités de développement soit 40% des femmes interrogées.

La sous-scolarité d'une frange importante de celles-ci compromet l'atteinte de l'équilibre social gage d'une meilleure restructuration de la politique locale en matière de développement.

Cependant, l'accélération du progrès engendre pour les femmes sous-scolarisées un risque important : celui de la non participation. De nos jours, la rapidité du changement et l'éclatement des cadres de vie traditionnelle engendrent d'énormes difficultés aux femmes analphabètes et elles ont dû mal à se rééquilibrer. Car, Au moment où elles atteignent un point d'équilibre, les mutations sont déjà intervenues pour rompre ce dernier. Devant les effets de ces transformations, il n'est plus possible de rester figer ; La majorité des femmes sont conscientes de ce fait (confère tableau 26). Notre région, partie intégrante d'une société en transformation, se doit de participer au processus de développement.

Les femmes et plus particulièrement celles qui sont instruites, veulent contribuer à l'évolution de leur communauté car elles sont conscientes du caractère dépersonnalisant et aliénant du sous-développement. Elles considèrent avec raison, que le concours de toutes les couches sociales d'une communauté à son développement est un droit. Le négliger serait méconnaître la satisfaction des besoins réels. C'est pourquoi 81% des enquêtées ont affirmé que la femme a un rôle à jouer dans le développement.

I.3. Rôle et place de la femme dans le développement socio-économique

De nos jours il est unanimement reconnu que la femme joue un rôle important dans le développement dont elle constitue le persuadeur social8(*).

D'ailleurs, les femmes sont-elles mêmes conscientes de l'apport qu'elles peuvent apporter dans la promotion de leur communauté. Cependant, leur participation aux activités de développement reste encore relativement faible. Pour preuve 44% de notre échantillon n'ont jamais participé même une fois à ce genre d'activités. Et celles qui ont déjà participé, l'on fait surtout par le biais des associations de femmes. Cette participation a été plus guidée par la mobilisation des associations que par la prise en compte de la justesse des actions proposées. Toutefois les femmes occupent une place mineure dans la vie économique car près de 47% des enquêtées sont hors du circuit économique. La raison probable de cette exclusion semble être relative au niveau d'instruction de ces dernières.

Le niveau d'instruction est en corrélation avec le niveau de vie. Les femmes analphabètes sont les plus pauvres. Pour preuve 45 femmes sur les 52 analphabètes affirment être pauvres. Cette situation est le résultat de l'inadéquation des politiques de développement avec les réalités socio-éducative des femmes. Celles-ci ne tiennent pas compte pour la plupart du temps du niveau d'instruction des femmes dans la rédaction des projets de développement alors que celui-ci est déterminant pour impliquer les femmes dans la vie économique.

Il ressort que le commerce est la deuxième activité de nos enquêtées après le secteur artisanal avec 19% de l'échantillon. Le commerce des femmes est peu développé dans la ville de Dapaong, il reste limité pour la majorité à quelque étalage individuel géré sans faire recours à l'usage des cahiers de comptes journaliers (cf. cliché 1)

Ainsi, lors de nos entretiens avec les responsables des institutions de micro-finance nous avons découvert que certaines commerçantes étaient tombées en faillite par manque de rigueur dans la gestion de leurs stocks. Analphabètes, elles ne tenaient aucune comptabilité, et beaucoup de leurs marchandises étaient vendues à crédit. Incapables de gérer ce mouvement, elles ont dû simplement cesser leurs activités commerciales pour devenir ménagères (cf. tableau 6).

Après cette péripétie même quand elles ont envie de recommencer après une faillite, il leur est difficile de constituer un dossier de prêt ce qui leur prend énormément de temps par rapport aux femmes instruites, soit une semaine et plus. Et lorsqu'elles arrivent à obtenir un prêt auprès des institutions de microfinance, elles le gèrent souvent mal en dépensant sous l'égide de leurs maries dans les charges du ménage ou dans l'organisation des funérailles. Faute de pouvoir honorer leur engagement vis-à-vis des institutions de prêts dans les délais requis, celles-ci saisissent les seuls biens qu'elles disposent et les condamnent de facto à la pauvreté. Et le cycle de la pauvreté se perpétuer. Pour preuve 51% de nos enquêtées croupissent encore dans la pauvreté. Malgré le fait qu'elles sont en majorité membres d'institutions de microfinance.

Cependant, le fait que plus de la majorité des femmes vivent dans la misère ne relève pas d'un hasard, il est le fruit du dysfonctionnement du système éducatif mis en place auquel on associe des déterminants sociaux. Les statistiques en sont révélatrices, 69% des filles de la région des savanes n'achèvent pas le cycle du primaire (tableau de bord ,2007).

La grande partie de ces déscolarisées choisissent délibérément le secteur artisanal comme secteur de prédilection car lui il est moins exigeant en diplôme scolaire. La corrélation entre le niveau d'instruction et la profession apparaît nettement pour expliquer ce fait, 43 femmes sur les 52 artisannes n'ont pas franchi le Cap du primaire. Même dans le secteur artisanal les femmes ont des préférences rattachées à leur rôle traditionnel.

De nos recherches auprès de la chambre des métiers de Dapaong on a constaté que les femmes déscolarisées ont plus de l'engouement pour la couture. Celle-ci tend à devenir presque universelle puisque l'offre de service dans ce domaine semble être en inadéquation avec la demande ce qui fait qu'un nombre non moins important des diplômées de cette branche d'activité se retrouve au chômage et dans la misère. Malgré cela, certains parents continuent de déscolariser leurs filles pour les placer en apprentissage du fait des revenus immédiats que cela procure contrairement à l'école qui exige beaucoup plus de sacrifices et des retombées incertaines.

Certes l'instruction n'est pas une garantie d'emploi stable mais un facteur déterminant dans l'acquisition de celui-ci. En effet, les 19 femmes fonctionnaires de l'échantillon ont tous un niveau secondaire et plus et toutes les 30 femmes ayant un niveau supérieur exerce des activités de bureau. Le niveau d'instruction est donc déterminant dans l'attribution des différents postes de l'administration au diplôme élevé correspond des emplois de bureau et au diplôme faible correspond des emplois subalternes relevant plus des aptitudes physiques qu'intellectuelles.

La faible représentation des femmes dans les fonctions administratives relève non seulement des facteurs sociaux qui sont peu déterminant dans le cas présent. Mais des facteurs inhérents au statut de sous-scolarisés dont jouie la majorité des femmes de la localité. De l'image de la femme sous scolarisée, on associe une image de la femme traditionnelle considérée comme étant inférieure à l'homme. Cette perception continue d'avoir cours et on invoque incessamment la sauvegarde de la stabilité sociale pour justifier la subordination des femmes.

De ce fait, les responsables des CDQ n'informent pas le plus souvent les femmes de la tenue des réunions ou de la réalisation des activités de développement. Selon eux elles n'ont rien d'utile à apporter puisque la seule présence des maris suffit pour prendre des décisions concernant les ménages. C'est ce qui justifie les propos d'un responsable de CDQ qui nous déclarait sans vergogne. Ceci « elles ne connaissent rien mais ne font que jalouser les autres. Il suffit de les confier une tâche et vous verrez le désordre qu'elles vont causer ». Ainsi 81% des enquêtées ne sont pas informées par ceux-ci de la réalisation des activités de développement. Cette situation accentue le désengagement des femmes vis-à-vis des affaires de la communauté et constitue un frein pour le cour normal des choses.

Cependant, le développement communautaire exige une action éducative résolue pour desserrer l'emprise des perceptions de ce genre et susciter des attitudes sociales plus éclairées vis-à-vis des femmes.

Cette évolution sera d'autant plus rapide que les femmes prendront plus activement conscience des retombées que procure l'instruction dans la vie d'une femme en dehors de son rôle productif et reproductif. Il est donc reconnu que l'échec des tentatives d'intégration des femmes au développement relève du fait que les planificateurs ont beaucoup misé sur la prévision des ressources et la formulation des objectifs de programme. Sans toutefois prévoir les instruments et les mécanismes qui tiennent comptent du niveau de connaissance nécessaire pour mener à bien ces programmes.

Figure :1 Schéma explicatif de la reproduction du déséquilibre socioéducatif

Défaillance du système éducatif (discrimination de genre, Sous scolarisation des filles)

Fort taux d'abandon, Analphabétisme ignorance des femmes

Déséquilibre sociale (pauvreté, ralentissement de la production, démographie galopante.)

Faible participation des femmes à la vie communautaire

Source ; schéma Gountante TCHIAME

I.4. La sous-scolarisation, un frein à la dynamique du potentiel associatif

La dégradation de plus en plus croissante des conditions de vie des femmes et la défaillance de l'Etat dans la gestion des difficultés sociaux économiques ont donné naissance à de nouvelles stratégies de développement dans le pays comme partout ailleurs.

Cette nouvelle stratégie qui prend en compte l'IMS (Indication de Mobilisation Sociale) permet de mesurer l'implication des femmes à la vie associative et par de là leur participation aux activités des CDQ dans les zones urbaines.

Nos recherches sur le terrain nous ont permis de constater le faible engouement des femmes à s'adhérer aux mouvements associatifs. En effet 54% des femmes interrogées ne sont membres d'aucun mouvement associatif.

La non ou la sous-scolarisation semble agir comme un élément perturbateur qui accentue la désunion des femmes selon 52% des enquêtées. Bien que de nos jours la réussite des programmes de développement exige le regroupement des femmes, celles de la ville de Dapaong mènent la guerre contre la pauvreté et l'exclusion en rangs dispersés. Cette désunion a des conséquences fâcheuses sur la participation des femmes au développement communautaire. Ce qui d'une façon ou d'une autre aggrave la crise du processus de développement et du phénomène d'expansion de la pauvreté. Il est fréquent de constater que les coupes économiques sombres de toutes sortes sont souvent faites sur la part revenant aux femmes, les faibles c'est-à-dire celles qui sont les moins organisées pour défendre leur intérêt à tout prix dans le cadre d'un mouvement actif bien constitué et dynamique d'une société civile.

Le principal foyer de l'expansion de la pauvreté dans la localité est bien connu d'une multitude de femmes c'est le manque d'une organisation solide capable de réclamer la part des femmes dans la distribution des fonds de développement.

Cependant, la plupart des femmes victimes de l'analphabétisme ont une vision sociale moins restreinte et des ambitions moins radicales que leurs homologues instruites. Pour les femmes instruites la façon idéale d'acquérir plus de pouvoir et de se faire entendre est de rester grouper c'est ce qui justifie le fait que 8 femmes sur les 10 ayant un niveau supérieur sont membres d'un mouvement associatif comparativement au 17 sur les 52 femmes non scolarisées. Les analphabètes sont le plus souvent handicapées par un manque d'information sur les avantages que procurent les mouvements associatifs. Or ceux-ci accroissent le statut social des femmes tout en leur donnant le pouvoir de défendre leur droit. De plus ils permettent aux adhérentes d'identifier leurs besoins pour mieux planifier leur promotion sociale par le biais des campagnes de sensibilisation ou des séances de formations pratiques. (cf cliché 3)

Le désengagement d'une bonne partie des femmes au cours des décennies passées les a enfermé dans un engrenage méphistophélique qui limite leur participation à la construction de l'évolution commune. L'analphabétisme constitue donc un obstacle de taille à la bonne marche des associations en limitant leur marge de manoeuvre. Pour preuve 52% de nos enquêtées l'ont confirmé. La situation est telle que les quelques associations existantes sont le plus souvent lésées dans l'acquisition des financements à cause du manque de cohésion entre les différentes membres. Cette situation est inhérente aux conflits internes le plus souvent causés par une incompréhension entre l'équipe dirigeante composée de lettrées et la majorité des membres analphabètes qui ne cessent de pointer l'équipe dirigeante du doigt l'accusant de gérer l'association en leur faveur ce qui amène certaines membres à bouder l'association et à se démotiver de celle-ci. Ce qui est l'avis de 23% des femmes interrogées.

Ces conflits qui ne sont pas de nature à favoriser l'intégration sociale amènent les groupes antagonistes à se neutraliser mutuellement et à passer à côté des objectifs visés sans se rendre compte. Cette raison est de temps en temps utilisée par les acteurs de développement pour justifier leur refus d'accorder certaines faveurs aux femmes.

Quant aux cadres et agents de développement qui sont en majorité des hommes, ils ne créent pas les conditions favorables à la promotion des associations de femmes. En fait, ils sous estiment considérablement leurs capacités créatives et supposent souvent qu'elles ne sont pas disposées à contribuer à l'amélioration de leur situation.

I. 5. Carence éducative et émergence des discriminations sociales

La scolarisation permet d'acquérir une connaissance plus large et plus riche que les connaissances traditionnelles. Elle favorise la réalisation des AGR et accroît l'autonomie financière des femmes. Cependant, seules 10 femmes sur les 52 analphabètes participent toutefois au besoin du ménage. La raison ne réside pas dans un manque de volonté ni dans un choix quelconque mais dans une restriction des possibilités financières dûe à une dépendance de celles-ci sur le plan économique. Les femmes analphabètes font de temps en temps recours à leurs maris pour résoudre les problèmes financiers du foyer. En retour ceux-ci profitent de cette dépendance pour accroître leur marge de manoeuvre en réduisant le pouvoir d'action des femmes dans la définition et la mise en oeuvre des actions et programmes du ménage. Cette dépendance de la femme sur le plan financier renforce les préjugés sociaux qui considèrent les femmes comme des personnes passives ne pouvant jouer qu'un rôle subalterne. L'ampleur de la situation est tel que 33% de nos enquêtées ne sont jamais associées à la prise de décision.

Les stéréotypes sociaux qui font de la femme analphabète, un être inférieur à qui il faut toujours venir en aide et qui se détermine toujours par rapport à l'homme constitue un obstacle de taille à l'émancipation de celle-ci.

Lorsque dans un groupe d'instruit, une femme non instruite participe à des activités de développement ou à toute autre activité ; elle montre des signes d'insécurité, de manque de confiance en soi ou d'ambition.

Autrement dit elle se sent inférieure aux autres. Ce complexe d'infériorité qu'elle développe n'est pas inhérent à sa nature de femme, il est la conséquence d'un manque d'instruction déclarée ou subtile, d'une discrimination passive. Puisque, quand on les observe toutes dans leur domaine de prédilection, c'est-à-dire les travaux domestiques, les différences s'estompent et on constate qu'elles ont toutes le sens de l'organisation, qu'elles font preuve d'initiative et d'ingéniosité et qu'elles sont extrêmement habiles. Ce qui signifie qu'elles sont toutes dotées des mêmes prédispositions sociales. Dans ce contexte l'instruction est la caractéristique fondamentale qui différencie une femme émancipée des autres et qui la fait prendre de l'avance sur l'avenir.

En raison des déficits scolaires les femmes sous-scolarisées vivent souvent coupées des autres, sans information et sans emploi, dans l'isolement et dans la pauvreté. Le constat est que suite au système de dérégulation sociale imposée par l'analphabétisme de la majorité des femmes, les réseaux d'institutions qui, jusqu'à récemment, planifiaient le développement sur le long terme tout en assurant vaille que vaille la réalisation de celui-ci se sont effondrés faute d'une participation efficiente des femmes à la réalisation des objectifs communs. Cependant les réseaux de solidarité sociale que les femmes bénéficiaient de la part des autres membres de la société ne permettent plus à eux seuls, de maintenir le filet de protection nécessaire à l'émancipation de tous. Ainsi, l'érosion incessante des conditions de vie, continue d'entretenir les éléments constitutifs du cercle vicieux. Aucune action de développement ne peut réussir tant que les besoins du groupe social ne sont pas satisfaits. Il s'agit de l'éducation et de l'alphabétisation. La majorité des femmes interrogées regrettent de n'avoir pas eu la chance d'aller à l'école ou de l'avoir quitté à mi-chemin. L'exemple de celles qui ont fait de grandes études constitue un model de réussite et un idéal de femmes émancipées dont rêvent toutes les femmes (cf cliché 4)

En effet 52% des femmes interrogées désignent l'instruction comme la condition primordiale pour qu'une femme soit émancipée. Pour elles l'éducation constitue la forme essentielle d'épanouissement des ressources humaines et un stimulant par excellence pour la dépendance socio-économique soit 23% de nos enquêtées.

L'instruction développe alors l'intelligence de l'individu, c'est elle qui forme sa personnalité et le prépare à occuper des postes de décisions (cf tableau 13). La majorité des femmes qui affirme ne pas être en mesure d'assurer des responsabilités dans les organisations mixtes sont des sous-scolarisées soit 43% des enquêtées.

Le niveau d'étude et la capacité à assumer des responsabilités sont évidemment liés c'est le niveau d'étude qui détermine largement l'accès aux instances de prise de décision (confère tableau 32). Aux études longues correspondes des femmes émancipées capables de prendre des décisions et de planifier leur avenir. Il est plus facile à une femme instruite de diriger un groupe par ce qu'elle est prédisposée à le faire ; c'est pourquoi 74% des femmes interrogées pensent que la carence d'instruction est un obstacle à l'épanouissement de la femme.

II. suggestions et perspectives

Au terme de cette étude, et par delà des approches de solutions faites par nos enquêtées, il parait logique pour nous de proposer un certain nombre de recommandations. Le but de celui-ci étant de contribuer à la réorientation des stratégies de développement locales.

La résolution des problèmes que rencontrent les femmes de la ville de Dapaong passe par une réorientation des politiques d'intégration de la femme à tous les niveaux de la vie sociale, éducative et socio-économique.

II .1. Stratégies envisagées pour l'atteinte de l'équilibre sur le plan social

L'atteinte de l'équilibre social passe par une conscientisation, une mobilisation et une transformation du système social.

-La conscientisation

La prise de conscience des femmes de la situation de départ demeure le principe fondamental de leur promotion. Cette prise de conscience passe par l'introspection pour aboutir à l'auto éducation, qui est le processus qui donne à toutes les couches sociales la réelle possibilité de s'exprimer, de se transformer par leurs propres forces, d'objets en sujets actifs et lucide et de déboucher sur un réel épanouissement.

Ce défit doit être facilité par l'Etat et ses partenaires oeuvrant dans le cadre de l'intégration de la femme. Ceci à travers des sensibilisations et des séances de formation qui vont faire comprendre aux femmes que seule l'école peut leur permettre d'assurer leur autonomie et faire comprendre aux filles que l'abandon précoce des études scolaires risque de les faire tomber dans le même piège que leurs mères. Lorsque les femmes auront pris conscience de leur situation de marginalisées, elles auront alors posé la fondation de leur promotion.

- L'engagement des femmes

La mobilisation des femmes est le second préalable à toute action de promotion de ces dernières après leur conscientisation. Il relève de la responsabilité des femmes de s'organiser en mouvements associatifs pour s'affirmer et défendre leur droit. Elles doivent se rendre à l'évidence qu'un droit ne s'acquiert pas sans embûche. Et que le développement n'est pas un processus linéaire mais continue. C'est-à-dire qu'il est l'affaire de toutes les couches concernées. Les femmes sont donc tenues d'être prêtes à soutenir tout mouvement qui vise leur émancipation pour être au sommet du succès ; elles doivent donc s'unir pour mieux s'affirmer et en même temps apprendre les unes des autres c'est-à-dire que les analphabètes doivent profiter de la connaissance des instruites et ces dernières bénéficieront a leur tour de l'expérience sociale de celles-ci. L'engagement inconditionnel des femmes à être alphabétisées, à instruire leurs filles, à s'émanciper (alphabétisation, instruction des enfants, appartenance à un mouvement associatif, participation à la gestion publique ...) peut motiver certaines ONG peu soucieuses de leur cause à prendre position en leur faveur. Dans le cas échéant nous sommes du même avis que Thomas Sankara quand il déclare :

« L'esclave qui n'est pas capable d'assurer sa révolte, ne mérite pas que l'on

s'apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s'il se fait des

illusions sur la condescendance suspecte d'un maître qui prétend l'affranchir.

Seule la lutte libère... »9(*).

Il revient donc aux femmes de lever des voix pour revendiquer leur intégration sociale et par-dessus conquérir une place plus digne. Au moment de réclamer leur place les femmes doivent avoir à l'idée ce proverbe Moba qui dit : « Traverser la forêt en masse et vous n'aurez rien à craindre du lion ». Il est vrai que si le mouvement d'intégration de la femme était soudé on ne serait pas à ce stade.

II.2. Les transformations sociopolitiques

Le Togo doit prendre des mesures d'urgence en vue de prévenir la dégradation rapide de l'équilibre social et politique de la nation. Cette dégradation de l'équilibre social a d'une façon générale un effet préjudiciable sur la vie des femmes et des enfants touchés en grande partie par l'exclusion, l'analphabétisme, la pauvreté et la marginalisation.

Pour éviter le chaos, il faudrait associer pleinement les femmes à la prise de décisions et à la réalisation d'activités allant dans le sens du développement à la base. L'heure est donc venue de :

- redynamiser les CDQ en associant les femmes à la gestion de ceux-ci ;

- appliquer le système de quotas dans la formation des bureaux exécutifs des CDQ afin de doter les femmes d'organes expressifs de représentation locale ; Organes avec lesquels des services spécialisés étatiques ou privés travailleront au niveau de chaque localité. La dotation des femmes d'un tel organe renforcera progressivement et effectivement, la participation de celles-ci aux actions de développement et les amènera à prendre des initiatives de développement répondant à leur propre besoins. Dans la pratique il faudrait laisser aux femmes

- une autonomie de gestion de leur affaire ;

Sur le plan social, il s'avère nécessaire de prendre en compte les valeurs sociales qui présentent les femmes comme des êtres de seconde zone, condamnées à servir l'homme. Il faut alors un changement de mentalité de tous les acteurs sociaux et des intervenants extérieurs. Les acteurs de développement doivent donner l'occasion aux femmes de faire usage de leur capacité créatrice au lieu de continuer à ne voir en ces dernières, des analphabètes aptes à exécuter ce qu'on leur propose. L'allègement des charges domestiques permettra aux femmes de participer aux séances d'alphabétisation.

De plus, pour atteindre le principe directeur de l'équité sociale, les obstacles juridiques qui obstruent la pleine participation des femmes à la vie politique et publique doivent être éliminés.

Ainsi on doit :

- sensibiliser les hommes à prendre en compte les propositions des femmes au cours des réunions.

- Travailler avec les hommes pour qu'ils encouragent leurs femmes à participer aux activités du CDQ.

- être rigoureux sur l'application des droits fondamentaux des femmes.

- motiver les femmes à participer aux activités de développement.

II.3. Stratégie envisagée sur le plan économique

Une croissance économique soutenue dans le cadre du développement durable est indispensable pour éliminer la féminisation de la pauvreté qui va souvent de pair avec l'analphabétisme.

Pour freiner ce phénomène le gouvernement et les ONG doivent :

- financer les associations et groupements qui luttent pour le bien être de la femme ;

- structurer le secteur commercial en accordant plus de privilège aux femmes dans l'import-export ;

- autonomiser les femmes en leur accordant des crédits ;

- allouer un budget spécial pour motiver les femmes qui acceptent de suivre des cours d'alphabétisation ;

- faire en sorte que les femmes aient le droit au même titre que les hommes de posséder et de vendre des biens ; de négocier des contrats en leur nom et pour leur propre compte ;

- les institutions de micro finance doivent créer des cellules spéciales pour les femmes analphabètes afin de permettre à celles-ci de gérer au mieux les crédits ;

- faciliter l'ascension des femmes instruites aux instances de prise de décisions économiques.

Les femmes ont leurs propres activités économiques auxquelles elles tiennent d'autant plus qu'elles sont écartées du pouvoir politique et religieux. Ils convient donc de leur accorder une marge d'autonomie dans la gestion des ressources et des revenus qui leur permettront de mettre en oeuvre des stratégies productives spécifiques d'autant plus qu'elles évoluent pour la plupart dans le secteur informel. Il ressort que les hommes et les femmes ont des activités séparées ; mais complémentaires. Il en est de même pour les revenus. Le système de budget familial unique couramment utilisé dans les sociétés modernes n'est pas de nature pour les hommes de Dapaong mari et épouse pourvoient chacun à l'entretien de la cellule familiale selon les règles définies par la société.

Par conséquent, l'augmentation des revenus du chef de famille ne bénéficie pas automatiquement à l'ensemble du groupe familial. Par contre l'augmentation du revenu féminin par un équilibrage du contrôle des activités commerciales et productives induit des effets bénéfiques pour toute la société et accroît la production locale.

II.4. Les stratégies envisagées sur le plan de l'éducation

L'application des politiques de développement tendant à équilibrer les inégalités sociales exige des mesures éducatives destinées à résoudre les problèmes posés par la diversité des situations existantes. Tout au long de la présente étude quelques-unes des difficultés qui s'opposent à la réalisation de l'objectif 3 des OMD ainsi que les spécificités pour la région des savanes ont été exposées. Pourtant le processus de changement est intimement lié au contexte socio-éducatif dans lequel il s'opère tant par sa structure que par son orientation, son fonctionnement et les possibilités qu'il offre. Pour les uns, c'est là un fait si déterminant qu'ils estiment que le problème ne pourrait être résolu que par un transfert du « Know-how » des pays industrialisés vers les pays sous-développés10(*), soit un changement radical de l'ordre socio-éducatif prenant la forme d'une révolution.

De notre côté, nous ne considérons pas ce conditionnement comme inéluctable et estimons que, en procédant par petites étapes, et à condition qu'il existe une politique éducative ferme consistant à essayer de résoudre les problèmes et difficultés spécifiques à chaque localité, de très bon résultats peuvent être obtenus dans la voie de la participation féminine dont le premier élément fondamental est la généralisation de la scolarisation de la jeune fille. Aussi faut-il prendre des mesures à tous les niveaux pour corriger les rapports inégalitaires ?

II.4.1. Au niveau des parents 

Il est nécessaire de :

- instruire les filles à l'école et les aider à y rester ;

- investir dans l'éducation des filles ;

- offrir les mêmes possibilités de réussite aux filles qu'aux garçons en évitant de surcharger uniquement les filles de travaux domestiques

- encourager les filles à se valoir ;

- facilité le dialogue entre parents et enfants (filles) pour favoriser l'éducation sexuelle ;

- apprendre aux filles à se départir du complexe d'infériorité.

II.4.2. Au niveau des institutions :

- parvenir à une plus grande égalité entre les sexes, l'élimination des écarts entre les sexes doit être au premier rang des priorités dans tous les programmes de développement ;

- mobiliser les ressources publiques en faveur de l'éducation ;

- élaborer des stratégies et des innovations selon des modalités qui ne compromettent pas les obligations centrales du gouvernement en tant que premier fournisseur de services d'éducation.

- faire en sorte que l'éducation atteigne les groupes les plus pauvres et les plus

Défavorisés.

- la gratuité de l'enseignement primaire est le principe fondamental de la politique éducative de notre pays, les ONG doivent accompagner l'Etat en identifiant les besoins et les exigences de cette nouvelle politique ;

- encourager la discrimination positive et si possible parrainer les études des jeunes filles scolarisées tout en dépassant le cadre du primaire ;

- contribuer à atteindre la population cible et encourager la participation au développement tout en associant les femmes à la planification et à l'élaboration des projets de développement ;

- mettre un accent particulier sur l'importance de l'alphabétisation des adultes en ré-ouvrant les centres d'alphabétisation fermés il y a quelques années ( cf cliché 5) et créer d'autres si possible ;

- reformuler les programmes d'alphabétisation en tenant compte des besoins des apprenants tout en enseignant les sujets utiles à la majorité ;

- sensibiliser les femmes sur leurs potentialités ;

- lutter efficacement contre les abandons scolaires par la politique de la promotion automatique ;

- organiser des séances de formation et d'information sur l'importance de l'équité genre ;

- créer des bibliothèques pour adultes alphabétisés.

II.4.2. Au niveau de l'Etat

Les hauts indices d'abandons et de redoublements de filles reflètent une insuffisance permanente du système d'éducation à laquelle on doit remédier en modifiant les structures. Il est significatif que, dans la localité les abandons en cours d'études ont surtout lieu au cours primaire et qu'ils diminuent ensuite progressivement jusqu'à devenir relativement peu nombreux pendant les dernières années du secondaire. Cela parait indiquer qu'il existe, entre autres facteurs, une incapacité de la structure éducative à retenir l'élève. Il serait donc judicieux que des recherches psychologiques, sociologiques et pédagogiques soient menées pour réduire les effets de ce défaut d'adaptation et dans certains cas de ce rejet de l'école par la jeune fille. Ceci pourrait conduire à des modifications dans le contenu, la méthodologie et le climat des relations entre filles et garçons au cours du 1er cycle de l'enseignement de même que la formation des enseignants.

Il est reconnu que la conjugaison des efforts nationaux avec ceux des partenaires internationaux dans le cadre de la coopération s'est révélée efficace par le passé en ouvrant des perspectives prometteuses. Dans cette logique, l'Etat se doit de chercher des partenaires sûr et faire du lobbying auprès des grandes institutions afin de faciliter l'installation des ONG dans la localité. En plus de cela il est judicieux de :

- réviser les programmes d'enseignement et les manuels mis à la disposition des enseignants et élèves pour qu'ils tiennent compte du genre.

- introduire dans les curricula des écoles de formation des enseignants (ENI, ENS) les modules sur l'approche genre pour qu'ils puissent développer des attitudes et pratiques pédagogiques sensibles au genre,

- appuyer les ONG dans leurs actions ;

- former les communautés à la gestion des ressources ;

- encourager les ONG à aider les groupes vulnérables ;

- faire passer et appliquer la loi interdisant le mariage forcé ;

- organiser des séances de formation pour les responsables des CDQ et des organisations féminines ;

- élaborer un programme national d'alphabétisation par une approche participative en associant les apprenants à la rédaction des modules de formations.

- organiser et célébrer le 8 septembre de chaque année, la journée internationale de l'analphabétisme qui vise à sensibiliser et informer l'opinion nationale et internationale sur l'ampleur et les méfaits de l'analphabétisme et l'insuffisance de l'éducation de base ;

- mobiliser la population, ainsi que les autorités, les services techniques, les différents projets de développement, les ONG et associations à participer aux efforts d'élimination de l'analphabétisme. en définitive toutes les actions proposées peuvent se résumer par la figure suivante.

Figure 2 : Schéma du processus de résolution

Stade de reforme

Elaboration d'un DSE et mise en place d'une nouvelle stratégie éducative

Scolarisation massive des filles et diminution significative du nombre d'abandon

Participation effective de toutes les couches sociales au processus de développement

Equilibre socio éducative et atteintes de l'initiative EPT (toutes les couches sociales sont instruites et alphabétisées

Stade de mise en application

Source :Gountante TCHIAME

III. limite de l'étude

Beaucoup d'auteurs ont souligné le rôle capital que joue l'instruction dans le processus de développement socio-économique. La sous-scolarisation est un frein au changement, et un facteur défavorable à la mobilisation des populations pour les tâches de développement communautaire. Pour tous les auteurs, l'éducation de base et l'alphabétisation sont des outils indispensables à l'introduction de l'innovation dans une société.

Certes on ne saurait nier le rôle fondamental que joue l'éducation des femmes dans le processus de développement de la ville de Dapaong. Mais considérer la sous-scolarisation des femmes comme le plus grand obstacle au changement social relève d'une analyse plus ou moins hâtive et superficielle.

L'analphabétisme d'une grande partie des ouvriers européens du 19ème siècle n'a pas empêché la révolution industrielle. De même, la Chine qui se trouve parmi les huit nations mondiales par le nombre de scientifiques et de techniciens n'a pas réussi à éliminer la famine et la misère sur toute l'étendue de son territoire.

L'éducation bien qu'elle joue un rôle déterminant dans les changements sociaux ne peut pas à elle seule provoquer la croissance économique. Puisque le social subit aussi l'influence des facteurs culturels qui le modifie et le modèle.

La plupart des études recensées restent au niveau de simples hypothèses. Puisque aucun courant sociologique ne peut prétendre à lui seul appréhender tous les contours d'un phénomène social.

En ce qui nous concerne, nous avons voulu en abordant l'étude d'un cas précis apporter une lumière sur l'ampleur de la sous-scolarisation en milieu urbain et mesurer son impact réel sur le développement socio-économique d'une communauté donnée.

De plus la méthode fonctionnaliste utilisée ne permet pas de rendre compte de tous les éléments externes car l'homme qui constitue le noyau de l'unité sociale semble être changeant, insaisissable et difficile à cerner.

CONCLUSION

La question de la faible participation des femmes au développement communautaire dans la région des savanes a été soulevée par bon nombre d'acteurs de développement oeuvrant dans la localité. Malgré toute cette forte mobilisation, les femmes participent encore timidement aux activités de développement.

Pour mieux élucider ce fait, notre recherche s'est donnée comme objectif central d'identifier et d'expliquer la corrélation entre la sous-scolarisation et la faible participation des femmes au développement communautaire. Pour y parvenir nous avons émis l'hypothèse selon laquelle la sous-scolarisation est un obstacle à la participation des femmes de la ville de Dapaong au développement communautaire.

Les recherches sur le terrain ont permis de confirmer cette hypothèse. Certes, nous somme loin de prétendre avoir élucidé tous les aspects du phénomène dans la région septentrionale parce que le champ de notre recherche est très limité dans le temps et dans l'espace. Mais nous pouvons humblement affirmer que bien que ce soit une étude de cas, nous avons pu quand même mesurer l'ampleur du phénomène dans toutes ses dimensions.

Il ressort que la vie quotidienne des femmes est rendue difficile par les barrières socio-éducatives qui alimentent les tendances croissantes visant à restreindre leur droit d'accès à l'éducation et à la gestion des affaires de leur localité. Ainsi, la situation est telle qu'elles ont des difficultés à s'investir dans la vie de leur société. Pour Thomas Sankara, « l'émancipation de la femme passe par son instruction et l'obtention d'un pouvoir économique. Le travail au même titre que l'homme, les mêmes droits et devoirs sont des armes (...), armes que la femme n'hésitera pas à utiliser pour se libérer elle-même et non par quelqu'un d'autre ».

D'une manière générale, la scolarisation des femmes constitue la forme essentielle d'épanouissement des ressources humaines et un stimulant par excellence pour la participation communautaire synonyme de mise en commun des compétences pour la réalisation des objectifs communs. Par conséquent, il existe une forte corrélation entre l'éducation scolaire, la cohésion sociale et la croissance économique. L'instruction est donc le point de départ de tout processus de développement en recelant les possibilités constructives en tant qu'agent d'amélioration de la structure sociale. Si tel est le cas, la sous-scolarisation de la majorité des femmes n'était-elle pas une raison suffisante pour expliquer la faible participation des femmes au développement ?

A cette question le droit à l'éducation inscrit dans la déclaration universelle des droits de l'homme, rétorque en ces termes : « l'ignorance est un obstacle à l'épanouissement de l'individu. Quand il reste victime de cette ignorance, l'individu limite sa contribution au travail productif de la société à laquelle il appartient. » 11(*)

L'analyse de la situation montre que toutes les tentatives d'intégration de la femme au développement se sont soldées par des échecs. Cet état de chose réduit à néant des efforts accomplis et ruinent les sacrifices consentis par les initiateurs que les bénéficiaires.

Néanmoins, nous avons pu constater que le nombre de femmes analphabètes tend à diminuer sensiblement chez les jeunes. C'est pourquoi les abandons prématurés des études au primaire risquent de remettre en cause l'évolution des taux de scolarisation observés après la mise en application de la gratuité de l'enseignement. Aussi faut-il procéder par la réadaptation et l'alphabétisation des sous-scolarisées, Ce qui permettra d'accroître la force productive de la communauté en transformant les forces négatives de développement en force positive de production.

Pour ainsi dire, cette réadaptation permettra d'éviter que les déficiences intellectuelles et fonctionnelles se transforment en obstacle pour le développement socio-économique gage de l'équilibre social. Il faut donc savoir conjuguer toutes les stratégies pour atteindre cet équilibre à tous les niveaux. S'il en est ainsi, il va falloir se dégager des considérations passéistes et repenser toute la doctrine et la stratégie de l'éducation de manière à assurer l'égalité de chance à tous.

Par ailleurs, même si la sous-scolarisation constitue dans une certaine mesure un obstacle au développement socio-économique, peut-on affirmer sans ambages que son élimination entraînera ipso facto la promotion de la femme ?

La réponse nous semble être relativisée car l'analphabétisme ou mieux la sous-scolarisation paraît non seulement comme une des causes du déséquilibre social mais aussi une conséquence de celui-ci. « L'éradication de l'analphabétisme n'élimera pas automatiquement la pauvreté, les privations et les souffrances. Mais elle pourrait supprimer un frein au développement et au progrès dans d'autres domaines, en permettant de diverses façons subtiles et indirectes le déclenchement d'amélioration dans les attitudes et graduellement dans les conditions de vie et de travail. (E. A. Fisher, 1982 : 17)

Cependant, le problème de l'analphabétisme ne doit pas être considéré isolement, et les programmes destinés à l'éliminer doivent prendre en compte les autres domaines de privation et de sous-développement.

Eu égard à tout ce qui vient d'être évoqué, la participation des femmes ne sera réalisée que lorsque les acteurs prendront en compte tous les paramètres de la trilogie genre, éducation et développement. Hormis cela les stratégies envisagées ne seront qu'un fiasco.

Au vu de la situation peu enviable dans laquelle se trouvent les femmes que faut-il faire pour améliorer la situation actuelle. En répondant à cette interrogation, nous pouvons constater que la persistance du phénomène provient du fait que les structures mises en place surtout à l'intérieur du système éducatif ayant trait à la scolarisation des filles et à l'alphabétisation des femmes ne sont pas opérationnelles sur le terrain. La carence d'une véritable approche participative, intégrale et globale des projets d'éducation en faveur de la fille nuit aux résultats escomptés sur le terrain. Toute initiative autoritaire, partielle, mono sectoriel bref non systémique dans le domaine de la promotion de la femme est vouée à l'échec.

Une autre faiblesse des acteurs en développement social est l'absence de partenariat et de coordination. Il est souhaitable que des projets de développement en faveur des femmes aient un caractère participatif, intégral, systémique et global.

Par ailleurs, il faudrait que s'instaure un dialogue et une coopération entre l'ensemble des partenaires en développement agissant pour une même cause. Il est donc souhaitable d'intensifier les campagnes d'information et de sensibilisation.

BIBLIOGRAPHIE

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47-Verdieu P. (1975) , les droits des personnes handicapées, Paris, ESF.


Carte de la zone d'étude : délimitation des quartiers de la ville de Dapaong (TOGO)

N

S

E

W

251682816

Carte de la zone d'étude :délimitation des quartiers de la ville d

LEGENDE

BADORE

BATAMBOARE

BODJOPAL

BOGLIAG

BOUMONG

DALWAK

DAPANKPERGOU

DIDAGOU

DJAMONA

DJANGOU

KAMPATIB

KOMBONDJONTE

KOMBONLOAGA

KONI

KONKOARE

KOUTDJOAK

KOUTOMBONG

KPEGUI

NALOLG

NAPIENG

NASSABLE

NATBAGOU

SIBORTOTI

TANTIGOU

WORGOU

ZONGO

Source : Schéma directeur de la ville de Dapaong (Février 2002)

Clichés 1 : femme analphabète devant sont étalage dans un marché de la ville

Source : Cliché Gountante TCHIAME

Cliché 2 : femme instruite exerçant une activité de bureau


Source Cliché : Gountante TCHIAME

Cliché 3 : acteur de développement menant une séance de sensibilisation avec une association des femmes du CDQ de Nassablé par la méthode du focus group. .

Source : Cliché Gountante TCHIAME

Cliché 4 : femme instruite à l'épreuve du développement, infirmière administrant des soins à un malade.

251668480

Source : Cliché Gountante TCHIAME

cliché 5 : salle d'alphabétisation (de l'ONG borne fonden )en abandon

Source : Cliché Gountante TCHIAME

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition des enquêtées selon leur âge ......................................... .62

Tableau 2 : Nombre d'enfants par femme........................................................63

Tableau 3: Répartition des enquêtés selon leur profession et le niveau d'instruction......65

Tableau 4 : répartition des enquêtés selon le Niveau d'instruction et niveau de vie...... .66

Tableau 5 : Avis des enquêtées sur l'existence des filles non scolarisées......................68

Tableau 6 : avis des enquêtées sur les causes de la sous scolarisation des filles..............68

Tableau 7 : Répartition des enquêtées selon leur perception sur L'importance de l'instruction dans la vie d'une femme............................................................70

Tableau 8 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur les conséquences du manque d'instruction dans la vie d'une femme..............................................................71

Tableau 9 : Répartition des enquêtés selon leur avis sur la nécessité de Savoir lire et écrire ................................................................................................................................72

Tableau 10 : répartition des enquêtées selon le niveau d'instruction des parents et la scolarisation des enfants..............................................................................73

Tableau 11 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur les obstacles qui empêchent aux femmes de participer aux activités de développement.........................74

Tableau 12 : Répartition des enquêtées selon leurs avis sur l'implication ou non du niveau d'instruction dans l'épanouissement de la femme.................................................75

Tableau 13 : Niveau d'instruction et appartenance à un mouvement associatif..............76

Tableau 14 : Répartition des enquêtés selon leurs opinions sur les obstacles qui empêchent aux femmes d'être très actives dans les associations.............................................77

Tableau 15 : Avis des enquêtés sur les facteurs qui empêchent aux femmes d'accéder aux de prise de décision....................................................................................77

Tableau 16 : Répartition des enquêtés selon leurs opinions sur l'impact de la sou- scolarisation des femmes sur la bonne marche des associations................................78

Tableau 17 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur la place qu'occupent les femmes dans la vie économique de leur localité..................................................80

Tableau 18 : Répartition des enquêtées selon le fait qu'elles ont une Participé ou non à une activité de développement.............................................................................81

Tableau 19 : Répartition des enquêtées selon leurs sources d'informations....... ...........81

Tableau 20 : Répartition des enquêtées selon leurs avis sur la place qu'occupent les femmes instruites dans la réalisation des activités communautaires..........................82

Tableau 21 : Répartition des enquêtées selon leurs opinions sur les caractéristiques d'une femme leader............................................................................................83

Tableau 22 : Répartition des enquêtées selon leur capacité à assurer des responsabilités dans les organisations mixtes........................................................................83

Tableau 23 : Niveau d'instruction et capacité des femmes à assumer des responsabilités..84

Tableau 24 :Niveau d'instruction et participation financière aux besoins du ménage.......85

Tableau 25 : Répartition des enquêtées selon leur disponibilité à suivre des cours d'alphabétisation.......................................................................................86

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Répartition des enquêtés selon leur statut matrimonial...............................63

Figure 2 : Répartition des enquêtées selon le niveau d'instruction..............................64

Figure 3 : Répartition des enquêtés selon leur religion...........................................64

Figure 4 : distribution des enquêtées selon leur avis sur la scolarisation des filles .........67

Figure 5 : Répartition des enquêtés selon leur perception sur les changements que peut apporter la scolarisation dans la vie d'une femme................................................69

Figure 6 : Répartition des enquêtées selon leur appartenance ou non à un mouvement associatif................................................................................................75

Figure 7 : Avis des enquêtés sur leur participation à la prise de décision......................79

Figure 8 : Répartition des enquêtées selon leurs avis sur la participation des femmes aux développements .......................................................................................80

LISTE DES SCHEMAS

Figure1 : Schéma explicatif de la reproduction du déséquilibre socioéducatif .............97

Figure 2 : Schéma du processus de résolution..................................................109

QUESTIONNAIRE INDIVIDUEL D'ENQUETE

Nous sommes des étudiants en sociologie à l'université de Lomé. Nous préparons un mémoire de maîtrise sur le thème sous-scolarisation, un handicap à la participation des femmes au développement communautaire dans la ville de Dapaong. Nous voulons vous poser quelques questions à ce sujet. Les informations resteront strictement confidentielles. Si vous me permettez on peut commencer.

NB : Il n'y a pas de mauvaises ni de bonnes réponses, c'est seulement votre vécu du phénomène qui nous intéresse.

Section1 : Caractéristiques sociaux démographiques des d'enquêtés

N°d'ordre

Questions et filtres

Modalités et codes

 

saut

Q101

Quel est votre âge ?

.............

 
 

Q102

Quel est votre statut matrimonial ?

-célibataire.....................

Mariée...........................

Veuve...........................

Divorcée ......................

1

2

3

4

 

Q103

Combien d'enfant avez-vous ?

................................

 
 

Q104

Quel est votre niveau d'instruction ?

Aucun..........................

Primaire........................

Secondaire.....................

Supérieur......................

Autre à préciser...............

1

2

3

4

5

 

Q105

Quelle est votre religion ?

Traditionnelle..................

Chrétienne.....................

Musulmane....................

Autre à préciser..............

1

2

3

4

 

Q106

Quelle est votre profession ?

Commerçante................

Artisan..........................

Fonctionnaire.................

Ménagère......................

Autre à préciser............

1

2

3

4

5

 

Q107

Combien d'enfant âgé de 6ans et plus avez-vous ?

..........................

 
 

Q108

Combien d'entre eux sont scolarisés ?

...........................

 
 

Q109

Combien ont abandonné avant d'avoir atteint la classe de CE2 ?

...........................

 
 

Section 2 : Niveau d'instruction et perception du phénomène

N°d'ordre

Questions et filtres

Modalités et codes

 

saut

Q201

Selon vous les filles et les garçons ont il les mêmes chances d'aller à l'école ?

Oui.................................

Non................................

Ne sait pas......................

1

2

3

 

Q202

Pourquoi ?

 
 
 

Q203

Existe t-il dans votre localité des filles qui ne vont pas à l'école ?

Oui...............................

Non..............................

Ne sait pas....................

1

2

3

Q205

Q204

Qu'est-ce qui est à la base de ce phénomène ?

(Possibilité de justifier)

La pauvreté......................

L'ignorance des parents......

La religion .......................

Le poids de la tradition.......

Autre à préciser ..............

1

2

3

4

5

 

Q205

Penser vous que la scolarisation d'une fille peut-elle entraîner plu tard un changement dans sa vie ?

Pas du tout .....................

Dans une certaine

mesure ..........................

Parfaitement ...................

Ne sait pas.......................

1

2

3

4

 

Q206

Quelle est selon vous l'importance de l'instruction dans la vie d'une femme ?

Mariage libre ...................

Bonne gestion des ressources du ménages..........................

Planifications des naissances...

Scolarisation des enfants........

autonomie socio-économique...

Autre à préciser ...............

1

2

3

4

5

6

 

Q207

Quel peuvent être les conséquences du manque d'instruction dans la vie d'une personne ?

I `illettrisme.....................

Le mépris de ses droits......

La mauvaise gestion des ressources.......................

L'exclusion de certains avantages........................

La non participation au développement de la communauté

Autre à préciser ...............

1

2

3

4

5

6

 

Q208

Trouver vous que le fait de savoir lire et écrire est une bonne chose ?

Oui.....................................

Non....................................

Ne sais pas...........................

1

2

3

 

209

Eprouver vous souvent le besoin de lire écrire et calculer

Oui.....................................

Non....................................

Ne sait pas...........................

1

2

3

 

Section 3 : Niveau d'instruction et participation de la femme au développement

d'ordre

Questions et filtres

Modalités et codes

 

saut

Q301

Quels sont les principaux obstacles qui empêchent aux femmes de participer aux activités de développement ?

Le manque : d'instruction.........

De formation..........................

D'argent...............................

discriminations..........................

Autre à préciser.....................

1

2

3

4

5

 

Q302

Le niveau d'instruction peut il constituer un obstacle à l'épanouissement de la femme

Oui......................................

Non....................................

Ne sait pas............................

1

2

3

 

Q303

Il y a t-il des situations qui se présentent à vous et qui exigent que vous soyez instruite pour vous en sortir ?

Oui....................................

Non...................................

Ne sais pas........................

1

2

3

 

Q304

Lesquelles ?

 
 
 

Q305

Êtes-vous membre d'un mouvement associatif ?

Oui......................................

Non.....................................

Ne sais pas...........................

1

2

3

Q306

 

Qu'est-ce qui empêche les femmes d'être très actives dans les associations ?

Le poids de la famille...............

L'analphabétisme...................

Le manque de motivation........

Autre à préciser......................

1

2

3

4

 

Q306

Selon vous qu'est-ce qui empêche les femmes d'accéder aux instances de prise de décision ?

La peur de se prononcer..........

Le poids de la tradition............

Le manque de formation académique...........................

Autre à préciser.....................

1

2

3

4

 

Q307

Pensez vous que le fait que certaines femmes ne sont pas scolarisées puisse créer des difficultés à la bonne marche des associations ?( possibilité de justifier)

Oui......................................

Non.....................................

Ne sait pas............................

1

2

3

 

Section 4 : impacts de la participation des femmes au développement et approches

de solutions.

d'ordre

Questions et filtres

Modalités et codes

 

saut

Q401

Les femmes de votre localité sont-elles associées à la prise de décisions ?

Pas du tout.................

Des fois......................

Chaque fois.................

1

2

3

 

Q402

Quelle place occupent les femmes dans la vie économique de votre localité ?

Moyenne.......................

Acceptable..................

Leader........................

Inférieure.....................

Autre à préciser.............

1

2

3

4

5

 

Q403

Les femmes ont-elles effectivement un rôle à jouer dans le développement de votre milieu ? (possibilité de justifier)

Oui............................

Non..........................

Ne sais pas................

1

2

3

 

Q404

Avez-vous une fois participé aux activités d'un projet de développement ?

Oui...........................

Non...........................

1

2

Q407

Q405

Par quel canal avez-vous été informée ?

Responsables de projets... Responsables de quartier Responsables des associations de femmes.......................3 rumeur.......................4

Radio et presse............5

Autres à préciser......... 6

1

2

 

Q406

Quelle place les femmes instruites occupaient dans la réalisation de ce projet

leader.........................

collaboratrice...............

simple participante.........

Autre à préciser.............

1

2

3

4

 

Q407

Selon vous quelles sont les caractéristiques d'une femme leader ?

Instruite.......................

Epanouie.....................

Emancipée..................

Autre à préciser............

1

2

3

4

 

Q408

Êtes-vous en mesure d'assumer des responsabilités dans les organisations mixtes ? (possibilité de justifier)

Oui.............................

Non........................

Ne sait pas.................

1

2

3

 

Q409

Participez-vous financièrement aux besoins du ménage ?

(Possibilité de justifier)

Jamais.........................

Certaine fois.................

Toute les fois ................

1

2

3

 

Q410

Que pensez-vous que l'on puisse faire pour accroître la participation des femmes au développement ?

 
 
 

GUIDE D'ENTRETIENT AVEC LES RESPONSABLES DES CDQ

(COMITE DE DEVELOPPEMENT DU QUARTIER)

1- Parlez-nous du fonctionnement de votre bureau.

2- Quel est le statut de la femme dans votre société.

3- Pouvez-vous nous parler du degré de participation des femmes à la réalisation des activités du CDQ.

4- Parler-nous du lien existant entre le niveau d'instruction des femmes et leur participation aux activités du CDQ.

5- Qu'est ce qui peut expliquer le faible niveau d'instruction des femmes de

Votre localité ?

6- Quels sont les obstacles que vous rencontrez dans la réalisation de vos objectifs ?

7- Parlez-nous de la situation économique des femmes de votre quartier

8-pouvez-vous nous faire une analyse comparative de la participation des femmes non instruites par rapport aux femmes instruites.

9 - parlez-nous de l'engouement des femmes à participer aux activités initiées dans le cadre du développement du quartier.

10-donnez-nous votre avis sur la cohabitation entre homme et femme dans la réalisation des activités de développement.

11- Selon vous quelles stratégies peut-on envisager pour accroître la participation communautaire des femmes 

GUIDE D'ENTRETIENT AVEC LES RESPONSABLES D'ASSOCIATIONS

FEMININES

1- Parlez-nous des problèmes majeurs que rencontrent les femmes de votre localité ?     

2- Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez dans la réalisation de vos activités ? 

3- Quel est le rôle de la femme dans le développement de votre localité ?

4- La majorité des femmes de votre localité sont sous scolarisées.

Que faites-vous concrètement pour résoudre ce problème 

5-Les campagnes de sensibilisation arrivent-elles à atteindre le public cible visé ? Pourquoi ?

6-Les femmes arrivent-elles facilement à mettre en oeuvre les informations reçues au cours des séances de formation ? Pourquoi ?

7-parlez -nous des conséquences de la sous scolarisation des femmes sur la vie associative ?

8-Quelles stratégies préconisez-vous pour faire participer les femmes au développement 

9-Les femmes de votre association sont-elles associées à la planification, à la conception et à la réalisation des activités de votre association ?

10- parlez nous des retombés de la sous scolarisation des membres sur le fonctionnement

Votre association.

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

1-Parlez-nous des problèmes majeurs que rencontre les femmes de votre localité ?

2-Parlez-nous de la situation économique des femmes de la localité.

3-Les femmes sont-elles de vraie partenaire économique dans votre localité ? Pourquoi ?

4- Parler-nous des conditions à remplir avant d'avoir un prêt dans votre institution  

5-Quels sont les problèmes quotidiens que vous rencontrez dans vos relations

Avec vos clientes ?

6-pouvez -vous nous parlez de la manière dont Les femmes gèrent les prêts que vous leurs accordées ?

7-Que pensez-vous que l'on puisse faire pour que les femmes deviennent de vraies actrices de développement et des partenaires sûrs ?

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE............................................................................................??

DEDICACE ......................................................................................... ??? REMERCIEMENTS...................................................................................??

SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................................?

Introduction..............................................................................................1

Première partie : CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL, METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE...................................................4

CHAP 1er : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL..........................................5

?-Cadre théorique...........................................................................................5

I.1 -Justification du choix du thème...................................................................5

I.1-1 Motivation et intérêt pour le sujet ..............................................................5

I.1.2 Intérêt scientifique .................................................................................6

I.1.3 Intérêt politique ....................................................................................7

I.1.4 Intérêt institutionnel ...............................................................................8

I.2. Problématique.......................................................................................9

I.3. Hypothèse...........................................................................................14

I.3.1. Hypothèse principale .................................................................................................14

I.3.2. Hypothèses spécifiques..........................................................................14

I.4. Les objectifs..........................................................................................14

I.4.1. L'objectif général...............................................................................14

I.4.2 .Objectifs spécifiques............................................................................14

I.5. variables et indicateurs .........................................................................15

I.5.1.variables........................................................................................ ..15

5.1.1. Les variables indépendante..................................................................15 I.5.1.1. Potentiel associatif.........................................................................15

I.5.1.2.Le niveau d'instruction.......................................................................16

I.5.1.3.L'âge............................................................................................16

I.5.1.4.Scolarisation des filles.......................................... .............................16

I.5.1.5. conséquence de la sous-scolarisation de la femme............... ......................16

I.5.1.2. La variable dépendante.....................................................................17

I.5.2. Le choix des indicateurs......................................................................17

I .5.2.1 Les indicateurs du niveau d'instruction...................................................17

I.5.2.2.Les indicateurs de la variable scolarisation des filles....................................17

I.5.2.3.Les indicateurs de la variable potentiel associatif........................................18

I.5.2.4.Les indicateurs de la variable conséquence de la scolarisation de la femme..........18

II. cadre conceptuel..................................................................................18

II.1. Revue de la littérature...........................................................................18 II.1.1.L'analphabétisme, un facteur limitant pour les femmes.................................19

II.1.2.L'éducation, un moyen d'intégration sociale pour la femme.............................21

II.1.3 Genre et éducation............................................................................26

II.1.4 le développement comme le résultat d'une action collective...... ....................30

II.2.Définition des concepts..........................................................................32

II.2.1.Scolarisation.....................................................................................32

II.2.Sous-scolarisation...................................................................................33 II.3. Education..........................................................................................33

II.4. Handicap............................................................................................33

II.5. Développement..................................................................................34

II.6.Développement communautaire................................................................34

II.7. Genre..............................................................................................35

II.8. Participation.......................................................................................35

II.9. Analphabète.......................................................................................35

II.10. Analphabétisme..................................................................................36

II.11. Développement durable.............................. .........................................36

II.12. Développement humain durable..............................................................36

II.3. model de référence théorique.......................................................... ..........37

II.3.1.Les critères de définition du fait social selon E. Durkheim..............................37

II.3.2.Conception de la théorie fonctionnaliste sur le fonctionnement de la société......... 38

II.3.3.l'approche qualitative de l'Ecole de Chicago et la théorie de l'étiquetage............40

II.3.4. La Théorie de la modernisation.............................................................42 CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE...43

I. cadre méthodologique................................................................................43

I.1.Les méthodes de collectes des données.........................................................43

I.1.1.La pré-enquête.....................................................................................43

I.1.2.La recherche documentaire.....................................................................44

I.2. La recherche quantitative........................................................................44

I.2.1. Univers d'enquête et population cible.....................................................45

I.2.2. Base de sondage ..................................................................................45

I.2.3. Echantillonnage...................................................................................46

I.2.4. L'élaboration du questionnaire ..............................................................46

I.2.5. Le pré test........................................................................................47

I.2.7 Le dépouillement................................................................................47

I.2.6. L'administration du questionnaire ...........................................................47

I.3. La recherche qualitative........................ .................................................47

I.3.1 L'observation participante.....................................................................48

I.3.2. L'entretien semi dirigé ou semi directif......................................................48

I.4. Les techniques de traitement des données.....................................................49

I.4.1. Traitement et analyse des données qualitatives ...........................................49

I.4.2. Traitement et analyse des données quantitatives...........................................49

I.5. Difficultés rencontrés............................................................................50

II. Présentation de la zone d'étude................... .................................................50

II.1. Situation...........................................................................................50

II.2. Le milieu naturel....................................... .........................................51

II.2.1. Le climat .......................................................................................51

II.2.2.Les vents.........................................................................................52

II.2.3. Température..................................................................................52

II.2.4. Pluviométrie....................................................................................53

II.2.5. Les variations annuelles......................................................................53

II.2.6. Les cours d'eaux...............................................................................53

II.3. Aperçu historique................................................................................53

II.3.1. Mode de vie précolonial à Dapaong........................................................54

II.3.2 L'ordre social.................................................................................54

II.3.3 Historique de l'enseignement scolaire dans la préfecture de Tône.....................55

II .4. Le milieu humain.................................................................................55

II.4.1. Donnée démographique........................................................................55

II.4.2. Accroissement de la population ...............................................................55

II.4.3. Répartition spatiale de la population......................................................56

II.4.4. Répartition ethnique de la population.......................................................56

II.5. Organisation sociopolitique et économique...................................................57

II.5.1 Les rapports sociaux de genre..................................................................57

II.5 .1.1 Sur le plan social.............................................................................57

II.5.1.2. Sur le plan politique..........................................................................58

II.5.1.3. Sur le plan éducatif ... ;....................................................................58

II.5.1.4. Sur le plan économique.....................................................................58

II.5.2. La division sexuelle du travail................................................................61

II.5.3. Le système de parenté.......................................................................62

II.5.4. Les activités économiques...................................................................62

II.5.5.Organisation administrative...................................................................63

DEUXIEME PARTIE :PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES, INTERPRETATION DES RESULTATS, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATION..............................................................................64

Chapitre 3 : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES QUANTITATIVES ET QUALITATIVES......................................................................................62

?. Analyse des données quantitatives..............................................................62

Chapitre 4 : INTERPRETATION DES RESULTATS, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATION...............................................................................87?. Interprétation des résultats........................................................................87

I.1.Les facteurs explicatifs de la sous scolarisation des filles ............................................87

I.2- Impacte de la sous scolarisation sur la participation des femmes aux développements communautaires........................................................................................89

I.3 . Rôle et place de la femme dans le développement socio-économique..................94

I.4. La sous scolarisation, un frein à la dynamique du potentiel associatif................ ...98

I.5. Sous scolarisation des femmes et développement socio-économique............... .....99

II. Suggestions et perspectives.......................................................................101

II.1. Stratégies envisagées pour l'atteinte de l'équilibre sur le plan sociale.................102

II.2. Les transformations sociopolitiques.........................................................103

II.3. Stratégie envisagée sur le plan économique................................................104

II.4. Les stratégies envisagées sur le plan de l'éducation .......................................105

II.4.1. Au niveau des parents ........................................................................106

II.4.2. Au niveau des institutions ...................................................................106

II.4.2. Au niveau de l'Etat............................................................................107

III. Limite de l'étude...........................................................................................110 CONCLUSION.......................................................................................111

Bibliographie.........................................................................................114

Annexes...............................................................................................118

Carte de la zone d'étude............................................................................118

Liste des tableaux....................................................................................122

Liste des clichés.......................................................................................123

Liste des Schémas....................................................................................123

Questionnaire..........................................................................................122

Guides d'entretiens...................................................................................128

Table des matières...................................................................................131

* 1 Selon la DPPE, se sont des localités à faible taux de scolarisation regorgeant une grande proportion d'enfants non-scolarisé. On les rencontre le plus souvent dans les zones à fort taux d'analphabète.

* 2 Dans La reproduction[], Pierre Bourdieu ( 1930- 2002), avec Jean-Claude Passeron, s'efforce de démontrer que le système d'enseignement exerce un « pouvoir de violence symbolique », qui contribue à donner une légitimité au rapport de force à l'origine des hiérarchies sociales. Pour lui le système éducatif transmet des savoirs qui sont proches de ceux qui existent dans la classe dominante. Ainsi, les enfants de la classe dominante disposent d'un capital culturel qui leur permet de s'adapter plus facilement aux exigences scolaires et, par conséquent, de mieux réussir dans leurs études.

* 3 (Discours de Koffi ANNAN secrétaire général de l'ONU le 8 Mars 2003 au cour de la célébration de la journée mondiale de la femme, tribune de L'ONU )

* 4 Viviane Wade, née le 13  septembre  1932 à Besançon, est la première dame du Sénégal, épouse du président Abdoulaye Wade. Elle est la présidente de l'association éducation et développement.

* 5 C. Baudelot et R. Establet théoriciens de la sociologie française, ils ont nuancé les analyses antérieures sur la reproduction des inégalités dans leur ouvrage (allez les filles !,1992). Les filles travaillent quand les garçons chahutent. La docilité et les compétences que les modes d'éducation dominants développent chez les filles, pour les confiner dans leur futur rôle de mère de famille, deviennent des atouts pour réussir à l'école. Certes, malgré leurs meilleures performances scolaires, les filles continuent d'être minoritaires dans les filières scientifiques de haut niveau. Pour expliquer ce constat, Marie Duru-Bellat interprète cet écart en termes de conditionnement au manque d'ambition et à l'autocensure (L'Ecole des filles. Quelle formation pour quels rôles sociaux ?, 1990) .

* 6 www.wikipedia.com /: Herbert Blumer sociologue de l'école de Chicago il développa la théorie de l' Interactionnisme symbolique dans les années 30. Sa théorie part de l'idée que les individus ne subissent pas les faits sociaux, mais qu'ils les produisent par leur interaction.

* 7 http://fr.wikipedia.org (Walt Withman Rostow, de nationalité Américaine est né en 1916, il arborait la double casquette de professeur d'université (à Harvard) et de conseiller auprès de responsables politiques. Parus dans les années 30 et 40, ses premiers travaux relèvent de l'histoire économique. Avant la publication de sa célèbre théorie, il était par ailleurs déjà reconnu comme un spécialiste des processus de la croissance économique et il fait paraître des analyses sur ce sujet dès le début des années 50. Mais c'est la théorie des étapes de la croissance qui lui vaut une célébrité immédiate.

* 8 Intermédiaire incontournable entre les planificateurs et la communauté, il apparait comme un puisant communicateur, informateur et éducateur décisif dans les stratégies de développement communautaire.

* 9 www.thomas sankara.com (tribune de L'OUA , discours de Thomas Isidore Noël Sankara 21 décembre 1949 à Yako - 15 octobre 1987 à Ouagadougou), militaire et homme politique panafricaniste et tiers-mondiste burkinabè, il incarna et dirigea la révolution burkinabè du 4 août 1983 jusqu'à son assassinat lors du coup d'État de son successeur Blaise Compaoré.)

* 10 Confère théorie de la modernisation.

* 11 www.wikipedia.com/12 www.thomas sankara.com (tribune de L'OUA , discours de Thomas Isidore Noël Sankara 21 décembre 1949 à Yako - 15 octobre 1987 à Ouagadougou)






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld