C- L'INÉGAL DÉVELOPPEMENT DES CULTURES
VIVRIÈRES ET DES
ACTIVITÉS NON-AGRICOLES.
Face à la non rentabilité des cultures
d'exportation (cacao et café) au cours des 5 dernières
années et la baisse considérable des revenus du paysan, ces
derniers développent la production des cultures vivra ères et
exercent de plus en plus des activités, en marge des travaux
champêtres. Ceci dans le but d'accroître ou de maintenir le niveau
de vie.
C-l. L'engouement récent pour les cultures
vivrières.
Le développement du secteur agricole dans la zone de
l'opération porte surtout les cultures de rente. C'est sur l'initiative
spontanée des paysans que les cultures vivrières connaissent une
extension.
Très tôt, la région aura un
excédent alimentaire, en banane-plantain, macabo, taro, fruits etc.
Compte tenu du nombre insuffisant de consommateurs sur place, des
problèmes de transport, de commercialisation hors de la zone et les
tracasseries administratives. La production vivrières a
été jusque là 1 ' apanage des femmes.
Avec la fin du monopole de la gestion de la SODENKAM sur la
région et la libération du commerce de vivres au Cameroun, il y a
un engouement accru pour la production vivrière qui s'écoule
facilement sur les marchés voisins. Ainsi l'appel des villes pour leur
ravitaillement et la demande pressante des marchés de Bafang et de
Yabassi contribuent à améliorer les prix des denrées
alimentaires. Ceci est à l'origine de la motivation paysanne pour 1 '
extension des cultures vivrières.
Les femmes, qui étalent jusque-là
principales productrices des produits vivriers, ont vu leur pouvoir d'achat
s'accroître leur garantissant en même temps une certaine
indépendance financière vis-à-vis des hommes, Ces derniers
ne peuvent plus se contenter de leurs revenus en café et cacao
déjà faibles, et "qui ne cessent de chuter. La production
vivrière cesse ainsi 'être le domaine réservé d'une
classe social, pour devenir la ^occupation de tout le ménage.
59
Figure 4: Répartition des activités
secondaires
Source : enquête directe
60
Une enquête de terrain nous a permis de constater que
plus de 60% des paysans interrogés consacreront une partie importante
des surfaces non encore mises en valeur aux cultures vivrières. Le
rythme avec lequel cette culture est pratiquée, elle sert de palliatif
au manque à gagner du café et du cacao et pourrait ainsi
permettre à la zone de l'Opération, dans un futur proche,
d'être l'un des greniers de la province du Littoral et même du
Cameroun.
C.2. Le déploiement des activités non
agricoles.
Les paysans de l'Opération Yabassi -Bafang ont un
savoir-faire étendu. Dans des conditions économiques viables cela
peut leur procurer un revenu non négligeable et compenser ainsi le
déficit agricole. Ainsi les paysans pratiquent pendant le temps libre
les activités telles: le commerce, l'artisanat et autres
(maçonnerie, menuiserie, chasse, etc...).
L'artisanat occupe la première place dans les
activités secondaires des paysans. Cependant il y a une distorsion entre
les villages pour une même activité; ainsi Mâle proche de
Nkondjock est le premier village commercial avec 20,4% de commerçants.
La proximité de ce village du centre administratif est la principale
raison, car les échanges sont intenses. Ceci permet à ses
habitants d'exercer d'autres activités à Nkondjock (gardiennage
et planton de bureau), ignorées dans d'autres villages. Le village
Didipé par contre s'illustre par l'artisanat qui occupe 20,5% des
personnes enquêtées; cela s'explique par le fait que la
matière première (bois, lianes, etc...) sont faciles à
obtenir; la chasse et la pêche sont les principales autres
activités, qui représentent 7,3% du total.
D'une façon générale, 33,5% de paysans
enquêtes exercent des activités en marge de l'agriculture. Dans le
contexte actuel de la région, ce pourcentage peut croître.
LES FACTEURS EXTERNES DU DEVENIR DES VILLAGES
|