INTRODUCTION
L'image d'une mondialisation bienfaitrice a été
quelque peu écorchée par l'éclatement d'une série
de crises, manifestées sous la forme alimentaire, économique et
financière (Ouattara, 2010). Les conséquences de ces crises, au
niveau social, se sont traduites par l'exacerbation de la misère, rendue
encore plus critique par la destruction de nombreux emplois.
Au plan mondial, parmi les quelques 200 millions de personnes
au chômage en 2009, près de 40 % avait entre 15 et 24 ans (BIT,
2011). Environ 28% des jeunes dans le monde ont une activité mais vivent
dans des ménages gagnant moins de 1,25 USD1(*) par jour (BIT, 2011).
En Côte d'Ivoire, le nombre de pauvres a
été multiplié par 10 en l'espace d'une
génération selon le Document de Stratégie de la
Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2009).
En effet, longtemps reconnue pour sa stabilité socio
politique, la Côte d'Ivoire est confrontée depuis une
décennie à une série de crises sans
précédent. Après le coup d'Etat du 24 décembre
1999, suivi d'une transition militaire difficile, une renaissance avait
été amorcée avec la tenue d'un forum de
réconciliation et la mise en place d'un Gouvernement d'Union Nationale.
Cependant, les évènements du 19 septembre 2002 ont mis en cause
la stabilité et la cohésion sociale. Cette crise est venue
exacerber la situation et a entraîné un repli des activités
économiques accompagné d'une forte régression du taux de
croissance du Produit Intérieur Brut (PIB), (DSRP 2009).
Pour répondre à cet impératif, le
Gouvernement a créé, par Décret n° 2007-68 du 16
février 2007, le Service Civique National pour « tous les
jeunes de toutes les régions de la Côte
d'Ivoire ». L'Accord Politique de Ouagadougou, signé le
04 mars 2007 qui est l'aboutissement du Dialogue Direct entre les deux
ex-belligérants viendra confirmer cette volonté politique en
favorisant la mise en place d'un programme de Service Civique National(PSCN),
par Arrêté n° 017/PM/CAB du 31 mars 2008.
L'élection de 2010 annoncée pour une sortie de
crise s'est transformée en une crise postélectorale.
La crise postélectorale est venue amplifier les
souffrances des Ivoiriens et de tous ceux vivant sur le sol ivoirien avec son
cortège de morts, de handicapés et de sans abri.
Au terme des combats que se sont livrés les
différents protagonistes, les armes ont été
abandonnées par les combattants dans leur retraite. Certains les ont
cachées et d'autres emportées, ce qui constitue un danger pour
tous.
L'usage incontrôlé de ces armes
abandonnées dans les mains des différents combattants constitue
un enjeu majeur pour le Gouvernement.
En effet, la détention de ces armes crée un
climat d'insécurité dans le pays. Pour certains ex-combattants,
l'arme constitue un moyen efficace de menace pour acquérir ce dont ils
ont besoin pour leur survie, d'où les braquages, les vols et autres
méfaits.
Quant à d'autres, à l'instar des bandits de
grand chemin, c'est une aubaine pour se conforter dans leur vieux
métier. Parmi eux, on retrouve les braqueurs de banques, de domiciles et
notamment les coupeurs de route.
Face à cette situation, les autorités sont
confrontées à un double défi :
§ Apporter, à court et moyen terme, une solution
de type Démobilisation, Désarmement et Réinsertion
à tous les jeunes qui se sont directement familiarisés au
maniement des armes ;
§ Ebaucher des solutions durables pour la
réinsertion professionnelle des jeunes au cours des prochaines
années pour limiter l'insécurité, le chômage et
réduire la pauvreté.
Les attentes des populations, de la communauté
internationale et surtout des jeunes sont nombreuses. Mais pour quelles raisons
certains bénéficiaires des projets d'insertion économique
initiés par le PSCN abandonnent-ils leurs activités ?
Ont-ils eu assez de temps de sensibilisation pour mieux appréhender
l'essentiel de leur formation ? La valeur du kit d'installation est-elle
suffisante pour permettre aux bénéficiaires de développer
une activité qui leur donne une autonomie économique et sociale?
Ont-ils bénéficié d'un encadrement et d'un suivi
après leur installation ?
C'est à tous ces questionnements que nous tenterons de
répondre à travers l'évaluation ou le bilan que nous
allons faire de tout le processus du PSCN, de la sensibilisation à la
formation, en passant par les kits d'installation jusqu'au suivi post
installation des bénéficiaires.
C'est aussi l'occasion pour nous de voir l'avenir
réservé au Programme à travers des perspectives tel que la
nouvelle structure dénommée Autorité pour le
Désarmement, la Démobilisation et de Réintégration
(ADDR) mise en place par Décret n°2012-787 du 8 août 2012 et
l'Office du Service Civique National (OSCN) par Décret N°2007-644
du 20 décembre 2007.
Afin de mieux cerner le sujet, nous structurons notre travail
autour de deux parties :
- La première partie présente le cadre
environnemental et théorique de l'étude ;
- La seconde est à l'analyse et aux perspectives du
PSCN.
La première partie de notre travail vise deux objectifs
que sont le cadre environnemental et le cadre théorique de
l'étude.
Le cadre environnemental permet de comprendre et d'identifier
les enjeux des politiques d'insertion socioéconomique des ex-combattants
du PSCN. Il permet également d'identifier les notions d'insertion, de
réinsertion sociale et économique selon les contextes sociaux,
historiques et politiques du Programme.
Enfin, le cadre environnement présente de
manière générale le Programme du Service Civique National
au travers de ses missions, ses objectifs, son organisation et son
fonctionnement.
Pour ce qui est du cadre théorique, nous retenons qu'il
s'intéresse à quatre points essentiels que sont la
définition de l'objet de l'étude, la revue de la
littérature, la problématique et la définition des
concepts.
Selon Saint-Charles, le cadre théorique d'une
étude se définit comme « Compte-rendu
(résumé, synthèse) des idées disponibles dans la
littérature et d'une justification de la rétention de certaines
définitions au détriment des autres que vous avez trouvé
dans la littérature. ». C'est l'organisation de l'information
en un ensemble cohérent.
"Une approche théorique est une structure potentielle
d'explication qui comporte un certain nombre d'éléments. Elle
comprend d'abord des postulats qui traduisent la vision des choses sur laquelle
elle s'appuie ainsi que des concepts qui permettent de cerner et de classifier
les phénomènes à étudier. Elle précise, par
des propositions, l'ensemble des relations postulées entre les
différents concepts et sous-concepts de l'approche et pose quelques
hypothèses sur des relations entre concepts qui, si elles peuvent
être vérifiées et confirmées, pourront être
transformées en lois générales ou en
généralisations théoriques. Ce n'est que lorsqu'on aboutit
à de telles lois générales que l'on peut parler de
théories." Mace, (1992).
« Le cadre théorique sert principalement
à présenter un cadre d'analyse et à
généraliser des relations théoriques déjà
prouvées dans d'autres contextes pour tenter de les appliquer au
problème. » Laramée et Vallée (1991).
Le cadre théorique permet de :
· Appuyer et renforcer la problématique;
· Clarifier des concepts;
· Définir un concept et le modifier pour l'arrimer
à notre problème de recherche.
La définition de l'objet de l'étude montre les
motivations ou les raisons qui ont présidé au choix du sujet de
l'étude.
S'agissant de la revue de la littérature, nous disons
qu'elle donne une occasion de lire et de rassembler les écrits d'auteurs
se rapportant au thème de l'étude. Cela permet également
d'apprécier le niveau de connaissances littéraires de
l'étudiant.
Pour ce qui concerne la problématique, on note que
toute étude vise à apporter une solution à un
problème posé ou un constat fait. A travers des sous questions
découlant de la question principale, la problématique va
permettre de s'inscrire dans un cadre de réponses à ces
questionnements.
Enfin, la définition des concepts consiste à
clarifier les mots clés pour la bonne compréhension, non
seulement de celui qui écrit, mais également de ceux qui le
lisent. C'est pour cette raison que Emile Durkheim, grand penseur de
l'intégration sociale des débuts de la sociologie, dans son
ouvrage intitulé les règles de la méthode propos, affirme
que « le savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin
que l'on sache et qu'il sache de quoi il est question ».
Chapitre I : Cadre environnemental de
l'étude
Il s'intéresse à la présentation
générale du Programme du Service Civique National (PSCN) à
travers ses missions, ses activités, son organisation, son
fonctionnement et ses réalisations et perspectives.
1-1: Présentation du PSCN : ses missions
1.1.1 : Présentation générale du
programme du service civique national (PSCN).
Le PSCN fait partie des instruments mis en place après
les différents accords de paix pour participer à la pacification
et à la sécurisation du pays suite à la longue crise.
S'agissant de la sécurisation, les jeunes sont
encouragés à déposer les armes et à
s'insérer dans le tissu économique.
Pour ce qui est de la pacification du pays, ils sont
appelés à participer au processus de réconciliation
à travers le civisme, les bonnes moeurs et la réhabilitation
communautaire.
F Siège du PSCN
Le Programme National du Service Civique (PSCN) est
installé à son siège depuis le mois de juillet 2008. Il
est situé aux II-Plateaux à la 7éme tranche, à
l'angle des rues L135 et L100.


1-1-2 : Missions
Placé sous l'autorité du Premier Ministre, Chef
du Gouvernement, par décret N°2007-644 du 20 décembre 2007,
le Programme du Service Civique National (PSCN) comprend trois (3) organes de
mise en oeuvre que sont :
a. Le Comité de Pilotage
Il est l'organe d'orientation, de supervision,
d'évaluation et de contrôle du Programme.
b. La Coordination Nationale
Elle est l'organe exécutif du Programme
c. Les Délégations Régionales
Ce sont les organes administratifs de coordination des
activités du Programme dans les régions où sont
implantés des centres de service civique.
Le PSCN est une Institution nationale qui a pour mission de
contribuer au retour de la paix et de la stabilité en Côte
d'Ivoire par la formation et l'encadrement des jeunes, notamment, tous ceux qui
se sont familiarisés avec le maniement des armes pendant la crise, aux
valeurs républicaines ainsi qu'à certains métiers, en vue
de leur insertion socio professionnelle.
De façon spécifique, il s'agit de :
- Renforcer les capacités citoyennes des
bénéficiaires par la formation civique et qualifiante ;
- Promouvoir chez les jeunes une dynamique sociale par
l'auto-emploi ;
- Faire participer les jeunes à la vie
économique du pays par la création d'un corps national de
volontaires, concernant particulièrement les travaux
d'intérêt public, dans le cadre de la reconstruction nationale.
· Objectifs
· Objectif général du PSCN.
Le PSCN a pour objectif général d'offrir une
formation civique et professionnelle ainsi qu'une orientation à
l'insertion économique à environ 40.000 jeunes.
· Objectifs spécifiques
Il s'agit ici de permettre aux bénéficiaires
de :
§ Acquérir une formation civique en vue de mieux
préparer leur insertion sociale ;
§ Acquérir une formation qualifiante dans les
métiers de leur choix ;
§ Développer la notion de l'auto emploi et
favoriser leur insertion économique ;
Pour bien mener sa mission, le PSCN s'est doté d'un
organigramme qui se
Présente comme suit (voir annexe):
· Bénéficiaires et critères
d'éligibilité.
Sont éligibles au Programme, les jeunes de 18 à
35 ans, volontaires et de nationalité ivoirienne, notamment les
ex-combattants démobilisés et les ex-membres des groupes
d'auto-défense inscrits sur les listes du Programme National de
Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire (PNRRC), soit
environ, une population cible de plus de 40.000 jeunes.
· Formations proposées
· Formation au civisme et à la
citoyenneté
Celle-ci vise notamment à :
v sensibiliser aux devoirs civiques et au respect :
- de l'Etat de droit,
- de la vie sociale et politique du pays,
- de la hiérarchie,
- du bien public et du bien commun,
- de la constitution, des lois, des traditions et des valeurs
culturelles.
v éduquer à la vie communautaire et à la
culture démocratique.
· Formation technique et professionnelle
Enfin, il s'agit de donner une formation technique et
professionnelle dans les différentes filières que sont
l'agro-pastorale, l'artisanat, les métiers du bâtiment et des
travaux publics, les Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication.
· Durée des formations et du programme
- Durée des formations
La durée des formations est inférieure ou
égale à 9 mois.
- Durée du programme
Le Programme est lié au processus de sortie de
crise.
Quant à l'Office du Service Civique National (OSCN),
créé par
Décret N°2007-644 du 20 décembre 2007, il
va prolonger les actions
du Programme.
· La stratégie du programme
Pour une plus grande ouverture doublée
d'efficacité, le PSCN a adopté une stratégie de
partenariat et d'externalisation de ses activités comme suit :
- Lancement de projets pilotes
- partenariat du PSCN avec le secteur public
- partenariat avec le secteur Privé (Cabinets
privés de formation)
- Assistance technique internationale (Appui de la
Coopération allemande - GTZ- pour la formation des
Bénéficiaires et la réhabilitation des centres)
- Réhabilitation d'anciens centres de service civique
(M'Bahiakro,
Guingréni, Bondoukou, Gotonguoiné,
Katiola)
- Aménagement de sites pour la formation au service
civique (Bouaké, Man, Korhogo,
Daloa)
- Ouverture de Centres provisoires de formation à la
carte
(Exemple les projets de
formation à Issia, à Yopougon et en zone
4)
1-2 : Organisation et fonctionnement du PSCN
La Coordination nationale, organe exécutif du Programme
est chargée de la programmation et de l'exécution des
activités du Programme.
Elle est dirigée par un Coordonnateur National
assisté d'un Coordonnateur Adjoint. Le Coordonnateur est chargé
de :
- La gestion administrative, technique, comptable et
financière du Programme, y compris la gestion des ressources humaines et
du matériel ;
- L'élaboration du projet de cadre organique du
Programme ;
- L'élaboration du projet de budget du
programme ;
- L'ordonnancement des dépenses relatives à la
mise en oeuvre du Programme, conformément au manuel de procédures
et aux normes des partenaires au développement qui contribuent au
financement du programme ;
- La participation à la recherche de financements et
à la mobilisation des ressources financières nécessaires
à la mise en oeuvre du programme ;
- La liaison entre le Programme, les partenaires nationaux et
les partenaires au développement qui contribuent au financement du
programme.
Le coordonnateur adjoint, faisant partie intégrante de
la coordination, est chargé, sous la supervision directe du
Coordonnateur National, de la gestion et de la coordination des
activités opérationnelles du Projet. Il assure notamment la
coordination et le suivi de l'exécution de toutes les activités
du PSCN.
Il a spécifiquement pour tâches d'élaborer
le manuel de procédures relatif à l'organisation et au
fonctionnement du PSCN ; d'établir le budget et des plans de
travail détaillés du Programme et rapporter
régulièrement sur son état d'avancement au Coordonnateur
National ; d'assister le Coordonnateur National dans les
activités organisationnelles du démarrage du programme ; de
veiller à la gestion du personnel et à la bonne tenue des
dossiers, rapports et documents comptables et enfin de produire
régulièrement des rapports (mensuels, semestriels).
Cette coordination est composée de quatre cellules:
1- La Cellule « Gestion Administrative et
Financière »
2- La Cellule « Formation Civique »
3- La Cellule « Formation Technique et
Professionnelle »
4- La Cellule « Orientation à l'insertion
Economique ».
· Cellule Gestion Administrative et
Financière
Elle est chargée de :
- L'administration et des finances ;
- L'élaboration des états financiers et de
trésorerie ;
- L'élaboration du compte d'exploitation et/ou de
résultats ;
- La reddition générale des comptes pour le
Coordonnateur National ;
- L'élaboration et l'exécution du budget
annuel ;
- Le suivi des relations comptables avec la
Régie ;
- La communication et la sensibilisation ;
- La mise en place du système d'information ;
- La mise en place d'un système de
suivi-évaluation des activités du Programme.
Elle comprend deux grandes entités que sont
l'Administration Générale et les Finances. L'Administration
Générale comprend 52 agents de toute catégorie dont 8 aux
finances.
Les Finances comprennent le service comptabilité et la
Régie financière.
Le service comptabilité est géré par un
chef comptable assisté de deux assistants Comptables.
Quant à la Régie Financière, elle se
compose d'un Régisseur (chef de la régie), d'un Assistant
Régie Financière et de trois Assistants comptables.
Le Régisseur est un fonctionnaire détaché
par le Trésor Public auprès du PSCN pour la gestion des fonds
publics.
· Cellule Formation Civique
La Cellule Formation Civique travaille en bonne intelligence
avec les cabinets et autres structures spécialisées dans ce
domaine. Elle est chargée de :
- La conception et de la mise en oeuvre des plans et des
programmes de formation pédagogique, en matière de formation
civique ;
- L'encadrement pédagogique des personnels enseignants
et formateurs, ainsi que de l'organisation de stages de renforcement de leurs
capacités ;
- L'élaboration des modules et des plans de formation
civique, ainsi que du calendrier de leur mise en oeuvre ;
- La vérification et l'évaluation du contenu des
formations, ainsi que du suivi pédagogique.
· Cellule Formation Technique et Professionnelle
A l'instar de la cellule formation civique, la Cellule
Formation Technique et Professionnelle travaille avec les cabinets et autres
structures spécialisées dans ce domaine. Elle est chargée
de :
- La conception et la mise en oeuvre des plans et des
programmes de formation technique et professionnelle;
- L'encadrement pédagogique des personnels enseignants
et formateurs, ainsi que de l'organisation de stages de renforcement de leurs
capacités ;
- L'élaboration des modules et des plans de formation
civique, ainsi que du
calendrier de leur mise en oeuvre ;
- La vérification et l'évaluation du contenu des
formations, ainsi que du suivi v pédagogique.
Cependant, les deux Cellules (Formation Technique et
Professionnelle, et Formation Civique) sont appuyées par des cabinets de
formation dont le rôle essentiel est de dispenser les formations aux
bénéficiaires dans les centres de formation du PSCN.
Dans ces centres, il y a un minimum de personnel d'appui
composé du Directeur du centre, des formateurs, d'un responsable
pédagogique, d'un superviseur, d'un surveillant de Stocks, d'un agent de
suivi et d'un agent de sécurité.
La mission de ce personnel d'appui est la suivante:
- Directeur du centre
Il a spécifiquement pour tâche de Programmer
et d'exécuter les activités du centre ; d'organiser et de
conduire des missions de sensibilisation et de promotion ; de veiller
à la gestion du personnel ; de Produire des rapports mensuels,
trimestriels et annuels sur la gestion du centre;
Il a pour rôle de déterminer et proposer chaque
offre de formation un itinéraire pédagogique
spécifique ; il participe au recrutement des formateurs et à
l'accueil et à l'orientation des jeunes vers les filières de
formation ; il assure également le suivi quotidien des formateurs,
établit les emplois du temps et vérifie la
faisabilité des projets d'affaires.
- Formateur
Sous l'autorité du Coordonnateur National et sous la
supervision directe du Directeur du centre, le formateur a pour rôles la
diffusion des enseignements, l'encadrement pédagogique, le suivi et
l'évaluation des bénéficiaires.
- Responsable Pédagogique
Sous l'autorité du Coordonnateur National et sous la
supervision directe du Directeur du centre, le responsable pédagogique a
pour rôles l'encadrement, l'animation pédagogique, la
définition de l'offre de formation au niveau local, la programmation des
enseignements, le suivi et l'évaluation des formateurs.
- Superviseur
Il a pour mission la gestion du CSC; la supervision des
activités des formateurs et des apprenants ; l'élaboration
des rapports d'activités du CSC et le suivi des activités socio
culturelles de fin de formation des apprenants.
- Surveillant de Stocks
Il Participe à la mise en place et à
l'application des procédures et règlements de gestion de la
cantine et des stocks du centre, à l'établissement des bons de
réception et des bons de sortie pour les matériels et
matériaux du projet dans son centre d'affectation et documenter tout
mouvement du stock.
- Agent de suivi
L'Agent de suivi assure le suivi de la réinsertion des
bénéficiaires.
En outre, il aide les bénéficiaires à
trouver des solutions leur permettant de se prendre en charge et à
trouver la motivation nécessaire pour s'engager dans des
spécialités techniques, agricoles ou des microprojets
réalistes afin de réussir leur réinsertion sociale et
économique.
- Agent de sécurité
Il contribue à la réalisation de l'objectif du
programme qui est d'appuyer la réinsertion socio-économique
d'ex-combattants et Groupes d'Auto Défense (GAD) en assurant le maintien
du calme dans le Centre.
Il assure la sécurité des
bénéficiaires et il est chargé de veiller au respect du
personnel, des biens communautaires et du règlement interne du centre
par les bénéficiaires.
· Cellule Orientation à l'insertion Economique
La Cellule Orientation à l'insertion Economique est
chargée de :
- L'élaboration et du suivi des conventions de
partenariat avec les professionnels de l'insertion, les artisans, les Petites
et Moyennes Entreprises ;
- L'orientation des jeunes inscrits au Programme du Service
Civique National vers des structures spécialisées dans
l'encadrement et le suivi post-formation.
1-2-1 : Activités et réalisations du PSCN
depuis sa création
Les activités du PSCN tournent essentiellement autour
de trois (3) modules :
· Formation civique et citoyenne.
La formation civique et citoyenne consiste à :
· Former aux devoirs civiques :
· Respect des Lois et des Institutions de
l'Etat ;
· Respect de l'armoirie et des emblèmes de
l'Etat ;
· Respect de l'Etat de droit, de la
constitution ;
· Respect du bien public, du bien commun ;
· Respect des valeurs culturelles et
traditionnelles ;
· Eduquer à l'exercice de la démocratie, de
la vie sociale et politique du pays.
· Formation technique et professionnelle.
La formation technique et professionnelle dans les
différents centres du PSCN consiste à :
· La formation au civisme et à la
citoyenneté ;
· La formation à l'agro pastorale,
l'artisanat ;
· La formation aux métiers de : tôlerie
et mécanique auto, froid auto, peinture, électricité
bâtiment, plomberie, les NTIC etc.
· Orientation à l'insertion économique.
L'orientation à l'insertion, un processus qui consiste
à :
· aider les apprenants à s'installer à leur
propre compte en leur donnant un kit d'installation dans le domaine de leur
métier, après la formation ;
· les appuyer dans la recherche d'emploi
Relativement aux réalisations du PSCN, nous
présentons essentiellement trois points :
· Au plan de la formation.
Au cours de l'année 2008, 350 ex combattants ont
été formés et insérés à Bouaké
et Man.
De l'année 2009 à ce jour, 5027 ex combattants
et miliciens des groupes d'auto défense sont formés, soit au
total 5377 bénéficiaires formés et insérés
dans le tissu socioéconomique sur un total de 11.394 programmés
sur la période 2009-2010.
· Au plan de la création de centres.
A ce jour nous notons la création de 13 centres de
formation par le PSCN sur 18 prévus à cet effet.
Ils sont situés à Bouaké,
M'Bahiakro, Boundiali, Bondoukou, Man, Guiglo, Issia, Gotonguiné,
Tabou, Abidjan-Yopougon et Abidjan-Marcory Zone 3, Daloa, Korhogo et
Toulepleu.
Cinq autres centres sont en voie de création; il s'agit
de Gagnoa, Sassandra, Bouna, Nganon (Korhogo) et Odienné.
Dans ces différents centres, il est dispensé des
formations en agro pastorale, électricité, plomberie,
saponification, sérigraphie, peinture et froid auto, et d'autres
métiers comme la coiffure et la couture. Pendant la durée de ces
formations, le civisme et la citoyenneté sont également
dispensés aux jeunes bénéficiaires en vue de leur
socialisation.
· Au plan de la mobilisation des ressources
financières.
Pour le financement du programme d'appui à la
réinsertion des 11 394 ex-combattants et jeunes à risques,
le PSCN a bénéficié de l'appui financier de la Banque
Mondiale et de l'Union Européenne. Ce programme d'appui est mis en
oeuvre par le Programme du Service Civique National en partenariat avec la GTZ
(Coopération allemande) sur la période 2009-2010.
Par ailleurs, pour le financement de la formation civique et
citoyenne, la formation qualifiante à un métier, l'accompagnement
des Groupes d'Auto Défense, l'acquisition d'équipements, de
matériels et la réhabilitation du siège du PSCN, le
Programme a bénéficié de l'appui du PNUD.
L'Etat de Côte d'Ivoire a en charge le fonctionnement et
certaines activités annexes du PSCN.
Grâce à ces appuis financiers, le PSCN a obtenu
les résultats suivants :
- réhabilitation et équipement du siège
du PSCN.
- Création de treize (13) centres répartis sur
le territoire national.
- Insertion de 5377 ex combattants formés.
La mobilisation des ressources financières ne s'est pas
faite sans difficulté. En effet, le PSCN a rencontré beaucoup de
difficultés lors de l'exécution du budget 2010, lesquelles sont
liées au manque de trésorerie. Les plans de décaissement
élaborés par le PSCN sont difficilement exécutables en
raison de l'irrégularité des approvisionnements de son compte
bancaire. Toutes ces difficultés sont consécutives aux
problèmes de trésorerie du bailleur principal du PSCN, et de
l'Etat de Côte d'Ivoire. Notons une amélioration du taux
d'exécution du budget 2010 comparativement à celui de 2009.
Quant aux Demandes de Remboursement de Fonds (DRF) transmis
auprès du Projet d'Appui Post Conflit (PAPC) pour le renouvellement de
la trésorerie du projet PSCN/PAPC, leur délai de traitement a
pour conséquences la mise à jour quasi perpétuelle de
notre plan de décaissement. Cela est essentiellement dû à
toutes les autorisations à recueillir avant leur paiement.
Concernant, le projet PSCN/PAPC, le PSCN reste toujours en
attente du document de procédures simplifiées devant lui
permettre d'effectuer certaines dépenses essentielles dans les zones
d'implantation des Unités de Formation de Proximité (UFPs). Cette
disposition permettra un accroissement du taux de décaissement et
l'accélération de la mise en oeuvre de la convention.
1-2-2 Partenaires du PSCN
Dès sa mise en oeuvre en avril 2008, le PSCN a
opté au regard des contraintes techniques et de l'urgence de la prise en
charge des combattants pour la stratégie de l'externalisation, soutenue
par des axes suivants :
- La coopération avec l'assistance technique
internationale GTZ-is ;
- Les organismes internationaux tels que le Programme des
Nations Unies pour le Développement, la Banque Mondiale, la Banque
Islamique de Développement et l'Union Européenne.
Voici la cartographie des centres de formation du Programme
du Service Civique National avec les différents partenaires.


Les Centres de formation du Service Civique sont les lieux de
mise en oeuvre des activités du Programme.
Entre 1963 et 1984, la Côte d'Ivoire a construit une
trentaine de centres pour abriter les activités du Service Civique. La
plupart de ces centres ont été laissés à l'abandon.
Certains parmi eux, ont fait l'objet de réhabilitation partielle pour la
mise en oeuvre des activités du Programme du Service Civique National.
Quatre ont été réhabilités en
partie et abritent les services du PSCN à l'intérieur. Ce
sont :
d. M'Bahiakro,
e. Gotongouiné (s/p de Man),
f. Guingréni (s/p de Boundiali),
g. Bondoukou
Le BNETD a été commis pour la réalisation
d'une étude de réhabilitation complète de tous les anciens
Centres de Service Civique non occupés y compris les premiers
cités.
A côté de ces centres de Service Civique
National, et dans un souci de rapprocher le Programme de ses
bénéficiaires, des centres de proximité sont
créés et réhabilités, soit avec l'appui des
partenaires aux développements, soit avec celui des collectivités
locales.
a. Avec l'appui de l'Union Européenne :
- Man,
- Guiglo.
b. Avec l'appui de la Banque Mondiale :
- Korhogo,
- Daloa,
- Bouaké
c. Avec l'appui des collectivités locales :
- Issia,
- Touleupleu,
- Yopougon,
- Tabou
Ces centres sont utilisés dans le cadre de la sortie de
crise.
En plus des partenaires sus mentionnés, le PSCN
depuis juillet 2011 a développé de nouveaux partenariats avec
d'autres structures dans le cadre de la mise en place de sa nouvelle politique.
Ce sont le FNS, l'AGEFOP, l'UVICOCI et le ComNat-ALPC.
L'objectif de ce nouveau partenariat consiste à
développer deux approches que sont :
F Approche chantiers écoles
Parallèlement aux CSC où les jeunes vont
s`inscrire individuellement et volontairement, le concept des Chantiers Ecoles
permet au PSCN de se rapprocher des jeunes à travers une approche
collective. Ce sont des jeunes déjà réunis en association
formelle ou informelle, résidents d'une même localité et
porteurs d'un projet commun. Les Chantiers Ecoles sont sources d'espoir pour
une insertion rapide, efficace et économique des jeunes. Le PSCN propose
à ces jeunes une formation articulée autour des modules tels que
le civisme et la citoyenneté, la gestion coopérative,
l'entreprenariat et les techniques modernes. L'un des intérêts du
Chantier Ecole, est que les revenus issus de la commercialisation des
premières productions servent automatiquement d'apport initial. Notons
par ailleurs, une implication réelle des autorités des
différentes localités concernées par ces projets.
F Approche villages Agropastoraux et les villages
artisanaux
Cette nouvelle approche de l'orientation à l'insertion
du PSCN va permettre de contribuer à entretenir les jeunes
bénéficiaires. Elle concernera particulièrement les jeunes
sortis des CSC. Les villages Agropastoraux et les villages artisanaux sont de
grands centres de production agricoles et artisanaux que les jeunes pourront
intégrer pour y travailler en se faisant un peu de moyens financiers.
Ceux-ci pourront, plus tard, créer leurs propres activités au
terme de leur passage dans ces grands centres où ils auront
capitalisé des mois voire des années d'expériences.
Ø Perspectives 2011 à
2013
A la lumière de ses activités
précédentes et dans la vision de l'Office National du Service
Civique (ONSC), le Programme fait les projections suivantes :
1- Reprendre la gestion de l'ensemble des centres avec la fin
du contrat de GTZ au 31 décembre 2010 ;
2- Poursuivre les activités dans ces centres selon le
modèle UFP (voir annexe 3). Cela consistera
à :
- l'achèvement des activités en cours
(Formation, Installation et Suivi post
formation) sur une période de deux mois ;
- l'ouverture de nouveaux cycles pour 4.000 nouveaux
volontaires répartis
comme suit :
§ 3.000 sur les financements restants du PAPC ;
§ 1.000 sur financement national.
3- Réhabiliter les centres du service
civique ;
4- Réorganiser l'approche opérationnelle du
Programme dans la perspective de la mise en place de l'Office ;
5- Renforcer le partenariat entre le PSCN et les
autorités locales dans la conduite des activités.
Le cadre environnemental a permis de passer
en revue toutes les activités du PSCN et de comprendre ses objectifs
à travers ses missions, ses réalisations et surtout son
organisation et son fonctionnement.
Chapitre II : Cadre théorique de
l'étude
Ce chapitre traite quatre points essentiels que sont la
justification du choix du sujet, la revue de littérature, la
problématique, les hypothèses et la définition des
concepts.
2-1 : Définition de l'objet de
l'étude
2-1-1 : Justification du choix du sujet
Au plan social, pour la paix et la lutte contre la
pauvreté dans le monde, en Afrique et particulièrement en
Côte d'ivoire, l'activité de réinsertion est fortement
encouragée et soutenue par la communauté internationale. Il est
essentiel de faire un bilan exhaustif en vue de corriger les faiblesses pour
une insertion socio-économique durable en Côte d'ivoire.
Au plan scientifique, c'est un thème qui nous
intéresse à plus d'un titre. D'abord, parce qu'il est en
adéquation avec notre formation qui porte sur le développement
durable ; il vise en l'espèce les trois piliers et en particulier
l'aspect économique et social. Ensuite, il permet de rechercher une
solution durable à la réinsertion des ex combattants, socle de la
lutte contre la pauvreté et d'une paix durable en Côte
d'ivoire.
Pour mieux maitriser les contours du sujet, il serait
intéressant de se référer aux travaux antérieurs
qui abordent la question, à savoir la recension des écrits ou
encore appelée la revue de littérature.
2.1.2. : Revue de la littérature
Du point de vue de Laramée et Vallée ( 1991), la
revue de littérature ou recension des écrits permet de s'assurer
que notre sujet de recherche n'a jamais été exploré de
cette manière, de redéfinir la problématique, de voir les
autres recherches, de vérifier nos concepts et les liens que l'on veut
établir entre eux et de trouver les théories qui expliquent le
mieux les faits et les relations de faits présentés dans la
problématique.
La littérature sur l'insertion socio-économique des
ex combattants n'est pas assez abondante. Cependant, certains auteurs se sont
penchés, à notre connaissance, sur la situation
socio-économique.
D'abord, Pierre Bourdieu,
sociologue français (1930-2002), a fait un éventail de la notion
d'insertion. Selon lui, la notion d'insertion renvoie en premier lieu au champ
de l'action politique et sociale. Elle est apparue dans les années 70
dans le champ de la littérature sociologique. Longtemps assimilée
à la notion d'intégration, l'insertion en diffère
néanmoins sur plusieurs points. D'une part, si le concept d'insertion
est avant tout en lien avec l'action sociale, le concept d'intégration
est né avec la sociologie.
Mais, ce qui distingue au-delà des conditions
historiques de leur apparition et de leur prise en compte dans le champ social,
ce sont les réalités différentes qu'ils recouvrent,
même si elles restent proches.
L'insertion s'attache avant tout à définir le
processus qui va conduire un individu à trouver sa place au sein de
l'institution sociale, au sein d'une sphère sociale particulière.
L'insertion sociale est davantage axée sur l'ensemble des
démarches mises en oeuvre par et pour l'individu dans le but de
s'insérer. Ainsi, l'insertion peut se décomposer en plusieurs
modalités en fonction du domaine sur lequel elle se porte. On parle
à ce titre d'insertion professionnelle (dans le but de trouver un emploi
et d'accéder ainsi au marché de l'emploi) ou d'insertion
sociale.
Aujourd'hui, avec les difficultés liées au
marché de l'emploi et la montée de la précarité
sociale, de nouvelles formes d'insertion voient le jour. On parle notamment
d'insertion par le logement, d'insertion par la culture, etc. A la
différence de l'intégration, l'insertion n'est pas un concept
propre à la sociologie, mais avant tout au champ social et politique.
En outre, l'insertion s'attache davantage à
définir le processus en cours d'un individu singulier au regard de la
société, ou d'une sphère sociale particulière
(emploi, logement, etc.), tandis que la notion d'intégration renvoie
davantage en l'état, à un lien social d'une société
et de ses membres. Une société est fortement
intégrée si tous ses membres sont solidaires et
complémentaires les uns des autres. L'intégration est davantage
la lecture d'une situation de la société à un moment
donné de son histoire.
Le concept d'insertion relève néanmoins de
différents positionnements intellectuels : pour faire simple, nous
soulignerons les grandes dimensions sur lesquelles portent ces
différences.
L'insertion doit-elle être entendue dans une approche
unificatrice ou bien bipolaire entre aspect économique et aspect social
? Peut-on faire de l'insertion économique sans l'insertion sociale ?
Laquelle prime dans ce cas ? Il semble que la dimension économique soit
considérée comme primordiale, si bien que l'insertion sociale se
voit instrumentalisée, elle est un moyen d'assurer l'insertion
économique qui reste dominante.
L'insertion est-elle une situation statique ou dynamique ? Sa
définition relève-t-elle d'une approche situationnelle ou d'une
approche en termes de processus ? Dans ce cas, l'insertion est-elle
achevée un jour ou l'autre ? La question est souvent tranchée
dans le sens d'une insertion entendue comme un processus singulier et
multidimensionnel qui prend en compte la personne dans sa globalité afin
d'agir à sa ré/insertion professionnelle.
L'insertion est-elle globale ou particulière ?
relève-t-elle d'un traitement individuel, ou collectif ? Autrement dit,
est-ce l'individu dans sa trajectoire singulière, son parcours de vie
qui doit être seulement pris en compte ou faut-il y lier une approche
collective, en terme d'analyse structurelle ?
Encore une fois, l'insertion est considérée
dans une approche multidimensionnelle, avec la prise en compte de l'individu et
de ses spécificités (histoires de vie, trajectoires sociales,
etc.), mais en lien avec l'état de la structure économique et
sociale (crise économique, diminution des solidarités, etc.)
L'insertion recouvre donc des questionnements divers selon la
manière de concevoir le concept. Pour faire simple, il semble acceptable
de définir l'insertion comme un processus
multidimensionnel (économique et social, singulier et
collectif) qui a pour but d'accompagner l'individu à retrouver sa place
au sein de la sphère professionnelle et/ou sociale.
L'insertion, à la différence de
l'intégration, et c'est peut-être là le point de
distinction essentielle entre les deux concepts, ne comporte pas de dimension
adhésive. L'individu n'a pas obligation d'adhérer au groupe
social, au groupe professionnel dans lequel il s'insère. Ce qui est
recherché c'est simplement sa participation aux règles, normes
(insertion sociale), aux activités productives (insertion
professionnelle) à la différence de l'intégration qui
comporte une dimension adhésive forte. Mais souvent les deux notions
sont employées indistinctement. Insérer ne suppose pas
adhérer (même si à moyen/long terme, l'insertion conduit
à l'adhésion) contrairement à l'intégration qui
repose sur cette dimension adhésive avant tout.
Disons que l'insertion est plus individuelle tandis que
l'intégration est plus globale, la première est plus axé
sur le retour à un statut particulier, la seconde à la force du
lien qui unit l'individu au groupe et le groupe à l'individu. Une
intégration efficace n'est possible que s'il y a une insertion
réussie. Mais en revanche, l'insertion n'est pas un gage
d'intégration (même si elle en est la condition).
On peut donc parler d'insertion sans pour autant qu'il y ait
intégration. Par exemple, les rapatriés et les nombreux
immigrés provenant pour l'essentiel d'Afrique du Nord dans les
années 60 (ou aujourd'hui encore les immigrés chinois)
disposaient d'un emploi, d'un logement. Ils étaient
insérés professionnellement. Ils avaient un logement. Pour
autant, l'intégration était quasiment nulle puisqu'ils ne
parlaient ni ne comprenaient le français. Ils vivaient pour la plupart
selon leurs rites, leurs codes et leurs règles particulières.
D'ailleurs, la recherche d'intégration n'était pas le but,
puisque la plupart avaient pour but de retourner au bled par la suite
au départ. C'est avec l'installation dans le temps que l'insertion
devient intégration. En revanche, il est intéressant de remarquer
que c'est alors que l'intégration est forte (ou tente de l'être)
qu'elle pose problème. Aujourd'hui la plupart des jeunes français
issus de cette immigration maghrébine sont intégrés
culturellement (codes, valeurs, idées, langage identiques) mais
l'insertion sociale et professionnelle pose des difficultés. D'où
également un repli communautaire, qu'il ne faut pas trop rapidement
comprendre comme cause de la ségrégation sociale, mais davantage
comme conséquence de celle-ci (mais c'est un autre sujet
développé dans un billet précédent sur le «
ghetto français »).
Pour améliorer la réinsertion sociale des ex
combattants, l'Organisation des Nations Unies (ONU) raffine ses efforts de
désarmement.
Rien que ces cinq dernières années, l'ONU a
contribué à désarmer et à renvoyer à la vie
civile quelque 400 000 ex-combattants dans le cadre de ses opérations de
maintien de la paix. Un grand nombre d'entre eux se trouvaient dans des pays
africains -- plus de 72 000 en Sierra Leone, 100 000 au Libéria et 28
000 au Burundi et quelque 126 000 en République démocratique du
Congo -- où ils sont en cours de démobilisation.
Il est essentiel pour la stabilisation des situations
d'après conflit de veiller à ce que ces ex-combattants ne
reprennent pas les armes, a souligné en décembre Mark Malloch
Brown, qui était alors Vice-secrétaire général de
l'ONU, lors du lancement par l'Organisation de ses nouvelles Normes
intégrées de désarmement, démobilisation et
réintégration (DDR).
Selon Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire
général adjoint aux opérations de maintien de la paix,
«Si nous raffinons notre stratégie de DDR, nous pourrons mieux
aider les ex-combattants à réussir leur réinsertion
sociale.» L'objectif, dit-il, est de «faire en sorte qu'ils
contribuent à une stabilisation accrue au lieu de constituer une cause
d'insécurité.»
A la différence des initiatives de désarmement
et de réinsertion ad hoc qui ont caractérisé de nombreuses
opérations de maintien de la paix passées, les nouvelles normes
cherchent à favoriser une approche globale. Elles fournissent des
orientations politiques, des directives et des procédures
détaillées pour l'application de ces programmes de DDR, de
l'étape de la conception et de la planification à
l'intégration des problématiques concernant le VIH/sida, la
parité entre les sexes et les jeunes1(*).
Pour mettre au point ces nouvelles normes, de Freetown
à Kinshasa, 14 départements et organismes des
Nations Unies ont tiré les enseignements de plus de 15 ans de programmes
de DDR à travers le monde. L'expérience acquise en Afrique a
joué un rôle important à cet égard, du fait non
seulement du nombre d'opérations de maintien de la paix engagées
sur le continent, mais aussi en raison d'une initiative d'origine africaine
visant à envisager le désarmement et la réinsertion
sociale d'une manière plus systématique.
En juin 2005, le Gouvernement sierra-léonais et le
bureau du Conseiller spécial pour l'Afrique ont organisé à
Freetown une conférence spéciale sur le DDR et la
stabilité en Afrique à laquelle ont participé des experts
de pays bailleurs de fonds et d'organisations internationales et
régionales. L'accent a toutefois été mis sur le travail
des 15 délégations africaines présentes qui comptaient
dans leurs rangs des responsables gouvernementaux, des membres passés et
présents de commissions nationales de DDR, des participants et
ex-participants à des opérations de maintien de la paix, des
bénéficiaires de programmes de DDR, des membres de forces
armées, des représentantes d'associations de femmes ainsi que des
membres d'organisations de la société civile et de
communautés locales hébergeant des ex-combattants.
En comparant les succès et les échecs
rencontrés en Afrique par les programmes de DDR
précédents, les participants ont pu faire un certain nombre de
recommandations clés. Ils ont notamment insisté sur la
nécessité de porter une attention particulière aux besoins
des femmes et des enfants enrôlés parmi les combattants et de
veiller à ce que la réinsertion sociale des ex-combattants soit
étroitement liée à des plans de développement
économique et social à long terme. A l'occasion du lancement, en
décembre, de ces nouvelles normes DDR intégrées, Joe
Pemagbi, l'Ambassadeur de Sierra Leone auprès de l'ONU, a noté
que la plupart de ces recommandations y avaient été
incorporées.
Une deuxième conférence sur le DDR en Afrique,
qui se tiendra à Kinshasa en République démocratique du
Congo du 12 au 14 juin, permettra de promouvoir ces normes et donnera aux
Africains la possibilité de tirer les enseignements de leurs propres
expériences. Organisée par le bureau du Conseiller spécial
pour l'Afrique et le Gouvernement congolais nouvellement élu, la
conférence examinera plus particulièrement les problèmes
complexes que pose la mise en oeuvre des opérations de DDR dans la
région des Grands Lacs.
Selon Nelson Alusala, de l'Institute for Security Studies
(2011), l'échec de la réinsertion de milliers d'ex-combattants
dans la région des Grands Lacs est dû à l'omission de
mesures de prise en compte de l'appartenance sociale et à l'absence
d'enjeu à long terme dans le développement économique. Il
fait apparaître des régions exposées à la menace
d'une remobilisation. Les programmes de désarmement,
démobilisation et réinsertion (DDR) durables, qui s'essoufflent
souvent avant la phase finale de réinsertion, doivent être
sensibles aux réalités sociales, culturelles et
économiques.
Les estimations du Programme National de
Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (PNDDR) au
Congo RDC relèvent que l'impact économique et social est
remarquable.
Au plan économique, 17 000 bénéficiaires
auront perçu le filet de sécurité pour un montant total de
5,017 millions.
L'injection de cet argent, sur une période de 18 mois
et dans cinq provinces qui sont parmi les plus pauvres du pays, aura un effet
multiplicateur sur l'activité économique locale.
Les kits d'outillages que le projet fournira à 28500
ex-combattants permettront la création d'environ 2000 exploitations
d'élevage, de productions vivrières et maraîchères
et de pêche artisanale ; le développement de ces
exploitations créera des emplois et augmentera la production agricole
locale.
Selon les mêmes estimations au Congo, au bout d'une
année, les bénéficiaires d'une unité
d'élevage de lapins pourront atteindre un effectif de 100 têtes en
moyenne et un éleveur de volailles aura acquis une unité dont la
valeur des effectifs sera d'environ 1000 dollars US. En ce qui concerne les
cultures vivrières, chaque bénéficiaire d'un kit pourra
récolter, au bout d'une année, 1 ha de maïs, 0,5 ha
d'arachide et 1,5 ha de manioc, le tout représentant une valeur totale
d'environ 2000 dollars US.
A la fin du projet, l'ensemble des ex-combattants
réinsérés pourront mettre sur le marché 600 000
tonnes de produits vivriers par an, produire au moins 5000 000 litres d'huile
de palme par an et 7000 tonnes de poisson. L'effectif total des unités
d'élevage sera de 700 000 têtes de bétail et volailles.
Relativement à une stratégie commune de
développement, avec les élus de son territoire et les acteurs
socioéconomiques, Le Pays d'Alençon, trait d'union
entre la Basse-Normandie et les Pays de la Loire, fait la
promotion des matériaux traditionnels locaux auprès des
artisans, architectes et jeunes en formation à l'aide à
l'investissement. Le tout participe du développement économique.
C'est le cas par exemple des ex-combattants formés
à BANGOLO sur l'utilisation du géo béton dans la
construction ; à ISSIA en élevage de poulets ; à
OUOKOUKRO S/P de M'BAHIAKRO en élevage de porcs etc.
Tout comme le soutien à la création de commerces
ambulants en zones rurales, afin de favoriser le retour de commerces
alimentaires de première nécessité dans les hameaux aux
populations vieillissantes et peu mobiles.
Au plan social, le projet contribuera à la
consolidation de la paix et de la réconciliation nationale, au
développement des compétences des ex-combattants, et à
une meilleure connaissance de la situation des femmes et filles
ex-combattantes ou associées aux forces et groupes armés.
Dans le cas de la côte d'ivoire, la formation aux
différents métiers donne aux ex combattants un minimum de
connaissances qui leur permet de gérer leurs activités (agricole,
commerciale.) dès leur installation.
Le projet a permis de prendre en charge 1000 ex-combattantes
formées et insérées dans les activités agricoles.
Le projet a permis également de connaitre l'ampleur exacte de la
participation des femmes dans les groupes armés qui ont combattu.
Dans le cadre du projet PSCN, sur trois centres que sont CSC
Bouake, CSC ISSIA et CSC YOPOUGON, 920 filles ont été
formées et insérées dans des activités dont
l'agropastorale, la couture, la coiffure et le commerce, sur un ensemble de
3142 bénéficiaires.
2-1-3 : Problématique
Michel Beaud décrit la problématique comme
« l'ensemble construit autour d'une question principale, des
hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettront de
traiter le sujet choisi ». En clair, c'est la problématique qui
conduit à la formulation d'hypothèses de recherche.
L'hypothèse est en effet une réponse provisoire à la
question préalablement posée.
Elle tend à émettre une relation entre des faits
significatifs et permet de les interpréter. Pour que la recherche soit
valable, les hypothèses doivent cependant être vérifiables,
plausibles et précises. Cette définition va nous guider pour
énoncer les éléments de notre problématique.
La présente étude porte sur la politique de
réinsertion socio-économique des ex- combattants et Groupes
d'Auto Défense(GAD) du Programme du Service Civique National(PSCN).
Selon J. Maquet, une société est un
réseau des groupes majeurs en inter connexion et envisagé comme
une unité qui protège une culture commune. Quel que soit le
domaine où l'on se situe, une société suppose un groupe
de personnes conscientes de leur communauté unies par de multiple
relations, exerçant des activités des diverses natures, visant
plusieurs objectifs dont la principale est son maintien.
Mais alors, pourquoi certains bénéficiaires des
projets d'insertion abandonnent-ils leurs activités pour retourner
à leur ancienne vie (la reprise des armes) ?
Ont-ils été bien sensibilisés au
bien-fondé du projet socio-économique mis en place ?
Y a-t-il eu un bon suivi après leur
installation ?
Les kits d'installation permettent-ils aux
bénéficiaires de mener une activité économique
viable qui impacte socialement leur vie et celle de leur
communauté ?
L'abandon des activités (socio-économiques) de
réinsertion par les bénéficiaires peut les conduire
à la reprise des conflits armés ou instaurer
l'insécurité dans le pays, ce qui mettrait en mal la paix tant
recherchée par les autorités du pays et la réinsertion
durable des Ex-combattants du PSCN.
2-1-4: Hypothèses du travail
Selon Madeleine GRAWITZ, l'hypothèse est une
proposition de réponses aux questions posées dans la
problématique. Par rapport à notre
problématique, nous émettons les hypothèses
suivantes :
La sensibilisation des bénéficiaires sur le
bien-fondé des projets d'insertion avant leur formation conditionne leur
assiduité, leur prise de conscience et leur maintien dans leurs
activités.
Les kits d'installation doivent permettre aux
bénéficiaires de développer des activités
génératrices de revenus qui puissent les rendre socialement et
économiquement autonomes, ainsi que leurs familles et leurs
communautés.
Le suivi des bénéficiaires après leur
installation permet de les évaluer, de leur donner des conseils et les
encourager à se maintenir dans leurs activités.
2-1-5 Objectifs de l'étude
L'objectif général de cette étude est de
faire l'évaluation de tout le processus du PSCN à travers son
projet d'insertion, en d'autre terme, le bilan du Programme pour connaitre les
causes d'abandon des activités d'insertion par certains Ex Combattants
et Membres du Groupe d'Auto Défense.
En termes d'objectif spécifique, il s'agit
de vérifier si les hypothèses principales sont
confirmées ou infirmées pour expliquer ou justifier l'abandon de
certains bénéficiaires des projets d'insertion
économiques.
2-2 : Définition des concepts
Emile Durkheim, grand penseur de l'intégration sociale
des débuts de la sociologie, dans son ouvrage intitulé les
règles de la méthode propos, affirme que « le savant doit
d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il
sache de quoi il est question » ; c'est pourquoi il est important de
définir et clarifier les concepts clés pour éviter de
semer une quelconque confusion dans l'esprit de nos lecteurs.
De tels termes sont: Politique, Réinsertion, Social,
Economique, Socio-économique, Intégration, Intégration
socio-économique, Effet, Impacts et Développement Durable.
Politique :
Selon le dictionnaire de politique, "Toupictionnaire", le
Sens étymologique du grec politikos, de la cité. La politique
recouvre tout ce qui a trait au gouvernement d'une communauté ou d'un
Etat :
· l'art et la manière de gouverner ;
· l'organisation des pouvoirs ;
· la conduite des affaires publiques ;
· les actions prévues ou mises en oeuvre par une
institution, une organisation, un parti, un Etat, une entreprise, un
individu... en vue d'atteindre un objectif préalablement fixé.
C'est cette dernière définition que nous
retenons car elle cadre mieux avec notre étude.
Réinsertion :
D'après le dictionnaire LA ROUSSE
`'réinsertion'' signifie action de réinsérer, de
réintégrer dans un groupe social, professionnel.
La réinsertion concerne le processus qui permet
à des anciens combattants de s'adapter économiquement et
socialement un « package » sous forme d'argent ou de composition en
projets générateurs de revenus.
Dans son rapport, KORE LODE
définit la réinsertion comme étant un processus qui permet
aux personnes (souvent des soldats ou combattants) qui pour des raisons
diverses ont exercé des activités dont la société
n'a pas besoin dans une situation normale, seront aidés mentalement et
pratiquement à regagner la vie civile et y exercer des activités
souhaitables et qui les permettent d'avoir des recettes nécessaires pour
une vie normale.
La deuxième définition du dictionnaire LAROUSSE
et celle de KORE LODE retiendront notre attention car mieux adaptées
à l'étude.
Social :
D'après MORFAUX (1980:333), social signifie
«ce qui concerne la société comme telle (coutume,
moeurs, lois, institutions...)»
Qui vit en société, exemple: «l'homme
est un être social, disait ARSTOTE»
Quant à Petit LAROUSSE (1983:858) social est ce
«qui concerne les rapports entre les groupes, les classes de la
société: climat social»
Dans le contexte de notre travail, il signifie exclusivement
l'intégration socio-économique des personnes handicapées
physiques.
Economique :
Le mot économique est défini par le PETIT
LAROUSSE (1990:19) « Ce qui est relative à
l'économie, un ensemble des phénomènes liés
à l'économie».
Le terme «économie» signifie pour le PETIT
LAROUSSE (1985:18): «l'ensemble des activités d'une
collectivité humaine relative à la production et à la
consommation des richesses». Sens courant épargne.
Socio-économique :
Selon PETIT LAROUSSE (1985:858), le terme
socio-économique signifie ce «Qui intéresse la
société définie en termes économiques» le
PETIT LAROUSSE, illustré
(1992 :917) « considère le socio-économique
comme un adjectif relatif aux problèmes sociaux dans leurs relations
avec les problèmes économiques »
Intégration
D'après la GRANDE ENCYCLOPEDIE (1971 :6370),
le concept intégration signifie l' « ajustement
réciproque des éléments constitutifs d'un système
permettant à celui-ci de former un tout
équilibré».
Selon BESSON, cité par MUKANYANA (2007 :11), le concept
intégration est un processus par lequel l'individu cherche à
briser l'isolement et/ou à résoudre les conflits qui peuvent
l'opposer aux autres.
Intégration sociale
L'intégration sociale est un processus par lequel les
parties constituées d'une réalité sociale s'adaptent
à la totalité d'une même réalité.
C'est-à-dire l'adaptation d'une partie à tout DURKHEIM (1960 :35)
présente le thème d'intégration sociale de la
manière suivante : « Quand une société est
fortement intégrée, elle tient les individus sous sa
dépendance, considère qu'ils sont à son service et par
conséquent ne leur permet pas de disposer d'eux même à leur
fantaisie. Dans le cadre d'intégration sociale l'individu trouve
l'idée dans une société cohérente et vivace, il y a
de tous à chacun et de chacun à tous, un continuel échange
d'idée et de sentiments et comme une mutuelle assistance morale qui fait
que l'individu au lieu d'être réduit à ses seules forces,
participe à l'énergie collective et vient y réconforter la
sienne quand elle à bout »
Intégration
socioéconomique
D'après BRUTO, cité par MUKANYANA (2007 :11),
le terme intégration socioéconomique est utilisé par le
programme du service social de la communauté européenne pour
essayer d'exprimer le contraire de pauvreté, selon ces programmes, cette
intégration peut être présentée comme une situation
de relation au travail, des relations familiales et sociales stables et solides
; elle implique aussi l'autosuffisance par rapport aux ressources. Pour les
handicapés est un processus par lequel elles sont insérées
dans l'environnement socioéconomique, c'est-à-dire au point
qu'elles soient actives dans la vie sociale productive ou elles sont
économiquement autonomes et jouisse d'une certaine considération
sociale. Ce type d'intégration renferme le niveau social
considérant les relations sociales qui se tissent entre l'individu et
son groupe social, sa classe et sa société global.
Effets/impacts :
Le concept `'effet'' est défini comme tout
changement socio-économique résultant directement ou
indirectement de l'intervention mise en oeuvre (Monnier & Toulem, 1999).
L'impact est la conséquence apparaissant pour les destinataires directs
après la fin de leur participation à l'intervention ou
après l'achèvement des équipements publics, ou encore,
conséquence indirecte sur d'autres destinataires gagnants ou perdants
(Monnier & Toulem, 1999). Les effets comprennent les résultats et
les impacts de l'intervention, qu'ils soient attendus ou non, positifs ou
négatifs. Dans certains cas, le terme d'effet est étendu
improprement aux réalisations.
Evaluation :
L'encyclopédie libre Wikipédia définit,
de manière générale, l'évaluation comme la
démarche qui vise à mesurer, quantifier (méthodes
statistiques) et caractériser une situation, une entité, un
résultat ou une performance de nature complexe et donc a priori
difficilement mesurable. Selon l'objet ciblé, la démarche
d'évaluation peut faire appel à des méthodes ou outils
très variés en fonction de leurs présupposés
théoriques - et politiques - de leurs buts, de leurs techniques.
Développement durable :
En 1987, la Commission mondiale sur l'environnement et le
développement, (la Commission Brundtland) a établi la
définition du développement durable (DD) la plus citée,
soit : un « développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs ».
Au début, il s'agissait surtout de l'interaction de
l'être humain avec son « environnement physique ». Dans la
Déclaration de Rio sur l'Environnement et le Développement
(1992), deux éléments se sont greffés à la notion :
le but du développement économique est de répondre aux
besoins humains et les initiatives de développement doivent respecter
les limites de l'environnement.
Cependant, la notion du développement durable a
évolué et d'autres facettes « sociales » importantes y
ont été intégrées. Le Plan de mise en oeuvre de
Johannesburg, qui découle du Sommet mondial de 2002 sur le
développement durable a offert une nouvelle conception du
développement durable, reposant sur trois piliers interdépendants
qui se renforcent mutuellement : le développement économique, le
développement social et la protection de l'environnement.
La première partie de l'étude, à travers
son chapitre II, met en relief les quatre grands points qui constituent le
cadre théorique de notre étude. Elle nous donne l'occasion de
parler de l'intérêt que revêt le choix du sujet, de lire des
écrits d'auteurs, de présenter le problème soulevé
par le sujet, et de définir les concepts clés de l'étude.
Elle comprend deux chapitres que sont le cadre environnemental et le cadre
théorique de l'étude.
Le cadre institutionnel a permis de cerner le PSCN à
travers ses missions, son organisation, son fonctionnement et surtout ses
activités qui consistent essentiellement à former et à
accompagner les ex combattants à l'insertion.
Pour ce qui est du cadre théorique de l'étude,
on relève qu'il a mis en lumière deux raisons (sociales et
scientifiques) qui ont présidé au choix du sujet de
l'étude. Il a présenté la revue de la littérature
qui n'est rien d'autre que les oeuvres d'auteurs qui ont traité des
sujets en rapport avec notre thème. A travers ce cadre théorique,
on a posé la problématique qui a constitué le fil
conducteur de notre travail par l'entremise de sous questions découlant
d'une question principale qui est celle de savoir pourquoi les ex combattants
abandonnent -ils leur projet d'insertion pour reprendre les armes ?
Enfin, on ne saura passer à la deuxième partie
du travail sans définir les concepts clés de l'étude, ce
qui permettra, non seulement, de mieux cerner le travail mais également
d'éviter toute confusion dans l'esprit de nos lecteurs.
La deuxième partie de notre travail comprend deux
chapitres qui traitent de la démarche méthodologique et des
résultats de l'étude, et des implications
managériales suivies de recommandations.
La démarche méthodologique et les
résultats de l'étude consistent d'abord à présenter
et à expliquer toutes les méthodes et techniques
utilisées. Ensuite, présenter les résultats obtenus
à l'issue des démarches dans le cadre de l'étude. Les
résultats de l'étude ne sont rien d'autre que les données
statistiques recueillies à travers les enquêtes, les
questionnaires et l'échantillonnage liés aux cibles ou aux
populations interrogées.
Concernant le chapitre 2 de la deuxième partie de notre
étude porté sur les implications managériales, il est
question de montrer comment ces implications impactent les résultats de
l'étude. Ce qui permet au final de faire des recommandations.
Chapitre I: Démarche méthodologique et
résultats de l'étude
Selon l'encyclopédie libre Wikipédia, la
méthodologie est littéralement la « science de la
méthode », le discours sur la méthode, la cartographie des
méthodes ou tout simplement la méta-méthode ou
méthode des méthodes, comme il y a une métalinguistique ou
linguistique des linguistiques et une métamathématiques ou
mathématique des mathématiques, intelligible avec la
théorie des types logiques de Bertrand Russell et Alfred North Whitehead
(Principia mathematica) en approche écosystémique de la relation
de classe à membres, de la représentation à ce qui est
représenté, de la carte au territoire (Alfred Korzybski), du menu
au repas (Paul Watzlawick). Alors, la méthodologie est une classe de
méthodes, une sorte de boite à outils où chaque outil est
une méthode de la même catégorie, comme il y a une
méthodologie analytique du déterminisme causal et une
méthodologie systémique finaliste de la
téléologie.
Lorsque l'on travaille sur un domaine, on peut établir
une suite de questions à se poser, de personnes à aller voir et
à interroger, d'informations à collecter, d'opérations
à effectuer, en vue de faire des choix. Cela permet de mener de
manière plus efficace une étude ou la résolution d'un
problème. La méthodologie est cette systématisation de
l'étude, indépendamment du thème à étudier
lui-même.
S'agissant du Dictionnaire de français Larousse, la
démarche est la manière de conduire un raisonnement, de
progresser vers un but par le cheminement de la pensée ;
méthode, manière d'agir.
Pour les économistes, la démarche est la
méthode qui permet de cerner progressivement l'objet de la recherche,
Baudhuin (1968).
A la lumière des différentes définitions
ci-dessus, nous disons que la démarche méthodologique consiste
à montrer le cheminement ou la voie à suivre à travers
les méthodes et les techniques d'enquêtes pour aboutir aux
résultats. Ensuite, viennent l'analyse et les résultats de
l'étude, c'est-à-dire le traitement et l'interprétation
des données.
1.1. : Démarche méthodologique
1-1-1 : Méthode dialectique
Selon Madeleine GRAWITZ (1974 :5) « la
méthode désigne un ensemble de procédés univoque
indispensable à toute recherche scientifique s'articulant sur un
raisonnement logique avec pour finalité l'accès à un
résultat ».
La méthode dans ces conditions implique une conduite
à tenir face à l'objet de recherche ce qui permet de la
définir aussi comme une attitude concrète de l'esprit
vis-à-vis de l'objet étudié.
Pour vérifier l'hypothèse du travail et
atteindre les objectifs visés, nous avons choisi la méthode
dialectique.
Selon l'encyclopédie libre Wikipédia, la
dialectique (appelée aussi méthode ou art dialectique) est une
méthode de discussion, de raisonnement, de questionnement et
d'interprétation qui occupe depuis l'Antiquité une place
importante dans les philosophies occidentales et orientales. Le mot «
dialectique » trouve son origine dans le monde grec antique (le mot vient
du grec dialegesthai : « converser », et dialegein : « trier,
distinguer », legein signifiant « parler »). Elle aurait
été inventée par le penseur présocratique
Zénon d'Élée1, mais c'est surtout son emploi
systématique dans les dialogues de Platon qui a popularisé
l'usage du terme.
La dialectique s'enracine dans la pratique ordinaire du
dialogue entre deux interlocuteurs ayant des idées différentes et
cherchant à se convaincre mutuellement. Art du dialogue et de la
discussion, elle se distingue de la rhétorique (qui se rapporte
plutôt aux formes du discours par le dénombrement de ses
différentes figures) car elle est conçue comme un moyen de
chercher des connaissances par l'examen successif de positions distinctes voire
opposées (même si l'on en trouve des usages
détournés, visant la persuasion plus que la
vérité). Plus généralement, elle désigne un
mouvement de la pensée, qui se produit de manière discontinue,
par l'opposition, la confrontation ou la multiplicité de ce qui est en
mouvement, et qui permet d'atteindre un terme supérieur, comme une
définition ou une vérité.
Elle est ainsi devenue, en particulier à travers son
assimilation par le Moyen Âge, une technique classique de raisonnement,
qui procède en général par la mise en parallèle
d'une thèse et de son antithèse, et qui tente de dépasser
la contradiction qui en résulte au niveau d'une synthèse finale.
Cette forme de raisonnement trouve son expression dans le réputé
« plan dialectique » dont la structure est «
thèse-antithèse-synthèse » : je pose (thèse),
j'oppose (antithèse) et je compose (synthèse) où
dépasse l'opposition.
Chez Hegel la dialectique devient, non plus une méthode
de raisonnement, mais le mouvement réel de l'esprit dans sa relation
à l'être : elle est alors conçue comme le moteur interne
des choses, qui évoluent par négation et réconciliation.
Mais là où la dialectique hégélienne était
essentiellement idéaliste, elle concerne au contraire le mouvement de la
matière chez Marx, qui fait des contradictions socio-économiques
le moteur de l'histoire. La plupart des disciples de Hegel, dont Feuerbach,
Marx, l'École de Francfort, Sartre, ou encore le poète Breton,
donneront leur version de la dialectique comme mouvement de la
réalité.
Pour nous, cette méthode dialectique permet de
répondre aux préoccupations du PSCN en matière de
réinsertion socio-économique en faisant ressortir les
contradictions existantes dans la politique de réinsertion des
ex-Combattants et Groupes d'Auto Défense. Elle permet aussi d'analyser
les dysfonctionnements de tout le processus actuel du Programme.
Après la définition de la méthode
dialectique, il serait intéressant de cerner l'hypothèse en tant
que concept.
Selon Laramée et Vallée (1991), une
hypothèse, est une présomption; c'est la réponse
présumée à la question de recherche dont on ne sait pas
encore si elle est fondée ou contestable, mais au sujet de laquelle on
croit que les faits pourront établir soit la vraisemblance, soit
l'incertitude. ». La question principale de l'étude, à
savoir pourquoi certains ex combattants abandonnent-ils leurs projets
d'insertion pour la reprise des armes ont guidé notre travail. De cette
question principale, nous avons dégagé trois
hypothèses.
Pour Ouellet (1981), les critères et logiques à
respecter pour développer de bonnes hypothèses sont les
suivants :
- Les concepts utilisés dans les hypothèses
doivent être précis et leurs définitions doivent être
présentées après l'énoncé de
l'hypothèse;
- Elle doit pouvoir être vérifiée donc
elle doit porter sur des phénomènes observables;
- Une hypothèse doit être distincte des autres,
c'est-à-dire spécifique, ce qui suppose une précision
conceptuelle et une détermination des conditions dans lesquelles la
prévision se réalisera. Elle doit également être
vérifiable au moyen des techniques disponibles.
- L'hypothèse se présente d'une manière
affirmative et non interrogative.
A ces concepts et logiques, Mace (1992) nous dit qu'il faut
associer les quatre conditions d'une hypothèse, à
savoir :
· Plausible
· Vérifiable
· Précise
· Communicable
1-1-2: Etude qualitative
Selon le glossaire illustré du marketing, une
étude qualitative est une étude destinée à
recueillir des éléments qualitatifs, qui sont le plus souvent non
directement chiffrables par les individus interrogés ou
étudiés.
Une étude qualitative est le plus souvent
réalisée par des entretiens collectifs ou individuels
menés auprès d'échantillons réduits. Elle vise
généralement à comprendre en profondeur des attitudes ou
comportements.
La notion d'étude qualitative s'oppose
généralement à celle d'étude quantitative, bien que
dans la pratique des études qualitatives sont souvent menées afin
de préparer des études quantitatives.
Elle nous permet de connaitre l'opinion des
enquêtés sur les différents objectifs du projet à
travers un entretien direct.
1-1-3: Etude quantitative
Le glossaire illustré du marketing définit
l'étude quantitative comme une collecte d'informations permettant de
décrire, en les quantifiant, les attitudes, les opinions et les
comportements d'une population ou d'un échantillon représentatif
de cette population. « La stratégie de recherche issue d'une
logique inductive et d'une approche quantitative a pour objectif de trouver des
relations spécifiques entre un grand nombre d'objets et de les
décrire en un modèle qui soit généralisable au
monde d'où sont issus ces objets, » commentent Michelle
Bergadaà et Simon Nyeck.
Elle nous permet de recueillir des informations
chiffrées ou des variables ou données statistiques auprès
des enquêtés.
Quelle que soit sa pertinence, une méthode ne peut
s'appliquer sans les techniques dans la mesure où, selon Madeleine
GRAWITZ (1974 :350), « la technique 2(*)est l'ensemble des outils mis
à la disposition de la recherche, organisée par la méthode
dans ce but ». Pour ce faire, plusieurs techniques ont
été choisies. Il s'agit de la recherche documentaire, de
l'administration d'un questionnaire et de l'échantillonnage.
1-1-4: Techniques d'enquête
1-1-5: la recherche documentaire
Selon les 38 Dictionnaires et Recueils de Correspondance, la
recherche documentaire est un ensemble de recherches et d'analyses des
informations disponibles sur un thème donné.
Elle est également une étape du travail de
recherche qui consiste à trouver des sources afin de s'informer sur un
sujet, répondre à une question ou réaliser un travail.
C'est aussi un ensemble de méthodes, procédures
et techniques ayant pour objet de retrouver des références de
documents pertinents (répondant à une demande d'information) et
les documents eux-mêmes.
Cette technique de recueil d'informations a permis d'avoir des
renseignements non seulement sur l'historique, l'organisation, le
fonctionnement, le cadre juridique du PSCN, et des informations relatives au
thème d'étude. Les recherches se sont poursuivies dans les
bibliothèques de l'Université de Cocody, dans les centres de
documentation du Fonds de Développement de la Formation Professionnelle
(FDFP), du Centre d'Etudes pour la Recherche et la Paix (CERAP), etc.
Dans le cadre de ce travail, nous sommes allés
au-delà de la recherche documentaire pour prendre contact avec les
bénéficiaires concernés par cette recherche-action, ce qui
a permis l'élaboration d'un questionnaire.
1-1-6 : le questionnaire
Selon le site ESEN, le questionnaire est une suite de
questions standardisées destinées à normaliser et à
faciliter le recueil de témoignages. C'est un outil adapté pour
recueillir des informations précises auprès d'un nombre important
de participants. Les données recueillies sont facilement quantifiables
(excepté lors de questions ouvertes).
Il permet d'évaluer l'opinion, la satisfaction des
interviewés sur une question donnée et déceler les
difficultés au sein d'une administration ou d'une entreprise. Il apporte
également un éclairage sur l'efficacité de la
communication, sur la perception de chacun des enjeux de l'entreprise et sur
l'état des relations internes. Ces informations seront recueillies au
cours des entretiens auprès d'un échantillon identique à
la population mère.
1.1.7. : la collecte de données
Afin de collecter les données primaires, nous avons
effectué une enquête durant un (1) mois dans les villes choisies
pour l'étude. Ces enquêtes nous ont permis de collecter
auprès des bénéficiaires les informations.
Les bénéficiaires du PSCN proviennent en
majorité (33,33%) de la zone de l'ouest. Ensuite viennent la zone du
Centre (33,33%) et le Sud (33,33%). Par ailleurs, afin de mieux cerner les
actions de l'activité d'insertion du PSCN, nous avons pris en compte les
bénéficiaires formés et installés aux fins de
montrer à titre indicatif le taux d'abandon. Nous verrons cela un peu
plus tard.
1-1-8 : l'échantillonnage
L'encyclopédie Libre Wikipédia définit
l'échantillonnage comme une sélection d'une partie dans un tout.
Il s'agit d'une notion importante en métrologie : lorsqu'on ne peut pas
saisir un événement dans son ensemble, il faut effectuer des
mesures en nombre fini, afin de représenter
l'événement.
C'est la technique de sondage, utilisée en particulier
en sciences sociales qui consiste à établir des mesures
statistiques sur un échantillon seulement de la population
étudiée et à en étendre l'interprétation
à la population elle-même. Les conditions de validité de
cette extension sont établies par la discipline mathématique des
statistiques et des probabilités.
Relativement à cette définition, nous disons que
la population mère est constituée de tous les
bénéficiaires du cycle 2 des trois CSC du PSCN. Elle
s'élève à 300 personnes. Pour les besoins de
l'étude, nous avons procédé à la constitution d'un
échantillon censé contenir toutes les caractéristiques de
la population mère. A partir de la technique de l'échantillonnage
par quotas, nous avons choisi 33% comme taux de sondage, ce qui nous donne un
échantillon de 99 enquêtés.
Définissant l'échantillon, l'Encyclopédie
Libre Wikipédia nous dit que, de manière générale,
un échantillon est une petite quantité d'une matière,
d'information, ou d'une solution. Le mot est utilisé dans
différents domaines.
En statistiques, un échantillon est un ensemble
d'individus extraits d'une population étudiée de manière
à ce qu'il soit représentatif de cette population, au moins pour
l'objet de l'étude. Pour ce faire, on peut le tirer de façon
aléatoire, par un ensemble de méthodes mathématiquement
très contraignantes, ou quand ces méthodes se
révèlent impossibles à appliquer, par des méthodes
pratiques comme la méthode des quotas.
La méthode des quotas est la méthode la plus
employée par les instituts de sondage. Cette méthode ne contient
pas d'élément aléatoire et par conséquent sa
fiabilité ne peut être mathématiquement calculée
puisqu'on ne peut pas utiliser le calcul des probabilités.
C'est une méthode d'échantillonnage qui consiste
à s'assurer de la représentativité d'un
échantillon, en lui affectant une structure similaire à celle de
la population mère, au titre de plusieurs critères que sont, dans
le cas d'une étude grand public, le sexe, l'âge, la profession, la
région et la catégorie d'agglomération puis à
calculer le pourcentage de personnes appartenant à chaque
catégorie.
La méthode des quotas est très utilisée
pour les sondages d'opinions. Dans ce cadre, les instituts de sondages
s'assurent que l'échantillon est une représentation
réduite de la population.
- L'échantillonnage par catégorie
d'appartenance
Tableau 1: Répartition de
l'échantillonnage par catégorie d'appartenance
Catégorie
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
EX-FAFN
|
33
|
33,30%
|
EX-GAD
|
66
|
66,70%
|
Total
|
99
|
100,00%
|
Source : auteur
Selon le Glossaire illustré du Marketing, dans le cadre
d'une enquête par sondage la population mère3(*) est constituée de la
population sur laquelle porte l'étude et au sein de laquelle est
prélevé l'échantillon.
Ainsi, la répartition de la population mère selon
la Catégorie d'appartenance se présente-t-il
comme suite :
Tableau 2 : répartition de la
population mère par catégorie d'appartenance.
Catégorie d'appartenance
|
Centre de Service Civique
|
Total
|
Abidjan-yopougon
|
ISSIA
|
BOUAKE
|
Ex combattants
|
0
|
0
|
100
|
100
|
GAD
|
100
|
100
|
0
|
200
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
300
|
Source : auteur
La population mère s'élève à 300
personnes composée de 200 GAD et 100 Ex-combattants dont 88 femmes sur
l'ensemble des deux centres du cycle 2.
1-1-9: Difficultés rencontrées pendant
l'étude
Les difficultés sont essentiellement de trois
ordres :
- La crise postélectorale et ses
conséquences
A l'instar de toutes les structures étatiques de
réinsertion et de réhabilitation communautaire, le Programme du
Service Civique National (PSCN) a été dissout conformément
au Décret n° 2012-785 du 08 août 2012. En conséquence,
les centres fonctionnent avec un personnel minimum de trois personnes.
- La reprise des activités par un seul Organe
(ADDR)
Nous nous sommes contentés de mener notre enquête
auprès de quelques bénéficiaires restés en contact
avec ce personnel minimum, maintenu dans les centres pour assurer la
sécurité du matériel en attendant le transfert
définitif du patrimoine à la nouvelle Autorité pour le
Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration
(ADDR).
- Le temps de structuration et de reprise des
activités.
Nous nous sommes quelques fois inspirés des
études faites sur le terrain dans le cadre de la réinsertion des
mêmes cibles dans les différentes structures opérant dans
le même domaine.
1-2: Présentation et analyse des
résultats
1-2-1 : Analyse des données
1-2-2 : Outils
informatiques
Trois logiciels ont été utilisés pour le
traitement des données de l'étude. Les logiciels Microsoft Excel
2007 et SPSS 12 pour la confection des tableaux et les analyses statistiques,
Microsoft Word 2007 pour la saisie et le traitement de texte.
1-2-3: Résultats de l'évaluation
Au terme de la pré-enquête qui nous a permis
d'obtenir la population cible, nous avons élaboré des
questionnaires, lesquels ont été administrés à
cette population. Enfin, les données obtenues ont été
analysées et traitées grâce au logiciel SPSS version 12.
Tableau 3 : Répartition de la
population mère par sexe
Effectif
Sexe
|
La population mère
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Masculin
|
212
|
70,7%
|
Féminin
|
88
|
29,3 %
|
Total
|
300
|
100%
|
Source : Auteur
La répartition de la population mère par sexe
permet une meilleure connaissance de la situation des femmes et filles
ex-combattantes ou associées aux forces et groupes armés.
La projection de la population mère des trois centres
du cycle 2 dans le tableau ci-dessus, par rapport à l'ensemble des
projets du PSCN, nous permet d'apprécier l'ampleur exacte de la
participation des femmes dans les groupes armés qui ont combattu en
Côte d'ivoire.
Les femmes sont peu visibles dans le programme depuis le
début de sa mise en oeuvre, alors que leur présence dans les
forces et groupes armés a été importante pendant les
conflits. Certaines femmes ont intégré les forces et groupes
armés de leur plein gré, d'autres ont été victimes
d'enlèvements et enrôlées de force. Pendant les
conflits, certaines ont participé activement aux combats, mais
d'autres ont servi comme espionnes, messagères, infirmières,
porteuses de munitions et de nourriture, cuisinières, ou compagnes des
militaires. Au moment de la démobilisation, alors qu'elles
répondaient aux critères établis par le programme, toutes
n'ont pas été déclarées par les chefs des groupes
auxquels elles appartenaient, ceux-ci ayant privilégié les
membres qui ont porté des armes.
Beaucoup de femmes qui n'ont pas porté des armes se
sont donc auto-démobilisées, et n'ont pas reçu d'appui
pour leur réinsertion. Mais d'autres qui ont porté des armes, et
ont été reconnues comme combattantes par les chefs des groupes
auxquels elles appartenaient, ont préféré
également s'auto-démobiliser et renoncer aux avantages auxquels
elles avaient droit, à cause des préjugés portés
sur les femmes ayant participé aux combats. Un grand nombre de femmes
ex-combattantes ou associées aux forces et groupes armés ne
bénéficient donc pas des avantages offerts par le programme, et
se sont réinsérées sans aucune assistance dans la vie
civile. Leur localisation, leur nombre exact, et leurs besoins physiologiques
et psychologiques ne sont pas connus.
Le programme doit corriger cette situation en initiant une
étude sur la situation des femmes et filles ex-combattantes ou
associées aux forces et groupes armés.
Les résultats de l'étude serviront de base
à l'élaboration d'une stratégie d'assistance
accompagnée d'un plan d'actions en faveur des femmes et filles
associées aux forces et groupes armés. La mise en oeuvre
de cette stratégie permettra au Gouvernement et aux partenaires au
développement d'apporter des réponses appropriées aux
besoins spécifiques d'assistance des femmes et filles qui ont
été affectées par les conflits.
En définitive, cette stratégie permettra de
mesurer l'impact réel sur les femmes et filles Ex-combattantes en terme
social et économique.
Tableau 4 : Appréciation du contenu de
la formation civique par les Bénéficiaires.
251653120 Résultat
Opinion
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Satisfaisant
|
82
|
82,80%
|
pas satisfaisant
|
10
|
10,10%
|
Sans opinion
|
07
|
7,10%
|
Total
|
99
|
100%
|
Source : Auteur
Le contenu de la formation civique est satisfaisant dans la
mesure où plus de 82% des bénéficiaires, toutes
catégories confondues, ont affirmé leur satisfaction.
La satisfaction des bénéficiaires par
catégories d'appartenance va-t-elle se confirmer? Les tableaux
ci-dessous nous le montreront.
Pourquoi une formation civique et citoyenne ? A cette
question, on répond en disant que la nécessité d'un module
de formation civique et citoyenne s'explique par plusieurs raisons.
Elle permet le renforcement des capacités citoyennes
des apprenants. C'est une activité commune et transversale sur
l'ensemble des modules. Elle vise à doter le bénéficiaire
des connaissances suffisantes par l'acquisition des notions civiques et des
règles élémentaires régissant la vie en
société.
Elle s'articule autour des points suivants :
Les notions d'Etat, de vie communautaire, de droit de l'homme,
d'état de droit, de culture de la paix, de bonne gouvernance,
d'éducation à la citoyenneté et à la
démocratie, de valeurs d'autonomie, de responsabilité et de
comportement civiques, de vivre ensemble, de cohésion sociale, de
resocialisation, éléments d'hygiène et de protection de
l'environnement.
En résumé, la formation civique et citoyenne
doit permettre aux bénéficiaires de prendre conscience de leur
statut de citoyens autonomes, capables de faire des choix et de gérer
leur vie sur le plan social ; solidaires, soucieux d'autrui, d'agir avec
l'autre et pour lui, de partager ses préoccupations ; responsables en
assurant leurs propres actes, en tenant leurs engagements et en achevant ce
qu'ils entreprennent.
Tableau 5 : Appréciation du contenu
de la formation civique par catégorie.
251655168Opinion
Catégorie
|
satisfaisant
|
pas satisfaisant
|
Sans opinion
|
TOTAL
|
EX-FAFN
|
Effectif
|
26
|
5
|
2
|
33
|
%
|
78,8
|
15,2
|
6
|
100
|
EX-GAD
|
Effectif
|
56
|
5
|
5
|
66
|
%
|
84,8
|
7,6
|
7,6
|
100
|
TOTAL
|
Effectif
|
82
|
10
|
7
|
99
|
%
|
82,8
|
10,1
|
7,1
|
100
|
Source : Auteur
Dans ce tableau, la satisfaction des deux catégories
est affirmée respectivement par plus de 78% pour les FAFN et 82% pour
les GAD. Au vu des données statistiques ci-dessus, nous disons que la
formation est appréciée par l'ensemble des
bénéficiaires.
Tableau 6 : Appréciation du contenu de
la Formation Technique par les Bénéficiaires
251651072 Résultat
Opinion
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Satisfaisant
|
83
|
83,80%
|
pas satisfaisant
|
10
|
10.10%
|
Sans opinion
|
6
|
6.10%
|
Total
|
99
|
100
|
Source : Auteur
Les bénéficiaires, dans leur ensemble, sont
satisfaits du contenu de la formation technique dispensée. Plus de 83%
se disent satisfaits.
Cette composante permet de définir et de mettre en
oeuvre une stratégie de formation à l'emploi en relation avec les
choix nationaux de développement. Les modalités de mise en oeuvre
de cette stratégie reposent sur l'apprentissage aux métiers par
une formation accélérée par alternance (1/3 de
théorie et 2/3 de pratique). De manière spécifique, la
Formation Technique Professionnelle s'articule autour des axes suivants :
- Une formation générale initiale ;
- Une formation professionnelle de base ;
- Une formation professionnelle complémentaire (stage
et chantiers d'application).
Tableau 7 : Appréciation du contenu
de la formation technique par catégorie.
251656192Opinion
Catégorie
|
satisfaisant
|
pas satisfaisant
|
Sans opinion
|
TOTAL
|
EX-FAFN
|
Effectif
|
29
|
4
|
0
|
33
|
%
|
87,9
|
12,1
|
0
|
100
|
EX-GAD
|
Effectif
|
54
|
6
|
6
|
66
|
%
|
81,8
|
9,1
|
9,1
|
100
|
TOTAL
|
Effectif
|
83
|
10
|
6
|
99
|
%
|
83,8
|
10,1
|
6,1
|
100
|
Source : Auteur
Le tableau n°7 confirme la satisfaction
générale des bénéficiaires de la formation
technique. Cela se vérifie à travers respectivement 87,9% pour
les FAFN et 83% pour les GAD.
Tableau 8: Perception de la durée de la
formation civique par les Bénéficiaires
251657216 Résultat
Opinion
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Acceptable
|
51
|
51,50%
|
Court
|
22
|
22,20%
|
Longue
|
5
|
5,10%
|
Trop court
|
18
|
18,20%
|
Trop longue
|
2
|
2,00%
|
Sans opinion
|
1
|
1,00%
|
Total
|
99
|
100%
|
Source : Auteur
Les données chiffrées du tableau ci-dessus
donnent une cinquantaine de bénéficiaires satisfaits sur un total
de 99 enquêtés. Ils jugent acceptable la durée de la
formation civique.
Tableau 9 : Perception de la durée
de la formation civique par catégorie.
251658240Opinion
Catégorie
|
Acceptable
|
Court
|
Longue
|
Sans opinion
|
Trop Court
|
Trop Longue
|
TOTAL
|
EX-FAFN
|
Effectif
|
13
|
9
|
2
|
0
|
8
|
1
|
33
|
%
|
39,4
|
27,3
|
6,1
|
0
|
24,2
|
3
|
100
|
EX-GAD
|
Effectif
|
38
|
13
|
3
|
1
|
10
|
1
|
66
|
%
|
57,6
|
19,7
|
4,5
|
1,5
|
15,2
|
1,5
|
100
|
TOTAL
|
Effectif
|
51
|
22
|
5
|
1
|
18
|
2
|
99
|
%
|
51,5
|
22,2
|
5,1
|
1
|
18,2
|
2
|
100
|
Source : Auteur
Plus de 39% des Ex-combattants(FAFN) estiment que la
durée de la formation est acceptable, alors que 27% la trouve courte. A
travers les données chiffrées, nous notons tout de même que
la durée acceptable est étriquée car 39% ne faisant pas la
moyenne.
Quant aux GAD, les données montrent que plus de 57% des
Ex membres du Groupe d'Auto Défense jugent acceptable la durée de
la formation civique, ce qui vient équilibrer la tendance.
Tableau 10 : Appréciation de la
compétence des formateurs
251659264 Résultat
Opinion
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui, Tous
|
82
|
82,80%
|
Oui quelques uns
|
13
|
13,10%
|
Non, aucun
|
4
|
4,00%
|
Total
|
99
|
100
|
Source : Auteur
Au vu des données statistiques dans le tableau
ci-dessus, 82 bénéficiaires, soit plus de 82% apprécient
la compétence des Formateurs, ce qui peut impacter le comportement et le
niveau d'instruction des bénéficiaires.
Tableau 11 : Appréciation de la
compétence des formateurs par Catégorie
251660288Opinion
Catégorie
|
Oui, Tous
|
Oui, quelques uns
|
Non, aucun
|
TOTAL
|
EX-FAFN
|
Effectif
|
24
|
7
|
2
|
33
|
%
|
72,7
|
21,2
|
6,1
|
100
|
EX-GAD
|
Effectif
|
58
|
6
|
2
|
66
|
%
|
87,9
|
9,1
|
3
|
100
|
TOTAL
|
Effectif
|
82
|
13
|
4
|
99
|
%
|
82,8
|
13,1
|
4
|
100
|
Source : Auteur
Au vu des données chiffrées dans le tableau
ci-dessus, 24 FAFN, soit plus de 72% apprécient la compétence des
Formateurs. Quant aux GAD, sur 66 enquêtés, 58 personnes, soit
plus de 87% estiment que les formateurs sont de qualité, ce qui peut
impacter le comportement et le niveau d'instruction des
bénéficiaires.
Tableau 12 : Perception de la durée de
la formation technique Par les Bénéficiaires
251661312 Résultat
Opinion
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Acceptable
|
67
|
67,70%
|
Court
|
12
|
12,10%
|
Trop court
|
4
|
4,00%
|
Longue
|
6
|
6,10%
|
Trop longue
|
5
|
5,10%
|
Sans opinion
|
5
|
5,10%
|
Total
|
99
|
100,00%
|
Source : Auteur
Selon la perception des bénéficiaires, la
durée de la formation technique est acceptable. Cela est prouvé
par plus de 67% affirmant acceptable la durée.
Tableau 13 : Perception de la durée
de la formation technique par catégorie.
251652096Opinion
Catégorie
|
Acceptable
|
Court
|
Longue
|
Sans opinion
|
Trop Court
|
Trop Longue
|
TOTAL
|
EX-FAFN
|
Effectif
|
25
|
2
|
2
|
1
|
2
|
1
|
33
|
%
|
75,8
|
6,1
|
6,1
|
3
|
6,1
|
3
|
100
|
EX-GAD
|
Effectif
|
42
|
10
|
4
|
4
|
2
|
4
|
66
|
%
|
63,6
|
15,2
|
6,1
|
6,1
|
3
|
6,1
|
100
|
TOTAL
|
Effectif
|
67
|
12
|
6
|
5
|
4
|
5
|
99
|
%
|
67,7
|
12,1
|
6,1
|
5,1
|
4
|
5,1
|
100
|
Source : Auteur
Les Groupes d'Auto Défense affirment que la
durée de la formation technique est acceptable par plus de 63%.
Relativement au taux des GAD, les Ex-combattants confirment par plus de 75% que
la durée de la formation technique est acceptable.
Tableau 14 : Appréciation du kit
d'installation par les Bénéficiaires
251662336 Résultat
Opinion
|
fréquence
|
Pourcentage
|
Satisfaisant
|
14
|
14,10%
|
pas satisfaisant
|
80
|
80,80%
|
N'en a pas reçu
|
4
|
4,00%
|
Sans opinion
|
1
|
1,00%
|
Total
|
99
|
100,00%
|
Source : Auteur
A la lumière des données statistiques dans le
tableau ci-dessus, plus de 80% des bénéficiaires
interrogés sur 99 enquêtés ne sont pas satisfaits du kit
d'installation distribué par le PSCN.
Tableau 15 : Appréciation du kit
d'installation par catégories.
Opinion
Catégorie
|
N'en a pas reçu
|
satisfaisant
|
pas satisfaisant
|
Sans opinion
|
TOTAL
|
EX-FAFN
|
Effectif
|
2
|
1
|
29
|
1
|
33
|
%
|
6,1
|
3
|
87,9
|
3
|
100
|
EX-GAD
|
Effectif
|
2
|
13
|
51
|
0
|
66
|
%
|
3
|
19,7
|
77,3
|
0
|
100
|
TOTAL
|
Effectif
|
4
|
14
|
80
|
1
|
99
|
%
|
4
|
14,1
|
80,8
|
1
|
100
|
Source : Auteur
A la lecture des données chiffrées dans le
tableau ci-dessus, plus de 87% des Ex-combattants ne sont pas satisfaits du kit
d'installation distribué par le PSCN.
En ce qui concerne les Ex membres des Groupes d'Auto
Défense (GAD), ils estiment que le kit d'installation est insuffisant
pour pouvoir développer une activité qui puisse leur permettre de
se prendre socialement et économiquement en charge. Cela se justifie par
le taux de 77% d'insatisfaits, soit 52 bénéficiaires sur 66
enquêtés.
Ces données pourraient expliquer en partie l'abandon de
leur projet au profit de leurs anciennes activités, c'est-à-dire
la reprise des armes.
Tableau 16 : Appréciation du suivi
post-installation des bénéficiaires.
Résultat
Opinion
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
37
|
37,40%
|
Non
|
62
|
62,60%
|
Total
|
99
|
100,00%
|
Source : Auteur
Au terme de leur formation dans les différents centres
du Service Civique, les bénéficiaires sont installés
à leur propre compte grâce à des kits d'accompagnement
octroyés par le programme, leur permettant de développer des
activités économiques. Une fois installés, ceux-ci doivent
bénéficier de l'encadrement et de l'appui technique des Agents de
suivi, ce que nous appelons suivi post-installation.
Sur 99 Bénéficiaires interrogés, 62
personnes, soit plus de 62%, estiment qu'il n'y a pas de suivi après
leur installation.
Cette absence de suivi est imputable à l'insuffisance
d'Agents de suivi, selon les Directeurs de centre que nous avons
rencontrés. C'est ce suivi qui permet d'évaluer le taux de
réussite des bénéficiaires et de les maintenir en
activité.
Si plus de 62% des bénéficiaires affirment ne
pas bénéficier de suivi, cela pourrait impacter
négativement le maintien de leurs activités et également
justifier l'abandon de ces activités.
Tableau 17 : Perception de la
durée de sensibilisation par les
Bénéficiaires.
251663360 Résultat
Opinion
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Trop court
|
63
|
63,60%
|
Court
|
26
|
26,30%
|
Acceptable
|
6
|
6,10%
|
Longue
|
1
|
1,00%
|
Trop longue
|
2
|
2,00%
|
Sans opinion
|
1
|
1,00%
|
Total
|
99
|
100,00%
|
Source : Auteur
A la lecture du tableau ci-dessus, il se dégage, au
travers des données statistiques, que la durée de sensibilisation
à l'endroit des bénéficiaires est trop courte,
justifiée par plus de 63% contre 6,1% qui la trouvent acceptable. Ceci
explique que les bénéficiaires n'ont pas eu assez de temps de
comprendre les biens fondés d'une formation en vue de leur insertion
socio-économique.
251664384Tableau 18 : Perception de la
durée de la sensibilisation par catégorie.
Opinion
Catégorie
|
Acceptable
|
Court
|
Longue
|
Sans opinion
|
Trop Court
|
Trop Longue
|
TOTAL
|
EX-FAFN
|
Effectif
|
6
|
0
|
0
|
0
|
27
|
0
|
33
|
%
|
18,2
|
0
|
0
|
0
|
81,8
|
0
|
100
|
EX-GAD
|
Effectif
|
0
|
26
|
1
|
1
|
36
|
2
|
66
|
%
|
0
|
39,4
|
1,5
|
1,5
|
54,5
|
3
|
100
|
TOTAL
|
Effectif
|
6
|
26
|
1
|
1
|
63
|
2
|
99
|
%
|
6,1
|
26,3
|
1
|
1
|
63,6
|
2
|
100
|
Source : Auteur
L'appréciation des Bénéficiaires par
catégorie d'appartenance, confirme que la durée de
sensibilisation à leur attention n'est suffisante. Cela se dégage
à travers plus de 81% de FAFN et 54% de GAD jugeant la durée trop
courte, soit une moyenne générale de plus de 63% des deux
catégories.
Au regard de ce chapitre et à travers les
différentes méthodes et techniques, des enquêtes ont
été réalisées sur les populations cibles. Des
données recueillies et traitées ont donné des
résultats que nous avons interprétés.
Ces résultats interprétés, relativement
à l'objectif de l'étude, nous permettent de conclure ce qui
suit :
- Durée de la sensibilisation : elle
s'avère très courte selon une moyenne générale de
plus de 63% des deux catégories (FAFN et GAD)
- Kit d'installation : plus de 80% des
bénéficiaires ne sont pas satisfaits car estimant que le kit
d'installation ne leur permet pas de développer des activités
pour leur autonomie financière
- Suivi post installation : au tableau 16, plus de
62% des bénéficiaires affirment ne pas bénéficier
de suivi après leur installation ; ce qui peut impacter
négativement le maintien de leurs activités, d'où
l'abandon de ces activités pour retourner à leur ancienne vie,
c'est-à-dire, la reprise des armes.
Sans toutefois vouloir mettre l'accent sur le taux d'abandon qui
est loin d'être l'objet de notre étude, nous estimons qu'il est
important d'indiquer quelques données chiffrées à travers
le tableau ci-dessous.
Avant la présentation du tableau, il est important
d'expliquer le processus du calcul qui permet d'aboutir aux résultats
pour la compréhension de ceux qui nous liront.
Le taux d'abandon se définit comme le nombre
d'individus abandonnant un processus avant son terme. Il est calculé en
faisant le rapport entre le nombre de personnes ayant abandonné leurs
activités après installation avec un kit sur le nombre total de
personnes ayant été installées avec un kit.
Mathématiquement on a :

TA= Taux d'Abandon
PA= Personnes ayant abandonné leurs activités
PI= Personnes installées avec un kit.
Tableau 19 : Taux d'abandon des
activités de trois centres du PSCN en 2009.
|
Activités abandonnées par les
bénéficiaires
|
Nombre de Bénéficiaires installés
avec kit
|
Taux d'abandon (%)
|
Bénéficiaires en
activités
|
Groupe Auto Défense (GAD)
ISSIA
Activité : Elevage de poulets
|
140
|
150
|
93,3%
|
10
|
Ex combattants FAFN Bouaké
Activité : Commerce (boutique)
|
15
|
20
|
75%
|
5
|
Groupe Auto Défense (GAD)
Yopougon
Activité : lavage auto
|
200
|
200
|
100%
|
0
|
TOTAL
|
355
|
370
|
96%
|
15
|
Source : Auteur
Pour 370 bénéficiaires ayant reçu des
kits d'installation, 355 ont abandonné l'activité, soit un taux
d'abandon de 96%. Seulement 4% des bénéficiaires des trois
centres du PSCN de la période 2009 sont encore en activité.
Lorsque nous comparons les activités par rapport au taux d'abandon, on
constate que l'activité lavage auto, dans la commune de Yopougon,
à Abidjan bat le record d'abandon, suivi du GAD de ISSIA, en
élevage de poulet de chair.
Cela pourrait s'expliquer, non seulement par le manque de
suivi des bénéficiaires, mais également par le manque de
conscience et de responsabilité des bénéficiaires
eux-mêmes.
Chapitre II : Implications managériales et
recommandations
Ce chapitre présente les implications
managériales et les recommandations. En clair, il souligne l'impact ou
les effets induits des résultats obtenus après analyse. Il donne
également un enseignement qui consiste à vérifier si les
hypothèses de départ sont confirmées ou infirmées
avant recommandations.
2-1: Implications managériales
Au terme de l'analyse des résultats dans les tableaux
ci-dessus, nous notons que toutes nos trois hypothèses se sont
confirmées. Ces hypothèses, au départ, de notre travail
répondaient à la question pourquoi les Ex-combattants et Groupes
d'Auto Défense abandonnaient-ils leurs activités d'insertion
socioéconomiques pour retourner à leur ancienne activité
qui est celle des armes.
La sensibilisation des bénéficiaires fait partie
intégrante du processus d'éligibilité des combattants au
programme d'insertion qui passe d'abord par la formation. Après la
démobilisation et le désarmement des concernés, il y a la
phase de sensibilisation des acteurs, relativement aux différents
projets d'insertion, au terme de leur formation. C'est au cours de cette
sensibilisation que les éléments choisissent un métier ou
une activité où ils pourront exercer. C'est la durée de
sensibilisation que les bénéficiaires ont estimée trop
courte avec un taux de plus de 60%. Cette première hypothèse
s'est confirmée au regard du taux exprimé. En clair, les
concernés n'ont pas eu assez de temps pour bien comprendre l'importance
du choix de l'activité qu'ils exerceront plus tard.
Le kit d'installation est un ensemble de matériels ou
équipements minimum que le Programme offre aux
bénéficiaires afin de leur permettre de démarrer une
activité de leur choix. La valeur du kit est estimée à
250 000F CFA.
Il a été donné aux
bénéficiaires de projet d'apprécier le kit reçu
pour leur installation.
Le résultat de cette appréciation a donné
un taux de plus de 80% d'enquêtés insatisfaits par les kits
reçus.
Le kit d'installation est la deuxième hypothèse
de notre étude. Elle se confirme par le taux ci-dessus indiqué.
S'avérant insuffisant, il ne permet pas aux bénéficiaires
de développer une activité qui les rende financièrement
autonomes.
Enfin la troisième et dernière hypothèse,
le suivi post installation. Au terme de leur formation, les ex combattants sont
installés dans une activité de leur choix, choix
opéré pendant la phase de sensibilisation. Pour les orienter,
leur donner des conseils pratiques et évaluer l'état d'avancement
de leurs activités, des agents de suivi ont été commis par
zone, à cet effet. Ceux-ci ont pour rôle de suivre les
bénéficiaires pendant 6 à 12 mois, au cours desquels un
bilan doit être dressé. Ce bilan permet à la coordination
du PSCN de prendre des décisions.
Interrogés sur leur suivi post-installation, sur un
total de 99 enquêtés, 62 personnes, soit plus de 62%, estiment
qu'il n'y a pas de suivi après leur installation.
Livrés à eux-mêmes avec un kit
insuffisant, dans un choix non motivé à un métier et sans
aucun encadrement, certains bénéficiaires préfèrent
abandonner leur projet pour retourner à leurs anciennes amours,
c'est-à-dire, les armes.
Au regard de ce qui précède, nous faisons les
recommandations suivantes afin de permettre au Programme du Service Civique
d'apporter des mesures correctives pour améliorer ses résultats
attendus.
2-2: Recommandations
Pour améliorer le niveau de réalisation des
résultats attendus nous faisons les propositions suivantes :
- Prévoir un fonds d'aide à l'installation
des bénéficiaires remboursable à partir d'une année
de production, selon la procédure comptable en vigueur ;
- Faire un suivi post installation des
bénéficiaires pendant une année.
· Au niveau du kit d'installation.
- Se rapprocher des structures officielles telles que le FDFP,
l'AGEFOP, le Ministère de l'Agriculture pour valider la valeur et la
composition du kit minimum ;
- Augmenter la valeur des kits (500 000FCFA pour les
activités agropastorales au lieu de 250 000FCFA par
exemple) ;
- Mettre l'accent sur la nécessité d'un apport
personnel du bénéficiaire ;
- Sensibiliser les jeunes sur l'intérêt des
regroupements en coopératives ;
- Associer les homologues du PSCN (Logistique et Financier)
aux procédures d'acquisition des kits ;
- Constituer des stocks notamment pour les kits en
Activité Génératrice de Revenus ;
- Etudier la possibilité de constituer des parcs
d'animaux pour ravitailler les kits élevages ;
- Impliquer véritablement les parents autant que faire
se peut, des bénéficiaires dans l'engagement pris par leurs
enfants en terme d'apport personnel et du respect des règlements
intérieur des CSC ;
- Renforcer la médiatisation de la remise des kits lors
des cérémonies publiques ;
- Promouvoir la constitution d'une association des
bénéficiaires du PSCN.
· Au niveau du suivi
post-installation.
- Recruter un responsable chargé du
suivi-évaluation au sein du PSCN ;
- Harmoniser, actualiser les indicateurs de performance
existants avec tous les acteurs (PAPC, PSCN, GTZ, UE y compris les cabinets
nationaux) ;
- Recruter plus d'agents de suivi pour le suivi des
bénéficiaires après leur installation.
· Au niveau du temps de sensibilisation des
combattants.
- Augmenter le temps de sensibilisation des futurs
bénéficiaires afin de leur permettre de comprendre le bien
fondé d'une formation et d'une insertion socio économique avant
leur arrivée dans les différents centres de formation.
· Au niveau de l'impact sur les
femmes.
- Initier une étude sur la situation des femmes et
filles ex-combattantes ou associées aux forces et groupes armés.
Les résultats de cette étude serviront de base à
l'élaboration d'une stratégie d'assistance accompagnée
d'un plan d'actions en faveur des femmes et filles associées aux
forces et groupes armés.
La mise en oeuvre de cette stratégie permettra au
Gouvernement et aux partenaires au développement d'apporter des
réponses appropriées aux besoins spécifiques d'assistance
des femmes et filles qui ont été affectées par les
conflits en Côte d'Ivoire.
2-2-1 Limites
Dans le cadre de notre travail, nous avons été
confrontés à plusieurs difficultés. D'abord, au niveau de
la recherche bibliographique, le manque d'étude scientifique dans le
domaine de l'insertion des ex combattants et ex membres d'Auto Défense
en Côte d'Ivoire ne nous a pas permis de comparer nos résultats
avec des études universitaires. Cependant, nous avons comblé ce
déficit à partir d'autres travaux d'études
réalisées au Congo, au Libéria et en Sierra
Léone.
Dans le déroulement de l'enquête, notre
difficulté a été de convaincre les
bénéficiaires de se confier à nous. En effet, la
majorité des bénéficiaires étant des acteurs
directs ou indirects durant cette autre crise postélectorale, ceux-ci
craignent pour leur vie et ont montré une réticence à
notre égard.
Les limites résident aussi dans le fait que le taux
de représentativité des enquêtés est faible par
rapport à l'ensemble des bénéficiaires repartis sur le
territoire national.
Le faible taux de personnes interrogées s'explique par
le fait qu'à la date de l'enquête, les activités du
Programme avaient pris fin par Décret N° 2012-785 du 08 Août
2012.
Enfin, la conception de la notion de durabilité
étant multiforme et transversale nous ne pensons pas avoir touché
tous ses aspects lors de l'élaboration de ce travail. Notre travail
s'est beaucoup plus accentué sur les facteurs technique,
économique et financier d'une activité génératrice
de revenu. A ce niveau, nous pensons que les effets sociaux et culturels
peuvent avoir un impact significatif sur la durabilité d'une
activité.
CONCLUSION
Notre étude portant sur la politique d'insertion
socio-économique des ex combattants et ex Groupes d'Auto Défense
du Programme du Service Civique National, bilan et perspectives, a pour
objectif d'évaluer tout le processus du PSCN à travers son projet
d'insertion afin de connaitre les causes d'abandon des activités
d'insertion par certains Ex Combattants et Membres du Groupe d'Auto
Défense.
C'est dans cette perspective qu'un arsenal
méthodologique s'est bâti avec les moyens et outils
nécessaires en vue d'atteindre les objectifs visés. Il s'est agi
d'abord du cadre environnemental et théorique de l'étude.
Ensuite, il a été question de montrer la
démarche méthodologique avec les résultats de
l'étude et relever les implications managériales.
Au terme de l'analyse des résultats, les trois
hypothèses de l'étude ont montré que la période de
sensibilisation des bénéficiaires a été
jugée trop courte (63,6%) et la valeur du kit d'installation
insuffisante (80,8%). Par la même occasion, les résultats ont
révélé l'absence de suivi après installation des
bénéficiaires, soit 62,6%.
A la lumière des diagnostics posés, nous pouvons
retenir les implications suivantes :
- Les bénéficiaires ont opéré de
mauvais choix concernant leur métier car n'ayant pas eu assez de temps,
pendant la sensibilisation, de comprendre l'activité dans laquelle ils
devaient exercer.
- L'insuffisance de la valeur des kits n'a pas permis aux
bénéficiaires d'assoir une activité rentable qui puisse
prendre en compte leurs besoins vitaux, d'où l'abandon du projet au
bénéfice des armes.
- La coordination du PSCN, par faute de suivi et
d'évaluation des bénéficiaires, n'a pu prendre des
décisions idoines pour la suite du projet, conséquence la
fermeture du Programme.
Au regard de ce qui précède et en vue d'y
apporter des mesures correctives, des recommandations essentielles ont
été faites à l'attention des Responsables du PSCN,
à savoir :
- Le recrutement d'un responsable et des agents de
suivi-évaluation pour suivre les bénéficiaires
installés.
- L'augmentation de la valeur des kits sur l'ensemble des
activités du projet.
- L'augmentation du temps de sensibilisation des futurs
bénéficiaires avant leur entrée dans les centres de
formation.
Dans le cadre de cette étude, nous relevons des limites
liées aux résultats obtenus. En effet, au niveau de la recherche
bibliographique, le manque d'étude scientifique dans le domaine de
l'insertion des ex combattants et ex membres d'Auto Défense en
Côte d'Ivoire ne nous a pas permis de comparer nos
résultats avec des études universitaires.
Toutefois, nous avons pu mettre en relief, au travers de la
revue de littérature, des travaux réalisées au Congo, au
Libéria, en Sierra Léone et de manière
générale dans la région des Grands Lacs.
Dans le déroulement de l'enquête, il nous a
été difficile de convaincre les bénéficiaires
à se confier à nous. En effet, la majorité des
bénéficiaires étant des acteurs directs ou indirects
durant cette autre crise postélectorale et craignant pour leur vie, ont
montré une réticence à notre égard d'où la
faiblesse du taux de représentativité des enquêtés
par rapport à l'ensemble des bénéficiaires repartis sur le
territoire national. Ce faible taux de personnes interrogées s'explique
aussi par le fait qu'à la date de l'enquête, les activités
du Programme avaient pris fin par Décret N° 2012-785 du 08
Août 2012, d'où difficulté de rencontrer les personnes
cibles.
Enfin, la conception de la notion de durabilité
étant multiforme et transversale, nous ne pensons pas avoir
touché tous ses aspects lors de l'élaboration de ce travail.
Notre étude s'est beaucoup focalisée sur les facteurs technique,
économique et financier d'une activité génératrice
de revenu. A ce niveau, nous pensons que les effets sociaux et culturels
peuvent avoir un impact significatif sur la durabilité d'une
activité.
Relativement aux perspectives, le décret cité
plus haut met fin aux activités des Structures et Programmes
étatiques de réinsertion dont le Programme du Service Civique
Nationale. A cet effet, nous nous posons les interrogations suivantes :
quel avenir peut-on envisager pour ce programme ? L'Office Nationale du
Service Civique, future structure dite pérenne, crée par
décret en 2010, peut-t-il constituer un point de chute pour le
PSCN ? Sa refonte dans la nouvelle structure (ADDR), actuellement
opérationnelle, en constituerait-elle un avenir certain?

* 1,25 USD = 525 F CFA
* 1 Ces normes ont
été affichées sur le Web
(
www.unddr.org).
* 2Madeleine GRAWITZ (1974
:350) : la technique est l'ensemble des outils mis à la
disposition de la recherche, organisée par la méthode dans ce
but
* 3 dans le cadre d'une
enquête par sondage la population mère est constituée de
la population sur laquelle porte l'étude et au sein de laquelle est
prélevé l'échantillon
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