CONCLUSION GENERALE
Au terme de réflexion de cette thématique
portant sur : financement des dépenses de consommation des
ménages des retraités à Goma.
Notre étude a été effectuée sur
base des données de 2 014 recueillies à la Division Provinciale
de la Fonction Publique en charge des retraités et rentiers et aussi
à l'Office des Routes.
Pour entrer dans le vif de ce travail nous nous sommes
posé les questions suivantes :
1. Partant de la théorie keynésienne, la
pension de retraite est-elle la seule source de financement des dépenses
de consommation des ménages des retraités de la Fonction Publique
à Goma?
2. Quelle est l'importance de la propension moyenne à
épargner de ces ménages ?
3. Toute chose restant égale par ailleurs, la pension
de retraite accumulée par un agent de l'Office des Route est-elle
avantageuse par rapport à un placement de cette pension dans une
institution bancaire durant sa vie professionnelle?
En répondant provisoirement à ces questions nous
avons émis les postulats suivants :
a. Partant de la théorie keynésienne, la
pension de retraite ne serait la seule source de financement des
dépenses de consommation des ménages des retraités de la
Fonction Publique à Goma;
b. L'importance de la propension moyenne à
épargner de ces ménages serait supérieure ou égale
à 0,2 ;
c. Toute chose restant égale par ailleurs, la pension
de retraite accumulée par un agent de l'Office des Route ne serait pas
avantageuse par rapport à un placement de cette pension dans une
institution bancaire durant sa vie professionnelle.
Nous signalons que notre population totale constituant les
ménages de retraités au sein de la Division Provinciale de la
Fonction Publique en charge des retraités et rentiers est de 2 217
retraités (voir Tableau N° 5 ; P. N° 35). Et l'effectif total
des agents actifs au sein de la Direction Provinciale de l'Office des Routes
est de 157 agents (voir P. 50).
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des Routes. Ces échantillons nous ont permis de
considérer les résultats dans l'ensemble de nos populations
cibles constitués des retraités à Goma et des travailleurs
actifs de l'Office des Routes affiliés dans le système de
sécurité sociale à l'INSS.
Pour la réalisation de cet travail, la méthode
inductive nous a servi dans la généralisation des
résultats sur l'ensemble de la population d'étude par une
série d'observation spécifiques réalisée
auprès de nos enquêtés constituant nos
échantillonnages ; la méthode comparative nous a
été nécessaire dans la comparaison des effectifs et des
évolutions des niveaux des salaires des enquêtés.
Pour la récolte des données auprès de nos
populations cibles constituées des retraités de la Fonction
Publique et des agents actifs de l'Office des Routes, nous avons utilisé
la technique par questionnaire d'enquête ainsi que la technique par
interview qui nous ont aidés à nous entretenir avec les
enquêtés.
Quant à ce qui concerne le traitement des
données, la technique statistique nous a aidé dans le calcul des
différentes moyennes, des fréquences ainsi que d'autre
opérations mathématiques nous ont aidé dans la
matérialisation de cette étude ; la technique documentaire nous a
constitué la base théorique de cette oeuvre.
Le logiciel EXCEL nous a aidés dans le calcul de
quelques opérations mathématiques.
Après le dépouillement des protocoles
d'enquête du premier volet de questionnement nous avons trouvé que
:
? la majorité des responsables des ménages des
pensionnés ont une pension mensuelle qui varie entre 100 et 1000Fc et
représentent 37,5% et que seulement 6,3% d'entre eux ont une pension
variant entre 5100 et 6 000FC. Tandis qu'il y a personne qui se trouve entre
3100 et 4000Fc car cette intervalle représente la pension d'un Chef de
Division ; or nous n'avons pas trouvé un Chef de Division
retraités. En moyenne un retraité a 1 893,8FC le mois.
? 94,5% de pensionnés ne gardent rien sur cette pension
et il y a juste 5,5% de pensionnés qui gardent un petit montant de cette
pension dans le système d'épargne que nous appelons
communément « Tontine » chaque mois.
Pour le cas de notre échantillon constitué de128
ménages, nous avons trouvé une consommation totale mensuelle de 2
621 400FC, en moyenne 20 479,6875FC dont
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? La majorité des ménages des retraités
de la Fonction Publique à Goma n'exerce pas des activités
génératrices de revenu (AGR), cette majorité
représente 62,5% ; tandis que ceux qui exercent au moins une
activité génératrice de revenu représentent 37,5%
;
? L'activité la plus exercée par cette
minorité des ménages des retraités, c'est
l'activité commerciale, car les ménages qui l'exercent
représentent 75%, par contre, 25% de ces ménages pratiquent des
activités artisanales et en suite personne ne pratique une
activité libérale pour des raisons telles que : la
capacité de fournir le service par exemple celui d'expert-comptable,
reviseur d'entreprises, d'architecte, d'avocat, médecin
spécialiste,... Et cela suite à un âge avancé.
? 41,7% de ces ménages qui exercent des AGR
épargnent un montant tiré du revenu de ces AGR, tandis que 58,3%
n'épargnent rien du revenu tiré de ces AGR ;
? Bon nombre des ménages des retraités de la
Fonction Publique reçoivent des aides et représentent 62,5%,
contre 37,5% qui ne reçoivent pas des aides ;
Déjà à ce niveau nous pouvons conclure
que la pension de retraite n'est pas la seule source de financement des
dépenses de consommation des ménages des retraités de la
Fonction Publique car certains exercent des AGR et d'autres vivent au
dépend des aides.
Ce qui nous a poussés à confirmer notre
première hypothèse.
Nous signalons également que nous n'avons pas pu
quantifier les aides reçues par les ménages
enquêtés, alors, nous avons considéré que les
consommations autonomes sont spontanées ou occasionnelles pour ces
ménages. Cela s'explique du fait que c'est difficile pour une personne
et sur tout pour un pensionné affaibli par l'âge d'estimer ce
qu'il reçoit comme aide mensuellement. D'ailleurs certains nous
témoignaient que : « Ce n'est pas tous les jours qu'on a la
chance de trouver quelque chose à mettre sous la dent, ce n'est pas tous
les jours qu'on tende la main et quelqu'un y dépose un petit sous
». Et quand nous leurs demandions d'essayer d'estimer ce qu'ils
trouvent comme aide mensuellement chacun nous disait : « je ne sais
pas ». D'où, leurs consommations mensuelles dépendent
directement de leurs revenus disponibles.
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la part de la pension de retraite dans cette consommation
moyenne est de 1837,5FC et ne représente que 9% de la consommation
moyenne. (Voir P.46).
Après traitement des données du concernant les
ménages des retraités de la Fonction Publique, nous avons
trouvé le résultat suivant :
V' La propension moyenne à épargner (PMS)
= 0,11558704 0,1 < 0,2 (Voir P.50). Avec ce résultat, nous
avons infirmé notre deuxième hypothèse.
Après le dépouillement des protocoles
d'enquête pour notre troisième préoccupation, nous avons
trouvé que :
V' 88% des agents de l'OR savent qu'ils sont
affiliés à l'INSS, et 12% n'ont aucune
information s'ils y sont affiliés ou pas et comment
cette institution fonctionne ; V' 24% de ces agents touchent un
salaire net variant entre 900 et 45 000FC, 45 900
et 90 000FC aussi 90 900 et 135 000FC ;
V' 4% de ces agents touchent un salaire net se
trouvant dans la tranche de 180 900 et 225 000FC aussi de 225 000 FC et
plus.
V' la majorité des agents de l'Office des
Routes n'apprécient pas le système de sécurité
sociale, ils représentent 60% contre 40% des agents qui
apprécient l'INSS.
Après traitement des données du deuxième
volet de questionnement nous avons trouvé le résultat suivant
:
V' Lorsque la somme des cotisations à la
caisse de pension versée à l'INSS d'un agent de l'Office des
Routes est de 14 322FC (Vo) réalisée pendant 30 ans de service,
tout en sachant qu'il place sa pension à la MECREGO et ce dernier fixe
un taux d'intérêt de 1% du montant placé pour le
système de compte bloqué, nous avons trouvé qu'il aura
comme pension de retraite actualisé de 19 304FC (Vn). De ce
résultat nous voyons que la pension actualisée est
supérieure à la pension non actualisée. 19 304FC (Vn)
>14 322FC (Vo). (Voir P. 58).
C'est donc, le résultat qui nous a
poussés à confirmer notre troisième
hypothèse.
En définitif, il est cohérant de retenir que la
compréhension de retraite ne doit pas seulement être conclu
à partir des problématiques constantes dans une seule partie du
monde (nous voulons parler ici du monde occidental), mais aussi dans d'autres
contextes sociaux (dans les PED et autres pays pauvres du monde).
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En faisant une particulière analyse du cas de la RDC
précisément la ville de Goma nous remarquons que les
retraités de cette ville connaissent des difficultés
particulières dans la reconstruction de leur vie après retraite,
ce qui nous pousse à conclure que le système de pension au niveau
de la Fonction Publique, les logiques institutionnelles de pris en charge dans
la vieillesse justifient le mauvais état des retraités. Les
retraités sont considéré oubliés et tentent
à être classer dans ce que nous appelons « oubli social
» suite au grand problème lié au difficulté de
reconstruction de leur parcours social, manque de participation sociale dans
des organisations, leurs statut même de retraité ainsi que les
conditions de vie difficile dont ils subissent.
Il ressort encore dans nos analyses que les retraités
de la ville Goma entrent en retraite pendant qu'ils possèdent encore des
capacités physiques et psychologiques, mais ils sont
caractérisés par un manque d'innovation, d'initiative
privée et manque des stratégies d'intégration et de
processus d'adaptation dans la vie sociale.
Ces différentes observations montrent et indiquent
qu'en générale le phénomène du vieillissement et en
particulier celui de retraite demande une grande observation et une grande
attention ces derniers jours et mérite une étude approfondi et
une analyse sérieuse comme les autres thématiques compte tenu de
la précarité et de la dynamique de la vie des
retraités.
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