II. 3.1.2 - De 1981 à 1993: Phase de crise- premiers
PAS
Pendant les années 80, l'économie ivoirienne,
confrontée à de nombreux chocs extérieurs et à des
déficits publics naissants, connait une longue période de
stagnation de 1981 à 1993. Le taux de croissance qui était en
moyenne de 8,1% l'an les deux (2) décennies précédentes
est passé à une moyenne de -0,1% l'an.
La mise en oeuvre des trois (3) Programmes d'Ajustement
Structurel budgétaires initiés par les institutions de Bretton
Woods ne permettent pas de corriger les déséquilibres des
finances publiques. Et ce, malgré la réduction drastique des
investissements, la hausse de la fiscalité, le gel des salaires ainsi
que la restructuration des entreprises publiques avec son cortège de
privatisation.
Avec la baisse des recettes publiques, les dépenses
publiques ne chutent pas entrainant une aggravation du déficit
budgétaire déjà mis à mal par le poids de la dette.
La montée des dépenses publiques s'explique par le remboursement
du service de la dette contractée dans le cadre des programmes
d'ajustement structurel qui prend beaucoup plus de proportion par rapport aux
investissements publics.
Tableau 2 : Ratio de Dépenses d'Investissement Public
et Taux de croissance (1981-1993)
Période
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80-1983
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84-1986
|
87-1989
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90-1993
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MOYENNE
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Croissance du PIB réel
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-2,8
|
1,7
|
1,2
|
-0,4
|
-0,1
|
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Investissement total en % PIB
|
22,0
|
12,2
|
10,2
|
7,8
|
13,1
|
|
Investissement public en % PIB
|
30,8
|
4,0
|
4,3
|
3,4
|
10,6
|
|
Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur
L'investissement qui tirait la croissance au cours des deux
(2) premières décennies va fortement chuter passant d'une moyenne
de 25,3% du PIB entre 1967-1979 à 13,1% du PIB entre 1980-1993 (Tableau
2).
II. 3.1.3- De 1994 à 1999 : Retour à la
croissance
Le 7 décembre 1993, la Côte d'Ivoire apprend avec
consternation le décès de son premier Président.
Curieusement, cinq (5) semaines après, survient la dévaluation de
50% du FCFA. Cette décision prise le 12 Janvier 1994 à Dakar lors
d'une réunion de la zone franc, intervient suite à plusieurs
années d'ajustement interne et budgétaire sans succès.
La période 1994-1999 voit une cohabitation de deux (2)
programmes avec les institutions de Bretton Woods dans le cadre de la
Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR) entre 1994-1997
puis un autre entre 1998-2001.
Après une longue récession économique,
l'économie ivoirienne renoue avec la croissance. En effet, entre 1994 et
1999, le PIB réel moyen va se situer à 4,5%.
Tableau 3: Ratio de Dépenses d'Investissement Public et
Taux de croissance (1994-1999)
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94-1998
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1999
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MOYENNE
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Croissance du PIB réel
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5,3
|
1,6
|
3,4
|
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Investissement total en % PIB
|
12,9
|
15,3
|
14,1
|
|
Investissement public en % PIB
|
4,3
|
4,9
|
3,8
|
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Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur
Ce retour à une forte croissance est la
résultante de la dévaluation qui rend compétitive
l'économie ivoirienne et favorise la reprise des investissements. Le
taux d'investissement va doubler sur la période, passant de 7,8% en 1993
à 12% entre 1994-1998, pour atteindre 15,3% en 1999.
Malgré tous les efforts consentis et les succès
qui ont suivi, la Côte d'Ivoire reste fragile et sensible aux chocs
extérieurs. En effet, les effets conjugués de la chute des cours
mondiaux du café et du cacao, la suspension des financements
extérieurs puis la hausse des cours du pétrole et du dollar
engendrent un ralentissement de la croissance à partir du second
semestre 1999.
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