Dédicace
Je dédie ce modeste travail à mon père,
ma mère ; mes frères et soeurs ; et à mon
épouse.
Et je le dédie particulièrement à tous
mes collègues de la 14éme promotion du programme GPE-Abidjan,
à mes anciens amis d'étude à l'Université de
Nouakchott et à l'université de Cheikh Anta Diop de Dakar.
Sommaire
Dédicace
I
Avant propos
II
Remerciement
III
Sigles et acronymes
IV
Résume
VI
Abstract
VII
Liste des graphiques, des tableaux et des
figures
VIII
Introduction générale
1
1- Contexte et problématique
1
2- Intérêt de
l'étude
4
3- Objectifs de l'étude
5
3.1- Objectif général
5
3.2- Objectifs spécifiques
5
4- Méthodologie de l'étude
6
5- Hypothèses de l'étude
6
Première partie : Cadre
théorique et conceptuel
7
Chapitre 1 : Notions de croissance
économique et d'investissement public
7
I-1 Notion de croissance économique
7
I-2 Notion d'investissement public et
d'investissement public sectoriel
9
Chapitre 2 : Revue de la littérature et
évolution économique de la côte d'ivoire
16
II-1 La croissance économique et ses
déterminants
16
II-2 L'investissement public sectoriel et
croissance économique
22
II.3. L'évolution de la croissance
économique et des investissements publics en Côte d'Ivoire
30
II. 3.1 Evolution de la croissance
économique en Cote d'Ivoire
30
II.3.2 Evolution Du PIB en Cote d'Ivoire
36
II 3 .3 évolution de
l'investissement public en Côte d'Ivoire
37
Deuxième partie : Modélisation
économétriques
40
Chapitre 3 : Estimation
économétrique
40
3-1 Choix des variables et analyse descriptive des
variables
40
3-2 Méthodologie et spécification du
modèle
43
Chapitre 4 : interprétation des
résultats et recommandation de politiques économiques
50
4.1 Analyse et interprétation des
résultats
51
4.2 Conclusion et recommandations
55
Bibliographies
i
Sites internet
iii
Annexes
v
Annexe 2 Différents tests sur le
modèle 1 dans le long terme
xiv
Annexe 3 Différents tests sur le
modèle 1 dans le court terme
xvi
Annexe 4 Différents tests sur le
modèle 2 dans le long terme
xviii
Annexe 5 Différents tests sur le
modèle 2 dans le court terme
xx
Avant propos
Dans le cadre du renforcement des
capacités des administrations publiques et privés des Etats de
l'Afrique de l'Ouest, il a été ouvert à Abidjan (cote
d'Ivoire) en 1998, au sein de l'Université de Félix HOUPHOUET
BOIGNY de Cocody, un troisième cycle de formation en Master de Hautes
Etudes en Gestion de la Politique Economique (MHEGPE). Ce programme est
financé par la Banque Mondiale (BM) à travers le Programme de
Bourse Universitaire conjoint Japon/Banque Mondiale et la Fondation pour la
Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF).
La formation est d'une durée de douze mois
prévoit la préparation d'un mémoire professionnel qui sera
soutenu devant un jury pour sa validation. Une formation en alternance est
suivie par l'auditeur au sein d'une institution d'accueil. Il s'agit d'un
travail de recherche autour d'une réelle préoccupation
professionnelle de la dite institution. Nous avons effectué notre stage
à la Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques
(DCPE) en Côte D'ivoire.
Le thème « comment l'Investissement public
peut-il stimuler la croissance économique ? » a fait
l'objet de notre réflexion.
Les opinions exprimées dans ce document engagent
seulement son auteur et ne sauraient en aucun cas engager ni
l'Université de Cocody, ni la Direction du Programme GPE, ni la
Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques en
Côte d'Ivoire ni l'ACBF et non plus la Banque Mondiale.
KHATTRY Mohamed El Moctar
Remerciement
L'élaboration de ce document a été
possible grâce aux concours et soutiens de plusieurs personnes. C'est le
moment pour moi de leur témoigner toute ma profonde gratitude. Tout
d'abord je tiens à remercier infiniment mes deux (02) encadreurs
à savoir prof FAODE Denis enseignant chercheur
à UFR-SEG/CIRES UFHB de Cocody-Abidjan et Mr SANOGO
Yaya Ingénieur Statisticien Economiste (ISE) Chef du Service
des Etudes et Recherches Economiques, Direction de la Conjoncture et de la
Prévision Economiques (DCPE) pour leur rigueur, leur
disponibilité et la patience dont ils ont fait preuve dans
l'encadrement, pour faire un travail de qualité.
-Mr Hien Sansan, sous directeur des
études et recherches économiques à la DCPE
-Mr MOUSSAN AGBE ROGER, économiste
conservateur, à la DCPE, chercheur associé au (CIRES).
Pour les orientations et les conseils qui m'avez donné
pour accomplir ce travail.
J'adresse mes remerciements à l'endroit du corps
professoral du CIRES, du Programme GPE et de l'Université de HOUPHOUET
BOIGNY.
Je remercie l'administration du programme GPE en
général et son directeur, Dr PAUL Seca Assaba
en particulier pour les dispositions prises, afin d'assurer un bon encadrement
à tous les auditeurs. J'exprime ma profonde reconnaissance aux
initiateurs du Programme de renforcement des capacités en Afrique.
Je remercie tous mes collègues de la quatorzième
promotion du GPE.
Enfin, je tiens à remercier particulièrement
tous ceux qui de prés ou de loin ont contribué à la
finition de ce dossier
Sigles et acronymes
ACBF :
Africain Capacity Building
Foundation /Fondation pour le
Renforcement des Capacités en
Afrique
ADF:
Augmented Dickey-Fuller
AIC :
Akeik Info Criterion
BM: Banque
Mondiale
CEPICI : Centre
de Promotion des Investissements en
Cote d'Ivoire
CIRES :
Centre Ivoirien de
Recherches Economiques et
Sociales
DCPE :
Direction de la Conjoncture et de la
Prévision Economiques
DEA :
Diplôme des Etudes
Approfondies
DW :
Durbin-Watson
ECM :
Error Correction Model
FASR :
Facilité d'Ajustement
Structurel Renforcé
FCFA :
Franc de la Communauté
Financière Africaine
GDP :
Gross Domestic Product
GPE :
Gestion de la Politique
Economique
IDH : Indice
de Développement Humaines
INS :
Institut National de la
Statistique
INVAGRI :
Investissements en Agriculture
INVEDU :
Investissements en Education
ISE :
Ingénieur Statisticien
Economiste
NVINF : Investissements en
Infrastructures
INVPR :
Investissements Privés
INVSAN :
Investissements en Santé
MCE :
Modèle à Correction
d'Erreurs
MCO :
Moindres Carrés
Ordinaires
MEF :
Ministère de l'Economie et des
Finances
MHEGPE : Master
en Hautes Etudes en Gestion
de la Politique Economique
OCDE :
Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
PA :
Population Active
PAS :
Programme d'Ajustement
Structurel
PED :
Pays En
Développement
PIB :
Produit Intérieur
Brut
PIBR :
Produit Intérieur
Brut Réel
PMA : Pays
Moins Avancés
PME :
Petites et Moyennes
Entreprises
PMI :
Petites et Moyennes
Industries
PND :
Plan National de
Développement
PNUD :
Programme des Nations Unies
pour le Développement
PP :
Philips- Perron
PPP :
Partenariat Public
Privé
PPTE : Pays
Pauvres Très
Endettés
PTF :
Productivité Totale des
Facteurs
SC :
Schwarz Criterion
TC :
Taux de Croissance
UFR-SEG :
Unité de Formation et de
Recherche en Sciences
Economiques et de Gestion.
UCAD :
Université de Cheikh
Anta Diop
UFHB :
Université de Félix
Houphouët Boigny
Résume
L'objectif de notre étude est de voir l'importance de
l'investissement public dans le processus de la croissance économique
ivoirienne entre 1980 et 2012 Nous avons mené une étude
économétrique dont l'objet était de confirmer ou
d'infirmer si les investissements publics ont contribué à la
croissance et à la productivité privée en Côte
d'Ivoire entre 1980 et 2012, à travers un modèle de
correction d'erreurs (MCE).
A la lecture des résultats obtenus de l'estimation du
modèle, il apparait que oui. Ils ont bien contribué à la
croissance économique ivoirienne et à la productivité
privée (l'investissement privé) aussi dans la période
précitée.
Il ressort de notre analyse que plus de 57% de la
variabilité du PIB est expliquée par les investissements publics,
investissements privés et la population active. Les tests de diagnostics
sur les erreurs ont été concluant un seuil de 5%.
Nous avons constaté que les dépenses en
infrastructures et en éducation n'ont pas d'impacte positif sur la
croissance économique à court terme. Par contre les
dépenses en infrastructures ont des effets positifs sur l'investissement
privé. La variable travail représentée ici par la
population active est le facteur qui contribue le plus à la croissance
économique.
À la suite de nos résultats nous recommandons
une efficacité des actions publiques par le maintien de l'augmentation
des niveaux investissements surtout dans les limites compatibles avec la
stabilisation de l'économie et la croissance à long terme. Et
pour ce faire il faudra rationaliser les dépenses publiques avec plus
d'efficience vers les investissements productifs qui conduisent à une
plus forte croissance. Cela n'est réalisable que par l'encouragement de
l'investissement privé et le renforcement de Partenariat privé
public (PPP) et une bonne gouvernance et une démocratie
véritable pour préserver la paix et la cohésion sociale.
Abstract
The objective of our study is to see the importance of public
investment in the process of the Ivorian economic growth between 1980 and 2012
we conducted an econometric study whose purpose was to confirm or deny whether
the public investment contributed to the growth and private Côte d'Ivoire
between 1980 and 2012 productivity through an error correction model (ECM).
Reading the results of estimating the model, it appears so.
They have contributed much to the Ivorian economic growth and private
productivity (private investment) as in the above period.
It is clear from our analysis that 96% of the variability of
GDP is accounted for by public investment, private investment and workforce.
Diagnostic tests on the errors were finding a threshold of 5%.
We found that spending on infrastructure and education have no
positive impact on economic growth in the short term. Against by infrastructure
spending have positive effects on private investment. The work represented here
by variable labor force is the factor that contributes most to economic
growth.
Following our results we recommend effectiveness of public
actions by maintaining higher levels especially in investments consistent with
the stabilization of the economy and long-term growth limits. And to do that it
will rationalize public expenditures more efficiently into productive
investment leading to higher growth. This can only be achieved by encouraging
private investment and strengthening public private partnership (PPP) and good
governance and true democracy to preserve peace and social cohesion.
Liste des graphiques et des
tableaux
LISTE DE GRAPHIQUES :
Graphique n°1 : Evolution du PIB à prix
constant de 2009 entre 1960-2013 P. 36
Graphique n°2 : Evolution du taux de croissance
réel du PIB entre 1960-2013 P .36
Graphique n°3 : l'évolution de
l'investissement public entre 1960-2013 à prix constant 2009
P .37
Graphique n°4 : histogramme des dépenses
d'investissements publics sectoriels entre 1980 et 2012
P .38
LISTES DE TABLEAUX :
Tableau n°1 : Dépenses d'Investissement
Public et Taux de croissance (1960 et 1979) P.
31
Tableau n°2 : Dépenses d'Investissement
Public et Taux de croissance (1981-1993) P.32
Tableau n°3 : Dépenses d'Investissement
Public et Taux de croissance (1994-1999)
P.33
Tableau n°4 : Dépenses d'Investissement et
Taux de croissance entre 2000 et 2011 P.35
Tableau n°5 : L'investissement public et Taux de
croissance entre 2012 et 2013 P.35
Tableau n°6 : Les statistiques descriptives des
variables P.42
Tableau n°7 : Test de Jarque Bera de la
normalité des variables
P. VI
Tableau n°8 : Test de Jarque Bera de la log
normalité des variables P.
VI
Tableau n°9 : Test de corrélation entre les
variables
P. VII
Tableau n°10: Résultats de test de
stationnarité Dickey-Fuller
P. VII
Tableau n°11 : Résultats de test de
stationnarité PP
P.VIII
Tableau n°12 : Résultats de test de
cointégration de johansen
P. IX
Tableau n°13 : Estimation du premier modèle
à long terme
P.X
Tableau n°14 : test de stationnarité de
résidus du premier modèle
P.XI
Tableau n°15 : Estimation du premier modèle
à court terme
P.XI
Tableau n°16 : estimation du deuxième
modèle à long terme
P.XII
Tableau n°17 : Teste de stationnarité de
résidus du deuxième modèle
P.XII
Tableau n°18 : estimation du deuxième
modèle à court terme
P.XII
Introduction
générale
1. Contexte et
problématique
La Côte d'Ivoire, située en Afrique de l'Ouest
avec une superficie de 322 642 et une population estimée en 2013 à environ vingt-trois
millions trois cent soixante-treize mille habitants, a une densité
d'environ 72 habitants au kilomètre carré et un produit
intérieur brut (PIB) par habitant qui s'élève à 1
325,3 dollar US1(*).
A la fin des années 1980, le pays a connu des
difficultés économiques suite à l'effondrement des cours
du binôme café-cacao. Il s'en est suivi une augmentation du
chômage, une baisse de l'épargne et une dégradation du
niveau de vie de la population. La croissance du PIB était de 3%
à la fin des années 1981, soit une diminution de 5% par rapport
à celle de 1980 (8%), alors que la croissance démographique se
situait à 4%. Cette crise a poussé l'Etat ivoirien à
s'engager entre 1981 et 1993 dans quatre (4) programmes d'ajustements
structurels (PAS) à l'initiative des institutions de Bretton Woods.
Cependant, toutes ces stratégies et actions menées par l'Etat
n'ont pas abouti à un développement durable car l'économie
ivoirienne est essentiellement basée sur l'agriculture, et 60% de la
population vit de ce secteur qui contribue lui seul à plus de 35%
à la formation du PIB et assure 30% des recettes d'exportations.
L'économie ivoirienne a été
secouée par des crises ces dernières années. On peut citer
entre autres :
La crise financière internationale de 2009 qui a eu des
conséquences sur2(*) :
- Les prix des matières premières ;
- les investissements Directes Etrangers (IDE) ;
- l'aide au développement ;
- les cours des produits pétroliers, etc.
Et surtout la crise postélectorale, avec de graves
conséquences sur la situation économique, sécuritaire,
sociale et humanitaire. Cette gravité s'est traduite par une baisse du
PIB réel en 2011 (-4,69%)3(*).
Après avoir été classé au rang de
163ème en 1975 , elle est descendue au rang de 168ème sur 187 en
2012 en ce qui concerne l'indice de développement humain4(*).
Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire a été
bénéficiaire de l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très
Endettés) lancée en 1996, dont l'avantage est l'allègement
de la dette à travers une baisse du service et une réduction du
stock de la dette afin d'augmenter les capacités des investissements
productifs. On assiste alors à un redressement du pays. Après une
longue période de stagnation économique et de troubles
politiques. Au cours des deux dernières années, les
autorités ont réalisé d'importants progrès pour
stimuler la croissance à moyen terme, et ainsi améliorer le
niveau de vie des populations et faire de la Côte d'Ivoire un pays
émergent à l'horizon 2020. Parallèlement à une
forte augmentation de l'investissement public en vue de renouveler et de
développer les infrastructures, les décideurs mettent
actuellement en oeuvre des réformes visant, notamment, à
améliorer le climat des affaires, à renforcer les secteurs
financier et de l'énergie et à réduire la pauvreté.
Pour soutenir des taux élevés de croissance, il faudra toutefois
maintenir sur le moyen terme les efforts de réforme.
Le développement économique est le souci majeur
de tout Etat. Pour atteindre cet objectif, l'Etat devra engager des
dépenses pour le bonheur de toute la société.
C'est-à-dire que les dépenses publiques sont supposées
être bénéfiques au moins pour tous. Le rôle des
dépenses publiques dans l'économie met en évidence celui
de l'Etat dans l'économie.
Les composantes des dépenses publiques ont des
répercussions très différentes sur les variables
macroéconomiques, et sur le bien-être. L'importance des
dépenses publiques d'éducation et d'infrastructure pour la
croissance de la productivité du secteur privé est beaucoup
soulignée dans la littérature économique. Cette importance
est particulièrement grande dans les pays en développement, parce
que les infrastructures économiques de base font très souvent
défaut. Ce qui limite la productivité du capital et du travail
dans le secteur privé.
Ainsi, le développement d'une agriculture commerciale,
d'une entreprise de transport dépend de l'existence d'un réseau
routier. Si l'Etat construit ce réseau, la productivité globale
des facteurs dans ces secteurs va beaucoup augmenter.
Durant le période 1970-1980, l''Etat a joué un
rôle important dans le processus d'industrialisation de la Côte
d'Ivoire, grâce à son interventionnisme qui s'est exprimé
dans le cadre d'une planification indicative dont les méthodes plus
prospectives et opérationnelles, ont défini un ensemble
cohérent et réaliste d'objectifs et de moyens qui ont permis
d'enclencher le « décollage » de l'économie durant
cette période.
Le concept de l'investissement s'est considérablement
enrichi depuis la théorie du coût du capital, à travers le
principe d'accélérateur, et la théorie des ressources non
renouvelables. En effet, la décision d'investir est un pari sur
l'avenir. Elle comporte un engagement durable d'entités (Etat ou
entreprise) dans une technique de production et exerce une contrainte plus ou
moins rigide sur les possibilités futures.
Puisqu'il est source d'offre productive, et donc de croissance
économique, l'investissement a longtemps fait l'objet d'analyses
enrichissantes, et sans cesse renouvelées. L'importance de
l'investissement public dans l'investissement total et son impact positif sur
la croissance trouvera sa légitimité théorique à
travers les travaux de Johenson et les modélisations
économétriques d'Aschauer. Cette importance de l'investissement
public prend un élan particulier avec les théories de la
croissance endogène ; où l'Etat, avec les dépenses
publiques d'infrastructure, pourrait jouer un rôle de premier plan dans
la gestion des ressources nationales. Par l'intermédiaire des
dépenses publiques que l'Etat engage et des ressources qu'il mobilise,
il agit directement ou indirectement sur la productivité du secteur
privé.
L'étude de la relation entre investissement public et
croissance économique s'inscrit dans le cadre de l'analyse
effectuée par les théoriciens de la croissance endogène.
Ceux-ci justifient leur analyse par le fait que l'efficacité des
politiques d'intervention publique affecte la croissance de
l'économie.
Seuls les libéraux les plus extrêmes, pour
lesquels, la seule politique économique efficace et souhaitable, est de
faire intervenir moins l'Etat. Les autres n'ont jamais oublié que
l'Etat devait construire des routes, former les jeunes, et aider la recherche.
Les dépenses de l'Etat pour aménager des zones industrielles,
avec toute l'infrastructure nécessaire en voies d'accès, en
moyens de transport et télécommunication inciterons le secteur
privé à y investir, et contribuer à la croissance de la
productivité globale des facteurs dans ce secteur. Les nouvelles
théories de la croissance (appelées théories de la
croissance endogène) sont présentées comme revalorisant
l'influence des dépenses publiques dans l'économie, et comme
réhabilitant le rôle économique de l'Etat. La contribution
de l'Etat est souvent appréhendée dans ces modèles par le
niveau de l'investissement public, qui est un indicateur de l'adéquation
des infrastructures économique et sociale de base.
L'augmentation des investissements publics conduit à
une augmentation du revenu national. En plus, quand les salaires sont biens
protégés contre l'augmentation des prix, une augmentation des
investissements publics, accroit le niveau de l'emploi, et améliore la
distribution du revenu.
En Côte d'Ivoire, les investissements publics
constituent une part importante des dépenses publiques. Leur
classification se trouve dans le Budget final. Les sources de financement sont
tout aussi bien externes qu'interne avec une part plus importante du
financement sur ressources du trésor public. Les investissements sont
destinés à stimuler l'activité économique et
à mettre en place un cadre nécessaire pour l'expansion du secteur
productif. La présente étude dont il convient d'expliciter le
contexte et la justification, s'intéresse aux effets des investissements
publics sur la croissance économique en Côte D'Ivoire entre 1980
et 2012.
Le problème qui se pose est de savoir si
l'investissement public a contribué positivement et significativement
à la croissance économique en Côte d'ivoire depuis
l'indépendance jusqu'en 2012. Il s'agit également de comprendre
les relations qui existent entre l'investissement public et l'investissement
privé, le dernier étant le principal moteur de croissance
économique.
2. Intérêt de
l'étude
La conduite d'un travail de recherche sur une telle
problématique sera d'une grande utilité pour un pays en voie de
développement comme la Côte d'Ivoire où tous les
politiques et programmes de développement sectoriel et global n'ont pas
toujours apporté des résultats significatifs en matière de
croissance soutenue et durable. Notre motivation se repose sur trois points
essentiels :
- Le plan national de développement (PND) 2012-2015,
axé sur des niveaux d'investissement massifs aussi bien privé que
public et qui définit une nouvelle stratégie dont l'objectif est
de construire les bases pour faire de la Côte d'Ivoire un pays
émergent en 2020 par la réduction de la pauvreté et par la
création d'une croissance forte. Nous verrons à travers cette
étude l'importance de l'investissement public pour atteindre les
objectifs du PND.
- En se référant à la littérature
empirique sur la problématique de stimulation de la croissance
économique par l'investissement public par secteur, on remarque
qu'aucune étude n'a été faite sur la côte
d'ivoire.
- Enfin, l'étude comporte un intérêt
social. En effet, elle permettra de proposer aux autorités des solutions
en termes de politiques économiques concrètes et fiables allant
dans le sens de la croissance économique et du bien-être
social.
3. Objectifs de
l'étude
3.1- Objectif
général
L'objectif général de cette étude est
d'analyser le rôle et l'importance des investissements publics dans le
processus de croissance économique en Côte d'Ivoire. Cet objectif
va dans le même sens que la politique de relance de la croissance
économique menée par le gouvernement après la crise post
-électorale de 2011.
3.2- Objectifs
spécifiques
De façon spécifique, l'étude
vise à:
- étudier l'évolution des investissements
publics, leur part dans les dépenses publiques totales, et dans le
P.I.B ;
- déterminer les différentes formes
d'investissements publics et leur répartition par secteur
d'activité ;
- passer en revue les obstacles liés aux financements
et à la réalisation des investissements publics ;
- tester de façon statistique et
économétrique la relation entre investissement public et
croissance ;
- tirer des recommandations de politique économique.
4. Méthodologie de
l'étude
La méthode d'analyse adoptée à cette
étude est la suivante :
Faire une étude documentaire pertinente autour de la
littérature la plus récente possible et collecter des
données secondaires sur les bases de données, de la Direction de
la Conjoncture et de la Prévision Economiques (DCPE) ,du
Ministère de l'Economies et des Finances, de la Direction du Budget et
des Finances et de la Banque Mondiale sur la période la plus longue
possible depuis l'indépendance en 1960.
Elaborer une approche économétrique qui
permettra de mettre en évidence le lien de causalité entre
l'investissement public et la croissance économique en Côte
d'ivoire.
5. Hypothèses de
l'étude
Au regard des études théoriques et empiriques
réalisées dans plusieurs pays, et pour atteindre les objectifs
prédéfinis, l'étude va se baser sur les hypothèses
suivantes :
H01 : Les investissements publics en
général ont contribué positivement à la croissance
économique en Côte d'Ivoire entre 1980 et 2012.
H02 : Les investissements publics agissent positivement
sur la productivité privée c'est-à-dire sur
l'investissement privé.
Pour confirmer ou infirmer ces hypothèses, nous
proposons un travail en deux parties. La première sera consacrée
au cadre théorique et conceptuel. La deuxième traitera de
l'analyse empirique des relations entre investissement public et la croissance
du P.I.B d'une part, et d'autre part entre l'investissement public et
l'investissement privé. Nous allons mettre en évidence
l'importance des investissements public et privé sur la croissance
économique. Cette approche nous aidera énormément dans la
formulation des recommandations de politiques économiques.
Première partie :
Cadre théorique et conceptuel
Cette partie est subdivisée en deux chapitres. Dans le
premier chapitre, il sera question de définir les notions de croissance
économique et d'investissement public, ainsi que les différents
secteurs de l'économie où ces investissements sont
réalisés. Dans le deuxième chapitre, nous ferons un
aperçu de quelques théories et études empiriques en
matière de croissance économique et d'investissement public.
Chapitre 1 : Notions de
croissance économique et d'investissement public
L'objet de ce chapitre est de définir les contours du
concept de croissance économique et de l'investissement public. Il
s'agira entre autre de discuter de leur mesure ainsi que des points de
divergence entre la croissance économique et la notion de
développement.
I-1 Notion de croissance
économique
La croissance économique est un indicateur permettant
de mesurer l'évolution d'une économie sur une période
donnée. Selon François Perroux (1990)5(*), elle correspond à
«l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues
d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes
réels ». Certains auteurs vont plus loin comme Simon Kuznets
(1971)6(*) en affirmant
qu'il y a croissance économique lorsque le taux de croissance de la
production nationale est supérieur à celui de la population. En
effet, si la croissance démographique est plus rapide que celle de la
production nationale, alors la production par habitant diminue et le niveau de
vie de la population se détériore.
Des études sur les déterminants de la croissance
économique dans les P.E.D montrent que, les politiques des Etats, quand
elles sont bonnes, s'accompagnent d'une croissance économique plus
rapide (Barro, 1991)7(*);
(Easterly, 1992)8(*) ;
(Killick, 1992)9(*). Ainsi
les signes les plus courants d'une bonne politique budgétaire sont : un
déficit peu élevé et un faible ratio consommation des
administrations publiques (dépenses courantes pour l'achat des biens et
services) sur P.I.B.
Par l'intermédiaire des dépenses publiques que
l'Etat engage des ressources qu'il mobilise, il agit directement ou
indirectement sur la productivité du secteur privé.
Les politiques budgétaires appliquées dans la
plupart des P.E.D ont nécessité des réorientations
fondamentales en matière de croissance et de développement. Cela
a amené le F.M.I et la Banque mondiale à considérer que la
politique budgétaire est généralement au centre des
stratégies de croissance et d'ajustement (F.M.I; 1991b, 1996)10(*).
Le capital et le travail sont les facteurs principaux de
production. Ils influencent différemment puis conduisent à deux
(2) grands types de croissance: la croissance extensive et la croissance
intensive. La première résulte principalement d'une utilisation
accrue des facteurs de production. La seconde consiste à
améliorer le mode de production en permettant d'augmenter la
productivité.
La croissance est un phénomène quantitatif de
longue période que l'on peut mesurer11(*). Pour ce faire, le produit intérieur brut
demeure l'indicateur le plus utilisé. Celui-ci est évalué
soit au coût des facteurs, soit au prix du marché. Aussi, peut-il
s'obtenir selon trois optiques : revenu, dépense et production.
Selon la dernière optique, le PIB représente la
somme des valeurs ajoutées produites à l'intérieur du
territoire économique national. Cette définition du PIB est
très critiquée car elle ne tient pas compte de l'économie
informelle et de la production domestique. Elle se contente uniquement des
valeurs ajoutées. Par moment, on rapporte le PIB à la taille de
la population pour donner le PIB par habitant, lequel est un indicateur qui se
prête mieux aux comparaisons internationales. Cependant le PIB se
révèle être très vulnérable à la
hausse des prix. C'est pourquoi il est procédé à la mesure
en termes réels en opérant une déflation pour obtenir le
PIB en volume. Mais cette grandeur en volume demeure fortement tributaire du
cours du dollar américain.
Le caractère polysémique de la croissance fait
que l'on l'a souvent confondu au développement. Or, il existe des
différences fondamentales entre ces deux termes. Comme indiquée
plus haut, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation
soutenue et durable pendant une période suffisamment longue de la
production de biens et de services. Toutefois, la croissance semble être
un phénomène quantitatif alors que le développement est un
phénomène qualitatif et structurel. Selon François
Perroux, le développement est « la combinaison des changements
mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire
accroître cumulativement et durablement son produit réel global
». Quant à Jacques Austruy, il affirme qu'une société
qui aspire au développement doit opérer une triple
transformation: mentalités, infrastructures et réorientation des
intérêts matériels.
Toutefois, le développement implique
l'amélioration du bien être de toute la population et se traduit
par une hausse de revenu par tête, un accroissement de la ration
alimentaire et de meilleurs accès aux services de santé et
d'éducation. Ce qui suppose une répartition
équitable des ressources entre les personnes. Or, les revenus
générés par la croissance économique sont le plus
souvent mal utilisés et/ou accaparés par une minorité. Il
peut donc y avoir croissance sans développement.
I-2 Notion d'investissement public
et d'investissement public sectoriel
I-2-1 Dépenses d'investissement public
L'investissement se définit comme étant
l'accumulation de biens durables12(*) servant à produire d'autres biens et
services. Il est dit public ou privé selon qu'il est
réalisé par l'Etat ou le privé. En ce qui concerne
l'investissement public, il représente une partie des dépenses
publiques. D'où son appellation de dépenses d'équipement,
de dépenses d'infrastructures publiques, ou dépenses en capital,
dont le financement devrait être assuré par l'épargne
publique. Les dépenses en capital ou d'investissement sont
exécutées par l'Etat, en vue de créer ou de mobiliser les
facteurs de production; soit de les reconstituer ou reconstruire, et/ou de
participer à l'accroissement du capital des organismes publics ou
privés.
En prenant en charge une partie des risques liés
à l'investissement l'Etat assure la garantie d'une meilleure
exploitation des fonds. Il prend en charge les pertes liées à la
mauvaise gestion. L'efficacité de l'investissement public réside
dans l'influence de ce dernier sur la croissance globale et sectorielle de
l'économie.
Pour analyser cette influence, il convient de savoir quels
sont les facteurs explicatifs de l'investissement public en Côte
d'ivoire. Nous trouvons ces informations dans la politique gouvernementale
d'investissement public qui figure dans le Programme d'Investissement Public
(PIP).
Le concept de l'investissement s'est considérablement
enrichi depuis la théorie du coût du capital, à travers le
principe d'accélérateur de Jorgenson (1963), et la théorie
des ressources non renouvelables d'Arrow (1968). En effet, la décision
d'investir est un pari sur l'avenir. Elle comporte un engagement durable
d'entités (Etat ou entreprise) dans une technique de production et
exerce une contrainte plus ou moins rigide sur les possibilités
futures.
Puisqu'il est source d'offre productive, et donc de croissance
économique, l'investissement a longtemps fait l'objet d'analyses
enrichissantes, et sans cesse renouvelées. L'importance de
l'investissement public dans l'investissement total et son impact positif sur
la croissance trouvera sa légitimité théorique à
travers les travaux de Johenson et les modélisations
économétriques d'Aschauer. Cette importance de l'investissement
public prend un élan particulier avec les théories de la
croissance endogène ; où l'Etat, avec les dépenses
publiques d'infrastructure, pourrait jouer un rôle de premier plan dans
la gestion des ressources nationales.
Les théories de la croissance endogène en
accréditant l'idée d'un impact positif des dépenses
publiques sur la croissance économique, renvoient à
l'étude de la productivité des dépenses publiques et de
leur rationalité (allocation optimale des ressources
publiques).L'analyse de la rationalité consiste à évaluer
dans quelle mesure l'ajustement budgétaire a privilégié
les catégories de dépenses publiques les plus efficaces du point
de vue de la relance de la croissance économique.
L'analyse des effets des investissements sur la croissance
économique a fait l'objet de plusieurs travaux empiriques. Pour
l'ensemble de ces travaux, il semble exister un consensus selon lequel une
hausse des investissements dans les pays à faible revenu est cruciale
pour réaliser une croissance soutenue. La majeure partie de la
littérature empirique sur les effets économiques de
l'investissement a mis l'accent sur sa contribution à favoriser la
croissance à long terme.
Ojo et a T. Oshikoya. (1995)13(*) établissent le
rôle prépondérant de l'investissement dans la croissance
économique de 17 pays africains sur la période 1970 à
1991. Pour ces pays, les auteurs montrent qu'une augmentation de 10 points
d'investissement entraine en moyenne un supplément de 2% de croissance
du PIB par tête. Par contre, Barro et Sala-I-Martin
(1995)14(*), au
terme de leur analyse portant sur le même échantillon qu'Ojo et
al, révèlent que cet impact est plus faible si l'on
considère uniquement l'investissement public.
Gupta et al. (2003), à partir d'une
modélisation en panel effectuée sur 39 pays à faible
revenu sur la période 1990-2001, postulent une relation positive entre
dépenses d'équipement et croissance économique. Par
conséquent, ils suggèrent que les dépenses courantes des
Etats soient contenues au profit des dépenses en capital porteuses de
croissance économique15(*).
Ce résultat corrobore ceux d'Easterly et
Rebelo (1993) puis de Keefer et Knack (2007). Ces
auteurs affirment que les résultats des estimations sont mitigés
et peu robustés dans les études qui utilisent uniquement des flux
d'investissements publics.
Ces constats reflètent probablement le mal de la
corruption et de l'inefficacité des projets d'investissement dans les
pays en développement. En effet, s'il est vrai que le niveau des
investissements publics reste faible dans ces pays, il n'en demeure pas moins
que plusieurs projets d'investissement répondent plus à des
motifs d'économie politique plutôt qu'à des motifs
d'efficacité économique (Henisz et Zelner (2006)).
Pour le bloc UEMOA dont fait partie la Côte d'Ivoire,
Tenou (1999) montre qu'en moyenne, le PIB par habitant est
positivement influencé par le taux d'investissement. Sur ce même
échantillon et à l'aide d'un modèle à correction
d'erreur, Nubukpo (2003)16(*) analyse l'impact du niveau et de la
composition des dépenses publiques sur la croissance des
économies entre 1965 et 2000. Il ressort de ses estimations que les
dépenses publiques d'investissement ont un impact positif,
essentiellement à long terme sur la croissance des économies des
Etats membres de l'union.
Quant à N'guessan Bérenger ABOU
(2007), il prouve d'une part en Côte d'Ivoire, l'existence d'un
effet d'entrainement de l'investissement public sur l'investissement
privé. D'autre part, il montre que le volume des investissements publics
est tout aussi bénéfique à la croissance que
l'accroissement de sa part dans les dépenses de l'Etat17(*).
KEHO (2007) dans une étude sur
(Dépenses publiques et croissance économique des données
de 1970 à 2002 fais ressortir que les dépenses publiques de
même que les dépenses d'investissement, prises globalement, n'ont
eu aucun effet significatif sur la croissance économique18(*)
Dans la même veine, W. Ouattara (2008)18(*) explique que les
dépenses publiques en capital agissent sur la productivité des
facteurs, alors que les dépenses publiques de consommation n'ont aucun
effet sur la croissance.
I-2-2 investissement public sectoriel
L'examen de la littérature, nous montre que
d'importantes études ont essayé de déterminer la relation
entre les dépenses publiques et la croissance, notamment entre les
investissements publics et la croissance économique. Au nombre de ces
études, nous avons celles de Barro, Romer, et surtout
celles d'Aschauer sur le plan empirique. Certaines d'entre
elles tendent à évaluer l'incidence des investissements
d'infrastructure sur les coûts de production des entreprises
privées. D'autres cherchent à évaluer l'effet direct des
infrastructures publiques19(*), les investissements publics en capital
humain20(*), et en secteur
agricole, en les considérants comme des facteurs de croissance.
I-2-2-1 L'investissement dans le capital humain
Le capital humain prend souvent un rôle central
dans les différentes théories de la croissance
économique et du développement. Pour Becker (1974), le capital
humain peut être vu comme l'ensemble des talents et compétences
productifs du travailleur, qu'ils aient été acquis
informellement21(*) ou
formellement22(*) . Il
peut être aussi défini comme l'ensemble des investissements
tels que l'éducation, la santé et l'apprentissage sur le
tas, qui améliorent la productivité d'une personne sur le
marché du travail, et dans d'autres domaines.
Dans la théorie économique, les modèles
de croissance néoclassiques et les modèles de croissance
endogène, soulignent l'importance du capital humain pour le
développement d'une économie. Les modèles de croissance
endogène prônent une croissance soutenue et auto entretenue en
endogénisant les choix des acteurs tantôt en matière
d'investissement en capital, tantôt en matière de recherche
et développement. Ces différents modèles peuvent
être regroupés suivant deux catégories selon leur approche
de la relation liant le capital humain à la croissance. La
première catégorie concerne les modèles qui
considèrent le capital humain comme un facteur d'accumulation au
même titre que le capital physique dans la fonction de production et
dont l'accumulation favoriserait la croissance, de sorte que les
différences dans les niveaux de capital humain sont liées aux
différences dans les niveaux de production entre les pays. La
deuxième catégorie de modèles considère qu'un
plus grand stock de capital humain affecte principalement la croissance
économique en facilitant l'innovation et l'adoption de nouvelles
technologies, de sorte que les différences dans les niveaux de capital
humain causent des différences dans la croissance de la production dans
les différents pays. En effet, l'éducation a des effets externes,
très importants sur l'activité de production. Toutes choses
égales par ailleurs, plus le niveau moyen de scolarisation d'une
économie est élevé, plus la productivité de chaque
entreprise est forte. L'investissement public dans l'éducation ne peut
être que salutaire (Lucas, 1988)23(*).
I-2-2-2 Les dépenses d'investissement dans le
Secteur agricole
Le secteur agricole est au coeur de l'économie des pays
les moins avancés (PMA). Il représente une large part du produit
intérieur brut (PIB) (de 30 à 60 pour cent dans les deux
tiers d'entre eux environ), emploie une proportion significative de la
population active (de 40 pour cent à 90 pour cent dans la
plupart des cas), est une importante source de devises (de 25 pour cent
à 95 pour cent dans les trois quarts des PMA), produit la majeure
partie des denrées alimentaires de base et est la seule source de
subsistance et de revenus pour plus de la moitié de la population de ces
pays24(*). Les liens
étroits en amont et en aval qui existent à l'intérieur du
secteur rural ainsi qu'avec les autres secteurs de l'économie produisent
en outre un effet de stimulation de la croissance et de la
génération de revenus. Ainsi, la plupart de ces pays ne pourront
pas vraiment progresser sur la voie de l'expansion économique, de la
réduction de la pauvreté et d'une plus grande
sécurité alimentaire s'ils ne valorisent pas les ressources
humaines et les capacités productives potentielles du secteur agricole
pour accroître sa contribution au développement économique
et social en général. Une production vivrière et un
système agricole solides et dynamiques sont par conséquent l'un
des principaux piliers de la stratégie de croissance économique
et de développement. L'agriculture dans les PMA ne peut pas continuer
d'être considérée comme un facteur résiduel, de ne
pas retenir davantage l'attention des pouvoirs publics et d'être
négligée dans les investissements.
I-2-2-3 Les dépenses d'investissement en
infrastructures
L'investissement en infrastructures peut avoir des effets sur
la croissance allant au-delà des répercussions de l'accroissement
du stock de capital. Ces effets peuvent se matérialiser sous des formes
diverses, les infrastructures pouvant notamment faciliter les échanges
et la division du travail, stimuler la concurrence sur les marchés,
favoriser une répartition plus efficace des activités
économiques entre régions et pays, contribuer à la
diffusion des technologies et à l'adoption de nouvelles pratiques
organisationnelles, ou encore offrir l'accès à de nouvelles
ressources. De plus, les effets induits sur la croissance peuvent varier
suivant le niveau de fourniture observé. Ainsi, un changement
modeste25(*) peut avoir
des effets marqués en renforçant l'efficacité globale du
système, mais les investissements ultérieurs peuvent avoir une
incidence beaucoup plus limitée.
L'investissement en infrastructures matérielles peut
stimuler la production économique sur le long terme davantage que
d'autres types d'investissement matériel. Parallèlement à
l'arrivée à maturité des réseaux, les gains
résultant des investissements supplémentaires ont diminué,
et à l'heure actuelle, la quasi-totalité des pays a atteint des
niveaux de fourniture tels que toute nouvelle expansion aurait des effets
relativement limités sur l'activité économique globale. En
fait, certains éléments laissent entrevoir la possibilité
d'un surinvestissement, le renforcement des infrastructures ayant eu sur la
production un effet plus modeste que d'autres types d'investissements, soit en
raison d'une utilisation inefficace des infrastructures supplémentaires,
soit du fait d'une fourniture véritablement excédentaire.
La contribution de l'Etat est souvent
appréhendée dans ces modèles par le niveau de
l'investissement public (Barro, 1990), qui est un indicateur de
l'adéquation des infrastructures économique et sociale de
base.
Le caractère collectif de certaines infrastructures
fait que, leur production est plus efficace, lorsqu'elle est faite par l'Etat,
plutôt que par le secteur privé. La raison est que, la production
de ces biens au niveau privé, peut leur donner un usage exclusif. Les
barrages, les routes et les ponts, sont des exemples d'infrastructures
nécessitant des fonds très lourds pour leur réalisation.
L'Etat est supposé garantir la production de ces infrastructures, pour
le bonheur de tous, plutôt que de les laisser au soin du secteur
privé. Ces infrastructures jouent un rôle déterminant pour
l'activité du secteur privé. Les investissements publics servent
à produire des biens, qui ont pour rôle de faciliter
l'activité économique, et donc la croissance, grâce
à leurs effets positifs, qualifiés par les économistes
d'externalités positives. Pour cela il faut que, les ressources
destinées à leur financement, soient utilisées
efficacement. En plus il faut que, les biens publics soient bien entretenus, et
qu'il n'y est pas d'effet d'engorgement, ou effets de congestion, liés
à leur utilisation.
Chapitre 2 : Revue de la
littérature et évolution économique de la côte
d'ivoire
Le premier chapitre nous a permis de faire une analyse globale
de la situation macroéconomique. Nous abordons à présent,
les différents aspects théoriques et empiriques, et
méthodologiques de notre sujet.
Notre étude s'inscrit bien évidemment, dans le
domaine de recherche beaucoup étudié, tant sur le plan
théorique, que sur le plan empirique. Il s'agit du domaine des finances
publiques.
Les études récentes menées dans le
domaine ont permis de se pencher de nouveau, sur le rôle de l'Etat dans
l'économie. Elles consistent à déterminer la relation
entre les dépenses publiques et l'activité économique. Les
théoriciens de la croissance endogène sont les principaux
acteurs, de la redéfinition du rôle économique de l'Etat.
Ils pensent que les dépenses publiques d'investissements peuvent
favoriser la croissance.
Nous procédons dans une première section,
à une revue des différents aspects théoriques et
empiriques. Ensuite, nous abordons dans une deuxième section, les
questions méthodologiques, qui aboutiront à l'estimation de
modèles économétriques dans la deuxième partie de
l'étude.
II-1 La croissance
économique et ses déterminants
Les différents moments d'augmentation des richesses
dans les groupes sociaux sont liés à différents
phénomènes parfois difficilement perceptibles ou difficilement
prévisibles26(*)
Ces aspects expliquent que la croissance économique
donne parfois l'impression d'être mystérieuse.
La pensée économique naît historiquement
avec la reconnaissance du rôle du travail dans la production de richesse.
Smith : Recherche sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations (An
Inquiry into the Nature and the Causes of the Wealth of Nations), 1776
Le Travail annuel d'une nation est le fonds primitif qui
fournit à sa consommation annuelle toutes les choses nécessaires
et commodes à la vie; et ces choses sont toujours le produit
immédiat de ce travail, où achetées des autres nations
avec ce produit.
Ainsi, selon que ce produit, où ce qui est
acheté avec ce produit, se trouvera être dans une proportion plus
ou moins grande avec le nombre des consommateurs, la nation sera plus ou moins
bien pourvue de toutes les choses nécessaires ou commodes dont elle
éprouvera le besoin.
Or, dans toute nation, deux circonstances différentes
déterminent cette proportion. Premièrement, l'habileté, la
dextérité et l'intelligence qu'on y apporte
généralement dans l'application du travail; deuxièmement,
la proportion qui s'y trouve entre le nombre de ceux qui sont occupés
à un travail utile et le nombre de ceux qui ne le sont pas. Ainsi, quels
que puissent être le sol, le climat et l'étendue du territoire
d'une nation, nécessairement l'abondance ou la disette de son
approvisionnement annuel, relativement à sa situation
particulière, dépendra de ces deux circonstances.
L'abondance ou l'insuffisance de cet approvisionnement
dépend plus de la première de ces deux circonstances que de la
seconde.
Le facteur travail participe à la croissance
économique comme on l'a perçu au regard de l'étude de la
productivité. Mais la productivité n'est pas la seule source de
croissance. La quantité de travail mise en oeuvre détermine
également la quantité de richesses produites.
Selon les auteurs classiques Adam Smith (1776) et David
Ricardo (1819), la croissance économique résulte de
l'accumulation du capital, de la quantité d'instruments à la
disposition des travailleurs. Partant de là, ils aboutissent à
une vision pessimiste de la croissance. Pour eux, à long terme, du fait
des rendements décroissants des facteurs de production, la croissance
est destinée à disparaître progressivement de sorte
à faire converger l'économie vers un état stationnaire.
Pour les économistes classiques, la croissance
économique résulte seulement de l'accumulation du capital et les
déterminants de la croissance sont le travail, le capital et la terre.
La croissance démarre par une accumulation primitive du capital, cette
accumulation du capital entraîne une augmentation de la demande de
main-d'oeuvre et donc une augmentation provisoire des salaires, mais
l'ajustement sur le niveau de subsistance va s'opérer par la
démographie. Or une quantité plus grande de travailleurs
demandent une quantité plus importante de nourriture qui pousse les
producteurs de blé à mettre en culture des champs de moins en
moins productifs et donc accroître la fameuse rente mais aussi le prix du
blé. Cette augmentation du prix du blé fait augmenter le niveau
de subsistance pour les travailleurs et donc correspond à une diminution
du profit. Ainsi le profit va diminuer jusqu'à ce que l'investissement
cesse et donc que s'arrête l'accumulation du capital et donc la
croissance. La théorie classique repose donc sur l'idée de
rendements décroissants dans l'agriculture qui vont donc limiter la
croissance économique. Le modèle semble donc fondé sur
l'idée d'une croissance obligatoirement limitée. Les
déterminants de cette croissance des classiques sont donc le travail, la
terre et l'accumulation de capital mais la croissance est limitée et
tend à s'épuiser.
Adam Smith met en avant la nécessaire extension des
marchés pour permettre le développement de la division du
travail27(*).
Néanmoins, il indique que la division du travail est limitée par
la taille du marché, elle- même reposant sur la physionomie des
transports. Il faut dire que les transports anglais du XVIIIe siècle
étaient relativement modestes. Adam Smith assiste à la
construction des routes et des canaux. La croissance économique peut
donc être liée à la croissance de la taille des
marchés, elle-même dépendant d'ailleurs de l'implication du
pays dans le commerce international.
David Ricardo mettra en avant le rôle essentiel du
commerce international pour lutter contre l'état stationnaire28(*) . Après une courte
expérience de libre- échange à partir de 1786, la
situation britannique du début du XIXe siècle est marquée
par une protection douanière importante représentée par
les Corn Laws. De cette loi douanière de 1815, David Ricardo va tirer
une analyse de la croissance pessimiste: l'analyse en termes de croissance
stationnaire .Pour comprendre la théorie ricardienne de la croissance,
il faut revenir à son analyse de la rente, elle-même
dépendant de la théorie des rendements décroissants de la
terre. En effet, les propriétaires fonciers mettent en culture des
terres de moins en moins fertiles. Le prix du blé, unique, dépend
donc du coût de production de la terre la moins fertile, c'est-à-
dire la dernière mise en culture. Les propriétaires des terres
plus fertiles ont intérêt à ce que des terres moins riches
soient cultivées, car la rentabilité de leur exploitation ira en
augmentant. Le niveau global de la rente tend donc à monter. En outre,
avec la croissance du prix du blé, le montant global des salaires
versés tend lui aussi à progresser car les salaires atteignent au
moins le minimum de subsistance. Les profits qui représentent un
résidu, tendent donc à baisser et avec eux l'accumulation,
facteur de croissance. Cette diminution peut être contrariée par
du progrès technique ou par une ouverture internationale permettant de
repousser les limites de l'état stationnaire. Karl Marx va reprendre
à son compte la vision pessimiste des premiers classiques en l'analysant
de façon différente et en lui donnant une autre dimension. Pour
lui l'économie capitaliste porte en elle ses propres contradictions et,
s'il reprend à son compte la conception classique de la valeur travail,
il avance que l'accumulation capitalistique a pour effet de faire baisser
tendanciellement les taux de profit amenant l'économie vers une crise
inéluctable. Mais les analyses en termes de croissance stationnaire se
heurtent à la croissance au XIXe et les premiers néoclassiques
vont ré?échir en termes d'équilibre statique et
abandonner l'analyse dynamique. Il faudra des auteurs hétérodoxes
comme Joseph Schumpeter pour revenir à une analyse en termes de
croissance.
Des auteurs hétérodoxes, comme Joseph Schumpeter
(1883-1950), vont insister sur le processus de croissance. Schumpeter va mettre
en avant la dynamique du capitalisme et le rôle essentiel des innovateurs
dans ce contexte qui sont les garants de l'innovation. Les innovations se
caractérisent par de nouveaux produits, de nouveaux marchés, de
nouvelles combinaisons productives et de nouveaux modes d'organisation du
travail qui arrivent par grappes, une innovation majeure en amenant d'autres.
Cette discontinuité amène une croissance cyclique sur le long
terme.
Néanmoins, les analyses de Schumpeter cadrent moins
avec le marxisme qu'avec le contexte des années 30-40 pendant lesquelles
on observe de profondes transformations du système capitaliste
marquées par une intervention croissante de l'État.
Les auteurs keynésiens insistent sur le rôle de
la demande globale et sur l'instabilité de la croissance. La
période de l'entre-deux-guerres se caractérise par un certain
nombre d'instabilités monétaires, financières et
économiques: crise de reconversion de 1921, hyperin?ation allemande en
1923, fonctionnement houleux du système monétaire international
de Gênes, krach boursier de Wall Street (22 octobre 1929), crise de
1929...
Dans ce cadre, la pensée de John Maynard Keynes
(1883-1946) va émerger. L'objectif de l'auteur britannique est de
comprendre l'émergence d'un nouveau capitalisme. Il en sortira de
nouveaux outils d'analyse qui bouleverseront la science économique: la
monnaie peut être demandée pour elle-même, l'investissement
est à l'origine et au coeur du circuit économique, la demande
anticipée par les entrepreneurs guide leurs actions, celle-ci n'assure
pas obligatoirement le plein emploi... Les années 30 et 40 vont
être marquées par la volonté de généraliser
l'analyse keynésienne dans un cadre dynamique en présentant des
modèles recherchant, compte tenu du contexte historique, les conditions
de la stabilité de la croissance. La croissance sera
équilibrée si toutes les variables économiques croissent
au même rythme. Or l'investissement a un effet sur la demande par le jeu
du multiplicateur et sur les capacités par le jeu de
l'accélérateur.
Après la seconde guerre mondiale, se plaçant
dans un univers keynésien, les économistes Harrod et Domar vont
développer et accentuer cette vision pessimiste de la croissance
à long terme. Ces auteurs mettent en évidence
l'instabilité de la croissance. En particulier, Harrod (193929(*)) montre que l'atteinte d'une
croissance équilibrée est liée exclusivement au respect
d'un taux précis, lequel est fonction de l'épargne et du
coefficient de capital de l'économie. Or, il n'y a aucune raison que la
croissance, qui dépend de décisions individuelles, remplisse
cette condition. La croissance serait donc, selon l'expression empruntée
à Harrod, toujours sur le fil du rasoir.
En 1956, Robert Solow30(*) propose un modèle néoclassique de
croissance, qui va apporter une réponse aux prédictions
pessimistes des auteurs précédents. Tout d'abord, Robert
Solow lève l'hypothèse de rigidité du progrès
technique supposée par Horrod. Ensuite, il construit son modèle
autour de l'hypothèse de productivité marginale
décroissante du capital dans la fonction de production. Les facteurs de
production sont utilisés de manière efficace et
rémunérés à leur productivité marginale.
Solow montre qu'une telle économie tend vers un état
stationnaire. Par la suite, il conclut que la croissance est illimitée
et serait liée à des facteurs exogènes à savoir le
progrès technique essentiellement et la croissance démographique
à long terme.
Après une période d'assoupissement, les
théories de la croissance connaissent, à partir du milieu
des années 1980, un regain d'intérêt avec l'apparition des
théories de la croissance endogène. Ces nouvelles théories
tirent leur origine des critiques formulées à l'encontre de la
théorie de Solow. Pour elles, le progrès technique,
exogène selon Solow, doit s'expliquer en tant que
phénomène économique. Ces théories vont
elles aussi se développer selon plusieurs axes.
Le premier axe est introduit par Paul Romer (1986)31(*) en précisant un
modèle de croissance endogène dans lequel le stock de
connaissances, assimilé au stock de capital, constitue le moteur de la
croissance endogène. Un modèle du même type est obtenu par
Robert Barro (1991)32(*),
pour lui, les dépenses d'infrastructures augmentent la
productivité du capital privé et constituent par
conséquent un facteur de production externe à la firme.
II-2 L'investissement public
sectoriel et croissance économique
II-2-1 Rôle des infrastructures économiques
dans la croissance économique
La qualité d'une infrastructure aide à
comprendre pourquoi un pays réussit alors qu'un autre échoue
à diversifier sa production, à développer ses
échanges, à maitriser sa démographie, à faire
reculer la pauvreté ou à assainir l'environnement.
Une bonne infrastructure, augmente la productivité et
réduit les coûts de production, mais il faut qu'elle se
développe assez vite pour maintenir les conditions de la croissance. Ce
que sont les rapports exacts entre infrastructure et le développement
fait l'objet d'un débat. Ce qui est certain, cependant, c'est que la
capacité d'infrastructure et production économique vont du
même pas. A mesure que les pays se développent, l'infrastructure
doit s'adapter à l'évolution de la demande dont la composition
change au fur et à mesure par exemple que la part des routes dans
l'ensemble du capital d'infrastructure augmente, par rapport à celle des
services de base comme l'eau et l'irrigation.
C'est aux types d'infrastructures mis en place que l'on peut
voir si la croissance fait tout ce qu'elle peut pour faire reculer la
pauvreté. La plus grande partie des pauvres vits en milieu rural. La
croissance de la productivité agricole, et de l'emploi rural est
étroitement liée aux services d'infrastructures, qui y sont
assurés. Pour se convaincre de l'importance cruciale que revêt
l'infrastructure pour la croissance, il suffit d'observer ce qui se passe
lorsque certains équipements atteignent leur point de saturation.
Les services qui sont utiles pour les pauvres contribuent
aussi à la préservation de l'environnement. Une eau salubre et
des équipements sanitaires, une évacuation écologique des
déchets solides et une meilleure gestion de la circulation en
agglomération urbaine, tout cela a sur l'environnement des effets
bénéfiques pour toutes les catégories de revenus. Les
pauvres sont plus souvent ceux qui bénéficient le plus souvent
directement de bons services d'infrastructure, du fait de leur concentration
dans des quartiers insalubres, pollués et dangereux. Ainsi, dans
beaucoup de villes en croissance rapide, l'expansion des infrastructures a pris
un retard sur la démographie. Ce qui entraîne une
dégradation de l'environnement.
La fourniture des services d'infrastructure a augmenté
dans toutes les régions du monde. L'augmentation a été
plus forte en Asie de l'Est et plus faible en Afrique subsaharienne, et la
croissance en est suivie.
Notons, que l'insuffisance de l'entretien des infrastructures
représente un échec presque universel et coûteux des
prestataires de services d'infrastructure dans les P.E.D. Un mauvais entretien
peut réduire la qualité du service et accroître le
coût pour l'usager.
Les entreprises investissent tout comme l'Etat procède
également à des investissements diversifiés en capital
public appelés infrastructures. Ainsi les responsables de la politique
économique qui s'efforcent de stimuler la croissance doivent
impérativement déterminer les types de capitaux dont
l'économie a le plus besoin, ceux qui génèrent les
productivités marginales les plus élevées.
L'influence des dépenses publiques passerait donc par
l'offre. Une certaine catégorie des dépenses publiques, les
dépenses d'infrastructures permettraient d'augmenter la
productivité du secteur privé. Ainsi une troisième source
de croissance endogène peut être trouvée dans
l'externalité produite grâce à l'existence
d'infrastructures fournies par l'Etat. On peut considérer donc qu'elles
augmentent la productivité marginale du capital privé. Elles
pourraient constituer pour les entreprises des facteurs gratuits. Le
modèle de Barro (1990), complété par Barro et
Sala-i-Martin est le prototype de cette approche33(*).
Les investissements publics concourent intuitivement, selon
les analystes à la productivité privée. Ainsi sans routes
quelle serait la productivité d'une entreprise de transport? C'est dans
cette optique que BARRO en 1990, enrichit le modèle de croissance
endogène en incorporant les dépenses publiques. Celles-ci sont
supposées correspondre à des investissements en biens publics
purs, complémentaires des dépenses privées, dans la
détermination de la production. Il suppose qu'une partie du capital est
publique. Les rendements d'échelle sont décroissants du point de
vue privé, mais constants au niveau agrégé, si bien qu'une
augmentation de la part des dépenses publiques dans le P.I.B stimule la
rentabilité des inputs privés. Trois résultats sont
obtenus dans ce modèle. Tout d'abord, puisque les rendements
d'échelle sont constants et les deux facteurs accumulables, le
modèle engendre une croissance auto-entretenue. Ensuite le taux
d'imposition joue un rôle positif important sur la croissance. En effet,
quand le taux d'imposition croit, le capital public augmente, et
l'efficacité du capital privé augmente. Cela accroît la
rentabilité privée, donc le taux de croissance.
Ils ne considèrent plus
l'investissement public en infrastructures comme un bien public pur, mais se
placent dans le cas où les infrastructures pourraient faire l'objet
d'effets de congestion.
REINHART et KHAN (1990) estiment, qu'il est
possible que l'investissement public ait un effet positif sur la croissance.
L'effet peut provenir des infrastructures nécessaires34(*). Dans ce cas l'investissement
du secteur public peut avoir un effet énorme sur le taux et la
productivité de la formation de capital privé. Ainsi
l'élimination ou la réduction de l'investissement public entraine
des conséquences défavorables sur l'investissement
privé35(*).
G. PETERSON (1990 1991) a
étudié les préférences des électeurs pour
l'investissement public telles qu'elles se manifestent dans les
élections et autres référendums. Ses études ont
révélé que 80% des propositions liées à
l'infrastructure étaient approuvées entre 1984 et 1989, et que la
marge d'appréciation dépassait 66% en moyenne. Pour lui,
même si seulement 25% des dépenses publiques sont
approuvées par référendum, cette expérience a
montré que les électeurs sont prêts à payer pour
plus de dépenses d'infrastructures. Malgré ces résultats,
il serait trop hâtif, de plaider pour un niveau élevé et
intensif de l'investissement public si les pays en développement ne
peuvent pas arriver à le rendre utile au moyen d'une bonne conception et
d'une orientation efficace36(*).
Les recherches d'Aschauer ont débouché sur de
nombreux travaux empiriques, visant à vérifier ses
résultats. Parmi ces travaux certains ont élargi l'analyse
empirique à d'autres pays (Bemdt et Hansson, 1992 ; Argimon,
Gonzales-Paramo et Roldan, 1995)37(*).
SERVEN et SOLIMANO (1993) ont
étudié l'impact de l'investissement public sur l'investissement
privé dans les pays en développement. Ils ont constaté une
corrélation positive importante dans les pays en développement,
ainsi que dans des études distinctes en Amérique Latine et en
Asie de l'Est.
L'investissement public sous forme de ports, de routes, et de
télécommunications crée l'infrastructure de base
nécessaire à la réalisation de projets d'investissement
privés rentables et peut faciliter énormément la
croissance. Mais l'investissement public dans l'industrie et le commerce,
où les entreprises publiques concurrencent le secteur privé, est
susceptible de décourager l'investissement privé, et donc
d'être moins favorable à la croissance. Cette intuition a
été confirmée empiriquement par EASTERLy et REBELO
(1993)38(*). Ils
utilisent un large échantillon de pays pour étudier les liens
entre différents types d'investissements publics et la croissance.
Malgré une information parfois insuffisante, ils trouvent que,
l'investissement du gouvernement central, qui vraisemblablement inclut la
majorité des projets d'infrastructures est corrélé
positivement, à la fois à la croissance et à
l'investissement privé. Mais l'investissement des entreprises publiques,
qui à l'évidence concurrencent étroitement
l'investissement privé, est corrélé négativement
à la croissance. En subdivisant par secteurs, ils constatent que
l'investissement public dans les transports et les
télécommunications exerce l'effet le plus vigoureux sur la
croissance.
L'étude de la BANQUE MONDIALE sur les sept pays du
sud-est asiatique, à croissance rapide (Word Bank, 1993) souligne
l'importance des dépenses d'éducation et d'infrastructure pour la
croissance de ces pays. Dans les deux secteurs, ces pays sont nettement en
avance sur les autres pays à revenu comparable39(*).
ERIK OFFERDAL (1996) en étudiant
l'influence des principales reformes budgétaires sur l'investissement,
dans huit pays en développement (Bangladesh, Chili, Inde, Maroc,
Mexique, Sénégal et Thaïlande) conclut que, l'investissement
public évince l'investissement privé dans six pays. Cependant il
précise qu'il est difficile de généraliser, car
l'investissement dans les infrastructures publiques peut très bien
encourager l'investissement privé.
DEVARAJAN et al. (1996) ont analysé la
relation entre les composantes des dépenses publiques et la croissance
économique. Ils distinguent deux types de dépenses
gouvernementales ; les dépenses productives et les dépenses non
productives.
La fonction de production utilisée comprend les
arguments suivants: le stock de capital privé et les deux types de
dépenses gouvernementales. Ils estiment que, l'effet sur la croissance
de l'économie, ne dépend pas seulement de la productivité
physique des dépenses publiques. Mais il dépend tout aussi de la
part du revenu qui est allouée aux dépenses gouvernementales.
A partir des données de 43 pays en développement
sur 20 années (de 1970 à 1990), ils montrent que, l'augmentation
de la part des dépenses courantes a un effet positif et statistiquement
significatif sur la croissance. Ils trouvent que la relation entre la
composition du capital dans les dépenses publiques sur la croissance du
P.I.B. par tête est négative. Dans l'estimation
économétrique, l'équation qui inclut la part des
dépenses accordées selon leur classification fonctionnelle montre
que, la défense et les infrastructures économiques sont
négativement corrélées à la croissance par
tête. Ce résultat est en net contraste de celui trouvé par
Easterly et Rebelo (1993), qui porte sur les investissements publics en
transport et communication dans les P.E.D.
S'inspirant des travaux d'Aschauer et de Munnell,
BATANA (1997), utilise une fonction de production de type Cobb-Douglas
pour analyser l'impact des infrastructures routières sur la production
nationale au Togo (sur la période 1967- 1992). U Il a trouvé
qu'une augmentation des infrastructures routières de 1%entraîne
une augmentation de la production nationale de 0,12%. En outre, il trouve
à travers le test de causalité de Granger que c'est plutôt
la production nationale qui est la cause des infrastructures.
Selon D. JOHNSTON (1998) les données
empiriques disponibles laissent à penser que l'investissement en
infrastructures est généralement moins susceptible que par le
passé d'avoir des effets plus marqués sur la production à
long terme que d'autres types d'investissement, dans certains pays et secteurs,
des projets particuliers peuvent encore avoir des répercussions
importantes. Un bon cadre réglementaire, contribuant à
l'identification de tels projets, est caractérisé par
le recours systématique à des analyses
coûts-bénéfices, et permettant une orientation
adéquate de l'investissement public et réduira également
le risque que cet investissement soit improductif. Les considérations de
bien-être pourraient favoriser certains types d'investissements
environnementaux, dont les bénéfices en termes de PIB par
habitants pourraient être discernés plus difficilement.
II-2-2 le rôle du capital humain dans la croissance
économique
Au début des années 90, plusieurs
études empiriques sur la croissance tendent à confirmer le
rôle positif de l'éducation sur la croissance. Mankiw et al.
(1992) examinent si le modèle de croissance de Solow (1956) est
consistant avec la variation internationale dans les niveaux de vie. Ils
proposent le modèle de Solow augmenté. Ils montrent que ce sont
les différences au niveau de l'épargne, de l'éducation, et
de la population, qui expliquent les différences de revenus par
tête. Ils trouvent aussi que les pays pauvres tendent à
croître plus vite que les pays riches et montrent que les pays ayant des
technologies, une croissance démographique et des taux d'accumulation du
capital similaires, devraient converger mais à une vitesse plus lente
que celle prédite par Solow (1956). Barro (1991) estime que le passage
du taux de scolarisation secondaire de 50 à 100% (l'ordre de grandeur de
l'évolution en France entre 1960 et 1985) accroît le taux de
croissance annuel du revenu, de 1 point de pourcentage environ. Toutefois,
dès le milieu des années 90, l'optimisme sur le rôle
positif du capital humain dans la croissance, s'est un peu
émoussé. Benhabib et Spiegel (1994) se posent la question
suivante : Comment le capital humain ou le niveau d'éducation de la
main-d'oeuvre affecte t-il la production et la croissance d'une
économie? En effet, ils n'ont pas pu retrouver la relation positive
décrite par Mankiw et al. (1992) entre le capital humain et la
croissance économique en utilisant l'approche standard, qui consiste
à traiter le capital humain, mesuré à travers le nombre
moyen d'année d'étude de la main-d'oeuvre comme un facteur de
production ordinaire. Benhabib et al. (1994) proposent alors une
approche alternative associée à la théorie de
croissance endogène. Ils modélisent le progrès
technologique, ou la croissance de la productivité totale des
facteurs (PTF) comme une fonction du niveau d'éducation ou du capital
humain. L'intuition est que la main-d'oeuvre éduquée est
meilleure en créant, en mettant en application et en adoptant de
nouvelles technologies, ce qui permet de générer ainsi la
croissance. Leurs résultats jettent ainsi un doute sur le rôle
traditionnel donné au capital humain dans le processus de
développement comme facteur de production séparé. Dans
leur modèle alternatif, le capital humain influence la croissance de la
PTF. Ils retrouvent alors la relation positive. Dans ce modèle, le
capital humain contribue à la croissance à travers deux
mécanismes. D'abord, le niveau de capital humain influence directement
le taux d'innovation technologique produite localement comme dans Romer (1990).
Deuxièmement, le stock de capital humain affecte la Par ailleurs, leur
modèle conclue à un rattrapage entre pays lorsque les pays plus
pauvres peuvent augmenter le stock de capital humain et dépasser celui
des pays plus riches. La pertinence de leur modèle en termes
d'implications empiriques est que, le stock de capital humain en niveau
plutôt que son taux de croissance, joue un rôle important
dans la détermination du taux de croissance du PIB par tête.
Benhabib et Spiegel (1994) montrent également que dans les pays les plus
riches, c'est l'effet direct de l'éducation sur la capacité
d'innovation qui influencerait la croissance, tandis que dans les pays
plus pauvres c'est l'effet de rattrapage qui intervient. Ainsi, l'impact de
l'éducation sur la croissance varie selon le niveau de
développement des pays40(*).
II-2-3 le rôle du secteur agricole dans la
croissance économique
En se référant aux travaux d'Arthur Lewis
(1954)41(*),
inspirés par l'économie politique classique. À long terme,
l'accumulation de capital dépend de la part du profit par rapport au
salaire et à la rente foncière. Quand cette part augmente,
l'accumulation s'accélère et le pays se développe. Lewis
propose une thèse dans laquelle la mise au travail de l'excédent
de main-d'oeuvre agricole permet d'engendrer des profits croissants. L'analyse
part du dualisme des économies, qui est le trait central des
économies en développement : un secteur agricole traditionnel de
subsistance disposant d'un excédent structurel de main-d'oeuvre coexiste
avec un secteur moderne capitaliste en gestation. La productivité
marginale du travail est nulle dans le secteur agricole : sa production ne se
réduit pas quand on lui soustrait la force de travail en
excédent. L'excédent potentiel de main-d'oeuvre résulte de
l'effet combiné de la croissance démographique, du progrès
technique dans le secteur agricole et de l'extension des droits de
propriété, et il doit être impérativement
libéré afin d'asseoir les bases de l'industrialisation, de la
même façon que lors de la première révolution
agraire en Angleterre au milieu du xvnie siècle.
La transition agricole s'appuie sur des facteurs structurels
affectant la demande. L'amélioration de la productivité agricole
permet une baisse des coûts de production agricoles, qui se traduit par
une baisse des prix relatifs agricoles. Cela facilite beaucoup le transfert de
la main-d'oeuvre agricole excédentaire vers le secteur industriel, dans
lequel la productivité marginale de la main-d'oeuvre est positive. La
demande de main-d'oeuvre croît jusqu'à ce que la
productivité marginale égalise le taux de salaire courant,
égal à un salaire de subsistance.
La distinction opérée entre des secteurs
étanches semble donc un peu trop simpliste. Enfin, dans tous les cas,
une des conditions de la transition agricole est bien une augmentation du
revenu national grâce à l'essor des activités industrielles
modernes, et la théorie standard est peu loquace sur les conditions de
cet essor : s'il est bloqué, le surplus de main- d'oeuvre agricole en
surnombre vient nourrir l'essor d'un secteur informel urbain, peu productif et
peu innovateur, ce qui bloque la croissance. Les économistes classiques
expliquent le déclin relatif de l'agriculture par le jeu de la demande
grâce à l'évolution des prix relatifs. Cependant, il semble
que les facteurs d'offre aient aussi un rôle majeur à jouer.
Martin et Warr (1994)42(*) postulent que l'accumulation de capital est
l'élément prépondérant dans l'explication du
déclin agricole relatif, plus encore que l'évolution des prix
relatifs, les effets de la demande ou le progrès technique. Les facteurs
d'offre ne sont pas les seuls : le rôle des politiques publiques est
important, car elles peuvent jouer sur les taux de croissance sectoriels
à travers des mécanismes d'équilibre
général. Les politiques de prix agricoles et les effets indirects
des politiques macroéconomiques permettant de récupérer le
surplus agricoles mentionné ci-dessus ; peuvent avoir un impact de
long terme sur les structures d'une économie. Par exemple, une politique
d'incitation à l'industrialisation peut être
considérée comme une taxe implicite sur le secteur agricole, les
politiques de taux de change peuvent également avoir des
répercussions. Ces politiques évoluent en fonction de la
croissance économique. La croissance économique permet ensuite de
diminuer l'importance de ces taxes, le revenu du gouvernement
bénéficiant d'autres recettes. Le souci de maintenir la
production agricole et de préserver le revenu des agriculteurs exerce
également une pression à la baisse sur les
prélèvements sur l'agriculture. Contrairement au rôle
joué dans la première phase, les politiques publiques
protègent l'agriculture et en limitent son déclin
relatif43(*).
II.3. L'évolution de la
croissance économique et des investissements publics en Côte
d'Ivoire
II. 3.1 Evolution de la croissance
économique en Cote d'Ivoire
II. 3.1-1 De 1960 à 1980: Phase de croissance soutenue
Après l'indépendance obtenue en 1960, la
Côte d'Ivoire connait une phase de prospérité souvent
qualifiée de miracle ivoirien, au cours de la période 1960-1975.
Ensuite, il y a entre 1976-1980, un boom économique dans un
environnement de forte volatilité des prix. Durant ces deux
périodes, le PIB réel augmente à un rythme moyen de 7,4%
par an. Ainsi, malgré une forte croissance démographique (4,1%
par an entre 1960 et 1980), la Côte d'Ivoire réussie à se
classer dans les années 70 parmi les pays à revenu
intermédiaire.
Cette prospérité est portée par le
secteur agricole, lequel occupe en 1960 déjà près de 90%
de la population active et constitue 53% de la valeur ajoutée du pays.
Selon Berthélemy et Bourguignon (1996), entre 1965 et 1973,
l'agriculture d'exportation progresse de 7,4% par an et la production de bois
de 8,6%.
L'Etat ivoirien est le grand bénéficiaire de
cette expansion et s'accapare une grande partie des surplus agricoles à
travers la Caistab et une taxe sur les exportations de café, de cacao et
de bois. Les gains générés par ces deux mécanismes
permettent de soutenir le développement en Côte d'Ivoire pendant
plusieurs années à travers des investissements publics massifs
comme l'indique le tableau suivant (Tableau 1). La hausse de la production des
cultures d'exportation dominée par le café, le cacao et le bois.
Selon Barthélemy et Bourguignon (1996), ces cultures représentent
82% des exportations en 1965 et 74% en 1972.
Sur la période 1967-1979, les investissements sont
conséquents notamment durant la phase 1976-1979 et contribuent fortement
à la croissance. En effet le taux d'investissement passe de 15,4% entre
1960-1964 à 17,1% puis 32,9% respectivement entre 1965-1969 et
1970-1975, avant de se baisser à 26,7 entre 1976-1979.
Tableau 1: Dépenses d'Investissement et Taux de
croissance entre 1960 et 1979
Période
|
|
|
1960-1964
|
1965-1969
|
1970-1975
|
1976-1979
|
moyenne
|
|
Croissance du PIB
|
10,8
|
8,8
|
7,1
|
8,4
|
8,1
|
|
Investissement total en % PIB
|
15,4
|
17,1
|
32,2
|
26,7
|
25,3
|
|
Investissement public en % PIB
|
4,6
|
6,1
|
7,3
|
12,0
|
7,5
|
|
Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur
A partir de 1970, l'on assiste à une réduction
de la croissance malgré des taux d'investissement très
élevés. Plusieurs raisons sont données pour expliquer
cette situation. D'abord, près de 60% des investissements publics est le
fait d'entreprises publiques opérant soit comme des agences de
développement, soit dans des branches complémentaires aux
productions manufacturières privées.
Ces entreprises publiques n'arrivent pas à
générer des profits et leurs différents projets
initiés ont un faible rendement.
Par ailleurs, le plan d'investissement ne parvient pas
à promouvoir les secteurs d'exportations autres que les secteurs
traditionnels. Aussi, l'investissement privé n'est pas toujours à
la hauteur des prévisions.
II. 3.1.2 - De 1981 à 1993: Phase de crise- premiers
PAS
Pendant les années 80, l'économie ivoirienne,
confrontée à de nombreux chocs extérieurs et à des
déficits publics naissants, connait une longue période de
stagnation de 1981 à 1993. Le taux de croissance qui était en
moyenne de 8,1% l'an les deux (2) décennies précédentes
est passé à une moyenne de -0,1% l'an.
La mise en oeuvre des trois (3) Programmes d'Ajustement
Structurel budgétaires initiés par les institutions de Bretton
Woods ne permettent pas de corriger les déséquilibres des
finances publiques. Et ce, malgré la réduction drastique des
investissements, la hausse de la fiscalité, le gel des salaires ainsi
que la restructuration des entreprises publiques avec son cortège de
privatisation.
Avec la baisse des recettes publiques, les dépenses
publiques ne chutent pas entrainant une aggravation du déficit
budgétaire déjà mis à mal par le poids de la dette.
La montée des dépenses publiques s'explique par le remboursement
du service de la dette contractée dans le cadre des programmes
d'ajustement structurel qui prend beaucoup plus de proportion par rapport aux
investissements publics.
Tableau 2 : Ratio de Dépenses d'Investissement Public
et Taux de croissance (1981-1993)
Période
|
|
|
80-1983
|
84-1986
|
87-1989
|
90-1993
|
MOYENNE
|
|
Croissance du PIB réel
|
-2,8
|
1,7
|
1,2
|
-0,4
|
-0,1
|
|
Investissement total en % PIB
|
22,0
|
12,2
|
10,2
|
7,8
|
13,1
|
|
Investissement public en % PIB
|
30,8
|
4,0
|
4,3
|
3,4
|
10,6
|
|
Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur
L'investissement qui tirait la croissance au cours des deux
(2) premières décennies va fortement chuter passant d'une moyenne
de 25,3% du PIB entre 1967-1979 à 13,1% du PIB entre 1980-1993 (Tableau
2).
II. 3.1.3- De 1994 à 1999 : Retour à la
croissance
Le 7 décembre 1993, la Côte d'Ivoire apprend avec
consternation le décès de son premier Président.
Curieusement, cinq (5) semaines après, survient la dévaluation de
50% du FCFA. Cette décision prise le 12 Janvier 1994 à Dakar lors
d'une réunion de la zone franc, intervient suite à plusieurs
années d'ajustement interne et budgétaire sans succès.
La période 1994-1999 voit une cohabitation de deux (2)
programmes avec les institutions de Bretton Woods dans le cadre de la
Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR) entre 1994-1997
puis un autre entre 1998-2001.
Après une longue récession économique,
l'économie ivoirienne renoue avec la croissance. En effet, entre 1994 et
1999, le PIB réel moyen va se situer à 4,5%.
Tableau 3: Ratio de Dépenses d'Investissement Public et
Taux de croissance (1994-1999)
|
94-1998
|
1999
|
MOYENNE
|
|
Croissance du PIB réel
|
5,3
|
1,6
|
3,4
|
|
Investissement total en % PIB
|
12,9
|
15,3
|
14,1
|
|
Investissement public en % PIB
|
4,3
|
4,9
|
3,8
|
|
Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur
Ce retour à une forte croissance est la
résultante de la dévaluation qui rend compétitive
l'économie ivoirienne et favorise la reprise des investissements. Le
taux d'investissement va doubler sur la période, passant de 7,8% en 1993
à 12% entre 1994-1998, pour atteindre 15,3% en 1999.
Malgré tous les efforts consentis et les succès
qui ont suivi, la Côte d'Ivoire reste fragile et sensible aux chocs
extérieurs. En effet, les effets conjugués de la chute des cours
mondiaux du café et du cacao, la suspension des financements
extérieurs puis la hausse des cours du pétrole et du dollar
engendrent un ralentissement de la croissance à partir du second
semestre 1999.
II. 3.1. 4- De 2000 à Avril 2011: crises
militaro-politiques
La période 2000-2010 consacre une série de
crises et d'instabilités sociopolitiques. Sur cette période, le
taux de croissance réelle annuelle du PIB est en moyenne 1,1%.
D'abord de 2000 à 2003, le pays connaît une
période de perte de croissance avec un taux de croissance moyen
négatif. . Ensuite, les années 2004 et 2005 voient une
remontée exceptionnelle de la croissance dont le taux moyen passe
à 1,5%, liée au boom pétrolier (exploitation du nouveau
champ baobab) et à l'arrivée de nouveaux opérateurs sur le
marché des télécommunications. Enfin, entre 2006 et 2010,
le taux de croissance moyen passe à 2,2% avant de subir une baisse en
2011(-4,7%) des suites de la grave crise post-électorale qu'a connue le
pays.
Concernant les investissements, ils chutent en moyenne
à moins de 10% du PIB entre 2000 et 2003 contre 15% en 1999 et 30% au
début des années 1980. Par ailleurs, la part des dépenses
publiques en capital reste faible comme l'atteste le tableau 4.
Tableau 4: Dépenses d'Investissement et Taux de
croissance entre 2000 et 2011
Période
|
|
|
00-2003
|
04-2005
|
06-2010
|
2011
|
MOYENNE
|
|
Croissance du PIB
|
-1,2
|
1,5
|
2,2
|
-4,7
|
-0,6
|
|
Investissement total en % PIB
|
9,3
|
9,5
|
11,1
|
8,2
|
9,5
|
|
Investissement public en % PIB
|
2,4
|
2,6
|
3,2
|
2,6
|
2,7
|
|
Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur
Ces faibles taux d'investissement justifient le manque
d'entretien des infrastructures et l'absence de nouveaux projets de
construction d'infrastructures.
II.3.1.5- Depuis Avril 2011:L'après crise
postélectorale
Après la crise postélectorale, l'économie
ivoirienne connaît une forte croissance (9,8%) en 2012, ce taux est
maintenu à 9,1% en 2013. Quant au taux d'investissement, il est
passé de 13,6% en 2012 à 16,5% en 2013 ; Cette situation est
le résultat d'un redressement économique que l'Etat ivoirien
vient de mener après une longue période de crise afin de faire de
la Côte d'Ivoire un pays émergent à l'horizon 2020.
Tableau 5: L'investissement public et Taux de croissance entre
2012 et 2013
|
2 012
|
2013
|
MOYENNE
|
|
Croissance du PIB réel
|
9,8
|
9,1
|
9,5
|
|
Investissement total en % PIB
|
13,6
|
16,5
|
15,1
|
|
Investissement public en % PIB
|
4,5
|
6,2
|
5,3
|
|
Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur
II.3.2 Evolution Du PIB en Cote
d'Ivoire
II.3.2.1 Evolution Du PIB à prix constant
Graphique 1 : Evolution du PIB à prix constant de
2009 entre 1960-2013
Source : DCPE
II.3.2.2 Evolution du taux de croissance du PIB
Graphique 2 : Evolution du taux de croissance réel
du PIB entre 1960-2013
Source : DCPE
La lecture du graphique nous permet de constater que la
croissance du PIB de la Côte d'Ivoire évolue de façon
irrégulière pendant cette période (1960-2013), le taux de
croissance est passé de 3,5% en 1981 à -3,9% en 1983 ;
cette situation est due à la chute des cours mondiaux des
matières premières d'exportation. Le taux de croissance est
augmenté entre 1983 et 985 pour attende le niveau de 4,5% en 1985, cette
augmentation peut être justifiée par l'engagement de l'Etat dans
les programmes d'ajustements structurels (PAS) .Cette reprise
enregistré par le taux de croissance n'est pas durée. Le taux
de croissance est tombé de nouveau à 0,8% en 1994. La
dévaluation de francs CFA a permis à l'économie
ivoirienne d'enregistré un niveau de croissance important (7,7%) en
1996.Suite au coup d'Etat de 1999 l'économie ivoirienne est
tombée dans la récession en enregistrant de taux de croissance
faibles et par fois négatives (-2,06%) en 2000,(2,5%) en 2008.La
situation a été aggravé suite à la crise
postélectoral en enregistrant un taux de croissance négative de
-4,7% en 2011. Après la dite crise l'économie ivoirienne se
redressait en 2012 (9,8%) et (8,9%) en 2013 , suite aux efforts menés
par le gouvernement en vue de faire de la cote d'ivoire un pays émergent
en 2020.
II 3 .3 évolution de
l'investissement public en Côte d'Ivoire
II.3.3.1 l'évolution de l'investissement public
entre 1960-2013 à prix constant 2009
Le graphique ci-après montre l'évolution de
l'investissement public entre 1960-2013
Graphique N°3 : l'évolution de
l'investissement public entre 1960-2013 à prix constant 2009
Source : DCPE
A partir du graphique, on peut distinguer une variation du
niveau de l'investissement public qui est varié entre la période
1960 à 2013 sur cette période on constate que l'investissement
public suit une tendance a la hausse.
II. 3.3.2 évolution de l'investissement en
Infrastructure, l'agriculture, la santé et l'éducation
Graphique N° 4 : histogramme des
dépenses d'investissements publics sectoriels entre 1980 et 2012
source :MEF/DBGF
De la lecture du présent graphique on constate que
l'Etat ivoirien donne plus de priorité aux infrastructures, en
deuxième position vient les dépenses d'investissement en
agriculture, et en dernière position vient l'investissement en capital
humain.
Les quatre bandes de l'histogramme ont toutes la même
allure.
Elles évoluent de façon
irrégulière et atteignent un pic en 1998.La crise
politico-militaire qu'a connu le pays, a influencé l'évolution
de ces dépenses, qui ont chuté fortement entre 1998 et 2000.
Elles passent de 208,4 à 25,97 milliards de FCFA en
infrastructure ;88,3 à 58,1 milliards FCFA en
agriculture ;42,2 à 6,1 milliards de FCFA en santé et
56,4 à 16,9 milliards de FCFA en éducation.
De 1980 à 1993, les investissements n'ont fait que
baisser. Cette sous periode correspond à la mise en oeuvre des PAS dont
l'objectif principal était de réduire les dépenses
publiques. A partir de 2002 on observe une instabilité des
investissements, tantôt ils diminuent, tantôt ils augmentent. Cette
instabilité est due à la situation sociopolitique qu'a connu le
pays jusqu'en 2011. Dés 2012, Avec les nouvelles orientations du PND, le
niveau de ces investissements a commencé à augmenter.
Deuxième partie : Modélisation
économétriques
Cette partie est composée de deux chapitres. Le
chapitre 3 est consacré à l'estimation
économétrique des modèles, tandis que le chapitre 4 sera
destiné à l'analyse et l'interprétation des
résultats et surtout à la formulation de politiques
économiques.
Chapitre 3 : Estimation économétrique
Notre étude porte sur l'investissement public en
côte d'ivoire. L'objectif est de déterminer, de façon
statistique et économétrique, la nature de la relation entre
l'investissement public et la croissance du P.I.B. En plus nous chercherons
à déterminer la nature de la relation entre investissement public
et investissement privé. Et surtout avoir la relation entre
l'investissement dans des domaines comme : l'agriculture, les
infrastructures, l'éducation, la santé et la croissance
économique. Nous étudierons dans un premier point le choix de
variables et les différents tests de normalité et de
cointégration des variables.
3-1
Choix des variables et analyse descriptive des variables
3-1-1 Choix des variables
Dans cette étude, Le PIB et INVP sont les variables
expliquées du modèle spécifié. Dans la
première équation le PIB (produit intérieur brut) est la
variable expliquée. Il représente la croissance
économique et mesure la richesse crée par la nation. Et dans la
deuxième équation l'investissement privé est la variable
expliquée. Il représente la productivité privée, il
est aussi le moteur de la croissance économique. Les variables
explicatives choisies sont celles qui sont principalement retenues par la
théorie économique. Il s'agit en première équation
:
- INVPR (investissements privés)
- INVINF (investissement dans les infrastructures) : Une
bonne infrastructure, augmente la productivité et réduit les
coûts de production, mais il faut qu'elle se développe assez vite
pour maintenir les conditions de la croissance. Ce que sont les rapports exacts
entre infrastructure et le développement fait l'objet d'un débat.
Ce qui est certain, cependant, c'est que la capacité d'infrastructure et
production économique vont du même pas. A mesure que les pays se
développent, l'infrastructure doit s'adapter à l'évolution
de la demande.
- INVAGRI (dépenses d'investissement public
agricole) :l'économie ivoirienne est basée sur
l'agriculture. Elle contribue à plus de 35% à la formation du
PIB .le secteur occupe plus de 60% de la population active en cote
d'ivoire.
- INVEDU (dépenses d'investissement de
l'éducation) : le capital humain selon la théorie de la
croissance endogène, la première source de la croissance
économique
- INVSAN (dépenses d'investissement dans la
santé) : sans la santé, on ne peut pas parler de
l'activité qui est une source de la création de richesse.
- PA la population active
En deuxième équation les variables explicatives
choisies sont :
- INVINF (investissement dans les infrastructures) ;
- INVAGRI (dépenses d'investissement public
agricole) ;
- INVEDU (dépenses d'investissement de
l'éducation) ;
- INVSAN (dépenses d'investissement dans la
santé) ;
La raison pour laquelle on a choisis de prendre ces variables,
c'est pour avoir comment l'investissement public non agrégé agit
sur la croissance économique et sur l'investissement privé.
3-1-2 analyse descriptives et tests sur les variables
3-1-2 1 Test de Jarque Bera de la normalité des
variables
Le test d'hypothèses de normalité des termes
d'erreurs joue un rôle essentiel car il va préciser la
distribution statistique des estimateurs. C'est donc grâce à ce
test que l'inférence statistique peut se réaliser.
L'hypothèse de normalité peut être testée sur les
variables du modèle ou sur les termes d'erreur du modèle.
Le test d'hypothèses est le suivant (cf Tableau 6. en
annexes):
H0 : la variable suit une loi normale (Probabilité
>seuil critique)
H1 : La variable ne suit pas une loi normale
(Probabilité < au seuil critique) Les résultats du tableau 1
montrent que les variables PIB, INVINF, INVEDU, INVSAN, INVP, INVAGRI, POPW
suivent la loi normale. Pour ces différentes variables, les
probabilités de Jarque Bera affichent des valeurs supérieures au
seuil 5%.
. 3-1-2-2 Test de Jarque Bera de la log
normalité des variables
Le test d'hypothèses est le suivant (Cf. Tableau 7. en
annexes):
H0 : la variable suit une loi log normale (Probabilité
>seuil critique)
H1 : la variable ne suit pas une loi log normale
(Probabilité < au seuil critique)
Au seuil de 5%, les variables produit intérieur brut
(Lpib), Investissement en infrastructures (LINVINF), Investissements en
éducation(LINVEDU), Investissements en santé (LINVSAN),
Investissement prive (LINVP), et la population active ( LPOPW) suivent une loi
log normale.
Les statistiques descriptives des différentes variables
sont résumées dans le tableau sous-dessous :
Tableau 6 : statistiques descriptives des variables
|
PIB
|
POPW
|
INVSAN
|
INVP
|
INVINF
|
INVG
|
INVEDU
|
INVAGRI
|
Mean
|
9403.796
|
6.003030
|
19.93065
|
846.7707
|
108.5928
|
322.5108
|
36.33832
|
66.90496
|
Median
|
9493.239
|
6.000000
|
16.01316
|
754.8387
|
92.69408
|
325.5783
|
30.46406
|
59.62625
|
Maximum
|
12237.42
|
9.100000
|
62.75076
|
2122.156
|
271.3124
|
419.6921
|
126.5430
|
152.9713
|
Minimum
|
7398.228
|
3.300000
|
1.692448
|
405.1817
|
33.84896
|
253.7282
|
4.035838
|
15.75279
|
Std. Dev.
|
1465.741
|
1.894974
|
17.49430
|
455.7495
|
58.64586
|
50.26878
|
25.23017
|
36.57740
|
Skewness
|
0.183358
|
0.072754
|
1.345822
|
1.614155
|
1.052204
|
0.183358
|
1.507885
|
0.518256
|
Kurtosis
|
1.559725
|
1.580129
|
3.787935
|
4.877869
|
3.810842
|
1.559725
|
6.153296
|
2.492966
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
3.037202
|
2.801159
|
10.81546
|
19.17901
|
6.993250
|
3.037202
|
26.17745
|
1.830731
|
Probability
|
0.219018
|
0.246454
|
0.004482
|
0.000068
|
0.030299
|
0.219018
|
0.000002
|
0.400370
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sum
|
310325.3
|
198.1000
|
657.7113
|
27943.43
|
3583.563
|
10642.86
|
1199.165
|
2207.864
|
Sum Sq. Dev.
|
68748702
|
114.9097
|
9793.617
|
6646644.
|
110058.8
|
80862.39
|
20369.97
|
42813.01
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
Sources : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur Eviews 4
3-1-2-3 Analyse des corrélations entre les
variables
L'analyse des corrélations empiriques fait ressortir
une forte corrélation positive entre le PIB et six (04) variables (Cf
9. tableau. en annexes).
Il s'agit notamment de, Investissement en infrastructures
(LINVINF), Investissements en éducation(LINVEDU), Investissements en
santé (LINVSAN), et la population active (POPW). Ce qui signifie que
des taux de croissance s'observent de façon concomitante avec ces
variables. Par contre, il est noté un lien négatif entre le PIB
et l'investissement en agriculture (LINVAGRI ) et l'investissement privé
(LINVP).Si ces corrélations permettent d'appréhender les
évolutions instantanées des variables, elles restent en revanche
insuffisantes pour renseigner sur le sens de causalité entre les
variables. Par conséquent, il est utile de dépasser cette analyse
descriptive pour analyser les relations entre les variables à l'aide de
modèles explicatifs.
3-2
Méthodologie et spécification du modèle
3-2- 1 Méthodologie
Notre étude porte sur l'investissement public en
côte d'ivoire. L'objet n'est pas d'estimer le modèle
d'investissement le plus adopté pour le cas de la côte d'ivoire.
Nous nous intéressons dans cette section, aux aspects
méthodologiques de notre sujet. L'objectif est de déterminer, de
façon statistique et économétrique, la nature de la
relation entre l'investissement public et la croissance du P.I.B. En plus nous
chercherons à déterminer la nature de la relation entre
l'investissement public sectoriel et l'investissement privé. L'effet
présumé de l'investissement public nous indiquerait l'effet
indirect de la politique budgétaire sur l'investissement privé
dont les effets sur la richesse nationale seraient incontestablement
significatifs.
Les données utilisées dans cette étude
sont des données secondaires qui proviennent de la direction de la
Conjoncture et des Prévisions Economiques, Ministère de
l'Economie et des Finances, Direction Général du Budget et des
Finances et de la Banque Mondiale ; elles couvrent une période de
33 ans, la période allant de 1980 à 2012.
Compte tenu de l'importance pour la spécification du
modèle de la propriété de stationnarité et de la
présence éventuelle d'une tendance déterministes dans les
séries, il sera effectué deux tests de stationnarité : le
test de racine unitaire d'Augmented Dickey-Fuller (ADF), de Phillips-Perron
(PP).
Contrairement au test ADF qui prend en compte uniquement la
présence d'autocorrélation dans les séries, le test de PP
considère en plus l'hypothèse de présence d'une dimension
hétéroscédastique dans les séries.
3-2-2 Tests de stationnarité des variables
3-2-2-1 le test de racine unitaire d'Augmented
Dickey-Fuller (ADF)
Le test d'hypothèses est le suivant (voir Tableau 10.
en annexes)
H0 : Présence de racine unitaire (non stationnaire) (si
ADF >CV)
H1 : Absence de racine (stationnaire) (si ADF< CV)
Le test de DICKEY-FULLER postule que, lorsque la valeur
absolue de la statistique du test est supérieure à la valeur
absolue de la valeur critique, alors on accepte l'hypothèse de
stationnarité ; dans le cas contraire, on la rejette.
Les valeurs ADF sont toutes inferieures aux valeurs critiques
(CV) on peut donc conclure que toutes ces nouvelles variables sont
stationnaires au seuil de 5% en différence première.
3-2-2-2 test de stationnarité de PP
Le test d'hypothèses est le suivant (voir Tableau.11 en
annexes)
H0 : Présence de racine unitaire (non stationnaire) (si
PP >CV)
H1 : Absence de racine (stationnaire) (si PP< CV)
Le test de PHILIPS-PERRON (1988) est construit sur une
correction non paramétrique de la statistique de Dickey-Fuller pour
reprendre en compte des erreurs hétéroscédastique.
De ces deux tests de stationnarité, on retient que
toutes les variables du modèle sont non stationnaires à niveau et
stationnaires en différence première.
3-2-3 Spécification et estimations des
modèle
Compte tenu de l'objectif décrit dans la
méthodologie, nous adoptons une spécification en système
de deux équations :
Le premier modèle est celui de la croissance
endogène spécifié comme suit :
PIB = f(INVPR,INVINF,INVEDU,INVSAN,INVAGRI,POPW) (1),
Quand au deuxième modèle qui consiste à
évaluer l'impact de l'investissement public sur l'investissement
privé est spécifié de la manière suivante :
INVP= f(INVINF,INVEDU,INVAGR,INVSAN) (2)
Où PIB est le PIB en volume à prix constant de
2009, INVPR l'investissement privé à prix constant de 2009;INVINF
les dépenses d'investissements en infrastructures à prix constant
de 2009 ; INVEDU les dépenses d'investissements en éducation
à prix constant de 2009 ; INVSAN les dépenses
d'investissements en santé à prix constant de 2009 ;INVAGRI
les dépenses d'investissements public en agriculture à prix
constant de 2009 et POPW la population active qui représente le facteur
travail.
3-2-3 -1 : Le modèle 1, modèle de
croissance endogène
3-2-3 -1-1 Estimation de la relation de long
terme du modèle 1
Toutes les variables du modèle sont
intégrées d'ordre 1. Le test d'Engel et Granger reste donc
valable.
La forme du modèle 1 de long terme est donc la
suivante :
Log(PIBR)t=A0+a1log(INVINF)t+a2log(INVEDU)t+a3log(INVSAN)t+a4log(INVAGRI)t+a5log(INVP)t+a6log(POPW)
+ ut
où,
a1,a2, ...................................................a6 sont les
élasticité de long terme. Elles indiquent de combien varie le
volume du PIB, suite à une augmentation de 1% de la variable explicative
correspondante. Ainsi, par exemple, a1 indique l'effet sur la production d'une
augmentation de 1% du volume des dépenses d'investissement public en
infrastructure.
ut , le terme d'erreur qui capte l'ensemble des autres
variables explicatives pertinentes non prises en compte dans le modèle.
Il est supposé suivre une loi normale.
Les résultats du modèle, estimé par la
méthode des moindres carrés ordinaires, sont donnés dans
le tableau 13 en annexes.
L'estimation du modèle 1 dans le long terme nous donne
l'équation suivante :
L(PIBR)t=7.4+0.00008log(INVINF)-0.025log(DIEDU)-0.003log(INVSAN)
-+0.02log(INVAGRI)+0.11log(INVP)+ 0.56L(POPW)
=97% = 96% p =0.0000 DW = 0,96 N= 33
3-2-3 -1-1 Interprétation et Analyse des
résultats de la relation de long terme du modèle 1.
Eu égard au coefficient de déterminant
ajusté nous pouvons dire que 96% des fluctuations du PIB sont expliques par le
modèle. La statistique de ficher est égale à 167.49 et
sa probabilité est presque nulle. Ce qui permet de dire que le
modèle est globalement significatif. Les tests de diagnostics sur les
erreurs ont été concluants au seuil de 5% (voir les tableaux
en annexes): les erreurs suivent une loi normale (test de Jarques Bera), elles
sont homoscédastiques (test de White) et non
auto-corrélées (test de Breuch Godfrey) car les
différentes probabilités associées a ces tests sont
chacune supérieurs à 5%. Le modèle est stable (test de
Cusum). (voir le différents test sur le modèle 1 dans le long
terme en annexes)
Les variables INVP et PA sont significatives et agissent
positivement sur la croissance économique En ce qui concerne les
investissements publics, celles des infrastructures et agriculture agissent
positivement sur la croissance économique, mais on constate que celles
d'agriculture ne sont significatives qu'au seuil de 10%, alors que la
significativité est absente pour celles des infrastructures. Cela peut
être expliqué par les crises que le pays a connu entre 1980 et
2011(absence de rationalité et de transparence), ce qui concorde avec
les travaux d'Easterly et Rebelo (1993), ainsi que les travaux d'Erik Offerdal
(1996).
Pour celles investies en capital humaine (santé et
éducation), elles agissent négativement sur la croissance
économique. Cela peut être expliqué par
l'improductivité de celles-ci dans un pays en
développement ; sans négliger d'autres facteurs comme la
corruption, le gaspillage et les différentes sortes de la mauvaise
gouvernance.
Les tests de ADF et de PP sur le résidu du
modèle montrent que la série des résidus est stationnaire
(voir tableau 14 en annexs). Les variables sont donc cointégrées,
comme le confirme le test de Johansen libellé comme suit :
H0 : non cointegration le rang vaut 0
H1 : cointegration rang =1
LR : likelihood ratio(rapport de vraisemblace)
VC : critical value (valeur critique)
On accepte l'hypothèse de cointegration si LR est
superieur à CV
On rejette l'hypothese de cointegration dans le cas
contraire.
Il est donc nécessaire de faire un modèle
à correction d'erreur.
3-2-3 -1-2 Estimation de la relation dynamique de
court terme du modèle 1
L'estimation de notre premier modèle dans le court
terme est donnée dans le tableau le tableau 15 en annexes:
D(log(PIBR))=0.01-0.07D(log(INVINF))-0.004D(log((INVEDU))+
0.008D(log(INVSAN))+0.0022DL(INVAGRI)+0.16D(log(POPW))
=67% = 57% p =0.000208 DW = 2.15 N 33
La statistique de ficher est égale à 6.7 et sa
probabilité est égale à 0.000208. ce qui permet de dire
que le modèle est globalement significatif. Les tests de diagnostics sur
les erreurs ont été concluants) au seuil de 5% (voir les
tableaux en annexes): les erreurs suivent une loi normale ( test de Jarques
Bera), elles sont homoscédastiques (test de White) et non
auto-corrélées ( test de Breuch Godfrey) car les
différentes probabilités associées a ces tests sont
chacune supérieurs à 5%. Le modèle est stable (test de
Cusum) (voir les différents tests sur le modèle 1 dans le court
terme en annexes).
Eu égard au coefficient de déterminant
ajusté nous pouvons dire que 57% des fluctuations du PIB en court terme sont
expliquées par le modèle ;
A partir des résultats obtenus (tableau 15), on trouve
que seule la variable investissement privé et significative et agit
positivement sur la croissance. Il est important de noter que la variable
population active n'est pas significative en court terme. Cela peut être
expliqué par les investissements en capital humain comme tous
investissement public n'a pas des effets sur la croissance dans le court
terme.
3-2-3-2 : Le modèle 2, modèle de
l'investissement privé
3-2-3 -2-1 Estimation de la relation de long
terme du modèle 1
L'estimation de notre deuxième modèle dans le
long terme nous donne l'équation ci-après (voir tableau 16
annexes) :
L(INVP)t= 3.56 +0.52
L(INVINF)+0.12L(INVEDU)+0.16L(INVAGR) -0.16L(INVSAN)
=73% = 69% p =0.0000 DW = 1,61 N= 33
La statistique de ficher est égale à 18.89 et
sa probabilité est presque nulle. Ce qui permet de dire que le
modèle est globalement significatif. Les tests de diagnostics sur les
erreurs ont été concluants)au seuil de 5% (voir les tableaux
en annexes): les erreurs suivent une loi normale ( test de Jarques Bera), elles
sont homoscédastiques (test de White) et non
auto-corrélées ( test de Breuch Godfrey) car les
différentes probabilités associées a ces tests sont
chacune supérieurs à 5%. Le modèle est stable (test de
Cusum). (voir les différents tests sur le modèle 2 dans le long
terme en annexes).
Eu égard au coefficient de déterminant
ajusté nous pouvons dire que 69% des fluctuations du PIB sont expliques par le
modèle.
A partir du tableau 16 (en annexes) on observe que les
investissements publics en général ont des effets
considérables sur la productivité privée et en particulier
celles des infrastructures qui agissent positivement et significativement sur
la croissance économique en plus de celles de l'agriculture, ce qui
concorde avec les travaux de Barro (1991). Mais on observe une relation de
négativité entre l'investissement privée et les
investissements en capital humain ce qui confirme nos résultats dans
l'estimation de la première équation du modèle 1,
l'absence d'improductivité n'encourage pas les privées d'investir
dans le domaine social (éducation, santé).
Les tests de ADF et de PP sur le résidu du
modèle montrent que la série des résidus est stationnaire
(voir tableau 17 en annexes). Les variables sont donc
cointégrées, comme le confirme le test de Johansen
3-2-3 -2-2 Estimation de la relation dynamique de court
terme du modèle 2
L'estimation de notre deuxième modèle dans le
court terme nous donne l'équation suivante (voir tableau 18 en
annexes) :
D(L(INVP))=-0.15+0.24dL(INVINF)+0.09DL(INVEDU)+0.33dL(INVAGRI)-0.006dL(INVSAN)-0.61
=63% = 55% p =0.000025 DW = 2.10 N 33
Eu égard au coefficient de déterminant
ajusté nous pouvons dire que 55% des fluctuations du PIB en court terme sont
expliquées par le modèle.
La statistique de ficher est égale à 8.85 et
sa probabilité est égale 0.000052. ce qui permet de dire que le
modèle est globalement significatif. Les tests de diagnostics sur les
erreurs ont été concluants)au seuil de 5% (voir les tableaux
en annexes): les erreurs suivent une loi normale ( test de Jarques Bera), elles
sont homoscédastiques (test de White) et non
auto-corrélées ( test de Breuch Godfrey) car les
différentes probabilités associées a ces tests sont
chacune supérieurs à 5%. Le modèle est stable (test de
Cusum). (Voir les différents tests sur le modèle 2 dans le court
terme en annexes).
Les résultats de l'estimation de l'équation
donnent presque les mêmes résultats que la première
équation de long terme. On peut confirmer que les investissements en
infrastructures est la variable qui agit plus sur la productivité
privée qui est le moteur de la croissance économique. Ce qui
cadre bien avec les théories de socialistes et de keynésiennes
qui pensent que les dépenses de l'Etat ont un impact significatif sur
l'activité économique
Chapitre 4 : interprétation des résultats
et recommandation de politiques économiques
Ce chapitre est consacré à
l'interprétation des résultats et à la formulation des
recommandations de politiques économiques
A long terme comme à court terme, l'investissement
privé a un effet significatif positif sur la croissance
économique. En effet, une hausse de 10% du volume des investissements
privé accroît de 1,12% et 0,72% le Pib respectivement à
long terme et à court terme. L'Etat gagnerait plus à promouvoir
le secteur privé, notamment par des facilités fiscales mais aussi
par la réalisation d'investissements publics efficaces et efficients,
notamment dans les secteurs des infrastructures, d'agriculture,
d'éducation et de la santé.
Cette étude révèle que les
dépenses d'investissement sectoriel tel que les dépenses
d'infrastructure ont un effet significatif positif sur l'investissement
privé économique à long terme comme à court terme.
L'effet de l'investissement public sur la croissance pourrait donc ne pas
être direct. Cependant, les dépenses d'investissement public ont
un impact positif sur la croissance économique pas le biais des
investissements privé. L'effet n'est donc pas direct.
Pour avoir un effet positif significatif des dépenses
d'investissement public sur la croissance économique, il serait donc
souhaitable d'exécuter efficacement le budget alloué aux projets
d'investissement considérés fiables après études de
faisabilité par exemple. De plus, il faudrait, lutter contre la
corruption et le détournement des fonds publics alloués aux
différents projets d'investissement.
Notre étude confirme également que le facteur
travail est très déterminant dans la création de richesse
nationale. En effet, à long terme, la population active a un effet
positif significatif sur la création de richesse : Une hausse de
10% de la population active augmente de 5,62% le volume du PIB. Avec le soutien
de l'investissement, ce sont les hommes qualifiés et compétents
qui créent de la richesse dans un Etat.
4.1 Analyse et
interprétation des résultats
4.1 .1 analyses et interprétation des
élasticités
4.1 .1.1 Les élasticités de court
terme
4.1 .1.1 .1 élasticités de
court terme du modèle de la croissance endogène
Les élasticités de court terme des
dépenses des investissements publics, des investissements privés
et de la population active par rapport au PIB sont respectivement :
a1= -0.007 (investissements en infrastructures) ce qui
signifie que si les dépenses en infrastructures augmente de 1% le PIB
diminue de 0.007%,
a2= -0.004 (investissements publics en éducation) ce
qui signifie que si les dépenses en éducation augmente de 1% le
PIB diminue de 0.004%
En court terme les dépenses en infrastructures et en
éducation agit négativement sur le PIB
a3=0.008 (investissements publics en santé) ce qui
signifie que si les dépenses publiques en santé augmentent de
1% le PIB augmente de 0.008%
a4=0.022(investissements publics en agriculture) ce qui
signifie que si les dépenses publiques en agriculture augmentent de
1% le PIB augmente de 0.022%
On constate que les investissements publics en agriculture et
en santé agissent positivement sur la croissance économique, et
que les investissements publics en agriculture contribuent plus en court
terme à la croissance économique que les autres investissements
publics
a5=0.07 (investissements privés) ce qui signifie que si
les investissements privés augmentent de 1% le PIB augmente de
0.07%
a6=0.16 (investissements privés) ce qui signifie que
si la population active augmente de 1% le PIB augmente de 0.16%
A partir de lecture des élasticités de variables
explicatives a court terme, il ressort que seul l'investissement privé
agit positivement et significativement sur la croissance
économique ; la population active contribue plus à la
croissance économique par rapport aux autres variables retenues dans le
modèle
4.1 .1.1.2 élasticités de court
terme du modèle de l'investissement privé
Les élasticités de court terme des
dépenses des investissements publics, par rapport a l'investissement
privé sont respectivement
a1= 0.24 (investissements en infrastructures) ce qui signifie
que si les dépenses en infrastructures augmente de 1% l'investissement
privé augmente de 0.24%,
a2= 0.09 (investissements publics en éducation) ce qui
signifie que si les dépenses en éducation augmente de 1%
l'investissement privé augmente de 0.09%
a3= -0.006 (investissements publics en santé) ce qui
signifie que si les dépenses publiques en santé augmentent de
1% l'investissement privé diminue de 0.006%
a4= -0.33 (investissements publics en agriculture) ce qui
signifie que si les dépenses publiques en agriculture augmentent de
1% l'investissement privé augmente de 0.33%
A partir de lecture des élasticités de variables
explicatives a court terme dans notre deuxième modèle, il ressort
que les investissements en agricultures et infrastructures agissent
positivement et significativement sur l'investissement privé, les
dépenses en éducation et en santé n'agissent pas
significativement sur l'investissement privé. C'est peut être
expliqué par la réalité de l'économie ivoirienne
qui se base sur l'agriculture. Ainsi que les infrastructures
socioéconomiques encourage l'activité du secteur privé.
4.1 .1.2 les élasticités de long
terme
4.1 .1.2.1 élasticités de long
terme du modèle de la croissance endogène
Les élasticités de long terme des
dépenses des investissements publics, des investissements privés
et de la population active par rapport au PIB sont respectivement :
a1= 0.008 (investissements en infrastructures) ce qui signifie
que si les dépenses en infrastructures augmente de 1% le PIB augmente
de 0.008%,
a2= -0.002(investissements publics en éducation) ce qui
signifie que si les dépenses en éducation augmente de 1% le PIB
diminue de 0.002%
a3=-0.003 (investissements publics en santé) ce qui
signifie que si les dépenses publiques en santé augmentent de
1% le PIB diminue de 0.00 3%
a4=0.02 (investissements publics en agriculture) ce qui
signifie que si les dépenses publiques en agriculture augmentent de
1% le PIB augmente de 0.022%
On constate que les investissements publics en agriculture et
en infrastructures agissent positivement sur la croissance économique,
et que les investissements publics en agriculture contribuent plus en court
terme à la croissance économique à long terme comme
à cour terme que les autres investissements publics ;ce qui prouve
que l'économie ivoirienne est une économie agricole.
a5=0.11 (investissements privés) ce qui signifie que si
les investissements privés augmentent de 1% le PIB augmente de
0.11%
a6=0.16 (population active) ce qui signifie que si la
population active augmente de 1% le PIB augmente de 0.56%
A partir de lecture des élasticités de variables
explicatives a long terme, il ressort que l'investissement privé et la
population active sont les premières sources de la croissance
économique en cote d'ivoire .ils agissent positivement et
significativement sur la croissance économique plus à la
croissance économique par rapport aux autres variables retenues dans le
modèle
4.1 .1.2.2 élasticités de long
terme du modèle de l'investissement privé
Les élasticités de long terme des
dépenses des investissements publics, par rapport à
l'investissement privé sont respectivement
a1= 0.24 (investissements en infrastructures) ce qui signifie
que si les dépenses en infrastructures augmente de 1% l'investissement
privé augmente de 0.24%,
a2= 0.09 (investissements publics en éducation) ce qui
signifie que si les dépenses en éducation augmente de 1%
l'investissement privé augmente de 0.09%
a3= -0.006 (investissements publics en santé) ce qui
signifie que si les dépenses publiques en santé augmentent de
1% l'investissement privé diminue de 0.006%
a4= -0.33 (investissements publics en agriculture) ce qui
signifie que si les dépenses publiques en agriculture augmentent de
1% l'investissement privé augmente de 0.33%
A partir de lecture des élasticités de variables
explicatives a court terme dans notre deuxième modèle, il ressort
que les investissements en agricultures et infrastructures agissent
positivement et significativement sur l'investissement privé, les
dépenses en éducation et en santé n'agissent pas
significativement sur l'investissement privé. C'est peut être
expliqué par la réalité de l'économie ivoirienne
qui se base sur l'agriculture. Ainsi que les infrastructures
socioéconomiques encourage l'activité du secteur privé.
4.1 .2 analyses des résultats
A la lecture des résultats obtenus de l'estimation du
modèle, il apparait que toutes nos hypothèses sont
vérifiées et confirmées.
Les dépenses en infrastructures et en éducation
n'ont pas d'impacte positif sur la croissance économique à cour
terme. Par contre les investissements en infrastructures ont des effets
positifs sur l'investissement privé. En effet Barro(1990)
démontre que les dépenses publiques d'infrastructures doivent
être considérer comme un des facteurs de la production. Quant
à la théorie Keynésienne, elle démontre la
nécessité du maintien des investissements publics dans une
conjoncture difficile. Les dépenses publiques si elles sont
consacrées aux projets d'équipements et de réalisation
d'infrastructures économiques améliorent la compétitive
des entreprises du secteur privé de même que celle du secteur
public et parapublic.
La variable travail représentée ici par la
population active est le facteur qui contribue le plus à la croissance
économique, mais nous remarquons que ce facteur n'est pas significatif
à court terme. Cela peut s'expliquer par le fait que la performance du
capital humain s'observe dans le long terme à travers les formations
reçues, l'amélioration du niveau de santé, etc
Les élasticités des investissements publics en
éducation sont significatives mais son coefficient est négatif.
En conclusion nous pouvons confirmer, nos hypothèses,
que les investissements publics ont bien contribué à la
croissance économique du pays entre 1980 et 2012 ; et que les
investissements publics agissent positivement sur la productivité
privée c'est-à-dire sur l'investissement privé.
Ces résultats nous permettent de tirer les
enseignements suivants :
La croissance est fortement expliquée par
l'accroissement des dépenses publiques
Les investissements privés sont source de la
croissance.
Ces enseignements appellent les recommandations suivantes pour
une croissance soutenue du pays.
4.2
Conclusion et recommandations
L'objectif de notre étude et d'analyser le rôle
et l'importance des investissements publics dans le processus de croissance
économique en côte d'ivoire.
A travers notre modèle économétrique, il
ressort que pour stimuler la croissance économique par l'investissement
public il faut d'abord passer par l'investissement privé qui a une
forte relation avec la croissance économique, et améliorer les
conditions de vie de la population active pour qu'elle soit plus productive,
cette population qui agit positivement et significativement sur la croissance
économique.
Les investissements publics dans les infrastructures, et
l'agriculture agissent positivement sur l'investissement privé source de
la croissance économique.
Et comme notre étude vise l'importance des
investissements publics dans le processus de la croissance économique,
il ya lieu d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la
rationalité et l'efficience de leur intervention. En effet une
dépense publique improductive réduit l'évolution du PIB et
constitue un facteur limitant le bien être social. A partir des
résultats ainsi mis en évidence, il ya des implications de
politiques économiques. Par conséquent nos recommandations
visent :
· L'Etat devra combattre la corruption sous toutes ses
formes. Nous pensons qu'il fallait faire de la bonne gouvernance la
première priorité pour la côte d'ivoire. Il est
nécessaire de poursuivre les actions d'amélioration de la
budgétisation à travers le Cadre des Dépenses à
Moyen terme (CDMT) et la gestion axée sur les résultats.
· Un approfondissement des reformes économiques
et institutionnelles de maniérer à favoriser l'expansion du
secteur privé. pour cela l'Etat doit surmonter les importants obstacles
pour se recentrer sur une croissance tirée par les entreprises
privées et une plus grande participation de ce secteur à la
fourniture de service. Pour cela la poursuite du partenariat entre les
secteurs public et privé et l'application effective de la
réglementation en la matière s'avère nécessaire. La
promotion de l'investissement privé, peut être
opérée à cour terme par le développement de PME/PMI
et par le micro crédit. Elle nécessite une simplification
généralisée des procédures, l'amélioration
de l'environnement des affaires en particulier le code du travail, le code des
investissements, la législation sur la concurrence, le code des douanes
et la loi sur la propriété industrielle ;
· La politique d'investissement public en infrastructures
de développement est un instrument efficace pour stimuler et soutenir le
développement du secteur privé. L'Etat doit mettre en oeuvre un
programme de reconstruction/réhabilitation des infrastructures publiques
essentiels (routes, port, aéroport) en vue de permettre un meilleur
développement des activités économiques rentables.
· Dans le domaine de santé et éducation,
l'Etat doit doubler les efforts et mettre en oeuvre un programme de
reconstruction /réhabilitation d'infrastructures sanitaires et
éducatives et les équiper, former et renforcer les
capacités du personnel de santé et d'éducation ,car la
hausse de la productivité du travail permise par l'emploi d'une main
d'oeuvre bien soignée permettrait aux entreprises de réaliser
des profits et aux investisseurs étrangers d'être moins
réticents pour accorder les financements aux firmes et aussi veillez
à ce qu'il y ait une adéquation entre la formation et
l'emploi.
· L'influence positive de la population active et
l'importance de son élasticité à long terme
révèle que ce facteur est celui qui contribue le plus à la
croissance. Il est donc impératif d'en assurer la qualité. L'Etat
doit promouvoir toute initiative publique ou privée allant dans le sens
de la formation en vue d'améliorer la qualité du capital humain
et ces capacités à accroitre la productivité
Bibliographies
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Development with Unlimited Supplies of Labour »The Manchester School.
Volume 22, Issue 2, May 1954,pp 139-191
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Consulté en juin 2014.
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ivoirienne. Consulté en mai 2014.
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Présente les données sur l'économie
ivoirienne. Consulté en mai 2014.
www.ifm.com
Présente les données sur l'économie
ivoirienne. Consulté en mai 2014.
Annexes
Annexe 1 : Base de données
SOURCES : MEF/DCPE, DGBF et BM
Tableau n°7 : Test de Jarque Bera de la
normalité des variables
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur evwies 7
Tableau n°8 : Test de Jarque Bera de la
normalité des variables
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur evwies 7
Tableau n°9 : Test de corrélations entre les
variables
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur evwies 7
Tableau 10: Résultats de test de
stationnarité DICKEY-FULLER
Variable
|
En niveau
|
Différence première
|
|
Valeur calculé
|
Valeur théorique
|
Valeur calculé
|
Valeur théorique
|
|
LPIBR
|
2.68
|
-1.96
|
-3.43
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVSAN
|
-0.53
|
-1.96
|
-4,69
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVEDU
|
0.06
|
-1.96
|
-5.38
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVAGRI
|
-1.36
|
-1.96
|
-5.78
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVINF
|
-0.59
|
-1.96
|
-5.87
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVP
|
-1.04
|
-1.96
|
-5.87
|
-2.96
|
I(1)
|
LPOPW
|
2.08
|
-1.96
|
-3.89
|
-2.96
|
I(1)
|
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur evwies 7
Tableau 11: Résultats de stationnarité de
test de PP
Variable
|
En niveau
|
Différence première
|
|
Valeur calculé
|
Valeur théorique
|
Valeur calculé
|
Valeur théorique
|
|
LPIBR
|
2.68
|
-1.96
|
-3.43
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVSAN
|
-0.53
|
-1.96
|
-4,69
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVEDU
|
0.06
|
-1.96
|
-5.38
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVAGRI
|
-1.36
|
-1.96
|
-5.78
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVINF
|
-0.59
|
-1.96
|
-5.87
|
-2.96
|
I(1)
|
LINVP
|
-1.83
|
-1.96
|
-5.87
|
-2.96
|
I(1)
|
LPOPW
|
3.08
|
-1.96
|
-3.89
|
-2.96
|
I(1)
|
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur evwies 7
Tableau 12 : Test de coiéntegration de Johansen
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur evwies 7
Tableau 1 3 : estimation du premier modèle
à long terme
Dependent Variable: LOG(PIB)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LOG(INVP)
|
0.112591
|
0.023496
|
4.791891
|
0.0001
|
LOG(INVSAN)
|
-0.003035
|
0.008247
|
-0.368024
|
0.7158
|
LOG(INVINF)
|
0.000876
|
0.017058
|
0.051351
|
0.9594
|
LOG(INVEDU)
|
-0.025556
|
0.011628
|
-2.197785
|
0.0371
|
LOG(INVAGRI)
|
0.020229
|
0.011239
|
1.799821
|
0.0835
|
LOG(POPW)
|
0.562074
|
0.035548
|
15.81190
|
0.0000
|
C
|
7.419806
|
0.154149
|
48.13397
|
0.0000
|
R-squared
|
0.974781
|
Mean dependent var
|
9.137104
|
Adjusted R-squared
|
0.968961
|
S.D. dependent var
|
0.155710
|
S.E. of regression
|
0.027433
|
Akaike info criterion
|
-4.168315
|
Sum squared resid
|
0.019567
|
Schwarz criterion
|
-3.850874
|
Log likelihood
|
75.77719
|
F-statistic
|
167.4915
|
Durbin-Watson stat
|
0.962162
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Source : l'auteur a partir de l'analyse de
données
Tableau 14 : Teste de stationnarité de
résidus du modèle 1
Null Hypothesis: ERREUR has a unit root
|
Exogenous: Constant
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.063482
|
0.0037
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.661661
|
|
|
5% level
|
|
-2.960411
|
|
|
10% level
|
|
-2.619160
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
Source : l'auteur a partir de l'analyse de
données
Tableau 15 : estimation du modèle 1 à court
terme
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LOG(INVSAN))
|
0.008212
|
0.007337
|
1.119180
|
0.2746
|
D(LOG(INVP))
|
0.071900
|
0.017705
|
4.061029
|
0.0005
|
D(LOG(INVINF))
|
-0.007039
|
0.009701
|
-0.725594
|
0.4754
|
D(LOG(INVEDU))
|
-0.004750
|
0.007257
|
-0.654503
|
0.5193
|
D(LOG(INVAGRI))
|
0.022454
|
0.013523
|
1.660469
|
0.1104
|
D(LOG(POPW))
|
0.160509
|
0.244404
|
0.656735
|
0.5179
|
ERREUR(-1)
|
0.000925
|
0.000432
|
2.140500
|
0.0431
|
C
|
0.011198
|
0.008676
|
1.290769
|
0.2096
|
R-squared
|
0.672556
|
Mean dependent var
|
0.014132
|
Adjusted R-squared
|
0.572900
|
S.D. dependent var
|
0.032269
|
S.E. of regression
|
0.021089
|
Akaike info criterion
|
-4.662497
|
Sum squared resid
|
0.010229
|
Schwarz criterion
|
-4.292436
|
Log likelihood
|
80.26870
|
F-statistic
|
6.748727
|
Durbin-Watson stat
|
2.153144
|
Prob(F-statistic)
|
0.000208
|
Source : l'auteur a partir de l'analyse de
données
Tableau 16 : estimation du modèle 2 à long
terme
Dependent Variable: LOG(INVP)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LOG(INVINF)
|
0.526399
|
0.120654
|
4.362861
|
0.0002
|
LOG(INVEDU)
|
0.127635
|
0.082453
|
1.547986
|
0.1329
|
LOG(INVAGRI)
|
0.168532
|
0.077854
|
2.164731
|
0.0391
|
LOG(INVSAN)
|
-0.165541
|
0.053410
|
-3.099432
|
0.0044
|
C
|
3.561149
|
0.464240
|
7.670919
|
0.0000
|
R-squared
|
0.730595
|
Mean dependent var
|
6.631384
|
Adjusted R-squared
|
0.692109
|
S.D. dependent var
|
0.453344
|
S.E. of regression
|
0.251551
|
Akaike info criterion
|
0.216389
|
Sum squared resid
|
1.771788
|
Schwarz criterion
|
0.443133
|
Log likelihood
|
1.429582
|
F-statistic
|
18.98320
|
Durbin-Watson stat
|
1.614425
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données
Tableau 17 : Teste de stationnarité de résidus
du modèle 1
Null Hypothesis: ERREUR has a unit root
|
Exogenous: Constant
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.969481
|
0.0003
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données
Tableau 18 : estimation du modèle 2 à court
terme
Dependent Variable: D(LOG(INVP))
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LOG(INVINF))
|
0.242323
|
0.085016
|
2.850305
|
0.0084
|
D(LOG(INVEDU))
|
0.098881
|
0.066120
|
1.495483
|
0.1468
|
D(LOG(INVAGRI))
|
0.333773
|
0.107388
|
3.108099
|
0.0045
|
D(LOG(INVSAN))
|
-0.006214
|
0.066843
|
-0.092971
|
0.9266
|
ERREUR(-1)
|
-0.618831
|
0.164079
|
-3.771541
|
0.0008
|
C
|
-0.015856
|
0.035228
|
-0.450111
|
0.6564
|
R-squared
|
0.630099
|
Mean dependent var
|
-0.013999
|
Adjusted R-squared
|
0.558965
|
S.D. dependent var
|
0.296509
|
S.E. of regression
|
0.196913
|
Akaike info criterion
|
-0.244748
|
Sum squared resid
|
1.008143
|
Schwarz criterion
|
0.030077
|
Log likelihood
|
9.915976
|
F-statistic
|
8.857833
|
Durbin-Watson stat
|
2.106727
|
Prob(F-statistic)
|
0.000052
|
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données
Annexe 2 Différents tests sur le modèle
1 dans le long terme privé
ARCH Test:
|
F-statistic
|
0.033972
|
Probability
|
0.855006
|
Obs*R-squared
|
0.036196
|
Probability
|
0.849111
|
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0.440701
|
Probability
|
0.648304
|
Obs*R-squared
|
1.082021
|
Probability
|
0.582160
|
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0.883680
|
Probability
|
0.544206
|
Obs*R-squared
|
7.508716
|
Probability
|
0.482867
|
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
1.878052
|
Probability
|
0.104128
|
Obs*R-squared
|
19.58922
|
Probability
|
0.143633
|
Chow Breakpoint Test: 1999
|
F-statistic
|
1.232929
|
Probability
|
0.325932
|
Log likelihood ratio
|
7.836282
|
Probability
|
0.165492
|
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
0.708873
|
Probability
|
0.501465
|
Log likelihood ratio
|
1.752101
|
Probability
|
0.416424
|
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur evwies 4
Test de Jarque Bera
0
1
2
3
4
5
6
7
8
-0.05
0.00
0.05
S
e
r
i
e
s
:
R
e
s
i
d
u
a
l
s
S
a
m
p
l
e
1
9
8
0
2
0
1
2
O
b
s
e
r
v
a
t
i
o
n
s
3
3
Mean
3.20E-15
Median
-0.002700
Maximum
0.051382
Minimum
-0.062868
Std. Dev.
0.024728
Skewness
-0.228727
Kurtosis
3.726346
Jarque-Bera
1.013159
Probability
0.602553
Test de Cusum
Annexe
3 Différents tests sur le modèle 1 dans le court terme
Test de Jarque Bera
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0.999390
|
Probability
|
0.384948
|
Obs*R-squared
|
2.694151
|
Probability
|
0.259999
|
ARCH Test:
|
F-statistic
|
0.234895
|
Probability
|
0.631688
|
Obs*R-squared
|
0.249580
|
Probability
|
0.617371
|
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0.450281
|
Probability
|
0.929615
|
Obs*R-squared
|
8.761777
|
Probability
|
0.846002
|
Chow Breakpoint Test: 1999
|
F-statistic
|
1.571947
|
Probability
|
0.214337
|
Log likelihood ratio
|
18.87529
|
Probability
|
0.015541
|
Chow Forecast Test: Forecast from 1999 to 2012
|
F-statistic
|
1.189099
|
Probability
|
0.407426
|
Log likelihood ratio
|
32.46373
|
Probability
|
0.003440
|
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
0.808899
|
Probability
|
0.458748
|
Log likelihood ratio
|
2.300656
|
Probability
|
0.316533
|
Test de Cusum
Annexe
4 Différents tests sur le modèle 2 dans le long terme
Test de Jarque Berra
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0.440701
|
Probability
|
0.648304
|
Obs*R-squared
|
1.082021
|
Probability
|
0.582160
|
ARCH Test:
|
F-statistic
|
0.033972
|
Probability
|
0.855006
|
Obs*R-squared
|
0.036196
|
Probability
|
0.849111
|
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0.883680
|
Probability
|
0.544206
|
Obs*R-squared
|
7.508716
|
Probability
|
0.482867
|
Chow Breakpoint Test: 1999
|
F-statistic
|
1.232929
|
Probability
|
0.325932
|
Log likelihood ratio
|
7.836282
|
Probability
|
0.165492
|
Chow Forecast Test: Forecast from 1999 to 2012
|
F-statistic
|
0.757527
|
Probability
|
0.694811
|
Log likelihood ratio
|
18.60895
|
Probability
|
0.180436
|
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
1.402532
|
Probability
|
0.246621
|
Log likelihood ratio
|
1.671167
|
Probability
|
0.196102
|
Test de stabilité de Cusum pour le modèle 2 dans le
long terme
Source : l'auteur à partir de l'analyse de
données sur evwies 4
Annexe 5 Différents tests
sur le modèle 2 dans le court terme
Test de jarque Bera
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0.122721
|
Probability
|
0.885061
|
Obs*R-squared
|
0.323944
|
Probability
|
0.850465
|
ARCH Test:
|
F-statistic
|
0.158180
|
Probability
|
0.693750
|
Obs*R-squared
|
0.168172
|
Probability
|
0.681741
|
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0.328906
|
Probability
|
0.963337
|
Obs*R-squared
|
4.333223
|
Probability
|
0.931065
|
Chow Breakpoint Test: 1999
|
F-statistic
|
0.744814
|
Probability
|
0.620340
|
Log likelihood ratio
|
6.453440
|
Probability
|
0.374355
|
Chow Forecast Test: Forecast from 2000 to 2012
|
F-statistic
|
1.464053
|
Probability
|
0.250737
|
Log likelihood ratio
|
28.85784
|
Probability
|
0.006857
|
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
0.460182
|
Probability
|
0.636623
|
Log likelihood ratio
|
1.204208
|
Probability
|
0.547658
|
Test de stabilité de Cusum
* 1 DCPE
2013
* 2 Cote
d'ivoire, MEF,2012
* 3
DCPE/MEF
* 4 PNUD
2013
* 5
François Perroux (1990), Dictionnaire économique et social,
Hartier
* 6 Gilles
Dostaler, « Simon Kunznets, mesurer et expliquer la richesse des
nations », Alternative Ecnomique p255 ;2007
* 7 Barro
1991 , «Gouvernement spending in a simple model of
endogenous»,Bureau of economic research
WP,n°25,(Mai,1991),p.39
* 8 Wilimas
Easterly,1992 « How much does policy affect growth »
* 9 Killick
1992, « Just how important is finance for African
development »
* 10 Rapports
de FMI
* 11 Jean -
Yves CAPUL et OLIVIER GARNIER, Dictionnaire économique et de sciences
sociales, Hatier, paris, 1999, p.121.
* 12 Un bien
est du durable s'il a une durée de vie supérieur à un
an.
* 13 Ojo O et
Oshikoya T .(1995) « Determinats of long terme
growth :some african results » ,Journal of African
Economies,n°4(2),pp.163-191
* 14 Baroo R. J., et SALA-l-MARTIN
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* 15 Dramae L
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* 16 Nubukpo K.
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* 17 N'Guessan
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* 14 KEHO,2007«
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d'Ivoire », CAPEC
* 18 Wattara W,
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économique dans les pays de l'UEMOA :une analyse de la
causalité au sens de granger »,Revue africaine de
l'intégration, Vol1.1,N°1,pp139-160
* 19
Investissements publics en infrastructure
* 20 Education,
formation et santé
* 21 Via
l'expérience
* 22 Via
l'éducation ou formation
* 23 LUCAS
1988, « On the mechanics of economic development »,
journal of monetary economies,vol22,July, pp.1-50
* 24 Rapport de
FMI,2012
* 25
l'interconnexion de deux réseaux
* 26 (Les aléas
météorologiques, Les aléas climatiques, maladies,
épidémies, conflits, motivations individuelles de ménages
et des entreprises)
* 27 extension
des marchés pendant la révolution industrielle
* 28 rôle
de la lutte anti-Corn Laws de Ricardo
* 29 Harrod R.F
(1939) , « An essay in Dynamic Theory »,the
economic journal,vol .49 n°193,pp.14-33
* 30 Solow.R.M
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1986), pp.1002-1037
* 32 Barro
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The Quartely Journal of economics,Vol.106,n°2(Mai 1991),pp.407-443
* 33 Barro. R.J
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economic growth »,NEBER Working Paper,n°3362 (Mai
1990),pp39
* 34 (routes,
électricité, télécommunications, et
écoles)
* 35
Reinhart .C et Khan.M (1990), « private investment and
economic growth in developing countries »,World
development,Vol.18,n°1(January 1990),pp. 243-258
* 36 Dramane T
«l'impcate de l'investissement public sur la croissance au Mali»
UCAD ,1999-2000
* 37C.Morrison
et A Schwartz (1992), « The impacts of transportation
infrastructure on property values »,National Bureau of Economic
Research,(1992),pp.201-207
* 38 Easterly
et Rebelo (1993), « Fiscal and economic
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* 39 Rapport de
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* 40
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