INTRODUCTION GÉNÉRALE
L'atteinte du développement en tant qu'objectif
visé par toutes les sociétés implique de nombreuses
mutations qui ne laissent guère les milieux naturels
indifférents. C'est dans cette mesure que de nombreux
aménagements sont mis en place au fil des années en vue
d'améliorer les conditions de vie des populations, ces
différentes mutations sont observées aussi bien en zones urbaines
qu'en zones rurales. Cette course effrénée vers le
développement engendre des changements majeurs sur l'évolution
des paysages végétaux. Et c'est ainsi qu'une ville au coeur de ce
processus impacte fortement sur la dynamique évolutive de la
végétation autour de sa périphérie. Dans le cadre
de ce travail dont la zone d'étude est la ville de Meiganga, ville du
Cameroun en expansion située dans la région de l'Adamaoua et
chef-lieu du département du Mbéré, l'effet combiné
de l'accroissement de la population, de la recherche du profit et l'atteinte de
l'émergence a pour conséquence le développement de
nouvelles activités génératrices de revenus et la
réalisation des projets d'envergure notamment le passage du pipe-line et
le bitumage de la route. De 1987 à nos jours (2015), les paysages
végétaux ont connu une évolution plus ou moins
contrastée sous l'effet de ces diverses activités. La principale
activité dans ce secteur s'avère être la coupe illicite du
bois. Par cette pratique non réglementée, la population compromet
les équilibres écologiques de la région, ce qui implique
d'agir avant que le phénomène ne prenne une allure
irréversible. À côté de cette coupe, on note les
impacts potentiels des changements climatiques qui comprennent les changements
dans le régime pluviométrique, les changements dans
l'érosion des sols et la désertification, l'érosion et ses
conséquences, la réduction de la biodiversité (CAR/PAP
2005). Au regard donc de la pression exercée par la ville sur les
ressources végétales de sa périphérie, on est
amené à se poser la question de savoir, comment les paysages
végétaux ont-ils évolué autour de la ville de
Meiganga de 1987 à 2015 ?
La justification du choix de la zone d'étude
réside dans le fait que la ville de Meiganga est une ville en plein
essor qui connait de nombreuses mutations induites par la croissance
démographique plus ou moins élevée et le
développement des voies de communication, sans oublier le passage du
pipe-line Tchad-Cameroun. De même, elle dispose d'importantes ressources
ligneuses qui s'amenuisent au cours du temps notamment à sa
périphérie occupée par certains villages. Par ailleurs, ce
choix est aussi marqué par le nombre restreint des travaux
réalisés dans cette partie de la région.
S'agissant de l'échelle temporelle, l'année 1987
est choisie comme borne inférieure en rapport avec la création du
département du Mbéré en 1983 et la désignation de
Meiganga comme chef-lieu de ce département. Il s'agit donc de voir la
situation de cette ville juste quelques années (quatre ans) après
son érection en chef-lieu de département afin de la comparer
à la situation actuelle d'où la borne supérieure de
2015.
Cette étude se focalise sur l'environnement et
présente de ce fait plusieurs enjeux. En effet, dans les pays du Tiers
Monde, où l'on a longtemps considéré que la protection de
l'environnement était un luxe de pays riches, les opinions autant que
les gouvernements ont réalisé peu à peu l'ampleur des
dégâts causés par une industrialisation mal
maîtrisée et une urbanisation anarchique (Yachir, 1992). Les
conséquences des dégâts observées sur la vie des
hommes et leur milieu de vie ressortent l'enjeu social et économique qui
suppose la prise en compte des volets alimentaires, économiques,
éducatifs, etc.
QUESTIONS DE
RECHERCHE
Question principale
Comment les paysages végétaux ont-ils
évolué à Meiganga ainsi qu'à sa
périphérie durant ces vingt-huit dernières années
(1987-2015) ?
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