DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE
DEPARTMENT OF GEOGRAPHY
UNITÉ DE FORMATION DOCTORALE DE
GÉOGRAPHIE
GRADUATE TRAINING UNIT OF
GEOGRAPHY
DYNAMIQUE DES PAYSAGES VÉGÉTAUX DANS UNE
VILLE MOYENNE ET SA PÉRIPHÉRIE. CAS DE MEIGANGA (de 1987 à
2015)
Mémoire soutenu en vue de l'obtention du diplôme
du Master II en géographie
Option: Géographie
Environnement Naturel et Aménagement (GENA)
Rédigé par :
MOUHAMAN ISSOUHOU
Matricule : 09A201LF
Titulaire d'une Maîtrise en
géographie
Jury de soutenance :
TCHOTSOUA Michel
|
Professeur titulaire en géographie
|
Université de Ngaoundéré
|
Président
|
Christine RAIMOND
|
Directrice de recherche
|
CNRS
|
Examinateur
|
AOUDOU DOUA Sylvain
|
Chargé de cours en géographie
|
Université de Maroua
|
Rapporteur
|
Photo de couverture : image satellite Google Earth de
la ville de Meiganga (2015)
Dédicace
À mes chers parents
ISSOUHOU Nadabo et MEFIRE
Salamatou.
Qu'ils y trouvent ma reconnaissance pour leur
soutien inconditionnel et les sacrifices qu'ils ne cessent de consacrer
à mon égard
Remerciements
Ce travail n'a été possible qu'avec l'aide de
Dieu tout puissant que nous remercions pour la santé, la force et la
protection qu'il nous a accordées tant sur les sorties effectuées
que tout au long de la rédaction de ce mémoire. Nous tenons
à exprimer aussi notre gratitude à toutes les personnes qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
travail à savoir :
Le Dr Aoudou Doua Sylvain qui malgré ses multiples
occupations a accepté de diriger ce travail jusqu'à son terme. Sa
rigueur méthodologique, ses conseils, directives, observations et
remarques sont des éléments qui ont été
indispensables pour l'élaboration de cette oeuvre.
Le Pr Tchotsoua Michel pour son regard scientifique, sa
disponibilité, son soutien moral et matériel, ainsi que pour les
données mises à notre disposition.
Tout le corps enseignant du département de
Géographie de l'université de Ngaoundéré et celui
du Master professionnel GAGER pour leur apport dans notre formation
académique. Entre autres le Pr Iya Moussa, Pr WakponouAnselme, Pr
Joseph-PierreNdame,Mme Ndjoya Marie, M. Anaba Christian, M. Petnga Simon, M.
Dourkangou Yafet et Mme MabouloumAnne Marie.
La directrice de recherche Mme Christine Raimond du CNRS
(Centre National de la Recherche Scientifique) pour ses remarques
pertinentes.
Nos ainés académiques pour leurs conseils et
encouragements, particulièrement M. Ndjeuto Tchouli Prosper Innocent,
pour sa disponibilité et ses enseignements en matière de
cartographie, traitement d'images et maitrise des outils de
géolocalisation.
Nous ne saurions assez remercier nos camarades de
promotionpour leur collaboration, leur esprit de partage et leurs
encouragements.
Nos frères et soeursAïssatou Issouhou, Ousmanou
Issouhou, Halima Issouhou, Mariatou Issouhou, Ibrahim Issouhou, Djouaïria
Issouhou, nos cousins Oussoumanou Garba, Mohamet Njifon et Abdoulbassir. Nos
amis Mohamadou Bassirou, Mamadou Sani, Mohamadou Arabo, Batchanou Peguy, Zoua
Daboulé, Yaouba Mana,Nanga Titti, Messina Berthille, Soussia
Emanuel,pour leur apport multiforme.
Le personnel des différents services et
délégations que nous avons consulté entre autres la
délégation départementale des eaux et forêts, celle
de l'aménagement et du développement urbain et le personnel de la
Mairie de Meiganga.
Les Chefs des villages Bardé, Nganhi, Bounou, Meidougou
et Dokolim ainsi que leurs vaillantes populations pour leur hospitalité
et leur collaboration, de même que la famille de M. Ahmadou et celle de
M. Madougou Robert pour leur hospitalité et leur
générosité.
Nous remercions enfin sincèrement tous ceux qui,
directement ou indirectement, ont contribué à la finalisation de
ce travail et que nous n`avons pas cités.
Résumé
La dégradation de la biodiversité est un
phénomène mondial qui ne laisse guère les
sociétés indifférentes. La ville de Meiganga, à
l'instar des autres villes du Cameroun connait une croissance de sa population
qui se traduit par le développement des activités (agriculture,
élevage, habitat, etc.) au détriment des paysages
végétaux. Cette étude vise à montrer
l'évolution de la végétation à Meiganga ainsi
qu'à sa périphérie de 1987 à 2015 de même que
les facteurs de cette évolution en utilisant comme méthodologie
une analyse diachronique basée sur le traitement et la cartographie de
trois scènes d'images Landsat (1987, 1999 et 2015) afin de constater les
changements opérés. Les relevés floristiques montrent une
dominance de l'espèceAnnonasenegalensis.Les enquêtes de
terrain ont permis d'identifier les différents facteurs
d'évolution qui sont d'ordre naturel et anthropique. Par ailleurs, les
résultats montrent une forte dégradation des
forêts-galeries et savanes arbustives, au profit des savanes herbeuses,
sols nus et bâtis. Ainsi, on note dans l'ensemble une évolution
régressive des paysages végétaux depuis 1987, très
accentuée entre 1999 et 2015. Cette situation est due au
développement des infrastructures routières et l'émergence
de nouvelles activités génératrices de revenus.
Mots clés : dynamique,
paysages, périphérie, ville moyenne, analyse
diachronique, Meiganga.
Abstract
The deterioration of biodiversity is a world phenomenon which
preocupes all societies. The city of Meiganga, like the other cities of
Cameroon knows a growth of its population that results in the development of
the activities (agriculture, raising, habitat.) to the detriment of the plant
landscapes. This survey aims to show the evolution of vegetation in Meiganga as
well as to its periphery from 1987 to 2015 and the factors of this evolution
using adiachronic analysis, based on the treatment and the cartography of three
scenes of Landsat pictures (1987, 1999 and 2015) in order to note the changes.
The floristics survey show a dominance of the species Annona
senegalensis. Investigations permitted to identify the different factors
of evolution that are natural and anthropic. Otherwise, the results show a
strong deterioration of the forest gallery and shrubby savanna, leaving place
to grassy savannas.Thus, we notes a regressive evolution of the plant
landscapes on the whole since 1987, which is very accentuated between 1999 and
2015 due to the development of the road infrastructures and the emergence of
new generating activities of incomes.
Key words: dynamic, landscapes,
periphery, middle city, diachronic analysis,
Meiganga.
Sommaire
Résumé
ii
Abstract
iii
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
Ire Partie. GÉNÉRALITÉS
SUR LA ZONE D'ÉTUDE
24
Chapitre 1. Présentation de la zone
d'étude
25
1.1. Une ville chargée d'histoire (Naissance et
évolution)
25
1.2. Une organisation bidimensionnelle (Organisation
et Fonctionnement)
27
1.3. Un milieu naturel propice au développement
humain et environnemental (Présentation des faits physiques)
27
1.4. Un cadre social propice au développement
des activités
37
Chapitre 2. Les paysages
végétaux de Meiganga et sa périphérie
45
2.1. Des formations végétales aux
caractéristiques diverses
45
2.2- Une végétation urbaine
façonnée par l'Homme
51
2.3. Une cartographie de l'occupation du sol
basée sur l'imagerie satellite
57
2.4. Les paysages végétaux de la
périphérie de Meiganga : une flore au potentiel notable
66
IIème Partie. ÉVOLUTION DE LA
VÉGÉTATION
80
Chapitre 3. Évolution de paysages
végétaux de Meiganga et sa périphérie
81
3.1. Des images satellites aux caractères
spécifiques
81
3.2. Prétraitements des images satellites
84
3.3. Une analyse multi date basée sur trois
scènes
85
Chapitre 4. Facteurs d'évolution des
paysages végétaux
105
4.1. Les facteurs naturels
105
4.2. Les facteurs anthropiques
108
4.3. Les facteurs institutionnels
135
Conclusion générale et
perspectives
139
Bibliographie
143
Webographie
146
Annexes
147
Liste des tableaux
Tableau 1. Répartition ethnique de la
population de la commune de Meiganga et leurs principales activités.
2
Tableau 2. Configuration des espèces
végétales en zone habitée
55
Tableau 3. Récapitulatif des critères
de visu-interprétation
62
Tableau 4. Distribution des placettes par sites
66
Tableau 5. Les espèces recensées au
sein de la famille Caesalpiniaceae
72
Tableau 6. Récapitulatif du nombre
d'espèces et occurrence au sein de chaque formation
végétale
76
Tableau 7. Répartition des placettes par
station topographique
77
Tableau 8. Répartition des formations
végétales par position topographique
77
Tableau 9. Différentes bandes de Landsat
8
83
Tableau 10. Proportion des différentes
classes de l'occupation du sol en 1987
87
Tableau 11. Matrice de confusion de la
classification dirigée (image 1987)
88
Tableau 12. Matrice de confusion de la
classification dirigée (image 1999)
90
Tableau 13. Proportion des différentes
classes de l'occupation du sol en 1999
90
Tableau 14. Proportion des différentes
classes de l'occupation du sol en 2015
94
Tableau 15. Matrice de confusion de la
classification dirigée (image 2015)
95
Tableau 16. Répartition des questionnaires
administrés par villages enquêtés
110
Tableau 17. Population de la ville et des villages
enquêtés
111
Tableau 18. Utilisation des produits de
récoltes
114
Tableau 19. Techniques de culture en relation avec
l'ethnie et le mode d'acquisition de la terre
114
Tableau 20. Type et mode d'élevage
117
Tableau 21. Plantes recherchées par les
scieurs
120
Tableau 22. Données recueillies sur
l'utilisation du bois
133
Liste des photographies
Photo 1. Alignement des arbres (Tectona
grandis) en bordure des voies principales
2
Photo 2. Sol latéritique à
Meidougou
33
Photo 3. Dalle de cuirasse
34
Photo 4. Forêt-galerie Ferdé Abbo
(Nganhi)
46
Photo 5. Forêt claire à Daniellia
oliveri (Nganhi)
49
Photo 6. Savane arbustive à Pilostigma
reticulatum (Nganhi)
50
Photo 7. Pépinière de Senna
siamea
53
Photo 8. Arbre renversé par le vent
107
Photo 9. Surface déboisée à
des fins agricoles
116
Photo 10. Des scieurs à Nganhi
119
Photo 11:Transport du bois sur une moto à
Bounou
123
Photo 12. Transport du bois via automobile à
Nganhi
127
Photo 13. Apport du bois à
l'école
129
Photo 14. Touffes de Chromolaena
Odorata
134
Photo 15. Reboisement au lycée classique de
Meiganga
137
Liste des planches
Planche 1. Étapes de réalisation de
la carte du bassin versant de yoyo
2
Planche 2. Destruction des
forêts-galeries
47
Planche 3. Ancien site de scierie à Nganhi,
reconverti en séchoir
118
Planche 4. Vue d'un Milicia excelsa
(Iroko)
120
Planche 5. Utilisation des arbres comme bois
d'oeuvre
121
Planche 6. Vente de bois.
124
Planche 7. Abattage d'arbre
130
Planche 8. Méthode locale pour
assécher un arbre (Lophira lanceolata à gauche et
Terminalia laxiflora au centre, ainsi qu'à droite)
131
Liste des figures
Figure 1. Localisation de la zone
d'étude
2
Figure 2. Méthodologie de traitement
d'images satellites
19
Figure 3. Schéma de la méthodologie
générale adoptée
22
Figure 4. Zoom sur la zone d'étude
26
Figure 5. Modèle Numérique de Terrain
(MNT) de la zone d'étude
28
Figure 6. Topographie de Meiganga et sa
périphérie
29
Figure 7. Inégale répartition des
précipitations au fil des années
31
Figure 8. Évolution des
précipitations par an (en mm)
32
Figure 9. Carte morpho-hydrographique de Meiganga
et sa périphérie
35
Figure 10. Localisation du bassin versant de
Yoyo
36
Figure 11. Répartition de la population dans
la commune de Meiganga
39
Figure 12. Carte de la population projetée
sur les bases du recensement de 2005
40
Figure 13. Amélioration de la qualité
de l'image satellite par rehaussement linéaire (ville de Meiganga)
58
Figure 14. Prétraitement de l'image
satellite
59
Figure 15. Carte d'occupation du sol issue de la
classification non dirigée
64
Figure 16. Répartition des placettes et
transects effectués
67
Figure 17. Transect de Dokolim
68
Figure 18. Inventaire floristique
réalisé sur 66 placettes
69
Figure 19. Présentation des espèces
les plus répandues
71
Figure 20. Répartition des espèces
par famille
72
Figure 21. Répartition des espèces
recensées
74
Figure 22. Identification des espèces en
fonction du nombre de placettes
74
Figure 23. Répartition des formations
végétales en fonction des espèces
végétales
75
Figure 24. Proportion des ligneux identifiés
par formation végétale en pourcentage
75
Figure 25. Répartition des formations
végétales par unité topographique
78
Figure 26. Occupation du sol en 1987
86
Figure 27. État de l'occupation du sol en
1999
89
Figure 28. Superficie des classes d'occupation du
sol de 1987 et 1999 (en km²)
91
Figure 29. Différence d'occupation du sol
entre 1987 et 1999 (en km²)
92
Figure 30. État de l'occupation du sol en
2015
93
Figure 31. Superficie des classes d'occupation du
sol de 1999 et 2015 (en km²)
96
Figure 32. Différence d'occupation du sol
entre 1999 et 2015 (en km²)
96
Figure 33. Superficie des classes d'occupation du
sol de 1987, 1999 et 2015 (en km²)
97
Figure 34. Récapitulatif des
différences entre les classes d'occupation du sol sur les trois dates
étudiées (en km²)
99
Figure 35. Moyenne des différences
d'occupation de sol sur les trois scènes (en km²)
100
Figure 36. Évolution des paysages
végétaux entre 1987 et 2015
101
Figure 37. Aperçu de l'occupation du sol sur
les trois scènes (1987, 1999 et 2015)
102
Figure 38. Évolution de l'occupation du sol
dans la zone urbaine
103
Figure 39. Croissance démographique de 1987
à 2015
110
Figure 40. Extension des surfaces
habitées
111
Figure 41. Répartition des activités
pratiquées
112
Figure 42. Répartition des activités
en fonction de l'ethnie
113
Figure 43. Identification des points de vente de
bois dans une partie de la ville
124
Figure 44. Déviation de la Nationale
N°1
126
Liste des
annexes
Annexe 1. Annexe 1. Questionnaire
d'enquête
i
Annexe 2. Fiche de relevé
phytogéographique
152
Annexe 3. Fiche de description de station
153
Annexe 4. Répartition des
activités
155
Annexe 5. Vue aérienne de la zone
d'étude
156
Annexe 6. Topographie de la zone d'étude
157
Annexe 7. Répartition des
précipitations annuelles
158
Annexe 8. Richesse spécifique de la zone
159
Annexe 9. Capture d'écran des matrices de
confusion
163
Annexe 10. Richesse spécifique en fonction
des unités végétales
165
Annexe 11. Extrait du décret n°
95/531/pm du 23 aout 1995 fixant les modalités d'application du
régime des forêts
166
Annexe 12. Localisation de l'adresse (Path and Row)
de notre zone
170
Liste des sigles et
acronymes
AUF: Agence Universitaire de la
Francophonie.
BUCREP: Bureau Central de Recensement et
d'Étude de la population au Cameroun.
CAR/PAP : Centre d'activités
régionales pour le Programme d'Actions Prioritaires.
CIRAD :Centre de Coopération
Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement.
DEA: Diplôme d'études
Approfondies.
DSCE : Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi.
EGEM : École de Géologie
et d'Exploitation Minière.
ETM :Enhanced Thematic Mapper (carte
thématique rehaussée).
FALSH : Faculté des Arts, Lettres
et Sciences Humaines.
FAO: Food and Agriculture Organization of the
United Nations (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture).
KML : Keyhole Markup Language (langage
à base de balises géolocales).
MINEPAT :Ministère de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagementdu
Territoire.
SPOT : Système Probatoire
d'Observation de la Terre.
P.C.D: Plan Communal de
Développement.
PNDP : Programme National de
Développement Participatif.
REDD : Reducing Emissions from
Deforestation and Forest Degradation (Réduire les émissions de
C02 provenant de la déforestation et de la dégradation des
forêts).
RGPHC : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat du Cameroun.
SDN : Société des
Nations.
SRTM : Shuttle Radar Topographic Mission
(Mission topographique de la navette radar).
TM : Thematic Mapper (carte
thématique).
UICN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L'atteinte du développement en tant qu'objectif
visé par toutes les sociétés implique de nombreuses
mutations qui ne laissent guère les milieux naturels
indifférents. C'est dans cette mesure que de nombreux
aménagements sont mis en place au fil des années en vue
d'améliorer les conditions de vie des populations, ces
différentes mutations sont observées aussi bien en zones urbaines
qu'en zones rurales. Cette course effrénée vers le
développement engendre des changements majeurs sur l'évolution
des paysages végétaux. Et c'est ainsi qu'une ville au coeur de ce
processus impacte fortement sur la dynamique évolutive de la
végétation autour de sa périphérie. Dans le cadre
de ce travail dont la zone d'étude est la ville de Meiganga, ville du
Cameroun en expansion située dans la région de l'Adamaoua et
chef-lieu du département du Mbéré, l'effet combiné
de l'accroissement de la population, de la recherche du profit et l'atteinte de
l'émergence a pour conséquence le développement de
nouvelles activités génératrices de revenus et la
réalisation des projets d'envergure notamment le passage du pipe-line et
le bitumage de la route. De 1987 à nos jours (2015), les paysages
végétaux ont connu une évolution plus ou moins
contrastée sous l'effet de ces diverses activités. La principale
activité dans ce secteur s'avère être la coupe illicite du
bois. Par cette pratique non réglementée, la population compromet
les équilibres écologiques de la région, ce qui implique
d'agir avant que le phénomène ne prenne une allure
irréversible. À côté de cette coupe, on note les
impacts potentiels des changements climatiques qui comprennent les changements
dans le régime pluviométrique, les changements dans
l'érosion des sols et la désertification, l'érosion et ses
conséquences, la réduction de la biodiversité (CAR/PAP
2005). Au regard donc de la pression exercée par la ville sur les
ressources végétales de sa périphérie, on est
amené à se poser la question de savoir, comment les paysages
végétaux ont-ils évolué autour de la ville de
Meiganga de 1987 à 2015 ?
La justification du choix de la zone d'étude
réside dans le fait que la ville de Meiganga est une ville en plein
essor qui connait de nombreuses mutations induites par la croissance
démographique plus ou moins élevée et le
développement des voies de communication, sans oublier le passage du
pipe-line Tchad-Cameroun. De même, elle dispose d'importantes ressources
ligneuses qui s'amenuisent au cours du temps notamment à sa
périphérie occupée par certains villages. Par ailleurs, ce
choix est aussi marqué par le nombre restreint des travaux
réalisés dans cette partie de la région.
S'agissant de l'échelle temporelle, l'année 1987
est choisie comme borne inférieure en rapport avec la création du
département du Mbéré en 1983 et la désignation de
Meiganga comme chef-lieu de ce département. Il s'agit donc de voir la
situation de cette ville juste quelques années (quatre ans) après
son érection en chef-lieu de département afin de la comparer
à la situation actuelle d'où la borne supérieure de
2015.
Cette étude se focalise sur l'environnement et
présente de ce fait plusieurs enjeux. En effet, dans les pays du Tiers
Monde, où l'on a longtemps considéré que la protection de
l'environnement était un luxe de pays riches, les opinions autant que
les gouvernements ont réalisé peu à peu l'ampleur des
dégâts causés par une industrialisation mal
maîtrisée et une urbanisation anarchique (Yachir, 1992). Les
conséquences des dégâts observées sur la vie des
hommes et leur milieu de vie ressortent l'enjeu social et économique qui
suppose la prise en compte des volets alimentaires, économiques,
éducatifs, etc.
QUESTIONS DE
RECHERCHE
Question principale
Comment les paysages végétaux ont-ils
évolué à Meiganga ainsi qu'à sa
périphérie durant ces vingt-huit dernières années
(1987-2015) ?
Questions spécifiques
· Quel est l'état des paysages
végétaux à Meiganga et dans sa
périphérie ?
· Quelles sont les pressions exercées sur les
ressources végétales dans et autour de cette ville ?
· Quelle est l'influence de ces pressions sur la
répartition des paysages végétaux autour de
Meiganga ?
CONTEXTE SCIENTIFIQUE
À la suite de la recherche documentaire, nous avons
constaté que plusieurs auteurs ont mené des études sur la
dynamique des paysages végétaux à diverses échelles
de temps et d'espace (références bibliographiques), c'est dans
cette logique que nous ferons une ébauche de leurs écrits tout en
les regroupant selon leur courant de pensée.
La commune de Meiganga est une zone presque inexplorée
sur le plan scientifique d'où l'accès difficile aux
données sur cette dernière. L'essentiel des données sur
cette zone est l'oeuvre des enquêtes de terrain, des données
recueillies dans le Plan Communal de Développement de la commune de 2013
et des corrélations faites avec des études menées ailleurs
(pays étrangers) dans le but de se démarquer de celles-ci.
L'étude de la dynamique des paysages
végétaux repose sur l'adoption d'une méthodologie bien
précise et c'est dans ce sens que divers procédés sont
utilisés.
· Le site et les critères de
choix
Le choix du site s'inscrit parmi les priorités et se
fait en fonction de l'accessibilité, la représentativité,
les orientations des populations et des autorités administratives
(Abdelgader, 2011 ; Ndjeuto, 2012).À ces critères, s'ajoute
la richesse de la biodiversité (Wafo Tabobda G.,
2010 ;Djoufack-Manetsa V., 2011), la disponibilité des
données cartographiques notamment les cartes, images satellites, et/ou
photographies aériennes, les spécificités du couvert
végétal, l'état des connaissances
géographiques,l'intérêt écologique de la zone (Ondo
Assoumou,2006 ; Aoudou, 2010). De la même manière que des
paramètres conditionnent le choix du site, il en est de même pour
le choix de l'échelle temporelle.
· L'échelle
temporelle
L'échelle de temps, à l'instar de
l'échelle spatiale obéit à des principes circonscrits. Ce
choix peut dépendre de la disponibilité des données,
l'intégration des faits historiques (guerre civile, vaste campagne
agricole, boom démographique, surpâturage, feux de brousse, etc.)
Elle peut être de 11ans (Akakpo et al1995-2006), de
25ans (Wafo Tabobda G. 1976-2001) de 32ans (Abddelgader 1979-2011) de 50 ans,
voire plus (Djoufack-Manetsa V. 1951-2002) et ceci pour un souci de perception
des changements en fonction de la thématique traitée et des
différents acteurs qui interviennent.
· Utilisation de l'imagerie
satellite
La dynamique des paysages est étudiée à
l'aide des outils qui ne cessent de se développer au même titre
que les nouvelles techniques de l'information et de la communication, ainsi que
les énormes progrès observés dans l'imagerie satellite et
l'acquisition des photographies aériennes avec des résolutions de
plus en plus précises. On part ainsi des images couvrant d'immenses
surfaces des centaines de km2 à des images sur lesquelles les
détails sont observables en occurrence les images Spot, avec une
fauchée de 60 km, répondant à des analyses à
échelle régionale. Par ailleurs, leur résolution spatiale
de 20 m x 20 m et de 10 m x 10 m en mode multispectral permet de
reconnaître les signatures des objets, de différencier le sol de
la végétation, d'évaluer l'état de la
végétation et des cultures (Aoudou, 2010). Cette
résolution est réduite au fil du temps (2,5m - 5m pour les images
spot 5 en 2002, depuis 2012, spot 6 fournis des images de 1,5m de
résolution)1(*).
Traitant de la Quantification de l'évolution du couvert
végétal dans la réserve forestière de Laf-Madjam au
Nord du Cameroun par télédétection satelliteen 2004, Wafo
Tabobda G. op cit affirme que les données de
télédétection ont permis d'analyser le couvert
végétal et son évolution dans cette réserve entre
1976 et 2001.
· L'analyse diachronique
Grâce à l'évolution des méthodes de
la science en générale et de l'utilisation des photographies
aériennes et images satellites en particulier, des
procédés tels que l'analyse diachroniqueont vu le jour et ses
résultats de plus en plus pertinents sont utilisés par les
décideurs. Ainsi, Akakpo et altraitant del'étude de
la dynamique prospective de l'occupation du sol des aires classées du
Bénin en 2006, voient en cette méthode un moyen permettant
de favoriser la lecture des changements spatiaux. Avec des images satellitaires
Landsat ayant une résolution de 30m, ceux-ci ont pu apprécier
l'évolution de la dégradation du couvert végétal
des écosystèmes de leur zone d'étude. Il en résulte
quedans un ordre décroissant, les savanes arbustives et arborées,
la mosaïque des champs et jachères puis les forêts claires et
savanes boisées sont les unités les plus contributrices à
la dynamique de l'occupation des écosystèmes forestiers au
Bénin. Une situation qui se traduit clairement par une nette
réduction de la superficie des formations naturelles au profit des
formations anthropiques à l'échelle d'une décennie.
Djoufack (2012) adopte une approche autre que la précédente. En
effet,l'analyse se fait à l'échelle de la saison des pluies. Pour
ce faire, elle constitue deux échantillons comprenant les cinq
années les plus récentes (1998-2002) et les cinq années
les plus anciennes (1987-1991) de la période. La prise en compte de ces
sous-périodes plutôt que des deux années extrêmes
(1987 et 2002) permet de réduire la sensibilité des
résultats aux années extrêmes et donc de conserver un
signal tendanciel robuste. C'est la même raison qui motive la prise en
compte des médianes de chaque sous-période de cinq ans
plutôt que des valeurs moyennes. Par ailleurs, l'étude
diachronique de l'occupation du sol au travers d'une classification
hiérarchique pseudo dirigée de trois images satellites Landsat, a
permis à Wafo Tabobda G. de faire une analyse multidate couplée
aux données cartographiques et aux relevés de terrain pour mettre
en évidence les états successifs du couvert végétal
et pour analyser l'évolution de ce dernierentre 1976 et 2001.
· La mise en place des
placettes
Les placettes sont des surfaces délimitées en
vue de procéder à l'inventaire floristique de celles-ci. C'est
ainsi qu'en fonction de certains critères comme le nombre
d'espèces en présence, le relief, les outils, etc., les
dimensions peuvent varier d'un chercheur à l'autre. Pour Boubakar (2010)
cité par Abdelgader (2011),la méthodologie porte d'une part sur
la disposition de placettes rectangulaires de 50m x 40m. Ceci le long de
transects allant du centre du village vers la brousse pour effectuer des
relevés floristiques. Les espèces sont donc inventoriées
et caractérisées par leurs recouvrements et leurs
paramètres dendrométriques. D'autre part, une enquête
ethnobotanique menée auprès des villages a permis de reconstituer
l'historique (dynamique) de la végétation ligneuse, les
espèces disparues, menacées, locales, introduites, à
introduire et enfin leur utilisation. Quant à Ondo Assoumou (2006),
l'atteinte de son but a nécessité l'utilisation de deux types de
collecte de données: le premier repose sur les données de
terrain. Pour ce faire, deux modes d'inventaires ont été utiles.
L'un, basé sur l'observation visuelle de la végétation et
l'autre est dit inventaire systématique via un mode
d'échantillonnage basé sur des transects le long desquels, des
placettes de 10 m x 10 m ou 20 m x 20 m permettent d'effectuer des
relevés. Pour des herbacées, l'aire minimale retenue est de 4
m2. Les relevés sont également effectués sur
des surfaces échantillons de 25 m sur 25, qui permettent de mesurer
certains paramètresnotamment les strates, le recouvrement, l'inventaire
floristique, le type de formation végétale. Ce qui permet
d'établir une liste des espèces végétales
permettant de ce fait d'apprécier la diversité floristique de la
zone (Tiendrebeogo, 2013), ou alors exclusivement des placettes de 20 x 20 sont
utilisées, ainsi que des relevés ponctuels
disséminés sur l'ensemble de la zone d'étude (Aoudou,
2010 ; Ndjeuto, 2012).
· Facteurs
d'évolution
Cet aspect se subdivise en deux grands ensembles. D'une part,
nous avons les facteurs anthropiques et d'autre part les facteurs naturels.
Cependant, une troisième tendance associant les deux types de facteurs
est de plus en plus répandue et utilisée pars divers auteurs
(Abah M. 1984, Bazile D. 1998, Bessat C. 1996, Levrel H. 2007, Ondo Assoumou,
2006, Abdelgader, 2011).
- Les facteurs naturels
La végétation étant le reflet du climat,
le premier volet naturel de la dynamique des paysages concerne les conditions
climatiques qui peuvent fluctuer avec le temps. En effet, le climat global
varie incessamment à toutes les échelles de temps ; temps
profond géologique (centaine à dizaine de millions
d'années), temps du Quaternaire (million d'années), temps de la
préhistoire et de l'histoire humaines (dizaine de milliers à
millier d'années), temps de l'époque actuelle (centaine à
dizaine d'années), selon des oscillations irrégulières
continues enchaînant des périodes, des stades et des phases plus
ou moins longues de chauds et de froids relatifs plus ou moins intenses. La
période interglaciaire actuelle de réchauffement a
débuté il y a une douzaine de milliers d'années, à
la fin du Würm, dernière période glaciaire2(*). Dans la même logique,
Wakponou en 2004 fait remarquer que « les oscillations
paléoclimatiques quaternaires ont eu un effet indéniable sur le
couvert végétal. Il est cependant difficile de distinguer en
l'état actuel des situations, les conséquences qui leur sont
imputables de celles émanant des activités
anthropiques », car chaque formation végétale est
liée à des conditions bioclimatiques et morphopédologiques
particulières.
- L'action de l'Homme
Les différentes interventions de l'homme sur la
modification des paysages constituent les facteurs anthropiques. Dans ce
répertoire s'inscrivent les pratiques telles que le déboisement,
le surpâturage, les feux de brousse, etc.
Akakpo et al,op cit, relèvent plusieurs formes
d'activités qualifiées de facteurs de pressions:
l'écorçage, le passage des troupeaux, la fabrication du charbon,
l'exploitation du bois et l'agriculture. Aoudou en 2010, classe l'intervention
de l'homme en deux groupes. Elle peut être directe «par destruction
ou modification volontaire des paysages végétaux, par apport
d'espèces cultivées ou introduites, ou par propagation
d'espèces indigènes utiles ».Elle peut aussi être
indirecte et résulter par exemple des pratiques de l'élevage
d'animaux ou de l'agriculture et des feux de brousse qui s'inscrivent dans le
temps et dans l'espace. La Mission d'expertise pour l'étude des feux de
brousse et leur utilisation dans le cadre d'une gestion raisonnée des
aires protégées du Complexe WAP, conduite par Grégoire J-M
et al, réalisée dans le Parc du W : Burkina Faso,
Bénin et Niger, ressort que les feux de brousse constituent un
élément clé de la dynamique des paysages de savane des
régions soudaniennes et peuvent être considérés
selon les zones écologiques concernées, soit comme un
fléau contre lequel il convient de lutter, soit comme un
véritable outil de gestion, dont l'utilisation raisonnée permet
de maintenir ou d'entretenir certains types de paysages.
Letouzey, en 1968 dans les tentatives d'explication de la
configuration actuelle des paysages végétaux de l'Adamaoua
introduit les facteurs biodynamiques qui comprennent deux composantes,
notamment la présence des populations Gbaya, cultivatrice du manioc et
la présence de l'élevage bovin, pratiqué par les Peuls
avec surcharges locales des herbages, de même, l'action des feux annuels
de renouvellement des pâturages, ou des feux de chasse, s'ajoutant
à l'action directe du bétail.
Au vu des écrits antérieurs sur la
thématique de l'évolution des paysages végétaux
réalisés par nos prédécesseurs, nous nous proposons
d'utiliser une méthodologie presque similaire à la leur,
notamment les enquêtes de terrain couplées à l'utilisation
des outils de la télédétection (images satellites et
photographies aériennes) afin de réaliser une étude
diachronique et jauger l'ampleur du phénomène que nous
étudions. Nous nous démarquerons via une zone d'étude
quasi inexplorée, l'administration du questionnaire basée sur une
recension des activités ayant un impact direct ou indirect au
préalable, afin de traiter de la perception des populations villageoises
sur l'évolution des paysages végétaux et les
différents facteurs.
CADRE CONCEPTUEL
Pardynamique,ilfautentendrelecomportementd'unorganismeoud'ungrouped'éléments
évoluantdansletempsetdansl'espace. Le dictionnaire Larousse
désigne ce mot comme ce qui est relatif au mouvement, d'où ses
nombreux emplois dans les domaines de la physique (dynamique des fluides,
dynamique moléculaire, etc.). Dans le cadre de cette étude, ce
terme est utilisé dans un domaine précis qu'est la
végétation. Il s'agit donc d'appréhender
l'évolution spatiotemporelle du couvert végétal dans, et
à la périphérie d'une ville.
Périphérie : Le mot
périphérie vient du grec
« peripheria » qui signifie circonférence.
Plus généralement, la périphérie désigne une
limite éloignée d'un objet ou d'une chose3(*). Conceptualiser ce terme revient
à l'associer au centre, d'où l'expression
centre-périphérie. Le concept centre est
considéré comme un des plus importants en économie
spatiale et en géographie. Le dualisme centre-périphérie
est évoqué dans les contextes les plus variés et
même avec des significations les plus diverses. L'idée de centre
évoque une position privilégiée. C'est également un
lieu de forte concentration de population, d'activités
économiques, de culture et de pouvoir (Huriot et al, 1995). La
juxtaposition centre-périphérie n'est pas sans effet. Elle se
matérialise par des divergences, des asymétries, des
phénomènes de polarisation et de domination.
L'utilisation de ce concept remonterait à Karl Marx
pour résumer les relations entre la ville et la campagne. Toutefois, sa
signification contemporaine doit beaucoup aux théoriciens des
inégalités qui contribuèrent à sa diffusion dans le
courant des années soixante. Au début des années 80, Alain
Reynaud développe ce concept en géographie et définit le
centre et la périphérie par rapport à un système
territorial sans pour autant donner à ces derniers une signification
géométrique : le centre n'est pas au milieu d'un espace ni la
périphérie reléguée aux marges. Le centre se
caractérise par la concentration, en un lieu, d'une certaine masse de
population, de fonctions économiques, d'activités de production
et de services, de richesses. Il est doté d'une capacité
d'innovation et de créativité. Bénéficiant d'une
grande accessibilité, il est un lieu très attractif. Par les
polarisations qu'il engendre, il est un puissant moteur de l'intégration
territoriale. Toutefois, la dissymétrie des échanges est à
la base de cette intégration. Avec des niveaux de vie moins
élevés, la périphérie, souvent enclavée et
isolée, envoie des flux migratoires massifs vers le centre. Elle est
dépendante, subordonnée et se décline toujours en
négatif par rapport au centre. Sa faiblesse principale tient de
l'absence d'autonomie en matière décisionnelle (Cattan, 2006).
Dans le même sillage, les ressources nécessaires à faire du
centre un lieu attrayant viennent inévitablement de la
périphérie.
Certains économistes considèrent la
périphérie comme une métaphore désignant les pays
sous-développés par opposition au centre qui fait
référence aux pays développés et c'est alors que la
triade États-Unis, Union Européenne et Japon est
considéré comme le centre du monde au regard de leur pouvoir
décisionnaire ainsi que de leur niveau de développement.
Dans notre contexte, cette notion fait référence
aux alentours de la ville. En fait, nous définissons un
périmètre d'environ 900 km²(30 x 30 km) autour du centre
urbain que nous considérons comme périphérie.
Paysage : le dictionnaire Larousse le
définit comme une «étendue de pays qui s'offre au
regard ». Ce concept occupe une place extrêmement importante
dans beaucoup de disciplines, notamment en géographie, agronomie,
écologie, littérature, etc.
L'intérêt accordé à ce concept par
les disciplines a donc entrainé sa compréhension sous diverses
formes. C'est ainsi qu'on parle de paysage naturel, historique ou antique,
paysage idéal, paysage politique ou paysage audiovisuel.
Pour nous en Géographie, le paysage est avant tout un
«objet, un élément physique, quelque chose de
matériel». Notre intérêt est de comprendre et
d'interpréter l'objet que nous voyons et non d'interpréter ce que
nous ressentons à partir de l'objet que nous voyons. En
géographie, le paysage doit être étudié suivant
trois dimensions.
La première dimension est une vision horizontale.
L'observation se fait à l'oeil nu. Cette observation est donc «de
face» les pieds au sol. La deuxième dimension est une observation
«du dedans». Celle-ci est plus complète que la
première, car avec cette approche on ne se contente plus de constater ou
d'admirer, mais on va désormais collecter l'information à partir
des unités paysagères (transects, placettes). Enfin, la
troisième dimension est une vue «du dessus». Cette vision est
plus large, car l'échelle d'observation est plus importante et permet
d'embrasser une plus grande étendue. Elle permet par ailleurs
d'individualiser l'organisation spatiale de chaque type de
végétation par rapport à l'ensemble (Ondo Assoumou,
2006).
Le concept de paysage fait ainsi référence aux
différents paysages végétaux, formations
végétales qu'on retrouve dans notre zone d'étude. Il
s'agit en l'occurrence des savanes, de la forêt-galerie et de la
forêt claire.
- Savane :Étymologiquement, elle
correspond à une formation végétale intégrant une
composante ligneuse et une composante herbacée. Les savanes se
définissent également comme des écosystèmes
globalement caractérisés par deux saisons contrastées, des
sols à faible fertilité et par des ressources
végétales, pastorales et forestières soumises à une
pression anthropique et à des feux fréquents (Aoudou, 2010).
Une nomenclature des types de végétation de
l'Afrique a été élaboréelors d'une réunion
qui s'est tenue à Yangambi en août 1956 en République
Démocratique du Congo (Guillaumet et al, 1975). Elle comporte
plusieurs sous-ensembles en fonction de la taille des espèces et du taux
de recouvrement. Ainsi, on distingue la savane herbeuse, la savane arbustive,
la savane arborée et la savane boisée.
· La savane herbeuse est une savane uniquement
composée de graminoïdes annuelles et vivaces, dont la hauteur est
généralement comprise entre 0,8 et 3 m, avec un taux de
recouvrement inférieur à 10%. On y retrouve également des
arbustes dont la taille est inférieure ou égale à celle
des herbacées.
· La savanearbustive est composée d'arbustes et
graminées dont la taille est comprise entre 5 et 10 m et dont le
recouvrement des strates est inférieur à 5%. Sa présence
est généralement associée aux pressions anthropiques, en
plus des facteurs morphoclimatiques.
· La savane arborée est constituée d'un
couvert herbacé continu et des arbres, plus ou moins
régulièrement distribués d'une taille supérieure
à 5m, et le un recouvrement allant de 5 à 30 %.
· La savane boiséecomporte de nombreux arbres et
arbustes répartis confusément sur l'ensemble du territoire. Elle
est composée d'étendues à dominance herbeuse et
d'îlots boisés plus ou moins denses. La taille des espèces
est supérieure à 5 m et le taux de recouvrement de la strate est
compris entre 35 et 75%.
- La forêt claireest une forêt à
canopée ouverte de hauteur moyenne (8-25 m), à houppiers4(*) plus ou moins jointifs et au
feuillage relativement clair, sans véritable strate ligneuse
intermédiaire, mais avec un tapis herbacé continu, parcouru
occasionnellement par les feux de brousse. Son taux de recouvrement atteint les
90%.
- La forêt-galerie est une végétation
dense, constituée de ligneux qui bordent les cours d'eau et les lacs. La
densité des ligneux et la diversité spécifique de cette
formation sont importantes au point qu'elle se rapproche de celle des
forêts denses humides.
Ville : Définir la ville,
délimiter ses contours, mesurer cet « univers urbain en
expansion » et suivre son évolution spatiale dans le temps est
un des problèmes redoutables auxquels se trouve confronté tout
chercheur travaillant sur cet espace complexe (RahimA., 2009).
À la complexité de la diversité des
points de vue sur la ville, s'ajoute la difficulté de délimiter
ses contours qui sont devenus de plus en plus flous dans l'espace et dans le
temps. La ville a été longtemps définie par opposition
à la campagne en faisant souvent référence à une
limite brutale ville/campagne. Aujourd'hui, cette dichotomie n'est plus
d'actualité : « les murs d'enceinte qui séparaient deux
mondes aux lois distinctes ont partout disparu. L'élévation des
niveaux de vie et le développement des transports ont affranchi les
citadins de la nécessité d'habiter un périmètre
bien circonscrit, bâti en continuité. Des activités et des
résidences se diluent dans des zones naguère franchement rurales.
Statistiquement, ces nouvelles formes d'urbanisation sont de plus en plus
difficiles à saisir » (Le Gléau et al. 1996). Ainsi, le
clivage ville/campagne, urbain/rural s'estompe de plus en plus et on se trouve
en face d'une autre réalité beaucoup plus complexe : les espaces
périurbains. Ces espaces mixtes offrent le sentiment d'être
à la fois en ville et en campagne et posent un problème
d'identité, car on ne sait plus si on est en ville ou en campagne.
(Rahim, op cit.)
Le classement administratif des villes (petites, moyennes et
grandes) obéit à des éléments tels que la taille de
la population, la qualité des infrastructures, les activités
économiques, la superficie dédiée à l'espace
urbain, etc. En retenant la taille de la population, on note qu'elle varie en
fonction des pays. En effet, elle va de 200 habitants pour le Danemark à
50 000 habitants pour le Japon. Toutefois, une définition
statistique internationale de la population a été
déterminée lors de la conférence de Prague en 1966 et le
nombre de 20 000 habitants a été retenu par les Nations
unies. En fonction des différents paramètres
sus-évoqués, Meiganga se classe parmi les villes moyennes du
pays.
La ville est ainsi considérée comme un centre,
un pôle de développement et ses limites fixées à la
base par l'autorité administrative sont généralement en
divergence avec la réalité. L'actualisation des documents de
planification permet de définir des zones urbaines, au-delà
desquelles l'implantation des habitations est en marge de la loi. Les
paramètres que nous retenons sont les limites de l'espace
urbanisé et la distance entre les agglomérations et le centre
urbain.OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE
Objectif principal
L'objectif principal de cette étude est la protection
de l'environnement en montrant l'évolution des paysages
végétaux ces vingt-huit dernières années dans la
ville de Meiganga ainsi qu'à sa périphérie afin d'en tirer
des leçons et d'orienter les décideurs.
Objectifs spécifiques
En guise d'objectifs spécifiques, il sera question
de :
· Dresser un état de lieux des paysages
végétaux dans et autour de la ville de Meiganga.
· Caractériser la dynamique des paysages
végétaux dans et autour de cette ville en nous intéressant
à l'évolution spatiotemporelle de la couverture
végétale au sein de cette ville, de même qu'à sa
périphérie entre 1987 et 2015.
· Montrer les facteurs d'évolution du couvert
végétal.
HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
Hypothèse principale
L'hypothèse principale est que les activités
anthropiques telles que l'aménagement du territoire et l'agriculture ont
entrainé une évolution régressive des paysages
végétaux dans la ville de Meiganga et sa
périphérie
Hypothèses secondaires
· Les paysages végétaux dans la ville de
Meiganga et sa périphérie sont constitués d'une part,
d'une végétation anthropisée et d'autre part des savanes
herbeuses, savanes arbustives, savanes arborées, savanes boisées,
forêts claires et des forêts-galeries.
· L'évolution des paysages végétaux
dans la ville et sa périphérie s'est faite dans l'ensemble d'une
façon régressive.
· La démographie importante et le
développement des infrastructuresont impulsé une conquête
des territoires pour des raisons de logement et le développement de
l'agriculture au détriment du couvert végétal.
· CADRE GÉOGRAPHIQUE
La ville de Meiganga est située entre 6,42° et
6,61° de latitude Nord et 14,14° et 14,43° de longitude Est.
D'après les limites communales de 2013, l'espace urbain de Meiganga
couvre une superficie de 375,33 km² et l'espace urbanisé quant
à lui occupe 11,61 km². Le village Nganhi marque la borne Nord de
l'espace urbain, au Sud c'est le village Bounou, l'Est et l'Ouest sont
limités par les cours d'eau Yoyoet Matou(figure 1).
Figure 1. Localisation de
la zone d'étude
MÉTHODOLOGIE
En vue de pouvoir infirmer ou confirmer nos hypothèses,
une méthodologie bien déterminée a été
élaborée et c'est ainsi qu'une démarche, une
méthode et des outils se sont avérés indispensables.
La démarche que nous adoptons est celle dite
hypothético-déductive qui consiste en l'énumération
des hypothèses en vue de les confirmer et/ou les infirmer à
l'issue du travail de recherche.
Afin de mieux cerner la dynamique du couvert
végétal, nous avons jugé bon de définir un
périmètre ou zone d'influence de la ville sur sa
périphérie et c'est ainsi que nous avons choisi cinq villages se
trouvant dans les 900km2 autour du centre urbain et deux sites
près de la ville, d'où le choix de Bounou, Meidougou et Dokolim
au Sud, Nganhi plus connu sous le nom de Roblin et Bounou au Nord de la ville,
le long de la Nationale N°1. En effet, deux transects ont
été effectués à partir de la limite du centre
urbain, du moins, à la limite de l'espace urbanisé ; l'un de
2km à l'Est et l'autre de la même distance à l'Ouest,
visant d'une part à identifier les espèces rencontrées
à proximité et d'autre part, avoir une vue d'ensemble sur la
ville ainsi que vérifier s'il existe des espèces typiques des
hautes altitudes (à l'Ouest de la ville, sur le mont Ganga à
1115m).
D'une manière générale, le travail s'est
effectué en trois étapes : la recherche documentaire, les
enquêtes de terrain et le laboratoire.
· La recherche documentaire
Nous avons commencé par la bibliothèque de la
FALSH en vue d'y trouver des anciens mémoires, thèses,
diplôme d'étude approfondie (D.E.A) ayant trait à notre
thème, de même qu'à Anthropos pour le même but, ainsi
qu'à la bibliothèque centrale de l'Université pour
consulter d'autres écrits. Des recherches ont aussi été
menées sur internet et pour finir, auprès de la Mairie et des
délégations (agriculture, forêts et faunes, habitat et
développement urbain, aménagement et urbanisme) de
l'arrondissement de Meiganga.
Au final, les données exploitées ont
été dans l'ensemble, les livres, les mémoires,
thèses de doctorat, articles, D.E.A, rapports, encyclopédies,
dictionnaires et documentaires. Les lieux de recherche quant à eux
concernent les services de l'université (bibliothèques,
anthropos, AUF), les recherches sur internet et la descente sur le terrain
(enquête, délégations et Mairie).
· Les enquêtes de terrain
Elles se sont déroulées en trois phases à
savoir la pré-enquête ou enquête exploratoire du 7 au 13 mai
2014 afin de prendre contact avec les Chefs de village et se rapprocher de
certains services administratifs (mairie et délégations). Par la
même occasion, obtenir des « données
primaires ».
Une seconde descente a été faite pendant le mois
d'octobre 2014 durant lequel nous avons enquêté cinq villages et
les services administratifs, ceci afin de pouvoir récolter les
données de manière plus approfondie.
Une troisième descente en août 2015 afin de
compléter certaines données manquantes notamment sur l'inventaire
floristique au sein de la ville, l'identification des points de vente de bois
et la prise des photographies.
· La collecte des données
L'obtention des données a pu être possible
grâce à l'administration d'un questionnaire à un
échantillon de la population pour les données
socioéconomiques, et de multiples descentes sur le terrain pour ce qui
est des données biophysiques notamment les types de sols et les
relevés floristiques.
- Le questionnaire
Il a été élaboré sur la base des
informations obtenues de la pré-enquête ou phase exploratoire
ainsi que des connaissances acquises à l'issue de la recherche
documentaire. C'est ainsi qu'il a été élaboré
suivant une nouvelle méthode dite « approche par corps de
métier » subdivisée en plusieurs sections parmi
lesquelles les métiers susceptibles d'agir directement ou indirectement
sur la dynamique des paysages végétaux. Ainsi, grâce aux
questions posées, cet instrument nous a permis d'avoir une panoplie
d'informations entre autres la perception des populations sur
l'évolution des paysages végétaux ainsi que les facteurs
d'évolution de la végétation ces vingt-huit
dernières années.
- La méthode
d'échantillonnage
Sur la base des informations recherchées, nous avons
opté pour un sondage aléatoire simple visant tout
d'abord à estimer le nombre de ménages à la suite des
entrevus avec le Chef de la localité, ensuite définir un
intervalle appelé « le pas » qui correspond
au nombre de ménages qui sera traversé avant d'enquêter un
autre ménage. Ce fut le procédé utilisé pour les
villages fortement peuplés à l'instar de Nganhi, Meidougou et
Dokolim.Le pas considéré dans ces villages était
compris entre 5 et 15.Enfin, dans les villages faiblement peuplés
(Bounou et Bardé), nous avons procédé au
porte-à-porte. Cependant, des exceptions ont été faites
dans la mise en pratique de ces méthodes et ce, dans le but de pouvoir
remplir tous les corps de métiers figurant sur le questionnaire ayant un
lien direct ou non sur l'évolution des paysages
végétaux.
- Le profil de l'enquêté
Les personnes à enquêter étaient les
personnes des deux sexes (masculin et féminin) exerçant dans un
ou plusieurs corps de métier recensés, ayant plus de 20ans,
dotées de raison, résidantes dans le village et disposées
à répondre à nos questions.
- Administration du questionnaire
L'administration du questionnaire s'est faite avec l'accord du
Chef du village ainsi que des autorités en place (la police à
Meidougou et Nganhi). L'aide d'un facilitateur endogène (un habitant du
village jouant le rôle de guide et quelquefois d'interprète) a
été très importante pour l'obtention d'informations
fiables.
- Les entrevues
Elles se sont déroulées à la phase
exploratoire avec les Chefs des cinq villages, ainsi qu'avec les
autorités administratives. Durant la deuxième descente, des
entrevues plus longues ont été refaites avec ces autorités
ainsi qu'avec d'autres.
Nous nous sommes ainsi entretenus avec le
Délégué des forêts et faunes, le
délégué de l'environnement et de la protection de la
nature, le Second Adjoint au Maire en l'absence du Maire, le Secrétaire
Général des services de la Mairie ainsi que les Chefs de
villages.
- Les relevés floristiques
Dans notre travail, nous nous intéressons uniquement
aux ligneux5(*)
constitués d'arbres, d'arbustes, d'arbrisseaux, ainsi que des
sous-arbrisseaux. Un tel choix s'explique par le fait que les ligneux
constituent l'un des éléments de base de
l'écosystème savanicole et sont d'une importance
économique pour les populations locales (Aoudou, 2010). D'où la
mise en place des placettes de 20 x 20m2 et la réalisation
des transects dans le but d'effectuer des relevés ponctuels.
· L'acquisition des images satellites et
Radar
Les images satellites ont été obtenues via le
téléchargement à l'internet (
www.usgs-glovis.com et
www.earthexplorer.com) ainsi qu'au département de
géographie notamment pour les images et photographies aériennes
des années antérieures (1994).
Le téléchargement de celles-ci nécessite
au préalable l'adresse de l'image qui couvre notre zone. En effet, toute
la surface du globe est couverte par les images satellites et une adresse est
donnée sous forme de « Path »et
« Row ». Les « Path »
font référence à la longitude et les
« Row » à la latitude. Nous avons donc
utilisé Google Earth via un fichier KML qui montre la surface que couvre
chaque scène et son adresse (annexe 10). Cet outil nous
a permis d'obtenir l'adresse de notre zone d'étude (Path :
184Row55etPath 184 Row 56) pour ensuite rechercher les images
satellites.
Les images Radar (SRTM), indispensables pour les
opérations d'extraction des cours d'eau, délimitation du bassin
versant, élaboration de la carte de pentes et extraction des courbes de
niveau ont été obtenu sur le site internet
http://glcf.umd.edu/data/landsat/.
· Le laboratoire
S'agissant des méthodes utilisées pour le
traitement des données recueillies, certains logiciels nous ont permis
d'effectuer cette tâche.
- Microsoft Word utilisé pour la saisie et le
traitement du texte.
- Microsoft Excel, pour la saisie et l'analyse de
données obtenues après dépouillement des questionnaires et
fiches de collecte, la réalisation des différents calculs, la
production de graphiques (histogramme, diagramme et camembert) et
création de tableaux dynamiques croisés.
- Microsoft Publisher pour la réalisation des
schémas méthodologiques.
- Microsoft Office Picture manager et XnView 1.9 nous ont
été utile pour le traitement des photographies afin d'avoir une
meilleure visibilité (contraste, luminosité, correction du
gamma, rognage, etc.).
- Quantum Gis 2.10a permis de concevoir et/ou actualiser des
cartes, et de calculer les superficies de chaque classe d'occupation du sol via
l'extension « groupstats »
téléchargeable directement dans la liste des extensions de
Qgis.
Cette application nous a également permis de convertir
le système de projection initial du rendu des classifications
supervisées de WGS 84 zone 33 Nord en WGS 846(*), pour une harmonisationdes
couches ; aussi bien celles issues de l'application ENVI 4.7 que celles
utilisées pour cartographier la zone, ainsi que les coordonnées
prises sur le terrain. Une opération qui permet de limiter les erreurs
au niveau de l'échelle et du cadre alloué à la grille des
coordonnées lors de la mise en page d'une carte.
- Le traitement des images Landsat a pu se faire grâce
à l'application ENVI 4.7 via les opérations de mosaïque et
de classifications non dirigées en définissant le nombre de
classes voulu et laisser le logiciel les créer automatiquement. La
différence du résultat de ce procédé, très
souvent en divergence avec la réalité nous amène à
la classification dirigée (figure 2).
Figure 2.
Méthodologie de traitement d'images satellites
- Le logiciel Adobe Illustrator Cs, utilisé afin
d'effectuer des mosaïques de certaines photographies aériennes et
obtenir des images couvrant une surface plus importante.
- Sous Google Earth, nous avons procédé à
l'exploration, à la délimitation et à l'enregistrement de
notre zone d'étude. Les différentes couches d'informations
créées dans ce logiciel ont par la suite été
exportées en fichier KML7(*) utilisable par QGIS.
- EGMD (Easy Google Map Downloader) a servi à
télécharger l'image aérienne de notre zone d'étude
(annexe 5) à partir des coordonnées
géographiques (extrême supérieur gauche et extrême
inférieur droit), inscrit dans l'interface du logiciel ainsi que le
niveau de zoom voulu (pour l'image de notre zone nous avons choisi le zoom
18).
Le traitement de l'image radar (SRTM) de notre zone a permis
d'extraire automatiquement les cours d'eau et de délimiter le bassin
versant de Yoyo, dans lequel Meiganga est au centre ; ceci, grâce au
logiciel Global Mapper. Une vérification de ces résultats sur
l'image Google Earth a permis d'ajuster la position de certains cours d'eau et
d'exporter les modifications faites sous format KML exploitable par Qgis pour
finaliser la carte.
A. Image Radar (SRTM)
B. Extraction automatique du cours d'eau et
délimitation du bassin versant
C. Vérification sur Google Earth
D. Cartographie sur Qgis
Planche 1. Étapes
de réalisation de la carte du bassin versant de yoyo
· Les outils
Surleterrain,nousavonseubesoindedeuxtypesdematériel.
D'une partceluinousaidantàcollecterdesdonnéeset d'autre
partceluiutilisé pour
assurernotresécuritéetnouspermettredeparcourir lessites
visités.
Ainsi, pour réaliser ce travail, il était
nécessaire d'utiliser :
- Un appareil photo numérique pour la prise de
photos.
- Un ruban métrique servant àmesurer la
circonférence des plantes,
-
Unemachettepoursefrayeruncheminlorsdelaréalisationdestransectsetpour
faire une entaille pour la photographie de la couleur et du type de tronc pour
chaquearbre.
- Une ficelle de 80m segmentée en quatre segments de
20m utilisée pour délimiter les placettes.
- Un GPS utilisé pour relever les coordonnées
géographiques des placettes, des photos et faire le Tracking8(*) des transects
D'une manière générale, la
méthodologie utilisée fait intervenir deux aspects fondamentaux
à savoir l'enquête de terrain et la
télédétection (figure 3.).
Figure 3. Schéma de
la méthodologie générale adoptée
INTÉRÊTS
Ce travail présente tout d'abord un
intérêt méthodologique dans la mesure où il met en
exergue une approche de collecte, de traitements et d'analyse de l'information
autour d'une ville en vue d'analyser l'évolution des paysages
végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie
sur une période de vingt-huit ans. L'intérêt de ce travail
est également appliqué ; car les résultats qui en
découleront pourront être utilisés par les
aménageurs notamment dans la prise en compte des aspects
environnementaux.
ORGANISATION DU
MÉMOIRE
Notre travail est structuré en deux parties et quatre
chapitres :
Ière Partie :
GÉNÉRALITÉS SUR LA ZONE D'ÉTUDE
Chapitre 1. Présentation de la zone
d'étude
Ce chapitre sera consacré à présenter la
commune de Meiganga dans ses différentes aspérités. Ainsi,
il sera question pour nous de parler de son organisation, son cadre
socio-économique et ses caractéristiques physiques.
Chapitre 2.Les paysages végétaux de
Meiganga et sa périphérie
Il s'agira pour nous de présenter de manière
détaillée les différentes formations
végétales que l'on retrouve dans et autour de la ville de
Meiganga.
IIème Partie. ÉVOLUTION DE LA
VÉGÉTATION
Chapitre 3.Évolution des paysages
végétaux de Meiganga et sa périphérie
Le thème de recherche traitant sur une période
de 28 ans, l'analyse diachronique nous permettra de mieux observer
l'évolution des paysages végétaux autour de Meiganga via
divers procédés parmi lesquels des comparaisons entre les images
satellites.
Chapitre4.Facteurs d'évolution des paysages
végétaux
Il s'agira dans ce chapitre de ressortir les différents
facteurs et processus qui ont contribué à l'évolution des
paysages végétaux à Meiganga ainsi qu'à sa
périphérie.
Ire Partie.
GÉNÉRALITÉS SUR LA ZONE D'ÉTUDE
Chapitre 1. Présentation de la zone
d'étude
Chapitre 2. Analyse des paysages
végétaux
Cette partie vise à présenter d'une
manière générale le cadre d'étude dans ces
différentes aspérités. C'est ainsi que d'une part, nous
montrerons le cadre administratif, socio-économique et organisationnel
de la ville de Meiganga et de quelques localités en occurrence les
villages les plus proches dans la mesure où ceux-ci sont directement
influencés par les mutations orchestrées par le centre urbain
(Chapitre 1). D'autre part, un accent particulier sera mis sur la
végétation qui présente à nos yeux un
intérêt particulier afin d'en ressortir les principales
caractéristiques (Chapitre 2).
Chapitre 1.Présentation de la zone d'étude
Introduction
Située entre 6,42° - 6,62° de latitude Nord
et 14,15° - 14.43° de longitude Est, Meiganga est une ville que l'on
classe parmi les villes moyennes du Cameroun. Chef-lieu du département
du Mbéré, cette ville à l'instar de ses paires, a connu
d'importantes mutations ces dernières décennies afin de s'arrimer
aux exigences de l'heure à savoir la quête permanente du
développement et ceci à tous les niveaux entre autres
infrastructures routières, habitat, agriculture, etc. Dès lors,
quelles sont les caractéristiques de cette ville ? Cette
interrogation nous interpelle à traiter de la localisation de la zone,
de ses caractéristiques socio-économiques ainsi que de ses
aspects physiques.
1.1.
Une ville chargée d'histoire (Naissance et évolution)
Plusieurs hypothèses sont formulées sur la
signification du mot Meiganga. Parmi celles-ci, ce mot aurait été
donné par un commerçant haoussa et signifierait « ville
de repos » en langue haoussa (enquête de terrain, 2014). D'un
autre côté, le nom de la ville viendrait du mont Ganga, qui
aujourd'hui compte parmi les sites touristiques du département9(*). Le mot Mbéré
quant à lui tire son nom du cours d'eau du même nom, affluent du
Logone. La ville de Meiganga en tant que chef-lieu de la commune a connu
plusieurs transformations de concert avec son statut au cours du temps.
- En 1927 elle fut érigée en unité
administrative par l'administration française exerçant sous
mandat de la SDN.
- La création du Lamidat de Meiganga, sous
l'administration française aux environ de 1929, pendant la grande
révolte anticoloniale connue sous le nom de la guerre du
Kongo-Warra (1929 - 1933) à la tête de laquelle se
trouvait le résistant Karnou, de son vrai nom Barka N'Gaïnoumbay,
en l'honneur duquel est baptisé la principale salle de cinéma de
Meiganga10(*).
- En 1960, après l'indépendance, la commune de
Meiganga est créée.
- En 1974, elle est subdivisée pour la création
du district de Djohong.
- En 1983, elle est transformée en département
du Mbéré lors de la création de la province de l'Adamaoua.
Elle conserve son statut d'arrondissement à côté de Djohong
qui en devient un également.
- En 1992, la modification de la carte administrative du
Cameroun la subdivise une deuxième fois, donnant naissance à
l'arrondissement de Dir.
La composition sociologique de cette population est la
résultante de différents mouvements migratoires provoqués
par les conquêtes menées par Ousman Dan Fodio.11(*) La ville a accru avec le temps
et cette croissance s'est fortement ressentie le long de la route nationale
N°1 et des départementales, plus accentuée sur les parties
bitumées (figure 4.)
Figure 4. Zoom sur la zone
d'étude
1.2. Une organisation
bidimensionnelle (Organisation et Fonctionnement)
L'organisation de la ville
estbasée depuis sa création sur deux principaux axes notamment
une organisation dite administrative en conformité avec les lois et
principes étatiques préalablement définis et une
organisation basée sur les savoirs anciens et le respect des traditions,
dite coutumière.
1.2.1. Organisation
coutumière
On retrouve dans la ville de Meiganga une chefferie de premier
degré. L'accession à la chefferie est héréditaire,
il faut appartenir à la famille royale, jouir de la confiance du peuple
et subir les rites d'installation. Le mode d'organisation de l'autorité
traditionnelle dans la ville est calqué sur le modèle peul avec
une hiérarchisation des postes dans la cour des chefferies. Le Lamido
est ici comme le Chef suprême ; le Kaigama officie comme Premier
Ministre ; le Sarki pawa responsable des bouchers, le Sarki jango
Ministre chargé du tourisme, le Ministre des forêts et des
eaux (Magadji), le Ministre de l'Agriculture (Galdima), le
Ministre de l'Élevage (Sarki chanu), le Ministre de la Justice
(Alkali), gèrent les questions relatives à leur domaine
respectif. Ceux-ci sont assistés par les Chefs (Ardo/Djaouro) de
quartiers et de villages, généralement chef de
3ème degré (P.C.D. Meiganga 2013).
1.2.2. Organisation
administrative
Le préfet est la première autorité de la
ville, en charge de tout le département. Le Sous-préfet quant
à lui coiffe tout l'arrondissement et travaille en étroite
collaboration avec le maire qui est la haute hiérarchie de la commune et
des Chefs de villages.
En tant que chef-lieu de la commune, Meiganga est le
siège des principales institutions du département. D'où la
présence des délégations départementales dans son
enceinte, de même que divers autres services déconcentrés
de l'État à l'instar du commissariat pour veiller au respect des
lois et la sécurité des personnes et des biens. La commune de
Meiganga dans son ensemble jouit de certains avantages impulsés par les
différents aspects que l'on retrouve sur sa zone d'influence. Il s'agit
des faits physiques d'une part et des faits humains d'autre part.
1.3.
Un milieu naturel propice au développement humain et environnemental
(Présentation des faits physiques)
Le milieu naturel de notre zone englobe un certain nombre
d'aspects qui le caractérisent. Parmi ceux-ci, nous avons le relief, la
végétation le climat,les sols, l'hydrographie et la faune.
1.3.1.Un relief aux formes diverses
Dans la ville et tout autour, le relief se caractérise
par la présence d'un plateau disséqué par des
vallées en U et des vallées en V. On observe ainsi
différents niveaux de pentes à savoir les fortes pentes et les
faibles pentes sans oublier les secteurs calmes du plateau qui font
référence à des surfaces plus ou moins planes, sur
lesquels s'étale la majorité des habitations. Toutefois on
remarque dans cette zone quelques sommets (figure 5).
Figure 5. Modèle
Numérique de Terrain (MNT) de la zone d'étude
Concernant l'orographie, la commune présente un relief
peu accidenté et surmonté par des sommets de volcans
éteints constamment érodés par les agents
atmosphériques. Parmi ces sommets, on note le mont Ganga, à 1115m
dont les pentes ont des valeurs faibles, avec un maximum de 15°,
observé près de la ville (figure6).
Figure 6. Topographie de
Meiganga et sa périphérie
Le relief de par son caractère multidimensionnel
favorise le développement de plusieurs types de
végétation. Nous observons de ce fait à Meiganga les
formations végétales propices aux vallées (dans les
vallées drainées, nous avons les forêts-galeries) et celles
des altitudes plus ou moins importantes (savane arbustive) et celles
transformées par l'action de l'Homme.
1.3.2.
Une végétation anthropisée
La végétation de la ville de Meiganga a
été fortement modifiée par l'Homme. En effet,
l'urbanisation a entrainé une destruction de la végétation
préexistante pour laisser place à un nouveau type de paysage
végétal marqué par un alignement des plantes le long des
voies principales (photo1), dans les lieux publics (bancs publics,
établissements scolaires, etc.) ainsi que dans les domiciles et champs.
Qu'elles soient importées ou non, ces plantes possèdent au moins
une des caractéristiques suivantes : fruitières,
ornementales et/ou médicinales.
La savane est la principale formation qui borne le
périmètre urbanisé. En effet, située dans la zone
soudano-guinéenne, ce type de végétation est la principale
sur toute la bande. Celle-ci est fortement influencée par les pratiques
et activités humaines (agriculture, feux de brousse, coupe du bois,
etc.) et à moindre mesure par les phénomènes naturels.
Nous observons d'une manière générale sixformations
végétales12(*) à savoir les savanes arborées, les
savanes boisées, les savanes arbustives, les savanes herbeuses, les
forêts-galeries et les forêts claires.
X : 6.521323° ; Y : 14.290591°
Photo
1.Alignement des arbres (Tectona grandis) en bordure des
voies principales
L'alignement des arbres le long des voies est une
réalité dans la ville de Meiganga, tel que l'on peut constater en
avant-plan de cette image. En effet, les troncs de Tectona grandis,
disposés de façon linéaire de part et d'autre de la route
bitumée ont pour vocation l'embellissement, l'ombrage et la protection
de l'environnement.
1.3.3.
Un climat contrasté
Le climat qui règne dans la commune est un climat de
type soudano-guinéen caractérisé par deux
saisons inégalement réparties :
- Une saison des pluies qui s'étale sur environ sept
mois. Elle débute autour du mois d'avril et s'achève en octobre.
Avec les effets du changement climatique, cet intervalle a varié au
cours des dernières années et l'on note une inégale
répartition des précipitations au fil du temps (figure 7).
- Une saison sèche moins longue dont la durée se
situe entre quatre et cinq mois. Elle débute entre novembre et
décembre et s'achève autour de février et mars.
Figure 7. Inégale répartition des
précipitations au fil des années
En observant de près la répartition des
précipitations dans la commune de Meiganga, nous remarquons des
contrastes au niveau de la quantité des précipitations
reçues par mois ainsi qu'au niveau de la période marquant le
début effectif de la saison des pluies et la fin de cette
dernière. Cet état des choses influe de ce fait directement sur
la quantité des précipitations reçues annuellement (figure
8). En effet, en 2008, on a enregistré 1507 mm de précipitation
et en 2011, 1693 mm.La quantité des précipitations reçues
au sein de la commune est de ce fait irrégulière.
Figure 8.Évolution des précipitations
par an (en mm)
La quantité des précipitations annuelles
enregistrées sur seize ans présente une évolution en dent
de scie, visible d'une part par l'accroissement sur des périodes de
temps (de 1987 à 1989, de 2008 à 2011) et d'autre part via le
décroissement (de 1991 à 1994), une situation qui impacte tant
sur les activités anthropiques que sur l'évolution des
végétaux. Par ailleurs, mentionnons que les graphiques ci-haut
ont été produits sur la base du tableau dont les données
sont issues des archives de l'Institut National de la Statistique
additionnées à celles du PCD de Meiganga.
1.3.4.
Des sols à dominance latéritique
Les principaux types de sols que l'on retrouve dans la ville
et sa périphérie sont de plusieurs types.
- Les sols ferrallitiques de couleur rouge et les cuirasses
sont les plus dominants. Ceux-ci sont moins propices à l'agriculture. On
les rencontre généralement sur les hautes altitudes notamment
les interfluves et les collines. Ces sols sont latéritiques et
présentent quelquefois des horizons d'environ 2m (Photo 2).
X : 6.420071° ;
Y : 14.217258°
Photo 2.Sol latéritique à Meidougou
Nous observons en arrière-plan de l'image une
maison construite en hauteur, au centre de l'image, nous pouvons
apprécier la qualité du sol qui est type latéritique
notamment via la présence de petits blocs latéritique et la
couleur rouge brique. De même, nous notons qu'à cet endroit, ce
sol essentiellement latéritique a une épaisseur ou un horizon de
plus de 1,7 m.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct.
2014.
- Les sols sablo-argileux qui se retrouvent, par endroit,
principalement dans les vallées. Ils sont essentiellement
ferrallitiques, hydromorphes, humifères, rouges et très propices
à l'agriculture et au pâturage dans les bas-fonds.
L'existence de plusieurs types de sols a une influence
directe sur les types de plantes qui s'y développent et par là
même, le type de formation végétale. Ainsi, via les types
de sols qu'elle renferme, ce milieu permet la croissance de plusieurs plantes.
En effet, les sols latéritiques de par leur
pénétrabilité difficile ne permettent que le
développement des plantes à faible système racinaire
(végétation herbeuse et arbustive) et les sols argileux ou
sablo-argileux permettent la croissance d'un large éventail de plantes.
Néanmoins, s'agissant des sols constitués de latérite, il
existe différents niveaux de saturation. C'est ainsi que par endroit,
nous rencontrons des sols impénétrables ; il s'agit des
cuirasses latéritiques (
Photo 3). Dans la même logique, certains
sols latéritiques ne contiennent que quelques gravillons de granite,
permettant l'enracinement des plantes et de ce fait le développement des
formations végétales ainsi que la pratique de l'agriculture par
les populations.
X : 6.601447° ; Y : 14.260348°
Photo 3.Dalle de cuirasse
Cette image nous présente une cuirasse
latéritique sur laquelle la végétation est quasi
inexistante, ceci à cause de son caractère imperméable.
Les seuls traits de végétations présents sont quelques
herbes qui se sont développées à travers les zones de
faiblesse de ladite cuirasse occasionnées par l'érosion hydrique
ainsi qu'aux minéraux déposés par le vent ou par le
passage d'êtres vivants (hommes et animaux).
Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct
2014.
1.3.5.
Un réseau hydrographique dense
La commune de Meiganga fait partie du château d'eau du
Cameroun. Il donne naissance à de nombreux cours d'eau qui alimentent
certains bassins du réseau hydrographique national. Il s'agit
de :
- La source d'eau de Garga (Zu Djerem) qui se jette
dans la Sanaga
- Le Lom qui se jette également dans la
Sanaga.
Au niveau de la ville, on rencontre les cours d'eau
suivants : Gbonwen situé au centre de la ville qui se
jette dans le lac Yizorro (rivière des poissons) Zandaba et
Yoyo qui font la ceinture Est, Ngassiri et
Gbakoungué font la ceinture Ouest et vont se jeter dans le
Yoyo(figure 9).
Figure 9. Carte morpho-hydrographique de Meiganga et
sa périphérie
À côté de ces principaux cours d'eau, il
existe quelques rivières entre autre : Mbah, Kombol, MIzoa,
Mii, Kap, Yoyo, Gbingui, Badja, Makor, et Badjer
Ces multiples cours d'eau contribuent au développement
de certaines formations végétales spécifiques en
occurrence, la forêt-galerie13(*). En effet, la présence de l'eau tout au long
de l'année ou pendant une période déterminée, selon
le type de cours d'eau (cours d'eau saisonnier ou permanent) assure un apport
continu en eau, ressource indispensable pour la survie et la croissance des
plantes et autres êtres vivants, d'où la présence de la
végétation luxuriante observable le long de ces cours d'eau.
Par ailleurs, notons que les cours d'eau de la ville de
Meiganga et sa périphérie forment un bassin versant important
autour duquel s'étale notre zone d'étude (figure 10).
Figure 10. Localisation du
bassin versant de Yoyo
Notre zone d'étude s'étend tout autour du bassin
versant Yoyo, extrait automatiquement sur la base d'image radar (SRTM). On
remarque aussi sur la figure que la délimitation de l'espace urbain,
dont 94 % de la superficie se retrouve dans le bassin versant, est faite
suivant les cours d'eau et les lignes de crête. Ce bassin versant vient
ainsi confirmer la densité du réseau hydrographique de cette
zone, propice au développement du couvert végétal, biotope
adéquat pour la plupart de la faune.
1.3.6.Une faune qui se raréfie
La faune de la commune de Meiganga jadis très riche est
aujourd'hui en nette régression à cause du braconnage,
très intensif dans la région. On rencontre toutefois dans les
zones reculées, des espèces comme les petits rongeurs, des
mammifères à l'instardes gazelles (Gazella),Antilope
(Antilopinae)et également des reptiles comme le boa(
Boa
constrictor). Les espèces en présence dans la
ville se limitent aux petits reptiles, rongeurs, oiseaux et animaux domestiques
(Mairie de Meiganga).
La faune joue également un rôle important dans la
croissance des plantes de par son action dans le drainage des sols facilitant
l'infiltration de l'eau, qui alimente les racines. Il s'agit des
vertébrés tels que les rongeurs, reptiles et certains
invertébrés comme les vers de terre et fourmis. Par ailleurs,
certains animaux interviennent dans le processus de floraison notamment les
oiseaux, les abeilles et autres insectes volants.
1.4.Un
cadre social propice au développement des activités
Les faits humains dans la ville de Meiganga et sa
périphérie se classent en deux grands groupes notamment un cadre
social consacré essentiellement aux données démographiques
ainsi qu'aux activités pratiquées et un cadre économique
dédié aux principales activités génératrices
de revenus.
1.4.1.Un cadre social cosmopolite
La population totale de l'arrondissement est estimée
à environ 104 626 âmes avec plus de 60 000 vivants en campagne.
Elle est repartie de la manière suivante :
- Les Gbaya. Ils sont majoritaires et
représentent près de 60% de la population. Ils sont
réputés dans la pratique l'agriculture, la chasse et le petit
commerce. L'agriculture est la principale activité et celle-ci
présente deux facettes. D'une part on a l'agriculture extensive, faite
par les grands producteurs et ce, sur de grandes superficies, dont les
récoltes sont généralement destinées à la
vente. D'autre part, nous avons les petits producteurs qui pratiquent
l'agriculture de subsistance destinée à l'autoconsommation sur
des surfaces réduites pour diverses raisons (difficile accès aux
terres insuffisance de moyens financiers, faible main d'oeuvre, outils
rudimentaires, etc.). Le manioc, le maïs et les légumes sont les
principales spéculations qu'on retrouve chez ce peuple. L'apiculture
traditionnelle est une activité que l'on retrouve aussi chez ce peuple
même si cette dernière est faiblement pratiquée.14(*)
- Les Foulani et Haoussa
représentent 20% de la population. Parmi eux, on compte plusieurs
originaires des pays voisins en occurrence le Nigéria, le Niger et la
R.C.A. Ils ont pour principale activité le commerce. Dans les zones
rurales, en plus du commerce, ces peuples pratiquent l'agriculture (culture des
céréales, tubercules et légumes) et l'élevage
(bovin, caprin et avicole). Le commerce est constitué pour la plupart de
la vente de produits alimentaires, vestimentaires, et électroniques.
- Les Bororos. Ils représentent 10%
de la population et pratiquent en guise d'activités
génératrices de revenus l'élevage bovin et le commerce.
Ils pratiquent également l'agriculture ; principalement la culture
du maïs et des légumes. Le commerce est également
présent avec la vente du lait et des produits dérivés,
généralement pratiqué par les femmes et jeunes filles. Ces
populations par le passé étaient essentiellement des pasteurs
nomades. Aujourd'hui, ils sont de plus en plus stables et ne migrent que lors
des périodes où le pâturage est rare, notamment en saison
sèche où la transhumance est la seule option pour les
éleveurs incapables de recourir aux palliatifs (tourteaux et champs
fourragers). Cette situation s'explique par l'envahissement des pâturages
par les espèces exotiques introduites à l'instar du
« Bokassa-Grass » (ChromolaenaOdorata). Les
Bororos s'ouvrent également au monde avec leur prise de conscience
progressive sur l'importance de l'éducation scolaire. On remarque ainsi
l'envoi des enfants en âge scolaire à l'école lorsqu'il
y'en a à proximité et quelques fois la création des
écoles par les parents comme c'est le cas à Bounou.
- Les Mboum, les Mbéré et Laka
représentent les 5%. Ils sont essentiellement agriculteurs. Parmi eux,
on rencontre aussi des artisans et des petits commerçants,
généralement des aventuriers à la recherche du pain
quotidien et d'insertion sociale.
- Les autres (Arabe choa, Bamiléké, Béti,
Barnoun,etc.) représentent 5%, et pratiquent diverses activités.
On les rencontre principalement en zone urbaine. On y retrouve des
employés du secteur privé, des agents de l'État
(enseignants, force de maintien de l'ordre, etc.), des commerçants, etc.
En plus de ces différents groupes, notons que la
commune de Meiganga, parce qu'elle partage ses frontières avec le pays
voisin qu'est la R.C.A compte des milliers d'étrangers entre autres des
réfugiés, des touristes et des aventuriers.
Par le passé (années 90), l'arrondissement a
connu des conflits de leadership entrainant des querelles entre Peuls et Gbaya,
situation qui a causé un retard au niveau du développement de la
localité sur le plan socioéconomique. Fort heureusement,
grâce au dialogue ainsi qu'aux efforts des uns et des autres, on assiste
à une cohabitation entre ces peuples, tournés vers la
préservation des acquis, l'atteinte de l'objectif de l'heure à
savoir le développement.
Tableau 1.
Répartition ethnique de la population de la commune de Meiganga et leurs
principales activités.
Groupes ethniques
|
Proportion
|
Activités principales
|
Gbaya
|
60%
|
Agriculture et Chasse
|
Foulbé, Haoussa
|
20%
|
Élevage et commerce
|
Bororo
|
10%
|
Élevage
|
Mboum, Mbéré, Laka
|
5%
|
Agriculture
|
Autres
|
5%
|
Divers
|
Source : PCD commune de
Meiganga, 2013
Une projection de ces données relatives à la
proportion des groupes ethniques sur un Camembert nous donne la
représentation suivante :
Figure 11.
Répartition de la population dans la commune de Meiganga
Avec une population totale de 88 745 âmes, dont 43 305
hommes et 45 440 femmes15(*), en faisant une projection, on obtient 121602
habitants en 201516(*)
(figure 12).Avec une superficie d'environ 7000 km², on obtient une
densité de 17 habitants au km². Ces chiffres nous permettent de
placer Meiganga parmi les communes moyennement peuplées du Cameroun.
Figure 12. Carte de la
population projetée sur les bases du recensement de 2005
La population de Meiganga, de par sa diversité, exerce
diverses activités qui concourent à développer
l'économie locale de cette commune.
1.4.2.Une économie aux
sources diverses
Les activités du secteur économique dans
l'arrondissement sont diverses et variées. Nous avons le commerce,
l'agriculture, l'élevage, lachasse, la cueillette, l'artisanat,
l'apiculture la menuiserie et le transport.
- L'agriculture et l'élevage
Ces activités sont pratiquées principalement en
zone rurale. Meiganga est classée parmi les communes agropastorales au
regard des potentialités agricoles et pastorales que regorge son aire de
commandement. Les produits agricoles en majorité vivriers, ainsi que les
produits d'élevage (viande, lait et dérivés), participent
activement au développement économique de la commune.
L'agriculture au sein de la commune connait cependant
certaines difficultés à l'instar de ses paires. En effet, le
Gouvernement camerounais a adopté en 2005 la stratégie de
développement du secteur rural. À cette occasion, un constat a
été dressé : celui d'une agriculture malade,
structurellement incapable désormais de nourrir la population
camerounaise. Certaines contraintes qui bloquent la production, ont
été identifiées : vieillissement de la population rurale,
difficultés d'accès à la terre, difficultés
d'accès aux intrants (engrais, semences améliorées, etc.),
difficultés d'accès aux techniques agricoles modernes et aux
autres innovations de la recherche agronomique, difficultés
d'accès au crédit, insuffisance des infrastructures d'appui au
développement du secteur rural (pistes, routes, magasins de stockages,
abattoirs, chaînes de froid, etc.), difficultés de
commercialisation de la production, souvent du fait d'une chaîne de
commercialisation trop longue qui accapare l'essentiel de la valeur
ajoutée agricole et freine le réinvestissement (DSCE). Beaucoup
reste donc à faire pour que de ce secteur soit un maillon essentiel de
l'économie de la commune.
S'agissant de l'élevage, « lors de la
campagne de vaccination antipestique de 1983, on a vacciné près
de 400 000 têtes de bovins dans le Mbéré, soit un
dixième du cheptel national. C'est dire qu'il s'agit d'un
département très riche en bétail bovin, et même le
premier département du pays en ce qui concerne l'élevage de ce
bétail. Si l'on sait que le département ne produit rien d'autre
qui puisse lui apporter des rentrées d'argent, on comprendra aussi que
pour le Mbéré, l'élevage bovin est la première
richesse, c'est l'épine dorsale de toute son économie »
(Doufissa, 1993).Malgré ce fort potentiel connu par le passé,
l'élevage a fait face à de multiples obstacles.
Parmi les conséquences des moments difficiles qu'a
connu l'élevage, le constat le plus palpable est le suivant : la
consommation en protéine animale, actuellement de 11kg/hbt/an est en
divergence avec les standards de la FAO (42kg/hbt/an). D'où la mise sur
pied des mesures visant à booster ce secteur via le développement
des espèces à cycle court, la vulgarisation des résultats
de la recherche en occurrence les inséminations artificielles et
aliments améliorés pour les animaux, la création des
champs fourragers ainsi que l'encadrement des éleveurs.
- La chasse et la cueillette
Ce sont des activités typiques du milieu rural. La
chasse concerne les primates, les rongeurs, les reptiles et les herbivores de
plus en plus rares. Ceci, au regard des pressions exercées sur ces
ressources fauniques en marge de la réglementation en vigueur. Il y
règne en lieu et place de la chasse, du braconnage dans la plupart des
cas.
Quant à la cueillette, elle est en majorité
fruitière. Elle concerne également la collecte du miel issu des
ruches posées le plus souvent dans les arbres. On pourrait la qualifier
d'apiculture traditionnelle. Les produits de cette activité sont
acheminés en ville ainsi qu'aux marchés périodiques et
domicile pour être vendus ou destinés à
l'autoconsommation.
- L'artisanat
Cette activité est très répandue en
milieu rural où la matière première est facilement
accessible. Elle est plus ou moins rentable en fonction des produits finis
(sekko, ruches, grenier traditionnel, meubles en bambou, nattes,
chaussures, couteaux, etc.). Ainsi, cette activité occupe une partie de
la population et participe ainsi à la réduction du chômage
et la valorisation des ressources et savoir-faire locaux. Par ailleurs, au vu
de l'immense potentiel que dispose l'artisanat, le Gouvernement entend le
revaloriser dans toutes ses composantes, pour en faire un espace
véritablement attractif générateur d'emplois, de revenus
et de croissance conformément aux objectifs du DSCE.
- Lamenuiserie
Elle est pratiquée aussi bien dans les zones rurales
qu'en ville, mais beaucoup plus en milieu urbain. On dénombre à
Meiganga plus de 30 ateliers de menuiserie dont les principales tâches
sont la confection des fauteuils, lits, portes, armoires, tables-bancs et
autres. Le paiement des taxes par les travailleurs contribue au
développement de cette localité. En outre, la présence de
ces ateliers facilite les conditions de vie ; car les habitants n'ont plus
à importer les meubles des grandes villes à l'instar de
Ngaoundéré, Bertoua ou Garoua-Boulai comme dans les
décennies antérieures.
- Letransport
Le déplacement des personnes et des biens est
assuré par des agences de voyages de la place qui se chargent du
transport de ceux-ci vers les directions souhaitées ainsi que par les
moto-taxi. Le bitumage de la route en 2012 a fortement contribué
à l'amélioration des conditions de vie dans cet arrondissement.
L'adage selon lequel « où la route passe, le
développement suit » est une réalité pour
les habitants de la commune.
- Le commerce
Nous avons quatre catégories de commerçants qui
exercent dans la commune.
· Les vendeurs ambulants qui sillonnent les principales
artères ainsi que les lieux où grouille du monde comme les
agences de voyages et les marchés. Les enfants et adolescents sont les
principaux acteurs dans ce type de commerce.
· Les petits commerçants postés
derrière des comptoirs aux abords des voies principales. Cette
catégorie comprend entre autres les
« call-boxeurs », les vendeurs des produits
pétroliers (essence) et les revendeuses de produits alimentaires
(légumes, tubercules et condiments) dans les sous-quartiers.
· Il existe également des commerçants ayant
des boutiques et magasins à leurs dispositions pour l'écoulement
et le stockage de leurs produits. Ce sont des importateurs qui font dans la
vente en gros. Les produits commercialisés sont en majeure partie
alimentaires et électroménagers.
· Enfin, nous avons les revendeurs qui sont des adeptes
des marchés périodiques. Ils sont pour la plupart instables et se
déplacent de village en village en fonction des jours de marché.
Ils se ravitaillent chez les grossistes. En fait, ces deux parties travaillent
en étroite collaboration.
En plus des activités économiques
sus-évoquées, mentionnons la présence de quelques
structures de micro finances dans la ville, spécialisées dans le
transfert, l'expédition et l'épargne d'argent. Leur mise en place
a réduit considérablement les pertes d'argents connues lors des
agressions qui ont sévi dans les années 2000. La
présence des brigades du Bataillon d'Intervention Rapide (B.I.R.) qui
mènent une lutte sans relâche à ces malfrats contribue
activement à sécuriser la zone.
- La médecine traditionnelle
Elle est fortement pratiquée dans les villages,
l'absence de centre de santé intégré (CSI), la distance
élevée avant l'atteinte du CSI le plus proche ou l'insuffisance
des moyens financiers favorisent le recours aux tradipraticiens qui, de plus
en plus s'affirment via les associations et exercent dans la
légalité en se rapprochant des autorités
compétentes en la matière. Les connaissances poussées en
plantes médicinales sont indispensables pour exercer dans ce secteur.
Cependant, on note des « brebis galeuses »,
charlatans qui causent plus de tort que de soulagement aux patients. La
meilleure méthode observée dans ce domaine est celle qui consiste
à travailler en collaboration avec la médecine moderne notamment
la pratique des examens auprès des laboratoires, suit alors le
traitement avec plantes médicinales sur une bonne base, un
procédéde plus en plus utilisépar beaucoup de
tradipraticiens.
La création de l'EGEM (École de Géologie
et d'Exploitation Minière), une branche de l'université de
Ngaoundéré a également eu un fort impact sur
l'économie de la ville. En effet, cette infrastructure a boosté
plusieurs secteurs entre autres le logement, le transport, et le commerce.
Conclusion
D'une manière générale, le cadre social
de la ville de Meiganga place celle-ci parmi les villes moyennes du Cameroun au
plan démographique ainsi qu'au regard des différentes
activités qui s'y déroulent. Malgré l'existence de
quelques contraintes physiques et sociales qui ralentissent, l'essor
économique de la commune, les populations, de concert avec les
autorités, ne ménagent aucun effort pour faire de cet
arrondissement un lieu où il fait bon vivre, où les populations
peuvent s'épanouir et vaquer librement à leurs multiples
occupations. Par ailleurs, les conditions physiques de la commune de Meiganga
à l'instar du climat et l'hydrographie présupposent l'existence
d'une végétation plus ou moins variée ; d'où
l'intérêt accordé aux formations végétales
présentes dans cette ville ainsi qu'à
sa périphérie.
Chapitre 2. Les paysages
végétaux de Meiganga et sa périphérie
Introduction
La ville de Meiganga est située en zone
soudano-guinéenne.Elleest sous l'influence d'un climat bimodal, qui se
caractérise par l'existence de deux saisons notamment la saison
sèche et la saison des pluies. Ce type de climat a pour
conséquence directe le développement d'une
végétation principale qu'est la savane17(*)au niveau de cette
région,d'où l'intérêt porté à celle-ci
via l'étude des paysages végétaux qu'elle comporte. Par
ailleurs, l'occupation du sol est un aspect majeur qui mérite notre
intérêt d'où la structuration de ce chapitre en deux
principales parties à savoir les caractéristiques des
différentes formations végétales rencontrées dans
la zone d'une part et les différents éléments de
l'occupation du sol d'autre part.
2.1.Des formations
végétales aux caractéristiques diverses
La commune de Meiganga en matière de
végétation comporte six formations végétales
à savoir laforêt-galerie, la forêt claire, la savane
boisée, la savane arborée, la savane arbustive, la savane
herbacée, en plus de ces différentes formations nous notons une
formation dite anthropique qui résulte de l'action humaine.
Les formations végétales forment trois grands
groupes à savoir les formations fermées, dont la cime des arbres
est plus ou moins jointive. Ce groupe comprend laforêt-galerieet la
forêt claire. Le second groupe comprend les formations dites
intermédiaires, composées de la savane arborée et la
savane boisée. Ces formations présentent un aspect et des
caractères propres. Elles subissent l'influence écologique et
anthropique. La pression anthropique transforme souvent ces formations en
savane plus ou moins arbustive (Aoudou, op cit.). Les savanes
arbustives et herbeuses quant à elles sont des formations ouvertes,
généralement à la merci des hommes (via feux de brousse et
cultures).
2.1.1.Les
forêts-galeries
Encore appelées
ripisylves18(*), les
forêts-galeries représentent l'ensemble des formations
boisées présentes le long des cours d'eau et des lacs. Le terme
galerie fait référence aux ramures des arbres qui se joignent
au-dessus de cours d'eau en formant une sorte de tunnel. Elles sont un
réservoir en matière de richesse spécifique. Par ailleurs,
celles-ci remplissent plusieurs fonctions. En effet, elles freinent
l'érosion en réduisant la vitesse des écoulements, mais
aussi en créant un réseau de racines qui fixent les
matériaux constituant les berges. Sur la qualité de l'eau, la
végétation a un rôle de filtre des matières en
suspension. Les eaux de ruissellement de surface traversent les boisements qui
fixent, utilisent ou permettent la transformation des polluants organiques,
préservent ainsi la qualité de l'eau des nappes et des cours
d'eau. Le système radiculaire de la forêt-galerie constitue aussi
un filtre efficace contre certains polluants (phosphates et nitrates d'origine
agricole ou urbaine19(*)).
Par ailleurs, elles constituent un habitat idéal aussi bien pour la
faune aquatique que pour la faune terrestre.
X : 6.610273°; Y :14.256863°
Photo
4.Forêt-galerie Ferdé Abbo (Nganhi)
L'image présente une forêt-galerie
constituée d'arbres et de lianes. Sur la gauche de l'image, on distingue
le tronc d'un Vitex doniana. Le cours d'eau communément appelé
par la population Ferdé Abbo, présente un faible débit et
un lit étroit. Ce dernier est utilisé par les populations pour
abreuver le bétail.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct
2014.
Malgré ses qualités antiérosives,
épuratrices, écosystémiques, les forêts-galeries
sont aujourd'hui à la merci des exploitations humaines d'une part pour
la pratique des cultures maraichères ou culture de contre saison
(planche 2) au regard de leurs situations en bordure des cours d'eau qui
facilite l'arrosage des cultures, d'autre part, elles sont convoitées
pour la richesse spécifique qu'on y retrouve de même que la taille
imposante des arbres qui s'y trouvent, abattus pour des raisons diverses (bois
d'oeuvre, bois de chauffe).
X : 6.610273° ;
Y : 14.256863°
Planche 2. Destruction des
forêts-galeries
Le défrichage des forêts-galeries est une
pratique très courante à proximité des zones
habitées telles que nous pouvons le constater sur l'image de gauche
où les herbes et arbrisseaux sont taillés et seuls quelques
troncs sont laissés en place. Ce défrichage est orchestré
en partie pour des raisons agricoles destinées à la culture des
tubercules, légumes et céréales observable en avant plan
de l'image de droite où nous pouvons distinguer un champ de macabo,
piqueté par quelques pieds de maïs avec une partie de la
forêt-galerie comme limite du dit champ en arrière-plan.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. set
2015.
2.1.2. Les forêts
claires
Elles font partie des forêts sèches que l'on
retrouve en zone tropicale. En fait, les forêts claires beaucoup plus
présentes dans cette zone se caractérisent par des arbres
supérieurs à 8m et atteignant rarement les 20m de hauteur.Les
sous-bois20(*) de ces
forêts renferment de nombreux arbustes très souvent à la
merci des feux de brousse ravageurs. D'après la conférence de
Yagambi (1959), c'est une forêt ouverte, à strate arborescente
décidue de taille petite ou moyenne, dont les cimes sont plus ou moins
jointives, l'ensemble du couvert demeurant clair, la strate graminéenne
parfois peu dense ou en mélange avec une autre végétation
herbacée et suffrutescente21(*) (Guillaumet et al, 1971). Cette expression
souvent discutée (Aubréville, 1957; Monod, 1963, et
Trochain1957)22(*)
s'applique à des formations tropicales aux sous-bois plus touffus, aux
forêts subtropicales, ainsi qu'à des forêts de moyenne
montagne. La classification de Yagambi insiste sur le caractère
décidu de la strate arborescente. Dans la classification FAO (1980), ce
type de végétation est dénommé « Formations
arborées feuillues mixtes, forestières et graminéennes
».
Par ailleurs, cette formation se développe sur divers
types de sol ; aussi bien sur les sols latéritiques que sur les
sols limoneux sableux. On y rencontre beaucoup plus les espèces telles
queDaniellia oliveri (
Photo 5)
Lophiralanceolata, Berlinia grandiflora, terminalia mollis, etc.
Résultat de la dégradation de la forêt dense, les
forêts claires comportent des grands arbres très recherchés
par les scieurs en vue de leur transformation en bois d'oeuvre.
X : 6.592292° ; Y : 14.224578°
Photo 5. Forêt claire à
Daniellia oliveri (Nganhi)
En arrière-plan de cette image, nous remarquons un
ciel dégagé, suivi d'arbres (Daniellia oliveri en
majorité).La taille de ces arbres comprise entre 8 et 12m de même
que la densité de ce couvert nous permet d'affirmer que nous sommes en
présence d'une forêt claire. Par ailleurs, l'avant-plan de l'image
nous présente un couvert herbacé
ainsi que quelques arbustes.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct.
2014.
2.1.3.
La savane boisée
La savane boisée comporte de nombreux arbres et
arbustes répartis confusément sur l'ensemble du territoire. Elle
est composée d'étendues à dominance herbeuse et
d'îlots boisés plus ou moins denses. Selon la classification de
Yagambi (1959), c'est une savane à arbres et arbustes formant un couvert
généralement clair (Aoudou, 2010). Daniellia
oliverietTerminalia sp sont les plus présentes dans cette
formation.
2.1.4.
La savane arborée
La savane arborée combine un couvert herbacé
continu et des arbres, plus ou moins régulièrement
distribués, dont le recouvrement n'excède pas 30%. Leur couvert,
dépassant rarement les 15%, est constitué des espèces les
plus tolérantes de la forêt claire comme Burkea africana,
Combretum sp, Terminalia sp, Pterocarpus erinaceus, Bombax costatum, etc.
(FAO). Caractérisée par la présence de grands arbres
dispersés, la savane arborée est facilement accessible. C'est
pourquoi elle est menacée, car, elle est la principale source
d'approvisionnement des bucherons ; aussi bien pour le
prélèvement (bois mort) que pour l'abattage.
2.1.5.
La savane arbustive
Elle se caractérise par l'existence d'une strate
arbustive ou arborée très ouverte, souvent épineuse, avec
un tapis herbacé discontinu à base de graminées annuelles
(FAO). On retrouve généralement ce type de savane sur les sols
sablonneux. Les espèces dominantes dans cette formation
végétale sont : Hymenocardia acida, Piliostigma
reticulatum, Annonasenegalensis, Protea madiensis, Combretum molle, Terminalia
mollis, etc.
X : 6.594778° ; Y :14.254323°
Photo 6. Savane arbustive
à Pilostigma reticulatum (Nganhi)
L'image présente une végétation
arbustive avec en avant-plan un pied de Pilostigma reticulatum reconnaissable
par ses gousses, autour desquelles on voit quelques pieds d'Anonna
senegalensis. L'arrière-plan quant à lui montre un ciel nuageux,
suivi de la cime de certains grands arbres observables au loin. Le ciel
nuageux, associé au couvert herbacé caractérisé par
la couleur verte et la date de prise de la photo traduit la saison
pluvieuse
Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct.
2014.
2.1.6.
La savane herbeuse
La savane herbeuse est une savane uniquement composée
de graminoïdes annuelles et vivaces, dont la hauteur est
généralement comprise entre 0,8m et 3m. On la retrouve dans les
zones inondables et parfois au sein des savanes arbustives à la suite du
passage répétitif des feux de brousse. Les espèces
dominantes sont de la famille des poacées23(*). On y retrouve entre
autres, Heteropogon contortus,Hyparrhenia rufa,Waltheria
indica.
Les formations végétales autour de Meiganga sont
multiples et possèdent diverses caractéristiques propres.
L'action de l'Homme via ses multiples activités a fortement
contribué à façonner la configuration actuelle de la
végétation aussi bien dans le milieu rural que dans le milieu
urbain et urbanisé.
2.2. Une végétation urbaine
façonnée par l'Homme
L'installation des populations à Meiganga s'est
accompagnée d'une modification des paysages préexistants pour
laisser place à des maisons, champs et autres aménagements). Par
ailleurs, dans le souci de garder les liens avec la nature, des efforts ont
été faits pour conserver, préserver voire remplacer les
espèces endémiques. C'est ainsi que plantes fruitières,
plantes d'embellissement, plantes d'ombrage et plantes médicinales ont
pu perdurer autant dans les artères que dans les domiciles de cette
ville.
2.2.1.
Une végétation urbaine dotée d'une richesse
spécifique
Dans la ville de Meiganga, on retrouve plusieurs types de
plantes. En effet, on note dans plus de 90% des domiciles de la ville, la
présence d'au moins un arbre. Dans la plupart des cas, il s'agit des
arbres fruitiers et médicinaux.
Parmi les arbres fruitiers que l'on retrouve au centre urbain,
le papayer (Carica papaya) avec plus de 500 pieds, est l'espèce
dominante, suivi du manguier (Mangifera indica), de l'avocatier
(Persea americana), des Citrus(Citrus aurantifolia, Citrus
grandis, Citrus limon, Citrus reticulata et Citrus sinensis), du goyavier
(Psidium guajava)du tamarinier (Tamarindus indica) du
jujubier (Ziziphus mauritiana), du corossolier (Annona
muricata), de l'attier ou pommier canelle (Annona squamosa), etc.
Ces arbres avec des périodes de floraison différentes
alimentent les marchés de la ville et génèrent des revenus
malgré le problème de conservation qui se pose avec acuité
du fait de l'absence des méthodes de transformation adéquates.
Les arbres destinés à l'embellissement et
à l'ombrage dans la ville sont le résultat de la coordination
d'actions entre les services publics de l'État (la commune via son volet
botanique en charge de la production des plants destinés au reboisement
et embellissement de la ville, la délégation
départementale des forêts et faune et la délégation
départementale de l'aménagement urbain et de l'habitat) et la
population. En effet, le point commun de ces services est la possession des
pépinières destinées au reboisement des artères de
la ville et des lieux tels que les établissements primaires et
secondaires, les bordures de route et bancs publics. Parmi les espèces
les plus-en vue, nous avons :
Tectonna grandis :
généralement plantée en bordure de route, elle fait
partie des espèces les plus répandues au sein de la ville de
Meiganga. C'est un arbre dont la taille est comprise entre 10 et 20m de haut,
à fût droit lorsqu'il est en peuplement, souvent bas branchu
lorsqu'il est isolé, atteignant 1,50 m de diamètre,
présentant souvent des contreforts à la base, à cime
arrondie et ouverte. Son port est très caractéristique lorsqu'il
est en floraison ou en fructification, ses grandes inflorescences pyramidales
étant visibles de loin en début de saison de pluie (CIRAD, 2008).
En plus de son apport dans l'embellissement, cet arbre est également
utilisé dans la pharmacopée traditionnelle et son tronc est
très employé comme bois d'oeuvre. Par ailleurs, c'est une
espèce importée du Sud-Est asiatique, qui a l'avantage de pousser
sur tout type de sol, d'où sa forte utilisation dans les campagnes de
reboisement.
- Senna siamea :c'est une
espèce très répandue dans les artères de la ville.
Introduite dans les années 60, cet arbre en majorité très
grand de taille (20 à 30 m) est facilement identifiable par le jaune vif
de ses fleurs en période de floraison (presque toute l'année).
Avec la faculté de se développer sur tous types de sol, cet
arbreest cultivé (photo 7) et très utilisé pour reboiser
les écoles. En effet, la quasi-totalité des établissements
de la ville abrite cette espèce. En outre, autour du lac Ysoro,
Senna siamea occupe 80% des arbres qui forment la ceinture Nord ce
lac.
X : 6.513288° ;
Y : 14.280372°
Photo 7.
Pépinière de Senna siamea
L'avant-plan de cette image présente des plants de
Senna siamea au sein d'une pépinière destinée aux actions
de reboisement. En arrière-plan, les piquets liés entre eux par
trois rangés de fils barbelés assurent la sécurité
de ladite pépinière face aux petits ruminants (chèvres et
moutons) quelquefois en divagation dans ce lieu (délégation
départementale des forêts et faune de Meiganga). Ces jeunes plants
de trois mois sont prêts à être déplacés pour
des emplacements destinés à cet effet.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. mai.
2014.
- Delonix regia. Communément
appelé flamboyant, c'est une espèce dont la forme de l'arbre est
généralement à cime étalée en parasol de
12-15 m de haut, à tronc droit plus ou moins cylindrique souvent court,
atteignant 1 m de diamètre (CIRAD, 2008). Dans la plupart des cas, on
retrouve des contreforts au pied. Sa capacité de développement
sur tous types de sols, la beauté de ses feuilles et fleurs en
période de floraison (généralement en début de
saison sèche) de même que l'ombrage qu'elle fournit ont fait en
sorte qu'elle soit très sollicitée pour l'embellissement des
jardins, bancs publics et artères de la ville. Originaire de l'Afrique
orientale et de Madagascar, cette espèce est également
utilisée en pharmacopée traditionnelle et ses branches servent
comme bois de chauffe.
- Jacaranda mimosifolia. Encore
appelé flamboyant bleu ou arbre à huîtres, c'est une
espèce d'arbre de la famille des Bignoniaceae que les
ébénistes appellent faux palissandre24(*) à cause de la
qualité de son bois. Dotée d'une superbe floraison mauve de mai
à juillet et de fruits ligneux s'ouvrant comme une huître, cette
plante a des feuilles semblables à celles des fougères. Avec une
hauteur de 15 à 20 m, l'arbre possède une couronne
aérée pouvant s'étendre jusqu'à 12 m de
diamètre lui donnant une allure élégante. En plus de son
rôle ornemental, Jacaranda mimosifolia est utilisée comme
plante médicinale via l'eau extraite de cette dernière qui
possède un pouvoir antibiotique, efficace contre certaines
bactéries25(*). Par
ailleurs, son bois est utilisé en ébénisterie pour la
fabrication des meubles.
- Pinus sp. De la famille des
Pinacées, les pinus sont plus connus sous le nom de pin ou
sapin. Ce sont des résineux26(*) à feuilles en aiguilles groupées en
faisceaux par 2, 3 ou 5 et dont les fructifications sont des cônes
constitués d'écailles à l'aisselle desquelles on trouve
les graines. Ce genre, de loin le plus important des conifères, comprend
de nombreuses espèces dont beaucoup sont des essences forestières
importantes. Plantés en bordure de route, les pins sont aussi
utilisés comme bois d'oeuvre, dans la médecine traditionnelle et
ses tiges servent également à produire de l'encens.
2.2.2.
Une végétation urbaine utilisée à des fins
diverses
Les cinq espèces citées
précédemment sont les plus répandues dans la ville de
Meiganga ainsi que dans les villages environnants et sont destinées
à l'ombrage et à l'embellissement. Notons tout de même
qu'en plus de celles-ci, on retrouve d'autres espèces entre
autresAdansonia digitata (le baobab), Borassus aethiopum
(palmier ronier), Elaeis guineensis (palmier à huile),
Eucalyptus sp, Azadirachta indica (nimier), etc.
Les habitants du département en général
et ceux de Meiganga en particulier ont conservé les habitudes de leurs
prédécesseurs en matière de pharmacopée
traditionnelle. En effet, les savoirs transmis par les anciens sont mis en
valeur et c'est ainsi que certaines espèces sont plantées dans
les domiciles aussi bien en campagne que dans le centre urbain. Parmi
celles-ci, nous avons pu dénombrer Crescentia cujete, Aloes vera,
senna siamea, Cissus quadrangularis, Agave sisalana, Calotropis procera,
etc.
Tableau 2. Configuration
des espèces végétales en zone habitée
Espèces
|
Utilisations
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Origine
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Pharmacopée
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Comestible
|
Ombrage
|
Embellissement
|
Bois de chauffe
|
Bois d'oeuvre
|
Reboisement
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Usage divers (Ustensile, insecticide, etc.)
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Indigène
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Importé
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Adansonia digitata (Baobab)
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Agave sisalana (Sisal)
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Aloes vera
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Azadirachta indica (Nimier)
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Annona muricata (Corossolier)
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Annona squamosa (Attier)
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Borassus aethiopum (Rônier)
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Calotropis procera (Arbre à soie ou pomme de
Sodome27(*))
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Carica Papaya (Papayer)
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Cissus quadrangularis
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Citrus aurantifolia (Lime, citron vert)
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Citrus grandis (Pamplemoussier)
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Citrus limon (Limonier, citronier)
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Citrus reticulata (Mandarinier)
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Citrus sinensis (Oranger)
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Crescentia cujete (Calebassier)
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Délonix regia (Flamboyant)
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Elaeis guineensis (Palmier à huile)
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Eucalyptus sp
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Jacaranda mimosifolia (Flamboyant bleu)
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Mangifera indica (Manguier)
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Persea américana (Avocatier)
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Pinus sp (Pins)
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Psidium guajava (Goyavier)
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Tamarindus indica (Tamarinier)
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Senna siamea
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v
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v
|
v
|
v
|
|
Senna alata (Dartrier)
|
v
|
|
|
|
|
|
|
v
|
v
|
|
Tectonna grandis (Teck)
|
v
|
|
v
|
v
|
v
|
v
|
v
|
v
|
|
v
|
Terminalia mantaly
|
v
|
|
v
|
|
v
|
|
v
|
v
|
|
v
|
Ziziphus mauritiana (Jujubier)
|
v
|
v
|
v
|
|
v
|
|
|
v
|
v
|
|
Source : CIRAD, 2008.Ligneux du sahel 1.0 (logiciel) et
enquêtes de terrain, 2014
2.2.3.
Une végétation préservée pour ses multiples
fonctions
Bien que la végétation ait fortement
été dévastée en présence de l'homme pour
laisser place à ses multiples installations, on note tout de même
que pour des raisons de santé, d'alimentation, d'esthétique et
d'ombrage, une panoplie d'espèces est préservée dans les
domiciles ainsi que dans les lieux publics. Outre les raisons sus
évoquées, la présence de cette végétation
dite urbaine est d'une importance capitale pour le maintien de la vie.
Au-delà donc de l'aspect qualitatif de la
végétation, il importe d'analyser le volet quantitatif et
d'entrer davantage en profondeur sur les autres espèces
rencontrées en dehors du centre urbain.
2.3. Une cartographie de l'occupation du sol basée sur
l'imagerie satellite
Afin de ressortir les éléments de l'occupation
du sol avec pour thème principal la végétation, nous avons
choisi d'utiliser une image Landsat 8 de 2015. Cette scène
récente a été prise avant la saison pluvieuse. Ainsi, les
surfaces cultivées, les feux de brousse, de même que les types de
savane entre autres y sont facilement détectables. En outre, avec une
résolution de 30m, cette image possède 11 bandes qui, une fois
agencée convenablement via la composition colorée28(*), permet d'identifier plusieurs
éléments à l'aide de méthodes préalablement
définies. Par ailleurs, la scène choisie correspond à la
période pendant laquelle nous avons effectué la troisième
descente sur le terrain. En plus de ces raisons, l'association de cette
scène avec une image Google Earth de haute résolution (15
mètres pour toute la surface de la Terre, 6 pouces, soit 15,24 cm pour
certaines ville29(*)) dont
la plus récente est celle datant de 2014, permet de vérifier et
compléter les informations recherchées.
2.3.1.
La visu-interprétation pour l'identification des types d'occupation de
sol
La visu-interprétation est réalisée
à l'aide des informations collectées sur le terrain,
couplées à deux types de compositions colorées à
savoir la composition en vraies couleurs 6-5-3(figure 14à droite) et la
composition en fausses couleurs 5-4-3 (figure 14à gauche). Notons que le
résultat de la combinaison des bandes spectrales a été
amélioré via le rehaussement linéaire afin d'uniformiser
l'éclairage sur toute l'image et obtenir un meilleur rendu (figure 13,
image de droite).
Figure 13. Amélioration de la qualité de
l'image satellite par rehaussement linéaire (ville de
Meiganga)
La combinaison des deux types de compositions colorées
s'est avérée indispensable dans la mesure où la
végétation est beaucoup plus perceptible dans l'infrarouge. De
même, les autres faits tels que l'habitat, les champs sont nettement
mieux identifiables dans la composition dite en vraies couleurs.
La superficie couverte par l'image (185/ 185 km) étant
largement supérieure à celle de notre zone d'étude (30 /30
km), le découpage de celle-ci en vue de l'extraction de la zone
d'intérêt, est un préalable très important (figure
14).
Figure 14. Prétraitement de l'image
satellite
2.3.2.
Une occupation du sol répartie en huit classes
La visu-interprétation associée à la
connaissance du terrain nous ont permis d'identifier huit classes
regroupées en quatre thèmes : le premier thème, celui
de la végétation compte six classes notamment la
forêt-galerie, la forêt claire, la savane boisée, la savane
arborée, la savane arbustive et la savane herbeuse. Le second
thème à savoir le sol comporte deux classes que sont les sols nus
(champs, cuirasses latéritiques et habitations) et le réseau
routier (route bitumée). Les brulis représentent le
troisième thème qui se subdivise en feux récents et
anciens feux. Le dernier thème est l'hydrographie.
En combinant la connaissance du terrain, une image Google
Earth de notre zone d'étude et les compositions colorées
effectuées, nous nous sommes rendu compte que sur la composition en
vraies couleurs, les différents éléments de l'occupation
du sol étaient mieux identifiables que sur celle en fausses couleurs.
Toutefois, en liant deux fenêtres contenant des différentes
compositions via le « Link display » sous ENVI, la
visu-interprétation s'est faite de façon complémentaire.
Les illustrations présentées dans le tableau récapitulatif
(
Tableau 3) proviennent de la composition en vraies
couleurs. Ainsi, en corrélant la signature numérique des pixels
aux données recueillies, nous avons pu obtenir :
- Les forêts-galeries en vert
citron
La couleur vert citron traduit une végétation
dense. En effet, cette couleur traduit les formations fermées de savane
que sont les forêts-galeries, localisées le long des cours d'eau,
généralement dans les vallées encaissées, la
canopée de cette formation forme un couvert continu et les arbres, d'une
taille comprise entre 15 et 20m influent grandement sur l'eau en
empêchant les rayons solaires de les atteindre. C'est d'ailleurs ce qui
explique la non-signature des cours d'eau que longent ces galeries dans la
plupart des cas.
- Les forêts claires en couleur
verte
Les forêts claires signent en vert et se situent sur les
versants des massifs, inselbergs et sur les interfluves. Formations
végétales denses, les forêts claires possèdent un
couvert discontinu, qui laisse passer les rayons solaires. En outre, la
discontinuité de la canopée laisse place au développement
d'arbustes et herbes. Par ailleurs, leurs superficies sont
généralement moins importantes et elles se situent
généralement à proximité des
forêts-galeries.
- La couleur vert clair pour la savane
boisée
Le vert clair représente la savane boisée et la
savane arborée. Ces deux formations ont une signature quasi similaire.
Ce sont des formations au couvert discontinu, piqueté de quelques grands
arbres, dont la strate inférieure est majoritairement constituée
d'herbes et d'arbustes. Elles se développent sur les versants à
faible pente.
La date de prise de vue de la scène
étudiée qui est de février (vers la fin de la saison
sèche) explique les traces de feux observables au sein de ces
formations.
- Le marron clair destiné à la
savane arbustive
La faible couverture de cette formation donne une signature
d'un aspect claire. En effet, l'absence d'un couvert continu permet aux rayons
d'atteindre le sol, qui est dominé par une strate herbacée
associée aux arbustes. Cette formation est plus présente à
proximité des zones habitées. Ainsi, elle résulte d'une
forte empreinte de l'Homme.
- Le cyan, caractéristique de la savane
herbeuse
Constituée de près de 80% d'herbes d'une taille
allant jusqu'à 3m, la savane herbeuse identifiée près des
habitations représente les sols en jachère. Son faible taux de
couverture laisse apparaitre des sols nus et le passage répétitif
des feux de brousse laisse des traces sombres au sein de cette formation
végétale.
- L'hydrographie indiquée par le
bleu
Les cours d'eau et lacs sont faiblement
représentés dans notre zone d'étude. En effet, les cours
d'eau sont quasiment recouverts par la végétation
(forêt-galerie). Les seuls signent de l'eau sont perceptibles au niveau
des lacs. À ce niveau, l'eau, atteint directement par les rayons
lumineux signent en bleu foncé. Aux endroits où le couvert est
faible et le lit important, certains cours d'eau signent en bleu.
- Le violet clair, assigné au réseau
routier
Le réseau routier est également identifiable sur
l'image par son tracé linéaire et la couleur violette, d'une
teinte claire, traduit d'une manière générale les routes
principales et particulièrement les voies bitumées. Et de part et
d'autre de ce tracé, on note la présence des feux, de la savane
herbeuse et des sols nus.
- La couleur blanche, représentant les sols
nus, bancs de sable, les cultures et les habitations
Le blanc traduit plusieurs éléments
identifiables en rapport avec ce qui se trouve à proximité de
ceux-ci. Les bancs de sable sont associés au cours d'eau. On les
retrouve au sein des cours d'eau. Ils sont faiblement
représentés à cause de l'étroitesse du lit des
cours d'eau et de la couverture végétale des galeries
forestières. Les cultures et habitations sont associées au
réseau routier, généralement le long des routes
principales et secondaires et occupent une superficie importante dans l'habitat
groupé comme c'est le cas au centre urbain de Meiganga. Celles-ci se
confondent aux sols nus, isolés et affectables aux affleurements
granitiques.
- Les brulis récents, signant dans le
noir
L'image prise en saison sèche (février) comporte
plusieurs traces de feux récents qui se traduisent par la couleur noire,
localisée au sein des savanes arbustives et herbeuses ainsi qu'à
proximité des zones habitées.
- La teinte gris foncé correspondant aux
anciens feux
Les feux anciens sont moins sombres que les brulis
récents. Leurs signatures s'apparentent à celle des cours d'eau.
Seules la forme irrégulière de ceux-ci et leur localisation au
sein des savanes et en bordure des routes marquent la différence entre
ces deux classes.
Tableau 3. Récapitulatif des critères de
visu-interprétation
Thèmes
|
Couleur
|
Forme
|
Structure
|
Association
|
Position
|
Signification
|
Illustration
|
Végétation
|
Vert citron
|
Linéaire
|
Homogène
|
Le long des cours d'eau
|
Au fond des vallées encaissées
|
Forêt-galerie
|
|
Vert
|
Surface
|
Homogène
|
|
Versants des massifs et inselberg
|
Forêt claire
|
|
Vert clair
|
Surface
|
Hétérogène
|
|
|
Savane boisée
|
|
Marron clair
|
Surface
|
Hétérogène
|
|
Sur les versants
|
Savane arbustive
|
|
Vert clair
|
Surface
|
Hétérogène
|
Près des zones habitées
|
Sur les Surfaces planes et versants
|
Savane herbeuse
|
|
Hydrographie
|
Bleu
|
Linéaire
|
Hétérogène
|
|
Au fond des vallées
|
Cours d'eau
|
|
Bleu foncé
|
Surface
|
Homogène
|
|
Cuvette
|
Lac
|
|
Sols
|
Violet clair
|
Linéaire
|
Hétérogène
|
|
|
Route bitumée
|
|
Blanc
|
Surface irrégulière
|
|
À proximité des routes
|
|
Sols nus et habitations
|
|
Brulis
|
Noir
|
Surface
|
|
Au sein des savanes
|
|
Feux récents
|
|
Gris foncé
|
Surface
|
|
|
|
Anciens feux
|
|
Source : traitement d'image sous ENVI
À l'issue du processus de visu-interprétation,
on obtient comme résultat les grands ensembles d'occupations du sol. En
effet, les deux types de compositions colorées nous ont permis
d'identifier plusieurs thèmes (végétation, hydrographie,
sols et brulis). Cependant, il en ressort une confusion des classes due
à certains éléments entre autres la qualité de
l'image, l'ombre des élévations, les sols nus et les traces de
feux.En effet, des confusions rencontrées,on note celle entre les cours
d'eau et les brulis, entre les savanes arborées et boisées, les
sols nus, habitations et champs.
Dans le souci d'améliorer le résultat de la visu
interprétation, nous avons regroupé certaines classes dont la
signature est presque identique. C'est ainsi que nous avons obtenu huit classes
dont cinq classes pour la végétation : forêt-galerie,
forêt claire, savane arborée à boisée, savane
arbustive et savane herbeuse. Pour les trois autres classes, elles
correspondent d'abord au cours d'eau et lac ensuite aux brulis et enfin aux
sols nus et habitations. Ces classes ont été
générées automatiquement via la classification non
dirigée (Figure 15).
Figure 15.Carte d'occupation du sol issue de la
classification non dirigée
En créant automatiquement des classes via la
méthode de classification non dirigée qui regroupe les pixels
ayant la même signature spectrale en rapport avec le nombre de classes
sollicitées, on note une confusion qui aboutit certes à la
production d'une carte d'occupation du sol qui reflète plus ou moins la
réalité, mais certaines informations tellesque les surfaces ou
données appartenant à une classe se retrouvent imbriquées
dans une autre (forêt-galerie et forêt claire), dégradant
ainsi la qualité du résultat obtenu, d'où la
nécessité de passer à une méthode
personnalisée qu'est la classification dirigée.
2.3.3.
La classification dirigée : un meilleur moyen pour quantifier
l'occupation du sol
Due aux limites que présente la classification non
dirigée, nous optons pour la classification dirigée, dont
l'atteinte d'un résultat pertinent et l'obtention d'un rendu
significatif et représentatif nécessite de passer par certaines
étapes.
- Mise en place des parcelles
d'entrainement
L'identification des parcelles d'entrainement après
avoir constaté la difficulté de séparer certaines classes
est une nécessité. En effet, nous avons choisi 3 parcelles
d'entrainement pour chaque élément de l'occupation du sol.
À l'aide d'un GPS, les coordonnées obtenues, préalablement
renommées en conformité avec l'élément géo
localisé ont tout d'abord été projetées sur l'image
Google Earth de la même année (afin de s'assurer de l'exactitude
de leur position) avant d'être
« appelées »30(*) sous ENVI pour la discrimination des couches à
problème en retenant la signature numérique de chaque
élément pour la création des ROI (régions
d'intérêt) et procéder à la classification
supervisée par maximum de vraisemblance.
- Cartographie de l'occupation du sol par
classification supervisée
Nous avons mis en place la carte d'occupation du sol à
l'aide de la classification supervisée, qui s'effectue via la
création des ROI pour chaque thème. La classification par maximum
de vraisemblance est le procédé choisi. Celui-ci utilise un
algorithme basé sur le regroupement des pixels qui s'apparentent le plus
à ceux choisis lors de la création des régions
d'intérêt afin de créer les classes. La matrice de
confusion obtenue à l'issue de la classification présente une
corrélation entre les différentes classes choisies, le nombre de
pixelsdéfini pour chaque ROI en ligne et la répartition
réelle des pixels par thème en colonne.
Le résultat de la classification dirigée de
2015, sa matrice de confusion ainsi que les différentes superficies
occupées par chaque classe d'occupation du sol sont
présentés dans le chapitre consacré à l'analyse
spatiotemporelle.
2.4. Les paysages végétaux de la
périphérie de Meiganga : une flore au potentiel notable
La réalisation de la carte d'occupation du sol via les
outils de télédétection nous a permis de distinguer les
grands ensembles qui structurent la physionomie du paysage d'une manière
générale. Il revient à présent de changer,
d'agrandir l'échelle de travail pour affiner la recherche en entrant
dans les détails du couvert végétal via l'analyse des
données collectées.
2.4.1.
De la richesse spécifique de la zone
Pour analyser la végétation dans ses
détails, nous avons procédé à la mise en place de
66 placettes (Tableau 4) et effectué 8 transects répartis dans
notre zone d'étude (figure 16).
Tableau 4. Distribution
des placettes par sites
Emplacement
|
Nombre de placettes
|
Barde
|
11
|
Nganhi
|
19
|
Est Meiganga
|
2
|
Ouest Meiganga
|
6
|
Bounou
|
11
|
Meidougou
|
11
|
Dokolim
|
6
|
Total
|
66
|
Source : enquêtes de terrain, oct. 2014
Figure 16. Répartition des placettes et
transects effectués
Les Transects effectués d'une distance comprise entre
1,2 km (Est Meiganga) et 5km (Est Nganhi) ont contribué à
réaliser l'inventaire floristique de même que le recueil des
données sur le type de sols et la position topographique. Parmi ceux-ci,
celui de Dokolim (figure 17), traversant trois formations
végétales. Il commence dans une savane arbustive pour traverser
une forêt-galerie et s'arrêter dans une savane herbeuse (une
ancienne jachère dans laquelle des herbes d'une hauteur de plus de 2m
ont colonisé les lieux)
Figure 17. Transect de
Dokolim
Des résultats obtenus à l'issue du
dépouillement des données, l'inventaire floristique de la zone
(figure 18) permet d'apprécier la diversité spécifique.
Figure 18. Inventaire
floristique réalisé sur 66 placettes
Au terme de l'inventaire floristique réalisé sur
66 placettes de 20 x 20 m, soit 2,64 ha,nous avons identifié au total
3705 ligneux appartenant à 104 espèces. Avec 586 occurrences,
Annonasenegalensis avec pour nom de code Anse (annexe 8), est
l'espèce dominante. Cette espèce représente 15,82% des
relevés obtenus. Elle est caractéristique des savanes arbustives.
On la retrouve également dans les savanes arborée, boisée.
Dans les formations fermées (forêts galerie et forêts
claires), elle est quasi inexistante. Par ailleurs, issue de la famille
Annonaceae avec une taille atteignant rarement les 3m, elle est
très utilisée par l'homme pour ses vertus médicinales et
alimentaires (fruits et feuilles comestibles).
Hymenocardia acida (Hyac) vient en deuxième
position avec 489 pieds dénombrés (13,2%). C'est une
espèce présentant les mêmes caractéristiques
qu'Anonnasenegalensis sur la structure, la localisation et l'usage. En
plus de ces caractéristiques, Hymenocardia acida (samatadjé
en foulbé), de la famille Hymenocardiaceae, est fortement
utilisé comme bois de chauffe, de même que pour la fabrication du
charbon. Ses tiges, très solides, durables et résistantes aux
termites sont utilisées comme piquets et pour la fabrication des
ustensiles. Quant à son écorce, il sert de liens et cordages pour
les fagots de bois et la fabrication des cases. Enfin, la plupart des
bâtons de berger proviennent de cet arbuste.
Terminalia mollis (Temo), de la famille
Combretaceae représente 12,26% des relevés avec 454
occurrences et Lophira lanceolata, (Lolan) de la famille
Ochnaceae ayant 239 occurrences à son compte, soit 6,45%. Ce
sont des espèces qu'on retrouve dans les savanes arborées,
boisées et les forêts claires. Avec une taille atteignant les 20m,
elles sont principalement utilisées pour approvisionner les
marchés de bois ainsi que pour produire du charbon. Elles sont
également utilisées en pharmacopée traditionnelle et les
racines de Terminalia mollis servent de colorant brun-rouge pour les
habits (Ligneux du Sahel, CIRAD, 2008). Ces deux espèces sont en
régression autour des villages, à cause de la forte pression
exercée sur celle-ci.
Daniellia oliveri représente 6,10%avec226
occurrences. De la famille Caesalpiniaceae, c'est une espèce
qu'on retrouve dans tous types de formations végétales,
principalement dans les forêts claires. Pouvant atteindre 25m, cette
espèce est préservée pour des raisons traditionnelles. En
effet, chez les Gbaya (ethnie majoritaire de la commune de Meiganga), cet arbre
est reconnu comme lieu abritant les esprits, et n'est abattu qu'en cas
d'extrême nécessité. C'est pourquoi il est observable aussi
bien dans les habitations, dans les champs que dans le milieu naturel. La
figure 19 présente les 20 espèces les plus présentes dans
la zone d'étude.
Figure 19.
Présentation des espèces les plus répandues
2.4.2.
Une variation dans les espèces recensées
Parmi les espèces recensées, nous avons
identifié 100, et 4 indéterminées. Au sein de cette
centaine d'espèces, on retrouve 35 familles. Caesalpiniaceae
est plus représentée avec 12 espèces, suivi de
Combretaceae (8espèces), Moraceae et
Rubiaceae (7 espèces), etc. La figure 20 présente sous
forme de graphique l'ensemble de ces familles et le nombre d'espèces que
chacune d'elle renferme.
Figure 20. Répartition des espèces par
famille
Au sein des familles, le nombre d'espèces varie entre
un et douze. L'occurrence des espèces recensées n'a ici aucun de
lien avec l'appartenance des espèces de la même famille. En effet,
chez les Caesalpiniaceae(tableau 5), observées lors de
l'inventaire floristique, on a aussi bien des espèces avec 4 occurrences
(Senna alata) que des espèces fortement
représentées avec 102 occurrences (Daniellia
oliveri).
Tableau 5. Les
espèces recensées au sein de la famille
Caesalpiniaceae
Familles
|
Espèces
|
Codes
|
Occurrence
|
Caesalpiniaceae
|
Afzelia africana
|
Afaf
|
5
|
Berlinia grandiflora
|
Begr
|
43
|
Burkea africana
|
Buaf
|
13
|
Cassia sieberiana
|
Casi
|
20
|
Daniellia oliveri
|
Daol
|
102
|
Delonix regia
|
Dere
|
5
|
Dialium guineense
|
Digu
|
12
|
IsoBerlinia tomentosa
|
Isto
|
6
|
Piliostigma reticulatum
|
Pire
|
171
|
Senna alata
|
Seal
|
4
|
Senna siamea
|
Sesi
|
16
|
Swartzia madagascariensis
|
Swma
|
5
|
Source : relevés floristiques 2014 et
2015
Pour caractériser la composition floristique des
paysages végétaux étudiés, plusieurs indices sont
utilisés par différents auteurs ; parmi ceux-ci, l'indice de
valeur de Curtis et McIntosh (Ondo, 2008), l'indice de Shannon, et l'indice
d'équitable de Simpson (Aoudou, 2010). Pour nos analyses, notamment
l'étude de la structure des peuplements et l'évaluation de la
biodiversité du peuplement, nous utiliserons celui de Shannon et
l'indice de Simpson.
Le calcul de l'indice de Shannon se fait via la formule :
H' : indice de biodiversité de Shannon
i : une espèce du milieu d'étude
pi : Proportion d'une espèce i par rapport
au nombre total d'espèces (S) dans le milieu d'étude (ou richesse
spécifique du milieu), qui se calcule de la façon suivante :
p(i) = ni/N où ni est le nombre
d'individus pour l'espèce i et N est l'effectif total (les individus de
toutes les espèces).
Cet indice est toujours compris entre 0 et ln S. sachant que S
est le nombre total d'espèces, notre indice sera compris entre 0 et
4,64. En effet, le calcul de cet indice pour l'ensemble des relevés,
nous donne H' = 3,23 avec une moyenne de 1,92.
S'agissant de l'indice d'équitabilité de Simpson
(encore appelé indice d'équirépartition),
représente le rapport de H' à l'indice maximal théorique
dans le peuplement (Hmax), il varie de 0 à 1), il est de 0,93 avec une
moyenne de 0,8.
L'analyse factorielle des correspondances (AFC) basée
sur le tableau dynamique croisé permet de constater
l'hétérogénéité des espèces
recensées par placette (figure 21). Les espèces regroupées
au centre traduisent une répartition au sein de l'ensemble des
placettes.Plus celles-ci sont éloignéesdu centre, moins elles
apparaissent dans les relevés.Ximenia americana (xiam) se
trouve à l'extrémité du graphique, car, elle ne compte que
2 occurrences, contrairement à Piliostigma reticulatum (pire),
situé au centre avec 171 occurrences.
Figure 21.
Répartition des espèces recensées
L'identification des espèces via la mise en place des
placettes se fait de façon progressive. C'est ainsi que plus on a de
placettes, plus on a d'individus. Toutefois, lorsqu'on atteint un certain
nombre de placettes, on a plus de nouvelles espèces dans les
relevés (figure 22), preuve d'un inventaire plus ou moins exhaustif.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons restreint le nombre de nos
placettes à 66. Car les espèces rencontrées avaient
déjà été identifiées.
Figure 22. Identification
des espèces en fonction du nombre de placettes
Le croisement dunombre d'espèces aux types de
formations végétales (figure 23) permet d'apprécier la
richesse par formation végétale.
Figure 23.
Répartition des formations végétales en fonction des
espèces végétales
La savane arborée est la formation
végétale qui dispose du plus grand nombre d'espèces en
présence avec 57 espèces, suivi de la savane arbustive
(49espèces). La savane herbeuse avec 22 espèces arrive en
dernière position. La technique de présence / absence est le
procédé qui nous a permis d'obtenir ce résultat en
réduisant les données de l'inventaire à 1 et 0 afin
d'appliquer un filtre pour ne retenir que les espèces en présence
(1). Toutefois, le fait de posséder un nombre important d'espèces
ne traduit pas une concentration de pieds au sein de cette classe. D'où
la nécessité d'introduire la variable occurrence (figure 24).
Figure 24. Proportion des ligneux identifiés
par formation végétale en pourcentage
En observant et en faisant une comparaison entre le nombre
d'espèces en matière de diversité spécifique au
sein des différents paysages végétaux et le nombre
d'espèces en matière de nombre de pieds contenus dans chaque
formation (occurrence), la savane arbustive qui venait en second rang pour le
nombre d'espèces en présence se trouve être celle contenant
le plus grand nombre d'occurrence. En effet, les raisons de ce changement de
position s'expliquent par le nombre important d'arbustes contenu dans les
savanes arbustives à l'instar d'Annona senégalensis, qui
est l'espèce dominante. Toutefois, notons que lors de l'identification
des espèces, certaines espèces au sein de la forêt-galerie
n'ont pu être identifiées, sinon la proportion de cette classe
aurait été légèrement plus importante. Le tableau
6met en évidence le nombre d'espèces et les occurrences par
formation végétale.
Tableau 6.
Récapitulatif du nombre d'espèces et occurrence au sein de chaque
formation végétale
Formation végétale
|
Nombre d'espèces
|
Occurrences
|
Savane arbustive
|
40
|
1258
|
Savane arborée
|
27
|
1154
|
Savane boisée
|
28
|
565
|
Foret claire
|
49
|
302
|
Foret galerie
|
57
|
173
|
Savane herbeuse
|
22
|
145
|
Relevé ponctuel
|
30
|
108
|
|
Total
|
3705
|
Source : relevés floristiques 2014 et
2015
Les forêts-galeries possèdent le plus grand
nombre d'espèces, suivi de près par les forêts claires et
les savanes arbustives. Ainsi, c'est à l'intérieur des galeries
forestières qu'on retrouve un éventail d'espèces et les
savanes arbustives quant à elles dominent en occurrence. En effet, la
cime jointive observée dans les galeries forestières
nécessite la présence de grands arbres qui sont
généralement distants les uns des autres, et ce sont les branches
de ceux-ci qui forment cette cime, contrairement aux arbustes des savanes
arbustives qui sont très nombreux et de taille moins importantes.
2.4.3.
Une répartition spécifique liée à la position
topographique
La distribution de nos placettes et transects s'est
également faite en fonction de la position topographique. C'est ainsi
que les surfaces planes, les mi- versants, les bas-fonds les basversants et les
sommets ont été retenus tels que présentés par le
tableau 7.
Tableau 7.
Répartition des placettes par station topographique
Station
|
Surface plane
|
mi- versant
|
bas-fonds
|
Sommet
|
bas de versants
|
Total
|
Placettes
|
36
|
18
|
4
|
3
|
5
|
66
|
Source : relevés floristiques 2014 et
2015
Des relevés issus des différentes placettes, on
note que le type de formation végétale obéit
également au facteur topographique. En effet, l'existence de certaines
formations est conditionnée par des éléments bien
spécifiques. La forêt-galerie par exemple ne se développe
qu'en bordure des cours d'eau. Celle-ciestessentiellement présente dans
les vallées et bas-fonds dans notre zone.
Tableau 8.
Répartition des formations végétales par position
topographique
Position t.
Formations v.
|
Surface plane
|
Mi- versant
|
Bas-fonds
|
Sommet
|
Bas de versant
|
Vallée
|
Foret claire
|
2
|
3
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Foret galerie
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
Savane arborée
|
10
|
5
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Savane arbustive
|
14
|
7
|
0
|
3
|
3
|
0
|
Savane boisée
|
8
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Savane herbeuse
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Source : relevés floristiques 2014 et
2015
D'une manière générale, la position
topographique conditionne la répartition des formations
végétales. Lorsqu'on observe les résultats
présentés par la figure 25,on remarque que sur les versants et
surfaces planes (secteurs calmes du plateau), on a tous les types de formation
à l'exception des galeries forestières qui ne se retrouve que
dans les bas-fonds. De même, sur les bas de versant ainsi qu'au sommet
des montagnes (Mont Ganga), la formation végétale est
essentiellement la savane arbustive. Cela s'explique pour le cas des montagnes
par la présence des rochers qui ne facilitent pas l'enracinement ;
d'où le développement d'arbustes et d'herbes. Dans les
vallées, ce sont les savanes arborées et forêts claires qui
sont les plus représentées. Enfin, les mi- versants sont couverts
par les savanes herbeuses, les savanes arbustives et savanes
arborées.
Figure 25. Répartition des formations
végétales par unité topographique
Conclusion
Parler des paysages végétaux de Meiganga et sa
périphérie revient à traiter d'une part de la
végétation du milieu urbain, façonnée et entretenue
par l'homme à divers niveaux (au sein des ménages, le long des
routes et dans les lieux publics). Cette végétation est fortement
représentée et préservée pour ses multiples
fonctions (embellissement, ombrage, médecine, brise-vents,
antiérosifs, etc.) avec pour espèces dominantes Mangifera
indica et carica Papaya, s'agissant des arbres fruitiers et Senna
siamea, Tectona grandis Jacaranda indica et Delonix regia.(ombrage et
embellissement). D'autre part, la végétation du
« milieu naturel » subdivisée en
forêt-galerie, forêt claire, savane arborée, savane
boisée, savane arbustive et savane herbeuse est étudiée
grâce aux placettes et transects mis en place, qui révèlent
une dominance des savanes arborées à Daniellia oliveri
en matière de richesse spécifique et les savanes arbustives
à Annonasenegalensis en nombre de pieds (occurrence). Par
ailleurs, la répartition des paysages végétaux
obéit à certains paramètres comme la topographie et la
proximité des zones habitées. De même, la configuration des
paysages végétaux connue aujourd'hui à Meiganga ainsi
qu'à sa périphérie est le résultat d'un processus
qu'il convient d'analyser.
IIème
Partie.ÉVOLUTION DE LA VÉGÉTATION
Chapitre 3 : Évolution de Paysages
végétaux de Meiganga et sa périphérie
Chapitre 4 :Facteurs d'évolution des paysages
végétaux
Après avoir présenté la zone
d'étude via ses différentes composantes sociales et physiques,en
mettant un accent particulier sur la végétation et l`état
d'occupation du sol, il convient d'analyser son évolution sur divers pas
de temps, choisis en fonction de paramètres bien définis, dans le
but d'apprécier sa dynamique dans un premier temps (Chapitre 3) et
grâce au dépouillement et analyse des informations
collectées sur le terrain, ressortir les différents
éléments ou phénomènes à l'origine de cette
évolution (Chapitre 4).
Chapitre3. Évolution de
paysages végétaux de Meiganga et sa périphérie
Introduction
L'analyse diachronique est un procédé qui permet
d'apprécier l'évolution spatiotemporelle d'un
phénomène dans une région et sur un pas de temps bien
défini. En général, plus loin on remonte dans le temps et
plus importants sont les changements. Nous utiliserons cette méthode
dans le but de comprendre avec illustrations à l'appui, les
différentes mutations du couvert végétal à la
périphérie de la ville de Meiganga de 1987 à 2015. Ainsi,
via les outils de la télédétection à l'instar des
images satellites et photographies aériennes, nous traiterons dans ce
chapitre de l'évolution de l'occupation du sol en nous attardant sur ses
principaux éléments à savoir d'une part, la
végétation, élément du milieu naturel et d'autre
part l'habitat, les sols nus, etc. en majorité affectables aux faits
anthropiques. Ces différents traitements sur une période
d'environs 30 ans seront effectués sur les images de 1987 comme borne
inférieure, celle de 1999 considérée comme la borne
intermédiaire et celle de 2015, comme borne supérieure.
3.1. Des images satellites aux
caractères spécifiques
Le choix des images pour réaliser l'analyse
diachronique s'est effectué sur la base de paramètres
spécifiques. En effet, l'image de 1987, celle de 1999 et celle de 2015
sont toutes distinctes aussi bien sur la date de prise de vue, la provenance
(capteur), le nombre de bandes que sur l'information recherchée sur
chacune d'elles.
3.1.1.
Des images en relation avec l'histoire de la ville
L'évolution de la ville est marquée par certains
évènements majeurs qui ont contribué à
façonner le paysage. En effet, chaque image choisie marque un pas de
temps important dans l'histoire de la ville de Meiganga et sa
périphérie.
- Le choix de la scène de 1987 est opéré
de connivence avec la création du département. En effet, 1983
marque la création du département du Mbéré avec
Meiganga comme chef-lieu. Cet évènement va impulser certaines
dynamiques au sein de la population, de même que le développement
des infrastructures. À cela, s'ajoute la disponibilité des images
Landsat. Nous choisissons une image prise 4ans après
l'évènement en guise de borne inférieure traduisant une
période pendant laquelle l'empreinte de l'Homme est très faible
sur la morphologie d'un paysage plus ou moins naturel.
- La deuxième image est celle de 1999, prise une
douzaine d'années plus tard, choisie pour montrer les premiers impacts
de l'érection de la ville en chef-lieu du département ainsi que
les effets des implantations humaines.
- L'image de 2015 est la dernière image choisie en vue
de faire l'étalage de la situation actuelle. Avec un écart de 16
ans entre cette image et celle de 1999, elle présente les
différents changements qui ont pu être opérés entre
temps sous l'influence d'importants aménagements réalisés.
Parmi ceux-ci, on note le bitumage de l'axe Ngaoundéré-Garoua
Boulaï, l'installation du pipeline Tchad-Cameroun, dont l'accord du
transport du pétrole en passant par le Cameroun est signé en
janvier 1995, mis en place dans les années 2000. Ce pipeline traverse
notre zone et passe à proximité des villages Meidougou, Bounou et
Nganhi.
3.1.2.
Des images uniques en se référant à leur provenance
(capteur)
Les images destinées à l'analyse
spatiotemporelle sont issues de différents capteurs. En effet,
l'actualisation des satellites d'observation s'est accompagnée avec un
changement des images reçues, principalement sur les bandes (nombre de
bandes et résolution).
En 1987, le satellite en fonction étant le Landsat 5,
d'où la nature de l'image TM (Thematic Mapper). Sa résolution
spatiale et spectrale est nettement meilleure que ses
prédécesseurs. Il observe dans 7 bandes spectrales en
lumière visible et infrarouge avec une résolution optique de 30
mètres (120 mètres sur la bande 6). Le scanner comporte un
dispositif qui compense l'avancée du satellite durant le mouvement de
balayage. Le détecteur comporte 96 lignes, soit 16 par bande spectrale.
L'appellation Thematic Mapper provient de la capacité de l'instrument
à fournir des données permettant de réaliser des cartes
thématiques (agriculture, hydrologie, etc.)31(*).
L'image de 1999 est une image ETM+ issue du capteur Landsat 7,
lancé en avril de la même année. Il embarque un seul
instrument, un radiomètre amélioré ETM+ comportant
notamment une bande panchromatique avec une résolution de 15
mètres et une bande dotée d'une résolution de 60
mètres dans l'infrarouge thermique.
La dernière image de 2015 provient du satellite Landsat
8, mis en orbite depuis 2013. Elle comporte deux capteurs à savoir OLI
et TIRS.
OLI (Operational Land Imager) est l'instrument
principal. Ce radiomètre multispectral acquiert des images dans neuf
bandes spectrales (tableau 9) allant du visible au moyen infrarouge. 7 de ces
bandes spectrales étaient déjà présentes sur
l'instrument ETM+ de Landsat-7, deux canaux supplémentaires ont
été ajoutés, destinés principalement à la
correction atmosphérique (canal bleu à 440 nm) et à la
détection des nuages (1380 nm). La résolution optique est de 30
mètres sur toutes les bandes sauf sur la bande panchromatique (15 m).
Enfin, les bandes dans l'infrarouge thermique sont maintenant
confiées à l'instrument TIRS (Thermal Infrared Sensor),
un radiomètre multispectral infrarouge à deux canaux qui fournit
des données dans des longueurs d'onde utilisées par les anciens
satellites Landsat, mais non reprises dans l'instrument OLI. L'objectif est
d'assurer la continuité des mesures effectuées par le
passé. Comme OLI, TIRS utilise la technologie du pushbroom
(râteau en anglais). La résolution des images est de 100
mètres, contre 60m pour les bandes thermiques de Landsat-7
Tableau 9.
Différentes bandes de Landsat 8
Capteur
|
Bande spectrale
|
Longueur d'onde
|
Résolution
|
OLI
|
Bande 1 - Aérosols
|
0,433 - 0,453 um
|
30 m
|
Bande 2 - Bleu
|
0,450 - 0,515 um
|
30 m
|
Bande 3 - Vert
|
0,525 - 0,600 um
|
30 m
|
Bande 4 - Rouge
|
0,630 - 0,680 um
|
30 m
|
Bande 5 - Infrarouge proche
|
0,845 - 0,885 um
|
30 m
|
Bande 6 - Infrarouge moyen 1
|
1,560 - 1,660 um
|
30 m
|
Bande 7 - Infrarouge moyen 2
|
2,100 - 2,300 um
|
30 m
|
Bande 8 - Panchromatique
|
0,500 - 0,680 um
|
15 m
|
Bande 9 - Cirrus
|
1,360 - 1,390 um
|
30 m
|
TIRS
|
10 - Infrarouge moyen
|
10,30 - 11,30 um
|
100 m
|
Bande 11 - Infrarouge moyen
|
11,50 - 12,50 um
|
100 m
|
Source : wikipedia.htm_programme Landsat
3.2. Prétraitements des images satellites
Les prétraitements d'images ont pour but d'augmenter la
lisibilité des données et de faciliter leur interprétation
et une meilleure extraction de l'information (Wafo Tabobda G. et al.
2010). Afin d'exploiter nos images au mieux, certaines opérations ont
été nécessaires parmi lesquelles, la mosaïque, le
rognage, l'amélioration du contraste et de la luminosité et le
rehaussement linéaire. Toutes ces opérations ont permis
d'élaborer des cartes d'occupations du sol à différents
pas de temps via la classification semi-automatique (classification
dirigée).
La rotation de la Terre entraine un décalage des images
Landsat. C'est ainsi que notre zone d'étude, située à
l'intersection de deux scènes (184-55, 184-56), nécessite une
mosaïque pour les images de 1987 et 1999. En 2015, la scène 184-55
couvre toute la zone.
La classification dirigée s'est faite sur la base des
deux compositions colorées les plus utilisées. Sur l'image TM de
1987, la composition en « vraies couleurs » est
utilisée pour distinguer les éléments tels que les sols
nus et brulis. C'est ainsi que la 5-4-2 est la composition retenue en utilisant
la bande 5 pour le rouge, 4 pour le vert et 2 pour le bleu (RVB). Pour les
différents niveaux de végétation, la composition
utilisée est 4-3-2, dite « fausses couleurs », en
signant dans l'infrarouge, les différentes variations de la
végétation se distinguent dans les niveaux de rouge (rouge, rouge
bordeaux, rose, etc.). Sur l'image ETM+ de 1999, le procédé
employé est le même que celui effectué sur l'image de
1987.
Le traitement de l'image Landsat 8 de 2015 est fait par la
composition colorée 6-5-3 respectivement assignée au
rouge-vert-bleu pour la composition dite « vraies
couleurs » et 5-4-2 pour la composition « fausses
couleurs ». On remarque un décalage d'une bande par rapport
aux compositions précédentes à cause de l'ajout d'une
nouvelle bande par le plus récent des capteurs (la bande 1
destinée aux aérosols).
Les classes retenues pour l'étude multidate sont au
nombre de sept. On peut les grouper en deux à savoir les classes uniques
et les classes composées. Pour ce qui est des classes uniques, nous
avons les forêts-galeries, les forêts claires, les savanes
arbustives, les savanes herbeuses et les brulis. La difficulté de
discerner certaines classes ayant des signatures numériques très
proches nous a conduit à les fusionner. C'est ainsi que les savanes
boisées et arborées forment une classe, de même que les
sols nus et habitations. Toutefois, notons que les savanes herbeuses sont en
majorité constituées des surfaces cultivées et des
jachères.
3.3. Une analyse multi date
basée sur trois scènes
Les différentes cartes d'occupation du sol produites
à l'issue de la classification semi-automatique sont utilisées
pour quantifier la proportion occupée par chaque classe par rapport
à l'ensemble des éléments afin de pouvoir traiter de
l'évolution des superficies occupées au cours du temps, à
deux niveaux d'échelle à savoir dans l'ensemble de la zone
d'étude et uniquement dans le périmètre urbain.
3.3.1.État de l'occupation du sol en 1987
L'année 1987 marque la construction des
premières infrastructures 4 ans après l'érection de la
ville de Meiganga en chef-lieu de département. Durant cette
année, Meiganga et sa périphérie étaient faiblement
avancées en matière d'activités dégradantes de
l'environnement en général et des paysages végétaux
en particulier. D'où la proportion importante accordée à
la végétation sur l'ensemble des éléments
constitutifs de l'occupation du sol (tableau 10).
Figure 26. Occupation du sol en 1987
À l'issue de la classification dirigée et le
calcul des différentes classes, les savanes arborées et
boisées occupent le premier rang dans l'occupation du sol avec une
superficie de 370,22 km², soit une proportion de 38,45% sur l'ensemble de
la zone. Elles sont respectivement suivies des savanes arbustives avec une
superficie de 212,83 km² (22,10%), les forêts claires avec pour
superficie 175,09 km² (18,18%), les forêts-galeries qui
s'étalent sur 138,15 km² (14,35%) qui s'explique par la
densité du réseau hydrographique, la classe composée du
bâtis, des champs et sols nus (dalles de cuirasse et routes), 38,42
km² (3 ,99%), les savanes herbeuses, dans lesquelles on retrouve les
champs en jachère, sur 22,71km² (2,36%) et les surfaces
brulées, en dernière position avec 5,42 km² (0,56%).
Tableau 10. Proportion des
différentes classes de l'occupation du sol en 1987
Classe d'occupation du sol
|
Superficie en:
|
Proportion en
|
m2
|
ha
|
km2
|
%
|
Savane arborée et
boisée
|
370218700
|
37021,87
|
370,22
|
38,45
|
Savane arbustive
|
212829100
|
21282,91
|
212,83
|
22,10
|
Forêt claire
|
175085000
|
17508,5
|
175,09
|
18,18
|
Forêt-galerie
|
138146800
|
13814,68
|
138,15
|
14,35
|
Bâtis, champs et sols nus
|
38424400
|
3842,44
|
38,42
|
3,99
|
Savane herbeuse
|
22707900
|
2270,79
|
22,71
|
2,36
|
Brulis
|
5415300
|
541,53
|
5,42
|
0,56
|
Total
|
962827200
|
96282,72
|
962,8272
|
100
|
Source : calcul des classes d'occupation du sol de la
scène 1987 fait sous Qgisobtenu après classification
supervisée sous ENVI.
Les difficultés à discerner certaines classes
nous ont poussés à les fusionner. En effet, les savanes
arborées et savanes boisées dont les superficies sont les plus
importantes ont des signatures spectrales très proches qui entrainent
une difficulté dans l'individualisation de celles-ci. Les multiples
confusions orchestrées lors de la création des régions
d'intérêts aboutissant à un résultat erroné
ont inévitablement conduit à la décision de fusionner ces
classes. C'est dans le même sillageque les sols nus, bâtis et
champs ont été regroupés, il en est de même pour les
savanes herbeuses, dans lesquelles on retrouve les zones en jachère. Ces
différentes fusions ont permis d'obtenir un taux de classification ainsi
qu'un indice de Kappatel qu'observé à la suite du tableau de la
matrice de confusion (tableau 11).
Tableau 11. Matrice de
confusion de la classification dirigée (image 1987)
Classes d'occupation du sol
|
Bâtis, champs et sols nus
|
Forêt claire
|
Savane arborée
|
Savane arbustive
|
Savane herbeuse
|
Brulis
|
Forêt-galerie
|
Total
|
Bâtis, champs et sols nus
|
240
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
240
|
Forêt claire
|
0
|
70
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
73
|
Savane arborée
|
0
|
0
|
73
|
0
|
0
|
0
|
0
|
73
|
Savane arbustive
|
0
|
0
|
0
|
64
|
0
|
0
|
0
|
64
|
Savane herbeuse
|
0
|
0
|
0
|
1
|
50
|
0
|
0
|
51
|
Brulis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
132
|
0
|
132
|
Forêt-galerie
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
162
|
162
|
Total
|
240
|
70
|
73
|
65
|
50
|
135
|
162
|
795
|
Taux de classification : 99,28% ; indice de
Kappa =0,99
Source : traitement d'image sous ENVI
La classification de 1987 a nécessité deux
scènes, redimensionnées puis mosaïquées32(*). Le rendu de cette matrice de
confusion et le résultat de la fusion des matrices obtenus sur chacune
des deux scènes classifiées séparément (annexe9)
Sur l'ensemble de la zone, les classes affectées
à la végétation occupent924,4 km², soit,96% de la
scène et les 4% restants correspondent aux sols nus, champs, habitations
et brulis.
3.3.2.De 1987 à 1999, une régression du couvert
végétal
Douzeans après la « situation
initiale », la configuration des paysages a connu une modification.
En effet, l'habitat ainsi que les champs ont gagné en espace au
détriment de la végétation. C'est ainsi que les savanes
arboréeset boisées occupent 304,642 km², soit 31,54% de la
zone. Elles sont dominantes, suivis par les savanes arbustives avec 194,28
km² (20,11%), les forêts claires occupant 184,89 km² (19,14%),
les forêts-galeries, avec 157,59 km² de superficie (16,32%), les
savanes herbeuses, 59,56 km² (6,17%), les sols nus et habitations 44,82
km² (4,64%) et les brulis, 20,13 km² (2,08%).
Figure 27.État de
l'occupation du sol en 1999
L'atteinte du rendu de la classification de l'image de 1999 a
nécessité les mêmes opérations de fusion
opérées sur les classes de l'image de 1987 afin de pouvoir
comparer les classes et juger de la tendance d'évolution. Le
taux de classification pour cette image est de
99,75%, avec pour indice de Kappa= 0,99,
dû à deux pixels de la classe savane herbeuse,
attribués à celle de savane arbustive.
Tableau 12. Matrice de
confusion de la classification dirigée (image 1999)
Classes d'occupation du sol
|
Forêt-galerie
|
Feux de brousse
|
Forêt claire
|
Savane arborée
|
Savane arbustive
|
Savane herbeuse
|
Sols nus
|
Total
|
Forêt-galerie
|
169
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
171
|
Feux de brousse
|
0
|
101
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
101
|
Forêt claire
|
0
|
0
|
108
|
0
|
0
|
0
|
0
|
108
|
Savane arborée
|
0
|
0
|
0
|
100
|
0
|
0
|
0
|
100
|
Savane arbustive
|
0
|
0
|
0
|
0
|
114
|
0
|
0
|
114
|
Savane herbeuse
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
50
|
0
|
52
|
Sols nus
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
136
|
136
|
Total
|
169
|
101
|
110
|
100
|
116
|
50
|
136
|
782
|
Source : traitement d'image sous ENVI
Les différentes proportions occupées par chaque
classe sont présentées dans le tableau 13.
Tableau 13. Proportion des
différentes classes de l'occupation du sol en 1999
Classe d'occupation du sol
|
Superficie en
|
Proportion en %
|
m²
|
Ha
|
km²
|
Savane arborée
|
304642000
|
30464,20
|
304,64
|
31,54
|
Savane arbustive
|
194284200
|
19428,42
|
194,28
|
20,11
|
Foret claire
|
184898600
|
18489,86
|
184,90
|
19,14
|
Foret galerie
|
157596300
|
15759,63
|
157,60
|
16,32
|
Savane herbeuse
|
59557800
|
5955,78
|
59,56
|
6,17
|
Sols nus
|
44818500
|
4481,85
|
44,82
|
4,64
|
Feux de brousse
|
20132100
|
2013,21
|
20,13
|
2,08
|
Total
|
965929500
|
96592,95
|
965,93
|
100,00
|
Source : Calcul des classes d'occupation du sol de la
scène 1999 fait sous Qgis obtenu après classification
supervisée sous ENVI.
Ce premier pas de temps présente plusieurs changements
opérés au niveau des classes. La différence d'occupation
du sol (figure 29) traduit dans l'ensemble la régression du couvert
végétal de 23,4 km² au profil des sols nus et brulis,
destinés à la mise en place de nouvelles parcelles de culture
d'une part, et en vue du renouvèlement du couvert herbacé d'autre
part. En effet, l'arrivée de la peste bovine dans le Mbéré
en 1982 a engendré d'importantes migrations à la recherche des
zones de pâturages non infectées. Celles-ci ont fortement
dégradé les pâturages à la périphérie
de Meiganga, dans le but de nourrir et abreuver le cheptel. L'utilisation du
bois de chauffe a entrainé la diminution des surfaces occupées
par les savanes arborées et boisées, transformées en
savanes arbustives et herbeuses. De même, on note une augmentation des
surfaces brulées, destinées à l'agriculture (champs) et
l'élevage (renouvellement de la couche herbacée).
Figure 28. Superficie des
classes d'occupation du sol de 1987 et 1999 (en km²)
En s'intéressant de près aux classes du couvert
végétal, on remarque une régression des savanes
arborées à boisées(65,57 km²) ainsi que celle des
savanes arbustives (18,54 km²) au profit desautres formations
(forêts-galeries, forêts claires et savanes herbeuses).
Figure 29.
Différence d'occupation du sol entre 1987 et 1999 (en
km²)
En faisant une différence entre les superficies des
classes de l'image de 1999 et celle de 1987, on arrive à déceler
les changements opérés au niveau de chaque classe sur le premier
intervalle de temps choisi. Des changements qui ne sont guère
définitifs au fil des années.
3.3.3.De 1999 à 2015, un intervalle de temps
marqué par une forte pression sur la végétation
Entre 1999 et 2015, des changements notables se sont
effectués au niveau du département de Mbéré en
général et sur Meiganga et sa proche périphérie
particulièrement. En effet, le développement des infrastructures
et celui de certaines activités génératrices de revenus se
sont faits au détriment du couvert végétal. Parmi ces
multiples actions, on peut citer le bitumage de l'axe Garoua-Boulaï -
Ngaoundéré qui a entrainé l'émergence de certaines
activités dont la plus dégradante est la vente du bois dans les
localités traversées par cette infrastructure. En outre, le
passage du pipeline Tchad-Cameroun dans la zone en 2003 a également
participé à la diminution du couvert végétal dans
la mesure où toute végétation est arrachée sur
l'itinéraire de son passage, soit une bande linéaire d'environ
15m de large et 36 km pour notre zone (soit 54 ha de végétation
dévastée), et 900 km pour l'ensemble du pays.
Figure 30. État de
l'occupation du sol en 2015
Le calcul des classes occupées sur cette image nous
donne une dominance des forêts claires, 353, 36 km² (36,53%) ;
les savanes herbeuses, 233,05 km² (24,09%) ; les sols nus et
habitations, 155,48 km², (16,08%) ; les savanes arbustives, 121,56
km², (12,57%) ; les brulis, 35,85 km², (3,71 km²) ;
les forêts-galeries, 35,84 km² (3,71 km²) et les savanes
arborées et boisées, 32,08 km², (3,32%) tel que
présenté dans le tableau 14.
Tableau 14. Proportion des différentes classes
de l'occupation du sol en 2015
Formation végétale
|
superficie en
|
proportion en %
|
m²
|
ha
|
km²
|
forêt claire
|
353361600
|
35336,16
|
353,3616
|
36,53
|
savane herbeuse
|
233052300
|
23305,23
|
233,0523
|
24,09
|
sols nus et habitations
|
155487600
|
15548,76
|
155,4876
|
16,08
|
savane arbustive
|
121568400
|
12156,84
|
121,5684
|
12,57
|
Brulis
|
35851500
|
3585,15
|
35,8515
|
3,71
|
forêt-galerie
|
35846100
|
3584,61
|
35,8461
|
3,71
|
savane arborée à
boisée
|
32084100
|
3208,41
|
32,0841
|
3,32
|
Total
|
967251600
|
96725,16
|
967,2516
|
100,00
|
Source : calcul des classes d'occupation du sol de la
scène 2015 fait sous Qgis obtenu après classification
supervisée sous ENVI.
La répartition des classes est fortement
influencée par les brulis, très répandus sur l'image. Les
formations fermées (forêts-galeries et forêts claires)sont
faiblement représentées. Cette situation est due à
l'exploitation de celles-ci pour l'alimentation des marchés en bois
d'oeuvre et en bois de chauffede même que pour les cultures
maraichères (spécifiquement pour les forêts-galeries).
Certaines confusions dans le choix des pixels
sélectionnés pour la création des ROI sont à
relever. En effet, il s'agit d'1 pixel des forêts-galeries affecté
à la forêt claire et 3 pixels des savanes herbeuses,
affectés à la classe sols nus, champs et bâtis.
(Tableau15).
Tableau 15. Matrice de
confusion de la classification dirigée (image 2015)
Classes
|
Sols nus
|
Forêt claire
|
Savane arborée à
boisée
|
Savane arbustive
|
Savane herbeuse
|
Brulis
|
Forêt-galerie
|
Total
|
Bâtis, champs et sols nus
|
357
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
360
|
Forêt claire
|
0
|
101
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
101
|
Savane arborée à
boisée
|
0
|
0
|
111
|
0
|
0
|
0
|
0
|
111
|
Savane arbustive
|
0
|
0
|
0
|
103
|
0
|
0
|
0
|
103
|
Savane herbeuse
|
0
|
0
|
0
|
0
|
64
|
0
|
0
|
64
|
Brulis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
106
|
0
|
106
|
Forêt-galerie
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
134
|
135
|
Total
|
357
|
102
|
111
|
103
|
64
|
106
|
134
|
980
|
Indice de Kappa : 0.99 ; taux de
classification : 99,59%
Source : traitement d'image sous ENVI
La forte pression exercée sur la
végétation traduit une forte régression de celle
vis-à-vis du pas de temps antérieur. En effet, la
différence d'évolution entre 2015 et 1999 montre l'augmentation
des superficies allouées aux sols nus, brulis, savanes herbeuses et
forêts claires au détriment des forêts-galeries, savanes
arbustives et savanes arborées, qui s'explique par l'extension des zones
habitées, la création de nouvelles parcelles de culture et la
coupe des arbres destinés aux bois d'oeuvre et bois de chauffe.
Figure 31. Superficie des
classes d'occupation du sol de 1999 et 2015 (en km²)
L'accent mis sur la végétation
révèle une perte du couvert végétal de -125,04
km² (figure 32), soit une régression de -107,01 km² en
comparaison avec la différence d'évolution des paysages
végétaux de 1999 qui était de -18,03 km².
Figure 32.
Différence d'occupation du sol entre 1999 et 2015 (en
km²)
L'évolution des paysages végétaux dans
l'intervalle [1987 - 1999] et [1999 - 2015] présente une
dégradation des classes consacrées à la
végétation au profit des brulis, sols nus, habitations et savanes
herbeuses (champs et jachères). Il convient d'analyser
l'évolution dans son ensemble.
3.3.4.
De 1987 à 2015, une évolution « dans le
rouge » pour les formations végétales
L'évolution d'ensemble sur les trois pas de temps
choisi présente au sein des différentes classes une
évolution en dent de scie. Cependant, bien que les formations
végétales soient dominantes sur l'ensemble de la zone et sur
toutes les scènes choisies, sur l'échelle d'évolution, le
bilan général relègue celle-ci au second plan
contrairement aux autres classes, dont la majorité, voire la
totalité résulte de l'empreinte humaine (habitations, sols nus,
jachères, brulis, etc.) qui ne cessent de croître en superficie
(figure 33).
Figure 33. Superficie des
classes d'occupation du sol de 1987, 1999 et 2015 (en km²)
L'évolution des différentes classes d'occupation
du sol pour les trois pas de temps choisi se subdivise en trois niveaux.
- Une évolution en « dent de
scie » pour les forêts-galeries
Elles présentent une évolution bidimensionnelle
dont la représentation a l'allure des dents d'une scie. En effet, on
note une augmentation de la superficie de cette formation dans l'intervalle de
temps [1987-1999] de 19,44 km². Cependant de 1999 à 2015, elle a
fortement régressé et perdu près de 120 km² ;
telle que mentionnée plus haut, cette régression est le fruit de
l'intérêt grandissant des populations pour les cultures
maraichères et cultures de contre-saison en bordure des cours d'eau au
détriment de cette formation végétale.
- Une évolution progressive des
forêts claires, savanes herbeuses, le bâti, les champs, sols nuset
les brulis.
Les forêts claires ont connu une évolution
significative durant cette période, de même, les superficies
occupées par les savanes herbeuses, le bâti, les champs, sols nus
et les surfaces brulées ont augmentées.
S'agissantdes forêts claires, elles sont
généralement difficiles d'accès et sont entourées
par d'autres formations telles que les savanes arborées et
boisées, voire près des forêts-galeries. La
difficulté d'accès à cette formation et le fait qu'elle
soit généralement composée en majorité de
Daniellia oliveri, une espèce préservée pour des
raisons culturelles sont les raisons de son extension. Quant aux brulis
etsavanes herbeuses, ils traduisent la quête effrénée des
espaces pour la pratique des cultures et le souci de voir le couvert
herbacé reprendre vie après la saison sèche. Les
principaux acteurs de la dynamique de cette classe sont les éleveurs et
les cultivateurs.
Les sols nus dans lesquels on retrouve les champs et
habitations ont connu une augmentation subite au niveau de la superficie qu'ils
couvrent en 2015 après une plus ou moins stabilité au cours des
années allant de 1987 à 1999, initialement autour de 38,42
km² durant les deux pas de temps précédents, cette classe
est passée à 155,5 km², soit une évolution de 117,08
km². Le bitumage de la route, le passage du pipeline, la création
de l'EGEM de Meiganga, l'arrivée des réfugiés, qui
induisent la croissance démographique, l'extension des surfaces
cultivées de même que les surfaces habitées sont autant
d'éléments qui peuvent expliquer l'augmentation de la superficie
de cette classe.
- Une évolution régressive des
savanes arborées à boiséeset savanes
arbustives
En fonction de la taille des espèces et du taux de
recouvrement, les formations de savanes herbeuses, savanes arbustives et
savanes arborées à boisées sont des formations qui
respectivement se succèdent dans notre zone. Ainsi, l'évolution
de l'une d'elles entraine inévitablement la régression de l'autre
et vice-versa. C'est ainsi que lorsque la savane herbeuse gagne en superficie
comme c'est le cas en 2015, la savane arbustive régresse. Les facteurs
naturels comme le climat via ses éléments sont à
même d'expliquer cette fluctuation, ainsi que les activités comme
la coupe du bois de chauffe dans les savanes arbustives, faciles d'accès
et du bois d'oeuvre dans les savanes arborées à
boisées.
Les différences d'évolution des classes
d'occupation du sol des pas de temps analysés sont
résumées dans la figure 34.
Figure 34.
Récapitulatif des différences entre les classes d'occupation du
sol sur les trois dates étudiées (en km²)
En analysant l'évolution d'ensemble pour toutes les
classes, on se rend compte que les changements majeurs se sont effectués
dans l'intervalle de temps 1999-2015. La moyenne d'occupation pour chaque
classe est présentée dans la figure 35.
Figure 35. Moyenne des
différences d'occupation de sol sur les trois scènes (en
km²)
Sur les trois scènes, les formations dont
l'évolution des superficies est positive sont par ordre d'importance les
savanes herbeuses (105,17 km²), les forêts claires (89,14
km²),le bâti, les sols nus et champs (58,53 km²) et les brulis
(15,22 km²). S'agissant des classes dont l'évolution est
négative, seule la végétation est concernée avec
les savanes arborées à boisées (-169,07 km²),les
forêts-galeries (51,15km²) et les savanes arbustives (45,63
km²).
Les différences d'occupation du sol entre les
années étudiées via les images Landsat permettent
d'appréhender statistiquement l'évolution des superficies de
chaque classe. En effet, en produisant la carte des changements sous ENVI, on
peut visiblement remarquer les superficies en régression, celles en
augmentation et enfin celles restées inchangées (figure 36)
La couleur rouge sur la carte traduit les superficies en
régression pour le couvert végétal. Elles sont
situées en bordure des voies principales (routières) et autour du
centre urbain. Les champs, brulis et l'habitat sont les éléments
qui ont remplacé la végétation à cet endroit. Le
jaune quant à lui traduit une situation inchangée. Autrement dit,
les formations qui occupaient ces superficies en 1987 sont toujours les
mêmes qu'en 2015 et le vert traduit les surfaces en extension. En fait,
nous estimons à ce niveau qu'il s'agit des superficies dans lesquelles
les changements s'effectuent entre les formations végétales.
Contrairement aux superficies en jaune où l'on retrouve les mêmes
formations, c'est plutôt la végétation, sans que ce soit
forcement la même formation végétale que celle
rencontrée en 1987.
Figure
36.Évolution des paysages végétaux entre 1987 et
2015
Figure 37. Aperçu
de l'occupation du sol sur les trois scènes (1987, 1999 et
2015)
Les changements opérés au niveau de l'ensemble
de la zone sont perceptibles en faisant la juxtaposition des différentes
cartes réalisées à l'issu des classifications
dirigées. On se rend ainsi compte que, située au centre de la
zone, la ville de Meiganga en tant que centre urbain est le principal moteur de
la dynamique perceptible sur sa périphérie.
3.3.5.
La ville de Meiganga, au centre de la régression du couvert
végétal
En tant que siège des institutions du
département, Meiganga exerce un fort attrait sur sa
périphérie. Cet attrait s'effectue à divers niveaux. C'est
le pôle de développement pour le commerce, le transport, etc.
C'est un point de rencontre etd'approvisionnement en ressources pour les
différents villages situés à la périphérie
de celle-ci. C'est dans ce même contexte qu'elle attire divers individus
venus de divers horizons, entrainant son extension et une forte pression sur
les ressources immédiates. C'est d'ailleurs pourquoi son environnement
naturel immédiat est en forte dégradation.
Figure
38.Évolution de l'occupation du sol dans la zone urbaine
Conclusion
D'une manière générale, l'analyse de
l'évolution du couvert végétal dans l'intervalle de temps
[1987-2015], avec arrêt sur l'année 1999 a permis de constater les
différents changements orchestrés à Meiganga ainsi
qu'à sa périphérie. Dans l'ensemble, ces changements
traduisent une régression de la végétation au profit des
sols nus, champs et habitations. Au sein même des classes qu'englobe la
végétation, d'importantes mutations sont à noter telles
que la diminution des surfaces occupées par les forêts-galeries
ainsi que celle des savanes arborées, contrairement aux forêts
claires et savanes herbeuses qui gagnent en superficie. La carte des
différences bien que limité par la présentation d'un
résultat général, présente les superficies
situées à proximité de la ville et les villages comme les
plus touchés par cette régression. Les surfaces brulées
ont également connu une augmentation de leurs superficies. Ces
différents changements nous permettent de placer l'Homme au centre de
cette dynamique, principalement dans l'intervalle [1999-2015], période
pendant laquelle d'importants aménagements ont vu le jour et la
végétation, fortement régressée (-125,04 km²).
Toutefois, il s'agit là des déductions qu'il convient de traiter
sur la base de données collectées sur le terrain.
Chapitre 4.Facteurs
d'évolution des paysages végétaux
Introduction
Le couvert végétal
est en constante mutation. Selon les milieux et le temps, la perception du
degré de mutation est fonction de divers paramètres,
commandés par certains facteurs en l'occurrence les facteurs naturels
et les facteurs humains. Il convient dès lors de s'attarder sur ceux-ci
afin de cerner les différents éléments qui s'y inscrivent.
Ces éléments correspondent aux racines du problème,et par
là même occasion, un frein à la pérennisation des
paysages végétaux, et par extension, de l'environnement, au
regard des différentes interactions qui existent entre les
éléments du milieu naturel. Ainsi, présenter les
différents facteurs (naturels, anthropiques et institutionnels)
d'évolution de la végétation fera l'objet de ce
chapitre.
4.1. Les facteurs naturels
Sous l'influence de la révolution et de la rotation
autour du soleil, la Terre est le siège de déroulement de divers
phénomènes et processus, et ce, de connivence avec tous les
êtres vivants qui s'y trouvent. C'est ainsi que tous les
différents phénomènes en présence ne sont
guère statiques. Ainsi, en s'intéressant aux facteurs d'ordre
naturel qui commandent l'évolution du couvert végétal,
nous retenons pour notre cas précis le climat, le sol et certains
êtres vivants que nous classons dans la bioturbation.
4.1.1. Le climat
Le climat est l'ensemble des phénomènes naturels
qui conditionnent l'état de l'atmosphère en un lieu donné.
Par ailleurs, il correspond à la distribution statistique des conditions
atmosphériques dans une région donnée pendant une
période de temps donnée. Ainsi, via ses différents
éléments et facteurs, le climat peut avoir une influence
néfaste ou positive sur le couvert végétal.
· Les précipitations
Le terme précipitation désigne des cristaux de
glace ou des gouttelettes d'eau qui, ayant été soumis à
des processus de condensation et d'agrégation à
l'intérieur des nuages, sont devenus trop lourds pour demeurer en
suspension dans l'atmosphère et tombent au sol ou s'évaporent
avant de l'atteindre (Kiwix, 2011). Elles tombent en général sous
forme liquide excepté lors de certaines averses où les
gouttelettes se mêlent aux grêlons, causant des dégâts
aussi bien sur les cultures que sur certaines infrastructures. La mauvaise
répartition des précipitations ainsi que les pluies trompeuses
sont des phénomènes qui prennent de l'ampleur au fil des ans dans
la commune (
Figure 8). Ainsi, le début tardif des
pluies suivi d'une « période sèche » est la
principale caractéristique de ces pluies trompeuses qui influe
également sur la croissance des plantes.
· La température
La température est une grandeur physique mesurée
à l'aide d'un thermomètre et étudiée en
thermométrie. Dans la vie courante, elle est reliée aux
sensations de froid et de chaud, provenant du transfert de chaleur entre le
corps humain et son environnement. La croissance des plantes est souvent
limitée par la température. C'est le facteur climatique le plus
important. Tous les processus biologiques (photosynthèse, respiration)
qui sont à la base de la production végétale exigent une
température bien précise. En effet, on distingue des plantes
qui ne se développent que lorsque certaines conditions bien
précises de températures sont réunies. Ainsi, une
amplitude thermique annuelle trop élevée pourrait avoir un effet
négatif sur la croissance d'une quelconque espèce
végétale, surtout sur les arbustes. Dans le Mbéré
en général, les températures sont tempérées
par rapport à celles du nord du plateau : sur 20 ans, on a
enregistré à Meiganga une moyenne de 22,7°, une moyenne des
maxima absolus de 31,4° et une moyenne des minima absolus de 14,5°C.
Le maximum absolu sur ces 20 ans a été enregistré en
avril, (...) et un minimum absolu de 9,1°C a été
enregistré en décembre. Février et mars sont les mois les
plus chauds, avec des températures maximales de 34° tandis que
décembre et janvier avec des températures minimales de 11°C
sont les mois les plus froids (Doufissa, op cit.).
· Les vents violents
Ils accompagnent généralement les averses dont
la durée est comprise entre une trentaine de minutes et une heure, avec
une vitesse atteignant les proportions importantes (30 km/h). Ces vents
violents causent d'énormes dommages parmi lesquels le renversement,
voire l'arrachement des arbres (photo 8). Ce fait est valable aussi bien pour
les arbustes que les gros arbres. D'après les renseignements obtenus
auprès des populations, la force des vents a accru au cours du temps. En
effet, c'est durant les mois d'août et septembre, mois durant lesquels
les précipitations sont les plus abondantes (450 à 600mm) que les
vents les plus violents et dévastateurs sont enregistrés, de
même qu'en début de saison pluie (avril-mai)
X : 14.280372° ;
Y : 14.217868°
Photo 8. Arbre
renversé par le vent
En avant plan de cette image, nous voyons un Daniellia
oliveri en position horizontale, renversée par la force du vent selon
les observations et les renseignements recueillis auprès des
populations. Cette image a été prise au mois de mai, pendant
lequel les précipitations atteignent les 260 mm et sont souvent
accompagnées de vents violents.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct
2014.
4.1.2. Les sols et la topographie
Le type de végétation rencontré
dépend non seulement du climat, mais, aussi de la nature des sols et de
la topographie. En effet, le sol fournit à la plante les matières
organiques et minérales nécessaires pour sa croissance. De ce
fait, la mauvaise qualité du sol a une influence sur le type de
formation végétale rencontré. C'est ainsi que sur les sols
peu évolués (gravillonnaire, sur les sommets de colline), la
couverture végétale est presque inexistante ou est
composée de maigre tapis herbacé (Tiendrebeogo, 2013). De
même que l'évolution des sols ferrallitiques en cuirasse participe
au remplacement des formations existantes par un couvert herbacé.
La topographie influe également sur la
végétation ; les versants abrupts sont
généralement dépourvus de végétation, car la
forte inclinaison ne permet pas l'infiltration des eaux dans le sol,
indispensable pour la croissance des plantes. Par ailleurs, la dominance des
rochers sur les flancs est également un frein au développement
des grands arbres d'où la restriction faite sur les savanes herbeuses
à arbustives sur ces sites.
4.1.3.
La bioturbation (l'action des animaux)
Dans son sens premier, la notion de
bioturbation désigne le
phénomène de transfert d'éléments nutritifs ou
chimiques par des êtres vivants au sein d'un compartiment, d'un
écosystème ou entre différents compartiments. Le mot
décrit aussi le phénomène de mélange actif des
couches de sol ou d'eau par les espèces vivantes, animales
principalement. Nous employons ici ce terme pour désigner le rôle
de certains animaux, notamment les rongeurs et termites sur le couvert
végétal. Ces derniers ont un double impact sur la
végétation. D'une part, ils concourent au développement
rapide de la plante grâce aux galeries souterraines qui leur servent
d'habitations et aèrent le sol, facilitant ainsi l'infiltration de l'eau
dans la terre en catalysant le processus d'absorption de l'eau par la plante
via les racines. D'autre part, ils ont une part de responsabilité sur
l'assèchement et/ou le renversement d'arbres par les vents violents. En
effet, dans le but de se nourrir, l'action de ces êtres entre autres les
termites fragilise la structure de la plante notamment la base du tronc, car,
les termites dits supérieurs, sont capables de dégrader par
eux-mêmes la cellulose du bois grâce à une enzyme, la
cellulase, produite par leur tube digestif33(*). Ainsi, ce processus, couplé à la force
du vent auront raison de l'arbre en question.
4.2. Les facteurs anthropiques
L'action de l'Homme sur le couvert végétal est
une réalité. Car il tire tout ce dont il a besoin pour ses
multiples activités dans son environnement et la plupart du temps au
détriment de celui-ci, lorsque des moyens de gestion durable ne sont pas
appliqués. Parmi la multitude des actions, nous notons la pratique des
feux de brousse, le déboisement, l'introduction de nouvelles
espèces et le surpâturage. En outre, on note la croissance
démographique qui induit le développement des habitations.
4.2.1. Les feux de brousse
Dans l'Adamaoua, 80 % de la superficie, soit pratiquement tous
les pâturages brûlent. Ce sont les feux de brousse qui ont
imprimé à la végétation sa physionomie actuelle. La
plupart des feux sont mis intentionnellement, soit par les cultivateurs qui les
utilisent pour défricher les champs, soit par les éleveurs qui
s'en servent pour dégager les herbes séchées non
appétées et permettre les repousses tout en escomptant
l'assainissement des pâturages ; soit encore par les chasseurs qui les
mettent pour dégager l'herbe et permettre la chasse (Doufissa, op cit.).
On rencontre dans notre zone trois principaux types de feux en
fonction de la période de pratique à savoir les feux
précoces de fin de saison des pluies/début saison sèche
qui brûlent une végétation très souvent encore
active, les feux de pleine saison sèche mis quand la
végétation est complètement sèche et les feux
tardifs mis lorsque l'humidité atmosphérique monte sans toutefois
qu'il y ait encore de véritables pluies ou quelques jours après
les premières pluies.
Les feux de brousse constituent un élément
clé de la dynamique des paysages de savane des régions
soudaniennes et peuvent être considérés selon les zones
écologiques concernées, soit comme un fléau contre lequel
il convient de lutter, soit comme un véritable outil de gestion, dont
l'utilisation raisonnée permet de maintenir ou d'entretenir certains
types de paysages (Grégoire J.M et al, 2003).
À l'issue de l'administration du questionnaire dans les
cinq villages enquêtés (Bardé, Nganhi, Bounou, Meidougou et
Dokolim), les informations à caractère social ont
été obtenues dans chacun de ces villages. Le nombre de personnes
enquêtées n'a pas été le même dans chaque
village (tableau 16) et ceci en fonction de deux paramètres retenus.
Tableau 16. Répartition des questionnaires
administrés par villages enquêtés
Villages enquêtés
|
Bardé
|
Nganhi
|
Bounou
|
Meidougou
|
Dokolim
|
Total
|
Nombre de questionnaires
|
12
|
35
|
12
|
18
|
13
|
90
|
Source : enquêtes de terrain, 2014
4.2.2.Une démographie en
pleine croissance
L'évolution de la population depuis 1987 s'est
accompagnée d'une occupation des terreset ce, au détriment des
paysages végétaux. Ce constat est perceptible aussi bien en
milieu urbain qu'en milieu rural (tableau 17).
L'enquête exploratoire menée au préalable
(du 7 au 13 de mai 2014) a permis de récolter des informations
préliminaires auprès des Chefs des différents villages
ainsi qu'auprès de la population parmi lesquelles le nombre estimatif
d'habitants dans le village, et de relever les activités
pratiquées par les habitants, ce qui nous a permis de déterminer
le nombre de questionnaires à administrer dans chaque village en
veillant à ce que l'échantillon retenu soit vraiment
représentatif.
Figure 39. Croissance
démographique de 1987 à 2015
L'évolution de la
population dans la ville de Meiganga ainsi que dans les villages environnants
sur une période de 28 ans est présentée dans le tableau
17.
Tableau 17. Population de la
ville et des villages enquêtés
Village
|
Meiganga
|
Barde
|
Nganhi
|
Bounou
|
Meidougou
|
Dokolim
|
Total
|
Nombre d'habitants en 1987
|
31 824
|
58
|
408
|
80
|
699
|
202
|
33270
|
Nombre d'habitants en 2005
|
38096
|
244
|
1720
|
336
|
2948
|
852
|
44196
|
Nombre d'habitants en 2015
|
52201
|
334
|
2357
|
460
|
4039
|
1167
|
60559
|
Source : deuxième RGPH, 1987, volume 3 Tome
9 ; Troisième RGPHC, 2005 Volume 4, Tome7et enquête de
terrain
La croissance de cette population a pour effet direct
l'extension de la zone habitée (figure 40) ainsi que l'occupation de
nouveaux espaces destinés aux champs. Brièvement, cette
population grandissante entraine l'intervention de nouveaux acteurs dans les
activités pratiquées.
Figure 40. Extension des
surfaces habitées
4.2.3. Les activités
pratiquées
Comme nous nous intéressons à la dynamique du
couvert végétal sur une période bien
déterminée, les activités pratiquées par les
populations dans les villages ayant un impact direct ou indirect sur la
végétation à court, ainsi qu'à long terme est d'un
intérêt indéniable d'où la conception du
questionnaire en utilisant l'approche par activité. Cette approche
consisteà identifierles activités pratiquées qui
présentent un potentiel impact sur la végétation (chose
faite lors de la descente exploratoire), et formuler des questions pour chacune
de ses activités34(*).
En tant qu'élément susceptible d'expliquer la
dynamique des paysages végétaux, les activités
pratiquées par la population au niveau des villages a
particulièrement retenu notre attention (figure 41). C'est d'ailleurs
cet aspect qui a le plus déterminé l'échantillonnage. Il
n'est donc pas surprenant de remarquer dans la répartition des
questionnaires une inadéquation avec l'effectif de la population. Par
exemple Bounou et Meidougou dont la population est estimée
respectivement à 336 et 2948 habitants, ont pourtant le même
nombre de questionnaires administrés. C'est dire que ces
localités présentent un faible taux d'activités qui
impactent sur les paysages végétaux.
Figure 41.
Répartition des activités pratiquées
En observant la répartition des activités
(figure 41),on se rend compte que le métier de cultivateur et celui de
bucheron occupent les premières positions sur l'ensemble. Ces deux
activités sont plus présentes à Nganhi, village dans
lequel les habitants sont à majorité Gbaya et sont
réputés pour leur intérêt vis-à-vis de la
mise en valeur des terres fertiles via la culture des céréales et
tubercules. À Bardé par contre, les éleveurs/cultivateurs
sont les plus nombreux, car la population est en majorité peule et
pratique uniquement une agriculture de subsistance. Ainsi, l'ethnie est un
facteur déterminant sur l'activité pratiquée (figure 42).
Figure 42.
Répartition des activités en fonction de l'ethnie
Les activités pratiquées et pouvant impacter sur
le couvert végétal ont donc été
dénombrées lors de notre descente. Nous avons donc retenu
à cet effet certains corps de métiers tels que :
cultivateurs, éleveurs, la coupe de bois (scieurs, bucherons, vendeurs
de bois, utilisateur de barbecue à combustion et barbecue à
fumer), que nous regroupons en trois secteurs d'activité à savoir
l'agriculture, l'élevage et la coupe de bois.
4.2.3.1. L'agriculture
La majorité des personnes interrogées sont des
cultivateurs (figure 41). En effet, 95,55% de l'échantillon pratique
l'agriculture (22,22% essentiellement cultivateur, 22,22% à la fois
cultivateur et éleveur, 24,44% cultivateur en même temps bucheron
et 33,33% cultivateur et exerçant d'autres activités connexes
à l'instar du commerce, le transport, l'administration, etc.).
L'agriculture pratiquée est essentiellement
vivrière et les principales cultures sont le maïs, le manioc et les
légumes dont les récoltes sont destinées dans la plupart
des ménages à l'autoconsommation et la vente. Les faibles
rendements, le nombre important de personnes en charge (grande famille) et la
nécessité de subvenir aux besoins essentiels expliquent la
dominance de cette pratique.
Tableau 18. Utilisation
des produits de récoltes
Destinations desrécoltes
|
Total
|
Autoconsommation
|
Vente
|
Vente et autoconsommation
|
38
|
0
|
46
|
84
|
Source : enquête de terrain, 2014
Des pratiques agricoles recensées, nous avons la
jachère, la culture itinérante sur brulis et l'utilisation du
bétail pour fertiliser la même surface de culture via les bourses
de boeufs généralement en saison sèche, à la suite
des récoltes, ce qui permet aux animaux de trouver de quoi se nourrir
pendant les périodes où le pâturage est difficile
d'accès. Cette solution endogène35(*) présente ainsi un double avantage : la
fertilisation du sol et la nutrition du bétail.
Les techniques agricoles utilisées (agriculture
itinérante sur brulis et jachère) dépendent de certains
critères en occurrence l'ethnie, le mode d'acquisition des terres et les
activités parallèles exercées. En effet, s'agissant de
l'utilisation du bétail et l'agriculture itinérante sur brulis,
l'on constate que les Peuls sont les principaux utilisateurs de cette
technique, car ceux-ci pratiquent une autre activité qu'est
l'élevage et disposent à cet effet des troupeaux de boeufs
indispensables pour la mise en oeuvre de ce procédé,
contrairement aux autres peuples plus présents dans l'agriculture et le
commerce. Le peuple Gbaya est adepte de la jachère en raison de la
faible utilisation des engrais aussi bien organique que chimique et de
l'exploitation de leur principal atout qu'est la disponibilité des
terres cultivables.
Tableau 19. Techniques de
culture en relation avec l'ethnie et le mode d'acquisition de la
terre
Ethnies
|
Techniques de culture
|
Acquisition de la terre
|
Culture sur brulis
|
Jachère
|
jachère et brulis
|
délimité par le chef
|
héritage
|
don, achat
|
Gbaya
|
12
|
32
|
5
|
11
|
36
|
2
|
Peul
|
15
|
8
|
2
|
8
|
14
|
3
|
Autres
|
7
|
3
|
0
|
3
|
5
|
2
|
Total
|
34
|
43
|
7
|
22
|
55
|
7
|
Source: Enquête de terrain, 2014.
Lemode d'acquisition des terres de même que la
superficie cultivéeinduisent sur les techniques de culture.En effet,
pour la jachère par exemple, il est difficile de la pratiquer sur une
petite parcelle vu qu'elle nécessite la mise en repos d'une surface
appauvrie pour un nouvel espace plus fertile d'où la
nécessité de disposer d'une grande parcelle,
généralement héritée des parents. C'est pourquoi
dans un village comme Nganhi où les populations sont en majorité
héritiers de leur parcelle (81%), cette pratique est monnaie courante.
Ainsi, la superficie des surfaces cultivées s'avère très
importante pour la technique de culture.Elle détermine également
la destination des cultures dans le cas où du semis à la
récolte, des aléas n'ont pas été
enregistrés. Pour les cultivateurs dotés de grandes surfaces, les
récoltes seront destinées aussi bien à la vente
qu'à l'autoconsommation. Néanmoins,précisons ici que la
taille de la famille, autrement dit, le nombre de personnes pris en charge
influence fortement.
S'agissant des problèmes rencontrés dans ce
secteur, nous les avons classés en trois groupes ; tout d'abord,
les difficultés liées aux conditions naturelles : les vents
violents, la mauvaise répartition des précipitations,
l'inondation des bas-fonds qui emportent les cultures, la structure compacte de
certains sols difficilement exploitables (sols latéritiques). Ensuite,
les difficultés d'ordre humaines : un faible encadrement technique,
le vol des récoltes, l'insuffisance des moyens matériels et
financiers qui entrainent une faible utilisation des engrais, la
non-sécurisation des espaces agricoles avec fils barbelés,
l'utilisation d'outils rudimentaires et greniers traditionnels,
vulnérables aux incendies accidentels et aux feux de brousse. Enfin,
nous avons les difficultés d'ordre infrastructurelles notamment la
faible présence de magasins de stockage des produits agricoles en
matériaux définitifs, l'enclavement des bassins de production
(insuffisance, voire absence des pistes agricoles pour faciliter le transport
des récoltes via les véhicules adéquats pour les lieux de
stockage et/ou les points de vente).
Sur le plan environnemental, certaines méthodes
culturales concourent à dégrader le couvert végétal
qu'elles soient pratiquées de façon anarchique ou non, sans aucun
système de gestion. On note parmi ces pratiques les feux de brousse, le
déboisement (photo 9), etc.
X :6.597412° ; Y :14.257747°
Photo 9. Surface déboisée à des
fins agricoles
Cette image présente une surface
déboisée à des fins agricoles, sur laquelle nous pouvons
remarquer en avant-plan le labour réalisé par un tracteur, suivi
de quelques pieds de Daniellia oliveri, piqueté çà et
là, laissés en place pour des croyances traditionnelles (habitat
de certains esprits). Au bas de l'image, les troncs et branches obtenus de
l'abattage des arbres servent de piquets pour la clôture de ce vaste
champ.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. août
2015.
4.2.3.2. L'élevage
L'élevage est une activité très
pratiquée en milieu rural. On y retrouve les éleveurs travaillant
àleur propre compte et les bergers, exerçant au compte d'une
tierce personne. Dans ce secteur d`activité, nous nous sommes
intéressés aux modes d'élevage à savoir
l'élevage pratiqué de façon sédentaire et
l'élevage nomade (tableau 20). S'agissant particulièrement du
nomadisme, nous nous intéressons aux causes de ce
phénomène qui peut être périodique ou courant.
Tableau 20. Type et mode
d'élevage
type d'éleveur
|
mode d'élevage
|
autonome
|
employé
|
sédentaire
|
Nomade
|
13
|
4
|
16
|
1
|
Source: Enquête de terrain, 2014.
Près de 90% des éleveursinterrogés
étaient des sédentaires qui, pour la majorité pratiquent
la transhumance en saison sèche du fait de la difficulté
d'alimenter le cheptel bovin en cette période d'insuffisance de
pâturage liée à l'avancé sans cesse croissant du
Bokassa-Grass, envahissement qui laisse les éleveurs (du cheptel bovin)
impuissants malgré quelques efforts consentis (désherbage,
pulvérisation avec herbicide, incinération, etc.). Toutefois, la
période d'enquête (saison pluvieuse) est susceptible d'expliquer
la minorité, voire l'absence d'éleveur nomade.
La pratique des feux de brousse de manière anarchique
est un phénomène qui sévit dans la zone et influe
fortement sur le développement de la savane herbeuse au détriment
des autres formations de savane (arbustive, boisée, arborée et
forêt claire).
4.2.3.3. La coupe du bois
La coupe des arbres est une pratique qui prend de l'ampleur
dans l'arrondissement de Meiganga et ce, depuis les troubles orchestrés
dans les pays voisins principalement la RCA36(*) et le bitumage de la route Nationale N°1 qui la
lie aux autres départements. En effet, ce déboisement est
pratiqué par divers acteurs et ceux pour plusieurs raisons.
D'une part, la recherche du profit immédiat est mise en
avant via la coupe destinée à la vente et d'autre part elle est
pratiquée pour l'extension des champs et la construction des
habitations. Par ailleurs, la présence d'une scierie dans les
années 1960 à Nganhi (Planche 3) justifie la rareté des
grands arbres utilisés pour la fabrication des meubles dans cette zone
à l'instar des Milicia excelsa (Iroko) et Vitex
Doniana.
X : 6.586510° ; Y : 14.256691°
Planche 3. Ancien site de
scierie à Nganhi, reconverti en séchoir
Sur ces deux images, on remarque les bases d'une scierie,
datant de l'époque coloniale, aujourd'hui utilisées comme
séchoir par les habitants (image de droite) avec notamment
l'étalage du manioc, identifiable par la couleur blanche sur la dalle.
La présence des herbes et arbustes tout autour et l'état
dégradé des vestiges existants dénotent de
l'ancienneté de ces infrastructures.
Nous nous sommes également focalisés aux
métiers en étroite relation avec la coupe de bois notamment les
scieurs, les bucherons (vendeur de bois), et
« braiseurs » de viande.
· Les sieurs : on en a
dénombré un nombre restreint (photo 10) dû au fait que
ceux-ci passent la majeure partie de leurs journées en brousse37(*) à la recherche de bois
susceptibles d'être scier, également parce que ces derniers, pour
la plupart, exercent en marge de la règlementation, autrement dit, dans
la clandestinité. Dans ce contexte, il ressort des personnes
enquêtées qu'un répertoire bien défini
d'espèces est recherché pour leurs caractéristiques
(résistance, couleur, épaisseur, etc.). Afin de parvenir à
leurs fins, les scieurs abattent aussi bien les arbres morts que ceux qui sont
verdoyants. Par ailleurs, chaque espèce est recherchée, abattue
et sciée en fonction de sa future utilisation (tableau 21).
X : 6.593470° ; Y : 14.208504°
Photo 10.Des
scieurs à Nganhi
De l'avant vers l'arrière-plan de cette image, nous
pouvons observer trois individus en train de scier un tronc de Vitex doniana,
suivi d'une végétation dominée par la couche
herbacée, et enfin, la cime de quelques arbres en présence. Par
ailleurs, en regardant de près le tronc de cet arbre, on note qu'il est
dépourvu d'écorce, et sa couleur, d'un aspect sec permet
d'affirmer que c'est un « arbre mort ».
Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct.
2014
Tableau 21. Plantes recherchées par les
scieurs
Espèces (nom scientifique)
|
Nom en langue Gbaya38(*),
|
Utilisation
|
Vitex doniana
|
Mbinhi
|
Fabrication des lattes et chevrons (bois blanc)
|
Harungana Madagascariensis
|
Tétôk
|
Chaises en rotins (les bases)
|
Mitragyna inermis
|
Zawaya
|
Fabrication des lattes et chevrons (planche 5)
|
Milicia excelsa ou Chlorophora excelsa
|
Mbatui (Iroko)
|
Fabrication des planches (bois jaune)
|
Entada africana
|
Ndèn-hè
|
Fabrication des planches (bois rouge)
|
Source : enquêtes de terrain, 2014
Ce tableau présente les principales espèces
recherchées par les scieurs. Cette exploitation en
générale anarchique et incontrôlée fait en sorte que
certaines des espèces citées dans ce tableau sont en voie de
disparition dans notre zone d'étude. Lorsque nous nous
intéressons de près au Milicia excelsa,
communément appelé « Iroko »,
c'est une espèce difficile à trouver au point où le seul
spécimen que nous avons pu observer se trouvait à 20 km de Nganhi
(à l'Ouest du village) sur la route de Mboula (planche 4) et ce, dans
une propriété privée.
X : 6.580370° ; Y : 14.199652°
Planche 4.Vue
d'un Milicia excelsa (Iroko)
Sur cette planche constituée de trois images, de la
gauche vers la droite, nous avons un tronc de Milicia excelsa plus connu sous
le nom d'Iroko, suivi de son feuillage et d'une borne kilométrique qui
indique l'emplacement du dit arbre (à 26km de Mboula). Cet arbre fait
partie des plus grands arbres sur un périmètre de 10km et selon
les populations il serait le seul « rescapé »
grâce à sa situation (dans une propriété
privée).
Cliché et commentaire : Mouhaman I. mai
2014
La transformation des arbres en planches, chevrons et lattes
par les scieurs exerçant dans la clandestinité nous a
poussé à nous intéresser à la perception que
ceux-ci ont de l'impact de leurs activités sur la dégradation de
la végétation en général, et sur la disparition de
certaines espèces en particulier. Pour d'aucun, les arbres sont
tellement nombreux que le fait de couper une petite quantité n'aura
aucun effet, pour d'autre par contre, la dégradation de la
végétation est une évidence au regard du nombre important
d'espèces qui ont régressé, voire disparu près de
leur village ces vingt-huit dernières années. Dans les deux cas,
on remarque que cette pratique est motivée par la quête permanente
de l'argent en raison de l'insuffisance d'activités
génératrices de revenus et du faible niveau
d'alphabétisation de la population, facteurs qui ne facilitent
guère l'insertion socioprofessionnelle de la population
juvénile.
La transformation des arbres destinés aux constructions
et à la fabrication des meubles n'est pas seulement l'apanage des
scieurs. Les outils rudimentaires à l'instar de la machette sont
utilisés pour abattre des arbres de moindre épaisseur ou en
couper les branches servant de piquets pour les clôtures ou de lattes
pour les toitures aussi bien en paille qu'en tôles (Planche 5).
X : 6.590930° ; Y : 14.254775° X:
6.622081° ; Y: 14.235597°
Planche 5.Utilisation des
arbres comme bois d'oeuvre
Sur ces deux images, on observe l'utilisation des arbres
(tronc et tige) comme base pour le toit (chevrons et lattes) aussi bien pour
les matériaux locaux (toiture en paille à droite) que pour les
matériaux modernes (tôles ondulées à gauche).
Cliché et commentaire : Mouhaman I. mai
2014
· Les bucherons39(*) et vendeurs de bois.
Aprèsl'agriculture, c'est l'activité la plus
pratiquée dans les cinq villages où nous avons
enquêté. Cette activité présente l'avantage
d'être à revenus directs. En outre, elle est pratiquée par
toutes les couches de la population. En effet que ce soit les femmes, hommes,
enfants, jeunes, adultes ou vieillards, tout le monde s'y retrouve. L'argent
gagné permet pour la majorité d'acheter les produits de
première nécessité, ainsi que de payer les frais de
déplacement en cas de nécessité. Ce secteur se compose de
deux catégories de personnes voire trois et s'apparente à un
circuit ou une chaîne.
- À la base, nous avons ceux qui sont chargés de
la coupe du bois.Ils peuvent être des livreurs ou alors des vendeurs qui
s'approvisionnent directement en brousse. Parmi ceux-ci, on trouve ceux qui
abattent aussi bien les arbres morts que « vivants » et
d'autres qui parcourent la brousse à la recherche du bois mort
uniquement. Les moyens de transport sont divers et variés en
fonction des moyens et de l'accessibilité du site (lieu de ramassage du
bois découpé au préalable pour faciliter le
déplacement). C'est ainsi que le bois, est transporté sur la
tête, dans des porte-tout, sur des motos (photo 11) et à l'aide
des automobiles (photo 12) et est destinéà la vente.
X : 6.460121° ; Y : 14.238380°
Photo 11:Transport du bois
sur une moto à Bounou
Cette figure présente un usager sur une moto
chargée de bois à l'extrême, destiné d'une part
à la vente et d'autre part à son domicile,
précisément à la cuisine comme source d'énergie. En
arrière-plan, à droite de la photo, se trouve une concession dans
laquelle on peut distinguer des cases, ainsi que des arbres fruitiers
(Mangifera indica), et plus loin,(à gauche de l'image) la route
bitumée, où se dirige l'individu.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. mai
2014
- Les vendeurs. Comme mentionné plus
haut, il y a d'une part ceux, à qui le bois est livré sur place
et d'autre part, ceux qui s'approvisionnent personnellement en brousse. La
vente s'effectue généralement aux bords des voies de
communication où circule un grand nombre de véhicules et de
passants (planche 6). Dans notre cas, il s'agit de la route Nationale n° 1
pour les villages Bardé et Nganhi. Elle s'effectue également dans
les marchés et les points de vente aménagés à cet
effet. Par ailleurs, en saison pluvieuse, la demande est plus importante, ce
qui entraine un foisonnement de mini points de vente dans les quartiers de la
ville (figure 43).
Figure 43. Identification
des points de vente de bois dans une partie de la ville
La commercialisation du bois se fait sous différentes
formes. On a la vente sous forme brute (vente des billes de bois). Une fois les
billes fendues, des tas de différentes tailles sont formés. C'est
ainsi qu'on retrouve des tas allant de 50 à 2000frs.
X :
6.422888° ; Y : 14.220082° X : 6.593478° ;
Y : 14.249904°
Planche 6. Vente de
bois.
Ces deux images montrent les différentes formes
sous lesquelles le bois est vendu ainsi que le lieu de vente. Sur l'image de
droite nous sommes en bordure de la Nationale N°1 au village Nganhi
où le bois est vendu en tas et ce, de taille plus ou moins
considérable destinée aux passants pour la plupart,
véhiculés dont le prix oscille entre mille et deux mille francs.
L'image de gauche quant à elle présente la vente de bois en de
petits tas de cent francs chacun ; vente effectuée au marché
de Meidougou, en bordure d'une canalisation des eaux de ruissellement et
destiné aux habitants du dit village.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct.
2014
S'agissant des trois autres villages (Bounou, Meidougou et
Dokolim), l'équipe en charge du bitumage de la Nationale après
études techniques a jugé bon de dévier l'ancien axe pour
en créer un nouveau(figure 44) afin de réduire la distance, et
par la même occasion, le coût des travaux Une déviation qui
a fortement impacté les villages situés sur l'ancien
tronçon surtout sur le plan économique. Les trois villages
cités plus haut s'inscrivant dans ce registre ont connu un
ralentissement des activités génératrices de revenus en
général surtout dans le commerce, car le passage des
véhicules de transport dans ces villages était une excellente
opportunité pour faire de bonnes affaires. Néanmoins, la
présence de la route départementale qui passe par les villages en
question avant de joindre la Nationale permet d'atténuer cette situation
même si ses retombés sont loin de prétendre rivaliser avec
celles de la Nationale.
Source : Google Earth,
relevés et enquêtes de terrain
Réalisation : Mouhaman I oct. 2014.
PCD Meiganga 2013
Figure 44.
Déviation de la Nationale N°1
- Au sommet de cette chaine de commercialisation, nous avons
les acheteurs qui viennent de divers horizons. Les principaux clients sont les
passants, généralement véhiculés (photo 12). Ils
peuvent être des habitants du centre urbain (ville de Meiganga) ou des
villes voisines. En plus de ceux-ci, une partie de la population à
savoir ceux qui disposent de suffisamment de moyens ou alors ceux qui n'ont pas
les moyens physiques (personnes âgées et malades) et
matériels (moyen de transport) pour s'approvisionner directement en
brousse.
X : 6.590888° ;
Y : 14.254115°
Photo 12. Transport du
bois via automobile à Nganhi
Cette image présente un pick-up chargé de
bois en avant-plan. C'est un excellent moyen de transport du bois qu'utilisent
les passants une fois qu'ils l'ont acheté en bordure de la
chaussée à des prix incomparables à celui fixé dans
les points de vente que l'on retrouve en ville (dû au cout du transport
ainsi qu'au paiement des taxes).
Cliché et commentaire : Mouhaman I. mai
2014
Le bois est une ressource utilisée par divers acteurs
à des fins diverses. Comme bois de chauffe, il est destiné
généralement aux ménages. Par ailleurs, on note des
activités génératrices de revenus qui utilisent cette
ressource en quantité plus ou moins considérable en occurrence
les utilisateurs de Barbecue en général et ceux qui utilisent des
barbecues à fumer40(*) et barbecues à combustion41(*) en particulier.
· Les utilisateurs de Barbecue.
Les Barbecues utilisés dans les localités sont
les barbecues à combustion et les barbecues à fumer. Dans ce
sillage s'inscrit les vendeurs de soya, de Kilichi et autres
grillades obtenues à base de viande. On y retrouve également les
fumeurs de poisson et viande. Ces activités requièrent des
quantités importantes de bois. En effet, ce sont des billes de bois qui
sont utilisées ou du charbon de bois, consumé pendant presque
toute la journée et dans la plupart des cas, ces aménagements
(barbecue) sont installés en bordure de la route principale attirant
ainsi les véhiculés au passage. Au cours de nos enquêtes,
nous avons observé ces activités dans trois villages, sur les
cinq enquêtés (Nganhi, Meidougou et Dokolim) et avons
dénombré environ 10 ouvrages aménagés à cet
effet (4 à Nganhi, 4 à Meidougou et 2 à Dokolim). Pour la
majorité (7/10), le bois leur est livré sur place moyennant
argent et les autres (3/10) s'auto-approvisionnent dans la brousse (savane
boisée, forêts claires et forêts-galeries).
Le secteur de l'éducation de base s'inscrit
également dans l'exploitation du bois de chauffe dans certains des
villages enquêtés. Cette implication est faite de manière
indirecte, notamment par un phénomène qui nous a quelque peu
surpris à savoir l'apport du bois à l'école par les
élèves.
· Phénomène de l'apport du bois
à l'école par les élèves.
C'est un phénomène observé dans certaines
écoles de la campagne et concerne aussi bien les écoles des
parents que les écoles publiques. En effet, dans ces écoles, les
élèves sont contraints ou volontaires (selon le vouloir de
l'enseignant) à apporter une quantité de bois qui diffère
par élève selon le niveau d'étude d'où un
élève de la SIL (Section d'Initiation à la Lecture)
apportera un morceau de bois tandis que celui du CM2 (Cours Moyen
2ème année) apportera un fagot de 3, 4, voire 6
morceaux de bois de manière hebdomadaire, la collecte se fait
généralement tous les lundis, afin de permettre aux
élèves de collecter le bois pendant le week-end (photo 13).
À la base, ce geste fut initié par les parents
pour exprimer leur gratitude aux enseignants pour le rôle important que
ceux-ci jouent dans l'éducation de leurs progénitures et dans le
cas des écoles des parents précisément, c'était un
moyen de motiver l'enseignant à continuer son travail, en dépit
des difficultés rencontrées dont la principale est le retard
accusé dans le paiement des salaires et parfois même le
non-paiement. Au cours du temps, ce geste autrefois volontaire s'est
érigé en règle et imposé par certains maitres au
point où les élèves en marge de ce principe s'exposent
à des sanctions allant des simples punitions aux coups de fouet.
Cette pratique à première vue simple et de
faible effet est beaucoup plus complexe lorsqu'on l'observe et l'analyse de
plus prêt. Afin de mieux cerner l'ampleur que pourrait avoir ce
phénomène, nous nous proposons de faire une simulation. Si dans
une école d'environ 500 élèves, sachant que le nombre de
morceaux de bois va de 1 à 6, avec 2 morceaux par élève
comme moyenne, on se retrouve avec 1000 morceaux par semaine, environ 4000
morceaux par mois. À long terme, c'est une pratique qui concourt
à la dégradation de la végétation, car elle va
pousser les individus qui au départ recherchaient du bois mort, à
abattre des arbres soit à cause de la rareté soit du fait de la
distance à parcourir avant d'en trouver.
X : 6.594289° ;
Y : 14.255650°
Photo 13. Apport du bois
à l'école
L'image présente une des salles de classe d'une
école primaire. Sur la véranda de cette salle, nous pouvons
distinguer plusieurs tas de bois apportés par les élèves
de ladite classe à leur enseignant. À gauche de la salle, nous
notons la présence du drapeau national. L'arrière-plan quant
à lui montre des arbres de différentes tailles, signe de la
savane arborée. Enfin, en avant plan, outre la salle de classe, on
observe la cour de l'école, parsemée de quelques pousses
d'herbes, signe de la saison pluvieuse.
Cliché et commentaire : Mouhaman I.
oct.2014
La coupe du bois est un fait qui concerne plusieurs acteurs et
se fait selon divers procédés. Par ailleurs, elle est prise en
compte par la loi et devrait être faite en conformité avec les
textes qui régissent ce secteur d'activité.
a. Les méthodes utilisées
Nous avons dans le secteur du bois deux principales
méthodes à savoir d'une part la coupe du bois mort que nous
considérons comme le prélèvement, qui consiste à
rechercher les arbres morts, desséchés de façon naturelle
ou renversés par le vent, afin de le transformer en vue de son
utilisation (meuble, construction ou bois de chauffe) ce qui n'a pratiquement
pas d'effet néfaste sur l'évolution du couvert
végétal. D'autre part, nous avons l'abattage des arbres
« frais » que l'on assimile au déboisement qui ne se
souci que du profit ou des revenus que pourraient rapporter l'arbre une fois
équarris ou découpé ; cette pratique, contrairement
à la première est celle qui est à l'origine de la
dégradation de la végétation qui se traduit par le recul
des surfaces végétales et la rareté, voire la disparition
de certaines espèces. Ce procédé se fait aussi bien via
des d'outils modernes (planche 7)qu'à l'aide moyens locaux (planche
8).
X : 6.585194° ; Y : 14.208684°
Planche 7.
Abattaged'arbre
Ces images présentent un arbre (Milicia excelsa)
abattu à l'aide d'une tronçonneuse pour sa résistance et
sa qualité (bois rouge) destinée aux constructions ainsi
qu'à la fabrication des meubles. Sur l'image de droite, on observe la
partie supérieure de l'arbre abandonné pour son épaisseur
réduite et son aspect sinueux et l'image de gauche quant à elle
présente ce qui reste de l'arbre initial et permet de déduire
l'outil utilisé pour l'abatage de cet arbre, notamment la
tronçonneuse.
Cliché et commentaire : Mouhaman I.
oct.2014
Le bois sec est la forme la plussollicitée notamment
pour son usage direct comme bois de chauffe et pour éviter des futures
déformations en tant que planches ou latte. Ainsi, les habitants
utilisent à leurs niveaux des méthodes locales afin
d'assécher les arbres sans toutes fois les abattre (planche 8). Nous
avons personnellement observé ce phénomène au village
Nganhi où lors de notre deuxième descente sur le terrain, nous
avons photographié l'écorçage et quelques mois plus tard
l'arbre en question avait été abattu.
10/08/2015
27/10/2014
29/10/20144
X : 6.633705° ; Y :
14.227333° X : 6.604711° ; Y :
14.259579°
Planche 8. Méthode
locale pour assécher un arbre (Lophira lanceolata à
gauche et Terminalia laxiflora au centre, ainsi qu'à
droite)
On observe sur l'image de gauche, deux troncs d'un Lophira
lanceolata et sur les deux autres le tronc d'un Terminalia laxiflora d'une part
et ce qu'il en reste d'autre part. Ceux qui ont été
dépossédés de leur écorce à des endroits
précis, et ce, de manière circulaire afin que les nutriments
captés par les feuilles n'atteignent pas les racines. De même, par
ce procédé, l'arbre est faiblement alimenté en eau et
à la longue va dépérir et s'assécher au bout
d'environ 3mois, pour être plus tard abattu par les populations On peut
également observer en arrière-plan de ces photos une
végétation à dominance herbeuse, parsemée de
quelques arbustes.
Cliché et commentaire : Mouhaman I. mai
2014
b. La réglementation en matière de
coupe
Le secteur du bois est régi au sein de la commune, de
même que sur le reste du pays par les services du ministère des
eaux et forêts, et ce, par l'intermède de la
délégation départementale dont les bureaux sont
installés à Meiganga. Et selon ces services, la coupe d'un arbre
se fait suivant une procédure bien établie qui s'effectue en deux
phases.
Tout d'abord, une demande est rédigée et
déposée dans les services de la délégation en vue
de la délivrance d'une autorisation d'abattage. Cette demande
s'accompagne de la photocopie de la carte nationale d'identité de
l'usager ainsi que d'une somme de 5000 FCFA.
La délégation se chargera donc par la suite
d'envoyer un technicien effectuer une descente afin de constater de la
nécessité d'abattre ou non l'arbre en question (pour pratiquer
l'agriculture, protéger la maison qui est menacée par les racines
ou par l'arbre entier, ou encore pour construire un édifice, etc.)
Concernant la vente de bois, seul le prélèvement
est autorisé, notamment l'exploitation du bois mort et s'effectue
également en respectant les normes établies. En effet, le
déplacement du bois mort de la brousse au domicile ou lieu de vente via
porte-tout ou moto se fait après avoir acquis une quittance
d'autorisation de transport délivrée par la
délégation moyennant une somme de 3000 FCFA, soit 100
FCFA/jour. Notons tout de même que le transport de bois
sur la tête se fait sans paiement de taxe au regard de la petite
quantité transportée et de son utilité
généralement personnelle (comme source
énergétique). De même, le transport via camions
obéit à d'autres règles. En effet, les frais de
délivrance de l'autorisation de transport sont plus importants et
s'élèvent à 4000 FCFA/voyage.
Le respect de la réglementation est d'une importance
capitale dans l'exercice de toute activité. Cet état de choses
nous a pousséà enquêter les concernés sur leur
connaissance et application des textes sur le circuit du bois. Le tableau 22
présente les résultats de cette enquête
Tableau 22. Données
recueillies sur l'utilisation du bois
Villages
Caractéristiques
|
Bardé
|
Nganhi
|
Bounou
|
Meidougou
|
Dokolim
|
Total
|
Personnes enquêtées
|
12
|
35
|
12
|
18
|
13
|
90
|
Personnes utilisant le bois de chauffe
|
11
|
35
|
12
|
16
|
13
|
86
|
Nombre de bucherons
|
10
|
22
|
2
|
5
|
1
|
40
|
Nombre de bucherons exerçant dans la
légalité
|
2
|
15
|
0
|
1
|
0
|
18
|
Individus pratiquant le
« prélèvement »
|
8
|
13
|
1
|
4
|
1
|
27
|
Individus pratiquant « le
déboisement » et « le
prélèvement »
|
2
|
11
|
1
|
1
|
0
|
15
|
Utilisateurs de Barbecue (vendeurs de soya et autres)
|
0
|
4
|
0
|
4
|
2
|
10
|
Scieurs
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
4
|
Source : enquêtes de terrain 2014
Au regard des différents résultats
présentés par ce tableau, on constate que la majorité des
personnes exerçant dans la vente de bois le fait en marge de la
réglementation. Ceci a pour conséquence directe la confiscation
de leurs marchandises par les agents des eaux et forêts lors des
contrôles effectués. À l'origine de cet état de
choses, on note l'ignorance des populations due non seulement à la
faible sensibilisation, mais aussi au faible intérêt de ces
derniers vis-à-vis de la loi ainsi qu'au faible niveau de scolarisation.
En plus de la coupe du bois, l'introduction des nouvelles espèces ont
également une part de responsabilité dans la configuration
actuelle du couvert végétal.
4.2.4.4. L'introduction de
nouvelles espèces
La présence de nouvelles espèces a fortement
reconfiguré l'aspect des paysages végétaux actuels.
L'exemple le plus probant est l'envahissement des pâturages par le
ChromolaenaOdorata plus connu sous le nom de Bokassa Grass (photo 14).
Cette plante originaire d'Asie fut introduite en Afrique pour ses
qualités fertilisantes du sol, via les cendres de cette plante une fois
incinérée. Cependant, elle est un frein pour l'élevage au
regard de son développement rapide au détriment des
pâturages. Par ailleurs, son système de développement
rapide et sur tous types de sol à des effets néfastes sur la
végétation qui va au-delà de l'envahissement des
pâturages. En effet, cette plante élimine ses paires sur les
surfaces qu'elle colonise, affectant les jeunes repousses. Ainsi, à long
terme, l'on se retrouve avec des surfaces importantes
mono-spécifiques.
X : 6.594547 ; Y : 14.234480°
Photo 14. Touffes de Chromolaena
Odorata
En avant-plan de cette image, nous observons une surface
colonisée par des touffes de ChromolaenaOdorata. La présence du
drain d'évacuation d'eau au bas de l'image traduit la limite avec la
route en terre. En arrière-plan, la cime d'un arbre suivi du ciel
constitue le reste de l'image.
4.2.4.5. Le surpâturage
Le nombre sans cesse croissant du cheptel bovin dans le
département en général et les surfaces de pâturages
qui s'amenuisent face à l'évolution du
ChromolaenaOdorata entraine une forte pression sur les espaces
restants, ce qui induit des transhumances à la conquête de
nouveaux espaces de pâturage. Débutées à partir de
fin décembre pour s'achever en début de saison pluvieuse (mars -
avril), ces transhumances façonnent la morphologie des aires
traversées, et ce, au détriment du couvert végétal.
Par ailleurs, afin de réduire la distance parcourue, certains
éleveurs transforment progressivement les savanes arbustives en savane
herbeuse en éliminant les ligneux.
La mise en place des champs fourragers via la vulgarisation
des espèces comme Brachiaria et Stylosantes, l'achat
du tourteau42(*) pour
l'alimentation des bêtes en période de crise, sont les moyens
utilisés pour réduire les transhumances. Cependant, les habitudes
ancrées et le faible revenu des éleveurs font en sorte que ces
moyens palliatifs soient faiblement utilisés au regard du coût
élevé de la création et entretien d'un champ fourrager (2
millions de FCFA en moyenne). De même, la distribution du tourteau
dépend de l'ethnie de l'éleveur, de l'importance de son
cheptel et de son âge. Ainsi, les éleveurs Gbaya, nouveaux
venus à l'élevage, semblent plus sensibles à l'utilisation
du tourteau (21,4 % d'entre eux l'utilisent) même si, par manque de
moyens, ils en achètent moins que les Foulbés. Quant aux Mbororo,
leur caractère très traditionaliste fait qu'ils sont moins
nombreux à acheter du tourteau et quand bien même ils le feraient,
ils n'achètent que de petites quantités (Doufissa, op
cit.)
4.3. Les facteurs institutionnels
Les différentes dispositions prises par l'État
pour la préservation de l'environnement constituent les facteurs
institutionnels qui englobent les lois et règlements mis en place et les
actions de reboisement orchestrées.
4.3.1. Des lois et
règlements en vue de la préservation de l'environnement
La protection de l'environnement est un volet essentiel qui
est assuré par différents services de l'État. C'est dans
cette logique que la coupe d'arbres et le transport du bois sans autorisation
sont des activités illégales proscrites par la loi (en vue de
créer ou de maintenir en zones urbaines un taux de boisement conforment
aux dispositions légales, il est interdit d'y abattre ou de mutiler tout
arbre se trouvant sur le domaine public sans autorisation préalable du
Maire de la commune urbaine concernée. Cette autorisation ne peut
être accordée que pour cause d'utilité publique, ou en cas
de danger susceptible d'être causé par l'arbre concerné,
après avis du responsable local de l'Administration chargée des
forêts. En plus, l'abattage ou la mutilation des arbres en zones urbaines
ne peut intervenir qu'après paiement à la commune
concernée par le demandeur de l'autorisation, de la valeur
estimée des dommages envisagés43(*)), c'est pourquoi lors des contrôles
effectués par les agents des eaux et forêts, les transporteurs de
bois sans autorisation voient leur moyen de transport au même titre que
leur cargaison saisies, et ces derniers sont dans l'obligeance de payer le
triple des frais requis pour la délivrance de l'autorisation pour
rentrer en possession de leur cargaison. Cette sanction s'applique
également aux individus qui abattent des arbres sans autorisation aussi
bien dans leur domicile qu'ailleurs. La fabrication du charbon (à la
suite de l'abattage d'arbres) est une pratique proscrite et passible d'une
arrestation44(*). En plus
de l'accent particulier accordé au circuit de la coupe et de la
commercialisation du bois, certaines pratiques s'inscrivant comme
dégradantes sont aussi visées.
Longtemps considérés comme néfastes pour
les paysages végétaux, les feux de brousse sont
considérés de plus comme un élément qui permet
d'entretenir certains paysages lorsque ceux-ci sont pratiqués de
manière contrôlée. Conscient de cela, l'État via le
service de l'environnement et de la protection de la nature a mis en place une
réglementation en matière de feux de brousse. En effet, cette loi
fixe la période, les heures et les lieux de mise en place de ces feux.
D'ailleurs, « Nonobstant l'autorisation de l'autorité
administrative (...) toute personne ayant allumé un feu doit rester sur
les lieux jusqu'à ce que ce feu soit complètement éteint.
Elle doit, en outre, prendre toute disposition afin d'éviter que ledit
feu ne se propage au-delà du terrain
concerné ».45(*)
Pour prévenir les méfaits des feux de brousse,
« (...) les autorités administratives locales,
l'administration chargée des forêts et les Maires des communes
doivent, avec le concours des communautés villageoises, créer des
équipes de surveillance et des centres de lutte contre les feux de
brousse.46(*)
4.3.2. Les actions de
reboisement
Elles résultent de la collaboration entre les
différents services de l'État et s'effectuent à divers
niveaux d'échelle. Les rues de la ville sont ainsi reboisées et
des espaces verts créés, résultat du travail
d'équipe de la Mairie et du délégué du
gouvernement. Dans la même logique, des établissements disposant
des clubs d'amis de la nature et d'espace en leur sein sont
sélectionnés pour bénéficier des plants
destinés au reboisement chaque année à l'occasion de la
journée de l'environnement. Dans la même logique, les textes
prévoient le reboisement, comme élément constitutif pour
tout établissement scolaire.
X : 6.508948° ; Y: 14.277997°
Photo 15. Reboisement au
lycée classique de Meiganga
Au centre de cette image se trouve l'entrée
principale du lycée classique et moderne de Meiganga ; de part et
d'autre de celle-ci, on remarque un alignement d'arbres de même qu'autour
de l'établissement dont nous avons une vue partielle. Ceux-ci produisent
de l'ombre, visible au bas de l'image et joue également un rôle de
brise-vent, car construit sur un interfluve, cet établissement est
soumis aux vents violents causant parfois d'importants dégâts
matériels.
Conclusion
D'une manière générale, la croissance
démographique et les activités humaines telles que le
déboisement, les mauvaises méthodes utilisées en
agriculture et dans l'élevage, l'introduction d'espèces
envahissantes, sont des facteurs qui concourent à l'évolution
régressive des formations végétales à Meiganga
ainsi qu'à sa périphérie. Ajoutés à ces
éléments, les facteurs naturels comme le climat (la
répartition des précipitations et la variation des
températures), les vents violents couplés à l'action des
rongeurs et le type de sol sont à l'origine de la configuration actuelle
des paysages végétaux. Ainsi, la dynamique des paysages est un
phénomène naturel qui se voit exacerbé par l'action
humaine.
Conscient des changements opérés dans
l'environnement en subissant les revers de ceux-ci (mauvaises
répartition des précipitations, raréfaction voire
disparition de certaines espèces, fluctuation de la température
ambiante, etc.), une prise de conscience des sociétés a conduit
à la mise en place des lois et règles en faveur de la
préservation des ressources disponibles d'une part et à
l'augmentation des plantes via les actions de reboisement et la vulgarisation
des concepts telle que « ville verte, espaces verts,
etc. ».
La mise en place du mécanisme REDD+47(*) dans la commune de Meiganga,
ajouté aux efforts des services administratifs en place, sont autant
d'éléments qui s'attèlent à assurer un avenir
radieux pour l'environnement dans cette ville ainsi que dans sa
périphérie. En effet, dans le but de contribuer à
l'élaboration de la stratégie nationale REDD+, le PNDP a mis en
oeuvre depuis 2014la composante REDD+ au niveau local, afin de ressortir cinq
projets pilotes parmi les 10 communes sélectionnées. Parmi ces
communes, Meiganga s'y trouve avec pour projet pilote
« l'amélioration des pratiques agropastorales et
forestières » (appel à manifestation
d'intérêt pour la présélection des consultants pour
accompagner les communes ou groupements de communes dans l'élaboration
des documents descriptifs de projet (DDP) REDD+, 2015)
Conclusion générale et perspectives
L'étude de la dynamique des paysages
végétaux à la périphérie de la ville de
Meiganga de 1987 à 2015s'est faite sur certaines bases. En effet,
longtemps restée statique dans les faits (réalisations) sur les
questions de développement, Meiganga a connu un changement important
à partir du bitumage de la Nationale qui la traverse en 2012. Des flux
importants ont émergé de cette ville et vice versa. Le
foisonnement des activités dans et autour de la ville s'est
accompagné d'un recul sans cesse progressif de la
végétation à la périphérie de celle-ci. La
recherche du bien-être est ainsi passée en avant, en
délaissant le volet environnement. Tous ces éléments, en
plus de l'insuffisance d'études réaliséesdans cette zone
nous a poussée à nous attarder sur l'évolution de la
végétation à la périphérie de cette ville et
de s'interroger sur le niveau d'emprise que cette dernière pouvait avoir
sur sa périphérie. D'où le choix de cinq villages
situés dans un périmètre de 900 km² autour de la
ville.
En rapport avec sa démographie, l'étendue de son
espace urbain et la qualité des infrastructures qu'elle abrite, la ville
de Meiganga se positionne parmi les villes moyennes du pays. Elle a connu
différents statuts en relation avec la vie politique de l'État.
Son milieu physique est marqué par un réseau hydrographique
dense, une biodiversité en régression (faune et flore) sous
l'effet des activités humaines. Par ailleurs, son volet social est
marqué par une économie basée sur l'agriculture,
l'élevage, le commerce et le transport.
L'analyse de la végétation révèle
six formations notamment les forêts-galeries, les forêts claires,
les savanes arborées, boisées, arbustives et herbeuses. La mise
en place de 66 placettes et la réalisation de 08 transects dans les
villages Bardé, Nganhi,Bounou, Meidougou et Dokolim, ont permis
d'identifier 3705 ligneux appartenant à 104 espèces,
regroupées au sein de 34 familles. Avec 506 occurrences soit 15,82% des
relevés, Annonasenegalensisde la famille des
Annonaceae est l'espèce dominante. Par ailleurs, les analyses
montrent que la répartition des formations est fonction de certains
paramètres dont l'un des plus importants est la topographie.
L'analyse de la végétation urbaine a retenu
notre attention et c'est à travers celle-ci qu'on remarque un fort
intérêt de la population et des autorités pour
préserver et multiplier lesarbres dans le centre urbain, utile pour
leurs multiples rôles (embellissement, brise-vent, ombrage,
pharmacopée traditionnelle, etc.).
L'analyse diachronique effectuée sur les trois
scènes retenues via la classification dirigée des images Landsat
de 1987, 1999 et 2015, associées aux calculs de différences
d'évolution et productions des cartes dans ce sens révèle
une régression de la végétation au profit des champs,
brulis, constructions et autres aménagements importants (routes,
pipeline, etc.), un phénomène attribué de prime abord
à la croissance démographique qui entraine une conquête des
terres, généralement occupée par la
végétation. Des différentes régressions
observées, la plus importante est celle des forêts-galeries dont
la superficie a fortement diminué, dans l'intervalle [1999-2015].
Le dépouillement des 90 questionnaires
administrés dans les 5 villages enquêtés, couplées
aux observations de terrain et entretiens menés avec le personnel des
délégations consultées, a permis de ressortir les facteurs
de la dynamique des paysages végétauxainsi que les
différents acteurs.
La croissance démographique impulsée par le
bitumage d'une portion de la Nationale N°148(*) et l'arrivée des réfugiés
centrafricains, a indubitablement augmenté les surfaces
cultivées, le nombre de vendeurs de bois, qui au départ
pratiquaient le ramassage du bois mort en conformité avec la loi, se
livrent à l'abattage des arbres (dont les plus exploitées sont
Terminalia sp et Lophira lanceolata), à cause de la
rareté et des longues distances à parcourir pour en trouver.
Les mauvaises méthodes dans la culture et
l'élevage se traduisent par le surpâturage et la non-maitrise des
feux de brousse qui engendrent la régression des savanes arbustives et
arborées au profit des savanes herbeuses.En outre, le passage du
pipeline a engendré d'énormes pertes pour la
végétation lors de sa phase d'exécution. De même,
l'apport du bois dans les écoles en campagne, certes négligeable
contribue à dégrader la végétation, surtout lorsque
cette pratique devient une obligation pour les élèves.
Les actions concertées des autorités et la
population pour le reboisement, les actions répressives face aux
contrevenants sont des actions qui freinent cette dégradation. Toutes
fois, l'ignorance des textes en matière de protection de la
biodiversité est une réalité chez la plupart des
populations en milieu rural. Il convient de fournir davantage d'efforts dans la
sensibilisation et dans la mesure du possible, mettre en place des points
focaux affectés à des secteurs spécifiques avec pour
« leitmotiv » la protection de l'environnement, un
modèle des services de santé publique qui peut être
appliqué à ce secteur primordial pour l'intérêt de
tous.
Le reboisement est certes un excellent procédé
pour combler les coupes abusives des arbres. Cependant il est prouvé
qu'à peine la moitié des plants arrive à grandir à
cause du faible suivi et de la négligence des populations, qui souvent
ne sont pas conviées à ces actions. D'où la
nécessité d'intégrer les populations dans le reboisement,
afin qu'ils soient des protecteurs des plants, et non leurs bourreaux.
Des échanges menés avec le personnel de la
délégation de l'environnement et la protection de la nature, les
plantes octroyées aux établissements lors de la journée
mondiale de l'environnement, destinées à reboiser
l'établissement sont plantées à une mauvaise
période (en juin). Un mois après la mise en terre de celles-ci,
les élèves sont en vacances et les plantes abandonnées
à elles même, vandalisées et à la merci des
bêtes en divagation. Il convient donc soit de recruter un agent
chargé de veiller sur ces plantes, soit changer la date de remise des
plantes pour la reporter au mois de septembre, à la rentrée
scolaire.
En fin de compte, l'utilisation de l'imagerie satellite est un
excellent moyen pour suivre l'évolution des paysages
végétaux autour des agglomérations. Avec
l'avènement des grands projets structuraux et le développement
des villes sous l'impulsion de la croissance démographique,mener une
telle à l'échelle régionale en utilisant la
modélisation est une piste de recherche qu'il convient d'explorer. Par
ailleurs, le travail, bien qu'arriver à son terme contient des limites
qu'il convient de relever.
L'usage des images satellites pour analyser l'évolution
de la végétation via la production et la comparaison des cartes
d'occupation des sols réalisées pour chaque pas de temps choisi
est un excellent procédé qu'il convient d'effectuer pour les
villes afin de contrôler le comportement de la biodiversité qui
les entoure et de prendre des décisions qui s'imposent. Cependant, les
confusions entre les classes qui entrainent la fusion de certaines entrainent
une perte d'informations qui auraient pu être capitalisées.
Les résultats obtenus confirment nos hypothèses
de départ. Ils traduisent une évolution régressive du
couvert végétal dans l'ensemble sur les pas de temps 1999 et
2015. Ce résultat est, d'une part, pareil que celui de certains auteurs
(Rahim, op cit.), d'autre part, divergent (Abdelgader, op cit ;)
où l'on note des phases de régression et extension,
influencées par la dimension des reboisements qui sont effectués.
Sur cette même base, d'autres analyses révèlent une
évolution positive de la végétation (Wafo T.,et Fotsing
J.M, op cit).
L'échantillon retenu constitué de 90 individus,
et focalisé sur les activités en relation directe avec la
végétation présente des résultats qui s'il
était étendu à un nombre de personnes plus important,
pourraient être différents. Ce constat concerne aussi le nombre de
villages choisis.
La méthode statistique utilisée pour
déterminer la population de la ville et des villages (projection des
données du recensement de 2005) présente des limites. En effet,
elle ne donne que des informations indicatives et selon les situations, ces
informations peuvent être très différentes de la
réalité.
Après analyse des résultats de terrains, la
population est l'une des premières causes de dégradation des
paysages végétaux, cependant, avec l'accélération
de la croissance de la ville, suite aux projets d'envergures (pipeline,
bitumage de la route), on en déduit que c'est l'association de ces
éléments qui a un impact significatif.
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http://glcf.umd.edu/data/landsat/
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/google_earth
-
http://www.saint-paul-en-born.fr/content/pdf/42
-
htttp://meiganga-info.oumarou.net/index.php/component/content/category/10-about
Période de consultation : mai2014- novembre 2015
Annexes
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
FACULTE : FALSH
DEPARTEMENT : GEOGRAPHIE
|
|
UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
FACULTY : FALSS
DEPARTMENT : GEOGRAPHY
|
Annexe 1. Questionnaire d'enquête
Annexe 1. Questionnaire d'enquête
ENQUETE A LA PÉRIPHÉRIE DE LA VILLE DE
MEIGANGA
Cette enquête a pour but d'analyser, d'évaluer la
dynamique de la végétation à la périphérie
de la ville de Meiganga ces vingt dernières années (1994-2014)
dans un but strictement scientifique.
Date : numéro :
Commune : Village :
Section A- Identification
Nom : Tel :
1
|
Nombre de personnes habitant le ménage ?
|
|
2
|
Votre statut matrimonial ? 1-
Célibataire 2- Marié 3- Veuf
Si marié quel type de mariage 1- monogamique 2-
polygamique (nombre d'épouses...............)
|
|
3
|
Nationalité 1- camerounais 2- centrafricain 3-
autre .......................
|
|
4
|
Ethnie 1- gbaya 2- peul 3- haoussa 4-
autre..................................
|
|
5
|
Emploi principal ? 1- cultivateur 2- éleveur
3- commerçant 4- artisan 5- agent de l'État 6-
autre.........................................
|
|
6
|
Lieu de naissance ? 1- dans ce village 2-
ailleurs que dans ce village
|
|
7
|
si vous êtes né ailleurs, précisez dans
quelle localité ?......................................
|
|
8
|
Cela fait combien d'année que vous vivez dans ce
village ? 1-moins d'1an 2- entre 1an et 5ans 3-entre 5ans et 10ans
4-entre 10ans et 20ans 5-plus de 20ans
|
|
Section B- Utilisation des ressources
ligneuses
9
|
Quelle source d'énergie utilisez-vous pour la
cuisson ? 1- bois 2- charbon 3- pétrole 4-
gaz 5- autre..............................
|
|
10
|
Où obtenez-vous votre bois ? 1-
prélèvement en brousse 2- achat 3- autre
......................................
|
|
11
|
Quelle distance en mètre parcourez-vous pour
acquérir obtenir du bois ? 1- moins de 500m 2- entre 500m et 2km
3- entre 2km et 5km 4- autre .........................
|
|
Section C- Dynamique de la
végétation
12
|
Depuis que vous vivez ici avez-vous constaté un
changement au niveau de la végétation ? 1- oui 2- non
|
|
13
|
Existe-t-il des espèces difficiles à trouver
près du village et qui jadis étaient en abondance ? 1- oui
2- non
|
|
14
|
Si oui quelles espèces ?
1-......................................................... 2-
....................................
3- ..........................................................
4- ...............................................
|
|
15
|
À quelle distance du village peut-on les retrouver
aujourd'hui 1- entre 1 et 3km
2- entre 3 et 5km 3-
autre.....................................
|
|
16
|
Selon vous, quelles sont les causes de cette
disparition ? 1- extension de l'habitat
2-extension ou mise en place des champs 3-utilisation comme
bois de chauffe
4-utilisation pour fabrication de meubles
5-autres......................................................
|
|
17
|
Le bitumage de la route Meiganga - Ngaoundéré
a-t-elle accéléré la dégradation des ressources
végétales ? 1-oui 2- non
|
|
18
|
Si oui comment ? 1- via la vente du bois 2-
développement de certaines activités (menuiserie, artisanat
etc.)
|
|
19
|
Le pipeline passe-t-il dans votre village ? 1- oui
2-non
|
|
20
|
À quelle distance du village ? 1- moins d'1km 2-
entre 1 et 3 km 4-..............................
|
|
21
|
Si oui, ce passage a-t-il influencé la
végétation ? 1- oui 2- non
|
|
22
|
Comment ? 1- coupe des arbres 2- destruction des champs
3- destruction des habitations.
|
|
Section D- corps de métiers (Cultivateur,
éleveur, menuisier, bucheron, artisan, charbonnier,
« braiseur » de viande)
- Bucheron et charbonnier
23
|
Depuis quand pratiquez- vous cette activité 1-
moins d'un an 2- entre 1 an et 3ans 3- entre 3ans et 5ans 4- entre
5ans et 10 ans 5- plus de 10ans
|
|
24
|
Où vous approvisionnez-vous en marchandise 1- par un
livreur 2- moi-même dans la brousse 3- chez les grossistes
|
|
25
|
Si vous êtes indépendant, à quelle
distance du village vous approvisionnez-vous ? 1- 1km 2- entre 1 et 5
km 3- entre 5 et 10 km 4- plus de 10km
|
|
26
|
Quelles sont les espèces d'arbres que vous recherchez
comme bois de chauffe
1-.................................................
3-.................................................
2-.................................................
4-..................................................
|
|
27
|
Quelle méthode utilisez-vous pour acquérir le
bois 1- recherche du bois mort 2- abatage des arbres en vue du
séchage 3- les deux méthodes 4-
autres...............................................
|
|
28
|
Qui sont vos principaux clients ? 1-les villageois 2-les
passants
3-autres ...............................
|
|
29
|
Avez-vous une autorisation pour exercer cette
activité ? 1- oui 2-Non
|
|
30
|
Si oui, par délivré par qui ? 1- le Chef
du village 2- les services des forêts et faunes
3- autre ......................
|
|
31
|
Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez
dans l'exercice de votre activité 1- tracasserie administratives
2- interruption des livraisons 3- raréfaction de la ressource (bois)
4- longue distance 5- autres
..................................................
|
|
32
|
Pensez-vous que votre activité participe à la
dégradation de l'environnement ?
1-Oui 2- Non
|
|
33
|
Si oui pourquoi l'effectuez-vous ? 1- par habitude 2-
à cause de sa rentabilité (subvenir aux besoins de la famille)
3- par manque de travail 4-
autres...........................................
|
|
- Cultivateur
34
|
Depuis quand pratiquez- vous cette activité 1-
moins d'un an 2- entre 1 an et 3ans 3- entre 3ans et 5ans 4- entre
5ans et 10 ans 5- plus de 10ans
|
|
35
|
Quels types de plantes cultivez-vous ? 1-maïs
2-manioc 3-arachide 4-légumes 5-canne à sucre
6-autres.............................................................................................
|
|
36
|
Quelle est la superficie de votre parcelle ? 1-moins de
50m2 2-entre 50 et 100m2 3-entre 100 et
500m2 4-plus de 500m2
|
|
37
|
À quelle distance de votre maison se trouve votre champ
? 1- 1km 2- entre 1 et 5km 3- entre 5 et 10 km 4- plus de 10km
|
|
38
|
À quoi destinez-vous vos récoltes ? 1-
l'autoconsommation 2- vente 3- les deux
|
|
39
|
Comment avez-vous choisi votre parcelle ? 1-
délimité par le Chef 2- hérité des parents 3-
moi-même en fonction de la qualité du sol 4- proximité
de la maison 5- autres..............................................
|
|
40
|
Quel mode de culture employé vous ? 1- culture
itinérante sur brulis 2- jachère
|
|
41
|
Utilisez-vous des engrais ? 1- oui 2- non
|
|
42
|
Si oui quel type d'engrais ? 1- engrais chimique 2-
engrais organique
|
|
43
|
Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans la
pratique de votre activité ?
1-Vents violents 2-vols 3- écoulement des
produits 4-matériels rudimentaires. 5-faible rendement
6-insuffisance de moyens (pauvreté) 7-animaux
dévasteurs................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
|
- Menuisier
44
|
Depuis quand pratiquez- vous cette activité 1-
moins d'un an 2- entre 1 an et 3ans 3- entre 3ans et 5ans 4- entre
5ans et 10 ans 5- plus de 10ans
|
|
45
|
Où vous approvisionnez-vous en bois ? 1- par un
livreur 2- moi-même dans la brousse 3- chez les grossistes 3- par
commande ou achat à ........................................... 4-
autres ..................................................
|
|
46
|
Si vous êtes votre propre fournisseur, à
quelle distance du village vous approvisionnez-vous ? 1-entre 5 et 10 km
2- ente 10 et 15km 3- entre 15 et 20km 4- plus de 20km
|
|
47
|
Quelles sont les espèces ou type de bois que vous
utilisez ?
1-.........................................................
4-..............................................
2-..........................................................
5-.............................................
3-..........................................................
6-.............................................
|
|
48
|
Qui sont vos principaux clients ? 1- les villageois 2-
les passants 3- autres ...............................
|
|
49
|
Votre travail est-il réglementé ? 1- oui
2-Non
|
|
50
|
Si oui par qui ? 1- le Chef du village 2- les services
des forêts et faunes
3- autre ......................
|
|
51
|
Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez
dans l'exercice de votre activité 1- tracasseries administratives
2- interruption des livraisons 3- raréfaction de la ressource (bois)
4- longue distance 5- Faible demande 5- autres
..................................................
|
|
52
|
Si indépendant, pensez-vous que votre activité
participe à la dégradation de l'environnement ? 1-Oui
2- Non
|
|
- Eleveur
53
|
Depuis quand pratiquez- vous cette activité 1-
moins d'un an 2- entre 1 an et 3ans
3- entre 3ans et 5ans 4- entre 5ans et 10 ans 5- plus
de 10ans
|
|
54
|
Quel type de travailleur êtes-vous ? 1- autonome
2-employé
|
|
55
|
À quelle distance de votre maison se trouve votre
enclos ? 1- moins d' 1km 2- entre 1 et 5km 3- entre 5 et 10 km 4- plus
de 10km
|
|
56
|
Quel type d'éleveur êtes-vous ? 1- Nomade
2- sédentaire
|
|
57
|
Comment avez-vous choisi votre parcelle ? 1-
délimité par le Chef 2- hérité des parents 3-
moi-même en fonction de la qualité du sol 4- proximité
de la maison 5- autres..............................................
|
|
58
|
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
cette activité ?
1-Envahissement des pâturages par le Bokassa
2-zoonoses 3- conflit agropastoral
4-vol de bêtes
5-autres...............................................................................................................
|
|
- « Braiseur » de viande
59
|
Depuis quand pratiquez- vous cette activité 1-
moins d'un an 2- entre 1 an et 3ans 3- entre 3ans et 5ans 4- entre
5ans et 10 ans 5- plus de 10ans
|
|
60
|
Où vous approvisionnez-vous bois ? 1- par un
livreur 2- moi-même dans la brousse 3- chez les grossistes
4-autres............................................................................
|
|
61
|
Si vous êtes indépendant, à quelle
distance du village vous approvisionnez-vous en bois ? 1- 1km 2- entre
1 et 5 km 3- entre 5 et 10 km 4- plus de 10km
|
|
62
|
Quelles sont les espèces d'arbres que vous recherchez
comme bois de chauffe
1-.................................................
3-.................................................
2-.................................................
4-..................................................
|
|
63
|
Votre travail est-il réglementé ? 1- oui
2-Non
|
|
64
|
Si oui par qui ? 1- le Chef du village 2- les services
des forêts et faunes
3- autre .................................................
|
|
65
|
Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez
dans l'exercice de votre activité 1- tracasseries administratives
2- interruption des livraisons 3- raréfaction de la ressource (bois)
4- longue distance 5- autres
.......................................................................
..................................................................
|
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Commentaires
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FICHE PHYTO PAR CARRE/PLACETTE Feuille
n°
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N° carré :
|
Enquêteur :
|
COORD.GPS :
|
Date :
|
Espèce
|
Circonférence (H Ptr :1.30 m)
|
Taille de l'arbre (m)
|
Occurrence
(Nombre)
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Observations
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1
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2
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3
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4
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5
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6
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7
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8
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9
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10
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11
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12
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13
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14
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15
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16
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17
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18
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19
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20
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26
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27
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28
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Annexe 2. Fiche de relevé phytogéographique
Annexe 2. Fiche de relevé
phytogéographique
Annexe 3. Fiche de description de station
Annexe 3. Fiche de description de station
site n°
|
nom:
|
station n°:
|
date:
|
observateur:
|
état d'observation: brulé non
brulé
|
POSITION TOPOGRAPHIQUE :
|
altitude:
|
pente (%)
|
exposition:
|
Ens morpho:
|
Hoséré
|
bute rocheuse ou cuirassé
|
|
zone vallonnée
|
plaine
|
autres
|
Position:
|
dép:ouv
|
dép fermée
|
terrain plat
|
bas de versant
|
replat
|
mi-versant
|
talus
|
sommet
|
|
Submersion:
|
jamais
|
ponctuel en s de pl
|
la majeure partie de la s de pl
|
une partie de la s sèche
|
PEDOLOGIE
|
État de surface:
|
Affleurement:
|
aucun
|
cuirasse
|
roche mère (type)
|
couleur; cailloux
|
formation
|
Gigaï
|
squamation
|
fentes
|
autres:
|
accumulation de surf:
|
blocs
|
gravillons
|
sable
|
pisolithes
|
nod.calc
|
fragment de cuirasse (+,++)
|
autre:
|
bioturbation
|
|
terriers (0,+,++)
|
turricules de vers:
|
placage de termites
|
termitières (0,+,++)
|
Hor. 0
|
Ech:
|
Ph:
|
|
Hor.1
|
Ech:
|
Ph:
|
|
Hor. 2
|
Ech:
|
Ph:
|
Couleur
|
ensemble:
|
|
couleur
|
ensemble:
|
|
couleur
|
ensemble:
|
|
|
tâche:
|
|
|
tâche:
|
|
|
tâche:
|
|
|
matrice:
|
|
|
matrice:
|
|
|
matrice:
|
|
Texture
|
|
|
texture
|
|
|
texture
|
|
|
inclusions (types et fréq)
|
|
inclusions (types et fréq)
|
|
inclusions (types et fréq)
|
|
structure
|
compact
|
|
structure
|
compact
|
|
structure
|
compact
|
|
|
particulaire
|
|
|
particulaire
|
|
|
particulaire
|
|
|
fragmentaire
|
|
|
fragmentaire
|
|
|
fragmentaire
|
|
|
polyédrique
|
|
|
polyédrique
|
|
|
polyédrique
|
|
|
prismatique
|
|
|
prismatique
|
|
|
prismatique
|
|
|
lamellaire
|
|
|
lamellaire
|
|
|
lamellaire
|
|
|
grumeleuse
|
|
|
grumeleuse
|
|
|
grumeleuse
|
|
abond enrac:
|
mat racinaire
|
abond enrac:
|
mat racinaire
|
abond enrac:
|
mat racinaire
|
rac.piv
|
rac.piv
|
rac.piv
|
rac.lat
|
rac.lat
|
rac.lat
|
Epaisseur:
|
Epaisseur:
|
Epaisseur:
|
PHYTO - GÉOGRAPHIE
|
|
ligneux > 10m:
|
Formation
(à cocher)
|
savane herbeuse (tout ligneux: < 10%)
|
recouvrement des strates (nombre)
|
ligneux 5-10m:
|
savane arbustive (ligneux > 5m: < 5%)
|
Ligneux 2-5m:
|
savane arborée (ligneux> 5m: 5% à 35%)
|
ligneux < 2m:
|
savane boisée (ligneux> 5m: 35% à 75%)
|
couvert herbacé %
|
forêt claire (ligneux > 5m: 75% à 90%)
|
type:
|
forêt-galerie (nom du mayo):
|
autre:
|
historique:
|
ancienne utilisation (type):
|
agricole
|
zone bâtie
|
aire de parcage
|
autre:
|
durée d'occupation:
|
|
|
|
date d'abandon:
|
utilisation actuelle:
|
agricole
|
zone bâtie
|
aire de parcage
|
autre:
|
date de la réoccupation:
|
|
|
|
|
Annexe 4.Répartition des activités
Annexe 4. Répartition des
activités
Activités pratiquées
|
Villages enquêtés
|
Total
|
Barde
|
Nganhi
|
Bounou
|
Meidougou
|
Dokolim
|
Cultivateur
|
0
|
2
|
7
|
3
|
8
|
20
|
Cultivateur/éleveur
|
7
|
5
|
1
|
0
|
1
|
14
|
Cultivateur/autre activité
|
1
|
13
|
3
|
10
|
3
|
30
|
Bucheron/cultivateur
|
4
|
13
|
1
|
3
|
1
|
22
|
Bucheron/autre activité
|
0
|
1
|
1
|
2
|
0
|
4
|
Total
|
90
|
Source : enquêtes de terrain 2014
Annexe 5. Vue
aérienne de la zone d'étudeAnnexe 5. Vue aérienne
de la zone d'étude
Source : image Google Earth,
téléchargée à partir d'EGMD
Annexe 6.Topographie de la zone d'étude
Annexe 6. Topographie de la zone
d'étude
Carte morpho-hydrographique de la
zone
SRTM (Image Radar) de la zone
d'étude
Source : image SRTM 39_11
téléchargée sous www.earthexplorer.com
Annexe 7.Répartition des précipitations
annuelles
Annexe 7.
Répartition des précipitations annuelles
|
Jan
|
fév.
|
mars
|
avril,
|
mai
|
juin
|
juil.
|
août
|
sept
|
oct.
|
nov.
|
déc.
|
Total
|
1986
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1259
|
1987
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1258
|
1988
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1348
|
1989
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1582
|
1990
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1440
|
1991
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1606
|
1992
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1594
|
1993
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1530
|
1994
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1297
|
1995
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1674
|
2006
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1405
|
2007
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1631
|
2008
|
0
|
0
|
43,5
|
233,3
|
96,8
|
132
|
186,5
|
464,8
|
225,8
|
124,4
|
0
|
0
|
1507,1
|
2009
|
0
|
4,8
|
1,2
|
175,8
|
244,9
|
215,7
|
168,8
|
264,8
|
201,5
|
235,3
|
51,1
|
0
|
1563,9
|
2010
|
0
|
11,6
|
36
|
131,7
|
231,7
|
210
|
167,2
|
251,1
|
294,6
|
201,2
|
84,6
|
0
|
1619,7
|
2011
|
0
|
22,8
|
59,5
|
61,1
|
176
|
210
|
207,6
|
419,2
|
243,8
|
292,7
|
0
|
0
|
1692,7
|
Source : PCD de la Commune de Meiganga, 2013 ;
Institut National de la Statistique
Annexe 8.Richesse spécifique de la
zone
Annexe 8. Richesse spécifique de la
zone
- Espèces recensées dans les zones
habitées
N°
|
Espèces
|
Nom en français
|
Famille
|
1
|
Adansonia digitata
|
Baobab
|
Bombacaceae
|
2
|
Agave sisalana
|
Sisal
|
Agavaceae
|
3
|
Aloes vera
|
Aloes vera
|
|
4
|
Anacardium occidentale
|
Anacardier
|
Anacardiaceae
|
5
|
Azadirachta indica
|
Nimier
|
Meliaceae
|
6
|
Annona muricata
|
Corossolier
|
Annonaceae
|
7
|
Annona squamosa
|
Attier
|
Annonaceae
|
8
|
Borassus aethiopum
|
Rônier
|
Arecaceae
|
9
|
C(*)alotropis
procera
|
Arbre à soie ou pomme de Sodome
|
Asclepiadaceae
|
10
|
Carica Papaya
|
Papayer
|
Caricaceae
|
11
|
Cissus quadrangularis
|
|
Vitaceae
|
12
|
Citrus aurantifolia
|
Lime, citron vert
|
Rutaceae
|
13
|
Citrus grandis
|
Pamplemoussier
|
Rutaceae
|
14
|
Citrus limon
|
Limonier, citronier
|
Rutaceae
|
15
|
Citrus reticulata
|
Mandarinier
|
Rutaceae
|
16
|
Citrus sinensis
|
Oranger
|
Rutaceae
|
17
|
Crescentia cujete
|
Calebassier
|
Bignoniaceae
|
18
|
Délonix regia
|
Flamboyant
|
Caesalpiniaceae
|
19
|
Elaeis guineensis
|
Palmier à huile
|
Arecaceae
|
20
|
Eucalyptus sp
|
Eucalyptus
|
Myrtaceae
|
21
|
Jacaranda mimosifolia
|
Flamboyant bleu
|
Bignoniaceae
|
22
|
Mangifera indica
|
Manguier
|
Anacardiaceae
|
23
|
Persea américana
|
Avocatier
|
Lauraceae
|
24
|
Pinus sp
|
Pins (sapin)
|
Pinaceae
|
25
|
Psidium guajava
|
Goyavier
|
Myrtaceae
|
26
|
Senna siamea
|
Casse du Siam, bois perdrix
|
Caesalpiniaceae
|
27
|
Senna alata
|
Dartrier
|
Caesalpiniaceae
|
28
|
Tamarindus indica
|
Tamarinier
|
Caesalpiniaceae
|
29
|
Tectonna grandis
|
Teck
|
Verbenaceae
|
30
|
Terminalia mantaly
|
|
Combretaceae
|
31
|
Ziziphus mauritiana
|
Jujubier
|
Rhamnaceae
|
- Espèces recensées en dehors des
zones habitées
N°
|
Espèces
|
Codes
|
Familles
|
Nom en Gbaya
|
Nom en Foulbé
|
1
|
Acacia amythethophylla
|
Acam
|
Mimosaceae
|
|
Allouki ou Dandané
|
2
|
Accassia hockii
|
Acho
|
Mimosaceae
|
|
|
3
|
Adansonia digitata
|
Addi
|
Bombacaceae
|
|
Bocké
|
4
|
Afzelia africana
|
Afaf
|
Caesalpiniaceae
|
Guela
|
|
5
|
Agave sisalana
|
Agsi
|
Agavaceae
|
|
|
6
|
Albizia adianthifolia
|
Alad
|
Mimosaceae
|
|
|
7
|
Albizia coriaria
|
Alco
|
Mimosaceae
|
|
|
8
|
Albizia zygia
|
Alzy
|
Mimosaceae
|
Ndôya
|
|
9
|
Andira inermis
|
Anin
|
Fabaceae
|
|
|
10
|
Annona senegalensis
|
Anse
|
Annonaceae
|
Soré
|
Doukoudjé laddé
|
11
|
Anthocleista procera
|
Anpr
|
Loganiaceae
|
Gbâ pô
|
|
12
|
Aphania senegalensis
|
Apse
|
Sapindaceae
|
|
|
13
|
Berlinia grandiflora
|
Begr
|
Caesalpiniaceae
|
|
Rimajoka
|
14
|
Blighia sapida
|
Blsa
|
Sapindaceae
|
|
|
15
|
Bombax costatum
|
Boco
|
Bombacaceae
|
Gbéah
|
|
16
|
Borassus aethiopum
|
Boae
|
Arecaceae
|
Kôo
|
Bali douppé
|
17
|
Bridelia ferruginea
|
Brfe
|
Euphorbiaceae
|
Nôr
|
|
18
|
Bridelia micrantha
|
Brmi
|
Euphorbiaceae
|
Nôr Zer
|
|
19
|
Bridelia scleroneura
|
Brsc
|
Euphorbiaceae
|
|
|
20
|
Burkea africana
|
Buaf
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
21
|
Cassia sieberiana
|
Casi
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
22
|
Clausena anisata
|
Clan
|
Rutaceae
|
|
|
23
|
Combretum glutunosum
|
Cogl
|
Combretaceae
|
Tébouk
|
|
24
|
Combretum molle
|
Como
|
Combretaceae
|
|
|
25
|
Combretum nigricans
|
Coni
|
Combretaceae
|
|
|
26
|
Combretum sp
|
Cosp
|
Combretaceae
|
Gbôlôta
|
|
27
|
Crescentia cujete
|
Crcu
|
Bignoniaceae
|
Kôbô
|
|
28
|
Crossopteryx febrifuga
|
Crfe
|
Rubiaceae
|
Goup
|
|
29
|
Daniellia oliveri
|
Daol
|
Caesalpiniaceae
|
Kéa
|
Karladjé
|
30
|
Dialium guineense
|
Digu
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
31
|
Dombeya quinqueseta var. Senegalensis
|
Doqu
|
Sterculiaceae
|
|
|
32
|
Elaeis guineensis
|
Elgu
|
Arecaceae
|
|
Mandja
|
33
|
Entada africana
|
Enaf
|
|
Ndèn-hè
|
Padé Wa'andu
|
34
|
Erythrina sigmoidea
|
Ersi
|
Fabaceae
|
Mbôrdong
|
Pou'sôlôk
|
35
|
Euphorbia kamerunica
|
Euka
|
Euphorbiaceae
|
|
|
36
|
Faidherbia albida
|
Faal
|
Mimosaceae
|
|
Allouki ou Dandané
|
37
|
Ficus capreifolia
|
Fica
|
Moraceae
|
|
Ibbé
|
38
|
Ficus glumosa
|
Figl
|
Moraceae
|
Kolo
|
Ibbé
|
39
|
Ficus platyphylla
|
Fipl
|
Moraceae
|
|
Ibbé
|
40
|
Ficus sp
|
Fisp
|
Moraceae
|
|
Ibbé
|
41
|
Ficus sp
|
Fispp
|
Moraceae
|
|
Ibbé
|
42
|
Ficus sur forssk
|
Fisu
|
Moraceae
|
Gbâ Mbora
|
Rimabétchéhi
|
43
|
Ficus vallis-choudae
|
Fiva
|
Moraceae
|
Mbora
|
Ibbé
|
44
|
Hannoa undulata
|
Haun
|
Simaroubaceae
|
|
Assora
|
45
|
Harungana madagascariensis
|
Hama
|
Guttiferae
|
Tétôk
|
Bourdé
|
46
|
Hymenocardia acida
|
Hyac
|
Hymenocardiaceae
|
Dèrè
|
Samatadjé
|
47
|
Hymenocardia heudelotii
|
Hyhe
|
Hymenocardiaceae
|
|
|
48
|
Hyphaene thebaica
|
Hyth
|
Arecaceae
|
|
Goriba
|
49
|
Isoberlinia tomentosa
|
Isto
|
Caesalpiniaceae
|
Kaffa
|
|
50
|
Ixora brachypoda
|
Ixbr
|
Rubiaceae
|
Pen soya
|
|
51
|
Keetia venosa
|
Keve
|
Rubiaceae
|
|
|
52
|
Lannea acida
|
Laac
|
Anacardiaceae
|
Guété
|
Sogné (Moura touta)
|
53
|
Lannea barteri
|
Laba
|
Anacardiaceae
|
Guété
|
Sogné (Moura touta)
|
54
|
Lannea schimperi
|
Lasc
|
Anacardiaceae
|
Guété
|
Sogné (Moura touta)
|
55
|
Lannea sp
|
Lasp
|
Anacardiaceae
|
Guété
|
Sogné (Moura touta)
|
56
|
Lannea velutina
|
Lave
|
Anacardiaceae
|
Wiwi Guété
|
Sogné (Moura touta)
|
57
|
Lecaniodiscus cupanioides
|
Lecu
|
Sapindaceae
|
|
|
58
|
Lonchocarpus laxiflorus
|
Lolax
|
Fabaceae
|
|
|
59
|
Lophira lanceolata
|
Lolan
|
Ochnaceae
|
Kôffia
|
Karérédjé
|
60
|
Malacantha alnifolia
|
Maal
|
Sapotaceae
|
|
|
61
|
Milicia excelsa ou Chlorophora excelsa
|
Miex
|
|
Mbatui (Iroko)
|
|
62
|
Mitragyna inermis fg
|
Miin
|
Rubiaceae
|
Zawaya
|
|
63
|
Ochna rhizomatosa
|
Ocrh
|
Ochnaceae
|
|
|
64
|
Oncoba spinosa
|
Onsp
|
Flacourtiaceae
|
|
|
65
|
Oxytenanthera abyssinica
|
Oxab
|
Poaceae
|
Yala
|
Kéwé
|
66
|
Pachystela pobeguiniana fg
|
Papo
|
Sapotaceae
|
|
|
67
|
Parinari kerstindi
|
Pake
|
Chrysobalanaceae
|
|
|
68
|
Parkia biglobosa
|
Pabi
|
Mimosaceae
|
Zia
|
Narédjé
|
69
|
Phoenix reclinata
|
Phre
|
Arecaceae
|
|
Bali dallé
|
70
|
Piliostigma reticulatum
|
Pire
|
Caesalpiniaceae
|
Domô
|
Barkédjé
|
71
|
Protea madiensis
|
Prma
|
Proteaceae
|
|
|
72
|
Psychotria psychotrioides
|
Psps
|
Rubiaceae
|
|
|
73
|
Rytigynia senegalensis
|
Ryse
|
Rubiaceae
|
|
|
74
|
Sapium ellipticum fg
|
Sael
|
Euphorbiaceae
|
|
|
75
|
Sarcocephalus latifolius
|
Sala
|
Rubiaceae
|
Doumgbâ
|
Bakourédjé
|
76
|
Securidaca longipedunculata
|
Selo
|
Polygalaceae
|
|
|
77
|
Senna alata
|
Seal
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
78
|
Senna siamea
|
Sesi
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
79
|
Strychnos spinosa
|
Stsp
|
Loganiaceae
|
|
Toummoukol ba'di
|
80
|
Swartzia madagascariensis
|
Swma
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
81
|
Syzygium guineense
|
Sygu
|
Myrtaceae
|
Kelou
|
Assora
|
82
|
Tectona grandis
|
Tegr
|
Verbenaceae
|
|
|
83
|
Terminalia catappa
|
Teca
|
Combretaceae
|
Gbakoua
|
Naoudédjé
|
84
|
Terminalia macroptera
|
Temac
|
Combretaceae
|
Gbakoua
|
Kouladjé
|
85
|
Terminalia mantaly
|
Teman
|
Combretaceae
|
Gbakoua
|
|
86
|
Terminalia mollis
|
Temo
|
Combretaceae
|
Gbakoua
|
Kouladjé
|
87
|
Tetracera alnifolia
|
Teal
|
Dilleniaceae
|
|
|
88
|
Trichilia emetica
|
Trem
|
Meliaceae
|
|
|
89
|
Uapaca togoensis
|
Uato
|
Euphorbiaceae
|
Dôpô
|
|
90
|
Uvaria chamae
|
Uvch
|
Annonaceae
|
|
Tchasdé
|
91
|
Vernonia amygdalina
|
Veam
|
Asteraceae
|
|
|
92
|
Vernonia colorata
|
Veco
|
Asteraceae
|
Kassaka
|
|
93
|
Vitellaria paradoxa
|
Vipa
|
Sapotaceae
|
Cole
|
Karédjé
|
94
|
Vitex doniana
|
Vido
|
Verbenaceae
|
Biibi tana
|
Assora
|
95
|
Vitex madiensis
|
Vima
|
Verbenaceae
|
Mii
|
Ngalbidjé
|
96
|
Vitex simplicifolia
|
Visi
|
Verbenaceae
|
Mii
|
Ngalbidjé
|
97
|
Voacanga africana
|
Voaf
|
Apocynaceae
|
Lambou
|
|
98
|
Ximenia americana
|
Xiam
|
Olacaceae
|
Mii
|
Tchaboulé
|
99
|
Zanthoxylum zanthoxyloides
|
Zaza
|
Rutaceae
|
Ngam-nou
|
Fassakori
|
100
|
Ziziphus mauritiana
|
Zima
|
Rhamnaceae
|
|
Dja'bé
|
101
|
Indéterminé (nyamagôrô)
|
indt
|
|
|
|
102
|
Indéterminé
|
indt
|
|
|
|
103
|
Indéterminé
|
indt
|
|
|
|
104
|
Indéterminé
|
indt
|
|
|
|
Source : relevés floristiques
réalisés en dehors des zones habitées
|
Annexe 9. Capture
d'écran des matrices de confusion
Annexe 9. Capture d'écran des matrices de confusion
- Matrice de confusion 1987 (sur la scène
184-55)
- Matrice de confusion 1987 (sur la scène
184-56)
- Matrice de confusion 2015 (sur la scène
184-55)
Source : traitement d'images sous ENVI
Annexe 10. Richesse spécifique en fonction des
unités végétales
Annexe 10. Richesse
spécifique en fonction des unités
végétales
Source : analyse statistique des données sous R
Annexe 11. Extrait du décret n° 95/531/pm
du 23 aout 1995 fixant les modalités d'application du régime des
forêts
Annexe 11. Extrait du
décret n° 95/531/pm du 23 aout 1995 fixant les modalités
d'application du régime des forêts
TITRE II - DE LA PROTECTION DE LA NATURE ET DE LA
BIODIVERSITE
Article 6.-
(1) Sous réserve des dispositions du (3) ci-dessous,
tout feu tardif est interdit.
(2) Sur proposition des responsables techniques locaux des
Administrations concernées, les préfets réglementent par
arrêté les conditions d'allumage des feux.
(3) L'autorisation d'allumer les feux précoces dans les
zones de pâturage est délivrée par l'autorité
administrative locale, conformément à l'arrêté du
préfet prévu au (2) ci-dessus.
(4) Nonobstant l'autorisation de l'autorité
administrative visée au (3) ci-dessus, toute personne ayant
allumé un feu doit rester sur les lieux jusqu'à ce que ce feu
soit complètement éteint. Elle doit, en outre, prendre toute
disposition afin d'éviter que ledit feu ne se propage au-delà du
terrain concerné.
Article 7.-
(1) Dans le cadre de la prévention contre le feu, les
autorités administratives locales, l'administration chargée des
forêts et les Maires des communes doivent, avec le concours des
communautés villageoises, créer des équipes de
surveillance et des centres de lutte contre les feux de brousse.
(2) Lorsqu'un incendie est déclaré dans un
massif forestier, l'autorité administrative locale, assistée du
responsable local de l'administration chargée des forêts peut,
conformément aux textes en vigueur, réquisitionner toute personne
ou tout bien en vue d'y mettre fin.
Article 8.-
(1) Dans les forêts permanentes, tout feu de brousse est
interdit. Toutefois, dans les forêts de récréation, les
feux de camp peuvent être autorisés sur des sites
désignés à cet effet. Dans ce cas, les auteurs de tels
feux sont tenus de respecter les prescriptions réglementaires.
(2) Toute forêt sous aménagement doit être
dotée d'un système de surveillance et de lutte contre les
incendies de forêt.
(3) En cas de défaillance en matière de
prévention et de lutte contre les incendies de forêt par les
propriétaires ou les concessionnaires de forêts, l'Administration
chargée des forêts peut faire exécuter, aux frais des
intéressés, les travaux prévus à cet effet dans les
plans d'aménagement ou dans les cahiers de charges attachés aux
titres d'exploitation.
Article 9.-
(1) Le défrichement d'une forêt domaniale ne peut
être autorisé qu'après déclassement de ladite
forêt pour cause d'utilité publique, et présentation d'une
étude d'impact sur l'environnement réalisée par le
demandeur, suivant les normes fixées par l'administration chargée
de l'environnement.
(2) Lorsque les conclusions de l'étude d'impact
prévue au (1) ci-dessus sont favorables au défrichement, le
Ministre chargé des forêts engage la procédure de
déclassement total ou partiel de ladite forêt, telle que
prévue aux articles 22 et 23 ci-dessous.
(3) Le déclassement ne peut intervenir lorsque le
défrichement est de nature à :
a) porter atteinte à la satisfaction des besoins des
populations locales en produits forestiers ;
b) compromette la survie des populations riveraines dont le
mode de vie est lié à la forêt concernée ;
c) compromettre les équilibres écologiques ;
d) nuire aux exigences de la défense nationale.
Article 10.-
(1) En vue de favoriser la régénération
forestière et /ou de restaurer la capacité productive des terres
dégradées, certains terrains peuvent être mis en
défens ou déclarés zones à écologie fragile.
(2) Les zones à écologie fragile, ainsi que
celles mises en défens sont déclarées comme telles par
arrêté du Gouverneur de la province concernée, sur la base
d'un dossier établi par le responsable provincial de l'Administration
chargée de l'environnement et comprenant :
a) le procès-verbal d'une réunion de
concertation avec les populations et les Administrations concernées ;
b) un plan d'intervention élaboré sur la base
des conclusions du procès-verbal prévu ci-dessus.
Article 11.-
L'administration chargée des forêts, avec le
concours des communes et de populations concernées, est chargée
de la mise en oeuvre des prescriptions du plan d'intervention prévu
à l'article 10 ci-dessus.
Article 12.-
(1) En vue de créer ou de maintenir en zones urbaines
un taux de boisement conforment aux dispositions légales, il est
interdit d'y abattre ou de mutiler tout arbre se trouvant sur le domaine public
sans autorisation préalable du Maire de la commune urbaine
concernée. Cette autorisation ne peut être accordée que
pour cause d'utilité publique, ou en cas de danger susceptible
d'être causé par l'arbre concerné, après avis du
responsable local de l'Administration chargée des forêts.
(2) L'abattage ou la mutilation des arbres en zones urbaines
ne peut intervenir qu'après paiement à la commune
concernée par le demandeur de l'autorisation, de la valeur
estimée des dommages envisagés.
Article 13.-
(1) La gestion des ressources génétiques
forestières relève des Administrations chargées des
forêts, de la faune et de l'environnement, avec le concours de la
recherche scientifique.
(2) La récolte des échantillons des ressources
génétiques à des fins scientifiques ou culturelles est
subordonnée à l'obtention d'une autorisation
délivrée par le Ministre chargé des forêts,
après avis du Ministre chargé de la recherche scientifique, et
à la constitution préalable d'un stock de référence
par le demandeur, dans l'herbier national du Cameroun.
(3) À l'importation et à l'exploitation, les
produits génétiques forestiers récoltés à
des fins scientifiques ou culturelles sont soumis à l'obtention
préalable d'un certificat d'origine et d'un permis d'exploitation ou
d'importation délivrés par le Ministre chargé des
forêts, après avis du Ministre chargé de la recherche
scientifique.
Article 14.-
(1) Les résultats des recherches scientifiques obtenus
à partir des échantillons des ressources
génétiques, récoltées conformément à
l'article 13 du présent décret, doivent en permanence être
mis à la disposition des administrations concernées.
(2) Des études bio-éthnologiques doivent, en
outre, être réalisées lorsque ces résultats sont
positifs.
(3) Les modalités d'application du présent
article sont fixées par des textes particuliers.
Article 15.-
(1) À l'importation ou à l'exportation, tout
produit forestier est subordonné à la présentation d'un
certificat d'origine qui précise sa conformité, sa provenance et
sa destination.
Toutefois, l'importation ou l'exportation de certains
produits forestiers dont la liste est fixée par le Ministre
chargé des forêts, peut être subordonnée à la
présentation d'une autorisation délivrée par
l'Administration chargée des forêts.
Les modalités de délivrance de cette
autorisation sont fixées par arrêté du Ministre
chargé des forêts.
(2) Le certificat d'origine et l'autorisation d'exploitation
des produits forestiers destinés à l'exploitation sont
délivrés par l'administration chargée des forêts,
après inspection desdits produits.
Article 16.-
Les conditions afférentes à l'organisation de
la prévention et de la lutte contre les maladies et les insectes
menaçant les peuplements ou les espèces forestières sont
fixées par arrêté du Ministre chargé des
forêts.
Annexe 12. Localisation de l'adresse (Path and
Row) de notre zone
Annexe 12. Localisation de
l'adresse (Path and Row) de notre zone
Source : capture d'écran de l'outil Path and Row
ouvert sous Google Earth
Table des
matières
Dédicace
i
Remerciements
ii
Résumé
iii
Abstract
iii
Sommaire
iv
Liste des tableaux
v
Liste des photographies
vi
Liste des planches
vi
Liste des figures
vii
Liste des annexes
ix
Liste des sigles et acronymes
x
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
QUESTIONS DE RECHERCHE
2
Question principale
2
Questions spécifiques
2
CONTEXTE SCIENTIFIQUE
3
CADRE CONCEPTUEL
7
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
12
Objectif principal
12
Objectifs spécifiques
12
HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
12
Hypothèse principale
12
Hypothèses secondaires
12
CADRE GÉOGRAPHIQUE
13
MÉTHODOLOGIE
14
INTÉRÊTS
23
ORGANISATION DU MÉMOIRE
23
Ire Partie.
GÉNÉRALITÉS SUR LA ZONE D'ÉTUDE
24
Chapitre 1. Présentation de la zone
d'étude
25
Introduction
25
1.1. Une ville chargée d'histoire
(Naissance et évolution)
25
1.2. Une organisation bidimensionnelle
(Organisation et Fonctionnement)
27
1.2.1. Organisation coutumière
27
1.2.2. Organisation administrative
27
1.3. Un milieu naturel propice au
développement humain et environnemental (Présentation des faits
physiques)
27
1.3.1. Un relief aux formes diverses
28
1.3.2. Une végétation
anthropisée
29
1.3.3. Un climat contrasté
30
1.3.4. Des sols à dominance
latéritique
32
1.3.5. Un réseau hydrographique dense
35
1.3.6. Une faune qui se raréfie
37
1.4. Un cadre social propice au
développement des activités
37
1.4.1. Un cadre social cosmopolite
37
1.4.2. Une économie aux sources diverses
41
Conclusion
44
Chapitre 2. Les paysages
végétaux de Meiganga et sa périphérie
45
Introduction
45
2.1. Des formations
végétales aux caractéristiques diverses
45
2.1.1. Les forêts-galeries
46
2.1.2. Les forêts claires
48
2.1.3. La savane boisée
49
2.1.4. La savane arborée
50
2.1.5. La savane arbustive
50
2.1.6. La savane herbeuse
51
2.2. Une végétation urbaine
façonnée par l'Homme
51
2.2.1. Une végétation urbaine
dotée d'une richesse spécifique
52
2.2.2. Une végétation urbaine
utilisée à des fins diverses
55
2.2.3. Une végétation
préservée pour ses multiples fonctions
56
2.3. Une cartographie de l'occupation du
sol basée sur l'imagerie satellite
57
2.3.1. La visu-interprétation pour
l'identification des types d'occupation de sol
57
2.3.2. Une occupation du sol répartie en
huit classes
60
2.3.3. La classification dirigée : un
meilleur moyen pour quantifier l'occupation du sol
65
2.4. Les paysages végétaux
de la périphérie de Meiganga : une flore au potentiel
notable
66
2.4.1. De la richesse spécifique de la zone
66
2.4.2. Une variation dans les espèces
recensées
71
2.4.3. Une répartition spécifique
liée à la position topographique
77
Conclusion
79
IIème Partie. ÉVOLUTION DE
LA VÉGÉTATION
80
Chapitre 3. Évolution de paysages
végétaux de Meiganga et sa périphérie
81
Introduction
81
3.1. Des images satellites aux
caractères spécifiques
81
3.1.1. Des images en relation avec l'histoire de
la ville
81
3.1.2. Des images uniques en se
référant à leur provenance (capteur)
82
3.2. Prétraitements des images
satellites
84
3.3. Une analyse multi date basée
sur trois scènes
85
3.3.1. État de l'occupation du sol en 1987
85
3.3.2. De 1987 à 1999, une
régression du couvert végétal
88
3.3.3. De 1999 à 2015, un intervalle de
temps marqué par une forte pression sur la végétation
92
3.3.4. De 1987 à 2015, une évolution
« dans le rouge » pour les formations
végétales
97
3.3.5. La ville de Meiganga, au centre de la
régression du couvert végétal
103
Conclusion
104
Chapitre 4. Facteurs d'évolution
des paysages végétaux
105
Introduction
105
4.1. Les facteurs naturels
105
4.1.1. Le climat
105
4.1.2. Les sols et la topographie
107
4.1.3. La bioturbation (l'action des animaux)
108
4.2. Les facteurs anthropiques
108
4.2.1. Les feux de brousse
109
4.2.2. Une démographie en pleine croissance
110
4.2.3. Les activités pratiquées
111
4.2.3.1. L'agriculture
113
4.2.3.2. L'élevage
116
4.2.3.3. La coupe du bois
117
a. Les méthodes utilisées
130
b. La réglementation en matière de
coupe
131
4.2.4.4. L'introduction de nouvelles
espèces
133
4.2.4.5. Le surpâturage
134
4.3. Les facteurs institutionnels
135
4.3.1. Des lois et règlements en vue de la
préservation de l'environnement
135
4.3.2. Les actions de reboisement
136
Conclusion
138
Conclusion générale et
perspectives
139
Bibliographie
143
Webographie
146
Annexes
147
*
1http://www.geo-airbusds.com/fr/233-images-satellites-spot
* 2Encyclopédie
kiwix
* 3 Encyclopédie
kiwix
* 4 Le houppier
désigne l'ensemble des parties aériennes d'un arbre, à
l'exception de la base du tronc (le fût). C'est donc l'ensemble
constitué des branches, rameaux et le feuillage d'un arbre.
* 5Une plante ligneuse est une
plante qui fabrique en grande quantité de la lignine, molécule
donnant àla plante sa solidité. Encyclopédie Kiwix.
* 6WGS 84 (World Geodetic
System 1984 : Système géodésique mondial,
révision de 1984) est le système géodésique
associé au GPS ; il s'est rapidement imposé comme une
référence pour la cartographie. (Encyclopédie Kiwix).
* 7KML (Keyhole Markup
Language) que l'on peut traduire par "langage à base de balises
géolocales", est un langage basé sur le formalisme XML et
destiné à la gestion de l'affichage de données
géospatiales dans les logiciels Google Earth, Google Maps, Google Mobile
et World Wind.
* 8 Le Tracking est
une opération qui vise à enregistrer la trajectoire parcourue en
effectuant le transect. Les informations enregistrées par le GPS sont
spatialisées et projetées sur un logiciel de cartographie comme
Qgis et même sur Google Earth.
* 9 Ministère du
Tourisme et des Loisirs
* 10
Htttp://meiganga-info.oumarou.net/index.php/component/content/category/10-about
* 11 P.C.D de Meiganga,
2013
* 12 Une formation
végétale est un ensemble des groupements de plantes qui
présentent une physionomie homogène et constante due
à la dominance d'espèces ayant un caractère
biologique commun.
* 13 Forêt-galerie :
forêt longue, plus ou moins étroite qui longe les rives d'un cours
d'eau.
* 14 Enquête de
terrain
* 15 BUCREP, 3ème
RGPH, 2005
* 16 P(2014) = (1,032)9
x P(2005) où P : population ; 1,32 : indice de
croissance ; 9 : le nombre d'années entre 2005 et 2014
notamment 2014-2005
* 17 La savane est une
formation végétale intégrant une composante ligneuse et
une composante herbacée sous l'influence d'un climat
contrasté.
* 18 Ripisylve : du
latin « ripa » c'est-à-dire rive et
« sylva », qui veut dire forêt.
* 19
http://www.saint-paul-en-born.fr/content/pdf/423
* 20 Le sous-bois
désigne l'ensemble des végétaux qui se développent
sous une forêt, et ce sous l'influence de l'éclairement, du type
de sol, du microclimat, etc. Encyclopédie Kiwix 2011.
* 21 D'après le
dictionnaire Larousse, c'est une plante de petite taille, ligneuse, au moins
à sa base.
* 22Une discussion
résultant de la difficulté à distinguer les forêts
claires des savanes boisées. Ces auteurs ont regretté le fait
qu'on ait « donner le nom de forêt à une formation
où le tapis graminéen (constitué par des espèces de
savanes) peut être continu » Guillaumet (1971). Ainsi, rien de
fondamental ne distingue ainsi les formations désignées par ces
deux mots «forêt» et «savane» qui devraient
caractériser deux types de végétation dont la
signification est totalement différente. D'où, la nouvelle
classification de la FAO (1980)
* 23 Autrefois
appelées graminées, les poacées (Poaceae ou
Gramineae) forment une importante famille botanique. Elles tirent leur nom
actuel du genre Poa (les pâturins). On y regroupe près de 12 000
espèces en plus de 700 genres et on y trouve la plupart des
espèces de plantes qu'on appelle communément « herbes
», de même que les bambous.
* 24Les palissandres ont un
bois très dense, très dur et résistant à
l'humidité et à la vermine, pouvant présenter
différentes couleurs. Ses grandes qualités tant mécaniques
qu'esthétiques en ont fait un bois très recherché
dès le XVIIIe siècle pour réaliser notamment des meubles
haut de gamme et des instruments de musique
(http://dictionnaire.education/fr/palissandre).
*
25http://jardinage.comprendrechoisir.com/plante/voir/479/jacaranda
* 26 Les résineux
sont des plantes qui produisent de la résine (composé naturel ou
synthétique utilisé pour fabriquer des matières plastiques
et des peintures).
* 27Ligneux du sahel 1.0,
2008, CIRAD
* 28 Le principe des
compositions colorées consiste à affecter aux trois couleurs
primaires (rouge, vert, bleu) trois images acquises au-dessus d'une même
région, au même moment, mais dans des longueurs d'onde
différentes. En fonction de l'affectation des couleurs primaires aux
trois bandes spectrales, on obtient soit une composition colorée dite
naturelle ou 'vraie couleur', soit une composition en 'fausses couleurs'. (UVED
- Suivi de l'environnement par télédétection, 2008)
* 29Las Vegas,au Nevada,
Cambridge dans le Massachusetts et le comté de Fulton (New York).
(https://fr.wikipedia.org/wiki/google_earth).
* 30 L'appel d'une couche
d'information consiste à l'importer après l'avoir
sauvegardée sous un format pris en charge par le logiciel utilisé
pour être corrélée à d'autres données et dans
notre cas précis, à la composition colorée retenue pour
différencier les classes qui prêtent à confusion.
* 31 « Landsat 5 :
après 29 ans de service, l'un des plus vieux satellites en orbite prend
sa retraite » [archive], sur Maxisciences,ý 28 décembre
2012
* 32 Confère partie
méthodologie
*
33http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761574832_2_17/termite.html#s17
* 34 Confer questionnaire
d'enquête en annexe 1.
* 35 Solution mise en place
et pratiquée par les habitants
* 36 Enquête de
terrain
* 37 La brousse dans le
cadre de ce travail fait référence aux zones reculées du
village où l'on retrouve plusieurs types de végétation
(forêts-galeries, savane boisée, forêt claire, etc.)
* 38 Noms donnés par
les facilitateurs, autochtones et d'ethnie Gbaya
* 39 Selon 38dictionnaire,
le bucheron est celui qui abat des arbres ; nous utilisons ce terme ici
pour désigner celui qui abat les arbres à des fins
commerciales.
* 40 Le Barbecue à
fumer est un appareil de cuissondans lequel la cuisson est
réalisée dans une enceinte close où l'on brûle
doucement du bois qui émet de la fumée. La cuisson est donc
obtenue par coagulation de l'albumine à des températures variant
de 80 °C à 100 °C (Encyclopédie Kiwix).
* 41 Le Barbecue à
combustion est utilisé pour faire cuire lesaliments sur des braises
obtenues en brûlant du bois ou du charbon de bois (Encyclopédie
Kiwix).
* 42 Le tourteau est une
masse compacte formée de résidus de graines, de fruits dont on a
exprimé l'huile, et qui sert de nourriture au bétail. (38
dictionnaires).
* 43 Article 12
alinéa (1) et (2) du décret n° 95/531/pm du 23 aout 1995
fixant les modalités d'application du régime des forets au
Cameroun
* 44 Ces informations sont
issues des échanges avec le personnel de la délégation des
forêts et faunes de Meiganga.
* 45 Article 6 alinéa
(4) du décret n° 95/531/pm du 23 aout 1995 fixant les
modalités d'application du régime des forets au Cameroun
* 46 Article 7 alinéa
(1) du décret n° 95/531/pm du 23 aout 1995 fixant les
modalités d'application du régime des forets au Cameroun.
* 47 REDD est une initiative
internationale et transnationale lancée en 2008. Elle vise à
lutter contre le réchauffement climatique provoqué par les
émissions de gaz à effet de serre. Elle est coordonnée par
l'ONU qui a mis en place le programme UN-REDD (en). Elle s'appuie sur des
incitations financières et est indirectement liée au
marché du carbone. REDD est l'acronyme anglais pour Reducing emissions
from deforestation and forest degradation, « Réduire les
émissions de C0² provenant de la déforestation et de la
dégradation des forêts »)
* 48 Selon le nouveau
catalogue des routes du Cameroun, le bitumage comprend trois sections :
Garoua Boulaï-Meiganga long de 106,83 km avec pour code CAMN000108, le
second, Meiganga-Babongo long de 39,16 km nom de code CAMN000109 et
Babongo-Ngaoundéré d'une longueur de 117,78 km code
CAMN000110.
* Source : relevés
floristiques effectués dans les zones habitées 2014 et
2015