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Le système bancaire congolais: vue historico-panoramique, cadre analytique des données comparées et essor macroéconomique.

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par Guillain ILANGA EKANGA BAKOLI MP'O
Université de Mbandaka - Licence 2014
  

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0.1. INTRODUCTION GENERALE

0.2. PROBLEMATIQUE

Depuis toujours, la recherche de la croissance demeure au coeur des politiques économiques des Etats. En effet, celle-ci garantit le développement économique, ce qui contribue par la suite à l'amélioration du niveau de vie, donc à la garantie du bien-être social.

Cependant, cet objectif de croissance si important pour les Etats n'est réalisable qu'à condition que les entreprises assurent le meilleur emploi des facteurs de production. Pour cela, elles sont appelées à augmenter à tout moment leurs dépenses d'équipements en capital afin d'améliorer la productivité, ce qui est fondamental pour la croissance. C'est pourquoi dans le contexte actuel de la globalisation, il est inconcevable de parler de l'essor économique sans soulever la question du secteur bancaire dans l'économie, car les dépenses à engager par les agents économiques nécessitent bel et bien un financement dont ils ne disposent pas toujours. Ils sont donc parfois contraints de se tourner vers la sphère financière et particulièrement celle qui est bancaire.

Ainsi, lorsque cette dernière va mal, l'économie court un grand risque d'asphyxie, puisque les agents économiques sur lesquels elle repose manquent de ressources financières nécessaires à leur fonctionnement et leur développement. De cela, nous avons pu le constater avec la crise financière de 2008, qui était d'abord une crise bancaire : l'onde de choc émise par la chute de LEHMANN BROTHERS, l'une de plus importantes banques d'investissement des Etats-Unis, ne s'est pas arrêtée à la seule sphère financière, mais elle a fini par gagner l'économie réelle.

En effet, l'effondrement par « effet domino » du système financier mondial a provoqué par la suite l'ébranlement des plans entiers du secteur économique. L'économie mondiale est entrée dans une phase de récession, la crise qui n'était que financière est devenue économique. Par ailleurs, les plans de soutien aux économies conçus ça et là pour faire face à la crise nous montrent clairement qu'on ne saurait relancer une économie sans régler au préalable le problème des banques. Certaines économies malgré les multiples interventions étatiques ont du mal à se remettre car leurs systèmes bancaires demeurent fragiles, leurs banques peinent à assurer pleinement leur fonction à cause de nombreux « actifs toxiques » encore présents dans leurs bilans.

On peut une fois de plus comprendre par là que le bon fonctionnement du système bancaire est non seulement un impératif au développement économique, mais aussi une garantie de la stabilité macroéconomique.

L'économie se justifie avec la présence de la production des biens et services, qui entraine à échelle, différents agents et autres secteurs économiques dans un ensemble de taches à relais qualifié de circuit économique. Dans ce circuit, toute action engagée nécessite une contrepartie monétaire ou financière. Donc, le secteur financier intervenant dans tout échange économique est l'un des secteurs « poumon » de l'économie. Ce point carrefour de l'économie mérite une attention particulière de la part des autorités compétentes.

En effet, la contribution des banques dans une économie est très importante car le développement de l'industrie nécessite un apport considérable des capitaux lesquels pouvant provenir du secteur bancaire. Donc la transformation d'une entité socio-économique ne peut passer que par les banques, c'est-à-dire « la transmission des capitaux d'une main oisive vers une main laboureuse ». A coté de ce rôle capital, les banques facilitent les échanges économiques et commerciaux par une diversité des moyens de paiements, la circulation de la liquidité qui conditionne la demande des biens et services.

On comprend ainsi que le système bancaire remplit une fonction importante dans l'économie: il sert d'intermédiaire entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement1(*), il permet de mieux satisfaire les autres. On considère ainsi qu'il permet une amélioration de l'efficacité de l'allocation des ressources au sein d'un système économique, qui améliore le bien être social et en général l'investissement et donc la croissance.

Leurs rôles (des banques) d'intermédiaires font que les marchés financiers demeurent solides et efficaces. L'efficacité est mesurée par rapport à la façon d'allouer des capitaux aux moindres couts, ceux-ci doivent contribuer à l'expansion de l'investissement, avec une réduction sensible du cout de risque. La solidité d'un système bancaire est aussi saisie par sa capacité de prévenir les crises, leur gestion et résolution. L'aspect financier du rôle des banques réside en qu'elles sont une source de secours financier pour les différents agents économiques.

En effet, les effets de la globalisation financière n'ont guère laissé la RDC hors de son emprise, ils l'ont bien affectée. La prolifération des activités bancaires en RDC est un fait socio-économique et financier d'actualité. Le système bancaire regroupe l'ensemble de banques de dépôts ou d'affaires du droit commercial. Il fonctionne pour l'essentiel de la collecte d'épargne des tiers dont il cherche à assurer une rentabilité. L'idéal c'est d'attirer le maximum des capitaux dans le but de les utiliser en opérations de crédit, seules susceptibles de rémunérer tant les capitaux propres qu'étrangers. Mais qu'en est-il du système bancaire congolais ?

En effet, depuis plusieurs années la RDC vit au rythme de galas de création des établissements de crédit. Au cours de cette dernière décennie, plusieurs établissements ont sollicité et ont obtenu l'agrément auprès de la Banque Centrale du Congo(BCC), et actuellement nous avons 20 établissements de crédit2(*). Cette multiplication d'acteurs financiers, source de concurrence et d'innovation ne peut que stimuler notre système bancaire.

Pour la RDC, les banques sont donc une pierre angulaire de la croissance, un vecteur déterminant pour le fléchissement économique. Cette arrivée massive des banques commerciales serait bénéfique pour l'économie congolaise tant cette dernière est l'une des plus sous-bancarisée au monde.

En effet, la RDC émerge d'une guerre qui a duré plusieurs années et cette situation a rendu la sphère macroéconomique désastreuse. Les politiques économiques édictées par les autorités compétentes pour le soutien de l'économie nationale ont souvent eu un bilan en demi-teinte. A partir de 2001, le gouvernement a mis en oeuvre un programme de reformes économiques, financières et structurelles visant à stabiliser la situation macroéconomique et à créer un environnement favorable au développement tiré du secteur privé3(*). Par conséquent, la RDC a enregistré des taux de croissance annuel entre 2003 et 2008 avec en moyenne 6,2% l'an. La crise économique et financière a toutefois eu un impact sur l'économie. La croissance du PIB réel a connu un ralentissement passant de 6,2% en 2008 à 2,8% en 2009, mais elle s'est accentuée à 7,1% en 2010, à 6,9% en 2011 et à 7,2% en 20124(*). L'inflation a connu un recul de 23,5% en 2010, de 12% en 2012 et de 11% en 20125(*).

Le système bancaire congolais revient de loin, il a traversé des épisodes hyper-inflationnistes qui ont érodé les actifs bancaires (années 90) et réduit le réseau d'exploitation. Il a aussi pâti d'une décennie politiquement difficile (années 2000) qui réduit le volume des opérations. Mais il rattrape vite le temps perdu. Selon le rapport Making Finance Work For Africa de la Banque Mondiale, le total bilantaire du secteur bancaire congolais s'élevait en fin juin 2009 à 1,6 milliards de Dollars, soit 12% du PIB6(*). En 2008, la contribution du secteur bancaire au PIB représentait deux fois et demi celle de 20047(*), et elle n'a cessé se croitre tout au long de cette période. En l'espace de quatre ans, soit de 2004 à 2008, le volume de dépôts a cru de 266%, celui des crédits de 650%8(*), et l'ensemble d'acteurs du secteur espère récolter les fruits de la reconstruction et du retour de la stabilité, surtout avec le nouveau système de payement des agents publics par voie bancaire.

Bilan globalement positif ? Bilan globalement négatif ? C'est selon.

De ce questionnement, en dernier ressort, il nous est impérieux de poser certaines interrogations afin d'y répondre pour cerner le problème de notre sujet d'étude.

- Quelles sont les implications du système bancaire congolais pour l'essor de l'économie nationale ?

- Les opérations du secteur bancaire congolais contribuent-elles à l'amorce constructive des activités des agents économiques ?

- Quelles sont les entraves rencontrées par le système bancaire congolais pour son efficacité ?

Hormis les différentes préoccupations énoncées ci-haut, qui constituent le corps de notre étude, d'autres aspects du problème méritent d'être examinés mais pour nous, nous nous efforcerons de répondre à ces trois préoccupations.

0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL

Il se dégage de la problématique formulée des objectifs qui sont, d'une part, général et, d'autre part, des objectifs spécifiques.

- L'objectif général de notre étude est de faire un diagnostic de la mission dévolue aux banques commerciales dans l'économie nationale, et essentiellement l'amélioration du fonctionnement du système bancaire congolais en vue de rendre le paysage financier en bonne et due forme.

- Les objectifs spécifiques sont :

· Voir au préalable quelle est la structure actuelle de l'économie pour pouvoir en déterminer les besoins en termes de contreperformances des secteurs ;

· Montrer comment le système bancaire s'organise pour palier les déséquilibres économiques.

0.4. HYPOTHESE DU TRAVAIL

Toutes les recherches ont ceci de commun : elles obligent de poser un questionnement, émettre des hypothèses, de recueillir des informations et des réponses en vue d'arriver dans les objectifs poursuivis. Au regard des questions soulevées dans notre problématique, nous pouvons donner provisoirement des réponses suivantes :

- le système bancaire congolais étant un pilier pour le maintien de l'essor économique, est déterminant pour la bonne marche de l'économie et pour la croissance. Son implication dans le PIB est quand même acceptable, même sur la politique monétaire et sur d'autres instruments financiers ;

- nous disons que les opérations du secteur bancaire congolais contribuent quasiment à l'amélioration des activités des agents économiques, notamment par l'octroi des crédits fait par les banques commerciales et d'autres avantages entre autres les emplois pour les jeunes, les différents services rendus aux populations,... ;

- les obstacles sont tels que : l'instabilité macroéconomique, les tendances inflationnistes, une forte dollarisation de l'économie, la sous-bancarisation, des politiques monétaires moins compétitives, un système financier extraverti,...

0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix porté sur ce sujet qui sanctionne nos études, en abordant un mémoire ayant trait à ce domaine était pour nous une motivation pour approfondir nos capacités ou connaissances acquises durant notre cursus universitaire. De ce fait, nous étions donc animés par le souci de faire une étude sur « Les banques commerciales dans le système bancaire congolais : vue historico-panoramique, cadre analytique des données comparées et essor macroéconomique », pour faire voir de quelle force disposent les banques commerciales pour la promotion de la croissance. Autrement dit, le choix de cette démarche est de jauger la capacité du système bancaire à assurer sa mission, sa capacité à stabiliser les flux monétaires et financiers de l'économie nationale pour sa croissance recherchée, car le financement de l'économie relève de l'expression de l'efficacité du système bancaire dans sa fonction d'intermédiation.

L'intérêt du sujet prend sa source dans la valeur que reconnaissent les différents Etats du monde à l'égard d'un système bancaire pour son apport, malgré qu'il soit en concurrence avec d'autres systèmes financiers.

0.6. MATERIELS ET METHODES UTILISES

A. Méthodes

Tout travail scientifique exige un modus operandi. Dans la composition de ce travail, nous nous sommes appuyés sur les méthodes suivantes :

- la méthode historique, qui nous a permis d'examiner le processus évolutif du système bancaire congolais en l'occurrence au chapitre deuxième ;

- la méthode statistique comparative, qui nous a permis de récolter un ensemble de données chiffrées et des informations diverses, en calculant les différents écarts et variations qu'a subit le système bancaire congolais, en vue d'émettre certaines hypothèses et interpréter toutes ces données quantitatives;

- la méthode d'analyse inductive, par laquelle partant des cas, nous avions pu porter le jugement global sur l'ensemble des périodes (années) sous étude.

B. Techniques

Choisir les techniques étant donné les particularités et les limites de chacune, c'est sélectionner à l'avance les matériaux qu'elles recueilleront. Nous avions utilisé comme techniques :

- la technique documentaire, qui nous facilité dans la récolte des données, et même de théorie sous-tendant cette recherche à travers les rapports annuels de la BCC, les bulletins statistiques de la BCC, les mémoires, les syllabus des cours, l'utilisation de l'internet, et autres ouvrages ayant trait aux banques et institutions financières;

- l'entretien, qui nous a permis d'échanger avec les hauts cadres et experts dudit secteur pour tirer leurs expériences la facilité de rédaction de ce mémoire.

0.7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Par souci de précision et de concision, pour un domaine scientifique, il est important de circonscrire cette étude dans les limites de temps et de l'espace bien définis pour que cette étude ait une valeur. C'est ainsi que notre étude couvre l'espace des activités du système bancaire dans toute la RDC et pour une période de 5 ans, soit de 2008 à 2012.

0.8. DIFFICULTES RENCONTREES

Pendant la rédaction de ce mémoire, pas mal d'embuches ont été rencontrées. L'accès à des ouvrages du domaine bancaire était pour nous difficile à trouver, l'accès à l'internet trop couteux et plus dur encore la récolte des données.

0.9. PLAN SOMMAIRE

Hormis l'introduction et la conclusion générale, ce travail est subdivisé en quatre chapitres :

- Chapitre I : cadre théorique sur les notions bancaires ;

- Chapitre II : le système bancaire congolais : cadre structurel et fonctionnement ;

- Chapitre III : bref aperçu sur l'état économique de la RDC ;

- Chapitre IV : dynamique des activités bancaires congolaises : analyse quinquennale de l'évolution des opérations bancaires et perspectives macroéconomiques.

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE SUR LES NOTIONS BANCAIRES

Introduction

Dans toute économie, la banque joue un rôle important. Elle est l'une des premières ressources de financement de l'activité économique, son intervention dans la sphère économique est à souhaiter.

Dans ce chapitre introductif, il nous sera par nécessité, avant d'aborder le centre d'action du sujet, décortiquer les différentes notions sur la terminologie « banque », utilisée à la fois pour désigner l'entreprise, la profession, l'institution, le métier et le secteur. La banque n'est pas une entreprise comme les autres car, elle reçoit les fonds du public et gère les moyens de paiements (créateur de monnaie). Sa fonction principale est d'accorder des crédits qui ont un rôle dans le processus d'évolution économique et d'innovation (J.A.Schumpeter)9(*). Les banques sont à l'origine de la réglementation de la politique monétaire et de la stabilisation des relations économiques entre un pays et le reste du monde.

Section 1. Définitions de la banque

Une banque est une entreprise qui fait le commerce de l'argent et qui en gère les risques financiers. Cette activité peut être exercée pour le compte de clients de différentes manières : recevoir et garder des fonds, proposer divers placements (épargne), fournir des moyens de paiement (chèques, cartes bancaires, etc.) et de change, prêter de l'argent, et plus généralement se charger de tous services financiers.
Une banque peut également intervenir pour réaliser des opérations et des interventions sur les marchés financiers pour son compte ou celui de sa clientèle.
On distingue traditionnellement les activités de banque de dépôt de celles des banques d'investissement ou d'affaires, encore que beaucoup d'établissements bancaires se livrent conjointement à ces deux types d'activité10(*).

Une banque est un établissement habileté à gérer des fonds reçus du public, employés en opérations de crédit ou en opérations financières11(*).

Le Professeur MABI MULUMBA considère une banque comme étant une entreprise qui reçoit en dépôts des fonds qu'elle utilise pour faire crédit12(*).

En effet, les banques sont des établissements qui font profession habituelle de recevoir du public sous forme de dépôts ou autrement des fonds qu'ils emploient pour leur propre compte en opérations d'escompte, en opérations crédit, ou en opérations financières. Ce sont des entreprises comme les autres mais qui produisent des services bancaires notamment l'épargne, le crédit, le change, transferts, compensations, les paiements,...

L'activité des banques englobe la réception de fonds du public, leur mise à la disposition de la clientèle ainsi que la gestion de moyens de paiements. Les fonds recueillis sont affectés à la conduite des opérations de crédit, elles-mêmes génératrices de nombreux dépôts par supplément de monnaie qu'elles sont amenées à créer : elles sont au centre du processus de création monétaire.

La banque est l'intermédiaire entre offreurs et demandeurs de capitaux et ceci à partir de deux processus distincts :

- En intercalant (interposant) son bilan entre offreurs et demandeurs de capitaux, c'est l'intermédiation bancaire.

- En mettant en relation directe offreurs et demandeurs de capitaux sur un marché de capitaux (marché financier notamment), c'est le phénomène de désintermédiation13(*).

Pour l'analyse de cette rencontre (offreurs et demandeurs), la notion d'intermédiation est généralement définie à contrario de la notion de finance directe. Si celle-ci s'applique à un système qui met directement en relation les deux catégories précitées d'agents, l'intermédiation voit cette relation prise en charge par des intermédiaires à qui sont assignés quatre taches : « faire rencontrer les offres et demandes de capitaux dans le cadre du financement direct, assurer des prestations de services aux différents intervenants, accorder des crédits par émission de moyen de paiement et enfin fournir des garanties de paiement aux agents économiques »14(*) .

Section 2. Les origines historiques de la banque15(*)

2.1. La banque dans l'Antiquité

On peut faire remonter l'origine de la banque à Babylone, où, dès le IIe millénaire av. J.-C., le prêt sur marchandises (particulièrement les grains) se pratiquait déjà dans l'enceinte des temples. Avec l'apparition de la monnaie, vers le VIIe siècle avant notre ère, les opérations de prêts et de dépôts ont pris un nouvel essor : après s'être exercées dans un cadre religieux, elles relèveront, à l'époque classique, de la compétence de personnages laïcs, les trapézites. Sous l'Empire romain, des banquiers privés, les argentarii, jouent un rôle semblable, mais ajoutant à leurs activités l'avance de fonds pour le compte de leurs clients, moyennant intérêt. Jusqu'au Moyen Âge, les activités de banque ne concerneront essentiellement que des opérations de caisse, le crédit restant rare.

2.2. De l'époque médiévale à la Renaissance

L'époque médiévale marque l'avènement d'une remarquable expansion du commerce de banque à partir des croisades qui stimulent considérablement les échanges internationaux. À partir du XIe siècle, ce sont principalement les Italiens (la première banque a été créée à Venise en 1151, tandis que Florence devenait une place bancaire de première importance), mais également les Templiers et les Juifs, groupes fortement structurés fonctionnant en réseaux, qui donnent naissance à une activité de banque mieux ordonnée, assise sur la création de nouveaux instruments financiers permettant le développement du crédit et facilitant la circulation de la monnaie.

Dès le XIIe siècle, le développement du commerce permet l'apparition de nouvelles techniques bancaires : l'intensification des échanges entre les marchands, principalement italiens, et l'Orient, l'existence de circuits commerciaux reliant l'Europe du Nord -- notamment les villes hanséatiques -- avec les Flandres, l'Angleterre, la Toscane et la Lombardie, l'importance prise par les foires, entre autres celles qui se tiennent en Champagne et à Lyon, précipitent, pour des raisons de commodité et de sûreté, une profonde mutation des opérations de banque. Pour éviter de transporter des sommes en numéraire, on a recours à la dématérialisation en introduisant les premiers instruments négociables. Ainsi, on utilise la lettre de paiement, puis la lettre de change, plus souple, puisqu'elle se transmet entre créanciers par simple endos, et fonctionne comme un instrument de crédit : le changeur, qui ne réalisait jusqu'alors que des opérations de caisse, devient un véritable banquier.

2.3. De la Renaissance au XVIIIe siècle

La Renaissance voit la poursuite de l'expansion et de la spécialisation des activités bancaires avec la création de véritables multinationales : les Fugger en Allemagne, les Médicis, les Alberti ou les Strozzi à Florence, ainsi que plusieurs grandes familles génoises, vénitiennes ou milanaises assoient leur puissance politique sur leurs activités financières, favorisées par des innovations telles que le chèque ou la comptabilité en partie double. Dans le même temps, des établissements bancaires comparables à ceux qui existent aujourd'hui, aptes à recevoir des dépôts et à pratiquer la tenue de comptes, font leur apparition, à l'image de la Banco di San Giorgio, à Gênes.

La modernisation de l'économie se poursuit à partir du XVIIe siècle, principalement à partir des centres très actifs que sont devenus Londres et Amsterdam, qui font figure de places financières mondiales.

À Londres, notamment, l'activité des orfèvres favorise une nouvelle modernisation des techniques bancaires : l'or mis en dépôt chez ces artisans doit, en principe, pouvoir être restitué à son propriétaire. Cependant, dans la mesure où la quantité d'or retirée par les propriétaires ne correspond, en réalité, qu'à une fraction du dépôt total, les orfèvres sont en mesure de prêter, pour un temps du moins, une partie de cet or contre un billet à ordre.

Par la suite, des certificats de papier remboursables en pièces d'or seront mis en circulation à la place de l'or, la création monétaire devenant ainsi liée au développement économique et non plus au volume de métal précieux disponible. Progressivement, la valeur totale de ces billets de banque excédera la valeur de l'or contre lequel ils sont échangeables. Ce système de réserves fractionnaires est resté depuis à la base des systèmes bancaires actuels.

2.4. La banque moderne

À partir de la fin du XVIIIe siècle, mais surtout au XIXe siècle -- durant lequel se produit la révolution industrielle --, l'essor des banques est favorisé par trois facteurs : le développement de la monnaie fiduciaire (c'est-à-dire les billets), puis de la monnaie scripturale (en compte), ainsi que le développement du financement des entreprises industrielles et commerciales par le biais d'émission de titres, ancêtres des valeurs mobilières.

Cette période correspond également à la concentration du système bancaire, avec l'apparition de grands établissements (tels la Société générale et le Crédit Lyonnais en France, la Deutsche Bank en Allemagne, la Barclays Bank en Grande-Bretagne) et, dans tous les pays, les premières tentatives de l'État pour organiser une véritable tutelle du secteur.

Au XXe siècle, ce mouvement ne se dément pas, notamment dans le contexte de la crise économique de 1929. En effet, cette dernière impose l'idée que la profession doit faire l'objet d'un contrôle, car les fluctuations de l'activité bancaire sont susceptibles d'avoir un retentissement sur l'ensemble de l'activité économique. Aux États-Unis, par exemple, l'une des premières mesures prises par le président Roosevelt dans le cadre du New Deal sera d'instaurer un cloisonnement strict entre banques d'affaires et banques de dépôts, par le Banking Act de 1933. En France, le gouvernement du général de Gaulle introduit après la Libération, en 1945, une classification des banques et un encadrement de leur activité en créant un Conseil national du crédit. Parallèlement s'opère la nationalisation d'un certain nombre d'établissements de crédit, dont la Banque de France.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, les principales modifications ayant affecté le secteur bancaire ont consisté en une considérable expansion de sa clientèle : la possession d'un compte bancaire s'est à peu près généralisée à l'ensemble de la population dans la plupart des pays industrialisés. Dans le même temps, la tendance à la concentration des groupes bancaires s'est affirmée, ceux-ci s'impliquant de plus en plus dans des activités financières, de sorte que l'on assiste à la constitution de pôles réunissant banques et compagnies d'assurances, qui rentabilisent leurs actifs en menant des politiques de participation actives dans le domaine industriel et dans l'immobilier.

Section 3. Les activités bancaires

3.1. La gestion de l'argent et les services proposés aux particuliers et aux ménages.

Les banques fournissent aux déposants une série de services :

· La tenue des comptes et collecte de fonds : la banque fournit aux détenteurs de comptes une comptabilité des mouvements de fonds. Elle peut procéder pour certains clients qui manient des volumes importants de fonds (commerçants et grands distributeurs) la collecte des espèces, leur comptage et leur comptabilisation.

· La sécurité : la banque est un lieu sécurisé où l'argent est en temps normal plus protégé qu'au domicile des particuliers. Elle fournit des coffres pour conserver des valeurs. Il faut néanmoins noter qu'un dépôt est en fait un prêt gratuit à la banque qui utilise aussitôt la trésorerie reçue pour financer son activité. En cas de faillite de la banque, les dépôts sont perdus sous réserve des garanties fournies par l'État. Elle établit des chèques de banque pour certaines transactions sécurisées, devises étrangères.

· Les moyens de paiement : la banque permet de mobiliser son compte de dépôt de plusieurs façons :

- fourniture es chèques et déclenchement de leur règlement via le système de compensation ;

- fourniture des cartes de paiements ;

- gestion des virements vers d'autres comptes bancaires ;

- fourniture sur simple demande des espèces, billets de la banque centrale et pièces de monnaie.

· Les moyens de paiement pour les échanges internationaux :

- conversion en devises étrangères ou en Traveler's checks ;

- gestion de transferts des fonds à l'étranger selon des modalités et conditions acceptées par les banques correspondantes.

3.2. La fourniture de crédits et d'instruments de placement

3.2.1. Aux entreprises

La banque :

· produit et distribue des crédits adaptés aux activités et aux projets des entreprises ;

· elle gère les moyens de paiement et les flux financiers qui leur sont associés ;

· elle produit et/ou distribue des placements.

Le crédit documentaire est également un crédit sur document qui porte généralement sur des transactions commerciales avec l'étranger.

Le découvert bancaire est devenu progressivement le principal mode de prêt à court terme. Il est généralement accordé en contrepartie de l'obtention de garanties et de cautions sur le patrimoine de l'entreprise ou de ses dirigeants.

Avec la déspécialisation, les banques peuvent pratiquer généralement toutes les formes de crédit à plus ou moins long terme, avec des règles prudentielles et des techniques différentes selon les secteurs économiques. Leasing, financement du fonds de roulement, des stocks, des achats d'équipements, des opérations immobilières, l'ensemble des compartiments de l'actif d'une entreprise peut bénéficier du support des banques.

Les opérations sur le passif qui étaient le privilège des banques d'affaires sont désormais mises en oeuvre par toutes les banques universelles.

Il peut s'agir d' introduction en bourse, d'émission d' obligation, de cession ou d'achat d'autres entreprises, de prise de participation, de restructuration de l'endettement, de crédit relais, de titrisation de la dette clientèle, etc.

Les entreprises étant aujourd'hui capables de se financer directement sur différents marchés, le secteur bancaire a réagi en diminuant son rôle de prêteur et en augmentant celui de prestataire de service, sa rémunération dépendant désormais plus de commissions et moins de l'activité de crédit proprement dite.

En fait, les banques se sont placées à toutes les phases de vie d'une entreprise : naissance, expansion, introduction en bourse, fusions, acquisitions, restructuration, sortie de côte, cession, etc.

Elles peuvent également agir sur le crédit à la clientèle des entreprises qu'elles servent. C'est le cas des secteurs immobiliers (on prête simultanément aux promoteurs, aux entreprises et aux acheteurs), de l'aviation (on finance la construction et les achats par les grands clients), l'automobile (on finance les stocks et en même temps l'achat des flottes par les entreprises et le crédit automobile des particuliers via des filiales spécialisées).

3.2.2. Aux particuliers

· La banque produit et/ou distribue des placements à court ou à long terme, avec différents niveaux de risques financiers, gérés directement par elle ou par d'autres entreprises financières. Les comptes ou plans d'épargne, des Sicav de trésorerie et autres instruments de placements quasi liquides, sont des exemples de placements à court terme ;

· elle produit et distribue directement des crédits : crédit à la consommation, crédit immobilier, crédit bail, principalement ;

· la banque fabrique des produits financiers plus ou moins complexes qu'elles proposent aux gestionnaires de fortune. Elles peuvent avoir leur propre département de gestion de fortune.

La banque peut également prendre des rémunérations pour placer des titres lors par exemple d'une introduction en bourse et toucher des commissions de mandats sur les portefeuilles qu'elle nourrit de ces titres non pas pour le meilleur soin du client mais pour le sien propre.

3.2.3. A l'Etat

Les services effectués pour le compte de l'Etat comprennent les placements des emprunts de l'Etat, notamment le bon du trésor. En outre, les banques pratiquent une activité de gestion auprès du public au profit des émetteurs d'actions et obligations16(*).

3.3. La fourniture de garanties, cautions, et protections diverses

La banque accorde :

- les garanties de change ;

- l'assurance vie ;

- l'assurance collective sur les soldes des dépôts ;

- le cautionnement.

Section 4. Typologie, rôles, organisation et opérations bancaires

4.1. Les Banques Centrales

La Banque Centrale d'un(ou plusieurs) pays est une institution chargée par l'Etat (ou un ensemble d'Etats dans le cas de la zone monétaire) de décider d'appliquer la politique monétaire. Les banques centrales sont des institutions nationales ou supranationales à but non lucratif qui émettent de la monnaie, elles prêtent essentiellement aux banques commerciales17(*).

Appelée encore « banque des banques » ou « banque de premier rang », toute banque centrale, au-delà des particularismes nationaux concernant les modalités de son action et le degré d'indépendance avec lequel elle accomplit sa mission, occupe une place spécifique au sein des systèmes bancaires. Toute banque centrale est investie de pouvoirs et de responsabilités qui en font un acteur de premier plan dans la conduite des politiques monétaires et financières des nations.

Une banque centrale est d'abord un institut d'émission. Elle dispose du privilège, autrefois régalien, de battre monnaie, c'est-à-dire d'assurer la fabrication et la mise en circulation des billets et des pièces de monnaie. Toutefois, la monnaie circulant aujourd'hui, pour une grande part, sous une forme démonétisée, cette activité traditionnelle des banques centrales n'est plus sa fonction principale18(*).

4.1.2. Rôles des Banques Centrales

Les Banques Centrales jouissent d'une autonomie plus ou moins grande vis-à-vis des pouvoirs publics. Les rôles des Banques Centrales recouvrent aujourd'hui un champ d'investigation qui en fait les principaux acteurs de la vie financière et bancaire. Les Banques Centrales jouent tout ou en partie trois rôles principaux suivants :

- assurer l'émission de la monnaie fiduciaire et contribuer et contribuer ainsi à fixer le taux d'intérêt ;

- superviser le fonctionnement des marchés financiers, assurer le respect des réglementations du risque (ratio de solvabilité) des institutions financières (en particulier les banques de dépôts) ;

- jouer le rôle de préteur en dernier ressort en cas de crise systémique.

Les Banques Centrales n'ont pas de rôles strictement identiques ou la même organisation dans tous les pays, elles peuvent partager notamment leurs pouvoirs avec d'autres institutions. Cette institution peut être totalement indépendante du pouvoir politique comme l'est la Banque Centrale Européenne (BCE), ou partiellement, comme la Reserve Fédérale des Etats-Unis (FED), ou coexistent un conseil fédéral des gouverneurs et un réseau de banques à capitaux privés, les 12 banques fédérales.

En assurant la gestion des réserves de changes, les Banques Centrales participent à la stabilisation des relations monétaires extérieures entre un pays et ses partenaires étrangers. Toute Banque Centrale est donc responsable des interventions sur le marché de change en opérant l'achat des devises étrangères dans le cas inverse. Outre son action sur le volume de devises qu'elle peut détenir, toute Banque Centrale est chargée de maintenir la valeur externe de la monnaie de l'Etat pour le compte duquel elle agit19(*).

Ce faisant, la Banque Centrale participe à la conduite sinon à la définition de la politique monétaire menée par un Etat en conformité avec la politique économique générale menée par les autorités gouvernementales.

La politique monétaire consiste en l'utilisation du contrôle de l'offre de monnaie par la Banque Centrale comme un instrument permettant de réaliser les objectifs d'une politique économique générale20(*). Son objectif fondamental est d'assurer un environnement favorable à l'augmentation du revenu réel dans une perspective à long terme le plus régulièrement et le plus près de son potentiel de plein emploi21(*).

L'action sur volume financier consiste à contrôler la croissance de la masse monétaire, c'est-à-dire l'ensemble des moyens de payements mis à la disposition de l'économie. L'action sur le prix consiste à agir sur les opérations de taux d'intérêt.

C'est dans cette optique que la Banque Centrale constitue l'autorité qui réglemente l'activité des établissements de crédit. Garante d'un bon fonctionnement du système bancaire et financier, la Banque Centrale établit et impose à toute banque de respecter un ensemble des règles prudentielles d'activités. Celles-ci visent à couvrir les risques d'insolvabilité des banques. Toute banque doit ainsi respecter certains ratios de solvabilité et de liquidité couvrant les risques liés aux retraits de fonds. Le mécanisme de réserve obligatoire participe dans cette politique. Cette même exigence participe ou conduit à une intervention en matière de division des risques : il s'agit ici de réduire les concours financiers qui se concentreraient sur un ensemble des bénéficiaires ou d'activités restreints afin de pallier la défaillance éventuelle d'un client important qui mettrait en péril la solvabilité de l'établissement bancaire.

Les Banques Centrales prennent en garde les titres de valeurs et de sécurité comme or, ivoire, passeports, billets de trésorerie, timbres fiscaux et autres. Les Banques Centrales ouvrent dans leurs livres les comptes disponibles (comptes courants) et comptes indisponibles sous forme de « coefficient de réserve obligatoire dont le taux varie d'un système bancaire à l'autre ». Les Banques Centrales distribuent des crédits, elles jouissent de deux mécanismes appelés contrôle direct et indirect. Par contrôle direct, elles imposent un volume de crédit par banque, et le contrôle indirect c'est le coefficient de réserve obligatoire qu'on vient d'évoquer22(*).

En outre, la Banque Centrale joue le rôle de caissier de l'Etat, c'est généralement la Banque Centrale qui effectue, pour le compte de l'Etat, tous les paiements et encaisse toutes les recettes de l'Etat en se conformant aux instructions administratives émanant du gouvernement. En vue d'assurer ce service, elle ouvre sur tout le territoire du pays, dans chaque siège, chaque succursale, chaque agence un compte courant au nom de l'Etat, appelé compte général du Trésor. C'est à ce compte que sont finalement centralisées toutes les opérations financières de l'Etat (exécution du budget ordinaire et extraordinaire, avance aux organismes d'Etat...)23(*).

Ayant le contrôle sur le volume de la monnaie et du crédit, généralement caissier et banquier de l'Etat, la Banque Centrale est l'institution qui est la mieux indiquée pour conseiller le gouvernement sur la sauvegarde de l'intérêt public en matières financière et monétaire voire en matière économique de façon générale. C'est tout naturellement que le gouvernement sollicite le concours de la Banque Centrale pour des éclaircissements sur les objectifs et les conséquences de la politique financière et monétaire du pays24(*).

Remarque : bien que la Banque Centrale jouisse de tous ces privilèges, elle a été critiquée par les économistes de l'Ecole Autrichienne. Cette Ecole critique l'action des Banques Centrales qui est selon elle responsables des crises financières à répétition. MILTON FRIEDMAN attribue par exemple la spirale inflationniste des années 1930 à l'échec de la Reserve Fédérale Américaine à fournir assez de liquidités lord d'une phase de contraction. Il est notamment célèbre pour avoir déclaré « qu'un des grands problèmes économiques de notre temps qu'il reste à résoudre est celui de la suppression de la Reserve Fédérale25(*).

4.1.3. Organisation

4.1.3.1. Organisation financière

Le capital social d'une banque peut être détenu par l'Etat, c'est le cas de nombreux pays en voie de développement. Il existe des pays où le capital social est mixte, c'est-à-dire détenu par l'Etat et le secteur privé, comme les pays développés tels que les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Belgique et d'autres pays.

4.1.3.2. Organisation administrative

A. Le Conseil d'Administration

Il est composé d'un président qui est généralement un Gouverneur, d'un Vice-gouverneur, des administrateurs membres des organismes suivants : association des banques, de la chambre de commerce, d'un délégué du ministère des finances, des hauts fonctionnaires de la Banque Centrale.

B. Le Comité de Gestion

Il comprend le Gouverneur, le ou les Vice-gouverneurs, les conseillers ou censeurs qui occupent de la gestion quotidienne de la banque appuyés par les directions ou départements, les services, les bureaux, les sections,...

Les taches journalières sont regroupées en fonctions spécifiques telles que la politique monétaire, les ressources humaines, la gestion financière, la logistique et l'administration.

4.1.4. Les opérations des Banques Centrales26(*)

La Banque Centrale a pour principales opérations :

- les opérations sur l'or et devises;

- les concours au Trésor;

- les concours à l'économie par les refinancements accordés aux institutions financières.

· Opérations sur l'or et devises (ou avoirs extérieurs nets)

En achetant au secteur privé ou à l'Etat de l'or ou des devises

provenant du règlement des exportations, des transferts de revenus et de capitaux entrant dans le pays, la Banque Centrale émet en contrepartie des billets de banque (la monnaie fiduciaire) ou ouvre des comptes courants en ses livres en faveur des banques ou du Trésor.

Lorsqu'elle exerce cette faculté, elle augmente effectivement le volume de la circulation fiduciaire et exerce une pression haussière sur le volume de la monnaie scripturale.

Par la vente de l'or ou des devises pour financer les importations, assurer les transferts de revenus et couvrir la sortie de capitaux vers l'étranger, la Banque Centrale a la faculté de réduire le volume de la monnaie en circulation à concurrence de la sortie d'or ou de devises.

En résumé, la masse monétaire augmente ou diminue à l'occasion d'opérations entre agents résidents et non-résidents. La création monétaire due à l'extérieur se produit lorsque l'ensemble des échanges de devises contre la monnaie nationale entre opérateurs non financiers laisse persister un excédent d'offre de devises qui conduit le système bancaire à accroître ses actifs en devises.

· Opérations de crédit au Trésor

Parmi les clients de la Banque Centrale, l'Etat occupe une position

de choix. Devant faire face au règlement des dépenses importantes échelonnées d'une manière régulière le long de l'année alors que généralement les recettes n'alimentent ses caisses qu'à des intervalles relativement espacés les uns des autres, l'Etat, du fait de ce décalage entre la période de ses dépenses et celle de la perception de ses recettes, est tout naturellement obligé de solliciter des avances de trésorerie auprès de la Banque Centrale.

Les concours de la Banque Centrale au Trésor se réalisent soit par des avances directes soit par des souscriptions de bons du Trésor. Ils peuvent également se faire sous la forme de concours indirects lorsque la Banque Centrale pratique la politique d'open market en achetant des titres publics (bons du Trésor, obligations d'Etat). Lorsque la Banque Centrale accorde du crédit à l'Etat, il y a création monétaire.

L'expérience a montré toutefois que l'Etat peut devenir un client très dangereux s'il recourt à la Banque Centrale pour financer d'une manière permanente l'excédent de ses dépenses sur ses recettes ordinaires. Une telle pratique est à la base de l'instabilité monétaire, c'est-à-dire de l'inflation.

Aussi l'Etat moderne doit-il mettre la Banque Centrale à l'abri de sa toute-puissance et créer dans la mesure du possible des contraintes institutionnelles au recours illimité au crédit de l'Institut d'émission en assurant à la Banque Centrale l'autonomie administrative et en limitant son appui financier à l'Etat par des dispositions législatives précises. Pour prendre l'exemple de la Banque Centrale du Congo, il faut noter que ses statuts limitent ses concours à l'Etat à 15 % de la moyenne des recettes fiscales annuelles calculées sur la base des trois derniers exercices financiers. Il nous sera donné de constater plus loin (chapitre sur l'inflation) que cette disposition n'a guère été respectée dans les relations entre la Banque Centrale et l'Etat. La conséquence est aujourd'hui évidente : le pays vit une situation d'inflation endémique.

· opérations de crédit à l'économie

La Banque Centrale s'abstient généralement de faire la concurrence aux banques commerciales. Elle abandonne, en principe, à celles-ci les opérations de crédit avec le public, c'est-à-dire avec les entreprises et les particuliers. La Banque Centrale ne traite donc qu'avec les banques ou avec des institutions à caractère bancaire. Elle n'accorde du crédit qu'aux institutions financières. C'est delà que vient son appellation de « Banque des banques ».

Les banques privées n'ont pas besoin de l'appui financier de la Banque Centrale pour traiter des opérations de crédit avec le public. Elles disposent de moyens propres (leur capital, les versements des déposants) pour faire du crédit à l'économie du pays.

Ce n'est que devant l'insuffisance de leurs moyens propres face à une demande croissante du crédit de la part du secteur privé ou une forte demande de remboursement en billets de banque de la part des déposants que les banques ont un ultime recours à la Banque Centrale pour obtenir du crédit. On dit que la Banque Centrale accorde aux banques du crédit de réserve ou du crédit de dernière instance.

La Banque Centrale accorde du crédit aux banques par le truchement du réescompte et de l'avance garantie :

1° Le réescompte : C'est la méthode classique de crédit aux banques qui consiste en l'achat par la Banque Centrale des effets commerciaux détenus par les banques commerciales. L'opération se traduit par l'achat des effets de commerce à leur valeur nominale moins l'intérêt calculé suivant le taux d'escompte officiel établi par la Banque Centrale. Pour qu'ils soient admis au réescompte, la Banque Centrale exige que les effets de commerce soient :

- à courte échéance (ne dépassant pas 90 jours ou 120 jours);

- émis pour financer une opération commerciale;

- signés par trois personnes notoirement solvables dont une banque.

-

2° L'avance en compte : La Banque Centrale peut accorder des avances en compte aux banques. Celles-ci sont généralement garanties par le nantissement (la mise en gage) d'effets de commerce ou des titres émis par l'Etat (Bons du trésor, obligations). Parfois elles sont garanties par de l'or ou des devises étrangères à recevoir.

Les opérations de réescompte et d'avances en compte sont toujours à l'origine de la création monétaire au profit des banques.

4.2. Les banques de dépôts

Elles reçoivent des particuliers et entreprises des dépôts de monnaie remboursables à vue ou à court terme (maximum 2 ans) et font du crédit à court terme seulement. L'activité de ces banques consiste en fait à transformer des dépôts en crédits, ce qui explique leur rôle déterminant dans le processus de création monétaire. Ces activités sont prioritairement destinées au financement de l'économie et de ses agents économiques.

4.2.1. Rôles des banques commerciales

Elles ont pour rôle primordial la création de monnaie par le mécanisme de multiplicateur de crédits. La création monétaire a comme source principale les crédits que les banques accordent. Dans un système financier hiérarchisé et différencié, les banques rencontrent des limites exogènes à leur pouvoir de création monétaire :

· les banques ne peuvent pas émettre de billets. Ce privilège est réservé à la Banque Centrale en ce qu'elle est l'unique Institut d'émission.

· la banque ne crée la monnaie qu'à partir de la monnaie centrale (billets et dépôts à la Banque centrale).

La monnaie créée par les banques dans leurs octrois de crédit est

appelée monnaie scripturale ou monnaie de banque. Elle est représentée par la somme des dépôts et comptes courants à vue inscrits dans les registres des banques de dépôts, des comptes chèques postaux et des intermédiaires financiers recevant des dépôts à vue appelés intermédiaires financiers accessoirement monétaires.

La monnaie scripturale n'est pas créée d'une façon illimitée. En effet, ceux qui ont fait des dépôts à vue en banque peuvent au moyen du chèque ou virement (qui sont des instruments de mobilisation des dépôts) retirer à tout moment leurs avoirs. La banque doit alors faire face au retrait des dépôts exigibles à vue en conservant une encaisse en billets dont la proportion dépend des habitudes de paiement du public.

Comme les banques créent de la monnaie en octroyant du crédit et qu'elles ne peuvent pas engager tous leurs dépôts, cela constitue déjà une limite à la création de la monnaie scripturale. Cette limite est de nature gestionnelle.

Il importe à présent de dégager le mécanisme par lequel les banques créent de la monnaie scripturale en octroyant du crédit. Référons-nous à une situation concrète pour mieux suivre ce mécanisme.

Nous prenons le cas du système bancaire dans son ensemble. Celui-ci est composé de trois banques : A, B, C.

Soit un dépôt de 1.000 F chez la banque A. Celle-ci a l'habitude de garder un coefficient de trésorerie de 20 %. Ce qui fait qu'avec les 1.000 F, la banque A peut accorder du crédit à concurrence de 800 F. C'est ce qu'elle fait. Le bénéficiaire de crédit de 800 F fait un virement de ce montant au profit de son créancier qui a un compte chez la banque B. celle-ci enregistre un dépôt de 800 F. La banque B qui a également l'habitude de tenir un coefficient de trésorerie de 20 % des dépôts peut octroyer du crédit jusqu'à un montant de 640 F et c'est ce qu'elle fait.

Le bénéficiaire de ce montant est client de la banque C qui reçoit un dépôt de 640 F qu'elle peut donner en crédit jusque 512 F, son coefficient de trésorerie étant également de 20 %.

Comme on peut le suivre à travers les bilans des banques A,B,C. les octrois successifs de crédits ont permis d'avoir un volume de dépôts de 2.440 F grâce aux crédits permis par un dépôt initial de 1.000 F

Banque A Banque B

Caisse 200 Dépôt 1 : 1.000 Caisse 160 Dépôt 2 : 800

I Crédits 800 II Crédits 640

Banque C

Caisse 128 Dépôt 3 : 640

III Crédits 512

- Au départ, la monnaie scripturale était de 1.000 F correspondant au dépôt 1.

- Après trois opérations de crédits, le volume global de la monnaie scripturale s'élève à 2.440 F, soit une création monétaire supplémentaire de : 1.440 F grâce aux crédits accordés.

Toutes ces opérations peuvent également se dérouler au niveau

d'une même banque quand nous considérons un système bancaire avec une seule banque.

En pratique, la banque peut se trouver à court de liquidités. Elle peut alors, en échange d'une partie de ses créances, obtenir des billets soit auprès des autres banques (si ces autres banques ne connaissent pas les mêmes difficultés) soit auprès de la Banque Centrale qui est prêteur de dernier ressort.

Dans ce cas, la limite de la création de la monnaie scripturale par les banques provient également des conditions qu'impose la Banque Centrale pour leur procurer la monnaie centrale.

En résumé, la limite à la création de la monnaie scripturale est liée aux règles de gestion des banques (coefficient de trésorerie) et aux conditions de mobilisation de certaines créances auprès de l'Institut d'émission. A ces limites, il y a lieu de mentionner le coefficient de fuite, c'est - à - dire la préférence des agents non financiers pour la détention des billets.

4.2.2. Organisation

4.2.2.1. Organisation administrative

Il existe une assemblée générale des actionnaires, un conseil d'administration et un comité de gestion. Pour son fonctionnement, la banque est agréée par la Banque Centrale selon la loi bancaire de chaque pays ou par la commission du crédit.

4.2.2.2. Organisation financière

Le capital social d'une banque de dépôts est sous forme de « Société par Action à Responsabilité Limitée » de société anonyme.

4.2.3. Les opérations des banques de dépôts

4.2.3.1. Les dépôts bancaires

Deux types de dépôts peuvent être effectués auprès des banques :

- les dépôts à vue : dans ce cas, le retrait de fonds ne nécessite pas de préavis, le client peut venir retirer ses fonds à tout moment voulu ;

- les dépôts à terme : ils peuvent l'objet d'un retrait qu'à l'échéance fixe.

A partir de ces dépôts, la banque dispose de fonds qu'elle peut utiliser librement, à condition d'être toujours en mesure de les restituer si le déposant le demande. Pour ce faire, elle est tenue de respecter un certain rapport entre ses réserves de monnaie et les prêts qu'elle consent, rapport que l'on appelle « coefficient de liquidité ». Cette exigence de solvabilité des établissements de crédits est renforcée par le mécanisme dit « des réserves obligatoires » que chaque banque doit constituer auprès de sa Banque Centrale. Dès lors que la banque satisfait à ces conditions, elle est en mesure de créer la monnaie : elle le fait non seulement lorsqu'en contrepartie d'un dépôt, elle permet à son client de régler ses dépenses par chèques ou par cartes de crédit mais également lorsqu'elle octroie des avances à un client débiteur. En effet, par sa seule volonté, son client pourra utiliser des moyens de payement auxquels ne correspond aucun dépôt, ce qui revient à créer de la monnaie, en revanche, lorsque le client remboursera la banque, il y a « destruction de la monnaie ».

4.2.3.2. Les crédits

Le crédit est une somme d'argent qu'un agent économique emprunte auprès de la banque, en prenant l'obligation contractuelle de la rembourser et de payer également les intérêts. Ceux-ci constituent en fait le prix du service rendu par la banque, en prenant le risque sur son client. Le remboursement du crédit permet à la banque d'octroyer des nouveaux crédits à d'autres agents économiques. Les intérêts permettent à la banque de couvrir ses couts, notamment en matière de collecte de dépôts. En effet, tous les crédits que la banque octroie proviennent des dépôts que les clients on confiés à la banque.

Les banques octroient des crédits pour une période allant de 3 à 5 ans sous formes diversifiées :

- facilités de caisse : elles aident les entreprises à trouver les fonds de roulement nécessaire pour leur fonctionnement ;

- crédit de campagne : il est accordé aux entreprises agricoles pour la production et le ramassage des produits vivriers, etc. ;

- crédit commercial et industriel : il s'agit des prêts accordés aux entreprises pour l'acquisition de certains articles pour le fonctionnement moyennant certains gages. Ces crédits sont accordés à court et à moyen terme ;

- crédit d'exploitation : il est destiné à satisfaire les besoins cycliques de l'entreprise. Il est remboursable par les recettes d'exploitation de l'entreprise27(*).

- crédit d'investissement : il finance les projets d'investissement de l'entreprise, il est remboursables à long terme, en plus, il finance les besoins acycliques de l'entreprise.28(*)

4.2.3.3. L'épargne

Les banques de dépôts s'occupent de la collecte de l'épargne publique en appliquant les taux d'intérêts réels positifs.

4.2.3.4. Le marché interbancaire

Les banques s'octroient périodiquement les crédits pour une période de 1 à 7 jours appelé « call money » avec les taux d'intérêts négociés.

4.2.3.5. Le transfert de fonds

Les banques commerciales font le transfert de fonds au niveau national et international moyennant certains frais.

4.2.3.6. Le commerce extérieur.

Elles ouvrent des comptes auprès des banques correspondantes pour les opérations propres et de leurs clients.

4.3. Les banques d'affaires

Ce sont des banques qui possèdent des capitaux propres importants et reçoivent des entreprises et de certains particuliers des dépôts monétaires remboursables à long t

4.3.1. Rôles des banques d'affaires

Les banques d'affaires ont, quant à elles, pour mission de gérer des prises de participation dans des entreprises existantes ou en formation, à l'exclusion de tout problème relatif à la distribution de crédits et de collecte de ressources monétaires. Elles récoltent des fonds pour des investissements et pour promouvoir le développement économique et industriel.

4.3.2. Organisation

4.3.2.1. Organisation administrative

Les banques d'affaires sont en principe des SARL, où existent une assemblée générale des actionnaires, un conseil d'administration, un comité de gestion, les directions, les bureaux, les services, les sections. A la tête du comité de gestion il ya un administrateur délégué.

4.3.2.2. Organisation financière

Le capital social des banques d'affaires comprennent des titres émis à moyen et à long terme, les cotisations en bourse, les emprunts et dépôts à terme.

4.3.3. Les opérations des banques d'affaires

Il s'agit de financer les opérations à moyen et à long terme pour une période allant de 5 à 40 ans dans les secteurs clés de l'économie pour son expansion.

Section 5. Les clients des banques commerciales

Dans une économie moderne, la majorité des échanges des biens se fait par l'intermédiaire de la banque. Chaque agent économique peut détenir à certains moments une quantité de monnaie supérieure à ces besoins. Cependant, en d'autres cas, il vient à en manquer pour faire face à ses dépenses de trésor et équipement29(*).

Le marché bancaire se subdivise en trois grands segments de clientèle :

- les particuliers ;

- les professionnels ;

- les entreprises.

5.1. Les clients particuliers30(*)

Un particulier est une personne physique qui exprime des besoins bancaires en dehors de toute l'activité professionnelle, à titre personnel et privé.

5.1.1. Caractéristiques des clients particuliers

Ces caractéristiques permettent l'identification des clients particuliers, de distinguer l'intérêt qu'apportèrent ces clients à la banque.

5.1.2. Besoins des particuliers

Ceux-ci découlent de l'excédent ou du déficit de son budget. Celui-ci sert à couvrir des dépenses mensuelles ou régulières du particulier. Il est constitué de l'ensemble de ses revenus. Les préoccupations quotidiennes du particulier s'expriment sous forme de besoins bancaires.

5.1.3. Besoins de base du particulier

Ces besoins sont :

- besoin de sécurité : déposer, gérer et disposer des fonds que celui-ci possède en toute sécurité ;

- besoin de commodité : utilisation facile des fonds déposés sur compte bancaire (moyen de payement) ;

- besoin de placement ;

- besoin de crédit : pour satisfaire les besoins de consommation, le particulier peut contracter un emprunt à court terme, moyenne et longue échéance de remboursement.

5.2. Les clients professionnels.

Un professionnel est un entrepreneur ayant une affaire personnelle et travaillant pour son propre compte. Il se définit par son activité professionnelle exercée dans un but de lucre.

5.2.1. Identification des clients professionnels

Ils s'identifient généralement grâce à :

- l'appartenance à une activité professionnelle ;

- la recherche d'un profit ;

- la séparation entre patrimoine personnel et professionnel ;

- la variation du revenu en fonction de la nature de l'activité.

5.3. La clientèle des entreprises31(*)

C'est l'activité d'une personne ou d'un groupe de personnes qui travaillent pour fournir des biens et services à des clients. L'objectif des entreprises est de satisfaire ses clients pour gagner de l'argent.

5.3.1. Les caractéristiques des entreprises

On distingue :

- les entreprises fonctionnant dans un cadre prédéterminé par la loi ;

- le marché de l'entreprise est le marché traditionnel des banques.

5.3.2. Besoins des entreprises

Ils sont partagés en deux catégories :

- les services rendus par la banque : ce sont des services similaires à ceux offerts aux particuliers et aux professionnels ;

- les concours financiers : crédit d'exploitation, crédit d'investissement, crédit-bail, crédits extérieurs.

CHAPITRE II. LE SYSTEME BANCAIRE CONGOLAIS : CADRE STRUCTUREL ET FONCTIONNEMENT.

Introduction

« Aucun système bancaire ne s'est créé ex nihilo : la géographie, le mode de formation de l'unité du pays, la puissance économique, le tempérament national, les traditions financières se sont conjuguées pour édifier dans chaque pays un système bancaire original 32(*)». C'est pour dire que chaque système bancaire est fondé sur des fondements multiples, il ne se crée pas d'emblée, il en faut des conjonctions qui doivent se souder pour faire un corps bancaire solide.

Cela étant, dans ce second chapitre dont le titre est susmentionné, il nous sera question de brosser la description du système bancaire congolais, c'est-à-dire nous voulons le présenter, étudier son fonctionnement, voir son évolution à travers les différents moments historiques.

Section 1. Définition

Le système bancaire peut être défini comme un ensemble hiérarchisé d'organismes assurant de façon indépendante la fonction d'intermédiation financière et qui se caractérisent par le pouvoir de création de la monnaie. Il se compose de la Banque Centrale et des banques du second rang encore appelées banques commerciales. Il fonctionne avec l'aide des organes de réglementation, de représentation de la profession. Le système bancaire intervient de façon directe et indirecte au processus de la création ou de la circulation de la monnaie et de l'épargne ou simplement dans la circulation de la monnaie et de l'épargne.

Section 2. Rôle du système bancaire dans l'économie33(*)

Le rôle du système bancaire dans l'activité économique peut être diversement appréhendé. Toutefois, sa contribution au niveau de la croissance économique et partant du développement d'un pays a fait l'objet d'une attention particulière. Ainsi, Schumpeter (1912), soulignait déjà la grande importance des banques dans le fonctionnement du système économique, et leur apport bénéfique à la croissance à travers le financement de l'innovation. Bencivenga et Smith (1991) montrent qu'une bonne gestion du risque de liquidité par le secteur bancaire permet d'augmenter la part de l'épargne allouée aux placements davantage productifs tout en gardant un niveau d'épargne constant. Ces auteurs établissaient par là et de façon théorique une relation positive entre le secteur bancaire et la croissance économique.

D'une manière générale, les travaux théoriques présentés par Crâne et Merton (1995) identifient six fonctions qui à leur sens mettent en exergues le rôle du système bancaire dans une économie :

- le système bancaire comme moyen de règlement :

le système bancaire est un mécanisme de règlement des transactions dans la mesure où il constitue un moyen d'échange essentiel au bon fonctionnement d'une économie basée par exemple sur la spécialisation des taches. En effet, si la monnaie est l'unité de valeur commune, les formes sous lesquelles elle est échangée se sont multipliées : numéraire, cheque, carte de débit, transfert électronique de fonds, dépôts directs et retraits pré-autorisés.

- le système bancaire comme un système d'agrégation de l'épargne :

le système bancaire est un moyen d'agrégation d'épargne dans la mesure où la nécessité d'agrégation de l'épargne prend origine dans le besoin qu'expriment les entreprises d'opérer en une taille qui minimise leurs couts de transaction. De ce fait, on peut considérer l'agrégation de l'épargne comme une fonction importante du système bancaire. D'ailleurs, cette agrégation bénéficie tant aux fournisseurs qu'aux utilisateurs de capitaux (Danielson et al., 2009).

- le système bancaire comme un procédé de transfert de ressources :

le système bancaire est un procède de transfert des ressources intersectoriel, inter-temporel et inter-régional. Cette fonction permet aux particuliers (ménages) de compenser les différences entre leur profil de revenus issus du travail et leur profit de consommation durant leur vie. Au plan macroéconomique, il est à noter que tous les secteurs économiques ne font pas tous face aux mêmes opportunités. En effet, certains font face à des déclins, alors que d'autres sont en pleine croissance. Il est donc important que via le système bancaire, les ressources sous forme de dettes ou de capital, actions se déplacent vers les entreprises ou les régions les plus performantes (Adrian and Brunnermeier, 2009 ; Avgouleas et al., 2010).

- le système bancaire comme système de gestion des risques :

le système bancaire est un mécanisme de gestion des risques car il permet via les actifs disponibles (police d'assurances, produits dérivés, etc.) de réduire les risques. En outre, il permet aussi à ceux qui sont prêts à supporter plus de risques d'augmenter leur espérance de revenu. La diversification des risques et/ou la redistribution du risque résiduel attestent ainsi le rôle de gestion de risque par le système bancaire. (Cihak and Erlend, 2009).

- le système bancaire comme un réducteur des couts lié à l'asymétrie de l'information :

le système bancaire réducteur des asymétries d'information dans la mesure où il offre aux agents économiques des moyens pour minimiser les coûts reliés à l'asymétrie d'information. Une de ces fonctions importantes réside dans le fait qu'il met à la disposition des agents économiques des instruments permettant de réduire l'impact de ces difficultés (Lall, 2009).

A l'analyse de ces arguments, il ressort que le rôle du système bancaire est de faciliter notamment la mobilisation des ressources bloquées dans le secteur traditionnel de l'économie, et les transférer au secteur moderne qui peut promouvoir la croissance en assurant leur affectation aux projets les plus performants. Telle serait donc la contribution de tout système financier et bancaire au processus de développement.

- Le système bancaire comme système d'information sur la valeur des ressources :

Les marchés financiers secondaires permettent de connaître en tout temps le prix des obligations, des actions et des produits dérivés. Ces prix constituent des signaux très importants pour les épargnants qui sur cette base peuvent considérer la composition de leur portefeuille. Ce sont aussi des signaux pour les dirigeants d'entreprises qui voyant le prix de leur titre monter reçoivent ainsi un encouragement à solliciter de nouveaux capitaux et prendre de l'expansion. Un système de prix instantanés et largement divulgués est un moteur puissant de réallocation des ressources qui favorise l'efficacité du secteur réel. Cela aide aux agents économiques à coordonner la prise de décisions dans un système économique décentralisé.

Section 3. Bref aperçu historique du système bancaire congolais34(*)

Le système bancaire congolais tel qu'il se présente à l'heure actuelle est de formation récente. Il subit des transformations successives et se complète au fur et à mesure que des nouvelles exigences du développement du pays apparaissent. C'st pourquoi il faut suivre les étapes de son évolution pour mieux cerner ses particularités.

La première banque à avoir vu le jour au Congo est la Banque du Congo-Belge (BCB), filiale de la Banque de la Société Générale de Belgique, créée en 1909. Elle remplissait à la fois son rôle originel de banque de dépôts, celui de Banque d'émission, privilège dont elle fut investie le 07/07/1911. Le 10/08/1911, naissait la Banque Commerciale du Congo ; elle devrait vivre en satellite de la Banque du Congo-Belge et limiter conventionnellement ses opérations à celles que la Banque du Congo-Belge se vit interdire par les dispositions la régissant en tant qu'institut d'émission. En 1919, la Banque du Congo-Belge disposait de 24 agences au Congo, 2 dans le Tanganyika Territory, d'un siège à Londres ouvert pendant la guerre et d'un bureau à Anvers.35(*)

En 1911, la Standard Bank of South Africa établit une agence à Lubumbashi. Cette se retirera du Congo en 1936. En 1920, le Crédit Général du Congo ouvre ses portes en tant que société à portefeuille. Il reprend en 1924 les 4 agences de la Banque de Bruxelles à Kinshasa, Lubumbashi, Matadi et Kisangani. Ces agences avaient été ouvertes en 1923.

En 1929, les activités du Crédit Général du Congo passèrent à la Banque Belge d'Afrique qui devrait les gérer comme une banque commerciale pure. Après 1971, la Banque Belge d'Afrique pris la dénomination d'Union Congolaise de Banque.

En 1919, la Banco National Ultramarino avait ouvert une agence à Kinshasa. Cette agence fut reprise en 1926 par la Banco d'Angola et transférée à Boma en 1934. Cette banque se retira du Congo en 1947.

En 1928, l'Union du Crédit d'Elisabethville vit le jour, mais n'eut qu'une brève existence. Elle devrait disparaitre au cours de la grave dépression de 1930-1935.

Le 24 décembre 1947, la Société Congolaise de Banque, émanation de la Banque de Reports avait été constituée. Depuis que le Congo était devenu Zaïre, elle avait pris le nom de Banque du Peuple.

En octobre 1950, sous l'impulsion de la Banque Belge pour l'Industrie, naissait la Banque Congolaise pour l'Industrie, le Commerce et l'Agriculture.

En mars 1951, la Banque Nationale pour le Commerce et l'Industrie (Paris) installait une agence à Kinshasa. Ses activités furent reprises par la Société Congolaise de Banque, devenue Banque du Peuple.

Le 28 septembre 1951, le Crédit Congolais ouvrait ses portes sous le patronage de la Société Belge de Banque et de la Banque de Commerce.

Pour coiffer la structure financière du pays, l'Etat créait le 29 septembre 1951 la Banque Centrale du Congo-Belge et du Ruanda-Urundi qui devait entrer en fonction le 01 juillet 1952.

En ce temps, les établissements de crédit continuaient leur implantation. Le 25 septembre 1952, la Krediet Bank s'installait au Congo. Elle devrait reprendre au cours de l'année 1954 l'activité de la Banque Congolaise pour le Commerce, l'Industrie et l'Agriculture, installée à Bukavu, dont une assemblée générale tenue le 28 avril de cette même année modifiait sa dénomination en Krediet Bank-Congo. Cette banque prit pour finir, le nom de Crédit Commercial Africain après 1960 et fut absorbée par la Banque du Peuple en 1967.

La dissolution de la Banque Commerciale du Congo était décidée le 19 novembre 1952, étant donné qu'elle n'avait plus de raison d'être avec la création de la Banque Centrale et la reprise par la Banque Commerciale de ses activités normales.

En 1954, au mois de juillet, la Banque de Paris et des Pays-Bas (Société Française) ouvrait ses guichets à Kinshasa. Cette banque fut la dernière à s'installer au Congo avant 1960, année de l'indépendance du pays.

En 1969, il eut la création de la Banque de Kinshasa qui est d'initiative des nationaux. Ce fait mérite d'être mentionné. Cela marque la concrétisation de la volonté nationale de voir ses entrepreneurs nationaux s'insérer d'une manière dynamique et irréversible dans le processus du développement national.

En avril 1970, la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo (au Zaïre à l'époque) voit le jour. Elle est en fait une filiale de Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale (BIAO), une banque au capital français à l'origine, qui s'est ensuite transformé en banque internationale avec la participation à son capital de la First National City Bank en 1965. En 1965, la BIAO jouit d'un capital  d'un grand rayon d'action en Afrique.

Le 1er juin 1971, la First City Bank ouvre ses portes à Kinshasa et é ans après c'est le tour de la Grindlay Bank (mars 1973).

Section 4. Organisation bancaire

Dans cette brève présentation de la structure bancaire congolaise, nous distinguerons d'une part les institutions monétaires et part les institutions financières spécialisées. Le système bancaire congolais est organisé selon un système pyramidal comprenant un institut d'émission, qui est la Banque Centrale et un ensemble d'établissements constituant les banques dites du second rang.

4.1. Les institutions monétaires

4.1.1. La Banque Centrale du Congo (BCC).

La Banque Centrale du Congo a été créée par le décret-loi du 23 février 1961 mais n'entra en activité que le 22 juin 196436(*). Le décret-loi numéro 005/2002 relative à la constitution, à l'organisation et aux financements, la BCC reconnait en son article 1er, l'indépendance de celle-ci37(*) dans l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique monétaire visant à stabiliser le niveau général des prix intérêts. La BCC est donc indépendante et jouit de l'autonomie de gestion dans la réalisation de ses missions et attributions38(*). Elle est donc responsable des interventions sur le marché des changes en opérant l'achat des devises étrangères et leurs ventes lorsque le Franc congolais s'apprécie ou déprécie. Outre cela, elle est chargée de maintenir la valeur externe de la monnaie de l'Etat et c'est dans cette optique qu'elle réglemente l'activité des établissements de crédit. Elle veille au bon fonctionnement du système bancaire et financier, établit et impose à toute banque de respecter un ensemble des règles prudentielles d'activités.

4.1.1.1. Fonctionnement de la BCC39(*)

· Administration

1. Conseil de la BCC

Le Conseil de la Banque est l'organe suprême d'administration de la Banque. Dans ce cadre, il conçoit, oriente la politique de la Banque et en contrôle la gestion. Il prend tout acte intéressant la Banque, notamment la définition et la mise en oeuvre des politiques monétaire et de change, l'élaboration du budget et l'établissement des comptes annuels ainsi que la définition du statut des agents.

2. Le Gouverneur

Le Gouverneur est l'organe qui dirige la Banque Centrale. Il prépare et met en oeuvre les résolutions du Conseil d'Administration. Aussi, assure-t-il la gestion courante de l'Institut d'Emission et la mise en oeuvre de la politique monétaire. Dans l'exercice de ses fonctions, le Gouverneur est assisté d'un Vice-gouverneur. Ce dernier exerce les fonctions qui lui sont déléguées par le Gouverneur. Le Gouverneur et le Vice-gouverneur constituent la Haute Direction de la Banque Centrale.

3. Structures de contrôle

Outre le collège des commissaires aux comptes, la Banque Centrale dispose également d'autres structures de contrôle, à savoir : le Comité d'Audit et la Direction de l'Audit Interne.

3.1. Collège des commissaires aux comptes

Le Collège des commissaires aux comptes exerce un contrôle des opérations

financières de la Banque. A cet égard, il vérifie les livres, les caisses, le portefeuille et les valeurs de la Banque. Il contrôle la régularité et la sincérité

des inventaires et certifie le bilan annuel et le tableau de formation des résultats.

3.2. Comité d'Audit

Le Comité d'Audit est un organe relevant du Conseil d'Administration de la Banque. Il a pour mission de veiller sur les procédures d'Audit, le système de contrôle interne et le cadre d'informations financières et comptables de l'Institut d'Emission.

3.3. Direction de l'audit interne

L'Audit Interne est l'organe chargé de la prévention des risques et pertes en vue de garantir l'efficacité, la transparence et la bonne gouvernance de la Banque. A cet effet, il exerce une activité permanente de surveillance et de contrôle sur le fonctionnement et la gestion de l'Institut d'Emission et propose à la Haute Direction des mesures susceptibles de contribuer à la prévention des cas de mauvaise gestion, à l'accroissement du rendement au sein de la Banque par la qualité de ses services et à l'amélioration de la fiabilité de l'information financière.

4.1.2. Les banques du second rang

La période postcoloniale connait un léger recul des activités jusqu'en 1966, mais un regain est constaté à partir de 1967 avec l'embellie des cours de cuivre et la mise en place d'un nouveau code d'investissement attirent les investisseurs dans plusieurs domaines y compris les banques.

Cependant, le retrait de la coopération en 1991 à causé un vide dans l'attrait de capitaux. Par contre, la nouvelle loi bancaire parue en 2002 et le nouvel ordre politique et économique peuvent ramener les investisseurs dans le secteur.

Jusqu'en 1998, le pays ne compte que 9 banques commerciales et à ces jours il en a 20.

Les banques commerciales (en activité) concentrent quasi exclusivement leurs activités sur environ 100 sociétés grandes et moyennes (présentes surtout dans le secteur minier et de l'importation) sur les comptes des administrations publiques et sur l'élite économique du pays.

Il y a des études qui sont en train d'être menées pour mettre sur pieds le système de « Banques Villageoises » de manière à intégrer toutes les couches sociales.

Liste des banques créatrices de monnaie en R.D.C.

1. Banque Commerciale du Congo (B.C.D.C.)

Siège : Kinshasa

Succursales ou agences : Bukavu, Butembo, Fungurume, Goma, Kananga, Kisangani, Kinshasa,

Kolwezi, Likasi, Lubumbashi, Matadi, Mbuji-Mayi.

2. Afriland First Bank Congo Démocratique (First Bank CD)

Siège : Kinshasa

3. Banque Internationale pour l'Afrique au Congo (B.I.A.C.)

Siège : Kinshasa

Succursale : Goma, Lubumbashi et Matadi.

4. Citi Group (C.B.)

Siège : Kinshasa

5. Stanbic Bank Congo (S.B.C.)

Siège : Kinshasa

6. Access Bank (A.B.)

Siège : Goma/Nord - Kivu

7. Banque Internationale de Crédit (B.I.C.)

Siège : Kinshasa

Succursales ou agences : Beni, Boma, Bukavu, Butembo, Lubumbashi, Matadi, Mbanza Ngungu et

Muanda.

8. Procredit Bank Congo

Siège : Kinshasa

9. Raw Bank

Siège : Kinshasa

Succursales ou agences : Fungurume, Kolwezi, Likasi, Lubumbashi et Matadi.

10. Trust Merchant Bank (T.M.B.)

Siège : Lubumbashi

Succursales ou agences : Kasumbalesa, Kinshasa, Kolwezi et Likasi.

11. Ecobank (EC)

Siège : Kinshasa

12. Mining Bank Congo (MBC)

Siège : Kinshasa

13. First International Bank (FIBank)

Siège : Kinshasa

14. Sofi banque

Siège : Kinshasa

15. La Cruche Banque

Siege: Goma

16. Advans Banque Congo

Siège: Kinshasa

17. Bank of Africa, BOA

Siège: Kinshasa

18. Banque Gabonaise Française Internationale, BGFIBANK

Siège : Kinshasa

19. United Bank for Africa, UBA

Siège : Kinshasa

20. Byblos Bank Congo

Siège : Kinshasa

4.2. Les institutions financières spécialisées

Regroupés sous le vocable d'organismes spécialisés, différents établissements ont été associés par les Pouvoirs Publics, pendant des décennies, au financement de l'investissement dans le cadre de procédures spéciales mises en place au gré des impératifs économiques et sociaux : expression même d'une économie de « financements administrés », caractérisé par un cloisonnement de l'intermédiation, ils constituaient le fer de lance de la politique sélective du crédit définie par la puissance publique40(*). Ce sont des organismes établis par l'Etat pour permettre les différents agents économiques à subvenir à leurs besoins en venant souscrire des dépôts dans ces différents organismes. Ils contribuent au financement des activités économiques de l'Etat. Ils ont également le privilège de mobilisation des ressources pour un bon fonctionnement de l'appareil étatique.

4.2.1. Caisse (Générale) d'Epargne du Congo (CADECO)

Elle est créée en juin 1950, elle a pour objectif essentiel de permettre aux masses congolaises de se constituer une épargne en vue d'améliorer leur sort. D'autre part, cette épargne ainsi constituée pourra être mise à la disposition notable.

La CADECO a mobilisé l'épargne et accordé les crédits jusqu'à connaître une baisse d'activités. Cette situation est consécutive à la baisse du pouvoir d'achat, au désordre macroéconomique et politique et l'inattention des autorités. A l'heure de l'émergence des micro-finances et banques de rues, cette institution est à recapitaliser.

4.2.2. Caisse Nationale d'Epargne et de Crédit Immobilier (CNECI)

Elle a été créée en 1971. Son objectif social est :

- d'accorder des prêts et des crédits à moyen terme et à long terme avec ou sans garantie personnelle ou réelle aux personnes à revenus modestes en vue de construction, acquisition, achèvement ou extension d'immeubles d'habitation ;

- de favoriser la naissance d'institutions d'épargne et de crédit publiques et privées en vue de financer la construction immobilière, par des prêts à moyen terme ou à long terme ;

- de recevoir des dépôts d'épargne ;

- de faire toutes les opérations mobilières, immobilières, financières, commerciales ou civiles qui soient de nature à favoriser son objet social. Elle a obtenu pour le début de ses activités une dotation de l'Etat que devait compléter les dépôts d'épargne reçus du public.

4.2.3. Institut National de Sécurité Sociale (INSS)

Il est créé par le décret-loi du 29 juin 1961

4.2.4. Fonds de Promotion Industrielle

Cet organisme créé pour financer le développement industriel du pays est alimenté en ressources à partir de la parafiscalité. Il s'agit d'une taxe prélevée sur la vente au détail des biens produits et / ou commercialisés sur toute l'étendue du pays d'une part et prélevée à l'importation d'autre part. Selon les ordonnances n° 89-171 du 07 août 1989 et n° 89-031 du 07 août 1989, les ressources du Fonds de Promotion Industrielle constituent une subvention destinée à la réalisation de l'objet social du Fonds pendant dix ans (depuis 1999). Au-delà de cette échéance, elles constituent des lignes de crédit dont les conditions d'octroi et de remboursement seront fixées par le Gouvernement. Il a pour but de stimuler la production des matières premières locales indispensables au bon fonctionnement de l'industrie. C'est le cas du maïs pour les brasseries et minoteries, le coton pour les textiles, le tabac pour les cigarettes, le latex et le caoutchouc pour la pneumatique.

4.2.5. Société Financière de Développement (SOFIDE)

Elle a été créée le 09 janvier 1970 sous l'impulsion des pouvoirs publics avec le concours du groupe de Banque Mondiale et d'un ensemble de banques et institutions financières étrangères. Elle a pour objectif de financer le développement économique sous forme de prêts ou de prises de participations en faveur des projets dont la rentabilité aura pu objectivement être établie quel que soit le secteur intéressé.

Les opérations à caractère commercial, immobilier ou social sont écartées du champ d'intervention de cette institution financière. La SOFIDE situe ses interventions dans le moyen et long terme, des projets agricoles, industriels et commerciaux. Quoi qu'elle soit autorisée à recevoir des dépôts à terme, depuis sa création, elle n'a pas recouru à cette nature de ressources. Elle a plutôt privilégié la mobilisation de ressources provenant des emprunts en devises à l'extérieur.

La SOFIDE connait de sérieuses difficultés à la suite de la sous-capitalisation, amplifiée par l'absence de ligne de crédit de la Banque Mondiale, principal actionnaire et bailleur de fonds. A l'heure actuelle, les investisseurs se heurtent au statut semi-officiel de cet organisme.

4.2.6. Société Nationale d'Assurance (SONAS)

Elle est créée le 23 novembre 1966 par l'ordonnance-loi n°66/622 bis, elle jouit du monopole des assurances dans le pays. Elle mobilise de fonds importants comme l'INSS, qui pourraient contribuer efficacement au financement des investissements.

N.B : les banques commerciales sont elles aussi regroupées en une association appelée Association Congolaise des Banques (ACB), créée par l'assemblée constituante du 22 août 1952 pour une durée de 30 ans prorogée de manière indéterminée par l'assemblée générale du 18 juin 1982. Par la n°003-2002 du 02 février 2002 relative à l'activité de et au contrôle des établissements de crédit en son article 86 dispose que tout établissement de crédit est obligatoirement tenu d'adhérer à l'ACB.

Section 5. La crise bancaire en RDC

Les banques jouent un rôle majeur sur les marchés financiers parce qu'elles sont bien placées pour s'engager dans des activités de production d'information qui facilitent l'investissement productif. La condition des bilans des banques a beaucoup d'importance pour offre des prêts. Si les banques souffrent d'une détérioration de leurs bilans et subissent par conséquent une contraction importante de leur capital, il y aura moins de ressources à prêter et des crédits bancaires diminueront. La contraction du crédit provoque alors une baisse de la dépense d'investissement, ce qui ralenti l'activité économique.

La crise bancaire peut être définie comme une rupture dans le processus d'intermédiation bancaire, rupture provoquée soit par des retraits massifs des dépôts (course aux guichets), soit par l'insolvabilité d'une ou plusieurs établissements suite à l'excès de risque. Cette rupture peut être interceptée par des indicateurs micro et macroéconomiques de la crise bancaire. A propos de l'insolvabilité des banques, les causes ne se situent pas uniquement au niveau de la mauvaise gestion des banques mais également au niveau des distorsions affectant le cadre dans lequel les banques exercent leurs activités. Ainsi, la récurrence et l'approfondissement des déséquilibres macroéconomiques peuvent enclencher un processus de désintermédiation durable conduisant à une cessation partielle ou totale des activités bancaires.41(*)

5.1. Les manifestations de la crise bancaire en RDC42(*)

Les dépôts bancaires, toutes maturités confondues, ont connu une période croissante de 1965 à 1975. A partir de 1980, les signes annonciateurs de la crise bancaire apparaissent : les dépôts bancaires ont constamment fléchi, et les crédits offerts par le système bancaire congolais ont connu approximativement une loi d'évolution semblable.

Parallèlement, le taux d'intermédiation bancaire, qui exprime le rapport D/L, est passé de 3,54 en 1965 à 1,58 en 1997. Ce taux traduit la capacité du système bancaire à favoriser les dépôts à partir des crédits et à entretenir un processus cumulatif de l'intermédiation.

Tableau 1:Evolution du taux d'intermédiation bancaire

(En milliers de dollars américains)

 

1965

1970

1975

1980

1985

1990

1994

1997

Total dépôt (D)

67.748

239.306

651.902

559.339

216.899

625.126

216.622

90.476

Total crédit (L)

19.136

251.326

1.030.378

665.000

324.000

507.000

168.000

57.237

Ratio (D/L)

3,54

0,95

0,63

0,84

0,67

1,23

1,92

1,58

 

Source : F. KOTO EY'OLANGA, op. cit.,p. 85.

Un autre phénomène non moins curieux est l'apparition de la spéculation sur les dépôts bancaires. En effet, depuis 1992, la monnaie scripturale est convertie en espèces avec décote dans les banques congolaises. Ce phénomène a résulté des paiements effectués par l'Etat en faveur de ses fournisseurs au moyen des virements non couverts en comptes bancaires. Ces paiements se faisant par écriture comptable ont fini par générer un gap important entre les dépôts bancaires et leur couverture en espèces. Il s'est ainsi créé au sein du système bancaire une offre excédentaire de monnaie scripturale dont la persistance a fini par placer les banques commerciales dans l'incapacité de faire face à la demande d'espèces formulée par le public. Cette faiblesse a fait que les demandeurs d'argent reportaient leurs pressions sur un marché parallèle plus liquide. C'est ce qui explique la décote ou l'inconvertibilité au pair de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire.

Concrètement, cela signifie que si la décote se fait dans une proportion de 1 à 10, le détenteur d'un dépôt bancaire évalué à 1.000.000 NZ (9,5 USD au taux de fin décembre 1997) ne peut recevoir que 100.000 NZ (0,95 USD) comme contrepartie en espèces.

Une conséquence néfaste de la décote du scriptural par rapport au fiduciaire a été une forte circulation d'espèces sonnantes hors banque et donc la crise de billets dans le système bancaire. Des indicateurs permettent de rendre compte de ce phénomène. Il s'agit du taux de circulation fiduciaire et du taux de couverture de dépôts à vue. Le taux de circulation fiduciaire indique la proportion de billets et pièces en circulation dans la masse monétaire. Son évolution s'est faite comme suit :

Tableau 2 : Evolution du taux de circulation fiduciaire

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

Circulation fiduciaire

54,4

59,3

47,3

70,7

74,0

87,3

Monnaie scripturale

45,6

40,7

52,7

29,3

26,0

12,7

Total

1,00

1,00

1,00

1,00

1,00

1,00

 

A la lecture du tableau précédent, on peut aisément constater qu'entre 1990 et 1995, la tendance générale du taux de circulation fiduciaire est à la hausse. De 54,4% de la masse monétaire en 1990, ce taux a atteint 87,3% en 1995 alors qu'en période normale, sa valeur tourne autour d'une moyenne de 55%. Pendant que le taux de circulation fiduciaire augmentait, le taux de couverture des dépôts à vue présentait une évolution en sens inverse. En période normale, ce taux avoisine 8%. En 1992, année du déclenchement du phénomène de décote de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire, sa valeur est tombée à 1,7% alors qu'elle était à 7,2% en 1990.

Tableau 4 : Evolution du taux de couverture des dépôts à vue

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

a. Encaisses banques commerciales

15

344

6.391

581.964

5.097.000

29.232.000

b. Dépôts à vue des banques

209

5.883

379.337

4.852.586

91.858.000

187.020.000

c. Taux de couverture  (a/b) x100

7,2%

5,8%

1,7%

1,2%

5,5%

1,6%

 

Dans une économie rongée par l'hyperinflation et la dollarisation, les prix des biens et services sont généralement indexés. L'acquisition de ces biens et services pour le besoin de fonctionnement des banques congolaises a provoqué une croissance rapide des charges d'exploitation. De 21,6 millions de dollars américains en 1970, elles ont atteint 171,4 millions de dollars en 1994, soit une multiplication par 7,9 alors que pendant la même période, les

revenus n'ont été multipliés que par 5,8. Ceci explique donc une chute grave du résultat cumulé des banques, qui est passé de 4,137 millions de dollars américains en 1970 à -22,722 millions vingt ans après.

5.2. Les causes de la crise bancaire congolaise43(*)

Dans un travail remarquable, Firmin Koto Ey'Olanga a montré que la crise bancaire au Congo procédait de plusieurs causes : les distorsions structurelles, les comportements pervers des groupes sociaux ainsi que « l'inorthodoxie » des politiques gouvernementales, qui ont provoqué la crise économique. Celle-ci a pris la forme d'une grave baisse d'activité qui a amené les banques à réduire progressivement leurs propres activités. D'où, apparition

des ruptures dans le processus d'intermédiation.

Un point important à souligner est que les politiques gouvernementales mises en oeuvre n'ont pas seulement provoqué des perturbations des prix et de la production, elles ont également entraîné un changement dans l'évolution de certaines variables monétaires comme les réserves obligatoires et les taux d'intérêt. Le phénomène de décote de la monnaie scripturale par rapport à la monnaie fiduciaire trouve également ses causes premières dans ces politiques.

Parmi les causes immédiates de la crise bancaire, il y a lieu de relever l'interaction de plusieurs comportements dont celui de :

- l'Etat en matière de politique budgétaire ;

- la Banque Centrale en matière de financement des opérations financières du Trésor public ;

- les banques commerciales dans leurs politiques d'octroi des crédits ;

- le public en matière de détention de richesses sous forme de dépôts.

Le schéma ci-dessous en résume la chaîne de causalité :

- le déficit budgétaire de l'Etat est financé dans une très large mesure (plus de 95%) par création monétaire;

- la création monétaire entraîne l'éviction du crédit à l'économie au profit du crédit à l'Etat ;

- l'expansion monétaire et une forte circulation fiduciaire hors banque génèrent l'hyperinflation et la dollarisation ainsi que la baisse des activités productive ;

- tandis que la forte circulation fiduciaire hors banque et la réduction du crédit à l'économie amènent les banques au rationnement des liquidités ;

- les perturbations macroéconomiques précédentes conduisent à une contraction des dépôts et des crédits bancaires ;

- par ailleurs, la hausse du coefficient de réserve obligatoire et du taux de réescompte a contribué à la réduction des crédits bancaires ;

- les crédits faisant les dépôts, la réduction des premiers a entraîné la baisse des seconds ;

- finalement, la contraction simultanée de ces deux variables d'intermédiation bancaire fait apparaître les conditions nécessaires de crise bancaire.

5.3. La régulation des institutions bancaires congolaises

La régulation bancaire est un ensemble de règles, d'incitation et de pratiques des autorités publiques qui vise à instaurer et à maintenir la stabilité financière. Un système bancaire et financier est stable s'il est capable d'absorber les chocs sans apparition de processus cumulatifs de nature à empêcher l'allocation des fonds aux projets d'investissement, ou le paiement des transactions dans l'économie.

La régulation bancaire a trois composantes interdépendantes. D'abord, la politique microprudentielle consiste en une réglementation qui tend à maintenir en toutes circonstances des établissements de crédit sûrs, sains, solvables et solides, tout en garantissant les acteurs du secteur financier, ainsi que la protection du consommateur de services financiers. Ensuite, la politique macroprudentielle s'efforce d'édifier une architecture cohérente et efficace des institutions et des réglementations, exempte d'antisélection,

de risque moral et d'incitations négatives. L'action des autorités vise à assurer le bon fonctionnement de l'industrie bancaire et à prévenir ou à résoudre les crises du système bancaire et financier. Enfin, au point de contact entre

la politique macroprudentielle et la politique monétaire, la fonction de prêteur en dernier ressort exercée par la Banque Centrale et l'Etat se situe au coeur du filet de sécurité.

Du point de vue de la réglementation prudentielle, il existe huit domaines

fondamentaux dans lesquels s'exerce la régulation bancaire :

- le filet de sécurité public ;

- les restrictions de détention par les banques d'actifs risqués ;

- les exigences réglementaires en capital ;

- l'agrément et la surveillance des établissements ;

- l'évaluation des systèmes de contrôle interne des risques ;

- les exigences de communication financière aux régulateurs et aux marchés ;

- la protection des consommateurs ;

- les restrictions de concurrence.

En RDC, la régulation des institutions bancaires et non bancaires est régie par les textes suivants (que vous devez consulter dans le numéro spécial du Journal Officiel de mai 2002) :

- loi n°002/2002 du 02 février 2002 portant dispositions applicables aux Coopératives d'Epargne et de Crédit ;

- loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l'activité et au contrôle des Etablissements de Crédit ;

- loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo ;

- l'Instruction n°1 du 12 septembre 2003 de la Banque Centrale aux Institutions de Micro Finance.

-

La Loi n°003/2002 du 02 février 2002 « relative à l'activité et au contrôle des

établissements de crédit » remplace l'Ordonnance-Loi n°72-004 du 14 janvier 1972 relative à la protection de l'épargne et au contrôle des intermédiaires financiers dite « Loi Bancaire ».

Elle est censée tenir compte du contexte nouveau ayant marqué la profession bancaire, à savoir : la mondialisation des activités financières, l'interconnexion des marchés et l'informatisation de plus en plus poussée de la gestion. Ces mutations ont amplifié les risques traditionnels de la profession et en ont fait naître de nouveaux, rendant ainsi nécessaire la mise en place des dispositifs d'encadrement axés sur le contrôle prudentiel.

La présente Loi Bancaire présente l'avantage de couvrir toutes les entreprises du secteur financier et les définit à partir de leur fonction économique qui est la réalisation d'opérations de banque. Celles-ci sont subdivisées en trois catégories distinctes, à savoir : 1) la réception des fonds publics ; 2) les opérations de crédit ; ainsi que 3) les opérations de paiement et la gestion des moyens de paiement.

La nouvelle Loi Bancaire regroupe sous le vocable nouveau d'Etablissement de Crédit, les entreprises limitativement identifiées ci-après :

- les banques ;

- les coopératives d'épargne et de crédit ;

- les caisses d'épargne ;

- les institutions financières spécialisées ;

- les sociétés financières.

Cet élargissement du champ d'application de la nouvelle loi est inspiré par un souci d'universalité et n'affecte ni la diversité du système financier national, ni les particularités de chaque catégorie d'Etablissements de Crédit, qui sont régies par des dispositions spécifiques.

Les Etablissements de Crédit sont tenus, avant d'exercer leur activité sur le territoire national, d'obtenir l'agrément de la Banque Centrale. L'obtention de l'agrément est subordonnée à certaines conditions de fond dont l'existence et la réunion sont contrôlées par la Banque Centrale lors de l'instruction de la demande d'agrément. Ces conditions sont d'ordre juridique et économique.

Les conditions d'ordre juridique sont au nombre de trois :

- l'Etablissement de Crédit doit être une personne morale ;

- l'Etablissement de Crédit doit justifier d'un capital minimum libéré déterminé par la Banque Centrale ;

- l'es Etablissements de Crédit ne doivent pas être frappés par l'interdiction professionnelle.

S'agissant de conditions d'ordre économique, la Banque Centrale vérifie pendant l'instruction du dossier d'agrément si l'implantation de l'Etablissement de Crédit répond à un besoin économique évident. Elle s'assure de la sécurité de la clientèle en contrôlant l'adéquation des moyens techniques et financiers de l'Etablissement de Crédit à son programme d'activité. La Banque Centrale s'assure également de la crédibilité des

promoteurs étrangers pour éviter notamment l'introduction dans le circuit financier des capitaux d'origine criminelle.

Le législateur a prévu d'autres dispositions ayant trait à la protection, au retrait d'agrément, au contrôle, à la dissolution et la liquidation, aux relations entre les établissements de crédit et leur clientèle, aux sanctions et à l'organisation de la profession.

CHAPITRE III. BREF APERCU SUR L'ETAT ECONOMIQUE DE LA RDC

«L'économie est mouvement44(*)», tel qu'on peut le lire régulièrement à travers l'évolution de la plupart des indicateurs macroéconomiques utilisés pour le suivi et l'interprétation de la conjoncture. Le mouvement se conçoit en économie comme une succession d'appels à l'équilibre en réponse à des perturbations exogènes ou introduites délibérément ou pas par les agissements des pouvoirs publics. L'économie s'y ajuste inévitablement à travers les variations du produit global et les changements du niveau général des prix. Ces ajustements vont dépendre de la plus ou moins grande rapidité des réactions des agents économiques.

Dans ce chapitre quatrième, nous allons survoler les quelques grandes lignes de l'évolution économique de la RDC depuis son indépendance jusqu'à ces jours.

Section 1. Situation économique de la RDC

Se penchant sur la situation postcoloniale de la RDC, l'une des observations qui frappe est la faillite économique et la misère sociale généralisée de la population.

L'économie de la RDC présente le paradoxe le plus frappant du continent noir. En effet, pays potentiellement plus riche d'Afrique avec d'incomparables ressources minières, forestières, et humaines, la RDC possède une économie parmi les moins efficaces du continent ; entre les années 1990 et 2000, le taux de croissance moyen de son PIB était de -6,5% alors que la population était en train de croître au taux de 3,4% par an.

Dans les paragraphes qui suivent, nous allons vous proposer une lecture évolutive de la situation économique de la RDC. Nous subdiviserons l'histoire économique congolaise en quatre grandes périodes, à savoir :

- 1960-1966 : chaos politique et dislocation de l'appareil économique ;

- 1967-1974 : période d'expansion ;

- 1975-1989 : période de la récession et des tentatives de stabilisation ;

- 1990-2003 : période de la grande crise ou de la conflagration économique.

5.1. Chaos politique et dislocation de l'appareil économique : 1960-1966.

Les querelles politiques des cinq premières années qui ont suivi l'indépendance (mouvement de rebellions, de récession et des guerres civiles) ont entraîné une destruction et un abandon important des infrastructures économiques du pays. Il s'agit notamment de la destruction et de l'abandon des voies de communications, des ponts, des usines, des plantations, des écoles, des hôpitaux, etc. Ce qui eut comme conséquences une hausse importante des prix intérieurs, un déséquilibre des paiements extérieurs et un quasi épuisement des réserves de change, entrainant l'instauration d'un système de contrôles administratifs des importations et des paiements de plus en plus restrictifs et compliqués. Il en résulte les détournements des ressources des activités productives vers les activités commerciales et spéculatives. Nonobstant ces constats tristes, une bonne partie des engagements du pays vis-à-vis de l'extérieur a été respectée pendant cette période.

5.2. Période d'expansion ou de l'essor économique : 1967-1974.

A partir de 1966, le pays est entré dans une période dans une période de paix civile et sociale marquée par l'instauration de l'autorité de l'Etat et la réorientation de politique économique. En effet, la reforme monétaire de juin 1967, conjugué avec la montée des cours de cuivre et de la confiance des nouveaux investisseurs, a entrainé un apport massif des capitaux ; et il s'en est suivi une croissance réelle du PIB de 7% en moyenne annuelle de 1968 à 1974. Les réserves de change atteignaient, fin 1970, le montant de 220 millions de dollars, soit trois années de besoin d'importations45(*).

C'est durant cette période de haute conjoncture que le pays a réalisé plusieurs projets économiques: industries, routiers, hydroélectriques et autres, ainsi que la création et la restructuration des grandes entreprises publiques dans le domaine de l'eau (REGIDESO), de l'électricité (SNEL), des transports (ONATRA), et des assurances (SONAS)

A ces dysfonctionnements internes provoqués par la zaïrianisation sont venus s'ajouter d'autres facteurs essentiellement externes dont la chute des cours de cuivre et la hausse des produits pétroliers (premiers chocs pétroliers)

5.3. Période de récession et des tentatives de stabilisation : 1975 à 1989

A partir de 1975, l'économie de la RDC est entrée en une phase de récession marquée par une profonde détérioration des principaux indicateurs économiques et sociaux. L'origine de cette récession tient principalement à trois phénomènes : il s'agit d'abord de l'échec de l'expérience de la politique de Zaïrianisation, la radicalisation lancée en novembre 1973, qui a livré l'économie nationale entre des mains non expertes. Il en résulte une méfiance des investisseurs tant étrangers que nationaux vis-à-vis du pays ; ce qui eut comme conséquences des désordres socio-économiques, la baisse très sensible de la production agricole ; la négligence de l'entretien des routes, l'abandon de la gestion de la chose publique au profit des affaires acquises. Il faut ensuite relever la légèreté doublée d'une tendance prononcée à la tricherie visant l'enrichissement personnel et sans cause, qui a longtemps caractérisé les responsables de la gestion de l'économie nationale. Mais aussi du choc pétrolier de 1973 et la baisse brutale des cours mondiaux du cuivre.

Les résultats affichés par l'économie furent :

- La régression de l'activité économique avec des taux de croissance si négatifs, inférieurs au taux de croissance de la population estimé à 3,4% l'an, d'où un appauvrissement total et une détérioration des conditions de vie de la population ;

- Les déficits des finances publiques donnant naissance à une création excessive de liquidités ;

- Le déficit chronique de la balance de paiement atteignant 600 millions de Dollars contre en 1989 contre 7,4 millions de Dollars en 1970 ;

- La détérioration de tous les indicateurs de la dette extérieure qui a été multipliée par six entre 1970 et 1975, et par quarante sept entre 1970 et 1990 entrainant ainsi une diminution de la capacité de paiement de l'Etat et aggravant le problème de l'endettement.

- La nationale a continué sa chute libre et à la fin de l'année 1989, elle avait perdu pus de 90% de sa valeur de la période de 1967-1975 ;

- L'inflation est restée très forte, laminant ainsi le pouvoir d'achat des populations, l'exacerbation des détournements des deniers publics et de la corruption comme moyen de survie.

5.4. Période de conflagration économique  ou de la grande crise: 1990-2003

Cette période relève une réelle débâcle économique et un effondrement du système économique du pays. Elle peut-être subdivisée en deux sous périodes, à savoir de 1990 à 1997, puis de 1998 à 2003.

La première sous-période de 1990 à 1997 : est caractérisée par une anarchie et un vandalisme dans la gestion des finances de l'Etat. Tous les indicateurs économiques et sociaux s ont passés au rouge, comme conséquence d'une absence totale de la politique cohérente en matière monétaire, financière et sociale, le pouvoir ayant décidé de tout sacrifier à travers la corruption politique tous azimuts et l'achat des consciences. Cette période fut marquée par la rupture de la coopération avec tous les partenaires extérieurs pour son respect des engagements, singulièrement dans le payement de service de la dette dont les arriérés se chiffraient fin 1991 à 1.746 millions de Dollars.

Concrètement, il a été observé les faits suivants 46(*):

- la taille de l'économie est revenue à son niveau de 1958, alors que la population est passée de 2,9 fois plus nombreuses et que la structure de l'économie a change. L'économie s'est vue contrainte de se replier sur des activités de subsistance et des activités informelles;

- l'urbanisation croissante, mauvaise qualité de l'infrastructure des transports, l'insuffisance des investissements;

- l'économie démonétisée et les marchés des capitaux comme ceux des changes ne fonctionnant presque plus qu'à des fins spéculatives (de 28% du PIB en 1958), la masse monétaire au sens large n'était plus que d'environ 9% en 1988 - 1989 et 1,4 % en 1993;

- un recours accru à la création monétaire pour financer les déficits budgétaires croissants.

5.4.1. La gouvernance économique et politique

L'appréhension de l'engrenage hyper inflationniste au Congo devrait prendre en compte l'analyse minutieuse de la situation politique qui a nourrit les mécanismes d'anticipations pessimistes des agents économiques. Cette dynamique se cristallise sur le comportement du taux de change parallèle qui évolue en temps réel en rapport avec les prévisions des agents économiques. Lorsqu'un gouvernement bénéficiant de l'adhésion populaire était mis en place, les circuits parallèles des changes ont réagi positivement. En effet, le mouvement ininterrompu de dépréciation du taux de change de la monnaie congolaise a toujours connu un répit, en favorisant la baisse des tensions inflationnistes. Les analyses sur le processus hyper inflationniste distinguent généralement deux phases dans la prolifération du phénomène.

Dans la première étape, le poids de la contrainte internationale notamment de l'endettement constitue le vecteur essentiel, alors que la deuxième phase est caractérisée par la suprématie du taux de change dont les fluctuations entretiennent les anticipations autoréalisantes des agents économiques dans l'explosion des prix.

Dans le cadre de l'économie congolaise, au - delà des transferts financiers relatifs à la dette, il convient de mentionner le manque à gagner consécutif au retrait des organismes internationaux au début de la décennie 90. Ainsi, les autorités gouvernementales seront privées du soutien au financement des déséquilibres de la Balance des Paiements, et le recours à l'émission monétaire va se généraliser car les recettes fiscales ne permettent pas de générer des ressources substantielles. Il convient de déplorer également l'existence d'un système de prix différenciés selon le type de modalités de paiement dans l'engrenage hyper inflationniste .En règle générale, les opérateurs économiques procèdent aux « sur- plus », lorsque les transactions sont réglées par chèques ou en billets de 5 millions de zaïres.

Dans ce contexte, la préférence pour les devises accroît la demande de ces encaisses en favorisant l'envolée des prix. Cependant, l'existence d'un régime frontalier poreux permet d'éviter la reprimairisation de l'économie, notamment dans les zones frontalières. En effet, les échanges continuent à se développer harmonieusement dans ces régions dans la mesure où les individus font des transactions en devises.

5.4.2. Les répercussions des pillages de septembre 1991 sur l'économie Congolaise

Les pillages orchestrés à Kinshasa les 23 et 24 septembre 1991 sur l'initiative des militaires se sont généralisés, pour atteindre la plupart des centres urbains du pays. Les militaires furent relayés par les civils pour se servir, en détruisant l'outil de production existant. Cette situation va porter un lourd préjudice à l'économie nationale, car le manque de confiance animera désormais l'ensemble des opérateurs économiques.

Les pillages des années 1991 et 1993 ont des répercutions psychologiques dans le mental des investisseurs parce qu'ils étaient systématiques et avaient détruit volontairement tout l'appareillage de production, mettant ainsi au chômage des dizaines de milliers d'ouvriers et des sociétés en faillite. On a assisté à la recrudescence des pratiques spéculatives au détriment des investissements productifs. La conséquence immédiate de ces événements reste la pénurie des biens sur les marchés et l'accélération des tensions inflationnistes. On enregistra une hausse de 47,9% de l'indice des prix aux marchés pour le mois de septembre 1991 alors qu'il représentait 37% en Août. Il semble que les dommages subis par les entreprises représentent environ 618,1 millions de dollars. Par ailleurs, on estime à 73.278 les pertes d'emplois, et les besoins en fonds de roulement se chiffrent à 319 millions de dollars. Les dégâts les plus considérables concernent les domaines du commerce, des industries manufacturières et des services dont les pertes d'emplois atteignent environ 80,1% de l'ensemble des secteurs.47(*)


5.5. La deuxième sous - période de 1998 à 200348(*)

A la prise du pouvoir par l'A.F.D.L. le 17 mai 1997, le peuple Congolais, préparé par 7 années de démystification du dictateur, attendait, comme en 1965, un changement radical.

Au moment de la prise de pouvoir par l'A.F.D.L., celle- ci jouissait d'un préjugé favorable de la population et auprès des investisseurs potentiels. En effet, exaspéré par l'obstination du pouvoir dictatorial à ne pas ouvrir l'espace politique, la population attendait que les nouvelles forces armées la débarrassent de celui ci et qu'elles installent une véritable démocratie avec un pouvoir réellement civil. Parallèlement, les opérateurs économiques et les investisseurs extérieurs potentiels attendaient du nouveau pouvoir un climat, paisible et propice aux activités économiques.

Certains investisseurs avaient même signé des conventions avec la rébellion, en anticipant la prise du pouvoir. Mais au fur et à mesure que le nouveau pouvoir se consolidait en ralliant quelques leaders acquis à la cause démocratique, un noyau de « dur » à tendance dictatoriale naissait dans les rangs des nouveaux dirigeants.

Cela se traduisit d'abord par une attitude de méfiance envers les opérateurs économiques, suivie de suspicion, avant d'arriver à des incarcérations sous divers prétextes ; à la rigueur, ils avaient à payer des amendes transactionnelles de validité douteuse .Cette attitude belliqueuse aux allures communisantes envers la haute finance et les opérateurs économiques, ajoutée aux nombreuses promesses commerciales non tenues, occasionna le gel des investissements ainsi que des aides promises.

Quant au plan triennal de stabilisation et de relance de l'économie, il n'était pas crédible aux yeux des personnes sensées, car il s'appuyait sur des impondérables tels qu'une aide extérieure accrue alors qu'une des conditions essentielles qui n'avait jamais été remplie était l'ouverture de l'espace politique. Comment peut- on demander à des pays démocratique des aides financières pendant que l'on refuse d'appliquer chez soi la démocratie ?

Les tentatives d'une restructuration économique ne pouvaient qu'échouer parce que les facteurs générateurs des précédents échecs demeuraient, le manque de cadre incitatif et le refus d'une gestion financière transparente. Cela s'explique par l'abandon d'un budget élaboré dans le but de contraindre le gouvernement à une orthodoxie financière. Ce budget a été remplacé par des injonctions verbales. De même l'abandon de la réforme fiscale amorcée a eu pour conséquence le recours à des créations monétaires qui vont ruiner la nouvelle monnaie.

Alors que l'atmosphère politique ne permettait pas encore à l'économie d'amorcer une phase de stabilisation l'éclatement d'une guerre entre les ex-alliés va ruiner tous les espoirs d'une stabilisation économique et pire, cette guerre va plonger le pays dans un marasme économique qu'il n'avait jamais connus55.

Cette sous - période fut caractérisée par les faits suivants49(*) :

- recul de la croissance économiques : le PIB a enregistré une baisse cumulée de 21 ,9% pour la période 1997-2000, soit une en régression moyenne annuelle de 5,5%;

- difficultés d'approvisionnement en produits pétroliers et en biens de première nécessité, dues entre autres raisons, à l'insuffisance des ressources en monnaies étrangères, aux renchérissements des produits pétroliers;

- investissements entravés par la faiblesse de l'épargne nationale (3,7% en moyenne entre 1997 et 2000, contre une moyenne africaine de 17%);

- politique monétaire expansionniste entraînant des conséquences délétères sur les prix intérieurs et le taux de change;

- persistance d'une inflation élevée, avec un taux annuel moyen de 212,4% entre 1997 et 2000;

- déficit des paiements extérieurs et accumulation des arriérés de paiement;

- déséquilibres structurels du marché de change;

- sous-bancarisation du pays (pour une population estimée à 50,4 millions d'habitant), les banques dans leur ensemble ne disposent que de 25 guichets, soit en moyenne 2 millions de personnes par guichet;

- déséquilibre profond des finances publiques et éviction du secteur privé.

Au regard de ce qui précède, dans un environnement macroéconomique aussi macabre que malsain, devrions- nous conclure en paraphrasant NDELE que: « « en 42 ans d'indépendance, la République Démocratique du Congo a connu 35 ans de crise ouverte et 7 ans seulement de vie sociale e normale, soit 1967 à 1974, âge d'or de l'histoire économique du pays ? Quel paradoxe pour un pays que la nature a doté de tout ?50(*)

Au début de l'année 2001, un changement politique s'opèrera au sommet de l'Etat, avec l'avènement du Président joseph KABILA. La République Démocratique du Congo reprend le dialogue avec les partenaires extérieurs. Puisant les grandes lignes de son action dans le discours d'investiture du chef de l'Etat du 26 janvier 2001, le gouvernement mettra sur pied avec le concours des services du FMI, deux Programmes économiques successifs. Le premier, dénommé Programme Intérimaire Renforcé (PIR), étalé de juin 2001 à mars 2002, visant essentiellement à casser l'hyper- inflation et à créer les conditions propices à la relance de l'activité économique.

Et le second, communément appelé, Programme Economique du Gouvernement (PEG), couvrant la période 2002 à 2005, visait essentiellement la consolidation de la stabilité macroéconomique et la croissance économique en vue de réduire la pauvreté. Fondé essentiellement sur l'exécution équilibrée des opérations financières de l'Etat, la maîtrise de l'expansion monétaire et la mise en oeuvre des reformes structurelles, les deux programmes ont permis:

- la reprise de la coopération avec la Communauté Financière Internationale après 11 ans de rupture;

- la réalisation, en 2002, d'un taux de croissance positif de 3,5%, après 13 années de contraction du PIB. Au 30 juin 2003, la croissance est de 2,4% par rapport à un objectif de 5% en fin d'années; - la réduction sensible du taux d'inflation qui est passé de 511,2% à la fin 2000, à 135,1% en 2001 puis à 16% à fin 2002. Au 27 juillet 2003, le taux annualisé est de 10,6% contre un objectif de 8%;

- la stabilité remarquable du Franc Congolais observée depuis la suppression des taux de change multiples au 27 mai 2001, et la réduction de l'écart entre les taux officiel et libre de 182% en 2000 à 0,8% juillet 2003;

- l'exécution sur base caisse des opérations financières de l'Etat, que se sont soldées par des excédents en 2001 et 2002. Néanmoins, il importe de relever le faible niveau d'exécution des dépenses d'investissement dont la réalisation est tributaire du décaissement des ressources extérieures;

- l'amélioration du cadre juridique, légal et réglementaire des affaires grâce, à la promulgation d'une nouvelle réglementation de change libérale, d'un code des investissements, d'un code et du cadastre miniers, d'un code forestier et d'un code du travail a permis l'attrait de nouveaux capitaux tels que ceux investis dans le secteur de la téléphonie cellulaire et du traitement des minerais.

C'est au vu de ces résultats et des efforts entrepris par le gouvernement en vue de la réunification du pays et de la réconciliation nationale que les conseils d'administration du FMI et de la Banque Mondiale ont décidé à l'issue de leurs réunions tenues respectivement les 23 au 24 juillet 2003, d'une part le décaissement en faveur de la République Démocratique du Congo de la 3ème tranche de la FRPC de plus ou moins 37 millions de USD, au titre d'appui à la Balance des Paiements et, d'autres part, l'accession de notre pays au point de décision de l'initiative PPTE.

Apres la mort de son père, Joseph Kabila prit le pouvoir sous les fractionnements des différentes troupes rebelles se trouvant dans le pays. Le pays traverse toujours la crise, le Congo peine à sortir d'une série de deux guerres qui l'ont laissé exsangue. Les efforts de la communauté internationale pour mettre un terme à ce cycle de guerre, ont imposé un processus de libéralisation politique dont les contours sont toutefois peu clairs et le dénouement incertain. Le processus de paix prit un long temps pour stabiliser la situation macroéconomique. Les élections démocratiques de 2006 ont marqué un pas pour le pays dans la recherche des partenaires pour le lancement de la reconstruction du pays, c'est alors que parut le fameux « Cinq Chantiers », un vaste programme de la reconstruction des différentes infrastructures du pays par des partenaires chinois.

En plus de cela, l'accord se porte aussi bien sur l'exploitation des ressources minières (cuivre, cobalt, or).le FMI a critiqué l'engagement chinois y voyant officiellement un alourdissement de la dette publique51(*) .Des pays comme la France ou la Belgique voient d'un mauvais oeil la présence de la Chine, craignant que les matières premières changent de mains.

En résumé, depuis son accession à l'indépendance, le Congo reste confronté aux mêmes problèmes : instabilité politique, instabilité monétaire, décroissance économique, ...Ses efforts autonomes pour briser le cycle de la décroissance économique se soldent toujours par un jet d'éponge. Le reste du monde est toujours sur le qui-vive par rapport au Congo malade : toujours prêt à exercer ses pressions pour le retour à la stabilité politique, mais de moins à moins disposé à accorder des ressources financières pourtant indispensables pour facilité l'ajustement dont le Congo a fondamentalement besoin.

CHAPITRE IV. DYNAMIQUE DES ACTIVITES BANCAIRES CONGOLAISES : ANALYSE QUINQUENNALE DE L'EVOLUTION DES OPERATIONS BANCAIRES ET PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES.

Ce chapitre qui clôt notre travail va brosser en quelques lignes les grandes opérations faites par les banques dans le maintien de la stabilité économique. En d'autres termes, nous disons que dans ce chapitre nous allons voir de quelles forces ont les banques dans une économie qui veut se développer aussi plus vite.

Ce chapitre parlera plus de deux grandes opérations que font les banques : les opérations liées au crédit et celles liées au dépôt. En dehors de celles-ci, nous ajouterons d'autres opérations.

Section 1. LES EMPLOIS BANCAIRES

1.1. EVOLUTION DE L'ENCOURS GLOBAL DES CREDITS BANCAIRES

Dans cette section nous allons voir comment les banques ont octroyé les crédits dans différentes branches d'activités économiques nationales.

1.1.1. Les crédits bancaires et les secteurs d'activités.

1.1.1.1. Crédits aux entreprises et aux particuliers(en millions de CDF)

 

2008

2009

2010

2011

2012

A. Banques

278 438

546 700

815 367

1 217 875

1 661 610

- Crédit à décaissement

- crédit de signature

200 833

77 605

480 847

65 853

647 548

167 819

963 345

254 530

1 340 903

320 707

B.Institutions Spécialisées

89

96 478

1 237

25 151

35 697

TOTAL

278 527

643 178

816 604

1 243 026

1 697 308

Source : Rapport annuel BCC

Commentaire : les banques congolaises et les institutions spécialisées ont accordé durant ces cinq dernières années les crédits d'ordre de 4 678 643 CDF(en millions de)

1.1.1.2. Crédits aux entreprises et aux particuliers (utilisation des crédits)

(en millions de CDF)

 

2008

2009

2010

2011

2012

A. Crédit à court terme

 
 
 
 
 

1. Agriculture

2. Elevage

3. Industrie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4.

* 1Kabuya Kalala F., Notes de cours d'Economie Bancaire, destiné aux étudiants de L2 Economie Monétaire, FSEG, UPC, 2007-2008, page 2.

* 2 BCC, Rapport Annuel 2012, pages 311-312.

* 3 www.mfw4a.org, site consulté le 31 mars 2014.

* 4 BCC, Rapport Annuel, op. cit., page 6.

* 5 www.mfw4a.org, op. cit.

* 6 Rapport Making Finance Work For Africa, cité par le site www.afrik.com, site consulté le 31 mars 2014.

* 7 BCC, Evolution Economique Récente, Aout 2009.

* 8 www.afrik.com, op.cit.

* 9 Alise Imogen, Traitement d'un dossier de crédit d'exploitation: cas de la Banque extérieure d'Algérie, Mémoire, Licence en Sciences Commerciales, Université d'Oran, page 10.

* 10 http://fr.wikipédia.org/wiki/banque/définition, site consulté le 10 Avril 2014.

* 11 Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert de la Langue Française, page 219.

* 12 Mabi Mulumba, Les banques commerciales face aux mutations structurelles de l'économie zaïroise, Kinshasa, CRP, IRES, 1983, page 12.

* 13Garsnault P., et Priani S., « Banque, fonctionnement et stratégie », éd. Economica, Paris, 1997, page 27.

* 14 Dautresme D., cité par Spindler J., Contrôle des activités bancaires et risques financiers, éd. Economica, Paris, page 227.

* 15 «Banque», Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

* 16 Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008, op.cit.

* 17 http://fr.wikipedia.ogr/banques centrales/ , site consulté le 12/04/2014.

* 18 Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008, op.cit.

* 19 Efomi Isekofaya H., Notes de cours d'Economie Monétaire, destiné aux étudiants de G3, FSEG, UNIMBA, 2011-2012, page

* 20 H.G. Johnson, cité par Mabi Mulumba, Notes de cours de Théories Monétaires, destiné aux étudiants de L2 Economie Monétaire, FSEG, UNIKIN, 2010-2011, page 182.

* 21 A. Siaens, cité par Mabi Mulumba, op. cit., page 182.

* 22 Efomi Isekofaya H., op. cit., page

* 23 Mabi Mulumba, op. cit.,, page 77.

* 24 Mabi Mulumba, op., cit., page 78.

* 25 http://fr.wikipedia.org/wiki/banques centrales , op., cit.

* 26 Mabi Mulumba, op. cit., page 71.

* 27 Ilashi Unshengwo, Notes de cours d'analyse financière, G3 FSEG, UNUKIN, 2010-2011, page

* 28 Ilashi Unshengwo, op. cit., page

* 29 Chehrit, Techniques et pratiques bancaires, Ed. Grand Alger, Alger, 2003, page 112.

* 30 Descamp et Soichot J., Economie et gestion de la banque, Ed. Banque, Paris, 1979, pages 95-97.

* 31 http://fr.wikipedia.org/wiki/banques commerciales, site consulté le 16/04/2014.

* 32 Schlogel M., cité par Mabi Mulumba, op. cit., page 5.

* 33 http://webmaster.com/memoireonline, cite consulté le 10 avril 2014.

* 34 Mabi Mulumba, op. cit., pages

* 35 Bulletin de la BCCBRU, cité par Mabi Mulumba, page

* 36 Mabi Mulumba, op. cit., page 19.

* 37 Journal officiel de la RDC, mai 2002, page 56.

* 38 Selon l'article 176 de la Constitution de 3ieme République.

* 39 BCC, Rapport annuel, op. cit., pages 275-277.

* 40 Rouyer G., Banque et l'entreprise, Ed. Revue Banque, Paris, page 175.

* 41 Kabuya Kalala F., op. cit., page 34.

* 42 Koto Ey'olanga Firmin, cité par Kabuya Kalala F., op. cit., page 35.

* 43Koto Ey'olanga Firmin, cité par Kabuya Kalala F., op. cit., pages 37-38.

* 44 Dupriez, P.,OST C., Hamaide C., Van Droogenbroeck, cité par Kabuya Kalala dans La Politique Economique Revisitée en RDC : Pesanteurs d'Hier et Perspectives, p. 309.

* 45 Nzanda Buana Kalemba. M., Economie Zairoise de Demain: Pas de Navigation à Vue, Ed. ProsDé, Kinshasa, p.91.

* 46 Ministère du Plan et Développement, Programme triennal minimum : 1997-1999 Kinshasa, (décembre 1997), pp.14-17

* 47Sumata Claude, L'économie parallèle de la RDC :taux de change et dynamique de l'hyper inflation au Congo ,Ed Harmattan , 2001,Paris, pp.224-227

* 48 TALA-NGAI Fernand (2001), RDC de l'an 2001 : déclin ou déclic, Ed Analyses sociales, Kinshasa , pp.147-148

* 49 Ministère du plan et Développement (septembre 2001), Programme Intérimaire Renforcé du Gouvernement, Kinshasa, p.14

* 50 NDELE BAMU, A.(1992), « Les grandes leçons de l'histoire monétaire, financière et économique du Congo- Zaïre » , in Zaïre - Afrique , n° 267,Kinshasa, p.403

* 51MUNSALA BUAKASA, « Des milliards USD Chinois à la portée de la RDC, Journal l'Observateur,n°2804,du 28 Janvier 2008.






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