D. Détermination du statut du patrimoine
arboré
Le statut des arbres d'agrément n'est nullement
défini à travers l'Ile car ces derniers forment une entité
très souvent négligée et parfois considérée
comme inutile. En effet, on voit que malgré leur implication dans
certains secteurs d'activités, l'existence de textes précis
garantissant leur préservation n'est pas encore totalement perceptible
:
? A Madagascar, instaurer le respect des biens publics n'est
prioritaire ni pour les habitants ni pour les autorités, et sur ce point
les arbres d'embellissement ne sont pas épargnés. Les fonctions
de la police municipale n'impliquent quasiment pas la protection des pieds
soumis continuellement au vandalisme et il n'existe pas de lois bien
définies pour signaler la dégradation de ces essences comme
étant une infraction.
? Dans le cadre de l'Urbanisme, la mise en place d'espaces
verts peut parfois tenir une place importante. Elle fait appel à
plusieurs outils de gestion et est régie par des lois qui assurent la
sauvegarde de ces zones. Toutefois, il n'est pas rare de voir que ces lois ne
sont pas toujours appliquées comme il se doit, de plus, elles ne sont
pas valables pour les arbres situés hors des espaces verts
délimités par un plan d'urbanisme, ainsi les pieds d'alignement
bordant les voies sont les plus vulnérables aux actions néfastes
perpétrées par les habitants.
? Le secteur Tourisme peut intervenir dans la
préservation du patrimoine arboricole mais il ne s'implique
généralement que pour les espaces arborés revêtant
un intérêt historique ou culturel, ce qui n'est le cas que d'une
minorité des places publiques ornementées.
? Selon le Ministère des Eaux et Forêts dans
l'article 4 de la Loi N° 97/017 portant révision de la
Législation Forestière, les jardins boisés, les
allées et parcs urbains non situés sur des biens fonds forestiers
ne sont pas considérés comme forêts. En d'autres termes,
contrairement aux essences forestières, le patrimoine arboré ne
bénéficie pas de la totalité des règlements visant
à protéger les arbres face à d'éventuels facteurs
de dégradation d'origine anthropique. En effet, on voit par exemple que
la Direction Régional de l'Environnement et des Forêts (DREF)
n'intervient dans la protection des essences ornementales que pour
réglementer les
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abattages d'arbres, privés ou publics, en
délivrant un permis de coupe qui nécessite une demande
d'autorisation auprès du Cantonnement Mahajanga I.
Face à cette situation, il s'avère
nécessaire, même indispensable, de déterminer un
véritable statut pour ces essences, afin qu'elles puissent jouir d'une
meilleure gestion faisant appel aux compétences conjuguées de
divers experts et autorités dans plusieurs domaines. Dans cette optique,
il faudrait également que la conservation du patrimoine arboré
intègre les programmes de développement de façon
permanente et élaborée plutôt qu'accessoire.
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