2.2. Notion de vue, de projection et de réplique
partielle
La première étape dans le procédé
d'édition coopérative présenté à la section
2.1.3 est la définition et l'assignation d'une vue à chaque
co-auteur. Ensuite, il faut distribuer des copies du document global à
tous les co-auteurs. Ces copies sont obtenues par projection du document global
suivant les vues respectives de chaque co-auteur. Dans cette section, nous
présentons les notions de vue et de projection d'un document
structuré.
2.2.1. Les vues d'un document structuré
L'arbre de dérivation donnant la représentation
(globale) d'un document structuré édité de façon
coopérative, rend visible l'ensemble des symboles grammaticaux de la
grammaire ayant participé à sa construction. Comme
déjà mentionné à la section 2.1.3, pour des raisons
de confidentialité (degré d'accréditation), un co-auteur
manipulant un tel document n'aura pas accès nécessairement
à l'ensemble de tous ces symboles grammaticaux; seul un sous-ensemble
d'entre eux peut être jugé pertinent pour lui : c'est sa
vue. Une vue V est donc un sous-ensemble de symboles
grammaticaux (V ? S). Intuitivement, il s'agit des sortes visibles par
un co-auteur dans la représentation globale (arbre de dérivation)
du document considéré.
Les sortes visibles par un co-auteur donné ne sont pas
forcément éditables par ce dernier : elles peuvent juste
être consultables ou accessibles en lecture. En revanche, les
informations que ces sortes véhiculent peuvent guider le co-auteur dans
l'édition d'autres sortes pour lesquelles il a les droits de lecture et
d'écriture. Nous représentons par V (i)
edit le
sous-ensemble de symboles grammaticaux (V
(i)
edit ? Vi) visibles et éditables par le
co-auteur situé sur le site i (nous l'appelons vue
éditable du co-auteur situé sur le site i). Il est
évident que dans un contexte d'édition où
l'hypothèse d'édition disjointe est prise en compte, les vues
éditables des différents co-auteurs doivent être
mutuellement disjointes.
2.3. Expansion des répliques partielles
27
Mémoire - ZEKENG NDADJI
Milliam Maxime LIFA
2.2.2. Projection d'un document structuré
Une réplique partielle d'un document t suivant
une vue V, est une copie partielle de t obtenue en supprimant
dans t tous les noeuds étiquetés par des symboles
n'appartenant pas à V. Pratiquement, une réplique
partielle est obtenue via une opération de projection
notée ð. On note donc
ðV (t) = tV le fait que tV
soit une réplique partielle obtenue par projection de t
suivant la vue V. Pour une vue V donnée,
l'opération de projection efface des arbres de dérivation, les
noeuds étiquetés par des symboles invisibles (n'appartenant pas
à V) tout en conservant la structure de sous-arbre. Les
résultats sont des listes d'arbres qui pourront effectivement contenir
plusieurs éléments dans le cas où l'axiome est
invisible.
Les répliques partielles pourront être
éditées par les co-auteurs (ils pourront éditer les
bourgeons sur lesquels ils ont les droits de lecture et d'écriture);
notons tVi = tma j
Vi le fait que le document
tma j
Vi soit une mise à jour du document
tVi, c'est à dire que tma
j
Vi est obtenu
de tVi en remplaçant certains de ses
bourgeons par des arbres.
La figure 2.5 présente un document t conforme
à la grammaire Gexpl ainsi que deux répliques partielles
tv1 et tv2 obtenues respectivement par
projections à partir des vues V1 = {A,B} et
V2 = {A,C} et qui sont éditées respectivement
sur les sites 1 et 2; le coauteur 1 (resp. le co-auteur 2) ne peut
éditer que les bourgeons de type A (resp. C) (c'est
à dire queV(1)
edit = {A} et V edit (2) =
{C}); les documents mis à jour sont respectivement
tma j
v1
et tma j
v2 .
FIGURE 2.5 - Exemple de projections et de mises à jour
effectuées sur un document.
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