d.1. L'interrogatoire
Il constitue l'étape fondamentale d'orientation du
diagnostic. Il s'attache à préciser :
d.2. Les
caractéristiques de la céphalée
- Son ancienneté à chiffrer le plus
précisément possible (quelques heures à plusieurs
années)
- Son caractère habituel ou non en cas d'accès
récidivants
- Son mode de début (brutal, par à-coups
successifs, lentement progressif)
- Son mode évolutif ultérieur (stabilité,
aggravation, fluctuations dans la journée, survenue par accès)
- Son siège (en précisant son uni ou
bilatéralité), ses irradiations
- Son type (étau, brûlures, pulsatilité,
...)
- Son ou ses facteurs déclenchants (traumatisme
crânien, contrariété, ... ) ou aggravants (effort, ...)
- Sa sévérité, évaluée en
particulier sur le retentissement dans la vie quotidienne.
d.3. Les signes
d'accompagnement de la céphalée :
- Nausées et vomissements
- Cervicalgies
- Fièvre, altération de l'état
général
- Ralentissement psychique, troubles de la mémoire ou
des autres fonctions cognitives
- Troubles neurologiques focaux (visuels mono ou binoculaires,
sensitifs, moteurs)
- Douleur oculaire, écoulement nasal.
d.4.Certains
antécédents essentiels :
- Age du patient
- Traumatisatismecervo-crânien précédent
les céphalées
- Prise de médicaments avant et depuis l'apparition des
céphalées : certains médicaments peuvent provoquer
des céphélées chroniques aux doses usuelles :
dérivés nitrés, dipyridamole, etc. ...
- Contexte psychologique et degré d'insertion
socio-professionnelle
- Antécédents familiaux (migraine)
d.5. L'Examen Clinique
Certains gestes sont systématiques en présence
d'une céphalée :
- Prise de la pression artérielle
- Recherche d'une raideur méningée
- Examen neurologique à la recherche de signes de
focalisation
- Appréciation globale de l'cuité visuelle
D'autres gestes sont pratiqués selon le
contexte :
- Palpation des artères temporales chez le sujet de
plus de 50 ans
- Prise de température en cas d'altération de
l'état général
- Réalisation d'un fond d'oeil (recherche d'un
oedème papillaire) en cas de suspicion d'hypertension
intracrânienne.
d.6. Hospitalisation et
investigations complémentaires
Les arguments qui poussent à la réalisation
d'investigations complémentaires sont :
- Le caractère permanent d'une céphalée
et sa tendance à l'aggravation.
- Son caractère inhabituel par rapport à des
céphalées banales autrement perçues. Une aggravation
rapide et la survenue de signes neurologiques associés
(ralentissementidéatoire, signes neurologiques focaux) impose une
hospitalisation pour surveillance et réalisation des investigations en
urgence.
Les investigations complémentaires pertinentes
dépendent de l'orientation étiologique :
- En cas de suspicion de céphalée de tension,
aucune investigation n'est théoriquement requise. En pratique, la
plupart des patients se verront prescrire une imagerie
cérébrale pour éliminer toute arrière
pensée de processus évolutif intercrânien. L'important est
de résister à la demande fréquente de multiplier les
investigations.
- En cas de suspicion de syndrome méningé,
l'hospitalisation est immédiate pour surveillance, scanner
cérébral (hémorragieméningée
avec scanner normal).
- Une suspicion d'hypertension intracrânienne fait
demander une imagerie cérébrale (scanner ou
IRM) en urgence.
- IRM cérébrale (couplée ou non à
l'angio-RM) si le diagnostic de Thrombophlébite cérébrale
est évoqué subaiguë après 50 ans (Horton).
- Echodoppler cervical +/- imagerie
par résonnance nucléaire (IRM et angio-RM) en cas de suspicion de
dissection d'une artère cervicale.
- Examen ophtalmologique :
nécessaire pour confirmer un oedème papillaire (aspect du fond
d'oeil, élargissement de la tache aveugle au champ visuel) où un
glaucome aigu. Scanner des sinus et examen ORL : confirment l'existence
d'une sinusite.
Diagnostics à évoquer en fonction des signes
radiologiques :
CLASSIFICATION INTERNATIONALE DES CEPHALEES
Primitives
1. Migraine:
1.1. Migraine sans aura
1.2. Migraine avec aura
2. Céphalée de tension, y compris
2.1. Céphalée de tension épisodique jeu
fréquente
2.2. Céphalée de tension épisodique
fréquente
3. Algie vasculaire de la face et autres
céphalées autonomes du trijumeau, y compris :
3.1. Algie vasculaire de la face
4. Autres céphalées primitives.
Secondaires
5. Céphalée attribuée à un
traumatisme céphalique et/ou cervical, y compris
5.2. Céphalée chronique post-traumatique
6. Céphalée attribuée à une
attente vasculaire crânienne pu cervicale, y compris :
6.2.2. Céphalée attribuée à une
hémorragie sous-arachnoïdienne
6.4.1. Céphalée attribuée à une
artérite gigantocellulaire
7. Céphalée attribuée à une
attente intracrânienne non vasculaire, y compris :
7.1.1. Céphalée attribuée à une
hypertension intracrânienne idiopathique
7.4. Céphalée attribuée à une
tumeur intracrânienne
8. Céphalée attribuée à une
substance ou au sevrage, y compris :
8.1.3. Céphalée due au monoxyde de carbone
8.1.4. Céphalée due à l'alcool
8.2. Céphalée par surconsommation de
médicaments
8.2.1. Céphalée par surconsommation
d'ergotamine
8.2.2. Céphalée par surconsommation de
triptans.
8.2.3. Céphalée par surconsommation
d'analgésiques
9. Céphalée attribuée à une
infection, y compris :
9.1. Céphalée attribuée à une
infection intracrânienne
10. Céphalée attribuée à un
déséquilibre de l'homéostasie
11. Céphalée ou algues faciale attribuée
à une pathologie du crâne, du cou, des yeux, des oreilles, du nez,
des sinus, des dents, de la bouche ou d'autres structures faciales ou
crâniennes, y compris :
11.2.1. Céphalée d'origine cervicale
11.3.1. Céphalée attribuée à un
glaucome aigu
12. Céphalée attribuée à un
trouble psychiatrique
Névralgie et autres
céphalées
13. Névralgies crâniennes, algie faciale
centrale ou primitive et autres céphalées, y compris :
13.1. Névralgie du trijumeau
14. Autres céphalées, névralgies
crâniennes, algue faciale centrale ou primitive
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