Octobre 2004
UNIVERSITE DU 7 NOVEMBRE DE CARTHAGE
INSTITUT DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES
CARTHAGE
PRESIDENCE
COMMISSION D'EXPERTISE COMPTABLE
MEMOIRE ELABORE EN VUE DE L'OBTENTION DU
DIPLOME NATIONAL
D'EXPERTISE COMPTABLE
LES COUTS DE RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT
DES
HYDROCARBURES :
Prise en Compte, Amortissement et Evaluation
Elaboré par :
M. Naceur YAICHE
|
Directeur de recherche :
|
M. Abdellatif ABBES
|
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Mémoire soutenu avec succès le 7 Décembre
2004 à l'IHEC,
avec mention "Très Honorable"
Jury
M. Khaled ZOUARI Président
M. Abdellatif ABBES Membre
M. Mohamed Ali OMRI Membre
DEDICACES
A mes très chers parents qui ont toujours
été là pour moi, et qui m'ont donné un magnifique
modèle de labeur et de persévérance. J'espère
qu'ils trouveront dans ce travail toute ma reconnaissance et tout mon
amour;
A mes chers frères et soeurs: Mohamed, Nedra, Adel,
Boubaker, Fayçal, Hafedh et Souhaila pour leurs soutien et
précieux conseils;
A mes enseignants de l'Institut des Hautes Etudes
Commerciales pour la rigueur de leur enseignement et l'étendue de leur
savoir;
A mes meilleurs amis;
Je dédie ce mémoire.
REMERCIEMENTS
Je tiens à manifester en tout premier lieu toute ma
gratitude envers M. Abdellatif ABBES qui a dirigé le présent
mémoire. Qu'il trouve dans ce modeste travail l'expression de mon
profond respect et ma reconnaissance pour ses encouragements et ses
recommandations constructives.
Je souhaite également remercier tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
travail et notamment:
Le personnel de la société Preussag Energie
International;
Monsieur Anton LEHNER, directeur général de
Preussag Energie International;
Monsieur Michael T. DUGGAN, directeur financier de
Preussag Energie Tunisie, pour m'avoir inspiré le sujet de ce
mémoire;
Monsieur Friedrich KNOEBEL, directeur financier de
Preussag Energie International, pour le soutien et les précieux conseils
qu'il a bien voulu me prodiguer;
Monsieur Lotfi KHAMMASSI, chef comptable et financier de
Preussag Energie International, pour ses encouragements incessants;
Monsieur Moncef MATTOUSSI, sous-directeur de la
comptabilité de l'ETAP, pour la documentation qu'il a bien voulu me
fournir.
i
§ paragraphe
AICPA American Institute of Certified Public Accountants
AIE Agence Internationale pour l'Energie
al. alinéa
APB Accounting Principles Board
ARS Accounting Research Study
ASB Accounting Standards Board
ASR Accounting Series Release
bbl Baril
boe barrel of oil equivalent
DSEP Direction de la Stratégie, des Etudes et de la
Planification (France)
ED Exposure Draft
éd. édition
EIP Etude et Ingénierie Pétrolière
FASB Financial Accounting Standards Board
fig. figure
FIN FASB Interpretation
FRR Financial Reporting Release
IAS International Accounting Standard
IASB International Accounting Standards Board
IASC International Accounting Standards Committee
ICCA Institut Canadien des Comptables Agréés
IFP Institut Français du Pétrole
IFRS International Financial Reporting Standards
NC Norme Comptable (Tunisienne)
NIOC National Iranian Oil Company
NOC Note d'Orientation Concernant la Comptabilité
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Économique
ONU Organisation des Nations Unis
OPAEP Organisation des Pays Arabes Exportateurs de
Pétrole
OPEP Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
p. page
Reg. S-X Rule 4-10 Code of Federal Regulations, alias S-X,
article 4, section 10
SAB Staff Accounting Bulletins (SEC)
SEC US Securities and Exchange Commission
SFAC Statement of Financial Accounting Concepts
ii
SFAS Statement of Financial Accounting Standard
SORP Statement of Recommended Practice
SPE Society of Petroleum Engineers
TND Dinar tunisien
US$ Dollars Américains
USA Etats-Unis d'Amérique
VCN Valeur comptable nette
WPC World Petroleum Congress
Par ailleurs, en raison du sujet traité, il est souvent
nécessaire de faire référence à la terminologie
anglo-saxonne qui est d'un usage courant dans l'industrie
pétrolière internationale. De ce fait, les termes anglais ont
été conservés dans le texte et dans certaines figures
d'illustration.
iii
Voici quelques termes dont la signification peut paraître
nébuleuse et qui ont été sélectionnés
notamment en fonction de leur emploi fréquent dans les articles ou les
ouvrages traitant de l'industrie pétrolière.
Baril Unité de mesure
anglo-saxonne représentant 158,984 litres. Il y a 7,3
barils dans une tonne de pétrole. Un million de barils par
jour (b/j) représente 50 millions de tonnes par an.
Champ Région constituée
d'un seul ou plusieurs réservoirs ayants la même
structure géologique ou stratigraphique
Complétion Ensemble des
opérations qui permettent de mettre un puit en
production.
Courbes d'Écrémage
|
La courbe de l'écrémage représente les
découvertes cumulées par rapport au nombre cumulé de puits
d'exploration. (Jean Laherrère). Fondamentalement, il s'agit d'une
méthode pour estimer la taille d'un gisement en fonction des
découvertes. C'est une méthode qui donne
généralement les estimations les plus précises.
|
Couverture Couche imperméable
rencontré par les hydrocarbures dans leur
processus de migration à partir de la
roche-mère. En effet, plus légers que l'eau, ils ont tendance
à remonter vers la surface. Si la couverture est inexistante, ils
s'échappent et suintent à la surface ou bien se solidifient en
bitume, perdant leurs constituants volatils.
Forage Trou de faible diamètre
(20 à 50 centimètres) et plus ou moins profond
(jusqu'à 11 000 mètres). Il fonctionne comme une
énorme perceuse dont le derrick serait le corps, le train de tiges,
l'arbre, et le trépan (outil monobloc incrusté de diamants), la
mèche. Il avance de quelques mètres par heure. Un forage
d'exploration dure de trois à six mois. Quatre forages sur cinq, voire
six sur sept dans les zones encore inexplorées, ne débouchent sur
aucune découverte de gisements économiquement exploitables.
Forage dévié Forage
initialement vertical et par la suite incliné, qui permet
d'atteindre une zone de production éloignée de
l'emplacement du derrick, de contourner un obstacle géologique
(dôme de sel) ou, en mer, d'économiser un déplacement de la
plate-forme.
iv
Gravimétrie Mesure les
variations de la pesanteur et donne des indications
concernant la nature et la profondeur des couches en fonction
de leur densité.
Magnétométrie Mesure les
variations du champ magnétique. On obtient ainsi une idée
de la répartition en profondeur des terrains
cristallins qui n'ont aucune chance de contenir du pétrole,
appelé "huile" dans la profession.
Oléoduc ou pipeline Conduite
terrestre ou maritime, composée de tubes soudés les uns aux
autres et permettant de transporter le pétrole grâce à des
stations de pompage régulièrement espacées. Relativement
lourd en terme d'investissement, sa rentabilité exige un débit
régulier et important.
Pétrole Le pétrole
brut est l'une des formes d'une substance connue sous le
nom d'hydrocarbure et faisant partie des «
énergies fossiles ». L'autre hydrocarbure est le gaz naturel. Le
charbon n'est généralement pas considéré comme
hydrocarbure. Le pétrole lui-même existe sous diverses formes de
consistances, allant de liquide à une forme pratiquement solide.
Pétrole
Conventionnel (Conventional Oil)
Pétroles Non-Conventionnels (Non-Conventional
Oils)
|
Le pétrole conventionnel est généralement
défini comme pétrole produit par des moyens de
récupération primaires ou secondaires. Ces méthodes
d'extraction sont la pression interne du gisement, le pompage, l'injection d'un
liquide, et la pression de l'eau et/ou du gaz naturel. Cela représente
environ 95% de toute la production de pétrole.
Les autres pétroles, représentant 5% de la
production, sont extrait par des méthodes de récupération
élaborées, sont des huiles lourdes et sables bitumineux. Comptent
également comme pétrole non-conventionnels les pétroles
exploités en régions polaires et en eaux profondes
(deepwater).
|
Réservoir Couche souterraine
poreuse et perméable contenant une accumulation
naturelle de pétrole et (ou) de gaz productible
piégé par des barrières de roche imperméable ou
d'eau et séparée des autres réservoirs.
Roche-mère Couches
sédimentaires profondes, à fortes températures et
pressions,
où les réactions chimiques éliminent les
atomes d'azote et les restes d'oxygène pour ne laisser que des
molécules formées de carbone et d'hydrogène. Ces
dernières constituent les hydrocarbures liquides et gazeux.
Taux de Quantité de
pétrole, exprimée en pourcentage, pouvant être extraite
du
récupération sous-sol.
Elle dépend à la fois des conditions physiques, chimiques et
géologiques des gisements et de l'évolution des
technologies.
v
Introduction 1
1ère Partie
Prise en Compte des Coûts de Recherche et de
Développement des
Hydrocarbures
Chapitre Introductif: PRESENTATION DES ACTIVITES DE
RECHERCHE, DE
DEVELOPPEMENT ET DE PRODUCTION DES HYDROCARBURES
8
Section 1. Caractéristiques 8
1.1. Un Risque élevé 8
1.2. Un risque encouru disproportionné avec les
résultats obtenus 9
1.3. Une durée d'exploration et de développement
importante 10
1.4. Un coût élevé 11
1.5. Des conventions d'association complexes 11
1.6. Des actifs non remplaçables sujets à
épuisement 12
1.7. Un environnement économique, technologique et
politique turbulent 12
Section 2. Les Phases de Recherche, de
Développement et de Production des
Hydrocarbures 13
2.1. L'acquisition des droits miniers 14
a. Le régime concessionnaire 15
b. Les contrats d'association 16
c. les contrats de partage de production 18
d. les contrats de service, d'assistance technique ou encore
dits d'entreprise 19
2.2. La prospection 20
vi
2.3. L'exploration 21
2.4. L'appréciation 22
2.5. Le développement 23
2.6. La production 24
2.7. La clôture 25
Section 3. Chevauchement des Opérations
26
3.1. La prospection, l'acquisition des droits miniers et
l'exploration 26
3.2. L'exploration durant la phase d'appréciation 26
3.3. L'exploration et l'appréciation durant la phase de
développement 27
3.4. L'exploration et le développement durant la phase
de production 27
Section 4. Les Equipements de Support 28
Chapitre 1. LES METHODES DE PRISE EN COMPTE DES COUTS DE
RECHERCHE ET DE
DEVELOPPEMENT DES HYDROCARBURES 29
Section 1. Etude Théorique des Règles de
Prise en Compte d'un Actif 29
1.1. Définition d'un actif 30
1.2. Phases des opérations et nature des coûts
engagés 33
1.3. Degré d'association entre les coûts encourus et
les réserves découvertes 34
a. Relation physique directe 35
b. Association économique 35
1.4. Nature et taille du centre de coûts 36
Section 2. La Méthode du Coût Complet
37
2.1. Présentation 37
2.2. Fondement 41
2.3. Limites 42
Section 3. La Méthode des Efforts Réussis
44
3.1. Présentation 44
3.2. Fondement 47
vii
3.3. Limites 48
Section 4. EVOLUTION HISTORIQUE DE LA PRATIQUE COMPTABLE
AUX USA 50
Chapitre 2. MISE EN APPLICATION DES METHODES DE PRISE EN
COMPTE DES COUTS DE
RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT DES HYDROCARBURES
54
Section 1. Les Coûts d'Acquisition des Droits
Miniers 55
1.1. Prime au comptant (Cash bonus) 56
1.2. Option d'achat des droits miniers et shooting rights
58
1.3. Frais accessoires d'acquisition 59
1.4. Taxe superficiaire 60
Section 2. Les Coûts de Prospection et
d'Exploration 61
2.1. Règles générales 62
2.2. Participation aux travaux d'exploration sur permis
d'autrui 63
2.3. Travaux d'exploration effectués en échange
de droits miniers 64
2.4. Acquisition de données Géologiques et
Géophysiques 66
2.5. Travaux sismiques 3D pour le développement d'un
réservoir 67
Section 3. Les Coûts des Forages d'Exploration
67
3.1. Règles générales 68
3.2. Prise en compte initiale 70
3.3. Comptabilisation de l'issue des opérations de
forage 71
3.4. Les événements postérieurs à
la date de clôture 72
3.5. Coûts des forages d'exploration dont l'issue n'est
pas immédiatement connu 74
Section 4. Les Coûts de Développement
77
4.1. Règles générales 78
4.2. Les puits de développement secs 78
4.3. Les forages au-delà des formations reconnues
productives 82
4.4. Le plug-Back 82
4.5. Coût d'abandon d'une portion de forage 83
viii
Section 5. Les Coûts d'Abandon et de Remise en Etat
84
5.1. L'obligation de remise en état 84
5.2. Fondement théorique de la constitution d'une
provision pour remise en état 85
a. Cadre conceptuel de la comptabilité
financière 86
b. L'IAS 37: Provisions, passifs éventuels et actifs
éventuels 87
5.3. Coûts nécessitant la constitution d'une
provision pour remise en état 88
5.4. Mesure de la provision pour remise en état 89
a. Estimation des dépenses futures 89
b. Valeur actualisée 90
c. Révision du montant de la provision 90
5.5. Contrepartie de la provision constituée 91
2ème Partie
Amortissement des Coûts de Recherche et de
Développement Portés à l'Actif
Chapitre 1. LES METHODES D'AMORTISSEMENT DES COUTS DE
RECHERCHE ET DE
DEVELOPPEMENT PORTES A L'ACTIF 95
Section 1. Fondement Théorique de l'Amortissement
95
1.1. Cadre conceptuel de la comptabilité financière
95
1.2. L'amortissement selon la norme comptable NC 05 97
a. Définition 97
b. Le montant amortissable 97
c. La période d'amortissement 98
Section 2. L'Amortissement Linéaire
100
2.1. Présentation 100
2.2. Avantages 101
2.3. Inconvénients 102
ix
Section 3. L'Amortissement Selon l'Unité de
Production 103
3.1. Présentation 103
3.2. Avantages 105
3.3. Inconvénients 106
Section 4. Le Choix d'une Méthode d'Amortissement
107
Chapitre 2. MISE EN APPLICATION DE LA METHODE DE
L'AMORTISSEMENT SELON
L'UNITE DE PRODUCTION 109
Section 1. Les Différentes Catégories de
Réserves 109
1.1. Définition des réserves 110
1.2. Classification des réserves 113
a. Réserves prouvées 114
b. Réserves probables 117
c. Réserves possibles 118
1.3. Estimation des réserves 119
a. Approche déterministe 120
b. Approche probabiliste 121
Section 2. Réserves à Considérer
pour le Calcul de l'Amortissement 122
2.1. Le choix d'une catégorie de réserves 122
a. Sous la méthode des efforts réussis
123
b. Sous la méthode du coût complet 124
2.2. L'unité de mesure 125
2.3. Changement d'estimation des réserves 127
2.4. Cas de production de plusieurs produits 129
Section 3. Les Coûts Sujets à Amortissement
131
3.1. Coûts exclus de la base amortissable 132
3.2. Coûts futurs de développement 133
3.3. Coûts futurs d'exploration 133
3.4. Coûts futurs de démantèlement et de
remise en état 134
x
Section 4. Aperçu de la Normalisation Comptable
aux USA 134
4.1. Dans le cadre de la méthode des efforts
réussis 134
a. Règles générales 135
b. Les coûts exclus de l'amortissement 136
c. Cas de production de plusieurs produits 137
4.2. Dans le cadre de la méthode du coût complet
138
a. Règles générales 138
b. Les coûts exclus de l'amortissement 139
c. Cas de production de plusieurs produits 140
3ème Partie
Evaluation des Coûts de Recherche et de
Développement
Portés à l'Actif à la Date de
Clôture
Chapitre 1. MISE EN APPLICATION DE L'IAS 36 DANS LE
CADRE DES ACTIVITES DE
RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT DES HYDROCARBURES
143
Section 1. Coûts Attribuables à des
Réserves Commerciales 144
1.1. Indicateurs de dépréciation 144
1.2. Groupement de plusieurs actifs 147
a. Sous la méthode des efforts réussis
148
b. Sous la méthode du coût complet 149
1.3. Détermination de la valeur recouvrable 150
a. Réserves à considérer 153
b. Conditions futures d'exploitation 153
c. Taux d'actualisation 156
Section 2. Coûts Dont l'Issue n'est pas Encore
Déterminée 156
2.1. Indicateurs de dépréciation 158
2.2. Difficulté de détermination de la valeur
recouvrable 159
2.3. Groupement de plusieurs actifs 160
2.4. Détermination forfaitaire de la
dépréciation 162
xi
Section 3. Comptabilisation d'une perte de valeur
163
3.1. Constatation initiale 164
3.2. Reprise d'une perte de valeur 165
Chapitre 2. APERÇU DE LA NORMALISATION COMPTABLE
EN VIGUEUR AUX
ETATS-UNIS 168
Section 1. Evaluation des propriétés
minières non prouvées 169
1.1. Indicateurs de dépréciation 170
1.2. Détermination individuelle de la valeur recouvrable
d'une propriété 171
1.3. Détermination de la valeur recouvrable d'un groupe de
propriétés 173
a. L'amortissement linéaire 173
b. L'amortissement basé sur les abandons annuels de
propriétés 174
c. Détermination forfaitaire de la perte de valeur
176
1.4. Comptabilisation 177
a. Constatation initiale 177
b. Evaluation postérieure 177
c. Constatation de l'abandon d'une propriété
178
d. Constatation du transfert d'une propriété
minière devenue prouvée 179
Section 2. Dépréciation des
propriétés prouvées sous la méthode des efforts
réussis 180
2.1. Identification d'un actif qui a pu perdre de la valeur
181
a. Indicateurs de dépréciation 181
b. Groupement de plusieurs actifs 182
2.2. Détermination des cash-flows futurs 183
a. Réserves à prendre en considération
183
b. Prix de vente 184
c. Coûts 185
d. Frais généraux 185
2.3. Détermination de la juste valeur 186
2.4. Propriétés détenues en vue de leur
vente 189
xii
Section 3. Plafonnement des coûts portés
à l'actif sous la méthode du coût complet
|
190
|
3.1.
|
Valeur actuelle des revenus nets futurs
|
191
|
3.2.
|
Coût des propriétés non prouvées
|
192
|
3.3.
|
Le plus faible du coût et de la juste valeur des
propriétés non prouvées incluses
|
|
|
dans la base amortissable
|
192
|
3.4.
|
Effet de l'impôt sur le résultat
|
193
|
3.5.
|
Illustration du Ceiling Test
|
194
|
3.6.
|
Evènements postérieurs à la date de
clôture
|
198
|
Conclusion 199
Bibliographie
Annexes:
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie.
Annexe 2: Regulation S-X, Rule 4-10, «Financial
Accounting and Reporting for Oil and Gas Producing Activities Pursuant to the
Federal Securities Laws and the Energy Policy and Conservation Act of
1975».
Annexe 3: SEC Staff Accounting Bulletin; Topic 12: Oil and Gas
Producing Activities.
Annexe 4: Exposure Draft ED6: Exploration for and Evaluation
of Mineral Resources
Annexe 5: Basis for conclusions on Exposure Draft ED6
Introduction
2
Introduction
La Tunisie s'est dotée depuis 1997 d'un Nouveau
Système Comptable des Entreprises qui est venu rompre avec près
de trente années de vide juridique en matière de règles
comptables émanant d'un droit comptable au vrai sens du terme. Les
objectifs essentiels de ce nouveau système étant de donner aux
états financiers publiés par les entreprises le caractère
d'image fidèle tant recherché et de satisfaire les investisseurs
quant à leurs besoins accrus en informations à forte valeur
ajoutée. Huit ans après, on peut dire que cette réforme
comptable a réussi à implanter une nouvelle culture comptable en
Tunisie et à soulager aussi bien les professionnels que les utilisateurs
de l'information financière. Toutefois, les objectifs recherchés
n'ont pu être totalement atteints du fait que le nouveau système
est resté inachevé au niveau de certains domaines importants qui
n'ont pas fait l'objet de normes comptables spécifiques. C'est le cas
notamment de la comptabilisation de l'impôt sur les
bénéfices, des contrats de location et des frais de recherche et
de développement des hydrocarbures.
Cette étude, se propose d'étudier le traitement
comptable des coûts de recherche et de développement des
hydrocarbures; un sujet qui a, au cours des dernières décennies,
suscité l'intérêt de plusieurs instances comptables et a
animé de nombreux débats au niveau international.
En effet, de part leur nature, les coûts encourus durant
les différentes phases de recherche et de développement des
hydrocarbures présentent des difficultés comptables aussi bien au
niveau de leur prise en compte qu'au niveau de leur amortissement et
évaluation à la date de clôture. Ainsi:
- Faut-il porter à l'actif les coûts des
activités de prospection et d'exploration infructueuses ou dont le
résultat n'est connu qu'après l'écoulement dune longue
période après leur engagement?
- Faut-il capitaliser les coûts des efforts de
développement non couronnés de succès?
- Faut-il adopter la méthode linéaire ou la
méthode variable pour l'amortissement des coûts portés
à l'actif?
- Quels sont les coûts sujets à amortissement
(coûts historiques, coûts futurs de développement,
coûts futurs de remise en état)?
3
Introduction
- Quelles sont les réserves d'hydrocarbures à
considérer pour l'amortissement des coûts de recherche et de
développement (réserves prouvées, réserves
développées, réserves probables ou encore celles
possibles)?
- Lorsque la méthode de l'amortissement selon
l'unité de production est adoptée, faut-il utiliser la valeur des
réserves en termes de quantités physiques ou en termes de valeur
pour le calcul de l'unité de production?
- Quel type de réserves faut-il considérer en
cas de production simultanée de plusieurs produits (Hydrocarbures
liquides et gazeux)?
- Comment faut-il évaluer les différents
coûts portés à l'actif à la date de clôture,
surtout ceux relatifs à des activités d'exploration dont le
résultat n'est pas connu?
En Tunisie, et en l'absence de normes comptables
spécifiques au secteur pétrolier, certaines
sociétés tunisiennes font tout simplement
référence, au niveau de leurs états financiers, aux
règles fiscales applicables en matière d'immobilisation et
d'amortissement des coûts de recherche et de développement des
hydrocarbures. De telles sociétés sont souvent dépourvues
de manuels comptables précisant le traitement comptable de tels
coûts, ce qui porte atteinte, parfois, à la comparabilité
de l'information financière au fil des années.
Par ailleurs, dans le cadre de certaines missions d'audit et
d'assistance, nous avons noté que les comptes relatifs aux
établissements stables des sociétés
pétrolières opérant en Tunisie sont souvent établis
selon les règles fiscales édictées en la matière.
Pour les besoins de la consolidation au niveau des états financiers de
la société mère étrangère, ces comptes sont
retraités afin de se conformer aux règles comptables admises dans
le pays d'origine, que ce soit la France, les Etats Unis d'Amérique ou
autres. Ces règles sont parfois tellement divergentes au point de
s'interroger sur la pertinence de l'information financière
divulguée par les différentes sociétés
pétrolières ainsi que sur la comparabilité dans l'espace
d'une telle information, surtout lorsqu'il s'agit de géants
multinationaux.
Ainsi, dans un secteur où la mondialisation est un fait
depuis plusieurs décennies, là où les besoins des
investisseurs en information financière sont toujours croissants, il est
étonnant de noter que la normalisation comptable, bien que très
évoluée dans certains pays, est loin d'être satisfaisante.
En effet, plusieurs traitements comptables sont parfois autorisés,
ôtant ainsi l'information financière d'une qualité
importante, à savoir la comparabilité.
4
Introduction
Pour analyser et répondre à ces questions, ce
mémoire sera organisé en trois parties. Dans un premier temps, et
après avoir fourni un aperçu technique sur les différentes
activités relatives à la recherche, au développement et
à la production des hydrocarbures, il sera procédé
à l'étude des règles de prise en compte qui pourraient
s'appliquer aux coûts engendrés par de telles activités.
Cette étude se fera à travers un examen des préconisations
du cadre conceptuel de la comptabilité financière et une analyse
des deux méthodes comptables les plus répandues dans le monde,
à savoir la méthode du coût complet et la méthode
des efforts réussis.
Dans un second temps, cette étude présentera les
différentes méthodes d'amortissement des coûts
portés à l'actif qui s'offrent à l'entreprise ainsi que
les avantages et inconvénients de chacune d'elles. A ce niveau, il sera
procédé à une analyse critique des différentes
options de la méthode de l'amortissement selon l'unité de
production, en s'attardant sur certaines difficultés liées
à sa mise en application et en passant en revue les positions prise par
la réglementation comptable aux USA.
Enfin, ce mémoire se propose d'étudier les
règles d'évaluation des coûts portés à
l'actif à la date de clôture, et ce à travers une analyse
des dispositions de l'IAS 36 et de la possibilité de sa mise en
application dans le secteur pétrolier. A ce niveau, nous
présenterons un aperçu de la réglementation et la pratique
comptable aux Etats-Unis, considérées comme les plus
évoluées sur le plan international.
Toutefois, il est à noter que cette étude ne
vise pas à examiner certaines méthodes comptables restées
à un stade théorique et qui n'ont jamais fait l'objet d'une
application en pratique, telle que par exemple la méthode dite
"Reserve Recognition Accounting", ni à étudier la
totalité des difficultés comptables qui pourrait surgir lors de
la traduction comptable des différentes conventions d'association,
à montage juridique souvent complexe. Tel est le cas, par exemple, des
contrats de "Farm-in / Farm-out", des contrats de partage de production ou des
contrats de "Unitization". Cette recherche se limite à une analyse
critique des méthodes les plus répandues dans le monde, par
rapport aux normes comptables internationales lorsqu'elles existent, et par
rapport à la réglementation comptable aux USA chaque fois que
cela est jugé opportun.
En outre, le présent travail ne vise pas à
étudier les différents régimes fiscaux régissant
les activités de recherche, de développement et de production des
hydrocarbures à travers le
5
Introduction
monde. En Tunisie, par exemple, ces régimes sont
nombreux et variés et incluent quelques régimes conventionnels
vieillissant, institués à l'aube de l'indépendance par les
différentes conventions particulières, le régime du
décret-loi 85-9, le régime de la loi 90-56 et le régime du
code des hydrocarbures tel que modifié et complétés par
les lois subséquentes. Compte tenu de leurs spécificités,
ces régimes méritent, à notre avis, une étude
détaillée dans le cadre d'un travail distinct.
Première Partie:
Prise en Compte Les
Coûts Le Recherche et
Le Développement Les
HyLrocarbures
7
Première partie: Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
Les coûts qui ont suscité l'intérêt
de la doctrine comptable et qui ont animé le plus de débats au
cours du dernier siècle, sont ceux relatifs aux activités de
pré-production. Ces activités sont définies comme
étant celles entreprises avant que les réserves minérales
ne puissent être extraites du sous-sol, englobant ainsi, les
activités de prospection, d'acquisition, d'exploration,
d'évaluation et de développement.
Bien que la quasi-totalité des entreprises
d'exploration - production pétrolière suivent le modèle du
coût historique, ceci n'implique pas qu'elles utilisent toutes le
même concept ou méthode comptable. En effet, quelques
méthodes et approches se sont développées au fil des
années, conduisant à des résultats totalement
différents, dont les plus communément utilisées sont la
méthode des efforts réussis et la méthode du coût
complet. De même, ces deux méthodes n'ont pas fait l'objet d'une
application homogène dans l'espace, chose qui a contribué, en
l'absence de normes comptables nationales et internationales précises,
à l'émergence de plusieurs pratiques comptables dont la
diversité a rendu la comparabilité de l'information
financière dans l'espace souvent illusoire.
Par ailleurs, l'utilisation du concept du coût
historique pour le traitement des coûts d'exploration et de
développement semble ne pas satisfaire l'ensemble des
préparateurs et utilisateurs des états financiers. En effet,
plusieurs propositions ont été faites au cours des huit
dernières décennies pour abandonner le concept du coût
historique au profit d'un système qui permettrait de refléter la
valeur réelle des réserves mises en évidence dans les
états financiers.
En effet, sous le concept du coût historique, les
coûts portés à l'actif relatifs aux activités de
pré-production ne représentent pas les réserves
découvertes elles-mêmes entant qu'actif mais plutôt les
coûts qui ont servi à leur découverte. La nature exacte de
ces actifs fait l'objet de plusieurs controverses et sera étudiée
au niveau de la présente partie.
Ainsi, dans un premier chapitre, nous procèderons
à une présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures. Dans un
deuxième chapitre, nous étudierons les méthodes de prise
en compte des coûts encourus au cours de ces différentes
activités. Dans un troisième chapitre, nous nous attarderons sur
les difficultés de mise en application des différentes
méthodes de prise en compte.
8
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
Présentation des activités de
recherche,
de développement et de production des
hydrocarbures
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L'objectif de ce chapitre est de décrire les
caractéristiques des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures ainsi que de
présenter d'ores et déjà les dilemmes comptables qui se
posent de part leur nature même.
La plupart de ces caractéristiques ne sont pas
spécifiques au secteur pétrolier, mais peuvent s'appliquer
à d'autres industries telles que l'industrie pharmaceutique, la
biotechnologie ou encore l'industrie agricole. Cependant, prises ensembles,
toutes ces caractéristiques distinguent nettement l'industrie extractive
des hydrocarbures des autres industries.
Section 1. CARACTERISTIQUES
1.1. Un risque élevé
L'une des caractéristiques de l'industrie
pétrolière, c'est le risque élevé que les fonds
dépensés par une entreprise pour acquérir son actif le
plus important, ne génèreront jamais des réserves
commercialement récupérables. En effet, à travers
l'histoire, l'expérience a montré que moins de 20% des
propriétés minières acquises sont devenues
productives1, ce qui implique que moins de 20% des dépenses
de prospection et d'exploration ont résulté historiquement en une
production commerciale. Ce taux a connu au cours des dernières
années une amélioration très nette surtout en ce qui
concerne les opérations off-shore. Ceci est dû essentiellement aux
progrès scientifiques et au développement de nouvelles
technologies d'exploration et de développement tels que le sismique 3D
et le forage directionnel.
1 IASC, "Extractive Industries Issues Paper",
2001, p.18
9
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
Du fait que plusieurs projets d'exploration sont voués
à l'échec, la doctrine comptable actuelle trouve qu'il est
difficile d'appliquer les principes et normes comptables traditionnels aux
activités d'exploration - production pétrolière. Par
exemple, si un seul projet d'exploration, parmi cinq entrepris, conduit
à la découverte de réserves d'hydrocarbures, il serait
intéressant de déterminer les coûts à porter
à l'actif en application des principes comptables
généralement admis. Dans pareil cas, devrait-on se limiter aux
seuls coûts directement et spécifiquement liés au projet
couronné de succès? ou devrait-on considérer tous les
coûts encourus comme faisant partie d'un seul grand projet
d'exploration?. Dans cette dernière hypothèse, on portera
à l'actif tous les coûts d'exploration en se basant sur le fait
que l'entreprise voulait investir dans les cinq projets tout en ayant
conscience qu'ils n'allaient pas tous conduire à des
découvertes.
1.2. Un risque encouru disproportionné avec les
résultats obtenus
Dans l'industrie pétrolière, les risques pris
par une entreprise, pour chaque projet d'exploration pris individuellement, ne
sont pas proportionnels avec le résultat obtenu. En effet, un projet
d'exploration à coût bas peut résulter en une
découverte importante de réserves d'hydrocarbures. C'est le cas
notamment du champ pétrolier de l'Est du Texas découvert par un
"wildcatter2" indépendant en 1930 et
considéré actuellement comme le troisième plus important
champ pétrolier en Amérique du nord.
Inversement, des dépenses importantes d'exploration se
sont avérées, à travers l'histoire, souvent infructueuses
et ne donnèrent lieu à aucune production ultérieure.
C'est essentiellement cette caractéristique qui est
à l'origine de la naissance de deux méthodes comptables au sein
même du modèle comptable actuel dit des coûts historiques
récupérables. En effet, certaines auteurs trouvent que le
principe de prudence ainsi que l'incertitude quant aux avantages
économiques futurs liés à n'importe quel projet
d'exploration requièrent que tous les coûts qui ne peuvent
être directement rattachés à des réserves
individuellement identifiables soient passés en charges.
2 Terme anglais pour désigner celui qui
procède à des travaux d'exploration dans des régions non
encore étudiées, loin des champs pétroliers productifs
connus et sur des structures n'ayant pas connu de production
antérieure.
10
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
D'autres auteurs rappellent que les activités de
recherche et d'exploration constituent l'essence même d'une entreprise
pétrolière et concourent à atteindre un seul et unique
objectif à savoir la découverte de réserves de
pétrole ou de gaz naturel où qu'elles soient. Ils recommandent,
par conséquent, que les coûts de recherche et de
développement des hydrocarbures soient immobilisés comme partie
du coût global de n'importe quelles réserves minérales qui
pourraient être découvertes.
D'autres auteurs vont plus loin en affirmant que le coût
historique des réserves d'hydrocarbures ne constitue guère une
information utile et que la valeur des réserves d'une entreprise est de
loin plus utile pour les dirigeants, les actionnaires et les autres
utilisateurs des états financiers. De ce fait, ils préconisent la
prise en compte de toutes les réserves d'hydrocarbures
découvertes sur la base de leurs valeurs réelles et non pas sur
la base leurs coûts historiques.
1.3. Une durée d'exploration et de
développement importante
L'exploration et le développement sont deux processus
longs et complexes qui peuvent prendre dans la plupart des cas une longue
période. En effet, une entreprise opérant dans le secteur
pétrolier peut prendre plusieurs années à effectuer des
travaux de prospection pour étudier un domaine minier vaste afin de
déterminer des zones d'intérêt présentant des
indicateurs de présence d'hydrocarbures. Cette phase peut être
suivie d'une période de plusieurs années d'exploration et de
travaux plus élaborés au cours de laquelle l'entreprise collecte
des informations géologiques et géophysiques plus
détaillées sur les réserves potentielles. Même en
cas de découverte de réserves, plusieurs mois peuvent être
encore nécessaires pour apprécier leur importance et
déterminer si elles peuvent être développées et
produites avec une rentabilité acceptable. Enfin, la phase de
développement nécessaire pour accéder aux réserves
mises en évidence peut, dans certains cas, prendre plusieurs mois voire
des années.
Ainsi, une période importante séparant le
début de l'exploration et le commencement de l'exploitation effective du
gisement renforce le doute quant à l'applicabilité des principes
comptables traditionnels. L'écoulement d'une longue période avant
la détermination du succès
11
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
d'un projet d'exploration diminue la probabilité que
les coûts encourus génèreront des avantages
économiques futurs.
1.4. Un coût élevé
Dans l'industrie pétrolière, il est
évident que certains gisements de petite taille peuvent être
développés et exploités à un coût
relativement bas. Cependant, les projets d'exploration et de
développement des gisements pétroliers sont
généralement très importants et coûteux surtout
lorsqu'il s'agit de projets effectués dans des zones d'accès
difficile ou en mer.
Les dépenses faramineuses engagées, les risques
importants pris, combinés avec la longue période requise avant
que l'aboutissement d'un projet d'exploration ne soit connu, augmentent
considérablement l'impact potentiel, sur les états financiers,
des coûts portés à l'actif. Ces coûts,
différés pendant les différentes phases d'exploration
peuvent être très significatifs, par rapport aux capitaux propres
et au total des actifs de l'entreprise, tout en sachant que de telles
dépenses peuvent s'avérer par la suite ne rapportant aucun
avantage économique futur.
1.5. Des conventions d'association complexes
Les risques et les coûts élevés
engendrés par les activités de recherche, de développement
et de production des hydrocarbures ont souvent amené les entreprises
pétrolières à adopter plusieurs formes d'associations
parfois complexes et souvent très particulières, c'est le cas
notamment des contrats de "farm-in / farm-out", de "unitization", de "partage
de production" et de "carried Interest". L'association permet d'opérer
un partage des risques d'échec, des risques politiques, de diversifier
les zones géographiques à explorer et de bénéficier
du concours de sociétés disposant d'un savoir-faire particulier,
tel que la recherche sous-marine à grande profondeur ou encore les
techniques de récupération secondaire ou tertiaire.
Ces conventions et contrats définissent les
modalités de l'association telles que la nature des travaux à
effectuer, le financement des travaux, le partage de la production, la
facturation des charges, le contrôle, et prévoient
généralement une rémunération proportionnelle aux
risques pris par chaque partie. Ils créent ainsi, des situations parfois
complexes dont la traduction comptable s'avère souvent difficile et pour
lesquelles les principes comptables généralement admis ne
fournissent pas de solutions satisfaisantes.
12
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
1.6. Des actifs non remplaçables sujets à
épuisement
L'actif le plus important d'une entreprise d'exploration -
production pétrolière consiste principalement en ses
réserves minérales. Ces réserves ne peuvent pas être
renouvelées à l'identique dans les mêmes conditions et les
mêmes emplacements par les humains.
Paradoxalement, une entreprise industrielle traditionnelle
peut souvent renouveler ses usines, ses équipements et ses installations
afin de continuer son exploitation et de "dupliquer" sa production.
Pour une entreprise d'exploration - production
pétrolière, les quantités, la qualité, le
coût d'extraction et d'autres caractéristiques des réserves
minérales qui pourraient être découvertes pour remplacer
les réserves déjà en cours d'épuisement peut varier
sensiblement. D'autant plus qu'il n'y a aucune certitude que l'entreprise va
être en mesure de remplacer ses réserves sous quelque forme ou
emplacement que ce soit.
1.7. Un environnement économique, technologique et
politique turbulent
Bien que plusieurs facteurs économiques, technologiques
et politiques affectent toutes les industries, ces facteurs ont tendance
à avoir un impact plus important sur l'industrie
pétrolière. En effet les prix fluctuants du brut combiné
avec des taux de change instables peuvent avoir un impact direct sur la
viabilité économique des réserves détenues par une
entreprise. En outre, un changement mineur dans les prix à termes du
brut peut compromettre des projets d'exploration, de développement et de
production en cours. De même, une évolution technologique peut
avoir un impact direct sur le coût et, par conséquent, sur la
viabilité d'un projet d'exploration, de développement ou de
production.
Par ailleurs, et quelle que soit le propriétaire des
droits miniers, on note toujours une intervention large et justifiée de
l'Etat, et ce pour des considérations économiques, politiques ou
de défense3. Ainsi, dans certaines circonstances, les
entreprises d'exploration - production
3 Pour une analyse historique de l'évolution
des conventions d'exploration - production pétrolières ainsi que
de la création et du rôle qu'ont joué les différents
organismes internationaux (OPEP, OPAEP, ONU, AIE, OCDE),
13
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
pétrolière sont incitées à la
recherche et à la production des hydrocarbures, comme ce fût le
cas en Tunisie en 1985, 1987 et 1990 par la promulgation du décret-loi
85-9 et des lois 87-9 et 90-56.
Inversement, la politique d'un Etat peut changer sensiblement en
fonction des données politico-économiques pour instituer de
nouvelles taxes ou pour imposer un certain contrôle du gouvernement,
comme ce fût le cas au début des années cinquante.
Section 2. LES PHASES DE RECHERCHE, DE DEVELOPPEMENT ET
DE PRODUCTION DES HYDROCARBURES
Depuis son développement à la fin du
19ème siècle, l'activité de recherche et de
production des hydrocarbures a été découpée en
plusieurs phases ou ensembles d'activités désignées
à atteindre certains objectifs et résultats. Le
déroulement de ces différentes opérations et leur
classification en plusieurs phases a été historiquement d'une
grande importance comptable dans l'industrie pétrolière. Ainsi,
dans une tentative d'appliquer à l'industrie pétrolière
les principes comptables traditionnels, plusieurs entreprises
considèrent que la phase durant laquelle un coût spécifique
est engagé était un facteur déterminant quant au choix du
traitement comptable approprié.
En termes simplistes, les principes comptables de base ont
historiquement préconisé de capitaliser tout coût encouru
pour acquérir un actif et le rendre productif, et de passer en charges
toute dépense n'augmentant pas la capacité de l'entreprise
à générer des avantages économiques futurs.
Plusieurs éléments, cependant, rendent difficile l'application de
ces principes généraux dans le cadre d'une activité
d'exploration et de production pétrolière. Par exemple, peut-on
considérer les coûts de prospection et d'exploration comme des
coûts encourus pour acquérir un actif? Ou encore, à quel
degré la relation entre les coûts encourus et l'augmentation des
avantages économiques futurs devrait-elle être directe pour
justifier la
se référer au mémoire de MOUNIRA TLILI,
élaboré en vue de l'obtention du diplôme d'expertise
comptable - session avril 1992 intitulé "Des conventions d'exploration -
production : Analyse juridique, fiscale, économique et comptable", Titre
I, Chapitre 3.
14
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
capitalisation de tels coûts? Enfin, est-il
approprié de porter à l'actif des coûts, pendant des mois
voire des années avant de savoir s'il génèreront des
avantages économiques futurs?
Traditionnellement, les activités d'exploration et de
production ont été classées en sept phases dont les cinq
premières sont appelées "activités de
pré-production". Le déroulement de ces phases n'est pas identique
pour toute entreprise ou projet et peut connaître un certain
chevauchement. Il s'agit de:
1. l'acquisition des droits miniers;
2. la prospection;
3. l'exploration;
4. l'appréciation;
5. le développement;
6. la production; et
7. la clôture.
2.1. L'acquisition des droits miniers
L'acquisition des droits miniers est l'élément
préalable indispensable aux opérations d'exploration. Ces droits
représentent pour l'acquéreur la faculté,
l'exclusivité et l'obligation d'effectuer des opérations de
recherche et d'exploration dans certaines conditions et moyennant certains
engagements. L'acquisition de ces droits fait l'objet d'études
préliminaires de reconnaissance qui servent à prendre des
décisions face à plusieurs choix entre lesquels il convient
d'arbitrer. Les droits miniers et les moyens de leur acquisition varient selon
la constitution juridique du droit de propriété dans le pays
hôte4. Ils peuvent en général être acquis
par:
i l'obtention d'une concession;
U la conclusion d'un contrat d'association;
i la conclusion d'un contrat de partage de production;
ou
4 Pour une étude du droit de
propriété des gisements et des fondements juridiques de
l'intervention de l'Etat, voir ROBERT BRASSEUR, Législation et
fiscalité internationales des hydrocarbures, exploration et
production, éd. Technip, 1975.
15
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
i la conclusion d'un contrat de service, appelé
aussi contrat d'assistance technique ou encore contrat d'entreprise.
En Tunisie, les droits miniers sont octroyés à
travers un permis dit de recherche qui confère à son titulaire le
droit exclusif d'obtenir des concessions. Selon l'article 18.1 du code des
hydrocarbures, "le permis de recherche confère à son
titulaire le droit exclusif d'entreprendre les activités de recherche
dans le périmètre dudit permis". En outre, l'article 39.1 du
même code stipule que "la concession d'exploitation est
octroyée au titulaire d'un permis de recherche en cours de
validité, qui découvre à l'intérieur du
périmètre de son permis un gisement d'hydrocarbures
considéré comme économiquement exploitable ...". Dans
le contexte tunisien, l'obtention d'un permis de prospection peut être
assimilé à l'acquisition d'une option d'achat des droits miniers
seulement.
a. le régime concessionnaire
La concession est un titre minier qui se définit comme
étant "un acte par lequel un Etat accorde à un tiers, pendant
une certaine durée, et sur une certaine superficie, le droit exclusif de
recherche des gisements d'hydrocarbures et, en cas de découverte, le
droit exclusif d'extraire les produits et d'en disposer librement sous
réserve de remplir certaines obligations techniques, financières
et économiques5". Le titulaire des droits miniers sous
ce régime est dit avoir un "Operating Interest".
Telle que définie, la concession est le premier type de
contrat conclu entre un groupe privé et un Etat producteur pour la mise
en valeur de ses réserves d'hydrocarbures. Ce régime, qui a subi
de profondes modifications, couvrait durant la première moitié du
20ème siècle la majeure partie des activités
d'exploration et de production au Moyen-Orient. Aujourd'hui, il a presque
disparu dans les pays producteurs en voie de développement suite
à la volonté de certains d'entre eux d'acquérir le
contrôle du secteur de l'énergie considéré comme
vital.
Le régime particulier des concessions est
essentiellement caractérisé par le droit du concessionnaire de
s'approprier les substances minérales du gisement concédé
à l'occasion de leur extraction. L'Etat concédant
préserve, néanmoins, la propriété du gisement et
conserve un
5 J. DEVAUX-CHARBONNEL, Droit minier des
hydrocarbures, principes et applications, éd. Technip, 1987.
16
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
droit dit "non-operating interest" du fait qu'il n'a ni le
droit ni l'obligation d'exploiter la concession ou de supporter les coûts
de son exploitation. Sous l'égide de ce type de convention, le
concessionnaire doit supporter à ses risques et dépens
l'intégralité des dépenses d'exploration,
d'appréciation, de développement et d'exploitation. Le
concédant ne supporte, en général, que les coûts
nécessaires à rendre commercialisables les substances
minérales extraites tels que les coûts de transport. La plupart
des conventions pétrolières sous ce régime
prévoient:
i le payement d'un "cash bonus" ou moment de
l'attribution du titre minier6;
i le payement d'une taxe superficiaire
proportionnelle à la superficie du permis comme c'est le cas en Tunisie,
ou encore le payement d'un loyer annuel exigible jusqu'au commencement des
travaux de forage appelé "delay-rental" dans d'autres pays;
i le payement d'une redevance égale à
un pourcentage prédéterminé de la production du gisement,
payable en espèce ou en nature. A ce titre, certaines conventions
prévoient une redevance minimale en quantités ou en valeur que le
concessionnaire doit assurer même en l'absence de production.
b. les contrats d'association
Dès la seconde moitié du 20ème
siècle, les Etats producteurs de pétrole ont cherché
à reprendre le contrôle de leurs richesses naturelles à
travers un processus de nationalisation des sociétés
concessionnaires, un processus qui était tantôt brutal
tantôt progressif dans le temps. C'est ainsi qu'à partir de 1956,
la plupart de ces Etats se sont associés, à des groupes
pétroliers privés, souvent étrangers, en vue de
bénéficier de leurs concours financiers et technologiques. Cette
association a connu deux formes principales.
La première forme d'association consistait en la
création d'une société intermédiaire appelée
"Operating Company" à travers laquelle l'Etat et son partenaire
privé détenaient conjointement un même titre minier. Ce
type d'association fût introduit par Enrico Mattei, le président
de l'Agip italienne (ENI), qui l'avait proposé en Iran et suite auquel a
été constituée
6 En Tunisie, les cash bonus ne sont pas
généralement exigés, cependant, il convient de signaler
q'un cash bonus a été payé en 1984 par le
société américaine Marathon lors de l'octroi du permis
Zarzis, et ce en raison de la concurrence de certains pétitionnaires.
17
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
une société dont le capital était
détenu à 50% par la Société Nationale Iranienne
(NIOC), l'autre moitié étant détenue par Agip qui devait
supporter les dépenses d'exploration et de recherche à ses
risques et péril.
Par ailleurs, l'Etat peut être associé à
travers sa société nationale selon une deuxième forme de
contrats dits "Joint Operating Agreement" ou "Joint Venture". Sous cette forme
d'association, la société pétrolière et l'Etat
associé préfèrent garder le maximum d'indépendance
en optant pour une "association en participation" fiscalement transparente qui
devient l'outil technique de leur collaboration7. Les travaux de
développement et d'exploitation sont financés pour chacune des
parties au prorata de leur participation. En contre partie la production est
répartie selon les mêmes pourcentages et au prix coûtant.
Quelle que soit la formule retenue8, les contrats
d'association de ce type prévoient généralement les
règles suivantes:
i La participation de l'Etat intervient
généralement après la découverte d'un gisement
commercialement exploitable et suite à l'octroi d'une
concession d'exploitation;
i Dès sa notification de participation, l'Etat
ou la société nationale prend à sa charge le remboursement
des dépenses d'exploration initialement engagées par le titulaire
à sa seule charge et à son risque et non encore amorties à
la date de notification de la découverte;
i L'Etat prend à sa charge également le
financement des dépenses de développement et d'exploitation
à concurrence de son taux de participation dans la concession. A ce
titre, l'accord d'association peut prévoir des clauses de risques
indépendants "sole risk" permettant d'introduire une certaine
flexibilité dans l'association. Selon ces clauses, en
7 Il convient de signaler, que les appellations,
généralement anglo-saxonnes, de ces divers contrats d'association
diffèrent dans la littérature pétrolière. Ainsi,
l'appellation "Joint Venture" désigne pour certains auteurs
l'association en participation sans personnalité morale, alors que pour
d'autres, elle s'applique à la société filiale de la
société nationale et de la société
pétrolière et qu'on a désigné plus haut sous le nom
de "Operating Company".
8 Selon le guide Comptable Professionnel des
Entreprises et Organismes de Recherche et de Production des hydrocarbures,
"à base contractuelle, ce genre d'association est sans doute
imprécis, très fluctuant dans le temps et ne peut être
réduit à un schéma rigide et strict. Il ne rentre pas
automatiquement dans l'une ou l'autre des catégories juridiques
traditionnelles dans lesquelles peuvent s'insérer les activités
industrielles et commerciales". Ceci confirme la variété des
associations que l'on peut rencontrer dans le secteur pétrolier.
18
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
cas de désaccord de l'une des parties sur une
opération quelconque telle qu'un forage supplémentaire, l'autre
partie peut si elle le désire en prendre la charge à ses seuls
risques et périls.
i Chaque partenaire effectue à ses frais les
enlèvements de sa quote-part de production des hydrocarbures selon un
programme commun d'enlèvement et en dispose librement;
c. les contrats de partage de
production
C'est à partir des années 1960 que sont apparus
les contrats de partage de production. Aux termes de ces contrats la
société nationale cède une partie de la production
extraite, à un partenaire privé, appelée ci-après
entrepreneur, pour lui permettre de récupérer le coût de
ses investissements et un certain profit en rémunération du
risque encouru. Les premiers contrats de partage de production ont
été conclus en Indonésie et au Pérou puis, à
partir de 1974, d'autres pays l'ont adopté; c'est le cas notamment de
l'Egypte, la Libye, le Gabon, le Nigeria et la Tunisie où il a
été institué par le décret-loi 85-9, Titre VI.
Il s'agit d'un contrat qui accorde une place
prépondérante à l'intervention de l'Etat dans ses deux
rôles d'autorité concédante et de partenaire actif par
l'intermédiaire de sa société nationale, et ce, en
application notamment des recommandations de l'ONU et de l'OPEP. Ce type de
contrat obéit aux règles fondamentales suivantes:
i L'intervention de la société
pétrolière privée n'entraîne en aucun cas un droit
de propriété même partiel sur les ressources extraites. Ces
dernières restent la propriété exclusive de l'Etat
hôte qui, par l'intermédiaire de la société
nationale, est le seul titulaire possible des titres miniers;
i La société nationale est directement
impliquée dans la direction des opérations
pétrolières dans le permis et/ou la concession. Ces
opérations sont confiées exclusivement à l'entrepreneur,
lequel s'engage à les exécuter conformément aux
dispositions du contrat qui lie les deux parties, aux programmes et budgets
approuvés par la société nationale;
i L'entrepreneur supporte, paye et finance à
ses risques et dépens l'intégralité des travaux
d'exploration, d'appréciation, de développement et
d'exploitation;
19
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
i Tous les équipements acquis dans le cadre
des opérations de développement et d'exploitation deviennent la
propriété de l'Etat ou la société nationale,
généralement au moment de leur acquisition ou installation;
i Une redevance peut être instituée au
profit de l'Etat;
i L'entrepreneur a le droit de recouvrer ses
dépenses d'exploration, de développement et d'exploitation par
imputation sur une partie de la production après payement de la
redevance. Les hydrocarbures représentant les dépenses à
recouvrer sont dénommés "Cost-Oil" ou "Cost Recovery Oil";
i Les revenus restants après payement de la
redevance et déduction du Cost-oil sont dénommés
"Profit-Oil"; Ce dernier est partagé entre l'Etat et l'entrepreneur
selon une base prédéterminée.
d. les contrats de service, d'assistance technique ou
encore dits d'entreprise
Dans le cadre de ce type de contrat, l'entreprise
pétrolière s'engage à apporter son savoir-faire et ses
moyens de financement pour conduire, pour le compte de l'Etat hôte, des
opérations d'exploration, et éventuellement, de
développement et de production des réserves d'hydrocarbures qui
pourraient être mises en évidence.
L'Etat conserve toujours la propriété des
substances minérales mises en évidence et des équipements
et installations acquise par l'entreprise pétrolière, mais c'est
cette dernière qui supporte l'ensemble des risques d'exploration, de
développement et même d'exploitation. Ce n'est q'une fois qu'elle
ait réalisé le développement d'un gisement que
l'entreprise pétrolière peut être remboursée
intégralement ou en partie de ses investissements.
Généralement, ce type de contrats prévoit une
rétribution de la société pétrolière
basée, dans la plupart des cas, sur l'estimation des réserves
d'hydrocarbures en place.
A ce niveau, nous devons souligner que la littérature
pétrolière est encore divergente quant à la classification
de ce type de contrats et à sa qualification de contrat de services. En
effet, selon certains auteurs comme Devaux-Charbonnel, ce qui distingue les
contrats de services ou d'assistance technique, c'est l'absence de risques pour
la société contractante, fournisseur du service. Il s'agit donc
de contrats de coopération technique dont les exemples sont nombreux et
variés dans toutes les branches d'activités industrielles. Dans
le secteur pétrolier, ce type de contrats est donc un contrat à
risque qui s'apparente plus au contrat de partage de production
20
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
qu'à un contrat simple de fourniture de service ou
d'assistance technique. D'ailleurs, la terminologie anglo-saxonne est plus
significative en la matière, puisqu'elle utilise l'appellation "Risk
Service Agreement".
2.2. La prospection
La prospection signifie la recherche d'une zone
d'intérêt, d'une anomalie géologique ou d'une structure
pouvant justifier des travaux d'exploration plus approfondis. Cette phase peut
commencer avant ou après l'acquisition des droits miniers qui,
rappelons-le, accordent à leur titulaire le droit exclusif de rechercher
et de produire des réserves minérales dans une zone
prédéterminée. En Tunisie, les activités de
prospection sont désignées par le code des hydrocarbures sous
l'appellation "prospection préliminaire" et ne sont autorisées
qu'après l'obtention d'une "autorisation de prospection".
Bien que représentant une phase indépendante,
les activités de prospection sont souvent considérées par
certains organismes officiels, tels que la SEC aux Etats-Unis, comme faisant
partie intégrante de la phase d'exploration. De même, certaines
normes comptables nationales ne font pas de distinction entre les coûts
de prospection et ceux d'exploration. Au niveau de ce chapitre, nous traiterons
les phases de prospection et d'exploration séparément pour mieux
les distinguer de point de vu temporel et par rapport à la nature des
travaux techniques entrepris à chaque phase.
La prospection implique essentiellement les activités
suivantes:
(a) la recherche et l'analyse de l'historique des
données géologiques relatives à une zone
déterminée;
(b) la réalisation d'études topographiques,
géologiques et géophysiques9.
9 A ce titre, il est à noter qu'en Tunisie,
les travaux géophysiques ne sont pas autorisés pendant la phase
de prospection préliminaire. (Article 2, § (a) du code des
hydrocarbures tel que promulgué par la loi 99-93 du 17 août
1999).
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
Un programme de prospection couvre généralement
une zone très grande en superficie appelée dans la terminologie
anglo-saxonne "Prospect". L'objectif principal d'un tel projet est d'identifier
des zones d'intérêt qui méritent des travaux d'exploration
plus élaborés.
Les techniques de prospection sont très variées
et ne s'insèrent pas dans le cadre d'un projet spécifique de
recherche de réserves minérales mais sont plutôt
générales quant à leur étendu et envergure. En
effet, une entreprise pétrolière peut acquérir toute une
base de données géologique et géophysique relative
à plusieurs périmètres d'un pays pour étude et
analyse. Les géologues et d'autres scientifiques peuvent, par ailleurs,
étudier la composition géologique du sol tout au long des chemins
de fer, des lits de rivières, des routes et d'autres régions
facilement accessibles, et peuvent obtenir, par l'analyse de la couleur des
roches à la surface de la terre des indications très utiles quant
à la minéralurgie du sous-sol.
En outre, l'observation visuelle depuis des avions de
reconnaissance, la photographie aérienne, l'imagerie par satellite, les
tests de gravimétrie, les mesures magnétiques et plusieurs autres
techniques simples peuvent s'avérer très utiles pour examiner
simultanément plusieurs régions de la surface de la terre. Si de
telles observations et analyses générales indiquent la
présence possible de formations géologiques poreuses pouvant
contenir des hydrocarbures, des tests plus approfondis sont effectués.
Il s'agit notamment, de mesures de conductivité électrique des
roches, de l'établissement de sismographes et de l'analyse de la
composition chimique du sol.
2.3. L'exploration
En termes généraux, les activités
d'exploration signifient l'examen approfondi de zones géologiques, de
structures ou de conditions qui, basé sur l'expérience ou des
travaux de prospection antérieurs, présentent des
caractéristiques suffisamment favorables à la présence de
formations géologiques renfermant des réserves d'hydrocarbures.
Ces activités ont pour principal objectif de collecter et
d'acquérir le maximum d'informations afin de déterminer si des
réserves minérales peuvent exister en quantités
commercialement récupérables. Elles incluent:
21
(a) des travaux topographiques, géologiques,
géochimiques et géophysiques;
22
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
(b) des travaux de forage, de sectionnement (Trenching), et
d'échantillonnage géologique.
L'exploration de structures géologiques pouvant
contenir du pétrole ou du gaz naturel fait appel à des techniques
très élaborées tels que les levés sismiques, le
carottage et éventuellement, si d'autres travaux démontrent la
présence potentielle de réserves d'hydrocarbures, les forages
d'exploration.
Souvent, des informations importantes quant à la
formation géologique et la structure stratigraphique de la région
explorée peuvent être obtenues lorsque d'autres sondages
d'exploration sont en train d'être effectués dans un
périmètre voisin par une autre entreprise d'exploration -
production pétrolière. De telles informations sont
généralement obtenues en contre partie de contributions aux
coûts des sondages secs ou aux coûts des complètements de
puits. Les premières sont dites des "Dry-hole contributions" et
sont payées uniquement lorsque le puits foré par l'autre
entreprise s'avèrerait sec. Les deuxièmes, appelées
"Bottom-hole contributions", sont payées lorsque le puits
foré par l'autre entreprise est complété ou atteigne une
profondeur prédéterminée, indépendamment du
résultat de forage.
En Tunisie, les activités d'exploration englobent aussi
bien les "travaux de prospection" que les "activités de
recherche" tels que définis par l'article 2 du code des
hydrocarbures. Ces activités ne sont autorisées qu'à
travers l'obtention d'un permis de prospection ou un permis de recherche,
titres conférant à leur titulaire le droit exclusif de conduire
des activités d'exploration et la priorité d'obtenir une
concession d'exploitation.
2.4. L'appréciation
L'appréciation, appelée encore
l'évaluation, signifie l'étude de la faisabilité technique
et la viabilité commerciale des réserves minérales mises
en évidence à travers les activités d'exploration.
Dans l'industrie pétrolière, après qu'un
ou plusieurs puits d'exploration aient été forés dans un
réservoir et aient résulté en une découverte de
réserves en hydrocarbures, des puits additionnels, appelés des
puits d'appréciation, peuvent être forés pour obtenir
des
23
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
informations sur la taille et les caractéristiques du
réservoir, pour évaluer le potentiel commercial et pour estimer
l'importance des réserves récupérables.
Outre le forage de puits d'appréciation, la phase
d'appréciation inclut:
(a) des études détaillées d'engineering
afin de déterminer la meilleure manière avec laquelle le
réservoir peut être développé pour une meilleure
récupération des réserves en place;
(b) une étude de l'infrastructure et des moyens de
transport requis;
(c) des études financières et de marché;
et
(d) des études économiques
détaillées afin de déterminer si le développement
du réservoir est commercialement justifié.
Souvent, lorsque des forages d'exploration offshore ont
résulté en une découverte d'hydrocarbures à
proximité d'autre puits déjà en production, peu de travaux
d'appréciation sont nécessaires pour déterminer si la
complétion du nouveau puits est commercialement justifiée. Dans
pareils cas, les coûts d'installation des équipements et des
facilités de production, les coûts d'infrastructure et d'autres
coûts de développement sont souvent relativement bas
comparés à la valeur des réserves
récupérables et les activités d'appréciation sont
souvent considérées comme faisant partie de la phase de
développement.
Par contre, si des puits d'appréciation additionnels
sont forés pour déterminer l'importance des réserves mises
en évidence avant leur développement, ils sont
généralement traités comme faisant partie de la phase
d'exploration.
2.5. Le développement
En termes généraux, le développement peut
être défini comme étant l'établissement d'un
accès aux réserves prouvées en vue de leur production
commerciale. Dans l'industrie pétrolière, la phase de
développement implique:
(a) la préparation du site de forage, le
déblaiement, le drainage, la construction des routes, le
déplacement de routes publiques, le déplacement des conduites de
gaz et
24
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
de lignes électriques, dans la mesure nécessaire
pour mettre en valeur les réserves prouvées;
(b) la construction des plates-formes nécessaires aux
différents travaux de développement, pour les gisements
offshore;
(c) le forage de puits, dits de développement, pour
avoir accès et produire les réserves minérales, et
(d) le montage d'équipements et d'installations
d'extraction, de traitement, de collecte et de stockage du pétrole et du
gaz naturel pour les rendre commercialisables ou transportables.
Il est à noter que la décision de
développement d'une découverte entraîne des coûts
considérables mais dont l'ampleur peut varier en fonction de plusieurs
paramètres tels que la pression du gisement, son emplacement (on-shore
ou off-shore), la géologie du sol et l'importance des réserves en
place. Ainsi, on estime le coût d'un gisement équipé pour
la production, par tonne produite, à US$ 10 en Arabie Saoudite, à
US$ 30 pour des gisements terrestres moins riches et à US$ 75 en mer du
nord.
La production des hydrocarbures prouvés commence
généralement avant le développement total du gisement.
Ainsi, les activités de développement continuent souvent pendant
la phase de production, c'est à dire au moment même de
l'extraction des réserves minérales en place.
2.6. La production
La production inclut les activités d'extraction des
ressources naturelles du sol, ainsi que leurs traitements pour les rendre
commercialisables ou transportables. Dans l'industrie pétrolière,
la production implique:
i l'extraction du brut jusqu'à la surface de la
terre;
i le regroupement de la production de plusieurs puits
en un seul point commun dans le champ;
i le traitement du brut produit à travers des
séparateurs qui le débarrassent de l'eau et du gaz qu'il
contient; et
i le stockage de la production dans des bacs de
stockage.
25
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
Les activités d'exploration et de production autres que
la clôture, appelées en anglais "upstream activities",
sont généralement considérées comme prenant fin
à la sortie des réservoirs de stockage situés sur le champ
de production. Cependant, sous certaines conditions d'exploitation, la phase de
production peut être considérée comme se prolongeant
jusqu'au premier point où les hydrocarbures produits deviennent
commercialisables (livraison à un pipeline général,
à un terminal sur une plate-forme en mer, à une
raffinerie...etc.)
2.7. La clôture
La clôture signifie la cessation de la production,
l'enlèvement des équipements et installations, la restauration
des lieux de production à un état approprié et l'abandon
du site. Sur un plan pratique, les activités de clôture ont lieu
après la cessation de toute production, cependant, il est important de
noter à ce niveau, que l'obligation de clôture prend naissance
généralement au moment même du développement du
gisement10.
Dans l'industrie pétrolière, la clôture
résulte normalement de l'épuisement des réserves
commercialement récupérables du réservoir ou du champ. En
effet, les puits doivent être obturés, les équipements et
installations démontés, le site de production
réhabilité et restauré. Pour les sites offshore, la
clôture signifie le bouchage des puits, le démontage des
équipements et installations de la plate-forme, le démontage de
la plate-forme elle-même et l'enlèvement du pipeline la servant,
éventuellement.
L'activité de production peut créer, en outre,
d'autres obligations de restauration du site, c'est le cas notamment en cas de
contamination de la zone de production par certains produits chimiques.
En général, l'importance de l'opération
de clôture dépend de la géographie du site de production,
de la réglementation du pays hôte en la matière, de la
politique de l'entreprise pétrolière et parfois même de la
réglementation du pays d'origine de cette dernière. En effet, ces
activités, généralement appelées des
activités de démantèlement, d'enlèvement et de
restauration, sont très complexes et peuvent coûter, dans certains
cas, plus que cent millions de dollars américains.
10 Comme nous le verrons plus loin, la naissance de
cette obligation est à l'origine de l'application de l'IAS 37
26
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
Section 3. CHEVAUCHEMENT DES OPERATIONS
Bien que les différentes phases des activités
d'exploration, de développement et de production, telles que
présentées, semblent être indépendantes et
séquentielles, il est en réalité souvent difficile de
déterminer avec précision la phase durant laquelle un
événement se produit ou un coût est encouru. En effet, les
différentes opérations chevauchent souvent et peuvent même
être conduites simultanément.
En outre, certains actifs ou installations peuvent être
utilisés pour les besoins de différentes phases des
activités d'exploration et de production. C'est le cas, par exemple,
d'une installation portuaire qui peut être utilisée pour manier
des équipements et du personnel d'exploration, de développement
ou de production.
Dans la mesure où le déroulement des
opérations et la nature des différentes activités
entreprises peuvent influencer la politique et les choix de l'entreprise en
matière comptable, il est important d'accorder une attention
particulière aux chevauchements des différentes phases et
à la manière dont les différents coûts sont
alloués et imputés.
3.1. La prospection, l'acquisition des droits miniers et
l'exploration
Comme décrit plus haut, les travaux de prospection sont
généralement conduits avant l'acquisition des droits miniers,
alors que l'exploration intervient après l'acquisition de ces droits.
Cependant, la prospection, l'acquisition des droits miniers et l'exploration
peuvent parfois être indissociables et sont souvent
considérées comme faisant partie d'une seule et unique phase
appelée tout simplement "l'exploration".
Lorsque ces trois phases sont combinées, la nature et
l'importance des dépenses engagées, les avantages
économiques qui en résultent ou l'absence d'avantages
économiques deviennent l'élément le plus important en
matière de comptabilité pétrolière.
3.2. L'exploration durant la phase
d'appréciation
Bien que la phase d'exploration englobe les activités
qui conduisent à la découverte de réserves
minérales, alors que les activités d'appréciation sont
celles conduites afin de
27
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
déterminer la viabilité économique de ces
réserves, les activités d'appréciation sont souvent
conduites comme une partie intégrante du processus d'exploration.
Par exemple, si un forage d'exploration effectué dans
un large réservoir conduit à la découverte de
réserves d'hydrocarbures, il est souvent nécessaire de forer un
ou plusieurs puits additionnels pour déterminer si l'importance des
réserves en place justifie leur développement. Cependant, un
puits additionnel peut être foré dans un emplacement du
réservoir qui n'a pas été évalué comme
contenant des réserves commercialisables. Ce puits a les
caractéristiques d'un forage d'exploration, bien qu'il ait
été foré durant la phase d'appréciation du
réservoir.
3.3. L'exploration et l'appréciation durant la
phase de développement
Le développement d'un réservoir d'hydrocarbures
est normalement basé sur l'évaluation du projet. Cependant,
même après le commencement de la phase de développement,
des travaux additionnels d'appréciation et d'exploration peuvent
être engagés afin d'obtenir plus d'informations sur le
réservoir, sa structure et ses limites.
Basé sur des travaux d'appréciation, une partie
du réservoir peut avoir été considérée comme
renfermant des réserves minérales commercialement
récupérables et de ce fait les travaux de son
développement commencent. Durant la phase de développement, des
techniques d'appréciation et d'évaluation additionnelles peuvent
être déployées pour collecter plus d'informations sur la
qualité, les quantités et l'emplacement des réserves
minérales dans le réservoir. Par ailleurs, un forage
d'exploration peut toujours être effectué pour rechercher des
réserves dans des parties non encore explorées du
réservoir.
3.4. L'exploration et le développement durant la
phase de production
Même après le commencement de la production
commerciale des réserves minérales en place, des activités
considérées de part leur nature comme d'exploration ou de
développement peuvent être conduites durant la phase de
production.
Dans l'industrie pétrolière, il est
généralement plus facile d'identifier la nature et l'objectif de
dépenses engagées durant la phase de production. Par exemple,
après que la production ait
28
Présentation des activités de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
commencé à partir d'un seul puits, plusieurs
autre puits de production peuvent être complétés afin de
récupérer plus rapidement les réserves d'hydrocarbures.
Par ailleurs, un puits de production en service peut
être approfondi afin d'explorer un réservoir situé à
un horizon plus profond. L'approfondissement d'un puits déjà en
production est considéré par la plus part des entreprises
pétrolières comme étant une activité d'exploration
et les coûts y relatifs sont comptabilisés entant que coûts
d'exploration. C'est ainsi qu'en octobre 2003, et suite à des travaux
d'exploration complémentaires, le titulaire de la concession Douleb a
fait une découverte de réserves pétrolières
additionnelles renfermées dans une structure géologique
située au-dessous de la structure déjà en production,
alors que cette concession était considérée, depuis
plusieurs années, comme vouée à l'abandon.
Section 4. LES EQUIPEMENTS DE SUPPORT
Les équipements et installations de support sont
utilisés durant toutes les phases des activités d'exploration, de
développement et de production. Les équipements de support
incluent le matériel sismique, le matériel de forage, les
constructions, les instruments de mesure, les véhicules, les ateliers de
réparation, les entrepôts, les camps, les quais et les
bâtiments administratifs. Le traitement comptable de ces actifs ne
présente pas des spécificités dans l'industrie
pétrolière et les dispositions de l'IAS 16 "Immobilisations
corporelles" et l'IAS 36 "Dépréciation d'actifs" leurs sont
généralement applicables.
Les Méthodes de Prise en Compte des
Coûts de Recherche et de Développement
des Hydrocarbures
29
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
Au cours des dernières décennies, le
débat qui a occupé la place la plus importante dans la
littérature comptable relative au secteur pétrolier concernent
deux méthodes comptables, aussi bien réputées l'une que
l'autre. La première méthode, appelée méthode du
coût complet, est une méthode qui est considérée
comme fournissant des résultats favorables à l'investissement
à risque. La deuxième méthode, appelée
méthode des efforts réussis, produit une information
précise et d'une utilité certaine pour les analystes financiers
internes et les investisseurs astucieux qui peuvent voir au-delà de
l'interprétation pessimiste qu'elle donne de l'activité d'une
entreprise d'exploration et de production pétrolière.
Pour étudier ces deux méthodes, le
présent chapitre est scindé en trois sections. La première
section est consacrée aux règles de prise en compte d'un actif,
telles qu'édictées par le cadre conceptuel de la
comptabilité financière en soulignant les difficultés qui
se posent de part la nature même des coûts de
pré-production. La deuxième section présentera une
étude des deux méthodes comptables susvisées à
travers l'étude de leurs fondements et limites. Enfin, la
troisième section s'intéressera à l'évolution de la
normalisation comptable relative au secteur pétrolier aux Etats-Unis.
Section 1. ETUDE THEORIQUE DES REGLES DE PRISE EN
COMPTE D'UN ACTIF
Afin de déterminer le traitement comptable
approprié des coûts de recherche et de développement des
hydrocarbures dans le cadre du modèle dit du coût historique, il
est important de considérer les aspects fondamentaux suivants:
i Quels sont les coûts qui répondent
à la définition d'actif telle que donnée par le cadre
conceptuel de la comptabilité financière?
30
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
i Quel centre de coûts (unité
géologique, politique, juridique ou opérationnelle) faudra-t-il
considérer pour accumuler les coûts dans un objectif de leur
rattachement aux revenus attendus de la production et de la vente
éventuelle des réserves minérales qui pourraient
être mises en évidence.
1.1. Définition d'un Actif
Dans son § 51, le cadre conceptuel de la
comptabilité financière définit un actif comme
étant "constitué par les ressources économiques
obtenues ou contrôlées par l'entreprise, à la suite
d'évènements ou de transactions passées, à
même d'engendrer des avantages économiques futurs au
bénéfice de l'entreprise". Dans ce contexte, les avantages
économiques futurs signifient le "potentiel de
générer directement ou indirectement des flux positifs de
liquidité ou d'équivalent de liquidité...".
Cette définition générale semble ne pas
être suffisante pour la prise en compte d'un actif dans les états
financiers. En effet, même dans le cas où des avantages
économiques futurs seraient attendus, le cadre conceptuel stipule dans
son § 52 qu'un actif n'est pris en compte que "lorsqu'il est
probable que des avantages économiques futurs
bénéficieront à l'entreprise".
Cette condition est plus rigoureuse que le simple fait d'avoir
le potentiel de générer des flux
positifs de liquidité puisque les avantages économiques futurs,
dont doit bénéficier l'entreprise, doivent être
suffisamment certains pour être considérés comme probables.
Si de tels avantages économiques futurs sont considérés
comme improbables, les coûts supportés sont constatés parmi
les charges de l'exercice au cours duquel ils sont encourus. Dans ce sens, le
cadre conceptuel de l'IASC précise dans son § 90 que:
"...ce traitement n'implique pas que l'intention des
dirigeants en encourant cette dépense n'ait pas été de
générer des avantages économiques futurs pour
l'entreprise, ni que les dirigeants aient pris une mauvaise décision. La
seule implication est que la probabilité que les avantages
économiques iront à l'entreprise au delà de l'exercice est
insuffisante pour justifier la comptabilisation d'un actif"
Le cadre de l'IASC n'a pas fourni une quantification du terme
"probable". Certains auteurs trouvent que le terme "probable" signifie "plus
probable qu'improbable" et donc lui affectent
31
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
une probabilité d'environ 50%. D'autres, croient que ce
terme implique un seuil plus important de l'ordre de 70 à 80%. D'autres
auteurs considèrent qu'un élément n'est probable que
lorsqu'il est pratiquement certain, ce qui représente une
probabilité de 95 à 99%11.
Le terme "probable" est utilisé entant que
critère de prise en compte par plusieurs normes comptables
internationales sans pour autant qu'il soit défini par l'IASC. La seule
exception est fournie par le § 23 de l'IAS 37 intitulée "
Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels" où le
terme "probable" est défini comme signifiant "plus probable
qu'improbable". Cependant ce même paragraphe stipule explicitement que
cette interprétation ne s'applique pas nécessairement dans
d'autres normes internationales.
Ainsi, il apparaît clairement que l'application des
règles de prise en compte, telles qu'édictées par les
différents cadres conceptuels, n'est pas évidente lorsqu'il
s'agit de coûts de recherche et de développement d'hydrocarbures.
En effet, certains de ces coûts sont relatifs à des
activités de pré-production dont l'issue ou le résultat ne
peut être connu à la date de clôture. Il s'agit notamment
des coûts de prospection, d'acquisition et d'exploration qui peuvent
être encourus des années avant de pouvoir déterminer avec
certitude l'existence de réserves commercialement
récupérables.
Dans pareils cas, une question critique se pose; c'est de
savoir si de tels coûts peuvent être considérés comme
ayant un potentiel de générer des avantages économiques
futurs avec une probabilité suffisante pour les qualifier d'actifs
conformément aux dispositions du cadre conceptuel. Cette question ne
semble pas faire l'unanimité de la doctrine comptable à travers
le monde.
D'après l'étude menée par
l'IASC12 en 2001, certains auteurs affirment que l'échec ou
le succès d'un projet d'exploration n'est pas connu au moment où
les coûts sont encourus, et par conséquent l'entreprise ne peut
prétendre à escompter des avantages économiques futurs.
Ils concluent, que les coûts, encourus avant la découverte de
toutes réserves commercialement récupérables, ne
répondent pas à la définition d'actif, telle que
donnée par le cadre conceptuel, et de ce fait, ne peuvent être ni
immobilisés ni "différés" au-delà de l'exercice de
leur
11 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001, p.73
12 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001.
32
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
engagement. Les partisans de ce point de vue ajoutent que ce
traitement est, par ailleurs, cohérent avec les dispositions de l'IAS 38
relative aux frais de recherche et de développement.
Selon la même étude, d'autres auteurs trouvent
que la continuation d'une activité d'exploration très
coûteuse dans le cadre d'un même projet, implique en
elle-même que des avantages économiques futurs sont
escomptés. En effet, une entreprise investissant des centaines de
millions de dollars dans des activités de recherche d'hydrocarbures ne
peut pas être considérée comme ne s'attendant pas à
des découvertes de réserves minérales
économiquement rentables13.
Ainsi, cette doctrine conclut, que les coûts
d'exploration supportés et dont l'issue n'est pas encore connu à
la date de clôture répondent à la définition d'actif
telle que donnée par le cadre conceptuel. Ils ajoutent que la
continuation de l'activité d'exploration est même suffisamment
indicative pour considérer les avantages économiques futurs
attendus comme "probables", et donc justifier la prise en compte d'un actif.
Les opposants de ce point de vue considèrent que même si le
potentiel d'avantages économiques futurs peut
être établi, le degré de probabilité
de ces derniers ne peut être démontré.
Ce débat sur la nature exacte des coûts de
recherche et de développement des hydrocarbures, qui dure
déjà depuis un demi-siècle, est à l'origine
même des deux méthodes comptables dites du coût complet et
des efforts réussis. En effet, la capitalisation des coûts de
pré-production est tributaire de plusieurs facteurs dont les plus
importants sont:
- La nature des coûts encourus;
- La phase pendant laquelle les coûts sont encourus;
- La nature et le degré d'association que l'on peut
établir entre un coût encouru et une découverte de
réserves minérales;
- La nature et la taille du ou des centres de coûts
choisis pour accumuler et amortir les coûts encourus;
13 A titre d'exemple, le conseil d'administration
de Petro-Canada a approuvé en novembre 2003 un programme de
dépense en immobilisations et de dépenses d'exploration
totalisant 2 595 millions de dollars pour 2004, dont 285 millions de dollars
consacrés aux activités d'exploration.
33
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
- L'environnement légal et contractuel dans lequel
l'entreprise opère et pouvant affecter la récupération des
coûts encourus.
1.2. Phases des opérations et nature des
coûts engagés
Dans l'industrie pétrolière, le risque
d'échec encouru par toute entreprise dans sa quête de
réserves minérales est considéré comme important
dans le choix des méthodes comptables à retenir pour le
traitement des différents coûts engagés. L'analyse de la
nature même des différentes phases d'activités nous
enseigne que l'importance de ce risque est évolutive et est fonction de
l'avancement des différents travaux entrepris et la nature des
coûts engagés.
En effet, dans un premier temps, le commencement des travaux
de prospection constitue la première phase des activités de
pré-production, phase pendant laquelle peu d'informations sont connues
sur l'existence potentielle de toutes réserves minérales dans la
zone prospectée. C'est au cours de cette phase qu'une entreprise est
supposée encourir le risque d'échec le plus élevé
puisque ses chances de procéder à une découverte sont
quasiment inexistantes.
Dans un deuxième temps, l'acquisition des droits
miniers et l'engagement d'activités d'exploration plus
élaborés et plus coûteuses sont une conséquence
logique de travaux de prospection concluants et d'informations
préliminaires encourageantes. Par conséquent, une entreprise
pétrolière est supposée encourir un risque d'échec
moins important durant cette phase.
Enfin, si des réserves d'hydrocarbures sont
découvertes, le risque lié à leur développement est
encore considérablement moins important puisque, bien que des
activités d'évaluation ou d'appréciation restent
nécessaires, l'existence des réserves a été
établie. Par ailleurs, durant la phase de production, la
commercialité des réserves est connue et le risque y relatif est
encore moins important et se rapproche de celui encouru dans d'autres secteurs
d'activités.
Ainsi, dans l'industrie pétrolière, il est clair
que la séquence des différentes phases de recherche,
d'appréciation, de développement et de production des
réserves minérales constitue un continuum de risque
décroissant ou un continuum de vraisemblance ou de probabilité
croissante d'avantages économiques futurs.
34
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
Historiquement, cette relation étroite qui existe entre
les différentes phases d'activités et la probabilité des
avantages économiques futurs attendus a conduit plusieurs entreprises
adoptant la méthode des efforts réussis à
considérer la phase pendant laquelle un coût spécifique a
été encouru comme un facteur déterminant pour
décider de sa capitalisation ou de sa passation en charges. De
même, certaines normes comptables nationales traitant des industries
extractives stipulent que la plupart des coûts encourus durant les
premières phases de recherche (prospection, acquisition des droits
miniers et exploration) doivent être comptabilisés parmi les
charges de l'exercice et que seulement certains coûts doivent être
portés à l'actif.
A titre d'exemple, le SFAS 19, "Financial accounting and
Reporting by Oil and Gas Producing Companies", traitant de la
méthode des efforts réussis dans l'industrie
pétrolière, préconise que tous les coûts
d'exploration, y compris les coûts des travaux géologiques et
géophysiques, mais autres que les coûts des forages d'exploration,
soient passés en charges au moment où ils sont encourus. Le FASB
justifie ce traitement par l'importance du risque existent au moment où
ces coûts sont encourus. En effet, de telles dépenses sont
encourues une longue période avant que l'on puisse déterminer
avec une certitude raisonnable si certains coûts
génèreraient des avantages économiques futurs. En plus,
l'expérience a montré qu'historiquement peu de coûts
d'exploration conduirent à la découverte de réserves
minérales exploitables.
A ce titre, il est à noter qu'aux Etats-Unis, la SEC a
autorisé les entreprises cotées en bourse à adopter la
méthode du coût complet, méthode sous laquelle le
découpage en phases d'activités n'est pas pertinent de point de
vue comptable.
1.3. Degré d'association entre les coûts
encourus et les réserves découvertes
Traditionnellement, la prise en compte d'un actif est
conditionnée essentiellement par l'établissement d'une relation
de cause à effet entre cet actif, qualifié de ressource
contrôlée par l'entreprise, et des avantages économiques
futurs probables. L'application de cette règle aux différents
coûts de pré-production ne semble pas être aisée
puisque ni le cadre conceptuel tunisien ni celui de l'IASC n'ont défini
la nature exacte de cette relation ou le degré d'association qui doit y
avoir entre de tels coûts et les avantages économiques futurs
escomptés.
35
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
La réponse à cette question est au centre
même de plusieurs controverses et constitue l'un des désaccords
majeurs entre les partisans des différentes méthodes comptables
en vigueur. La question est de savoir si une telle relation doit être une
relation physique et directe ou pourra-t-elle être basée
simplement sur une association économique?
a. Relation physique directe
Une association physique directe implique que les coûts
de pré-production ne peuvent être portés à l'actif
que lorsqu'ils sont encourus dans des activités que l'on peut associer
directement et physiquement à des droits miniers spécifiques ou
à des réserves minérales distinctement
individualisées.
Sous cette approche, la plupart des coûts de
prospection et d'exploration, qui n'aurait pas conduit directement à la
découverte de réserves d'hydrocarbures exploitables, serait
comptabilisés en charges de l'exercice au moment où ils sont
encourus. En effet, il est difficile d'associer physiquement la majorité
de tels coûts à des droits miniers ou à des réserves
minérales spécifiques existantes au moment des travaux.
En ce qui concerne les coûts d'acquisition des
propriétés minières, l'IASC considère, dans son
étude sur les industries extractives, que ces coûts peuvent, par
contre, être capitalisés puisqu'ils se rapportent à des
droits de propriétés spécifiques et identifiables.
Toutefois, L'IASC ajoute que de tels coûts doivent faire l'objet d'une
réduction de valeur ou être passés en charges au moment
où la zone couverte par ces droits s'avèrerait ne renfermant pas
de réserves minérales commercialement exploitables.
b. Association économique
Le cadre conceptuel de la comptabilité
financière n'exige pas explicitement l'existence d'une relation directe
et physique comme critère de prise en compte d'un actif. Ainsi, une
association économique entre un coût encouru et les
réserves minérales contrôlées par l'entreprise peut
théoriquement suffire à la comptabilisation d'un actif.
36
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
En effet, comme nous l'avons mentionné plus haut,
toutes les réserves minérales découvertes ou qui
pourraient être découvertes par une entreprise sont le
résultat d'un effort global concourant à un seul et unique
objectif, à savoir la détention de réserves
minérales commercialement exploitables. Ainsi, tous les coûts
encourus par une entreprise, qu'ils soient de prospection, d'exploration ou
d'appréciation, constituent un coût inévitable de ses
richesses en réserves minérales et peuvent, par
conséquent, être portés à l'actif. De tels actifs
restent, toutefois, sujets à évaluation à la date de
clôture afin de constater toute perte de valeur éventuelle.
Toutefois, il est à noter que dans la pratique, une
association économique entre les coûts encourus et les
réserves minérales détenues est souvent établie
dans le cadre d'unité homogènes dites centres de coûts ou
pools. En effet, il est difficile de considérer le monde entier comme
unique centre de coûts et d'associer, par exemple, des coûts
d'exploration entrepris en Nouvelle Zélande à des réserves
minérales détenues au Nigeria.
1.4. Nature et taille du centre de
coûts
L'IASC définit un centre de coûts comme
étant une unité géologique, géographique,
légale, contractuelle ou opérationnelle choisie pour accumuler
des coûts dans un objectif de leur rattachement, à travers leur
amortissement, avec les revenus futurs attendus de la production ou la vente
des réserves minérales y relatives14.
Historiquement, plusieurs types de centres de coûts ont
été suggérés. Les plus communément
utilisés sont constitués:
- du monde entier;
- d'un pays ou groupe de pays;
- d'une propriété minière (permis de
prospection, permis de recherche, concession
d'exploitation, ...etc.);
- d'une ou plusieurs unités géologiques
14 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001, p.110: "A cost centre is the geological, political,
geographical, legal, contractual, or operating area chosen to accumulate costs
with the purpose of matching them, through periodic depreciation, with revenues
from the production or sale of related mineral reserves."
37
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
La définition de la notion de centre de coûts est
considérée comme un élément critique dans le choix
et l'application de l'une des différentes méthodes comptables
basée sur le modèle du coût historique. Cette notion
conditionne non seulement les règles de prise en compte mais aussi ses
choix comptables en matière d'amortissement et en matière
d'évaluation des coûts portés à l'actif à la
date de clôture.
Comme nous le verrons plus loin, l'importance de la notion de
centre de coûts et son impact significatif éventuel sur les
états financiers d'une entreprise a conduit plusieurs institutions et
organismes comptables, aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne
à la définir et à l'entourer de plusieurs conditions.
Section 2. LA METHODE DU COUT COMPLET
La méthode du coût complet a fait son apparition
au début des années soixante et a été
utilisée essentiellement par les entreprises de petite taille et
nouvellement crées. Actuellement, cette méthode est
utilisée par la moitié des entreprises américaines
cotées en bourse.
2.1. Présentation
Au Royaume-Uni, le comité comptable de l'industrie
pétrolière définit la méthode du coût complet
comme étant une méthode de traitement des activités
d'exploration et de développement où les coûts
associés à l'exploration et au développement des
réserves pétrolières et gazières sont portés
à l'actif, indépendamment du succès ou l'échec des
activités d'exploration prises individuellement. Les coûts sont
accumulés dans des centres de coûts ou pools où ils sont
amortis en fonction du produit provenant de la production des réserves
attribuables à ce même centre de coûts15.
15 SORP "Accounting for oil and gas
exploration, development, production and decommissioning activities",
publié en janvier 2000 et mis à jour le 7 juin 2001, § 18:
"FULL COST ACCOUNTING. A method of accounting for oil and gas exploration and
development activities whereby all costs associated with exploring for and
developing oil and gas reserves are capitalised, irrespective of the success or
failure of specific parts of the overall exploration activity. Costs are
accumulated in cost centres known as "cost pools" and the costs in each cost
pool are written off against income arising from production of the reserves
attributable to that pool."
38
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
Sous la méthode du coût complet, tous les
coûts encourus dans le cadre de l'ensemble des activités de
prospection, d'acquisition des droits miniers, d'exploration,
d'appréciation, de développement et de construction sont
portés à l'actif et accumulés dans de larges centres de
coûts. Ainsi, si le pays est choisi comme centre de coûts, tous les
coûts encourus dans ce pays sont portés à l'actif et ne
sont passés en charges que lorsqu'on aurait déterminé
l'inexistence de réserves minérales commercialement exploitable
dans les propriétés minières détenues par
l'entreprise dans ce même pays. Figure 1 illustre la méthode du
coût complet telle que définie par les normes en vigueur au
Etats-Unis.
La différence majeure entre les entreprises utilisant
la méthode du coût complet réside dans la définition
et le choix du centre de coûts utilisé pour accumuler les
dépenses encourues.
Une interprétation simpliste de la méthode du
coût complet conduirait à considérer le monde entier comme
unique centre de coût. Les défenseurs de cette position avancent
comme argument de base le fait que l'objectif final de toute entreprise,
à travers ses activités de recherche et d'exploration partout
dans le monde, est de trouver, acquérir et développer des
réserves minérales commercialement récupérables.
Ainsi, tous les coûts encourus partout dans le monde sont
immobilisés comme partie du coût de toutes réserves
d'hydrocarbures trouvées et produites à travers le monde
entier.
Toutefois, certains partisans de la méthode du
coût complet trouvent que le monde est trop vaste pour être
considéré comme seul centre de coût. Ils croient que le
choix du centre de coût doit être basé sur des
critères géologiques ou des facteurs de risque. C'est le cas
notamment au Royaume-Uni où le comité comptable de l'industrie
pétrolière stipule que les centres de coûts doivent
être réduits en taille pour englober une zone géographique
qui présente un degré significatif de caractéristiques
communes dans au moins un des facteurs suivants:
- zone géologique;
- interdépendance d'infrastructure;
- environnement économique commun; ou -
développement commun de marchés.
39
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
Un pool constitué du monde entier et englobant des
zones avec de différentes caractéristiques ne peut être
considéré comme une seule unité génératrice
de revenus et serait, par conséquent,
inapproprié16.
En outre, l'existence de plusieurs risques économiques,
politiques et sociaux qui diffèrent d'un pays à un autre a
conduit certaines entreprises à considérer chaque pays ou
ensemble de pays présentant les mêmes risques économiques
et politiques comme centre de coûts distinct. C'est le cas notamment au
Etats-Unis où les entreprises utilisant la méthode du coût
complet et tombant sous l'égide de la SEC sont obligées de
traiter chaque pays comme centre de coût distinct17. De
même, l'ICCA stipule dans son NOC-5 que "il doit y avoir un centre de
coûts, et un seul, pour chaque pays dans lequel l'entreprise exerce des
activités pétrolières et gazières".
En Tunisie, et en dehors de certains avantages fiscaux visant
l'encouragement de la recherche et l'exploitation des hydrocarbures liquides et
gazeux, la réglementation en vigueur préconise le traitement de
chaque propriété minière comme entité distincte et
ce essentiellement pour la détermination du résultat fiscal. Sur
un plan pratique cette réglementation peut être
interprétée comme imposant la méthode du coût
complet. En effet, la totalité des entreprises interrogées dans
le cadre de notre enquête affirment l'utilisation de leurs permis de
prospection, permis de recherche ou concessions d'exploitation comme centres de
coûts distincts pour l'accumulation et l'amortissement de leurs
coûts de prospection, de recherche et de développement.
16 SORP "Accounting for oil and gas
exploration, development, production and decommissioning activities"
§ 46: "cost pools ... should be restricted in size so as to encompass a
geographical area which shares a significant degree of common characteristics
in at least one of the following factors: geological area, interdependence of
infrastructure, common economic environment or common development of markets. .
. . A world-wide pool containing areas with very different characteristics
would not qualify as a single income generating unit, and a world-wide pool of
this kind would therefore be inappropriate."
17 Reg. S-X 4-10 alinéa (c)(1) " Cost centers
shall be established on a country-by-country basis".
40
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
Figure 1 : Illustration de la méthode du
coût complet18
18 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R.
BROCK, Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues,
éd. Pdi, University of North Texas, 2000, p. 63
41
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
2.2. Fondement
La méthode du coût complet repose sur
l'idée que l'ensemble des coûts d'acquisition, d'exploration et de
développement est nécessaire à la production ultime des
réserves minérales mises en évidence ou qui pourraient
être mises en évidence. Tous les coûts sont encourus avec la
connaissance préalable que la plupart d'entre eux ne conduiront
pas directement à la découverte de
nouvelles réserves exploitables. Cependant, l'entreprise a l'intime
conviction que l'exploitation des réserves qui pourraient être
découvertes et celles déjà mises en évidence
génèrerait des revenus suffisants pour récupérer
tous les coûts d'exploration et dégager un profit. Ainsi
l'établissement d'une correspondance directe entre les coûts
d'exploration et les réserves découvertes n'est pas
déterminant dans le cadre de la méthode du coût complet.
La méthode du coût complet repose sur certains
arguments de base dont les plus importants sont les suivants:
1. Le concept du coût complet reflète
mieux la manière dont les entreprises cherchent, acquièrent et
développent des ressources minérales:
Les activités de recherche et développement des
hydrocarbures sont entreprises à des endroits différents, en
utilisant des techniques complexes et variées. Il est accepté que
certains projets d'exploration ne contribueront pas à l'addition de
nouvelles réserves. Toutefois, l'expérience a montré que,
souvent, la valeur ajoutée par les projets couronnés de
succès dans un centre de coûts déterminé couvriront
les pertes engendrés par les dépenses d'exploration faites
à fonds perdus et résulteront globalement en un profit à
long terme.
Sous le concept du coût complet, tous les coûts
encourus dans une tentative de découvrir de nouvelles réserves
commerciales, à tout moment et à tout endroit dans un centre de
coûts, constituent une partie importante du coût de toutes
réserves découvertes dans ce même centre de coûts.
Par conséquent, ces coûts sont directement associés avec
les réserves détenues par l'entreprise dans ce centre de
coûts et ils doivent être traités comme faisant partie du
coût des réserves minérales dudit centre de coûts.
42
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
2. La méthode du coût complet fournit un
meilleur rattachement des charges aux produits:
L'amortissement des coûts immobilisés en
fonction des réserves d'hydrocarbures produites au sein d'un large
centre de coûts constitue un meilleur rattachement des charges aux
produits que dans le cadre de petits centres de coûts.
En effet, la passation en charges de l'exercice de
dépenses importantes d'exploration, suite à un programme de
recherche ambitieux, peut réduire sensiblement le bénéfice
d'une entreprise, voire conduire à des pertes importantes. De telles
variations sont généralement éliminées sous la
méthode du coût complet.
3. Les coûts d'exploration infructueux constituent
un coût normal de gaspillage:
Dans l'industrie pétrolière, des réserves
minérales mises en évidence par une entreprise peuvent être
assimilées à des stocks détenus pour être vendus
dans le cours normal de l'exploitation. Ainsi, les coûts relatifs
à des activités de prospection et d'exploration infructueuses
peuvent être assimilés à un coût de gaspillage
inévitable. Dans d'autres industries manufacturières, il est
d'usage de traiter tout coût normal de gaspillage comme partie du
coût des biens et services produits.
2.3. Limites
Depuis son apparition, la méthode du coût complet
n'a pas cessé de faire l'objet de plusieurs critiques qui ont failli
conduire en l'automne 1986 à son interdiction au Etats-Unis. Les
arguments les plus pertinents sont les suivants:
1. Plusieurs coûts portés à l'actif
ne répondent pas clairement à la définition d'actif telle
que édictée par le cadre conceptuel:
Les coûts de prospection et d'exploration infructueux,
les coûts d'acquisition des propriétés minières ne
renfermant pas de réserves minérales ainsi que plusieurs autres
coûts portés à l'actif sont souvent connu à ne pas
générer des avantages économiques futurs. En effet, de
tels coûts ne contribuent pas à la production des biens vendus, ne
peuvent être échangés contre
43
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
d'autres actifs, ne peuvent être utilisés pour
payer un passif et ne peuvent être distribués aux
propriétaires de l'entreprise.
En outre, dans le cas où il est anormalement
élevé, le coût des activités de prospection et
d'exploration peut être assimilé à un coût anormal de
gaspillage. Dans ce sens, la norme comptable NC 04 stipule dans son § 39
que "la valeur de matières premières anormalement
gaspillées, de main d'oeuvre ou d'autres dépenses perdues ... ne
sont pas inclus dans le coût de production".
2. La méthode du coût complet retarde la
prise en comptes des charges:
Le cadre conceptuel de l'IASC stipule dans son § 94 que
"les charges sont comptabilisées au compte de résultat sur la
base d'une association directe entre les coûts encourus et l'obtention
d'éléments spécifiques de produits ... .Cependant,
l'application du concept de rattachement n'autorise pas à comptabiliser
au bilan des articles qui ne satisfont pas à la définition
d'actifs". Le même cadre ajoute dans son § 97 qu' "une
charge est comptabilisée dans le compte de résultat dès
qu'une dépense ne produit aucun avantage économique
futur".
Par conséquent, la méthode du coût
complet peut conduire dans certains cas à différer des
coûts qui doivent être traitées comme charges d'exploitation
au moment où ils sont encourus.
3. la méthode du coût complet constitue
une entrave à la mesure de l'efficacité et de l'efficience des
activités d'exploration et de développement:
Sous la méthode du coût complet, les coûts
des activités de recherche infructueuses sont portés à
l'actif au même titre que les coûts relatifs à des
activités ayant conduits à la découverte de
réserves minérales additionnelles et ayant par conséquent
contribué à l'enrichissement de l'entreprise. De même, ces
coûts sont ensuite amortis en fonction de l'ensemble des produits de
l'entreprise au même titre que les coûts d'évaluation et de
développement.
Par conséquent, un état de résultat
établi sous la méthode du coût complet peut camoufler
l'impact d'une activité de recherche infructueuse, même
importante, sur les performances de l'entreprise et constituer par
conséquent une entrave à la mesure de l'efficacité et
de
44
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
l'efficience de ses activités d'exploration et de
développement. A ce sujet, le cadre conceptuel de la comptabilité
financière précise dans son § 80 que l'état de
résultat doit refléter la performance financière et la
rentabilité de l'entreprise.
Section 3. LA METHODE DES EFFORTS REUSSIS
La méthode des efforts réussis est
généralement utilisée par les entreprises
pétrolières de grande taille dont le résultat peut
absorber des coûts d'exploration importants au cours d'un même
exercice comptable. Cette méthode a connu, au cours des dernières
décennies, plusieurs versions dans son application mais qui
obéissent toutefois aux mêmes principes de base.
3.1. Présentation
Au Royaume-Uni, le comité comptable de l'industrie
pétrolière définit la méthode des efforts
réussis comme étant une méthode de traitement des
activités d'exploration et de développement où les
dépenses d'exploration considérées comme
générales de part leur nature ou se rattachant à des
opérations de forages infructueuses sont passées en charges. Ce
sont uniquement les coûts se rattachant directement à la
découverte et au développement de réserves
pétrolières et gazières spécifiques qui sont
capitalisés et amortis sur la durée de vie de ces
réserves. Le succès ou l'échec de chaque effort
d'exploration est jugé par puits foré chaque fois qu'une
structure, pouvant renfermer des hydrocarbures, est identifiée et
testée19.
Ainsi, les coûts éligibles à être
portés à l'actif, dans le cadre de la méthode des efforts
réussis, sont ceux qui ont conduit directement
à la découverte de réserves minérales
spécifiques et identifiables. Les coûts qui ne répondent
pas à cette condition sont constatés parmi les charges de
l'exercice au cours duquel ils sont encourus. Par conséquent, la notion
de centre de coûts
19 SORP "Accounting for oil and gas
exploration, development, production and decommissioning activities",
publié en janvier 2000 et mis à jour le 7 juin 2001 § 30:
"SUCCESSFUL EFFORTS ACCOUNTING. A method of accounting for oil and gas
exploration and development activities whereby exploration expenditure which is
either general in nature or relates to unsuccessful drilling operations is
written off. Only costs which relate directly to the discovery and development
of specific commercial oil and gas reserves are capitalised and are depreciated
over the lives of these reserves. The success or failure of each exploration
effort is judged on a well-by-well basis as each potentially hydrocarbon-
bearing structure is identified and tested."
45
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
n'a pas d'impact sur la prise en compte des différents
coûts encourus puisque ces derniers sont comptabilisés sur la base
des résultats des travaux de forage. Par contre, cette notion trouve
toute son importance au moment de l'amortissement des coûts
immobilisés et leur évaluation à la date de
clôture.
D'une manière générales, et sans
évoquer les difficultés de mise en application de cette
méthode que nous verrons au niveau du 2ème chapitre,
les coûts encourus sont traités de la manière suivante :
- les coûts d'acquisition des droits miniers sont
habituellement différés jusqu'à évaluation des
propriétés minières en question;
- les coûts de prospection ainsi que ceux relatifs
à des activités d'exploration infructueuses sont passés en
charges. Par contre, les coûts d'un forage d'exploration sont
différés jusqu'à détermination du résultat
de forage.
- les coûts d'évaluation sont, en principe,
portés à l'actif seulement lorsqu'ils démontrent
l'existence de réserves dont l'exploitation est économiquement
justifiée;
- les coûts de développement sont
généralement immobilisés;
- les coûts de production et d'administration
générale sont comptabilisés en charges de l'exercice au
fur et à mesure qu'ils sont encourus.
Sous la méthode des efforts réussis, le centre
de coûts correspond habituellement à un champ pétrolier ou
à une propriété minière en production. Les
coûts portés à l'actif, attribué à un centre
de coûts productif sont ultérieurement amortis au fur et à
mesure que les réserves minérales mises en valeur dans ce
même centre de coût sont produites. Figure 2 illustre la
méthode des efforts réussis telle que définie par les
normes en vigueur aux Etats-Unis.
En Tunisie, 100% des entreprises étrangères
installées en Tunisie, et interrogées dans le cadre de notre
enquête, affirment l'adoption de la méthode des efforts
réussis par leurs sociétés mères à
l'étranger.
46
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
Figure 2 : Illustration de la méthode des
efforts réussis20
20 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R.
BROCK, Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues,
éd. Pdi, University of North Texas, 2000, p. 62
47
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
3.2. Fondement
Comme signalé plus haut, la méthode des efforts
réussis repose sur l'établissement d'une association directe et
physique entre les coûts encourus et les réserves minérales
découvertes ou détenues par l'entreprise. Les défenseurs
de cette méthode avancent les arguments suivants:
1. La méthode des efforts réussis
reflète mieux le concept traditionnel d'actif tel que défini par
le cadre conceptuel de la comptabilité financière:
Ce dernier définit un actif comme étant une
ressource économique contrôlée par l'entreprise et dont des
avantages économiques futurs sont attendus. En outre, le § 90 du
cadre conceptuel de l'IASC stipule que:
"Un actif n'est pas comptabilisé au bilan lorsque,
une dépense encourue, il est considéré comme improbable
que des avantages économiques futurs iront à l'entreprise au
delà de l'exercice ... La seule implication est que la
probabilité que les avantages économiques iront à
l'entreprise au delà de l'exercice est insuffisante pour justifier la
comptabilisation d'un actif".
Encore une fois, le terme "improbable" n'a pas fait l'objet
d'une définition claire par l'IASC. Toutefois, il est évident que
la méthode des efforts réussis est plus prudente que la
méthode du coût complet en matière de prise en compte des
coûts de pré-découverte.
2. La méthode des efforts réussis
reflète la volatilité et le risque inhérents à la
nature même de l'activité d'exploration:
L'immobilisation de coûts d'exploration infructueux et
leur amortissement ultérieur en fonction de réserves qui ne
peuvent leur être rattachées conduit à un lissage du
résultat qui cache cette volatilité. En outre, l'inscription au
bilan d'un actif ne présentant pas d'avantages économiques futurs
crée une distorsion, non seulement au niveau du bilan, mais aussi au
niveau de l'état de résultat en différant à des
périodes ultérieurs, des coûts encourus durant la
période en cours. Ce lissage de résultat conduit à la
publication d'un résultat inexacte au titre
48
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
de la période au cours de laquelle les coûts
d'exploration sont encourus ainsi qu'au titre des périodes
d'amortissement de ces coûts.
Ainsi, la méthode des efforts réussis traduit
mieux le résultat des efforts d'une entreprise dans sa recherche de
nouvelles réserves commercialement récupérables et permet
de refléter, dans une certaine mesure, la performance de l'entreprise au
niveau de l'état de résultat.
3. La méthode des efforts réussis est
cohérente avec la convention de rattachement des charges aux des
produits:
L'IAS 1 intitulée "Présentation des états
financiers" stipule dans son § 26 que:
"Les charges sont comptabilisées dans le compte de
résultat sur la base d'une relation directe entre les
coûts encourus et les éléments spécifiques de
produits acquis (rattachement). Toutefois, l'application du concept de
rattachement des produits et des charges ne permet pas la comptabilisation au
bilan d'éléments qui ne satisfont pas à la
définition d'actif ou de passif ..."
Ainsi, l'inscription à l'actif de coûts
spécifiques encourus et leur rattachement ultérieur avec des
produits futurs dépend de la possibilité d'établir une
relation, que l'IAS 1 qualifie de directe, entre ces
mêmes coûts et des réserves minérales
spécifiques. Si cette correspondance n'existe pas, les coûts en
question sont considérés comme ne procurant pas d'avantages
économiques futurs et ne peuvent, par conséquent, être
inscrits à l'actif.
En Tunisie, le cadre conceptuel de la comptabilité
financière semble être moins catégorique que l'IAS 1 en ce
qui concerne le caractère direct de la relation à établir
entre les charges et les produits. En effet, il stipule dans son § 43 que
la convention de rattachement des charges aux produits "consiste à
établir une correspondance directe ou indirecte, entre
les produits et les charges de l'entreprise...".
3.3. Limites
Bien que constituant la méthode la plus répandue
dans le monde, la méthode des efforts réussis présente
certaines limites et inconvénients dont les plus importants sont les
suivants:
49
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
1. Sous la méthode des efforts réussis,
l'état de résultat peut donner une image erronée de la
performance réelle de l'entreprise:
La suspension ou la réduction des activités
d'exploration suite à des décisions stratégiques de
gestion conduit généralement à une augmentation du
bénéfice net de l'entreprise durant les exercices
concernés, et ce, même en l'absence de découverte de
nouvelles réserves d'hydrocarbures. Dans pareils exercices, la
continuation de l'activité de production conduit, paradoxalement,
à une déplétion des réserves d'hydrocarbures,
sources principales des avantages économiques futurs, et donc à
une réduction des richesses de l'entreprise.
En outre, une entreprise ayant un programme d'exploration
important peut voir ses dépenses d'exploration augmenter. Ceci
conduirait à une augmentation des charges d'exploration et, par
conséquent, à une baisse du résultat net de l'entreprise,
même en cas de découverte de réserves minérales
importantes, et donc même en cas d'accroissement de ses richesses
naturelles.
2. La méthode des efforts réussis peut
constituer un handicap pour les petites et moyennes entreprises:
La comptabilisation des coûts de pré-production
en charges, sous la méthode des efforts réussis, conduit
généralement à une réduction du résultat net
d'une entreprise en phase de démarrage même si elle possède
un programme d'exploration croissant et ambitieux. Par contre, la stabilisation
des activités d'exploration au cours des années suivantes
réduit les coûts passés en charges et augmente son
résultat.
Ainsi, au cours des premières années
d'exploration, cette situation peut être pénalisante pour une
entreprise qui essaye d'assurer des fonds pour financer son activité
d'exploration, soit à travers des augmentations de capital soit à
travers des emprunts bancaires. C'est cette raison, combinée avec une
forte pression politique, qui a obligé la SEC à circonvenir, dans
son ASR N° 253, le SFAS 19 qui recommandait l'abandon de la méthode
du coût complet.
50
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
3. La méthode des efforts réussis peut
constituer un outil de lissage du résultat:
A cause de son effet sur le résultat net, la
méthode des efforts réussis est considérée par
certains adeptes de la méthode du coût complet comme un moyen
comptable pour "gérer le résultat" d'une entreprise. En effet, un
report des opérations de forage d'exploration de quelques semaines ou un
retard dans l'interprétation des résultats de forage peut avoir
un impact significatif sur le résultat net d'une entreprise de petite ou
moyenne taille.
Section 4. EVOLUTION HISTORIQUE DE LA PRATIQUE
COMPTABLE AUX USA
La méthode comptable dite des efforts réussis,
des efforts couronnés de succès ou encore appelée par
l'ICCA de la recherche fructueuse a été appliquée sous
plusieurs formes variées pendant plus de soixante années. Ce
n'est qu'au début des années cinquante que la méthode
comptable dite du coût complet ou du coût entier ait fait son
apparition. Actuellement, les 20 plus grandes entreprises
pétrolières aux Etats Unis utilisent la méthode des
efforts réussis alors que la moitié des 150 plus grandes
entreprises suivantes utilisent la méthode du coût
complet21.
Au milieu des années soixante, plusieurs professionnels
comptables et analystes financiers commençaient à se soucier de
la diversité des méthodes comptables utilisées par les
entreprises d'exploration et de production pétrolière. En effet,
non seulement les méthodes du coût complet et des efforts
réussis étaient toutes les deux utilisées, mais plusieurs
versions dans leur application sont apparues, rendant par conséquent
difficile la comparaison des états financiers des différentes
entreprises pétrolières. Ainsi, l'AICPA a suggéré,
dans son Accounting Research Study N° 11 publié en 1969,
l'élimination de la méthode du coût complet et
l'application de la méthode des efforts réussis uniquement.
En 1973, l'embargo pétrolier décidé par
les pays arabes à l'encontre des Etats-Unis d'Amérique a
suscité l'intérêt du public et de plusieurs organismes
officiels dans l'industrie pétrolière. Cet intérêt
croissant a résulté en la publication de la loi "Energy
Policy and Conservation Act" de 1975 qui prônait, entre autre, la
constitution d'une base de données
21 Oil & Gas Journal's OGL 200 database, 1999
51
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
nationale regroupant l'ensemble de l'information
financière relative aux entreprises d'exploration et de production
pétrolière. Ainsi, dans un objectif d'harmonisation de
l'information financière déclarée au département de
l'énergie, cette loi mis à la charge de la SEC la tache
d'élaborer des règles comptables spécifiques au secteur
pétrolier tout en lui autorisant de reposer sur des normes comptables
à élaborer par le FASB si elle les jugeait satisfaisantes.
En décembre1977, le FASB a publié le SFAS 19,
intitulé "Financial Accounting and Reporting for Oil and Gas
Producing Companies". Cette norme préconisait l'application d'une
des versions de la méthode des efforts réussis pour la
détermination des coûts à porter à l'actif et fixait
certains principes comptables pour la comptabilisation des transferts des
propriétés minières. En outre, elle a prescrit la
publication d'informations financières auditées concernant
l'impôt différé, les réserves minérales
prouvées et certains coûts des activités d'exploration et
de production.
En mars et avril 1978, le SFAS 19 a été
largement discutée et critiquée par les représentants des
sociétés pétrolières à la SEC. Cette
dernière a fini par publier en août 1978 l'Accounting Series
Release N° 253 dans laquelle elle considérait que ni la
méthode des efforts réussis, ni la méthode du coût
complet fournissaient une image fidèle du fait qu'elles ne prenaient pas
en compte la valeur des réserves minérales découvertes et
ne reflétaient pas le "résultat réel" de
l'activité d'exploration. En conséquence, la SEC proposa une
nouvelle méthode révolutionnaire, qu'elle suggéra
d'étudier, basée sur la valorisation des réserves mises en
évidence "Reserve Recognition Accounting".
Selon cette méthode, les réserves
minérales prouvées sont prises en compte dans les états
financiers pour une valeur calculée selon des règles plutôt
arbitraires; tout changement dans la valeur de ces réserves est
immédiatement constaté en résultat.
Jusqu'à ce que cette nouvelle méthode comptable
soit étudiée et développée, la SEC a
autorisé les sociétés cotées en bourse et celles
tombant sous son égide à utiliser soit la méthode des
efforts réussis, telle que définie par le SFAS 19, soit la
méthode du coût complet telle qu'elle l'a défini.
Néanmoins, la SEC a exigé l'établissement d'états
financiers selon la méthode de valorisation des réserves,
à publier entant qu'information supplémentaire.
52
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
En décembre 1978, la SEC publia l'ASR N° 257 et
l'ASR N° 258 dans lesquelles elle définit les règles
d'application des méthodes des efforts réussis et du coût
complet, respectivement. Les règles spécifiques à la
méthode des efforts réussis étaient essentiellement celles
prévues par le SFAS 19. Ces règles sont actuellement
regroupées dans le "Code of Federal Regulations", alias S-X,
article 4, section 10, auxquelles nous y référons ci-après
par Reg. S-X Rule 4-10.
Suite à l'action de la SEC autorisant les
sociétés cotées en bourses à utiliser l'une des
deux méthodes comptables ci-dessus mentionnées, le FASB publia en
février 1979 le SFAS 25 dans lequel il suspendit la plupart des
dispositions comptables du SFAS 19 et prescrivit la méthode des efforts
réussis comme méthode préférable mais non
obligatoire. Elle autorisa, en outre, la publication d'informations
financières relatives aux réserves minérales
prouvées hors états financiers et donc sans être
auditées22. En 1979 et en 1980, la SEC a reporté,
à deux reprises, ses exigences quant à l'audit des informations
financières relatives aux réserves prouvées, avant de les
abandonner définitivement en 1981.
En février 1981, la SEC annonça, qu'après
étude, la méthode comptable de valorisation des réserves
présentait plusieurs inconvénients et s'avérait par
conséquent inappropriée à retenir. Elle annonça en
outre que le FASB entreprendrait un projet d'établissement d'une norme
comptable pour définir les informations à fournir par les
entreprises pétrolières dans les notes aux états
financiers. Suite à cette déclaration, le FASB publia en novembre
1982 le SFAS 69 qui fût adopté par la SEC en décembre 1982
avec quelques modifications mineures. Cette norme prescrivit, entre autre, la
publication d'informations non auditées sur la valeur actuelle nette des
cash-flows futurs résultant de la production des réserves
prouvées.
La controverse sur les deux méthodes comptables,
jugées toutes les deux acceptables mais profondément
différentes, a repris en 1986 quand le bureau du chef comptable de la
SEC a proposé à la commission d'interdire l'utilisation de la
méthode du coût complet. La commission a toutefois rejeté
sa proposition en l'automne 1986.
22 Bien que les entreprises hors juridiction de la
SEC n'avaient pas d'obligations comptables particulières, la plupart
d'entre-elles avaient toutefois adopté l'une des deux méthodes
prescrites par la SEC, suite aux conseils de leurs auditeurs.
53
Les Méthodes de Prise en Compte des Coûts de
Recherche et de Développement des Hydrocarbures
En mars 1995 le FASB publia le SFAS 121 traitant de la
dépréciation23 des actifs à long terme. Cette
norme ne traite que des propriétés minières
prouvées dans le cadre de la méthode des efforts réussis
et ne modifie pas les dispositions du SFAS 19 traitant de la
dépréciation des propriétés minières non
prouvées. Les entreprises utilisant la méthode du coût
complet restaient toujours régies par les dispositions de la Reg. S-X
Rule 4-10 qui prévoit des règles généralement plus
conservatrices en la matière.
En mai 1996 la SEC révisa la Reg. S-X Rule 4-10 pour
abroger certaines dispositions concernant la méthode des efforts
réussis24 et ajouta un nouvel alinéa25 par
lequel elle obligea les sociétés utilisant déjà la
méthode des efforts réussis à se conformer aux
dispositions du SFAS 19 tel qu'amendé.
23 Terme utilisé par la norme IAS 36 dans sa
version française entant que traduction du terme anglo-saxon
"Impairment" (Normes Comptables Internationales 1999, traduction
française, Edition Expert Comptable Média - p.703.)
24 Il s'agit des alinéas (b), (c), (d), (e),
(f), (g) et (h) de la Reg. S-X Rule 4-10
25 Il s'agit de l'alinéa (b) de la Reg. S-X
Rule 4-10
Mise en Application des Méthodes de
Prise en Compte des Coûts de Recherche
et de Développement des Hydrocarbures
Coûts d'acquisition
Coûts de prospection et d'exploration Actif ! Charges
Actif
Coûts des forages d'exploration Actif ! Charges Actif
Coûts de développement
Efforts réussis
Actif
Actif
Coût complet
Actif
Actif
54
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Au sens des dispositions du cadre conceptuel de la
comptabilité financière, le critère déterminant
pour la prise en compte d'un actif, c'est le contrôle par une entreprise
d'avantages économiques futurs probables en termes de cash-flows futurs.
Dans l'industrie pétrolière, la probabilité de ces
avantages économiques futurs est croissante en fonction de l'avancement
des travaux de recherche, de développement et de production. Pour cette
raison, la phase d'activité a été historiquement un
facteur important dans la détermination des coûts encourus
à porter à l'actif et ceux à constater en charges.
Dans le présent chapitre nous nous concentrerons sur
les traitements comptables consacrés aux différents coûts
de recherche et de développement dans le cadre de la méthode des
efforts réussis. En effet, la méthode du coût complet ne
présente pas de difficultés particulières à ce
niveau puisque tous les coûts sont portés à l'actif
indépendamment de leur phase d'engagement. Pour chaque phase, nous
présenterons les règles générales de prise en
compte des coûts y relatifs avant d'étudier les difficultés
comptables qui peuvent surgir dans certains cas particuliers.
Le tableau suivant résume les traitements comptables
les plus répandus dans le cadre de la méthode des efforts
réussis et celle du coût complet, sans pour autant refléter
l'ensemble des interprétations qui pourraient exister en pratique.
55
Mise en Application des Méthodes de Prise en
Compte des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Section 1. LES COUTS D'ACQUISITION DES DROITS
MINIERS
En termes généraux, les coûts
d'acquisition des droits miniers correspondent à la contrepartie,
monétaire ou autre, cédée ou supportée par une
entreprise pour acquérir les droits de rechercher, de développer
et/ou de produire les minéraux potentiels ou existants dans un
périmètre géographique bien déterminé.
Les droits miniers doivent être nettement
distingués du droit de propriété du sol et du sous-sol. En
effet, bien que rarement intéressée par la
propriété du sol, une entreprise d'exploration-production
pétrolière peut être amenée à acquérir
un terrain en toute propriété en vue de son exploration. Dans
certains pays, tels que les Etats-Unis, la propriété du sol
emporte la propriété du dessus et du dessous ainsi que des
ressources qui y sont enfermées. Dans pareil cas, le prix d'achat doit
être équitablement ventilé entre le droit sur le sol et
celui sur le sous-sol, généralement sur la base de leurs justes
valeurs respectives.
L'ICCA définit les coûts d'acquisition comme
étant26:
"Coûts relatifs à l'achat, à l'acquisition
ou à l'obtention de la concession d'une propriété, y
compris les bonis et le coût des options d'achat ou de concession, la
portion des coûts applicables aux minéraux lorsque l'acquisition
d'un terrain comprend des droits miniers, les frais de courtage, les droits
d'enregistrement, les frais juridiques et autres frais associés à
l'acquisition des propriétés. Les propriétés
englobent:
i. les biens-fonds détenus en toute
propriété, ainsi que les concessions, baux, contrats, permis,
licences ou autres droits permettant à l'entreprise d'extraire du
pétrole ou du gaz naturel sous réserve des conditions
imposées, le cas échéant, par l'acte de transfert de ces
droits;
ii. les droits à des redevances, à une part du
pétrole ou du gaz naturel produit et autres droits hors exploitation sur
des propriétés exploitées par des tiers;
iii. les accords avec des gouvernements étrangers ou
des autorités étrangères en vertu desquels l'entreprise
participe à l'exploitation des propriétés visées ou
agit d'une façon
26 NOC-5, Capitalisation du coût
entier dans le secteur du pétrole et du gaz naturel,
Octobre 1990.
56
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
quelconque en qualité de "producteur" des
réserves en cause (au lieu d'agir en tant qu'acheteur
indépendant, courtier, négociant ou importateur)."
1.1. Prime au comptant (Cash bonus)
Les coûts directs d'acquisition incluent le prix
d'achat, les primes au comptant, les droits et taxes non
récupérables, les frais accessoires directs tels que les frais
d'actes, les frais juridiques, les frais de courtage et de conseil ainsi que
toute somme payée à un gouvernement hôte ou à une
entreprise pétrolière nationale pour obtenir un contrat de
production. Si l'entreprise contractante doit construire ou financer la
construction d'infrastructures, d'améliorations publiques ou toute autre
installation similaire et que ces obligations sont inévitables pour
obtenir un contrat de production, de tels payements, participations,
contributions ou construction font partie du coût d'acquisition de la
propriété minière en question27.
Les primes au comptant, "Cash bonus" ou encore "Lease bonus",
constituent généralement l'élément le plus
important du coût d'acquisition des droits miniers. Elles sont
versées par le titulaire à l'autorité concédante au
moment de l'attribution du titre minier et constituent une sorte de "pas de
prote" dans les autres secteurs d'activités industrielles ou
commerciales.
Ce sont les Etats-Unis d'Amérique qui sont à
l'origine de ces paiements initialement institués au profit des
propriétaires privés du sol et du sous-sol, puis
généralisés aux terres publiques. Le montant de ces primes
dépend généralement du nombre des pétitionnaires,
de la proximité de la propriété minière d'autres
zones productives, de la durée du contrat et de plusieurs autres
facteurs. Son montant peut varier de quelques dollars jusqu'à plusieurs
milliers de dollars par hectare.
En Tunisie, les primes au comptant ne sont pas exigées.
Néanmoins, l'article 101.1 du code des hydrocarbures exige, entre autres
droits et taxes, le paiement d'un "droit fixe égal à autant
de fois le salaire minimum interprofessionnel garanti horaire d'un manoeuvre
ordinaire que le périmètre concerné comporte de
périmètres élémentaires entiers ..., à
l'occasion de toutes
27 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001, p.116
57
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
demandes d'institution ou de renouvellement ou d'extension
de la superficie de titres des hydrocarbures".
Sous la méthode du coût complet, les coûts
directs d'acquisition ne soulèvent pas de difficultés
particulières et sont capitalisés comme partie du centre de
coûts approprié. Si des réserves minérales ne sont
pas découvertes, de tels coûts sont passés en charges au
moment de l'abandon de la propriété minière en
question.
Sous la méthode des efforts réussis, L'IASC a
identifié cinq traitements, théoriquement possibles, pour la
comptabilisation de tels coûts28:
i Inscrire en charges de l'exercice tous les coûts
d'acquisition;
i Porter à l'actif tous les coûts
d'acquisition;
i Différer tous les coûts d'acquisition
jusqu'à évaluation des propriétés minières
en question;
i Inscrire en charges de l'exercice les coûts
d'acquisition avec possibilité de leur reprise à l'actif s'ils
s'avèrent relatifs à des réserves commercialement
récupérables découvertes par la suite;
i Inscrire les coûts d'acquisition en
diminution des capitaux propres avec possibilité de leur reprise
à l'actif en cas de découvertes de réserves
commercialement récupérables. Cette méthode n'est pourtant
pas suivie en pratique.
Dans la pratique, c'est la deuxième possibilité
qui semble l'emporter. En effet, toujours selon la même étude
menée par l'IASC, les adeptes de la méthode des efforts
réussis considèrent qu'au moment de son acquisition, toute
propriété minière possède les attributs d'un actif
puisqu'elle représente des rentrées de fonds potentiels pour
l'entreprise et constitue un droit de propriété négociable
et cessible. Aux Etats-Unis, c'est le SFAS 19, qui stipule dans son §15
que tous les coûts d'acquisition des droits miniers doivent être
immobilisés au moment où ils sont encourus, sous réserve
de leur évaluation à la date de clôture29.
28 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001, p.117
29 SFAS 19, §15, " Costs incurred to purchase,
lease, or otherwise acquire a property (whether unproved or proved) shall be
capitalized when incurred. They include the costs of lease bonuses and options
to purchase or lease properties, the portion of costs applicable to minerals
when land including mineral rights is purchased in fee, brokers' fees,
recording fees, legal costs, and other costs incurred in acquiring
properties."
58
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
En Tunisie, l'ensemble des entreprises interrogées dans
le cadre de notre enquête procède à l'immobilisation des
coûts d'acquisition des propriétés minières
même dans le cadre de l'établissement de leurs comptes sociaux
à l'étranger.
1.2. Option d'achat des droits miniers et shooting
rights
Il arrive parfois qu'une entreprise pétrolière
ne soit pas suffisamment intéressée par une zone
géographique pour acquérir les droits miniers s'y rattachant.
Cependant, elle peut être désireuse d'acquérir le droit
d'effectuer des levés sismiques - shooting rights - avec une
option d'acquérir les droits miniers relatifs à toute parcelle du
terrain objet de l'option, durant une période bien
déterminée.
Idéalement, le contrat entre les parties mentionnera
distinctement le montant à payer pour acquérir les shooting
rights ainsi que le montant à payer pour avoir une option d'achat
sur les droits miniers. En Tunisie, l'article 10.9 du code des hydrocarbures
stipule que "le titulaire d'un permis de prospection a le droit d'obtenir
en priorité, la transformation de son permis de prospection en permis de
recherche suivant des conditions préalablement
agréées...". Cependant, l'article 101.1.1 du même
code, instituant un droit fixe dû à l'occasion de toutes demande
d'institution d'un permis de prospection ne précise pas le coût
relatif à cette option. Dans pareil cas, le coût total payé
devra, à notre avis, être ventilé entre les "shooting
rights" et l'option d'achat sur la base de leurs justes valeurs
respectives.
L'intérêt de la distinction entre le coût
des "shooting rights" et le coût de l'option d'achat des droits
miniers réside dans le fait que chaque élément est
comptabilisé différemment. En effet, le coût d'une option
d'achat est généralement considéré comme faisant
partie du coût d'acquisition de l'immobilisation y relative. Dans ce
sens, le Mémento Pratique Comptable30 stipule que le prix
d'achat d'un terrain ou d'une construction doit être augmenté le
cas échéant du prix d'acquisition d'un droit d'option.
Le coût des "shooting rights" constitue, par
contre, le coût d'une activité de prospection de par sa nature et
doit être comptabilisés en charges de l'exercice sous la
méthode des efforts
30 Mémento Pratique Comptable 1994,
éd. Francis Lefebvre 1993, §1569-1; 1569-3
59
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
réussis. A ce titre, les dispositions combinées
des §15, 16, 17 et 18 du SFAS 19 requièrent que le coût
d'acquisition des "shooting rights" soit passés en charges de
l'exercice et que seul le coût de l'option d'achat des droits miniers
soit porté à l'actif.
En cas de levée de l'option, c'est
généralement le coût total de l'option qui est
immobilisé, indépendamment de la superficie couverte par les
droits miniers acquis. Cependant, certaines entreprises
pétrolières adoptant la méthode des efforts
réussis, préfèrent n'immobiliser qu'une partie du
coût de l'option d'achat, proportionnellement à la superficie sur
laquelle l'option a été levée. Si l'option n'est pas
levée dans les délais impartis, son coût initial est
constaté en charges de l'exercice.
Une entreprise utilisant la méthode du coût
complet immobilisera le coût total de l'option d'achat même si elle
ne l'a pas levée.
1.3. Frais accessoires d'acquisition
Par frais accessoires d'acquisition, nous visons dans le cadre
de ce paragraphe les frais accessoires indirectes d'acquisition. En effet, les
frais accessoires directes tels que les commissions, les frais d'actes et les
honoraires constituent un élément direct du coût
d'acquisition des droits miniers et sont à comptabiliser tel que
mentionné précédemment.
Les frais indirects d'acquisition incluent les frais de
négociation, de préparation des contrats, de transport, de
déplacement, d'arpentage, de traçage ainsi que d'autres frais
généraux. La difficulté de traiter ces coûts
réside dans le fait que le personnel assurant ces activités est
généralement impliqué, en même temps, dans d'autres
domaines tels que les compagnes de forage, les projets d'exploration ou encore
des projets de développement.
Conceptuellement, une entreprise adoptant la méthode
des efforts réussis, peut traiter ces coûts de trois
manières:
i Passer en charges tous les coûts au moment
où ils sont encourus; i Porter à l'actif tous les
coûts et les répartir selon une base
prédéterminée telle que la superficie des
différentes propriétés acquises;
60
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
i Ne porter à l'actif que les coûts qui se
rapportent directement à l'acquisition de propriétés
minières spécifiques31.
Théoriquement, la dernière méthode semble
être la plus cohérente avec les dispositions de l'IAS 16 et de la
NC 05. Cependant, les difficultés pratiques de son application, telles
que la tenue de "time sheet" détaillées ainsi que
l'analyse et la répartition analytique des différentes charges de
structure sont souvent dissuasives. C'est dans ce sens que l'enquête
menée par PricewaterhouseCoopers32 en 1999 a
révélé que 32 sur les 35 entreprises ayant répondu,
et adoptant la méthode des efforts réussis, traitent l'ensemble
de tels coûts comme des charges d'exploitation courante.
1.4. Taxe superficiaire
Après acquisition, une entreprise
pétrolière doit assurer la gestion, la conservation et la
maintenance de ses titres miniers et les droits s'y rattachant, jusqu'à
leur abandon ou leur cession. Les coûts de conservation et de maintenance
des droits miniers sont constitués principalement des taxes
superficiaires, appelées aussi des loyers, et des charges internes
telles que les charges de personnel ou les frais généraux.
Comme son nom l'indique, la taxe superficiaire est une taxe
perçue proportionnellement à la superficie du permis ou de la
concession. Son emploi résulte du système en vigueur aux
Etats-Unis où le propriétaire des terres reçoit une sorte
de loyer annuel (delay rental) jusqu'à commencement des travaux de
forage. Le but essentiel des loyers durant la période d'exploration est
d'inciter les titulaires des droits miniers à restituer le plus
rapidement possible les surfaces qui ne leur paraissent pas
intéressantes.
De tels coûts ne sont pas spécifiques à
l'industrie pétrolière et doivent, à notre avis,
être traités comme des charges d'exploitation courantes. Dans ce
sens, le SFAS 19 recommande,
31 La Reg.S-X Rule 4-10(c)(2) stipule: "Any
internal costs that are capitalized shall be limited to those costs that can be
directly identified with acquisition, exploration, and development activities
undertaken by the reporting entity for its own account, and shall not include
costs related to production, general corporate overhead, or similar
activities."
32 PricewaterhouseCoopers Survey of U.S. Petroleum
Accounting Practices, 1999.
61
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
dans ses § 17 et 18, le même traitement pour les
entreprises utilisant la méthode des efforts réussis.
Section 2. LES COUTS DE PROSPECTION ET
D'EXPLORATION
Les coûts de prospection et d'exploration
représentent généralement une partie substantielle des
dépenses annuelles d'une entreprise d'exploration et de production
pétrolière. Les coûts des activités d'exploration,
telles que définies précédemment, sont communément
scindés en deux composantes essentielles:
- Les travaux géologiques33 et
géophysiques34 qui consistent en des
études topographiques, géologiques, géochimiques et
géophysique, plus communément appelés "Travaux G&G".
Ces travaux ont pour but d'étudier la terre, son histoire, les
matériaux qui la composent ainsi que les différentes forces qui
agissent sur les différentes formations géologiques.
33 "Etymologiquement, la géologie est la
science de la Terre. Elle étudie la nature des composants de
l'écorce terrestre et tente de déterminer les
phénomènes qui interviennent dans leur formation, leur
transformation et leur agencement au cours des temps; elle retrace l'histoire
de la Terre. La géologie comprend plusieurs disciplines de base parmi
lesquelles on peut citer la minéralogie (étude des
minéraux), la pétrologie (étude des roches), la
sédimentologie (étude des sédiments), la
paléontologie (étude des fossiles), la tectonique (étude
des déformations de l'écorce terrestre), la géochimie
(étude du comportement chimique des éléments dans les
roches). Pendant longtemps, outre la recherche fondamentale, le rôle
principal des géologues s'est cantonné à la prospection,
l'étude et l'évaluation des réserves de matières
minérales utiles: matières énergétiques (charbon,
pétrole, gaz naturel), minerais, eau, matières premières
minérales diverses, ainsi qu'à l'étude des sites et
à la préparation des grands travaux de génie civil"
Université de liège, Département de
Géologie
http://www.ulg.ac.be/geolsed/geologie/page1.htm
(07 Mai 2004)
34 "La géophysique est celle qui utilise toutes les
méthodes quantitatives de la physique pour obtenir des informations sur
les zones cachées du globe. Par exemple, seule la géophysique (et
dans ce cas la sous discipline que constitue la sismologie) permet d'avoir des
descriptions des zones très profondes comme le noyau terrestre. De part
son but, la géophysique appliquée ... est soumise aux contraintes
financières très strictes. Plus la substance recherchée
sera à grande profondeur, plus son exploitation sera onéreuse,
moins le géologue de surface sera capable de déterminer son
existence et donc plus la géophysique sera utile. Il est donc normal que
les principales recherches en géophysique appliquée se fassent
dans le domaine pétrolier."
Université Pierre et Marie Curie, Département
de Géophysique Appliquée.
http://web.ccr.jussieu.fr/dga/intro/geoapp.htm
(07 Mai 2004)
62
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
- Les forages d'exploration, y
compris les activités de carottage (coring), de well
logging ainsi que les travaux d'échantillonnage et d'examen
géologique des débris de forage (cuttings sampling),
Les travaux géologiques et géophysiques peuvent
être entrepris avant ou après l'acquisition des droits miniers.
Ils peuvent, en outre, être conduits avant, pendant ou après le
développement des réserves minérales mise en
évidence. Ils feront l'objet de la présente section, alors que
les forages d'exploration, qui présentent plus de difficultés
comptables, feront l'objet de la section 3.
2.1. Règles Générales
Comme nous l'avons vu, les travaux géologiques et
géophysiques sont entrepris pour acquérir une connaissance
approfondie d'une zone géographique déjà jugée
favorable à la présence de réserves d'hydrocarbures. Pour
décider du traitement comptable approprié, il est important de
déterminer à quel moment une découverte de réserves
minérales peut être considérée comme probable.
En ce qui concerne les coûts de prospection et
d'exploration encourus avant l'acquisition des droits miniers, l'IASC
préconise leur passation en charges au moment où ils sont
encourus. En effet, de tels coûts sont encourus pendant une
période où la probabilité de trouver des réserves
pétrolières ou gazières est quasiment nulle. En plus,
l'information obtenue pendant cette phase est généralement sans
utilité à moins que les droits miniers relatifs à la zone
prospectée sont acquis.
Pour les coûts de prospection et d'exploration encourus
après acquisition des droits miniers, la pratique internationale est
encore une fois divergente. Ces coûts sont:
i soit passés en charges au moment où ils
sont encourus;
i soit différés à l'actif
jusqu'à évaluation de la propriété minière
en question.
Bien que reconnaissant que la présence de
réserves minérales en quantité commercialisables ne peut
être confirmée qu'à travers un forage d'exploration, l'IASC
suggère de différer à l'actif
63
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
l'ensemble des coûts géologiques et
géophysiques jusqu'à détermination de l'issue des
activités de recherche.
Aux Etats-Unis, le traitement de ces dépenses ne fait
pas l'unanimité des organismes fédéraux non plus. En
effet, sous la méthode des efforts réussis dans sa version
recommandée par le FASB et adoptée par la SEC, tous les
coûts d'exploration doivent être passés en charges au moment
où ils sont encourus, à l'exception des coûts relatifs aux
forages d'exploration, y compris ceux de type stratigraphique, qui ont conduit
à la découverte de réserves d'hydrocarbures
prouvées.
Cependant, pour les besoins de l'impôt
fédéral, l'Internal Revenue Service considère les
dépenses G&G comme des dépenses d'investissement de part leur
nature. Qu'elles soient engagées avant ou après l'acquisition des
droits miniers, elles ne peuvent être déduites en totalité
immédiatement. Le coût des travaux G&G entrepris dans le cadre
d'un projet général de prospection couvrant une vaste zone doit
être ventilé entre toutes les zones d'intérêts
trouvées et obtenues. Si toute la zone objet du projet de prospection
est abandonnée, ce coût est constaté en charges durant la
période au cours de laquelle l'abandon a eu lieu.
Sous la méthode du coût complet, de tels
coûts sont immobilisés comme partie du centre de coûts
approprié.
2.2. Participation aux travaux d'exploration sur permis
d'autrui
Dans l'industrie pétrolière, il est
fréquent qu'un titulaire d'une propriété minière
accepte de supporter une partie du coût d'un forage d'exploration
à effectuer sur une propriété minière adjacente. En
contrepartie, il aura le droit d'obtenir des informations spécifiques,
ayant trait à la géologie du sol dans cette région, et ce
à travers des carottages ou d'autres échantillons extraits du
puits foré. De telles contributions sont appelées "test-well
contributions" et sont de deux sortes; les "dry-hole contributions"
et les "bottom-hole contributions".
64
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Les dry-hole contributions35 correspondent
aux sommes payées à l'entreprise chargée du forage,
uniquement dans le cas où le puits foré s'avèrerait sec ou
ne serait pas complété en vue d'une production. Les
bottom-hole contributions36 sont payées lorsque le puits
foré est complété ou atteigne une certaine profondeur
convenue entre les parties, indépendamment du résultat du
forage.
De part leur objet, les test-well contributions
payées sont des coûts de prospection et d'exploration,
à traiter conformément à la politique comptable de
l'entreprise en la matière.
Par contre, les test-well contributions
perçues sont considérées par le FASB comme un
remboursement de frais encourus dans le cadre d'un projet commun entre deux
parties. Il recommande par conséquent leur comptabilisation en
diminution des charges d'exploration de l'exercice. Cette position est encore
contestée par l'Internal Revenue Service aux Etats-Unis qui
prescrit la comptabilisation des test-well contributions
perçues parmi les revenus de l'exercice.
Il est à noter qu'une entreprise utilisant la
méthode du coût complet immobilisera les test-well
contributions payées comme partie du centre de coûts
approprié. Pour ce faire, le coût supporté doit être
ventilé éventuellement entre les différentes
propriétés minières détenues à
proximité.
2.3. Travaux d'exploration effectués en
échange de droits miniers
Comme mentionné au début de ce mémoire,
la coopération entre les sociétés
pétrolières pour partager le risque de recherche et de
développement des hydrocarbures peut prendre plusieurs formes complexes
et variées. Au niveau de ce paragraphe, nous nous proposons
d'étudier
35 Terme traduit par l'ICCA dans son NOC-5,
capitalisation du coût entier dans le secteur du pétrole et du
gaz naturel, 1990, en "contributions aux coûts des sondages
secs".
36 Terme traduit par l'ICCA dans son NOC-5,
capitalisation du coût entier dans le secteur du pétrole et du
gaz naturel, 1990, en " contributions aux coûts des
complètements de puits".
65
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
succinctement une situation très répandue,
souvent créée dans le cadre des contrats dits de
farm-out37.
Dans ce type de contrats, une entreprise
pétrolière (the farmor) peut accepter de céder
gratuitement une partie de ses intérêts dans une
propriété minière à une autre entreprise (the
farmee), à charge pour cette dernière d'effectuer des
travaux d'exploration spécifiques couvrant l'ensemble ou une partie de
ladite propriété.
Le problème comptable de base qui se pose dans une
pareille situation, c'est de savoir si un gain ou une perte doivent être
pris en compte au moment de la consommation du contrat par les deux parties
?
D'un côté, il y a ceux qui pensent qu'une telle
transaction ne doit pas générer de perte ou de profit. Ils
considèrent que les contrats de farm-out ne sont q'une forme de
mise en commun de capitaux, souvent exploités dans le cadre d'une
joint venture. Ce type de joint venture est
caractérisé par des "actifs contrôlés conjointement"
tels que décrits dans les §13 à 18 de l'IAS 31,
Information financière relative aux participations dans des
coentreprises. Cette norme stipule dans son §16 que "en ce qui
concerne sa participation dans des actifs contrôlés conjointement,
un co-entrepreneur doit comptabiliser dans ses états financiers
individuels ... sa quote-part dans les actifs contrôlés
conjointement, classée selon la nature des actifs ... ".
D'autres partisans de cette position trouve qu'une telle
transaction doit être analysée comme un échange de biens et
services de même nature et ne doit pas générer de
résultat, et ce conformément aux dispositions de l'IAS 38,
"Immobilisations incorporelles". En effet, ils considèrent que
tous les coûts encourus sur une propriété minière,
qu'ils soient d'acquisition, d'exploration ou de développement, sont
encourus dans un seul et unique objectif, à savoir la recherche et
l'extraction de réserves minérales, et par conséquent
doivent être considérés comme de natures
similaires38.
37 Pour une analyse complète des conventions
de partages des risques et des coûts ainsi que leurs conséquences
juridiques et comptables, Cf. IASC Extractive Industries Issues Paper, 2001,
Chapitre 12 ainsi que Petroleum Accounting, Principles, Procedures &
Issues, éd. Pdi University of North Texas, 2000, Chapitre 23.
38 IAS 38, §35: "Une immobilisation
incorporelle peut être acquise dans le cadre d'un échange d'un
actif similaire ayant un usage similaire dans la même activité et
une juste valeur similaire. Une immobilisation incorporelle peut
également être échangée contre une participation au
capital dans un actif similaire. Dans les
66
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Dans ce sens, le §11 de l'interprétation SIC-13,
"Entités contrôlées conjointement - Apports non
monétaires par des co-entrepreneurs", dispose que " ... lorsque
des biens et services sont échangés ou troqués, contre des
biens ou services de nature et de valeur similaires, l'échange n'est pas
considéré comme une opération générant un
résultat"
Bien qu'admettant que ce type d'arrangement est un
échange de bien, les opposants de cette méthode
considèrent que les actifs ou services échangés ne sont
pas de même nature. En effet, ils considèrent qu'une quote-part
dans des droits miniers ne peut être considérée comme
similaire à une quote-part dans un puits ou une installation. Ils
concluent que l'échange de travaux d'exploration ou même de
développement contre des droits miniers doit être analysé
comme un échange de biens ou services de natures différentes.
Quelque soit la solution retenue, l'IASC admet la
complexité de ce type de contrat39 et reconnaît la
diversité de la pratique comptable en la matière. Aux Etats-Unis,
le SFAS 19, §44 stipule que dans pareille situation, l'échange ne
doit pas donner lieu à la comptabilisation d'une perte ou d'un
profit.
2.4. Acquisition de données Géologiques et
Géophysiques
Une entreprise pétrolière peut être
amenée à acquérir une base de données
géologique et géophysique relative à une ou plusieurs
zones géographiques, un bassin ou un pays. Une entreprise appliquant la
méthode du coût complet comptabilisera le coût d'acquisition
parmi les coûts immobilisés du centre de coût
concerné.
Pour les entreprises adoptant la méthode des efforts
réussis la question n'a pas été spécifiquement
abordée par une quelconque norme comptable. Aux Etats-Unis, le SFAS
19
deux cas, dans la mesure où le processus de vente est
incomplet, aucun profit ou aucune perte n'est comptabilisé pour la
transaction. Au contraire, le coût du nouvel actif est la valeur
comptable de l'actif abandonné. Toutefois, la juste valeur de l'actif
reçu peut fournir une indication d'une perte de valeur de l'actif
abandonné. Dans ces cas, une perte de valeur est comptabilisée
pour l'actif abandonné et la valeur comptable après
dépréciation est affectée au nouvel actif."
39 L'IASC s'est abstenu de fournir un avis sur le
traitement comptable de ce type de contrat. Cf. Extractive Industries Issues
Paper, 2001, p.247
67
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
semble préconiser la passation en charges de tous les
coûts d'exploration, autre que les coûts de forage, au moment
où ils sont encourus.
Néanmoins, certaines entreprises
préfèrent différer tels coûts si les bases de
données acquises sont utilisées sur plusieurs années et
que leur coût est récupérable par la vente. Si les
données G&G peuvent être ventilées entre
différentes zones, leur coût est passé en charges en
fonction de leur utilisation, sinon il est amorti linéairement sur une
période n'excédent pas trois années40.
A notre avis, ce traitement est n'est pas cohérent avec
le principe de la méthode des efforts réussis telle que
définie par le FASB et ne peut être retenu sous les dispositions
de la NC 10, "Norme comptable relative aux charges reportées".
Cependant, une entreprise adoptant cette méthode doit s'assurer que les
charges différées sont récupérables par leur vente
éventuelle.
2.5. Travaux sismiques 3D pour le développement
d'un réservoir
Pendant la phase de développement, des travaux
sismiques 3D sont généralement conduits pour acquérir une
meilleure connaissance du réservoir découvert. Dans certains cas,
ces travaux sont aussi utilisés pour définir les limites du
réservoir ou pour explorer des régions adjacentes non encore
explorées. Dans pareil cas, les dépenses encourues devraient,
à notre avis, être réparties entre les activités
d'exploration et les activités de développement.
Section 3. LES COUTS DES FORAGES D'EXPLORATION
Sur le plan pratique, la seule manière de
déterminer si une zone géographique contient des réserves
d'hydrocarbures, c'est d'y forer un puits. En effet, après avoir
identifier des formations ayant le potentiel de contenir des réserves
minérales, une entreprise d'exploration - production
pétrolière doit conduire, des travaux géologiques et
géophysiques détaillés afin de localiser le site de
forage. L'étude précise du sous-sol permet de déterminer
le point exact de
40 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R.
BROCK, Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues,
éd. Pdi, University of North Texas, 2000, p. 124
68
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
la structure cible à atteindre alors que l'étude
du sol permet de choisir la technique de forage la plus appropriée
à utiliser; forage vertical, horizontal ou directionnel.
L'opération de forage est une opération
très complexe, coûteuse et nécessitant plusieurs travaux
préparatoires. Ainsi, avant le commencement d'un forage d'exploration,
une entreprise doit obtenir les autorisations légales
nécessaires, préparer les contrats relatifs à la location
de l'appareil de forage, à la main d'oeuvre de supervision, à
l'approvisionnement en produits chimiques tels que la boue, et à la
préparation du site de forage. La préparation du site de forage
peut impliquer le traçage de routes d'accès, la construction de
ponts, le transport de réservoirs ou de bacs et l'installation d'une
plate-forme de forage pour les sites off-shore. Cette opération peut
avoir un coût très élevé dans des zones
géographiques difficiles d'accès ou aux conditions climatiques
très dures.
Pour obtenir des informations sur les structures
géologiques traversées, l'opération de forage comporte,
dans la plupart du temps, plusieurs travaux de carottage et de logging tels que
les mesures de porosité, de perméabilité ou de
résistivité. Dans certaines zones, essentiellement off-shore,
certains forages d'exploration sont conduits dans l'unique but de collecter des
informations à caractère géologique. De tels forages,
appelés "forages stratigraphiques d'exploration", ne sont pas
destinés à être complétés pour produire du
pétrole ou du gaz, même en cas de découverte.
A l'issue d'un forage d'exploration, les réserves
minérales mises en évidence, le cas échéant, sont
évaluées afin de déterminer si elles existent en
quantités économiquement suffisantes pour justifier la
complétion du puits foré. Cette évaluation est faite
à travers des études économiques très
poussées et peut nécessiter parfois le forage d'un ou plusieurs
puits d'évaluation. Dans le cas où le forage d'exploration
s'avèrerait sec, le site de forage serait remis en état et
abandonné.
3.1. Règles générales
Si les coûts de forages d'exploration ne
soulèvent pas de problème particulier quant à leur prise
en compte dans le cadre de la méthode du coût complet, il n'en est
pas de même sous la méthode des efforts réussis. En effet,
le principe de base sur lequel repose cette méthode requiert que tous
les coûts d'exploration, y compris ceux des forages d'exploration, qui
ne
69
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
peuvent être rattachés à des
réserves d'hydrocarbures prouvées au moment où ils sont
encourus, soient passées en charges de l'exercice. L'IASC a
identifié quatre traitements comptables possibles:
i Passation des coûts de forages d'exploration
en charges au moment où ils sont encourus. Les adeptes de cette solution
trouvent que le pourcentage de succès des forages d'exploration est trop
faible (moins de 23% aux Etats-Unis) pour justifier l'inscription à
l'actif des coûts y relatifs.
i Passation des coûts de forages d'exploration
en charges au moment où ils sont encourus, avec possibilité de
leur reprise à l'actif s'ils mettent en évidence des
réserves prouvées par la suite. Les partisans de ce point de vue
considèrent que l'importance des coûts de forage peut justifier un
tel traitement.
i Inscription des coûts de forage d'exploration
en diminution des capitaux propres avec possibilité de leur reprise
à l'actif en cas de découvertes de réserves
commercialement récupérables. Cette méthode n'est pourtant
pas suivie en pratique.
i Différer les coûts de forage
d'exploration à l'actif en attendant l'aboutissement des travaux de
forage. Si des réserves prouvées d'hydrocarbures sont mises en
évidence, les coûts différés sont inscrits parmi les
actifs de l'entreprise. Dans le cas contraire, ils sont passés en
charges au moment où cette évaluation est faite.
C'est cette dernière méthode qui semble
l'emporter en pratique. En effet, le SFAS 19, §19 requiert que les
coûts de forages d'exploration et les coûts de forages
stratigraphiques d'exploration soient immobilisés comme partie du
coût des puits inachevés, équipements et installations de
l'entreprise jusqu'à ce qu'il soit déterminé si le puits
foré ait trouvé des réserves prouvées41.
Au Royaume-Uni, le comité comptable de l'industrie
pétrolière recommande le même traitement aux entreprises
utilisant la méthode des efforts réussis42.
41 SFAS 19, §19 "The costs of drilling
exploratory wells and the costs of drilling exploratory-type stratigraphic
test wells shall be capitalized as part of the enterprise's
uncompleted wells, equipment, and facilities pending determination of whether
the well has found proved reserves."
42 SORP, "Accounting for oil and gas
exploration, development, production and decommissioning activities",
publié en janvier 2000 et mis à jour le 7 juin 2001 § 53:
"Exploration and appraisal costs should be
70
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Dans son annexe B "Basis for conclusions", § 197
et suivant, Le SFAS 19 stipule que le conseil du FASB a conclu que le
traitement comptable consistant en l'inscription à l'actif de
coûts initialement passés en charges n'était pas
cohérent avec les principes comptables généralement admis
dans d'autres industries. C'est dans ce sens que la SFAS 2, Accounting for
Research and Development Costs, et l'IAS 38, Immobilisations
incorporelles, ont concluent qu'un tel traitement était
inapproprié.
Le conseil du FASB ajoute que dans la plupart des cas, les
opérations de forages ne prennent que quelques mois et parfois quelques
semaines. Par conséquent, la période durant laquelle les
coûts de forage d'exploration sont différés est
relativement courte. En outre, le FASB précise que la raison pour
laquelle les forages d'exploration sont traités différemment des
travaux G&G est que:
i La détermination de l'échec ou de la
réussite des opérations est plus nette dans le cadre des forages
d'exploration que pour les travaux G&G.
i En cas de découverte, il existe une relation
directe entre les forages d'exploration et les réserves mises en
évidence, alors que les travaux G&G sont effectués une longue
période avant toute découverte et concernent
généralement une zone géographique plus large.
Dans ce qui suit, nous examinerons les modalités
d'application de la méthode retenue par le conseil du FASB dans le cadre
de la méthode des efforts réussis.
3.2. Prise en compte initiale
Selon les dispositions du SFAS 19, les coûts de forages
d'exploration sont initialement inscrits à l'actif comme
"Immobilisations en cours" jusqu'à détermination du
résultat des opérations de forage. A ce titre, les coûts de
forage sont généralement classés en deux
catégories, les coûts tangibles et les coûts intangibles.
accumulated on a well-by-well basis pending evaluation.
Capitalised costs should be considered abortive and written off on completion
of a well unless the results of drilling indicate that hydrocarbon reserves
exist and there is a reasonable prospect that these reserves are
commercial."
71
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Les coûts intangibles comprennent essentiellement les
coûts G&G entrepris pour la détermination précise du
site de forage, les coûts de préparation du site de forage tels
que les coûts de déblaiement, de drainage, de construction et de
déplacement des routes publiques, des conduites de gaz et des lignes
électriques, les coûts de mobilisation et de démobilisation
du rig de forage, les coûts des produits consommables (eau, bits, boue,
fuel...etc.) ainsi que les sommes payées aux compagnies de forage et aux
équipes de supervision des travaux. Les coûts intangibles
représentent généralement plus que 75% du coût total
de forage.
Cette distinction n'est pas utile de point de vue comptable,
mais importe pour la détermination de l'impôt dans certains pays.
C'est le cas notamment aux Etats-Unis où les coûts intangibles
sont déductibles du bénéfice imposable de l'année
même durant laquelle ils sont en courus, alors que les coûts
tangibles sont amortis sur plusieurs années.
En Tunisie, la plupart des conventions particulières
permettent à tout titulaire ou co-titulaire de constater, à son
choix, les frais de forage non compensés soit par voie d'amortissement
soit par voie de charges ordinaires d'exploitation en totalité au titre
de l'exercice de leur engagement. Les frais de forage non compensés sont
définis comme étant "le coût des installations
utilisées dans le gisement et qui ne sont pas récupérables
ou celles récupérables mais qui ne sont pas susceptibles de
réutilisation ou d'avoir une valeur marchande au-delà d'une
année à partir de la date de leur
installation"43.
3.3. Comptabilisation de l'issue des opérations de
forage
Le SFAS 19 stipule que les coûts de forage d'exploration
ayant conduit à la découverte de réserves prouvées
d'hydrocarbures doivent être portés à l'actif. Ainsi, en
cas de découverte, une entreprise d'exploration - production
pétrolière doit évaluer les réserves mises en
évidence pour déterminer si leur développement et
exploitation sont commercialement justifiés.
L'évaluation des réserves d'hydrocarbures
découvertes est faite, comme nous l'avons signalé, aux moyens
d'études techniques et économiques très poussées.
Elle peut nécessiter, en outre,
43 Mabrouk MAALAOUI, Mémento, Impôts
directs en Tunisie, PricewaterhouseCoopers, 2002, p. 421
72
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
le forage d'un ou plusieurs puits d'évaluation. Le
traitement comptable des forages d'évaluation est identique à
celui consacré aux forages d'exploration.
Si le forage d'exploration entrepris ne met pas en
évidence des réserves d'hydrocarbures ou si l'évaluation
de ces réserves ne montre pas leur existence en quantités
commercialement récupérables, le coût du forage en question
est passé en charges au moment où cette évaluation est
faite, diminution faite de la valeur de réalisation nette de tout
équipement retiré ou pouvant être retiré du
puits.
3.4. Les évènements postérieurs
à la date de clôture
Les opérations de forage d'exploration
s'étendent parfois sur plusieurs mois et peuvent chevaucher dans
certains cas, sur deux exercices comptables. Comme signalé plus haut, le
coût de ces opérations est porté initialement à
l'actif et figure parmi les "Immobilisations en cours" au niveau du bilan.
Cependant, il arrive souvent que les opérations de forage, et
éventuellement d'évaluation, soient terminées au cours des
premières semaines qui suivent la date de clôture des comptes mais
avant la publication des états financiers. Dans le cas où
l'entreprise conclurait à l'absence de réserves d'hydrocarbures
prouvées, il est important de savoir si les états financiers, non
encore publiés, doivent être ajustés pour porter en charges
de l'exercice clôturé les coûts de forage initialement
portés à l'actif, net de toute valeur résiduelle.
La norme comptable tunisienne NC 14 et la norme internationale
IAS 10 n'ont pas exclu les entreprises pétrolières de leurs
champs d'applications respectifs. Ces normes requièrent que les
évènements survenus, entre la date de clôture de l'exercice
et la date de publication des états financiers, soient pris en compte
pour l'ajustement des états financiers lorsqu'ils sont liés
à des conditions existant à la date de clôture. Il s'agit
des évènements qui constituent un élément
complémentaire d'appréciation de la valeur
d'éléments d'actif ou de passif tels qu'ils existaient à
la date de clôture.
Conclure à l'échec d'un forage d'exploration,
même après la date de clôture, est à notre avis un
événement significatif à prendre en compte pour
l'ajustement des états financiers s'ils ne sont pas encore
publiés. En effet, c'est un évènement dont l'incidence est
significative sur le résultat d'une entreprise pétrolière
et dont l'importance peut influencer le jugement et les décisions des
différents utilisateurs des états financiers.
73
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Par ailleurs, il s'agit d'un événement qui
affecte l'appréciation de la valeur d'un actif de l'entreprise tels
qu'il existait à la date de clôture, à savoir les
coûts de forage d'exploration initialement portés à
l'actif. C'est dans ce sens, que le SFAS 19, §39, stipule que
l'information devenue disponible après la fin d'une période
couverte par des états financiers mais avant que ces états
financiers ne soient publiés, doit être prise en compte pour
l'évaluation des conditions existant à la date de clôture,
par exemple pour déterminer si un forage d'exploration ou un forage
stratigraphique d'exploration ait trouvé des réserves
prouvées44.
Une autre difficulté comptable peut surgir lorsqu'un
forage d'exploration est en cours à la date de clôture mais qui
s'avèrerait infructueux avant la publication des états
financiers. Il s'agit du traitement comptable des coûts de forage
encourus après la date de clôture de l'exercice mais avant la date
de publication des états financiers.
Avant 1981, certaines entreprises américaines
assimilaient cette situation à un contrat de construction dont le
résultat prévisionnel, compte tenu de nouvelles informations, a
été déterminé déficitaire après la
date de clôture de l'exercice. Par conséquent, elles constataient
en charges de l'exercice clôturé, non seulement les coûts de
forage d'exploration encourus avant la date de clôture mais aussi ceux
encourus après cette date.
Dans son interprétation FIN36 publié en 1981, le
FASB n'a pas retenu cette position45. Il considère que les
coûts de forages d'exploration infructueux n'étaient pas
comparables aux coûts des engagements contractuels
encourus par une entreprise dans le cadre d'un contrat de
construction46. Il requit par conséquent, que les coûts
encourus après la date de clôture des
44 SFAS N° 19, § 39: "Information that
becomes available after the end of the period covered by the financial
statements but before those financial statements are issued shall be taken in
account in evaluating conditions that existed at the balance sheet date, for
example, in assessing unproved properties . . . and in determining whether an
exploratory well or exploratory-type stratigraphic test well had found proved
reserves."
45 FASB Interpretation No. 36, § 2: "If an
exploratory well or exploratory-type stratigraphic test well is in progress at
the end of a period and the well is determined not to have found proved
reserves before the financial statements for that period are issued, the costs
incurred through the end of the period, net of any salvage value, shall be
charged to expense for that period. Previously issued financial statements
shall not be retroactively restated."
46 FASB Interpretation No. 36, §5 (b): "...
the costs of unsuccessful exploratory wells under statement 19 are not
comparable to costs of contractual commitments requiring recognition of
losses"
74
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
comptes soient passés en charges de la période
comptable au cours de laquelle ils ont été encourus.
3.5. Coûts des forages d'exploration dont l'issue
n'est pas immédiatement connu
L'estimation des réserves d'hydrocarbures,
découvertes à travers un puits d'exploration, est normalement
faite peu après la fin des opérations de forage et
nécessite généralement une période de quelques
semaines ou quelque mois.
Les réserves mises en évidence sont
classées comme prouvées si leur développement
éventuel est économiquement justifié en fonction des prix
de vente, des coûts de développement et de production du moment.
Ainsi, des réserves d'hydrocarbure nécessitant un investissement
majeur, tel que la construction d'une plate-forme géante, peuvent ne pas
être classées comme prouvées à moins que
des réserves additionnelles, en quantités suffisantes, ne soient
découvertes à travers des forages d'exploration additionnels. Une
telle opération peut prendre plusieurs années.
Sous la méthode du coût complet, tous les
coûts de forage d'exploration, qu'ils soient secs ou couronnés de
succès, sont portés à l'actif. Le compte "Immobilisations
en cours" est utilisé pour accumuler le coût des puits en cours de
forage comme sous la méthode des efforts réussis. A la date de
clôture des comptes, les coûts cumulés sont soit
transférés dans les comptes d'immobilisations, soit
différés en attendant l'aboutissement des opérations de
forage.
Sous la méthode des efforts réussis, le principe
de base requiert que les coûts relatifs à des efforts infructueux,
c'est à dire n'ayant pas conduit directement à la
découverte de réserves d'hydrocarbures prouvées, soient
constaté en charges. Ainsi, afin d'éviter que des coûts
portés à l'actif ne soient différés pendant
plusieurs exercices, alors qu'ils pourraient s'avérer par la suite sans
valeur, il est important d'instituer une période maximale pendant
laquelle les coûts de forage d'exploration pourraient être
différés. Certains auteurs trouvent que cette période de
doute quant à l'échec ou la réussite des travaux de forage
peut durer aussi longtemps que les travaux d'exploration et d'évaluation
sont en cours47.
47 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001, p.122 § 6.55
75
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Aux Etats-Unis, le SFAS 19, §31, classe les forages
d'exploration ayant mis en évidence des réserves d'hydrocarbures
en deux catégories. Il y a ceux effectués dans une zone ne
nécessitant pas d'investissements majeurs, avant la production
éventuelle des réserves en place, et ceux effectués dans
des zones difficiles d'accès ou lointaines nécessitant un tel
investissement.
Pour le premier type de forage, le conseil du FASB a conclu
qu'une période maximale d'une année était raisonnablement
suffisante pour procéder à l'évaluation et la
classification des réserves découvertes. Par conséquent,
au-delà de cette période, si les réserves en question ne
peuvent toujours pas être considérées comme
prouvées, les coûts de forage d'exploration y relatifs doivent
être passés en charges. Cette position prise par le conseil du
FASB vise à éviter que les coûts de forage d'exploration ne
soient différés, tout simplement dans l'espoir d'un
événement futur dont l'incidence serait favorable à
l'entreprise. Tel serait le cas, par exemple, d'une augmentation importante des
prix de vente du pétrole qui rendrait certaines réserves,
auparavant considérées comme non prouvées, comme des
réserves commercialement exploitables.
Pour les forages d'exploration effectués dans des zones
nécessitant un investissement majeur avant le commencement de la
production des réserves découvertes, le FASB n'a pas retenu la
période limite d'une année. En effet, il est fréquent q'un
forage d'exploration mette en évidence des réserves
d'hydrocarbures dans une zone où il n'y a pas d'oléoduc pour le
transport de la production. Afin de justifier économiquement la
construction d'un tel oléoduc, des réserves additionnelles sont
nécessaires. Cependant, l'existence de réserves additionnelles ne
peut être déterminée qu'à travers des forages
d'exploration additionnels dont la réalisation peut prendre plusieurs
mois voire plusieurs années.
Pour pouvoir différer le coût d'un forage
d'exploration dans pareil cas, le SFAS 19, §31, a institué les deux
conditions cumulatives suivantes:
(1) le forage d'exploration doit avoir trouvé
suffisamment de réserves pour justifier sa complétion en vue
d'une production future, si l'investissement requis était
effectué;
(2) des puits d'exploration additionnels sont
déjà en cours de forage ou sont fermement planifiés pour
un avenir proche.
76
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Il est clair que si un forage d'exploration additionnel est en
cours, la situation ne pose pas de problèmes particuliers et
l'entreprise peut différer à l'actif les coûts des forages
d'exploration déjà encourus. Dans le cas contraire,
l'interprétation des expressions "fermement planifié" et
"pour un avenir proche" est subjective.
A notre avis, l'expression "fermement
planifié" suppose que des actions concrètes aient
été prises par la direction responsable de la planification des
activités nécessaires y compris l'appropriation des fonds,
l'élaboration et l'approbation d'un plan d'action ainsi que la
communication de ce plan aux personnes concernées.
L'expression "avenir proche" est, à notre
avis, plus subjective et doit être interprétée en fonction
des circonstances existantes. Un "avenir proche" doit être
estimé en fonction de la complexité de l'opération, de la
disponibilité du matériel et du personnel nécessaires au
déroulement des opérations de forage, des délais
nécessaires pour l'obtention des autorisations administratives et pour
satisfaire aux différentes obligations légales.
Par ailleurs, Le SFAS 19, §34, a institué des
conditions similaires pour la capitalisation des coûts de forages
d'exploration de type stratigraphique.
(1) Le puits doit avoir trouvé suffisamment de
réserves pour justifier sa complétion en vue d'une production
future, s'il n'avait pas était de type stratigraphique;
(2) Des puits d'exploration stratigraphiques additionnels
sont déjà en cours de forage ou sont fermement planifiés
pour un avenir proche.
A ce titre, il est à rappeler que les forages
d'exploration stratigraphiques sont généralement effectués
dans des propriétés off-shore et ne sont pas destinés
à être productifs, même en cas de découverte de
réserves d'hydrocarbures. Il est fréquent que de tels forages
mettent en évidence des réserves d'hydrocarbures mais dont la
classification comme prouvées ne peut être faite que si la
construction d'une plate-forme de production est économiquement
justifiée, ce qui dépend à son tour de l'existence de
réserves minérales additionnelles.
Encore une fois, cette position prise par le conseil du FASB
vise à éviter que les coûts de forage d'exploration ne
soient différés, tout simplement dans l'espoir d'un
événement futur dont l'incidence serait favorable à
l'entreprise.
77
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Section 4. LES COUTS DE DEVELOPPEMENT
Les coûts de développement, désigné
sous l'appellation "frais de mise en valeur" par l'ICCA, sont définis
par cette dernière comme étant:
"Frais relatifs à l'accès aux réserves
prouvées et aux installations d'extraction, de traitement, de collecte
et de stockage du pétrole et du gaz naturel. Plus
précisément, les frais de mise en valeur, y compris
l'amortissement et la portion applicable des coûts d'exploitation du
matériel et des installations de soutien et les autres coûts
d'activités de mise en valeur, sont les frais engagés :
i) pour avoir accès aux emplacements de forage et
préparer les chantiers, y compris la prospection visant à
déterminer les emplacements précis de forage, le
déblaiement, le drainage, la construction de routes, le
déplacement de routes publiques, de conduites de gaz et de lignes
électriques, dans la mesure nécessaire pour mettre en valeur les
réserves prouvées;
ii) pour forer et équiper les puits de
développement, les puits de sondages stratigraphiques et les puits de
service, y compris le coût des plates-formes et d'éléments
comme le tubage, les colonnes de production, les machines d'épuisement
et les têtes de mise en production;
iii) pour acquérir, construire et mettre en place des
installations de production comme les conduites d'écoulement, les
séparateurs, les purificateurs, les réchauffeurs, les
collecteurs, les appareils de mesure et les réservoirs de stockage, les
installations de conditionnement et de traitement du gaz naturel et les
systèmes de services généraux et d'évacuation des
déchets;
iv) pour mettre en place des systèmes de
récupération améliorés."
Cette définition, donnée par la NOC-5 de l'ICCA,
est la traduction exacte de la définition donnée par le §21
du SFAS 19 publié en 1977.
78
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
4.1. Règles générales
En règle générale les coûts
encourus pour le développement d'un réservoir sont
immobilisés comme partie du coût amortissable des actifs de
l'entreprise, que ce soit sous la méthode des efforts réussis ou
la méthode du coût complet. Ce principe est d'ailleurs retenu par
le SFAS 19, § 22.
Si les coûts de construction et de mise en place des
différentes installations de production, de traitement, de stockage et
de conduites ne pose pas de problème comptable particulier, il n'en est
pas de même des coûts des forages effectués lors de la phase
de développement. En effet, pendant cette phase, la distinction entre
les puits de développement et ceux d'exploration n'est pas toujours
évidente; une distinction, rappelons-le, qui conditionne le traitement
comptable à retenir sous la méthode des efforts
réussis.
Sous la méthode du coût complet, cette
distinction n'est pas importante puisque tous les coûts de forage qu'ils
soient d'exploration ou de développement sont portés à
l'actif comme partie du centre de coûts approprié.
4.2. Les puits de développement secs
Normalement, un seul puits productif ne constitue pas le
développement complet d'un réservoir. En effet, bien que
n'affectant en rien la quantité des hydrocarbures
récupérables en définitive, le nombre des puits de
production forés dans un réservoir modifie sensiblement le taux
d'extraction des réserves en place et par conséquent la
valeur actuelle des cash-flows futurs. C'est ainsi qu'après
avoir mis en évidence l'existence de réserves prouvées
à travers un forage d'exploration, les activités de forage et de
développement continuent jusqu'à ce que les limites du
réservoir soient déterminées. Cette détermination
ne peut être faite que par des puits secs ou par des puits marginaux sur
la périphérie du réservoir.
La question qui se pose à ce niveau, est de savoir si
le coût des puits de développement est à immobiliser
même en cas de puits secs ?
La NOC-5 semble englober tous les types de puits de
développement sans distinction entre ceux ayant conduit à la mise
en valeur de réserves prouvés et ceux qui se sont
avérés secs. Il
79
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
est clair que si les coûts des forages d'exploration qui
n'aurait pas trouvé de réserves prouvées sont à
passer en charges alors que les coûts des puits de développement
même secs sont à capitaliser, la distinction entre les puits de
développement, y compris ceux de type stratigraphique, et les puits
d'exploration, y compris ceux de type stratigraphique, devient capitale.
L'ICCA, dans sa note NOC-5, fournit des précisions dans
ce sens, en définissant les puits d'exploration, de développement
et de type stratigraphique de la même manière que le SFAS 19,
§274.
Puits d'exploration. Puits forés en
vue de trouver et de produire du pétrole ou du gaz dans une zone non
prouvée, de découvrir un réservoir dans un champ reconnu
productif de pétrole ou de gaz dans un autre réservoir ou
d'étendre les limites d'un réservoir connu. En
général, on considère que tout puits autre qu'un puits de
développement, de service ou de forage stratigraphique est un puits
d'exploration.
Puits de développement. Puits
forés dans un réservoir prouvé de pétrole ou de gaz
naturel jusqu'à une profondeur reconnue productive.
Puits de service. Puits foré ou
implanté en vue de soutenir la production dans un champ existant, par
exemple, puits d'injection ou de refoulement.
Forage stratigraphique. Forage visant
à obtenir de l'information sur une situation géologique
particulière. Ce type de forage, que l'on effectue habituellement sans
l'intention de mettre le puits en production, comprend les essais de carottage
et tous les types de forages à fonds perdus liés à
l'exploration pétrolière et gazière. Les forages
stratigraphiques sont dits i) d'«exploration» lorsqu'ils ne sont pas
faits en zone prouvée, ou ii) de «développement»
lorsqu'ils sont faits dans une zone prouvée. Les forages
stratigraphiques de développement sont souvent appelés puits
d'évaluation.
Ces définitions, données par la
réglementation américaine et reprises par les normes canadiennes,
limitent sévèrement les types de puits qui peuvent être
considérés comme puits de développement. Par exemple, les
puits forés pour définir le périmètre d'un
réservoir sont des puits d'exploration. Un puits foré
jusqu'à une profondeur non reconnue productive
80
Mise en Application des Méthodes de Prise en
Compte des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
auparavant est considéré comme un puits
d'exploration même s'il y a une production à partir d'autre
profondeur sur la même propriété.
Ainsi, ne sont considérés comme des puits de
développement que les forages effectués dans une
zone prouvée et à une profondeur
d'un horizon stratigraphique reconnue
productif, même s'ils s'avèreraient secs.
Figure 3 illustre le processus de développement d'une simple structure
anticlinale en distinguant les différents types de forages
effectués au cours de la phase de développement.
Le traitement comptable, en l'apparence incohérent, des
coûts de forages d'exploration secs et des coûts des puits de
développement secs est supporté par le conseil du FASB. Ce
dernier stipule dans le SFAS 19, §204 à 207, qu'il y a une grande
différence entre les puits d'exploration et les puits de
développement48. En effet, le but d'un puits d'exploration
est de rechercher des réserves de pétrole et de gaz naturel. Par
conséquent l'existence d'avantages économiques futurs n'est
connue qu'après la fin ou l'achèvement des travaux de forage. Par
contre, un puits de développement est effectué dans le cadre d'un
effort global de construction d'un système de production entier
englobant les puits, les équipements et les installations. Son but est
d'extraire des réserves d'hydrocarbures déjà
découvertes et considérées comme prouvées.
L'existence d'avantages économiques futurs est discernable des
réserves déjà prouvées au moment du commencement du
forage.
Par ailleurs, partant du principe que les puits de
développement sont forés dans des zones prouvées, la
majorité de ces puits sont couronnés de succès. Les puits
de développement secs existent à cause de structures
géologiques fissurées, de conditions stratigraphiques inattendues
ou encore à cause de problèmes techniques. Ainsi, les puits de
développement secs peuvent être assimilés à des
coûts normaux de gaspillage dans une opération de construction.
48 SFAS 19, §205, "In the Board's judgment,
however, there is an important difference between exploratory dry holes and
development dry holes. The purpose of an exploratory well is to search for oil
and gas. The existence of future benefits is not known until the well is
drilled. Future benefits depend on whether reserves are found. A development
well, on the other hand, is drilled as part of the effort to build a producing
system of wells and related equipment and facilities. Its purpose is to extract
previously discovered proved oil and gas reserves. By definition (Appendix C,
paragraph 274), a development well is a well drilled within the proved area of
a reservoir to a depth known to be productive. The existence of future benefits
is discernible from reserves already proved at the time the well is
drilled."
81
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Figure. 3 : Développement d'un
réservoir49
Site
Well
Cap Rock Gas Cap
OIL
ENCROACHING SALT WATER
*Prouver un site signifie que les données
géologiques et d'ingénierie indiquent avec une certitude
raisonnable que le site contient suffisamment de réserves pour justifier
(aux prix courants) le forage de puits de développement. Un puits
couronné de succès ne prouve normalement que les zones adjacentes
uniquement. Cependant, il peut ne pas prouver toutes les zones adjacentes.
Site Puits
D 1 Puits d'exploration de découverte. Il
détermine les sites C et E
comme zone prouvée*.
E 2 Puits productif de développement - Puits 2 prouve site
F*.
F 3 Puits productif de développement - suppose que les
données obtenues
ne prouvent pas le site G*.
B 4 Puits d'exploration productif foré dans une zone
non prouvée.
Supposons que les données obtenues prouvent site
A.
C 5 Puits productif de développement.
A 6 Puits de développement sec. Coûts de forage
immobilisés. Puits
bouché et abandonné.
G 7 Puits d'exploration sec. Coûts passés en
charges. Puits bouché et
abandonné.
A B C D E F G
6 4 5 1 2 3 7
49 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R.
BROCK, Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues,
éd. Pdi, University of North Texas, 2000, p. 199
82
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
4.3. Les forages au-delà des formations reconnues
productives
Un puits de développement est un puits foré dans
une zone prouvée d'un réservoir de pétrole ou de gaz
naturel, à une profondeur reconnue productive. Il arrive parfois que les
opérations de forage soient continuées pour explorer une strate
géologique plus profonde mais que l'on n'a pas encore
déterminé prouvée. Dans pareil cas, faudra-il
considérer le puits comme un puits d'exploration ou un puits de
développement ?
Théorique, il est peu raisonnable de traiter le puits
foré comme entièrement un puits de développement ou
entièrement un puits d'exploration. En effet, la solution retenue par la
majorité des entreprises pétrolières50 est de
considérer le forage effectué comme deux puits distinct où
les coûts de forage jusqu'à la formation prouvée sont
traités comme des coûts de développement et le coût
marginal supporté pour explorer une formation plus profonde pour des
réserves additionnelles est traité comme un coût de forage
d'exploration.
De même, si une entreprise entre un puits en production
pour forer à un horizon plus profond, déterminé par la
suite non prouvé, le coût additionnel de cette opération
doit être traité comme le coût d'un forage d'exploration.
4.4. Le plug-Back
Une entreprise pétrolière peut entreprendre un
forage d'exploration ayant comme cible une formation géologique à
9000 pieds de profondeur. Au cours du forage, l'entreprise peut rencontrer une
formation à une profondeur de 6000 pieds renfermant des réserves
d'hydrocarbures mais décide comme même d'atteindre la profondeur
cible. N'ayant pas trouvé des réserves d'hydrocarbures dans la
formation cible à 9000 pieds, l'entreprise décide de boucher le
puits au niveau de 6000 pieds et de procéder à la
complétion du puits devenu productif à cet horizon. Une telle
opération est dite de plug-back.
Encore une fois, il est plus raisonnable de considérer
les travaux effectués comme deux forages d'exploration distincts. Le
premier étant un puits d'exploration effectué jusqu'à
une
50 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R.
BROCK, Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues,
éd. Pdi, University of North Texas, 2000, p. 212
83
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
profondeur de 6000 pieds et ayant conduit à la
découverte de réserves d'hydrocarbures exploitables; le
deuxième étant constitué des travaux de forage
supplémentaire entre la profondeur de 6000 pieds et la formation cible
à 9000 pieds.
Sous la méthode des efforts réussis, le
coût du premier puits serait immobilisé comme partie des
coûts de forage et installations de production alors que le coût du
forage supplémentaire serait comptabilisé en charges de
l'exercice. Néanmoins, partant du fait que la formation cible
était à l'origine celle située à 9000 pieds,
certaines entreprises américaines préfèrent passer en
charges une partie des coûts de forage de la portion supérieure du
puits.
4.5. Coût d'abandon d'une portion de
forage
Les opérations de forage constituent un processus
complexe, délicat et évolutif au cours duquel des
problèmes techniques sont souvent rencontrés. En effet, au cours
d'une opération de forage, il est possible de traverser une zone de
perte51 due à une formation fracturée, ou de
traverser une formation argileuse résultant parfois en le coincement du
matériel de forage. En outre, des conditions géologiques
difficiles peuvent occasionner la perte du trépan ou d'autres outils de
forage bouchant ainsi le puits foré et nécessitant
généralement des travaux d'instrumentation qui peuvent
s'avérer infructueux.
Face à de telles difficultés, le programme de
forage est souvent rectifié entraînant soit l'abandon du puits
foré et le forage d'un autre puits à proximité, soit la
réalisation d'un plug-back accompagné d'un side-track tout en
ayant comme objectif la même formation cible.
Dans pareils cas, la question qui se pose est de savoir si les
coûts de forage du puits abandonné ou de la portion
abandonnée du forage sont à comptabiliser en charges de
l'exercice ou à porter à l'actif sous la méthode des
efforts réussis.
Dans le cas d'un forage de développement, la
réponse ne soulève pas de difficulté particulière.
En effet, il est logique de traiter de tels coûts exactement de la
même manière que les coûts de forage d'un puits de
développement sec.
51 Une zone de perte est caractérisée
par la perte de la boue ou d'autre produits utilisés dans les
opérations de forage.
84
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Dans le cadre d'un forage d'exploration de découverte,
la pratique comptable est encore une fois divergente. En effet, la plupart des
entreprises américaines considèrent le puits abandonné ou
la portion abandonné d'un puits comme des travaux d'exploration
infructueux et comptabilisent par conséquence les coûts y relatifs
en charges de la période. Néanmoins, d'autres entreprises
trouvent que de tels travaux, supplémentaires et sans valeur
ajoutée certes, constituent une partie d'un seul projet de forage dont
le coût doit être porté à l'actif.
Section 5. LES COUTS D'ABANDON ET DE REMISE EN ETAT
L'obligation du retrait d'un actif52 est un
coût inévitable associé au retrait de tout actif à
long terme. Ce coût résulte soit de l'acquisition soit de
l'utilisation normale de l'actif. Dans l'industrie extractive des
hydrocarbures, cette obligation inclut le démantèlement et
l'enlèvement futur des installations et équipements de production
ainsi que la remise en état et le rétablissement du site
d'exploitation à son état initial de telle manière
qu'aucun préjudice ne soit porté, ni à court ni à
long terme, à la sécurité des tiers, à
l'environnement et aux ressources naturelles.
5.1. L'obligation de remise en état
Avant les années 70, les activités de
démantèlement et de rétablissement des sites
d'exploitation étaient généralement ignorées dans
l'industrie pétrolière et les coûts y relatifs
étaient passés en charges au moment où ils sont encourus.
Cette situation était probablement due à deux facteurs majeurs.
Premièrement, les coûts impliqués étaient beaucoup
moins importants que ceux encourus aujourd'hui; puisqu'à cette
époque, les entreprises d'exploration et de production
pétrolière commençaient à peine de construire des
installations de production off-shore. Deuxièmement, la
réglementation en matière de protection de l'environnement et,
plus particulièrement, de remise en état des sites d'exploitation
pétrolière, n'était pas évoluée, ni sur un
plan national ni sur un plan international.
52 Objet du SFAS 143, "Accounting for Asset
Retirement Obligations", Juin 2001
85
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Durant les années 70, l'industrie
pétrolière a connu une évolution technologique croissante,
plus particulièrement en matière d'exploitation des gisements
marins. De tels gisements nécessitaient la construction de plateformes
géantes et des installations de production complexes dont le coût
de démantèlement était estimé parfois à
plusieurs dizaines de millions de dollars.
C'est à cette époque, et face à la
pollution et à la dégradation de certains sites
pétroliers, que plusieurs pays ont pris conscience de l'importance d'une
législation visant la protection de l'environnement et la conservation
des autres ressources naturelles. Les obligations mises à la charge des
sociétés pétrolières consistaient essentiellement
en le démantèlement des installations de forage, de production et
de stockage ainsi que la décontamination et le rétablissement des
sites d'exploitation à leurs états initiaux.
En Tunisie, l'article 61 du code des hydrocarbures stipule que
"le titulaire d'un permis de recherche ou d'un permis de prospection et/ou
d'une concession d'exploitation est tenu de remettre en l'état initial
les surfaces rendues et/ou les sites d'exploitation abandonnés de telle
manière qu'aucun préjudice ne soit porté à court ni
à long terme à la sécurité des tiers, à
l'environnement et aux ressources, et ce, conformément à la
législation et la réglementation en vigueur."
A ce titre, il est à noter que bien que la question
d'abandon des champs pétroliers n'a été clairement
abordée que par le code des hydrocarbures, la plupart des conventions
particulières en Tunisie mettent à la charge de tout titulaire
l'obligation de démanteler et de prendre, à l'expiration de la
concession, les installations jugées non nécessaires à la
continuation de l'exploitation du gisement. En outre, le décret du
premier janvier 1953 sur les mines stipule dans son article 67 qu'en cas de
renonciation, déchéance ou expiration, le titulaire "est
personnellement responsable pendant cinq ans de tous dommages qui seraient
reconnus provenir de l'exploitation de la mine".
5.2. Fondement théorique de la constitution d'une
provision pour remise en état
Au début des années 80, l'importance du
débat international sur la protection de l'environnement et l'ampleur
des coûts impliqués ont conduit les différents organes de
normalisation comptable à travers le monde à se soucier des
coûts de démantèlement,
86
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
d'enlèvement et de remise en état des sites
pétroliers. Néanmoins, ce n'est qu'à la fin des
années 80 que les premières publications officielles ont vu le
jour. A titre d'exemple, nous citons ci-après les publications les plus
pertinentes:
i 1988: SORP 3, "Accounting for Abandonment
Costs", publié par le comité comptable de l'industrie
pétrolière au Royaume-Uni;
i 1993: EITF 93-5, "Accounting for Environmental
Remediation Liabilities", publié par le FASB;
i 1993: SAB 92, "Accounting and Disclosures
Relating to Loss Contingencies", publié par la SEC;
i 1998: FRS 12, " Provisions, Contingent
Liabilities and Contingent Assets", publié par l'ASB au
Royaume-Uni;
i 2000: SORP, "Accounting for Oil and Gas
Exploration, Development, Production and Decommissioning Activities",
publié par le comité comptable de l'industrie
pétrolière au Royaume-Uni;
i 1998: IAS 37, "Provisions, passifs
éventuels et actifs éventuels", publié par l'IASC;
i 2001: SFAS 143, " Accounting for Asset
Retirement Obligations", publié par le FASB.
a. Cadre conceptuel de la comptabilité
financière
Dans son §54, le cadre conceptuel de la
comptabilité financière stipule qu' "un passif est pris en
compte dans le bilan lorsqu'il est probable qu'un transfert de ressources
économiques résultera du règlement de l'obligation
à la charge de l'entreprise, et que le montant de ce règlement
peut être mesuré d'une façon fiable".
Ce principe, posé par le cadre conceptuel de l'IASC en
1989, et repris par plusieurs instances réglementaires à travers
le monde, a contribué à mettre fin à une pratique
divergente en matière de traitement comptable des coûts de remise
en état.
En effet, avant la publication du FRS 12 au Royaume-Uni, le
SORP 3 recommandait la constitution progressive d'une provision pour
coûts d'abandon sur la durée de vie des installations de
production concernées. Cette provision serait construite progressivement
de
87
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
telle sorte que son montant cumulé serait égal
au coût total d'abandon ou moment où lesdites installations
cesseraient d'être utilisées.
Aux Etats-Unis, avant la publication du SAB 92 par la SEC, la
plupart des entreprises américaines ne constituaient pas de provision
pour coûts d'abandon. De tels coûts étaient
considérés comme une valeur négative de réalisation
des installations de productions et augmentait le montant amortissable de
telles installations.
b. L'JAS 37: Provisions, passifs éventuels et
actifs éventuels
Tout d'abord, il faut signaler que l'IAS 37 emploie le terme
"provisions" pour désigner des passifs dont
l'échéance ou le montant est incertain. Elle exclut les cas ou ce
terme est utilisé dans un contexte d'amortissement, de
dépréciation d'actifs ou de créances douteuses.
Le §14 de l'IAS 37 stipule qu'une provision doit être
comptabilisée lorsque:
(a) l'entreprise a une obligation actuelle (juridique ou
implicite) résultant d'un événement passé;
(b) il est probable qu'une sortie de ressources
représentatives d'avantages économiques sera nécessaire
pour régler l'obligation; et
(c) le montant de l'obligation peut être estimé
de manière fiable.
Le §19 de l'IAS 37 inclut expressément le cas des
entreprises pétrolières dans son champ d'application. Ce
paragraphe stipule qu'une entreprise doit comptabiliser une provision pour les
coûts de démantèlement d'une installation
pétrolière dans la mesure où elle est obligée de
remédier aux dommages déjà causés. En effet, il
s'agit d'une obligation actuelle (juridique), résultant d'un
évènement passé (la construction d'installations de
forage, de production ou de stockage), dont le règlement
nécessitera la sortie de ressources représentatives d'avantages
économiques et dont le montant peut être estimé de
manière fiable selon les normes de l'industrie.
En outre, l'exemple 3 de l'annexe C de cette même norme
stipule que l'obligation d'enlèvement d'une plate-forme de production et
la réhabilitation du fond de la mer dans le
88
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
cadre d'une exploitation pétrolière off-shore
doit donner lieu à la constitution d'une provision conformément
aux dispositions de l'IAS 37.
5.3. Coûts nécessitant la constitution d'une
provision pour remise en état
L'IAS 37, §19 stipule que "seules les obligations qui
résultent d'événements passés existant
indépendamment d'actions futures de l'entreprise (i.e. de la conduite
future de son activité) sont comptabilisées comme des
provisions". En outre, le §10 explique qu'un fait
générateur d'obligation est un événement qui
crée une obligation juridique ou implicite qui ne laisse pas à
l'entreprise d'autre solution réaliste que de régler cette
obligation.
Par conséquent, à la fin d'une période
comptable, les coûts nécessitant la constitution d'une provision
sont ceux relatifs au démantèlement et à
l'enlèvement des installations déjà existantes ainsi que
ceux nécessaires pour remédier à la pollution et au
préjudice causés à l'environnement par l'exploitation
passée du gisement.
A titre d'exemple, l'obturation des puits de production
constitue une obligation dont le fait générateur est
constitué par les opérations de forage de tels puits. Cette
obligation est indépendante de la production future des réserves
minérales et dont le coût doit être provisionné au
fur et à mesure de l'avancement des activités de forage.
De même, l'IAS 37, § 21, précise que dans
certains cas, le fait d'avoir causé des dommages à
l'environnement ne devient un fait générateur d'obligation, et
par conséquent nécessitant la constitution d'une provision, que
dès lors qu'une nouvelle loi vient imposer de remédier à
de tels dommages ou que l'entreprise accepte publiquement la
responsabilité d'y remédier, créant ainsi une obligation
implicite.
L'exemple 3 de l'annexe C de la même norme
précise que les coûts d'enlèvement et de
réhabilitation nécessaires pour remédier aux
dommages53 qui seront causés par l'extraction
future du pétrole ne doivent pas faire l'objet
d'une provision. Une telle provision doit être
53 Telle que la contamination du site d'exploitation
par des produits chimiques résultant de l'extraction des réserves
minérales.
89
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
prise en compte au moment où les activités de
production sont conduites et l'obligation de réhabilitation prend
naissance.
5.4. Mesure de la provision pour remise en
état
Le §36 de l'IAS 37 stipule que le montant
comptabilisé en provision doit être la meilleure estimation de la
dépense nécessaire au règlement de l'obligation actuelle
à la date de clôture.
Le §37 ajoute que "la meilleure estimation de la
dépense imposée par le règlement de l'obligation actuelle
est le montant que l'entreprise devrait rationnellement payer pour
régler son obligation à la date de clôture ou pour la
transférer à un tiers à cette même date". A ce
titre, il est à noter que cette définition est reprise par le
SFAS 143, §3, qui emploi le terme "juste valeur" pour
désigner une telle estimation.
Toutefois, à cause de l'impossibilité de
transférer ou d'éteindre de telles obligations à la date
de clôture ainsi que de l'absence d'un marché actif pour ce type
de transactions dans l'industrie pétrolière, la
détermination du montant de la provision est déterminé
comme suit:
a. Estimation des dépenses
futures:
L'IAS 37, §38, requiert que les dépenses futures
de démantèlement, de décontamination et de
réhabilitation du site d'exploitation soient estimées à
partir du jugement de la direction de l'entreprise, complétées
par l'expérience de transactions similaires et par des rapports
d'experts indépendants. Les indications à prendre en compte
incluent toute indication complémentaire fournie par des
événements postérieurs à la date de
clôture.
A ce titre, le §48 de l'IAS 37 explique que les
événements futurs pouvant avoir un effet sur le montant
nécessaire à l'extinction d'une obligation doivent être
traduits dans le montant de la provision lorsqu'il existe des indications
objectives suffisantes indiquant que ces événements se
produiront. Ainsi, une entreprise peut penser, par exemple, que le coût
de décontamination d'un site à la fin de sa durée
d'utilisation sera diminué par des progrès technologiques futurs.
Le montant comptabilisé reflète une attente raisonnable
d'observateurs objectifs et techniquement qualifiés, prenant en compte
tous les indices dont ils disposent quant à l'état de la
technologie au moment de la décontamination. Il convient donc d'inclure,
par exemple, les
90
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
réductions de coûts attendues du fait d'une plus
grande expérience de l'application d'une technologie existante ou le
coût attendu de l'application d'une technologie existante à une
opération de décontamination plus importante ou plus complexe que
celles effectuées précédemment. Toutefois, une entreprise
n'anticipe pas la mise au point d'une technologie entièrement nouvelle
de décontamination sauf si elle s'appuie sur des indications objectives
suffisantes.
De même, le § 50 ajoute que l'effet d'une nouvelle
législation possible est pris en compte dans l'évaluation d'une
obligation existante lorsque des indices objectifs suffisants existent qu'une
promulgation de cette législation est quasiment certaine. La
diversité des circonstances se produisant en pratique fait qu'il est
impossible de préciser un événement unique qui donnera des
indications objectives suffisantes dans chaque cas. Les indications devront
indiquer à la fois ce que la législation imposera et s'il est (ou
non) quasiment certain qu'elle sera promulguée et mise en oeuvre en
temps voulu.
Le § 52 précise, en outre, que les profits
résultant de la sortie attendue d'actifs, tels que la valeur de
réalisation nette des installations pétrolières, ne sont
pas pris en compte dans l'évaluation de la provision même si la
sortie attendue est étroitement liée à
l'événement ayant donné lieu à la provision.
b. Valeur actualisée
L'IAS 37, § 45 spécifie que lorsque l'effet de la
valeur temps de l'argent est significatif, le montant de la provision doit
être la valeur actuelle des dépenses attendues que l'on pense
nécessaires pour régler l'obligation. Le taux d'actualisation
doit être un taux avant impôts reflétant les
appréciations actuelles par le marché de la valeur temps de
l'argent.
c. Révision du montant de la
provision
Le §59 de l'IAS 37 stipule que les provisions doivent
être revues à chaque date de clôture et ajustées pour
refléter la meilleure estimation à cette date. Si une sortie de
ressources représentatives d'avantages économiques
nécessaires pour régler l'obligation n'est plus probable, la
provision doit être reprise.
91
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
En outre, le §60 précise que lorsque les
provisions sont actualisées, la valeur comptable d'une provision
augmente à chaque exercice pour refléter l'écoulement du
temps. Dans pareil cas, cette augmentation est comptabilisée en charges
financières de l'exercice.
5.5. Contrepartie de la provision
constituée
L'IAS 37 ne précise pas si le montant de la provision
constituée pour refléter le passif futur, résultant de
l'obligation de démantèlement, d'abandon et de
réhabilitation d'un site d'exploitation pétrolière, doit
être traité comme faisant partie du coût des installations
concernées. En effet, elle précise dans son §8 que
"lorsqu'une provision est constituée, la présente Norme
n'interdit pas l'incorporation de dépenses dans le coût d'un
actif, mais elle ne l'impose pas non plus". Cette position a
vraisemblablement était prise du fait que l'IAS 37 couvre plusieurs
types de provisions dont certains ne justifieraient pas la capitalisation de
tels coûts.
Par ailleurs, le §61 du cadre conceptuel de la
comptabilité financière en Tunisie dispose que "les charges
sont prises en compte lorsqu'une diminution d'avantages économique
futurs, liée à la diminution d'un actif où à
l'augmentation d'un passif, s'est produite et qu'elle peut être
mesurée de façon fiable". Une interprétation
simpliste de ce paragraphe impliquerait que les coûts futurs relatifs au
démantèlement, à l'abandon et à la
réhabilitation d'un site d'exploitation pétrolière doivent
être passé en charges au moment où l'obligation de remise
en état du site est née; c'est-à-dire au moment où
les installations concernées sont construites.
Cependant, une analyse plus fine de l'obligation d'abandon et
de réhabilitation nous conduirait à conclure qu'une telle
obligation est nécessairement prise par chaque société
pétrolière pour pouvoir construire ses installations et pouvoir
extraire les réserves minérales en place. Par conséquent,
on peut conclure que les coûts d'abandon et de remise en état sont
nécessaires pour mettre en état de marche les installations de
production, de stockage et de forage en vue de leur utilisation prévue.
Par conséquent, ils doivent être inclus dans le coût
d'entrée des immobilisations.
C'est cette interprétation qui semble l'emporter
puisque dans l'exemple 3 de son annexe C, l'IAS 37 conclue que les coûts
d'enlèvement d'une plate-forme d'exploitation
pétrolière
92
Mise en Application des Méthodes de Prise en Compte
des Coûts de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
offshore doivent faire l'objet d'une provision dont le montant
serait inclus dans le coût de cette plate-forme. Le SFAS 143 semble
retenir le même principe dans son §11.
Deuxième Partie:
Amortissement Les
Coûts Le Recherche et
Le Développement
Portés à l'Actif
94
Deuxième partie: Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
Au sens comptable du terme, l'amortissement est la
répartition du coût d'origine d'un bien dans le but de le
déduire du résultat pendant sa durée d'utilisation
estimée54.
M. A. YAICH précise, à ce propos, que
l'amortissement doit être considéré comme une technique de
répartition du coût dans le but de mesurer le résultat et
non comme un système destiné à traduire la variation de la
valeur des biens ni à mesurer la valeur actuelle des
éléments amortissables55.
Ainsi défini, l'amortissement vise à constater,
bien que de façon arbitraire et nécessairement non exacte, la
diminution de la capacité d'un actif de générer des
avantages économiques futurs. Cette constatation doit être
effectuée dans le meilleur respect des principes comptables de base, en
l'occurrence la convention de rattachement des charges aux produits, corollaire
de l'autonomie des exercices.
Le choix d'un mode d'amortissement constitue une composante
essentielle de la politique comptable d'une entreprise, impacte directement ses
résultats comptables et peut affecter sensiblement la fiabilité
de ses états financiers. Pour effectuer un tel choix, une entreprise
pétrolière doit tenir compte des spécificités de
son secteur d'activité, de la nature de ses actifs et doit respecter une
certaine cohérence avec les règles comptables adoptées
pour la prise en compte des coûts encourus.
Consacrée à l'amortissement des coûts de
recherche et de développement portés à l'actif, la
présente partie est divisée en deux chapitres. Le premier
chapitre sera réservé à l'étude des
différentes méthodes d'amortissement à travers leurs
fondements, avantages, inconvénients ainsi que leur applicabilité
aux différents coûts de recherche et de développement des
hydrocarbures. Le deuxième chapitre traitera de la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production par l'analyse des
difficultés de sa mise en application dans le cadre de l'industrie
extractive des hydrocarbures.
54 Abderraouf YAICH, Préparation et
présentation des états financiers, Editions Raouf YAICH,
2000, p.135.
55 Ibid.
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts
de Recherche et de Développement
Portés à l'Actif
95
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
A mesure que les avantages économiques
représentatifs d'un actif sont consommés par l'entreprise, la
valeur comptable de l'actif est réduite pour refléter cette
consommation, généralement en constatant une dotation aux
amortissements. Cette dotation est constituée même si la valeur de
l'actif est supérieure à sa valeur comptable.
Dans l'industrie pétrolière, les modes
d'amortissement les plus répandus sont au nombre de deux ;
l'amortissement linéaire et l'amortissement variable selon
l'unité de production.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons, dans un
premier temps, au fondement théorique du concept d'amortissement;
ensuite, nous étudierons les deux modes d'amortissement
précitées à travers une analyse théorique de leurs
avantages et inconvénients; et enfin, nous essayerons de conclure sur le
choix de la méthode comptable appropriée en fonction des
différents coûts concernés.
Section 1. FONDEMENT THEORIQUE DE L'AMORTISSEMENT
La nécessité d'amortir les biens dont la valeur
diminue du fait de la détention, de l'obsolescence ou de l'usage
découle des dispositions du cadre conceptuel de la comptabilité
financière.
1.1. Cadre conceptuel de la comptabilité
financière
En Tunisie, le § 61 du cadre conceptuel de la
comptabilité financière dispose que "les charges sont prises
en compte, lorsqu'une diminution d'avantages économiques futurs,
liés à la
96
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
diminution d'un actif ou à l'augmentation d'un
passif, s'est produite et qu'elle peut être mesurée de
façon fiable".
Par ailleurs, le § 43 précise que la convention de
rattachement des charges aux produits "consiste à établir une
correspondance, directe ou indirecte, entre les produits et les charges de
l'entreprise. Lorsque des revenus sont comptabilisés au cours d'un
exercice, toutes les charges ayant concouru à la réalisation de
ces revenus doivent être déterminées et rattachées
à ce même exercice".
L'application combinée de ces dispositions, conduirait
toute entreprise d'exploration - production pétrolière à
établir une correspondance directe ou indirecte56 entre ses
coûts de recherche, de développement et de production, d'une part,
et sa production d'hydrocarbures, base de ses cash-flows, d'autre part.
Cette correspondance ne peut vraisemblablement être
établie qu'à travers une répartition systématique
de l'ensemble des coûts portés à l'actif selon une base
logique et rationnelle traduisant au mieux la consommation par l'entreprise de
ses réserves minérales. Dans ce contexte, l'IASC a le
mérite de préciser avec clarté la notion d'amortissement
au niveau du §96 de son cadre conceptuel qui dispose:
"Lorsque des avantages économiques sont attendus
sur plusieurs exercice, et que l'association avec les produits ne peut
être déterminée que de façon vague ou indirecte les
charges sont comptabilisées dans le compte de résultat sur la
base de procédures de répartition systématiques et
rationnelles. Ce procédé est souvent nécessaire pour
comptabiliser des charges associées à l'utilisation d'actifs tels
que les immobilisations corporelles, le goodwill, les brevets et les marques;
dans de tels cas, la charge est appelée amortissement. Ces
procédures de répartition ont pour but de comptabiliser les
charges dans les exercices où les avantages économiques
associés à ces éléments sont consommés ou
disparaissent."
56 Pour le rattachement des charges aux produits,
le cadre conceptuel tunisien parle d'une correspondance directe ou
indirecte entre les produits et les charges de l'entreprise.
Par contre, l'IASC stipule dans son cadre conceptuel, § 95, que "les
charges sont comptabilisées ... sur la base d'une association
directe entre les coûts encourus et l'obtention
d'éléments spécifiques de produits."
97
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
De telles précisions n'existe pas au niveau du cadre
conceptuel tunisien. Elles sont fournies uniquement par les normes comptables
NC 05 et NC 06; deux normes, rappelons-le, non applicables aux activités
de recherche et de développement des hydrocarbures.
1.2. L'amortissement selon la norme comptable NC
05
Bien que non applicable aux biens sujets à
épuisement détenus par les entreprises d'extraction, les normes
comptables tunisiennes traitant des immobilisations corporelles et
incorporelles fournissent certaines directives et définitions qui sont
acceptées dans l'industrie pétrolière.
a. Définition
La NC 05, §06, définit l'amortissement comme
étant "la répartition systématique du montant
amortissable d'une immobilisation sur sa durée d'utilisation
estimée. Il traduit la diminution irréversible de la valeur d'une
immobilisation résultant de l'usage, du temps, du changement de
technique et toute autre cause. La dotation aux amortissements de l'exercice
est constatée en charges".
La pertinence de cette disposition à l'industrie
pétrolière n'est pas évidente. En effet, lorsqu'il s'agit
de coûts d'exploration ou de forage de développement, la
diminution irréversible de valeur n'est pas,
tout à fait, celle des coûts portés à l'actif mais
plutôt celle relative à la consommation et à
l'épuisement des réserves minérales mises en
évidence. De telles réserves constituent l'actif réel de
toute entreprise pétrolière, même si elles ne sont pas
inscrites au bilan.
Par conséquent, l'amortissement de tels coûts,
lorsqu'ils sont portés à l'actif, est fait dans un objectif de
leur répartition en fonction des avantages économiques futurs que
procurera la production et la vente des réserves minérales
détenues par l'entreprise.
b. Le montant amortissable
Aux termes de la NC 05, §06, le montant amortissable
d'une immobilisation corporelle est "son coût historique ou un autre
montant qui lui a été substitué dans les états
financiers,
98
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
diminué de la valeur résiduelle
éventuelle". Ce même paragraphe ajoute que "la valeur
résiduelle est le montant net qu'une entreprise compte obtenir en
échange d'un bien à la fin de sa durée d'utilisation
après déduction des coûts de cession
prévus".
Par conséquent, les coûts, étudiés
dans la première partie du présent mémoire, encourus pour
l'acquisition, la recherche et le développement de réserves
d'hydrocarbures et dont la totalité ou une partie a été
portée à l'actif constituent le montant amortissable. Il s'agit
notamment:
- des coûts de prospection;
- des coûts d'acquisition et de maintenance des droits
miniers;
- des coûts d'exploration;
- des coûts d'appréciation ou
d'évaluation;
- et des coûts de développement.
Outre ces coûts, l'IAS 37, Provisions, passifs
éventuels et actifs éventuels, requiert la prise en compte
d'un passif pour certains coûts futurs de démantèlement et
de remise en état qui sont encourus comme conséquence des
activités de forage et de développement. Ces coûts,
lorsqu'ils sont constatés par l'inscription d'un actif au niveau du
bilan, doivent, à notre avis, faire partie du montant amortissable du
centre de coûts sujet à amortissement.
A ce titre, il est à noter que la notion de montant
amortissable ne pose pas de problèmes particuliers sous la
méthode de l'amortissement linéaire. Par contre, elle semble
trouver ses limites lorsque la méthode de l'amortissement selon
l'unité de production est adoptée. En effet, une meilleure
application de la convention de rattachement des charges aux produits peut
conduire à l'amortissement de certains coûts futurs en fonction de
l'épuisement des réserves mises en évidence. Il s'agit
notamment des coûts de développement futurs et dans certains cas
ceux relatifs à une activité d'exploration future.
c. La période d'amortissement
L'appréciation de la durée d'utilisation d'une
immobilisation amortissable est une affaire de jugement
généralement fondée sur l'expérience de
l'entreprise avec des biens semblables. Les avantages économiques
représentatifs d'une immobilisation corporelle sont consommés
par
99
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
l'entreprise principalement à travers l'utilisation de
cet actif. Toutefois, d'autres facteurs, tels que l'obsolescence technique et
l'usure d'un actif alors qu'il reste inutilisé, conduisent souvent
à la diminution des avantages économiques auxquels on aurait pu
s'attendre à disposer grâce à cet actif. En
conséquence, l'ensemble des facteurs suivants doit être pris en
considération pour déterminer la durée d'utilité
d'un actif (IAS 16, §43):
(a) l'usage attendu de cet actif par l'entreprise. Cet usage
est évalué par référence à la
capacité ou à la production physique attendue de cet actif;
(b) l'usure physique attendue, qui dépend des facteurs
d'activité telles que les cadences auxquelles est utilisé l'actif
et le programme de maintenance de l'entreprise, et les soins apportés et
la maintenance de l'actif en dehors de sa période d'utilisation;
(c) l'obsolescence technique découlant de changements
ou d'améliorations dans la production, ou d'une évolution de la
demande du marché pour le produit ou le service fourni par l'actif;
et
(d) les limites juridiques ou similaires sur l'usage de
l'actif, telles que les dates d'expiration des contrats de location.
Par ailleurs, la norme comptable NC 05 définit la
période d'amortissement comme étant la durée d'utilisation
estimée de l'immobilisation. Elle est:
- soit la période pendant laquelle l'entreprise compte
utiliser une immobilisation amortissable;
- soit la période correspondant au nombre
d'unités de production (ou l'équivalent) que l'entreprise compte
obtenir par la mise en oeuvre de l'immobilisation amortissable.
Si la notion de période d'amortissement ne pose pas de
difficultés particulières dans le cadre de l'amortissement
linéaire, il n'en est pas de même lorsque la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production est utilisée. Comme
nous le verrons au niveau du deuxième chapitre de la présente
partie, la détermination du "nombre d'unités de
production", c'est à dire les réserves d'hydrocarbures en
fonction desquelles le montant amortissable est amorti,
100
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
peut s'avérer délicate et dépend en grande
partie de la nature et des caractéristiques techniques de certaines
installations pétrolières.
Section 2. L'AMORTISSEMENT LINEAIRE
Dans l'industrie pétrolière, la méthode
de l'amortissement linéaire est rarement utilisée pour amortir
des coûts ayant une relation directe avec la recherche, la
découverte et le développement de réserves
d'hydrocarbures. Par contre, sur un plan fiscal, cette méthode constitue
le mode normal d'amortissement dans plusieurs pays, tel que la Tunisie.
Dans la présente section, nous procèderons
à une présentation de la méthode d'amortissement
linéaire avant d'étudier ses avantages et
inconvénients.
2.1. Présentation
L'amortissement linéaire ou constant est défini
comme étant la répartition de manière égale du
montant amortissable d'un actif sur sa durée d'utilisation
estimée. Le taux d'amortissement linéaire, exprimé en
pourcentage, s'entend du chiffre obtenu en divisant le nombre 100 par le nombre
d'années de la durée d'utilisation estimée du
bien57.
Sous ce mode d'amortissement, le montant amortissable est
égal à la valeur de l'ensemble des coûts de recherche,
d'évaluation et de développement portés à l'actif
diminuée de toute valeur résiduelle. La période
d'amortissement dépend, par contre, de la nature des actifs à
amortir, de leur utilisation prévue ainsi que de leur durée de
vie. A tire d'exemples, les choix suivants peuvent être retenus par une
entreprise pétrolière adoptant la méthode de
l'amortissement linéaire:
q Les coûts intangibles, tels que les coûts de
forage et les coûts des installations dont la récupération
est physiquement impossible après épuisement des réserves
en place, peuvent être amortis sur la durée de vie estimée
des réserves récupérables; c'est-à-dire la
période durant laquelle ces réserves sont escomptées
à être produites.
57 Mémento Pratique Comptable 1994,
éd. Francis Lefebvre 1993, §1587.
101
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
i Les actifs dont la durée de vie est
inférieure à la durée de vie des réserves
récupérables peuvent généralement être
amortis sur leur durée de vie propre d'utilisation, et ce, qu'ils soient
dissociables ou non du champ. C'est le cas, par exemple, des groupes
électrogènes, des pompes ESP, des vannes de
sécurité, des flowlines ...etc.
i Les actifs dont les durées de vies sont
supérieure à la durée de vie du champ exploité et
dont l'utilisation peut se prolonger pour l'exploitation d'autres champs sont
amortis sur leurs durées de vies d'utilisation. C'est
particulièrement le cas des barges flottantes de production et de
stockage (PFSO), des équipements d'habitation et de campement, des
bâtiments démontables ...etc.
2.2. Avantages
Comparée à d'autres méthodes, la
méthode de l'amortissement linéaire est considérée
comme la plus simple. Sa mise en application ne présente pas de
difficultés particulières et ne nécessite pas des calculs,
parfois complexes, comme c'est le cas sous la méthode de l'amortissement
selon l'unité de production.
De même, l'utilisation de la méthode
linéaire est plus simple à mettre en place lorsqu'il s'agit
d'immobilisations dont l'exploitation bénéficie à
plusieurs champs productifs. C'est le cas, par exemple, des séparateurs
de pétrole ou des bacs de stockage qui peuvent recevoir la production de
plusieurs champs adjacents.
Par ailleurs, lorsque la production annuelle attendue est
relativement stable, l'utilisation de la méthode linéaire conduit
généralement à une répartition homogène du
montant amortissable en fonction de l'épuisement des réserves
récupérables. A ce propos, certains auteurs58,
recommandent de retenir uniquement la période durant laquelle une
prépondérance de ces réserves, 80% par exemple, est
prévue à être produite. Cette méthode permet
d'éviter une charge d'amortissement élevée par
unité de production, et ce, durant les quelques dernières
années de la vie du champ qui accusent généralement une
production en déclin.
58 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001, p.141
102
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
2.3. Inconvénients
Le §26 de la NC 05 stipule que "la méthode
d'amortissement utilisée doit refléter la manière dont les
avantages futurs liés à l'actif sont consommés par
l'entreprise". A ce titre, la NC 06, §22, précise que la
méthode d'amortissement doit être revue périodiquement
lorsque le rythme de consommation des avantages économiques
générés est modifié de façon
significative.
Dans ce contexte, la méthode de l'amortissement
linéaire peut être considérée comme une violation de
la convention de rattachement des charges aux produits. En effet, alors que la
production des réserves d'hydrocarbures est souvent variable
d'année en année, la méthode linéaire dégage
une charge annuelle d'amortissement constante. Par conséquent, elle ne
reflète pas la manière dont les réserves minérales,
source d'avantages économiques pour toute entreprise d'exploration -
production pétrolière, sont consommées.
En outre, la production annuelle des hydrocarbures affiche
normalement une courbe décroissante en fonction du vieillissement du
champ exploité. Par conséquent, l'utilisation de la
méthode linéaire aboutit généralement à une
distorsion de la profitabilité des opérations de production en
affichant un bénéfice par unité produite beaucoup plus
important durant les premières années d'exploitation que durant
les années subséquentes.
De même, les coûts de productions par unité
produite sont généralement plus élevés au cours des
dernières années d'exploitation. En effet, outre les charges
fixes de structure, les réserves minérales sont normalement plus
difficiles à extraire et les frais d'entretien ont tendance à
augmenter avec le vieillissement des installations de production.
Combinée avec une production en déclin, l'utilisation de
l'amortissement linéaire peut conduire à la prise en compte d'une
réduction de valeur des coûts portés à l'actif
durant les dernières années d'exploitation. Ceci et dû au
fait que, durant cette période, la valeur comptable nette des
coûts capitalisés peut être supérieure à la
valeur récupérable des réserves minérales non
encore extraites du gisement. En substance, une telle
dépréciation est due, en partie, à la
sous-évaluation de la charge d'amortissement au cours des
premières années d'exploitation du gisement en question.
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
Section 3. L'AMORTISSEMENT SELON L'UNITE DE
PRODUCTION
Dans l'industrie pétrolière, l'amortissement
selon l'unité de production constitue le mode le plus répandu
à travers le monde. Ce mode a été adoptée par la
plupart des organismes de réglementation comptable tels que la SEC aux
Etats-Unis et l'ASB au Royaume-Uni.
La méthode de l'amortissement selon l'unité de
production fera l'objet de la présente section à travers une
présentation de son principe de base ainsi que de ses avantages et
inconvénients.
3.1. Présentation
L'amortissement selon l'unité de production est un
amortissement variable défini par la NC 05 comme étant un
amortissement "basé sur la production par référence
à l'emploi du bien, qui conduit à une charge proportionnelle
à l'utilisation du bien".
Ainsi définie, cette méthode d'amortissement
consiste à répartir d'une manière systématique les
coûts de recherche et de développement portés à
l'actif en fonction de l'épuisement des réserves minérales
détenues par l'entreprise. Cette répartition est faite de telle
sorte qu'une même charge d'amortissement est allouée à
chaque unité produite.
La détermination de la charge d'amortissement d'une
période donnée peut s'effectuer selon la formule suivante:
Charge d'amortissement de Montant Amortissable
=
la période Réserves en début de
période
Production de la période
x
103
En pratique, la mise en application de cette formule appelle
de notre part les précisions suivantes relatives à la
détermination du montant amortissable et à l'identification des
réserves en place en début de période.
104
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
Montant amortissable
Dans l'industrie pétrolière, le montant
amortissable utilisé pour l'application de la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production est
généralement différent du montant amortissable tel que
défini par la NC 05. En effet, ce dernier est normalement diminué
de tout amortissement cumulé et de toute réduction de valeur
comptabilisée. En outre, et afin d'assurer un meilleur rattachement des
charges aux produits, le montant amortissable peut être ajusté
pour inclure certains coûts relatifs à une activité future
de développement, d'évaluation ou d'exploration.
Pour éviter toute confusion, nous utiliserons dans ce
qui suit les termes "base amortissable" ou "coûts amortissables" pour
désigner l'ensemble des coûts pris en compte pour le calcul de la
dotation aux amortissements sous la méthode de l'amortissement selon
l'unité de production.
Réserves en début de
période
Les réserves en début de période
correspondent au nombre d'unités de production (ou l'équivalent)
détenues en début d'une période comptable et qui peuvent
être attribuées aux coûts sujets à amortissement.
Ceci implique que les réserves en fonction desquelles un actif est
amorti sont celles qui pourraient être produites par la mise en oeuvre de
ce même actif.
L'établissement d'une correspondance, qu'elle soit
directe ou indirecte, dépend, par conséquent, de la
méthode comptable adoptée pour la prise en compte des
différents coûts de recherche et de développement ainsi que
de la taille du centre de coûts utilisé.
Par exemple, sous la méthode des efforts
réussis, méthode dont le principe de base repose sur
l'établissement d'une correspondance directe entre les coûts
capitalisés et les réserves découvertes, les coûts
de forage d'un puits de développement sont théoriquement amortis
sur la base des réserves récupérables à travers ce
même puits.
Cependant, les difficultés pratiques de mise en
application rendent souvent nécessaire une certaine agrégation.
En effet, sous la méthode des efforts réussis, les coûts de
développement sont généralement regroupés par
centre de coûts, en l'occurrence une propriété
minière ou un champ productif, et sont amortis en fonction de
l'épuisement des réserves récupérables dans
105
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
ce même centre de coûts. De même, il est
parfois nécessaire de regrouper plusieurs centres de coûts pour
les besoins de l'amortissement de certaines installations spécifiques
telles que des bacs de stockage regroupant la production de plusieurs
propriétés ou champs productifs adjacents.
Sous la méthode du coût complet, le principe de
base suppose que tous les coûts encourus dans un centre de coûts
font partie intégrante du coût de l'ensemble des réserves
découvertes ou qui pourraient être découvertes dans ce
même centre de coûts. Ainsi, les coûts de recherche et de
développement portés à l'actif sont agrégés
et amortis en fonction de l'épuisement de l'ensemble des réserves
récupérables dans un même centre de coûts.
Par ailleurs, il est à noter que la mise en application
de la méthode de l'amortissement selon l'unité de production
présente plusieurs autres difficultés que nous proposons
d'étudier au niveau du deuxième chapitre de la présente
partie.
3.2. Avantages
Théoriquement, la méthode de l'amortissement
selon l'unité de production semble être la plus cohérente
avec les dispositions de la NC 05. Cette dernière stipule que "la
méthode d'amortissement utilisée doit refléter la
manière dont les avantages futurs liés à l'actif sont
consommés par l'entreprise".
Ainsi, la méthode de l'amortissement selon
l'unité de production reflète au mieux la manière dont les
avantages futurs, représentés par les
réserves minérales en place, liés à un
actif, en l'occurrence les coûts de recherche et de
développement capitalisés, sont consommés par
l'entreprise.
En outre, basée sur le rattachement d'une charge
constante d'amortissement à chaque unité produite, la
méthode de l'amortissement selon l'unité de production permet une
meilleure mesure de la performance de l'entreprise. A ce titre, le cadre
conceptuel de la comptabilité financière, §80,
précise que l'état de résultat doit refléter
"la performance financière et la rentabilité de
l'entreprise".
106
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
3.3. Inconvénients
Outre le fait qu'elle a donné naissance à
plusieurs variantes dans son application, la méthode de l'amortissement
selon l'unité de production présente certains
inconvénients dont nous étudierons ci-après les plus
importants.
Tout d'abord, l'estimation des réserves
récupérables d'hydrocarbures, base d'amortissement des
coûts portés à l'actif, fait généralement
l'objet de révisions périodiques et continuelles en fonction du
changement des données géologiques et géophysiques.
Lorsqu'elles sont fréquentes et d'une certaine ampleur,
de telles révisions affectent directement le plan d'amortissement
initial et peuvent modifier sensiblement la charge d'amortissement par
unité produite d'année en année. Une pareille situation
fait perdre à cette méthode toute sa pertinence et sa
cohérence avec les dispositions du cadre conceptuel de la
comptabilité financière.
Par ailleurs, le concept de base de la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production requiert que chaque actif
soit amorti au fur et à mesure que les réserves d'hydrocarbures
récupérables à partir de sa mise en oeuvre sont produites.
Dans le cas où les durées de vies de certains actifs sont
inférieures à la durée de vie du champ, cette règle
nécessiterait l'estimation des réserves en place au moment de la
mise en service de chaque actif ainsi que l'estimation des réserves
récupérables tout au long de sa durée de vie. Un tel suivi
individualisé par actif rend la mise en application de cette
méthode souvent trop difficile.
Un autre problème se pose lorsque la méthode de
l'amortissement variable est adoptée, c'est celui de l'amortissement des
installations dont la durée de vie dépasse largement la
durée de vie du champ exploité. Ces installations sont
généralement destinées à être
utilisées, d'une manière consécutive, pour l'exploitation
de plusieurs champs pétroliers. En outre, de telles installations
peuvent servir, en même temps, à l'exploitation de plusieurs
champs productifs n'appartenant pas à la même entreprise. Dans
pareil cas la détermination de la période d'amortissement en
terme d'unités de production est pratiquement impossible. C'est le cas,
par exemple, des bacs de stockage, des équipements de séparation,
des équipements de traitement et des réseaux de collecte qui
peuvent regrouper la production de plusieurs champs adjacents.
107
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
Section 4. LE CHOIX D'UNE METHODE D'AMORTISSEMENT
Dans son étude sur les industries extractives, l'IASC
semble préférer la méthode de l'amortissement variable
à la méthode de l'amortissement linéaire59. En
ce sens, l'IASC précise que la méthode de l'amortissement selon
l'unité de production doit être appliquée chaque fois qu'il
est possible d'attribuer des réserves commerciales à un
coût capitalisé, avec néanmoins les deux exceptions
suivantes:
(a) utiliser l'amortissement linéaire pour amortir les
coûts de construction servant un seul centre de
coûts si la durée de vie de l'actif est inférieure à
la durée de vie des réserves.
(b) suivre les dispositions de l'IAS 16 pour les coûts
de construction servant deux ou plusieurs centres de coûts
(immobilisations, parfois, dites de services).
Malgré ces propositions, l'IASC n'a pas fourni de
précisions détaillées quant aux modalités pratiques
d'application de cette méthode d'amortissement. Il s'agit, par exemple,
du calcul de la dotation aux amortissements:
- des actifs, autres que les constructions, qui sont mises en
service au cours d'une
période comptable;
- des installations servant plusieurs champs productifs;
- des pièces de rechange spécifiques ayant une
valeur significative;
- ...etc.
A notre avis, le choix d'une méthode d'amortissement
est, avant tout, une affaire de jugement qui doit être prise en fonction
de plusieurs paramètres. Les plus importants concernent:
j la durée de vie de l'actif amortissable;
i sa nature (dissociable / non dissociable du champ, tangible /
intangible, récupérable / non récupérable ...
etc.);
59 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001, Basic Issue 7.1, p.143.
108
Les Méthodes d'Amortissement des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif
i les conditions prévues de son exploitation
(exploitation de plusieurs champs, champs appartenants à
différentes entreprises, actif prévu à être
déplacé ... etc.);
i et surtout, la nature de la relation qui existe
entre les réserves détenues et l'utilisation prévue de
l'actif.
Mise en Application de la Méthode
de l'Amortissement selon l'Unité de
Production
109
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
Dans l'industrie pétrolière, la méthode
de l'amortissement selon l'unité de production a connu plusieurs
versions et a fait l'objet d'une application irrégulière, aussi
bien dans le temps que dans l'espace.
La multitude des versions qui existent aujourd'hui est
essentiellement due à un manque de consensus national et international
sur la définition des différents paramètres d'application
de cette méthode. Il s'agit, notamment, de la définition des
différentes catégories de réserves (réserves
prouvées, probables et possibles), de la détermination des
réserves en fonction desquelles les coûts capitalisés sont
amortis ainsi que de l'identification des coûts sujets à
amortissement.
Ainsi, le présent chapitre sera consacré
à l'analyse des modalités d'application de la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production et à la revue des
différentes options adoptées, à ce propos, par les
organismes réglementaires au Etats-Unis.
Section 1. LES DIFFERENTES CATEGORIES DE RESERVES
En 1970, les réserves de pétrole,
publiées par les compagnies pétrolières, permettaient de
couvrir 30 ans de consommation, laquelle était de l'ordre de 2,4
milliards de tonnes par an. Ces réserves se montaient donc à
environ 72 milliards de tonnes de pétrole cette
année-là.
En 2000, après avoir consommé du pétrole
pendant 30 ans, pour environ 90 milliards de tonnes, soit plus que les
réserves connues en 1970, nous disposions de 140 milliards de tonnes
environ de réserves, sans compter ce que l'on appelle les
réserves de pétrole "non
110
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
conventionnel" qui viennent s'y rajouter, et dont l'estimation
du potentiel est tout sauf simple60.
Comment avons nous pu avoir cet apparent miracle, qui est que
les réserves ont pu ainsi croître et multiplier au fur et à
mesure que nous les consommons, alors que la Terre est finie ? Toute la
réponse à cette énigme apparente tient dans la
définition des réserves, qui n'est pas une notion purement
physique, mais une notion physico technico-économique, voire
politique.
1.1. Définition des réserves
Les ressources mondiales en hydrocarbures sont
constituées des quantités de pétrole ou de gaz naturel qui
existent ou qui existaient physiquement sous la surface de la Terre. Ces
ressources englobent les quantités de pétrole et de gaz naturel
déjà découvertes ainsi que celles non encore
découvertes. En 1995, ces ressources ont été
estimées à neuf trillions de barils61.
Contrairement à une idée répandue, les
ressources naturelles en hydrocarbures ne sont pas toutes
récupérables. En effet, les ressources naturelles
découvertes peuvent être scindées en deux
catégories; les ressources récupérables et
les ressources non récupérables. Les
quantités de ressources récupérables sont
évolutives et dépendent de facteurs techniques, physiques et
économiques.
Les techniques de forages développés au cours
des dernières années permettent actuellement d'atteindre et
d'extraire des ressources naturelles considérées auparavant comme
inexploitables. De même, au cours des trois dernières
décennies, les techniques de récupération
améliorées ont considérablement progressé faisant
accroître le taux de récupération des
ressources naturelles en place. Il est actuellement possible d'injecter de
l'eau, de la vapeur ou du gaz sous pression dans une poche pour favoriser la
récupération d'une fraction plus importante du pétrole qui
s'y trouve. Le taux de récupération du pétrole peut
60 Les réserves non conventionnelles
correspondent aux schistes bitumineux, aux sables asphaltiques et aux
pétroles extra lourds.
61 John L. Kennedy, "Oil and Gas Markets,
Companies, and Technology in the 1990's and Beyond", article paru dans le
Journal of Petroleum Technology, août 1995.
111
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
énormément varier d'un champ à un autre,
avec une médiane qui se situe aux alentours de 35% pour les
hydrocarbures liquides et 70% pour le gaz naturel62.
Figure 4: exemples de puits
sophistiqués
Bien évidemment, il y a une limite à la
réévaluation qui découle des progrès techniques,
car les taux de récupération ne sont pas seulement fonction des
méthodes employées mais aussi, et surtout, disent les
géologues, des caractéristiques physiques du réservoir.
Ces caractéristiques incluent l'emplacement du réservoir, son
épaisseur, sa porosité, sa profondeur, sa
géométrie, sa température, sa pression ainsi que la
viscosité du pétrole qui y est enfermé.
Cependant, les ressources en hydrocarbures dont l'extraction
est techniquement possible ne sont pas toutes économiquement ou
commercialement récupérables. La récupération
commerciale dépend, non seulement des ressources en place, mais aussi
des prix de vente et du coût marginal de développement, de
production, de transport et de vente des ressources extraites.
Généralement, un tel coût a tendance à augmenter au
fur et à mesure que les ressources découvertes sont
épuisées. Il s'en suit que l'estimation des quantités des
ressources
62 Source Jean LAHERRERE, Petroconsultants, 1997.
112
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
commercialement récupérables est beaucoup plus
complexe que l'estimation des ressources en place, techniquement
récupérables.
Par exemple, si le prix de vente du pétrole est de 20
dollars le baril, il est insensé de chercher à extraire du
pétrole avec un coût d'extraction de 25 dollars le baril,
même si les quantités qui pourraient être extraites sont
potentiellement très importantes. Par contre, si le prix de vente du
baril passe à 40 dollars, les ressources dont le coût d'extraction
est de 25 dollars le baril deviennent commercialement
récupérables et sont prise en compte parmi les
réserves, pour la fraction techniquement
récupérable uniquement.
Ainsi, les réserves d'hydrocarbures peuvent être
définies comme étant les quantités de pétrole
qui sont prévues à être commercialement
récupérables à partir d'accumulations connues et à
partir d'une date donnée63.
Le schéma suivant résume les différentes
catégories de ressources en pétrole et en gaz naturel telles que
proposées par "The Society of Petroleum Evaluation Engineers"
en décembre 1998.
Ressources totales en pétrole et gaz
naturel
1. non découvertes
2. découvertes:
a. Ressources non récupérables
b. Ressources récupérables:
i) Production passée cumulée
ii) Réserves (production
future)
|
63 SPE & WPC, «Quantities of petroleum
which are anticipated to be commercially recovered from known accumulations
from a given date forward ...», Mars 1997.
113
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
1.2. Classification des réserves
Actuellement, il n'existe pas de consensus international, ni
même national, sur la classification et la définition des
différentes catégories de réserves64. Ce
désaccord est essentiellement dû à la diversité des
techniques d'estimation (analogie, volumétrie, courbes de performance),
des approches d'estimation (déterministe, probabiliste) ainsi
qu'à la subjectivité de l'estimation de certains facteurs qui
impactent directement les quantités de ressources
récupérables, à savoir, coûts futurs de
développement, d'exploitation, d'abandon, prix de vente futurs
...etc.
Les experts retiennent généralement trois
catégories de réserves, les réserves prouvées, les
réserves probables et les réserves possibles. En 1997, le WPC
(World Petroleum Congress) et la SPE (Society of Petroleum Engineers) ont
conjugué leurs efforts dans un projet commun visant à
définir les différentes catégories de réserves dans
l'industrie pétrolière. Vu l'importance de l'effort entrepris et
l'endossement du document publié par plusieurs organismes à
travers le monde, nous retenons, dans ce qui suit, les définitions des
réserves prouvées, probables et possibles publiées
conjointement par le WPC et la SPE.
Réserves prouvées (pétrole dont
l'existence
est physiquement prouvée, sans
considération
sur la possibilité de
récupération future
Réserves probables (pétrole dont
l'existence
sous terre est considérée comme
probable,
compte tenu des caractéristiques
géologiques, de
réservoirs découverts à
proximité, etc).
Réserves possibles (pétrole dont
l'existence
sous terre est considérée comme
seulement
possible).
Taux de récupération actuel,
fonction des
conditions
techniques et économiques du
moment
Taux de récupération estimé
pour le
futur proche, fonction des
conditions techniques et
économiques
à venir
Taux de récupération estimé
pour un
futur non déterminé
Réserves
prouvées
Réserves
probables
Réserves
possibles
64 A titre d'exemple, la commission Exploration du
Comité des Techniciens de la Chambre Syndicale de la Recherche et de la
Production du Pétrole et du Gaz Naturel (maintenant l'Union
Française de l'industrie du pétrole) regroupant tous les experts
des compagnies travaillant en France, avait rédigé une
première classification des réserves en 1982 (Pétrole et
Techniques n·287 p5-9, Mars 82), et une deuxième en 1990. Toutefois
les compagnies françaises continuent d'appliquer leurs propres
définitions, légèrement différentes de celle
préconisées.
114
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
a. Réserves prouvées
Les réserves prouvées sont définies par
le WPC/SPE comme étant «les quantités d'hydrocarbures
qui, par l'analyse des données géologiques et techniques, peuvent
être considérées avec une certitude raisonnable
comme étant commercialement récupérables,
à partir d'une date donnée, à partir de réservoirs
connus et compte tenu des conditions économiques, des méthodes
d'exploitation et de la réglementation
actuelles»65.
En général, les réserves sont
considérées comme prouvées si la productibilité
commerciale du réservoir est appuyée par une production
réelle ou des tests de formation concluants. La zone prouvée d'un
réservoir inclut:
- la portion délinéée par des forages et
définie par des contacts de fluides, le cas échéant;
- les portions non encore forées mais qui peuvent
être raisonnablement considérées comme commercialement
productibles sur la base des données géologiques et techniques
disponibles.
Les réserves que l'on prévoit extraire
grâce à l'application de techniques de récupération
améliorées ne sont incluses parmi les réserves
prouvées:
- qu'après la réalisation de projets pilotes
concluants, ou une fois que les résultats d'un programme
déjà implanté confirment que cette augmentation du taux de
récupération se produira effectivement ; et
- qu'il est raisonnable que le projet réussira.
Selon l'avancement des travaux de développement, on
distingue les réserves prouvées et développées et
les réserves prouvées non développées.
65 WPC-SPE, Mars 1997: «those quantities
of petroleum which, by analysis of geological and engineering data, can be
estimated with reasonable certainty to be commercially recoverable, from a
given date forward, from
known reservoirs and under current economic conditions,
operating methods, and government regulations.»
115
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
i. Réserves prouvées et
développées
Les réserves prouvées et
développées sont définies par le WPC/SPE comme
étant celles que l'on prévoit récupérer à
partir de puits existants66. Les réserves
récupérables à travers des méthodes de
récupération améliorées sont
considérées comme développées seulement
après que les équipements nécessaires sont
installés ou lorsque le coût de leur installation est relativement
bas.
Les réserves développées peuvent
être classées, à leur tour, en deux catégories, les
réserves productives et les réserves non productives. Les
réserves productives sont celles qui peuvent être produites
à partir d'intervalles de production ouverts et en production au moment
où l'estimation est faite. Les réserves non productives incluent
les réserves behind-pipe et les réserves
shut-in.
Les réserves behind-pipe sont des
réserves qui se trouvent derrière le tubage de revêtement
des puits et qui peuvent être produites à travers des intervalles
non encore ouverts dans un puits déjà en production. De telles
réserves nécessitent généralement un travail
additionnel de complétion ou de re-complétion.
Les réserves shut-in sont celles qui peuvent
être produites à partir des intervalles de production ouverts au
moment de l'estimation des réserves mais qui ne sont pas productifs;
généralement, pour l'une des raisons suivantes :
- le puits a été intentionnellement fermé
pour des raisons économiques telles qu'une baisse temporaire des prix de
vente du brut ;
- faute d'installation des équipements de production ou
de pipelines, le puits n'est pas encore mis en production à partir des
intervalles complétés ;
- des difficultés mécaniques non encore
résolues empêchent la mise en production du puits.
66 WPC-SPE, Mars 1997: «Developed reserves
are expected to be recovered from existing wells including reserves behind
pipe. Improved recovery reserves are considered developed only after the
necessary equipment has been installed, or when the costs to do so are
relatively minor.»
116
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
ii. Réserves prouvées non
développées
Les réserves prouvées non
développées sont définies comme étant celles que
l'on prévoit extraire de nouveaux puits dans des
périmètres non encore développés ou de puits
existants qui nécessiteraient une dépense relativement importante
pour être remis en production.
Le WPC/SPE stipule que les réserves en
périmètre non développé ne peuvent être
considérées comme prouvées non développées
que lorsque:
- elles sont situées dans des zones situées
à proximité de puits ayant montré une production
commerciale à partir de la même formation;
- il est raisonnablement certains que de telles zones sont
situées à l'intérieur des limites prouvées
productives de la même formation;
- il est raisonnablement certain que les zones en question seront
développées.
Les réserves relatives aux autres zones non
développées ne peuvent être considérées comme
prouvées que lorsque l'interprétation des données
géologiques et techniques obtenues des puits existants indique avec une
certitude raisonnable que la formation cible présente une
continuité de production entre ces zones non développées
et les couches productives existantes.
Le WPC/SPE identifie trois sources principales de
réserves prouvées non développées. Il s'agit des
:
(a) réserves pouvant être produites à
partir de nouveaux puits dans des périmètres non
développés ;
(b) réserves pouvant être produites à
travers l'approfondissement de puits existants vers un réservoir
différent ;
(c) réserves pouvant être produites à
partir de puits existant mais nécessitant des dépenses
importantes de re-complétion ou d'installation d'équipements de
production ou de transport dans le cadre de projets de
récupération primaire ou améliorée.
117
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
b. Réserves probables
Le WPC/SPE définie les réserves probables comme
étant des réserves non prouvées
que l'analyse des données géologiques et techniques
laisse croire qu'il est plus probable qu'improbable qu'elles seront
récupérées67.
Les réserves non prouvées sont estimées
sur la base de données géologiques et techniques similaires
à celles utilisées pour estimer les réserves
prouvées mais que des incertitudes techniques, contractuelles,
économiques ou réglementaires empêchent de classer comme
prouvées.
A ce propos, il est important de noter que les réserves
non prouvées peuvent être estimées sur la base de
conditions économiques futures différentes de celles existantes
au moment de l'estimation.
En général, les réserves probables peuvent
inclure68 :
(1) les réserves attendues à être
prouvées par forage supplémentaire (step-out drilling)
mais que les données techniques disponibles (sub-surface
control) sont inadéquate pour les classer comme prouvées,
(2) les réserves contenues dans des formations qui,
basé sur des tests de puits, peuvent contenir du pétrole mais qui
ne sont pas analogues aux réservoirs prouvés ou productifs,
(3) les réserves supplémentaires attribuables
à un forage infill qui auraient été classées comme
prouvées si un espacement (spacing) réduit aurait
été approuvé au moment de l'estimation,
(4) les réserves attribuables à des
méthodes de récupération améliorées ayant
été établies par des applications
répétées commercialement réussies, lorsque:
(a) un projet ou un projet pilote est planifié, et
67 WPC-SPE, Mars 1997: «Probable reserves are
those unproved reserves which analysis of geological and engineering data
suggests are more likely than not to be recoverable.»
68 WPC-SPE, Mars 1997.
118
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
(b) les caractéristiques du réservoir sont
favorables pour une application commerciale,
(5) les réserves existantes dans une zone qui est
séparée de la zone prouvée par une faille
géologique et que les données techniques indiquent que cette zone
est structurellement supérieure à la zone prouvée.
(6) les réserves attribuables à des travaux
futures de work-over, de traitement, de retraitement, de changement
d'équipement ou autres procédures mécaniques, lorsque la
réussite de telles procédures a été
démontré dans d'autres puits présentant un comportement
similaire dans des réservoirs analogues,
(7) les réserves supplémentaires dans des
réservoirs prouvés lorsque une interprétation alternative
de performance ou des données volumétriques indique qu'il y a
plus de réserves que celles qui peuvent être classées comme
prouvées.
c. Réserves possibles
Les réserves possibles sont des réserves non
prouvées que l'analyse des données géologiques et
techniques laisse croire qu'il est moins probable de les
récupérer que dans le cas des réserves
probables69.
Les réserves possibles peuvent inclure :
(1) les réserves qui, basé sur des
interprétations géologiques, peuvent exister au delà des
zones classées comme probables;
(2) les réserves contenues dans des formations qui,
sur la base de testes de carottage, semble pouvoir contenir du pétrole
mais ne pourraient être productives à des taux
économiques;
(3) les réserves supplémentaires attribuables
à un forage infill mais qui sont sujet à une incertitude
technique;
(4) les réserves attribuables à des
méthodes de récupération améliorées,
lorsque: (a) un projet ou un projet pilote est planifié, et
69 WPC-SPE, Mars 1997: «Possible reserves are
those unproved reserves which analysis of geological and engineering data
suggests are less likely to be recoverable than probable
reserves.»
119
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
(b) que les caractéristiques du réservoir sont
telles qu'un doute existe quant à la viabilité commerciale du
projet.
(5) les réserves existantes dans une zone qui est
séparée de la zone prouvée par une faille
géologique et que les données techniques indiquent que cette zone
est structurellement inférieure à la zone prouvée.
1.3. Estimation des réserves
La notion de réserve est une notion complexe
liée à la connaissance géologique que l'on a des bassins
pétroliers, aux performances de la technologie du moment et à des
facteurs économiques et fiscaux qui évoluent en permanence. En
réalité, les réserves d'un gisement pétrolier ne
sont connues avec exactitude que lorsque la production est
définitivement arrêtée.
Au cours des dernières décennies, les compagnies
pétrolières ont développé plusieurs techniques et
modèles d'estimation dont on citera, à titre d'exemple, le calcul
volumétrique, la courbe de performance, la courbe
d'écrémage et le modèle d'Hubert. Ces techniques,
basés, pour la plupart, sur l'observation de la production passée
et sur des études de corrélation, fournissent des
résultats dont le moins qu'on puisse dire sont imparfaites.
En effet, pour évaluer correctement les ressources d'un
champ, un certain nombre de puits d'évaluation est
généralement nécessaire. Les valeurs ponctuelles obtenues
sont extrapolées sur toute la surface du gisement grâce à
des études géophysiques, principalement sismiques. Les
caractéristiques du réservoir sont mesurées par des
carottes de puits espacés de quelques hectomètres mais ne sont
qu'imparfaitement connues sur toute la surface. Au fil des années, le
déclin de la production fournie des données
supplémentaires pour connaître les réserves, qui sont en
fait le cumul des productions futures jusqu'à l'abandon du champ. Cette
production dépend des techniques futures adoptées, des
coûts et des prix futurs, là encore incertains.
Quelque soit la technique ou le modèle retenu,
l'estimation des réserves récupérables est dite soit
déterministe, soit probabiliste.
120
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
a. Approche déterministe
Le déterminisme est une philosophie qui a
régné au début du 19ème siècle et
qui, en la personne de Laplace70, pensait que tout l'Univers
pourrait être calculé aussi bien pour tout le passé que
pour tout le futur, si on connaissait parfaitement tout ce qui se passe dans le
présent.
En matière de réserves, l'approche est dite
déterministe si une seule estimation, appelée best
estimate, est faite en fonction des données techniques et
économiques disponibles. Cette approche a été
adoptée par les américains qui refusent toute approche
probabiliste.
La pratique américaine consiste à calculer les
réserves d'un puits en multipliant la superficie du rayon de drainage en
acre par l'épaisseur de la zone productive du puits en pieds et par un
coefficient de récupération des champs voisins exprimé en
baril par "acre-foot".
Ensuite, pour calculer les réserves du champ, il faut
multiplier les paramètres suivants: superficie, épaisseur utile,
porosité, saturation en huile, inverse du facteur de volume, ce qui
donne le volume en place (ou accumulation) et enfin par le taux de
récupération. On prend une valeur unique (valeur moyenne,
médiane ou mode) pour chacun des paramètres et on obtient un
chiffre unique de réserves. Pour un champ en déclin, on extrapole
la courbe de production avec un tracé unique.
Cette approche s'est heurtée évidemment à
l'incertitude et surtout à une révision continuelle des
réserves prouvées. Il a donc été introduit des
volumes supplémentaires dits probables et possibles en appliquant des
coefficients aux valeurs dites prouvées. A ce propos, et comme le
précise M. J.LAHERRERE, il est étonnant de voir une approche dite
déterministe, donc refusant les probabilités, introduire des
valeurs dites probables71.
70 Pierre Simon de Laplace (1749-1827): savant
français qui a profondément influencé les
mathématiques, l'astronomie, la physique et la philosophie des sciences
de son siècle.
71 «Il est étonnant de voir une
approche dite déterministe, refusant les probabilités, introduire
des valeurs dites probables!», J.LAHERRERE, «Technologie et
réserves», Pétrole et Techniques (bulletin
Association Française des Techniciens et Professionnels du
pétrole), No. 406, Janvier - Février 1997, p.10-28.
121
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
b. Approche Probabiliste
L'approche probabiliste permet de donner une fourchette de
valeurs à l'intérieur de laquelle la valeur réelle a une
forte certitude de s'y trouver. La distribution de probabilité peut
être décrite avec trois valeurs ; deux valeurs pour définir
la fourchette avec le minimum et le maximum ; et une valeur entre les deux pour
décrire la tendance, à savoir, soit le mode, le médian ou
la moyenne.
Le minimum, réserves presque certaines, peut être
défini par une probabilité cumulée de 95% ; le maximum
peut être symétriquement défini par une probabilité
cumulée de 5% ; le mode est la valeur la plus probable, c'est à
dire correspondant au "best estimate" des déterministes lorsque
ceux-ci estiment que la certitude raisonnable n'est pas une forte
certitude.
Le problème est que l'incertitude des paramètres
qui permettent de calculer les réserves ne peut être
mesurée de façon objective. En fait, on ne connaît que
quelques points d'observation directe par forage, la sismique ne donne que des
données indirectes et l'échantillonnage est insuffisant pour
avoir une approche réellement objective. L'évaluation de
l'incertitude des réserves est donc subjective et varie avec les auteurs
et avec le temps.
Tout ce qui peut être mesuré, c'est la
performance statistique de certains auteurs. Pour ce faire, il faut que ces
auteurs aient évalué de façon homogène un grand
nombre de champs tout en comparant les valeurs prévues avec les valeurs
réelles, valeurs qui ne sont connues avec une certaine certitude qu'une
dizaine d'années après découverte.
Quelle que soit la technique ou l'approche retenue, la
prévision des productions futures à travers des données
incertaines et une connaissance limitée des gisements, surtout
biaisées par la politique, devient une tâche presque impossible. A
titre d'exemple, le géant anglo-néerlandais Shell vient de
supprimer, en mai 2004, 470 millions de barils équivalent pétrole
de ses réserves prouvées ; 250 ont été
basculés dans la catégorie des réserves non
prouvées et 220 ont été purement et simplement
annulés. La précédente révision à la baisse
concernait, deux mois auparavant, quatre milliards de barils équivalent
pétrole, soit 20% de ses réserves.
122
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
Publier les chiffres de production ou de réserves est
un acte politique, car cela dépend de l'image que l'auteur veut donner
de sa compagnie ou de son pays. Les données publiées sont
différentes des données techniques, car elles sont choisies, dans
une fourchette large d'incertitude, soit vers le minimum quand on veut montrer
ultérieurement une croissance, soit vers le maximum quand on veut
obtenir des quotas élevés (OPEP) ou justifier son
développement marginal, mais c'est rarement la valeur moyenne, base des
calculs économiques et des décisions de développement.
Par ailleurs, l'estimation des différentes
catégories de réserves est rendue encore plus difficile par
l'ambiguïté des termes utilisés par le WPC/SPE ou la SEC.
Des termes comme "probables" ou "raisonnablement certains" sont
généralement interprétés d'une manière
subjective par chaque opérateurs en fonction des ses objectifs et
intentions.
Section 2. RESERVES A CONSIDERER POUR LE CALCUL DE
L'AMORTISSEMENT
Lorsque la méthode de l'amortissement selon
l'unité de production est adoptée, le choix des réserves
à considérer pour le calcul de l'amortissement devient un
élément essentiel et particulièrement délicat.
Aussi, faut-il déterminer les catégories de réserves
à utiliser (réserves prouvées, probables ou possibles),
l'unité de mesure à adopter ainsi que les règles
comptables à suivre en cas de changement d'estimation des
réserves ou en cas de production simultanée de plusieurs
produits.
2.1. Le choix d'une catégorie de
réserves
Le concept de base de l'amortissement selon l'unité de
production vise à établir une correspondance logique entre les
coûts portés à l'actif et les réserves
d'hydrocarbures mises en évidence. Pour ce faire, deux
éléments essentiels doivent être définis :
- les catégories de réserves qui doivent
être utilisées pour amortir les coûts capitalisés
dans un centre de coûts déterminé ; et
- les coûts, qu'ils soient passés ou futurs, qui
doivent être inclus dans la base amortissable afin d'assurer une charge
d'amortissement constante par unité produite.
123
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
Le choix des réserves, base de répartition des
coûts capitalisés, dépend étroitement de la
méthode comptable adoptée pour la prise en compte de
différents coûts encourus.
a. Sous la méthode des efforts
réussis
Sous la méthode des efforts réussis, les seuls
coûts capitalisés sont les coûts d'acquisition des
propriétés minières, les coûts des forages
d'exploration et d'évaluation de découverte et les coûts
relatifs aux activités de développement. Par conséquent,
il serait plus approprié de retenir l'ensemble des réserves
prouvées pour amortir les coûts d'acquisition mais uniquement les
réserves prouvées et développées pour
l'amortissement des coûts de développement, y compris ceux
relatifs aux forages d'exploration et d'évaluation de
découverte.
Cependant, l'utilisation des réserves prouvées
et développées comme base d'amortissement des coûts de
développement n'est pas toujours sans inconvénients. En effet,
certains de ces coûts sont relatifs à des réserves
prouvées mais non encore développées. Il s'agit, par
exemple, des coûts de construction d'une plateforme en mer
destinée à soutenir le forage de puits additionnels de
développement pour la production future des réserves
considérées comme non encore développées. C'est
aussi le cas des quartiers d'habitation en mer, des barges de stockage et des
autres installations devrant être utilisées pour la production de
l'ensemble des réserves prouvées. Par ailleurs, les coûts
de forage d'exploration de découverte ainsi que les coûts
d'évaluation des réserves mises en évidences sont parfois
considérés comme relatifs à l'ensemble des réserves
découvertes, qu'elles soient développées ou non encore
développées.
Pour éviter un mauvais rattachement des charges aux
produits, certains auteurs proposent d'exclure de la base amortissable une
portion des coûts capitalisés considérés comme se
rapportant à des réserves prouvées mais non encore
développées.
Les opposants de cette approche considèrent que la
répartition de certains coûts de développement entre les
réserves développées et celles non encore
développées est souvent difficile. En outre, l'estimation des
réserves prouvées non développées est souvent
subjective et diffère d'un estimateur à un autre. Par
conséquent, ils suggèrent d'utiliser l'ensemble des
réserves prouvées, qu'elles soient développées ou
non, comme base de répartition des coûts
124
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
portés à l'actif. Sous cette approche, la base
amortissable doit inclure, entre autres, les coûts futurs de
développement des réserves prouvées non encore
développées.
b. Sous la méthode du coût
complet
Le principe sous-jacent de la méthode du coût
complet considère que tous les coûts encourus dans un centre de
coûts font partie du coût de toutes réserves qui pourraient
être trouvées et développées. Par conséquent,
certains auteurs pensent que le respect de la convention de rattachement des
charges aux produits passe nécessairement par la répartition des
coûts de recherche et de développement portés à
l'actif sur la base des réserves prouvées et probables du
même centre de coûts. Les réserves possibles sont
considérées comme trop incertaines pour être prises en
considération.
Ces auteurs précisent qu'au commencement des travaux de
développement d'un centre de coûts déterminé, une
grande partie des coûts de prospection, d'acquisition, d'exploration et
d'évaluation portés à l'actif correspond à des
réserves probables d'hydrocarbures. Des quantités importantes de
ces réserves probables nécessiteront peu de travaux additionnels
d'exploration pour être reclassées parmi les réserves
prouvées. Par conséquent, l'utilisation des réserves
prouvées uniquement pour le calcul de l'amortissement conduirait
à un mauvais rattachement des charges aux produits.
Les détracteurs de cette approche considèrent
que l'estimation des réserves probables est souvent subjective pour
permettre un tel traitement, d'autant plus qu'historiquement les
réserves probables se sont souvent révélées
différentes de celles développées ultérieurement.
En outre, ces auteurs précisent que l'estimation des coûts futurs
d'exploration, d'évaluation et de développement des
réserves probables est nécessairement arbitraire et ne peut
être faite d'une manière acceptable.
Ainsi, ces auteurs recommandent d'utiliser les réserves
prouvées uniquement comme base de répartition de l'ensemble de
coûts portés à l'actif. Cependant, pour un meilleur
rattachement des charges aux produits, ils recommandent d'exclure certains
coûts encourus de la base amortissable. Il s'agit des coûts
relatifs à des activités d'évaluation et d'exploration
dont le résultat n'est pas encore déterminé.
125
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
2.2. L'unité de mesure
Dans sa version classique, la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production suppose la
répartition des coûts portés à l'actif en fonction
de l'épuisement physique des réserves correspondantes. Bien que,
en l'apparence, elle semble mieux satisfaire les principes comptables de base,
cette méthode est loin d'être parfaite.
En effet, alors que la charge d'amortissement par unité
physique produite reste généralement constante tout au long de la
durée de vie d'un champ, le cash-flow net par baril produit tend
généralement à baisser au fur et à mesure que les
réserves en place sont épuisées. Cette situation est due
au fait que les charges d'exploitation courantes sont, pour la
quasi-totalité, des charges fixes qui ne varient pas avec le niveau de
production. Par conséquent, le résultat net par baril produit
tend à baisser tout au long de la durée de vie du champ pour
devenir négatif au cours des dernières années
d'exploitation.
Exemple d'illustration
Année
|
production en bbl
|
Revenus (20$/bbl)
|
Coûts de production
|
Cash flow/bbl
|
Amort / bbl
|
Résultat net / bbl
|
Résultats nets
|
VCN en fin d'année
|
cashflows futurs en fin
d'année
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
25,000
|
30,000
|
1
|
1,000
|
20,000
|
10,000
|
10.00
|
5.00
|
5.00
|
5,000
|
20,000
|
20,000
|
2
|
890
|
17,800
|
10,000
|
8.76
|
5.00
|
3.76
|
3,350
|
15,550
|
12,200
|
3
|
780
|
15,600
|
10,000
|
7.18
|
5.00
|
2.18
|
1,700
|
11,650
|
6,600
|
4
|
690
|
13,800
|
10,000
|
5.51
|
5.00
|
0.51
|
350
|
8,200
|
2,800
|
5
|
600
|
12,000
|
10,000
|
3.33
|
5.00
|
(1.67)
|
(1,000)
|
5,200
|
800
|
6
|
530
|
10,600
|
10,000
|
1.13
|
5.00
|
(3.87)
|
(2,050)
|
2,550
|
200
|
7
|
510
|
10,200
|
10,000
|
0.39
|
5.00
|
(4.61)
|
(2,350)
|
-
|
-
|
|
5,000
|
100,000
|
70,000
|
6.00
|
5.00
|
1.00
|
5,000
|
|
|
Pour des raisons de simplicité, le prix de vente d'un
baril de brut ainsi que les coûts d'exploitation courante sont
supposés être constants sur toute la durée d'exploitation
du champ.
Cet exemple montre comment :
i Le résultat net global
généré tout au long d'une période d'exploitation de
7 années, soit 5,000 unités monétaires, est
généré au cours de la première année
d'exploitation;
i A la fin de la deuxième année
d'exploitation, la valeur comptable nette des coûts de recherche et de
développement porté à l'actif est déjà
inférieure aux cash-flows futurs non actualisés. Une pareille
situation nécessiterait la constatation d'une perte de valeur
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
conformément aux principes comptables de base (voir
3ème partie du présent mémoire);
i A partir de la 5ème année,
cette méthode commence à dégager un résultat net
négatif par baril produit, dû essentiellement à une charge
d'amortissement constante par baril alors que les coûts d'exploitation
courante sont constant et donc croissants par unité produite;
i La méthode de l'amortissement selon
l'unité de production tend à surestimer le résultat par
baril produit au cours des premières années d'exploitation et
à le sous-estimer au cours des dernières années
d'exploitation.
Afin d'assurer un meilleur rattachement des charges aux
produits, plusieurs auteurs préconisent la mesure des réserves en
unités financières plutôt qu'en unités physiques.
Sous cette approche, les coûts de recherche et de développement
inscrits au bilan sont répartis en fonction des revenus
générés au cours de la période. La charge
d'amortissement est alors calculée comme suit:
Charge
d'amortissement de la période
Base Revenus de la période
= Amortissable x Revenus de la
période + revenus futurs
attendus de la production et la vente
futures
des réserves en place.
126
Bien que cette méthode ne soit pas autorisée par
l'ensemble des organes réglementaires, elle semble être la plus
cohérente avec les principes comptables de base. En effet,
l'amortissement constitue une procédure de répartition dont le
but est de rattacher les coûts capitalisés avec les avantages
économiques obtenus à travers ces coûts. Dans ce contexte,
la meilleure mesure de ces avantages économiques serait à travers
les revenus générés par la production des réserves
en place plutôt que les quantités physiques.
Cette approche a connu deux versions; la version basée
sur le revenu brut (gross revenue approach) et la version basée
sur le revenu net (net revenue approach). Le revenu net est
égal au revenu brut diminué des coûts directs
d'exploitation courante.
127
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
Quelque soit la version adoptée, l'utilisation des
unités financières au lieu des unités physiques n'est pas
sans inconvénients. En effet, cette approche suppose l'estimation des
prix de vente futurs, des coûts futurs d'exploitation courante et des
productions annuelles futures. Toutes ces estimations introduisent un
élément de subjectivité rendant la détermination de
la charge d'amortissement une tache plus compliquée, peu fiable et moins
objective que l'utilisation de l'unité physique. Le manque d'un
référentiel unique et de règles précises
d'application de cette approche rend la comparabilité de l'information
financière dans l'espace, voire dans le temps, quasiment impossible.
Cette approche peut constituer, en outre, un outil dangereux de lissage du
résultat.
Pour cette raison, plusieurs auteurs proposent que
l'estimation des revenus futurs soit faite sur la base des prix de vente et des
coûts d'exploitation en vigueur au moment où l'estimation est
faite. De tels coûts et prix sont considérés comme
objectifs et vérifiables. Néanmoins, cette démarche ne
résout pas le problème complètement puisque les prix de
vente et les coûts en vigueur à la date de l'estimation ne
s'écartent généralement pas trop de la moyenne des prix et
des coûts de la période. L'utilisation de ces prix et coûts,
base de valorisation de la production de la période, conduirait au
même résultat obtenu si les unités physiques auraient
été utilisées.
A notre avis, quelle que soit la méthode ou l'approche
retenue, les revenus futurs et les coûts futurs d'exploitation doivent
être estimés sur une base cohérente et en fonction des
mêmes hypothèses. Par exemple, si les prix futurs de vente sont
utilisés pour la valorisation des réserves en place, ce sont les
coûts futurs d'exploitation qui doivent être utilisés. Par
contre, si les prix courants sont utilisés pour la valorisation des
réserves en place, ce sont les coûts courants qui doivent
être utilisés pour l'estimation des coûts futurs
d'exploitation.
2.3. Changement d'estimation des
réserves
Dans l'industrie pétrolière, l'estimation des
réserves en place est un processus complexe et évolutif qui
dépend des informations géophysiques et économiques
disponibles au moment de l'estimation. D'autres facteurs qui peuvent causer des
changements d'estimation sont les évolutions technologiques, les
changements de réglementation et la découverte de nouvelles
réserves commercialement récupérables.
128
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
Dans le cadre de la méthode d'amortissement selon
l'unité de production, les changements d'estimation des réserves
affectent significativement le plan d'amortissement. De tels changements sont
traités par le §27 de l'IAS 8, Résultat net de
l'exercice, erreurs fondamentales et changements de méthodes
comptables, et la norme comptable tunisienne NC 11, Norme Comptable
Relative aux modifications comptables. Cette dernière requiert au
niveau de son §25 qu'un changement dans la durée d'utilisation
estimée et/ou dans le plan attendu de consommation des avantages
économiques, procurés par les actifs amortissables, soit
appliqué d'une manière prospective. Aux Etats-Unis, la même
position a été retenue par le SFAS 1972 et l'APB
Opinion N°20.
La mise en application de cette règle pose,
néanmoins, certaines difficultés pour les entreprises ayant
obligation de publier des états financiers trimestriels. L'exemple
suivant en est une illustration.
Exemple d'illustration :
La société ABC est une société
d'exploration - production pétrolière cotée en bourse
ayant obligation de publier des états financiers trimestriels.
Au 1er janvier N, les coûts de recherche et
de développement portés à l'actif s'élèvent
à 6.000.000 TND et les réserves prouvées et
développées à la même date sont estimées
à 1.000.000 barils. Les productions et les amortissements
comptabilisés au cours des trois premiers trimestres sont
résumés dans le tableau suivant:
|
Production (en bbl)
|
Amortissement* (en TND)
|
1er trimestre
|
20,000
|
120,000
|
2ème trimestre
|
18,000
|
108,000
|
3ème trimestre
|
22,000
|
132,000
|
* : 6.000.000/1.000.000 multiplié par la production du
trimestre
Supposons que les réserves prouvées et
développées ont été ré-estimées au
1er décembre de la même année à 626.000
barils et que les productions relatives aux mois d'octobre, novembre et
72 SFAS 19, § 30, «Unit-of-production
amortization rates shall be revised whenever there is an indication of the need
for revision but at least once a year; those revisions shall be accounted for
prospectively as changes in accounting estimates».
129
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
décembre sont de 6.000, 8.000 et 6.000 barils
respectivement. Par conséquent, l'estimation révisée des
réserves prouvées et développées au 1er
octobre et au 1er janvier serait de 640.000 et 700.000 barils
respectivement.
Dans une première approche, la période comptable
concernée par le changement d'estimation des réserves serait le
dernier trimestre durant lequel l'estimation des réserves a
été révisée. La charge d'amortissement de
l'année serait alors la somme des dotations aux amortissements relatives
aux quatre trimestres, soit 536.250 TND.
Dotations relatives aux 3 premiers trimestres : 360,000 TND
Dotation relative au 4ème trimestre :
176,250 TND
Dotation de l'année 536,250 TND
Sous une deuxième approche, la période comptable
est considérée comme étant l'année calendaire en
cours. Sous cette méthode, la dotation aux amortissements des
périodes intérimaires est calculée comme si l'estimation
des réserves a été révisée au 1er
janvier. La dotation de l'année s'élèverait alors à
685.714 TND.
Dotations de l'année (6.000.000 TND * 80.000/700.000 bbl)
685.714 TND
- Dotations déjà comptabilisées : -
360.000 TND
Dotation du 4ème trimestre 325.714 TND
D'après l'enquête menée par
PricewaterhouseCoopers en 1999, les deux interprétations
illustrées ci-dessus coexistent en pratique et sont acceptées par
la SEC au Etats-Unis. Au Canada, c'est la première approche qui semble
avoir été adoptée par l'ICCA qui précise dans la
NOC-05, §32, que "Normalement, la dotation annuelle est égale
à la somme des dotations établies pour les périodes
intermédiaires. Il n'y a donc pas lieu d'effectuer des redressements
rétroactifs pour fins de calcul de la dotation annuelle."
2.4. Cas de production de plusieurs produits
Dans certains cas, l'exploitation d'un gisement
d'hydrocarbures implique la production simultanée de deux produits, le
pétrole liquide et le gaz naturel. Lorsqu'ils sont produits en
130
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
quantités commercialisables, ces deux produits sont
habituellement séparés à la surface pour être
traités et stockés dans des réservoirs
différents.
Dans l'industrie pétrolière, le pétrole
et le gaz naturel sont mesurés sous des conditions précises de
température et de pression en utilisant des unités de mesure
différentes; le gaz naturel étant mesuré habituellement en
mètre ou en pied cube alors que le pétrole est mesuré en
baril ou en tonne métrique.
Sur un plan comptable, cette situation présente une
difficulté particulière pour la mise en application de la
méthode de l'amortissement selon l'unité de production. En effet,
le calcul de la dotation aux amortissements, pour une période
donnée, nécessite la conversion de la production en
pétrole et en gaz naturel ainsi que les réserves correspondantes
en une unité de mesure commune; une unité qui soit logique,
pertinente et assurant une répartition appropriée des coûts
portés à l'actif.
Une approche simpliste consisterait en la conversion de la
production en pétrole et en gaz naturel ainsi que les réserves
correspondante en une unité commune de poids ou de volume, en
l'occurrence le baril, le mètre cube, le tonne métrique ...etc.
Cependant, cette méthode a été rejetée par la
doctrine comptable actuelle sous prétexte qu'elle traite deux produits
ayant des caractéristiques techniques et des prix de vente
différents sur une même base. Par conséquent, elle ne peut
aboutir à une répartition systématique acceptable des
coûts capitalisés au sens des principes comptables de base. Au
lieu, cette doctrine propose deux approches de conversion.
La première approche est basée sur les revenus
générés par la production et la vente des
différentes réserves en place; une approche déjà
étudiée au niveau du paragraphe 2.2 de la présente
section.
La deuxième approche est basée sur le contenu
énergétique relatif de chaque produit. En effet, dans l'industrie
pétrolière, le pétrole et le gaz naturel sont souvent
convertis en une unité commune de mesure basée sur le potentiel
énergétique de chaque produit. Il s'agit de la
131
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
quantité d'énergie dégagée par la
combustion d'un volume de pétrole ou de gaz naturel mesurée en
British thermal units (Btu)73.
En général, un baril de pétrole contient
environ la même quantité d'énergie que contient 6.000 pieds
cubes de gaz naturel. Cependant, cette relation peut varier sensiblement d'un
réservoir à un autre. Il s'en suit que, pour les besoins du
calcul de l'amortissement, la quantité d'énergie de chaque
produit doit être mesurée périodiquement pour chaque
réservoir.
Les adeptes de l'utilisation du contenu
énergétique relatif comme facteur de conversion se basent sur le
fait que les coûts de pré-production sont encourus pour rechercher
et produire du pétrole et du gaz naturel et que quelque soit le produit
trouvé, il représente de l'énergie disponible pour la
vente. Cette énergie, qu'elle soit sous forme de pétrole ou de
gaz naturel, doit avoir la même valeur de marché. Par
conséquent, la quantité d'énergie exprimée en Btu
représente la meilleure base de mesure logique pour les besoins de
l'amortissement.
Section 3. LES COUTS SUJETS A AMORTISSEMENT
Lorsque toutes les réserves dans un centre de
coûts déterminé ont été
développées, le rattachement de la charge d'amortissement aux
produits provenant de la production et la vente des réserves en place ne
pose pas de problème particulier. En effet, tous les coûts
capitalisés se rapportent à l'ensemble des réserves mises
en valeur. La charge d'amortissement de la période est obtenue en
divisant l'ensemble des coûts amortissables par la totalité des
réserves commerciales estimées en début de période
et en multipliant le résultat obtenu par la production de la
période.
Cependant, lorsque des réserves prouvées non
développées ou encore des réserves probables existent, la
base amortissable doit généralement être ajustée
pour assurer un rattachement adéquat des charges aux produits. En effet,
quelque soit la catégorie des réserves choisies comme base de
répartition des coûts capitalisés, la base amortissable
doit inclure l'ensemble des coûts, qu'ils soient passés ou futurs,
relatifs à ces même réserves.
73 Une Btu est la quantité de chaleur
nécessaire pour élever la température d'une livre d'eau
d'un degré Fahrenheit à une pression atmosphérique. Les
américains utilisent également le baril équivalent
pétrole, ou boe (barrel of oil equivalent) qui correspond à
l'énergie produite par la combustion d'un baril de pétrole
moyen.
132
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
Dans ce contexte, l'ajustement de la base amortissable ne doit
pas être interprété comme une dérogation à la
convention du coût historique par l'amortissement de coûts futurs
non encore inscrits au bilan. Il s'agit tout simplement d'une méthode de
calcul visant à assurer une charge d'amortissement constante par
unité produite tout au long de la durée de vie des
réserves en place.
3.1. Coûts exclus de la base
amortissable
Les coûts exclus de la base amortissable
dépendent du choix des réserves choisies comme base de
répartition des coûts portés à l'actif.
Sous la méthode des efforts réussis, lorsque les
réserves prouvées et développées sont choisies
comme base d'amortissement, une partie des coûts de développement
doit être exclue des coûts amortissables. Il s'agit des coûts
de développement relatifs à des réserves prouvées
mais non encore considérées comme développées,
c'est à dire dont l'extraction est impossible à partir des
installations et puits existants.
Par exemple, dans un champ pétrolifère en mer,
une plateforme peut être construite pour forer vingt puits de
développement. Si, à la fin d'une période comptable, le
nombre des puits de développement déjà forés
s'élève à cinq, il serait inapproprié d'amortir la
totalité du coût de construction de la plateforme sur la base des
réserves produites à partir des seuls cinq puits mis en
production. En effet, une portion de ce coût est considérée
comme se rapportant aux réserves non encore développées et
qui seront produites ultérieurement à partir des quinze puits
restant à forer. Par conséquent, elle doit être exclue de
la base amortissable.
Sous la méthode du coût complet, les coûts
portés à l'actif sont considérés comme se
rapportent à l'ensemble des réserves qui pourraient être
découvertes et produites dans un centre de coûts
déterminé, en l'occurrence les réserves prouvées et
les réserves probables.
Ainsi, lorsque les réserves prouvées sont
retenues comme base d'amortissement, une partie des coûts d'acquisition,
d'exploration et d'évaluation est généralement exclue de
la base amortissable. Ces coûts sont considérés comme
relatif à des réserves non encore classées
133
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
comme prouvées. De tels coûts sont inclus dans la
base amortissable au fur et à mesure que les réserves probables
sont prouvées.
3.2. Coûts futurs de
développement
Que ce soit sous la méthode des efforts réussis
ou sous la méthode du coût complet, certains auteurs
préfèrent retenir l'ensemble des réserves prouvées,
qu'elles soient développées ou non, comme base d'amortissement.
Cette démarche est appropriée lorsque l'estimation des
réserves prouvées et développées est difficile ou
lorsque la défalcation des coûts de développement entre les
réserves développées et celles non encore
développées est impossible.
Dans pareil cas, et afin d'assurer une charge d'amortissement
constante par unité produite, les coûts amortissables doivent
inclure l'ensemble des coûts se rapportant aux réserves
prouvées, à savoir les coûts de développement
passés ainsi que les coûts qui seront nécessaires pour le
développement des réserves prouvées non encore
développées.
A ce titre, il est noter que l'estimation des coûts
futurs de développement des réserves prouvées ne doit pas
présenter de difficultés particulières. Cette estimation
est généralement faite sur la base de programmes de
développement approuvés et dont l'exécution est
prévue pour un avenir proche.
3.3. Coûts futurs d'exploration
Bien que rejetée par l'ensemble des organes de
réglementation comptable à travers le monde, certains auteurs
pensent que les réserves prouvées ainsi que les réserves
probable doivent être retenues comme base de répartition de
l'ensemble des coûts portés à l'actif sous la
méthode du coût complet.
Dans pareils cas, et afin de rattacher convenablement les
charges aux produits, les coûts futurs additionnels d'exploration et
d'évaluation qui seront nécessaires pour prouver les
réserves probables actuelles sont à inclure parmi les coûts
sujets à amortissement.
134
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
3.4. Coûts futurs de démantèlement et
de remise en état
Comme mentionné précédemment, les
coûts futurs de démantèlement et de remise en état
sont pris en compte au fur et à mesure que les réserves
d'hydrocarbures découverte sont développées. Ces
coûts sont considérés comme liés aux coûts de
développement déjà encourus et se rapportent aux
réserves prouvées et développées. Par
conséquent de tels coûts doivent être amortis en fonction
des réserves prouvées et développées.
Cependant, lorsque les réserves prouvées ou
l'ensemble des réserves prouvées et probables sont retenues comme
base d'amortissement, les coûts amortissables doivent être
ajustés en conséquence. Ils doivent inclure les coûts
d'abandon qui seront nécessités par le développement des
réserves prouvées ainsi que le développement des
réserves probables, le cas échéant.
Section 4. APERÇU DE LA NORMALISATION COMPTABLE
AUX USA
Aux termes de la réglementation fédérale
aux Etats-Unis, les coûts d'acquisition des propriétés
minières, les coûts d'exploration ainsi que les coûts de
développement portés à l'actif doivent être amortis
selon la méthode de l'amortissement variable selon l'unité de
production. Cependant, la Reg. S-X Rule 4-10 a prévu des règles
différentes selon que l'on utilise la méthode des efforts
réussis ou la méthode du coût complet.
4.1. Dans le cadre de la méthode des efforts
réussis
Sous la méthode des efforts réussis, seuls les
coûts d'acquisition, les coûts des forages d'exploration de
découverte et les coûts de développement sont
capitalisés. Les coûts d'exploration sont normalement
passés en charges au moment où ils sont encourus.
135
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
a. Règles
générales
i. Les coûts d'acquisition
Les coûts d'acquisition sont scindés en deux
catégories, les coûts d'acquisition des propriétés
non prouvées et les coûts d'acquisition des
propriétés prouvées.
Les coûts d'acquisition des propriétés non
prouvées sont normalement différés à l'actif et ne
sont pas inclus dans la base amortissable. Ces coûts font l'objet d'une
évaluation à la date de clôture et ne sont amortis qu'en
cas de découverte. En cas d'abandon des propriétés
minières correspondantes, ces coûts sont passés en charges
pour leur valeur comptable nette au moment de l'abandon.
Par ailleurs, selon les dispositions du SFAS No 19, les
coûts d'acquisition des propriétés minières
prouvées sont amortis en fonction des réserves prouvées de
la propriété minière en question74.
ii. Les coûts de
développement
Aux termes du SFAS 19, les coûts des forages
d'exploration ayant conduit à la découverte de réserves
prouvées ainsi que les coûts de développement portés
à l'actif doivent être amortis selon la méthode de
l'unité de production sur la base des réserves prouvées et
développées75.
Comme règle générale, le centre de
coût est soit la propriété minière soit un ensemble
de propriétés minières regroupées par champ. Le
SFAS 19 précise au niveau de son §30 que le calcul de
l'amortissement doit être effectué soit par
propriété minière soit sur la base d'une agrégation
de propriétés ayant une condition stratigraphique ou une
structure géologique commune.
74 SFAS 19, §30, "Capitalized acquisition
costs of proved properties shall be amortized (depleted) by the
unit-of-production method ... on the basis of the total estimated units of
proved oil and gas reserves".
75 SFAS 19, §35, "Capitalized costs of
exploratory wells and exploratory-type stratigraphic test wells that have found
proved reserves and capitalized development costs shall be amortized
(depreciated) by the unit-of-production method ... on the basis of the total
estimated units of proved developed reserves, rather than on the basis of all
proved reserves, which is the basis for amortizing acquisition costs of proved
properties".
136
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
A ce propos, il semble inapproprié de choisir une
unité géologique très large, telle qu'un bassin, comme un
phénomène géologique pour justifier l'agrégation de
plusieurs propriétés minières pour les besoins de
l'amortissement. Inversement, l'utilisation du puits comme centre de coût
pour les besoins de l'amortissement est souvent inapproprié et est
incohérent avec la méthode des efforts réussis telle que
prescrite par le SFAS 19.
Données cinq options pour déterminer le centre
de coûts d'amortissement, les 36 entreprises adoptant la méthode
des efforts réussis et ayant répondu à l'enquête de
PricewaterhouseCoopers en 1999 ont répondu comme suit:
58% par champ 13% par propriété 11% par puits 5%
par réservoir 13% autres méthodes
b. Les coûts exclus de
l'amortissement
Lorsque des coûts de développement importants ont
été encourus dans le cadre d'un projet de forage de plusieurs
puits de développement sans que tous les puits planifiés ne
soient forés, le SFAS 19 précise qu'il est nécessaire
d'exclure une portion de ces coûts de développement lors de la
détermination du taux d'amortissement selon l'unité de
production76.
En citant l'exemple de construction d'une plateforme off-shore
destinée au forage de plusieurs puits de développement en mer, le
SFAS 19 n'a pas fourni de précisions quant à la méthode
à suivre pour déterminer les coûts à exclure de la
base amortissable.
D'après la doctrine comptable actuelle au
Etats-Unis77, l'exclusion doit être basée soit (i) sur
la portion des réserves prouvées attendues à être
récupérables à partir des puits déjà en
76 SFAS 19, §35, «If significant
development costs (such as the cost of an off-shore production platform) are
incurred in connection with a planned group of development wells before all of
the planned wells have been drilled, it will be necessary to exclude a portion
of those development costs in determining the unit-of-production amortization
rate until the additional development wells are drilled.»
77 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R.
BROCK, Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 419
137
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
production, soit (ii) sur la base de la proportion des puits
productifs par rapport au nombre des puits planifiés initialement.
L'exclusion de la base amortissable ne doit pas être appliquée aux
seuls coûts de construction de la plateforme en question mais doit
être étendue aux coûts capitalisés relatifs aux
forages stratigraphiques ayant conduit à la construction de la
plateforme.
En outres, le SFAS 19 précise qu'il serait
nécessaire d'exclure, pour le calcul de l'amortissement, les
réserves prouvées, considérées comme
développées, mais qui ne seront produites qu'après que des
coûts de développement additionnels sont encourus, tels que pour
la mise en place de systèmes de récupérations
améliorés78.
c. Cas de production de plusieurs
produits
En cas de production conjointe de pétrole et de gaz
naturel, le SFAS 19, §38, préconise la conversion de la production
en pétrole et en gaz naturel ainsi que les réserves
correspondantes en une unité de mesure commune basée sur le
potentiel énergétique des deux produits sans considération
de leur prix de vente79. La même norme fournie,
néanmoins, deux exceptions à cette règle.
Tout d'abord, si les productions respectives en pétrole
et en gaz naturel sont attendues à garder les mêmes proportions
tout au long de la durée de vie de la propriété
minière en question, le SFAS 19 précise que l'amortissement selon
l'unité de production peut être déterminé sur la
base de l'un des deux produits seulement.
De même, si l'un des deux produits domine clairement
(clearly dominates) les réserves en place ainsi que la
production (la dominance étant déterminée sur la base du
potentiel énergétique), l'amortissement selon l'unité de
production peut être calculé sur la base du produit dominant
uniquement80.
78 SFAS 19, §35, «Similarly it will be
necessary to exclude, in computing the amortization rate, those proved
developed reserves that will be produced only after significant additional
development costs are incurred, such as for improved recovery systems.»
79 SFAS 19, §38, «In those cases, the oil
and gas reserves and the oil and gas produced shall be converted to a common
unit of measure on the basis of their approximate relative energy content
(without considering their relative sales values).»
80 SFAS 19, §38, «However, if the
relative proportion of gas and oil extracted in the current period is expected
to continue throughout the remaining productive life of the property,
unit-of-production amortization may be computed on the basis of one of the two
minerals only; similarly, if either oil or gas clearly dominates both the
138
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
A ce propos, il est à noter que le SFAS 19 n'a pas
précisé la signification exacte de l'expression «clearly
dominates». La doctrine comptable américaine81
considère que si les trois-quarts du contenu énergétique
de la production et des réserves en place sont attribuables à un
seul produit, il serait raisonnable de considérer ce dernier comme
dominant. Par contre, si le contenu énergétique de la production
ou des réserves en place est inférieur aux deux tiers du contenu
énergétique de cette catégorie, un produit ne peut
être considéré comme dominant. Entre ces deux ratios, la
situation doit être analysée avec prudence.
4.2. Dans le cadre de la méthode du coût
complet
Sous la méthode du coût complet, tous les
coûts capitalisés dans un centre de coûts doivent être
amortis en utilisant la méthode de l'amortissement selon l'unité
de production, et ce, sur la base de l'ensemble des réserves
prouvées (développées ou non développées)
contenues dans ce même centre de coûts.
a. Règles
générales
La réglementation S-X Rule 4-10 contient la description
des coûts amortissables sous la méthode du coût complet.
Elle précise dans son paragraphe (c)(3)(i) que les coûts à
amortir doivent inclure tous les coûts capitalisés, diminué
de l'amortissement cumulé correspondant.
Afin d'assurer un rattachement adéquat des charges aux
produits, ce même paragraphe ajoute que les coûts amortissables
doivent être augmentés des coûts futurs, estimés sur
la base des prix actuels, qui seront nécessaires pour développer
les réserves prouvées et non encore développées. De
même, les coûts amortissables doivent inclure les coûts
futurs de démantèlement et de remise en état du site, net
de toute valeur de réalisation.
reserves and the current production (with dominance determined
on the basis of relative energy content), unit-of-production amortization may
be computed on the basis of the dominant mineral only.»
81 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R.
BROCK, Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 424
139
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
b. Les coûts exclus de
l'amortissement
Telle qu'amendée en 1983, la réglementation
américaine fournie deux exceptions au principe selon lequel tous les
coûts portés à l'actif doivent être pris en
considération pour le calcul de l'amortissement.
La première exception concerne les coûts relatifs
aux propriétés minières non encore évaluées.
Aux termes du paragraphe (c)(3)(ii)(A) de la Reg. S-X Rule 4-10, les
coûts d'acquisition et d'évaluation des propriétés
minières non prouvées peuvent être exclus des coûts
sujets à amortissement jusqu'à ce que l'on détermine si
des réserves prouvées sont attribuables aux
propriétés ou s'il y a eu perte de valeur. Cette exception est,
cependant, sujette aux conditions suivantes :
(1) jusqu'à ce qu'elles soient évaluées,
les propriétés minières concernées doivent faire
l'objet d'une évaluation annuelle pour déterminer si une perte de
valeur a eu lieu ;
(2) les coûts des forages secs d'exploration doivent
être inclus dans la base amortissable immédiatement après
détermination que le puits est sec ;
(3) si les coûts des travaux G&G ne peuvent
être spécifiquement attribués à des
propriétés non évaluées, ils doivent être
inclus dans la base amortissable au moment où ils sont encourus.
La deuxième exception fournie par la
réglementation susvisée concerne les coûts encourus dans le
cadre de projets importants de développement. Aux termes du paragraphe
(c)(3)(ii)(B) de la Reg. S-X Rule 4-10, il s'agit des coûts
déjà encourus dans le cadre de grands programmes de mise en
valeur (e.g. l'installation d'une plate-forme de forage qui permettra
d'implanter des puits de développement, l'application de techniques de
récupération améliorées ou la réalisation
d'un programme similaire visant à prouver des quantités
additionnelles importantes de réserves d'hydrocarbures) et qui sont
attendus à engendrer des coûts importants pour confirmer les
réserves prouvées de la propriété en cours de
développement. Les montants qui peuvent être exclus sont les
portions applicables :
a) des coûts liés au grand programme de mise en
valeur qui n'avaient pas été inclus dans les coûts
amortissables;
140
Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
b) des dépenses futures estimatives associées au
programme de mise en valeur.
La portion exclue des coûts communs liés au
programme de mise en valeur doit être fondée, selon ce qui est le
plus approprié dans les circonstances, sur le rapport :
a) soit entre les réserves développées
existantes et le total des réserves développées que l'on
compte établir à l'achèvement du projet;
b) soit entre le nombre de puits forés et le nombre
total de puits que l'on prévoit forer.
Le paragraphe (C) de la même réglementation
précise que les coûts exclus de l'amortissement doivent être
inclus dans la base amortissable au fur et à mesure que les
réserves prouvées augmentent ou que l'on constate les
moins-values. Une fois que les réserves prouvées sont
établies, il n'est plus justifié, selon le concept de la
capitalisation du coût complet, de continuer d'exclure les coûts
ci-dessus de la base amortissable, même si d'autres facteurs
empêchent la production ou la commercialisation immédiates des
produits extraits.
c. Cas de production de plusieurs
produits
En cas de production simultanée de pétrole et de
gaz naturel, la règle générale consiste à convertir
la production en pétrole et en gaz naturel ainsi que les réserves
correspondantes en une unité commune de mesure fondée sur leur
contenu énergétique relatif.
Néanmoins, le paragraphe (c)(3)(iii) de la Reg. S-X
Rule 4-10 stipule que lorsque les prix de vente du pétrole et du gaz
naturel sont réglementés et si les circonstances
économiques indiquent que le revenu, entant qu'unité de mesure,
constitue une base plus appropriée pour le calcul de l'amortissement,
cette base peut être utilisée82. A ce propos, le SAB
Topic 12F, publié par la SEC pour l'interprétation de la Reg. S-X
Rule 4-10, précise que, même si les prix de vente ne sont pas
réglementés, une méthode basée sur le revenu brut
peut être utilisée.
82 SAB Topic 12F: "whenever oil and gas sales
prices are disproportionate to their relative energy content to the extent that
the use of the unit-of-production method would result in an improper matching
of the costs of oil and gas production against the related revenue received.
The method should be consistently applied and appropriately disclosed within
the financial statements."
Troisième Partie:
Evaluation Les Coûts
Le Recherche et Le
Développement Portés
à l'Actif à la Late Le
Clôture
142
Troisième partie: Evaluation des Coûts de
Recherche et de Développement Portés à l'Actif à la
date de Clôture
Sur le plan national, l'évaluation des actifs à
la date de clôture ainsi que la constatation d'une perte de valeur le cas
échéant, sont régies par les dispositions des normes
comptables NC 05, Norme Comptable Relative aux Immobilisations
Corporelles, et NC 06, Norme Comptable Relative aux Immobilisations
Incorporelles. Cependant, ces mêmes normes ont exclu les industries
extractives d'hydrocarbures de leurs champs d'application
respectifs83.
Sur le plan international, la dépréciation des
immobilisations corporelles et incorporelles était traitée par
l'IAS 16, Immobilisations corporelles, et l'IAS 38,
Immobilisations incorporelles, deux normes comptables non applicables
aux activités de recherche et de développement des hydrocarbures.
A partir de 1999, les dispositions relatives à la
dépréciation des actifs ont été supprimées
de ces deux normes pour leur consacrer une norme comptable à part
entière, à savoir l'IAS 36, Dépréciation
d'actifs. Cette norme vise à prescrire les procédures qu'une
entreprise doit appliquer pour s'assurer que ses actifs sont
comptabilisés pour une valeur qui n'excède pas leurs valeurs
recouvrables.
Aux Etats-Unis, la dépréciation des actifs non
courants est régie par des normes différentes selon qu'il
s'agisse de la méthode des efforts réussis ou de la
méthode du coût complet. Cette normalisation,
considérée comme avant-gardistes et très en avance sur le
plan international, constitue la source principale d'inspiration pour plusieurs
organes de normalisation comptable à travers le monde, tel est le cas,
par exemple, de l'ICCA au Canada.
Ainsi, la présente partie sera divisée en deux
chapitres. Le premier chapitre sera consacré à l'étude de
l'IAS 36 à travers son applicabilité aux industries extractives
d'hydrocarbures. Le deuxième chapitre sera réservé
à la revue de la réglementation américaine en la
matière.
83 NC 05, §04, "La présente norme ne
s'applique pas aux : (a) Biens détenus par les entreprises d'extraction
sujets à épuisement tels que ... concessions minières,
prospection et extraction de minerais, de pétrole, de gaz naturel et
autres ressources similaires non renouvelables."
NC 06, §05, "Les dispositions de cette norme ne
s'appliquent pas : (a) à la comptabilisation des dépenses de
recherche et développement ... (f) aux coûts d'exploitation et de
développement liés aux activités extractives ; et (g) aux
concessions.
Mise en Application de l'IAS 36
dans le Cadre des Activités
de
Recherche et de Développement
des
Hydrocarbures
143
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
L'applicabilité de l'IAS 36 aux activités de
recherche et de développement des hydrocarbures découle de son
champ d'application qui englobe d'une manière extensive toutes les
branches d'activités, à l'exception, toutefois, des aspects
relatifs à la dépréciation des stocks, des actifs
résultant des contrats de construction, des actifs d'impôt
différé et des actifs résultant d'avantages du
personnel84.
La mise en application de l'IAS 36 dans le cadre des
activités de recherche et de développement des ressources
minérales est, cependant, loin d'être simple. En effet, conscient
des problèmes que posera la conversion aux normes internationales,
à partir du 1er janvier 2005, pour certaines entreprises
européennes85, l'IASB a publié en janvier 2004 un
Exposure Draft (ED 6), intitulé
«Exploration for and Evaluation of Mineral
Resources», pour apporter certaines clarifications et
dérogations lors de l'application de l'IAS 36 par les entreprises
pétrolières. A ce propos, les difficultés majeures que
peuvent rencontrer les entreprises pétrolières lors de la mise en
application de l'IAS 36 concernent notamment :
- la détermination des catégories de
réserves (prouvées, probables ou possibles) à prendre en
compte pour l'estimation des cash-flows futurs lors de l'évaluation de
la valeur recouvrable de certains actifs;
84 IAS 36, Dépréciation
d'actifs, §1.
85 Tous les groupes implantés en Europe et
émettant des actions et des obligations sur le marché
réglementé européen devront appliquer les normes IAS/IFRS
à partir du 1er janvier 2005, conformément au règlement
adopté en 2002 par le Parlement européen. La commission
européenne a adopté le 29 septembre 2003 ce règlement
approuvant les normes IAS 1 à 41, à l'exception des normes
contestées IAS 32 et IAS 39 sur les instruments financiers. Les
nouvelles normes concernent dans un premier temps 7000 sociétés
cotées dans l'union européenne. Le passage aux nouvelles normes
devra être complet dès le premier exercice sans possibilité
de sélectionner ou d'exclure certaines normes, ni de se contenter d'en
respecter l'esprit. Le lien ci-après permet d'accéder à la
traduction française des normes adoptées et des
interprétations possibles:
http://europa.eu.int/eur-lex/fr/archive/2003/l_26120031013fr.html
144
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
- l'identification de l'unité génératrice
de trésorerie à considérer pour la détermination de
la valeur recouvrable ; est-ce le puits, la propriété
minière ou le pays?
- la détermination de la valeur recouvrable de certains
coûts portés à l'actif dont le résultat n'est pas
encore connu. Il s'agit notamment des coûts d'acquisition et des
coûts d'exploration relatifs à des activités de recherche
non encore évaluées à la date de clôture.
Le présent chapitre sera, ainsi, consacré
à l'analyse de ces différents aspects, tout d'abord, dans le cas
des actifs considérés comme attribuables à des
réserves commerciales identifiées; ensuite en ce qui concerne les
coûts portés à l'actif et dont l'issue n'est pas encore
déterminée; enfin, nous nous attarderons sur la constatation
comptable de toute réduction de valeur déterminée.
Section 1. COUTS ATTRIBUABLES A DES RESERVES
COMMERCIALES
Les coûts concernés sont les coûts
portés à l'actif et ayant été inclus parmi les
coûts amortissables d'un centre de coûts productif particulier. La
taille d'un centre de coûts peut varier en fonction de la politique
comptable de l'entreprise ainsi que de la méthode comptable
adoptée, à savoir la méthode du coût complet ou la
méthode des efforts réussis.
Les coûts considérés comme relatifs à
des réserves identifiables incluent:
- les coûts d'acquisition ;
- les coûts d'exploration, y compris ceux de prospection et
d'évaluation ;
- les coûts de développement ; et
- les coûts d'abandon et de remise en état du site
lorsqu'ils sont inscrits à l'actif.
1.1. Indicateurs de
dépréciation
Aux termes de l'IAS 36, un actif est considéré
comme déprécié lorsque sa valeur comptable est
supérieure à sa valeur recouvrable. La valeur recouvrable est
déterminée conformément aux paragraphes 15 à 56 de
la même norme.
145
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Pour soupçonner un actif d'avoir perdu de la valeur,
une entreprise doit avoir identifié des indices laissant penser qu'une
perte de valeur pourrait être intervenue. Pour ce faire, l'IAS 36,
§8, stipule qu'une entreprise doit apprécier à chaque date
de clôture s'il existe un quelconque indice montrant qu'un actif a pu
perdre de la valeur. S'il existe un tel indice, l'entreprise doit estimer la
valeur recouvrable de l'actif en question. Dans le cas contraire, cette norme
précise qu'elle n'impose pas une telle démarche.
Pour apprécier si un actif a pu perdre de la valeur,
l'IAS 36, §9, a identifié un certain nombre d'indices qu'une
entreprise doit au minimum considérer. Il s'agit des indices
suivants:
(b) durant l'exercice, la valeur de marché d'un actif
a diminué de façon plus importante que du seul effet attendu du
passage du temps ou de l'utilisation normale de l'actif;
(c) des changements importants, ayant un effet négatif
sur l'entreprise, sont survenus au cours de l'exercice ou surviendront dans un
proche avenir, dans l'environnement technologique, économique ou
juridique ou du marché dans lequel l'entreprise opère ou dans le
marché auquel l'actif est dévolu;
(d) les taux d'intérêt du marché ou
autres taux de rendement du marché ont augmenté durant l'exercice
et il est probable que ces augmentations affectent le taux d'actualisation
utilisé dans le calcul de la valeur d'utilité d'un actif et
diminuent de façon significative la valeur recouvrable de l'actif;
(e) la valeur comptable de l'actif net de l'entreprise
présentant les états financiers est supérieure à sa
capitalisation boursière;
(f) il existe un indice d'obsolescence ou de
dégradation physique d'un actif;
(g) des changements importants, ayant un effet négatif
sur l'entreprise, sont survenus au cours de l'exercice ou sont susceptibles de
survenir dans un proche avenir, dans le degré ou le mode d'utilisation
d'un actif tel qu'il est utilisé ou qu'on s'attend à l'utiliser.
Ces changements incluent des plans d'abandon ou de restructuration du
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
secteur d'activité auquel un actif appartient ou des
plans de sortie d'un actif avant la date prévue auparavant; et
(h) des indications provenant du système d'information
interne montrent que la performance économique d'un actif est ou sera
moins bonne que celle attendue.
Il est à préciser que cette liste n'est pas
exhaustive et qu'une entreprise peut identifier d'autres indices qu'un actif a
pu perdre de la valeur. L'appréciation des ces indicateurs doit
être faite en fonction du secteur d'activité de l'entreprise et de
ses spécificités. A ce titre, l'IASC précise dans son
étude, Extractive Industries Issues Paper, que dans l'industrie
pétrolière, les pertes de valeur potentielles peuvent
résulter essentiellement:
(a) d'une baisse importante des prix de vente du
pétrole ou du gaz naturel ou d'une augmentation inattendue des
coûts de production;
(b) d'actions gouvernementales adoptant une
réglementation environnementale plus rigoureuse ou imposant un
contrôle des prix de vente ou des restrictions sur l'exportation de la
production;
(c) d'une baisse inattendue de la production;
(d) de la capitalisation d'importants coûts de
pré-production relatifs à des activités de recherche non
fructueuses;
(e) d'une révision à la baisse des
réserves commercialement récupérables;
(f) d'une révision à la hausse de la
période durant laquelle les réserves sont anticipées
à être récupérées;
(g) lorsque la valeur comptable nette des actifs
excède la valeur de marché de l'entreprise; ou
146
(h) d'une hausse des taux d'intérêts.
147
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Lorsque des indices de perte de valeur ont été
identifiés, l'IAS 36 requiert qu'une estimation formalisée de la
valeur recouvrable de l'actif en question soit faite. La valeur recouvrable et
définie comme étant la valeur la plus élevée entre
le prix de vente de l'actif et sa valeur d'utilité.
1.2. Groupement de plusieurs actifs
Dans l'industrie pétrolière, la
détermination de la valeur recouvrable d'un actif isolé, tel
qu'un puits, une plateforme ou encore une tête de puits, peut
s'avérer très délicate. En effet, chaque immobilisation
utilisée dans un champ productif est liée et est
interdépendante des autres actifs ou installations pour
générer des flux de trésorerie. Par conséquent, il
est souvent impossible de déterminer les cash-flows nets
générés par tout actif pris individuellement. En outre,
les coûts d'exploration portés à l'actif sous la
méthode du coût complet sont souvent considérés
comme des non-valeurs dont le prix de vente se rapproche de zéro.
L'IAS 36, §66, précise que "la valeur
recouvrable d'un actif pris individuellement ne peut être
déterminée :
(a) si la valeur d'utilité de l'actif ne peut
être estimée comme étant proche de son prix de vente net
(par exemple, lorsque les flux de trésorerie futurs
générés par l'utilisation continue de l'actif ne peuvent
être estimés comme négligeables);
(b) si l'actif ne génère pas des
entrées de trésorerie, par son utilisation continue, qui soient
largement indépendantes des entrées de trésorerie d'autres
actifs..."
Dans pareil cas, une entreprise doit déterminer la
valeur recouvrable de l'unité génératrice de
trésorerie à laquelle l'actif appartient86. Une
unité génératrice de trésorerie d'un actif est
définie comme étant87:
"...le plus petit groupe d'actifs qui inclut l'actif et
dont l'utilisation continue génère des entrées de
trésorerie qui sont largement indépendantes des entrées de
trésorerie générées par d'autres actifs ou groupes
d'actifs. L'identification de
86 IAS 36, §65.
87 IAS 36, §67.
148
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
l'unité génératrice de
trésorerie d'un actif implique une part de jugement. Si la valeur
recouvrable ne peut pas être déterminée pour un actif pris
individuellement, une entreprise identifie le plus petit regroupement d'actifs
qui, par son utilisation continue, génère des entrées de
trésorerie largement indépendantes."
Dans le cas d'une entreprise d'exploration - production
pétrolière, la détermination de l'unité
génératrice de trésorerie pose, là encore,
certaines difficultés. Ainsi, doit-on considérer chaque champ,
chaque propriété, chaque réservoir ou chaque puits
productif comme une unité indépendante génératrice
d'entrées de trésorerie? La réponse à cette
question est différente selon qu'il s'agisse de la méthode des
efforts réussis ou de la méthode du coût complet.
a. Sous la méthode des efforts
réussis
Généralement, l'exploitation d'une même
structure géologique représentant des caractéristiques
stratigraphiques homogènes implique l'utilisation d'installations de
production et de traitement commun à l'ensemble du champ productif. Par
exemple, la production des différents puits, issus de plusieurs
propriétés adjacentes, est souvent traitée avec les
mêmes séparateurs et rassemblée dans les mêmes bacs
de stockage. De même, la gestion interne des différentes
activités d'exploitation au sein d'une même entreprise
pétrolière est, dans la plupart des cas, basée sur la
notion de champ.
Par conséquent, sous la méthode des efforts
réussis, le choix du champ comme l'unité la plus petite dont les
entrées de trésorerie sont indépendantes nous semble le
plus cohérent avec les dispositions de l'IAS 36. Un champ est
défini comme étant une zone renfermant un ou plusieurs
réservoirs, tous regroupés dans une même structure
géologique. Il peut être constitué d'une ou plusieurs
propriétés minières détenues par l'entreprise.
Toutefois, dans le cas où une certaine
indépendance existe entre les différentes
propriétés minières d'un même champ, ce qui est
possible techniquement, certaines entreprises pétrolières
préfèrent utiliser la propriété minière
comme unité indépendante génératrice de
trésorerie.
149
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Dans ce sens, sur les 30 entreprises utilisant la
méthode des efforts réussis et ayant répondu à
l'enquête menée par PricewaterhouseCoopers en 1999, 16 entreprises
affirment utiliser le champ comme unité génératrice
d'entrées de trésorerie indépendante, 8 utilisent le puits
et 4 considèrent chaque propriété minière
séparément.
A ce titre, il est à noter que l'application de l'IAS
36 à chaque puits productif pris individuellement représente
plusieurs difficultés comptables d'ordre organisationnel. En effet, la
détermination de la valeur recouvrable d'un puits nécessiterait
la tenue d'informations détaillées sur les coûts de forage
et de complétion de chaque puits et surtout une répartition de
certains coûts de développement, tels que les coûts de
construction d'une plateforme, les coûts des installations de traitement
et les coûts des installations de stockage, entre les différents
puits productifs. Une telle charge de travail est souvent dissuasive.
b. Sous la méthode du coût
complet
Sous la méthode du coût complet, le choix du
champ comme unité génératrice de trésorerie semble
poser plusieurs difficultés. En effet, sous cette méthode les
coûts d'exploration et d'évaluation non fructueux sont
généralement immobilisés comme partie du coût d'un
même centre de coûts. Le centre de coûts peut être
aussi large qu'un pays ou un ensemble de pays.
Dans pareil cas, l'estimation de la valeur recouvrable d'une
unité génératrice de trésorerie plus petite que le
centre de coûts et souvent très difficile, voire impossible. Par
exemple, la détermination séparée de la valeur nette
comptable d'un champ ou d'une propriété minière suppose la
répartition des coûts d'exploration et d'évaluation
portés à l'actif entre les différentes
propriétés minières ou champs qui constituent le centre de
coûts. Une telle répartition ne peut être qu'arbitraire
puisque certains coûts d'exploration sont d'ordre général
et ne sont pas spécifiques à une propriété ou
à un champ particulier.
En outre, même si les coûts d'exploration d'un
centre de coûts particulier peuvent être répartis entre les
différentes propriétés ou champs du même centre de
coûts, la détermination de la valeur nette comptable d'un champ ou
d'une propriété minière suppose la répartition de
l'amortissement cumulé des coûts d'exploration capitalisés
entre les différents champs ou propriétés minières
en question. Là encore, une telle répartition ne peut être
qu'arbitraire et constituerait une distorsion de point de vue comptable puisque
la charge d'amortissement
150
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
aurait été différente si l'amortissement
était calculé dès le départ
séparément pour chaque propriété minière ou
chaque champ productif.
Par ailleurs, l'appréciation de la
dépréciation sur la base d'une unité
génératrice de trésorerie plus petite que le centre de
coûts utilisé pour accumuler et amortir les coûts
d'exploration et de développement des réserves minérales
en place, constitue une entrave à l'esprit même et au principe de
base de la méthode du coût complet. Ce dernier considère
que tous les coûts encourus dans un même centre de coûts sont
relatifs à l'ensemble des réserves mises en évidence.
Pour les raisons exposées ci-dessus, plusieurs auteurs
pensent que l'unité génératrice de trésorerie doit
correspondre au centre de coûts utilisé pour accumuler et amortir
les différents coûts de recherche et de développement
encourus. Au Royaume-Uni, le SORP, Accounting for Oil and Gas Exploration,
Development, Production and Decommissioning Activities, fournit des
recommandations séparées pour l'appréciation et la
comptabilisation de la dépréciation pour les entreprises
utilisant la méthode du coût complet et celles adoptant la
méthode des efforts réussis.
Le §77 du SORP susvisé précise que, sous la
méthode du coût complet, chaque centre de coûts doit
être considéré comme une unité
génératrice de trésorerie distincte pour l'application du
"ceiling test".
Par contre, sous la méthode des efforts réussis,
le même SORP recommande que le test de dépréciation soit
effectué par champ, puisque le champ est le centre de coûts
recommandé pour les entreprises utilisant la méthode des efforts
réussis. Néanmoins, dans le cas où plusieurs champs
utilisent des installations de production et de transport communes, ces champs
peuvent être considérés comme économiquement
interdépendants et constituer une seule unité
génératrice de trésorerie. Dans pareil cas la
dépréciation doit être estimée sur la base d'une
agrégation desdits champs.
1.3. Détermination de la valeur
recouvrable
L'IAS 36, §5, définit la valeur recouvrable d'un
actif comme étant la valeur la plus élevée entre le prix
de vente net de cet actif et sa valeur d'utilité.
151
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Le prix de vente net est définit comme étant le
montant qui peut être obtenu de la vente d'un actif lors d'une
transaction dans des conditions de concurrence normale entre des parties bien
informées et consentantes, moins les coûts de sortie. Les
paragraphes 21 et 22 de l'IAS 36 précisent que "la meilleure
indication du prix de vente net d'un actif est un prix figurant dans un accord
de vente irrévocable signé à l'occasion d'une transaction
dans des conditions de concurrence normale, ajusté pour prendre en
compte les coûts marginaux directement attribuables à la sortie de
l'actif".
Si un tel accord n'existe pas mais l'actif est
négocié sur un marché actif, le prix de vente net serait
le prix de marché moins les coûts de sortie.
Dans l'industrie pétrolière, il n'existe pas de
marché actif pour la négociation des propriétés
minières. Dans pareil cas, le paragraphe 23 de l'IAS 36 recommande que
le prix de vente net soit "estimé à partir de la meilleure
information disponible qui refléterait le montant, net des coûts
de sortie, qu'une entreprise pourrait obtenir à la date de clôture
pour la sortie de l'actif lors d'une transaction dans des conditions de
concurrence normale entre des parties bien informées et
consentantes". Pour déterminer ce montant, le même paragraphe
précise que l'entreprise doit "considérer le résultat
de transactions récentes portant sur des actifs similaires dans le
même secteur d'activité".
Là encore, l'application de cette règle pour
déterminer le prix de vente d'une propriété minière
n'est pas sans difficulté. En effet, pour qu'une propriété
minière puisse être prise comme base d'estimation, elle doit avoir
été vendue récemment, à 90 jours par exemple, et
doit présenter les mêmes caractéristiques
géographiques et techniques pour être qualifiée de
similaire. En effet, la valeur d'une propriété minière
dépend:
- des quantités de réserves mises en
évidence, alors que de telles quantités ne sont
généralement pas publiées lors des transactions de
ventes;
- de la structure géologiques et des
caractéristiques techniques du réservoir (pression,
porosité, viscosité, température, taux de
récupération ...etc.), des caractéristiques qui ne sont
pas nécessairement semblables pour des propriétés
minières distinctes;
152
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
- de la qualité du brut extrait et de sa composition,
deux éléments qui affecte significativement son prix de vente;
- de l'importance des travaux de développement
déjà effectués (nombre des puits productifs,
système de récupération améliorée ...etc.)
qui affectent directement la rapidité de l'extraction des
réserves en place;
- des coûts de production qui peuvent varier
sensiblement en fonction de l'emplacement géographique du gisement.
Par conséquent, l'utilisation du prix de vente d'une
propriété minière vendue récemment constitue
rarement une base logique d'estimation de la valeur recouvrable d'une autre
propriété minière.
Par contre, la valeur d'une propriété
minière dépend étroitement des cash-flows futurs qu'elle
génèrera. Pour cette raison, la valeur d'une
propriété productive est généralement basée
sur sa valeur d'utilité. Cette dernière est définie par
l'IAS 36, §5, comme étant "la valeur actuelle des flux de
trésorerie futurs estimés attendus de l'utilisation continue d'un
actif et de sa sortie à la fin de sa durée
d'utilité". L'estimation de cette valeur inclut:
(a) l'estimation des entrées et sorties de
trésorerie futures générées par l'utilisation
continue de l'actif et par sa sortie finale; et
(b) l'application du taux d'actualisation approprié
à ces flux de trésorerie futurs.
Dans l'industrie pétrolière, l'estimation de la
valeur d'utilité d'une unité génératrice de
trésorerie, telle qu'une propriété minière, un
champ productif ou un centre de coûts productif, implique logiquement la
détermination des trois variables suivantes:
- la détermination des catégories de
réserves base d'estimation des flux de trésorerie futurs;
- l'estimation des conditions d'exploitation futures (coûts
et prix de vente); ainsi que - le choix du taux d'actualisation
approprié.
153
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
a. Réserves à
considérer
L'estimation des cash-flows futurs est nécessairement
basée sur les quantités de réserves commercialement
récupérables à partir de l'unité
génératrice de trésorerie choisie (centre de coûts,
propriété minière, champ productif ...etc.). La question
qui se pose est de savoir quelle catégorie de réserves faudra-il
utiliser pour effectuer une telle estimation.
A ce propos, l'IAS 36, §27 al. (a), stipule que:
"les projections de flux de trésorerie doivent
être fondées sur des hypothèses raisonnables et
documentées représentant la meilleure estimation par la direction
de l'ensemble des conditions économiques qui existeront pendant la
durée d'utilité restant à courir de l'actif".
Ces dispositions nous amènent à conclure que,
pour le calcul de la valeur recouvrable dans le cadre de l'application de l'IAS
36, les cash-flows futurs doivent être déterminés :
(i) soit sur la base des réserves prouvées
uniquement;
(ii) soit sur la base des réserves prouvées et
une partie des réserves probables. Les réserves possibles sont
généralement considérées comme trop
aléatoires pour être prises en considération.
La prise en compte d'une partie des réserves probables
pour la détermination de la valeur recouvrable est justifiée par
la pratique internationale dans l'industrie pétrolière. En effet,
ces réserves sont généralement prises en compte pour la
détermination de la valeur de toute propriété
minière lors des transactions de vente. La partie à prendre en
considération dépend, à notre avis, du jugement
professionnel de la direction de l'entreprise ainsi que de l'importance
desdites réserves.
b. Conditions futures d'exploitation
Aux termes de l'IAS 36, §27 al. (a), mentionné
plus haut, l'estimation de la valeur recouvrable d'un actif doit être
faites sur la base des prix de vente et des coûts qui existeront pendant
la
154
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
durée d'utilité restant à courir de
l'actif concerné88. A ce propos, il est à noter que,
dans l'industrie pétrolière, les prix de vente futurs du
pétrole et du gaz naturel sont volatiles et sont souvent difficiles
à estimer sur une période très longue. En outre,
l'alinéa (b) du paragraphe 27 de l'IAS 36 précise que:
"les projections de flux de trésorerie doivent
être fondées sur les budgets/prévisions financiers les plus
récents approuvés par la direction. Les projections
établies sur la base de ces budgets/prévisions doivent couvrir
une période d'une durée maximum de cinq ans...
".
Encore une fois, l'application de cette règle à
l'industrie pétrolière n'est pas sans difficulté puisque
la plupart des actifs utilisés possèdent une durée de vie
supérieure à cinq années. Ceci est dû au fait que
les réserves minérales mises en évidence sont
généralement produites sur une période beaucoup plus
longue. A ce propos, le §28 de l'IAS 36 accorde une dérogation et
stipule que:
"La direction peut utiliser des projections de flux de
trésorerie fondées sur des budgets/prévisions sur une
période supérieure à cinq ans si elle a confiance dans la
fiabilité de ces projections et si elle peut, sur la base de son
expérience passée, démontrer sa capacité à
prévoir les flux de trésorerie avec précision sur cette
période plus longue".
A cause de la durée de vie relativement longue des
actifs concernés ainsi que la volatilité des prix de vente du
pétrole et du gaz naturel, certains auteurs pensent que l'utilisation
des prix et des coûts futurs ne peut être appropriée. Au
lieu, ils suggèrent d'utiliser les prix et les coûts en vigueur au
moment de l'estimation pour déterminer la valeur d'utilité de
tout actif ou ensemble d'actifs.
A notre avis, cette position est en contradiction avec les
dispositions de l'IAS 36, §46 al.(b), qui précisent que les prix
doivent être ajustés pour tenir compte à la fois de l'effet
des augmentations de prix futures dues à l'inflation
générale et des augmentations ou diminutions
88 IAS 36, §27 al. (a), "les projections de
flux de trésorerie doivent être fondées sur des
hypothèses raisonnables et documentées représentant la
meilleure estimation par la direction de l'ensemble des conditions
économiques qui existeront pendant la durée d'utilité
restant à courir de l'actif"
155
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
de prix spécifiques futures. Au Royaume-Uni, cette
position a été retenue par le SORP, Accounting for oil and
gas exploration, development, production and decommissioning activities,
qui exclue explicitement l'utilisation des prix et coûts actuels pour
l'estimation de la valeur recouvrable89.
Par ailleurs, il est à noter que si l'ensemble des
réserves prouvées est utilisé pour l'estimation des
revenus futurs, tous les coûts futurs de développement des
réserves prouvées considérées comme non encore
développées doivent être inclus dans le calcul du cash-flow
net. De même, si les réserves probables sont utilisées,
l'estimation des sorties de trésorerie doit prendre en
considération l'ensemble des coûts futurs d'exploration et de
développement de ces réserves. Dans ce sens, l'IAS 36, §35,
stipule clairement que:
Lorsque la valeur comptable d'un actif ne comprend pas
encore toutes les sorties de trésorerie à encourir avant qu'il ne
soit prêt à être utilisé ou vendu, l'estimation des
sorties de trésorerie futures comprend une estimation des sorties de
trésorerie ultérieures que l'on s'attend à encourir avant
que l'actif ne soit prêt à être utilisé ou vendu. Tel
est le cas, par exemple, pour un immeuble en construction ou pour un projet de
développement non encore achevé.
Toutefois, le § 36, al. (b) précise que, afin
d'éviter de les compter en double, les estimations de flux de
trésorerie doivent exclure les sorties de trésorerie liées
à des obligations qui ont déjà été
comptabilisées en tant que passifs. Tel est le cas, à notre avis,
des coûts futurs de démantèlement et de remise en
état des lieux, lorsqu'ils ont fait l'objet d'une provision.
Enfin, il est à préciser que le §43 de
l'IAS 36 stipule que les estimations des flux de trésorerie futurs ne
doivent pas inclure:
(a) les entrées ou sorties de trésorerie provenant
des activités de financement; ou
(b) les entrées ou sorties de trésorerie
liées à l'impôt sur le résultat.
89 SORP, §78, "prices and cost levels used should
be those expected to apply in future periods rather than those ruling at the
date the ceiling test is applied ..."
156
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
c. Taux d'actualisation
Aux termes du §48 de l'IAS 36, le taux d'actualisation
doit être un taux avant impôt reflétant les
appréciations actuelles par le marché de la valeur temps de
l'argent et des risques spécifiques à l'actif. Le taux
d'actualisation ne doit pas refléter les risques pour lesquels les
estimations de flux de trésorerie futurs ont été
ajustées.
Au sens de l'IAS 36, un taux reflétant les
appréciations actuelles du marché de la valeur temps de l'argent
et des risques spécifiques à l'actif est le taux de rendement que
des investisseurs demanderaient s'ils avaient à choisir un placement qui
générerait des flux de trésorerie dont le montant,
l'échéance et le profil de risques seraient équivalents
à ceux que l'entreprise s'attend à obtenir de l'actif. Ce taux
est estimé à partir du taux implicite dans des transactions
actuelles du marché pour des actifs similaires ou à partir du
coût moyen pondéré du capital d'une entreprise cotée
qui détient un actif unique (ou un portefeuille d'actifs) similaire(s)
en termes de potentiel de service et de risques, à l'actif
examiné.
L'IAS 36 n'a pas fourni, cependant, des précisions
quant à la signification des termes "taux avant impôt" et
"cash-flows avant impôt". Habituellement, le terme "avant
impôt" signifie "avant impôt sur le résultat". Dans le cadre
des activités extractives d'hydrocarbures, ce concept peut prêter
à confusion. Par exemple, certains pays imposent des taxes ayant des
caractéristiques similaires à l'impôt sur le
résultat puisqu'elles sont calculées sur la base d'une marge (un
bénéfice) déterminée par déduction de
certaines charges spécifiques uniquement. Dans pareil cas, est ce que le
taux avant impôt est un taux avant ou après déduction de
telles taxes?
Section 2. COUTS DONT L'ISSUE N'EST PAS ENCORE
DETERMINEE
Comme étudié au niveau de la première
partie du présent mémoire, certains coûts de
pré-production sont initialement porté à l'actif dans
l'attente du résultat des activités y relatives. Le traitement
comptable de ces coûts depuis leur engagement jusqu'à leur
évaluation, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'ils conduisent
à la découverte de réserves minérales
commercialisables ou jusqu'à ce qu'ils s'avèrent infructueux, est
différent selon qu'il s'agit de la méthode du coût complet
ou de la méthode des efforts réussis.
157
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
Sous la méthode du coût complet, tous les
coûts de pré-production sont capitalisés comme partie d'un
centre de coûts particulier et sont amortis en fonction de
l'épuisement des réserves contenues dans ce centre de
coûts. Cependant, certains coûts peuvent être exclus de la
base amortissable. Il s'agit des coûts considérés comme non
associés à des réserves minérales identifiables
tels que les coûts d'acquisition des propriétés
minières non évaluées et les coûts d'exploration
dont l'issue n'est pas encore déterminée. De même, dans un
centre de coûts non encore productif, l'ensemble des coûts encourus
est capitalisé jusqu'à découverte de réserves
commerciales ou l'abandon des propriétés minières en
question.
Sous la méthode des efforts réussis, il s'agit
des coûts d'acquisition des propriétés minières non
encore évaluées ainsi que des coûts des forages
d'exploration et des coûts d'évaluation dont le résultat
n'est pas encore connu à la date de clôture.
Dans la mesure où ces coûts sont
différés à l'actif au-delà de la période
comptable durant laquelle ils sont encourus, et sont exclus de la base
amortissable, ils doivent faire l'objet d'une évaluation
séparée pour dégager toute perte de valeur
éventuelle.
Dans son Exposure Draft (ED 6), Exploration for and
Evaluation of Mineral resources, publié en janvier 2004, l'IASB
désigne de tels actifs sous l'appellation "Actifs d'exploration et
d'évaluation". Ce même document fournit les
définitions suivantes90:
actifs d'exploration et
Dépenses d'exploration et d'évaluation
comptabilisées entant
d'évaluation qu'actifs
90 IASB, ED 6, Exploration for and Evaluation of
Mineral resources, Annexe A, p. 17:
exploration and evaluation assets
Exploration and evaluation expenditures recognised as assets.
exploration and
evaluation expenditures
Expenditures incurred by an entity in connection with the
exploration for and evaluation of mineral resources.
exploration for and The search for mineral
resources, including minerals, oil, natural gas and
evaluation of mineral similar non-regenerative
resources, as well as the determination of the
resources technical feasibility and commercial
viability of extracting the mineral
resource before the decision to develop the mineral resource.
158
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
dépenses d'exploration et
d'évaluation
exploration et évaluation de ressources
minérales
|
Dépenses encourues par une entité dans le cadre
de l'exploration et de l'évaluation de ressources minérales
La recherche de ressources minérales, y compris les
minerais, le pétrole, le gaz naturel et autres ressources similaires non
renouvelables, ainsi que la détermination de la faisabilité
technique et de la viabilité commerciale de l'extraction de la ressource
minérale avant la décision de développer la
ressource minérale
|
L'ED 6 susvisé précise que les dépenses
relatives aux activités suivantes peuvent être incluses dans la
prise en compte initiale des actifs d'exploration et
d'évaluation91:
(a) acquisition des droits miniers;
(b) études topographiques, géologiques,
géochimiques et géophysiques;
(c) forages d'exploration;
(d) sectionnement (trenching);
(e) échantillonnage (sampling);
(f) activités en relation avec l'évaluation de
la faisabilité technique et la viabilité commerciale de
l'extraction d'une ressource minérale.
2.1. Indicateurs de
dépréciation
Outres les sources d'information préconisées par
l'IAS 36, discutées au niveau de la section précédente,
l'ED 6 "Exploration for and Evaluation of Mineral Resources" stipule
que les informations suivantes doivent être prises en
considération pour déterminer si certains actifs d'exploration et
d'évaluation ont pu perdre de la valeur:
(a) les droits miniers acquis pour entreprendre des travaux
d'exploration sur une zone spécifique ont expiré durant la
période, ou vont expirer dans un avenir proche, et ne sont pas attendus
à être renouvelés;
91 IASB, ED 6, Exploration for and Evaluation of
Mineral resources, §7, p. 13
159
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
(b) des travaux additionnels d'exploration et
d'évaluation dans la zone spécifique ne sont ni
budgétés ni planifiés pour un avenir proche;
(c) les hypothèses de base (y compris les prix et les
taux de change) ayant servi pour l'établissement des budgets et des
plans relatifs aux travaux additionnels d'exploration et d'évaluation
dans la zone spécifique ont connu des changements significatifs avec un
effet négatif ;
(d) la décision de ne pas développer les
ressources minérales dans la zone spécifique a été
prise;
(e) l'entité a des plans pour se débarrasser de
l'actif à un prix défavorable; et
(f) l'entité ne s'attend pas à ce que les
actifs d'exploration et d'évaluation soient raisonnablement recouvrables
par le développement de la zone spécifique, ou par la vente.
A ce propos, il est à noter que si ces indices
permettent d'identifier un actif qui a pu perdre de la valeur, l'ED 6 n'a pas
fourni de précisions particulières quant à la
détermination de la valeur recouvrable d'un actif d'exploration et
d'évaluation. Actuellement, cette question fait l'objet de plusieurs
controverses.
2.2. Difficulté de détermination de la
valeur recouvrable
Dans son étude sur les industries extractives, l'IASC a
reconnu la difficulté, voire l'impossibilité, de
déterminer la valeur recouvrable des coûts d'acquisition, de
prospection, d'exploration et d'évaluation portés à
l'actif, lorsqu'ils ne sont pas associés à des réserves
commercialement récupérables. Le comité de direction de
l'étude susvisée affirme que l'IAS 36 ne peut pas être
appliquée puisque, dans l'absence de réserves commercialement
récupérables, il est impossible de déterminer une valeur
d'utilité92.
92 IASC, "Extractive Industries Issues
Paper", 2001, Basic Issue 9.5, p.194: "IAS 36 cannot be applied because
that would involve a value-in-use assessment that cannot be done because
commerciality is unknown."
160
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
En effet, à l'exception possible des coûts
d'acquisition, il n'existe pas de marché où de tels actifs
peuvent être vendus. En outre, il est impossible de déterminer des
cash-flows futurs pour l'estimation de la valeur d'utilité de ces
actifs.
L'ED 6, Exploration for and Evaluation of Mineral
Resources, n'a pas apporté de précisions
particulières sur l'évaluation des actifs d'exploration et
d'évaluation à la date de clôture. Il stipule, tout
simplement, qu'après comptabilisation initiale, une entité doit
appliquer soit le modèle de coût soit le
modèle de la réévaluation pour évaluer ses
actifs d'exploration et d'évaluation à la date de clôture.
Ces deux modèles sont expliqués par l'IAS 16 et l'IAS 38.
A ce propos, il est à noter que, faute de pouvoir leur
affecter une valeur d'utilité, certains auteurs pensent que les
dépenses d'exploration et d'évaluation, telles que
définies par l'ED 6, ne peuvent être considérées
comme des actifs au sens du cadre conceptuel de la comptabilité
financière. Ils recommandent, par conséquent, de les passer en
charges au moment où elles sont encourues. D'autres auteurs
préconisent, par contre, de différer à l'actif de telles
dépenses jusqu'à leur évaluation définitive, et ce,
sans évaluation à la date de clôture.
2.3. Groupement de plusieurs actifs
L'IAS 36 impose la comptabilisation d'une perte de valeur
lorsque la valeur comptable d'un actif est supérieure à sa valeur
recouvrable. Lorsqu'il n'est pas possible d'estimer la valeur recouvrable d'un
actif pris individuellement, une entreprise doit déterminer la valeur
recouvrable de l'unité génératrice de trésorerie
à laquelle l'actif appartient. Dans son document "Basis for conclusions
on Exposure Draft ED 6", le conseil de l'IASB a souligné que l'IAS 36
doit être appliquée à tous les actifs, y compris les actifs
d'exploration et d'évaluation, parce qu'autrement certains actifs
pourraient être comptabilisés à une valeur
supérieure à leur valeur recouvrable93.
Toutefois, le conseil de l'IASB a exprimé son
inquiétude concernant l'utilisation de la notion d'unité
génératrice de trésorerie, telle que définie par le
paragraphe 5 de l'IAS 36, pour évaluer les actifs d'exploration et
d'évaluation à la date de clôture. En effet, l'utilisation
de cette
93 IASB, Basis for conclusions on exposure draft ED
6 "Exploration for and Evaluation of Mineral Resources", Janvier 2004, §
BC16. "The Board is of the view that it is important that IAS 36 applies to all
assets, including exploration and evaluation assets, because otherwise assets
might be carried at an amount exceeding recoverable amount."
161
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
définition pourrait être en contradiction avec
certaines dispositions de l'ED 6 et résulter, par conséquent, en
la constatation d'une perte de valeur injustifiée dans certains
cas94.
Le conseil de l'IASB précise que la définition
d'une unité génératrice de trésorerie, telle que
donnée par l'IAS 36, peut créer une incertitude quant à la
cohérence des politiques et pratiques comptables existantes avec les
normes internationales. Ceci est dû au fait que les actifs d'exploration
et d'évaluation ne sont généralement pas attendus:
(a) à faire l'objet de projections futures de
trésorerie dans le cadre d'un projet spécifique de
développement, et ce, à cause de l'incertitude qui règne
sur l'existence de réserves minérales;
(b) à avoir un prix de vente déterminable;
(c) à pouvoir être identifiés avec
d'autre actifs générant des entrées de trésorerie
dans le cadre d'une unité génératrice de trésorerie
spécifique.
Ces dispositions impliquent qu'un actif d'évaluation et
exploration serait souvent jugé ayant perdu de la valeur si la
définition actuelle d'une unité génératrice de
trésorerie était appliquée.
Pour éviter un tel résultat, l'ED 6 propose une
autre définition de l'unité génératrice de
trésorerie pour les actifs d'exploration et d'évaluation.
Lorsqu'une entreprise, ayant des actifs d'exploration et d'évaluation,
applique les normes internationales (IFRS) pour la première fois, elle
peut choisir d'appliquer à ces actifs, soit la définition
d'unité génératrice de trésorerie fournie par le
§5 de l'IAS 36, soit la définition d'une unité
génératrice de trésorerie pour les actifs d'exploration et
d'évaluation.
Telle que définie par l'ED 6, une
unité génératrice de trésorerie pour
les actifs d'exploration et d'évaluation est le plus petit
groupe identifiable d'actifs, y compris les actifs d'exploration et
d'évaluation, dont l'utilisation continue génère des
entrées de trésorerie et pour lequel des
94 IASB, Basis for conclusions on exposure draft ED
6 "Exploration for and Evaluation of Mineral Resources", Janvier 2004, §
BC17. "However, the Board is also concerned that requiring entities to use the
definition of a cash-generating unit in paragraph 5 of IAS 36 when assessing
exploration and evaluation assets for impairment would negate the effects of
the other proposals in this draft IFRS and might result in the inappropriate
recognition of impairment losses in some circumstances."
162
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
tests de dépréciation ont été
appliqués par l'entreprise sous ses politiques comptables
appliquées pour ses états financiers annuels les plus
récent95. Cette définition vise à
"légaliser", en quelque sorte, les pratiques actuelles suivies
par les entreprises pétrolières en matière
d'évaluation d'actifs d'exploration et d'évaluation, et ce,
jusqu'à l'élaboration d'une norme internationale
spécifique aux activités extractives96.
L'ED 6 précise que l'unité
génératrice de trésorerie pour les actifs d'exploration et
d'évaluation ne doit pas être plus large qu'un secteur tel
que défini par l'IAS 14, Information sectorielle. A ce propos,
l'IAS 14 distingue deux types de secteurs, le secteur d'activité et le
secteur géographique. A notre avis, l'ED 6 vise le secteur
géographique qui est défini comme étant (IAS 14,
§9):
"une composante distincte d'une entreprise engagée
dans la fourniture de produits ou de services dans un environnement
économique particulier et exposée à des risques et une
rentabilité différents des risques et de la rentabilité
des autres secteurs d'activité opérant dans d'autres
environnements économiques."
L'ED 6 précise, par ailleurs, que tous les actifs
autres que les actifs d'exploration et d'évaluation inclus dans une
unité génératrice de trésorerie pour les actifs
d'exploration et d'évaluation doivent faire l'objet de tests de
dépréciation séparés conformément aux
dispositions de l'IAS 36. Ces tests doivent être appliqués, en
comptabilisant toute perte de valeur éventuelle, avant de
procéder à l'évaluation des actifs d'exploration et
d'évaluation tel que requis par l'ED 6.
2.4. Détermination forfaitaire de la
dépréciation
Selon l'étude menée par l'IASC97 en
2001, plusieurs auteurs pensent qu'il est pratiquement impossible de
déterminer si une perte de valeur des actifs d'exploration et
d'évaluation a eu lieu et d'estimer le montant de la
dépréciation, le cas échéant. Ces auteurs affirment
qu'une
95 IASB, ED 6, "Exploration for and Evaluation
of Mineral resources", Appendix A, " cash-generating unit for
exploration and evaluation assets: The smallest identifiable group of
assets that, together with exploration and evaluation assets, generates cash
inflows from continuing use on which impairment tests were performed by an
entity under the accounting policies applied in its most recent annual
financial statements."
96 Cf. IASB, Basis for conclusions on exposure
draft ED 6 "Exploration for and Evaluation of Mineral Resources", Janvier 2004,
BC8, BC9 et B0.
97 IASC, "Extractive Industries Issues Paper", 2001,
§9.70, p.194
163
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
solution plus simple et logique pour le problème de
l'évaluation de ce type de coûts serait de maintenir la dotation
globale pour dépréciation à un pourcentage
prédéterminée de la valeur totale de ce type d'actifs. Les
différents actifs peuvent être classés dans plusieurs
groupes en fonction de certains attributs logiques, tels que le type de
coûts, l'emplacement, l'années d'engagement, et ce, afin de
déterminer des taux de perte de valeur qui soient réalistes et
significatifs.
Ainsi, le solde prédéterminé de la
provision pour dépréciation serait un pourcentage des coûts
différés; le pourcentage peut être déterminé
sur la base du pourcentage des coûts différés à
l'actif et ayant été déterminés sans valeur sur une
période passée, de cinq années, par exemple. Les adeptes
de cette approche dénotent que cette méthode est simple à
appliquer et réduit le risque de porter à l'actif des coûts
n'ayant pas de valeur.
D'autres auteurs pensent que ce type d'amortissement peut
constituer un moyen dangereux de lissage du résultat. Ils
préconisent, par conséquent, de ne pas procéder à
la dépréciation de tels actifs. Ces auteurs avancent comme
argument le fait que, bien que certaines propriétés dans un
groupe particulier peuvent s'avérer sans valeur, la valeur totale des
«bonnes» propriétés peut dépasser de loin la
valeur des "mauvaises" propriétés.
Section 3. COMPTABILISATION D'UNE PERTE DE VALEUR
Si la valeur recouvrable d'un actif ou d'une unité
génératrice de trésorerie est inférieure à
sa valeur comptable, la valeur comptable de l'actif ou de l'unité
génératrice de trésorerie doit être ramenée
à sa valeur comptable par la comptabilisation d'une perte de valeur.
Bien que cette règle, énoncée par les
paragraphes 57 et 88 de l'IAS 36, est normalement applicable à tous les
coûts de recherche et de développement capitalisés, sa mise
en application pose certaines difficultés. En effet :
- doit-on comptabiliser en charges toute perte de valeur
dégagée même lorsqu'il s'agit d'actifs d'exploration est
d'évaluation comptabilisés sous la méthode du coût
complet ?
- est-il approprié de reprendre une perte de valeur
déjà comptabilisée ?
164
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
3.1. Constatation initiale
La règle générale énoncée
par l'IAS 3698 suppose qu'une perte de valeur soit
immédiatement comptabilisée en charges dans le compte de
résultat, à moins que l'actif ne soit comptabilisé pour
son montant réévalué selon une autre norme comptable
internationale. Après la comptabilisation d'une perte de valeur, la
dotation aux amortissements de l'actif est ajustée pour les exercices
futurs, afin que la valeur comptable révisée de l'actif, moins sa
valeur résiduelle, s'il y a lieu, puisse être répartie de
façon systématique sur sa durée d'utilité restant
à courir.
Lorsque la perte de valeur est comptabilisée pour une
unité génératrice de trésorerie, la perte de valeur
est répartie, afin de réduire la valeur comptable des actifs de
l'unité, entre les différents actifs de cette unité au
prorata de leurs valeurs comptables respectives. Ces réductions des
valeurs comptables doivent être traitées comme les pertes de
valeurs des actifs pris individuellement et comptabilisées selon le
paragraphe 59 de l'IAS 3699.
Si cette règle semble être acceptée pour
la comptabilisation des pertes de valeurs relatives aux coûts
capitalisés et associés à des réserves
récupérables, il n'en est pas de même lorsqu'il s'agit
d'actifs d'exploration et d'évaluation capitalisés sous la
méthode du coût complet et dont le montant est exclus de la base
amortissable.
En effet, certains auteurs précisent que ces
coûts sont exclus de la base amortissable d'un centre de coût
particulier uniquement dans l'attente de l'issue des travaux d'exploration et
d'évaluation y relatives. Si ces travaux s'avèrent
infructueux100, les coûts correspondants sont reclassés
pour être inclus dans la base amortissable et être amortis en
fonction des réserves mises en évidence dans le centre de
coûts concerné. Passer en charges une partie de ces coûts,
même à travers la constatation d'une perte de valeur, serait, par
conséquent, contraire au concept de base de la méthode du
coût complet. Au lieu, ces auteurs proposent deux autres approches.
98 IAS 36, paragraphes 58 à 63.
99 IAS 36, §88.
100 En fait, que les travaux d'exploration et
d'évaluation soient fructueux ou non, ces coûts sont
reclassés pour être inclus dans la base amortissable du centre de
coûts concerné. L'exclusion temporaire de ces coûts de la
base amortissable est faite pour atteindre un meilleur rattachement des charges
aux produits, si des réserves additionnelles sont découvertes.
165
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
La première approche consiste à inclure tous les
coûts d'exploration et d'évaluation capitalisés sous la
méthode du coût complet dans la base amortissable, et ce, au fur
et à mesure qu'ils sont encourus. Ces coûts font ensuite l'objet
d'un test de dépréciation au même titre que les autres
coûts de recherche et de développement portés à
l'actif au sein du même centre de coûts. Lorsque le centre de
coût n'est pas encore productif ou n'est pas encore évalué,
l'ensemble des coûts capitalisés doit faire l'objet d'un test de
dépréciation conformément aux dispositions de l'IAS 36.
Une deuxième approche consiste à soumettre les
actifs d'exploration et d'évaluation, non associés à des
réserves minérales identifiables, et donc exclus de la base
amortissable, à un test de dépréciation
séparé conformément aux dispositions de l'ED 6. Cependant,
la perte de valeur dégagée le cas échéant, n'est
pas comptabilisée en charges de l'exercice mais transférée
pour faire partie des coûts amortissables du centre de coûts
concerné. Sous cette approche, l'évaluation des actifs
d'exploration et d'évaluation à la date de clôture
résulterait en une re-classification des coûts
capitalisés.
3.2. Reprise d'une perte de valeur
Bien que la comptabilisation d'une reprise de perte de valeur
soit contraire à la pratique de certaines entreprises
pétrolières et incompatible avec les recommandations de certaines
instances gouvernementales de réglementation comptable101, il
nous semble que l'application des dispositions de l'IAS 36 traitant de cet
aspect ne pose pas de problèmes particuliers dans le cadre des
industries extractives des hydrocarbures.
Au niveau de l'IAS 36, les reprises de pertes de valeurs sont
régies par les paragraphes 94 à 108 dont les dispositions les
plus importantes sont résumées ci-après :
(a) une entreprise doit apprécier, à chaque date
de clôture, s'il existe un indice montrant qu'une perte de valeur
comptabilisée pour un actif, ou une unité
génératrice de trésorerie, au cours d'exercices
antérieurs n'existe peut-être plus ou a diminué. S'il
existe un tel indice, l'entreprise doit estimer la valeur recouvrable de
101 IASC, "Extractive Industries Issues Paper", 2001,
§9.45, p.18.
166
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
cet actif. Le paragraphe 96 fournit une liste indicative
qu'une entreprise doit, au minimum, considérer pour apprécier
s'il existe un indice montrant qu'une perte de valeur comptabilisée pour
un actif au cours d'exercices antérieurs n'existe peut-être plus
ou a diminué ;
(b) une perte de valeur comptabilisée pour un actif au
cours d'exercices antérieurs doit être reprise si, et seulement
si, il y a eu un changement dans les estimations utilisées pour
déterminer la valeur recouvrable de l'actif depuis la dernière
comptabilisation d'une perte de valeur. Si tel est le cas, la valeur comptable
de l'actif doit être augmentée à hauteur de sa valeur
recouvrable. Cette augmentation est une reprise de perte de valeur ;
(c) la valeur comptable d'un actif augmentée suite
à la reprise d'une perte de valeur ne doit pas être
supérieure à la valeur comptable qui aurait été
déterminée (nette des amortissements) si aucune perte de valeur
n'avait été comptabilisée pour cet actif au cours
d'exercices antérieurs ;
(d) en général, la reprise d'une perte de
valeur d'un actif doit être comptabilisée immédiatement en
produits dans le compte de résultat ;
(e) après la reprise d'une perte de valeur,
l'amortissement futur d'un actif doit être basé sur la valeur
comptable révisée de cet actif ;
(f) la reprise d'une perte de valeur d'une unité
génératrice de trésorerie doit être répartie,
afin d'accroître la valeur comptable des actifs de l'unité, entre
les différents actifs de cette unité au prorata de leurs valeurs
comptables respectives. Ces augmentations de valeurs comptables doivent
être traitées comme des reprises de pertes de valeur d'actifs
isolés et comptabilisées selon le paragraphe 104 de l'IAS 36 ;
(g) lors de la répartition d'une reprise de perte de
valeur d'une unité génératrice de trésorerie, la
valeur comptable d'un actif ne doit pas être augmentée
au-delà du plus faible de sa valeur recouvrable (si on peut la
déterminer); et de la valeur comptable qui aurait été
déterminée (nette des amortissements) si aucune perte de
valeur
167
Mise en Application de l'IAS 36 dans le Cadre des
Activités de Recherche et de Développement des
Hydrocarbures
n'avait été comptabilisée pour l'actif au
cours d'exercices antérieurs. Le montant de la reprise de la perte de
valeur qui autrement aurait été affecté à l'actif
doit être réparti au prorata entre les autres actifs de
l'unité.
Aperçu de la Normalisation
Comptable en Vigueur aux Etats-
Unis
168
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
En mars 1995, le FASB a publié le SFAS 121,
Accounting for the Impairment of Long-Lived Assets and for Long-Lived Assets to
Be Disposed Of. Cette norme traitait de la dépréciation des
actifs à long terme, de certains actifs incorporels et du goodwill
relatifs aux actifs détenus pour être utilisés par
l'entreprise102.
En théorie, le SFAS 121 était applicable aussi
bien pour les entreprises adoptant la méthode des efforts réussis
que celles utilisant la méthode du coût complet. Cependant, en
raison de l'établissement par la SEC de règles plus rigoureuses
en matière d'évaluation des coûts portés à
l'actif sous la méthode du coût complet, le SFAS 121 était
généralement ignoré par les entreprises adoptant cette
dernière méthode. D'ailleurs, en septembre 1994, la SEC a
émis une lettre invitant les entreprises adoptant la méthode du
coût complet à suivre les règles édictées par
la Reg. S-X Rule 4-10, relatives au Ceiling test, au lieu et place du
SFAS 121. La SEC a même encouragé les entreprises non
cotées en bourses, et donc ne tombant pas sous son égide,
à adopter les mêmes règles.
Par ailleurs, il est à signaler que les
propriétés minières non prouvées étaient, et
reste toujours, régies par les dispositions du SFAS 19, en ce qui
concerne la méthode des efforts réussis, et la Reg. S-X Rule
4-10, en ce qui concerne la méthode du coût complet. En effet,
dans son annexe D "References to Pronouncements", le SFAS 121 avait
exclu implicitement ces propriétés de son champ d'application.
En août 2001, le FASB publia la norme SFAS 144,
Accounting for the Impairment or Disposal of Long-Lived Assets, une norme
qui vient confirmer la pratique comptable en vigueur, et ce, par l'abrogation
du SFAS 121. Le SFAS 144 a inclus dans son champ
102 SFAS 121, §3, "This Statement applies to long-lived
assets, certain identifiable intangibles, and goodwill related to those assets
to be held and used".
169
Aperçu de la Normalisation Comptable en
Vigueur aux Etats-Unis
d'application uniquement les coûts de recherche et de
développement capitalisés sous la méthode des efforts
réussis103, tout en excluant les coûts relatifs aux
propriétés minières non prouvées104.
Ainsi, en corrélation avec les différents textes
régissant la dépréciation des actifs aux Etats-Unis, le
présent chapitre sera divisé en trois sections. La
première section sera consacrée à l'évaluation des
propriétés minières non prouvées (SFAS 19 et Reg.
S-X Rule 4-10), la deuxième section sera réservée à
la dépréciation des propriétés minières
prouvées et des actifs correspondants dans le cadre de la méthode
des efforts réussis (SFAS 144) et la troisième section traitera
du "Ceiling test" applicable aux entreprises adoptant
la méthode du coût complet dans le cadre de la
réglementation fédérale Reg. S-X Rule 4-10.
Section 1. EVALUATION DES PROPRIETES MINIERES NON
PROUVEES
Comme étudié précédemment, les
coûts d'acquisition des propriétés minières non
prouvées peuvent être comptabilisés de différentes
manières. En effet, sous la méthode du coût complet, une
entreprise peut, sans y être obligée, exclure les coûts
d'acquisition, ainsi que les coûts d'exploration non
évalués, de la base amortissable d'un centre de coûts
particulier. Sous la méthode des efforts réussis, ces coûts
sont obligatoirement différés à l'actif jusqu'à
évaluation des propriétés minières en question.
Dans la mesure où 70 à 90% des
propriétés minières acquises sont
généralement abandonnées avant toute découverte de
réserves minérales, plusieurs méthodes ont
traditionnellement été utilisées pour estimer les pertes
de valeur relatives aux coûts d'acquisition des propriétés
minières. A ce propos, le SFAS 19 et la SEC prescrivent des directives
générales semblables, à suivre chaque fois que des
coûts d'acquisition de propriétés non prouvées sont
portés à l'actif au-delà de la période durant
laquelle ils ont été engagés.
103 SFAS 144, §3, "this Statement applies to recognized
long-lived assets of an entity to be held and used or to be disposed of,
including ... (c) proved oil and gas properties that are being accounted for
using the successful-efforts method of accounting ..."
SFAS 144, Footnote 2--Accounting requirements for oil and gas
properties that are accounted for using the full-cost method of accounting are
prescribed by the Securities and Exchange Commission (Regulation S-X, Rule
4-10, «Financial Accounting and Reporting for Oil and Gas Producing
Activities Pursuant to the Federal Securities Laws and the Energy Policy and
Conservation Act of 1975»).
104 SFAS 144, §3, "This Statement does not apply to ...
(g) unproved oil and gas properties that are being accounted for using the
successful-efforts method of accounting."
170
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Aux termes du paragraphe 28 du SFAS 19 et du paragraphe
(c)(3)(ii)(A) de la Reg. S-X Rule 4-10, les propriétés
minières non prouvées doivent faire l'objet d'une
évaluation périodique, au moins une fois par an, pour
déterminer si leur valeur comptable est recouvrable.
1.1. Indicateurs de
dépréciation
Bien que la norme comptable SFAS 19 n'a pas
précisé ce que le terme "dépréciation" signifiait,
elle stipule dans son paragraphe 28 qu'une propriété
minière est probablement dépréciée si, par exemple,
un puits sec y a été foré et que l'entreprise n'a pas de
plans fermes pour continuer les opérations de forage. De même,
stipule le même paragraphe, la vraisemblance d'une
dépréciation partielle ou totale d'une propriété
augmente au fur et à mesure que le terme des droits miniers
détenus par l'entreprise approche et que les activités de forage
n'ont pas commencé sur la propriété ou sur une
propriété voisine105.
La SEC ajoute dans son Codification of Financial Reporting
Release, §406.01.c.i, qu'une propriété non prouvée
doit être évaluée périodiquement pour dégager
toute dépréciation éventuelle et s'assurer que sa
valeur106 est égale, aux moins, à sa valeur
comptable, y compris tout intérêt
capitalisé107.
Le SFAS 19, §39, stipule, en outre, que l'information
devenue disponible après la date de clôture d'une période
couverte par les états financiers, mais avant que ces états
financiers ne soient publiés, doit être prise en compte pour
l'évaluation de conditions existantes à la date de clôture,
par exemple, pour l'évaluation des propriétés non
prouvées108. Tel serait le cas d'un forage d'exploration qui
s'est avéré infructueux après la date de clôture des
comptes.
105 SFAS 19, §28, " A property would likely be impaired,
for example, if a dry hole has been drilled on it and the enterprise has no
firm plans to continue drilling. Also, the likelihood of partial or total
impairment of a property increases as the expiration of the lease term
approaches if drilling activity has not commenced on the property or on nearby
properties."
106 La SEC n'a pas, toutefois, défini ce que signifiait le
terme "valeur".
107 SEC, Codification of Financial Reporting Releases,
§406.01.c.i, "... unevaluated properties are required to be assessed
periodically for impairment and to have value at least equal to their carrying
costs (including any capitalized interest) ..."
108 SFAS 19, §39, " Information that becomes available
after the end of the period covered by the financial statements but before
those financial statements are issued shall be taken into account in evaluating
conditions that existed at the balance sheet date, for example, in assessing
unproved properties ...".
171
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
1.2. Détermination individuelle de la valeur
recouvrable d'une propriété
Le principe général posé par le SFAS 19
stipule que les propriétés minières dont les coûts
d'acquisition sont relativement significatifs doivent
impérativement être évaluées
séparément109. Malheureusement, la même norme
n'a pas fourni de précisions quant à la signification du terme
"significatif".
Sous la méthode du coût complet, la SEC a
précisé110, par contre, qu'une propriété
minière doit être considéré comme
"individuellement significative" lorsque son coût est
supérieur à 10% des coûts nets capitalisés du centre
de coûts concerné. Dans l'absence de précisions similaires
sous la méthode des efforts réussis, l'étude menée
par PricewaterhouseCoopers en 1999, a révélé que les
entreprises pétrolières utilisent plusieurs critères pour
déterminer ce qu'était significatif. Certaines d'entre elles ont
fixé un montant minimum au dessus duquel une propriété
minière est considérée comme individuellement
significative. Ce montant est généralement
déterminé en en fonction la taille de la société,
du total de ses actifs, du total de son investissement dans des
propriétés minières, de son bénéfice net et
d'autres facteurs similaires. Chaque année, les propriétés
minières non prouvées acquises sont examinées à la
lumière de ces facteurs.
Le concept de dépréciation introduit en 1977 par
le SFAS 19 est, en quelque sorte, inhabituel dans la littérature
comptable aux Etats-Unis. En effet, ni le FASB, ni la SEC ont indiqué
clairement la manière dont la dépréciation d'une
propriété non prouvée pouvait être mesurée.
L'étude de PricewaterhouseCoopers, citée plus haut, a
montré que les compagnies pétrolières considéraient
plusieurs facteurs pour évaluer leurs propriétés
minières non prouvées. Par exemple:
F 90% des entreprises interrogées considèrent que
l'intention de l'entreprise de procéder
à des travaux de
forage d'exploration sur la propriété était un facteur
très important.
109 SFAS 19, §28, " Impairment of individual unproved
properties whose acquisition costs are relatively significant shall be assessed
on a property-by-property basis ..."
110 SEC, Codification of Financial Reporting Releases,
§406.01.c.i, "However, the commission believes that in general individual
properties or projects would be expected to be individually significant if
their costs exceed 10% of the net capitalized costs of the cost center."
172
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
F En outre, la majorité des entreprises
interrogées prennent en considération les éléments
suivants:
y' le résultat d'autres puits forés dans
les zones voisines;
y' l'évaluation par les géologues de la
propriété minière; et
y' la durée restante à courir des droits
miniers détenus par l'entreprise.
F Sur les 27 entreprises ayant répondu à cette
question, seulement 8 entreprises affirment prendre en compte la valeur de
marché d'autres propriétés pour estimer la valeur
recouvrable de leurs propriétés non prouvées.
Il est à noter, par ailleurs, que dans la pratique,
plusieurs approches se sont développées dont, ci-après,
quelques exemples111:
- si l'entreprise a des plans fermes pour procéder
à des forages sur la propriété, la valeur recouvrable est
estimée être égale à la valeur nette comptable de la
propriété en question et aucune perte de valeur n'est
comptabilisée;
- si les travaux de forage sont considérés comme
probable uniquement, la valeur recouvrable de la propriété est
estimée être considérablement inférieure à sa
valeur d'origine;
- si l'entreprise n'a pas de plans pour procéder
à des forages additionnels à cause de forages récents secs
sur sa propriété ou sur d'autres propriétés
voisines, la propriété peut ne pas avoir de la valeur et peut
être substantiellement dépréciée;
- la politique de l'entreprise en matière de
dépréciation peut, en outre, prévoir d'amortir la valeur
comptable d'une propriété sur la période couverte par les
droits miniers détenus.
111 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd. Pdi,
University of North Texas, 2000, p. 153
173
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
1.3. Détermination de la valeur recouvrable d'un
groupe de propriétés
Lorsqu'une entreprise possède un nombre relativement
important de propriétés minières non prouvées et
dont les coûts d'acquisition ne sont pas individuellement significatifs,
le SFAS 19 stipule qu'il n'est pas pratique d'évaluer chaque
propriété minière individuellement. En effet, le
paragraphe 28 de cette norme précise que les propriétés
minières non prouvées, considérées comme
individuellement non significatives, peuvent être classées dans
plusieurs groupes sur la base de leurs emplacements géographiques, leurs
années d'acquisition, leurs zones géologiques ou toute autre base
logique.
Dans pareil cas, la perte de valeur à comptabiliser au
cours de chaque période comptable est déterminée par
l'amortissement du coût total de telles propriétés sur la
base de l'expérience passée de l'entreprises dans des situations
similaires en prenant en compte d'autres informations telles que la
durée moyenne de conservation des propriétés
minières non prouvées ou encore le pourcentage des
propriétés dans lesquelles des réserves minérales
ont été mises en évidence dans le
passé112.
Selon les auteurs du " Petroleum Accounting, Principles,
Procedures & Issues 113", plusieurs méthodes ont
été développées en pratique, dont les plus
utilisées sont présentées
ci-après114:
a. L'amortissement linéaire
Cette méthode consiste à amortir
linéairement les coûts des propriétés
minières non prouvées sur la durée moyenne des titres
miniers d'un groupe de propriétés. Généralement,
cette méthode est appropriée lorsque les travaux de forage sont
entrepris d'une manière homogène tout au long de la durée
des titres miniers.
112 SFAS 19, §28, "When an enterprise has a relatively
large number of unproved properties whose acquisition costs are not
individually significant, it may not be practical to assess impairment on a
property-by-property basis, in which case the amount of loss to be recognized
and the amount of the valuation allowance needed to provide for impairment of
those properties shall be determined by amortizing those properties, either in
the aggregate or by groups, on the basis of the experience of the enterprise in
similar situations and other information about such factors as the primary
lease terms of those properties, the average holding period of unproved
properties, and the relative proportion of such properties on which proved
reserves have been found in the past."
113 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 156
114 Pour des illustrations chiffrées des
différentes méthodes, Cf. Petroleum Accounting, Principles,
Procedures, & Issues, éd. Pdi, University of North Texas, 2000,
p. 156 et s.
174
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Généralement, le taux d'amortissement est
appliqué à la valeur brute des propriétés non
prouvées. Néanmoins, certaines compagnies
pétrolières préfèrent appliquer le taux
d'amortissement à la valeur nette comptable des propriétés
non prouvées faisant partie d'un même groupe. Si un groupe
contient des propriétés acquises au cours de différentes
années, le taux d'amortissement peut être appliqué
séparément pour les propriétés acquises au cours
d'une même année.
Exemple d'illustration:
(prises individuellement, les propriétés sont
supposées être non significatives)
Soit une entreprise pétrolière qui
procède à la détermination de la
dépréciation de ses propriétés non prouvées
par la méthode de l'amortissement linéaire. Supposons que cette
entreprise regroupe ses propriétés par année
d'acquisition.
En fin décembre 2000, le solde du compte
"propriétés non prouvées" s'élève à
$4,000,000 alors que celui du compte "provisions pour
dépréciation des propriétés non prouvées"
s'élève à $1,980,000. Les propriétés non
prouvées acquises au cours de l'année 1999 totalisent
$1,200,000.
D'après l'expérience de l'entreprise, 80% des
propriétés acquises s'avèrent ultérieurement non
prouvées et sont, par conséquent, abandonnées. La
durée moyenne de conservation des propriétés est
supposée être de quatre années.
Ainsi, pour les propriétés acquises au cours de
l'année 1999, la perte de valeur à comptabiliser au cours de 2001
serait de $240.000 (1.200.000 * 80% * 1/4).
b. L'amortissement basé sur les abandons
annuels de propriétés
Une autre approche utilisée pour la
détermination de la perte de valeur des propriétés non
prouvées consiste à établir des taux d'amortissement
annuels basés sur l'expérience passé de l'entreprise et
les abandons annuels de propriétés. Pour développer un
modèle d'amortissement, une entreprise doit procéder
périodiquement à l'analyse des abandons annuels de ses
propriétés.
175
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Exemple d'illustration :
(prises individuellement, les propriétés sont
supposées être non significatives)
Considérons une entreprise qui a analysé les
abandons annuels de ses propriétés minières dont la
durée moyenne de conservation est de quatre ans. Une analyse
récurrente basée sur les trois dernières années et
effectuée en 2000 est présentée ci-après:
Année d'acquisition
|
Coûts total
|
Propriétés abandonnées au cours de
l'année:
1 2 3 4
|
Propriétés
devenues prouvées
|
1995
|
45,000
|
*
|
*
|
*
|
16,000
|
|
4,000
|
1996
|
60,000
|
*
|
*
|
21,000
|
20,000
|
|
6,000
|
1997
|
50,000
|
*
|
8,500
|
17,000
|
10,000
|
|
6,000
|
1998
|
100,000
|
7,000
|
14,500
|
31,000
|
**
|
**
|
|
1999
|
70,000
|
6,800
|
15,500
|
**
|
**
|
**
|
|
2000
|
80,000
|
7,500
|
**
|
**
|
**
|
**
|
|
21,300 38,500 69,000 46,000 16,000
Moyenne des 3 années ***
|
9% 18% 33% 30%
|
10%
|
* : Connu mais non inclus dans la moyenne des trois
dernières années **: Inconnu au moment de l'analyse en 2000
***: Par exemple: 21,300 / (100,000 + 70,000 + 80,000) = 9%
Cette analyse montre que 90% des coûts d'acquisition
sont relatifs à des propriétés minières qui seront
abandonnées. Pour amortir la perte de valeur de 90% des coûts
d'acquisition sur la période des quatre années à venir,
trois méthodes existent:
La première méthode consiste à amortir la
perte de valeur globale de 90% linéairement sur les quatre années
à venir. Ainsi, chaque année une dotation pour
dépréciation des propriétés non prouvées est
comptabilisée pour 22,5% (90% * 1/4) du coût total des
acquisitions de l'année.
La deuxième méthode consiste à amortir
linéairement le coût des propriétés
abandonnées au cours d'une année sur leur durée de vie
estimée. Par exemple, les 18% représentant le coût des
propriétés minières qui seront abandonnées au cours
de la 2ème année sont amortis linéairement sur
les deux premières années.
176
|
|
|
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
|
Année après
acquisition
|
|
Amortissement sur les Quatre
années
|
Abandon %
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1
|
9%
|
9.0%
|
|
|
|
2
|
18%
|
9.0%
|
9.0%
|
|
|
3
|
33%
|
11.0%
|
11.0%
|
11.0%
|
|
4
|
30%
|
7.5%
|
7.5%
|
7.5%
|
7.5%
|
|
90%
|
37%
|
28%
|
19%
|
8%
|
La troisième méthode consiste à supposer
que les propriétés minières abandonnées perdent un
pourcentage déterminé (20%, par exemple) chaque année
avant d'être abandonnées définitivement. Cette
méthode doit refléter le jugement de la direction de l'entreprise
puisqu'elle suppose que les propriétés minières conservent
une partie importante de leur valeur d'origine jusqu'à l'année de
leur abandon.
Année après acquisition
|
|
Amortissement sur les Quatre
années
|
Abandon %
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1
|
9%
|
9.0%
|
|
|
|
2
|
18%
|
3.6%
|
14.4%
|
|
|
3
|
33%
|
6.6%
|
6.6%
|
19.8%
|
|
4
|
30%
|
6.0%
|
6.0%
|
6.0%
|
12.0%
|
|
90%
|
25%
|
27%
|
26%
|
12%
|
Notez que dans cet exemple, la dépréciation
comptabilisée au cours de la première année est
supérieure à 9%. En effet, ces 9% correspondent aux coûts
des propriétés minières abandonnées durant la
première année uniquement alors que la dotation aux provisions
pour dépréciation des propriétés minières
non prouvées doit refléter la dépréciation subite
au cours de la première année par les propriétés
qui ne seront abandonnées qu'au cours des trois années
suivantes.
c. Détermination forfaitaire de la perte de
valeur
Une approche simple pour estimer la dépréciation
subite par les propriétés minières non prouvées
consiste à maintenir le compte des "provisions pour
dépréciation des propriétés non prouvées"
à un pourcentage prédéterminé de la valeur
comptable brute des propriétés non prouvées.
177
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Cette approche, simple et pratique, semble être
appropriée uniquement lorsque les acquisitions et les abandons de
propriétés sont relativement stables d'une année à
l'autre et que l'entreprise détient plusieurs propriétés
minières considérées comme non individuellement
significatives.
1.4. Comptabilisation
La constatation comptable d'une perte de valeur diffère
selon qu'il s'agisse d'une propriété minière
évaluée individuellement ou évaluée dans le cadre
d'un groupe de propriétés. Elle dépend, en outre, de la
méthode comptable adoptée par l'entreprise, à savoir la
méthode du coût complet ou la méthode des efforts
réussis.
a. Constatation initiale
Sous la méthode des efforts réussis, les pertes
de valeur sont immédiatement comptabilisées en charges de la
période par constatation d'une provision pour dépréciation
des propriétés minières non prouvées. Par contre,
sous la méthode du coût complet, la Reg. S-X Rule 4-10
précise que les pertes de valeur relatives aux propriétés
non prouvées ne doivent pas être comptabilisées en charges
mais sont immédiatement intégrées dans la base
amortissable du centre de coûts concerné115.
b. Evaluation postérieure
Selon la réglementation comptable aux
Etats-Unis116, une entreprise ne peut pas procéder à
la reprise d'une perte de valeur comptabilisée auparavant. Par
conséquent, lorsqu'une entreprise procède à
l'évaluation de ses propriétés minières
individuellement, la perte de valeur subite au cours d'un exercice particulier
ne peut pas être compensé par l'augmentation de valeur d'une autre
propriété, et ce, même si cette dernière a fait
l'objet d'une réduction de valeur au cours d'un exercice
antérieur.
115 Reg. S-X Rule 4-10 (c)(3)(ii)(A), " The amount of
impairment assessed ... shall be added to the costs to be amortized".
116 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 155.
178
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
c. Constatation de l'abandon d'une
propriété
F Sous la méthode des efforts
réussis
Sous la méthode des efforts réussis, lorsqu'une
propriété minière, ayant fait l'objet d'une
évaluation individuelle, est abandonné, sa valeur nette comptable
(valeur brute moins les pertes de valeur, le cas échéant) est
immédiatement constatée en charges de la période comme
suit:
D C
29xx Provisions pour dépréciation des
propriétés non prouvées X
6xxx Abandon de propriétés non prouvées
Y-X
2xxx Propriétés non prouvées Y
Où: Y = Valeur comptable d'origine de la
propriété X = Dépréciation cumulée de la
propriété
Lorsque la propriété minière a fait l'objet
d'un test de dépréciation dans le cadre d'un groupe de
propriété, l'abandon est comptabilisé comme suit:
D C
29xx Provisions pour dépréciation des
propriétés non prouvées Y
2xxx Propriétés non prouvées Y
Où: Y = Valeur comptable d'origine de la
propriété
Si le solde du compte de provision ne peut absorber la valeur
comptable d'origine de la propriété abandonnée, une charge
est constatée pour la différence. A la fin de la période
comptable, le compte de bilan "Provision pour dépréciation des
propriétés non prouvées" est alimenté
conformément à la politique comptable de l'entreprise en
matière de dépréciation (méthode de l'amortissement
linéaire, amortissement en fonction des abandons annuels ou pourcentage
prédéterminé de la valeur brute des
propriétés non prouvées).
F Sous la méthode du coût complet
Sous la méthode du coût complet, l'abandon d'une
propriété minière non prouvée se traduit par le
transfert de sa valeur nette comptable dans un compte de bilan
(Propriétés minières
179
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
abandonnées, par exemple) et est intégrée
dans la base amortissable du centre de coûts concerné.
d. Constatation du transfert d'une
propriété minière devenue prouvée
Le transfert des propriétés minières non
prouvées à la catégorie des propriétés
prouvées peut prendre l'une des trois formes suivantes:
F Lorsqu'une propriétés minière a fait
l'objet d'une évaluation individuelle, le SFAS 19, §28
précise que le transfert vers la catégorie des
propriétés minières prouvées se fait pour la valeur
nette comptable de la propriété117:
D C
29xx Provisions pour dépréciation des
propriétés non prouvées X
2xxx Propriétés prouvées Y-X
2xxx Propriétés non prouvées Y
Où: Y = Valeur comptable d'origine de la
propriété
X = Dépréciation cumulée de la
propriété
F Lorsqu'une propriété avait fait l'objet d'une
évaluation dans le cadre d'un groupe de propriété, le SFAS
19, §28, stipule que le transfert vers la catégorie des
propriétés prouvées doit se faire pour la valeur comptable
d'origine118.
D C
2xxx Propriétés prouvées Y
2xxx Propriétés non prouvées Y
Où: Y = Valeur comptable d'origine de la
propriété
F Lorsqu'une partie d'une propriété
minière est devenue prouvée, seule une partie du coût
d'acquisition de la propriété minière d'origine,
proportionnelle à la superficie de la zone prouvée, est
reclassée parmi les propriété prouvées. Par
exemple, si une concession d'une superficie de 500 hectares est obtenue
à partir d'un vaste permis de recherche de 25,000
117 SFAS 19, §28, "For a property whose impairment has been
assessed individually in accordance with
paragraph 28, the net carrying amount (acquisition cost minus
valuation allowance) shall be reclassified to proved properties; for properties
amortized by providing a valuation allowance on a group basis, the gross
acquisition cost shall be reclassified."
118 Ibid
180
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
hectares et dont le coût d'acquisition
s'élève à $10,000,000, seuls 2% du coût
d'acquisition du permis sont reclassés.
D C
2xxx Propriétés prouvées 200,000
2xxx Propriétés non prouvées
200,000
Section 2. DEPRECIATION DES PROPRIETES PROUVEES SOUS LA
METHODE DES EFFORTS REUSSIS
A partir d'août 2001, la dépréciation des
propriétés prouvées, comptabilisées sous la
méthode des efforts réussis, est régie par les
dispositions du SFAS 144, Accounting for the Impairment or Disposal of
Long-Lived Assets. Aux termes du paragraphe 7 de cette norme, une perte de
valeur doit être comptabilisée lorsque la valeur comptable d'un
actif (ou un groupe d'actif) à long terme n'est pas recouvrable et est
supérieure à sa juste valeur119.
Pour reconnaître et mesurer une perte de valeur, le SFAS
144 propose une approche à deux niveaux:
1. chaque fois que des indices indiquent qu'un actif a pu
perdre de la valeur, une entreprise doit déterminer si la valeur
comptable de cet actif est toujours recouvrable. Le §7 de la même
norme précise que la valeur comptable d'un actif n'est pas recouvrable
lorsqu'elle est supérieure à la somme des cash-flows
futurs non actualisés attendus de son utilisation et de sa
cession éventuelle. Cette comparaison est faite sur une base avant
impôt.
2. lorsque la valeur comptable d'un actif n'est plus
recouvrable, une entreprise doit comptabiliser une perte de valeur égale
à la différence entre sa valeur comptable et sa juste
valeur.
119 SFAS 144, §7, "An impairment loss shall be recognized
only if the carrying amount of a long-lived asset (asset group) is not
recoverable and exceeds its fair value."
181
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Ainsi, le SFAS 144 ne retient pas le même critère
pour tester si la valeur comptable d'un actif est recouvrable (utilisation des
cash-flows futurs non actualisés) et pour mesurer la perte de valeur
subite éventuellement (utilisation de la juste valeur).
Dans la présente section, nous essayerons
d'étudier les indicateurs de dépréciation, les
modalités de détermination des cash-flows futurs non
actualisés, l'estimation de la juste valeur d'une
propriété minière prouvée dans le cadre du SFAS 144
ainsi que l'application de cette dernière aux propriétés
minières détenues en vue de leur vente.
2.1. Identification d'un actif qui a pu perdre de la
valeur
a. Indicateurs de
dépréciation
Le SFAS 144 impose qu'un actif à long terme soit
testé pour recouvrabilité120 chaque fois que
des évènements ou des changements de circonstances indiquent que
sa valeur comptable peut ne pas être recouvrable. Le paragraphe 8 fournit
quelques exemple de tels évènements ou changements de
circonstances.
Selon les auteurs du "Petroleum Accounting, Principles,
Procedures & Issues121", les indicateurs de
dépréciation d'une propriété minière
prouvée incluent, par exemple:
a. le passage du temps sous la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production, tel qu'expliqué au
chapitre 2, section 2, paragraphe 2.2 du présent mémoire;
b. une baisse attendue des prix de vente du pétrole ou
du gaz naturel;
c. une augmentation significative des coûts de
développement actuels ou futurs d'une propriété ou groupe
de propriétés;
d. une révision à la baisse des réserves
minérales d'un champ;
e. des changements importants de la législation ou du
contexte réglementaire ayant un effet négatif sur
l'entreprise.
120 Bien que non reconnu par le dictionnaire LE ROBERT,
éd. Collins, 5ème édition 1998, le terme
"recouvrabilité" a été utilisé dans l'IAS 11,
§34.
121 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 437
182
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Aux Etats-Unis, les entreprises tombant sous l'égide de
la SEC sont tenues de présenter les pertes de valeur au niveau du
résultat d'exploitation du trimestre au cours duquel les
évènements ou les changements de circonstances ont eu lieu et
indiquant la dépréciation d'un actif ou un groupe d'actif. A ce
titre, il est à noter que les applications informatiques, très
évoluées de nos jours, constituent un outil de gestion comptable
incontournable pour les entreprises pétrolières. Ces applications
permettent actuellement de déterminer les cash-flows futurs attendus de
l'exploitation des propriétés prouvées par simple mise
à jour des hypothèses de bases (coûts, prix,
réserves, ... etc.).
b. Groupement de plusieurs actifs
La norme comptable SFAS 144 n'a pas prévu de
règles différentes de celles énoncées par l'IAS 36
en matière de groupement de plusieurs actifs pour la
détermination de la valeur recouvrable. En effet, le paragraphe 10 de
cette norme précise que, pour reconnaître et mesurer une perte de
valeur, un actif à long terme peut être regroupé avec
d'autre actifs ou passifs au niveau le plus bas pour lequel des cash-flows
identifiables sont largement indépendants des cash-flows
générés par d'autres actifs et passifs122.
En outre, le paragraphe 14 ajoute qu'une perte de valeur
relative à un groupe d'actifs doit être répartie au prorata
entre les actifs de ce groupe d'actifs. Néanmoins, en ce faisant, la
valeur comptable d'un actif ne doit pas être ramenée en dessous de
sa juste valeur, si cette dernière est déterminable sans
coûts et efforts supplémentaires
injustifiées123.
Comme signalé précédemment, le groupement
des propriétés minières prouvées sous la
méthode des efforts réussis est généralement
effectué par champ. Dans ce sens, l'enquête "1999
PricewaterhouseCoopers survey of U.S Petroleum Accounting Practices" a
révélé que les six plus grandes compagnies
pétrolières aux Etats-Unis, ayant répondu à
l'enquête, procèdent au groupement de leurs
propriétés minières prouvées par champ. Des 30
autres
122 SFAS 144, §10, "For purposes of recognition and
measurement of an impairment loss, a long-lived asset or assets shall be
grouped with other assets and liabilities at the lowest level for which
identifiable cash flows are largely independent of the cash flows of other
assets and liabilities."
123 SFAS 144, §14, "An impairment loss for an asset group
shall reduce only the carrying amounts of a long-lived asset or assets of the
group. The loss shall be allocated to the long-lived assets of the group on a
pro rata basis using the relative carrying amounts of those assets, except that
the loss allocated to an individual long-lived asset of the group shall not
reduce the carrying amount of that asset below its fair value whenever that
fair value is determinable without undue cost and effort."
183
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
compagnies non cotées, ayant été
interrogées, 16 entreprises groupent leurs propriétés par
champs, 8 les groupent par puits et 4 par permis.
2.2. Détermination des cash-flows
futurs
Le paragraphe 7 du SFAS 144 stipule que la valeur comptable
d'un actif à long terme est considérée comme non
recouvrable si elle est supérieure à la somme des cash-flows
futurs non actualisés attendus de son utilisation et de sa cession
éventuelle. Le paragraphe 16 précise que les estimations des
cash-flows futurs utilisés pour tester un actif à long terme pour
recouvrabilité doivent inclure uniquement les cash-flows futurs qui sont
directement associés et attendus comme un résultat direct de
l'utilisation et de la cession éventuelle de l'actif124. Le
paragraphe 18 précise que les projections des cash-flows futurs doivent
couvrir la durée d'utilisation restante de l'actif ou groupe
d'actifs125.
Par ailleurs, le SFAS 144, §17, précise que
l'estimation des cash-flows futurs doit considérer les hypothèses
de la direction en ce qui concerne l'utilisation de l'actif et doit tenir
compte de toutes les indications disponibles. Les hypothèses retenues
pour développer ces estimations doivent être raisonnables par
rapport aux hypothèses retenues pour développer d'autres
informations utilisées par l'entreprise pour des périodes
comparables, tels que les budgets et les projections internes. Cependant, si
des actions alternatives visant à recouvrer la valeur comptable de
l'actif sont en cours d'étude, la vraisemblance de l'aboutissement de
ces actions doit être prise en considération.
L'application de ces règles pour estimer les cash-flows
futurs relatifs à l'exploitation de propriétés
minières prouvées implique nécessairement la
détermination des éléments suivants:
a. Réserves à prendre en
considération
Le paragraphe 17 du SFAS 144 précise que la direction
peut considérer un éventail de possibilités pour estimer
les cash-flows futurs. Les probabilités relatives aux
différents
124 SFAS 144, §16, "Estimates of future cash flows used
to test the recoverability of a long-lived asset (asset group) shall include
only the future cash flows (cash inflows less associated cash outflows) that
are directly associated with and that are expected to arise as a direct result
of the use and eventual disposition of the asset (asset group)."
125 SFAS 144, §18, "Estimates of future cash flows used
to test the recoverability of a long-lived asset (asset group) shall be made
for the remaining useful life of the asset (asset group) to the entity."
184
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
scénarios possibles sont alors prises en compte et une
approche basée sur les probabilités pondérées de
ces scénarios peut être appropriée126.
Ainsi, cette affirmation nous amène à conclure
que les réserves probables, et éventuellement les réserves
possibles, peuvent, théoriquement, être prises en
considération pour l'estimation des cash-flows futurs relatifs aux
propriétés minières prouvées. En effet, les
réserves probables sont définies par la SPE/WPC comme
étant des réserves non prouvées que l'analyse des
données géologiques et techniques laisse croire qu'il est
plus probable qu'improbable qu'elles seront
récupérées.
Toutefois, en pratique, l'enquête menée en 1999
par PricewaterhouseCoopers a révélé que seulement
21% des entreprises utilisant la méthode des efforts réussis, et
ayant été interrogées, prennent en compte les
réserves probables pour l'application du SFAS 121 (actuellement
remplacée par SFAS 144).
b. Prix de vente
Les projections des entrées de trésorerie
futures relatives à l'utilisation continue de l'actif doivent être
basés sur des prix courants (nominaux) et, par conséquent,
ajustés pour tenir compte de l'inflation. Ces prix doivent
refléter la meilleure estimation de la direction et être
cohérents avec les hypothèses retenues pour
l'établissement, par exemple, des budgets à long terme.
La meilleure estimation des prix futurs peut être
fondée sur des contrats réels ou des prévisions
effectuées par des organismes indépendants telles que celles
publiées par le Oil & Gas Journal. De même, les
contrats de vente futurs disponibles à la date de l'évaluation
peuvent être utilisés pour déterminer ou refléter
les prix attendus à court terme.
Par ailleurs, il est à noter que les prix de vente
utilisés reflètent généralement la valeur des
hydrocarbures à la tête de puits ou au premier point où les
hydrocarbures produits deviennent
126 SFAS 144, §17, "However, if alternative courses of
action to recover the carrying amount of a long-lived asset (asset group) are
under consideration or if a range is estimated for the amount of possible
future cash flows associated with the likely course of action, the likelihood
of those possible outcomes shall be considered. A probability-weighted approach
may be useful in considering the likelihood of those possible outcomes."
185
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
commercialisables (livraison à un pipeline
général, à un terminal sur plate-forme en mer, à
une raffinerie...etc.) de telle sorte que les profits et gains marginaux dus
à des activités de raffinage ne sont pas pris en compte.
e. Coûts
Les projections des flux de trésorerie doivent prendre
en compte les sorties de trésorerie qui doivent être
nécessairement encourues pour générer les entrées
de trésorerie relatives à l'utilisation continue de l'actif et
qui peuvent être directement attribuées ou affectées
à l'actif sur une base raisonnable, cohérente et permanente.
Par conséquent, les projections des sorties de
trésorerie doivent tenir compte, entre autres, des coûts qui
seront nécessaires pour développer les réserves
prouvées mais considérées comme non encore
développées ainsi que les coûts d'exploration et de
développement qui seront nécessités par la mise en valeur
des réserves probables ou possibles prises en compte pour la
détermination des entrées de trésorerie127.
d. Frais généraux
Bien que non explicitement mentionnés par le SFAS 144,
les frais généraux doivent, à notre avis, être pris
en compte pour la détermination des sorties de trésorerie dans la
mesure où ils peuvent être directement attribués ou
affectés sur une base raisonnable, cohérente et permanente,
à l'utilisation de l'actif. Ce traitement nous paraît
cohérent avec les dispositions du paragraphe 16 du SFAS 144 et du
paragraphe 34 de l'IAS 36.
Cependant, il est à noter que d'après
l'enquête "1999 PricewaterhouseCoopers survey of U.S Petroleum
Accounting" 86% des entreprises utilisant la méthode des efforts
réussis, et ayant répandu, ignorent les frais
généraux pour l'application du SFAS 144.
127 SFAS 144, §20, " Estimates of future cash flows used
to test the recoverability of a long-lived asset (asset group) that is under
development shall be based on the expected service potential of the asset
(group) when development is substantially complete. Those estimates shall
include cash flows associated with all future expenditures necessary to develop
a long-lived asset (asset group), including interest payments that will be
capitalized as part of the cost of the asset (asset group)."
186
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
2.3. Détermination de la juste valeur
Le paragraphe 22 du SFAS 144 définit la juste valeur
d'un actif (passif) comme étant le montant auquel l'actif (passif)
pourrait être acheté (encouru) ou vendu (réglé) dans
une transaction courante entre parties consentantes, c'est-à-dire, autre
que dans le cadre d'une vente forcée ou de liquidation. Ce même
paragraphe ajoute que le prix coté sur un marché actif constitue
la meilleure base de mesure de la juste valeur128.
Comme mentionné au niveau du premier chapitre de la
présente partie, il n'existe pas de prix cotés sur des
marchés actifs pour les propriétés minières
prouvées. Dans pareil cas, le SFAS 144, §22, stipule que la juste
valeur doit être estimée à partir de la meilleure
information disponible, y compris les prix d'actifs similaires et le
résultat d'autres techniques d'évaluation129. Le
paragraphe 23 de la même norme précise que la technique de la
valeur actuelle constitue souvent la meilleure technique d'évaluation
disponible pour estimer la juste valeur d'un actif (groupe d'actifs) à
long terme130. En effet, à travers le monde, la valeur
actuelle nette est souvent utilisée par les compagnies
pétrolières pour l'estimation des prix de vente / acquisition des
propriétés minières prouvées.
Dans une analyse basée sur les cash-flows futurs
actualisés, les cash-flows et les taux d'actualisation correspondant
doivent refléter les éléments suivants:
i Les cash-flows en monnaie courante (en tenant
compte de l'inflation) ou en monnaie réelles (en ignorant
l'inflation);
i La charge d'impôt sur le résultat
comme un cash-flow séparé ou en ajustant le taux d'actualisation
pour refléter la charge d'impôt;
i La pondération des cash-flows futurs
individuels en fonction de leurs probabilités ou
l'actualisation des cash-flows futurs nets en considérant
les risques sous-jacents.
128 SFAS 144, §22, "The fair value of an asset
(liability) is the amount at which that asset (liability) could be bought
(incurred) or sold (settled) in a current transaction between willing parties,
that is, other than in a forced or liquidation sale. Quoted market prices in
active markets are the best evidence of fair value and shall be used as the
basis for the measurement, if available."
129 SFAS 144, §22, "In those instances, the estimate of
fair value shall be based on the best information available, including prices
for similar assets (groups) and the results of using other valuation
techniques."
130 SFAS 144, §23, "A present value technique is often
the best available valuation technique with which to estimate the fair value of
a long-lived asset (asset group)."
187
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
A ce titre, ni le SFAS 121, ni le SFAS 144 ont apporté
des précisions particulières quant à la méthode
exacte à suivre pour la détermination de la valeur actuelle des
cash-flows futurs (cash-flows futurs avant ou après impôt, taux
d'actualisation sans ou avec risque ...etc.). Dans son paragraphe 23, le SFAS
144 fait référence au SFAC 7 "Using Cash Flow Information and
Present Value in Accounting Measurements". Ce dernier préconise
deux techniques d'évaluation de la valeur actuelle.
La première méthode est dite "méthode
de la valeur actuelle attendue". Cette méthode intègre une
multitude de scénarios de cash-flows futurs reflétant un
éventail de résultats possibles. Le taux d'actualisation
utilisé pour estimer la juste valeur est alors un taux sans risque. La
deuxième méthode, dite "méthode traditionnelle",
utilise un seul scénario de cash-flows futurs et un seul taux
d'intérêt qui est proportionnel aux risques spécifiques
à l'actif évalué. A ce propos, le même paragraphe
précise que, pour les actifs ou groupes d'actifs présentant des
incertitudes quant à leurs échéances et montants, la
première méthode est souvent la plus
appropriée131.
Dans ce sens, le SFAC 7, §44, précise que
l'approche traditionnelle ne fournit pas les outils nécessaires pour
mesurer certains actifs non financiers pour lesquels un marché actif,
pour eux ou pour des actifs similaires, n'existe pas. En effet, dénote
le même paragraphe, l'approche traditionnelle met toute l'importance sur
la sélection d'un taux d'intérêt. Or, la recherche d'un
"taux d'intérêt proportionnel au risque" nécessite
l'analyse d'au moins deux éléments, l'actif objet de
l'évaluation et l'actif similaire qui existe sur le marché et qui
doit avoir un taux d'intérêt affiché132.
131 SFAS 144, §23, " Paragraphs 39-54 of FASB Concepts
Statement No. 7, Using Cash Flow Information and Present Value in Accounting
Measurements, discuss the use of two present value techniques to measure the
fair value of an asset (liability). The first is expected present value, in
which multiple cash flow scenarios that reflect the range of possible outcomes
and a risk-free rate are used to estimate fair value. The second is traditional
present value, in which a single set of estimated cash flows and a single
interest rate (a rate commensurate with the risk) are used to estimate fair
value. Either present value technique can be used for a fair value measurement.
However, for long-lived assets (asset groups) that have uncertainties both in
timing and amount, an expected present value technique will often be the
appropriate technique."
132 SFAC 7, §44, " However, the Board found that the
traditional approach does not provide the tools needed to address some complex
measurement problems, including the measurement of non-financial assets and
liabilities for which no market for the item or a comparable item exists. The
traditional approach places most of the emphasis on selection of an interest
rate. A proper search for «the rate commensurate with the risk»
requires analysis of at least two items--one asset or liability that exists in
the marketplace and has an observed interest rate and the asset or liability
being measured. The appropriate rate of interest for the cash flows being
measured must be inferred from the observable rate of interest in some other
asset or liability and, to draw that inference, the characteristics of the cash
flows must be similar to those of the asset being measured. Consequently, the
measurer must do the following:
188
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Aux Etats-Unis, la juste valeur d'une propriété
minière à acquérir ou à vendre est estimée
à travers plusieurs études et analyses représentant
parfois quelques divergences. Ci-après, une synthèse des choix
généralement retenus par les compagnies
pétrolières:133
i Pour les analyses générales, 91% (94
sur 103) des entreprises utilisent le dollar nominal;
i Pour les investissements généraux,
une analyse basée sur les cash-flow futurs actualisés avant
impôt est généralement utilisée par:
i la grande majorité (17 sur 19) des grandes
compagnies,
i la majorité des moyennes entreprises, et
I une minorité des petites entreprises.
i En général, 50.5% des entreprises
utilisent une analyse des cash-flows futurs actualisés après
impôt uniquement ou utilisent les deux méthodes (avant et
après impôts);
i Seulement 1 sur les 18 grandes entreprises et 11
sur les 24 moyennes entreprises utilisent une analyse basée sur les
cash-flows futurs actualisés avant impôt pour l'évaluation
des propriétés minières à acquérir;
i Une petite majorité des moyennes entreprises
et 74% des grandes entreprises utilisent une combinaison de techniques,
à travers des analyses de sensitivité et par application de
facteurs de probabilité par exemple, pour prendre en
considération le risque. 55% des petites entreprises augmentent,
purement et simplement, le taux d'actualisation utilisé.
a. Identify the set of cash flows that will be discounted.
b. Identify another asset or liability in the marketplace
that appears to have similar cash flow characteristics.
c. Compare the cash flow sets from the two items to ensure
that they are similar. (For example, are both sets contractual cash flows, or
is one contractual and the other an estimated cash flow?)
d. Evaluate whether there is an element in one item that is
not present in the other. (For example, is one less liquid than the other?)
e. Evaluate whether both sets of cash flows are likely to
behave (vary) in a similar fashion under changing economic conditions.
133 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd.
Pdi, University of North Texas, 2000, p. 737, Figure 30-1: Froms of DCFA
Used.
189
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
2.4. Propriétés détenues en vue de
leur vente
Selon les dispositions du paragraphe 34 du SFAS 144, les
propriétés minières classées comme étant
détenues en vue de leur vente134 doivent être
évaluées au plus faible de leurs valeurs comptables et de leurs
justes valeurs diminuées des coûts de cession135. Les
coûts de cessions sont définis par le paragraphe 35 comme
étant les coûts directs marginaux nécessaires pour
procéder à la vente et qui n'auraient pas été
encourus si la décision de vendre n'a pas été
prise136.
La juste valeur d'une propriété détenue
en vue de sa vente est normalement déterminée selon les
mêmes règles utilisées dans le cas des autres
propriétés minières prouvées (i.e. à sa
valeur de marché ou par référence à la valeur
actuelle des cash-flows futurs). A ce propos, il est à noter que les
coûts de cession ne doivent pas être actualisés à
moins que la vente ne soit prévue au-delà d'une
année137.
Comparées aux autres actifs, le traitement comptable
des propriétés minières détenues en vue de leur
vente présente certaines spécificités. En effet, le
paragraphe 34 de la même norme précise qu'un actif à long
terme ne doit pas être amorti lorsqu'il est classé comme
étant détenu en vue de sa vente138. Par ailleurs, les
pertes de valeur comptabilisées le cas échéant, peuvent
être reprises ultérieurement si la juste valeur de l'actif en
question moins les coûts de cession a connu une augmentation. Toutefois,
cette reprise ne doit pas dépasser le cumul des pertes de valeurs
comptabilisées au cours des périodes
antérieures139.
134 Pour être classé comme étant
détenu en vue de sa vente, un actif à long terme doit satisfaire
aux conditions prévues par les paragraphes 30 à 33 du SFAS
144.
135 SFAS 144, §34, "A long-lived asset (disposal group)
classified as held for sale shall be measured at the lower of its carrying
amount or fair value less cost to sell."
136 SFAS 144, §35, "Costs to sell are the incremental
direct costs to transact a sale, that is, the costs that result directly from
and are essential to a sale transaction and that would not have been incurred
by the entity had the decision to sell not been made."
137 SFAS 144, §35, "If the sale is expected to occur
beyond one year as permitted in limited situations by paragraph 31, the cost to
sell shall be discounted."
138 SFAS 144, §34, "A long-lived asset shall not be
depreciated (amortized) while it is classified as held for sale."
139 SFAS 144, §37, "A gain shall be recognized for any
subsequent increase in fair value less cost to sell, but not in excess of the
cumulative loss previously recognized (for a write-down to fair value less cost
to sell). The loss or gain shall adjust only the carrying amount of a
long-lived asset, ... "
190
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Section 3. PLAFONNEMENT DES COUTS PORTES A L'ACTIF SOUS
LA METHODE DU COUT COMPLET
L'une des principales critiques de la méthode du
coût complet est le risque que les coûts portés à
l'actif, tels que les coûts d'exploration, les coûts des forages
secs et les coûts d'acquisition des propriétés
minières abandonnées, dépassent la valeur des
réserves d'hydrocarbures existantes dans un centre de coûts
déterminé. Cette possibilité a conduit la SEC à
établir et définir une sorte de coût plafond pour
chaque centre de coûts pris individuellement.
Selon les interprétations informelles de la SEC le test
de plafonnement "Ceiling test" doit être effectué
à la fin de chaque trimestre fiscal. Si les coûts non encore
amortis capitalisés d'un centre de coûts, moins les impôts
différés correspondants, dépasse le coût
plafond, les coûts nets capitalisés doivent être
ramenés au coût plafond par la comptabilisation d'une perte de
valeur en charges de la période. Cette réduction de valeur ne
peut pas être reprise au cours des périodes comptables
subséquentes.
Le calcul du coût plafond est compliqué et peut
s'avérer, dans certains cas, très délicat. Les
détails sont fournis par la Reg. S-X Rule 4-10(c)(4) et clarifié
par SAB Topic 12D.
Le Ceiling test consiste à s'assurer que, pour
chaque centre de coûts, les coûts capitalisés, moins les
amortissements cumulés et les impôts différés
correspondants ne dépassent pas le coût plafond qui est
égal à140:
140 Reg. S-X Rule 4-10(c)(4): "Limitation on capitalized
costs:
(i) For each cost center, capitalized costs, less accumulated
amortization and related deferred income taxes, shall not exceed an amount (the
cost center ceiling) equal to the sum of:
(A) the present value of estimated future net revenues
computed by applying current prices of oil and gas reserves (with consideration
of price changes only to the extent provided by contractual arrangements) to
estimated future production of proved oil and gas reserves as of the date of
the latest balance sheet presented, less estimated future expenditures (based
on current costs) to be incurred in developing and producing the proved
reserves computed using a discount factor of ten percent and assuming
continuation of existing economic conditions; plus
(B) the cost of properties not being amortized pursuant to
paragraph (c)(3)(ii) of this section ; plus
(C) the lower of cost or estimated fair value of unproven
properties included in the costs being amortized; less
(D) income tax effects related to differences between the
book and tax basis of the properties referred to in paragraphs (c)(4)(i)(B) and
(C) of this section."
191
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Valeur actuelle des revenus nets futurs
Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(A)
Plus
Coûts des propriétés non prouvées
Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(B)
Plus
Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(C)
Le plus faible du coût et de la juste valeur
des
propriétés non prouvées incluses dans
la base
amortissable
Moins
Effet de l'impôt sur le résultat relatif
aux
différences entre les valeurs comptables et
les bases fiscales
des propriétés visées aux
§ (i)(4)(i)(B) et (C)
Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(D)
Applicable aux entreprises adoptant la méthode du
coût complet, le Ceiling test est considéré comme plus
sévère et prudent que le SFAS 144. En effet, ce test est
basé sur des cash-flows futurs actualisés alors
que le SFAS 144 ne reconnaît l'existence d'une dépréciation
que lorsque la valeur nette comptable des coûts capitalisés
dépasse les cash-flow futurs non
actualisés.
3.1. Valeur actuelle des revenus nets futurs
La valeur actuelle des revenus futurs correspond en
réalité à la valeur actuelle des cash-flows futurs nets,
relatifs à l'exploitation des réserves minérales
prouvées. Les cash-flows futurs nets sont estimés sur la base des
prix et coûts en vigueur à la date de clôture des comptes.
Les coûts doivent inclure les coûts futurs de production, de
développement et de démantèlement et de remise en
état des sites, le cas échéant. Le calcul des cash-flows
futurs est effectué en utilisant un taux d'actualisation fixe de 10% et
en adoptant la démarche suivante:
192
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
1. Estimation des revenus bruts futurs en multipliant la
production future nette attendue pour chaque année par les prix de vente
en vigueur à la date de clôture du trimestre fiscal en cours. Des
prix de vente différents ne peuvent être retenus à moins
qu'ils ne figurent dans un accord de vente ferme.
2. les dépenses futures estimées qui doivent
être encourues chaque année pour développer et produire les
réserves prouvées sont déduites des revenus bruts.
L'estimation des dépenses futures doit être basée sur le
niveau des prix et coûts en vigueur à la fin de la période
en cours.
3. un taux d'actualisation fixe de 10% par an est
utilisé pour calculer la valeur actuelle des revenus nets futurs. Il
s'agit de la valeur actuelle nette des réserves prouvées.
3.2. Coût des propriétés non
prouvées
Sous la méthode du coût complet, il s'agit des
coûts des propriétés non évaluées ainsi que
les coûts encourus dans le cadre de projets importants de
développement qui sont exclus de la base amortissable du centre de
coûts considéré.
En vertu du paragraphe (c)(4)(i)(B) de la Reg. S-X Rule 4-10,
ces coûts doivent être pris en considération pour leur
valeur nette comptable (i.e. coût historique moins les pertes de valeur,
le cas échéant) pour la détermination du coût
plafond sous la méthode du coût complet.
3.3. Le plus faible du coût et de la juste
valeur des propriétés non prouvées incluses dans la base
amortissable
En règle générale, si la politique
comptable de l'entreprise consiste à exclure de la base amortissable
tous les coûts des propriétés non encore
évaluées, le plus faible entre le coût et la juste valeur
des propriétés non prouvées incluses parmi les coûts
amortissables est égal à zéro. En effet, lorsque l'option
d'exclusion de tels coûts est adoptée, les coûts inclus dans
la base amortissable d'un centre de coûts particulier correspondent au
pertes de valeur et aux coûts des propriétés
minières évaluées comme étant non prouvées.
Par contre, si les coûts des propriétés non
évaluées ne sont pas exclus de la base amortissable, cette
composante du coût plafond peut avoir une valeur.
193
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Pour les besoins du Ceiling test, les
propriétés non prouvées incluses dans la base amortissable
sont évaluées au plus faible du coût et de la valeur du
marché. La Reg. S-X Rule 4-10 n'a pas spécifié si c'est le
plus faible du coût et de la juste valeur de toutes les
propriétés non prouvées, prises ensemble, qui doit
être utilisé ou c'est le plus faible du coût et de la juste
valeur de chaque propriété minière individuelle qui doit
être considéré.
A notre avis, et compte tenu de la philosophie de la
méthode du coût complet, il est plus approprié d'utiliser
le plus faible du coût et la juste valeur de l'ensemble des
propriétés non prouvées.
3.4. Effet de l'impôt sur le
résultat
Aux terme du paragraphe (c)(4)(i)(D) de la Reg. S-X Rule 4-10,
le calcul du coût plafond implique la détermination de :
l'effet de l'impôt sur le résultat relatif
aux différences entre les valeurs comptables et les bases fiscales des
propriétés visées aux paragraphe (c)(4)(i)(B) et (C) de la
présente section
Ce paragraphe est, en quelque sorte, d'une formulation
ambiguë dont une interprétation littérale n'est ni suivie en
pratique ni reflétée dans le SAB Topic 12, Oil and Gas
Producing Activities, section D, paragraphe 1 traitant de l'effet de
l'impôt sur le résultat lors de la détermination du
coût plafond.
Tout d'abord, le paragraphe (c)(4)(i)(A), telle
qu'amendée par le Financial Reporting Release 40A publiée en
septembre 1992, se réfère au "revenues net futurs"
relatifs aux réserves prouvées pour la détermination du
coût plafond. En général, le terme "revenus nets
futurs" vise les cash-flows futurs (pas revenus) avant impôt sur le
résultat alors que le ceiling test reflète traditionnellement les
cash-flows futurs après impôt sur le résultat. A ce titre,
le paragraphe (c)(4)(i)(D) ne prend pas en compte l'effet de l'impôt sur
le résultat en ce qui concerne les revenus futurs nets visés au
paragraphe (c)(4)(i)(A) tel qu'il le faisait avant les amendement de 1992.
194
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Interrogé sur ce sujet, un représentant de la
SEC a informellement précisé, vers la fin de l'année 1992,
que les amendements apportés par le Financial Reporting Release 40A ne
visaient pas l'élimination de l'effet de l'impôt sur le
résultat relatif auxdits revenus nets futurs.
Par ailleurs, le paragraphe (c)(4)(i)(D) se
réfère à la "valeur comptable" des
propriétés visées aux paragraphes (c)(4)(i)(B) et (C)
alors que, tel que précisé par le SAB Topic 12D, ce terme visait
les revenus nets futurs (ou la valeur actuelle des revenus nets futurs), objet
du paragraphe (c)(4)(i)(A), et les valeurs plafonds, objets des paragraphes
(c)(4)(i)(B) et (C). En effet, la valeur plafond pour une
propriété minière prouvée peut être
considérablement différente de sa valeur comptable et, par
conséquent, l'effet de l'impôt sur le résultat
correspondant peut être largement différent des impôts
différés comptabilisés pour refléter la
différence entre la base comptable et la base fiscale.
Sur la base des clarifications apportés par SAB Topic
12D et les commentaires informels de la SEC141, les compagnies
pétrolières traitent le paragraphe (c)(4)(i)(D) comme s'il a
été modifié pour lire "l'effets de l'impôt sur le
résultat relatif aux différences entre:
(1) les revenus nets futurs et les valeurs visées aux
paragraphes Reg. S-X Rule 4-10(c)(4)(i)(A), (B) et (C), d'une part; et
(2) la base fiscale des actifs y relatifs, d'autre part."
3.5. Illustration du Ceiling test
Pour illustrer le Ceiling test tel que prévu par le
paragraphe Reg. S-X Rule 4-10(c)(4), considérons l'exemple suivant
(extrait de l'ouvrage Petroleum Accounting, Principles, Procedures, &
Issues, chapitre 19: The Full Cost Accounting Method):
Soit une société pétrolière ABC
ayant un seul champ prouvé dont les réserves prouvées sont
estimées au 31 décembre 2000 à 2,400,000 barils. Le prix
de vente du pétrole à cette date s'élève à
$17.50 par baril. La production future attendues est détaillée
comme suit:
141 Dennis R. JENNINGS, Joseph B. FEITEN, Horace R. BROCK,
Petroleum Accounting, Principles, Procedures, & Issues, éd. Pdi,
University of North Texas, 2000, p. 473
195
|
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
|
|
Barils
|
2001
|
1,000,000
|
2002
|
700,000
|
2003
|
400,000
|
2004
|
200,000
|
2005
|
100,000
|
Total
|
2,400,000
|
Les différentes taxes à la production
s'élèvent à 5% des revenus. Les coûts de production
s'élèvent actuellement à $1,500,000 par an. Il est
prévu qu'un coût additionnel de $7,500,000 soit encouru au cours
de l'année 2001 pour développer les réserves
prouvées.
F Détermination de la valeur des
réserves prouvées
Sur la base des informations qui précèdent, les
cash-flows nets futurs et les cash-flows nets futurs actualisés
résultant de la production des réserves prouvées sont
calculés comme suit:
en US$
Année
|
Revenus Bruts
|
Coût de production et de
développement
|
Cash-flow net
|
Facteur d'actualisation
|
Cash-flow actualisé
|
2001
|
17,500,000
|
9,875,000
|
7,625,000
|
0.9535
|
7,270,438
|
2002
|
12,250,000
|
2,112,500
|
10,137,500
|
0.8668
|
8,787,185
|
2003
|
7,000,000
|
1,850,000
|
5,150,000
|
0.7880
|
4,058,200
|
2004
|
3,500,000
|
1,675,000
|
1,825,000
|
0.7164
|
1,307,430
|
2005
|
1,750,000
|
1,587,500
|
162,500
|
0.6512
|
105,820
|
|
|
|
$24,900,000
|
|
$21,529,073
|
Ainsi, pour le calcul du coût plafond, la valeur
attribuée aux réserves prouvées est de $21,529,073.
F Détermination de la valeur nette comptable
nette
Sous la méthode du coût complet, le coût
plafond est comparée à l'ensemble des coûts portés
à l'actifs moins les amortissements cumulés moins les
impôts différés correspondants. Dans ce qui suit, nous nous
réfèrerons à cette dernière valeur comme la
valeur nette comptable nette.
196
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
Supposons qu'au 31 décembre 2000, la valeur nette
comptable nette des coûts capitalisés se détaille comme
suit:
Coûts des propriétés prouvées
32,000,000
Coûts non prouvés inclus dans la base amortissable
(juste valeur = $0) 4,700,000
Base d'amortissement 36,700,000
Coûts exclus de la base amortissable 10,000,000
Amortissements cumulés (15,000,000)
Valeur nette comptable 31,700,000
Impôts différés correspondants:
Valeur nette comptable 31,700,000
moins base fiscale des propriétés prouvées
(donnée) (5,000,000)
moins base fiscale des propriétés non
prouvées inclues dans la base
amortissable (déduction totale au moment de
l'abandon) 0
moins base fiscale des coûts exclus de l'amortissement
(donnée) (8,000,000)
différence fiscale 18,700,000
taux effectif d'impôts (40%) 40%
Impôts différés correspondants
7,480,000
Valeur nette comptable nette
$24,220,000
F Détermination de l'effet de
l'impôt
Considérons les différences suivantes entre les
valeurs comptables et les bases fiscales utilisées pour la
détermination du résultat imposable:
· Les $7,500,000 de coûts de développement
à encourir en 2001 incluent un montant de $5,100,000 déductible
immédiatement entant que coûts de forage intangibles. Les
$2,400,000 restants sont amortis selon la méthode de l'unité de
production comme illustré dans le tableau qui suit;
· Les $5,000,000, base fiscale pour l'amortissement des
propriétés prouvées, est déductible comme
illustré dans le tableau qui suit;
· La société ABC aura une déduction
fiscale supplémentaire au titre de ses activités de recherche et
de développement comme illustré dans le tableau suivant;
· Le taux d'impôt combiné (gouvernemental
et fédéral) s'élève à 40%;
· Les impôts sont supposés être
payés au milieu de l'année fiscale;
· La société n'a pas d'autres
crédits d'impôt.
197
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
L'effet de l'impôt relatifs aux revenus nets futurs est,
par conséquent, calculé comme suit:
en milliers de $ 2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Total
|
Cash-flow net
|
7,625
|
10,138
|
5,150
|
1,825
|
163
|
24,901
|
Coûts de développement intangibles
|
2,400
|
|
|
|
|
2,400
|
Amortissement
|
(1,000)
|
(700)
|
(400)
|
(200)
|
(100)
|
(2,400)
|
Amortissement des propriétés prouvées
|
(1,825)
|
(2,138)
|
(550)
|
(425)
|
(62)
|
(5,000)
|
Déduction supplémentaire
|
(200)
|
(300)
|
(200)
|
(200)
|
(1)
|
(901)
|
Résultat imposable
|
7,000
|
7,000
|
4,000
|
1,000
|
0
|
19,000
|
Impôt sur le résultat (40%)
|
2,800
|
2,800
|
1,600
|
400
|
0
|
7,600
|
Facteur d'actualisation
|
0.9535
|
0.8668
|
0.7880
|
0.7164
|
0.6512
|
-
|
Valeur actualisée de l'impôt sur le
résultat
|
2,670
|
2,427
|
1,261
|
287
|
0
|
6,644
|
Ainsi, l'effet de l'impôt sur le résultat
s'élève à $6,644,000 en ce qui concerne les revenus nets
futurs. Pour les valeur visées aux paragraphes (c)(4)(i)(B) et (C),
l'effet de l'impôt sur le résultat est moins important. Il est
calculé comme suit:
en US$
|
§
|
(c)(4)(i)(B)
|
§
|
(c)(4)(i)(C)
|
Valeur
|
|
10,000,000
|
|
0
|
Base fiscale
|
|
(8,000,000)
|
|
0
|
Différence
|
|
2,000,000
|
|
0
|
Effet de l'impôts (40%)
|
|
800,000
|
|
0
|
F Illustration du Ceiling test
|
en US$
|
Valeur actuelle des renevus nets futurs
|
21,529,073
|
Coûts exclus de l'amortissement (c)(4)(i)(B)
|
10,000,000
|
Coûts des propriétés non prouvées
(c)(4)(i)(C)
|
0
|
Coût Plafond avant impôt
|
31,529,073
|
moins effet de l'impôts sur le résultat
|
(7,444,027)
|
Coût Plafond
|
24,085,046
|
moins valeur nette comptable nette
|
(24,220,000)
|
Perte de valeur
|
(134,954)
|
198
Aperçu de la Normalisation Comptable en Vigueur aux
Etats-Unis
3.6. Evènements postérieurs à la
date de clôture
SAB Topic 12D, Question 3, précise qu'une réduction
de valeur peut être évitée si l'un des deux
évènements suivants se produit après la date de
clôture mais avant l'émission du rapport d'audit des états
financiers de l'entreprise:
1. des réserves additionnelles sont prouvées sur
des propriétés minières détenues à la date
de clôture;
2. les prix de vente de pétrole ou du gaz naturel ont
connu une augmentation.
Si, compte tenu de tels évènements, le calcul du
coût plafond ne donne lieu à aucune perte de valeur, aucune
réduction de valeur n'est comptabilisée. Si une perte de valeur
inférieure est déterminée, c'est alors cette perte de
valeur qu'il faut comptabiliser.
Co n clusion
200
Conclusion
Le traitement comptable des coûts encourus pour la
recherche et le développement des hydrocarbures reste l'un des sujets
les plus polémique de nos jours. En effet, la nature exacte de tels
coûts a fait l'objet de plusieurs recherches142 et
études, depuis plusieurs décennies, visant à
étudier l'impact des différents traitements comptables sur le
comportement des utilisateurs de l'information financière. Il s'agit en
particulier des investisseurs et des bailleurs de fonds,
considérés comme les utilisateurs privilégiés des
états financiers.
Actuellement, les méthodes les plus utilisées
pour la prise en compte des coûts de recherche et de développement
des hydrocarbures sont la méthode des efforts réussis et la
méthode du coût complet; deux méthodes profondément
différentes, considérées parfois contradictoires et
parfois complémentaires. La différence de base entre ces deux
méthodes réside dans la comptabilisation des coûts des
activités d'exploration infructueuses.
En effet, sous la méthode du coût complet, tous
les coûts d'exploration sont capitalisés indépendamment du
fait qu'ils aient conduit à la découverte de réserves
minérales exploitables ou non. Le principe sous-jacent à cette
méthode réside dans la nature probabiliste des activités
d'exploration: il est parfois nécessaire de procéder à
plusieurs forages d'exploration avant de découvrir un gisement
susceptible d'être développée et exploité
commercialement. Ainsi, les coûts des forages d'exploration secs sont
considéré comme faisant partie d'un effort global dont l'objectif
est de découvrir des réserves minérales commercialement
exploitables et sont, par conséquent, inclus dans le coût de
toutes réserves minérales découvertes. Sous la
méthode des efforts réussis, seuls les coûts des
activités d'exploration ayant conduit à la découverte de
réserves minérales exploitables sont capitalisés.
Dans le cadre du présent mémoire, nous avons
tenté d'étudier ces deux méthodes à travers une
analyse de leurs différences conceptuelles dans l'application du
modèle dit du coût historique. Nous avons, par ailleurs,
procédé à l'analyse de l'évolution de la
pensée comptable au fil des années à travers une revue de
l'évolution des différentes pratiques et normes comptables
à travers le monde.
142 Pour un aperçu des différentes recherches et
études effectuées depuis les années 70, voir IASC,
"Extractive Industries Issues Paper", 2001, Chapitre 16.
201
Conclusion
Comparée à la méthode du coût
complet, la méthode des efforts réussis nous parait la plus
prudente et la plus cohérente avec les dispositions du cadre conceptuel
de la comptabilité financière. En effet, cette méthode
puise son fondement dans la définition et les règles de prise en
compte d'actif puisque les coûts de recherche ne sont capitalisés
que si l'existence d'avantages économiques futurs, en l'occurrence
l'existence de réserves minérales exploitables, est
démontrée. La méthode du coût complet, par contre,
est une méthode dont l'existence et le fondement ont été
édictés par l'émergence de compagnies
pétrolières de petite taille dont les résultats ne
pouvaient pas absorber les coûts d'exploration importants encourus durant
les premières années d'activité. La passation en charges
de tels coûts risquait de réduire leur capacité d'attirer
de nouveaux investisseurs et de compromettre, par conséquent, leur
viabilité à moyen terme.
Ainsi, dans un environnement économique de plus en plus
turbulent, et compte tenu de l'effondrement de certaines compagnies
pétrolières au cours des dernières années, la
méthode des efforts réussis semble présenter plus de
garanties aux différents utilisateurs de l'information financière
et plus de cohérence avec les principes comptables
généralement admis. C'est d'ailleurs, cette position qui a
été adoptée par le conseil du FASB en 1977 par la
publication du SFAS 19; une position largement critiquée par les
représentants des sociétés pétrolières
à la SEC qui, sous une pression politique forte, a fini, en août
1978, par permettre l'utilisation de la méthode du coût
complet.
Toutefois, il est à noter que, quelque soit la
méthode adoptée, la comptabilité financière
relative aux activités de recherche et de développement des
hydrocarbures illustre indubitablement une situation où l'information
financière produite par le modèle du coût historique est
jugée, dans un contexte de prise de décisions économiques,
moins pertinente que l'information restituée par d'autres modèles
d'évaluation143.
En effet, ni la méthode du coût complet ni la
méthode des efforts réussis reflète le succès des
opérations de recherche au moment de la découverte. Sous ces deux
méthodes, le succès est reflété au moment de la
production et la vente des réserves minérales mises en
évidence. Par
143 Bien qu'elle reste la source principale de
génération des règles d'évaluation comptable, la
convention du coût historique est l'objet de dérogations de plus
en plus nombreuses aux termes desquelles elle cède la place à un
nouveau modèle comptable : le modèle de la valeur du
marché ou de la juste valeur (fair value). Au nombre des
dérogations consacrées par les normes tunisiennes, on peut citer,
à titre d'exemple, les titres de placement cotés en bourse, les
créances et dettes en devises étrangères et les
immobilisations reçues gratuitement.
202
Conclusion
conséquent, on peut dire que ces deux méthodes
ont tendance à voiler, ou du moins à retarder, la traduction
comptable du succès des activités de recherche. Ce
résultat est la conséquence directe du modèle du
coût historique et de la convention de réalisation du revenu.
De même, bien que profondément
différentes, la méthode du coût complet et la
méthode des efforts réussis portent à l'actif uniquement
les coûts encourus pendant les phase de recherche et de
développement. Ces coûts ne représentent aucunement les
ressources économiques acquises par l'entreprise, en l'occurrence les
réserves minérales mises en évidence.
En matière d'amortissement, la répartition des
coûts portés à l'actif sur la durée de vie des
réserves minérales mises en valeur ne semble pas faire
l'unanimité de la doctrine comptable, non plus. En effet, la nature des
coûts d'acquisition, de recherche et de développement
portés à l'actif, la spécificité des installations
pétrolières utilisées pour la production et le traitement
des hydrocarbures, la complexité des différentes conventions
d'association et les difficultés d'estimation des différentes
catégories de réserves ont conduit à l'émergence de
plusieurs avis en la matière.
Tout d'abord, il y a les adeptes de la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production qui pensent que le respect
de la convention de rattachement des charges aux produits passe
inéluctablement par la répartition des différents
coûts capitalisés en fonction de l'épuisement des
réserves d'hydrocarbures correspondantes. Ces mêmes auteurs
reconnaissent, toutefois, que les modalités pratiques de mise en
application de la méthode de l'amortissement selon l'unité de
production sont généralement tributaires d'appréciations
et d'estimations subjectives qui rendent la pertinence de cette méthode
parfois illusoire. Il s'agit notamment de difficultés ayant trait:
- à l'estimation des différentes catégories
des réserves en place;
- aux choix des réserves en fonction desquelles les
coûts capitalisés sont amortis;
- à l'estimation des différentes durées de
vies des installations de production, de
traitement ou de stockage;
- à l'estimation du rythme de production futur; et
- au choix du centre de coûts approprié;
203
Conclusion
Tous ces facteurs réunis ont conduit certains auteurs
à rejeter la méthode de l'amortissement selon l'unité de
production et à préconiser l'utilisation de l'amortissement
linéaire. Cette méthode est jugée plus appropriée
et d'une application plus simple.
Ainsi, partant de notre étude des avantages et
inconvénients de chacune des deux méthodes susvisées, nous
estimons que le choix d'une méthode d'amortissement est une affaire de
jugement professionnel exercé par la direction de chaque entreprise
pétrolière. Ce jugement doit s'inscrire dans un processus
analytique, basé sur l'expérience et les connaissances (y compris
la connaissance par le comptable de ses propres limites et des normes
pertinentes), objectif, prudent et intègre menant au choix d'une
solution appropriée à un problème
comptable144.
Par conséquent, le choix d'une méthode pour
l'amortissement d'un actif particulier doit, à notre avis, tenir compte,
au moins, des éléments suivants:
- durée de vie de l'actif à amortir
(durée de vie inférieure ou supérieure à la
durée de vie des réserves en place);
- utilisation prévue de l'actif (actif pouvant servir
plusieurs champs ou propriétés minières productifs)
- coût de la mise en place de l'une ou de l'autre des deux
méthodes d'amortissement;
Quant à l'évaluation des coûts
portés à l'actif à la date de clôture, la pratique
comptable actuelle est encore une fois variée, même aux Etats-Unis
où la normalisation comptable est jugée très
évoluée. En effet, l'estimation de la valeur recouvrable de
certains actifs, tels que les propriétés minières non
évaluées, les coûts de recherche dont l'issue n'est pas
connue ou encore les propriétés minières prouvées,
fait intervenir plusieurs éléments subjectifs qui peuvent
constituer parfois un outil dangereux de lissage du résultat. Il s'agit,
par exemple, de l'estimation des réserves en place, de l'estimation des
prix de vente et coûts futurs et de l'estimation des coûts futurs
de développement et de démantèlement.
Sur le plan national, notre enquête sur les pratiques
comptables dans le secteur pétrolier a révélé que
les coûts portés à l'actif ne font pas l'objet d'une
évaluation à la date de clôture.
144 D'après Michael Gibbins et Alister K. Mason, jugement
professionnel et information financière, Toronto, ICCA 1989, pages 150
et 151.
204
Conclusion
Cette situation peut s'expliquer par le fait que les
entreprises tunisiennes opérant dans le secteur pétrolier, ne
disposent pas de référentiel comptable spécifique et
suivent, généralement, les règles comptables
édictées par les différentes lois
pétrolières ou conventions particulières régissant
leurs activités. Ces règles sont souvent orientées vers
les besoins de l'administration fiscale en priorité, et ce, que ce soit
en matière de prise en compte, d'amortissement ou
d'évaluation.
Enfin, tout en rendant hommage à la réforme
comptable de 1996, qui était à l'origine d'une mutation majeure
en matière de normalisation comptable en Tunisie, nous constatons
aujourd'hui avec regret que cette normalisation n'a pas évolué
avec la célérité requise, à l'encontre de
l'évolution très rapide que connaît actuellement la
normalisation comptable à l'échelle internationale. Par exemple,
l'IASB étudie depuis 1999 les pratiques comptables en matière de
comptabilité pétrolières dans l'objectif d'élaborer
une norme spécifique traitant de la prise en compte, de l'amortissement
et de l'évaluation des coûts de recherche et de
développement des hydrocarbures.
i
OUVRAGES
1. BROCK H., JENNINGS D., FEITEN J., (2000) Petroleum
Accounting: Principles, Procedures, & Issues, éd. Pdi,
University of North Texas, Denton, Texas, 5th edition.
2. INTERNATIONAL ACCOUNTING STANDARDS BOARD, (2001)
Extractive Industries Issues Paper,
3. SOCIETY OF PETROLEUM ENGINEERS & WORLD PETROLEUM
CONGRESSES, (1997) Petroleum Reserves Definitions.
4. JONES D., KLINGSTEDT J., BROCK H., (1988) Oil and Gas
Accounting, éd. Pdi, North Texas State University, Denton, Texas,
3rd edition.
5. DECKER W. & WARREN D., (1990) SEC Manual,
éd. Coopers&Lybrand, New York, 5th edition.
6. UNION DES CHAMBRES SYNDICALES DE L'INDUSTRIE DU PETROLE,
(1983) Plan Comptable Professionnel - Entreprises de Recherche et de
Production des Hydrocarbures, France.
7. YAICH A., (2000) Préparation et
présentation des états financiers, éd. Raouf YAICH
8. RAFFEGEAU J., DUFILS P., CORRE J., LOPATER C., (1993)
Mémento Pratique Francis Lefebvre - Comptable 1994, éd.
Francis Lefebvre.
9. DEVAUX-CHARBONNEL J., (1987) Droit minier des
hydrocarbures, principes et applications, éd. Technip.
10. BRASSEUR R., (1975) Législation et
fiscalité internationales des hydrocarbures, exploration et
production, éd. Technip.
ii
11. Gibbins M. et Mason A., jugement
professionnel et information financière, Toronto, ICCA 1989.
MEMOIRES D'EXPERTISE COMPTABLE
1. Mounira TLILI, (1992) Des Conventions d'Exploration -
Production Pétrolières : Analyse Juridique, Fiscale, Economique
et Comptable.
2. Mhemed HAMZAOUI, (1984) Les Frais de Recherche
d'Hydrocarbures, leur Traitement Comptable et Conséquence
Financière.
NORMES COMPTABLES ET AUTRES PUBLICATIONS
OFFICIELLES
1. LE SYSTEME COMPTABLE DES ENTREPRISE 1997
i Cadre conceptuel de la comptabilité
Financière
i NC 04 Norme comptable relative aux Stocks
i NC 05 Norme comptable relative aux immobilisations
corporelles
i NC 06 Norme comptable relative aux Immobilisations
incorporelles
i NC 10 Norme comptable relative aux Charges reportées
i NC 11 Norme comptable relative aux modifications comptables
i NC 14 Norme comptable relative aux éventualités
et événements postérieurs à
la date de clôture
2. INTERNATIONAL ACCOUNTING STANDARDS BOARD
(IASB)
i Cadre pour la préparation et la présentation des
états financiers
i IAS 1 Présentation des états financiers
(révisée en 1997)
i IAS 8 Résultat net de l'exercice, erreurs fondamentales
et changements de
méthodes comptables (révisée en 1993)
i IAS 10 Événements postérieurs à la
date de clôture (révisée en 1999)
i IAS 14 Information sectorielle (révisée en
1997)
i IAS 16 Immobilisations corporelles (révisée en
1998)
i IAS 31 Information financière relative aux
participations dans des coentreprises
(révisée en 2000)
i IAS 36 Dépréciation d'actifs (1998)
iii
i IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs
éventuels (1998)
i IAS 38 Immobilisations incorporelles (1998)
i SIC 13 Entités contrôlées conjointement -
Apports non monétaires par des co-
entrepreneurs
i ED6 Exposure Draft ED6: Exploration for and Evaluation of
Mineral
Resources (2004)
3. FINANCIAL ACCOUNTING STANDARDS BOARD
(FASB)
i SFAS 2 Accounting for Research and Development Costs (Octobre
1974)
i SFAS 19 Financial Accounting and Reporting by Oil and Gas
Producing Companies (Décembre 1977)
i SFAS 25 Suspension of Certain Accounting Requirements for
Oil and Gas Producing Companies - an amendment of FASB Statement No. 19
(Février 1979)
i SFAS 69 Disclosures about Oil and Gas Producing Activities -
an amendment of FASB Statements No. 19, 25, 33, and 39 (Novembre 1982)
i SFAS 121 Accounting for the Impairment of Long-Lived Assets
and for Long-Lived Assets to Be Disposed Of (Mars 1995)
i SFAS 143 Accounting for Asset Retirement Obligations (Juin
2001)
i SFAS 144 Accounting for the Impairment or Disposal of
Long-Lived Assets (Août 2001)
i SFAC 7 Using Cash Flow Information and Present Value in
Accounting
Measurements
4. SECURITIES AND EXCHANGE COMMISSION (SEC) a.
Accounting Series Releases1 (ASR)
i ASR 253 Adoption of requirements for financial accounting
and reporting practices for oil and gas producing activities (Août
1978)
i ASR 257 Requirements for financial accounting and reporting
for oil and gas producing activities (Decembre 1978)
i ASR 258 Oil and gas producers - full cost accounting practices
(Decembre 1978)
1 Actuellement les dispositions de ces publications se
trouvent éparpillées dans les Financial Reporting Releases et les
Accounting and Auditing Enforcement Releases
b. Staff Accounting Bulletins2
(SAB)
i Topic 12 Oil and gas producing activities
5. COMITE COMPTABLE DE L'INDUSTRIE PETROLIERE AU
ROYAUME-UNI
i SORP, Accounting for Abandonment Costs, (1988)
i SORP, Accounting for Oil and Gas Exploration, Development,
Production and Decommissioning Activities, (2000).
AUTRES
1. Décret du premier janvier 1953 sur les mines.
2. Décret-loi 85-9 du 14 septembre 1985, instituant des
dispositions spéciales concernant la recherche et la production des
Hydrocarbures liquides et gazeux.
3. Code des Hydrocarbures, promulgué par la loi 99-93 du
17 août 1999.
4. Regulation S-X, Rule 4-10: Financial Accounting and
Reporting for Oil and Gas Producing Activities Pursuant to the Federal
Securities Laws and the Energy Policy and Conservation Act of 1975.
iv
2 Les SAB sont publiés par Topic.
Annexes
Annexe 1
Analyse des pratiques comptables des
sociétés pétrolières opérant en
Tunisie
L'annexe 1 est une présentation et une analyse des
résultats de notre enquête menée auprès des
entreprises pétrolières opérant en Tunisie.
A1-1
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
ANALYSE DES PRATIQUES COMPTABLES DES
ENTREPRISES
PETROLIERES OPERANT EN TUNISIE
1. PRESENTATION DE L'ENQUETE
1.1. Objectif de l'enquête
L'objectif de notre enquête consiste à analyser les
pratiques comptables des entreprises tunisiennes ou étrangères
opérant en Tunisie en matière de prise en compte, d'amortissement
et d'évaluation des coûts de recherche, de développement et
de production des hydrocarbures.
L'enquête vise, par ailleurs, à évaluer la
connaissance des responsables comptables des entreprises interrogées des
différentes normes comptables applicables à l'industrie
pétrolière. Il s'agit des normes internationales,
américaines ou tunisiennes le cas échéant.
1.2. Population
La population de l'enquête est composée des
directeurs financiers et comptables des sociétés tunisiennes et
des établissements stables des entreprises pétrolières
étrangères opérant en Tunisie.
Compte tenues du nombre limité des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie, notre échantillon
à couvert une dizaine de sujets. Le nombre des sujets ayant
répondu à notre questionnaire s'élève à sept
entreprises et sont détaillées comme suit:
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Entreprises tunisiennes
|
2
|
29%
|
Entreprises étrangères
|
5
|
71%
|
Total
|
7
|
100%
|
A1-2
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
1.3. Méthodologie
Notre enquête a été menée à
l'aide d'un questionnaire conçu en vue d'atteindre les objectifs
préalablement arrêtés. A l'instar du plan du présent
mémoire, notre questionnaire a été scindé en trois
sections et a été structuré de la manière
suivante:
La première section traite de la prise en compte des
coûts de recherche, de développement et de production des
hydrocarbures. Elle vise à cerner les méthodes comptables suivies
(est-ce la méthode du coût complet, la méthode des efforts
réussis ou autres?), ainsi que le référentiel des choix
comptables adoptés par les entreprises interrogées (s'agit-il de
lois pétrolières, de normes comptables ou de conventions
particulières?).
A travers les questions posées, cette section essaye,
en outre, d'analyser les choix adoptés par les entreprises
pétrolière interrogées pour mettre an application les
méthodes comptables adoptées (comptabilisation des coûts
d'acquisition, des coûts de prospection, des coûts de forages
d'exploration, des coûts de développement, des coûts futurs
d'abandon et de remise en état ...etc.).
La seconde section a été réservée
à l'étude des différentes méthodes d'amortissement
adoptées par les différentes entreprises ayant répondu
à notre questionnaire. A travers les questions posées, cette
section vise à analyser les modalités pratiques de mise en
application de la méthode de l'amortissement selon l'unité de
production lorsqu'elle est adoptée (catégories des
réserves utilisées, unité de mesure, base
amortissable).
La troisième section a été
consacrée aux méthodes d'évaluation adoptées par
les entreprises interrogées pour l'appréciation de la
recouvrabilité des coûts de recherche et de développement
portés à l'actif.
Chacune des sections susvisées comporte, en outre, une
question demandant aux sujets interrogés de se prononcer sur les choix
comptables qu'ils ont adopté, et ce, en terme d'image fidèle, de
pertinence et d'utilité pour les utilisateurs des états
financiers.
A1-3
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
2. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE
2.1. Prise en compte des coûts de recherche, de
développement et de production des hydrocarbures
Le tableau suivant présente les résultats de
l'enquête concernant les méthodes comptables adoptées par
les différentes entreprises interrogées pour la prise en compte
des coûts de recherche, de développement et de production des
hydrocarbures.
les résultats sont donnés en nombre
|
Coût complet
|
Efforts réussis
|
Règles conventionnelles
|
Entreprises tunisiennes
|
|
|
2
|
Entreprises étrangères
|
|
1
|
4
|
Total
|
|
1
|
6
|
Il ressort du tableau précédent que 100% des
entreprises tunisiennes retiennent les règles édictées par
les conventions particulières et les lois pétrolières qui
régissent leurs activités de recherche et d'exploitation. Cette
attitude peut être expliqué par l'absence de normes comptables
spécifiques au secteur pétrolier en Tunisie.
En ce qui concerne la qualité de l'image
véhiculée par les états financiers, les responsables
comptables des deux entreprises tunisiennes interrogés affirment que les
méthodes comptables retenues donnent une image fidèle du
résultat des opérations de recherche et de développement
ainsi que de la situation financière et du patrimoine de leurs
sociétés.
Quant aux entreprises étrangères, trois (03) des
entreprises interrogées suivent les règles conventionnelles pour
la préparation de leurs états financiers en Tunisie, une (01)
entreprise a adopté la méthode du coût complet et une (01)
entreprise affirme avoir adopté la méthode des efforts
réussis.
100% des entreprises étrangères ayant
adopté les règles conventionnelles affirment retraiter leurs
comptes locaux pour les besoins de la consolidation au niveau des états
financiers de la société mère. Ces retraitements sont
effectués en vue de se conformer aux règles de la méthode
des efforts réussis.
A1-4
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
Sur les traitements comptables réservés à
la comptabilisation des différents coûts de recherche, de
développement et de production, les entreprises interrogées ont
répondu comme suit:
1. Coûts d'acquisition et de maintenance des permis de
prospection et de recherche;
|
2. Coûts de prospection;
|
3. Coûts des travaux G&G;
|
4. Coûts des forages d'exploration secs;
|
5. Coûts des forages de
développement productifs;
|
6. Coûts des forages de développement secs;
|
7. Coûts des forages au-delà des formations
prouvées;
|
8. Coûts des opérations de Plug-Back (en cas de
forage de développement);
|
9. Coûts d'abandon d'une portion de forage de
développement (en cas de side-track);
|
|
MCC : adoptant la méthode du coût complet
MER : adoptant la méthode des efforts réussis
RC : adoptant les règles conventionnelles
Entreprises tunisiennes
|
Actif
|
Charges
|
2
|
|
2
|
|
2
|
|
2
|
|
2
|
|
1
|
1
|
2
|
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Entreprises étrangères MCC
|
Actif
|
Charges
|
1
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
|
Entreprises étrangères MER
|
Actif
|
Charges
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
1
|
|
1
|
|
|
1
|
1
|
|
1
|
|
Entreprises étrangères RC
|
Actif
|
Charges
|
3
|
|
3
|
|
3
|
|
3
|
|
3
|
|
3
|
|
3
|
|
3
|
|
1
|
2
|
A1-5
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
A1-6
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
Les réponses obtenues montre que les traitements
comptables adoptés par chaque catégorie d'entreprises sont
cohérents dans l'ensemble. A ce titre, les 3 entreprises
étrangères suivant les règles conventionnelles
procèdent au retraitement de leurs comptes locaux en passant en charge
de l'exercice l'ensemble des coûts d'exploration infructueux (leurs
maisons mères respectives ayant adopté la méthode des
efforts réussis).
L'analyse du tableau précédent appelle de notre
part les commentaires suivants:
- En ce qui concerne les entreprises tunisiennes, les
divergences de traitement des coûts de forages de développement
secs, des coûts des opérations de Plug-Back et des coûts
d'abandon d'une portion de forage peuvent être expliqués par les
options offertes par les différentes conventions particulières.
Ces dernières précisent que de tels coûts peuvent
être traités au choix du titulaire, soit entant que charges de
l'exercice, soit entant qu'actif. Les choix des sociétés
pétrolières sont souvent arrêtés en fonction de
leurs situations fiscales (résultat fiscal déficitaire ou
bénéficiaire).
- Les coûts d'abandon d'une portion de forage de
développement, en cas de side-track, sont comptabilisés de deux
manières différentes par les entreprises étrangères
adoptant les règles conventionnelles. Cette divergence vient confirmer
les résultats de l'enquête menée par PricewaterhouseCoopers
en 1999 en ce qui concerne la variété des traitements comptables
des coûts de développement infructueux1.
En ce qui concernes la comptabilisation des coûts futurs
d'abandon et de remise en état, les résultats de notre
enquête se détaillent comme suit:
|
Règles fiscales*
|
Provision progressive
|
Provision totale
|
Entreprises tunisiennes
|
2
|
|
|
Entreprises étrangères
|
|
4
|
1
|
* : conformément aux articles 118 à 123 du code des
hydrocarbures
Ces résultats appellent de notre part les commentaires
suivants:
- L'article 118 du code des hydrocarbures stipule que le
titulaire d'une concession d'exploitation a le droit de constituer une
provision destinée à faire face aux dépenses
1 Voir chapitre 2, section 4, §4.5 de la
première partie du présent mémoire.
A1-7
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
d'abandon et de remise en état du site d'exploitation.
Cette provision est constituée progressivement au cours des cinq
derniers exercices pour un site localisé en mer et au cours des trois
derniers exercices pour un site localisé à terre. L'adoption de
telles règles par les entreprises tunisiennes, tout en ignorant les
dispositions de l'IAS 37 et les dispositions du cadre conceptuel de la
comptabilité financière2, nous paraît
injustifié et peut remettre en cause la fiabilité des
états financiers.
- Le traitement comptable retenu par la majorité des
entreprises étrangères interrogées, qui consiste en la
constitution progressive d'une provision pour coûts d'abandon et de
remise en état des lieux, n'est pas en conformité avec les
dispositions de l'IAS 37. En effet, bien que ce traitement permette de
répartir les coûts futurs d'abandon en fonction de
l'épuisement des réserves développées, il ne
reflète pas le montant totale de l'obligation actuelle qui pèse
sur l'entreprise, en l'occurrence l'obligation de remise en état du site
d'exploitation.
2.2. Amortissement des coûts portés à
l'actif
En matière d'amortissement des coûts de recherche
et de développement portés à l'actif, les deux entreprises
tunisiennes interrogées affirment utiliser la méthode de
l'amortissement linéaire. Les taux d'amortissement appliqués sont
ceux prévus par les conventions particulières ou par les lois
pétrolières, selon le cas.
Sur la cohérence de leurs méthodes
d'amortissement avec les dispositions du cadre conceptuel et les normes
comptables NC 05 et NC 06, les responsables comptables des deux
sociétés interrogées ne pensent pas que les
méthodes adoptée sont les plus appropriées en terme
d'image fidèle, de pertinence et d'utilité d'information.
Ces choix comptables ne semblent pas, toutefois, être
contestés par les auditeurs légaux des deux entreprises.
Quant aux entreprises étrangères
interrogées, elles affirment suivre les règles fiscales pour les
besoins de leur comptabilité en Tunisie. Pour les besoins de leurs
comptes consolidés, trois
2 Notamment le §53 du cadre conceptuel de la
comptabilité financière traitant de la définition et de la
prise en compte du passif.
A1-8
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
(03) de ces entreprises affirment adopter la méthode de
l'amortissement selon l'unité de production. Cette méthode est
appliquée de la manière suivante:
F Trois (03) de ces entreprises procèdent à
l'amortissement des coûts historiques portés à l'actif en
fonction de l'épuisement des réserves prouvées et
développées. Pour le calcul du taux de déplétion,
ces entreprises mesurent leur production ainsi que leurs réserves en
unités physiques.
F Une (01) seule des entreprises interrogées affirme
inclure dans la base amortissable les coûts historiques de
développement ainsi que les coûts futurs de développement.
Ces coûts sont amortis en fonction de l'épuisement des
réserves prouvées et des réserves probables.
A ce titre, nous pensons que cette méthode est
incohérente. En effet, si les coûts futurs de prospection et
d'exploration sont exclus de la base amortissable, les réserves
probables ne devraient pas, à notre avis, être prises en
considération pour le calcul de l'amortissement.
2.3. Evaluation des coûts portés à
l'actif à la date de clôture
En matière d'évaluation, aucune entreprise des
sept (07) sujets couverts par notre enquête ne procède
l'estimation de la valeur recouvrable des coûts portés à
l'actif à la date de clôture.
Cette situation nous paraît surprenante mais peut
être expliqué par:
- l'existence d'une présomption simple que le
coût historique d'une concession d'exploitation est
généralement inférieur à la valeur recouvrable des
réserves mises en évidence;
- les difficultés pratiques de l'estimation de la
valeur recouvrable des permis de prospection et des permis de recherche.
A1-9
Annexe 1: Analyse des pratiques comptables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie
3. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
A travers l'étude des différentes normes
comptables, d'une manière générale, et l'analyse des
résultats de notre enquête, d'une manière
spécifique, nous avons atteint les conclusions suivantes:
- Absence d'un référentiel comptable
spécifique au secteur pétrolier en Tunisie: En effet, les
règles comptables adoptées par les entreprises tunisiennes sont
conditionnés par les dispositions des conventions particulières
et les différentes lois pétrolières. Ces règles ne
permettent pas la production d'une information financière pertinente
donnant une image fidèle de la situation de l'entreprise.
- Une insuffisance de connaissance des normes comptables
internationales, applicables à l'industrie pétrolière, et
du droit comptable comparé, par les responsables des entreprises
pétrolières opérant en Tunisie.
Par conséquent, et afin d'améliorer la
qualité de l'information financière produite par les entreprises
pétrolières opérant en Tunisie, nous proposons les
recommandations suivantes:
- activer, par le Conseil National de la Comptabilité,
le processus d'élaboration de normes comptables nationales
spécifiques aux activités de recherche et d'exploitation des
hydrocarbures. Ces normes constitueront une référence pour les
responsables comptables des différentes entreprises ainsi que pour leurs
auditeurs;
- Activer le rôle de l'université en vue
d'améliorer la connaissance par les jeunes diplômés
comptables des différentes normes comptables spécifiques au
secteur pétrolier;
- Encourager les cadres comptables des entreprises
pétrolières à s'assurer une formation continue en relation
avec leurs responsabilités;
- Sensibiliser les auditeurs des sociétés
pétrolières de la nécessité d'instaurer une culture
comptable de haut niveau au sein des sociétés
pétrolières.
Annexe 2
Regulation S-X, Rule 4-10: Financial Accounting
and
Reporting for Oil and Gas Producing Activities Pursuant
to the
Federal Securities Laws and the Energy Policy
and Conservation Act of
1975
L'annexe 2 est un extrait du code de la réglementation
fédérale aux Etats-Unis. Il s'agit des règles comptables
régissant l'activité de recherche et de production des
hydrocarbures, en l'occurrence la section 10, article 4 de la
réglementation S-X.
A2-1
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
UNITED STATES
SECURITIES AND EXCHANGE COMMISSION
Washington, D.C.
20549
Regulation S-X
Article 4--Rules of General Application
Financial Accounting and Reporting for Oil and Gas
Producing Activities Pursuant to the Federal Securities Laws and the Energy
Policy and Conservation Act of 1975
Reg. § 210.4-10.
This section prescribes financial accounting and reporting
standards for registrants with the Commission engaged in oil and gas producing
activities in filings under the federal securities laws and for the preparation
of accounts by persons engaged, in whole or in part, in the production of crude
oil or natural gas in the United States, pursuant to Section 503 of the Energy
Policy and Conservation Act of 1975 [42 U.S.C. 6383] ("EPCA") and section 11(c)
of the Energy Supply and Environmental Coordination Act of 1974 [IS U.S.C. 796]
("ESECA"), as amended by section 505 of EPCA. The application of this section
to those oil and gas producing operations of companies regulated for
rate-making purposes on an individual-company-cost-of-service basis may,
however, give appropriate recognition to differences arising because of the
effect of the rate-making process.
Exemption . Any person exempted by the Department of
Energy from any record-keeping or reporting requirements pursuant to Section
11(c) of ESECA, as amended, is similarly exempted from the related provisions
of this section in the preparation of accounts pursuant to EPCA. This exemption
does not affect the applicability of this section to filings pursuant to the
federal securities laws.
A2-2
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
Definitions
(a) Definitions. The following definitions apply to
the terms listed below as they are used in this section:
(1) Oil and gas producing activities.
(i) Such activities include:
(A) The search for crude oil, including condensate and
natural gas liquids, or natural gas ("oil and gas") in their natural states and
original locations.
(B) The acquisition of property rights or properties for the
purpose of further exploration and/or for the purpose of removing the oil or
gas from existing reservoirs on those properties.
(C) The construction, drilling and production activities
necessary to retrieve oil and gas from its natural reservoirs, and the
acquisition, construction, installation, and maintenance of field gathering and
storage systems --including lifting the oil and gas to the surface and
gathering, treating, field processing (as in the case of processing gas to
extract liquid hydrocarbons) and field storage. For purposes of this section,
the oil and gas production function shall normally be regarded as terminating
at the outlet valve on the lease or field storage tank; if unusual physical or
operational circumstances exist, it may be appropriate to regard the production
functions as terminating at the first point at which oil, gas, or gas liquids
are delivered to a main pipeline, a common carrier, a refinery, or a marine
terminal.
(ii) Oil and gas producing activities do not include:
(A) The transporting, refining and marketing of oil and gas.
(B) Activities relating to the production of natural
resources other than oil and gas.
(C) The production of geothermal steam or the extraction of
hydrocarbons as a by-product of the production of geothermal steam or
associated geothermal resources as defined in the Geothermal Steam Act of
1970.
(D) The extraction of hydrocarbons from shale, tar sands, or
coal.
(2) Proved oil and gas reserves. Proved oil and gas
reserves are the estimated quantities of crude oil, natural gas, and natural
gas liquids which geological and engineering data demonstrate with reasonable
certainty to be recoverable in future years from known reservoirs under
existing economic and operating conditions, i.e., prices and costs as of the
date the estimate is made. Prices include consideration of
A2-3
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
changes in existing prices provided only by contractual
arrangements, but not on escalations based upon future conditions.
(i) Reservoirs are considered proved if economic
producibility is supported by either actual production or conclusive formation
test. The area of a reservoir considered proved includes (A) that portion
delineated by drilling and defined by gas-oil and/or oil-water contacts, if
any; and (B) the immediately adjoining portions not yet drilled, but which can
be reasonably judged as economically productive on the basis of available
geological and engineering data. In the absence of information on fluid
contacts, the lowest known structural occurrence of hydrocarbons controls the
lower proved limit of the reservoir.
(ii) Reserves which can be produced economically through
application of improved recovery techniques (such as fluid injection) are
included in the "proved" classification when successful testing by a pilot
project, or the operation of an installed program in the reservoir, provides
support for the engineering analysis on which the project or program was
based.
(iii) Estimates of proved reserves do not include the
following:
(A) oil that may become available from known reservoirs but is
classified separately as "indicated additional reserves";
(B) crude oil, natural gas, and natural gas liquids, the
recovery of which is subject to reasonable doubt because of uncertainty as to
geology, reservoir characteristics, or economic factors;
(C) crude oil, natural gas, and natural gas liquids, that may
occur in undrilled prospects; and
(D) crude oil, natural gas, and natural gas liquids, that may
be recovered from oil shales, coal, gilsonite and other such sources.
(3) Proved developed oil and gas reserves. Proved
developed oil and gas reserves are reserves that can be expected to be
recovered through existing wells with existing equipment and operating methods.
Additional oil and gas expected to be obtained through the application of fluid
injection or other improved recovery techniques for supplementing the natural
forces and mechanisms of primary recovery should be included as "proved
developed reserves" only after testing by a pilot project or after the
operation of an installed program has confirmed through production response
that increased recovery will be achieved.
(4) Proved undeveloped reserves. Proved undeveloped
oil and gas reserves are reserves that are expected to be recovered from new
wells on undrilled acreage, or from existing wells where a relatively major
expenditure is required for recompletion. Reserves on undrilled acreage shall
be limited to those drilling units offsetting productive units that are
reasonably certain of production when drilled. Proved reserves for other
undrilled units can be claimed only where it can be demonstrated with certainty
that there is continuity of production from the existing productive formation.
Under no circumstances should estimates, for proved undeveloped reserves
A2-4
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
be attributable to any acreage for which an application of
fluid injection or other improved recovery technique is contemplated, unless
such techniques Leave been proved effective by actual tests in the area and in
the same reservoir.
(5) Proved properties. Properties with proved
reserves.
(6) Unproved properties. Properties with no proved
reserves.
(7) Proved area. The part of a property to which
proved reserves have been specifically attributed.
(8) Field. An area consisting of a single reservoir
or multiple reservoirs all grouped on or related to the same individual
geological structural feature and/or stratigraphic condition. There may be two
or more reservoirs in a field which are separated vertically by intervening
impervious strata, or laterally by local geologic barriers, or by both.
Reservoirs that are associated by being in overlapping or adjacent fields may
be treated as a single or common operational field. The geological terms
"structural feature" and "stratigraphic condition" are intended to identify
localized geological features as opposed to the broader terms of basins,
trends, provinces, plays, areas-of-interest, etc.
(9) Reservoir. A porous and permeable underground
formation containing a natural accumulation of producible oil and/or gas that
is confined by impermeable rock or water barriers and is individual and
separate from other reservoirs.
(10) Exploratory well. A well drilled to find and
produce oil or gas in an unproved area, to find a new reservoir in a field
previously found to be productive of oil or gas in another reservoir, or to
extend a known reservoir. Generally, an exploratory well is any well that is
not a development well, a service well, or a stratigraphic test well as those
items are defined below.
(11) Development well. A well drilled within the
proved area of an oil or gas reservoir to the depth of a stratigraphic horizon
known-to be productive.
(12) Service well. A well drilled or completed for
the purpose of supporting production in an existing field. Specific purposes of
service wells include gas injection, water injection, steam injection, air
injection, salt-water disposal, water supply for injection, observation, or
injection for in-situ combustion.
(13) Stratigraphic test well. A drilling effort,
geologically directed, to obtain information pertaining to a specific geologic
condition. Such wells customarily arc drilled without the intention of being
completed for hydrocarbon production. This classification also includes tests
identified as core tests and all types of expendable holes related to
hydrocarbon exploration. Stratigraphic test wells are classified as (i)
"exploratory type," if not drilled in a proved area, or (ii) "development
type," if drilled in a proved area.
(14) Acquisition of properties. Costs incurred to
purchase, lease or otherwise acquire a property, including costs of lease
bonuses and options to purchase or lease properties, the portion of costs
applicable to minerals when land including mineral rights is
A2-5
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
purchased in fee, brokers' fees, recording fees, legal costs,
and other costs incurred in acquiring properties.
(15) Exploration costs. Costs incurred in identifying
areas that may warrant examination and in examining specific areas that are
considered to have prospects of containing oil and gas reserves, including
costs of drilling exploratory wells and exploratory-type stratigraphic test
wells. Exploration costs may be incurred both before acquiring the related
property (sometimes referred to in part as prospecting costs) and after
acquiring the property. Principal types of exploration costs, which include
depreciation and applicable operating costs of support equipment and facilities
and other costs of exploration activities, are:
(i) Costs of topographical, geographical and geophysical
studies, rights of access to properties to conduct those studies, and salaries
and other expenses of geologists, geophysical crews, and others conducting
those studies. Collectively, these are sometimes referred to as geological and
geophysical or "G&G" costs.
(ii) Costs of carrying and retaining undeveloped properties,
such as delay rentals, ad valorem taxes on properties, legal costs for title
defense, and the maintenance of land and lease records.
(iii) Dry hole contributions and bottom hole
contributions.
(iv) Costs of drilling and equipping exploratory wells.
(v) Costs of drilling exploratory-type stratigraphic test
wells.
(16) Development costs. Costs incurred to obtain
access to proved reserves and to provide facilities for extracting, treating,
gathering and storing the oil and gas. More specifically, development costs,
including depreciation and applicable operating costs of support equipment and
facilities and other costs of development activities, are costs incurred to:
(i) Gain access to and prepare well locations for drilling,
including surveying well locations for the purpose of determining specific
development drilling sites, clearing ground, draining, road building, and
relocating public roads, gas lines, and power lines, to the extent necessary in
developing the proved reserves.
(ii) Drill and equip development wells, development-type
stratigraphic test wells, and service wells, including the costs of platforms
and of well equipment such as casing, tubing, pumping equipment, and the
wellhead assembly.
(iii) Acquire, construct, and install production facilities
such as lease flow lines, separators, treaters, heaters, manifolds, measuring
devices, and production storage tanks, natural gas cycling and processing
plants, and central utility and waste disposal systems.
A2-6
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
(iv) Provide improved recovery systems. (17) Production
costs.
(i) Costs incurred to operate and maintain wells and related
equipment and facilities, including depreciation and applicable operating costs
of support equipment and facilities and other costs of operating and
maintaining those wells and related equipment and facilities. They become part
of the cost of oil and gas produced. Examples of production costs (sometimes
called lifting costs) are:
(A) Costs of labor to operate the wells and related equipment
and facilities.
(B) Repairs and maintenance.
(C) Materials, supplies, and fuel consumed and supplies
utilized in operating the wells and related equipment and facilities.
(D) Property taxes and insurance applicable to proved
properties and wells and related equipment and facilities.
(E) Severance taxes.
(ii) Some support equipment or facilities may serve two or
more oil and gas producing activities and may also serve transportation,
refining, and marketing activities. To the extent that the support equipment
and facilities are used in oil and gas producing activities, their depreciation
and applicable operating costs become exploration, development or production
costs, as appropriate. Depreciation, depletion, and amortization of capitalized
acquisition, exploration, and development costs are not production costs but
also become part of the cost of oil and gas produced along with production
(lifting) costs identified above.
Successful Efforts Method
(b) A reporting entity that follows the successful efforts
method shall comply with the accounting and financial reporting disclosure
requirements of Statement of Financial Accounting Standards No. 19, as
amended.
Full Cost Method
(c) Application of the full cost method of accounting. A
reporting entity that follows the full cost method shall apply that method to
all of its operations and to the operations of its subsidiaries, as follows:
A2-7
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
(1) Determination of cost centers. Cost centers
shall be established-on a country-by-country basis.
(2) Costs to be capitalized. All costs associated
with property acquisition, exploration, and development activities (as defined
in paragraph (a) of this section) shall be capitalized within the appropriate
cost center. Any internal costs that are capitalized shall be limited to those
costs that can be directly identified with acquisition, exploration, and
development activities undertaken by the reporting entity for its own account,
and shall not include any costs related to production, general corporate
overhead, or similar activities.
(3) Amortization of capitalized costs. Capitalized
costs within a cost center shall be amortized on the unit-of-production basis
using proved oil and gas reserves, as follows:
(i) Costs to be amortized shall include
(A) all capitalized costs, less accumulated amortization,
other than the cost of properties described in paragraph (ii) below;
(B) the estimated future expenditures (based on current
costs) to be incurred in developing proved reserves; and
(C) estimated dismantlement and abandonment costs, net of
estimated salvage values.
(ii) The cost of investments in unproved properties and major
development projects may be excluded from capitalized costs to be amortized,
subject to the following:
(A) All costs directly associated with the acquisition and
evaluation of unproved properties may be excluded from the amortization
computation until it is determined whether or not proved reserves can be
assigned to the properties, subject to the following conditions: (1) Until such
a determination is made, the properties shall be assessed at least annually to
ascertain whether impairment has occurred. Unevaluated properties whose costs
are individually significant shall be assessed individually. Where it is not
practicable to individually assess the amount of impairment of properties for
which costs are not individually significant, such properties may be grouped
for purposes of assessing impairment. Impairment may be estimated by applying
factors based on historical experience and other data such as primary Lease
terms of the properties, average holding periods of unproved properties, and
geographic and geologic data to groupings of individually insignificant
properties and projects. The amount of impairment assessed under either of
these methods shall be added to the costs to be amortized. (2) The costs of
drilling exploratory dry holes shall be included in the amortization base
immediately upon determination that the well is dry. (3) If geological and
geophysical
A2-8
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
costs cannot be directly associated with specific unevaluated
properties, they shall be included in the amortization base as incurred. Upon
complete evaluation of a property, the total remaining excluded cost (net of
any impairment) shall be included in the full cost amortization base.
(B) Certain costs may be excluded from amortization when
incurred in connection with major development projects expected to entail
significant costs to ascertain the quantities of proved reserves attributable
to the properties under development (e.g., the installation of an offshore
drilling platform from which development wells are to be drilled, the
installation of improved recovery programs, and similar major projects
undertaken in the expectation of Significant additions to proved reserves). The
amounts which may be excluded are applicable portions of (1) the costs that
relate to the major development project and have not previously been included
in the amortization base, and (2) the estimated future expenditures associated
with the development project. The excluded portion of any common costs
associated with the development project should be based, as is most appropriate
in the circumstances, on a comparison of either (i) existing proved reserves to
total proved reserves expected to be established upon completion of the
project, or (ii) the number of wells to which proved reserves have been
assigned and total number of wells expected to be drilled. Such costs may be
excluded from costs to be amortized until the earlier determination of whether
additional reserves are proved or impairment occurs.
(C) Excluded costs and the proved reserves related to such
costs shall be transferred into the amortization base on an ongoing
(well-by-well or property-by-property) basis as the project is evaluated and
proved reserves established or impairment determined. Once proved reserves are
established, there is no further justification for continued exclusion from the
full cost amortization base even if other factors prevent immediate production
or marketing.
(iii) Amortization shall be computed on the basis of physical
units, with oil and gas converted to a common unit of measure on the basis of
their approximate relative energy content, unless economic circumstances
(related to the effects of regulated prices) indicate that use of units of
revenue is a more appropriate basis of computing amortization. In the latter
case, amortization shall be computed on the basis of current gross revenues
(excluding royalty payments and net profits disbursements) from production in
relation to future cross revenues, based on current prices (including
consideration of changes in existing prices provided only by contractual
arrangements), from estimated production of proved oil and gas reserves. The
effect of a significant price increase during the year on estimated future
gross revenues shall be reflected in the amortization provision only for the
period after the price increase occurs.
(iv) In some cases it may be more appropriate to depreciate
natural gas cycling and processing plants by a method other than the
unit-of-production method.
A2-9
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
(v) Amortization computations shall be made on a consolidated
basis, including investees accounted for on a proportionate consolidation
basis. Investees accounted for on the equity method shall be treated
separately.
(4) Limitation on capitalized costs:
(i) For each cost center, capitalized costs, less accumulated
amortization and related deferred income taxes, shall not exceed an amount (the
cost center ceiling) equal to the sum of:
(A) the present value of estimated future net revenues
computed by applying current prices of oil and gas reserves (with consideration
of price changes only to the extent provided by contractual arrangements) to
estimated future production of proved oil and gas reserves as of the date of
the latest balance sheet presented, less estimated future expenditures (based
on current costs) to be incurred in developing and producing the proved
reserves computed using a discount factor of ten percent and assuming
continuation of existing economic conditions; plus
(B) the cost of properties not being amortized pursuant to
paragraph (i)(3)(ii) of this section1; plus
(C) the lower of cost or estimated fair value of unproven
properties included in the costs being amortized; less
(D) income tax effects related to differences between the
book and tax basis of the properties referred to in paragraphs (i)(4)(i)(B) and
(C) of this section2.
(ii) If unamortized costs capitalized within a cost center,
less related deferred income taxes, exceed the cost center ceiling, the excess
shall be charged to expense and separately disclosed during the period in which
the excess occurs. Amounts thus required to be written off shall not be
reinstated for any subsequent increase in the cost center ceiling.
(5) Production costs. All costs relating to
production activities, including workover costs incurred solely to maintain or
increase levels of production from an existing completion interval, shall be
charged to expense as incurred.
(6) Other transactions. The provisions of paragraph
(h) of this section3, "Mineral property conveyances and related
transactions if the successful efforts method of accounting is followed," shall
apply also to those reporting entities following the full cost method except as
follows:
1 Paragraph (i) was redesignated paragraph (c) by
Release No. 33-7300, effective July 15, 1996, 61 FR 30397.
2 Paragraph (i) was redesignated paragraph (c) by
Release No. 33-7300, effective July 15, 1996, 61 FR 30397
3 Paragraph (h) was removed by Release No. 33-7300,
effective July 15, 1996, 61 FR 30397
A2-10
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
(i) Sales and abandonments of oil and gas properties. Sales
of oil and gas properties, whether or not being amortized currently, shall be
accounted for as adjustments of capitalized costs, with no gain or loss
recognized, unless such adjustments would significantly alter the relationship
between capitalized costs and proved reserves of oil and gas attributable to a
cost center. For instance, a significant alteration would not ordinarily be
expected to occur for sales involving less than 25 percent of the reserve
quantities of a given cost center. If gain or loss is recognized on such a
sale, total capitalization costs within the cost center shall be allocated
between the reserves sold and reserves retained on the same basis used to
compute amortization, unless there are substantial economic differences between
the properties sold and those retained, in which case capitalized costs shall
be allocated on the basis of the relative fair values of the properties.
Abandonments of oil and gas properties shall be accounted for as adjustments of
capitalized costs; that is, the cost of abandoned properties shall be charged
to the full cost center and amortized (subject to the limitation on capitalized
costs in paragraph (b) of this section).
(ii) Purchases of reserves. Purchases of oil and gas
reserves in place ordinarily shall be accounted for as additional capitalized
costs within the applicable cost center; however, significant purchases of
production payments or properties with lives substantially shorter than the
composite productive life of the cost center shall be accounted for
separately.
(iii) Partnerships, joint ventures and drilling
arrangements.
(A) Except as provided in subparagraph (i)(6)(i) of this
section4, all consideration received from sales or transfers of
properties in connection with partnerships, joint venture operations, or
various other forms of drilling arrangements involving oil and gas exploration
and development activities (e.g., carried interest, turnkey wells, management
fees, etc.) shall be credited to the full cost account, except to the extent of
amounts that represent reimbursement of organization, offering, general and
administrative expenses, etc., that are identifiable with the transaction, if
such amounts are currently incurred and charged to expense.
(B) Where a registrant organizes and manages a limited
partnership involved only in the purchase of proved developed properties and
subsequent distribution of income from such properties, management fee income
may be recognized provided the properties involved do not require aggregate
development expenditures in connection with production of existing proved
reserves in excess of 10% of the partnership's recorded cost of such
properties. Any income not recognized as a result of this limitation would be
credited to the full cost account and recognized through a lower amortization
provision as reserves are produced.
4 Paragraph (i) was redesignated paragraph (c) by
Release No. 33-7300, effective July 15, 1996, 61 FR 30397
A2-11
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
(iv) Other services. No income shall be recognized in
connection with contractual services performed (e.g. drilling, well service, or
equipment supply services, etc.) in connection with properties in which the
registrant or an affiliate (as defined in § 210.1-02(b)) holds an
ownership or other economic interest, except as follows:
(A) Where the registrant acquires an interest in the
properties in connection with the service contract, income may be recognized to
the extent the cash consideration received exceeds the related contract costs
plus the registrant's share of costs incurred and estimated to be incurred in
connection with the properties. Ownership interests acquired within one year of
the date of such a contract are considered to be acquired in connection with
the service for purposes of applying this rule. The amount of any guarantees or
similar arrangements undertaken as part of this contract should be considered
as part of the costs related to the properties for purposes of applying this
rule.
(B) Where the registrant acquired an interest in the
properties at least one year before the date of the service contract through
transactions unrelated to the service contract, and that interest is unaffected
by the service contract, income from such contract may be recognized subject to
the general provisions for elimination of intercompany profit under generally
accepted accounting principles.
(C) Notwithstanding the provisions of (A) and (B) above, no
income may be recognized for contractual services performed on behalf of
investors in oil and gas producing activities managed by the registrant or an
affiliate. Furthermore, no income may be recognized for contractual services to
the extent that the consideration received for such services represents an
interest in the underlying property.
(D) Any income not recognized as a result of these rules
would be credited to the full cost account and recognized through a lower
amortization provision as reserves are produced.
(7) Disclosures. Reporting entities that follow the
full cost method of accounting shall disclose all of the information required
by paragraph (k) of this section5, with each cost center considered
as a separate geographic area, except that reasonable groupings may be made of
cost centers that are not significant in the aggregate. In addition:
(i) For each cost center for each year that an income
statement is required, disclose the total amount of amortization expense (per
equivalent physical unit of production if amortization is computed on the basis
of physical units or per dollar of gross revenue from production if
amortization is computed on the basis of gross revenue).
(ii) State separately on the face of the balance sheet the
aggregate of the capitalized costs of unproved properties and major development
projects that
5 Paragraph (k) was removed by Release No. 33-6958A,
effective November 2, 1992, 57 FR 45287
A2-12
Annexe 2 - Code of Federal Regulations, alias S-X, article 4,
section 10
are excluded, in accordance with paragraph (i)(3) of this
section6, from the capitalized costs being amortized. Provide a
description in the notes to the financial statements of the current status of
the significant properties or projects involved, including the anticipated
timing of the inclusion of the costs in the amortization computation. Present a
table that shows, by category of cost, (A) the total costs excluded as of the
most recent fiscal year; and (B) the amounts of such excluded costs, incurred
(1) in each of the three most recent fiscal years and (2) in the aggregate for
any earlier fiscal years in which the costs were incurred. Categories of cost
to be disclosed include acquisition costs, exploration costs, development costs
in the case of significant development projects and capitalized interest.
Income taxes
(d) Income taxes. Comprehensive interperiod income
tax allocation by a method which complies with generally accepted accounting
principles shall be followed for intangible drilling and development costs and
other costs incurred that enter into the determination of taxable income and
pretax accounting income in different periods.
6 Paragraph (i) was redesignated paragraph (c) by
Release No. 33-7300, effective July 15, 1996, 61 FR 30397
Annexe 3
SEC Staff Accounting Bulletin
Topic 12: Oil and Gas Producing
Activities
Les Staff Accounting Bulletin (SAB) sont des publications de
la SEC aux Etats-Unis visant à apporter des réponses et des
clarifications concernant l'application de la réglementation
fédérale. L'annexe 3 est une reproduction du Topic 12 traitant
des règles comptables applicables aux activités de recherche et
de production des hydrocarbures.
A3-1
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
SEC Staff Accounting Bulletin:
Codification of Staff Accounting
Bulletins
Topic 12: Oil and Gas Producing
Activities
A. Accounting Series Release 257 -Requirements For Financial
Accounting And Reporting Practices For Oil And Gas Producing Activities
1. Estimates of quantities of proved reserves
2. Estimates of future net revenues
3. Disclosure of reserve information
a. Deleted by SAB 103
b. Unproved properties
c. Limited partnership 10-K reports
d. Limited partnership registration statements
e. Rate regulated companies
4. Deleted by SAB 103
B. Deleted by SAB 103
C. Methods Of Accounting By Oil And Gas Producers
1. First-time registrants
2. Consistent use of accounting methods within a consolidated
entity
D. Application Of Full Cost Method Of Accounting
1. Treatment of income tax effects in the computation of the
limitation on capitalized costs
2. Exclusion of costs from amortization
3. Full cost ceiling limitation
a. Exemptions for purchased properties
b. Use of cash flow hedges in the computation of the
limitation on capitalized costs
c. Effect of subsequent events on the computation of the
limitation on capitalized costs
E. Financial Statements Of Royalty Trusts
F. Gross Revenue Method Of Amortizing Capitalized Costs
G. Inclusion Of Methane Gas In Proved Reserves
Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
A. Accounting Series Release 257 -Requirements For
Financial Accounting And Reporting Practices For Oil And Gas Producing
Activities
A3-2
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
1. Estimates of quantities of proved
reserves
Facts: Rule 4-10 contains definitions of proved
reserves, proved developed reserves, and proved undeveloped reserves to be used
in determining quantities of oil and gas reserves to be reported in filings
with the Commission.
Question 1: The definition of proved reserves states
that reservoirs are considered proved if "economic producibility is supported
by either actual production or conclusive formation test." May oil and gas
reserves be considered proved if economic producibility is supported only by
core analyses and/or electric or other log interpretations?
Interpretive Response: Economic producibility of
estimated proved reserves can be supported to the satisfaction of the Office of
Engineering if geological and engineering data demonstrate with reasonable
certainty that those reserves can be recovered in future years under existing
economic and operating conditions. The relative importance of the many pieces
of geological and engineering data which should be evaluated when classifying
reserves cannot be identified in advance. In certain instances, proved reserves
may be assigned to reservoirs on the basis of a combination of electrical and
other type logs and core analyses which indicate the reservoirs are analogous
to similar reservoirs in the same field which are producing or have
demonstrated the ability to produce on a formation test.
Question 2: In determining whether "proved undeveloped
reserves" encompass acreage on which fluid injection (or other improved
recovery technique) is contemplated, is it appropriate to distinguish between
(i) fluid injection used for pressure maintenance during the early life of a
field and (ii) fluid injection used to effect secondary recovery when a field
is in the late stages of depletion? The definition in Rule 4-10(a)(4) does not
make this distinction between pressure maintenance activity and fluid injection
undertaken for purposes of secondary recovery.
Interpretive Response: The Office of Engineering
believes that the distinction identified in the above question may be
appropriate in a few limited circumstances, such as in the case of certain
fields in the North Sea. The staff will review estimates of proved reserves
attributable to fluid injection in the light of the strength of the evidence
presented by the registrant in support of a contention that enhanced recovery
will be achieved.
Question 3: What volumes of natural gas liquids should
be reported as net reserves, that portion recovered in a gas processing plant
and allocated to the leasehold interest or the total recovered by a plant from
net interest gas?
Interpretive Response: Companies should report reserves
of natural gas liquids which are net to their leasehold interests, i.e., that
portion recovered in a processing plant and allocated to the leasehold
interest. It may be appropriate in the case of natural gas liquids not clearly
attributable to leasehold interests ownership to follow instructions to Item
3of Securities Act Industry Guide 2 and report such reserves separately and
describe the nature of the ownership.
Question 4: What pressure base should be used for
reporting gas and production, 14.73 psia or the pressure base specified by the
state?
Interpretive Response: The reporting instructions to
the Department of Energy's Form EIA-28 specify that natural gas reserves are to
be reported at 14.73 psia and 60 degrees F. There is no pressure base specified
in Regulation S-X or S-K. At the present time the staff will not object to
natural gas reserves and production data calculated at other pressure bases, if
such other pressure bases are identified in the filing.
A3-3
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
2. Estimates of future net revenues
Facts: Paragraphs 30-34 of Statement 69 require the
disclosure of the standardized measure of discounted future net cash flows from
production of proved oil and gas reserves, computed by applying year-end prices
of oil and gas (with consideration of price changes only to the extent provided
by contractual arrangements) to estimated future production as of the latest
balance sheet date, less estimated future expenditures (based on current costs)
of developing and producing the proved reserves, and assuming continuation of
existing economic conditions.
Question 1: For purposes of determining reserves and
estimated future net revenues, what price should be used for gas which will be
produced after an existing contract expires or after the redetermination date
in a contract?
Interpretive Response: The price to be used for gas
which will be produced after a contract expires or has a redetermination is the
current market price at the end of the fiscal year for that category of gas.
This price may be increased thereafter only for additional fixed and
determinable escalations, as appropriate, for that category of gas. A fixed and
determinable escalation is one which is specified in amount and is not based on
future events such as rates of inflation.
Question 2: What price should be applied to gas which
at the end of a fiscal year is not yet subject to a gas sales contract?
Interpretive Response: The price to be used is the
current market price for similarly situated gas at the end of the fiscal year
provided the company can reasonably expect to sell the gas at the prevailing
market price.
Question 3: To what extent should price increases
announced by OPEC or by certain government agencies not yet effective at the
date of the reserve report be considered in determining current prices?
Interpretive Response: Current prices should not
reflect price increases announced but not yet effective at the date of the
reserve valuation, i.e., the end of the fiscal year.
3. Disclosure of reserve information
a. Deleted by SAB 103
b. Unproved properties
Facts: Disclosures of reserve information are based on
estimated quantities of proved reserves of oil and gas. Regulation S-K
prohibits disclosure of estimated quantities of probable or possible reserves
of oil and gas and any estimated value thereof in any document publicly filed
with the Commission.
Question: What types of disclosures will be permitted
by registrants who wish to indicate that some of their properties have value
other than that attributable to proved reserves?
Interpretive Response: The Office of Engineering has,
for the past several years, suggested to registrants the following form of
disclosure for undeveloped lease acreage:
"In addition to proved reserves, the estimated (or appraised)
value of leases or parts of leases to which proved reserves cannot be
attributable is $xxx."
A3-4
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
The registrant should describe the basis on which the estimate
was made. For example, such estimated values are often based on the market
demand for leasehold acreage which, in turn, is based on a number of
qualitative factors such as proximity to production. If the disclosed amount is
based on an appraisal, the person making the appraisal should be named.
c. Limited partnership 10-K reports
Facts: Securities Act Industry Guide 2 contains an
exemption from the requirements of the Guide to disclose certain information
relating to oil and gas operations for "limited partnerships or joint ventures
that conduct, operate, manage, or report upon oil and gas drilling income
programs which acquire properties either for drilling and production, or for
production of oil, gas, or geothermal steam." Regulation S-X does not contain a
similar exemption from the supplemental disclosure requirements of Statement
69.
Limited partnership agreements often contain buy-out
provisions under which the general partner agrees to purchase limited
partnership interests that are offered for sale, based upon a specified
valuation formula. Because of these arrangements, the requirements for
disclosure of reserve value information may be of little significance to the
limited partners.
Question: Must the financial statements of limited
partnerships included in reports on Form 10K contain the disclosures of
estimated future net revenues, present values and changes therein, and
supplemental summary of oil and gas activities specified by paragraphs 24-34 of
Statement 69?
Interpretive Response: The staff will not take
exception to the omission of these disclosures in a limited partnership Form
10-K if reserve value information is available to the limited partners pursuant
to the partnership agreement (even though the valuations may be computed
differently and may be as of a date other than year end). However, the staff
will require all of the information specified by these paragraphs of Statement
69 for partnerships which are the subject of a merger or exchange offer under
which various limited partnerships are to be combined into a single entity.
d. Limited partnership registration
statements
Facts: The staff requires that a registration
statement relating to an offering of limited partnership interests include the
most recent year-end balance sheet of the general partner. This is considered
necessary for purposes of assessing the financial responsibility of the general
partner.
Question: What disclosures of oil and gas reserve
information must accompany the balance sheet of the general partner?
Interpretive Response: Disclosures should include oil
and gas reserve information that pertains to the balance sheet, i.e., the
estimated year-end quantities of proved oil and gas reserves and the estimated
future net revenues and present values thereof specified by paragraphs 10-17
and 30-34, respectively, of Statement 69.
e. Rate regulated companies
Question: If a company has cost-of-service oil and gas
producing properties, how should they be treated in the supplemental
disclosures of reserve quantities and related future net revenues provided
pursuant to paragraphs 30-34 of Statement 69?
Interpretive Response: Rule 4-10 provides that
registrants may give effect to differences arising from the ratemaking process
for cost-of-service oil and gas properties. Accordingly, in
A3-5
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
these circumstances, the staff believes that the company's
supplemental reserve quantity disclosures should indicate separately the
quantities associated with properties subject to cost-of-service ratemaking,
and that it is appropriate to exclude those quantities from the future net
revenue disclosures. The company should also disclose the nature and impact of
its cost-of-service ratemaking, including the unamortized cost included in the
balance sheet.
4. Deleted by SAB 103
B. Deleted by SAB 103
C. Methods Of Accounting By Oil And Gas
Producers
1. First-time registrants
Facts: In ASR 300, the Commission announced that it
would allow registrants to change methods of accounting for oil and gas
producing activities so long as such changes were in accordance with GAAP.
Accordingly, the Commission stated that changes from the full cost method to
the successful efforts method would not require a preferability letter because
of the position expressed in Statement 25 that successful efforts is considered
preferable by the FASB for accounting changes. Changes to full cost, however,
would require justification by the company making the change and filing of a
preferability letter from the company's independent accountants.
Question: How does this policy apply to a nonpublic
company which changes its accounting method in connection with a forthcoming
public offering or initial registration under either the 1933 Act or 1934
Act?
Interpretive Response: The Commission's policy that
first time registrants may change their previous accounting methods without
filing a preferability letter is applicable. Therefore, such a company may
change to the full cost method without filing a preferability letter.
2. Consistent use of accounting methods within a
consolidated entity
Facts: Rule 4-10(c) of Regulation S-X states that "a
reporting entity that follows the full cost method shall apply that method to
all of its operations and to the operations of its subsidiaries."
Question 1: If a parent company uses the successful
efforts method of accounting for oil and gas producing activities, may a
subsidiary of the parent use the full cost method?
Interpretive Response: No. The use of different methods
of accounting in the consolidated financial statements by a parent company and
its subsidiary would be inconsistent with the full cost requirement that a
parent and its subsidiaries all use the same method of accounting.
The staff's general policy is that an enterprise should
account for all its like operations in the same manner. However, Rule 4-10 of
Regulation S-X provides that oil and gas companies with cost-of-service oil and
gas properties may give effect to any differences resulting from the ratemaking
process, including regulatory requirements that a certain accounting method be
used for the cost-of-service properties.
Question 2: Must the method of accounting (full cost or
successful efforts) followed by a registrant for its oil and gas producing
activities also be followed by any fifty percent or less owned companies in
which the registrant carries its investment on the equity method (equity
investees)?
A3-6
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
Interpretive Response: No. Conformity of accounting
methods between a registrant and its equity investees, although desirable, may
not be practicable and thus is not required. However, if a registrant
proportionately consolidates its equity investees, it will be necessary to
present them all on the same basis of accounting.
D. Application Of Full Cost Method Of
Accounting
1. Treatment of income tax effects in the
computation of the limitation on capitalized costs
Facts: Item (D) of Rule 4-10(c)(4)(i) of Regulation S-X
states that the income tax effects related to the properties involved should be
deducted in computing the full cost ceiling.
Question 1: What specific types of income tax effects
should be considered in computing the income tax effects to be deducted from
estimated future net revenues?
Interpretive Response: The rule refers to income tax
effects generally. Thus, the computation should take into account (i) the tax
basis of oil and gas properties, (ii) net operating loss carryforwards, (iii)
foreign tax credit carryforwards, (iv) investment tax credits, (v) minimum
taxes on tax preference items, and (vi) the impact of statutory (percentage)
depletion.
It may often be difficult to allocate net operating loss
carryforwards (NOLs) between oil and gas assets and other assets. However, to
the extent that the NOLs are clearly attributable to oil and gas operations and
are expected to be realized within the carryforward period, they should be
added to tax basis.
Similarly, to the extent that investment tax credit (ITC)
carryforwards and foreign tax credit carryforwards are attributable to oil and
gas operations and are expected to be realized within the carryforward period,
they should be considered as a deduction from the tax effect otherwise
computed. Consideration of NOLs and ITC or foreign tax credit carryforwards
should not, of course, reduce the total tax effect below zero.
Question 2: How should the tax effect be computed
considering the various factors discussed above?
Interpretive Response: Theoretically, taxable income
and tax could be determined on a year-by-year basis and the present value of
the related tax computed. However, the "shortcut" method illustrated below is
also acceptable.
Assumptions:
|
|
|
|
Capitalized Costs of Oil and Gas Assets
|
|
|
$500,000
|
Accumulated DD&A
|
|
|
(100,000)
|
|
Book basis of oil and gas assets
|
|
|
400,000
|
Related deferred income taxes
|
|
|
35,000
|
|
Net book basis to be recovered
|
|
|
$365,000
|
|
NOL carryforward*
|
|
|
$ 20,000
|
Foreign tax credit carryforward*
|
|
|
$ 1,000
|
A3-7
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
ITC-Carryforward*
|
|
$2,000
|
|
Present value of ITC relating to future development costs
|
|
1,500
|
$ 3,500
|
|
Estimated preference (minimum) tax on percentage depletion in
excess of cost depletion
|
|
|
$ 500
|
Tax basis of oil and gas assets
|
|
|
$270,000
|
Present value of statutory depletion attributable to future
deductions
|
|
|
$ 10,000
|
Statutory tax rate (percent)
|
|
|
46%
|
Present value of future net revenues from proved oil and gas
reserves
|
|
|
$272,000
|
Cost of properties not being amortized
|
|
|
$ 55,000
|
Lower of cost or estimated fair value of unproved properties
included in costs being amortized
|
|
|
$ 49,000
|
CALCULATION
|
|
|
|
Present value of future net revenue
|
|
|
$272,000
|
Cost of properties not being amortized
|
|
|
55,000
|
Lower of cost or estimated fair value of unproved properties
included in costs being amortized
|
|
|
49,000
|
Tax Effects:
|
|
|
|
Total of above items
|
|
|
$376,000
|
Less: Tax basis of properties
|
(270,000)
|
|
|
Statutory depletion
|
(10,000)
|
|
|
NOL carryforward
|
(20,000)
|
(300,000)
|
|
|
|
Future taxable income
|
|
76,000
|
|
Tax rate (percent)
|
|
x 46%
|
|
|
Tax payable at statutory rate
|
|
(34,960)
|
|
ITC
|
|
3,500
|
|
Foreign tax credit carryforward
|
|
1,000
|
|
Estimated preference tax
|
|
(500)
|
|
|
Total tax effects
|
|
|
(30,960)
|
|
A3-8
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
Cost Center Ceiling
|
|
|
$345,040
|
Less: Net book basis
|
|
|
365,000
|
|
REQUIRED WRITE-OFF, net of tax**
|
|
|
($ 19,960)
|
|
* All carryforward amounts in this example represent amounts
which are available for tax purposes and which related to oil and gas
operations.
** For accounting purposes, the gross write-off should be
recorded to adjust both the oil and gas properties account and the related
deferred income taxes.
2. Exclusion of costs from
amortization
Facts: Rule 4-10(c)(3)(ii) indicates that the costs of
acquiring and evaluating unproved properties may be excluded from capitalized
costs to be amortized if the costs are unusually significant in relation to
aggregate costs to be amortized. Costs of major development projects may also
be incurred prior to ascertaining the quantities of proved reserves
attributable to such properties.
Question: At what point should amortization of
previously excluded costs commence-when proved reserves have been established
or when those reserves become marketable? For instance, a determination of
proved reserves may be made before completion of an extraction plant necessary
to process sour crude or a pipeline necessary to market the reserves. May the
costs continue to be excluded from amortization until the plant or pipeline is
in service?
Interpretive Response: No. The proved reserves and the
costs allocable to such reserves should be transferred into the amortization
base on an ongoing (well-by-well or property-by-property) basis as the project
is evaluated and proved reserves are established.
Once the determination of proved reserves has been made,
there is no justification for continued exclusion from the full cost pool,
regardless of whether other factors prevent immediate marketing. Moreover, at
the same time that the costs are transferred into the amortization base, it is
also necessary in accordance with Interpretation 33 and Statement 34 to
terminate capitalization of interest on such properties.
In this regard, registrants are reminded of their
responsibilities not to delay recognizing reserves as proved once they have met
the engineering standards.
3. Full cost ceiling limitation
a. Exemptions for purchased properties
Facts: During 20x1, a registrant purchases proved oil
and gas reserves in place ("the purchased reserves") in an arm's length
transaction for the sum of $9.8 million. Primarily because the registrant
expects oil and gas prices to escalate, it paid $1.2 million more for the
purchased reserves than the "Present Value of Estimated Future Net Revenues"
computed as defined in Rule 4-10(c)(4)(i)(A) of Regulation S-X. An analysis of
the registrant's full cost center in which the purchased reserves are located
at December 31, 20x1 is as follows:
A3-9
|
|
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
|
(Amounts in 1,000)
|
Other
|
|
|
|
Purchased
|
Proved
|
Unproved
|
|
Total
|
Reserves
|
Properties
|
Properties
|
Present value of estimated future net revenues
|
$14,100
|
8,600
|
5,500
|
|
|
$16,300
|
9,800
|
5,500
|
1,000
|
Cost, net of amortization
|
|
|
|
|
|
$2,300
|
___
|
2,000
|
300
|
Related deferred taxes
|
|
|
|
|
Income tax effects related to properties
|
$2,500
|
___
|
2,500
|
|
Comparison of capitalized
|
|
Including
|
Excluding
|
|
costs with limitation on
|
|
Purchased
|
Purchased
|
|
capitalized costs at December
|
|
Reserves
|
Reserves
|
|
31, 20x1:
|
|
|
|
|
Capitalized costs, net of amortization
|
|
$16,300
|
$6,500
|
|
Related deferred taxes
|
|
(2,300)
|
(2,300)
|
|
Net book cost
|
|
14,000
|
4,200
|
|
Present value of estimated future net revenues
|
|
14,100
|
$5,500
|
|
Lower of cost or market of unproved properties
|
|
1,000
|
1,000
|
|
Income tax effects related to properties
|
|
(2,500)
|
(2,500)
|
|
Limitation on capitalized costs
|
|
12,600
|
4,000
|
|
Excess of capitalized costs over limitation on Capitalized costs,
net of tax
|
|
$1,400
|
$200
|
|
|
|
* For accounting purposes, the gross write-off should be
recorded to adjust both the oil and gas properties account and the related
deferred income taxes
Question: Is it necessary for the registrant to write
down the carrying value of its full cost center at December 31, 20x1 by
$1,400,000?
Interpretive Response: Although the net carrying value
of the full cost center exceeds the cost center's limitation on capitalized
costs, the text of ASR 258 provides that a registrant may request an exemption
from the rule if as a result of a major purchase of proved properties, a write
down would be required even though the registrant believes the fair value of
the properties in a cost center clearly exceeds the unamortized costs.
A3-10
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
Therefore, to the extent that the excess carrying value
relates to the purchased reserves, the registrant may seek a temporary waiver
of the full-cost ceiling limitation from the staff of the Commission.
Registrants requesting a waiver should be prepared to demonstrate that the
additional value exists beyond reasonable doubt.
To the extent that the excess costs relate to properties other
than the purchased reserves, however, a write-off should be recorded in the
current period. In order to determine the portion of the total excess carrying
value which is attributable to properties other than the purchased reserves, it
is necessary to perform the ceiling computation on a "with and without" basis
as shown in the example above. Thus in this case, the registrant must record a
writedown of $200,000 applicable to other reserves. An additional $1,200,000
write-down would be necessary unless a waiver were obtained.
b. Use of cash flow hedges in the computation of the
limitation on capitalized costs
Facts: Rule 4-10(c)(4) of Regulation S-X provides,
in pertinent part, that capitalized costs, net of accumulated
depreciation and amortization, and deferred income taxes, should not exceed an
amount equal to the sum of [components that include] the present value of
estimated future net revenues computed by applying current prices of oil and
gas reserves (with consideration of price changes only to the extent provided
by contractual arrangements) to estimated future production of proved oil and
gas reserves as of the date of the latest balance sheet presented.
As of the reported balance sheet date, capitalized costs of an
oil and gas producing company exceed the full cost limitation calculated under
the above described rule based on current spot market prices for oil and
natural gas. However, prior to the balance sheet date, the company enters into
certain hedging arrangements for a portion of its future natural gas and oil
production, thereby enabling the company to receive future cash flows that are
higher than the estimated future cash flows indicated by use of the spot market
price as of the reported balance sheet date. These arrangements qualify as cash
flow hedges under the provisions of Statement 133 as amended and interpreted,
and are documented, designated, and accounted for as such under the criteria of
that standard.
Question: Under these circumstances, must the company
use the higher prices to be received after taking into account the hedging
arrangements ("hedge-adjusted prices") in calculating the current price of the
quantities of its future production of oil and gas reserves covered by the
hedges as of the reported balance sheet date?
Interpretive Response: Yes. Derivative contracts that
qualify as hedging instruments in a cash flow hedge and are accounted for as
such pursuant to Statement 133 represent the type of contractual arrangements
for which consideration of price changes should be given under the existing
rule. While the SEC staff has objected to previous proposals to consider
various hedging techniques as being equivalent to the contractual arrangements
permitted under the existing rules, the staff's objection was based on concerns
that the lack of clear, consistent guidance in the accounting literature would
lead to inconsistent application in practice. For example, prior to the
adoption of Statement 133, hedging activities related to foreign exchange rates
were addressed in Statement 52. The use of futures contracts as hedging
arrangements was previously addressed in Statement 80. The guidance provided in
these Statements differed from Statement 133 in the criteria used to qualify
for hedge accounting. However, the staff believes that Statement 133 and
related guidance (including a more systematic approach to documentation)
provides sufficient guidance so that comparable financial reporting in
comparable factual circumstances should result.
This interpretive response reflects the SEC staff's view that,
assuming compliance with the prerequisite accounting requirements, hedge
adjusted prices represent the best measure of estimated cash flows from future
production of the affected oil and gas reserves to use in
A3-11
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
calculating the ceiling limitation. Nonetheless, the staff
expects that oil and gas producing companies subject to the full cost rules
will clearly indicate the effects of using cash flow hedges in calculating
ceiling limitations within their financial statement footnotes. The staff
further expects that disclosures will indicate the portion of future oil and
gas production being hedged. The dollar amount that would have been charged to
income had the effects of the cash flow hedges not been considered in
calculating the ceiling limitation also should be disclosed.
The use of hedge-adjusted prices should be consistently
applied in all reporting periods, including periods in which the hedge-adjusted
price is less than the current spot market price. Oil and gas producers whose
computation of the ceiling limitation includes hedge-adjusted prices because of
the use of cash flow hedges also should consider the disclosure requirements
under the SOP 94-6. Paragraph 14 of SOP 94-6 calls for disclosure when it is at
least reasonably possible that the effects of cash flow hedges on capitalized
costs on the reported balance sheet date will change in the near term due to
one or more confirming events, such as potential future changes in commodity
prices.
In addition, the use of cash flow hedges in calculating the
ceiling limitation may represent a type of critical accounting policy that oil
and gas producers should consider disclosing consistent with the cautionary
advice provided in FR 60. Through this release, the Commission has encouraged
companies to include, within their MD&A disclosures, full explanations, in
plain English, of the judgments and uncertainties affecting the application of
critical accounting policies, and the likelihood that materially different
amounts would be reported under different conditions or using different
assumptions.
The staff's guidance on this issue would apply to calculations
of ceiling limitations both in interim and annual periods.
c. Effect of subsequent events on the computation
of the limitation on capitalized costs
Facts: Rule 4-10(c)(4)(ii) of Regulation S-X provides
that an excess of unamortized capitalized costs within a cost center over the
related cost ceiling shall be charged to expense in the period the excess
occurs.
Question: Assume that at the date of company's fiscal
year-end, its capitalized costs of oil and gas producing properties exceed the
limitation prescribed by Rule 4-10(c)(4) of Regulation S-X. Thus, a write down
is indicated. Subsequent to year-end but before the date of the auditors'
report on the company's financial statements, assume that one of two events
occurs: (1) additional reserves are proved up on properties owned at year-end,
or (2) price increases become known which were not fixed and determinable at
year-end. The present value of future net revenues from the additional reserves
or from the increased prices is sufficiently large that if the full cost
ceiling limitation were recomputed giving effect to those factors as of
year-end, the ceiling would more than cover the costs. It is necessary to
record a write down?
Interpretive Response: No. In these cases, the proving
up of additional reserves on properties owned at year-end or the increase in
prices indicates that the capitalized costs were not in fact impaired at
year-end. However, for purposes of the revised computation of the "ceiling,"
the net book costs capitalized as of year-end should be increased by the amount
of any additional costs incurred subsequent to year-end to prove the additional
reserves or by any related costs previously excluded from amortization.
While the fact pattern described herein relates to annual
periods, the guidance on the effects of subsequent events applies equally to
interim period calculations of the ceiling limitation. However, the staff
cautions registrants that the process of considering subsequent price changes
in the determination of whether a ceiling write-down is called for should be
similar to
A3-12
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
the consideration given to other subsequent events under the
auditing literature. The staff expects that the date selected for the ceiling
recomputation will be consistent from period to period, and bear a logical
relationship to the filing date of the affected financial statements. For
example, it would seem logical that an oil and gas producing company would
consistently make whatever recalculations are necessary at the date the
auditors are completing their interim reviews.
The registrant's financial statements should disclose that
capitalized costs exceeded the limitation thereon at year-end and should
explain why the excess was not charged against earnings. In addition, the
registrant's supplemental disclosures of estimated proved reserve quantities
and related future net revenues and costs should not give effect to the
reserves proved up or the cost incurred after year-end or to the price
increases occurring after yearend. However, such quantities and amounts may be
disclosed separately, with appropriate explanations.
Registrants should be aware that oil and gas reserves related
to properties acquired after yearend would not justify avoiding a write-off
indicated as of year-end. Similarly, the effects of cash flow hedging
arrangements entered into after year-end cannot be factored into the
calculation of the ceiling limitation at year-end. Such acquisitions and
financial arrangements do not confirm situations existing at year-end.
E. Financial Statements Of Royalty Trusts
Facts: Several oil and gas exploration and production
companies have created "royalty trusts." Typically, the creating company
conveys a net profits interest in certain of its oil and gas properties to the
newly created trust and then distributes units in the trust to its
shareholders. The trust is a passive entity which is prohibited from entering
into or engaging in any business or commercial activity of any kind and from
acquiring any oil and gas lease, royalty or other mineral interest. The
function of the trust is to serve as an agent to distribute the income from the
net profits interest. The amount to be periodically distributed to the
unitholders is defined in the trust agreement and is typically determined based
on the cash received from the net profits interest less expenses of the
trustee. Royalty trusts have typically reported their earnings on the basis of
cash distributions to unitholders. The net profits interest paid to the trust
for any month is based on production from a preceding month; therefore, the
method of accounting followed by the trust for the net profits interest income
is different from the creating company's method of accounting for the related
revenue.
Question: Will the staff accept a statement of
distributable income which reflects the amounts to be distributed for the
period in question under the terms of the trust agreement in lieu of a
statement of income prepared under GAAP?
Interpretive Response: Yes. Although financial
statements filed with the Commission are normally required to be prepared in
accordance with GAAP, the Commission's rules provide that other presentations
may be acceptable in unusual situations. Since the operations of a royalty
trust are limited to the distribution of income from the net profits interests
contributed to it, the staff believes that the item of primary importance to
the reader of the financial statements of the royalty trust is the amount of
the cash distributions to the unitholders for the period reported. Should there
be any change in the nature of the trust's operations due to revisions in the
tax laws or other factors, the staff's interpretation would be reexamined.
A note to the financial statements should disclose the method
used in determining distributable income and should also describe how
distributable income as reported differs from income determined on the basis of
GAAP.
A3-13
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
F. Gross Revenue Method Of Amortizing Capitalized
Costs
Facts: Rule 4-10(c)(3)(iii) of Regulation S-X states in
part:
Amortization shall be computed on the basis of physical
units, with oil and gas converted to a common unit of measure on the basis of
their approximate relative energy content, unless economic circumstances
(related to the effects of regulated prices) indicate that use of units of
revenue is a more appropriate basis of computing amortization. In the latter
case, amortization shall be computed on the basis of current gross revenues
(excluding royalty payments and net profits disbursements) from production in
relation to future gross revenues based on current prices (including
consideration of changes in existing prices provided only by contractual
arrangements), from estimated production of proved oil and gas reserves.
Question: May entities using the full cost method of
accounting for oil and gas producing activities compute amortization based on
the gross revenue method described in the above rule when substantial
production is not subject to pricing regulation?
Interpretive Response: Yes. Under the existing rules
for cost amortization adopted in ASR 258, the use of the gross revenue method
of amortization was permitted in those circumstances where, because of the
effect of existing pricing regulations, the use of the units of production
method would result in an amortization provision that would be inconsistent
with the current prices being received. While the effect of regulation on gas
prices has lessened, factors other than price regulation (such as changes in
typical contract lengths and methods of marketing natural gas) have caused oil
and gas prices to be disproportionate to their relative energy content. The
staff therefore believes that it may be more appropriate for registrants to
compute amortization based on the gross revenue method whenever oil and gas
sales prices are disproportionate to their relative energy content to the
extent that the use of the units of production method would result in an
improper matching of the costs of oil and gas production against the related
revenue received. The method should be consistently applied and appropriately
disclosed within the financial statements.
G. Inclusion Of Methane Gas In Proved
Reserves
Facts: Because of a concern over worldwide oil and gas
supplies, Congress, in 1980, provided for tax incentives (credits) for the
production of oil and gas from other than conventional sources. As a
consequence, significant amounts of gas are now recovered from seams of coal
beds. This gas is referred to as coalbed methane. It is produced using
conventional drilling methods, but for various reasons, it may be more costly
to produce than oil and gas recovered from customary sources and some reserves
may not be economical without the tax credits.
Rule 4-10(a)(1)(i)(A) of Regulation S-X indicates that oil and
gas producing activities include the search for crude oil, including condensate
and natural gas liquids, or natural gas in their natural states and original
locations. Rule 4-10(a)(2)(iii)(D) of Regulation S-X states that estimates of
proved reserves do not include (among other things) natural gas that can be
recovered from coal.1 In addition, the definition of proved oil and
gas reserves includes a provision that the quantities of natural gas be
recovered from existing reservoirs. Under these definitions, "coalbed methane"
gas has generally not been included in the disclosures in Commission filings
required by Statement 69. Further, coalbed methane has generally not been
counted in proved oil and gas reserves for purposes of the full cost ceiling
test in Rule 410(c)(4) since that test is based on the same definition of
proved oil and gas reserves.
Question: Is it appropriate to consider coalbed methane
gas within the definition of proved reserves for purposes of the disclosures
relating to oil and gas producing activities and the full
A3-14
Annexe 3 - SAB Topic 12: Oil and Gas Producing Activities
cost ceiling test?
Interpretive Response: Yes. The prohibition against the
inclusion of gas derived from coal was meant to apply to the recovery of
hydrocarbons from the processing of coal. The extraction of methane gas from
coalbed seams using conventional methods was not contemplated at the time Rule
4-10(a) was developed. The staff believes that, since coalbed methane gas can
be recovered from coal in its natural state and original location, it should be
included in proved reserves, provided that it complies in all other respects
with the definition of proved oil and gas reserves as specified in Rule
4-10(a)(2) including the requirement that methane production be economical at
current prices, costs (net of the tax credit) and existing operating
conditions.2 Methane gas from coalbeds (like any other hydrocarbon
obtained from conventional reservoirs) that cannot be produced at a profit
under current economic and operating conditions, or for which there is no
market or any existing method of delivery to the market, cannot be included in
the category of proved reserves.
In instances where methane gas is deemed to be economically
producible only as a consequence of existing Federal tax incentives, the staff
believes that additional disclosure should be provided as to the specific
quantities and values of reported proved reserves that are dependent on
existing U.S. tax policy together with any other information necessary to
inform readers of the risks attendant with any future change to existing
Federal tax policy.
Endnotes:
1. Similar language appears in Statements 19 and 25.
2. Proved oil and gas reserves are the estimated quantities
of crude oil, natural gas, and natural gas liquids which geological and
engineering data demonstrate with reasonable certainty to be recoverable in
future years from known reservoirs under existing economic and
operating conditions. (Emphasis added.)
Annexe 4
Exposure Draft ED6:
Exploration for and Evaluation of Mineral
Resources
L'annexe 4 est une reproduction du projet de norme ED6,
Exploration for and Evaluation of Mineral Resources, publié par
l'IASB en janvier 2004, et dans lequel les entreprises de recherche et de
production d'hydrocarbures sont exemptes de certaines dispositions des IFRS et
du cadre conceptuel de l'IASB. La date d'application proposée est le
1er janvier 2005.
EXPOSURE DRAFT
ED 6 Exploration for and
Evaluation of Mineral Resources
Comments to be received by 16 April 2004
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Exposure Draft
ED 6 EXPLORATION FOR
AND EVALUATION OF
MINERAL
RESOURCES
Comments to be received by 16 April 2004
(c) Copyright IASCF 2
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
ED 6 Exploration for and Evaluation of Mineral Resources
is published by the International Accounting Standards Board (IASB) for
comment only. The proposals may be modified in the light of the comments
received before being issued as an International Financial Reporting Standard
(IFRS). Comments on the draft IFRS and the Basis for Conclusions (see separate
booklet) should be submitted in writing so as to be received by 16
April 2004.
All responses will be put on the public record unless the
respondent requests confidentiality. However, such requests will not normally
be granted unless supported by good reason, such as commercial confidence. If
commentators respond by fax or email, it would be helpful if they could also
send a hard copy of their response by post. Comments should preferably be sent
by email to:
CommentLetters@iasb.org
or addressed to:
Colin Fleming
International Accounting Standards Board
30 Cannon Street, London EC4M 6XH, United
Kingdom
Fax: +44 (0)20 7246 6411
Copyright (c) 2004 International Accounting Standards Committee
Foundation (IASCF)
ISBN for this part: 1-904230-37-7
ISBN for complete publication (two parts): 1-904230-39-3
All rights reserved. Copies of the draft IFRS and its
accompanying documents may be made for the purpose of preparing comments to be
submitted to the IASB, provided such copies are for personal or
intra-organisational use only and are not sold or disseminated and provided
each copy acknowledges the International Accounting Standards Committee
Foundation's copyright and sets out the IASB's address in full. Otherwise, no
part of this publication may be translated, reprinted or reproduced or utilised
in any form either in whole or in part or by any electronic, mechanical or
other means, now known or hereafter invented, including photocopying and
recording, or in any information storage and retrieval system, without
permission in writing from the International Accounting Standards Committee
Foundation.
The IASB logo/«Hexagon Device», «IAS»,
«IASB», «IASCF», «IASC», «IFRIC»,
«IFRS», «International Accounting Standards» and
«International Financial Reporting Standards» are Trade Marks of the
International Accounting Standards Committee Foundation.
Additional copies of this publication may be obtained
from:
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www.iasb.org
3 (c) Copyright IASCF
EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
Contents
pages
INVITATION TO COMMENT 4-6
paragraphs
INTRODUCTION IN1-IN11
Reasons for issuing the [draft] IFRS IN1- IN2
Application of IFRSs to entities engaged in the
exploration for
and evaluation of mineral resources IN3-IN4
Main features of the [draft] IFRS IN5-IN11
[Draft] International Financial Reporting Standard X
Exploration for and Evaluation of Mineral Resources
OBJECTIVE
|
1
|
SCOPE
|
2-3
|
RECOGNITION OF EXPLORATION AND EVALUATION
ASSETS
|
4-5
|
Temporary exemption from some other IFRSs
|
4-5
|
MEASUREMENT OF EXPLORATION AND EVALUATION
ASSETS
|
6-11
|
Measurement at recognition
|
6
|
Elements of exploration and evaluation assets
|
7-9
|
Measurement after recognition
|
10
|
Changes in accounting policies
|
11
|
IMPAIRMENT
|
12-14
|
Recognition and measurement
|
12
|
Identifying an exploration and evaluation asset that may
be impaired
|
13
|
Cash-generating unit for exploration and evaluation
assets
|
14
|
DISCLOSURE
|
15-16
|
EFFECTIVE DATE
|
17
|
(c) Copyright IASCF 4
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
APPENDICES
A Defined terms
B Amendments to other IFRSs
Basis for Conclusions (see separate
booklet)
5 (c) Copyright IASCF
EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
INVITATION TO COMMENT
The International Accounting Standards Board invites comments
on any aspect of this Exposure Draft of its proposed IFRS Exploration for
and Evaluation of Mineral Resources and the related Basis for
Conclusions. It would particularly welcome answers to the questions
set out below. Comments are most helpful if they indicate the specific
paragraph or group of paragraphs to which they relate, contain a clear
rationale and, where applicable, provide a suggestion for alternative
wording.
Comments should be submitted in writing so as to be received
no later than 16 April 2004.
Until an IFRS based on this Exposure Draft becomes effective,
existing International Financial Reporting Standards, including International
Accounting Standards, remain in effect.
Question 1 - Definition and additional
guidance
The proposed IFRS includes definitions of exploration for and
evaluation of mineral resources, exploration and evaluation expenditures,
exploration and evaluation assets and a cash-generating unit for exploration
and evaluation assets. The draft IFRS identifies expenditures that are excluded
from the proposed definition of exploration and evaluation assets. Additional
guidance is proposed in paragraph 7 to assist in identifying exploration and
evaluation expenditures that are included in the definition of an exploration
and evaluation asset (proposed paragraphs 7 and 8, Appendix A and paragraphs
BC12-BC14 of the Basis for Conclusions).
Question 2 - Method of accounting for exploration for and
evaluation of mineral resources
(a) Paragraphs 10-12 of IAS 8 Accounting Policies, Changes in
Accounting
Estimates and Errors specify sources of authoritative
requirements and guidance an entity should consider in developing an accounting
policy for an item if no IFRS applies specifically to that item. The proposals
in the draft IFRS would exempt an entity from considering the sources in
paragraphs 11 and 12 when assessing its existing accounting policies for
exploration and evaluation expenditures by permitting an alternative treatment
for the recognition and measurement of exploration and evaluation assets. In
particular, the draft IFRS would permit an entity to
(c) Copyright IASCF 6
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
continue to account for exploration and evaluation assets in
accordance with the accounting policies applied in its most recent annual
financial statements.
(b) The Exposure Draft proposes that an entity would continue to
use its
existing accounting policies in subsequent periods unless and
until the entity changes its accounting policies in accordance with IAS 8 or
the IASB issues new or revised Standards that encompass such activities
(proposed paragraph 4 and paragraphs BC8-BC11 of the Basis for Conclusions).
Are these proposals appropriate? If not, why not?
Question 3 - Cash-generating units for exploration and
evaluation assets
[Draft] IAS 36* requires entities to test
non-current assets for impairment. The draft IFRS would permit an entity that
has recognised exploration and evaluation assets to test them for impairment on
the basis of a `cash-generating unit for exploration and evaluation assets'
rather than the cash-generating unit that might otherwise be required by
[draft] IAS 36. This cash-generating unit for exploration and evaluation assets
is used only to test for impairment exploration and evaluation assets
recognised under proposed paragraph 4 (see proposed paragraphs 12 and 14 and
paragraphs BC15-B3 of the Basis for Conclusions).
Are the proposals appropriate? If not, why not? If you
disagree with the proposal that exploration and evaluation assets should be
subject to an impairment test under [draft] IAS 36, what criteria should be
used to assess the recoverability of the carrying amount of exploration and
evaluation assets?
Question 4 - Identifying exploration and evaluation
assets that may be impaired
The draft IFRS identifies indicators of impairment for
exploration and evaluation assets. These indicators would be among the external
and internal sources of information in paragraphs 9-13 of [draft] IAS 36 that
an entity would consider when identifying whether such assets might be impaired
(paragraph 13 and paragraphs B4-B6 of the Basis for Conclusions).
* in Exposure Draft of Proposed Amendments to IAS 36,
Impairment of Assets, and IAS 38, Intangible Assets
(December 2002)
7 (c) Copyright IASCF
EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
Are these indicators of impairment for exploration and
evaluation assets appropriate? If not, why not? If you are of the view that
additional or different indicators should be used in assessing whether such
assets might be impaired, what indicators should be used and why?
Question 5 - Disclosure
To enhance comparability, the draft IFRS proposes to require
entities to disclose information that identifies and explains the amounts in
its financial statements that arise from the exploration for and evaluation of
mineral resources (proposed paragraphs 15 and 16 and paragraphs BC32-BC34 of
the Basis for Conclusions).
Are the proposed disclosures appropriate? If not, why not?
Should additional disclosures be required? If so, what are they and why should
they be required?
(c) Copyright IASCF 8
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
[Draft] International Financial Reporting Standard X
Exploration for and Evaluation of Mineral Resources ([draft] IFRS X)
is set out in paragraphs 1-17 and Appendices A and B. All the paragraphs have
equal authority. Paragraphs in bold type state the main
principles. Terms defined in Appendix A are in italics the first time
they appear in the [draft] Standard. Definitions of other terms are given in
the Glossary of the International Financial Reporting Standards. [Draft] IFRS X
should be read in the context of its objective and the Basis for Conclusions,
the Preface to International Financial Reporting Standards and the
Framework for the Preparation and Presentation of Financial Statements.
IAS 8 Accounting Policies, Changes in Accounting Estimates and Errors
provides a basis for selecting and applying accounting policies in the
absence of explicit guidance.
9 (c) Copyright IASCF
EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
INTRODUCTION
Reasons for issuing the [draft] IFRS
IN1 The exploration for and evaluation of mineral resources are
excluded from
the scope of IFRSs that would otherwise be relevant (eg IAS 16
Property, Plant and Equipment and [draft] IAS 38 Intangible
Assets*). The International Accounting Standards Board is
concerned that accounting practices for such activities are diverse and differ
not only between sectors of the extractive industries but also from the
requirements in IFRSs for activities that may be thought to be similar and
related.
IN2 It is not feasible for the Board to complete a comprehensive
project on
accounting and financial reporting issues for the extractive
industries in time for the many entities that may wish or are required to adopt
IFRSs in 2005. Therefore, the Board wishes to provide guidance on the treatment
of exploration and evaluation expenditures that will enhance comparability
between entities while avoiding unnecessary disruption to the application of
those treatments, pending more complete consideration of the accounting issues
involved.
Application of IFRSs to entities engaged in the
exploration for and evaluation of mineral resources
IN3 The [draft] IFRS applies to all entities incurring
exploration and evaluation
expenditures.
IN4 All IFRSs are applicable to entities that are engaged in the
exploration for
and evaluation of mineral resources that make an unreserved
statement of compliance with IFRSs in accordance with IAS 1 Presentation of
Financial Statements. Consequently, each IFRS must be applied by all such
entities except to the extent that an IFRS provides a specific exclusion from
its scope.
* in Exposure Draft of Proposed Amendments to IAS 36,
Impairment of Assets, and IAS 38, Intangible Assets (December 2002)
(c) Copyright IASCF 10
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
Main features of the [draft] IFRS
IN5 The [draft] IFRS permits an entity to continue the accounting
policies
applied in its most recent annual financial statements for
exploration and evaluation expenditures, including the recognition and
measurement of exploration and evaluation assets. In addition, it permits an
entity to use an alternative level of aggregation for exploration and
evaluation assets when testing such assets for impairment in accordance with
[draft] IAS 36.
IN6 The definition of exploration for and evaluation of mineral
resources
distinguishes exploration and evaluation expenditures from
other expenditures that may be regarded as similar (for example, research
expenditures).
IN7 The [draft] IFRS exempts entities from some requirements of
other IFRSs
and the IASB Framework. Instead of requiring entities
engaged in the exploration for and evaluation of mineral resources to consider
the various sources of authoritative requirements and guidance in developing an
accounting policy for such activities, the [draft] IFRS permits those entities
the alternative of continuing their existing accounting treatment in specified
circumstances. In particular, paragraph 4 provides that an entity may continue
to account for exploration and evaluation assets in accordance with the
accounting policies applied in its most recent annual financial statements.
IN8 The [draft] IFRS permits an entity that has recognised an
exploration and
evaluation asset to test that asset for impairment on the
basis of a `cash-generating unit for exploration and evaluation assets' rather
than the cash-generating unit that might otherwise be required by [draft] IAS
36. However, entities are not necessarily permitted to continue existing
practices with respect to the impairment test itself. Rather,
the
consequence of the amendment is that the [draft] IAS 36 impairment test
may be applied at a level different from that otherwise required by [draft] IAS
36.
IN9 Paragraph 13 sets out indicators of impairment for
exploration and
evaluation assets. These are among the external and internal
sources of information in paragraphs 9-13 of [draft] IAS 36 to be used by
entities when identifying whether such assets might be impaired.
IN10 The [draft] IFRS requires disclosure about:
(a) the amounts in the entity's financial statements that
arise from exploration and evaluation expenditures.
11 (c) Copyright IASCF
EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
(b) the level at which the entity assesses exploration and
evaluation assets for impairment.
IN11 The [draft] IFRS should be applied for annual periods
beginning on or after 1 January 2005. Earlier application is encouraged.
(c) Copyright IASCF 12
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
[Draft] International Financial Reporting Standard IFRS
X
Exploration for and Evaluation of Mineral Resources
OBJECTIVE
1 The objectives of this [draft] IFRS are:
(a) to make limited improvements to accounting practices for
exploration and evaluation expenditures, without requiring major
changes that may need to be reversed when the Board undertakes a comprehensive
review of accounting practices used by entities engaged in the exploration
for and evaluation of mineral resources.
(b) to require entities that recognise exploration and
evaluation assets to test such assets for impairment in accordance with
[draft] IAS 36 Impairment of Assets. An entity that has recognised
exploration and evaluation assets may test such assets for impairment on the
basis of a cash-generating unit for exploration and evaluation assets
rather than the cash-generating unit that might otherwise be
required by [draft] IAS 36.
(c) to require entities engaged in the exploration for and
evaluation of mineral resources to disclose information about exploration and
evaluation assets, the level at which such assets are assessed for impairment
and any impairment losses recognised.
SCOPE
2 An entity shall apply this [draft] IFRS to exploration and
evaluation
expenditures that it incurs.
3 This [draft] IFRS does not address other aspects of accounting
by entities
engaged in the exploration for and evaluation of mineral
resources. Except to the extent that an IFRS provides an exclusion from its
scope, all IFRSs (including International Accounting Standards and
Interpretations) are applicable to entities engaged in such activities that
make an unreserved statement of compliance with IFRSs in accordance with IAS 1
Presentation of Financial Statements.
13 (c) Copyright IASCF
EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
RECOGNITION OF EXPLORATION AND EVALUATION
ASSETS
Temporary exemption from some other IFRSs
4 When an entity first applies this [draft] IFRS, it may
elect to continue
to recognise and measure exploration and evaluation
assets in accordance with the accounting policies it applied in its most recent
annual financial statements, except as provided in paragraph 8.
5 Paragraphs 11 and 12 of IAS 8 Accounting Policies, Changes
in
Accounting Estimates and Errors specify sources of
authoritative requirements and guidance that management is required to consider
in developing an accounting policy for an item if no IFRS applies specifically
to that item. Subject to paragraph 8, this [draft] IFRS permits an entity,
rather than considering the sources specified in IAS 8, to continue its
accounting policies for the recognition and measurement of exploration and
evaluation assets.
MEASUREMENT OF EXPLORATION AND EVALUATION
ASSETS
Measurement at recognition
6 Exploration and evaluation assets shall be measured at cost.
Elements of exploration and evaluation assets
7 Expenditures related to the following activities may be
included in the initial
measurement of exploration and evaluation assets:
(a) acquisition of rights to explore;
(b) topographical, geological, geochemical and geophysical
studies;
(c) exploratory drilling;
(d) trenching;
(e) sampling; and
(f) activities in relation to evaluating technical
feasibility and commercial viability of extracting a mineral resource.
(c) Copyright IASCF 14
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
8 Expenditures that shall not be included in the initial
measurement of
exploration and evaluation assets are:
(a) the development of a mineral resource once technical
feasibility and commercial viability of extracting a mineral resource have been
established; and
(b) administration and other general overhead costs.
9 An entity applies IAS 37 Provisions, Contingent Liabilities
and Contingent
Assets to the costs of any obligations for removal
and restoration that are incurred during a particular period as a consequence
of having undertaken the exploration for and evaluation of mineral
resources.
Measurement after recognition
10 After recognition, an entity shall apply either the cost model
or the
revaluation model (see IAS 16 Property, Plant and
Equipment and [draft] IAS 38 Intangible Assets) to its
exploration and evaluation assets.
Changes in accounting policies
11 An entity that elects in accordance with paragraph 4
to continue to
use its previous accounting policies for exploration
and evaluation assets shall change those policies if, and only if, the change
makes the financial statements more relevant to the decision-making needs of
users and reliable, judged by the criteria in IAS 8.
IMPAIRMENT
Recognition and measurement
12 Except as provided in paragraph 14, an entity that has
recognised
exploration and evaluation assets shall assess those
assets for impairment annually and recognise any resulting impairment loss in
accordance with [draft] IAS 36.
15 (c) Copyright IASCF
EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
Identifying an exploration and evaluation asset that
may be impaired
13 [Draft] IAS 36 provides guidance on identifying assets that
may be impaired
and requires an entity to consider specified external sources
of information. In the case of an entity that has recognised an exploration and
evaluation asset, in addition to the sources specified in [draft] IAS 36, such
information includes:
(a) the period for which the entity has the right to explore
in the specific area has expired during the period or will expire in the near
future, and is not expected to be renewed;
(b) further exploration for and evaluation of mineral
resources in the specific area are neither budgeted nor planned for in the near
future;
(c) significant changes with an adverse effect on the main
assumptions, including prices and foreign exchange rates, underlying approved
budgets or plans for further exploration for and evaluation of mineral
resources in the specific area;
(d) the decision not to develop the mineral resource in the
specific area has been made;
(e) the entity plans to dispose of the asset at an
unfavourable price; and
(f) the entity does not expect the recognised exploration and
evaluation
assets to be reasonably capable of being recoverable from a
successful development of the specific area, or by its sale.
Cash-generating unit for exploration and evaluation
assets
14 When an entity first applies this [draft] IFRS, it
shall elect to test
exploration and evaluation assets for impairment on
the basis of either a `cash-generating unit' or a `cash-generating unit for
exploration and evaluation assets'. Any assets other than exploration and
evaluation assets included within the cash-generating unit for exploration and
evaluation assets shall continue to be subject to separate impairment testing
in accordance with [draft] IAS 36, which is performed before testing for
impairment the cash-generating unit for exploration and evaluation
assets.
(c) Copyright IASCF 16
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
DISCLOSURE
15 An entity shall disclose information that identifies
and explains the
amounts recognised in its financial statements that
arise from the exploration for and evaluation of mineral resources.
16 To comply with paragraph 15, an entity shall disclose:
(a) its accounting policies for exploration and evaluation
expenditures including the recognition of exploration and evaluation assets.
(b) the amounts of assets, liabilities, income and expense
(and, if it presents its cash flow statement using the direct method, cash
flows) arising from the exploration for and evaluation of mineral resources.
(c) the level at which the entity assesses exploration and
evaluation assets for impairment.
EFFECTIVE DATE
17 An entity shall apply this [draft] IFRS for annual periods
beginning on or
after 1 January 2005. Earlier application is encouraged. If an
entity applies this [draft] IFRS for a period beginning before 1 January 2005,
it shall disclose that fact.
EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
Appendix A Defined terms
This appendix is an integral part of the [draft]
IFRS.
cash-generating unit The smallest identifiable
group of assets that
generates cash inflows from continuing use that are largely
independent of the cash inflows from other assets or groups of assets.
cash-generating unit for exploration and evaluation
assets
17 (c) Copyright IASCF
The smallest identifiable group of assets that, together with
exploration and evaluation assets, generates cash inflows from
continuing use on which impairment tests were performed by an entity under the
accounting policies applied in its most recent annual financial statements. A
cash-generating unit for exploration and evaluation assets shall be no larger
than a segment.
exploration and evaluation assets
exploration and
evaluation expenditures
exploration for and evaluation of mineral
resources
Exploration and evaluation expenditures
recognised as assets.
Expenditures incurred by an entity in connection with the
exploration for and evaluation of mineral resources.
The search for mineral resources, including
minerals, oil, natural gas and similar
non-regenerative
resources, as well as the determination of the technical feasibility and
commercial viability of extracting the mineral resource before the decision to
develop the mineral resource.
(c) Copyright IASCF 18
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
Appendix B
Amendments to other IFRSs
The amendments in this [draft] appendix shall be applied
for annual periods beginning on or after 1 January 2005. If an entity applies
this [draft] IFRS for an earlier period, these amendments shall be applied for
that earlier period.
Amendment to IAS 16
B1 Paragraph 3 of IAS 16 Property, Plant and Equipment
is amended to read
as follows:
...
(a) biological assets related to agricultural activity (see
IAS 41 Agriculture);
(b) exploration and evaluation assets (see [draft] IFRS X
Exploration for and Evaluation of Mineral Resources); or
(c) mineral rights and mineral reserves such as oil, natural
gas and similar non-regenerative resources.
Amendment to [draft] IAS 38
B2 Paragraph 1 of [draft] IAS 38 Intangible Assets is
amended to read as
follows:
...
(c) expenditure on the exploration for and
evaluation of mineral resources (see [draft] IFRS X Exploration for and
Evaluation of Mineral Resources)
(d) expenditure on the development and extraction
of minerals, oil, natural gas and similar non-regenerative resources;
and
...
Annexe 5
Basis for conclusions on Exposure
Draft
ED6
L'annexe 5 est une reproduction du document annexé au
projet de norme ED6. Ce document explique le fondement des différentes
positions prises par le conseil de l'IASB lors de la préparation dudit
projet de norme.
January 2004 Basis for Conclusions
EDG
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BASIS FOR CONCLUSIONS ON EXPOSURE DRAFT
ED 6 Exploration for and
Evaluation of Mineral R ource
Comments to be received by 16 April 2004
International
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Basis for Conclusions on
Exposure Draft
ED 6 EXPLORATION FOR
AND EVALUATION OF
MINERAL
RESOURCES
Comments to be received by 16 April 2004
(c) Copyright IASCF 2
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
This Basis for Conclusions accompanies the proposed
International Financial Reporting Standard (IFRS) set out in ED 6
Exploration for and Evaluation of Mineral Resources (see separate
booklet). Comments on the draft IFRS and the Basis for Conclusions should be
submitted in writing so as to be received by 16 April 2004.
All responses will be put on the public record unless the
respondent requests confidentiality. However, such requests will not normally
be granted unless supported by good reason, such as commercial confidence. If
commentators respond by fax or email, it would be helpful if they could also
send a hard copy of their response by post. Comments should preferably be sent
by email to:
CommentLetters@iasb.org
or addressed to:
Colin Fleming
International Accounting Standards Board
30 Cannon Street, London EC4M 6XH, United
Kingdom
Fax: +44 (0)20 7246 6411
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ISBN for complete publication (two parts): 1-904230-39-3
All rights reserved. Copies of the draft IFRS and the Basis
for Conclusions may be made for the purpose of preparing comments to be
submitted to the IASB, provided such copies are for personal or
intra-organisational use only and are not sold or disseminated and provided
each copy acknowledges the International Accounting Standards Committee
Foundation's copyright and sets out the IASB's address in full. Otherwise, no
part of this publication may be translated, reprinted or reproduced or utilised
in any form either in whole or in part or by any electronic, mechanical or
other means, now known or hereafter invented, including photocopying and
recording, or in any information storage and retrieval system, without
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3 (c) Copyright IASCF
BASIS FOR CONCLUSIONS ON EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
Contents
Basis for Conclusions
ED 6 Exploration for and Evaluation of Mineral
Resources
paragraphs
INTRODUCTION BC1-5
APPLICATION OF IFRSs TO ENTITIES ENGAGED IN THE
EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL
RESOURCES BC6-7
TEMPORARY CONTINUATION OF SOME EXISTING
ACCOUNTING PRACTICES BC8-11
RECOGNITION OF EXPLORATION AND EVALUATION ASSETS
BC12-14
IMPAIRMENT OF EXPLORATION AND EVALUATION ASSETS
BC15-27
The level at which impairment is assessed
BC15-23
Identifying an asset that may be impaired
B4-26
Reversal of impairment losses B7
CHANGES IN ACCOUNTING POLICIES B8
CLASSIFICATION OF EXPLORATION AND EVALUATION
ASSETS B9-31
DISCLOSURE BC32-34
EFFECTIVE DATE BC35-37
APPENDIX
Alternative views AV1-4
(c) Copyright IASCF 4
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
Basis for Conclusions on
ED 6 Exploration for and Evaluation of Mineral
Resources
This Basis for Conclusions accompanies, but is not part of,
the draft IFRS.
INTRODUCTION
BC1 This Basis for Conclusions summarises the International
Accounting Standards Board's considerations in reaching the conclusions in ED 6
Exploration for and Evaluation of Mineral Resources. Individual Board
members gave greater weight to some factors than to others.
B An International Financial Reporting Standard (IFRS)
addressing exploration for and evaluation of mineral resources is needed
because:
(a) there is at present no IFRS that specifically addresses
the accounting for expenditures for the exploration for and evaluation of
mineral resources, and such activities are excluded from the scope of [draft]
IAS 38 Intangible Assets.* In addition, mineral rights and
mineral resources such as oil, natural gas and similar non-regenerative
resources are excluded from the scope of IAS 16 Property, Plant and
Equipment. Consequently, an entity is required to determine its accounting
policy for such exploration and evaluation expenditure in accordance with
paragraphs 10-12 of IAS 8 Accounting Policies, Changes in Accounting
Estimates and Errors.
(b) there are different views on how exploration and
evaluation expenditures should be accounted for under IFRSs.
(c) accounting practices for exploration and evaluation
assets under the generally accepted accounting practices of other
standard-setting bodies are diverse and often differ from practices in other
sectors for costs that may be considered analogous (eg accounting practices for
research and development costs under [draft] IAS 38).
(d) exploration and evaluation expenditures represent a
significant cost to entities engaged in extractive activities.
* in Exposure Draft of Proposed Amendments to IAS 36,
Impairment of Assets, and IAS 38, Intangible Assets (December
2002)
5 (c) Copyright IASCF
BASIS FOR CONCLUSIONS ON EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
(e) relatively few entities incurring exploration and
evaluation expenditures present their financial statements in accordance with
IFRSs, although many more are expected to do so from 2005.
BC3 The IASB's predecessor organisation, the International
Accounting Standards Committee (IASC), established a Steering Committee in 1998
to carry out initial work on accounting and financial reporting by entities
engaged in extractive activities. In November 2000 the
Steering
Committee published an Issues Paper. In response, 52
comment letters were received.
BC4 In July 2001 the Board announced that it would restart the
project only when agenda time permitted. In September 2002 the Board decided it
was not feasible to complete a comprehensive project in time for the many
entities that will adopt IFRSs in 2005. Accordingly, the Board is focusing on
what it views as the main issues for entities, including first-time adopters,
engaged in the exploration for and evaluation of mineral resources. Although
the Board recognises the importance of the treatment of exploration and
evaluation expenditures, it noted that it was not feasible to complete the
detailed analysis required for this issue, obtain appropriate input from
constituents and undertake the Board's normal due process in time to implement
changes before 2005.
BC5 In April and September 2003 the Board reached the
following decisions in respect of the main issues for entities engaged in the
exploration for and evaluation of mineral resources:
(a) IFRSs should apply to entities engaged in the exploration
for and evaluation of mineral resources, except to the extent that an IFRS
excludes such activities from its scope.
(b) Entities, including first-time adopters of IFRSs, may
continue to account for exploration and evaluation expenditures using existing
accounting policies. However, if an entity that recognised an exploration and
evaluation asset wished to change its accounting for that asset, it should be
subject to the requirements for a voluntary change in accounting policy
contained in IAS 8.
(c) In respect of exploration and evaluation assets, an
entity should assess such assets for impairment annually. However, an entity
may elect to adopt an alternative definition of a cash-generating unit for the
purpose of applying the impairment test in [draft] IAS 36 Impairment of
Assets.*
* in Exposure Draft of Proposed Amendments to IAS 36,
Impairment of Assets, and IAS 38, Intangible Assets (December
2002)
(c) Copyright IASCF 6
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
APPLICATION OF IFRSs TO ENTITIES ENGAGED IN THE
EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
BC6 In the Board's view, all IFRSs (including International
Accounting Standards and Interpretations) are applicable to entities engaged in
the exploration for and evaluation of mineral resources that make an unreserved
statement of compliance with IFRSs in accordance with IAS 1 Presentation of
Financial Statements. Consequently, each IFRS must be applied by all such
entities, except to the extent that an IFRS provides an exclusion from its
scope.
BC7 Some entities recognising exploration and evaluation
assets take the view that, in the absence of a comprehensive IFRS on extractive
industries, it would be permissible for an entity adopting IFRSs to continue to
apply the related pronouncements of other standard-setting bodies without
further consideration of IFRSs in general and the IASB Framework in
particular. Paragraphs 10-12 of IAS 8 permit an entity developing an accounting
policy in the absence of a specific IFRS requirement to consider a
pronouncement of another standard-setting body only in limited circumstances.
The entity must determine that the accounting policy meets the requirements in
paragraph 10 of [draft] IAS 8. In doing so the entity must consider existing
IFRSs dealing with similar and related issues
and the Framework. In addition, pronouncements of
other
standard-setting bodies may be used only when they are developed in
the context of a similar conceptual framework and are consistent with the
Framework and IFRSs.
TEMPORARY CONTINUATION OF SOME EXISTING ACCOUNTING
PRACTICES
BC8 The draft IFRS proposes to exempt entities from some
requirements of other IFRSs and the Framework. Paragraphs 11 and 12 of
[draft] IAS 8 specify the various sources of authoritative requirements and
guidance, including the Framework, an entity would consider in
developing an accounting policy for an item if no IFRS specifically applies.
Instead of requiring entities engaged in the exploration for and evaluation of
mineral resources to consider the various sources of authoritative requirements
and guidance in developing an accounting policy for such activities, the Board
proposes specifically to permit those entities the alternative of continuing
their existing accounting treatment in certain circumstances.
7 (c) Copyright IASCF
BASIS FOR CONCLUSIONS ON EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
In particular, the Board proposes to permit an entity
recognising exploration and evaluation assets to continue to account for such
assets in accordance with the accounting policies applied in its most recent
annual financial statements.
BC9 Without the IFRS now proposed uncertainty might exist
about whether an accounting policy for exploration and evaluation assets is
consistent with IFRSs. Resolving this uncertainty might involve considerable
cost and some entities might make major systems changes only to be required to
make further significant changes in the event that when the Board is able to
address the issues as part of a comprehensive project. To avoid unnecessary
disruption in areas in which it intends to undertake a comprehensive analysis
of accounting issues, the Board proposes to limit the need for entities to
change their existing accounting practices for exploration and evaluation
assets. The proposals in the draft IFRS would exempt an entity from considering
the authoritative sources in paragraphs 11 and 12 of IAS 8 when assessing its
existing accounting policies for exploration and evaluation assets.
BC10 Some suggest that the Board should expand the scope of
IAS 16 and [draft] IAS 38 to include exploration and evaluation assets. They
view exploration and evaluation expenditure as similar to research expenditure.
[Draft] IAS 38 requires all research expenditure to be recognised in profit or
loss in the period incurred and permits the recognition of a development asset
in limited circumstances. Although the Board is concerned that existing
accounting practices might result in the inappropriate recognition of
exploration and evaluation assets, it is also concerned that accounting for
exploration and evaluation expenditure in accordance with [draft] IAS 38 might
result in an overstatement of expenses. There is no international consensus on
the appropriate accounting treatment of such expenditure and further
consideration and analysis is needed before the Board can make an informed
judgement.
BC11 Therefore the Board agreed to permit entities to continue
their existing accounting practices for the recognition of exploration and
evaluation assets. However, the Board proposes to require any exploration and
evaluation assets recognised to be tested for impairment using [draft] IAS 36
(see paragraphs BC15-B7).
(c) Copyright IASCF 8
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
RECOGNITION OF EXPLORATION AND EVALUATION
ASSETS
BC12 The draft IFRS proposes that an entity may continue to
use the accounting policies applied in its most recent annual financial
statements for exploration and evaluation assets. This includes the
continuation of practices in respect of recognition and measurement when
incorporated within such accounting policies. An entity may change its
accounting policy for exploration and evaluation assets in accordance with the
requirements for voluntary changes in accounting policy in IAS 8.
BC13 The definition of exploration and evaluation assets
determines which expenditures the draft IFRS addresses and which expenditures
should be accounted for in accordance with other IFRSs. Although the Board is
willing to accept, as an interim measure, the continuation of existing
accounting treatments for exploration and evaluation assets, it is unwilling to
base the definition used for accounting purposes on local definitions that may
vary from country to country.
BC14 Some express concerns that the adoption of a particular
definition by the Board could lead to inappropriate changes in definitions used
for other purposes, such as company law or tax. The Board emphasises that any
definition used in IFRSs is solely for accounting purposes and is not intended
to change or pre-empt definitions used for other purposes.
Measurement after Recognition
BC15 The draft IFRS permits an entity recognising an
exploration and evaluation asset to measure such an asset after recognition
using either the cost model or the revaluation models in IAS 16 and [draft] IAS
38. Those revaluation models permit the revaluation of assets when specified
requirements are met (see paragraphs 31-42 of IAS 16 and paragraphs 70-84 of
[draft] IAS 38). The revaluation model in [draft] IAS 38 can be used only if
the asset's fair value can be determined by reference to an active market; the
revaluation model in IAS 16 does not and refers only to `market-based
evidence.' Some Board members are troubled by this inconsistency and are
concerned that entities might choose accounting policies to achieve a more
advantageous measurement of exploration and evaluation assets. However, the
Board concluded that, although the revaluation of an exploration asset in
accordance with IAS 16 and [draft] IAS 38 may not be widespread, it is
appropriate not to require use of only the cost model in either Standard for
exploration and evaluation assets.
9 (c) Copyright IASCF
BASIS FOR CONCLUSIONS ON EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
IMPAIRMENT OF EXPLORATION AND EVALUATION
ASSETS
The level at which impairment is assessed
BC16 [Draft] IAS 36 requires an impairment loss to be
recognised when the carrying amount of an asset exceeds its recoverable amount.
When it is not possible to estimate the recoverable amount of an individual
asset, an entity must determine the recoverable amount of the cash-generating
unit to which that asset belongs. The Board is of the view that it is important
that draft IAS 36 applies to all assets, including exploration and evaluation
assets, because otherwise assets might be carried at an amount exceeding
recoverable amount.
BC17 However, the Board is also concerned that requiring
entities to use the definition of a cash-generating unit in paragraph 5 of
[draft] IAS 36 when assessing exploration and evaluation assets for impairment
would negate the effects of the other proposals in this draft IFRS and might
result in the inappropriate recognition of impairment losses in some
circumstances.
BC18 The Board understands that the definition of a
cash-generating unit in [draft] IAS 36 might create uncertainty about whether
existing accounting policies are consistent with IFRSs. This is because
exploration and evaluation assets would often not be expected:
(a) to be the subject of future cash inflow and outflow
projections relating to the development of the project, on a reasonable and
consistent basis, without being heavily discounted because of uncertainty and
lead-times;
(b) to have a determinable net selling price; or
(c) to be readily identifiable with other assets that
generate cash inflows as a specific cash-generating unit.
The implications of (a)-(c) are that an exploration and
evaluation asset would often be deemed to be impaired if the existing
definition of a cash-generating unit was applied.
BC19 To avoid the outcome identified in paragraph BC17, the
draft IFRS proposes a definition of a cash-generating unit for exploration and
evaluation assets. When an entity recognising an exploration and evaluation
asset first applies the draft IFRS, it would elect to apply to such assets the
definition of a cash-generating unit in paragraph 5 of [draft] IAS 36 or the
definition of a cash-generating unit for exploration and
(c) Copyright IASCF 10
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
evaluation assets. As defined by the Board, the
cash-generating unit for exploration and evaluation assets is the
cash-generating unit that represents the smallest identifiable group of assets
that, together with exploration and evaluation assets, generates cash inflows
from continuing use to which impairment tests were applied by the entity under
the accounting policies applied for its most recent annual financial
statements. However, the impairment test to be applied is the one required by
[draft] IAS 36.
B0 The Board acknowledges that creating the notion of a
special cash-generating unit is unusual. The Board concluded that such a
decision was necessary to give effect to its interim approach to the
recognition and measurement of exploration and evaluation assets. However, it
also sought to impose some discipline on the definition of a cash-generating
unit for exploration and evaluation assets, without which the relevance and
reliability of the entity's financial statements would be adversely affected to
an unacceptable degree. Consequently, the Board proposes that a cash-generating
unit for exploration and evaluation assets shall be no larger than a segment,
as defined in IAS 14 Segment Reporting. The Board could not identify
any valid reasons why it should permit an entity to assess exploration and
evaluation assets for impairment at a level higher than a segment.
B1 IAS 14 requires entities whose equity or debt instruments
are publicly traded to disclose segment information for all reportable
segments. A reportable segment is a business segment or a geographical segment
identified on the basis of the definitions in IAS 14. IAS 14 provides that an
entity's business and geographical segments for external reporting purposes
should be those organisational units for which information is reported to the
board of directors and to the chief executive officer for the purpose of
evaluating the unit's past performance and for making decisions about future
allocations of resources. The Board notes that IAS 14 also provides that two or
more internally reported business segments or geographical segments may be
combined as a single business segment or geographical segment when they are
substantially similar, ie:
(a) they exhibit similar long-term financial performance and
(b) they are similar in all of the factors in the appropriate
definition in IAS 14.
11 (c) Copyright IASCF
BASIS FOR CONCLUSIONS ON EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
B2 The Board is aware that some entities recognising
exploration and evaluation assets assess impairment on the basis of an `area of
interest'. However, the Board is of the view that such a level of assessment is
appropriate only if the area of interest is no larger than a segment as defined
in IAS 14.
B3 Under the accounting policies applied for its most recent
annual financial statements, an entity might have applied a test that was
equivalent to an impairment test, whereby specified criteria had to be met to
continue to recognise an exploration and evaluation asset. In the Board's view,
if an entity did not assess such assets for impairment under the accounting
policies applied for its most recent annual financial statements using inputs
similar to those in [draft] IAS 36, the test would not meet the requirements of
that draft Standard. Consequently, it is not proposing that entities should
continue existing practices with respect to the impairment test itself. Rather,
the [draft] IAS 36 impairment test is applied at a different level from that
which might otherwise be required by that Standard.
B4 The Board noted that all assets other than exploration and
evaluation assets included within the cash-generating unit for exploration and
evaluation assets are subject to separate impairment testing under [draft] IAS
36. Such tests must be performed, and any related impairment losses recognised,
before testing the exploration and evaluation assets for impairment.
Identifying an asset that may be impaired
B5 The Board has proposed additional indicators of impairment
to be included among the external and internal sources of information an entity
considers when identifying whether exploration and evaluation assets might be
impaired.
B6 The Board considered the application of the external
indicators of impairment in paragraph 9(b) of [draft] IAS 36 and, in
particular, significant adverse market or economic changes that «...have
taken place during the period, or will take place in the near future...».
The Board decided that in relation to these indicators, any significant adverse
changes in an entity's long-term view about prices or foreign exchange rates
would be implicitly factored into the indicators of impairment for exploration
and evaluation assets in paragraph 13 of the draft IFRS.
(c) Copyright IASCF 12
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
B7 Although an entity is required to consider the indicators
of impairment in paragraphs 9-13 of [draft] IAS 36, the Board concluded it was
important to clarify the application of these paragraphs to exploration and
evaluation assets. Paragraph 13 of the draft IFRS is of particular importance
because the proposal that an entity may continue to use the accounting policies
applied for its most recent annual financial statements may result in
recognition of significant exploration and evaluation assets.
Reversal of impairment losses
B8 The reversal of impairment losses when specified
requirements (set out in paragraphs 109-122 of [draft] IAS 36) are met is
required of all entities under IFRSs for all assets (excluding goodwill and
equity investments classified as available for sale). Thus, the Board concluded
it is appropriate not to propose an exemption from the requirement to reverse
impairment losses for exploration and evaluation assets.
CHANGES IN ACCOUNTING POLICIES
B9 The Board encourages entities to use IFRSs to improve their
financial reporting. In particular, it encourages those entities electing to
continue to apply existing accounting policies for exploration and evaluation
assets to improve their accounting policies. However, the Board notes the
requirement of IAS 8 paragraph 14(b), which states that an entity may change
its accounting policies only if the change results in more relevant and
reliable information in the financial statements.
CLASSIFICATION OF EXPLORATION AND EVALUATION
ASSETS
BC30 The Board acknowledges that some exploration and
evaluation assets are intangible, eg drilling or mining rights. However, for
convenience, entities often combine such assets with other assets that are
tangible. The Board notes that under existing practices of other
standard-setting bodies, entities engaged in exploration for and evaluation of
mineral resources typically classify exploration and evaluation assets as
development assets or as a sub-category within mineral rights and development
properties, both of which are typically treated as categories of property,
plant and
13 (c) Copyright IASCF
BASIS FOR CONCLUSIONS ON EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
equipment. The Board also noted that exploration and
evaluation assets, when classified separately, are typically transferred to the
development costs asset class within property, plant and equipment once the
decision to develop the mineral resource has been made.
BC31 The Board has not yet considered whether exploration and
evaluation assets are tangible. Accordingly, entities may continue to classify
such assets in accordance with the accounting policies applied in their most
recent annual financial statements.
BC32 As noted in paragraph BC7, an entity that elects not to
continue to apply the accounting policies applied for its most recent annual
financial statements for the exploration for and evaluation of mineral
resources is required to apply the criteria in paragraphs 10-12 of IAS 8 in
developing an accounting policy for the exploration for and evaluation of
mineral resources. The Board notes that such an entity should not apply
paragraphs 4-10 of the draft IFRS by analogy in developing its accounting
policy for exploration for and evaluation of mineral resources because the
proposals in the draft IFRS are predicated on the suspension of the criteria in
paragraphs 11 and 12 of IAS 8.
DISCLOSURE
BC33 To enhance comparability among entities engaged in
extractive activities, particularly because the continuation of the accounting
policies applied by an entity for its most recent annual financial statements
will result in diverse treatment of the exploration for and evaluation of
mineral resources under IFRSs, the Board proposes to require an entity to
disclose:
(a) its accounting policies for exploration and evaluation
expenditure including the recognition of exploration and evaluation assets.
(b) material amounts of assets, liabilities, income and
expense (and, if it presents its cash flow statement using the direct method,
cash flows) arising from the exploration for and evaluation of mineral
resources.
(c) the level at which the entity assesses any exploration
and evaluation assets recognised for impairment.
BC34 The Board is of the view that appropriate disclosure of
accounting policies in accordance with IAS 8 is important, given the variety of
accounting treatments for exploration and evaluation expenditures and the
recognition of exploration and evaluation assets that would continue under the
proposed IFRS.
(c) Copyright IASCF 14
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
BC35 The Board notes that disclosure of exploration and
evaluation expenditure incurred and recognised as an expense in the period is
required by all entities engaged in the exploration for and evaluation of
mineral resources under IAS 1. The Board also notes that appropriate
disclosures of impairment losses and any reversals of impairment losses
relating to exploration and evaluation assets is required under [draft] IAS
36.
EFFECTIVE DATE
BC36 This draft IFRS is proposed to be applied for annual
periods beginning on or after 1 January 2005. Earlier
application is encouraged.
BC37 The Board has stated its intention not to mandate changes
to IFRSs between early 2004 and the end of 2005. This is to assist the many
entities that wish or are required to adopt IFRSs on or before 1 January 2005
to do so without the additional concerns of new accounting standards becoming
effective. Notwithstanding this, the Board is of the view that the proposals in
the draft IFRS should facilitate an orderly transition to IFRSs and should not
result in changes to existing accounting policies.
BC38 Without the IFRS now proposed, entities that have
exploration and evaluation assets and wish or are required to adopt IFRSs on or
before 1 January 2005 would be in a difficult position. In the absence of
specific guidance, and given the scope exclusions contained in IAS 16 and
[draft] IAS 38, an entity would be required to apply the hierarchy in IAS 8
paragraphs 11 and 12 when determining the appropriate treatment for exploration
and evaluation assets under IFRSs. As explained in paragraphs BC8-BC11, the
Board is concerned that this could lead to entities making major systems
changes only to be required to make further changes when the Board addresses
the issues as part of a comprehensive project. Therefore, the Board concluded
that the most appropriate effective date is 1 January 2005.
15 (c) Copyright IASCF
BASIS FOR CONCLUSIONS ON EXPOSURE DRAFT JANUARY 2004
APPENDIX
Alternative views on ED 6 Exploration for and
Evaluation of Mineral Resources
AV1 Four Board members voted against the publication of ED 6
Exploration for and Evaluation of Mineral Resources. Their alternative
views are set out below.
AV2 The Board members would not permit entities the
alternative of continuing their existing accounting treatment for exploration
and evaluation assets. In particular, they believe that all entities should be
required to apply paragraphs 11 and 12 of IAS 8 Accounting Policies,
Changes in Accounting Estimates and Errors when developing an accounting
policy for exploration and evaluation assets. The Board members believe that
the requirements in IAS 8 have particular relevance and applicability when an
IFRS lacks specificities, as is the case for entities recognising exploration
and evaluation assets. This is especially true because the draft IFRS allows
the continuation of a variety of measurement bases for these items and, because
of the failure to consider the IASB Framework, may result in the
inappropriate recognition of assets. In the Board members' view, if an entity
cannot meet those requirements, it should not be allowed to describe its
financial statements as being in accordance with International Financial
Reporting Standards.
AV3 The Board members also disagree with the decision to
include the concept of a «cash-generating unit for exploration and
evaluation assets» for the purpose of assessing exploration and evaluation
assets for impairment. The Board members believe that the cash-generating unit
defined in [draft] IAS 36 as applicable to other non-financial assets should be
applied to exploration and evaluation assets. Failure to do so could result in
exploration and evaluation assets continuing to be carried forward when such
assets are not recoverable. This could result in the exclusion of relevant
information from the financial statements because of the failure to recognise
impairment losses on a timely basis and the inclusion of unreliable information
because of the inclusion of assets that do not faithfully represent the
transactions and other events that they purport to represent.
(c) Copyright IASCF 16
ED 6 EXPLORATION FOR AND EVALUATION OF MINERAL RESOURCES
AV4 The Board members' concerns are heightened by the absence
from the Board's work programme of a project on accounting for exploration for
and evaluation of mineral resources generally. Although a research project is
expected to begin in 2004, it is unlikely that the Board will be able to
develop financial reporting standards in the near- to mid-term. Accordingly, it
is likely that the proposed concessions will remain in place for some time.