CHAPITRE III : AU VILLAGE MARAICHER DE SEME-KPODJI
(VIMAS)
Il est question de faire dans un premier temps l'historique de
la création du site et son mode de fonctionnement actuel, et dans un
second temps exposer la connaissance des maraichers sur les ravageurs, les
maladies des plantes et les pesticides.
1. HISTORIQUE DE VIMAS
Le village maraicher de Sèmè-Kpodji est le site
où les maraichers de Cotonou et ceux de Sèmè- Kpodji
s'installent progressivement. Ce site a été octroyé suite
aux séries de problèmes fonciers dont les maraichers de Cotonou
ont été victimes. En effet, la quasi-totalité des sites de
maraichage à Cotonou appartient soit à une structure
multinationale (le cas du site de Houeyiho, appartenant à l'ASECNA),
soit à des privés soit à l'état béninois
(cas du site de la coopérative des maraichers des cocotiers que
l'état a cédé en partie pour la construction du
siège de la Banque Mondiale au Bénin). Les différents
propriétaires n'acceptant jamais d'accorder une autorisation
écrite d'exploitation aux groupements maraichers concernés, la
production se réalise dans un contexte de menace permanente, de
délocalisation ou de cessation d'activités. Les maraichers de
Cotonou ont encore en mémoire l'âpre souvenir de la fermeture en
1995 du périmètre maraicher de Houeyiho par l'ASECNA lors du
4e sommet de la francophonie. Il y a aussi la destruction sans
dédommagement de plus de deux (2) hectares de cultures
maraichères en face de Bénin Marina Hôtel. Cet état
de chose, constitue un obstacle pour les maraichers dans l'obtention de
micro-crédits et ne les encouragent pas non plus à investir dans
leur activité (Déguénon, 2000).
C'est tenant compte de toutes ces difficultés que des
démarches ont été menées en 1999 par l'union
communale des producteurs de Cotonou auprès des responsables du
ministère de l'agriculture afin de bénéficier d'un espace
de culture plus vaste et plus sécurisant. En amont de ces
démarches, un séminaire a été organisé en
octobre 2000 avec l'appui de certains partenaires au développement et
structures étatiques. On peut citer le Programme de Professionnalisation
de l'Agriculture au Bénin (PPAB) ayant pour mission le renforcement des
capacités des Organisations Paysannes et de leurs responsables qui a
été d'une grande utilité sur les points afférents
à la constitution et le fonctionnement des groupes de réflexions,
les travaux de prospection des terres. Egalement, la GTZ (Gesellschaft für
technische Zusammenarbeit), ou la «Coopération technique
Allemande», qui est une organisation sans but lucratif appartenant au
gouvernement fédéral Allemand a apporté un soutien
financier pour l'organisation du séminaire et aussi la
délimitation et le morcellement de 250 hectares. L'Institut Africain de
Gestion Urbaine (IAGU) qui est une ONG internationale
spécialisée dans la recherche-développement, l'appui
technique, la formation et l'information ; et la Chambre Nationale
d'Agriculture du Bénin (CNAB) qui est l'institution consulaire de
représentation permanente des intérêts agricoles
auprès des pouvoirs publics et des organismes d'appui (Etat,
Collectivités territoriales, Partenaires au développement du
secteur agricole et rural) ont été très utiles par leurs
actions d'information, de formation et de sensibilisation.
Toute cette effervescence a conduit à l'octroi d'un
domaine de 400 hectares par l'Etat à Sémè-Kpodji par un
arrêté ministériel fixant les conditions d'exploitation du
site en 2002 sans préciser la durée du bail
(Déguénon, 2000).
Depuis l'octroi du site, ce n'est quand 2004 que le domaine a
commencé par être véritablement exploité par une
centaine de maraichers avec la création du Village des Maraichers de
Sèmè Kpodji (VIMAS). VIMAS est une association constituée
de représentants de maraichers de Sèmè-Kpodji dont le
bureau est composé d'un président, d'un secrétaire, d'une
trésorière et d'un chargé de sécurité.
|