Méthode
sol-gel
Le procédé sol-gel est sans doute le
plus simple et le moins onéreux. La méthode est basée sur
l'utilisation d'un sol obtenu à partir de précurseurs d'alkoxydes
métalliques ou organométalliques. Ce sol, solution contenant des
particules en suspension, polymérise à basse température
pour former un gel humide. Celui-ci sera densifié par recuit thermique
pour donner un produit inorganique sous forme de gel sec, de Verre ou de
polycristal.
Les atouts de la méthode sol-gel
résident dans le fait que les produits finaux peuvent être
très purs si Le précurseur lui-même a été
purifié. D'autre part, le processus chimique est mené à
basse température, on Parle de chimie douce, ce qui permet un meilleur
contrôle de la cinétique de la réaction.
Le procédé sol-gel présente
également l'avantage unique de permettre la préparation de
produits de même composition sous des formes radicalement
différentes comme des poudres, des fibres, des revêtements, des
monolithes, en faisant varier seulement quelques conditions
expérimentales.
En comparaison directe avec le traitement à
haute température, les bioverres obtenus par la méthode sol-gel
possèdent un plus faible module d'élasticité et une plus
haute ductilité, leur conférant une meilleure résistance
mécanique. De plus, les bioverres obtenus grâce à ce
processus présentent un rendement Supérieur de formation
d'hydroxyapatite, ils sont plus bioactifs. Ceci est du à une
homogénéité plus élevée mais
également à une surface de contact plus importante,
assurée par leur nanoporosité.
La figure 1 illustre la méthode de préparation des
bioverres à l'aide du procédé sol-gel.
En d'autres mots, on peut obtenir de petits matériaux
sans nécessairement passer par une étape de fusion. Cette
méthode ancestrale de polymérisation inorganique est compatible
avec la chimie organique. Cela permet l'élaboration de matériaux
hybrides organominéraux qui débouchent sur des applications
industrielles pouvant se positionner sur des marchés niches souvent
à hautes valeurs ajoutées.
Bien que le procédé sol-gel présente
beaucoup d'avantages sur les procédés conventionnels,
l'inconvénient majeur réside dans la grande teneur en groupes
hydroxyles (OH) ainsi qu'en impuretés organiques qui sont
indésirables pour certaines applications, par exemple pour obtenir des
fibres optiques de bonne qualité. Cependant, la relative
simplicité du procédé, particulièrement pour
obtenir des produits à composition très homogène ou des
revêtements, rend cette technique attractive.
Principaux états du système lors de la
transition sol-gel :
Figure 4 : Principales étapes d'une synthèse
d'un matériau par voie sol-gel.
La solution liquide contenant les réactifs
peut soit être appliquée « comme une peinture », soit
être transformée en un gel. Ce gel deviendra un solide poreux, un
verre, une céramique ou une poudre selon la méthode de
séchage utilisée.
Le premier état est celui de sols
hydrolysés et/ou condensés (a) : solution liquide d'alcoxydes
métalliques partiellement dissous dans un solvant. L'adjonction d'eau
(1) entraîne l'hydrolyse et les réactions de
polymérisation. Il se forme des oligomères et des
polymères en solution (b) (Figure 4).
La viscosité de la solution (2) augmente
jusqu'à l'obtention d'un gel au « tgel » (temps
nécessaire à l'obtention du gel après l'ajout d'eau aux
conditions considérées) (c). Le mot gel n'a de signification
qu'au niveau macroscopique, où il apparaît comme un solide, bien
que contenant encore une grande quantité de liquide interstitiel. Au
niveau moléculaire rien ne change. Le maillage du gel reste très
lâche juste après le point de gel, et les espèces non
liées au gel peuvent toujours diffuser et réagir
(polymérisation, dépolymérisation et greffage au
réseau).
Puis le gel vieillit (3), par greffages successifs
son maillage devient plus dense, les molécules et surtout les
macromolécules diffusent beaucoup plus difficilement. Cette
période peut durer plusieurs tgel (d). On peut parfois
observer une « synérèse » (c'est à dire une
expulsion du solvant).
Diverses méthodes de séchage peuvent ensuite
être employées :
· Le gel peut être séché dans
des conditions douces (4). Il durcit en se compactant : c'est un xérogel
(e) (formation des verres et céramiques denses).
· Le solvant peut être évaporé
dans des conditions supercritiques (5) (vitesse d'évaporation importante
et constante) pour former un gel très peu compact : c'est un
aérogel (f).
· Lorsque l'on n'en est encore qu'à
l'étape du sol, il est possible de répandre le sol sur une
surface (6 et 7) pour former des films de xérogels en couches minces
(par exemples les techniques de spin-coating ou dip-coating) (h).
Réactions en phase aqueuse :
Les synthèses en phase aqueuse se font selon deux
procédés différents : la méthode par double
décomposition et la méthode par neutralisation. Ces
procédés sont actuellement utilisés pour la production
industrielle d'apatite
La méthode par double décomposition (17,
42-46) consiste à ajouter de façon contrôlée
une solution du sel de cation Me dans une solution du sel de l'anion
XO4. Le précipité est ensuite lavé et
séché. Cette technique permet également d'obtenir
des apatites mixtes (contenant deux cations différents) avec une
maîtrise du rapport Me1/Me2. Les cations sont introduits
simultanément dans le réacteur avec le rapport Me1/Me2
désiré, cela permet d'éviter une
ségrégation lors de la précipitation. Les principaux
inconvénients de cette méthode viennent de sa mise en oeuvre qui
nécessite beaucoup de matériel et de sa vitesse de
synthèse qui est plutôt lente.
· La méthode par neutralisation consiste
à neutraliser une solution de lait de chaux en y ajoutant une
solution d'acide phosphorique. Cette réaction permet d'obtenir
rapidement de grandes quantités d'hydroxyapatite phosphocalcique avec
peu de matériel (42, 47). Il est également possible de
synthétiser des fluorapatites.
Réactions en phase solide :
La synthèse par réaction solide -
solide consiste à chauffer un mélange réactionnel,
constitué des divers sels des cations et des anions, dans un
rapport Me/XO4 égal à 1,67. Ce mélange doit
être parfaitement homogène pour permettre une
réaction totale. La synthèse d'une fluorapatite
phosphocalcique peut être effectuée, par exemple, à
partir de phosphate tricalcique et de fluorure de calcium selon la
réaction suivante :
Cette réaction s'effectue à 900
°C pendant plusieurs heures. Dans le cas d'une réaction
solide/gaz, le gaz provient soit de la sublimation d'un sel solide
contenu dans le mélange réactionnel (la synthèse
peut alors s'effectuer dans une enceinte fermée), soit par un
apport extérieur sous forme d'un balayage du gaz réactif par
exemple.
Les propriétés des
biomatériaux
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