INTRODUCTION
01. PROBLEMATIQUE
Dans la vie pratique beaucoup de
phénomènes se produisent dont les uns créent de
problèmes sans solution et interpellent d'autres plus facilement compris
ayant des solutions. Selon DELANDESHER (1973 :7 ). La
problématique est définie comme l'étant ensemble des
questionnements au sujet d'un phénomène que le chercheur expose
par écrit et qui se termine sur une question principale. Elle est
l'exposé de la préoccupation de condition insuffisante
constatée par le chercheur et qui abouti à une question
principale logiquement induite de l'exposée (SINGO M, 2009 :33). En
d'autre terme, elle signifie l'ensemble de questions posées dans un
domaine de la science, en vue d'une recherche de solution.
Notre planète est la seule du système solaire
à posséder de l'eau liquide, et notre pays, l'un des plus
privilégiés du globe terrestre par son bassin du Congo.
« Quoi de plus facile aujourd'hui que d'ouvrir un
robinet ? Quoi de plus normal que de prélever sans compter à
cette manne quotidienne pour la satisfaction de tous nos besoins ? Pourtant,
exploitée sans mesure ni prudence, l'eau est de plus en plus
polluée, et la production d'eau potable de plus en plus complexe et
coûteuse ». (MOUSSA ALIMANE, 2009 : 1).
L'homme étant un sujet social, il est
toujours appelé à vivre au sein d'une communauté. Par
soucis de protection de sa nature, il est obligé de travailler
activement, car le travail assure le bien être en donnant à chacun
ses mérites. L'eau joue un rôle irremplaçable dans le
développement de vies humaines et dans l'évolution des
sociétés.
L'eau est nécessaire à la
vie des végétaux, des animaux et aux activités humaines.
Cependant, les ressources en eau sont inégalement réparties dans
le monde. L'eau douce, celle qui est essentielle à nos besoins, ne
représente que 1 % du total des eaux présentes sur la Terre, le
reste étant formé par les eaux salées des mers et des
océans. L'eau douce est donc un capital limité, renouvelable mais
fragile, car menacé par une consommation croissante et par de multiples
pollutions (encarta : 2009).
Cependant dans certains pays, surtout ceux en voie de
développement, le problème d'approvisionnement en eau potable
fait l'objet d'une grande nécessité, constituant un
élément de gestion prioritaire de la population même
jusqu'à ce jour. (les objectif du millénaire, OBEDI P, 2008,
p2-4)
L'Organisation Mondiale de la Santé
estime qu'environ 14 mille personnes dont 6 mille enfant meurent chaque jour
des maladies hydriques, notamment : la diarrhée, le cholera, la
fièvre typhoïde. Chaque année quatre millions de cas de
diarrhée en plus d'autres maladies sont dit à un manque
d'accès à l'eau potable et surtout dans le ménage (OMS
,2003).
Depuis la nuit des temps, les hommes se sont
regroupés et organisés autour des fleuves et des rivières,
dans la perspective de satisfaire des besoins vitaux liés, à la
nourriture, aux échanges (circulation des biens et des personnes) et
à la construction de leur imaginaire (représentation sociale de
l'univers), espaces disputés, générateurs de conflit
allant de simples querelles à la guerre, les cours d'eaux ont tout de
même servi d'instruments de rapprochement et d'expression de la
fraternité et de la paix. L'histoire même des civilisations
humaines fait apparaître le lien entre l'homme et l'eau. Les fleuves et
les rivières ont été le berceau de civilisations.
Très tôt apparues dans l'histoire, on songe au Nil qui a vu
naître la civilisation Egyptienne, au Tigre et à l'Euphrate qui
ont vu éclore la civilisation de la Mésopotamie, à l'Indus
et au Gange qui ont plus où moins stimulé le développement
de la civilisation Hindoue. On a l'impression que l'eau est à la base de
tout, même si on ne doit pas être absolu dans cette position, force
est tout de même de constater que l'eau, a joué un rôle
prépondérant dans l'émergence de ces grandes civilisations
(Moussa Elimane Sall, 2007 : 3).
Dans les faits, l'eau offre plusieurs usages
et le concept de l'eau au coeur de la vie, trouve son expression la plus
éloquente dans la pensée d'Antoine De Saint Exupery, qui,
rescapé d'un accident d'avion en plein Sahara, et suite à
plusieurs jours de marche, ponctués des affres de la faim, de la chaleur
et surtout de la soif, découvre in extremis un point d'eau. Sa soif
étanchée a volonté, le pilote écrivain
frôlant l'extase, décrit et sanctifie les vertus et les merveilles
de l'eau en ces termes :
« Eau, tu n'as ni goût, ni couleur, ni
arome, on ne peut pas te définir, on te goûte sans te
connaître. Tu es nécessaire à la vie, tu es la vie. Tu nous
pénètres d'un plaisir, qui ne s'explique point par les sens. Avec
toi rentrent en nous, tous les pouvoirs auxquels nous avions renoncés.
Par ta grâce, s'ouvrent en nous toutes les sources taries de notre coeur.
Tu es la plus grande richesse qui soit au monde, toi si pure au ventre de la
terre, tu n'acceptes point de mélange, tu ne supportes point
d'altération. Tu es une ombrageuse divinité, Mais tu
répands en nous un bonheur infiniment simple [...] ». (In
Terres des hommes 1976 VIII).
Bien que la République
Démocratique du Congo (RDC) soit le pays d'Afrique possédant les
ressources hydrologiques les plus importantes, elle fait aujourd'hui faire face
à une crise aiguë de l'approvisionnement en eau potable. En effet,
seuls 26 % de la population congolaise ont accès à une eau
potable salubre, une estimation bien en dessous de la moyenne des 60 % pour
l'ensemble de l'Afrique subsaharienne (PNUE : 2010). En 2000, FAO Aquastat
a estimé que les relèvements totaux d'eau s'élevaient
à 356 millions de m3 pour cette année, soit seulement
0,04 pour cent des ressources internes en eau renouvelable de la RDC. Cela
illustre bien le manque de ressources mobilisées au niveau national pour
la distribution de l'eau. La quantité d'eau disponible par individu,
estimée à 19 967m3 en 2008, est bien au-dessus du palier minimum
international fixé à 1 700 m3 (mille sept cent
m 3). (http://www.fao.org/nr/water/aquastat/countries/index.stm
Consulté le 17 March 2011).
Cependant, l'abondance en eau contraste nettement avec
l'approvisionnement effectif, estimé en 2000, à seulement 7
m 3 par individu par an. En fait, l'utilisation d'eau par
habitant en RDC est considérablement plus faible que celle de plusieurs
pays arides du Sahel faisant face à un problème de pénurie
physique d'eau. Ceci révèle clairement à quel point la
rareté économique de l'eau entrave le
développement en RDC. (Rapport de PNUE, 2010).
Bunia chef lieu de district de l'Ituri
n'est pas épargné par le problème d'accès à
l'eau potable, notamment le Quartier Bankoko où la proportion de
personnes sans accès à l'eau durable est préoccupante et
se pose avec acuité selon AEPHA(2011). Du fait d'un accroissement
démographique mal maitrisé ou la grande majorité de la
population consomme l'eau des puits traditionnels, marigots, de cours d'eau
avec des conséquences très perceptibles sur leur santé.
Les statistiques médicales révèlent de problème de
santé liée à l'eau de la boisson impropre à la
consommation humaine, d'où la forte fréquence des
diarrhées, dysenteries,.... Cette population éprouve
d'énormes difficultés pour accéder à l'eau potable.
Vielle de cinquante huit ans, l'usine de la Régie de distribution d'eau
(Regideso) qui desserve l'eau est largement dépassée par la
demande. Elle ne sert que quatre litres d'eau par jour par habitant en lieu et
place de soixante litres, a indiqué le chef de centre de la Regideso.
L'eau reste une denrée rare pour les habitants de Bunia. Il n'y a que
quelques quartiers qui sont raccordés soit au réseau de la
Regideso, soit à celui de Ngongo. Malgré cela, ces rares
privilégiés passent parfois des semaines entières sans
eau. La plupart des habitants se servent carrément des eaux sales des
rivières Ngezi ou Nyamukau.
Pour notre travail, la problématique se résume
aux questions suivantes :
· quel est le niveau d'accès de la population de
quartier Bankoko à l'eau de Ngongo?
· cette population a-t-elle un accès raisonnable
à l'eau fournie par Ngongo dans ce Quartier en travers ces
installations?
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