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Consommation du combustible braise (charbon de bois) par les ménages de la ville de Lubumbashi et son impact sur la déforestation au Katanga

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par Excellent TSHIMBILA WETU BONSO
Université de Lubumbashi - Licence 2013
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

Si nous sommes pauvres, Dieu n'y est pour rien, ce sont ceux qui nous ont précédés qui n'ont jamais ressenti les besoins de s'enrichir.

AB. FULLER

DEDICACE

A tout seigneur à tout honneur, et comme distinctif seigneurial de la légitimité, le droit d'honneur revient à la souveraineté de la majesté, et de la noblesse de la divinité, celui qui règne depuis l'immémoriale du temps et de l'existence, là où s'intitule la sommité des hauteurs les plus élevées du grand et parfait savoir de la création en tant que Dieu suprême dans la maîtrise des sciences de la perfection, souverain sacrificateur et savant de l'invention du ciel et de la terre ainsi que de tout ce qui s'y trouve, mon Eternel Dieu de WILIAM MAHARIOM BRAHANAM, Dieu des armées, tout puissant, prince de la paix, Dieu de bonté et de miséricorde le créateur de toutes choses, celui qui a donné les sens à notre vie, qui a transformé nos rêves en réalité en faisant de nous ce que nous sommes devenus aujourd'hui, par sa grâce et son amour, que la gloire, l'honneur, la majesté, la louange et la puissance lui reviennent à jamais .

A mon père Excellent TSHIMBILA KALENGA, celui est l'expression du sous bassement de notre expérience à l'initiation au premier pas de notre vie et à la notion d'être et d'exister dans la nature humaine, lui qui dans son amour a contribué largement à notre formation intellectuelle, n'a jamais cessé de répondre favorablement à nos préoccupation, sur le plan financier, matériels, spirituel et moral, nous nous en sommes reconnaissant, sa confiance continue à faire de nous un homme sage et plein des responsabilité, qu'il trouve, ici l'expression de mes gratitudes les plus distingues.

A vous ma très chère mère Célestine MASHIND KABWANG notre réconfort permanent et notre source de féminité, ce travail est le couronnement sacrificiel de vos effort, preuves de confiance, sachant ce que vous avez investi dans votre semence commune commegage de la maturité ayant été confirmé par votre intime engagement de dépenser, maman Célestine vous étés la première à m'ouvrir les yeux aux prodiges de la terre, elle qui m'a aidée par ses sages conseils, je suis largement redevable envers tous les sacrifices consentis, même dans le moment les plus difficiles. Que je sois pour vous un jalon que vous aviez planté avec foi et force dans tous existence.

A vous maman Joséphine MUKANYA KABASOPO, le mot nous manque pour exprime notre reconnaissance, mais que celui que vous adore qui est le seigneur jésus christ s'occupe de vous.

A toi la future mère de mes enfants, que tes rêves puisse porter un corps un jour, car ce que la personne pense c'est ce qu'il réalise

A vous mes frères et soeurs, NKONGOLO MAMI, KABENA ANGELE, LUBEMBA PASCAL, MBOMBO SOLANGE, BADIMANYI JEAN-PAUL, KAPINGA MWA SANTU et BITSHILUALUA MARTH la cadette de la famille, que ce travail soit pour vous un chemin à suivre, une marque de profonde reconnaissance pour la générosité que vous avez manifestée pour nous.

A vous tous qui avez jeté des fleurs, des bénédictions des conseils, etc., sur mon avenir et sur mon chemin de la vie que le très haut vous comble des ses bénédictions, mon coeur est plein de reconnaissance pour tout ce que nous aurions reçus de vous.

C'est à vous que je dédie ce travail.

AVANT - PROPOS

Tout est bien qui finit bien notre marche a été longue et notre chemin parsemé d'obstacles de tout genre .cela est un signe des sacrifices d'endurances, dès l'assiduité, de beaucoup de volonté, de persévérances de la fidélité et de la conviction de réussir. Nous voici au terme de notre fin de cycle de licence, voilà ce qui en ennoblit aujourd'hui une parole de notre vie, tout en sachant que le chemin reste encore à parcourir néanmoins la foi est grande, quand on sait que c'est la fin de deuxième cycle universitaire, alors que le début a été difficile avec moins d'espoir de devenir un licencié dans un discipline scientifique aussi noble que les Sciences Economiques et de Gestion, option économie de développement.

Nous ne pouvons pas nous approprier la réalisation de cette oeuvre grandiose, fruit des efforts conjugués de plusieurs personnes qui nous ont soutenus scientifiquement, matériellement, spirituellement et même moralement, ce pour cette raison que nous tenons à remercier les autorités académiques, le corps professoral, enseignant et administratif de l'université de Lubumbashi, le doyen de la faculté des sciences économiques et de la gestion nous citons le professeur M'BAYO MUSEWA LAKI Maurice et en particulièrement le professeur KILONDO NGUYA Didier qui, nonobstant malgré ses multiples occupations a assuré d'un bout à l'autre la direction de ce travail avec rigueur, sérosité , displine et pour sa contribution, motivant la naissance de l'option économie de développement à l' UNILU.

Nous tenons à remercie et nous ne cesserons de penser à mon pasteur ELISEE BOPE.

Nous remercions également nos ami(es) de loin au de près, a tous ceux qui ont contribué à notre réussite, leur conseil, leur estimé, leur assistance etc. que ce travail soit une source fructueuse d'inspiration et d'incitation à l'initiative progressiste individuelle et collective de sorte que nous puissions ensemble léguer à notre descendance un héritage qui lui garantit la sécurité et le bonheur et faisant beau et mieux vivre.

Nous profitons de même occasion pour rendre hommage à tous le corps professoral de la faculté des sciences Economiques et de Gestion et en particulier Mr ALAIN le bibliothécaire.

Nous sommes heureux de saluer avec honneur et avec une grande reconnaissance nos frères et soeurs en christ, cousins et cousines, oncles et tantes, grand-père et grand-mère, nous citons entre autres, la famille, jean baptiste, famille bouanerge, famille Abele, famille Serge TSHIMBAMBE, Benjamin KITETE, la famille BUPE et KABILA.

A vous mes amis, GUELORD BAKAMBA, BARTHELEMY Bob MUKENGE, LE STRATEGE SAMy MUSANKISHAYI, ERIC KUBULA, PRINCE ILUNGA, SYLVAIN, RODRIC, Maitre Martin wa KUBWENYI, Docteur RICHARD MULAMBA, etc.

Et pour que nous poussions nous déroger du devoir qu'impose la reconnaissance, nos remerciement vont aussi de plein gré et de plein à tous me compagnons de lutte :Judrique MAKHUKHU, Martin MUTOMBO, Freddy Kabeya Mwana, Emmanuel NGOMO, chancard NSEDWE, bienvenu MBEPONGO, Trésor MUYOMBI , Lisa TSHIDIBI, chritelle EKOKO, Meda TSHIBANDA Marline, Julie KAMWANYA , Neolla NSEYA, etc. Nous sommes heureux de citer vos noms dans ce travail.

INTRODUCTION

Des Congolais aiment répéter à l'envi l'anecdote suivante sans trop se gêner d'ironiser ainsi sur eux-mêmes et sur leur triste situation :

Au moment de la création, un ange a repris l'Eternel Dieu de ce qu'Il venait de doter démesurément la RDC de magnifiques ressources naturelles, en défaveur de beaucoup d'autres Etats. S'en étant rendu compte, le Bon Dieu a dit : « Ecoutez, je saurai équilibrer, je mettrai dans ce pays, la RDC, un type d'hommes incapables de mettre en valeur et de tirer profit de ces richesses qui, par ailleurs, profiteront aux autres peuples ».

Les liens qui s'établissent entre la pauvreté et la dégradation de l'environnement sont étroits, complexes et réciproques. En particulier, cette dégradation tend à pénaliser davantage les populations pauvres. D'une part, parce qu'elle réduit la productivité des ressources naturelles dont ces populations tirent leur moyen d'existence (sols fragiles, pâturages dégradés, etc.) et elle les oblige à consacrer plus de temps à des tâches ménagères comme le ramassage du bois (sous l'effet de la déforestation), ce qui ampute d'autant le temps consacré au travail agricole et contribue par conséquent à faire chuter les revenus. D'autre part, les populations pauvres sont plus vulnérables à certains types de pollution et risques environnementaux.

Réciproquement, la pauvreté tend à mettre en péril le développement durable. A la limite de la survie, les pauvres se livrent à une exploitation destructrice des ressources naturelles (extension des cultures sur des terres marginales et à pentes élevées, défrichement en quête de nouvelles terres, etc.) et sont souvent incapables de réaliser les investissements nécessaires à la protection de ces ressources.

Ces liens renvoient en fait aux interactions entre les différentes dimensions du développement durable. Ce concept, largement médiatisé, est défini dans le rapport Brundtland comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ». Au-delà de la pluralité des interprétations qu'il a suscitée, le développement durable est un développement qui tente d'articuler l'efficacité économique, l'équité sociale et la préservation de l'environnement.

De par sa complexité, une telle articulation requiert un nouveau mode d'organisation des acteurs, c'est-à-dire une bonne gouvernance. De ce fait, cette dernière peut être considérée comme un « quatrième pilier » du développement durable (Brodhag 1999, cité par Zuindeau et al. 2007). En particulier, la dimension délibérative et participative contenue dans la notion de gouvernance est, de plus en plus, considérée comme une réponse adaptée aux besoins décisionnels spécifiques requis par les caractéristiques de

développement durable.

En matière de gestion forestière, la participation des acteurs aux processus décisionnels est reconnue comme une démarche pouvant permettre d'assurer une gestion durable des écosystèmes forestiers, eu égard à la multifonctionnalité de ces derniers.

Si nous pouvions percevoir clairement le miracle que représentent ces roches, ces eaux de mer, ces montagnes, ces grottes, ces arbres et fleurs..., notre vie tout entière changerait. Car la vie et l'espérance se cachent dans ce silence. Nous vivons dans les merveilles que nous cherchons en dehors de nous ! Les problèmes d'environnement préoccupent tant de personnes scientifiques ou non actuellement.

Les recherches foisonnent, elles conduisent les uns sur des chemins où l'intelligence et le coeur demandent des réponses construites ; d'autres préfèrent donner la priorité à la multidisciplinarité et aux sensations avec des approches sur les terrains. Cette démarche en équipe est une réelle croissance individuelle et intellectuelle.

Ce désir d'approfondir, ce goût de partager ses expériences, cette nécessité de travailler en équipe, montrent que les problèmes environnementaux ne peuvent se réduire à une seule cause (moins encore à une seule discipline).

La surexploitation des ressources naturelles par l'humanité, suite à la forte croissance démographique, a fait un bond ces quarante dernières années entraînant d'énormes modifications des écosystèmes, lesquelles ont aussi de répercussions sur le climat, la biodiversité et l'occupation des sols. Ce rythme de consommation des ressources naturelles excède leurs rythmes de renouvellement. Ainsi, cette question préoccupe actuellement tant des scientifiques que des hommes politiques, afin de parvenir à une gestion des ressources naturelles qui soit porteuse d'avantages socio-économiques aussi bien qu'écologiques (éco développement).

En effet, l'exploitation forestière, l'intensification de terres agricoles, l'exploitation de bois, l'exploitation minière, le développement des infrastructures et l'urbanisation croissante constituent les causes principales de la fragmentation de la végétation naturelle dans les régions tropicales. Mais ces transformations ont de répercussions sur l'ensemble du système écologique mondial, d'où l'intérêt de toute la communauté internationale d'agir.

La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED), qui s'est tenue à Rio de Janeiro, en 1992, a propulsé à l'avant-scène mondiale les questions liées à la foresterie, en particulier la déforestation. Le projet de Convention sur les forêts ne s'est pas concrétisé mais la Conférence a donné lieu à une série d'initiatives internationales visant la promotion d'une gestion durable des forêts, le groupe intergouvernemental sur les forêts, le forum intergouvernemental sur les forêts, la commission mondiale des forêts et du développement durable et des initiatives portant sur les critères et les indicateurs qui pourraient être utilisés, ainsi que l'homologation du bois.

La préservation de l'environnement, et donc de la forêt, est un des huit objectifs du Millénaire, lancé en 2000 par les Nations unies. Une course de vitesse est engagée à l'échelle planétaire pour préserver un bien commun universel: les millions de kilomètres carrés de forêts qui contribuent à l'équilibre de la nature et du climat. Au rythme actuel, et selon le rapport annuel de la FAO (2005), plus de 140 x 310km2 de forêts sont détruits chaque année, soit 28 hectares de coupes par minute. C'est dans cette perspective de la nécessité d'une approche coordonnée dans la préservation des forêts et la conservation de La République Démocratique du Congo, dont les forêts revêtent plus de 172 millions d'hectares, abritant une faune d'une grande richesse et une biodiversité unique en son genre, constituant le deuxième plus grand massif des forêts tropicales humides du monde après la forêt amazonienne, n'échappe pas à ce phénomène de déforestation et déboisement.

Quelques efforts pour une gestion durable des forêts sont réalisés par le gouvernement ainsi que certaines ONG et institutions internationales uniquement pour le bassin du Congo. Cependant au Katanga, l'exploitation minière, l'exploitation intempestive des forêts et des bois et les incendies qui en résultent, réduisent chaque jour ce qui reste de la forêt tropicale sèche, la déforestation que nous avons initié ces recherches.

Chapitre I : PROBLEMATISATION DE L'ETUDE

1. REVUE DE LA LITTERATURE

L'évolution récente de la situation énergétique générale n'a pas seulement mis en évidence le rôle essentiel joué par les combustibles ligneux dans le monde d'aujourd'hui. C'est ainsi que dans la littérature relative à notre sujet de recherche, nous présentons certains documents écrits que nous avons lus et qui ont des liens directs ou indirects avec notre travail.

Nous commençons par faire remarquer qu'avec le modernisme, le monde est de plus en plus confronté à des problèmes d'environnement tels que le réchauffement planétaire, la pollution de l'air, la pollution des eaux, la pollution sonore, la dégradation des sols, la destruction de forêts, la désertification, etc.  Pour remédier aux différents bouleversements écologiques précédemment cités, plusieurs auteurs ont proposé des solutions,  afin d'amener la population à agir pour la préservation de l'environnement et à leur développement.

Dans l'importante série d'études réalisées dans ce domaine, nous avons retenu quelques-unes qui ont trait à notre sujet de recherche.   

L'eau, le sol, l'air, les nutriments, la lumière du soleil, l'extraordinaire diversité des espèces vivantes, unies par des liens complexes, conditionnent l'existence des hommes sur la Terre. Or, partout dans le monde, l'actualité relayée par les médias, fait état de menaces qui pèsent sur les ressources naturelles et les populations qui en sont tributaires. Parmi ces menaces, on peut citer les sécheresses, inondations, érosion, déforestation, épuisement des sols, perte d'habitats, exploitation forestière non écologique. Cette dernière progresse à un rythme alarmant, en raison d'une foule de facteurs, dont la surexploitation forestière, facilitant le réchauffement climatique. Dans le monde, les mesures prises pour faire face à ces enjeux ne sont pas à la hauteur des dommages déjà causés.

« La façon dont l'homme produit et consomme l'énergie est sans doute l'un des meilleurs indicateurs des relations qu'il entretient avec ses semblables et avec son environnement. A une échelle beaucoup plus réduite, le mode de vie de chacun d'entre nous se traduit par des dépenses d'énergie qui peuvent être très variables, d'un individu à l'autre. En outre, les pressions que nous exerçons sur notre environnement sont, en grande partie, liées directement ou indirectement aux quantités d'énergie que nous consommons et à la façon dont nous les consommons»1(*).

R.B. Niller, en 1998 a écrit un rapport sur « les sciences sociales et les défis de changement de l'environnement planétaire ». Selon ce chercheur, le changement climatique est une réalité et pour avoir des données nécessaires à ce sujet, il faut que les études de sciences sociales sur le changement planétaire soient organisées. Ces études comprendront des travaux sur les interactions directes entre activités humaines et processus physique et écologique, qui peuvent être insignifiantes à l'échelle individuelle. Le chercheur estime que, parmi les activités visées, il y a le déboisement, épuisement des terres agricoles, l'érosion de la couche supérieure du sol, la Consommation de combustible fossiles et les émissions des dioxydes de carbone, d'oxyde nitreux, de méthane etc.

En outre dans le même rapport, le chercheur affirme que l'étude d'incidences socio- économiques de changement planétaires sera également capitale pour définir au niveau national et interplanétaire la prise en compte des politiques d'adaptation et d'atténuation du changement planétaire.

La FAO2(*), dans son rapport titré « Rapport sur le problème forestier n°1. Le  bois source d'énergie », souligne que sur les deux milliards d'êtres humains dépendant du bois, 96 millions sont dans l'impossibilité de satisfaire leurs besoins énergétiques de base (cuisson des aliments et chauffage).                    

MADIBO D3(*), à travers son étude intitulée « Perspective des énergies renouvelables en milieu rural », affirme que les écosystèmes sont en danger. Selon les chiffres avancés, les besoins de Dakar en charbon de bois entrainaient, il y a une décennie, la destruction de 15000 ha de forêt soudano-guinéenne dans l'Est et Sud du Sénégal. Et actuellement, en l'absence d'une politique d'aménagement et de repeuplement forestier, les boisements disparaissent et l'exploitation se déplace toujours plus sensiblement vers l'Est et vers le Nord du pays. La région de Thiès, située à une cinquantaine de Km de Dakar fournissait encore 35% de la production sénégalaise de bois en 1940  contre moins de 4% au début des années 1980.  

MONTALEMBERT4(*), dans une étude intitulée « Disponibilité de bois de feu dans les pays en développement », signale que l'évolution récente de la situation énergétique générale n'a pas seulement mis en évidence le rôle essentiel joué par les combustibles fossiles dans le monde aujourd'hui. Elle a aussi entraîné la prise de conscience, du fait qu'une très large proportion de population du tiers-monde n'est pas réellement concernée par le problème de sources d'énergie traditionnelle, au rang desquelles le bois de chauffage et le charbon de bois et les conséquences qu'entraîne leur pénurie, en terme d'approvisionnement énergétique et de surexploitation des ressources ligneuses, rendent nécessaires une évaluation de la situation du bois de feu dans les pays en voie de développement.         

MUKENDI5(*) , dans « Contribution à l'étude de l'approvisionnement des anciennes cités kinoises en bois de chauffage et charbon de bois : cas de la zone de Barumbu », relève que le prélèvement de bois dans les régions pourvoyeuses se fait  sans contre partie. Plus les années passent, plus l'effectif de consommateurs augmente et plus les besoins s'accentuent. Il a proposé entre autres, le reboisement pour préserver  les réserves forestières.

Dans son étude « Contribution à l'étude du déboisement en Afrique Tropicale : le cas du Shaba méridional »,  BINZANGI6(*), au travers de ses résultats montre que, la distribution spatiale des coupes de bois et leur récolte s'opèrent sans aménagement forestier préalable, et que les entrepreneurs et artisans s'attribuent eux-mêmes les parcelles de forêt à exploiter. Les aspects techniques et écologiques de la récolte du bois montrent que l'abattage est sélectif. Le bûcheron producteur de bois de chauffe en stères choisit davantage les petits arbres et abat un arbre sur deux. L'auteur affirme, en établissant une relation entre les volumes moyens apparents (x0) et  solide (x1) et le poids moyen des stères shabiens (x2), qu'il existe une très forte corrélation entre le volume solide et le poids  (r1.2=0,93), une forte corrélation entre le volume apparent et le volume net (r0.1=0,74) et une corrélation moyenne entre le volume apparent et le poids (r0.2 =0,57). Il affirme qu'il faut 800Kg de bois séché à l'air (=1m3) pour produire 144Kg de « makala », d'où il faut 6Kg de bois séché à l'air pour produire 1Kg de « makala » par le kibiri (four en motte de terre en swahili). Les tests de carbonisation de bois par essence montrent trois niveaux de rendement pondéral (15%, pour l'Albizzia, 15 à 20% pour les Brachystegian et Julberbnadia et 20% et plus pour le Pericopsis).

Pour ce qui concerne les aspects sociaux, la majorité de bucherons-charbonniers commencent le métier de travailleur forestier vers la trentaine, et la grande partie des artisans bûcherons proviennent des centres urbains, 42 et 5% de ces artisans proviendraient de Lubumbashi et Likasi. La composition ethnique faisait ressortir une prédominance des Tshokwe, avec 32% ; ce nombre diminue au fur et à mesure qu'on s'éloigne du Nord-Ouest de Lubumbashi.

S'agissant de la consommation des produits ligneux et les bénéfices, les villes de Lubumbashi, Kolwezi et Likasi avaient un besoin journalier en charbon de bois de 2476,1604 et 904 sacs. Pour les mêmes villes, l'entrée journalière de bois de chauffe était successivement de 218,30 et 40 stères shabiens. Le détaillant de charbon de bois a des recettes journalières qui dépassent 1000 Zaïres ; celles-ci dépendent du lieu d'approvisionnement et du mode de transport utilisé.

BINZANGI et al7(*), dans la revue  Réseau Africain d' Ethnobotanique, ont révélé, par leur étude intitulée « La carbonisation autour de trois principales villes du Shaba (province de Katanga) » que la carbonisation provoquerait le déboisement de 40.000 hectares par an, pour les besoins énergétiques dans cette province.

BINZANGI8(*), dans son étude intitulée « La destruction des écosystèmes forestiers du Bas-Congo : menace à la vie », souligne qu'au Bas-Congo, comme dans toute la République Démocratique du Congo, la destruction des écosystèmes forestiers est liée à des causes multiples formant un ensemble complexe de pressions économiques, sociales et politiques , auxquelles se greffent des problèmes de gestion des ressources naturelles .Pour faire face à cette crise, il faut élaborer une stratégie de gestion deforêt, qui tient compte des rapports entre les différents secteurs qui ont une incidence sur elle. Comme la forêt ne se détruit pas elle- même, il faut agir simultanément sur plusieurs aspects de la vie de l'homme. 

BINZANGI9(*), dans son étude intitulée « l'approvisionnement de Kinshasa en énergie bois : état de la question », a démontré que, l'approvisionnement de Kinshasa comme d'autres villes congolaises en énergie-bois est une problématique à multiples facettes liées aux techniques de production de bois de feu, à l'ampleur du déboisement et enfin au niveau d'approvisionnement en combustibles (bois de chauffe et charbon de bois).

Dans son étude « La pauvreté et son impact sur la production des combustibles ligneux dans les milieux ruraux et périurbains congolais », BINZANGI10(*) a révélé que l'Etat Congolais doit savoir que le pauvre qui produit et qui commercialise les combustibles ligneux provoque le déboisement ; en déboisant, il s'assoiffe, mais aggrave également la pauvreté. C'est là un défi à révéler, grâce à la connaissance, à l'intériorisation et  au respect du droit de l'environnement, de la nature, de l'arbre, de la forêt, de la faune ... et de la culture verte .Il faut d'abord sauver le pauvre pour sauver les écosystèmes forestiers.

MPINDI, à travers « Etude comparative des infections respiratoires aigües chez les populations des quartiers électrifiés et non électrifiés de Kinshasa :cas du quartier SOCIMAT et TCHAD », a relevé que les femmes et les enfants de moins de 5 ans du quartier Tchad ( non électrifié) contractent plus des infections respiratoires dues aux fumées de bois de feu que ceux du quartier SOCIMAT ( électrifié ). L'électrification des périphéries  sombres était l'une des suggestions.

MUKERALINGI11(*), dans son étude intitulée « Impact de la déforestation sur l'économie rurale du secteur de Ngufu/ Bas Congo », montre que les forêts de Ngufu et ses environs sont dégradées par l'action anthropique qui se traduit par une diminution de rendement, par la mauvaise qualité de combustibles ligneux obtenus. Ensuite, l'importance de la déforestation est grande et peut être estimée à 30 hectares par an. L'auteur a aussi observé une diminution des longueurs et circonférences des arbres, preuve qui soutient que la forêt est en train de disparaître. Enfin, il a encore observé un raccourcissement de la durée de la jachère, jusqu'à une année. Il a été remarqué que 85 % de la population ne reboisent  pas contre 15 % qui reboisent, avec des espèces fruitières.

MASINI12(*), dans « Aire d'influence des dépôts des combustibles ligneux du marché Rond-point Ngaba », conclut que : 231 tonnes de charbon de bois et 150 tonnes de bois de chauffe sont entrées pendant quatre mois (de novembre 2008 à février 2009) dans l'ensemble de huit dépôts qui se trouvent au Rond-pointNgaba ; d'où, en moyenne, 58 tonnes de charbon de bois et 38 tonnes de bois par mois. Il démontre aussi que, la province du Bas-Congo est la province pourvoyeuse de ces combustibles ligneux. Il ajoute, en affirmant que l'utilisation accrue de ces combustibles dans les ménages est due, à 63 pourcents, à un manque de courant électrique ou à son instabilité et à 12 % à un manque de réchaud électrique.

Dans son étude « Etude d'impacts écologiques, socio-économiques et socio culturels de l'aménagement des savanes en forêts artificielles : cas de Mampu au plateau de Bateke », NZOLAMESO13(*) a conclu que, l'exploitation actuelle des forêts artificielles de Mampu n'est pas écologique, à cause de certaines pratiques non écologiques comme notamment le feu de brousse continu, qui dégrade le sol, entraînant des dommages des concessions habitées du voisinage. En outre, un non reboisement des superficies déboisées entraîne la disparition de certaines espèces. Il propose ensuite la réglementation de la production, des mesures contraignantes contre les exploitants qui ne respectent pas le contrat et enfin, une mise sur pied d'une politique de cohérence dans la gestion des espaces libres, en tenant compte des dangers qui peuvent en résulter.

J. CHURE, V. INGRAM, A. AWONO, BINZANGI  K. (2009), dans leur étude : « Fromtree to tee CO2 in the DemocraticRepublic of Congo, a framework for analyzing the marketchain of fuelwoodaround Kinshasa and Kinsangani »14(*), ont établi une relation entre les conséquences socioéconomiques et la production de bois de chauffe, dela commercialisation et son usage. Ils estiment que 90% de la population kinoise dépendent de cette énergie comme source d'énergie domestique. Et dans la recherche de solutions durables pour la production, il est important d'avoir une idée claire et nette de la chaîne du marché, depuis le lieu où l'arbre a été abattu jusqu'à la consommation au niveau des industries. Ils constatent que le bois de chauffe sert à 93% en milieu rural pour les activités domestiques et à 58% pour la population urbaine. Les auteurs ont aussi constaté que cette activité est informelle et cette situation rend ainsi les statistiques difficiles. Ils affirment aussi :

Que la population première consommatrice de cette énergie est relativement pauvre, et aggrave sa pauvreté en prélevant sans restitution les ressources forestières ;

Au niveau de la République Démocratique du Congo, la consommation  de l'énergie serait de à 16,5 106 tonnes d'équivalent pétrole, soit 75 % pour l'usage domestique, 22 % pour l'industrie et 2% pour le transport ;

Lesexploitants et producteurs de bois de feu sont concentrés autour de zones périurbaines (cercle de déforestation, production artisanale servant au défrichement pour l'agriculture)

Le nombre d'études qui mettent en relief le rôle de la dendro-énergie ou bois-énergie nous a permis d'avoir plus d'informations et d'enrichir nos connaissances, pour mieux exploiter le sujet de notre recherche.

Outre les aspects économiques signalés dans les travaux de la revue de la littérature, notre mémoire apporte des informations sur les impacts de la consommation de combustible braise (charbon de bois) sur la déforestation dans la province du Katanga.

2. ETAT DE QUESTION

Plusieurs études ont été déjà menées dans ce domaine de l'exploitation de charbon de bois. Nous citons entre autres :

KAKULE , a analysé la consommation de charbons de bois à Bunia et ses implications écologiques où il relève les sites qui alimentent Bunia à charbon de bois et présente une série de conséquences pouvant subvenir dans ces sites d'exploitation suite à l'exploitation de charbon de bois, il souligne aussi comment la population de Bunia consomme ces charbons de bois15(*).

MBALISAGA, a traité sur l'exploitation et commercialisation du charbon de bois de forêts en Ituri, où il relève les différentes techniques pratiquées pour la carbonisation de charbon de bois par la population Iturienne et présente les grands points de vente et leurs sites d'exploitation dans le district de l'Ituri16(*).

HABYARIMANA, dont l'étude a porté sur l'identification des facteurs de la déforestation dans le groupement de Bandiamusu de 2005 à 2009 dans lequel il révèle les éléments qui favorisent la déforestation dudit groupement17(*).

TSHIMPANGA, dans son étude sur la filière de charbon de bois à Kisangani et son incidence socio-économique, il décrit toutes les essences exploitables pour de fin de makala dans la ville de Kisangani et son circuit économique18(*).

KITAMBALA, a fait l'étude sur l'analyse des déterminants de l'exploitation des essences indigènes ligneuses utilisées comme combustibles dans la plaine de la Ruzizi en territoire d'Uvira/RDC où il répertorie toutes les essences utilisées comme combustibles en général et fait ressortir les essences pour de fins de charbon de bois dans la plaine de Ruzizi 19(*);

LAWANI, a travaillé sur la contribution du Bois Energie aux moyens d'existence durables des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari au Bénin20(*).

Quant à ce qui nous concerne, nous analysons les impacts de la consommation de combustible braise (charbon de bois) par les ménages de ville de Lubumbashi et son impact sur la déforestation dans la province du Katanga.

M. M. Christophe : « Analyse des quantités des braises consommées dans la ville Bukavu et leur impact sur l'environnement ». L'auteur nous parle de la destruction du couvert végétal de la partie Nord du territoire de Kabare au Sud-Kivu, découlant de la consommation à partir de la ville de Bukavu et certaines conséquences y relatives entre autre la crise du bois, les perturbations climatiques, les éboulements et propose de mettre un projet de reboisement dans des sites impropres à l'agriculture dans Irambi21(*).

En revanche, la présente étude se distingue des autres dans la mesure où elle consacre son attention sur la consommation de la braise par des ménages dans la ville de Lubumbashi, et établie une relation avec la déforestation des sites d'approvisionnement de différents axes.les axes éco géographiques de Lubumbashi, et tante de mettre en relief une gamme de stratégies et mesures alternatives pouvant contribuer à économiser l'usage de ce combustible ligneux par les ménages utilisateurs et envisage à développer d'autres alternatives prises comme mesures d'atténuation en vue de réduire ou ralentir cette déforestation liée à l'usage du bois-énergie au Katanga.

3. PROBLEMATIQUE

La question d'énergie domestique reste encore une préoccupation majeure dans les pays en voie de développement. Au niveau mondial, la majorité de la population utilise encore plus le bois de chauffe, charbon de bois et les résidus agricoles pour satisfaire à leurs besoins énergétiques en combustible de cuisson.

L'histoire de l'humanité prouve à suffisance que la faim, les maladies et l'analphabétisme continuent de s'aggraver et les écosystèmes dont dépend son bien-être ne cessent de se dégrader.22(*)

Le bouleversement qu'a connu l'Afrique depuis un siècle et particulièrement depuis la deuxième moitié du 20è siècle, a eu pour effet les destructions des vastes étendues forestières, la dégradation de la faune, l'appauvrissement des écosystèmes.

En outre, la poursuite au rythme actuel de la destruction du couvert végétal des forêts tropicales par l'agriculture, la recherche des bois de chauffe et charbon des bois dans les pays d'Afrique subsahariens, avec une vitesse évaluée à 0.7% du taux de déforestation, peut conduire à une situation sans issue.

La République Démocratique du Congo en général et la province du Katanga en particulier ne fait pas d'exception. Les combustibles traditionnels sous forme de bois, charbon de bois et résidus des récoltes couvrent encore 80% des besoins en énergie domestique consommée par les ménages22(*), malgré les atouts et potentialités en énergie hydroélectrique que regorgent le pays en général et la province du Katanga en particulier, que nous partageons aussi avec les pays voisins, sans que la demande locale soit couverte au Katanga précisément dans la ville de Lubumbashi comme partout ailleurs en RDC, où l'accès de la population à l'électricité est évalué 1% en milieu rural, 30 % pour les villes et 6% sur le plan national alors que la moyenne en Afrique Subsaharienne est de 24,6%.23(*)

La province du Katanga en général et la ville de Lubumbashi en particulier étant une région très peuplée se trouvant dans la zone tropicale de savane, connaît actuellement un si grand problème de manque des combustibles ligneux domestiques.

Hormis la croissance démographique de la population du Katanga en général et de la ville de Lubumbashi en particulier liée au taux de natalité élevé, il s'avère que l'exode rurale induit actuellement, en majorité par l'insécurité persistante dans les milieux ruraux ; a provoqué un mouvement massif de déplacement des populations à l'intérieur de la province du Katanga diffuse, dont la plupart vers le centre ville de Lubumbashi.

Cet état des choses vient rendre de plus en plus croissant les besoins en consommation de la braise en combustible de cuisson par les ménages de la ville de Lubumbashi, et représente une menace réelle pour les forêts et en particulier certaines espèces d'arbres des villages environnants la ville de Lubumbashi.

Etant donné que la demande de la braise en combustible de cuisson par les ménages de la ville Lubumbashi reste croissante, vu la déforestation constatée dans les axes échos géographiques par la coupe des bois pour la carbonisation à usage énergétique, en vue de satisfaire les besoins des ménages utilisateurs en combustible de cuisson, la présente proposition s'efforcera de trouver réponses aux questions ci-après :

La consommation de la braise par les ménages de la ville de Lubumbashi influence-t-elle le rythme de la déforestation dans les sites d'approvisionnement ?

La croissance démographique dans la ville de Lubumbashi est-elle un facteur influençant la demande en besoins de consommation de la braise par les ménages dans les points de vente ?;

Le manque de connaissance des acteurs impliqués (producteurs, transporteurs, vendeurs, utilisateurs, les agents de services spécialisés) sur les causes, conséquences, et méfaits de la déforestation peut-il être l'une des cause de l'exploitation irrationnelle ?

Quel impact environnemental cette exploitation pourra-t-elle avoir sur la biodiversité animale et végétale ?

Quelles sont les causes qui sont à la base de l'exploitation illicite du charbon de bois dans la province du Katanga ?

4. HYPOTHESES

Pour P. RONGERE, l'hypothèse est la proposition de réponse aux questions que l'on pose à propos de l'objet de la recherche formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse24(*).

Nous référant à notre question d'étude, nos hypothèses de recherche pour ce présent travail se formulent de la manière suivante :

La consommation de la braise par les ménages de la ville de Lubumbashi est un facteur influençant le rythme de la déforestation des axes éco géographiques;

La croissance démographique est aussi un élément moteur influençant les besoins en consommation des braises par les ménages de Lubumbashi ;

La formation, l'information permanente et la vulgarisation d'autres alternatives d'énergie nouvelle et renouvelable couplées de reboisement vont économiser la consommation de la braise et ralentir le rythme de la déforestation au Katanga.

L'exploitation illicite de charbon de bois dans les forêts de la province du Katanga en particulier dans la ville de Lubumbashi est à la base de la disparition de la biodiversité (végétale et animale) ;

La pauvreté, la satisfaction des besoins primaires, les besoins dendro-énergétiques et la méconnaissance des conséquences environnementales sont les causes principales de la fabrication de makala (charbon de bois) dans la ville de Lubumbashi.

Chapitre II. CADRETHEORIQUE, CONCEPTUEL ET QUELQUES GENERALITES

Ce chapitre, consacré aux généralités, donne l'occasion d'élucider le sens de quelques concepts de base se rapportant à notre domaine d'étude, les types de source d'énergie, les avantages et les désavantages de leur utilisation, la place du bois de feu dans les pays pauvres, l'impact de l'exploitation de bois de feu sur l'environnement.

II.1.CADRE THEORIQUE

Le présent travail de recherche s'inscrit dans le cadre de la théorie de développement (la théorie de la dialectique fonctionnement changement) développé par Alain Touraine25(*) qui propose de prendre le problème par un autre bout, en réfléchissant sur le couple fonctionnement- changement.

Selon lui, toute société humaine à une structure de fonctionnement qui maintient la continuité et cette continuité est nécessaire. D'autre part, la stabilité-valeur réelle engendrée par la continuité peut devenir repli sur une situation acquise, sur des statuts considérés comme immuables, donc blocage à tout effort de développement.

Ce blocage dans la stabilité paralysante peut être provoqué par l'ignorance, le manque des vraies informations, la passivité, la peur, la résignation, la manipulation.

Il faudra donc que surgissent au sein du coeur de la société ou venues d'ailleurs, des personnes qui pensent autrement, qui prennent des initiatives, sortent des sentiers battus, suscitent des mutations favorables, rétablissent l'équilibre et la justice sociale.

Leur action peut se dérouler des diverses manières :

L'action concertante ; sur un terrain spécifique, appelle les membres du groupes à se mettre ensemble, à chercher à découvrir, à promouvoir sur le plan local un autre mode de fonctionnement, ici ce qui est important, c'est de parvenir à un large consensus de société locale comme c'est le cas du Katanga et de mettre en place des occasions de concertations.

L'action innovatrice ; sans mettre totalement en cause la structure sociale, lui imprimeune nouvelle impulsion, l'oriente dans une mutation, suscite et forme des animateurs,l'influence d'un groupement voisin ou de l'action d'un technicien de développement.

Le problème qui se pose ici repose sur la question : « comment adapter un comportement, une structure traditionnelle à une nouvelle façon de vivre qu'actuellement souhaitée ? L'innovation est alors, soit rejetée ou admise telle quelle, soit la rendre compatible à la structure sociale et culturelle existante. De toute façon la communauté en quête dedéveloppement doit intégrer l'innovation, la créativité, en la laissant libre. Dans tout le cas, l'élément innovateur doit être, d'une certaine façon, bivalent:

D'une part il doit être intégré à la communauté et y jouir d'une certaine estime, cela de façon à pouvoir agir par l'intérieur ; il est donc en quelque sorte favorable à la tradition, à la continuité.

D'autre part, il doit savoir se distancier, être contestataire, évaluer, juger, critiquer, remettre en question l'institué, imaginer du neuf. Il est donc en même temps pour et contre et c'est ce qui lui donne la faculté de provoquer un changement doux, progressif, sans agressivité douloureuse.

Pour ce qui est de notre cas, nous ne pouvons pas aussi d'une manière brusque faire adopter un nouveau comportement dans la ville de Lubumbashi et ses environs, mais tout devra partir de cette théorie de la dialectique-fonctionnement-changement où les acteurs concernés devront se mettre ensemble en vue de discuter de leurs problèmes via un facilitateur interne ou externe afin que tous arrivent au même degré de compréhension et une prise de conscience sur les conséquences liées à l'exploitation abusive des ressources forestières pour des fins énergétiques.

Ainsi donc, nous pouvons aboutir à provoquer un changement des comportements qui soit doux, progressif et sans agressivité douloureuse sur les préférences traditionnelles de notre cible.

Avant d'aborder la présentation des situations spécifiques régionales, le présent chapitre a pour but de brosser un aperçu d'ensemble et de rappeler les caractères généraux de l'importance du bois de feu et de son dérivé, le charbon de bois, comme source d'énergie dans les pays en voie de développement. Est-il besoin de rappeler que c'est seulement depuis environ deux siècles que le bois a cessé progressivement d'être le combustible le plus utilisé dans l'ensemble de la planète. La substitution du bois par les combustibles fossiles à forte concentration énergétique et d'une manipulation plus aisée a joué un rôle important dans la révolution industrielle: de ce fait le bois ne joue plus qu'un rôle marginal dans l'approvisionnement énergétique des pays industriels sauf dans certaines zones rurales. Mais il n'en est pas de même dans les pays en voie de développement dont les populations continuent dans leur grande majorité à dépendre du combustible auquel elles ont traditionnellement accès, le bois de feu. Jusqu'au milieu des années 70 on pouvait penser que le bois de feu, surtout s'il venait à manquer, serait plus ou moins automatiquement remplacé par les combustibles fossiles. Depuis, en raison de l'augmentation du prix de ceux-ci, les conditions d'une telle substitution sont devenues beaucoup plus difficiles et les pénuries de bois de feu qui se manifestent en maints endroits du tiers monde acquièrent dès lors une toute autre gravité. Lorsque le bois vient à manquer, les résidus agricoles et les déjections animales sont utilisés en complément ou comme substitut. Lorsque l'ensemble de ces combustibles traditionnels immédiatement accessibles se raréfie, les besoins énergétiques minimaux aussi essentiels que la cuisson des alimente ou le chauffage des habitations ne peuvent plus être couverts: et ceux qui souffrent le plus directement de ces situations sont les plus pauvres et parmi ceux-ci les plus fragiles, les enfants, les vieillards, les femmes.

Cette autre crise énergétique, celle du bois de feu, développe ses effets avec une gravité et sur une échelle que la présente étude tente de cerner, pour la première fois. La pénurie de bois de feu n'est pas liée à la raréfaction d'autres sources énergétiques et bon impact, on le verra, déborde largement la problématique du seul approvisionnement énergétique. Afin de situer la crise du bois de feu dans sa véritable perspective, on analysera successivement dans le présent chapitre l'importance du bois de feu à travers les statistiques officielles tant forestières qu'énergétiques, la place du bois de feu dans les systèmes énergétiques ruraux et enfin l'évolution des situations dans le monde en développement telle qu'elle ressort d'une synthèse des résultats des travaux conduite dans le cadre de cette étude.

II.1.1. LA PRODUCTION DE BOIS DE FEU

D'après les données disponibles à la FAO et qui ont fait l'objet d'un examen critique récent, la production de bois de feu a représenté 5,4% de la consommation énergétique mondiale en 1978: en effet' elle s'est élevée à 15 x 10 TJ contre 257 x 10 6 TJ pour la consommation totale d'énergie. L'énergie bois apparaît donc au niveau mondial comme la source d'énergie renouvelable de très loin la plus utilisée, ne situant juste après le pétrole, le charbon et le gaz. En quantités enlevées, le bois de feu est le produit le plus important des ressources forestières mondiales puisqu'il a représenté en 1978 près de 60% des volumes enlevée dans le monde entier. Encore ne n'agit-il là que de bois de feu proprement dit dont sont exclus les résidus industriels recyclée dans l'industrie même en vue de la production d'énergie, tel le recyclage des résidus de la fabrication de la pâte à papier.

Dans les paysen développement la biomasse dans sa forme solide traditionnelle (bois de feu et déchets agricoles) représente une portion considérable et souvent insuffisamment reconnue de l'approvisionnement énergétique total. Le bois de feu seul couvert plus du cinquième de la consommation énergétique totale des pays en voie de développement en 1978, cette proportion présentant de larges variations suivant l'importance des ressources forestières disponibles et l'existence ou non de ressources nationales d'énergie fossile. La production de bois de feu s'est élevée à 1 421 millions de m3 en 1978, soit 85% de l'utilisation totale de bois ronde dans les pays en développement. En raison d'un commerce international négligeable ou circonscrit à des transferts géographiquement très limités, la consommation nationale de 'bois de feu est tenue pour équivalente à la production La dépendance vis-à-vis du bois de feu comme source d'énergie ont à peu près totale dans un certain nombre de pays en particulier d'Afrique. Au total 21 pays voient leur consommation énergétique dépendre pour plus des trois quarts du bois de feu: parmi ceux-ci on trouve 16 pays parmi les 30 du groupe des pays noir avancés.

Depuis une dizaine d'années, la consommation d'énergie des pays en développement progresse à un taux annuel d'environ 7% et celle de bois de feu à un taux d'environ 2%, selon les estimations. S'il semble bien que la consommation totale d'énergie a continué à augmenter à un taux légèrement inférieur à 7% depuis 1974, la progression c'est ralentie considérablement dans plusieurs pays et régions en Afrique par exemple, exception faite de l'Algérie, l'Egypte, la Libye et le Nigéria, la croissance de la consommation énergétique n'a été que de 395% an. En conclusion il est probable que la dépendance relative de l'ensemble des pays en développement vis-à-vis du bois de feu diminue du fait d'une utilisation accrue des combustibles commerciaux mais cette dépendance demeure considérable surtout, on le verra, dans les zones rural«, La progression plus rapide de la consommation énergétique globale est en fait liée essentiellement à la croissance des secteurs du transport et des industries tandis que la consommation domestique d'énergie continue à dépendre principalement des combustibles traditionnels.

Dans les statistiques nationales, la production de bois de feu et de charbon de bois est évaluée à partir des données forestières disponibles complétées le cas échéant par des estimations: des quantités importantes de bois de feu sont aussi ramassées hors des terres forestières proprement dites, sur les terres incultes ou dans les zones rurales et ne sont pas évaluées avec précision. Dans de nombreux pays les données dont on dispose murent au mieux des estimations ou des extrapolations à partir d'études de consommation partielles. Dans peu de me des enquêtes systématiques permettent de connaître la consommation de bois de feu et son évolution, l'importance des différentes sources d'approvisionnement, la part respective des clivera secteurs dans la consommation, les rapporte entre consommation et niveau économique et social. Le bois de feu est surtout utilisé localement, sans grandes distances de transport et sans passer par les circuits commerciaux qui font l'objet des relevés statistiques officiels. Malgré son importance évidente le bois de feu figure rarement dans les statistiques énergétiques nationales qui généralement ne mentionnent que les combustibles commerciaux conventionnels. Malgré d'importants progrès récente des lacunes considérables subsistent dans l'information sur la production de bois de feu et il eut essentiel qu'un effort systématique soit poursuivi et amplifié afin d'améliorer la qualité et la couverture de l'information d'une façon qui corresponde à l'importance effective de cette source d'énergie et afin d'intégrer cette information dans les bilans énergétiques nationaux.

On est particulièrement mal informé sur les disponibilités et la consommation des résidus agricoles, l'autre combustible dont l'utilisation est très répandue comme complément ou substitut direct du bois de feu en particulier en Asie. Dans la plupart des pays saules des estimations à partir des données de la production agricole sont possibles. Dans seules pays, comme l'Inde, des études détaillées ont permis de cerner avec précision l'importance des résidus agricoles et des excréments animaux à côté du bois de feu dam la consommation énergétique.

1.2 LE BOIS DE FEU DANS LES SYSTEMES ENERGETIQUES RURAUX

Le bois de feu joue un rôle prépondérant dans l'approvisionnement énergétique des masses rurales et des groupes plus pauvres des agglomérations urbaines. Dans les systèmes énergétiques ruraux le bois de feu occupe une place spéciale en raison de l'importance de la consommation domestique d'énergie à laquelle il est principalement destiné et en raison du fait qu'il est produit à l'intérieur même du système. Ceci répond à l'importance de la demande de chaleur dans le système énergétique rural traditionnel par rapport à l'énergie motrice pourutiliser à l'exception de l'énergie musculaire. Le bois est généralement le combustible préféré des ruraux parce que sa production décentralisée répond à la dispersion de l'habitat rural et permet le plus souvent de l'obtenir sans coût majeur et parce que cette production peut être maintenue sur la base d'un rendement soutenu et en combinaison avec d'autres biens et services. Le bois de feu est donc par excellence une source d'énergie renouvelable dont le caractère décentralisé est particulièrement adapté aux caractères propres des systèmes énergétiques ruraux. Au niveau d'une communauté rurale, le système énergétique reflète un ensemble intégré de relations entre les ressources et les activités et le rôle du bois de feu doit être vu comme une fonction complexe aux corrélations nombreuses avec le régime foncier, l'aménagement de l'espace, les pratiques agricoles, les mécanismes d'allocation des ressources, les structures sociales, etc. Les principaux caractères du bois de feu dans les systèmes énergétiques ruraux seront rappelés ci-dessous.

Les besoins domestiques, essentiellement pour la cuisson des alimente et le chauffage des habitations, représentent en général le poste le plus important de la consommation énergétique d'ensemble dans les pays en développement: ceci est encore plus marqué pour les populations rurales et les ménages pauvres. Le bois de feu est en général le combustible préféré des populations rurales qui n'ont pratiquement qu'un accès très limité à d'autres formes d'énergie: le bois remplit donc un rôle essentiel dans la satisfaction des besoins énergétiques élémentaires liée à la subsistance même de ces populations. Outre son caractère renouvelable et décentralisé, le bois de feu peut être récolté et utilisé au moyen de techniques simples et sans recours à un équipement coûteux: il est donc particulièrement adapté aux besoins et aux possibilités de Bas utilisateurs. On peut évaluer les besoins énergétiques minimum pour la cuisson de la nourriture et le chauffage de l'eau à 6 à 10 GJ par personne et par an, soit de 0,5 à 1 m3 de bois de feu, dans les conditions courantes d'utilisation: des variations considérables sont possibles en fonction des habitudes culinaires, du climat, des modes de vie et des structures sociales et aussi de l'efficience des équipements de cuisson. Si l'on tient compte du chauffage des habitations rendu nécessaire dans les climats froids des besoins totaux en énergie pour les tâches domestiques peuvent atteindre 25 à 30 GJ par personne et par an, l'équivalent d'environ 3 m3 de bois. Les variations climatiques saisonnières, la nature du bois et sa disponibilité peuvent modifier considérablement les niveaux effectifs de consommation.

A côté de son rôle prépondérant dans la satisfaction des besoins domestiques en énergie, le bois de feu est également un important combustible pour de nombreuses industries rurales: Bêchage du thé et du tabac, fumage du poisson, briqueteries, fours à chaux, forges, poteries, artisanats divers de village. Les niveaux de consommation peuvent être très variables: en Tanzanie par exemple on estime qu'il faut compter 50 m3 de bois de feu pour sécher la production d'un hectare de tabac; ailleurs on estime que 2 kg de bois sont nécessaires pour produire 1 kg de sucre de canne. Les industries peuvent consommer des quantités importantes de bois de feu s'ajoutant à la demande domestique dans ces mêmes zones rurales. L'évolution récente et la difficulté des approvisionnements en combustibles commerciaux a incité dans un certain nombre de pays les industries rurales à se reporter au bois ou à maintenir celui-ci comme combustible principal sinon unique pour leurs opérations; ceci tient compte des possibilités d'approvisionnement sur place ou répond aux efforts des gouvernements pour limiter les effets de la consommation énergétique sur la balance commerciale.

L'utilisation du bois de feu dans les zones rurales pour les besoins domestiques ou des industries villageoises participe souvent encore à des cadres économiques traditionnels de subsistance. L'autoconsommation prédomine: le bois de feu est ramassé généralement par les femmes et les enfants pour les besoins propres de la famille dans l'environ immédiat de l'habitation: l'approvisionnement énergétique est une tâche essentielle qui peut requérir une fraction importante du temps d'activité. Dans de nombreux cas en raison de la présence même des populations rurales, il n'y a pas de ressources forestières proprement dites dans les environs proches. La récolte de bois de feu est alors effectuée à partir des éléments de végétation ligneuse épars dans l'espace rural: arbres isolée, arbustes, produit de la taille des fruitiers, etc. Lorsque la demande augmente et que les ressources deviennent plus difficilement accessibles, il se crée en général un courant d'activités donnant naissance à des emplois et à des revenus: un certain nombre de ruraux se livrent aux activités de ramassage, de transport et de distribution de bois de feu à destination des villages et des agglomérations urbaines. Le courant d'activités peut être considérable: on a ainsi calculé que des millions de journées de travail sont investis dans l'approvisionnement des agglomérations sahéliennes: on a par exemple calculé que l'approvisionnement de la seule ville de Bamako en 1978 avait impliqué 500 000 journées de travail pour la seule coupe du bois et un mouvement monétaire de 7 millions de dollars E.-U. Ceci manifeste tout à la fois l'importance que peut revêtir l'approvisionnement en bois de feu pour l'emploi dans les zones rurales avec son effet économique induit et aussi le passage du bois de feu de l'état libre et gratuit à celui d'un produit valorisé et monétarisé. Ce dernier aspect est symptomatique de problèmes croissants d'approvisionnement mais aussi d'un changement d'attitude pouvant être utilisé dans la recherche de solutions et dans l'utilisation du bois de feu dans un processus de développement.

La contribution du bois de feu en tant que source d'énergie ne se limite pas aux systèmes énergétiques ruraux ou aux secteurs de subsistance. Dans de nombreux pays la demande urbaine représente une part croissante de la consommation de bois de feu tant du fait des migrations de ruraux qui conservent un mode de vie de type rural que de la dépendance des familles plus pauvres qui continuent à recourir au bois pour leurs besoins domestiques. Le bois de feu tend alors souvent à être remplacé par son dérivé, le charbon de bois, un combustible facile à transporter, à stocker et à utiliser mais dont la production entraîne une perte importante de l'énergie contenue dans la matière première. En l'absence de contrôle' la demande urbaine signifie une concentration de la consommation entraînant non seulement des surexploitations localisées des ressources à l'entour de la ville mais aussi éventuellement le détournement au profit des citadine des approvisionnements indispensables aux ruraux; l'effet s'élargit jusqu'à plus de 100 km des villes, à des distances qui augmentent constamment. La demande urbaine de bois de feu peut donc aussi constituer un facteur important de déstabilisation de l'approvisionnement énergétique rural.

En raison du caractère intégré des systèmes énergétiques ruraux, les difficultés croissantes d'approvisionnement de bois de feu ont des répercussions graves de toute nature. Cela se traduit d'abord par une allocation accrue des ressources limitées en temps et argent à cet approvisionnement par des populations qui n'ont pas accès à d'autres sources d'énergie. Cela entraîne une surexploitation accélérée de la végétation ligneuse restante pouvant même entraîner sa disparition. Cette surexploitation s'ajoute à tous les autres facteurs de dégradation de la végétation ligneuse naturelle: feux de brousse, pâturage des animaux, défrichement pour la mise en place de nouvelles cultures, périodes climatiques défavorables. Dans les cas extrêmes les conséquences sur l'environnement peuvent être irréparables et mettre en danger les conditions d'existence même de l'homme: on connaît l'effet du déboisement sur les zones écologiques fragiles telles les zones arides ou Les montagnes du fait de la désertification ou de l'érosion. Le déboisement lui-même est souvent le résultat de défrichement en vue de nouvelles cultures, voire des systèmes modernes monocultures: il en résulte une disparition de l'arbre du paysage rural et par conséquent des possibilités d'approvisionnement en bois de feu. Les populations ont alors recours aux déchets agricoles et aux déjections animales qui constituent les combustibles auxquels elles ont encore accès. Dans certains cas on a calculé que les quantités annuellement brûlées au lieu d'être enfouies dans le sol équivalent à des quantités considérables d'engrais requis pour maintenir la fertilité du sol: si l'on veut éviter la perte de productivité agricole, le recours à ces engrais d'origine minérale est nécessaire, mais augmente la dépendance énergétique vis-à-vis de l'énergie fossile. L'alternative est l'utilisation du pétrole ou du gaz comme combustible ce qui, à supposer que l'usager rural soit en mesure de se les procurer, grèvera d'une demande supplémentaire les besoins nationaux en combustibles fossiles. A la limite la pénurie de bois de feu a deux conséquences ultimes à travers l'ensemble du système énergétique rural: la dépendance vis-à-vis de combustibles de substitution importés de l'extérieur du système et le recours accru aux engrains pour compenser les éléments fertilisante non retournée au sol. Au cas où l'on laisserait la situation se dégrader sans intervenir, on aurait à faire face à l'effet nutritionnel direct par impossibilité de cuire convenablement la nourriture et l'effet alimentaire indirect du fait de la diminution de la productivité agricole. L'impact est d'autant plus marqué dans les zones écologiques plus fragiles et sur les couches les plus pauvres de population.

Lorsque les situations n'ont pas atteint des seuils irréversibles des solutions techniquement et économiquement réalisables existent: elles permettent au moins de préserver ou de rétablir la contribution du bois de feu aux besoins énergétiques élémentaires pour la subsistance des populations rurales; cette contribution peut même être développée et participer à la mine à disposition accrue d'énergie nécessaire pour leur développement.

En conclusion de cette section sur l'importance du bois de feu dans les systèmes énergétiques ruraux, il faut souligner le rôle joué par le combustible dans la satisfaction de besoins énergétiques aussi essentiels que la cuisson des aliments et le chauffage ou leu industries rurales dans les pays en voie de développement. Sa raréfaction se traduit pour des populations très nombreuses par des difficultés accrues de subsistance et par la rupture de leur système énergétique; dans les cas extrêmes elle entraîne la déstabilisation de l'environnement par suite du déboisement et de la coupe de toute végétation ligneuse. Le problème du bois de feu a donc en fait trois dimensions importantes: forestière, énergie et environnement. C'est la raison pour laquelle son rôle dans les systèmes énergétiques ruraux doit être clairement perçu non seulement comme un problème de subsistance mais aussi de développement.

1.3.L'EVOLUTION DE LA SITUATION GENERALE DU BOIS DE FEU

L'étude a montré qu'en 1980 près de 2 milliards de personnes soit les trois quarts de la population des pays en voie de développement, ont une consommation énergétique de type traditionnel et dépendent donc du bois de feu et d'autres éléments solides de la biomasse pour la satisfaction de leurs besoins énergétiques domestiques quotidiens. Mais plus de la moitié de ces populations tributaires des combustibles traditionnels, 1160 millions de personnes, ne se trouvent pas en mesure en 1980 de satisfaire leurs besoins énergétiques minimaux à partir des ressources disponibles en bois de feu sans compromettre les approvisionnements futurs: la demande a cru plus vite que l'offre et dans certains cas même la surexploitation des ressources ne suffit pas à garantir les approvisionnements minimaux requis.

Les situations de pénurie

En 1980, on a pu évaluer que près de 96 millions de personnes dans l'ensemble des trois continents vivent en situation de pénurie énergétique: la surexploitation de la végétation ligneuse, ou de ce qu'il en reste, et le cas échéant des résidus agricoles est notoirement insuffisante pour satisfaire les besoins minimaux: la consommation se trouve donc contrainte à un niveau inférieur au minimum requis. Ceci caractérise les situations les plus graves qui ont été identifiées: en Afrique, les zones arides et semi-arides au sud du Sahara, les parties orientales et sud-orientales du continent, les zones montagneuses et les îles; en Asie, les régions montagneuses du massif de l'Himalaya; en Amérique latine, le haut plateau andin, les zones arides de la côte Pacifique et les zones à forte densité de population de l'Amérique centrale et des Caraïbes. Ces situations sont caractérisées soit par des niveaux élevés de demande due aux conditions climatiques sévères soit par la densité relative élevée des populations rurales dans des zones écologiques difficiles où la productivité des ressources en bois de feu est faible. Le déficit annuel total de bois de feu a été estimé à 95 millions de m3, soit en fait 1 m3 par habitant et par an: seule une portion réduite des besoins minimaux est couverte. Dans toutes ces situations la crise du bois de feu assume une gravité dont les conséquences mettent en danger le potentiel de développement: incidence sur la nutrition et la santé de populations qui ne sont plus en mesure de cuire leurs alimente et de se protéger du froid, part démesurément croissante du temps et de l'argent consacrés à ne procurer le combustible, utilisation maximum des déchets pour la combustion et conséquence cumulée avec l'érosion provoquée par le déboisement sur la productivité des sol, tendance résultante à défricher plus avant pour gagner de nouveaux terrains de culture dans des zones généralement encore plus fragiles. On peut donc affirmer sans exagération que les zones identifiées et trouvent véritablement en situation d'urgence, la gravité de la pénurie de bois de feu engendrant une pénurie énergétique dont les proportions et les conséquences requièrent des interventions immédiates et massives. Les solutions forestières sont indispensables autant pour résoudre le problème énergétique que pour restaurer et protéger un environnement productif: mais elles seront insuffisantes, en tous cas dans le court terme, pour combler des déficits considérables et rétablir l'approvisionnement énergétique au niveau des minimums requis. Toute stratégie concernant ces situations de pénurie doit donc nécessairement inclure des mesures d'urgence complémentaires visant à assurer l'approvisionnement énergétique minimum dans le court terme, pouvant aller jusqu'à la fourniture subventionnée de combustibles complémentaires, durant le temps. Requis pour la mise en place de solutions durables.

Présentement l'analyse de l'évolution de ces situations vers l'an 2000 est encore plus préoccupante: on estime que la croissance démographique portera la population tributaire du bois de feu dans ces zones à plus de 150 millions d'habitants. Sur la base des tendances récentes de déboisement observées et des programmes de plantations envisagés pour les prochaines années, extrapolés jusqu'à l'an 2000, il est à craindre que le déficit annuel de bois de feu atteindra 160 millions de m3, se traduisant par une aggravation du déficit par habitant. Les actions actuellement envisagées sont donc insuffisantes pour éviter même une détérioration ultérieure de la situation identifiée en 1980.

1.4. MODE DE PRODUCTION DU CHARBON DE BOIS

FOLEY (1986) affirme que le charbon de bois, peut être produit de telle manière qu'à partir de n'importe quelle matière organique comme le bois, la paille, les noix de coco, des sons de riz ou des os. Néanmoins, le bois est la matière première la plus répandue et produit également les meilleurs résultats.

Le processus de la production de charbon de bois commence bien évidemment avec la collecte du bois qui est alors haché en pièces. Puis, on construit un four de carbonisation en terre, en briques ou en tonneaux en acier. Alors, on y empile de 1 à 5 tonnes de bois coupé et on allume le four pour commencer le processus de la carbonisation. Bien que le four soit toujours bien fermé, on y laisse quelques trous pour permettre l'évacuation de la vapeur et de la fumée produites. Si ces émissions changent de couleur, de plus en plus de trous sont fermés pour assurer une pyrolyse de bonne qualité. Si le four est éteint, il est ouvert et on ramasse le charbon de bois pour le mettre dans des sacs. Tout ce processus peut durer jusqu'à deux semaines lors desquelles une moitié de l'énergie est perdue.

D'une manière générale, les méthodes de production traditionnelle sont généralement peu efficaces : 1 kg de charbon de bois est produit à partir de 8 à 12 kg de bois26(*). Néanmoins, cette efficience énergétique dépend d'un nombre de facteurs dont la construction du four, l'humidité du bois, l'espèce d'arbre, l'empilement du bois et l'aptitude du carbonisateur sont les plus importants27(*).

Historiquement, en Europe, la carbonisation était réalisée par des charbonniers (ou carboniers), directement en forêt au plus près de la ressource en bois. Les lieux où s'établissaient cette activité étaient appelés charbonnières ou carbonneries et après abandon places à charbon ou aires de faulde (dans le nord).

La fabrication en est décrite dans le Précis illustré de mécanique en 1894 de la manière suivante :

« Le charbon de bois provient de la carbonisation du bois, brûlé sans air pendant un certain temps.Cette opération se fait à l'emplacement même où on le coupe, c'est-à-dire dans la forêt, et voici comment :

Les morceaux étant de longueur de 0m à 1 mètre environ, on les met debout et inclinés, entassés les uns sur les autres en formant une circonférence dans le plan horizontal de 3m à 6 mètres environ de diamètre, et une demie dans le sens vertical de 2m50 à 3 mètres de haut environ, en laissant un trou de toute la hauteur dans le centre pour y mettre le feu, qui consiste en charbon de bois allumé, puis on le referme totalement et on met une couche de terre ou de gazon sur toute la surface pour éviter les courants d'air. Il brûle dans cette position pendant quinze jours ou trois semaines suivant la qualité du bois, et lorsqu'il est suffisamment brûlé on remet une nouvelle couche de terre sur toute la surface pour l'étouffer complètement et on le laisse refroidir, puis on démonte le tout. Le bois étant assemblé et le feu y étant, il prend le nom de fourneau et demande à être surveillé nuit et jour28(*).

Le charbon de bois est obtenu en carbonisant du bois en atmosphère contrôlée par pyrolyse (en l'absence d' oxygène). Le procédé permet d'extraire du bois, par élévation de la température, les fractions liquéfiables ( acide pyroligneux) et gazéifiables : son humidité et toute matière végétale ou organique volatile, afin de ne laisser que le carbone et quelques minéraux. La structure micro et nanoporeuse de ce « charbon » lui confère des qualités particulières.

Illustration accompagnant l'article sur le charbon de bois dans le Précis illustré de mécanique de 1894, représentant une meule en coupe

Le procédé en meule permet d'obtenir entre 17 % et 28 % du poids initial de bois. Le rendement en volume est de 60 %29(*). Ce procédé ne permet aucune récupération d'autres produits comme les goudrons.Par le procédé en meule, on peut également carboniser de la tourbeDès l' Antiquité, le charbonnier savait qu'il fallait chauffer le bois à une certaine température, pas trop élevée, et, en évitant de l'enflammer, car sinon il en résulte des cendres ou un mauvais charbon de bois. Celui-ci s'obtenait en empilant du bois en un tas recouvert d'une couche d' argile, que l'on enflammait. Une partie du bois étant consumée en consommant tout l'oxygène, la chaleur produite transformant le reste du bois en charbon. Parfois, à la place d'une meule on effectuait la combustion dans une fosse.

4.1.1. Fours à charbon de bois en Pologne

Au cours du XIXe siècle apparaîtront des enceintes métalliques de diverses formes. Ces fours sont d'un usage plus facile que les meules. Ils ne fonctionnent pas en vase clos mais sur le même principe que les meules. Certains sont amovibles afin d'être utilisés sur place en forêt. Ils permettent également la récupération des sous-produits comme le goudron ou les gaz.

Les systèmes sont nombreux : appareil Dromart, Moreau, Pierce, etc.

L'appareil Moreau a été mis au point aux environs de 1875 : « il se compose d'une cage en forme de dôme composé de plaques de fortes tôles montées sur un bâti en fonte. La partie supérieure se termine par une cheminée munie d'un couvercle mobile ; la partie inférieure est ouverte et la cage se pose simplement sur une aire préparée comme pour une meule ordinaire »30(*).

1.4.2. Fours à Charbon de Bois en Grande-Bretagne

Pyrolyse (Décomposition)

C'est le procédé en vase clos qui était utilisé à l'époque où la distillation du bois produisait l' acide acétique appelé alors acide pyroligneux, le méthanol appelé aussi « esprit de bois » et divers produits chimiques. Le charbon de bois n'était pas le but premier de l'opération mais plutôt un sous-produit. Avant d'inventer le mot «  pyrolyse », on parlait de «  distillation sèche ». De 1886 jusqu'à sa fermeture en 2002, l'usine Lambiotte de Prémery (Nièvre) a été l'un des principaux sites européens producteur de charbon de bois.

Le procédé Pierce permet de chauffer le four en utilisant les gaz produits lors d'une précédente carbonisation « dès que la vapeur a cessé de se dégager, on met en marche l'aspirateur et envoie les gaz dans le condenseur, d'où ils reviennent chauffer un four voisin. »31(*).

La carbonisation de 100 kg de bois dans ce type de four permet d'obtenir :

25 kg de charbon de bois

0,75 kg d' alcool méthylique

1 kg d' acide acétique

4 kg de goudron de bois

45,95 kg d'eau

23 kg de gaz combustible32(*).

Les résultats obtenus sont fortement dépendants des espèces de bois utilisées et des conditions de transformation. En 1875, l'ingénieur métallurgiste Grüner notait : « Lorsqu'il a été préparé vers 350 à 400 °C et par calcination lente, il est d'un beau noir pur, sonore, dur tachant peu les doigts. Préparé à une température inférieure, il est plus ou moins brun, peu sonore et tendre, mais plus tenace que le charbon noir ; c'est une sorte de charbon roux, que les ouvriers désignent sous le nom de « fumerons » ou de « brûlot », parce qu'il brûle avec fumée et flamme plus ou moins éclatante. Un charbon trop cuit, ou plutôt partiellement brûlé par l'action de l'air passe à l'état de braise ; il est alors fendillé, tendre, friable, tachant les doigts, d'un noir ferme dans les cassures fraîches. »33(*)

II.1.5. FABRICATION DE MAKALA CHEZ LES LUSHOIS

On procède tout d'abord par la recherche de l'espèce préférée dans la forêt. Une fois cette espèce trouvée, les fabricants procèdent à des travaux d'échafaudage constituant des supports autour de l'arbre pour ainsi faciliter le découpage rapide au niveau élevé du tronc car la base présente de contrefort.

Après avoir coupé l'arbre, les fabricants procèdent au découpage de branche selon une longueur qui leur semble convenable à la carbonisation ; la longueur du tronc d'arbre varie de 1 à 2 m. Cette étape permet aux fabricants de passer à l'étape suivante qui consiste à sélectionner un site approprié pour la carbonisation. Cela veut dire, on choisit un endroit à proximité de l'arbre coupé et puis on arrange avec ordre les branches découpées afin de les couvrir avec les limons et enfin, on met le feu pour la carbonisation. L'opération de la carbonisation peut prendre 2 à 3 semaines selon la quantité ou la grandeur du four et les caractéristiques physiques de l'espèce choisie dans le but de makala (charbon de bois).

Ainsi, pour réaliser toutes ces opérations, il y a deux outils ou matériels à utiliser. Le premier, très lent mais moins coûteux, consiste à utiliser la machette pour découper les branches, la houe pour arranger la surface de la carbonisation, la bêche pour dégager la terre, la hache pour abattre les arbres et une lime pour aiguiser ces outils ; cependant il est très fatigant. Le second, très rapide mais coûteux, consiste à utiliser la machine tronçonneuse pour faire tomber l'arbre et l'arranger. Ce moyen n'épuise pas sensiblement l'énergie humaine comme le premier ; mais permet une dévastation rapide du milieu voire l'impact de la carbonisation sur le milieu.

II.2.PRODUCTION INDUSTRIELLE MODERNE

II.2.1. FABRIQUE DE CHARBON DE BOIS A COULOMBIERS ( VIENNE, FRANCE)

La production industrielle est de plus en plus effectuée dans des fours. Un des enjeux contemporains est d'en limiter ou éviter les rejets dans le milieu naturel et d'utiliser des matières organiques qui n'augmentent pas la pression sur les forêts, tropicales et primaires notamment.

II.2.2.METALLURGIE

Le bois sans préparation par la carbonisation est impropre pour le fonctionnement des bas fourneaux et pour les divers affinages effectués dans les forges. Le charbon de bois chauffe bien plus que le bois, car l'énergie est essentiellement produite dans les pores du charbon au lieu d'être dispersée dans de longues flammes ; on peut augmenter la puissance tant que l'on veut en augmentant le « vent » alors que, avec le bois, un « vent » trop fort éteint le feu. Le charbon de bois a été très utilisé dans les bas fourneaux puis dans les haut fourneaux, et ce depuis l'antiquité 5. Le carbone contenu dans le charbon de bois permettait la réduction des oxydes de fer contenus dans le minerai pour donner de la fonte.

L'usage intensif du charbon de bois dans les forges a provoqué des déforestations qui ont touché la Chine antique puis l'Europe romaine et médiévale. Ainsi, en France, une ordonnance de 1339 obligea la destruction des forges dans un rayon de trois lieues autour de Grenoble afin de stopper la déforestation provoquée par l'usage intensif du charbon de bois pour la fabrication de l'acier. Dans le Bourbonnais, la forêt de Tronçais fut également fortement dégradée à la suite de l'ouverture en 1788 de la Forge de Tronçais. La découverte par Abraham Darby en 1709 de la possibilité d'utiliser du coke dans les haut-fourneaux a mis fin à l'usage intensif par l'industrie sidérurgique du charbon de bois.

L'usage du coke ne se généralisera toutefois que lentement. Ainsi en France en 1860, un tiers de la fonte était encore produite dans des hauts fourneaux au charbon de bois. Le dernier haut fourneau français au charbon de bois a fonctionné jusqu'en 193034(*).

II.2.3. COMME COMPOSANT

Poudre à canon : Le charbon de bois est un des trois composants de la poudre à canon avec le soufre et le salpêtre. Comme le soufre, c'est un combustible alors que le salpêtre est un oxydant. La qualité de la poudre était déterminée par l'essence forestière utilisée pour sa fabrication ainsi que sa proportion dans le mélange. Le charbon d'aulne était notamment apprécié des poudreries françaises.

Matériau réfractaire : Finement broyé et mélangé à volumes égaux avec de l' argile en poudre ainsi qu'à un peu de sable, il donne un produit isolant et réfractaire (appelé brasque) permettant de faire des enduits de grande résistance thermique, en particulier dans la construction de petites forges individuelles.

II.2.4. COMME AMENDEMENT

L'apport de charbon de bois (vendu sous le nom de biochar, agrochar ou agrocharbon) est un amendement qui permet d'accroître la fertilité des sols et les rendements agricoles, semble-t-il en attirant et favorisant les microbes utiles, en conservant l'humidité (surtout efficace dans les sols macroporeux), et en conservant mieux les éléments nutritifs du sol35(*). C'est ainsi que les amérindiens d' Amazonie ont créé la terra preta et on a récemment redécouvert cette technique, qui présente aussi un intérêt contre le réchauffement climatique

II.2.5. COMME ELEMENT DE FILTRATION

Sa structure microporeuse (renforcée dans le charbon activé) lui permet de capter et fixer de nombreuses molécules toxiques (métaux lourds notamment) issues de fumées ou dans l'eau. Il peut aussi abriter une vie microbienne capable de contribuer à la dépollution de l'eau. C'est pourquoi de nombreux filtres de masques à gaz, filtres à air ou à eau (ex : filtres d'aquariums) contiennent du charbon de bois activé.

II.2.6. COMME COMBUSTIBLE

II.2.6.1. Combustible de propulsion

Pendant la Seconde Guerre mondiale et les quelques années qui suivirent, suite au manque de pétrole, le charbon de bois fut utilisé comme combustible dans les gazogènes alimentant des voitures et des camions.

II.2.6.2. Combustible de cuisson

De nos jours, nous l'utilisons pour les cuissons au barbecue, mais son usage dans le monde, qui est très répandu pour les cuissons (tous les jours) dans les pays pauvres, n'est pas utilisé de la même façon. Un contenant de cuisson (poêle, casserole, faitout) sert d'interface entre les braises et les aliments. C'est principalement dans les villes des pays du sud que son usage est très développé. En effet il est possible de cuisiner ainsi sans cheminée sur un simple creuset. En ville, le charbon de bois, léger, est donc facilement transportable. Sa combustion, facile à maîtriser, ne produit pas de fumées salissantes et trop incommodantes.

Les habitants des campagnes ne l'utilisent pas car ils disposent de la place nécessaire pour produire les braises. Les braises sont alors extraites du foyer pour les cuissons (en faisant un feu à partir du bois : soit directement dehors au sol, soit dans un poêle, soit dans un âtre munie d'une cheminée). Nous avons tous dans la tête les techniques de cuissons au-dessus du feu (chaudron, crémaillère, trépied), mais nos ancêtres, avant l'ère industrielle, cuisinaient surtout sur la braise (pas dans la cheminée). La technique s'appelait la cuisine au potager. C'est cette technique qui est encore employée par les pays pauvres (en ville avec du charbon-de-bois). Cette technique employant des braises pour les minotages, les confitures, etc., ne salissait pas les casseroles à l'extérieur.

II.2.7. ROLE ET IMPORTANCE DU CHARBON DE BOIS

Les caractéristiques techniques du charbon de bois expliquent son avantage quant à l'utilisation comme source énergétique vis-à-vis du bois de chauffe. La raison principale de l'évolution urbaine du bois de chauffe vers le charbon de bois est que ce dernier a une densité énergétique plus élevée, c'est-à-dire que le charbon produit plus d'énergie par unité de poids utilisé.

Ceci implique que les coûts de transport du charbon de bois sont plus abordables que ceux du bois de chauffe et que le développement d'une filière vers les villes devient une activité rentable.

En outre, le charbon de bois peut être stocké sans peur de problèmes d'insectes, produit moins de fumée et a des propriétés excellentes pour la préparation de la nourriture ; il brûle de façon égale pour de longues périodes et peut être éteint et rallumé de façon rapide et facile36(*).

CHAPITRE III : ENERGIE DE BOIS, CONSOMMATION DE BOIS ET DEFORESTATION

III.1.DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE BASE

Cette section donne la chance au lecteur de pouvoir avoir le même sens des définitions de certains concepts de base du sujet abordé

III.1.1.LE CONCEPT « MAKALA 

« Makala » est un concept signifiant tout simplement la braise ou le charbon de bois en lingala, swahili, et aussi en tshiluba.

III.1.2.ENERGIE

Dans son acceptation physique, le terme énergie se définit comme une grandeur caractérisant un système et exprimant sa capacité à modifier l'état d'autres systèmes avec lequel il entre en interaction. Par ailleurs, « on définit aussi l'énergie comme une puissance, une force ou une capacité d'un agent quelconque, c'est-à-dire ce que possède un système, s'il est capable de produire du travail, d'élever la température »37(*).

Tous les modes de production d'énergie ont leurs avantages et leurs inconvénients et un impact spécifique (positif ou négatif) sur l'environnement. A ce propos, l'efficacité énergétique est synonyme d'économie et conservation de l'environnement (38(*)).

De tout ce qui précède, nous optons pour les deux définitions, parce qu'elles se complètent

III.1.3. ENERGIE RENOUVELABLE

Une énergie renouvelable est une source d'énergie qui se renouvelle avec une rapidité suffisante, pour être considérée comme inépuisable et issue des éléments de la nature, caractérisés par une certaine constance comme le vent, le rayonnement du soleil, le flux d'eau, la chaleur terrestre, la matière végétale39(*)

Le caractère renouvelable est lié bien sûr à la vitesse à laquelle la source se renouvelle, mais il ne faut pas négliger la vitesse à laquelle on la consomme. Par exemple : pour des éléments

Comme la biomasse (bois), il n'est guère question de considérer renouvelable une politique énergétique qui abat plus d'arbres qu'ils n'en poussent40(*).

Les énergies renouvelables sont (relativement) inépuisables, gratuites et écologiques. Le terme renouvelable est propre à d'autres formes d'énergie, mais qui ne sont pas forcément propres, comme par exemple des gaz pour pompes à chaleur géothermiques qui, en cas de fuite, contribuent à la destruction de la couche d'ozone.

Une énergie renouvelable est une source d'énergie qui se renouvelle assez rapidement pour être considérée comme inépuisable à l'échelle humaine de temps41(*). Les énergies renouvelables sont notamment : l'hydroélectricité, l'énergie solaire, la biomasse, le biogaz (méthanisation).

De tout ce qui précède, nous optons pour la définition d'ANONYME (2007), parce qu'elle donne plus d'explications et prend en compte les aspects liés aux impacts dus à la vitesse de consommation des ressources renouvelables.

III.1.4. ENERGIE NON RENOUVELABLE

« Une énergie non renouvelable est une source d'énergie qui ne se renouvelle pas assez rapidement pour être considérée comme inépuisable, à l'échelle humaine de temps, mais seulement à l'échelle géologique. On peut citer les combustibles fossiles, l'énergie nucléaire »42(*).

Nous optons pour cette définition, parce qu'elle prend en compte les aspects liés à la vitesse de renouvellement de ressources non renouvelables.

III.1.5. EMPREINTE ECOLOGIQUE

« L'empreinte écologique comptabilise la demande exercée par les hommes envers les services écologiques fournis par la nature. Plus précisément, elle mesure les surfaces biologiquement productives de terre et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu'un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés, compte tenu des technologies et de la gestion des ressources en vigueur. Cette surface est exprimée en hectares globaux (hag), c'est-à-dire en hectares ayant une productivité égale à la productivité moyenne »43(*).

Selon L. FLORENT, l'empreinte écologique est « la superficie géographique nécessaire pour subvenir aux besoins d'une ville et absorber ses déchets ». Pour WACKERNAGEL, M. L'empreinte écologique est « la surface correspondante de terreProductive et d'écosystèmes aquatiques nécessaires pour la production de ressources utilisées et l'assimilation des déchets produits par une population définie, à un niveau de vie spécifié, là où cette terre se trouve sur la planète. L'empreinte écologique vise à traduire de manière facilement compréhensible l'impact d'activités humaines sur les écosystèmes et la planète. Elle se mesure généralement en surface (hectares par individu, ou hectares consommés par une ville ou un pays pour répondre à ses besoins, par exemple). Cette surface traduit, grâce à un système de conversion, une quantité de ressources nécessaires par système opérant.

Plus précisément, l'empreinte écologique quantifie, pour un individu ou une population la surface bio productive nécessaire pour produire les principales ressources consommées par cette population et pour absorber ses déchets. L'empreinte écologique peut aussi être utilisée pour donner une mesure des impacts d'activités de production comme l'élevage ou l'extraction d'or ou d'objets tels qu'une voiture, un ordinateur ou un téléphone portable.44(*)

III.1.6. IMPACT ENVIRONNEMENTAL

« Un impact environnemental est une réaction positive ou négative à un changement dans l'environnement, résultant d'une action liée à un projet. Les impacts peuvent être écologiques (tels les impacts sur les éléments des ressources naturelles, la structure ou le fonctionnement des écosystèmes affectés), esthétiques, historiques, culturels, économiques et sociaux, qu'ils soient directs, indirects ou cumulatifs45(*).

En ce qui nous concerne, nous nous sommes limitées aux impacts économiques, sociaux et écologiques.

III.1.7. ENERGIE-BOIS / DENDRO-ENERGIE

Selon ANONYME, « le bois-énergie consiste donc en la valorisation énergétique des sous-produits forestiers (branchages, petits bois, etc.) et industriels (écorces, sciures, copeaux, etc.). Par combustion, le bois dégage de la chaleur qui peut ensuite être utilisée pour le chauffage domestique, industriel ou urbain »45(*).

L'énergie-bois se définit autrement comme étant « une énergie thermique ou calorifique produite par le bois de chauffe ou charbon de bois, pendant la combustion vive et qui peut être utilisée, c'est-à-dire l'énergie produite par les combustibles ligneux pendant la combustion.

Les différents types de combustibles ligneux sont : la sciure du bois, les copeaux de bois et le bois de feu. Quant à nous, notre recherche se base sur deux types de combustibles ligneux, à savoir : le charbon de bois et le bois de chauffe, qui constituent le bois de feu.

Des deux définitions de la dendro-énergie, nous retenons celle d'ANONYME (2005), parce qu'elle prend en compte les aspects calorifiques du bois de chauffe et du charbon de bois46(*).

III.1.7.1. Combustibles : 

Composés chimiques dont la combustion libère une quantité de chaleur utilisable.47(*)

III.1.7.2. Combustibles liquides

Les combustibles liquides les plus courants proviennent du raffinage du pétrole. Ce sont les carburants destinés à la propulsion -- essences, gazole, kérosène-et les « fuel-oils », ou mazouts, employés dans certains moteurs Diesel48(*).

III.1.7.3. Combustibles gazeux

Les combustibles gazeux, comme le gaz naturel, le gaz de raffinerie et le gaz de synthèse tel que le gazogène, sont généralement mélangés à de l'air avant la combustion de manière à assurer un apport maximal d'oxygène.49(*)

III.1.7.4. Bois de chauffe

Le bois de chauffe, autrement appelé bois à brûler, est le bois à l'état brut, provenant de troncs et de branches d'arbres, destiné à des fins de combustion pour la cuisine, le chauffage et la production d'énergie50(*)

Sur le marché, le fagot est un ensemble de branchages liés par une liane constituée de lanières d'écorces tressées au moyen de cordes nouées et de taille variable. En général, le bois en fagot a 1,20 m de longueur (MASINI, 2008).

Nous avons opté pour la définition de la FAO parce qu'elle donne plus d'informations.

III.1.7.5. Charbon de bois,

Selon BINZANGI K. (1983), le charbon de bois se définit comme étant le produit solide obtenu par combustion lente et incomplète de bois. Localement, en République Démocratique du Congo, il porte le nom de « makala ». En d'autres termes, le charbon de bois est une matière combustible solide, de couleur noire, d'origine végétale et qui renferme une forte proportion de carbone (MAUBOURGUET cité par MASINI, 2008).

Le charbon de bois est obtenu en carbonisant du bois en atmosphère contrôlée (en l'absence d' oxygène). Le procédé permet de retirer du bois, son humidité et toute matière végétale ou organique volatile, afin de ne laisser que le carbone et quelques minéraux51(*).

En ce qui nous concerne, nous avons retenu les trois définitions de BINZANGI K. (1983) et MAUBOURGUET, parce qu'elles se complètent.

Les braises sont les charbons ardents issus de bois, de charbon, ou d'un autre matériau constitué de carbone porté à haute température. Elles suivent et parfois précèdent un feu52(*).

III.2. GENERALITES SUR L'ENERGIE-BOIS

L'Afrique est confrontée à deux défis majeurs liés à l'augmentation extrêmement rapide de sa population : Comment fournir des aliments en quantités toujours plus abondantes et comment approvisionner ces populations en énergie nécessaire en particulier à la cuisson de ces aliments ? Ces enjeux dépassent largement le seul continent africain. D'une part, cela suppose d'agrandir les surfaces agricoles, souvent aux dépens de la forêt dont les sols sont les plus fertiles. D'autre part, le bois provenant de ces défriches agricoles est utilisé comme bois de feu ou transformé en charbon de bois. Avec le très fort accroissement des populations à nourrir, les jachères ne sont plus aussi longues, la terre s'appauvrit et le bois est de plus en plus rare : il faut aller toujours plus loin de la ville tentaculaire pour chercher nourriture et bois-énergie. Problématique du fait de l'absence de mesures incitatives pour la restauration ou la gestion durable de ces ressources. Toutefois, elle a également permis à de nombreuses populations locales de gagner un revenu, grâce à la production et à la commercialisation de bois énergie. Pour les forêts tropicales humides comme celles du Bassin du Congo, le bois énergie a longtemps été considéré comme abondant et issu de l'exploitation du bois d'oeuvre ou de l'agriculture.Cependant, de récentes observations en République Démocratique du Congo (RDC), République du Congo, République Centrafricaine et au Cameroun font état de schémas de production variés et d'une augmentation de la demande urbaine, ainsi que d'une évolution de la consommation du bois énergie qui s'opère au profit du charbon de bois. L'augmentation de la demande urbaine en bois énergie est à l'origine d'une pression accrue sur les ressources forestières de la région.

III.2.1. Énergie République Démocratique du Congo

Selon les estimations, plus de 90 pourcent du volume total de bois récolté dans le bassin du Congo servirait de bois de chauffage et une moyenne annuelle d'un mètre cube de bois de chauffage serait nécessaire pour couvrir les besoins par habitant (Marien, 2009). En 2007, la production totale de bois de chauffage des pays du bassin du Congo a dépassé 100 millions de mètres cubes. Les plus grands producteurs étaient la République démocratique du Congo et le Cameroun, avec respectivement 71 pourcent et 21 pourcent de la production totale de la région (des taux reflétant la part de ces pays dans la population de la région).

Cela dit, les profils énergétiques varient d'un pays à l'autre, en fonction de la richesse, de l'accès à l'électricité et des coûts relatifs du bois et des combustibles fossiles. Au Gabon, par exemple, la dépendance vis-à-vis des combustibles ligneux est nettement moindre grâce à un vaste réseau électrique et gazier subventionné domestique.

Le mode de vie urbain tend à être plus énergivore, à mesure que la taille des ménages urbains diminue, avec pour conséquence, une utilisation par habitant moins efficace des combustibles pour la cuisine. Par ailleurs, le charbon de bois est souvent le principal combustible utilisé par beaucoup de petits restaurants des bords de route et les cuisines des grandes institutions publiques telles que les écoles et les universités, les hôpitaux, les prisons, ainsi que par les petites industries. Avec une croissance urbaine moyenne de 3 à 5 pourcent par an, voire plus (5 à 8 pourcent) dans les grandes villes telles que Kinshasa, Kisangani, Brazzaville, Pointe-Noire, Libreville, Franceville, Port-Gentil, Douala, Yaoundé et Bata, les pays du bassin du Congo assistent à une substitution du bois de chauffage par le charbon de bois, ce dernier étant moins cher et plus facile à transporter et stocker.

Selon la base de données statistique sur l'énergie de l'ONU, la production de charbon de bois dans le bassin du Congo a enregistré une hausse de l'ordre de 20 pourcent entre 1990 et 2009, passant de 1 094 000 à 1 301 000 tonnes. Contrairement à la Chine, à l'Inde et à la plupart des pays en développement où le niveau de l'énergie issue de la biomasse ligneuse a atteint un sommet ou devrait culminer dans un proche avenir, la consommation de cette énergie pourrait rester très élevée dans le bassin du Congo et même continuer à croître dans les quelques prochaines décennies, compte tenu de la croissance démographique, de l'urbanisation et de l'évolution des prix relatifs des sources alternatives d'énergie domestique (gaz de pétrole liquéfié ou autres).

Notons que les projections pour 2015 et 2030 font partie du scénario « Nouvelles politiques » de l'AIE, qui suppose que les récents engagements des États sont mis en oeuvre de manière prudente, que la demande primaire d'énergie augmente d'un tiers entre 2010 et 2035, avec 90 pourcent de cette croissance dans les économies non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Même si en milieu rural, l'impact de la collecte de bois de chauffage peut être compensé par la régénération des forêts naturelles, elle devient une sérieuse cause de dégradation des forêts et déforestation dans les zones plus densément peuplées et particulières autour des centres urbains. Les bassins satisfaisant une demande urbaine croissante s'étendent au fil du temps et peuvent aller jusqu'à 200 kilomètres (km) des centres urbains, provoquant ainsi, une dégradation progressive des forêts naturelles. La zone périurbaine située dans un rayon de 50 km de Kinshasa, par exemple, a été largement déboisée.

L'énergie tirée de la biomasse ligneuse est fournie par un secteur inefficace. Le charbon de bois est essentiellement produit à l'aide de techniques traditionnelles présentant une faible efficacité de transformation (fosses ou buttes en terre). L'organisation de la chaîne logistique du charbon de bois est également d'une inefficacité notoire. Elle s'appuie sur des cadres règlementaires mal conçu inadaptés, entraînant une informalité massive dans le secteur. La structure des prix du bois de chauffage envoie des signaux pervers dans la mesure où elle ne prend pas en compte la totalité des coûts le long de la chaîne de valeur. Dans la plupart des cas, la ressource primaire (le bois) est considérée comme « gratuite ». Les signaux économiques inadéquats envoyés par la chaîne logistique du bois de chauffage ne permettent pas au producteur d'appliquer des techniques de gestion durable des forêts.

L'expérience d'autres pays (tels que le Rwanda) montre toutefois que la rareté des produits ligneux accroît la valeur économique des forêts restantes, créant ainsi des incitations en faveur d'une meilleure gestion des forêts et de la mise en place d'espaces boisés et de plantations d'arbres. On commence donc à assister à une restauration des écosystèmes bien qu'avec une grosse perte de biodiversité et à une transition vers des plantations et monocultures planifiées.

III.2.2. Nourrir les villes : Charbon de bois

L'approvisionnement de la ville en combustible ligneux, d'environ 5 millions de mètres cubes par an, est le plus souvent récolté de façon informelle dans de galeries forestières dégradées situées dans un rayon de 200 km autour de Kinshasa. Les forêts galeries sont les plus touchées par la dégradation causée par la coupe du bois, et même les forêts situées jusqu'à un rayon de 200 km subissent une dégradation progressive tandis que la zone périurbaine s'étendant dans un rayon de 50 km de la ville a été totalement déboisée.

Des plantations sont toutefois créées autour de la mégalopole pour soutenir de manière plus durable l'approvisionnement en combustible ligneux. Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, quelque 8 000 ha de plantations ont été créés à Mampu, dans les savanes dégradées situées à 140 km de Kinshasa, afin de satisfaire les besoins en charbon de bois de la ville. Aujourd'hui, la plantation est gérée par 300 ménages sur des parcelles de 25 ha, avec un système de rotation des cultures exploitant les propriétés de fixation de l'azote des acacias et les résidus de la production de charbon de bois pour accroître les rendements agricoles. Un autre projet, géré par une entreprise privée congolaise du nom de Novacel, pratique la culture intercalaire du manioc et de l'acacia afin de produire de la nourriture, du charbon durable et aussi des crédits carbone. À ce jour, environ 1 500 ha ont été plantés. Les arbres ne sont pas encore suffisamment à maturité pour produire du charbon, mais le manioc est récolté, transformé et vendu depuis plusieurs années. La société a également bénéficié de quelques paiements initiaux pour le carbone. Le projet a permis la production hebdomadaire de près de 45 tonnes de tubercules de manioc et la création de 30 emplois à plein temps et de 200 emplois saisonniers. Novacel réinvestit une partie de ses crédits carbone dans des services sociaux locaux, notamment l'entretien d'une école élémentaire et d'un centre de santé.

Nous tenons à rappeler que l'énergie-bois se définit comme étant une énergie thermique ou calorifique produite par le bois de chauffe ou le charbon de bois, pendant la combustion vive et qui peut être utilisée, c'est-à-dire l'énergie produite par les combustibles ligneux pendant la combustion (CLEMENT, 1981).

L'on doit aussi signaler que la production non écologique, à grande échelle de l'énergie-bois, porte atteinte aux fonctions des forêts. Surtout qu'il est universellement admis que les forêts sont d'importance primordiale pour le maintien de la biodiversité, l'apport en produits ligneuxet non ligneux, les valeurs culturelles, le piégeage du carbone, la protection du climat et le maintien de l'équilibre écologique.53(*)

L'importance de la forêt se mesure par le rôle assez diversifié qu'elle joue. D'une façon générale, les différentes fonctions exercées par les forêts sont :

ü Fonction de protection ;

ü Fonction de régulation ;

ü Fonction de production ;

ü Fonction socioculturelle et

ü Fonction économique.

III.2.3. IMPORTANCE DE L'ENERGIE-BOIS

Il y a des millions d'années que l'homme utilise le bois comme combustible. Les utilisations traditionnelles n'ont pas pour autant disparu. Le bois est toujours utilisé dans des foyers, pour servir à la cuisson des aliments. Il est encore utile pour le chauffage pendant les nuits froides, afin d'éloigner les prédateurs. Bien que considérés comme une source d'énergie traditionnelle54(*)les combustibles ligneux demeurent toujours utiles.

Environ deux mille ans avant Jésus-Christ jusqu'à la fin du 19esiècle, le charbon de bois a fourni à l'homme et à l'industrie naissante l'énergie pour faire tourner les usines à feu, forges, verreries, cristalleries, tuileries, briqueteries, fours à chaud55(*).Signalent que l'énergie-bois est plus consommée que d'autres types d'énergie dans les pays sous-développés56(*).

En Afrique tropicale, le bois de chauffe et le bois de carbonisation restent la principale source d'énergie de nombreuses populations, y compris celles des villes.Le bois est devenue source de revenus substantiels en tant que marchandise; sa vente constitue l'économie familiale et domestique, surtout chez les paysans57(*).

Bien que le rôle du bois comme matériau de chauffage ne représente que huit pour cent de l'énergie consommée dans le monde, le déclin imminent de la production pétrolière mondiale, la brutale augmentation des prix de pétrole et l'insuffisance de programmes d'électrification, pour la majorité des populations rurales, laissent prévoir que le bois restera encore longtemps la principale source d'énergie de pays en voie de développement (HAYES, cité par MASINI 2008).

III.2.4. IMPACTS DE L'EXPLOITATION DE L'ENERGIE-BOIS SUR L'ENVIRONNEMENT

Dans l'environnement global, les impacts du déboisement dus à l'exploitation de bois de chauffe et de charbon de bois sont caractérisés par58(*)

ü La destruction de couvert végétal ;

ü Le massacre de la faune ;

ü L'atteinte à la biodiversité vivant sur le sol et sous le sol ;

ü Les atteintes au micro et/ou méso climat ; effet de serre ;

ü Le spectre de la faim qui s'aggrave chaque jour ;

ü Des nuisances et pollutions multiformes.

Lors de la combustion de bois de chauffe ou de la carbonisation, les gaz dégagés dans la fumée sont toxiques et font mal aux yeux et à l'odorat. Les pollutions de l'air dues aux biocombustibles causent des pathologies respiratoires.

L'on doit savoir que l'exploitation de bois de feu cause également la déforestation qui peut conduire à la désertification. La déforestation rompt l'équilibre entre les différents systèmes naturels et les activités de l'homme. La perte de forêts urbaines et périurbaines par exemple ne favorise pas l'accomplissement de certaines besoins essentiels de l'homme, tels que les besoins de tourisme, les besoins d'éducation, d'agriculture...

A ces inconvénients liés à la destruction des forêts, on peut ajouter la perturbation du cycle de l'eau et des cycles biogéochimiques. La forêt joue énormément sur le renouvellement du cycle hydrique. Ainsi, une disparition de celle-ci conduirait à un bouleversement de ce cycle. Par conséquent, les pluies ne seront plus régulières et une diminution des eaux superficielles et même celles des nappes sera effective.Les forêts soumises à une gestion non écologique peuvent se transformer en savanes, puis en steppes et celles-ci peuvent, à leur tour, être converties en désert59(*)

La déforestation dégrade la couverture végétale suivant le processus ci-après60(*) :

La modification de la composition de la couverture végétale, allant des héliophytes aux sciaphytes ;

ü La destruction de la couverture végétale qui affecte très rapidement les sols ;

ü L'alimentation de la litière en matières végétales (feuilles, brindilles, écorces, branches etc.) est interrompue ;

ü Les micro-organismes sont pénalisés de même que la décomposition biologique. Au bout de quelques mois, les sols dépourvus de la végétation sont appauvris ;

ü Les sols dénudés sont soumis à un changement brutal ; augmentation de l'éclairement et des écarts de température, conduisant, le jour, à une très forte évaporation, un desséchement et un durcissement rapide, peu favorables à une reprise végétative. Apparait alors une croûte dure qui ne permet qu'une pénétration lente de l'humidité, mais favorise le ruissellement de surface. Cela accélère la perte de fertilité ; de vastes secteurs productifs sont perdus.

En Afrique centrale, le bois comme source d'énergie est rarement en concurrence avec d'autres sources d'énergie. C'est la source d'énergie la plus disponible, en particulier pour les usages domestiques. Mais la structure du coût et des prix de l'énergie-bois est rarement connu. Le caractère informel de toute la filière, le manque de statistiques de la part comptable de cette consommation, au niveau des ménages, rendent les calculs difficiles.

III.3.INDICATEURS ENERGETIQUES DE LA RDC

En République Démocratique du Congo, la production de l'énergie présente des avantages et inconvénients, selon la forme et le type de source d'énergie.

III.3.1. Hydroélectricité

En République Démocratique du Congo, le potentiel hydroélectrique est énorme, mais jusqu'à présent, il est faiblement exploité. En effet, le potentiel exploitable est évalué à 774.000 GWh, soit 66% du potentiel de l'Afrique Centrale, 35% du potentiel global du continent africain et 8% du potentiel mondial. La production de cette énergie peut provoquer des menaces sur les poissons, sur la faune et la flore, du fait du détournement de la trajectoire suivie par l'eau. La mise en place d'un barrage hydroélectrique peut avoir un impact considérable au niveau du biophysique et au niveau socioculturel61(*).

III.3.2. Energie solaire

L'énergie solaire est subordonnée à la disponibilité diurne et à l'absence de couverture nuageuse. L'électricité produite par le capteur solaire doit être stockée dans des batteries. Desurcroit, les capteurs solaires doivent être assez grands pour offrir la capacité nécessaire demandée, ce qui peut conduire à un investissement conséquent et une nuisance visuelle, sans négliger l'espace à occuper. On distingue l'énergie solaire thermique et l'énergie solaire voltaïque.62(*)

Le potentiel solaire de la République Démocratique du Congo est considérable. Les mesures d'ensoleillement réalisées dans différentes stations météorologiques du pays renseignent que la République Démocratique du Congo se trouve dans une bande très élevée dont les valeurs sont comprises entre 3250 et 6000 Wh/m2/jr63(*)

III.3.3 Biomasse

La République Démocratique du Congo disposerait d'environ 125 millions d'hectares de forêts dont 120 millions ha de forêt équatoriale et 5 millions ha de forêts galerie, marécageuses et d'altitude. Le potentiel de bois est de 12,5 milliards de m3, soit 100 m3 de bois par hectare. La biomasse est la seule ressource énergétique véritablement abondante et la plus exploitée du pays. Elle satisfait l'essentiel des besoins en énergie des ménages, notamment comme combustible pour la cuisson et le chauffage64(*).

Cette énergie doit être exploitée de façon durable, pour ne pas contribuer aux émissions des gaz à effet de serre. Une mauvaise pratique de combustion peut conduire à la pollution par la fumée et mettre en péril la biodiversité.

III.3.4. Méthanisation (biogaz)

Le méthanisation est la production de gaz méthane à partir de la fermentation anaérobique des déchets organiques. Selon BIEY (2009), à Kinshasa, les dernières statistiques évaluent au moins une production journalière de 65000 tonnes de déchets municipaux dont 65% de ceux-ci sont biodégradables. A ce propos, il y a une grande possibilité de production de l'énergie électrique par pyrolyse, bio-méthanisation praticable dans les zones périphériques de la ville de Kinshasa.

III.3.5. Energie éolienne

L'énergie éolienne est sujette aux conditions météorologiques (elle exige des vents réguliers et permanents avec une vitesse supérieure ou égale à 5km/h), d'où une production variable et risquée. Les aérogénérateurs peuvent causer des nuisances sonores et esthétiques dans le paysage. Selon ANONYME (2008), en République Démocratique du Congo, le potentiel éolien n'est pas encore évalué. Il existe toutefois certaines zones telles que la zone côtière, le haut plateau de Kundelungu et la région des grands lacs où les vitesses moyennes de vent peuvent atteindre des valeurs supérieures ou égales à 5m/s65(*).

A propos des énergies renouvelables, nous disons qu'il n'existe pas, dans l'état actuel des connaissances, de l'énergie qui ne présente aucun risque. Mais au vu de différentes filières recensées, l'énergie solaire présente moins de méfaits (déboisement à outrance et déforestation, maladies liées aux fumées de combustion, changement climatique, pollution sonore et nuisances esthétiques, etc.). Selon les critères d'efficacité et de conservation, l'énergie solaire occupe la première place dans le classement des énergies renouvelables et durables (SHEA W.R., 1995).

III.3.6. Pétrole

Selon KASEMUNA (2006), le potentiel énergétique en pétrole de la RDC se résume comme suit :

1. Potentialité : la République Démocratique du Congo compte trois bassins sédimentaires : le bassin côtier ; la cuvette centrale et le graben du Tanganyika. Le bassin côtier, qui est le seul à être exploité pour la production pétrolière, s'étend sur 599 km2.

2. Production actuelle : après avoir atteint un plafond de 12 millions de barils (1 baril = 200 litres = 0,2 m3 en 1985 soit 33.445 barils/jour), la production actuelle a sensiblement diminué, se situant en-dessous de 7 millions de barils/an. Faute d'équipements appropriés de raffinage, à Moanda, la quasi-totalité de cette production est exportée. C'est la raison pour laquelle le pays est obligé d'importer des produits pétroliers dont la consommation actuelle se situe autour de 550.000 m3 par an.

3. Réserves : les réserves prouvées restantes de pétrole dans le bassin côtier estimées par la Commission Nationale des Énergies sont douteuses.

III.3.7. BESOINS ENERGETIQUES DE L'HOMME

L'être humain a des besoins fondamentaux : s'alimenter, travailler, bénéficier des services de santé, se loger, disposer d'eau potable et d'assainissement, etc. Pour tous ces aspects, l'énergie extra-somatique (énergies non alimentaires) joue un rôle important, rendant ainsi possible la cuisson des aliments, l'éclairage, le chauffage, la réfrigération, etc. Plus elle est accessible, plus sa consommation par l'homme est élevée, surtout dans les milieux ruraux pauvres66(*).

Par contre, si elle n'est pas facilement disponible, la dépense énergétique humaine est forte et la plus grande partie de son temps est destinée à la recherche de celle-ci, pour une vie meilleure. C'est précisément le cas de la plupart des habitants des quartiers non électrifiés de Kinshasa, où les hommes et les femmes s'adonnent à l'exploitation de la biomasse comme combustible. Ceci constitue l'une des principales causes de la déforestation à la surface de notre planète.

Selon DELWAULLE et ROEDERER, la consommation moyenne par individu et par an de bois de feu serait, à Niamey de 1,3 m3. Selon A.BERTRAND, celle-ci se situe respectivement entre 2 et 2,4 m3 à Bamako et Ouagadougou. Pour G.GILBERT, elle tomberait à 1,22 m3 à Brazzaville, tous cités par MADIBO D. (1985).

Il est vrai que, la disponibilité en énergie électrique est un indicateur important qui conditionne la qualité de vie d'une population, et qu'une politique énergétique efficace dans un pays pauvre détermine l'avenir des forêts de celui-ci.

Les besoins en énergie demeurent une préoccupation quotidienne. L'on constate que la quasi-totalité des ménages urbains font de plus en plus usage de l'énergie des combustibles végétaux, qu'il s'agisse de charbon de bois ou de bois de chauffage, pour la cuisson des aliments ou pour le chauffage des foyers.

« En aucun cas, il ne s'agit de remettre en cause le confort ou les acquis du progrès. Tout au contraire, le principe d'une maîtrise de la demande électrique se veut être un moyen de satisfaire tout à la fois, les besoins de bien-être immédiat et futur. Pour ce faire, une conciliation temporelle a donc vocation à être entreprise pour que les mauvais usages électriques d'aujourd'hui n'aient pas demain des conséquences fâcheuses sur l'environnement forestier futur »

III.4. GENERALITE SUR LA DEFORESTATION

III.4.1. EXPLOITATION FORESTIERE D'APRES LE CODE FORESTIER CONGOLAIS

III.4.1.1.TAUX DE DEFORESTATION

La déforestation est définie comme le défrichage volontaire et permanent de zones boisées qui sont ensuite réaffectées à l'agriculture, à l'élevage, à l'aménagement du territoire ou au peuplement. Ne sont pas prises en compte les zones dégradées par la pollution, notamment par les pluies acides, ou par les incendies. Non maîtrisée, la déforestation peut avoir de graves conséquences notamment la mise en danger de peuples dont la forêt constitue l'habitat traditionnel, comme en Amérique du Sud, ou la disparition d'espèces végétales et animales.

III.4.1.2. EXPLOITATION FORESTIERE PAR LES COMMUNAUTES LOCALES

Les trois articles (111, 112 et 113) du Chapitre III du Titre VII stipulent respectivement que :

L'exploitation des forêts des communautés locales se fait sous la supervision et le contrôle technique de l'administration locale chargée des forêts.

Outre les droits d'usage, les communautés locales ont le droit d'exploiter leur forêt. Cette exploitation peut être faite soit par elles-mêmes, soit par l'intermédiaire d'exploitants privés artisanaux, en vertu d'un accord écrit. Les exploitants privés artisanaux ne peuvent opérer dans les forêts des communautés locales que moyennant la détention d'un agrément délivré par le gouverneur de province, sur proposition de l'administration forestière locale.

3. Pour les besoins d'exploitation de leurs forêts, les communautés locales peuvent demander le concours de l'administration forestière et obtenir une assistance de sa part. Les produits de l'exploitation reviennent à la communauté locale après déduction des frais dus à l'administration forestière pour ses prestations. L'exploitation des forêts des communautés locales peut être confiée à des tiers en vertu d'un contrat d'exploitation. Ce contrat doit être subordonné à l'approbation de l'administration forestière locale.

III.4.1.3. DROITS D'USAGE FORESTIERS

L'article 36 du Titre III de Code Forestier RDC (2002) stipule que les droits d'usage forestiers des populations vivant à l'intérieur ou à proximité du domaine forestier sont ceux résultant de coutumes et traditions locales pour autant que ceux-ci ne soient pas contraires aux lois et à l'ordre public. Ils permettent le prélèvement des ressources forestières par ces populations en vue de satisfaire leurs besoins domestiques, individuels ou communautaires.

Dans le même Titre III, son article 37 déclare que la commercialisation des produits forestiers prélevés au titre des droits d'usage n'est pas autorisée, excepté certains fruits et produits dont la liste est fixée par le gouverneur de province.

III.4.1.4. FORET

La définition du terme « forêt » est complexe et sujette à controverses jusqu'aujourd'hui parmi les scientifiques. Elle tient compte de la surface, de la densité, de la hauteur des arbres et du taux de recouvrement du sol.

Le Code Forestier de la RDC (TITRE Ier, Article Ier dans son alinéa 1er) entend par la forêt :

ü Un terrain recouvert d'une formation végétale à base d'arbres ou d'arbustes aptes à fournir des produits forestiers, abriter la faune sauvage et exercer un effet direct ou indirect sur le sol, le climat ou le régime des eaux.

ü Un terrain qui, supportant précédemment un couvert végétal arboré ou arbustif, a été coupé à blanc ou incendié et fait l'objet d'opérations de régénération naturelle ou de reboisement.

ü Par extension, sont assimilées à la forêt, les terres réservées pour être recouvertes d'essences ligneuses soit pour la production du bois, soit pour la régénération forestière, soit pour la protection du sol. (Code Forestier RDC, 2002).

Donc, la forêt est donc un milieu complexe (écosystème) où poussent plusieurs espèces végétales (plantes, bois) et où vivent de nombreux animaux. Elle est un vaste espace couvert d'arbres et constitue de l'habitat pour les animaux.

III.4.1.5. Déforestation

L'action de l'homme dans plusieurs régions du monde conduit à la destruction ou surexploitation des forêts. Cela concerne surtout actuellement les forêts tropicales, et conduit au phénomène de déforestation.

La déforestation est le phénomène de régression des surfaces couvertes de forêt. Elle résulte des actions de déboisement puis de défrichement, liées à l'extension des terres agricoles, d'une exploitation excessive ou anarchique de certaines essences forestières et de l' urbanisation.

La déforestation actuelle concerne essentiellement les forêts tropicales. En 2005, elle a été qualifiée d'« alarmante » par la FAO67(*).

Olfield (1998) suggérait que près de 10% des espèces d'arbres connues, soit environ 7000 espèces, sont menacées d'extinction à court ou moyen terme (essentiellement en zone tropicale), et pour chaque espèce, c'est une richesse génétique plus grande encore qui est perdue ou en voie de l'être.

Une déforestation excessive peut engendrer un grand mouvement d'émigration des peuples à la conquête de nouvelles terres riches à défricher (on note l'émigration soudanaise vers le sud en RDC avant l'indépendance) ; bien que moindre, ce phénomène existe (Kadiata, 2005).

La déforestation a accompagné l'homme presque partout où il s'est sédentarisé, l'agriculture restant encore aujourd'hui la principale cause de déforestation suivie de près par le besoin en bois de chauffage. Elle est ancienne. L'absence de sauvegarde de la propriété forestière et des droits d'usage de la forêt encourage les tendances à l'exploitation.

Il est désormais bien établi que la déforestation est le résultat de plusieurs actions déclenchées par des causes variées dont les principales sont humaines. Le problème ne pourra être résolu en agissant sur un seul front. Des efforts considérables sont nécessaires pour encourager une sylviculture durable et trouver un équilibre entre les objectifs environnementaux, sociaux et économiques68(*).

Ainsi donc, les dangers inhérents à la déforestation peuvent se résumer comme suit69(*) :

ü Réchauffement climatique suite aux émissions de gaz à effet de serre ;

ü Sols plus exposés aux rigueurs du climat ;

ü Disparition des milliers d'habitats d'espèces animales et végétales ;

ü Augmentation des problèmes de manque d'eau potable ;

ü Engendre des conséquences néfastes sur le climat et sur la biodiversité ;

ü L'apparition et diffusion de maladies émergentes.

En effet, la pratique de la foresterie technique inclut de nombreuses opérations, de la plantation des arbres à l'abattage. Au centre des opérations se trouve le cycle de coupe et de reforestation.

III.4.1.6. Reforestation

Une plantation d'arbres aux endroits où la forêt a été remplacée par d'autres usages qui ont souvent conduit à la dégradation du sol, constitue la reforestation70(*).

Synonyme du reboisement, la création d'une forêt sur un terrain antérieurement boisé ou sur le domaine forestier existant est constituée des opérations de restauration ou de reconstitution forestière (boisement). La création d'une forêt hors des forêts existantes, ce qui augmente l'aire forestière comprend des opérations d'extension forestière71(*).

La notion de « reforestation » laisse supposer un objectif plus ambitieux en termes de surface et de qualité écologique ou paysagère que celle de reboisement. L'objectif étant alors généralement de restaurer un écosystème de type forestier, atteignant donc une superficie assez significative pour justifier le qualificatif de forêt.

Les forêts présentent un intérêt écologique indéniable, mais en raison de l'exploitation forestière et de la demande croissante en zones naturelles, la richesse biologique diminue.

Il faut donc permettre aux forêts d'évoluer vers un état naturel, en contrôlant ou excluant les activités humaines.

III.4.2. LA DEFORESTATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

III.4.2.1. Problématique générale

La République Démocratique du Congo comprend la majorité des forêts tropicales de l'Afrique centrale. Ce qui correspond à un peu plus d'un million de km2 qui abritent de nombreuses espèces végétales et animales avec un taux d'endémisme très élevé72(*).

D'une importance capitale pour la protection du climat, les forêts du Bassin du Congo revêtent plus de 172 millions d'hectares et constituent le deuxième plus grand massif de forêts tropicales humides du monde après la forêt amazonienne. Et la République Démocratique du Congo à elle seule couvre 60 % des forêts régionales (voir classement sous dessous) Elles abritent une faune d'une grande richesse et une biodiversité unique en son genre mais, si elles sont essentielles à la survie d'espèces animales telles que le gorille, elles le sont plus encore pour la population de la République démocratique du Congo: on estime que 40 millions de Congolais dépendent exclusivement de ses ressources73(*). Cependant ces forêts sont soumises à une surexploitation. La réduction dans le bassin du Congo est de 1,3 % comparativement à 2000 et de 4,8 % par rapport à 1990. Il est donc à remarquer que la déforestation augmente considérablement ces dernières années suite principalement à une forte pression démographique74(*).

Classement Superficies des forêts par pays en % total régional (D'après Devers, 2007).

Pays

Superficie des forêts × 310ha (%)

Cameroun

19.639 10,88

Guinée équatoriale

1.900 1,05

Gabon

22.070 12,22

République Centrafrique

6.250 3,46

République du Congo

22.263 12,33

République démocratique du Congo

108.339 60,03

Le Tableau 1.Donne les estimations préliminaires récentes des superficies de formations végétales, réalisées par le Service Permanent d'Inventaire et d'Aménagement Forestier (SPIAF), à partir de l'interprétation des images satellites.

Tableau 1: Estimations préliminaires des superficies des formations végétales pour la République Démocratique Congo75(*) (SPIAF, 2005).

Formation végétale

Superficie (km2)

Forêt

Territoire

Forêt dense humide

572.251,16

8,14

7,20

Forêt de montagne

 
 
 

Forêt dense de montagne

38.612,39

3,01

1,65

Forêt de bambous

1.666,72

0,13

0,07

Forêt dense sèche dégradée

 
 
 

Forêt dense tropophile

51946,17

4,06

2,22

Forêt claire (Miombo)

102.225,61

7,99

4,36

Forêt sur sol hydromorphe

88.614,05

6,92

3,78

Galeries forestières

2.500,08

0,19

0,11

Forêt de mangrove

555,57

0,04

0,02

Forêt secondaire

121.670,70

9,54

5,19

Total forêt

1.280.042,46

00,00

54,59

Mosaïque forêt-savane

165.536,83

 

7,07

Plantations

555,57

 

0,02

Savanes herbeuses et arbustives

768.358,82

 

32,77

Eau

62.502,07

 

2,67

Non interprétée (nuages)

67.502,24

 

2,88

Total

2.344.800,00

 
 

Source : SPIAF, 2005

La République Démocratique du Congo compte 1.280.042 km2 de formations essentiellement forestières, couvrant environ 54,6 % de sa superficie. La forêt dense humide vient au premier rang et représente 68,14 % de cette couverture, suivie des forêts dense sèche dégradée (12 %), des forêts secondaires (9,5 %), des forêts sur sol hydromorphe (6,92 %), des forêts de montagne (3,14 %). Les galeries forestières et la forêt de mangrove sont moins représentées avec respectivement 0,19 et 0,04 % de la superficie forestière76(*). La répartition de cette couverture à travers les provinces administratives du pays accuse des inégalités frappantes (Tableau 2).

Tableau 2: Répartition de la couverture forestière à travers les provinces (SPIAF, 2005).

Province

Superficie totale (km2)

Superficie forestière (km2)

Forêt %

Bandundu

295.658

120.000

40.6

Bas Congo

53.855

10.000

18.6

Équateur

403.292

402.000

99.7

Province Orientale

503.239

370.000

73.5

Kasaï Occidental

156.967

40.000

25.5

Kasaï Oriental

168.216

100.000

59.4

Kinshasa

9.965

-

-

Kivu

256.662

180.000

70.1

Katanga

496.865

10.000

2.0

Total

2.344.885

1.232.000

52.5

Source : SPIAF, 2005

III.4.2.2 Déforestation au Katanga

En dépit de ses ressources naturelles, le Katanga connaît une déforestation inquiétante durant ces dernières années. Certaines zones de la Province, suite à une forte pression démographique, connaissent de sérieux problèmes de dégradation des terres résultant principalement d'une polarisation inappropriée de l'occupation humaine et des activités qui en résultent et des variations climatiques .Les régions principalement affectées sont celles situées au Nord - Est, dans les territoires de Kalemie, Pweto et Mitwaba ; au Nord - Ouest, dans toute la région longitudinale allant de l'extrême Sud - Ouest de la Province du Katanga ; au Sud, dans le District du Haut Katanga. A ces manifestations provinciales de la dégradation des terres s'ajoutent également celles des hinterlands de tous les grands centres urbains, notamment Kolwezi, Kamina, Kipushi, Likasi,

Kalemie et Lubumbashi dont les forêts sont décimées dans un rayon de plus 50 à 100 km77(*). Le cas de la déforestation autour de Lubumbashi constitue un cas unique. Pour Delevoy, (1950), cette ville était constituée en 1900 d'au moins 92% de forêts et de terres boisées78(*). Et Schmitz (1950) constate que la déforestation a significativement commencé en 1910 avec l'exploitation minière, la création des villes de Lubumbashi et de Kipushi, la construction du chemin de fer, la création des fermes et des centres ruraux autour des villes et l'apparition de marchés de bois de feu et/ou charbon de bois. L'augmentation continue de la population urbaine a entraîné une augmentation globale du bois de feu, d'environ 6,5 % par an. Le développement socio-économique de la province du Katanga repose donc sur l'exploitation de ses ressources naturelles diversifiées et aux potentialités d'exploitation élevée.

De ces ressources, les terres et les forêts occupent la plus grande partie du secteur socioéconomique puisque plus de 90 % de la population active en milieu rural travaillent dans le secteur agricole auquel sont associées les activités forestières.79(*)

III.4.2.3. Agents de la déforestation

Il est important de faire la distinction entre les agents de la déforestation et les causes. Les agents sont les acteurs c'est-à-dire les particuliers, les entreprises, les organismes gouvernementaux ou les responsables de projets de développement qui défrichent les forêts, par opposition aux forces qui les motivent.

Agents Liens avec la déforestation agriculteurs pratiquant la Destruction de la forêt pour faire place à des cultures de subsistance culture sur brûlis et marchandes ; Agriculteurs commerciaux Destruction de la forêt pour planter des cultures marchandes à l'échelle commerciale ; Eleveurs Destruction de la forêt pour créer des pâturages ; La multiplicité des troupeaux de bétail joue un rôle important dans la déforestation. Exploitants forestiers Récolte du bois d'oeuvre à l'échelle commerciale, les pistes d'exploitation sont des voies d'accès pour d'autres utilisateurs des terres ; Exploitants miniers Forte concentration des activités industrielles

III.4.2.4. Causes de la déforestation

La déforestation est le produit de l'interaction de nombreuses forces environnementales, sociales, économiques, culturelles et politiques agissant dans une région bien déterminée. Dans ce travail, nous considérons trois aspects des causes de la déforestation: les facteurs favorisants, les causes directes et les causes indirectes. Les facteurs favorisants créent un environnement propice à la déforestation. Les causes directes sont les plus visibles, celles qui peuvent être le plus facilement mises en évidence et que l'on peut aisément lier aux agents de la déforestation. Elles sont poussées par les autres forces socioéconomiques moins visibles, les causes indirectes.

III.4.2.5. Facteurs favorisants Causes indirectes Causes directes

La croissance démographique Initiatives de nombreuses entreprises minières motivées par l'appât du gain et la recherche excessive du profit Manque d'accès des agriculteurs aux technologies modernes pour accroître leur productivité et leur sécurité économique, Politiques relatives à la fiscalité et au développement, Accès aux terres et régime foncier, Pressions du marché Sous-évaluation des forêts naturelles, Faiblesse des institutions gouvernementales ;Facteurs sociaux ;Cultures sur brûlis Agriculture commerciale Elevage extensif et pâturage Exploration minière ; Récolte de bois de chauffage et fabrication de charbon de bois ; Exploitation forestière Fabrication des briques

III.4.2.6. REPERCUSSIONS DE LA DEFORESTATION

La déforestation au Katanga a des répercussions tant sur le plan climatique, social, pédologique, hydrologique que biologique.

Type Conséquences

Sociales Destruction de style de vie traditionnel et démantèlement des institutions sociales pour les communautés locales Biologiques Fragmentation de l'habitat et diminution de la diversité biologique Pédologiques Compaction du sol, augmentation de la toxicité de son aluminium et en fait une terre stérile, formation des cuirasses latéritiques, augmentation de l'érosion du sol et dégradation des terres.

Hydrométéorologiques Augmentation de la température, les bassins versants perdent la capacité de réguler l'écoulement fluvial, et le niveau d'eau et des rivières fluctue rapidement entraînant souvent les inondations, diminution des nappes d'eau souterraines.

III.5.QUELQUES GRILLES D'ANALYSE

III.5.1. ÉVALUATION DE L'INTENSITE DES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX

Tableau 2. Évaluation de l'intensité des problèmes environnementaux

Problèmes environnementaux

Répondants

Graves

Non graves

Négligeables

Déforestation

N = 100

60 %

25 %

15 %

Érosions des sols

N = 50

10 %

20 %

70 %

Inondations

N = 50

20 %

55 %

25 %

Ravageurs des cultures

N = 100

85 %

10 %

5 %

Feux de brousse

N = 30

10 %

35 %

55 %

Pénurie alimentaire

N = 100

75 %

15 %

10 %

Épandage des déchets

N = 50

30 %

65 %

5 %

Mauvaise qualité d'eau à boire

N = 100

80 %

15 %

5 %

Présence des zoonoses

N = 100

15 %

45 %

40 %

Qualité du sol agricole

N = 100

35 %

30 %

35 %

État du parc national

N = 50

10 %

40 %

50 %

état du climat

N = 100

35 %

38 %

27 %

En présentant l'intensité des problèmes environnementaux selon l'opinion collective, juge grave les problèmes environnementaux tels que : les ravageurs des cultures (85 %), la mauvaise qualité d'eau à boire (80 %), la pénurie alimentaire (75 %) et la déforestation (60 %). Les problèmes négligeables sont particulièrement l'érosion du sol (70 %), les feux de brousse (55 %) et l'état du parc (50 %).

Le tableau 3 présente la contribution des participants dans le processus de prise de conscience et de l'engagement individuel pour le changement environnemental.

Il ressort de ce tableau une prise de conscience collective sur les problèmes environnementaux et il existe des acteurs internes. La prise de conscience permet aux groupes sociaux et aux individus de changer positivement leurs attitudes vis-à-vis des problèmes environnementaux afin d'améliorer leur environnement (Balagizi, 2010).À ce sujet, il s'avère que la déforestation, l'érosion des sols et l'inondation jouent un rôle très néfaste sur le capital sol qui est le support de la biodiversité et la base de la sécurité alimentaire.

Tableau 3. Niveau de prise de conscience et d'engagement pour le changement environnemental

Facteurs

NR

PDC (%)

AC (en %)

EDP (en %)

Indicateurs

Déforestation

N =100

70

15

35

Existence des 10 comités de reboisement 50 mini-reboisements familiaux (de 0,5 ha en moyenne)Contrôle strict de l'accès aux boisements privés par des sentinelles engagées

Érosion des sols

N = 50

70

10

10

Existence des brigades de lutte antiérosive dans chaque groupement

Inondation

N = 50

40

30

20

Initiative de protection des parcelles individuelles contre les inondations

Ravageurs des cultures

N =100

80

15

95

Certains ravageurs sont transformés en nourriture (comme les rats sauvages des genres Pelomys, Lemniscomys, ..)

Feux de brousse

N = 30

60

30

0

Aucune brigade ne s'intéresse aux questions de feu de brousse

Pénurie alimentaire

N =100

100

70

98

Regroupement paysan en comités locaux de développement pour la sécuritéalimentaireIntégration des mutuelles de solidarité paysannes pour réduire la longueur des périodes de crises alimentairesCollaboration avec les centres de recherches agricolesPas debanques de soudure.

Épandage des déchets

N = 50

20

10

0

Aucune brigade ne s'intéresse aux questions de déchets

Mauvaise qualité de l'eau à boire

N =100

80

10

2

Consommation des eaux non traitées ( 95 % des ménages)

Présence des zoonoses

N =100

25

1

0

Connaissance nulle sur les zoonoses

Qualité du sol agricole

N =100

70

75

60

20 Brigades opérationnelles de formation sur la production de compost et bio-fertilisants, l'agroforesterie

État du parc national

N = 50

100

85

30

Programme d'action des comités de conservation communautaire

État du climat

N =100

90

25

10

Faible implication des paysans dans la lutte contre le processus des changements climatiques

N = 100 pour des enquêtes avec groupe focal.
N = 50 ; N = 30 spécifiques pour des groupes dans des sites spécifiques
NR : Nom de répondant.
AC : Acquisition des connaissances (en %)
EDP : Esprit de participation (en %)
PDC : Prise de conscience (%)

Conclusion partielle

Apres avoir clarifié les généralités relatives à la définition de quelques concepts de base, mis un accent sur l'importance de l'énergie -bois et présenté la revue de la littérature, dans le chapitre suivant, nous présentons, décrivons l'aire d'étude, mais aussi les méthodes ainsi que les techniques utilisées.

Chapitre IV : APPROCHEMETHODOLOGIQUE

IV.1. LOCALISATION ET SITUATION GEOGRAPHIQUE

IV.1.1. PRESENTATION DU KATANGA

Notre secteur d'étude est la province du Katanga. Entièrement localisée dans l'hémisphère austral, la Province du Katanga est située entre 5° et 13° de latitude Sud, soit près de 880 km du Nord au Sud  et entre 22° et 31° de longitude Est, soit près de 1000km de l'Est  à l'Ouest. Sa superficie est de 496.877 km², soit juste un peu plus du cinquième du territoire de la RDC, ce qui la place en deuxième position du point de vue étendue, après la Province Orientale. La Province est limitée au Nord par le Maniema, au Nord-Ouest par les deux Kasaï, au Nord-est par le Sud-Kivu. Le lac Tanganyika sépare à l'Est  la Province du Katanga de la Tanzanie et fait aussi frontière au Sud et au Sud-ouest respectivement avec la Zambie et l'Angola.

Le Katanga, avec ses mines et son industrie, son art et son histoire, est le pôle économique du pays. Son chef-lieu, Lubumbashi est la capitale du cuivre.  Cette province renferme deux parcs nationaux : - le Parc National de l'Upemba, créé en 1939, couvre 1.200.000 hectares. Considéré comme l'un des plus giboyeux d'Afrique, il est réputé pour ses immenses troupeaux de zèbres, ses antilopes noires et ses nombreux oiseaux aquatiques.      -le Parc National des Kundelungu, créé en 1970, s'étend sur 210.000 hectares et contient de nombreux singes, lions, léopards, guépards, antilopes et zèbres  dans une végétation de steppes herbeuses.

Les chutes abondent dans cette province, notamment celles de la Lofoï (384 m), les plus hautes de tout le continent africain et celles de la Lufira à Kiubo.  Le Lualaba prend sa source à 1 550 m d'altitude à une centaine de kilomètres à l'ouest de Lubumbashi, tout près de la frontière zambienne. Après avoir poursuivi un cours torrentueux sur 400 km, il devient navigable à partir de Bukama jusqu'à Kongolo. Sur ce parcours de 600 km il reçoit à droite plusieurs affluents importants, dont la Luvua et le Luapula qui lui amène les eaux des lacs Bangweolo (Zambie) et Moero (frontière Congo-Zambie), et la Lukuga qui lui apporte les eaux des lacs Tanganyika et Kivu.

La population du Katanga est de 8 167 240 en 2003, avec 49,7 % d'hommes et 50,3 % de femmes, et un taux de croissance de 3,9 % par an. 61,5 % des habitants ont moins de 20 ans, et 52 % moins de 15 ans. Les différentes ethnies de la province sont le plus souvent mélangées, à cause des différentes migrations au cours des derniers siècles (conquêtes, industrialisation).

Les groupes dominants sont les Lubas, les Arunds (regroupant les Lundas, Tchokwés, les Luenas, les Ndembas, les Minungus), les Sangas et les Lambas. Les minorités ethniques sont les Bambote, les Bayazi, les Ndembos et les Kalwenas. Cette pluralité  s'accompagne d'une diversité de langue dont le swahili émerge comme langue provinciale.

Certaines zones de la Province, suite à une forte pression démographique et exploitation minière connaissent de sérieux problèmes de dégradation des terres, de violences des vents, de réduction de la pluviométrie, des crues, etc. Les zones principalement affectées sont celles situées au Nord - Est, dans les territoires de Kalemie, Pweto et Mitwaba ; au Nord - Ouest, dans toute la région longitudinale allant de l'extrême Sud - Ouest de la Province du Katanga ; au Sud, dans le District du Haut Katanga. A ces manifestations régionales de la dégradation des terres s'ajoutent également celles des hinterlands de tous les grands centres urbains, notamment Kolwezi, Kamina, Kipushi, Likasi, Kalemie et Lubumbashi. Ces différents problèmes qui résultent principalement d'une polarisation inappropriée de l'occupation humaine et des activités qui en résultent ont motivé cette étude.

La croissance démographique a un impact important sur la fragmentation des forêts au Katanga. L'exploitation minière, l'exploitation intempestive des bois pour besoin de combustible et de construction ainsi que la culture sur brûlis, restent les causes principales de la déforestation dans cette province. Augmentation des écarts de températures et la violence des vents ; réduction de la pluviométrie ; augmentation des ruissellements ; érosion ; risques des crues ; réduction des infiltrations et baisse de niveau des nappes phréatiques ; destruction de la réserve d'eau contenue dans la biomasse forestière et réduction de l'évapotranspiration. Il a été également constaté dans cette même région tropicale, que l'eau souterraine qui n'est plus aspirée par les racines des arbres, remonte par capillarité, entraînant avec elle les oxydes de fer qui s'accumulent et précipitent en surface, provoquant ainsi la formation permanente des croûtes latéritiques infertiles autour des grandes villes (Petit, 1990). L'espace rural du Katanga constitue donc un système complexe dont l'étude peut s'envisager à différents niveaux d'organisation, et selon différents points de vue. La maîtrise de la complexité des systèmes nécessitent une approche renouvelée des dynamiques spatiale.

IV.1.2. ASPECTS CLIMATOLOGIQUES

Le climat régional est tropical du type soudanien80(*). Il est caractérisé par une alternance des saisons humides et sèches de différentes durées, dominées respectivement par les vents du Nord-ouest et ceux du Sud-est. Il tombe en moyenne 1300 mm de pluies de septembre à mai ; mais les précipitations sont variables d'une année à l'autre. Son éloignement à l'équateur (6 à1 3° de latitude sud) est la cause de saisons nettement marquées appelées saisons sèches et saisons de pluies. La température moyenne annuelle est de 23,8°C, comprise entre une moyenne maximale de 30,0°C au mois d'août, début de la saison de pluie, et une moyenne minimale de 17,6°C en juin. L'amplitude thermique est de 12,4°C, la température maximum absolue est de 35°C tandis que le minimum absolu est de 11,5°C. L'écart de la moyenne annuelle de la température est de -0,3°C. Les précipitations sont de l'ordre de 650 à 1500 mm. L'isohyète de 1550 mm affecte une direction générale Est-Ouest81(*). Passant dans le nord du territoire de Kabongo, il remonte vers le Nord-Est et délimite dans l'Est du territoire de Kabongo et Kamina une vaste aire à précipitations abondantes. Outre ces variations selon les sites, les variations mensuelles jouent un rôle prépondérant dans les rythmesphrénologiques. C'est la sévérité de la saison sèche qui marque la variabilité au sein du territoire. Elle est plus longue et caractérisée par des périodes froides plus intenses au Sud du Katanga. Cette alternance imprime à la végétation un rythme saisonnier très marqué. La majeure partie des précipitations est due à des courants verticaux de convection, cela donne aux précipitations une certaine régularité journalière, avec une forte intensité au début de l'après-midi. En plus il y a un rythme saisonnier en rapport avec la position zénithale du soleil Les vents les plus fréquents sont du secteur Nord-Ouest en saison de pluie, du secteur Sud-Est pendant la saison sèche.

IV.1.3.ASPECTS GEOLOGIES ET GEOMORPHOLOGIES

La géologie du Katanga est caractérisée par deux grands ensembles structuraux82(*). Les formations de couvertures (terrains phanérozoïques), non métamorphisé généralement fossilifères et d'âge compris entre le carbonifère supérieur et l'holocène. Elles caractérisent beaucoup plus le Katanga septentrional. Région généralement recouverte par les sables d'âge néogène est, d'après Les personnes (1974), constituée d'un soubassement précambrien sur lequel reposent des terrains phanérozoïques. Il s'agit de deux types de formation :

Ø Des granitoïdes d'âge Anté-kibarien et de formation appartenant au super groupe de Bushimay (Protérozoïque supérieur) ; série des sables ocre reposant sur la surface d'érosion

Mi-Tertiaire, remarquablement plane, et dont l'extension est plus considérable que celle de la série des grès polymorphes ;

Ø Les formations de soubassement (terrains précambrien) plus métamorphiques et plissés, terrains subdivisés en unités tectostratigraphiques comme la couverture du Précambrien supérieur appelé le Katanguien dont les sédiments se sont déposés sur les plates-formes épicontinentales et dans les aires de subsidences du craton congolais (Katanga plissé et tabulaire).

C'est le Groupe de Kibara qui constitue une des unités les plus importantes du Katanga ; il affleure largement de part et d'autre du Lualaba (Fleuve Congo). D'après Cahen, (1954), les grandes zones anticlinoriales et synclinoriales s'étirent en bande quasi parallèle ; et le déversement des plis se fait vers le Nord-Ouest.

Le relief y est assez monotone ; néanmoins il est possible de distinguer parfois les faciès de plaines, de plateaux, de vallons ou encore de monts émergeant. Cinq Hauts-Plateaux, Kamina, de Biano, de Marungu, Kundelungu, de Kibara, formés par la lente érosion d'un socle en dépression créée par un ancien lac, sont couverts du sable ocre néogène du type kalahari. Le sous-sol est riche en cuivre, étain, fer charbon, cobalt, manganèse, zinc, radium, or, diamant, etc. Ces gisements de minerais sont dus à des accidents géologiques se concentrant dans une fosse du sud et centre du Katanga.

Le Katanga possède un réseau hydrographique très dense. Les plans d'eau, représentés par l'immense réseau fluvial, les plaines inondées et les lacs couvrent environ 3,5 % de la superficie régionale et ont un potentiel halieutique considérable. On y rencontre quelques grands lacs périphériques de l'Est Tanganyika, et Moero. Le système lacustre du Katanga comprend en outre deux importants lacs intérieurs, Mwadingusha et Boya. On y inclut également les lacs de dépression de Kamalondo, Tshangalele et N'zilo. Le système fluvial est caractérisé par le Lualaba (fleuve Congo dont la source est au Katanga méridional) dont les affluents principaux sont la Lomami, Lualaba (Luvua) et Lubilashi.

IV.1.4. ASPECTS PEDOLOGIQUES

Les formations géologiques décrites plus haut ont donné naissance à des sols sablonneux, sablo argileux et argileux à réserve minérale très faible et à teneur en matière organique très réduite.

En effet, ils proviennent de roches granitoïdes à amphiboles où les micas font systématiquement défaut. Leurs teneurs en élément fins varient de 7 à 45 % avec une moyenne de 15 à 20 %, et le pH,souligne Renier (1957), varie de 4,8 à 5,4 .Il poursuit également que les couleurs de l'horizon B sont presque toujours situées dans la planche 5YR à l'état sec ou humide parfois dans la planche 10YR. Certains sols, comme ceux de Samba, sont fonction du massif tonalitique, ressemblent au groupe des sols rouges sombres à rouge grenat de Kaniama. Ces sols sont argileux, quelques fois argilo sablonneux et riches en bases échangeables (Sys, 1961). L'essentiel des caractéristiques morphologiques des principaux profils pédologiques étudiés par Djibu (1999), révèlent un ensemble de sols où, à quelques variantes près, on observe une couleur rouge ou brune, avec de rares taches, une texture fine avec souvent l'absence de masses rocheuses. La structure est grenue polyédrique émoussée, fortement développée ; une consistance friable, une bonne porosité (moyenne et parfois forte), un bon enracinement superficiel, un passage graduel d'un horizon à l'autre, parfois diffus, et souvent difficile à fixer sur le terrain.

En somme, le Katanga présente des affleurements rocheux appartenant au soubassement cristallin précambrien (gneiss, granite et schiste) et aux sédiments, surtout sableux, du pliopléistocène. Les sols rencontrés dans cette région sont ferralitiques, profonds, à horizons généralement peu différenciés et présentent des transitions diffuses ou graduelles. Les sols ferralitiques rouges et jaunes sont les plus fréquents. Ils peuvent être associés à des lithosols sur cuirasses ferrugineuses ou se développer sur des sédiments meubles sableux. Après déforestation et mise en culture, les sols rouges sablo argileux et sablonneux sont souvent affectés par une évolution rapide marquée par des modifications de la couleur qui se nuance de brun et de jaune et tend à s'éclaircir, de la compacité (s'accroît) et de l'individualisation des formes nodulaires de plus en plus distinctes et contrastées. Toutes ces perturbations physiques d'après, accroissent la vulnérabilité des agrégats envers l'action de l'eau, conduisant à la dégradation de la stabilité structurale des sols.

IV.1.5. VEGETATION

Le Katanga est une région de savanes arbustives aux clairières parsemées de termitières appartenant généralement du point de vue phytogéographique (White, 1986), au centre régional d'endémisme zambézien.

Dans la province du Katanga, comme le souligne Lebrun et Gilbert (1954), la végétation ligneuse naturelle appartient généralement aux forêts semi-caducifoliées, à distribution zambézienne qui constituent les noyaux de forêt dense, au milieu des forêts claires et savanes boisées du Sud de la province, appelées « Muhulu » et comportent une proportion très élevée d'espèces arborescentes décidues lui conférant, avec leur hauteur relativement basse (15 à 25 m), un aspect de forêt densesèche; quelques espèces caractéristiques sont Baphiabangwelolensis, Brachystegiaspiciformisvar.schmitzii, Entandrophragmadelevoyi et Manilkarasp. Les forêts claires et savanes boisées correspondent aux forêts « tropophiles » selon Lebrun et Gilbert (1954), surtout à leurs formes altérées ou dégradées provenant des défrichements par l'homme et de l'action des feux courants83(*). On y rencontre également les « forêts édaphiques liées aux sols hydromorphes » ainsi que les savanes steppiques zambéziennes des hauts plateaux du Katanga à savoir le plateau de Kamina, de Biano... Ainsi les principales unités de végétation du Katanga84(*) (Duvigneaud, 1952,1958 ; Malaisse et al, 1977) :

ü Forêts denses sèches ;

ü Forêts denses édaphiques ;

ü Forêts claires ;

ü Végétation des milieux aquatiques ;

ü Savanes.

IV.2.METHODE ET TECHNIQUE

Pour élaborer ce présent travail nous avons à procédé de la manière suivante.

Pour la documentation, nous avons consulté les ouvrages de la bibliothèque de l'ISS, UNILU, HALLES DE L' ETOILE et encarte 2009. Notons cependant que la plus grande partie de données prises en compte dans ce travail, ont été tirée de l'Internet à travers son moteur de recherche Google qui nous a fourni différents sites du domaine de l'environnement et du secteur de l'énergie-bois.

Pour la récolte des données sur le terrain au niveau de la ville de Lubumbashi et à l'intérieur, nous avons élaboré un questionnaire adressé aux ménages, qui consomment la braise, aux vendeurs, aux transporteurs, aux exploitants forestiers et aux services spécialisés dans le domaine de l'environnement.

Ce questionnaire était couplé d'une technique d'échantillonnage basée sur la représentation des différentes catégories d'enquêtés.

IV.2.1.METHODES

IV.2.1.1. La méthode analytique

Consiste à discerner les différentes parties d'un tout, à déterminer et à expliquer le rapport qu'elles entretiennent les unes des autres. Cette méthode nous a permis d'analyser l'ensemble de processus de la production de makala afin d'en sortir les impacts de cette activité sur l'environnement

IV.2.2.2. La méthode descriptive

Cette méthode nous a permis de décrire le milieu d'étude qui est la province du Katanga, un site bien indiqué de l'analyse de la consommation de la braise ou charbon de bois dans la ville de Lubumbashi.

Les différentes variables d'étude de ce milieu nous ont conduit à confirmer l'une des hypothèses influençant le taux de la consommation de la braise dans la ville de Lubumbashi, avec comme conséquence la déforestation des axes géographiques d'approvisionnement.

IV.2.2.3. La méthode statistique

Cette méthode nous a permis de quantifier les informations récoltées sur terrain et les présenter sous forme des tableaux.

IV.2.2.TECHNIQUES

IV.2.2.1.Technique d'observation directe :

C'est une technique qui nous a permis de faire des investigations et être en contact avec le champ d'étude pour voir l'état de lieu de la province du Katanga.

IV.2.2.2.Technique documentaire

Cette technique est orientée vers une fouille systématique de tout ce qui est écrit ayant une liaison avec le domaine de recherche. Elle concerne les documentations écrites(les ouvrages, les brochures, les rapports, les revues, l'internet, travaux de mémoire, le Journal Officiel de la RDC, Loi N° 011/2002 du 29 Août 2002 portant Code Forestier etc.). Elle nous a permis de bien élaborer tous les chapitres du présent travail et elle nous a permis d'explorer l'information disponible sur notre thème.et aussi, Tous ces documents nous ont aidé à élargir nos connaissances en matière des énergies domestiques, plus particulièrement dans le domaine de la dendro-énergie ou énergie-bois domestique. La bibliographie de ce mémoire reprend les documents utilisés les plus significatifs.

IV.2.2.3.Pré-enquête et connaissance du terrain

Des observations préliminaires avaient été effectuées pendant la pré-enquête et nous avaient permis d'obtenir différentes données de base, devant notamment nous permettre de déterminer la taille de l'échantillon. Cette pré-enquête a permis de mettre en évidence les données géographiques, écologiques, économiques et topographiques de la ville de Lubumbashi. Elle a aussi facilité l'identification des différents dépôts et points de vente de charbon de bois et bois de chauffe des quartiers ciblent pour notre étude.

IV.2.2.4. Enquête

Par définition, l'enquête est une technique qui consiste à poser les mêmes questions à un nombre de personnes qui soit, constituent tout le groupe que l'on désire étudier, soit représentent ce groupe. Elle a représenté l'essentiel de notre méthodologie de travail en ce qu'elle nous a permis d'obtenir le maximum d'informations pertinentes à notre recherche.

IV.2.2.5. Technique d'échantillonnage

Cette opération a consisté à prélever un certain nombre d'éléments dans l'ensemble d'éléments que l'on a voulu traiter. cet échantillon a été représentatif de notre population de référence qui est de la ville de Lubumbashi et nous a permis de réduire le modèle de toutes caractéristiques de la population de notre univers d'enquête.

IV.2.2.6.Interview

A part les outils ci-haut énumérés, nous avons eu recours à l'interview en interrogeant oralement les individus aux seins des ménages, qui consomment la braise, aux vendeurs, aux transporteurs, aux exploitants forestiers et aux services spécialisés dans le domaine de l'environnement. Les questions étaient posées face à face et toutes les réponses étaient enregistrées par écrit au cours de l'interview.

Cette technique nous a permis de tenir de conversation avec nos enquêtés afin de recueillir les informations fiables en rapport avec l'objet de recherche.

En recherche, il n'est pas toujours possible d'étudier toute une population. On recourt à une fraction de cette population, pour autant que celle-ci en enferme virtuellement tous les attributs. Ainsi BROWNLEE (1984) cité par NAKASILA (2006) définit l'échantillon comme une partie représentative de la population.

IV.2.2.7.Procédure

Comme la nature de notre étude l'exige, une descente sur terrain a eu lieu pour identifier toutes les activités étant au centre de la déforestation dans la ville de Lubumbashi.

a) Critère sélectif

Les hommes et les femmes étaient prioritairement enquêtés en tenant compte essentiellement de leur état civil et non de leur âge et moins encore de leur niveau d'étude ou profil professionnel.

b) Compilation et traitement des données

Après la récolte des données, nous avons procédé au dépouillement du questionnaire puis à l'enregistrement des données et leur traitement.

CHAPITRE V : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS D'ENQUETE

V.1. Considération générale

Pour aboutir à bien mener les informations relatives à notre objet d'étude, une stratification de la population a été mis en exergue. C'est de cette manière que l'on a espéré recueillir les points de vue des différentes couches dont notre enquête a ciblé sur la question liée à la consommation de braise pour les ménages de la ville de LUBUMBASHI.

Ces résultats nous permettant d'envisager un paquet de stratégies sous une approche globalisante, en vue de ralentir la déforestation liée à l'usage de ce combustible ligneux dans la ville de LUBUMBASHI et ses environs.

V.2. Objectifs de l'enquête

Voir dans quelle mesure, on peut orienter les stratégies nous permettant d'atténuer les risques liés à la déforestation causée par la coupe de bois à usage énergétique dans le KATANGA.

V.3. Catégories retenues par notre enquête

Notre enquête a ciblé 5 catégories d'enquêtés à savoir :

Ø Les consommateurs (trices) de la braise ;

Ø Les producteurs (trices) de la baise ;

Ø Les vendeurs (ses) de la braise ;

Ø Les transporteurs de la braise ;

Ø Les services spécialisés de l'environnement (division et ministère de l'environnement).

V.4. Présentation de l'échantillon

L'univers de notre enquête est composé par la population des différentes communes de la ville de Lubumbashi dans la province du Katanga.

Comme il nous a été difficile d'atteindre toute notre cible qui s'élève à 8.167.240 personnes, il nous a paru utile de déterminer la taille notre échantillon à partir de la formule de la taille corrigée du professeur sumba qui stipule que, quand l'univers d'enquête est infini, c'est-à-dire supérieur à 100.000 personnes, on prend 96 comme taille de référence, tout en considérant une marge d'erreur de 10%.

Sur l'ensemble de notre univers d'enquête nous avons pris un échantillon de 96 personnes réparties dans les 5 catégories ci-hauts citées à savoir :

- Les consommateurs (trices) de la braise ;

- Les producteurs (trices) de la baise ;

- Les vendeurs (ses) de la braise ;

- Les transporteurs de la braise ;

- Les services spécialisés de l'environnement.

V.4.1. Répartition des enquêtés selon leurs catégories

Tableau 1 : les catégories d'enquêtés

Catégories

Effectifs

%

Consommateurs de la braise

44

45,8

Producteurs de la braise

24

25

Vendeurs de la braise

14

14,5

Transporteurs de la braise

10

10,4

Services spécialisés

4

4,1

TOTAL

96

100

Source : nous même

Ce tableau ressort la répartition de nos enquêtés tel retenus dans notre travail soit, 45,8% constitué des consommateurs de la braise, 25% constitué des producteurs de la braise, 14,5% constitué des vendeurs de la braise, 10,4% constitué des transporteurs de la braise, et 4,1% constitué des services spécialisés de l'environnement.

Nous vous faisons remarque que, il ressort également sur l'ensemble de toutes les catégories d'enquêtés, les consommateurs ont un pourcentage élevé. Ceci se justifie par le fait que notre analyse dans la présente étude, part de la consommation de la braise par les ménages de ville de Lubumbashi dans la province du Katanga et en déduire les conséquences, raison nous qui que cette variable ait un pourcentage considérable que d'autres variables.

V.4.2. Répartition d'enquêtés par commune et quartiers

Tableau 2

COMM

RWASHI

ANNEXE

KATUBA

KENYA

KAMALONDO

L'SHI

KAPEMBA

QUARTIER

CONGO

KASAPA

KANANGA

KALEBUKA

KAMALONDO

GAMBELA

BEL-AIR

EFFECTIF

6

7

5

7

7

6

6

EN %

13 ,64

15,91

11,36

15,91

15,91

13,64

13,64

Source nous-mêmes sur base de l'enquête sur terrain

Ce tableau ressort les effectifs et pourcentages retenus par la catégorie des consommateurs de la braise dans les sept quartiers dans chaque commune de la ville de Lubumbashi.

V.4.3. Catégorie de producteurs de la braise par axe géographique

Axe géographique

Effectifs

%

ROUTE KASENGA

14

58 ,33

ROUTE KINSEVERE

10

41,67

Total

24

100

Tableau 3

Source nous-mêmes sur base de l'enquête sur terrain

Ce tableau ressort les effectifs et pourcentages retenus par la catégorie des producteurs de la braise dans les deux axes éco géographiques retenus dans cette étude à savoir 14 personnes soit 58,33% à ROUTE KASENGA et 10 personnes soit 41,67% à KINSEVERE

V.4.3.1. Production de MAKALA par four et par localité

La production par kg convertie en sac et le volume de four sont consignés dans le tableau qui suit.

Le tableau suivant donne le nombre de fours par mois, le volume de fours en m3 et la production de bois en kg et en sacs.

Tableau 4

Localité

Nbre de fours par mois

Volume de fours en m3

Production en kg

Production en sacs

TUBWE

40

900

23 400

936

KIFUITA

31

697,5

18 135

725

Total

71

1 597,5

41 535

1 661

Source : nous même

Le nombre de fours total de tous les exploitants légaux est de 71 fours (40 pour TUBWE et 31 pour KIFUITA). En considérant que chaque four a comme dimension carrée de 9 m2 de surface et 2,5 m de la hauteur, on estime son volume à 22,5 m3. Le volume total de fours par village est respectivement égal à 900 m3 à TUBWE et 697,5 m2 à KIFUITA.

Partant de l'analogie de GIRARD (1992) qui démontre d'après ses recherches effectuées au Cameroun et au Sénégal que 8 m3 équivaudrait à 208 kg, la production totale pour les exploitants légaux revient à 41 535 kg. Etant donné que le sac de MAKALA est de 25 kg, la production estimée en sac donne 936 sacs dans la localité de TUBWE et 725 sacs dans la localité de KIFUITA.

Explication sur les données du tableau :

Ø Pour trouve le volume de fours en m3 nous avons pris 9 m2 de surface x 2,5m de la hauteur ceci nous donne 22,5 m3 volume, alors le volume de fours en m3 est égale à donne 22,5 m3 volume x 40 Nbre de fours par mois qui nous donne 900 m3

Ø Pour trouve la Production en kg nous avons calcul ainsi :

Si 8 m3 équivaudrait à 208 kg alors 1 m vaut combien ? Nous avons fait Alors 26kg x 900 m3=23400 kg idem pour les restes.

Ø Pour trouve la Production en sacs pour trouve la production par sec nous avons pris :

. Idem pour les restes des données.

V.4.3.2. Espèces exploitées et préférées

Les espèces exploitées et préférées sont inscrites dans le tableau ci-dessous.

Tableau 5 : Espèces exploitées pour la fabrication de « MAKALA »

Préférence (qualité)

Nom pilote

Nom scientifique

Nom vernaculaire (Basili)

Famille

Type de forêt

1

MUBANGA

Cynometraalexandrii

KISUNGWA

Caesalpiniaceae

Forêt primaire

2

MAMBA

Klainedoxagabonensis

PUNDA

Irvingiaceae

Forêt secondaire

3

MWIMBA

Nauclea diderrichii

SHINGA

Rubiaceae

Forêt

secondaire

Le tableau ci-dessus donne le nom pilote de l'espèce exploitée, son nom scientifique, le nom vernaculaire, la famille de l'espèce, ainsi que le type de forêt où se retrouvent ces espèces.

V.4.3.3. Justification du choix de ces espèces

Les fabricants de braise apprécient beaucoup plus l'espèce Cynometraalexandrii à cause de son pouvoir calorifique très élevé que les autres espèces utilisées. A défaut de celle-ci, les fabricants font recours aux deux autres espèces. Le Cynometraalexandrii est retrouvé dans la forêt primaire et les deux autres (Klainedoxagabonensis et Nauclea diderrichii) dans la forêt secondaire aux champs des particuliers.

V.4.3.4. Causes de l'exploitation de « MAKALA »

Les causes favorisant l'exploitation de MAKALA sont reprises dans la figure ci-après.

Figure1 : Causes de l'exploitation de MAKALA

On remarque dans la figure que 23% des enquêtés pense que la pauvreté et la satisfaction sont les causes premières à la base de la fabrication de MAKALA, suivi de 21% qui pense c'est la satisfaction des besoins de bases en elle seule (alimentation, habillement, ...), les autres causes non négligeables sont la croissance démographique. D'autres enquêtés combinés parfois deux causes comme on peut le constater dans la figure.

V.4.3.5. Redevance

Pour être exploitant de MAKALA dans la chefferie des TUBWE et KIFUITA, on doit une redevance annuelle au service de l'environnement via la chefferie. Les exploitants en association payent une taxe de 10 $ USA par exploitant.

Quant à l'état de connaissance sur l'impact dû à l'exploitation de forêt et à la fabrication de MAKALA, les points de vue des fabricants sont contenus dans la figure ci-dessous.

Figure 2 : Etat de connaissance sur l'impact dû à l'exploitation de forêt et de « MAKALA »

On observe qu'à TUBWE, seulement 8 % connaissent les impacts de l'exploitation de MAKALA sur l'environnement et 92 % ne connaissent pas. Ces deux personnes sont communément appelées des agronomes. Dans la localité de KIFUITA, personne (soit 0 %) ne connaît l'impact de l'exploitation de MAKALA sur l'environnement. La moyenne dans les deux localités donne 4 % des enquêtés qui connaissent les impacts de l'exploitation de MAKALA sur l'environnement et 96 % ne connaissent pas.

V.4.3.6. Impact de l'exploitation des « MAKALA »  sur la biodiversité et surl'environnement

Impact sur la biodiversité végétale

1. Les espèces exploitées

Pour tous les enquêtés, les espèces les plus exploitées (Cynometraalexandrii, Klainedoxagabonensis, Nauclea diderrichii) commencent à s'observer à très longues distances qu'il y a 3 ans. Dans le tableau qui suit, il est indiqué la distance actuelle sur laquelle sont actuellement visibles les trois espèces exploitées pour la fabrication de MAKALA.

2. Comparaison de distance moyenne entre le milieu humain et le site de fabrication selon les années

Le tableau 6 : donne la comparaison entre la distance de chaque espèce par rapport aux années passées.

Espèces

Les années antérieures ou avant 2007

De 2007 à 2010

Cynometraalexandrii

2 à 4 km

6 à 8 km

Klainedoxagabonensiset Nauclea diderrichii

1 à 3 km

3 à 5 km

On note que l'espèce Cynometraalexandrii prend le recul de 6 à 8 km alors qu'elle était facilement trouvable à distance allant de 2 à 4 km seulement en 2007 - 2008. Les deux autres espèces reculent de 3 à 5 km en 2010 alors elles étaient qu'à une distance de 1 à 3 km en 2007.

3. Les autres espèces végétales non exploitées

Les réponses données par la population à la question à savoir comment procédez-vous pour la fabrication de MAKALA ? Les enquêtés affirment que le fabricant coupe les espèces de moyenne taille qui sont autour de l'espèce exploitable sans en faire l'identification en les utilisant pour son four.

4. Altération de la forêt 

L'abattage crée les troués dans la canopée et une diminution de sa richesse. Ces coupes constituent la perturbation de l'écosystème dans la strate sous arbustive et arborescente.

5.2.6.2. Impact sur la diversité animale

La perturbation de l'écosystème forestier occasionne la destruction des habitats et donc la fuite des animaux.

5.2.6.3. Impact sur l'environnement

ü Combustion du CO et CO2 dans l'atmosphère

ü L'exposition des sols aux intempéries (vent, soleil, érosion), etc.

5.2.6.4. DISCUSSION

L'exploitation anarchique constatée dans la chefferie des TUBWE et KIFUITA par la fabrication de charbon de bois, contribue énormément à la dégradation des ressources naturelles dans la forêt de la contrée.

1. Catégorie de vendeurs (ses) de la braise par quartier

COMM

RWASHI

ANNEXE

KATUBA

KENYA

KAMALONDO

L'SHI

KAPEMBA

QUARTIER

CONGO

KASAPA

KANANGA

KALEBUKA

KAMALONDO

GAMBELA

BEL-AIR

EFFECTIF

2

2

2

2

2

2

2

EN %

 

15,91

11,36

15,91

15,91

13,64

13,64

Effectifs

 

14

Total

 

100%

Tableau 7

Ce tableau ressort les effectifs et pourcentages retenus par la catégorie des vendeurs (ses) dans les sept quartiers retenus dans cette étude.

2. Catégorie de transporteurs de la braise par axe géographique

Tableau 8

Axe géographique

Effectif

%

KASENGA

6

60

KINESEVERE

4

40

Total

10

100

Ce tableau ressort les effectifs et pourcentages retenus par la catégorie des transporteurs dans les deux axes retenus dans cette étude à savoir, 6 personnes soit 60% dans l'axe route KASENGA et 40% dans l'axe route KINSEVERE.

3. Catégorie de services spécialisés

4. Tableau 9

Services

Effectifs

%

Division/environnement

3

75

Ministère /Environnement

1

25

Total

4

100

Ce tableau ressort également les effectifs et pourcentages retenus par la catégorie de services spécialisés à raison de 3 personnes soit 75% à la division de l'environnement, tourisme et conservation de la nature et une personne soit 25% au ministère de l'environnement.

5. Répartition d'enquêtés selon leur résidence

Tableau 10 : Répartition d'enquêtés dans le quartier GAMBELA II

Quartiers

Avenues

Effectifs

%

GAMBELA II

DES EGLISES

3

20

VANGU

2

13,3

DU CAMPUS

2

13,3

DU CARMEL

2

13,3

BIAY

2

13,3

DU CONSERVATEUR

2

13,3

DESOLIVIERS

2

13,3

TOTAL

 

15

100

Ce tableau ressort ce qui suit :

20% soit 3 personnes dans le quartier GAMBELA II sur l'avenue DES EGLISES, 13,3% soit 2 personnes respectivement dans le quartier GAMBELA II sur l'avenue VANGU, ainsi de suite pour les reste des avenus, ont constitué notre cible d'enquête dans ce quartier.

10. Répartition des enquêtés selon leur identité

Tableau N° 11 : Répartition des enquêtés selon l'identité

Variables

Effectifs

%

EXE

M

38

39,5

F

58

60,4

 

TOTAL

96

100

AGE

18-30

21

21,8

30-45

62

54,1

45 à 70

23

23,9

TOTAL

96

100

ETAT CIVIL

Célibataire

11

11,4

Marié

79

82,2

Divorcé

2

2

Veuf (ve)

4

4,1

 

TOTAL

96

100

PROFESSION

Sans

12

12,5

Service étatique

4

4,1

Commerçants

38

39,5

Militaires

8

8,3

Chauffeurs

10

10,4

Paysans

24

25

 

TOTAL

96

100

ETUDE FAITE

Primaire

22

22,9

Secondaire

45

46,8

Supérieur

18

18,7

Aucun

11

11,4

TOTAL

96

100

Ce tableau ressort ce par identité ce qui suit :

Ø 39,5% de nos enquêtés soit 38 personnes a été constitué des hommes et 60,4 % soit 58 personnes est constitué des femmes ;

Ø 21,8% de nos enquêtés soient 21 personnes avait l'âge variant entre 18 à 30 ans, 54,1 % soit 62 personnes avait un âge variant entre 30 à 45 ans et en fin 23,9% soit 23 personnes avait un âge qui varie entre 45 à = 70 ans ;

Ø 11,4% soit 11 personnes était des célibataires, 82,2% soit personnes était des mariés, 2% soit 2 personnes était des divorcées, et enfin 4,1% soient 4 personnes était des veufs (ves) ;

Ø 12,5% soit 12 personnes était sans profession, 4,1% soient 4 personnes était des services étatiques, 38,5% soient 38 personnes était des commerçants, 8,3% soient 8 personnes était des militaires, 10,4% soit 10 personnes était des chauffeurs et en fin 25% soit 24 personnes était des paysans ;

Ø 22,9% soient 22 personnes avait un niveau d'étude primaire, 46,8% soit 45 personnes avait un niveau d'étude secondaire, 18,7% soit 18 personnes avait un niveau d'étude supérieur et en fin 11,4% soit 11 personnes n'avait aucun niveau d'étude.

V.5. MODELE DES QUESTIONNAIRES

Questionnaire adressé aux consommateurs de la braise dans la ville de LUBUMBASHI

Tableau N° 12: Question relative à la consommation de la braise par les ménages de LUBUMBASHI

Question

Quartiers

Réponses

Effectifs

%

Quelle est la quantité de sacs de la braise estimez-vous consommer par mois ?

CONGO

2

6

40

1,5

4

26,6

1

5

33,3

TOTAL

 

15

100

GAMBELA

2

7

46,6

1,5

5

33,3

1

3

20

TOTAL

 

15

100

KALEBUKA

2

3

21,4

1,5

5

35,7

1

6

42,8

 

TOTAL

 

14

100

De ce tableau, il ressort, respectivement ce qui suit :

ü Dans le quartier CONGO 6/15 personnes soit 40% de ménages consomment 2 sacs de braise par mois, 4/15 personnes soit 26,6 % consomment 1,5 sacs et 5 personnes soient 33,3 % consomment sac ;

ü Dans le quartier GAMBELA, 7/15 personnes soit 46,6% de ménages consomment 2 sacs, 5/15 personnes soit 33 ,3% consomment 1,5sacs et 3/15 personnes soit 20% consomment 1 sac ;

ü Dans le quartier KALEBUKA, 3/14 personnes soit 21,4% de ménages ont confirmé avoir consommé

2 sacs, 5/14 personnes soit 35,7% en ont confirmé 1,5sacs et en fin 6/14 personnes soit 42,8 % ont confirmé 1 sac.

Les résultats dans ce tableau prouvent que la consommation moyenne des ménages de la ville de Bukavu est évaluée à 1,5 sac par mois.

Graphique N°3 : Quantité des sacs consommés

Tableau N° 12: Question relative à la taille des ménages utilisateurs.

Question

Quartiers

Réponses

Effectifs

%

Quelle est la taille de votre ménage ?

CONGO

=10

7

46,6

=7

5

33,3

= 6

3

20

 

Total

15

100

GAMBELA

=10

6

40

=7

5

33,3

= 6

4

26,6

 

Total

15

100

KALEBUKA

=10

8

57,1

=7

4

28,5

= 6

2

14,2

 
 

Total

14

100

De ce tableau ce qui suit :

ü Dans le quartier CONGO, 7/15 personnes soit 46,6% ont répondu avoir une taille de = 10 personnes, 5/15 personnes soit 33,3 %, ont confirmé avoir une taille de =7 personnes, et en fin 3/15 personnes soit 20% ont confirmé avoir une taille de = 6

ü Dans le quartier GAMBELA, 6 personnes soient 40% ont répondu avoir une taille de =10, 5 personnes soient 33,3% avaient ont répondu avoir une taille de =7 et en fin 4 personnes soient 26,6% ont confirmé avoir une taille de = 6 personnes.

ü Dans le quartier KALEBUKA, 8/15 personnes soit 57,1%, avaient ont répondu avoir une taille de =10, 4/15 personnes soit 28,5% ont confirmé avoir une taille =7 personnes, et en fin 2/15 personnes soit 14,2 % ont affirmé avoir une taille de = 6 personnes.

Tableau N° 20: Question relative à l'instrument utilisé pour la cuisson

Question

Quartiers

Réponses

Effectifs

%

Quelle est le typed'instrument utilisez-vous pour faire la cuisson ?

CONGO

Brasero métallique

12

80

Foyer bembeleza

3

20

Total

 

15

100

GAMBELA

Brasero métallique

11

73,3

Foyer bembeleza

4

26,6

Total

 

15

100

KALEBUKA

Brasero métallique

5

35,7

Foyer bembeleza

7

50

Foyer de four àCuisson

2

14,2

 

Total

 

14

100

Il ressort de ce tableau ce qui suit :

ü 12/15 personnes soit 80% de nos enquêtés dans le quartier CONGO ont confirmé avoir utilisé les braseros métalliques, 3/15 personnes soient 20% ont confirmé avoir utilisé les foyers cuisson économe de type appelé bembeleza.

ü Dans le, quartier GAMBELA 11/15 personnes soit 73,3 % utilisent les braseros métallique pour la cuisson, 4/15 ménage soit 26,6 % ont confirmé d'avoir fait usage des foyers de cuisson économe de type Bembeleza.

ü Dans le quartier KALEBUKA ,5/14 personnes soit 35,7 % utilisent les braseros métallique et 7/14 personnes soit 50 % font usage des foyers de cuisson économe de type Bembeleza , 2/14 personnes soit 14,2% utilisent le foyer de four à cuisson.

Considérant ces résultats, les ménages qui utilisent les foyers améliorés ne les font pas par notion de protection de l'environnement, mais par notion d'économiser les dépenses liées à l'utilisation de la braise en énergie domestique, car n'ayant pas assez de moyen pour s'en approvisionner. Alors ils envisagent de consommer la braise en minimisant les facteurs coût et fréquence sur le marché de négoce ou point de vente.

Tableau N° 13: Question relative à la formation ou l'information sur les méfaits de la déforestation liée à la consommation de braise.

Question

Quartiers

Réponses

Effectifs

%

Avez-vous déjà une fois
été formé ou informé sur
les méfaits de la

déforestation liée à la

consommation de la
braise ?

CONGO

Oui

5

33,3

Non

10

66,6

 

15

100

GAMBELA

Oui

4

26,6

Non

11

73,3

Total

 

15

100

KALEBUKA

Oui

3

21,4

Non

11

78,5

 

Total

 

14

100

De ce tableau, il ressort ce qui suit :

Dans le quartier CONGO 5/15 personnes soit 33,3 % ont été une fois informés et 10/15 personnes soit 66,6 % n'ont jamais été informés à travers la radio;

Dans le quartier GAMBELA, 4/15 personnes soit 26,6% ont confirmé avoir été informé par les médias et 11/15 ménages soit 73,3 % ont répondu non ;

Dans le quartier KALEBUKA 3/14 personnes soit 21,4 % ont confirmé d'avoir été informé par les médias de la place et 11/14 personnes soit 78,5 % ont dit non.

Notons que ; les ménages ayant répondus oui ont été informé à travers les médias, le PNKB, avec comme thème « mazingira na sisi », IFDC avec comme thème : « évitons de couper le bois » et cette information n'est pas permanente car basée sur le projet à caractère d'urgence.

La moyenne de personnes n'ayant pas accès à l'information s'évalue à 72,7% par rapport aux ménages ayant affirmés avoir été une fois informés.

Tableau N° 14: Question sur les stratégies envisagées pour réduire la consommation

Question

Quartiers

Réponses

Effectifs

%

A quoi pensez-vouscomme stratégies pur réduire la consommation de la braise pour le besoin en énergie domestique dansvotre ménage ?

CONGO

Courant

12

80

Foyers améliorés

3

20

Total

 

15

100

GAMBELA

Courant

11

73,3

Foyers améliorés

4

26,6

Total

 

15

100

KALEBUKA

Courant

5

35

Foyers améliorés

9

64,2

 

56

 
 
 
 
 
 
 
 

14

100

De ce tableau, il se dégage ce qui suit:

ü Dans le quartier CONGO, 12/15 personnes soit 80 % envisage la disponibilité du courant, 3/15 personnes soit 20% a préféré l'utilisation des foyers améliorés.

ü Dans le quartier GAMBELA, 11/15 personnes soit 73,3% a préféré du courant le et 4/15 personnes soit 26,6 % a préféré utiliser les foyers améliorés ;

ü Dans le quartier KALEBUKA, 5/14 personnes soit 35% a préféré la disponibilité du courant et 9/14 personnes soit 64,2 % préfère l'usage des foyers améliorés.

En effet sur l'ensemble de nos enquêtés 63,6% a préféré le courant comme stratégie et 36,3% préfère l'usage des foyers améliorés.

Questionnaire adressé aux transporteurs de la braise

Tableau N° 15 : Question relative au nombre de course effectué

Question

Axe géographique

Réponses

Effectifs

%

Quelles est la fréquence decourses effectuez- vous par mois pour le transport de la braise ?

KASENGA

8

3

30

6

1

10

4

1

10

KINSEVERE

8

3

30

5

1

10

4

1

10

 

10

100

De ce tableau, il ressort ce qui suit :

Sur l'axe KASENGA, 3/10 personnes soit 30% a confirmé avoir effectué 8 courses par mois, 1/10 personne soit 10% a confirmé avoir effectué 6 courses et 1/10 personne soit 10% a confirmé 4 courses ;

Sur l'axe KINSEVERE, 3/10 personnes soit 30% a confirmé 8 courses, 1/10 personnes soit 10% a confirmé 5 courses et 1/10 personne soit 10% a confirmé 4 courses.

Disons que, de ces résultats, il se fait voir que le nombre des courses dépend de l'état du véhicule. Les véhicules dont l'état est encore bon effectuent 8 courses par mois soit 2 courses par semaine.

Ce tableau nous amène à confirmer que la moyenne de nombre de courses effectué par les transporteurs est de 6 courses le mois.

Tableau N°16 : Question relative à la connaissance des facteurs de la déforestation

Question

Axe géographique

Réponses

Effectifs

%

Connaissez- vous quelques facteurs de la déforestation au Katanga ?

KASENGA

Braise

3

30

Construction

2

20

KINSEVERE

Braise

4

40

Construction

1

10

 

10

100

Ce tableau démontre ce qui suit :

Sur l'axe KASENGA 3/10 personnes soit 30% a confirmé l'exploitation de la braise, et 2/10 personnes soit 20% a confirmé l'exploitation des bois pour la construction ;

Sur l'axe KINSEVERE, 4/10 personnes soit 40% a confirmé l'exploitation de la braise et 1/10 personne soit 10% a confirmé l'exploitation des bois pour la construction.

Ceci prouve à suffisance que l'exploitation de la braise prime sur l'exploitation de bois pour la construction. Car le besoin de construction n'est pas ressenti par tous les ménages chaque jour, mais le besoin de manger concerne tous les ménages et cela chaque jour.

Tableau N°17 : Question relative à la quantité de la braise transportée

Question

Axe géographique

Réponses

Effectifs

%

Quelle est-la quantité de la braise transportez-vous par courses ?

KASENGA

1-2Tonnes

0

0

3-5 Tonnes

5

50

> 5 Tonnes

0

0

KINSEVERE

1-2Tonnes

0

0

3-5 Tonnes

5

50

>5 Tonnes

0

0

 

10

100

De ce tableau, il ressort ce qui suit :

Dans tous les deux axes géographiques, la quantité de la braise transportée varie entre 3-5 tonnes.

Tableau N°18 : Question relative au mode de paiement appliqué par les transporteurs.

Question

Axe géographique

Réponses

Effectifs

%

Quel est le mode de paiement appliquez-vous pour le transport ?

KASENGA

Port dit

5

50

Comptant

0

0

KINSEVERE

Port dit

5

50

Comptant

0

0

 

10

100

De ce tableau, il ressort ce qui suit :

10/10 personnes de nos enquêtés soit 100% dans tous les deux axes ont confirmé avoir appliqué le mode de paiement par port dit ;

Ces résultats prouvent à suffisance que, le mode de payement appliqué par les transporteurs crée un bon marché à leurs clients et facilite l'évacuation des produits (braise) des sites de production au centre de consommation.

Tableau N°19 : Question relative avec la formation ou l'information sur les méfaits de la déforestation

Question

Axe géographique

Réponses

Effectifs

%

Avez-vous déjà une fois été formé ou informé sur les méfaits de déforestation ?

KASENGA

Non

4

40

Oui

1

10

KINSEVERE

Non

2

20

Oui

3

30

 

10

100

De ce tableau, il ressort également que :

Sur l'axe KASENGA 4/10 transporteurs soit 40% n'ont jamais été formé ou informé, 1/10 transporteur 10% confirme avoir été informé à travers la radio. Sur le thème « la nature et nous » par une ONG ;

Sur l'axe KINSEVERE, 2/10 transporteurs soit 20% ont affirmé avoir été informé par la radio et l'ONG et 3/10 transporteurs soit 30% ont répondu Non.

Ceci prouve que 60% des transporteurs n'ont pas des connaissances sur les méfaits de la déforestation suite au manque de formation et information. Et le 40% restant ont été une fois formé ou informé par les structures d'encadrement et d'accompagnement sur terrain et cela surtout c'est sur l'axe KINSEVERE.

Tableau N° 20: Question relative aux stratégies proposées par les transporteurs.

Question

Axe géographique

Réponses

Effectifs

%

A quoi pensez-vous comme stratégies pour réduire la déforestation liée à la coupe de bois pour le besoin en énergie domestiques ?

KASENGA

le reboisement

5

50

KINSEVERE

Le reboisement

5

50

 

10

100

De ce tableau il ressort ce qui suit :

Sur les deux axes, tous les transporteurs 10/10 personnes soit 100% ont proposé le reboisement comme stratégie.

Questionnaire adressé aux producteurs de la braise

Tableau N°21 : Question relative au nombre d'arbres abattus par mois

Question

Axes

Localités

Réponses

Effectifs

%

Combien d'arbre abattez-vous par mois pour la carbonisation ?

KASENGA

Kalama

12

4

16,6

Kasika

7

2

8,3

Kalambi/kionvu

8

2

8,3

 

Mwenga centre

9

4

16,6

 
 
 

12

50%

KINSEVERE

Bumoga /kuluha

12

 

12,5

Bumoga/limanga

10

3

12,5

kalimbi

8

3

12,5

jifunzi/kukarama

15

3

12,5

 
 

12

50%

 
 

TOTAL

 

24

100

Ce tableau ressort ce qui suit :

Sur l'ensemble de ces résultats dans les deux sites, disons que la moyenne de nombre d'arbres abattus par les producteurs est de 10 arbres par mois

De ce résultat, disons que selon notre observation sur terrain, la disproportion entre le nombre d'arbres abattus dans les différents sites, dépend du diamètre de ceux-ci.

Précision que les producteurs pris en compte dans le présent travail sont ceux-là qui utilisent une main d'oeuvre locale pour la coupe de bois.

Tableau N° 22: Question relative à la connaissance des facteurs (causes) de la déforestation dans le milieu.

Question

Axes

Réponses

Effectifs

%

Connaissez-vous quelques facteurs (causes) de la déforestation dans ce

milieu ?

KASENGA

Production de braise

6

25%

Bois de construction

4

16,6

Agriculture

2

8%

 
 

12

49,6%

KINSEVERE

Production de braise

7

29%

Bois de construction

3

12,5%

Agriculture

2

8%

 

12

49,5%

Total

24

100

Ce tableau révèle ce qui suit :

ü 54% soit 13/24 personnes à raison de 6 sur l'axe KASENGA et 7/24 soit 29% sur l'axe KINSEVERE ont confirmé sur la production de la braise ;

ü 29,1% soit 7/24 personnes respectivement 4 sur l'axe KASENGA et 3 sur l'axe KINSEVERE a affirmé l'usage des bois pour la construction ;

ü 16% soit 4/24 personnes à raison de 2 sur l'axe KASENGA et 2 sur l'axe KINSEVERE a affirmé les causes liées à l'exploitation agricole.

En fin, 54% soit 13/24 a attribué l'exploitation de la braise comme facteur de la déforestation et les restes ont attribué à l'agriculture. Ce résultat nous a permis de confirmer que l'exploitation de la braise est la cause majeure de la déforestation au KATANGA.

Tableau N° 23: Question relative à la connaissance des conséquences de la déforestation

Question

Axes

Réponses

Effectifs

%

Connaissez-vous quelques conséquences de la déforestation dans votre milieu ?

KASENGA

Perturbations climatiques

5

20,8

Réchauffement

4

16,6

Erosion

3

12,5

 
 

12

49,9

KINSEVERE

Perturbations climatiques

6

25

Réchauffement

4

16,6

Erosion

2

8,3

 

12

49,9

 

24

100

De ce tableau, il ressort ce qui suit :

ü Sur l'ensemble de nos enquêtés 45,8% soit 11/24 personnes a reconnu, Perturbations climatiques comme conséquences de la déforestation,

ü 33,2% soit 8/24 personnes a reconnu le réchauffement climatique comme conséquence de la déforestation ;

ü 20,8% soient 5/24 personnes a reconnu l'érosion comme conséquence de la déforestation.

Tableau N°24 : Question relative à la formation des producteurs de la braise.

Question

Axes géographique

Réponses

Effectifs

%

Avez-vous déjà une fois été formé ou informé sur les méfaits de la déforestation ?

KASENGA

Oui

0

0

Non

12

50

KINSEVERE

Oui

12

50

Non

0

0

 

24

100

Ce tableau ressort ce qui suit :

ü Sur l'axe KASENGA, 50% de nos enquêtés soit 12/24 personnes ont dit non et 50% soit 12/24 personnes sur l'axe KINSEVERE ont dit Oui.

Disons ainsi qu'au niveau des exploitants de l'axe KINSEVERE, ils sont encadrés par la plateforme AEFOKA (association des exploitants forestiers au KATANGA) et ont été formé par le gouvernement congolais (service technique), les ONG internationales (GIZ, processus REDD, IFDC) via la même structure.

Tableau N° 25: Question relative aux stratégies proposées des producteurs :

Question

Axes

Réponses

Effectifs

%

A quoi pensez-vous comme stratégies pour réduire la déforestation liée à la coupe de bois pour le besoin en énergie domestique dans votre milieu ?

KASENGA

Education environnementale

4

16,6

Reboisement

8

33,3

 
 

12

49,9

KINSEVERE

Education environnementale

2

8,3

Reboisement

10

41,6

 

12

49,9

Total

 
 

24

100

En rapport avec les stratégies proposées par les producteurs :

ü 74,9% soit 18/24 personnes a proposé le reboisement ;

ü 24,9% soit 6/24 personnes a proposé une éducation environnementale.

Ceci prouve à suffisance que, les producteurs envisagent le reboisement afin que l'activité étant assez lucrative ne puisse pas être abandonnée.

Tableau N° 26: Question relative à la distance parcourue

Question

Axes

Distances

Effectifs

%

Quelles est la distances actuelle de la route principale au site d'abattage des bois pour la production de la baisse ?

KASENGA

1-2 km

1

4

3-5 km

7

29,1

>5km

4

16,6

 

12

49,6

KINSEVERE

1-2km

0

0

3-5km

3

12,5

>5km

9

37,5

 

12

50

 

24

100

En rapport avec la distance parcourue, ce tableau ressort ce qui suit :

ü Sur l'axe KASENGA, 4% soit 1/24 personne ont affirmé 1-2km, 29,1% soit 7/24 personnes ont affirmé 3-5 km et 4/24 personnes soit 16,6 % ont affirmé plus de 5km.

ü L'axe KINSEVERE 0% ont affirmé la distance variant entre 1-2km, 3 personnes soit 12,5% soit 3/24 personnes ont affirmé 3-5Km et en fin 9/24 personnes soit 37,5% ont affirmé plus de 5km. Ces résultats nous permis à confirmer l'avancée de la déforestation dans les deux sites d'approvisionnement de la braise.

Questionnaire adressé aux vendeurs (es) de la braise

Tableau N° 27: Question relative à la quantité de sacs écoulés en une semaine

Question

Points de vente

Réponses

Effectifs

%

Combien des sacs estimez- vous écouler en une semaine ?

CONGO

5-10

5

35,7

GAMBELA

6-12

5

35,7

KALEBUKA

3-6

4

28,5

 
 

14

100

Ce tableau ressort ce qui suit :

ü Dans les points de vente du quartier CONGO 35,7% soit 5/14 personnes a estimé écouler 5-10 sacs par semaine, 35,7% soit 5/14 personnes dans les points de vente du quartier GAMBELA a estimé avoir écoulé 8-12 sacs, et en fin dans les points de vente du quartier KALEBUKA 28,5% soit 4/14 personnes et estimé écouler 3-6 sacs.

Tableau N° 28: Question relative à la connaissance des causes de la déforestation

Question

Points de vente

Réponses

Effectifs

%

Connaissez-vous quelques causes de la déforestation dans votre site d'approvisionnement ?

CONGO

Production braise

4

28,5

Bois de construction

1

7,1

Agriculture

0

0

GAMBELA

Production braise

3

21,4

Bois de construction

2

14,2

Agriculture

0

0,0

KALEBUKA

Production braise

3

21,4

Bois de construction

1

7,1

Agriculture

0

0

Total

 

14

100

Ce tableau ressort que :

ü 71,3% soit 10/14 personnes à raison de 4 dans les points de vente de CONGO, 3 dans les points de vente de GAMBELA et 3 dans les points de vente de KALEBUKA, ont affirmé la production de la baise ;

ü 28,4% soit 5/14 personnes à raison dans les points de vente dans le quartier CONGO, 2 dans GAMBELA et 1 dans KALEBUKA ont affirmé bois pour la construction. Ces résultats prouvent à suffisance que, le besoin de bois en combustible reste élevé qu'en construction.

Tableau N° 29: Question relative à la connaissance de conséquences sur la déforestation

Question

Points de vente

Réponses

Effectifs

%

Connaissez-vous quelques conséquences de la déforestation au katanga ?

CONGO

Perturbations climatiques

2

14,2

Réchauffement

2

14,2

Erosion

1

7,1

GAMBELA

Perturbations climatiques

2

14,2

Réchauffement

1

7,1

Erosion

2

14,2

KALEBUKA

Perturbations climatiques

2

14,2

Réchauffement

1

7,1

Erosion

1

7,1

Total

 

14

100

Ce tableau ressort que :

ü 42,6% soit 6/14 personnes à raison de 2 personnes par points de vente dans les quartiers a attribué les perturbations climatiques comme conséquence de la déforestation ;

ü 28,4% soit 4/14 personnes à raison de 2 dans les points de vente de CONGO, 1 dans le point de vente de GAMBELA et 1 dans le point de vente de KALEBUKA a affirmé connaitre le réchauffement climatique comme l'une des conséquences de la déforestation ;

ü 28,4% soit 4/14 personnes respectivement 1 dans le point de vente de CONGO, 2 dans le point de vente de GAMBELA, et 1 dans le point de vente de KALEBUKA a affirmé connaitre les érosions comme l'une des conséquences de la déforestation au Sud Kivu.

Tableau N° 30: Question relative aux stratégies envisage

Question

Points de vente

Réponses

Effectifs

%

A quoi pensez-vous comme stratégies pour réduire la déforestation liée à la coupe de bois pour le besoin en énergie domestique au Katanga ?

CONGO

Reboisement

5

35,7

GABELA

Reboisement

5

35,7

KALEBUKA

Reboisement

4

28,5

 
 
 

14

100

Le tableau ci-après ressort ce qui :

ü Sur l'ensemble de nos enquêtés repartis dans tous les points de vente 100% soit 14/14 personnes ont pensé sur la stratégie de reboisement.

Tableau N° 31: Question relative à la formation des vendeurs (es) des braises.

Question

Points de vente

Réponses

Effectifs

%

Avez-vous déjà une fois été formé ou informé sur les méfaits de la déforestation ?

CONGO

Non

2

14,2

Oui

3

21,4

GAMBELA

Oui

5

35,7

Non

0

00

KALEBUKA

Non

4

28,5

Oui

0

00

 
 
 

14

100

Le tableau ci-après ressort ce qui suit :

De ces résultats il s'en suit que, les 8/14 personnes ayant été formé ou informé, sont ceux qui ont comme site d'approvisionnent KINSEVERE, car ils sont encadrés et accompagné par l'association locale AEFOKA.

Ceux dont l'axe d'approvisionnement est KASENGA n'ont pas une structuration qui les encadre raison qui prouve leur non accès à l'information et formation ni par un service technique spécialisé, ni par les organisations locales.

Questionnaire adressé aux services spécialisé de l'environnement

Tableau N°32Question relative à la réglementation du service de l'environnement

Question

Services

Réponses

Effectifs

%

Quelle est la réglementation du service de l'environnement sur l'abattage des bois pour la carbonisation à usage énergétique au Katanga ?

Ministère de l'environnement

Non

2

50

Division de l'environnement

Non

2

50

 
 
 

4

100

Ce tableau ressort ce qui suit :

ü 100% de nos enquêtés soit 4/4 personnes ont dit non, c'est-à-dire, il n'existe pas aucun

Réglementation sur la carbonisation. Pour ces services l'activité de carbonisation est permise pour le cas des forêts individuelles. Cette réglementation n'existe que dans le cadre des forêts protégées (Parcs).

Tableau N° 33: Question relative au nombre d'exploitants forestiers

Code

Question

Services

Réponses

Effectifs

%

02

Connaissez-vous le nombre d'exploitants forestiers pour la production de la braise?

Ministère de l'environnement

Non

2

50

Division de l'environnement

Non

2

50

 
 
 
 

4

100

Le tableau ci-dessus ressort ce qui suit :

ü 100% de nos enquêtés soit 4/4 dans les services spécialisés a répondu non c'est-à-dire ; aucun chiffre permettant de connaitre le nombre exact d'exploitant forestiers à usage énergétique n'est disponible au service spécialisé de l'environnement.

Ceci prouve à suffisance que comme il y a pas une réglementation, donc les exploitants ne se sentent pas gêner par aucune mesure et sont obligés de vaquer librement à l'exploitation abusive accélérant la déforestation.

Tableau N°34 : Question relative à la formation et information

Code

Question

Services

Réponses

Effectifs

%

03

Avez-vous déjà une fois été formé ou informé sur les méfaits de la déforestation liée à la consommation des braises?

Ministère de l'environnement

Oui

2

50

Division de l'environnement

Oui

2

50

 
 
 
 

4

100

Ce tableau révèle ce qui suit :

ü 100% de nos enquêtés soit 4/4 a répondu Oui. Notons, par ailleurs que ces formations et information reçues, proviennent souvent des instructions hiérarchiques, conférences, débat, séminaires organisées à Lubumbashi.

ü Ces services ont précisé que des dispositions sont en train d'être prises pour apprendre aux producteurs de la braise les nouvelles techniques de carbonisation.

Tableau N°35 : Question relative aux mesures préconisées

Code

Question

Services

Réponses

Effectifs

%

04

Quelle mesure préconisez-vous pour réduire la déforestation liée à la coupe des bois à usage énergétique au Katanga ?

Ministère de l'environnement

Reboisement + électrification urbaine et rurale

2

50

Division de l'environnement

Reboisement + électrification urbaine et rurale

2

50

 
 
 
 

4

100

De ce tableau, il ressort ce qui suit :

ü 100% de nos enquêtés, soit 4/4 personnes des services spécialisés ont proposé le reboisement et le l'électrification urbaine et rurale.

Notons que, parmi ces propositions stratégiques, ces services spécialisés ont pensé évoquer d'autres alternatives, notamment l'exploitation du gaz méthane dans le lac, la tourbe, les briquettes, l'énergie solaire, éolienne et le biogaz

CONCLUSION PARTIELLE

A l'issue de ce 5ème chapitre portant sur les investigations sur le terrain, il a été question de vérifier nos hypothèses de recherche sur base des méthodes et techniques utilisée dans ce présent travail.

Les résultats auxquels nous avons abouti, se présentent de la manière suivante :

ü 68,1% de nos enquêtés estiment avoir consommé le nombre de sac variant entre 1,5 à 2 sacs. Ces résultats nous ont permis de confirmer nos hypothèses que, la consommation de la braise par les ménages de ville de Lubumbashi influence le rythme de la déforestation au Katanga

ü 79,5 % de nos sujets enquêtés confirme avoir un ménage dont la taille moyenne varie entre 7 à 10 personnes. Ces résultats nous ont permis a confirmé que la croissance démographique est facteur de la consommation excessive de la braise par les ménages de la ville de Lubumbashi.

ü 56% de nos enquêtés atteste de n'avoir pas une connaissance suite au manque d'information et formation sur les méfaits de la déforestation. Ceci nous a permis de confirmer que, le manque des connaissances des acteurs impliqués ; est l'une des causes de l'exploitation irrationnelle des produits forestiers au Katanga.

SUGGESTION

Pour contribuer à l'atténuation de la consommation excessive de la braise par les ménages, telle que nous venons de le démontrer, nous avons envisagé un paquet de stratégies repris dans les points ci-dessous;

Les stratégies proposées dans la présente étude sont réparties à différents niveaux ci-après :

ü Stratégie de sensibilisation pour le reboisement à tout le niveau; Stratégie de plaidoirie au niveau national et international;

ü Stratégie de construction et réhabilitation des centrales hydro électriques et installation d'autres alternatives d'énergie nouvelle et renouvelable non exploitées dans la province;

ü Stratégie de conscientisation et mobilisation communautaire

ü Stratégie de formations et informations permanentes ;

ü Stratégie d'encadrement des agriculteurs et éleveurs.

L'application des stratégies proposées seront à la responsabilité de l'Etat en collaboration étroite avec d'autres acteurs impliqués dans la démarche, en convergeant tous vers le milieu paysan.

Ils restent les principaux catalyseurs de toute l'action. Ses solutions se situent à deux niveaux :

ü Il faudra d'abord que l'Etat Congolais à travers ses services compétents s'implique dans l'accroissement de l'efficacité énergétique et développer les énergies nouvelles et renouvelables, voir d'autres pistes technologiques appropriées.

Donc consommer plus la braise en l'économisant, reste le principe sous-jacent de l'efficacité énergétique. Notons cependant que ces alternatives sont surtout applicables en milieu urbain que dans les milieux rural.

Cette solution devra être associée par la politique de « 3S » Structures des Systèmes Spatiaux, couplée des mesures obligatoires incitatives notamment fiscales aux coupeurs de bois à usage énergétique et à tous les niveaux des acteurs impliqués.

En outre, il faudra améliorer le rendement des installations hydroélectriques existantes et la mise en place des nouvelles infrastructures à l'intérieur de la province.

Concevoir les approches de protection de l'environnement. Cette approche « protection de l'environnement » s'intéressera aux textes législatifs et règlements en matière des forêts et écosystèmes, ici, la stratégie partira par l'adoption d'une loi réglementant l'exploitation des bois à usage énergétique, la création d'autres espaces de réserve naturelle intégrale c'est-à dire, la mise en place des périmètres dans lesquels le sol, l'eau, la flore et la faune bénéficient d'une protection absolue et dont l'accès n'est autorisé qu'aux chercheurs et aux agents des eaux et forêts.

Ces réserves seront placées sous le contrôle de l'Etat et dont les limites ne peuvent être changées ni aucune partie altérée sauf par décision législative compétente.

Doter des moyens techniques, financiers et organisationnels aux Structures des Systèmes Spatiaux ou cellule de surveillance de base, afin que chaque coupeur de bois soit chargé du contrôle de son collègue. Et chaque arbre coupé soit directement remplacé par 3 autres, afin de développer et maintenir les forêts débout ou forêts pour le climat.

Moderniser et mettre en réserve des espaces forestières pour des fins économique (par exemple la création des sites touristiques) hôtellerie etc.

Quant aux paysans, Ils sont chargés de la gestion quotidienne du « 3S » Structures des Systèmes Spatiaux ou cellule de surveillance permanente. Cette structure devra collaborer avec d'autres acteurs visiteurs dans le milieu, elle transmettra le rapport d'application des mesures et réglementations sur la coupe du bois à l'Etat via la police de protection des écosystèmes forestiers.

Disponibiliser les terrains de développement des différentes essences des pépinières, afin que chaque coupeur de bois s'en approvisionnent pour le rétablissement des écosystèmes forestiers. Ce programme mettra en relief une action de symbiose pastoralisme forêt, en développant des techniques de revalorisation de terres associant pâturage et reboisement forestation avec des essences de croissance rapide.

La réussite de cette stratégie portera sur l'implication du gouvernement par la mise en place des lois et mesures d'atténuation de la déforestation liée à la consommation de la braise en combustible de cuisson par les ménages.

Quant aux ONG et agence, apport de l'appui techniquement, institutionnel, et financier aux structures locales de base chargées de la surveillance permanente ;

Procéder aux évaluations multisectorielles coordonnées des besoins posés par la consommation excessive de combustible braise et bois de chauffe ;

ü Faire le plaidoyer au niveau national et international pour la recherche des fonds; Sensibiliser, mobiliser les communautés locales et autres acteurs sur les méfaits de la déforestation ; cette sensibilisation et mobilisation partiront de l'éducation environnementale de tous les acteurs impliqués, à la sauvegarde de leur environnement par la mise en place des structures chargées d'information et communication permanentes ;

ü Vulgariser les alternatives d'atténuation (foyers améliorés tous les modèles)

ü Renforcement des capacités des structures locales de base chargées de la surveillance permanente et de tous les acteurs ;

ü Organiser les visites guidées ou voyages exploratoires des chefs locaux et acteurs vers d'autres pays du Sahel pour les faire observer comment le désert du Sahara avance et voir aussi comment l'homme s'organise pour le faire reculer.

ü Organiser les actions de reboisement, l'intensification agricole, la création des revenues à travers la mise en place et création des AGR plus économiques que la vente de la braise, par l'installation des programme de micro finance dans les villages et en ville permettant de créer des capitaux.

Pour Police de protection des écosystèmes forestiers, Son rôle est de mettre en application et faire respecter les mesures incitatives, obligatoires et fiscales adoptées par le gouvernement en vue de décourager davantage et mettre l'ordre sur la manière d'exploiter les ressources forestières pour des fins énergétiques.

Mettre hors d'état de nuire les acteurs qui ne voudront pas mettre en application les différentes réglementations étatiques

Elle veillera sur la mobilité de la population de la province qui migrent de l'intérieur vers le centre-ville et aux travaux d'aménagement du territoire.

Cette structure travaille en étroite collaboration avec les chefs locaux, les ONG et agences.

Au niveau des ménages utilisateurs Il sera question d'économiser les énergies domestiques en utilisant les foyers améliorés tous modèles disponibles. Les économies d'énergie ne sont sans conteste le moyen le plus efficace pour répondre aux défis économiques et environnementaux des problèmes posés par la consommation excessive de la braise par les ménages dans la ville de Lubumbashi ;

Pour les transporteurs de la braise doivent appliquer les modes de payement au comptant

CONCLUSION GENERALE

Nous voici arrivé au terminus de notre travail après une longue recherche et réflexion menées dans le cadre de cette étude orientée en environnement dans la filière énergie-bois dont il est question dans le sujet de ce travail qui traite sur « la consommation de la braise par les ménages de la ville de Lubumbashi et son impact sur la déforestation au Katanga.

Disons que, la croissance effrénée par la consommation de la braise ou charbon de bois par les ménages de la ville de Lubumbashi, telle affirmée dans nos enquêtes, ne passe inaperçu sans causer des préjudices sur l'environnement local, avec des problèmes associés très divers.

Pour nous permettre de nous rassurer de la réalité de la déforestation au Katanga liée à la consommation de l'énergie-bois « braise ». Nos questions de recherche formulées dans nos hypothèses, nous ont amenés à aboutir aux confirmations suivantes:

68,1% de nos enquêtés estiment avoir consommé le nombre de sac variant entre 1,5 à 2 sacs. 79,5 % de nos sujets enquêtés confirme avoir un ménage dont la taille moyenne varie entre 7 à 10 personnes.

56% de nos enquêtés atteste de n'avoir pas une connaissance suite au maque d'information et formation sur les méfaits de la déforestation. Ceci nous amène à confirmer le rythme de la déforestation qui est de 15 ha par mois soient 180 ha pour une année.

Au regard de ces résultats une gamme de stratégies suivantes est mise en relief en vue de remédier aux griefs soulevés par cette étude:

Stratégie de sensibilisation ; Stratégie de plaidoirie ; Stratégie de construction, réhabilitation des infrastructures hydro électriques et installation d'autres alternatives d'énergie nouvelle et renouvelable non exploitées dans la province; Stratégie de conscientisation et mobilisation communautaire ; Stratégie de formation et information permanentes ; Stratégie d'encadrement d'agriculteurs et éleveurs et Pour terminer ce modeste travail nous disons que les plantations des essences à croissance rapide et à pouvoir calorifique comme les Eucalyptus soient promues ; Compte tenu de son grand potentiel hydroélectrique, la réhabilitation de barrage pouvant fournir l'énergie électrique à une bonne partie de la population à proximité de la ville demeure une des pistes efficace pour sauver encore quelques écosystèmes forestiers vulnérables ; et enfin le gouvernement forme un groupe d'experts en environnement pour une sensibilisation et/ou un encadrement en vue de la gestion durable de ressources forestières.

Cette étude n'est qu'une oeuvre humaine, mais aussi une ébauche dans ce domaine pouvant servir d'orientation à d'autres chercheurs. Ceci dit, elle peut être l'objet de critiques, observations, et suggestions, commentaire, raison pour laquelle nous tenons à solliciter l'indulgence de nos lecteurs de ne pas vraiment nous en tenir rigueur.

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages

1. Anonyme, (2008) : Situation sur les énergies renouvelables en République Démocratique du Congo, des séances de travail avec les services des ministères du Plan, de l'Energie et de l'Environnement et Développement rural, Conférence de Berlin.

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3. Anonyme, (2005) : Observatoire régional de l'environnement de Bourgogne, Guide pédagogique - L'énergie.

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5. MALAISSE, F. (1997) : Se nourrir en forêt claire africaine approche écologique et nutritionnelle, C.T.A,.

6. KASEMUANA, S. (2006) : Energie et développement en RDC, ISTA (section électricité), Kinshasa, RDC.

7. MASINI, L., (2008) ; L'aire d'influence des dépôts des combustibles ligneux du marché rond-point Ngaba, Mémoire de License, département de l'Environnement, Unikin, Inédit.

8. SCHURE J., INGRAM V. , AWONO A., BINZANGI, K., (2009) : From tree to tee CO2 in the Democratic Republic of Congo , a framework for analyzing the market chain of fuelwood around Kinshasa and Kinsangani; XIII Word Foresty Congress, Buenos airesArgentne.

9. SHEA W.R (1995) : Le pompage photovoltaïque, ed. Multimondes, Quabec, Ed. IEPF, Ottawa.

10. SMITH, N, 1985 : Energie-bois, les nouvelles éditions africaines, Abidjan

11. STEPHEN, R., (2006) : Cogestion des ressources naturelles, réduire la pauvreté par l'apprentissage local, centre de recherche pour le développement international, Forum énergie, Paris.

II. Revues et rapports

1. BINZANGI et al (1994),:La carbonisation autour de trois principales villes du Shaba province de Katanga, Réseau Africain d' Ethnobotanique.

2. BINZANGI, K. (1998) : La destruction des écosystèmes forestiers du Bas-Congo : menace à la vie, LukuniLwa Yuma, volume I, n°2, Université libre de Luozi.

3. BINZANGI, K. (1999) : L'approvisionnement de Kinshasa en énergie bois : état de la question, Lukunilwayuma, volume II , n°5, Université libre de Luozi.

4. BINZANGI, K. (2001) : La pauvreté et son impact sur la production de combustibles ligneux dans les milieux ruraux et périurbains Congolais, Lukunilwayuma volume II , n°6, Université libre de Luozi.

5. FAO (2002) : comment la forêt peut réduire la pauvreté,

6. FAO (2003): Wood energy, information analysis in Asia, EC-FAO, Bangkok.

7. FLORENT, L. (2003) : L'empreinte écologique des villes, Etudes Foncières n°102

8. FRONTIER, S. (2006) : Ecosystème : structure, fonctionnement et évolution. Edition DUNOD, Paris.

9.  Intermediate technology developpement group 1997, Kenya..

10. MADIBO D., (1985) : Perspective des énergies renouvelables en milieu rural, Revue Environnement africain volume V, IV et volume VI,1-2.

11. UNHCR, environnement guide lines, domesticenergy in refugee situation, 1998.

12. WACKERNAGEl, M. et REES, W., (2002) : Le dépassement des limites de la planète, L'Ecologiste, n°8/.

13. WWF for a living planet, l'utilisation et la conservation des ressources foresti~res à Itombwe, EARP, programme repport, N° 1/08 49p.

III. Mémoires et TFC

1. BINZANGI, K. (1988) : Contribution à l'étude du déboisement en Afrique Tropical : Le cas du Shaba Méridional, thèse, Université de Lubumbashi, département de géographie, Lubumbashi.

2. BINZANGI, L. (1983) : La production du bois de feu et du charbon de bois dans l'arrière pays de Lubumbashi : Aspects techniques, sociaux et économiques. Mémoire DES, UNILU : Faculté des sciences, département de géographie. Lubumbashi

3. MUKENDI, (1984) : Contribution à l'étude de l'approvisionnement des anciennes cités kinoises en bois de chauffage et charbon de bois cas de la zone de Barumbu. Memoire de licence, IPN, département de géographie,.

4. NGYAY. M, (1997) : Importance des aires géographiques pourvoyeuses de Ngaba en énergie bois, Mémoire, département de Géographie, UPN. Inédit.

5. NZOLAMESO, B. (2008). : Etude d'impacts écologiques, socio-économiques et socioculturels de l'aménagement des savanes en forêts artificielles, Cas de Mampu au plateau de Bateke, Mémoire, département de l'Environnement,

6. TSHIBANGU, K. (2001) : Etude du déboisement et de la crise de combustibles ligneux en tant que source d'énergie domestique à Kinshasa, thèse, ULB, Bruxelles.

IV. Informations électroniques

1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Charbon_de_bois

2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Braise

3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_locale

4. .  http://www.fuelnetwork.org/index.php/IASC-TASK-force-SAFE-workshops;

5.   www.fuelnetwork.org.

6.   http://www.fao.org/africa/publications/nature-and-faune-magazine/.

7. http://www.maps.grida.no/go/graphic/carbon-invetory.

8. Encyclopédie Microsoft encarta, SL, 2009.

9.   www.wikipedia.org.

10. www.google.energie-bois.org.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE..............................................................................I

DEDICACE..............................................................................II

AVANT - PROPOS..................................................................III

INTRODUCTION 1

Chapitre I : PROBLEMATISATION DE L'ETUDE 4

1. REVUE DE LA LITTERATURE 4

2. ETAT DE QUESTION 10

3. PROBLEMATIQUE 11

4. HYPOTHESES 13

Chapitre II. CADRETHEORIQUE, CONCEPTUEL ET QUELQUES GENERALITES 15

II.1.CADRE THEORIQUE 15

II.1.1. LA PRODUCTION DE BOIS DE FEU 17

1.2 LE BOIS DE FEU DANS LES SYSTEMES ENERGETIQUES RURAUX 19

1.3.L'EVOLUTION DE LA SITUATION GENERALE DU BOIS DE FEU 23

1.4. MODE DE PRODUCTION DU CHARBON DE BOIS 25

II.2.PRODUCTION INDUSTRIELLE MODERNE 29

II.2.1. FABRIQUE DE CHARBON DE BOIS A COULOMBIERS (VIENNE, FRANCE) 29

II.2.2.METALLURGIE 29

II.2.3. COMME COMPOSANT 29

II.2.4. COMME AMENDEMENT 30

II.2.5. COMME ELEMENT DE FILTRATION 30

II.2.6. COMME COMBUSTIBLE 30

II.2.7. ROLE ET IMPORTANCE DU CHARBON DE BOIS 31

CHAPITRE III : ENERGIE DE BOIS, CONSOMMATION DE BOIS ET DEFORESTATION 32

III.1.DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE BASE 32

III.1.1.LE CONCEPT « MAKALA 32

III.1.2.ENERGIE 32

III.1.3. ENERGIE RENOUVELABLE 32

III.1.4. ENERGIE NON RENOUVELABLE 33

III.1.5. EMPREINTE ECOLOGIQUE 33

III.1.6. IMPACT ENVIRONNEMENTAL 34

III.1.7. ENERGIE-BOIS / DENDRO-ENERGIE 34

III.2. GENERALITES SUR L'ENERGIE-BOIS 36

III.4. GENERALITE SUR LA DEFORESTATION 46

III.4.1. EXPLOITATION FORESTIERE D'APRES LE CODE FORESTIER CONGOLAIS 46

III.4.1.1.TAUX DE DEFORESTATION 46

III.4.1.2. EXPLOITATION FORESTIERE PAR LES COMMUNAUTES LOCALES 46

III.4.1.3. DROITS D'USAGE FORESTIERS 47

III.4.1.4. FORET 47

III.4.1.5. Déforestation 48

III.4.1.6. Reforestation 49

III.4.2. LA DEFORESTATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 49

III.4.2.1. Problématique générale 49

III.4.2.2 Déforestation au Katanga 52

III.4.2.3. Agents de la déforestation 53

III.4.2.4. Causes de la déforestation 53

III.4.2.5. Facteurs favorisants Causes indirectes Causes directes 53

III.4.2.6. REPERCUSSIONS DE LA DEFORESTATION 54

III.5.QUELQUES GRILLES D'ANALYSE 54

III.5.1. ÉVALUATION DE L'INTENSITE DES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX 54

Conclusion partielle 57

Chapitre IV : APPROCHEMETHODOLOGIQUE 58

IV.1. LOCALISATION ET SITUATION GEOGRAPHIQUE 58

IV.1.1. PRESENTATION DU KATANGA 58

IV.1.2. ASPECTS CLIMATOLOGIQUES 59

IV.1.3.ASPECTS GEOLOGIES ET GEOMORPHOLOGIES 60

IV.1.4. ASPECTS PEDOLOGIQUES 61

IV.1.5. VEGETATION 62

IV.2.METHODE ET TECHNIQUE 63

IV.2.1.METHODES 63

IV.2.1.1. La méthode analytique 63

IV.2.2.2. La méthode descriptive 64

IV.2.2.3. La méthode statistique 64

IV.2.2.TECHNIQUES 64

IV.2.2.2.Technique documentaire 64

IV.2.2.3.Pré-enquête et connaissance du terrain 64

IV.2.2.4. Enquête 65

IV.2.2.5. Technique d'échantillonnage 65

IV.2.2.6.Interview 65

IV.2.2.7.Procédure 65

CHAPITRE V : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS D'ENQUETE 67

V.1. Considération générale 67

V.2. Objectifs de l'enquête 67

V.3. Catégories retenues par notre enquête 67

V.4. Présentation de l'échantillon 67

V.4.1. Répartition des enquêtés selon leurs catégories 68

V.4.2. Répartition d'enquêtés par commune et quartiers 69

V.4.3. Catégorie de producteurs de la braise par axe géographique 69

V.4.3.1. Production de MAKALA par four et par localité 69

V.4.3.2. Espèces exploitées et préférées 70

V.4.3.3. Justification du choix de ces espèces 70

V.4.3.4. Causes de l'exploitation de « MAKALA » 71

V.4.3.5. Redevance 71

V.4.3.6. Impact de l'exploitation des « MAKALA »  sur la biodiversité et surl'environnement 72

V.5. MODELE DES QUESTIONNAIRES 76

CONCLUSION PARTIELLE 89

SUGGESTION 91

CONCLUSION GENERALE 94

BIBLIOGRAPHIE 96

I. Ouvrages 96

II. Revues et rapports 96

III. Mémoires et TFC 97

IV. Informations électroniques 98

TABLE DES MATIERES 99

* 1 STEPHEN, R., (2006) : Cogestion des ressources naturelles, réduire la pauvreté par l'apprentissage local, centre de recherche pour le développement international, Forum énergie, Paris.

* 2 FAO (1981) : Rapport sur le problème forestier n°1

* 3 MADIBO D., (1985) : Perspective des énergies renouvelables en milieu rural, Revue Environnement africain volume V, IV et volume VI,1-2.

* 4 MONTALEMBER M.R. et CLEMENT S. (1983): Fuel wood supplier developing countries, FAO. Rome

* 5 MUKENDI, (1984) : Contribution à l'étude de l'approvisionnement des anciennes cités kinoises en bois de chauffage et charbon de bois .cas de la zone de Barumbu. Memoire de licence, IPN, département de géographie, Kinshasa.

* 6 BINZANGI, K. (1988) : Contribution à l'étude du déboisement en Afrique Tropical : Le cas du Shaba Méridional, thèse, Université de Lubumbashi, département de géographie, Lubumbashi.

* 7 BINZANGI et al (1994),: La carbonisation autour de trois principales villes du Shaba province de Katanga, Réseau Africain d' Ethnobotanique.

* 8 BINZANGI, K. (1998) : La destruction des écosystèmes forestiers du Bas-Congo : menace à la vie, LukuniLwa Yuma, volume I, n°2, Université libre de Luozi.

* 9 BINZANGI, K. (1999) : L'approvisionnement de Kinshasa en énergie bois : état de la question, Lukunilwayuma, volume II , n°5, Université libre de Luozi.

* 10 BINZANGI, K. (2001) : La pauvreté et son impact sur la production de combustibles ligneux dans les milieux ruraux et périurbains Congolais, Lukunilwayuma volume II , n°6, Université libre de Luozi.

* 11 . MUKERALINGI, K., (2008), Impact de la déforestation sur l'économie rurale du secteur de Ngufu / Bas Congo, Mémoire de licence, Département de l'Environnement Unikin. Inédit

* 12 MASINI, L., (2008) ; L'aire d'influence des dépôts des combustibles ligneux du marché rond-point Ngaba, Mémoire de License, département de l'Environnement, Unikin, Inédit

* 13 NZOLAMESO, B. (2008). : Etude d'impacts écologiques, socio-économiques et socioculturels de l'aménagement des savanes en forêts artificielles, Cas de Mampu au plateau de Bateke, Mémoire, département de l'Environnement, Unikin. Inédit

* 14 SCHURE J., INGRAM V. , AWONO A., BINZANGI, K., (2009) : Fromtree to tee CO2 in the DemocraticRepublic of Congo , a framework for analyzing the marketchain of fuelwoodaround Kinshasa and Kinsangani; XIII Word ForestyCongress, Buenos aires Argentne

* 15 KAKULE, W. 1999. Consommation de charbons de bois à Bunia et ses implications écologiques, TFC, ISP/Bunia, 47 pages.

* 16 MBALISAGA, J. 2000. Exploitation et commercialisation de charbon de bois de forêt en Ituri, TFC, CUEB/Bunia, 35 pages.

* 17 HABYARIMANA, 2009. Identification des facteurs de la déforestation dans le groupement de Bandiamusu de 2005 à 2009, TFC, USB/Bunia

* 18 TSHIMPANGA, O.C. 2009, Etude sur la filière de charbon de bois et son incidence socio-économique à Kisangani et ses environs, DEA, UNIKIS.

* 19 KITAMBALA, C. 2010. Analyse des déterminants de l'exploitation des essences indigènes ligneuses utilisées comme combustibles dans la plaine de la Ruzizi en territoire d'Uvira/RDC, Mémoire, ISDR/Uvira.

* 20 LAWANI, A. 2010. Contribution du Bois Energie aux moyens d'existence durables des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari au Bénin, Thèse/Doctorant, Université d'Abomey-Calavi, Bénin.

* 21MulindwaMukenge Christophe, Analyse des quantités des braises consommées dans la ville de Bukavu et leur impact sur l'environnement, inédit, TFC, ISDR, 2008.

* 1 MICEHL KATING, Un programme d'action pour le grand public de l'agenda 21 et des autres accords de Rio, publié par le centre notre avenir à tous, 1992, sommet de la terre au Brésil, p1.

* 22 RDC, Document de la Stratégie de croissance et de Réduction de la Pauvreté, Kinshasa, Juillet, 2006, p.31.

* 23 Encyclopédie Microsoft encarta, SL, 2009.

* 24 P. Ronger, cité par Mulumbati, Manuel de sociologie générale, éd.Africa, Lubumbashi, zaïre, 1980.

* 25 Georges DEFOUR, le développement rural en Afrique Centrale, théories et essai d'analyse critique, éd, Bandari, Bukavu, P.302

* 26 STASSEN, H.E. 2002. Developments in charcoal production technologies. Unasylva, 211, 34-35p

* 27 KAMMEN, D.M. & LEW, D.J. 2005. Review of the technologies for the production and use of charcoal: renewable and appropriateenergylaboratory report. Berkeley, University of California. 67p

* 28. Fabrication de charbon de bois en Forêt-Noire en Allemagne vers 1900

* 29 A. Ledebur (traduit de l'allemand par Barbary de Langlade revu et annoté par F.Valton) - Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer - Tome 1 - Librairie polytechnique Baudry et Cie, éditeur - 1895, p71

* 30 Jacques Corbion - Le savoir...fer : glossaire du haut fourneau - tome IV - 4e édition - 11/2003 - édité par l'association Le savoir...fer ( ISBN 2-9520787-0-X), p240

* 31 A. Ledebur (traduit de l'allemand par Barbary de Langlade revu et annoté par F.Valton) - Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer - Tome 1 - Librairie polytechnique Baudry et Cie, éditeur - 1895, p71

* 32. Idem

* 33 M.L. Grüner : Traité de métallurgie, tome premier, agent et appareils métallurgiques, principe de la combustion. 1875, Dunod Editeur, pages 131 §62 Charbon de bois

* 34bJacquesCorbion - Le savoir...fer : glossaire du haut fourneau - tome IV - 4e édition - 11/2003 - édité par l'association Le savoir...fer ( ISBN 2-9520787-0-X), p678

* 35 Black gold agriculture

* 36 KAMMEN, D.M. & LEW, D.J. 2005. Op. cit, 67p

* 37Bizangi, K. 1983. La production du bois de feu et du charbon de bois dans l'arrière -pays de Lubumbashi : aspect techniques, sociaux et économiques. Dissertation de DES en Sciences Géographiques, Faculté des Sciences, UNILU, Lubumbashi

* 38 C. BANDZUCK et al., cités par MASINI, 2008

* 39Mbenza, M., 1994. La déforestation dans le degré carré de Lubumbashi. Rapport interne. ANONYME,

* 40. Devers, D., 2007, op.cit

* 41 . Anonyme, (2001) :op. cit.

* 42. BINZANGI, 2008, op. cit

* 43. FLORENT, L. (2003) : L'empreinte écologique des villes, Etudes Foncières n°102.

* 44WACKERNAGEl, M. et REES, W., (2002) : Le dépassement des limites de la planète, L'Ecologiste, n°8/.

* 45 Anonyme, (2005) : Observatoire régional de l'environnement de Bourgogne, Guide pédagogique - L'énergie.

* 46 Anonyme, (2005) : Observatoire régional de l'environnement de Bourgogne, Guide pédagogique - L'énergie.

* 47 Encarta op. cit

* 48 Encarta Idem

* 49 Encarta ibidem

* 50 (FAO, 2002).

* 51 http://fr.wikipedia.org/wiki/Charbon_de_bois.

* 52 Idem.

* 53 FAO, 2005. L'état des forêts tropicales, Rome, 150 p.

* 54 (FAO, 2003),

* 55 . SMITH, N, 1985 : Energie-bois, les nouvelles éditions africaines, Abidjan

* 56 MONTALEMBER M.R. et CLEMENT S. (1983): Fuel wood supplier developing countries, FAO. Rome

* 57 BINZANGI, K. (2001) : La pauvreté et son impact sur la production de combustibles ligneux dans les milieux ruraux et périurbains Congolais, Lukunilwayuma volume II , n°6, Université libre de Luozi.

* 58 BINZANGI, K. (1999) : L'approvisionnement de Kinshasa en énergie bois : état de la question, Lukunilwayuma, volume II , n°5, Université libre de Luozi.

* 59 BINZANGI, K. (1999), op. cit

* 60 COUDRAY, J. et BOUGUERRA, (1994) : Environnement en milieu tropical, ESTEM, Paris

* 61 KASEMUANA, S. (2006) : Energie et développement en RDC, ISTA (section électricité), Kinshasa, RDC.

* 62 Anonyme, (1993) : Guide des énergies renouvelables, Ministère de la région wallonne,Bruxelles

* 63 Anonyme, (2008) : Situation sur les énergies renouvelables en République Démocratique du Congo, des séances de travail avec les services des ministères du Plan, de l'Energie et de l'Environnement et Développement rural, Conférence de Berlin.

* 64 Anonyme, (2008), op. cit

* 65 . Anonyme, (2008) : Situation sur les énergies renouvelables en République Démocratique du Congo, des séances de travail avec les services des ministères du Plan, de l'Energie et de l'Environnement et Développement rural, Conférence de Berlin.

* 66 STEPHEN, R., (2006), op. cit

* 67 FAO, 2007 : Situation des forêts du Monde, Département des forêts, Rome, 7ème édition.

* 68 Encarta, op cit.

* 69Encarta,Idem

* 70 PLAMONDON A., 2009 : Bassins versants et érosions, G3 Eaux et Forêts, Faculté des Sciences Agronomiques, UNIKIN, Cours inédit.

* 71 PLAMONDON A op. cit.

* 72Defourny, P. & al. 2006. Carte de l'occupation du sol de la République Démocratique du Congo.Bruxelles.

* 73 Devers, D., 2007. Rapport sur l'état des forêts du Bassin du Congo : processus et perspectives. OSFAC/ University of Maryland /University of Maryland/Observatoire satellitaire des forêts d'Afrique centrale, Confordc, Bruxelles.

* 74Bogaert J. & al. 2000. Alternative area-perimeter ratios for measuurement of 2D shapecompactness of habitas. AppliedMathematics and compilation, 111: 7 1-85.

* 75 SPIAF, 2005. Plan d'action forestier tropical : l'énergie-bois en RDC, bilan et perspectives. Kinshasa, 130 p

* 76 SPIAF, 2005. Op. cit , 130 p

* 77 SPIAF, 2005. Plan d'action forestier tropical : l'énergie-bois en RDC, bilan et perspectives. Kinshasa, 130 p

* 78Delevoy, G., 1929. La question forestière au Katanga (Congo belge) ,3 tomes. Public. C.S.K. Bruxelles

* 79Schmitz A., 1950. Aperçu forestier sur le Katanga méridional. Bull. Soc. Centr. Forest. de Belg., 56è an. , n° 4-5, pp.171-191.Bruxelles.

* 80Bultot, F., 1959. Saisons et périodes sèches et pluvieuses au Congo belge, Bruxelles.

* 81Bultot, F. 1959. Idem

* 82Cahen, L. 1954. Géologie du Congo belge. Vaillant-carmanne, Liège, 577 p

* 83 Lebrun, J. et Gilbert, G., 1954. Une classification écologique des forêts du Congo. Publication de l'INEAC-Série scientifique N°63. Bruxelles.

* 84Duvigneaud, P., 1958. La végétation du Katanga et de ses sols métalliféres, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., 90 (2), 127-286, 15 fig., 2 tabl. 18 ph.






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