Section 2 : Interprétations des
résultats issus des analyses
L'interprétation des résultats issus des
différentes analyses, nous permettra de situer les aboutissements de la
recherche.
Au Cameroun, les espaces de connexion à Internet les
plus fréquentés par les étudiants de l'Université
de Douala sont les cybercafés, où ils accèdent à
Internet à partir d'un ordinateur (60% d'usage chez les doctorants). En
plus des cybercafés, les domiciles familiaux représentent le
second espace sollicité pour se connecter à Internet, cela par le
biais d'un téléphone mobile (utilisé à 45% par les
étudiants du cycle Licence), ou d'une tablette numérique
(utilisé à 15% par les étudiants de Master).
Une fois connectés, les étudiants de master et
les doctorants consultent prioritairement la messagerie électronique,
qui selon eux, représente le service le plus important d'Internet.
Ensuite ils recourent aux réseaux sociaux pour établir, maintenir
et entretenir les relations sociales basées le plus souvent sur les
salutations, les publications, les commentaires ou l'observation des actions
menées par les activistes. En troisième ressort, ce sont les
moteurs de recherches, sites d'entreprises et scientifiques qui sont
consultés, afin de combler un besoin informationnel, acquérir de
nouvelles connaissances, les actualiser ou trouver un emploi. Quant aux
étudiants en licence ils mettent la priorité sur les moteurs de
recherches qu'ils perçoivent comme des banques de données pouvant
apporter les solutions à n'importe quel problème, ils
s'intéressent ensuite à la messagerie électronique et en
dernier ressort aux réseaux sociaux.
Par ailleurs, les fréquentations sporadiques d'Internet
par les étudiants, en moyenne trois fois par semaines pour une
durée de deux à trois heures de connexion sont le fruit d'un
malaise financier. Lorsque les plus jeunes font leur entrée à
l'Université, ils sont accompagnés financièrement par
leurs parents ; plus ils évoluent, plus les aides
financières sont réduites pour les uns et voire supprimées
pour les autres. Par conséquent, pour accéder
aux services d'Internet bon nombre d'étudiants font des économies
à partir de l'argent qu'ils possèdent, d'autres se
débrouillent pour en avoir et une minorité qui travaille y
accède grâce à son salaires.
Ainsi, nous constatons que sur le Net les usages sont
très variés, les étudiants du cycle licence vont
prioritairement sur Internet pour d'autres raisons qu'académiques, pour
réaliser leurs projets : rencontres amoureuses et amicales,
discuter avec les proches et les inconnus, se divertir (regarder et
télécharger les contenus multimédias), chercher les
opportunités de travail et de voyage. Tandis que ceux des cycles master
et doctorat ont des motivations plus équilibrées, à 50%
ils vont sur Internet pour réaliser leurs projets et à un autre
pourcentage idem, ils vont pour des raisons académiques. Avec pour
satisfactions d'obtenir des documents scientifiques, ensuite de communiquer
avec les autres.
Un autre intérêt pour ces derniers est de pouvoir
posséder leurs propres espaces privés sur la Toile. Des espaces
qui servent de relais aux communautés, associations et groupes qui jadis
ne se manifestaient qu'à travers des rencontres physiques. Par les
usages et pratiques sociales nous constatons que pour l'ensemble des
étudiants de l'Université de Douala Internet est un outil
important, qui permet l'ouverture au monde, l'acquisition des connaissances, la
réalisation des projets personnels et collectifs.
A ces usages et pratiques du Net se greffent les freins et
défis : le problème financier pour s'acheter les heures de
connexion, et une fois connecté, le mauvais débit de la connexion
qui est très lent ; en plus de ces difficultés viennent
s'ajouter les coupures intempestives du courant électrique.
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