Conclusion :
Ce mémoire s'est constitué autour de la presse
écrite numérique et des modèles Freemium des
différents quotidiens du paysage français. Pour cela nous avons
étudié l'économie du gratuit, son origine et son
fonctionnement pour correctement interpréter les bouleversements qu'elle
entraine au sein du monde de la presse et de l'édition.
C'est à partir de ces bases théoriques que nous
avons pu nous focaliser sur les formules Freemium de certains quotidiens pour
en dresser des caractéristiques communes de réussite. Puis dans
un dernier temps nous avons confronté cette analyse aux nouveaux usages
de l'actualité des lecteurs-consommateurs de presse dans le but de
formuler des réponses concises à notre problématique.
Ainsi les éditeurs devront correctement
développer à la fois la presse écrite papier ainsi que la
presse numérique qui a besoin de réelle valeur ajoutée.
Les lecteurs quant à eux demandent de la
personnalisation et de la proximité avec leur journal, les
éditeurs devront à l'avenir inventer des moyens de faire vivre la
presse numérique comme un acteur à part entière et la
rendre plus attractive.
Mêler le numérique et le papier de façon
intuitive semble être la principale voie de développement
aujourd'hui, la disparition du papier n'étant pas encore
d'actualité.
Ce travail ne comporte pas toutes les réponses au
développement de la presse numérique, mais si cette
dernière continue dans ce sens à savoir l'utilisation du
modèle Freemium comme fer de lance de son développement
numérique, ce mémoire comporte les principales clés pour
adapter et développer au mieux son offre.
Ce travail permet aussi de prendre du recul et d'avoir une vue
d'ensemble sur le secteur de la presse quotidienne qui fonctionne et
réagit différemment des magazines hebdomadaires et mensuels.
Cependant l'élaboration de ce mémoire m'a
confronté à certaines difficultés, mon sujet étant
d'actualité, la presse numérique cherche encore un modèle
solide et nous manquons de recul. Peu de travaux ont été
réalisés sur le modèle Freemium et la presse en ligne,
cela concerne en grande partie des articles de presse ou des essais de
journalistes, c'est pourquoi ce mémoire s'appuie sur une large revue de
vulgarisation, les ouvrages et articles scientifiques étant rares sur ce
sujet.
Une autre difficulté fût la collecte de
données, je n'ai pas pu trouver par exemple d'information sur les taux
de conversion des quotidiens étudiés, ces données
n'étant pas publiées. Elles auraient pu nous être utile
pour analyser les taux de conversion par type de journal et ainsi segmenter un
peu plus nos préconisations.
Dans ce sens ce mémoire comporte aussi des limites, il
serait maintenant intéressant de travailler sur le « journal
interactif » évoqué lors des préconisations finales,
dans le but de déterminer des services numériques dont les
lecteurs souhaiteraient voir le jour, étudier le format, la distribution
et la viabilité de ce journal 2.0.
Ce travail est très certainement dans les cartons des
grands groupes de presse, en préparation ou en pure réflexion il
aurait fallut pouvoir investir un de ces groupes pour répondre à
cette question, tentatives malheureusement restées veines pour ma
part.
De même, un travail intéressant pourrait
être porté sur la conception d'un plan de communication autour de
ce journal interactif, puisque pour que ce concept se développe il
faudra surtout savoir le vendre et le faire connaître.
La presse écrite traverse une période de
mutation dont il faudra savoir tirer son épingle du jeu. Peut-être
que le modèle Freemium ne sera pas la solution tant attendu par les
éditeurs pour la presse en ligne, personne ne peut le dire, la presse
évolue au jour le jour et il s'agira d'être attentif pour
correctement répondre aux besoins des lecteurs d'un côté et
aux besoins de rentabilité des éditeurs de l'autre.
Quand à ceux qui annoncent la disparition pure et
simple de la presse écrite, je répondrais qu'il n'est jamais bon
de s'enfermer dans une certitude.
La liberté de la presse étant l'un des piliers
de notre démocratie, c'est toute une partie de notre
société qui vacillerait avec elle.
« La presse est un élément jadis
ignoré, une force jadis inconnue [É1 ; c'est la parole à
l'état de foudre ; c'est l'électricité sociale
[É1 Plus vous prétendez la comprimer, plus l'explosion sera
violente. Il faut donc vous résoudre à vivre avec elle.
» François-René de Chateaubriand
(1768-1848)
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