Université de Paris IV-Sorbonne
Ecole des Hautes Etudes en Sciences de l'Information et de la
Communication
MASTER 2
LA TRANSFORMATION DES ORGANISATIONS DU TRAVAIL PAR LES
SIRH,
Analyse du dispositif d'intégration de la
solution Aragon-eRH au sein de l'entreprise Intra Call Center
Préparé sous la direction de Madame
Valérie-Jeanne Perrier
à la suite du stage effectué au sein de
Aragon-eRH
Nom et prénom : DOMICHARD Mathieu
Promotion : 2008/2009
Option : Ressources humaines et communication.
Soutenu le : 10 novembre 2009
Note du mémoire : 14/20
Mention :
École des hautes études en sciences de
l'information et de la communication - Université de Paris
IV-Sorbonne 77, rue de Villiers 92200 Neuilly tél. : (33) 01 46
43 76 76
Sommaire
Sommaire
2
Remerciements
4
Introduction
5
I. L'entreprise et les nouvelles technologies vers une
convergence de la formalisation des services RH
15
A) Les cycles d'adoption des nouvelles technologies par
les entreprises : l'exemple Intra Call Center.
15
1. l'évolution informatique d'ICC
16
2. Les problématiques d'ICC
17
3. Les limites de l'informatisation
18
4. Une implémentation réfléchie
21
B) Vers une externalisation des activités support
24
1. D'une logique de propriété vers une logique de
réseaux
24
2. Vers des solutions entièrement sur Internet
25
C) Des modules homogènes, comparatif des processus
proposés par trois types de SIRH : les ERP, les solutions
spécialisés et les solutions complètes.
27
1. L'offre du marché
27
2. Des ERP aux architectures modulaires
29
3. Les Solutions spécialisées, des modules
supplémentaires
31
4. Les Solutions complètes
32
II. Un SIRH important dans l'évolution des
processus chez Intra Call Center
36
A) L'entreprise ICC, un centre d'appel dont
l'activité est dirigée vers la gestion des compétences.
36
1. Un centre d'appel français
36
2. Un fonctionnement fortement hiérarchisé
38
3. Des clients nécessitant des compétences
particulières
39
B) Le service RH d'Intra Call Center : un service
support aux processus diffus
39
1. Une activité spécialisée des RH
40
2. Des processus opérationnels de support
43
C) L'arrivée du SIRH, une remise en cause
nécessaire des procès
44
1. Des actions cadrées par profil
45
2. Vers une responsabilisation des Managers
49
III. Le système d'information RH comme
élément de la stratégie de l'entreprise
52
A) Une solution stratégique dépassant les
RH.
52
1. Définition de la stratégie RH
52
2. Les tableaux de bord RH
53
3. Des outils spécifiques permettant d'impliquer les
opérationnels
56
B) Une GRH affirmée
57
1. Une GRH affirmée par le SIRH
57
2. Une utilisation limitée des SIRH
58
Annexes
69
Bibliographie
88
Résumé
90
Mots clefs
91
Remerciements
Je tiens tout d'abord à remercier mon responsable
pédagogique, Claire Burlat et mon rapporteur professionnel, Michel
Germain, qui ont su m'accompagner, me conseiller et me guider tout au long de
la réalisation de ce travail d'études et de recherche
Merci à toute l'équipe d'Aragon-eRH pour avoir
soutenu mes réflexions et les contraintes de ce travail durant cette
période de développement. Merci aux membres de l'entreprise Intra
Call Center ayant acceptés de m'accorder un peu de leur temps pour ce
travail d'étude et de recherche.
Sur une note plus personnelle, je remercie Magalie Duarte, Pierre
Pitoiset, Jean-Claude Duro et Lore Fustec pour leur précieux soutien
durant la rédaction de ce mémoire.
Je remercie enfin tous mes proches, amis ou parents, pour
m'avoir écouté, conseillé et soutenu dans mes recherches
et dans la réalisation de ce mémoire.
Introduction
La fonction Ressources Humaines est l'une des entités
les plus jeunes des sciences de gestion. Elle rencontre beaucoup de
difficultés à se positionner au sein des organisations car elle
est déstabilisée par la transformation des organisations du
travail. L'environnement de l'entreprise est aujourd'hui en mutation,
l'économie devient de plus en plus immatérielle,
l'activité de service est aujourd'hui primordiale et de nombreuses
entreprises se dématérialisent afin de ne conserver que leur
coeur d'activité. La modernisation des entreprises touche aussi les
institutions (les collectivités locales, les ministères, etc.).
Les RH se complexifient afin de répondre aux nouvelles contraintes
notamment la gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences, mais elles doivent aussi répondre à de
nouvelles attentes, telle que la mobilité interne, ou encore le turnover
(renouvellement du personnel). Dans le cadre de notre étude, c'est la
technologie qui vient perturber la fonction Ressources Humaines. Et c'est une
transformation qui frappe à la porte d'une fonction jusque
là rarement au coeur des prises de décision sur les choix
technologiques.
Les Technologies de l'Information et de la communication (TIC)
sont un ensemble de solutions techniques et de données utilisées
pour traiter, modifier et échanger de l'information, ou plus
spécifiquement, des données numérisées. Ces
technologies permettent des échanges distants en temps réel et,
petit à petit, celles-ci permettent de développer de nouvelles
solutions adaptées aux besoins du monde de l'entreprise et les Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) offrent un spectre
diversifié d'utilisation pour : informer, communiquer, collaborer,
gérer les connaissances, développer l'intelligence collective,
etc.
Ce mémoire a été rédigé au
cours d'un stage d'une durée de huit mois au sein de l'entreprise
Aragon-eRH. Cette entreprise est spécialisée dans la
production et la vente d'une solution informatique de gestion des ressources
humaines via internet. Intra Call Center est l'un des clients d'Aragon-eRH
depuis le mois de janvier 2009. Société française
spécialisée dans la relation client, implantée sur
plusieurs sites en France et forte de plus de 1000 salariés, ICC est
l'un des chantiers sur lesquels la solution est mise en production.
Cette entreprise a choisi une solution RH afin de prendre en
charge la gestion des Ressources Humaines de manière efficace. La
solution Aragon-eRH est-t-elle en mesure de répondre aux besoins
d'ICC ?
Tout d'abord, il faut comprendre que l'activité des
entreprises est beaucoup moins statique qu'auparavant, les clients sont
instables et le marché concurrentiel. L'entreprise doit
fréquemment faire évoluer le fonctionnement de son service RH
afin de répondre efficacement aux exigences du marché.
Dans ce contexte, la notion de ressources humaines trouve sa
pleine extension comme variable d'ajustement de l'entreprise aux enjeux
auxquels cette dernière est confrontée (employabilité,
professionnalisation, efficacité individuelle et collective, nouveaux
modes de management, anticipation de l'évolution).
Le besoin principal est de réduire les délais de
traitement. Les services supports, tels que les Ressources Humaines, doivent
eux aussi, progressivement, améliorer leur réactivité face
aux demandes du personnel. Ce pourquoi l'activité RH intègre de
plus en plus de procédés assistés par les technologies
afin d'accompagner le management et, entre autres, la gestion des
carrières.
Depuis la première informatisation de la paie dans les
années 70, les missions dédiées aux Ressources Humaines
ont augmentées. L'activité administrative est plus importante du
fait de l'intensification des réglementations, et de nouvelles missions
telles que la formation ou les relations sociales sont venues alourdir
l'activité de ce service. A partir des années 80, les premiers
progiciels de gestion intègrent les différents services d'une
même entreprise, mais ce n'est qu'au cours des années 1990 que de
véritables Systèmes d'Information Ressources Humaines (SIRH)
apparaissent1(*). En cette période ou les informations
étaient souvent réécrites puis perdues, la centralisation
informatique apparaissait comme le meilleur moyen de structurer les
données d'une entreprise. Dans les années 1990, grâce
à l'évolution fulgurante de la puissance de calcul des
microprocesseurs, à l'augmentation de la bande passante des
réseaux locaux, les entreprises ont pu procéder à une
informatisation rapide. L'informatique s'étant aussi répandue
chez les particuliers que dans les entreprises, elle à donc permis une
Webisation ( ?) des logiciels, ce qui signifie que ceux-ci ont
migrés vers une solution de type web .
Le Systèmes d'information de gestion des ressources
humaines (SIRH) « est une interface entre la gestion des ressources
humaines (GRH) et les technologies de l'information et de la communication
(TIC). Il combine la GRH, et en particulier ses activités basiques et
administratives (feuilles de paye, gestion administrative), avec les moyens mis
à disposition par les TIC. Sont notamment concernées les
activités de planning et de traitement de données
généralement destinées à être
intégrés dans un progiciel de gestion mis en place en Enterprise
Resource Planning (ERP).2(*) Les ERP sont des systèmes
de progiciels informatiques permettant de centraliser toutes les
procédures applicables à l'ensemble des services de l'entreprise.
Ces informations sont stockées dans des modules intégrés
dans une seule application et une base de données unique.
Les SIRH peuvent être couplés avec des progiciels
déjà présents dans l'entreprise et utilisés par
tous. Les SIRH automatisent, conservent, et transmettent rapidement les
données administratives, libérant ainsi les RH de certaines
tâches fastidieuses et répétitives.
Les TIC permettent également une externalisation
simplifiée des tâches susceptibles d'être
informatisées telles que le recrutement, et des relations
électroniques directes avec les administrations (E-Gouvernement). Selon
l'article présenté précédemment ?, ces
systèmes d'information de GRH sous architecture client-serveur furent
construits autour de quatre domaines RH spécifiques :
- gestion de la paie
- gestion des prestations de travail
- gestion des prestations sociales
- gestion des ressources humaines proprement dites
(carrières, compétences, recrutement...)
De nos jours, les entreprises ont accès à de
nombreuses possibilités en matière de gestion, de la solution
complète aux différents logiciels permettant de gérer un
panel important de tâches, de la paie aux évolutions de
carrière.
L'activité actuelle des RH demande des outils simples
afin de hiérarchiser l'information et d'accomplir les tâches les
plus courantes (paie, mobilité, gestion des postes à pourvoir,
gestion de la formation, gestion des compétences, suivi administratif,
base de compétences, gestion des carrières, etc.), ceux ci ayant
besoin d'avoir des informations précises, comme le pourcentage de
turnover. Les informations doivent être transmises de manière
efficace et de plus en plus rapide afin de répondre aux demandes de la
direction. Savoir rassembler les informations en temps utile est l'une des
qualités recherchées chez les responsables des ressources
humaines, aidés des SIRH.
Les SIRH proposent également d'autres
développements aux RH, l'e-learning permet par exemple aux
employés ayant un ordinateur à disposition d'avoir directement
accès aux formations. Parmi les avantages de l'e-learning figure
également la possibilité de former plus de personnes à
moindre coût, ainsi que celle de tenir compte du rythme de progression de
chacun. Le système permet aussi le développement d'outils de
collaboration, à travers l'informatisation des procédures
administratives (communément définie sous la forme de
« workflow ») et le développement des espaces de
travail dédiés (groupware).
Ces modes de partage rendent de nombreux échanges
possibles, grâce à la disponibilité et la relative
simplicité d'utilisation qu'ils permettent. Certaines entreprises
organisent donc des politiques de gestion des informations, ou de
développement des compétences, par le biais des SIRH. L'outil ne
sert pas seulement à exécuter des rapports à destination
des administrateurs RH et à animer des groupes, des outils
supplémentaires tels qu'un module de gestion de projets permettent de
créer des liens entre les employés. Ces dispositifs
dépassent le champ d'action du SIRH, les technologies qui permettent aux
individus de développer eux mêmes des tâches auparavant
dévolues au personnel des services RH sont en effet nommées
e-GRH.
Les responsables des ressources humaines ont donc accès
à une multitude de produits, permettant d'élargir le champ
d'action des RH. Par le biais de cette offre variée, les RH sont
incités à accentuer leurs recours aux SIRH. Il revient donc aux
responsables des RH de définir leurs besoins en matière de
gestion ressources humaines, afin d'utiliser les outils appropriés. Les
SIRH demandent ainsi un effort de sélection afin de définir
l'utilisation qui en sera faite, c'est pourquoi dans un premier temps, nous
devons définir les différents types de SIRH présents sur
le marché.
Au cours de nos recherches, nous avons observés de
nombreux SIRH. Trois types de solutions nous ont semblé être
dominantes sur ce marché :
· les ERP contenant un SIRH,
· les logiciels spécialisés
développés pour des « niches »
spécifiques,
· les solutions complètes.
Les ERP tels que SAGE, SAP ou encore ORACLE ont une forte
notoriété sur le marché et sont utilisés par de
nombreux services. Leurs solutions permettent une gestion unifiée de
l'ensemble des services d'une entreprise et leur mise en place dépasse
généralement l'activité des services RH, ces logiciels
globaux permettant de gérer l'entreprise dans son ensemble.
Les logiciels spécialisés sont
développés par des éditeurs visant un public
spécifique, particulièrement attentif aux problématiques
propre à leur activité, tels que la gestion du recrutement dans
une entreprise ayant un très fort taux de recrutement mensuel. Les
principales niches sont la gestion des temps, la formation, le reporting
(rapports), la gestion des emplois et des compétences, le recrutement et
la gestion de la masse salariale3(*).
Le troisième type étudié est formé
par les solutions complètes, il en existe deux types: les solutions
intégrées et les solutions en mode « Software as a
service ».
Les solutions intégrées fonctionnent sur une
architecture client-serveur, ce qui signifie que le logiciel est
installé chez le client, propriétaire de sa licence. Le client
installe l'ensemble des fonctions sur chacun des ordinateurs connectés
au serveur. Ce fonctionnement, similaire à celui des ERP, garantit la
sécurité des informations partagées avec les
collaborateurs internes, celui-ci demande toutefois de fréquentes mises
à jour perturbant l'ensemble du système.
Le mode « Software as a service » (Saas)
est un concept apparu en 2000, qui propose aux clients de ne plus payer pour
posséder la licence du logiciel mais simplement pour l'utiliser.
L'application est disponible sur Internet, et est directement
gérée par le client.
Les informations concernant l'entreprise et ses
salariés peuvent être stockées sur un serveur interne afin
de garantir leur sécurité, bien que l'interface de la solution
soit disponible via Internet. Selon sa définition, le Saas est donc la
livraison packagée de moyens, de services et d'expertise qui permettent
aux entreprises d'externaliser intégralement un aspect de leur
système d'information (messagerie, sécurité...) et de
l'assimiler à un coût de fonctionnement plutôt qu'à
un investissement, « le SaaS peut être vu comme le pendant
"business" de l'architecture orientée service
(SOA). » 2
Aragon-eRH appartient au type de solutions de type Saas. Ce
choix technologique permet à l'entreprise de réduire les
coûts de son produit et d'accorder aux responsables des RH la
possibilité d' « adapter » la solution à
leur besoin. Celle-ci propose un ensemble de modules correspondant à
certains « rôles » dans l'entreprise, ces rôles
ayant à leur disposition une palette d'outils pouvant être
modifiés comme cela fut le cas pour Intra Call Center. L'installation
d'une solution en mode Saas est simplifiée puisque les outils peuvent
être directement installés chez le client depuis Internet. La
principale action de « conseil » proposée par
l'entreprise consiste alors à adapter la solution aux besoins du client,
toutefois il existe des impératifs à respecter afin de
répondre au fonctionnement technique propre à la solution.
L'une des taches à réaliser en amont des la
mise en place de solution RH est la « gestion des procédures
d'entreprise » qui consiste à référencer
l'ensemble des processus internes de l'entreprise. L'enjeu primordial est de
prendre en compte tous les acteurs agissant dans le processus, et de bien
comprendre leurs actions, puisqu'il faut avant tout délimiter en amont
le périmètre des tâches importantes à automatiser.
En recensant les processus, afin de les intégrer dans
une solution informatisée, on pourrait penser, qu'en un sens,
l'organisation réelle pourrait être plus qu'informatisée,
voire déformée pour correspondre au fonctionnement de la solution
choisie. Les SIRH auraient alors, par leur fonctionnement technique, un aspect
prescriptif envers les services RH, en leur imposant
des processus, des activités et des modèles de
gestion des RH. En d'autres termes, nous pourrions ainsi nous demander si
le fait de structurer l'information des RH induit une transformation de
leur activité.
Trois hypothèses guideront notre étude :
Plus que sa dimension
« délimitatrice », qui consisterait à
restreindre l'activité des ressources humaines, les SIRH poussent les
RH à restreindre leurs processus afin de se conformer au fonctionnement
de l'application. Ainsi, en étudiant les processus de différentes
solutions RH, nous tenterons de prouver, dans un premier temps, que
les SIRH poussent à une homogénéisation des
pratiques RH.
Nous chercherons à comprendre la délimitation de
l'activité RH faite par la solution Aragon-eRH. L'activité RH est
par nature évolutive, en fonction des besoins du droit et de la place
donnée aux RH dans l'entreprise. Ce département peut être
responsable de la gestion, de l'évolution et de la communication
interne, mais aussi de la gestion des compétences. Le champ des RH est
difficilement délimitable, en raison de sa nécessaire
adaptabilité aux besoins de l'entreprise. Aragon eRH propose un ensemble
de modules permettant de gérer une activité RH simplifiée.
Notre seconde hypothèse fait alors le postulat que la
sélection des modules pouvant être intégrés dans un
SIRH, impose aux entreprises une restriction de leurs
processus.
Les solutions ont pour objectif premier de simplifier
l'activité administrative des RH, dans l'optique de leur libérer
du temps. Nous pourrions, en un sens, nous demander si leur activité
permet à l'ensemble des RH de réaliser des activités non
administratives. L'ensemble d'un service n'étant pas lié
directement à la stratégie de l'entreprise, ne vivons-nous pas un
changement relatif de l'activité des RH impulsé par le
SIRH ? La troisième hypothèse se présente alors comme
suit : Les SIRH poussent les RH à avoir une
activité stratégique.
Nous avons tout d'abord mené des recherches
théoriques au sujet des SIRH, et de la gestion des RH assistée
par les technologies afin de bien comprendre la différence entre ERP,
SIRH et e-GRH. L'ouvrage de François SILVA Devenir
e-DRH4(*) nous
a été très utile pour percevoir chronologiquement
l'évolution des technologies en matière de gestion des RH.
L'ouvrage de Michel GERMAIN Management des nouvelles technologies et
e-transformation5(*), nous a permis de comprendre les
différentes phases d'appropriation des nouvelles technologies par les
entreprises. Nos lectures furent premièrement axées sur les
ERP6(*), mais à la
suite du premier séminaire réalisé au Celsa, nous nous
sommes tournés vers des ouvrages plus généralistes
concernant certaines tâches des ressources humaines7(*)8(*)9(*). En
matière de SIRH, les sources documentaires les plus fournies sont les
nombreux articles et études publiés sur Internet, nombre d'entre
eux étant publiés sur les sites Focus RH, RH demain,
Accenture, CXP. Le Benchmark concernant les SIRH réalisé
par l'entreprise DANAE10(*) nous a permis de saisir l'utilisation réelle
des SIRH par les entreprises.
Des documents internes à Intra Call center n'ayant pas
été transmis, il nous a été impossible de les
analyser afin de mieux comprendre le fonctionnement des leurs RH, toutefois il
nous a été possible d'assister à cinq réunions
concernant la solution réalisées avec les membres des Ressources
Humaines au sein d'Intra Call Center. L'expérience pratique nous permet
donc d'utiliser l'observation participante comme étant une base de notre
travail de recherche.
Nous avons premièrement réalisés deux
entretiens avec des Managers d'Intra Call Center afin de nous informer sur leur
activité, nous avons ensuite cherchés à réaliser
des entretiens avec les membres du service Ressources Humaines d'Intra Call
Center. Il nous a été possible de rencontrer la responsable de la
planification au cours d'un premier entretien, nous avons de plus pu
réaliser un second entretien avec la responsable de l'Administration des
dossiers collaborateurs. Il fut complexe de réaliser des entretiens pour
plusieurs raisons, la première raison étant la position
d'Aragon-eRH vis-à-vis de son client. Les installations de solutions
étant des moments de tension pour les entreprises investissant et les
développeur devant répondre à leurs attentes, il est
difficile d'intervenir entre ces deux acteurs. Ces échanges
limités avec Intra Call Center fut l'une de nos principales limites
concernant ce travail de recherche.
Le but de ces entretiens est de comprendre l'ensemble des
processus internes à leurs Ressources Humaines avant et après
l'installation de la solution Aragon-eRH, de manière à valider,
ou réfuter le fait que l'installation de la solution change ces modes de
fonctionnement. Un premier entretien informel a été
réalisé avec la responsable des projets internes d'Intra Call
Center. Cet entretien nous a permis de comprendre que la solution était
un enjeu important d'ICC et que de nouvelles responsabilités seraient
transmises à certains collaborateurs. Certains processus seraient
simplifiés, et les systèmes de feuilles d'émargement
pourraient être changés.
Nous souhaitions par la suite réaliser des entretiens
avec des Managers d'ICC, afin de connaître leur point de vue sur
l'évolution de leur statut grâce au logiciel, pour savoir si
ceux-ci ressentent effectivement un changement de statut grâce à
cette solution. Leur module « Manager » pouvant rendre
officielle la situation d'un Manager ayant peu d'autorité. Les
entretiens avec les Responsables des RH ayant étés
limités, il nous a donc semblé impossible de rencontrer des
Managers. Nous avons toutefois pu réaliser des entretiens avec
Hervé BRUNNER, fondateur de la société SIRH conseil et
Agathe LEMARCHAND, consultante SIRH, dans le but de connaître leur avis
de professionnel concernant les demandes de leurs clients et les futures
évolutions des SIRH.
Afin de retranscrire au mieux nos réflexions et nos
recherches, nous avons construit notre mémoire autour de trois grandes
parties :
Dans une première partie, nous analyserons l'action des
SIRH. Ainsi, nous tenterons de comprendre et comparer l'évolution des
RH, aux évolutions technologiques qui les entourent. A l'aide
d'articles, d'entretiens et d'ouvrages concernant l'adoption des technologies
par les sociétés, nous démontrerons que les
nouveautés technologiques se doivent d'entrer dans un schéma
préexistant afin de correspondre aux cycles d'adoption des nouvelles
technologies. Par extension, les SIRH doivent donc proposer des offres
à la fois utiles et acceptables dans l'immédiat. Nous prendrons
comme exemple les critères ayant déterminés le choix fait
par Intra Call Center. Cela nous mènera à réaliser un
comparatif des modules proposés par les trois types de SIRH
présentés précédemment, nous permettant de
vérifier si l'ensemble des SIRH poussent, par des processus identiques,
les RH à une homogénéisation de leurs pratiques.
Dans une deuxième partie, nous traiterons de
l'intégration des processus RH dans Aragon-eRH, et pour cela, nous
tenterons tout d'abord de définir l'entreprise Intra Call Center ainsi
que son service RH. Nous tenterons, également, de réaliser un
schéma fonctionnel des processus internes à Intra Call Center.
Les activités du service RH sont à la fois des activités
de support des opérationnels et de gestion des effectifs. L'ensemble des
services RH internes à ICC réalise des actions quotidiennes
éloignées de leurs attributions, mais utiles au bon
fonctionnement des RH. Aidés de l'ouvrage de Michel GERMAIN ainsi que de
nos entretiens, nous pourrons essayer de comprendre les tendances actuelles en
matière de gestion des RH outillée par les TIC. Nous utiliserons,
de plus, les questionnaires et entretiens réalisés auprès
des Managers et RH afin de savoir si leurs processus ont subi des changements
significatifs depuis l'intégration de la solution. Enfin, nous tenterons
une comparaison entre le schéma fonctionnel de la solution et les
processus internes à ICC afin de répondre à
l'hypothèse posée, à savoir une restriction des
processus de l'entreprise imposée par le SIRH.
Notre troisième partie aura une dimension prescriptive,
nous tenterons en effet de démontrer que les SIRH poussent les
Ressources Humaines à développer une activité
stratégique. Tout d'abord, nous définirons les activités
stratégiques des RH, ce qui nous mènera à démontrer
que cette activité dépasse pour l'instant la capacité
d'adaptation des entreprises. Ceci nous permettra donc de vérifier que
l'activité des RH est plus stratégique depuis l'installation de
la solution.
Finalement, après avoir démontrés que
l'adoption d'un SIRH pousse les entreprises à changer leurs processus,
à uniformiser leurs activités et à devenir plus
stratégiques dans leur gestion des RH, nous pourrons donc apporter une
réponse à la problématique posée, à savoir
que la sélection des modules pouvant être
intégrés dans un SIRH, impose aux entreprises une restriction de
leurs processus.
I. L'entreprise et les nouvelles
technologies vers une convergence de la formalisation des services RH
L'installation d'une solution informatique est un enjeu
important pour les grandes entreprises, certaines multinationales affectent
souvent des budgets colossaux au développement informatique. Il est
donc primordial pour les petites et grandes entreprises de sélectionner
une solution informatique correspondant au mieux à leurs besoins parmi
les différentes options disponibles (solutions locatives, logiciels
rassemblant plusieurs activités). Si le cout est un
élément déterminant, on note aussi que les logiciels sont
des composantes intégrales de la vie quotidienne et des méthodes
de l' entreprise. Le logiciel est l'un des outils représentant le mieux
les pratiques au sein de l'entreprise. En effet, la fonctionnalité d'un
logiciel est axée sur l'ergonomie de son utilisation. Nous pouvons dire
que celui-ci modélise l'utilisateur. Au cours de notre recherche, il
nous a été donné d'étudier plusieurs types de
solutions informatiques destinées aux RH, ce qui nous a permis d'
émettre l'hypothèse suivante : «
les SIRH poussent à une homogénéisation des
pratiques RH. »
Afin de comprendre comment les SIRH peuvent, aujourd'hui,
pousser les entreprises à homogénéiser leurs pratiques RH,
il nous faut, dans un premier temps, définir SIRH et pratiques RH.
Pour cela, nous illustrerons d'abord l'activité des Ressources Humaines
en prenant comme exemple « Intra Call Center ».
L'étude des activités RH ainsi que de leurs
problématiques mettra évidence les réponses qui doivent
être portées par les SIRH pour à ces besoins. Ceci nous
donnera l'occasion par la suite, de présenter les types de solutions
disponibles et d'en mesurer la pertinence par rapport aux besoins des
entreprises. En comparant ces solutions aux besoins repérés, nous
identifierons les processus que proposent les dites solutions, nous pourrons
ainsi porter une réponse à cette première
hypothèse.
A) Les cycles d'adoption des nouvelles technologies
par les entreprises : l'exemple Intra Call Center.
Dans ce premier chapitre, commençons par découvrir
l'entité Intra Call Center et attachons nous à examiner les
différentes étapes de son évolution technologique.
1. l'évolution
informatique d'ICC
Intra Call Center est un centre d'appel. « Les
centres d'appels sont un ensemble de moyens, humains, immobiliers, mobiliers et
techniques, qui permettent de prendre en charge la relation à distance
entre les marques et leurs marchés »11(*). Cette activité n'est
pas exclusivement opérée par des centres d'appels. Les marques
elles-mêmes, peuvent parfois procéder à de la prospection
téléphonique. Toutefois sous-traiter ce
« phoning » est une pratique répandue.
La société Intra Call Center, a
été crée en 1996 à Amiens. Elle possède
maintenant trois sites d'exploitations (Amiens, Lyon, Reims). Leur
activité est répartie sur deux grandes typologies : les
appels entrants et sortants.
Les appels sont dits « entrants »
lorsqu'ils sont reçus par des conseillers clientèle, les lignes
d'annuaire (renseignement auprès des « pages
jaunes »), lignes d'informations (par exemple pour le chèque
emploi service), des lignes des services client, ou des services de hotline
(assistance téléphonique), illustrent ce que sont les appels
« entrants »
Les appels sortants sont à l'inverse les appels
émis par les conseillers de clientèle , ce sont des actions de
« phoning », en réalisant par exemple des
activités de vente à l'aide de fichiers fournis par les donneurs
d'ordres, des enquêtes, des appels de reconquête client, mais aussi
de la requalification de fichiers. Ces exemples constituent l'essentiel de ce
qu'on qualifie d'appels « sortants » dans le milieu
professionnel.
L'argument de vente d'ICC est de mettre en valeur les
compétences et la réactivité de ses employés. La
stratégie consistent à former rapidement les télé
conseillers aux produits spécifiques de leurs clients. L'activité
de l'ensemble des services est tournée vers la réalisation
d'objectifs chiffrés. Ceci explique pourquoi les services
« supports » tels que les Ressources Humaines sont
entièrement dédiés à l'activité des
télé conseillers.
Les activités supports représentent une
trentaine d'employés. Ces activités incluent aussi bien le
service informatique que les Ressources Humaines. La planification du temps de
travail exige une organisation minutieuse et importante. Il faut pouvoir
organiser les entrées et sorties des télé conseillers sur
les différentes plate-forme.
L'entreprise Intra Call Center trouve dans le logiciel
Aragon-eRH une réponse opportune à ses différentes
problématiques. Historiquement, ICC à utilisé les
logiciels « Gothic et ADP-GSI ». Gothic est un logiciel qui
permet, à l'origine, d'organiser la gestion des casques et des
microphones des télé conseillers. Ce logiciel a
été, par la suite, étendu à la gestion des
présences. Il rassemble ainsi un ensemble d'informations propres
à la gestion du personnel: horaires de travail, congés maladie,
type de contrats... Le logiciel Hypervision, pour sa part, est une application
dédiée à la gestion des payes. Il rassemble les
informations pratiques permettant de calculer la paye, celle-ci étant
par la suite imprimée par la société ADP-GSI.
2. Les
problématiques d'ICC
La confidentialité est un des problèmes que
doit traiter ICC. Intra Call Center est en effet l'un des plus grands centres
d'appel français, il se distingue de la concurrence par une offre de
qualité et proche des besoins de ses clients. Pour préserver cet
avantage, il est donc primordial de conserver la confidentialité de
leurs informations, notamment concernant le contenu de leurs formations. La
seconde problématique d'Intra Call Center était l'absence de
logiciel permettant de centraliser l'ensemble des informations concernant les
RH, les informations concernant les intérimaires étaient
dispersées, ce qui rendait la gestion des Ressources Humaines
quasi impossible pour ces employés.
La fiabilité constitue la problématique finale
de l'entreprise. Il arrivait fréquemment que le logiciel Gothic
nécessite une maintenance suite à des dysfonctionnements. Ces
problèmes d'utilisation étaient tout à fait
justifiés puisque ce logiciel n'était pas programmé
à l'origine pour ce type d'utilisation. Lors d'un entretien
réalisé avec Wenceslas Legoff, consultant d'Aragon-eRH pour ICC,
Il nous a présenté l'histoire informatique d'ICC et a
évoqué les difficultés à recenser le personnel. Le
logiciel Hypervision, n'étant destiné qu'aux salariés en
CDI, le logiciel Gothic était la seule solution permettant de
connaître les salariés en contrat d'intérim. Les
intérimaires représentant environs 35% de la masse salariale,
l'entreprise connaissait des difficultés pour organiser les plate-forme
et pour conserver les informations à l'aide de ce logiciel qui n'offrait
pas cette fonction12(*). une solution unique
permettant de gérer l'ensemble des problématiques RH était
fortement attendue. Les difficultés de gestion courante des RH
contribuait a écarter les intérimaires jusqu'à leur
recrutement en Contrat à Durée Déterminée ou
CDI.
Les dysfonctionnements des outils RH sont
généralement liés au développement d'Intra Call
Center, ce qui correspond au développement des outils RH en entreprise,
présenté par François SILVA dans son ouvrage s'intitulant
Devenir e-DRH 1. Il peut en effet arriver que des
outils inappropriés soient conservés lorsque ceux-ci ont
participé au développement d'une entreprise.
Les différentes limites des logiciels internes ont donc
poussé les RH à se tourner vers des nouvelles solutions plus
opérationnelles ne nécessitant que peu de changements de version
ainsi qu'aucun frais de maintenance.
3. Les limites de
l'informatisation
En dehors des éléments déterminant la
décision d'Intra Call Center d'installer un SIRH, le choix
d'informatiser la fonction RH reste encore aujourd'hui une décision
impulsée par la politique de la direction de chaque entreprise. La
fonction RH est l'une des fonctions dont l'informatisation est la plus
ancienne, toutefois, malgré l'autonomie donnée par les
micro-ordinateurs dans les années 90 et le développement
d'applications transversales, ces outils « restent souvent la
propriété de la fonction et contribuent mal à la diffusion
transversale de l'information sociale aux managers
utilisateurs »13(*). Le fait d'intégrer un nouvel outil
informatique de gestion des RH reste aujourd'hui encore une simple
possibilité.
Dans un article récent du Monde.fr, Hubert
GUILLAUD14(*)
présente une étude du laboratoire d'informatique et
d'intelligence artificielle de l'Institut des Technologies du Massachusetts.
Cet étude présente les facteurs expliquant la réussite du
Post-it face aux logiciels informatiques proposant de rédiger des
« notes ». Le Post-it est accessible, facile à
utiliser, et appartient à un monde en trois dimension, les post-it
bénéficient « en effet beaucoup de la capacité
du cerveau à se rappeler l'emplacement d'un objet en trois
dimensions ». Cet exemple nous permet de comprendre que
l'informatisation demande des efforts. L'informatisation d'un process doit donc
faire face à une première résistance, à savoir la
résistance de la simplicité. Dans l'article
présenté précédemment, il est écrit que
certains utilisateurs préféraient coller un post-it sur leurs
téléphones, plutôt que d'utiliser l'outil
« notes » de leur téléphone. L'application
des téléphones est plus complexe, puisqu'elle demande d'entrer
une date, ce qui ne correspond pas au besoin de rapidité des post-it.
Les logiciels demandent nécessairement plus de temps, voici pourquoi il
est nécessaire d'adapter les solutions informatiques aux besoins des
utilisateurs.
Le choix qui a été fait afin de
dématérialiser les post-it, a été de
développer un logiciel n'ayant presque pas d'interface, ce qui rend son
utilisation à la fois plus simple et plus intuitive, en ce sens nous
pourrions dire que les logiciels doivent reproduire le fonctionnement des
utilisateurs afin de les attirer.
Une autre limite au développement informatique des
entreprises pourrait être, assez paradoxalement, les professionnels
responsables du service Informatique. Le Directeur de Système
d'Information est dans les organisations le responsable de l'ensemble des
composantes matérielles, informatiques et des
télécommunications mises en oeuvre dans l'entreprise. Le
rôle du DSI est à la fois technique et stratégique,
puisqu'il fait généralement partie de la direction
générale. Le DSI a un rôle d'assistance et de
maîtrise d'ouvrage de l'informatique d'une organisation, il est aussi
responsable des prestataires techniques engagés par l'entreprise. La
Direction des Systèmes d'Information doit donc être partie
prenante des logiciels choisis par l'entreprise.
Au cours de notre travail de recherche nous avons
assisté à une conférence organisée par des
Directeurs de Systèmes d'Information au sujet des relations client
fournisseur, ainsi qu'à une présentation des nouveautés
littéraires concernant les systèmes d'information15(*). Jean-Louis LEQUEUX,
présentant son ouvrage « Le grand livre du
DSI » 16(*)
a présenté au cours des cette conférence les principales
contraintes imposées aux Directeurs de Systèmes d'Information au
cours de cette période de crise. Selon Jean-Louis LEQUEUX, les
entreprises cherchent aujourd'hui à avoir des Systèmes
d'Information plus rapides, et pour moins cher. La demande est de plus en plus
contraignante alors même que les systèmes se complexifient.
Aujourd'hui créer un logiciel est dix fois plus compliqué
qu'auparavant, or la demande des entreprises est de faire évoluer des
systèmes avec des nouveaux outils de télécommunication.
Jean-Louis LEQUEUX considère alors que pour répondre à ces
demandes les DSI sont poussés à faire développer des
systèmes de moins en moins stables. Les architectures logicielles
étaient autrefois peu fonctionnelles mais très stables. Au sujet
des solutions logicielles à travers Internet, il a été
jugé par la majorité des DSI présents que ces solutions
sont naissantes, celles ci pouvant êtres relativement instables
lorsqu'elles sont nombreuses. Les DSI peuvent donc constituer un obstacle
à l'adoption de nouvelles technologies par l'entreprise, notamment
concernant lorsque celles ci sont encore au rang d'essai en entreprise. Dans
son ouvrage Cloud Computing & SaaS : une rupture décisive pour
l'informatique d'entreprise Guillaume PLOUIN17(*) analyse les mutations
poussées par l'arrivée du SaaS en entreprise, il décrit
par ailleurs l'arrivée de cette technologie en cinq niveau de
maturité de ces projets en entreprise :
· Le niveau 1, celui de la majorité des
entreprises, celles ci ayant pour la plus part déjà
essayées un logiciel accessoire en ligne
· Le niveau 2, étape du recours à la
première application SaaS
· Le niveau 3, l'entreprise veut recourir à
plusieurs application en SaaS, la première expérience
étant concluante, elle fait alors face à des difficultés
d'intégration entre son système d'intégration et ses
solutions en SaaS
· Le niveau 4, L'entreprise choisit d'évoluer vers
ce nouveau modèle et forme ses développeurs
· Le niveau 5, L'entreprise externalise
complètement son architecture logicielle, son équipe
d'exploitation devient donc une équipe de pilotage.
Au cours de notre mission de mise en place de la solution
Aragon-eRH au sein d'ICC, nous avons pu assister à une réunion
avec le DSI d'Intra Call Center. Le DSI étant le garant de la
sécurité des données de l'entreprise, cette réunion
avait pour premier objectif de vérifier que ses données
confidentielles ne puissent en aucun cas être disponibles sur Internet.
Le champ de responsabilité du DSI est très important, les
télécommunications ayant une place prépondérante
dans notre économie actuelle. Le travail tertiaire nécessite
généralement des moyens de communications
développés, le téléphone, Internet et des outils
d'aide au travail provenant de serveurs tels qu'Aragon-eRH.
L'extérieur est considéré comme un risque
par ces services, nous ne sommes donc qu'au niveau 1 définit par
Guillaume PLOUIN. Internet étant un outil donnant accès aux
données internes à l'entreprise, voici pourquoi le choix a
été fait de ne pas permettre aux employés d'Intra Call
Center d'avoir Accès à la solution depuis l'extérieur.
4. Une implémentation
réfléchie
L'ensemble des SIRH nécessite une période
d'implémentation en entreprise, ce qui implique nécessairement un
changement et des contraintes pour l'entreprise cliente. Le terme
implémentation désigne, comme nous l'avons vu, la création
d'un produit fini à partir d'un document de conception, d'un document de
spécification, voire directement depuis un cahier des charges. Les
projets de mise en place de SIRH peuvent, dans les grandes entreprises, durer
des années. Les solutions informatiques par le biais d'Internet ont pour
avantage d'avoir des délais de mise en place réduits, la solution
Aragon-eRH peut en effet être mise en place en moins de deux semaines
dans les PME. Les grandes entreprises nécessitent toutefois des
installations personnalisées, leurs environnement devant
généralement être adapté aux logiciels
déjà présents, ainsi qu'a la mise en conformité de
la solution face au cahier des charges de l'entreprise, ou à sa
réglementation, voici pourquoi on parle d'implémentation, puisque
pour mettre en place le produit dans l'entreprise, il faut le modifier afin de
correspondre aux cotraitantes de l'entreprise cliente.
La mise en place d'un SIRH se répartit sur plusieurs
étapes plus ou moins longues en fonction des spécificités
de l'entreprise (taille et développements). La première
étape consiste à formaliser l'existant, cette étape doit
être construite avec l'aide et le support de l'entreprise cliente. Lors
de la première étape, il est nécessaire d'analyser le
fonctionnement, ainsi que les contraintes légales de l'entreprise
cliente. Certaines entreprises préfèrent faire appel à des
professionnels afin de les aider dans leur choix de SIRH. Hervé Brunner,
avec qui nous avons réalisés un entretien18(*), intervient en tant que
consultant en phase amont du processus de mise en place d'un SIRH. Au niveau de
la sélection du SIRH de nombreuses erreurs peuvent être commises,
les plus récurrentes étant, selon Hervé Brunner de choisir
des solutions peu chères dont la mise en place sera extrêmement
couteuse, ou encore de préférer les meilleurs SIRH du
marché aux petites solutions, alors qu'une solution simple
correspondrait beaucoup mieux aux besoins et aux capacités de son
entreprise.
Le choix du SIRH est primordial, celui ci doit répondre
aux contraintes légales de l'entreprise, certaines entreprises
choisissent en effet d'informatiser leurs processus métiers afin de
garder une preuve des actions réalisées par leurs RH. Le SIRH
doit respecter la Convention Collective du client et offrir un support aux
référentiels et grilles internes. Une convention collective de
travail (CCT) est un accord entre des organisations d'employeurs et des
syndicats de salariés reconnus, la quasi totalité des entreprises
françaises relèvent d'une convention collective quelles que
soient leur activité et leur taille, ces conventions cadrent
l'activité des Ressources Humaines par branche, réglementant par
exemple les catégories de classification des postes, ou encore le
fonctionnement des absences maladies. Le SIRH doit de plus répondre aux
contraintes du Règlement intérieur de l'entreprise. La
première étape permet donc d'analyser les besoins et contraintes
de l'entreprise, ainsi que d'estimer les possibilité du SIRH.
Hervé Brunner sépare cette première étape en trois
actions qui sont la formalisation des besoins, la présélection,
et la sélection. Afin de permettre une sélection plus rapide des
SIRH, les entreprises rédigent généralement un appel
d'offre proposant un cahier des charges comprenant l'ensemble de ces
informations. La première étape demande donc d'analyser le
client, afin de permettre de calculer les évolutions demandées au
SIRH.
La solution Aragon-eRH est construite sur la base de la
convention collective du SYNTEC, fédération
spécialisées dans les professions de l'ingénierie, des
services informatiques, des études et du conseil, du recrutement et de
la formation professionnelle . Au cours de notre recherche, nous avons
participé à une réunion de réflexion
organisée par des membres du SYNTEC concernant la mise à jour des
fiches emploi types de l'informatique, la solution Aragon-eRH étant l'un
des seuls SIRH basé sur cette convention. La solution Aragon-eRH est
basée sur cette convention, toutefois les référentiels et
emplois type sont mis à jour en fonction de la convention de chaque
client, cette mise à jour constitue toutefois une contrainte pour les
entreprises dont l'organisation n'était pas aussi cadrée.
Une fois le SIRH choisi par l'entreprise, la seconde
étape est une période de développement, durant cette
période le SIRH est développé et testé au sein de
l'entreprise. Cette étape d'installation demande une participation et
une implication importante de l'entreprise. Les futurs utilisateurs doivent non
seulement assister à son installation, mais aussi être force de
proposition, une solution mal installée peut, selon Hervé
Brunner, être un désastre. Les frais de développement
peuvent être extrêmement élevés, voici pourquoi il
est utile de constituer une équipe interne de soutien des
développeurs, chargée de contrôler et de conseiller ces
développement. Des comités de pilotage du développement
sont généralement organisés en entreprise, certaines
entreprises préfèrent convier des consultants experts à
ces comités, ceux ci réalisant la maitrisé d'ouvrage.
Agathe Lemarchand19(*)
réalise ces activités de soutien au projets SIRH, cette
consultante nous a démontré les problématiques
liées à la maîtrise d'ouvrage dans le processus de mise en
place. Les collaborateurs participant au groupe de soutien des
développeurs doivent y consacrer un nombre d'heures conséquent
afin que leur aide soit véritablement prise en compte par les
développeurs, il est donc utile de réaliser des recrutements
supplémentaires afin de réaliser une partie de leurs
activités, ces frais supplémentaires constituent une limite
à l'installation de solution informatique, puisqu'il arrive que les
employés ayant une meilleure connaissance de l'entreprise ne peuvent
quitter leurs postes afin de participer à ces groupes de travail.
L'étape finale de mise en place d'un SIRH est la
formation des collaborateurs, ces formations peuvent toutefois êtres
réalisées lors du développement. Agathe Lemarchand qui
réalise des actions de formation doit à la fois présenter
le fonctionnement du SIRH, mais aussi en démontrer
l'intérêt. L'ensemble des consultants que nous avons
rencontrés nous ont ,eux aussi, présenté cette
étape comme étant un risque pour l'entreprise, celle-ci pouvant
faire place à une résistance au changement de la part des
utilisateurs. Pour convaincre les utilisateurs de nombreux moyens sont mis en
place par les entreprises, la solution conseillée par les consultant
étant de développer leur intérêt en leur
démontrant que les SIRH apportent une simplification de leur
activité ainsi que outils pratiques.
Nous avons démontrés que les nouveautés
technologiques doivent entrer dans un schéma préexistant afin
d'être conforme aux contraintes d'adoption des nouvelles technologies par
les utilisateurs. De plus, nous avons démontrés que ces nouvelles
technologies peuvent faire face à des contraintes Internes aux
entreprises définies par les Directions de Systèmes
d'Information, ce qui leur impose de s'adapter à nouveaux. Pour pousser
les RH à homogénéiser leurs pratiques, les SIRH proposant
des nouvelles technologies doivent premièrement correspondre au
fonctionnement des RH ainsi qu'aux contraintes de leurs entreprises. Nous
pourrions toutefois nous demander si l'open source proposé par
Aragon-ERH correspond à l'utilisation des RH.
B) Vers une externalisation des activités
support
Dans son ouvrage « L'âge de
l'accès », publié en 2000, J.RIFKIN prévoyait
l'arrivée d'une nouvelle économie, dans cette
« nouvelle économie en réseau, plutôt que
d'échanger des biens matériels et immatériels, les
entreprises en contrôlent et en régulent
l'accès »20(*).
Jeremy RIFKIN est un essayiste américain,
spécialiste de prospective économique et scientifique. Il est
également fondateur et président de la « Fondation pour les
tendances économiques » (« Foundation on Economic Trends
» (FOET)) basée à Washington. Selon J.RIFKIN, nous entrons
dans une ère nouvelle: l'âge de l'accès. Les marchés
laissent la place aux réseaux, les biens aux services, les vendeurs aux
prestataires de services et les acheteurs aux utilisateurs. La notion
d'accès se substitue à celle de propriété. Cette
évolution s'accompagne d'une marchandisation des rapports humains et de
la privatisation de la sphère culturelle.
Selon J.RIFKIN, la nouvelle entreprise se libère d'un
maximum de contraintes matérielles en sous-traitant un maximum de ses
activités : « Dans la nouvelle économie, la
sous-traitance est presque devenue une religion ». Or l'un des
principaux arguments commerciaux des nouvelles solutions telles qu'Aragon-eRH
est de décharger les entreprises d'un maximum de contraintes de
l'activité support, telles que les Ressources Humaines. Ce pourquoi,
nous étudierons, dans cette partie, les tendances économiques
présentées par J.RIFKIN illustrées par la solution
Aragon-eRH.
1. D'une logique de
propriété vers une logique de réseaux
Dans la nouvelle économie présentée par
J.RIFKIN, la possession d'un bien tel qu'un logiciel de gestion des Ressources
Humaines n'est plus un objectif en soi puisque l'intérêt n'est pas
d'acheter et de vendre ce type de bien. Le rapport marchand s'éloigne du
simple rapport offre/demande pour se rapprocher d'un espace d'échange en
réseaux. Les biens ne s'échangent plus pour eux-mêmes, mais
pour un ensemble d'avantages auxquels ils permettent d'avoir accès, ce
qui correspond parfaitement au modèle locatif puisque l'entreprise
n'achète plus le logiciel, celle-ci loue juste le droit d'accès
à l'interface de la solution informatique.
L'échange de ce type de produits en location est
devenu possible depuis la netéconomie, mais le type d'échanges
entre entreprises a aussi évolué. J.RIFKIN présente
« l'environnement en réseaux » comme étant
l'un des facteurs les plus importants de la nouvelle économie. Les
entreprises ont aujourd'hui un ensemble de réseaux de prestataires, de
partenaires et de contacts avec lesquels elles échangent des services.
Ces réseaux permettent d'échanger des informations ainsi que des
services spécialisés, ce qui permet à chaque entreprise de
pouvoir mobiliser les ressources de ses partenaires en cas de besoin.
L'environnement en réseaux permet d'être plus réactif aux
variations du marché puisqu'un ensemble de contacts aux
compétences différentes peuvent être mobilisées. Ce
type d'échange convient parfaitement au monde du service où la
réactivité est un avantage considérable. « Andy
Groove, ancien P-DG de Intel, compare les industries du software avec le
théâtre, un art qui rassemble les metteurs en scènes, les
acteurs, les musiciens, les auteurs, les techniciens et les financiers pendant
la brève période nécessaire à la création
d'une oeuvre. »2019
Aragon-eRH et Intra Call Center ont signé un contrat de
partenariat permettant à l'entreprise Aragon-eRH de continuer le
développement de sa solution selon les conseils d'Intra Call Center. .
En effet dans la nouvelle économie, on achète l'accès aux
biens culturels, les biens matériels ou les loisirs deviennent alors des
expériences. Le consommateur tout comme les entreprises
n'hésitent plus à louer. Il ne va pas sans dire que
l'activité de toutes les entreprises telle qu'Aragon-eRH vendant des
solutions du type SaaS correspondent à ce modèle, puisque
celles-ci louent l'utilisation de leur solution.
2. Vers des solutions
entièrement sur Internet
La solution Aragon-eRH fonctionne en mode Saas. Le Software
as a Service (Saas) est un concept apparu au début des années
2000. Il permet de fournir des logiciels par le biais du web. Les principales
applications clients de ce modèle sont la relation client, la
vidéo conférence, les communications unifiées (outils
permettant de communiquer et d'utiliser les outils de bureautiques), le travail
collaboratif et la gestion des ressources humaines. Le SaaS permet de nombreux
avantages, notamment dans ses mises à jours. Les solution en mode SaaS
étant disponible par le biais d'internet, les mises à jour sont
réalisées par le distributeur, permettant des gains de temps
considérable aux clients.
Le principe du mode Saas est un renversement dans
l'utilisation de logiciels, puisque les clients ne payent plus pour
posséder le logiciel, mais pour l'utiliser dans le cadre d'un
abonnement. Le fonctionnement de la solution permet à l'entreprise de
n'utiliser la solution que selon son besoin, puisqu'à la
différence du fonctionnement en ASP (Application Service Provider) qui
le précédait, le modèle Saas a été
nativement conçu pour le web.
Plusieurs choix sont alors possibles afin de gérer
techniquement la solution. La société Aragon-eRH a fait le choix
de séparer physiquement les données de ses clients des serveurs
contenant l'application. Le client reste alors maître de ses informations
puisque celles-ci ne quittent pas leurs serveurs. La solution est un support
disponible sur Internet, ce support va chercher les informations dans le
serveur du client et les met en forme. Cette méthode permet de
simplifier la sécurisation des données en fonction des besoins,
car toutes les informations confidentielles sont ainsi centralisées sur
le serveur du client. Depuis le début de cette année, pas une
semaine ne passe sans qu'un nouvelles ne présente son offre de "cloud"
: les géants de l'informatique Hewlett Packard et IBM, le fabricant de
routeurs
Internet
Cisco, même des opérateurs de
télécommunications comme
France
Télécom ou l'américain AT & T. Dernière
annonce en date, mi-juillet, Microsoft, premier éditeur mondial de
logiciels, a promis la commercialisation pour novembre de son offre de "Cloud"
baptisée Azure.
C'est le cybermarchand Amazon qui, en 2006, a inauguré
ce type d'offres. Le géant américain avait beaucoup investi dans
ses infrastructures à la fin des années 1990 pour lancer sa
boutique en ligne. Son informatique était certes capable d'absorber le
pic d'activité des achats de Noël, mais était
surdimensionnée le reste de l'année. "Le Cloud est une
façon de rentabiliser nos équipements", explique
Xavier
Garambois, directeur général
France
d'Amazon.21(*)
Nous avons premièrement démontrés que la
solution Aragon-eRH correspondait aux problématiques d'ICC, puis que le
développement informatique des entreprises dépend de nombreux
facteurs dont le fait que le SIRH soit en rapport avec les besoins des
entreprises. Afin de répondre à l'hypothèse posée,
à savoir que les SIRH tendent vers une homogénéisation des
RH, il faut comparer les différentes offres proposées par les
SIRH, donc de faire une étude de marché.
C) Des modules homogènes, comparatif des
processus proposés par trois types de SIRH : les ERP, les solutions
spécialisés et les solutions complètes.
On appelle "WorkFlow" (traduisez littéralement "flux
de travail") la modélisation et la gestion informatique de l'ensemble
des tâches à accomplir et des différents acteurs
impliqué dans la réalisation d'un processus métier (aussi
appelé processus opérationnel). Le terme de Workflow pourrait
donc être traduit en français par Gestion électronique des
processus métier. Un workflow consiste à informatiser un
processus administratif dans un but d'allégement des procédures,
de décentralisation et d'implication des utilisateurs eux-mêmes,
d'efficacité collective et de réduction des coûts enfin.
Un processus métier (ou process) représente les
interactions sous forme d'échange d'informations entre divers acteurs.
Dans cette partie nous essaierons d'analyser les process et workflow
présents dans plusieurs types de SIRH afin de percevoir leurs
différences.
1. L'offre du
marché
Chaque entreprise se focalise stratégiquement sur le
ou les domaines d'activités où elle aura des facteurs clés
de succès lui permettant de faire preuve d'un avantage concurrentiel
certain.
On peut identifier onze domaines d'activités, en voici
la répartition graphique :
22(*)
Soit 105 progiciels de recrutement, 62 progiciels
d'évaluation, 64 progiciels de mobilité interne,18 progiciels de
rémunération, 77 progiciels de gestion des compétences, 53
progiciels de gestion des formations, 53 progiciels de pilotage RH, 46
progiciels de gestion des temps, 40 progiciels de paie, 30 progiciels ERP, 145
autres progiciels. Ces solutions s'appliquent de manière
générale à des problématiques précises et
circonscrite propres aux entreprises, comme nous le verrons par la suite.
A travers ces chiffres nous pouvons percevoir l'offre de
logiciels présents sur le marché, toutefois l `existence de
nombreux SIRH spécialisés dans un domaine ne suffit pas à
définir leurs process ainsi que leur présence réelle dans
les entreprises françaises. Les Benchmark représentant un
comparatif de l'utilisation des SIRH en France sont fréquemment
incomplets ou axés sur des domaines précis, toutefois une
étude a été réalisée par l'observatoire des
systèmes d'information23(*). Selon cette étude
« l'externalisation représente 31% du budget 2008 en
médiane ». La location d'un logiciel étant l'une des
formes d'externalisation de cette fonction nous pouvons donc comprendre que la
tendance française reste de posséder les logiciels RH. Il est dit
en effet dans cette étude que « l'hébergement des
infrastructures reste encore majoritaire en France. » et qu'au sujet
du pourcentage d'externalisation « c'est encore peu par rapport aux
pays anglo-saxons, qui sont au moins à 50% ».
Après avoir décrit les différents
domaines d'activités des SIRH et définit les tendances du
marché, nous allons présenter et comparer de manière
générale les différents types de logiciels (ou solutions)
ainsi que leurs process de fonctionnement. Nous avons donc
séparés le panel de logiciels en trois catégories :
les ERP, les solutions spécialisés et les solutions
complètes.
2. Des ERP aux
architectures modulaires
Comme nous l'avons vus précédemment, les
solutions de type ERP répondraient à des problématiques
d'entreprises souhaitant rassembler l'ensembles de leurs informations dans un
logiciel unique. Les ERP sont, comme nous allons le préciser,
développés sous forme de modules centralisés, ces modules
se sont par la suite étoffés. Les solutions
spécialisées ont par la suite choisi de développer
certains modules, nous allons donc présenter premièrement les ERP
afin de pouvoir comparer les autres type de solutions à ceux-ci.
Un Progiciel de gestion intégré (PGI) (en
anglais Enterprise Resource Planning ou ERP) est un « logiciel qui permet
de gérer l'ensemble des processus opérationnels d'une entreprise,
en intégrant l'ensemble des fonctions de cette dernière comme la
gestion des ressources humaines, la gestion comptable et financière,
mais aussi la vente, la distribution, l'approvisionnement, le commerce
électronique. » 23(*)Les PGI sont des applications dont le but est de
coordonner l'ensemble des activités d'une entreprise (activités
dites verticales telles que la production, l'approvisionnement ou bien
horizontales comme le marketing, les forces de vente, la gestion des ressources
humaines, etc.) autour d'un même système d'information. Les
Progiciels de Gestion Intégrés proposent
généralement des outils de Groupware (logiciel qui permet
à un groupe de personnes de partager des documents à distance) et
de Workflow afin d'assurer la transversalité et la circulation de
l'information entre les différents services de l'entreprise.
Selon le grand dictionnaire terminologique terme "ERP"
provient du nom de la méthode MRP (Manufacturing Resource Planning)
utilisée depuis les années 70 pour la gestion et la planification
de la production industrielle. Le principe fondateur d'un ERP est de construire
des applications informatiques (paie, comptabilité, gestion de
stocks...) de manière modulaire (modules indépendants entre eux)
tout en partageant une base de données unique et commune. Cela
crée une différence importante avec la situation
préexistante (les applications sur mesure existant avant les ERP) car
les données sont désormais supposées standardisées
et partagées, ce qui élimine les saisies multiples et
évite (en théorie) l'ambiguïté des données
multiples de même nature.
L'autre principe qui caractérise un ERP est l'usage
systématique de ce qu'on appelle un moteur de workflow (qui n'est pas
toujours visible de l'utilisateur), et qui permet, lorsqu'une donnée est
entrée dans le système d'information, de la propager dans tous
les modules du système qui en ont besoin ou qui sont concernés.
Ainsi, on peut parler d'ERP lorsqu'on est en présence d'un
système d'information composé de plusieurs applications
partageant une seule et même base de données, par le biais d'un
système automatisé prédéfini éventuellement
paramétrable (un moteur de workflow). Les principaux ERP
Un ERP est un ensemble dont toutes les parties fonctionnent
les unes avec les autres d'où l'ergonomie et l'unicité des
informations et donc la cohérence du Système d'information. Un
ERP est modulaire dans le sens où il est possible de n'avoir qu'une ou
plusieurs applications, en même temps, ou peu à peu. Les
applications modulaires telles que les ERP permettent d'être sûr de
la compatibilité des modules entre eux.
On distingue deux types d'ERP : les ERP propriétaires,
édités par des sociétés, ce qui implique l'achat
d'une licence, et les ERP open source qui sont « gratuits ». Nous ne
nous intéresserons qu'aux ERP propriétaires.
Les principaux ERP du marché sont SAP (leader mondial),
Oracle/Peoplesoft, SAGE ADONIX, Microsoft, SSA Global, GEAC, Intentia/Lawson,
Infor Global Solutions. Nous avons étudiés les cartographies
fonctionnelles de plusieurs ERP, puis nous avons choisis de présenter
SAP, de par sa position prépondérante sur le marché.
Comme nous pouvons l'observer dans l'annexe1 illustrant les
modules présents dans un ERP24(*), l'activité des RH est l'un des modules
composant l'activité complexe d'une entreprise. Le fonctionnement de SAP
pousse l'administrateur système à définir des rôles
pour les collaborateurs, ceux-ci ont des droits d'accès à un
certain nombre de modules en fonction de leur activité, les
utilisateurs. Pour rentrer un peu plus dans le détail, chaque module est
décomposé en processus, qui eux-mêmes regroupent des
procédures. Le système de fonctionnement de SAP permet de
distribuer des rôles fixes à des collaborateurs, ceux-ci s ont
donc les autorisations relatives à leurs rôles et sont sous la
responsabilité de leur manager dans l'application. Ce type de solutions
a pour particularité de proposer un choix très large de process,
en effet, l'ERP devant être utilisé pour de nombreuses
activités dans l'entreprise, telles que la comptabilité ou la
gestion des clients, les employés sont donc amenés à
réaliser un maximum d'actions dans l'ERP. Les demandes de congés,
déplacements professionnels, demandes et approbations d'heures
supplémentaires.. etc.
Le système répertorie chacune de ces
catégories d'actions selon un code , le code de saisie des temps est par
exemple « CATA » 25(*). Ces pratiques informatiques, bien qu'elles puissent
sembler complexes, ont pour avantage de prendre en compte et de structurer
l'ensemble des procédures de l'entreprise.
3. Les Solutions
spécialisées, des modules supplémentaires
Au cours de nos entretiens et de nos recherches, nous avons
eu la possibilité de comparer de nombreux outils dits « de
niche ». Au cours de notre entretien, Agathe Lemarchand, consultante
SIRH chez ConvictionsRH, dont 98% des clients sont des entreprises appartenant
au CAC 40. Il arrive fréquemment que ces entreprises aient
déjà un ERP qu'elles souhaitent l'optimiser ou rajouter de
nouveaux modules, une autre option c'est que les entreprises ont
déjà une multitude d'ERP, et cherchent donc à assembler,
partager des processus métiers pour optimiser les coûts.
« Certaines entreprises sont dans une logique de centralisation, dans
un objectif de réduction des coûts, d'autres vont continuer
d'utiliser des systèmes existants ». Le deuxième cas,
très répandu, pousse ces grandes entreprises à choisir des
solutions spécialisées.
Herve Brunner, fondateur du cabinet SIRH conseil, nous a lui,
présenté les avantages des solutions spécialisées.
Selon lui « les éditeurs qui proposent des solutions
complètes se retrouvent mis en concurrence forte, notamment sur les
domaines ou ils n'étaient pas vraiment des spécialistes à
l'origine. Une entreprise qui a un besoin d'administration du personnel, paye,
gestion de l'information, gestion des compétences, optera plus
facilement pour le choix de deux éditeurs. Un éditeurs qui fera
la gestion administrative Paye, et un autre éditeur qui traitera de la
partie formation GPEC plutôt qu'un seul et même éditeur qui
traite l'ensemble. »26(*) L'expertise des éditeurs
spécialisés sont donc leurs points forts. A travers la profusion
de solutions présentes sur le marché et utilisés par les
consultants que nous avons rencontrés tels que Taleo, Cornerstone,
Successfactor, nous avons choisis d'essayer la solution Planning Team,
disponible en version de démonstration.
Planning Team est un programme permettant de gérer les
plannings des employés d'une entreprise, mais aussi des ressources
matérielles (ex : voitures). Les tâches ainsi que les
ressources peuvent êtres liées à des contacts ainsi
qu'à des clients. Le logiciel permet aussi de lier des documents aux
plannings. Ce programme possède exactement les fonctionnalités
décrites dans le module de gestion de planification de l'ERP SAP. Il est
toutefois plus léger, son process est simplifié puisqu'il ne
contiens pas l'ensemble des profils présents dans les solutions ERP, et
ce programme permet d'échanger des documents en même temps que la
planification. Nous pouvons donc conclure que la solution Planning Team, permet
de réaliser l'un des modules présents dans les autres types de
solutions, il existe bien entendu des solutions comprenant des workflow plus
élaborés, axés sur la réalisation de processus plus
complexes, tels que les logiciels de GPEC permettant de structurer
l'information sur les emplois, de prévoir des critères
d'évolution et d'analyser la performance.
4. Les Solutions
complètes
Après plusieurs recherches concernant le marché
des solutions complètes il nous a semblé que la couverture
fonctionnelle des SIRH est une activité en cours de
développement. De part la profusion des offres
spécialisée, et la multiplicité des options, le
marché des solutions complètes hors ERP est relativement faible.
Nous avons donc décidés d'étudier la solution Aragon-eRH,
ce qui nous permettra par la suite de mieux comprendre sa mise en place chez
Intra Call Center.
Comme nous l'avons présenté en introduction de
ce mémoire, Aragon-eRH distingue des autres solutions complètes
par sa simplicité d'installation notamment due à son mode de
fonctionnement en SaaS. Cette spécificité lui permet
d'externaliser le développement de la solution, ainsi que ses mises
à jour. Nous allons donc décrire le fonctionnement de cette
solution plus en détails.
Le fonctionnement applicatif de la solution est très
simple, celle-ci est disponible sur internet, toutefois les données de
chaque entreprise (les utilisateurs, et leurs informations) ne sont
présentes que sur le serveur de chaque client, comme nous le montre le
schéma suivant. Chaque client d'Aragon-eRH a un environnement
personnalisé, ces environnements évoluant en fonction de mises
à jour personnalisées. Les mises à jour sont
effectuées la nuit, ce qui permet de ne pas avoir d'interruption du
service. Les celles-ci ne sont pas installées sur l'ordinateur de
chaque utilisateurs, mais installées sur l'environnement de chaque
client depuis les locaux d'Aragon-eRH.
Le modèle de navigation dans l'application est
similaire à celui des ERP présentés
précédemment. Bien que de part sa simplicité Cette
solution fonctionne de manière à ce que les entreprises clientes
puissent modifier directement leur environnement sans avoir besoin du support
de l'équipe d'Aragon-eRH, l'architecture de la solution reste toutefois
similaires aux produits ERP. Tout comme les ERP que nous avons
présentés précédemment, il existe des profils
utilisateurs, et de modules pouvant être délégués
à ces profils.
L'Administrateur RH est le responsable de l'organisation,
c'est lui qui recrée l'organisation dans la solution, il entre les
services, les types de congés, les types de frais. Lors de
l'installation de la solution toutes les informations présentes sur
d'autres logiciels internes sont pré-installées, ces informations
pouvant changer, l'administrateur en est le responsable. Il a la
possibilité de déléguer ses droits à d'autres
profils. Il existe 10 profils dans la solution, Collaborateur, Manager,
Contrôleur de gestion, etc. Les profils sont imbriqués dans des
workflow, ceux-ci permettent de réaliser de nombreux process, tels
que les demandes de congés, les planifications, les inscriptions
à des formations, les feuilles de temps.
Les process sont eux aussi imbriqués les uns par
rapport aux autres, l'entretien d'évaluation doit par exemple être
réalisé afin que les compétences du collaborateur puissent
êtres visibles lorsque le profil « manager » fait une
recherche de collaborateur par compétences. La collaborateur peut
s'inscrire à une formation une fois son entretien d'évaluation
validé. Le RH valide les entretiens d'évaluation
réalisés par le manager. Tous ces modules imbriqués
correspondent à des outils présents dans les solutions ERP, et
les solutions spécialisées.
Conclusion intermédiaire :
Récapitulons tous les arguments venant corroborer
l'hypothèse émise précédemment
«les SIRH poussent à une homogénéisation
des pratiques RH. »
Avant de réaliser un comparatif des types de SIRH, nous
avons dans un premier temps défini Intra Call Center qui est notre
exemple d'intégration de la solution Aragon-eRH. Nous avons dans un
deuxième temps tenté d'expliquer les processus menant à
l'évolution technologique dans les entreprises, notamment dans les RH.
Ces réflexions nous ont menés à analyser l'ouvrage de
Jeremy RIFKIN intitulé « l'âge de
l'accès », celui-ci présente les évolutions de
la nouvelle économie de service, ainsi que les possibilités de
développement de solutions par le biais d'Internet. Nous avons alors
tentés de connaitre l'étendue de ce type de solutions sur le
marché, ceci nous a permis de constater que l'offre du marché
était très développée au niveau des solutions
spécialisés et des solutions ERP. Nous avons alors tenté
d'expliquer le fonctionnement et les process des différents types de
logiciels RH, ce qui nous amène à répondre à
l'hypothèse posée, à savoir que les SIRH poussent à
une homogénéisation des pratiques RH.
Nous avions avancé en introduction que les logiciels
influencent grandement les pratiques, à travers leurs processus. Les
solutions RH que nous avons étudiées, qu'elles soient sous forme
d'ERP ou de solutions spécialisées, sont basées sur les
mêmes modèles de fonctionnement. Les processus de gestion des
collaborateurs sont en effet similaires, l'administrateur doit dans toutes les
solutions créer un profil type par collaborateur, c'est ensuite lui qui
donne droit aux « modules » aux différents profils.
Les profils et le fonctionnement des échanges de données sont
similaires dans les trois cas étudiés. L'architecture de ces
logiciels étant semblable, l'offre et les choix des clients se portent
sur des critères différents (le prix, le temps d'installation,
l'histoire de l'entreprise). Il se peut que les workflow diffèrent
légèrement entre les solutions, le contrôleur de gestion ne
donne en effet pas de « validation » des plans de formation
dans SAP, ce qu'il fait dans Aragon-eRH, toutefois il est clairement admis dans
toutes ces SIRH que le collaborateur doit avoir un « plan de
formation » et que celui-ci est lié aux évaluations,
voici pourquoi nous pouvons valider notre première hypothèse.
5. II. Un SIRH important dans
l'évolution des processus chez Intra Call Center
Dans une première partie, les processus des
différents types de SIRH ont étés présentés,
ce qui nous a amenés à percevoir
l'homogénéité des différentes offres de modules
présents sur le marchés. Nous concentrerons ici notre attention
sur la nature d'Intra Call Center, afin de bien comprendre cette entreprise et
ses process avant et après l'installation de la solution Aragon-eRH.
Pour cela nous nous focaliserons dans un premier temps sur l'entreprise.
Nous chercherons donc à savoir si le SIRH impose une
restriction des processus de l'entreprise, pour cela nous tenterons de bien
comprendre l'entreprise Intra Call Center. A l'aide de littérature RH,
nous définirons ensuite l'activité et les principaux process
propres à l'activité des ressources humaines. Le fait de
définir l'activité des RH nous permettra d'avoir un point de
comparaison afin de comprendre les spécificités d'ICC. Nous
définirons enfin les process d'ICC, ainsi que les principaux changements
amenés par la solution Aragon-eRH, ce qui nous permettra, à
l'aide des entretiens réalisés, de vérifier si la solution
impose une restriction de leurs processus.
A) L'entreprise ICC, un centre d'appel dont
l'activité est dirigée vers la gestion des
compétences.
Il nous semble important de rappeler ici quelques points
spécifiques au type d'activité d'Intra Call Center afin de mieux
comprendre l'entreprise et les spécificités de l'activité
de formation du site :
1. Un centre d'appel
français
Comme nous l'avons présenté
précédemment, Intra Call Center est l'un des plus grands centres
d'appel français. Les centres d'appels, apparus aux Etats Unis
dès 1960, se sont implantés en Europe dans les années
1970/1980 (Grande-Bretagne, Irlande, Belgique et aux Pays-Bas).
La France, longtemps en retrait dans ce domaine,
désormais consciente de l'enjeu, rattrape son retard. Depuis 1996, la
croissance du secteur s'est maintenue à 19 % par an et ont
diminués de 10 % jusqu'en 2002. Les effectifs du secteur n'ont
cessé d'augmenter. Ils représentaient 60 000 postes agents en
1997. Aujourd'hui ils concernent entre 80 000 et 100 000 postes de travail soit
environ 130 000 personnes employées et devraient atteindre 170 000
personnes en 2002. La France27(*) occupe la troisième place en Europe
après la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Le marché
européen connait également une très forte croissance avec
pratiquement un doublement des sites en cinq ans (11 000 sites en 1997, plus de
21 000 en 2002).
Selon le livre blanc de l'Association Française de la
Relation Client, ce secteur emploie plus de 210 000 personnes en France
réparties sur 3500 sites. Longtemps identifiées sous la
désignation de « centres d'appels », les
activités formalisées de gestion des relations clients sont
aujourd'hui largement reconnues en tant que centres de contacts. Cette
évolution lexicale reflète le développement fonctionnel et
qualitatif de cette activité. « Le centre de contact n'est pas
une entité faite de tuyaux, elle est avant tout le creuset de
compétences multiples, de métiers divers et parfois pointus dont
l'expertise s'exprime via une diversité de points de contacts avec les
utilisateurs des services mis en oeuvre »28(*). L'ensemble des
employés d'Intra Call Center que nous avons pu rencontrer au cours de
cette recherche utilisait l'appellation « call center »
afin de définir leur entreprise, voici pourquoi nous conserverons ce
terme afin de décrire leur activité. Le fonctionnement qualitatif
des centres de contacts correspond à la spécificité
d'ICC que l'on peut identifier comme un centre d'appel de
qualité. .
L'outil de vente d'ICC consiste à mettre en valeur les
compétences et la réactivité de ses employés qui
peuvent se former rapidement aux produits spécifiques de leurs clients.
Les compétences des salariés constituent l'un des critères
les plus importants chez ICC. Celui-ci constitue à la fois un
critère déterminant d'évolution géré par les
RH, mais aussi un atout principal de l'entreprise sur son marché. Lors
d'un entretien avec Wenceslas Legoff12, consultant chez Aragon-eRH,
celui-ci nous a par exemple décrit l'un des avantages de la solution
Aragon-eRH. Le premier avantage consiste à permettre de valoriser
l'entreprise en étant capable de dire en quoi les personnes sont
compétentes et formées. La solution permet en effet d'avoir une
image des compétences de l'ensemble des collaborateurs et de pouvoir
l'exporter en format excel. Cet atout est une valeur ajoutée pour une
entreprise dont le « capital humain » constitue son premier
avantage à valoriser.
La valorisation et le développement des
compétences des collaborateurs est donc un axe majeur des Ressources
Humaines d'Intra Call Center. Le service RH est par ailleurs un service support
dédié à l'activité des
télé-conseillers. L'activité principale de
« gestion » des Ressources Humaines réalisée
par ce service consiste à gérer les entrées en
« potentiathèque ». La potentiathèque est un
outil de sélection créé par le service RH d'ICC, elle
regroupe l'ensemble des collaborateurs possédant certaines
compétences. Des compétences managériales ou techniques
peuvent permettre à un collaborateur d'entrer dans la
potentiathèque, ce qui lui permettra par la suite d'être
placé sur un circuit de mobilité interne, ou poussé
à devenir superviseur. Après vous avoir présenté le
positionnement de ce centre d'appel ainsi que l'activité principale de
ses RH, nous allons nous intéresser au fonctionnement
hiérarchique de cette entreprise.
2. Un fonctionnement
fortement hiérarchisé
Afin de percevoir le fonctionnement du centre d'appel, nous
allons vous présenter son organisation hiérarchique. Les services
sont organisés en plateaux, l'entreprise comptant environs une trentaine
de plateaux distincts. Chaque plateau est placé sous la
responsabilité d'un chef de plateau, celui ci pouvant être
responsable de plusieurs activités, selon la taille des plateaux. Le
management d'Intra Call est réparti sur plusieurs niveaux :
Le premier niveau est celui des superviseurs. Ils encadrent
une quinzaine de télé conseillers en moyenne. Le superviseur est
garant de l'animation au quotidien, du suivi des résultats, du
management et de la montée en compétence des membres de son
équipe. Ce sont les managers opérationnels et réalisent
donc les entretiens d'évaluation des employés qui leur sont
rattachés. La particularité de ces superviseurs est leur statut,
ceux-ci sont en effet « techniciens Agents de
Maîtrise » et n'ont pas le statut de cadre.
Le second niveau hiérarchique est celui des chefs de
plateau. Le chef de plateau est l'interlocuteur principal du client donneur
d'ordre dont il gère l'activité de relation client. Il analyse
les demandes, aménage les outils de réponse, manage une
équipe de plusieurs superviseurs (intègre, forme, suit leurs
missions). Il est garant de la réussite de son activité
(qualité, rentabilité, animation de son plateau), pour cela, il
assure la gestion du personnel sur le plateau en validant, par exemple les
congés.
Le responsable de programme est au troisième niveau
hiérarchique, celui-ci dépend de la direction de la production,
il est garant de la rentabilité des activités des
activités qui lui sont confiées. Les objectifs lui sont
fixés par la Direction de Production. Il y a, dans la période
d'étude, six responsables de programme, dont nous allons vous
présenter les types de clients.
3. Des clients
nécessitant des compétences particulières
Deux grandes typologies d'appels sont réalisées
à Intra Call Center : les appels entrants et sortants.
· Appels entrants : les lignes d'annuaire (ex :
pages jaunes), les lignes d'information (ex : chèque emploi service),
les lignes de service client (ex : canal +), les services de hotline (ex :
617).
· Appels sortants : Vente,
Télémarketing (ex : Yves Rocher, Bouygues,..), Reconquête
client, Enquêtes, Qualification de fichiers (vérification des noms
et adresses de clients).
Comme nous pouvons le constater parmi ces différents
types d'appels, les appels émis et reçus par Intra Call Center
constituent des appels spécifiques demandant des connaissances
poussées du client et de son produit (exemple : le chèque
emploi service). Les appels émis par ICC constituent eux des actions de
prospection usuelles. Après avoir brièvement décris les
types d'appels réalisés par ICC, nous allons tenter de
décrire les process internes de son service RH.
B) Le service RH d'Intra Call Center : un service
support aux processus diffus
Afin de pouvoir définir les process RH étant
intégrés dans Aragon-eRH, nous allons définir les RH, ce
qui nous permettra de faire une comparaison pour analyser les
différentes activités du service RH d'ICC. Nous pourrons ainsi
voir l'ensemble des modules couverts par la solution Aragon pour ICC.
1. Une
activité spécialisée des RH
L'Activité de la fonction ressources humaines est
complexe à définir tant son champ est varié, il existe
toutefois des constantes permettant de distinguer des
« disciplines » différentes. Dans leur ouvrage
Panorama de la GRH, il est écrit que : « La fonction
ressources humaines assume dans l'entreprise le respect du droit du travail,
gère les situations administratives. Elle prend en charge et anime avec
les managers les relations sociales ou collectives, les carrières, la
mobilité, la formation, l'emploi. Elle crée les conditions
permettant le développement des compétences, l'engagement et la
réussite. »29(*). La Gestion des Ressources Humaines se
différencie en effet de la gestion du personnel puisqu'elle permet de
dépasser la dimension uniquement exécutive et administrative des
RH, pour être un meilleur vecteur de développement des
employés, et donc de l'entreprise. Il existe toutefois des
activités, qui bien que n'étant pas comprises dans les
contraintes légales imposées aux entreprises, sont toutefois
communes à l'ensemble des services RH, tel que le recrutement. Nous
tenterons ici de vous présenter ces activités dans un ordre
représentant le parcours du personnel dans l'entreprise.
Le recrutement est le point de départ de
l'activité RH. Celui-ci consiste à acquérir les ressources
dont l'entreprise aura besoin pour produire. Le recrutement est par la suite
relié à de nombreux autres process tels que la mobilité,
la formation ou encore la gestion des carrières. Voici pourquoi cette
activité est l'un des process les plus cadrés dans les
entreprises. Les RH se doivent de trouver un collaborateur correspondant au
besoin immédiat de l'entreprise mais étant aussi cohérent
avec les choix de politique sociale de l'entreprise. Il s'agit en effet
d'anticiper les futurs besoins de l'entreprise et de lui fournir une masse
salariale correspondante. Dans son ouvrage Les outils des RH30(*), Sylvie GUERRERO définit huit phases
indispensables dans le processus de recrutement : la description de
l'emploi, la définition du profil, l'identification des sources, la mise
en place des moyens de recrutement, la campagne de recrutement, la
sélection des candidatures, la décision d'embauche et
l'intégration. Toutes ces étapes sont nécessaires au
recrutement, et intégrées dans la solution comme nous le verrons
par la suite.
L'une des notions primordiales est de définir la
compétence. Elle est le plus souvent définie ainsi :
« ensemble des savoirs, savoir-faire et comportements tirés de
l'expérience nécessaires à l'exercice d'un métier.
La notion de savoir renvoie évidemment aux connaissances initialement et
ultérieurement acquises indispensables à l'exercice de la
profession »31(*). La compétence est vue comme
l'expérience du collaborateur sur une tache précise. Il
était important de définir la compétence puisque cette
notion est à la fois un critère de recrutement, un objectif de
formation et une capacité permettant la mobilité et les
évolutions des salariés dans leur carrière. Nous allons
vous expliquer en quoi la compétence relie toutes ces activités.
Les salariés sont recrutés selon leurs
compétences spécifiques afin de correspondre à un profil
de poste. Le profil de poste est le portrait idéal du candidat postulant
à un emploi ou une fonction. Il résulte de l'analyse des
compétences à considérer comme prioritaires, ce qui
permet par la suite de classer des postes, d'effectuer des
comparatifs entre le profil du poste et les profils des divers candidats, et de
mettre en place un système de rémunération. L'objectif
est de pouvoir comparer les postes afin de les payer différemment selon
des critères définis par les RH et les partenaires sociaux.
Une fois recrutés les salariés participent
à de nombreux process administrées par les RH, le premier
étant les entretiens d'évaluation. Ces entretiens doivent
permettre de déterminer les compétences nécessaires
à l'exercice de leurs fonctions et les actions de formations
destinées à acquérir et à améliorer ces
compétences. Des actions (avec éventuellement des délais)
sont ainsi décidées pour faciliter et/ou améliorer le
travail de l'évalué. Il existe deux types d'entretiens depuis
l'accord national interprofessionnel de 200332(*). L'entretien annuel qui est obligatoire et
l'entretien professionnel, destiné à évaluer plus
spécifiquement les besoins en formation des salariés pour en
permettre la mise en place une fois tous les deux ans. Ces entretiens
s'effectuent avec le manager, et ceux-ci permettent de mettre en place des
plans de formation par salarié. L'entretien est décrit par Mme
Sylvie GUERRERO3130 comme étant un outil correspondant à une
politique d'évaluation. Nous verrons par la suite les évolutions
dans les politiques d'évaluation d'Intra Call Center.
La formation est l'un des processus supplémentaires
devant être réalisé par les RH. Depuis la loi du 16 juillet
1971 les entreprises françaises ont l'obligation de participer au
financement de la formation des salariés. Si au départ cette loi
ne s'adressait qu'aux entreprises de plus de dix salariés, elle s'est
progressivement étendue. En 2005, les entreprises de plus de dix
salariés doivent consacrer 1,6% de leur masse salariale au financement
de la formation. On peut considérer qu'un outil majeur a
émergé à la suite de cette loi : le plan de
formation. Le plan de formation est défini par Mme Sylvie GUERRERO
comme étant « un processus qui conduit à
détailler, selon une méthodologie bien précise, le type de
formations que l'on prévoit pour l'année à
venir »3130. La réalisation des plans de formation est
séparée en quatre phases qui sont : l'analyse des
besoins de formation, la conception de la formation, la réalisation de
la formation et l'évaluation de la formation. Les formations demandent
aux RH d'être en contact avec des centres de formation ou d'organiser des
sessions de formation internes, de prévoir des sessions de formations
compatibles avec les projets des équipes, d'inscrire les collaborateurs
à ces sessions et d'évaluer les formations. Ce process est
nommé « ingénierie de la formation », celle
ci « consiste à choisir la manière la plus pertinente
de découper et d'agencer les différents éléments de
la formation entre eux»33(*). Les actions des formations sont un investissement
permettant aux salariés de développer leurs compétences et
donc d'être plus compétents sur leur poste, ou d'évoluer
vers un autre poste.
Contrairement aux process vus précédemment, la
mobilité n'est pas une obligation légale, c'est une pratique
faisant partie de la politique de l'entreprise. Il est fortement
conseillé de permettre aux salariés d'évoluer au cours de
leur carrière, tant pour leur permettre de rester compétents que
pour anticiper les futurs besoins de l'entreprise, ce qui correspond à
l'obligation des entreprises de faire de la Gestion Prévisionnelle des
Emplois et des Compétences34(*). La GEPC permet à l'entreprise d'anticiper les
conséquences des évolutions problématiques liées
à son environnement interne et externe et à ses choix
stratégiques. Elle a pour but de déterminer les actions à
mettre en oeuvre, dans les 3 à 5 ans à venir, permettant de faire
face aux mouvements d'effectifs, tout en répondant aux besoins de
l'entreprise. L'entreprise a donc pour obligation d'anticiper à son
évolution future, et de faire évoluer ses salariés afin
que ceux-ci puissent correspondre à ses besoins. La GPEC n'est pas un
process toutefois elle pousse les entreprises à faire un bilan de leurs
compétences internes, et de les comparer avec leurs besoins futurs. Cet
indicateur pousse donc les entreprises à permettre la mobilité
des salariés dont les compétences ne correspondraient pas aux
besoins futurs.
A tous ces processus s'ajoutent des actions administratives
auxquels doivent participer les RH telles que les feuilles de temps, ou encore
les notes de frais. Il est cependant possible que certaines de ces tâches
soient réparties vers des services dédiés dans
l'entreprise. Après avoir défini les principaux process, essayons
de comprendre comment ceux-ci sont mis en place chez ICC.
2. Des processus
opérationnels de support
Après avoir défini les principaux process
auxquels doivent participer les RH, nous allons vous présenter le
fonctionnement de l'ensemble de ces process chez ICC.
Le Centre d'appel utilise environ 35% d'Intérimaires en
CDD35(*). Les recrutements
sont réalisés de la manière suivante, la majorité
des collaborateurs sont recrutés à l'aide d'agences
d'intérim travaillant avec le Call Center depuis de nombreuses
années. Les collaborateurs en CDD sont embauchés en fonction des
besoins immédiats. Il arrive fréquemment que certains
employés soient de nouveau repris en intérim pour d'autres
missions après avoir donné satisfaction dans l'entreprise, ce qui
permet d'avoir des collaborateurs plus efficaces, ayant déjà
été formés au fonctionnement du Call Center. Les missions
en intérim se font en effet pour de nouvelles activités ou pour
des missions brèves. Le process est alors le suivant : les RH
envoient une annonce aux cabinets d'intérim qui proposent des Curriculum
Vitae. Les candidats réalisent ensuite des entretiens
téléphoniques, et les postulants sélectionnés
rencontrent finalement les Managers et les RH afin de décider du
candidat ayant les compétences les plus appropriées.
L'un des process spécifiques à ICC est la
gestion des planifications dont nous allons vous expliquer le process. Comme
nous a présenté la responsable des planifications35(*), les feuilles de présence permettaient de
collecter tous les incidents de présence par rapport à un
planning pré existant. Elles étaient élaborées par
le service planification à partir des plannings établis. Le
service planification a une base de planification interne
réalisée sous Excel, qui permettait de générer les
plannings et des feuilles d'émargement à partir de la
planification établie. Les horaires du collaborateur étaient
calculés et communiqués aux collaborateurs un mois à
l'avance. Le superviseur recevait les feuilles d'émargement de ses
équipes une semaine à l'avance, puis vérifiait la
présence des collaborateurs chaque jour. Le superviseur notifiait les
incidents de présence (absences, congés exceptionnels
éventuels non prévus en planification,...) au service de
planification. Les feuilles d'émargement étaient ensuite
envoyées au service de gestion qui était chargé de les
saisir dans l'outil de planification pour la gestion des paies.
Comme nous l'avons présenté
précédemment, le processus de mobilité interne constituait
un processus permanent de gestion des talents. Les salariés
considérés comme ayant des compétences leur permettant
d'évoluer vers le poste de superviseur étaient alors
placés dans la « potentiathèque ». Cette
sélection d'employés constitue l'essentiel de la gestion des
carrières internes. Afin d'optimiser les compétences, la gestion
des effectifs, et les contraintes de planification, le service RH a mis en
place une mutualisation des compétences internes. La mutualisation
installée chez Intra call Center consiste à affecter les
collaborateurs à plusieurs activités, donc à plusieurs
plateaux. Nous avons défini les principaux process spécifiques
à ICC. Les autres process administratifs tels que les demandes de
congés ou encore les notes de frais sont des processus de gestion simple
dont la validation est uniquement réalisée par le responsable
hiérarchique du collaborateur. Après avoir défini les
principaux process, nous allons donc décrire les principales
évolutions dans les procès d'ICC depuis la mise en place de la
solution Aragon-eRH.
C) L'arrivée du SIRH, une remise en cause
nécessaire des procès
L'histoire d'une entreprise à beaucoup d'influence sur
ses processus internes. Il est en effet fréquent que des tâches
historiquement réalisées sous la responsabilité
d'employés dépassent les compétences de ceux-ci. Il est
aussi probable que certaines responsabilités devant être dues
à certains employés soient détenues par d'autres, à
cause de leur ancienneté ou d'autres facteurs. La mise en place d'un
logiciel ne peut en aucun cas remettre en question les affectations ainsi que
l'organigramme d'une entreprise, toutefois celui-ci peut contribuer à
une répartition plus efficace des tâches. Le SIRH permettrait
d'effectuer des changements significatifs puisqu'ils encadrent certains process
ayant une influence considérable sur l'organisation de l'entreprise.
Nous allons ici décrire les principaux process ayant été
modifiés depuis l'installation de la solution Aragon-eRH.
1. Des actions
cadrées par profil
Comme nous l'avons présenté en première
partie de ce mémoire, la solution Aragon-eRH fonctionne selon un
système de menus rattachés à des profils
préenregistrés. Il existe dix profils imbriqués
permettant de réaliser l'ensemble des actions et des workflow
disponibles dans la solution : le collaborateur, le manager, le RH,
l'administrateur RH, le responsable de la planification, le formateur, le
responsable des formations, le contrôleur de gestion, le responsable du
reporting/Accréditations, le chargé de Recrutement.
Ces profils donnent accès à des sous menus
contenant l'ensemble des actions, telles que le droit de consulter les plans de
formation. L'Administrateur RH est responsable de la répartition des
rôles vers les collaborateurs, certains pouvant cumuler plusieurs
profils, par exemple le responsable de la planification peut aussi être
le contrôleur de gestion.
Le recrutement
La solution n'a pas été un véritable
changement dans la réalisation des process de recrutements puisque le
recrutement consistait déjà l'une des activités
primordiales d'Intra Call Center. La solution a permis d'outiller les 150
à 250 recrutements mensuels en mettant en place un portail sur lequel
les candidats choisissent directement le profil de poste pour lequel ils
postulent. Ce fonctionnement permet de réaliser un premier tri de CV,
puisqu'ils sont classés par profil de poste. Le portail permet en outre
un classement des collaborateurs en fonction de leurs compétences, ce
qui rend le recrutement plus objectif puisque les candidats sont
sélectionnés en fonction de leurs concordances avec les
compétences nécessaires pour le profil recherché.
Au delà de cet outil permettant au Chargé de
recrutement d'être plus efficace dans ses recrutements, la partie back
office de gestion des candidatures a été véritablement
renouvelée. Les candidatures précédemment
conservées dans un document word, et donc archivées de
manière précaire, sont aujourd'hui conservées dans la
solution. Les dossiers des collaborateurs ayant été
recrutés par l'entreprise ne sont pas effacés, ce qui permet de
garder une trace des compétences de ce collaborateur, et peut-être
de pouvoir faire appel à lui pour d'autres missions. Le fait de
conserver les dossiers des collaborateurs, ayant déjà
intégré l'entreprise, permet de ne pas réitérer
l'ensemble du processus de recrutement.
L'outil permet d'éviter de devoir
réécrire les informations déjà entrées dans
la solution, puisque les informations entrées par le candidat sur le
portail de recrutement sont traitées puis directement
vérifiées par le RH et enfin importées dans son dossier
sur la solution. Ces mêmes informations seront par la suite directement
importées dans la paie. L'outil permet de ne pas avoir à
ressaisir les informations, mais il permet aussi de fluidifier l'entrée
des collaborateurs dans l'entreprise, puisque leurs informations ne sont plus
ressaisies par le service d'administration du personnel et le service paie. Ces
services ne risquent donc plus de réaliser des erreurs concernant ces
dossiers.
L'outil n'a en ce sens pas changé le process, mais il
a permis de le « cadrer » en ajoutant le fait de conserver
le dossier. Il permet de ne pas avoir à reproduire le même process
de recrutement plusieurs fois pour le même candidat. En simplifiant le
partage des informations du dossier des collaborateurs entre le service
recrutement, le service RH et le service Paie, nous pouvons considérer
que la solution a déplacé le champ de responsabilité de
l'ensemble de ces services. De nouvelles responsabilités sont en effet
transmises à des collaborateurs, comme nous l'avons appris lors d'un
entretien36(*),
« XXXX saisit dans l'outil de nouvelles informations qu'elle ne
saisissait pas auparavant (dossier collaborateur] »37(*). Les RH étant
chargés de la création du dossier collaborateurs ont aujourd'hui
une responsabilité plus importante. Les informations qui étaient
ressaisies par le service paie dans le logiciel Hypervision sont aujourd'hui
directement transférées dans la paie, sans avoir besoin
d'être saisies à nouveau.
Les entretiens d'évaluation
Au cours de notre recherche nous avons pu comprendre le
fonctionnement des entretiens chez ICC. Ils étaient
réalisés par les superviseurs, et avaient pour objectif de
vérifier l'efficacité des employés sur leur poste. Les
managers opérationnels (superviseurs) étaient
véritablement responsabilisés par rapport aux entretiens, puisque
ceux-ci faisaient une « validation par audit » des
entretiens. Ceci signifie que les managers vérifiaient la
cohérence de certains entretiens choisis. Toutefois les entretiens
n'étaient et ne sont toujours pas entièrement relus par les RH.
Les RH ont 1000 employés sous leur responsabilité, leur effectif
étant de 16 ceci rend la relecture des entretiens complexe, toutefois
« l'animation des cycles d'évaluation est de la
responsabilité des RH »12 comme nous l'a
présenté Wenceslas Legoff lors de notre entretien. Cette
responsabilité des RH, concernant les entretiens est approuvée
par Mr Hervé Brunner. Il a en effet présenté
l'intérêt du SIRH concernant les entretiens d'évaluations.
Ceux-ci permettent selon lui de suivre les entretiens des
managers, mais en « aucun cas le RH ne doit prendre la place du
manager, il n'a pas les connaissances opérationnelles pour
cela ». Le RH se doit d'administrer les entretiens. Le
problème étant que selon Hervé BRUNNER, seuls 70% des
managers réalisent les entretiens d'évaluation. La solution
Aragon-eRH permet aux RH de gérer plus simplement la réalisation
des entretiens d'évaluation et d'envoyer des mails de rappel aux
managers n'ayant pas réalisés leurs entretiens. De plus,
l'application ne permet pas de passer à la période
d'évaluation suivante tant que l'ensemble des entretiens n'a pas
été réalisé. En ce sens nous pourrions dire que la
solution « cadre » les entretiens d'évaluation,
toutefois certains process de blocage peuvent être modifiés, comme
cela a été le cas pour les entretiens d'évaluation. La
validation des entretiens d'évaluation était à l'origine
obligatoire par les RH, mais cette deuxième validation des entretiens a
été supprimée chez Intra Call Center compte tenu de
l'effectif des collaborateurs. La solution ayant pour objectif principal de
« simplifier la vie des gens », des points de blocages trop
rigides auraient par exemple rendu le travail des RH beaucoup plus fastidieux.
Il a alors été jugé préférable de rendre
certains champs obligatoires afin de pouvoir valider un entretien
d'évaluation. Les entretiens ont pour objectif de permettre aux Managers
de suivre l'évolution des collaborateurs et de noter la
réalisation de leurs missions. Les champs ayant étés
obligatoirement remplis par le manager lors de l'entretien
précédent (l'appréciation, et les objectifs) sont
automatiquement retranscrits dans l'entretien suivant. Les collaborateurs
peuvent de plus remplir leur bilan personnel dans la solution avant de
réaliser l'entretien. Le manager peut donc lire ces bilans afin de mieux
préparer l'entretien.
Nous pouvons dire que l'activité des RH n'a pas
été rendue plus contraignante dans la solution. Cependant les
entretiens sont eux « cadrés » puisqu'ils entrent
dans un processus d'évolution des collaborateurs sur le long terme.
Avant les managers réalisaient en effet les entretiens, mais ceux ci
n'avaient pas d'impact sur la suite.
Le process de Feuilles de temps
L'évolution du process de gestion des temps est l'un
des changements majeurs de process puisque les feuilles de temps étaient
jusqu'alors réalisées à la main par l'ensemble des
collaborateurs, des managers et du service planification.
Comme nous l'avons présenté
précédemment les feuilles de temps pré remplies devaient
être signées par le collaborateur et validées par le
manager chaque jour car tout retard ou toute absence étant nommé
« incident de présence ». Chaque jour, le service
planification a pour tâche de collecter et de vérifier les
feuilles de temps de chaque collaborateur. Les « incidents de
présence » sont ensuite transmis au service paie afin de
mettre à jour les horaires de chaque employé.
Les plannings et la gestion des émargements sont
aujourd'hui gérés directement dans la solution. Le process reste
similaire puisque le responsable de la planification entre les plannings des
équipes. Ces plannings sont ensuite pré remplis lorsque le
manager valide mensuellement le planning du collaborateur. Les feuilles de
temps ont été recréées dans la solution. Celles-ci
doivent être validées par le manager, et mettent à jour le
planning du collaborateur automatiquement afin de gérer la paie. C'est
une véritable décentralisation de cette fonction qui demandait
jusqu'alors trois employés.
Le processus de gestion des feuilles de temps n'a pas
changé puisque le workflow reste le même à travers l'outil,
toutefois nous pouvons considérer que la solution pourrait être un
point de support pour le service planification.
2. Vers une
responsabilisation des Managers
Au cours de nos différents entretiens, le changement
nous paraissant le plus important dans l'organisation de l'entreprise ICC
fût le rôle des managers. Comme nous l'a présenté
Jean-Marc Satta, concernant les managers : « avant ils ne faisaient
rien en ressources humaines, aujourd'hui ils deviennent les premiers
acteurs. »37(*) Les managers
créent les demandes de recrutement, ils font les évaluations des
collaborateurs et génèrent leurs plans de formations, c'est en
quelque sorte « le bras armé des ressources
humaines ». Au cours de notre entretien avec la responsable du
service Planification d'Intra Call Center3736, nous avons par
ailleurs pu comprendre que le fait que les managers réalisent des
actions dans l'application les poussait à s'impliquer d'avantage. En
effet, « le superviseur saisit aussi dans l'outil (en tant que
manager) son engagement est donc plus fort ».
Les managers sont une population importante qu'il est
nécessaire d'inciter à utiliser la solution, ceux-ci sont en
effet les garants de la réussite d'une implémentation de par leur
position hiérarchique et leur proximité des employés. Il
serait très complexe de mettre en place une solution avec un management
réticent, voici pourquoi les Managers doivent avoir un rôle dans
l'accompagnement de la mise en place de la technologie. Au sein d'Intra Call
Center, les Managers furent les premiers utilisateurs formés par les RH,
ceux ci sont en effet, des acteurs RH puisqu'ils sont la première
instance de validation de tous les workflow émanant des
collaborateurs . Le manager valide dans la solution Aragon-eRH les
Feuilles de temps, les demandes de congés, les bilan, les demandes de
planifications etc.. Ceux ci doivent donc mener les collaborateurs à
respecter les « bonnes pratiques » en utilisant eux
même la solution pour l'ensemble de leurs processus métiers. Les
collaborateurs utilisant la solution permettent au Managers d'avoir une
idée précise des collaborateurs disponibles et des
compétences présentes en interne, des formations en cours, et des
plannings mis à jours de leurs équipes.
La position des Manager constitue l'un des choix faits par les
concepteurs de la solution Aragn-eRH. Ces choix ont un impact non
négligeable sur la politique de Ressources Humaines des entreprises,
puisque comme nous l'avons vu, les SIRH pose un cadre à
l'activité des RH. Il est donc indispensable que les choix
réalisés par l'entreprise développant le SIRH
correspondent à la politique d'entreprise du client. L'entreprise
Aragon-eRH a pour objectif d'améliorer la valeur ajoutée des RH
à travers l'ensemble de ses process. Le terme « valeur
ajoutée » représente dans l'économie
l'écart entre la somme des valeurs des entrants d'un processus de
production (les consommations intermédiaires) et la somme des valeurs
des produits ou des services qu'il vend.
La valeur ajoutée est difficile à calculer
lorsqu'elle est appliquée à des activités administratives,
ou de développement du personnel. Le principal avantage apporté
par la solution est, comme nous l'avons vu, de permettre de libérer du
temps à ses utilisateurs en automatisant certains process, mais cette
solution permet aussi, selon Jean Marc Satta, de « se poser la
question de regarder quelles sont les activités créatrices de
valeur ou pas, donc qu'est ce qu'on met en avant en interne pour pouvoir gagner
du temps ? »37(*). La valeur ajoutée provient alors du fait que
l'outil permet d'avoir un recul sur les meilleures pratiques de l'entreprise,
et donc de les développer. La solution pousse donc l'entreprise à
développer certains process, ainsi que de transformer le rôle des
Manager, mais celle ci pousse en outre l'entreprise à analyser ses
propres actions RH.
Dans son ouvrage, Management des nouvelles technologies et
e-transformation5 Michel GERMAIN analyse la relation
indispensable entre toute technologie et la formalisation de « bonnes
pratiques » qui conditionne son utilisation par l'humain. Selon
Michel GERMAIN « l'individu et sur la prise en compte de ses besoins
par les technologies en réseau. L'adéquation de la technologie
aux pratiques et aux usages se révèle d'une importance
décisive dès lors que, d'une entreprise à l'autre,
l'efficience tient davantage aux facteurs humains qu'aux solutions techniques
déployées. » Les managers, tout comme l'ensemble des
utilisateurs, sont le premier apport d'efficacité, l'outil ne faisant
qu'être un support au développement de l'entreprise. Les
« bonnes pratiques » présentées par Michel
GERMAIN illustrent toutefois l'avantage ainsi que l'aspect prescriptif des
technologies sur l'activité des entreprises, celles ci permettant de
développer des pratiques nouvelles porteuses de « valeur
ajoutée », elles ont donc pour effet de changer le
fonctionnement de leurs utilisateurs.
Conclusion
Nous avons dans un premier temps défini Intra Call
Center : son activité, sa politique et sa particularité sur
le marché des centres d'appels. La politique de gestion des talents
d'Intra Call Center nous a donc poussé à nous intéresser
à l'évolution professionnelle des employés d'ICC, puis
à la hiérarchie de cette organisation. Nous avons ensuite
tentés de définir les principaux process des ressources humaines
à l'aide de littérature RH, ces process constituant un point de
comparaison nous permettant de comprendre les spécificités des
process RH d'Intra Call Center. Notre dernière partie fut un descriptif
des principaux process ayant évolués depuis la mise en place de
la solution Aragon-eRH.
Tout ceci nous permet de répondre à la
problématique posée, à savoir que le SIRH impose une
restriction des processus de l'entreprise.
III. Le système
d'information RH comme élément de la stratégie de
l'entreprise
Nous tenterons de démontrer dans cette partie que les
SIRH poussent les Ressources Humaines à développer une
activité stratégique. Il nous semble désormais utile
d'élargir notre description des SIRH jusqu'aux fonctions
stratégiques. Les SIRH permettent, entre autres, de recueillir et de
trier des informations. Ceci permet d'avoir en temps réel des
informations concernant la masse salariale, voici pourquoi nous
considérons que le SIRH est un outil stratégique
déterminant.
De manière à définir la stratégie,
nous recenserons les différents leviers RH. Nous tenterons dans un
second temps de démontrer que l'activité des services RH est
plus stratégique depuis l'installation de la solution chez Intra Call
Center.
A) Une solution stratégique dépassant
les RH.
1. Définition
de la stratégie RH
La stratégie RH est un terme fréquemment
utilisé afin de décrire différents aspects des RH aussi
éloignés que la gestion des « talents », ou
encore la mise en place d'un système de rémunération
équitable. La stratégie est en effet un terme dont l'application
est large, puisqu'il se définit comme étant « l'art de
diriger et de coordonner des actions pour atteindre un objectif ». Ce
terme présuppose qu'il existe des objectifs purement RH dans
l'entreprise, or comme le présente Bernard GAZIER dans son
ouvrage La stratégie des Ressources Humaines38(*),
« les ressources humaines constituent dans l'entreprise un domaine
difficilement isolable parce qu'il est en fait partagé, voir
éclaté : la plupart des décisions qui affectent le
fonctionnement quotidien de l'organisation ont une composante humaine, et la
gestion des salariés n'est en ce sens que la mise en action de
l'entreprise ». Lors de notre entretien avec Jean-Marc Satta,
celui-ci nous a aussi mis en garde quant à l'utilisation abusive de ce
terme. Selon lui « il n'y a pas une stratégie ressources
humaines, il y a une stratégie d'entreprise avec un déploiement
de cette stratégie au niveau ressources humaines dans
l'entreprise. »
Dans son ouvrage4241 Bernard GAZIER précise
que l'importance stratégique des ressources humaines reste
controversée, mais il existe toutefois des leviers propres à la
gestion des ressources humaines permettant de répondre à des
problématiques d'entreprise. Nous avons défini, en
première partie, que les compétences internes étaient l'un
des atouts majeurs de la nouvelle économie. En deuxième partie,
il a été présenté que les compétences
internes du groupe Intra Call Center étaient l'un des moyens permettant
de valoriser l'entreprise. Ces outils RH deviennent donc des atouts majeurs
pour l'entreprise. Il nous faut toutefois comprendre que les Ressources
Humaines ne sont que l'un des volets de la stratégie d'entreprise, bien
qu'elles y participent. La stratégie est un moyen permettant d'atteindre
un objectif, or comme nous l'avons précisé
précédemment, les Ressources Humaines ne peuvent êtres
pensées indépendamment de l'entreprise. Il se peut que cette
activité ait des objectifs propres, toutefois ceux-ci participent
à nouveau à une politique l'entreprise, en ce sens nous pouvons
considérer que la « stratégie RH » est l'un
des outils de la stratégie d'entreprise.
Le SIRH ne permet pas de décider de la
stratégie, mais donne des informations aux RH, qui permettent de donner
plus de poids à la fonction RH. Ce sont des outils de gestion collective
des RH, la force des technologies déployées résidant
justement dans leur capacité de traiter un grand nombre d'information et
de les organiser en fonction d'axes d'analyse, facilement évolutifs.
Nous allons donc tenter de décrire les atouts du SIRH pour la
stratégie d'entreprise, afin de pouvoir analyser, par la suite,
l'utilisation qui en est faite par les RH.
2. Les tableaux de
bord RH
Les tableaux de bord sont des outils d'aide à la
décision. Ces tableaux de bord permettent d'établir une
stratégie sur base de scénarios qui font l'objet de
réflexion plus ou moins précis. Une gestion des ressources
humaines efficace doit tout de même se placer dans une logique de
progrès permanente, ces tableaux de bord permettent aux RH d'avoir une
image de leur entreprise à un instant donné, et donc d'analyser
les défauts de la gestion des RH. Ces outils permettent de
s'évaluer soi-même, de se comparer à d'autres acteurs du
marché ou de cibler des écarts de prévision. L'atout de
cet outil est d'objectiver l'information utilisée.
« Son point faible tient dans la validation des
choix de construction de l'outil qui sert de base à l'ensemble du
pilotage. Elles sont parfois perçues comme des "usines à gaz" par
les opérationnels ».3130
Les tableaux bord sociaux permettent de mesurer la
performance de l'entreprise en fonction de différents indicateurs. Les
principaux tableaux de bord sont ceux correspondant aux contraintes
légales, tels que le bilan social.
Le bilan social est un outil constitutif au dialogue social
interne, il apporte une vue d'ensemble des caractéristiques du personnel
et de leurs conditions de travail. Le bilan social est obligatoire dans les
entreprises de plus de 300 salariés depuis 1977. Son objectif est
double. Le premier objectif du bilan social est de contribuer au dialogue
social, puisque qu'il est soumis pour avis à l'instance
représentative du personnel, ce qui leur permet l'accès aux
mêmes informations sociales sur l'entreprise afin de pouvoir en
débattre. Le second objectif du bilan social est de donner à
l'employeur des informations chiffrées régulières sur la
gestion des ressources humaines, ce qui fait apparaître les
résultats des politiques passées, et concourt à
décider de nouvelles orientations. Le bilan social réunit
cycliquement un ensemble d'indicateurs mesurés, choisis comme
étant les principaux leviers de l'action.
Les principaux indicateurs du bilan social sont les emplois
(CDI, CDD), les effectifs, les flux de personnel (entrées et sorties),
les recrutements et les carrières, le taux de travailleurs
handicapés, le temps de travail, les absences et la
rémunération. Au cours de notre entretien réalisé
avec Jean Marc SATTA, celui-ci ci nous a présenté le bilan social
comme étant « le B.A ba de l'administration du
personnel ». Cet outil, donnant de véritables indicateurs en
gestion des ressources humaines, serait toutefois produit de manière
systématique sans véritable réutilisation de ces
informations. Les données administratives ont une utilité
lorsqu'elles sont réutilisées. L'outil
« reporting » proposé par Aragon-eRH permet à
l'entreprise d'éditer un Bilan social en un clic, toutefois cette
simplification des recherches de données n'est utile que lorsqu'elle
permet de remplacer ces recherches d'informations par une analyse plus
poussée de celles ci.
Dans son ouvrage Les Tableaux de bord de la Gestion
Sociale39(*),
Jean-Pierre TAIEB présente l'utilisation faite des outils de gestion que
sont les tableaux de bord. Le Bilan Social est alors considéré
comme étant le rapport de base à partir duquel peuvent être
construits tous les tableaux de bord sociaux, celui ci contient en effet sept
familles d'indicateurs :
1. L'emploi
2. Les rémunérations et les charges sociales
3. Les conditions d'hygiène et de
sécurité
4. Les autres conditions de travail
5. La formation
6. Les relations professionnelles
7. Les autres conditions de vie relevant de l'entreprise
L'analyse du bilan social peut alors permettre aux
décideurs de mener des actions préventives ou correctives, mais
pour cela il convient de déterminer une norme. A partir de cette norme,
dès les premiers signes mesurés de dérive, toute action
engagée est une « proaction ». Jean Pierre TAIB la
décrit ainsi « parce qu'elle intervient avant la comparaison
finale entre l'objectif à atteindre et le résultat
constaté », il précise d'ailleurs « qu'elle
est d'autant plus efficace qu'elle intervient tôt ». Par
opposition la réaction est menée à
postériori après le constat de l'objectif raté.
Jean-Pierre TAIEB explique, dans son ouvrage, le principe de
création des tableaux de bord sociaux. Le tableau de bord est avant tout
un outil de gestion, il est donc conçu comme un objectif et demande au
préalable de déterminer les clients et leurs besoins. Les clients
d'un tableau de bord social sont au nombre de trois : La direction
générale, les responsables opérationnels et la direction
des ressources humaines.
La création d'un tableau de bord est un
véritable enjeu qui demande de sélectionner les indicateurs afin
de pouvoir les justifier, de sélectionner les informations
souhaitées, et de personnaliser les tableaux de bord afin de les rendre
compréhensibles par le « client ». La
création de tableaux de bord demande donc aux responsables des
indicateurs un temps de travail important, puisqu'il est le garant de la
gestion sociale de l'entreprise. Jean-Pierre TAIEB prend alors pour exemple une
direction générale souhaitant disposer dans un tableau de bord
social d'informations concernant le climat social. Le travail du RH consiste
alors à assembler un ensemble d'indicateurs de comportement que l'on
peut retrouver dans toute la vie sociale de l'entreprise, tels
que l'absentéisme en général, l'absentéisme
maladie de courte durée, la participation aux élections des
représentants du personnel, le niveau de participation des
salariés à la vie de l'entreprise. Ces ensembles d'indicateurs
sont alors recherchés dans de nombreux documents constituant
l'historique de l'entreprise, ce qui peut demander du temps. En ce sens, le
SIRH qui permet de compiler et de conserver les informations constitue un outil
primordial pour les RH.
La qualité des décisions prises par les
Responsables des Ressources Humaines dépend, comme nous l'avons vu, des
outils et indicateurs utilisés, mais aussi des objectifs et de
l'utilisation faite de ceux-ci. Ce pourquoi de nombreux autres tableaux de bord
sociaux sont usuellement ajoutés au bilan social.
3. Des outils
spécifiques permettant d'impliquer les opérationnels
Selon la complexité du thème et de l'avantage
concurrentiel poursuivi, plusieurs tableaux de bord sociaux peuvent être
conçus, chacun spécialisé sur un aspect précis. Par
exemple, la gestion de la formation, le suivi des compétences, le
management des hauts potentiels, la gestion de la mobilité ou encore
l'accompagnement des expatriés. L'entreprise Aragon-eRH propose de
développer les reportings spécifiques en fonction des besoins des
entreprises, les choix de reportings faits dépendent de
l'activité de l'entreprise, mais aussi des objectifs des
opérationnels.
Dans son ouvrage Devenir e-DRH, Michel KALIKA
analyse l'utilisation des SIRH, prenant comme exemple l'installation du SIRH
IHRIS au sein de l'entreprise Rexcel, distributeur international de
matériel électrique. Au sujet de la réponse aux besoins
opérationnels, Michel KALIKA précise que
« l'évolution d'IHRIS s'oriente d'ailleurs dans cette
direction puisque les modules de reporting sont actuellement
développés en réponse aux demandes des
opérationnels, et les modules de planification ne seront
développés qu'en 2003, une fois IHRIS implanté dans la
majorité des filiales européennes et
nord-américaines. » Les reportings du SIRH IHRIS sont
développés en réponse aux besoins des
opérationnels. Le reporting est en effet l'une des méthodes
permettant aux Ressources Humaines d'inciter les employés et leurs
managers à utiliser la solution. Lors de la mise en place de solutions
informatiques, il est souvent nécessaire de mettre en place une gestion
du changement afin d'éviter des résistances de la part des
salariés de l'entreprise. Agathe Lemarchand, avec qui nous avons
réalisé un entretien, est consultante dans un cabinet
spécialisé dans l'accompagnement des entreprises dans la mise en
place de leur stratégie de SIRH. Elle nous a présenté le
reporting comme étant l'une des meilleures manières d'inciter
l'ensemble des employés en interne à utiliser un SIRH est de leur
donner un intérêt à l'utiliser - l'intérêt
pouvant être un retour d'informations.
Wenceslas Legoff, consultant chez Aragon e-RH, nous a lui
aussi présenté le retour d'informations sous forme de reporting
comme étant un facteur de réussite du SIRH auprès des
managers et des employés : « Pour un collaborateur c'est
pareil, il rentre des infos mais derrière on lui retourne aussi des
infos, par exemple il a accès à certaines infos de son dossier
personnel, il a accès à son plan de formation. Donc les gens
donnent mais on leur rend en retour, ils participent à un process, il
n'y a pas de gendarme, tout le monde participe à un process et tout le
monde le fait évoluer, c'est un facteur d'animation, un vecteur de
motivation. »12 L'entreprise permet alors au collaborateur
de recevoir des informations le concernant, afin de l'inciter à utiliser
la solution. Cet échange permet aux Ressources Humaines d'avoir des
remontées d'informations à travers la solution.
B) Une GRH affirmée
Comme nous l'avons vu, le SIRH ne permet pas aux ressources
humaines de déployer une stratégie purement RH puisque les RH
mettent en application la stratégie d'entreprise. De plus, le SIRH
nécessite la participation des collaborateurs afin de permettre des
remontées d'informations suffisantes. Toutefois le SIRH ne change t'il
pas l'activité RH ? Au cours de notre recherche nous avons pu
constater deux faits marquants quand à la mise en place d'un SIRH, le
premier concernant le positionnement des Ressources Humaines dans l'entreprise,
et le second concernant l'activité RH.
1. Une GRH
affirmée par le SIRH
Dans la note N° 343 de son travail de recherche
concernant l'impact des nouvelles technologies sur la GRH40(*), Stéphane BARTHE
s'intéressait à l'influence des technologies sur
l'activité RH. Ses recherches traitent à la fois de
l'évolution technologique des RH, ainsi que des changements dans leur
positionnement dans l'entreprise à travers ces technologies en 2001.
Stéphane BARTHE précise que « l'introduction des NTIC
permet aux SIRH d'intégrer une large gamme de nouveaux services qui
permettent réellement à la fonction RH d'être un acteur de
la réussite des initiatives stratégiques de
l'entreprise ». A travers cette recherche, nous pouvons comprendre
que par le biais des NTIC, la fonction RH devient un acteur stratégique,
les technologies permettent en effet aux RH d'être à la fois
précis et rapides afin de répondre aux questions concernant la
masse salariales. Le SIRH est donc un atout permettant aux RH d'avoir un poids
supplémentaire en entreprise.
Dans son mémoire « Les SIRH : le
meilleur ennemi de la GRH traditionnelle ? »41(*) Florent ROY analyse en
deuxième partie ce changement de position des RH dans l'entreprise. Il
prend comme exemple la mise en place d'un SIRH chez Danone afin de
démontrer que le SIRH permet aux GRH d'enfin pouvoir justifier leur
activité. Bruno Vercken, Directeur des Système d'information en
Ressources Humaines du Groupe DANONE expliquait alors comment le comptage
quantitatif et qualitatif des bienfaits réalisés par le personnel
pour la société était effectué. La valeur de
l'entreprise sur le marché est le principal facteur poussant les
entreprises à démontrer l'efficacité et l'investissement
de leur personnel, le SIRH est alors l'un des outils les plus efficaces
puisqu'il permet de faire une photographie en temps réel de la masse
salariale.
Le SIRH permet au département RH, aujourd'hui plus
autonome en gestion des solutions informatiques, de s'affirmer en tant que
support et conseil pour la stratégie.
2. Une utilisation
limitée des SIRH
Après avoir décrit le SIRH comme étant un
outil permettant de mettre en place la stratégie de l'entreprise, nous
nous intéresserons à l'activité quotidienne des SIRH. La
solution Aragon-eRH permet aux Ressources Humaines de ne plus avoir à
réécrire des informations, au cours de notre entretien avec Jean
Marc SATTA nous avons donc tenté de comprendre les évolutions
qu'amènent ces gains de productivité au sein des RH.
Le levier principal présenté étant qu'un
employé du service Ressources Humaines qui passerait 80% de temps
à faire de l'administratif y passerait maintenant 20%, ce qui va
« leur libérer du temps pour faire des actions à forte
valeur ajoutée »4039. Parmi les actions à
forte valeur ajoutée de nombreux process seront réalisés
de manière plus approfondie, « sur les recrutements, au lieu
de passer du temps à appeler des gens, à faire des process de
recrutement, à relire des CV, etc, ils vont passer du temps à
qualifier, avec le management, ce dont ils ont besoin aujourd'hui et demain et
vont passer plus de temps lors de l'entretien de recrutement. Sur
l'administration du personnel, ils vont pouvoir faire des comparatifs de niveau
de rémunération, des comparatifs de contrôle de
sécurité de qualité de l'information dans le
système, de qualité de l'information, etc. Sur la mobilité
interne, ils auront tout l'historique des salariés, ils sauront à
quelle vitesse ils évoluent, comment ils évoluent et vont donc
avoir une gestion dynamique des ressources humaines puisqu'ils auront le temps
de le faire. » Le SIRH est donc en ce sens pensé afin de
permettre une gestion des Ressources Humaines de qualité.
Le fait de mettre en place un SIRH n'impose pas aux
entreprises une gestion des RH figée, encrée dans une pratique
propre aux NTIC. Comme nous l'avons vu, les SIRH peuvent évoluer, tout
comme les entreprises. Le SIRH est le résultat des choix
stratégiques des entreprises, ce pourquoi certaines entreprises font le
choix de plusieurs solutions spécialisées. Agathe Lemarchand qui
conseille des entreprises sur la mise en place de leurs SIRH, nous a
précisé que « certaines entreprises souhaitent utiliser
le SIRH pour centraliser leurs RH, d'autres choisissent de décentraliser
leurs process, certaines choisissent d'uniformiser leurs process suite à
des fusions et d'autres préfèrent conserver les logiciels et
pratiques internes à chaque filiale ». Les pratiques des
entreprises dépendent de leur taille, de la propension au changement de
leurs employés, mais aussi de leur stratégie.
Conclusion
Après avoir dans un premier temps définis, et
remis en question la notion de Stratégie RH, nous avons compris,
grâce aux nos entretiens, que la stratégie RH est indissociable de
la stratégie d'entreprise. Si les Ressources Humaines ont la
possibilité de développer des outils plus performants, cela leur
permet de développer leur légitimité ainsi que l'influence
de leur expertise sur la stratégie de l'entreprise.
Nous devons donc réfuter l'hypothèse
posée, le SIRH ne pouvant être à l'origine du changement
dans l'activité des RH, cette activité étant l'objectif
principal des Ressources Humaines, l'outil ne pourrait changer le
fonctionnement de l'entreprise, celui-ci étant choisi en fonction des
choix de l'entreprise, et développé afin d'y répondre.
Conclusion :
Notre étude s'est avérée passionnante de
bout en bout, notamment en raison des entretiens , réalisés avec
trois types d'acteurs des SIRH, à savoir les consultants
extérieurs, les consultants d'Aragon-eRH et les RH d'Intra Call Center,
ces entretiens ont pour la plus part été dans le même
sens.
Notre problématique nous poussait à nous
demander si « le fait de structurer l'information des RH
induit une transformation de leur activité. »
Nous cherchions donc à savoir si en structurant
l'information, l'outil change l'activité des RH. Comme nous l'avons vu
précédemment, cette recherche nous a amenés à
démontrer que les SIRH structurent l'information RH en amenant un
changement dans le quotidien des Nous avons de plus démontrés
que dans sa mise en place, le SIRH permet de faire évoluer certains
processus afin d'optimiser le fonctionnement et la séparation des
tâches entres les RH.
Notre recherche fut guidée par trois hypothèses
que nous nous sommes attachés à infirmer ou à confirmer
à l'aide de nos observations.
Notre première hypothèse portait sur les
différences entre les SIRH, nous tentions de démontrer que
les SIRH poussent à une homogénéisation des
pratiques RH. Au cours de notre recherche, nous avons
démontrés que les RH étaient
homogénéisées par les systèmes d'informations,
puisqu'en analysant le marché des SIRH, nous avons
réalisés que l'architecture de l'ensemble des produits
était similaire. Nous avons dans un premier temps analysés
l'évolution des Ressources Humaines, ainsi que l'évolution des
Systèmes d'Information qui l'accompagne. Ceci nous a amenés
à comprendre que les SIRH sont dépendants des pratiques de leurs
utilisateurs, mais que ceux-ci façonnent aussi ces pratiques. Nous avons
finalement réalisés un comparatifs entre les différents
type de SIRH présents sur le marché, ce qui nous a permis de
comprendre que l'ensemble des SIRH étudiés utilisent une
architecture de base similaire, à savoir que chaque activité des
RH constitue un module imbriqué dans un workflow, ou isolé,
l'ensemble des modules sont sous la responsabilité d'un seul utilisateur
(le RH) pouvant déléguer des droits à l'ensemble des
collaborateurs.
Mais après avoir mis le fait que le SIRH
homogénéise l'activité des RH, dans une deuxième
partie nous avons démontrés que . la sélection
des modules pouvant être intégrés dans un SIRH, impose aux
entreprises une restriction de leurs processus. Les changements
amenés par les SIRH amènent une véritable transformation
de leur activité. En diminuant quantitativement les tâches
administratives habituellement accomplies par les RH. La solution Aragon-eRH
propose par exemple aux RH de se centrer sur la plus value des Ressources
Humaines telles que le développement des compétences des
collaborateurs, ce qui induit aussi de nouvelles modalités
d'évaluation, voire de pilotage du développement de ces
compétences, en introduisant des dispositifs de formation hybrides telle
que la validation des acquis et de l'expérience (VAE). Après
avoir validé l'hypothèse selon laquelle le SIRH imposte une
restriction des processus, nous avons ensuite cherché à savoir
comment le temps libéré de l'administratif pouvait être
utilisé.
Dans une troisième partie nous avons émis
l'hypothèse que le SIRH conduit les RH à avoir une
activité stratégique. En effet il permet selon
nous de soulager les RH de leurs activités administratives pour leur
permettre de prendre en charges d'autres tâches telles que l'analyse des
reportings. Au cours de notre recherche, le déplacement de
l'administratif vers le stratégique a très clairement
été réfuté durant l'ensemble de nos entretiens. Les
consultants tout comme les RH considèrent que l'outil peut permettre
d'aider l'entreprise dans son activité stratégique, mais ne peut
en aucun cas changer l'activité des RH.
A la suite de ce mémoire, nous pouvons donc conclure
que le SIRH est un outil permettant d'homogénéiser les pratiques
des Ressources Humaines en structurant l'ensemble de leurs activités ,
que celui-ci permet de faire évoluer les processus d'une entreprise,
mais que cet outil ne rend pas l'activité des RH plus
stratégique. La stratégie est une manière d'atteindre les
objectifs de l'entreprise, or les RH participent à ceux-ci, le mot
stratégie appliqué aux RH pourrait laisser entendre, selon ce que
nous avons compris au fil des entretiens, que les RH risquent de s'approprier
la responsabilité de la direction. La stratégie ne
définit pas la transformation amenée par le SIRH. Nous pouvons
toutefois avancer que les solutions permettent de faire évoluer
l'activité RH, en un sens cette limite apparait à travers une
des premières explications donnée concernant la transformation
des entreprises par le SIRH. La hiérarchie est en effet l'un des
critères pouvant s'opposer au développement des RH. A travers les
SIRH le RH peut légitimer son expertise, à l'aide d'outils tels
que les « reportings » donnant des indications sur la masse
salariale en temps réel, mais il existe toutefois d'autres outils
pouvant permettre de développer les compétences
stratégiques des RH.
Pour aller plus loin concernant les évolutions permises
par les SIRH, et faire des préconisations concernant leurs
évolutions future, il semble que la solution Aragon-eRH est citée
et se définit comme ayant une conception en « web
2.0 ». L'expression « web 2.0 » représente
les technologies et « en particulier les interfaces permettant aux
internautes d'interagir simplement à la fois avec le contenu des pages
mais aussi entre eux, créant ainsi le web social »42(*). Cette expression qui s'est
imposée en 2007 illustre le passage du web initial, composé de
pages statiques, vers un web dynamique dont le système de gestion de
contenu est géré par les utilisateurs. Le principal changement
apporté étant le positionnement de l'internaute face à
l'outil Internet. L'internaute était auparavant lecteur, aujourd'hui il
est acteur puisqu'il crée le contenu présent sur les pages, ou le
diffuse. Ce mode de fonctionnement permet aux systèmes de gestion de
contenu d'êtres à la fois plus fournis et d'améliorer
l'interaction entre les internautes. Appliqué à une solution
informatique, le web 2.0 peut être compris comme étant un moyen
permettant à l'ensemble des utilisateurs de créer du contenu.
Le contenu présent dans la solution Aragon-eRH est en
effet en parti initié par ses utilisateurs, toutefois ceux ci ne peuvent
en aucun cas participer à la construction de la solution en proposant un
contenu différent. Il existe pourtant des outils collaboratifs dont
l'existence permettrait à la solution Aragon-eRH de rejoindre les
solutions en web 2.0. La solution SalesForce utilise elle aussi le web,
toutefois les fondateurs de cette solution spécialisée dans la
Gestion de la Relation Client ont fait le choix la concevoir comme une
plateforme ouverte aux « développeurs » des
entreprises du monde entier. Tout comme le passage du web au web 2.0 à
permis d'accroitre le contenu présent sur Internet, l'ouverture d'un
partie des codes d'un logiciel permet à l'entreprise qui le produit de
mutualiser les compétences d'un nombre exponentiel de
développeurs.
Ce fonctionnement permet d'optimiser les coûts par
rapport aux systèmes conventionnels et d'accélérer la
vitesse de développement des applications partagées. L'entreprise
ne propose alors que l'accès à sa plateforme, le contenu
étant édité et mis en ligne par des développeurs
tiers. Les nouveautés développées sont alors
conservés et analysés sur les serveurs de l'entreprise, ce qui
lui permet d'accroitre son avance technologique. Le seul point qui doit
nécessairement être développé et mis à jour
par l'entreprise source est la protection de son code source, celui-ci
n'étant pas mis à disposition des développeurs. Ce mode de
fonctionnement est aujourd'hui plus que développé pour des
supports tels que les Applications facebook, Iphone ou encore GoogleApp , mais
ce modèle serait il applicable aux SIRH ? Il nous faudrait
premièrement définir des modules spécifiques pouvant
êtres ajoutés aux modèles de SIRH étudiés.
Les différents types de SIRH ont, comme nous l'avons
vu, des architectures fonctionnelles similaires. Ces solutions proposent
généralement des modules semblables, mais il existe sur le
marché d'autres solutions pouvant être intégrés aux
SIRH. Ces solutions sont aujourd'hui utilisées en complément dans
certaines entreprises, Au cours de notre recherche, nous avons pu assister en
visioconférence à la présentation du logiciel Bluekiwi
organisée par Laëtitia AMIAULT , ce réseau social
d'entreprise permet de créer et d'animer des groupes de travail
permettant à l'ensemble du personnel de l'entreprise et aux clients de
partager des discussions en commun sous une même discussion. Ce type de
logiciel, directement inspiré des « forums » sur
internet, permet un partage des connaissances présentes dans
l'entreprise. Le fonctionnement de ce logiciel est de type
questions/réponses, les discussions peuvent être ouvertes, mais
les informations les plus importantes et les réponses les plus
adéquates sont mieux référencées, ce qui permet aux
employés de retrouver facilement ces réponses par la suite.
L'outil permet un partage des connaissances puisqu'il est organisé de
manière à ce que chaque employé remplisse son
« profil » de compétences, et soit ainsi retrouvable
par tout autre employé ayant besoin de ces compétences, en
permettant de communiquer.
Ces outils permettent à la fois de conserver les
informations présentes dans l'entreprise, puisque les discussions sont
sauvegardées, mais aussi de les partager façon pratique pour
tous, l'employé étant contacté pour ses compétences
à alors la possibilité d'être contacté pour des
missions différentes, ce qui peut lui donner l'opportunité de
développer sa carrière. Or dans la solution Aragon-eRH les
collaborateurs reçoivent des informations concernant leurs dossiers,
toutefois il n'y a aucun processus intégré dans la solution
permettant au collaborateur de contacter directement d'autres collaborateurs ou
les RH. Les collaborateurs ont la possibilité de consulter des documents
partagés par les Managers, mais ils ne peuvent pas émettre de
documents ou d'informations. Au cours de nos entretiens nous avons pu
comprendre le positionnement d'Aragon-eRH concernant ces échanges, les
échanges écrits ont en effet étés volontairement
restreints dans la solution afin de permettre aux collaborateurs de
communiquer. L'outil s'efface donc volontairement afin de ne pas entraver la
communication orale, jugée nécessaire au bon fonctionnement des
entreprises. Il est toutefois fort utile de permettre aux RH d'avoir des
retours directs des collaborateurs.
Dans son ouvrage Faire face aux exigences du travail
contemporain, Pascal UGHETTO43(*) présente l'importance pour les RH de partir
des opérationnels afin de permettre aux innovations d'émerger.
L'auteur propose de chercher des réponses à l'intensification du
travail en interrogeant le management. Placer les opérationnels au
centre des process constitue autant d'opportunités de
développement pour les hommes et les organisations. Si la solution
Aragon-eRH permet clairement aux managers de devenir des acteurs des Ressources
Humaines, des initiatives de développement de l'application
n'émanent pas directement des Managers dans la solution.
L'adaptabilité aux besoins des opérationnels pourrait pourtant
constituer un avantage en matière de développement de
l'application. Les solutions en mode SaaS ayant la possibilité de
proposer des développements spécifiques en fonction des demandes
des RH, le fait de laisser la possibilité aux opérationnels de
faire des demandes permettrait de faire évoluer une solution
correspondant aux demandes du terrain. Les Ressources Humaines ne
reçoivent pas directement ces demandes dans la solution, celle-ci permet
d'ailleurs de réduire le nombre de demandes des opérationnels, de
nombreuses informations étant directement disponibles dans la solution.
Les Ressources Humaines pourraient alors utiliser la solution afin d'être
plus efficace dans leur réponse aux questions des opérationnels,
ce qui n'est pas automatiquement fait.
Au cours de notre recherche nous avons appris que les
informations concernant les RH ne sont pas automatiquement transmises aux
collaborateurs dans la solution Aragon-eRH. Dans la solution de base,
l'ensemble des collaborateurs ont la possibilité de voir leurs
rattachements hiérarchiques ainsi que le RH leur état
rattaché, toutefois nous avons appris que certaines entreprises ont
choisi de restreindre cette possibilité. La solution permet
d'améliorer le service rendu aux collaborateurs, et de rendre les RH
plus accessibles, mais il se peut que cela ne corresponde pas à la
volonté des RH. Les développements permettant de rendre le
service RH plus réactifs sont alors toujours limités par les
choix de certaines entreprises. Ce n'est pas l'activité qu'il faut
changer, mais la manière de l'appliquer. Certains RH ne souhaitent pas
être mis en contacts. Le manque de développement des Ressources
eHumaines à travers les outils RH est donc du à une absence de
véritable demandes de la part des RH.
De plus, les outils disponibles actuellement ne sont pas
parfaits, nous avons démontrés que les SIRH poussent à une
homogénéisation des RH à travers leurs process, mais ces
process peuvent aussi constituer une contrainte au fonctionnement optimal de
ces solutions. Dans la solution Aragon-eRH, les entretiens d'évaluations
permettent aux managers de pouvoir visualiser les plans de formation des
collaborateurs, ces entretiens permettent ainsi de valider les
compétences de l'ensemble des utilisateurs des la solution. Les
compétences étant par la suite réutilisées afin de
pouvoir réaliser une recherche de collaborateurs et constituer des
groupes de projets, les employés qui n'ont pas eu d'entretien
d'évaluation ne sont pas référencés. Il s'agit d'un
des axes en cours de développement, toutefois celui ci illustre les
contraintes pouvant être dues au SIRH puisque celui ci impliquerait donc
que l'ensemble des collaborateurs réalisent un entretien
d'évaluation lors de leur intégration dans l'entreprise afin de
pouvoir être référencés dans l'outil.
Les solutions RH permettent aujourd'hui de développer
un ensemble d'indicateurs et de process pouvant améliorer le
fonctionnement des Ressources Humaines. De plus, le développement des
technologies internet rendent ces outils plus simples d'utilisation et plus
accessibles. Le SIRH ne reste toutefois qu'un outil, et si celui-ci peut
permettre de dépasser le champ des RH afin de décentraliser de
nombreuses actions, il se doit toutefois de correspondre à la
stratégie des dirigeants.
Au cours de notre recherche nous avons a de nombreuses
reprises eu des difficultés afin de pouvoir avoir des informations
importantes concernant notre cas d'étude, à savoir l'entreprise
Intra Call Center. Ayant réalisés des missions
d'intégration de la solution Aragon-eRH au sein d'Intra Call Center,
nous souhaitions utiliser nos connaissance afin d'étudier de plus
près les transformations de cette entreprise.
Nous avions comme premier objectif de réaliser des
entretiens avec les RH d'Intra Call Center afin de connaître leur point
de vue sur la solution, nous souhaitions ensuite réaliser des entretiens
avec les Consultants d'Aragon-eRH et des consultants externes, nous souhaitions
enfin réaliser un questionnaire à destination des Managers
d'Intra Call Center afin de connaître leur point de vue sur l'application
de la solution Aragon-eRH sur leur métier.
Nous avons pu réaliser un premier entretien avec la
responsable de la planification d'Intra Call Center, celle -ci étant le
contact privilégie d'Aragon-eRH. A la suite de cet entretien nous avons
eu beaucoup de difficultés à recevoir des informations concernant
Intra Call Center. Nous avons par la suite appris qu'il nous était
impossible de correspondre directement avec Intra Call Center. L'installation
d'une solution informatique concernant les RH étant un enjeu important
concernant à la fois les RH et l'entreprise produisant cette solution,
il nous a été demandé de transmettre et de faire valider
nos entretiens par la hiérarchie d'Aragon-eRH. L'installation de la
solution ayant avancé, nous avons pu réaliser un entretien
supplémentaire avec une responsable des Ressources Humaines d'Intra Call
Center.
De nombreux entretiens ont étés
réalisés au sein d'Aragon-eRH, mais aussi auprès de
consultants réalisant la même activité. Nous avons de plus
pu utiliser nos premières réunions chez Intra Call Center ainsi
que notre expérience de déploiement de la solution auprès
de cette entreprise, nous aurions toutefois souhaités réaliser de
plus nombreux entretiens au sein d'ICC. Notre mémoire à de plus
évolué à la suite de nos premiers entretiens, il nous a
semblé peu fructueux de réaliser un questionnaire auprès
des Managers d'ICC, ceux ci n'ayant, pour l'instant jamais utilisé la
solution.
En conclusions, nous pouvons par ailleurs ouvrir des pistes
pour les futurs SIRH concernant les nouvelles pratiques pouvant être
développées. Comme nous l'avons vu des évolutions restent
possibles à la fois dans l'interfaçage avec d'autres types de
logiciels reliés aux RH tels que les outils collaboratifs, que dans
l'écoute des besoins opérationnels des entreprises. Le
développement des Systèmes d'Information de gestion des
Ressources Humaines pourrait donc s'inspirer de l'évolution des
solutions informatiques partageant la création de leur contenu tel que
Salesforce.
Annexes
Annexe 1 : Carnet de bord
Annexe 2: Guide d'entretien semi-directif
Annexe 3 : Liste des entretiens
Annexe 4 : Extraits d'entretiens
Annexe 5 : les modules d'un ERP
Annexe 6 : Les plannings dans Planning Team et
Aragon-eRH
Annexe 7 : Article le Monde , « Le Cloud
computing bouscule l'informatique »
Annexe 8 : Différences entre les ERP grand groupe,
ERP, ERP PME PMI
Annexe 8 : Images de la solution Aragon-eRH
Annexe 10 : Images de l'ERP
SAP
Annexe 1 : Carnet de bord
Notre stage au sein de l'entreprise Aragon-eRH a
débuté le 15 février 2009. Notre première mission
consistait à assister la mise en place de la solution au sein de
l'entreprise Intra Call Center. Nous avions pour tache principale de bien
comprendre le fonctionnement ainsi que les interactions propre à
l'entreprise Intra Call Center, pour cela nous devions assister à des
réunions périodiques réalisées avec les RH d'ICC.
Les évolutions apportées au mode de fonctionnement d'ICC nous ont
semblées intéressantes et c'est au cours de ces réunions
que nous avons choisi de centrer notre problématique sur les changements
qu'impliquent le SIRH pour les Ressources Humaines.
Grâce aux conseils de notre responsable universitaire,
nous avons pu délimiter notre sujet. Michel GERMAIN spécialiste
des Technologies de l'Information, de la Communication et de la Connaissance,
et responsable de l'Observatoire de l'Intranet a par ailleurs accepté
de suivre notre travail. Nous avons alors entamé des recherches
concernant les SIRH à l'aide d'ouvrages, d'articles et de sites
internet. Nous avons de plus utilisé différents types de
solutions informatiques et assistés à des salons de
présentation de SIRH.
Notre problématique et nos hypothèses ayant
étés fixées, nous avons réalisé un premier
entretien avec la responsable de la planification d'Intra Call Center, puis
avec deux consultants expérimentés des SIRH. Nous avons ensuite
réalisés des entretiens avec des consultants d'Aragon-eRH, et
nous avons enfin pu réaliser des entretiens avec une responsable de
l'Administration du personnel d'Intra Call Center, ce qui nous a permis
d'attester nos hypothèses.
Annexe 2: Guide d'entretien
semi-directif
Nous avons rédigés trois guides d'entretien en
fonction des profils rencontrés à savoir les RH d'Intra Call
Center, Consultants externes, Consultant internes à l'entreprise
Aragon-eRH
Guide d'entretien pour le profil RH d'Intra Call
Center
Nous avons séparés ces entretiens en trois
parties afin de permettre
A) Sur ICC
· Pouvez vous me parler du type d'appels que vous recevez
à ICC
· Comment sont organisés les services?
· Comment fonctionne votre système de feuilles
d'émargement ?
· Comment fonctionne le management de votre entreprise,
quelles sont leurs prérogatives ?
B) Sur les RH
· Quel proportion de RH y a t'il par rapport a la masse
salariale?
· Quels sont les principaux processus RH auxquels
participent les collaborateurs et les managers (ex :
évaluations) ?
· Quelles problématiques les plus récurrentes
avez-vous avec vos salariés ?
C) Sur Aragon
· De nouvelles responsabilités seront-elles
transmises à certains collaborateurs ?
· Quels sont les changements dans votre activité de
tout les jours ?
· Etait-ce demande des managers d'avoir plus de transparence
au niveau des informations ?
· Pouvez vous me résumer les actions que vous
réalisez dans la solution ?
· Auriez vous une idée des plans d'action à
mettre en place (à l'aide du module reporting)?
· Le fait d'utiliser de l'administratif va t'il vous
permettre d'avoir une activité plus stratégique?
· Quels développement de la solution ont
déjà étés réalisés ?
Guide d'entretien pour le profil consultants
externes
Sur votre activité de Conseil
· Pouvez vous m'expliquer l'activité de votre
entreprise ?
· Quel type d'entreprise conseillez vous ?
· La mise en lace d'un SIRH change t'il leur
activité ?
· Le SIRH pousse t'il les salariés à
être plus indépendants?
· Pensez vous que la mobilité est plus courante avec
la crise ?
Sur le marché des SIRH
· Quelles sont les principales différences entre les
différents types de SIRH ?
· Quel est l'état du marché des solutions
complètes ?
· Avec un SIRH a t'on une activité plus
stratégique ?
· Que pensez vous des solutions en Saas ? et du
locatif ?
· Les RH ont ils, selon vous des résistances à
utiliser l'outil informatique ?
· L'intérêt du SIRH est-il pour les RH d'avoir
plus de temps à passer avec le management ?
Guides d'entretien pour le profil consultants internes
à Aragon-eRH
A) Au sujet d'Aragon
· Que pensez vous de l'état du marché des
solutions complètes ?
· Qu'est ce qui différencie la solution
Aragon-eRH par rapport à ses concurrents?
· Quels ont étés les premiers modules dans
l'histoire de l'entreprise ?
· Quels seront les prochains modules
développés ?
B) Au sujet d'Intra Call Center
· Selon quels critères la solution Aragon-eRH
a-t-elle été sélectionné par Intra Call
Center ?
· Dans quelle mesure le SIRH pourraît faire
évoluer les RH chez ICC ?
· La fonction RH devient-elle plus
stratégique avec la solution?
· Des personnes qui étaient amenées
à faire de l'administratif pourront elles maintenant accompagner le
management ?
· Qu'est ce qui change dans l'activité des Manager
avec la solution ?
· La solution cadre t'elle l'activité des
RH?
· Est-ce qu'on va plus vers une indépendance du
salarié par la solution ?
· On ne fait que formaliser les choses ?
· Y a t'il une place pour le syndicat dans la
solution ?
Annexe 3 : Liste des entretiens
Dans un souci d'anonymat, prenant en compte l'aspect
confidentiel de ce mémoire nous n'utiliserons que les fonctions
où services des personnes avec lesquelles nous avons
réalisé un entretien, sauf exception (l'ayant autorisé
lors de l'entretien). Nous avons décidé, conformément
à leurs attentes, de ne révéler qu'un minimum
d'informations concernant l'identité des responsables des ressources
humaines rencontrés chez Intra Call Center.
Nous avons premièrement participés à cinq
réunions informelles d'une demie journée au cours de notre stage
au sein de l'entreprise Aragon-eRH, au cours des mois de février et mars
2009.
· Une réunion avec l'ensembles des membres du
service Ressources Humaines d'Intra Call Center
· Une réunion avec la responsable de la
planification d'Intra Call Center
· Une réunion avec des membres du service
Recrutement
· Une réunion avec la responsable de formation
d'Intra Call Center
· Une réunion avec le Directeur des
Systèmes d'Information d'Intra Call Center
Nous avons ensuite réalisés des entretiens semi
directifs (enregistrés) dans le cadre de ce travail d'Etude et de
Recherche.
§ Lundi 11 Juillet. Premier entretien semi directif
réalisé avec la responsable de la Planification et de la mesure
de la performance d'Intra Call Center.
§ Lundi 31 août. Entretien semi directif
réalisé avec Hervé Brunner, consultant, formateur et
fondateur de la société SIRH conseil.
§ Mercredi 2 septembre. Entretien réalisé
avec Agathe Lemarchand, consultante chez Convictions RH, cabinet de conseil en
SIRH.
§ Lundi 9 septembre. Entretien réalisé avec
Jean-Marc Satta président de l'entreprise Aragon-eRH.
§ Mardi 15 septembre. Entretien réalisé
avec Wenceslas Legoff, consultant chez Aragon-eRH.
§ Lundi 21 septembre. Entretien réalisé
avec la responsable de l'Administration du Personnel d'Intra Call Center.
Annexe 4 : Extraits d'entretiens
Entretien réalisé le Lundi 13 Juillet à
11h avec La responsable PLANIFICATION et MESURE DE LA PERFORMANCE d'Intra Call
Center
L'objectif de cet entretien est de comprendre les processus
internes des RH intégrés dans la solution Aragon-eRH
Comment fonctionne votre système de feuilles
d'émargement ?
Les feuilles de présence permettent de collecter tous
les incidents de présence par rapport à un planning pré
existant.
Elles sont élaborées par le service
planification à partir des plannings établis.
Nous avons une base de planification interne qui nous permet
de générer les plannings et feuilles d'émargement à
partir de la planification établie.
Les horaires du collaborateur sont calculés et
communiqués aux collaborateurs un mois à l'avance en fonction de
différents critères équitables.
. Le superviseur reçoit les feuilles
d'émargement de son (ses) équipe(s) une semaine à
l'avance, puis vérifie la présence du collaborateur chaque jour
et notifie les incidents de présence (absences, congés
exceptionnels éventuels non prévus en plénification,...).
Les feuilles d'émargement sont ensuite envoyées au service de
gestion qui est chargé de les saisir dans l'outil de planification pour
la gestion des paies.
L'injection des plannings dans l'outil et la gestion des
émargements directement dans l'outil avec enregistrement de sa
présence par le collaborateur lui-même induira un changement
majeur de process puisqu'on décentralise cette fonction d'enregistrement
des temps,.
Points particulièrement complexes à
gérer dans l'application :
ü Intégration avec la base de planification
existante (et autres base internes)
ü Déversement des temps dans Hypervision
ü Gestion de la mutualisation des collaborateurs
Quels sont les principaux processus RH auxquels participent
les collaborateurs et les managers (ex : évaluations) ?
Les processus sont surtout liés aux démarches
administratives:
Liste non exhaustive ! seuls quelques process majeurs
qui seront à prendre en compte dans l'outil ont été
rapidement abordés !
L'émargement et la gestion des temps
La gestion des demandes
La mobilité interne (process permanent)
La mutualisation : affectation d'un collaborateur
à plusieurs activités pour optimiser les compétences et la
gestion des effectifs ainsi que les contraintes de planification.
Et de nombreux autres process !
Quelles problématiques les plus récurrentes
avez-vous avec vos salariés ?
Je ne connaissais pas les problématiques les plus
récurrentes avec nos salariés mais, en ce qui me concerne et sur
mon domaine d'activité, j'ai de temps en temps des remontées
concernant les plannings qui ne convenaient pas forcément aux
collaborateurs. La planification est une activité complexe pas
forcément bien comprise par les téléconseillers et qui
génère de l'insatisfaction . Cette insatisfaction est
liée plus à notre domaine d'activité sur lequel les
horaires ne sont pas des horaires simples de type 9-18... Ces horaires varient
en fonction de l'activité concernée (entrants, sortants, type
d'activité, saisonnalité) et la plage horaire est plus ou moins
étendue selon le service. (services en 24/24, 7j/7, services
fermés le S/D,...). Les collaborateurs ont parfois le sentiment que
l'équité n'est pas toujours respectée.
De nouvelles responsabilités seront-elles transmises
à certains collaborateurs ?
Par exemple : XXXX saisit dans l'outil de nouvelles
informations qu'elle ne saisissait pas auparavant (dossier collaborateur) . Le
superviseur aura également un rôle différent dans le
process d'émargement suite à la mise en place de la gestion des
temps décentralisée puisqu'il va saisir et valider les
informations sur les incidents de présence...
L'activité de gestion des temps va devoir être
modifiée et les process revus dans le cadre de la mise en place de
ARAGON.
D'autres process vont aussi évoluer dans tous les
dossiers intégrés dans ARAGON : recrutement, formation,
gestion du dossier collaborateur, paie,évaluations ,... Toutes ses
évolutions devront être identifiées et traitées au
fur et à mesure de la mise en oeuvre du projet afin d'intégrer
harmonieusement l'outil ARAGON dans notre fonctionnement interne et afin qu'il
nous apporte une plus value maximale dans le traitement de nos tâches
quotidiennes.
Entretien réalisé avec la responsable de
l'Administration du Personnel d'Intra Call Center
Donc vous faites l'intégration dans la solution des
collaborateur, et qu'est ce que vous gérez ensuite ?
La avec l'outil justement on va essayer de faire les
contrats de travail en publipostage pour gagner énormément de
temps. La différence dans mon service par rapport à avant c'est
que maintenant Aragon c'est le point d'entrée ou on va mettre toutes les
informations qui concernent le collaborateur, donc à partir de la on va
pouvoir créer tous les documents qu'on devait créer avant et on
va dire que ça va nous permettre de gagner du temps, d'éviter les
doubles saisies etc.. on va gagner en sécurité pour les
informations et puis on va pouvoir être un peu plus transparents avec
les managers, ils vont pouvoir avoir accès à des informations
qu'ils n'avaient pas avant. Parce qu'en fait avant on n'avait que Hypervision,
et Hypervision les informations on les rentrait plutôt à la fin de
la chaine, donc pour l'administration du personnel ça permettait juste
d'avoir les données en consultations. Après on gérait la
paie mais ça ce n'est pas ma partie. Eventuellement ça nous
servait à faire des requêtes, enfin des statistiques mais
c'était plutôt en aval et pas en amont. Maintenant avec Aragon on
va pouvoir, par exemple faire les contrats de travail, on va faire le registre
unique du personnel, les DUE (Déclarations Uniques d'Embauche). On va
dire que maintenant on va saisir une fois les données dans Aragon, et
toutes ces données après on va les extraire. Dans
l'administration du personnel on a plein de déclarations à faire
et c'est toujours à peu près les mêmes informations qu'il
faut donner sous un format différent à des organismes
différents, une fois ça va être le salarié, une fois
ça va être l'URSAF, une fois ça va être l'inspection
du travail etc, donc en fait on a un point d'entrée maintenant qui va
être Aragon, et après on va pouvoir extraire ces données la
et les formater comme on veut en fonction du destinataire. Donc les
données seront déjà organisées pour les
formulaires, on commence ce travail la justement.
Pouvez vous me résumer les actions que vous faites dans
la solution ?
Après on peut dire qu'il y aura la même que
dans Hypervision, on va pouvoir ressortir plein de données pour faire
nos statistiques etc, donc en fait comme les statistiques dans Hypervision on
n'en faisait pas énormément à part dans le bilan social,
des rapports comme ça qu'on doit faire mais c'est plus des rapports
pour faire beau que, il n'y a pas vraiment d'étude derrière pour
le moment. Le but d'Aragon c'est ça , d'essayer de travailler sur des
indicateurs RH et de pouvoir après faire un suivi de ces indicateurs
tous les mois, de faire des plans d'action derrière etc..
Est-ce que vous avez une idée des plans d'action que
vous allez mettre en place ?
L'un des premiers ce sera forcément
l'absentéisme. De voir par exemple sur quels services on retrouve des
absents vu que maintenant on va dire que la planification va être
intégrée dedans, peut être qu'on pourra faire une
étude par rapport, justement, est ce que vient sur des services ou il y
a des horaires atypiques, décalées, de nuit, irréguliers
etc..
Le fait d'utiliser de l'administratif va t'il permettre de
faire de la stratégie ?
Je dirais que la stratégie dans l'administration du
personnel c'est un bien grand mot. Après la stratégie c'est plus
les plans d'action présentés précédemment
(absentéisme). Après par rapport à la question de la
répartition CDD CDI, si on analyse cet indicateur tous les mois, la
stratégie ne va pas sortir par rapport à ces stats, après
nous c'est plutôt le président de la société qui va
nous dire « je veux 50% de CDI et 50% de CDD » ,
l'indicateur va nous permettre de voir ou on en est, mais la stratégie
ne va pas sortir de l'outil.
Entretien réalisé avec Agathe LEMARCHAND
Pouvez vous m'expliquer l'activité de votre
entreprise ?
Donc on est un cabinet de conseil qui s'appelle
Convictions RH qui existe depuis maintenant 3 ans, on est 35 consultants, notre
coeur de métier c'est les ressources humaines, donc on dresse des
problématiques à la fois purement RH, qui peut être
définition des modèles de compétences, optimisation d'un
processus de recrutement et on adresse aussi un volet système
d'information qui va être aussi la réflexion en amont sur ce qu'on
souhaite mettre en place. Ce qu'on appelle l'assistance à maitrise
d'ouvrage. On accompagne les entreprise dans la mise en place de centres de
service partagés (regrouper les activités rh en une seule
équipe, ex pour le recrutement) dans une logique d'optimisation de
coûts. On travaille aussi sur tout ce qui est pilotage ressources
humaines , optimisation, la mise en place d'indicateurs de métrique pour
pouvoir mesurer l'efficacité, l'efficience des services RH.
On est toujours centrés sur deux choses
1. la définition du besoin dans un contexte
purement métier en lien avec la stratégie business, ça
veut dire qu'on va dire « voila l'objectif du service recrutement
c'est de pouvoir recruter un certain volume de population dans un délai
de temps relativement court « et après relativement on
met en place, soit des ERP, soit des solutions de business intelligence pour
pouvoir consolider les informations et sortir des indicateurs
Les entreprises du CAC 40 ont-elles leur ERP en
interne ?
Pas nécessairement, il y a deux types de cas de
figure, le premier si une entreprise a déjà un ERP qu'elle
souhaite optimiser ou ajouter de nouveaux modules. La deuxième chose est
de dire que les entreprises ont grandi par fusion et ont donc une multitude
d'ERP qui coexistent donc l'idée c'est de pouvoir rassembler tout
ça pour optimiser et pour partager des processus métier et pour
optimiser les coûts, et un troisième cas de figure qui est
l'entreprise à déjà un processus métier existant ou
pas et souhaite mettre un outil derrière.
Processus métier : aujourd'hui j'ai
déjà une manière de faire du recrutement par contre je
n'ai pas d'outil derrière, ça veut dire que je vais publier mes
offres au travers de sites type monster par exemple, sauf que derrière
je n'ai pas d'outil qui va collecter les informations qui va me permettre
d'automatiser certaines choses. L'idée c'est de pouvoir dire qu'il y a
un existant métier, et après comment l'outil peut aider,
faciliter.
L'outil arrive t'il a prendre des données d'autres
logiciels ?
Ca c 'est vraiment un choix stratégique de
l'entreprise, donc il y a certains groupes qui sont aujourd'hui dans une
logique de centralisation pour optimiser le coût et pour avoir une
politique ressources humaines qui soit claire et partagée. D'autres qui
vont continuer à gérer des systèmes existants. Je vais
prendre un exemple, aujourd'hui dans la plus part des entreprises il n'y a pas
d'enjeu à centraliser ce qu'on appelle la gestion administrative de la
paye donc les dossiers des collaborateurs ça ne présente pas
d'intérêt pour l'entreprise d'avoir une même manière
de faire sachant que c'est un coût assez important. Aujourd'hui les
règles de paye sont différentes en fonction des pays et
même a l'intérieur des pays en fonction des conventions
collectives par contre il y a d'autres choses qui représentent un enjeu
stratégique notamment la gestion des carrières , la gestion des
talents, la gestion des plans de successions. Donc toutes ces choses là
l'entreprise à plus intérêt à les regrouper pour
donner de la visibilité au collaborateur., et derrière pour avoir
un seul et même outil qui va supporter de bout en bout.
Annexe 5 : les modules d'un ERP
Source : développez.com
SAP BEST PRACTICES
Étape du processus
|
Processus externe
|
Condition de gestion
|
Rôle utilisateur
|
Code de transaction
|
Résultats attendus
|
Saisie des heures effectives
|
-
|
Le matricule et l'objet de coût concerné
existent.
|
Salarié (spécialiste)
|
CAT2
|
Les temps de travail sont enregistrés sur les objets de
coût.
|
Approbation des temps de travail
|
-
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Le scénario doit être approuvé.
Les temps de travail sont enregistrés.
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Chef de projet
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CATS_APPR_LITE
|
Les temps de travail sont enregistrés sur les objets de
coût.
|
Feuille de Saisie des temps : transfert vers les
composantes cible
|
-
|
Les temps de travail sont enregistrés.
|
Chef de projet
|
CATA
|
Les temps de travail sont transférés vers les
composantes cible.
|
Déplacements professionnels
|
Gestion des déplacements professionnels
(191)
|
Voir les résultats du processus externe
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Voir le scénario n° 191
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Voir le scénario n° 191
|
Voir le scénario n° 191
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Annexe 6 : Les plannings dans Planning Team et
Aragon-eRH
Les plannings dans Planning Team
Les plannings dans Aragon-eRH
Annexe 7 : Article le Monde ,
« Le Cloud computing bouscule
l'informatique »
Cécile DUCOURTIEUX, Article paru le 25 Aout 2009
C'est le dernier concept à la mode dans le secteur
informatique. Le "cloud computing", littéralement "l'informatique dans
les nuages", consiste pour les entreprises à externaliser les ressources
numériques qu'elles stockent. Ces ressources - serveurs offrant des
capacités de calcul, du stockage, logiciels de messagerie
électronique, de paie - sont mises à disposition par des
sociétés tierces et accessibles, grâce à un
système d'identification, via un PC et une connexion à
Internet.
Depuis le début de cette année, pas une semaine
ne passe sans qu'un acteur des technologies ne présente son offre de
"cloud" : les géants de l'informatique Hewlett-Packard et IB M, le
fabricant de routeurs Internet Cisco, même des opérateurs de
télécommunications comme France Télécom ou
l'américain AT & T. Dernière annonce en date, mi-juillet,
Microsoft, premier éditeur mondial de logiciels, a promis la
commercialisation pour novembre de son offre de "cloud" baptisée
Azure.
C'est le cybermarchand Amazon qui, en 2006, a inauguré
ce type d'offres. Le géant américain avait beaucoup investi dans
ses infrastructures à la fin des années 1990 pour lancer sa
boutique en ligne. Son informatique était certes capable d'absorber le
pic d'activité des achats de Noël, mais était
surdimensionnée le reste de l'année. "Le cloud est une
façon de rentabiliser nos équipements", explique Xavier
Garambois, directeur général France d'Amazon.
L'intérêt du "cloud" est évident. Au lieu
d'acheter cher des serveurs et des logiciels, qui ne sont pas utilisés
à 100 %, les entreprises les louent et ne paient que pour l'usage
qu'elles en font. Elles peuvent aussi, en quelques minutes, accéder
à des capacités de stockage et de calcul supplémentaires,
auxquelles elles n'auraient, dans le cas de PME, jamais pu prétendre si
elles avaient dû se les payer seules.
Le "cloud computing" pourrait provoquer une vraie
révolution dans le secteur informatique. Pour beaucoup d'acteurs, il
implique un changement complet de modèle économique.
Jusqu'à présent, c'est la vente - de logiciels et de
matériel - qui prévalait. Là, c'est la location qui
s'impose. Des positions concurrentielles pourraient dès lors être
remises en cause.
UNE NOUVEAUTÉ CONTESTÉE
Dans l'édition de logiciels, Microsoft est
désormais sérieusement concurrencé par Google (avec ses
services Google Apps, de messagerie électronique, traitement de texte)
ou par des start-up comme Salesforce.com (proposant la location des logiciels
de gestion de la relation client).
Par ailleurs, pour un prestataire informatique, lancer un
service de "cloud" nécessite de se constituer de vastes centres de
données, des "fermes de serveurs", coûtant plusieurs dizaines de
millions d'euros au bas mot chacune
Les fabricants d'ordinateurs risquent aussi de voir leurs
ventes de "netbooks" - ces ordinateurs portables relativement bon
marché, parfois à moins de 300 euros, servant surtout à se
connecter à Internet - continuer à progresser aux dépens
de machines plus chères. "Les terminaux d'accès aux offres
"cloud" n'ont plus besoin d'une mémoire importante, ni d'un processeur
très puissant. A la limite, même un téléphone du
genre iPhone ou BlackBerry suffit", selon Matt Glotzbach, responsable des
offres entreprises chez Google.
Dans les faits, quelle est la réalité du "cloud"
? Salesforces.com a passé la barre du milliard de dollars de chiffre
d'affaires pour son année fiscale 2009. Environ 3 000 PME adoptent
chaque jour les services Google Apps, selon Google. Amazon revendique 94
millions de clients à son offre "cloud".
Mais les autres poids lourds du secteur ne proposent encore
qu'un petit nombre de prestations. Azure, l'offre de Microsoft, sera
réservée aux développeurs informatiques. IBM propose un
accès à un service de messagerie baptisé Lotus Live
Engage. "Le cloud va mettre dix à quinze ans pour se mettre en place",
reconnaît Philippe Bournhonesque, directeur de la stratégie
logiciels chez IBM France.
Quant à la radicale nouveauté du concept,
certains la contestent aussi. Dans un rapport publié ce printemps, des
analystes du cabinet Accenture notent que la "virtualisation", qui consiste
à mutualiser sur un même serveur des applications tournant sur des
machines différentes, et qui est à la base du "cloud computing",
remonte aux années 1960.
Enfin, le "cloud" soulève des questions de
sécurité. Quid des données stratégiques d'une
entreprise, dès lors qu'elles sont stockées par une
société tierce ? La déconvenue des dirigeants du site de
minimessages Twitter a pu inquiéter. Mi-juillet, des données
confidentielles de la société ont été
piratées et les services Google Apps - utilisés pour les stocker
- soupçonnés d'être trop vulnérables. "Les
données des entreprises seront mieux protégées chez des
spécialistes que par elles-mêmes", note néanmoins Sylvain
Moussé, un des dirigeants de la société de services
Cegid.
Annexe 8 : Différences entre les ERP grand groupe, ERP,
ERP PME PMI
ERP Grand groupe
|
ERP
|
ERP PME PMI
|
· Présence de modules
périphériques autour du noyau commun : CRM, SRM, PDM, PLM,
APS, e-business, Transport, Projets
|
· Noyau commun : PDP, MRP, Gestion
d'atelier, Vente, Approvisionnement, Stocks, Comptabilités
générale-tiers-analytique, EDI
|
· Noyau commun : PDP, MRP, Gestion
d'atelier, Vente, Approvisionnement, Stocks, Comptabilités
générale-tiers-analytique, EDI
|
· Intégration financière
automatique de tous les flux logistiques : mouvements de stocks,
d'en-cours, heures absorbées, marge ...
|
· Intégration financière
automatique de tous les flux logistiques : mouvements de stocks,
d'en-cours, heures absorbées, marge ...
|
· Intégration financière
souvent limitée aux journaux d'achat et de vente
|
· Fonctionnalités multi-site
étendues : niveaux groupe - société juridique -
établissement - Business unit, partage des données de base
|
· Fonctionnalités multi-site
limitées : niveaux groupe - société juridique,
partage des données limité
|
· Pas de fonctionnalités
multi-site. Duplication de bases de données.
|
· Fonctionnalités multi
langues : interface utilisateurs disponible en plusieurs langues
|
· Fonctionnalités multi
langues : interface utilisateurs disponible en plusieurs langues
|
· Interface utilisateurs Mono
langage
|
· Paramétrage étendu des
processus et procédures (Workflow)
|
· Paramétrage limité des
processus et procédures
|
· Processus et procédures
figés
|
· Découpage fin en
activités capablesde répondre à la répartition
extrême du travail dans un grand groupe
|
· Activités
globalisées pour répondre à une structure PME/PMI -
ou Regroupement possible d'activités détaillées par
un enchainement transactionnel paramétrable
|
· Activités globalisées
pour répondre à une structure PME/PMI
|
· Paramétrage des règles
de gestion rendu nécessaire par la grande flexibilité du
produit
|
· Règles de gestion
figées d'après les meilleures pratiques
|
· Règles de gestion
figées
|
· Nécessité d'assistance
MOA, en plus de l'intégrateur, pour apporter une compétence
métier et retrouver les meilleures pratiques
|
· Mise en oeuvre par l'éditeur
ou un intégrateur agissant seul en tant que Maître d'oeuvre et
pilotant plusieurs corps de métier.
|
· Mise en oeuvre par l'éditeur
ou un distributeur assurant l'ensemble des prestations
|
· Nécessité d'une
équipe pour l'administration des plateformes
|
· Nécessité d'une
ressource ou d'une prestation de type ASP pour l'administration
|
· Pas besoin de ressource pour
l'administration
|
· Multi SGBD
|
· Multi SGBD
|
· Mono SGBD ou SGBD
propriétaire
|
· Multi plateformes (UNIX, autres)
|
· Multi plateformes UNIX
|
· Mono plateforme
|
Annexe 9 : Images de la solution Aragon-eRH
Plan de formation
Annexe 10 : Images de l'ERP SAP
La planification dans SAP
Les Notes de frais dans SAP
Bibliographie
Littérature SIRH :
- SILVA François. Devenir
e-DRH . Editions liaisons, 2008.
- GERMAIN Michel.
Management des nouvelles technologies et
e-transformation. Editions Economica. Paris, 2006.
- DEIXONNE Jean-Luc. Piloter un projet ERP:
transformer et dynamiser l'entreprise par un système d'information
intégré et orienté métier. Dunod Impr,
2006.
- BIETRY Franck. E-GRH, entre promesses et
interrogations. Editions EMS, 2002.
- KALIKA Michel. E-GRH Révolution ou
évolution . Editions liaisons, 2002.
- LEQUEUX Jean-Louis, CHALLANDE
Jean-François. « Le grand livre du
DSI ».Editions Organisations, 2009.
- Guillaume PLOUIN. « Cloud
Computing & SaaS : une rupture décisive pour l'informatique
d'entreprise ».Broché 2009
Littérature généraliste
RH :
- LOUART Pierre. Gestion des Ressources
Humaines. Pearson Education, 2006.
- BENCHEMAM Faycel, GALINDO
Géraldine. Gestion des Ressources Humaines. Gualiano
éditeur ,2006.
- RIFKIN Jeremy. L'âge de
l'accès : la vérité sur la nouvelle
économie. La Découverte, 2000.
- BELLIER Sandra, TRAPET
Hubert. Panorama de la GRH : Définition,
questions et convictions. Paris : Editions liaisons, 2001.
- UGHETTO Pascal. Faire face aux exigences
du travail contemporain. Broché, 2007.
- GUERRERO Sylvie. Les outils des
RH. Dunod, 2004.
- GAZIER Bernard. Les stratégies
des ressources humaines. La découverte, 2004.
- TAIEB Jean-Pierre. Les Tableaux de bord de
la Gestion Sociale . Broché, 2004.
- Lamy social : Guide pratique. Editions
Lamy, 2006.
- « Livre blanc de la relation
client. » Association française de la relation client.
2008
Articles :
- « Comment le SIRH contribue t-il à la
transformation de la fonction RH ? », Sia Conseil. 2 Juin
2008.
- GUILLAUD Hubert. « Pourquoi les ordinateurs
n'arrivent pas à remplacer les post-il ? » Le Monde.
20 mars 2009
- DUCOURTIEUX Cécile .« Le cloud computing
bouscule l'informatique » LeMonde.fr. 2009
- Enquête DANAE. « Benchmark
SIRH ». 2007.
- BARTHE Stéphane. «Note n° 343, l'impact des
technologies du web sur la Gestion des Ressources Humaines : Emergence de
l'E-RH ». CNRS/UTI, Juin 2001.
- « Bibliothèque SAP ». SAP
ERP Central Component, Version 5.0, SR1, Avril 2006
Mémoires :
- QUENTEL Armelle. « La mise
en place d'un Libre service RH chez lilly France ». 2003.
- ELAHMARI Mohamed Jalal.
« Enterprise Resource Planning ».
Université d'Evry, 2009.
- AMROUN Sonia. « l'E-formation,
un enjeu stratégique » . Juin 2009
- ROY Florent. « Le SIRH meilleur
ennemi de la DRH traditionnelle ? » DESS Celsa,
Décembre 2002.
Résumé
Ce travail d'étude et de recherche s'intéresse
ici à l'installation d'un SIRH de nouvelle génération en
entreprise. De manière plus précise, il tente de percevoir les
changements impulsés par ce Système d'Information en Ressources
Humaines dans une entreprise.
Illustration de l'importance croissante des systèmes
informatiques dans le quotidien en entreprise, ce mémoire a pour
objectif de comprendre les impacts d'un nouveau type de solution sur
l'activité des Ressources Humaines. La SIRH étudié a pour
particularité d'être entièrement disponible sur Internet et
locatif. Notre démarche était à la fois de comprendre si
ce type de solution amène des changements dans l'entreprise, et si ces
changements sont spécifiques au SIRH en full web ? Nous avons donc
étudiés l'activité des Ressources Humaines, ainsi que
l'histoire des Systèmes d'Information les accompagnant, ce qui nous
amène à dépeindre le lien de dépendance entre les
solutions informatiques et leurs utilisateurs. Les logiciels doivent permettre
de simplifier l'activité des RH, ce qui implique toute fois une
formalisation des processus métiers de ceux ci, et donc un changement
dans leur quotidien.
Nous tentons de percevoir l'implication de l'installation de
cette solution au sein des Ressources Humaines d'un Call Center afin de
comprendre, à l'aide d'entretiens, si les évolutions
amenées par le SIRH ne poussent pas les services RH à avoir une
activité et plus stratégique.
Plus encore, ce travail tente d'anticiper les
évolutions des Ressources Humaines en comprenant le fonctionnement et
les évolutions de ces outils, ces tendances ayant une importance
croissante dans l'avenir des RH.
Mots clefs
Ressources Humaines
SIRH
Informatique
Internet
e-RH
* 1François SILVA
-« Devenir e-DRH ».- Editions liaisons, 2002.
* 2 Article wikipedia.
SIRH :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_d%27information_de_gestion_des_ressources_humaines
* 3Enquête DANAE,
« Benchmark SIRH », 2007.
* 4François SILVA
-« Devenir e-DRH ».- Éditions liaisons,
2008.
* 5Michel GERMAIN-
« Management des nouvelles technologies et
e-transformation ». Editions Economica. Paris, 2006.
* 6Jean-Luc DEIXONNE-
« Piloter un projet ERP: transformer et dynamiser l'entreprise
par un système d'information intégré et orienté
métier ». -Dunod Impr. 2006.
* 7Pierre LOUART -
« Gestion des Ressources Humaines. »-, Pearson
Education 2006.
* 8Faycel BENCHEMAM,
Géraldine Galindo. -« Gestion des Ressources
Humaines »-. Gualiano éditeur 2006.
* 9« Lamy
social : Guide pratique », Lamy 2006.
* 10Enquête DANAE,
« Benchmark SIRH », 2007.
* 11Article Wikipédia
« centres d'appels » :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_d%27appel
*
12Entretien réalisé avec Wenceslas Legoff le
5 septembre 2009, consultant chez Aragon-eRH.
* 13Sandra BELLIER, Hubert
TRAPET. « Panorama de la GRH : Définition,
questions et convictions ».
* 14Hubert GUILLAUD.
« Pourquoi les ordinateurs n'arrivent pas à remplacer les
post-il ? » Le Monde. 20 mars 2009
* 15 Café E-Teraire du
Mardi 29 septembre, « eSCM, Sourcing IT »
* 16 Jean-Louis LEQUEUX.
« Le grand livre du DSI »
* 17 Guillaume
PLOUIN. « Cloud Computing & SaaS : une rupture
décisive pour l'informatique d'entreprise ».Broché
2009
*
18 Entretien réalisé
le 31 aout avec Hervé Brunner, consultant, formateur et fondateur de la
société SIRH conseil.
* 19 Entretien
réalisé avec Agathe Lemarchand le 2 septembre 2009, consultante
chez Convictions RH, cabinet de conseil en SIRH.
* 20RIFKIN Jeremy.
-« L'âge de l'accès : la vérité sur
la nouvelle économie. »-,La Découverte, 2000.
* 21Article LeMonde.fr de
Cécile DUCOURTIEUX, 25.08.09 « Le cloud computing bouscule
l'informatique »
* 22Sonia AMROUN.
Mémoire. « l'E-formation, un enjeu
stratégique » . Juin 2009
*
* 23Article de Bertrand FAURE.
« Gestion des risque, performance et SI »,
Echéances 18, Mars 2008.
* 24 Voir Annexe 5,
« les modules d'un ERP ».
*
25« Bibliothèque SAP ». SAP ERP
Central Component, Version 5.0, SR1, Avril 2006
* 26
Entretien semi directif réalisé avec Hervé BRUNNER le 31
Août 2009, consultant, formateur et fondateur de la
société SIRH conseil.
*
27http://www.offshore-developpement.com/
* 28« Livre
blanc de la relation client ». Association française de
la relation client. 2008
* 29Panorama de la GRH :
Définition, questions et convitctions. Sandra BELLIER, Hubert TRAPET
* 30Sylvie GUERRERO
.« Les outils des RH. » Dunod, 2004.
* 31Didier Cazal et Anne
Dietrich. « Compétences et savoirs : entre GRH et
stratégie ? »,
* 32Accord National
Interprofessionnel du 20 Septembre 2003 relatif à l'accès des
salariés à la formation tout au long de la vie professionnelle
* 33Sandra BELLIER, Hubert
TRAPET . « Panorama de la GRH : Définition, questions
et convictions ». p92
* 34article L.432-1-1 du code
du travail ou encore 3e alinéa de l'article L.321-1
*
* 35Entretien
réalisé avec la responsable du service Planification d'Intra Call
Center le 11 Juillet 2009.
* 36Entretien
réalisé avec la responsable de la planification d'Intra Call
Center
*
*
* 37 Entretien
réalisé avec Jean Marc Satta le 9 septembre 2009,
Président de l'entreprise Aragon-eRH.
* 38 Bernard GAZIER .
« Les stratégies des ressources humaines »
(Poche).
* 39Jean-Pierre TAIEB.
« Les Tableaux de bord de la Gestion Sociale ».
Broché 2004.
* 40 BARTHE Stephane.
«Note n° 343, l'impact des technologies du web sur la Gestion des
Ressources Humaines : Emergence de l'E-RH ». CNRS/UTI Juin
2001
* 41 Florent ROY
« Les SIRH : le meilleur ennemi de la GRH
traditionnelle ? » . Mémoire DESS Celsa,
Décembre 2002.
* 42 Article wikipedia :
Web 2.0, http://fr.wikipedia.org/wiki/Web_2.0
* 43 Pascal UGHETTO.
« Faire face aux exigences du travail
contemporain ». Broché, 2007.
|