DEDICACE
A mes chers parents Paul KAPEPULA et Anastasie MBUYAMBA ;
A tous mes frères et soeurs ;
A ma chère fiancée Carine NDAYA ;
A tous ceux qui me sont chers ;
A tous ceux qui me lisent ;
A vous tous, je dédie ce travail.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
I
TABLE DES MATIERES
II
REMERCIEMENTS
III
LISTE DES ABREVIATIONS
IV
LISTE DES TABLEAUX
V
LISTE DES FIGURES
VI
RESUME
VIII
I. INTRODUCTION
1
I.1. ENONCE DU PROBLEME
1
I.2. QUESTION DE RECHERCHE ET JUSTIFICATION DU
TRAVAIL
5
I.3. REVUE DE LA LITTERATURE
7
I.4. OBJECTIFS
11
I.5. DELIMITATION DU SUJET
12
I.6. CHOIX DU SITE D'ETUDE
12
I.7. PLAN DE TRAVAIL
12
II. MATERIELS ET METHODES
13
II.1. DEFINITION DES CONCEPTS
13
II.2. DESCRIPTION DU SITE D'ETUDE
13
II.3. TYPE D'ETUDE
16
II.4. ECHANTILLONNAGE
16
II.5.LISTE COMPLETES DES VARIABLES
17
II.6. TECHNIQUE DE COLLECTE DES DONNEES
18
II.7. PLAN DE COLLECTE DES DONNEES
18
II.8. PLAN DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE DES
DONNEES
18
II.9. PRETEST
19
II.10. CONSIDERATIONS ETHIQUES
19
III.RESULTATS
20
III.1. DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES
20
III.2. DONNEES CULTURELLES
23
III.3. DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
28
III.4. DONNEES DES ATTITUDES DES MENAGES
VIS-À-VIS DES PVV
33
III.5. DONNEES SUR LA CAPACITE DE FINANCER
36
IV. DISCUSSION
43
V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
47
V. 1. CONCLUSION
47
V. 2. RECOMMANDATIONS
48
VI. BIBLIOGRAPHIE
49
ANNEXES
52
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail, nous
exprimons nos sentiments de gratitude et de remerciements à tous ceux
qui, de près ou de loin, ont contribué à notre formation
et à la réalisation du présent travail de mémoire
de Spécialisation en Santé Publique.
Nous remercions le corps professoral de l'Ecole de
Santé Publique de l'Université de Kinshasa qui n'a
ménagé aucun effort pour que nous puissions acquérir cette
valeur ajoutée.
Nous remercions plus
particulièrement les Professeurs Patrick KAYEMBE et KIBUEY qui ont
accepté de diriger le présent mémoire et ce, en
dépit de leurs multiples occupations.
Nos remerciements vont à l'endroit de tous les
chefs de travaux et Assistants de l'ESP, particulièrement à
l'assistant Eric MAFUTA, qui nous ont apporté un concours non
négligeable dans la rédaction de notre mémoire.
A la CTB, nous disons merci pour
le financement mis à la disposition du Gouvernement Congolais
à travers l'ESP pour notre formation.
Au Bourgmestre de la commune de
Kalamu, au Bureau Central de la Zone de Santé de Kalamu II et à
tous les ménages de cette Zone de Santé, nous leur disons merci
pour nous avoir facilité le travail en mettant à notre
disposition la documentation et les informations utiles.
LISTE DES ABREVIATIONS
AID US
|
Agence des Etats-Unis pour le Développement
International
|
AMO Congo
|
Avenir Meilleur pour les Orphelins au Congo
|
ARV
|
Antirétroviraux
|
ASF
|
Association Santé Familiale
|
BCZS
|
Bureau Central de la Zone de Santé
|
CDV
|
Centre de Dépistage Volontaire
|
COOPEC
|
Coopérative d'Epargne et Crédit
|
CTB
|
Coopération Technique Belge
|
EDS-RDC
|
Enquête Démographique et de Santé en
République Démocratique du Congo
|
ESP
|
Ecole de Santé Publique
|
FC
|
Franc Congolais
|
FFOM
|
Force Faiblesse Opportunité Menace
|
FFP
|
Fondation Femmes Plus
|
FOMETRO
|
Fond Médical Tropical
|
GTZ
|
German Technical Cooperation
|
IST
|
Infections Sexuellement Transmissibles
|
MICS 2
|
Multiple Indicators Cluster Survey 2/ Enquête par grappe
à Indicateurs Multiples 2
|
OAC
|
Organisation d'Assise Communautaire
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
OMS
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
ONUSIDA
|
Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/Sida
|
OPS
|
Organisation Panafricaine de la Santé
|
PIPO
|
Planification des Interventions Par Objectifs
|
PNLS
|
Programme National de Lutte contre le Sida
|
PVV
|
Personne Vivant avec le VIH/Sida
|
RDC
|
République Démocratique du Congo
|
SIDA
|
Syndrome Immunodéficience Acquise
|
SSP
|
Soins de Santé Primaires
|
TV
|
Télévision
|
VIH
|
Virus Immunodéficience Humaine
|
ZS
|
Zone de Santé
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 01: Répartition des
chefs de ménage par Aire de santé
Tableau 02 : Perception du
VIH/Sida par les chefs de ménage
Tableau 03 : Raisons de la
volonté de soutenir
Tableau 04 : Raisons de la non
volonté à soutenir
Tableau 06 : Nombre de personnes
tombées malades par ménage le mois précédant
Tableau 05 : Relation des chefs de
ménage avec une PVV ou une personne morte du Sida
Tableau 07 : Sources de financement
des dépenses des soins de santé des ménages
Tableau 08 : Dépense des
soins de santé d'une PVV par ménage pour le dernier
mois
Tableau 09 : Opinion des chefs
de ménage sur les ONG et Associations qui s'occupent des PVV
Tableau 10 :
Connaissance des chefs de ménage sur le type d'appui des
PVV par les ONG et autres partenaires
Tableau 11 : Types de prise en
charge
Tableau 12 : Opinion des
ménages sur la périodicité de contribution
Tableau 13 : Opinion des
ménages sur la collecte des fonds
Tableau 14 : Opinion des chefs de
ménage sur le dépôt des fonds
Tableau 15 : Volonté des
chefs de ménage de financer les PVV par rapport à la relation
avec
les PVV
Tableau 16 : Volonté des
ménages de financer les PVV par rapport au niveau de vie
Tableau 17 : Volonté des
chefs de ménage de financer les PVV par rapport à l'abonnement
à
une mutuelle de santé
Tableau 18 : Volonté des
chefs de ménage de financer les PVV par rapport au degré de
relation avec une PVV
Tableau 19 : Volonté des
ménages de financer les PVV par rapport au niveau
d'études
Tableau 20 : Volonté des
chefs de ménage de financer les PVV par rapport à la religion
LISTE DES FIGURES
Figure I : Système
des soins de santé
Figure II : Sources de
financement des soins de santé
Figure III : Répartition
Chef de ménage par sexe
Figure IV : Répartition
des Chef de ménage par âge
Figure V: Répartition des Chef
de ménage par état matrimonial
Figure VI : Répartition des
Chef de ménage par niveau d'études
Figure VII : Répartition
des Chef de ménage par profession
Figure VIII :
Répartition des Chef de ménage selon la religion
Figure IX : Répartition
des Chef de ménage selon les sources d'information sur le VIH/Sida
Figure X : Opinion des Chef de
ménage sur l'assistance aux PVV par leur communauté
Figure XI: Volonté des Chef
de ménage de soutenir matériellement ou moralement les PVV
Figure XII : Chefs de
ménage qui connaissent une PVV ou une personne morte du Sida
Figure XIII : Source principale
de revenu des Chef de ménage
Figure XIV : Nombre de repas par
jour dans les ménages
Figure XV : Ménages
ayant des membres de famille tombés malades le dernier mois
Figure XVI : Abonnement des
ménages à une mutuelle de santé
Figure XVII : Ménages
ayant actuellement une personne proche souffrant du VIH/Sida
Figure XVIII : Connaissance des
associations des PVV par les Chefs de ménage
Figure XIX : Opinion des Chef de
ménage sur l'appui des PVV
Figure XX : Opinion des Chefs de
ménage sur la satisfaction des PVV sur ces appuis
Figure XXI : Stigmatisation des
PVV par les Chefs de ménage
Figure XXII : Opinion des Chefs
de ménage sur la gratuite des soins de santé des PVV
Figure XXIII : Opinion des
Chefs de ménage sur ceux qui doivent financer les soins de santé
des PVV
Figure XXIV : Opinion des Chefs de
ménage sur la prise en charge des PVV par la communauté
Figure XXV : Opinion des Chefs de
ménage sur la création d'une caisse commune pour
soutenir les
PVV
Figure XXVI : Disponibilité
à payer du montant groupé par tranche et par les Chefs de
ménage
RESUME
Le VIH/Sida est
une menace potentielle devant tout développement durable. Les nations du
monde s'engagent à lutter contre cette pandémie en mobilisant les
ressources financières conséquentes. En République
Démocratique du Congo, la quasi-totalité des fonds est
extérieure. Il se pose un problème de pérennisation
après le retrait des bailleurs de fonds. La présente étude
a pour objectif de déterminer la volonté et la capacité de
la communauté locale à financer les soins de santé des
personnes vivant avec le virus de Sida dans la ville de Kinshasa.
Cette étude est
descriptive transversale et a consisté à une enquête
auprès de 420 ménages tirés de manière
aléatoire dans les 8 aires de santé qui composent la Zone de
Santé de Kalamu II. Elle s'est déroulée du 22 septembre
2008 au 01 octobre 2008.
Les résultats de
l'étude révèlent que la communauté locale accepte
à 96% de prendre en charge les PVV et de créer une caisse commune
devant les soutenir. La disponibilité à cotiser par ménage
pour une périodicité mensuelle est en moyenne autour de 2832,75
FC. Les ménages ayant un niveau de vie élevé manifestent
à 100% la volonté de financer les PVV tandis que ceux du niveau
moyen manifestent également cette volonté à 96,9%. Un bon
niveau d'études influence la volonté de financer autour de 97%.
La fréquentation des églises par les chefs de ménages
amène ces derniers à vouloir financer les PVV à une
proportion variant entre 94 et 100%. Les ménages abonnés à
une mutuelle de santé ont la volonté de financer à 100%
les PVV.
Au vu de ce qui
précède, les décideurs politiques doivent s'impliquer par
un engagement qui facilite la communauté locale à s'organiser et
lui apporter du soutien. Les agents de santé communautaire doivent
intensifier la sensibilisation et la mobilisation de cette communauté
afin de l'organiser et d'exploiter toutes ces opportunités.
I.
INTRODUCTION
I.1. ENONCE DU PROBLEME
Le VIH/Sida fait peser une grave
menace sur la santé mondiale et
constitue un obstacle à tout développement
durable, ainsi qu'à la réussite des autres
Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD).
La lutte contre le VIH/Sida et
d'autres maladies contagieuses est l'un des huit OMD qui visent à
réduire de moitié la pauvreté et à améliorer
le bien-être en général d'ici à 2015. Cette
pandémie qui n'épargne aucune nation du monde, a suscité
une mobilisation internationale dans le cadre des stratégies et des
activités de lutte.
Actuellement au monde, on compte
environ 33,2 millions de personnes vivant avec le VIH dont 2,5 millions
nouvelles infections ont été enregistrées en 2007 et 2,1
millions cas de décès (1).
L'Afrique est le continent le
plus atteint par ce fléaux, surtout l'Afrique Subsaharienne. Selon les
estimations, en 2007 il y a eu 1,7 million de nouvelles infections en Afrique
Subsaharienne. C'est la région la plus touchée. Quelques 22,5
millions de personnes vivant avec le VIH, soit 68 % du total mondial, se
trouvent en Afrique Subsaharienne (1).
L'Afrique du Sud
est le pays du monde qui compte le plus d'infections à VIH.
Dans la plupart des pays d'Afrique de l'Est et d'Afrique de
l'Ouest, la prévalence du VIH chez les adultes est stable ou a
commencé à décliner. Cette dernière tendance est
surtout évidente au Kenya et au Zimbabwe, et des signes
de déclin de la prévalence du VIH sont également
constatés en Côte d'Ivoire, au Mali et dans les
zones urbaines du Burkina Faso. Dans ces pays, on a des preuves d'une
évolution vers des comportements plus sûrs (2).
La RDC connaît une
épidémie généralisée. Le Programme National
de Lutte contre le VIH/Sida a estimé en 2004, la prévalence
médiane du VIH chez les femmes enceintes de 15 à 49 ans à
4,5% à partir des données de la sérosurveillance en
consultation prénatale dans les sites sentinelles. Cette
prévalence varie dans le temps, dans l'espace, par groupe cible et par
tranche d'âge (3).
Selon Sidaction, 90 % des
malades n'ont pas accès aux traitements antirétroviraux. Pour
sensibiliser et mobiliser le public, Sidaction a produit un spot visant
dénoncer à la fois le drame vécu par les Africains
séropositifs et l'attitude inacceptable des gouvernements des pays
riches et des pays africains. Jusqu'en 2005, un faible engagement des Etats
était constaté. La conférence de Londres du 6 Septembre
2004, qui visait à reconstituer le Fonds Mondial de la lutte contre le
Sida, la Tuberculose et le Paludisme, s'était soldée par un
échec. Sur les 7,1 milliards de dollars américains
nécessaires à la pérennisation des actions
financées depuis 2002 et au soutien de nouveaux programmes, seuls 3,7
milliards ont été promis par les pays riches (4).
Si l'initiative « 3 by
5 » de l'OMS, celle de permettre à 3 millions de personnes
séropositives des pays aux revenus faibles dans le monde d'avoir
accès au traitement antirétroviral jusqu'en 2005, était
une démarche dynamique, la réalité est qu'il était
difficile d'atteindre l'objectif car cela ne représentait que la
moitié des besoins de mise sous traitement dans le monde.
Ainsi les malades africains du
VIH/Sida ne peuvent que rarement compter sur un fort engagement de leurs
propres gouvernements. Ils sont encore trop nombreux à ne pas s'engager
réellement dans l'accès à la prévention, aux soins
et aux traitements. Les préservatifs, les médicaments
génériques, les tests biologiques sont rares. Les droits des
malades sont encore bafoués et les orphelins ne reçoivent pas
l'attention qu'ils méritent.
L'objectif défini par l'OMS et l'ONUSIDA de
mettre des traitements antirétroviraux à la disposition de 3
millions de malades des pays pauvres dès 2005 n'avait pas
été atteint. Le rapport d'étape sur cette initiative
intitulée « 3 by 5 » présenté par les deux
organisations avait montré, en effet, que pour ce moment, seul le cap
d'un million de malades soignés avait été
dépassé. Cela représentait déjà une
avancée significative. D'autant que le rythme de diffusion des
traitements durant les derniers mois laissait penser que d'autres
progrès pourront être réalisés rapidement. Avec un
espoir : essayer de permettre un accès universel aux
antirétroviraux d'ici 2010 (5).
A six mois du terme de
l'initiative « 3 by 5 », l'OMS et l'ONUSIDA estiment que la
progression de la diffusion des traitements antirétroviraux (ARV) est
au-dessous du niveau espéré. Avec un million de malades du sida
pris en charge au lieu de 1,6 million mi-2005, il ne paraît pas
envisageable de réussir à rattraper le retard d'ici la fin de
l'année pour se placer au niveau de l'objectif de 3 millions
défini en 2003. Pour autant, les deux organisations qui se sont
associées afin de lancer cette campagne en faveur de l'accès de
tous les malades des pays en développement aux ARV, ne sont pas
mécontentes des résultats obtenus. Car les progrès de la
diffusion des traitements sur les derniers mois sont très encourageants.
Globalement, il y a deux fois plus de patients traités en 2005 qu'en
2003.
En Afrique subsaharienne, le
continent le plus durement frappé par les ravages du VIH mais aussi
celui où les infrastructures sanitaires sont les plus
déficientes, on a dénombré en 2005 environ 500 000 malades
qui avaient accès aux antirétroviraux. En une année, leur
nombre a d'ailleurs été multiplié par trois. Ce rythme
accéléré a montré à la fois que lorsqu'il y
a un engagement important des institutions internationales et des Etats dans
les programmes sur le sida, on peut obtenir des résultats, mais aussi
qu'il reste beaucoup à faire. Car ces 500 000 malades qui ont
accès aux traitements ne représentent qu'une petite proportion
des quelque 4,7 millions qui, au total, auraient besoin d'en
bénéficier sur le continent.
L'Afrique n'est pas la seule
région à avoir enregistré une amélioration notable
dans l'accès aux traitements. En Asie du Sud et de l'Est, la
deuxième zone la plus touchée par le VIH où 1,1 million de
malades ont besoin des antirétroviraux, la progression de la diffusion
des ARV a aussi été très importante. On est passé
de 55 000 à 155 000 malades pris en charge entre juin 2004 et
juin 2005. L'OMS et l'ONUSIDA estiment donc qu'à l'heure actuelle, 14 %
des sujets ayant besoin d'un traitement y ont accès (5).
Il faut trouver 18 milliards de dollars
supplémentaires.
Deux ans après avoir
été proposée à la communauté internationale,
la stratégie « 3 by 5 » a donc permis d'engager une dynamique
en faveur de la diffusion des ARV dans les pays les plus pauvres. Sur les 49
Etats ciblés pour mettre en oeuvre ce programme, une quarantaine se sont
déjà fixés des objectifs thérapeutiques et 34 ont
mis au point des plans nationaux d'extension des traitements. Bien sûr,
la mise en oeuvre reste difficile. Et seuls 14 pays en développement ont
réussi, pour le moment, à donner accès aux ARV à au
moins 50 % des malades du sida qui en ont besoin, c'est-à-dire à
respecter les objectifs définis dans le cadre de la stratégie de
l'OMS et de l'ONUSIDA.
Les progrès
réalisés ne doivent pas faire oublier que certains obstacles
continuent à empêcher la diffusion des traitements auprès
de tous ceux qui en ont besoin. Le plus important d'entre eux étant le
manque de moyens. De ce point de vue, l'OMS et l'ONUSIDA estiment que
malgré l'augmentation significative des contributions promises par les
principaux donateurs internationaux (27 milliards pour les 3 prochaines
années), il manque encore 18 milliards de dollars pour la période
2005-2007, si l'on veut continuer les politiques engagées depuis deux
ans en faveur de la diffusion des traitements dans les pays à faibles
revenus. Au-delà des besoins financiers immédiats, il faut aussi
penser à l'installation de mécanismes susceptibles de
pérenniser les actions dans le long terme. Car les ressources des pays
en développement ne seront jamais suffisantes pour leur permettre d'agir
contre le sida sans aide extérieure. Même si la proposition
des Etats du G8 d'annuler la dette des pays visés par l'initiative
« 3 by 5 » envers le Fonds monétaire international, la Banque
mondiale ou la Banque africaine de développement est susceptible de
dégager des ressources nationales pour la lutte contre le VIH (5).
Les résultats obtenus
grâce aux premiers programmes de diffusion des ARV représentent
pour les bailleurs de fonds un encouragement à poursuivre leurs efforts.
Notamment parce qu'ils ont montré qu'en finançant l'accès
aux soins, on agit aussi au niveau du dépistage et de la
prévention, qui représentent les deux autres piliers de la lutte
contre le sida. Le fait de savoir qu'ils peuvent obtenir un traitement permet
de lever certaines réticences des malades qui, du coup, acceptent de
faire le test pour connaître leur statut sérologique mais aussi
d'écouter plus sereinement et d'appliquer les conseils en matière
de prévention. En Ouganda, par exemple, l'introduction des traitements
antirétroviraux a entraîné une multiplication par 27 de la
demande de dépistage et de conseil. Plus que jamais, il apparaît
que pour mieux lutter contre le sida, il est indispensable de mener des
programmes intégrés grâce auxquels il est possible de
prévenir, de dépister et de traiter (5).
En RDC, bien que le débat
au sujet de la pérennisation soit engagé depuis un certain temps,
la situation est telle qu'aucune méthode n'a été
adoptée pour l'instant et généralisée dans les
différentes structures de santé et qui permet de
pérenniser la prise en charge médicale des PVV (6).
I.2. QUESTION DE RECHERCHE ET
JUSTIFICATION DU TRAVAIL
Devant une
situation où la quasi-totalité de financement des
activités de lutte contre le VIH/Sida est extérieure, le
problème majeur qui se pose est celui de la pérennisation.
Qu'adviendra de ces activités après le retrait des bailleurs de
fonds ?
Considérant la part du
budget de l'Etat congolais alloué au secteur de la Santé publique
soit 2,5% en 2008, il y a lieu de comprendre une absence de volonté
politique d'augmenter les dépenses de secteur de santé comme
cela se fait pour les dépenses dans le secteur de la
sécurité et de la défense, et cela ne peut qu'aggraver la
situation (7).
Une pérennisation
effective et efficace sous-entend l'implication de la communauté locale
organisée par sa participation dans le financement des soins de
santé en général et de lutte contre le VIH/Sida en
particulier.
Ceci nous pousse à
formuler nos questions de recherche de cette façon :
1. « La mobilisation de la communauté
peut-elle générer des ressources financières capable de
pérenniser la prise en charge des PVV ? »
2. « Quelle est la proportion de la
communauté qui accepte de financer les soins de santé des PVV en
cotisant à une caisse communautaire ? Et à quelle
hauteur ? »
3. « Pourquoi les autres n'accepteraient pas
de financer ? »
4. « Quelles sont les motivations de
financer ou de ne pas financer les soins de santé des
PVV ? »
5. « Qu'est-ce qui différencient ceux
qui acceptent de financer de ceux qui n'acceptent
pas ? »
L'intérêt pour ce
travail est d'informer les décideurs politiques, les prestataires de
soins de santé et les agents de santé communautaires sur la part
que peut générer la communauté locale pour financer la
prise en charge des PVV lorsqu'elle est mobilisée. Ce qui permettra
à la longue de se servir d'une base pour la création d'un
comité locale de mobilisation des fonds pour la lutte contre le
VIH/Sida.
Ainsi donc, l'approche de
financement par la communauté locale pour la prise en charge des PVV
peut être additive au financement extérieur, mais aussi elle
prépare une relève des activités après le retrait
des bailleurs des fonds. Il est à noter que la participation
communautaire ou mieux l'engagement communautaire pour le développement
sanitaire est une approche d'actualité pour tout projet qui se veut
durable.
Bon nombre des pays en
développement qui se sont associés aux objectifs de la
déclaration d'Alma-Ata estiment qu'il est désormais difficile de
mobiliser les ressources nécessaires pour financer les
médicaments, les produits de base, les agents de santé et les
autres éléments indispensables des services de prestation des
soins de santé primaires (SSP). Parmi les facteurs qui ont
contribués à ce problème figurent les demandes politiques
concurrentielles face à la pénurie des ressources, la
récession mondiale, l'insuffisance des devises et la réticence de
la part des bailleurs de fonds à continuer à financer les
coûts sanitaires récurrents.
Vu l'importance capitale du
financement dans la prestation des soins de santé, ainsi que
l'insuffisance des connaissances relatives au financement communautaire, le
financement communautaire est considéré à ce jour comme un
domaine prioritaire de recherche opérationnelle.
I.3. REVUE DE LA LITTERATURE
Les organisations
internationales travaillant dans domaine de la santé telles que
l'Organisation Panafricaine de la Santé (OPS), l'Agence des Etats-Unis
pour le Développement International (AID US) et l'Organisation Mondiale
de la Santé (OMS), ont mené des études dans le but de
combler les lacunes des connaissances au sujet de financement global du secteur
de la santé. Ces études ont révélé que
malgré le fait que les gouvernements centraux étaient
considérés comme la principale source de financement pour la
multiplication des activités dans le domaine des soins de santé
primaires, les dépenses non gouvernementales étaient
considérables. Cependant, ces dépenses visaient en bonne partie
les services curatifs, plutôt que les services de promotion ou de
prophylaxie et les autres activités présentant la meilleure
possibilité d'améliorer la situation sanitaire (8).
La Banque mondiale et l'AID US
ont financé un certain nombre d'études destinées à
perfectionner les connaissances concernant les dépenses sanitaires
effectuées au niveau du ménage et de la communauté (9)
A la fin de 1982, l'Association
de santé publique américaine, avec l'appui de l' AID US, a
publié un examen exhaustif du financement communautaire (10).
Lors de la création du
Conseil National de Santé et du Bien-Être de la République
du Zaïre actuellement la République Démocratique du Congo,
il a été constaté que des soins curatifs étaient
donnés au seul profit d'une minorité. Le Conseil National avait
énoncé un certain nombre des principes fondamentaux
considérés comme prioritaires telle que la participation des
populations à l'amélioration de sa propre santé et de ses
conditions de vie. L'idée était qu'une population progressivement
maîtresse de ses ressources est une population de plus en plus apte
à considérer la santé comme un bien qui lui est propre et
qu'il vaut la peine de conserver après l'avoir acquis (11).
Une communauté est
généralement considérée comme un groupe de
personnes qui habitent la même zone géographique, par exemple un
village rural, une petite ville ou un quartier urbain. Parmi les autres types
de communauté, regroupant ceux qui travaillent ensemble, qui partagent
les mêmes intérêts ou qui possèdent des liens
sociaux, on peut citer les coopératives, telles que les organisations
établies dans le but de commercialiser les produits des membres, les
syndicats, les associations de paysans, les organisations à but
éducatif ou religieux, les groupes ayant des liens de tribu ou de
parenté et, enfin, les organisations civiques ou de bienfaisance. Les
membres de ces organisations constituent une
« communauté » dans la mesure où ils
partagent les mêmes objectifs.
En général, les
individus participent aux groupes communautaires parce qu'ils espèrent
profiter des actions conjuguées des tous les membres. Les partisans
politiques espèrent bénéficier des politiques
appliquées par leurs représentants. Les membres d'une tribu,
partageant un héritage commun espèrent maintenir leur
identité culturelle en travaillant ensemble en tant que
communauté.
Les membres peuvent se servir du groupe communautaire pour
promouvoir divers intérêts communs. Selon la structure de la
communauté, divers système de prestation de soins et de
financement peuvent être élaborés avec le concours de la
communauté afin de lui fournir des bénéfices sanitaires.
Il convient particulièrement aux communautés telles que les
coopératives, les groupes créés dans le but de
commercialiser les produits des membres et les syndicats, qui ont
déjà l'habitude de procurer des ressources, d'appliquer leurs
mécanismes de financement existants au soutien des activités
liées à la santé.
Le financement consiste à
procurer des ressources en vue de soutenir ou de payer certains produits ou
services. Ces ressources peuvent se présenter sous forme
d'espèces ou des contributions en nature, par exemple de la main
d'oeuvre ou du matériel. En ce qui concerne l'identification des
ressources exigées et les fins auxquelles elles seront destinées,
il convient de tenir compte des besoins non seulement au niveau des
opérations quotidiennes mais aussi au niveau des investissements
à plus long terme. Le financement des soins sanitaires provient de
diverses sources. Les sources les plus usuelles se repartissent en sources
publiques (gouvernementales) et privées (communautaires).
Ces sources fournissent collectivement les espèces et
les ressources en nature qui financent les soins de santé tertiaires,
secondaires et primaires. Le niveau de contribution et le type de ressource
fournis dépendent des besoins du secteur sanitaire, ainsi que de la
volonté et de la capacité de chaque source de payer les services
(12).
Figure I :
Système des soins de santé
Primaires
Primaires
Secondaires
Tertiaires
Source: Community Financing of Primary Health Care
Figure II : Sources
de financement des soins de santé
Secteur public
Secteur
privé
Recettes fiscales générales
Financement
direct par
Financement par déficit
l'employeur
budgétaire
Assurance
maladie privée
Recettes des taxes imposées
Contributions
bénévoles
sur les ventes
Dépenses
directes des ménages
Assurances sociales
Auto-assistance
communautaire
Loteries et paris
Source: Community Financing of
Primary Health Care
Le financement
communautaire des soins de santé est donc défini comme
étant la mobilisation de ressources amorcée par une
communauté en vue de soutenir, en partie ou intégralement, et
à l'intention de ses membres, les services sanitaires préventifs
et curatifs de base (13).
EVOLUTION DE L'INTERET PORTE AU FINANCEMENT
COMMUNAUTAIRE
Milton Roemer a retracé la
longue histoire du financement du secteur sanitaire dans l'Occident
jusqu'à l'époque préhistorique. Au moyen âge, les
propriétaires féodaux ont financé les soins sanitaires
fournis aux familles travaillant sur leur propriété, alors que,
en ville, les « médecins artisanaux » et les
« apothicaires » ont commencé a recevoir des
honoraires versés par un ménage ou par un individu cherchant
à se faire soigner. Ultérieurement, avec la naissance de
l'entreprise commerciale et de l'usine, les travailleurs ont commencé
à créer des coopératives, qui ont établi des
« fonds communs d'assistance aux malades », les
précurseurs des programmes volontaires d'assurance maladie
d'aujourd'hui. Pendant la révolution industrielle, la création
des syndicats ouvriers et des partis politiques a incité les
gouvernements européens à établir des « fonds de
maladie », ce qui marque le début de financement des soins de
santé par le moyen de sécurité sociale ou d'assurances
sociales (14).
Au 20 ème siècle, les
charges fiscales au niveau national ont joué un rôle très
important dans le financement des activités sanitaires. Notons qu'autour
de tous ces événements, le financement privé au niveau du
ménage est resté important dans les pays industrialisés
aussi bien que dans les pays en développement.
Comme l'indique le passage précédent, la
mobilisation des ressources communautaires en vue de financer des
activités sanitaires ne constitue guère un
phénomène nouveau. Ce qui est nouveau, c'est
l'intérêt grandissant porté au financement communautaire en
tant qu'alternative par rapport à l'expansion continuelle du rôle
des gouvernements centraux dans le financement des activités sanitaires.
I.4. OBJECTIFS
I.4.1. Objectif général
L'objectif général de
cette étude est de déterminer la volonté et la
capacité de la communauté locale à financer les soins de
santé des PVV afin de les pérenniser.
I.4.2. Objectifs
spécifiques
De manière
spécifique, cette étude poursuit les objectifs suivants :
- Décrire les caractéristiques
démographiques, culturelles et socio-économiques de cette
communauté.
- Déterminer les dépenses actuelles mensuelles
encourues par une
PVV.
- Déterminer la proportion de la communauté qui
accepte de financer les soins de santé des PVV.
- Identifier les facteurs qui motivent le financement des
soins de santé des PVV.
I.5. DELIMITATION DU SUJET
Cette étude sur la
volonté et la capacité de la communauté locale à
financer les soins de santé des PVV dans la ville de Kinshasa a
concerné une seule commune de Kinshasa à savoir la commune de
Kalamu.
I.6. CHOIX DU SITE D'ETUDE
Nous avons porté notre choix
sur la commune de Kalamu pour réaliser notre étude par le fait
que cette commune est l'une des plus anciennes parmi les 24 communes que compte
la ville de Kinshasa. De ce fait, elle a une localisation stratégique
dans la ville et regorge des populations de toutes les catégories. Elle
peut même être considérée comme le centre de Kinshasa
où bon nombre des gens se rencontrent pour le divertissement culturel
avec le centre YMCA et la place des artistes sur le rond point Victoire, les
rencontres sportives avec les stades Tata Raphaël et des Martyrs. Elle
reflète d'une manière générale la vie dans la ville
de Kinshasa.
I.7. PLAN DE TRAVAIL
Le travail est
subdivisé en cinq chapitres. Après un chapitre introductif
comprenant l'énoncé du problème, la question de recherche
et la justification du travail, la revue de la littérature, les
objectifs, la délimitation du sujet et le choix du site d'étude,
il sera suivi du deuxième chapitre qui traitera des matériels et
méthodes du travail. Ensuite au troisième chapitre seront
présentés les principaux résultats de l'étude. Le
chapitre quatre qui lui fait suite portera sur la discussion ou l'analyse des
résultats. Et enfin interviendra le chapitre de la conclusion et des
recommandations.
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. DEFINITION DES CONCEPTS
Ménage est l'ensemble d'individus vivant dans un
même logement, qui mangent ensemble ou partagent le même budget et
qui sont placés sous l'autorité d'un seul chef (chef de
ménage) reconnu comme tel par les autres membres.
Communauté est un groupe de personnes
solidaires qui partagent une histoire, une culture ou des intérêts
communs et pratiquent un mode de vie collectif.
Financement des soins de santé est de
façon opérationnelle une technique qui permet le paiement de
toutes les prestations des soins de santé.
Personne vivant avec le VIH-Sida est une personne
vivant avec le virus du SIDA et qui peut ou ne pas présenter des
symptômes cliniques.
II.2. DESCRIPTION DU SITE
D'ETUDE
II.2.1. Présentation de la zone de
santé urbaine de Kalamu II
La zone de santé urbaine de
Kalamu II a une superficie de 3 Km2.
Elle est limitée : - au Nord par l'avenue
Bongolo (Quartier Kauka) ;
- au Sud par l'avenue Kikwit (Commune de Makala) ;
- à l'Est par l'avenue Université (Quartier
Mombele) ;
- à l'Ouest par la rivière Kalamu (Quartier
Kimbangu).
Elle a une population de 100 782
habitants.
Elle comprend :
· 128 avenues ou rues
· 8 aires de santé
· 42 formations sanitaires dont 3 seulement ont
intégré la lutte contre le VIH-SIDA
· Environ 22 ONG et OAC de lutte contre le VIH/Sida
· 80 églises
· 43 écoles primaires et 17 écoles
secondaires
· 13 750 ménages
· Plus ou moins 100 débris de boisson
· 20 hôtels
· 2 marchés
II.2.2. Problématique du VIH/Sida dans la
ZS de Kalamu II
Lors de l'atelier de PIPO de la ZS de
Kalamu II, un certain nombre des problèmes liés au VIH/Sida ont
été identifiés dont principalement :
§ Pauvreté
§ Chômage
§ Oisiveté et délinquance
juvénile
§ Prises des drogues et autres substances enivrantes
§ Présence des repères de professionnels de
sexe
§ Plusieurs bars à succès et maisons de
tolérance
§ Proportion élevée de cas d'IST
§ Faible intégration des activités de lutte
contre le VIH/Sida au niveau de beaucoup de formations sanitaires, des
églises, des écoles et des associations
§ Séro-ignorance très
élevée
§ Nombre insuffisant des services de CDV dont 1
seulement
Pour affronter tous ces
problèmes, le Bureau Central de Zone de Santé s'est servie de
l'analyse FFOM afin d'arrêter des stratégies qui s'imposent.
Analyse FFOM :
1. Forces
- Bâtiment moderne et disponible
- Personnel formé et disponible
- CDV intégré dans les activités de
l'hôpital
- Confidentialités des résultats
2. Faiblesse
- Rupture fréquente des tests et autres intrants
- Prise en charge partielle des cas positifs
- Manque de box appropriés pour counseling
- Prestataires démotivés suite au manque
prime
3. Opportunités
- Présence d'un consortium des ONG et OAC travaillant
en synergie pour la lutte contre le VIH/Sida
- Implication des personnes ressources PVV dans la lutte
contre le VIH/Sida
- Bonnes relations avec la communauté de base
- Partenariat avec PNLS, GTZ/ IS, FOMETRO, CTB
4. Menaces
- Baisse de la fréquentation du CDV par la
communauté suite aux ruptures fréquentes des tests
- Arrêt des activités probables suite aux
multiples difficultés
Un des axes stratégiques issu
de cette analyse auquel nous nous sommes intéressés est la
mobilisation des ressources locales. Tout en entretenant un partenariat avec
les bailleurs externes, la ZS compte énormément sur la
mobilisation des fonds à partir de la communauté locale à
travers les ONG, OAC et les ménages.
II.3. TYPE D'ETUDE
Nous avons mené une
étude descriptive transversale auprès de la communauté
dans la ville de Kinshasa, précisément dans la commune de Kalamu.
Nous avons procédé par une enquête dans les ménages
pour collecter les données. La collecte des données s'est
déroulée pendant 10 jours du 22 septembre 2008 au 01 octobre
2008.
II.4. ECHANTILLONNAGE
II.4.1. Unités
statistiques
Dans le cadre de notre étude,
nos unités statistiques ont été constituées des
ménages. Nos répondants étaient essentiellement les chefs
de ménages ou leurs conjoints en leur absence.
II.4.2. Taille de
l'échantillon
La taille
inférieure de l'échantillon a été calculée
par la formule ci-
dessous pour estimer une proportion simple :
Avec n : taille de l'échantillon
d : degré de précision voulu
(0,05)
Z : est le coefficient de confiance pour un
degré de confiance donné. Dans notre cas,
le degré de confiance était de 95%.
Ce coefficient est égal à 1,96
P : proportion de la population cible qui n'est
pas connue (P=0,5 et
Q=1-P = 0,5)
La taille de l'échantillon =
=384
Ménages
Pour tenir compte de non répondants et de refus ainsi
que des absents, la taille minimale de l'échantillon a été
majorée de 10% soit 38 ménages. Ainsi nous avons arrondis la
taille de notre échantillon à 420 ménages.
II.4.3. Méthode de sondage
Nous avons procédé par
l'échantillonnage en grappe. A partir du Bureau Central de la Zone de
Santé de Kalamu II, nous avons eu les renseignements nécessaires
sur les ménages répartis dans les différentes aires de
santé. Les huit aires de santé que comprend la Zone de
Santé ont constitué nos grappes. Dans chaque aire de
santé, nous avons sélectionné au hasard cinq rues. Et dans
chaque rue, nous avons sélectionné 10 ménages. Ainsi
chaque chef de ménage, des ménages sélectionnés, a
fait partie de notre échantillon.
II.5.LISTE COMPLETES DES
VARIABLES
Pour atteindre les
objectifs fixés, nous avons utilisé les variables clés
suivantes afin de collecter des données :
-Sexe
-Age
-Etat-civil
-Etat matrimonial
-Taille du ménage
-Niveau d'études
-Religion
-Profession
-Source principale de revenu
-Appartenance à une mutuelle de santé ou
association
-Source de financement des soins
-Périodicité de cotisation
-Volonté de la disponibilité à financer
-Montant de cotisation proposé pour financer les soins des
PVV
II.6. TECHNIQUE DE COLLECTE DES
DONNEES
Pour la récolte des informations, nous
avons recouru à l'interview. L'interview a consisté à un
entretien structuré à l'aide d'un questionnaire
préétabli et protesté à chaque répondant.
II.7. PLAN DE COLLECTE DES
DONNEES
La collecte
proprement dite des données était précédée
de l'obtention des autorisations auprès des autorités de l'ESP et
des autorités administratives. Nous avons ensuite procédé
à la sensibilisation des répondants retenus afin de gagner leur
confiance et obtenir leur consentement éclairé tout en leur
montrant le bien fondé de l'étude.
II.8. PLAN DE TRAITEMENT ET
D'ANALYSE DES DONNEES
Les questionnaires provenant du
terrain ont été réceptionnés,
numérotés, vérifiés et dépouillés.
Ensuite les modalités des questions ont été
codifiées par l'attribution d'un chiffre numérique à
chaque possibilité de réponse.
Les données ont été ensuite
saisies (encodées) au moyen d'un support informatique (Ordinateur)
grâce au logiciel EPIDATA 3.11 puis transférées vers le
logiciel SPSS 12.0 pour leur traitement et analyse. Les données
transférées ont été étiquetées et les
incohérences redressées.
Toutes les productions statistiques
(les fréquences, les tableaux croisés, les moyennes, les
écarts-types, les sommes, les minimum, les maximum) ont
été effectuées avec le logiciel SPSS (Statistical Package
for Social Siences). Les graphiques étaient produits à l'aide du
logiciel Excel.
II.9. PRETEST
En vue d'identifier et de corriger les
problèmes éventuels qui allaient surgir lors de
l'exécution de notre étude sur le terrain, un pré test a
été effectué sur un échantillon de 30
ménages sélectionnés dans les 10 aires de santé de
la ZS de Kalamu I. Etant donné l'enquête à réaliser
sur terrain, les enquêteurs au nombre de quatre, d'une bonne morale et
d'un bon niveau d'instruction ont été préalablement
formés avant et après le test, et ils ont
bénéficié de l'encadrement d'un superviseur. Le pré
test nous a aidé de vérifier l'acceptabilité de
l'approche utilisée pour entrer en contact avec les sujets de notre
enquête mais aussi la compétence des enquêteurs, la
précision des instruments de collecte ainsi que l'adéquation des
ressources estimées à évaluer la moyenne de temps à
soumettre pour chaque questionnaire.
II.10. CONSIDERATIONS ETHIQUES
Un consentement éclairé était
négocié avant l'interview avec nos répondants. Ils avaient
la liberté de donner leur accord ou de se retirer à tout moment
de l'étude. Nous avons garanti la non stigmatisation des sujets ainsi
que la confidentialité des résultats.
Par ailleurs, les données recueillies, ont eu à
garder un caractère anonyme et leur accès était
limité. Notre étude n'étant ni expérimentale ni
invasive, les sujets n'ont eu à courir aucun danger direct.
III.RESULTATS
Ce chapitre
présente les résultats obtenus de notre étude sous forme
des tableaux et des graphiques en 5 sections :
1. Les résultats des données
sociodémographiques des ménages;
2. Les résultats des données culturelles des
ménages;
3. Les résultats des données
socio-économiques des ménages;
4. Les résultats des données des attitudes des
ménages vis-à-vis des PVV;
5. Les résultats des données sur la capacité
à financer les soins de santé des PVV.
III.1. DONNEES
SOCIODEMOGRAPHIQUES
Tableau 01:
Répartition des Chefs de ménage par Aire de santé dans
la ZS de Kalamu II en
2008
Aire de santé
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
Yolo Sud III
|
55
|
13,1
|
|
Yolo Nord I
|
55
|
13,1
|
|
Yolo Sud I
|
55
|
13,1
|
|
Yolo Nord III
|
55
|
13,1
|
|
Pinzi
|
50
|
11,9
|
|
Yolo Nord II
|
50
|
11,9
|
|
Yolo Sud II
|
50
|
11,9
|
|
Yolo Sud IV
|
50
|
11,9
|
|
Total
|
420
|
100,0
|
Ce tableau décrit la
répartition de l'échantillon sélectionné dans les 8
aires de santé qui composent la ZS de Kalamu II.
Figure III :
Répartition des Chefs de ménage par sexe dans la ZS de Kalamu
II en 2008
Masculin
56,7%
Féminin
43,3%
Il ressort de la figure III que
les répondants de sexe masculin prédominent à 56,7% contre
43,3% de sexe féminin.
Figure IV :
Répartition des Chefs de ménage par âge dans la ZS de
Kalamu II en 2008
0,5%
6,2%
12,4%
16,7%
13,1%
20,5%
7,4%
10%
13,3%
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
50-54
55-59
60 et
plus
Il ressort de la figure IV que
la tranche d'âge minimum des répondants varie entre 20-21 ans
tandis que la tranche d'âge maximum est comprise entre 60 ans et plus.
L'âge moyen est de 46,03 ans avec un écart-type de 12,7 ans. La
tranche d'âge de 45-49 ans est majoritaire avec 20,5%.
Taille des ménages dans la ZS de Kalamu II en
2008
Il résulte de notre
étude que la taille minimum est d'une personne par ménage tandis
que la taille maximum est de 20 personnes par ménage. La taille moyenne
des ménages est de 7,1 personnes avec un écart type de 2,98
personnes.
Figure V: Répartition
des Chefs de ménage par état matrimonial dans la ZS de Kalamu II
en 2008
Union libre
10%
Célibataire
4,3%
Divorcé
6%
Marié
64%
Veuf (ve)
15,7%
Il ressort de notre
enquête que 64% des répondants déclarent être des
mariés, 15,7% des veufs (ves), 6% des divorcés, et 4,3% des
célibataires. De cette grande proportion de répondants
mariés, nous pouvons déduire que les répondants sont
assujettis à des responsabilités dont celles liées aux
dépenses de santé dans leur ménage. Ainsi les
problèmes de santé occupent une place importante dans le budget
des ménages, cela permet aux ménages d'émettre une opinion
responsable et rationnelle sur un des problèmes de santé en
l'occurrence la volonté de financer la lutte contre le VIH/Sida.
Figure VI :
Répartition des Chefs de ménage par niveau d'études
dans la ZS de Kalamu II en
2008
9,8%
6,4%
4,8%
24,5%
10,2%
34%
10,2%
Sans niveau
Primaire complet
Primaire incomplet
Secondaire complet
Secondaire incomplet
Supérieur/Universitaire
Professionnel
Notre étude a
relevé un niveau d'étude assez élevé auprès
de nos répondants. En effet 9,8% déclarent ne pas avoir fait
d'études. De façon cumulée, environ 79% des
répondants ont effectué au moins 4 ans d'études post
primaires. Ceci nous rassure sur la rationalité des déclarations
recueillies et surtout sur le montant de leur disponibilité à
financer la lutte contre le VIH/Sida.
Figure VII :
Répartition des Chefs de ménage par profession dans la ZS de
Kalamu II en 2008
22,4%
20,2%
21,7%
22,9%
10,5%
2,4%
Sans emploi
Salarié du privé
Fonctionnaire de l'état
Ouvrier qualifié
Autres
Employeur indépendant
De cette figure, il ressort que
plus de 75% des chefs de ménage ont une occupation dont parmi eux 22,9%
déclarent être des fonctionnaires de l'état, 21,7% sont des
salariés de privé tandis que 20,2% sont des employeurs
indépendants. Seulement 22,4% des répondants déclarent
n'avoir pas d'emploi.
III.2. DONNEES CULTURELLES
Figure VIII :
Répartition des Chefs de ménage selon la religion dans la ZS
de Kalamu II en 2008
La population de Kalamu II est
particulièrement religieuse comme le montre bien la figure VIII. La
majorité des répondants dont 31% fréquentent les
églises de réveil, 28% fréquentent l'église
catholique tandis que 16% fréquentent l'église protestante.
Seulement 6% des répondants sont sans religion.
Répartition des Chefs de ménage ayant entendu
parler du VIH/Sida dans la ZS de Kalamu II en 2008
Tous les chefs de ménage
(soit 100%) ont déjà entendu parler du VIH/Sida. Ceci nous a
permis d'aborder la question avec beaucoup plus d'aisance et de
facilité.
Figure IX :
Répartition des Chefs de ménage selon les sources
d'information sur le VIH/Sida
dans la ZS de Kalamu II en 2008
Eglise
68% Oui
32% Non
Lieu de service
45,5% de Oui
54,5% de Non
Famille
71,4% de Oui
28,6% de Non
Amis
72,1% de Oui
27,9% de Non
Radio
78,1% de Oui
21,9% de Non
TV
89,5% de Oui
10,5% de Non
Il ressort de notre
enquête que 89,5% de répondants déclarent avoir entendu
parler du VIH/Sida à la TV, 78,1% de répondants déclarent
avoir entendu parler du VIH/Sida à la radio, 72,1% de répondants
déclarent avoir entendu parler du VIH/Sida auprès des amis, 71,4%
de répondants déclarent avoir entendu parler du VIH/Sida au
niveau de la famille, 68% de répondants déclarent avoir entendu
parler du VIH/Sida au niveau de l'église et 45,5% au lieu de service.
Les medias audiovisuels sont un moyen efficace pour transmettre une
information.
Tableau 02 : Perception
du VIH/Sida par les Chefs de ménage dans la ZS de Kalamu II en
2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Comme un mauvais sort
|
116
|
27,6
|
Comme une maladie causée par des microbes
|
304
|
72,4
|
Total
|
420
|
100,0
|
La majorité des
répondants attribuent le VIH/Sida aux agents pathogènes et
microbes (72,4%) tandis que 27,6% de répondants le considèrent
comme un mauvais sort. Le fait qu'une grande proportion ayant cette perception
du VIH/Sida pousserait les gens à lutter contre cette maladie de
plusieurs façons et même à financer la lutte.
Figure X : Opinion
des Chefs de ménage sur l'assistance aux PVV par leur communauté
dans la
ZS de Kalamu II en 2008
Cette figure
révèle que la majorité des répondants soit 91%
déclarent que les PVV méritent une assistance de la part de leur
communauté.
Figure XI: Volonté
des Chefs de ménage de soutenir matériellement ou moralement les
PVV dans la ZS de Kalamu II en
2008
De cette figure, il ressort que
84,8% des répondants acceptent de soutenir matériellement ou
moralement les PVV tandis que 15,2% n'acceptent pas.
Tableau 03 : Raisons
de la volonté des Chefs de ménage de soutenir les PVV dans la ZS
de
Kalamu
II en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
Amour du prochain
|
118
|
33,1
|
|
Charité
|
29
|
8,1
|
|
Humanisme
|
57
|
16,0
|
|
Ils sont vulnérables
|
103
|
28,9
|
|
Pitié
|
21
|
5,8
|
|
Solidarité
|
28
|
7,8
|
|
Total
|
356
|
100,0
|
Tableau 04 : Raisons
de la non volonté des Chefs de ménage à soutenir les PVV
dans la ZS
de Kalamu II en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
C'est le devoir de l'Etat
|
9
|
14,0
|
|
Ils étaient incrédules
|
26
|
40,6
|
|
Insuffisance de moyen financier
|
29
|
45,3
|
|
Total
|
64
|
100,0
|
De ces deux tableaux ci hauts,
la majorité des répondants qui acceptent de soutenir les PVV,
33,1% le feront par amour du prochain, 28,9% à cause de leur
vulnérabilité et 16% par humanisme. Tandis que ceux qui
n'acceptent pas, 45,3% déclarent qu'ils ont moins de moyen financier et
40,6% déclarent que les PVV étaient incrédules et ne
voulaient pas changer de comportement ainsi elles sont punies. Seulement 14%
déclarent qu'ils n'ont pas la volonté de soutenir car c'est du
devoir de l'Etat.
Figure XII : Chefs de
ménage qui connaissent une PVV ou une personne morte du Sida dans la
ZS de Kalamu II en 2008
De cette figure, il ressort que
77,4% des répondants connaissent une PVV ou personne morte de Sida.
Tableau 05 : Relation des
chefs de ménages avec une PVV ou une personne morte du Sida
dans la ZS de Kalamu II en
2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
Membre de famille
|
131
|
40,3
|
|
Voisin
|
77
|
23,7
|
|
Ami
|
69
|
21,2
|
|
Pas de relation
|
48
|
14,8
|
|
Total
|
325
|
100,0
|
Il ressort du
tableau V que la majorité des répondants (85,2%) ont une
relation avec une PVV ou une personne morte Sida dont 40,3% est une relation
familiale, 23,7% est une relation de voisinage et 21,2% est une relation
amicale.
III.3. DONNEES
SOCIO-ECONOMIQUES
Figure XIII : Source
principale de revenu des chefs de ménages dans la ZS de Kalamu II en
2008
Au regard de la figure XIII,
comme source principale de revenu, 48,1% des répondants sont des
salariés, 23,1% sont des débrouillards, 15% sont des vendeurs au
marché, 8,3% des répondants déclarent que c'est l'appui
extérieur et 2,1% disent que c'est loyer des maisons. Les autres sources
de revenus représentent 3,2% et sont la pension, la dîme et le
petit champ.
Figure XIV : Nombre de repas
par jour dans les ménages dans la ZS de Kalamu II en 2008
La majorité des
ménages prennent au moins un repas par jour (97,6%) tandis qu'une
minorité des ménages ont le privilège d'accéder
à 3 repas par jour.
Dépenses journalières pour l'alimentation par
ménage dans la ZS de Kalamu II en 2008
Dans notre étude, il
ressort que les ménages dépensent pour leur alimentation en
moyenne 4332,02 FC avec un écart type de 1781,901 FC. La dépense
minimum par ménage est de 1000 FC tandis que la dépense maximum
par ménage est de 16000 FC.
Figure XV :
Ménages ayant des membres de famille tombés malades le dernier
mois dans la ZS
de Kalamu II en 2008
Près de la moitie des
ménages (45%) déclarent avoir des membres de famille qui sont
tombés malade le dernier mois précédant notre
enquête.
Tableau 06 : Nombre de
personnes tombées malades par ménage le mois
précédant dans la
ZS de Kalamu II en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
1
|
104
|
54,7
|
2
|
55
|
28,9
|
3
|
29
|
15,3
|
4
|
1
|
,5
|
5
|
1
|
,5
|
Total
|
190
|
100,0
|
Plus de la moitie des
ménages (54,7%) déclarent avoir un membre de famille qui est
tombé malade le dernier mois, suivi de 28,9% des ménages qui en
déclarent 2 tandis que 15,3% des ménages en déclarent
3.
Dépenses mensuelles des soins de santé par
ménage le mois précédant dans la ZS de Kalamu II en
2008
L'étude a montré
qu'en moyenne les ménages dépensent pour leurs soins de
santé environ 34077,89 FC avec un écart type de 62702,828 FC. La
dépense minimum par ménage est de 1000 FC tandis que la
dépense maximum est de 560000 FC.
Figure XVI : Abonnement
des ménages à une mutuelle de santé dans la ZS de Kalamu
II en 2008
Il ressort de cette figure que
seulement une minorité des répondants (4,8%) sont abonnés
à une mutuelle de santé.
Tableau 07 : Sources de
financement des dépenses des soins de santé des ménages
dans la ZS
de Kalamu
II en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
Revenus propres
|
284
|
67,6
|
|
Etat
|
20
|
4,8
|
|
Entreprise
|
49
|
11,7
|
|
Solidarité familiale
|
50
|
11,9
|
|
Emprunt
|
3
|
,7
|
|
Mutuelle
|
9
|
2,1
|
|
Autres
|
5
|
1,2
|
|
Total
|
420
|
100,0
|
Au
regard de ce tableau, 67,6% des répondants déclarent qu'ils
financent les dépenses des soins de santé de leur ménage
avec leur revenu propre, 11,9% déclarent que c'est grâce à
la solidarité familiale tandis que les entreprises financent à
11,7%. Par contre 4,8% des répondants déclarent que leurs
dépenses des soins de santé sont financées par l'Etat.
Figure XVII :
Ménages ayant actuellement une personne proche souffrant du VIH/Sida
dans la
ZS de Kalamu II en 2008
Cette figure nous
révèle que 9,3% des répondants déclarent avoir
actuellement une personne proche souffrant du VIH/Sida.
Tableau 08 :
Dépense des soins de santé d'une PVV par ménage pour le
dernier mois dans la ZS de Kalamu II en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
10000
|
1
|
2,6
|
30000
|
1
|
2,6
|
59000
|
1
|
2,6
|
68000
|
1
|
2,6
|
85000
|
1
|
2,6
|
90000
|
3
|
7,7
|
95000
|
2
|
5,1
|
100000
|
1
|
2,6
|
100500
|
1
|
2,6
|
120000
|
5
|
12,8
|
125000
|
2
|
5,1
|
148000
|
11
|
28,2
|
150000
|
1
|
2,6
|
200000
|
1
|
2,6
|
210000
|
1
|
2,6
|
220000
|
1
|
2,6
|
230000
|
1
|
2,6
|
250000
|
1
|
2,6
|
280000
|
1
|
2,6
|
400000
|
1
|
2,6
|
450000
|
1
|
2,6
|
Total
|
39
|
100,0
|
Au vu de ce tableau, les
ménages ont dépensé pour le dernier mois
précédant notre enquête une somme moyenne de 148217,95 FC
avec un écart type de 85455,497 FC. La dépense minimum
était de 10000 FC tandis que la dépense maximum était de
450000 FC.
III.4. DONNEES DES ATTITUDES DES
MENAGES VIS-À-VIS DES PVV
Figure XVIII :
Connaissance des associations des PVV par les chefs de ménage dans la
ZS de
Kalamu II en 2008
Cette figure nous
révèle que la majorité des répondants (67,4%) ne
connaissent pas une association des PVV dans leur communauté.
Figure XIX : Opinion des
chefs de ménages sur l'appui des PVV dans la ZS de Kalamu II en
2008
Il ressort de cette figure que
la majorité des répondants (67,9%) estiment que les PVV ne
bénéficient pas d'un appui.
Tableau 09 : Opinion
des chefs de ménages sur les ONG et Associations qui s'occupent des
PVV dans la ZS de Kalamu II en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
AMO Congo
|
41
|
29,9
|
ASF
|
10
|
7,2
|
Carrefour des jeunes
|
14
|
10,2
|
CHRISTIAN AID
|
3
|
2,1
|
FFP
|
61
|
44,5
|
Fondation LD KABILA
|
8
|
5,8
|
Total
|
137
|
100,0
|
De ce tableau, il
ressort que la FFP vient en première position avec 44,5%,
deuxièmement AMO Congo avec 29,9% suivi de Carrefour des jeunes avec
10,2%.
Tableau 10 :
Connaissance des chefs de ménages sur le type d'appui
des PVV par les ONG et autres partenaires dans la ZS de Kalamu
II en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Aide à la scolarisation
|
37
|
27,0
|
Soutien psychologique
|
82
|
59,9
|
Aide à l'alimentation
|
7
|
5,1
|
Soins médicaux
|
9
|
6,6
|
Aide au logement
|
2
|
1,5
|
Total
|
137
|
100,0
|
La majorité des
répondants déclarent que le soutien psychologique (59,9%) est le
type d'appui le plus fréquent, suivi de l'aide à la scolarisation
des enfants des PVV et des enfants orphelins des parents
décédés de Sida.
Figure XX : Opinion des chefs
de ménages sur la satisfaction des PVV sur ces appuis dans la ZS
de Kalamu II en
2008
Au regard de cette figure, la
majorité (92,7%) des répondants estiment que les PVV sont
satisfaits de ces appuis.
Figure XXI :
Stigmatisation des PVV par les chefs de ménages dans la ZS de Kalamu
II en 2008
Il ressort de cette figure que
45% des répondants n'acceptent pas d'acheter une nourriture vendue par
une PVV, 36% n'acceptent pas de partager le repas avec une PVV, 24,8%
n'acceptent pas qu'une PVV puisse continuer à travailler tandis que
17,4% n'acceptent pas de soigner un parent PVV.
III.5. DONNEES SUR LA CAPACITE DE
FINANCER
Figure XXII : Opinion
des chefs de ménage sur la gratuite des soins de santé des PVV
dans la ZS
de Kalamu II en
2008
La majorité des
répondants (98,1%) estiment que les PVV doivent bénéficier
des soins gratuits.
Figure XXIII : Opinion
des ménages sur ceux qui doivent financer les soins de santé des
PVV dans la ZS de Kalamu II en 2008
Au vu de cette figure, 77,1% des
répondants estiment que c'est l'Etat qui doit financer les soins de
santé des PVV suivi des ONG (10%) puis des familles (7,1%) tandis que
les églises et la communauté viennent en dernier lieu
respectivement avec 5,2% et 0,5%.
Figure XXIV : Opinion
des chefs de ménages sur la prise en charge des PVV par la
communauté
dans la ZS
de Kalamu II en 2008
Il ressort de cette figure que
la majorité des répondants (96%) sont d'accord pour que la
communauté puisse aussi participer à la prise en charge des
PVV.
Tableau 11 : Types de
prise en charge proposés par les chefs de ménage dans la ZS de
Kalamu II
en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Cotisation ou
contribution financière
|
272
|
67,5
|
Soutien moral
|
78
|
19,4
|
Soutien social
|
20
|
5,0
|
Soutien alimentaire
|
33
|
8,2
|
Total
|
403
|
100,0
|
Ce tableau montre que 67,5% des
répondants manifestent la volonté de participer à la prise
en charge des PVV par la cotisation ou la contribution financière, 19,4%
par le soutien moral, 8,2% par le soutien alimentaire tandis que 5% par le
soutien social.
Figure XXV : Opinion des
chefs de ménage sur la création d'une caisse commune pour
soutenir les PVV dans la ZS de Kalamu II en 2008
La quasi-totalité des
répondants (96%) sont intéressés pour la création
d'une caisse commune devant soutenir les PVV.
Tableau 12 : Opinion
des chefs de ménage sur la périodicité de contribution
dans la ZS de
Kalamu II en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Par semaine
|
39
|
9,7
|
Par mois
|
333
|
82,6
|
Par trimestre
|
23
|
5,7
|
Par an
|
8
|
2,0
|
Total
|
403
|
100,0
|
Au vu de ce tableau, la
majorité des répondants (82,6%) sont veulent une
périodicité mensuelle de contribution, 9,7% des répondants
préfèrent une périodicité hebdomadaire, 5,7% des
répondants préfèrent une périodicité
trimestrielle par contre 2% des répondants veulent une
périodicité annuelle.
Figure XXVI :
Disponibilité à payer du montant groupé par tranche et
par ménage dans la ZS de
Kalamu II en 2008
Au regard de la figure XXVI, les
chefs de ménages expriment la volonté de cotiser en moyenne une
somme de 2832,75 FC par ménage avec un écart type de 5930,235 FC.
Le montant minimum par ménage est de 100 FC tandis que le montant
maximum est de 60000 FC.
La tranche de montant le plus exprimé par les
répondants (45,2%) est comprise entre 500-2499 FC.
Tableau 13 : Opinion des
chefs de ménages sur la collecte des fonds dans la ZS de Kalamu II
en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Membres choisis par les églises
|
159
|
39,5
|
Membres choisis par la communauté
|
159
|
39,5
|
Membres des ONG et OAC
|
85
|
21,1
|
Total
|
403
|
100,0
|
Les membres de l'église
et les membres de la communauté ont rencontré l'assentiment des
répondants à 39,5% pour collecter les fonds tandis que 21,1%
répondants préfèrent que les fonds soient collectés
par les ONG et OAC.
Tableau 14 : Opinion des
chefs de ménage sur le dépôt des fonds dans la ZS de Kalamu
II
en 2008
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Eglise
|
103
|
25,6
|
Banque
|
201
|
49,9
|
COOPEC
|
99
|
24,6
|
Total
|
403
|
100,0
|
Au regard du tableau 14,
près de la moitie des répondants (49,9%) estiment que les fonds
collectés doivent être gardés à la banque tandis que
le tiers des répondants préfèrent que ces fonds soient
gardés à l'église ou au niveau des COOPEC en vu
d'être fructifié.
Tableau 15 :
Volonté des chefs de ménage de financer les PVV par rapport
à la relation avec
les PVV dans la ZS de Kalamu II
en 2008
Seriez-vous intéressé par la
création d'une caisse commune pour le soutien des PVV dans votre
localité
|
Si oui, quelle relation avez-vous avec cette
personne
|
Membre de famille
|
Voisin
|
Ami
|
Pas de relation
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
130
|
99,2
|
76
|
98,7
|
66
|
95,7
|
45
|
93,8
|
Non
|
1
|
,8
|
1
|
1,3
|
3
|
4,3
|
3
|
6,3
|
Il ressort de ce
tableau que ceux qui sont plus intéressés pour financer les PVV
sont ceux qui ont un membre de famille qui est PVV (soit 99,2%), suivi de ceux
qui ont un voisin PVV (98,8%) et d'un ami PVV (95,7%) et enfin ceux qui n'ont
aucune relation avec une PVV (93,8%).
Tableau 16 :
Volonté des chefs de ménage de financer les PVV par rapport au
niveau de vie
les PVV dans la ZS de Kalamu II en 2008
Seriez-vous intéressé par la
création d'une caisse commune pour le soutien des PVV dans votre
localité
|
niveau de vie
|
élevé
|
moyen
|
bas
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
40
|
100,0
|
186
|
96,9
|
177
|
94,1
|
Non
|
|
|
6
|
3,1
|
11
|
5,9
|
Ce tableau montre que les
ménages avec un niveau de vie élevé sont plus
intéressés à financer les PVV (100%) par rapport aux
ménages qui ont un niveau moyen (96,9%) et un niveau bas (94,1%).
Tableau 17 :
Volonté des chefs de ménage de financer les PVV par rapport
à l'abonnement à
une mutuelle de santé
dans la ZS de Kalamu II en 2008
Seriez-vous intéressé par la
création d'une caisse commune pour le soutien des PVV dans votre
localité
|
Etes-vous abonné à une mutuelle de
santé
|
Oui
|
Non
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
20
|
100,0
|
383
|
95,8
|
Non
|
|
|
17
|
4,3
|
Il ressort de ce
tableau que les ménages abonnés à une mutuelle de
santé, manifestent plus la volonté de financer les PVV (100%) que
les ménages non abonnés.
Tableau 18 :
Volonté des chefs de ménage de financer les PVV par rapport au
degré de
relation avec une PVV dans la
ZS de Kalamu II en 2008
Seriez-vous intéressé par la
création d'une caisse commune pour le soutien des PVV dans votre
localité
|
Avez-vous actuellement une personne proche souffrant du
VIH/Sida
|
Oui
|
Non
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
39
|
100,0
|
364
|
95,5
|
Non
|
|
|
17
|
4,5
|
Ce tableau montre que les
ménages qui ont une personne proche qui souffre du VIH/Sida ont plus de
volonté de financer les PVV (100%) tandis que ceux qui n'en ont pas,
veulent financer à 95,5%.
Tableau 19 :
Volonté des chefs de ménage de financer les PVV par rapport au
niveau d'études dans la ZS de Kalamu II en 2008
Seriez-vous intéressé par la
création d'une caisse commune pour le soutien des PVV dans votre
localité
|
Niveau d'études
|
Sans niveau
|
Primaire complet
|
Primaire incomplet
|
Secondaire complet
|
Secondaire incomplet
|
Supérieur/
universitaire
|
Professionnel
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
38
|
92,7
|
26
|
96,3
|
19
|
95,0
|
98
|
95,1
|
41
|
95,3
|
139
|
97,2
|
42
|
97,7
|
Non
|
3
|
7,3
|
1
|
3,7
|
1
|
5,0
|
5
|
4,9
|
2
|
4,7
|
4
|
2,8
|
1
|
2,3
|
Il ressort de ce tableau ceux qui ont
plus la volonté de financer les PVV sont les chefs de ménage qui
ont un niveau d'études plus ou moins élevé dont le niveau
professionnel (97,7%) et le niveau supérieur ou universitaire (97,2%).
Tableau 20 :
Volonté des chefs de ménage de financer les PVV par rapport
à la religion dans la ZS de Kalamu II en 2008
Seriez-vous intéressé par la
création d'une caisse commune pour le soutien des PVV dans votre
localité
|
Quelle est votre religion
|
Sans religion
|
Catholique
|
Protestante
|
Musulmane
|
Kimbanguiste
|
Eglise de réveil
|
Autres religions chrétiennes
|
Autres religions non chrétiennes
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
20
|
76,9
|
113
|
96,6
|
68
|
98,6
|
9
|
100,0
|
30
|
93,8
|
129
|
99,2
|
28
|
96,6
|
6
|
75,0
|
Non
|
6
|
23,1
|
4
|
3,4
|
1
|
1,4
|
|
|
2
|
6,3
|
1
|
,8
|
1
|
3,4
|
2
|
25,0
|
Ce tableau montre que les
musulmans ont plus de volonté de financer les PVV (100%), suivis des
églises de réveil (99,2%), tandis que les chefs de
ménages qui sont sans religion veulent financer à 76,9%.
IV. DISCUSSION
L'étude que nous avons
menée dans la ZS de Kalamu II, nous a permis de décrire la
volonté et la capacité des chefs de ménage à
financer les soins de santé des PVV.
Au regard de la méthodologie
utilisée, celle-ci présente certainement des faiblesses et des
forces. Etant une étude transversale, il ne sied pas d'établir
une quelconque succession temporelle entre les phénomènes et
variables étudiées. Néanmoins, l'échantillonnage
exhaustif et aléatoire des ménages, associé au traitement
rigoureux et informatisé des données, permettent de prendre en
compte les résultats de cette étude. Leur interprétation
doit être rigoureuse au regard d'autres observations constatées
par d'autres études ailleurs. Une autre faiblesse de l'étude est
liée aux éventuels biais introduits par l'échantillonnage,
la collecte et le traitement des données concernant l'enquête au
sein des ménages. Le biais de non répondants est celui qui
survient lorsque les chefs de ménage éligibles refuseraient de
répondre au questionnaire, ou qu'ils aient été absents
lors du passage des enquêteurs. Un autre biais est celui de mauvaise
classification, qui survient lorsque certains participants à
l'étude sont classés dans des catégories auxquelles ils ne
correspondent pas. Une mauvaise interprétation des items par les
enquêteurs ou par les enquêtés n'est pas non plus à
exclure. La taille de l'échantillon que nous avons étendue
à 420 ménages a permis de réduire l'impact du biais de non
réponses. Par ailleurs, l'enquête se déroulait dans les
après midi à partir de 17 heure, l'heure à laquelle, la
plus part des chefs de ménage étaient déjà de
retour à domicile. Les enquêteurs étaient tenus de repasser
en cas d'absence du chef de ménage jusqu'à le retrouver.
L'amélioration des items des questionnaires après l'étude
pilote, la formation préalable des enquêteurs sur la technique
d'administration des questionnaires, l'utilisation de la langue de choix du
répondant, l'explication au répondant de l'objectif de
l'étude, le libre consentement des répondants de participer
à l'enquête, la garantie assurée de leur
confidentialité, l'utilisation de l'outil informatique pour le
traitement et l'analyse des données, sont autant
d'éléments qui ont contribué à minimiser l'impact
du biais de mauvaise classification.
La force de cette étude est également
liée à sa nature ; étant une étude
descriptive, elle permet d`établir la prévalence et l'ampleur du
phénomène et des variables étudiées. Ces
éléments de prévalence et d'ampleur pourraient servir de
point de départ pour la formulation d'éventuelles
hypothèses à tester avec des études ultérieures
plus approfondies. Une autre force de l'étude réside dans le sens
que les résultats trouvés serviraient aux décideurs
politiques et sanitaires à différents échelons mais aussi
à la communauté, de pouvoir exploiter ces potentialités
cachées.
L'âge moyen du chef de
ménage est d'environ 46 ans. La majorité des ménages est
dirigée par les hommes (56,7%) contre 43,3% des ménages
dirigés par les femmes. Les ménages comptent en moyenne 7
personnes. Les mêmes observations ont été décrites
par une étude «Pauvreté urbaine à
Kinshasa » menée par Francis Lelo Nzuzi et Claudine
Tshimanga Mbuyi dans les communes de Lingwala et Ngaliema où la taille
moyenne des ménages est de 7 personnes tandis que les hommes dirigent
les ménages à 83% contre 17% que dirigent les femmes. Ces deux
études, bien qu'en des proportions différentes, montrent
l'importance des hommes dans la prise des décisions qui engagent tout
le ménage sur la volonté de financer les soins de santé
des PVV.
Dans notre étude, la
proportion des mariés est de 64%. De même lors de l'enquête
nationale sur la situation des enfants et des femmes en RDC (MICS 2), la
proportion des mariés, toutes formes d'unions confondues,
dépassent la moitie des adultes enquêtés. Le mariage
demeure une institution sociale importante dans la vie des hommes et des femmes
de la commune de Kalamu. Ceci justifie même le fait que la proportion
d'unions libres (10%) dépasse celle des célibataires (4,3%).
La différence des proportions,
entre ceux qui ont un niveau d'étude plus ou moins élevé
et ceux qui n'en ont pas, est significative. Elle démontre l'importance
de l'instruction dans la rationalité et la compréhension de
l'intérêt à vouloir financer les PVV.
Le fait de fréquenter une
religion influence significativement la volonté de financer les PVV dans
la mesure où le message véhiculé dans les églises,
est basé sur l'amour du prochain, la charité et le pitié
pour lesquels plus de la moitié des répondants ont
justifié les raisons de la volonté de soutenir les PVV (Tableau
03).
La totalité des
enquêtées ont déjà entendu parler du VIH/Sida dont
nombreux d'entre eux à la TV (89,5%) et à la radio (78,1%). Ceci
montre l'importance des medias audiovisuels dans la sensibilisation de lutte
contre le VIH/Sida. Toute fois cette voie présente aussi des limites qui
justifient les 10% à 22% des enquêtés qui ont entendu
parler du VIH/Sida en dehors de la TV et de la radio pour des raisons tels que
l'absence prolongée du courant électrique, le manque d'une TV ou
d'une radio.
Lorsqu'une relation est bien
établie entre les PVV et la communauté, la proportion de vouloir
financer leurs soins est grande que quand il n'y a aucune relation. Les
ménages ayant une personne souffrant du VIH/Sida ont la volonté
de financer à 100% contre 95,5% de ceux qui n'en ont pas. Mais aussi
plus cette relation est très rapprochée, plus on veut financer
(Tableau 15).
Dans notre étude, les
ménages avec un seul repas représente 48,6%, avec deux repas 49%
et trois repas 2,4%. Nos résultats présentent des
différences avec ceux trouvés par Francis Lelo Nzuzi et Claudine
Tshimanga Mbuyi dans «Pauvreté urbaine à
Kinshasa » où les ménages avec un seul repas
représentent 28,6%, avec deux repas 64,8% et avec trois repas 6,6%.
Cela s'explique par le fait que nos enquêteurs ont eu à poser des
questions sur la nature du repas pour tout le ménage (petit
déjeuner, dîner, souper). Le fait que la totalité des
enquêtés, dans notre étude, accèdent au moins
à un repas pour tout le ménage par jour, ceci indique qu'on a
à faire aux ménages qui ont un niveau de vie modeste ou moyen.
Le salaire constitue la source
principale de revenu auprès d'environ la moitié des
ménages (48,1%).
Les ménages ayant un niveau de
vie élevé acceptent de financer les PVV à 100%, un niveau
de vie moyen à 96,9%, enfin un niveau de vie bas à 94,1%. Ceci
démontre à suffisance que, plus on a un bon niveau de vie, plus
on est disposé à aider les autres, d'où à financer
les PVV.
A l'instar d'autres études,
notre étude montre que seulement une minorité de 4,8% des
ménages sont abonnés à une mutuelle de santé. Cela
se justifie par le fait que pour toute la ville de Kinshasa, on ne trouve qu'un
nombre très limité des mutuelles de santé
organisées, mais aussi les gens ne sont pas assez sensibilisés
sur cette question. Par ailleurs notre étude révèle que
les ménages abonnés à une mutuelle de santé
manifestent tous à 100% la volonté de financer les PVV. Ces
ménages déjà habitués à l'esprit d'entraide,
n'hésitent pas à vouloir financer les PVV.
En moyenne, un ménage
dépense environ 148217,95 FC par mois pour les soins de santé
d'une PVV, ce qui est de loin supérieur aux dépenses moyennes
mensuelles pour l'alimentation, qui s'élèvent à 129960,6
FC. Tandis que la disponibilité de financer mensuellement les PVV par
ménage est moyennement de 2832,75 FC. En divisant la somme des
dépenses moyennes mensuelles des soins de santé des PVV dans les
ménages qui est de 6474800 FC par la somme de montant moyen disponible
à être cotisée dans les ménages mensuellement qui
est de 1141600 FC, cela nous donne un rapport de 5,6. Donc la communauté
est capable de financer les PVV à environ 20% des dépenses des
soins de santé.
V.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
V. 1. CONCLUSION
Nous nous sommes assignés
dans cette étude comme objectif de déterminer la volonté
et la capacité de la communauté locale à financer les
soins de santé des PVV.
En effet notre étude a
permis de constater sur le terrain les informations ci-après :
En rapport avec les caractéristiques
démographiques, culturelles et
socio-économiques :
· Les hommes sont les personnes qu'il faut le plus
persuader pour financer les PVV.
· Un bon niveau d'études facilite la
compréhension et l'intérêt qu'a une communauté
à financer les soins de santé des PVV.
· Le fait d'appartenir à une religion et
d'être pratiquant suscite un sentiment d'amour du prochain, de la
charité et de pitié.
· Les medias audiovisuels constituent des canaux
efficaces pour transmettre des messages de sensibilisation et de mobilisation
de la communauté.
· Près de la moitie des enquêtés ont
le salaire comme source principale de revenu.
· Un bon niveau de vie permet aux gens d'être
disposé à l'entraide.
· Une faible couverture des mutuelles de santé
dans la communauté.
En rapport avec les dépenses actuelles
mensuelles encourues par une PVV:
· Les dépenses des soins de santé des PVV
sont très élevées et sont autour d'une moyenne mensuelle
de 148217,95 FC pour une PVV.
En rapport avec la proportion de la communauté
qui acceptent de financer les PVV:
· La quasi-totalité des enquêtés 96%
acceptent de financer les soins de santé des PVV
· Ce financement de la communauté est autour de
2832,75 FC en moyenne mensuelle par ménage et permet de couvrir 20% des
dépenses mensuelles des soins de santé des PVV.
En rapport avec les facteurs qui motivent le
financement des soins de santé des PVV:
· On note l'amour du prochain, la
vulnérabilité du statut des PVV, l'humanisme, la charité,
la solidarité et la pitié comme facteurs qui motivent le
financement des soins de santé des PVV.
· Par contre l'insuffisance de moyen financier, le devoir
de l'Etat de s'occuper des PVV et des accusations portées à
l'endroit des PVV, sont des facteurs qui ne motivent pas d'autres personnes
à financer les soins de santé des PVV.
V. 2. RECOMMANDATIONS
Comme nous l'avons dit à
l'introduction de notre étude, que ce travail a pour
intérêt d'informer les décideurs politiques, les
prestataires des soins de santé et les agents de santé
communautaires sur la volonté et la part que peut générer
la communauté locale pour financer la prise en charge des PVV.
Pour cela nous suggérons :
1. Au décideurs
politiques :
- De légiférer une bonne politique salariale qui
améliorerait le niveau de vie des ménages ;
- D'encourager une instruction minimum pour tout congolais en
édictant des lois qui promouvoient l'éducation, en accordant des
subsides aux sociétés d'éducation ;
2. Aux prestataires des soins de
santé :
- De créer un cadre de partenariat efficace avec la
communauté pour arriver à voir comment réduire les
dépenses des soins de santé des PVV qui ruinent non seulement les
familles mais aussi met les structures sanitaires en danger ;
3. Aux agents de santé
communautaires :
- D'intensifier la sensibilisation et la mobilisation
auprès de la communauté pour qu'elle s'organise à travers
des structures de base communautaire telles que les mutuelles de santé,
les associations d'entraide, les associations de participation
communautaire.
VI. BIBLIOGRAPHIE
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Module de cours, ESP 2007
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Module de cours, ESP 2007
29. Université de Kinshasa, Annales africaines de
Médecine, Volume I, 1 Septembre 2007
30. Zone de Santé de Kalamu II, Rapport annuel 2007,
Kinshasa
ANNEXES
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