TABLE DES MATIERES
Titres Pages
DEDICACE
4
REMERCIEMENTS
5
PREAMBULE
7
OBJECTIF DU PROJET
8
INTRODUCTION GENERALE
9
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU PROJET
11
1.1- APERÇU HISTORIQUE
11
1.2- DEMOGRAPHIE DE LA ZONE D'ETUDE
12
1.2.1- LA POPULATION
12
1.2.2- EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE
12
1.3- LOCALISATION ET DESCRIPTION DU PROJET
13
1.3.1- LOCALISATION
13
1.3.2- DESCRIPTION DU PROJET
13
1.3.2.1- Aménagement projeté de la
décharge
13
1.3.2.2- Modes d'exécution des
aménagements réalisées
14
1.4- FINANCEMENT DU PROJET
16
1.5- LES INTERVENANTS OU ACTEURS DU PROJETS
16
1.6- IMPACTS PREVUS SUR L'ENVIRONNEMENT
17
1.6.1- IMPACTS POSITIFS DE LA CAPACITATION
INSTITUTIONNELLE
19
1.6.2- ACCOMPAGNEMENT SOCIAL
19
1.6.3- IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS
NEGATIFS
19
1.6.3.1- Impacts sur les eaux de surface et
souterraine
20
1.6.3.2- Impacts sur la santé publique
20
1.6.3.3- Impacts sur la faune et la flore
locales
21
1.6.343- Impacts de transport des
déchets
21
1.6.3.5- pollution de l'air
21
1.6.3.6- Nuisances sonores
22
1.6.3.7- Impact sur l'environnement
économique social local et régional
22
1.7- IMPACTS PENDANT LA PHASE DE TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE LA
DECHARGE
23
1.7.1- IMPACTS PENDANT LA PHASE DE TRAVAUX DE
CONSTRUCTION DE LA DECHARGE
23
1.7.2- IMPACTS PENDANT LA PHASE D'EXPLOITATION DE LA
DECHARGE
23
1.7.3- IMPACTS DE LA FERMETURE ET REHABILITATION DES
SITES
26
CHAPITRE 2 : CADRE POLITIQUE, INSTITUTIONNEL,
LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DU PROJET
27
2.1- CADRE POLITIQUE
27
2.1.1- POLITIQUE ET ENVIRENNEMENTAL
27
2.1.2- POLITIQUE DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT
27
2.1.3- POLITIQUE SANITAIRE ET D'HYGIENE DU MILIEU
27
2.1.4- POLITIQUE DE DECENTRALISATION
28
2.1.5- POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
28
2.2- CADRE INSTITUTIONNEL
28
2.3- CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
29
2.3.1- LOI PORTANT CODE DE L'ENVIRONNEMENT
29
2.3.2- LOI PORTANT CODE DE L'EAU
29
2.3.3- LOI PORTANT CODE D'HYGIENE ET A LA SANTE
PUBLIQUE
29
2.3.4- LOI PORTANT AU CODE FORESTIER, LA FAUNE ET LA
PECHE
30
2.3.5- LOI PORTANT CODE DU TRAVAIL
30
2.3.6- CONVENTIONS INTERNATIONALES RATIFIEES PAR LA
RCA
30
2.3- CONFORMITÉ DU PROJET AUX POLITIQUES DE SAUVEGARDE DE
LA BANQUE MONDIALE
32
CHAPITRE 3 : ETAT DES LIEUX AVANT LE PROJET
37
3.1- SITUATION ACTUELLE EN MATIERE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES
A BANGUI
37
3.2- ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE ET HUMAIN
39
3.2.1- Caractéristiques socioculturelles
39
3.2.2- Profils socioéconomique des
populations de a zone
40
3.2.3 Economie locale et dynamisme des
activités économiques
41
3.3- DESCRIPTION DE L'ENVIRONNEMENT NATUREL
44
3.3.1- Faune et la flore
45
3.3.2- Paysages : particularité
écologique et valeurs récréatives
48
3.3.3- Climatologie
48
3.3.4- Géomorphologie
49
3.3.5- La géologie
52
3.3.6- La pédologie
53
3.3.7- Hydrologie et Hydrographie
54
3.3.8- L'inondation de la zone
57
3.3.9- L'hydrogéologie
57
CHAPITRE 4 : DESCRIPTION DU SOUS PROJET DE LA
DECHARGE FINALE DE KOLONG
63
4.1- CONTEXTE GENERAL DU SOUS PROJET
63
4.1.1- Promoteurs du sous projet
63
4.1.2- Historique sous projet, problèmes
à résoudre et besoins à combler
63
4.1.3- Objectifs liés au sous projet
64
4.1.4- Contexte géographique
64
4.1.5- Contexte social
64
4.1.6- Contexte temporel et horizon du projet
65
4.2- COLLECTE ET TRANSPORT DES DECHETS VERS LA DECHARGE CONTROLEE
DE KOLONGO
65
4.2.1- dépôt de transit
66
4.2.1.1- Implantation des dépôts de
transit
66
4.3- MODE DE CONSTRUCTION ET DESCRIPTION DES OUVRAGES DE LA
DECHARGE DE KOLONGO
66
4.3.1- Description de la décharge finale de
KOLONGO
66
4.3.1.1- Aménagements projetés de la
décharge
66
4.3.1.2- Description du mode d'exécution des
aménagements réalisés
68
4.3.2- Voies d'accès
70
4.3.3- Coût de l'aménagement de la
décharge finale de KOLONGO
70
4.4- MODE D'EXPLOITATION DE LA DECHARGE
71
4.4.1- Nature des déchets à enfouir
71
4.4.2- Capacité de la décharge
71
4.4.3- Technique d'exploitation
72
4.4.4- Matériel et équipement
74
4.4.5- Moyen en personnel et organisation
74
4.4.6- Stockage et traitement des lixiviats
75
4.4.6.1- Quantité des lixiviats
générés par la décharge contrôlée de
KOLONGO
75
4.4.6.2- Quantité physico-chimique des
lixiviats d'une décharge des déchets solides ménagers
75
4.5- MESURES D'HYGIENE ET DE SECURITE
76
4.6- JUSTIFICATION DU PROJET
77
4.6.1- Avantages économiques
77
4.6.2- Avantages environnementaux
77
4.6.3- Avantages sociaux
78
4.6.4- Inconvénients ponctuels du projet
78
4.7- PERIMETRE D'IMPACT DU PROJET (ZONE D'INFLUENCE)
79
CHAPITRE 5 : ANALYSE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU
PROJET
80
5.1- IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX POSITIFS
80
5.1.1- Impacts positifs globaux
80
5.1.2- Impacts positifs de la capacitation
institutionnelle
81
5.1.3- Accompagnement social
82
5.2- IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS NEGATIFS
82
5.2.1- Impact sur le paysage
83
5.2.2- Impact sur les eaux de surface et
souterraines
83
5.2.3- Impact sur la santé publique
83
5.2.4- Impact sur la faune et la flore locale
84
5.2.5- Impact de transport des déchets
84
5.2.6- Pollution de l'air
84
5.2.7- Nuisances sonores
85
5.2.8- Impact sur l'environnement économique,
social local et régional
85
5.3- EVALUATION DE L'IMPORTANCE DES IMPACTS
85
5.3.1- Impact pendant la phase de travaux de
construction de la décharge
85
5.3.2- Impact pendant la phase d'exploitation de la
décharge
86
5.3.3- Impact de la phase de fermeture et de
réhabilitation des sites
86
CHAPITRE 6 : MESURES COMPENSATOIRES OU
D'ATTENUATIONS
87
6.1- DESCRIPTION DES MESURES DE PROTECTION ENVISAGEES
87
6.1.1- Mesures compensatoires pour la collecte
87
6.1.2- Mesures envisagées pour la phase des
travaux
87
6.1.2.1- Mesures d'atténuation des impacts
sur le sol
87
6.1.2.2- Mesures d'atténuation des impacts
sur le air et le bruit
88
6.1.2.3- Mesures d'atténuation des impacts
sur les ressources en eau de surface
88
6.1.2.4- Mesures d'atténuation des impacts
sur les nappes
88
6.1.2.5- Mesures d'atténuation des impacts sur le paysage
naturel
89
6.1.2.6-- Mesures d'atténuation des impacts
du transport des matériaux
89
6.1.2.7-- Autres mesures lors de l'exécution
des travaux
89
6.1.3- Mesures envisagées pour la phase
d'exploitation
90
6.1.3.1-- Gestion des lixiviats
90
6.1.3.2-- Le dégazage
93
6.1.3.3-- Mesures d'atténuation des impacts
sur la qualité de l'air
93
6.1.3.4-- Mesures d'atténuation des impacts
sur les nappes
93
6.1.3.5-- Mesures d'atténuation des impacts
sur le paysage naturel
94
6.1.3.6-- Mesures d'atténuation du trafic
routier
95
6.1.3.7-- Mesures d'atténuation du
transport
95
6.1.4- Mesures d'atténuation des impacts de
la phase de fermeture et de réhabilitation de la décharge
95
6.1.4.1-- Mesures d'atténuation des impacts
des lixiviats
96
6.1.4.2-- Mesures d'atténuation des impacts
des eaux pluviales
96
6.1.4.3- Mesures d'atténuation des impacts
des gaz méthanes provenant des décharges
96
6.1.4.4- Couverture finale de la
décharge
96
6.1.4.5- Drainage des eaux superficielles
97
6.1.4.6- Mesures d'atténuation des impacts
sociaux
97
6.1.5- Gestion des risques et protection de
l'environnement humain
98
6.1.5.1- Mesures de sécurité
98
6.1.5.2- Plan de mesure d'urgence en cas
d'accident
99
DEDICACE
Ce travail est dédié à notre mère
Jeannette LABASSO.
REMERCIEMENTS
Ce document est le résultat de trois (3)
années d'études au sein de l'Institut Supérieur de
Technologie (I.S.T).Nous tenons à cet effet, à remercier
tous ceux qui près ou de loin nous ont appuyé dans la
réalisation de cette oeuvre et également dans notre parcours
scolaire. Nos remerciements vont tout d'abord à l'endroit du corps
administratif de l'Institut Supérieur de Technologie ; en
particulier à :
-M. Jean M'BOLIGUIPA, Directeur de
l'Institut pour tout l'intérêt qu'il a toujours
accordé à notre formation ;
-M. Martín PANOU, Directeur des
Etudes pour son dévouement et son sens de
responsabilité ;
-M. Marcel MBOLODE, Chef de
Département de Génie Civil, pour son entière
implication dans la planification des activités pédagogiques et
sa rigueur dans leur délai d'exécution.
Sans oublier tout le corps professoral, ainsi que tout le
personnel de l'Institut Supérieur de Technologie, pour leurs
contributions à travers notre niveau de formation.
Nous adressons aussi nos remerciements à tout le
personnel de la CARITAS, notamment :
Au Révérend Père
Aurelio GAZZERA, Secrétaire Diocésain de la CARITAS
qui a bien voulu nous prendre en stage dans cette ONG et qui
malgré ses nombreuses responsabilités, a pu mettre à notre
disposition ses compétences et son entière détermination
pour la réussite de ce présent mémoire de fin de cycle.
Nous adressons également remerciements à
l'égard des enseignants comme :
-M. Richard DONDY et M. Bienvenu TOWA
pour leur sens de responsabilité dans le suivi de
l'élaboration de ce document et surtout pour leurs conseils et
expériences quand bien louables qui nous été très
profitables.
-A notre papa M. Etienne KODYBELET et notre
très chère maman Madame Jeannette LABASSO de nous avoir
apporté leurs soutiens tant moraux, matériels que financiers pour
notre plein épanouissement ;
-A nos grands frères M. Jean
Bertrand KOGRENGBO et M. Dieudonné ZOUADET qui n'ont
cessé de nous apporter leurs appuis et conseils, nous leur disons
merci.
A tous nos frères anciens séminaristes Carmes
qui nous ont beaucoup aidés dans la prière.
Enfin, à tous nos collègues, ainsi amis et
connaissances de l'Institut Supérieur de Technologie et tous ceux dont
leurs noms ne figurent pas dans ce mémoire, qu'ils reçoivent ici
l'expression de toute notre gratitude et la mutuelle collaboration qui a
toujours marquée nos relations.
-M. Martín PANOU, Directeur des
Etudes ;
-M. Marcel MBOLODE, Chef de
Département de Génie Civil et Directeur de notre
mémoire pour son suivi, ses conseils et expériences quand bien
même louables qui nous ont été très profitables.
En outre, nous voulons témoigner ici toute notre
gratitude à l'endroit de tous les autres Chefs de Département,
tous nos professeurs et tout le personnel de l'Institut qui nous ont fait
profiter de leurs connaissances et expériences dans les domaines les
plus divers.
De même nos remerciements vont à l'endroit
de :
-Révérend Père
Aurelio GAZZERA, Secrétaire Général de la
CARITAS, qui a bien voulu accepté que notre stage soit bien
effectué au sein de cette institution.
Enfin à nos condisciples de parcours 2010-2011 que nous
ne pouvons pas malheureusement en citer tous et à tous mes
confrères anciens séminaristes Carmes, nous leur disons
merci.
PREAMBULE
La ville de Bangui est confrontée actuellement à
un sérieux problème de collecte et d'élimination des
ordures ménagères. Le Gouvernement centrafricain à travers
la mairie de Bangui a mis en place un projet de collecte et de ramassage des
ordures ménagères, avec l'appui du Programme des Nations unies
pour le Développement (PNUD) et de la Banque Mondiale.
Le présent projet permettra d'organiser le
système de gestion des déchets solides, de garantir et de
pérenniser la collecte dans tous les quartiers de la ville de Bangui. Il
permettra aussi l'élimination des dépotoirs sauvages dans cette
ville.
Parmi les impacts positifs sur l'environnement, on
essentiellement :
Ø L'élimination des déchets
sauvages ;
Ø La protection des eaux souterraines et de
surface ;
Ø La protection des sols.
Parmi les impacts sociaux positifs, on
dénombre :
Ø Création des nouveaux postes
d'emploi ;
Ø Amélioration de la qualité de vie de la
population centrafricaine et en particuliers celle à proximité du
dépôt final ;
Ø Population éduquée et initiée
aux actes de préservation de l'environnement.
Nous sommes sans ignorer que la décharge finale
localisée à Kolongo est susceptible de générer des
impacts négatifs sur l'environnement immédiat. D'où la
justification de ce présent projet visant à éradiquer ou
à atténuer les effets négatifs cette décharge
finale. Il faut noter que ces effets négatifs se manifestent durant la
phase des travaux, la phase d'exploitation et la phase de fermeture de la
décharge.
OBJECTIF DU PROJET
La République centrafricaine a inscrit l'aspect
environnement comme l'un des domaines prioritaires de ses actions en faveur de
sa population. Dans le cadre de cette stratégie, le Gouvernement
centrafricain a reçu un don de l'Association Internationale pour le
Développement (IDA) d'un montant de 18 (dix huit milliards) pour
financier le Projet d'Urgence de Réhabilitation d'Infrastructure et de
Services urbains (PURISU) dont la construction de la décharge finale de
Kolongo constitue l'un des volet de ce projet.
L'objectif de ce projet est d'assurer la relance d'un
développement socio-économique harmonieux et durable à
Bangui en particulier, et sur tout le territoire centrafricain en
général.
Plus spécifiquement, ce projet permet de
réorganiser le système de gestion des déchets
ménagers solides et de garantir la collecte dans tous les quartiers de
la capitale Bangui.
Par ailleurs, le projet conscientise tous les
différents acteurs impliqués dans la collecte et le ramassage des
ordures ménagères, les autorités compétentes et les
bénéficiaires qui sont les habitants de la ville de Bangui.
INTRODUCTION GENERALE
La République Centrafricaine pays d'Afrique centrale,
enclavé, est situé au coeur du continent entre 2°15' et
11° de la latitude Nord, et entre 13° et 27°de la longitude Est.
Elle a des frontières communes avec le Soudan à l'Est, le
Cameroun à l'Ouest, le Tchad au Nord, le Congo Démocratique et de
Congo Brazzaville au Sud.
Elle couvre une superficie de 623.000 km2. sa
population, suite au recensement réalisé en 2003, est de
3.895.139 habitants, soit une densité de 6,25 hab/Km2. la
capitale Bangui qui environ8 (huit) arrondissements dénombre environ
622.773 habitants.
Dans le domaine spécifique des déchets solides,
la gestion reste encore sommaire dans tous les arrondissements de la capitale
malgré les efforts des services techniques municipaux. La collecte
s'effectue de façon irrégulière et non
systématique. Les moyens matériels de collecte sont très
insuffisants et souvent inappropriés. Toutes communes ont recours aux
décharges sauvages pour éliminer soit naturellement par
décomposition, soit par incinération les ordures
ménagères accumulées.
Le voisinage immédiat du dépôt final de
Kolongo est habitable et longtemps habité par des populations. Les
habitations environnantes sont soient en terre, soient en dure ou semi dure.
Environ 350 habitants ont manifesté contre les nuisances
générées par la concentration des ordures
ménagères (accumulation quasi permanente des mouches et
moustiques ; mauvaises odeurs, débordement des ordures qui sont
étalées jusque à proximité des habitations et des
routes, pollution des eaux de ruissellement superficiel, etc.
Actuellement, dans la zone, on note la présence des
cultures telles que le maïs, les bananes plantains et douces, les papayes,
le manioc, etc. l'on craint donc un risque de contamination de ces cultures par
des éventuelles germes bactériologiques.
En attendant la réalisation d'un centre d'enfouissement
ou de recyclage des ces ordures sur un autre site éventuellement, il est
prévu, dans le cadre du projet PURISU, un réaménagement de
cette décharge finale de Kolongo pour continuer de recevoir de
façon provisoire les ordures ménagères collectées
au niveau des dépôt de transites.
Le présent mémoire se propose de suggérer
les risques encourus par la population locale d'une part, et d'autre part
analyse les impacts et propose des solutions regroupées dans les
suggestions et recommandation.
Ce document ainsi élaboré s'articule autour des
points suivants :
Première partie : Généralités
et cadres du projet
Deuxième partie : Etudes d'impacts sur
l'environnement
Tels sont les grands axes du projet, analysés et
développés dans ce mémoire de fin de ma formation.
CHAPITRE 1 :
PRESENTATION DU PROJET
1.1- APERÇU HISTORIQUE
La ville de Bangui est depuis fort longtemps confrontée
au sérieux problème de ramassage et de collecte des ordures
ménagères qui polluent les rues, avenues, places publiques. Les
ordures sont couramment déversées dans les fossés et
collecteurs de drainage des eaux de pluie. Une partie de ces déchets est
donc entraînée par le ruissellement vers le fleuve Oubangui,
l'autre partie s'entasse, pollue et modifie considérablement la section
de ces ouvrages.
Les conséquences sur l'environnement ne sont pas les
moindres : inondation temporelle des zones habitées, pollution de
l'air et des surfaces fréquentés par les population, la pollution
visuelle (des déchets décomposés exposés aux coins
des rues à la vue), développement des maladies :
fièvres typhoïde, méningite, paludisme, la fièvre
jaune, les parasites intestinales.
Malgré les efforts déployés par le
Gouvernement en matière de prévision sanitaire (la lutte
précoce contre certaines maladies, par la vaccination, la
réduction des prix des produits médicamenteux : naissance
d'UCM1(*)),
d'éducation sur la santé de la population, les ordures surtout
ménagères ont toujours fait l'objet d'un déversement
anarchique.
Aujourd'hui, avec la mise en place de ce projet, la
résolution du problème semble être amorcée. Des
micros entreprises se sont investies, travaillent ardemment dans le sens de
l'amélioration de l'hygiène et d'insalubrité publique. Il
s'agit, en effet d'un système permettant l'acheminement des ordures
depuis les ménages jusqu'à la décharge finale. Mais des
efforts restent à faire afin de rendre ce système plus dynamique
et efficace. Car, c'est de cette manière que les grandes villes
d'Afrique et d'ailleurs se sont émergées.
Il faut également noter que ce site a été
désigné pour abriter la décharge finale de Kolongo, car
c'est un domaine appartenant à la maire de Bangui, utilisé,
évidemment par le passé pour revoir certaines ordures
ménagères collectées ça et là.
1.2- DEMOGRAPHIE DE LA ZONE
D'ETUDE
1.2.1- LA POPULATION
Le 6e arrondissement fait partie des
arrondissements près peuplés de la capitale Bangui. Il occupe le
4e rang après le 3e, 4e et le
5e arrondissement et couvre environ 13,7% de la population totale de
la capitale Bangui.
Selon le résultat du RGPH2(*) de 2003, cet arrondissement compte environ 85320
habitants. La répartition de la population et la structuration spatiale
se présente comme suit :*
Arrondissement
|
Population
|
Superficie
|
Densité
|
Nombre groupements
|
Nombre de quartiers
|
6e
|
92167 habitants en 2006
|
6,700 Km2
|
13756 hab/Km2
|
2
|
22
|
Source : Ex Bureau central de
Recensement
1.2.2- EVOLUTION
DEMOGRAPHIQUE
Au cours de ces dernières années, le
6e arrondissement connaît une augmentation considérable
de sa population. Cette évolution rapide s'explique par un taux
élevé de fécondité et à l'exode rural
croissant. La population passe de 85320 habitants en 2003 à 92167
habitants en 2006, ce qui équivaut à un taux d'accroissement
naturel de l'ordre de 2,607%, soit une augmentation de l'ordre de 6847
habitant, ce qui correspond à une augmentation relative de 7,429%.
Les informations détaillées sur les taux de
natalité ne sont pas disponibles. Mais, selon l'indice
synthétique de fécondité du RGPH 2003, une femme sur 6 a,
en moyenne 4,8 enfants dans cet arrondissement. le taux moyen de
fécondité dans ce arrondissement est évalué
à environ 3,12%, d'après le RGPH 2003.
1.3- LOCALISATION ET
DESCRIPTION DU PROJET
1.3.1- LOCALISATION
Le 6e arrondissement est situé dans la
partie Sud-Ouest de la ville de Bangui. Il limité à l'Est par le
2e arrondissement, à l'Ouest par la commune de Bimbo, au Nord
par le 3e arrondissement et au Sud par le fleuve Oubangui.
Le site de la décharge finale est bien situé
dans le 6e arrondissement sur la route du port pétrolier,
à environ 3 Km du carrefour principal de Pétévo. Il s'agit
d'un domaine immatriculé sous le Titre Foncier : TF n° 2398
appartenant à la délégation de la ville de Bangui. Ce site
servait aussi d'abri ou de garage municipal de Kolongo ; sa superficie est
de 36980 Km2, soit environ 3,7 ha.
1.3.2- DESCRIPTION DU
PROJET
1.3.2.1- Aménagement projeté de la
décharge
Suivant l'Avant Projet Détaillé (APD) du sous
projet de la décharge finale de Kolongo, les aménagements
projetés ainsi que leur réalisation sont présentés
dans le tableau suivant :
Aménagements projetés
au niveau de l'étude de base
|
réalisations
|
Clôture par un mur de 2 m de haut
|
Réalisé
|
Clôture surmontée de 2 rangées de fil de fer
barbelé
|
Non réalisé
|
Un portail métallique de dimensions 2X2 m
|
Réalisé
|
L'amené d'eau, d'électricité et de
téléphone sur le site
|
Non réalisé
|
L'aménagement de la dépression existante par un
bassin de dimension 40x40 m, sur une profondeur moyenne de 1,5 m pour servir de
bassin de retenu des eaux pluviales et des eaux de lexiviation du site
|
Non réalisé
|
Un caniveau d'eaux pluviales de section 60x60 cm de part et
d'autre du bassin sur une longueur d'environ 150 m.
|
Non réalisé
|
Aire de pesage
|
Réalisé
|
Poste de contrôle guérite et gardiennage
|
Réalisé
|
Aire d'installation des équipements
|
Réalisé
|
Allée de circulation le long de la clôture de
largeur 3 m
|
Non réalisé
|
Aire d'enfouissement des déchet (réparties en 16
cellules
|
Non réalisé
|
1.3.2.2- Modes
d'exécution des aménagements réalisées
Construction de la clôture
La clôture du domaine est matérialisée par
un mur de 2 m de haut, surmonté de deux rangées de fils
barbelés. Il est fondé sur une semelle filante de section 30x30
cm. La semelle est surmontée d'un mur en béton banché de
40 cm de haut et de 15 cm d'épaisseur, le tout en béton
armé. Des potelets en béton armé de section 15x15 cm sont
distants de 3 m et servent de raidisseurs au mur de 2 m de haut construit en
briques pleines de 15 cm d'épaisseur. Le portail est en métal
avec deux battants de dimensions 2x2 m chacun. L'exécution du mur a
été faite en cinq étapes :
Ø Préparation de la fouille ;
Ø Exécution des fondations ;
Ø Exécution des poteaux, poutres,
chaînages et linteaux ;
Ø Exécution des murs en
élévation,
Ø Réalisation des enduits.
Fouille et remblais
il s'agit d'excavation de déblais mis en remblais ou
mis en dépôt. On distingue :
Ø Fouilles en trous pour semelles isolées et
puisards ;
Ø Fouilles en rigole ou en tranchée pour
semelles filantes ;
Ø Fouille en excavation pour les radiers des fosses
septiques.
Les remblais ont été réalisés pour
des plates-formes des bâtiments. La quantité prévue dans le
marché est de 193 m3.
Fondations
Ø Les fondations reposent sur un béton de
propreté de 5 cm d'épaisseur, dosé à 150
Kg/m3 ; le liant est le ciment CPA ;
Ø Les semelles filantes et isolées sont en
béton armé dosé à 300 Kg de ciment CPA,
Ø Les longrines sont en béton armé,
dosé à 350 Kg de ciment CPA ;
Ø La quantité prévue sur le marché
est 46 m3.
Poteaux - Poutres - Chaînages -
Linteaux
Ils sont en béton armé, dosés à
350 Kg de ciment CPA. La quantité prévue dans le marché
est de 130 m3.
Mur en élévation
Ils sont construits en parpaings pleins
d'agglomérés de ciment et de sable de 0,15 m ou 0,1 m
d'épaisseur. Ils sont montés par assises
réglées ; à joints croisés,
décalées à un distance égale à la
moitié de la longueur d'un parpaing. La quantité prévue
dans le marché est de 1540 m2.
Seule la moitié du mur de longueur environ 100 m et se
trouvant au niveau de la dépression n'a pas été
réalisée, soit 200 m2 environ.
Enduits
Les enduits ont été réalisés sur
les deux faces du mur. Ils sont constitués en mortier de ciment finement
taloché, dosé à 400 Kg de ciment CPA 32,5 pour 100 litres
de sable tamisé et 200 litres d'eau. L'épaisseur de l'enduit est
de 0,02 m. la quantité prévue dans le marché est 3080
m2.
La partie de l'enduit non réalisée se trouve au
niveau de la dépression, soit environ 400 m2.
Construction de l'aire de pesage
L'aire de pesage est constituée d'une dalle en
béton armé de longueur 15 m, de largeur 5 m et d'épaisseur
30 cm. Les quantité prévues dans le marché se
présentent comme suit :
Ø Béton de propreté, dosé à
150 Kg de ciment CPA : 150 m2 ;
Ø Béton armé dosé à 350 Kg
de ciment CPA : 23 m3.
Construction du poste de contrôle-
guérite et gardiennage
Ce sont deux bâtiments d'environ 12 m2 de
surface couverte. Les principaux éléments constitutifs de cet
ouvrage sont :
Ø Fouilles et remblais : pour la
préparation de la plate-forme des deux (02) bâtiments ;
Ø Fondations des bâtiments ayant les mêmes
caractéristiques que les fondations du mur ;
Ø Poteaux - Poutres - Chaînages - Linteaux -
Acrotères : construits en béton dosé à 350 Kg
de ciment CPA ;
Ø Dalle de forme en béton armé,
dosé à 300 Kg pour le plancher et le
rez-de-chaussée ;
Ø Plancher, dalle composée de hourdis creux et
de poutrelles en béton armé dosé 350 Kg de ciment
CPA ;
Ø Mur en élévation : ils sont
construits en parpaings creux d'agglomérés de ciment et de sable
de 0,15 m ou 0,10 m d'épaisseur. Ils sont montés par assises
réglées, à joints croisés, décalées
à une distance égale à la moitié de la longueur
d'un parpaing. Les murs extérieurs sont enduits au mortier de ciment
finement taloché, dosé à 400 Kg et les murs
intérieurs sont enduits au mortier de ciment finement taloché,
dosé à 300 Kg de ciment CPA ;
Ø Fosse septique des bâtiments ;
Ø Mur de soubassement en parpaings pleins
d'agglomérés de ciment et de sable de 0,15 m
d'épaisseur,
Ø Portes en bois massif avec huisserie à joint
isoplane.
1.4- FINANCEMENT DU
PROJET
Dans le cadre d'une stratégie mise en place par le
Gouvernement centrafricain, la RCA a reçu un don de l'IDA3(*) d'un montant équivalent
à 8 milliards pour le financement de PURISU, y compris la construction
de cette décharge finale de Kolongo. Le coût total des
aménagements prévus s'élève à 131.000.000
francs CFA.
1.5- LES INTERVENANTS OU
ACTEURS DU PROJETS
Le maître d'ouvrage du PURISU est la mairie de Bangui.
Cette dernière a délégué la maîtrise de
l'ouvrage à l'AGETIP-CAF4(*). C'est une association d'intérêt public,
à but non lucratif, créée par le Gouvernement avec l'appui
de la Banque Mondial. Cette agence a été créée en
1994 à Bangui. L'EGETIP-CAF a pour objectif l'exécution des
projets de développement financés par des partenaires de
développement (Union Européenne, Agence Française de
Développement, etc), de faciliter notamment aux petites et moyennes
entreprises (PME) locales, l'accès aux marchés publics et de
contribuer à la réduction du chômage.
Pour l'élaboration des études d'impact
environnemental social (EIES) de la décharge finale de Kolongo, COMETE,
qui est un bureau d'études techniques, économiques et
financières, implanté en Tunisie, a mobiliser une équipe
pluridisciplinaire, qualifiée, composée comme suit :
Chef de mission : il est
chargé de coordonner les différentes activités des membres
de l'équipe et de la compilation des données des
différents rapport d'étape. En particulier il oriente les membres
de l'équipe sur les activités à prendre en compte. Il
précise la méthodologie à mettre en oeuvre et organise les
échanges.
Environnementaliste : il
travail en étroite collaboration avec le chef de mission, il coordonne
et suit l'avancement des études. Ils décrits les technologies
adoptées pour ce genre de projet en proposant des mesures optimales
permettant d'éradiquer le foyers où développent les
organismes pathogènes, sources de maladies. Ainsi, il élabore
l'Etude d'Impact Environnemental et Social (EIES) et le Plan de Gestion
Environnementale et Sociale (PGES).
Ingénieur assainisseur :
il se prononce de l'inondabilité du site de la décharge et
propose l'infrastructure nécessaire pour la collecte et
l'élimination des lixiviats.
Sociologue : il est chargé principalement de mener
les enquêtes socio-économiques et la consultation de la population
moyennant la mise en oeuvre d'une approche participative.
Hydrogéologue : il
étudie le contexte hydrologique et hydrogéologique de la zone du
projet. Ainsi, il évalue les risques de pollution des eaux de suface et
des nappes souterraines.
Ecologiste : il a en charge
l'inventaire de la flore et de la faune dans toute la zone d'influence du
projet.
1.6- IMPACTS PREVUS SUR
L'ENVIRONNEMENT
Amélioration de cadre et des conditions de
vie
La décharge finale de Kolongo et les activités
connexes (collecte et transport des déchets) joue un rôle
important dans l'amélioration des conditions de vie et de
l'environnement.
Ce sous produit contribue à la réduction de la
pauvreté au sein des populations urbaines et périurbaines de
Bangui par la création d'opportunité d'emplois à cours
terme avec des contrats de travail.
Il augmente le nombre d'habitants ayant accès à
des services de gestion des déchets solides. Il permet aussi de
réduire le nombre des maisons inondées toute l'année, par
le nettoyage et l'élimination des ordures dans les caniveaux de
drainage.
En améliorant les conditions de vie et de santé
dans les zones défavorisées et les bas quartiers et en
réduisant les risques de contamination de la population par les
déchets de soins infectés et la réduction des lieux de
prolifération des insectes, le sous projet contribue à traiter
les questions de développement humain et social.
Création d'emplois
La composante gestion des déchets solides dans le
projet permet de créer environ 400 postes d'emplois.
Durant la phase de construction et d'exploitation de la
décharge, un impact positif se manifeste par la création
d'emplois dans les communautés, à travers des Travaux à
Haute Intensité de main d'oeuvre (THIMO). L'augmentation du revenu
résultant de la création d'emplois contribue à la lutte
contre la pauvreté. Les prévaux participent aussi à la
consolidation et à la création d'emplois au niveau de la mairie
du 6e arrondissement ciblée par le projet et occasionnent une
forte utilisation de la main d'oeuvre locale et de certains ouvriers
spécialisés (maçons, ferrailleurs, etc). ceci va permettre
d'accroître le revenus des populations,d'améliorer les conditions
de vie de nombreux ménages, contribuant ainsi à réduire de
façon significative les incidences de la pauvreté. Toutefois, les
chantiers des travaux étant d'envergure limitée, le nombre
d'emplois crées est également limité.
Activités commerciales et
génératrices de revenus
Les travaux ont un autre impact positif en terme
d'augmentation de revenus des populations à travers l'utilisation des
matériaux locaux. Qu'il s'agisse de matériaux d'emprunt (pierre,
sable, gravier, latérite) ou d'achat de matériaux sur le
marché local (ciment, aciers, etc), les travaux ont comme effet
d'injecter de l'argent frais dans les marchés locaux, ce qui contribue
au développement des activité socioéconomique de
manière plus directe pour le commerce des matériaux.
Les travaux induisent aussi le développement du
commerce de détail autour des chantiers et celui-ci de la fourniture de
matériels et matériaux de construction.
Dans une moindre mesure, la phase des travaux à comme
effet de favoriser le développement des petits commerce des femmes
(vente de nourriture par exemple) autour des chantiers. Cet impact positif,
même si limité, touches directement les populations des
quartiers.
Aménagement des points de regroupement des
ordures
L'aménagement des points de regroupement des
déchets permet aux populations des quartiers desservis de disposer de
points spécifiques et autorisés de dépôts des
ordures ménagères, ce qui permet d'éviter les rejets
anarchiques et la prolifération des dépotoirs sauvages en milieu
urbain, avec tout ce que cela comporte comme nuisances : mauvaises odeurs,
prolifération des insectes, etc. en plus par sa bonne gestion, le point
de regroupement contribue à la création d'emploi (tant au niveau
des micro entreprises de pré collecte que des Petites et Moyenne
Entreprises (PME) chargées du transport vers la décharge), mais
aussi à l'accroissement de la performance technique du système de
gestion, ce qui permet d'améliorer la salubrité au niveau
communal.
1.6.1- IMPACTS POSITIFS DE LA
CAPACITATION INSTITUTIONNELLE
Les sous projets qui sont financés dans le cadre du
projet PURISU sont supposés avoir des impacts sociaux positifs
répondant au besoins de la population, en terme d'amélioration de
la capacité des services techniques municipaux et de l'Etat, des
privés et des acteurs dans la gestion urbaine.
1.6.2- ACCOMPAGNEMENT
SOCIAL
Dans un souci de l'appropriation et la pérennisation
des requis du projet par les communautés de base, l'AGETIP-CAF a
prévu d'accompagner le processus par des actions d'information, de
sensibilisation et de formation pour un changement de comportement. Une
ONG5(*) a été
retenue pour effectuer ces prestations qui sont déjà faites. Les
objectifs spécifiques de cette prestation sont :
Préparer la population a assurer l'entretien et la
gestion des infrastructures ;
Sensibiliser les femmes à l'action de terrain et les
soutenir dans le processus de reconnaissance de leurs droits ;
Sensibiliser la population sur les aspects d'hygiène,
assainissement/santé ;
Sensibiliser les agents municipaux concernés par
l'entretien des infrastructures ;
Assurer le service et l'accompagnement des solutions mises en
place ;
Assurer l'interface entre les différents acteurs du
projet (population, associations, mairies d'arrondissements, entreprises) et
gérer les conflits.
1.6.3- IDENTIFICATION ET
ANALYSE DES IMPACTS NEGATIFS
Le périmètre d'influence du projet de la
décharge de Kolongo comporte tous les éléments ayant une
influence directe ou indirecte avec le projet.
Zone d'influence directe
C'est la zone qui est directement touchée par la
réalisation du projet pendant la construction et pendant l'exploitation
de la décharge. Ce périmètre couvre les espaces
suivants :
Le site d'implantation des casiers de la
décharge ;
Le site d'implantation du bassin de retenue des eaux de
drainage des lixiviats ;*
La nappe d'eau souterraine sous-jacente
(superficielle) ;
L'écosystème ;
La population proche du site
Zone d'influence indirecte
Cette zone d'influence indirecte concerne les milieux pouvant
être touchés positivement ou négativement par le sous
projet. On peut citer le milieu comprenant composantes suivantes :
Ø La zone de Kolongo et les localités
avoisinantes ;
Ø La zone touchée par les voies de transport des
déchets ;
Ø Les eaux souterraines profondes ;
Ø Les eaux de l'Oubangui.
1.6.3.1- Impacts sur les
eaux de surface et souterraine
La décharge finale de Kolongo est située dans un
environnement caractérisé par coexistence de ressources en eau de
surface et souterraine.
Les ressources en eau de surface sont
représentées par les cours d'eau de l'Oubangui et de la
M'poko.
Les ressources en eau souterraines ont été
identifiées dans les couches latéritiques superficielles et dans
les formations compactes profondes des socles.
Les deux ressources sont intimement liées étant
donné que le cours d'eau de l'Oubangui draine la nappe superficielle et
alimente la nappe profonde.
Le terrain au niveau du site est perméable, d'où
le risque de contamination de la nappe phréatique ensuite la
contamination de la nappe phréatique parofonde et l'écoulement de
l'Oubangui, est très probable en cas d'une infiltration de polluants
provenant de la décharge (lixiviat).
(Figure de ressource en eau dans la zone d'étude)
1.6.3.2- Impacts sur la
santé publique
Le plan sanitaire, il faut souligner que le paludisme, la
parasitose, l'amibiase, IRA et les maladies diarrhéiques constituent les
principales maladies au niveau de la commune, dues essentiellement aux
mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement dans les
arrondissements. Le sous-projet de la décharge participe à
l'amélioration de la qualité de vie des habitants de la
région. En effet, la présence d'une décharge
contrôlée réduit le nombre des dépotoirs sauvages,
cause principale de la prolifération des maladies.
Cependant, une décharge contrôlée mal
exploitée (pas d'enfouissement immédiat des déchets, non
entretien des ouvrages et équipements, étanchéité
insuffisante, ...) peut être une source de nuisance à la
santé publique par l'émission des mauvaises odeurs, en formant
des lieux favorables à la prolifération des moustiques et des
rongeurs, la pollution de la nappe (exploitée par les habitants de la
région), etc.
1.6.3.3- Impacts sur la
faune et la flore locales
Les travaux d'excavation et d'aménagement du site de la
décharge contrôlée sont à l'origine de la
perturbation du milieu naturel, notamment celui de faune et de la flore
existante.
L'importance de l'impact à ce niveau dépend
essentiellement de la surface touchée par le projet. Dans ce cas, la
surface est 3,6 hectares, surface relativement petite, d'où l'importance
du sous-projet sur la faune et la flore locale pourrait être
considéré comme négligeable.
1.6.343- Impacts de
transport des déchets
Les impacts de transport des déchets solides
ménagers se manifeste essentiellement à proximité de
routes et des circuits de transport vers la décharge de Kolongo. Les
impacts se ressentent au niveau du trafic routier par :
Ø Augmentation du trafic du matériel roulant
desservant les sites de décharge ;
Ø Perturbation du trafic routier par la circulation des
engins lourds sur les routes d'accès aux décharges lors de la
période des travaux ;
D'autres impacts sont également présents, tels
que :
Ø L'émanation des gaz
d'échappement ;
Ø Les bruits et les vibrations dues au bruit aux bruits
et aux vibrations générées par les véhicules du
chantier et de la décharge.
1.6.3.5- pollution de
l'air
Cette pollution provient essentiellement des mauvaises odeurs
et des poussières. Les décharges des déchets urbains sont
connues comme des sources de nuisances olfactives.
En effet, elles relâchent dans l'air de nombreux
composés organiques volatiles (COV) malodorants, notamment les
substances organiques fermentescibles, et qui sont à l'origine de fortes
nuisances pour le voisinage. Ces odeurs peuvent atteindre un
périmètre de 500 m autour du site.
D'une façon générale, la composition des
polluants relâchés par la décharge contrôlée
est la suivante :
(Kreith, 1995) : 50% - 56% de méthane
(CH4) ;
40% de CO2, plus un pourcentage imprécis de
composés organiques volatils.
Leur nature et proportion dépendent de la nature des
déchets et des processus de traitement. Ces substances malodorantes
peuvent provenir directement des déchets eux-mêmes, mais surtout
de la décomposition biochimique de la matière organique qu'ils
contiennent, aux alentours d'une décharge contrôlée, le
niveau des polluant pet être 2 à 10 fois celui mesuré en
zone urbaine, où les sources sont très élevées.
Dans le cas de la décharge de Kolongo, les
déchets seront enfouit d'où une réduction de mauvaises
odeurs et élimination des odeurs provenant de la fermentation. Un
système de dégazage est prévu pour la collecte et
l'élimination des gaz formés dans la décharge d'une
façon écologique et rationnelle.
(Carte d'impact olfactif)
1.6.3.6- Nuisances
sonores
La nuisance sonore provient essentiellement de la manoeuvre
des engins de chantier dans un premier temps et de la manoeuvre des engins
d'exploitation de la décharge et des véhicules de transport des
déchets à partir des points de transit vers la décharge
contrôlée.
Les nuisances sont ressenties par les habitants de part et
d'autre de la route d'accès au site et la population aux alentours de la
décharge de Kolongo. Le périmètre de l'impact sonore est
d'environ 200 m.
(Carte d'impacte sonore)
1.6.3.7- Impact sur
l'environnement économique social local et régional
Le sous projet de la décharge finale ne peut avoir
qu'un impact positif sur la vie socio-économique dans la
région.
En effet, la construction et l'exploitation de la
décharge nécessite une main d'oeuvre locale. L'exploitation de la
décharge a crée environ six (06) postes d'emplois permanents. La
mise en phase d'un système de gestion adapté permet
d'améliorer la qualité de vie de la population de la
région.
1.7- IMPACTS PENDANT LA
PHASE DE TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE LA DECHARGE
Les impacts d'un tel projet se manifestent durant la phase des
travaux, le phase d'exploitation, de fermeture et de la réhabilitation
du site.
1.7.1- IMPACTS PENDANT LA PHASE
DE TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE LA DECHARGE
Les impacts potentiel du projet de la décharge de
Kolongo sur la milieu naturel pendant la phase des travaux
préparatoires, peuvent être résumés dans le tableau
ci-dessous.
Concernant les ressources en eau souterraines, la nappe sous
jacente sera soumise à un rique de contamination en cas de
déversement d'hydrocarbure ou huile de moteur durant les travaux de
préparation du site car le niveau piézométrique est proche
de la surface du sol (mois de 5 m environ) et la décharge
nécessite des excavations de 2 m de profondeur.
Ainsi, pendant la phase des travaux préparatoires, il y
n'y aura pas d'impacts majeurs ni sur les eaux de surface, ni sur les eaux
souterraines.
1.7.2- IMPACTS PENDANT LA PHASE
D'EXPLOITATION DE LA DECHARGE
Les i pendant la phase d'impacts potentiels du projet de la
décharge de Kolongo sur le milieu naturel pendant la phase
d'exploitation, peuvent être résumés dans le tableau
n°ci-dessous.
Durant la phase d'exploitation, le risque de contamination des
eaux de la nappe superficielle est faible, étant donné qu'une
couche d'argile sera mise en place au fond des cellules d'enfouissement,
assurant ainsi l'étanchéité. Par conséquent, la
nappe sera protégée.
Tableau n° : Maîtrise de
l'importance des impacts des travaux
Zones concernées
|
Activités/sources d'impact
|
Milieux affectés
|
Caractérisation de l'impact
|
Evaluation de l'importance des impacts
|
Intensité
|
Portée
|
Durée
|
Importance
|
Fai
|
Mo
|
Fo
|
Po
|
Lo
|
Ré
|
Co
|
Mo
|
Lon
|
Mi
|
Mo
|
Maj
|
Périmètre de 500 m autour du site
|
Aménagement du site Engins de travaux
|
Air
|
Durant les travaux, il y a possibilité d'émanation
de poussière dans l'air due aux engins de terrassement
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
Au niveau du site de la décharge
|
Aménagement des cellules d'enfouissement
|
Sol
|
Terrain de l'ordre 3,6 ha actuellement inexploité sera
déblayé
|
x
|
|
|
|
x
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
Oubangui
|
Rejets liquides du chantier
|
Eaux de surface
|
Pas d'impact
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nappe sous jacentes du site de la décharge
|
Rejets liquides du chantier
|
Eaux souterraines
|
Risque de déversement de carburant ou huile de moteur qui
pourrait contaminer les eaux de la nappe superficielle
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
Au niveau du site de la décharge
|
Excavations et préparation des cellules
|
Paysage
|
Durant le chantier des excavations seront faites et des
matériaux du sous sol seront extrais et stockés à
proximité
|
x
|
|
|
|
x
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
Périmètre de 200 m autour du site
|
Engins de travaux Véhicules de transport des
matériaux de construction
|
Santé publique
|
Nuisance pour les habitations voisines par les bruits des engins
de chantier et la poussière
|
|
x
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
Au niveau du site et dans un périmètre de 100 m
autour du site
|
Bruits et vibration durant les travaux dans le site,
déplacement des engins et des véhicules de transport
|
Ecosystème
|
Quelques végétations seront enlevées et le
bruit du chantier fera fuir les rongeurs et les reptiles présents dans
la zone
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
Tableau n° : Maîtrise de
l'importance des impacts de l'exploitation
Zones concernées
|
Activités/sources d'impact
|
Milieux affectés
|
Caractérisation de l'impact
|
Evaluation de l'importance des impacts
|
Intensité
|
Portée
|
Durée
|
Importance
|
Fai
|
Mo
|
Fo
|
Po
|
Lo
|
Ré
|
Co
|
Mo
|
Lon
|
Mi
|
Mo
|
Maj
|
Périmètre de 500 m autour du site
|
Déchargement des déchets (avant enfouissement)
|
Air
|
Durant les travaux, il y a possibilité d'émanation
d'odeurs désagréables
|
|
x
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
Au niveau du site de la décharge
|
Enfouissement des déchets
|
Sol
|
Terrain de l'ordre 3,6 ha actuellement inexploité sera
occupés par les casiers de décharge
|
x
|
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
Oubangui
|
Rejets liquides de la décharge stockés dans les
bassins non étanches
|
Eaux de surface
|
Risque de contamination indirecte d'Oubangui en cas
d'infiltration des lixiviats
|
x
|
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
Nappe sous jacentes du site de la décharge
|
Rejets liquides de la décharge stockés dans les
bassins non étanches
|
Eaux souterraines
|
Risque par les lixiviats en cas d'infiltration de ces rejets
pollués (bassin non étanche)
|
x
|
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
Au niveau du site de la décharge
|
Excavations et préparation des cellules
|
Paysage
|
Pas d'impact car la décharge est clôturée
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Périmètre de 100 m autour du site et du circuit de
transport
|
Véhicules de transport des déchets, engins
d'exploitation de la décharge
|
Santé publique
|
Nuisance pour les habitations proches (de la décharge et
du circuit de transport) par les bruits des véhicules de transport des
déchets et les engins d'exploitation
|
|
x
|
|
|
x
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
Au niveau du site et dans un périmètre de 100 m
autour du site
|
Bruits et vibration durant les travaux d'enfouissement des
déchets et circulation des véhicules de transport
|
Ecosystème
|
Nuisance pour les individus présents aux alentour de la
décharge par les bruits et vibrations lors des manoeuvres
d'enfouissement des déchets
|
|
x
|
|
|
x
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
Légende :
Intensité
|
Portée
|
Durée
|
Importance
|
Fai: Faible
|
Po: Ponctuelle
|
Co: Courte
|
Mi: Mineure
|
Mo: Moyenne
|
Lo: Locale
|
Mo: Moyenne
|
Mo: moyenne
|
Fo: Forte
|
Ré: Régionale
|
Lon: Longue
|
Ma: Majeure
|
1.7.3- IMPACTS DE LA FERMETURE
ET REHABILITATION DES SITES
La phase de fermeture et de réhabilitation de la
décharge contrôlée a été
débutée durant la dernière période de la phase
d'exploitation. Durant cette phase, un ensemble d'impacts significativement
directs a été identifié :
Ø La perte de gaz peut affecter les usagers de la route
d'accès et des ouvriers à l'intérieur de la
décharge (émanation d'odeur) ;
Ø Risque lié à la production du
biogaz/sécurité des sites relatifs aux décharges en
question.
CHAPITRE 2 : CADRE
POLITIQUE, INSTITUTIONNEL, LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DU PROJET
2.1- CADRE POLITIQUE
2.1.1- POLITIQUE ET
ENVIRENNEMENTAL
La politique environnemental en RCA est placée sous
l'égide du Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie (MEE).
Le MEE a pour mission, la conception, l'élaboration et la coordination
de la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement dans les domaines de la
sauvegarde de l'environnement, de la gestion rationnelle des ressources
naturelles et de l'amélioration de la qualité de vie. Notamment
à travers la Direction Générale de l'Environnement au
niveau régional, la mission de l'administration de l'environnement y est
exercée par des Directions Régionales des Eaux et
Forêts.
La Direction Générale de l'Environnement et de
l'Ecologie Sociale constitue la structure responsable du suivi de la
procédure de l'Etude d'Impact sur l'Environnement `EIE). Par ailleurs,
pour assurer une mise en oeuvre effective de la politique environnementale, il
est envisagé de créer, à travers le projet de Loi-cadre
sur l'Environnement : une Commission Nationale pour l'Environnement et le
Développement Durable (CNEDD), une Agence Centrafricaine de
l'Environnement et du Développement Durable (ACEDD).
2.1.2- POLITIQUE DE L'EAU ET DE
L'ASSAINISSEMENT
Le document de politique et stratégies nationales en
matière d'eau et d'assainissement en RCA a pour objectif global de
contribuer au développement durable en apportant des solutions
appropriées aux problèmes liés à l'eau. Ce document
met un accent particulier sur la Promotion de Gestion Intégrée
des Ressources en Eau.
La Direction Générale de l'Hydraulique (DGH) a
élaboré en 1991 des normes nationales en Hydraulique et
Assainissement en milieu urbain et semi-urbain :
??Stratégies en matière d'alimentation en eau
potable (AEP)
??Stratégies en matière d'assainissement.
2.1.3- POLITIQUE SANITAIRE ET
D'HYGIENE DU MILIEU
La politique de santé du pays est fondée sur les
soins de santé primaires (SSP). La politique sanitaire est mise en
oeuvre par le Ministère de la Santé Publique et Population (MSPP)
à travers ses directions nationales et ses structures
décentralisées.
Dans le domaine de l'hygiène et de l'assainissement, le
Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) met un accent en
particulier sur : l'élimination des excréta et autres
déchets y compris les déchets biomédicaux ; la
sensibilisation des communautés sur les bienfaits de l'hygiène du
milieu ; la vulgarisation d'ouvrages d'assainissement à moindre
coût ; la vulgarisation et l'application du code d'hygiène ;
etc.
2.1.4- POLITIQUE DE
DECENTRALISATION
En engageant le processus de décentralisation et de
régionalisation, le Gouvernement centrafricain a pour objectifs globaux
:
Ø Assurer le partage de pouvoir entre l'Etat et les
collectivités locales ;
Ø Responsabiliser la population dans la gestion de son
développement ;
Ø Enraciner la démocratie locale ;
Ø Consacrer une nouvelle approche basée sur le
développement participatif.
2.1.5- POLITIQUE DE LUTTE
CONTRE LA PAUVRETE
Le Document Stratégique de Réduction de la
Pauvreté (DSRP) intègre, dans les priorités du
Gouvernement, l'amélioration des conditions de vie des populations par
l'assainissement du milieu.
2.2- CADRE
INSTITUTIONNEL
La mise en oeuvre du sous projet relatif à la
décharge contrôlée de Kolongo intéresse les
principales institutions suivantes :
- Agence d'Exécution des Travaux d'Intérêt
Publics - République Centrafricaine : L'AGETIP - CAF. Elle
représente le maître d'ouvrage délégué pour
le projet PURISU, avec une responsabilité limitée durant
l'exploitation
- La mairie de Bangui est le maître d'ouvrage du sous
projet, et le responsable des différents phases (travaux, exploitation
et fermeture)
- Les Communes (Mairie de ville et Mairies d'arrondissement)
- Le Ministère en charge de l'Environnement, des Eaux,
Forêts, Chasses et Pêches : au niveau de la Direction
Générale de l'Environnement (DGE), il existe le « Service
Analyse des Evaluations et Etudes d'Impacts sur l'Environnement ».
- Les Ministères techniques et structures d'appui
(Equipement, Urbanisme, Hydraulique, SODECA)
- Les Organisation Non Gouvernementale (ONG), Organisation
Communautaire de Base (OCB) et Mouvements Associatifs
- Les Bureaux d'Etudes et de Contrôle: il existe environ
une dizaine de bureaux dont 3 ou 4 actifs dans le contrôle des travaux.
- Entreprises de Bâtiment et Travaux Public (BTP) et
Petite et Moyenne Entreprise (PME) : au niveau de l'exécution des
travaux, le nombre est plus élevé, près d'une centaine
d'entreprises de BTP.
2.3- CADRE LEGISLATIF ET
REGLEMENTAIRE
Sur le plan national, la République Centrafricaine
s'est dotée d'un ensemble de textes législatifs et
réglementaires. Celles directement concernées par la
présente étude sont détaillées ci-dessous :
2.3.1- LOI PORTANT CODE DE
L'ENVIRONNEMENT
Cette Loi précise que « des textes
réglementaires fixent le contenu, la méthodologie et la
procédure des études d'impact, ainsi que les conditions dans
lesquelles ces études sont rendues publiques et les modalités par
lesquelles le Ministre en charge de l'environnement peut se saisir ou
être saisi pour avis de toute étude d'impact environnemental
». Le Projet de Loi dispose également sur la tenue de l'audience
publique, sur l'évaluation environnementale et sur l'audit
environnemental dont les modalités d'exécution seront
fixées par voie règlementaire. Il s'agit de la Loi N° 07.018
du 28 Décembre 2007 Portant Code de l'Environnement de la
République Centrafricaine.
2.3.2- LOI PORTANT CODE DE
L'EAU
La loi N°06 001 du 12 avril 2006 portant Code de l'eau en
République Centrafricaine dispose, en son titre III, sur la gestion des
ressources en eaux, aménagements et ouvrages hydrauliques (utilisation ;
protection ; etc.).
Le Code de l'eau stipule que « la réalisation des
aménagements et ouvrages hydrauliques selon leur catégorisation
peut être soumise à une étude d'impact environnemental
préalable, réalisée avec la collaboration des
départements ministériels compétents dont les avis
techniques sont nécessaires et obligatoires ».
Dans la gestion des ressources en eau, on notera
également l'existence de Normes nationales en Hydraulique et
Assainissement en zone villageoise, MEMGH/DGH, 1991.
2.3.3- LOI PORTANT CODE
D'HYGIENE ET A LA SANTE PUBLIQUE
- La Loi n°03.04 du 20 Janvier 2003, portant Code
d'Hygiène en République Centrafricaine comporte des dispositions
relatives à l'hygiène de l'environnement (pollution des eaux, du
sol, de l'air) ; à la gestion des déchets solides et liquides ;
à l'hygiène de l'habitat et de l'eau; à la lutte contre le
bruit. Le Code prévoit une police de l'hygiène (recherche et
constatation des infractions);
- Le Décret n°02.109 du 02 Mai 2002, portant
organisation du Ministère de la Santé Publique et de la
population et fixant les attributions du Ministre.
2.3.4- LOI PORTANT AU CODE
FORESTIER, LA FAUNE ET LA PECHE
- La Loi N° 08.022 du 17 Octobre 2008 (qui remplace et
abroge la Loi n°90.003 du 09 Juin 1990 portant Code Forestier en
République Centrafricaine)
- L'Ordonnance N° 84.045 du 27 Juillet 1987, portant
protection de la faune sauvage et réglementant l'exercice de la chasse
en République Centrafricaine ;
- L'Ordonnance n° 83.069 du 10 Novembre 1983, portant
réglementation des denrées alimentaires ;
- La Loi n°65.61 du 03 Juin 1965, réglementant
l'élevage en République Centrafricaine ;
- Le Décret n°75.079 du 15 Février 1975,
portant organisation du commerce du bétail, de boucherie et de la viande
;
- La Loi n°70.090 du 06 Août 1971, portant exercice
de la pêche en République Centrafricaine ;
- La Loi n°62.350 du 4 Janvier 1963 relative à la
protection des végétaux ;
- Le Décret du 28 Novembre 1935 portant
amélioration des cultures et de l'élevage en Afrique Equatoriale
Française (AEF) ;
- Le Décret du 06 Mai 1913 relatif aux épiphytes
et son Arrêté d'application.
2.3.5- LOI PORTANT CODE DU
TRAVAIL
La loi N°09.004 relative au code du travail de la RCA,
fixe les principes fondamentaux du travail, la protection du personnel, les
différents contrats spéciaux, de la santé au travail, etc.
Elle précise également que le Ministère de travail, dans
son article 317, est chargé de toutes les questions intéressant
les conditions des travailleurs, les mouvements de la main d'oeuvre,
l'orientation, la formation professionnelle et le perfectionnement de la main
d'oeuvre, la médecine du travail et la sécurité
sociale.
2.3.6- CONVENTIONS
INTERNATIONALES RATIFIEES PAR LA RCA
En matière de textes juridiques internationaux des
Nations Unies et autres, la République Centrafricaine a ratifié
:
Ø La Convention de Washington sur le Commerce
International des Espèces de Faune et de Flore Menacées
d'Extinction (CITES) en 1980
Ø La Convention de Vienne sur la Protection de la
couche d'Ozone en 1993
Ø La Convention sur la Diversité Biologique le
15 mars 1995
Ø La Convention Cadre des Nations Unies sur le
Changement Climatique le 15 Mars 1995
Ø La Convention Cadre des Nations Unies sur la Lutte
contre la désertification et la Sécheresse
particulièrement en Afrique en 1996
Ø La Loi n° 08.001 du 01/01/ 2008, portant
ratification du Traité relatif au Tri National de la Sangha
Ø La Loi n° 08.002 du 01/01/ 2008, portant
ratification de la Convention de Bâle sur le Contrôle des
Mouvements Transfrontaliers des Déchets Dangereux et leur Elimination
Ø La Loi n° 08.003 du 01/01/ 2008, portant
ratification de la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques
Persistants (POPs)
Ø La Loi n° 08.004 du 01/01/ 2008, portant
ratification du Protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre
Ø La Loi n° 08.005 du 01/01/ 2008, portant
ratification du Protocole de Cartagena sur la Prévention des Risques
Biotechnologiques Relatif à la Convention d sur la Diversité
Biologique
Ø La Loi n° 08.006 du 01/01/ 2008, portant
ratification des amendements de Pékin relatifs aux substances qui
appauvrissent la couche d'Ozone
Ø La Loi n° 08.007 du 01/01/ 2008, portant
ratification des amendements de Copenhague relatifs aux Substances qui
appauvrissent la couche d'Ozone
Ø La Loi n° 08.008 du 01/01/ 2008, portant
ratification des amendements de Montréal relatifs aux Substances qui
appauvrissent la couche d'Ozone
Ø La Loi n° 08.009 du 01/01/ 2008, portant
ratification des amendements de Londres relatifs aux Substances qui
appauvrissent la couche d'Ozone
Ø L'Accord de Lusaka sur le Commerce des animaux
sauvages (1996)
Ø L'Accord de la Hayes en 1995
Ø L'Accord International sur les Bois Tropicaux
Ø L'Accord des pays africains producteurs et
exportateurs des bois tropicaux de L'Organisation Africaine des Bois Tropicaux
(OAB)
Ø La Convention de Ramsar sur les zones humides
d'importance internationale comme refuges d'Oiseaux d'Eau en Octobre 2005
Ø La Réglementation Commune sur le
Contrôle de la Consommation des Substances qui appauvrit la Couche
d'Ozone dans l'Espace CEMAC
Ø L'Accord de création du Réseau des
Parcs Nationaux d'Afrique Centrale (RAPAC).
Ø Par ailleurs, la RCA est partie prenante à :
Ø La Convention Internationale sur la Protection des
Végétaux (IPPC)
Ø La Commission du Codex Alimentarus qui traite de des
problèmes de sécurité alimentaire et de la santé du
consommateur
Ø L'Office International des Epizooties (OIE)
Ø L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
Ø Traité International sur les Ressources Phyto
génétiques pour l'Alimentation et l'Agriculture.
2.3- Conformité du
projet aux politiques de sauvegarde de la Banque Mondiale
Le PURISU est financé par la Banque Mondiale, et doit
de ce fait se conformer aux exigences des politiques opérationnelles
«Safeguard Policies» de la Banque en matière de protection de
l'environnement.
Suivant le rapport de CGES, il apparaît que le PURISU
est en conformité sans mesures spécifiques avec les Politiques de
Sauvegarde suivants : 4.04, 4.09, 4.11, 4.10, 4.36, 4.37, 7.50 7.60. Pour
répondre aux exigences des Politiques de Sauvegarde 4.01
(Évaluation environnementale) et 4.12
(Déplacement involontaire), des mesures et actions spécifiques
ont été proposé dans le CGES. En conclusion, il a
été affirmer que le PURISU est en conformité avec les
Politiques de Sauvegarde, sans pour autant que des mesures spéciales
soient prises, à condition que les prescriptions décrites dans le
Plan de Gestion Environnementale et Sociale du présent rapport soient
mises en oeuvre.
Concernant ce sous projet, le volet nécessitant une
attention particulière est celui relatif aux mesures
d'atténuation qui seront discutées et analysées dans les
sections suivantes, puis résumés dans le Plan de Gestion
Environnementale.
Tableaux n° : Synthèses de
prévision des mesures environnementales du sous projet
« décharge finale de Kolongo ».
I- Phase des travaux de construction de la
décharge finale de Kolongo
Activité
|
Analyse d'impacts
|
Mesures d'atténuation
|
Responsabilité
|
Echéancier
|
Impacts, source et zone d'impact
|
Composante affectée
|
Exécution
|
Suivi
|
Travaux et de tassement
|
Emanation des poussières et des gaz d'échappement,
dus aux engins de terrassement et de tassement dans le périmètre
de 200 m autour du site
|
Air
|
Utilisation des engins silencieux
|
Entreprise
|
Mairie, Bureau de contrôle, AGETIP-CAF
|
Pendant les travaux d'aménagement
|
Arrosage des pistes et des aires non goudronnées
|
Entretien des chaussées dégradées
|
Manoeuvre et passage des engins et véhicules de transport
des matériaux des travaux de construction et activités sanitaires
des ouvriers
|
Contamination des eaux de nappe superficielle du au
déversement de carburant et/ou huile moteur
|
Nappe souterraine
|
Construction d'une latrine permettant de collecter des eaux
sanitaires produites par les ouvriers
|
Entreprise
|
Mairie, Bureau de contrôle, AGETIP-CAF, MEE
|
Idem
|
Collecte des huiles usagées et autres
déversements
|
Nuisance du site et des habitations voisines par les bruits des
engins
|
Bruit
|
Entretien des véhicules et engins
|
Entreprise
|
Bureau de contrôle, AGETIP-CAF, MEE
|
Idem
|
Excavation et préparation des casiers d'enfouissement
|
Extraction et stockage à proximité des
matériaux de sous sol au niveau du paysage naturel
|
Paysage naturel
|
Construction d'une clôture de 3 m de hauteur autour du
site
|
Entreprise, mairie centrale
|
Bureau de contrôle, AGETIP-CAF, MEE
|
Pendant les travaux d'aménagement du site
|
II- Phase d'exploitation de la décharge finale
de Kolongo
Activité
|
Analyse d'impacts
|
Mesures d'atténuation
|
Responsabilité
|
Echéancier
|
Impacts, source et zone d'impact
|
Composante affectée
|
Exécution
|
Suivi
|
Déchargement des déchets avant enfouissement
|
Emanation d'odeurs nauséabondes dans un
périmètre de 500 m autour du site
|
Air
|
Décharge, compactage et couverture rapide et quotidienne
voire régulière des déchets collectés
|
Mairie
|
MEE, AGETIP-CAF
|
Pendant la phase d'exploitation de la décharge
|
Traitement biologique des lixiviats
|
Collecte des eaux pluviales des lixiviats
|
Enfouissement des déchets dans les casiers
|
Contamination indirecte des eaux de surface du cours d'eau
Oubangui par les lixiviats
|
Eaux, nappe souterraine
|
Mise en place des couches d'argile de 60 cm d'épaisseur
d'argile au fond des casiers d'enfouissement et des bassins de collecte des
eaux pluviales et de traitement des lixiviats
|
Entreprise, Mairie
|
Bureau de contrôle; MEE, AGETIP-CAF
|
Idem
|
Contamination directe des eaux souterraines du site (puits des
riverains, ...) par les lixiviats
|
Traitement biologique des lixiviats et réduction à
90% de la pollution des eaux ainsi que l'interdiction du rejet des
déchets et effluents polluant la nappe d'eau du site
|
Mairie
|
MEE, AGETIP-CAF
|
Accumulation des gaz dans la décharge
|
Air
|
Création de cheminée artificielle remplie de
graviers, cailloux permettant de laisser des gaz s'échapper librement
puis le torchage
|
Entreprise, Mairie
|
Manoeuvre et passage des engins et véhicules de transport
dans le site
|
Nuisance du site et des habitations et des habitations voisines
par les bruits des engins
|
Bruit
|
Entretien des véhicules et engins d'exploitation, respect
des horaires
|
Idem
|
MEE, AGETIP-CAF
|
Pendant et après la phase d'exploitation
|
Exploitation de la décharge de la
contrôlée
|
Pas d'impact car la décharge sera totalement
clôturée
|
Paysage
|
Poursuivre les travaux de clôture de la décharge
à hauteur de 3 m
|
Entreprise
|
Bureau de contrôle; AGETIP-CAF
|
Pendant l'exploitation de la décharge
|
III- Phase de fermeture de la décharge finale de
Kolongo
Activité
|
Analyse d'impacts
|
Mesures d'atténuation
|
Responsabilité
|
Echéancier
|
Impacts, source et zone d'impact
|
Composante affectée
|
Exécution
|
Suivi
|
Après exploitation de la décharge
|
Pertes des gaz pouvant affecter les usagers et la route
d'accès et les ouvriers du site
|
Air
|
Création de réseau interne de dégazage au
niveau du site
|
Entreprise, Bureau d'études
|
MEE, AGETIP-CAF
|
6 mois avant la fermeture
|
Après exploitation des casiers d'enfouissement
|
Pertes des lixiviats pouvant polluer la nappe d'eau souterraine
et les eaux superficielles
|
Eau sous sol
|
Suivi et entretien du système de collecte et de stockage
des lixiviats (bassin, ...)
|
Entreprise, Mairie, Bureau d'études
|
MEE, AGETIP-CAF
|
Après la fermeture de la décharge
|
Poursuite des travaux de séparation des eaux pluviales des
lixiviats
|
Installation de trois (03) sondages de surveillance (1 en amont
et 2 en aval)
|
6 mois avant la fermeture de la décharge
|
Poursuite de collecte des eaux pluviales de l'extérieur du
site et leur acheminement dans les cours d'eau
|
Juste après la fermeture de la décharge
|
Poursuite de collecte des eaux pluviales du corps de la
décharge pour stocker avec les lixiviats afin de les traiter
|
Enfouissement des déchets dans les casiers
|
Risque d'incendie et d'explosion au niveau du site de la
décharge et des habitations voisines
|
Air
|
Couverture finale des casiers d'enfouissement, leur
équipement par des systèmes de collecte et de torchage des gaz
méthane
|
Mairie, Entreprise
|
MEE, AGETIP-CAF
|
Gardiennage du site après sa fermeture (entretien des
espaces verts et des plantations dans et aux alentours de la décharge
|
Personnel
|
Mairie, AGETIP-CAF
|
Juste après la fermeture
|
Contrôle périodique de la qualité de l'air
dans le site
|
Bureau d'études
|
MEEAGETIP-CAF
|
Une fois par an
|
Réalisation de torchage 10 ans après la
fermeture
|
|
|
10 ans après la fermeture
|
IV- Gestion des risques et protection de
l'environnement
Activité
|
Analyse d'impacts
|
Mesures d'atténuation
|
Responsabilité
|
Echéancier
|
Impacts, source et zone d'impact
|
Composante affectée
|
Exécution
|
Suivi
|
Protection de l'environnement humain
|
Emploi du personnel du site
|
Humain
|
Formation et sensibilisation du personnel sur la
sécurité, les premiers secours et les mesures en cas de sinistre,
les risques de l'installation et le fonctionnement et le fonctionnement de la
décharge
|
Consultant, Formateurs, ONG/Bureau d'études
|
Mairie, MEE, AGETIP-CAF
|
2 mois après le lancement du sous projet
|
Construction d'un bâtiment avec sanitaire et vestiaires
comprenant une boite de pharmacie de secours
|
Entreprise, Mairie
|
Idem
|
Pendant les travaux d'aménagement du site
|
Mesures de sécurité
|
Risque d'incendie
|
Idem
|
Installation et fonctionnement de dispositifs de détection
d'incendies
|
Entreprise
|
interdiction de fumer et de boire dans le périmètre
de la décharge, mais le manger est exclusivement à la salle de
réfectoire
|
Personnel
|
Pendant l'exploitation et la fermeture du site
|
Risque d'insécurité
|
Idem
|
Pavoisement du site avec des consignes de sécurité
et de surveillance en permanence des équipements, le désherbage
des voies de circulation du site et son entretien régulier
|
Entreprise
|
Pendant la phase d'aménagement du site
|
Arrosage quotidien
|
Personnel
|
Mairie, MEE, AGETIP-CAF
|
Pendant la phase d'exploitation et de la fermeture de la
décharge
|
Exercice d'activités conformément aux consignes de
sécurité et signaux d'interdiction
|
Pendant la phase d'exploitation de la décharge et de sa
fermeture
|
Utilisation des moyens de secours habituels : ambulance,
protection civile, ...
|
Conduite des engins par le personnel habilité
|
Mairie, Entreprise
|
Bureau contrôle AGETIP-CAF
|
Installation électrique conforme aux normes en RCA et sa
maintenance sera assurée par un électricien qualifié
|
Entreprise, Mairie, Personnel
|
Dotation du site par un nombre suffisant d'extincteurs
prêts à l'emploi
|
Entreprise, Fournisseurs
|
Mairie, MEE, AGETIP-CAF
|
Pendant la phase d'aménagement du site
|
CHAPITRE 3 : ETAT DES
LIEUX AVANT LE PROJET
3.1- SITUATION ACTUELLE EN
MATIERE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES A BANGUI
Suite a des visites sur terrain et des entretiens avec les
responsables de différents organismes, nous avons constaté que :
Avant le PURISU, la ville de Bangui été
confrontée actuellement à un sérieux problème de
collecte des ordures ménagères. Le système actuellement
mis en place, nonobstant le fait qu'il touche très peu de quartiers,
n'est pas du tout fonctionnel.
A ce jour, la collecte primaire est assurée par 15
micro-entreprises, la collecte secondaire est assurée par 2 PME dans la
zone concernée par le PURISU et le reste par la commune urbaine de
Bangui avec peu de moyen voir insuffisant.
Il n'y a pas de sites intermédiaires
pré-identifiés où les ordures doivent être
déposées. Cette situation a conduit à la création
de plusieurs dépôts sauvages dans la ville.
La ville ne dispose pas encore d'une décharge publique
contrôlée répondant aux normes environnementales.
Dans les zones non couvertes, ce sont les canaux
d'évacuation des eaux, quand ils existent, qui servent de lieux de
dépotoirs des ordures ménagères. Toute cette situation se
traduit par la prolifération des maladies diarrhéiques qui
touchent essentiellement les enfants et les jeunes adolescents.
L'élimination finale des déchets est
généralement la décharge non contrôlée,
située à proximité de la piste de l'aéroport,
causant de graves problèmes par la présence intense des oiseaux.
Dans cette décharge, on a assisté a des actions
d'incinération des déchets et de ramassage des objets «
valorisables», par des chiffonniers sans aucun moyen de précaution
ou de sécurité.
Les déchets de la décharge sont
constitués d'environ 70 % de matière organique, 10 % de
plastiques, 10 % de tissus, 5 % de métaux et autres déchets non
définis. (Estimation visuelle)
Les impacts potentiels de cette situation, en l'absence d'une
décharge contrôlée et d'un système de gestion des
déchets étudié, sont :
- la dégradation de la qualité de la vie dans
les 5 arrondissements,
- la formation de points anarchiques de stockage des
déchets, à l'origine de mauvaises odeurs et de nuisances
environnementales,
- la contamination de la nappe d'eau souterraine,
- la création de milieux favorables à la
prolifération des insectes et des rongeurs,
- le développement de maladies dues aux manques
d'hygiène et de salubrité,
- des problèmes au niveau des collecteurs des eaux
pluviales (cause principale d'inondation) à cause de la présence
des déchets solides dans ces canaux,
- la contamination de la population par les déchets
infectés et se trouvant à la portée des enfants et des
animaux domestiques
e n° : Photos de l'état actuel de la gestion des
déchets dans la ville de Bangui
3.2- ENVIRONNEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE ET HUMAIN
3.2.1- Caractéristiques
socioculturelles
a) Principales ethnies et langues parlées
Conformément au découpage administratif de la
République Centrafricaine, le 6ème Arrondissement est
situé dans la région 7, qu'est Bangui la capitale. Les
principales ethnies de cet arrondissement sont : les Ngbaka, Mbati, Banda
(Ngbougou, Langbassi), Yakoma-Sango. Deux principales langues sont
parlées : le Sango, parlée sur toute l'étendue du
territoire centrafricain et constituant le socle de l'unité nationale,
et le français, langue de la colonisation.
La population du 6ème Arrondissement est
essentiellement d'origine provinciale qui s'est installée
progressivement dans la zone en constituant les quartiers actuels.
b) Religion
La population du 6ème Arrondissement est en
majorité chrétienne catholique. Cela se justifie par la
concentration des ethnies selon leurs régions où les religions
sont prédominantes.
Le tableau ci-dessous présente la répartition de
la population des ménages ordinaires selon la religion et le sexe dans
le 6ème.
Tableau 2 : Répartition de la
population
Arrondissement et sexe
|
Toutes religions
|
Catholique
|
Protestant
|
Musulman
|
Autres religions
|
Sans religion
|
6ième
|
H
|
100
|
49
|
37,3
|
2
|
7,8
|
3,8
|
F
|
100
|
49,4
|
38,8
|
1,4
|
7,8
|
2,6
|
T
|
100
|
49,2
|
38
|
1,8
|
7,8
|
3,2
|
Source: ICASEES (BCR Projections démographiques
2007)
c) Situation socio-sanitaire
Infrastructures sanitaires
La situation des infrastructures sanitaires ou formation
sanitaire (FOSA) à Bangui est la suivante : il y au total 55 formations
sanitaires (toutes catégories confondues) dont 19 pour le secteur public
et 36 pour le secteur privé. Sur les 19 FOSA du secteur public, il y a 4
hôpitaux centraux et 15 centres de santé. On dénombre dans
le secteur privé 29 cliniques et cabinets de consultation, 4
dispensaires et 3 cabinets dentaires, ce qui dénote que le secteur
privé est dominant sur les formations sanitaires étatiques. Au
niveau du 6 ème Arrondissement, on note une insuffisance de formation
sanitaire.
Nombre de formations sanitaires
Le nombre de formations sanitaires dans le 6ème
Arrondissement en 2006 est de 4 édifices soit 7,27% du nombre total des
formations sanitaires à Bangui.
Le tableau suivant nous révèle la
répartition des formations sanitaires dans le 6ème Arrondissement
par catégorie.
Tableau 3 : Répartition des formations
sanitaires
6e Arrondissement
|
Hôpital Central
|
Centre de Santé A
|
Centre de Santé B,D
|
Centre de Santé C,E
|
Total
|
Nombre
|
0
|
2
|
2
|
0
|
4
|
Source : MSPP (Bulletin d'Information Sanitaire)
Personnel médical soignant
Pour ce qui est du personnel de santé dans le
6ème, on dénombre un effectif équilibré du
personnel médical soignant.
Différentes pathologies
De l'analyse des différentes pathologies infectieuses
dans la ville de Bangui, il ressort que le paludisme est la toute
première infection, ceci, dans presque tous les arrondissements avec un
taux de 44 %. Ensuite, viennent les Infections Respiratoires Aigues (IRA
12,07%), les parasitoses (11%) et l'amibiase (7,60%).
Pour ce qui concerne les parasitoses, le 1er Arrondissement
vient en tête avec 19,22 % suivi des 6ème (15,45%) et 3ème
(14,35%). Cela se justifie par le fait que ces arrondissements sont très
pollués compte tenu des dépôts d'ordures en permanence dans
les différents quartiers
Tableau 4 : Répartition des différentes
pathologies dans le 6ème arrondissement
6eme Arrondissement
|
Paludisme simple, Amibiase, parasitose, IRA, malnutrition,
Paludisme grave, Anémie, SIDA, LMD, TB, Onchocercose
|
Source : Bulletin d'Information sanitaire de la
Région sanitaire n°7 (2006)
3.2.2- Profils
socioéconomique des populations de a zone
Les populations du 6ème arrondissement,
composées en majorité des jeunes, sont actives dans les secteurs
agricoles, de bois de chauffe, de commerce, de pêche, de briqueterie,
d'artisanat et d'autres activités comme l'exploitation et la vente des
gravillons et sable destinés aux constructions.
Il est à noter que la ville de Bangui est
coincée entre la forêt de Bas-Oubangui à l'Est,
l'aéroport à l'Ouest. Elle ne peut s'étendre que vers le
Sud-Ouest et par conséquent le 6ème Arrondissement et plus
particulièrement la zone où s'implante la décharge de
Kolongo.
3.2.3 Economie locale et
dynamisme des activités économiques
Malgré le potentiel naturel très important,
réseau hydrographique (Oubangui et M'boko) dense, massif forestier
important, ressources minières immenses, le pays enregistre des
indicateurs économiques et sociaux très inquiétants. En
effet, le PIB par habitant est passé d'une moyenne de US$ 280 sur la
période 1980-85 à US$ 260 sur la période de 1995-2001 et
l'indice de développement humain (IDH) a chuté de 5 % entre 1990
et 2003. L'incidence de la pauvreté s'est accrue, avec
particulièrement une forte concentration des pauvres en milieu rural et
dans certains quartiers de la ville de Bangui. Cette situation s'explique en
partie par les événements qu'a vécus la RCA durant ces
dernières années.
Le taux d'activités est le rapport de l'effectif de la
population active de 6 ans et plus à celui de la population totale de 6
ans et plus. Le taux spécifique d'activité restreint la mesure de
la participation à l'activité économique aux personnes
âgées de 15 ans et plus, population censée effectivement
travailler.
D'après une comparaison faite
précédemment qui présente le niveau des indicateurs
à Bangui selon le sexe à l'ensemble du territoire national, la
participation économique à Bangui est inférieure à
celle observée au niveau national 46,1 % et ceci, quel que soit le sexe
et le niveau des indicateurs retenus. On constate que les écarts sont
plus importants lorsqu'on se fixe du côté des femmes avec comme
exemple 33,9 % du taux brut d'activité que du côté des
hommes qui ont 58 % du taux net d'activité.
Les résultats du RGPH03 montrent que la population
active à Bangui est de l'ordre de 176 244 personnes soit 28,3% de la
population de Bangui. Cette population active serait plus concentrée
dans les 3e, 5e, 4e, 8e Arrondissement. Les hommes sont largement dominants
dans presque tous les arrondissements.
La répartition des actifs par groupe d'âges
quinquennal nous montre que les personnes âgées de 25 à 29
ans sont plus nombreuses avec 17,3%. Elles sont suivies des tranches
d'âges 30-34 ans et 20-24 ans. D'une manière spatiale, on constate
que le 5ème Arrondissement vient en tête dans la même
tranche d'âges (25-29 ans) avec 18,3% suivi des 2ème, 3ème,
6ème et 8ème Arrondissements.
Les principales activités économiques de la
région de Bangui reposent sur les entreprises commerciales tant dans le
secteur formel que dans le secteur informel. Mais le secteur informel occupe
une place importante dans les activités économiques de la ville
de Bangui. La carrière et le maraîchage font leur remontée
dans les activités économiques.
Cependant, il faut rappeler que les évènements
militaro-politiques, qui sont survenus dans le pays et particulièrement
à Bangui, ont ébranlé les tissus économiques
(industriel et commercial) dont les conséquences sont :
- la perte d'emploi pour les travailleurs,
- l'absence de performance de l'économie urbaine,
- les braquages fréquents dans la ville.
Agriculture, élevage, pêche
Le secteur primaire (l'agriculture, l'élevage, la
pêche et autres) occupe une place moins importante dans les
activités économiques de la ville de Bangui.
Agriculture
L'agriculture dans la ville de Bangui est quasi inexistante
par manque d'espace. Une partie de la population pratique l'agriculture mais en
dehors de la ville dans la commune de Bimbo sur les axes Bangui-Boali,
Bangui-Damara, Bangui-Mbaïki et Bangui-Landja.
Toutefois, les cultures maraîchères sont
pratiquées dans presque tous les quartiers de Bangui, à
côté des maisons, aux abords des cours d'eau et dans les
périphéries de la ville.
C'est une culture d'autosubsistance essentiellement pour
satisfaire les besoins des familles et tout surplus est liquidé sur les
marchés ou aux bords des routes des quartiers de Bangui.
Elevage
L'élevage dans la ville de Bangui est pratiqué
d'une manière traditionnelle. Il concerne seulement les caprins, des
porcins et des volailles élevés à l'espace libre.
L'élevage moderne en enclos des porcs et des volailles commence à
se développer peu à peu dans la ville de Bangui mais reste encore
très faible. Les produits d'élevage traditionnel servent à
l'autoconsommation des ménages et ceux d'élevage moderne sont
destinés à la vente.
Les animaux élevés errent dans les quartiers
pour chercher leur nourriture essentiellement dans les décharges
sauvages et organisées, causant ainsi des problèmes dans les
quartiers.
Pêche
Comme souligné plus haut, les activités de la
pêche, comme l'agriculture et l'élevage, sont moins
pratiquées dans la ville de Bangui par défaut des rivières
et cours d'eau. En effet, la pêche est pratiquée seulement dans le
fleuve Oubangui et concerne seulement certaines ethnies, notamment les Yakomas,
Banziris, les Ngbougou et les Ngbakas qui sont des originaires des anciens
villages riverains du fleuve Oubangui.
La pêche est pratiquée d'une manière
rudimentaire en pirogue aux filets, à la ligne et aux nasses. Peu de
produits de pêche (de gros et des petits poissons) sont vendus sur les
marchés locaux de Bangui, la majorité est destinée
à la consommation des ménages. Mais la production reste faible
à cause du manque d'équipements performants pour la capture,
l'écoulement et la conservation des poissons.
Le commerce
L'activité commerciale concerne toutes les formes
d'échanges de services et de biens. Elle se pratique sous
différentes formes dans presque tous les arrondissements de Bangui. Les
types de commerce se diffèrent selon les secteurs. On distingue le
secteur formel et le secteur informel. Le secteur formel concerne les
entreprises qui emploient un certain nombre de personnes (au moins cinq), qui
tiennent leur comptabilité et qui sont déclarées dans le
Registre de Commerce. Le secteur informel concerne toutes les activités
non déclarées opérantes dans l'échange des produits
agricoles et les autres produits industrialisés venants de toute
destination.
Le secteur formel
Contrôlé par l'Etat, le secteur formel est
pratiqué pour la plupart par des étrangers et n'est pas
développé. Il est très insuffisant en République
Centrafricaine de manière générale et à Bangui en
particulier. Il concerne plusieurs domaines à savoir le commerce
général, le transport et les prestations de services. On compte
au total 160 entreprises en 2006 et 120 en 2007 à Bangui. Avant les
crises militaro-politiques de 1996-1997, on comptait environ 400 entreprises.
Ces crises sont à l'origine de la disparition ou la fermeture de
certaines entreprises, et par conséquent du chômage.
Le secteur informel
Il s'agit du petit commerce qui échappe au
contrôle de l'Etat, notamment au service des impôts. Ce secteur est
très développé dans toute la ville de Bangui. Le secteur
informel est pratiqué en majorité par les jeunes (hommes et
femmes) qu'on appelle généralement des Boubanguérés
(casseurs de prix) ou petits vendeurs à la sauvette. Ils sont dans
presque tous les marchés de Bangui, dans les quartiers, dans les rues et
vendent toutes sortes d'articles d'habillement, roduits vivriers, produits
alimentaires, les boissons locales et étrangères, les produits
pharmaceutiques, etc.
3.3- DESCRIPTION DE
L'ENVIRONNEMENT NATUREL
La ville de Bangui (Capitale de la République
Centrafricaine (RCA)) se situe sur la rive droite du cours d'eau de l'Oubangui.
Elle est bordée sur le flanc Est, par les collines de Gbazabangui, au
Sud par le fleuve Oubangui, au Nord et à l'Ouest par la commune de
Bimbo.
Située entre 18° 32' et 18°36' de longitude
Est, et entre 4°22' et 4°26' de latitude Nord, la ville de Bangui
couvre une superficie d'environ 6 600 hectares. Elle est totalement
installée dans la plaine de l'Oubangui et de la M'poko, exposant une
bonne partie de ses quartiers aux risques d'inondation pendant les saisons
pluvieuses. Aujourd'hui, la ville se développe de plus en plus vers
l'Ouest sur la plaine de M'poko, limitée par l'aéroport
international M'poko. On observe ce développement le long des routes de
Damara et Boali au Nord de Bangui et également en amont des rapides de
l'Oubangui vers Landja. Figure ci6essus : plan de situation de
la zone.
D'un point de vue administratif, la ville de Bangui est
divisée en 8 arrondissements. Notre site d'étude est situé
à Kolongo dans le 6ème arrondissement qui est limité au
Sud par le fleuve Oubangui et à l'Ouest par la Commune de Bimbo.
Figure 10 : Photos du site de la décharge finale
de Kolongo
3.3.1- Faune et la flore
Le Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie ainsi
que toutes les parties prenantes du 6ème Arrondissement ont pris part
à cette étude.
La végétation centrafricaine est répartie
globalement du sud au nord en fonction du climat La savane recouvre la majeure
partie du territoire et la forêt dense est limitée aux
régions du sud-ouest et du sud-est du pays. Boulvert (1986) estime que
la forêt centrafricaine couvre 92 500 km² soit 15 % du territoire
national, dont 27 000 km² exploitables pour les productions de bois
d'oeuvre se trouvent dans l'ouest, tandis qu'au sud-est il s'agit d'un ensemble
constitué de forêts denses humides, de forêts sèches
et de galeries forestières couvrant 38 200 km² dans la zone
guinéenne et 6 500 km2 dans la zone soudanienne.
Situé dans la partie sud-ouest de la ville de Bangui,
lesite de la décharge se trouve au sud du 6ème Arrondissement. Ce
dernier est limité au Nord par le 3ème Arrondissement, au Sud par
la rivière Oubangui, à l'Est par le 2ème Arrondissement et
à l'Ouest par la Commune de Bimbo.
Ecosystèmes terrestres
La faune sauvage a disparu sous la pression anthropique pour
laisser la place d'une part à la petite faune composée de
certaines espèces d'oiseaux, des serpents, des criquets, des rongeurs
(rats, souris) et autres reptiles, et d'autre part aux animaux domestiques tels
que volailles, porcins, caprins, ovins.
On distingue deux types de végétation dans la
ville de Bangui, la forêt qui se situe sur la colline de Bas-Oubangui au
Sud et la savane qui est la résultante de l'action anthropique
(défrichements, feux de brousse...).
Comme pour toute la ville de Bangui, le 6ème
Arrondissement était une zone de forêt renfermant des essences
telles que le Limba ou Fraké (Terminalia superba), le Fromager
(Ceiba pentadra), etc. Cependant, l'explosion démographique a
transformé cette végétation naturelle en une
végétation constituée essences d'arbres exotiques
(Terminalia ivorensis) et fruitiers tels que les manguiers
(Manguifera indica), les corossoliers, les palmiers à huile
(Elaïs guinesis), les cocotiers, les agrumes, etc. Ces arbres
servent parfois d'ombrage dans chaque concession de même qu'ils
constituent un apport en énergie pour l'homme.
La présence des espèces exotiques envahissantes
d'origine végétale constitue une menace pour les habitats et les
moyens d'existence des communautés de la zone. Parmi ces espèces,
on retrouve le Chromolaena odorata (Bara BOKASSA), Lantana camara
(Latana), etc.
Du point de vue institutionnel, il n'existe pas un cadre pour
le suivi des plantes.
On note aussi la présence de certaines plantes
ornementales plantées ou germées de manière
spontanée.
Ecosystèmes aquatiques
La flore aquatique de l'Oubangui comporte, à ce jour,
environ 149 espèces végétales organisées en 35
associations regroupant les espèces aquatiques, semi-aquatiques et
celles des forêts ripicoles (PNUD, 2010). Les espèces
caractéristiques de cette végétation sont les Lemna
aequinotialis, Wolffiela welwitshii, Spinodela polyrrhizza, Salvinia
nymphellula, Azolla nilotica, etc.
Les espèces flottantes sont entre autres,
l'Eicchornia crassipes (figure 15.a) ou la jacinthe d'eau, le
Salvinia molesta (figure 15.b) et la Pistia stratioites ou
laitue d'eau (figure 15.c), qui sont des plantes aquatiques envahissantes.
La faune aquatique de la zone d'étude est celle de la
rivière Oubangui. On compte 206 espèces de poissons (PNUD,
2010).
A partir des observations et entretiens avec les
pêcheurs de la rivière Oubangui et marchants de poissons sur le
marché Km5, on a pu identifier de nombreuses espèces de poissons.
Le tableau 7 présente les principales espèces commerciales.
Tableau 5 : Liste de quelques espèces commerciales de
la rivière Oubangui
N° d'ordre
|
Espèce (Nom Scienifique)
|
Nom Sango
|
Niveau de pression sur écologie
|
1
|
Alestes sp.
|
Mokobé
|
+
|
2
|
Auchenoglanis occidentalis
|
Mototo
|
++
|
3
|
Chrysichtyssp.
|
Kamba
|
+
|
4
|
Citharinus gibbosus
|
Mayanga
|
++
|
5
|
Citharinus sp.
|
Mboto
|
+++
|
6
|
Clarias sp.
|
Ngoro
|
++
|
7
|
Distichodus sp.
|
Késsé
|
+
|
8
|
Heterobranchus longifilis
|
Ngoro
|
++
|
9
|
Hydrocynus forskhalii
|
Mbenga
|
+++
|
10
|
Hydrocynus goliath
|
Mbenga
|
+++
|
11
|
Hypopotamurus sp
|
Kpété
|
++
|
12
|
Labeo lineatus
|
Sela
|
++
|
13
|
Labeo sp
|
Mayélélé
|
0
|
14
|
Lates niloticus
|
Capitaine
|
+++
|
15
|
Marcusenius cyprinoides
|
Kpété
|
+
|
16
|
Mastacembelus sp
|
Tinga
|
+
|
17
|
Mormyrops deliciosus
|
Moboyo
|
+
|
18
|
Mormyrops sp
|
Mbongo
|
++
|
19
|
Schilbe sp
|
Ilembé
|
0
|
20
|
Synodontis acanthomias
|
Oumbou
|
++
|
21
|
Synodontis alberti
|
Kokolo
|
+
|
22
|
Synodontis decorus
|
Kokolo
|
+
|
23
|
Synodontis sp
|
Kokolo
|
+
|
Source : Enquête de terrain, mai 2010
Niveau de pression : 0 = Faible ; + = Moyen ; ++ = Fort ;
+++ = Très fort
Toutes ces espèces subissent des pressions
d'exploitation irrationnelles, faute d'une stratégie nationale en
matière de pêche.
Au niveau du site de la décharge de Kolongo, sur une
superficie de 3,6 ha, la végétation est essentiellement sauvage,
présentée par des espèces comme : Ceiba pentadra,
Terminalia superba, Chromolaena odorata et Lantana camara. Ces
espèces constituent une menace pour les habitats et les moyens
d'existence des communautés de la zone.
En outre, ces végétations sont fixées sur
des tas d'ordures décomposés et enfouis ce qui pourra engendrer
des problèmes sanitaires chez la population (impact indirect), une fois
les herbes sont consommées par les animaux domestiques de la zone. Leur
destruction lors de l'aménagement de la décharge ne peut avoir
qu'un impact positif sur les habitats de la zone.
3.3.2- Paysages :
particularité écologique et valeurs récréatives
La particularité de la zone est l'existence de «
l'île des Singes » appelée « île Bongossoua »
qui renfermerait une richesse écologique, non encore
évaluée, qui pourrait favoriser le développement d'un
tourisme communautaire, source de revenus pour la population.
3.3.3- Climatologie
Le climat de la Ville de Bangui est de type guinéen
forestier avec l'alternance de deux saisons : une saison sèche, de
Novembre à Février et une saison pluvieuse qui va de Mars
à Octobre pour total annuel de 1540 mm. Mais depuis ces dix
dernières années, le rythme pluviométrique ne suit plus
cette disposition régulière du climat. Quelque fois c'est le
contraire.
La température maximale moyenne annuelle est de
26°C. Mais depuis ces dix dernières années, le rythme
thermique ne suit plus cette disposition régulière du climat. On
remarque aujourd'hui des extrêmes de l'ordre de 35 à 36°C qui
influent sur les moyennes.
L'humidité à Bangui est toujours
supérieure à 50%, sauf en milieu de journée en Janvier et
Février. Le vent dominant est la mousson venant du Sud-ouest,
c'est-à-dire en provenance de l'anticyclone de Sainte
Hélène (Chaud et Humide), qui est souvent cause d'abondantes
pluies.
Parfois, l'harmattan qui est un vent sec souffle du Nord-est
(anticyclone de Libye), entraînant ainsi la saison sèche. A cet
effet, la moyenne pluviométrique annuelle à Bangui se situe dans
l'ordre de 1540 mm/an.
La pluviosité varie de 1000 mm/.an au nord à
1700 mm/an au sud, les isohyètes ont une orientation sensiblement
est-ouest (Franquin et al., 1988; Mahé et al., 1993, op. cit. Nguimalet,
2004). Source : ASECNA
Le vent
D'après les observations faites sur la période
1957-1971 à Bangui-Météo (Callede et Arquisou, 1972), le
vent souffle, d'un mois de l'année à l'autre, à peu
près toujours dans la même direction : il est de secteur Sud
à Ouest. Cette orientation du vent est due à la présence
des collines aux alentours de Bangui, qui forment une barrière aux vents
de secteur Nord et Est, et qui abritent la ville contre les vents venant de
l'Est. Par ailleurs, d'un mois à l'autre, nous notons que la force du
vent ne varie guère et les calmes représentent un peu plus de la
moitié des cas.
La vitesse moyenne du vent varie peu d'un mois à
l'autre à Bangui-Orstom sur la période 1972-1992, pour des
mesures faites à 1 et 2 m au-dessus du sol. Ceci s'explique par
l'obstacle des collines de Daouba-Kassaï au pied desquelles se situe la
station de mesure. La vitesse du vent est un peu plus élevée
à Bangui-Mpoko à cause probablement du caractère ouvert du
site de la station. Les mois de mars et de décembre connaissent
respectivement les vitesses les plus grandes et les plus faibles dans les deux
cas.
Mois et Stations
|
Janv
|
Fév
|
Mars
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Moy
|
Bangui-ORSTOM
|
0,9
|
1,3
|
1,5
|
1,3
|
1
|
0,8
|
0,7
|
0,8
|
0,8
|
0,8
|
0,7
|
0,6
|
0,9
|
Bangui-M'POKO
|
1,04
|
1,34
|
1,53
|
1,52
|
1,33
|
1,13
|
1,05
|
1,02
|
1,02
|
0,97
|
0,91
|
0,84
|
1,14
|
Tableau n° : Vitesse moyenne du vent en m/s. Source
ASECNA M'POKO
3.3.4-
Géomorphologie
La géomorphologie de la région de Bangui est
caractérisée par les unités suivantes : collines,
piémonts, plateaux et plaines.
Il existe en fait deux alignements de collines : les collines
de Daouba-Kassaï (700-600 m) et les collines de Gbazabangui (600-500 m)
qui occupent au total 15 000 ha sur l'agglomération de Bangui (C-R.
Nguimalet, 1999). Ces collines ont une orientation subméridienne,
NNO-SSE, et se prolongent à travers l'Oubangui vers la République
Démocratique du Congo.
Les collines de Bangui, qui culminent vers 590 m d'altitude,
forment une vaste croupe aux sommets arrondis, aux pentes amorties vers l'est
et abrupts à l'ouest.
Le contact entre les collines de Bangui et les collines de
Daouba-Kassaï (656 m au nord de Kassaï) est formé par le
couloir de Ndress. C'est une dépression qui, d'Est en Ouest, suit la
première fracture séparant le plateau du Kassaï des collines
de Gbazabangui : elle est caractérisée par des altitudes variant
entre 450 et 360 mètres. Ce couloir est orienté Nord-Sud, et
draine tout le réseau de la Nguitto, cours d'eau qui prend sa source au
NE du quartier Boy-Rabé sur les collines de Daouba-Kassaï et se
jette dans l'Oubangui à environ 2,5 km en amont des rapides.
Nous remarquons que sur la surface topographique située
entre 400 et 360 m (appelée glacis de piémont), trois niveaux
topographiques se distinguent :
- le premier se situe entre les cotes 400 et 380 m. Les pentes
varient de 3,5 % (PK 12 : de la rivière Sô à Begoua)
à 7,3 % au Golf (pk 11 : Golf à la rivière Ngola) ;
- le second, ou niveau intermédiaire, s'observe entre
380 et 370 m d'altitude ;
- les pentes caractéristiques sont comprises entre 2,5
% (Gobongo-Sinistrés) et 6,3 % (Cité Christophe-piémont
des collines) ;
- le dernier niveau est compris entre 370 et 360 m. La limite
inférieure se confond le plus souvent avec celle des petits cours d'eau
et des bas-fonds marécageux : dans cet espace, la pente est
inférieure à 1 %, notamment elle est de 0,2 % entre l'ouest du
quartier Boeing et les quartiers Damala et Ngongonon, y compris la zone de
l'aéroport de Bangui-Mpoko.
Dans l'unité de relief 400-360 m, nous repérons
certains reliefs localisés dans la ville de Bangui et aux environs, dont
les points bas sont occupés par les vallées de petits collecteurs
(Ngola, Ngoubagara, Ngongonon ou kokoro), des marais et marécages.
La plaine de Bangui, ou surface inférieure à 360
m, est le secteur où l'extension de la ville s'est faite au nord et
à l'ouest. Sa reconnaissance a été toujours faite en
référence aux dépressions marécageuses, qui
recouvrent près des trois-quarts de l'étendue de la ville.
L'accroissement démographique de la ville justifie la colonisation de
cette plaine. La faible altitude et la pente expliquent en partie le mauvais
drainage des eaux dans les quartiers implantés sur ces milieux
hydromorphes. L'altitude d'ensemble est comprise entre 360 et 300 m. Nous y
retrouvons les secteurs fréquemment inondés, comme les quartiers
Ngouciment et Basse-Kotto, lesquels constituent des points bas de
référence pour la ville (cotes de 350 à 340 m) et attirent
le gros des eaux quand il pleut. Les terrains ici sont argileux et limoneux et
l'essentiel des bassins moyen et aval des cours d'eau de la ville y est
drainé.
Cette situation est aussi la conséquence du manque de
canalisation dans ces quartiers. De tout ce qui précède,
plusieurs problèmes liés à l'évacuation des eaux
usées se posent. Ces eaux sont en effet collectées, grâce
à des cours d'eau (Bouagba et Kouanga) jouant le rôle de canaux
naturels.
Par ailleurs, la présence de nombreuses
dépressions fermées laisse supposer l'existence de crypto-karsts
anciens dans le bassin de l'Oubangui. Dans le site de Bangui, celles-ci se
traduisent en surface par des marais et sont caractérisées par un
mauvais drainage dans le secteur de plaine. En effet, les dépressions
des plaines oubanguiennes semblent typiques du paysage des plaines en milieu
tropical. La plupart sont peu profondes et toujours développées
dans des matériaux sablo-limono-argileux. Le processus montre qu'un
blocage (rôle de la nappe phréatique) intervient rapidement et
empêche les cuvettes de prendre de l'ampleur. De cette façon,
avant d'atteindre la dépression, le ruissellement en nappe superficiel
entraîne de l'humus et des éléments fins argileux qui sont
décantés au fond de la cuvette. Une mince pellicule puis un
placage argileux plus consistant colmatent le fond de celle-ci et bloquent en
partie le processus de blocage exercé par la nappe phréatique de
sorte qu'une mare se forme (Boulvert et Salomon, 1988).
Le ruissellement de surface pénètre dans les
fentes de dessiccation et, si le gradient hydraulique est suffisant, il
érode les parois de la fente en créant des ravines ou des
conduits souterrains aux orifices circulaires. Une topographie pseudo-karstique
en résulte avec possibilité d'existence de cavités
souterraines. Des effondrements surprises dans les années 70 survenus
lors des travaux de génie civil, notamment la construction de la piste
de Bobangui (4°02'20''N-18°08'E), ont été
observés lorsque les engins lourds ont attaqué la voûte
protectrice constituée par une carapace ferrugineuse. De même en
pleine ville de Bangui, non loin de l'Office National de la Main-d'Oeuvre
(ONMO), un effondrement survenu le 8 août 1977 a formé une
cavité cylindrique de près de 18 m de diamètre et d'une
profondeur de 20 m environ. Ce « trou » est rempli dans sa majeure
partie par l'eau de la nappe phréatique dont le niveau hydrostatique est
à peu près de 8 m au-dessous de la surface (Labrousse, 1977).
De plus, les forages d'exploitation de l'usine UCATEX
révèlent une cavité de 8 m de hauteur dans le soubassement
calcaire.
3.3.5- La géologie
D'après les travaux relatifs au secteur de Bangui
(Poidevin, 1976, 1991 ; Cornacchia et Giorgi, 1986 ; Alvarez, 1995 ; Rolin,
1998 ; AJCI, 1999), la géologie de la région semble être
complexe et met en jeu des formations Protérozoïques de socle comme
dans tout le Centrafrique (micaschistes, séricitoschistes, schistes,
quartzites, intrusions granitiques, migmatites, calcaire, grès,
conglomérat) masquées dans les dépressions, par des
dépôts de couverture comportant des couches sédimentaires
tertiaires et quaternaires, organisées en séries
séparées par des discordances mais aussi découpées
par des failles. Les dépôts de couverture sont constitués
par des grès et conglomérats, des schistes argileux et du sable.
Tout cet ensemble est fréquemment recouvert par une
couche latéritique dont l'épaisseur peut localement
dépasser une centaine de mètres.
Le tableau ci-dessous résume succinctement le
découpage stratigraphique des différentes formations
rencontrées dans la région de Bangui.
L'importance du recouvrement (latérite et argile) dans
la zone de Fatima a été confirmée grâce à 21
sondages verticaux (AJCI, 1999) qui situent le toit du socle calcaire à
une profondeur moyenne de 23,85 m. Le pendage est fort : 35 à 40°
par rapport à l'horizontale. Les logs des forages (UCATEX ou Brasserie
CASTEL) révèlent l'existence d'un important remplissage lacustre,
colluvial et alluvial, très hétérogène, dont le
soubassement est formé de calcaires précambriens, très
sur-creusés par rapport au lit actuel de l'Oubangui (40 à 50
m-120 m).
La profondeur moyenne des forages réalisés dans
le « Grand Bangui » se situe à 65,77 m, avec des
extrêmes respectivement à 25 m au quartier Bakongo (forage 20) et
à 125 m au quartier Ngongonon (forage 18). Ces données montrent
qu'au nord de la ville, le socle compact se situ plus en profondeur.
Le toit du socle est reconnu en moyenne à 36,88 m de la
surface (moyenne arithmétique des forages). La plus faible profondeur se
localise au SE de la ville de Bimbo à environ 1 km du confluent
Mpoko-Oubangui (forage 13), elle est de 14,5 m, et la plus forte est de 85 m
(forage 15) sur un témoin de plateau latéritisé au nord de
l'aéroport Bangui-Mpoko et au NO du forage 18.
Les données, acquises à partir des observations
des forages réalisés dans le cadre de l'étude AJCI (1999),
nous confirment donc l'existence d'une dépression orientée
Nord-Sud dans la zone d'étude. Ce fossé est limité par des
failles et a été formé par leurs rejeux.
Ainsi sur le flanc ouest du fossé, la faille
apparaît comme un linéament qui délimite la plaine
alluviale au coeur de Bangui, du plateau de Fatima à l'ouest de la
ville. Elle part de l'embouchure de la rivière Mpoko et rejoint
l'aéroport de Bangui-Mpoko selon une orientation NNO-SSE.
Plusieurs dépressions se sont formées le long de
ce linéament, qui se caractérise par l'émergence de
sources et l'existence de sols hydromorphes.
En revanche, sur la frange est de la dépression, la
faille est notée le long du pied de l'escarpement ouest des collines de
Gbazabangui. Elle est presque parallèle à la faille du
côté ouest et suit une même direction (NNO-SSE) en
délimitant les collines et le piémont. Cette faille, du
côté est, semble se ramifier dans le secteur de Kassaï.
3.3.6- La pédologie
Le sol résulte de la transformation de la roche
sous-jacente au contact de l'atmosphère et de la biosphère.
Reposant sur le vieux socle précambrien, Bangui, la capitale de la RCA,
présente des formations géologiques constituées de
schistes, de quartzites micacés parfois phyllileux, en
général des roches métamorphiques. Comme d'une
manière générale dans les zones équatoriales, les
sols de Bangui sont médiocres, du point de vue agronomique, rouge et
riche en oxyde de fer, moins épais.
L'étude pédologique montre que dans la ville de
Bangui, les sols varient selon les secteurs. C'est ainsi qu'au Nord de la ville
on a des sols latéritiques érodés par l'érosion. La
plaine marécageuse des abords du fleuve Oubangui se caractérise
quant à elle, par des sols sableux et argileux hydromorphes. Tandis que
sur les plateaux de Gobongo et de Fatima, se développent aussi des sols
de type latéritique. Or, il faut relever que des alluvions
récentes se retrouvent dans les vallées des cours d'eau.
La formation pédologique du 6ème Arrondissement
est constituée de sol ferralitique et de sol hydromorphe. Les sols
ferralitiques sont des sols résultant du climax de la zone
intertropicale humide. Aux alentours des cours d'eaux on rencontre des sols
hydromorphes. C'est ce qui explique la faible profondeur du niveau de la nappe
phréatique. C'est pourquoi une petite quantité de pluies, peut
provoquer une saturation du sol en eau, entraînant souvent le
ruissellement et des inondations pendant la saison pluvieuse.
On rencontre par ailleurs, de vastes étendues de
cuirasses. En saison sèche, l'évaporation entraîne un
durcissement des argiles visibles en particulier dans la plaine de Bangui.
Dans le secteur d'étude, la couleur du sol est blanche
et grise, ce qui laisse entrevoir un fort pourcentage en limon d'argile,
reposant sur un sol ferrallitique de couleur rouge, parfois induré
(quartier Gbaya-Dombia surtout).
3.3.7- Hydrologie et
Hydrographie
Le réseau hydrographique de la zone d'étude
dépend étroitement du bassin de l'Oubangui. La ville de Bangui
s'est implantée aux confins de la vallée de l'Oubangui à
l'ESE-SSO et de son affluent la Mpoko. Ainsi, l'hydrographie ici est
formée par les cours d'eau qui alimente directement l'Oubangui ou
indirectement par la rivière Mpoko.
Du fait de sa situation en piedmont de collines, du
développement urbanistique imperméabilisant de plus en plus de
surfaces, et de l'existence de zones marécageuses de bas fonds dans la
partie aval du bassin versant, la région de Bangui est sillonnée
par les multiples petits cours d'eau qui prennent leurs sources de
manière différente, et se jettent tous dans l'Oubangui.
D'une manière générale, ces cours d'eau
n'ont pas une grande importance car les écoulements n'y sont pas
pérennes. Ils tarissent pendant la saison sèche, et parfois se
divisent en de multiples points d'eau. Mais ces cours d'eau peuvent parfois
causer de grandes inondations. C'est pourquoi la ville de Bangui a
nécessité la mise en place d'un système de drainage des
eaux de surface assez imposant.
Cours d'eau de l'Oubangui
Affluent le plus septentrional du fleuve Congo, l'Oubangui,
long de 630 km fait la frontière avec la République
Démocratique du Congo. Selon Yayer, (1951, in Nguimalet, 2004), il
amenait au Congo un débit de 5800 m3/s. Son module, qui nous
renseigne sur son débit moyen, a été
évalué à 4443 m3/s en 1971, à 4355 m3/s en 1974 et
revu à la baisse par Nguimalet sur la période de 1995-1999
à 3783 m3/s.
La principale station hydrométrique du bassin versant
de l'Oubangui à Bangui est l'une des stations de référence
internationale pour l'hydrologie internationale (Wesselink et al., 1996).
Cours d'eau de la Mpoko
La Mpoko prend sa source à 80 km au NNW de
Bossembélé, au Nord du granitoïde de Bogoin. Elle
reçoit l'apport de la Pama, avant de se jeter dans l'Oubangui, juste en
aval de Bangui. Le cours de la Mpoko est encombré de petites barres
rocheuses qui la rendent impropre à la navigation.
A la station principale du pont de Bosselé-Bali sur la
route de Boali, le module de la Mpoko est de 103 m3/s (Boulvert, 1987). Selon
ce même auteur, l'étiage moyen serait de 50 m3/s et la crue
moyenne de 210 m3/s.
La chronique des débits moyens mensuels de la Mpoko
entre 1957-1973 établie par Nguimalet, (2004), montre que ce cours d'eau
présente des pics de débit (supérieurs à 200 m3/s)
en Septembre et en Octobre.
Les mois de Février à Juin sont les mois durant
lesquels sont enregistrés des plus faibles débits
(inférieurs ou égal à 50 m3/s) et correspondraient
à des périodes d'étiage (Boulevert, 1987). Mais comme la
série présente des lacunes, les résultats ne sont donc
qu'indicateurs.
Dans la ville de Bangui, les marais caractérisent les
zones de plaine qui s'étendent essentiellement dans des terrains
argileux. Ces dépôts se composent d'éléments fins
colmatés, les pores ne laissant plus passer l'eau. Par contre, ils
peuvent s'imprégner d'eau jusqu'à 50 % de porosité (cas de
l'hydromorphie), mais l'eau ne peut circuler et la roche demeure
imperméable. Dans un tel paysage, l'hydromorphie les fait fonctionner
comme des surfaces contributives lorsqu'il pleut, en favorisant l'augmentation
du niveau des eaux de ruissellement dans les quartiers qui les occupent.
Lorsque la nappe phréatique superficielle est proche de la surface du
sol (moins de 1 m) le phénomène se produit et le niveau
hydrostatique peut varier de 0,80 m à 0,40 m, voire à 1 m, selon
l'intensité et le volume des précipitations. La nappe
phréatique affleure parfois sous forme de sources, ou alors le sol peut
être bien imbibé d'eau sans affleurer ; ou bien à
l'inverse, le niveau hydrostatique peut se situer à 5 cm, voire 10 cm
au-dessus du sol, pendant plus de six mois de l'année. Les eaux sur
cette surface s'écoulent à peine en raison de la pente. Leur
stagnation, sous forme de lacs, flaques, ou étangs, favorise la
prolifération des moustiques et de divers parasites.
Cette situation a conduit à mettre en place un
système de drainage de la ville. Ainsi, un amalgame de chenaux «
naturels » et de fossés, caniveaux... constitue le réseau
actuel de drainage. Les lits des petits cours d'eau qui drainent le site urbain
(Ngola, Ngoubagara, Ngongonon, Nguitto...) représentent les chenaux
« naturels » lorsqu'ils ne sont pas modifiés par le creusement
de collecteurs et la construction d'ouvrages de franchissement, qui ont
été réalisés à Bangui entre 1973 et 1979
(GROUPE HUIT, 1991). Ainsi le réseau actuel de drainage est
constitué de trois principaux types de collecteurs :
- les caniveaux et canaux à ciel ouvert, en terre, ou
revêtus (totalement ou partiellement)
- les caniveaux bétonnés recouverts ;
- les canalisations enterrées, buses cylindriques ou
ovoïdes.
3.3.8- L'inondation de la
zone
L'examen du réseau hydrographique général
de la zone de projet, l'analyse des études antérieures et les
enquêtes effectuées sur terrain nous ont permis de constituer une
idée assez précise de la situation actuelle vis-à-vis des
inondations. En effet, les inondations identifiées dans la zone se
situent essentiellement dans le bas fond qui contourne les maisons se trouvant
à proximité de la décharge. Ce bas fond est
alimenté par la remontée des eaux de l'Oubangui.
Lors des fortes crues cette zone est enclavée. Des
témoins ont confirmé que, lors d`inondations, la population se
déplace par des pirogues. Au niveau de la décharge, l'analyse
hydrographique de la zone montre qu'il n'y a pas d`apports d'eaux pluviales
extérieurs.
La dépression située au nord de la
décharge constitue alors l'exutoire des eaux pluviales de la surface
interne de la décharge.
3.3.9-
L'hydrogéologie
L'analyse détaillée des données
géologiques complétée par les résultats des
études hydrogéologiques réalisées (Cornacchia et
Giorgi, 1985 ; Cornacchia et al., 1985 ; AJCI, 1999), montre que les eaux
souterraines de la région de Bangui sont présentes dans les
roches de différents âges. Selon la nature des roches
réservoirs, il est possible de distinguer deux aquifères
principaux : l'aquifère superficiel poreux (ASP) constitué par la
couche latéritique et l'aquifère profond fissuré dans les
formations du socle (APF). Ces deux aquifères sont séparés
par des niveaux argileux compacts qui présentent d'importantes
variations locales de faciès.
L'aquifère superficiel poreux (ASP)
Avec une épaisseur moyenne de l'ordre de 50 m, mais
localement de 175 m (près de l'aéroport), l'ASP correspond aux
formations quaternaires latéritiques qui recouvrent les couches
argilo-sableuses et conglomératiques attribuées au
Cénozoïque (AJCI, 1999). La roche magasin est composée
d'argile jaune intercalée de grès et de conglomérats. Ces
matériaux se seraient transformés en argile latéritique,
en sable argileux latéritique et en graviers argileux
latéritiques par la décomposition des cuirasses
latéritiques, du fait des conditions bioclimatiques régnant en
milieu tropical humide. Très hétérogène et peu
productif (Débit < 1 m3/h) selon Cornacchia et al, (1985), cet
aquifère est considéré par AJCI comme libre et donc
principalement rechargé par les précipitations et par les eaux
usées. La perméabilité de cette couche aquifère est
généralement faible et varie entre 0,1 et 0,8 m/jour en raison de
la forte proportion d'argile, même dans les couches sablonneuses et
graveleuses. La perméabilité verticale devrait être
beaucoup plus faible à cause de l'importance des couches d'argile, alors
que la perméabilité horizontale pourrait être
favorisée par de nombreuses alternances de bancs d'argile
latéritique et de bancs de sables argileux.
L'aquifère profond fissuré du socle
(APF)
Il se compose de grès, de quartzites schisteux et de
calcaires du Précambrien présentant d'importantes fracturations.
Il acquiert ainsi une porosité de fracture susceptible de guider la
dynamique des flux souterrains, les discontinuités constituant des
drains naturels.
Deux aquifères distincts sont reconnus dans le socle :
- la première couche aquifère s'est
formée dans la partie superficielle altérée du socle
fracturé. La puissance de cette couche est d'environ 30 m,
d'après les résultats des forages de reconnaissance ;
- la seconde couche aquifère est formée par le
socle fortement fracturé.
A cette intense fracturation s'ajoute une karstification dans
les formations calcaires, bien développée mais fréquemment
colmatée par de l'argile. Ainsi, le toit de l'APF est formé par
des niveaux argileux compacts (Cornacchia et Giorgi, 1985) mais, la variation
latérale et verticale de faciès importante, implique l'existence
d'un toit irrégulier, pouvant localement être
semi-perméable.
Selon leur lithologie, les calcaires, calcaires dolomitiques
ou dolomies s'exposent à l'attaque de l'eau en profondeur. Ainsi par des
actions mécaniques et chimiques des eaux souterraines (dissolution des
carbonates), dans ce type de roche, les fissures sont souvent élargies
et forment des conduits et cavités qui peuvent atteindre de grandes
dimensions : 8 m dans un forage à l'Usine UCATEX.
La karstification est sans doute développée dans
les formations carbonatées centrafricaines, créant les
paléo-crypto-karsts du Centrafrique, alors que le karst classique (avec
des gouffres, des cavernes et des grottes visibles en surface) n'est pas
courant. D'après les travaux de AJCI (1999), il en découle que la
transmissivité dans cette couche aquifère profonde varie d'un
endroit à l'autre. Les valeurs maximales enregistrées sont
comprises entre 100 et 1000 m2/jour et les valeurs minimales entre 0,1 et 1
m2/jour. Cette hétérogénéité de la
transmissivité pourrait être due à la présence d'une
zone très perméable le long des failles, reconnue par les
études hydrogéologiques ; ainsi, les zones à
transmissivité élevée s'étendent sur ces lignes de
failles, l'une allant de l'Aéroport Bangui-Mpoko vers le Sud-Ouest de la
ville de Bimbo via le quartier Fatima, l'autre de l'usine UCATEX vers le
quartier Bakongo via le quartier Mustapha.
Du fait que les nappes contenues dans les fissures et les
failles des roches compactes du Précambrien sont surmontées par
un recouvrement d'altérites généralement
imperméable ou semi perméable (caractérisant
l'aquifère superficiel), elles ont un caractère captif ou
semi-captif. Le niveau piézométrique est cependant toujours
au-dessous de la surface du sol, d'une profondeur relative comprise entre 5 et
20 m.
La minéralisation des eaux souterraines de la
région de Bangui est plus ou moins marquée selon la nature des
roches réservoirs et du temps de contact eau-roche. Dans les
cavités karstiques, les argiles pourraient modifier les modalités
de l'interaction fluide-roche du réservoir aquifère.
Compte tenu de cette configuration hydrogéologique, la
dynamique de l'écoulement des nappes ainsi mises en évidence, ne
peut que s'en trouver compliquée.
Il en va de soit que les différentes nappes
aquifères ainsi mises en évidence, sont en étroite
relation et rien n'exclu l'existence d'une communication verticale (drainance)
entre les différents niveaux. Ainsi, nous sommes en présence d'un
système aquifère multicouche avec plusieurs nappes
superposées, sans vraie couche semi perméable
intermédiaire. Il s'agit donc d'un aquifère complexe:
Analyse de la piézométrie des nappes
La piézométrie des nappes superficielle et
profonde de Bangui a été étudiée par A. Doyemet
(2006). Pour tracer ces cartes, le niveau de l'eau dans l'Oubangui a
été fixé à 340 m et 335 m respectivement pour la
saison humide et la saison sèche.
La forme générale des isopièzes de la
nappe superficielle est proche de celles des isopièzes de la nappe de
profonde. Le relief et la perméabilité des formations
hydrogéologiques de la région, laissent penser que la Mpoko
à l'ouest, constitue un axe de drainage privilégié de ces
deux nappes.
Nappe superficielle
L'étude des variations saisonnières du niveau
piézométrique de la nappe superficielle observées, met en
évidence l'existence d'une recharge de la nappe par les
précipitations comme le souligne AJCI (1999).
En saison sèche, le niveau de la nappe superficielle
coïncide avec la cote altimétrique 335 m de l'Oubangui qui
constitue le niveau de base. Le sol étant sec, l'infiltration des eaux
usées de surface est facilitée et peut alors alimenter la nappe
superficielle puis la nappe profonde sous jacente.
Au nord immédiat de Bimbo, il existe un dôme
piézométrique toujours observé et centré sur le
puits P4 et qui marque vraisemblablement une zone d'alimentation Cette
crête pourrait résulter de la morphologie du socle qui remonte
dans la région de Fatima, le front identifié de la nappe de
charriage se situant sensiblement dans cette zone avec une direction
subméridienne.
Nappe profonde du socle
Une analyse globale montre que les courbes isopièzes
reproduisent les grands traits de la topographie.
L'évolution saisonnière du niveau
piézométrique observée, est bien corrélée
avec la pluviométrie, ce qui indique une probable alimentation à
partir de l'infiltration des pluies.
La répartition des isopièzes exprime
l'existence, dans cette nappe d'un flux souterrain à deux directions :
l'un du NE vers le SW, vers le bassin de la Mpoko, et l'autre sensiblement N-S,
vers le bassin de l'Oubangui. Ces deux axes d'écoulement
reçoivent les eaux des secteurs N et E (colline) de Bangui.
Dans l'aquifère karstique, dans la partie sud, une
dépression est observable, dans le secteur de Fatima et plus au SE,
surmontée par un dôme clairement mis en évidence.
De ce dôme un écoulement de direction N140 à deux
sens s'observe, l'un vers le NW (vers le village Nzongo) et l'autre SE (vers le
bassin de l'Oubangui).
Ces directions d'écoulement souterrain observées
dans le secteur d'étude épousent les directions des structures
cassantes (subméridiennes, N60-N80 et N130-150) définies dans le
secteur : le flux souterrain se fait donc à travers les structures qui
sont associées à l'aquifère.
Dans le secteur SE de Fatima, au quartier Saint-Jean, la cote
piézométrique dans le forage F3 réalisé dans des
carbonates est toujours inférieure à celle de l'Oubangui. Cette
situation crée des conditions hydrodynamiques défavorables pour
la nappe qui reste donc piégée et ne peut créer un
écoulement souterrain vers l'Oubangui.
Dans cette situation (période de crues), la nappe
profonde est envahie par l'eau de l'Oubangui par l'intermédiaire des
karsts et des nombreuses fracturations des diverses formations (calcaires,
grès, conglomérats,...) qui affleurent dans le fleuve
En conclusion, nous pouvons dire que la
piézométrie des nappes de Bangui montre deux zones
d'alimentation, l'une dans le secteur Nord de la zone d'étude et l'autre
à l'Est (collines des Panthères et de Kasai).
Les deux aquifères sont drainés par la Mpoko
à l'Ouest. Dans le Sud de Bangui, deux situations se distinguent :
- en saison humide l'Oubangui draine la nappe superficielle
(avec un débit d'écoulement d'environ 335.800 m3/an, AJCI, 1999)
et se déverse dans la nappe profonde à travers le réseau
de fractures.
- En saison sèche, la nappe superficielle qui ne
reçoit pas d'alimentation importante, reste piégée et sans
relation hydraulique notable avec l'Oubangui, par contre, l'Oubangui alimente
toujours la nappe profonde mais avec un probable flux souterrain inverse
temporaire limité au mois de Décembre.
Qualité des eaux des nappes souterraines
D'après les données recueillies par les
études de AJCI (1999) et de A. Doyemet (2006), il ressort que les eaux
souterraines de Bangui sont généralement douces dans les puits
captant les formations latéritiques et les forages captant des
formations détritiques. Par contre, les forages captant des formations
carbonatées présentent des eaux plutôt dures.
Les eaux de puits captant la nappe superficielle
présentent pour la plupart des pH légèrement acides et des
teneurs en Fer et Manganèse relativement élevées, qui
parfois peuvent dépasser les normes admises par l'OMS pour la
consommation humaine.
Les eaux des nappes superficielle et profonde accessibles
respectivement par puits et forages, sont bactériologiquement
contaminées par les coliformes fécaux et les Escherichia Coli
thermo tolérants. Cette pollution fécale augmente après la
saison pluvieuse.
L'existence des coliformes dans certains points d'eau est
très inquiétante et impose une stérilisation des eaux
avant toute consommation. Ceci tend à appuyer les conclusions sur
l'alimentation des deux nappes et tout particulièrement celle
précisant que la nappe profonde logée dans les formations du
socle, est alimentée en saison sèche par l'Oubangui et par les
eaux usées et que pendant les deux types de saison, le niveau de la
nappe profonde est en dessous du niveau de l'Oubangui.
A Bangui, l'occupation anarchique des sols, les
problèmes d'assainissement (égouts, latrines ...) et une
urbanisation mal contrôlée etc...., ont contribué à
la détérioration de la qualité des eaux souterraines. Ces
contraintes ont donc pour conséquence le déséquilibre
important de cette ressource, déséquilibre qui se traduit par un
état de pollution des eaux actuelles.
L'origine de la pollution des nappes de la zone
d'étude, peut donc être attribuée à un défaut
d'assainissement. La présence des coliformes dans les deux nappes
suggère que les deux couches aquifères sont hydrauliquement
connectées et que les eaux souterraines peu profondes s'infiltrent
facilement dans la couche aquifère du socle, surtout en saison
sèche. En effet pendant la saison humide, le sol étant
saturé, ne peut pas permettre l'infiltration des apports en eaux
usées. Par conséquent, ces eaux usées subissent une
dilution par les eaux de ruissellement. Par contre en saison sèche, le
sol étant sec, il rend facile l'infiltration de ces eaux usées
qui peuvent migrer aussi bien vers la nappe superficielle que la nappe
profonde.
Pertinence du site pour une décharge de
déchets solides
En récapitulant l'état du site et de son
entourage, on distingue principalement les points suivants :
- Site d'ancien dépôt sauvage de déchets
ménagers
- Site appartenant à la Mairie de Bangui
- La zone est principalement industrielle
- Population à quelques mètres de la
clôture du site
- Terrain relativement perméable
- Nappe superficielle à 5 m de profondeur, cette est
exploitée par la population
- Présence de végétations sauvage qui
favorise la prolifération des insectes et des rongeurs Suite à
l'analyse de ces caractéristiques, il ressort que le
réaménagement du site de la décharge sauvage en une
décharge contrôlée avec mise en place des mesures de
protection du milieu humain et naturel, ne pourra être que
bénéfique pour la région.
CHAPITRE 4 :
DESCRIPTION DU SOUS PROJET DE LA DECHARGE FINALE DE KOLONG
4.1- CONTEXTE GENERAL DU
SOUS PROJET
4.1.1- Promoteurs du sous
projet
Le maître d'ouvrage du PURISU est la mairie de Bangui.
Cette dernière a délégué la maîtrise
d'ouvrage à l'AGETIP-CAF.
L'Agence d'Exécution des Travaux d'Intérêt
Publics-République Centrafricaine (AGETIP - CAF) est une association
d'intérêt public, à but non lucratif, créée
par le gouvernement avec l'appui de la Banque Mondiale. Cette agence a
été créée en 1994 à Bangui. L'AGETIP-CAF a
pour objectif l'exécution des projets de développement
financés par les partenaires au développement (Union
Européenne, Agence Française de Développement, Banque
Mondiale, Banque Africaine de Développement ...), de faciliter,
notamment aux petites et moyennes entreprises (PME) locales, l'accès aux
marchés publics et de contribuer à la réduction du
chômage.
Adresse : Rue du Stade B. BOGANDA
B.P. : 895 Bangui (République Centrafricaine)
Tel : (+236) 21 61 82 95
Fax : (+236) 21 61 51 77
E-mail : agetipcaf@africatip.net / mnganassem@yahoo.fr
Site web :
www.agetipcaf.org
4.1.2- Historique sous projet,
problèmes à résoudre et besoins à combler
La ville de Bangui est confrontée actuellement à
un sérieux problème de collecte des ordures
ménagères. Cette situation se traduit par la prolifération
des maladies diarrhéiques qui touchent essentiellement les enfants et
les jeunes adolescents.
Le projet de construction d'une décharge
contrôlée à Bangui permettra de mettre en place un
système transitoire de collecte des ordures ménagères et
de l'évacuation des ordures vers cette nouvelle décharge.
Le site de la décharge finale de Kolongo a
été sélectionné pour abriter une décharge
contrôlée car le terrain était utilisé par la
Mairie, le propriétaire, comme décharge sauvage de déchets
solides.
4.1.3-
Objectifs liés au sous projet
Le sous projet relatif à la gestion des déchets
solides permettra de mettre en place un système durable de collecte des
ordures ménagères basé sur le renforcement de la
pré-collecte des ordures au niveau des quartiers et de leur
évacuation vers une décharge contrôlée.
Erreur ! Liaison
incorrecte.La République Centrafricaine couvre une superficie
de 623 000 km² avec une population de 3 895 139 habitants. La capitale est
Bangui. Elle est subdivisée en 8 arrondissements et compte 622 773
habitants.
Le site de décharge finale est situé dans le
6è arrondissement sur la route du Port Pétrolier à environ
3 km du carrefour principal de Pétévo et en moyenne à 5 km
des arrondissements. C'est un domaine immatriculé sous TF N° 2398
appartenant à la ville de Bangui qui avait anciennement servi à
abriter le garage municipal dit Kolongo. Sa superficie totale est de 36 980 m2
soit environ 3,7 ha.
Erreur ! Liaison
incorrecte.Situé au sud, périphérie de la ville
de Bangui, sur la route de MBaiki, le 6ème arrondissement, qui comprend
22 quartiers pour une superficie de 6,70 Ha, est habité par une
population majoritairement jeune (64,30%), estimée à environ 85
404 habitants (11 710 ménages) soit 13,7% de la population de Bangui.
Cet arrondissement dispose sur le plan social d'un nombre important
d'organisations sociales qui assurent son dynamisme socioéconomique.
Alimentation en eau potable
En plus des difficultés économiques des
ménages, la population accède à l'eau potable mais d'une
qualité salubre, l'eau traitée dans le 6 ème est de 9,7%.
Les sources d'alimentation en eau sont pour la plupart des puits de surface
utilisés essentiellement pour les travaux domestiques (cuisine et
lessive). En effet chaque famille dispose de son propre puits de surface.
Toutefois certaine de ces familles, éloignées des forages
(aménagés et gérés par COGES-eau) ou du
réseau SODECA, utilisent comme eau de boisson l'eau de puits non
traitée.
Accès et voiries
Le problème d'accès des ménages aux
infrastructures routières a souvent été posé par la
population consultée. Les habitants évoquent surtout la
dégradation des voiries par l'effet de l'usage abusif et les pluies.
Bien que l'infrastructure routière au 6
ème arrondissement est de 83,1%, une bonne frange de la
population locale revendique l'urbanisation de certains quartiers (Gbani-Kola2,
cité Kolongo) et l'aménagement de quelques rues.
Caractéristiques des logements
Les caractéristiques des logements dans le 6
ème arrondissement, et plus particulièrement la zone de
l'intervention, nous montrent bien la situation précaire de la
population.
La majorité des logements (54,70 %) sont en parpaing
(brique en terre non cuite), 19,40 % en terre battue, 12,40 % en Agglo, 12 % en
brique cuite.
Par conséquent, les habitations sont souvent
exposées aux inondations qui font écrouler les cases.
4.1.6- Contexte temporel et
horizon du projet
Le projet permettra la réhabilitation d'une
décharge anarchique. Outre l'identification des impacts, des mesures
possibles et le PGES, cette EIES comprendra les critères qui ont conduit
au choix de la technologie privilégiée.
Ces aménagements impliqueront les personnes ressources
des Ministères et des services parapublics impliqués directement
ou indirectement dans le projet. Le programme proposé est
étalé sur une période de 3 ans.
La réalisation de ce projet se fait en deux phases
à savoir :
1. La phase de construction : 6 mois et
concerne la réalisation des travaux de construction de la
décharge.
2. La phase d'exploitation : 3 ans et
s'étale sur une période qui dépend de la capacité
de la décharge.
4.2- COLLECTE ET TRANSPORT
DES DECHETS VERS LA DECHARGE CONTROLEE DE KOLONGO
Le projet consiste à mettre en place un système
durable de collecte des ordures ménagères, basé sur le
renforcement de la pré-collecte des ordures au niveau des quartiers
où seront érigés 41 dépôts de transit, et de
l'évacuation des ordures vers la décharge publique. La
pré-collecte des ordures sera assurée par des micro-entreprises
ou ONG dans les zones du projet (2é, 3é, 5è, 6é et
8è Arrondissement). L'évacuation des ordures des
dépôts de transit vers la décharge contrôlée
sera assurée par des entreprises privées contrôlées
par la municipalité de Bangui.
Ce projet comprend par ailleurs :
- la mise en place de 41 dépôts de transit
répartis sur les 5 arrondissements couvrant la zone de projet,
- l'aménagement d'une décharge finale au niveau
de 6ème Arrondissement.
4.2.1- dépôt de
transit
4.2.1.1- Implantation des
dépôts de transit
Les dépôts de transit ont été
projetés sur la base des critères suivants :
1. La densité de la population
2. La quantité journalière de production de
déchets
3. La disponibilité d'espace devant accueillir
l'ouvrage
4. La distance entre les dépôts.
Actuellement 36 dépôts ont été
réalisés. Le système de gestion des déchets
proposé dans le projet PURISU, concernera 257 000 habitants dans le
2ième (23312 hab - 188 ha de surface), 3ième (28192 hab - 247 ha
de surface), 5ième (160000 hab - 641 ha de surface), 6ième (8216
hab - 88 ha de surface) et 8ième arrondissement (7213 hab - 88 ha de
surface).
La répartition des 41 dépôts ainsi que les
itinéraires principaux de transport des déchets dans la
décharge finale de Kolongo se trouvent dans la carte ci-après.
4.3- MODE DE CONSTRUCTION
ET DESCRIPTION DES OUVRAGES DE LA DECHARGE DE KOLONGO
4.3.1- Description de la
décharge finale de KOLONGO
4.3.1.1-
Aménagements projetés de la décharge
Suivant l'Avant Projet Détaillé (APD) du sous
projet de la décharge finale de Kolongo, les aménagements
projetés, ainsi que leur réalisation, sont
présentés dans le tableau suivant :
Tableau 1 : Aménagements
projetés
Aménagements projetés au niveau de
l'étude de base
|
Réalisation
|
Clôture par un mur de 2 m de haut, surmonté
de 2 rangées de fil de fer barbelé avec un portail
métallique de dimensions 2x2 m
|
Partie traversant la dépression non
réalisé
|
L'amenée d'eau, d'électricité et de
téléphone sur le site
|
Non réalisé
|
L'aménagement de la dépression existante
par un bassin de dimensions 40x40 m, sur une profondeur moyenne de 1,5 m pour
servir de bassin de retenue des eaux pluviales et des eaux de lixiviat du site
|
Non réalisé
|
Un caniveau d'eaux pluviales de section 60x60 cm de part
et d'autre du bassin sur une longueur d'environ 150 m
|
Non réalisé
|
Aire de pesage
|
Réalisé
|
Poste de contrôle - guérite et gardiennage
|
Réalisé
|
Aire d'installation des équipements
|
Réalisé
|
Allée de circulation le long de la clôture
de largeur 3 m
|
Non réalisé
|
Aire d'enfouissement des déchets (répartie
en 16 cellules)
|
Non réalisé
|
Aménagements projetés au niveau de
l'étude de base
|
Réalisation
|
Clôture par un mur de 2 m de haut, surmonté de 2
rangées de fil de fer barbelé avec un portail métallique
de dimensions 2x2 m
|
Partie traversant la dépression non
réalisé
|
L'amenée d'eau, d'électricité et de
téléphone sur le site
|
Non réalisé
|
L'aménagement de la dépression existante par un
bassin de dimensions 40x40 m, sur une profondeur moyenne de 1,5 m pour servir
de bassin de retenue des eaux pluviales et des eaux de lixiviat du site
|
Non réalisé
|
Un caniveau d'eaux pluviales de section 60x60 cm de part et
d'autre du bassin sur une longueur d'environ 150 m
|
Non réalisé
|
Aire de pesage
|
Réalisé
|
Poste de contrôle - guérite et gardiennage
|
Réalisé
|
Aire d'installation des équipements
|
Réalisé
|
Allée de circulation le long de la clôture de
largeur 3 m
|
Non réalisé
|
Aire d'enfouissement des déchets (répartie en 16
cellules)
|
Non réalisé
|
4.3.1.2- Description du
mode d'exécution des aménagements réalisés
Construction de la clôture
La clôture du domaine est matérialisée par
un mur de 2 m de haut, surmonté de 2 rangées de fil de fer
barbelé. Il est fondé sur une semelle filante de section 30x30
cm. La semelle est surmontée d'un mur en béton banché de
40 cm de haut et 15 cm d'épaisseur, le tout en béton armé.
Des potelets en béton armé, de section 15x15 cm, sont distants de
3 mètres et servent de raidisseurs au mur, de 2 mètres de haut,
construit en briques pleines de 15 cm d'épaisseur et en sable-ciment. Le
portail est métallique avec deux battants de dimensions 2x2 m chacun.
L'exécution du mur a été faite en cinq
étapes :
- Préparation de fouilles
- Exécution des fondations
- Exécution des poteaux - poutres - chaînage -
linteaux
- Exécution des mûrs en élévation
- Réalisation des enduits
Fouille et remblais
Il s'agit d'excavation de déblais mis en remblais ou
mis en dépôt des fouilles à savoir :
- fouilles en trous pour semelles isolées et puisards,
- fouilles en rigoles ou en tranchées pour semelles
filantes,
- fouilles en excavation pour les radiers des fosses
septiques.
Les remblais ont été réalisés pour
les plates-formes des bâtiments.
La quantité prévue dans le marché est de
193 m3.
Fondations
- Les fondations sont en béton de propreté de
0,05 m d'épaisseur dosé à 150 kg de ciment CPA.
- Les semelles filantes et semelles isolées sont en
béton armé dosé à 300 kg de ciment CPA.
- Les longrines sont en béton armé à 350
kg de ciment CPA.
- La quantité prévue dans le marché est
de 46 m3.
Poteaux - Poutres - Chaînage - Linteaux
Ils sont en béton armé dosé à 350
kg de ciment CPA.
La quantité prévue dans le marché est de
130 m3.
Murs en élévation
Ils sont construits en parpaings pleins
d'aggloméré de ciment et de sable de 0,15 m ou 0,10 m
d'épaisseur. Ils sont montés par assises réglées,
à joints croisés, décalées à une distance
égale à la moitié de la longueur d'un parpaing.
La quantité prévue dans le marché est de
1 540 m2.
Seule une partie du mur, de longueur environ 100 m et se
trouvant au niveau de la dépression, n'a pas été
réalisé, soit 200 m2 environ.
Enduits
Les enduits ont été réalisés sur
les deux faces du mur. Ils sont constitués en mortier de ciment finement
taloché, dosé à 400 kg de CPA 325 pour 1 000 litres de
sable tamisé et 200 litres d'eau. L'épaisseur de l'enduit est de
0,02 m.
La quantité prévue dans le marché est 3
080 m2.
La partie de non réalisée est au niveau de la
dépression soit environ 400 m2.
Construction de l'aire de pesage
L'aire de pesage est constituée d'une dalle en
béton armé de longueur 15 m, de largeur 5 m et d'épaisseur
30 cm.
Les quantités prévues dans le marché se
présentent comme suit :
- béton de propreté dosé à 150 Kg=
150 m2,
- béton armé dosé à 350 Kg = 23
m3.
Construction du poste de contrôle -
guérite et gardiennage
Ce sont deux bâtiments d'environ 12 m2 de surface
couverte.
Les principaux éléments constitutifs de ces
ouvrages sont :
- Fouilles et remblais : pour la préparation de la
plate forme des deux bâtiments
- Fondations des bâtiments ayant les mêmes
caractéristiques que les fondations du mur
- Poteaux - Poutres - Chaînage - Linteaux -
Acrotères : constitués en béton armé dosé
à 350 Kg
- Forme de dallage en béton armé dosé
à 300 Kg pour le plancher de rez-de-chaussée
- Plancher dalle composé de hourdis creux et de
poutrelles en béton armé dosé à 350 Kg
- Murs de soubassement en parpaings pleins
d'aggloméré de ciment et de sable de 0,15 m d'épaisseur
- Murs en élévation : Ils sont construits en
parpaings creux d'aggloméré de ciment et de sable de 0,15 m ou
0,10 m d'épaisseur. Ils sont montés par assises
réglées, à joints croisés, décalées
à une distance égale à la moitié de la longueur
d'un parpaing. Les murs extérieurs sont constitués au mortier de
ciment finement taloché dosé à 400 kg et les murs
intérieurs sont constitués au mortier de ciment finement
taloché dosé à 300 kg.
- Fosse septique des bâtiments
- Portes en bois massif avec huisserie à joint
iso-phonique
4.3.2- Voies d'accès
Le site de la décharge finale est situé dans le
6è arrondissement sur la route du Port Pétrolier (Avenue Charl
DEGAULL) à environ 3 km du carrefour principal de Pétévo
et en moyenne à 5 km des arrondissements.
Les principales voies empruntées par les camions de
collecte des déchets à destination de la décharge finale
de Kolongo se présentent de l'amont vers l'aval comme suit :
- Avenue de France
- Avenue Bathélémy Boganda
- Avenue David DACKO
- Voie logeant le collecteur Bouagba
- Avenue de Charl DEGAULE
A l'intérieur de la décharge une voie
d'accès de 3 mètre de largeur longeant la clôture sera
aménagée.
4.3.3- Coût de
l'aménagement de la décharge finale de KOLONGO
D'après l'APD, les aménagements prévus
sur ce site sont : i) la clôture du domaine par un mur de 2m de haut
surmonté de barbelé de sécurité ; ii) l'amener
d'eau, d'électricité et de téléphone; iii) la
reconstruction du bas-fond actuellement situé au nord du domaine pour
servir de bassin de retenue des eaux pluviales et de lexiviat ; iv) la
construction le long de la clôture nord d'un caniveau ; v) la
construction du poste de surveillance et de pesée. Le coût total
de ces aménagements s'élève à 131 000
000 F CFA HT.
4.4- MODE D'EXPLOITATION DE
LA DECHARGE
4.4.1- Nature des
déchets à enfouir
La décharge contrôlée de Kolongo concerne
uniquement les déchets solides suivants :
a. Les déchets ordinaires provenant de la
préparation des aliments et du nettoiement normal des habitations et
bureaux, débris de verre ou de vaisselle, cendres, feuilles, chiffons,
balayures et résidus divers déposés même
indûment dans des récipients placés devant les immeubles ou
à l'entrée des voies inaccessibles dans des bacs de
propreté
b. Les déchets provenant des établissements
artisanaux et commerciaux, déposés dans des récipients
dans les mêmes conditions que les déchets des habitations et
bureaux et dans la limite autorisée par la municipalité
c. Les produits du nettoiement et les détritus des
foires, lieux de fêtes publiques, rassemblés en vue de leur
évacuation
d. les déchets provenant des écoles, casernes et
de tous bâtiments publics, déposés dans des
récipients dans les mêmes conditions que les déchets des
habitations et des bureaux
e. Le cas échéant, tous objets abandonnés
sur la voie publique ainsi que les cadavres des petits animaux pouvant
être collectés dans les mêmes conditions que les ordures
ménagères
4.4.2- Capacité de la
décharge
La ville de Bangui est confrontée actuellement
à un sérieux problème de collecte des ordures
ménagères. L'enquête sur terrain n'a pas permis de
déterminer la quantité exacte collectée dans les 5
arrondissements concernés par la décharge contrôlée
de Kolongo. Cependant, l'estimation des responsables municipaux, des
employés des PME opérant dans la collecte et de l'ONG RADI, qui
collecte les déchets dans le 6ème arrondissement, nous donne une
quantité journalière entre 230 et 280 m3.
D'après l'étude d'avant projet
détaillé (APD) réalisée dans ce cadre, la
quantité journalière produite dans les 5 arrondissements est
d'environ 300 m3 par jour soit 110 000 m3 par an.
En considérant l'APD et un fonctionnement de la
décharge durant 3 ans, la capacité totale est alors de 330 000 m3
de déchets ménagers.
4.4.3- Technique
d'exploitation
La décharge est conçue en 16 cellules
d'enfouissement, chaque cellule est de 2 m de profondeur et atteint 5 m de
hauteur à la fin de son exploitation. Les déchets solides sont
pesés à l'entrée puis étalés sur le fond de
la cellule avant de les recouvrir par une couche de terre propre de 20 cm
d'épaisseur.
L'exploitation de la décharge contrôlée
doit impérativement assurer les conditions suivantes :
- une destination pour chaque déchet,
- le confinement : isoler les déchets pour limiter leur
impact sur l'environnement,
- le découpage par cellule : traçabilité
et limitation des risques d'incendie,
- la limitation de la production de lixiviat,
- le contrôle et la surveillance : prévenir les
disfonctionnements.
Le principe d'exploitation d'une décharge est
schématisé dans la figure suivante.
Figure 5 : Principe d'exploitation d'une décharge
contrôlée
4.4.4- Matériel et
équipement
Les équipements nécessaires à
l'exploitation de la décharge contrôlée de Kolongo sont
définis dans l'APD. Il s'agit principalement de :
1 - Engin de terrassement pour enfouissement sanitaire des
déchets : chargeur à chaîne multi- usages (au moins la
préparation de terrain, décapage, chargement, épandage,
compactage et construction de route et piste d'accès
2 - Pont bascule et terminal numérique
3 - Conteneurs métalliques (caisson amovible) de 10 m3
de volume
4- Camion ampliroll pour le déplacement et transport
des conteneurs
4.4.5- Moyen en personnel et
organisation
L'exploitation de la décharge contrôlée de
Kolongo nécessite les moyens en personnels suivants :
En dehors de la décharge : Directeur de la
propreté
Sur le site de la décharge :
- Le chef d'exploitation
- Un gestionnaire des entrées (pouvant être le
gardien)
- Une équipe pour la maintenance des installations
(clôture, voirie, bâtiment, pompes, pont bascule, ...)
- Une équipe pour la manoeuvre des engins de
terrassement et l'enfouissement des déchets
- Un responsable sécurité et environnement
CET : centre d'enfouissement technique (décharge
contrôlée)
Figure 6 : Structure du personnel de la décharge
contrôlée
4.4.6- Stockage et traitement
des lixiviats
4.4.6.1- Quantité
des lixiviats générés par la décharge
contrôlée de KOLONGO
Le bassin de retenu de dimensions 40 x 40 m est projeté
pour la collecte des eaux pluviales et les eaux de Lixiviat, au niveau de la
dépression existante.
Les eaux pluviales sont drainées par deux caniveaux
rectangulaires de section 0,6 x 0,6 m projetés de part et d'autre du
bassin.
Toutefois, l'étude d'avant projet
détaillé (APD) n'a pas prévu un réseau de collecte
des eaux de lixiviat. Ces eaux ne devront pas être évacuées
gravitairement vers le bassin de retenu. Elles seront par ailleurs
infiltrées en quantité, évaporées en
quantité et ruisselées en temps de pluie par les eaux pluviales
vers le bassin de retenu.
En tenant compte de la nature des déchets
ménagers (généralement sec) dans la ville de Bangui et des
conditions climatiques de la zone du projet, nous estimons une production
annuelle de lixiviats dans la décharge contrôlée de Bangui
d'environ 550 m3/an (pour 110 000 m3 de déchets enfouis et à
raison de 5 litres de lixiviats par m3 de déchets), soit 1 650 m3
après 3 ans d'exploitation, arrondi à 2 000 m3.
Il y a lieu de rappeler qu'au niveau de l'APD, il
n'a pas été prévu la mise en place d'un dispositif
d'étanchéité des cellules d'enfouissement, ni un
système de gestion des lixiviats (collecte, stockage et
élimination).
4.4.6.2- Quantité
physico-chimique des lixiviats d'une décharge des déchets solides
ménagers
Les lixiviats sont les jus générés par
les déchets enfouis dans les décharges. Ils résultent
principalement de la percolation des eaux à travers le massif de
déchets enfouis. Ils constituent, par leur composition complexe et leurs
variations temporelles, un effluent délicat à traiter. Ces
liquides sont classés polluants et dangereux sur le milieu naturel. En
effet, la qualité des lixiviats est caractérisée par des
concentrations élevées en métaux lourds, d'où la
nécessité d'une filière de traitement de ces rejets avant
leur arrivée au milieu récepteur.
4.5- MESURES D'HYGIENE ET
DE SECURITE
Afin de travailler dans des bonnes conditions et de
réduire les risques d'accidents, des mesures d'hygiène et de
sécurité devront être prises et respectées au sein
de la décharge projetée.
Mesures d'hygiène
Conformément à la réglementation,
l'installation disposera de :
- des installations sanitaires répondant aux
prescriptions du Code de travail,
- d'un bâtiment avec sanitaires et vestiaires,
comprenant une boite de pharmacie de secours pour les premiers soins,
- d'une salle de réfectoire pour les membres du
personnel désirant prendre leur repas sur place.
Néanmoins, il est strictement interdit de boire et de
manger dans le reste de la décharge.
Sécurité contre les accidents du travail
Les mesures communes préconisées à tous
les postes de travail seront les suivants :
- Porter des vêtements spéciaux et des chaussures
de sécurité pour la sécurité des employés,
- Manipuler les outils avec précaution en se
protégeant les mains, les yeux et les voies respiratoires (port des
gants, lunettes et masques),
- Sensibiliser les employés en ce que concerne le
respect des consignes de sécurité, ainsi que le maintien de la
propreté,
- Interdire de fumer dans le périmètre de la
décharge,
- Interdire la conduite des engins (camions, compacteurs,
chargeuses...) au personnel non habilité,
- Mettre en conformité l'installation électrique
selon les normes centrafricaines et assurer sa maintenance par un
électricien qualifié,
- Former le personnel sur les risques de l'installation et sur
le fonctionnement de la décharge,
- Former le personnel aux premiers secours et aux mesures
à prendre en cas de sinistre,
- Afficher les consignes de sécurité et de
surveillance en place sur l'exploitation, avec indication des numéros de
téléphone utiles (médecin, hôpital, pompiers,
police, communes).
Sécurité contre les incendies :
- Mettre en place un dispositif de détection
d'incendies
- Disposer d'un nombre suffisant d'extincteurs de 5 et 10 kg
(CO2) portatifs, en nombre suffisant et prêts à l'emploi, dans
plusieurs endroits de l'aménagement où on juge l'existence de
risque d'incendie
- Aménager une citerne tractée de 10 m3 d'eau
4.6- JUSTIFICATION DU
PROJET
4.6.1- Avantages
économiques
Les avantages produits seraient sous la forme suivante :
(i) Encourager la création d'entreprises privées
spécialisées et autorisées par le Ministre chargé
de l'environnement dans la collecte, le transport et l'élimination des
déchets ménagers
(ii) Créer des emplois directs et indirects dans les
domaines de la collecte, le transport, et l'enfouissement des déchets
(iii) Protéger des terres agricoles fertiles et des
autres ressources naturelles qui participent au développement
économique de la région
(iv) Optimiser les coûts de gestion des déchets
à travers l'organisation du système de collecte et de transport
4.6.2- Avantages
environnementaux
Une large part des activités du projet vise :
i. La préservation des ressources en eau et du sol de
la pollution par les déchets solides
ii. La réduction des émanations de mauvaises
odeurs générées, que ce soit par les dépotoirs
sauvages ou par l'incinération anarchique des déchets : en tant
que tels, les avantages environnementaux du projet devraient être
très importants
iii. L'amélioration de l'état des ouvrages
d'assainissements (actuellement bouchés par les déchets
ménagers).
4.6.3- Avantages sociaux
Ce projet participera à l'élimination des
impacts négatifs constatés dans la situation actuelle, en ce qui
concerne les odeurs et la dégradation du paysage aux alentours des
dépotoirs sauvages.
Les habitations à proximité connaîtront
alors une amélioration des conditions environnementales de leur
région et par conséquent le développement de leur
qualité de vie.
Ce projet participera alors à :
- L'amélioration de la qualité de la vie de la
population de la zone du projet,
- L'amélioration de la qualité de paysage,
- L'amélioration de la santé publique dans la
zone du projet en minimisant le risque de contamination et l'atteinte par des
maladies étroitement liées à la mauvaise gestion des
déchets,
- La création de nouveaux postes d'emploi, qui
contribuera à la minimisation du taux de chômage et au
renforcement de la dynamique économique locale,
- La création d'un environnement propice au
développement participatif à l'aide du renforcement de la
capacité locale en matière d'approches participatives.
4.6.4- Inconvénients
ponctuels du projet
Le présent projet peut générer des
impacts négatifs et des risques :
- Le stockage intermédiaire et centralisé des
déchets est une source potentielle de pollution et de contamination, en
cas de mauvaise gestion ;
- Le transport engendre un trafic plus important et des
risques d'accidents ;
- Dans le cas d'un mauvais traitement, les déchets
dangereux seront mélangés avec les déchets ménagers
dans la décharge contrôlée ;
- Les risques de rejets sont une source de contamination des
eaux souterraines par des quantités importantes de lixiviat en cas de
non-respect des mesures environnementales ;
- Nécessité d'un contrôle continu et d'une
assistance fréquente et spécifique, pour mener à bien les
différentes procédures de gestion,
- Risque de contamination d'autres sites, par la
création de nouvelles zones de dépôt transitoires,
- Perte de quantités importantes de matériaux
valorisables (plastiques, métaux, cartons, ...).
4.7- PERIMETRE D'IMPACT DU
PROJET (ZONE D'INFLUENCE)
Suite à la description du sous-projet et de ses
activités connexes, il est nécessaire d'identifier le
périmètre d'influence et l'étendue de l'impact
environnemental et social de la décharge finale de Kolongo. En effet, il
existe deux périmètres d'influence :
Concernant la phase des travaux, le périmètre
inclut :
· la population du 6ème Arrondissement,
essentiellement les 350 habitants à proximité de la
décharge,
· le port en face du site de la décharge,
· la zone industrielle autour du site de la
décharge,
· les eaux souterraines (nappe phréatique et
nappe profonde),
· la faune et la flore dans le site et dans un
périmètre de 500 m autour du site.
Concernant la phase exploitation, le périmètre
inclut :
· le périmètre décrit ci-dessus,
· la population des 5 arrondissements
concernée par le projet PURISU,
· le réseau routier de la ville de Bangui
(essentiellement les axes de collecte et de transport des déchets),
· la rivière de l'Oubangui.
CHAPITRE 5 : ANALYSE
DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU PROJET
5.1- IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX POSITIFS
5.1.1- Impacts positifs
globaux
Amélioration du cadre et des conditions de vie
La décharge finale de kolongo et les activités
connexes (collecte et transport des déchets) jouent un rôle
important dans l'amélioration des conditions de vie et de
l'environnement.
Ce sous projet contribuera à la réduction de la
pauvreté au sein des populations urbaines et périurbaines de
Bangui par la création d'opportunités d'emplois à court
terme avec des contrats de travail.
Il augmentera le nombre d'habitants ayant accès
à des services de gestion des déchets solides. Il permettra aussi
de réduire le nombre de maisons inondées toute l'année,
par le nettoyage et l'élimination des ordures dans les canaux de
drainage.
En améliorant les conditions de vie et de santé
dans les zones défavorisées et les bas quartiers et en
réduisant les risques de contamination de la population par les
déchets de soins infectés et la réduction des lieux de
prolifération des insectes, le sous projet contribuera à traiter
les questions de développement humain et social.
Création d'emplois
La composante gestion des déchets solides dans le
projet PURIS permettra de créer environ 400 postes d'emploi.
Durant la phase de construction et la phase d'exploitation de
la décharge, un impact positif se manifeste par la création
d'emplois dans les communautés, à travers des Travaux à
Haute Intensité de Main-d'oeuvre (THIMO). L'augmentation du revenu
résultant de la création d'emplois contribuera à la lutte
contre la pauvreté. Les travaux participeront aussi à la
consolidation et la création d'emplois au niveau de la Mairie du
6ième arrondissement ciblées par le projet et occasionneront une
forte utilisation de la main d'oeuvre locale et de certains ouvriers
spécialisés (maçons, ferrailleurs, etc.). Ceci va
permettre d'accroître les revenus des populations, d'améliorer les
conditions de vie de nombreux ménages, contribuant ainsi à
réduire de façon significative les incidences de la
pauvreté. Toutefois, les chantiers des travaux étant d'envergure
limitée, le nombre d'emplois créés sera également
limité.
Activités commerciales et
génération de revenus
Les travaux auront un autre impact positif en termes
d'augmentation du revenu des populations à travers l'utilisation des
matériaux locaux. Qu'il s'agisse de matériaux d'emprunt (pierre,
sable, gravier, latérite) ou d'achat de matériaux sur le
marché local (ciment, acier, etc.), les travaux auront comme effet
d'injecter de l'argent frais dans les marchés locaux, ce qui contribuera
au développement des activités socioéconomiques de
manière plus directe pour le commerce des matériaux. Les travaux
induisent aussi le développement du commerce de détail autour des
chantiers et celui de la fourniture de matériels et matériaux de
construction. Dans une moindre mesure, la phase des travaux aura comme effet de
favoriser le développement des petits commerces des femmes (vente de
nourriture par exemple) autour des chantiers. Cet impact positif, même si
limité, touche directement les populations riveraines des quartiers.
Aménagement de points de regroupement
d'ordures
L'aménagement de points de regroupement des
déchets permettra aux populations des quartiers desservis de disposer de
points spécifiques et autorisés de dépôts des
ordures ménagères, ce qui permet d'éviter les rejets
anarchiques et la prolifération des dépotoirs sauvages en milieu
urbain, avec tout ce que cela comporte comme nuisances : odeurs,
prolifération des insectes, etc. En plus, par sa bonne gestion, le point
de regroupement contribuera à la création d'emploi (tant au
niveau des micro-entreprises de pré-collecte que des PME chargés
du transfert vers la décharge), mais aussi à l'accroissement de
la performance technique du système de gestion, ce qui permettra
d'améliorer la salubrité au niveau communal.
5.1.2- Impacts positifs de la
capacitation institutionnelle
Les sous-projets qui seront financés dans le cadre du
PURISU sont supposés avoir des impacts sociaux positifs répondant
aux besoins de la population, en termes d'amélioration des
capacités des services techniques municipaux et des services de l'Etat,
des privés et des acteurs dans la gestion urbaine.
5.1.3- Accompagnement
social
Dans un souci de l'appropriation et la pérennisation
des acquis du projet par les communautés de base, l'AGETIP-CAF a
prévu d'accompagner le processus par des actions d'information, de
sensibilisation et de formation pour un changement de comportement. Une ONG a
été retenue pour effectuer ces prestations qui sont actuellement
en cours d'exécution. Les objectifs spécifiques de cette
prestation sont : préparer la population à assurer l'entretien et
la gestion des infrastructures; sensibiliser les femmes à l'action de
terrain et les soutenir dans le processus de reconnaissance de leurs droits ;
sensibiliser la population sur les aspects d'hygiène -
assainissement/santé ; sensibiliser les agents municipaux
concernés par l'entretien des infrastructures ; assurer le suivi et
l'accompagnement des solutions mises en place ; assurer l'interface entre les
différents acteurs du projet (population, associations, mairies
d'arrondissement, entreprises) et gérer les conflits.
5.2- IDENTIFICATION ET
ANALYSE DES IMPACTS NEGATIFS
Le périmètre d'influence du projet de la
décharge de Kolongo comporte tous les éléments ayant une
influence directe ou indirecte avec le projet.
Zone d'influence directe
C'est la zone qui sera directement touchée par la
réalisation du projet pendant la construction et pendant l'exploitation
de la décharge. Ce périmètre couvre les espaces suivants :
- Le site d'implantation des casiers de la décharge,
- Le site d'implantation du bassin de rétention des
eaux de drainage des lixiviats,
- La nappe d'eau souterraine sous jacente (superficielle)
- L'écosystème
- La population proche du site.
Zone d'influence indirecte
Cette zone d'influence indirecte concerne les milieux pouvant
être touchés positivement ou négativement par le sous
projet. On peut citer le milieu comprenant les composantes suivantes :
- La zone de Kolongo et les localités avoisinantes
- La zone touchée par les voies de transfert des
déchets
- Les eaux souterraines profondes
- Les eaux de l'Oubangui.
5.2.1- Impact sur le
paysage
L'aménagement d'une décharge
contrôlée dans la zone du sous projet affecte le paysage d'une
façon mineure. En effet, le site se trouve dans une zone industrielle
(totalement délabrée) et quelques habitations à l'ouest.
La présence d'une clôture de 3 m de hauteur facilitera
l'intégration du site dans le paysage dominant de la zone.
5.2.2- Impact sur les eaux de
surface et souterraines
La future décharge de Kolongo est située dans un
environnement caractérisé par la coexistence de ressources en eau
de surface et souterraines.
Les ressources en eau de surface sont
représentées par les cours d'eau de l'Oubangui et de la Mpoko.
Les ressources en eau souterraines ont été
identifiées dans les couches latéritiques superficielles et dans
les formations compactes profondes du socle.
Ces deux ressources sont intimement liées étant
donné que le cours de l'Oubangui draine la nappe superficielle et
alimente la nappe profonde.
Le terrain au niveau du site est perméable, d'où
le risque de contamination de la nappe phréatique ensuite la
contamination de la nappe profonde et l'écoulement de l'Oubangui, est
très probable en cas d'une infiltration de polluant provenant de la
décharge (lixiviation).
5.2.3- Impact sur la
santé publique
Au plan sanitaire, il faut souligner que le Paludisme, la
Parasitose, l'Amibiase, les IRA et les maladies diarrhéiques constituent
les principales maladies au niveau de la Commune, dues essentiellement aux
mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement dans les
arrondissements. Le sous projet de la décharge participera à
l'amélioration de la qualité de vie des habitants de la
région. En effet, la présence d'une décharge
contrôlée réduit le nombre des dépotoirs sauvages,
cause principale de prolifération des maladies.
Cependant, une décharge contrôlée mal
exploitée (pas d'enfouissement immédiat de déchets, non
entretien des ouvrages et équipements, étanchéité
insuffisante,...) peut être une source de nuisance à la
santé publique par l'émission de mauvaises odeurs, en formant des
lieux favorables à la prolifération de moustiques et de rongeurs,
la pollution de la nappe (exploitée par les habitants de la
région)...etc.
5.2.4- Impact sur la faune et
la flore locale
Les travaux d'excavation et d'aménagement du site de la
décharge contrôlée sont à l'origine de la
perturbation du milieu naturel, notamment celui de la faune et la flore
existante. L'importance de l'impact à ce niveau dépend
essentiellement de la surface touchée par le projet. Dans ce cas la
surface est de 3,6 ha, surface relativement petite, d'où l'impact du
sous projet sur la faune et flore locale pourrait être
considérée comme négligeable.
5.2.5- Impact de transport des
déchets
Les impacts de transport des déchets solides
ménagers se manifestent essentiellement à proximité de
routes et des circuits de transport vers la décharge de Kolongo. Les
impacts se ressentent au niveau du trafic routier par :
- Augmentation du trafic du matériel roulant desservant
les sites des décharges
- Perturbation du trafic routier par la circulation des engins
lourds sur les routes d'accès aux décharges lors de la
période des travaux.
D'autres impacts sont également présents, tel
que :
- L'émanation des gaz d'échappement
- Le bruit et les vibrations dues au bruit et aux vibrations
générées par les véhicules du chantier et de la
décharge contrôlée.
5.2.6- Pollution de l'air
Cette pollution provient essentiellement des mauvaises odeurs
et des poussières.
Les décharges des déchets urbains sont connues
comme des sources de nuisances olfactives. En effet, elles relâchent dans
l'air de nombreux composés organiques volatils (COV) malodorants,
formés lors de processus biochimiques de décomposition, notamment
de substances organiques fermentescibles, et qui sont à l'origine de
fortes nuisances pour le voisinage. Ces odeurs peuvent atteindre un
périmètre de 500 m autour du site.
D'une façon générale, la composition des
polluants relâchés par une décharge contrôlée
est la suivante (Kreith, 1995): 50-56% de méthane (CH4), 40% de CO2,
plus un pourcentage imprécisé de composés organiques
volatiles (COV). Leur nature et proportion dépendent de la nature des
déchets et des processus de traitement. Ces substances malodorantes
peuvent provenir directement des déchets eux-mêmes, mais surtout
de la décomposition biochimique de la matière organique qu'ils
contiennent (Brosseau et al. 1994); aux alentours d'une décharge
contrôlée le niveau des polluants peut être 2-10 fois celui
mesuré en zone urbaine, où les sources sont très
élevés.
Dans le cas de la décharge de Kolongo, les
déchets seront directement enfouis d'où une réduction de
mauvaises odeurs et élimination des odeurs provenant de la fermentation.
Un système de dégazage est prévu pour la collecte et
l'élimination des gaz formés dans la décharge d'une
façon écologique et rationnelle.
5.2.7- Nuisances sonores
La nuisance sonore provient essentiellement de la manoeuvre
des engins de chantier dans un premier temps et la manoeuvre des engins
d'exploitation de la décharge et les véhicules de transport des
déchets à partir des points de transit vers la décharge
contrôlée. Les nuisances sont ressenties par les habitations de
part et d'autre de la route d'accès au site et la population aux
alentours de la décharge contrôlée de kolongo. Le
périmètre de l'impact sonore est d'environ 200 m.
5.2.8- Impact sur
l'environnement économique, social local et régional
Le sous projet de la décharge finale ne peut avoir
qu'un impact positif sur la vie socio-économique dans la région.
En effet, la construction et l'exploitation de la décharge
nécessitent une main d'oeuvre locale. L'exploitation de la
décharge créera environ 6 postes d'emploi permanent. La mise en
place d'un système de gestion adapté permettra
l'amélioration de la qualité de vie de la population de la
région.
5.3- EVALUATION DE
L'IMPORTANCE DES IMPACTS
Les impacts d'un tel projet se manifestent durant la phase des
travaux, la phase d'exploitation et la phase de fermeture et de
réhabilitation du site.
5.3.1- Impact pendant la phase
de travaux de construction de la décharge
Les impacts potentiels du projet de la décharge de
Kolongo sur le milieu naturel pendant la phase de travaux préparatoires,
peuvent être résumés dans le tableau suivant : TABLEAU
N°1. ?..
Concernant les ressources en eau souterraines, la nappe sous
jacente sera soumise à un risque de contamination en cas de
déversement d'hydrocarbures ou d'huile de moteur durant les travaux de
préparation du site car le niveau piézométrique est proche
de la surface du sol (-5 m environ) et la décharge nécessitera
des excavations de 2 m de profondeur.
Ainsi, pendant la phase des travaux préparatoires, il
n'y aura pas d'impacts majeurs ni sur les eaux de surface ni sur les eaux
souterraines.
5.3.2- Impact pendant la phase
d'exploitation de la décharge
Les impacts potentiels du projet de la décharge de
Kolongo sur le milieu naturel pendant la phase d'exploitation, peuvent
être résumés dans le tableau suivant : TABLEAU
N°2.. ??
Durant la phase d'exploitation, le risque de contamination des
eaux de la nappe superficielle est faible, étant donné qu'une
couche d'argile sera mise en place au fond des cellules d'enfouissement
assurant ainsi l'étanchéité. Par conséquent, la
nappe sera protégée.
5.3.3- Impact de la phase de
fermeture et de réhabilitation des sites
La phase de fermeture et de réhabilitation de la
décharge contrôlée débutera durant la
dernière période de la phase d'exploitation. Durant cette phase,
un ensemble d'impacts significativement directs a été
identifié :
- La perte de gaz peut affecter les usagers de la route
d'accès et des ouvriers à l'intérieur de la
décharge (émanation d'odeur).
- Risque lié à la production du
biogaz/sécurité des sites relatifs aux décharges en
question.
CHAPITRE 6 : MESURES
COMPENSATOIRES OU D'ATTENUATIONS
6.1- DESCRIPTION DES
MESURES DE PROTECTION ENVISAGEES
6.1.1- Mesures compensatoires
pour la collecte
Les améliorations apportées au système de
collecte des déchets ménagers et assimilés des 5
arrondissements concernés par le projet, peuvent être
considérées comme des changements significativement positifs.
En effet, l'aménagement des dépôts
transitoires et l'utilisation des conteneurs hermétiques joue un
rôle important dans l'atténuation des nuisances relatives aux
émissions d'odeurs, à la dispersion des déchets dans les
aires de collecte (aux alentours des conteneurs) et au pullulement des mouches
et des moustiques dans ces zones.
L'optimisation du transport, le choix des sites et
l'aménagement des dépôts transitoires ont été
détaillés dans le rapport de l'avant projet
détaillé.
6.1.2- Mesures
envisagées pour la phase des travaux
Il existe différents impacts sur le milieu naturel et
socio-économique durant les travaux de construction de la
décharge contrôlée, ces impacts seront
atténués en considérant les mesures suivantes :
6.1.2.1- Mesures
d'atténuation des impacts sur le sol
Lors de la phase des travaux, et dans le cadre des
marchés avec les entreprises de travaux, une série de bonnes
pratiques y compris celles relatives au terrassement en pente, la construction
des digues, les travaux de remblais, etc, seront inclues au niveau des cahiers
de charges. Aussi les aménagements au niveau de la décharge
seront conçus et réalisés pour réduire au minimum
les érosions du sol.
Aussi des consignes et mesures seront arrêtés au
niveau de ces cahiers des charges pour la bonne gestion des déchets
liquides et solides y compris les produits de vidanges des équipements
mobiles afin d'éviter toute forme de pollution permanente ou
accidentelle des sols.
6.1.2.2- Mesures
d'atténuation des impacts sur le air et le bruit
Les manoeuvres du chantier génèreront des
poussières, par l'excavation et le déplacement dans le site, et
des gaz d'échappement, par les véhicules et les engins des
travaux. Ces émissions peuvent nuire aux personnes opérantes dans
le chantier ainsi qu'aux habitations les plus proches (dans un
périmètre de100 m autour du site).les mesures prévues sont
:
- Réduire le bruit par l'emploi d'engins les plus
silencieux possibles.
- Réduire les poussières produites surtout en
période estivale par l'arrosage des pistes et aires non
goudronnées.
- Assurer l'entretien des chaussées
dégradées par les engins de chantier, les véhicules de
transport et d'approvisionnement, pour éviter toute nuisance aux
usagers.
- Vérifier régulièrement le bon
fonctionnement de tous les engins du chantier en vue d'éviter toute
consommation excessive de carburants ou émissions intolérables de
gaz et générant de bruit.
6.1.2.3- Mesures
d'atténuation des impacts sur les ressources en eau de surface
Dans la zone du site il n'existe pas d'écoulement de
surface qui peut être perturbé par les travaux
d'aménagement de la décharge.
6.1.2.4- Mesures
d'atténuation des impacts sur les nappes
Lors de l'aménagement des casiers, l'entrepreneur
installera son chantier sur le site. Le chantier génère un
ensemble de nuisances relatives aux rejets divers qui peuvent être
générés (déchets solides et rejets liquides) et qui
auront un impact sur les nappes, si les mesures nécessaires ne sont pas
prises en compte. Pour atténuer ces impacts, nous proposons l'ensemble
des mesures de mitigation suivantes :
- Prévoir une latrine améliore à fosse
ventilée permettant la collecte des eaux sanitaires produites par les
ouvriers, dans le but d'éviter toutes nuisances de ces rejets à
l'environnement humain et naturel proche (sol, nappe, oued,..).
- Collecte des huiles usagées et de tous autres
déversements d'hydrocarbures.
6.1.2.5- Mesures
d'atténuation des impacts sur le paysage naturel
Les travaux d'excavation, la circulation des engins sur les
pistes et l'installation des équipements sur site vont affecter le
paysage naturel dans la zone d'étude. Pour faire face à ces
nuisances, nous envisageons la réalisation d'une clôture de 2 m de
hauteur autour du site.
6.1.2.6-- Mesures
d'atténuation des impacts du transport des matériaux
Il s'agit essentiellement de réduire la pollution
atmosphérique due aux camions de transport et d'approvisionnement du
chantier en matériaux de construction, par l'entretien continu de ces
véhicules et le respect de la charge et la capacité de chaque
véhicule, ainsi que la limitation de vitesse dans les
agglomérations urbaines.
6.1.2.7-- Autres mesures
lors de l'exécution des travaux
- Le respect des règles relatives à la
limitation de l'accès public au chantier, à la circulation des
véhicules à l'intérieur de celui-ci et au port de casques,
gants et chaussures de sécurité par les ouvriers, constitue
l'élément de base que la direction de chantier est tenue
d'appliquer avec rigueur.
- La limitation de la durée des travaux constitue une
bonne action pour limiter les impacts de la phase chantier à
l'environnement humain.
- Veiller à un stockage des matériaux du
chantier et des hydrocarbures à l'abri des intempéries (pluies et
vents) et des eaux de ruissellement.
- Les ordures ménagères produites par les
ouvriers doivent être ramassées, entreposées dans des
récipients adaptées que l'on placera à un point
correctement aménagé à cet effet, en vue d'éviter
la dispersion des déchets (soit par les agents naturels, soit par les
animaux errants). Ces déchets solides seront tous évacués
dans le dépôt transitoire le plus proche.
- Remettre dans les conditions initiales le domaine
touché par le chantier.
6.1.3- Mesures
envisagées pour la phase d'exploitation
L'impact potentiel provient de la gestion des lixiviats. Avant
d'avancer dans les mesures il est nécessaire d'analyser les solutions de
gestion des lixiviats, depuis la génération jusqu'à
l'élimination.
6.1.3.1-- Gestion des
lixiviats
La gestion des lixiviats consiste à drainer les
lixiviats se trouvant en fond de casier et les évacuer dans un bassin de
traitement.
Une partie de lixiviats produits au niveau de la
décharge sera engagée lors du procédé de la
digestion anaérobie (méthanisation) de la fraction organique des
déchets qui se transformera en biogaz (CH4 et CO2). Cependant, la partie
restante des lixiviats migrera vers le fond des casiers et sera drainée
et acheminée vers deux bassins de stockage désignés
à ces fins.
Un drain périphérique en PEHD sera
installé au pied de la digue à l'intérieur du casier. Les
surfaces alimentant le drain auront une pente de 2.5 % afin de faciliter
l'écoulement gravitaire des lixiviats vers la conduite principale. Le
système de collecte de lixiviats sera équipé d'un
réseau de tuyaux perforés, raccordés entre eux par soudure
ou par manchons. Les drains perforés seront raccordés à
une station de pompage placée à l'extérieur du casier. A
partir de cette station, une pompe prendra en charge le refoulement des
lixiviats vers les bassins de traitement. Cette pompe sera submersible et
assurera un débit de 2 l/s.
Les collecteurs et équipements du système de
collecte des lixiviats devront être étanches, stables et
résistants à la rupture. Des drains en PEHD DN 250 fixés
entre eux sont prévus. La classe de résistance mécanique
minimale est PN16.
Les collecteurs des lixiviats seront posés sur un lit
de sable préparé en conséquence dans un creux de la couche
d'étanchéité. L'angle d'appui sera de 120 degrés.
Ils seront recouverts par du gravier filtrant 25/40 (teneur en carbonate de
calcium < 30 % du poids) jusqu'à 40 cm au-dessus de leur
génératrice supérieure.
Quantité des lixiviats
générés par la décharge de kolongo
Il ressort du bilan hydrique :
Mois
|
Pluviométrie moyenne (mm)
|
Evaporation (mm)
|
Ruissellement (coef ruisselement sol argil sableux =
0,1 à 0,7) ici C= 0,2 hypot défavorable
|
Stockage
|
Volume d'eau m3/mois
|
Volume journalier
|
Janv
|
18,87
|
88
|
3,774
|
-72,904
|
|
|
Fév
|
30,015
|
100
|
6,003
|
-75,988
|
|
|
Mars
|
98,51
|
125
|
19,702
|
-46,192
|
|
|
Avril
|
129,15
|
130
|
25,83
|
-26,68
|
|
|
Mai
|
165,45
|
120
|
33,09
|
12,36
|
400,464
|
13,349
|
Juin
|
159,05
|
100
|
31,81
|
27,24
|
882,576
|
29,419
|
Juil
|
198,75
|
88
|
39,75
|
71
|
2300,4
|
76,68
|
Août
|
220,4
|
94
|
44,08
|
82,32
|
2667,168
|
88,906
|
Sept
|
199,35
|
96
|
39,87
|
63,48
|
2056,752
|
68,558
|
Oct
|
204,5
|
100
|
40,9
|
63,6
|
2060,64
|
68,688
|
Nov
|
75,55
|
96
|
15,11
|
-35,56
|
|
|
Déc
|
28,25
|
92
|
5,65
|
-69,4
|
|
|
C'est entre mai et octobre que le bilan hydrique est positif
avec pointe en août de 89 mm/j si on néglige la capacité au
champ (volume d'eau emmagasiné dans la masse d'ordures enfouies et dans
les couches de sols de recouvrement).
En considérant la capacité au champ on aura
à extraire au plus 70 m3/j au mois d'août et bien moins les autres
mois.
Variantes de gestion des lixiviats
Compte tenu de la faible durée d'exploitation de la
décharge (3 ans) et les faibles quantités de déchets
à enfouir, le volume des lixiviats à gérer sera alors
réduit. Dans ce cas, deux variantes de gestion des lixiviats sont
étudiées :
- Variante L1 : Cette consiste
simplement en un prétraitement et une recirculation des effluents dans
les cellules. Le prétraitement consiste en un déshuilage puis
recirculation des effluents dans les cellules d'enfouissement. Ainsi, en
période de bilan hydrique négatif (novembre à avril),
profiter de l'évapotranspiration pour éliminer l'effluent
naturellement (évapotranspiration).
- Variante L2 : Il s'agit d'un
procédé biologique par lagunage pour l'élimination de la
pollution biologique (matières organiques putrescibles), suivi d'un
plateau absorbant planté de roseaux hydrophiles permettant
d'éliminer par absorption, à travers les racines des macrophytes
plantés, la pollution minérale (azote, phosphore) et les
métaux lourds Le dispositif d'épuration in situ suivant peut
être adopté :
- 2 bassins en série permettant un temps de
séjour minimal de 3 jours chacun (3*70= 210 m3). Ces bassins doivent
avoir des dimensions telles que les courts-circuits hydrauliques seront
limités (longueur = 3 fois largeur). Ainsi il est proposé. Les
bassins auront donc les dimensions suivantes : 3 m de largeur, 9 m de longueur
et 1,5 m de profondeur
- Le plateau absorbant peut avoir les mêmes dimensions
que les bassins en amont
Comparaison entre les variantes et
choix
Variante
|
Avantage
|
Inconvénient
|
Cout
|
Variante 1 : Déshuilage et recirculation
|
· Peut d'espace utilisé
|
· Impact sonore causé par le bruit du fonctionnement
des pompes
|
Etanchéité du bassin :
|
· Réduction des odeurs nauséabondes
|
· Nécessité d'un entretien continu des
équipements
|
20 000 000 F CFA
|
· Pas de prolifération d'insectes en l'absence d'une
surface d'eau polluée dans la décharge
|
· Formation de lixiviat très chargé en
polluants après 3 ans
|
Unité de prétraitement :
|
20 000 000 F CFA
|
pompe et conduites :
|
30 000 000 F CFA
|
Total : 70.000000 F CFA
|
Variante 2 : Lagunage et plateau absorbant
|
· Excellent abattement de la pollution organique avec des
rendements s supérieurs à 90%
|
· Emprise au sol plus élevée que la variante
1
|
2 bassins en série
|
· Absorption de l'azote et du phosphore donc pas de risque
d'eutrophisation
|
· Nécessité d'une exploitation
régulière, faucardage périodique, désherbage manuel
avant la prédominance des roseaux
|
(3x9x1,5m) + 1 plateau
|
· Elimination des micros polluants par les racines des
plantes
|
planté de roseaux
|
· Elimination de l'eau épurée par
évapotranspiration
|
hydrophiles (3x9x1,5m)
|
Cout : 5 000 000 F CFA
|
Conclusion
Il s'avère que le traitement biologique des lixiviats,
est le plus avantageux du point de vue technico-économique que du point
de vue environnemental.
6.1.3.2-- Le
dégazage
La formation des gaz (CH4, CO2, H2S, N2, mercaptans) dans une
décharge contrôlée est le résultat d'une
fermentation anaérobique et des réactions biochimiques dans les
déchets organiques. Une tonne de déchets produit 200 m3 de gaz
après 10 ans.
Afin d'éviter l'accumulation des gaz dans la
décharge, de réduire le risque d'incendie et de garantir la
réutilisation du site après sa fermeture (en parc de loisir ou
jardin public), un réseau de dégazage est à prévoir
dès le démarrage de l'exploitation des cellules d'enfouissement.
Une option est appropriée aux conditions du projet : il
s'agit de la création de cheminée artificielle remplie de
graviers/cailloux permettant de laisser les gaz s'échapper librement
à travers les couches successives de recouvrement et ce ne sera que sur
la couche superficielle de couverture (couche finale qu'une torchère
sera éventuellement aménagée).
6.1.3.3-- Mesures
d'atténuation des impacts sur la qualité de l'air
Lors de la phase exploitation, l'exploitant prendra les
mesures nécessaires pour réduire le dégagement d'odeurs
nauséabondes, et procèdera à :
- Le déchargement, le compactage et la couverture des
déchets quotidiennement et rapidement;
- La collecte et la séparation des eaux pluviales des
lixiviats pour éviter la contamination des eaux de ruissellement dans la
zone ;
6.1.3.4-- Mesures
d'atténuation des impacts sur les nappes
Lors de l'exploitation des décharges
contrôlées, les exploitants procèderont à la mise en
place d'un ensemble de mesures d'atténuation et de compensation des
impacts sur les nappes dans la région d'étude par :
L'étanchéité des cellules
d'enfouissement,
- Le contrôle et le suivi du système de drainage
et de stockage des lixiviats,
- Le suivi et la surveillance de la nappe par l'installation
des équipements nécessaires aux niveaux des forages de
surveillance (piézomètre) : Installation des trois sondages de
surveillance (10m de profondeur) : un à l'amont de la décharge
(témoin) et deux placés à l'aval de la décharge
pour permettre le suivi de la qualité de la nappe lors de l'exploitation
de la décharge et durant les 10 ans après la fermeture,
- Eviter le rejet des déchets et des effluents qui
risquent de polluer la nappe dans la zone d'étude.
Dispositif d'étanchéité des
cellules d'enfouissement
Pour assurer l'étanchéité de la
décharge, les fonds des casiers, les talus intérieurs de la digue
périphérique et le bassin des lixiviats seront recouverts par une
couche d'argile de 60 cm d'épaisseur compactée jusqu'à un
coefficient de perméabilité d'au plus 10-7cm/s.
Une couche drainante en gravier (25/40 mm) d'épaisseur
0,3 m sera réalisée sur les fonds des casiers.
Les principaux avantages de cette option sont :
- Zones de sol argileux (en réalité à
l'intérieur du site les monticules de sol sablo-argileux
résultent de la décomposition des anciennes ordures du site, mais
le sous sol est argileux comme l'atteste l'ancienne carrière à
briques en terre cuite constituant actuellement la dépression dans
l'enceinte du site et les autres carrières de briques en terre cuite
à l'extérieur du site),
- Un engin de terrassement multifonctionnel (compacteur) est
disponible pour l'exploitation de la décharge et permet de compacter
l'assise et les parois des cellules d'enfouissement,
- Moins couteux que l'option géo
membrane/géotextile (qui ne garantit pas une
étanchéité totale) et plus facile à lettre en
oeuvre,
- S'accommode mieux à la faible capacité de la
décharge et sa durée d'exploitation réduite.
Cette solution requiert comme précaution la formation
du conducteur d'engin, du superviseur de la décharge et le
contrôle rigoureux des travaux.
6.1.3.5-- Mesures
d'atténuation des impacts sur le paysage naturel
Lors de la phase d'exploitation des décharges, les
exploitants procèderont à :
- Mise en place d'une clôture de 3m de hauteur autour de
la décharge
- La mise en place, le compactage et la couverture des
déchets pour empêcher l'envolement des déchets
légers.
- La couverture des bennes des camions pour éviter la
chute et l'envolement des déchets légers
- Plantation d'une haie d'arbuste à l'intérieur
de la clôture aux alentours de la décharge.
- Entretien continu des espaces verts dans le site et de la
zone de traitement des lixiviats par l'enlèvement des mauvaises herbes,
afin d'éviter la prolifération des moustiques et des rongeurs.
6.1.3.6-- Mesures
d'atténuation du trafic routier
Lors de la période d'exploitation de la décharge
contrôlée, les opérateurs de la collecte et le transport
(les PME) utiliseront des camions et assurer un bon entretien, ce qui
réduit l'impact sur le trafic routier le long des parcours. Par
ailleurs, des actions de sensibilisation des transporteurs des déchets
(communes et privés) doivent être organisées avec pour
objet d'éviter le transport des déchets pendant les
périodes de pointe.
6.1.3.7-- Mesures
d'atténuation du transport
L'acheminement des déchets des 5 arrondissements vers
les décharges contrôlées, aura un impact négatif
significatif sur le transport de ces déchets surtout que, tous les
moyens de collecte et le transport des déchets passent par des routes
principales.
Par conséquent, nous suggérons l'entretien
régulier de ces routes et l'organisation de la circulation.
6.1.4- Mesures
d'atténuation des impacts de la phase de fermeture et de
réhabilitation de la décharge
A la fin de la période d'exploitation, on
procèdera à la réhabilitation ou la fermeture de la
décharge. Les principaux impacts de cette phase sont relatifs à :
i. La collecte et la gestion des lixiviats ;
ii. La collecte et la gestion des eaux pluviales ;
iii. La collecte et la gestion des gaz (le dioxyde de carbone)
;
iv. La couverture et la plantation des végétaux
;
6.1.4.1-- Mesures
d'atténuation des impacts des lixiviats
A la fin de l'exploitation de la décharge et de la
fermeture des cellules avec une couche étanche d'argile
compactée, la quantité de lixiviat qui sera
générée sera fortement réduite. Il demeure
cependant utile de surveiller l'évolution du débit après
fermeture et veiller à ce que le dispositif de traitement soit maintenu
(pompe d'alimentation du premier bassin et la qualité et quantité
de la biomasse hydrophile du plateau absorbant.
6.1.4.2-- Mesures
d'atténuation des impacts des eaux pluviales
Dans l'objectif de préserver les ressources en eaux
dans la zone d'étude, l'exploitant de la décharge veillera
à ce que :
- Les eaux pluviales de l'extérieur de la
décharge seront collectées et acheminées vers les cours
d'eau ;
- Les eaux pluviales du corps de la décharge seront
collectées et stockées avec les lixiviats pour un traitement
biologique ;
6.1.4.3- Mesures
d'atténuation des impacts des gaz méthanes provenant des
décharges
Un des risques majeurs d'une mauvaise gestion des gaz produits
au niveau des décharges est le risque d'explosion et/ou incendie. La
quantité de déchets prévue dans la décharge est
assez faible et le dispositif de dégazage prévu et décrit
dans le Parag.8.1.3.2 permet d'atténuer les risques.
6.1.4.4- Couverture finale
de la décharge
Lors de la fermeture et de la réhabilitation de la
décharge contrôlée de Kolongo les exploitants
procèderont à La couverture de la cellule, a la fin de son
exploitation, par la mise en place d'une couche de terres
végétales et puis plantation de verdure. Cette verdure permettra
d'intégrer la décharge dans le paysage naturel de la
région et assurera la couverture totale et le camouflage du corps de la
décharge.
Le maître de l'ouvrage assurera le suivi et l'entretien
des espaces verts et des plantations dans et aux alentours de la
décharge contrôlée à la fin des contrats
d'exploitation.
Des précautions nécessaires sont à
prendre en ce qui concerne l'émission de poussière et bruit
durant la phase de démolition des ouvrages et la couverture finale de la
décharge.
6.1.4.5- Drainage des eaux
superficielles
La forme finale de la décharge doit permettre le
ruissellement des eaux de pluie et empêcher les infiltrations d'eau dans
la masse des déchets. A cet effet, le nivellement final de la couche
supérieure des déchets enfouis et de la couche
végétale devra être légèrement
incliné. La décharge adoptera la forme d'un dôme.
6.1.4.6- Mesures
d'atténuation des impacts sociaux
La création d'une zone de servitude autour de la
décharge empêche la construction d'autres activités
(résidentielle, commerciale, industrielle).
Afin d'éviter la création des conflits sociaux
dans les environs de la décharge, une sensibilisation de la population
riverain est prévue en ce qui concerne l'exploitation rationnelle des
terrains réhabilités de la décharge (après
fermeture).
Suite à l'écoute et l'analyse des soucis de la
population, des propositions de mitigation sont définies dans le tableau
suivant :
Préoccupations de la population riveraine
|
Réponse
|
Les odeurs nauséabondes et les moustiques
|
· Déchargement, compactage et couverture des
déchets rapidement;
|
· Mise en place d'un réseau de dégazage
|
· Torchage (10 ans après la fermeture de la
décharge)
|
· Plantation d'une haie d'arbuste à
l'intérieur de la clôture aux alentours de la décharge.
|
· Rehaussement de la clôture de la décharge
|
Les risques des maladies hydriques et les risques des
infections respiratoires aigues
|
· Déchargement, compactage et couverture des
déchets rapidement;
|
· Mise en place d'une couche d'argile de 60 cm
d'épaisseur
|
· Mise en place des bassins de traitement biologique des
lixiviats
|
· Analyse des paramètres physico-chimiques de l'eau
et installation des trois sondages de surveillance et de contrôle
|
· Campagne de sensibilisation
|
Demande de services sociaux (électrification, desserte
en eau potable et un centre de santé)
|
· Le projet ne pourra pas régler tous les
problèmes de développement du quartier,
|
· L'électrification, la desserte en eau potable et le
centre de santé ne sont pas des mesures d'atténuation des impacts
négatifs de la décharge
|
Général
|
· La mise en place des registres de plaintes
|
Le registre de plaintes et des litiges sera mise en place et
consulter mensuellement. Ce registre sera disponible dans la Mairie de Bangui
accessible au public. Une note mensuelle sera communiquée au
Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie récapitulant les
plaintes enregistrées.
6.1.5- Gestion des risques et
protection de l'environnement humain
6.1.5.1- Mesures de
sécurité
Des mesures de sécurité nécessitent
d'être élaborées à fin de bien entretenir le nouveau
site de la décharge:
- toute personne travaillant dans le nouvel site de la
décharge reçoit une formation spécifique en matière
de sécurité relative au code de travail,
- le nouveau site de la décharge doit être
entretenu aussi régulièrement que possible par des consignes de
« sécurité » et une surveillance en permanence des
différents équipements du site,
- un arrosage quotidien doit être assuré.
- Désherbage des voies de circulation de la
décharge
- toutes les opérations effectuées dans le site
sont conformes aux consignes de sécurité et aux signaux
d'interdiction,
Limitations d'accès au site du projet
Les camions sont habilités à
pénétrer dans la décharge contrôlée et sous
réserve que le chauffeur se conforme :
- Aux consignes en vigueur dans le site,
- Aux instructions données par le responsable «
Sécurité »,
- Que la circulation du véhicule se fasse uniquement
à la vitesse prescrite,
- Le respect des plaques de signalisation routière est
obligatoire.
Les moyens de secours utilisés proviennent des sources
habituelles, à savoir :
- L'ambulance
- La « Protection Civile »
- Le « croix rouge »
- Etc.
Programme de gestion des risques
Les mesures communes préconisées à tous
les postes de travail seront les suivants :
- Pour la sécurité des employés, il sera
impératif la portée des vêtements spéciaux et des
chaussures de sécurité ;
- Manipuler les outils avec précaution en se
protégeant les mains, les yeux et les voies respiratoires (port des
gants, lunettes et masques).
6.1.5.2- Plan de mesure
d'urgence en cas d'accident
La sécurité contre les accidents du travail et
la sécurité contre les incendies sont à exiger lors de la
mise en exécution de la décharge :
- Sensibiliser les employés en ce qui concerne le
respect des consignes de sécurité, ainsi que le maintient de la
propreté ;
- Interdire de fumer dans le périmètre de la
décharge ;
- Conduite des engins (camions, compacteurs, chargeuses...)
par le personnel habilité ;
- L'installation électrique doit être conforme
aux normes RCA, sa maintenance sera assurée par un électricien
qualifié ;
- Formation du personnel sur les risques de l'installation et
sur le fonctionnement de la décharge ;
- Formation du personnel aux premiers secours et aux mesures
à prendre en cas de sinistre ;
- Affichages des consignes de sécurité et de
surveillance en place sur l'exploitation, avec indication des numéros de
téléphone utiles (médecin, hôpital, pompiers,
police, communes).
Conformément à la réglementation aux
mesures d'hygiène, l'installation disposera de :
- Des installations sanitaires répondant aux
prescriptions du Code de travail ;
- Construction d'un bâtiment avec sanitaires et
vestiaires, comprenant une boite de pharmacie de secours pour les premiers
soins ;
- Une salle de réfectoire pour les membres du personnel
désirant prendre leur repas sur place.
Néanmoins, il est strictement interdit de boire et de
manger dans le reste de la décharge.
- Mise en oeuvre de dispositif de détection d'incendies
;
- Un nombre suffisant d'extincteurs sera disposé et
prêts à l'emploi.
CONCLUSION
Le sous projet de la décharge finale de Kolongo est
nécessaire pour l'amélioration du système de gestion des
déchets solides dans la ville de Bangui, et pour l'amélioration
de la santé et de la qualité de vie de la population.
Le choix du site de la décharge a été
fondé sur les justifications suivantes :
1. Actuellement le site est utilisé comme
décharge sauvage des déchets ménagers
2. Le caractère urgent du PURISU a obligé la
Mairie de Bangui de fournir un site pour la décharge lui appartenant
3. La décharge finale de Kolongo est provisoire. Sa
durée de vie est de 3 ans seulement
4. La situation géographique du site (pas loin de la
ville) est bien appropriée au circuit de collecte des déchets et
aux dépôts de transits, tout en permettant la réduction des
coûts de transport.
En effet, les avantages de cet aménagement se
manifestent sur différents aspects. De point de vue économique,
ce sous projet encouragera la création d'entreprises privées
spécialisées, la création d'emplois directs et indirects
dans les domaines de la collecte, le transport, et l'enfouissement des
déchets et l'optimisation des coûts de gestion des déchets
à travers l'organisation du système de collecte et de transport.
De point de vue environnemental, une large part des
activités du projet vise la préservation des ressources en eau et
en sols de la pollution par les déchets solides, la réduction des
émanations de mauvaises odeurs générées, que ce
soit par les dépotoirs sauvage ou par l'incinération anarchique
des déchets et l'amélioration de l'état des ouvrages
d'assainissements (qui sont actuellement bouchés par les déchets
ménagers).
De point de vue social, ce projet participera à
l'élimination des impacts négatifs constatés dans la
situation actuelle, en ce qui concerne les odeurs et la dégradation du
paysage aux alentours des dépotoirs sauvages. Les habitations à
proximité assisteront alors à une amélioration des
conditions environnementales de leur région et par conséquent le
développement de leur qualité de vie.
Afin d'assurer un développement durable et atteindre
les objectifs escomptés par ce sous projet, il est nécessaire de
prévoir l'élimination de les impacts négatifs possibles.
Le respect et la mise en place du plan de gestion
environnemental et social détaillé dans ce rapport,
représente l'outil principal pour la préservation de
l'environnement naturel et social dans la région du projet.
Les mesures techniques préconisées devront
être renforcées par l'implication de tous les intervenants directs
et indirects dans la réalisation de la décharge finale de
Kolongo, ainsi que la sensibilisation et l'information de la population locale
sur l'importance de la protection de l'environnement.
Bibliographie
? Rapport APD de gestion des déchets solides dans la
ville de Bangui (AGETIP - 2008)
? Schéma Directeur de drainage de Bangui (AGETIP 2009)
? Les inondations urbaines à Bangui - Rapport
d'évaluation (BM, 2009)
? Les codes de l'environnement
? Code de l'eau
? Code de travail
? Enquête sur la perception de la population du projet
PURISU (2008)
? Plan National de la Santé Publique 2005 - 2015
? Etude sur le développement des eaux souterraines dans
la ville de Bangui (JICA - 1999)
? Cadre de gestion environnementale et sociale du projet
PURISU (CGES) - (AGETIP - 2007)
? Plan national de développement sanitaire. -
ministère de la santé publique et de la population 2005-2015
? Document stratégique sur la réduction de la
pauvreté en RCA.- Banque Mondiale 2008-2010
? Troisième recensement général de la
population et de l'habitation de 2003
? Profil socioéconomique de la ville de Bangui.
Ministère du Plan, à l'Economie et de la Coopération
Internationale 2008
ANNEXE
Liste des personnes rencontrées et collecte de
données
Plusieurs personnes dans différents organismes ont
été contactés, afin d'éclaircir le contexte du
projet et ses objectifs, ainsi que la collecte des données
nécessaire à l'évaluation environnemental et social:
- AGETIP CAF :
Ø Le Directeur Général
Ø Le chef de département des projets ruraux
Ø Le chef de projet PURISU
- Représentante de la Banque Mondiale dans la RCA
- Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie
Ø Le Directeur Général de l'environnement et
de l'économie social
Ø Le Directeur Général de l'écologie
et de la prévention des risques
Ø Chef service de l'Evaluation, Etude d'impact
environnemental, Audience publique et d'Audit environnemental
- La Mairie de Bangui :
Ø Directeur des grands travaux municipaux
- Direction de l'assainissement
Ø Le Directeur Général de l'assainissement
- Direction Générale de l'urbanisme
Ø Le Directeur Général de l'urbanisme
Ø Conseillé du ministre pour le suivi et
l'évaluation
Ø Conseillé du ministre de l'urbanisme
- La Direction Générale de l'hydraulique
Ø Le Directeur Général de l'hydraulique
Ø Le Directeur des ressources en eau
Ø Le point focal
- La SODECA
Ø Le Directeur technique de la SODECA
- L'ICRA
Ø Le Directeur de la bibliothèque
Ø Responsable cartographie
Ø Responsable des ressources agricoles
Contrat de cession de terrain
Plan général du site avec les différentes
installations
Bassin de traitement des lixiviats
* 1 UCM : Unité de
Cession des Médicaments.
* 2 RGPH : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat.
* 3 IDA : Association
Internationales pour le Développement.
* 4 AGETIP-CAF : Agence
d'Exécution des Travaux d'intérêt Public en
Centrafrique.
* 5 ONG : Organisation Non
Gouvernemental.