Conclusion
Lorsqu'on parle de développement, on est
confronté à un ensemble de dynamiques sociale, culturelle,
économique et politique. La cohérence de ces dynamiques est
souvent difficile à saisir, leurs effets sont contradictoires et parfois
conflictuels : elles ont un sens pluriel et souvent antagonique pour les
différentes parties prenantes en présence. Pour de nombreux
groupes sociaux, il s'agit de survivre ; pour d'autres, de s'enrichir,
d'avoir un pouvoir social et économique ; pour d'autres encore,
d'échapper aux contraintes des sociétés sous
développées à travers le pillage des ressources et leur
exploitation. C'est dans ce contexte que les ONG et autres structures
mènent ou appuient des « actions de
développement » Elles choisissent de soutenir certains types
d'acteurs (les plus pauvres par exemple) et d'actions (les initiatives
locales). Ce faisant, les ONG prennent place, consciemment ou non, dans le
champ des rapports sociaux et donc du « politique ».
Les méthodes et outils proposés seront
utilisés dans ce contexte. Il ne faut pas les réduire à un
dispositif pour assurer une meilleure « gestion » des
projets de développement par les structures d'appui ; ils
perdraient une dimension essentielle. Par contre, ils servent avant tout au
service des acteurs de base pour mieux identifier le contexte dans lequel ils
visent les contraintes qu'ils subissent, les potentialités à
exploiter, les limites d'une vision locale, ... ils serviront le
développement et rendront possible une meilleure adéquation des
actions menées et des stratégies développées par
les différents acteurs et partenaires.
Les actions de gouvernance en vue de la pérennisation
des actions de développement niveau village interpellent:
- d'une part les structures d'appui et les partenaires au
développement qui soutiennent beaucoup d'actions dont le but est
d'améliorer le niveau de vie des gens par l'augmentation et la
diversification de leurs capacités d'intervention ;
- d'autre part, les problèmes de méthode dans ce
type d'intervention semblent souvent insuffisamment perçus. Les
méthodes d'appui à des actions à caractère
communautaire exigent qu'on insiste sur leur viabilité à terme,
lorsque l'aide se sera retirée Il importe donc que ces actions
atteignent une rentabilité minimum, qu'elles s'insèrent dans une
économie de marché et tiennent compte des conditions de
concurrence. Pour y parvenir, les acteurs, bénéficiaires doivent
avoir une bonne capacité de gestion. Pour réussir à
transférer ces aptitudes aux acteurs de terrain, les structures d'appui
doivent avoir elles-mêmes cette capacité de gestion, une
mentalité «d'organisation», ainsi qu'une bonne
compréhension des mécanismes de pérennisation des acquis.
Une action de développement n'a d'intérêt que si elle est
critiquée et appropriée par les bénéficiaires.
Le rôle de l'intervenant devient celui d'un
facilitateur, au service d'une animation qu'il fera vivre, en en créant
bien souvent les conditions, le dialogue social. Cette démarche
d'accompagnement des acteurs fait bien entendu référence aux
processus d'apprentissage individuel et collectif. La diffusion de la
connaissance et de l'information ne suffit pas. Celles-ci doivent être
partagées, acceptées, appropriées par l'ensemble des
parties prenantes pour devenir une référence commune, une
représentation largement consensuelle, permettant la définition
d'orientations et d'axes d'intervention communs.
Les cheminements du développement sont
incertains ; on a souvent vu au cours des décennies passées
plus d'échecs que de succès. Bien sûr, il y a un droit
à l'erreur à concéder aux acteurs de développement.
Mais, à ce droit est associée l'obligation de ne pas
végéter dans les erreurs. On doit cesser de voir la
réduction de la pauvreté en terme d'infrastructures, mais
plutôt en terme de capital humain.
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