INTRODUCTION
Comment expliquer le phénomène de
négligence dans un foyer ? Les démarches de certains auteurs
autour de cette phénoménologie sont tout à fait
restreintes. Ils ne donnent pas une réponse à notre question.
Jusqu'à présent, on ne comprend pas pourquoi leur
littérature ne concerne pas des relations intra-familiales
(époux/épouses, parents/enfants). Leur approche n'est pas
centrée sur les conséquences des comportements des époux
pour leurs foyers. Cependant, Docteur Bijoux a attribué cette
négligence à trois facteurs : la stérilité
féminine, l'attachement exagéré de la fille à sa
mère et l'insignifiance de la présence du père. Tandis que
Rémy Bastien lui-même, dit que la virginité de
l'épouse est importante parce que son bonheur dépend de sa
première nuit de noces, c'est-à-dire si la femme est vierge ou
pas. Alors que Maurice Tièche a défini tout un ensemble de
facteurs qui, théoriquement, peuvent affecter les rapports entre les
membres d'une famille, particulièrement entre les époux. Ces
facteurs sont :
1-La femme plus instruite que le mari,
2-la femme plus âgée que le mari,
3-la femme beaucoup plus jeune que le mari,
4-la différence dans les démonstrations
d'affection,
5-la différence de races,
6-la différence de classe sociale,
7-l' incompatibilité d'humeur,
8-le rôle du jeune mari.
La question posée, étant alors sans
réponse convaincante, notre mémoire y répond.
Pareille question relève des disciplines psychologique
et sociologique, parce qu'il convient de faire une analyse psycho-sociale
à divers domaines des sciences humaines et psychologiques pour donner
une formule en réponse à la question.
Elle relève de la psychologie parce qu'on va
étudier le comportement des membres du foyer pour donner une
réponse. Elle concerne la sociologie parce que l'attitude et le
comportement des parents auront une répercussion sur les enfants, les
futurs hommes et femmes de la société de demain.
Du point de vue historique, elle a ses origines dans
l'histoire du pays. Les coutumes, moeurs du pays se rattachent à ce
problème.
Nous la posons ainsi parce que nous avons constaté que
depuis plusieurs années les époux et épouses n'arrivent
pas à bien gérer leurs foyers. L'un des partenaires accuse
l'autre de négligence ou de manque de responsabilité à son
égard ou vis-à-vis des enfants. Les conséquences
psycho-sociologiques sur les enfants, et l'avenir du pays nous ont
poussé à poser cette question.
Résoudre ce problème se révèle
actuellement une nécessité parce qu'en raison du nombre de
divorces et de délinquants juvénile qu'a connus notre
société, l'utilité scientifique d'une réponse
à cette question est qu'on trouve une formule pour la réussite
d'un enfant dans un foyer. C'est ce qui consacre l'utilité sociale de ce
travail.
Pour répondre à la question que nous nous
posons, nous présumons que, dans la réalité qui nous
intéresse, cinq variables interviennent : jalousie, communication,
condition économique, influence parentale, confiance dans la protection
légale. La variable jalousie détermine d'une manière
négative la variable communication. La variable communication influence
elle-même la condition économique. La variable influence parentale
réagit sur la confiance dans la protection légale de l'union.
Notre hypothèse se justifie par le fait que la
théorie de relativité restreinte et la théorie du
psychologue Maurice Tièche, soutiennent que la famille est
nécessaire à l'individu et à la société
puisqu'elle constitue la communauté en miniature dans laquelle l'enfant
fera l'apprentissage de sa vie sociale. Pour ainsi dire, une réponse
à cette question pourra faire diminuer la quantité de divorces et
la délinquance juvénile.
Le mémoire comporte deux parties subdivisées en
cinq chapitres.
Le premier chapitre est subdivisé en deux sections et
a pour titre `le problème'. L'objectif de ce chapitre est de
présenter le problème, la problématique, la question
spécifique du mémoire. Nous avons parlé aussi dans ce
chapitre du cadre conceptuel et théorique. Nous y avons
présenté les idées des auteurs autour de la question.
Le deuxième chapitre a pour titre `cadre
méthodologique.' Il est subdivisé en deux sections. L'objectif en
est de préciser le type de matériel et la méthode que
nous avons utilisée pour faire ce travail.
Le troisième chapitre a pour titre `attitudes et
comportements observés'. Il est subdivisé en trois sections.
L'objectif en est de projeter d'une manière générale les
différents problèmes familiaux à Port-au-Prince, donner
les types de familles, leurs caractéristiques et leur situation
économique. Nous y avons présenté les idées sur les
problèmes familiaux.
Le quatrième chapitre a pour titre « les
partenaires légitimes dans leurs foyers ». Il est
subdivisé en deux sections et trois sous sections. L'objectif de ce
chapitre est de déceler le « comportement » des
partenaires légitimes dans leurs foyers. Nous avons mis en relation les
idées des membres du foyer légitimes.
Le cinquième chapitre a pour titre
`Interprétation et recommandation'. Il est subdivisé en deux
sections et deux sous sections. L'objectif en est de faire
l'interprétation des résultats obtenus de la recherche et de
donner des recommandations appropriées. Nous y avons
développé des analyses et des recommandations.
PREMIERE PARTIE
Le problème : Aspects Méthodologiques
et Théoriques
La première partie regroupe le 1er, le
2ème et le 3ème chapitre. A ce niveau nous
présentons le problème, la méthode que nous avons
utilisée pour la réussite du travail et les idées
théoriques sur les différents problèmes familiaux.
Chapitre I.
Les cadres de l'Études
Quel problème résout ce mémoire? Dans quels
cadres se situe ce problème?
C'est à ces deux questions que répond ce
chapitre. En effet, nous allons y définir notre problème. Ensuite
nous développerons les faits ou phénomènes historiques
auxquels se rattache ce problème. Enfin, nous examinerons les
idées qui serviront d'outils à la compréhension et
à la résolution dudit problème.
Ce développement sera réalisé dans deux
points.
1.1.- Problématique
Des conversations tenues occasionnellement avec des
époux et épouses haïtiens à Port-au-Prince depuis
plusieurs années nous ont révélé que souvent les
uns comme les autres n'arrivent pas à bien gérer les relations et
interactions nées de la fondation de leurs foyers. En effet, nous avons
souvent entendu l'un des partenaires accuser l'autre de négligence ou
de manque de sens de responsabilité à l'égard des enfants,
en tout cas à l'égard de la famille prise comme une
unité.
Si ces accusations sont vraies, comment s'explique
le phénomène, à Port-au-Prince, dans ses manifestations,
ses causes et ses conséquences, pendant la décennie 1990?
Le mariage forcé qui est un phénomène
courant à Port-au-Prince ne serait-il pas l'une des causes du
problème? On sait que souvent à Port-au-Prince, les jeunes
garçons fiancés courtisent d'autres jeunes filles et
entretiennent avec elles des relations sexuelles. Il arrive souvent que par
hasard une des amantes tombe enceinte et ces jeunes garçons sont, sous
les contraintes et menaces des parents de la fille enceinte ou simplement
poussés par leur conscience, obligés de rompre avec la
fiancée, pour épouser la fille enceinte.
La présence d'une maîtresse dans la vie de
l'époux ou d'un amant dans celle de l'épouse, n'est-elle pas une
autre cause susceptible de rendre l'un ou l'autre des partenaires
indifférent envers le foyer? On sait que tout soupçon en ce sens
alimente des scènes de jalousie et de discussions interminables qui
entretiennent entre les époux, malaise et méfiance dont souffre
le foyer puisque la communication et la compréhension mutuelles peuvent,
dans ces cas, tendre vers le point minimum.
L'impossibilité par l'époux de satisfaire
convenablement les besoins du foyer serait-elle pour rien à certaines
négligences retrouvées dans certains foyers, puisque beaucoup
d'épouses haïtiennes s'attendent à ce que ce soit
l'époux qui assure le gros des dépenses du foyer?
Le manque de préparation de l'épouse à
gérer des activités domestiques n'est-il pas aussi de nature
à répugner l'époux et le porter à mépriser
l'épouse? On sait qu'en Haïti, les travaux domestiques et
l'occupation des enfants sont généralement
considérés comme le lot de la femme, et que celles qui n'arrivent
pas à bien s'en tirer, sont placées sous les feux de la critique
de leurs partenaires.
Les activités professionnelles de l'un ou de l'autre
partenaire doivent-elles être laissées de côté quand
on recherche les causes possibles de la négligence du foyer? On sait que
dans certaines familles de telles activités occupent tout le temps de
l'un des époux (le mari le plus souvent) ou toute la priorité
chez l'autre.
La différence d'éducation entre les
époux, que ce soit dans le sens d'intégration de valeurs et
normes sociales, que ce soit dans le sens de niveau de scolarisation,
n'est-elle pas également une source d'indifférence, donc de
négligence?
En tout cas, quelles qu'en soient les causes, la
négligence de la famille est susceptible d'entraîner des
conséquences négatives dont voici les trois principaux :
1 - Régression sentimentale et/ou économique
du foyer;
2 - Échec social des enfants (mauvaise
intégration sociale,
tendance à la
délinquance);
3 - Éternelle guerre froide ou chaude entre les
conjoints, dont
l'issue la plus fréquente est le divorce qui
amène tout le
cortège de problèmes affectifs
et légaux que l'on peut
imaginer.
Les problèmes qui opposent les partenaires conjugaux
haïtiens et qui rejaillissent sur leurs familles semblent avoir peu
intéressé les auteurs. Malgré nos multiples recherches,
nous n'avons pu trouver que les idées du Docteur Legrand Bijoux et de
Rémy Bastien qui ont inventorié certains faits susceptibles de
nuire directement ou indirectement aux relations conjugales.
Le premier fait est la stérilité
féminine. Dans ce sens le Docteur Bijoux a constaté que
<< la stérilité féminine est
considérée comme une malédiction et la femme
stérile, si elle est en puissance de mari , est ridiculisée et
méprisée par le milieu>>. (1)
Le deuxième fait est la situation de conflit avec
la belle-mère. Sous ce thème, le Docteur Bijoux
écrit : << Il est classique de voir la belle-mère
apprécier et même cajoler sa belle-fille tant que l'union de
celle-ci avec son fils est régulière, et dans la suite monter en
guerre contre elle dès que le problème de mariage légal se
pose. Si le mariage a lieu malgré tout, il n'est pas rare de voir la
belle mère dresser les rivales ou du moins << pousser>> des
rivales contre sa belle-fille légitime>>. (1)
Le troisième fait est l'attachement
exagéré de la fille à sa mère. Pour Bijoux
<< la fille s'attache également à sa mère et ceci
d'une façon exagérée, même après qu'elle ait
été officiellement émancipée par le
mariage>>. (2)
1.- L. Bijoux , coup d'oeil sur la famille haïtienne,
1982, p.45
Ibid., p..66
Le quatrième fait est l'insignifiance de la
présence du père. Le
Docteur Bijoux explique ce fait en ces termes : <<
Si le père existe dans la famille, les relations des enfants avec lui
sont lointaines, superficielles, colorées par la peur, la
méfiance et la rébellion. En général, en cas de
conflit, la mère s'allie avec ses enfants contre le papa. Cette alliance
peut le plus souvent être subtile plutôt que bruyante>>.
(3)
Le cinquième fait qui est l'importance de la
virginité de l'épouse est rapportée par Bastien qui
stipule que << le bonheur futur de la nouvelle mariée
dépend de sa première nuit de noces c'est-à-dire si elle
est vierge ou pas>>. (4)
En mettant en parallèle les idées de la revue de
la littérature et notre question de départ qui est :
Comment s'expliquent la négligence et le manque de responsabilité
des partenaires conjugaux à l'égard de leur famille? , nous
remarquons qu'il existe une certaine conscience des faits capables de poser des
problèmes aux membres d'un foyer légitime. Dans ce sens, les
auteurs se dirigent vers notre question. Cependant, à l'exception de
l'insignifiance de la présence du père et de l'importance de la
virginité de l'épouse, les phénomènes dont ils
parlent ne concernent pas des relations intra-familiales (époux /
épouses, parents / enfants). De plus leur approche n'est pas
centrée sur les conséquences des comportements des époux
pour leurs foyers. Ainsi tenant compte du nombre et de la diversité de
phénomènes qui, dans le milieu haïtien, sont susceptibles
d'expliquer la négligence et le manque de responsabilité
des partenaires conjugaux à
1.- Ibid., p. 45
2.- Ibid., p.65
3.- Ibid., p.66
4.- R. BASTIEN, le paysan haïtien, 1985, p.14
l'égard de leurs familles, nous concluons que tout est
encore à faire dans ce domaine : inventaire des problèmes,
recherche de leurs causes et de leurs conséquences. Telle sera notre
mission dans ce mémoire. Nous l'accomplirons en portant nos observations
sur les familles légitimes des couches moyennes de la ville de
Port-au-Prince qui ont entre un an et vingt ans d'expérience.
1. 2.- Cadre conceptuel et théorique
Les idées théoriques qui sont pertinentes
à notre question de recherche et qui vont servir de cadre
théorique à ce mémoire sont toutes tirées de
l'ouvrage du Psychologue Maurice Tièche (1965)
Pour cet auteur, la famille est nécessaire
à l'individu qui, sans elle, se sent affreusement seul ou qui, en elle,
trouve << un grand réconfort dans la certitude qu'il a quelque
part, fut-ce aux antipodes, au moins une personne de son sang qui pense
à lui ou un rejeton qui constitue son oeuvre et perpétue son
nom>>. (1)
L'auteur avance que la famille est aussi nécessaire
à la société << puisque c'est elle qui constitue la
communauté en miniature dans laquelle l'enfant fera l'apprentissage de
la vie sociale>>. (2)
L'auteur a défini tout un ensemble de facteurs qui,
théoriquement, peuvent affecter les rapports entre les membres d'une
famille, particulièrement entre les époux. Ces facteurs
sont :
1- La femme plus instruite que le mari;
2- La femme plus âgée que le mari;
3- La femme beaucoup plus jeune que le mari;
1.- M. Tièche, guide pratique d'éducation
familiale, 1965, p.64
2.- Ibid., p.64
4- Différence de classe sociale;
5- Différence dans les démonstrations
d'affection;
6- Différences de races;
7- Incompatibilité d'humeur;
8- Rôle du jeune mari.
En ce qui concerne l'action du facteur instruction, l'auteur
écrit : << Si la femme est plus instruite que son mari, si
elle possède des diplômes nettement supérieurs aux siens -
si tant est qu'il en ait - un malaise sournois les opposera presque fatalement
à moins qu'ils ne soient doués tous deux d'une nature
angélique>>. (1)
En ce qui a trait à l'influence de l'âge de la
femme sur les relations
conjugales, les idées de l'auteur sont les
suivantes : << Lorsque le mari est plus jeune que sa femme, les
causes de mésentente semblent être particulièrement graves
et nombreuses puisque sur mille divorces, neuf cent vingt comprennent des
couples de ce genre. S'il est plus jeune, l'adaptation sera difficile,
même si les débuts sont sans histoires, car les années
apportent de sérieuses désillusions quand les époux ne
prennent pas les précautions nécessaires>>. (2)
Plus loin l'auteur ajoute ceci :<< Lorsque le
mari est beaucoup plus âgé que sa femme, plus de quinze ans, par
exemple, l'adaptation risque d'être compromise par son attachement
à de vieilles habitudes que la jeune femme trouvera d'abord risibles,
puis surannées et enfin tyranniques>>(3)
1.- Ibid, p. 456
2.- Ibid., p.456
3.- Ibid., p.457
Les idées de l'auteur relatives à la
différence de classe sociale des
conjoints se lisent comme suit : << La
différence de niveau social qui sépare les époux n'est pas
nécessairement fatale à leur bonheur, mais elle peut, s'ils n'y
prennent garde, engendrer de graves malentendus. Par niveau social, nous
n'entendons pas celui que la richesse ou la pauvreté semble
établir. Lorsqu'un << fils de famille>> épouse une
<< fille du peuple>>
- Pour employer le langage encore en vigueur - il sait bien
qu'il aura quelque peine à initier sa femme au genre de vie en usage
dans sa famille et dans son milieu. Pourtant, il y a de grandes chances qu'il y
parvienne car beaucoup de jeunes femmes font preuve en cela d'un magnifique
pouvoir
d'assimilation. Une personne invitée à un milieu
plus simple où la vie est
beaucoup plus âpre, les difficultés et les peines
plus nombreuses, il est beaucoup plus difficile de se mettre au niveau
voulu>>. (1)
L'auteur complète ses idées sur la
différence de classe sociale des
époux en avançant ceci : << Deux
fiancés d'éducation et de classe sociale différentes
estiment qu'à force de s'aimer, ils finiront par être
transformés. Ce n'est certes pas impossible; pourtant cette
transformation sera difficile. Chacun, en effet, a vécu au moins vingt
ans dans le milieu qui lui est propre; or, les impressions de la
première enfance sont les plus fortes et marquent définitivement
celui qui les reçoit. Tant que dure la première exaltation des
sentiments amoureux, les souvenirs d'enfance s'estompent, mais ils se
réaffirment ensuite, surtout, chez le mari puisqu'il est en
général plus âgé et que son rôle normal dans
la famille fait de lui un chef >>. (2)
1.- Ibid., p. 457
2.- Ibid., p.458
3.- Ibid, p.458
Parlant des différences dans les démonstrations
d'affection, l'auteur écrit ceci : << Lorsqu'un homme et une
femme s'unissent par le mariage, ils constatent que les affinités qui
les ont rapprochés leur donnent les mêmes besoins
matériels, mentaux, moraux et spirituels à satisfaire. <<
Mais ils ne se rendent pas toujours compte que des besoins identiques peuvent
se traduire de plusieurs manières. Deux personnes également
éprises donnent souvent de leur affection des démonstrations
très différentes >>. (3)
Sous l'angle des différences raciales, l'auteur croit
que <<les mariages entre races différentes soulèvent
souvent de sérieux malentendus>>. (1) Pour lui :<< On
ne saurait nier qu'entre les blancs et les noirs, par exemple, il existe des
différences profondes de mentalité, de besoins, de moeurs et que
l'adaptation doit être particulièrement difficile. Sauf dans
certains cas très rares, l'époux de couleur, l'époux de
race blanche est plus ou moins considéré comme un intrus. C'est
surtout la situation des enfants qui est pénible car ils ne sont
réellement accueillis dans aucun des milieux auxquels leurs parents
appartiennent>>. (2)
L'auteur explique l'incompatibilité d'humeur en ces
termes : « Il faut enfin aborder l'une des raisons le plus
souvent invoquées pour expliquer la mésentente conjugale :
lorsque aucune des discordes que nous venons de mentionner n'est en jeu et que
pourtant l'adaptation ne parvient pas à se faire, les époux
parlent d'incompatibilité d'humeur. >> (3)
1.- Ibid., p.458
2.- Ibid., p.459
3.- Ibid., p.459
<<En réalité, poursuit l'auteur, cette
incompatibilité n'est pas autre
chose qu'un ensemble de divergences non acceptées. La
plupart du temps, ce qui empêche cette indispensable adaptation, c'est
que les mobiles ayant déterminé le mariage étaient
entachés d'égoïsmes ... Ces motifs sont normaux et
légitimes en soi, mais s'ils ne sont pas accompagnés d'un
élan sincère, spontané et
désintéressé des deux coeurs l'un vers l'autre, ils
engendrent forcément un climat d'incompatibilité>>. (1)
Enfin, l'auteur expose par ces mots l'influence de changement
du comportement du jeune mari sur les relations conjugales : << La
première fissure qui apparaît généralement dans le
bonheur extatique du début se manifeste lorsque le mari- c'est
ordinairement lui qui commence - se montre un peu moins aimable, un peu moins
courtois que lorsqu'il était fiancé. La surprise est d'autant
plus grande que la courtoisie avait été extrême pendant la
période des fiançailles et que la jeune fille s'y était
délicieusement habituée. Elle n'avait pas songé qu'une
fois mariée, elle partagerait avec son mari, non seulement les heures de
loisirs, de joie, les promenades charmantes, les tête-à-tête
agréables, mais également les heures de fatigue, de soucis, de
difficultés, etc.
Tout cela tend à créer des difficultés
entre jeunes époux qui n'ont pas encore eu le temps de se comprendre
tout à fait et de s'adapter. >> (2)
1.- Ibid., p.459
2.- Ibid., p.461
1. 2.1.- Hypothèse de recherche
Dans ce mémoire, nous
cherchons à vérifier l'hypothèse suivante :
Pendant la décennie tous les problèmes
de négligence dont fait montre l'un ou l'autre des partenaires
légitimes haïtiens à Port-au-prince à l'égard
du foyer, tournent autour de l'un ou de plusieurs des facteurs
ci-dessous :
- Jalousie,
- Condition économique,
- Confiance dans la protection légale de l'union,
- Influence parentale,
- Incapacité à Communiquer.
-
1.2.2.- Cadre opératoire
· a) Opérationnalisation des
variables
Notre hypothèse de travail
se compose d'une variable dépendante et de quatre (4) variables
indépendantes.
La variable dépendante, celle que nous
voulons expliquer est:
La négligence de leurs foyers
par les partenaires légitimes à Port-au-Prince.
. Cette variable a quatre
(4) dimensions:
. Absences d'un
partenaire au foyer;
. Manque de dialogue avec
les autres membres du foyer;
. Manque d'affection
envers les autres membres du foyer;
. Manque d'attention aux
problèmes du foyer.
· b) Définition des opérationnelle
des variables
L'analyse conceptuelle de cette hypothèse
révèle qu'elle se compose de cinq concepts principaux dont nous
donnons ici la définition opérationnelle.
1- Négligence du foyer : ce concept se
mesure chez un partenaire par la fréquence de ses absences, l'importance
qu'il accorde au dialogue avec les autres membres de sa famille, l'importance
des marques d'affection dont il fait preuve vis-à-vis de l'autre
partenaire et leurs enfants (s'il y en a) et par l'importance de l'attention
qu'il accorde aux problèmes de son foyer.
Compte tenu de cette définition, la force de la
négligence du foyer va dans le même sens que la fréquence
des absences mais dans le sens contraire de l'importance du dialogue, des
marques d'affection et de l'attention aux problèmes du foyer.
2- Jalousie : Ce concept s'explique par les
réactions de répulsion d'un partenaire face à sa
présence, réelle, virtuelle ou fictive dans la vie de l'autre.
3- Condition économique :
possibilité financière de l'un ou des deux partenaires face aux
besoins du foyer.
4- Confiance dans la protection légale de
l'union : ce concept traduit l'attitude du partenaire qui se croit
certaines actions permises par le fait que la légitimité de
l'union rend difficiles sinon impossibles certaines réactions de
l'autre.
5- influence parentale : ce concept traduit la
tendance des parents de l'un ou des deux partenaires à se dresser ou
à dresser le partenaire qui est leur proche, contre l'autre, pour une
raison quelconque.
6- Communication : Ce concept traduit le
savoir des deux partenaires à faire passer une qualité, un
caractère, faire partager leur opinion pour le bonheur du foyer.
Chapitre II.
METHODOLOGIE
Le présent chapitre introduit la
notion de variable en présentant une définition, les structures
et les différents mécanismes impliqués pour le
développement de notre travail de recherche.
La première variable
indépendante est la jalousie d'un partenaire. Cette
variable a une seule dimension: conduite violente d'un partenaire en
réaction à la présence (réelle ou virtuelle) d'une
tierce personne dans la vie sentimentale de l'autre.
La deuxième variable
indépendante est : la condition économique d'un
partenaire. Cette variable a deux dimensions:
. Chance du partenaire de pouvoir mener
une activité lucrative;
. Apport en termes financiers du
partenaire à la résolution des
problèmes du foyer.
La troisième variable
indépendante est : confiance dans la protection légale
de l'union. Cette variable a deux dimensions:
. Connaissance des dispositions
légales régissant le mariage;
. Interprétation des obligations
légales du mariage.
La quatrième variable est : influence des
parents. Cette variable a deux dimensions:
. Tendance d'un partenaire à se considérer comme
enfant obéissant de ses parents;
. Relation antipathique d'un partenaire avec les parents de
l'autre.
2.1- Processus de la recherche
Cette section veut décrire le processus de la
recherche.
2.2. - Univers et échantillon
L'univers sur lequel porte notre analyse se compose des
unités répondant aux critères suivants:
1. - être un Haïtien
marié ou fils (ou fille) majeur, c'est-à-dire âgé
d'au moins 18 ans, d'une famille légitime;
2. - que le mariage ait entre un an et
vingt ans d'existence;
3. - que les partenaires soient de
couches moyennes;
4. - que la famille concernée
vive à Port-au-Prince depuis au moins cinq ans.
Pour avoir les données de vérification de
l'hypothèse, 1e nous avons eu un univers et un
échantillon sur lequel a porté notre analyse ; nous avons
utilisé la technique d'échantillonnage intentionnel ;
2e nous avons mené deux séries d'observations :
a) observation documentaire, c'est-à-dire nous avons collecté
des informations, jugements et opinions écrits autour des relations
développées dans le cadre familial b) observations empiriques
c'est-à-dire nous avons recueilli auprès des unités de
notre et échantillon à l'aide d'un questionnaire, des
témoignages sur les attitudes et comportements des conjoints à
l'égard de leurs foyers.
Les données recueillies ont été
traitées par le biais de l'induction et de la déduction. Pour
l'induction, on émet une conclusion générale fondée
sur le constat de la répétition de faits, de comportements,
d'idées. Cette conclusion est générale. Nous l'utilisons
pour généraliser les idées similaires, convergentes,
qui se renforcent. Pour la déduction, notre conclusion est
fondée sur l'application à une situation particulière
d'une conclusion induite ou d'un principe. C'est le cas de l'attraction et de
la répulsion.
Pour constituer notre
échantillon, nous avons utilisé la technique dite
échantillonnage intentionnel qui est un «échantillonnage
non probabiliste dans lequel les unités sont choisies suivant qu'elles
répondent à un profil défini par le chercheur»
(1)
Notre échantillon est
constitué de :
a) 30 partenaires : 15 Époux / 15 Épouses
b) 20 progénitures : 10 Garçons / 10 Filles.
Nous avons fait en sorte que les
unités choisies soient distribuées dans les différentes
zones de résidence à Port-au-Prince.
Pour identifier des partenaires de
couches moyennes, nous avons retenu trois critères:
- Niveau d'instruction supérieur au niveau
primaire;
- Activité ou profession exigeant une formation
préalable;
- Revenu pouvant satisfaire au moins les besoins
primaires.
2.2.3.- Méthode de recherche
Nous avons opté pour la
méthode qualitative.
Pour réunir les
informations permettant la vérification de l'hypothèse, nous
avons mené deux séries d'observations: documentaires et
empiriques.
1. - observations
documentaires
A l'aide de cette
technique nous avons collecté les informations, jugements et opinions
écrits autour des relations développées dans le cadre
familial en Haïti, plus particulièrement à Port-au-Prince.
Pour cela, d'abord nous avons fait l'inventaire de tous types de documents
(ouvrages, mémoires, articles, brochures, films, vidéo, etc.)
susceptibles de contenir directement ou indirectement ce genre d'informations.
Ensuite, nous en avons expliqué les plus pertinents.
2. - Observations
empiriques
Il s'agissait de
recueillir auprès des unités, des témoignages sur les
attitudes et comportements des conjoints à l'égard de leurs
foyers. Pour effectuer ce travail nous avons utilisé un schéma
d'entrevue élaboré sur la base des indicateurs des concepts
composant l'hypothèse. Ce schéma d'entretien est
présenté en annexe.-
Nous avons personnellement conduit les entretiens à
Port-au-Prince qui se réduit à la commune de Port-au-Prince,
c'est-à-dire l'espace borné : au nord par Boulevard Harry
Truman, au Sud par l'Ave Christophe, à l'Est par l'Ave Saint Martin et
à l'Ouest par la Rue Dr Dehoux (cimetière). Nous avons choisi de
mener l'enquête de terrain dans cette commune qui présentait une
situation complètement conflictuelle au sein des foyers conjugaux.
Nous avons élaboré un questionnaire de 14
questions que nous avons finalisées avec d'autres collègues. Ceci
a donné lieu à des discussions sur les termes à utiliser,
la pertinence des questions, mais aussi sur la manière d'aller à
la rencontre des couples mariés et de leurs progénitures et de
leur présenter la démarche.
Les questions ont été testées sur un
petit échantillon de population. Il a été
décidé que nous interrogerons que des couples mariés et de
leurs progénitures âgés d'au moins 18 ans vivaient dans la
commune de Port-au-Prince.
30 partenaires dont 15 époux et 15 épouses et
20 progénitures dont 10 garçons et 10 filles ont
été interrogés pendant une période allant du mois
de mai au mois d'août 2003. Nous avons utilisé un questionnaire
où l'enquêté a eu le soin de le remplir sous notre
supervision. Nous avons pris la précaution de ne pas influencer les
réponses de l'enquêté et nous l'avons mis en confiance afin
de trouver des vraies réponses. Nous n'avons rencontré aucun
problème majeur sauf les jours de grèves et de manifestations
dans les rues de Port-au-Prince qui retardaient dès fois les jours
destinés pour les entretiens.
Chapitre III
GENERALITES SUR LES PROBLEMES FAMILIAUX
Personne ne peut remplacer, auprès du
mari, la femme qui lui a tout donné d'elle-même, qui a fait de lui
le centre de ses préoccupations, de sa solitude, le premier objet de sa
tendresse. Du coté de la femme, il n'est pas d'homme au monde qui puisse
lui offrir mieux que ce que lui a donné son mari sincère qui la
protège, la chérit et s'appuie sur elle pour s'acquitter d'une
manière toujours plus efficace de son rôle social.
Ainsi, malgré cette relation soudée, il arrive
parfois qu'il existe pas mal de divergences d'opinions qui débouchent
sur différents problèmes familiaux.
3.1.-Types de familles à Port-au-Prince :
leurs caractéristiques et leur situation économique.
Selon certains auteurs, un type est un modèle
idéal, un ensemble de caractères organisés en un tout, le
moyen de distinguer un objet, un individu. En anthropologie, un type est un
ensemble de caractères (en général à la fois
physiques et psychiques.)
En ce qui a trait à la famille, il est
généralement admis qu'elle est l'union plus ou moins durable et
socialement approuvée d'un homme, d'une femme et de leurs enfants.
Une famille existe quand il y a des personnes
apparentées vivant sous le même toit, spécialement le
père, la mère et les enfants.
Le terme famille peut encore désigner en ce sens:
Toutes personnes unies par un lien de parenté ou d'alliance. Dans cette
acception, le mot désigne tous ceux-là qui sont liés, non
seulement par les liens biologiques et du mariage, mais aussi par
l'adoption.
Le sentiment et l'institution s'y confortent
réciproquement. Le terme alliance désignant déjà
les unions fondées sur les stratégies patrimoniales, au sens
large, il nous a paru plus clair d'y renoncer et de garder le terme «
moderne» qui marque mieux la continuité entre les formes
contemporaines de ce modèle et les caractéristiques qu'il
présentait au cours du XIXè siècle.
On se souvient de ce modèle qui se définit
par une double inspiration: d'une part la recherche du bonheur,
particulièrement à travers le sentiment amoureux ; d'autre
part le respect de l'institution considérée comme le guide
infaillible vers ce bonheur. Plus précisément, on admet que la
loi exprime la nature de l'homme et que lui obéir, ce n'est jamais autre
chose que suivre la pente de ses véritables désirs. On recherche
donc le bonheur. On se marie par amour. Ainsi l'intensité des
gratifications immédiates n'est pas le critère ultime dans le
choix.
Généralement on distingue quatre types de
familles.
La famille née d'un mariage patriarcal.
Dans le cas d'une relation patriarcale, le mari
est le chef de la famille et son rôle n'est pas mis en question. Ses
décisions font office de lois. Le chef patriarcal peut choisir ou non de
consulter les membres de sa famille, suivant qu'il est plus ou moins
autoritaire.
La famille née d'un mariage matriarcal.
Dans le cas d'une famille matriarcale, c'est la
femme qui est le chef de la famille. Cette famille n'est pas rare dans
certaines cultures où la femme a comblé les besoins de la
société pendant de nombreuses années. Elle peut
quelquefois se produire par défaut, par exemple: quand le mari ne joue
pas son rôle de chef de famille et ne prend pas de décisions. Il
peut arriver également que la femme usurpe l'autorité du mari.
La famille née d'un mariage
égalitaire.
Le sens de ce terme relativement nouveau est
né après l'apparition du mouvement prétendu de
libération de la femme. Dans ce cas, le mari et la femme s'efforcent de
guider la famille en tant que personnes investies d'une même
autorité et d'un même droit de regard. La décision de l'un
est aussi importante que celle de l'autre.
La famille née d'un mariage conflictuel.
Dans ce cas le mari et la femme sont en
compétition pour diriger la famille. Adversaires, ils ne fixent jamais
de règles claires et l'autorité de la famille passe de l'un
à l'autre suivant que l'un ou l'autre gagne la bataille.
Dans la structure des groupes familiaux, on distingue
deux types de relations fondamentales: les relations par descendance commune et
celles par union, alliance ou affinité. On appelle type minimal, la
famille simple ou nucléaire, composée de deux adultes de sexes
différents, et de leurs enfants;
c'est-à-dire d'une seule union entre adultes et d'un
seul niveau de descendance.
La famille forme un tout. Toucher à l'un de ses
membres, c'est compromettre sa fonction sociale et même son existence.
Chacune de ses parties doit sentir à quel point les autres lui sont
nécessaires et précieuses. Mais dans cette cellule, il n'en va
pas comme dans celles qui composent le corps: sans prétendre à
une autonomie totale, elles possèdent toutes une personnalité
plus ou moins marquée. Pour former une famille, deux personnes se sont
unies librement; un peu moins librement peut-être, mais en pleine
connaissance de leurs responsabilités. Elles donnent naissance à
des enfants. Et c'est en vertu de l'amour qui les unit que ces personnes
forment un tout dont les parties se relâchent un peu avec le temps et par
la force des choses, puisque les enfants quitteront le foyer paternel et
fonderont d'autres foyers.
Jetons un regard sur la situation économique de la
famille à Port-au-Prince.
Se basant sur le revenu mensuel de ménages,
l'espace habitable, la consommation d'eau et d'électricité, on a
répertorié à Port-au-Prince trois grandes strates:
1ère strate: elle groupe les
gens à bas revenu, c'est-à-dire les ménages gagnant moins
de $ H 1000 par mois;
2ème strate : elle
rassemble les gens aux revenus moyens, c'est-à-dire les ménages
gagnant entre $ H 1000 et $ H 3000 le mois;
3ème strate: elle
réunit les gens à hauts revenus soient les ménages gagnant
plus de $ H 3000 par mois. (1)
1.- J. M. GABRIEL, misère et injure dans les
bidonvilles de Port-au-Prince, 1995, p.51
Pour opérationnelle qu'elle est, cette
division cache des aspects très intéressants de la
réalité Port-au-Princienne: elle ne fait pas clairement
ressortir les misères insupportables des ménages qui n'ont aucun
espoir de gagner même $ H 20 par mois, ni le luxe des ménages qui
font des rentrées supérieures à $ H 10.000. (1)
Plus d'un million de Port-au-Princiens sont mal
nourris, mal logés, en proie à la misère la plus
abjecte...
Au point de vue de satisfaction des besoins, la
société Port-au-Princiennne, étant une
société de marché, offre des chances inégales aux
différentes strates socio-économiques. Cette
société qui n'offre rien (biens et services) gratuitement exige
que tout le monde travaille pour avoir un certain pourvoir d'achat. Ce pouvoir
d'achat, très élevé chez les gens de statut
socio-économique élevé, débarrasse ces derniers de
tous soucis matériels. Les gens de statut socio-économique moyen
ont la possibilité de subsister à condition qu'ils supportent
victorieusement la perpétuelle concurrence au niveau du marché du
travail par leur compétence et leurs astuces et accointances
politiques.
Quant aux gens de faible statut
socio-économique, ils vivent en marge de la société,
exposés qu'ils sont aux souffrances et aux privations les plus
humiliantes. Eternels chômeurs, ce sont des gens que la
société semble refuser.
3.2. - Problèmes des époux avant et
après le mariage
Vus sous ces angles, les tempéraments
étudiés et décrits, sont finalement non seulement
désagréables et irritants mais aussi irréconciliables et
incompatibles. Cherchons à aller plus loin, à dépasser les
apparences et les comportements extérieurs. Ces deux attitudes humaines
ne pourraient-elles pas être chacune l'expression d'un sentiment
particulier, intime, congénital, indestructible mais modifiable à
des degrés divers et de diverses façons? Pensons un peu. Un
individu qui naît avec une prédisposion à se
déprécier lui-même peut-il en aucune façon
ressembler à un individu qui naît avec une prédisposion
à s'exalter lui-même? Alors qu'un seul mot de
désapprobation réussira à bouleverser le premier, tout un
discours de reproches arrivera à peine à émouvoir l'autre.
Alors que le premier aura toujours l'impression, malgré une très
grande application, de n'avoir pas tout bien fait ou de ne pas en avoir fait
assez, le deuxième conservera l'illusion que ses contributions les plus
parcimonieuses auront été indispensables. Oui, il y a des
individus qui ont une piètre estime de soi et il y en a qui ont une
grande estime de soi. Eux seuls le savent. Eux seuls sentent leur «petit
moi» se contracter ou leur «grand moi» se dilater sous le vent
brûlant de l'anxiété ou de la colère...
Obtenir et conserver une juste estimation de personne
n'est pas un phénomène spontané mais le résultat
d'une éducation quotidienne basée sur l'amour inconditionnel.
L'encouragement amènera un «petit moi» à
découvrir que malgré ses craintes et ses doutes, il est quelqu'un
qui a une valeur inestimable alors qu'une éducation basée sur
l'amour inconditionnel manifesté dans beaucoup de respect amènera
un «grand moi» à comprendre que malgré ses
prétentions, il n'est pas le centre du monde, mais qu'il est tout
simplement aussi bon et aussi mauvais que les autres...
Il n'est pas difficile maintenant d'imaginer ces deux
tempéraments, un «petit moi» et un «grand moi»,
plus ou moins équilibrés, plus ou moins
déséquilibrés, très équilibrés ou
franchement déséquilibrés, c'est-à-dire avec des
degrés d'anxiété et de colère variée, qui se
rencontrent pour vivre à deux, selon toutes les combinaisons possibles
de tempéraments et d'équilibres qui existent: un homme au
«petit moi» avec une femme au «grand moi» ; un homme au
« grand moi» avec une femme au « grand moi»; un homme au
«petit moi» avec une femme au «petit moi»...
Comment pourront-ils survivre à une vie à
deux si tous les deux ne se sont pas engagés solennellement à
s'aimer inconditionnellement? Comment pourront-ils survivre à une vie
à deux s'ils n'ont pas pris les résolutions nécessaires et
établi les priorités qui leur permettront à tous les deux
de passer du temps ensemble afin de s'attacher l'un à l'autre et
d'éprouver l'un pour l'autre de la tendresse, malgré leur mauvais
caractère ? Comment pourront-ils survivre à une vie à
deux, s'ils n'ont pas décidé, tous les deux, qu'en dépit
de leur «petit moi» ou de leur «grand moi»,, ils assumeront
leur rôle d'homme responsable d'aimer et de femme collaboratrice pour
être aimée?
Pour vivre heureux à deux, il faut aimer d'un
amour qui ne périt jamais. Cet amour seul peut concilier les contraires
et accorder les incompatibilités... Un «grand moi» qui aime un
«petit moi» veillera à ne pas réveiller son
anxiété. Il sera prévenant, attentionné et franc,
sans artifice, sans hypocrisie, sans équivoque. Il saura cependant, et
c'est très important, s'opposer à son anxiété, la
circonscrire et l'empêcher de prendre des proportions
démesurées en ne l'acceptant pas comme «vraie». Un
«grand moi» a le dos large. Il est capable de supporter
énormément de tension, d'opposition et de chantage ; mais en
le faisant, il ne rend pas service au «petit moi». Etre complice d'un
mensonge n'est jamais profitable à personne. Pour un «grand
moi», aimer «petit moi», c'est le garder dans le présent,
dans la réalité, et l'arracher à l'avenir et aux
intuitions de son imagination déséquilibrée par
l'anxiété. Pareillement, un «petit moi» qui aime un
«grand moi» veillera à ne pas réveiller sa
colère en nourrissant son agressivité. Il aura pour lui du
respect, de la considération, des égards particuliers et
évitera de lui faire honte et de le blesser par des remarques, des
critiques ou de plaisanteries désobligeantes. Il saura désamorcer
sa colère. Pour un «petit moi» aimer un «grand moi»
c'est l'amener à abandonner sa colère, à la
mépriser pour ce qu'elle est, de l'orgueil, et l'encourager à
être véritablement aussi bon et aussi gentil qu'il pense et qu'il
veut l'être. Maintenant, quelles que soient ses forces ou ses faiblesses,
un couple peut commencer à investir dans l'éternité.
La structure familiale haïtienne chevauche à
la fois sur le mariage civil ou religieux, le concubinage et l'union libre. La
norme la plus explicite et la plus fortement institutionnalisée, est la
fidélité sexuelle de la femme au mari. Ce dernier peut avoir des
relations sexuelles cachées avec d'autres femmes; l'opinion publique
tolère de tels écarts. Mais la femme qui dévie de la
norme, tombe violemment sous le coup du contrôle et des sanctions de la
société.
La femme haïtienne, prise individuellement, ne
reconnaît pas à son mari le droit de fréquenter d'autres
femmes. Les sentiments de satisfaction, d'auto estime, la sensation de
sécurité émotionnelle et de prestige social sont
définis largement en relation avec les normes de l'exclusivité
sexuelle. Les conséquences économiques de la polygamie jointes
à la jalousie sexuelle multiplient les possibilités de conflits,
de rivalités, de ruptures dans les familles haïtiennes.
Longtemps, avant l'ère chrétienne, on se
mariait dans le but unique d'avoir des enfants. La conception d'aujourd'hui en
est tout à fait différente. Les deux époques sont
nettement différentes l'une de l'autre. Nous constatons, qu'en
dépit de l'amour pour son épouse, quand le couple n'a pas
d'enfant, l'homme fréquentait souvent une autre partenaire dans le but
d'en avoir. Et cela provoquait parfois l'abandon du toit marital et même
le divorce. Ainsi commence la dégradation conjugale et familiale.
N'est-il pas nécessaire de relever quelques
raisons qui peuvent causer en quelque sorte la polygamie :
a) Un mari qui n'a aucune crainte de Dieu ;
b) Un mari très éloigné de sa femme,
pendant une longue durée ;
c) Une femme qui ne s'occupe point des affaires domestiques
et de celles de son mari ;
d) une femme déréglée et rebelle, qui
n'a point d'égards pour Dieu, etc.
N'est-il pas nécessaire de relever aussi quelques
effets?
a) cela engendre bien l'amertume et l'hostilité au
sein de la famille ;
b) une grande hostilité entre les femmes
rivales ;
c) il peut produire sur les enfants des effets psychologiques
dans le sens négatifs ;
d) la pauvreté, la misère et la souffrance de
toutes sortes peuvent régner au sein de la famille. etc.
Autres problèmes rencontrés dans le lit de
noces:
Les parents constituent très souvent de
graves problèmes pour la suivie du foyer. Parfois ils dominent et
dirigent les conjoints mariés, sans que ces derniers ne s'en rendent
compte.
Des parents trop possessifs et des enfants trop
dépendants peuvent détruire le foyer.
La mère du conjoint a souvent tendance
à garder son fils pour qu'il ne se marie pas.
Le problème fondamental de ces gens est
d'ordre socio-économique.
C'est-à-dire ils sont très jaloux du moyen
économique de leur enfant qui passera dans un instant de
cérémonie sous l'obédience d'une telle femme...
Il existe une résistance de la part des
parents de l'homme future conjoint.
Le choix des conjoints, en dépit des
apparences, reste encore enveloppé dans un système relativement
fermé. Ils (parents) consentent difficilement à marier leur fils,
leur support économique... Un mariage est une question longuement et
soigneusement discutée.
Un autre type de cas qu'on ne peut pas ignorer,
c'est la relation basée sur le bien matériel. Presque dans
toutes les familles et même dans celles qui sont chrétiennes, la
maman et les soeurs ont très souvent tendance à donner leur fille
comme un produit au plus offrant.
Elles voudraient que la fille ait une vie large et
très large matériellement et qu'elles jouissent aussi du bien
être de leur fille.
Tandis qu'un autre type de parents veut que cette
relation soit basée sur le mode de traitement du futur marié vers
la fille. C'est-à-dire ils voudraient que la fille soit heureuse et
très bien traitée et qu'elle mène une vie plus ou moins
aisée bien qu'ils n'aient rien voulu de celle-ci.
D'autres faits sont encore à souligner:
l'importance de la virginité de l'épouse. Le bonheur futur de la
nouvelle mariée dépend de sa première nuit de noces
c'est-à-dire si elle est vierge ou pas. Cependant la virginité
peut compromettre les relations conjugales si la conjointe croit qu'à
cause de cette virginité, elle a tous les droits sur le mari.
Ainsi si nous nous amusons à
énumérer des cas, nous ne pourrons pas continuer le travail. Mais
nous n'avons pas le droit de garder le silence sans faire allusion à la
stérilité féminine et à la grossesse non
désirée, comme d'autres facteurs qui peuvent
théoriquement affecter les rapports entre deux époux.
3.2.1.- Intervention de l'Etat dans le mariage.
Quelles sont en Haïti, les mesures sociales de
protection des familles?
Dans la loi du 12 septembre 1961 créant le
certificat prénuptial, on relève ceci :
a) au niveau du préambule:
Considérant qu'il est du
devoir de l'Etat de sauvegarder sa communauté ethnique en civilisant
l'acte sublime de procréation par l'instauration d'une politique
d'eugénique rendant obligatoire le certificat prénuptial sur
toute l'étendue du territoire ;
Considérant qu'en raison du
caractère de prévoyance sociale qui se dégage de pareille
démarche, il importe, en vue de favoriser l'élan du mariage parmi
les populations urbaines et rurales du pays, de prévoir les cas
où une exemption pourra être accordée par l'autorité
compétente ;
b) au niveau des articles:
Les futurs conjoints se
présenteront dans un délai maximum de trente jours avant la date
fixée pour la célébration de leur mariage au service
médical du Bien -Etre Social et de Recherche ou à tout autre
service de Santé agréé par cet organisme à l'effet
d'obtenir un certificat prénuptial dont la forme sera
déterminée par un règlement d'administration.
Le médecin social ou autre devra être
un conseiller fidèle impartial, appelé à mettre les
intéressés en connaissance de leur état physiologique ou
pathologique.
Aucun ministre du culte ne pourra également
procéder à la célébration d'un mariage sans la
représentation par les intéressés de leur certificat
prénuptial dont il sera fait mention sur l'acte de mariage devant
être expédié conformément à la loi du 7
décembre 1927, à l'officier de l'Etat Civil compétent en
vue de sa transcription dans les registres à ce destinés...
Quels sont les devoirs des membres d'une famille, en
Haïti?
L'article 1 du décret du 8 octobre 1982
stipule que: «Le mariage crée entre le mari et la femme, des droits
et devoirs réciproques: vie commune, fidélité, secours et
assistance: »
L'article 1 du décret du 8 décembre
1960 stipule que: «Tout père et mère ou toute personne
responsable de l'éducation, de la formation d'un mineur ont pour
obligation d'envoyer ce dernier à l'école. >>
Par contre l'article 3 du même décret
fait obligation au mineur «:Tout mineur qui aura
délibérément suspendu ou discontinué ses
études dans un établissement quelconque sans un certificat
motivé d'un médecin de la Santé Publique affecté
à cet effet; ou tout mineur qui aura abandonné son
établissement durant trois jours consécutifs sans cause de
maladie ou d'empêchement constaté par un médecin de la
Santé Publique ou tout mineur qui isolément ou par groupe, aura
abandonné ses études dans le but de paralyser les
activités normales de la nation, encourra une peine disciplinaire...
L'Etat joue donc un rôle très important dans
la famille et dans la vie d'un couple basé sur le lien du mariage.
3.2.2- La communication dans le cercle de famille
De nombreux couples échouent en raison
de leur incapacité à communiquer. C'est l'une des
caractéristiques les plus faciles à identifier dans une relation
conjugale détériorée.
Quand un couple adopte la formule du
«discours» au lieu du dialogue, peut être que chacun parle
suffisamment, mais en réalité ils ne se communiquent rien. La
relation peut être dominée par une terrible lutte pour la
domination, accompagnée d'accusations, de critiques et même
d'humiliations dans les moments de tension.
De nombreux couples communiquent au moyen de ces
procédés destructeurs, simplement parce qu'ils n'ont pas appris
d'autres méthodes de communication. Ils marchent dans l'ornière
qu'ils ont eux-mêmes tracée, et se sentent misérables,
inutiles, isolés.
Les conjoints très unis, en revanche, sont
ceux qui ont appris à maintenir ouverts les canaux de communication. Ils
écoutent avec respect et acceptent tous les sentiments et les
réactions émotionnelles de l'autre, même lorsqu'ils ne les
partagent pas. Tous deux se sentent libres d'interrompre l'autre à
certaines occasions, sans crainte que celui-ci soit dérangé. On
ne complète pas toujours ses phrases, mais le récepteur du
message les comprend. Tous deux expérimentent la joie d'écouter
les incidents racontés par l'autre. Dans la joie et dans la tristesse,
ils communiquent.
En plus de la verbalisation, il s'établit
assez souvent une communication au moyen de signes, qu'ils ont appris à
émettre avec le temps, et qu'eux seuls savent décoder
correctement. Un geste esquissé, un regard, un sourire... peut signifier
autant qu'une multitude de phrases, mais sans diminuer la
nécessité et l'importance de la communication verbale.
Comme ces conjoints communiquent bien entre eux
et se sentent libres d'exprimer ce qu'ils pensent et ressentent, ils
constituent une véritable équipe pour tout ce qui concerne la
marche du foyer et de la famille: ainsi ils économisent temps et
énergie. Lorsque surgit un conflit, ils l'affrontent d'une
manière constructive, et le résolvent avec un minimum de
contrariétés et de frictions. Ils cherchent ensemble des
solutions aux problèmes et aux frictions. Ils cherchent ensemble des
solutions aux problèmes avec optimisme et confiance, en partant du
principe qu'ils finiront par les résoudre de manière
satisfaisante pour tous les deux.
Certains couples ne se regardent jamais dans
les yeux, par manque de temps, négligence ou perte
d'intérêt.
Le contact visuel diminue aussi lorsqu'il y a
quelque chose à cacher. Il est difficile de regarder quelqu'un dans les
yeux et de soutenir son regard lorsqu'il existe une tromperie ou une
dissimulation de la part de l'un des deux. Le regard possède un grand
pouvoir de communication.
Dans une cafétéria ou un
restaurant, on peut distinguer avec une relative facilité les couples
mariés des couples fiancés. Les fiancés se regardent dans
les yeux avec beaucoup d'affection. Ils mangent lentement, entre regards,
sourires et dialogues. Ils se prennent aussi par la main. Les couples
mariés, en revanche, manifestent généralement de la
distance. Le regard, dans ce cas, se tourne vers le menu, les assiettes, les
murs ou les autres convives, mais ces personnes se regardent très peu
souvent dans les yeux.
Tous les couples doivent passer du temps
à communiquer par le regard, mais en particulier lorsqu'ils passent par
la crise.
Les enfants qui manquent de manifestations
physiques d'affection deviennent généralement des adultes
souffrant de troubles émotionnels. Le contact physique se
révèle indispensable au bien-être psychique. Les adultes ne
sont pas très différents des enfants en ce qui concerne le
contact physique. Nous avons tous des besoins profonds de contact physique
direct et affectueux et de l'intimité qu'il génère. Les
adultes ont davantage besoin de caresses que de relation sexuelle.
Certaines personnes insistent sur le fait qu'elles
n'aiment pas qu'on les touche: elles pensent qu'elles n'en ont pas besoin et
cela les dérange. De telles réactions ont
généralement pour origine une expérience traumatisante
durant l'enfance ou une relation conjugale dans laquelle on a
élevé des barrières affectives afin de s'isoler d'offenses
réelles ou imaginaires. Mais même le couple le plus distant peut,
en relativement peu de temps, expérimenter un changement important dans
ses interactions s'il pratique la simple méthode des caresses
affectueuses.
Des conjoints peuvent se prendre par la main
lorsqu'ils marchent dans la rue ou quand ils voyagent en voiture; se caresser
avec tendresse de temps en temps; s'approcher l'un de l'autre dans la nuit sans
intentions érotiques ; s'asseoir l'un près de l'autre pour
regarder la télévision; se saluer par une étreinte et un
baiser après avoir été séparés; se donner
une petite tape affectueuse lorsqu'ils se croisent dans la maison.
Les femmes éprouvent un besoin particulier
d'être prise dans les bras en dehors de la chambre à coucher, cela
leur apporte une grande satisfaction émotionnelle. Une femme qui associe
chaque caresse avec une rencontre sexuelle commencera à s'en trouver
offensée.
Shere Hite(1),
dans sa fameuse étude sur la sexualité féminine,
découvrit que même les femmes qui n'expérimentaient pas
l'orgasme pendant les relations intimes jouissaient d'une façon
significative des rencontres sexuelles. Pour quelle raison? Parce que la
sensation d'intimité, c'est-à-dire les caresses, et la
proximité physique dont elles jouissaient lors de ces expériences
étaient pour elles extrêmement gratifiantes.
Une communication efficace, le regard de l'un sur
l'autre et le contact physique pratiqué régulièrement
susciteront des sentiments de tendresse, de
satisfaction personnelle et de sécurité
émotionnelle.
La formation du lien de couple nécessite
l'investissement de beaucoup de temps et d'effort.
(1) un Psychologue
Les fiancés se comportent comme des personnes
qui s'aiment ; et les
gens mariés doivent aussi agir comme des amoureux,
parcourant ou répétant les étapes de l'attachement, afin
de renouveler et d'affirmer leur amour mutuel.
De cette manière, le lien reste établi
fermement et s'améliore avec le temps. La tendresse mutuelle et
l'attirance réciproque lieront sentimentalement et affectivement les
deux conjoints dans une aventure permanente.
DEUXIEME PARTIE
Résultats de l'Études
La deuxième partie englobe le 4ème et
le 5ème chapitre dans lesquels nous avons
décelé le comportement des partenaires légitimes dans
leurs foyers, interprété et analysé les résultats
obtenus et donné des recommandations appropriées.
Chapitre IV
LES PARTENAIRES LEGITIMES DANS LEURS FOYERS
Nous savons qu'à l'heure actuelle la moindre
démarche que nous avons à tenter, les demandes les plus
légitimes que nous avons à formuler prennent un temps
considérable et exigent de notre part des connaissances de toutes sortes
dont nous n'avions guère besoin autrefois. Aussi, a-t-on recours de
plus en plus à des conseillers qui se sont spécialisés
dans les questions qu'on leur soumet : conseiller juridique, conseiller
technique, conseiller psychologique, conseiller fiscal se partagent tour
à tour le soin de nous instruire, de nous guider, de nous
suggérer des solutions pour nos divers problèmes de la vie
courante. Or, la vie de famille aussi est terriblement compliquée.
Nombreux sont les problèmes rencontrés dans un foyer. Le but de
ce chapitre est de prouver que tous les problèmes de négligence
par l'un ou l'autre partenaire envers leur foyer à Port-au-Prince
prennent leur source dans les différents facteurs ci-dessous, faisant
l'objet de notre hypothèse :
- jalousie
- condition économique
- confiance dans la protection légale de l'union
- influence parentale
- incapacité à
communiquer
Il est donc nécessaire de développer les
idées précitées à travers les points
suivants :
- Le mariage
- Le parent, l'avenir des enfants.
4.1 Le mariage
Se marier n'est pas si facile, dit-on parfois. Un
regard sur le passé révèle que le mariage, simple et
facile au début de l'histoire de l'humanité, a revêtu des
formes diverses qui l'ont bien compliqué. Chaque peuple, aux
différents âges, l'a pratiqué avec ses coutumes propres.
Nous allons faire un coup d'oeil sur les familles
à Port-au-Prince à travers le mariage en ces trois sous
points :
. Coup d'oeil sur le mariage,
. Conflits familiaux à Port-au-Prince, causes
du divorce,
. La loi haïtienne et le mariage.
4.1.1 Différents endroits où l'on peut
trouver un partenaire
Les confidences reçues des couples mariés
à Port-au-Prince nous ont démontré qu'avant le mariage il
doit y avoir forcément une première étape : la
recherche du fiancé ou de la fiancée. Selon eux, on est capable
de rencontrer son partenaire n'importe où. Un premier couple a eu sa
rencontre à l'université. Ils étaient tous les deux
étudiants à l'une des universités de Port-au-Prince. Ils
s'attirent l'un vers l'autre. Ils étaient dans le même groupe
d'études et cela va engendrer après une certaine relation chez
eux. Ils finissent par se rendre compte qu'il se produisait le sentiment de
l'amour chez eux. Ils sont devenus deux amis et se sont fiancés, et peu
de temps après se sont mariés.
Un deuxième nous dit qu'ils ont eu leur
rencontre à l'école. Certes, ils étaient très
jeunes, mais ils ne pouvaient pas résister à leur amour. Ils
passent à l'action et deviennent époux.
Un troisième nous apprend qu'ils
fréquentent le même temple religieux à Port-au-Prince. Ils
se sont rencontrés à l'Église.
Un quatrième nous témoigne qu'ils se
sont vus pour la première fois dans un tap tap. Ils n'avaient pas de
voiture et avaient l'habitude de fréquenter le transport commun. Ils
échangent de mots, puis d'adresse et le reste était venu comme
par enchantement. Pour eux, même quand on n'est pas des piétons,
il serait toujours bon d'utiliser aussi le transport commun car, à leur
avis, il y a pas mal de bonheur caché là-dans.
Le cinquième nous déclare que leur
rencontre a pris naissance dans une banque de la capitale. La fille
était allée ouvrir un compte où le garçon
était un caissier. Pendant la transaction bancaire, ils profitent pour
'échanger leur adresse, et ceci, pour leur bonheur.
Le sixième rejoint un petit peu le
cinquième puisqu'ils s'étaient rencontrés eux aussi dans
une parfumerie où la fille était caissière.
Ils ne croyaient pas que cela allait se transformer en amour;
pourtant, c'était vraiment leur jour de bonheur.
Le septième couple concerne deux
invités à une cérémonie de graduation d'un ami
commun. Ils ont eu leur première rencontre ce jour là.
Le huitième était sur un même
stand en période carnavalesque. Pendant qu'ils se défoulent, ils
se rendent compte que l'un était attiré par l'autre et
décide de continuer leur amitié, laquelle se traduit après
en amour.
Le neuvième s'était rencontré
dans un hôpital où tous deux visitaient le même malade.
Pour le dixième, c'était à
l'occasion des funérailles de la mère de l'autre partenaire
qu'ils ont eu leur première rencontre.
Le onzième couple se rencontre chez un oncle.
Le partenaire était l'amie d'une des cousines de la jeune fille. La
jeune fille était venue visiter son amie pendant que le garçon
était déjà chez son oncle. Il fait la connaissance de la
jeune fille sans pourtant rien dans la tête. A force de se rencontrer,
ils terminent leur amitié en amour.
Un douzième nous fait savoir que la
partenaire travaillait comme servante chez une amie. Il sentait son coeur
vibré la première fois qu'il l'avait vu et lui partageait ses
sentiments.
Une treizième avance qu'ils habitaient dans
le même quartier. Ils deviennent amis et leur amitié s'est
transformée en amour.
Le quatorzième nous raconte qu'ils se
connaissaient depuis leur enfance. Ils sont originaires des Cayes. Ils ont
grandi ensemble dans le même quartier. Ils ont eu beaucoup d'habitudes
communes durant toute leur enfance.
Les différentes idées
énoncées font preuve qu'il existe différents endroits
où il est susceptible de rencontrer son partenaire de la vie.
Les différentes idées recueillies vont
identifier les circonstances qui peuvent influencer un couple à s'unir
par le lien conjugal.
Le premier couple rencontré était
sûr de son amour et juge normal de fonder un foyer légitime.
D'après le deuxième, ils s'aimaient
beaucoup, cela les incitait à s'unir par le mariage.
L'attachement amoureux entre un homme et une femme
peut se produire avec ou sans intimité génitale. Et bien que l'on
ait tendance à regrouper toutes les aventures amoureuses sous le
même nom, il existe trois catégories différentes :
l'aventure sentimentale, l'aventure érotique et l'aventure sentimentale
et sexuelle. Cette dernière entraîne un double attachement qui a
porté un troisième couple à fonder une famille
légitime.
Plus loin un quatrième couple nous dit qu'ils
s'entendaient très bien entre eux et se sentaient prêts à
s'unir.
D'après un cinquième, c'est par amour
et par compatibilité de caractère qu'ils ont pris la
décision de se marier.
Un sixième ajoute que l'un des deux
était tombé sous les charmes de l'autre et cela se dirigea vers
le mariage.
Les circonstances qui conduisent un septième
couple à s'unir par le lien conjugal, c'est le fait que la femme a fait
retrouver au bonhomme son sourire.
Autre type d'influence, c'est qu'un huitième
et un neuvième nous confient qu'ils ont déjà vécu
respectivement plus de 2 et 10 ans ensemble, il était temps de
légaliser leur relation.
Pour trois autres couples rencontrés c'est un
sentiment de solitude qui les a poussés au mariage. La peur de vieillir
seul peut faire oublier un idéal et accepter une union décevante.
Le besoin de protection devant les difficultés de la vie fait aussi
rechercher étourdiment la sécurité d'un foyer. L'espoir
d'un changement de vie favorable les incite à s'unir. L'homme
célibataire pense au confort douillet d'une maison tenue par une femme.
La femme compte beaucoup sur les avantages d'un changement de résidence,
d'un départ pour une contrée lointaine, peut-être.
Il est évident que l'amour ne doit pas s'unir
d'excuse à toutes les folies et faire passer outre le manque de
santé, d'argent, de logement, de situation. Il ne doit pas davantage
fermer les yeux sur de graves défauts de caractère. Mais les
avantages matériels ou moraux que procure un mariage ne sont en
réalité qu'un cadre dans lequel chacun met le portrait du
véritable amour ou sa caricature. La vie réserve à tous de
nombreuses difficultés. Le mariage édifié sur les bases
fragiles des valeurs matérielles va au - devant d'une ruine
inévitable et des conflits familiaux qui vont occasionner le divorce.
4.1.2 Conflits familiaux à Port-au-Prince
causes de divorce
Parmi les conjoints rencontrés à
Port-au-Prince, il y en a qui croient, après quelques mois ou quelques
années de mariage, qu'ils se sont trompés dans le choix qu'ils
ont fait de leur époux ou de leur épouse. De là viennent
les conflits dans le foyer. Un premier type de conflits prend naissance
à partir du mariage forcé des époux. La fille était
enceinte et l'Église ou la pression familiale les obligeaient à
se marier. On a aussi le cas où la fille était déjà
trop avancée en âge et se croyait obligée d'épouser
un homme qui n'était pas du tout de son choix et que l'homme
lui-même l'épousa à cause de sa situation
économique; mais l'amour vrai était absent. L'idéal de
tout jeune homme, de toute jeune fille, devrait être de fonder un foyer
où l'amour serait si grand et si profond qu'il s'épandrait
largement au-delà de ses limites. S'il existait dans ce foyer un vrai
amour, le problème de choix d'un mauvais partenaire n'irait pas se poser
mais, peut-être bien d'autres problèmes. Par exemple le
problème économique pourrait causer des conflits familiaux dans
ce foyer.
Dans notre recherche nous avons trouvé qu'un
couple qui a un faible moyen économique peut aussi connaître des
conflits familiaux. Le premier cas rencontré est un père qui
abuse de l'alcool à cause des problèmes économiques. Ce
père est devenu comme un bon à rien et démissionne dans la
famille. Il n'a aucun contrôle de ses enfants; il s'occupe seulement de
son alcool.
Dans un autre cas, le père qui est retourné
s'installer en Haïti avec toutes ses peines, ses haines, ses
problèmes économiques et ses angoisses, veut faire payer à
tous les membres de sa maison, comme s'ils étaient responsables de son
échec.
Quand la femme ne travaille pas en dehors du foyer
elle dépend économiquement de son mari et respecte toujours ses
propositions au détriment des intérêts des enfants. Alors,
la présence timide de la femme porte le mari à se
dire : << c'est moi qui gagne cet argent, j'ai donc le droit
d'en faire ce que je veux >>. La femme qui a renoncé à une
situation intéressante pour s'occuper uniquement de la maison, pense
qu'autrefois elle pouvait décider elle-même de l'emploi de son
argent sans consulter personne. Maintenant, elle découvre avec surprise
que les dépenses régulières du ménage sont si
élevées qu'il ne lui reste rien pour satisfaire ses petites
fantaisies, même les plus normales. Elle se dit aussi :<< Au
fond, je travaille plus longtemps que mon mari chaque jour ; d'ailleurs,
les principales dépenses du ménage, c'est moi qui les fais, car
c'est bien moi qui vais chez l'épicier, chez le boulanger, au
marché ; c'est moi qui choisis les vêtements des enfants ou
en tout cas les tissus pour les faire. Quand on doit exécuter le budget
de la maison, c'est moi qui dois le faire puisque mon mari est absent. Je
devrais donc avoir tout l'argent du ménage>>.
Un autre sujet nous dit qu'à cause des
problèmes économiques son conjoint est bien obligé de se
séparer d'elle. Chacun d'eux habite chez ses parents. Ils ne sont pas en
mesure de payer un loyer. La femme nous dévoile, que le fait que son
époux ne vit pas sous le toit marital entraîne des
difficultés à contrôler les entrées et sorties de
son mari. Alors sa vie de couple en est bouleversée. Le mari peut avoir
d'autres femmes. Il est sujet à être infidèle à tout
moment.
D'après un conjoint,
l'infidélité des époux est une cause susceptible de rendre
une famille malheureuse. Avant de parler trop de l'infidélité, il
semble nécessaire d'après le conjoint de définir la
fidélité. D'une manière générale, être
fidèle, c'est respecter la parole donnée, agir constamment en
vertu des principes dont on a reconnu une fois pour toute l'importance et la
valeur. Dans le domaine conjugal, c'est s'employer de tout son coeur à
mériter et à entretenir la confiance du conjoint.
A partir de notre recherche nous pouvons
vérifier que l'infidélité des partenaires est capable
d'empoisonner le foyer. Non seulement l'autre conjoint souffre, mais d'autres
membres de la famille souffrent également. Une progéniture
dit :<<Mon père a aussi ses qualités sauf son
infidélité qui dérange toujours ma famille. Il a d'autres
femmes dans sa vie. Ma mère elle-même est devenue presque folle et
cela l'empêche d'être une vraie mère à cause de
l'infidélité de son époux. De plus, elle gaspille tout son
temps à surveiller son mari>>. Pour cette progéniture,
l'infidélité est acte d'adultère qui est comparable au
vol. Prendre pour soi une femme qui a donné sa vie et tout son
être à un homme, c'est évidemment priver cet homme de ce
qu'il a de plus précieux parmi tout ce qui lui appartient.
Détourner un homme de sa femme, c'est prendre à cette
dernière l'essentiel de ce qui faisait sa joie, sa confiance et sa
sécurité. Mais, en réalité,
l'infidélité est plus qu'un vol, puisqu'il attire plusieurs
êtres dans un réseau de souffrances et de compromis :
enfants, parents, beaux-parents et même la société en
général. Il est vrai que, selon les conceptions modernes et plus
particulièrement du point de vue masculin, les infidélités
apparaissent comme de simples incartades sans conséquence. On estime que
l'homme qui trompe sa femme n'introduit guère dans son propre
ménage de sérieux ennuis, sauf peut-être quelques
scènes de jalousie. Mais on doit songer aux troubles graves qu'il peut
provoquer dans le foyer de la femme avec laquelle il a commis cet
adultère : jalousie compréhensible du mari, introduction
possible dans cette maison d'un enfant adultérin etc.
De plus l'époux ou l'épouse en
difficulté familiale est susceptible de s'entraîner dans l'abus
de l'alcool pour se défouler face à une situation douloureuse.
Pourtant, l'alcool peut influencer la vie de couple.
Un parent alcoolique est incapable de bien gérer sa famille. Quand il
en abuse, c'est aux membres de la famille de payer les conséquences.
Cependant l'infidélité plus
particulièrement celle du mari, peut aussi prendre naissance à
partir de cette idée <<la femme haïtienne a toujours tendance
à ne plus exhiber son charme, sa coquetterie après le
mariage>>. (1) Le changement de comportement du mari vis-à-vis de
sa femme est lié aussi à cette idée
précitée.
Une progéniture nous dit que son père
ne veut plus continuer à aimer sa mère parce qu'il la trouve
maintenant trop vieille et moins coquette.
1.- Idée d'un partenaire questionné à
l'occasion de l'enquête.
Tandis qu'un époux nous dit que ce qui
l'attirait et l'attire encore à aimer sa femme c'est qu'elle est
très charmante, elle se fait toujours très belle pour continuer
à l'attirer vers elle, même après le mariage.
Si un partenaire cherche et aime la coquetterie et
qu'il ne la trouve pas chez son partenaire, cela pourrait l'inciter à
le tromper. Et cette tromperie ravive la jalousie qui peut détruire la
famille.
Au cours d'un entretien tenu à
Port-au-Prince, un sujet nous dit que ce qu'il n'aime pas chez sa partenaire,
c'est que cette dernière a trop d'amis. Elle est sympathique avec tout
le monde. Cela le rend malheureux, jaloux et l'incite à la violence.
Un autre sujet ne supporte pas la familiarité
de son conjoint quand il embrasse une fille; cela la rend nerveuse et
agitée.
Un autre sujet ne tolère pas quand son
époux rentre tard le soir. A son avis il est tout à fait probable
qu'il aurait des aventures avec d'autres femmes.
Pour une autre, elle n'est pas heureuse avec son
mari et est capable de tout faire quand il manifeste ses actes de jalousie.
C'est l'un des comportements non satisfaisants de l'époux
vis-à-vis de l'épouse.
Quant aux comportements non satisfaisants de l'un
des époux vis-à-vis de son partenaire, nous avons bien
argumenté avec les idées fournies par nos enquêtés.
Si bien qu'un premier groupe d'enquêtés nous dit que leurs
partenaires sont un peu négligents en ce qui a trait à leur
foyer. Par exemple quand les enfants font quelque chose de mal, le partenaire
hésite à les punir, se plaint une enquêtée; elle
n'aime pas sa complaisance envers les enfants.
Par ailleurs, un partenaire nous partage son
insatisfaction à l'égard de sa femme qui est un peu
limitée en éducation (en termes d'instruction) et ne veut plus
continuer ses études.
Un autre finit l'entretien ainsi << elle est
trop renfermée sur elle-même ne pouvant pas partager ses
problèmes. Cela l'empêche de lui venir en aide quand c'est
nécessaire>>. Il continue encore <<j'ai un grave
problème. Mon épouse ne m'adresse pratiquement pas la parole.
Quand je lui demande ou lui suggère quelque chose, en
général elle ne me répond pas. Souvent, elle ne se rend
même pas compte que je lui parle. Parfois, j'attends quelques instants et
je répète ce que j'ai dit ou bien lui demande si elle a entendu
ce que je lui disais. Alors elle se met en colère, et dit que je lui
fais toujours des reproches. Cela me met mal à l'aise, car j'agis sans
mauvaise intension>>.
Une épouse pense que son époux est
égoïste. Selon elle, pour qu'il y ait vraiment un vrai couple il
faut que les deux partenaires soient unis. On doit apprendre à se
partager tout ce que l'on a. Alors que son partenaire fait toujours des
particularités.
A côté de tout cela, on rencontre un
autre couple où le mari reproche à sa femme d'être trop
exigeante quand elle veut quelque chose. Dans ce cas, le mari se trouve dans
l'obligation de faire n'importe quoi juste pour arriver à la
satisfaire.
Dans un autre cas, c'est la femme qui condamne les
attitudes du mari, qualifiées de mauvaises, puisque son mari lui exige
tout à la fois.
Un autre type de comportements non satisfaisants,
c'est que, quand le couple sort ensemble, cela pose un problème pour
le mari parce que la femme a pris trop de temps pour s'habiller. Cela agace
beaucoup l'époux et le rend même nerveux.
D'après un conjoint lorsqu'il y a divergence
religieuse, cela pose aussi de sérieux problèmes. Il explique
ceci: sa femme ne l'accompagne pas le dimanche pour aller à
l'Église. Pour elle c'est un sacrifice énorme si elle
cède son commerce un dimanche pour aller à l'Église. La
conception de la communauté chrétienne chez l'un est nettement
différente chez l'autre.
Une épouse condamne son époux
d'être trop passionné de son travail et n'est jamais
présent pour ses enfants, voir pour son épouse.
Plus loin, c'est un autre type de
mécontentement. Le conjoint ne tolère pas le sentiment
d'agressivité chez sa partenaire. Ses actes agressifs engendrent parfois
des disputes dans le foyer.
Un autre conjoint ne supporte pas du tout chez sa
conjointe l'esprit mesquin et l'arrogance qui lui font passer des ordres
à longueur de journée.
Un autre dévoile que son conjoint est
rancunier et n'aime pas faire des concessions, n'aime pas pardonner même
quand on lui fait des excuses.
Considérant qu'il existe chez les
époux des comportements non satisfaisants, mais aussi des comportements
satisfaisants, faisons place maintenant à ces derniers.
Durant notre enquête, une conjointe nous dit
qu'elle aime son mari parce qu'il est objectif dans toutes ses
décisions.
Un autre aime sa femme parce qu'elle est obéissante et
sage. Il apprécie son comportement dans le foyer.
Pour une autre, elle aime son partenaire parce qu'il
a le sens de l'humour et il est ouvert au dialogue.
Tandis que pour d'autres couples, la femme aime la
façon dont leurs maris leur font des compliments. Cela les rend
heureuses. Leurs maris sont des hommes de parole. Ils tiennent toujours leurs
promesses. Une d'entre elles dit que son mari est un homme patient et
généreux.
Diverses opinions sont tenues durant notre entretien
sur la négligence du foyer haïtien à Port-au-Prince. La
question basée sur la loi haïtienne concernant le mariage avait
suscité beaucoup de réponses.
4.1.3.- La loi haïtienne et le
mariage
En ce qui a trait au mariage, différentes opinions sont
émises par les époux sur la protection que la loi haïtienne
leur accorde. Certains se sentent rassuré avec la présence de ces
lois. D'autres suggèrent que l'on applique le principe « la
loi est une pour tous ». Cependant une conjointe répondant
à sa manière, met de côté ces lois pour expliquer
que, si elle n'a pas encore divorcé, c'est franchement à cause de
sa fille qui aime trop son papa. A propos, on constate qu'il existe chez le
partenaire le sentiment de méfiance. Pour eux, (les
enquêtés), ce ne sont que des théories lorsque l'on parle
de la loi haïtienne. Parce qu'en Haïti on peut tout acheter,
même la justice. La loi n'est pas équitable en Haïti.
Par ailleurs un conjoint nous dit que la loi
haïtienne n'est pas toujours en faveur des femmes.
Parlant de la loi haïtienne à propos du
mariage, on ne peut pas nier que le mariage c'est l'union légitime d'un
homme et d'une femme. Ce lien va donner naissance à des enfants. A ce
point, se forme déjà une famille triangulaire
avec : père - mère - enfants.
4.2 Les parents, l'avenir des enfants
L'un des plus grands avantages accordés à la
majorité des enfants est celui d'avoir à la fois un père
et une mère. Tous deux sont indispensables pour une action
éducative équilibrée. Le foyer doit viriliser l'homme et
féminiser la femme, ce qui explique le rôle complémentaire
de chacun des deux auprès de l'enfant. Lorsque ce dernier se trouve en
face d'une maman qui prend la place du père et d'un père qui ne
sait pas s'élever virilement au niveau de ses responsabilités, sa
situation est critique. Au fait, un parent isolé a aussi des
conséquences négatives sur son enfant puisque le premier
modèle d'un enfant ne doit être que ses parents.
4.2.1 Le premier modèle d'un enfant
La famille est le milieu par excellence pour adapter à
la vie sociale, un individu qui ne saurait se débrouiller tout seul et
qui devra un jour apporter au groupe auquel il appartient sa part
d'activité et de prospérité.
L'enfant est un être humain complet. Il a tout
ce qu'il faut pour grandir, pour s'instruire, pour acquérir le
savoir-vivre et le savoir-faire. Mais il ne saurait parvenir de lui-même
à ce plein épanouissement. Il faut que les aînés,
pleins de tendresse et de compréhension, le prennent par la main et le
conduisent vers le but que la nature et la raison lui assignent.
Le premier modèle d'un enfant ne saurait
être que son père et sa mère. C'est à partir du
comportement des parents que l'enfant fait l'apprentissage. Le petit
garçon s'identifie à son père et la petite fille à
sa mère (le complexe d'oedipe.) Ainsi voyons comment les
progénitures rencontrées au cours de notre enquête
qualifient le comportement de leurs parents.
Le manque de communication est l'un des principaux
problèmes qui affectent la relation conjugale. Durant notre recherche
empirique à Port-au-Prince, une progéniture nous dit qu'il a
attribué les problèmes conjugaux de ses parents à un
manque de compréhension et de dialogue entre eux. La première
cause de l'incapacité à communiquer convenablement est le fait
qu'il n'existe pas un encadrement familial pour les couples mariés. Dans
de nombreux foyers, le mari, de retour à la maison, dit à son
épouse quelque chose de ce genre : « comment
ça va, chérie... ? », il agrémente quelques
phrases toutes faites. Et dans de nombreux cas, ce sera l'unique conversation
qu'auront entre eux les conjoints avant de se coucher. Une épouse qui
s'enferme dans le mutisme, simplement parce que son conjoint lui a dit ou fait
quelque chose qui ne lui paraît pas opportun ou parce que qu'il adopte
une attitude qui ne lui semble pas adéquate, n'a pas non plus compris la
nécessité et l'utilité du dialogue. Une autre cause pour
laquelle les conjoints ne parviennent pas à communiquer d'une
manière correcte et efficace est qu'ils craignent de partager leurs
sentiments et leurs pensées intimes. La crainte de se trouver face
à une attitude de rejet qui fait mal, bloque le désir
d'échanger des pensées et des sentiments. Une troisième
cause pour laquelle les conjoints ne communiquent pas est qu'il s'avère
plus facile de réprimer ce que nous pensons ou sentons que de l'exprimer
correctement. Cette raison est en relation étroite avec l'estime de soi.
Une quatrième cause pour laquelle un couple ne parvient pas à
communiquer d'une façon satisfaisante concerne les échecs
répétés dans les tentatives faites pour établir des
voies de dialogue stables. Si, à chaque fois que l'un des deux conjoints
tente d'entamer une conversation intime, l'autre change de sujet ou simplement
tourne le dos, la communication peut s'avérer impossible. La
capacité à communiquer est l'un des facteurs fondamentaux dans
toutes les relations interpersonnelles. C'est pourquoi le bonheur d'un couple
est directement lié au degré de communication mutuelle atteint
par les conjoints.
Parmi les réponses de notre questionnaire
nous avons trouvé qu'une progéniture qualifie le comportement de
ses parents ainsi : « ni l'un ni l'autre n'est en mesure de
résoudre les vrais problèmes de couple ». Tandis qu'une
autre progéniture nous dit que ces problèmes existent par le
fait que son père n'a pas trop de confiance en soi. D'après une
quatrième progéniture, le comportement négatif de ses
parents se manifeste par le fait que son père est incompréhensif.
Une autre, de préférence, dit que sa mère est
bornée et n'a pas eu vraiment une instruction assez adéquate.
Tandis que la sixième progéniture nous dit qu'il y a un manque
d'éducation et du côté de son père et de sa
mère; ce qui est à la base de ces comportements jugés
mauvais. Pour rejoindre la première progéniture, une
septième ajoute qu'il existe entre ses parents un problème de
communication qui engendre leur comportement. Il ajoute : « un
couple incapable de dialoguer manque de la base nécessaire à une
bonne relation. La qualité de celle-ci dépendra de leur
faculté à s'exprimer verbalement ». Quant à la
huitième progéniture, elle nous apprend qu' « un
conflit entre deux personnes qui s'aiment n'est pas forcément
destructeur. Vous aimez tant que vous êtes prêts à
négocier et à traiter un problème, jusqu'à trouver
une solution qui vous satisfasse mutuellement ». Pour elle, son
père est intolérant, intransigeant, tenace et ne fait jamais de
concession. La neuvième progéniture qualifie déjà
le comportement de son père comme celui de quelqu'un qui a les
symptômes psychonévropathiques, à partir de la
rigidité de ses réponses et de ses ordres. Souvent, même
inconsciemment, il émet des expressions qui génèrent
l'inimitié. Une dixième nous dit pendant notre recherche
empirique à Port-au-Prince, que son père est trop radical dans
ses décisions.
Le parent est le principal modèle d'un enfant
dans un foyer. C'est pourquoi une onzième progéniture
enquêtée disait que ses parents n'ont pas eu la chance d'avoir eux
mêmes des parents responsables qui pourraient assurer leur
éducation familiale et ne se constituaient pas comme de vrais
modèles pour eux. De là leur problème de gestion de leur
propre foyer aujourd'hui. Ils n'ont pas eu de la chance d'avoir un encadrement
familial eux mêmes.
Un bon père ambitieux pour son enfant,
sourcilleux de sa formation, de son être surveille d'un oeil attentif ses
études scolaires. C'est une douzième progéniture qui nous
dit que son père est irresponsable, qu'il n'a pas soucis pour les
obligations de la famille. Et, une treizième ajoute que sa mère
n'a pas eu le soin de prendre en main ses responsabilités en tant que
mère de famille et en tant qu'épouse.
La quatorzième a répondu autrement.
Elle a qualifié le comportement de ses parents comme
héréditaire et culturel. Le père veut toujours se pencher
vers le traditionnel; il pense que, c'est un problème
d'Haïtien.
La quinzième quant à elle, croit que
les parents étaient trop jeunes pour se marier parce qu'en Haïti on
n'est pas encore prêt pour fonder un foyer à 18 ans d'âge;
généralement les Haïtiens vivant en Haïti ne sont pas
formés pour prendre des responsabilités à cet
âge.
La seizième progéniture émet
ses idées en disant que quand les deux partenaires d'un couple n'ont
pas une même foi chrétienne, cela pose aussi un grave
problème. Il continue : son père est catholique et sa
mère protestante. Il constate que son père voulait toujours faire
savoir à sa maman que tout ce qui est des péchés pour son
épouse ne l'est pas pour lui. De cela survient un problème de
religion dans le foyer.
La dix-septième progéniture a une
autre opinion concernant le comportement des parents dans le foyer. Pour elle,
ce comportement est lié à la réaction de sa mère
face à certaines situations. Et elle ajoute que sa mère est moins
affectueuse, elle oublie toujours les anniversaires de naissance des membres de
la famille et même l'anniversaire de son mariage. Elle est très
négligente en ce sens. La dix-huitième prolonge les idées
de la dix-septième en disant que sa mère est indifférente
vis-à-vis de son père. Pour une dix-neuvième, le
comportement de sa mère est intolérable puisqu'elle est
réellement trop bavarde. Elle condamne en même temps son papa
parce qu'il ne fait rien à la maison même quand la servante
s'absente un jour. C'est sa maman qui fait tous les travaux de
ménage.
Il importe que nous nous entendions d'abord sur la
nature même des dispositions du coeur qui animent deux personnes au
point de les rapprocher suffisamment pour qu'elles forment un couple. Cet
attrait, d'ailleurs indéfinissable, s'appelle généralement
l'amour. Et si nous disons <<généralement>>, c'est
que d'autres sentiments, auxquels nous avons donné le même nom et
qui ne sont pas de l'amour véritable, interviennent souvent dans la
formation de couples précaires et malheureux. L'insurmontable
difficulté que l'on rencontre lorsque l'on cherche à
définir l'amour tient premièrement au fait que celui-ci est trop
grand, trop profond, trop mystérieux pour qu'on ose l'enfermer dans des
limites précises. D'autre part, la langue française ne dispose
que d'un seul mot, le verbe aimer, pour exprimer soit le tendre rapprochement
de deux êtres, soit le goût que l'on éprouve pour un
aliment, un objet, une activité, etc. Aimer sa femme, son mari et aimer
voyager sont deux sentiments très différents, et pourtant ils
s'expriment par le même verbe. C'est parfois lorsqu'il s'agit des
sentiments que peut éprouver un homme pour une femme et
réciproquement, que le malentendu devient sérieux ou même
tragique. Tant qu'on parle d'amour du prochain, en général,
d'amour paternel, maternel, filial, on se sent dans une zone bien
délimitée des sentiments, sur un terrain solide. Dès qu'il
est question de l'amour d'un sexe pour l'autre, on pénètre sur un
terrain mouvant, mal défini, où chaque pas peut présenter
des délicieuses surprises ou des pièges cruels. Pour renforcer
ces idées, la vingtième progéniture nous disait qu'on ne
pourrait jamais former un vrai couple si l'on ne s'aime pas, s'il n'existe pas
un amour propre au sein du foyer. A son avis le premier problème de ses
parents est basé sur le fait que sa mère n'a jamais aimé
son père. Elle était trop avancée en âge; donc elle
a dû épouser son père.
Pour une autre progéniture, le comportement
des parents est dû au fait que son père, un type colérique,
veut toujours imposer ses opinions. C'est un type égocentrique. Toutes
les décisions de la famille doivent passer forcément par lui.
Il est à noter qu'après les
différentes idées énoncées ci-dessus, il est tout
à fait exact de dire que le premier modèle de l'enfant est ses
parents. L'enfant a toujours tendance de faire apparaître ce qu'on
appelle en psychologie la projection ou le prototype de ses parents. C'est
pourquoi un parent isolé a toujours une conséquence
néfaste sur son enfant.
4.2.2 Conséquence d'un conjoint
isolé
Pour donner une bonne éducation familiale, il faut que
le père et la mère soient présents à la maison, le
plus possible. La vraie famille, complète, active, n'existe que lorsque
les parents sont tous deux à la maison. Plus le père ne passe de
temps à la maison, plus sa femme et ses enfants ont l'occasion de se
rendre compte qu'il lui arrive de commettre des erreurs. L'avenir des enfants
est conditionné par la présence du père et de la
mère dans le foyer. L'idée de la première
progéniture en ce sens est que les deux parents doivent se mettre
ensemble pour bien gérer une famille. D'après une autre, la
présence du père et de la mère au foyer assure mieux
l'éducation de leur enfant. Pour une autre : la famille se compose
du père, de la mère et des enfants (s'il y en a.) Pour renforcer
ses idées une autre progéniture est allé lui-même
plus loin que les autres pour nous dire que dès la création, Dieu
a créé l'homme et la femme pour former une famille. A chacun son
rôle spécifique dans une famille. Une famille mono parentale a
plus de difficultés à réussir l'éducation de ses
enfants.
Avec les témoignages recueillis auprès
des interviewés représentant la famille légitime (30
partenaires et 20 progénitures) sur les attitudes et comportements des
conjoints à l'égard de leurs foyers dans différentes zones
de résidences à Port-au-Prince, nous pouvons dire que nous sommes
arrivés à inventorier les problèmes qui peuvent nuire aux
bonnes relations des couples légitimes à Port-au-Prince. Notre
objectif est atteint puisque après cette recherche, nous pouvons dire
que tous les problèmes de négligence dont fait montre l'un ou
l'autre des partenaires légitimes haïtiens que nous avons
interviewé à Port-au-Prince vis-à-vis du foyer,
dérivent de ces facteurs : -
jalousie,
- condition économique,
- confiance dans la protection légale de l'union,
- influence parentale,
- incapacité à communiquer.
Ainsi nous avons abouti à la confirmation de
notre hypothèse. Dans le prochain chapitre nous allons
interpréter ces résultats et formuler les recommandations qu'un
psychologue peut donner à toute famille confrontée à au
moins l'un des problèmes révélés par cette
recherche.
Chapitre V
INTERPRETATION ET RECOMMANDATIONS
Dans notre travail de recherche, en formulant notre
hypothèse, nous nous disons que les éléments ou facteurs
qui sont jalousie, condition économique, confiance dans la protection
légale de l'union, influence parentale et incapacité à
communiquer, sont liés par un rapport de détermination à
la négligence du foyer par les partenaires légitimes des couches
moyennes à Port-au-Prince, dans les années 90.
C'est cette réalité que nous nous attendions
à trouver après analyse. C'est notre attente théorique.
En effet : les résultats de l'analyse confirment
cette relation que nous avons prévue. Nous pouvons dire que notre
attente est totalement comblée et notre hypothèse est
confirmée aux chapitres III et IV du mémoire. Les entretiens que
nous avons eus avec un échantillon de 30 couples légitimes et 20
progénitures révèlent que les problèmes de
négligence du foyer conjugal sont axés sur :
premièrement la jalousie. Le phénomène de jalousie
influe de manière négative la vie conjugale. Selon notre
recherche ce sentiment peut détruire une famille. Nombreux sont les
partenaires conjugaux qui n'échappent pas de ce phénomène.
Faisant allusion à quelques propos de couples, nous avons trouvé
plusieurs scènes de jalousie. Par exemple : un conjoint
n `admet pas que son partenaire manifeste de la sympathie vis-à-vis
du sexe opposé. Tantôt les femmes n'acceptent pas que leurs maris
rentrent tard le soir à la maison. Ils risquent d'être
sanctionnés par des scènes de jalousie ; deuxièmement
la condition économique du couple. Différents conflits familiaux
prennent source dans la situation économique du foyer. Nous avons
trouvé un père qui abuse de l'alcool et est devenu un bon
à rien. A la maison il démissionne dans le rôle de
père de famille à cause de son rendement économique qui
est nettement inférieur au besoin du foyer. Nous avons trouvé
également que, quand les femmes ne travaillent pas, il y en a parmi
elles qui sont obligées de se courber aux exigences de leurs maris, ce,
au détriment des enfants. La situation économique influe sur la
vie du couple. Troisièmement la confiance dans la protection
légale de l'union. Nous avons trouvé quand la femme est
finalement mariée, elle se sent protégée par la loi. Bien
qu'elle n'ait pas trop confiance en la loi haïtienne, elle sait que son
mari ne peut pas l'abandonner selon ses caprices, et, à cause de cela,
commence à exhiber sa mauvaise humeur ou sa vraie façade. Cela
influe sur la vie du couple. Quatrièmement l'influence parentale. Nous
avons trouvé que les parents constituent très souvent de graves
problèmes pour la suivie du foyer. Il arrive que le parent soit le
dominant du foyer de son enfant sans que ce dernier ne s'en rende compte. Les
parents possessifs exigent que le choix du partenaire de son enfant doive
être forcément son propre choix. Cela influe sur la vie du couple.
5ème l'incapacité à communiquer. Pour garder
solide l'union conjugale, il faut qu'il existe la capacité du couple
à communiquer. Alors que nous avons trouvé que de nombreux
couples échouent en raison de leur incapacité à
communiquer.
A ce point, notre démarche consiste à
évaluer avec soin le résultat de notre recherche et à
formuler des recommandations en vue d'aider les familles à mieux
gérer leurs foyers afin que les époux et leurs
progénitures ne connaissent plus la phénoménologie de
négligence du foyer.
5.1.- Evaluation des résultats
Nous avons observé dans notre résultat que
l'incapacité à communiquer constitue un grave problème
pour un foyer. (Dans beaucoup de foyers à problèmes, la femme
plus instruite que le mari crée un malaise). Quel est le sens de ce
résultat ? Nous pouvons dire que cette incapacité à
communiquer est possible parce que, en théorie si la femme est plus
instruite que le mari, déjà qu'il y a un problème car
notre société exige que le mari ait une certaine formation
supérieure ou égale à la femme. Alors, si ce n'est pas le
cas, il y aura de toute façon un malaise. Cela peut même
créer l'agressivité verbale du mari vis-à-vis de sa
femme. Cette dernière préfère garder le silence au lieu
d'entamer toute conversation pénible avec son mari, qui aboutira
normalement à une discussion intenable.
Nous avons observé encore dans le résultat de
notre recherche que le phénomène de jalousie est
considéré comme un obstacle pour l'avancement d'un foyer. (Dans
les foyers où la femme est plus âgée que le mari, les
causes de mésentente sont nombreuses.) Quel est le sens de ce
résultat ? Nous pouvons dire que la jalousie est possible parce
que, en théorie la femme se sent plus en sécurité :
sociale, physique, économique et autres quand son mari est plus
âgé qu'elle. Si c'est elle la plus âgée, elle risque
à croire à tort ou à raison que le mari ira courtiser
d'autres femmes plus jeunes. L'imagination de la femme occasionne des
scènes de jalousie.
Dans notre résultat, nous avons aussi observé
que l'infidélité sexuelle influe considérablement la
relation du couple. Quand la femme est beaucoup plus jeune que le mari, la
relation du couple avant le mariage n'est pas toujours la même
après le mariage. Quel est le sens de ce résultat ? Nous
pouvons dire que l'infidélité sexuelle de la femme est possible
parce qu'en théorie, la femme plus jeune que le mari a toujours
tendance à ridiculiser les paroles du mari qu'elle trouve trop
désuètes. Elle trouve que son mari est démodé par
rapport aux gens de son âge ou précisément ses camarades.
La femme ira trouver les jeunes de son groupe d'âge où le
cadre lui paraît plus attrayant et l'ambiance beaucoup plus
agréable. Si ces jeunes ne la comprennent pas, ils profitent pour la
courtiser. Cela peut la rendre infidèle à son mari. D'où
la multiplication des problèmes pour ce foyer.
Dans ce résultat, nous avons encore observé
que l'influence parentale est très fatale pour un foyer. Dans les foyers
où le couple vient de deux niveaux sociaux différents, nous
pouvons dire que l'influence parentale est possible parce que, en
théorie les parents de conjoint les plus aisés ou les plus haut
placés socialement, sont plus possessifs. Ils aimeraient être
toujours sûrs du choix de leur enfant. S'il y a malgré tout une
différence de niveau social entre les conjoints, les parents influent
sur la vie du couple, ce qui se manifeste à partir de leur comportement
vis-à-vis du beau-fils ou de la belle fille. Même si les
époux s'aiment vraiment à la folie, inévitablement divers
conflits sont possibles.
Dans notre résultat, nous avons observé que la
situation économique de l'époux/épouse affecte le lien
conjugal. Quel est le sens de ce résultat ? Nous pouvons dire qu'il
est possible parce que, si la situation économique de
l'époux/épouse conditionne le choix de son conjoint, il existera
alors l'amour conditionnel. En théorie quand l'amour est
conditionné, il ne pourra pas y avoir l'affection conjugale. La
négligence de cette affection s'installe bel et bien dans ce foyer et
cela engendrera tout un réseau de problèmes.
Dans notre résultat, nous avons enfin observé
que la confiance dans la protection légale de l'union influe
négativement sur la vie d'un couple. La femme n'accepte plus les mauvais
comportements de son mari après le mariage. Quel est le sens de ce
résultat ? Nous pouvons dire qu'il est possible parce que, en
théorie une femme qui n'est pas mariée et qui n'a pas une vie de
couple est considérée comme une « vieille
fille ». Elle est ridiculisée par certaines personnes ;
cela peut même la rendre malheureuse lorsqu'elle est restée chez
ses parents après sa trentaine. Dans ce cas, aucune femme n'aimerait
rester sans avoir accompli cet acte social (mariage), si cela n'était
pas ses voeux de rester célibataire ou de devenir religieuse. Pour ce
faire, certaines d'entre elles s'organisent à tout prix pour trouver un
mariage même quand cela va leur coûter très cher. Elles
consentent leur mauvais choix, mais c'est juste pour satisfaire le désir
de la société. Pour arriver à cette nuit de noces, durant
les jours de fiançailles, la jeune fille se comporte comme un ange,
très respectueuse, joviale, gentille etc. Une fois mariée, c'est
cette même femme qui va prouver le contraire. Elle donne maintenant sa
vraie façade, sa vraie personnalité parce qu'elle sait que la loi
ne permet pas le divorce du jour au lendemain. Le mari ne peut pas la quitter
aussi facilement comme avant le mariage. Le fait qu'elle est en connaissance de
la couverture de cette loi ne préserve pas son foyer des effets
négatifs des divergences conjugales.
En parcourant tout le travail, nous sous sommes rendu compte
qu'il existe un comportement utile à un foyer, comportement qu'il faut
à tout prix maintenir et même renforcer.
C'est la famille née d'un mariage
égalitaire. Ce fait est nécessaire à un foyer parce que,
quand il y a égalité dans un foyer, l'intervention de l'un est
aussi importante que celle de l'autre. Le couple prend toutes les
décisions de concert. Il y a entente. Le dialogue est possible ; on
sait que, avec le discours, c'est un couple qui vit de façon harmonieuse
et qui va rendre sans doute, la vie agréable aux enfants. C'est une
famille heureuse et équilibrée.
Par contre, ce même parcours nous révèle
des comportements qui se révèlent anormaux et nuisibles pour un
foyer. Suite à ce résultat nous allons, pour contribuer à
la résolution de ces problèmes, proposer des recommandations,
dans la deuxième section de ce chapitre.
5.2.1 Les problèmes
Une vie à deux peut être heureuse ou malheureuse
suivant le comportement, la personnalité des conjoints dans le foyer.
L'analyse nous a révélé onze faits qui,
à Port-au-Prince, dans notre public cible, peuvent rendre malheureuse
une vie à deux.
1- Le mariage forcé
Ce fait est nuisible, parce que pour vivre heureux à
deux il faut que l'amour soit inconditionnel. Si l'un ou l'autre est
forcé de se marier, il y avait quasiment une condition, d'ailleurs qui
sera nuisible pour le foyer. A ce fait, prenons un exemple tiré du
chapitre 4 où la fiancée était enceinte ; sous la
pression de l'Eglise et sur les menaces des parents de la jeune fille, le jeune
garçon était obligé de se précipiter bien qu'il
eût déjà promesse de mariage avec sa vraie fiancée.
Après la nuit de noces, le mari se voyant hors de danger ou des menaces
de ses beaux-parents, active un comportement nuisible envers sa femme qu'il
n'aimait pas vraiment et à laquelle il ne peut donner ses attentions,
ses affections et ses tendresses. Ainsi vient naître dans ce foyer une
perpétuelle guerre froide très nuisible à la famille.
2- La présence d'une maîtresse ou d'un amant
dans la vie de l'autre conjoint.
Ce fait est anormal parce que: premièrement sur le
plan de santé, celui ou celle qui est infidèle peut attraper des
maladies MST et les transmettre à son partenaire. Bien que ce dernier ou
cette dernière soit fidèle, elle sera victime quand même de
cette éventuelle maladie. Si c'est le cas d'une maladie incurable, nous
sommes maintenant face aux enfants orphelins de père et de mère.
Ces enfants peuvent devenir des délinquants, des rejets de la
société; deuxièmement sur le plan économique, la
famille régresse parce qu'au lieu de travailler, le couple passe la
majorité de son temps à multiplier des scènes de jalousie.
En plus de cela, il arrive des cas où la maîtresse ou l'amant
profite de faire vider les poches de son concubin/sa concubine pour
réussir ses moments de folie. Cela fait baisser encore
l'économie du foyer. A la longue, le couple préfère
divorcer. C'est encore un problème qui peut nuire à
l'économie du couple, chaque partenaire ayant tout à recommencer.
C'est un fait qui est totalement nuisible pour un foyer parce qu'il engendre
toute une série de problèmes.
3- La situation de conflit avec la belle
mère.
C'est un fait nuisible à la famille parce qu'un foyer
ne peut pas être dirigé avec une situation conflictuelle avec la
belle-mère qui le plus souvent considère sa belle fille comme
quelqu'un qui vient la séparer de son fils. Cela crée parfois un
malaise quand la belle fille se rend compte de l'hypocrisie de sa
belle-mère. C'est un fait nuisible au foyer qui entraîne de la
mésentente entre le couple par rapport à la belle-mère.
4- La femme plus instruite que le mari.
Ce fait est anormal parce que, en théorie la femme se
sent mieux encadrée et plus à l'aise de présenter son mari
à un ami quand le mari est plus instruit. Il est nuisible quand elle est
plus instruite que son mari parce qu'elle ne se sent pas fière de son
mari en ce qui a trait à la scolarité. Elle est timide ou
inquiète, quand c'est le mari qui doit prendre la parole en public ou
quand son mari converse avec des amis mieux formés que lui.
5- La femme plus âgée que le mari.
Quand cela arrive, il est tout à fait nuisible parce
que, en théorie on dit pour qu'une famille ne connaisse pas certains
problèmes, il faut que le mari ait 7 ans de différence
d'âge sur sa femme. Si la femme est plus âgée, elle a
tendance à influencer sa vie de couple. Il est probable d'avoir dans ce
cas une famille matriarcale où c'est la femme qui le principal chef de
la maison. Autre type de problème qu'il peut y avoir, c'est quand la
femme est plus âgée : très souvent elle est
susceptible lorsque son mari est en présence d'une plus jeune femme.
C'est une femme qui n'est pas du tout en paix quand son mari chatte sur
l'internet ; son imagination la porte à faire des scènes de
jalousie insensées.
6- La différence de classe sociale.
C'est un fait nuisible pour un foyer. C'est le cas où
l'un ou l'autre partenaire va s'arranger pour s'adapter à une
société ou à un groupe d'hommes et femmes qui n'est pas de
la même classe sociale. Cela peut créer des ennuis ou des
problèmes.
7- L'incompatibilité de caractère
C'est un fait nuisible parce que quand il y a divergences non
acceptées dans un foyer, cela conduit parfois au divorce. Tant qu'il y a
divorce, il y a perpétuel recommencement et régression de
l'économie.
8- Un mari très éloigné de sa femme
pendant de longue durée, sous prétexte de travailler
ailleurs.
Ce fait est très négatif pour un foyer parce
que l'homme et la femme sont créés pour vivre ensemble. Le lien
conjugal vient encore renforcer davantage cette théorie. Quand deux
personnes sont mariées, elles doivent partager le même toit
marital, et encore plus, le même lit. Quand une des deux est absente cela
crée un vide dans le foyer. Le plus faible charnellement, a tendance
à aller chercher un/une concubin(e) pour combler son vide. C'est un
comportement qui rallie une liste de problèmes dans le foyer.
9- Une femme qui ne s'occupe points des affaires
domestiques ni de celles de son mari.
Dans ce cas, cette femme ne gère pas son foyer, c'est
un fait nuisible puisque, en théorie notre société exige
en ce qui a trait à la vie domestique d'un foyer, que la femme soit le
boulon centre du foyer. Quand elle n'est pas à même de
gérer sa famille et délaisse pratiquement son mari et ses enfants
si elle en a eus, deux possibilités s'imposent au mari: ou bien il
entretient une relation extra-familiale, ou bien il demande le divorce.
10- La relation basée sur le bien
matériel.
Ce fait est anormal parce que quand la situation
économique de l'autre s'améliore ou l'autre est capable
maintenant de se procurer ce qu'il /elle veut, son partenaire est devenu moins
important économiquement dans sa vie comme autrefois. Il/elle ne va
plus protéger leur union conditionnelle parce qu'il/elle ne
dépend plus de l'autre. Il/elle ira sans hésitation à la
recherche de son vrai amour.
11- L'incapacité à communiquer.
Ce fait est anormal parce que la communication est la
pièce maîtresse pour une vie à deux. Un couple sans
dialogue est un couple terne, sans vie. Ce fait est nuisible parce qu'on ne
peut pas se concilier et progresser sans le dialogue.
5.2.2.- Recommandations
Aux différents problèmes
rencontrés pouvant nuire au foyer conjugal, nous avons formulé
des solutions.
Pour le premier problème, nous proposons, pour le
résoudre, que :
- les jeunes évitent la grossesse non
désirée ;
- le jeune homme n'ait pas de relations sexuelles avec une
fille qu'il n'a pas l'intention d'épouser.
Pour le deuxième problème, nous proposons aux
conjoints de rester fidèles l'un envers l'autre.
Pour le troisième problème, nous proposons au
couple, une fois marié de ne pas raconter à tort et à
travers à leurs parents leurs mésententes, ce, pour
empêcher les conflits, surtout avec les belles-mères.
Pour le quatrième problème, nous proposons pour
le résoudre, au mari de poursuivre ses études, pour mieux
encadrer sa femme.
Pour le cinquième problème, nous proposons aux
futurs mariés de s'assurer vraiment que le garçon soit le plus
âgé du couple.
Pour le sixième problème, nous proposons pour
le résoudre, aux futurs mariés et a celui qui est le plus
aisé, de s'assurer vraiment qu'il aime sans contrainte sa future
conjointe afin que rien ne puisse l'empêcher de le chérir, de
l'aimer, de le/la protéger dans les bons et dans les mauvais jours.
Pour le septième problème, nous proposons au
couple, pour le résoudre, qu'il accepte les divergences. Aucun homme
n'est parfait. Il faut cultiver la tolérance quand on s `aime de
tout coeur.
Pour le huitième problème, nous proposons au
conjoint de ne pas prendre habitude de quitter le toit conjugal pour une longue
durée, sous aucun prétexte.
Pour le neuvième problème, nous conseillons
à la femme de faire échange d'idées avec d'autres
mères de famille qui n'ont pas ce genre de problème. Au fur et
à mesure, elle finira par corriger certains points négatifs quand
il s'agit de s'occuper les affaires domestiques de son foyer.
Pour le dixième problème, nous conseillons aux
futurs mariés de ne pas associer le bien matériel et le choix de
leur époux/épouse, car cela apporte malheur.
Pour le onzième problème, nous conseillons aux
époux le dialogue. Ils pourront dialoguer avec les yeux, avec les
gestes, avec le sourire, avec les mots. S'il n'est pas coutume chez eux de
dialoguer, ils doivent s'entraîner à le faire au moins une fois
par semaine, ce qui deviendra 3 fois par semaine et plus tard pourquoi pas
à chaque rencontre dans la maison, à longueur de
journée.
Selon nous, les solutions 1, 2, 3, 4, 5, et 10 sont
complémentaires. Elles peuvent entrer dans une proposition qui se
formule comme suit : Avant d'avoir des relations sexuelles avec un homme
ou une femme il faut être sûr de l'avoir aimé vraiment afin
que rien ne puisse briser cet amour. Ensuite, après le mariage si par
malheur vient s'infiltrer un cortège de problèmes, il ne faut
jamais partager les mésententes du couple avec les parents, ou
plutôt le faire avec circonspection.
Par ailleurs, les solutions 8, 9, et 11 ne peuvent pas se
regrouper, ils restent tels qu'elles sont.
Dans notre société haïtienne, les quatre
solutions sont faisables en raison de trois possibilités:
1- Elaboration d'un programme d'Education familiale ;
2- Elaboration d'un plan approprié au besoin d'un
foyer ;
3- Création d'un programme d'encadrement des jeunes
dès la puberté.
Il est vrai que les facteurs économiques, politiques
peuvent jouer contre cette proposition, cependant si l'on invente un nouveau
Ministère, Ministère à la condition familiale, il est
possible d'atteindre ces trois points précités.
Si nous n'avons pas pu explorer du tout ou efficacement
certains aspects (Agressivité physique du mari vis-à-vis de
sa femme, Virilité précoce de l'époux) de notre
problématique, c'est en raison du fait que nous ne trouvons pas de
données à propos de ces aspects.
A-t-on atteint tous les objectifs du travail ?
La conclusion répond à cette question.
CONCLUSION
En écrivant ce mémoire, nous avons eu
l'intention de résoudre le problème suivant : l'explication
des causes de la négligence du foyer par les partenaires
(époux/épouses)
A cette négligence, nous avons au départ,
supposé six causes et trois conséquences.
Les causes supposées étaient le mariage
forcé, la présence d'une maîtresse dans la vie de
l'époux ou d'un amant dans celle de l'épouse,
l'impossibilité par l'époux de satisfaire convenablement les
besoins du foyer, le manque de préparation de l'épouse à
gérer des activités domestiques, les activités
professionnelles de l'un ou de l'autre partenaire, la différence
d'éducation entre les époux, que ce soit dans le sens
d'intégration de valeurs et normes sociales, que ce soit dans le sens de
niveau de scolarisation. Les conséquences hypothétiques
étaient régression sentimentale et ou économique du foyer,
échec social des enfants (mauvaise intégration sociale, tendance
à la délinquance), éternelle guerre froide ou chaude
entre les conjoints, dont l'issue la plus fréquente est le divorce qui
amène tout le cortège de problèmes affectifs et
légaux que l'on peut imaginer.
Nos recherches ont prouvé que la question posée
était encore sans réponse. Nous avons alors décidé
d'y répondre.
Notre question spécifique met en évidence une
variable dépendante et cinq variables indépendantes.
Ces variables sont :
a) La variable dépendante : négligence de
leurs foyers par les partenaires légitimes à Port-au-Prince, qui
est le phénomène que nous analysons.
b) Les variables indépendantes : la jalousie
d'un partenaire, la condition économique d'un partenaire, la confiance
dans la protection légale de l'union, l'influence parentale, la
communication dans le foyer.
Nous avons au départ prétendu qu'il existe une
relation de détermination entre la variable négligence et les
variables indépendantes.
L'analyse des données recueillies a comblé
notre attente puisque nous avons découvert que les problèmes de
négligence par l'un ou l'autre partenaire envers le foyer à
Port-au-Prince prennent leur source de différents facteurs :
jalousie, condition économique, confiance dans la protection
légale de l'union, influence parentale et problème de
communication.
En nous référant au cadre théorique et
conceptuel, nous avons interprété la réponse
trouvée. Nous résumons ici cette interprétation.
Le phénomène de jalousie influe de
manière négative sur la vie conjugale. Selon notre recherche, ce
sentiment peut détruire une famille. Différents conflits
familiaux prennent leur source à partir de la situation
économique du foyer. Quand la femme est finalement mariée, elle
se sent protégée par la loi, et commence à exhiber son
caractère ou sa vraie façade. Les parents constituent très
souvent de graves problèmes pour la suivie du foyer de leur enfant. Les
parents possessifs exigent que le choix du partenaire de leur enfant doive
être forcément leur propre choix. Pour garder solide l'union
conjugale il faut qu'il existe la capacité du couple à
communiquer. Alors que de nombreux couples échouent en raison de leur
incapacité à communiquer.
Il ressort de notre analyse que onze problèmes doivent
retenir l'attention des autorités compétentes. La
négligence du foyer par les époux tourne autour de ces
problèmes que voici, par ordre d'importance : le mariage
forcé, la relation basée sur le bien matériel, la
différence de classe sociale, l'incapacité à communiquer,
la présence d'une maîtresse ou d'un amant dans la vie de l'autre
conjoint, la situation de conflit avec la belle-mère, la femme plus
instruite que le mari, la femme plus âgée que le
mari, l'incompatibilité de caractère, un mari très
éloigné de sa femme et pendant de longue durée sous
prétexte de travailler ailleurs, une femme qui ne s'occupe point des
affaires domestiques et de celles de son mari.
Pour la résolution de ces problèmes, les
principales recommandations que nous avons formulées sont les
suivantes :
Les jeunes doivent empêcher la grossesse non
désirée. Le jeune homme ne doit pas faire le sexe avec une fille
qu'il n'a pas intension d'épouser. Un conjoint doit rester avec une
seule femme ou un seul homme dans sa vie. Un couple, une fois marié ne
doit pas raconter à ses parents les mésententes du foyer. Nous
conseillons aux futurs mariés de s'assurer vraiment que le garçon
est le plus âgé du couple. Nous conseillons aux futurs
mariés et à celui le plus aisé de s'assurer vraiment qu'il
aime sans contrainte son futur conjoint afin que rien ne puisse
l'empêcher de le chérir, de l'aimer, de le/la protéger dans
les bons comme dans les mauvais jours. Nous proposons au couple d'accepter les
divergences. Nous conseillons au conjoint de ne pas prendre habitude de quitter
le toit conjugal pour une longue durée sous aucun prétexte. Pour
corriger certains points négatifs quand il s'agit d'occuper les affaires
domestiques du foyer, nous conseillons à la femme confrontée
à ce problème, de faire échange d'idées avec
d'autres mères de famille qui n'ont pas connu ce genre de
problèmes. Au fur et à mesure elle finira par les corriger. Nous
proposons aux futurs mariés de ne pas associer le bien matériel
avec le choix du conjoint. Nous suggérons au couple le dialogue dans le
foyer.
Les solutions proposées sont regroupées en
quatre se révèlent et faisables en raison de la
possibilité de :
1- Elaborer un programme familial,
2- Envisager un plan approprié au besoin d'un
foyer,
3- Créer un programme d'encadrement des jeunes
dès la puberté.
Bien sûr, nous sommes consciente des limites que notre
travail comporte, comme certains aspects (agressivité physique et
sexuelle du mari vis-à-vis de sa femme, virilité précoce
de l'époux
Par ailleurs, consciente des défaillances, des
erreurs, de la prévention et souvent de la précipitation que
laisse voir cette première recherche, nous regrettons de n'avoir
pas exploré plus finement des données
trouvées.
Nous nous réservons donc la possibilité, et
même le devoir, de poursuivre ce qui n'a été ici
qu'ébauché. Nous souhaitons perfectionner le travail pour
traiter les problèmes d'agressivité sexuelle chez la
femme.
D'un autre côté, nous aimerions que le
gouvernement haïtien utilise notre travail afin de donner
une nouvelle orientation aux parents qui sont considérés comme
les premiers modèles de l'enfant, parce que c'est dans
la famille que l'enfant fait l'apprentissage de la vie sociale. Enfant
d'aujourd'hui/ homme et femme de demain.
Pour ce faire, il faut créer un nouveau
ministère « Ministère à la condition
familiale » qui aura pour mission de finaliser les trois points
pré-cités.
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