MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA FASO
SECONDAIRE, SUPERIEUR, ET DE Unité -- Progrès -
Justice
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE -------
INSTITUT AFRICAIN DE PROFESSIONALISATION EN MANAGEMENT (IAPM)
DEPARTEMENT DEVELOPPEMENT LOCAL ET DECENTRALISATION
Année académique 2006-2007
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
THEME:
LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DU SOCIAL DANS LES
COLLECTIVITES TERRITORIALES AU BURKINA FASO :
CAS DES COMMUNES URBAINES DE PAMA et FADA
Présenté et so uten u par :
Sié Seydo u COULIBALY En v ue de l'obtention d u
: Diplome d'Et udes S upérie ures Spécialisées
(D.E.S.S) Option: Développement local et décentralisation
DIRECTEUR DE MEMOIRE MAITRE DE STAGE
Monsieur Charles Gustave OUEDRAOGO Monsieur Gilbert
NAKOULMA
REMERCIEMENTS
Toute ma reconnaissance va a tous ceux qui m'ont permis
la rédaction de ce document ; en particulier:
n Mon Directeur de mémoire Mr Charles Gustave
OUEDRAOGO qui, malgré ses occupations professionnelles et son temps
étriqué, a pu en consacrer a cet encadrement et cela
malgré sa délicatesse.
n Dr Rolf BLUMENBERG, Task Manager a la KfW pour le
Burkina, le Mali et le Niger, qui est l'initiateur et le premier facilitateur
de cette formation et sur tous les plans. Il a suivi son déroulement du
début des cours a la rédaction de ce mémoire ;
n Mr Gabriel N'GOUAMENE, juriste/consultant pour le
compte de la KfW aupres des fonds au Burkina, au Mali et au Niger pour son
soutien a l'idée de cette formation et son appui rigoureux pendant
l'élaboration de ce document
n Mr Abdoula ye ZONGO, secrétaire
général du FICOD pour la dérogation accordée
afin de consacrer une partie du temps de travail a cette formation.
n Tous les enseignants de la filière
Développement Local et Décentralisation de l'IAPM pour leur
engagement a nous transmettre les connaissances théoriques et leur
acceptation a partager leurs expériences pratiques
n Il en est de même pour notre Directeur de
stage, Mr Gilbert Nakoulma, qui a aussi réussi a concilier cet
encadrement avec les contraintes professionnelles.
n Tous mes collegues qui m'ont été d'un
appui inestimable pour avoir accepté combler mes absences aux fins de ma
formation et m'avoir faciliter l'acces a certaines informations aupres des
collectivités : Mmes Monique OUEDRAOGO notamment pour la mise en forme
et ABI HEMA, Mrs Ouga YAMEOGO, Boureima DARANKOUM, Gaetan OUEDRAOGO, Christophe
Heinemann, Justin KAFANDO, Helmut LUDWIG, Sibidi KOBYAGDA, Aboubacar MOUKAILA,
YADOGO Jacques.
TABLE DES MATIERES
SIGLES &
ABREVIATIONS----------------------------------------------------------------------------7 INTRODUCTION
GENERALE-------------------------------------------------------------------------9 PARTIE
I: CADRE GENERAL DE L'ETUDE -------------------------------------------------
-- 13
1.1. PROBLEMATIQUE ET
OBJECTIFS---------------------------------------------------------------------------
14
1.1.1. La problematique 14
1.1.2. L'hypothese de recherche 16
1.1.3. Les objectifs de l'etude 16
1.2. CADRE
THEORIQUE----------------------------------------------------------------------------------------------
17
1.2.1. Definition des concepts 17
1.2.2. Revue documentaire 20
1.2.2.1. Les bases juridiques de la prise en charge du
secteur social 21
1.2.2.2. Cadre de rOfOrence sur la question de la prise
en charge du social au Burkina 22
1.3. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET THEMATIQUE DE
L'ETUDE-------------------------------------- 23
1.3.1. Le champ geographique 23
1.3.2. Le contexte socioeconomique des communes de Pama
et Fada 23
1.3.3. Etat des indicateurs sociaux dans les deux
communes 26
1.3.4. Quelques cas sociaux releves dans les deux
communes 27
1.3.5. La situation frontaliere de Pama 28
1.3.6. La situation de carrefour regional de la commune
de Fada 29
1.4. LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE
---------------------------------------------------------------------
29
1.4.1. Le choix de l'échantillon 29
1.4.2. Les entretiens 30
1.4.3. Les difficultés et limites de
l'étude 32
PARTIE II: PRESENTATION DES RESULTATS DE RECHERCHE ET
ANALYSE -- 33
2.1. ETAT DE LA PRISE EN CHARGE DE L'ACTION SOCIALE DANS LES
COMMUNES DE
FADA ET DE PAMA
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
34
2.1.1. Les dotations budgetaires au Ministere de l'action
sociale et de la solidarite nationale 34
2.1.2. La perception du secteur social par les acteurs
communaux 37
2.1.2.1. Les partenaires techniques et financiers (PTF)
37
2.1.2.2. Les services dOconcentrOs 37
2.1.2.3. La sociOtO civile 39
2.1.2.4. Les collectivitOs 40
2.1.2.5. Les groupes cibles 1 bOnOficiaires
40
2.1.3. La contribution des PTF a l'assistance sociale
41
2.1.4. Les differents aspects de l'assistance sociale et
les besoins de financement 45
2.1.4.1. Le secteur de l'Oducation 47
2.1.4.2. La santO 48
2.1.4.3. La formation professionnelle 48
2.1.4.4. Les activitOs gOnOratrices de revenus (AGR)
49
2.1.5. Les interventions des communes dans l'assistance
sociale 49
2.1.5.1. La mise en ceuvre des actions sociales avec les
PTF 49
2.1.5.2. L'appui direct par la commune 51
2.2. LES FACTEURS DETERMINANTS DE LA PLACE DE L'ASSISTANCE
SOCIALE DANS LES
COMMUNES--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
53
2.2.1. La vision ou volonté politique
54
2.2.2. Le dispositif communal
-----------------------------------------------------------------------------------------
54 2.2.3. Les difficultés financières
--------------------------------------------------------------------------------------
56
PARTIE III: CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS POUR LE
FINANCEMENT DU SECTEUR SOCIAL DANS LES COMMUNES 62
3.1. LE DEVELOPPEMENT D'UNE CULTURE DE PRISE EN COMPTE DU
SOCIAL 64
3.2. L'ACCOMPAGNEMENT DES COMMUNES DANS LE SECTEUR SOCIAL
64
3.3. L'ELABORATION D'UNE STRATEGIE COMMUNALE DE
FINANCEMENT DU SOCIAL 65
3.4. LA MISE EN SYNERGIE DES INTERVENANTS 66
3.5. LA CREATION D'UN SERVICE SOCIAL AU NIVEAU COMMUNAL
66
3.6. LA CREATION D'UN FONDS SOCIAL 67
3.6.1. Les modalités de gestion du fonds social
---------------------------------------------------------------- 67
3.6.2. L'alimentation du fonds social 69
3.6.3. Les domaines d'intervention du fonds social
69
3.6.4. Les procédures d'intervention du fonds
social 70
3.6.5. Les conditions de pérennisation du fonds
social 70
CONCLUSION GENERALE 72
BIBLIOGRAPHIE 74
LES ANNEXES 76
Liste des annexes
Annexe 1 : Questionnaire a l'adresse des gestionnaires
des PTF
.............................................................................
77
Annexe 2 : Questionnaire a l'adresse des gestionnaires
des communes : Maires, conseillers et agents municipaux80
Annexe 3 : Questionnaire a l'adresse des services
déconcentrés de l'action sociale
................................................ 83
Annexe 4 : Guide d'entretien avec les
beneficiaires...................................................................................................
85
Liste des tableaux
Tableau 1 Répartition des personnes
interrogées......................................................................................................
30 Tableau 2 : Evolution des dotations budgétaires de l'Etat au MASSN
de 2002 a 2006 (en milliers de francs) .......... 34 Tableau 3 :
Domaines d'activités de cinq (05) Associations actives dans la commune
de Fada ............................... 44 Tableau 4: Domaines
d'activités de sept (07) Associations actives dans la commune de Pama
............................... 44
Tableau 5 : Etat des besoins exprimés les trois
(03) dernières années
.....................................................................
46
Tableau 6 : Cas d'enfants dans le besoin de prise en
charge scolaire recensés en 2007 ............ 47
Tableau 7 : Bénéficiaires du programme
bourses Fonds Enfants/ KfW dans la commune de Pama 50
Tableau 8 : Bénéficiaires du programme
bourses Fonds Enfants/ KfW dans la commune de Fada 50
Tableau 9 : Appuis de la commune de Pama aux Associations
oeuvrant dans l'assistance sociale 51
Tableau 10 : Appui de la commune de Fada aux Associations
oeuvrant dans l'assistance sociale 52
Tableau 11 : Planification quinquennale de la commune de
Pama 55
Tableau 12 : Structure des dépenses effectives
de la commune de Pama au cours des trois (03) dernières
années56 Tableau 13 : Structure des dépenses effectives de la
commune de Fada au cours des trois (03) dernières années
57
Tableau 14 : Evolution des dépenses d'assistance
sociale de la commune de Pama (2001-2005) 59
Tableau 15 : Evolution des dépenses d'assistance
sociale de la commune de Fada (2001-2005) 60
Tableau 16 : Bénéficiaires prioritaires et
les domaines d'intervention 70
Liste des Graphiques
Graphique 1: Taux des dotations budgetaires de l'Etat
au MASSN et taux d'evolution .............................................
35 Graphique 2 : Ordre de priorite a accorder aux sous-secteurs sociaux
selon les services deconcentres .................. 38 Graphique 3 :
Repartition des investissements des projets et programmes de 1999 a 2003 dans
la region de l'est 42
Graphique 4 : Part relative du social dans les
interventions des ONG dans la region de l'est
................................... 43
Graphique 5 : Facteurs determinant la place du social
..............................................................................................
53
Graphique 6 : Structure des depenses effectives de la
commune de Pama au cours des trois dernieres annees ....57 Graphique 7 :
Structure des depenses effectives de la commune de Fada au cours des trois
dernieres annees...... 58 Graphique 8 : Previsions budgetaires au
secteur social dans la commune de Pama de 2001 a 2005 ...................... 59
Graphique 9 : Previsions budgetaires au secteur social dans la commune de Fada
de 2001 a 2005........................60
SIGLES & ABREVIATIONS
ADELE : Programme d'appui au developpement local a
l'Est
AGR : activites generatrices de revenus
APRG : Appui a la Promotion Rurale du Gourma
ARECOPA : Programme d'Appui au Reseau de Communication
sur le Pastoralisme
ARFA : Association pour la recherche et la formation en
agro ecologie
CAGEC : cellule d'appui a la gestion
communale
CGCT : Code General des Collectivites
Territoriales
CHR : Centre Hospitalier Regional
CMA : Centre Medical avec Antenne Chirurgical
CSLP : Cadre strategique de lutte contre la
pauvrete
DTCOQ III : Diphterie, Tetanos, Coqueluche
DTCP3 : Diphterie, Coqueluche, Hemophilus
FE: Fonds de lutte contre la traite et l'exploitation des
Enfants
FICOD : Fonds d'Investissement pour les Collectivites
Decentralisees
FMI : Fonds Monetaire International
Fonds PPTE/action Fonds Pays Pauvres Très Endettes
/MASSN
sociale :
FPDCT : Fonds Permanent pour le Developpement des
Collectivites Territoriales
ICODEV : Initiatives Communautaires de
developpement
IDH : Indice du Developpement Humain Durable
KfW : Kreditanstalt fur Wiederaufbau
MASSN : Ministere de l'Action Sociale et de la Solidarite
Nationale
OEV : Orphelins et Enfants Vulnerables
OMD : Objectifs du Millenaire pour le
Developpement
OMS : Organisation Mondiale de la Sante
PADL/K : Projet d'Appui au Developpement Local /
Koulpelogo
PADL/KOM : Projet d'Appui au Developpement Local /
Kompienga.
PAP : Programme d'Action Prioritaire
PCD : Plan Communal de Developpement
PDA : Programme de Developpement de
l'Agriculture
PDDEB : Plan decennal de developpement de l'enseignement
de base
PICOFA : Programme d'Investissement Communautaire en
Fertilite Agricole
PNGT: Programme National de Gestion des
Terroirs
PNUD : Programme des Nation Unies pour le
Developpement
PPB : Projet de developpement agricole en aval des petits
barrages de l'Est
PREST : Projet Pistes Rurales et Desenclavement a
l'Est
PROSAD: Projet sante sexuelle, lutte contre le VIH/Sida,
la traite des enfants et les pires
formes de travail des enfants
PRPC : Programme de Reduction de la Pauvreté au
niveau Communal
PSADO : Projet promotion de la sante sexuelle et
reproductive des adolescentes
PTF : Programme national plate forme multifonctionnelle
pour la lutte conte la pauvreté
PTF : Partenaire Technique et Financier
PV/VIH : Personne Vivants avec 'VIH
TOD: Textes d'orientation de la
decentralisation
INTRODUCTION GENERALE
Pays sahélien enclavé, le Burkina Faso a
une population estimée a 13 732 258 habitants selon le recensement
général de la population et de l'habitat de 20071.
L'économie du pays est essentiellement basée sur une agriculture
fragile fortement tributaire des aléas climatiques et utilisant des
moyens d'exploitation rudimentaires, d'o0 la dépendance du pays pour
couvrir une partie de ses besoins alimentaires.
Les indicateurs de développement sont peu
reluisants et le Burkina se trouve parmi les cinq pays les moins nantis du
monde avec un PNB par habitant de 268 dollars US en 2002. En 2007, le
classement mondial du PNUD selon l'indice du développement humain
durable (IDH) place le pays au 174 rang sur 175 pays. Ce classement est
déterminé par un certain nombre d'éléments
permettant de mesurer les conditions de vie des populations.
Le seuil absolu de pauvreté était
estimé a 82 672 FCFA par an et par adulte en 2003 contre 72 690 FCFA en
1998 et le taux de la population vivant dans la pauvreté a
évolué de 45, 3% a 46, 4%, ce qui représente une
amplification du phénomene de 1 ,1 point.
La situation de la population s'exprime aussi a
travers le niveau de couverture en services sociaux de base. En 2004-2005 dans
l'enseignement primaire le taux brut de scolarisation était toujours a
56,8 %, pour le secondaire il était de 15,5 % et 2,1% au
supérieur.
Le niveau d'alphabétisation des adultes est
aussi faible avec 32,5% d'adultes alphabétisés et de fortes
disparités existent selon le genre2 ou encore entre les zones
urbaines et rurales.
Sur le plan sanitaire, les indicateurs sont aussi bas
avec un faible niveau de couverture, un taux de morbidité
général de 5,8%. A cela s'ajoute la pandémie du SIDA qui a
eu entre autres effets d'aggraver davantage la situation. La situation
sanitaire des populations est encore plus précarisée par le
probleme d'hygiene et d'assainissement a l'origine des maladies hydriques
d'autant que 4,2% des ménages ruraux consomment toujours l'eau des
rivières et autres cours d'eau.
1 Résultats du
recensement général de la population,
2 Ici le genre est entendu
sous l'angle de la distinction entre sexes
Dans un tel texte contexte, a l'instar malheureusement
de tous les pays en voie de développement, le Burkina pourrait ne pas
atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD)
qui visent entre autres la réduction de la pauvreté et la faim a
hauteur de 30% d'ici a 2015. D'ailleurs, une évaluation menée en
2007 par le FMI a révélé que le Burkina rencontrait
plusieurs difficultés pour atteindre son objectif du
millénaire.
Pour faire face aux nombreux défis quotidiens
auxquels est confronté le pays, le gouvernement a décidé
de changer le mode d'administration et de gestion des affaires publiques en
optant pour la décentralisation pour donner une impulsion au
développement a la base par la responsabilisation des acteurs
locaux.
En effet depuis la fin des années quatre vingt,
les Etats Africains se sont engagés dans des reformes institutionnelles
et politiques visant au pluralisme d'opinion et une meilleure gestion de
l'Etat.
Au Burkina Faso, l'ouverture démocratique a
été consacrée par la constitution de 1991 en même
temps que la politique de décentralisation. Le Titre XI traitant des
collectivités territoriales, dispose en ses articles 143, 144 et 145 que
le Burkina Faso est organisé en collectivités territoriales dont
la création, la suppression, le découpage sont du ressort de la
loi. Celle-ci organise la participation démocratique des populations a
la libre administration de ces collectivités territoriales.
L'objectif de la décentralisation étant
de contribuer a une mise en oeuvre efficace des politiques de l'Etat par une
gestion de proximité, elle consiste d'une part a assurer une bonne
gouvernance locale par des représentants des populations et d'autre part
a libérer les initiatives locales. Elle induit l'implication et la
responsabilisation de nouveaux acteurs politiques, sociaux et
économiques sur les questions d'intérêt local. La loi
n°055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant code
général des collectivités territoriales qui vient en
remplacement des TOD qui ont constitué la base opérationnelle de
démarrage du processus de décentralisation a consacré la
décentralisation et le développement local comme cadre de
promotion des initiatives et de la gouvernance des collectivités
territoriales dans les domaines économique, social et culturel. Entre
autres compétences acquises, les collectivités ont
compétences désormais, dans les conditions définies par la
loi, d'entreprendre toute action concourant au développement local,
participer a l'aménagement du territoire, passer des contrats,
créer des établissements publics, acquérir des actions ou
obligations... Pour assurer une participation de la population au
développement local, cette libre
administration prévoit un droit pour celle-ci
d'être informée sur la gestion des affaires locales. Dans la
décentralisation, l'Etat partage avec les collectivités
territoriales les compétences pour les actions de
développement.
Dans le respect de l'unité nationale les
collectivités territoriales ont des domaines de compétences et
des ressources leur permettant d'assumer les charges de leurs nouvelles
responsabilités notamment en ce qui concerne le fonctionnement et les
investissements en vue du développement d'un espace économique et
social local.
La décentralisation doit etre porteuse de
nouvelles opportunités pour contribuer a la création et a
l'extension de richesses et d'actions ; en cela, elle crée un espace de
développement économique et social. Le principe de
subsidiarité qui prévaut avec la décentralisation signifie
que les actions touchant a la population ou aux services dus a la population
doivent etre prises par l'autorité la plus proche d'elle, en
l'occurrence le maire. De ce fait, l'administration municipale assure de part
sa proximité directe un certain nombre de services que l'Etat se devait
de faire mais dont son éloignement ne permettait pas une mise en oeuvre
effective et efficace. Les gouverneurs, hauts commissaires et préfets
qui sont certes des agents de l'Etat délégués sur le
terrain, mais dont le role essentiel consistait a transmettre des instructions
en direction des populations, les services de base étant ignorés
ou mal assurés, sont appelés a contribuer effectivement aux
actions de développement des collectivités
territoriales.
Outre les compétences transférées
que sont l'éducation, la santé, les sports et loisirs, il existe
de nombreux domaines de service offert par les collectivités
territoriales (communes, régions) aux populations. On peut citer par
exemple, les marchés, les cimetières, la voirie/assainissement,
l'action sociale (prise en charge sur le budget communal de certaines
catégories de personnes : assistance et secours aux malades mentaux et
personnes egées/indigents ou a bas age/bébés
abandonnés sans parents connus, enfants victimes de trafic ou de
maltraitance, protection, civile) etc.
Dans le domaine social les dispositions du code
général des collectivités en ses articles 99 et 100
integrent expressément l'aspect social dans les compétences et
responsabilités des autorités locales. Elle est une des
matérialisations du principe de transfert des compétences aux
collectivités dans le cadre de la décentralisation et de la
communalisation intégrale. Cependant la concomitance du transfert des
moyens et des
ressources n'étant pas encore effective, il
reste pose la question de l'exercice par ces collectivités de
l'entièreté de leur responsabilité. Ce d'autant que s'il
parait normal pour elles de prendre en charge les secteurs de
l'économie, de la sante, de l'éducation, de la gestion urbaine et
fonciere, cela ne semble pas evident pour le domaine social o0 l'Etat a en
general une presence souvent déficitaire.
Le constat de la pauvreté ambiante et du niveau
d'intervention de l'Etat dans le domaine de l'assistance sociale a justifie le
choix de notre theme de recherche de memoire de fin de formation.
Dans cet ordre, nous avons articuld notre reflexion
autour des axes ci-apres :
- Dans la premiere partie nous définirons le
cadre de notre etude a travers d'abord la problématique du secteur
social. Ensuite nous donnerons un apergu de notre zone de recherche portant sur
deux communes de la region de l'Est.
- La seconde partie de notre travail portera sur
l'état de prise en charge du secteur social dans nos
collectivités a partir de ces deux cas. Nous y tenterons d'exposer tous
les facteurs qui concourent a determiner la place qu'occupe actuellement le
secteur social dans les deux communes.
- Enfin en troisième partie, nous proposerons
des pistes de solutions visant a la mise en place d'une strategie avec un
dispositif et un mode de financement pour une amelioration de la prise en
charge du secteur social dans les collectivités.
PARTIE I: CADRE GENERAL DE L'ETUDE
1.1. PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS
1.1.1. La problématique
Le choix de la décentralisation comme option
politique du développement local au Burkina Faso a eu pour effet de
transférer aux nouvelles autorités communales la
responsabilité de répondre désormais avec l'Etat aux
nombreuses sollicitations et attentes des populations. Au-delé de la
légitimité et du mandat électif obtenus des populations,
les élus locaux ont un mandat pour répondre aux besoins du
développement local.
Le développement local est basé sur les
orientations définies au niveau national qui a pour missions d'impulser,
de coordonner et d'assurer l'équilibrage harmonieux entre les
différents secteurs de développement.
Au niveau central, l'Etat, pour matérialiser
son attention au secteur social, a crée le Ministere de l'Action Sociale
et de la Solidarité Nationale (MASSN). La vocation de ce
département étant d'assurer l'assistance et la promotion des
groupes vulnérables ou défavorisés, afin de mieux les
intégrer dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le
Ministere a élaboré un document de politique nationale d'action
sociale. Ce document fixe les fondements, les principes directeurs et les
objectifs qui doivent sous tendre toute intervention dans le domaine social,
que ce soit par l'administration centrale ou déconcentrée, les
collectivités territoriales, la société civile et les
partenaires techniques et financiers. Six domaines d'intervention y sont
identifiés et qui vont de la solidarité nationale aux questions
des groupes en détresse et a la protection de l'enfance. La
diversité des domaines d'intervention traduit bien la
multiplicité des problèmes sociaux qui s'amplifient avec
l'apparition et le développement de nouveaux fléaux tel que le
trafic des enfants.
Toutefois sur le plan financier la part moyenne du
budget que l'Etat a affecté les cinq (5) années (de 2002 a 2006)
au secteur social a travers le département qui en a la charge (le MASSN)
est de l'ordre de 0,52 %, ce qui somme toute, est relativement
faible.
assurent des appuis multiformes aux
collectivités pour leur permettre de répondre aux nombreuses et
diverses attentes des populations, soit par le canal de la coopération
décentralisée, soit par celui de projets et
programmes.
Cependant dans un contexte marqué par la
persistance de la pauvreté, le déficit en infrastructures socio
économiques, la raréfaction des ressources financieres et
l'ignorance des populations, la multiplicité des préoccupations
et des besoins du développement rend tr(s difficile le choix des
interventions entre les différents secteurs de la vie nationale et
notamment celui du social.
Au regard des urgences et de l'importance des besoins
et des attentes, les choix des investissements pour offrir des services aux
populations ont été orientés de préférence
vers les secteurs économiques parce que créateurs de richesses,
les infrastructures de type social ou économique, le
désenclavement ou certains aménagements pour améliorer la
production agricole. Les autres secteurs du social qui concerne l'appui aux
couches vulnérables ou en difficultés sont relégués
en second plan. Cela se voit aux réservations budgétaires des
cinq (5) communes urbaines de la région de l'est pour le secteur social
dont le taux moyen est de l'ordre de 0,4 % dans la majorité des budgets
communaux.
C'est pourquoi notre démarche se fondera sur le
constat d'une part que les problèmes relevant du secteur de l'assistance
sociale constitue un domaine marginal des pouvoirs publics (étatiques et
communaux) et continuent de ce fait de prendre une ampleur dans la
société. D'autre part en dépit des multiples besoins, les
collectivités ne semblent pas s'engager pour développer des
initiatives en vue d'une réponse satisfaisante.
En raison de l'expansion et la
généralisation de la pauvreté, l'augmentation du nombre de
personnes en besoin d'assistance et le développement de nouveaux
phénomenes, certains partenaires techniques et financiers interpellent
les communes, parfois en s'y investissant, sur la question de
l'intégration des groupes vulnérables et
défavorisés dans le processus de développement local. Il
faut relever toutefois que cet engagement des PTF provient du fait que le
secteur social qui fait l'objet des demandes de financement émanant des
collectivités ne couvre pas l'assistance ou la solidarité envers
des groupes spécifiques.
Aussi, au regard de ce qui précede, deux questions
se posent :
1.
l'insuffisance des ressources explique t-elle le
niveau de prise en charge du social relativement faible en depit des nombreuses
sollicitations qui sont la preuve de l'importance qui doit lui etre accorde
?
2. la mise en place d'un cadre d'intervention dans le
secteur social peut-elle etre une solution a l'amelioration du niveau de prise
en compte par les collectivites des groupes defavorises, vulnerables ou en
difficulte au regard des besoins exprimes par les populations ?
Pour tenter de repondre a ces interrogations nous partons
de l'hypothese suivante en guise de pistes d'investigations :
1.1.2. L'hypothese de recherche
Au regard des constats precedents notre recherche sera
basee sur l'hypothese principale suivante :
Dans la dynamique du developpement local, les
collectivites sont confrontees a de nombreuses et diverses sollicitations
sociales en meme temps qu'elles connaissent de multiples contraintes notamment
financieres. Faute d'une strategie coherente, leurs priorites sont
principalement orientees sur le developpement economique donc en faveur des
secteurs dits «productifs» au detriment des secteurs dits
«sociaux».
Pour verifier cette hypothese, nous nous sommes
assignes les objectifs suivants pour notre etude.
1.1.3. Les objectifs de l'étude
L'objectif global de la presente etude est d'apporter
une reflexion au processus de developpement local engage dans nos
collectivites. De maniere specifique, cette recherche devra permettre de
:
Faire un diagnostic de la situation socioeconomique
des deux communes de Pama et Fada afin de mettre en lumière les
insuffisances des pouvoirs publics au secteur de l'assistance sociale a travers
les experiences des collectivites locales en la matière ;
Identifier au sein de ces communes les facteurs de
blocage au financement du secteur social;
Proposer des modalites pratiques de creation et de
fonctionnement d'un système communal de financement du secteur
social.
Pour atteindre les objectifs sus mentionnes, nous nous
proposons de circonscrire notre sujet a travers le cadre theorique suivant pour
notre etude.
1.2. CADRE THEORIQUE 1.2.1. Definition des
concepts
Le secteur social Pris au sens large le
secteur social concerne l'ensemble des actions qui visent la promotion des
conditions de vie des membres de la societe. Les services sociaux de base
couvrent les domaines de la sante, de l'education, de l'hydraulique,
l'assainissement, etc.
En termes d'investissement, le secteur social integre
aussi bien les realisations physiques (formations scolaires, sanitaires,
ouvrages hydrauliques ou d'assainissement etc.) que les interventions en faveur
de personnes dont la situation specifique exige une protection, une assistance
ou une promotion de la part de la communaute.
Le premier volet d'investissement est largement pris
en compte dans les planifications et actions des collectivites meme si les
besoins y relatifs sont loin d'être couverts. Par contre, en reference a
notre problematique, le second volet d'intervention qui s'interesse directement
a la situation social de certains groupes ou individus nous semble necessiter
plus de reflexion en vu de lui accorder plus d'importance. C'est pourquoi notre
interet s'y est porte pour les besoins de notre etude.
C'est ainsi que notre travail a circonscrit le secteur
social a l'assistance et la promotion sociale telle qu'elle est assignee comme
mission au ministere de l'action sociale et de la solidarite nationale
(MASSN).
Des six (6) domaines d'intervention définis
comme relevant du champ d'action du ministère de l'action sociale, il se
trouve quelques notions3 sur lesquelles il nous est paru utile de
nous appesantir. Il s'agit de :
L'action sociale Le concept d'action sociale
offre diverses compréhensions qui l'assimilent tantôt a
«l'aide sociale » ou la « protection sociale ». Cependant
elles convergent toutes vers les notions de W'socialisation'' de l'Homme au
sein d'un groupe et d' ''assistance'' dont il a besoin de la part de la
société. Ce qui implique qu'autant l'Homme doit etre un membre
actif de la société, en retour la société a envers
l'individu le devoir moral de le protéger et de l'intégrer en son
sein. Ce qui met en relief le role déterminant de la
société dans ses différentes entités : Etat,
région, commune, communauté, village et famille.
L'action sociale au niveau de la commune renvoie a la
responsabilité de celle-ci dans la prise en charge morale et
matérielle de tous les individus dans la vie communale y compris les
handicapés ou inaptes incapables de jouer un quelconque role que ce soit
dans la vie publique.
Cette approche de l'action sociale communale est
restrictive en ce qu'elle n'intègre que l'assistance et occulte la
prévoyance qui vise a prévenir les situations de besoin. Cette
approche se justifie si l'on s'en tient aux urgences actuelles qui concernent
surtout des besoins d'assistance.
Cependant, nous n'ignorons pas qu'à terme la
finalité d'un système social performant dans une
collectivité doit intégrer aussi bien un système
d'assistance qu'une vision de prévoyance.
Finalement, notre étude se limitera aux
activités sociales des collectivités par la prise en charge des
personnes en situation de demandeur d'assistance publique et dans une certaine
limite, les mesures de prévention.
L'assistance sociale Elle concerne toutes les
dispositions, mesures et actions préventives ou visant a prendre en
charge les besoins de personnes en situation de vulnérabilité,
d'exclusion, de difficulté, de dénuement ou
d'handicap.
3 Ces définitions nous
ont été fournies par les services techniques régionaux du
MASSN
L'aide sociale Elle intègre tous les
systèmes de prévoyance, de solidarité qui visent a
réduire au plus la situation de besoin que viendraient connaTtre les
membres du corps social. Pris dans ce sens, l'aide sociale sort du principe de
l'assistance ponctuelle pour associer les actions de prévoyance. Selon
Amédée THEVENET dans l'aide sociale aujourd'hui avec la
décentralisation, le but a atteindre par l'aide sociale serait W'
d'associer le corps social dans son ensemble a une entreprise de
libération de l'état de besoin, créé par
l'inadaptation, la pauvreté, la maladie et la vieillesse''.
n Les cas sociaux: personnes démunies
physiquement et/ou matériellement et qui ont besoin d'une
assistance.
n Les personnes Agées ou personnes de
3ème age : généralement utilisé pour designer
les personnes qui ont plus de 60 ans (conception occidentale). Mais pour des
raisons pratiques et compte ténu du contexte socio-économique et
culturel en Afrique cette désignation concerne ceux qui ont 55 ans et
plus.
n Personnes vulnérables: personne
(enfant, femme, personne sans ressource, personne egée) victime ou
exposée a des risques sur les plans sanitaire, alimentaire,
éducatif, moral, psychologique, matériel, juridique et
nécessitant une protection sociale spécifique, ponctuelle ou
permanente.
n Personne handicapée: personne ayant une
déficience ou une invalidité qui limite son role ou ses
capacités d'exercer une activité en vue de son
épanouissement.
n Les exclus sociaux: catégorie de
personnes qui vivent en dehors de leur milieu normal volontairement ou
involontairement. Ex: les femmes accusées de sorcellerie, les
drogués, les malades mentaux etc. ....
n Orphelins et enfants vulnérables
(OEV): c'est l'orphelin ou l'enfant non adulte (- 18 ans) dont les
conditions de vie au plan matériels et social, psychologique, affectif
l'exposent a un risque permanent d'exclusion, de manque d'affection et a un
avenir incertain. Au Burkina Faso, le terme OEV est de plus en plus
utilisé pour décrire 1es enfants de 0 -18 affectées par le
VIH/sida tout en essayant de ne pas les stigmatiser et les discriminer par une
appellation de type «orphelin du sida ».
n
Groupes spécifigues: ce sont les personnes
en situation de vulnérabilité et dont la prise en charge exigent
des mesures propres a elles et a elles seules.
n Personnes marginalisées : personnes
que la société refuse d'intégrer en son sein a cause de
leur situation sociale (handicapées, malades mentaux, personnes de
3eme age etc.)
Tous ces cas sociaux augmentent graduellement en
raison de la dislocation des dispositifs de solidarité, la disparition
progressive du système traditionnel de prise en charge qui entraine le
développement de l'exclusion sociale dont sont victimes les personnes
agées, les handicapés physiques, les exclus sociaux tel que les
femmes accusées de sorcellerie.
1.2.2. Revue documentaire
Pour les besoins de notre travail nous avons
analysé certains ouvrages qui traitent du social de maniere
générale, ce qui nous a permis d'avoir un apergu global de notre
sujet.
L'étude documentaire sur les ouvrages
spécialisés a été orientée vers la
décentralisation ou le développement local et nous a
été d'un apport sur les questions de responsabilisation des
acteurs locaux.
En outre nous nous sommes intéressés a
des rapports et documents techniques sur la vie des collectivités tels
que les budgets, les plans de développement ou les
délibérations de conseils municipaux.
Cependant nous avons basé notre recherche
documentaire sur les fondements qui déterminent les orientations pour la
prise en charge du secteur social. Ce choix visait a nous donner un apergu du
cadre théorique qu'il nous serait donné de confronter avec le
niveau d'effectivité sur le terrain a travers les interventions
concretes. C'est ainsi que nous avons parcouru des textes et des lois de
même que les documents d'orientation de politique sectorielle dont la
substance se résume comme suit :
1.2.2.1. Les bases juridiques de la prise en charge du
secteur social
En plus du facteur moral qui interpelle la societe
pour la prise en charge des personnes qui se trouvent en situation de
difficulte, du point de vue juridique, il incombe a l'Etat d'assurer
l'effectivite des droits proteges dans les conventions internationales et aussi
dans les textes de lois nationaux comme la constitution.
La constitution de 1991 reconnait l'egalite en droits
de tous les burkinabe (article 1) . Son preambule qui se refere a la charte
africaine des droits de l'homme et des peuples, a la declaration universelle
des droits de l'homme de 1948 signifie implicitement que l'atre humain a droit
au bonheur que ce soit par lui-meme ou du fait de l'assistance publique et
sociale. Ces textes internationaux font en effet de la dignite humaine un droit
fondamental. En consequence, il appartient a l'Etat de prendre des mesures pour
assurer le bien etre de l'ensemble de citoyens. Des lors les richesses et les
ressources du peuple (art.14 de la constitution Burkinabe) doivent etre
utilisees pour le bien etre commun et aussi le bien etre individuel. Cette
disposition pourrait servir d'argument pour que l'Etat et par ricochet les
collectivites prennent en charge des cas sociaux. Il reste entendu que cette
evocation des droits sociaux n'est pas encore envisageable dans le contexte de
pauvrete generalisee nos pays.
Cependant il est a prevoir qu'a terme l'aide sociale
sorte du domaine unique de l'assistance, pour devenir une composante des droits
humains opposables aux collectivites.
Au dela des textes qui fixent des obligations
d'assistance aux collectivites territoriales, la pauvrete est un fait de
societe qui a precede la reglementation etatique. Neanmoins, pour les communes,
le cadre de reference dans le domaine social en general et en particulier de la
protection civile, l'assistance et les secours, est etabli par les articles 99
et 100 de la loi n°055-2004/AN du 21 decembre 2004 portant code general
des collectivites territoriales. Elle enumere pour la region, les communes
urbaines et rurales les competences pour :
n Proteger et promouvoir les droits humains
;
n Proteger et promouvoir socialement les individus et
les groupes
n Organiser et gerer les secours aux groupes vulnerables
et aux sinistres
n Organiser la protection civile et lutter contre les
calamites.
Pour materialiser cette prise en compte du secteur
social, la nomenclature budgetaire permet aux collectivites de prevoir et
executer des depenses a partir de lignes specifiques reservees aux charges y
afferentes. Il s'agit notamment de la section fonctionnement en son chapitre 61
portant sur les W'Allocations -- subvention'' et subdivise en quatre (4)
articles. Ces derniers sont repartis en dix (10) paragraphes qui traitent entre
autres des budgetisations de W'secours aux indigents'', les W'dons'', les
W'subventions sociales'.
Cette nomenclature budgetaire permet aux communes de
prevoir et d'imputer lors de l'execution du budget des allocations financiares
au secteur social et les contre parties aux projets sociaux finances par les
PTF.
1.2.2.2. Cadre de reference sur la question de la prise
en charge du social au Burkina
Dans l'histoire du Burkina Faso les premieres
interventions de l'action sociale remontent aux annees 1950 avec pour objectif
de contribuer aux changements de comportements requis pour le developpement
harmonieux du pays. C'est en 1972 que fYt cree le premier ministere en charges
des « Affaires Sociales ».
Aujourd'hui la diversite et la multiplicite des
problemes sociaux ont eu pour effet de les prendre en compte a part entiere
dans les options de developpement.
Le departement actuellement en charge des questions
sociales est le Ministere de l'Action Sociale et de la Solidarite Nationale
dont l'organisation est regie par l'arrete n° 2003 01/004/MASSN/CAB du 12
avril 2003 du decret n° 2002-462/PRES/PM/MASSN du 28 octobre 2002 portant
organisation dudit Ministere. Sa mission est la protection et la promotion des
populations en general et de fagon specifique celle des groupes sociaux
defavorises notamment les enfants, les personnes handicapees, les personnes
agees, les exclus sociaux etc. Pour la realisation de ses missions, le MASSN
compte environ 1.492 agents repartis entre le niveau central, ou les structures
rattachees, 13 directions regionales, 45 directions provinciales.
Depuis novembre 2007 le MASSN dispose d'un document de
politique d'orientation qui definit six (6) domaines d'intervention qui
sont:
1. la protection et la promotion de l'enfant et de
l'adolescent ;
2. la protection et la promotion sociale de la famille
;
3. la promotion de la solidarite nationale ;
4.
la protection et la promotion sociale des groupes
spécifiques ;
5. la promotion de la prise en charge
socioéconomique et psychosociale des personnes infectées et
affectées par le VIH-SIDA ;
6. le renforcement des compétences et des
capacités institutionnelles.
A travers cette revue de littérature, il
ressort que la question de la prise en charge du secteur social constitue une
préoccupation majeure aussi bien pour le législateur que pour
l'exécutif national. Les deux cadres juridique et politique étant
définis et précis sur le sujet, il reste alors a en constater le
niveau d'effectivité dans la pratique au sein des collectivités.
Cette vérification pourrait s'effectuer a travers la
disponibilité des moyens face aux problèmes sociaux existant et
les réponses y apportées. Cet état des lieux sera
accompagné d'une tentative de compréhension du niveau
d'engagement au secteur social. C'est l'objet de la seconde partie de notre
travail.
1.3. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET THEMATIQUE DE
L'ETUDE 1.3.1. Le champ geographique
Chefs lieux des provinces du Gourma et de la
Kompienga, les communes urbaines de Fada N'Gourma et de Pama, sont
situées dans la région administrative de l'Est du Burkina. Elles
couvrent une superficie 3 400,2 km2 et de 4 900 KmZ et comptent respectivement
125 789 et 26 087 habitants.
En terme de caractéristiques physiques et
naturelles, ces deux communes appartiennent a des zones relativement mieux
arrosées du pays sur le plan pluviométrique (environ 1 300
mm/an), elles disposent d'un couvert végétal et un potentiel
faunique assez variés et abondants avec une prédominance pour la
commune de Pama.
1.3.2. Le contexte socioeconomique des communes de Pama et
Fada
Sur le plan politico administratif, la commune de Pama
comprend depuis l'instauration de la communalisation intégrale, quatre
(4) secteurs et 14 villages rattachés. Le conseil communal comprend
trente six (36) membres. Le maire coordonne les activités d'une
administration municipale permanente de neuf (9) agents.
Concernant le budget, il est en termes de ressources
mobilisees de l'ordre de 49 434 310 francs CFA sur la periode de 2003-2005. Les
previsions budgetaires cumulees sur la meme periode etaient de 66 328 204
francs CFA, ce qui donne un taux global moyen de realisation de 74,52%. Pour la
meme periode le cumul des depenses s'est chiffre a 40 232 576 francs CFA sur
une prevision de 66 328 204 francs CFA, soit un taux global moyen de
realisation de 60,65%.
Les depenses liees au fonctionnement sur ces trois
exercices de 2003 a 2005 ont eu une part relative de 70,06 % laissant peu de
possibilite a l'investissement.
Quant a la commune de Fada, elle compte 11 secteurs et
33 villages rattaches et plus d'une vingtaine de hameaux de culture. Le conseil
communal est compose de quatre vingt seize (96) elus avec une administration
municipale de trente cinq (35) agents.
L'execution budgetaire de la commune de Fada en terme
de recettes des trois dernieres annees donne un niveau de realisation de 406
649 836 f CFA representant 80% des previsions cumulees de 512 268 716 f CFA.
Quand aux depenses elles se sont chiffrees pour la meme periode a 394 728 831 f
CFA, soit 77 % des 512 268 716 f CFA prevus.
Les secteurs de l'agriculture et de l'elevage
constituent les principaux secteurs de production des communes de Fada et de
Pama. Les activites agricoles et d'elevage assurent l'alimentation humaine,
procurent des revenus aux populations et conditionnent le commerce. De fagon
generale, les principales activites de production socio-economique dans les
deux communes et leurs provinces d'appartenance comprennent par
ordre4 (1) l'agriculture/maraTchage, (2) l'elevage (4 415 tetes de
bovins, 5 310 tetes d'ovins et 25 603 tetes de caprins dans la commune de Fada
; 376 tetes de bovins, 1 956 tetes d'ovins et 4 846 tetes de caprins dans la
commune de Pama) , (3) la p-che (500 t capturee dans la commune de
Pama), (4) l'exploitation forestière (12 597 steres de bois et 10 106
quintaux de charbons au Gourma ; 3 561 steres de bois et 205 quintaux de
charbons a la Kompienga) (5) la chasse.
Parmi les cultures vivrières, le sorgho (27 820
t au Gourma et 7 588 t a la Kompienga) et le mil (32 513 t au Gourma et 2
877 t a la Kompienga) sont les speculations les plus produites ; elles sont
suivies du maYs (11 632 t au Gourma et 5 038 t a la Kompienga)
4 Donnees de la campagne
2005- 2006 des 2 communes ou leurs provinces d'appartenance, source
DRAHRH-Est
et du riz (636 t au Gourma et 286 t a la Kompienga).
Les cultures de rente sont composées du coton (12 829 t au Gourma et 4
439 t a la Kompienga), de l'arachide (2 835 t au Gourma et 326 t a la
Kompienga), du sésame (70 t au Gourma et 01 t a la Kompienga) et du soja
(414 t au Gourma et 949 t a la Kompienga). Les productions sont en constante
augmentation ces 5 dernières années5.
La production maraTchere présente une certaine
importance dans les deux communes, en particulier pour la tomate (553 t au
Gourma et 941 t a la Kompienga) et la pasteque (plusieurs milliers de tonnes
pour les 2 communes). Ces deux cultures sont produites essentiellement dans la
commune de Pama et écoulées sur les marchés de Fada et de
Ouagadougou pour la pasteque, le Ghana, le Togo et le Bénin pour la
tomate.
Quasi-inexistante il y'a quelques années,
l'activité industrielle connait un réveil timide avec l'ouverture
a Fada, d'une usine d'égrenage de coton, d'une laiterie d'une
capacité de plus de 3000 litres par jour (la plus grande du pays), d'une
unité de conditionnement d'eau minérale, des ateliers
métalliques de petite taille, etc.
Les activités minières sont artisanales
et a faible envergure du fait qu'il n'a encore pas été
identifié de site minier dont les capacités peuvent mobiliser des
grands investissements. Un site d'orpaillage existe depuis 2006 dans la commune
de Fada. Une unité de transformation de granite pour la production de
carreaux est en cours de démarrage a PAMA. L'artisanat s'affiche comme
une activité secondaire importante, mais reste a prédominance
utilitaire et localisé a Fada.
Les activités commerciales sont relativement
développées dans la commune de Fada et précisément
au niveau de la ville. Elles sont soutenues a la fois par la bonne production
agricole qui génere des excédents commercialisables, le dynamisme
de la production animale, et la proximité des frontières du Togo,
du Bénin et du Niger qui favorisent les échanges. Le commerce est
également favorisé par l'existence d'infrastructures marchandes
importantes (marché central et marché a bétail d'envergure
régionale).
5 Analyse comparative des
productions des 5 dernieres campagnes agricoles fournies par la DRAHRHEst et
exploitation des données de la monographie des micro- entreprises
rurales de l'Est/ DRED-Est, juillet 2004.
Le tourisme bénéficie d'actions diverses
d'une part de l'Etat notamment la création d'aire de faune et d'autre
part du secteur privé a travers la gestion des concessions. Les deux
communes disposent d'au moins cinq (5) réserves et des campements de
chasse : campement de Namoungou pour la commune de Fada, les concessions de
Pama centre- Sud, de Pama Sud, de Pama Centre Nord ou zone
présidentielle pour la commune de Pama. La saison touristique se
déroule du 15 novembre de l'année au 30 mai de l'année
suivante.
1.3.3. Etat des indicateurs sociaux dans les deux
communes
Les principaux indicateurs disponibles sur les deux
communes, révèlent des déficits sociaux énormes en
termes d'éducation, d'alphabétisation de santé
(écarts par rapport aux normes de l'OMS) ; des disparités
hommes/femmes (infériorité du statut de la femme ...), des
pesanteurs socio- culturelles (persistance de pratiques néfastes telles
que la précocité du mariage des filles, les exclusions sociales
diverses, le mariage forcé, l'excision,...). Si les indicateurs sociaux
de la commune de Fada du fait de l'existence de nombreux services sociaux de
base sont au dessus des moyennes régionales, ceux de la commune de Pama
sont tr(s peu reluisants. Les données des 2 communes déterminent
celles de leurs provinces d'appartenance.
Dans le domaine de l'enseignement, la commune de Pama
détient les meilleurs taux de scolarisation au primaire et au secondaire
de la région. Le taux de scolarisation au primaire dans le Gourma
(province d'appartenance de Fada) est 39,7%, celui de la Kompienga (province
d'appartenance de Pama) est de 63,3%.
Sur le plan sanitaire, dans les 2 communes, les
principales maladies telles que le paludisme, les affections respiratoires, le
choléra, la méningite et la fievre jaune, connaissent des actions
vigoureuses ; la couverture vaccinale a enregistré d'énormes
progres quant a la protection des populations contre les genes tels que le BCG,
le DTCOQIII, le DTCP3.
Le nombre d'habitants par point d'eau est de 207
habitants dans la commune de FADA et de 309 habitants dans la commune de
Pama.
1.3.4. Quelques cas sociaux relevés dans les deux
communes6
n Les orphelins et enfants vulnérables (OEV) :
Les cas d'orphelins par suite de décès des parents dus au
VIH/SIDA ou d'autres pandémies et catastrophes sont a des degrés
divers plus aigues dans la commune de Fada (+ 500 cas déclarés en
2007) que dans la commune de Pama (pres d'une centaine de cas connus en 2007).
Ce phénomene attire de plus en plus l'attention au regard du nombre de
cas inventoriés depuis 2001. Toujours au titre des enfants en
difficultés, au cours de l'année 2007, 17 cas d'enlevement de
mineurs ont été enregistrés dans la commune de Fada, dont
5 furent référés (présentés devant les
autorités compétentes sur la question)7.
n Le taux de séroprévalence du VIH
reste préoccupant, avec surtout la tranche d'age situé entre 15
et 40 ans qui est la plus touchée. Cette forte prévalence est
notamment due a l'important flux migratoires, a la persistance des pesanteurs
socioculturelles. Au cours de l'année 2006, 78 cas (dont 49 femmes) ont
été recensés au CHR de Fada et 4 cas (dont 1 femme) au CMA
de PAMA.
n Les personnes Agées délaissées
: Le phénomene des personnes agées ou du troisième age
délaissées quoique que existant dans la ville de Fada est
faiblement porté a l'attention des structures en charge de l'action
sociale. Le sens de l'honneur familial et l'obligation morale d'implication des
filiations du premier degré et des communautés dans l'assistance
des personnes agées, fait que les cas enregistrés formellement
sont quasi-inexistants. Cependant des cas sont avérés avec
l'émergence progressive du probleme du fait du développement de
l'individualisme.
n Femmes en situation difficile : Les cas des femmes
en situation difficile sont en nette évolution dans les deux communes et
revat une dimension multiforme. A titre d'illustration, de janvier a
décembre 2007, dans la commune de Fada, il a été
signalé 49 cas de femmes battues et répudiées dont 14 cas
enregistré formellement, 15 cas de mariages forcés dont 4
portés devant les autorités, 18 cas de grossesses
contestées dont 4 référés, 2 cas d'exclusions
sociales de jeunes femmes pour cause de sorcellerie.
6 DPASSN-Gourma, DPASSN-Kompienga,
DRASSN-Est, annuaire statistique 2006-/DRS- Est- mars 2007
7 DR - MASSN
n
Trafic des enfants : Le phénomène de
trafic des enfants est une réalité dans les deux communes. Selon
les données statistiques de l'Action Sociale, dans la commune de Pama,
au 1er trimestre 2005, 22 enfants mineurs ont été
interceptés et 25 au 2ème trimestre de la même
année. Pour l'année 2007, 243 enfants ont été
interceptés a Fada et 87 a Pama.
n Les personnes handicapées : La proportion
des personnes présentant un handicap au sein d'une population
donnée au Burkina se situe aux alentours de 10% selon l'Institut
National de la Statistique et de la Démographie. Dans la commune de FADA
par exemple, la population des handicapés moteurs recensés
s'élevait a 212 personnes8 tous sexes confondus. Ce chiffre
est passé a 250 en 2007.
n Les personnes indigentes : Les cas d'indigents dans
une situation de nécessité extrême sont de plus en plus
perceptibles notamment pour les besoins alimentaires et de santé. Les
services sociaux des hôpitaux (CMA de Pama et CHR de Fada) sont
quotidiennement sollicités pour honorer des frais d'ordonnance ou
d'hospitalisation (trimestriellement au moins 90 cas au CHR de Fada et 35 a
Pama). Il en est de même pour les services de l'action sociale pour
divers cas de détresse.
1.3.5. La situation frontalière de Pama
La situation de ville frontalière fait de Pama
une zone critique, o0 des phénomènes sociaux sont en nette
évolution. Parmi ceux-ci dont les ampleurs sont diverses, on retient un
des plus remarqué ces dernières années qui est le trafic
des enfants. Au mois d'avril 2003, les services de sécurité du
Bénin avaient intercepté des enfants mineurs venant de la
province de la Kompienga et essentiellement originaires des zones de
départ que sont Boulsa, Kaya, Koupéla. Un flux régional
provient aussi de la province du Gourma, surtout des villages de Yamba,
Namoungou, Tanwalbougou. A partir de la province de la Kompienga, le trafic des
enfants mineurs approvisionne en main d'oeuvre les champs de coton au
Bénin.
8 Source : Association des Personnes
Handicapées du Gourma (APHG)
1.3.6. La situation de carrefour regional de la commune de
Fada
Le statut de ville moyenne, de chef lieu de region et
de carrefour regional et sous regional, fait de la commune de Fada une zone de
concentration humaine (effets conjugues de la croissance demographique et des
migrations), et de manifestation des phenomenes sociaux divers et multiformes.
Si certains de ces maux sont inherents aux zones de forte concentration
humaine, celui du trafic des enfants depend de plusieurs facteurs. En effet, la
commune de Fada, de par sa position geographique constitue ces dernières
annees, un centre de transit pour le trafic des enfants (proximite du Benin,
Niger, Togo) et aussi un foyer de developpement ou de propagation de certains
fleaux tel que le VIH /Sida.
1.4. LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE 1.4.1. Le
choix de l~echantillon
Afin de cerner notre problematique qui porte sur le
financement de l'assistance sociale dans les communes urbaines de la region de
l'est, nous avons opte pour un champ d'etude sur deux (2) collectivites. Ce
choix s'est justifie par :
n La proximite geographique avec notre cadre
professionnel. En effet ces deux communes nous offraient d'une part la facilite
de disposer des informations aupres des responsables des services concernes et
des personnes a enqueter. D'autre part cela nous permettait une meilleure
conciliation de ces activites estudiantines avec les exigences
professionnelles.
n L'experience de la communalisation que connaissent
les deux (2) collectivites depuis plus de dix (10) annees elargissait le champ
d'investigation. Il existe plusieurs acteurs et intervenants interesses par le
domaine social. Cela concerne aussi bien les services que les differentes
categories de cas sociaux. Le developpement progressif des phenomenes sociaux
(dont nous avons fait cas plus haut) dans les deux collectivites en raison
notamment de leur position geographique (carrefour regional pour Fada et zone
frontaliere pour Pama) mettait notre sujet en phase avec le contexte social
dans notre champ d'investigation.
Pour ce qui concerne les personnes interrogées,
nous en avons choisi une soixantaine repartie en raison de 40 dans la commune
de Fada et 20 a Pama. Cette répartition a été faite
proportionnellement a la taille des deux communes. La dimension de chaque
commune se reflétant dans le nombre de services
déconcentrés, de PTF, de membres de la société
civile, d'agents de la municipalité et de bénéficiaires
qu'elle abrite.
Dans chaque commune, la répartition des personnes
interrogées au sein de ces différents groupes a tenu compte de
leur représentativité dans la collectivité.
Tableau 1 Répartition des personnes
interrogées
Groupes
|
Commune
|
Total par groupe
|
|
Pama
|
|
6
|
3
|
9
|
Agents de la commune
|
4
|
2
|
6
|
Services déconcentrés
|
10
|
5
|
15
|
Société civile
|
10
|
5
|
15
|
Bénéficiaires
|
10
|
5
|
15
|
Total par commune
|
40
|
20
|
60
|
|
1.4.2. Les entretiens
Ils ont surtout concerné les différents
acteurs de la vie communale (élus, PTF, agents des services
déconcentrés, membres de la société civile,
personnes vulnérables,etc.) ayant un intérêt ou une
relation avec le secteur social. Ces entretiens se sont déroulés
a partir d'un guide d'entretien dont l'articulation est conforme aux questions
et a l'hypothese de départ. Ainsi l'objectif de ces échanges dont
le contenu était propre a chaque type d'enquêté
était de :
n Cerner la perception des différents acteurs sur
la question sociale et ;
n Recueillir les différents avis sur
l'état des lieux de la gestion de l'assistance sociale par les
collectivités ;
n Tirer les enseignements et développer sous
forme de propositions une stratégie de prise en charge satisfaisante et
autonomisée du secteur de l'assistance sociale au niveau
communal.
Ces entretiens ont été d'un
intérêt en ce qu'ils nous ont apporté plus de
précision sur plusieurs aspects du secteur social. Le choix de chaque
groupe d'enquêtés était motivé par des attentes
particulières qui peuvent se résumer de la maniere suivante
:
n
La responsabilité du développement local
qui incombe a l'administration communale (élus et personnel
administratif) imposait que celle-ci soit au premier chef
intéressée par notre travail. D'oCi l'importance de sa vision sur
le sujet et sa position sur les perspectives de gestion proposées au
secteur social.
n Les PTF (responsables de projets et d'ONG de
développement) en qualité d'accompagnant de notre processus de
décentralisation ont, en plus de leur lecture indépendante du
contexte et de la complexité du développement communal, un role
déterminant dans la conduite de toute initiative. Leur avis critique a
été d'un apport certain pour le diagnostic suivi de proposition
ou l'approfondissement de pistes en vu des suggestions a la suite des
analyses.
n La société civile (ONG, associations)
de par son indépendance et ses groupes cibles de prédilection a
un intérêt certain pour un tel sujet relatif au secteur social.
Nos entretiens se sont révélés être une des
opportunités pour relever certaines insuffisances et faire des
propositions allant notamment dans le sens de leur partition et de celles des
autres acteurs.
n L'Etat, aussi bien au niveau central qu'à
travers ses services déconcentrés, assure la tutelle de la
décentralisation et a un devoir d'accompagnement technique envers les
collectivités. Sa contribution a toute question est par
conséquent incontournable. Les échanges avec les services
déconcentrés nous ont confirmé leur appréhension de
ce role et nous a été d'un apport pour cerner leur avis par
rapport a la gestion actuelle du social et leur position sur les perspectives a
en donner.
n Les entretiens avec les bénéficiaires
que sont les personnes ou groupes vulnérables et
défavorisés avaient pour objectif de recueillir leur avis sur les
prestations publiques en leur faveur et des propositions éventuelles
d'amélioration.
Toutefois la diversité des groupes n'a pas
occulté des limites a notre travail pour lequel nous n'avons
délibérément pas eu recours aux questionnaires. Comme
justification en cela, nous ambitionnions a travers les entretiens en face a
face cerner directement les avis des enquêtés et réduire
autant que nous pouvions les réponses avancées a d'autres
fins.
1.4.3. Les difficultés et limites de
l'étude
Certaines exigences professionnelles liées au
calendrier de notre travail ont rendu difficiles la conciliation avec la
recherche de terrain. En outre en raison de l'identité des acteurs
(agents des services techniques déconcentrés,
collectivités décentralisées, société civile
....) aussi bien pour les enquêtes dans le cadre de notre mémoire
que pour nos activités professionnelles au quotidien, cela a parfois
été source de confusion et de biais qu'il a fallu
régulièrement surmonter.
Si la littérature abonde dans le domaine
social vu globalement il n'en est pas de même pour ce qui est de la
littérature dans le domaine du social mis en relation avec les
collectivités.
Enfin l'absence d'une culture d'intervention bien
structurée dans le domaine social a quelque peu limité certains
interlocuteurs notamment les élus dans l'abordage du sujet bien qu'ils
relèvent son intérêt dans la vie communale.
PARTIE II: PRESENTATION DES RESULTATS DE RECHERCHE
ET ANALYSE
2.1. ETAT DE LA PRISE EN CHARGE DE L'ACTION SOCIALE
DANS LES COMMUNES DE FADA ET DE PAMA
2.1.1. Les dotations budgétaires au
Ministère de l'action sociale et de la solidarité nationale
A l'instar des autres départements
ministériels, celui en charge de l'action sociale (le MASSN) dispose
annuellement d'une dotation budgétaire qui fait partie de ses moyens
d'action. Les disponibilités financieres étant
déterminantes dans la mise en oeuvre de toute politique, un apergu
global des dotations budgétaires au MASSN permet d'apprécier sa
capacité d'action.
Tableau 2 : Evolution des dotations budgetaires de
l'Etat au MASSN de 2002 a 2006 (en milliers de francs)
Années
|
2002
|
|
2003
|
|
2004
|
|
2005
|
|
2006
|
|
Budget general de l'Etat
|
578 299
|
482
|
590 053
|
686
|
666 129
|
346
|
779 337
|
232
|
892 097
|
099
|
Part MASSN
|
2 833
|
667
|
3 304
|
301
|
3 397
|
260
|
4 286
|
355
|
4 549
|
695
|
Part relative du MASSN
|
0,49%
|
|
0,56%
|
|
0,51%
|
|
0,55%
|
|
0,51%
|
|
|
Source :budge t s d e l' E t a t g e s t i o n 2 0 0 2 a
2 0 0 6
Il ressort du tableau que les réservations au
profit du MASSN dans le budget général de l'Etat se situent sur
la période considérée de 2002 a 2006 entre 0,4 et 0,56%.
Le graphique ci-apres nous donne un apergu de l'évolution de la dotation
de 2002 a 2006.
Graphique 1: Taux des dotations budgétaires de
l'Etat au MASSN et taux d'évolution
Taux
0,60% 0,50% 0,40%
0,30% 0,20%
0,10%
0,00%
-0,10
0,56%
|
|
0,55%
|
|
|
|
0,51%
|
0,49%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,07%
|
|
0,04%
|
|
|
-0,05%
|
|
-0,04%
|
|
2002 2003 2004 2005 2006
Taux du budget global de l'Etat affecté au
MASSN
Taux d'évolution d'une année a
l'autre
Années
Le taux de la dotation au MASSN est relativement
statique et connait même certaines années une évolution
négative comme en 2004 et 2006.
En chiffre absolu, la dotation de MASSN pour 2006 a
été de 4 549 695 205 F CFA soit 0,51% des 892 097 099 000 du
budget national. Les dotations au MASSN sont
réservées:
n aux salaires du personnel permanent et temporaire
;
n a l'acquisition de matériel divers et roulant
(véhicules a quatre roues pour les services centraux et motocyclettes
pour les directions régionales) ;
n a l'entretien du mobilier et du matériel
roulant ;
n a la construction (et réhabilitation) en 2003,
2004 et 2005 des bureaux pour les directions régionales.
Au niveau des directions régionales les
crédits mensuels sont en moyenne de l'ordre de 400.000 francs et
destinés essentiellement a l'achat de fournitures de bureau, de
carburant, la prise en charge de situations ponctuelles d'assistance sociale
telles que des aides a des indigents. Ces derniers cas ne sont pas l'objet
d'une budgétisation conséquente et relevent parfois de « la
débrouillardise » du personnel sur le terrain qui recourt soit a
leurs propres deniers, soit a la générosité des ami(e)s
et/ou des personnalités (haut commissaire, maire, etc.) et structures
(services médicaux, projets et programmes, ONG/associations, etc.)
locales.
Les services deconcentres regionaux ou provinciaux du
MASSN sont par consequent tres limites s'ils ne sont pas demunis dans leur
capacite operationnelle en raison du niveau de dotation financiere. Les
activites recensees sur le terrain portent essentiellement sur :
n la mise a jour des fichiers d'OEV notamment dans les
etablissements scolaires ;
n la negociation avec les etablissements (primaires
et secondaires) pour le placement d'enfants en difficulte ou le suivi des
dotations des elaves en difficulte en fournitures scolaires offerts par l'Etat
a travers le Fonds National de la Solidarite ;
n Le suivi des victimes du trafic d'enfants a placer
dans les centres d'apprentissage ou les etablissements scolaires ;
n Le suivi de micro projets au profit de personnes en
difficultes (Ex. construction de puits maraTchers pour veuves sur financement
fonds PPTE /action sociale)
n La mise en oeuvre de cession de sensibilisation ou de
formation sur les droits des femmes, l'excision, la planification
familiale.
Il apparait que malgre certains efforts consentis par
le budget de l'Etat et des resultats atteints bien que modestes, beaucoup de
besoins restent a identifier et a satisfaire en raison du niveau des
collectivites. Cette prise en charge des « cas sociaux» par les
collectivites territoriales apparait somme toute normale compte tenu de la
proximite des possibilites de solution qui peuvent etre mobilisees rapidement
et de la connaissance des besoins. La solution communale a l'avantage d'un
traitement instantane, ce qui n'est pas toujours le cas pour les services
deconcentres du MASSN dont les interventions requièrent assez souvent
des aller-retour d'informations avec le dispositif central a
Ouagadougou.
Au regard du besoin d'appui a l'Etat dans ses
missions, la decentralisation constitue une opportunite dans la gestion des
affaires locales qui doit incomber progressivement aux differents acteurs de
proximite. Les engagements de ceux-ci dans un secteur sont parfois lies a leur
vision qu'ils lui portent. C'est ce qui a motive de recueillir la perception
des acteurs que nous avons tente de synthetiser ci-dessous.
2.1.2. La perception du secteur social par les acteurs
communaux
Les differents acteurs de la vie communale que sont
les partenaires techniques et financiers, les services deconcentrees, la
societe civile, les personnes en situation de besoins d'assistance et les
collectivites elles memes offrent differentes vision vis-a-vis du domaine
social. Cette perception concerne d'une part les causes et le niveau de prise
en charge du secteur social a cote des autres domaines et d'autre part sur les
roles des parties au developpement local.
2.1.2.1. Les partenaires techniques et financiers
(PTF)
Une analyse de la position et des interventions dans
le secteur par une douzaine de projets et programmes (PADL' K, FICOD, FE,
PROSAD, PPB, PNGT, ADELE, ARECOPA, PREST, PICOFA, PTF, PDA) montre que pour la
quasi-totalite des PTF, bien que les plans de developpement communaux n'en
fassent legerement ou pratiquement pas cas, pour ne prendre generalement ou
prioritairement en compte que les investissements physiques, le developpement
local doit etre multidimensionnel pour couvrir aussi le secteur social. Les
contraintes financieres ne doivent pas suffire a justifier un delaissement de
ce domaine tout aussi important d'autant que l'epanouissement de la population
commence par la satisfaction de ses besoins primaires. Les raisons de cette
mise en arriere-plan se trouveraient plutot dans le manque de volonte politique
a s'y investir, l'inexistence d'une culture de planification (au sein des
collectivites) de la prise en charge des cas sociaux, les difficultes
organisationnelles et en dernier ressort la rarete des ressources. Les
problemes financiers sont pergus comme alors une W'porte de sortie'' en
dissimulation de l'absence de vision politique ou d'initiatives
organisationnelles.
Si les PTF accordent une place de premier ordre a la
couverture du domaine social elles se disent pretes a l'accompagnement des
collectivites a la mise en place d'un programme y afferent. Un tel appui
devrait neanmoins s'harmoniser avec les lignes d'interventions afin
d'être en phase avec les differentes conventions de financement
dejà signes.
2.1.2.2. Les services cleconcentres
Les services deconcentres notamment ceux en charge de
l'action sociale, de l'education et de la sante ont une mission
d'accompagnement des collectivites. De leur entendement il apparait que la
gestion des questions sociales releve des services municipaux, le role des
demembrements de l'Etat etant celui de l'assistance technique aux
collectivites.
Cet appui des services deconcentres doit couvrir la
definition et l'identification des phenomenes sociaux existant dans la commune,
l'assistance a l'elaboration d'une strategie communale, l'identification des
cas sociaux, la mise en oeuvre pratique des programme sociaux.
Dans l'hypothese de creation d'un programme
d'intervention sociale, la prise en charge financiere des differents domaines
doit s'operer selon les proportions suivantes. Elles traduisent l'ordre de
priorite selon les services deconcentres.
n la sante : 32%
n l'education (notamment prise en charge des OEV) :
24%
n la gestion des catastrophes : 20%
n les personnes agees, enfants victimes du trafic : 18
%
n Autres cas de personnes en detresse : 6%
Graphique 2 : Ordre de priorité a a ccorder aux
sous-se cteurs so ciaux selon les services dé con
centrés
Appui aux personnes
Agées, enfants victimes du trafic;
18%
Autres cas de personnes en détresse ;
6%
Santé ; 32%
Gestion des catastrophes;
20%
Education ; 24%
Pour les services deconcentres une meilleure
concertation avec les executifs des collectivites ameliorerait la prise en
charge du secteur social et permettrait une definition plus nette des
responsabilites. Ce qui signifierait que, tout en n'occultant pas les
contraintes financieres que connaissent les communes, il y aurait une
possibilite d'ameliorer l'assistance publique au profit des personnes qui en
sont dans le besoin.
2.1.2.3. La societe civile
Tout comme les nombreux projets et programmes, les
communes de Fada et Pama abritent une quinzaine d'ONG d'envergure regionale et
plus d'une trentaine d'association reellement actives sur le terrain. Certaines
de ces structures ont ete creees en raison du developpement de certains fleaux
tel que le VIH/sida ou des opportunites de financement offerts par les
differents PTF. Leurs actions se materialisent soit par des appuis directs aux
populations ou sous la forme d'assistance contractuelle, soit par leur
participation aux cadres de concertation. Leurs activites echappent
generalement au controle des conseils municipaux qui ne sont saisis que pour
une caution ou un aval en vue par exemple d'obtenir un financement ou pour la
mise en oeuvre d'un programme qui exige une contribution ou une participation
effective de la collectivite.
De leurs avis il ressort que l'implication des
collectivites dans la prise en charge du secteur social doit consister en la
recherche des financements, la mise en oeuvre des activites devant relevee des
structures d'encadrement. Pour les ONG et associations, les besoins d'une
repartition precise des taches, les capacites assez limitees et l'inexperience
des collectivites recommandent que leur soit devolue la gestion et la mise en
oeuvre des activites sociales. Les interventions des ONG et associations
s'articulent autour des axes suivants:
n L'appui aux activites generatrices de
revenus
n Le depistage anonyme et volontaire du
VIH/SIDA
n La prise en charge psychologique et
medicale
n L'appui scolaire
n La formation professionnelle
n L'encadrement technique
n L'appui vestimentaire et alimentaire
n La sensibilisation
Si a l'instar des services deconcentres et des PTF
elles reconnaissent les difficultes financieres des communes a prendre en
charge les questions sociales, elles avancent d'abord le manque d'initiatives
de concertation entre acteurs locaux et le faible niveau de sensibilite des
equipes municipales pour l'investissement social pour expliquer le niveau
d'engagement peu eleve en faveur du secteur social.
Un renforcement des capacites en la matiere avec
l'appui des PTF et de la tutelle ministerielle des collectivites pourrait
contribuer a relever le niveau de prise en compte du secteur
social.
2.1.2.4. Les collectivites
Les acteurs de l'administration communale presentent
la question de la prise en charge du secteur social comme une composante
indissociable de leur mandat. Pour les maires la gouvernance de la commune
comporte des activites de developpement dans la mesure du possible et des
interventions d'ordre social. Au regard de leurs missions ils sont desormais
comptables des affaires locales qui integrent l'epanouissement de l'entierete
de la population dans leur espace territorial. Pour cela, aux differents
niveaux de responsabilite politique (maires et conseillers municipaux) et
administratif (secretaire general) il ressort une connaissance de l'existence
d'un besoin d'assistance sociale. Cela concerne une frange franche des
habitants en situation de vulnerabilite et qui recommande une assistance de la
communaute, donc publique.
Cependant cette connaissance de la presence sur le
territoire communal d'un groupe de personnes dans un besoin d'assistance n'est
pas accompagnee de mesures a la dimension des problemes sociaux. Les autorites
communales relevent majoritairement (60% des responsables communaux) en meme
temps les difficultes de prise en charge financieres et les problemes lies a
l'organisation pratique de l'assistance et des secours. Elles soulignent aussi
le caractere non prioritaire du secteur social par rapport aux autres charges.
En plus s'ajoute l'augmentation conjoncturelle des sollicitations qui ne
permettent pas une planification des ressources (humaines, materielles et
financieres) pour faire face en cas de besoin.
2.1.2.5. Les groupes cibles I beneficiaires
Les beneficiaires sont les personnes ou groupes de
personnes qui, du fait de leur situation socio economique ont un besoin
d'assistance de la part de la societe. Les handicapes physiques, les OEV, les
personnes agees esseulees, les exclus (malades mentaux ou personnes souffrant
de maladies dites W'infamantes''), communement appeles W'cas sociaux'',
souhaitent qu'une attention plus soutenue soit portee a leur egard par les
collectivites. Cette preoccupation partagee par les groupes cibles concernes
s'expliquerait selon eux par le fait que les collectivites n'ont pas mis en
place un programme d'assistance continu et regulier a leur profit. Pour eux les
appuis ponctuels dont ils beneficient sont au gre des moyens disponibles : soit
sur ressources locales, soit a partir des opportunites offertes par d'autres
donateurs par le biais de la collectivite.
Meme si les interventions de la commune en tant que
telle ou en tant qu'intermediaire sont saluees, il est souhaite que les
actions soient mieux structurees et surtout plus
accrue en terme de volume et de
régularité. Au niveau des attentes il est ressorti des entretiens
et selon les catégories de groupe cible que :
n les appuis doivent etre orientés vers leur
autopromotion et non sur les aides ponctuelles ;
n l'assistance sociale doit faire l'objet d'un
encadrement, un suivi et un contrôle plus rigoureux notamment par les
services de l'action sociale afin que les financements parviennent aux
véritables bénéficiaires et dans leur
entièreté ;
n les collectivités doivent mettre a leur
disposition un point focal au sein des services municipaux afin que ceux-ci
jouent un role d'interlocuteur.
Il apparait ainsi que les différents acteurs
locaux offre une perception assez contrastée avec en toile de fond
commun que la question de l'assistance sociale doit etre mieux
organisée. Afin qu'elle bénéficie d'une
considération plus élevée en termes d'engagement par les
collectivités le facteur financier devrait etre mis en relation avec
d'autres déterminants telle que la concertation.
La diversité des positions traduit un
intérêt porté au secteur social. Si l'assistance sociale
est un principe partagé il faudrait voir quelle peut en etre la
pratique.
2.1.3. La contribution des PTF a l'assistance sociale
A l'image du reste du pays l'apport des partenaires
techniques et financiers est très substantiel dans la mise en oeuvre du
cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. La région
de l'Est connait actuellement une floraison de projets, programmes, ONG et
associations qui viennent en appui aux efforts du gouvernement. Leurs
interventions sont déterminantes a plusieurs titres parce qu'elles
contribuent grandement a définir les programmes d'activités des
conseils municipaux. En effet, du fait que les PTF soient les principaux
partenaires aux financements d'actions de développement, les
collectivités ne peuvent parfois que s'inscrire dans les lignes
d'intervention qu'ils leur offrent. Par conséquent les conseils
communaux ne peuvent qu'identifier des activités en lien avec les
opportunités prédéfinies par ces partenaires.
Entre 1997 et 2007, la contribution des projets a
été particulièrement importante dans les actions de
développement de la Région de l'Est. Selon une
étude9 réalisée sur la période 1999-2003
sur le niveau des interventions des projets et programmes, la contribution de
ces intervenants dans les efforts de lutte contre la pauvreté a
été
9 Contribution des projets
et programmes a la lutte contre la pauvrete dans la Region de l'Est / 2003 --
KUELA Tony Delwind~ -- OUATTARA Abou -- SAWADOGO B. Olivier
significative. Par exemple, les dépenses
d'investissements réalisées dans le cadre de la mise en ceuvre
des projets entre 1999 et 2003 s'élèvent a 19 826 196 017 F CFA.
Les investissements réalisés se répartissent ainsi qu'il
suit : Agriculture (15,02%), Elevage (21,84%), Education (4,39%), Santé
(4,45%), Eau potable (2,62%), Environnement (2,71%), Piste et route (20,32%),
Action Sociale (1,98%), autres domaines non cités qui peuvent être
l'appui institutionnel, le renforcement des
capacités...(26,67%).
Graphique 3 : Répartition des investissements des
projets et programmes de 1999 a 2003 dans (a region de ('Est dans (a region de
('Est
Action Sociale; 1,98%
Piste et route; 20,32%
autres domaines non cités
(appui institutionnel, renforcement
des capacités...; 26,67%
Environnement ; 2,71%
Eau potable ; 2,62%
Agriculture ; 15,02%
Santé ; 4,45%
Education ; 4,39%
Elevage ; 21,84%
On constate qu'un accent particulier est
accordé aux secteurs de production et de soutien a la production au
détriment du social si l'on ne tient pas compte de l'éducation et
de la santé. Le peu d'intérêt de la part des projets et
programmes au social dans la région se répercute sur le
financement des aspects sociaux dans les deux communes.
Quant aux ONG, une analyse de leur contribution a la
lutte contre la pauvreté réalisée sur sept grandes ONG de
la région (TIN TUA, APRG, ARFA, BUYABA, ICODEV, Iles de Paix, APDC,
FIIMBA) a partir des bilans 2004,2005 et 2006 de mise en ceuvre du programme
d'action prioritaire (PAP) 2004-2006 du Cadre stratégique de lutte
contre la pauvreté, indique qu'au cours de cette période, 1 310
041 970 de francs CFA ont été investis par ces structures dans
cette région. Les investissements réalisés se
répartissent ainsi qu'il suit : Agriculture (33,80%), Elevage (3,23%),
Education (27,74%), Santé (9,54%), Eau potable (4,78%), Environnement
(3,94%), Piste et route (0,30%), Action Sociale (0,03%), autres
(16,65%).
Graphique 4 : Part relative du social dans les
interventions des ONG dans la region de l'Est
Agriculture 33,695%
autres 16,900%
Piste et route 0,299%
Environnement 3,928%
Santé 9,510%
Eau potable 4,765%
Education 27,653%
Elevage 3,220%
Action Sociale 0,030%
L'analyse de la structure des investissements
réalisés par les ONG au cours de la période montre qu'un
accent particulier est accordé a l'éducation, a l'agriculture, a
la santé et aux activités diverses ; le secteur social de maniere
général dans la région et en particulier dans les 2
communes, abstraction faite de l'éducation et de la santé
bénéficie d'un financement tr(s faible de la part des
ONG.
En plus des projets, programmes et ONG, certaines
structures telles que les confréries religieuses (islamiques, missions
catholique et protestante) et associations oeuvrent dans le domaine de
l'assistance sociale. Face au développement des phénomenes
sociaux et le niveau des moyens consentis par l'Etat et les
collectivités pour les juguler, le nombre d'associations investies dans
l'assistance sociale n'a cessé de croTtre ces 5 dernières
années dans les 2 communes.
Les domaines de l'assistance sociale couverts par
elles sont la lutte contre les IST et VIH/SIDA, l'assistance aux personnes en
difficultés (orphelins, veuves, enfants de la rue, enfants victimes de
trafic, handicapés, exclus sociaux) et tous les autres groupes sociaux
dits vulnérables.
Dans la commune de Fada, 5 associations ayant au moins
5 années d'expérience ont été
répertoriées de manière visible par les services de la
direction provinciale de l'action sociale comme structures oeuvrant dans
l'assistance sociale.
Tableau 3 : Domaines d'activités de cinq (05)
Associations actives dans la commune de Fada
Dénomination
|
Groupes cibles
|
Nombre de personnes touchées
(2005-2007)
|
Volume financier (2005-2007)
|
Association des personnes handicapées du Gourma
(APHG)
|
personnes handicapées
|
804
|
15 000 000
|
Teebo Espoir
|
orphelins
|
344
|
26 800 000
|
Association Familles des orphelins du Gourma
(FAMOG)
|
PVIH, veuves, OEV
|
370
|
30 000 000
|
Association pour le secours des enfants en
difficulté (ASED)
|
enfants en difficultés
|
360
|
1 500 000
|
Association Laafia Mani (ALAMA)
|
PVIH
|
1 080
|
9 662 675
|
TOTAL
|
2 958
|
82 962 675
|
|
Sources : enquête mai 2008
Les 5 associations ont durant la période
2005-2007, soit en 3 ans, injecté en plus des dons matériels non
évalués financièrement, plus de 82 962 675 F CFA dans les
actions d'assistances aux personnes en difficultés. Ces efforts
financiers ont permis de toucher environ 2 958 personnes, tous sexes et tous
ages confondus.
Dans la commune de Pama les associations
répertoriées par les services de la direction provinciale de
l'action sociale comme structures oeuvrant dans l'assistance sociale, de
manière visible sur le terrain, sont au nombre de 7. Elles sont
listées ainsi qu'il suit :
Tableau 4: Domaines d'a ctivités de sept (07)
actives dans la commune de Pama
Dénomination
|
Groupes cibles
|
Nombre de personnes touchées
(2005- 2007)
|
Volume financier
|
Association Tin-todi yaaba
|
personnes handicapées
|
255
|
19 564 000
|
Association pour la promotion de la santé
maternelle et infantile (APSMI)
|
femmes
|
1055
|
3 990 000
|
Association Fidimpali des femmes
|
OEV
|
30
|
360 000
|
Amis de la petite enfance (APENF)
|
enfants scolarisés
|
90
|
380 000
|
Association des femmes pour le développement de
la Kompienga (AFD K)
|
Appui divers aux femmes
|
60
|
30 000
|
Associations des femmes engagées pour christ
(AFC)
|
Appui divers aux femmes
|
150
|
3 500 000
|
Comité provincial de lutte contre le SIDA
(CPLS)
|
PVIH, orphelins
|
300
|
6 300 000
|
TOTAL
|
1940
|
34 124 000
|
|
Sources : enquête mai 2008
Les 7 associations ont durant la période
2005-2007, soit en 3 ans, injecté en plus des dons matériels non
évalués financierement, plus de 34 124 000 F CFA dans les actions
d'assistance aux personnes en difficultés. Ces efforts financiers ont
permis de toucher environ 1 940 personnes, tous sexes et tous ages
confondus.
Dans le domaine de l'assistance sociale certaines
associations reconnues actives ont des résultats tr(s encourageants.
Cela résulterait de l'engagement personnel de certaines bonnes
volontés dont la structure a pour seule vocation l'assistance
sociale.
Ainsi, malgré le constat unanime d'un besoin
d'intervention dans l'assistance sociale, celle-ci bénéficie
d'une faible part dans les lignes de financement des PTF. Reste alors a savoir
quel est le degré d'attention que lui porte les collectivités
elles mimes. Un bilan de leurs expériences d'intervention sociale exige
un apergu sur la multiplicité des sollicitations exprimées en
termes de besoin de financement.
2.1.4. Les différents aspects de l'assistance
sociale et les besoins de financement
Le recensement exhaustif des cas sociaux dans une
commune ne saurait se limiter aux situations connues des services de l'action
sociale et de la municipalité. D'autres services tel que ceux en charge
de l'éducation ou de la santé sont tout aussi quotidiennement
confrontés a des sollicitations. Cependant notre travail s'est plus
appesanti sur les deux premieres institutions pour la mission spécifique
de l'action sociale et l'intér-t du sujet orienté vers les
collectivités.
Le contexte général de pauvreté
accroit d'une maniere exponentielle la demande d'intervention des
collectivités dans le domaine social. Selon les services
déconcentrés de l'action sociale et des municipalités les
sollicitations d'assistance exprimées ces trois dernières
années concernent diverses catégories de cas sociaux. En outre
les demandes de soutien revatent plusieurs formes. Elles se font soit
directement ou par le biais de structures notamment associatives. Elles peuvent
etre soit individuelles ou collectives, soit formelles ou
informelles10
.
La satisfaction des besoins exprimés par une
catégorie de cas sociaux peut exiger un ou plusieurs domaines
d'intervention. Cela releve de la complexité des problèmes
sociaux qui sont chacun la combinaison de plusieurs maux. La résolution
d'un problème social appelle la mise en oeuvre d'un paquet de mesures
qui ne peuvent etre limités a un appui ponctuel.
10 A ce sujet il est rare de
constater le secrétariat du maire vide de personnes venant soumettre une
doléance.
Un apergu sur les différents types de cas
sociaux et les domaines d'intervention souhaités pour y faire face dans
les deux communes nous est donné dans le tableau
ci-après.
Tableau 5 : Etat des besoins exprimés les trois
(03) dernières années
Catégories de cas sociaux
|
Nombre de cas exprimés ou
recensés
|
Domaine d'intervention sollicité
|
|
Commune Fada
|
Total cas par catégorie
|
|
OEV
|
178
|
454
|
632
|
· 1
Educationl
|
Elèves sans soutien
|
70
|
263
|
333
|
Education
|
PV/VIH
|
0
|
40
|
40
|
Santé
soutien financier
|
Malades sans soutien
|
24
|
425
|
449
|
Santé
soutien financier
|
Victime du trafic des enfants
|
90
|
591
|
681
|
AGR
Formation professionnelle12 soutien
financier
|
Personnes âgées
|
125
|
211
|
336
|
Santé
AGR
centre de personnes âgées
|
Handicapés
|
225
|
448
|
673
|
Formation professionnelle Santé
Education
AGR
soutien financier
|
Exclus sociaux ou personnes
marginalisées
|
16
|
68
|
84
|
Santé
Education
AGR
Sensibilisation de la population soutien
financier
|
femmes en situation difficile
|
104
|
205
|
309
|
AGR
Formation professionnelle alimentation
soutien financier
|
Victimes de catastrophes
|
245
|
306
|
551
|
Santé
alimentation
soutien financier
|
Total cas exprimés ou recensés par
commune
|
1077
|
2811
|
4 088
|
|
|
Sources : Enquêtes mai 2008
Il faut noter que malgré le niveau de
séroprévalence du VIH dans les deux communes (78 cas
enregistrés au CHR de Fada et 4 cas au CMA de PAMA en 2006), le
nombre de recours a l'assistance publique formellement recensé est
relativement peu élevé.
~~ L'éducation concerne la bourse qui couvre les
frais de santé, l'habillement, l'alimentation, les fournitures
scolaires, le logement et le déplacement d'un
élève.
12 La formation
professionnelle peut recouvrir ici 1°) l'apprentissage d'un métier
comme le menuiserie ou la soudure ; 2°) le perfectionnement dans la
conduite ou la gestion d'une activité (par Ex. fabrique et
commercialisation du beurre de Karité)
Cela s'expliquerait par la peur de marginalisation en
raison de l'image toujours vehiculee par cette maladie.
Pour l'ensemble des categories de cas sociaux des
axes d'intervention ont ete suggeres. Cependant il est important de noter la
recurrence des propositions en faveur de l'education suivie des domaines de la
sante, la formation professionnelle et les activites generatrices de revenus
(AGR).
2.1.4.1. Le secteur de reducation
Les besoins concernent notamment l'appui aux eleves
defavorises dans l'acces aux ecoles primaires et secondaires. Il s'agit des
OEV, enfant victimes du trafic, autres eleves en difficulte pour la prise en
charge des frais de fournitures et tenues scolaires, d'alimentation, de
logement et de deplacement. Parmi les origines a ce besoin il y a les
difficultes que rencontrent certains parents a la scolarisation des enfants. En
plus le developpement progressif de l'individualisme laisse de plus en plus les
enfants orphelins a leur propre sort.
Les services de l'enseignement primaire et secondaire
et ceux de l'action sociale sont constamment confrontes a des situations
d'enfants descolarises ou qui y sont exposes pour defaut de prise en charge. A
titre illustratif, pour l'annee 2007 les cas d'eleves recenses aupres de huit
(8) etablissements scolaires dans les deux communes de Fada et Pama et en
difficulte de prise en charge de leur scolarisation se chiffrent a cent quatre
vingt et un (181) tel qu'il apparait dans le tableau de synthese
ci-dessous.
Tableau 6 : Cas d'enfants dans le besoin de prise en
charge s colaire re censés en 2007
COMMUNE
|
établissements primaires
|
établissements secondaires
|
Total de la commune
|
|
Eleves en
difficulte , recenses
|
% Eleves
en
difficulte
,
recenses
/ total des effectifs
|
ffE ectifs
|
Eleves en
difficulte , recenses
|
% Eleves
en difficulte recenses
r
/ total des effectifs
|
Total des effectifs dans
4 etablissements
|
Eleves en difficulte recenses dans
4 etablissements
|
% Eleves en difficulte recenses / total
des effectifs
|
Pama
|
934
|
47
|
5,03
|
623
|
29
|
4,65
|
1 557
|
76
|
4,881
|
Fada
|
1 123
|
63
|
5,61
|
845
|
42
|
4,97
|
1 968
|
105
|
5,335
|
Total niveau scolaire
|
2 057
|
110
|
5,35
|
1 468
|
71
|
4,84
|
3 525
|
181
|
5,13
|
|
Source : Enquête fevrier 2008 (recensement aupres
huit (8) etablissements)
Les formes de soutien demandees au profit des enfants
sont le parrainage par des ONG pour l'obtention de bourses
d'etudes.
2.1.4.2. La sante
Selon le service social de l'hopitall3 de
Fada il se pose regulierement des difficultes de prise en charge des
prestations medicales des OEV, veuves, PV'VIH et des personnes agees. Les
appuis supportes sur le budget de l'hopital (4 000 000 par an) restent en delta
de la demande qui est d'une moyenne 90 cas par trimestre. Les tentatives de
recours a la commune sont toujours en attente de reponse.
Une action concertee entre ce service social et la
commune ameliorerait la prise en charge medicale des personnes agees, des OEV,
des PV'VIH et des victimes de sinistres ou de catastrophes.
2.1.4.3. La formation professionnelle
Pour les handicapes qui de par le passe beneficiaient
d' un systeme traditionnel de prise en charge social au sein de la communaute
et de la famille, l'appui demande porte prioritairement sur la formation
professionnelle. Celle-ci serait un veritable outil d'autonomisation et de
promotion sociale par le fait d'avoir la possibilite de mener soi meme une
metier. Il en est de meme pour les jeunes descolarises qui trouveraient ici une
seconde chance d'integration sociale s'il leur etait donne d'apprendre un
metier.
Au regard de la modicite des moyens dont disposent
les collectivites et de la taille des investissements a realiser, il n'est pas
envisageable pour une commune, sans un appui substantiel de PTF, de creer un
centre specialise destine a accueillir des cas sociaux. La formation
professionnelle consiste a placer les jeunes (handicapes ou pas) dans des
ateliers d'apprentissage de metier aux sortir desquelles ils sont aptes a
exercer d'une maniere autonome. Il s'agit entre autres de la menuiserie, la
mecanique, la soudure, le tissage, la coiffure, l'electricite.
Un cycle de formation dure en moyenne trois (3) ans.
Evalue a son strict minimum, son coat estimatif est de quatre cent cinquante
(450 000 F) qui couvre les frais de formation, la prise en charge alimentaire
et la matiere d'oeuvre.
Elle doit etre accompagnee d'un fonds d'installation qui
permette a l'apprenant de commencer le demarrage de son activite a la fin de la
formation.
13 Dans le cadre de la
collaboration entre structures étatiques, le service social est
crée au sein du centre hospitalier et est animé par des agents
détachés par le la direction régionale de l'action
sociale. Il a pour principale mission l'assistance aux indigents dans la prise
en charge médicale. Il dispose d'un budget annuel de 4 000 000 F CFA
supportés entièrement par le centre hospitalier.
2.1.4.4. Les activites generatrices de revenus
(AGR)
Elles concernent la mise en place de programme de
micro credit AGR (activites generatrices de revenus) pour les jeunes, les
PV'VIH, les personnes handicapees et surtout pour les femmes en situation de
pauvrete extreme. Toutefois le beneficiaire doit disposer d'une initiative et
de la capacite a mener une activite economique. Comparativement a l'education
et a la sante la demande est aussi forte pour les activites generatrices de
revenus. Cela malgre les difficultes d'encadrement technique (production et
commercialisation) pour faciliter aux beneficiaires la conduite d'activites
porteuses (par exemple artisanat, fabrique de beurre de Karite).
Plusieurs programmes de micro credit ont connu des
issues malheureuses surtout des l'arret du suivi par le partenaire technique et
financier. Cet etat de fait ne devrait cependant pas faire obstacle a de
nouveaux engagements. En effet il s'agit ici de personnes parfaitement
conscientes de leur situation de precarite et dont la resolution est
principalement liee a l'independance economique.
Il reste entendu que l'intervention souhaitee des
collectivites couvre un champ si vaste que l'exhaustivite des besoins est
difficile a etablir. Confrontes au quotidien aux cas exigeant un appui et
limitees dans les reponses immediates a apporter, les collectivites ont
quelques fois fait face a des demandes dans les proportions de leurs
capacites.
2.1.5. Les interventions des communes dans l'assistance
sociale
La mission d'une commune est de rendre meilleures les
conditions de vie des populations. Pour cela la commune, même si
certaines de ses actions ont pour vocation de faire des recettes pour en tirer
un profit, a pour objectif unique de mieux assumer sa mission de service public
et social.
Les interventions des communes dans l'assistance
sociale sont principalement orientees sur la mise en oeuvre des projets
cofinances avec les PTF et l'appui direct apporte aux cas sociaux.
2.1.5.1. La mise en oeuvre des actions sociales avec
les PT
Certains PTF offrent des lignes de financement pour
l'assistance aux groupes specifiques (femmes, jeunes...) ou en difficultes
(enfants victimes du trafic). Le nombre de ce type de financement est assez
limite eu egard aux domaines d'intervention offerts par les projets et
programmes (cf. La contribution des PTF au secteur social).
Il existe cependant quelques engagements financiers des
collectivites qui se traduisent par le cofinancement des projets
sociaux.
A la faveur de la décentralisation certains PTF
ont opté pour le canal des conseils municipaux pour leurs interventions.
La commune est porteuse du projet, contribue a son financement et a sa mise en
ceuvre. Ce dispositif a un double objectif : en même temps qu'il
participe au programme national de lutte contre la pauvreté, il permet
de renforcer la capacité de gestion de l'administration
communale.
C'est a ce titre qu'au cours des trois années
de 2005 a 2007 les deux communes de Fada N'gourma et de Pama ont apporté
une contribution financiere de 1 688 400 f CFA a un projet de bourses scolaire
au profit des enfants en difficultés. Ce projet d'un coat total de 21
435 000est appuyé par le Fonds Enfants de la fIN et
bénéficie a 345 élèves.
Cette expérience parait concluante du fait
d'une part de rassembler différentes parties (collectivité,
services déconcentrés, société civile et PTF)
autour d'un même projet. D'autre part il a pour effet principal
d'augmenter le niveau de scolarisation par la prise en charge d'enfants
potentiellement exclus du système éducatif. Enfin elle offre aux
collectivités l'opportunité d'apprentissage dans la gestion de
projets sociaux.
Le tableau ci apres nous donne un apergu du nombre de
bénéficiaires et la part contributive des deux
communes.
Tableau 7 : Bénéf iciaires du programme
bourses Fonds Enfants/KfVV dans la commune de Pama
Année scolaire
|
Nombre d'enfants
|
Montant
|
Apport de la commune
|
Subvention du FE
|
2005
|
- 2006
|
50
|
3
|
000
|
000
|
|
-
|
3
|
000
|
000
|
2006
|
- 2007
|
50
|
3
|
150
|
000
|
315
|
000
|
2
|
835
|
000
|
2007
|
- 2008
|
45
|
2
|
835
|
000
|
340
|
200
|
2
|
494
|
800
|
Total
|
|
145
|
8
|
985
|
000
|
655
|
200
|
8
|
329
|
800
|
|
Source : Rapports d'activités du projet
Enfants
Tableau 8 : Bénéf iciaires du programme
bourses Fonds Enfants/KfVV dans la commune de Fada
Année scolaire
|
Nombre d'enfants
|
Montant
|
Apport de la commune
|
Subvention du FE
|
2005 - 2006
|
50
|
3
|
000
|
000
|
|
|
-
|
3
|
000
|
000
|
2006 - 2007
|
80
|
5
|
040
|
000
|
|
504
|
000
|
4
|
536
|
000
|
2007 - 2008
|
70
|
4
|
410
|
000
|
|
529
|
200
|
3
|
880
|
800
|
Total
|
200
|
12
|
450
|
000
|
1
|
033
|
200
|
11
|
416
|
800
|
|
Source : Rapports d'activités du projet
Enfants
Comparativement aux besoins recensés (cf.
tableau N° 5 sur " Etat des besoins exprimés les trois (3)
dernières années''), le nombre d'enfants
bénéficiaires (345) représente 35,75% des cas formellement
recensés (965) ces trois dernières années. Par
conséquent une proportion minimale de 64,25 % d'enfants
vulnérables (OEV et Elèves sans soutien) poursuit sa
scolarité dans des conditions probablement difficiles. Ce sont
probablement des potentiels exclus du système
éducatif.
Ce dispositif suscite l'adhésion d'autres PTF
qui viendront l'élargir a d'autres domaines de l'assistance sociale
(appui aux femmes, personnes agées, orphelins et veuves, malades,
handicapés....). Les concertations en cours tendent a la création
d'un fonds social communal.
2.1.5.2. L,appui direct par la commune
Pour soutenir les activités sociales l'appui
direct des communes est soit orienté vers les structures associatives ou
les personnes en situation d'urgence.
Pour les associations deux types de contribution ont
été recensés en leur faveur : il s'agit notamment de la
mise a disposition de domaine ou de soutien financier ponctuel.
Tableau 9 : Appuis de la commune de Pama aux
Associations oeuvrant dans l'assistan ce so ciale
Denomination
|
Groupes cibIes
|
Appuis de Ia commune
|
Attentes vis-à-vis de Ia commune
|
Association Tin-todi yaaba
|
personnes handicapées
|
mise a la disposition d'un terrain pour le siege
|
Construction de rames d'acces pour les handicapés; aide
a
l'établissement des pieces d'état civil; appui
financier
|
Association pour la promotion de la santé maternelle et
infantile (APSMI)
|
femmes
|
|
appui financier; mise a dispositiond'un terrain pour le siege
|
Association Fidimpali des femmes
|
0EV
|
|
appui financier
|
Amis de la petite enfance (APENF)
|
enfants scolarisés
|
|
appui financier; mise a disposition d'un terrain pour le
siege
|
Association des femmes pour le développement de la
Kompienga (AFDK)
|
femmes
|
|
appui financier
|
Associations des femmes engagées pour christ (AFC)
|
femmes
|
|
appui financier
|
Comité provincial de lutte contre le SIDA (CPLS)
|
PVIH, orphelins
|
|
appui financier
|
|
Tableau 10 : Appui de la commune de Fada aux Associations
oeuvrant dans l'assistan ce so ciale
Association des personnes handicapées du Gourma (A
HG)
|
personnes handicapées
|
mise a la disposition d'un siege
|
|
Teebo Espoir
|
orphelins
|
di iti
mise a disposition
m a l
d'un terrain pour le siege
|
Appui financier
|
Association Familles des orphelins du Gourma (FAMOG)
|
PVIH, veuves, OEV
|
mise a la disposition de terrain
Pour la fête des enfants :
2006 : 100 000 F
2007 : 100 000 F
|
Appui financier, mise a disposition d'un terrain pour le
siege
|
Association pour le secours des enfants en difficulté
(ASED)
|
enfants en difficultés
|
|
Appui financier, mise a disposition d'un terrain pour le siege;
création d'un service de suivi des associations
|
Association Laafia Mani
|
PVIH
|
Occupation d'un bâtiment de la commune
|
Appui financier, cession du
bâtiment communal abritant le centre pour le
dépistage anonyme
|
|
L'appui aux individus concerne
généralement les actions ponctuelles menées par les
collectivités pour faire face a des situations d'urgence. La
dépense est imputée au budget de la commune. Les cas
isolés les trois dernières années et supportés par
les collectivités ont surtout concerné le soutien a des victimes
de catastrophes par les dons de vivres (pour un montant de 90 000 F par la
commune de Pama).
Hormis l'imputation de la dépense au budget
communal l'appui direct par la collectivité se manifeste par la
priorité accordée aux associations de personnes
défavorisées pour des activités pourvoyeuses d'emploies et
de revenus. C'est selon ce principe que la commune de Fada a confié le
nettoyage du marché central et du marché de bétail a
quatre (4) associations de personnes défavorisées. Malgré
sa modicité financière, cet appui permet a la commune d'occuper
régulièrement au moins une vingtaine de veuves ou de femmes dans
une situation jugée de précarité en même temps
qu'elle leur offre un revenu moyen mensuel de 15 000 F.
Pour la commune de Pama l'appui aux personnes
défavorisées est en phase de démarrage avec la mise en
oeuvre du programme d'enlèvement des ordures cofinancé par la
collectivité et le projet PADL' KOM.
Il est a noter qu'une base d'intervention des
collectivités existe dans le domaine de l'assistance sociale. Elle
s'effectue soit par la commune elle-même ou avec l'appui des partenaires
des services déconcentrés, la société civile et les
PTF.
Relativement aux besoins et aux attentes, cette
intervention est a renforcer et a mieux structurer. Des possibilités
sont offertes a cet effet a travers l'existence de rubriques
budgetaires reserves a l'assistance sociale et
l'engagement des acteurs locaux au principe de soutenir les cas
sociaux.
Le developpement de l'intervention des collectivites
implique une comprehension des causes de la place actuelle occupee par
l'assistance sociale.
2.2. LES FACTEURS DETERMINANTS DE LA PLACE DE
L'ASSISTANCE SOCIALE DANS LES COMMUNES
Tel que nous l'avons releve plus haut, plusieurs
raisons ont ete evoquees par les differents acteurs de la vie communale et du
developpement local pour expliquer la faible part du secteur de l'assistance
sociale dans les planifications et activites des collectivites. De certains
avis l'evocation prioritaire et meme parfois unique du facteur financier comme
seule explication est une W'fuite en avant'' qui ne se justifie pas. Ce qui
parait plausible car seules les autorites communales dans leur majorite
s'appuient en premier rang sur les problemes financiers comme contraintes
majeures. En effet une soixantaine de personnes interrogees, il ressort que les
contraintes et difficultes de financement du secteur social sont par ordre
d'enumeration liees au manque de vision ou volonte politique (39%), au manque
d'organisation (32%) et au probleme financier (29%). Cette classification est
illustree a travers le graphique ci- apres.
Probleme financier 29%
Vision ou volonte politique 39%
Manque d'organisation
32%
Vision ou volonte politique Manque d'organisation
Probleme financier
Graphique 5 : Facteurs determinant la place du
social
2.2.1. La vision ou volonte politique
Les collectivités sont relativement nouvelles
apres seulement 13 années de mandature. Meme s'il existe une ligne
budgétaire destinée a la prise en charge de l'assistance sociale,
il est peu envisageable que se soit installée une culture d'intervention
dans le domaine. Peu d'intéret y est alors porté pour ce qui est
de sa contribution au développement local. C'est ainsi que lors de
l'élaboration de la planification communale a travers les plans de
développement, peu de mention est faite au secteur social.
La vision du développement repose
principalement sur les investissements physiques et par conséquent
occulte l'intégration des groupes défavorisés ou les
personnes vulnérables. Un élu a meme avancé que hormis la
recherche d'une base électorale future, un financement de l'assistance
sociale était improductif et ne pouvait en aucun cas faire partie d'un
programme de développement.
2.2.2. Le dispositif communal
Cette absence de culture d'intégration de
l'assistance sociale est aussi a mettre en relation avec le dispositif
organisationnel dans les collectivités. A titre illustratif, hormis les
communes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso aucune collectivité ne
dispose d'un service social fonctionnel. Les situations qui surviennent sont
alors ponctuellement gérées.
Il faut aussi noter la faiblesse ou l'insuffisance
des mécanismes d'accompagnement des communes dans le secteur
spécifique du social. En effet aussi bien les projets intervenant au
niveau local que les programmes d'assistance assurés par l'Etat ne se
sont intéressés a la création d'un dispositif de gestion
dans les communes.
Le niveau d'organisation des collectivités
influe sur la planification de leurs actions. Un dispositif en charge d'un
domaine implique qu'une attention y soit portée dans la conception de la
programmation.
Parmi les outils de travail des communes
l'élaboration des plans de développement fait
généralement partie des priorités des nouveaux conseils
élus. Au cours de l'année 2007 les communes de Fada et Pama ont,
avec l'appui de partenaires techniques et financiers, procédé a
l'identification des orientations et actions a mettre en oeuvre dans le cadre
du nouveau mandat entamé en avril 2006.
Pour la période 2008-2012 les options
stratégiques du plan de développement de la commune de Pama
sont orientées sur cinq axes portant sur la promotion de la
gouvernance locale, l'amélioration de
l'accès aux services sociaux de base, le renforcement du niveau
d'équipement, l'augmentation des revenus de la population et
l'augmentation de la production agropastorale et la gestion des ressources
naturelles. Décliné en projets a réaliser ce plan d'un
coat prévisionnel de 945 634 300 F CFA se reparti ainsi qu'il suit
:
Tableau 11 : Planification quinquennale de la commune de
Pama
Axes stratégiques
|
Coets prévisionnels
|
Promotion de la gouvernance locale
|
45
|
800
|
000
|
Amélioration de l'accès au service
sociaux de base
|
384
|
000
|
000
|
Renforcement du niveau d'équipement
|
293
|
400
|
000
|
Augmentation des revenus de la population
|
41
|
600
|
000
|
Accroissement de la production agropastorale et la
gestion des ressources naturelles.
|
180
|
834
|
300
|
Total PCD Pama (2008-2012)
|
945
|
634
|
300
|
|
Source: PCD Pama (2008-2012)
Dans ces prévisions d'actions de
développement de la commune, la prise en charge du de l'assistance
sociale, est incorporée dans la rubrique W'Promotion de la gouvernance
locale'' dans la sous rubrique W' soutenir les personnes victimes des
dégets d'éléphants et tous sinistres''. Le montant
prévu est de 500 000 f CFA a raison de 100 000 F CFA par an. Cette
prévision, que l'on serait tenté d'assimiler a une inscription
nécessaire pour la forme, représente 0,53 % de la planification
communale des cinq prochaines années.
Pour la commune de Fada les options
stratégiques de développement concernent sept (7) domaines que
sont la santé, l'éducation, l'hydraulique villageoise,
l'aménagement et la gestion des ressources naturelles, la mobilisation
des fonds, la protection sociale et les questions
socio-économiques.
La synthèse du diagnostic participatif
communal a établi un plan d'action quinquennal chiffré a 1 515
873 708 f CFA principalement destiné au financement de
l'amélioration de l'offre en services sociaux de base et quelques
infrastructures économiques.
La planification en matière de prise en charge
du secteur social est évoquée en terme de problématique
d'implication de la commune dans la gestion de certaines structures tel que
l'action sociale ou les associations a but social. Aucune prévision
d'intervention en matière sociale n'est inscrite.
Tel que l'illustrent les plans de développement
les options strategiques des collectivités integrent peu les questions
sociales dans leurs planifications. Par consequent il s'averera difficile d'en
prendre en compte lors pendant la mise en oeuvre des actions
quotidiennes.
2.2.3. Les difficultes financieres
L'examen des budgets permet d'apprecier la
contribution financiere des communes dans le domaine d'intervention sociale.
Dans la nomenclature budgetaire des collectivites, quatre (4) articles dont
certains sont composes de plusieurs rubriques sont concernes par les charges
sociales. Il s'agit de :
n Les allocations ;
n Les primes, secours et dons;
n Les bourses et prix ;
n Les subventions.
Une analyse succincte des depenses effectudes par les
collectivites nous donne une lecture de leur capacite d'investissement et par
consequent des possibilites de reservations au secteur social.
Tableau 12 : Structure des depenses effe ctives de la
commune de Pama au cours des trois (03) dernieres annees
Ann6es
Dépenses
|
2005
|
|
2006
|
|
|
2007
|
|
Fonctionnement courant
|
8
|
541
|
815
|
8
|
341
|
815
|
15
|
291
|
942
|
Charges du personnel
|
4
|
290
|
065
|
4
|
290
|
065
|
9
|
675
|
188
|
Entretien infrastructures
|
1
|
861
|
750
|
|
920
|
000
|
1
|
250
|
000
|
Total fonctionnement
|
14
|
693
|
630
|
13
|
551
|
880
|
26
|
217
|
130
|
Investissement
|
5
|
966
|
643
|
2
|
701
|
544
|
7
|
340
|
597
|
Total d6penses
|
20
|
660
|
273
|
16
|
253
|
424
|
33
|
557
|
727
|
Taux fonctionnement/dépenses totales
|
|
|
71
|
|
|
83
|
|
|
78
|
Taux investissement/dépenses totales
|
|
|
29
|
|
|
17
|
|
|
22
|
|
Source : Perception Pama
Graphique 6 : Structure des dépenses effe ctives
de la commune de Pama au cours des trois dernieres années
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Investissement
Charges du personnel
Investissement
Charges du personnel
Investissement
Charges du personnel
Investissement
Entretien infrastructures Charges du personnel
fonctionnement courant
2005 2006 2007
Tableau 13 : Structure des depenses effe ctives de la
commune de Fada au cours des trois (03) dernieres annees
Années
Dépenses
|
2005
|
|
2006
|
|
|
2007
|
|
Fonctionnement courant
|
38 529
|
415
|
49
|
209
|
549
|
185
|
842
|
276
|
Charges personnelles
|
35 647
|
415
|
45
|
450
|
317
|
49
|
998
|
574
|
Entretien infrastructures
|
2 482
|
000
|
3
|
759
|
232
|
3
|
173
|
230
|
Total fonctionnement
|
76 658
|
830
|
98
|
419
|
098
|
239
|
014
|
080
|
Investissement
|
29 203
|
310
|
17
|
629
|
234
|
31
|
365
|
057
|
Total dépenses
|
105 862
|
140
|
116
|
048
|
332
|
270
|
379
|
137
|
Taux fonctionnement/dépenses totales
|
|
72
|
|
|
85
|
|
|
88
|
Taux investissement/dépenses totales
|
|
28
|
|
|
15
|
|
|
12
|
|
Source : trésor Fada
Graphique 7 : Structure des dépenses effe ctives
de la commune de Fada au cours des trois derniéres
années
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Investissement
Charges du personnel
Investissement
Charges du personnel
Investissement
Charges du
personnel
Investissement
Entretien infrastructures Charges du personnel
fonctionnement courant
2005 2006 2007
A la lecture des deux tableaux et des deux graphiques
ci-dessus, nous constatons que les deux communes font face a d'importantes
charges incompressibles portant sur le fonctionnement courant, les frais du
personnel et la maintenance des infrastructures.
Pour la commune de Pama ces charges qui
représentaient déjà environ 71% des dépenses en
2005 sont passées en 2007 a 78 %. Dans la même période
elles sont passées de 72 % a 88% pour Fada. Cette augmentation
s'explique en grande partie a l'élargissement des espaces communaux a la
suite de la communalisation intégrale en 2006. La forte proportion des
frais incompressibles laisse par conséquent peu de marge de manoeuvre
aux collectivités en ce qui concerne les autres dépenses tel que
l'investissement dont le taux oscille entre 12 et 28 %. Une telle faible
capacité d'investissement peut avoir pour incidence induite un niveau
d'intérêt peu élevé pour les secteurs jugés
non obligatoires comme l'assistance sociale.
En terme de prévision en matière
sociale, malgré sa jeunesse et le volume relativement peu
élevé de son budget, exception faite de l'année 2002, la
commune de Pama en a opéré au cours de la période de 2001
a 2005. Cependant l'exécution de ces dépenses n'a pu être
effective qu'en 2003 a hauteur de 67 % comme l'illustre le tableau ci
apres.
Tableau 14 : Evolution des dépenses d'assistan ce
so ciale de la commune de Pama (2001-2005)
,
annee
|
Prevision budget total
|
prevision assistance sociale
|
% prevision assistance sociale /
budget
|
realisation budget
|
taux de realisation budget
|
realisation assistance sociale
|
taux de realisation assistance
sociale /realisation
budget
|
taux de .alisation re
assistance sociale / prevision assistance sociale
|
2001
|
14 466 035
|
50 000
|
0,35
|
8 272 640
|
57,19
|
-
|
-
|
-
|
2002
|
12 074 000
|
-
|
-
|
8 901 405
|
73,72
|
-
|
-
|
-
|
2003
|
16 459 965
|
75 000
|
0,46
|
25 903 437
|
157,37
|
50 000
|
0,19
|
67
|
2004
|
30 861 125
|
50 000
|
0,16
|
16 167 832
|
52,39
|
-
|
-
|
-
|
2005
|
34 588 840
|
75 000
|
2,17
|
21 209 944
|
61,32
|
-
|
-
|
-
|
|
Source : Commune d e P a m a / c o m p t e s a d m i n i
s t r a t i f s 2 0 0 1 a 2 0 0 5
Il apparait que les dotations previsionnelles aux
depenses d'assistance sociale restent insatisfaisantes et leur niveau
d'execution tres faible. Represents dans un graphique, cette faible proportion
des reservations faites au social est encore plus perceptible.
Graphique 8 : Previsions budgetaires au se cteur
social dans la commune de Pama de 2001 a 2005
2001 2002 2003 2004 2005
Années
Previsions budget Previsions social Taux
social
40 000 000 35 000 000 30 000 000 25 000
000 20 000 000 15 000 000 10 000 000 5 000 000 0
Remarque : les previsions du secteur social sont si
infimes qu,elles n,apparaissaient pratiquement pas sur le
graphique
Pour la commune de Fada il est a noter en terme de
prevision de dépenses d'assistance sociale une evolution de 100 000 FCFA
en 2002 a 350 000 FCFA en 2003. Ces montants représentent respectivement
0,09% et 0,31% des budgets totaux.
Au niveau des realisations elles sont de 80 % en 2002 et
28,57 % en 2003.
L'evolution des depenses sociales de la communes de 2001
a 2005 se presente comme suit :
Tableau 15 : Evolution des dépenses d'assistan ce
so ciale de la commune de Fada (2001-2005)
.
annee
|
Prevision budget total
|
prevision assistance sociale
|
% prevision assistance sociale
/ budget
|
. . .
realisation
budget
|
taux de
. .
realisation
budget
|
n,
A.
realisation
assistance sociale
|
taux de
.
realisation
assistance sociale /realisation budget
|
taux de
- . .
realisation
assistance sociale / prevision assistance
sociale
|
2001
|
98 286 268
|
370 000
|
0,38
|
64 437 672
|
65,56
|
-
|
-
|
-
|
2002
|
110 209 326
|
100 000
|
0,09
|
102 220 695
|
92,75
|
80 000
|
0,08
|
80
|
2003
|
111 812 743
|
350 000
|
0,31
|
96 200 370
|
86,04
|
100 000
|
0,1
|
28,57
|
2004
|
117 615 492
|
350 000
|
0,3
|
120 438 292
|
102,40
|
-
|
-
|
-
|
2005
|
209 444 725
|
250 000
|
0,12
|
144 379 797
|
68,93
|
200 000
|
0,14
|
80
|
|
Source : Commune de Fada / comptes administratifs 2001 a
2005
Graphique 9 : Previsions budgetaires au se cteur social
dans la commune de Fada de 2001 a 2005
250 000 000
200 000 000
150 000 000
100 000 000
50 000 000
6
2001 2002 2003 2004 2005
0,38
Previsions budget Previsions social Taux
social
0,09
Années
0,31
11 ·n" %.1,7%.1
0,12
Remarque : les previsions du secteur social sont si
infimes qu,elles n,apparaissaient pratiquement pas sur le
graphique
Les representations ci-dessus (tableaux et
graphiques) montrent assez bien la faible proportion des previsions
budgétaires au profit du secteur social. Lorsque des previsions sont
faites, peu d'assurance existe quant a leur execution.
Ce niveau d'exécution peu satisfaisant ne
s'explique pas par le manque de sollicitation en matière d'assistance
sociale. Il est plutôt a mettre au compte de la situation financiere
globale des collectivités caractérisée, entre autres, par
la faiblesse de l'assiette fiscale par rapport besoins a couvrir, les
difficultés de recouvrement lides notamment a l'incivisme
fiscale.
Les incertitudes liées a la mobilisation des
ressources au profit de l'assistance sociale viennent s'ajouter aux
difficultés liées a la volonté politique et a
l'organisation du dispositif communal. Ces deux derniers facteurs ont
été relevés comme étant les principaux
déterminants par 71% des acteurs pour améliorer la prise en
charge du secteur social. Cela signifierait que la faiblesse du potentiel
financier des collectivités ne devrait pas suffire a justifier le niveau
de leur engagement pour l'assistance sociale. Par conséquent elles
pourraient améliorer leurs prestations au profit des groupes de
personnes en difficulté.
C'est dans cette perspective qu'ont été
enregistrées diverses suggestions dont nous livrerons la
synthese.
PARTIE III: CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS POUR
LE FINANCEMENT DU SECTEUR SOCIAL DANS LES COMMUNES
Au regard des attentes vis-à-vis des communes
dans le domaine de l'assistance sociale et de leur niveau d'intervention, deux
principales questions se sont dégagées au début de notre
propos.
Elles portaient d'une part sur l'importance que
jouent les ressources des collectivités dans le financement de
l'assistance sociale. Il est avéré que les communes font face a
des contraintes financières liées notamment a la faiblesse de
l'assiette fiscale, aux difficultés de recouvrement en même temps
qu'elles doivent répondre a diverses questions d'urgence. Cependant il
ressort que le faible niveau d'engagement en matière d'assistance
sociale s'expliquerait prioritairement par d'autres facteurs d'ordre politique
ou organisationnel.
D'autre part la mise en place d'un cadre
d'intervention dans l'assistance sociale peut - t-elle améliorer le
financement d'actions en faveur des groupes vulnérables ou
défavorisés afin de relever le niveau d'intervention des
communes. Dans le cadre de la décentralisation, le transfert progressif
des problèmes vers les acteurs locaux que sont notamment les conseils
communaux commande a ceux-ci la prise de dispositions visant a répondre
aux attentes des populations. L'assistance sociale s'inscrit parmi ces
préoccupations.
L'amélioration de la prise en charge de
l'assistance sociale par les collectivités doit d'une part partir des
facteurs sus cités qui expliquent le niveau d'engagement des
collectivités. D'autre part elle doit répondre aux
différentes attentes des acteurs de la vie communale.
En raison de la pluralité des acteurs
concernés par la question de l'assistance sociale (Etat,
collectivités territoriales, ONG, associations, structures religieuses,
PTF, etc.) et l'éventail de sa typologie (différentes
catégories de personnes vulnérables/groupes cibles), nous avons
pensé a la mise en place d'une stratégie qui favorise
l'adhésion de toutes les parties.
Le financement du l'assistance sociale doit
principalement s'appuyer sur une évolution de la volonté
politique, la mise en place d'un dispositif organisationnel, la
résolution de la question de ressources notamment
financière.
3.1. LE DEVELOPPEMENT D'UNE CULTURE DE PRISE EN COMPTE
DU SOCIAL
Nous avons relevé qu'une base d'intervention
des collectivités existe dans le domaine
social, soit par la commune elle-même ou avec
l'appui des autres acteurs. Cela signifie une certaine connaissance des
problèmes sociaux existants. Il reste alors a systématiser la
prise en charge et l'élargir autant que possible selon les
capacités d'une commune. Cela relève en premier chef de la
volonté de l'autorité publique communale. L'objectif de mieux
intégrer une politique sociale dans la chaine de réflexion, de
décision et d'action communale passe alors par une évolution de
la vision et du niveau de considération qu'en ont les autorités
municipales.
Le degré d'intérêt politique peut
etre aussi lié au niveau d'appréhension du développement
local notamment dans la sensibilité a intégrer toutes ses
composantes. La configuration actuelle des équipes municipales ne se
prête pas a une vision large portée sur de toutes les questions de
développement. L'amélioration d'une culture de prise en charge de
l'assistance sociale implique un accompagnement en faveur des acteurs locaux,
principalement des premières autorités communales. Cela du fait
de leur responsabilité de premier niveau et de leur role de facilitation
et de coordination de l'action communale.
3.2. L'ACCOMPAGNEMENT14 DES COMMUNES DANS LE SECTEUR
SOCIAL
Dans le processus de décentralisation une
attention plus soutenue devrait etre
accordée a la composante sociale de
l'accompagnement. C'est un volet de l'assistance aux collectivités qui
reste encore a définir, les différents programmes ayant
été orientés jusqu'a présent vers le renforcement
des capacités des équipes municipales ou la gestion des
investissements.
Dans le contexte social africain marqué par
l'esprit de solidarité, l'adhésion et la foi des citoyens en la
décentralisation sont tributaires de l'offre des élus en
matière d'amélioration de leur condition de vie qui leur assure
une certaine sécurité. L'accompagnement des collectivités
en matière d'assistance sociale doit etre orienté d'abord sur
l'intér-t de la question dans le processus de développement
local.
14 Quoique diversement
utilisé surtout en médecine de soutien aux personnes malades en
phase terminale, le terme W'accompagnement'' dans notre contexte désigne
l'ensemble des opérations d'assistance a une collectivité dans
ses options de développement en vue d'optimiser les chances de
succès. L'accompagnement intègre notamment le renforcement des
capacités des collectivités dans l'appropriation des projets,
leur mise en oeuvre et une meilleure gestion dans une perspective de
pérennisation.
Ensuite au regard du niveau de ressources humaines des
équipes municipales cet accompagnement pourra porter sur:
n La coordination des activités des
différents acteurs du secteur social
n La création et l'intégration d'un
mécanisme de gestion de l'assistance sociale dans le dispositif
organisationnel ;
n La recherche de conditions de pérennisation du
système : sources de financement, procédure de gestion et
d'intervention ;
L'assistance apportée a chaque équipe
municipale doit correspondre aux capacités et aux dispositions de la
collectivité. A terme elle vise la mise en place d'une stratégie
cohérence, viable et dépendante d'un financement
endogène.
3.3. L'ELABORATION D'UNE STRATEGIE COMMUNALE DE
FINANCEMENT DU SOCIAL
La stratégie communale se fonde sur
l'intérêt des acteurs pour la question et l'éventail de la
typologie des demandeurs d'assistance sociale. Sa conception doit
définir les orientations de la collectivité a partir de la
politique nationale élaborée par le Ministère. Cette
stratégie doit s'intégrer dans la politique de
développement global de la commune et refléter une initiative de
la collectivité en tant que maitre d'ouvrage du développement
local. Même si la majorité des PCD ne prend pas suffisamment en
compte le social, ceux-ci doivent désormais en faire une composante a
actualiser au même titre que les autres axes de développement. La
démarche d'élaboration d'une stratégie peut s'articuler
autour de points suivants dont le document de synthèse doit être
validé par le conseil municipal:
n la clarification des critères de
définition des cas sociaux par un comité intégrant les
différents acteurs que sont la commune qui en assure la
présidence a travers sa commission permanente chargé des
questions sociales, les services techniques déconcentrés, la
société civile et les PTF ;
n l'analyse participative par ce même
comité des phénomènes sociaux dans la commune avec l'appui
des différents acteurs et partenaires;
n La définition des axes d'intervention et les
groupes cibles bénéficiaires ; Les modalités et conditions
d'opérationnalisation qui prennent en compte la stratégie
d'implication de toutes les parties devant concourir a sa réussite :
Etat (politique nationale) et démembrements, PTF, société
civile et l'adhésion de la population (mesures d'accompagnement,
politique de communication de proximité).
La mise en oeuvre de la stratégie communale
peut s'opérer a partir du PCD o0 peuvent s'insérer les
activités programmées et leurs actualisations ou encore dans
l'élaboration et l'exécution du budget.
Quant au suivi de l'application de la politique de
solidarité communale, il peut être du ressort de la commission
permanente chargée des affaires sociales dont les travaux sur la
question peuvent être élargis pour la circonstance aux services
techniques et a la société civile.
3.4. LA MISE EN SYNERGIE DES INTERVENANTS
En raison des capacités actuelles des
collectivités en ressources financières, humaines,
matérielles, l'adhésion de tous les acteurs est liée a la
capacité de la collectivité a coordonner les différentes
initiatives. La création d'une synergie relève du rôle de
facilitateur de la commune en tant que responsable du développement
local.
Plusieurs acteurs de la société civile
que sont notamment les ONG et associations interviennent dans le domaine social
au niveau communautaire selon les conditions de financement que leur imposent
leurs partenaires financiers. Leurs interventions peuvent se poursuivre certes
dans l'autonomie, en s'inscrivant néanmoins dans un programme communal.
Cela offre en même temps les avantages d'un suivi, d'un contrôle et
d'une capitalisation de toutes les activités.
3.5. LA CREATION D'UN SERVICE SOCIAL AU NIVEAU
COMMUNAL
La volonté politique et l'intérêt
a s'y investir ont été soulignés comme étant
déterminants pour relever le niveau de prise en compte de l'assistance
sociale dans les collectivités. L'accompagnement aux équipes
municipales a pour objectif d'assister a la création d'un système
de gestion au sein du dispositif communal.
L'adhésion des autorités a
l'élaboration et la mise en oeuvre de la stratégie communale peut
se matérialiser par la création d'un service social. Son
agrandissement progressif sera fonction des capacités de gestion de la
collectivité, de l'ampleur des phénomènes sociaux a faire
face et du volume des investissements a y consacrer. Le premier objectif d'un
service social est de se positionner en instrument de conception et de
coordination des diverses interventions.
Pour les besoins de démarrage, le manque ou
d'insuffisance du personnel municipal qualifié et conformément
au principe d'accompagnement des services
déconcentrés,
les collectivités ont la possibilité de
solliciter du MASSN le détachement d'un agent chargé des affaires
sociales. Ce technicien pourrait ainsi assister les collectivités dans
l'installation et l'organisation d'un service social tout en assurant le relais
avec les différents partenaires.
3.6. LA CREATION D'UN FONDS SOCIAL
Le financement des interventions est assez important
dans la mise en oeuvre d'une stratégie. Pour cela il peut etre
crée un fonds social de droit public dont les partenaires seront la
collectivité, les PTF, les services déconcentrés, la
société civile et les bénéficiaires.
Comme base de démarrage a un fonds social, les
communes de Fada et de Pama dispose d'un fonds destiné a la gestion de
bourses scolaires au profit des enfants en difficulté. Ce fonds est
abondé par les communes et le Projet W'Fonds Enfants de la KfW''. Les
dotations sont logées au sein du trésor public. (cf. §
ci-dessus sur les experiences d,intervention des communes dans le
domaine social). Ce compte pourrait s'élargir progressivement pour d'une
part recevoir les apports d'autres donateurs. D'autre part il devrait pouvoir
s'ouvrir au financement global d'autres interventions liées a
l'assistance sociale. Cette ouverture pose le problème de
l'adhésion de tous les acteurs qui sont unanimes sur le respect des
principes de bonne gestion. Les attentes peuvent diverger sur les domaines
d'intervention du fonds social. Le role fédérateur ou de
facilitateur de la collectivité a travers son service social devra etre
déterminant pour installer un consensus entre les parties.
3.6.1. Les modalités de gestion du fonds social
La perspective d'ouverture du fonds de bourses
scolaires a d'autres contributeurs et a diverses lignes d'intervention commande
que lui soit donner un ancrage aux dimensions des ambitions qui lui sont
portées.
Le compte trésor offre surtout le principal
avantage de la transparence dans les décaissements du fait que
l'ordonnateur soit soumis aux principes de la dépense publique. En plus
s'ajoutent les efforts du trésor public pour alléger les
procédures de décaissement, ce qui permet de réagir
rapidement dans la prise en charge des situations d'urgence dans le domaine de
la solidarité communale. Toutes ces conditions (gestion
transparente
et facilitée de décaissement) concourent a
favoriser l'adhésion
des autres partenaires.
L'élargissement du fonds social exigera
l'élaboration d'un statut définissant la tutelle, les missions,
les attributions, l'organisation, le fonctionnement, les sources de
financement, les domaines d'intervention, la structure de gestion, et les
mécanismes de contrôle.
Ce statut devra etre complété par un
reglement intérieur pour fixer les dispositions relatives au
fonctionnement de la structure de gestion du fonds social, a
l'éligibilité et la sélection des projets et au
mécanisme de gestion pratique du compte ouvert dans les livres du
trésor publique.
Un fonds social doit etre pergu comme une instrument
de tous les acteurs de la collectivité dont il contribue a
fédérer les activités. L'élaboration de son statut
et de son reglement intérieur doit alors faire l'objet d'une
concertation en vu d'obtenir l'adhésion et surtout la confiance de
toutes les parties.
Ce même principe de participation des
différents acteurs doit prévaloir pour la structure de gestion
afin de garantir la transparence dans le fonctionnement. Pour cela le
comité de gestion doit etre composé de la municipalité,
des services techniques déconcentrés notamment l'action sociale
(secondairement l'éduction et la santé), les PTF, les
bénéficiaires et la société civile. La
présidence du comité doit revenir a la commune (le maire de la
commune a son titre d'ordonnateur de la collectivité ou tout au moins au
président de la commission chargée des affaires sociales sur
délégation du maire).
Quant au décaissement des fonds, ils devront
se baser sur les projets, activités ou aides aux personnes
approuvés par le comité de gestion ; celui-ci agissant a partir
d'un programme d'intervention dans le secteur social approuvé par le
conseil municipal. Les décaissements doivent suivre le principe de
co-signature de la commune et de l'action sociale.
Enfin pour contribuer a sa pérennisation, le
fonds social devra se soumettre a des contrôles ou audits tout au moins
annuels ou a la demande de tout membre de son comité de gestion. Les
conclusions seront exposées en conseil municipal de même que les
rapports d'activités annuels. De l'appréciation et des
décisions du conseil municipal dépend l'alimentation
régulière du fonds social dans une perspective de
durabilité.
3.6.2. L'alimentation du fonds social
Les interventions du fonds social devront etre
constamment sous tendues par l'objectif qu'à terme il dépende
d'un financement endogène. L'appui financier des PTF, s'il est
déterminant au démarrage, doit par la suite, permettre au fonds
social de s'en affranchir.
A cet effet une des alternatives serait d'envisager
une contribution financière des infrastructures marchandes après
amélioration de leur dispositif de suivi comptable et financier. Sans
enfreindre le principe budgétaire de la non affectation qui interdit
d'affecter une recette a une dépense, les fonds
générés par certaines activités économiques
telle l'exploitation des infrastructures marchandes (marchés, campement
hotelier, auto gare...) peuvent etre destinées a la prise en charge de
l'assistance sociale. Il s'agit par exemple de consacrer un pourcentage du
budget de la collectivité au secteur social a partir des ces recettes
provenant de ces infrastructures et qui auraient contribué a renforcer
le budget.
Au même titre certains fonds de micro
crédits sont mis a la disposition des communes par certains projets (par
ex. le PFA et le FICOD). Les communes qui en assurent la tutelle sont
chargées a leur tour de les distribuer a des groupes
défavorisés avec qui elles partagent les intérêts
générés après les remboursements. Ces
intérêts pourront contribuer a consolider progressivement les
finances locales et etre utiliser a renforcer les lignes budgétaires
réservées a la gestion de l'assistance sociale.
Ces sources d'alimentation du fonds social peuvent
etre des bases pour son renforcement dans le dispositif communal. De leur
amélioration et l'apport d'autres sources dépendront les domaines
de couverture du fonds social.
3.6.3. Les domaines d'intervention du fonds social
Le role de la collectivité est de faciliter la
définition des domaines prioritaires de financement éligibles au
fonds social. Selon les spécificités des cas sociaux dans chaque
commune, des choix devront etre opérés pour tenir compte des
ressources disponibles et de l'adhésion des partenaires au fonds social.
Pour tenir compte des cas recensés et du niveau de demande d'assistance
sociale, au démarrage les interventions du fonds peuvent couvrir les
bénéficiaires et les domaines d'activité
suivants:
Tableau 16 : Bénéfi ciaires prioritaires et
les domaines d'intervention
Bénéficiaires
|
Domaines d'intervention
|
Répartition
|
Orphelin et enfants vulnérables
(OEV)
|
Education (Programme bourses) et
santé
|
50 %
|
Le secours aux indigents et aux personnes
défavorisées
|
Santé, alimentation et AGR (micro
crédit)
|
30 %
|
Les sinistrés de situation d'urgence
|
secours d'urgence (Intervention ponctuelle selon le
besoin)
|
20 %
|
|
Ces choix sont indicatifs et correspondent aux
attentes actuelles. Ils seront a actualiser en fonction de la situation de
chaque commune au moment de la création du fonds social. Ils doivent
aussi répondre aux attentes des parties notamment en ce qui concerne les
lignes spécifiques qui viendraient a être offertes aux
communes.
3.6.4. Procédures d'intervention du fonds
social
Les financements devront faire l'objet de dossier a
soumettre au comité de gestion. L'option d'un canal principal
d'intervention a base communautaire a travers les associations crédibles
reconnues peut être retenue. Les requêtes des demandeurs d'appui
seront soumises par les associations au comité de gestion pour examen
selon une périodicité de session a convenir.
En plus des associations, les services techniques
déconcentrés (Action sociale, enseignement, emplois...) dont les
missions impliquent l'identification de cas sociaux, auront la
possibilité d'introduire des requêtes de financement.
Apres acceptation du dossier par le comité de
gestion, la mise en ceuvre sera effectuée conjointement par le service
social de la commune et l'association ou le service déconcentré
intercédant pour le bénéficiaire.
Le rapportage aupres du comité de gestion sera
assuré par le service social sur la base des pieces justificatives et
des rapports fournis par les associations et services techniques.
3.6.5. Les conditions de pérennisation du fonds
social
Hormis les conditions d'existence du fonds social qui
ont été ci-dessus énumérés et qui concerne
son alimentation, sa gestion et ses domaines d'intervention, sa
pérennisation est aussi liée a certaines dispositions et
principes. La bonne gouvernance dans les affaires publiques s'impose
progressivement comme une exigence que ne peuvent
contourner les collectivités. Pour un domaine
d'intervention en construction dans les communes elle apparait comme un des
facteurs déterminants pour la pérennité du fonds
social.
En plus d'une gestion efficiente et efficace des
ressources alimentant le fonds social, la collectivité doit adopter une
politique de communication a l'endroit de toutes les parties prenantes
localement, des partenaires extérieurs et des populations. La bonne
gestion inclut la transparence et l'un des éléments de cette
transparence est l'information et la communication. Celle-ci doit etre soutenue
par la production et la ventilation des rapports financiers et
d'activités approuvés par le conseil municipal.
Aussi le développement de la
citoyenneté par l'information, la sensibilisation peut concourir a un
meilleur civisme qui concoure a une amélioration des finances communales
et partant une alimentation du fonds social.
CONCLUSION GENERALE
Ce parcours probablement non exhaustif sur la
question du financement du secteur social nous a permis de jeter un regard sur
un domaine relativement en marge des réflexions et des actions du
développement local.
Nous retenons principalement que la jeunesse de nos
collectivités les prédisposant a des contraintes de plusieurs
ordres, l'insuffisance des ressources financieres constitue l'argument courant
voire permanent face aux sollicitations. Cependant, quoique déterminant
dans toutes les initiatives, le role primordial du facteur financier ne se
révèle pas pour autant si évident que tendent a le montrer
les autorités communales. C'est ainsi que l'hypothese selon laquelle les
difficultés financieres expliquent la faible prise en charge de
l'assistance sociale s'est trouvée peu fondée. Une meilleure
implication des différents acteurs locaux accompagnée d'une
articulation de leurs actions permettrait aux collectivités de lever
certains goulots d'étranglement et même a installer un dispositif
de gestion du secteur de l'assistance sociale.
L'assistance sociale se pose comme un problème
bénéficiant d'une attention en dege des attentes de la part des
pouvoirs publics pour plusieurs raisons :
n Le contexte sociologique africain était
structuré d'antan avec un système de solidarité
opérationnelle a tous les niveaux de la société et de la
naissance a la vieillesse. Progressivement et inexorablement ce système
s'effrite pendant que les alternatives modernes de substitution ne suffisent
pas ;
n L'Etat africain a son départ suite aux
indépendances assurait d'abord des services gratuits qui, par la suite,
sont devenus payant. Les problemes auxquels doit faire face l'Etat se sont
multipliés avec des dimensions largement au-dele de ses
capacités.
n Le contexte de décentralisation transfert
une partie de l'assistance sociale aux nouvelles collectivités peu
outillées et déjà confrontées elles aussi a des
multiples attentes et urgences des populations.
Pendant que ces facteurs sus relevés se
développent les phénomenes sociaux s'amplifient, de nouveaux
fléaux plus aigus apparaissent pour agrandir davantage la demande
d'assistance sociale.
For heureusement, les avis sont partagés sur les
raisons expliquant la place du secteur social par rapport autres domaines
d'intervention. Il apparait qu'une amélioration peut
etre apportée dans la gestion des cas sociaux pour
peu que les autorités publiques en aient la volonté et qu'elles
bénéficient des appuis requis.
L'adhésion quasi unanime de tous les acteurs au
principe d'une stratégie communale d'assistance sociale est un
enseignement assez significatif. Elle releve d'une part le niveau de
sensibilité et de conscience aux problemes sociaux. D'autre part elle
pose la question de l'initiative, de l'impulsion a donner a la question. De
notre avis, comme pour la majorité des acteurs, cela releve simplement
du pouvoir public, donc de l'autorité communale.
Le probleme de l'assistance sociale ne peut cependant
pas etre traité séparément des différentes
questions de la vie communale. Il s'integre plutôt dans la dynamique
globale du développement local. Au même titre que les autres
secteurs, il doit bénéficier de sa part de réflexions qui
impliquent a terme une prise charge a sa dimension par les
collectivités.
Dans cette optique, nous espérons que ce
travail puisse etre utile comme base de réflexion pour
l'amélioration de la prise en compte de l'assistance sociale dans les
options de développement de nos communes. La gestion quotidienne des
urgences ne doit aucunement occulter certaines questions qui, en plus de leur
actualité, prendront certainement de l'ampleur dans un avenir
proche.
Un des reproches récurrents a nos Etats
Africains est l'insuffisance d'approche prospective ou même parfois de
planification. La décentralisation se présente comme une
opportunité a travers les collectivités qui pourraient y apporter
des alternatives. Pour cela l'assistance sociale fait partie des champs
d'investigation propice a l'engagement des conseils communaux.
BIBLIOGRAPHIE
A. Ouvrages generaux
1. Amedee THEVENET, l'aide sociale aujourd'hui avec la
decentralisation, 5eme edition, 1984 Bordas, 1997, 831 pages
2. DURAND-LASSERVE Alain, L'exclusion des pauvres dans
les villes du tiers-monde, Paris, L'harmattan, 1986, 198 pages.
3. ELA Jean-Marc, Afrique, L'irruption des pauvres.
Societe, contre Ingerence, Pouvoir et Argent, Paris, L'Harmattan, 1994,
226pages
4. ELIAS Norbert, Logiques d'exclusion, Paris Fayard,
1997, 271 pages
5. LE BRIS Emile, MARIE Alain, Famille et residence dans
les villes africaines, Paris, L'Harmattan, 1987, 158 pages
6. MAPA Sophia, Les deux sources de l'exclusion.
Economicisme et replis identitaires, Paris, Karthala, 1993, 400
pages.
7. Moussa OUEDRAOGO, la communalisation en milieu
rural les elus locaux peuvent t-ils relever le defis ? l'harmattan -- Burkina
Faso f~vrier 2007 , 108 pages
8. Riccardo Lucchini, sociologie de la survie :
l'enfant dans la rue, PUF, 1996
B. Etudes et rapports
1. Bala Wenceslas SANOU, monographie de la commune de
Fada N'Gourma, Mars 2006, 80 pages
2. Bala Wenceslas SANOU, monographie de la commune de
Pama, Mars 2006, 47 pages
3. Bernard Brunet, Conference de Turin sur les
strategies et les politiques urbaines decentralisation et developpement local:
un concept mais aussi une pratique, Turin - 26/28 f~vrier 1998, 120
pages
4. Budgets de l'Etat gestion 2002 a 2006
5. Budgets de la commune de Fada N'Gourma : Annees
2002 a 2007
6. Budgets de la commune de Pama : Annees 2002 a
2007
7. Consult Services Synergie, Etude diagnostique des
groupes vulnerables et des structures intervenant en faveur des groupes
defavorises dans la commune de Fada N'gourma, Juillet 2007,
31pages.
8. DRED /EST, Contribution des ONG et associations aux
efforts de lutte contre la pauvrete dans la region de l'Est. octobre 2004, 65
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9. DRED /EST, Rapport de mise en oeuvre du cadre
regional de lutte contre la pauvrete. Region de l'Est. DRED Est, Fevrier 2007,
50 pages
10. DRED/EST, Analyse de la dynamique socio economique
de la region de l'Est :
1998-2004 Novembre 2004, 81 pages
11. DRED/EST, projets et programmes de developpement
face aux defis de la pauvrete, dans la region de l'Est, contribution a l'AG
regionale des chefs de projets 2004, juin 2004, 60 Pages,
12. M. Innocent NABA, plan de developpement de la
commune de Fada (2007- 2012), septembre 2007, 127 pages
13. MASSN, politique nationale d'action sociale,
novembre 2007, 39 pages
14. MATD, cadre strategique de mise en oeuvre de la
decentralisation (CSMOD) et du programme triennal 2006-2008, Décembre
2005, 33 pages
15. MEDEV, Ministere de l'economie et du developpement,
Cadre strategique de lutte contre la pauvrete, janvier 2004, 130
pages
16. MEDEV, Rapport introductif a l'AG des chefs de
projets et programmes de developpement, Burkina Faso, octobre 2004, 37
pages
17. Sékou Patrice TRAORE, plan de developpement
de la commune de Pama, Décembre 2007, 109 pages
C Textes et lois
1. Arreté n° 2003 01/004/MASSN/CAB du 12
avril 2003 portant organisation du Ministere de l'Action Sociale et de la
Solidarité Nationale
2. Décret N° 2006/PRES/PM/MATD, portant
organisation, composition et fonctionnement des conseils villageois de
développement (CVD), 7 Pages
3. Loi N° 055/2004/AN, portant Code
Général des Collectivités Territoriales (CGCT) au Burkina
Faso. 104 Pages
LES ANNEXES
Annexe 1 : Guide d'entretien avec les gestionnaires des
PTF
(ONG, Projets) ou la soci6t6 civile
I Identification de la structures Nom de la structure :
--------------
1. Domaine d'intervention 1.1. quels sont les problemes sociaux
dans la commune ?
1.2. quels sont les bénéficiaires de vos
interventions ?
1.3. selon vous quels sont les problemes sociaux de la commune
?
1.4. Y a-t-il un ordre d'importance des cas sociaux ?
2. Collaboration avec la commune 2.1. la structure entretien t
elle des relations avec la commune ?
2.3. Si oui, y a-t-il satisfaction ou des points de non
satisfaction
2.5. L'attitude la commune vis-a-vis de l'assistance sociale est
elle un atout pour vous ?
3. perception/ Importance du social pour les collectivites 3.1.
Selon vous que regroupe la notion du social pour la commune ?
3.2. Quel role la commune devrait jouer dans le domaine du
social ? Justifiez votre réponse
3.3 pensez qu'il existe des facteurs déterminant la place
de l'assistance sociale dans les actions des communes. Si oui pouvez vous en
énumérer et leur ordre d'importance. Par ex la volonté
politique, la contrainte financiere, le dispositif communal ou tout autre.
4 perspectives pour faciliter la prise en charge de l'assistance
dans les communes
4.1. Comment appreciez-vous les prestations de la commune dans le
domaine de la prise en charge de la question sociale ?
4.2 Pensez vous qu'il existe des facteurs determinant la place
du secteur de l'assistance sociale dans les actions de la commune ? Si oui quel
peut en être l'ordre d'importance ? Par ex la question financiere, le
dispositif communal ou la volonté des responsables ...
4.3 pensez vous que la commune dispose réellement de
ressources pour faire face au secteur social ?
4.4. Comment pourrait-on ameliorer la prise en compte du
secteur social par la commune
a)gerer au jour le jour
b) continuer a solliciter l'appui des PTF
c) par la creation d'un fonds ?
d) en reserver l'exclusivite a l'Etat
c) autres propositions
4.5. Que penseriez vous de la creation d'un fonds communal a
destination sociale ?
4.6. Quel pourrait être votre role dans ce fonds :
contribution a son alimentation, sa gestion ou en bénéficier ?
4.7 Selon vous quels peuvent être les
bénéficiaires de ce fonds et par ordre de priorité
4.8 Pensez vous la commune a-t-elle les capacités de
gestion d'un tel fonds ?
4.9 comment pourrait on alimenter un tel fond : budget communal,
PTF, privé, autres....)
4.10 comment pourrait t-on envisager la gestion d'un tel fonds
?
a) les beneficiaires / ou domaines d'intervention
b) la decision de la dépense
les structures a impliquer dans la gestion
c) autres éléments de gestion proposes
4.11. Pensez vous qu'a terme un tel fonds peut il se financer de
manière endogène par la collectivité ?
4 .12 Comment peut on assurer la pérennisation d'un tel
fonds ?
Annexe 2 : Guide d'entretien avec les gestionnaires des
communes : Maires, conseillers et agents municipaux
I LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DU SECTEUR SOCIAL DANS LES
COMMUNESIEtat des Iieux.
1.1 Quelle a été le budget de la commune pour ces
trois (3) dernières années ?
2005-------------- 2006-------------- 2007---------------
1.2. Y a-t-il des lignes budgétaires affectées au
financement des actions sociales dans la commune ?si oui, lesquelles?
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
1.3. Quels sont les montants (dépenses) budgétaires
consacrés ces trois dernières années pour le financement
des actions sociales dans la commune ?
2005----------------------- 2006-----------------------
2007------------------------
1.4. La commune dispose t-elle d'un plan de
développement (PDC) à moyen ou long
Terme?-------------------------------------------------------------------------------------------------
1.5. Comment la question de l'assistance sociale est-elle prise
en compte dans le PDC ? Nature des activités sociales inscrites dans
le PDC ?---------------------------------------------------
Montant alloué dans le PDC aux activités
sociales
1.6. Comment percevez vous le financement du secteur de
l'assistance sociale dans la commune ?
Le financement du secteur de l'assistance sociale est une
priorité de la commune Le financement du secteur social n'est pas une
préoccupation de la commune
La commune n'a pas les moyens suffisants pour s'occuper du
secteur social Autres perceptions
-----------------------------------------------------------------------------------
1.7. La commune possède t-elle déjà une
expérience de financement de projets ou d'activités sociales par
des ressources propres? Si oui, quels sont les projets ou activités
du secteur social déjà financés par la commune ?--
1.8. La commune possède a t-elle déjà une
expérience de financement de projets ou d'activités sociales par
des partenaires ? Si oui, quels sont les projets ou activités du secteur
social déjà financés par les partenaires de la
commune?-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
1.9. Quels sont les activités ou actions dans le secteur
social pour lesquelles la commune éprouvent actuellement un besoin de
financement ?
1.10. Quelles sont les difficultés liées au
financement du secteur social dans la commune ?
1.11 Quelles sont les sollicitations auxquelles fait face
la commune
n la sante
n l'éducation (notamment prise en charge des 0EV)
n la gestion des catastrophes - 20%
n les personnes ágées, enfants victimes du
trafic
n Autres cas
1.12 Certains trouvent que les communes font peu d'efforts
d'investissement dans le de l'assistance sociale. Si des difficultés
existent, selon vous a quoi sont elles liées
n aux contraintes financieres et budgétaires
n a son caractere non prioritaire par rapport aux autres
charges
n aux problemes organisationnelles
n a l'augmentation exponentielle des sollicitations
II. I. PERSPECTIVES POUR FACILITER LE FINANCEMENT DU SECTEUR DE
L'ASSISTANCE SOCIALE DANS LES COMMUNES
2.1. Dans quelle perspective la commune envisage t-elle la
gestion de l'assistance sociale? a) au gre des circonstances et des
opportunites ?
b) par appel aux partenaires ?
c) par la creation d'un fonds social ?
d) s'en dessaisir ?
e) Autres ? 2.2 .Que penseriez-vous de la creation d'un fonds a
destination sociale dans la commune ?
2.3. Quelles sont les previsions de la commune en matieres de
depenses sociales pour les trois prochaines annees?
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2.3 La commune dispose t'elle réellement de ressources
pour la creation d'un fonds social ?
2.4 A-t-elle les capacités de gestion d'un tel fonds ?
2.5 comment pourrait-on alimenter un tel fond : budget, PTF,
privé, autres....)
2.4 Comment pourrait-on envisager la gestion d'un tel fonds ?
a) les beneficiaires / ou domaines d'intervention
b) la decision de la depense
c) les structures à impliquer dans la gestion
----------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------
d) autres elements de gestion
2.5 pensez-vous qu'à terme un tel fonds peut il se
financer de manière endogène ?
2.7 Comment peut -on assurer la pérennisation d'un tel
fonds ?
Annexe 3 : Guide d'entretien avec les s services
deconcentres de l'action sociale
I LA PROBLEMA TIQUE DU FINANCEMEN T DU SEC TEUR SOCIAL DANS
LES COMMUNES/Etat des lieux.
1.1 Votre service dispose t- il d'un plan/Programme d'activites ?
Si oui quelles sont les actions ou les activites sociales inscrites dans la
commune
1.2. Y a-t-il une definition / et une categorisation des cas
sociaux ? Si oui, lesquelles ?
1.3. Votre service dispose t'il d'allocations financieres
destinée a la gestion du secteur social ?
1.3.Comment procédez-vous pour la gestion du secteur
social avec la commune ?
1.4. Quel est le programme social de votre service pour les trois
années a venir?
1.5. Avez vous des relations avec la commune dans la cadre de la
gestion du secteur sociale ?si oui, lesquelles ?---
1.6. Y aurait il une r#partition des responsabilites et/ou dans
la gestion du secteur sociale entre votre service et la commune ? Si oui,
lesquelles
?-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
1.7. Selon vous la commune arrive t-elle a bien jouer son role
dans le domaine sociale ?
1.8. Selon vous quels sont les principales actions ou activites
dans le secteur social qui constituent une preoccupation dans la commune et qui
devrait etre prises en charge ?
1.9. Quels sont les activites ou projets dans le domaine social
déjà executes par vos services au sein de la commune?
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
1.10. Quelles sont les difficultés liées a la prise
en charge de la question sociale par votre service ?
II. I. PERSPECTIVES POUR FACILITER LA PRISE EN CHARGE DU SECTEUR
SOCIAL DANS LES COMMUNES
2.1. Comment appreciez-vous les prestations de la commune dans le
domaine de la prise en charge de la question sociale ?
2.2 Pensez vous qu'il existe des facteurs determinant la place
du secteur de l'assistance sociale dans les actions de la commune ? Si oui quel
peut en titre l'ordre d'importance ? Par ex la question financiere, le
dispositif communal ou la volonte des responsables ...
2.3 pensez vous que la commune dispose reellement de ressources
pour faire face au secteur social ?
2.4. Comment pourrait-on ameliorer la prise en compte du
secteur social par la commune
a)gerer au jour le jour
b) continuer a solliciter l'appui des PTF
c) par la creation d'un fonds ?
d) en reserver l'exclusivite a l'Etat
c) autres propositions
2.5. Que penseriez vous de la creation d'un fonds communal a
destination sociale ?
2.6 Selon vous quels peuvent etre les beneficiaires de ce
fonds et par ordre de priorite
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
2.7. Pensez vous la commune a-t-elle les capacites de gestion
d'un tel fonds ?
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
comment pourrait on alimenter un tel fond budget communal, PTF, prive,
autres....)
2.8 comment pourrait t-on envisager la gestion d'un tel fonds
?
d) les beneficiaires / ou domaines d'intervention
e) la decision de la depense
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ les
structures a impliquer dans la gestion
f) autres elements de gestion proposes
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
2.10 Pensez vous qu'a terme un tel fonds peut il se financer de maniere
endogene par la collectivite ?
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
2.11. Comment peut on assurer la perennisation d'un tel fonds ?
Annexe 4 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES BENEFICIAIRES
I Perception de l'assistance sociale et du role de la
collectivité
1. avez-vous une idée de la question de
l'assistance sociale
2. pensez vous qu'il y a plusieurs types de cas sociaux
?
3. Avez-vous connaissance d'activité de la
commune dans le domaine social ?
4. selon vous, qui devrait s'occuper des questions
sociales dans la commune ? 4.1 la population
4.2 la commune
4.3 l'état
4.4 autres
5. selon vous la commune arrive t'elle a jouer son role
dans le domaine sociale ?
6. pensez vous qu'elle pourrait améliorer ses
prestations dans ce domaine ?
7. comment pourrait on améliorer la prise en
compte du secteur social par la commune : 7.1 gérer au jour le
jour
7.2 continuer a solliciter l'appui des bailleurs de
fonds
7.3 par la création d'un fonds ?
7.4 ne rien faire
7.5 autres propositions
II PROPOSITIONS POUR LA PRISE EN CHARGE DE L'ASSISTANCE
SOCIALE
1. Connaissez vous un service qui dispose d'un fond
destinée a la gestion du secteur social ?
2. selon vous existe-t-il des facteurs qui conditionnent
le niveau d'intervention des communes dans l'assistance sociale ?
a. la volonté
b. les moyens
c. l'organisation de la commune
d. d'autres facteurs
3. selon vous comment doit t-on procéder pour la
gestion du secteur de l'assistance sociale avec la commune ?
4. pensez vous que la commune dispose réellement
de ressources pour faire face au secteur de l'assistance sociale ?
5. Que penseriez vous de la création d'un fonds
communal a destination de l'assistance sociale ?
6. pensez vous la commune a-t-elle les capacités
de gestion d'un tel fonds ?
7. comment pourrait- on alimenter un tel fond : budget
communal, PTF, privé, autres....)
8. comment pourrait t-on envisager la gestion d'un tel
fonds ?
a. qui doit en bénéficier / ou domaines
d'intervention
b.
la décision de la dépense
c. les structures à impliquer dans la
gestion
d. autres éléments de gestion
9 Selon vous quels peuvent être les
bénéficiaires de ce fonds et par ordre de
priorité
10 Pensez vous qu'à terme un tel fonds peut il se
financer de manière par la commune elle même ?
11 comment peut on assurer la pérennisation d'un
tel fonds ?
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