REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE INSTITUT
SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES
ISTM/GOMA
DEPARTEMENT DE LA SANTE PUBLIQUE
B.P 176 GOMA
L'ACCESSIBILITE FINANCIERE AUX SOINS DE
SANTE: «C as spécifique de l a population de l a Zone de s
anté de Goma, du 01er j anvier au 31 Décembre 2009
».
PAR :
BAHATI MACHUMU Denis
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du grade de Licencié en Santé
Publique
Option : Gestion des Institutions de S anté
Directeur : Prof. Dr. KAMBALE KARAFULI Enc adreur: Ass. Thomas
KERAKABO
Octobre 2010
EPIGRAPHE
" LA POSSESSION DU MEILLEUR ETAT DE SANTE QU'IL EST
CAPABLE D'ATTEINDRE CONSTITUE L'UN DES DROITS FONDAMENTAUX DE TOUT ETRE
HUMAIN... "'`
' La Constitution de l'Organisation Mondiale de la
Santé
DEDICACE
Ce travail est dédié a
:
Christ Jesus mon Seu l et Unique Appui, merci pour Ta
fidelite, Mon epouse FURAHA, voici le fruit de la sueur de nos
fronts,
Mes enfants : Lucien NDOOLE, Lucienne BAHATI,
Lauraine BAHATI et Landry BAHATI,
Mes parents : KATOTO Jean- Marie et MAHANGAIKO
Siuzike;
Mes beaux-parents : MUGOGO Desire et KAPELA
Antoinette;
Je dis merci de votre contribution pour ce
travail.
BAHATI MACHUMU Denis
REMERCIEMENTS
Ce travail scientifique marque la fin de notre
formation du deuxième cycle en Santé publique après tant
de sacrifices et d'abnégations.
Nous rendons grace et nos remerciements a l'Eternel
notre Dieu créateur qui nous a accordé le souffle et
l'opportunité de la continuité de notre formation
universitaire.
Il tire largement sa quintessence des connaissances et
de bonnes volontés des personnes qui nous ont été d'une
précieuse utilité pour sa réalisation et nous ne saurons
les citer tous. Cependant, nous présentons nos vifs remerciements aux
autorités académiques qui malgré leurs occupations
multiples ont assumé pleinement leurs taches en rendant possible le
fonctionnement normal de notre programme de première promotion en
santé publique de notre chère institution. Que ce travail
témoigne notre profonde gratitude.
Nous remercions pour cela le Professeur Docteur
KAMBALE KARAFULI et l'Assistant Thomas KERAKAB0 pour leur esprit de partage du
savoir qui nous a permis d'être a la hauteur des taches que nous avions a
accomplir au cours de notre recherche, sans lequel nous ne serions d'aucune
importance pratique.
Une pensée particulière a l'endroit du
Chef de Section Dr Richard KABUYANGA pour sa bravoure et ses conseils durant
toute la durée de notre formation.
Nous exprimons également nos sincères
remerciements au Chef des travaux Déo B ENG EYA pour son encadrement et
sa formation tout au long de notre parcours estudiantin.
Nous présentons aussi nos remerciements aux
amis et connaissances pour leur soutien tant moral que matériel entre
autre: Justin KANAN E, Jacques NG0TH0, Patient BALUM E, Johnson KIBUKILA,
Pascal HABAMUNGU, Josaphat SIVA, Joseph NDUM E, Hoppy TSHIBANDA, 0livier
BAHAVU, Dieu-donné NDAWAB0, Phillipe BAHATI, Constant MASISA, Willermine
NKINZ0, Jacques KIKUNI, Papa Daniel, Da Anto, Elysée NISHIMW E, Bijou
MAS0KA, ...
A tous ceux qui nous ont, de loin ou de prêt
porté main forte en nous prodiguant des conseils utiles, nous vous
remercions de tout cceur.
ABREVIATIONS ET ACRONYMES UTILISES
- AGIS: Administrateur Gestionnaire des Institutions de
Santé - AS: Aire de Santé
- BCZ : Bureau Central de Zone de
Santé
- CCLK : Centre Chrétien du Lac Kivu
- CIF-Santé: Conseil Information
Formation
- CSR: Centre de Santé de
Référence
- CS: Centre de Santé
- DSCRP: Document de Stratégie pour la Croissance
et la réduction de la Pauvreté
- ECZS: Equipe Cadre de la Zone de
Santé
- F0SA: Formation Sanitaire
- HEAL Africa : Heal Education Action
Leadership
- HGR: Hôpital Général de
Référence
- HPGRK: Hôpital Provincial Général
de Référence de Kinshasa - INS: Institut
National des Statistiques
- IRA: Infection Respiratoire Aigue
- IST : Infection Sexuellement Transmissible
- ITM: Institut Technique Médicale
- MCZ: Médecin Chef de Zone
- MICS2 : Multiple Indicators Cluster Survey 2001 ou
Enquête Nationale sur la Situation des Enfants et des Femmes en RDC en
2001
- MS: Mutuelle de santé
- MSF: Médecin Sans Frontiere
- 0MS: 0rganisation Mondiale de la
Santé
- 0NU: 0rganisation des Nations Unies
- PIB: Produit Intérieur Brut
- PNB: Produit National Brut
- PS: Poste de Santé
- RDC: République Démocratique du
Congo
- R EC0: Relais Communautaire
- SIDA : Syndrome d'Immino-déficience
Acquise
vi
- SPSS : Statistical Package for Social
Sciences
- SSP: Soins de Santé Primaire
- TBC: Tuberculose
- UNFPA: Fond des Nations Unies pour la
Population
- UNICEF: United Nations International Children's
Emergency Fund - VIH : Virus d'Immuno-defiscience
Humaine
- ZS : Zone de Santé
TABLE DES MATIERES
|
|
DECLARATION DE L'AUTEUR
|
i
|
EPIGRAPHE
|
ii
|
D EDICAC E
|
iii
|
R EM ERCI EM ENTS
|
iv
|
ABR EVIATI0NS ET ACR0NYM ES UTILISES
|
v
|
TABLE DES MATI ER ES
|
vii
|
LISTE DES TABLEAUX
|
ix
|
RESUME
|
x
|
ABSTRACT
|
xi
|
CHAPITR E I. INTR0DUCTI0N GENERALE
|
- 1 -
|
I.1. INF0RMATI0NS G EN ERALES
|
- 1 -
|
I.1.1. SITUATI0N GE0GRAPHIQU E D E LA Z0N E D E SANTE D E
G0MA
|
- 1 -
|
I.1.2. HIST0RIQU E D E LA Z0N E D E SANTE D E G0MA
|
- 1 -
|
I.1.3. SITUATI0N DEM0GRAPHIQU E D E LA Z0N E D E SANTE D
E G0MA
|
- 2 -
|
I.1.4. SITUATI0N ENVIR0NN EM ENTALE D E LA ZS D E G0MA
|
- 3 -
|
I.1.5. SITUATI0N S0CI0- EC0N0MIQU E D E LA ZS D E G0MA
|
- 3 -
|
I.1.6. SITUATI0N S0CI0-CULTUR ELLE D E LA ZS D E G0MA
|
- 4 -
|
I.1.7. SITUATI0N P0LITIQU E D E LA Z0N E D E SANTE D E
G0MA
|
- 4 -
|
I.1.8. SITUATI0N SANITAIR E D E LA Z0N E D E SANTE D E
G0MA
|
- 4 -
|
I.2. C0NTEXTE ET PR0BLEMATIQU E
|
- 7 -
|
I.3 QU ESTI0NS D E RECHERCHE
|
- 15 -
|
I.3.1. Question principale
|
- 15 -
|
I.3.2. Questions specifiques
|
- 15 -
|
I.4. HYP0TH ES ES
|
- 15 -
|
I.5. 0BJ ECTIFS D E L'ETUD E
|
- 16 -
|
I.5.1. 0bjectif general
|
- 16 -
|
I.5.2 0bjectifs specifiques
|
- 16 -
|
I.6. CH0IX ET INTER ET DU SUJ ET
|
- 16 -
|
I.7 .DELIMITATI0N ET LIMITE DU SUJ ET
|
- 17 -
|
I.7.1 Delimitation spatio-temporelle du sujet
|
- 17 -
|
I.7.2. Limites du sujet
|
- 17 -
|
I.8. DEFINITI0N D E QUELQUES C0NC EPTS
|
- 17 -
|
CHAPITR E II. REVUE D E LA LITTERATUR E
|
- 23 -
|
II.1. G EN ERALITES SUR LE SUJET
|
- 23 -
|
|
II.2. ETUDES DEJA FAITES EN RAPP0RT AVEC LE SUJET D E
RECHERCHE ET LES R ENS EIGN EM ENTS Y TIRES - 25 - II.2.1.
ETUD ES DEJA FAITES SUR LE R EV ENU PAR RAPP0RT AUX S0INS - 25 -
II.2.2. ETUDES FAITES SUR LES LI EUX 0O. S E R END ENT LES MALAD ES
P0UR LES S0INS - 26 - II.2.3. ETUDES FAITES SUR LA D ETTE
DES MENAGES ENV ERS UN E
STRUCTURE D E SANTE - 28 -
II.2.4. ETUDES FAITES SUR LES MUTU ELLES D E SANTE
- 30 -
II.2.5. ETUDES FAITES SUR L'UTILISATI0N DES SERVICES D E
SANTE - 33 -
II. 3. CADRE D E LA RECHERCHE - 36 -
II.3.1. CADRE C0NC EPTU EL - 36 -
II.3.2. CADRE 0PERATI0NN EL - 37 -
II.4. D EFINITI0NS DES VARIABLES - 38 -
CHAPITR E III. APPR0CH E METH0D0L0GIQU E - 40
-
III.1. TYPE D'ETUDE
|
- 40 -
|
III.2. P0PULATI0N D'ETUDE
|
- 40 -
|
III. 3. ECHANTILL0N D'ETUDE
|
- 40 -
|
III.3.1. DETERMINATI0N D E LA TAILLE D E L'ECHANTILL0N
|
- 40 -
|
III.3.2 CH0IX D E L'ECHANTILL0N
|
- 41 -
|
III.3.3. PR0CEDUR E D E L'ENQUETE
|
- 42 -
|
III.4. SAISI E, TRAITEM ENT ET ANALYSE DES D0NN EES
|
- 44 -
|
III.5. C0NSIDERATI0N ETHIQUE
|
- 44 -
|
III.6. DIFFICULTES R EC0NTR EES ET LIMITES D E L'ETUD E
|
- 44 -
|
CHAPITR E IV. PRES ENTATI0N DES R ESULTATS
|
- 45 -
|
CHAPITR E V. DISCUSSI0N DES R ESULTATS
|
- 60 -
|
C0NCLUSI0N ET R EC0MMANDATI0NS
|
- 67 -
|
1. C0NCLUSI0N
|
- 68 -
|
2. R EC0MMANDATI0NS
|
- 70 -
|
BIBLI0GRAPHI E
|
- 72 -
|
QU ESTI0NNAIR E D'ENQU ETE ADRESSE AUX CHEFS D E M ENAG
ES
|
- 76 -
|
QU ESTI0NNAIR E ADRESSE AUX PR ESTATAIR ES M
EDIC0-SANITAIR ES
|
- 79 -
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau No 1. Répartition de la population selon
les aires de santé - 2 -
Tableau No 2. Taille de l'échantillon par
aire de santé et pas de sondage - 42 -
Tableau No 3. Répartition selon la tranche d'age
du chef de ménage - 45 -
Tableau No 4. Répartition des résultats
selon le sexe - 45 -
Tableau No 5 Répartition des résultats
selon l'état civil - 46 -
Tableau No 6 Répartition des résultats
selon la taille du ménage - 46 -
Tableau No 7 Répartition résultats selon la
profession du chef de ménage - 47 -
Tableau No 8 Répartition des résultats
selon le revenu mensuel - 47 -
Tableau No 9 Répartition des résultats
selon la période entre la maladie et la décision d'aller dans une
structure de santé -48- Tableau No 10
Répartition des résultats selon le délai entre la maladie
et
l'envoi du malade dans une structure sanitaire -
48 - Tableau No 11 Répartition selon le lieu oil le malade se
rend d'abord avant
d'aller dans une structure de santé - 49
-
Tableau No 12 Répartition selon les raisons de
cette situation - 49 -
Tableau No 13 Répartition selon la dette envers
une structure sanitaire - 50 -
Tableau No 14 Répartition des résultats
selon le montant de la dette - 50 -
Tableau No 15 Répartition des résultats
selon la dure de la dette - 51 -
Tableau No 16 Répartition des résultats
selon l'échéance de paiement - 51 -
Tableau No 17 Répartition selon l'affiliation a
une mutuelle de santé - 52 -
Tableau No 18 Répartition selon la prise en charge
des soins du ménage - 52 -
Tableau No 19 Répartition selon le mode de
paiement des soins - 53 -
Tableau No 20 Répartition selon l'identification
des prestataires des soins - 53 -
Tableau No 21 Répartitionselon la qualification
des prestataires - 54 -
Tableau No 22 Répartition selon le taux
d'utilisation du curatif - 54 -
Tableau No 23 Répartition selon la raison de ce
taux d'utilisation - 55 -
Tableau No 24 Répartition selon la prise en charge
des indigents par les
structures - 55 -
Tableau No 25 Répartition des résultats
selon l'appui extérieur - 55 -
Tableau No 26 Répartition des résultats
selon le type d'appui - 56 -
Tableau No 27 Répartition des résultats
selon le systéme de tarification - 56 -
Tableau No 28 Répartition des résultats
selon le type de recouvrement - 57 -
Tableau No 29 Répartition des résultats
selon la valeur des dettes - 57 -
Tableau No 30 Répartition selon le montant des
dettes recouvré le mois
précédent - 58 -
Tableau No 31 Répartition selon la
procédure de recouvrement des dettes - 58 -
Tableau No 32 Répartition selon le montant des
dettes irrécouvrables - 59 -
Tableau No 33 Répartition selon les raisons de
cette situation - 59 -
RÉSUMÉ
L'objectif principal de cette étude
était d'évaluer l'accessibilité financiére aux
soins de santé de la population de la ville de Goma. Pour atteindre cet
objectif, nous avons mené une enquête a l'aide d'un questionnaire
auprés de 376 ménages et 9 structures sanitaires de
base.
Les données récoltées ont
été traitées a l'aide du logiciel informatique SPSS puis
transférées en Word sous forme des tableaux.
Aprés analyse, traitement et
interprétation, nous avons abouti aux résultats
ci-dessous:
v 25,4% d'enquêtés font des petits
métiers comme principale source de revenu du ménage, 21,8% sont
des fonctionnaires, 15,7% sont chômeurs, 12,8% se débrouillent
pour répondre aux besoins du ménage, 12,2% exercent le commerce,
10,1% d'enquêtés sont des agents de société
;
v 72,9% d'enquêtés déclarent
observer 1 a 2 jours avant d'amener leurs malades dans une structures de
santé, 12,5% observent 3 a 4 jours et 14,5% attendent 5 jours et plus ;
72,9% recourent d'abord a la pharmacie avant d'aller dans une structure de
santé, 6,6% se rendent dans une chambre de priére, 1,1% va
d'abord chez le tradi-praticien et 2,7% restent a la maison ;
v 84,6% d'enquêtés déclarent n'avoir
pas actuellement de dettes envers une structure sanitaire contre 15,4% qui en
ont.
v Seuls 7,2% d'enquêtés sont
affiliés a une mutuelle de santé et 92,8% ne le sont pas
;
v Entre 41-60% des objectifs fixés, le taux
d'utilisation des services du curatif est atteint dans 55,6% de cas par les
structures sanitaires.
xi
ABSTRACT
The main purpose of this study is to assess the
financial accessibility on health care of Goma City population. To reach this
purpose, we did a survey through a questionnaire to 376 households and 9 basic
health structures.
Data have been processed through the SPSS Software and
then forwarded in Word as boards.
After analysis, processing and interpretation, we
attained the results bellow as follows:
v 25,4% of interviewers deal with vocational workshop
training as main household income, 21,8% are public workers, 15,7% are jobless,
12,8% manage to deal with household needs, 12,2% practice business, 10,1% of
interviewers are company workers;
v 72,9% of interviewers state that they observe from
1 to 2 days before bringing their patients in health structures, 12,5% observe
from 3 to 4 days and 14,5% wait for 5 days and more ; 72,9% appeal to the
pharmacy first of all before going in a health structure, 6,6% go in prayer
rooms, 1,1% goes first to traditional practitioner and 2,7% stay at home
;
v 84,6% of interviewers state that they owe nothing to
any health structures against 15,4% who have debt.
v 0nly 7,2% of interviewers are affiliated to a mutual
health organization and 92,8% are not ;
v Between 41-60% of made up goals, the rate of curative
services use is reached 55,6% of cases by health structures.
CHAPITRE I. INTRODUCTION GENERALE
I.1. INFORMATIONS GENERA~ES1
I.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE DE SANTE DE
GOMA
La Zone de Sante de Goma s'etend sur une superficie de
150 km2.
Elle est situee dans la province du Nord Kivu, commune de
Goma dont elle couvre ou desserve en matiere sanitaire.
Son bureau central se situe dans l'enceinte de
l'ITM-KIZIT0 et qui est situe a 500 metres de la Division Provinciale de la
Sante Nord Kivu.
Cette zone est delimitee de la maniere
suivante
- Au Nord : par la Zone de Sante de Karisimbi
;
- Au Sud : par le lac Kivu ;
- A l'Est : par la republique Rwandaise
- A l'0uest : par la Zone de Sante de
Kirotshe
Elle est situee a une altitude de 1.640 m au bord du lac
Kivu. Cette zone de sante n'a ni riviere ni cours d'eau.
La population s'approvisionne par la R EGID ES0 a
l'eau du lac Kivu. Etant donne des perturbations dans la fourniture d'eau
potable, la population est parfois obligee de recourir a l'eau brute du lac
Kivu et de la pluie, avec comme consequences nefastes : les maladies d'origine
hydrique et parfois des violences sexuelles a l'endroit des femmes et filles
qui peuvent entramner aussi des grossesses non desirees et de transmissions des
IST/VIH-SIDA. Tout ceci vient s'augmenter sur la charge economico-financiere de
la population.2
I.1.2. HISTORIQUE DE LA ZONE DE SANTE DE GOMA
La Zone de sante urbaine de Goma est operationnelle
depuis 1985.
A cette epoque, elle avait au moins 50 km2
lors du decoupage territorial de l'ancienne province entiere du Kivu en trois
provinces, a l'occasion duquel le Nord Kivu etait devenu une province a part,
avec comme chef lieu la ville de Goma par l'ordonnance loi N° 88/176 de
Novembre 1988.
Elle faisait partie des 34 zones de sante que comptait
le Kivu en 1985.
1 Donnees du BCZ G0MA, Conseil d'administration Exercice
2009, Livret du participant.
Elle recouvrait 3 communes dont la commune de Goma,
commune de Karisimbi et celle de Nyiragongo.
Elle fonctionnait avec deux Centres de Sante a savoir :
le CS foyer social et Casop implantes en janvier 1985.
La ZS urbano-Rurale de Goma avait sous sa juridiction
un HOpital General de Reference, 2 centres hospitaliers et 20 CS avec une
population de 459.915 habitants.
Depuis janvier 2004 se basant sur les criteres
demographiques et d'operationnalisation d'une Z.S, celle-ci fut divisee en 3
Z.S dont :
- La zone de sante d · e Karisimbi
- La zone de sante d · e Nyiragongo
- La zone de sante d · e Goma.
Depuis lors, celle-ci n'est plus Urbano-rurale, elle
devient une zone de sante exclusivement urbaine. Cette derniere a sous sa
juridiction :
1HGR, 2 hOpitaux du 3e echelon dont 1
HOpital Provincial et 1 HOpital Tertiaire ; 9 Centres de Sante. Ainsi toute la
population est couverte geographiquement par des structures
sanitaires3.
I.1.3. SITUATION DEMOGRAPHIQUE DE LA ZONE DE SANTE DE
GOMA Tableau No. 1. Répartition de l a population selon les aires de
sante :
No
|
Aire de sante
|
Population tot ale
|
6-11 mois
|
12-59 mois
|
6-59mois
|
1
|
BUHIMBA
|
5805
|
116
|
929
|
1045
|
2
|
CASOP
|
11047
|
221
|
1768
|
1988
|
3
|
CARMEL
|
16332
|
327
|
2613
|
2940
|
4
|
CCLK
|
10503
|
210
|
1680
|
1891
|
5
|
HEAL Africa
|
7947
|
159
|
1272
|
1430
|
6
|
HIMBI
|
12487
|
250
|
1998
|
2248
|
7
|
KATINDO
|
13954
|
279
|
2233
|
2512
|
8
|
KESHERO
|
34658
|
693
|
5545
|
6238
|
9
|
MAPENDO
|
54379
|
1088
|
8701
|
9788
|
|
Total
|
167112
|
3343
|
26739
|
30080
|
Population en 2009
Source : Donnees BCZ Goma
) Les 5 premières causes de MORBIDITE en
2009
·
4 Idem
Le paludisme : 22.253 cas.
· IST : 8518 cas
· Les verminoses : 6685 cas
· Les diarrhees simples : 6317 cas
· Les IRA : 6109 cas
b) Les 5 premières causes des mort alités
en 2008
· Le paludisme grave: 12 cas des
decès
· Les affections cardio-vasculaires : 9 cas des
decès
· Anemie : 8 cas des decès
· Les IRA : 6 cas des decès
· Meningite : 2 cas des decès. La
repartition des aires de sante de la zone de sante de Goma repond aux normes de
l'0MS qui exige en milieu urbain une population de 5000 a 10000
habitants4.
I.1.4. SITUATION ENVIRONNEMENTALE DE LA ZONE DE SANTE DE
GOMA
La Zone de Sante de Goma connait un climat tempere adouci
par le vent qui souffle du lac Kivu et ses montagnes volcaniques.
Deux saisons sont observees a savoir :
- La saison sèche : Janvier et Juillet -
Aout
- La saison de pluie : Fevrier - Juin et Septembre -
Decembre.
La Ville de Goma en general et la Zone de sante de
Goma en particulier est sous domination des volcans encore actifs (Nyiragongo
et Karisimbi) qui deversent episodiquement quantites des laves a travers la
cite et modifient ainsi, periodiquement, le paysage urbain.
Cette situation environnementale est a la base d'enormes
degats sur le plan economique une fois le volcan Nyiragongo entre en
eruption5.
I.1.5. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DE LA ZONE DE SANTE DE
GOMA
La situation de crise aggravee par les deux guerres
que vient de traverser la RDC a eu des effets devastateurs sur tous les plans
de la vie socio economique dans la population. Cette dernière s'est
retrouvee dans un etat de misère generalisee avec des difficultes de
subvenir aux besoins de première
necessite, notamment ceux d'acceder aux SSP malgre son
etat de sante dejà precaire. Le revenu moyen mensuel par menage est de
134,59$, le revenu median mensuel par menage est de 95,66$ et le revenu moyen
par personne par jour est de 0,66$6. Il se manifeste ainsi une sous
utilisation (21% au niveau national) des services de sante par les populations
beneficiaires a travers le pays et dans la zone de sante de Goma.
La population est de ce fait obligee de recourir a
d'autres moyens pour se faire soigner7.
I.1.6. SITUATION SOCIO-CULTURELLE DE LA ZONE DE SANTE DE
GOMA
La population de la Z.S de Goma est heterogene ; elle est
composee de plusieurs tribus, dont le SHI, HAVU, HUND E, NYANGA, NAND E, HUTU,
TUTSI, LE TWA... signalons le mouvement de la population venue des territoires
environnants et meme des pays voisins a la suite des differentes
guerres.
Cette heterogeneite de la population lui favorise la
creation des occupations aux seins des menages les obligeant pour cela a
cumuler certaines activites pourvue qu'elle reponde aux besoins de premiere
necessite8.
I.1.7. SITUATION POLITIQUE DE LA ZONE DE SANTE DE GOMA
La Zone de sante de Goma est une entite
medico-sanitaire circonscrite dans un espace geographique, qui constitue
l'unite de base dans la hierarchie et un service operationnel de planification
et le developpement en matiere de sante. Elle est dirigee par un Medecin Chef
de Zone de sante. Le MCZ coordonne toutes les actions sanitaires au niveau de
la Zone de sante. Il soumet un programme et rend compte de son execution aupres
du conseil de gestion et du conseil d'administration qui reuni toutes les
parties et qui apporte des ressources perennantes a la zone.
Pour cela les bailleurs de fond passent d'abord par ces
autorites et prennent des accords pour intervenir dans la prise en charge de la
population9.
I.1.8. SITUATION SANITAIRE DE LA ZONE DE SANTE DE GOMA
) NIVEAU STRUCTUREL
6
Novib et IPS/Nord-Kivu, Enquete socio-economique et
d'accessibilite aux soins dans la population du Nord-Kivu, mars
2005
7 Données BCZ GOMA
8 Idem
9 Idem
La Z.S de Goma recouvre les 7 Quartiers que connait la
commune de Goma ; elle compte :
> Un bureau central de la Z.S
> Ménages : 27841
> AS avec CS: 9
> Nombre total de F0SA : 54 dont :
· C.S : 9
· CSR : 2
· PS : 2
· HGR : 1
· Autres : 40
· Nombre de lits de l'Hôpital provincial :
100
· Nombre des R EC0 actifs : 262.
b) RESSOURCES HUMAINES
Pour les F0SA intégrées dans le
systéme de SSP, la Z.S Goma compte au total un personnel de 453 agents
dont :
· 39 Médecins
· 3 AGIS
· 5 Infirmiers A0
· 129 Infirmiers A1
· 75 Infirmiers A2
· 11 Infirmiers A3
· 9 Techniciens de laboratoire A1
· 6 Techniciens de laboratoire A2
· 3 Nutritionnistes
· 173 autres paramédicaux
La Zone de Santé de Goma compte un effectif de
453 agents dont la majorité est constituée des infirmiers tout
niveau confondu (220) soit 48,6% suivi des autres paramédicaux(173) soit
38%. Le taux d'utilisation des services de la Zone de santé de Goma est
de 47,8%.
c) EQUIPEMENT DE BASE FONCTIONNEL
· Au niveau de l'ECZS : deux ordinateurs, une
moto, une photocopieuse, un frigo, un congelateur.
· Au niveau de l'HOpital provincial : 100 lits
des malades, 2 concentrateurs d'oxygene, 2 microscopes, 1 appareil
d'echographie, 3 couveuses, 1 ambulance, 2 lits operatoires, 2 tables
d'accouchements, 3 frigos.
· Au niveau du C.S : 7 lits d'accouchement, 9
tables d'examen, 64 lits
d'observation, 5 microscopes, 12 suit isothermes, 1
refrigerateur, 9 velos. Tout ceci pour permettre a la Zone de sante de bien
prendre en charge la population dont elle est appelee a
desservir10.
d) ORGANIGRAMME DE LA ZONE DE SANTE DE GOMA
Figure No. 1. Organigramme
Conseil
Comité de gestion
Médecin chez de Zone
Secrétaire
|
|
|
Infirmier superviseur
|
|
Nutritionniste
|
|
|
AGIS
Préposé a la pharmacie
Huissier
- 7 - I.2. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
«Toute personne a droit a un niveau de vie
suffisant pour assurer sa sante, son bien-etre et ceux de sa famille, notamment
pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins medicaux ainsi que
pour les services sociaux necessaires ; elle a droit a la securite en cas de
chOmage, de maladie, d'invalidite, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres
cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances
independantes de sa volontep (0NU, 1948)11
Dans beaucoup de pays en developpement, la charge de
la maladie augmente alors me-me que le secteur de la sante publique
devient incapable de faire face a la situation.
La mondialisation du marche du travail a contribue a
l'exode massif des agents de sante, qui quittent les pays ayant investi dans
leur formation.
L'0MS estime qu'il manque actuellement quatre millions
d'agents de sante pour dispenser ne seraient-ce que les soins essentiels dans
plus du quart des pays du monde.
Les maladies chroniques, longtemps considerees comme
le propre des societes prosperes, se sont deplacees. Ce sont maintenant les
pays a faible ou moyen revenu qui sont les plus touches.
La montee des maladies chroniques impose une charge
supplementaire aux systemes de sante.
De plus, le coUt des soins que necessitent ces
maladies peut etre catastrophique pour les menages desherites et peut les
enfoncer plus profondement encore dans la pauvrete.
Trente ans aprés la Declaration d'Alma-Ata,
environ 1,3 milliard de personnes dans le monde n'ont toujours pas accés
aux soins de sante de base (0xfam, 2008)12.
Bien que le droit a la securite sociale et a la sante
soit bien etabli dans le droit international, les gouvernements et les
donateurs internationaux echappent toujours a leur responsabilite de
garantir ces droits a des millions de
11 Nations unies. (1948),
Declaration Universelle des Droits de l'Homme Article 2.
12 0XFAM. (2008) Health
Insurance in low-income countries, 0xfam Briefing Paper, May
2008.
personnes. Les disparites enormes entre les personnes
riches et pauvres demeurent evidentes au sein des
pays.13
L'ambition, qui a servi de point de depart au
mouvement de la sante pour tous, etait courageuse. Elle supposait qu'une
politique eclairee pouvait ameliorer le niveau de la sante dans les populations
pauvres et devenir ainsi un moteur du developpement dans son ensemble. La
Declaration a elargi le modèle medical pour l'etendre aux facteurs
socio-economiques, reconnaissant que les activites dans de nombreux secteurs, y
compris les organisations de la societe civile, conditionnaient les
perspectives d'une amelioration de la sante. L'equite en matière
d'accès aux soins et l'efficacite de la prestation des services etaient
des buts primordiaux.
Privilegiant l'engagement local, les soins de sante
primaires misaient sur la capacite d'adaptation et d'innovation de l'esprit
humain en laissant la place a des solutions inventees par les communautes, dont
elles etaient mattresses et dont elles assuraient la viabilite. Et surtout, les
soins de sante primaires offraient un moyen d'organiser tout l'eventail des
soins de sante, de la famille jusqu'à l'hôpital, en accordant a la
prevention la même importance qu'aux soins et en investissant les
ressources de manière rationnelle aux differents niveaux de
soins.14
Parmi les nombreuses barrières pouvant
expliquer les difficultes d'accès A la sante, l'obligation faite a
l'usager de payer les prestations de soins represente un obstacle de
première ligne. Chaque annee, plus de 100 millions d'individus basculent
dans la pauvrete du fait de depenses catastrophiques de sante.
Aujourd'hui, cette politique de tarification aux
usagers fait l'objet d'une remise en cause appuyee qui se manifeste notamment
par l'emergence, dans un nombre croissant de pays, de politiques nationales
ayant vocation a lever ou attenuer les barrières financières
auxquelles les patients sont confrontes. De nombreux bailleurs internationaux
ont egalement pris leur distance vis-à-vis des politiques de
recouvrement des coilts auprès des usagers.15
13 La Declaration d' Alma-Ata sur les soins de sante
primaires, septembre 1978.
14
http://www.who.int.fr
1s http : //
www.medecinsdumonde.org
Au lendemain de leur independance, les pays africains,
y compris la RDC declaraient la sante comme un droit et instauraient le systeme
favorisant l'acces aux soins de sante pour tous. Cependant, les systemes de
sante herites de la periode coloniale, bases sur des infrastructures
hospitalieres lourdes, n'etaient pas adaptes a la repartition demographique et
aux besoins de sante de base de ces pays.
Les annees 80 virent donc une reorganisation profonde
des systemes de sante en Afrique, avec une forte decentralisation et une
strategie axee sur la prevention et les soins de sante primaire. C'est en 1978
que les pays membres de l'0rganisation Mondiale de la Sante donnerent
officiellement le point de depart de cette nouvelle strategie. Elle se heurta
pourtant rapidement a la question de son financement.
Les pays africains surendettes ne pouvant plus
financer leurs services de sante, l'idee du financement des services de soins
par le recouvrement des coats des prestations auprés des malades fit son
apparition au debut des annees 80 et fut officiellement lancee par l'0MS a
Bamako en septembre 1987 sous le nom d'Initiative de Bamako (IB). Son postulat
de base etait que le malade serait pre-t a payer une somme raisonnable pour sa
sante, a condition qu'il puisse trouver un service et un personnel de qualite,
adapte a sa demande.16
Au Rwanda, une etude de 2004 sur le role de
l'assurance dans l'amelioration de l'accessibilite aux soins revéle que
les mutuelles de sante ont montre un trés grand potentiel a ameliorer
l'accessibilite financiére de la population aux soins de sante. En
effet, dans les zones de rayonnement des Centres de Sante oa les mutuelles de
sante sont de* fonctionnelles, l'on a constate une trés grande
augmentation de la frequentation de la population membres de la mutuelle par
rapport aux non - membres. Alors que la moyenne nationale du taux d'utilisation
des services curatifs est tombee A 0,3 consultation par an ; les taux
annualises des consultations dans la plupart des MS atteignent 1 A 1,3
consultations par an. Ainsi donc, chaque membre mutualiste, grace aux MS est a
me-me de frequenter son CS de premier contact.
16
http://
www.goog le.fr/
Des lors que la barriere financiere a l'accessibilite
aux soins de sante est enlevee par les MS, en cas de maladie, les membres sont
susceptibles d'utiliser 4 fois plus que les non membres les services de sante
modernes.
0utre que les MS contribuent a l'accessibilite
financiere aux soins de sante, elles renforcent aussi l'amelioration de la
qualite des soins dans les formations sanitaires a travers une mobilisation des
ressources financieres additionnelles et la constitution d'une coalition des
consommateurs des soins de sante au niveau local qui questionnent en permanence
la qualite des soins de sante.17
Au Burkina Faso, une etude portant sur les services
des soins et qualite montre que, sur le plan financier, le coat de prestation
des soins et des medicaments, meme generiques est generalement eleve par
rapport au pouvoir d'achat de la majorite de la population surtout apres la
devaluation du Franc CFA, cette situation s'explique en partie par les
prescriptions irrationnelles et le non fonctionnement du systeme de prise en
charge des indigents. Il s'y ajoute l'absence de mecanismes de prise en charge
des coats des soins.18
Au Burundi, selon l'enquete menee par MSF Belgique de
novembre 2003 a janvier 2004 sur les soins des personnes vulnerables, plus de
17% de la population ne se rend pas a une simple consultation, principalement
pour des raisons financieres (82% de ces malades ne consultent pas par manque
d'argent). A cela, il faut ajouter que parmi les patients qui ont trouve le
moyen financier de payer la consultation, certains (quelque 4.8%) n'ont pas
l'argent necessaire pour financer un traitement ou seulement partiellement. 0r
sans argent, pas de medicaments.
Pour payer la consultation et se soigner, la majeure
partie des Burundais est contrainte de recourir a des moyens extremes, tel
l'endettement ou la vente d'un bien, les poussant dans une pauvrete encore plus
grande. Le recours a l'endettement aupres d'un centre de sante est une pratique
courante dans le pays. Les titulaires de ces structures signalent d'ailleurs
une forte augmentation des patients s'endettant au niveau de leur centre. Les
patients
17 MINISANTE Rwanda :
Amé lioration de l'accès aux services de santé au Rwanda.
Le role de l'assurance, Kigali, 2004, p.15
18 Z0UBGA A. D.:
Services des soins et qua lité au Burkina Faso : Une
interprétation et une gestion de la question sanitaire particu
lièrement avancée, les difficu ltés et les carences,
0uagadougou, Burkina Faso, 2000, p.22
ont recours a l'endettement aussi bien a
l'hospitalisation que pour une simple consultation ambulatoire, pour lesquelles
les sommes varient fortement.19
En Republique Democratique du Congo, les ressources
allouees et disponibles pour le secteur de la sante sont insuffisantes, alors
que les soins ont un cout particulierement dans un environnement socio -
politique peu favorable. Nous les connaissons tous, la majeure partie de la
population ne dispose d'aucune garantie d'obtenir des soins de sante appropries
au meilleur cout.20
Depuis le declenchement du processus democratique en
1990, la RDC traverse une crise politique profonde qui s'est materialisee par
une instabilite politique debouchant sur deux guerres, respectivement en 1996
et la derniere en 1998 qui a dure cinq ans.
Cette situation de guerre a plonge le pays dans une
situation de crise generalisee avec des effets devastateurs sur les populations
congolaises dans tous les secteurs de la vie.
Comme consequence de cette crise, on observe sur le
plan economique un delabrement tres avance du tissu economique du a la
deterioration des termes de change, a la mauvaise gestion des entreprises
publiques et aux pillages des decennies 90. L'economie est en ruine avec des
infrastructures delabrees et une administration publique manquant des moyens
minima pour accomplir sa mission.
En terme de revenu, le PIB par habitant est en
regression permanente, passant de 250 $ a 105 $ entre 1990 et 2001, niveaux
bien inferieurs a la moyenne de 490 $ en Afrique sub-saharienne (Banque
Mondiale, 2002). Le revenu national brut par habitant est de 90$ en
2002.21
Il est estime que 80% de la population congolaise vit
avec moins de 0,20$ par jour22, ce qui est en dessous du seuil de la
pauvrete defini par la Banque
19 MSF/Belgique, Burundi
: les vulnerables prives des soins de sante, Bujumbura, Avril 2004,
p.6
20 Albert M. S.,
Estimation des depenses de soins de sante dans les differents transferts de
fonds (ville de Kinshasa) par Universite de Kinshasa - D.E.S. en Economie de
Sante 2007-2008
21 MINISANTE RDC : Plan
directeur de developpement sanitaire 2002 - 2009, Kinshasa, Fevrier 2001,
p.12
Mondiale (1$ / j par personne). L'indice de
developpement humain est parmi les plus mauvaises positions au monde
(168e/177pays) en 2004.
Sur le plan social, la destruction des infrastructures
economiques et sociales a entraine l'augmentation du taux de chOmage. La
pauperisation de la population a reduit d'une facon sensible l'acces aux
services sociaux de base. Cette situation est a la base de la grande
vulnerabilite de la femme, des enfants de moins de 5 ans, des jeunes et des
adolescents avec comme consequence un attrait a la toxicomanie, a l'alcoolisme,
a l'interruption volontaire de la grossesse, VIH, et l'enrOlement des enfants
dans les groupes armes.
Sur le plan sanitaire, on observe un dysfonctionnement
des systemes de sante caracterise par la degradation generalisee des
infrastructures sanitaires, la vetuste des materiels et equipements, le manque
des medicaments essentiels et outils de gestion, la demotivation du personnel,
l'inaccessibilite de la population aux soins, l'insuffisance de la couverture
sanitaire, la faiblesse des activites d'appui. Par ailleurs, la predominance
des maladies epidemiques et endemiques (paludisme, meningite cerebro - spinale,
rougeole, IRA, diarrhees, coqueluches, complications liees a la grossesse et a
l'accouchement, le VIH/SIDA, TBC) sont a la base de la charge excessive de la
morbidite et de la mortalite en RDC.
La sante est donc un des secteurs les plus touches par
la crise economique et ce, a plusieurs niveaux. L' Etat ne subventionne presque
plus les soins de sante de la population ; celle - ci est au contraire obligee
a se prendre en charge, en depit de la modicite des revenus des quelques
personnes qui travaillent et qui doivent subvenir aux besoins multiformes d'une
grande armee des chOmeurs et des indigents.
Le financement du systeme sanitaire de la RDC souffre
ainsi d'un grand paradoxe : alors que les malades sont tenus de supporter la
quasi - totalite des couts financiers de leurs soins de sante et du
fonctionnement des formations medicales qui les accueillent, leurs revenus sont
loin de leur permettre de relever un tel defi.23
C'est dans ce contexte qu'au niveau du financement des
soins de sante, il est estime que 70% des charges reposent sur les menages
alors que plus de 80%
de la population vit en dessous du seuil de la
pauvrete. Cet etat de choses est a la base de la faible utilisation des
services de sante (21%) et de la deterioration de la situation sanitaire qui se
caracterise par un taux de mortalite maternelle excessif (1289 deces pour
100.000 naissances vivantes et une mortalite infantile elevee de 126 %o.
24
Par ailleurs, alors que la crise economique occasionne
une forte demande des soins a cause notamment de la precarite des conditions de
vie, d'hygiene personnelle et publique, de la sous alimentation, etc., les
formations sanitaires sont de plus en plus incapables de repondre a cette
demande a cause notamment du delabrement de leurs infrastructures et
equipements et de la demotivation du personnel medical.
La politique nationale actuelle a pour option
fondamentale « la satisfaction des besoins de sante de toute la
population, qu'elle soit en milieu urbain ou en milieu rural. » Pour ce
faire, il s'agira entre autre d'ameliorer l'accessibilite aux soins par la
couverture adequate en infrastructures de sante, par l'approvisionnement en
equipements et en medicaments essentiels, le deploiement des ressources
humaines sur toute l'entendue du pays et la mobilisation des ressources
financieres.25
La vision du gouvernement est de faire de la RDC un
pays dans lequel toute la population beneficie des soins de sante de qualite,
integres et continus accessibles et acceptables, avec pleine participation dans
le contexte global de la lutte contre la pauvrete. Parmi les orientations
strategiques du gouvernement, nous avons l'amelioration de l'accessibilite
financiere de la population aux soins de sante, avec une attention particuliere
accordee aux plus pauvres, aux indigents ainsi qu'aux personnes vulnerables. La
realisation de cette strategie appelle une serie de reformes dans
l'organisation des structures des soins, la revision du systeme de tarification
des soins et la categorisation des actes medicaux par
niveau26.
Cependant, bien qu'il y ait eu plusieurs investigations
sanitaires dans le pays, les determinants de l'utilisation des services de
sante restent tres mal connue
24 Ministere de la sante de
la RDC, Op. Cit.
25 Ministere de la sante de
la RDC, Po litique et strategies de financement du secteur sante,
Kinshasa, septembre 2004, p.10
26 Idem
en RDC. La mission qui revient au gouvernement est de
promouvoir l'etat de sante de toute la population, conformement au principe de
la « Sante pour Tous et par Tous » en fournissant
des soins de sante de qualite, globaux, integres et continus avec la
participation de l' Etat, de la communaute, des intervenants interieurs et
exterieurs.27
Au Nord Kivu la population continue de vivre dans des
conditions difficiles loin en dessous du seuil de pauvrete bien que le revenu
moyen par jour par personne soit passe de 0,16$(en 2003) a 0,33 en 2005 ; la
sante constitue un besoin prioritaire de la population : 44% des menages ont
vendu un bien de valeur du menage pour des raisons de sante au cour de 12
derniers mois ; en cas de maladies, les menages recourent principalement au
centre de sante dans 42% des cas, a la pharmacie dans 28% des cas ; les menages
depensent 16% de leur revenu pour la sante, les 50% les plus pauvres depensent
jusqu'a 23% de leur revenu pour la sante. Le coat global moyen des soins est
eleve. En effet, en moyenne un menage depense 4,27$ par episode maladie (tous
les frais compris).28
Pour ce qui est de notre milieu d'etude (a Goma), la
situation reste la même ; le nombre moyen de personnes par menage etait
de 6,1 en 2005, le revenu moyen mensuel par menage est de 134,59$, le revenu
median mensuel par menage est de 95,66$ et le revenu moyen par personne par
jour est de 0,66$, le score moyen de pauvrete est de 24%, le revenu moyen par
personne par an est de 248,05$us, le montant moyen que le menage est capable de
payer pour une consultation a l'hôpital est de: 2,12$us, pour un
accouchement : 3$, pour une cesarienne :18,36$,... La majorite de la population
se fait soigner au Centre de sante dans une proportion de 42% de
cas.29
Certes la sante n'a pas de prix, mais les services de
sante, eux, ont un coat, et l'on ne peut depenser plus que ce que l'on
possède. Quoique pauvres pour la majorite d'entre elles, les populations
depensent de l'argent pour se faire soigner. La question n'est donc pas de
savoir s'il faut ou non faire payer les services de sante etant donne que la
population paye dejà beaucoup. Il s'agit plutôt de se demander
s'il est possible dans les conditions actuelles de la
27 Idem
28 Novib et IPS/Nord-Kivu, 0p
cit
29 Idem
RDC en general et de la ville de Goma en particulier, de
fournir des services de sante de qualite a un prix accessible pour la majorite
de la population.
I.3 QUESTIONS DE RECHERCHE 1.3.1. Question
princip ale
La principale question que nous nous posons dans ce
travail est la suivante : La population de la ville de Goma accede-t-elle
financierement aux soins dans les differentes structures
sanitaires?
1.3.2. Questions spécifiques
1. Quelles sont les principales sources de revenu des
menages ?
2. En cas de maladie, le membre du menage se rend -t-il
immediatement a la structure sanitaire ?
3. Le menage a-t-il une dette envers une structure
sanitaire au courant de la periode de l'etude?
4. Les menages sont-ils affilies a une mutuelle de sante
?
5. Quel est le taux d'utilisation des services curatifs
dans les structures de sante ?
1.4. HYPOTHESES
Pour repondre aux questions specifiques, les
hypothéses ont ete formulees de la maniére suivante :
1. Les principales sources de revenu du menage seraient
les activites generatrices de revenu.
2. La demande des soins par les menages serait
elastique, les malades recouraient d'abord a la medecine alternative avant
d'aller aux formations sanitaires.
3. Certains menages auraient contracte une dette envers
une structure sanitaire.
4. Nombreux menages ne sont pas affilies a une mutuelle
de sante.
5. Le taux d'utilisation des services curatifs dans les
structures de sante serait inferieur a leurs objectifs annuels
fixes.
1.5. OBJECT1FS DE L'ÈTUDE
1.5.1. Objectif général
Notre travail se fixe comme objectif
général d'évaluer l'accessibilité financiére
aux soins de la population dans la Zone de Santé de Goma.
1.5.2 Objectifs spécifiques
D'une fagon spécifique, cette étude
comprend les objectifs spécifiques cidessous :
1. Identifier les principales sources de revenu des
ménages.
2. Déterminer les différents lieux oa se
rendent les malades avant d'aller dans une structure de
santé.
3. Identifier la fréquence des ménages
ayant contracté une dette envers une structure de santé au cours
de la période de l'étude.
4. Déterminer la fréquence des
ménages affiliés a une mutuelle de santé.
5. Déterminer le taux d'utilisation des services
aux seins des structures par rapport objectifs annuels
fixés.
1.6. CHO1X ET 1NTERET DU SUJET
Ce présent travail nous permettra d'évaluer
le niveau d'accessibilité financiére aux soins de la population
de la Zone de santé de Goma.
D'une maniére globale, cette étude
permettra tant aux Autorités nationales que locales de savoir si la
population est a mesure de supporter ses coats des soins.
D'une maniére particuliére, cette
étude contribuera a ma formation intellectuelle dans ce domaine
;
Bref, l'intér1t de notre sujet, se situe aux
niveaux suivants:
· Du point de vue théorique : cette
étude constituera une base des données utiles a toute personne
scientifique parmi lesquels les étudiants, les chercheurs qui auront un
intér1t de l'approfondir ou mener des études similaires de s'y
référer.
· Du point de vue pratique : grace aux
recommandations que nous allons proposer dans ce travail, les Autorités
pourront améliorer les qualités des services médicaux
offerts aux bénéficiaires et chercheront dans
quelles mesures prendre leurs responsabilités par
rapport a la prise en charge des soins de qualité de la
population.
· Le personnel soignant aura une prise de
conscience sur la qualité de sa prestation et aura a améliorer la
prise en charge financiére y afférant en cas de
nécessité.
I.7 .DELIMITATION ET LIMITE DU SUJET
I.7.1 Delimitation sp atio-temporelle du sujet
Notre étude porte sur l'évaluation de
l'accessibilité financiére aux soins de la population de la ville
de Goma, cas spécifique de la Zone de santé de Goma.
Dans le temps, cette étude s'étend sur une
période d'une année c'est a dire du 01e janvier au 31
décembre 2009.
Etant donné que l'accessibilité aux
soins d'une population comporte plusieurs dimensions entre autres :
l'accessibilité géographique, l'accessibilité culturelle,
l'accessibilité financiére,... c'est cette derniére qui
intéressera notre étude.
I.7.2. Limites du sujet
Hormis la conclusion et recommandations, notre
étude est subdivisée en cinq chapitres :
v Le premier chapitre porte sur l'introduction
générale,
v Le deuxiéme chapitre concerne la revue de la
littérature
v Le troisiéme se focalisera sur l'approche
méthodologique du travail
v Le quatriéme chapitre traitera de la
présentation des résultats
v Le cinquiéme se traitera de la discussion des
résultats
I.B. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS
- Accessibilite : Par accessibilité des soins,
nous attendons la capacité d'un malade a recourir aux soins de
santé, mesurée en fonction de la disponibilité des
services du point de vue :
- Géographique ou physique
- Economique ou financier
- Culturel
> Par accessibilite geographique, nous attendons
la distance en tant qu'obstacle a l'accessibilite des services de sante. Elle
est une valeur qui depend de nombreux autres facteurs qui peuvent l'aggraver
(mauvais etat physique, difficultes du trajet (moyen de transport et de
communication)
> Par accessibilite economique, les coats de soins
doivent etre reduits au strict minimum et le prix doit etre fixe en fonction
des revenus des menages.
> Par accessibilite culturelle, on doit connaitre les
caracteristiques socioculturelles, le respect des coutumes, la religion
etc....
Une personne malade a acces aux soins si lors du
dernier episode maladie survenu, elle a obtenu un traitement complet dans le CS
le plus proche de son habitation.
- Accessibilite fin anciere : selon Picherol,
l'accessibilite financiere est la capacite materielle d'acceder aux ressources
sanitaires et aux services de sante, elle presente deux dimensions materielles
et sociales. L'accessibilite est donc un determinant de sante et par ailleurs
un eventuel facteur de risque.
- Cout de soins : montant, exprime en monnaie, des
charges necessaires ~ l'acquisition ou a la production d'un bien ou d'un
service.
ü Le coat direct : C'est tous les frais
imputables a la maladie (consultations, soins mediaux, achats medicaments
examens de laboratoire etc.)
ü Le coat indirect : C'est le coat additif aux
coats directs (transport, repas du malade, coat du remplacement a domicile,
vols en cas d'absence...)
ü Le Coat d'opportunite : C'est ce que le malade
pouvait produire s'il n'etait pas malade. (Vente de biens, maisons,
etc.)
- Dépense de soins de sante : peut etre definie
comme l'ensemble des frais payes par un usager des biens et de services de
sante en echange de ces biens et services ainsi consommes. Face a ces offreurs
de soins de sante, des mecanismes de mobilisation de fonds, les ressources
financieres sont essentielles pour rendre reels le paiement des soins de sante.
Elles peuvent etre, soit les fonds publics ou l' Etat, soit la taxation des
soins, soit
l'intervention des bailleurs de fonds, soit les dons
caritatifs soit l'assurance ou mutuelle et soit l'individu
(ménages).
- Etat de « bonne s anté » et les
besoins fond ament aux
L'0MS fait référence a la notion de
bien-être pour définir la santé. Le bien-être, selon
l'0MS, peut 1tre considéré comme la satisfaction des besoins et
l'accomplissement des capacités physiques, intellectuelles et
spirituelles. Ainsi, pour 1tre en « bonne sante D, les besoins
fondamentaux doivent 1tre satisfaits.
Il s'agit, par exemple, des besoins :
1. nutritionnels : pouvoir manger et boire en
quantité suffisante
2. sanitaires : propreté et
hygiéne
3. éducatifs : instruction et éducation en
lien avec notre culture
4. sociaux : 1tre en phase dans la société
dans laquelle on vit.
5. affectifs
- Exclusion : une personne malade est exclue des soins
si, lors du dernier épisode maladie survenu, elle n'a fait aucune
démarche a l'extérieur de la famille pour se faire soigner, alors
qu'elle considérait pourtant qu'une démarche était
nécessaire.
- Ménage, au sens économique, est une
personne physique ou plusieurs personnes physiques (famille...)
vivant sous le meme toit et dépendant économiquement les unes des
autres.
De maniere générale, un ménage,
au sens statistique du terme, désigne l'ensemble des occupants d'un
meme logement sans que ces personnes soient nécessairement unies
par des liens de parenté (en cas de cohabitation, par exemple). Un
ménage peut etre composé d'une seule personne.
- Non-acces aux soins : inclut :
v les malades qui n'ont fait aucune démarche de
consultation
v les malades qui ont consulté ailleurs qu'au CS
le plus proche
v les malades qui ont consulté au CS le plus
proche et n'ont pas obtenu de traitement complet
- Pauvrete : est l'insuffisance de ressources
materielles, comme la nourriture, l'acces a l'eau potable, les vetements, le
logement, et des conditions de vie en general, mais egalement de ressources
intangibles comme l'acces a l'education, l'exercice d'une activite valorisante,
le respect recu des autres citoyens.
- Revenu: designe les montants pecuniaires qui
sont pergus par un individu ou par une collectivite comme fruit
de son capital, comme remuneration de son travail (individus,
sous l'appellation economique de menage) et des services rendus et
produits fournis (professionnels et personnes morales) (revenu
d'activite), ou comme allocations de nature sociale (Revenu
d'inactivite).
- Sante : la sante est « l'etat de que lqu'un
dont l'organisme fonctionne norma lement D (dictionnaire Larousse en cinq
volumes).
Selon l'0MS: la sante est un etat comp let de
bien-etre physique, mental et social, et ne consiste pas seu lement en une
absence de ma ladie ou d'infirmite.
La sante est l'equilibre et le bon fonctionnement de
l'organisme.
- Santé publique : L'0MS, en 1952, en donne la
definition suivante : « La sante pub lique est la science et l'art de
prévenir les maladies, de pro longer la vie et d'améliorer la
sante et la vitalité menta le et physique des individus, par le moyen
d'une action collective concertée visant a :
1. assainir le milieu ;
2. lutter contre les maladies ;
3. enseigner les regles d'hygiene personne lle
;
4. organiser des services medicaux et infirmiers en
vue d'un diagnostic precoce et du traitement preventif des maladies
;
5. mettre en ceuvre des mesures socia les propres a
assurer a chaque membre de la collectivite un niveau de vie compatible avec le
maintien de la sante N.
La sante publique est aujourd'hui une discipline
autonome qui s'occupe de l'etat sanitaire d'une collectivite, de la sante
globale des populations sous tous ces aspects : curatif, preventif, educatif et
social. La sante publique peut 1tre aussi consideree comme une institution
sociale, une discipline et une pratique.
- Soins primaires : portent principalement sur la
prevention et le traitement de la maladie. Les soins primaires peuvent englober
l'immunisation, la prevention (cesser de fumer, faire de l'exercice), le
diagnostic et le traitement de la maladie, mais ils s'interdisent une approche
globale intersectorielle visant la promotion ou l'amelioration de la sante.
Mais surtout peut-être, les soins primaires sont axes sur les individus
et les familles, et non sur la collectivite en tant qu'unite d'intervention.
»
Les soins primaires constituent un element au sein des
soins de sante primaires. Ils se concentrent sur les services de soins de
sante, dont la promotion de la sante, la prevention des maladies et des
blessures, ainsi que le diagnostic et le traitement des blessures et des
maladies.
« Les soins primaires ne disparaissent pas sous
les soins de sante primaires; ils constituent un sous-ensemble indispensable
aux SSP. Ils sont complementaires, et l'un ne peut être efficace ou
efficient sans l'autre. »
- Soins de sante primaire : sont des soins de sante
essentiels rendus universellement accessibles aux individus et aux familles au
sein de leur communaute par des moyens acceptables pour eux et a un cout que
les communautes et les pays puissent assumer.
v Les SSP representent le premier contact des individus
avec le systeme national de sante.
v Les SSP font intervenir le secteur de sante et les
secteurs connexes de developpement national et communautaire (agriculture,
elevage, production alimentaire, industrie, education, logement, travaux
publics et communications) et font appel aux personnels de sante.
v Les SSP sont des actions de sante indispensables a la
continuite de la vie quotidienne.
« Les SSP comprennent au minimum une
education concernant les problemes de sante qui se posent, ainsi que des
methodes de detection, de prevention et de lutte qui leur sont app licab les
:
o La promotion de bonnes conditions a limentaires et
nutritionne lles
o Un approvisionnement suffisant en eau saine
;
o La protection materne lle et infantile et la p
lanification familia le ;
o La vaccination contre les maladies infectieuses
;
o La prevention et le contrO le des endemies locales
;
o Le traitement des maladies et lesions courantes
;
o La promotion de la sante menta le
;
o La fourniture des medicaments essentie ls.
,
- Santé pour tous : elle traduit simplement la
réalisation de l'objectif de l'0MS qui est "d'amener tous les peuples au
niveau de santé le plus élevé possible". Et cela veut dire
qu'au minimum tous les habitants de tous les pays du monde devraient
accéder au moins a un niveau de santé tel qu'ils soient capables
de travailler de fagon productrice et de participer activement a la vie sociale
de la collectivité dont ils font partie.
CHAPITRE II. REVUE DE LA LITTERATURE
II.1. GENERALITES SUR LE SUJET
Bien que le droit a la sécurité sociale
et a la santé soit bien établi dans le droit international, les
gouvernements et les donateurs internationaux échappent toujours a leur
responsabilité de garantir ces droits a des millions de personnes. Les
disparités énormes entre les personnes riches et pauvres
demeurent évidentes entre et au sein des pays.
L'organisation mondiale de la santé (0MS)
créée en 1948 est une organisation spécialisée de
nations unies a qui incombe, sur le plan international, la
responsabilité principale en matiére de questions sanitaires et
de santé publique. Au sein de l'0MS les professionnels de santé
de quelques 165 pays échangent des connaissances et des données,
d'expériences, en vue de faire accéder (d'ici l'an 2000) tous les
habitants du monde, a un niveau de santé qui leur permette de mener une
vie socialement et économiquement productive.
Grace a la coopération technique qu'elle
stimule entre eux, l'0MS s'emploi a promouvoir la mise sur pied des services de
santé complets, la prévention et l'endiguement des maladies,
l'amélioration de l'environnement et le développement de
personnel de santé.
La conférence internationale sur les SSP
réunie a Alma Ata du 12/09/1978 soulignant également la
nécessité d'une action urgente de tous les gouvernements, de tous
les personnels des secteurs de la santé et de développement,
ainsi que de la communauté de tous les peuples du monde en luttant
contre les inégalités flagrantes dans la situation sanitaire des
peuples, A promouvoir et a protéger la santé de peuples pour un
progrés économique et social.
La conférence déclare aussi que la
santé est un droit fondamental de l'être humain et que l'accession
au niveau de santé le plus élevé possible est un objectif
social extrêmement important.
Au cours de ces derniéres décennies, la
crise économique a rendu plus précaire le fonctionnement du
systéme de santé.
Sur le plan économique, la
dépréciation de la monnaie nationale a entrainé la
diminution du pouvoir d'achat de la population. Les conflits armés ont
exposé la population a des graves problémes
socio-économiques et sanitaires.
Le faible pouvoir d'achat ne permet pas a la
population d'acceder aux soins de sante, les hôpitaux publics abandonnes
a eux-me-mes fonctionnent sans subvention.
Avec moins d'engagement du gouvernement, les
prestataires de soins fixent les prix de soins a leurs gres sans se rendre
compte du potentiel financier de la population.
La politique de soins de sante primaire prône
l'accessibilite economique de la population aux soins de sante. Cependant, il
s'avére malheureusement que la fixation des prix des soins de sante se
fait de telle maniére que les soins deviennent
inaccessibles.
Les soins de sante primaires ont ete proposes il y a
plus de trente ans sous la forme d'une serie de valeurs, de principes et
d'options visant a elever le niveau de sante des populations demunies. Dans
tous les pays ils offraient le moyen d'assurer un accés plus equitable
aux soins de sante et de mieux utiliser les ressources. Les soins de sante
primaires s'inspiraient d'une vision globale de la sante qui allait bien
au-delA d'un modéle medical etroit. Ils consideraient que la mauvaise
sante et la maladie avaient de nombreuses causes sur lesquelles le secteur
sanitaire n'avait aucune prise et qu'il convenait de les aborder sous un angle
plus large impliquant la societe dans son ensemble. Cela devait permettre
d'atteindre plusieurs objectifs: une meilleure sante, moins de maladie, plus
d'equite et une amelioration considerable de la performance des systémes
de sante.
Aujourd'hui, me-me dans les pays les plus
developpes, les systémes de sante sont loin d'atteindre ces objectifs.
Bien que des progrés remarquables aient ete realises pour ameliorer la
sante, combattre la maladie et allonger l'esperance de vie, partout dans le
monde les populations sont mecontentes des systémes de sante existants.
L'une des plus grandes inquietudes concerne le coat des soins de sante. Il
s'agit d'une preoccupation realiste car 100 millions de personnes tombent dans
la pauvrete chaque annee en payant pour les soins qu'ils recoivent. Des
millions d'autres sont incapables d'avoir accés a quelque soin de sante
que ce soit.
- 25 - II.2. ETUDES DEJA FAITES EN RAPPORT AVEC LE
SUJET DE
RECHERCHE ET LES RENSEIGNEMENTS Y TIRES
II.2.1. ETUDES DEJA FAITES SUR LE REVENU PAR RAPPORT AUX
SOINS
Sur le plan mondial, les depenses publiques de sante
varient entre 20 dollars par personne et par an et plus de 6000 dollars. Pour
5,6 milliards d'habitants de pays a revenu faible et intermediaire, plus de la
moitie des depenses de sante se fait par paiement direct. La declaration d'Alma
ATA stipule que les soins de sante primaires sont de soins essentiels
universellement accessibles a tous les individus et a toutes les familles de la
communaute par les moyens qui leurs sont acceptables avec leur pleine
participation et a un cout abordable pour la communaute et le pays (extrait de
la declaration d'Alma ATA).
Les quelques donnees statistiques disponibles en RDC
traduisent une situation de pauperisation generalisee. Le PIB/H (le produit
interieur brut par habitant) est estimee a pres de 74 USD, en 2001. Le niveau
du revenu par habitant et par jour est passe de 1.31 USD en 1973 a 0.91 USD en
1974, et A 0.30 USD en 1998. La misere est donc entiere. Le pays est plonge
dans une pauvrete absolue qui, certes, tend a se generaliser. Les dernieres
estimations du revenu moyen des congolais par le Systeme des Nations Unies
place la population du Congo en dessous du seul de pauvrete absolue, son revenu
ayant continuellement baisse de 3.08% en moyenne annuelle jusqu'en
1998.30
La structure de consommation des menages indique,
selon une enquête urbaine de l'INS en 1985 que la pauvrete frappe
indistinctement et a des degres divers, toutes les classes sociales. Pres de
74% de menages des cadres et plus de 80% de menages des employes sont pauvres.
Toutes les deux categories sociales frisent, sans aucune ombre de doute,
l'indigence. Ces proportions, tres elevees, caracterisent bien la pauvrete en
RDC, qui en fait est un veritable phenomene de masse. Elle frappe tout le
territoire national, aussi bien le milieu urbain que le milieu rural. En
fevrier 2006, quand le Ministere du Plan et de la Reconstruction nationale
publie le Document Final de Strategie de Croissance et de Reduction de la
Pauvrete (DSCRP), l'incidence de la pauvreté est de
71,34%. Cette incidence est trés
élevée comparativement aux autres pays de l'Afrique Centrale. Il
en est de me-me de la profondeur (32.23%) et de la
sévérité de la pauvreté (18.02%). Ces
disparités ont été également observées au
sein des groupes socioprofessionnels. En effet, les travailleurs
indépendants et les apprentis sont les plus pauvres (75.5% et 80%
respectivement). Les manoeuvres (68%), les employés et ouvriers semi
qualifiés (71.5%) suivent juste aprés. 0n compte plus de 48% de
pauvres parmi les cadres de direction et de collaboration.
Les disparités au niveau spatial et au niveau
des groupes socioprofessionnels caractérisent aussi les groupes
sociodémographiques. La pauvreté frappe surtout les
ménages ou. l'age du chef est compris entre 30 et 65 ans (plus de 70% de
pauvres). Par contre, il y a relativement moins de pauvres (60%) dans les
jeunes ménages et dans les vieux ménages (65%). Cette
me-me analyse conjointe de la Banque Mondiale, a laquelle le
Document de Stratégie de la Croissance et de Réduction de la
Pauvreté (DSCRP) fait référence, met en relation la taille
du ménage et la pauvreté, s'attachant a montrer que les
ménages dont la taille est de 10 membres et plus sont les plus pauvres
(plus de 80% d'incidence). En deg& de 10 membres, l'incidence de la
pauvreté diminue sensiblement pour atteindre 44% des pauvres, en parlant
des ménages composés de trois membres.31
II.2.2. ETUDES FAITES SUR LES LIEUX Oa SE RENDENT LES
MALADES POUR LES SOINS
Assurer l'accessibilité des médicaments
pour les pauvres entraine des implications importantes. En effet, les pauvres
recourent a l'automédication plus que les riches. Le recours a
l'automédication compromet les bénéfices potentiels issus
de l'amélioration de l'accés aux médicaments pour les
pauvres. L'éducation a la santé et la construction d'une
confiance entre prescripteurs et patients, doivent accompagner toute politique
sanitaire pharmaceutique pour faire face a ces problémes.
Les efforts pour atteindre les pauvres sont louables et
méritent d'e-tre de plus en plus encouragés. Mais au me-me
moment il faut reconnaitre que, des
pauvres demeurent toujours exclus ; c'est le cas des
indigents dont la situation est de plus en plus prise en compte dans de
nombreux programmes en faveur des pauvres. En augmentant la demande de soins
des pauvres, l'état de santé de ceux-ci peut s'améliorer.
Selon la théorie du capital humain, cette amélioration de
l'état de santé peut se traduire par une amélioration de
la productivité du travail qui peut aussi avoir un effet positif sur le
développement par le canal de la croissance. L'enjeu de l'augmentation
de la demande de soins des pauvres est grand, aussi il est opportun de lui
accorder une importance capitale. 32
CIF-Santé a mené une enquête dite
« Enquête socio-économique et accessibilité aux soins
dans la province du Nord Kivu D et a aboutit aux conclusions telles que la
population continue de vivre dans des conditions difficiles loin en dessous du
seuil de pauvreté bien que le revenu moyen par jour par personne soit
passé de 0,16S(en 2003) a 0,33 en 2005 ; la santé constitue un
besoin prioritaire de la population : 44% des ménages ont vendu un bien
de valeur du ménage pour des raisons de santé au cours de 12
derniers mois ; en cas de maladies, les ménages recourent principalement
au centre de santé dans 42% de cas, a la pharmacie dans 28% de cas, au
dispensaire privé dans 8% de cas, au poste de santé dans 6% de
cas, a l'hôpital dans 5% de cas, a la médecine traditionnelle dans
3% de cas,... 33
Selon l' Enquête Camerounaise auprés des
ménages de 1996, seules 48% des personnes se déclarant malades
ont pu bénéficier d'une consultation. Au Cameroun, le taux de
mortalité infantile est allé en se dégradant, passant de
65 %o en 1991 a 77%o en 1998 et atteignant jusqu'a 86,9%o dans les zones
rurales. Dans le même temps, le taux d'accouchements assistés par
un personnel de santé est passé 63,8% en 1991 a 58,2% en 1998.
L'utilisation des services publics de soins curatifs qui était autour de
30% entre 1991 et 1992 est tombée a 15,2% aujourd'hui. Pourquoi si peu
de camerounais vont-ils a l'hôpital ? Même si
l'inaccessibilité géographique aux centres de santé, la
mauvaise qualité de l'accueil et des soins ou les raisons culturelles
entrent en
32 Dosseh A. D.
Université d'Auvergne (Cerdi), France - Master Professionnel " Economie
du développement dans les pays en développement et en transition,
Inédit, 2007
33 Novib et IPS/Nord Kivu, 0p cit
ligne de compte, il est indéniable que la
principale raison reste d'ordre économique.34
Dans le cas du paiement officieux, les pauvres sont
les plus touchés. En effet, ceux-ci dans le cas ou ils sont
amenés a payer pour ces paiements officieux en raison de la
gravité de la maladie s'appauvrissent de plus en plus ; ce qui peut par
la suite réduire leur demande de soins de santé en cas
d'épisode ultérieur de maladie. Dans la plupart des cas, les
ressources des pauvres sont telles qu'ils ne peuvent me-me pas payer pour ces
paiements officieux. La conséquence immédiate est qu'ils n'auront
recours aux soins de santé que dans des cas exceptionnels ; ce qui
aboutit a une réduction nette de la demande de soins pour les
pauvres.
Dans un souci d'équité, la plupart des
gouvernements ont décrété la gratuité des soins
pour les plus pauvres. En l'absence de mécanisme de compensation pour le
prestataire, les résultats de cette politique d'exemption ont
été décevants. Souffrant déjà d'un
sous-financement, les structures de santé ne peuvent se permettre
d'octroyer trop d'exemptions. Les pauvres, anticipant leur exclusion, retardent
leur recours a la structure de santé publique ou optent pour des
alternatives plus accessibles mais de moindre qualité. Il en
résulte une dégradation de leur statut sanitaire et
socio-économique. Sanitaire en raison d'un traitement tardif ou de
mauvaise qualité. Socio-économique en raison d'une spirale
d'endettement et de dépenses irrationnelles dans laquelle le
ménage est rapidement absorbé. Le cercle vicieux se referme : la
pauvreté devient une cause de mauvaise santé, qui
elle-me-me intensifie l'appauvrissement.35
11.2.3. ETUDES FA1TES SUR LA DETTE DES MENAGES ENVERS
UNE STRUCTURE DE SANTE
Pour montrer l'influence des difficultés
financiéres - précarité financiére liée aux
contraintes budgétaires des populations, le DSCRP montrent que les
études ponctuelles réalisées principalement au Sud Kivu
(Une région de l'est du Congo habituellement en proie aux conflits
armés), 24% de patients ont vendu leurs biens et 18% se sont
endettés pour faire face au cout des soins de
34 Ministere de la
santé publique du Cameroun, Strategies Sectorie lles du secteur
Sanitaire au Cameroun du Ministère de la sante pub
lique, 2002
35 · ·
Ministere du Plan et de la Reconstruction, 0p
cit
santé. Aussi, dans le Maniema, 30% de patients
ont vendu leurs biens et 15% se sont endettés pour faire face au coat
des soins de santé.36
Au Burundi, selon l'enquete menée par MSF
Belgique de novembre 2003 a janvier 2004 sur les soins des personnes
vulnérables, plus de 17% de la population ne se rend pas a une simple
consultation, principalement pour des raisons financieres (82% de ces malades
ne consultent pas par manque d'argent). A cela, il faut ajouter que parmi les
patients qui ont trouvé le moyen financier de payer la consultation,
certains (quelque 4.8%) n'ont pas l'argent nécessaire pour financer un
traitement ou seulement partiellement. 0r sans argent, pas de
médicaments.
Pour payer la consultation et se soigner, la majeure
partie des Burundais est contrainte de recourir a des moyens extremes, tel
l'endettement ou la vente d'un bien, les poussant dans une pauvreté
encore plus grande. Le recours a l'endettement auprés d'un centre de
santé est une pratique courante dans le pays. Les titulaires de ces
structures signalent d'ailleurs une forte augmentation des patients s'endettant
au niveau de leur centre. Les patients ont recourus a l'endettement aussi bien
a l'hospitalisation que pour une simple consultation ambulatoire, pour
lesquelles les sommes varient fortement.37
Depuis février 2002, le gouvernement burundais
méne une politique de recouvrement des coats, c'est a dire un
systéme oil le patient doit payer l'intégralité des coats
du traitement, ce qui inclut les médicaments ainsi que les examens et
les actes médicaux (100% du coat de base). Le gouvernement est
sensé intervenir uniquement dans le paiement des salaires du personnel
et dans le financement des infrastructures. A coté de ce systéme
majoritaire (prés de 5 millions de personnes sont concernées),
deux expériences ont été tenté par les 0NG, avec
l'appui du Ministére de la santé : un systéme de partage
des coats a 50%, c'est a dire un systéme oil le patient paie la
moitié du prix des médicaments, ainsi que les tests et les actes
médicaux. Ce systéme est uniquement appliqué dans la
province de Makamba, oil environ 220.000 personnes en
bénéficient. Une autre expérience tentée dans
certaines 0NG, dont Médecins sans Frontiéres, est l'application
d'un forfait. Le patient paie un
36 Idem
37 MSF/Belgique, Burundi, Op
cit
montant forfaitaire qui couvre le paiement de
médicaments, des actes médicaux et les tests de laboratoires.
Environ 525.000 personnes en bénéficient.
Mais par rapport a tout ce qui précéde,
le taux de brut de mortalité pour les trois groupes de population
investiguée est resté préoccupant dans tout le pays soit
1,2 ; 1,9 ; 1,6/10.000/jour. Ces taux sont supérieurs au seuil d'alerte
qui est de 1 décés /10.000/jour et indique une situation
inquiétante.
Le systéme de recouvrement de codts exclus
presque un million de personnes des soins de santé au Burundi. En effet,
avec un tel systéme, 17,4% des personnes malades n'ont pas accés
aux soins, essentiellement faute d'argent (pour 81,7% d'entre eux).
Me-me parmi les patients qui pensent e-tre gravement malades, 14,5%
ne vont pas a la consultation par manque d'argent (pour 90,7% d'entre eux).Les
malades ont tendance a attendre trop longtemps avant de se rendre a la
consultation, ce qui aggrave leur cas et pourrait en partie expliquer les taux
de mortalité trés élevés. En effet, dans le
systéme de recouvrement des codts, 36,2% des malades considérent
leur état de santé « peu grave N et ne consultent pas par
manque d'argent (pour 58,7% d'entre eux).Avec les deux autres systémes
de tarification qui allégent le fardeau financier pour le patient, le
taux d'exclusion reste non négligeable, puisque le systéme «
forfait N et « partage des couts N excluent respectivement 9,3 et 9,6% des
malades38
11.2.4. ETUDES FA1TES SUR LES MUTUELLES DE SANTE
Au Rwanda, une étude de 2004 sur le role de
l'assurance dans l'amélioration de l'accessibilité aux soins
révéle que les mutuelles de santé ont montré un
trés grand potentiel a améliorer l'accessibilité
financiére de la population aux soins de santé. En effet, dans
les zones de rayonnement des Centres de Santé ou les mutuelles de
santé sont déjà fonctionnelles, l'on a constaté une
trés grande augmentation de la fréquentation de la population
membres de la mutuelle par rapport aux non membres. Alors que la moyenne
nationale du taux d'utilisation des services curatifs est tombée A 0,3
consultation par an ; les taux annualisés des consultations dans la
plupart des
38 K. Karafu li, Notes du Cours d'Economie
approfondie de la sante, L2 sante publique, ISTM Goma, inedit,
2010
- 31 - MS atteignent 1 a 1,3 consultations par an.
Ainsi donc, chaque membre mutualiste, grace aux MS est a meme de frequenter
son CS de premier contact.
Des lors que la barriere financiere a l'accessibilite
aux soins de sante est enlevee par les MS, en cas de maladie, les membres sont
susceptibles d'utiliser 4 fois plus que les non membres les services de sante
modernes.
0utre que les MS contribuent a l'accessibilite
financiere aux soins de sante, elles renforcent aussi l'amelioration de la
qualite des soins dans les formations sanitaires a travers une mobilisation des
ressources financieres additionnelles et la constitution d'une coalition des
consommateurs des soins de sante au niveau local qui questionnent en permanence
la qualite des soins de sante.39
Depuis la fin des hostilites a Rutshuru, debut 2009,
les mutuelles de sante fonctionnent au ralenti. Les affilies ne se bousculent
plus, ni pour se mettre en ordre de leur cotisation, ni pour se faire
rembourser des prestations. Certains se sont meme desaffilies. La raison en est
qu'ils ont de moins en moins besoin des services de la mutuelle de sante, car
ils beneficient gratuitement des soins octroyes par differentes 0NG actives sur
le terrain depuis 2007.
D'ailleurs, certaines 0NG reconnaissent le probleme et
soulignent l'importance des mutuelles. Se disant meme pretes a soutenir la mise
en place de structures durables d'acces aux soins. C'est le cas notamment
d'International Rescue Comity. Au debut de l'annee prochaine, un mecanisme de
participation sera mis en place avec un tarif reduit pour permettre aux
personnes a bas revenus de pouvoir payer leur adhesion et de beneficier de
soins medicaux. A la grande satisfaction de ceux qui sont encore convaincus de
l'importance d'une telle initiative. A Kiwanja, pres de Rutshuru, l'idee d'une
mutuelle de sante a pris forme en 2006 au centre de sante de Mapendo, suite a
une sensibilisation au sein des eglises, avant d'atteindre l'ensemble de la
population. Avec une cotisation d'adhesion de 11$ par famille, les deux parents
et jusqu'a quatre enfants ages de moins 18 ans beneficient de la gratuite des
soins de sante.40
A Goma, dans la Commune de Karisimbi, une enquete
menage transversale, descriptive qualitative a ete realisee ; un questionnaire
a ete
39 MINISANTE Rwanda, 0p cit
40 Journal le Potentie l,
Nord Kivu - Les mutue lles de sante souffrent de la gratuite des soins des ONG
17 Decembre 2009
administré à 781 ménages. Par
ailleurs, 4 groupes de discussion (focus group discussion) ont
complété les données. Il ressort de cette étude que
les cas de maladies sont fréquents dans les ménages (74,8%) le
mois précédent l'enquête. Les dépenses moyennes sont
de 0,54$US/jour/personne, 20,1% sont membres d'association d'entraide sociale
mal organisée. La population est sous informée en matiere des
mutuelles de santé : 32,4% seulement ont déjà entendu
parler des mutuelles de santé. La proportion de ceux qui veulent
adhérer est de 87,7% d'enquêtés, 69,9% proposent cotiser
moins de 1$/mois et par membre, 17% proposent 1$US et 9,6% plus de 1$. En
définitive, la population a la volonté d'adhérer aux
mutuelles de santé. Un dynamisme social existe, avec une gestion
lacunaire et une insuffisance d'information par rapport aux mutuelles de
santé, d'oa le besoin d'une intense
sensibilisation.41
Une autre étude qui avait pour objectif
général l'évaluation des performances des mutuelles qui
fonctionnent dans le milieu d'étude, a permis de déterminer le
niveau de fonctionnalité des MS, le niveau de satisfaction de la
population par les services offerts par les MS, l'implication des
autorités sanitaires et des leaders d'opinions dans la sensibilisation
sur les MS, les conditions socio-économiques et le revenu de la
population de ce milieu. L'enquête s'est réalisée dans 4
zones de santé de la province du Sud Kivu (Kadutu, Kalehe, Idjwi et
Nyantende) et a concernée 2 hôpitaux, 2 CS et 4 MS. Les
questionnaires et les grilles d'enquête pré testés ont
été adressés respectivement aux autorités
sanitaires (équipe cadre de la ZS), aux gestionnaires des MS, aux
leaders d'opinion (autorités politico administratives et religieux), aux
responsables des F0SA et aux responsables des ménages
sélectionnés par un échantillonnage en grappe. Il est
ressorti de cette étude que la fonctionnalité des MS dans ce
milieu est faible (64,0%), le taux d'adhésion est faible (11,7%) alors
que le taux de satisfaction par les services offerts par les MS est
élevé (79,1%), l'implication aussi bien des leaders d'opinion que
des autorités sanitaires est faible, respectivement 34,1%, et 17,1%. Les
conditions socio-économiques précaires dont 18,3% des sujets
habitent la maison semi-durable ou durable avec lumiére comme locataire
ou propriétaire, 43,9% ont au moins un petit champ et un petit
élevage, 23% ont au moins une radio sous pile ou courant
électrique, avec ou sans TV (pirogue) et 8,1% utilisent au moins un
vélo comme moyen de transport. Le revenu
mensuel est egalement faible soit en moyenne
33,58us/moisimenage avec seulement 18,6% des menages qui realisent un solde
positif a la fin du mois.42
II.2.5. ETUDES FAITES SUR L'UTILISATION DES SERVICES DE
SANTE
Une autre categorie d'etudes, a montre que les prix
ont un impact negatif sur la demande des soins de sante. C'est le cas d'une
etude sur l'effet d'une augmentation des prix des soins de sante dans certaines
structures sanitaires en Republique Democratique du Congo. Bethume et al (1989)
avaient trouve dans le cadre de cette etude que cela se traduisait par une
diminution de la demande de soins surtout si cette augmentation de prix est
brusque. 43
Waddington et Enyimayew (1989) avaient, pour leur
part, trouve une diminution generale de l'utilisation des structures de soins
suite a une augmentation des prix des soins de sante au district sanitaire de
Ashanti-Akim au Ghana. 44
Dans une etude realisee au Kenya dans quatre centres
de sante, Mwabu et al (1991) avaient estime que, suite a une augmentation des
prix des soins de sante de 1%, le recours aux soins dans ces centres de sante
avait diminue de 38% entre 1989 et 1990. 45
Huber (1993) qui avait travaille sur les mêmes
centres de sante liait une grande partie de cette diminution de la demande de
soins de sante a une insuffisance des mesures d'exemption. Notons que cette
observation rejoint la conclusion formulee par Mwabu et al dans la mesure ou
les mesures d'exemption concernent des individus qui n'ont pas les moyens
financiers pour acceder aux soins de sante et dont la capacite a payer s'erode
beaucoup plus avec l'augmentation des prix des soins de sante.
46
42 Idem
43 Bethume X. Alfani S. et
Lahaye JP: The influence of an abrupt price increase on health service
utilization: evidence from Zaire.» Health Policy and Planning 4: 1989,
Pp17-47.
44 Waddington CJ et Enyimayew
KA: A price to pay: the impact of user charges in Ashanti-Akim District, Ghana.
» International Journal of Health Planning and Management, 1989, Pp
17-47.
45 Mwabu G., Wang'ombe JK,
Kimani VN: Health service pricing reforms and health care demand in
Kenya.» Paper presented at the 4th annual meeting of the IHPP
in Nyon , Switzerland. 1991
46 Huber J.: Ensuring access
to health care with the introduction of user fees: a Kenya example. »
Social Science and Medicine, 1993: Pp 485-494.
Dans son ouvrage les fondements de l'economie de la
sante, Charles E. PHELPS note quanta lui que, comme pour tout autre bien
economique, la demande des soins medicaux, depend des revenus. Des revenus plus
importants creent une demande des soins plus importante. Il fait remarquer
cependant que ce genre de declaration doit etre accompagne d'une mise en garde
: toute chose restant egale par ailleurs.
Pour ce qui est du prix de l'argent, le raisonnement
economique affirme que les personnes vivant dans les limites des contraintes
budgetaires achetent moins un certain type de biens au fur et a mesure que leur
prix augmente.
En sens inverse, elles achetent davantage quand leur
prix baisse. Si des etudes experimentales sont necessaires pour montrer
l'importance du prix dans l'influence exercee sur les consommateurs de soins
medicaux, la logique nous enseigne que sa possibilite existe. D'autres choses
etant egales, la demande des individus devrait diminuer quand le prix des soins
medicaux augmente. Il signale en plus que la demande des soins devrait varier
directement avec la gravite de la maladie, aussi longtemps que ces soins seront
aptes a guerir le patient.47
Une etude menee par Masasu B. Faustine a Kinshasa en
2005 fait ressortir que 34,9 % des malades estiment que les coats de soins
pratiques ~ l'H.P.G.R.K. sont inaccessibles, et 62 % disent que c'est assez
cher. Ce taux eleve prouve que les soins sont inaccessibles a l'H.P.G.R.K.
Cette appreciation des coats eleves de soins a l'H.P.G.R.K a ete egalement
constatee lors de l'etude comparative avec l'Hôpital Saint
Joseph.48
L'accés aux soins de sante par les populations
en situation de precarite est effectivement faible. Les derniéres
estimations par le ministére du plan et de la reconstruction, en
collaboration avec le ministére de la sante de la Republique
democratique du Congo rendent compte d'un taux d'accés aux soins de
prés 37%. Ce taux est si faible que le gouvernement s'en preoccupe au
plus haut point. En fin 2005 dernier, le gouvernement s'attendait a faire
passer ce taux de 37 a 45 %, lors de la redaction du Document de Strategie de
Reduction de la Pauvrete (DSCRP). Le taux moyen d'utilisation des services de
sante est d'environ 0,15 consultations par habitant et par an. Ce taux
moyen
47 E. PHELPS Charles : Les fondements de
l'économie de la sante, Publi-Union, France, 1995, p.74
48 Masasu B. F. Problematique
des coats des soins dans des hôpitaux publics, cas de l'hôpital
Provincial general de reference de Kinshasa. Inedit, 2005
de 0,15 correspond a moins d'une consultation par
personne tous les 6 ans. En parlant de l'utilisation des services hospitaliers,
le nombre d'enregistrements hospitaliers qui était de 35 pour mille
habitants au cours de la décennie 80 est tombé a 15 pour mille en
2001. Le DSCRP, en parlant du recours aux soins de santé, met seulement
en évidence la part infime du budget consacré par l' Etat a la
santé (qui atteint les proportions me-me inférieures a
1%) et le désengagement des partenaires au développement dans le
secteur. Ce qui conduit a la détérioration du systeme de
santé et au fait que les ménages assument pratiquement toute la
charge financiere des services de santé, bien entendu, en l'absence du
systeme d'assurance maladie. Il s'agit ici d'une ébauche de facteur qui
influence le recours aux soins de santé : la contrainte financiere,
étant donné que les soins ont un coat. Le rapport de l'Analyse
Participative de la Pauvreté (Rapport APP 2005) rend bien compte de la
perception de l'inaccessibilité aux soins de santé.
Facteurs socioéconomiques
Facteurs liés aux structures
sanitaires
Demande des soins
Cout des soins
II. 3. CADRE DE LA RECHERCHE
11.3.1. CADRE CONCEPTUEL
Dans ce paragraphe nous allons dégager d'une fagon
schématique les relations qui existent entre les variables en rapport
avec l'étude.
|
|
Variables intermediaires
|
|
Variables dépendantes
|
Variables independantes
|
|
|
|
|
|
Conséquences présumées:
- Inaccessibilité financiere aux soins
|
II.3.2. CADRE OPtRATIONNEL
Variables Variables Variables
F acteurs socioéconomiques :
- Source de revenu
- Recours a la médecine alternative
- Endettement
- Taille du ménage
F acteurs lies aux structures s anit aires :
- Financement
- Tarif
- Mutuelle de santé
- Utilisation
- Mode de recouvrement des dettes
CoFt des soins:
- Elevé
- Absence d'emploi
- Emploi non ou mal
rémunéré
- Automédication
- Tradi-praticiens
- Nombre des personnes a charge
Dem ande des soins:
- Appui de l'Etat
- Assistance extérieure
- Mode de paiement
- Faible connaissance sur les mutuelles de
santé
- Inaccessibilité financiére aux
soins
Independantes intermediaires dependantes
II.4. DEFINITIONS DES VARIABLES
- Automédication : est une pratique qui consiste
pour un malade de se prescrire et de consommer les médicaments sans avis
d'un personnel de santé.
- Appui de l'Etat : soutien en nature ou en argent sur
le fonctionnement ou sur la prime des agents.
- Assistance : un secours ou un appui en
matériel, en médicament, en vivre, ... venant de
l'extérieur
- Coilt : est le montant total que payerai le
ménage si une fois elle se rendait dans une structure sanitaire, C'est
tous les frais imputables a la maladie (consultations, soins médiaux,
achats médicaments etc...)
- Emploi : est toute activité
réalisée par les membres des ménages qui a un rendement
journalier ou mensuel.
- Endettement : le fait de s'être accordé
une dette au Centre de Santé; on paie la facture des soins apres avoir
été soigné.
- Dette recouvrée: la somme d'argent payée
par un malade apres un délai quelconque pour ses soins.
- Financement : affectation de ressources a une
structure sanitaire pour son fonctionnement.
- Inaccessibilité aux soins : manque d'acces aux
soins
- Médecine alternative: est la médecine
que l'on choisi entre deux possibilités : soit on fait recours a la
médecine moderne (au CS) soit la médecine
traditionnelle.
- Mode de paiement : la fagon dont le malade verse la
somme d'argent pour s'acquitter de ce qu'il doit dans une structure de
santé.
- Mode de recouvrement : la fagon dont les dettes sont
remboursées aux structures sanitaires.
- Mutuelle de santé: association qui fonctionne
et prend en charge les malades selon le principe de la solidarité entre
ses membres.
- Personnes a charge: toute personne résident
dans le ménage qui n'est pas a mesure de répondre a ses besoins
et qui est sous la responsabilité du chef de ménage.
- Revenu : somme d'argent pergue par un individu ou
un ménage, comme fruit d'un capital placé ou comme
rémunération d'une activité (le profit) ou d'un travail
(le salaire).
- Source de revenu: toute activité exercée
par le ménage afin de générer les recettes.
- Taille du ménage : elle désigne le
nombre de personnes habitant dans un ménage.
- Tarif : prix a payer pour les actes et services dans
les structures sanitaires.
- Tarification : est définie comme un
procédé qui consiste a déterminer la valeur
monétaire de l'acte ou exprimer sa valeur en terme de prix.
- Tradi-praticien : est une personne qui pratique la
médecine traditionnelle.
CHAPITRE III. APPROCHE METHODOLOGIQUE
III.1. TYPE D'ETUDE
La presente etude est descriptive car elle decrit la
problematique de l'accessibilite aux soins des menages de la
zone de sante de Goma au cours de la periode allant du 01er
janvier au 31 decembre 2009, elle est aussi transversale car
la recolte des donnees s'est effectuee dans un intervalle de
temps reduit. Un questionnaire a ete administre aux repondants lors
de l'enquete pour collecter les donnees quantitatives.
L'analyse documentaire a porte sur l'etude des documents
existants au sein de services de sante.
III.2. POPULATION D'ETUDE
Notre population d'etude est celle de la Zone de Sante
de Goma et est constituee de deux categories :
- les menages : 27.841 et
- les structures sanitaires integrees (Formations
sanitaires) : 54
III. 3. ECHANTILLON D'ETUDE
III.3.1. DETERMINATION DE LA TAILLE DE L'ECHANTILLON
a) Echantillonnage des menages
Pour trouver la taille de l'echantillon des menages de la
zone de sante de Goma dont N= 27841 menages, nous avons
utilise la formule de Lynch :
)
-
(1
49
NZ2.p.q
NZ2xp
p
n=
Nd2 + Z2 p
(1- p ) Nd 2 + Z2.p
.q
n= taille de l'echantillon
Z=niveau de confiance a 95% (valeur type constante est de
1,96)
p= prevalence estimative de la situation (a mesurer) :
47,8%= taux d'utilisation du curatif
d= marge d'erreur a 5% (valeur type de 0.05)
q= proportion des individus qui n'ont pas les
caracteristiques de la population d'etudes dans la population
globale. (q=1-p)
49 KIKOLI J., Cours de Séminaire et
conférence, L2 santé publique, ISTM Goma, inédit, 2010
Si la prevalence (p) n'est pas connue, donc on
considére que p a une valeur de 50%( sa valeur type est de
0.5)
n=
=
27841x(1,96)2
x0,47 8 x0,52
27841x3, 84 16x0,47 8 x0. 52
27841x(0,05 )2 + (1,9 6)2
x0,47 8 x0,52 27841x 0, 0025 + 3,84 1
x0,248
27841 x 0,954
= 3 7 6,45
=
69,602 + 0,9 52 5 54
70,
= 376 menages a enquêter.
b) Echantillonnage des structures
La determination de la taille de l'echantillon des
structures a ete fait en prenant tous les Centres de Sante de la Zone de sante
qui sont au nombre de 9 :
1. Centre de sante CAS0P
2. Centre de sante Mapendo
3. Centre de sante HEAL Africa
4. Centre de sante Afia Katindo
5. Centre de sante Notre Dame du Carmel
6. Centre de sante Afia Himbi
7. Centre de sante Afia Keshero
8. Centre de sante CCLK
9. Centre de sante Buhimba
111.3.2 CHO1X DE LfECHANT1LLON
Le type d'echantillonnage est probabiliste :
echantillonnage aleatoire systematique car la selection des membres de
l'echantillon s'est fait a intervalle regulier jusqu'a terminer le nombre des
gens qui doivent faire partie de l'echantillon.
Le nombre des menages a enquêter etant egal a
376; nous devons preciser que le questionnaire etait adresse principalement au
chef de menage (homme ou femme). Le pas de sondage est de 74. Ce pas de sondage
a ete obtenu en divisant le nombre total des menages de l'aire de sante sur le
nombre des
.. 27841 = 74
menages a enqueter:
376
|
. Voir tableau No 2.
|
L'echantillon par aire de sante a ete trouve en divisant
le nombre des menages de l'aire de sante sur le pas de sondage.
Ex. - Aire sante de Casop : 184741 = 24,8
- Aire de santé Buhimba : 968 = 13
. Voir tableau No 2.
74
Pour les formations sanitaires, le choix est de 9
structures de base de la Zone de Santé. Ce choix a été
motivé par le fait que c'est le C.S qui est la structure de base des
SSP.
TABLEAU No. 2. T aille de l'echantillon par aire de
sante et pas de sond age
AIRES DE No SANTE
|
POPULATION
TOTALE MENAGES ECHANTILLON
|
PAS DE SONDAGE
|
1 CAS0P
|
11047
|
1841
|
25
|
74
|
2 MAP END0
|
54379
|
9063
|
122
|
74
|
3 AFIA HIMBI
|
12487
|
2081
|
28
|
74
|
4 AFIA KATIND0
|
13954
|
2326
|
31
|
74
|
5 HEAL Africa
|
7947
|
1325
|
18
|
74
|
6 CARMEL
|
16332
|
2722
|
37
|
74
|
7 KESH ER0
|
34658
|
5776
|
78
|
74
|
8 CCLK
|
10503
|
1751
|
24
|
74
|
9 BUHIMBA
|
5805
|
968
|
13
|
74
|
TOTAL
|
167112
|
27841
|
376
|
74
|
Source : Données BCZ Goma
111.3.3. PROCEDURE DE L'ENQUETE
111.3.3.1. Recrutement, selection et formation des
enqueteurs
Le critére que nous avons utilisé pour
recruter et sélectionner les enquêteurs était d'avoir
déjà fait un travail de recherche et l'avoir défendu, plus
concrétement avoir un grade de graduat en n'importe quelle
option.
Ainsi vu le volume du travail a effectuer, nous en avons
sélectionné 5.
Leur formation a pris un jour. Aprés la
formation, ils se sont chacun choisis les aires de santé a
enquêter d'une fagon aléatoire simple pour la récolte des
données auprés des chefs de ménages.
Pour ce qui est de l'enquête auprés des
structures sanitaires, nous nous sommes réservé cette
tâche.
111.3.3.2. Pré-test du questionnaire
Au lendemain de la formation, nous avons
procédé par pré-tester le questionnaire pour nous rassurer
de la compréhension des enquêteurs mais aussi pour savoir si nos
questions ont été bien formulées et voir la
réaction des enquêtés face auxdites questions. Pour cela 20
ménages dans le milieu d'étude ont été
sélectionnés au hasard pour nous servir. L'analyse s'est faite le
même jour et la décision de descente sur terrain a
été confirmée.
111.3.3.3. Récolte des données
Notre descente sur terrain était
conditionnée par l'autorisation de recherche obtenue auprès des
autorités académiques de l'ISTM/Goma ainsi que le visa de
l'autorité hiérarchique de la Zone de Santé de Goma
(Médecin Chef de Zone de Santé).
La récolte des informations a commencé
le jour suivant le pré-test par les enquêteurs selon qu'ils se
sont choisis les aires de santé. Ils ont fait toute la récolte
sous notre supervision.
Dans chaque quartier, nous avons
présenté l'autorisation de recherche auprès des
autorités de base (chefs de quartiers ou chefs d'avenues) avant de
commencer l'administration du questionnaire.
Le premier ménage a enquêter était
tout simplement la première maison de chaque avenue concernée par
notre étude.
Ainsi le questionnaire a été
administré aux chefs des ménages et consistait a collecter les
données de ces derniers face a l'accessibilité financière
aux soins de santé, l'identification des ménages a enquêter
était faite a l'aide du pas de sondage égal a 74 comme dit
précédemment. Dans les quartiers dont les avenues n'ont pas de
numéros affichés, nous avons fait le comptage physique des
maisons.
Notons qu'à l'absence du chef de ménage,
c'est son épouse qui était interrogée. A l'absence de 2,
l'enfant ainé a été interrogé ; si tous ne sont pas
disponibles, nous étions obligés de passer directement au
numéro de la maison suivante.
Pour les structures sanitaires, un questionnaire a
été administré aux infirmiers titulaires ou leurs adjoints
(I.T, I.T.A) et une feuille de compilation des données a
été utilisée pour récolter les informations dans
les différents registres et documents sanitaires : curatif, rapport
SNIS,...
III.4. SAISIE, TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
Les données et informations recueillies au cours
de notre étude étaient saisies a l'aide du logiciel Word et
l'analyse a été faite en SPSS 12.0.
III.S. CONSIDERATION ETHIQUE
Nous avons laissé a nos enquêtés tous
les droits de répondre ou non aux questions de l'enquête. Le
consentement libre et éclairé a été
respecté.
Pour garantir la confidentialité des
déclarations fournies par les enquêtés, nous avons
récolté et traité les données dans
l'anonymat.
Pour nos enquêtés qui ne savaient pas
lire et écrire les frangais ; nous avons traduit ce questionnaire en
langue locale le KISWAHILI pour plus de compréhension.
III.6. DIFFICULTES RECONTREES ET LIMITES DE L'ETUDE
Au cours de ce travail, nous nous sommes heurté a
multiples difficultés telles que :
- Le manque de numérotation sur les maisons des
certaines avenues,
- L'absence des personnes adultes dans le ménage
pendant notre enquête,
- Le refus de quelques uns de nos enquêtés
de répondre a notre questionnaire d'enquête,
- La réception tardive par quelques prestataires
des soins suite aux multiples activités réalisées par ces
derniers, ...
CHAPITRE IV. PRESENTATION DES RESULTATS
Dans ce chapitre, les résultats sont
présentés suivant les 2 différentes catégories des
enquêtés:
· Catégorie I : Résultats provenant
des chefs des ménages ;
· Catégorie II : Résultats provenant
des prestataires médicaux sanitaires CATEGORIE 1. RESULTATS
D'ENQUETE PROVENANT DES CHEFS DES MENAGES
SECTION 0. RESULTATS RELATIFS A L'IDENTIFICATION DES
ENQUETES
Tableau No 3. Rép artition des résult ats
selon la tranche d'âge des chefs de ménages
Tr anche d'âge Fréquence Pourcent
age
18-25 ans 39 10,4
26-40 ans 277 73,7
41-64 ans 60 16,0
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que 277 soit 73,7% de chefs de
ménages enquêtés se trouvent dans la tranche d'age de 26 a
40 ans.
Tableau No 4. Rép artition des résult ats
selon le sexe des enquétés
Sexe Fréquence Pourcent age
Masculin 334 88,8
Féminin 42 11,2
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Tableau No 5. Rép artition des résult ats
selon l'ét at civil des enquétés
Etat civil Fréquence Pourcent age
Célibataire 14 3,7
Marie(e) 328 87,2
Divorce(e) 20 5,3
Veuf (ve) 14 3,7
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Dans ce tableau nous remarquons que 87,2% soit 328 chefs
de ménages enquêtes sont maries.
SECTION 1.RESULTATS RELATIFS AUX SOURCES DE REVENU
Tableau No 6. Rép artition des résult ats selon l a t aille
du ménage
T aille du ménage Fréquence Pourcent
age
2-4 personnes 5-6 personnes 7-8 personnes 9-10
personnes Plus de 10 personnes
|
111 135 92 26 12
|
29,5 35,9 24,5 6,9
3,2
|
Total 376 100
Sources : Nos enquêtes
Au vu de ce tableau nous constatons que 135 soit 35,9%
de menages enquêtés sont composes de 5-6 personnes suivi de ceux
composes de 2-4 personnes avec 29,5%.
Tableau No 7. Rép artition des résult ats
selon la profession des chefs de ménages
Profession Fréquence Pourcent age
Débrouillard Fonctionnaire Commergant
Agent de société Chômeur
Petits métiers
|
48 82 46 38 59 103
|
12,8 21,8 12,2 10,1 15,7 27,4
|
Total 376 100
Source : Nos enquetes
Ce tableau montre que les petits métiers
constituent la principale profession des ménages enquetés soit
27,4%. Dans les petits métiers nous avons considéré : la
magonnerie, la menuiserie, la couture, le petit commerce, le réparateur,
la photographie, le coiffeur, le cuisinier, la manutention, le taximan, le
chauffeur, la plomberie,...
Tableau No 8. Rép artition des résult ats
selon le revenu mensuel
Revenu Fréquence Pourcent age
Moins de 50$ 140 37,2
51-100$ 129 34,3
101-150$ 36 9,6
151-200$ 40 10,4
Plus de 200$ 31 8,2
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Les résultats de ce tableau nous montrent que
140 chefs de ménages soit 37,2% gagnent moins de 50$ le mois. Ils sont
suivis de 129 soit 34,3% qui gagnent entre 51 et 100$, seulement 8,2% soit 31
chefs de ménages gagnent plus de 200$ le mois.
- 48 - SECTION II. RESULTATS RELATIFS A
L'ELASTICITE DE LA DEMANDE DE SOINS
Tableau No 9. Repartition des resultats selon qu'il
existe une periode entre l a m al adie et l a decision d' aller dans une
structure de sante
Periode Frequence Pourcent age
0ui 240 63,8
Non 136 36,2
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Pour la majorite des enquetes, 240 soit 63,8%, confirment
qu'il existe un d~lai avant d'amener un malade dans une structure
sanitaire.
Tableau No 10. Repartition des resultats selon le delai
entre la m aladie et l'envoi du m al ade dans une structure s anit
aire
Dalai Frequence Pourcent age
1-2 jours 175 72,9
3-4 jours 30 12,5
5 jours et plus 35 14,5
Total 240 100
Source : Nos enquêtes
Au regard de ce tableau nous voyons que 72,9% d'enquetes
attendent 1-2 jours pour amener leur malade dans une structure
sanitaire.
Tableau No 11. Repartition des resultats selon le lieu
on le m al ade se rend d' abord avant d' aller dans une structure de
sante
Lieu Frequence Pourcent age
Directement dans une structure sanitaire
A la pharmacie
Dans une chambre de priere
Chez le tradi-praticien
Reste a la maison
|
63
274 25 4
10
|
16,8
72,9 6,6 1,1 2,7
|
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
De ce tableau, 72,9% enquêtés recourent
d'abord a la pharmacie avant d'aller dans une structure de
santé.
Tableau No 12. Repartition des resultats selon les
raisons avancees pour justifier cette situation
Raisons Frequence Pourcent age
Indisponibilité des moyens financiers 190
50,5
Manque de temps 7 1,8
Manque de moyen de transport 4 1,0
Autres 175 46,5
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Au regard de ce tableau, nous constatons que 50,5%
d'enquêtés ne vont pas directement a la structure sanitaire faute
des moyens financiers.
Il faut signaler que dans « autres D ils ont
évoqué des raisons comme le temps d'aller chercher un bon de
soins, le temps de voir s'il y aura rémission ou amendement des signes
de la maladie,...
SECTION III. RESULTATS RELATIFS A LA DETTE DES MENAGES
ENVERS LA STRUCTURE SANITAIRE
Tableau No 13. Rép artition des résult
ats selon que le ménage a une dette envers une structure s anit
aire
Dette Fréquence Pourcent age
0ui 58 15,4
Non 318 84,6
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Ce tableau révéle que 84,6% de
ménages n'ont pas de dette envers une structure sanitaire contre 15,4%
qui en ont.
Tableau No 14. Rép artition des résult ats
selon le mont ant de l a dette
Mont ant de la dette
|
Fréquence
|
Pourcent age
|
Moins de 50$
|
45
|
77,5
|
51-100$
|
8
|
13,7
|
101-151$
|
3
|
5,1
|
151-200$
|
0
|
0
|
Plus de 200$
|
2
|
3,4
|
Total
|
58
|
100
|
Source : Nos enquêtes
|
|
|
Le résultat de ce tableau montre que parmi les
enquêtés qui ont une dette envers une structure de santé,
la somme est de moins de 50$ dans 77,5% de cas.
Tableau No 15. Rép artition des résult ats
selon l a durée de l a dette
Durée de l a dette Fréquence Pourcent
age
< 1 mois 35 60,3
1-3 mois 13 22,4
4-6 mois 6 10,3
7-12 mois 4 6,9
Total 58 100
Source : Nos enquêtes
Ce tableau nous révéle que 60,3%
d'enquêtés ayant une dette envers une structure sanitaire, ladite
dette dure moins d'un mois.
Tableau No 16. Rép artition des résult ats
selon l'éché ance de p aiement
Eché ance de p aiement Fréquence Pourcent
age
< 1 mois 1-3 mois 4-6 mois 7-12 mois Plus d'une
année
Je ne sais pas
|
18
23
7 0 2
8
|
31,0 39,6 12,0
0
3,4
13,8
|
Total 58 100
Source : Nos enquêtes
Pour les ménages ayant une dette envers une
structure de santé, 39,6% comptent la payer dans un délai de 1 A
3 mois, par contre 13,8% ne savent pas A quand ils payeront.
SECTION IV. RESULTATS RELATIFS A L'AFFILIATION A UNE
MUTUELLE DE SANTA
Tableau No 17. Repartition des resultats selon l'
affili ation a une mutuelle de sante
Affiliation Frequence Pourcent age
0ui 27 7,2
Non 349 92,8
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Ce tableau nous fait voir que 92,8%
d'enquêtés ne sont pas affiliés a une mutuelle de
sante.
Tableau No 18. Repartition des resultats selon l a
prise en charge des soins du menage
Prise en charge Frequence Pourcent age
Charge personnelle 319 84,8
Employeur 34 9,0
Mutuelle de sante 23 6,1
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
De ce tableau nous remarquons que 84,8% d'enquêtes
se prennent en charge eux mêmes quand ils sont malades.
S ECTI0N V. QU ESTI0NS RELATIVES A LA STRUCTURE D E
SANTE
Tableau No 19. Repartition des resultats selon le mode
de p aiement des soins applique dans les structures de sante
Mode de p aiement Frequence Pourcent age
Paiement direct Avance ou caution Endettement
Hypothéque
Autres a préciser
|
277 34
26 12
27
|
73,7 9,0 6,9 3,2 7,2
|
Total 376 100
Source : Nos enquêtes
Dans les structures ou se font soigner les
enquêtés, ils appliquent le mode de paiement direct dans 73,7% de
cas comme l'indique le tableau cihaut.
CATEGORIES II. RESULTATS D'ENQUETE PROVENANT DES
PRESTATAIRES MEDICO-SANITAIRES
Tableau No 20. Repartition des resultats selon
l'identific ation des prest at aires des soins
Sexe Frequence Pourcent age
Masculin 8 88,9
Féminin 1 11.1
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
Tableau No 21. Repartition des resultats selon la
qualification des prest at aires medicaux s anit aires
Qualification Fréquence Pourcent age
M&decin 0 0
Infirmier A1 8 88,9
Infirmier A2 1 11,1
Infirmier A3 0 0
Autres 0 0
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
Nous voyons dans ce tableau que 88,9% de prestataires de
soins enquêt&s &taient des infirmiers A1.
Tableau No 22. Repartition des resultats selon le t aux
d'utilis ation du cur atif
T aux d'utilis ation Fréquence Pourcent
age
10-20% 2 22,2
21-40% 2 22,2
41-60% 5 55,6
61-80% 0 0
81-100% 0 0
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que le taux d'utilisation du
curatif entre 41-60% est de 55,6% de cas.
Tableau No 23. Rép artition des résult
ats selon l a raison de ce faible t aux d'utilis ation
|
Raisons
|
Fréquence
|
Pourcent age
|
Disponibilité des médicaments
|
8
|
88,9
|
Compétence du personnel
|
1
|
11.1
|
Disponibilité du matériel
médical
|
0
|
0
|
Moyen financier
|
0
|
0
|
Total
|
9
|
100
|
Source : Nos enquêtes
|
|
|
Ce tableau nous renseigne que le taux du curatif est
influencé par la disponibilité des médicaments dans 88,9%
de cas.
Tableau No 24. Rép artition des résult
ats selon l a prise en charge des indigents par les structures
Prise en charge des indigents Fréquence Pourcent
age
0ui 2 22,2
Non 7 77,8
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
Au vu de ce tableau, nous remarquons que 77,8% des
structures enquêtées ne prennent pas en charge les
indigents.
Tableau No 25. Rép artition des résult ats
selon l' appui extérieur
Appui extérieur Fréquence Pourcent
age
0ui 8 88,9
Non 1 11.1
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
A partir de ce tableau nous constatons que 88,9% de
structures enquêtées recoivent un appui
extérieur.
Tableau No 26. Rép artition des résult ats
selon le type d' appui
Type d' appui Fréquence Pourcent age
Salaire de l'Etat 0 0
Prime 3 37,5
Fourniture et médicaments 5 62,5
Total 8 100
Source : Nos enquêtes
Ce tableau nous montre que parmi les 8 structures qui
recoivent un appui, 62,5% de structures enquêtées le recoivent en
fourniture et médicaments.
Tableau No 27. Rép artition des résult
ats selon le systeme de t arific ation
T arific ation Fréquence Pourcent age
Gratuité de soins 0 0
Totalité a la charge du malade 1 11.1
Partage des couts 8 88,9
Forfait 0 0
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
Au vu de ce tableau, nous voyons que dans 88,9% de
structures enquêtées, le systéme de tarification
appliqué est celui de partage des couts. Dans le partage de couts, le
partenaire paie une proportion selon les conventions avec les autorités
sanitaires et le malade paie le reste.
Tableau No 28. Rép artition des résult ats
selon le type de recouvrement
|
Recouvrement
|
Fréquence
|
Pourcent age
|
Paiement direct
|
8
|
88,9
|
Avance ou caution
|
1
|
11.1
|
Endettement
|
0
|
0
|
Paiement en nature
|
0
|
0
|
Hypothèque
|
0
|
0
|
Total
|
9
|
100
|
Source : Nos enquêtes
|
|
|
Dans ce tableau nous remarquons que 88,9% de structures
enquetees appliquent le type de recouvrement de paiement direct.
Tableau No 29. Rép artition des résult ats
selon l a v aleur des dettes
V aleur de dettes Fréquence Pourcent
age
1-500$ 4 44,4
501-1000$ 4 44,4
1001-1500$ 1 11,1
1501-2000$ 0 0
Plus de 2000$ 0 0
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
Parmi les structures enquetees dont la dette s'eleve de 1
a 500$ sont egales a celles dont cette valeur est de 501 a 1000$, soit
44,4%
Tableau No 30. Repartition des resultats selon le mont
ant des dettes recouvre le mois precedent
Mont ant recouvre
|
Frequence
|
Pourcent age
|
0-10% de la totalité de dettes
|
5
|
55,6
|
11-20% de la totalité de dettes
|
4
|
44,4
|
21-30% de la totalité de dettes
|
0
|
0
|
31-40% de la totalité de dettes
|
0
|
0
|
41-50% de la totalité de dettes
|
0
|
0
|
>50% de la totalité de dettes
|
0
|
0
|
Total
|
9
|
100
|
Source : Nos enquêtes
|
|
|
Nous remarquons dans ce tableau que le montant
recouvré par mois par les structures est de 0 a 10% dans 55,6% de
cas.
Tableau No 31. Repartition des resultats selon la
procedure de recouvrement des dettes
Recouvrement Frequence Pourcent age
Relais communautaires 6 66,7
I.T et ses agents 0 0
Acquittement volontaires 3 33,3
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
Le résultat de ce tableau montre que le
recouvrement des dettes est fait en 66,7% par les relais
communautaires.
Tableau No 32. Repartition des resultats selon le mont
ant des dettes irrecouvrables
|
|
|
|
|
|
dettes
|
Dettes irrécouvrables
|
Fréquence
|
Pourcent age
|
|
0-10% de la totalité de dettes 11-20% de la
totalité de dettes 21-30% de la totalité de dettes 31-40% de la
totalité de dettes 41-50% de la totalité de dettes >50% de la
totalité de dettes
|
0
4
5 0 0 0
|
|
|
0 44,4 55,6 0 0 0
|
|
Total
|
9
|
|
|
100
|
|
Source : Nos enquêtes
Au regard de ce tableau
|
nous
|
voyons
|
que
|
la valeur
|
des
|
irrécouvrables varient entre 0-10% et 11-20% de la
totalité des dettes dans respectivement 55,6 et 44,4% de
cas.
Tableau No 33. Repartition des resultats selon les
raisons de cette situation
Raison de dettes irrécouvrables Fréquence
Pourcent age
Perte d'adresse du redevable 3 33,3
Mort du redevable 0 0
Impossibilité d'acquittement 6 66,7
Autres a préciser 0 0
Total 9 100
Source : Nos enquêtes
L'impossibilité d'acquittement des redevables est
a la base de déclarer les dettes irrécouvrables dans 66,7% de
cas.
CHAPITRE V. DISCUSSION DES RESULTATS
Dans ce chapitre nous procederons a la discussion des
resultats de notre etude selon les thémes retenus et a les comparer a
ceux des autres etudes realisees ailleurs. Il est a noter que les resultats
presentes au quatriéme chapitre et dont nous allons mener des
discussions ont ete obtenu a l'aide des questions adressees aux chefs de
menages et aux prestataires medicosanitaires de la Zone de sante de
Goma.
Nos resultats seront discutes en fonction de
:
1. principales sources de revenu des menages
;
2. demande des soins par les menages ;
3. endettement des chefs des menages envers les
structures de sante ;
4. affiliation des menages aux mutuelles de sante
;
5. taux d'utilisation des services de sante.
I. PRINCIPALES SOURCES DE REVENU DES MENAGES
Dans le tableau No 3, la majorite de chefs de menages se
trouve dans la tranche d'áge comprise entre 26 et 45 ans soit
73,7%.
Selon la repartition demographique, les personnes dont
l'áge est compris entre
15 a 64 ans sont considerees comme les plus
economiquement actives.50
Par consequent les chefs de menages de la
me-me tranche d'áge n'ayant pas d'emploi remunere ou autre
source de revenu ont un obstacle pour acceder financiérement aux soins
de sante.
Les chefs de menages de sexe masculin ayant repondu au
questionnaire constituent 88,8% des cas (le tableau No 4). Dans le tableau No
5, les maries sont plus chefs que les autres categories d'etat civil avec 87,2%
de cas.
Ceci vient confirmer la theorie de J. MUZIG E qui
considére le menage dont la femme est chef, comme menage vulnerable,
dans les cas normaux, c'est l'homme qui est le chef de menage.
51
Dans le tableau No 6, la taille de menage composee de 5 a
6 personnes est de 35,9% de cas. Ceci est proche de celle trouvee par ASRAMES
dans son
50 J. MUZIGE, Cours d'épidémiologie,
MPH, ISTM GOMA, Inédit, 2010
51 Idem
enquête socio-économique
réalisée en 2003 et en 2005 au Nord Kivu qui avait trouvé
respectivement a 5,9 et 6,1 personnes par
ménage.52
Cette taille est aussi trés proche du chiffre
national de notre pays la RDC qui est estimé a 5,3
personnes.53
Masasu B.F. avait trouvé elle aussi la taille
moyenne des ménages de 6 personnes a Kinshasa en 2005 dans une
étude sur la problématique des couts des soins dans des
hôpitaux publics, cas de l'6ôpital Provincial Général
de Référence de Kinshasa.54
Le Document de Stratégie de la Croissance et de
Réduction de la Pauvreté (DSCRP) met en relation la taille du
ménage et la pauvreté, et que les ménages dont la taille
est de 10 membres et plus sont les plus pauvres (plus de 80% d'incidence). En
decd. de 10 membres, l'incidence de la pauvreté diminue
sensiblement pour atteindre 44% des pauvres, en parlant des ménages
composés de trois membres.55
La taille du ménage influence négativement
l'accessibilité aux soins car elle augmente le nombre des personnes en
charge.
Le tableau No 7, montre que les petits métiers
comme maconnerie, menuiserie, couture, petit commerce, réparateur,
photographe, coiffeur, cuisinier, manutentionnaire, taximan, chauffeur,
plombier,... constituent la source principale de revenu de la majorité
de ménages dans plus de 27,4% des cas. Ils sont suivis des
fonctionnaires de l'Etat avec 21,8%.
L'étude réalisée par Masasu B.F.
en 2005 a Kinshasa avait trouvé que 32 % des malades interrogés
sont de débrouillards qui s'occupent des activités de survie
(petit commerce), 17,8 % sont des vendeuses et 17,2 des
chômeurs56.
Selon PNUD, le chômage est relativement
élevé au Nord Kivu avec une proportion de 6,1% avec une incidence
de pauvreté de 72,9% .57
Dans notre milieu, les activités
génératrices de revenu ou les petits métiers a eux seuls
supportent difficilement les couts de soins de ménages surtout dans les
structures de deuxiéme échelon de la Zone de
Santé.
52 NOVIB et IPS/Nord Kivu, op cit
53 PNUD Nord Kivu, Unité de lutte contre la
pauvreté, 2009
54 MASASU B.F., Op cit
55 DSCRP, 0p cit
56 MASASU B.F., Op cit
57 PNUD Nord Kivu, Op cit
Le tableau No 8 montre que le revenu mensuel de
ménages est encore bas, la majorité gagne moins de 50$ le mois.
De ce montant, nous pouvons déduire que la moyenne par jour et par
personne est de plus ou moins 0,2$.
Au Nord Kivu la population continue de vivre dans des
conditions difficiles loin en dessous du seuil de pauvreté bien que le
revenu moyen par jour par personne soit passé de 0,16$(en 2003) a 0,33
en 2005.58
Ceci est loin du seuil de pauvreté de la Banque
Mondiale qui est de 1$/jour/personne.
Avec cette situation précaire et comme dit plus
haut que la santé a un prix, les ménages ne peuvent pas
facilement accéder financierement aux soins de santé de
qualité.
2. DEMANDE DES SOINS PAR LES MENAGES
La majorité de ménages soit 63,8%
observe un délai avant d'amener un membre de la famille dans une
structure sanitaire. Le délai est de 1 a 2 jours dans 72,9%. Tableau No
9 et 10.
Selon MSF/Burundi, dans le systeme de recouvrement des
codts, 36,2% de malades considerent leur état de santé « peu
grave N et ne consultent pas par manque d'argent (pour 58,7% d'entre
eux).59
Dans la plus part de cas, ce délai est du au
manque de moyen financier au moment oil l'on est tombé malade, il faudra
attendre 1 ou 2 jours voire me-me plus pour chercher et trouver de
l'argent et ainsi amener le malade dans une structure sanitaire. Quand les
malades ont tendance a attendre trop longtemps avant de se rendre a la
consultation, ceci peut aggraver leur situation sanitaire.
Dans les tableaux No 11 et 12, 72,9% de cas se rendent
d'abord dans une pharmacie pour y acheter des médicaments avant d'amener
le malade au centre de santé. Pour notre étude, la raison
principale de cette situation étant l'indisponibilité de moyen
financier dans plus de 50,5% de cas.
Ces chiffres sont inférieurs a ceux
trouvés Asrames en 2005, qui a constaté que les malades se font
soigner au centre de santé dans 42% et recouraient a la pharmacie dans
28% des cas60.
58 NOVIB et IPS/Nord Kivu, op cit
59 MSF/Burundi, Op cit
60 NOVIB et IPS/Nord Kivu, Idem
Au Burundi, selon l'enquête menée par MSF
Belgique de novembre 2003 a janvier 2004 sur les soins des personnes
vulnérables, plus de 17% de la population ne se rend pas a une simple
consultation, principalement pour des raisons financiéres (82% de ces
malades ne consultent pas par manque d'argent).61
Selon la Banque Mondiale, les pauvres recourent a
l'automédication plus que les riches.62
En outre, acheter un médicament a la pharmacie
réduirait le coat de frais que de devrait payer le ménage une
fois arrivé dans une structure sanitaire.
Il échappe ainsi aux frais de consultation, de
laboratoire, d'imagerie,... le coat direct est réduit et le coat
indirect annulé.
3. ENDETTEMENT DES CHEFS DES MENAGES ENVERS LES
STRUCTURES DE SANTE
Les tableaux No 13, 14, 15, et 16 concernant la dette
envers les structures sanitaires, 84,6% des ménages n'en ont pas. Ceux
qui en ont, elle est de moins de 50$ dans 77,5% des cas, dont la durée
d'acquisition est de moins d'un mois dans 60% des cas. La majorité de
ménages qui ont une dette estime pouvoir la payer dans un délai
de 1 a 3 mois dans 39,6% des cas.
Pour montrer l'influence des difficultés
financiéres - précarité financiére liée aux
contraintes budgétaires des populations, le DSCRP montrent que les
études ponctuelles réalisées principalement au Sud Kivu,
24% de patients ont vendu leurs biens et 18% se sont endettés pour faire
face au coat des soins de santé. Aussi, dans le Maniema, 30% de patients
ont vendu leurs biens et 15% se sont endettés pour faire face au coat
des soins de santé.63
Ainsi nous pouvons dire que les ménages
préferent plus l'auto prescription ou l'auto médication que
s'endetter dans les structures sanitaires.
61
MSF/Belgique, Burundi,
Op cit
62 Banque Mondiale, Op cit
63 DSCRP, op cit
4. AFFILIATION DES MENAGES AUX MUTUELLES DE SANTE
Dans les tableaux No 17 et 18 ; parmi les 376 menages
enquêtes, 27 seulement sont affilies a une mutuelle de sante soit 7,2% et
dans 84,8% de cas, les menages se prennent en charge eux même quand ils
sont malades. Selon K. Karafuli, la population est sous informee en
matiére des mutuelles de sante : 32,4% seulement ont dejà entendu
parler des mutuelles de sante. La proportion de ceux qui veulent adherer est de
87,7% enquêtes, ...64
Au Rwanda, ...la moyenne nationale du taux
d'utilisation des services curatifs est tombee a 0,3 consultation par an ; les
taux annualises des consultations dans la plupart des MS atteignent 1 a 1,3
consultations par an. Ainsi donc, chaque membre mutualiste, grace aux MS est a
même de frequenter son CS de premier contact.65
Bien entendu, les mutuelles de sante augmentent la
frequentation de la population aux structures sanitaires, montrent un grand
potentiel a ameliorer l'accessibilite financiére aux soins mais il
faudrait une sensibilisation.
5. TAUX D'UTILISATION DES SERVICES DE SANTE
Le tableau No 19 montre que le mode de paiement
principal applique dans les structures sanitaires est le « paiement direct
» dans la proportion de 73,7% de cas et de 88,9% dans les structures de
sante dans le tableau No 28.
Charles E. PHELPS note que, comme pour tout autre bien
economique, la demande des soins medicaux, depend des revenus. Des revenus plus
importants creent une demande des soins plus
importante.66
Le menage qui ne dispose pas d'argent liquide est
oblige de retarder son recours a la structure de sante ou d'opter pour des
alternatives plus accessibles mais de moindre qualite.
Le tableau No 20 montre que dans 88,9% de cas, les
prestataires des soins enquêtes sont de sexe masculin. La parite en
vigueur dans notre pays la RDC n'a pas ete respectee dans ce
domaine.
Dans le tableau No 21, la majeure partie des prestataires
des soins ont la formation universitaire du niveau A1 dans 88,9% de
cas.
64 K. Karafu li, Notes du
Cours d'Economie approfondie de la sante, L2 sante pub lique, ISTM Goma,
inédit, 2009-2010
65 MINISANTE Rwanda, Op cit
66 . PHELPS Charles : Les fondements de
l'économie de la sante, Publi-Union, France, 1995, p.74
Selon la ZS de Goma, les prestataires de soins de ce
niveau de formation constituent la proportion de
58,6%.67
Le taux d'utilisation du curatif des structures
sanitaires entre 41-60% est de 55,6% de cas ; entre 10-20% et 21-40% le taux
d'utilisation est chacun de 22,2%. Ceci nous montre la faible utilisation des
services de santé par la population de notre milieu d'étude.
(Tableau No 22)
Par comparaison avec les derniéres estimations
par le ministére du plan et de la reconstruction, en collaboration avec
le ministére de la santé de la République
Démocratique du Congo qui rendent compte d'un taux d'accês aux
soins de prês 37%, ce taux est si faible que le gouvernement s'en
préoccupe au plus haut point.68
Selon la déclaration de l'0MS, < il faudrait
que chaque habitant de la planête, à tout moment puisse
bénéficier d'un systême de soins accessible, aussi
performant que possible, qui lui assure d'être soigné sans
discrimination (de richesse, d'âge, de sexe, de nationalité, de
religion, etc.)69
Pour le tableau No 23, ce taux d'utilisation du
curatif pourrait 1tre influencé par la disponibilité ou non des
médicaments dans la structure de santé dans 88,9% de
cas.
En revanche, les malades préférent aller se
faire soigner là ou ils auront les médicaments prescrits sans
leurs donner une ordonnance à chercher ailleurs.
Dans les tableaux No 24, 25, 26 et 27, nous remarquons
que seulement 22,2% des structures prennent en charge les indigents. Comme les
structures fonctionnent avec le systeme d'autofinancement, parfois
appuyées extérieurement en médicaments dans 62,5%,
appliquant le systeme de partage des couts dans 88,9%, ils se trouvent ainsi
dans une situation telle que, prendre en charge un indigent devient une chose
pas facile.
Selon le Ministére du plan et de reconstruction
de la RDC, la plupart des gouvernements ont décrété la
gratuité des soins pour les plus pauvres. En l'absence de
mécanisme de compensation pour le prestataire, les résultats de
cette politique d'exemption ont été décevants. Souffrant
déjà d'un sous-
67 Données BCZ Goma, op cit
68 DCSRP, Op cit
69http :
www.who.int.fr
financement, les structures de sante ne peuvent se
permettre d'octroyer trop d'exemptions.70
Bien que les structures appliquent le systéme
de paiement direct, elles accordent toujours de dettes aux malades. Dans les
tableaux No 29 et 30, la valeur de dettes entre 1-500$ et de 500-1000$ dans
chacune de cas est a 44,4%. Le recouvrement mensuel auprés des
redevables de la valeur entre 0- 10% des ces dettes est de 55,6%, et entre
11-20% le recouvrement est 44,4%.
Pour MSF/Burundi, payer la consultation et se soigner,
la majeure partie des Burundais est contrainte de recourir a des moyens
extremes, tel l'endettement ou la vente d'un bien, les poussant dans une
pauvreté encore plus grande. Le recours a l'endettement auprés
d'un centre de sante est une pratique courante dans le
pays.71
Le DSCRP montre qu'au Sud Kivu, 24% de patients ont
vendu leurs biens et 18% se sont endettés pour faire face au cout des
soins de sante. Aussi, dans le Maniema, 30% de patients ont vendu leurs biens
et 15% se sont endettés pour faire face au cout des soins de
santé.72 Qui paie ses dettes s'enrichi dit-on mais c'est
difficile de payer quand on a d'autres besoins primaires non
satisfaits.
Dans les tableaux No 31, 32 et 33; 33,3% seulement des
redevables viennent s'acquitter volontairement dés qu'ils trouvent
l'argent ; la valeur du montant de dettes entre 21-30% est
déclarée irrécouvrable par les structures dans 55,6% de
cas et entre 11-20%, 44,6% de cas.
Au Burundi, en janvier 2004, plus de 17% de la
population ne se rend pas a une simple consultation, principalement pour des
raisons financiéres (82% de ces malades ne consultent pas par manque
d'argent).73
Par ailleurs, la raison principale de cette
irrecouvrabilite etait l'impossibilite d'acquittement des
redevables.
70 Ministere du Plan et de la Reconstruction, 0p
cit
71 MSF/Burundi, Op cit
72 Idem
73 Idem
Un ménage ayant une dette envers une structure
de santé ne pourrait pas revenir pour les soins tant gu'il n'a pas
encore réglé sa dette antérieure entrainant ainsi
l'inaccessibilité financiére aux soins.
1. CONCLUSION
Au cours de cette etude intitulee «
l'accessibilite financiere aux soins N, nous nous sommes preoccupes de la
problematique de l'accessibilite financiere aux soins de sante de la population
de la Zone de sante de Goma. Pendant le deroulement de cette etude, nous avons
tente de repondre aux questions specifiques ci-apres :
1. Quelles sont les principales sources de revenu des
menages ?
2. En cas de maladie, le membre du menage se rend -t-il
immediatement a la structure sanitaire ?
3. Le menage a-t-il une dette envers une structure
sanitaire au courant de la periode de l'etude?
4. Les menages sont-ils affilies a une mutuelle de sante
?
5. Quel est le taux d'utilisation des services curatifs
dans les structures de sante ?
En voulant repondre a ces differentes questions, nous
avons formule les hypotheses suivantes :
1. La principale source de revenu du menage serait les
activites generatrices de revenu.
2. La demande des soins par les menages serait
elastique, les malades recouraient d'abord a la medecine alternative avant
d'aller aux formations sanitaires.
3. Certains menages auraient contracte une dette envers
une structure sanitaire.
4. Nombreux menages ne sont pas affilies a une mutuelle
de sante.
5. Le taux d'utilisation des services curatifs dans les
structures de sante serait inferieur a leurs objectifs annuels
fixes.
menages de la zone de sante de Goma au cours de la
periode allant du 01er janvier au 31 decembre 2009, elle est aussi transversale
car la recolte des donnees s'est effectuee dans un intervalle de temps
reduit.
Nous avons recouru aux techniques documentaires et par
questionnaire d'enquête adresse aux chefs des menages et aux prestataires
medicosanitaires.
Le type d'echantillonnage est probabiliste ;
echantillonnage aleatoire systematique car la selection des membres de
l'echantillon s'est fait a intervalle regulier jusqu'a terminer le nombre des
gens qui doivent faire partie de l'echantillon.
Pour collecter les donnees et arriver aux resultats de
cette etude, nous avons recouru a la technique d'enquête dans les menages
de notre milieu d'etude qui est la zone de sante de Goma. L'autre volet
d'enquête a concerne les prestataires medico-sanitaires de 9 structures
sanitaires (Centres de sante) de base du même milieu d'etude.
La recolte, l'encodage et le traitement des donnees
recueillies ont ete fait par le logiciel informatique SPSS 12.0, puis elles ont
ete transferees en Word pour saisie.
Apres le depouillement, l'analyse et le l'interpretation
des resultats, nous avons abouti aux conclusions suivantes :
> S'agissant de sources de revenu : 25,4%
d'enquêtes font des petits metiers comme principale source de revenu du
menage, 21,8% d'enquêtes sont des fonctionnaires, 15,7% sont des
chômeurs, 12,8% d'enquêtes se debrouillent pour repondre aux
besoins du menage, 12,2% exercent le commerce, 10,1% d'enquêtes sont des
agents de societe ; ceci vient confirmer notre première
hypothèse.
une structures de sante, 12,5% observent 3 a 4 jours
et 14,5% attendent 5 jours et plus ; Quant aux lieux ou se rendent les malades
avant d'aller dans une structure de sante, la plupart des menages, 72,9%
recourent d'abord a la pharmacie, 6,6% se rendent dans une chambre de
priére, 1,1% va d'abord chez le tradi-praticien et 2,7% restent a la
maison ; ce qui confirme la 2e hypothése selon laquelle les
menages recourraient d'abord a la medecine alternative avant d'aller dans les
formations sanitaires.
> Pour ce qui concerne la dette envers une
structure de sante, la majorite d'enquêtes declare n'avoir pas
actuellement de dettes envers une structure sanitaire contre une minorite qui
en a. Ainsi nous confirmons la 3e hypothése qui stipulait que
certains menages auraient contractes une dette auprés des structures
sanitaires.
> Concernant l'affiliation a une mutuelle de
sante, moins d'enquêtes sont affilies a cette derniére et la
plupart ne l'est pas; la 4e hypothése a ete ainsi confirmee.
> Enfin entre 41-60% des objectifs fixes, le taux
d'utilisation des services du curatif est atteint dans 55,6% de cas par les
structures sanitaires. Ces chiffres montrent que le taux d'utilisation est bas
comme dit la 5e hypothése.
2. RECOMMANDATIONS
A la lumiere de resultats et de conclusions de cette
etude, nous avons formule les recommandations suivantes afin d'ameliorer
l'accessibilite financiere aux soins de la population :
) Au Gouvernement Congol ais :
- de revoir a la hausse le montant du budget alloue au
secteur sante pour couvrir les besoins de ce grand pays;
- de subventionner les structures sanitaires pour
relancer leur fonctionnement;
- de creer de l'emploi pour sa population afin que
celle-ci se prenne en charge ;
- de payer le salaire du personnel medical en
particulier et tous les fonctionnaires de l' Etat en general ; bref ameliorer
les conditions socioeconomiques de la population ;
- d'instaurer et financer l'implantation des mutuelles
de sante dans la politique sanitaire ;
b) Aux Autorites sanitaires:
- d'encourager les associations de developpement dans la
creation des mutuelles de sante ;
- de sensibiliser la population afin d'adherer aux
mutuelles de sante;
c) Aux prestataires medico-sanitaires :
- d'utiliser les ressources mises à leur
disposition pour ameliorer la qualite des services des soins ;
d) A l a population :
- de creer des associations de developpement
communautaire pour s'entraider dans la prise en charge medicale des familles
malades ;
- d'adherer massivement aux mutuelles de sante qui
existent dejà pour ameliorer leur accessibilite financiere aux soins de
sante.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. Bethume X. Alfani S. et Lahaye JP: ffThe
influence of an abrupt price increase on health service utilization: evidence
from Zaire., Health Policy and Planning 4: 1989, Pp17-47.
2. E. PHELPS Charles : Les fondements de
léconomie de la sante, PubliUnion, France, 1995, p.74
3. Huber J.: Ensuring access to health care with the
introduction of user fees: a Kenya example. Social Science and Medicine,
1993: Pp 485-494.
4. La Declaration d' Alma-Ata sur les soins de sante
primaires, septembre 1978.
5. Ministére du Plan et de la
Reconstruction, Document des Strategies de Croissance et de Reduction de la
Pauvreté (DSCRP), Kinshasa, février 2006.
6. MSF/Belgique, Burundi : les vulnérables
privés des soins de sante, Bujumbura, Avril 2004.
7. Mwabu G., Wang'ombe JK, Kimani VN: ffHea lth
service pricing reforms and health care demand in Kenya., Paper presented
at the 4th annual meeting of the IHPP in Nyon , Switzerland.
1991
8. 0XFAM. (2008) Health Insurance in low-income
countries, 0xfam Briefing Paper, May 2008.
9. Waddington CJ et Enyimayew KA: ffA price to
pay: the impact of user charges in Ashanti-Akim District, Ghana.
International Journal of Health Planning and Management, 1989.
10. Z0UBGA A. D.: Services des soins et
qualité au Burkina Faso : Une interpretation et une gestion de la
question sanitaire particu lièrement avancée, les
difficultés et les carences, 0uagadougou, Burkina Faso,
2000.
II. REVUES ET ARCHIVES
1. Données BCZ G0MA, Conseil d'administration
Exercice 2009, Livret du participant.
2. Journal le Potentiel, Nord Kivu - Les mutue lles
de sante souffrent de la gratuité des soins des ONG 17
Décembre 2009
3. MALTES ER/Bukavu : Enquête socio -
économique et d'accessibilité aux soins enquête dans 7 ZS
du Sud Kivu, Malteser, septembre 2004.
4. Ministére de la sante publique du
Cameroun, Strategies Sectorie lles du secteur Sanitaire au Cameroun du
Ministere de la sante pub lique, 2002
5. MINISANTE RDC : Plan directeur de
développement sanitaire 2002 - 2009, Kinshasa, Février 2001,
p.12
6. MINISANTE RDC, Etude sur l'accessibilité
financiére des communautés aux soins de sante, DEP, Kinshasa,
octobre 2004.
7. MINISANTE Rwanda : Amelioration de l'acces aux
services de sante au Rwanda. Le role de l'assurance, Kigali,
2004.
8. Novib et IPS/Nord-Kivu, Enquête
socio-économique et d'accessibilité aux soins dans la population
du Nord-Kivu, mars 2005
9. Nations unies. (1948), Declaration Universe lle
des Droits de l'Homme Article 2.
10. PNUD Nord Kivu, Unite de lutte contre la
pauvreté, 2009
11. Unicef, Enquête nationa le sur la
situation des enfants et des femmes, Multiple Indicator Cluster Survey
(MICS2), Rapport d'analyse, Kinshasa, juillet 2008, pp 219 - 221
III. NOTES DES COURS
1. J. MUZIG E, Cours d'epidemiologie, L2 sante
publique, ISTM G0MA, Inedit, 2010.
2. K. KARAFULI, Notes du Cours d'Economie
approfondie de la sante, L2 sante publique, ISTM Goma, inedit,
2010.
IV. MEMOIRE ET TFC
1. Albert M. S., Estimation des depenses de soins
de sante dans les differents transferts de fonds (ville de Kinshasa)
Universite de Kinshasa - D. E.S. en Economie de Sante 2007-2008
2. Dosseh A. D. Universite d'Auvergne (Cerdi), France
- Master Professionnel "Economie du developpement dans les pays en
developpement et en transition, Inedit, 2007
3. LUTUTALA B 85 Coll. : Les coats annexes des soins
d'hospita lisation des ma lades dans le reseau BDOM Kinshasa, Kinshasa,
avril 2004
4. Masasu B. F. Problématique des coats
des soins dans des hopitaux publics, cas de l'hôpital Provincial
general de reference de Kinshasa. Inédit, 2005
V. WEBOGRAPHIE
1.
http://
www.goog le.fr. Conference
internationa le d' Alma-Ata sur les soins de sante primaires :
vingt-cinquième anniversaire. Genéve, 0rganisation mondiale
de la Santé, 2003 (Cinquante-sixieme Assemblée mondiale de la
Santé, Genéve, 19-28 mai 2003, Lu en Mai 2010
2. http : //
www.medecinsdumonde.org.
MDM, L'acces gratuit aux soins de sante primaire: une strategie payante. Appel
au G8.Avril 2008. Lu en Mai 2010
3.
http://www.who.int.fr.
0MS : Macroéconomie et sante : Investir dans la sante pour le
développement économique, Genéve, Suisse,
décembre 2007, Lu en Mai 2010
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX CHEFS DE
MENAGES
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Dans le cadre de notre travail de mémoire de
licence sur l'accessibilité financiére aux soins de la population
de la ville de Goma, nous sollicitons votre contribution en répondant a
ce questionnaire. Nous vous garantissons l'anonymat et la
confidentialité dans l'analyse et l'interprétation des
informations que vous allez nous fournir et vous rassurons qu'elles ne
serviront qu'à des fins scientifiques.
- Age du Chef de ménage :
- Sexe du Chef de ménage :
- Etat civil du Chef de ménage :
S ECTI0N I : QU ESTI0NS RELATIVES AUX S0URC ES D E R EV
ENU
Q1. Quelle est la taille de votre ménage
?
1.
2-4 personnes : 4. 9-10 personnes
2.
5-6 personnes : 5. Plus de 10 personnes :
3.
7-8 personnes :
Q2. Quelle est votre profession ?
:
1. Débrouillard : 5 .Chômeur
2. Fonctionnaire : 6. Petits métiers
:
3. Commergant : 7. Autres a préciser
:
4. Agent de société : Q3. Combien
gagnez-vous par mois ?
1. Inférieur a 50$ : 4. 151 a 200$ :
2. 51 a 100$ : 5. Plus de 200$ :
S ECTI0N II. QU ESTI0NS RELATIVES A L'ELASTICITE D E
LA D EMAND E D E S0INS PAR LES MENAGES AVANT D E S E RENDRE DANS UNE STRUCTURE
D E SANTE
Q.4. Y a-t-il une période entre la maladie et la
decision d'aller dans une structure de sante ?
1.
0ui : 3. Je ne sais pas :
2.
Non : Q. 5. Si oui, le délai est de combien de
jours ?
1.
1 -2 jours : 3. 5 jours et plus :
2. 3-4 jours : 4. Je ne sais pas : Q.6. Quelle est
la raison de ce délai ?
1.
Manque de moyen financier : 4. Recours a ma petite
pharmacie :
2. Manque de temps :
5. Autres a préciser :
3.
La non gravité (benignite) de la maladie : Q.7. Si
un membre de la famille est malade, ou se rend-t-il d'abord ?
1.
:
Directement dans une structure sanitaire :
2. A la pharmacie
3. Dans une chambre de priere :
4. Chez les tradi-praticiens :
5. Il reste a la maison : Q.B. Quelle est la raison
de cette situation ?
1.
Indisponibilite de moyen financier :
2. Manque de temps :
3. Manque de moyen de transport :
4. Autres a preciser :
S ECTI0N III. QU ESTI0NS RELATIVES A LA D ETTE DES
MENAGES ENV ERS LA STRUCTURE SANITAIR E :
Q.9. La famille a-t-elle une dette envers une structure
sanitaire ? 1. 0ui :
3. Je ne sais pas :
:
2. Non
Q.10. Quel est le montant de cette dette ?
1.
Moins de 50$ : 4. 151 a 200$ :
2. 51 a 100$ : 5. Plus de 200$ :
Q.11. La dette dure de combien de temps ?
1. Moins de 1mois
|
|
|
:
|
4. 7 mois a 1 annee :
|
|
2.
|
1
|
a 3 mois
|
|
:
|
5. Plus d'une annee :
|
3.
|
4
|
a 6 mois
|
|
|
:
|
6. Je ne sais pas :
|
|
|
Q.12. Quand est-ce que vous comptez payer cette dette
?
1.
Dans moins d'un mois : 4. Entre 7 mois et 1 année
:
2. Entre 1 et 3 mois : 5. Apres 1
année :
3. entre 4 et 6 mois : 6. Je ne sais pas
:
S ECTI0N IV. QU ESTI0NS RELATIVES A L'AFFILIATI0N A UNE
MUTU ELLE D SANTE
Q.13. La famille est-elle affiliee a une mutuelle de
sante ?
1. 0ui :
3. Je ne sais pas :
:
2. Non
Q.14. Qui prend en charge les soins de votre famille
?
1. Charge personnelle : 3 Mutuelle de sante
:
2. Mon Employeur : 4. Autres a préciser
:
S ECTI0N V. QU ESTI0NS RELATIVES A LA STRUCTURE D E
SANT
Q.15. Quel est le mode de paiement des soins applique
dans les structures de sante ou vous vous faites soigner ?
4. Hypotheque
:
1. Paiement direct :
2. Avance ou caution : 5. Autres a preciser
:
3.
:
Endettement
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX PRESTATAIRES
MEDICO-SANITAIRES
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Dans le cadre de notre travail de mémoire de
licence sur l'accessibilité financiére aux soins de la population
de la ville de Goma, nous sollicitons votre contribution en répondant a
ce questionnaire. Nous vous garantissons l'anonymat et la
confidentialité dans l'analyse et l'interprétation des
informations que vous allez nous fournir et vous rassurons qu'elles ne
serviront qu'à des fins scientifiques.
1. Sexe :
a)
Masculin :
b) Féminin :
2. Qualification
a)
Médecin
:
b) Infirmiére A1 :
c) Infirmiére A2 :
d) Infirmiére A3 :
e) Autres
:
3. Quel est le taux d'utilisation de curatif dans votre
structure ?
a)
10-20% : d) 61-80% :
b) 21-40% : e) 81-100% :
c)
41-60% :
4. Selon vous ces chiffres sont influences par
:
a)
La disponibilite des medicaments :
b) La competence du personnel
:
c) La disponibilite du materiel medical :
d)
Le moyen financier
:<<<<<<<<..
e) Autres a preciser
:<<<<<<<<<<
5. Prenez-vous en charge des indigents dans votre
structure de sante ?
a) 0ui :
b) Non
6. Avez-vous un appui extérieur
a)0ui : b) Non :
7. Si oui, en quoi ?
a)
Salaire de l'Etat
:<<<<<<<<<<.
b) Prime des Partenaires
:<<<<<<<..
c) Appui en fournitures et médicaments
:
d) Autres a préciser
:<<<<<<<<<..
8. Quel est le systeme de tarification appliqué
dans votre structure ?
a)
Gratuité des soins :
<<<<<<<<<<
b) Totalité des frais a la charge du malade
:
c) Partage des couts
:<<<<<<<<<<<
d) Paiement forfaitaire
:<<<<<<<<<<
e) Autres a préciser
:<<<<<<<<<<<
9. Quel type de recouvrement appliquez-vous dans votre
structure ?
1.
Paiement direct :
4. Paiement en nature :
2.
5. Hypotheque
:
Avance ou caution :
3. Endettement :
6. Autres a préciser :
10. Quelle est la valeur de dettes de votre structure
?
a) 1-500$ :
b) 501-1000$ :
c) 1001-1500$ :
d) 1501-2000$ :
e) > 2000$ :
11. Quelle est le montant recouvré le mois
précédent ?
a)
0-10% de la totalité de dettes :
b) 11-20% de la totalité de dettes :
c) 21-30% de la totalité de dettes :
d) 31-40% de la totalité de dettes :
e) 41-50% de la totalité de dettes :
f) >50% de la totalité de dettes :
:
12. Comment procédez-vous pour recouvrer les
dettes ?
a)
A l'aide des relais communautaires
b) Par l'IT et autres agents aux adresses des redevables
:
c) Ils s'acquittent des qu'ils trouvent
l'argent
:
d) Autres a préciser
:
13. Quel est le montant de crédit
irrécouvrable dans votre structure ?
a)
0-10% de la totalité de dettes :
b) 11-20% de la totalité de dettes :
c) 21-30% de la totalité de dettes :
d) 31-40% de la totalité de dettes :
e) 41-50 de la totalité de dettes :
f) >50% de la totalité de dettes
:
14. Quelles en sont les raisons ?
a)
Perte de l'adresse du redevable
:
b)
:
Mort du redevable
c) Impossibilité d'acquittement du redevable
:
d) Autres a préciser
:
|