INTRODUCTION GENERALE
1. Présentation du sujet
L'Etat doit rester un sujet du Droit International
suffisamment puissant et rare pour prétendre occuper une place
privilégiée dans la conduite des Relations Internationales
(1(*)).
La RDC est depuis ses origines coloniales un pays où la
politique a toujours été fortement militarisée, et ce, de
la conquête coloniale jusqu'aux temps actuels.
La Force Publique, appellation de l'Armée Coloniale fut
une armée d'occupation, au service du colonisateur pour la meilleure
prise de possession et l'occupation effective de la colonie. Elle fut
politisée afin de mieux permettre à l'envahisseur de mieux tirer
profit de sa colonie.
A son accession à indépendance en 1960, la Force
Publique fut transformée en Armée Nationale Congolaise,
« ANC » en sigle. L'indépendance sombra dans la
confusion autour de la nouvelle armée que la hiérarchie militaire
belge voulut cantonner dans la Force Publique. Cette crise de
l'indépendance conduisit à la militarisation de la vie
publique : rébellion à travers presque tout le territoire
national, mercenaires semant la panique au sein de la population, et en fin de
compte coups d'Etat militaire qui marqueront profondément la jeune
république. Le coup d'Etat du 24 novembre 1965 portera les militaires au
pouvoir. Celui-ci sera l'un des plus longs d'Afrique et le plus sanguinaire.
L'armée y jouera un rôle clef dans la mesure où elle sera
l'un des piliers du régime. Elle sera l'une des branches de la politique
qu'elle soutiendra jusqu'au bout. Très politisée, l'Armée
Nationale, devenue Forces Armée du Zaïre (FAZ) avec la politique de
l'Authenticité, l'Armée Nationale sera le socle et le bras
sécuritaire de la politique dont elle va assurer la stabilité et
la rigueur durant plusieurs décennies.
Avec la chute du Parti-Etat (MPR) et surtout à la suite
de la guerre dite « de libération » de 1996, le
processus de démocratisation mis en place depuis la Conférence
Nationale Souveraine (CNS) connu un blocage par le retrait des militaires de
la Conférence Nationale et par les agresseurs et les rébellions
armées. Ceux-ci devinrent des composantes politiques et plus tard des
partis politico-militaires. Ce sont eux qui gèrent l'Etat et la
politique nationale de la RDC.
2. Problématique
La société internationale demeurant largement
interétatique, la souveraineté de chaque Etat se heurte à
celles, concurrentes et égales d'autres Etats.
Dès lors, contrairement à ce
qu'écrivaient les auteurs volontaristes, la limitation de la
souveraineté ne découle pas de la volonté de l'Etat, mais
de la nécessité de la coexistence des sujets du droit
international.
Il convient de souligner que l'ordre international actuel est
en principe garanti par les moyens militaires et que l'état
d'équilibre dans les rapports internationaux consiste, pour un Etat
d'accumuler une certaine puissance ; c'est cette dernière qui
détermine la place et le rôle d'un acteur dans le système
international (1(*)).
De ce qui précède, nous voulons voir dans
quelle mesure les Armées Nationales des Etats de la communauté
économique des pays des Grands Lacs ont su jouer ce rôle à
travers certains événements qui ont été à
la base de la réaction de la Communauté Internationale. En fait,
la guerre de 1998 issue du malentendu entre le pouvoir de Président
L.D. KABILA et ses alliés qui aujourd'hui posent de sérieux
problèmes de sécurité nationale en franchissant à
tout moment les frontières et en contrôlant tout ce qui se passe
dans la partie Est de la RDC a produit non seulement de l'instabilité
politique au niveau régional mais aussi la quasi faillite de l'Etat
congolais.
L'Armée Congolaise semble avoir perdu son rôle de
soutien à la diplomatie régionale. Et au moment où on
parle de sa restructuration et de sa réintégration, nous pensons
qu'il faut en même temps discuter de son rôle et de sa place aux
côtés de la diplomatie congolaise dans la mesure où le
gouvernement est engagé dans les efforts de stabilisation
régionale à la suite de pacte de Nairobi, et, qu'il s'engage dans
la normalisation avec le Rwanda. Il faut relever dans ce cas que les moyens
diplomatiques utilisés par la RDC n'arrivent pas à maintenir
l'intégrité territoriale et à sécuriser la
population et ses biens dans cette partie du pays et peut-on dire dans
l'ensemble du pays. La RDC peut-elle jouer un rôle géopolitique
sans son armée ?
Face à cette situation accablante, la RDC doit
renforcer sa diplomatie par des dispositions militaires capables de faire face
aux menaces extérieures. Aussi la préoccupation centrale est de
voir cette étude gravitée autour des propos interrogatifs
ci-après :
- Que doit faire la RDC pour permettre à l'armée
(les FARDC) de jouer un rôle important dans l'accomplissement
diplomatique ?
- Dans leur rôle d'agent de sécurisation, de la
protection et de la sauvegarde de l'intégrité territoriale, les
FARDC peuvent-elles s'impliquer dans les efforts de normalisation
régionale ?
- Quelles sont les perspectives militaires pouvant permettre
aux FARDC de jouer un rôle important dans la réalisation des
objectifs du gouvernement de la 3ème République?
Cette série d'interrogations nous amène
à aligner un certain nombre de réponses qui font l'objet du point
suivant.
3. Hypothèses du travail
Par hypothèse, nous entendons une série de
réponses qui permettent de prédire la vérité
scientifique, vraisemblables au regard des questions soulevées par la
problématique et dont la recherche vérifie le bien fondé
ou le mal fondé (1(*)).
A la lumière des questions évoquées plus
haut, nous alignons quelques réponses provisoires
ci-après :
- L'intérêt minimum de chaque Etat étant
sa survie, la préservation de son identité politique et
culturelle face aux autres Etats, l'intérêt national
résiderait au minimum dans la protection de la population, la sauvegarde
de l'intégrité de son territoire, de la stabilité de ses
institutions politiques et de sa culture ;
- A cet effet, chaque Etat dispose des structures qui lui
permettent d'être à l'abri de toute menace. Par conséquent,
il doit disposer d'une armée active pour la défense de ses
intérêts et prétendre être ainsi un acteur dynamique
de la scène internationale. D'où l'absence d'une armée
dissuasive facilite la déstabilisation politique d'un Etat ;
- Nous pensons que, la RDC, victime d'agression, des
violations de son territoire de la part de ses voisins, pourrait parvenir
à sécuriser son territoire en renforçant sa diplomatie et
cela grâce à une armée dissuasive et des services
spéciaux de sécurité compétents.
Ainsi pour garantir la stabilité politique, il serait
mieux pour la RDC d'envisager dans toute décision ayant trait à
la politique étrangère et surtout en matière de
frontière, d'agression ou de menace externe ou interne des moyens
militaires capables de faire face aux menaces.
4. Choix et intérêt du sujet
Le choix de ce sujet n'est pas dû au hasard. Il
relève de multiples raisons et qui sont de plusieurs ordres.
D'abord en tant qu'officier des Forces Armée de la RDC
(FARDC), laquelle est depuis quelques années confrontée à
de nombreuses difficultés pour la restructuration afin qu'elle
récupère ses fonctions régaliennes et traditionnelles
(c'est-à-dire, fonctions que doit remplir tout Armée et connu de
tous).
Cette étude constitue de ce fait notre contribution
pour sortir de l'impasse actuelle dans laquelle se trouve notre armée,
et qui bloque le développement de la RDC.
Par ailleurs, elle entre dans le cadre de notre formation de
futur spécialiste en Relations Internationales.
Comme on peut s'en rendre compte, l'intérêt de
cette étude est autant personnel, scientifique que national.
5. Méthode et technique de recherche
L'analyse de ce thème relève de la vie
quotidienne de tout un peuple. C'est la vie du peuple congolais, pour laquelle
nous proposons quelques pistes de solution.
C'est donc par le pragmatisme que nous croyons pouvoir faire
mettre en pratique les quelques suggestions que nous proposons dans ce
travail.
De ce qui précède le réalisme constitue
notre méthodologie de base pour la meilleure saisie de ce sujet.
Toute investigation scientifique nécessite l'usage
méthodologique qui consiste en une stratégie globale permettant
au chercheur de systématiser la collecte, le dépouillement,
l'analyse et l'interprétation des données y afférentes.
En effet, comme on le sait, vu la diversité
d'écoles et la variabilité culturelle, l'auteur doit
opérer en vue d'exploiter la méthodologie adéquate,
c'est-à-dire celle qui lui permet d'atteindre de façon efficiente
les objectifs qu'il s'est assignés.
Tenant compte de la configuration du sujet sous examen, nous
avons recouru aux méthodes et techniques ci-dessous :
a) Méthodes
En ce qui concerne ce travail, nous avons fait recours aux
méthodes ci-après : la méthode systémique
et l'analyse structuro-fonctionnelle.
* La méthode
systémique : S'est justifiée
dans la mesure où nous considérons qu'à chaque
système politique correspond une armée bien appropriée.
Ainsi que nous aurons à le signaler à un pays
aussi vaste que la RDC, avec des dimensions continentales, il faut une grande
et nombreuse Armée Nationale, dotée non seulement de nombreuses
troupes mais aussi de multiples moyens logistiques lui permettant de couvrir
l'ensemble du territoire national mais aussi sécuriser ses nombreuses et
vastes frontières nationales.
Le système politique de la RDC a donc un
impérieux besoin d'avoir ce type d'Armée Nationale dotée
de ces nombreux moyens pour sa sécurité, sa stabilisation et les
défenses des frontières nationales.
* L'analyse
structuro-fonctionnelle : Nous permet de relever le
rôle que sont appelées à jouer les Forces Armées
Nationales au lendemain des élections d'où sont issus les
institutions démocratiques.
Contrairement à la période conflit armés
que la RDC a connus, les Forces Armées Nationales de la RDC, les FARDC,
sont appelées à jouer un grand rôle dans la stabilisation
des institutions politiques issues des urines. Cela dans la mesure où
nous considérons qu'elles sont très importantes, non seulement
pour la paix nationale mais aussi la sécurité en RDC et celle de
l'ensemble de la Sous-Région des Grands-Lacs.
b) Techniques
Les outils d'investigation scientifiques auxquels nous avons
recouru sont les techniques documentaires et l'interview.
- S'agissant de la technique documentaire et/ou l'Internet,
elles nous ont permis de consulter les différents documents et sites
Internet en rapport avec notre sujet ;
- Quant à la technique d'interview, nous a permis de
recueillir et d'enrichir des renseignements auprès des responsables des
services compétents de notre pays mais également à ceux
des autres pays.
6. Délimitation du sujet
Tout travail scientifique nécessite une
délimitation dans le temps et dans l'espace. Sur le plan temporel, notre
étude part de la 3ème République,
c'est-à-dire du 06 Décembre 2006, date de l'investiture du Chef
de l'Etat, Joseph KABILA au pouvoir jusqu'à 2009, et date de la fin de
l'opération « KIMIA» et l'intégration du
Congrès National pour le Développement et Progrès
« CNDP » à l'Est de la République. Sur le
plan spatial, c'est la RDC qui constitue notre champ de d'investigation.
7. Division du travail
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en trois chapitres :
- Le premier chapitre traite des considérations
générales ;
- Le deuxième est consacré à l'importance
des Forces Armées dans la stabilisation politique et la consolidation de
la paix d'un Etat ;
- Et enfin, le troisième et dernier chapitre, analyse
la place et le rôle des FARDC dans la stabilité et la
sécurité efficace pour la 3ème
République.
Chapitre Premier : CONSIDERATIONS GENERALES
Dans ce chapitre, notre souci majeur est celui de donner une
acceptation claire aux concepts clés de l'étude pour une
meilleure orientation afin d'éviter toute confusion dans la
compréhension.
Ainsi, nous allons faciliter la compréhension des
chercheurs et des lecteurs sur ce que nous allons développer plus tard
si non, il serait déraisonnable d'analyser la place et rôle de
l'armée dans la stabilité politique si nous n'en avons pas une
assimilation théorique.
Section 1 : CADRE CONCEPTUEL
Dans ce point, nous n'allons nous limiter qu'à
fournir quelques explications et définitions et différentes
sources d'informations.
1.1. État
Par définition
l'Etat est :
- La
manière d'être ;
- Un groupement
humain fixé sur un territoire déterminé soumis à
une même autorité et pouvant être considéré
comme une personne morale (1(*)).
En général, un
État
est une entité politique qui régit un territoire
délimité et une population donnée (souvent amalgamé
avec le mot
pays). Le terme
État désigne également l'ensemble des
pouvoirs publics.
1.1.1. Type de l'Etat
Citons ici quelques types de l'Etat qui ont
retenu notre attention.
- Etat Fédéral :
c'est une forme d'Etat où l'on retrouve plusieurs
Etats Fédérés. C'est notamment le cas des
Etats-Unis d'Amérique (USA), du Nigeria et autres à travers le
monde.
- Etats-Unis : Aux
États-Unis,
État
constitue une subdivision du territoire national possédant certains
pouvoirs de gouvernement.
- Etats Provinciaux : En
France, sous l'
Ancien
Régime, les
Etats
Provinciaux sont une réunion périodique des
trois
ordres (clergé, noblesse et tiers-état) dans une province
possédant des attribution politiques et administratives dont la
principale est de voter l'impôt. On les appelle aussi tout simplement les
Etats.
Dans les
Pays-Bas, les
Etats
Provinciaux sont aujourd'hui encore les assemblées
élues par le peuple des provinces et les états
généraux, le parlement du Royaume des Pays-Bas.
- Etats Impériaux : Dans
le
Saint
Empire romain germanique, les
Etats
Impériaux réunissaient en trois collèges
toutes les puissances de l'Empire.
- Etats Généraux :
Les
Etats
Généraux constitue l'équivalent de ce type
d'assemblée à l'échelle du royaume, convoquée par
le
roi de France souvent
au cours d'une crise politique ou financière, destinée à
connaître l'opinion de ses sujets ou pour confirmer une décision
(en particulier en matière fiscale). ... pour ne citer que
ceux-là.
Cependant, il convient de signaler que pour qu'un pays
devienne Etat, il lui faut remplir certaines conditions.
Celles-ci sont d'ordre sociologique et aussi d'ordre
juridictionnel.
Les conditions sociologiques sont :
- Le sol et le sous-sol, c'est-à-dire le
territoire ;
- La population devenue nation ;
- Et le pouvoir politique qui gère cette population sur
son territoire bien délimité.
La condition juridictionnelle est bien sûr la
reconnaissance de cet Etat par le concert des nations.
1.2. Armée
Une Armée est supposée
contenir une organisation stable et des infrastructures dédiées
aux activités militaires. Il n'est pas forcement facile d'identifier la
première Armée de l'histoire de
l'humanité. En général, elle participe également
à la mise en oeuvre d'ordre politique, publique :
politique
étrangère,
sécurité
intérieure,
sécurité
civile,
santé
publique,
sauvegarde
maritime,
protection
de l'environnement...
Dans certains pays, l'Armée, regroupe
les forces spécialement ayant pour mission la sécurité
intérieure ou la police. Elle comprend alors des forces de gendarmerie
ou des forces paramilitaires (garde-frontières, garde-côtes,
sapeurs-pompiers...)
Les Forces Armées ne sont pas toujours
nationales, un Etat peut faire appel à des mercenaires ou à des
sociétés militaires privées.
- Est l'ensemble de troupes régulières
chargés d'assurer les opérations défensives ou offensives
d'un Etat ;
- Est l'ensemble des soldats sous un seul commandement
militaire et affecté à une mission précise ;
- Est une troupe équipée au service d'un
individu.
1.2.1. Types d'armées
Les structures de l'Armée, son volume et son
évolution ont varié au cours des périodes historiques. On
distingue plusieurs types d'Armée dont nous en citons six : Les
armées nationales, les milices, les armées
fédérales, les armées permanentes, les armées des
mercenaires ou de métier, armée du salut.
a) Les Armées Nationales
Par la notion d'armée nationale, on sous-entend le
recrutement des nationaux au niveau national et la participation consciente du
peuple à l'égard de l'armée.
Ce terme d'Armée Nationale est repris
aux temps modernes lorsque le recrutement fait appel aux citoyens de l'Etat.
C'est surtout la révolution française de 1789 qui instaura avec
le service militaire obligatoire, la mise en oeuvre des Armées
Nationales qui connaîtront leur apogée lors des deux guerres
mondiales.
b) Les Armées de Milices
L'Armée de Milice forme une organisation militaire
rationnelle composée des citoyens animés d'un haut degré
de patriotisme et de mobilisation pour une période réduite.
c) Les Armées
Fédérales
Ce sont des rassemblements momentanés sans
entraînement ni cohésion qui s'acquièrent par la pratique
des exercices d'ensemble et de la vie en commun. L'Armée
Fédérale évoque à l'esprit la
chrétienté médicale de l'occident.
d) Les Armées Permanentes
Au Moyen Age, les ordres
religieux militaires de l'occident ont représenté une exception
par rapport aux Armées Fédérales.
Ce sont les templiers, les chevaliers,..., dont les
troupes instruites étaient maintenues sur le qui-vive. Ils constituent
les Armées Permanents qui naîtront à partir du 15ème
siècle en Europe où le progrès technique et la naissance
de grands Etats rivaux imposent la nécessité de contingents
soldés. D'où l'utilisation des troupes Armées Permanents
sur lesquelles les autorités suprêmes s'appuient dans l'exercice
de sa politique. C'est avec la révolution française que les
Armées Permanentes seront répandues à travers le
monde.
e) Les Armées Mercenaires
Ce sont des Armées de Métiers
(comprenant des cadres et soldats de carrières)
généralement à base d'étrangers qui vendent leurs
services, selon contrat, à un prince ou à un Etat.
Exemple : Le français Bob DERNARD et le
belge Jean SHRAMME ont rendu leurs services dans plusieurs Etat du tiers-Monde
et modernes.
f) L'Armée du Salut
Secte religieuse n'utilisant pas d'armes, mais
plutôt combattant spirituellement pour la gloire du seigneur.
I.2.2. Organisation
Le caractère très organisé d'une
Armée se traduit par la hiérarchisation de ses
membres (les
militaires) dans des
grades militaires.
L'organisation d'une armée est également apparente dans sa propre
structure qui, malgré quelques variations locales, reprend presque
partout le même
schéma et
les mêmes règles.
Ce type d'organisation est suffisamment
caractérisé pour être entré dans les habitudes
communes et une Armée est largement synonyme de
structure rigide, où respect de l'autorité et obéissance
sont la règle. Dans les démocraties modernes, cette notion
d'obéissance est limitée au cadre strict des lois en vigueur et
des conventions internationales.
1.2.3. Fonctionnement de l'Armée
L'Armée au travers des Forces
Armées représente les différentes organisations
et moyens militaires qu'un
État consacre
à la mise en oeuvre de sa
politique de
défense. Sa mission première est d'assurer la
sécurité de l'État, la défense de ses
intérêts et la protection de la population et du territoire
national vis-à-vis d'une menace extérieure. Elles peuvent
également recevoir des missions de
maintien de la
paix, dans un cadre international.
Le contrôle politique sur les Forces Armées
s'exerce généralement par l'intermédiaire d'un
Ministère
de la Défense.
a) Les différentes Forces de l'Armée
Les Forces Armées s'articulent
généralement en différentes composantes :
-
Armée de terre ou Force Terrestre :
Elle sécurise toute l'étendue d'un pays (RDC) ses limites
frontalières terrestre, ainsi que la coopération des
différentes unités qui s'y sont rattachés.
-
Armée de l'air ou Force
Aérienne : Défend la RDC dans les limites de ses
frontières aériennes, ainsi que de la coopération des
différentes unités rattachées à cette mission selon
la politique de défense gouvernementale et de la mise en place des
directives et par l'Etat-Major Général (EMG).
- Marine
Nationale ou Force Navale : Elle s'occupe de
la sécurisation des eaux que bénéficie la RDC selon la
convention de Monte Go bay de 1982. Et/ou de la sécurisation des
frontières liquides(1(*)).
- Des
services
communs dont, dans la plupart des pays, le service de santé
des armées, Corps Logistique, Corps des génies, ...
I.3. Défense (nationale et
militaire)
Elle est l'ensemble des moyens militaires
utilisés pour défendre un pays. De manière
générale, la Défense est la réaction d'une
entité à ce qu'elle perçoit comme une agression, et par
extension l'ensemble des moyens et des mesures d'identification du
risque ou du
danger, ainsi que les moyens
de protection et/ou de riposte.
C'est aussi une interdiction.
Dans le domaine militaire, on distingue
généralement la défense active de la
Défense
Passive.
I.3.1. Défense passive (protection civile)
Le terme Défense Passive
désigne la protection des populations en cas de
guerre.
Ce concept est né dans les
années 1930
à la veille de la
Seconde Guerre
mondiale, et comprenait essentiellement des mesures de protection en cas de
bombardement :
- Mise en place d'un réseau de surveillance et d'
alerte
(sirène) ;
- Construction d'abris souterrains et recensement de lieux
pouvant servir d'abris (
métro,
caves...) ;
- Information et sensibilisation de la population (par voie
d'affiches, de
radio...) sur la
conduite à tenir en cas d'alerte : extinction des feux, se diriger
vers l'abri le plus proche (que l'on aura repéré avant)...
Le concept a, par la suite, évolué pour devenir
celui de
sécurité
et
protection civile,
qui englobe les risques en dehors des guerres.
I.3.2. Défense active
La Défense Active est un concept qui
s'oppose à la
défense
passive. Elle est vouée exclusivement à l'information, la
détection, et l'aménagement de lieux permettant d'empêcher
ou retarder toute intrusion. La défense passive concerne des
comportements, méthodes et équipements « visant
à supprimer ou réduire l'efficacité d'une attaque
ennemie » (
siège,
invasion, etc.) et incluant l'utilisation d'
armes. Le terme est
utilisé aussi en architecture militaire, voire par exemple
Architecture
militaire au Moyen Âge.
En France, ce fut
Philippe Auguste
qui systématisa le principe de la défense active, en multipliant
par exemple l'installation d'
archères. Dans
le domaine du sport, voir
Défense
active (sport de combat) (1(*)).
I.3.3. La
Défense
Nationale
La
Défense
Nationale (ou
Sécurité
Nationale), c'est l'ensemble des moyens Civils et Militaires
mis en oeuvre par un
État pour assurer
l'intégrité de son territoire (ou du territoire d'un
allié), la protection de sa population et/ou la sauvegarde de ses
intérêts.
Elle est aussi l'ensemble des moyens visant à assurer
la sécurité et l'intégrité matérielle du
territoire nationale contre les agressions de l'étranger (2(*)).
I.4. Paix
Elle est le rapport entre personnes qui ne sont pas en
conflit, en querelle, elle est l'absence de troubles, des violences,...
considérée comme un idéal (3(*)).
La paix et la sécurité sont à
considérer en tant que besoins traditionnels de l'homme et des
sociétés. Elles sont à juste titre une aspiration
légitime. Elles ont par ailleurs donné lieu à une praxis
dialectique. Celle-ci est assumée par la célèbre sagesse
romaine qui enseigne à « quiconque veut la paix de
préparer la guerre » (4(*)).
En termes politiques, la paix et la guerre se
conçoivent au niveau des gouvernements à deux types de
politiques :
La politique de sécurité dont la
finalité est de construire la paix en rendant la guerre improbable, et
la politique de défense qui vise la paix par le perfectionnement des
armes, sa finalité étant la protection des citoyens et la
sauvegarde de l'indépendance et de l'intégrité
territoriale(1(*)).
Il n'y a pas de société humaine sans conflit,
les conflits sont liés à la nature de l'homme.
Et pour la meilleure intelligence du phénomène
conflit il faudrait la faire à partir de celle de la politique
internationale.
C'est ainsi que Kennesh Waltz estime à ce propos qu'en
l'absence d'une intégration internationale effective ou d'un complet
isolement des Nations impliquant tous deux l'abolition des Relations
Internationales, les conflits demeureront inévitables (2(*)).
Les conflits internationaux sont de ce fait liés aux
relations internationales.
Ce qui précède ici prouve que les conflits
armés qui ont secoué la région des Grands Lacs durant
plusieurs années sont dus essentiellement à la
détérioration des relations diplomatique entre les Etats de la
région.
1.4.1. Au plan
collectif,
La paix désigne ainsi l'absence de
violence ou de
guerre entre groupes humains.
En ce sens, la paix entre les nations est l'objectif de nombreux hommes et
organisations comme la défunte
SDN ou
l'actuelle
ONU.
Dans cette acception, certaines idéologies, comme le
nazisme, réprouvent
la Paix, sous prétexte qu'elle amollirait les hommes,
et au contraire, exaltent la
guerre. Un bon contre-exemple
en est le "village de la Paix" de
Neve
Shalom-Wahat as Salam qui oeuvre pour la Paix entre
israéliens et palestiniens (3(*)).
1.4.2. Au plan individuel
La Paix désigne également un
état d'esprit personnel, exempt de colère, de crainte, et plus
généralement de sentiments négatifs.
Elle est donc souhaitée pour soi-même et
éventuellement pour les autres, au point de devenir une salutation
(Pax vobis en latin, la Paix soit sur toi,
salam alei kum en arabe, shalom en hébreu) ou un
but de vie (1(*)).
1.4.3. Au plan collectif, comme au plan individuel
Pendant la messe, le prêtre invite les participants
à se donner un geste de Paix juste avant la communion.
Ce geste est précédé d'une prière du prêtre
et suivi d'un chant demandant la Paix.
L'articulation entre la Paix et son
opposé (guerre, violence, colère, etc.) est une des clés
de nombreuses doctrines (religieuses ou politiques), clé fondamentale
bien que généralement non explicite.
- Passage de la Paix à la Guerre
« Qui veut la paix, prépare la guerre ».
- Passage de la Guerre à la
Paix. « la paix s'arrache et se négocie
aussi ».
Comme l'indique le préambule de l'
UNESCO « c'est
dans l'esprit des hommes que naissent les guerres, c'est dans leur esprit qu'il
faut ériger les défenses de la
Paix » (2(*)).
1.4.4. Paix
internationale
Elle est une Paix entre les
nations, et qui est la
mission fondatrice des
Nations Unies.
1.5. Crise
- Moment d'une
maladie caractérisé par un changement subit et
général décisif, en bien ou en mail.
- Phase grave
dans l'évolution des choses des événements, des
idées ;
-
Étymologiquement parlant, le mot Crise associait les sens de
« décision » et « jugement », la
Crise, est une décision, entre deux choix possibles.
Une Crise suppose donc une prise de décision,
une action pour s'en sortir. La Crise est une situation insolite
caractérisée par son instabilité, qui oblige à
adopter une gouvernance spécifique pour revenir au mode usuel de vie.
Par gestion de Crise, on entend ce mode de gouvernance.
La notion de Crise a ensuite par extension
décrit la phase décisive d'une
maladie (individuelle ou
épidémique). Puis, hors du champ médical, le terme
« Crise » s'est étendu à
l'idée de troubles, de situations de déséquilibre profond,
puis de désordre graves (
sociaux,
économique,
politique,
géopolitique,
climatique,
etc.).
1.6. Conflit
Le Conflit peut être défini
comme une situation de compétition dans laquelle les parties sont
conscientes de l'incompatibilité des positions possibles et dans
laquelle chaque partie veut occuper une position qui est incompatible avec
celle que veut occuper l'autre partie. Cependant, tout en Relations
Internationales n'est pas que Conflit, car bien souvent on
parle de crise.
En effet, le Conflit est une dispute avec
option militaire, tandis qu'une Crise internationale est un
processus d'interaction qui se produit à des niveaux d'intensité
perçus comme plus élevés que le cours ordinaire des
événements et qui se caractérise par une rupture nette
avec le cours ordinaire de la vie politique.
La Crise est un moment dramatique dans les
Relations Internationales. Ce que la crise n'est pas, c'est l'état de
belligérance, parce que l'entrée en crise passe souvent
inaperçue des populations.
La stratégie de la crise obéit, comme la
guerre, au principe de polarité qui veut que chacun des adversaires
doivent tenter de surmonter la volonté de l'autre afin que celui-ci
n'impose pas la sienne. Mais contrairement à ce qui se passe dans la
guerre, un cran d'arrêt existe dans l'épreuve des volontés,
qu'est la crise pour les puissances nucléaires.
Les crises ont aussi tendance à éclater dans un
contexte international caractérisé par la fluidité du
rapport des forces. La crise apparaît ici comme une ambiguïté
qui ne permet plus aux Etats de se faire une idée claire de leur
situation les uns par rapport aux autres. C'est une explication contextuelle du
conflit. C'est le cas du conflit en cours dans la région des Grands Lacs
qui s'explique aussi par le changement du contexte international. Comme nous
avons signalé, ce conflit est lié dans une large mesure aux
profondes transformations intervenues avec la
« Perestroïka » russe et ses implications en Afrique
Centrale.
* Types des conflits
- Conflit de générations : entre
parents et enfants, adultes et jeunes.
- Conflit affectif : contestation entre des
puissances qui se disputent un droit.
- Conflit armée : guerre, rencontre de
plusieurs lois, textes, principes qui se contredisent et, de ce fait, ne
peuvent être appliqués
- Conflit de juridiction : entre deux tribunaux
pour juger une affaire.(1(*))
1.7. Guerre
La Guerre est un conflit armé
opposant au moins deux groupes militaires organisés
régulièrement. Elle se traduit ainsi par des combats
armés, plus ou moins dévastateurs et implique directement ou
indirectement des tiers.
Elle qualifie donc tous les conflits, ayant pour principales
caractéristiques, la force physique, les
armes, la
tactique, la
stratégie ou
la
mort de certains de ses
participants (
soldats,
résistants,
Franc-tireur etc.) ou
de tiers (civils, employés et membres des
associations d'
aide humanitaire,
etc.).
Elle est la lutte armée entre groupes sociaux ou entre
Etat, considérée comme un phénomène social. La
guerre est un mal qui déshonore le genre humain.
1.7.1. Guerre
Conventionnelle (classique)
« La guerre est le prolongement
de la politique par d'autres moyens. » Cette théorie pose
qu'un conflit armé est « la suite logique d'une tentative
d'un groupe pour protéger ou augmenter sa prospérité
économique, politique et sociale au dépend d'un autre ou d'autres
groupes» (1(*)).
C'est la définition de la guerre
impériale ou étatique, où l'attaquant se battrait pour
élever son niveau de vie au détriment des autres (les
intérêts économiques sous-jacents peuvent être
enfouis et cachés derrière et par des alibis politiques, raciaux
et religieux).
« Une Guerre prévisible
ne peut s'éviter, mais seulement repousser » dit-on
(2(*)).
La Guerre n'est qu'un des moyens pour imposer
sa volonté à un groupe ou à l'inverse y résister.
Comme ce moyen est le plus risqué et le plus coûteux, la victoire
la plus intéressante est celle qui ne se voit pas, l'adversaire n'ayant
pas perdu la face, ce qui pourrait être une des définitions de la
diplomatie (1(*)).
1.7.2. Guerre Non
Conventionnelle
Elle est celle qui ne respect aucune loi ou
règle. Nous en énumérons quelques unes ci-dessous :
- Les Guerres Civiles :
Les Guerres Internes à un pays en cause mettant aux prises une partie de
la population contre une autre sont qualifiées de
Guerres Civiles.
- Guerre
propre : Guerre sale, guerre de libération. Guerre de
conquête. Guerre d'extermination, guerre raciale (génocide)
- Guerre coloniale : Guerre planétaire, qui
s'étend à une partie importante de la planète. Guerre
ouverte : hostilité déclarée.
- Guerre totale : Celle qu'utilisent tous les
moyens pour détruire l'adversaire. Guerre d'assure : guerre de
position, de tranchées
- Guerre de mouvement : Guerre
éclaire ; fondée sur le principe d'une attaque foudroyante.
Guerre terrestre, aérienne ; navale ; sous marine. Guerre
chimique, bactériologique.
- Guerre presse bouton : Se fait au moyen de
dispositifs automatiques. Guerre atomique, nucléaire. Guerre des
étoiles : initiative d défense stratégique. Petite
guerre harcèlement simulacre de guerre.
- Guerre sainte : Celle que mènent les
fidèles d'une religion au nom de leur foi (croisade). Exemple :
Guerre de religion au nom de leur foi.
- Guerre de religion : entre catholiques et
protestants aux XVIème et XVIIème siècle en France.
- Guerre des pierres : intifada
- Guerre économique, guerre des ondes, guerre de
propagande, guerre idéologique, guerre des nerfs : visant à
briser la résistance morale de l'adversaire.
- Guerre froide : Etant de tension,
d'hostilité entre Etat. Toute espèce de combat, de lute.
- Guerre ouverte : Déclarée entre
deux personne (1(*)).
1.8.
Stabilité politique
La Stabilité Politique est un
élément important pris en considération par les
investisseurs qui veulent s'implanter à l'étranger, surtout
lorsqu'ils envisagent s'installer dans un pays en voie de développement
ou en transition.
Bien qu'une majorité d'études conclue
à une corrélation négative entre le risque politique et
les flux d'Investissements Directs Etrangers entrants. La relation entre la
Stabilité Politique et les Investissements Directs Etrangers n'est pas
clairement établie. Certaines analyses aboutissent soit à
l'absence de relation, soit à un changement de sens de la
corrélation selon les périodes.
Section 2 : APERCU HISTORIQUE DES FORCES
ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
On se trouve devant l'embarras quant au choix des points
à traiter lorsqu'on veut aborder l'histoire de l'Armée de la
République Démocratique du Congo.
En effet, la dynamique de l'évolution constante
à laquelle est soumise l'Etat congolais remet sans cesse en question la
notion d'intégration, d'organisation et de modernisation de son
Armée.
A titre d'une brève chronique historique, nous pouvons
admettre que les générations militaires qui composent les FARDC
peuvent être catégorisées de manière
ci-après :
- Outre les FP, ANC, FAZ et FAC ;
- les signataires des accords global et inclusif,
c'est-à-dire ex-Gouvernement, ex-Mouvement de Libération du Congo
(ex-MLC), ex-Rassemblement Congolais pour la Démocratie (ex-RCD),
ex-Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Nationale (ex-RCD-N),
Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de
Libération (ex-RCD-ML) et les ex-Maï-Maï (Milice) ;
- Les groupes signataires de l'acte d'engagement de Dar
es-salaam, soient Union des Patriotes Congolais (UPC), Force
d'Auto-défense Populaire (FAPC), Front National des
Intégristes/Front des Résistances Partie Intégrale
(FNI/FRPI), PUSIC, Front Patriote pour la Défense du Congo
(FPDC) ;
- les groupes armées non signataires des accords de
paix implantés à l'Est du pays, qui ne se reconnaissent pas dans
ces accords mais qui acceptent le désarmement volontaire et
spontané ;
- les combattants congolais se trouvant encore à
l'extérieur du pays.
2.1. La Force Publique Congolaise (FP)
a) Genèse
Les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo « FARDC » sont les fruits des
Forces Militaires mises jadis à la disposition de l'Administration
coloniale qu'avaient pour mission essentielle d'assurer la cantinvité de
la population métropolitaine en Afrique. Ces Forces Militaires
étaient reconnue sous l'appellation officielle de la Force Publique
« FP » qui n'était outre qu'une petite forme
Armée de fortune pour le maintien de l'ordre intérieur durant
l'époque coloniale.
Elle était composée de deux noyaux :
- L'un métropolitain composé des officiers et
sous-officiers belges au service du Roi Léopold II, comme explorateurs
administratifs et/ou militaires. Et, les volontaires du côté,
c'est-à-dire des auxiliaires armés de premiers explorateurs ou
agents au service de l'Etat Indépendant du Congo (E.I.C.),
recrutés sur les différentes côtes de l'Afrique.
A savoir : des Zanzibaristes, des Haoussas de la
côte d'or (Ghana), les Zoulous de l'Afrique australe (Afrique du Sud),
les Sierra léonais, Sénégalais et Somaliens, pour ne citer
que ceux-là.
Du fait du coût élevé du recrutement de
ces mercenaires et de peur que la Force Publique ne soit contaminée par
l'indiscipline caractérisée des zoulous, il fut
décidé de réorganiser le Congo de façon à
lui permettre de se conquérir seul. Ainsi, occasionna-t-il le
recrutement des autochtones.
Quant au second noyau, qui était essentiellement
local, ses premières recrues ont été spécialement
les Bangala au nombre de cent vingt-six soldats entre 1885 - 1886. Ce
recrutement s'est effectué sous trois formes :
- Le volontariat ;
- Racolage ou conscription obligatoire ;
- Le rachat des esclaves entre les mains de leurs anciens
chefs (1(*)).
La Force Publique fût officiellement mentionnée
pour la toute première fois dans le décret du 30 Octobre 1885 qui
définissait ainsi la structure du gouvernement dans l'E.I.C., elle avait
pour attributions :
- Assurer l'occupation et la défense du territoire de
la colonie ;
- Maintenir l'insécurité, contrôler,
veiller à l'exécution des lois, décrets et
règlements singulièrement ceux relatifs à la police et
à la sécurité en générale.
Sa création date officiellement du 17 Août
1886 ; son premier commandant fut le Capitaine Léon Roger qui a eu
l'honneur de former les premières unités de troupes
régulières basées à Boma.
b) Evolution
Elle fut composée d'une seule armée comprenant
la Gendarmerie et la Police. Certaines reformes furent opérées
à son sein par la suite pour son efficacité. Il lui fut
assigné une double mission, celle de servir aux intérêts
des explorateurs belges dans les batailles qui les opposaient aux peuples qui
résistaient et celle de servir comme main-d'oeuvre gratuite taillable et
convenable à la merci pour la collecte des boules de caoutchouc.
En outre, elle (FP) s'occupait de la formation
professionnelle dans les écoles techniques,
radiotéléphoniques, Ecoles des chauffeurs mécaniciens, la
maçonnerie, la charpenterie et les ateliers d'apprentissage.
En dehors de ses tâches sociales, elle était
également et avant tout un instrument de répression. Cette
machine répressive que fut la Force Publique fit à son tour ses
preuves en 1941, au siège de l'union minière à
Elisabethville (Lubumbashi aujourd'hui) lors d'une grève des
travailleurs où le décret était évalué
à une perte humaine inutile de soixante morts. C'est la même FP
qui réprima l'émeute du 04 janvier 1959 et toujours elle qui
intervenait musculeusement contre les Baluba et les Bena-Luluwa.
En dépit de ses méfaits, la Force Publique
remporta une série des victoires dans deux guerres mondiales qui lui
attira d'ailleurs l'attention du monde. Elle a su également contenir des
révoltes et diverses résistances à l'intérieur du
pays. Comme toutes les Armées Coloniales, la Force Publique était
un instrument nécessaire à la disposition de l'administration
coloniale pour faire asseoir et respecter le régime établi.
Jusqu'à l'accession du pays à l'indépendance ce qui va
permettre une nouvelle organisation dans le cadre de l'Armée Nationale
Congolaise (1(*)).
2.2 L'Armée Nationale Congolaise (ANC)
A son accession à l'indépendance, le Congo
à travers la Force Publique ne comptait qu'un effectif global de vingt
quatre milles hommes, cadres et troupes. Les cadres étaient
composés des officiers et sous-officiers au nombre de mille, qui
étaient entièrement étrangers.
Cette minorité était soumise au régime
colonialiste à savoir celui du régime paternaliste qui, par
certaines méthodes de corrections, terrifiait la troupe. Ce qui
apparemment, donnait l'impression d'une véritable discipline.
La valeur de ces cadres était relative, sauf pour le
peu d'officiers fournis normalement par l'armée métropolitaine
belge. Tout le reste était recruté parmi les civiles pour le
besoin de la cause en vue de suppléer à l'insuffisance des
cadres.
En ce qui concerne les hommes de troupe, elle était
essentiellement congolaise, au nombre de vingt-trois mille hommes
composés d'analphabètes, très braves et tenaces.
Toutefois, on ne pouvait y compter qu'un tout petit nombre
d'intellectuels. Celui-ci représentait de la moitié du
dixième de tout le corps. Très fidèle et prêt
à tout faire, vis-à-vis des autres compatriotes(2(*)).
Ces deux camps, à voir : des cadres d'une part et
les hommes de troupe d'autre part, ne se connaissaient pas. Les contacts
étaient contrôlés et limités, de peur qu'il y ait
une prise de conscience, qui éventuellement pourrait amener à une
révolution.
Ce mode de vie était du fait que les hommes de troupe
gardaient continuellement un curieux complexe d'infériorité.
Tandis que les officiers quant à eux entretenaient celui de la
supériorité.
C'est ainsi que la discipline était de rigueur.
Cependant, à y voir de près, il s'agissait plutôt de la
peur que de la discipline au sens propre du mot.
Il y a lieu de souligner que pour les belges, il n'y avait
aucune nécessité immédiate pour former des cadres
typiquement congolais, et cela s'est justifié principalement par des
raisons politiques, se résumant ainsi en cette expression douce et
discrète. « Pas d'Elites. Pas d'ennemies»
(1(*)).
Le résumé de cette expression chère aux
belges a trouvé son efficacité lors de l'accession en 1960 du
pays à l'indépendance.
En effet, aux approches de cet événement il n'y
avait que quelques neuf braves Sergent-Majors qui furent politiquement
nommés au grade d'Adjudant vers la fin de 1959.
C'était là, une situation critique dans une
Armée comptant mille belges, dont la moitié était des
officiers, sur un total de vingt-quatre mille hommes. Ce qui était fort
curieux, c'est le fait de voir toutes les tribus du Congo,
représentée au sein de la Force Publique.
En outre, une telle force n'était pas prête
à réagir contre une situation où leurs homologues civils
étaient du coup élevé à des postes de pouvoir et
d'autorité, mais une dette d'inconscience, le signe de révolte
germaient déjà en leur sein à la ville de
l'indépendance et n'attendaient qu'à s'éclater.
Il suffisait quelques paroles mal choisies et mal comprises du
Général Emile JANSSENS, le Commandant en Chef de la Force
Publique adressées aux troupes pour dégénérer en
une mutinerie désastreuse.
A titre exemplatif, un Sergent fût
dégradé par le Général JANSSENS qui par la suite
écrit au tableau devant les officiers subalternes et autres soldats du
Camp Léopold II, l'actuelle Camp Lieutenant-colonel KOKOLO de Kinshasa,
en ce terme : «Après l'indépendance égale
avant l'indépendance ».
Ce faisant, les militaires congolais s'étaient sentis
profondément humiliés. Conséquence, il y a eu une
mutinerie spontanée à la suite de cette humiliation à
Thysville, aujourd'hui Mbanza-Ngungu.
Ainsi, pour amener au calme, le Premier Ministre de la
République naissante, Emery Patrice LUMUMBA, annonça le 06
juillet 1960, une promotion générale des grades militaires.
N'ayant pas trouvé d'effet escompté à travers cette
décision, le Premier Ministre décida par la suite de renvoyer le
Général E. JANSSENS qui avait logiquement failli à sa
mission, suite à la politisation, à outrance de l'armée.
La situation s'était catastrophique, avec la division au sein de
l'armée pour des raisons inavouées créant ainsi des
rivalités tribales et ethniques.
Dans cette optique, les groupes d'intérêt et
ceux des pressions ont cherché à se liquider les uns contre les
autres, et la situation ainsi créée s'aggrava le 07 et 08 juillet
1960.
Profitant de l'occasion si propice, les belges ont
circulé les rumeurs selon lesquelles, le Premier Ministre avait la
prétention de faire venir les soviétiques pour instituer le
socialisme au Congo. C'est dans ces circonstances qu'est née
officiellement l'Armée Nationale Congolaise, le 17 novembre 1960 au
cours d'un défilé réunissant principalement les
générations 1940-50 et 1950-59 qui avaient rendu des loyaux et
bons services à la colonie.
La base militaire de KITONA a constitué le principal
creuset de formation du personnel militaire de l'ANC En outre, sa structure
reposait essentiellement sur cette mise en place par la Force Publique.
Cependant, à l'issue de ces campagnes militaires, vers
fin 1967, et conscient de la nécessité de disposer d'une
Armée efficace et modernisée pour faire aux diverses convoitises
auxquelles les pays était exposé, le Président de la
République, Commandant Suprême de l'Armée, le
Général MOBUTU, entreprit d'exécuter son programme d'envoi
en stage à l'étranger de plusieurs jeunes militaires congolais
pour leur formation en diverses spécialités militaires ; qui
par la suite cédera place aux Forces Armées Zaïroises en
1972.
2.3. Des Forces Armées Zaïroises (FAZ)
Après la prise du pouvoir par le Haut Commandement
Militaire, sous la direction du Lieutenant Général MOBUTU, et le
changement de nom du pays, l'Armée Nationale Congolaise était
devenue, en janvier 1972, les Forces Armées Zaïroises,
« FAZ » en sigle.
Les FAZ symboliseront, pendant près de dix-huit ans le
souci constant de modernisation des unités, des hommes et de leurs
équipements.
L'organisation et la structure de cette nouvelle armée
prévoyaient son Etat-Major Général à Kinshasa et
comprenaient la Force Terrestre, la Force Aérienne et la Force Navale
ainsi que la Gendarmerie Nationale, avec rôle de police territoriale et
mobile, un Corps logistique et des services et organismes communs et d'appui.
Des Ecoles et des Centres d'Instruction furent construit pour
la formation des hommes.
Dans le care de l'organisation opérationnelle pour les
besoins de la défense, le territoire national était
subdivisé en Région Militaire regroupant deux ou plusieurs
provinces administratives, placées sous la coordination administrative
de la Force Terrestre.
Chaque Région Militaire comprenait chacun des brigades
d'infanterie, des troupes des transmissions, du génie, de l'artillerie
de campagne, des écoles spécifiques et des centres
d'instructions.
La réserve était constituée de la brigade
Blindée de Mbanza-Ngungu, de la 21ème Brigade
d'Infanterie « Léopard »
de Lubumbashi et de la 31ème Brigade parachutiste de
Kinshasa/Mikondo. (1(*))
Retenons, à la suite de Isidore NDAYWEL qui a
traité l'histoire du Zaïre avec beaucoup de netteté et de
compétence, que l'évolution globale des FAZ a également
connu trois périodes remarquables dans le temps :
- La première, va de 1968 à 1975, est
marquée par la promesse d'un décollage économique et
permet d'envisager un nouveau projet de société ;
- La deuxième, qui s'étale de 1976 - 1981, se
caractérise par des effets de la crise mondiale et suscite la
résurgence de l'opposition et des crises armées ;
- La troisième commence à partir de 1982, alors
que le pays se met en quête de solution au
« Zaïrois » (2(*)).
1. De 1968 - 1975
Cette première période permit à
l'armée de se transformer en une Armée professionnelle.
Très tôt, en effet, l'embellie économique facilita cette
évolution en en réunissant les conditions. Le nouvel ordre
politique et institutionnel n'aurait pu se déployer sans le concours de
l'armée.
C'est pourquoi, il était indispensable de penser
à renforcer son organisation, sa force de frappe et ses effectifs, en
fonction de nouveaux objectifs.
C'est, en fait, au cours de cette période que seront
créée ou modernisée la Force Navale, la Force
Aérienne et la Gendarmerie.
La Force Terrestre s'est vue dotée d'une nouvelle
unité forte de 12.000 hommes, la Division KAMANYOLA.
2. De 1976 - 1982
La deuxième période coïncida aux
premières secousses économiques que connu le pays. Cette crise
économique survint au moment où se négociât
l'indépendance de l'Angola, qui partage avec nous plusieurs milliers de
kilomètres de frontière et par où transitaient près
de 40% de nos exportations provenant des mines du Shaba.
Fort heureusement, le pays renoua ses lins avec le monde libre
et, dans les derniers mois de 1976, des actions concrètes étaient
envisagées avec nos partenaires bilatéraux et
multilatéraux (U.S.A, France, Belgique, Italien Allemagne
Fédérale, Japon, Grande Bretagne, Canada et le F.M.I, la Banque
et la C.E.E) pour mettre un programme de stabilisation et
d'investissement ; car les espoirs étaient encore permis eu
égard aux potentialités économiques et à
l'importance géopolitique et stratégique du pays.
C'est dans ce circonstance qu'en 1977, grâce à
l'appui des troupes royales marocaines, et l'assistance logistique belge,
française et américaine, que l'armée zaïroise,
après quatre-vingt jours de combat, a pu repousser les envahisseurs
venus d'Angola.
Cette première Guerre de Shaba a le mérite
d'avoir permis au Président de la République, Commandant
Suprême de l'Armée, de tirer toutes les conséquences du
mauvais rendement de ses troupes sur le champ de bataille pour décider
d'une profonde restructuration des Forces Armées et d'une utilisation
effective et optimale de toutes les forces vives et des ressources du pays en
vue de sa défense.
C'est ainsi qu'il promulgua la loi du 1er juillet
1977 sur l'organisation générale de la défense et des
Forces Armées qui définit notre politique et stratégie de
défense, en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les
formes d'agressions.
Mais, près d'une année après, une
deuxième guerre affecta le pays, toujours par le Shaba, via la Zambie
par l'action des troupes rebelles du F.L.N.C. Cette fois, les combats n'avaient
duré que six jours, grâce à l'action combinée des
parachutistes français, belge et zaïrois, renforcés quelques
temps après par un contingent africain composé de marocains,
sénégalais et togolais (1(*)).
Et, c'est à partir de cette deuxième Guerre du
Shaba que le Général MOBUTU, grâce aux diverses
coopérations et assistances militaires des pays amis, imprima aux Forces
Armées leur véritable marque de force d'ordre et de
défense, pour faire face aux visées hégémoniques
soviétiques dans la région de l'Afrique Centrale.
En vérité, il faut reconnaître que,
pendant ces années où elle a été tenue en
suspicion, l'armée a beaucoup perdu de son crédit.
3. A partir de 1982
La crise mondiale, consécutive à la baisse du
dollar et à l'envolée des prix du pétrole, finit par
précipiter l'économie Zaïroise dans la ruine, cette crise a
été due par plusieurs facteurs dont : L'improvisation,
l'absence d'une classe économique compétente et le manque
d'encadrement de mesures de nationalisation du secteur économique ainsi
que la mauvaise politique d'investissement des fonds empruntés.
Bref, l'euphorie du succès économique des
années 1970 a été de très courte durée,
à la suite des mauvais choix de politique économique et des
dépenses non rentables et de prestige.
Sur le plan militaire, ma tournée d'inspection
organisée, en 1984, à travers les garnisons de la
République, permit au Commandant Suprême de se rendre compte de
l'état réel de notre dispositif de défense, le quel
affichait un déséquilibre dangereux par rapport au surarmement de
certains de nos voisins.
C'est ainsi que, tenant compte de la situation
géostratégique particulière de notre Sous-Région,
où les menaces étaient tantôt larvées et latentes,
tantôt précises mais toujours évidentes, le
Président de la République sentit la nécessité pour
le pays de jouer pleinement son rôle modérateur dans la
région et décida d'engager un vaste plan de réforme, de
modernisation et d'équipement des Forces Armées.
Le Ministère de la Défense Nationale, à
partir de 1985, sera instruit d'adapter cette politique de défense aux
configurations géopolitiques complexes et conflictuelles du moment, de
façon à définir les zones de manoeuvre où les
actions et le comportement de l'outil militaire de défense auraient eu
le plus de chance d'être crédibles, efficients et
sécurisants (1(*)).
Les partenaires traditionnels étaient également
convaincus, pour des raisons évidentes de géopolitique et de
stratégie, de la nécessité pour le Zaïre de disposer
d'un outil efficace de dissuasion, pour la paix et la sécurité en
Afrique Centrale. C'est ainsi qu'il n'ont pas hésité de nous
aider dans la mise en oeuvre de ce projet en nous accordant une assistance
fournie, notamment par des coopérants, experts et techniques
militaires.
L'aide militaire a également consisté en la
formation de nos hommes ici au pays ou à l'étranger ; la
fourniture de matériels et équipements militaires, et des
prestations de service diverses (transport militaire, remises en condition des
matériels...).
C'est dans cet ordre là que la France va nous aider
dans l'encadrement de la 31ème Brigade ainsi que dans la mise
en oeuvre de la 32ème Brigade Parachutiste, prélude
à la création de la Division parachutiste.
La Belgique va se distinguer dans la coopération en
matière de formation, par l'envoi d'instructeurs au Groupement des
Ecoles Supérieures Militaires ; et également dans
l'assistance logistique et dans l'encadrement de la 21ème
Brigade d'Infanterie.
La coopération militaire allemande s'attèlera
dans le domaine de communications. La montée en puissance de la
Division Spéciale Présidentielle (DSP), la redynamisation de la
Division Kamanyola et la mise sur pied de la 22ème Brigade
d'Infanterie Indépendante a été rendue possibles
grâce à la coopération militaire avec Israël.
Dans le cadre des crédits FMS, les USA assuraient
l'appui logistique aux unités de la Force Terrestre pour le maintien en
état de nos aéronefs militaires.
La 41ème Brigade Commando de Choc a
été levée grâce à l'assistance technique et
l'encadrement des coopérants militaires chinois. La Chine et la France
intervenaient, par ailleurs, dans la maintenance des engins de la
1ère brigade Blindée.
L'Allemagne et, plus tard, l'Egypte nous ont également
aidés dans la mise sur pied de la Garde civile, qui était une
force paramilitaire bénéficiant de la formation de police
judiciaire, des techniques de migration et de contrôle douanier. Elle
était destinée à protéger nos frontières, de
faire face aux incursions de bandes armées et des s'opposer à
toute forme de subversion et de terrorisme.
C'est également pour faite face à cette
nouvelle menace qu'est le terrorisme qui prend de plus en plus de l'extension,
que le Président de la République avait décidé de
la création d'un Service d'Action et de Renseignements Militaires
(SARMA), qui avait pour mission de prévenir et de détruire tout
noyau de sabotage et de subversion à l'intérieur comme à
l'extérieur du pays.
Fort de tous ces atouts, de cette coopération
militaire nettement enrichissante et encadrée par des Officiers sortis
des meilleures académies du monde, que les FAZ ont joué leur
véritable rôle dans la politique de défense et d'influence
du pays, en intervenant ici et là en faveur des pays frères
africains en difficulté, conformément à la vocation
africaine du Zaïre. Leur influence va se maintenir et s'étendre en
Afrique grâce également à la coopération militaire
Sud-Sud, lorsqu'elles vont ouvrir leurs centres d'instruction et de formation
aux armées africaines ; celles-ci se sentaient jusqu'à ce
jour solidaires de cette formation commune.
Cependant, pour des raisons économique,
financières et mêmes politiques, cette volonté de
développement inéluctable et exponentiel des moyens de
défense n'a plus été suivie vers la fin de la
décennie 80.
En effet, la doctrine militaire de la République a
été mise à mal par les bouleversements
géostratégiques issus de la fin de la guerre froide et de la
chute du mur de berlin.
En effet, il fallut, quelques mois après l'ouverture
démocratique, la confusion politique et la crise qui s'en était
suivie pour que,subitement, l'on pris conscience de la fragilité des
bases de notre politique de défense et pour que devint désormais
urgente la nécessité d'un nouveau débat, d'essence
critique, sur la réforme de l'armée, des services de
renseignements et de notre politique de défense, de manière
générale, face au nouvel environnement international
caractérisé par la fin de la guerre froide.
Alors qu'elle est fréquemment sollicitée pour
des tâches de maintien de l'ordre à la suite des revendications
diverses consécutives au discours politique du 24 avril 1990,
l'armée, l'armée elle-même est traversée par des
problèmes internes graves liés à son statut, aux
revendications sociales, à son unité, à sa
neutralité et à ses devoirs institutionnels, auxquels le
gouvernement ne prête pas suffisamment d'attention. Il s'en suivra
pillages, criminalité de toute sortie, tentative de mutinerie...
Par ailleurs, les Forces Armées, la Gendarmerie et la
Garde Civile (GACI) ainsi que les SARMA étaient minés par des
frustrations diverses dues à une application maladroite et
indélicate de leurs statuts, traversés par des clivages
antagoniques internes, organiques, structurels ou fonctionnels à base
ethnique, idéologique, corporatistes ou autres, rongés par une
implosion mal retardée et difficilement étouffée,
résultant de la précarité de leurs conditions
sociales ; mal encadrés par un commandement préoccupé
lui-même par des problèmes de survie, de positionnement, ou
déstabilisé par la crainte de limogeage arbitraire, voire
d'exactions ou de perte des privilèges acquis...
A tous les niveaux, les Officiers étaient
démotivés et avaient perdu le sens du devoir et la volonté
de servir la patrie en toute loyauté et abnégation. Le
clientélisme, le tribalisme, l'affabulation, la trafic d'influence...
autant de maux qui ont sapé la combativité, la bravoure, l'esprit
de corps, la discipline, et favorisé la délation, la
traîtrise, la désertion, la couardise au sein de l'Armée au
crépuscule de la 2ème République... Et, c'est
sur ces entrefaites que, le 17 mai 1997, va sonner le glas des FAZ par la prise
du pouvoir par les forces de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo, « AFDL »... (1(*)).
2.4. Des Forces Armées Congolaises (FAC)
En 1989, lors de l'éclatement de l'empire
soviétique et de la fin de la guerre froide, en 1989, le pouvoir de la
deuxième République n'a pas su tirer toutes les
conséquences de ce nouvel état de chose pour approfondir la
réflexion sur la nécessité de réformer
l'Armée, afin de l'adapter aux exigences de cette nouvelle
donnée.
Ce qui fait que, lorsque survient la guerre à l'Est, en
1996, il est apparu un déficit de vision stratégique qui a
apporté la preuve de l'inadéquation entre la politique de
défense telle que définie dans la loi n°77-012 du
1er juillet 1977 sur l'organisation générale de la
défense et des Forces Armées et sa mise en application sur
terrain pendant la crise (2(*)).
A côté de l'obsolescence de l'outil de
défense, le délitement de l'Etat, le délabrement du tissu
économique, les lourdeurs administratives dans le déblocage des
fonds affectés à l'effort de guerre, le soutien mitigé de
l'opinion publique, ont laissé apparaître une situation de vide de
puissance au sein de l'Etat.
Cette situation s'est malheureusement perpétuée
après la prise du pouvoir par l'AFDL ; celle-ci n'a pas pu,
clairement définir l'organisation d'une défense nationale
efficace, après avoir, au préalable, tiré les
enseignements de la guerre qui l'a pourtant portée aux commandes de
l'Etat et de la nation. Sans doute, cette lacune était due à la
lenteur et aux atermoiements pour le nouveau pouvoir de définir
clairement la doctrine nationale de défense au regard du nouveau
contexte international basé sur le monde unipolaire et plus bipolaire
comme s'était le cas avant.
Quant à l'organisation militaire, la mise sur pied sera
copiée sur le modèle du dispositif militaire issu de la
2ème République, initiée en fonction des
exigences de la guerre froide et, par conséquent, incapable de faire
face aux crises récurrentes qui surviennent ici et là dans la
Sous-Région.
En effet, à quelques différences près, le
décret-loi n°001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation
générale de la défense et des FAC définit la
direction de la défense et de la guerre et organise la défense
opérationnelle du territoire à la manière- de la loi de
1977 sur les FAZ(1(*)).
Les FAC comprenaient : la Force Terrestre, la Force
Aérienne, la Force Navale, la Base Logistique Centrale, ses services et
organismes communs et d'appui.
L'organisation pour la défense opérationnelle du
territoire prévoyait des régions Militaires relevant de la Force
Terrestre et ayant des missions de couverture générale dans les
provinces administratives.
Peut-on dire que cette organisation calquée sur le
modèle des FAZ justifie-t-elle l'inefficacité de la riposte face
à la nouvelle agression-rébelle survenue à l'Est et au
Nord de la République?
Il faut dire que, la fin de la guerre froide n'a pas
éradiqué les risques de crises liés aux antagonismes
nationaux, aux conflits ethniques ou frontaliers. Mais a fait sentir la
nécessité de re-définir les nouveaux besoins de la
défense du pays et, par conséquent, l'urgence d'avoir une vision
stratégique et militaire à long terme, pour tracer les contours
de la nouvelle armée. Tel n'a malheureusement pas été le
cas.
Une bonne armée doit être à même de
faire la guerre tous les 25 ans après.
C'est ainsi qu'à défaut d'une totale remise
à plat de l'Armée, laquelle était composée
d'éléments disparates, hétérogènes, issus de
formations diverses, le pouvoir s'est employé à étudier
comment, par la démobilisation et les retraites statutaires
notamment,procéder à la réduction des effectifs, en
redimensionnant les unités à la marge, particulièrement
celles de la force terrestre, et songer à l'intégration de
différentes fractions armées à l'unité de
commandement pour espérer avoir une Armée réellement
nationale et efficacement opérationnelle. Et de mettre en outre une
stratégie qui pourra l'aider à remettre de l'ordre dans
l'appareil militaire.
C'est alors qu'il y eu plusieurs processus dont le
désarmement, la démobilisation, la réinsertion, la
retraite, ...
Aujourd'hui heureusement, à la faveur de la signature
de l'Accord Global et Inclusif, la République doit pouvoir disposer
d'une Armée nationale professionnelle, c'est-à-dire d'un outil
militaire organisé et structuré de manière à ce que
sa rapidité d'intervention, la souplesse de son emploi et la puissance
de feu de son armement rendent réellement crédible
l'efficacité de notre politique de dissuasion (1(*)).
C'est juste un processus qui n'a fait que commencer mais
souvent entravé par les répétitions des guerres à
l'Est.
Section 3. Les Forces Armées de la
République Démocratique du Congo (FARDC)
Les FARDC tel que sue évoquée dans la
genèse de la section 2 (Aperçu historique des FARDC) du premier
chapitre et par l'Accord Global et Inclusif signé le 17 décembre
2002 a Pretoria que les représentants des composantes et entité
se sont convenus de la création d'une armée
intégrée et restructurée, comme le précise la
constitution de la transition promulguée le 4 avril 2003 :
- La réunification, la pacification et la
reconstruction du pays, la restauration de l'intégrité du
territoire nationale et le rétablissement de l'autorité de l'Etat
sur l'ensemble du territoire national ;
- La réconciliation nationale ;
- La formation d'une armée nationale,
restructurée et intégrée ;
- L'organisation d'élections libres et transparentes
à tous les niveaux permettant la mise en place d'un régime
constitutionnel démocratique ;
- La mise en place des structures devant aboutir à un
nouvel ordre politique (1(*)).
3.1. Mission et Objectif de FARDC
Les FARDC assument la responsabilité pleine et
exclusive, de la formation de l'Armée Nationale, brassé,
intégrée et restructurée, par la Structure Militaire
d'Intégration « SMI » en sigle.
La réalisation objectif devrait se faire sans perdre de
vue la date d'organisation des élections en juin 2005, qui constitue une
date butoir, avant laquelle doivent être accomplies, les missions de
l'intégration des personnes retenues pour l'armée du futur et de
la réinsertion des personnes orientées vers la
démobilisation.
Depuis la promulgation de la constitution de la transition,
plusieurs étapes ont été accomplies.
A cet effet le Président de la République,
Joseph KABILA a pris différents décrets portants :
- Mise sur pied des Etat-major intégré à
l'Etat-Major Général, dans les Etats-Majors des forces et
Régions Militaires ;
- Constitution du cadre institutionnel du processus de
Désarmement, de Démobilisation et Réinsertion (DDR) par la
CONADER ;
- Création, Organisation et fonctionnement de la
Structure Militaire d'Intégration (SMI).
3.2. Organisation et Fonctionnement (1(*))
La nouvelle articulation des forces au sein de la nouvelle
Armée consacre le principe de l'unité de commandement dont la
chaîne part du Commandement Suprême des Forces Armées
jusqu'aux hommes du rang, en transitant la le Chef d'Etat-Major
Général et les Chefs d'Etat-Major des Forces ainsi que les
commandements des grandes unités.
Cette unité de commandement se voit renforcée en
ce que la mise en oeuvre des forces autant que leur mise en condition sont
placées sous la responsabilité du Commandant Suprême
assisté par le Chef d'Etat-Major Général.
Sous réserve de la loi sur la défense et les
Forces Armées, actuellement en examen au Parlement, la nouvelle
Armée est composée de trois Forces de base : La Force
terrestre (FT), Force Aérienne (FAé) et la Force Navale
(FN). La mission des trois Forces consiste essentiellement à la
préparation, à la mise en condition et à la maintenance
des leurs unités respectives.
L'organisation du commandement des FARDC avait prévue
et fonctionne avec :
- Un Etat-Major Général sous le commandement du
chef d'Etat-Major Général qui est l'échelon
hiérarchique de la Force Terrestre, Force Aérienne, Force Navale,
Base Logistique Centrale et autres services spéciaux ; Gère
et commande ces derniers ;
- La Force Terrestre (FT) qui est l'échelon
hiérarchique immédiat des dix (10) Région Militaires
déployées aux travers les dix provinces administratives de la RDC
+ (plus) la 11ème Région Militaire qui, est celle de
la ville province de Kinshasa ainsi que la Grade-Républicaine ;
elle gère et commande directement ;
- La Force Aérienne (FAé) : qui est
l'échelon hiérarchique immédiat des Bases
Aériennes ; gère et commande directement ces
dernières ;
- La Force Naval (FN) : qui est l'échelon
hiérarchique immédiat des groupements Navals ; gère
et commande directement ces derniers.
- La Base Logistique Centrale : qui est l'échelon
immédiat des Base logistiques Régionale déployées
aux travers les provinces et/ou Régions militaires. Celle-ci les
gère et le commande directement ;
- Autres service spéciaux : qui sont chacun
hiérarchique immédiat de ses unités et/ou services
oeuvrant au sein des différentes Forces précitées et les
gèrent et les commandent directement.
Ainsi, pour le besoin de la formation d'une Armée
Brassée, Intégrée et Restructurée, laquelle
implique diverses opérations de sélection et de Brassage des
hommes ; il est prévu une Structure Militaire d'Intégration,
(SMI), rattachée à l'Etat-Major et en collaboration avec les
partenaires, militaires étrangers.
Pour le besoin de la formation d'une Armée
Restructurée et Intégrée, laquelle implique diverses
opérations de sélection et de brassage des hommes ; il est
prévu une Structure Militaire d'Intégration, (SMI),
rattachée à l'Etat-Major Général en collaboration
avec les partenaires militaires étrangers.
Dans le cadre de l'organisation de la défense
militaire et opérationnelle, le territoire national est subdivisé
en régions Militaires qu'il y a des provinces administratives et la
ville province de Kinshasa, conçues et organisées (en mission et
en moyens) de manière à donner crédit à la doctrine
militaire de défense dissuasive et active.
Cette architecture est complétée par des
Groupements Aériens et Navals ainsi que des grandes unités et
autres services communs et d'appui. Telle est l'économie
générale de l'organisation des nouvelles Forces Armées
(FARDC), conçues pour être l'ultime support de l'autorité
de l'Etat et de la puissance de la nation.
L'objectif étant de disposer, pour la RDC, d'un outil
militaire dont la simplicité d'emploi, la cohérence et la
rapidité de réaction garantiraient la sécurité de
sa population et la stabilité des institutions. Cela va, à coup
sûr, contribuer à la consolidation de la nouvelle paix, une
meilleure paix pour notre pays et notre Sous-Région.
Chapitre deuxième : IMPORTANCE DES FORCES
ARMEES DANS LA STABILITE POLITIQUE ET LA CONSOLIDATION DE LA PAIX D'UN ETAT
Au cours de ce chapitre tous nos efforts seront portés
dans la démarche, de montrer le rôle de l'Armée dans la
défense et la sauvegarde des intérêts nationaux en
garantissant la paix, la sécurité, l'intégrité
territoriale et sa participation au développement
économique ; son rapport au pouvoir politique et son rôle
dans la stabilisation politique d'un Etat.
Section 1 : ROLE DE L'ARMEE DANS LA DEFENSE ET
SAUVEGARDE DES INTERETS DE LA NATION
1.1. Le Moral et le Rôle du chef dans
l'armée
a) Les Forces Morales
L'élément primordial de la cohésion
d'une Armée, de sa détermination, est constitué par les
idéaux qui ont été à la base de son rassemblement
et qui la maintiennent unie : la fidélité au serment
national et le patriotisme.
Le Moral reste un élément fondamental pour la
cohésion au sein de l'Armée malgré le progrès
contemporains du matériel de guerre.
Les Forces Morales ou la défense d'une
idéologie expliquent l'élan vers les conquêtes des
Armées de musulmans dans la « guerre sainte », les
croisades en Espagne, les luttes acharnées entre catholiques et
protestants, les victoires de la révolution Français, la
détermination des troupes de la SWAPO (Organisation du Peuple Africain)
en Namibie, le l'ANC de Mandela ..., où le moral individuel et le moral
collectif poussaient les noirs à se mobiliser derrière le leader
charismatique.
b) Le Rôle du chef
Ne dit-on pas « il n'y a pas de mauvaises
troupes, il n'y a que de mauvais chefs » et « la
discipline étant la mère des Armée »,
impose à l'Armée des lois rigoureuses et des règles de vie
sévères en vue de concentrer les efforts en une action
coordonnée.
Les membres de l'Armée doivent ainsi recevoir des
ordres d'une hiérarchie pyramidale. Le chef joue un rôle
fondamental non seulement dans la motivation et la force morale des troupes
mais surtout dans le processus de socialisation : inculquer le moral, les
normes, la discipline,... par le fait qu'il doit servir d'exemple.
Les moyens archaïques d'enculturation tels que les
services corporels (chicottes, ...) ont été bannis pour laisser
la place à la persuasion et à tous les moyens misent sur pied
par le processus d'enculturation, l'obéissance au chef (pour le bien de
la communauté) ne peut être discutée sans risque
d'échec au combat.
Le Rôle du Chef est décisif, c'est ainsi que
Napoléon écrira : « ce n'est pas
l'Armée carthaginoise qui faisait trembler la République mais
Anibal ». Le chef joue un rôle capital non seulement dans
l'intégration du militaire mais aussi dans l'efficience (rendement) de
l'Armée.
1.2. Garantir la paix, la sécurité et
l'intégrité territoriale
L'Armée a été de tout temps la garantie
de la sécurité, de la paix, de la concorde et de la protection de
la nation. Telles sont les tâches traditionnelles de toute armée
nationale.
Ne dit-on pas : « Qui veut la paix
prépare la guerre ? ». Il est difficile qu'une
nation subsiste et évolue dans le sens de développement sans au
préalable posséder une armée digne de ce nom, forte et
dissuasive. Ce que nous avançons, ici, se confirme par la situation
actuelle de la RDC. Le manque d'une armée forte, intégrée
et structurée est la cause fondamentale avérée de
l'actuelle faiblesse du gouvernement congolais.
Les frontières du pays sont devenues tellement
poreuses que n'importe quel pays ou quel groupe armé se permet de
pénétrer allégrement et impunément sur le
territoire congolais.
Il faut avant toute chose, la montée en puissance de
l'armée et le reste lui sera subordonnée pour que le pays
décolle, y compris l'appareil judiciaire (1(*)).
C'est donc avant toute chose la mise sur pied de cette
Armée Nationale Forte, Structurée, Intégrée et
Républicaine que le peuple congolais, ses biens et ses frontières
pourra être sécurisés. En fait, aucun travail ne peut
facilement être réalisé dans le sens de concorde nationale
ou de l'essor de la nation sans la paix.
Le colonisateur connaissait dès le départ le
rôle primordial que l'Armée était appelée à
jouer pour l'instauration de la paix. Il s'en est servi tout au long de sa
présence dans l'E.I.C et au Congo-belge.
C'est grâce à la Force Publique que le Roi des
belges d'abord et la Belgique enfin, ont su se tailler une colonie aux
dimensions continentales au centre de l'Afrique.
Nous ne pouvons non plus oublier que c'est surtout grâce
à l'Armée Nationale, les FAZ que la deuxième
République a eu un des règnes les plus longs d'Afrique.
Il ressort que de nos jours le peuple congolais peut relever
quelques points positifs au long règne dictatorial du Maréchal
MOBUTU, c'est avant toute chose la paix, la sécurité et la
défense de l'intégrité territoriale.
Alors qu'elle était, autre fois, une armée de
répression, l'Armée Nationale qui a vu s'attribuer des nouvelles
fonctions au fur et à mesure de l'évolution du contexte tant
national qu'international.
La possession d'une Armée efficace constitue l'un des
attributs de la Souveraineté Nationale. D'où la plupart des pays
africains, au lendemain de leur indépendance, se sont mis à
transformer les anciennes Armées Coloniales en Armées Nationales
qu'ils ont par la suite personnalisé.
Au Niger par exemple, lors de la composition de l'armée
Nationale, le Président HUMARI DIORY déclara à ses
soldats : « Dorénavant, aux jeux du monde comme
à ceux de notre peuple tout entier, vous êtes le signe visible de
notre indépendance politique, de notre volonté proclamée
de la défendre contre toute agression » (1(*)).
Parlant toujours de l'importance de l'Armée au sein
d'une nation, les Présidents OLYPIO et NYERERE ont déclaré
respectivement : « Nous ne pouvons être une nation
indépendante sans une armée de quelque
sorte » ; « You can not do qithant an army in
these times » (2(*)).
1.2. Participation de l'armée au
développement national
En effet, l'état de sous-développement
économique et social des sociétés africaines
post-indépendance implique une nouvelle fonction que sont censées
remplir les Formes Armées.
C'est celle de contribuer aux efforts de développement
national.
En fait, les Formes Armées, comprennent des
éléments bien portants et bien constitués ne devraient pas
vivre dans l'oisiveté jusqu'au sous-développement.
Elles devraient par contre, alléger, par leur
contribution à la production, les lourdes charges que leur
équipement et entretien ajoutent aux dépenses nationales. Elles
sont de ce fait appelées à participer à
l'amélioration des conditions de vie des membres de leurs
sociétés respectives.
Pour SENGHOR du Sénégal, l'Armée doit
participer directement et activement au développement du pays, en
fournissant à celui-ci non pas des travailleurs sans
spécialité, mais en mettant au travail des unités
composées : des techniciens instruits, bien encadrés et
disposant des engins les plus modernes du génie (1(*)).
Il en est de même, pour Sekou Touré de
Guinée, qui considérait l'Armée comme une force
créatrice du peuple et en tant que telle, elle devrait construire des
ponts, des routes, des maisons et cultiver. « Nous avons trop de
choses à faire pour tolérer qu'il y ait des fainéants et
à plus forte raison parmi ceux qui sont payés et entretenus par
le peuple » (2(*)).
Presque les mêmes propos ont été tenus par
le Ministre de la Défense de Tanganyika (actuelle Tanzanie), KAMBONA
lorsqu'il déclara que l'Armée doit apporter sa contribution
maximale au développement comme les autres membres de la
communauté (3(*)).
C'est dans ce même ordre d'idée que le Ghana
avait inauguré en Juin 1962 le « Bureau des Forces
Armées ».
Celui-ci était destiné à servir de forum
de discussion entre le gouvernement et les militaires, discussions relatives
à la contribution de ces derniers au plan de développement du
pays.
Le Ministre de la Défense, Kofi Baoko exhorta les
militaires à construire l'infrastructure du pays, pont, routes, maisons
et plantations avec l'aide de la jeunesse du Parti (Workers brigades) sous le
commandement (4(*)).
Ce nouvel élan fut aussi appliqué en Côte
d'Ivoire où l'on trouvait déjà en 1964 des unités
des pionniers au sein de l'Armée.
Nous pouvons simplement dire que c'est dans cette optique de
la participation des Forces Armées aux efforts de développement
national que le feu Président L.D. KABILA, à peine arrivé
au pouvoir en 1997, avec son mot d'ordre « le congolais doit se
prendre en charge » qui a fait de lui un héros,
crée le service national. Cette structure, composée
essentiellement d'hommes en uniforme, a été
déployée à travers la République. Doté
d'engins et des moyens logistiques adéquats et d'un bon encadrement, le
Service National a surpris tout le monde en produisant des quantités
énormes de denrées alimentaires.
Le Service National luttait contre la pénurie
alimentaire chronique qui frappe les villes congolaises.
Section 2 : ANALYSE DE RELATIONS ENTRE L'ARMEE ET
LE POUVOIR POLITIQUE
L'analyse des rapports entre l'Armée et le Pouvoir au
niveau d'un Etat de manière à savoir si ce principe d'abstention
(l'apolitisme de l'Armée) est observé ou non.
Au niveau du monde entier, ce problème des rapports
entre l'Armée et le pouvoir est étudié sur deux
plans :
1. l'Armée en tant qu'instrument de contrainte qui peut
agir ouvertement par la force ;
2. l'Armée en tant que corps social capable
d'intervenir dans la politique par des moyens légaux comme les autres
groupes de pression.
Ainsi, dans tous les pays du monde, l'objectif suprême
que défend l'Armée, est l'intégrité du territoire
national. D'où la discipline et l'ordre ne sont que les moyens
d'atteindre cet objectif suprême.
Il faudrait cependant signaler le fait vécu du temps
du Parti-Etat où l'on a vu l'Armée Nationale (FAZ) très
politisée car relevant du Mouvement Populaire de la Révolution
(MPR).
En outre, durant tout le temps du régime
gouvernemental dit d'Unité Nationale avec sa formule
« 1+4 » (c'est-à-dire un Président et quatre
Vice-présidents), l'Armée Nationale a été
très politisée. Celle-ci, encore en état d'embryon
était composée de plusieurs factions armées ne
répondant chacune qu'à sa composante politique.
Cependant, nous pouvons signaler que le passage de
différentes troupes armées (groupes armées) dans les
centres de brassage un regain d'apolitisme a commencé à prendre
naissance. L'esprit d'équipe et l'esprit du corps ont commencé
à naître et l'unité de commandement a pris corps.
Ainsi a-t-on vu les hommes en uniforme ne pas prendre part aux
échéances électorales, ne pas adhérer aux partis ni
des effigies des politiciens ou des banderoles des partis politiques dans les
installations militaires.
2.1. L'Armée et la Société Nationale
La société comprend plusieurs sous-ensembles qui
entretiennent de nombreuses relations et qui ont des interconnexions entre eux.
L'inter influence de ces sous-ensembles engendre la dynamique qui fait gouger
et changer la société.
La multitude ces inter influences et l'apport des facteurs
externes sont à la base des changements nombreux qui affectent la
société.
De ce fait, les mouvements de ces incessants changements
affectent aussi l'Armée en tant que sous-structure de la
société.
Comme on peut le remarquer la société
étant dynamique, l'Armée qu'elle a est aussi dynamique.
Par ailleurs, à chaque société
corresponde à une culture c'est-à-dire une mentalité
propre à elle cela parce que société et culture sont deux
entités corrélatives, liées l'une à l'autre.
Il n'y a pas de culture sans société, ni de
société sans une culture qu'elle reproduit et que les membres
vivent et pratiquent.
Aussi, les caractéristiques d'une
société, le comportement, le mode de vie et la mentalité
des membres d'une société se retrouvent-ils aussi dans
l'Armée. Cela, comme nous l'avons signalé, dans la mesure
où l'Armée est un sous-ensemble de la société. Et
ainsi dirons-nous sans être contesté que « à
telle société correspond telle type
d'armée ».
Plusieurs facteurs influent sur l'Armée et
déterminent le mode de vie de ses membres. Ces différents
facteurs peuvent être de nature géographique, humaine,
économique ou technique.
2.1.1. Facteurs géographiques
Les facteurs géographiques tels que les richesses
potentielles la nature, la dimension du pays, ses voisins et autres influencent
la nature de l'Armée.
Aux petites nations comme le Congo Brazza, le Gabon, la
Belgique, etc., correspondent des petites Armées
caractérisées par la cohésion qui émane du civisme
et société restreinte. Aux vestes étendues de la RDC, du
Nigeria, Soudan, ..., correspondront des importantes Armées et de
nombreuses troupes qui devront être mécanisées pour
garantir la sécurité des frontières.
La RDC, avec ses dimensions très vaste est parfois
menacée par ses voisins devra disposer d'une Armée nombreuse et
ayant des moyens immenses de mobilité et faire usage de la politique de
bon voisinage.
2.1.2. Facteur humain
Les effectifs nombreux ou réduits d'une Armée,
l'âge moyen des militaires, les qualités des hommes de
troupe,...dépend des ressources humaines d'un peuple, des
qualités de sa race, de son évolution technique, ... cela parce
que c'est dans le peuple que sont tirés les éléments de
l'Armée.
Un Etat développé, avec une démographie
en expansion, où les âges sont proportionnés, aura une
Armée dynamique, puissante, composée surtout des jeunes.
De nos jours, les grandes puissances mondiales (USA, Chine,
Russie, ...) possèdent non seulement des armes très puissantes
mais aussi des effectifs très élevés de leurs militaires
sans que leur mains-d'oeuvre en soient affectées.
Ainsi, l'encadrement des troupes reste un facteur
déterminant d'une Armée. Celle-ci doit refléter dans le
recrutement de ses cadres, les hiérarchies sociales de la nation sous
peines de ses couper d'elle et de perdre par conséquent un appui moral
indispensable, une part importante de son efficacité.
Certaines races ou tribus à travers le monde semblent
davantage prédisposées à l'état militaire :
Turcs, Arabe, Zoulous,... et les habitants de certaines régions de vie
difficile : les Kurdes en Turquie, etc. L'agressivité, la
turbulence et la versatilité de certaines tribu rendent la
cohésion des Forces Armées difficile.
2.1.3. Facteur économique
La puissance des armes, la nature de leurs militaires
dépend aussi des ressources du sol et du sous-sol de sa
région.
Les peuples nomades du désert, des régions
montagneuses ou des forêts denses seront à la recherche des terres
riches. La pauvreté agricole de la Grèce antique en a fait un
réservoir des mercenaires pour les pharaons et pour carthage.
Les Etats impérialistes surpeuplés et à
la recherche des matières premières mettent sur pieds des
Armées équipées en fonction de leur politique d'expansion.
Tel est le cas du Rwanda surpeuplé et pauvre.
2.1.4. Facteur technique
L'Art de la guerre a connu une évolution prodigieuse
depuis l'utilisation des animaux, les progrès artisanaux et les
découvertes techniques.
C'est ainsi, à partir du 15ème
siècle que va se généraliser dans le monde. L'occident
adaptant toujours ses Armées aux techniques nouvelles, impose sa loi au
reste du monde.
En fait, quelque soit la valeur d'une Armée, l'on des
facteurs les plus importants de son efficacité reste la qualité
de ses armes et munitions ; ceci explique la défaite de
l'Armée Zoulou vis-à-vis de Blancs ; SADAM HUSSEIN contre
les Alliés.
Les Armées modernes s'équipent et s'organisent
à des prix très élevés, elles coûtent
très cher, elles sont utilisatrices de la technique de pointe, des
instruments, des équipements et des machines précises et
coûteuses. Les Etats du tiers monde ne peuvent équiper et
entretenir leurs Armées car étant tributaires de
l'étranger au risque d'hypothéquer leur souveraineté
nationale.
La vie, l'Armée et son adaptation aux progrès
scientifiques et techniques dépendent de l'économie
générale de la nation.
La technique domine tellement la constitution des
Armées modernes que l'organisation de la recherche scientifique d'un
Etat entre, pour une part considérable dans l'organisation même de
la défense nationale, mieux les Etats riches et forts attirent à
leur service les suivants et les chercheurs, afin de s'assurer
l'exclusivité de la haute technologie et de réduire les surprises
techniques du camp adverse.
2.2. L'Armée et le Pouvoir Civil
Il existe au sein d'une nation des liens entre le pouvoir
politique et l'Armée. Il y a des régimes politiques civils
où le pouvoir est entre les mains de civils, et des régimes
militaires où le pouvoir est entre les mains des militaires.
On parle de prétorianisme lorsque les militaires
s'emparent du Pouvoir Politique dans un pays. Il faudrait signaler que le fait
prétorien est considéré comme anormal, même par les
militaires eux-mêmes. C'est ainsi que le plus souvent ces derniers
cherchent à justifier à l'opinion tant nationale que
internationale le bien fondé de leur action (1(*)).
A) L'idéologie libérale inculque aux
militaires l'esprit de neutralité dans les politiques partisanes pour
les contrôler.
Traduisant la conception libérale des relations
politico-militaires, le juriste français DUGUIT considère
l'Armée comme un instrument passif entre les mains du gouvernement
légal. Ce dernier peut s'en servir comme d'une force matérielle
inconsciente (2(*)).
Dans le contexte libéral, l'Armée est à
la disposition du pouvoir pour l'aider à sécuriser le pays. Elle
est le bras sécuritaire du pouvoir qui s'en sert pour atteindre ses
objectifs.
Il est de ce fait inconcevable dans les pays du
système capitaliste libéral que l'Armée refuse
d'obtempérer aux ordres du Pouvoir Politique Civil, son rôle
étant de permettre au gouvernement légal de garantir l'ordre
public interne et de défendre le pays contre l'ennemi extérieur
(3(*)).
Comme on peut le voir, le pouvoir militaire dans le
modèle libéral, se trouve subordonné à
l'autorité Politique Civile qui exerce sur lui une ferme contrôle
par l'intermédiaire d'une série de règles formelles.
D'après donc l'orthodoxie libérale, les Forces
Armées doivent adopter une attitude de total apolitisme, de
neutralité vis-à-vis de la politique. Les militaires en vertu des
principes de la subordination et de la neutralité sont appelé
à agir comme s'ils n'avaient pas d'opinions ou de tendances politiques
(1(*)).
Ce neutralisme de l'Armée est appliqué dans
beaucoup de pays, surtout ceux ayant adopté le système
capitaliste. En RDC par exemple, pays à tendance libérale, les
militaires sont censés être neutres vis-à-vis de la
politique. Ils ne votent pas et ne prennent pas part aux manifestations
politiques. « D'où l'apolitisme de
l'Armée ».
Le régime libéral, à cause de son
multipartisme et ses luttes politiques entend donc s'assurer la loyauté
des Forces Armées par leur neutralité vis-à-vis des
politiques partisanes C'est d'ailleurs un Ministre de la Défense qui
est, lui-même, un civil appartenant à un Parti Politique du
Gouvernement qui dirige les Force Armées.
B) Ce que nous venons de dire est le contraire de ce
qui se faisait dans les pays socialistes.
En effet, le régime socialiste cherchait par contre
à assurer la loyauté des Forces Armées par l'engagement
politique des militaires.
C'est ce problème de la loyauté et du
contrôle des militaires par le Pouvoir Politique qui est à
l'origine même de la création de nouvelles armées
populaires dans les régimes socialistes. L'incorporation de la Turquie
dans l'Union Européenne reste toujours une problématique à
cause de ce genre de régime, qui ne favorise pas la démocratie,
dit-on. Ces régimes se méfiaient des anciennes Armées
bourgeoises des régimes libéraux renversés car il faut
qu'il existe entre les chefs militaires et les chefs politiques civiles les
mêmes objectifs communs à poursuivre.
Les régimes socialistes espèrent, par
l'intégration des Forces Armées au sein du parti unique ainsi que
par leur endoctrinement, s'assurer la loyauté, le contrôle et la
subordination des Forces Armées.
Cependant, cette intégration des Forces Armées
au sein du parti ne met pas celles-ci sur le même pied
d'égalité que le pouvoir politique civil même dans un pays
comme le Cuba, la Libye et autres où les Forces Armées ont
joué un rôle important dans l'instauration même de l'ordre
politique nouveau.
C'est ainsi que malgré la contribution apportée
par les Forces Armées à l'installation du régime
socialiste en Chine, le Président Mao Tsé-Toung explicite la
suprématie du pouvoir politique civil sur les militaires en
précisant que « le parti commande le fusil et celui-ci ne
doit jamais être autorisé à commander le
parti » (1(*)).
2.3. La subordination de l'Armée au pouvoir
civil
Le principe fondamental de la subordination des Forces
Armées au Pouvoir Civil ne se discuté nulle part.
Ce principe de la subordination constitue en fait un principe
d'abstention : il exprime l'idée que l'Armée instrument du
pouvoir ne doit pas avoir des volontés politiques propres (d'où
l'apolitisme de l'armée.)
L'analyse des rapports entre l'Armée et le pouvoir au
niveau d'un Etat se ramène à savoir si ce principe d'abstention
est observé ou non. Au niveau du monde entier, ce problème des
rapports entre l'Armée et le pouvoir doit être
étudié sur deux plans :
- L'armée en tant qu'instrument de contrainte qui peut
agir ouvertement par la force ;
- L'armée en tant que corps social capable d'intervenir
dans la politique par des moyens légaux comme les autres groupes de
pression.
Dans tous les pays du monde, l'objectif suprême que
défend l'armée, est l'intégrité du territoire
nationale, la discipline et l'ordre ne sont que les moyens d'atteindre cet
objectif suprême.
Dans la plupart de pays du tiers-monde, l'idée
nationale représente encore une préoccupation car ils sont
menacés dans leur unité par les querelles ethniques et tribales.
Par contre, au niveau des pays industrialisés, la
réalité de la nation a perdu de son importance qu'elle n'est plus
contestée depuis longtemps. Or, le peuple, revenue de ses erreurs
nationaliste, cherche maintenant son épanouissement dans un cadre
multinational.
Les peuples évolués sont disciplinés et
ordonnés. Ils sont attachés à la hiérarchie
véritable, fondée sur la compétence et le diplôme et
non sur l'ancienneté ou le grade. C'est ainsi qu'aucun gouvernement
militaire durable ne saurait s'établir dans un pays
développé. Pourtant, si le risque d'intervention ouverte de
l'Armée dans la politique est rare, on ne peut prétendre que les
pays industrialisés soient à l'abri de l'émmixtion des
militaires dans la vie politique.
Les fonctions traditionnelles de toute Armée ont
toujours été le maintien de l'ordre et de la paix à
l'intérieur d'un Etat ainsi que la défense des frontières
nationale contre toute agression extérieure.
Cependant au fil des temps, d'autres nouvelles fonctions se
sont ajoutées à celle traditionnelles. L'Armée n'agit plus
comme instrument de coercition (des contraintes), elle constitue par ailleurs
un groupe de pression d'une espèce spéciale et très
influent.
Le problème de l'intervention des militaires dans la
politique se situe sur deux plans :
- Les relations entre l'Armée et le Pouvoir civil en
temps de paix ;
- Les relations entre l'Armée et le Pouvoir civil en
temps de crise (1(*)).
a) L'Armée et le Pouvoir en temps de paix
L'Armée a toujours cherché à maintenir
l'autonomie de son univers clos.
C'est l'Armée qui constitue un corps autonome dans la
nation. Pendant longtemps, l'Armée a manifesté sa volonté
de maintenir son autonomie fondamentale par rapport à la
société civile.
L'Armée est une société
« aristocratique », elle constitue un monde
où les valeurs démocratiques (liberté et
égalité) n'entrent pas facilement. La démocratie a donc
pour fondement la liberté et l'égalité des citoyens. Tout
ce qui n'y est pas expressément défendu est permis ; nul ne
peut être puni sans raison valable, et toute personne y peut librement
parler, écrire,... Dans l'Armée par contre, la liberté n'y
est pas la règle mais l'obéissance car la société
militaire est gouvernée aristocratiquement, le principe n'y est pas
l'égalité mais la hiérarchie.
L'Armée constitue un univers clos. Pour atteindre
cette autonomie, la société militaire devait donc se doter des
infrastructures matérielles capables de la dispense au maximum de faire
appel aux institutions de la société civile.
C'est ainsi que l'Armée a crée ses propres
hôpitaux et dispensaires avec ses propres médecins et
infirmiers ; ses propres usines, ses propres écoles pour les cadres
militaires et leurs enfants ; sur le plan spirituel l'Armée a eu
ses propres chapelles et ses prêtres, et même son propre droit
pénal, sa police et ses tribunaux répressifs.
Dans d'autres domaines, l'Armée a eu, dans certains
pays, ses propres fournisseurs, son journal et ses émissions
radio-télévisées ; elle a eu même son propre
drapeau comme en ex-URSS. Ainsi s'est formé, en marge de la
société civile un univers militaire clos et complet.
Nous pouvons ajouter que tout au long de l'histoire de la RDC
l'Armée a toujours été du côté du pouvoir.
Nous l'avons vu du temps de la période coloniale où la Force
Publique oeuvrait pour le compte de la politique.
La mentalité de l'Armée n'a souvent pas
été observée même en temps de paix par rapport
à la politique. Ce fait pourrait être relevé même
après l'indépendance. Le Groupement Spécial de
Sécurité Présidentielle (GSSP) a toujours
été au service personnel du Chef de l'Etat et ne répond
que de lui seul. De même que la Division Spéciale
Présidentielle (DSP) servait plus le Chef de l'Etat que l'ensemble du
peuple zaïrois (l'Etat) de l'époque.
Le même cas peut être signalé en ce qui
concerne la Grade Civile de l'époque de la seconde République qui
elle aussi était pour le service personnel du Président de la
République, Maréchal MOBUTU.
b) L'Armée et le Pouvoir en Temps de Crise
Il existe des liens étroits entre les questions
stratégiques et politiques de sorte qu'il appartient au pouvoir
politique et au pouvoir militaire de déterminer ensemble la
stratégie du pays en temps de crise. Le militaire est le technicien qui
conseille le pouvoir avant que la décision de guerre soit prise, il est
aussi exécutant des décisions arrêtés il ne faut
donc pas négliger l'avis du technicien en uniforme pour éviter la
ruine de la nation entière.
Dans le cadre de la guerre classique où la
stratégie passe pour une science ésotérique (qui
n'appartient qu'à quelques groupes d'individus) ouverte aux seuls
initiés, qui ont consacré leur vie entière à
l'étude presque aveuglement sur l'avis des stratégies
professionnelles pendant le conflit.
Le Haut Commandement devient alors un véritable
« pouvoir militaire » lorsqu'en matière de
la conduite de la guerre l'autonomie d'action et les responsabilités
majeures lui sont accordées.
Le gouvernement est pratiquement obligé de suivre
l'avis des techniciens militaires. Il laisse à ceux-ci l'entière
responsabilité de la conduite des opérations.
Ainsi se crée, à côté du pouvoir
politique et avec l'accord de tous, le pouvoir militaire
représenté par le Haut Commandement auquel on a
transféré la responsabilité de toutes les
décisions.
Par contre, la stratégie nucléaire est
essentiellement un art politique, elle n'est pas comparable à la
stratégie classique.
L'arme atomique, en transformant l'art militaire, tend
à éliminer la technocratie de la direction de la guerre, et
à réduire, d'un moins en apparence. L'influence des militaires
dans la détermination de la stratégie nationale.
La stratégie atomique est avant tout un jeu politique.
La guerre devient diplomatie : l'escalade nucléaire n'est
finalement qu'une orme de la négociation entre les Etats antagonistes.
Dans une telle partie, le rôle du Haut Commandement est
amoindri parce que la question n'est plus de remporter la victoire ou
d'éviter la défaite mais de savoir ce que coûteront la
victoire et/ou la défaite. Ceci ressort exclusivement de la
compétence du pouvoir politique (1(*)).
Certes, tant que les guerres de notre temps continuent
d'être menées avec les armements classiques, les problèmes
de la technocratie dans la conduite des opérations demeurent. Mais la
seule existence d'armes nucléaire à la disposition d'un
gouvernement nucléaire est capable de modifier les données
essentielles du problème.
En effet, le pouvoir politique qui détient le
contrôle d'armements atomiques ne peut plus, comme jadis,
transférer efficacement les responsabilités de la conduite des
opérations à l'autorité militaire.
* La Gestion de l'Armée
C'est le pouvoir civil qui fait vivre la société
militaire. En effet, c'est à partir du contribuable que l'on tire la
solde,... du militaire.
En vertu du principe de la subordination du militaire au
politique, il a donc fallu rattacher la société militaire au
pouvoir : un homme politique (un Ministre) devait donc être
placé à sa tête.
Par méfiance ou pour des raisons budgétaires, le
pouvoir cherche à veiller directement sur l'Armée par le canal du
Ministre de la Défense. Toutefois, dans tous les pays du monde, les
Ministères de la Défense Nationale constituent un organisme
très lourd aux lourdes tâches.
C'est pour dire que le pouvoir militaire est soumis au pouvoir
civil quant à la direction du mouvement. Mais pour l'administration et
la hiérarchie, il ne peut être qu'ainsi.
L'Armée obéit en apparence mais en
réalité gouverne. Ceci s'explique par le fait que l'Armée
constitue un organisme conçu pour fonctionner seul et, comme tout corps
vivant, l'Armée a la tendance naturelle à rejeter hors
d'elle-même les éléments extérieurs qui
prétend la pénétrer, y compris le Ministre.
L'une des techniques d'élimination du Ministre
constitue à lui présenter dès sa nomination trop de
document urgent et incompréhensible à signer.
Section 3 : ROLE DE L'ARMEE DANS LA POLITIQUE
NATIONALE
3.1. L'apolitisme de l'Armée
En Afrique, les Armées Nationales ont
évolué avec l'histoire de leurs pays respectifs. Elles vont
intervenir dans la politique non seulement en prodiguant les conseils à
l'homme politique africain mais aussi en constituant le pilier du pouvoir
politique en Afrique.
L'intervention de l'Armée africaine est liée
à l'histoire même des pays africains. Il y aura des facteurs
endogènes (liés à l'histoire et aux réalités
de chaque pays) et des facteurs exogènes qui sont liés à
la Communauté Internationale qui, d'une centre, poussent ou obligent
l'Armée africaine à intervenir dans la politique.
Signalons en passant quelques cas retenus sur l'intervention
de l'Armée dans la politique en Afrique noire de 1960 à 1966
(1(*)) :
Pays Date
1. ZAIRE - Juillet 1960
- Septembre 1960
- Novembre 1965
2. TOGO - 13 janvier 1963
- 13 janvier 1967
3. CONGO-BRAZZA - 15 Août 1963
- 01 septembre 1968
4. DAHOMEY (BENIN) - 28 octobre 1963
- 22 septembre 1965
5. TANGANYIKA (TANZANIE) - 20 janvier 1964
6. UGANDA (OUGANDA) - janvier 1964
7. KENYA - janvier 1964
8. GABON - 18 février 1964
9. CENTRAFRIQUE (RCA) - 01 janvier 1966
10 HAUTE-VOLTA (Burkina Faso) - 04 janvier 1966
11. NIGEIA - 16 janvier 1966
- 29 février 1966
12. GHANA - 24 février 1966
13. BURUNDI - 28 novembre 1966
Plusieurs facteurs expliquent l'intervention des Armée
africaines dans la politique. Les facteurs les plus importants
arrêtés par les scientifiques et qui expliquent chacun des cas
où l'Armée est intervenue dans la politique sont :
1° Les Facteurs propres à la structure des
Forces Armées : promotion et clivage ethnique.
2° Les Facteurs politiques : ce sont des
conflits idéologiques, les tiraillement entre hommes politiques qui
vont engendrer le désordre poussant ainsi l'Armée à
intervenir dans la politique.
3° Les Facteurs sociaux : Grèves,
manifestation et luttes tribales, etc. peuvent pousser l'Armée à
intervenir pour remettre de l'ordre.
4° Les Facteurs économiques : la crise
économico-financière, la misère de la masse, etc. peuvent
aussi expliquer l'intervention de l'Armée.
5° Les Facteurs inter-relationnelles : les
conflits entre militaires, etc.
On distingue deux catégories d'officier dans les
Armée africaines ;
1. Les officiers sorties des rangs sont les plus anciens,
commissionnés ou promus officiers suite à leurs
expériences et mérites ou nommés politiquement ;
2. Les officiers issus des Ecoles militaires sont les jeunes,
ayant conquis leurs grades par leur formation scientifique.
Il y a souvent des relations de cause à effet. Si l'on
veut que l'Armée africaine soit réellement apolitique et qu'elle
ne s'occupe de la politique, il faut alors tout faire pour éviter les
facteurs cités ci-haut et qui poussent l'Armée à
s'intéresser à la politique.
En effet, il y a des variables dépendantes qui
découlent des variables indépendantes. En d'autres mots, à
une action corresponde une réaction et l'homme politique africain doit
connaître les causes qui ont toujours expliqué la prise de pouvoir
politique par l'Armée africaine cela est très important pour
l'avenir de l'Afrique où l'Armée devrait être le juge
impartial auquel l'homme africain devrait recourir non seulement pour sa
sécurité et celle de ses biens mais aussi pour
l'intégrité du territoire national.
3.2. Le prétorianisme dans le monde
Un prétorien est un soldat chargé de la garde
des empereurs. D'où le terme de « garde
prétorienne » qui désigne l'ensemble des
militaires commis ou chargés de la garde ou de la sécurité
des empereurs dans l'Empire Romain Antique.
Ainsi, prétorianisme évoque à l'esprit
la garde prétorienne des Empereurs romains dans l'Antiquité. Au
cours de l'histoire (cette garde prétorienne est parvenue à jouer
un rôle fondamental en destituant l'empereur et en dirigeant la politique
de l'empire) ; c'est ainsi que les interventions
répétées de l'Armée dans la politique ont
donné lieu ou prétorianisme moderne qui consiste en une action
politique par laquelle un groupe de militaires interviennent dans la politique
en renversant le gouvernement en place ou en dominant le système
politique d'un pays.
L'idéologie socialiste préconisait l'engagement
de l'armée dans la politique tandis que l'orthodoxie libérale
recommande la neutralité de l'Armée vis-à-vis de la
politique, c'est-à-dire l'apolitisme des Forces Armées. Selon
RAOUL GIRARDET, les militaires devraient agir comme s'ils n'avaient pas
d'opinions ou de tendances politiques.
Toutefois, malgré les précautions prises par le
pouvoir politique pour freiner l'action politique des Forces Armées,
celles-ci interviennent dans la politique dans plusieurs pays du monde et
surtout dans le tiers-monde. L'évolution de l'Armée ainsi que ses
relations avec le pouvoir politique a évolué avec l'histoire.
3.2.1. Intervention des Forces Armées dans la
Politique Nationale
Il existe une corrélation entre l'aspect
socio-économique et l'intervention des militaires dans la politique.
En fait, en temps de paix l'Armée peut aisément
être utilisée comme instrument de cohésion nationale. Et la
probabilité de son intervention dans la politique décroît
avec l'accroissement de la mobilisation sociale pour la construction de la
société due à la paix, avec l'accroissement de
l'industrialisation.
Cependant, il faudrait relever que l'instabilité
politique, la violence qui prend naissance, sont autant de
phénomènes qui augmentent les risques d'émergences du fait
prétorien. Celui-ci est fréquent en temps de crise au sein de la
société.
En effet, il a été relevé que les
conflits créent un vide de pouvoir, un mauvais ajustement
économique et des stratifications dysfonctionnelles auxquelles les
dirigeants ne peuvent pas faire face. Cet ensemble de facteurs produit un
déséquilibre, une situation instable de violence favorable
à l'intervention des militaires dans la politique (1(*)).
C'est ainsi que l'on a relevé que les militaires
interviennent dans la politique dans beaucoup de pays en développement
par manque d'autres élites capables de prendre en charge le fardeau de
l'essor national. Alors les militaires étendent leur rôle à
la sphère politique sociale pour résoudre les crises de la
modernisation.
Par ailleurs, les rébellions, troubles sociaux et les
émeutes constituent des aspects d'un même phénomène
qui traduit l'échec de politiciens à instaurer la paix sociale,
d'où l'intervention régulière de l'Armée dans la
politique de nation pour y restaurer la paix et l'ordre public.
Ainsi, un rôle important est-il accordé à
l'environnement national dans l'intervention des Forces Armées dans la
politique.
En outre, plusieurs autres conditions, ainsi que celles
liées à l'institution militaire elle-même, semblent jouer
un rôle dans le fait prétorien. Celles-ci peuvent être
notamment :
- Le bas degré de cohésion sociale au sein de la
société nationale ;
- L'existence des classes sociales en conflits qui risquent de
plonger toute la société dans l'anarchie ;
- L'opposition que l'on remarque souvent dans nos pays du
Tiers-monde entre le centre et la périphérie ;
- Le bas niveau d'institutionnalisation ainsi que le manque de
soutien pour les structures politiques ;
- L'intervention fréquente des civiles dans les
affaires militaires et l'existence d'une Armée prétorienne
(1(*)).
Nous pouvons ainsi dire qu'un ensemble de causes peut
expliquer le fait prétorien. C'est surtout comme nous venons de le voir,
l'environnement politique, social et même économique qui pourrait
expliquer l'intervention des militaires dans la politique.
Différentes, tendances et facteurs mis ensemble pouvant
mieux expliquer le fait prétorien et non un seul.
En effet, intervention des militaires dans la politique doit
être considérée comme la somme d'influences des facteurs
internes à l'organisation (institution) militaire et des facteurs
extérieurs à celle-ci. Ainsi pour être complète,
toute tentative de recherche des raisons d'intervention militaire dans la
politique devrait embrasser à la fois les deux dimensions, la dimension
de l'organisation militaire d'une part et celle de l'environnement d'autre part
(2(*)).
3.3. Quelques nouveaux rôles de l'Armée
En dehors de ce rôle maternel que l'Armée est
appelée à jouer dans le développement de la
République, la nouvelle Armée a aussi une mission morale à
accomplir dans l'édification de la conscience nationale.
- Elle constitue un tout très important pour
l'unité nationale ;
- Elle s'occupe de la formation de la jeunesse que la nation
lui confie ;
- Elle renferme en son sein tous les groupes ethniques qui
constituent la nation sans exclusive.
C'est en fonction de ces nouvelles fonctions,
différentes des celles de l'Armée coloniale d'occupation que
certaines reforment devraient être appliquées au niveau même
du recrutement.
De la sorte, le soldat de la nouvelle Armée ne devrait
pas être cet illustré, recruté dans l'arrière pays
marqué par la brutalité à l'endroit de ses concitoyens
civils. Il devrait être par contre le
« lettré » nationaliste, plein du sens
civique que lui-même doit enseigner à la jeunesse (1(*)).
L'argument ainsi avancée s'est justifie dans certains
pays africains. Ce fut le cas du Mali, de la Guinée et de la Tanzanie
où l'adhésion aux principes et aux objectifs du parti national
était déterminante pour le recrutement voire même la
promotion au sein de l'Armée Nationale.
Au Zaïre du Parti-Etat par exemple, tout le monde
était membre du parti dès sa naissance. C'est au sein du parti
que tout se faisait, y compris même ce qui concernait l'Armée.
Le recrutement, la promotion et même les avantages de
toutes sortes se réalisaient par la fidélité aux
idéaux du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR).
Dans la phase qui a suivi immédiatement
l'indépendance en Afrique, la plupart des dirigeants se sont
efforcés d'intégrer les militaires dans leur
société, de les faire accepter par leur peuple.
Cela était d'autant plus important que les militaires
étaient accusés d'être en connivence avec le colonisateur.
Ils étaient considérés comme des mercenaires à la
solde des colonisateurs ne représentant qu'une force
répressive.
Ainsi, objectif peut-il être atteint, grâce
à son instruction, à sa formation et à sa participation
aux efforts de développement socio-économique que déploie
l'ensemble de la nation, bref à son intégration dans son milieu
social, le soldat de la nouvelle Armée est très important pour sa
communauté.
Non seulement qu'il doit assurer la protection des
frontières nationales, mais il est aussi appelé à se
sacrifier pour l'ensemble de la société en luttant contre
« les abus et la corruption du pouvoir
civil ».
Chapitre troisième : PLACE ET ROLE DES
FARDC DANS LA STABILITE POLITIQUE EN RDC
Ce chapitre analyse en premier les perspectives d'une
Armée Nationale, Républicaine et Forte, FARDC en suite la
stabilité dans la Sous-Région des grands lacs et enfin, les FARDC
et la stabilité de l'Etat congolais.
Section 1 : PERSPECTIVE D'UNE ARMEE NATIONALE,
REPUBLICAINE ET FORTE
1.1. IMPORTANCE DE LA RESTRUCTURATION DES FARDC
Les conflits armés qui ont caractérisé
la longue transition congolaise ont sonné les glas des FAZ. Que ce soit
la guerre dite de libération de 1996 qui avait porté le
Président L.D KABILA au pouvoir en 1997, ou la guerre de sanction du
Août 1998, les deux ont désintégré
complètement l'Armée Nationale.
Les troupes de l'Alliance des Forces Démocratiques
pour la Libéralisation du Congo (AFDL) avaient éparpillé
tous les soldats des ex FAZ non seulement à travers les pays, mais aussi
dans les pays limitrophes de la RDC.
La guerre d'agression a fini par désarticuler tout ce
que le Président LD KABILA a commencé à former comme
Armée Nationale.
Les soldats de cette dernière se sont retrouvés
engloutis dans de multiples groupes armés, milices et groupes rebelles
qui ont endeuillés la RDC depuis l'année 1998.
C'est ainsi que lors de toutes les rencontres internationales
traitant du retour de la paix en RDC, il a toujours été question
de la remise en place d'une Armée Nationale intégrée,
structurée et républicaine. Cette tâche fut
impérativement imposée au gouvernement d'union nationale de la
formule un Président plus quatre Vice-Présidents. Elle fut
beaucoup recommandée au préalable dans toutes les rencontres
internationales et accords entre protagonistes de la crise congolaise,
notamment.
L'accord de Lusaka en Zambie et même le Dialogue
Inter-Congolais de Sun City en Afrique du Sud. Cela dans la mesure où
la réforme du secteur de la défense et de la
sécurité en RDC non seulement constituait la condition
préalable de la restauration de la paix au pays. Mais elle était
aussi une exigence pour la redynamisation des communautés dans le cadre
de la lutte contre la pauvreté selon qu'elle permettant de remettre le
peuple au travail.
La présence d'une Armée forte en RDC
relèverait d'une dimension régionale. En effet, les FARDC
brassées, intégrées, restructurées,
équipées et fortes seront capables de défendre
l'intégrité territoriale, et sécuriseront aussi, et
créeront une situation de paix dans la Sous-Région. Cela dans la
mesure où la paix en RDC favorise un climat de confiance au niveau des
pays de la région. La restauration de cette confiance, avec la mise sur
pied des programmes nationaux de Désarmement, Démobilisation et
Réinsertion (DDR) constitue un indicateur important de stabilité
Sous-Régionale.
En effet, l'application du processus DDR au niveau de chaque
pays impliqué dans la crise en RDC permet une résolution
concertée et sûre de cette crise qui constitue à secouer
toute la région des grands lacs africains.
Nous considérons pour notre part l'exécution de
ce programme très importante au niveau de l'ensemble des pays
concernés. Ce programme permettrait non seulement la structuration des
FARDC mais aussi à enlever aux envahisseurs de la RDC le prétexte
selon lequel celle-ci constitue la base arrière des troupes
armées dissidentes qui continuent à agresser les pays voisins.
La désintégration des FAZ avait donné
lieu à l'émergence de nombreux groupes armée qui ont
pillé, tué et violé à grande échelle. Ils
ont non seulement détruit le pays mais aussi insécurisé la
région.
L'anéantissement de ces forces négatives et
l'intégration des hommes ayant fait partie de ces différents
groupes armés en une seule et même armée nationale, les
FARDC seraient à l'origine de la restauration de la paix non pas
seulement au pays mais aussi dans toute la région de l'Afrique Centrale.
Cela pourrait s'expliquer par le poids géopolitique et
géostratégique de la RDC non seulement en Afrique centrale mais
aussi en Afrique. En fait, à l'Armée forte correspondra un
Etat fort, craint et respecté, dit-on (1(*)).
1.1. Exigence de la formation d'une Armée
républicaine et dissuasive
La restructuration des FARDC dont nous venons de parler a
pour finalité de doter le pays d'une armée forte, bien
équipée et respectée.
Il convient en fait de signaler que si le pays est devenu
faible, à tel point que n'importe quel aventurier peut y
pénétrer, piller et violer impunément, c'est parce qu'il
n'est pas encore doté d'une telle armée.
Nous avons signalé ci-haut les fonctions
traditionnelles reconnues à toute armée digne de ce nom. C'est ce
genre d'armée qui permet à la RDC d'être respectée
par ses voisins.
L'on se rappellera par exemple que le Zaïre de
l'époque était craint et respecté de ses voisins.
Cela était surtout le fait que les voisins du
Zaïre savaient que les Forces Armées Zaïroises ne pouvaient
pas être facilement affrontées par n'importe quelle armée
étrangère.Le pays avait alors une armée forte, respectant
l'unité de commandement.
Un budget conséquent était alloué
à l'armée, et cette dernière avait un nombre remarquable
de membre de formulation élevée, obtenue dans de grandes et
réputées institutions à travers le monde et aussi au
pays.
Le processus de brassage des troupes vise donc à
parvenir à ce type d'armée forte et unifiée.
Les conflits armés ayant ensanglanté la RDC
durant de nombreuses années avaient fini par déstructurer toute
l'armée de la RDC.
Les différentes opérations entreprises avec la
communauté internationale consistent à refaire l'armée
forte et unique pour la RDC. C'est le but entre autres de l'opération
consistant à récupérer les hommes de troupe valables,
désarmer et démobiliser ceux inaptes ou voulant rentrer dans la
vie civile et les réinsérer dans leur société.
Doter la RDC de cette Armée dissuasive est en
définitive le but ultime tant du Gouvernement congolais que des
pourvoyeurs de fonds.
Il faudrait par ailleurs signaler que cette Armée
recherchée ne doit pas être seulement forte et imposer le respect
de la part des voisins ; elle devra aussi être républicaine.
Elle devra garantir la sécurité au sein du pays et
protéger les frontières nationales en mettant un terme à
la paroisse qui caractérise les frontières de la RDC.
Dotée des hommes et femmes nationalistes d'une bonne
formation, les FARDC devront tenir au respect des droits humains. Elles ne
seront plus cette Armée qui tue, viole et vole les biens des nationaux
à travers la République, partout où elles opèrent.
Telle que signalé certains médias locales et étrangers.
Section 2 : Les FARDC et la stabilité
de l'Etat congolais
Tout au long de notre travail, nous avons en à montrer
l'importance d'une armée forte et réellement au service du
peuple.
Cette exigence a été relevée lors de
nombreuses rencontres internationales et accords pour la restauration de la
paix en RDC.
C'est dans cet ordre d'idée que l'une des tâches
prioritaires qui furent confiées au nouveau gouvernement issu du
Dialogue Inter congolais a été la mise sur pied rapide d'une
Armée Nationale.
Cette armée devrait être composée de
presque tous les groupes armés, milices et anciens
éléments de l'ancienne Armée Nationale, chaque camp devait
envoyer ses troupes au processus de brassage.
Celui-ci est censé réunir les soldats de ces
nombreuses Forces Armées afin d'en faire une seule et unique
armée pour la nation congolaise.
Les différents protagonistes de la crise congolaise
ont toujours été unanimes pour reconnaître que seul cette
Armée Nationale, restructurée et forte est à même de
sécuriser l'Etat. Aussi la communauté Internationale et les
bailleurs de fonds se sont-ils investis pour la mise sur pied de cette
Armée Nationale, capable de défendre le pays et ses
institutions.
Cependant, force est de constater que ce processus n'est pas
aisé. Il est objet de plusieurs embûches de tous ordres.
Non seulement il est très coûteux, mais il semble
ne pas être au goût de toutes les tendances, tant nationales
qu'internationales.
En effet, ainsi que vous avons en à le signaler, on
relève le manque de volonté politique dans le chef de certaines
personnalités, institutions ou pays impliqués dans la crise
congolaise. Cela dans la mesure où les conflits armés en RDC
avaient fini par faire mettre en place plusieurs filières et
organisations bien structurées pour le pillage de richesses du pays. Ces
dernières semblent ne pas disposées d'abandonner les gains
qu'elles gagent afin que la paix revienne pour permettre l'émergence de
cette Armée Restructurée, Forte et Républicaine en RDC.
Cet aspect que nous venons de signaler s'avère
important pour comprendre les embûches qui se dressent sur la voie de la
mise en place d'une bonne Armée Nationale en RDC, à même
d'assurer la stabilité de l'Etat et ses institutions. Ce que nous venons
de relever pourrait se confirmer par les difficultés que nous avons
remarqué au sortir du Gouvernement d'Union Nationale, de formule
« 1+4 ». Chaque tendance politico-militaire a eu à
garder ses unités combattantes presque intactes, ne répondant que
d'elle et non relevant de l'Armée Nationale.
A telle enseigne qu'elles menaçaient
régulièrement l'unité nationale et même l'Etat dans
son ensemble. Le même cas pourrait être signalé au lendemain
des élections nationales. Jusqu'au lendemain de celles-ci, des
unités combattantes de tendances politiques diverses continuaient
à s'affronter jusqu'à mettre en péril la paix et la
sécurité nationale.
Il s'avère que les FARDC, en pleine phase de
formations ont en beaucoup de peine pour stabiliser les institutions du jeune
gouvernement issu des urnes.
Il est de ce fait important de signaler que la stabilisations
des institutions politiques et même celle de l'Etat congolais en
général ne pourrait être, à cet instant
précis, l`affaire des seules FARDC.
Cette vérité est connue de tous. C'est ainsi que
la Communauté Internationale continue à jouer un rôle clef
non seulement dans le processus de la restructuration et de la formation des
FARDC mais aussi dans la stabilité des institutions issues des urnes.
Dans ce sens, la mission de l'organisation des Nations unies
au Congo MONUC en sigle fut mise en place par le Conseil de
sécurité.
La MONUC a pour missions non seulement de sécuriser la
RDC, faire retourner les éléments des forces dissidentes dans
leurs pays respectifs, mais aussi d'assurer la stabilité des
institutions politiques à peine mises en place au lendemain des
élections (1(*)).
Le nouveau gouvernement de la RDC se trouve confronté
à de nombreuses difficultés. L'apport de la Communauté
Internationale s'avère très nécessaire pour que l'actuel
gouvernement congolais puisse parvenir à atteindre les objectifs qu'il
s'est assigné.
L'immensité du territoire congolais exige, comme nous
avons déjà signalé, des moyens multiples. Il faudrait,
pour la sécurité aux frontières nationales que les FARDC
soient dotées de moyens logistiques adéquats et
conséquents afin de mieux lutter contre la porosité de ces
frontières.
Entourée de nombreux pays qui, pour la plupart
surpeuplés et pauvres, envient ses nombreuses et diverses richesses.
La RDC a un besoin urgent d'une Armée Nationale
dissuasive. Elle devrait de ce fait tout faire de sorte que les FARDC soient
une Armée agressive, que les voisins devraient craindre et respecter.
En passant au crible l'actuel des FARDC et vu la situation que
connaît la RDC depuis les élections, la sécurité
ainsi que la stabilité de l'Etat semblent plus assurées par la
Communauté Internationale que par les FARDC. Celles-ci sont en fait le
reflet de l'Etat congolais. Les faiblesses que l'on relève dans l'Etat
sont ressenties au sein des FARDC. Car, « à une
armée forte correspond à un Etat fort craint et
respecté » dit-on.
L'Etat congolais est en pleine refondation. Les longues
années de conflits armées qui ont secouées et
ensanglanté le pas continuent à avoir des répercussions
jusqu'à ces jours. Ceux-ci se font sentir aussi au sein des FARDC,
lesquelles sont en train d'être restructurées afin de devenir
fortes, et républicaines. C'est à la fin de ce lent processus
que la RDC pourra prétendre avoir une Armée Nationale capable
d'assurer la stabilité et la sécurité de ses
frontières, de sa population et de ses institutions politiques.
Section 3 : Les FARDC et la stabilité dans la
Sous-Région des Grands lacs
Les conflits armés qui ont endeuillé la RDC
durant plusieurs années ont déséquilibré toute la
Région des Grands Lacs et de l'Afrique Centrale. Suite à la
situation géopolitique et géostratégique de la RDC au sein
de la région. Ces conflits armés ont été à
l'origine de violations massives de droits de l'homme et de la femme et de
très nombreux massacres.
Dans la résolution 1592 prolongeant la Mission de
l'Organisation des Nations Unies en RDC jusqu'au 31 octobre 2005, le Conseil de
Sécurité réaffirme sa préoccupation quant aux
« hostilités que les groupes armés et milices
contiennent d'entretenir dans l'Est de la RDC, en particulier dans les
provinces du Nord Kivu, Sud Kivu, dans les district d'Ituri »,
et « par les graves violations des droits de l'homme et du droit
international humanitaire qui les accompagnent ».
Par ailleurs, le conseil de sécurité
« considérant que le maintien de la présence
d'éléments des ex-Forces Armées Rwandaises (ex-FAR) et
Interahamwés demeure une menace sur la population civile locale et un
obstacle à des relations de bon voisinage entre la RDC et le
Rwanda ».
Le Conseil de Sécurité demande à l'Union
Africaine de travailler et à définir le rôle qu'elle
pourrait jouer dans la région en collaboration avec la MONUC. A cet
égard, le Conseil de Sécurité demande « au
Gouvernement d'Unité Nationale et de transition d'établir avec la
MONUC un concept conjoint d'opérations en vue du désarment des
combattants étrangers par les Forces Armées de la
République Démocratique du Congo, avec l'assistance de la
MONUC » (1(*)).
Cette résolution du Conseil de Sécurité
relève l'importance que les FARDC sont appelées à jouer
pour la paix non seulement en RDC mais aussi dans la région. C'est ainsi
qu'au plan institutionnel, le Conseil de Sécurité
« demande au Gouvernement d'Unité Nationale de mener
à bien la réforme du secteur de sécurité, par la
prompte intégration des Forces Armées et de la Police Nationale
de la RDC ».
Le Conseil de Sécurité insiste sur le fait que
« la MONUC est autorisée à utiliser tous les moyens
nécessaires, dans la limite de ses capacités et dans les zones de
déplacement de ses unités, pour dissuader toute tentative de
recours à la force qui menacerait le processus politique, de la part de
tout groupe armé, étranger congolais notamment les ex-FAR et
Interahamwés, et pour assurer la protection des civils sous la menace
imminente de violences physiques » (2(*)).
Plus précisément, le Conseil encourage la MONUC
à faire pleinement usage du mandat que lui a confié la
résolution 1565 dans l'Est de la RDC qui l'autorise à pourchasser
les groupes armés illégaux qui continuent à semer la
désolation dans toute la région.
Si nous revenons sur les résolutions pertinentes du
Conseil de Sécurité des Nations Unies, c'est pour souligner
l'importance de la paix dans la région. C'est cette paix qui constitue
la condition primordiale de la sécurité et la stabilité
tant de la RDC que de l'ensemble de la Sous-Région où les groupes
armés illégaux et milices continuent à semer la mort. Il
revient donc aux FARDC, plus qu'à la MONUC de restaurer la paix afin de
sécuriser et stabiliser le pays et la région.
Ce fait a été relevé par l'ensemble des
rencontres internationales sur la paix en RDC et la stabilité de
l'ensemble de la région.
Nous allons relever certains accords et rencontres importants
qu'il y en a pour la paix et la formation d'une Armée Nationale
fortement en République Démocratique du Congo.
1) l'Importance de l'Accord de Lusaka pour la paix en RDC
et dans la Sous-Région a été signalée partout le
monde.
C'est le 10 juillet 1999 qu'est intervenue la signature, par
le Chefs d'Etats impliques dans les conflits armés, de l'Accord de
cessez-le-feu de Lusaka. Dans le cadre de la paix et de la stabilité
dans la région l'Accord de Lusaka constitue un document de grande
importance.
En effet, il sanctionne sur le plan international la
cessation des hostilités ouvertes depuis août 1998 et
établit les préoccupations fondamentales ci-après :
- La cessation des hostilités ;
- Le désengagement des forces ;
- le retrait ordonné des forces
étrangères
- La mise en place de la commission militaire mixte ;
- Le désarmement des groupes armés ;
- La formation d'une Armée Nationale ;
- Le redéploiement des forces militaires des parties
sur les positions défensives dans les zones de combats ;
- Ainsi que le calendrier de mise en oeuvre de l'Accord de
cessez-le-feu (1(*)).
Ainsi, l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka signé le 10
juillet 1999 en Zambie et la déclaration des principes fondamentaux
signée par les parties congolaises à Lusaka le 4 mai 2001, tous
deux reconnaissent l'importance de l'instauration de la paix pour la
stabilité de la RDC et de l'ensemble de la région
2) Réunis à Gaborone (Botswana) du 20 au 25
août 2001 pour préparer le Dialogue Inter-congolais, tous les
protagonistes de la crise congolaise ont reconnue l'impérieuse
nécessité de la paix et la stabilité en RDC et dans la
Sous-Région. A cet effet, toutes les parties se sont engagées
entre autres à (2(*)) :
- Assurer le retrait des Forces Armées et de
sécurité de la RDC ;
- Fin de la guerre par les initiatives de paix et de
sécurité en RDC et dans la Sous-Région.
- Création d'une nouvelle Armée Nationale
Congolaise (ANC) dont les éléments seront issus des Forces
Armées de l'ex-gouvernement de la RDC, de tous les partis (Groupes
Armée et Milices) en conflit, en suite faire appel au public de
s'enrôler afin de participer à la reconstruction d'une
Armée Nationale capable d'assurer la sécurité
interne (3(*)).
3) Accord entre la RDC et l'Ouganda sur le retrait des
troupes ougandaises signé à Luanda (Angola) le 6 septembre
2002.
Les deux pays soulignent de confiance et de bon voisinage qui
puissent contribuer à la pacification de l'Afrique centrale et de la
région des grands lacs, et de mettre fin aux facteurs
d'insécurité et d'instabilité.
Par ailleurs, le Gouvernement ougandais s'engageait à
retirer ses troupes du territoire de la République Démocratique
du Congo (1(*)).
4) Accord Global et inclusif de Pretoria, signé le
17 décembre 2002 à Sun City en Afrique du Sud entre les
entités au Dialogue Inter-congolais, accorde une importance non
négligeable à la mise sur pied d'une Armée Nationale
intégrée et structurée pour la paix et la
sécurité de la RDC et de l'ensemble de la région.
Les conflits de la région sont dus à des
facteurs internes et à de nombreux autres facteurs qui dépassent
les frontières des Etats de la région. La politique d'exclusion
appliquée par les gouvernements de la région, la pauvreté
de la masse, l'affaiblissement de l'Etat, le pillage des ressources et autres
mobiles serait à la base de ces conflits armés.
Il faudrait aussi souligner la présence des forces
irrégulières dissidentes engendrées par les guerres
civiles, qui instabilisent les Etats de la région.
Pour ce faire, la présence d'une Armée Nationale
structurée, forte et intégrée en RDC, pourrait non
seulement sécuriser le pays, mais assurer aussi la stabilité de
l'ensemble de la sous-région des Grands Lacs africains.
CONCLUSION GENERALE
La thématique que nous avons développée
a une importance capitale, car l'Armée a un rôle à jouer
dans la stabilité politique et la consolidation de la paix pour la
République Démocratique du Congo.
Certes, existe-t-il une doctrine congolaise de
sécurité et de stabilité régionales prenant en
charge les nouveaux défis et menaces de peur et de
sécurité post-guerre froide et post MOBUTU ? Doctrine
prenant en compte les nécessités géopolitiques.
Le pays aux multiples frontières ne pouvait et ne peut
pouvoir à sa sécurité nationale et assurer son
intégrité territoriale que la régionalisation de sa
stratégie de sécurité et de défense nationale
à travers une diplomatie régionale de proximité.
Toutefois, le gouvernement de la République
Démocratique du Congo devrait être avant tout une remise en
question des rôles que les militaires se sont donnés au lendemain
des indépendances. A ce titre, le processus actuel aurait pour fonction
principale la normalisation de la vie politique congolaise grâce à
un reclassement fonctionnel des différentes forces politiques.
L'Armée est une
société « aristocratique », elle
constitue un monde où les valeurs démocratiques (liberté
et égalité) n'entrent pas facilement. La démocratie
à donc fondement la liberté et l'égalité des
citoyens. Tous ce qui n'y est pas expressément défendu est
permis ; nul ne peut être puni sans raison valable, et toute
personne y peut librement parler, écrire... dans l'Armée par
contre, la liberté n'y est pas la règle mais l'obéissance
car la société militaire est gouverné aristocratiquement,
le principe n'y est pas l'égalité mais la hiérarchie.
L'Armée constitue un univers clos. Pour atteindre
cette autonomie, la société militaire devait donc se doter des
infrastructures matérielles capables de la dispense au maximum de faire
appel aux institutions de la société civile.
C'est ainsi que l'Armée a crée ses propres
hôpitaux et dispensaires avec ses propres médecins et infirmiers,
ses propres usines, ses propres écoles pour les cadres militaires et
leurs enfants ; sur le plan spirituel l'Armée a eu ses propres
chapelles et ses prêtres, et même son propre droit pénal, sa
police et ses tribunaux répressifs.
Dans d'autres domaines, l'Armée a eu, dans certains
pays, ses propres fournisseurs, son journal et ses émissions
radio-télévisées ; elle a eu même son propre
drapeau comme en ex-URSS. Ainsi s'est formé, en marge de la
société civile un univers militaire clos et complet.
Nous pouvons ajouter que tout au long de l'histoire de la RDC
l'Armée a toujours été du côté du pouvoir.
Nous l'avons vu du temps de la période coloniale où la Force
Publique oeuvrait pour le compte de la politique.
La mentalité de l'Armée n'a souvent pas
été observée même en temps de paix par rapport
à la politique. Ce fait se relevé même après
l'indépendance. La Division Spéciale Présidentielle (DSP)
servait plus le Chef de l'Etat, le Maréchal MOBUTU que l'ensemble du
peuple zaïrois (l'Etat) de l'époque il en ait de même pour le
Groupement Spécial de Sécurité Présidentielle
(GSSP) qui fut aussi qu'au service personnel du Chef de l'Etat, le feu
Président L.D. KABILA et ne répond que de lui seul.
Après la promulgation de la nouvelle constitution de
la 3ème République, contrairement à celle de
1+4, c'est-à-dire un Président plus quatre Vice-Présidents
où les groupes armées continuées à
obtempérées qu'à leurs leaders charismatiques. Entre
autres :
- La garde de l'ex-Vice-Président Jean-Pierre BEMBA
affrontât avec la troupe des FARDC après la publication des
élections présidentielles 2006 ;
- Et les troupes de CNPD du dissident Laurent KUNDA issu de la
RCD.
Pour ne cité que ceux-là. L'actuelle Garde
Républicaine qui ne dépend pas directement du Chef de l'Etat, le
Président Joseph KABILA KABANGE, mais plus tôt de la Force
Terrestre (voir organigramme commandement des FARDC).
En effet, dans ce travail, nous avons cherché à
comprendre le rôle que joue les FARDC dans la stabilité politique
nationale et régionale en appuie des efforts diplomatiques des unes et
des autres.
Nous avons émis l'hypothèse globale selon
laquelle aucun Etat ne peut jouer un rôle important dans les Relations
Internationales que s'ils avaient les moyens de sa volonté, de puissance
et que celui-ci par excellence (l'Armée) auxiliaire indispensable de la
diplomatie.
En nous référant de l'histoire politique de la
République Démocratique du Congo et à celle de relations
entre l'Armée et le pouvoir. Nous estimons que le gouvernement congolais
a aujourd'hui le devoir d'instrumentaliser politiquement l'Armée, pour
elle, de remplir ses missions classiques et traditionnelles (de la
défense de la nation).
Outre cela, la formation d'une Armée Nationale,
républicaine, brassée, intégrée et
restructurée pour la défense nationale et régionale. La
République Démocratique du Congo est dans l'obligation d'en
envisager une structure militaire régionale pouvant garantir la
stabilité politique, sécurité, paix efficace et durable
dans la Région des Grands Lacs en particulier et en Afrique Centrale en
général à cause de sa situation géopolitique et
géostratégique.
BIBLIOGRAPHIE
1. Documents d'information
1. LtCol BEM KIMBULUNGU B, Interview.
2. MONUC Magazine et le centre des nouvelles des
Nations-Unies, n°22, 2006.
2. Ouvrages
1. DAILLER, P. et PELLET, A., Droit international
public, 7ème éd. Dalloz, Paris, 2002.
2. NDAYWEL, I. et NZIEM, L'histoire du Zaïre,
Louvain-la-neuve, éd. DUCULOT, 1997.
3. BELL, M.J., Army and nation insub-daharian Africa,
Adelphi paper n°21, London, 1965.
4. SEKOU TOURE, Expérience guinéenne et
l'unité africaine, Paris, 1962.
5. MARKO VITZ et KRAUSS, « Men in
charge », in africa report, April 1966.
6. Colonel AFRIFA, A., The Ghana coup : 24th feruary
1966, London, 1967.
7. DUGUIT cite par DE SOTO, J.,« Pouvoir civil et
pouvoir militaire, in la défense nationale,Paris,1958,
p.87-31.
8. GIRARDET, R., La crise militaire française,
CFNSP n°123, Paris, 1945-1962.
9. Mao Tsé-Toung, Selected military writing,
Foreign, languages, press, 1963.
10. BIARNES, P. ; Année politique
africaine, Dakar, 1972.
11. DOWQE, R., « The military and political
development», in colin leys, Cambridge, 1969.
12. PERLMUTTER, A., « The praetorian state and
praetorian army », in comparative politics, April
1969.
13. MANDEFU, Jean, « l'Accord de cessez-le-feu de
Lusaka », in Congo-Afrique n°338, octobre 1999.
14. ERPICUM, R, « Testes fondamentaux de
pré dialogue de Gaborone (20-25 août 2001) » in
Congo-Afrique, n°358.
15. AMATUSILA, Dialogue Inter-congolais de Sun City :
Etapes décisives ; Ed. Isidore BAKANZA, Avril 2003.
3. Articles
1. Archives Etat-Major Général des Forces
Armées de la république Démocratique du Congo.
2. Amiral LIWANGA M.N., Chef d'Etat-Major
Général des FARDC, Livre d'or des Forces Armées de la
RDC, 1ère éd., 2004.
4. Travaux et autres
publications
1. CORMEVIN, R., cité par ETONGA, I.Y., La gestion
de carrière, cas des FAZ, Mémoire de licence ESEG,
Kinshasa,1987.
2. SHOMBA KINYAMBA, S., Méthodologie de la
recherche scientifique, éd. PUC, Kinshasa, 2002.
3. BIYOYA MAKUTU, B.P., Sociologie des conflits,
L2 R.I, UPN, 2008-2009,
4. Frères d'Armes, Paris, Avril, 1963
5. Frère d'Armes, Paris, Juin 1963.
6. AMONDO, E., Cours d'histoire des Forces Armées
Zaïroises, G1 EFO/Kananga,1990-1991, Inédit
7. Plan d'intégration des Forces Armées de la
République Démocratique du Congo, éd. Février
2006.
8. KABONGO MAKANDA, Armée et politique en Afrique
au sud du Sahara, PUZ, Kinshasa, 1979.
9. EPOLO, M.A., Problème de défense,
Académie Militaire du Zaïre, 1993-1994, inédit.
10. Dictionnaire, Le Robert quotidien,
éd.1996.
11. Dictionnaire de la langue française, éd.
0091-08, 1995.
5. Webographie
(nétopgraphie)
1. Site Web : www.wikipédia.org..
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DEDICACE ii
IN MEMORIAM iii
AVANT-PROPOS iv
ABREVIATIONS v
INTRODUCTION 1
1. Présentation du sujet 1
2. Problématique 2
3. Hypothèses du travail 3
4. Choix et intérêt du sujet 4
5. Méthode et technique de recherche 5
6. Délimitation du sujet 7
7. Division du travail 7
Chapitre Premier : CONSIDERATIONS GENERALES
8
Section 1 : CADRE CONCEPTUEL 8
1.1. État 8
1.1.1. Type de l'Etat 8
1.2. Armée 10
1.2.1. Types d'armées 10
1.2.2. Organisation 12
1.2.3. Fonctionnement de l'Armée 12
1.3. Défense (nationale et militaire) 13
1.3.1. Défense passive (protection civile)
14
1.3.2. Défense active 14
1.3.3. La
Défense
Nationale 15
1.4. Paix 15
1.4.1. Au plan collectif 16
1.4.2. Au plan individuel 17
1.4.3. Au plan collectif, comme au plan individuel 17
1.4.4. Paix internationale 17
1.5. Crise 18
1.6. Conflit 18
1.7. Guerre 20
1.7.1. Guerre Conventionnelle (classique) 20
1.7.2. Guerre Non Conventionnelle 21
1.8. Stabilité politique 22
Section 2 : APERCU HISTORIQUE DES FORCES ARMEES DE LA
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 22
2.1. La Force Publique Congolaise (F.P) 23
2.2 L'Armée Nationale Congolaise (ANC) 26
2.3. Des Forces Armées Zaïroises (FAZ) 29
1. De 1968 - 1975 30
2. De 1976 - 1982 31
3. A partir de 1982 32
2.4. Des Forces Armées Congolaises (FAC) 36
Section 3. LES FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO (FARDC) 39
3.1. Mission et Objectif de FARDC 39
3.2. Organisation et fonctionnement 40
3.2.1. Organigramme du Ministère de la Défense
Nationale et
Anciens Combattants 43
3.2.2. Organigramme de Commandement des FARDC 44
Chapitre II : IMPORTANCE DES FORCES ARMEES DANS LA
STABILITE POLITIQUE ET LA CONSOLIDATION
DE LA PAIX D'UN ETAT
45
Section 1 : ROLE DE L'ARMEE DANS LA DEFENSE ET SAUVEGARDE
DES INTERETS DE LA NATION 45
1.1. Le Moral et le Rôle du chef dans l'armée 45
1.2. Garantir la paix, la sécurité et
l'intégrité territoriale 46
1.2. Participation de l'armée au développement
national 48
Section 2 : ANALYSE DE RELATIONS ENTRE L'ARMEE ET
LE POUVOIR POLITIQUE 50
2.1. L'Armée et la Société Nationale 51
2.1.1. Facteurs géographiques 52
2.1.2. Facteur humain 53
2.1.3. Facteur économique 53
2.1.4. Facteur technique 54
2.2. L'Armée et le Pouvoir Civil 55
2.3. La subordination de l'Armée au pouvoir civil 57
Section 3 : ROLE DE L'ARMEE DANS LA POLITIQUE
NATIONALE 62
3.1. L'apolitisme de l'Armée 62
3.2. Le prétorianisme dans le monde 65
3.2.1. Intervention des Forces Armées dans la Politique
Nationale 66
3.3. Quelques nouveaux rôles de l'Armée 68
Chapitre III : PLACE ET ROLE DES FARDC DANS LA
STABILITE POLITIQUE EN RDC 70
Section 1 : PERSPECTIVE D'UNE ARMEE NATIONALE, REPUBLICAINE
ET FORTE 70
1.1. IMPORTANCE DE LA RESTRUCTURATION DES FARDC 70
1.1.1. Exigence de la formation d'une Armée
républicaine
et dissuasive 72
Section 2 : Les FARDC et la stabilité de l'Etat
congolais 73
Section 3 : Les FA-RDC et la stabilité dans la
Sous-Région
des Grands Lacs 77
CONCLUSION GENERALE 82
BIBLIOGRAPHIE 84
TABLE DES MATIERES 86
* 1 DAILLER, P. et PELLET, A.,
Droit international public, 7ème éd. Dalloz,
Paris, 2002, p.407.
* 1 DAILLER, P. et PELLET, A.,
Op. cit., p.424.
* 1 SHOMBA KINYAMBA, S.,
Méthodologie de la recherche scientifique, éd. PUC,
Kinshasa, 2002, p.36.
* 1 Dictionnaire, Le Robert
quotidien, éd.1996, p.708.
* 1 Archives Etat-Major
Général des Forces Armées de la république
Démocratique du Congo.
* 1 Site Web :
www.wikipédia.org.
* 2 Dictionnaire, Robert
quotidien, Op. cit., p.493.
* 3 Idem.
* 4 BIYOYA MAKUTU, B.P.,
Sociologie des conflits, L2 R.I, UPN, 2008-2009, Inédit.
* 1 BIYOYA MAKUTU, B.P.,, Op.
cit.
* 2 Idem.
* 3 Site Web :
www.wikipédia.org
* 1 Site Web :
www.wikipédia.org
* 2 Idem.
* 1 Dictionnaire Robert
quotidien, Op. cit., p.386.
* 1 Dictionnaire de la langue
française, éd. 0091-08, 1995.
* 2 Site Web : www.
wikipédia.org
* 1 Site Web : www.
Wikipédia.org
* 1 Dictionnaire Robert
quotidien, Op. cit., p.897.
* 1 AMONDO, E., Cours
d'histoire des Forces Armées Zaïroises, G1
EFO/Kananga, 1990 - 1991, Inédit.
* 1 CORMEVIN, R., cité
par ETONGA, I.Y., La gestion de carrière, cas des FAZ,
Mémoire de licence ESEG, Kinshasa, 1987,p.19.
* 2 AMONDO, E. Op.
cit.
* 1 HAMON, L., Op. cit.,
p.115.
* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj
BOSSALE, P.E., Op. cit., 2004, p.8-12
* 2 NDAYWEL, I. et NZIEM,
L'histoire du Zaïre, Louvain-la-neuve, éd. DUCULOT, 1997.
* 1 EPOLO, M.A.,
Problème de défense, Académie Militaire du
Zaïre, 1993-1994, inédit.
* 1 AMONDO, E., Op.
cit., inédit.
* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj
BOSSALE P.E., Op. cit., p.10.
* 2 Idem.
* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj
BOSSALE P.E., Op. cit., pp.12-13.
* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj
BOSSALE, P.E., Op. cit.
* 1 Plan d'intégration
des Forces Armées de la République Démocratique du Congo,
éd. Février 2006, p.6.
* 1 Amiral LIWANGA M.N., Chef
d'Etat-Major Général des FARDC, Livre d'or des Forces
Armées de la RDC,
1ère éd., 2004, p.33.
* 1 LtCol BEM KIMBULUNGU B,
Interview.
* 1 Frères d'Armes,
Paris, Avril, 1963
* 2 BELL, M.J., Army and
nation insub-daharian Africa, Adelphi paper n°21, London, 1965,
p.3.
* 1 Frère
d'Armes, Paris, Juin 1963.
* 2 SEKOU TOURE,
Expérience guinéenne et l'unité africaine, Paris,
1962.
* 3 BELLE, M.J., Op.
cit., p.5.
* 4 MARKO VITZ et KRAUSS,
« Men in charge », in africa report, April 1966,
p.19.
* 1 Colonel AFRIFA, A., The
Ghana coup : 24th feruary 1966, London, 1967, p.31.
* 2 DUGUIT cite par DE SOTO,
J., « Pouvoir civil et pouvoir militaire », in la
défense nationale, Paris, 1958, p.87-131.
* 3 DUGUIT cite par DE SOTO,
J., Op. cit.
* 1 GIRARDET, R., La crise
militaire française, 1945-1962, CFNSP n°123, Paris, p.157.
* 1 Mao Tsé-Toung,
Selected military writing, Foreign, languages, press, 1963, p.272.
* 1 C.T. LUSHIKU BULOJI, Op.
cit.
* 1 C.T. LUSHIKU BULOJI, Op.
cit.
* 1 BIARNES, P.,
Année politique africaine Dakar, 1972, p.90.
* 1 DOWQE, R., « The
military and political development», in colin leys, Cambridge,
1969, p.213-246.
* 1 PERLMUTTER, A.,
« The praetorian state and praetorian army », in
comparative politics, April 1969, pp.382-404.
* 2 KABONGO MAKANDA, M., Op.
cit., p.46.
* 1 KABONGO MAKANDA,
Armée et politique en Afrique au sud du Sahara, PUZ, Kinshasa,
1979, p.35.
* 1 LUSHIKU BOLOJI, Op.
cit.
* 1 MONUC Magazine n°22,
Op. cit.
* 1 MONUC Magazine et le centre
des nouvelles des Nations Unies, n°22, 2006, p.7.
* 2 Idem.
* 1 MANDEFU. J.,
« l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka », in
Congo-Afrique n°338, octobre 1999.
* 2 ERPICUM. R.,
« Testes fondamentaux de pré dialogue de Gaborone (20-25
août 2001) » in Congo-Afrique, n°358, p.466.
* 3 Idem.
* 1 AMATUSILA, Dialogue
Inter-congolais de Sun City : Etapes décisives ; Ed.
Isidore BAKANZA, Avril 2003, p.247.
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