Chapitre I: Cadre théorique
Introduction
Ce chapitre présente le contexte dans lequel il a
été question de faire cette étude. Il fait cas aussi des
objectifs, formule une hypothèse et traite enfin de la démarche
méthodologique adoptée pour la présente étude.
1.1 Problématique
1.1.1 Contexte et justification
Le Niger situé entre 11°37' et 23°23' de
latitude Nord et 0° et 16° de longitude Est, est l'un des pays les
plus chauds au monde. Les températures sont extrêmement
élevées, généralement supérieures à
37°. Le Niger, comme tous les pays africains, connaît
également un accroissement continu de sa population qui crée des
problèmes, car il n'est pas suivi d'une part par une augmentation des
ressources pour faire face aux besoins et d'autre part par des progrès
et techniques agricoles ou de production. Cette situation dans laquelle se
trouve le pays crée un déséquilibre dans tous les secteurs
d'activité. Plus précisément dans le domaine de la gestion
des ressources naturelles oil la situation demeure plus préoccupante.
Par ailleurs, il est nécessaire de rappeler que le Niger a connu un
certain nombre de calamités en occurrence les sécheresses, les
famines et diverses maladies endémiques. La population Nord
nigérienne victime des famines a été contrainte de quitter
leur village d'origine à la recherche des terres plus favorables et
disponibles à l'agriculture dans le reste du pays. Cette nouvelle
situation a donné naissance à différents types de
migrations.
La région du Parc W située dans le
département de Say était moins habitée à cause de
la politique de la préservation de la réserve de la
biosphère du W et des maladies endémiques causées par des
insectes. Sa position géographique et le faible impact humain ont fait
d'elle une zone conservée qui offre d'énormes
potentialités agricoles et pastorales. Ainsi une partie de la
réserve a été déclassée pour la mise en
valeur agricole suite à l'éradication de certaines maladies.
Les conditions naturelles plus favorables (climat assez
humide, disponibilité des ressources naturelles comme les eaux de
surface et les sols cultivables) font que le département de Say
situé à l'extrême ouest du Niger reçoit encore des
migrants agro-pasteurs venus des régions septentrionales à savoir
le Zarmaganda et d'Arewa (Amadou, 2000). Lémigration, principalement
dans les régions du Zarmaganda et du Kourfey vers le sud du pays fut
d'abord une stratégie d'adaptation à une situation de crise dans
le monde rural (Amadou, 1995) et encouragée par le gouvernement de
l'époque. Ainsi une partie de la réserve de la faune de Tamou
(70. 000ha) fut déclassée dans le but de transférer les
populations sans terres du département de Tillabéri (Ouallam,
Filingué) dans les années 1980 (ABBA, 2007). Le projet de
transfert dont l'objectif est d'atteindre l'autosuffisance alimentaire est
intervenu en 1976 par le décret numéro 76/141/PLMS/MDR du 22
août 1976 et a servi à un retour à la terre pour la
population du Zarmaganda. La zone «Ayi noma», a connu en plus de la
croissance démographique de sa population autochtone un autre poids
supplémentaire de la population immigrée. L'accroissement
démographique rapide de la population, les défrichements continus
ont été la source d'une surexploitation de la terre de culture
dans ce terroir. La terre cultivée a été exploitée
au delà de la capacité de ce qu'elle peut fournir d'où la
dégradation des sols qui se traduit par une érosion de forte
intensité tant hydrique qu'éolienne. Cette étude met en
évidence les conséquences des changements d'usage des sols sur la
morphodynamique du bassin de Gorouizé.
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