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République du Niger MESS/RS
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY Faculté des
Lettres et Sciences Humaines
Département de Géographie
Mémoire de Maîtrise en
Géographie
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L'évolution morphodynamique actuelle du
CbCOMCveOZWCdOCKorouizé Cdans Cle Cterroir Cde C XXXXXX
C(cXXXXVCKOMeCdOCKWXX) C
Présenté et soutenu par ISSOUFOU MAMANE
Halilatou
XVO ClaCKNOOMCENC: CKXXXVO CduCjKVC:
XXXXNCMXXXCOXXXXXu
Maître Assistant, DG/ FLSH/U. A.M de Niamey
XXVeCXWOXIICOMOMM
XVOZEW: C XXXXXCBVOCCOrC
Maître de Conférence, DG/ FLSH /U. A. M de
Niamey
XVZOMOC:
BOXXXXCMXX SaCIWAX C Professeur, DG/ FLSH
/U. A. M de Niamey
Table des matières
Pagede garde~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~1
Table des matières ~2
Table des figures 4
Table des photos 4
Table des tableaux 5
Sigles et abréviations 5
Dédicace~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~6
Remerciement .7
Avant propos 8
Résumé 9
Introduction générale 10
Chapitre I : Cadre théorique 12
Introduction
partielle.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~12
1.1 Problématique 12
1.1.1 Contexte et justification 12
1.1.2 Objectifs 13
1.1.3 Hypothèse 14
1.2 Méthode et Outils 14
1.2.1 Méthode 16
1.2.1.1. La recherche
documentaire~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~14
1.2.1.2 Le terrain 14
1.2.1.3 Le laboratoire 17
1.2.2 Outils~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~18 Conclusion partielle 19
Chapitre II: Généralités
20
Introduction partielle 20
2.1 Situation géographique 20
2.2 Caractéristiques
biophysiques~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~22
2.2.1 Géologie 22
2.2.2 Hydrogéologie 23
2.2.3 Morphométrie 23
2.2.4 Unités paysagères 25
2.2.4.1 Sommet du plateau 26
2.2.4.2 Talus 27
2.2.4.3 Glacis 28
2.2.4.4
Dunes.........................................................................................................................................................
29
2.2.4.5 Bas-fond 30
2.2.4.6 Terrasse 32
2.2.5 Climat 33
2.2.5.1 la pluviométrie 33
2.2.5.2 Les Températures 34
2.2.7.3 Les Vents 35
2.3 Historique et activités socio-économiques 35
Conclusion partielle 37
Chapitre III : Occupation des sols et dynamique
érosive 38
Introductionpartielle.............................................................................................................................................38
3.1 Occupation des sols 38
3.1.1.2 Evolution de la dynamique d'occupation des sols du
Bassin versant de Gorouizé de 1990 à
2005... 43
3.1.2 La dynamique érosive 44
3.2 Propositions d'amenagement 52
Conclusion partielle 53
Conclusion générale 54
Bibliographie 55
Table des figures
Figure 1: Carte des transects parcourus sur le Bassin versant de
Gorouizé 15
Figure 2: Carte de la localisation du Bassin versant de
Gorouizé 21
Figure 3: Coupe schématique du profil de la section amont
du Bassin versant de Gorouizé 25
Figure 4 : Courbes granulométriques des couches de la
berge de la rive droite du Gorouizé 31
Figure 5: Courbes des variations des pluies du poste de Say de
1977 à 2006 34
Figure 6 : Courbes des températures moyennes annuelles de
la station de Ny Aéroport de 1976à2005 .35
Figure 7 : Carte d'occupation des sols du Bassin versant de
Gorouizé en 1990 .................. 39
Figure 8 : Carte d'occupation des sols du Bassin versant de
Gorouizé en 1999 40
Figure 9 : Carte d'occupation des sols du Bassin versant de
Gorouizé en 2005 41
Figure 10 : Carte géomorphologique et géodynamique
de Gorouizé en 1990 46
Figure 11 : Carte géomorphologique et géodynamique
de Gorouizé en 1999 47
Figure 12 : Carte géomorphologique et géodynamique
de Gorouizé en 2005 48
Table des photos
Photo 1 : Sommet cuirassé du plateau recouvert des sables
éoliens. 27
Photo 2 : Griffes et rigoles sur sommets sableux du plateau dans
la partie amont du bassin avec
affleurement de la cuirasse 27
Photo 3 : Talus taillé dans deux types des
matériaux en aval du Bassin 28
Photo 4: cultures pluviales sur glacis d'épandage sableux
29
Photo 5: Large jachère sur glacis 29
Photo 6: Arboriculture fruitière dans le bas-fond 32
Photo 7: Confluence de deux bras amont avec déchaussement
dans le bas-fond 32
Photo 8 : Dépression transformée en mare sur sommet
du plateau 49
Photo 9 : Ravinement intense sur sommet sableux du plateau 49
Photo 10 : Abattage des arbres sur mosaïque
champs-jachères 49
Table des tableaux
Tableau 1: Caractéristiques morphomètriques du
bassin de Gorouizé 24
Tableau 3: Superficies et pourcentages d'occupation des sols du
bassin de Gorouizé de 1990 à 2005 42
Sigles et abréviations
AGRHYMET : centre régional d'agriculture, d'hydrologie et
de météorologie. BV : Bassin versant.
FLSH : Faculté des lettres et sciences humaines
GPS : Global positioning system
PGRN : Projet de gestion des ressources naturelles.
UAM : Université Abdou Moumouni de Niamey.
SIG : Système d'information géographique.
DEDICACE:
A mes chers parents et enseignants
Remerciements
Au terme du present travail, nous adressons nos
sincères remerciements au Professeur BOUZOU MOUSSA Ibrahim et à
Docteur FARAN MAIGA Oumarou, tous deux au departement de geographie qui malgre
les contraintes du temps et leurs multiples occupations ont assuré
l'encadrement et en partie le financement de ce travail. Qu'ils trouvent ici
l'expression de mes sentiments distingues.
Nous remercions egalement tous les enseignants chercheurs du
departement de geographie pour avoir assurer notre encadrement scientifique et
technique. Nos remerciements vont à l'égard de nos parents pour
leur soutien moral et financier, qu'ils trouvent ici l'expression de ma
profonde gratitude.
A Monsieur ABBA Bachir doctorant en geographie pour nous avoir
assiste dans nos recherches.
A monsieur BAHARI IBRAHIM Mahamadou doctorant en geographie pour
nous avoir initie à ARCVIEW, ERDAS, ADOBE ILLUSTRATOR.
A SANDA GONDA Hassane, etudiant en maîtrise de geographie
qui nous a assiste dans les realisations des cartes conçues.
A tous les habitants du village de Dyabou pour leur parfaite
collaboration ; plus particulièrement à Moumouni SOULEY, qui nous
a servi de guide de terrain et qui a permis la facilitation de recueil de
maximum d'information sur les événements passés.
Enfin à tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à l'élaboration de ce présent travail.
Qu'ils retrouvent tous ma profonde gratitude.
Avant propos
A l'heure actuelle, le problème des changements d'usage
des sols fait l'objet de nombreuses études pour comprendre les processus
qui ont abouti à la morphodynamique actuelle. En effet, l'étude
de la dégradation des sols accentuée tant par l'érosion
éolienne qu'hydrique demeure une préoccupation à
l'échelle nationale qu'internationale du fait qu'elle entraine un
déséquilibre écologique. Par conséquent, il a
été jugé utile d'orienter notre réflexion sur
l'étude diachronique d'une portion d'un espace aménagé et
mis en culture en 1974, qui présentement, subit des conséquences
de la TT dégradation des terres. La présente étude
a pour but de comprendre l'évolution morphodynamique actuelle d'un sous
bassin versant de Goroubi afin d'apporter notre contribution dans la
compréhension des processus majeurs qui conduisent à la
dégradation. Cette étude va mettre en évidence la
dynamique actuelle du bassin versant de Gorouizé et faire des
propositions d'aménagements.
Résumé
Ce mémoire a pour but de comprendre le degré et
les processus de dégradation des terres à l'échelle du
bassin versant de Gorouizé en s'appuyant sur l'étude de l'impact
des changements d'usage des sols constaté. Il se propose de
réaliser des cartes géodynamiques ou géomorphologiques et
des cartes d'occupation des sols sur des périodes différentes
pour mettre en évidence les processus qui sont à la base de
l'évolution morphodynamique actuelle de ce sous bassin du Goroubi. La
caractérisation du secteur en fonction des différentes
périodes a permis de comprendre les contraintes auxquelles les
différentes unités géomorphologiques font face et
débouche sur une proposition d'aménagements adéquats.
Introduction générale
Le Niger est un pays continental, l'un des plus vastes des
États de l'Afrique de l'ouest. Sa superficie s'étend sur 1. 267.
000 Km2 dont les 2/3 sont quasiment desertiques. Ce pays, au climat
desertique, sert de transition entre les regions desertiques au Nord et les
regions plus humides au Sud. Les precipitations annuelles varient de 30mm au
Nord du pays à moins de 800mm dans l'extr~me Sud du pays plus
précisément à Gaya. L'effectif de la population du Niger
est passé de l'ordre de 11. 060. 291 habitants en 2001 à
près de 14 millions en 2008, soit une augmentation de 3 millions
d'habitants dans l'espace de 6 ans ou encore 500. 000 personnes par an. Cette
evolution de la population est caracterisee par une inegale repartition des
habitants et une densité très faible sur l'ensemble du territoire
national (INS, juin 2008). La situation géographique,
l'accélération rapide de la croissance démographique et le
niveau du developpement du Niger, font de lui, un pays qui fait face à
de nombreux problèmes notamment dans la preservation des ressources
naturelles. Au Niger comme dans le reste du sahel, il y a eu des periodes de
secheresse et de mauvaises repartitions des pluies qui ont engendre des
consequences nefastes sur le developpement socio- economique du pays et ont par
ailleurs provoque une migration de la population des zones arides vers les
regions les plus favorables aux cultures. La region du fleuve, dans sa partie
Sud malgre ses abondantes ressources naturelles a connu une lenteur de son
occupation humaine pour des raisons diverses à savoir les maladies
(onchocercose, maladie du sommeil, etc.) causees par de nombreux insectes.
Ainsi I. Ousseini (1994) met en exergue une correlation entre la disponibilite
des ressources naturelles et la concentration humaine. Il demontre que
malgré l'abondance des ressources que présente le Sud, son
occupation humaine a ete retardee par certaines maladies alors que le Nord est
moins peuple jà cause de l'irrégularité, de la faiblesse
de la pluviométrie et de la rarete des ressources naturelles.
L'éradication de certaines maladies endemiques dans la region du parc
situee dans la commune rurale de Tamou et comprise entre 11°55' et
13°20' de latitude Nord et 2°04' et 3°20' de longitude Est a
permis l'accessibilité aux terres disponibles et favorables à la
culture. Une portion de l'espace de la périphérie du Parc est
mise en culture pour faire face aux besoins alimentaires. Le declassement de
cet espace a favorise une forte pression demographique dans la region du fait
que les migrants sont venus s'ajouter à la population autochtone.
L'TTINIIITnIINITm1II11TiInTmI»
IteIiIIHaT1111I111IveINIdireIIIMINIIIItMIII»IiruIIuneI 1T11MI IdI Imise en
culture d'une partie de laIrrrIde IPiiTIITIsIIIsudIdTIpTIN. IPrie I TIMINITn IT
IIITMTIMI d'uM TrTM TT MIirerIITT ITpuIINITn TIIMINI° I
XX&XXXCXX MX XKIiTIITITIIIIPO INTûtIPOO6.
IXIItITINirertIaIcTIMnéIIesIITpuITtiTIMINT I kTuIirM
IduIzaIiwirmaIeiIduINTidIdeIlaIrgiTnIrIplirmmIquiInmmiIdeIteintIcuwpms I
rITùIrIcTmitiTns IclinriresIsTntIdéiravTiimsI(AxxTI2000).
IxIsIlaIpaIieImIiuIms IlaI Trie IreIbiTsrpore IetIsaIlmmmiieIsTntIdTnc
ImpTsIIsImTinsIilmmsIparIrappTitIamIrte I du pays et présente des
conditions favorables à l'agriculture et à l'élevage.
PettIIPIIIIIPT1I11 I IIII IIrosIMEIdeIMIsuffisamment arrosée au cours de
l'année (7501800qTINIP, ITirirIeI d'énormes
IpT1I111111111I1gricT1Is. IX 111Id1I1T11 IT1I1Iconstate aujourd'hui des signes
révélateurs Ie IITIIIMatiTnIdTIteINIs. IPTIIestIMTItIlié
IàIlaIITTration climatique et à l'TratiTII iI
TTMaI»IermirIsansInimtIdIsInTimIsIdIrIméthTdesIrmmIs.
IPriIITpémiiTTIdeImirIn I 111I1rI1I IlaIrIlle et l'accroissement
démographique de la population sans précédent dans cette
zTnIIrIimmntIl'équilibieIirTlTpire IàIcTurtITuIlTnpIterme.
IXaIrmmie IétudeIiTmwIàIlaI connaissance de l'évolution de
la dynamique actuelle de la région. IQ1I I1T11IIIrI11II1111II
cartographique pour caractériser l'occupation de sols
etIl'évolution morphodynamique actuelle I IIsIirTVI Id'une portion de
cet espace mis en culture. Le choix IilIsellIITIPITIIIIITIs'est porté
IurIlI IbIMININIMIde IETIIIIIéIMIestIuIIsTINIMTITIdeIETrTIbi.
L'INTIeIvaITTIMMIà I mettre en évidence les changements d'usage
desIslls Ie1I11II1II1T11rI111II1I1IIiriretsIe1I11MtsI Ie Il'érosion et
faire des propositions d'aménagement pTuiIunIiévmTmmmIduTiple
IdesIteins I Te Iimiure. I
PIIp111I11Itravail s'articule au tour deItr111I1PIIINII.I
Xe IIMIIreIIIIItituITIPTIIIthéTTIe IIIIbIIeIeITIMIImIt
sur l'inventaire des MIT I antérieurs pour faire
l'état des lieux sur le Isecteur d'étude et la
thématiqueI; IilITIIIIMIeI IPTIITIIITeIlEITémINIMIIITpITe. I
Xe IIhapitreIIIIreIsTItIleIcTnITIIgNTIlIMIIlequel s'inscrit le
bassin versant. I XI IcMIIreIIIIIE111I11eIleIIKTITIIatsIeIIles propositions
d'aménagement. I
Chapitre I: Cadre théorique
Introduction
Ce chapitre présente le contexte dans lequel il a
été question de faire cette étude. Il fait cas aussi des
objectifs, formule une hypothèse et traite enfin de la démarche
méthodologique adoptée pour la présente étude.
1.1 Problématique
1.1.1 Contexte et justification
Le Niger situé entre 11°37' et 23°23' de
latitude Nord et 0° et 16° de longitude Est, est l'un des pays les
plus chauds au monde. Les températures sont extrêmement
élevées, généralement supérieures à
37°. Le Niger, comme tous les pays africains, connaît
également un accroissement continu de sa population qui crée des
problèmes, car il n'est pas suivi d'une part par une augmentation des
ressources pour faire face aux besoins et d'autre part par des progrès
et techniques agricoles ou de production. Cette situation dans laquelle se
trouve le pays crée un déséquilibre dans tous les secteurs
d'activité. Plus précisément dans le domaine de la gestion
des ressources naturelles oil la situation demeure plus préoccupante.
Par ailleurs, il est nécessaire de rappeler que le Niger a connu un
certain nombre de calamités en occurrence les sécheresses, les
famines et diverses maladies endémiques. La population Nord
nigérienne victime des famines a été contrainte de quitter
leur village d'origine à la recherche des terres plus favorables et
disponibles à l'agriculture dans le reste du pays. Cette nouvelle
situation a donné naissance à différents types de
migrations.
La région du Parc W située dans le
département de Say était moins habitée à cause de
la politique de la préservation de la réserve de la
biosphère du W et des maladies endémiques causées par des
insectes. Sa position géographique et le faible impact humain ont fait
d'elle une zone conservée qui offre d'énormes
potentialités agricoles et pastorales. Ainsi une partie de la
réserve a été déclassée pour la mise en
valeur agricole suite à l'éradication de certaines maladies.
Les conditions naturelles plus favorables (climat assez
humide, disponibilité des ressources naturelles comme les eaux de
surface et les sols cultivables) font que le département de Say
situé à l'extrême ouest du Niger reçoit encore des
migrants agro-pasteurs venus des régions septentrionales à savoir
le Zarmaganda et d'Arewa (Amadou, 2000). Lémigration, principalement
dans les régions du Zarmaganda et du Kourfey vers le sud du pays fut
d'abord une stratégie d'adaptation à une situation de crise dans
le monde rural (Amadou, 1995) et encouragée par le gouvernement de
l'époque. Ainsi une partie de la réserve de la faune de Tamou
(70. 000ha) fut déclassée dans le but de transférer les
populations sans terres du département de Tillabéri (Ouallam,
Filingué) dans les années 1980 (ABBA, 2007). Le projet de
transfert dont l'objectif est d'atteindre l'autosuffisance alimentaire est
intervenu en 1976 par le décret numéro 76/141/PLMS/MDR du 22
août 1976 et a servi à un retour à la terre pour la
population du Zarmaganda. La zone «Ayi noma», a connu en plus de la
croissance démographique de sa population autochtone un autre poids
supplémentaire de la population immigrée. L'accroissement
démographique rapide de la population, les défrichements continus
ont été la source d'une surexploitation de la terre de culture
dans ce terroir. La terre cultivée a été exploitée
au delà de la capacité de ce qu'elle peut fournir d'où la
dégradation des sols qui se traduit par une érosion de forte
intensité tant hydrique qu'éolienne. Cette étude met en
évidence les conséquences des changements d'usage des sols sur la
morphodynamique du bassin de Gorouizé.
1.1.2 Objectifs
L'objectif principal de cette étude est d'analyser
l'évolution morphodynamique actuelle de la région de « Ayi
noma » à l'échelle du bassin versant de Gorouizé,
sous bassin du Goroubi. Les objectifs spécifiques sont :
l'analyse des changements d'usage des sols pour comprendre et
expliquer la dégradation des terres par l'érosion jà
travers la cartographie diachronique d'occupations des sols et
géomorphologiques ; la caractérisation morphodynamique du bassin
versant de Gorouizé, afin de faire ressortir les caractères
généraux des différentes unités
géomorphologiques et de comprendre les contraintes naturelles aux
quelles elles font face.
La Proposition des méthodes d'aménagement des
surfaces mises en cultures et de gestion des ressources naturelles.
1.1.3 Hypothèse
Dans le cadre du présent mémoire de
maîtrise qui a pour but l'étude de la dégradation de terres
à l'échelle du bassin versant de Gorouizé,
l'hypothèse selon laquelle les variations climatiques et les actions
anthropiques ont profondément contribué à
l'accélération de la dégradation du milieu naturel sera
justifiée.
1.2 Méthode et outils
1.2.1 Méthode
1.2.1.1 La recherche documentaire
Cette phase s'est effectuée à Niamey dans
différents centres de documentation et de recherche. Elle a
consisté à faire l'inventaire des documents écrits,
cartographiques et photographiques existants en rapport soit avec la zone
d'étude et ou la thématique à développer.
L'exploitation de ces ouvrages a permis de faire l'état des lieux, la
revue de la littérature, de se fixer sur les différentes
approches d'étude, des méthodes, des outils utilisés, de
pouvoir mieux poser et présenter la problématique.
1.2.1.2 Le terrain
Nous avons effectué quatre séjours d'observation
de terrain. La première investigation sur le terrain a permis de faire
la connaissance de la zone d'étude et d'avoir une idée sur les
choix des transects représentatifs du bassin. Le deuxième
séjour s'est essentiellement appesanti à faire le parcourt des
transects choisis en vue d'observer les aspects biogéographiques et
morphologiques que présente ce secteur d'étude. (cf : figure
1).
La dernière étape du terrain,
séquencée en deux séjours, s'est effectuée en
saison pluvieuse pour mieux comprendre la dynamique érosive. Elle s'est
orientée d'abord à poser des questions à travers des
causeries et débats avec quelques sages agro-pasteurs du village de
Dyabou et environnant sur l'évolution de la dynamique des formes en
fonction du temps et sur la régression de la fertilité des terres
agricoles. Ceci dans le cadre d'approfondir et de justifier nos observations
faites, de recueillir des informations complémentaires sur
l'évolution de la dynamique de la zone d'étude au près des
témoins oculaires. Ensuite, elle s'est basée à faire des
prélèvements des échantillons des sols sur les
différentes unités géomorphologiques du bassin versant de
Gorouizé. Ce prélèvement a fait l'objet d'une étude
granulométrique pour comprendre la dynamique érosive dans ce
secteur.
Figure 1 : Carte des transects parcourus sur le bassin
versant de Gorouizé
1.2.1.3 Le laboratoire
Les échantillons des sols prélevés ont
fait l'objet d'une analyse granulométrique au niveau du laboratoire de
géographie à la faculté des lettres et sciences humaines,
afin d'avoir une idée de la composition de ces différents sols.
La conception et la réalisation des cartes géodynamiques et
d'occupation des sols à partir de l'interprétation des images
satellitaires et des observations directes du terrain sont faites au niveau du
laboratoire de géographie.
D'abord les images à interpréter, la carte
topographique et les données recueillis lors des observations du terrain
ont été rapprochés. La première intuition du
travail a consisté à modéliser un processus qui permet
d'identifier tous les éléments concernés dans un
thème précis afin de démontrer leurs relations de
fonctionnement entre eux. La première phase a été
l'importation de l'image dans la fentre nommée View du logiciel Arcview
Gis d'extension 3.3. Pour rendre les composantes de l'image très nette
de façon à pouvoir les répertorier à l'oeil nu, un
choix de la composition colorée a été effectué dans
le but d'attribuer aux bandes spectrales les couleurs fondamentales qui
permettent la lecture facile de l'image. En plus, l'on a beaucoup joué
sur les contrastes pour améliorer la qualité de l'image afin de
la rendre lisible et facile à interpréter. Ceci a beaucoup
facilité le dénombrement des éléments distinctifs
et leurs occupations. En effet, les images Landsat de 1990 et 1999 ont une
résolution de 30 m ceci induit que les détails sont moindres pour
les éléments qui ont moins de 30 m sur la terrain, et l'image
Spot XS de 2005 a une résolution de 10 m de mrme pour elle l'on ne peut
avoir des détails sur les éléments qui ont moins de 10 m
sur le terrain. Ensuite chaque image est numérisée
c'est-àdire que l'on a procédé à faire le contour
de chaque élément selon le descriptif visé à l'aide
d'un curseur et en même temps le remplissage de la table qui
résume toutes les indications données aux éléments
numérisés. Enfin, à partir de la table l'on a
effectué l'habillement de la carte où l'on attribue à
chaque section numérisée sa couleur en fonction du thème
traité et selon la convention géomorphologique ou d'occupation de
sols. La carte numérisée a été ensuite
exportée de la View à la fentre Layout. C'est dans cette fentre
que s'est effectuée la mise en forme de la carte réalisée
à savoir le quadrillage, l'élaboration de la légende et de
l'échelle, l'indication de l'orientation de la carte. Par la suite la
carte réalisée dans le Layout est exportée en format JPEG
dans le but de pouvoir faire son usage dans d'autres types des fichiers comme
Word et autres. Enfin, toutes ces étapes ont consisté à
faire ressortir toutes les informations
recherchees sur tous les angles tant dans leurs formes que dans
leurs colRIr2IRnAErIInEC'RE2I-niIE des informations de qualite et de
quantite.
1.2.2. Outils: Documents photographiques et
cartographiques
Dans le cadre de l'elaboration de ce travail, plusieurs outils
ont ete utilises.
La carte topographique au 1/50 000 de la feuille de Kirtachi
ND-31-III-3d, IGN, Paris, 1964 pour delimiter le secteur d'etude (bassin
versant de Gorouize), egalement pour choisir et tracer les transects qui ont
ete parcourus sur le terrain. Enfin, cette carte a permis de calculer la
superficie, les altitudes, la densite du drainage du bassin versant
concerne.
Les cartes geologiques Niger à 1/100 000 feuille de
Kirtachi 1988 et Niger à 1/200 000 pour caracteriser la structure
geologique du bassin de Gorouize.
La carte pedologique du Niger à1/50 000 qui a servi pour
repertorier les types des sols du
AI-F2I-15rEC'p215CI-.E
Deux images satellitaires (Landsat TM) de 1990 et de 1999 avec
une resolution de 30 m et une image (Spot XS) de 2005 avec une resolution de 10
m, ont ete utilisees et enfin des observations ont ete egalement menees sur le
terrain en 2009 pour comprendre la dynamique actuelle. Les interpretations de
ces images illustrent approximativement l'etat de surface selon la periode de
la prise de vue. L'analyse comparative des interpretations des images à
differentes periodes donnees permet de comprendre lI-AEFKrQ/I-13
I-12AEC115Ar/I-ECI-AEARlAEIn2I-rYI-n15A entre ces periodes, mais
aussi l'evolution morphodynamique afin d'apporter des contributions à
des propositions qui puissent interrompre le processus de la degradation
accentuee de la terre.
/ I-E* 36, ErEAI-IYiECI-EA'RrII-n2I-LEI-2ECI-ESII-nCrI- les
coordonnees geographiques des unites geomorphologiques ainsi que leurs
altitudes.
Le logiciel ArcView GIS 3. 3 a ete utilise pour realiser les
cartes d'occupation des sols et les cartes geomorphologiques ou
geodynamiques.
Le logiciel Adobe Illustrator 10 a été
utilisé pour réaliser le dessin illustratif du profil
topographique.
Un appareil photo numérique a servi à prendre des
photos des différents aspects que présentent les unités
géodynamiques.
Conclusion partielle
Ce chapitre expose le problème et justifie les causes
qui ont permis à entreprendre une telle étude. Il traite d'une
démarche détaillée qui a servi de canevas pour
l'élaboration de cette présente étude. Enfin il mentionne
les différents matériels et outils utilisés sur le terrain
et au laboratoire.
Chapitre II: GENERALITES
Introduction
Ce chapitre situe la zone d'étude dans son contexte
général tant humain que physique Ce
chapitre traite aussi des caractéristiques biophysiques de
la zone d'étude à savoir: la
morphométrie, la morphostructure, le climat, la
végétation et les activités socio économiques de
la population
2. 1 Situation géographique
Le village de Dyabou est situé dans le départem
département de Say Il est inscrit dans le plateau sableux
de Dyabou compris entre 12°45'
à12°55'de latitude Nord et 2°15' à
2°25' de longitude Est (cf. figure 2) Ce plateau couvre une
superficie de 70 000 ha soit la moitié de la surface totale de la
réserve de la faune de Tamou et il a été
déclassé en 1976 pour l'opération « Ayi noma ~ dans
le but d'assurer l'autosuffisance alimentaire
Figure 2 : carte de localisation du Bassin versant de
Gorouizé
2.2 Les caractéristiques biophysiques
2.2.1 La géologie
L'observation de la carte géologique du Niger, plus
précisément de la feuille de Tamou montre que l'ensemble de la
région à l'Ouest du fleuve Niger auquel appartient la zone
d'étude s'inscrit dans le domaine géologique communément
appelé le socle du Liptako Gourma et sa couverture sédimentaire,
les grés argileux du Continental terminal.
- Les formations méta-volcano-plutoniques du socle
birimien les plus sous jacentes, il s'agit d'après (E Machens, 1973) des
roches métamorphiques principalement les métabasites qui sont
issues de la transformation plus ou moins importante des roches basaltiques,
gabbroïques, anarthositiques ou ultrabasiques et des microdiorites
quartzites. Ces roches altérées sont susceptibles à
emmagasiner les eaux d'infiltrations.
- Les formations du Continental terminal (CT3)
représentées par des formations d'âge miopliocène
défini par Greigert1966.
Le Continental terminal constitué d'un ensemble
fluvio-lacustre à lagunaire, gréso-argileux à horizons
d'oolithes ferrugineuses qui couvre le secteur d'étude. Ces formations
se créent au dessus du conglomérat de base à
éléments plus ou moins arrondis de quartz ou d'un grès
grossier ferrugineux, ensuite une alternance de grès plus ou moins
argileux et d'argile versicolores à intercalations des niveaux
décimétriques jà plurimétriques
d'oolithes ferrugineuses. L'ensemble repose en discordance dans la
région sur le socle birimien kaolinisé. Ces formations sont
caractérisées par une forte sensibilité à
l'érosion chimique, lorsque les grès affleurent ils subissent une
intense désagrégation granulaire qui produit des sables. Les
sommets des reliefs élevés sont couverts par la cuirasse
ferrugineuse dure qui est plus résistante à l'érosion.
- Les formations du Quaternaire constituées des
épandages éoliens qui sont de simples placages ou de puissantes
couvertures de plusieurs mètres. Ils peuvent s'associer à des
colluvions de versants ou à des alluvions dans les zones inondables et
les dépressions fermées. Dans le secteur d'étude, ils
recouvrent les talus et les versants.
2.2.2 Hydrogéologie
La zone d'INTIe
IITIMntIaTIITTaineIllIMleIduIlrrilIllTITaIetIleIsaIMilrrlI TIimenrie I ansIce
Inrrr, IdernItymIdeInappeIrniIdisponiTirIetInimieniIderIrernins I enImm I
IaIinm IlninireIirtIpInIiniionde
IsoInIntIrmireIdansIleIintrnIIimIleIinriIpiincrlIdn I 1111nI11I11111111. Elle
est alimentée par l'infiltration des eaux des pluies et les
ruissellements IIIIIIIIIIeIMIIIceIpenTIntIlaITTIsonITITTITIM
IVINIeInapITIestIconsaINIIIàIlaIIuIIureIIe
IconIIeIINIonINendIntIlaITIsonINITT IEIleIestIITIM IMeITIIpuisards d'eau
souterraineIpT I TIofonIT I
TaInaplnInnifèreIsnéeIianiIlerIaliéritesIduIsonie
IlaIrusIpiimndeIestImvirImmIrIfoireI TiIpuitsIqui rntItrèsIplionds I
2.2.3 La morphométrie
TIImTIhomINIIeIpeIlTIITIIbITnIIomIIendITIIMIcINIINIristIVIsIpMITIMIgénéTesIduIIIMI
d'étude. Pour mieux appréhender l'organisation et le mode de
fonctionneTentIdIITIITIIINn IilIaI INT IjK éIu117 I1eIcaITTITIIsepIIR)
IpINIMMI:
TIpM11I11I11111n If I
111I111511 I11I111111 If I
-l'indice de compacitéIf I
imesIdiirenirIaliitudes If I
ilaIpenie If I
lla longueur du cour d'eau principalI imaIdenriéIduIrrill
I
anIIlE ItaTITTIP IMIIenIIIMrsIvaITTIs I
Tableau 1: Caractéristiques
morphométriques du bassin versant de Gorouizé
Caractéristiques
|
Paramètres
|
Valeurs
|
Morphologie du Bassin versant
|
Périmètre du BV (P)
|
29. 75 Km
|
Surface du BV (A)
|
43. 80 Km2
|
Indice de compacité (KG)
|
1. 2
|
relief
|
Altitude maximale (Hmax)
|
232 m
|
Altitude minimale (Hmini)
|
182 m
|
Altitude moyenne (Hmoy)
|
207 m
|
Pente moyenne (Pmoy)
|
0. 74 %
|
Réseau hydrographique
|
Longueur de cours d'eau principal (L)
|
12 Km
|
Longueur totale des cours d'eau (?li)
|
34. 2 Km
|
Densité du drainage (Dd)
|
1. 28 Km/km2
|
2.2.4 Les unités paysagères
Le paysage actuel de la zone présente un relief
très peu contrasté. Ce relief est constitué des bas
plateaux dont les sommets tabulaires sont cuirassés ou sableux qui
témoignent d'une veille surface d'aplanissement datée du
Pliocène. Ces bas plateaux sont entaillés par des larges
vallées d'orientation SE-NW en direction du fleuve Niger. Le
modelé actuel présente six unités
géomorphologiques. (cf : fig 3).
Figure 3 : Coupe schématique du profil
topographique de la section amont du bassin versant de Gorouizé
2.2.4.1 Les sommets du plateau
Les sommets du plateau situés entre 210m et 230m
d'altitude constituent les plus hautes surfaces de la région. Ces
sommets du plateau se présentent sous forme de surfaces tabulaires avec
des
pentes très faibles (1à 2%)
légèrement inclinés en direction du fleuve Niger. Ils
représentent
presque les 2/3 de la surface de l'espace « Ayi noma ».
Ils sont recouverts à quelques endroits
par la cuirasse ferrugineuse résistante à
l'érosion (cf. photo 1) et d'autre part par un faciès
sableux avec affleurement de la cuirasse sur quelques endroits
qui est très sensible à l'érosion. (cf. photo 2). Dans
la partie aval du secteur, la cuirasse apparait sous forme de
dalles.
Ces surfaces sommitales du plateau portent des sols ferrugineux
tropicaux avec une formation
La savane arbustive dégradée de cette zone
s'apparente bea
Cette savane est dominée par des ligneux tels que :
Combretum nigricans, Combretum micranthum, Balanites senegalensis, Guiera
senegalensis , Acacia macrostachya et la strate herbeuse avec des
espèces comme, Monechma ciliatum, Cassia mimosoides. Cette
savane est menacée de dégradation par l'homme qui continue a
défricher la terre pour accroître la surface de cultures. Sur
cette partie la dynamique érosive sur les bandes couvertes de
végétation est peu active tandis que les surfaces nues subissent
une érosion aréolaire et éolienne.
Photo 1: Sommet cuirassé du plateau Photo 2 : Griffes des
ravinements et rigoles
recouvert des sables éoliens. sur sommet sableux dans la
partie amont
du Bassin avec affleurement de la cuirasse.
2.2.4.2 Les talus
Les talus sont taillés dans deux types de
matériaux, le socle altéré et les grès argileux du
moyen Niger. (cf. photo 3). Ils s'étendent entre 150 et 200m d'altitude
en pentes variantes de 2 à 10% et occupent environ 1% de la surface
totale de l'espace. On distingue deux types de talus.
Les talus qui sont noyés par des dépôts
éoliens qui couvrent partiellement leur manteau d'éboulis. Ils
ont des pentes très faibles qui ne dépassent pas
généralement 2%. Ces talus sont recouverts des ligneux
dominés par Acacias macrostachya et Guiera
senegalensis. Ce type de talus est sensible au ruissellement et au
ravinement intense et à la déflation éolienne.
Les talus à pentes fortes sont recouverts d'un manteau
d'éboulis et des gros blocs de cuirasse. Sur ces talus affleurent
très clairement les grès. La formation végétale
d'environ vingt pour cent (20%) de recouvrement est composée de
combrétacées et de touffes de graminées. Ce
deuxième type de talus est très sensible au ruissellement et
à l'érosion.
Photo 3 : Talus taillé dans deux types des
matériaux dans la partie aval du Bassin.
2.2.4.3 Les glacis
Les glacis situés entre 200 et 210 m d'altitude
constituent la partie comprise entre les pieds des talus et le bas-fond et se
présentent sous forme de surfaces ondulées avec une pente de 2
à 5% et ils occupent environ 25% de la surface totale de la zone. Dans
leur partie amont, ils sont constitués des sols indurés et des
débris de cuirasse venant des hauts reliefs du Continental terminal. Sur
ces surfaces d'aplanissement affleure la cuirasse dans des rigoles ou ravins,
ce qui témoigne que ces surfaces sont sensibles au ruissellement et au
ravinement intense. La présence de palmiers indique que la nappe
phréatique est peu profonde à l'amont des glacis. C'est sur cette
unité que se développe l'essentiel des cultures
céréalières. (cf. photo 4). Parallèlement aux
cultures on constate également des jachères. (cf. photo 5).
Dans la partie aval, les sols sont constitués de
matériaux argilo-sableux, sols peu évolués qui
présentent des ravinements intenses. Ce type de glacis est
qualifié de glacis érodés ou non fonctionnels car
très ravinés avec des formes de badlands.
Le couvert végétal qui était une savane
arbustive claire a disparu. La strate ligneuse, composée de Boscia
angustifolia, Balanites, Guiera senegalensis se présente sous forme
de quelques arbustes dispersés.
Photo 4 : Champs de culture pluviale Photo 5 : Une large
jachère sur glacis
sur glacis d'épandage sableux
2.2.4.4 Les dunes
Les dunes sont des formes d'accumulation liées à
l'action du vent qui mobilise des matériaux sablo-limoneux. Dans la zone
d'étude, les modelés dunaires se présentent sous forme des
cordons dunaires d'orientation SE-NW en direction du fleuve Niger avec en
moyenne 10m d'épaisseur. Ce sont des formations du Quaternaire des
phases arides. Présentement, elles fossilisent partiellement les Talus
du plateau quant aux versants, ils sont recouverts d'épandages de sables
épais d'environ 2m qui proviennent des cordons dunaires (cf. figure3).
Ces sols sont utilisés pour des cultures
céréalières pendant l'hivernage. Le couvert
végétal qui était une steppe herbeuse s'est
dégradé pour donner place à des faciès humains. La
dégradation de la végétation et la surexploitation des
dunes exposent cette unité à une érosion éolienne,
ce qui explique surtout la fréquence des dunes vives et des nebkas.
2.2.4.5 Le bas-fond
Il constitue la zone de dépression où
s'accumulent les eaux de surface et les éléments fins
charriés par l'eau qui débouchent dans le fleuve Niger. Il
s'étend entre 30 ou 50 m en dessous des sommets du plateau avec une
pente très faible et occupe environ 5% de la surface totale. Le lit du
kori principal est sinueux avec un fond sableux et affleurement de la roche
mère par endroit. La largeur du fond concave du lit est en moyenne de 30
m et la hauteur de la berge est de 2 m jà l'endroit où il
débouche dans le fleuve. Le fond est constitué de sols
sablo-limoneux à argileux, ce sont des sols hydromorphes et recouverts
par des alluvions sableux dans la partie médiane. Il s'y
développe la riziculture, les cultures de manioc, du gombo, de
l'arachide, de Moringa olifera et l'arboriculture fruitière.
(cf. photos 6 et 7).
Les berges du kori comportent plusieurs couches
d'épaisseurs différentes qui constituent des dépôts
à des périodes différentes. La granulométrie s'est
basée sur les traitements des échantillons prélevés
au niveau des différentes couches de la berge droite du kori principal
car le kori s'encaisse et toutes les deux berges du kori présentent la
même structure. Les différentes couches sont composées
d'argiles, de graviers, de sols argilo-sableux à argileux. La
première couche est la plus épaisse avec 55cm, cette couche est
composée essentiellement des argiles et limons et sables fins à
environ 84% et 15% par des sables grossiers. La plupart des couches sont
constituées des argiles, limons et des sables fins à plus de 70%
et des sables grossiers à moins de 30%. L'analyse de ces sables a permis
de tracer les couches granulométriques dont chacune correspond à
une couche oil le prélèvement a eu lieu. (cf. figure 4). Les
courbes sont souvent de forme parabolique. Pour presque toutes les couches le
qi est compris entre 0,71 et 1 et le Ski est compris entre 0,3 et 0,1 ce qui
nous amène à déduire que les grains sont moyennement
classés et hétérogènes, ils ont une
asymétrie vers les petites tailles. Les sédiments sont
déposés par différents agents de transport. Le lit du kori
s'élargie latéralement, provoque la réduction du couvert
végétal et des terres de culture.
FR = Fréquence relative FC = Fréquence
cumulée
Figure 4 : Courbes granulométrique des couches de
la berge de la rive droite de Gorouizé
Photo 6 : Arboriculture fruitière dans le Bas-fond. Photo
7 : Confluence de deux bras amont du
Kori principal avec la pratique de la riziculture.
2.2.4.6 La terrasse
La terrasse alluviale du lit du fleuve Niger est
constituée par des matériaux sableux, argileux, des graviers, des
débris de cuirasse et des galets de quartz. Tous ces alluvions ont
été transportées et déposés par le fleuve et
ses affluents. Elle est située de la base des cordons dunaires jusqu'au
lit mineur du fleuve. Une petite portion de cette terrasse est inscrite dans le
bassin versant de Gorouizé dans sa partie aval au contact avec le fleuve
Niger.
2.2.5 Le climat
Le secteur d'étude subit un climat à nuance
sahélien, caractérisé par des contrastes thermiques assez
marqués. Les précipitations annuelles sont de l'ordre de 350
à 600mm. La saison pluvieuse est plus courte, elle dure 4 à 5
mois par an et la saison sèche 7à 8 mois. Pour
caractériser le micro-climat du bassin de Gorouizé, l'on a tenu
compte de la proximité et de la disponibilité des données
pluviométriques et des données de température de 30
années successives. Les données pluviométriques du poste
du département de Say et de températures de la station de Niamey
aéroport ont été utilisées.
2.2.5.1 La pluviométrie
La pluviosité constitue l'élément
déterminant du climat. La pluviométrie est très
irrégulière dans l'espace et dans le temps avec une grande
variation du nombre de jours annuels de pluie. Les pluies,
généralement orageuses et par conséquent de forte
érosivité, sont synchronisées avec les mouvements
apparents du soleil. Les caractères agressifs des pluies intensifient le
ruissellement et provoquent par conséquent la multiplication des ravins
par l'érosion hydrique. La pluviosité est faible en
général et varie selon un gradient négatif du sud (800 mm
au maximum dans le sahel) vers le Nord, oil les pluies peuvent être
exceptionnelles (entre 10 et 90 jours selon les régions). Pour le poste
de Say, il a été constaté que sur les données
pluviométriques de 30 années successives de la période
allant de 1977 à 2006 (cf. figure5) les pluies tombent
généralement du mois d'avril au mois d'octobre selon
l'année. Les valeurs moyennes des précipitations interannuelles
sont estimées à environ 520 mm par an. Cependant il y a des
années sèches et des années bien arrosées. Par
exemple en 1984 et 1994 on a enregistré respectivement les totaux moyens
suivants 310mm et 225mm tandis qu'en 1977 et 1992 on a enregistré
respectivement 720mm et 940mm. La moyenne mobile avec pas de temps de 5ans
laisse observer les variations pluviométriques avec des périodes
sèches et des périodes bien arrosées. En effet, la
quantité maximale des pluies enregistrées pour chaque
année provient des mois de Juillet et Août.
Figure 5: Courbe des variations interannuelles
des précipitations du poste de Say de 1977 à 2006
2.2.5.2 Les températures
Les températures sont très importantes et
indispensables dans la caractérisation d'un climat. Les données
de la station de Niamey aéroport de 1976 à 2005 montrent que la
température moyenne annuelle est estimée à 29,43° C.
Les températures les plus élevées tournent autour de 41,27
et 32,27°C pour les maxima et 16,68 et 28,3°C pour les minima. On y
observe deux maxima dont le premier est en avril-mai avec des
températures moyennes maximales supérieures à 40°C et
le second en octobre-novembre avec des températures inférieures
ou égales à 38°C. Entre les deux maxima s'intercale un
minimum en Juillet-Août avec des températures d'environ 34°C
et un autre en période froide de Décembre à
Février. (cf. figure 6). Les valeurs mensuelles moyennes de
l'évapotranspiration potentielle et de la température sont assez
élevées, notamment pendant la saison chaude (Mars à Juin).
Elles sont respectivement de 18 à 27 mm et de 24 à 35 °
C.
Figure 6: Courbe des températures
moyennes mensuelles de la station de Niamey aéroport de 1976 à
2005
2.2.5.3 Le vent
Le vent joue un rôle très important dans
l'évapotranspiration et la morphogenèse. Les vents chauds et secs
d'Est et du Nord-Est (harmattan) de vitesse relativement élevée
sont dominants pendant la saison sèche (Octobre à Mai), tandis
que pendant la saison des pluies (Juin à Septembre) les vents humides du
Sud et du Sud-Ouest (mousson) de vitesse modérée sont dominants.
Dans le secteur d'étude, Le vent avec une vitesse de 3m/s emporte les
débris meubles ou fins issus de la décomposition actuelle de la
roche ou il attaque la roche dure s'il est chargé des matériaux
transportés par lui-même.
2. 3 Historique et activités
socio-économiques de la population
La communauté rurale de Dyabou située dans la
partie Est de Tamou, est composée de villages: Dyabou, Feto Boga1 et 2,
Ouro Modibo, Baouledje, Tchalagoungoun avec environ 5334 habitants en1998
(Boubacar, 2004). La population du village de Dyabou est composée des
autochtones peulh, Zarma, et les émigrés Haoussa venant des
plusieurs régions du Niger. Pour garder leur identité d'origine,
les ressortissants de chaque région ont donné à leur
quartier résidentiel le nom de leur région d'origine au Niger. Le
village de Dyabou est situé à 35 km au Sud de Say. Il est
limité à l'Est par le Fleuve Niger, à l'Ouest par Django,
au Nord par Djangore, au Sud par Guémé, Tamou et
Alambaré.
Le village de Dyabou est crée en 1958 par les
cultivateurs venant de Bokki. La croissance démographique ne fait que
s'accélérer à partir des années 1970. Ceci est d
d'abord par l'éradication des maladies endémiques dans la zone et
ensuite pour les conquêtes des nouvelles terres agricoles par les
populations du Nord et de l'Ouest du pays qui font face à la crise
alimentaire à cause des sècheresses récurrentes.
Les populations de Dyabou ont comme activités
socio-économiques principales l'agriculture, l'élevage, la prche,
l'artisanat et le commerce. Deux types de cultures caractérisent
l'agriculture. La culture pluviale, pratiquée sur les
sommets du plateau et les glacis d'épandage sableux. Malheureusement ces
unités présentent actuellement des traces
révélatrices de la dégradation des terres due aux
défrichements continus, les feux de brousse et la surexploitation des
champs de cultures.
La culture irriguée, pratiquée
le long du bas-fond. De nos jours l'arboriculture fruitière et la
riziculture permettent de sécuriser la réserve alimentaire et de
servir d'activités de contre-saison pour les agriculteurs. Par ailleurs
l'on a remarqué que compte tenu des conditions édaphiques et
hydriques qu'offre cette unité, elle fait l'objet d'une surexploitation
qui dégrade continuellement le couvert végétal. Le
bas-fond subit une érosion hydrique ravinante.
/'élIkDJI, la deuxième
activité principale de la population de Dyabou se concentre
également dans le Bas-fonds du fait de la disponibilité abondante
de la p1ture et de l'eau pour les animaux. La population pratique surtout
l'élevage des bovins, ovins et caprins. Le piétinement des
animaux provoque les ramifications des ravins et contribue à la
dégradation de cette unité.
La pêche, elle est surtout
pratiquée généralement par les hommes le long du fleuve,
du Goroubi.
L'artisanat est l'apanage des femmes qui
s'adonnent généralement aux tissages des nattes et à la
poterie tandis que les hommes s'occupent de la forge.
Le commerce demeure le secteur le moins
développé et se limite seulement à des petites
activités génératrices de revenus. Le village de Dyabou
dispose d'un seul grand marché hebdomadaire qui se tient le Dimanche.
La pression démographique conjuguée aux
activités humaines plus particulièrement les défrichements
des ressources naturelles, l'exploitation abusive des champs de cultures et
à l'action du vent contribuent énormément à exposer
cette aux actions de l'érosion hydrique et éolienne.
Conclusion partielle
Ce chapitre a retracé les caractéristiques
générales du secteur d'étude plus
précisément du bassin versant de Gorouizé du point de vue
géomorphologique, biogéographique, géologique,
hydrogéologique et climatique. Le bassin de Gorouizé laisse
remarquer cinq différentes unités géomorphologiques qui
sont en interaction entre elles et qui sont affectées par la
dégradation énorme du couvert végétal. Enfin, il
dresse un bref résumé sur l'historique et les activités
socioéconomiques de la population du village de Dyabou.
Chapitre III : Occupation des sols et dynamique
érosive
Introduction
Ce dernier chapitre traite des résultats de la
cartographie d'occupation des sols et des unités géodynamiques
ainsi que des propositions d'aménagement pour la restauration et la
pérennisation des ressources agricoles.
3.1 Occupation des sols
L'interprétation des images Landsat de 1990, 1999 et
Spot XS 2005 a permis de réaliser les cartes d'occupation des sols. (cf.
figures 7 ; 8 et 9). Sur chacune des cartes réalisées, la portion
de l'espace du bassin d'une ou de plusieurs sections numérisées
qui est représentée par une même couleur correspond
à un type d'occupation de sols bien spécifié. Les
superficies et les pourcentages de la proportion exacte de l'espace
occupé par un mrme type d'occupation de sols ont été
calculés sur la base des tables établies lors des
réalisations des cartes et classés dans un tableau. (cf. tableau
2).
Tableau 2 : Superficies et pourcentages d'occupation des sols du
bassin versant de Gorouizé de 1990 à 2005
|
1990
|
1999
|
2005
|
Superficie (ha)
|
%
|
Superficie (ha)
|
%
|
Superficie (ha)
|
%
|
Savane arbustive claire
|
1454
|
32,65
|
1388,33
|
31,17
|
1543,37
|
30,55
|
Broussailles
|
26,39
|
0,59
|
22,31
|
0,50
|
22,70
|
0,44
|
Steppe herbacée
|
3,9
|
0,08
|
3,8
|
0,08
|
7,48
|
0,14
|
Cordon ripicole
|
70,16
|
1,57
|
69,8
|
1,56
|
68,94
|
1,36
|
Cultures pluviales
|
1882,18
|
42,26
|
1974,78
|
44,34
|
2310,30
|
45,73
|
jachères
|
423,4
|
9,5
|
557,43
|
12,51
|
664,81
|
13,16
|
Fleuve Niger
|
22,30
|
0,50
|
22,35
|
0,50
|
20,56
|
0,40
|
Goroubi
|
6,32
|
0,14
|
6,27
|
0,14
|
6,19
|
0,12
|
Kori Gorouizé
|
42,60
|
0,95
|
42,50
|
0,95
|
40,72
|
0,80
|
Glacis érodé
|
521,80
|
11,71
|
365,24
|
8,20
|
365,95
|
7,24
|
3.1.1 L'évolution de la dynamique d'occupation des
sols du bassin de Gorouizé de 1990 à 2005
Dans le secteur d'étude, la végétation
est pour l'essentiel constituée par la savane arbustive. Cette savane
est composée des ligneux qui sont des arbustes de taille inferieur ou
égale A 8m de haut et d'un tapis herbacé plus ou moins
dominé par les graminées. La composition floristique varie en
fonction du substrat.
En 1990, on remarque une réduction de la couverture
végétale naturelle en faveur des terres défrichées
qui sont très sensibles au ruissellement. Les terres sont
défrichées pour servir de champs de cultures pluviales. (cf.
figure7). Elles occupent d'ailleurs près de la moitié, soit
42,26% de la surface totale du bassin versant tandis que la savane occupe par
contre 32,65% du bassin. Cette diminution du couvert végétal
constitue l'un des indices de la dégradation de la terre. Les
jachères sont de l'ordre de 10%. Le recouvrement dans les champs
cultivés et les jachères est d'environ 25 à 30%.
De 1990 A 1999, les terres défrichées ont
augmentés de 92,60 ha sur l'espace total du bassin. Cet accroissement de
la surface des terres de culture expose le bassin aux risques de
l'érosion étant donné qu'il continue de perdre sa
potentialité en couvert végétal naturel. En effet, la
savane a diminué de 1,48% de sa superficie estimée en 1990.
Durant cette période les jachères sont bien marquées. (cf.
figure8). Elles occupent 12,51% de la surface totale du bassin.
Entre 1999 et 2005, la tendance ne fait que prendre de
l'ampleur avec une augmentation de 335,56ha des terres défrichées
aux dépens du couvert végétal naturel. (cf. figure 9). En
cette période la savane occupe 30,55% du bassin et les champs mis en
jachères ont augmenté de 0,65% par rapport A la période de
1999.
Les broussailles qui recouvrent partiellement la surface du
talus sont passées de 0,59% en 1990 A 50% en 1999 et de 44% en 2005. En
somme, c'est près de 2/3 de la surface du bassin qui est exposé
à l'agressivité de l'érosion. La dégradation du
couvert végétal résulte de la forte pression humaine que
le secteur subit. L'homme par ses pratiques agricoles qui consistent à
augmenter la production par accroissement des terres est responsable de la
fragilisation des sols.
Par conséquent le couvert végétal naturel
se réduit et fait place aux surfaces cultivées qui ont accrues
énormément. Le recouvrement dans les champs et les
jachères se dégrade du jour au lendemain, estimé à
20 à 25% en 2005.
Cette dégradation du couvert végétal qui
découle de la forte pression humaine et du changement climatique a eu
des conséquences géomorphologiques sur l'ensemble du bassin dont
l'augmentation du ruissellement, l'accélération des processus
d'érosion et la baisse des rendements.
3.1.2 La dynamique érosive
Selon le constat fait, les unités
géomorphologiques authentiques présentées évoluent
et se transforment sous le climat actuel. Leur dynamique résulte des
processus érosifs interagis entre la nature de la roche, les facteurs
bioclimatiques et le mode d'exploitation des ressources naturelles (les sols,
l'eau et le couvert végétal). L'interprétation des images
satellitaires de 1990, de 1999 et de 2005 ont montré que l'allure de la
composition floristique des formations végétales s'est
changée vigoureusement et ne fait que se dégrader. Pire, c'est la
disparition de ce couvert végétal sur des surfaces
étendues. En effet la plupart des unités paysagères de ce
secteur présentent des grandes étendues dépourvues de
toute végétation comme sur les sommets du plateau qui
apparaissent sous forme de terrain rocheux et des glacis qui apparaissent sous
forme des sols nus. (cf. figures 10, 11, 12).
La dynamique actuelle du bassin versant de Gorouizé
présente une diversité d'aspérités et des
intensités variables en fonction de chaque unité
géomorphologique du paysage. Au niveau du plateau, le
faciès cuirassé porte les traces d'une rigide érosion
mécanique que l'on remarque sur les espaces où le couvert
végétal naturel est très dégradé. Par les
processus physico-chimiques et de météorisation la partie la
moins rigide de la cuirasse qui affleure se démantèle par
fragmentation en débris et en gros blocs de cuirasse. Ces
éléments sont mobilisés par le ruissellement en nappe et
surtout la déflation éolienne qui est très active dans le
transport des particules meubles et fines. Les gros blocs restent en place pour
former un paysage de reg. Le rebord du plateau qui apparait sous forme de dalle
protège les grès tendres du Continental terminal qui
présente également des signes révélateurs d'une
dynamique de recul.
Elle est entaillee par des nombreux ravins à ecoulement
torrentiel qui la font regresser par creusement des grès argileux sous
jacents et eboulement des blocs de cuirasse vers le bas au niveau du talus et
au niveau des versants par les eaux de ruissellement et par gravite. Ces
ravines à ecoulement intense forment de fois des depressions sur ces
surfaces qui evoluent pour donner des mares permanentes qui servent des lieux
d'abreuvement pour les animaux. (cf. photo 8). Le faciès sableux est
recouvert par un manteau sableux qui apparait sous forme d'une surface ondulee.
Ce secteur est très sensible au processus de l'érosion
éolienne du fait de sa composition structurale et la degradation du
couvert vegetal.
En 1990, le ravinement est moindre sur l'ensemble du bassin du
fait que la couverture végétale est intense et protège les
unites contre les averses agressives. Les surfaces defrichees ont un
recouvrement moyen qui ne les expose pas aux risques de l'érosion. De
1990 à 1999 l'augmentation de terres de culture en defaveur du couvert
vegetal expose les sommets du plateau aux agressions de pluies et au ravinement
intense qui prend de l'ampleur au fur et à mesure.
De 1999 à 2005, la reduction sans precedent du couvert
vegetal aux depens de surfaces cultivables laisse observer les grandes surfaces
degradees ou denuees de formation vegetale qui apparaissent sous forme de
surfaces nues avec affleurement de la cuirasse ferrugineuse. Elles sont
exposees aux risques voues d'érosion. L'agressivité des averses
cisaillent les surfaces nues et provoquent la multiplication des têtes
des ravines qui descendent vers le bas. La dynamique actuelle se materialise
par les processus du ruissellement diffus et de la deflation eolienne. Les
particules des sables meubles et fins transportes sont deposees souvent
derrière un obstacle pour creer par exemple des formes dunaires
periodiques comme des nebkas. L'agressivité des pluies et la
surexploitation des ressources naturelles fragilisent davantage les sols de
cette partie sommitale du plateau. L'érosion hydrique par le
ruissellement diffus a provoqué la jonction des têtes des ravines
qui forment de grands ravins à ecoulement torrentiel qui entaillent les
versants et les sommets sableux du plateau. (cf. Photo 9). L'intensification du
ravinement est due à la nouvelle forme d'exploitation des ressources
naturelles : cultures, coupe de bois etc. (cf. photo 10)
Photo 8 : Dépression transformée en mare Photo 9 :
Ravinement intense sur sommet
permanente sur sommet du plateau sableux du plateau.
.
Photo 10 : Abattage des arbres sur
mosaïque cultures-jachères du sommet sableux du plateau.
Au niveau des talus, La dégradation
des combrétacées sur cette unité la fragilise face
à l'érosion hydrique. La roche des grès argileux se
désagrège pour donner des débris qui sont emportés
par le processus d'éboulement ou par gravité et aussi par
l'action du vent. De 1990 à 2005 l'interprétation des images
montre que le recouvrement végétal a régressé et
expose les talus au ravinement intense. Les têtes des ravines de la
partie sommitale du plateau descendent sur cette unité et les eaux de
ruissellement d'une immense intensité emportent tous les
matériaux et provoquent des entailles profondes jusqu'à l'amont
des glacis. Les écoulements torrentiels de ravines s'accentuent au fur
et à mesure que le couvert végétal se dégrade.
Les glacis, très sensibles à
l'érosion car fragilisés davantage par les mises en cultures sans
mesures conservatoires. De part leur caractérisation ci-dessus les
glacis sont de nature des surfaces peu favorables au ruissellement pourtant ils
sont soumis à ce dernier qui les délabre du fait que leur
évolution dépend des unités qui sont en hauts (sommets du
plateau et talus). Dans la partie amont du bassin, les glacis d'épandage
sableux sont sujets à un ravinement intense du fait de la
dégradation du couvert végétal naturel et des sommets
gréseux du plateau. Ces ravines entaillent les glacis jusqu'au fond du
kori principal où elles créent des cônes d'épandage.
L'écoulement est ardent dans ces ravines qui s'élargissement
à chaque importante pluie au détriment des terres de culture. Les
glacis argileux situés dans la partie aval sont plus ravinés et
présentent des formes de badlands. (cf. photo 11). Les cartes
géodynamiques réalisées démontrent que le dynamisme
de l'érosion hydrique augmente en fonction du temps sur cette
unité et cela est dE à l'effet de la dégradation du
couvert végétal des sommets et versants gréseux du
plateau. Cette unité est également soumise à la
dégradation par le processus de la déflation éolienne en
plus du ravinement. Cette forme d'érosion laisse observer des formes
d'accumulations comme des nebkas.
Photo 11 : Badlands dans la partie aval du Bassin.
Le bas-fond fait face aussi à la
degradation de la vegetation et la remontee de la nappe. Les averses violentes
favorisent le creusement du fonds et les berges augmentent de largeurs par
sapement aux depens des terres de culture. Le recul des testes des berges
entraine aussi le dechaussement des arbres. Le kori principal du Bassin versant
de Gorouize s'encaisse pour s'écouler dans le Goroubi. Il debouche au
niveau du Goroubi sur une largeur de 25,40m et 1,20m de hauteur. Le kori de
Gorouize a un cours d'eau sinueux avec des sables lessives au fond. Les cours
d'eau s'élargissent aux dépens des terres cultivables par
sapement des berges. Ceci est la consequence de reduction des cordons ripicoles
qui recouvrent cette unite et la protège contre les processus de
l'érosion linéaire ravinante et décapante. Les cartes
geodynamiques laissent remarquer que cette unite est soumise à une forte
exploitation depuis ces dernières annees qui à favorise sa
degradation par erosion hydrique.
La terrasse est sujet d'un ensablement par
des épandages sableux des crues des ravines du BV. Elle est aussi
soumise à un ravinement et le développement des cônes
d'épandage paralyse les fructueuses terres alluviales.
3. 2 Propositions OOP pcOTIP Ict
Le déclassement de cette zone en 1976 a provoqué
la dégradation des terres dans ce secteur. Ceci est causé par la
surexploitation des ressources naturelles combinée aux facteurs
bioclimatiques. Cependant pour la conservation et la restauration des
ressources naturelles dans le but d'équilibrer les
écosystèmes il serait nécessaire de prendre des mesures
curatives contre les effets de l'érosion pour freiner la
dégradation des terres. Pour ce faire il serait utile tout d'abord de
prendre la composante ressource humaine, ensuite trouver des canevas qui
peuvent ralentir les ruissellements, pratiquer aussi les techniques et
méthodes agricoles modernes.
ü La population : Pour tout aménagement,
l'implication de la population demeure indispensable pour que tout usage ait un
impact positif. Pour cela, il faut d'abord les informer des conséquences
négatives que les mauvaises pratiques peuvent engendrer à travers
des sensibilisations dans tous les domaines. Les inciter également
à coopérer dans la réalisation et le suivi des techniques
antiérosives qui cadrent avec leur secteur. Enfin les informer sur la
nécessité du reboisement dans leur secteur puisque le reboisement
constitue une arme de protection de l'environnement.
ü Des tranchées sont conseillées sur les
surfaces encroutées du sommet sableux de plateau et les talus du plateau
pour la collecte des eaux des pluies et de ruissellement. Elles permettront de
protéger les glacis et le bas-fond contre le ravinement en ralentissent
les écoulements et favorisant la nouvelle plantation d'arbres.
ü En saison sèche comme les actions du vent et
des températures sont atténuées, le paillage qui consiste
à laisser au sol les tiges s'avère nécessaire pour lutter
contre l'érosion éolienne qui emporte toute les particules
meubles et fines et appauvrit le sol en humus en le rendant compact et
induré. Cette technique facilite la récupération des
loupes d'érosion et la formation des galeries par les insectes qui
favorise l'infiltration des eaux de pluies sur ces sols.
ü Pour la rétention des eaux de ruissellement sur
les sommets des plateaux afin de réduire l'infiltration, il serait mieux
de faire des banquettes et des demi-lunes sur les glacis à sols
dégradé sableux. Ces techniques permettent la
récupération pour la mise en valeur des terres
agro-sylvo-pastorales et protège le bas-fond en retardant le
ruissellement.
Réaliser les cordons de pierres à l'amont des
talus car la concentration des eaux de ruissellement font que le
ravinement s'intensifie petit à petit et tend à remonter les
parties sommitales des plateaux.
Construire des seuils d'épandage ou des radiers
à la hauteur des berges à fond peu profond pour lutter contre le
sapement des berges, le développement des ravines latérales et
faciliter le comblement du kori et l'étalement des eaux. Cette technique
favorise également la remontée de la nappe.
Conclusion partielle
Dans ce dernier chapitre l'interprétation des trois
images satellitaires a permis la réalisation des cartes d'occupation des
sols et des cartes géomorphologiques. De cette analyse, il ressort que
d'une période à une autre les superficies de terres de culture
s'accroit aux dépens de la savane. La mise en valeur de terres de
culture sans mesure conservatoire combinée aux aléas climatiques
actuels ont beaucoup contribués à la fragilisation des sols face
à l'érosion hydrique et éolienne qui a conduit directement
à la dégradation de terres dans cette zone. Cependant pour lutter
contre l'accentuation des processus érosifs dans ce secteur, quelques
propositions d'aménagement ont été conseillées.
Conclusion générale
La presente etude a permis de comprendre les caracteristiques
et le fonctionnement geomorphologique du bassin versant de Gorouize ainsi que
la dynamique érosive qui l'affecte. En effet, l'analyse démontre
que le Bassin versant de Gorouize de forme allongee, est compose de cinq unites
geomorphologiques à savoir les sommets des plateaux, les talus, les
glacis, les bas-fonds et la terrasse qui interagissent ensemble et sont
affectes par les processus erosifs. Ces differentes unites sont caracterisees
par une reduction de leur couverture vegetale du fait de
l'irrégularité des pluies et de l'exploitation abusive des
ressources naturelles qui concourent aux changements d'usage des sols. Par
consequent ces unites geomorphologiques interdependantes font face à la
degradation de terres due à la regression de leur couvert vegetal et une
dynamique erosive. L'étude a concerné l'interprétation de
trois imag es satellitaires de 1990,1999 et 2005 et l'observation du terrain
qui ont permis la réalisation des cartes d'occupation des sols et
geomorphologiques. Cette etude diachronique a permis de mettre en evidence les
changements d'usage des sols intervenus pour comprendre la morphodynamique
actuelle du bassin versant de Gorouize. Les cartes réalisées ont
permis d'évaluer l'occupation des sols et de mettre en evidence la
dynamique érosive qui s'exerce au niveau de chaque unité
géomorphologique sur une periode donnee. La comparaison des
résultats de trois périodes a permis d'appréhender les
changements d'états de surface intervenus dont la consequence est la
degradation acceleree des terres. En effet pour lutter contre cette degradation
des terres et pouvoir faire face à la demande alimentaire de la
population, l'étude a suggéré quelques propositions
d'aménagement.
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