3-ANALYSES DES RESULTATS ET INTERPRETATION ECONOMIQUE
DES COEFFICIENTS
3.1-Les investissements en infrastructures
· Infrastructures de transport
A court et à long terme, les investissements en
infrastructures de transport ont des effets positifs et significatif sur la
production des légumineuses et les cultures industrielles. Les
céréales elles, sont influencées négativement et
significativement à court terme. Une augmentation de 1% des
investissements en infrastructures de transport entraine à court terme
une croissance de 0,1415% des légumineuses, de 0,5619% des cultures
industrielles.Ces résultats corroborent nos attentes et prouvent bien
que les transports sont des vecteurs d'amélioration de la production
agricole mais agissent indirectement sur cette dernière. Compte tenue de
ce rôle stratégique joués par les transports notamment les
pistes rurales, on s'attendait à ce que les investissements dans ce
secteur, affectent significativement et positivement la production agricole et
les différentes spéculations agricoles. Mais, des
résultats de nos estimations, il n'en a pas été le cas.
Cette situation, selon notre appréhension, pourrait s'expliquer en
partie par l'agrégation des investissements en transports ruraux avec
ceux urbains. Aussi, certains produits agricoles comme les
céréales et les racines et tubercules se conservent et sont plus
destinés à l'autoconsommation. Ce qui explique l'effet
négatif qu'ont les investissements en infrastructures de transports sur
elles. Les maraîchers eux sont produits et vendus à bord champs
car ils ne sont pas transportables sur une longue distance. Seules les cultures
industrielles, et les légumineuses notamment l'oignon et la tomate sont
produites à des fins de commercialisation. L'amélioration des
moyens de transport a de ce fait des effets directs positifs sur ces
productions.
Analyse de l'impact des investissements en infrastructures
publiques sur la production agricole au Benin
· Infrastructures de santé
A long et à court terme, les investissements en
infrastructures de santé affectent positivement les différentes
productions agricoles. Seul le PIB agricole réel est affecté
négativement à long terme. A court terme cet effet est
significatif sur les céréales et les maraichers. Une augmentation
de 1% des investissements dans ce secteur occasionne une hausse de 0,0567% des
céréales et de 0,0905% des maraîchers. Nous constatons que
le coefficient de long terme du modèle du PIB agricole réel est
négatif alors que ceux des modèles spécifiques sont tous
positifs. Nous pouvons de ce fait présumer l'existence d'autres
spéculations dans la production agricole nationale sur lesquelles les
investissements en infrastructures de santé ont un effet nettement
négatif. Nous n'observons, d'après nos résultats aucun
impact significatif aussi bien à court terme qu'à long terme sur
la production agricole en général et sur les diverses
spéculations agricoles en particulier sauf les maraîchers. Ceci ne
semble pas être en conformité avec les postulats des
défenseurs de la théorie de la croissance endogène .La
faible fréquentation des centres de santé par les producteurs
agricoles semble expliquer la faible incidence des investissements en
infrastructures de santé sur les productions agricoles. Par ailleurs,
l'agrégation des données à ce niveau aussi constituerait
un obstacle. Ces données ne sont pas reparties en investissements
sanitaires ruraux et urbains. Les données sont très globales,
mais cela ne signifie pas que la santé n'influence pas la production
agricole.
· Infrastructures d'éducation
Les investissements en infrastructures d'éducation, eux
ont une relation positive et significative avec la production agricole à
long terme sauf les racines et tubercules et les cultures industrielles alors
qu'à court terme c'est seulement les légumineuses qui sont
influencées positivement et significativement.
En ce qui concerne les spéculations agricoles, à
court terme les investissements dans ce secteur ont un effet positif et
significatif à 10% sur les légumineuses et les
Analyse de l'impact des investissements en infrastructures
publiques sur la production agricole au Benin
cultures industrielles. Ils ont un effet positif et non
significatif sur les céréales, les tubercules et racines et les
maraîchers. En augmentant ces investissements de 1%, la production des
légumineuses s'accroit de 0,2681%.Par ailleurs, à long terme une
augmentation de 1% des investissements dans ce secteur entraine une hausse de
0,091% du PIB agricole réel, de 0,1939% de la production des
céréales, de 0,2937% des légumineuses, de 0,4027 des
maraîchers.
La non significativité des coefficients à court
terme s'explique par le fait que les investissements dans l'éducation
n'améliorent pas expressément la qualité de la main
d'oeuvre mais ont des retombées positives sur cette dernière dans
le long terme. Quand à l'effet négatif, on peut présumer
qu'à court terme les individus sacrifient leurs temps de production au
profit de celui de leur éducation.
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