V-1-3 Faravohitra
Faravohitra se trouve au versant nord-est de la colline
d'Antananarivo. Comme son nom l'indique c'était là que se
terminait le village de la ville haute. Au tout début du XIXe
siècle, selon
Razoharinoro6, c'était surtout dans la
partie sud de la colline d'Antananarivo que les maisons se construisaient
(partant du Rova jusqu'au sud).Le village commençait à se
développer vers le versant nord et couvrait le «
tampom-bohitra ». Cette extension ne s'arrêtait
que jusqu'à ce que les maisons ne couvraient la colline entière,
du sud jusqu' au sommet nord.
1 Ambohipotsy 1968
2 Le FIRAKETANA affirme qu'Ambohipotsy tient son nom de la
présence des ossements humains condamnés à mort qui
s'éparpillaient partout
3 MANTAUX op.cit.
4 « Ambohipotsy » 1968
5 « White stone » d'après SIBREE
6 Cet auteur du livre « Le développement
d'Antananarivo » est ici cité dans l'ouvrage Ny Fiangonana
Tranovato Faravohitra sy ny mpitandrina Razafotrimo mivady 1968-2006
Faravohitra se trouve sur un sommet1 ; ce village
est entouré : à l'Est d'Antsakaviro lieu où il y avait du
poudre à canon, Ampandrana à l'Est, Andravoahangy «
ambany avaratra » là où habitait Ravoahangy, un
vazimba, Ambondrona « ambany andrefana avaratra » où
il y avait un puits public, Analakely « ambany andrefana »
là où l'on manufacturait du savon et de la poudre à canon,
Ambohijatovo au sud. Concernant ses caractéristiques, Faravohitra
était un endroit couvert de buisson et d'arbrisseaux.
L'Anjavidy (bruyère), les fougères et les herbes y
étaient abondantes. Mais ce qui nous intéresse est que
Faravohitra regorgeait de tas de pierre, des « korontam-bato
» affirme le pasteur Ravelojaona. On peut donc tirer une idée
que les pierres nécessaires pour la construction du temple
commémoratif étaient locales. Faravohitra était difficile
d'accès vu qu'il était relié par de fort mauvais chantiers
et coupés d'amoncellements de rochers. Le projet de construction
était contesté par Hartley considérant comme étant
très loin de la population et hors de tous les secteurs
d'activités. Mais que pouvons-nous dire concernant les origines du
matériau pierre pour l'église commémorative sise à
Ambonin'Ampamarinana ?
V-1-4 Ambonin'Ampamarinana
Situé sur le versant ouest de la colline,
Tsimihatsaka2 se caractérise par la présence
d'un grand rocher sur lequel se trouve le temple actuel. Mais même si ce
quartier est riche en pierre, le matériau pierre pour la construction du
temple était extrait ailleurs. En effet, vu qu'il y avait
déjà une carrière située à Ambohipotsy qui
servait pour la construction du temple commémoratif en ce lieu,
c'était là bas que provenaient les pierres pour Ampamarinana.
Valette (J.) affirmait dans son article3 que toutes les pierres
nécessaires pour la construction du temple d'Ampamarinana fussent
extraites de la carrière d'Ambohipotsy. Un autre livre sur la
jubilée du 130è année du temple d'Ampamarinana4
confirme également l'extraction des pierres pour les constructions. Il a
été dit que « tao ambany atsimo atsinanan'Ambohipotsy no
nangalana ny vato ». Les pierres de construction venaient donc
d'Ambohipotsy.
La matière pierre abonde à Antananarivo et ses
environs. Cette abondance est en partie justifiée par la présence
de plusieurs villages et quartiers qui portent des noms avec préfixe
Ambato-.
1 RAVELOJAONA « Firaketana »
2 C'est le nom que l'on avait attribué à ce
quartier autrefois-là où on précipitait les
condamnés à mort tels les 14 chrétiens aux temps de
Ranavalona I.
3 Le temple d'Ampamarinana ; article in Le courrier de
Madagascar du lundi 22 avril 1963
4 Fiangonana Tranovato Ambonin'Ampamarinana
1874-20quatre
Muthuon1, justifiant ce qui a été dit
affirme même qu' « à priori, on a quelque droit de s'attendre
à trouver des affleurements de granite dans l'Imerina...
».Il employait même, pour qualifier cette abondance, le nom d'un
village : Ambatomiranty (Littéralement aux roches qui saillies)
ou bien Ambatomaro. Sa procuration ne posait donc pas de
problèmes majeurs pour les architectes missionnaires vues sa
proximité et son abondance. Le matériau fondamental pour la
construction des quatre églises commémoratives était
facile à trouver. La colline de la cité des mille est riche en
pierre. Pour preuve, des voyageurs-chercheurs ou missionnaires
décrivaient même cet aspect de la capitale. Copalle2,
en 1825, donnait son point de vue sur l'aspect géographique3
et géologique de la capitale. « Tananarive est bâti sur un
rocher situé au milieu d'une plaine environnée de petites
montagnes ». Cette plaque de pierre sur laquelle Tananarive se trouvait
était une excellente matière pour les constructions.
D'après Sibree4, la matière pierre est
inépuisable dans la capitale. Le gneiss serait admirable pour les
constructions. Facile d'accès et gratuite, la pierre comme
matière première ne posait aucun problème pour les
constructions. Vue cette abondance, d'autres endroits avaient également
servi de carrière d'extraction de la pierre de construction. Il y avait
la carrière de Malakialina ou bien celle
d'Ambatomaro5 qui est toujours en service jusqu'à
maintenant. Les questions qui méritent une vive attention seraient
maintenant de savoir les techniques qui ont été utilisées
dans tous les travaux nécessaires pour façonner la matière
pierre.
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