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Caractérisation morphologique et cytogénétique de deux endémiques Nord Africaines, "Generista ferox" Poiret et "Ebenus pinnata" Aiton (Fabaceae) du Golfe de Béjaia en Algérie

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par Nadra et Kamélia Aloui et Rezki
Université Abderrahmane Mira Béjaà¯a - Master 2 en taxogénétique végétale et évolution 2011
  

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Introduction

Introduction

Les deux espèces que nous nous proposons d'étudier ici sont Ebenus pinnata Aiton et Genista ferox Poiret qui appartiennent à la famille des légumineuses riche de plus 18000

les milieux terrestres et com

Le genre d'Ebenus a été établi par Linné dans la suite de Lamark et Willdenow qui l'ont réuni aux Antylhylis, et que Val semblait disposé à confondre avec les Hedysarum. Il
comprend 19 espèces actuellement dont treize sont toutes endémiques à la Turquie (Aytaç et al., 2000 et Aksoy et al., 2001); le reste des espèces se répartit entre Pakistan et l'Afghanistan (E. stella Boiss.), l'Iran (E. stella Boiss., E. lagopus), l'Europe (E. cretica, E. sibthorpii DC, E. pinnata), et en Afrique du nord (E. pinnata, E. armitagei) (Davis et Hedge, 1997).

L'intéret des plantes du genre Ebenus est essentiellement écologique, elles sont utilisées pour
lutter conter l'érosion et valoriser les sols pauvres (Aytaç et al., 2000).

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Le genre Genista, reconnu comme tel par Linné (1753), incluait les genres Genistella et Spartium (y compris certaines espèces aujourd'hui incluses dans le genre Cytisus) et le complexe Genista-Spartium. Les limites génériques du genre ont été une source de confusion taxonomique. Le genre Genista comprend 87 espèces (Martins et al., 2005) dont 23 sont présentes en Algérie, parmi lesquelles 11 sont endémiques (Maire, 1987). Le genre Genista

dromadaires), médicinal (Lograda et al., 2010; Lopèz González, 2001).

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Sur les 19 espèces d'Ebenus, seules huit ont été étudiées du point de vue nombres

chromosomiques. Ces huit espèces sont toutes de la Turquie et sont toutes diploïdes à 2n = 2x =411 14 (Davis et al., 1988; Aytaç et al., 2000; Aksoy et al., 2001). Aucune référence à un comptage des chromosomes d'Ebenus pinnata Aiton, ni en Algérie ni ailleurs n'a été signalé.

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Les nombres chromosomiques chez le genre Genista sont très variables. Ils vont de 2n iii = 12 - 240. On y compte des diploïdes, triploïdes, tétraploïdes, pentaloïdes, hexaploïdes et octoploïdes (Goldblat, 1981; Sanudo, 1979; Verlaque, 1992; Cusma et Chiapella, 2009 et Lograda, 2010). Sur les 11 espèces endémiques présentes en Algérie, les nombres chromosomiques n'ont été comptés que pour 6 d'entre elles (Lograda, 2010) : G. tricuspidata Desf. à 2n= (48+2B), G. vepres Pomel à 2n=4x=52, G. numidica Spach à 2n=4x=36, G. microcephala Coss. & Dur. à 2n= 4x= (48+2B), G. ulicina Spach à 2n=2x=18 et G. saharae Coss. & Dur. à 2n=2x=18. Un seul comptage a été réalisé sur des mitoses pour G. ferox Poiret; c'est celui de Tschechow 1931 et Villa 1980 qui rapportent un nombre de 2n = 48.

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Il ressort de cette petite synthèse que les populations des espèces E. pinnata Aiton et

Genista ferox Poiret sont très peu étudiées du point de vue cytogénétique. Ce travail est une

contribution à combler cette lacune en analysant des mitoses et des méioses polliniques de ces

espèces poussant dans le Golfe de Béjaïa et environs.

1/ Généralités

1.1/ Le genre Ebenus L.

1.1.1/ Historique du Genre Ebenus L.

Le nom latin Ebenus parait emprunté du mot arabe abnous, sous lequel Golius dit que l'on désigne dans l'orient un bois dur compacte et noir, du reste il faut bien se garder de confondre aucune des espèces du genre Ebenier avec l'arbre qui fournit aux tabletiers le bois si recherché sous le nom d'ébène (Drapiez, 1835 ).

Le genre Ebenus, à été institué par Linné, pour une plante que des années auparavant, Prosper, Alpin et l'Ecluse avaient étudié et décrite sous le nom d'Ebenus cretica. Lamarck effaça ce genre et joignit avec Willdenow cette seule plante qu'il renfermait à savoir l'E. cretica au genre Anthyllis, alors que Vahl pour sa part semblait disposé à le confondre avec les Hedysarum. Par la suite De Candolle a jugé convenable de rétablir le genre de Linné avec les caractères qui lui furent imposés par ce grand botaniste, en ajoutant à l'espèce qui y avait été primitivement placée quelques Anthyllis de Willdenow (De Candolle, 1825; Drapiez, 1835).

Cependant la spécificité de cette plante qu'on ne pouvait inclure ni dans les Anthyllis ni dans les Hedysarum imposa le rétablissement du genre Ebenus. En effet ce genre se distingue des Anthyllis par des caractères bien tranchés: premièrement son calice qui se divisé au-delà du milieu en lobes acérés qui égalent la longueur de la corolle, deuxièmement les ailes qui sont extrêmement courtes, et atteignent à peine la longueur du tube du calice qui est muni de 5 arêtes plumeuses, un peu plus longues que la corolle et par le fruit qui ne contient qu'une seule semence (gousse) velue (Ventenat, 1798 ; De Candolle, 1825).

Le port de ces plantes est très différent, car les Ebenus sont des herbes ou des sous arbrisseaux à feuilles pennées avec une foliole impaire, sessile et égale aux autres, les stipules sont distinctes du pétiole, les pédoncules qui naissent des aisselles des feuilles portent des épis serrés de fleurs rouges. La brièveté des ailes de la corolle est un caractère frappant qu'on ne retrouve guerre que dans les Hedysarum, les Onobrychis et l'Ebenus, et motive leur rapprochement (De Candolle, 1825).

En termes d'apparence le genre Ebenus ressemble à l'Astragalus L. mais il se distingue facilement par son calice denté qui est deux fois plus grand que le tube; les filaments se rejoignent formant un tube (étamines monodelphe), avec de courtes ailes suffisantes pour s'adapter dans le tube du calice (Ayten et al., 2009).

Le genre Ebenus renferme trois espèces, le Crética, petite arbrisseau de la crête, le Pinnata des collines de la Barbarie, et le Sibthorpii du Parnasse et du mont Atlas, bisannuels comme les précédents, et toutes trois appartiennent au rivage de la méditerranée (Vaucher, 1841).

Les inventaires menés récemment signalent la présence d'autres espèces du genre Ebenus. Il existe aujourd'hui 19 espèces dans le monde (Huber- Morath, 1965).

1.1.1.1/ Ebenus pinnata Aiton

Le 22 octobre 1790, M. Desfontaine a décrit cette plante déjà indiquée dans le jardin de Kew sous le nom d'Ebenus pinnata; elle a été trouvée par ce botaniste sur les coteaux arides des environs de Tunis. La phrase descriptive qu'il lui consacre est : Ebenus herbacea caule herbaceo, follis impari pinnatis, foliolis linearibus, sericeis, pedunculis, axillaribus longissimis aphyllis (Fourcroy, 1791).

On ne compte d'ordinaire que deux espèce dans le genre Ebenus, savoir : l'E. cretica qui renferme deux espèces, savoir, 1° : le vrai E. pinnata de Desfontaine, qui est l'Hedysarum sericeum de Vahl et l'Anthyllis sericea de Willdenow ; 2° : l'Ebenus pinnata de Sibthorp, que De condolle nomme E. sibthorpii. En comparant les échantillons provenant de M. Desfontaine et de Sibthorp, De condolle trouve les différences suivantes, savoir, que l'E. pinnata de barbarie a la tiges garnie de poils mous et étalés, tandis que l'E. sibthorpii qui croit sur les montagnes de l'Athos et du Parnasse, a la tige couverte d'une pubescente courte et couchée; le premier a l'épi ovale le deuxième l'a sphérique. La corolle du premier est plus courte que le calice; celle-ci est égale à la longueur du calice. Le premier a une bractée ovale, concave sous chaque fleur; la deuxième a une espèce d'involucre composé de trois, quatre bractées à la base de l'épi (De Condolle, 1825).

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand